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1- Problématique

Est-ce qu’une Fondation en tant qu'association d'utilité publique bénéficie de l’exemption des obligations
déclaratives pour les rémunérations versées à des personnes pour service rendu ?

2- Cadre légal

En vertu de l’article 79-I du CGI, les employeurs domiciliés ou établis au Maroc sont tenus de remettre avant le
1er mars de chaque année au service local des impôts de leur domicile fiscal, de leur siège social ou de leur
principal établissement une déclaration des bénéficiaires de revenus salariaux payés au cours de l'année
précédente.

L’article 151-I prévoit que toute entreprise exerçant une activité au Maroc doit lorsqu'elle alloue à des
contribuables inscrits à la taxe professionnelle, à l'IS ou à l'IR des honoraires, commissions, courtages et autres
rémunérations de même nature ou des rabais, remises et ristournes accordés après facturation, produire une
déclaration des sommes comptabilisées au cours de l'exercice comptable précédent au titre des rémunérations
précitées.

L’article 156-I dispose qu’une retenue à la source au titre des revenus salariaux doit être opérée sur chaque
paiement effectué par l'employeur ou le débirentier pour le compte du Trésor.

De même, les rémunérations et les indemnités, occasionnelles ou non occasionnelles, imposables au titre des
revenus salariaux et qui sont versées par des entreprises ou organismes à des personnes ne faisant pas partie de
leur personnel salarié sont passibles de la retenue à la source au taux prévu à l'article 73- II- G- 1°du CGI.

La retenue à la source sur les rémunérations est appliquée sur le montant brut des rémunérations et des
indemnités, sans aucune déduction.

3- Position de l’administration fiscale

L’Administration fiscale considère dans sa réponse n° 172 du 7 mai 2013 que l'impôt correspondant aux revenus
salariaux et assimilés est perçu par voie de retenue à la source au taux du barème progressif pour le personnel
permanent et au taux de 30% pour les rémunérations et indemnités, occasionnelles ou non, versées à des
personnes ne faisant pas partie du personnel salarié.

Ainsi, la Fondation en tant qu’employeurs doit :

 retenir l'impôt à la source ;


 effectuer le versement des retenues au Trésor ;
 tenir un livre de paie, fichier ou tout autre document en tenant lieu ;
 conserver les documents justifiant le paiement pendant au moins une durée expirant la quatrième
année suivant celle au titre de laquelle la retenue devait être effectuée ;
 communiquer les documents susvisés à toute réquisition des agents de l’Administration des
impôts ;
 souscrire une déclaration globale des traitements et salaires.(Copyright 2013 - Editions Artémis -
Tous droits réservés)
 

4- Commentaire

Il ressort des dispositions légales en la matière, confirmées par la DGI, que tous les employeurs, quels que soient
leur statut juridique, sont tenus d'effectuer la retenue à la source de l'impôt sur les salaires versés et se conformer
aux obligations déclaratives.

Il en va de même pour les rémunérations versées à des tiers, sauf lorsqu’il s’agit de personnes résidentes et
patentables. Dans ce cas, les rémunérations sont versées pour leur montant brut sans prélèvement aucun, et ce sur
la base de la délivrance par le prestataire patentable d’une facture conforme comprenant toutes les mentions
obligatoires.

Quel est le traitement fiscal en matière d’IR, des rémunérations et des indemnités,
occasionnelles ou non ?
Document élaboré en Mars 2017

1- Problématique

Sur le plan fiscal, quel est la notion du personnel permanent ?

2- Cadre légal

L’article 58-II-C du CGI stipule que les rémunérations et les indemnités, occasionnelles ou non, imposables au
titre des dispositions de l’article 56 du CGI et qui sont versées par des entreprises ou organismes à des personnes
ne faisant pas partie de leur personnel salarié, sont passibles de la retenue à la source au taux prévu à l’article 73-
II-G-1° du CGI.

Toutefois, les revenus visés à l’alinéa précédent qui sont versés par des établissements publics ou privés
d’enseignement ou de formation professionnelle aux personnes qui remplissent une fonction d’enseignant et ne
faisant pas partie de leur personnel permanent, sont soumis à la retenue à la source au taux prévu à l’article 73-II-
D du CGI.

La retenue à la source visée aux deux alinéas qui précèdent est appliquée sur le montant brut des rémunérations
et des indemnités sans aucune déduction. Elle est perçue à la source comme indiqué à l’article 156-I du CGI et
versée au Trésor dans les conditions prévues à l’article 174-I du CGI.
La retenue à la source ne dispense pas les bénéficiaires des rémunérations qui y sont visées de la déclaration
prévue à l’article 82 du CGI.(CATDR 2017)

3- Eléments de réponse

Sur base des dispositions précitées, il convient de noter que les rémunérations brutes et les indemnités,
occasionnelles ou non qui sont versées par des entreprises ou organismes à des personnes ne faisant pas partie de
leur personnel salarié, sont passibles de la retenue au taux de 30% non libératoire de l’impôt sur le revenu.

