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Dupont Principes Généraux de Construction PDF
Dupont Principes Généraux de Construction PDF
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1 – Généralités
Introduction
Ce manuel est à utiliser en relation avec les résultats particu- Une conception adaptée réduit les coûts de mise en œuvre,
liers des thermoplastiques techniques de DuPont de Nemours: d’assemblage et de démontage, ainsi que les déchets issus de
résines acétal DELRIN®, polyamides ZYTEL® – y compris la production sous forme de rebuts, de carottes et de canaux,
celles renforcées verre, les thermoplastiques techniques et les déchets produits par le dispositif usagé. Pour cela, il
MINLON® et les polyesters thermoplastiques CRASTIN® (PBT) convient d’éviter toute défaillance précoce du dispositif.
et RYNITE® (PET) Les ingénieurs d’études non familiarisés
avec les plastiques doivent examiner attentivement les aspects Définition des exigences de l’application
spécifiques des propriétés des plastiques, qui diffèrent de celles
des métaux particulièrement en ce qui concerne l’influence L’étape la plus importante de la conception d’une pièce plas-
des conditions ambiantes sur les propriétés et celles des tique est la définition correcte et complète des conditions am-
contraintes de longue durée. biantes dans lesquelles cette pièce est appelée à fonctionner.
Les propriétés des matières plastiques sont profondément mo-
Les chiffres relatifs aux propriétés des plastiques sont obtenus difiées par les changements de température, les produits chimi-
à partir d’essais physiques effectués en laboratoire; ils sont ques et les contraintes mécaniques qui leur sont appliquées.
présentés d’une manière analogue à celle des métaux. Les Ces influences de l’environnement, qui doivent être définies
éprouvettes d’essais sont moulées dans des empreintes d’un aussi bien pour le court terme que pour le long terme, dépen-
poli de surface élevé et dans les conditions optimales de dent naturellement de la nature de l’application. Le temps
moulage. Les mesures sont effectuées conformément aux d’exposition sous contraintes et aux conditions de l’environ-
spécifications de l’ASTM ou de l’ISO, sous des vitesses de nement constitue un facteur primordial dans l’estimation des
traction, teneur en humidité, températures, etc. telles qu’elles pertes de propriétés éventuelles, et par conséquent des perfor-
sont prescrites. Les valeurs données sont indicatives. On devra mances de la pièce. Si cette dernière doit être soumise à des
admettre que les pièces étudiées ne soient pas moulées ou variations de température en cours de service, il n’est pas suf-
contraintes exactement comme les éprouvettes: fisant de définir la température maximale à laquelle elle sera
• épaisseur et forme de la pièce. soumise. La durée totale pendant laquelle la pièce sera expo-
• importance et durée de la contrainte. sée à cette température, au cours de la durée de vie prévue
pour le dispositif dans lequel elle est intégrée, doit aussi être
• orientation de la fibre.
calculée. Le même raisonnement s’applique aux contraintes
• lignes de soudures. résultant de l’application d’une charge. Si la contrainte est
• défauts superficiels. appliquée de manière intermittente, le temps et la fréquence de
• paramètres de moulage, sont des facteurs qui influencent son application sont très importants. Les matières plastiques
la résistance et la ténacité d’une pièce plastique. sont sujettes au fluage sous l’influence d’une sollicitation
mécanique, la vitesse de ce phénomène est accélérée par
L’ingénieur doit également disposer des informations relatives l’élévation de la température. Si la mise sous charge est inter-
aux effets de la chaleur, de l’humitidé, de la lumière solaire, mittente, le plastique présentera une reprise élastique limitée,
des agents chimiques et des contraintes. dont l’importance dépendra de la force de la contrainte appli-
Il est par conséquent essentiel, lors de la conception des pièces quée, de sa durée, des périodes pendant lesquelles la charge
plastiques, d’analyser avec soin l’application, d’utiliser les est supprimée ou réduite et de la température régnant au cours
informations existantes qui s’en approchent au plus près, de chacune de ces périodes.
de réaliser un prototype et de l’essayer dans les conditions L’effet des agents chimiques, des lubrifiants, etc. est tout
de service. autant dépendant de l’importance et de la durée de la contrainte.
Le coût finalement élevé d’une médiocre conception initiale Certains matériaux peuvent ne pas se trouver affectés par ces
en terme de temps, d’argent et de parts de marché est bien réactifs en l’absence de contrainte, mais se fissurer lorsqu’ils
connu. Le but de ce manuel de conception est précisément de y sont exposés sous contrainte pendant une certaine période
fournir aux bureaux d’études les informations indispensables de temps. Les résines acétal DELRIN®, les résines polyamides
leur permettant de prendre correctement en compte l’influen- ZYTEL®, les résines polyamides renforcées minéral MINLON®
ce des conditions ambiantes, celles de la conception et des et les résines de polyesters thermoplastiques RYNITE®, sont
modalités de l’utilisation. On aboutira ainsi, dans le minimum particulièrement résistants à ce phénomène.
de temps, à une conception efficace et fonctionnelle de la
pièce. La liste de contrôle ci-après peut être utilisée comme guide.
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Liste de contrôle d’une étude de conception
Désignation de la pièce
Société
Tirage no
Travail no
A. FONCTION DE LA PIÈCE
D. EXIGENCES DE LA CONCEPTION
Coefficient de sécurité Gauchissement/affaissement max
Tolérances Méthode d’assemblage
Finition/décoration Homologation (organisme/code)
Démontage après la durée de service Possibilité de recyclage
E. ESSAI DE FONCTIONNEMENT – S’il existe une spécification de fonctionnement pour la pièce ou le dispositif,
en joindre un exemplaire, sinon, décrire toute condition connue non mentionnée ci-dessus
G. AUTRES
Décrire ici et au verso, toute information complémentaire susceptible de faciliter la compréhension du rôle de
la pièce, d’éclairer les conditions dans lesquelles elle doit fonctionner, les contraintes mécaniques et d’environnement
ainsi que les mauvais traitements qu’elle doit supporter, et ajouter tous commentaires susceptibles de clarifier
les informations précédentes.
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Rôle des prototypes dans la conception type et fournir, aux moindres coûts, un certain nombre de piè-
ces pour les essais préliminaires. L’emploi de cette méthode
Il est habituellement nécessaire, pour que la conception d’une est toutefois limité car ce moule a été conçu pour les métaux
pièce devienne une réalité commerciale, de construire des coulés sous pression, et non pas pour les plastiques. Les parois
pièces prototypes destinées aux essais et aux modifications et les nervures ne sont pas adaptées, les seuils sont habituelle-
ultérieures. La meilleure méthode de fabrication de prototypes ment surdimensionnés, leur emplacement mal disposé pour le
consiste à reproduire aussi fidèlement que possible le procédé moulage des plastiques, enfin le moule n’est pas équipé pour
selon lequel seront réalisées les pièces commercialisées. le refroidissement des pièces plastiques. L’essai de ces pièces
La plupart des pièces en plastiques techniques sont produites moulées par l’injection du matériau choisi devra toujours pré-
industriellement selon le procédé du moulage par injection. céder la commercialisation.
Les prototypes seront alors fabriqués à partir d’un moule
d’essai comportant une empreinte, ou à partir d’une empreinte Outillage prototype
d’essai montée sur le bâti du moule de production. Les raisons
Les moules prototypes réalisés en matériaux faciles à usiner,
de cette procédure sont évidentes, il est important qu’elles
ou à bon marché, tels que l’aluminium, le bronze, le cayem
soient clairement comprises. Dans les commentaires qui vont
peuvent produire des pièces utilisables pour les prototypes qui
suivre les différentes méthodes de fabrication de prototypes
ne sont pas appelés à fonctionner réellement. Les conditions
seront décrites, ainsi que leurs avantages et leurs inconvénients.
correctes de moulage exigées par le produit et par la géomé-
trie de la pièce n’étant pas utilisées dans la plupart des cas
Usinage de barreaux et de plaques
(en particulier la température du moule et la pression), de tels
Cette méthode n’est habituellement utilisée que lorsque l’étude moules peu coûteux ne peuvent pas produire de pièces sus-
de conception est très préliminaire, qu’un petit nombre de ceptibles d’être évaluées dans les conditions opérationnelles.
prototypes suffit, et que la géométrie de la pièce est relative-
ment simple. L’usinage de formes complexes, en particulier Outillage de pré-série
si plusieurs prototypes sont nécessaires, peut s’avérer très La meilleure approche pour la conception de pièces de préci-
coûteux. Les pièces ainsi usinées peuvent être employées sion est la construction d’un outillage de pré-série en acier.
pour faciliter la mise au point d’un dessin plus assuré, ou Il peut s’agir d’un moule à empreinte unique, ou d’une seule
même pour des essais limités, mais jamais pour l’évaluation empreinte disposée dans le bâti d’un moule multi-empreintes.
finale précédent la commercialisation. Ces faits sont étayés Cette empreinte aura un fini d’usinage mais elle ne sera pas
par les raisons suivantes: trempée; ainsi quelques modifications seront encore possibles.
– Les valeurs des propriétés telles que la résistance mécanique, Elle sera équipée d’un système de refroidissement identique à
la ténacité et l’allongement peuvent se révéler plus faibles celui du moule de production, afin que soient étudiés tous les
que celles de pièces moulées, du fait des marques laissées problèmes liés aux déformations et au retrait. Muni de broches
par l’outil sur la pièce échantillon. d’éjection convenables, le moule peut fonctionner selon des
– Les caractéristiques de résistance et de rigidité peuvent être cycles identiques à ceux d’une ligne de production. Il est
plus fortes que celles des pièces moulées, en raison du taux alors possible d’établir la durée du temps de cycle. Plus im-
de cristallinité plus élevé rencontré dans les barreaux et les portant encore, ces pièces peuvent être soumises aux essais
plaques. de résistance mécanique de choc, d’abrasion ou de mesure
– Dans le cas des résines renforcées de fibres, l’influence im- des autres propriétés physiques, aussi bien qu’à des essais de
portante de l’orientation de celles-ci peut être entièrement simulation dans les conditions réelles d’utilisation.
fallacieuse.
– Les caractéristiques de surface, telles que les marques des
broches d’éjection, celles de point d’injection et le caractè-
Simulations sur ordinateur
re amorphe de la structure superficielle des pièces moulées, Il est souvent possible de réduire considérablement le coût
n’existent pas dans les pièces usinées. de création des prototypes en procédant à des simulations sur
– L’effet des lignes de soudure et des lignes de festons sur les ordinateur. Une modélisation informatique étant déjà néces-
pièces moulées ne peut pas être étudié. saire pour le découpage, les modèles ainsi produits peuvent
être employés pour la conception de modèles d’éléments finis,
– La stabilité dimensionnelle peut être trompeuse étant donné
pouvant à leur tour être servir à :
les fortes différences existant entre les contraintes internes
possibles. – La simulation du processus de moulage par injection, four-
nissant des informations sur les besoins en termes de pres-
– Les vides couramment rencontrés au cœur des barreaux et
sion d’injection, de force de fermeture, de températures de
des plaques peuvent réduire la résistance de la pièce. De
fusion dans la cavité, d’emplacement des lignes de soudure,
même, l’influence des vides parfois présents dans les sec-
d’évents et autres,
tions épaisses d’une pièce moulée, ne peut pas être évaluée.
– La simulation du comportement de la pièce lié aux charges
Il n’y a qu’un choix limité de résines disponibles sous forme
mécaniques, fournissant des informations sur les déforma-
de barreaux ou de plaques.
tions de la pièce et les contraintes qui s’y exercent.
Outillage de coulée sous pression Les essais de simulation sont d’autant plus intéressants qu’ils
Si l’on dispose d’un outillage de coulée sous pression, il est sont réalisés à un stade précoce du processus de conception et
souvent possible de le modifier pour le moulage de prototypes permettent d’éviter les erreurs coûteuses et inutiles et de limi-
par injection. Un tel matériel peut remplacer un moule proto- ter à un minimum le nombre de prototypes requis.
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Essais au cours de l’étude de conception Etablissement de spécifications significatives
Toute étude de conception doit être soigneusement soumise Une spécification est destinée à satisfaire des exigences fonc-
aux essais quand elle se trouve encore au stade du développe- tionnelles, esthétiques et économiques par la maîtrise des
ment. Une détection précoce des défectuosités ou des hypo- variations du produit final. La pièce doit être conforme à un
thèses erronées économisera du temps, du travail et du produit. ensemble de critères de qualité prescrits dans les spécifica-
tions.
– L’essai dans les conditions réelles d’utilisation est, pour les
pièces prototypes, le meilleur. Toutes les exigences du fonc- Les spécifications établies par le bureau d’études compren-
tionnement sont présentes, il est alors possible de faire une dront notamment:
évaluation complète de la conception. – Nom de marque du produit, son grade et son nom généri-
– Les essais de simulation des conditions de service sont que (par ex. ZYTEL® 101, polyamide 66).
réalisables. La valeur de ces essais dépend de l’exactitude – Qualité de la finition de surface.
avec laquelle les modalités d’utilisation ont été reproduites.
Une pièce de moteur d’automobile, par exemple, peut être – Emplacement souhaité pour le plan de joint du moule.
soumise à des essais de température, de vibrations, et de – Limitations, relatives aux bavures.
résistance aux hydrocarbures. Une garniture de bagage – Types de point d’injection admissibles et emplacement des
peut subir des essais d’abrasion et de choc. Un composant lignes de soudure (éloignés des points de contrainte criti-
électronique sera évalué sous l’aspect de l’isolation thermi- ques).
que et électrique. – Emplacements où la présence de vides n’est pas admissible.
– Les essais sur le terrain sont indispensables. Cependant, – Déformations acceptables.
lorsque ceux-ci sont effectués à long terme pour évaluer
– Tolérances.
l’influence importante du temps sur les pièces mises sous
contrainte mécanique ou thermique, ils se révèlent quel- – Couleur.
quefois impraticables ou très coûteux. Les programmes – Considérations relatives à la décoration.
d’essais accélérés permettent la prévision des performan- – Considérations relatives aux performances.
ces, au moyen d’essais «sévères» à court terme, mais la
prudence est nécessaire. La relation existant entre le long
terme et le court terme accéléré n’est pas toujours connue. Des informations utiles complémentaires sont fournies dans
Votre représentant DuPont de Nemours devra être consulté la «Liste de contrôle d’une étude de conception» proposée en
si vous envisagez des essais accélérés. page 4.
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2 – Moulage par injection
Le procédé et l’équipement Trémie
Feed
La plupart des pièces en thermoplastique technique sont Hopper
d’alimentation
8
Guide des solutions aux problèmes de moulage (suite)
9
Guide des solutions aux problèmes de moulage (suite)
10
3 – Considérations relatives au moulage
Uniformité des parois Configurations
L’uniformité de l’épaisseur des parois est un élément critique Différentes méthodes pour la conception de parois d’épais-
de la conception des pièces plastiques. Des épaisseurs de paroi seur uniforme sont présentées aux figures 3.03 et 3.04. Plu-
non uniformes peuvent entraîner des gauchissements impor- sieurs options s’offrent de manière évidente à l’ingénieur
tants et créer des problèmes de maîtrise des dimensions. Si d’études pour écarter les problèmes potentiels. Pratiquer des
l’on recherche une résistance ou une rigidité élevées, il est évidements est une autre méthode permettant d’obtenir des
plus économique de disposer des nervures de renfort que épaisseurs de paroi uniformes. La figure 3.04 montre com-
d’augmenter l’épaisseur des parois. Dans le cas des pièces ment un évidement améliore la qualité de la conception.
exigeant un bel aspect de surface, on évitera les nervures qui Lorsque des disparités d’épaisseurs de paroi sont inévitables,
laisseront sûrement des marques de retassure sur la face visi- l’ingénieur procèdera à une transition graduelle d’une épais-
ble du moulage. Si le nervurage s’avère cependant nécessaire seur à l’autre, car les changements brusques tendent à
sur ce type de pièce, on cachera la marque de retassure par accroître les contraintes. Au surplus, et dans la mesure du
un détail de conception là où elle apparaît, par exemple une possible, le point d’injection sera disposé sur la plus forte
nervure opposée, une surface texturée, etc. épaisseur afin d’assurer un remplissage convenable
(figure 3.05).
Même si l’on prévoit des épaisseurs de paroi uniformes, on
s’attachera à éviter les détails susceptibles de créer des sur- En règle générale, on utilisera l’épaisseur de paroi minimale
épaisseurs provoquant non seulement des marques de retas- garantissant les performances satisfaisantes de la pièce en
sure, mais aussi des vides et des retraits irréguliers. Une sim- service. Les parois minces se solidifient (se refroidissent)
ple équerre de structure, par exemple (fig. 3.01) comportant plus rapidement que celles plus épaisses. La figure 3.06
une arête extérieure vive et un angle intérieur présentant un montre l’influence de l’épaisseur de paroi sur la vitesse
congé correct pourrait soulever des problème liés à la sur- de production.
épaisseur au niveau de l’angle. Un arrondi extérieur, tel que
celui illustré figure 3.02, permet d’obtenir une épaisseur de
Nervure Bossage
paroi uniforme.
Moulded in stresses
Contraintes internes de moulage
Warpage
Sinks
Voilage
Voids
Retassures
Vides Wider tolerances Conceptions d’origine Non
Tolérances plus larges
Conceptions améliorées Oui
D
Re
iff
Sh ere
tra
ka ial l’intérieur
ffé
ge
re
de l’angle
nt
Draw-In
ie
l
Marque de
retassure
Sink Mark
Fig. 3.01 Effets d’une irrégularité d’épaisseur sur les pièces moulées
Fig. 3.02 Conception d’un angle extérieur Fig. 3.04 Conception d’une épaisseur de paroi uniforme
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Si l’on utilise, pour le dégagement de la pièce, des broches
Angle vif d’éjection, leur positionnement est important pour éviter la
déformation de celle-ci pendant l’éjection. Au surplus, la
Seuil surface de contact de la broche doit être suffisante pour sup-
Mediocre primer les risques de poinçonnement, de déformation ou de
3 ép.
marquage des pièces. Dans certains cas, des plaques ou des
Point couronnes d’extraction sont nécessaires pour compléter ou
d’injection
1,5 ép. remplacer les broches.
Satisfaisant
4
pour toutes les zones comportant des angles. Les formules
relatif
Cycle
Tolérance normale
Normal Tolerance
livres de référence sur l’analyse des contraintes. La figure 3.07
1
représente, par exemple, les coefficients de concentration
des contraintes en jeu à l’angle d’une poutre en porte à faux.
La règle générale déterminant la dimension du congé ressort
11 6
6
de ce diagramme: le rayon du congé doit être égal à la moi-
Epaisseur de la pièce,
Part Thickness (mm) mm tié de l’épaisseur de paroi de la pièce. On observera que l’uti-
lisation d’un plus grand rayon n’apporte qu’une très petite
Fig. 3.06 Coût relatif du cycle en fonction de l’épaisseur de la pièce réduction de la concentration des contraintes.
Du point de vue du mouleur, un arrondi favorise plus que
des angles vifs un bon écoulement hydrodynamique du pro-
duit, et facilite l’éjection des pièces. Les arrondis apportent
de surcroît au moule une plus grande durée de service, en
Dépouilles et broches d’éjection réduisant les cavitations au sein du métal. Le rayon minimum
La présence d’une dépouille est essentielle à l’éjection des conseillé pour les angles est de l’ordre de 0,5 mm. Il est le
pièces hors du moule. Lorsque l’on recherche une dépouille plus souvent acceptable, même lorsque l’on exige une arête
minimale, un bon polissage facilite l’éjection des pièces. vive (figure 3.08).
Le tableau ci-dessous fournit les indications d’ensemble.
Epaisseur P
3,0
Factor
profondes profondes R
(moins de (plus de
des contraintes
Stress-Concentration
CRASTIN® PBT 0 – 1⁄ 4° 1⁄ 2°
2,0
Coefficient
DELRIN® 0 – 1⁄ 4° 1⁄ 2°
Valeur
Usual habituelle
ZYTEL® 0– 1⁄ 8° 1⁄ 4° – 1⁄ 2° 1,5
Polyamides renforcés 1⁄ 4° 1⁄ 2° 1⁄ 2°
– – 1° 1,0
1⁄ 2° 1⁄ 2° 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4
Résines PBT renforcés – 1°
R/T
1⁄ 2° 1⁄ 2°
RYNITE® PET – 1°
* Pour les finitions satinées des surfaces texturées, ajouter 1° d’angle de dépouille par 0,025 mm de Fig. 3.07 Coefficients de concentration des contraintes
profondeur de texture. d’une structure en porte à faux
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Retassures
Retassure
Arrondi
Radii sur
on Exterior Arrondi
Radii sur
on Interior
l’extérieur d’un angle
of Corner l’intérieur d’un angle
of Corner Retassure
Fig. 3.08 Emploi d’arrondis extérieurs et intérieurs Fig. 3.10 Dessin de bossage moins satisfaisant
Bossages Nervures
Les bossages sont utilisés pour faciliter le montage, ou com- Les nervures de renfort constituent un moyen efficace pour
me renforcement autour des trous. Un dessin de bossage renforcer la rigidité et la résistance des pièces moulées. Leur
satisfaisant est représenté à la figure 3.09. utilisation correcte permet des économies de produit, des
gains de poids, autorise la réduction de la durée des cycles,
En règle générale, le diamètre extérieur d’un bossage doit
et supprime les zones de section épaisse qui pourraient sou-
être, pour assurer une résistance suffisante, 2 à 3 fois plus
lever des problèmes de moulage. Lorsque la présence de
grand que celui du trou. Les principes appliqués dans la
marques de retassures au niveau des nervures est inaccepta-
conception des bossages sont les mêmes que ceux des nervu-
ble, elles peuvent être dissimulées dans une surface texturée
res: les sections épaisses doivent être évitées pour empêcher
ou par une interruption de continuité appropriée disposée sur
la formation de vides ou de retassures, et l’allongement de la
l’emplacement de la retassure.
durée du cycle d’injection.
Les nervures ne doivent être utilisées que lorsque l’ingénieur
Un dessin moins satisfaisant des bossages peut conduire
a la certitude qu’une structure additionnelle est indispensable
à des retassures (et même à des vides), voir figure 3.10.
aux performances de la pièce. Il est nécessaire de souligner
Les lignes de soudure dans les bossages doivent être évitées. le mot «indispensable», car trop souvent des nervures ne sont
utilisées qu’à titre de précautions supplémentaires de sécurité.
On constatera souvent ensuite qu’elles ne conduisent qu’à des
déformations et à des concentrations de contraintes. Il est pré-
férable d’abandonner les nervures dont l’utilité est douteuse.
Elles seront facilement ajoutées si les essais sur prototype
démontrent leur utilité.
Pour les conceptions comportant des nervures,
voir le chapitre 4.
Trous et évidements
Il est possible de créer facilement des trous dans les pièces
moulées à l’aide de noyaux, saillant à l’intérieur de l’em-
preinte. Les trous débouchants sont plus faciles à mouler
que les trous borgnes, car les noyaux peuvent être supportés
aux deux extrémités. Les trous borgnes, formés par des
broches supportées sur une seule extrémité, peuvent se trou-
ver décentrés par le fléchissement de la broche sous l’effet
du flux de matière dans l’empreinte. La profondeur d’un
trou borgne est par conséquent limitée, en général, à deux
fois le diamètre du noyau.
On peut utiliser, pour parvenir à une plus grande profondeur
de trou, un noyau étagé, ou contre-aléser une paroi latérale
pour réduire la longueur d’une broche non supportée
Fig. 3.09 Dessin de bossage satisfaisant (figure 3.11).
13
Les trous dont l’axe court est perpendiculaire au sens d’ou-
verture du moule, exigent des noyaux rétractables ou des
outillages en deux parties. Dans certains dessins, ceci peut
Trou perpendiculaire
être évité en disposant les trous dans les parois perpendiculai- au plan de joint
res au plan de joint du moule, ou bien en utilisant des étage-
ments ou une conicité maximale dans la paroi (figure 3.12). A
Seuil d’injection
Contre-alésage
A B
Amorce
Amorce Amorce
de trou
moulée
2/3 D D
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Dessin des trous
Filetage
extérieur moulé
Moule en
t deux parties
D
Fig. 3.16 Moulage de filets extérieurs sans noyau latéral
b
d
Filets intérieurs
Les filets intérieurs sont moulés dans les pièces au moyen de
dispositifs automatiques de dévissage, ou de noyaux escamo-
Fig. 3.14 Dessin des trous tables afin de produire des filets «partiels».
Une troisième méthode consiste à utiliser des inserts filetés
mis en place manuellement, et retirés du moule avec la pièce.
Outil
Female tool Noyau mâle
Fixed threaded
male core
fileté fixe
femelle
A B
PasPitch
Fig. 3.15 Trous borgnes R
Plaque ou
Stripper
bague
plate or
Filetages sleeve
d’extraction Depth of threaddu
Profondeur = Rfilet = R
Les pièces comportant des filets extérieurs peuvent être mou- Fig. 3.17 Extraction d’un filetage de type roulé
lées selon deux méthodes. La moins onéreuse consiste à faire
coïncider l’axe central du filetage avec le plan de joint du
moule (figure 3.16). On notera cependant qu’il n’est généra- Cas 2: Pièce moulée comportant un filetage extérieur,
moule ouvert, pièce dans la cavité femelle
lement pas possible d’éviter une contre-dépouille au niveau
du plan de joint, laquelle pourrait entraîner la déformation Cavité femelle
du filetage lors de l’éjection. Si ce n’est pas possible, ou si Ejection
Pièce moulée
l’axe du filetage est orienté dans le sens de l’ouverture du
moule, une autre solution consiste à équiper celui-ci d’un Broche
Broche à noyau fixe
dispositif extérieur de dévissage. d’éjection
15
Cas 1: Pièce moulée comportant un filetage intérieur, Bande métallique
moule ouvert, pièce sur la broche à noyau mâle
Bague d’éjection
Pièce moulée coulissante
Oui
Broche Non Oui
Cavité femelle à noyau
Ejection
11 mm
mm
C
Empreinte Pièce moulée
1 mm éjectée
Pièce moulée
Mouve-
ment de la
Broche d’éjection
broche
à axe décalé
d’éjection
Plaque d’éjection
1 mm
Fig. 3.21 Jeu d’extrémité conseillé pour les filetages Fig. 3.23 Propositions de contre-dépouilles
Effet du fluage
Lors de la conception d’assemblages filetés entre métal La figure 3.23B illustre une autre méthode permettant de
et plastique, il est préférable que le métal soit extérieur au constituer une contre-dépouille grâce à une joue contiguë.
plastique, en d’autres termes que la pièce mâle soit en plas-
tique. On doit cependant être attentif à la grande différence Des broches à axe décalé peuvent être utilisées pour former
existant entre les coefficients de dilatation thermique liné- les contre-dépouilles sur des parois intérieures latérales, ou
aire des métaux et ceux des plastiques. Les contraintes ther- les trous (figure 3.23C). Les méthodes précédentes permet-
miques découlant de cette différence entraîneront le fluage – tent d’éviter la nécessité d’une extraction, et la limitation
ou une relaxation des contraintes – au sein du plastique, après correspondante de la profondeur de la contre-dépouille.
des périodes de temps prolongées, si l’assemblage est sou-
mis à des fluctuations de température, ou si la température Les contre-dépouilles peuvent être formées directement dans
d’utilisation est élevée. Quand la pièce en plastique est le moule, la pièce étant ensuite extraite de celui-ci. Le moule
extérieure au métal, une bague de renfort métallique peut doit être conçu pour permettre la libre déformation de la pièce
s’avérer nécessaire. Illustration figure 3.22. au cours de son extraction hors de la contre-dépouille.
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Les conceptions permettant l’extraction des contre-dépouilles La question que l’on peut se poser, en considérant ces pro-
sont spécifiques à chaque résine. blèmes éventuels, est de savoir, quand il est judicieux d’em-
ployer des inserts surmoulés. La réponse est la même que
– Résine acétal DELRIN® – Les pièces en DELRIN® sont
pour les nervures et les bossages: on doit utiliser des inserts
extractibles des empreintes si les contre-dépouilles sont
quand existe une exigence fonctionnelle et lorsque leur coût
inférieures à 5% du diamètre et si elles sont chanfreinées.
plus élevé est justifié par les performances supérieures de la
La forme circulaire est habituellement la seule adaptée.
pièce. Quatre raisons principales motivent l’emploi d’inserts
Les autres configurations, telles que les rectangles, com-
métalliques:
portent dans les angles de fortes concentrations de contrain-
tes qui s’opposent à une extraction satisfaisante. Un noyau – Fournir des filetages utilisables sous contrainte continue,
escamotable ou l’une des méthodes décrites précédemment ou permettant des démontages fréquents de la pièce.
sont à utiliser pour réaliser l’extraction satisfaisante des – Tenir d’étroites tolérances en ce qui concerne les filetages
pièces présentant des contre-dépouilles supérieures à 5%. femelles.
