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La perception du "temps" est basée sur la vie à l'instant présent qui se situe entre un
passé déjà consommé et qui ne pourra plus jamais "revenir" et un futur
fondamentalement "incertain". C'est un aspect essentiel de l'existence de l'être
humain. Le temps et par essence dynamique, l'instant présent est synonyme de
changements perpétuels (mouvements, évolutions, transformations, etc.). Le temps
conserve toujours sa fascination, sa dimension mystique et son coté vague et
presque virtuel. C'est pour cette raison que la conception humaine du temps engage
un effort intellectuel et un certain niveau d'abstraction. Cette conception s'appuie sur
trois aspects fondamentaux :
>> La chronologie : C'est le défilement des événements sur une échelle
temporelle (calendrier). Ceux-ci sont classés par l'intermédiaire de la datation. Ainsi,
si "A" est survenu avant "B", il s'en suit que : Date (A) < Date (B).
Ceci nous ramène à deux concepts liés à la notion du temps :
- Le caractère "irréversible" du temps dans le sens où il n'est pas possible de
revenir en arrière dans le sens inverse de l'écoulement du temps
- Le principe de causalité: la cause se produit avant la conséquence et a donc
une date inférieure.
>> La simultanéité: Deux ou plusieurs événements sont simultanés s'ils se produisent
à la même date, quels que soient les endroits où ils ont eu lieu. Ils ne peuvent pas être la
cause l'un de l'autre, mais peuvent évidemment avoir la même cause.
>> La durée: En établissant un parallèle simplifié avec la géométrie euclidienne
nous pouvons comparer le temps à une droite allant de -∞ à +∞, Le moment à un
segment de droite, l'instant qui est un moment infinitésimal peut être représenté par
un point. La durée, ou l'intervalle de temps, correspond au temps compris entre deux
"instants": l'instant initial et l'instant final. La "durée" est mesurable à l'aide
d'instruments de mesure de temps, elle est exprimées par l'intermédiaire d'une unité
de mesure qui soit standardisée et reproductible. L'unité officielle de temps, dans le
Système International (SI) est la seconde (symbole: s), c'est la durée de 9192631770
Dans les sociétés modernes, la vie est cadencée au rythme d'activités plus ou moins
cycliques comme le travail, le repos, le sommeil, la vie familiale, les loisirs etc. En
milieu professionnel, l’horaire du travail, qui est sensé concilier les impératifs
d'efficience avec les contraintes législatives et sociales, a été drastiquement
réglementé et sensiblement réduit durant les cinq dernières décennies. Le bon
emploi du temps de travail exige beaucoup de rigueur et vigilance, son mauvais
usage est assimilé à une forme de gaspillage. De même, la mauvaise estimation de la
durée nécessaire à la réalisation d'une activité et/ou l'apparition d'aléas non prévus peuvent
perturber la mise en œuvre d’un projet par l'allongement des délais et l'augmentation des
coûts. Il est, par conséquent, primordial de rechercher le meilleur usage possible du budget
"temps" et de tenir compte des limites et contraintes liées à ce budget lors de la définition
des objectifs à atteindre et la planification des tâches à réaliser.
La perception par l'homme de la valeur du temps remonte à des millénaires, elle fut
évoquée dans les textes philosophiques et religieux datant des époques anciennes et
médiévales. Une citation attribuée il y a plus de 2000 ans au philosophe romain
Sénèque (Lucius Seneca) évoquait déjà le malaise de se sentir impuissant vis-à vis
moyen et long terme. Des disciplines comme la gestion de projets et la panoplie d’outils
qui vont avec connaissent ainsi un grand essor. Dans le milieu professionnel, l’accent est
mis davantage sur les objectifs et les résultats (travail par objectifs). A l’instar de la
seconde génération une recherche obsessionnelle d’une planification efficace s’avère
souvent contreproductive voir même désastreuse dans la mesure où des individus se
trouvent fortement absorbés par leurs activités professionnelles et incapables de
saisir des opportunités par le développement d’un relationnel riche et une vie
personnelle saine et équilibrée. Certains cas de suicides dans le milieu professionnel
ont même été déplorés dans des multinationales de renommée mondiale (cas de
suicides en série en France chez Renault, PSA e EDF en 2007). Il est à noter qu’il n'y
a pas de ruptures entre les 3 générations de gestion de temps, elles sont plutôt
imbriquées. Chaque génération intègre celle qui la précède et lui rajoute d’autres
dimensions. Il est ainsi courant de passer d’une génération à la suivante ou de faire
le chemin inverse.