La retenue à la source au taux de 17% libératoire, ne s’applique qu’aux rémunérations et indemnités qui sont
versées par des établissements publics ou privés d’enseignement ou de formation professionnelle aux personnes
qui remplissent une fonction d’enseignant et ne faisant pas partie de leur personnel permanent.

Cependant, lorsque les personnes bénéficiaires de ces rémunérations exercent une activité ou profession autre
que salariale et ayant un caractère répétitif, elles sont soumises à la taxe professionnelle et à l’impôt sur le revenu
dans la catégorie des revenus professionnels tels que visés à l’article 30-2° du CGI.

4- Position de l’administration fiscale

En se référant aux réponses de l’administration fiscale ? 467 du 29 août 2007 et ? 439 du 26 août 2009, il
convient de noter que :

 l’administration fiscal considère que toute personne dont les rémunérations figurent dans les
livres de paie et pour laquelle l’employeur est tenu de cotiser à la CNSS relève du personnel
permanent salarié de l’entreprise ; et
 les rémunérations versées à des personnes ne faisant pas partie du personnel sont soumises à la
retenue à la source.

Quel est le régime d’imposition de l’indemnité de départ volontaire perçue dans le cadre
d’un plan de restructuration d’une société ?
Document élaboré en Janvier 2015

1- Problématique

Quel est le régime d’imposition de l’indemnité de départ volontaire perçue dans le cadre d’un plan de
restructuration d’une société ?

2- Cadre légal
Sont exonérés de l’impôt en vertu de l’article 57-7° du Code Général des Impôts (CGI), dans la limite fixée par
la législation et la réglementation en vigueur en matière de licenciement :

 l'indemnité de licenciement ;
 l'indemnité de départ volontaire ;
 et toutes indemnités pour dommages et intérêts accordées par les tribunaux en cas de
licenciement.
Toutefois, en cas de recours à la procédure de conciliation, l'indemnité de licenciement est exonérée dans
la limite de ce qui est prévu à l'article 41 (6e alinéa) de la loi n° 65-99 relative au Code du travail,
promulguée par le dahir n° 1-03-194 du 14 rajeb 1424 (11 septembre 2003).

3- Position de l’Administration fiscale

L’Administration fiscale signale dans sa réponse n° 317 du 1er août 2014 que l’exonération de l’indemnité de
départ volontaire est limitée à l’indemnité de licenciement fixée par le barème prévu par l’article 53 du Code du
travail.

Par conséquent, lorsque le salarié perçoit une indemnité supérieure à celle calculée d’après le barème précité, le
surplus est intégralement taxable en le répartissant par parts égales et en l’ajoutant aux salaires annuels des 4
dernières années d’activité du salarié ou sur la durée effective de services, si celle-ci est inférieure à 4 ans, en
procédant de la manière suivante :

 prendre pour chacune des 4 années la rémunération effective annuelle et lui rajouter le quart de
la partie de l’indemnité de départ volontaire imposable ;
 déterminer le nouveau revenu annuel imposable pour chacune des 4 dernières années en tenant
compte des différentes déductions opérées annuellement ;
 calculer l’impôt correspondant à chacune de ces nouvelles bases annuelles ;
 déterminer le reliquat d’impôt à payer, au titre de chacune de ces 4 années, en faisant la
différence entre l’impôt obtenu d’après ces nouvelles bases et celui afférent à la rémunération
annuelle déjà prélevé à la source.
Le montant de l’impôt afférent à la partie de l’indemnité imposable est égal à l’addition des reliquats d’impôts
calculés pour chacune des 4 années. 

4- Commentaire

La législation fiscale limite expressément l’exonération de l’IR afférent à l’indemnité de départ volontaire aux
seuils déterminés par le Code du travail dont l’article 53 prévoit que le montant de ladite indemnité pour chaque
année ou fraction d'année de travail effectif est égal à :

 96 heures de salaire pour les 5 premières années d'ancienneté ;


 144 heures de salaire pour la période d'ancienneté allant de 6 à 10 ans ;
 192 heures de salaire pour la période d'ancienneté allant de 11 à 15 ans ;
 240 heures de salaire pour la période d'ancienneté dépassant 15 ans.
Le surplus d’indemnité reste taxable dans les conditions de droit commun.
Quel est le régime fiscal applicable aux indemnités de transport ?
Document élaboré en Mars 2017

1- Problématique

Est-ce que les indemnités de transport sont soumises à l’IR ?