– Autoriser de façon permanente la fixation de pièces de sup-
port fortement chargées, telles qu’un engrenage ou un arbre.
– Apporter la conductibilité électrique.
Contre-dépouille
%= Intérieur La nécessité des inserts une fois établie, on évaluera les diffé-
(A – B) • 100 de la pièce
moulée
rents moyens de les mettre en place. Les inserts emmanchés à
B
force, les emboîtages élastiques ou l’insertion par ultra-sons
B B
peuvent être préférés aux inserts surmoulés. Le plus souvent,
A A le choix final est influencé par le coût global de production.
On doit toutefois considérer les désavantages éventuels de
l’emploi d’inserts surmoulés autres que ceux mentionnés
Contre-dépouille Extérieur ci-dessus:
%= de la pièce
(A – B) · 100 moulée – Les inserts peuvent «flotter», ou se disjoindre, et endom-
C
mager éventuellement le moule.
C C – Les inserts sont souvent difficiles à noyer dans la matière,
B B
ce qui peut prolonger la durée du cycle.
A A
– Ils peuvent exiger un préchauffage.
– La récupération des inserts dans les pièces rebutées est
Fig. 3.24 Contre-dépouilles admissibles pour le ZYTEL® onéreuse.
Le reproche fait le plus souvent aux inserts surmoulés
concerne la fissuration dans le temps du plastique qui les
– Résine polyamide ZYTEL® – Les pièces en ZYTEL® compre-
entoure, conséquence d’une contrainte périphérique. La
nant des contre-dépouilles de 6% à 10% sont couramment
mesure de la contrainte peut être déterminée à l’aide d’un
extractibles des moules. Se reporter à la figure 3.24 pour
diagramme de contrainte-déformation du matériau concerné.
calculer la dépouille admissible. Celle-ci varie en fonction
On suppose, pour évaluer la contrainte périphérique, que la
de l’épaisseur et du diamètre. La contre-dépouille doit être
déformation dans le produit entourant l’insert est la même
chanfreinée pour faciliter le retrait hors du moule et pour
que celle du retrait au moulage. Il faut alors multiplier le
éviter de contraindre excessivement la pièce.
retrait au moulage par le module d’élasticité en flexion du
– Résines renforcées – Un noyau démontable ou une em- matériau (retrait multiplié par module égale contrainte).
preinte en plusieurs parties sont conseillés pour réduire Toutefois, une comparaison rapide des taux de retrait du
le plus possible les risques de fortes contraintes, mais les polyamide et de l’acétal homopolymère replace les choses
contre-dépouilles soigneusement dessinées sont extracti- dans une meilleure perspective.
bles. La contre-dépouille sera arrondie, et limitée à 1% si Le polyamide, taux de retrait nominal 0,015 mm/mm*, pré-
l’extraction a lieu à partir d’un moule dont la température sente un net avantage sur l’acétal homopolymère, dont le
est de 40° C, et de 2% si le moule est à 90° C. retrait est de 0,020 mm/mm*. La fissuration n’a jamais sou-
levé de problème là où des inserts étaient moulés dans des
Inserts surmoulés pièces en ZYTEL®.
L’adjonction de nervures, bossages ou inserts surmoulés à La plus fort taux de retrait de l’acétal homopolymère amène
différents dessins de pièces peut résoudre certains problèmes, une contrainte d’environ 52 MPa, chiffre qui correspond à
mais aussi en créer d’autres. Les nervures peuvent apporter 75% de la résistance à la rupture de ce matériau. L’épaisseur
la rigidité désirée, mais entraîner des déformations. Les du bossage de produit qui entoure l’insert doit être suffisante
bossages constituent un renfort approprié pour les vis auto- pour supporter cette contrainte.
taraudeuses, mais ils peuvent créer des marques de retassures
à la surface des pièces. Les inserts surmoulés permettent de
nombreux montages et démontages de la pièce sans détério-
ration des filetages. * 3,2 mm d’épaisseur – Conditions de moulage conseillées
17
Conception des pièces pour le surmoulage des inserts
Le diamètre du bossage doit être une 1,5D
1,5 D
fois et demie celui de l’insert. Une ner-
Les bureaux d’études seront attentifs au respect de certaines
D
D
vure située sur la ligne de soudure peut conditions particulières lorsqu’ils conçoivent une pièce des-
augmenter la résistance du renfort. tt
tinée à recevoir des inserts surmoulés.
tt
– Les inserts ne doivent pas comporter d’angles vifs. Ils
t seront ronds et comporteront des moletages arrondis. Une
t
contre-dépouille est à prévoir pour apporter la résistance
Une profondeur in- à l’arrachement (voir figure 3.25).
adaptée sous l’insert
peut entraîner des
lignes de soudure
D
D – L’insert devra saillir d’au moins 0,4 mm dans l’empreinte
et des retassures. du moule.
– L’épaisseur du produit situé sous l’insert sera au moins
égale au sixième du diamètre de celui-ci, afin de réduire
les marques de retassure.
– Les grades modifiés choc des différentes résines devront
être essayés. Ces grades présentent un plus grand allonge-
ment que les qualités standard et une plus forte résistance
aux fissurations.
1⁄6 D
– Les inserts seront préchauffés avant le moulage: 95° C
dans le cas des résines acétal, 120° C pour les polyamides.
Fig. 3.25 Bossage
Cette procédure réduit le retrait après moulage, prédilate
l’insert et améliore la résistance de la ligne de soudure.
Plus l’épaisseur s’accroît, plus le retrait augmente. Si la durée – On observera un programme détaillé d’essais d’utilisation,
de vie en service de la pièce est de 100000 heures, les 52 MPa afin de déceler les problèmes dès le stade du prototype.
initiaux de la contrainte se réduiront à environ 15 MPa. Alors Ces essais comporteront des cycles thermiques dans la
que ces chiffres ne semblent pas critiques dans les conditions plage de températures à laquelle la pièce doit être exposée
habituelles, les résultats à long terme sur le fluage (issus de en service.
données obtenues sur le fluage des tubes) laissent penser
Sous l’aspect des coûts – en particulier pour les productions
qu’une contrainte constante de 18 MPa, appliquée pendant
de grande série entièrement automatisées – le prix des inserts
100 000 heures, conduira à la défaillance de la pièce en poly-
est comparable à celui des autres opérations d’assemblage
acétal homopolymère. Si la pièce se trouve exposée à des
après moulage. Pour aboutir, avec les inserts surmoulés,
températures élevées, des contraintes supplémentaires, des
au meilleur rapport coût/performance, il est essentiel que
facteurs augmentant les contraintes ou des conditions d’envi-
le concepteur du projet connaisse les problèmes potentiels.
ronnement néfastes, elle peut facilement se rompre.
L’adoption d’inserts surmoulés là où ils assurent une fonc-
Etant donné l’existence possible de telles défaillances à long tion indispensable, accompagnée d’un suivi de l’outillage et
terme, les ingénieurs d’étude doivent choisir les grades choc de d’un contrôle de qualité attentifs, contribuera au succès des
résine acétal lorsque des critères tels que la rigidité, la faible applications exigeant les propriétés combinées des métaux
valeur du coefficient de frottement ou les propriétés élastiques et des plastiques.
d’un ressort désignent cette famille de polymères comme la
mieux adaptée à une application particulière. Pour le calcul des forces d’arrachement des inserts métalli-
ques, se reporter à la section «Fixations mécaniques» dans
Ces grades choc ont un plus fort allongement et une meilleure le chapitre 9.
résistance aux concentrations de contraintes induites par les
bords vifs des inserts métalliques.
Les résines renforcées de fibre de verre ou de charges miné-
rales ont, grâce à leur plus faible retrait au moulage, été utili- Tolérances
sées avec succès dans les applications requérant cette pro- Les tolérances réalisables par moulage sont égales à:
priété. Leur plus faible allongement est compensé par un
a = ± (0,1 + 0,0015 a) mm,
retrait au moulage de l’ordre de 0,3 à 1,0%.
où a = dimension (mm)
Les lignes de soudure des résines fortement chargées de fibre
de verre ou de charge minérale peuvent ne représenter que Dans cette formule, le retrait après moulage, la dilatation
60% de la résistance du produit non renforcé, mais l’adjonc- thermique et/ou le fluage ne sont pas pris en compte. On fait
tion d’une nervure peut augmenter considérablement la l’hypothèse que la technique de moulage a été bonne. Pour
résistance d’un bossage (voir figure 3.25). les moulages plus précis, on peut obtenir 70% de la tolérance
précédente; pour les moulages peu précis, on peut retenir
Un autre aspect de l’emploi des inserts, que l’on doit exami- 140%.
ner, est celui des inserts non métalliques. On a déjà utilisé un
blanchet en tissu polyester, comme insert moulé, dans un bâti Pour les moulages de haute précision 40 à 50% de a est
en polyamide renforcé verre. possible.
18
Retrait et gauchissement La contribution du retrait provoqué par le soulagement des
contraintes après l’éjection du moule est appelée Retrait
Lorsqu’une matière plastique est injectée dans une cavité, post-moule.
elle commence à refroidir, ce qui entraîne une diminution
de son volume. Cette réduction de volume peut être mesurée Le gauchissement est créé par les contraintes internes, qui
par la différence entre la densité de la matière fondue et la résultent à leur tour des propriétés anisotropes et de la non-
densité de la matière solide. Les vitesses de refroidissement uniformité du retrait.
à l’intérieur de la cavité étant très élevées et n’étant pas Les propriétés anisotropes du retrait sont principalement
uniformes, la matière solidifiée incorporera également des définies par la présence d’armatures à haut rapport longueur/
contraintes internes. Ces contraintes pourront être soulagées diamètre (fibres de verre courtes: rapport = 20), mais égale-
une fois la matière éjectée de la cavité, un processus qui ment par le comportement élastique différent des cristaux
peut être accéléré en maintenant la pièce à des températures étirés durant le remplissage (contraintes résiduelles).
élevées.
Des retraits non uniformes peuvent être le résultat :
Le retrait peut être défini par la formule suivante :
– d’un retrait anisotrope;
S = (D – d) / D (× 100 %).
– d’une épaisseur non uniforme;
D = dimension de la cavité du moule.
– d’une orientation non uniforme;
d = dimension de la pièce moulée.
– d’une température non uniforme du moule;
En général, le retrait n’est pas isotrope : il dépend de la – d’une pression de maintien (temps) non uniforme.
direction, en particulier dans le cas des matériaux renforcés
Des simulations sur ordinateur ont été développées pour pré-
aux fibres de verre.
dire le retrait et le gauchissement. La fiabilité des résultats
Il convient de distinguer : de ces prédictions augmente, en particulier pour les pièces
– le retrait dans le sens de l’écoulement; constituées de matériaux renforcés aux fibres de verre. Il
existe également aujourd’hui des méthodes permettant d’in-
– le retrait perpendiculaire à l’écoulement;
clure le retrait sur l’épaisseur. DuPont joue un rôle important
– le retrait dans le sens de l’épaisseur. dans ce secteur.
La somme de ces trois retraits doit être égale au retrait volu- Toutefois, il faut savoir qu’il est très difficile de garantir
mique d’un matériau, pouvant être obtenu à partir de la dif- de bons résultats dans tous les cas, dans la mesure où, par
férence entre la densité de la matière fondue et la densité de exemple, les propriétés anisotropes du retrait d’un matériau
la matière solide, ou en utilisant les diagrammes pVT. renforcé aux fibres de verre peuvent être influencées par la
Outre le matériau, le retrait dépend aussi des conditions de vis et la buse d’une presse à injection, de même que par des
traitement (telles que la vitesse d’injection, la pression de seuils étroits. Une rupture importante des fibres peut se pro-
maintien, le temps à la pression de maintien, les dimensions duire à ces niveaux, affectant les propriétés anisotropes.
du canal/seuil d’injection et la température du moule), de
la forme de la pièce (le sens de l’écoulement peut changer
durant l’injection) et de l’épaisseur de la pièce (les pièces
plus épaisses possèdent généralement une couche centrale
plus épaisse, avec une orientation moindre).
19
4 – Conception des structures La formule de base du couple de torsion est:
Mr
= T
K
dans laquelle:
=
E = angle de torsion (radians)
dans laquelle: K = constante de torsion (mm4)
l
= déformation (%/100) = l = longueur de l’élément (mm)
l
F
= contrainte (MPa), définie comme = G = module de cisaillement (MPa)
A
= module d’élasticité (MPa) Pour estimer G, le module de cisaillement, utiliser l’équation:
F = force totale (N) E
G = (pour les matériaux isotropes)
A = surface totale (mm2) 2 (1+)
l = longueur de l’élément (mm) dans laquelle:
l = élongation (mm) E = module d’électricité (MPa)
= coefficient de Poisson,
Contrainte de flexion généralement pour les plastiques:
En flexion, la contrainte maximale est calculée à partir de: E < 500 : = 0,45
My M 500 < E < 2500 : = 0,40
b = =
I Z E > 2500 : = 0,35
où:
b = contrainte de flexion (MPa) Tubes et récipients sous pression
M = couple de flexion (Nmm) La pression interne dans un tube ou un récipient sous pression
I = moment d’inertie (mm4) crée trois types de contraintes: périphériques, méridiennes et
y = distance de l’axe neutre radiales (voir tableau 4.04).
à la fibre extérieure extrême (mm)
I Gauchissement des colonnes, des couronnes et des cintres
Z = = couple résistant (mm3)
y La valeur de la contrainte dans une colonne courte sous
Les valeurs de I et de y pour quelques sections droites carac- compression est calculée d’après l’équation suivante:
téristiques sont représentées au tableau 4.01. c = F
A
Poutres La rupture dans les colonnes est du type compressif, par
Diverses conditions d’effort appliqués aux poutres sont écrasement. Toutefois, au fur et à mesure qu’augmente la
décrites au tableau 4.02. longueur de la colonne, cette simple équation perd de sa
valeur, car la colonne s’approche du mode de défaillance par
gauchissement.
Poutres en torsion
Lorsqu’une pièce plastique est soumise à un couple de Pour déterminer si le gauchissement intervient, considérons
torsion, on considère qu’elle cède quand sa résistance une colonne étroite de longueur l, ayant des extrémités arron-
au cisaillement est dépassée. dies et exemptes de frottement, et chargée d’une force F.
21
Lorsque F augmente, la colonne se raccourcit en accord avec d’après:
la loi de Hooke. F peut augmenter jusqu’à une valeur criti-
que FC. Toute charge supérieure à FC entraînera le gauchisse- σy
ment de la colonne. Cette équation:
2 E t I
FC = σx
l 2 τxy
Quelques unes des géométries les plus couramment utilisées éq ≤ tout = écoul./S
sont présentées au tableau 4.06. avec: S = facteur de sécurité (≥ 1).
Suggestion pour les charges statiques: S = 1,5–2,0.
Structures arbitraires
Un grand nombre de pièces moulées par injection ont une Matériaux fragiles
forme qui n’est pas comparable à l’une des structures des Pour les matériaux fragiles (B < 5%) les conditions sui-
tableaux 4.01 à 4.06. vantes doivent également être remplies:
Les déformations de ces pièces et les contraintes internes B E
peuvent être analysées par la méthode des éléments finis. éq ≤
S × SCF
Le Service technique polymères techniques de DuPont de
Nemours peut vous apporter assistance en ce qui concerne avec: B = allongement à la rupture (%/100)
les propriétés des matériaux recommandés, les trames à utili- E = modules d'élasticité
ser, la simulation des charges et les conditions limite, ainsi S = facteur de sécurité (≥ 1)
que pour l’évaluation des résultats. SCF = facteur de concentration des contraintes (≥ 1) :
conception normale = SCF = 3,0
Contraintes équivalentes / Contraintes admissibles nervures correctes = SCF = 2,0
angles vifs = SCF = 4,0 – 6,0
Les contraintes en traction et en flexion s’exercent toujours
perpendiculairement à une section donnée, tandis que les
contraintes de cisaillement agissent sur le plan de la section. A Matériaux isotropes
un emplacement donné, plusieurs composants de contrainte
Le module d’élasticité est une information nécessaire à l’ana-
s’exercent simultanément. Pour exprimer de manière globale
lyse des déformations, des contraintes et des charges admis-
le «danger» de telles contraintes multiaxiales, on parle de
sibles. Les valeurs de la plupart des polymères techniques
«contraintes équivalentes».
DuPont sont fournies dans la base de données CAMPUS, qui
Une formule bien connue permet de calculer la contrainte peut être téléchargée gratuitement via Internet. Il convient
équivalente dans les matériaux isotropes; il s’agit du critère toutefois de prendre garde au fait que les valeurs indiquées
(à deux dimensions) de «Von Mises»: dans la base de données sont mesurées conformément aux
éq, VonMises =
2 + 2 –
x y x y + 3xy normes ISO, qui ne correspondent pas toujours à la situation
pratique, en ce qui concerne par exemple la charge appliquée,
avec: x, y : contrainte normale, la durée de sollicitation et l’orientation des fibres de verre
x, xy : contrainte de cisaillement, dans le cas de matériaux renforcés de fibre de verre.
22
Les lignes directrices énoncées ci-dessous devraient conduire Autres types de sollicitations
à des résultats plus précis lorsque les analyses portent sur des
matériaux isotropes: Résistance à la fatigue
– Analyse statique, Lorsque des matériaux sont soumis à des sollicitations cycli-
utiliser la courbe contrainte-déformation à la température ques, ils tendent à se rompre sous l’effet de contraintes infé-
de conception, rieures à leur résistance à la rupture. Ce phénomène est
– matériaux non renforcés: appelé «rupture par fatigue».
utiliser le module apparent à une déformation de 1%.
Les chiffres de résistance à la fatique (à l’air) pour les échan-
– matériaux renforcés: tillons de matériaux moulés par injection sont présentés dans
définir le module apparent à une déformation de 0,5%, les modules du présent manuel relatifs aux produits. Ces
utiliser 90% du module apparent pour les fibres forte- résultats ont été obtenus en appliquant aux échantillons des
ment orientées; contraintes constantes à la fréquence de 1800 cycles/minute,
utiliser 80% du module apparent pour les fibres bien et en observant, pour chaque valeur de sollicitation, le nom-
orientées; bre de cycles entraînant la rupture sur une machine d’essai
utiliser 50% du module apparent pour les fibres faible- Sonntag-Universal.
ment orientées.
L’expérience a montré qu’au dessous de 1800 cycles/minute,
Le module apparent est défini par la pente de la ligne reliant la fréquence des sollicitations n’a pas d’influence sur le nom-
l’origine de la courbe contrainte-déformation à un point à bre de cycles nécessaires à la rupture. Il est toutefois proba-
une déformation donnée: ble qu’aux fréquences supérieures, l’échauffement interne au
Eapp = σ0 /ε0, voir également Fig 4.01. sein de l’échantillon puisse provoquer une détérioration plus
Pour les polyamides, il convient de sélectionner les courbes rapide.
contrainte-déformation à une HR de 50% (conditionnés).
Une correction pour le fluage peut être appliquée en cas Résistance au choc
d’effort de plus de 0,5 heure. Se reporter également au Les utilisations finales des matériaux peuvent être divisées en
paragraphe «Efforts de longue durée». La courbe contrainte- deux catégories:
déformation standard doit alors être remplacée par une – Utilisations dans lesquelles les pièces ne doivent subir que
courbe contrainte-déformation isochrone à la température des chocs occasionnels au cours de leur durée de service
de conception et pour la durée applicable. utile.
– Analyse dynamique, – Celles dans lesquelles les pièces doivent supporter des
utiliser les mesures de l’Analyseur mécanique dynamique, chocs répétés pendant toute leur durée de vie.
– matériaux non renforcés: Les matériaux considérés comme ayant une bonne résistance
utiliser la valeur à la température de conception, au choc se différencient très largement en ce qui concerne
– matériaux renforcés: leur aptitude à supporter des chocs répétés. L’ingénieur doit,
utiliser 85% de la valeur à la température de conception. lorsqu’il s’agit d’une application sujette à des chocs répétés,
rechercher des résultats spécifiques avant de faire le choix
d’un produit. Ces résultats s’obtiennent dans les modules des
résines DELRIN® et ZYTEL®, toutes deux présentant une excel-
Matériaux orthotropes lente résistance aux chocs répétés.
Les plastiques renforcés de fibre de verre présentent des pro- L’énergie d’un choc doit être absorbée ou bien transmise par
priétés (module d’élasticité, coefficient de dilatation thermi- la pièce, sinon elle subira une détérioration mécanique. Deux
que linéaire, résistance à la traction) qui sont très différentes approches sont possibles pour augmenter, grâce à son dessin,
pour le sens de l’écoulement et le sens perpendiculaire. Les la résistance au choc d’une pièce:
analyses menées au moyen de matériaux orthotropes (aniso- – Augmenter la surface sur laquelle s’applique la sollicita-
tropiques) ne sont généralement possibles qu’avec la méthode tion afin de réduire la valeur de la contrainte.
des éléments finis. Cette méthode prévoit une analyse de
– Dessiner la pièce de telle sorte qu’elle se déforme sous
l’écoulement pour calculer les orientations du matériau dans
l’effort en dissipant ainsi l’énergie du choc.
les éléments. Il existe des formules permettant de calculer les
contraintes équivalentes des matériaux orthotropes, mais elles La flexibilité de la pièce, à laquelle aboutit la seconde mé-
sont trop complexes pour les non-spécialistes. Une méthode thode, augmente considérablement l’espace sur lequel l’éner-
plus simple consiste à adapter la contrainte autorisée gie du choc peut s’absorber, ce qui réduit notablement la
(traction / S), en fonction d’une valeur applicable à l’orientation valeur des tensions internes exigées pour que la pièce résiste
donnée. au choc.
23
Il faut souligner que la conception de structures résistantes Le fluage, défini comme une déformation (exprimée
au choc est très souvent un exercice très complexe, voire en pourcentage) apparaissant sur une période de temps déter-
empirique. Etant donné qu’existent des formulations de plas- minée, sous l’effet d’une contrainte constante, peut se mani-
tiques techniques spécialement adaptées aux utilisations im- fester en tension, en flexion, en compression ou en cisaille-
pliquant des chocs, les bureaux d’études devront travailler ment. Il est représenté par une courbe contrainte déformation
de préférence sur les propriétés de ces matériaux au cours classique, tracée sur la figure 4.01.
de l’étape initiale de la conception. Ils feront leur choix final
sur des pièces issues d’un moule prototype et qui auront été
rigoureusement essayées dans les conditions réelles d’utili- initial
initiale apparant
apparente creep
fluage
sation. o oo ot
), MPa
Les effets de la dilatation thermique ne doivent pas être
MPa
négligés lors de la conception de pièces en polymères
Stress ((),
thermoplastiques.
Contrainte
Le coefficient de dilatation thermique linéaire des matières
plastiques non renforcées peut être de six à dix fois supérieur
à celui de la plupart des métaux. Cette différence doit être
prise en compte quand une pièce plastique doit fonctionner
o t
conjointement avec un élément métallique. Elle ne soulève
aucun problème si l’on prévoit des tolérances convenables Strain (), %(), %
Déformation
24
tension, en compression, en flexion et en cisaillement. Elle cylindres. De tels chiffres, concernant les polyamides 66,
est représentée, sur la figure 4.02, par une courbe classique sont représentés à la figure 4.03, qui reporte les valeurs de
de contrainte-déformation. la contrainte périphérique en fonction du temps d’éclatement,
pour différentes teneurs en humidité, à 65° C. Le ZYTEL® 101
Les mesures effectuées en laboratoire sur des éprouvettes
serait, en fait, un excellent produit pour cette application grâce
moulées ont montré que, quelles que soient la température
à sa résistance au choc élevée dans des conditions d’humi-
et la durée d’application de la charge, les valeurs du module
dité relatives stabilisées à 50%, et la valeur de sa contrainte
sécant de fluage et de relaxation peuvent être considérées
au seuil d’écoulement, la plus élevée des polyamides non
comme pratiquement égales dans le calcul des projets, lors-
renforcés.
que les contraintes sont inférieures au tiers environ de la
résistance à la traction à la rupture du produit. Au surplus, Nous référant à la courbe, nous trouvons une valeur de la
dans ces mêmes conditions, les valeurs du module sécant contrainte périphérique de 19 MPa à 10 ans. Cette valeur
de fluage et de relaxation en tension, en compression et en peut être utilisée comme valeur nominale. La formule de
flexion sont approximativement égales. la contrainte périphérique pour un récipient sous pression
est la suivante:
Cylindre sous pression
Pr
Exemple 1: Récipient mis sous pression pendant e= × C.S.
une période de longue durée
dans laquelle:
Comme nous l’avons indiqué précédemment, il est essentiel
que l’ingénieur d’étude détaille les exigences de l’utilisation e = épaisseur de paroi, mm
d’une pièce et son environnement, avant d’essayer de déter- P = pression intérieure, MPa
miner sa géométrie. Ceci est particulièrement vrai dans le cas r = rayon intérieur, mm
des récipients sous pression, pour lesquels la sécurité est un = contrainte circonférentielle nominale, MPa
facteur critique. Dans le présent exemple, nous détermine-
rons l’épaisseur de paroi d’un réservoir à gaz devant satis- C.S. = coefficient de sécurité = 3 (par exemple)
faire aux conditions suivantes: (0,7) (9) (3)
e = = 1,0 mm
a. maintenir une pression de 0,7 MPa, 19
b. pendant 10 ans,
La forme la mieux adaptée aux extrémités d’un cylindre est
c. à 65° C.
l’hémisphère. Toutefois les extrémités hémisphériques soulè-
Le rayon intérieur du cylindre est de 9 mm et sa longueur de vent un problème de conception au cas où le cylindre devrait
50 mm. Etant donné que la pièce sera sous pression pendant reposer verticalement. Une extrémité plate n’est pas satisfai-
une période de temps prolongée, les données relatives aux sante car elle se déformerait ou éclaterait après un certain
contraintes-déformations pour le court terme ne pourront pas temps. La meilleure solution consiste par conséquent à mou-
être utilisées avec sécurité. On devra donc se référer aux ler une extrémité hémisphérique avec un prolongement du
chiffres de fluage ou, mieux encore, aux résultats obtenus cylindre, ou une jupe, pour apporter la stabilité nécessaire
au moyen d’essais réels d’éclatement à long terme sur des (figure 4.04).