d’importantes et pas urgentes. Ces activités sont souvent génératrices d'une grande
valeur ajoutée à l’échelle professionnelle et personnelle. Adopter une attitude
proactive permet de prévenir les crises et de maximiser l’efficience (améliorer
l’efficacité et optimiser l’utilisation de ressources). Ce cadran offre la plus haut degré
de maitrise du temps et des évènements, et possède souvent un impact maximal sur
la réussite de ce que nous entreprenons.
Le manager peut classer dans cette catégorie toutes les tâches à la portée de ses
subordonnés ou collègues de moindre qualification, ainsi que les tâches qui peuvent
être automatisées en utilisant des logiciels bureautiques simples ou via
l’apprentissage rapide de nouvelles techniques. Ce cadran est aussi dénommé
"cadran de la déception" dans la mesure où malgré le caractère urgent des activités,
leur faible importance faits qu'elles n'ont pas de retombées positives ou suffisamment
valorisantes pour la personne par rapport à l’effort et le temps consentis.
Palabrer, chater, surfer sur le net sans but précis, jouer aux mots mêlés, s'éterniser
dans des communications téléphoniques superflues, etc. sont des exemples
d’activités qui entrent dans le cadran dit « de gaspillage ». Ce sont des activités qui
ne procurent aucune valeur ajoutée tout en consommant du temps utile supposé
être productif. Le recours à ce genre de pratiques est souvent la conséquence d’un
manque de motivation, d’implication ou d’intérêt. Ça peut être aussi un refuge pour
les « bras cassés » et les personnes victimes d’anxiété ou cédant à la dépression par
manque de perspectives ou de visibilité vis-à-vis de l’avenir. Un des remèdes les plus
efficaces pour lutter contre ce fléau à défaut de le supprimer totalement c’est de
commencer toute activité appartenant à cette catégorie avec « la fin en tête ».
Une partie plus ou moins importante du temps de travail passe dans le premier
cadran car il est naturel de répondre aux sollicitations qui sont urgentes et
Des règles simples basées sur le bon sens et les bonnes pratiques seront énoncés
dans les sections qui suivent et donneront des éléments de réponses pour une gestion
de temps plus efficace et par conséquent un meilleur positionnement dans le cadran II.
L'annexe I à la fin de ce cours comporte une présentation détaillée de la matrice de
COVEY avec des exemples d'activités propre à chaque cadran
>> Bonnes pratiques : Une prise de conscience collective est requise de la part des
dirigeants et de leurs collaborateurs afin de valoriser le temps de présence régulier et
limiter drastiquement le travail en heures supplémentaires qui doit être perçu comme
une situation indésirable et ponctuelle et non plus comme une bonne pratique à
encourager. L’encadrement doit voir de plus près les raisons qui poussent un employé
à rester au bureau après l’heure afin de comprendre si c’est à cause d’une surcharge
de travail dépassant la capacité jugée raisonnable du poste en question ou si c’est à
>> Bonnes pratiques : L'une des solutions consiste à s'inspirer de la démarche dite
des "5s" qui a l'avantage d'être simple et facile à déployer même partiellement. Ainsi,
un premier travail de tri et d’organisation est nécessaire. Les objets superflus doivent
être éloignés voir débarrassés. Les objets utiles doivent être rangés d’une façon
adaptée à la fréquence de leurs usages. Une attention particulière doit aussi être
portée à la propreté en bloquant les salissures à la source et en faisant des gestes
simples pour préserver la propreté. Par la suite, il suffit d'avoir un minimum de rigueur
et d'application pour maintenir un état de propreté et d'organisation satisfaisant.
