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Sup-Management
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Il semble que le temps puisse être considéré (et considérer n’est pas connaître) sous au moins
deux aspects :
La relation au temps permet d'observer que notre approche du temps nous est propre et
peut être très différente de celle des personnes avec lesquelles nous interagissons. Les
comportements autour du temps sont multiples ; chacun détient sa propre façon de
concevoir le temps, de le découper, de l'utiliser, de par sa culture d'origine et de par son
vécu. Il n'y a pas de bonne ou mauvaise façon de gérer son temps. Il s'agit seulement
d'avoir une approche lucide sur son fonctionnement et celui des autres pour éviter des
tensions inutiles.
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Pourquoi l'u
De ce qui précède, nous pouvons dire que l'objectif est d'observer dans quelle mesure
notre rapport au temps nous éloigne du moment présent, en quoi la relation au temps des
autres ou du rythme imposé par notre fonction, nous produit des difficultés. La question est
comment nous utilisons notre temps, comment nous le découpons, et quels en sont les effets
sur notre état interne et sur notre efficience.
Particulièrement dans l'environnement du travail, nous sommes en permanence en
prise avec l'extérieur. Rendez-vous, trajets, projets, comptes rendus, études de dossiers, coups
de téléphone à passer, exigence de productivité, réunions de travail, d'information ou de
communication, tout cela se prépare et souvent à plusieurs. La question est la prise de
conscience de notre rapport au temps et du rapport au temps des autres.
La relation au temps s'utilise quand nous souhaitons approfondir l'observation de notre
mode de fonctionnement vis-à-vis du temps. Cela peut être lorsque nous avons à optimiser
notre gestion du temps, à mieux équilibrer nos différentes activités, quand nous ressentons un
manque d'harmonie interne ou des tensions avec nos collègues sur le sujet.
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Depuis la révolution industrielle, le temps de travail est une mesure des activités
professionnelles qui vise à les organiser, à les rationaliser (Terssac et al. 2000) et à les limiter
(Waquet, 1998, 2000).
Aujourd’hui, le temps de travail est toujours un temps dominant, un « temps pivot »
(Boulin, 2000). Mais les relations qu’il entretient avec les autres temps sociaux et, en creux, la
distribution des activités entre les hommes et les femmes, ont pris place dans le débat public.
Certains fondements de notre conception du temps de travail s’en trouvent remis en cause
(Terssac et al., 2000). La notion de temps de travail a toujours été porteuse de tensions, elle a
souvent été au cœur de luttes sociales (c.f. chapitre I). Cependant, ces tensions ont aujourd’hui
changé de forme. Elles se traduisent par une crise de la mesure du temps de travail et
l’inadéquation du modèle du temps linéaire et décontextualisé pour analyser les pratiques des
individus au vu de la pluralité des temps sociaux dans lesquels ils évoluent. Les enjeux
sociaux et organisationnels relatifs au temps de travail ont donc changé de nature.
La question de la porosité des temps se manifeste dans un contexte de remise en cause
du paradigme du temps de travail « industriel », linéaire, quantitatif et masculin, même si ce
paradigme demeure encore fortement ancré dans nos représentations. Elle s’inscrit dans un
champ de forces en tension, en ce sens, elle demande à être étudiée dans un paradigme
temporel qui permette de rendre compte de la pluralité des temps sociaux.
Les questions qui animent les débats autour de la notion de temps de travail renvoient
à des problématiques épistémologiques où s’opposent deux conceptions antagoniques du
temps.
Le temps est soit considéré soit comme un phénomène objectif, indépendant de
l’action humaine, soit comme un phénomène subjectif, c'est-à-dire construit socialement
(Jaques,1982 ; Adam, 1995).
