Vous êtes sur la page 1sur 8

Publiée au Bulletin Officiel du 21 Janvier 2019, cette nouvelle loi vient

modifier et compléter la loi 15-95 formant code de commerce. De ce fait,


la domiciliation est désormais réglementée structurant les relations entre le
domicilié et le domiciliaire.

Le contrat de domiciliation
Le contrat de domiciliation doit être établi selon un modèle fixé par voie
réglementaire.

Durée du contrat de domiciliation


Le contrat de domiciliation est conclu pour une durée renouvelable par
tacite reconduction.

Interdiction de domiciliation
La loi interdit de :

 domicilier des personnes morales ayant leur siège au Maroc


 choisir plus d’un siège de domiciliation. (PP ou PM)
Les obligations des deux parties : domicilié et
domiciliataire
Le domicilié :

 Faire une déclaration auprès du domiciliataire,


 s’il s’agit d’une personne physique, de tout changement de son
adresse personnelle et d’activité
 et s’il s’agit d’une personne morale, de la déclaration de tout
changement de sa forme juridique, sa dénomination et objet ainsi que
les noms, adresses des dirigeants et les personnes disposant de
délégation de la part du domicilié pour contracter en son nom avec le
domiciliataire et lui délivrer les documents y afférents ;

 Remettre au domiciliataire tous les registres et documents prévus dans


les textes législatifs et réglementaires en vigueur et nécessaires pour
l’exécution de ses obligations ;
 Informer le domiciliataire de tout litige probable ou tout affaire dont le
domiciliataire est partie prenante au sujet de son activité commerciale ;

 Informer le greffier du tribunal compétent et les services des impôts, la


Trésorerie Générale du Royaume, et le cas échéant, l’Administration
des Douanes, de l’arrêt de la domiciliation et ce, dans un délai d’un
mois de la date de la fin de la durée du contrat ou sa résiliation
précoce ;

 Donner une procuration acceptée par le domiciliataire pour


réceptionner toutes les notifications en son nom ;

 Mentionner sa qualité de domicilié chez le domiciliataire dans toutes


ses factures, lettres, bons de commande, tarifs, prospectus et
l’ensemble des documents commerciaux destinés à autrui.
Le domiciliataire :

 Mettre à la disposition de la personne domiciliée des locaux équipés


de moyens de communication, disposant d’une salle pour tenir des
réunions, ainsi que des locaux prêts pour tenir les registres et les
documents prévus dans les textes législatifs et réglementaires en
vigueur et permettant de les conserver et les consulter ;

 S’assurer de l’identité de la personne domiciliée, et ce en demandant


une copie d’une pièce d’identité de la personne physique domiciliée
ou un certificat d’inscription au registre du commerce ou toutes autres
documents délivrés par l’autorité administrative compétente, pouvant
déterminer l’identité de la personne domiciliée ;

 Conserver les documents relatifs à l’activité de l’entreprise et


l’obligation de les mettre à jour ;

 Conserver les documents pouvant déterminer l’identité de la personne


domiciliée pendant au moins cinq ans après la fin des relations de
domiciliation ;

 Tenir un dossier sur chaque personne domiciliée contenant les


documents d’authentification relatifs, pour ce qui est des personnes
physiques, à leurs adresses personnelles, numéros de leurs téléphones
et numéros de leurs cartes d’identité, ainsi que leurs emails ; et pour ce
qui est des personnes morales, les documents attestant les adresses,
numéros de téléphone et cartes d’identité de leurs dirigeants ainsi que
leurs emails. Ce dossier comprend aussi des documents relatifs à tous
les locaux de l’activité des entreprises domiciliées et le lieu de
conservation des documents comptables en cas de leur non
conservation chez le domiciliataire ;

 S’assurer que le domiciliant est immatriculé au registre du commerce


dans un délai de trois mois de la date de la conclusion du contrat de
domiciliation, lorsque cette immatriculation est obligatoire en vertu
des textes législatifs et réglementaires en vigueur ;

 Communiquer aux services chargés des impôts et la Trésorerie


Générale du Royaume, et le cas échéant, l’Administration des Douanes,
la liste des personnes domiciliées pendant l’année écoulée et ce, avant
la date du 31 janvier de chaque année ;

 Notifier aux services des impôts et la Trésorerie Générale du Royaume,


et le cas échéant, l’Administration des Douanes, dans un délai ne
dépassant pas quinze jours de la date de sa réception des lettres
recommandées envoyées par les services fiscaux aux personnes
domiciliées, de l’impossibilité de les leur délivrer ;

 Informer le greffier auprès du tribunal compétent et les services des


impôts et la Trésorerie Générale du Royaume, et le cas échéant,
l’Administration des Douanes, de la fin du contrat de domiciliation ou
de sa résiliation précoce et ce, dans un délai d’un mois de la date de
l’arrêt du contrat ;

 Communiquer aux commissaires judiciaires et les services de


recouvrement des dettes publiques porteurs de mandat d’exécution,
les informations susceptibles de leur permettre de contacter la
personne domiciliée ;

 Veiller au respect du secret des informations et des données relatives


au domicilié.
En cas de non-respect de certaines obligations fixées ci-dessus, le
domiciliataire assume la responsabilité solidaire dans le paiement des
impôts et taxes relatives à l’activité exercée par le domicilié.
Comment devenir domiciliataire ?
Toute personne physique ou morale désirant exercer l’activité de
domiciliation doit présenter, avant d’entamer l’exercice de cette activité, une
déclaration auprès de l’administration compétente contre un récépissé.