>> Bonnes pratiques : Etre à l'écoute de son corps et adopter une hygiène de vie
saine. Faire une activité physique régulière et approprié à l'âge et à l'état de santé,
manger une nourriture équilibrée, respecter les besoins physiologiques de repos et
de sommeil, etc. autant de bonnes pratiques à adopter d'une façon rigoureuse. La
reconnaissance de l'impact positif de la forme physique sur la productivité a incité
des entreprises pionnières à faciliter l'accès des employés aux activités sportives et a
porter une attentions particulières aux conditions de travail comme l'éclairage, la
posture, la qualité de l'air, la température ambiante, etc.
>> Bonnes pratiques : Au lieu de raisonner "coût" les managers doivent raisonner "retour
sur investissement" lorsqu'il s'agit d'investir dans des outils de productivité. Pour ce faire il suffit
d'estimer le temps à gagner en employant ces outils et d'exprimer ce temps en termes d'argent.
Les cadres et dirigeants qui s’accaparent toutes sortes de tâches même les plus banales
se trouvent lourdement pénalisés et se plaignent souvent de la saturation de leur temps
utile. Quand elle est bien pensée, la délégation judicieuse des tâches aux collaborateurs
moyennant un encadrement efficace permet de libérer un temps précieux afin de le
consacrer à des activités plus valorisantes.
Outre la perte du temps, les mauvaises interruptions, même les plus courtes,
peuvent causer des erreurs et des perturbations. Les personnes et les évènements
intempestifs qui sont à l'origine des ces interruptions sont qualifiés de "voleurs de
temps".
>> Bonnes pratiques: La limitation de ce fléau passe d’abord par une prise de
conscience à travers la sensibilisation puis par l'adoption de reflexes simples visant à
éviter ces interruptions en les bloquant à la source. Les bonnes interruptions sont,
quant à elles, plutôt tolérées voir appréciées. Les désagréments qu'elles peuvent
causer sont généralement compensés par leurs retombées positives.
4.8 La procrastination:
Il s'agit de reporter une activité ou une tâche voir la remettre au lendemain. Les gens
qui souffrent de la procrastination trouvent toujours quelque chose de plus important,
ou plus facile, ou plus plaisant à faire lorsqu'il s'agit de réaliser certaines tâches. Des
raisons diverses sont avancées comme le manque de forme au jour J avec l'espoir
d'être mieux le lendemain ou encore l'absence l'intérêt de faire l'activité en question à
l'instant présent. Le "procrastinateur" est par essence un adepte inconditionnel de
l'urgence et du travail sous pression. Cette attitude est le fruit de l'indécision voir d'un
manque de confiance en soi. Elle procure un état mental confus né d'un mélange de
frustration et d'angoisse.
>> Bonnes pratiques : Afin de combattre ce fléau, plusieurs "astuces" peuvent être
employées parmi lesquelles:
- tout d'abord être persuadé que la procrastination est un problème très nuisible
a l'efficacité et qu'il faut faire des efforts pour s'améliorer;
- fractionner les tâches afin de les rendre plus abordables et donc moins
intimidantes;
- résister aux distractions qui favorisent les tentations à faire autre chose que ce
qui doit être fait à l'instant;
- se faire encourager par les collègues et proches en les prenant pour témoins
vis-à-vis des engagements pris. Ils auront toute la latitude d'intervenir quand
ils constateront le début d'un écart;
- se féliciter après l'accomplissement d'une tâche. Cela fait du bien de se
gratifier par une partite gâterie ou une récréation en guise de récompense;
- se projeter dans le future afin d'évaluer l'intérêt à faire maintenant et de
percevoir l'importance de l'enjeu et le risque de ne pas bien faire ou de faire
dans la précipitation.
b. Le temps dédié à la vie sociale : c’est le temps passé à interagir avec les
collègues, les membres de la famille, les proches, les amis, les voisin, etc. Il s’agit de
conversassions à propos de sujets très divers concernant la vie privée et les intérêts communs
à propos de la société, la politique, le travail, etc. Contrairement à certaines idées reçues, ce
temps est important pour l’équilibre de la personne et favorise son épanouissement.
incompatibles entrainant une perte de focus. Les situations suivantes sont présentées
à titre d’exemples pour illustrer des situations de mauvaise organisation d’activités de
catégories différentes:
L'amélioration de l'usage du temps est une piste de progrès très intéressante qui peut
favoriser le succès dans la carrière professionnelle et dans la vie privée. Dans ce qui
suit, nous proposons une démarche simple et pratique qui vise à améliorer l'usage du
temps, cette démarche se déroule en 3 étapes.