2- Cadre légal

Conformément aux dispositions de 57-1° du CGI, les indemnités destinées à couvrir des frais engagés dans
l'exercice de la fonction ou de l'emploi sont exonérées dans la mesure où elles sont justifiées, qu'elles soient
remboursées sur états ou attribuées forfaitairement. Par ailleurs, il y a lieu de préciser que cette exonération n’est
pas applicable en ce qui concerne les titulaires de revenus salariaux bénéficiant de la déduction pour frais
professionnels aux taux prévus à l’article 59 du CGI.(CATDR 2017)

3- Position de l’Administration fiscale

Sur base des réponses émanant de l’administration fiscale ? 493 du 24 septembre 2009, ? 564du 16 novembre
2009 et ? 114 du 27 mars 2014, les indemnités de transport sont considérées comme des compléments de salaire
imposables à l’IR dans les conditions de droit commun lorsqu’elles sont accordées au salarié pour se rendre de
son domicile à son lieu de travail. En effet, lesdits frais de transport sont couverts par l’abattement pour frais
professionnels.

4- Commentaire

En matière d’impôt sur le revenu, le régime d’imposition des indemnités de transport diffère de celui retenu pour
la détermination de la base des cotisations dues à la CNSS.

Modalités de mise en œuvre de l’exonération de l’indemnité de panier


Document élaboré en mars 2017, revu en décembre 2019

La déductibilité des indemnités accordées aux salariés a toujours constituée une zone d’ambiguïté en ce qui
concerne leur traitement fiscal tant en raison de l’absence de clarté des dispositions légales en vigueur qu’à cause
du défaut de convergence avec les modalités de détermination de l’assiette des cotisations sociales.

La détermination du régime fiscal de la prime de panier représente l’illustration frappante.


Il s’agit d’une indemnité représentant un frais professionnel pris en charge par l'employeur au profit des salariés
qui sont contraints de manger sur leur lieu de travail ou à proximité, dans la mesure où le temps de pause ou
l’importance de la distance ne leur permet pas de rejoindre leur domicile. Elle peut bénéficier à l’ensemble du
personnel y compris les salariés ne disposant pas de lieu fixe de travail (chauffeur, commercial, etc).

Cette indemnité est accordée par les entreprises qui ne disposent pas de la restauration collective sur les lieux de
travail.

Elle peut être est consentie sur la base d’une clause contractuelle insérée dans le contrat de travail ou dans le
cadre d’une convention collective.

La présente étude a pour objet de clarifier le régime fiscal et les modalités pratiques de la déductibilité de
l’indemnité de panier ainsi que des autres avantages ayant le même objet.

I- Principe d’exonération

A- Cotisations sociales

En vertu des prescriptions de la note circulaire relative à l’assiette de cotisations à la CNSS, les indemnités et
primes à caractère alimentaire non soumises à cotisation sont les suivantes :

 Prime de panier ou de casse-croûte à condition que l’entreprise qui l’accorde n’organise pas de
cantine collective et que son attribution soit dictée par la contrainte dans laquelle se trouve le
salarié de prendre une collation ou un repas en raison de conditions particulières de travail, tels
que le travail en équipe, le travail posté (3 fois 8), le travail continu, le travail en horaire décalé
ou le travail sur un chantier éloigné du lieu habituel du travail. Néanmoins, la fraction exonérée
du montant journalier de la prime ne doit pas dépasser 2 fois le SMIG horaire.
 Repas servi à l’occasion du mois de ramadan accordés dans les lieux de travail au personnel,
lorsque les conditions de travail le justifient. Toutefois, cette exonération n’est pas cumulable
avec l’indemnité alimentaire dite de panier.
 Frais de restauration, de nourriture ou d’alimentation accordés par l’employeur à l’ensemble du
personnel sous forme de moyens de paiement spécialement dévolu à la nutrition et à
l’alimentation (titres, bons ou chèques de restauration ou d’alimentation), dans la limite de 10
DH/salarié/jour de travail et 20 % du salaire soumis à cotisation du bénéficiaire. Là encore,
l’exonération n’est pas cumulable avec l’indemnité de panier.
 L’indemnité de lait accordée aux travailleurs manipulant des produits toxiques dont le montant
ne dépasse pas 150 DH/mois.
B- Impôt sur le revenu

Conformément aux dispositions de l’article 57-13° du Code Général des Impôts (CGI), sont exonérées de l’IR
les montants des bons représentatifs des frais de nourriture ou d’alimentation.

