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SECTION I
LES OBLIGATIONS RELATIVES AU CONDITIONS DU TRAVAIL
Il convient de distinguer entre les obligations relatives à la durée du travail
(PARAG 1) et les obligations relatives au respect des règles d’hygiène
(PARAG2).
1- Le régime normal
Le régime normal diffère selon que le travailleur est lié par un contrat de
travail à temps partiel (1) ou un contrat de travail à plein temps (2).
Dans toutes les entreprises, la journée de travail doit être interrompu par un
ou plusieurs repos dont la durée totale ne peut être inférieure à 1 heure. De
plus, le travail journalier de tout salarié doit être suivi d'un repos ininterrompu
dont la durée ne peut être inférieure à 10 heures sans préjudice des dispositions
spéciales concernant les femmes et les enfants (art. 89 C.T.).
Aussi les articles 94-9 et 94-10 du Code du travail ont-ils prévu ce passage.
L'article 94-9 précise que le passage du régime de temps partiel à celui de
temps complet (et vice-versa) ne peut avoir lieu qu'avec l'accord écrit du
travailleur.
Pour ce qui est de ce passage, les textes opèrent une distinction qui traduit
une certaine faveur à l'égard du travail à temps partiel des femmes.
En effet, selon l’article 96-10, les travailleurs à plein temps qui sont passés au
régime de travail à temps partiel pour des raisons de grossesse ou nécessité de
s'occuper d'un enfant âgé de moins de 6 ans ou d'un membre de la famille
handicapé ou malade ont droit de réintégrer le régime de travail à plein temps en
cas de vacances de postes à plein temps correspondant à leurs qualifications
professionnelles.
Pour les autres travailleurs souhaitant réaliser ce passage, ils n'ont pas un
droit de réintégration, mais seulement à un droit de priorité.
- Pour les régimes de travail à plein temps inférieurs à 48 heures par semaine :
Les heures de travail perdues en raison des jours, fériés, chômés et payés
peuvent être récupérées dans les deux mois qui suivent l'interruption du travail
après information préalable de l'inspection du travail. Les heures ainsi récupérées
sont payées au taux normal.
3- Les congés
Le régime des congés payés annuels est défini dans les articles 112 à 133 du
Code du travail.
Tout salarié a droit chaque année à une période de repos pendant laquelle il
continue à percevoir sa rémunération. Les congés payés annuels constituent un
droit pour les salariés auquel il ne peut renoncer dans son contrat de travail. Pour
l'employeur, ils présentent un caractère obligatoire si bien que la violation aux
dispositions impératives concernant l'octroi des congés payés forme une infraction
sanctionnée par des amendes. Pour permettre à l'inspection du travail d’exercer
son contrôle en ce domaine, l'article 130 du Code du travail fait obligation à
l'employeur de tenir un registre spécial devant contenir un certain nombre
d'indications et devant être signé par les bénéficiaires du congé.
Les salariés, qu'ils soient du secteur agricole (art. 123 C.T.) ou non (art. 113
C.T.) ont droit sauf dispositions plus favorables résultant d'une disposition
particulière ou collective, à un congé dont la durée est déterminée à raison d'un
jour par mois de travail, sans que la durée totale du congé ne puisse excéder une
période de 15 jours comprenant 12 jours ouvrables.
La durée des congés payés annuels a été allongée au bénéfice des jeunes
travailleurs. En effet, la durée du congé a été portée à deux jours par mois de
travail effectué pour les jeunes de moins de 18 ans et à une journée et demi
pour les jeunes salariés âgés de 18 à 20 ans. Il n’existe pas en ce domaine une
disparité entre le secteur agricole sur le secteur non agricole.
La date des départs en congé est fixée d'un commun accord entre l'employeur
et les intéressés compte tenu des besoins du service, de la situation de famille et
de l'ancienneté
Le service militaire est un devoir national mais il ne faut pas que cette
situation soit source de chômage ou ne porte préjudice à l'évolution de la
carrière professionnelle des travailleurs. A cette fin, l'article 35 de la convention
collective cadre a prévu des dispositions protectrices : il a ainsi prévu que les
travailleurs qui effectuent leur service militaire légal sont considérés comme étant
dans la situation de congé sans solde et ils conservent leur droit à l'ancienneté
et à l'avancement. Par ailleurs, s'ils se présentent dans leur entreprise dans le
mois qui suit leur libération, ils sont réintégrés de plein droit dans leur
catégorie et ont priorité pour être affectés aux postes qu'ils occupaient avant leur
départ pour l'armée.