Dans la perspective du temps objectif, le temps est indépendant de l’homme, il est
abstrait, invariant, linéaire, mécanique et quantitatif. La métaphore « le temps de horloges »
illustre une telle conception du temps. Selon Barbara Adam (1990, 1995), la
décontextetualisation du temps est une donnée fondamentale pour comprendre comment sont
menées les analyses contemporaines du temps de travail. D’une façon générale, le temps est
traité comme inséparable de sa mesure par l’horloge, il est alors assimilable à de l’argent au
même titre qu’une autre ressource mesurable et quantifiable. Le temps devient l’un des
paramètres dans lequel se déroule la vie au travail. En conséquence, les recherches en
sciences de gestion s’intéressent aujourd’hui essentiellement à la synchronisation des tâches,
l’emploi du temps, les délais et les priorités, le contrôle et le pouvoir. La plupart des études ne
font pas la différence entre le temps comme objet de mesure, qui est le même pour tous, et le
temps subjectif, celui vécu par l’individu (Adam, 1990, 1995).
A l’inverse, le temps subjectif, vécu par l’individu, est resté qualitatif et contextualisé.
Une heure peut paraître interminable ou une journée trop courte (Aubert, 2003). La
perspective subjective conceptualise le temps comme le produit de normes, de croyances et
d’habitudes d’individus ou de groupes. Dans une telle perspective, le temps est construit par
les membres de l’organisation, il est relatif, contextuel, inégal et qualitatif. La façon dont
l’individu perçoit le temps et les durées peut donc être très dissemblable de ce que lui indique
l’horloge (Adam, 1995).
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Test de diagnostic
Sur une période de votre choix, observez et notez votre relation au temps. Êtes-vous
majoritairement en train de courir après le temps, ou avez-vous du temps libre ?
Par exemple, répondez aux questions suivantes, relatives à votre propre relation au temps :
Êtes-vous majoritairement : plutôt à l'heure ? Plutôt en avance ? Plutôt en retard ?
Votre temps est-il bien rempli ? Avec quels types d'activités le remplissez-vous ?
Comment l'organisez-vous ? L'anticipez-vous ? L'optimisez-vous ?
Vous précipitez-vous dans l'action ? Ou êtes-vous plutôt réfléchi ?
Vous accordez-vous du temps pour vous-même ?
Quand vous devez participer à des rendez-vous, à des réunions, les préparez-vous,
prévoyez-vous le temps de trajet pour vous y rendre ?
Êtes-vous à l'aise avec le découpage de votre temps ?
Votre rapport au temps est-il différent au travail et à la maison, ou en vacances ?
Concernant la relation au temps des autres, qu'est-ce que vous appréciez ? Qu'est-ce
qui vous pose problème ?
Diagnostic
C'est quand nous ne prêtons pas attention au moment présent que se pose la question du
temps. La sensation même du temps disparaît quand nous sommes en pleine conscience. Le
temps devient l'espace dans lequel tout est possible. Il n'y a pas de bonne ou mauvaise façon
de gérer notre temps. Le seul indicateur est la détente interne dans notre façon d'agir et de
gérer notre propre relation au temps et celle des autres.
Avantages
Aide à comprendre notre relation au temps et celle des autres pour une bonne
efficience, et pour un fonctionnement et un dialogue fluide avec nos interlocuteurs.
Précautions à prendre
Ne portez pas de jugement sur votre rapport au temps. Vivez-le pleinement en le
comprenant et en intégrant celui des autres.
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Nous n'avons pas tous la même modélisation du temps. Dans certaines régions, être à l'heure,
c'est vraiment être au rendez-vous à l'heure définie ; dans d'autres, être à l'heure, c'est arriver
un quart d'heure ou une demi-heure après l'heure officielle du rendez-vous.
Nos collègues vivent peut-être leur temps avec un modèle différent du nôtre. Le piège est de
croire que l'autre fonctionne de la même façon que soi-même : cela conduit à de l'implicite, à
des évidences non exprimées.
Il est certain que tant que les engagements sont tenus, la relation au temps peut ne pas poser
de difficultés majeures. Mais sur le chemin des activités que nous devons réaliser au
quotidien, notre relation au temps pour les mener à bien peut être sereine ou totalement
chaotique, source de tension pour soi-même ou pour les autres.