Bénéficie de cette exonération, les frais de nourriture ou d'alimentation accordés par les employeurs à leur
salariés sous forme de bons représentatifs de frais de nourriture ou d'alimentation et ce, dans la limite de :
 30 DH/salarié/journée de travail ;
 et 20% du salaire brut imposable du bénéficiaire.
Ainsi, si aux termes de l'article 56 du CGI, les avantages en argent ou en nature accordés par l'employeur à ses
salariés sont considérés comme des revenus salariaux pour l'application de l'IR, alors même que lesdits avantages
sont considérés comme des charges déductibles de l’IS, le législateur a excepté l’indemnité de nourriture en
considération particulièrement de la généralisation de l'horaire continu, mais aussi en vue de permettre aux
entreprises d'augmenter leur productivité.

II- Conditions et modalités de mise en œuvre de l’exonération

A- Conditions générales

Pour être acceptée en déduction, la prime de panier ne doit pas être versée dans les cas suivants :
 le salarié prend son repas à son domicile habituel ;
 l'entreprise paie ou rembourse le restaurant au salarié ;
 lorsqu'un restaurant d'entreprise est installé sur les lieux du travail ou que le repas est fourni ;
 le cumul avec des indemnités ou des avantages en argent ou en nature ayant le même objet ;
 lors des déplacements du salarié bénéficiant d’indemnités couvrant les frais de nourriture ;
 durant les journées non travaillées.
B- Conditions spécifiques au versement de l’indemnité avec les éléments de la rémunération

Au sens des dispositions de l’article 57-13°du CGI, seul « le montant des bons représentatifs des frais de
nourriture ou d'alimentation, délivrés par les employeurs à leurs salariés afin de leur permettre de régler tout ou
partie des prix des repas ou des produits alimentaires ».

Il ressort des termes de la loi que seule l’indemnité versés sous forme de moyen de paiement, à l’instar du ticket
restaurant, est éligible à l’exonération.

Toutefois, ce raisonnement est intenable, dès lors que le principe d’exonération retenu en matière d’IR sur salaire
est fixé par l’article 57-1°, en vertu duquel l’exemption est accordée de plein droit pour les indemnités justifiées
destinées à couvrir des frais engagés par le salarié dans l'exercice de la fonction ou de l'emploi, qu'elles soient
remboursées sur états ou attribuées forfaitairement.

En outre, il est illogique de ne pas prendre en considération dans le calcul de l’IR du salarié les charges engagées
par l’entreprise qui dispose de la restauration collective dans lieux de travail et refuser l’exonération de
l’indemnité de panier versée parmi les éléments de la rémunération, sachant pertinemment que lesdites charges
sont de loin beaucoup plus importante que des indemnités dont le montant ne dépasse pas 30 DH par employé.

A cet égard, il est à signaler que la note circulaire de la Direction Générale des Impôts n° 717 d’avril 2011
relative au CGI, cite parmi les indemnités non imposable à l’IR et déductible de l’IS de la société, les indemnités
de panier attribuées aux salariés exerçant dans des chantiers éloignés de leur domicile. Or, même lorsque le lieu
du travail n’est pas éloigné du domicile du salarié, celui-ci se trouve empêché de s’y rendre en raison de
l’organisation des horaires du travail et des conditions de transport et de mobilité.

Il en découle, suivant notre propre interprétation, qu’il serait tout à fait défendable pour l’entreprise de faire
bénéficier ses salariés de l’exonération des primes de panier et ce, quel que soit la modalité de règlement ou de
versement.
En cas de contestation de l’administration fiscale, qui soit dit en passant a pris l’habitude de redresser les bases
d’imposition pour le cas d’espèce, l’entreprise a de forte chance d’avoir gain de cause devant les Commissions
de recours fiscal.

III- Cas d’illustrations

Un salarié marié et ayant 2 enfants à charge dispose d'un salaire brut global de 55.830 DH.

Sa rémunération brute au titre de l'année 2010 est constituée des éléments suivants :
 Traitement de base : 40.000 DH
 Prime d'ancienneté : 3.000 DH
 Frais de déplacement justifiés : 5.000 DH
 Allocations familiales : 4.800 DH
 Frais de nourriture ou d'alimentation : 30 DH x 286 jours (correspond à 11 mois) x 26 jours =
8.580 DH
- Revenu global = 61.380 DH

- Eléments exonérés : frais de déplacement 5.000 DH - allocations familiales 4.800 DH = 9.800 DH

- Revenu brut imposable avant déduction des frais de nourriture : 61.380 – 9.800 = 51.580 DH- Plafond des frais
de nourriture ou d'alimentation :

 par rapport au salaire brut imposable : 51.580 x 20 % = 10.316 DH


 par rapport à la limite de 30 DH par journée travaillée : 30 DH x 286 = 8.580 DH
- Frais de nourriture imposables : 8.580 DH – 8.580 = 0 DH

