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Fiches Pathologie

FONDATIONS ET INFRASTRUCTURES

« Mouvements de fondations de maisons individuelles » - Seconde partie : Mouvements exceptionnels en sols sensibles

Le constat
Les argiles dites "gonflantes" sont dangereuses pour les fondations : tassements en période de sécheresse, soulèvements quand l'eau revient.
Cette alternance de tassements et de soulèvements provoque des dégâts dans les murs. Dans les cas graves, les fissures peuvent atteindre une largeur de 30 à 40 mm : on parle
alors de lézardes.

Elles peuvent aussi concerner les aménagements extérieurs (trottoirs, escaliers,…), les voiries d'accès, les réseaux d'eau enterrés,…

Le diagnostic des désordres


En alternance saisonnière normale, les variations de teneur en eau de sols dits gonflants (argiles à prédominance de
montmorillonite) perturbent son équilibre hydrique sur moins d'un mètre de profondeur.

En revanche, une sécheresse prolongée, telle que celle enregistrée en 1989/1990 par exemple, entraîne une forte évaporation
d'eau entre la surface et le banc argileux sur une profondeur de 2 à 4 m. Ce phénomène provoque une importante diminution du
volume du sol argileux, ce qui se traduit par un retrait pouvant atteindre une dizaine de centimètres.

Ces mouvements du sol ne sont pas uniformes sous les bâtiments car ceux-ci forment un écran contre l'évaporation. Des efforts
différentiels importants apparaissent donc entre le centre du pavillon et sa périphérie, d'où l'apparition de fissures ou de
lézardes.

Ce processus peut être localement aggravé par la présence, à proximité du pavillon, de certaines végétations dont les besoins en
eau sont importants : chênes, peupliers, frênes,…

La nature même des argiles concernées peut donner naissance, lors d'une période ultérieure très pluvieuse, à un phénomène
opposé de gonflement qui tend à refermer les fissures.

Les pavillons implantés sur ce type d'argile à prédominance de montmorillonite sont habituellement soumis à des cycles de
retrait et de gonflement, notamment au niveau des parties les plus directement exposées, situées en périphérie. Si la partie
centrale du pavillon peut apparaître plus stable à court terme, elle pourra subir à plus long terme les effets d'un gonflement
progressif de grande amplitude.

Celui-ci peut être dû à un apport continu d'eau en période pluvieuse sous l'effet de remontées de nappes phréatiques, par exemple, suivi de l'impossibilité d'évacuer cet excès d'eau en saison plus sèche.

Les points sensibles


● Le DTU 13.11 fixe les conditions de mise en œuvre des fondations superficielles ;
● Le DTU 11.1, maintenant retiré, fixait les conditions applicables pour la reconnaissance des sols ;
● Même si elles ne peuvent remplacer une étude de sol, les cartes géologiques sont à consulter. Le BRGM est chargé par le Ministère de l'écologie et du développement durable de cartographier le risque "argiles
gonflantes".
Le site http://www.argiles.fr/ permet, dans les départements qui en sont dotés, d'obtenir les cartes d'exposition commune par commune
● Un article, paru dans les annales de l'ITBTP en septembre 1978, donne des dispositions constructives pour limiter les variations d'humidité dans le sol d'assise.

Les conseils de prévention

Le recours à un BET spécialisé pour étudier les principales caractéristiques géotechniques du sol est indispensable.

Des essais en laboratoire (limites d'Atterberg, essai à l'oedomètre) sont indispensables pour reconnaître précisément le type de sol rencontré et le potentiel de gonflement de toute couche argileuse douteuse.

Fiche mise à jour : février 2009

© Copyright SMABTP, 2002 - Tous droits réservés


© Copyright Agence Qualité Construction, 2006 - Tous droits réservés
Fiches Pathologie - Glossaire
FONDATIONS ET INFRASTRUCTURES

« Mouvements de fondations de maisons individuelles » - Seconde partie : Mouvements exceptionnels en sols sensibles

Argile
Roche terreuse sédimentaire, compacte et imperméable ; mouillée, elle devient plastique, malléable, et plus ou moins thixotrope (liquéfiable par une simple agitation mécanique ou par vibration). Ses caractéristiques sont
variables selon sa finesse, sa composition (à base de silico-aluminates), ses impuretés (mica, quartz, granit...).

Retrait
Contraction d'un matériau provoquée soit par son refroidissement (métaux) soit par un abaissement de taux d'humidité (bois, argiles), soit par élimination de l'eau de gâchage excédentaire (bétons, enduits), soit par
évaporation d'un solvant (colles, peintures, enduits plastiques), soit encore par dessiccation ou par cuisson (poteries, briques...).