35
1 an
30
(MPa) (MPa)
25
50% d’humidité relative
périphérique
20
Hoop Stress
Saturation
15
Contrainte
10
0
1 10 100 1000 10 000 100 000
Temps (heures)
Time (hours)
Fig. 4.03 Contrainte périphérique en fonction du temps d’éclatement, ZYTEL® 101 à 50% HR et à saturation à 65°C
25
Pour les pièces en plastique soumises à des efforts de longue Sollicitations en traction
durée, les contraintes, déformations, etc., sont calculées en Long terme – Exemples
appliquant les formules classiques, avec les données issues
des courbes de fluage. Le module de fluage est préféré au Déterminer la contrainte et l’allongement de la pièce tubulai-
module élastique ou d’élasticité en flexion, sous la forme re présentée ci-dessous, après 1000 heures (Fig. 4.05).
de l’équation suivante: Produit: ZYTEL® 101, 23 ° C, 50% HR
Ec = Force de traction = 1350 N
o + c
Diamètre extérieur = 25 mm
= contrainte considérée (MPa)
o = déformation initiale (%/100) Epaisseur de paroi = 1,3 mm
c = déformation due au fluage (%/100) Longueur = 152 mm
FF=1350
= 1350 NN
152 mm
1,0 mm
mm
1,3 mm
mm
mm
25 mm
Fig. 4.04 Conception d’un récipient mis sous pression pendant Fig. 4.05 Exemple de fluage dans une pièce tubulaire
des durées prolongées
14 MPa
14 MPa
Strain (%)(%)
3
Déformation
2
7 MPa
MPa
3,5 MPa
3,5 MPa
0
0,001
0,001 0,01
0,01 0,1
0,1 1,0
1,0 10
10 100
100 1000
1000 10 000
000
Temps (heures)
Time (hours)
Fig. 4.06 Fluage en flexion du ZYTEL® 101, 23°C, 50% HR; (t = (1+ 0,65 t 0.2) / Eo ; Eo = 1550 MPa)
26
Nervures de renfort et raidisseurs paroi. Dans le cas où la nervure et la pièce ont une épaisseur
E égale, avec un congé de rayon 0,5 E, on obtient un cercle
Les nervures de renfort permettent de raidir notablement les inscrit d’un diamètre 1,5 E, soit 50% plus grand que l’épais-
sections des poutres simples. Le plus souvent on remplace seur de la paroi. Un congé d’un rayon supérieur à 0,5 E ne
avantageusement les éléments épais par d’autres, de plus contribuerait pas notablement à renforcer l’angle, mais l’aug-
faible section (comme dans le cas des poutres «I»), avec un mentation de la surface du cercle inscrit créerait un plus
gain de matière appréciable. Cependant, il faut toujours véri- grand risque d’apparition de vides dans cette zone qu’avec
fier que les contraintes ne dépassent pas les valeurs admissi- un congé dont le rayon serait maintenu à 0,5 E. Par contre,
bles pour le matériau considéré. quand on réduit l’épaisseur de la nervure (en tireté sur la
Les bureaux d’études devront être attentifs à l’emploi de ner- figure 4.07), le rayon des congés est mieux proportionné à la
vures dans une pièce moulée. Là où le nervurage peut appor- nouvelle épaisseur de la nervure E1, ce qui contribue à éviter
ter la rigidité désirée, il risque également de déformer la pièce la concentration des contraintes et la présence de vides à
après le moulage. On devra par conséquent prévoir les nervu- l’intersection des deux éléments, sans augmenter le diamètre
res avec circonspection, gardant en mémoire qu’il est plus du cercle inscrit.
facile de disposer des nervures dans un moule, que de les en
retirer. Les nervures et les raidisseurs auront une épaisseur
égale à la moitié ou aux deux tiers de l’épaisseur de la paroi E
1
E ∅
une surépaisseur à cette intersection. La figure 4.07 illustre cet
effet.
Pour comparer l’effet de différentes épaisseurs de sections,
inscrivons un cercle à l’intersection de la nervure et de la Fig. 4.07 Dimensions des nervures
1,0 1,00
27
Etant donné que l’emploi de nervures est très fréquemment Les valeurs du rapport VB /VA du volume de la plaque nervu-
adopté pour améliorer la rigidité structurelle et réduire le rée à celui de la plaque pleine sont notées le long de la cour-
poids ainsi que le coût des pièces, on a mis au point des mé- be à des intervalles permettant une interpolation aisée. Pour
thodes simplifiées permettant de déterminer les dimensions un ensemble quelconque de valeurs des variables E, eB et N,
et l’espacement des nervures à prévoir pour garantir la rigi- le rapport des volumes précise le volume minimum de ma-
dité requise. tière requis pour obtenir une structure de rigidité équivalente
à celle du modèle initial non nervuré. Nous présentons
La plupart des boîtiers, coffrets et carters tels que les casset-
ci-après quelques exemples de calculs.
tes de magnétophone, les récipients sous pression, les capots
d’instruments de mesure ou de simples boîtes, sont soumis Exemple 1 – Si aucune restriction n’est imposée à la concep-
à un impératif commun: ils doivent présenter une rigidité suf- tion de la géométrie de l’élément à nervures croisées, on
fisante pour résister à un effort. Etant donné que la rigidité peut utiliser la courbe de la figure 4.08 pour déterminer les
est directement proportionnelle au moment d’inertie de la dimensions conduisant à une réduction donnée du coût et
section transversale du boîtier, il est pratique de remplacer du poids de la pièce.
une pièce à section de paroi constante par un élément nervu-
Plaque pleine Plaque nervurée
ré présentant la même rigidité pour un poids moindre, encore
que le calcul mathématique de cette équivalence soit parfois
complexe. Pour simplifier ce calcul, on a tracé la courbe de
la figure 4.08 qui facilite la définition des nervures d’une Donnée: Epaisseur de la plaque pleine (eA) = 4,5 mm.
pièce. (Eléments de base, voir le tableau 4.01).
On désire réaliser une économie de matière de 40%,
Nervurage bidirectionnel VB
donc = 0,60
La courbe de la figure 4.08 représente la relation existant VA
entre les plaques pleines et celles à nervures croisées
La courbe de la figure 4.08 donne:
(figure 4.09) présentant des moments d’inertie égaux. L’axe
des abscisses porte l’échelle de eA N/L pour des valeurs de (eA) (N) 0,135 × 1
= 0,135, ou N = = 0,03 soit 3 nervures
0 à 0,2 (eA = épaisseur de la plaque pleine, N = nombre de L 4,5
sur 100 mm
nervures par mm, et L = largeur de la plaque). On a pris la
largeur de la plaque comme unité de longueur pour tracer eB
= 0,44, d’où eB = (0,44) (4,5) = 2,0 mm
la courbe, L est donc égal à 1. eA
Notons que l’on a adopté une épaisseur de nervure égale à T
= 1,875, d’où E = (1,875) (4,5) = environ 8,5 mm
celle de la paroi contiguë eB. Toutefois, si l’on désire amincir eA
les nervures pour éviter la formation de vides, il est facile Exemple 2 – Si les conditions d’écoulement de la matière
d’en déterminer le nombre et les dimensions. dans l’empreinte limitent l’épaisseur de la paroi, on calcule
Si, par exemple, des nervures ont une épaisseur de 2,5 mm la géométrie de la plaque nervurée comme suit:
et sont espacées de 25 mm, des nervures de 1,25 mm d’épais-
seur et espacées de 12,5 mm donneront les mêmes résultats.
L’échelle des ordonnées de gauche correspond aux valeurs
de 0,3 à 1 du rapport eB /eA. L’échelle des ordonnées de droite Donnée: épaisseur de la plaque pleine (eA) = 2,5 mm.
correspond aux valeurs de 1 à 2,2 du rapport E/eA. On désire une épaisseur minimale (eB) = 1,0 mm.
eB 1,0
donc = = 0,4
eA 2,5
D’après la figure 4.08:
E
eA = 1,95, où E = (1,95) (2,5) = 5,0 mm
eA
E (eA) (N) 0,125 × 1
= 0,125, d’où N = = 0,05 soit 1 nervure
eB L 2,5
tous les 20 mm
VB
= 0,55
VA
28
Nervurage unidirectionnel
Des courbes ont été tracées qui permettent de comparer à
l’aide de rapports sans dimension la géométrie des plaques
Donnée: Epaisseur de la plaque pleine (eA) = 6,5 mm pleines et des plaques nervurées unidirectionnelles de rigi-
dité équivalente. L’épaisseur de la paroi non nervurée décou-
On désire adopter une épaisseur totale maximum de la pla-
lera des calculs qu’effectue habituellement l’ingénieur d’étu-
que nervurée e = 10,8 mm,
de en remplaçant le métal par du plastique dans une structure
E 10,8 devant supporter une charge déterminée. En analysant la
donc = = 1,66
eA 6,5 grande section droite de cette paroi, on divise sa largeur en
sections égales plus petites, on calcule le moment d’inertie
D’après la figure 4.08:
d’une section unitaire et on le compare à celui de son équi-
(eA) (N) 0,175 × 1 valent nervuré.
= 0,175, d’où N = = 0,027 soit une nervure
L 6,5 tous les 37 mm La somme des moments d’inertie des petites sections est
égale à celle de la section initiale.
eB
= 0,56, d’où eB = (0,56) (6,5) = 3,65 mm
eA La désignation des dimensions de la section droite est
VB la suivante:
= 0,76 t
VA t = T–2H tan
¡
Le modèle nervuré conduit à une économie de matière de 24% H (T+ t)
avec une nervure tous les 3,65 mm. Si, pour des raisons A (surface) = BW + H
2
d’ordre fonctionnel ou esthétique, on désire des nervures
plus minces, on obtient une structure équivalente en mainte- W
29
Problème 2
Déterminer la déformation et la contrainte d’une structure
telle que celle représentée ci-dessous, réalisée en résine
320 N
polyester thermoplastique RYNITE® 520, et supportée aux
4 mm
deux extrémités.
667,2 N 60
250 mm 3 mm
100 mm 1,8 mm
18 mm
9
1,0
8 1,25
1,87
7 2,5
ratiode paroi
3,75
des épaisseurs
6 5,0
6,25
Wall thickness
7,5
BEQ
BEQ
5
W
10,0
W
12,5
Rapport
15,0
20,0
d
4
WW
WW
25
d
37,5
50
3
75
150
2
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
H H
Rapport de Height of rib de
la profondeur ratio
nervure à l’épaisseur de paroi
W W
1° R
0,5 W
0,03R H
0,6 W 0,6 W
B
Wd
31
10
0,62
8
7 1,0
Rapport des épaisseurs de paroi
1,25
W W Wall thickness ratio
1,87
BEQ
BEQ
5
W
2,5
Ws Ws
4 3,75
5,0
6,25
3 7,5
10,0
12,5
2 15,0
20,0
25
37
50
1 75
150
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
H
Rapport de laHprofondeur
Height ofderibnervure
ratio à l’épaisseur de paroi
W
W
1° R
0,5 W
0,03R H
0,6 W 0,6 W
B
Ws
32
Formules pour la conception des structures
Tableau 4.01 Propriétés des sections
b
y1 A = bh y1 = y2 = h cos + b sin I1 = bh (h2 cos2 + b2 sin2 ) r1 = (h2 cos2 + b2 sin2 )
2 12 12
y2
h
3 3
b B b A = BH + bh y1 = y2 = H I1 = BH + bh r1 = BH3 + bh3
2 2 2 12 12 (BH + bh)
H
h
B B
B 2 2
b b y1
H
H
h
y2
h
3 3
B A = BH – bh y1 = y2 = H I1 = BH – bh r1 = BH3 – bh3
2 12 12 (BH – bh)
h
y1
b
h
h
H
b 2 b
2 y2
B B
b
A = bd1 + Bd y1 = H – y2 I1 = 1 (By23 – B1h3 + by13 – b1h13) r1 =
I
h h 1 d1
2
y2 1 aH2 + B1d2 + b1d1 (2H – d1)
2 aH + B1d + b1d1
d
B B1
2
a
A = Bh – b(H – d) y1 = H – y2
2
y2 = aH + bd
2
I1 = 1 (By23 – bh3 + ay13 )
3
r1 =
I
Bd + a(H – d)
y1 b b 2(aH + bd)
h
2 2
y2
d
B
a a
a 2 2
y
b b
H
H
h
y
d
B B
a A = a2 y1 = y2 = 1 a I1 = I2 = I3 = 1 a4 r1 = r2 = r3 = 0.289a
2 12
y1
a 1 1
y2
y1
A = bd y1 = y2 = 1 d I1 = 1 bd3 r1 = 0.289d
d 1 1 2 12
y2
33
Distance du Moments d’inertie I1 et I2
Forme de centre aux extrémités Rayons d’inertie r1 et r2
Aire A autour des axes centraux
section de section y1, y2 autour des axes centraux
principaux 1 et 2
y1 = 2 d I1 = 1 bd 3 r1 = 0.2358d
y1 A = 1 bd
d 2 3 36
1 1
y2
y2 = 1 d
b 3
b 3 2 2
A = 1 (B + b)d y1 = d 2B + b I1 = d (B + 4Bb + b ) r1 =
3(B + b) 36(B + b)
y1 2 d
d 2(B 2 + 4Bb + b 2)
y2 = d B + 2b 6(B + b)
1 1
y2
3(B + b)
B
A = R2 y1 = y2 = R I = 1 R4 r= 1 R
R 4 2
R
R R0
2
A = (R 2 – R 0 ) y1 = y2 – R I = 1 (R 4 – R 04)
4
r= 14 (R 2 + R 20)
1 1
R R0
2
A = R2
y1 = R 1 – 2 sin
3
I1 = 1 R 4 + sin cos
4
r1 =
R 1
1
y1
y2 y2 = 2R sin
3
– 16 sin2
9
1R
2 1 + sin cos
16 sin2
92
1 – sin cos
2
I2 = 1 R 4 – sin cos r2 = 1 R
4 2
(1)
4 sin3
1 + 2 sin cos
4 3
2 A = 1 R 2 (2 y1 = R 1 – I1 = R + sin cos r2 = 1 R
y1
2 6 – 3 sin 2 4 2 – sin cos
1 1
– sin 2)
R y2 + 2 sin3 cos 64 sin6
–
2
y2 = R 4 sin3 – cos
6 – 3 sin 2 – 16 sin6
9( – sin cos
9(2 – sin 2)2
4
I2 = R 3 – 3 sin cos
r2 = 1 R
2 1– 2 sin3 cos
3( – sin cos )
12
– 2 sin3 cos
(2)
A = 2 Rt y1 = y2 = R I = R3 t r = 0.707R
R
R
t
1
t 2 y1
1
A = (2R – t) t
3
y1 = R 1 – 2 sin 1 – t + 1
R 2 – t/R I1 = R 3 t 1 – 2R3 + Rt –4Rt ×
t 2
2
3
3 r1 = I1
A
R
y2
2 y2 = R 32(2sin– t/R)
+ 1– t
r2 =
I2
3R (2 – t/R) R 6R
+ t 2
sin 2
1– +t t 2 A
2 2
(pour les parois
épaisses voir:
2 sin – 3 cos
3
«Roark & Young»
I2 = R 3t 1 – 2R3 + Rt
t 2
2
4R
3
– t 3
× ( – sin cos )
34
Tableau 4.02 Formules de cisaillement, moment et flèche relatives aux poutres
Formules de réaction pour les bâtis rigides
Notation: W = charge (N); w = unité de charge (N/mm linéaire); M est positif dans le sens des aiguilles d’une montre; V est positif vers le haut;
y est positif vers le haut. Le moment des forces, les couples, les charges et les réactions sont positifs quand ils agissent dans le sens indiqué.
Toutes les forces sont indiquées en N, toutes les flèches en N par mm linéaire et les dimensions en mm. est en radians. I = moment d’inertie
de la section de la poutre (mm4).
Moment de flexion M
Réactions R1 et R2, Flèche y, flèche maximale
Mode de sollicitation et moment maximum
cisaillement vertical V pente en extrémité
de flexion
3
Y
W x Max y = – 1 Wl àA
3 El
X
O y B
A
l 2
= + 1 Wl àA
2 El
(A à B) M=0
Porte à faux, R2 = + W (A à B) y = – 1 W (–a 3 + 3a 2l – 3a 2x)
charge intermédiaire (B à C) M = –W(x – b) 6 El
(A à B) V=0
(B à C) V=–W Max M = –Wa àC
(B à C) y=– 1 W (x – b) 3 – 3a 2 (x – b) + 2a 3
b a 6 El
Y W
O
B
C
X
Max y = – 1 W (3a 2l – a3)
A 6 El
ll
2
= + 1 Wa (A à B)
2 El
Porte à faux, y = – 1 W (x 4 – 4l
R2 = + W M = – 1 W x2 3
x + 3l 4)
charge uniform 2 l 24 Ell
V=–W x
l
Max M = – 1 Wl àB 3
Y wll
W == w
W
2 Max y = – 1 Wl
8 El
O
X
B 2
A
ll = + 1 Wl à A
6 El
Porte à faux, R2 = 0 M = M0 y = 1 M0 (l 2
– 2l x + x 2)
couple en extrémité V=0 Max M = M0 (A à B) 2 El
2
Y M0 Max y = + 1 M0 l àA
A 2 El
B
O X
=– M 0l
àA
ll El
El
Max y = M0a l – 1 a
2 àA
= – M0a (A à B)
El
R1 = + 1 W (A à B) M = + 1 Wx 1 W (3l 2
Support en extrémité 2 2 (A à B) y = – x – 4x 3)
charge au centre 48 El
R2 = + 1 W (B à C) M = + 1 W (l – x) 3
2
Y l 2 Max y = – 1 Wl àB
A W 2 C 48 El
O
(A à B) V=+ 1 W Max M = + 1 Wl àB
X 2 4 2
ll B
= – 1 Wl àA
(B à C) V=– 1 W 16 El
2
2
= + 1 Wl àC
16 El
35
Moment de flexion M
Réactions R1 et R2, Flèche y, flèche maximale
Mode de sollicitation et moment maximum
cisaillement vertical V pente en extrémité
de flexion
2
Support R1 = + 1 W M=1 W x– x y = – 1 Wx (l 3
– 2l x 2 + x 3)
en extrémité, 2 2 l 24 Ell
charge uniforme.
3
W = wl R2 = + 1 W Max M = + 1 Wl Max y = – 5 Wl àx= 1 l
Y
w
W=wl 2 8 384 El 2
àx= 1l
A B
X
2
O 2 2
l V = 1 W 1 – 2x = – 1 Wl à A; = + 1 Wl àB
2 l 24 El 24 El
Support en extrémité,
R1 = + W b (A à B) M = + W b x (A à B) y = – Wbx 2l (l – x) – b2 – (l – x)2
charge intermédiaire. l l 6Ell
R2 = + W a
l (B à C) M = + W a (l – x) (B à C) y = – Wa (l – x) 2l b – b 2 – (l – x)2
Y a b l 6Ell
W (A à B) V=+Wb
A C l
O B
X
(B à C) V=–Wa
Max M = + W ab àB Max y = – Wab (a + 2b)
27Ell
3a (a + 2b)
ll l
l
3
= – 1 W bl – b àA
6 El l
3
= + 1 W 2bl + b – 3b2 àC
6 El l
3x
3
Support en extrémité, R1 = – M0 M = M0 + R1x y = – 1 M0 2
– x – 2l x
couple en extrémité. l Max M = M0 àA 6 El l
R1 = + M0
Y l
2
Max y = 0.0642 M0 l
M0
A B V = R1 à x = 0.422l
X El
O
ll
= – 1 M0 l à A; = + 1 M0 l àB
3 El 6 El
Y l
(4) M2 =
3 Wl
16 2
M = W 1 l – 11 x
16 Max y = – 0.00932 Wl
3
à x = 0.4472l
W
A 2 C M2 (A à B) V=+ 5 W Max +M = 5 Wl à B El
X 16 32
O 2
ll B
(B à C) V = – 11 W Max –M = – 3 Wl à C = – 1 Wl àA
16 16 32 El
3a ll – a
2 3
Une extrémité fixe, R1 = 1 W 3
(A à B) M = R1x
(A à B) y= 1 R (x3 – 3l 2x) + 3Wa2x
une extrémité 2 (B à C) 6El 1
supportée. R2 = W – R1 (B à C)
Charge intermédiaire. M = R1x – W(x – l + a)
y = 1
R1 (x3 – 3l 2x) + W 3a 2x – (x – b)3
3 2
M2 = 1 W a + 2al – 3a2l Max + M = R1(l – a) à B; 6El
2
(4) 2 l valeur max. possible
Y b W a
(A à B) V = + R Si a < 0.586l, max y est entre A et B à:
A C M2 1 = 0.174 Wl
X
O B
(B à C) V = R1 – W quand a = 0.634l 2l
l x=l 1–
Max – M = – M2 à C; 3l – a
valeur max. possible 2 2
Si a > 0.586l, max y est à: x = l (l 2 + b2 )
= – 0.1927Wl 3l – b
3
pour a = 0.4227l Si a > 0.586l, max y est à B et x = – 0.0098 Wl ,
El
fléchissement max. possible
al
3
= 1 W – a2 àA
4 El
36
Réactions R1 et R2,
Moment de flexion M
moment de contrainte Flèche y, flèche maximale
Mode de sollicitation et moment maximum
M1 et M2 pente en extrémité
de flexion
cisaillement vertical V
38 x – 21 xl
2
Une extrémité fixe. R1 = 3 W M=W y = – 1 W (3l x 3 – 2x 4 + l 3x)
Une extrémité 8 48 Ell
supportée. 3
Charge uniforme. R2 = 5 W Max + M = 9 Wl àx= 3 l Max y = – 0.0054 Wl à x = 0.4215l
8 128 8 El
1 Wl 2
Y
w
ll
WW= =ww M2 = 1 Wl Max – M = – àB = – 1 Wl àA
A B 8 8 24 El
X
O
ll
M2
V=W 3–x
8 l
3
Une extrémité fixe. R1 = – 3 M0 M = 1 M0 2 – 3 x y = 1 M0 2x 2 – x – x l
Une extrémité 2 l 2 l 4 El l
supportée. 2
Couple en extrémité. R2 = + 3 M0 Max + M = M0 àA Max y = – 1 M0 l àx= 1 l
2 l 27 El 3
Y
M2 = 1 M0 Max – M = 1 M0 àB = – 1 M0 l àA
M0
A B
M2 2 2 4 El
X
O
l V = – 3 M0
2 l
2 – a2
R1 = – 3 M0 l 2 (A à B) M = R1x (A à B)
Une extrémité fixe. 2 l 2 2
Une extrémité
l (B à C) M = R1x + M0 y = M0 l – 3a (3l 2x – x 3) – (l – a)x
El 4l
2 – a2
R2 = + 3 M0 l 2
supportée.
2 2
2 l l Max + M = M0 1 – 3a(l 3– a )
Couple intermédiaire. 2l (B à C)
Y a
M2 = 1 M0
2 1 – 3 l
a2
2
à B (à droite) 2
2
y = M0 l –3a (3l 2x – x 3) – l x + 1 (x 2 + a 2)
El 4l 2
M0 M2 Max – M = –M2 àC
A C (A à B) V = R1
X
O (quand a < 0.275 l )
B 2
ll (B à C) V = R1
Max – M = R1a à B (à gauche) = M0 a – 1 l – 3 a àA
El 4 4 l
(quand a > 0.275 l )
37
Réactions R1 et R2,
Moment de flexion M
moment de contrainte Flèche y, flèche maximale
Mode de sollicitation et moment maximum
M1 et M2 pente en extrémité
de flexion
cisaillement vertical V
2
Les deux R1 = Wb3 (3a + b) (A à B)
2
(A à B)
extrémités fixes. l M = – W ab2 + R1x 2 2
Charge intermédiaire. 2 l y = 1 Wb x3 (3ax + bx – 3a l )
6 Ell
R2 = Wa3 (3b + a)
l (B à C)
2 (B à C)
M = – W ab2 + R1x – W (x – a)
Y a b 2
M1 = W ab2
2 2
M1 A W C M2
l l y = 1 Wa (l –3 x) (3b + a) (l – x) – 3bl
O
X 6 Ell
B 2 2
ll M2 = W a b Max + M = – W ab2 + R1 à B;
l 2 l
Max y = – 2 W a 3b 2
3 El (3a + b)2
(A à B) V = R1 valeur max possible =1 Wl
8
(B à C) V = R1 – W
quand a = 1 l àx= 2a l quand a > b
2 3a + b
Max – M = – M1 quand a < b;
valeur max possible = –0.1481 Wl
quand a = 1 l Max y = – 2 W a 2b 3
3 3 El (3b + a)2
Max – M = – M2 quand a > b;
valeur max possible = –0.1481 Wl
2bl
quand a = 2 l àx=l –
3b + a
quand a < b
3
x – xl
2 2
Les deux R1 = 1 W M=1 W –1l y = 1 Wx (2l x – l 2
– x 2)
extrémités fixes. 2 2 6 24 Ell
Charge uniforme. 3
R2 = 1 W Max + M = 1 Wl àx=1l Max y = – 1 Wl àx=1l
2 384 EI 2
Y W = wl 24 2
M1 M2 M1 = 1 Wl
X 12 Max – M = – 1 Wl à A et B
O A B 12
l M2 = 1 Wl
12
V = 1 W 1 – 2x
2 l
Les deux M0 (A à B) M = – M1 + R1x (A à B)
R1 = – 6 (al – a 2)
extrémités fixes. l 3 (B à C) M = – M1 + R1x + M0 y = – 1 (3M1x 2 – R1x 3)
Charge intermédiaire. M0 6El
R2 = 6 (al – a 2)
2 3
l3 Max + M = M0 4 a – 9 a 2 + 6 a 3 – 1 (B à C)
Y a
M1 A M0 C M2
M l l l
X
M1 = – 20 (4la – 3a 2 – l 2)
l y = 1 (M0 – M1) (3x 2 – 6l x + 3l 2)
O B 6El
M juste à droite de B – R1 (3l 2x – x 3 – 2l 3)
l M2 = 20 (2la – 3a 2)
l
V = R1 2M1 1
2 3
Max + M = M0 4 a – 9 a 2 + 6 a 3 Max – y àx=
R1
quand a >
3
l
l l l
2M2 2
juste à gauche de B Max – y àx=l– quand a < l
R2 3
38
Tableau 4.03 Formules pour contraintes et déformations en torsion
Ml M
Formules générales: = T , = T , où = angle de torsion (radians); MT = moment de torsion (N · mm); l = longueur (mm);
KG Q
= contrainte de cisaillement unitaire (MPa); G = module de cisaillement (MPa); K (mm4) sont fonction de la section droite.
MT l
Formes et dimensions des sections droites Formule pour K dans = Formule de la contrainte de cisaillement
KG
2r
2a
(b ≥ a)
b
r1
r0
39
Tableau 4.04 Formules des contraintes et déformations dans les récipients sous pression
Notation pour les récipients à paroi mince: p = pression unitaire (MPa); σ1 = contrainte de membrane méridienne, positive quand il s’agit
d’une tension (MPa); σ2 = contrainte de membrane périphérique, positive quand il s’agit d’une tension (MPa); τs = contrainte au cisaillement
(MPa); R = rayon moyen de la circonférence (mm); t = épaisseur de la paroi (cm); E = module d’élasticité MPa); v = coefficient de Poisson.
Notation pour les récipients à paroi épaisse: σ1 = contrainte de paroi méridienne, positive quand elle agit dans le sens indiqué (MPa);
σ2 = contrainte de paroi périphérique, positive quand elle agit dans le sens indiqué (MPa); σ3 = contrainte de paroi radiale, positive quand
elle agit dans le sens indiqué (MPa); a = rayon intérieur du récipient (mm); b = rayon extérieur du récipient (mm); r = rayon allant de l’axe au
point où doit s’établir la contrainte (mm); ∆a = variation du diamètre intérieur dû à la pression, positif quand il représente une augmentation
(mm); ∆b = variation du diamètre extérieur, positif quand il représente une augmentation (mm). Les autres notations sont les mêmes que
celles utilisées pour les récipients à parois minces.
t
y
Pression extérieure d'affaissement p =
R
y R 2
1+4
E t
r a b
pression intérieure
uniforme p, MPa
1 =
pb
t 1 2r+ a
O
Max
1 =
pb
t 2a2a––2bb à0
1
pR
t
2 = (uniforme partout)
2t
40
Forme du récipient Mode de sollicitation Formules
b2
Max = p sur face interne
b2 – a2
bb +– aa
2 2
a = p a 2 2
+v ;
E
b 2a– a
2
b = p b 2 2
E
1
Max = max
2 sur face interne
2
b 2b– a ;
2
a = – p a 2 2
E
2 2
b = – p b a 2 + b2 – v
E b –a
3. Pression intérieure a2
uniforme p MPa dans
1 = p ,
2 et
3 identiques à cas 1.
b2 – a2
toutes les directions
b a– a ;
2 2 2
a = p a b 2 + a2 – v 2 2
–1
E b –a
b a– a
2
b
b = p 2 2
(2 – v)
E
3b 3
Max = p sur face intérieure
4 (b 3 – a 3)
2 (b3a– a ) (1 – v )
3
b = p b 3 3
E
1 – ba
3
2
y
Pression de fluage py = 3
3
Pression extérieure b 3 (a 3 + 2r 3) 3b 3
uniforme p MPa
1 =
2 = – p Max
1 = – max
2 = – p sur face intérieure
2r 3 (b 3 – a 3) 2 (b 3 – a 3)
b 3 (r 3 – a 3)
3 = – p Max
3 = – p sur face externe
r 3 (b 3 – a 3)
2 (b3b– a ) (1 – v ) ;
3
a = – p a 3 3
E
2a(b+ –2ba ) (1 – v ) – v
3 3
b = – p b 3 3
E
41
Tableau 4.05 Gauchissement des colonnes, couronnes et cintres
E = module d’élasticité, I = moment d’inertie de la section droite autour de l’axe central perpendiculaire au plan de flambage.
Toutes les dimensions sont en mm, toutes les forces en N, et tous les angles en radians.