- Revenu brut imposable après déduction des frais de nourriture plafonnés : 51.580 – 8.580 = 43.000 DH

- Déductions sur revenu brut imposable (RBI) :


 Frais professionnels = (RBI - avantages en argent) (45.860 – 2.860) x 20% = 8.600 DH
 Cotisation CNSS (long terme) : 51.580 x 3,96% = 2.042,57 DH
 Cotisation CNSS (court terme) : 51.580 x 0,52% = 268,22 DH
 AMO : 51.580 x 2,26% = 1.165,71 DH
- Total des déductions = 12.076,49 DH

- Revenu net imposable (RNI) : RBI - total déductions = 43.000 - 12.076,49 = 30.923,51 DH

- Calcul de l'IR : (30.923,51 x 10%) - 3.000 = 92,35 DH

- Charges de famille : 360 x 3 = 1.080 DH

- IR exigible = 0 DH
A signaler que la somme déductible au titre des frais de nourriture ou d'alimentation est limitée à 8.580 DH (30 x
286). Néanmoins, le montant total de 8.580 DH (frais de nourriture) est admis comme charge déductible chez
l'employeur.

Quelle est le régime fiscal applicable aux indemnités et primes à caractères sociales
accordées aux salariés ?
1- Problématique

Quelle est le régime fiscal applicable aux indemnités et primes à caractères sociales accordées aux salariés ?

2- Cadre légal
Conformément aux dispositions de l'article 56 du CGI, sont considérés comme revenus salariaux pour
l'application de l'IR les traitements et salaires, les indemnités et émoluments, ainsi que les allocations spéciales
accordés au salarié en sus du salaire.

3- Position de l’administration fiscale


Dans ses différentes réponses, notamment n° 193 du 22 Avril 2008, la DGI a toujours considéré les indemnités et
primes de l'espèce, à l'instar des primes de l'Aid El Kebir, Aid Lfitre et Achoura ainsi que l'indemnité de
scolarité, comme des compléments de salaire imposables dans les conditions du droit commun.

4- Commentaire
En matière fiscale, l'exonération n'est pas présumée, et en attachant une importance à sa nature ou à son caractère
social ou purement caritative ou bien occasionnel, l'entreprise court un grand risque. Le nombre des
redressements portant sur les indemnités et primes de cette nature est très important. Par conséquent, l'entreprise
doit s'attacher dans le traitement fiscal de la paie des salariés aux éléments expressément exonérés par le Code
général des impôts ou à une position officielle de l'administration fiscale.

A cet égard, il est à signaler que selon la note circulaire n° 717 relative au CGI (page 502), l'achat par
l'employeur de jouets à l'occasion de la fête de l'Achoura destinés aux enfants des employés n'est pas imposable
au titre de l'IR, catégorie des revenus salariaux.

En outre, les autres indemnités et primes précités sont considérées comme des charges salariales déductibles de
l'IS (not. page 501). De même, l'administration fiscale considère, dans la note circulaire susvisée (page 505), la
participation de l'employeur aux frais de voyages à la Mecque comme des frais non imposables au titre de l'IR et
déductibles de l'IS. Cependant, elle doit être accordés à des salariés (et non des retraités) proche de la retraite et
ne faisant pas partie du personnel cadre de l'entreprise ; la somme ainsi admise en exonération ne doit pas
excéder le prix du billet de transport, augmenté du montant de la dotation en devises accordée par la
règlementation des changes.

Quel est le traitement fiscal applicable aux primes de naissance et de voyage à la Mecque
?
1- Problématique

Quel est le traitement fiscal applicable aux primes de naissance et de voyage à la Mecque ?

2- Cadre légal

Conformément aux dispositions de l'article 56 du CGI, sont considérés comme revenus salariaux pour
l'application de l'IR les indemnités et émoluments ainsi que les avantages en argent ou en nature accordés en sus
du revenu. Néanmoins, l'article 57-2° exonère les allocations familiales et d'assistance à la famille.

3- Position de l'administration fiscale

La DGI à fait savoir dans sa réponse n° 199 que contrairement aux primes d'Achoura et de l'Aid El Kebir qui
sont considérées comme des compléments de salaire imposables dans les conditions du droit commun, les primes
de naissance et de voyage à la Mecque sont exonérées de l'IR.

4- Commentaire

Si la position de l'administration fiscale en ce qui concerne la prime de naissance peut trouver par assimilation sa
base légale dans l'article 57-2° précité, l'exonération de la prime de voyage à la Mecque se justifie probablement
par des considérations d'ordre religieuse, mais également par son faible impact fiscal sur les recettes globales de
l'IR.