SECTION II
LES OBLIGATIONS RELATIVES AU PAIEMENT DU SALAIRE
Le salaire se présente comme la contrepartie de la prestation de travail dont
le versement constitue l’obligation principale de l’employeur. Le salaire est le
moyen de subsistance du salarié, faut-il donc qu’il attire plus l’attention du
législateur pour réglementer sa détermination du salaire (PARAG 1) ainsi que son
paiement (PARAG 2) en vue de sa protection.
A/ Le salaire proprement-dit
Comme le salaire est un moyen de vivre pour le salarié, il a été prévu des
salaires minima et des procédures pour la fixation et la révision des salaires.
L'article 134-2 du Code du travail définit le salaire minimum garanti comme
le seuil minimum au dessous duquel il n'est pas possible de rémunérer un
travailleur chargé d'accomplir des travaux ne nécessitant pas une qualification
professionnelle. Le montant du salaire minimum est fixé par décret.
Des avantages en nature peuvent être servis au salarié sans que ceux-ci ne
puissent venir en déduction des salaires minima en espèces (art. 139 C.T.). Il
peut s'agir d'un logement, de nourriture, habillement, voiture.
2/ La date de payement
- Sont payés au moins une fois par semaine, les travailleurs payés à l'heure
ou à la journée. Cette périodicité réduite s’explique par le fait que les ouvriers
reçoivent des salaires moins importants que ceux des employés et par conséquent
ils ont moins de réserves.
- Sont payés une fois par mois les travailleurs mensualisés. Les travailleurs
3/ Le lieu du payement
4/ La constatation du payement
Le salarié pour lequel le salaire a un caractère vital, peut être amener, par
crainte d’avoir des problèmes avec son employeur, à accepter sans faire des
réserves un bulletin de paie qui ne correspond pas à l'intégralité de ses droits en
matière de rémunération. La question qui se pose consiste à savoir si sa
réception sans protestation ne serait être considérée comme une acceptation de
sa part ?
D’après les règles de droit commun le créancier d’une personne qui est à
son tour créancière d’une autre personne, peut interdire à cette dernière le
paiement de sa dette au profit de la deuxième par le moyen de la saisie-arrêt.
Cette procédure suppose que le premier créancier appelé saisissant signifie au
débiteur de son débiteur, appelé tiers saisi, de refuser de s’acquitter de sa dette
entre les mains de son propre créancier appelé le saisi.
Cette procédure est jugée dangereuse pour le salarié car elle peut le priver
de la totalité de son salaire. C’est pourquoi le législateur déclare une partie du
salaire insaisissable si bien que les créanciers du travailleur qui, pour se faire
payer, veulent opérer une saisie-arrêt sur son salaire ne peuvent faire cette
saisie-arrêt que sur des fractions du salaire d'autant plus faibles que le salaire est
modeste.
L’article 354 du Code de procédure civile et commerciale a adopté une
formule progressive qui protége le salarié en lui permettant de garder une partie
de son salaire. En effet, à chaque fraction annuelle de salaire correspond une
fraction saisissable et une autre insaisissable.
L’article 354 du Code de procédure civile et commerciale prévoit que « Les
rémunérations visées à l'article précédent sont saisissables ou cessibles
jusqu'à concurrence du vingtième sur la portion inférieure ou égale à 300 dinars
par an ; du un dixième sur la portion supérieure à 300 dinars et inférieure ou
égale à 600 dinars, du cinquième sur la portion supérieure à 600 dinars et
inférieure ou égale à 900 dinars, du quart sur la portion supérieure à 900 dinars
et inférieure ou égale à 1200 dinars, du tiers sur la portion supérieure à 1200
dinars et inférieur ou égale à 1500 dinars, des deux tiers sur la portion
supérieure à 1500 dinars et inférieure ou égale à 3000 dinars et sans limitation
sur la portion supérieure à 3000 dinars ».
La grille se présentait ainsi :
Les salariés sont également protégés contre les créanciers de leur employeur. La
loi fait bénéficier les salariés d’un double privilège : un privilège général et un
super privilège qui permettent aux salariés de recouvrer le montant de leur
créance salariale par préférence aux autres créanciers de l’entreprise.
les salariés bénéficient d’un superprivilège qui leur permet de recouvrer la partie
insaisissable de la créance salariale par référence aux autres créanciers quel que
soit leur rang. Ce superprivilège couvre les derniers 15 jours pour les ouvriers et
le derniers mois pour les cadres et les 3 mois pour les voyageurs représentants
placiers.