Forme du barreau,
Formules de la charge critiqute Fc , de la charge unitaire critique qc
mode de sollicitation et de support
Fc = El
Barreau droit uniforme, sous charge 2
ll
Fc = 2El
Barreau droit uniforme, sous charge 2
ll
Fc = El 2
Barreau droit uniforme, sous charge 2
0,70.7l
l
0,30.3l
l
– 1
Cintre circulaire uniforme soumis à une 2
qc = El3 2
pression radiale uniforme q. r
Rayon moyen r.
Extrémités pivotantes en charnière.
q
2
42
Tableau 4.06 Formules pour les plaques planes
Notation: W = Charge totale appliquée (N); p = charge unitaire appliquée (MPa); t = épaisseur de la plaque (mm);
= contrainte unitaire à la
surface de la plaque (MPa); y = fléchissement vertical de la plaque à partir de sa position initiale (mm); = pente de la plaque mesurée à partir
de l’horizontale (rad); E = module d’élasticité; = coefficient de Poisson; r indique la distance à partir du centre d’une plaque circulaire.
Les autres dimensions et les symboles correspondants sont indiqués sur les figures. Un signe positif pour
indique une tension à la face supérieure
et une compression égale à la face inférieure; un signe négatif indique des conditions inverses. Un signe positif pour y indique un fléchissement
orienté vers le haut, un signe négatif indique un fléchissement orienté vers le bas. Les indices r, t, a et b utilisés avec
représentent respectivement
la direction radiale, la direction tangentielle et la direction de la dimension a ou de la dimensions b. Toutes les dimensions sont en mm.
Bords supportés.
Charge uniforme Circulaire et pleine
sur la totalité de la surface.
a
(0 ≤ r ≤ a)
W = pa2 r1
(3 + ) 1 – ar
Y 2
(A r)
r = – 3W2 2
8t
(3 + ) – (1 + 3) ar
2
t = – 3W2 2
8t
Bords fixés.
(3 + ) ar – (1 + )
2
(A r)
r = 3W
Charge uniforme 8t 2 2
(3 + ) ar – (1 + )
sur la totalité de la surface. 2
t = 3W2 2
8t
l (Au centre)
r =
r = – 3W (1 2+ )
8t
3W (1 – 2) a 2
Max y = –
16Et 3
4 4
0.142 a p 0.0284 a p
Max y
Et 3 a3
1+2.21 3
b
Et 3 1+1.056
a5
b5
43
Mode de sollicitation Formules de contrainte et de fléchissement
pa 2
Max
x = 0.1488 à y = 0, x = – 0.062a
1/3a a t2
OO y pa 2
Max
y = 0.1554 2 à y = 0, x = 0.129a (valeurs pour = 0.3)
t
pa 4 (1 – 2)
Max y = au centre O.
81Et 3
a
pa 2 pa 2 pa 4
Max
r = ß Max
1 = ß1 Max y =
t2 t2 Et 2
44
5 – Exemples de conception L’épaisseur des rayons doit être constante entre le moyeu et
la jante, afin de permettre un refroidissement équilibre de la
matière. Le nervurage destiné au renforcement axial doit être
Une nouvelle étude de la roue disposé sur les bords des rayons, pour entraîner le minimum
Les pièces tournantes en matières plastiques telles que les de modification dans l’épaisseur (figure 5.03).
engrenages, poulies, rouleaux, cames, cadrans, etc., ont Les rayons doivent être contournés à leur jointure sur le
constitué longtemps les principales applications de l’industrie. moyeu et la jante de manière à améliorer l’écoulement de la
Il y a seulement peu de temps que le potentiel de conception matière au cours du moulage et à réduire les concentrations
offert par les plastiques a été pris en compte pour des pièces de contraintes. Ceci est particulièrement important au niveau
tournantes de plus grandes dimensions, telles que les roues de la jante, du fait qu’un tel contournage renforcera celle-ci
de bicyclettes, de motocyclettes et même d’automobiles. et permettra de réduire son fléchissement sous la charge.
Le type de sollicitation pouvant être très différent d’un cas
à l’autre, il semble utile d’examiner certaines considérations
à prendre en compte lors de la conception d’une roue en
plastique, particulièrement en ce qui concerne la jante,
le voile ou les rayons.
Lorsque la présence de rayons est indispensable – si l’effet Conception classique Conception échelonnée Nervurage ondulé
d’un vent latéral est à éviter ou que l’on recherche une sur- en nervures, avec une des nervures, avec une permettant le minimum
augmentation impor- petite augmentation de d’augmentation de
face minimum – on sera attentif à la définition du nombre tante de l’épaisseur l’épaisseur aux inter- l’épaisseur.
de rayons, à l’épaisseur de paroi et à la conception de la aux intersections. sections.
jointure des rayons avec la jante et le moyeu. Un nombre Fig. 5.02 Comparaison de conceptions à nervures ou à voile
élevé de rayons est préférable. Si, par exemple, on dispose
cinq raisons ayant une épaisseur double de celle du moyeu et
de la jante, les différences de retrait peuvent conduire à une
jante non circulaire. Par contre, dix rayons de la même épais-
seur permettront d’obtenir un retrait uniforme et la structure
requise.
Non
A B
p
r r
45° p
FPneu
B
p
L
Oui
FJante L
Chambre à air
D’après la figure 5.04, les contraintes dans la section droite Fig. 5.05 Etanchéité d’une fermeture d’extrémité
critique sont:
FPNEU = pr sin (45)
FJANTE = FPNEU sin (45)
contrainte de flexion:
B = 6 (FJANTE L + 1/2 pL2) / t2
contrainte de membrane:
M = FJANTE / t
Pression
Pour r = 16 mm, L = 18 mm, t = 8 mm et p = 0,5 MPa
ceci donne:
FJANTE = 4 N Non Oui
B = 14,5 MPa
M = 0,5 MPa Fig. 5.06 Etanchéité d’un couvercle à encliquetage
46
Aspect économique de la conception Mais d’autres facteurs affectent les coûts. Equipée d’un
et coût des matières premières moule à empreinte unique, une presse de 4,9 méganewtons
L’une des tâches essentielles de l’ingénieur d’étude est de peut produire 250000 roues en polyamide ZYTEL® ST par an,
mettre au point la conception la plus économique, mais en sur la base de l’activité de deux équipes. Compte tenu du
choisissant le matériau il est souvent abusé par l’étiquette du temps de mise en œuvre plus prolongé lié au polypropylène
produit le moins cher. Son choix n’est alors pas le plus avan- – cycle de 130 secondes contre 60 secondes pour le poly-
tageux comme le montrent les exemples suivants: amide – deux moules à empreinte unique seraient nécessaires
pour égaler cette production.
Conception d’une roue de bicyclette De même, le volume du polypropylène étant plus grand,
La première considération, dans le choix du matériau pour il serait nécessaire d’employer deux presses de 5,8 méga-
une roue de bicyclette, consiste habituellement à trouver la newtons.
meilleure combinaison de ténacité et de rigidité. Parmi les
produits qui pourraient se substituer au ZYTEL® ST renforcé L’investissement serait plus que doublé. Après le calcul
de fibre de verre – utilisé pendant des années pour cette des frais financiers, de l’accroissement des temps de main
application – un grade de polypropylène (renforcé de 20% d’œuvre et de fonctionnement des machines, l’aspect du
de fibre de verre) s’approche des propriétés physiques requi- bilan serait modifié. (Il n’y a pas été tenu compte du coût
ses (avec une marge de sécurité convenable) tout en offrant supplémentaire attaché aux problèmes de contrôle de qualité
une réduction de prix de vente appréciable (voir figure 5.07). découlant d’épaisseurs plus fortes.) Il faut ajouter les frais
habituels de commercialisation et les amortissements. La
comparaison apparaît alors comme suit:
ZYTEL® ST Polypropylène
Polypropylène
Prix par roue pour l’utilisateur $ 6.01 $ 5.77
47
Une nouvelle étude de sièges de chaises Châssis de brouette – une conception inédite
Un type d’étude analogue au précédent a porté sur un objet Certains fabricants de brouettes ont déjà exploité la légèreté,
déjà produit en masse à l’aide d’une résine «bon marché». Il la résistance à la corrosion et à la rouille du polyéthylène
s’agit d’une chaise légère très répandue dans les salles d’at- haute densité ou du polypropylène pour la réalisation de la
tente et les collectivités. Un polyamide modifié choc, renfor- caisse, mais aucun, à notre connaissance, n’a construit de
cé de fibre de verre, coûtant 3,95 dollars le kg, s’est substitué châssis en plastique. Cette constatation amène une réponse
au polypropylène vendu 1,08 dollar le kg. Un siège de chaise vraisemblable: construit en plastique à bas prix, le châssis
a été conçu pour chaque produit, avec un dessin de nervurage serait à la fois trop lourd et trop cher!
apportant une rigidité et des coefficients de sécurité équi-
Nous avons déterminé, sur la base d’une rigidité et de coef-
valents, et impliquant un volume minimum de produit (voir
ficients de sécurité équivalents, quelles seraient les sections
figure 5.08). Une nouvelle fois, en utilisant les mêmes élé-
droites convenables de châssis (voir figure 5.09) en polyester
ments de coût pour une production annuelle de 250 000 uni-
thermoplastique technique RYNITE® 530, polytéréphtalate
tés, les résultats n’ont pas apporté de surprise.
d’éthylène (PET) renforcé de 30% de fibre de verre, et en
polypropylène renforcé également de 30% de fibre de verre.
3,3 mm
ZYTEL® 73G30L
22,1 mm
1,7 mm
46,6 mm Polypropylène
10,2 mm 43,2 mm
Polypropylène
24,4 mm
18,7 mm 35,6 mm
7,6 mm
5,1 mm
42 mm
Polypropylène RYNITE® 530
RYNITE® 530
Le prix, au niveau de l’utilisateur, comprend un coût supplé- Une nouvelle fois, le volume et la durée du cycle d’injection
mentaire de 0,36 dollar découlant de la plus longue durée (65 secondes pour le RYNITE® contre 120 secondes dans le
du cycle d’injection du polypropylène (100 secondes contre cas du polypropylène) impliquent l’emploi de deux moules
35 secondes pour le siège en ZYTEL® renforcé verre). Ce sur- et de deux presses de plus grandes dimensions, pour produire
coût semble réduire, à première vue, un avantage de 19% 250000 châssis de brouette en polypropylène par an. Au même
en un autre de 13%. Mais celui-ci est toutefois plus que titre que dans l’exemple précédent, l’article moulé dans le
compensé par l’élimination des inserts métalliques surmoulés produit le moins cher supporte mal la comparaison de pro-
pour la fixation des pieds et des accoudoirs, ainsi que par priétés telles que la résistance mécanique, la rigidité et la
les gains sur les coûts d’expédition d’un siège, plus léger résistance au choc aux températures extrêmes. Le matériau
de 44%. le plus cher au kg est le plus économique.
Au surplus, le siège en ZYTEL® renforcé verre offre une résis- Les exemples de la roue de bicyclette et du châssis de brouette
tance au fluage beaucoup plus forte, particulièrement lorsque démontrent clairement qu’une analyse économique réelle doit
les chaises sont empilées dans des zones de stockage où inclure toutes les considérations relatives aux performances, à
règnent des températures élevées. Ce siège possède égale- la fabrication et à la commercialisation. Ils prouvent aussi que
ment une résistance au choc très supérieure, considération le produit le plus coûteux à l’achat est souvent le plus écono-
importante dans les utilisations collectives. mique, particulièrement lorsque l’article final travaille sous
contrainte.
48
6 – Ressorts et film-charnières 25
49
Conception d'un film-charnière
50
7 – Coussinets L’acier doux, l’acier inoxydable, ainsi que les métaux non
ferreux ne conviennent pas aux coussinets en plastique, même
lorsque ceux-ci contiennent une charge dite «autolubrifiante».
Les coussinets et les douilles en polyamide ZYTEL® et en
Il suffit de faire croître la charge, la vitesse et la durée de
résine acétal DELRIN® ont de nombreuses applications com-
fonctionnement pour que l’usure augmente rapidement et
merciales. Le ZYTEL® est exceptionnellement adapté aux
conduise à une défaillance prématurée. La dureté de l’arbre
atmosphères abrasives telles que celles des cimenteries, et
devient de plus en plus nécessaire avec les valeurs croissan-
celles des installations industrielles où la poussière crée des
tes du produit PV, et au fur et à mesure que l’on impose une
problèmes permanents. Le ZYTEL® a été utilisé avec succès
durée de vie plus longue. Une surface parfaitement polie
sous diverses conditions d’environnement comportant notam-
n’améliore pas la durée d’un coussinet à l’usure si la dureté
ment la présence d’huiles, de graisses, de produits chimiques,
est insuffisante.
de réactifs et de compositions chimiques variés, dont un grand
nombre sont néfastes aux autres types de matières plastiques. Il existe cependant un grand nombre d’applications qui
donnent toute satisfaction lorsque le coussinet fonctionne au
Les coussinets en DELRIN® présentent la caractéristique uni- contact d’arbres en métal tendre, travaillant à faible vitesse
que d’absence de «Slip-Stick» (glissé-collé), c’est-à-dire que et soumis à une charge modérée, comme c’est le cas des
leur coefficient de frottement statique est égal ou inférieur à coussinets d’horlogerie et des mécanismes de compteurs.
leur coefficient de frottement dynamique. Leurs applications Le DELRIN® se comporte généralement mieux que les autres
les plus courantes sont les joints hémisphériques de rotules plastiques au contact des métaux tendres. Quand le coussinet
dans l’automobile, les combinés carter-coussinet des mixers est mis hors service, il est primordial de vérifier la dureté
de cuisine, les surfaces d’usure des éléments composites superficielle du métal de l’arbre, car ce paramètre peut être
comprenant – dans les machines à calculer – un engrenage, partiellement responsable de la défaillance du palier.
un ressort et une came, les douilles-paliers dans l’horlogerie
et de nombreuses autres utilisations. C’est à un ensemble de
qualités telles que son faible coefficient de frottement, ses
Surface du coussinet
propriétés auto-lubrifiantes, ses bonnes propriétés mécaniques L’influence de la nature des matériaux est illustrée à la Fig. 7.01.
et sa stabilité dimensionnelle en présence de nombreux pro- On constate sur les courbes 1, 2 et 3 que l’augmentation de
duits chimiques, que le DELRIN® doit l’ampleur de son utilisa- la dureté du matériau de l’arbre entraîne une réduction spec-
tion pour la fabrication des coussinets. taculaire de l’usure. Une réduction encore plus marquée est
observée (courbe 4) dans le cas d’un coussinet en DELRIN®
Les performances des coussinets dépendent d’un certain associé à un arbre en polyamide ZYTEL® 101.
nombre de facteurs:
et le poli de l’arbre. La tenue effective à l’usure varie avec Fig. 7.02 Usure du DELRIN® 500 au contact de l’acier doux*
la vitesse, la charge et le type de matériau en contact. * Essai sur rondelle de butée, non lubrifiée; P: 0,04 MPa; V: 0,95 m/s
DELRIN®
Acier DELRIN®
doux Acier DELRIN®
trempé Carbure de
1 2 Tungstène
3
Usure
4
1
Temps
Fig. 7.01 Usure du DELRIN® 500 au contact de différents matériaux* * Essai sur rondelle de butée, non lubrifiée; P: 2 MPa; V: 50 mm/s; Acier au carbone AISI 1080.
51
La figure 7.02 précise les caractéristiques d’usure des Etant donné que l’augmentation de la durée de service d’un
DELRIN® 500, 900F et 500CL au contact de l’acier doux. Des coussinet dépend dans une large mesure du volume de parti-
résultats comparables ont été obtenus au contact de l’alumi- cules abrasives pouvant être éliminées de l’interface d’usure,
nium et du laiton, qui montrent la compatibilité du DELRIN® il est recommandé de suivre les indications suivantes:
avec ces métaux. Lorsque les charges et les vitesses sont 1. Prévoir au moins trois gorges.
modérées, comme c’est le cas des mécanismes d’horlogerie
2. La profondeur des gorges doit être aussi grande que pos-
et des systèmes de manœuvres des lève-vitres, les métaux
sible.
non ferreux peuvent donner satisfaction.
3. La largeur des gorges doit être égale au dixième environ
du diamètre de l’arbre.
4. Il faut prévoir des trous traversant complètement la paroi
quand celle-ci est trop mince pour permettre d’y mouler
des rainures.
Un autre facteur important tient à la distribution uniforme
de l’effort sur la longueur de l’axe. Cette condition est incer-
taine dans le cas d’une conception faite selon la figure 7.04.
Une approche améliorée est représentée dans la figure 7.05.
Précision
La forme géométrique de l’alésage du coussinet est un fac-
teur déterminant. Un simple manchon moulé ajusté à la pres-
se dans un bâti métallique, comme indiqué sur la figure 7.06,
peut se révéler suffisamment précis.
Fig. 7.03 Modèles courants de coussinets à gorges La plupart des coussinets en DELRIN® font toutefois partie d’un
ensemble plus complexe, ou bien sont associés à d’autres élé-
ments. La figure 7.07 montre trois exemples typiques dans les-
quels il est difficile, voire impossible, d’obtenir par moulage
un alésage parfaitement rond ou cylindrique, parce que la
géométrie de la pièce affecte l’uniformité du retrait.
52
Lorsque l’application exige des jeux de roulement ou de
glissement plus serrés, l’emploi d’inserts de coussinets en
deux coquilles, réalisés en DELRIN® ou en ZYTEL®, est très
répandu. Dans ce cas, l’effet de l’environnement sur les
dimensions du jeu doit être considéré principalement sur
l’épaisseur de paroi plutôt que sur le diamètre.
Lubrification
La raison essentielle pour laquelle sont utilisés les coussinets
en DELRIN® ou en ZYTEL® est qu’ils permettent d’obtenir de
bonnes caractéristiques d’usure dans des conditions de fonc-
tionnement à sec intégral (dans les industries alimentaires, par
exemple) ou après une seule lubrification initiale au montage
(paliers des réducteurs de vitesse enfermés dans les carters,
ex: appareils électro-ménagers).
On rencontre rarement les coussinets lubrifiés en continu là
où sont employés les plastiques, c’est pourquoi ce type de
coussinet ne sera pas examiné ici. Il faut toujours prévoir,
quand celà est possible, un graissage au montage. Celui-ci
facilite non seulement le rodage, mais il peut aussi prolonger
la durée de service du système. Si l’on ne prend pas de pré-
cautions particulières pour retenir le lubrifiant sur le coussi-
Fig. 7.07 Modèles courants de coussinets incorporés net, le graissage au montage ne reste efficace que pendant un
temps limité, et l’on doit ensuite considérer que le coussinet
La charge n’est alors supportée que par une fraction de la
travaille à sec. C’est pourquoi un coussinet qui a reçu une
surface, ce qui entraîne une pression localisée élevée et une
simple lubrification au montage ne peut pas supporter en ser-
usure initiale immédiate. Dans le cas des coussinets ayant
vice des charges importantes; cependant il durera plus long-
une valeur de PV élevée, cette situation peut se révéler
temps et se comportera mieux en service qu’un coussinet
désastreuse parce que les fragments détachés par abrasion
fonctionnant intégralement à sec. La lubrification initiale est
sont entraînés continuellement par la rotation, ce qui accé-
particulièrement utile dans les fonctionnements au contact
lère l’usure et raccourcit notablement la durée de vie.
des métaux tendres.
Dans le cas des coussinets travaillant avec un PV réduit et de
ceux qui ne fonctionnent qu’occasionnellement, cette usure Protection contre les salissures
peut être sans inconvénient. Toutefois, on procède fréquem- Les coussinets en DELRIN® ou en ZYTEL®, bien que plus tolé-
ment à un usinage des coussinets de haute performance afin rants que les métaux, fonctionnent de façon plus satisfaisante
d’assurer un alésage parfaitement cylindrique et rond, qua- quand ils sont protégés contre la pénétration des poussières,
lité qui améliore sensiblement leur comportement en service. des salissures et de l’eau. Le bénéfice de la lubrification
initiale peut se trouver complètement annulé par l’action des
Jeu des coussinets particules qui pénètrent entre les surfaces de frottement et
Les coussinets plastiques nécessitent généralement des jeux forment une pâte abrasive avec le lubrifiant. Les coussinets
de roulement plus grands que ceux des coussinets métalli- fonctionnant sous de fortes valeurs du produit PV doivent
ques, en raison principalement du coefficient de dilatation par conséquent être protégés au moyen de bagues de feutre
thermique linéaire beaucoup plus élevé dans le cas des ma- ou de joints de caoutchouc qui offrent au surplus l’avantage
tières plastiques. Le concepteur doit également prendre en de retenir le lubrifiant. L’idée reçue selon laquelle les coussi-
compte le fait que le retrait après moulage peut réduire le nets en plastique sont insensibles à l’action des salissures est
diamètre du coussinet après sa mise en service, en particulier absolument erronée.
si la température d’utilisation est élevée. Ce retrait après mou-
Sous l’effet de la pression, les parcelles métalliques arrachées
lage peut être réduit par des conditions de mise en œuvre
de l’arbre et les particules de crasse peuvent se trouver enro-
appropriées.
bées dans la couche superficielle du coussinet en plastique
L’ingénieur d’études devra prévoir, dans ses spécifications, et en réduire considérablement la durée utile de service.
une limite au retrait après moulage. Ce point peut être vérifié,
Il n’est pas toujours facile de protéger efficacement un cous-
dans le cadre d’un contrôle de qualité, en exposant la pièce
sinet de la manière indiquée. Mais ceci ne signifie pas néces-
pendant une heure à une température supérieure d’environ
sairement qu’il n’assurera pas convenablement sa fonction
28° C à la température maximum de service, ou de 17° C
dans un environnement défavorable. Le bureau d’études doit
inférieure au point de fusion, en choisissant la plus faible.
être conscient de ces problèmes et en tenir compte lors de la
Les jeux des coussinets, quand ils ne sont pas attentivement détermination de la pression appliquée, de la vitesse et de la
vérifiés et maîtrisés, sont les causes les plus fréquentes de durée de vie. Des applications de cette nature se rencontrent,
leur mise hors service. Le jeu radial ne devra jamais être par exemple, dans les coussinets des chaînes de convoyeurs
inférieur à 0,3 – 0,5% du diamètre de l’arbre. et des machines textiles.
53
Le ZYTEL® est préférable dans les environnements où la pous- – Un coussinet qui travaille dans des conditions proches du
sière et les salissures peuvent être tolérées. Dans de telles PV limite ainsi déterminé subit habituellement une usure
applications, il peut s’avérer avantageux de supprimer la telle qu’il n’est utilisable que dans des cas tout à fait parti-
lubrification initiale. culiers.
Résumons les considérations conceptuelles importantes qui – Pour bien des raisons, les valeurs limites du PV de diffé-
conditionnent les performances et la durée de vie des coussi- rents plastiques mesurées dans des conditions de labora-
nets en DELRIN® et en ZYTEL® : toire bien définies peuvent être très différentes, voire
– Dureté superficielle et fini de surface de l’arbre inversées, dans les applications réelles.
métallique. – De nombreux matériaux contenant des charges et présen-
– Précision géométrique de l’alésage du coussinet. tés comme des «grades spéciaux pour coussinets» ont des
– Jeu approprié. PV limites plus élevés que la résine de base. Cette diffé-
rence provient simplement du fait que les charges réduisent
– Gorges ou trous dans la surface de glissement.
le coefficient de frottement, effet qui se traduit par un
– Lubrification initiale lors du montage. moindre dégagement de chaleur permettant de faire fonc-
– Protection du coussinet permettant d’éviter la pénétration tionner le coussinet à une valeur du PV plus élevée. Ceci
des salissures et la perte du lubrifiant. ne garantit pas que l’usure sera moindre. Les essais ont
démontré que la plupart des résines non chargées se com-
Conditions thermiques portent mieux en service que les mêmes résines contenant
Le jeu du coussinet varie avec la température, aussi influen- des charges. Ce point est important parce qu’une opinion
ce-t-il la charge admissible. De plus, les plastiques se ramol- très répandue et cependant fausse, veut qu’une faible
lissent aux températures élevées. La température de surface valeur du coefficient de frottement se traduise par une
maximale résultant du frottement et des influences extérieu- meilleure résistance à l’usure. Le DELRIN® AF constitue
res ne doit donc pas dépasser 70-80° C dans le cas des cous- une exception puisque son coefficient de frottement dimi-
sinets de DELRIN®, et 80-100° C pour le ZYTEL®, si l’on veut nue et sa tenue à l’usure augmente par l’addition de fibres
obtenir de bonnes performances et une durée de service pro- de TEFLON®. Les résines chargées peuvent être préférables
longée. dans le cas d’applications très spéciales pour lesquelles un
faible coefficient de frottement est essentiel. Il peut s’agir,
Calcul des coussinets par exemple, de coussinets soumis à de fortes charges
pendant de courtes périodes de fonctionnement, et dont
Un coussinet en plastique, soumis de manière continue à une
on n’attend pas une longue durée de service.
charge et/ou une vitesse croissant lentement, atteint un niveau
de sollicitation où il est mis hors service par l’élévation
excessive de la température. Cette limite se définit comme Le coefficient de frottement n’est pas une constante d’un
la valeur maximum du produit PV, on l’utilise fréquemment matériau, mais il représente plutôt le comportement de la
pour comparer la tenue à l’usure de différents plastiques. La surface d’un coussinet en présence d’un phénomène dynami-
température superficielle d’un coussinet est fonction de la que. Le tableau 7.01 compare les valeurs des coefficients de
charge, de la vitesse, du coefficient de frottement, mais aussi frottement du DELRIN® et du ZYTEL® au contact de l’acier,
de la manière dont la chaleur est dissipée. Cette dernière etc. dans des conditions bien définies. Un coefficient de frot-
dépend de la conception d’ensemble du dispositif d’essai uti- tement faible en l’absence de lubrifiant peut indiquer à l’in-
lisé, pour laquelle il n’existe pas de norme internationale. génieur d’études qu’il y a moins de puissance absorbée et un
La comparaison des valeurs obtenues est par conséquent peu fonctionnement plus doux. Le tableau 7.01 illustre également
significative à moins qu’elles n’aient été déterminées dans des le moindre risque de broutement (phénomène de collé-glissé)
conditions identiques. Même sous cette réserve, les résultats attaché au DELRIN®, dont le coefficient de frottement statique
obtenus ne sont pas d’une grande utilité pour les raisons est inférieur au coefficient de frottement dynamique, particu-
suivantes: lièrement quand il fonctionne associé au ZYTEL®.
200
120
100
80
60
m/min.
40
Velocity,m/min
*6
20
Vitesse,
10 *1 *2 *3 *4 *5
8
6
2
0,01 0,1 1 10
Pression surpressure,
Bearing le coussinet,
MPaMPa
Fig. 7.08 Pression sur le coussinet en fonction de la vitesse * Se reporter au tableau 7.02 pour déterminer la courbe à utiliser.
54
Le diagramme de la figure 7.08 indique des valeurs raisonna- Définitions
bles de PV qui tiennent compte des matériaux en contact et Les paramètres vitesse et pression sur le coussinet, représentés
du degré de finition de l’usinage. Toutefois il ne prévoit pas dans la figure 7.08, sont définis comme suit (voir également
de conditions de fonctionnement particulièrement sévères aux figure 7.09):
hautes températures, ni la présence de poussières, de salis-
sures, de particules textiles ou d’autres matières abrasives. Surface projetée du coussinet f = d × l (mm2)
Le tableau 7.02 montre comment choisir la courbe convenable Charge spécifique p= P (MPa)
sur la figure 7.08. Ces indications reposent sur l’hypothèse d×l
v= d×n×
que la conception, le jeu du coussinet, la précision de l’alé-
Vitesse périphérique (m / min)
sage, le dispositif de fonctionnement et la répartition des 1000
charges sont corrects.
Valeur de PV PV = p · v (MPa · m / min)
A B C
d + 3% d
2
d + 3%
A-A
1
A
4
Fig. 7.11 Fixation des coussinets plastiques Fig. 7.14 Coussinet suspendu élastiquement
56
Afin de préserver la clarté des illustrations, les cannelures
axiales ne sont pas représentées dans ces exemples. Elles
doivent naturellement être prévues dans chaque cas.