Toutefois, en vue de bénéficier de cette exonération le fisc exige que la prime soit accordée à des employés
proche de la retraite ne faisant pas partie du personnel cadres et que son montant ne doit pas excéder le prix du
billet aller retour, augmenté du montant de la dotation accordée par l'office des changes.

Par ailleurs, il est à constater que certaines entreprises accordent la prime de voyage à la Mecque à des retraité,
ce qui pourrait poser un litige avec l'administration fiscale, en ce sens que le bénéficiaire ne fait plus partie des
salariés. D'où le risque de redressement des bases d'imposition non seulement au titre de l'IR, mais également en
ce qui concerne l'IS puisque le fisc n'accepte en déduction du résultat fiscal que les charges salariales
représentant les sommes versées aux salariés et non aux retraités.

Pour dépasser ces difficultés, l'entreprise peut accorder la prime précitée par le biais de son organisme des ouvres
sociales.

Le régime fiscal des associations


Document élaboré en septembre 2014

Les associations sont régies par les dispositions d'un texte spécifique institué par le dahir n° 1-58-376 du 15
novembre 1958 réglementant le droit d'association tel qu'il a été modifié et complété par la loi n° 75-00
promulguée par le dahir n° 1-02-206 du 23 juillet 2002. Il s'agit notamment :

 des associations reconnues ou non d'utilité publique ;


 des unions ou fédérations d'associations ;
 des associations étrangères autorisées par le Secrétariat Général du Gouvernement (SGG.),
conformément aux dispositions du dahir susvisé.

L'association est définie, conformément à ce texte, comme étant la convention par laquelle deux ou plusieurs
personnes mettent en commun leur connaissance ou leur activité dans un but autre que de partager les bénéfices.
Elle est régie par les principes généraux du droit applicable aux contrats et aux obligations.

La doctrine fiscale définit « l'association » comme un groupement de personnes exerçant une activité à caractère
purement social, éducatif, sportif ou humanitaire.

L'analyse du régime fiscal des associations repose sur la notion de lucrativité de l'activité exercée et des
dispositions particulières prévues en la matière par le Code Général des Impôts et la Fiscalité des Collectivités
Locales.

Le régime fiscal au regard de l'Impôt sur les Sociétés, la Taxe sur la Valeur ajoutée, l'Impôt sur le Revenu, la
Taxe professionnelle et Taxe de Services Communaux est présenté ci-après.

1- Régime au regard de l'Impôt sur les Sociétés (IS)

Les associations sont, en vertu de l'article 2 du CGI, des personnes obligatoirement passibles de l'IS.

Néanmoins, conformément aux dispositions de l'article 6(I- A-1°) du C.G.I, ces associations sont exonérées
lorsqu'elles sont à but non lucratif en raison des opérations dûment reconnues conformes à l'objet défini dans
leurs statuts et réalisées grâce aux cotisations versées par leurs membres, aux dons reçus, aux subventions
octroyées par l'Etat ou les collectivités publiques ou privées, quand bien même il en résulterait en fin d'exercice,
un excédent de recettes sur les dépenses.

Les associations exonérées de l'IS bénéficient également de l'exonération totale de la cotisation minimale.

Le principe d'exonération cité ci-dessus se trouve remis en cause lorsqu'une association effectue des opérations à
caractère lucratif, qu'elles soient de nature commerciale, industrielle, financière ou autre.

Par conséquent, l'association devient passible de l'IS dans les conditions de droit commun en raison des
bénéfices (excédents) réalisés au titre de ces opérations.

Il s'agit notamment du cas des excédents tirés de la gestion ou de l'exploitation des établissements de ventes ou
de services lui appartenant (Immeubles à usage locatif, magasins, café, restaurants, bars, octroi de crédits, etc).
Ainsi, le caractère lucratif joue un rôle primordial dans la détermination du régime applicable à chaque
association en matière d'impôt sur les sociétés.

1.1- Paramètres de la lucrativité

Il n'existe pas de définition de l'activité lucrative, mais plusieurs critères permettent de cerner cette notion.

a- Nature de la gestion

Il s'agit d'examiner si la gestion de l'association est intéressée ou désintéressée.

Le caractère désintéressé de la gestion résulte de trois conditions qui doivent être remplies simultanément :

- 1ère condition : l'association est gérée et administrée à titre bénévole

A ce titre, les dirigeants de l'association (membres du conseil d'administration ainsi que les dirigeants de fait) ne
doivent, à notre avis, percevoir aucune rémunération. Les salariés, par contre, peuvent percevoir des salaires
correspondant à un travail effectif.

- 2ème condition : Elle ne procède à aucune distribution directe ou indirecte

A notre avis, sont visés :

 Les distributions directes des résultats ;


 Tous les avantages quel que soit le bénéficiaire (fondateurs, membres, salariés, fournisseurs, …).