Le contenu de la déclaration et les documents devant l’accompagner seront


fixés en vertu d’un texte réglementaire.

Il est interdit d’inscrire le domiciliataire en cette qualité dans le registre du


commerce avant d’effectuer la déclaration susnommée.

Sanctions et Amendes
Est puni d’une amende de 10.000 à 20.000 dirhams, toute personne
physique ou morale ayant exercé l’activité de domiciliation sans avoir
effectué la déclaration auprès de l’administration compétente.

Est puni d’une amende de 5.000 à 10.000 dirhams, tout domicilié ayant
enfreint les dispositions de la nouvelle loi.

Est puni d’une amende de 10.000 à 20.000 dirhams, tout domiciliaire ayant
enfreint les dispositions de la nouvelle loi

En l’absence d’une loi sur la domiciliation d’entreprise au Maroc;une note du ministère de la justice
no 1923 datant de 2003 fixe à six mois la durée de domiciliation comme durée maximale, passé ce
délai d’après la même note ,sans conclure un contrat de bail l’entreprise bénéficiaire d’une
domiciliation est réputée dissoute ; cet instruction du ministère de la justice sans force juridique
ne s’applique pas d’une manière exégétique ,les tribunaux en sont tolérant et il y a toujours une
possibilité de prorogation de la durée de domiciliation d’entreprise et d’après les statistiques ,c’est
une durée largement dépassée dans 80 % des cas.

L’administration des impôts et la caisse nationale de sécurité sociale vont à l’encontre de cette
note unilatérale du ministère de la justice et considèrent les sociétés domiciliées comme non
dissoutes après les six mois de domiciliation, ce qui leur permet de recouvrir les impôts et les
créances dus.
La position du ministère de la justice vis à vis de la domiciliation d’entreprises est basée sur des
constatations de fait,plusieurs sociétés ont profité de leur situation en tant que domiciliées pour
se transformer dans la réalité en entreprise marchande de factures servant ainsi à la fraude fiscale.
Les sociétés domiciliataires restent coresponsable en matière fiscale et de créance de sécurité
sociale ainsi l’article 93 du code de recouvrement des créances publiques stipule que
les rôles d’impôts, état de produits et autres titres de perception mis en recouvrement
sont exécutoires contre les redevables qui y sont inscrits,leur ayants droits ,leurs représentant ou
toute autre personnes auprès desquelles les redevables ont élu domicilefiscale avec leur accord.
Un projet de loi qui attend l’approbation législatives fixe à deux ans la durée de domiciliation
d’entreprise,ce projet qui vient combler le vide juridique a été lancé par le comité national de
l’environnement des affaires pour ensuite être proposé par le ministère du commerce et de
l’industrie,le projet énonce également la fin de la solidarité fiscale,ainsi une fois adopté par le
législateur;les énonciations de l’article 93 du code de recouvrement seront abrogées et les sociétés
de domiciliation ne rencontreront aucun risque fiscal.
Il reste à dire que la limitation de la durée de domiciliation dans le nouveau projet de loi dans
deux ans est critiquable du fait qu’il ne comprend aucune exception liée à la nature de quelques
professions ,ainsi certaines activités ,comme la peinture,l’électricité,la plomberie,le consulting,le
câblage ……… ne nécessitent aucun local ,tous les travaux s’effectuent sur le chantier ou le
terrain et de ce fait la meilleure alternative dans de tels cas reste la domiciliation.
Le nouveau projet de loi sur la domiciliation des entreprises au Maroc prévoit également des
dispositions d’ordre moral;ainsi, l’activité sera interdite à toute société dont les actionnaires
détenant au moins 25% ont déjà fait l’objet d’une condamnation depuis moins cinq ans pour vol,
détournement de fonds, abus de confiance…
Le nouveau projet de loi sur la domiciliation des sociétés stipule d’ailleurs que «le domiciliataire
est obligé de connaître l’identité réelle des personnes domiciliées, de conserver la documentation
afférente et la maintenir à jour». Le calendrier de conservation des documents prévoit un délai de
cinq ans minimum après la fin du contrat de domiciliation. En cas de non-respect des obligations
prévues dans le contrat, le domiciliataire est tenu de saisir par lettre recommandée la société en
infraction

Vous aimerez peut-être aussi