Gonflant
Pour les argiles, désigne la propriété d'expansion, augmentation de volume sous l'effet d'une hausse de la teneur en eau.

Nappe phréatique
Présence d'eau en quantités plus ou moins importantes dans un sol poreux et perméable dont les couches inférieures sont étanches. La présence d'une nappe d'eau à faible profondeur, lorsqu'elle rend impossible
l'assèchement naturel des fouilles, conduit à faire un pompage ou un draînage. Toute construction faite en sous-sol d'un terrain qui comporte une nappe d'eau doit faire l'objet de cuvelages étanches en fond et en
périphérie, pour contrecarrer les pressions hydrostatiques sous-jacentes.

Limites d'atterberg
limite de liquidité : le sol est mélangé à une quantité d'eau. La pâte obtenue est placée dans une coupelle de 100 mm de diamètre environ. On trace sur la pâte
lissée une rainure normalisée avec un outil spécial. A l'aide d'une came, on fait subir une série de chocs à la coupelle. On observe en fin d'expérience le contact des
deux lèvres de la rainure. La limite de liquidité est la teneur en eau en % qui correspond à une fermeture en 25 chocs.

limite de plasticité : on mélange l'échantillon avec des quantité variable d'eau; on façonne avec la pâte un rouleau de 3 mm de diamètre pour une centaine de mm
de longueur. La limite de plasticité est la teneur en eau en % du rouleau qui se fissure et se brise lorsqu'il atteint un diamètre de 3 mm.

L'indice de plasticité est la différence entre la limite de liquidité et la limite de plasticité.


Les sols potentiellement gonflants sont ceux dont les limites se trouvent à l'intérieur de la zone représentée sur ce diagramme, dit diagramme de Casagrande.

La nature des Argiles


Exemples de structures de materiaux argileux, illustrant leur caractère gonflant ou non gonflant.

Dispositions constructives

Oedomètre
Appareil de mesure de la compressibilité d'un sol sous charge verticale, en fonction de son taux d'humidité. L'échantillon est placé dans un cylindre, entre deux disques de pierre poreuse, permettant les expulsions d'eau en
fonction des charges de compression progressives et étalonnées auxquelles est soumis l'échantillon. L'oedomètre permet aussi de mesurer la perméabilité de l'échantillon, par injection d'eau sous pression par la base du
cylindre à travers une plaque poreuse, et mesure de la reprise en eau de l'échantillon.

L'essai oedométrique permet de distinguer les sols potentiellement gonflants en mettant en évidence deux de leurs caractéristiques : une forte surconsolidation et un coefficient de gonflement élevé.

Surconsolidation
Lorsque la pression que subit actuellement l'argile sous l'effet du poids des terres qui la surmontent au-dessus est inférieure à celle qu'a subit cette même argile dans son passé (argile à plus grande profondeur dans une
période géologique précédente ou anciens remblais pesants retirés, etc…), cette argile est dite surconsolidée.

Végétation
Règle extraite des annales ITBTP de septembre 1978 concernant l'impact de la végétation sur les argiles gonflantes.

Règle n°3 - Végétation

Eviter la végétation à proximité immédiate des murs.


Placer les arbres nouveaus le plus loin possible des constructions. Certains auteurs recommandent une distance minimale par rapport à l'habitation de 1.5 H, H étant la hauteur de l'arbre arrivé à
maturité ; cette règle semble malgré tout sévère. [6]

Par contre, il est déconseillé d'arracher les arbres existant avant construction de façon à maintenir l'équilibre naturel.
Bibliographie
Textes de référence
● DTU 11.1 Travaux de sondage des sols de fondation (Boutique Afnor)
● DTU 13.11 Fondations superficielles (Boutique CSTB)
● NF P18-201 (DTU 21) Exécution des travaux en béton - Partie 1 : Cahier des clauses techniques + Amendements A1, A2 (mai 1993, janvier 1999, janvier 2001) (Boutique CSTB)
● Norme NF P94-500 Missions d'ingénierie géotechnique (Boutique Afnor)

Sols : reconnaissance et essais - Description - identification - dénomination des sols

Documentation
● Brochure du ministère de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement durables.
● Guide de prévention du ministère de l'Environnement Sécheresse et construction.

Internet
● Le site internet www.argiles.fr donne bon nombre d'informations sur le phénomène de retrait-gonflement des argiles, les précautions pour s'en prémunir et les régions concernées.
● Page du site du BRGM consacrée à l'aléa retrait-gonflement.

Fiche mise à jour : mai 2009

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