Conclusions
Les limites d’une usure acceptable restreignent davantage
l’emploi des plastiques comme matériaux pour coussinets
que les valeurs admissibles de PV. Le fonctionnement des
Fig. 7.17 Coussinet sphérique soudé par rotation
coussinets aux limites admissibles de la valeur PV entraîne
habituellement une usure importante au point que seules les
durées de service courtes sont envisageables. Certains plas-
tiques, grâce à leur point de ramollissement élevé, peuvent
supporter des charges plus fortes, mais ils accusent par ailleurs
une usure excessive et inacceptable, proche des limites maxi-
Fig. 7.14: Petit coussinet suspendu élastiquement et encli- males de PV. Il est par conséquent erroné d’attacher trop
queté dans la plaque métallique. d’importance aux valeurs maximales de PV indiquées dans
Fig. 7.15: Coussinet radial et à alignement automatique. les documents techniques, ou de tenter de comparer des plas-
On remarquera l’ergot s’opposant à la rotation. tiques sur cette base. Ce travail souligne qu’un coussinet plas-
tique ne vaut que par la façon dont il a été conçu et fabriqué,
Fig. 7.16: Coussinet sphérique de bielle réalisée en DELRIN®, mais il relève également de la tâche des concepteurs d’avoir
avec bague d’arrêt encliquetée. La rotule de polyamide assure présents à l’esprit, dès l’abord, tous les facteurs influençant
de bonnes propriétés anti-friction avec une faible usure, même l’usure.
en absence complète de lubrifiant.
Ne pas oublier également que l’emploi des coussinets plas-
Fig. 7.17: Conception analogue à la précédente, mais avec tiques a ses limites naturelles. Il est par conséquent inutile
une bague d’arrêt soudée par rotation, permettant de fortes d’attendre d’eux des performances dont ils ne sont pas
contraintes axiales. capables.
57
8 – Engrenages
Introduction Conception des engrenages
La résine acétal D ELRIN®
et le polyamide Z YTEL®
sont employés La démarche essentielle dans la conception des engrenages
dans le monde entier à la réalisation d’une très grande diver- est la détermination de la contrainte admissible sur les dents.
sité d’engrenages. Ils offrent la plus large plage de tempéra- La réalisation d’engrenage prototypes est onéreuse et longue,
tures de service et la plus forte résistance à la fatigue de tous aussi une erreur dans le choix initial de la contrainte de flexion
les thermoplastiques destinés à cet usage, qualités qui justi- des dents peut-elle se révéler coûteuse. Pour un matériau
fient leur emploi quasi universel dans les engrenages non donné, la contrainte admissible dépend d’un certain nombre
métalliques. La principale incitation à l’utilisation des engre- de facteurs, dont notamment les suivants:
nages en plastique à la place de ceux en métaux, repose sur – Durée totale de service.
l’avantage économique considérable apporté par le procédé – Fonctionnement intermittent ou continu.
de moulage par injection. Au surplus, les cames, coussinets,
– Environnement: température, humidité, solvants, produits
rochets, ressorts, arbres d’entraînement et autres composants
chimiques, etc.
d’engrenage peuvent être réalisés en éléments intégrés par
un simple moulage qui supprime les coûteuses opérations de – Modification du diamètre et de la distance entre centres
fabrication et d’assemblage. Les tolérances admises pour les avec la température et l’humidité.
engrenages plastiques sont, dans certains cas, moins rigou- – Vitesse de la ligne d’angle.
reuses que celles des engrenages métalliques, car leur rési- – Pas diamétral (dimension de la denture) et forme des dents.
lience propre permet à la dent d’effacer de légères erreurs – Précision du profil des dents, angle d’hélice, diamètre
de pas et de profil. primitif, etc.
Cette même résilience permet d’amortir l’énergie des chocs – Matériaux au contact, y compris le poli de surface et la
et des secousses. L’emploi de polyamide ZYTEL® pour la dureté.
surface de denture des pignons de chaînes de distribution – Nature de la lubrification.
de moteurs en est un exemple éclatant. La durée de vie de
la chaîne se trouve dans ce cas prolongée, car le polyamide Le choix de la valeur correcte de la contrainte se fera au mieux
amortit dans une certaine mesure la transmission des secousses sur la base d’applications antérieures satisfaisantes et de
émises par l’allumage du carburant. Le ZYTEL® et le DELRIN® nature analogue. La figure 8.01 représente graphiquement
ont de faibles coefficients de frottement et de bonnes carac- un certain nombre d’applications réussies en DELRIN® et en
téristiques d’usure, qui leur permettent de fonctionner avec ZYTEL®, en termes de vitesse périphérique et de contrainte
peu ou pas de lubrifiant. Ils peuvent également fonctionner de flexion sur les dents. Notons que toutes ces applications
dans des environnements qui seraient néfastes aux engrena- correspondent à des environnements intérieurs et à la tempé-
ges métalliques. Le tableau 8.01 résume les avantages et les rature ambiante. Pour des fonctionnements aux températures
limitations des engrenages en plastique. élevées, la contrainte admissible doit être rectifiée (voir
facteur C1, tableau 8.02). L’endurance à la fatigue se trouve
Pour utiliser avec succès l’application du DELRIN® et du réduite au fur et à mesure que s’élève la température, il faut
ZYTEL® dans les engrenages, il est important de connaître les par conséquent tenir compte de cette influence. Le vieillisse-
caractéristiques de performance de ces résines et de mettre ment thermique doit être pris en considération dans tous les
en œuvre les informations qui vont suivre sur la conception cas où l’on rencontre des températures très élevées. L’en-
des engrenages. semble de ces données se trouve dans les chapitres relatifs
aux produits.
Dans les cas où l’on ne dispose pas d’une expérience valable,
l’estimation des contraintes admissibles au niveau des dents
reposera sur l’examen attentif des facteurs qui viennent d’être
cités et sur les résultats d’essais disponibles sur le matériau
choisi pour l’engrenage.
59
Il y a plusieurs années, DuPont a demandé la réalisation Tableau 8.03 Résistance à la fatigue (σ1) pour les matériaux
d’une série de tests poussés sur des engrenages constitués d’engrenage de DuPont, pour 106 cycles (MPa)
de résine acétal DELRIN® et de résine polyamide ZYTEL®. Les Lubrification
résultats obtenus sont résumés dans les Tableaux 8.02 et 8.03.
Matériau Matériau au contact Continue Initiale
Ces données, associées aux conditions d’utilisation prévues,
DELRIN® 100 acier 48 27
peuvent être utilisées pour définir une contrainte de flexion
admissible au niveau des dents. DELRIN® 500 acier 36 18
ZYTEL® 101 acier 40 25
Que des expériences analogues soient, ou non, disponibles, il
ZYTEL® 101 ZYTEL® 101 18
est indispensable de construire un moule prototype et d’étu-
dier soigneusement sa conception dans les conditions d’utili-
sation réelles ou simulées. Lorsque la contrainte de flexion admissible au niveau des
dents a été déterminée, le concepteur peut définir les autres
Table 8.02 Résistances à la fatigue proposées pour le DELRIN®
paramètres, ce pour quoi il est préférable de comprendre la
et le ZYTEL® 101
terminologie de base s’appliquant aux engrenages. Les
n = 1 [1– Cn log (n)] (MPa) termes les plus utilisés pour décrire les engrenages sont les
où: 1 = résistance à la fatigue pour 10 6 cycles, suivants :
voir tableau 8.03 – Le diamètre primitif (d) est le diamètre du cercle primitif.
Cn = 0,20 pour ZYTEL® 101; = 0,22 pour DELRIN® – Le pas diamétral (Pd) est le nombre de dents par pouce de
n = nombre de cycles en millions diamètre primitif, fréquemment utilisé aux États-Unis.
(applications industrielles: n ≥ 1000) – Le module (M) est le diamètre primitif divisé par le
adm = c1c2c3n (MPa) nombre de dents (z). Par conséquent : M = d/z.
où: c1 = 1–0,6 (T–20) / 80 Pour un engrenage standard :
T = température en °C
• diamètre externe = d + 2M
c2 = facteur pour charge-choc
pas de choc: c2 = 1,0 • épaisseur de dent = 0,5 πM
chocs importants: c2 = 0,5 • hauteur de dent = 2M + jeu
c3 = facteur pour la vitessse = l / (l + v) – Le pignon est le plus petit des deux éléments d’un engre-
v = vitesse périphérique; ≤ 5 (m /s) nage.
v = d ω / 60 000 (m /s) – La roue est le plus grand des deux éléments d’un engre-
d = diamètre primitif (mm) nage.
ω = vitesse de rotation (rpm) – Le rapport est le nombre de dents de la roue/du pignon.
4,5
4,0
Perceuse de 300 W
3,5
3,0
speed, m/s
2,5
Perceuse de 130 W
Peripherical
2,0
Vitesse
1,0
Entraînement à engrenage
planétaire pour machines à laver
Entraînement à engrenage Entraînement à engrenage
0,5
planétaire (machines à laver planétaire
et utilisations industrielles
en général)
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22
Contrainte
Toothsur les (MPa)
stress dents, MPa
Fig. 8.01 Représentation graphique de la vitesse en fonction de la contrainte pour les applications courantes des engrenages
60
Dans un jeu d’engrenages, un couple est transféré par l’inter- Couple de blocage
médiaire d’une force périphérique sur le diamètre primitif,
avec la relation suivante (se reporter également à la Fig 8.02): Il existe de nombreuses applications nécessitant que l’engre-
nage puisse supporter un couple de blocage nettement supé-
F = 2000 T/d
rieur au couple normal de fonctionnement; dans certains cas,
F = force périphérique (tangentielle) (N) ce couple de blocage peut être déterminant dans la concep-
T = couple, T = 9550 P/w (N·m) tion de l’engrenage. Pour établir le couple de blocage auquel
d = diamètre primitif (mm) un engrenage donné est capable de résister, on utilise la limite
P = puissance transmise (kW) d’élasticité du matériau à la température de fonctionnement
ω = vitesse de rotation (rpm) prévue dans les conditions de blocage. Un facteur de sécurité
(S = 1,3 - 1,5) peu important suffit si le matériau devant
Lorsque la roue et le pignon possèdent tous deux un plus grand être employé est la résine polyamide ZYTEL® ou la résine
nombre de dents, il est probable que plusieurs dents soient DELRIN® 100, dont la résilience permet la répartition de la
en contact durant le fonctionnement. Pour garantir un fonc- charge de blocage sur plusieurs dents.
tionnement en douceur, avec aussi peu de vibrations (bruit)
que possible, le nombre de dents en contact doit être indé- Certaines applications, telles que les engrenages des lève-vitres
pendant de l’angle de rotation, et le transfert de la force péri- de voiture, utilisent un engrenage à vis sans fin (vis sans fin
phérique par les nouveaux jeux de dents en contact doit éga- en acier et roue hélicoïdale en plastique), dans lequel l’épais-
lement se faire doucement. Pour cette raison, les éléments seur de dent de la vis en acier a été réduite en faveur de
des engrenages sont souvent légèrement hélicoïdaux. l’épaisseur de dent de la roue en plastique. Dans ce cas, la
résistance de l’engrenage peut être limitée par la résistance
Pour un jeu de dents (de forme standard) en contact, la con- au cisaillement des dents sollicitées, fournie par l’équation:
trainte de flexion des dents d’un engrenage cylindrique a été Fmax = n f t τ (N)
définie par la formule suivante: n = nombre de dents en contact (total)
σ = F/(y M f) (MPa) f = largeur de dent (mm)
y = facteur de la force de la dent, y = 0,25 z0,25 t = épaisseur de dent (mm)
f = largeur de la dent (mm) τ = résistance au cisaillement = σy / (1,7 S) (MPa)
z = nombre de dents σy = limite d’élasticité à la température
de conception (MPa)
La contrainte de flexion calculée doit toujours être infé-
rieure à la contrainte de flexion admissible figurant dans Cette fois encore, des essais appropriés doivent être conduits
le tableau 8.02. sur le prototype moulé.
61
f
Fig. 8.04 Engrenage avec voile décentré Fig. 8.06 Engrenage conique nervuré
être disposé sur la couronne ou sur le voile, l’épaisseur de – La présence de nervures radiales supportant la jante, réduit
celui-ci devra être égale à celle du moyeu étant donné qu’au- fréquemment la précision. On ne doit les prévoir que dans
cune section d’épaisseur déterminée ne peut être remplie les pièces soumises à une charge axiale très élevée. On
convenablement à partir d’une autre d’ouverture plus faible. adopte très souvent cette disposition dans les engrenages
L’épaisseur du moyeu ne doit habituellement pas dépasser hélicoïdaux, même lorsque la charge axiale résultante est
6 mm. Pour obtenir le minimum de faux rond, il faut dispo- négligeable (figure 8.05).
ser un seuil d’injection central. – Dans le cas des roues dentées de grandes dimensions sou-
mises à des charges élevées, la poussée exercée sur la cou-
Dans le cas d’engrenages faisant partie d’un élément multi-
ronne dentée peut être considérable et il n’est pas toujours
fonctionnel ou assurant des fonctions particulières, comme
possible d’éviter les nervures. On appliquera ici les princi-
ceux des figures 8.20 à 8.25, il peut s’avérer impossible
pes de base permettant d’obtenir un dessin de nervurage
d’adopter une forme idéale simple et symétrique telle que
correct (figure 8.06).
celle représentée sur la figure 8.03. Dans ce cas l’assemblage
doit être conçu pour accepter une moindre précision dans les – La même remarque s’applique aux transmissions à roue
dimensions de l’engrenage. tangente et vis sans fin dans lesquelles le couple maximum
en position bloquée est susceptible de produire une pous-
Les quelques exemples ci-après illustrent les géométries d’en- sée élevée exigeant donc un organe axial de retenue. On a
grenage susceptibles de soulever des difficultés de moulage constaté, par exemple, que dans des systèmes d’entraîne-
ou des problèmes fonctionnels: ment des essuie-glaces, le nervurage pouvait être nécessai-
– Dans le cas des engrenages de largeur relativement impor- re pour éviter, en cas de blocage, le gauchissement de la
tante, comportant un voile déporté sur une face, il est dif- roue tangente hors de la vis (fig. 8.07).
ficile d’obtenir par moulage une forme parfaitement cylin- – Il faut également retenir que toute ouverture de grande di-
drique, en particulier si la température du noyau n’est pas mension faite dans le voile, en particulier si elle est placée
parfaitement régulée. Si la température d’utilisation est près de la denture, se traduira sur un instrument de mesure
élevée, le diamètre primitif le plus éloigné du voile tend par des effets notables, et sera à l’origine d’un fonctionne-
à être plus petit que le diamètre primitif sur le voile ment bruyant et d’une usure rapide dans le cas d’engrena-
(fig. 8.04). ges tournant à grande vitesse (figure 8.08).
Fig. 8.05 Effet des nervures radiales Fig. 8.07 Roue à vis sans fin nervuré
62
– Les figures 8.09 et 8.10 montrent comment la conception Limites de précision et de tolérance
et l’emplacement des seuils d’injection peuvent condition-
ner le fonctionnement satisfaisant ou la défaillance d’un Comme indiqué précédemment, en raison de leur résilience,
engrenage. les engrenages en plastique supportent de plus grandes tolé-
rances que les engrenages métalliques. Une trop grande géné-
Ces deux modèles d’engrenage d’essuie-glace presque ralisation doit toutefois être évitée. Un profil imprécis, une
identiques sont surmoulés sur des arbres moletés. L’engre- circularité insuffisante ou un état de surface médiocre des
nage de la figure 8.09 est injecté par un seuil central et ne dents des engrenages en plastique peuvent provoquer du bruit,
soulève aucun problème. une usure excessive et une défaillance prématurée. D’un autre
– L’engrenage de la figure 8.10 est injecté par trois seuils côté, il est inutile de prescrire des tolérances qui ne sont pas
capillaires (pin points) placés sur le voile. De plus, les trois réellement nécessaires ou impossibles à obtenir en grande
trous servant à fixer un disque métallique sont disposés à série.
proximité du moyeu. Il en résulte un remplissage médiocre
de la section épaisse du moyeu, les trois lignes de soudure Le principal problème posé par la fabrication d’engrenages
ainsi créées constituent des points faibles incapables de en plastique précis est bien entendu le retrait au moulage. La
résister aux contraintes engendrées par l’arbre surmoulé cavité doit être découpée de manière à permettre non seule-
et les arêtes vives de la surface moletée. ment un retrait diamétral, mais également un effet de retrait
sur le profil des engrenages de précision. Ce phénomène doit
être pris en compte, ce qui nécessite de confier la création du
moule à un ouvrier qualifié et expérimenté.
Fort retrait
Avec une cavité correctement conçue pour compenser le retrait,
les conditions de moulage doivent être contrôlées afin de
garantir la précision. La déviation totale par rapport au profil
théorique peut être mesurée par un équipement spécial sem-
blable à celui utilisé dans l’industrie horlogère. La Fig. 8.11-a
présente un profil exagéré. Elle indique la mesure des marques
de surface par rapport à la cavité, ainsi que les irrégularités
Faible retrait causées par de piètres conditions de moulage.
En pratique, la méthode la plus répandue pour le contrôle
de la précision des engrenages est l’emploi d’un instrument
Fig. 8.08 Trous et nervures dans les engrenages moulés mesurant la distance entre centres, tel que celui présenté sur
la Fig. 8.11-b.
La roue en plastique entraîne une roue métallique «étalon»
de haute précision, générant un diagramme des variations de
distance entre centres comme celui de la Fig. 8.11-c.
Ce diagramme permet au concepteur d’évaluer la précision
Seuil de l’engrenage et d’établir sa classification selon les spécifi-
d’injection
cations AGMA ou DIN.
La spécification AGMA No 390.03 classe les engrenages
en seize catégories, parmi lesquelles la classe 16 présente
la plus haute précision et la classe 1 la plus basse. Les engre-
nages moulés se situent généralement dans les classes 6 à 10,
la classe 10 impliquant une création de moules et un usinage
Fig. 8.09 Engrenage avec seuil d’injection central particulièrement soigneux.
De même, la spécification DIN No 3967 classe les engre-
nages en douze catégories, la classe 1 étant la plus précise et
la classe 12 la moins précise. Les engrenages moulés appar-
Lignes de tiennent aux classes DIN 8 à 11.
3 seuils soudure
d’injection
Erreur de profil
totale
Fig. 8.10 Engrenage avec seuils d’injection disposés sur le voile Fig. 8.11-a Mesure de l’erreur de profil
63
L’erreur totale, telle qu’indiquée sur la Fig. 8.11-c, peut être engrenages est susceptible de varier dans le temps, selon les
en partie imputable à une cavité imprécise, une attaque ina- conditions de service, en raison:
déquate des pièces ou un mauvais usinage. – des variations dimensionnelles d’origine thermique;
Lorsque l’on superpose plusieurs courbes obtenues durant – du retrait après moulage.
un cycle de production, comme sur la Fig. 8.11-d, la distance
Si le carter du train d’engrenages est également moulé en
«T» entre la plus élevée et la plus basse indique les tolérances
plastique, les mêmes remarques s’y appliquent. La distance
de moulage.
entre centres peut varier et influencer le jeu. Il faut par consé-
quent tenir compte des caractéristiques de stabilité dimen-
sionnelle du matériau constituant le carter.
Un jeu trop important amène les dents à s’engrener à l’exté-
rieur du cercle primitif, cet effet se traduit par une usure plus
forte. Un jeu insuffisant contribue à réduire la durée de vie
en service. Il peut même provoquer le grippage et la destruc-
tion rapide de la pièce.
Il est souvent plus facile de déterminer la distance entre cen-
tres après fabrication et mesure des engrenages. On devra
garder à l’esprit que cette méthode peut conduire à une usure
plus importante parce que les dents n’engrèneront plus exac-
Fig. 8.11-b Instrument de mesure de la distance entre centres
tement sur le cercle primitif théorique.
Erreur composite
totale
Jeu
Voile
Un tour de roue
Erreur dent-dent
T
T1
3
2,0
64
Matériaux en contact
Le coefficient de frottement et le facteur d’usure du DELRIN® prévoir une méthode d’évacuation de la chaleur. La dissi-
sur le DELRIN® ne sont pas aussi satisfaisants que dans le cas pation thermique dépend de la conception d’ensemble du
du DELRIN® sur l’acier trempé, voir tableau 7.01. Malgré cet système. Elle nécessite une attention particulière quand les
inconvénient, un très grand nombre d’applications industriel- deux matériaux sont de bons isolants thermiques.
les comportent des trains d’engrenages complets en DELRIN® – Lorsque les engrenages en plastique engrènent avec des
(en particulier les appareillages et les petits réducteurs de roues métalliques, la dissipation de chaleur est meilleure
précision utilisés en horlogerie, les minuteries et autres et permet de transmettre des couples plus élevés. Le pre-
dispositifs mécaniques). mier pignon d’un train d’engrenage est fréquemment usiné
– Lorsque deux roues en DELRIN® engrènent ensemble, directement sur l’arbre du moteur qui tourne à grande
il est inutile d’adopter des grades différents tels que le vitesse. La chaleur transmise par l’arbre depuis les paliers
DELRIN® 100 et le DELRIN® 900F ou le DELRIN® 500CL. et les bobinages peut élever la température des dentures
– Dans de nombreux cas on peut réduire notablement l’usure au-delà de ce qui est normalement prévu. On devra atta-
en associant un engrenage en DELRIN® à une roue en poly- cher une attention particulière au refroidissement efficace
amide ZYTEL®. Cette combinaison est particulièrement du moteur.
efficace quand on exige une durée de vie prolongée. Elle – Les engrenages associant les plastiques aux métaux peu-
présente en outre l’avantage considérable de ne pas exiger vent donner de meilleurs résultats et permettre une usure
de lubrification au moment du montage. moindre que les engrenages plastique sur plastique. Toute-
– Dans tous les cas, quand deux engrenages en plastique fois cette supériorité n’est effective que si l’engrenage
tournent au contact l’un de l’autre, il faut soigneusement métallique est pourvu d’une surface trempée.
DELRIN® 500 DELRIN® 500 Usage général, charge, vitesse et durées de service moyennes. Mécanismes d’horlogerie et de compteurs,
par exemple.
DELRIN® 100 DELRIN® 100 Applications impliquant de fortes sollicitations et une résistance satisfaisante à la fatigue et au choc,
telles que les perceuses à main, certains appareils électroménagers, les engrenages d’essuie-glace,
les dispositifs d’entraînement des machines à laver (en particulier mécanismes d’inversion). Engrenages
associés à des rochets, des ressorts ou des accouplements.
DELRIN® 500 DELRIN® AF Engrenages de petits mécanismes exigeant l’absence de broutement et des pertes d’énergie réduites
métaux tendres (instruments de mesure, réducteurs de moteurs miniatures, par exemple). L’association de ces deux
matériaux ne conduit pas nécessairement à une meilleure tenue à l’usure.
Acier trempé DELRIN® 100 Excellente combinaison pour les applications exigeant des vitesses et des charges élevées, une durée
(dureté super- de service prolongée et une faible usure, en particulier dans le premier couple de roues des réducteurs
ficielle env. 50 Rc) de moteurs à grande vitesse quand le pignon est usiné directement sur l’arbre du moteur (appareillages
électroménagers, perceuses et autres outils électriques, par exemple).
Acier doux DELRIN® 500 CL Associé aux métaux tendres, le DELRIN® 500CL donne des résultats très supérieurs à tous les autres
métaux grades en ce qui concerne l’usure. De plus, il n’affecte pratiquement pas les surfaces métalliques.
non ferreux Son emploi est recommandé pour les utilisations impliquant des charges modérées mais une durée
de vie utile prolongée (engrenages de mécanismes de haute précision).
ZYTEL® 101L ZYTEL® 101L Utilisation très répandue dans les applications légères et moyennes.
Acier trempé ZYTEL® 101L Recommandé pour les applications à forte charge et forte vitesse. Présente la meilleure absorption du son
et des chocs et la plus longue durée d’usure.
ZYTEL® 101L DELRIN® 100, Association présentant le coefficient de frottement et l’usure les plus faibles en comparaison avec l’un ou
500, 900 l’autre de ces matériaux travaillant sur l’acier ou sur lui-même. Vivement recommandée pour les applications
de puissance modérée. La meilleure quand aucune lubrification n’est possible. L’un ou l’autre de ces
matériaux est utilisable pour la roue menante. Toutefois, la meilleure stabilité dimensionnelle du DELRIN®
le désigne logiquement pour l’engrenage de plus grande dimension.
65
Lubrification Les exemples suivants montrent une nouvelle fois la néces-
sité d’essais d’utilisation réellement significatifs.
L’expérience montre qu’une lubrification initiale effectuée
au montage ne conserve son efficacité que pendant un temps – Les engrenages soumis à de fortes charges (par exemple
limité. Lorsque l’on démonte ces dispositifs au terme de leur appareillage électroménager), mais qui ne fonctionnent
durée de vie, on constate que toute la graisse a été projetée que de manière intermittente, ne doivent pas être essayés
sur les parois du carter. On peut en déduire que les engrena- en marche continue, mais en cycles permettant à l’ensem-
ges ont fonctionné intégralement à sec. Le graissage au mon- ble du dispositif de se refroidir à la température ambiante
tage ne permet donc pas de transmettre une charge plus éle- entre les périodes d’essais.
vée. Cependant il doit toujours être pratiqué parce qu’il – Les engrenages rarement sollicités et tournant lentement
facilite grandement la période de rodage. (tels que ceux des stores) peuvent être essayés en marche
continue, dans la mesure où l’élévation de température
Dans les applications excluant la présence de lubrifiant, l’as- à la surface des dents demeure négligeable.
sociation du DELRIN® et du ZYTEL® offre de grands avantages.
– D’autres types d’applications, tels que les engrenages
Même à sec, ces trains d’engrenages fonctionnent en douceur
d’essuie-glace, atteignent rapidement leur température
et avec un bruit très réduit.
maximum de fonctionnement, sous laquelle ils assurent
Quand la lubrification continue des engrenages en DELRIN® la plus grande partie de leur durée de servire utile. Ils doi-
et en ZYTEL® est possible, et si la pression superficielle appli- vent par conséquent être essayés sur la base d’une marche
quée sur les dents en prise n’est pas excessive, l’usure est continue.
négligeable et la durée de service utile n’est plus limitée que Des conclusions valables peuvent souvent être retirées de
par la résistance à la fatigue. la valeur du couple statique à laquelle une pièce moulée est
mise hors service. Si le couple de rupture s’avère être 8 à
Essais de prototypes usinés 10 fois plus important que la charge de fonctionnement, on
peut en déduire que l’engrenage fournira une longue durée
Soumettre aux essais les prototypes usinés peut paraître la de service.
méthode la plus simple pour apprécier si un engrenage en
DELRIN® est en mesure d’assurer les performances requises. Toutefois, les engrenages en plastique opèrent souvent très
Toutefois les résultats ainsi obtenus doivent être interprétés près de leur limite d’endurance et la relation précédente n’est
avec la plus grande circonspection. L’ingénieur n’a pas la pas valable dans tous les cas. De toutes façons, le jeu doit
certitude qu’un engrenage moulé aura exactement les mêmes être vérifié au cours de la totalité des essais. Il est pratique-
performances qu’un engrenage usiné. Aucune conclusion ment impossible de déterminer, quand un engrenage est mis
définitive ne peut donc être tirée de résultats d’essais sur hors service, si un jeu correct a été partiellement ou entière-
engrenages usinés. Construire un moule d’essai est la seule ment responsable de la rupture.
procédure valable pour réaliser un prototype d’engrenage.
Cette procédure fournit non seulement des résultats signifi- Engrenages hélicoïdaux
catifs, mais aussi la valeur du retrait, le profil des dents, le
Lorsque c’est possible, il est préférable d’employer les engre-
diamètre primitif et la précision d’ensemble de la pièce. Il
nages à denture hélicoïdale de préférence à ceux à denture
est vivement recommandé de contrôler la qualité de la den-
droite. Parmi les avantages des premiers, mentionnons leur
ture à l’aide d’un projecteur de profil, qui permet de déceler
fonctionnement doux et sans grincement. Ils exigent cepen-
les déviations par rapport à la courbe théorique.
dant des profils de dents parfaits et, de plus, les angles des
surfaces hélicoïdales qui engrènent doivent être tout à fait
Essais de prototypes exacts.
L’intérêt d’essais efficaces sur des engrenages prototypes Il est parfois difficile de respecter ce dernier impératif, en
moulés par injection a déjà été souligné. Voici quelques indi- particulier si l’engrenage en plastique est en prise avec une
cations complémentaires: roue métallique.