Le journal de temps peut concerner la totalité de la journée (24h) et couvrir ainsi les
4 catégories de l'usage du temps comme présenté au §6.1 y compris le temps de
sommeil, comme il peut être consacré uniquement à l’horaire de travail ou à une
tranche bien déterminée de cet horaire. Il peut être également consacré à un aspect
ponctuel comme les interruptions. En outre, il est recommandé de faire le diagnostic
soi même et de couvrir au moins une semaine représentative afin de recueillir des
constats pouvant être exploités efficacement.
Les données collectées lors de la première phase sont regroupées et analysées afin
d’en tirer des enseignements pertinents. Voici quelques recommandations pour une
exploitation efficace des résultats du dépouillement :
- identifier des activités sources de gaspillage du temps (cadran IV) qui peuvent
être supprimées ou limitées;
- comparer le temps alloué à chaque catégorie d’activité (travail, vie social,
loisir, réflexion) par rapport aux valeurs cibles nécessaires pour atteindre une
répartition équilibrée et envisager de prendre des mesures correctives en cas
d’écarts notables;
- identifier les situations de mélanges inappropriés d’activités de catégories
différentes;
- identifier les activités qui peuvent être déléguées afin de dégager plus de
temps utile à des activités plus valorisantes;
- voir dans quelles mesures le temps passé est compatible avec les objectifs
préétablies (long et moyen termes).
Pour aller plus loin et en faisant un zoom sur le temps du travail il serait important de
comprendre quelles sont les activités qui consomment le plus de temps parmi les activités
professionnelles courantes comme les réunions, les échanges d’Emails, les appels
téléphonique, la lecture de documents, la rédaction de rapports, le travail sur PC, le travail
collaboratif, etc. Il est même possible de faire une analyse simple du type PARETO.
Activité Recommandations
Réunions Bien planifier les réunions, limiter la durée, choisir les participants en
relation avec le sujet, avoir un ordre de jour pertinent, gérer le
temps de prise de parole, modérer les interventions et éviter les hors
sujets, rédiger un PV simple et orienté action, faire le suivi des
actions, etc.
Emails Consulter la boite mail dans des horaires fixes 2 à 3 fois par jour,
utiliser un client mail capable de filtrer les spam, limiter la
publication de l’adresse mail pour éviter d’être listé dans les bases
de données de mailing, utiliser des messages télégraphiques, au cas
où c’est plus simple et plus rapide faire un appel Tél au lieu de
rédiger un email, etc.
Lectures Lire en diagonal - En cas de besoin apprendre la lecture rapide –
Rédaction Dans la mesure du possibles, utiliser des formats préétablis, profiter
des outils inclus dans les suites bureautique (mise en page rapide,
correction d’orthographe, publipostage…), être concis , organiser les
idées et les ordonner selon l’importance par rapport au but visé, etc.
Appels Ecourter les appels, utiliser les répondeurs automatiques, réserver
téléphonique des temps de baisse d’activité pour passer des appels, si c'est
possible prévoir des plages horaires en mode déconnecté, etc.
Il n'est pas rare que l’inventaire du temps révèle l'omnipotence des mauvaises
interruptions en termes de durée cumulé ou en termes de fréquence. Dans pareilles
cas, il serait judicieux de leur consacrer une attention particulière afin de limiter
leurs nuisances à travers une meilleure organisation du travail et l'adoption
d'attitudes adaptées à la nature et aux sources de ces interruptions. D'une façon
générale, Pour que les actions correctives à entreprendre soient efficaces, il faut
qu'elles s'attaquent aux causes des problèmes afin d'en empêcher la réapparition.
C'est pour cette raison que l'étape d'analyse doit à la fois identifier les écarts et
insuffisances ainsi que leurs causes racines.