Faites la liste de vos voleurs de temps en vous aidant des exemples cités ci-dessous. Les
voleurs de temps d'origine externe :
- Les appels téléphoniques imprévus ou trop longs.
- Les bavardages avec les collègues ou les amies qui viennent raconter leurs problèmes.
- Les réunions trop fréquentes, trop longues.
- Les entretiens ou les réunions mal préparées.
- Les interruptions par les collègues, par les enfants, les parents...
- Les visiteurs qui arrivent à l'improviste.
- Les conflits mal gérés qui durent.
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- Le manque d'informations.
- La mauvaise organisation des autres.
- Les démarches administratives trop longues.
Les voleurs de temps externes existent. Nous sommes tous les jours perturbés dans nos
activités par une masse d'imprévus. Pourtant certains sont complètement dépassés alors que
d'autres gèrent la situation avec beaucoup de calme et d'efficacité. Mais les voleurs les plus
délicats à débusquer sont à l'intérieur de nous.
Les voleurs de temps d'origine interne :
- Les objectifs et priorités confus et changeants.
- Le manque de planification de la journée.
- Le perfectionnisme et les détails excessifs.
- Le manque d'ordre et de classement.
- La difficulté à comprendre le changement.
- Le manque de compréhension des informations.
- La difficulté à dire non.
- La fatigue, le stress.
- La difficulté à prendre une décision.
Eliminer quelques « voleurs de temps » génère plus d'efficacité.
VI/ Intégration du stress
Le stress professionnel est une situation qui est définie selon l’OMS, par : «
l’ensemble des réactions que les employés peuvent avoir lorsqu’ils sont confrontés à des
exigences et à des pressions professionnelles ne correspondant pas à leurs connaissances et à
leurs capacités et qui remettent en cause leur aptitude à faire face» (XAVIER, 2019).
Le stress lié au travail ou le stress professionnel est introduit par la pression excessive au
travail, en tenant compte qu’elle est inévitable, elle peut même entretenir la capacité de travail
et la motivation des employés, en fonctions des ressources disponibles et leurs caractéristiques
personnelles (LEKA et al. 2004, p. 03).
Il y a plusieurs types du stress lié au travail pour les salariés comme pour les dirigeants :
Le stress aigu ou ponctuel : une situation quand une personne doit faire face à
un évènement public exigeant, tel que l’exécution d’un travail non prévu en
urgence, prendre la parole en public, affronter un danger ponctuel. Dans ce cas,
le stress disparaît avec la fin de l’évènement stressant ;
Le stress chronique : il survient lorsque l’employé est confronté à des
contraintes durables de travail. C’est un état pathologique résultant d’un
déséquilibre prolongé, et qui laisse un effet réel sur la santé physique et
mentale de cet employé ;
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L’absentéisme, l’anxiété et les troubles physiques et mentaux et autres effets négatifs du stress
professionnel affectent la vie personnelle des employés, sans oublier les coûts monétaires, que
l’entreprise doit payer pour prendre en charge ses employés différemment stressés. Ce sont
des conséquences que les entreprises vont subir si elles ne prennent pas en considération tous
les facteurs qui les influencent et les prohibent d’aboutir leurs objectifs personnels ainsi que
ceux de l’entreprise qui les emploie. En revanche, cette situation peut s’améliorer en appuyant
sur une stratégie de prévention contre le stress professionnel, par l’adaptation de plusieurs
approches de prévention telle que la gestion du temps : une notion qui vise à organiser les
tâches de chaque employé et qui semblent susceptibles d’être responsables de ce stress, et
déterminer les rôles de chacun dans l’entreprise afin d’empêcher le stress de s’aggraver et le
gérer efficacement, ainsi que la sensibilisation des employés à gérer les différentes situations
de stress au travail et de développer aussi le travail collaboratif qui permet de diminuer et
d’éliminer le stress.
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Il n'existe pas de recette miracle en matière de gestion du temps. Comme pour tout
sportif de haut niveau, tout repose sur le fait de savoir gérer ses efforts intelligemment. Un
minimum d'organisation et de rigueur est ainsi de mise, tout comme une bonne dose de bon
sens !