Les essais d’accélérés effectués aux vitesses supérieures Les engrenages hélicoïdaux engendrent une poussée axiale
à celles exigées par une application déterminée sont sans susceptible de créer des problèmes. Il faut éviter d’adopter
valeur. Augmenter la température au delà des températures des angles d’hélice supérieurs à 15°. La résistance des dents
normales de fonctionnement peut provoquer une mise hors de l’engrenage hélicoïdal est, à dimension égale, supérieure
service rapide, alors que le même engrenage fonctionne par- à celle d’un engrenage droit. Etant donné qu’on adopte géné-
faitement dans les conditions habituelles d’utilisation. Les ralement des angles d’hélice assez faibles, on peut négliger
modalités d’essais doivent toujours être choisies pour se trou- cette différence lorsque l’on détermine le module, en consi-
ver aussi proches que possible des conditions réelles de fonc- dérant qu’elle contribue simplement à augmenter le coeffi-
tionnement. cient de sécurité.
66
Engrenages à vis sans fin
Les roues tangentes des engrenages à vis sans fin ont, le plus
souvent, une section en forme de gouttière assurant, sur une
certaine longueur, un contact linéaire avec la vis. Etant donné
que cette disposition n’est pas aisément applicable aux engre-
nages en plastique moulé, on utilise normalement une simple
roue hélicoïdale. La charge est alors transmise par des contacts
ponctuels susceptibles de créer une pression, une température
et une usure excessives.
De nombreux essais ont été réalisés en vue d’améliorer
l’usure et de passer d’un contact ponctuel à un contact
linéaire. Les exemples suivants illustrent cette possibilité.
Fig. 8.13 Roue tangente de vis sans fin en une pièce
La figure 8.13 représente un engrenage en DELRIN® 100 à
profil concave, moulé d’une pièce, engrènant une vis sans fin
en ZYTEL® 101L dans un dispositif à commande manuelle. La
contre-dépouille résultant de la concavité de la section est 9 noyaux latéraux
de l’ordre de 4%. Elle est pas conséquent éjectable du moule
sans problème. Cette méthode de moulage et d’éjection d’une
vis sans fin en une pièce est utilisée dans de nombreuses
applications, bien que la fabrication de l’outillage exige
expérience et compétence. Il faut noter l’impossibilité de
mouler cette vis à sept filets dans un moule à deux plateaux
avec un plan de joint dans l’axe. L’angle des filets, de 31°,
étant plus grand que l’angle de pression (20°), il en résulte
une contre-dépouille dans le plan de joint. Dans ces condi-
tions il faut dévisser la vis sans fin pour l’extraire du moule.
Fig. 8.14 Roue tangente à noyaux latéraux
La figure 8.14 représente un engrenage d’essuie-glace fabriqué
d’une manière différente. La contre-dépouille étant d’environ
7%, et la pièce très rigide, son éjection est impossible. Le
moule est donc pourvu de 9 noyaux radiaux couvrant 6 dents.
Cette technique permet d’obtenir un excellent engrenage, mais
elle est limitée à l’emploi de moules à une seule empreinte.
Le coût de l’outillage est naturellement plus élevé.
L’engrenage à vis sans fin de la figure 8.15 est également
destiné à commander un mécanisme d’essuie-glace. Faisant
appel à une solution mixte, il est constitué d’une partie semi-
concave et d’une partie hélicoïdale. Le contact des dents
s’effectue sur le profil courbe alors que la partie hélicoïdale
améliore simplement la résistance des dents et augmente
ainsi la valeur du couple de rupture. Cette solution n’est pas
idéale, mais elle présente néanmoins un avantage marqué sur Fig. 8.15 Roue tangente à denture semi-concave
un simple engrenage hélicoïdal.
La figure 8.16 représente un engrenage à vis sans fin à den-
ture concave réalisé en deux parties. Les deux moitiés sont
conçues de telle sorte que les éléments moulés dans la même
empreinte puissent s’ajuster à l’aide de tétons qui se logent
dans les orifices correspondants, les deux demi-roues étant
centrées avec précision, et les dents parfaitement alignées
(voir également figure 8.17).
Il est donc possible d’obtenir, avec une seule empreinte, un
engrenage complet qui sera assemblé par emboîtage élasti-
que, soudage par ultrasons ou rivetage. Si l’importance de
la série l’exige, on peut prévoir par la suite des moules à plu-
sieurs empreintes. La largeur de la roue peut être aussi grande
qu’il est nécessaire. Elle n’est limitée que par l’obligation
d’un engrènement satisfaisant. Ce modèle se rapproche beau- Fig. 8.16 Engrenage de vis sans fin en deux parties
67
Variante de la même conception
Fig. 8.17 Engrenage de vis sans fin en deux parties, fixé par emboîtage élastique
coup de l’engrenage métallique traditionnel usiné (à vis sans Etant donné que les exigences imposées varient largement
fin). Le coût de l’outillage n’est pas plus élevée que celui du selon l’application considérée, les performances et les limi-
modèle de la figure 8.15. Les engrenages à vis sans fin en tations des roues à vis sans fin moulées en DELRIN® et en
deux parties sont spécialement recommandés pour les grands ZYTEL® dépendent de l’emploi particulier envisagé.
diamètres de vis, car ce système améliore considérablement
C’est ainsi par exemple qu’un engrenage d’essuie-glace est
les performances du dispositif.
susceptible de fonctionner de manière répetée pendant un
L’avantage des engrenages à vis sans fin à denture concave temps prolongé et à température élevée. De plus, il peut être
sur le type hélicoïdal découle principalement du fait que la soumis à un couple de blocage important lorsque les balais
charge est répartie sur une plus grande surface de dent, per- d’essuie-glace sont immobilisés par le gel. Ceci se produi-
mettant un échauffement moins localisé et une contrainte sant à basse température, le diamètre de la roue est réduit par
de flexion réduite. Les essais effectués sur l’engrenage à vis la contraction thermique, les efforts sont alors appliqués plus
sans fin en deux parties montrent qu’il a une tenue 2 à 4 fois près de la tête des dents, ce qui accroît les contraintes. Ce
supérieure à celle d’un engrenage hélicoïdal. sont souvent de telles conditions qui déterminent la concep-
tion d’un engrenage.
Un exemple d’engrenage hélicoïdal à emboîtage élastique est
donné sur la figure 8.17. A l’inverse, un mécanisme de lève-vitre électrique ne travaille,
dans les conditions normales de service, que quelques secon-
Toutefois quand on compare les engrenages à vis sans fin
des à chaque manœuvre, avec des temps de repos prolongés.
de section concave aux engrenages hélicoïdaux simples, on
La température n’a pas le temps de s’élever et la roue dentée
devra garder à l’esprit certaines limitations relatives au des-
peut ainsi supporter des contraintes plus importantes. La
sin des premiers:
durée totale de service étant beaucoup plus courte que dans
– Coût plus élevé de l’outillage. le cas d’un mécanisme d’essuie-glace, l’usure ne soulève
– Nécessité d’un parfait centrage de la vis et de la roue. Pour que rarement un problème. Nombre de ces dispositifs élec-
tout déplacement, même réduit, le couple n’est plus trans- triques bloquent des couples importants quand les vitres sont
mis que sur une fraction de la largeur de la denture, ce qui fermées. L’engrenage doit être suffisamment robuste pour
accroît l’usure ou se traduit par la mise hors service rapide que le fluage ne provoque pas de déformation importante des
du système. dents, en particulier l’été dans les voitures fermées.
– L’entraînement de cet engrenage à vis sans fin est plus sen- Dans le cas des appareils électroménagers, les exigences
sible aux différences entre les angles d’attaque qui doivent sont très différentes.
être parfaitement adaptés.
– L’assemblage de la vis et de la roue tangente doit s’effec- La durée de fonctionnement à chaque usage est généralement
tuer selon une procédure précise. indiquée sur l’appareil et elle est souvent limitée à quelques
minutes, ce qui permet d’adopter des petits moteurs travail-
Si, par exemple, la vis est montée en premier dans le carter,
lant en surcharge, qui s’échauffent très rapidement et trans-
la roue à section concave ne peut être mise en place que
mettent la chaleur à l’arbre et à la vis sans fin. Si l’appareil
dans une direction radiale, alors qu’un engrenage héli-
est utilisé conformément aux instructions, la température ne
coïdal (ou la roue présentée sur la figure 8.13) peuvent
dépassera pas la limite admissible. Mais s’il est mis en mar-
être mis en place latéralement.
che plus longtemps qu’il n’est recommandé, à des fréquen-
Les systèmes à vis sans fin permettent d’obtenir des réduc- ces trop importantes, la température peut s’élever suffisam-
tions de vitesse importantes avec seulement deux éléments. ment pour provoquer une usure excessive et une mise hors
C’est pourquoi on les utilise fréquemment avec les moteurs service prématurée.
tournant à grande vitesse, la vis étant taillée directement sur Ces exemples démontrent qu’il est nécessaire de définir avec
l’arbre métallique ou usinée par roulage. soin les conditions de service escomptées et d’en tenir compte
68
dans l’étude du projet pour dimensionner la vis et la roue Il est recommandé de ne pas dépasser une valeur des contrain-
tangente. En plus des limitations mentionnées précédemment, tes de flexion de 30 MPa à température ambiante, en tenant
d’autres facteurs doivent être examinés attentivement: compte d’un facteur de sécurité de S = 1,5.
– Les vis sans fin usinées directement dans les arbres métal- Certains constructeurs usinent les engrenages à vis sans fin
liques des moteurs ont généralement un diamètre très dans des ébauches moulées. S’il existe une raison valable de
réduit. A moins qu’elles ne soient supportées aux deux procéder de cette manière, les creux entre dents doivent éga-
extrémités, les surcharges et les couples de blocage tendent lement venir de moulage afin d’éviter la présence de bulles
à les fléchir et à provoquer un engrènement médiocre. et de vides dans la jante. De nombreux engrenages à vis sans
– Soumises aux mêmes conditions, les roues tangentes en fin en plastique se rompent en raison de la présence de petites
plastique insuffisamment supportées se déforment axiale- bulles dans la zone voisine de la racine des dents qui est sou-
ment, avec le même résultat. mise à des contraintes élevées, parce que la jante a été mou-
– Dans le cas où les vis sans fin sont taillées dans des arbres lée sous la forme d’un élément massif. (Cette remarque
de petit diamètre, les dimensions des dents sont extrême- s’applique aussi bien aux autres types d’engrenages.)
ment limitées. En fait, de nombreux mécanismes de vis La plupart des engrenages à vis sans fin utilisent des vis à
sans fin, en particulier ceux des appareils électro-ménagers, filet unique et des roues à denture hélicoïdale. Ces dentures
ne fonctionnent convenablement que dans la mesure où le sont plus faibles que le filet de la vis, le couple maximum
graissage effectué au moment du montage demeure efficace. transmis est ainsi limité par la capacité de la roue à denture
Si l’on considère que le temps total de fonctionnement hélicoïdale. On adoptera un coefficient de sécurité élevé (3
effectif est relativement court, la tenue du mécanisme à 5) pour tenir compte des concentrations de contraintes éle-
peut être tout à fait acceptable. vées dues au contact ponctuel théorique ainsi qu’à la grande
vitesse de glissement. Dans le cas de vis en ZYTEL® et de
Bien que le graissage au montage n’ait qu’un effet limité dans roues en DELRIN® la dissipation de chaleur est limitée étant
le temps, il est vivement recommandé de le pratiquer dans donné que ces deux matériaux ne sont pas de bons conduc-
tous les mécanismes de vis sans fin dans lesquels le principal teurs de la chaleur. Il est conseillé de maintenir les vitesses
problème découle du frottement. De plus, il faut prendre si de glissement à des valeurs inférieures à 0,125 mm/s. La
possible les mesures requises pour que le lubrifiant reste sur dissipation de la chaleur est nettement améliorée avec une
la denture de la roue. Il est également conseillé d’adapter vis en acier. Des vitesses de glissement atteignant 1,25 mm/s
une graisse qui devienne suffisamment fluide à la tempéra- sont admissibles en présence d’une lubrification initiale. En
ture de service pour qu’elle puisse circuler et revenir sur présence d’une lubrification continue ou d’un fonctionnement
la denture. Lorsque d’importants couples de blocage s’appli- intermittent, il est possible d’atteindre des vitesses de glisse-
quent sur l’engrenage, les contraintes de flexion et la résis- ment de l’ordre de 2,5 mm/s.
tance au cisaillement doivent également être contrôlées.
Comme il a été indiqué, les efforts sont concentrés, dans le L’équation utilisée pour déterminer la vitesse de glissement
cas des roues à denture hélicoïdale, sur une très petite surfa- est la suivante:
ce, ce qui entraîne une répartition irrégulière des contraintes 0,001 π d ω
v= (m/s)
sur la largeur des dents. C’est pourquoi la largeur de la dent 60 cos(α)
f pour déterminer les contraintes des couples de blocage ne d = diamètre primitif de la vis sans fin (mm)
doit pas dépasser deux fois sa hauteur. Pour un module de ω = vitesse de la vis sans fin (rpm)
1 mm, f égale 4 mm. α = inclinaison (Fig. 8.18)
Tableau 8.06 Choix des matériaux pour la construction des engrenages à vis sans fin
Matériaux Matériaux
de la vis de la roue Applications possibles
Acier doux DELRIN® 500CL Excellente tenue à l’usure; convient dans les petits dispositifs tels que les appareils (usiné ou roulé)
électroménagers, les compteurs et les petits réducteurs de haute qualité.
Acier doux DELRIN® 100 Résistance moins élevée à l’usure, mais endurance à la fatigue et résistance au choc supérieures.
et acier trempé Conseillé pour les couples de blocage élevés (essuie-glace, mécanismes de lève-vitre, appareils
électroménagers soumis à de fortes charges, tels que les hachoirs à viande éventuellement
soumis à des chocs). Les vis sans fin en acier trempé assurent une meilleure tenue à l’usure.
Métaux non DELRIN® 500CL Le DELRIN® 500CL a démontré une résistance à l’usure très supérieure à celle de tous les autres grades de
ferreux (laiton, DELRIN®, bien que son échauffement soit équivalent à celui des autres grades. Emploi dans les tachymètres,
alliages de zinc) les compteurs et autres petits mécanismes.
ZYTEL® 101L DELRIN® 500 Excellent pour les mécanismes à commande manuelle, fonctionnement intermittent et à faible vitesse
(polyamide 66) DELRIN® 100 (stores, lève-vitre d’automobiles, réducteurs lents fonctionnant en continu sous des charges négligeables
tels que les tachymètres et les compteurs). Excellentes caractéristiques de fonctionnement à sec.
DELRIN® 500 DELRIN® 500 A éviter. Tenue à l’usure médiocre, coefficient de frottement élevé. Utilisé néanmoins dans les petits
mécanismes à faible vitesse et sous sollicitations très réduites.
69
Matériaux en contact
A2
D’une manière générale, tous les réducteurs à vis sans fin
ont un rendement médiocre, conséquence d’une trop forte
vitesse de glissement qui transforme en chaleur une fraction
importante de l’énergie. Il est donc primordial de choisir un
matériau associé présentant un coefficient de frottement et
A4
une usure faibles. A cet égard, une excellente solution consiste
en une vis de ZYTEL® 101 fonctionnant au contact d’une roue
en DELRIN®. La dissipation de chaleur étant médiocre, cette
solution est limitée à certaines applications. Le mécanisme
de l’ouvre-boîte de la figure 8.18 fournit l’exemple d’une
application largement commercialisée faisant appel à l’asso-
ciation de ces deux matériaux.
La vitesse de rotation, 4000 t / min, de l’arbre du moteur est
abaissée dans un premier temps par un réducteur constitué
d’un pignon et d’un engrenage à denture intérieure. Ce der- Voici deux solutions
nier entraîne à son tour la vis sans fin en ZYTEL® 101. Les alternatives; le choix
entre A1 et A2 dépend
cycles d’utilisation sont tellement brefs qu’aucune accumu- du couple à transmettre
lation notable de chaleur ne peut se produire.
B1
Roue conique
La formule de calcul de la contrainte de flexion d’une roue
droite cylindrique doit être corrigée de la manière suivante:
σ = {r / (r-f)} F / (y M f)
r = rayon primitif (r = 0,5 dmax voir Fig. 8.06)
f = largeur de dent
Avec les matériaux plastiques, le support de la jante est très
important et des nervures de soutien sont presque toujours
nécessaires.
d
Les ajustements à serrage sont utilisables dans la mesure
où les couples transmis sont faibles, car la relaxation de la
contrainte au sein du plastique peut entraîner un patinage. Le
α moletage de l’arbre peut se révéler utile. Les vis sans tête ne
Vis sans fin en ZYTEL® 101 doivent pas non plus être utilisées, même pour la transmis-
sion de couples faibles. Le plastique peut se rompre durant
Fig. 8.18 Mécanisme d’ouvre-boîte équipé d’un entraînement l’assemblage, ou fluer à l’usage, même en cas d’utilisation
à vis sans fin d’une douille filetée métallique.
70
L’emploi d’inserts surmoulés a été appliqué avec succès aux Quelques exemples de fonctions combinées
engrenages en DELRIN® et en ZYTEL®. Le type d’insert le plus
répandu est un arbre moleté. Des rainures circonférentielles Comme mentionné plus haut, les engrenages en plastique
disposées dans la zone moletée sont utiles pour éviter les offrent des avantages économiques importants sur ceux
déplacements axiaux dans le cas des engrenages hélicoïdaux, réalisés en métaux. Les économies les plus appréciables
à vis sans fin ou à pignon conique. découlent de la possibilité de combiner en une seule pièce
un nombre presque illimité d’éléments et de fonctions.
Des inserts métalliques estampés ou coulés ont également
été employés avec des résultats satisfaisants. Les pignons de Les figures 8.20 à 8.25 illustrent, dans cet ordre d’idées,
distribution de moteurs à explosion, mentionnés précédem- quelques exemples de conception:
ment, utilisent un insert d’aluminium coulé sous pression – Dans cette première application (figure 8.20) un engrenage
pourvu de l’ébauche de la denture. Le ZYTEL® est surmoulé en DELRIN® comporte des ressorts incorporés qui sont en
sur l’insert pour constituer la denture définitive. Il s’agit prise avec une roue à rochet solidaire d’un autre engrenage
d’un exemple de bonne exploitation des meilleures propriétés en polyamide ZYTEL® 101. Il existe de nombreux types de
des deux matériaux, permettant d’obtenir un pignon de dis- roues à rochet en DELRIN® qui fonctionnent en donnant
tribution amélioré, dimensionnellement stable et économique. toute satisfaction sous réserve que les ressorts des cliquets
Des inserts tournés ont également été utilisés. Il est important ne restent pas sous contrainte pendant des temps prolongés.
de choisir, en présence d’inserts métalliques, des matériaux
dotés d’un allongement suffisant pour que les contraintes rési-
duelles provenant du retrait au moulage ne provoquent pas
de fissuration autour des inserts. Tous les polyamides ZYTEL®
sont, à cet égard, parfaitement satisfaisants. Le DELRIN® pré-
sente en général des valeurs d’allongement inférieures à celles
du ZYTEL® et une résistance au fluage plus élevée. Une fissu-
ration latente peut ainsi se produire sur les inserts surmoulés
dans les DELRIN® 500 et 900. L’emploi du DELRIN® 100ST,
qui possède un très fort allongement, est conseillé en présen-
ce d’inserts surmoulés.
Ces derniers peuvent être emmanchés à force ou posés par
ultrasons pour réduire les contraintes résiduelles. Des éléments
emboutis ont été employés sous forme de plaques fixées au
voile de l’engrenage au moyen de vis, de rivets ou par rive-
tage par ultrasons.
Fig. 8.21 Rayons résistants aux chocs
Quelle que soit la méthode de fixation, il est important d’éviter
les sources de contraintes. La présence de congés sur les can-
nelures, les inserts, etc. est extrêmement importante.
Fig. 8.20 Combinaison d’un engrenage et d’un rochet Fig. 8.22 Engrenage sans jeu
71
– Dans bien des cas, il est très souhaitable de protéger la den-
ture contre les chocs. On y parvient en reliant le moyeu de
l’engrenage à la jante au moyen de bras flexibles convena-
blement dimensionnés, comme le montre la figure 8.21.
On utilise aussi parfois ce système sur les roues d’impri-
mante pour obtenir une impression régulière sans que soient
nécessaires des tolérances très précises.
73
9 – Techniques d’assemblage – Catégorie I
Vis, emmanchement à force, emboîtage élastique
Introduction – Soudage par vibrations (voir chapitre 10)
Le soudage par vibrations est basé sur le principe du
Les pièces en plastique peuvent être jointes au moyen de frottement. Dans cette technique, la chaleur nécessaire à
diverses méthodes d’assemblage. Certaines d’entre-elles la fusion du plastique est engendrée en pressant les pièces
permettent le démontage (catégorie I), d’autres créent une l’une contre l’autre et en les faisant vibrer selon un petit
jonction permanente (soudage, catégorie II). déplacement au niveau du joint. La chaleur créée par le
– Fixations mécaniques frottement fond le polymère au niveau de l’interface. Les
Les vis auto-taraudeuses découpent ou forment un filet vibrations sont ensuite arrêtées, la pièce est centrée auto-
au moment où elles sont mises en place. Elles permettent matiquement et la pression est maintenue jusqu’à ce que
d’éviter le moulage d’un filetage intérieur ou une opération la résine se solidifie pour lier les éléments entre eux. La
distincte de taraudage. résistance de l’assemblage est proche de celle de la matière
constituant les pièces soudées.
– Filets en plastique
– Soudage à la plaque chaude (voir chapitre 10)
Si nécessaire, les filets externes et internes peuvent être
La technique de soudage à la plaque chaude est employée
moulés automatiquement sur la pièce, ce qui évite leur
pour joindre les pièces thermoplastiques. Les composants
création ultérieure par des méthodes mécaniques.
asymétriques comportant des éléments internes fragiles
– Emmanchement à force sont particulièrement concernés par cette méthode.
Cette technique offre économiquement des joints très résis-
– Soudage au laser (voir chapitre 10)
tants. On propose en général de plus grandes interférences
Deux éléments en plastique, dont l’un doit être constitué
entre pièces thermoplastiques qu’entre pièces métalliques,
d’un matériau transparent, sont soudés ensemble en utili-
compte tenu du plus faible module d’élasticité des pre-
sant un faisceau laser pour provoquer la fusion des deux
mières.
matériaux.
L’accroîssement de l’interférence peut conduire à des éco-
nomies de production grâce à une plus grande latitude des – Assemblage par rivetage – refoulement à froid ou à chaud
tolérances. On doit évaluer attentivement l’influence des (voir chapitre 10)
cycles thermiques et de la relaxation des contraintes sur Cette technique d’assemblage pratique et peu coûteuse
la résistance de l’assemblage. forme des jonctions mécaniques robustes et permanentes.
On exerce une charge de compression sur l’extrémité d’un
– Emboîtages élastiques rivet dont le corps est maintenu et refoulé dans le volume
L’emboîtage élastique est un moyen simple, économique restreint d’une bouterolle.
et rapide d’assemblage des pièces plastiques. Dans son
principe, une contre-dépouille moulée sur l’une des pièces – Assemblage par collage (voir chapitre 10)
s’accouple avec une lèvre ménagée sur l’autre pièce. L’assemblage par collage est destiné à joindre des plasti-
Cette méthode d’assemblage est parfaitement adaptée aux ques entre eux ou à des matériaux de nature différente.
matières plastiques du fait de leur souplesse, de leur allon- Il est particulièrement utile quand il s’agit d’associer des
gement élevé et de leur aptitude à être moulées en formes formes compliquées ou de grandes dimensions. On trou-
complexes. vera les détails sur les méthodes et les techniques dans les
chapitres relatifs à chaque produit.
– Soudage par rotation (voir chapitre 10)
Le soudage par rotation produit des soudures robustes, per- Conception dans l’optique du démontage
manentes et exemptes de contraintes. Dans le soudage par Dans le but de réduire au maximum l’impact sur l’environ-
rotation, les surfaces à souder sont pressées l’une contre nement, il convient de sélectionner la conception et le maté-
l’autre tout en étant soumises à une rotation relative à riau de manière à garantir l’utilisation la plus efficace pos-
grande vitesse. La chaleur du frottement est engendrée sible de la pièce pendant sa durée de service. Cela peut
au niveau de l’interface. Après la formation d’un film impliquer le recyclage de la pièce ou de certains de ses élé-
de matière thermoplastique fondue, la rotation est arrêtée ments. Pour cette raison, il est très important de «concevoir
et on laisse la soudure se solidifier sous pression. dans l’optique du démontage». Le chapitre 10 fournit à ce
– Soudage par ultrasons (voir chapitre 10) sujet des informations et des recommandations qui devraient
Des pièces en plastique de même nature peuvent être sou- permettre aux concepteurs d’obtenir des solutions optimales.
dées sous l’effet de la chaleur de frottement engendrée par
les ultrasons. Cette méthode de soudage très rapide exige Fixations mécaniques
en général moins de deux secondes. Elle peut être entière-
ment automatisée pour une production à cadence élevée Vis autotaraudeuses
et à grand débit. Elle exige la surveillance particulière Les vis autotaraudeuses constituent un moyen d’assemblage
de certains points tels que la conception de la pièce et du économique des éléments en plastique. Il est possible de join-
joint, les paramètres du soudage, les dispositifs de fixation dre des matériaux de nature différente, et ces assemblages
et la teneur en humidité. peuvent être aisément démontés et remontés.
75
Les vis autotaraudeuses se divisent en deux catégories princi- Trilobe
pales, celles qui forment les filets et celles qui les découpent. Cette configuration triangulaire conçue par
Continental Screw Co. (et licenciée aux autres
sociétés) est une technique différente destinée
Les premières déforment le matériaux dans lequel elles sont à retenir le maximum de matériau. Après
insérées en modelant les filets dans la pièce plastique. Les l’insertion, le polymère flue et relaxe ses
contraintes dans la zone comprise entre les
secondes enlèvent de la matière pour creuser le filet à la lobes. Le dessin «Trilobe» crée également
manière d’un taraud. L’ingénieur doit connaître le plastique des évents le long de la vis au cours de
l’insertion, supprimant l’effet «piston» dans
qui sera utilisé, ainsi que son module d’élasticité, avant de certains plastiques ductiles et les accumula-
tions de pression sous la vis au cours de sa
déterminer quel type de vis autotaraudeuse est le mieux progression, lesquelles risqueraient de briser
adapté. ou de fissurer le matériau.
Les vis à former les filets sont adaptées aux modules d’élas-
ticité inférieurs à 1500 MPa; le matériau peut alors être Filetage pointu
Certains filetages spéciaux comportent des
déformé sans entraîner de contraintes périphériques élevées. angles de filetage inférieurs à 60°, qui est la
valeur courante dans la plupart des vis stan-
Quand le module d’élasticité en flexion d’une matière plas- dards. Des angles de dégagement de 30°
ou de 45° forment des filets aigus qui sont
tique est compris entre 1500 et 3000 MPa, il est difficile de introduits plus facilement dans les plastiques
définir le type de vis le mieux approprié. D’une manière ductiles. Ils créent des sillons de contact plus
profonds et réduisent les contraintes. Dans
générale, la contrainte engendrée par la vis formant les filets certains cas, les dimensions des bossages
peuvent être réduites en présence de ces
étant trop forte pour cette classe de résines, la vis coupante filets pointus.
serait plutôt conseillée. Cependant des polymères tels que les
polyamides ZYTEL® et les résines acétal DELRIN® se compor- HI–LO
tent de façon satisfaisante sous l’action des vis à former le Ce dessin à double filetage, conçu par
ELCO Industries, augmente la force de
filetage. Les vis coupantes demeurent encore préférables à fixation de la vis en augmentant le volume
moins que des montages et démontages répétés soient ulté- de matériau retenu entre les filets.
rieurement nécessaires.
EJOT Delta Special design
Type AB L
D d
P La vis «BP» est très analogue à la vis «B», mais elle a un
angle de dégagement de 40° et une pointe conique non
Type B L filetée. Celle-ci facilite le centrage des trous au cours de
l’assemblage. Le type «U», à extrémité épointée, est une vis
à filets multiples destinée aux assemblages permanents. Ce
type «U» n’est pas conseillé si son démontage est prévu ulté-
rieurement. Des vis à former spéciales, telles «Trilobular»,
D d 40° ± 8°
conçues pour réduire la pression radiale, sont fréquemment
Type BP utilisées dans cette plage de modules d’élasticité
S
(voir figure 9.02).