Concernant les salariés, un complément de rémunération déterminé en fonction de critères commerciaux


constitue l'indice d'une démarche commerciale. En revanche, à notre avis, un intéressement lié à l'amélioration
du service non lucratif rendu par l'organisme ne caractérise pas une gestion intéressée.

- 3ème condition : l'actif ne doit pas être distribué

Les membres de l'association et leurs ayants droit ne peuvent pas être déclarés attributaires d'une part quelconque
de l'actif.

A notre avis, le patrimoine de l'association doit être dévolu, à la cessation de celle-ci, à un autre organisme ayant
un but effectivement non lucratif.

Lorsque la gestion ne répond pas à ces critères, elle est considérée comme intéressée, et l'association devient
imposable à l'IS.

b- Exercice de la concurrence
Si la gestion est désintéressée, il y a lieu d'apprécier si l'association concurrence ou pas le secteur commercial.

Ainsi, si un organisme à but non lucratif intervient dans un domaine d'activité où il existe aussi des entreprises
commerciales, il s'agira d'examiner si l'exercice de cette activité se fait dans des conditions comparables à celles
de l'entreprise. Pour ce faire, il y a lieu de recourir à une série d'indices classés par ordre décroissant
d'importance, à savoir (les « 4P ») :

 "Le Produit" : L'association doit prendre en charge la satisfaction d'un besoin non réalisé par le marché.
Le produit proposé par l'association doit ainsi être différent de celui proposé par le secteur concurrentiel
;
 "Le Public" : L'association doit s'adresser à une population particulière pour avoir droit à des avantages
fiscaux : chômeurs, handicapés, personnes âgées, … ;

A notre avis, ce critère ne doit pas s'entendre des seules situations de détresse physique et morale. Mais
peut être concerné, à notre avis, le public nécessitant un encadrement important relevant du travail
d'assistance sociale dans un village de vacance.

 "Le Prix" : L'association doit proposer un prix nettement inférieur que ceux proposés par le secteur
lucratif pour des services de nature similaire. Les tarifs doivent ainsi être déterminés selon des
méthodes ayant un caractère non commercial.
 "La Publicité" : L'association ne doit pas recourir à des pratiques publicitaires similaires à celles
effectuées par une société commerciale.

Ainsi, à notre avis, la diffusion de messages publicitaires dans les journaux, à la radio, par la location de
panneaux publicitaires est un élément susceptible de remettre en cause le caractère non commercial de
l'association laquelle peut réaliser une compagne d'information sur ses prestations sans que celle-ci s'apparente à
de la publicité commerciale destinée à capter un public analogue à celui des entreprises du secteur concurrentiel.
Il convient alors de regarder si le contenu des messages diffusés et le support utilisé ont été sélectionnés pour
tenir compte du public particulier auquel s'adresse l'action non lucrative de l'organisme en cause.

Ce n'est que dans le cas où l'association exerce son activité selon des méthodes similaires à celles des entreprises
commerciales, qu'elle sera soumise à l'I.S. dans les conditions de droit commun.

1.2- Remise en cause de l'exonération des associations à but non lucratif

En raison de sa vocation, en principe non lucrative, l'association n'est pas soumise à l'IS.

Toutefois, il existe de nombreuses situations d'exception à cette exonération. Ainsi, bien qu'une association soit à
but non lucratif, son régime fiscal peut être requalifié en association à but lucratif. Elle perd alors le droit à
l'exonération fiscale, mais conserve le statut juridique d'association.

Il est à préciser que la réalisation d'excédents de gestion par l'association ne peut pas être considéré seul comme
un critère permettant de remettre en cause le caractère non lucratif de l'association.
En fait, l'absence de but lucratif implique la non réalisation de profit pour les associés mais n'implique pas
l'absence d'excédents pour l'association qui doivent servir au développement de son activité et de son objet
social. L'association pourra apporter la preuve de cette utilisation future des excédents en produisant des procès-
verbaux d'assemblée générale ou des conseils d'administration qui évoquent cette question.

Dans le cas particulier d'exercice par l'association d'activités lucratives et non lucratives, le caractère non lucratif
de l'association ne serait pas, à notre avis, remis en cause lorsque les opérations lucratives sont dissociables de
l'activité non lucrative de l'association et passibles d'une imposition séparée. Le résultat de l'association doit donc
être susceptible d'une répartition exacte entre les opérations fiscalisées et celles non fiscalisées.

2- Régime au regard de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA)

Le statut juridique des associations n'a aucun impact sur l'assujettissement à la TVA qui est lié à la matérialité de
l'opération.