Courir après mille lièvres à la fois ne fera pas de vous une personne plus efficace ou
productive. Ce n'est pas parce que vous aurez un emploi du temps surchargé que vous serez
davantage productif. Les pertes de temps ne sont pas toujours là où on les attend.
Une première étape vers une gestion fine du temps consiste à planifier ses tâches
correctement, à veiller à ce que son travail soit structuré efficacement et le bureau rangé
de façon ergonomique et logique pour soi-même.
Voici un autre pilier en matière de gestion du temps : se fixer des objectifs personnels. Les
objectifs permettent d'avancer tout en maintenant le cap fixé. Ils offrent cet avantage de
pouvoir aisément et précisément savoir où on en est et ce qu'il reste à accomplir, d'autant
plus s'ils sont S.M.A.R.T. - Simples, Mesurables, Acceptables, Réalistes et Temporellement
définis.
Nous pouvons ainsi nous fixer des objectifs hebdomadaires, mensuels ou même quotidiens
afin d'articuler plus adéquatement le temps à notre disposition.
Un troisième pilier de gestion de temps : définir ses priorités. Prioriser permet de gérer son
temps de manière plus efficace et effective, mais aussi de développer son intelligence
émotionnelle en apprenant à utiliser son stress à bon escient plutôt qu'à se laisser submerger
par ce dernier.
projets dont l'échéance est la plus proche et dont le temps d'exécution est le plus
long,
projets à échéance proche, mais dont la réalisation ne prend pas énormément de
temps,
projets dont les délais sont plus lointains, mais longs à réaliser,
projets à échéance lointaine et peu chronophages.
Cette méthode simple permet de réfléchir et prendre un certain recul quant aux différentes
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tâches à accomplir. Elle se présente sous la forme d'un modèle divisé en 4 quadrants
correspondant chacun à un degré d'importance et d'urgence spécifique :
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Donc, la gestion du temps permet au gestionnaire d’organiser et exploiter les moyens et les
outils qu’il possède, pour achever les objectifs de l’entreprise dans une contrainte de temps.
Concrétiser la gestion du temps, nécessite un travail collectif qui réunit l’employeur et ses
employés en appliquant des techniques, qui, peuvent aider à bien s’organiser, bien planifier et
bien améliorer l’efficacité du temps destiné à un travail donné, ce qui va réduire le temps
perdu pour le finir et, subséquemment le stress professionnel. De cette technique
(LACOMBE, 2011, pp. 09-11):
- Les employés doivent apprendre à bien répartir leurs activités dans une journée de travail,
selon leurs rythmes et énergies, en laissant le minimum de temps aux tâches peu productives,
et concentrer sur celles à plus forte valeur ajoutée ;
- Prendre en compte les imprévus, parce qu’on prend toujours plus de temps que ce que l’on a
prévu pour effectuer une tâche donnée ;
- Garantir la continuation d’un travail pour qu’il prenne moins de temps, que le faire en
interruption surtout les tâches qui nécessitent la concentration ;
- Le travail intéressant prend moins de temps car il parait bref, par contre celui à éviter
semble plus long, donc il faut prendre ça en considération ;
- Après de longues heures de travail, l’employé devient improductif, alors il faut respecter le
rythme et avoir des pauses pour se rafraichir et revenir en travail en forme ;
- La planification du travail est très importante dans sa réalisation, cette dernière prend moins
de temps lorsqu’on prend le temps nécessaire pour le planifier, puis la productivité augmente
grâce à la définition des priorités quotidiennes.
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La Loi de Hofstadter
« Les choses prennent plus de temps que prévu » Loi de glissement de planning ou vrille.
• Identifier les tâches que l’on valorise davantage (que l’on préfère) et auxquelles on
consacrera plus de temps, nonobstant leur importance ;
• Ne pas remettre à plus tard ce qui peut être fait immédiatement (agir).
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