H
S
Les vis à section transversale non circulaire présentent des
45° – 65°
couples d’entraînement et de serrage légèrement accrus.
Une autre forme de filetage originale, la fixation «Hi-Lo»,
A P D
comporte un double filetage dont l’un est profond et l’autre
léger. Un angle de dégagement aigu, de 30°, permet de for-
Type U
mer un sillon plus profond dans la matière et de réduire la
contrainte périphérique qui serait engendrée par l’angle de
L
S
60° d’un filet de forme conventionnelle. La vis «Hi-Lo» est
également caractérisée par un diamètre de l’âme inférieur à
celui d’une vis conventionnelle. Cette disposition augmente
la surface de matière au contact des filets hauts et minces, et
D P
accroit la surface sur laquelle s’exerce le cisaillement axial.
Tous ces facteurs contribuent à une meilleure résistance à
l’arrachement et à une fixation plus robuste. Ce style de vis
Type T
peut aussi bien être du type à former, que du type à découper
utilisé avec les matériaux de module d’élasticité encore plus
Fig. 9.01 Types de vis autotaraudeuses élevé.
76
Les résines du troisième groupe, dont le module d’élasticité se Ils sont conçus pour résister aux déplacements axiaux
trouve dans la plage de 3000 à 7000 MPa, doivent leur résis- et angulaires.
tance à la présence de fibres de verre. – Insert posé par ultrasons
Les produits caractéristiques de cette catégorie sont les ZYTEL® Cet insert est pressé dans le polymère fondu par l’action
renforcés de 13% de fibre de verre et les MINLON® renforcés des vibrations ultra-sonores, puis il est maintenu en place
de charges minérales. Les fixations sur ces produits se font par la solidification de la matière. Quand elle est appli-
au mieux à l’aide de vis découpant le filetage. Dans ces maté- cable, cette méthode est la meilleure car elle ne laisse que
riaux plus rigides, les vis coupantes assurent une bonne péné- de faibles contraintes résiduelles.
tration des filets, de fortes charges de serrage et ne donnent – Insert chauffé
pas naissance aux contraintes résiduelles élevées qui pour- L’insert est chauffé 30 à 50° C au-dessus de la température
raient entraîner des ruptures après l’insertion. de mise en œuvre de la matière et introduit à force dans le
Les matières plastiques du dernier groupe, dont le module trou correspondant, légèrement plus petit.
d’élasticité en flexion est supérieur à 7000 MPa, sont relati-
– Insert surmoulé
vement fragiles et ont tendance à granuler entre les filets,
L’insert est disposé dans le moule avant l’injection.
entraînant un arrachement à une force plus faible que pré-
Sa configuration extérieure est conçue pour engendrer
vue. Les résines de cette catégorie à module supérieur sont
le minimum de contraintes après le refroidissement.
les résines polyamides ZYTEL® renforcées de 33% et 43% de
fibre de verre, la résine RYNITE® PET renforcée de téréphta- – Insert à expansion
late de polyester, la résine CRASTIN® PBT renforcée de téré- L’insert à expansion est glissé dans l’orifice et se bloque
phtalate de polybutylène et la résine polyamide haute perfor- quand on introduit la vis qui écarte ses parois.
mance ZYTEL® HTN de DuPont. – Douilles pleines
Pour ces matériaux, on conseille les filets plus fins de la vis Les douilles sont généralement des inserts en deux parties.
du type T. Même avec les pas les plus fins, le retrait de la vis Le corps est vissé à l’intérieur d’un trou préalablement
détériore ici le filetage du plastique, rendant impossible le préparé et une bague immobilise l’insert en place.
réemploi d’une vis de même dimension. Si, dans ce groupe
de matériaux, le retrait et le remplacement de la fixation sont Conseils relatifs à la conception
à prévoir, il est recommandé d’utiliser des inserts métalliques, Il est important, lors du dessin de fixations par vis autotara-
ou bien de prévoir des bossages suffisamment dimensionnés deuses, de tenir compte d’un certain nombre de facteurs (voir
pour loger ensuite une vis de plus grand diamètre (figure 3.25). aussi figure 3.09 pour la conception) :
On utilisera des vis de taille plus importante pour les répara- – Dimensions du trou du bossage
tions ou pour permettre des forces de serrage supérieures à Pour obtenir la valeur la plus élevée du rapport couple
celles de l’installation initiale. d’arrachement/couple de vissage, utiliser un trou de dia-
Si le choix se fait sur les inserts métalliques, les cinq types mètre égal au diamètre primitif de la vis.
suivants sont disponibles sur le marché: à pose par ultrasons, (dh ≅ 0,8 Ds, voir tableaux 9.01-9.02).
inserts chauffés, surmoulés, à expansion, à douille pleine – Dimensions extérieures du bossage
(figure 9.03). Les inserts sont maintenus en place à l’aide de Le diamètre de bossage le mieux adapté est égal à 2,5 fois
moletages, de cannelures et de fentes. le diamètre externe de la vis. Un bossage trop étroit peut
se fissurer. Par contre, au delà de cette valeur, on n’obtient
aucune augmentation appréciable du couple d’arrachement
A Chauffé ultrasons par l’augmentation des dimensions du bossage.
– Influence de la longueur de la vis
Le couple d’arrachement augmente rapidement avec la lon-
gueur de la vis et atteint un palier quand la vis est engagée
dans le bossage sur une longueur égale à 2,5 fois son dia-
B Surmoulé mètre primitif.
La valeur du rapport couple d’extraction/couple de vissage
permet pratiquement d’évaluer la faisabilité d’une fixation
par vis. Dans le cas d’une production en grande série à l’aide
d’outils électriques, ce rapport doit être d’environ 5:1. Avec
des opérateurs bien entraînés, travaillant sur des séries de
C Expansion
pièces homogènes au moyen d’outils à main, un rapport de
2:1 est acceptable. Dans tous les cas on doit éviter les lubri-
fiants qui réduisent ce rapport de façon drastique.
Tableau 9.01 Valeur de la force d’arrachement pour différentes dimensions de vis et différents materiaux
D
Vis type A, no 6 7 8 10 12 14
s
d s
78
Tableau 9.02 Couple d’arrachement pour différentes dimensions de vis et pour différents matériaux
Ds
Vis type A, no 6 7 8 10 12 14
a) Pour ces dimensions, «dh» a été augmenté de 10% afin d’éviter la rupture du moyeu sur la ligne de soudure
a = pas du filetage, p
Si les deux pièces sont réalisées en plastique, le profil du
filetage doit être modifié selon l’un des deux types présentés
A
a a dans les figures 9.04B et 9.04C.
Les thermoplastiques techniques ont habituellement une
résistance aux contraintes de compression supérieure à la
résistance à la traction. Les filetages doivent par conséquent
être placés sur l’extérieur de la pièce plastique lorsque
ri ro r celle-ci est destinée à être vissée dans un tube métallique,
figure 9.05.
B p
R rI ro r
filetage arrondi
C Tube métallique
Fig. 9.04 Vis plastiques Fig. 9.05 Type d’assemblage vissé plastique-métal conseillé
79
Exemples pratiques d’assemblages vissés Conception des vis plastiques
Pour les exemples de vis plastiques, voir figures 9.06 à 9.08. Equations théoriques permettant de calculer la résistance des
joints plastiques vissés.
Couple sur la tête de la vis:
Mh = F r f rR
1
+
f2
cos()
+
p
2r = F r fa
MT = F r cos()
f 2
+
p
2r = F r fb
p a
2
80
Emmanchements à force
L’emmanchement à force constitue un moyen d’assemblage Moyeu en DELRIN® 500
Limites maxima d’interférence
simple, rapide et économique. Utilisable avec des matériaux
de nature identique ou dissemblable, il permet de supprimer 6
les vis, les inserts métalliques, les colles, etc. Quand on l’em-
% du diamètre de l’insert
d
ploie avec des matériaux de nature dissemblable, les diffé- Arbre en DELRIN®
5
rences entre les coefficients de dilatation thermique linéaire
peuvent se traduire, sous l’influence des variations de tem-
d11 D
pérature, par des interférences limitées dues au retrait ou à 4
Arbre en acier
l’expansion d’un matériau par rapport à l’autre, ou par des
contraintes thermiques. Etant donné que les matières plasti- 2·d 3
ques fluent ou relaxent leurs contraintes sous l’effet d’une 1,5 2 3 4
charge continue, on peut s’attendre, au moins dans une cer- Rapport D/d
Limites d’interférence
L’équation générale applicable aux cylindres à paroi épaisse
est utilisée pour déterminer l’interférence admissible entre
un arbre plein et un moyeu: 10
Moyen en
d D s
[ ]
ZYTEL® 101
W+νh l–νs
et 6
2 2
(Dh + Ds ) Arbre en acier
W= (16) 4
(Dh2 – D2s )
Dans lesquelles:
2
I = interférence diamétrale, mm 1 2 3 4 5
Rapport D/d
d = contrainte nominale, MPa
Dh = diamètre extérieur du moyeu, mm
Ds = diamètre de l’arbre, mm Fig. 9.10 Limites théoriques d’interférence
pour l’emmanchement à force
Eh = module d’élasticité du moyeu, MPa Chiffres basés sur la valeur du module d’élasticité à la limite élastique. Température ambiante,
et conditions d’humidité moyennes.
Es = module d’élasticité de l’arbre, MPa
νh = coefficient de Poisson du matériau du moyeu Cas 2. Arbre métallique; moyeu en plastique. Quand l’arbre
νs = coefficient de Poisson du matériau de l’arbre est en métal d'un module élevé, ou en tout autre matériau
W = facteur de forme d'un module élevé, E étant supérieur à 50 × 103 MPa, le der-
nier terme de l’équation (15) devient négligeable, et l’équa-
tion se simplifie en:
dD s W + νh
I = ×
W Eh
Les limites théoriques d’interférence pour le DELRIN®
Cas 1. Arbre et moyen sont en même polymère. Quand le et le ZYTEL® sont présentées aux figures 9.09 et 9.10.
moyeu et l’arbre sont tous deux plastiques
Les emmanchements à force sont facilités par le refroidis-
Eh = Es ; νh = νs. Ainsi l’équation (15) se simplifie en: sement de la pièce intérieure ou le chauffage de la pièce
dD s W+1 extérieure, qui réduisent l’interférence au moment de
I = ×
W Eh l’assemblage.
81
On peut calculer le changement des diamètres résultant
des modifications de température à l’aide des coefficients
de dilatation thermique linéaires des matériaux.
3000
Ainsi:
D–Do = (T–To) Do 3% Interférence
Rapport D/d = 1,5
Force, N N
2
égalité dans laquelle: 4
d’arrachement,
3
2000 4
D = diamètre à la température T, mm 3
Do = diamètre à la température initiale To, mm
2
Pull-out
= coefficient de dilatation thermique linéaire (1/°K)
1000 1,5
Force
Influence du temps sur la force de l’assemblage
Comme nous l’avons déjà indiqué, un emmanchement à force
flue et/ou relaxe ses contraintes au cours du temps. Cet effet
réduit la pression dans le joint et la puissance de maintien de
0
l’assemblage. L’ingénieur doit combattre cette conséquence 0 1 10 100 103 104 105
en moletant ou en rainurant les pièces. Le plastique tend Time, h
Temps, h
alors à s’écouler dans les rainures et à maintenir la force
du joint.
Les résultats d’essais effectués sur un arbre pressé dans un
manchon en DELRIN® sont présentés aux figures 9.11 à 9.13. Fig. 9.12 Résistance de l’assemblage en fonction du temps
pour une interférence de 3%
Ces essais ont été réalisés à la température ambiante. Des
températures plus élevées auraient accéléré la relaxation des
contraintes. La force d’arrachement varie avec l’état de sur-
face de l’arbre.
3000
Interférence:
d = 10 D 4%
20 2
d’arrachement,
4 3
2000
3000 4
3
2% Interférence
Pull-out
2
d’arrachement,
3 1000
Force
2000 4 4 2
1,5
Pull-out
3
0
1000 0 1 10 100 103 104 105
Force
2
Time, h
1,5 Temps, h
0
0 1 10 100 103 104 105 Fig. 9.13 Résistance de l’assemblage en fonction du temps
Temps,
Time, hh pour une interférence de 4 et de 5%
interférence de 4%.
Les roulements à bille sont emboîtés à la presse dans la poulie
d d D
à gorge.
Angle de Angle de
e guidage
guidage
A 30 -
45 °
3/4 t
3
5∅
h
Press-fit 1%
A · l2 t
h
0,02
t
Fig. 9.15 Roulement à billes Fig. 9.17 Languette en porte à faux d’emboîtage élastique
83
c
La force requise pour monter et démonter les éléments d’un
emboîtage élastique dépend de la géométrie de la pièce et
e du coefficient de frottement. On peut diviser arbitrairement
F cette force entre deux éléments: la force exigée initialement
d D
pour dilater le moyeu et la force nécessaire pour vaincre le
frottement.
La force maximum de dilatation apparaît, alors que les faces
chanfreinées glissent au delà l’une de l’autre, au point de
Fig. 9.18 Emboîtage élastique sphérique
dilatation maximum. Elle s’exprime approximativement par
Les emboîtages élastiques cylindriques sont généralement l’équation:
les plus solides, mais ils exigent une plus grande force d’as- [tan () + f ] d DsLh
semblage que ceux à languettes. La contre-dépouille des em- Fe =
W
boîtages élastiques cylindriques est éjectée (au moulage) par
dans laquelle:
dégagement d’un noyau. Cette opération implique la défor-
mation nécessaire à l’enlèvement du moule. Elle exige des Fe = force de dilatation, N
matériaux possédant de bonnes caractéristiques de reprise f = coefficient de frottement (tableau 7.01)
élastique. L’adoption de languettes peut, dans le cas de pièces = angle des surfaces chanfreinées
complexes, simplifier l’opération de moulage. d = contrainte résultant de l’interférence, MPa
Emboîtages élastiques en contre-dépouille Ds = diamètre de l’arbre, mm
Les emboîtages élastiques en contre-dépouille doivent, pour W = facteur géométrique
donner des résultats satisfaisants, répondre à certaines exi- (emmanchement à force, équation 16)
gences. Lh = longueur du moyeu expansé, mm
– Epaisseur de paroi uniforme Les formules de l’interférence diamétrale maximum «I»,
Il est essentiel de maintenir constante l’épaisseur de paroi et du facteur géométrique «W» sont indiquées ci-dessous.
tout le long de l’élément. Il ne doit pas y avoir de source Dans le cas des moyeux borgnes, la longueur dilatée Lh peut
de contraintes. être estimée à environ deux fois le diamètre de l’arbre. Le
– Latitude de déplacement ou de déformation coefficient de Poisson se trouve dans les données relatives
Un emboîtage élastique doit être disposé dans une zone où aux produits.
la partie en contre-dépouille peut se dilater librement. La force nécessaire pour surmonter le frottement peut s’esti-
– Forme mer par l’équation suivante:
La forme idéale de ce type d’emboîtage élastique est cir- f dDsLs
culaire. Plus la forme s’écarte du cercle, plus la pièce sera Ff =
W
difficile à éjecter et à assembler. Les emboîtages élastiques
dans laquelle:
de forme rectangulaire ne fonctionnent pas de façon satis-
faisante. Ls = longueur de la surface glissante de l’interférence
– Seuils – lignes de soudure La plupart des assemblages, le frottement est généralement
L’éjection d’une contre-dépouille hors du moule est facili- inférieur à la force nécessaire pour la dilatation du moyeu.
tée par la température de la résine qui, demeurant très éle- La valeur de [γ + atan (f)] doit être inférieure à 90° pour
vée, réduit le module d’élasticité et accroît l’allongement. que l’assemblage des pièces soit possible.
Ce n’est pas le cas lors de l’assemblage ultérieur des pièces. Exemples
Il arrive souvent que l’élément en contre-dépouille se
Les dimensions et les interférences conseillées pour emboîter
fissure au moment de l’encliquetage à cause des points
élastiquement un arbre d’acier dans un moyeu aveugle en
de faible résistance de la ligne de soudure, de turbulences
ZYTEL® sont données dans le tableau 9.03. La terminologie
dans le seuil ou de bulles. Si l’existence d’une ligne de
est illustrée sur la figure 9.16. Un angle de rappel chanfreiné
soudure soulève un problème, et qu’elle ne puisse pas être
à 45° donne satisfaction dans la plupart des applications.
supprimée en modifiant la conception de la pièce ou en
On peut obtenir un assemblage permanent avec un angle
déplaçant le seuil, on peut renforcer la section concernée
de rappel de 90°.
à l’aide d’une nervure ou d’un bourrelet.
Force d’assemblage Dans ce cas, le trou du moyeu doit être ouvert à l’autre
Au cours de l’assemblage, les éléments d’un emboîtage élas- extrémité. On pratique couramment un chanfrein de guidage
tique traversent une situation de contrainte due à l’interfé- de 30° à l’extrémité de l’arbre afin de faciliter son introduc-
rence prévue lors de la conception. La valeur des contraintes tion dans le moyeu.
peut être calculée selon la procédure déjà exposée dans le La poulie à courroie crantée de la figure 9.19 n’est pas sou-
chapitre précédent sur les emmanchements à force. Des chif- mise à un effort axial important. Un emboîtement élastique
fres de contrainte plus élevés et de plus faibles coefficients à fentes est par conséquent parfaitement approprié. Cette dis-
de sécurité sont admissibles dans le cas des emboîtements position, qui permet de prévoir une gorge plus profonde et
élastiques, compte tenu du caractère momentané de l’appli- un épaulement du coussinet plus épais, présente un avantage
cation des contraintes. certain du fait que cet élément est soumis à l’usure.
84
Fig. 9.19 Poulie à courroie crantée Fig. 9.21 Roue à vis sans fin à emboîtage élastique
85
Conception des languettes d’emboîtage élastique On utilise les équations de poutre suivantes pour contrôler
Les languettes de retenue doivent toujours être dimension- la valeur des contraintes dans les languettes flexibles:
nées de telle sorte que les contraintes ne dépassent pas la Fl 3
limite admissible au cours de l’assemblage. On néglige sou- Fléchissement: h = [mm]
3 EI
vent cette exigence quand on assemble des pièces en DELRIN®
sur des éléments en tôle métallique. Des longueurs de lan- 3 EI h
Force: F = [N]
guettes trop courtes peuvent se rompre (figure 9.24). l3
Force d’assemblage Fa = F (f + tan ) [N]
(par languette):
Fl
Contrainte: σ =C y [MPa] (élastique)
I
dans lesquelles:
F = pour déformer l’emboîtement avec une interférence h
[N]
l = longueur effective de l’encliquetage [mm]
E = module d’élasticité [MPa]
Fig. 9.24 Languettes d’emboîtage élastique sous-dimensionnées I = moment d’inertie de la section droite moyenne1),
Tableau 4.01 [mm4]
f = coefficient de frottement
γ = angle au sommet [ + atan (f)] <90
y = distance de l’axe neutre au côté sous tension,
Tableau 4.01 [mm]; rectangle: y = 0,5 × épaisseur
C = coefficient de concentration de contrainte
C = 1 pour les emboîtements élastiques à congé
C = 2 pour les angles médiocrement arrondis au niveau
de la section droite critique
L’intensité des contraintes admissibles dépend du matériau et
de la fréquence de démontage et de remontage des pièces.
Le tableau 9.04 indique des valeurs conseillées de contraintes
admissibles.
Fig. 9.25 Modèle de languettes d‘emboîtage élastique
Tableau 9.04 Allongements admissibles conseillées (%)
convenablement dimensionnées
pour les emboîtages élastiques à languettes.
Allongements admissible
Utilisé une fois Utilisé
Matériau (matériau vierge) fréquemment
DELRIN® 100 8 2–4
Ce défaut a été supprimé sur l’interrupteur de la figure 9.25, DELRIN® 500 6 2–3
dans lequel les languettes flexibles ont été considérablement ZYTEL® 101, sec 4 2
allongées pour réduire les contraintes de flexion. ZYTEL® 101, 50% HR 6 3
ZYTEL® GR, sec 0,8–1,2 0,5–0,7
Les languettes d’un emboîtage élastique doivent toujours ZYTEL® GR, 50% HR 1,5–2,0 1,0
être dimensionnées de manière à assurer une répartition uni- RYNITE® PET renforcé 1 0,5
forme des contraintes sur toute leur longueur. On y parvient CRASTIN® PBT renforcé 1,2 0,6
en leur donnant une forme progressivement amincie vers HYTREL® 20 10
l’extrémité ou bien en les renforçant à la base par une ner-
vure (figure 9.17). Il faut prendre soin d’éviter les angles 1) Si la languette est progressivement amincie vers son extrémité, la précision de la formule de
poutre diminue. Dans ce cas, il est conseillé d’avoir recours à un modèle plus complexe (par ex.
vifs et les autres sources de concentration de contraintes. Analyse par éléments finis).
86
Exemples
Pour certaines applications, l’élément à emboîter peut être
muni de fentes comme l’indique la figure 9.26. Ce système
permet de prévoir des contre-dépouilles beaucoup plus pro-
fondes, mais généralement aux dépends de la force de main-
tien. Cette solution est tout à fait indiquée pour les pièces
exigeant des montages et des démontages fréquents. Elle est
employée par exemple pour l’assemblage du corps du ther-
mostat sur la vanne d’un radiateur (figure 9.27). Le corps est
fretté par une bague métallique qui assure une fixation par-
faitement sûre.
Les vannes à diaphragme et à commande pneumatique ou
hydraulique, et les composants creux sous pression exigent
parfois des emboîtages élastiques présentant une force de
retenue plus élevée. La solution consiste à prévoir des élé-
ments de blocage à cliquets en contre-dépouille comme celui Fig. 9.28 Emboîtage élastique d’une vanne à diaphragme
représenté sur la figure 9.28. On dispose un certain nombre
de languettes (habituellement 6 ou 8) munies d’un épaule-
ment en contre dépouille à 900°, dont l’éjection s’effectue Assemblage moyeu-arbre
par les fentes correspondantes.
Cette méthode d’assemblage est généralement utilisée pour
Les parties placées entre les languettes ne comportent pas de les pièces transférant un couple d’un axe à l’autre par des
contre-dépouille. Ce système garantit un emboîtage élastique engrenages, ou transmettant un mouvement mécanique par
très résistant, la seule limitation étant l’allongement et la une came, une turbine de pompe, un ventilateur, etc.
force requis pour l’assemblage. Il est également possible
de préchauffer la pièce extérieure avant le montage afin de Le raccordement se fait généralement au moyen d’une cla-
réduire sa rigidité et de faciliter l’assemblage. vette, de vis ou par le dessin particulier de la section d’un
arbre.
Dans le cas des plastiques, les congés sont très importants et
la conception de tels joints en moyeu doit être très soigneuse.
Beaucoup d’erreurs ont été faites sur ce point. Afin d’en évi-
ter la répétition, et pour éviter de trop longues explications,
nous conseillons de regarder quelques exemples pratiques
de conceptions réussies.
Exemples pratiques, voir figures 9.29 à 9.35.
87
Fig. 9.31 Engrenage Fig. 9.34 Turbine radiale
Fig. 9.32 Poulie à gorge pour courroies trapézoïdales Fig. 9.35 Schéma proposé pour un joint en moyeu
88
Fig. 9.36 Pompe de machine à laver
89
10 – Techniques d’assemblage – Catégorie II
Soudage, assemblage par collage
e d
c
b
93
La figure 10.05 donne un exemple de pièce, comportant qua-
tre nervures, saisie par des griffes. Les pièces à parois min-
ces exigent un bourrelet pour assurer une pression uniforme
sur toute la circonférence de la soudure. En fait, les griffes
n’appliquent aucune pression, mais transmettent seulement
le couple de soudage.
Il est quelquefois impossible d’employer cette méthode. La Cette disposition simplifie la configuration mécanique, mais
fermeture d’extrémité portant un tube coudé, représentée sur il devient impossible de mettre en place une table tournante
la figure 10.06, doit par exemple être mise en place à la main et, par conséquent, à automatiser le procédé.
avant que l’axe ne soit abaissé. Ce processus ne peut naturel-
Un des inconvénients des méthodes qui viennent d’être
lement pas être automatisé.
décrites, par rapport aux machines à inertie, est la nécessité
de disposer de moteurs plus puissants, particulièrement pour
les diamètres et les surfaces de joint importants.
94
Répétons que la pression ne doit être appliquée que pendant
une courte période, en fonction du type de plastique concerné.
L’outil représenté sur la figure 10.08 n’a pas d’accouplement
mécanique, aussi une certaine période de temps (qui dépend
du moment d’inertie et de la vitesse de l’arbre) doit s’écouler
avant que la masse n’atteigne la vitesse nécessaire pour l’opé-
ration de soudage qui va suivre. Avec des outils de grande
dimension ou une machine automatique ceci peut être trop
long. De plus, il y a risque en particulier si l’on opère ma-
nuellement que le cycle de soudage suivant commence avant
que la masse n’ait atteint sa propre vitesse, situation qui
conduirait à une qualité de soudure médiocre. L’outil repré-
senté sur la figure 10.08 ne doit par conséquent être employé
que pour les pièces au-dessous d’une certaine dimension
(60-80 mm de diamètre).
b
a
d
c
c
d
a
Fig. 10.08 Soudage par outil à inertie utilisant une presse d’établi
ordinaire
95
Dès que l’arbre est abaissé et que la couronne dentée agrippe De plus, il est conseillé de disposer d’une machine équipée
le plastique, la masse se déplace vers le haut et se désenclen- d’une commande à vitesse variable, de façon à obtenir de
che (figure 10.10a). Mais, la pression de l’arbre n’étant pas bons résultats sans qu’il soit nécessaire de modifier la masse.
entièrement transmise avant que le raccord conique n’ait Lorsque la perceuse est déjà disponible, il est simplement
atteint la fin de sa course, il y a un retard dans la préhension utile de la convertir. Si l’on ne dispose pas d’une perceuse,
de la pièce, avec pour résultat le risque que la denture ne il est préférable d’acquérir une machine spécialement conçue
raye le plastique, en particulier lorsque l’arbre ne descend pour le soudage par rotation.
pas assez vite.
Un embrayage plat avec garniture (comme indiqué dans la Machines de soudage par inertie
figure 10.13) peut naturellement être utilisé à la place d’un Le principe des machines de soudage par inertie est si simple
embrayage conique rectifié trempé. qu’il est possible d’en construire une avec très peu d’inves-
Les règles suivantes doivent être observées lors de l’utilisa- tissement.
tion d’une perceuse à outil inertiel: Si la machine est destinée principalement à souder une paire
1. L’arbre doit être descendu très vivement. Les vérins hydro- déterminée de composants, il n’est généralement pas néces-
pneumatiques habituels ajustés sur des perceuses sont trop saire de disposer de moyens permettant de faire varier la
lents. vitesse. Quand ceux-ci s’avèrent nécessaires, il est possible
2. La pression doit être suffisamment forte pour arrêter com- de procéder à un changement de poulie.
plètement l’outil après 1 ou 2 tours. Ceci est particulière- La machine présentée sur la figure 10.12 est, à l’exception
ment important avec les plastiques cristallins présentant de la tête de soudage, entièrement construite à partir de piè-
un point de fusion très net (voir conditions générales de ces disponibles dans le commerce. Elle est essentiellement
soudage). composée d’un vérin pneumatique «a», qui supporte la tige
3. Les outils à inertie doivent être parfaitement ronds et tour- de piston aux deux extrémités ainsi que la vanne de com-
ner sans aucune vibration. S’ils sont pourvus d’un cône mande «b». L’extrémité inférieure de la tige de piston sou-
Morse, celui-ci doit être assujetti de façon à éviter tout tient la tête de soudage «c» (voir figure 10.13), entraînée
risque de desserrement. Il est préférable d’employer un par le moteur «d» par l’intermédiaire de la courroie plate
cône Morse comportant un filetage interne dans le boulon «e». La machine comporte également un groupe compres-
d’ancrage (arbre creux). Des accidents mortels peuvent seur d’air «f» avec une vanne détendeuse, un filtre et un
résulter de l’échappement d’un volant desserré, ou d’une équipement de lubrification.
rupture d’arbre.