2.1- Régime de la TVA facturée

Les associations, dont l'activité est réputée non commerciales, sont soumises à la TVA dès lors que l'opération
réalisée entre, de manière occasionnelle ou permanente, dans le champ d'application de la taxe.

Le législateur exonère expressément sans droit à déduction de la TVA :

 les prestations fournies par les associations à but non lucratif, reconnues d'utilité publique par Dahir.

Cette exonération ne s'applique pas aux opérations à caractère commercial, industriel ou de prestations
de services réalisées par ces associations sauf si le droit commun en dispose autrement.

 les ventes portant sur les appareillages spécialisés destinés exclusivement aux handicapés. Il en est de
même des opérations de contrôle de la vue effectuées au profit des déficients visuels par des
associations reconnues d'utilité publique.

Les ventes des appareillages spécialisés destinés exclusivement aux handicapés peuvent être effectuées
en exonération de la taxe sous couvert d'une attestation délivrée par le service local des impôts
compétent, sur demande de l'intéressé. Cette demande doit être accompagnée d'une facture proforma
relative à l'appareillage correspondant à l'handicap spécifié dans l'ordonnance délivrée par le médecin
traitant.

Au vu de cette demande, le service local des impôts établit au nom de l'acquéreur une attestation d'achat
en exonération, en double exemplaire, dont l'un est remis au fournisseur qui le conserve à l'appui de sa
comptabilité. Les factures et tous documents se rapportant aux ventes réalisées sous le bénéfice de
l'exonération prévue ci-dessus doivent être revêtus d'un cachet portant la mention, "Vente en
exonération de la TVA, article 91 (Vl- 2°) du code général des impôts ".
 Les opérations de crédit effectuées par les associations de micro crédit régies par la loi n° 18-97 en date
du 5 février 1999, au profit de leur clientèle. Ces opérations étaient exonérées, jusqu'au 31/12/2011, de
la TVA sans droit à déduction à l'intérieur, conformément aux dispositions de l'article 91-VII du CGI.

2.2- Régime de la TVA sur les achats

La TVA payée par les associations sur les achats réalisés dans le cadre de leur activité est récupérable dans les
conditions de droit commun.

Les opérations réalisées par les associations en exonération de la TVA sans droit à déduction, explicitées ci-haut,
n'ouvrent pas droit à récupération de la TVA sur les achats. Il en est de même pour les opérations hors champ
d'application de la TVA.

Ceci dit, le législateur a prévu des cas d'achat de biens en exonération de la TVA spécifiques aux associations :

 Les biens d'équipement, matériels et outillages acquis localement ou importés par les associations à but
non lucratif s'occupant des personnes handicapées, destinés à être utilisés par lesdites associations dans
le cadre de leur objet statutaire.

Pour bénéficier de cette exonération, les associations éligibles doivent, conformément à l'article 8 du
décret d'application de la TVA, présenter aux fournisseurs/Administration des Douanes une attestation
d'achat/d'importation en exonération de la TVA délivrée par le service des impôts.

 Les équipements et matériels acquis localement ou importés destinés exclusivement au fonctionnement


des associations de micro crédit jusqu'au 31/12/2011.

Les associations de micro crédit doivent, pour l'achat de ces biens en exonération à l'importation, conformément
aux dispositions de l'article 17 du décret précité, produire un engagement établi sur ou d'après un imprimé fourni
par l'Administration et comportant le numéro d'identification fiscal, par lequel elles s'engagent à affecter les
équipements et matériels précités exclusivement à l'activité prévue par leurs statuts et à les conserver pendant
une durée de 5 ans suivant leur date d'acquisition.

L'achat à l'intérieur de ces biens n'est pas soumis à formalités.

3- Régime au regard de l'impôt sur le Revenu (IR)

Le statut juridique de l'association n'a aucun impact sur la soumission à l'IR des rémunérations versées aux
salariés ou aux autres intervenants. Ce sont les règles de droit commun en la matière qui s'appliquent.

4- Régime au regard de la taxe professionnelle / taxe de services communaux


 

4.1- Taxe professionnelle

Les associations sont des organismes passibles de la taxe professionnelle.

Les associations sans but lucratif bénéficient de l'exonération totale permanente, pour les seules opérations
conformes à l'objet défini dans leurs statuts. Toutefois, cette exonération ne s'applique pas en ce qui concerne les
établissements de ventes ou de services leur appartenant

L'analyse présentée au point 1 ci-dessus concernant les paramètres de la lucrativité est applicable pour la
détermination du caractère lucratif ou non de l'association et du régime y afférent en matière de taxe
professionnelle.

4.2- Taxe de services communaux

Ne sont pas soumis à la taxe de services communaux, les redevables bénéficiant de l'exonération totale
permanente de la taxe professionnelle. Les associations sans but lucratif en font partie.

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