4. Le déplacement de l’arbre vers le bas doit être limité par
une butée mécanique, de sorte que les deux montages ne
puissent jamais venir en contact lorsqu’ils ne portent pas f
de pièces plastiques.
b
Des soudures solides et uniformes peuvent être obtenues par
la commande manuelle de ces perceuses, mais l’emploi de
l’air comprimé est vivement recommandé, même pour les
séries de production limitées. Une telle conversion se fait
facilement en ajoutant une crémaillère, comme l’indique la
a
figure 10.11. d
96
2. On peut mettre en place deux supports, «a» et «b», qui
peuvent pivoter sur 180° autour de l’arbre X–X au moyen
d’une table tournante «c». L’article achevé est enlevé et
remplacé pendant que le suivant est en cours de soudage.
Ce mode opératoire diminue la durée totale du cycle.
3. Si l’importance de la série le justifie, on peut naturellement
employer une table tournante. Elle aura, par exemple, trois
a
positions: soudage, enlèvement et introduction.
b Les moyens précédents permettent de raccourcir considéra-
blement la course du piston, et d’éviter ainsi les risques
c
d’accidents mortels que crée une masse en rotation sur une
tige de piston par trop saillante.
d La pression de soudage étant relativement élevée, la garniture
d’embrayage et les roulements de la poulie sont soumis
inutilement à une forte charge en position haute. Il est par
conséquent conseillé d’opérer sous deux pressions différen-
tes, bien que cette procédure implique une commande pneu-
matique plus compliquée. On peut, alternativement, mettre
en place un ressort spiral au-dessus du piston, pour reprendre
une partie de la pression au sommet de sa course.
97
Il est également possible d’exercer une pression au moyen Exemples d’entraînements convenant à ce type de machines
du dispositif à diaphragme de la figure 10.15. Le diaphragme de soudage par rotation:
de caoutchouc est mis sous pression par l’air comprimé situé – Moteurs à répulsion, basés sur le principe des balais régla-
au-dessus de lui, et par un ressort spiral au-dessous. Le res- bles. Les moteurs monophasés de 0,5 kW fonctionnant à
sort doit être suffisamment puissant pour élever le volant et environ 4000 t/m sont généralement suffisants. Un inconvé-
appliquer une force suffisante permettant d’engager l’em- nient de ce type de moteur est la difficulté d’un bon contrôle
brayage. Dans un équipement de production, il est préférable de la vitesse.
de guider l’arbre au moyen de roulements à billes axiaux.
– Moteurs à cage d’écureuil mono ou triphasés contrôlés par
L’avantage de ce dispositif placé sur un cylindre ordinaire
thyristor. L’unité de contrôle doit pouvoir régler la vitesse
est qu’il crée moins de pertes par frottement et permet une
indépendemment de la charge, ce qui n’est pas toujours le
durée de service plus prolongée.
cas.
Toutefois, les pressions sur le diaphragme sont limitées, de – Moteurs shuntés à courant continu avec réglage du voltage
telle sorte que de plus grands diamètres sont nécessaires pour de l’induit. Ces dispositifs conviennent très bien. Le prix
atteindre les pressions de soudage prédéterminées. (La tête de l’unité de contrôle est très modeste, de sorte que le coût
de soudage, le volant et la poulie à courroie sont identiques global demeure raisonnable. La vitesse peut être maintenue
à ceux présentés dans la figure 10.13). suffisamment constante sans utiliser de générateur tachy-
Le mécanisme à diaphragme en caoutchouc convient à une métrique, et la plage de contrôle est plus que suffisante.
course de piston allant jusqu’à 10-15 mm, et à des pressions Les machines de soudage expérimentales, ou de production,
de 3 à 4 bars. employées pour les différents diamètres de pièce doivent être
Comme nous l’avons déjà mentionné, la vitesse de fonction- entraînées par l’un de ces types de moteurs.
nement peut donc être modifiée en changeant la poulie du Pour les machines utilisées seulement pour la jonction d’un
moteur, un moteur à vitesse variable n’étant pas essentiel. modèle particulier de composant, un système d’entraînement
Au cours d’une campagne de production, se présentent tou- à vitesse variable n’est absolument pas essentiel, mais natu-
jours des cas pour lesquels une certaine possibilité de régla- rellement très utile. Si la machine est entraînée par un sys-
ge limité de la vitesse serait souhaitable. tème à vitesse fixe, il est préférable de mettre en route l’opé-
L’énergie cinétique du volant est fonction du carré de la ration à une vitesse relativement supérieure à celle strictement
vitesse de rotation, aussi est-il important de maintenir celle- nécessaire. Cette méthode permet d’accumuler un peu d’éner-
ci aussi constante que possible. gie supplémentaire. Ainsi des soudures encore correctes
pourront être réalisées même si l’ajustement des joints est
Ceci n’est pas toujours facile, car une forte puissance du mo- médiocre par suite de tolérances de moulage trop larges.
teur n’est nécessaire que pendant l’accélération de la masse. Dans ce cas, on fond naturellement plus de matériau que
Une fois atteinte la vitesse de fonctionnement, seule l’énergie celui strictement nécessaire.
du frottement est à délivrer, qui n’exige qu’une très faible
Des moteurs ou des turbines à air comprimé sont parfois uti-
puissance. Le moteur tourne alors pratiquement à vide, et peut
lisés pour entraîner ce type de machines mais ils sont plus
entrer dans un régime instable (par ex. les moteurs à collec-
onéreux, en investissement initial et en coût de fonctionne-
teurs montés en série).
ment, que les moteurs électriques, et ils ne présentent aucun
avantage.
98
– La moitié inférieure de la pièce plastique peut être mise en
place avec une couronne dentée identique (voir aussi figu-
res 10.13 et 10.20) pour empêcher sa rotation. La partie
latérale du venturi présenté sur la figure 10.19, en permet
la retenue. Cette disposition rend à l’évidence très difficile,
sinon impossible, l’insertion automatique. La longueur de
Fig. 10.16 Couronne dentée d’un gabarit la partie inférieure de la pièce est de 200 mm, dimension
qui en rendrait l’automatisation trop compliquée. Ceci est
un bon exemple de ce qui a été dit auparavant à propos de
– Les dimensions données dans la figure 10.17 ont un carac- la longueur minimale de la course du piston. La longueur
tère indicatif. En pratique elles sont ajustées selon le dia- totale de la pièce soudée étant d’environ 300 mm, la cour-
mètre de la pièce. Pour celles dont la paroi est très mince, se du piston devrait être d’environ 350 mm. Une machine
il est préférable de réduire la distance entre les dents pour de ce type serait peu pratique et coûteuse. Le volant sur la
assurer une pression suffisante sur le joint. longue tige du piston serait très dangereux. Ce problème
peut être évité par l’emploi d’une table tournante, mais
cette solution ne serait pas pratique pour autant car les
pièces sont trop longues.
30°
1-2
~ 4-8 ~ 3-6
99
Accouplements par résine coulée
Il est également possible, dans certains cas, d’entraîner ou
de saisir les pièces au moyen de montages de fixation élasto-
mères. Les résines synthétiques sont coulées directement
dans le dispositif porteur, les pièces plastiques formant
l’autre partie du moule, de façon à acquérir une surface
L
convenablement formée.
Le couple maximum à transmettre selon cette technique
étant faible, et la pression admissible par unité de surface
également basse, cette méthode n’est valable que pour les
pièces ayant une surface relativement grande.
Les pièces coniques sont les mieux adaptées à ce type de
montage (voir figure 10.22), car une pression de soudage
donnée peut transmettre un couple plus important.
Lorsque ce type de montage est utilisé sur une machine
Fig. 10.20 Pièce avec venturi à inertie et que la pièce plastique doit être accélérée à sa
vitesse de soudage, apparaît nécessairement un certain glis-
sement qui peut provoquer une surchauffe de la surface.
Il est par conséquent extrêmement important de choisir une
résine de coulée de dureté appropriée, qui doit être détermi-
Accouplements à dents enclenchées née expérimentalement. La figure 10.22 montre comment
Au lieu d’une couronne dentée, pressée sur la pièce afin de l’élastomère de coulée «a» doit être ancré aux pièces métal-
transmettre le couple, on utilise parfois des accouplements liques par l’intermédiaire de boulons, contre-dépouilles ou
dentés, et les dents correspondantes sont moulées dans la gorges. Les évidements «b» sont usinés par la suite, car ici
pièce plastique. Elles peuvent soit saillir, soit être en creux les contacts doivent être évités.
(comme dans la figure 10.21), selon la disposition la plus Réaliser des accouplements par résine coulée exige beaucoup
commode. d’expérience et un équipement adapté. Les coûts initiaux de
A l’élément porteur «a», fait face une dent identique et cette méthode sont par conséquent considérables, et elle n’a
opposée, et la pièce plastique est saisie sans aucun dommage. pas trouvé beaucoup d’applications pratiques.
Les faces circulaires «b», à l’intérieur et à l’extérieur de Elle peut toutefois être économiquement justifiée pour les
l’accouplement, transmettent la pression de soudage à la machines équipées de tables tournantes nécessitant plusieurs
pièce de telle sorte, qu’en fait, les dents ne transmettent que supports.
le couple. Le nombre de dents doit être faible afin de réduire
les risques de rupture de leur extrémité. Celle-ci ne doit pas
être trop aigue, la dent devant se terminer par une face mince
«c», de 0,3 à 0,5 mm.
b
Cette solution est également valable pour les outils à pivot,
décrits précédemment, qui ne tournent pas aussi vite que ceux
à inertie. Avec la vitesse périphérique élevée de ces derniers,
a
il est plus difficile d’assurer convenablement l’engagement
des dents.
c
b -15°
Fig. 10.21 Accouplement à dents enclenchées Fig. 10.22 Accouplement par résine coulée
100
Profils de joints t 0,6 t (min. 1 mm)
0,2 t
taine attention est à accorder à leur profil. La solidité de la
soudure doit être au moins aussi grande que celle des deux
parties composantes, de sorte que l’aire de la face de soudure
1,5 t
0,05 t
0,6 t
doit être environ 2 à 2,5 fois celle de la section droite de la 0,6 t
0,5
t
0,1 t
paroi.
1,8 t
0,4 t
30°
5°
0,8 t
1,8 t
Les profils en V, utilisés maintenant depuis de nombreuses
t
15° 0,5 t
années, se sont révélés de loin les meilleurs. La figure 10.23 15°
0,8 t
15°
en présente deux exemples typiques.
0,4 t
Le profil de joint de la figure 10.23a convient aux pièces
présentant des diamètres internes égaux, obtenus avec des
épaulements extérieurs destinés à l’entraînement ou à la pré- a b
hension. (Par exemple des conteneurs cylindriques ou des
t
récipients sous pression, réalisés en deux parties du fait de
leur longueur.) Le profil de la figure 10.23b est particulière-
Fig. 10.23 Profils de joints
ment bien adapté au soudage de bases ou de fermetures (par
exemple sur les cartouches de gaz butane, les extincteurs ou
les bouteilles d’aérosols).
Le type de profil de soudage présenté dans la figure 10.23b
Les épaisseurs de parois ne sont données qu’à titre indicatif.
peut également recevoir un bord qui recouvre tout le haut du
La structure des pièces doit naturellement être prise aussi en
récipient. La figure 10.25 montre une telle conception, utili-
compte. Mais l’aire de la face du joint ne doit jamais être
sée parfois pour les cartouches de rechange de butane. Une
réduits. Les plastiques possédant un fort coefficient de frot-
gorge ouverte est généralement suffisante. On peut également
tement tendent à s’auto-bloquer si l’angle d’inclinaison, trop
adopter une fine lèvre en contre-dépouille «a», afin que le
petit, empêche la couronne dentée de tourner et provoque
piège à bavure se ferme entièrement. Naturellement, une
un meulage du matériau. On n’adoptera par conséquent les
telle lèvre peut aussi être prévue sur l’extérieur, mais elle
angles inférieurs à 15° qu’avec le plus grand soin.
demande un outillage plus compliqué pour le mécanisme
Pour les profils tels que celui de la figure 10.23a, un certain d’éjection. Elle ne devrait par conséquent pas être prévue
jeu doit être prévu, avant soudage, entre les faces perpendi- à moins qu’elle ne soit essentielle.
culaires à l’arbre de la pièce. Cette précaution permettra à la
totalité de la pression de s’exercer en premier sur les faces
inclinées, sur lesquelles repose presque entièrement la solidi-
té du joint.
Il est impossible d’empêcher la matière ramollie de suinter
hors de ces joints et de former des bavures qui, souvent nui-
sibles, sont à enlever par la suite. Lorsque les récipients sou-
dés comportent des pièces intérieures mobiles, il n’est pas
possible d’admettre la présence de lambeaux de matière
détachée pouvant porter atteinte à leur bon fonctionnement.
Les figures 10.24a–d illustrent quatre profils de joint conseil- a b
lés, tous pourvus de gorges pour retenir les bavures.
Le simple piège à bavure en forme de gorge présenté sur la
figure 10.24a ne recouvre pas entièrement la matière fondue
mais il l’empêche de saillir au delà du diamètre extérieur de
la pièce, ce qui est souvent suffisant. La lèvre de recouvre-
ment comportant un petit espace, présentée dans la figure
10.24b, est courante.
La figure 10.24c présente un piège à bavure conçu de manière
à être fermé à la fin de l’opération de soudage.
La figure 10.24d montre une lèvre pourvue d’un léger recou- c d
vrement sur l’intérieur, qui ferme complètement la gorge et
empêche tout suintement de matière vers l’extérieur.
La lèvre extérieure vient au contact du bord opposé lorsque
le soudage est terminé. Fig. 10.24 Profils de joints avec pièges à bavure
101
Les paramètres suivants doivent être observés pour obtenir
de bons résultats sur les machines à inertie:
a. Vitesse périphérique au niveau du joint
Dans la mesure du possible, celle-ci ne devrait pas être
inférieure à 10 m/s. Mais en présence de petits diamètres
0,8 T il est quelquefois nécessaire de travailler entre 5 et
10 m/s, sinon la vitesse de rotation serait trop élevée.
D’une manière générale, les résultats les plus satisfaisants
sont obtenus sous une grande vitesse périphérique. Les
a vitesses de rotation élevées sont également avantageuses
pour le volant, puisque la masse nécessaire pour joindre
0,3 T
une pièce de dimension donnée est d’autant plus réduite
T que la vitesse est grande.
102
Détermination graphique Dans cet exemple, nous notons le point 4, qui correspond
à un diamètre de 78 mm et à une longueur de 70 mm.
des paramètres de soudage
En se déplaçant vers la droite à partir du point correspondant
Les données les plus importantes sont déterminées rapidement
à 3 cm2, la pression de soudage exigée correspondante peut
et facilement à partir du nomogramme (figure 10.26) valable
se lire à partir de l’échelle de droite; elle est dans ce cas
pour tous les plastiques techniques de DuPont de Nemours.
d’environ 1500 N.
Exemple: Déterminons en premier lieu le diamètre de sou-
Ce nomogramme ne prend en compte que les dimensions
dure moyen «d» (figure 10.27) et l’aire de projection de la
extérieures des outils, et ignore le fait qu’ils ne sont pas pleins.
surface du joint F.
Mais, dans une certaine mesure, le montage compense cette
différence et les valeurs données par le nomogramme sont
suffisamment précises.
L (mm)
80 100
ø D (mm) 30 40 50 60 70 90 120
120
110
100
95
90
2
85
80 4
75
70
65
60
55
50
20 10000 Ød
m Ød
m
25
8
10 ød 2 3 5000
8 in 3
6 t/m 40 3000
5 00
0
8 00 50
4 70 00 57 2000
3 6 0 65 P (N)
0 00 3 1 80
5
2 00 0 1000
40 00 10 0 F F
1,5 35 00 11 25
0
3 00 1 0
1 25 0 14 5 500
0,8 0 16 0 400
0
2 00 20
0,6 18 600 300
1 00
4
1 00
0,4 200
0,3 12 00 Fig. 10.27 Paramètres de soudage; exemples
10
0,2 100
F (cm2)
ØD
Pour l’exemple présente, F est égal à environ 3 cm2 et le dia-
mètre de soudure moyen d = 60 mm. Partant de 3 cm2 sur
l’échelle de gauche, nous progressons donc vers la droite
jusqu’à rencontrer la ligne qui correspond au diamètre de 60
(point 1), puis nous nous déplaçons verticalement vers le haut.
Nous choisissons un diamètre convenable et la longueur de
volant correspondante (voir figure 10.28). Mais le diamètre
doit toujours être plus grand que la longueur, de façon à main- L
tenir la longueur totale du volant en rotation aussi petite que
possible. Dans l’exemple de l’illustration, on a choisi un
diamètre d’environ 84 mm, ce qui donne une longueur de
80 mm (point 2).
Le nomogramme est basé sur une vitesse périphérique de
10 m/s, ce qui donne, dans cet exemple, 3200 t/min (dia-
mètre 60 mm). Il est possible de choisir une plus grande
vitesse, disons 4000 t/min, qui correspond au point 3. Les
dimensions de l’outil obtenues en se déplaçant vers le haut
à partir de ce point seront naturellement plus réduites qu’au-
paravant. Fig. 10.28 Dimensions de volant; Exemple
103
Puissance du moteur a. L’inspection visuelle des soudures n’a que des applications
En plus de leurs nombreux avantages, les outils à inertie n’exi- très limitées, et ne fournit aucune information sur leur
gent qu’une très faible puissance d’entraînement. résistance ou leur étanchéité. Elle n’est réalisable que
lorsque les bavures sont réellement visibles, c’est-à-dire
Dans une machine entièrement ou semi-automatique, la tota- quand elles ne se trouvent pas à l’intérieur d’un cham-
lité du cycle dure entre 1 et 2 secondes, de telle sorte que brage à bavures. Lorsque les conditions de soudage sont
le moteur a suffisamment de temps pour accélérer le volant correctes, une légère bavure doit se former autour de la
jusqu’à sa vitesse de fonctionnement. Au cours du soudage, soudure. Si cette bavure est irrégulière ou trop volumi-
l’énergie cinétique de l’outil est si rapidement convertie en neuse, ou même complètement absente, la vitesse doit
chaleur qu’elle engendre une puissance considérable. être réglée à nouveau. Naturellement, ne doit fondre que
Si, par exemple, nous considérons que les deux outils du la quantité de plastique absolument nécessaire. Mais
nomogramme de la figure 10.26 sont arrêtés en 0,05 s, ils l’absence de bavure apparente ne prouve pas que le joint
produiront, dans ce temps, environ 3 kW. Si une période de a été correctement soudé (en supposant toujours, naturel-
1 seconde est disponible pour accélérer à nouveau le volant lement, qu’il n’y a pas de chambrage à bavure).
pour le cycle suivant, une puissance nominale de seulement L’aspect des bavures dépend non seulement du type de
150 W est théoriquement nécessaire. plastique mais aussi de sa viscosité et de la présence d’une
charge déterminée. Le DELRIN® 100, par exemple, produit
Les moteurs de 0,5 kW sont suffisants pour souder la plupart
un aspect fibreux, tandis que le DELRIN® 500 donne des
des pièces rencontrées en pratique.
bavures d’aspect fondu. La vitesse périphérique affecte
Nous avons déjà mentionné qu’il est très souhaitable de pou- elle-même l’aspect des bavures, aussi est-il impossible de
voir faire varier la vitesse. Avec un matériel de production tirer la moindre conclusion à propos de la qualité du joint.
destiné à souder constamment des pièces identiques, la vitesse
peut être réglée en changeant les poulies. b. Tester la résistance des soudures à la rupture est le seul
moyen d’en évaluer correctement la qualité et de pouvoir
en tirer des conclusions pertinentes.
Contrôle de qualité des pièces soudées La plupart des articles joints par soudage par rotation sont
Afin de garantir une qualité uniforme, les profils de joint doi- des conteneurs clos, qui seront pendant une période courte
vent en premier lieu être vérifiés sur un projecteur de profils ou prolongée sous pression interne (briquets, cartouches
pour s’assurer qu’ils s’ajustent avec précision. De mauvais de gaz, extincteurs) ou externe (bouées en eau profonde).
ajustements et des variations excessives du diamètre (décou- Citons aussi, par exemple, les flotteurs de carburateur, qui
lant des tolérances de moulage) entraînent des difficultés de ne sont pas sous pression et dont le joint doit seulement
soudage et des soudures de qualité médiocre. Des profils de être étanche. Pour toutes ces pièces, sans tenir compte des
joint correctement dimensionnés et des pièces moulées avec contraintes effectives intervenant en pratique, il est préfé-
soin rendent superflus les contrôles systématiques ultérieurs. rable et plus facile d’augmenter lentement et uniformément
la pression interne jusqu’à l’éclatement. Un dispositif de
Si, par exemple, les angles de deux profils ne coïncident pas
ce type, décrit plus loin, doit permettre d’observer les
(figure 10.29), il en résulte une entaille très aigue qui peut
pièces pendant la croissance de la pression. La déforma-
conduire à des concentrations de contrainte sous de fortes
tion qui survient avant l’éclatement apporte très souvent
charges, effet qui réduit la résistance de toute la pièce. Cette
des informations intéressantes sur tous les défauts de
absence de coïncidence peut aussi amener à fusion une trop
conception entraînant des points faibles.
grande quantité de matière.
Après l’essai d’éclatement, la pièce complète (mais plus
Les critères essentiels de la qualité de la soudure sont la particulièrement le joint soudé) doit être examinée soigneu-
résistance mécanique, l’étanchéité (à l’eau ou à l’air), ou sement. Si les profils de la soudure ont été correctement
l’ensemble de ces propriétés. Les essais de contrôle peuvent dimensionnés et le joint convenablement réalisé, les faces
être réalisés selon les méthodes suivantes: de soudure ne doivent être visibles nulle part. La fracture
doit survenir directement en travers ou le long de la sou-
dure. Dans ce dernier cas, il n’est pas possible de conclure
si la soudure a été, ou non, la cause de la fracture. Ceci
peut être le cas en présence d’un sérieux effet d’entaille,
comme par exemple dans la figure 10.29.
Dans le cas des pièces soumises en permanence à une pres-
sion interne au cours de leur utilisation, et de plus expo-
sées à des variations de température, la pression d’éclate-
ment doit être de huit à dix fois la pression de service.
Seul ce critère donne la garantie que la pièce se compor-
tera selon les prévisions pendant la durée totale de sa vie
en service (briquets à gaz butane, par exemple).
Puisque nous traitons seulement le cas des cylindres, il est
Fig. 10.29 Joint comportant des angles incorrects très utile de déterminer les contraintes périphériques et de
104
les comparer à la résistance réelle du plastique à la traction. on observe la formation éventuelle de bulles sur le joint.
Si le rapport est médiocre, la cause de la rupture n’est pas Il est toutefois plus rapide et plus fiable de les essayer sous
nécessairement liée à la soudure. Les autres causes possibles vide dans un appareillage simple, analogue à celui utilisé
sont: défauts de structure, orientation dans les parois de fai- parfois pour la vérification de l’étanchéité des montres, qui
ble épaisseur, positionnement ou dimensionnement incorrect sera bien souvent suffisant.
du seuil d’injection, ou fléchissement du noyau central pro-
– La figure 10.31 en illustre le principe de base. Un récipient
voquant des inégalités d’épaisseur de paroi.
de verre cylindrique «a» suffisamment grand pour conte-
Les plastiques renforcés de fibre de verre sont relativement nir la pièce est surmonté, avec jeu, d’un couvercle «b»
différents. Les teneurs de verre élevées apportent une plus et rendu étanche à l’aide d’un anneau de caoutchouc. La
grande résistance mécanique, mais la fraction de surface dis- pièce à tester est maintenue sous l’eau par le tamis «c».
ponible pour le soudage est réduite par la présence des fibres Le niveau de l’eau étant presque en haut du récipient, le
de verre. Le rapport entre la pression d’éclatement effective pompage d’un petit volume d’air suffit à produire un vide
et celle calculée est par conséquent plus bas, et dans certains suffisant. En pratique la seule manœuvre d’une petite
cas la soudure peut constituer le point le plus faible de la pompe à main y parvient. Le dispositif doit de préférence
pièce. être équipé d’une vanne de réglage pour limiter le niveau
de vide et prévenir la formation de bulles par dégazage.
L’importance d’une conception correcte du soudage par rota-
tion des récipients sous pression est illustrée par les exemples
qui suivent. Après soudage, les deux cartouches en résine
acétal DELRIN® 500 représentées dans la figure 10.30, soumi-
ses au test d’éclatement sous pression interne, ont donné les
résultats suivants: b
X X
A B
Fig. 10.31 Test d’étanchéité par application de vide
Fig. 10.30 Conceptions de cartouches sous pression
105
Fig. 10.33 Soudage de joints doubles
106
Afin d’éviter tout risque, il est préférable de suivre la procé- Soudage par rotation
dure présentée sur la figure 10.35. Ici, le joint double a été
divisé en deux joints simples qui, soudés l’un après l’autre,
de plastiques souples et d’élastomères
ne posent aucun problème. Cette solution permet aux pièces Le coefficient de frottement est d’autant plus élevé que
d’être tenues par deux couronnes dentées le plastique est souple (avec quelques exceptions, dont les
fluoropolymères). Le soudage par rotation devient donc de
selon la procédure normale. L’automatisation est plus facile, plus en plus difficile avec les plastiques souples, pour les
et le coût total, beaucoup plus faible que pour un joint double, raisons suivantes:
permet d’éviter de longs et onéreux essais préliminaires.
a. La déclaration résultant d’un coefficient de frottement
élevé est tellement importante que le volant n’est pas en
Soudage de plastiques mesure, par frottement, de générer de la chaleur. La plus
renforcés ou de nature dissemblable grande partie de l’énérgie est absorbée dans la déformation
du composant, sans que le moindre déplacement relatif
Les plastiques renforcés peuvent généralement être soudés
intervienne entre les faces du joint. Si l’on augmente
aussi facilement que les non-renforcés. Si la présence de
l’énergie cinétique, il y a plus de chances de détériorer
charges diminue le coefficient de frottement, la pression de
les pièces que d’améliorer les conditions de soudage.
soudage peut quelquefois être augmentée de façon à réduire
le temps réel de l’opération. Il est parfois possible de résoudre ce problème en pulvéri-
sant un lubrifiant sur les faces du joint (par exemple un
La résistance mécanique des soudures de plastiques renfor- agent de démoulage à base de silicone). Cette opération
cés est généralement plus faible car les fibres de la surface diminue tout d’abord considérablement le coefficient de
ne se soudent pas ensemble. En pratique cette infériorité se frottement, de telle sorte que l’habituelle rotation se pro-
révèle peu fréquemment, car habituellement le joint n’est pas duit. La pression spécifique est cependant tellement éle-
la partie la plus faible de la pièce. Si nécessaire le profil de vée que le lubrifiant étant rapidement chassé vers l’exté-
la soudure peut être élargi dans une certaine mesure. Dans rieur, le frottement intervient et le matériau fond.
tous les plastiques, les fibres de verre ou les charges dimi-
nuent l’allongement en traction, de sorte que les concentra- b. Dans le cas des plastiques souples ayant un coefficient
tions de contrainte sont très nuisibles. Les concepteurs atta- de frottement très bas, une pression spécifique beaucoup
chent généralement trop peu d’importance à ce fait. plus élevée est nécessaire pour engendrer un peu de temps
suffisamment de chaleur par frottement. La plupart des
On doit quelquefois faire face à l’accouplement de plastiques composants ne supportent pas une pression axiale aussi
dissemblables ayant des points de fusion différents. Le sou- élevée sans déformation permanente. Dans cette situation,
dage est d’autant plus difficile que la différence entre les points il n’existe aujourd’hui aucun moyen fiable de réaliser des
de fusion est importante. Il n’est pas possible d’appeler sou- soudures satisfaisantes en soudage par rotation entre ces
dure ce qui n’est qu’une simple adhérence mécanique des matériaux.
surfaces. La résistance du joint est faible. Il peut être néces-
c. Les plastiques souples sont difficiles à retenir et à mettre
saire d’adopter une forme spéciale de joint et de travailler
en mouvement. La transmission de couples élevés pose
sous de très hautes pressions de soudage.
souvent un problème insoluble, en particulier parce qu’il
En pratique, ce type d’application est peu fréquent. Dans est rarement possible d’employer des couronnes dentées.
tous les cas, ces pièces ne sont pas soumises à des contraintes.
En résumé, on peut dire que les cas marginaux de cette sorte
Les applications caractéristiques sont les jauges de niveau
ne doivent être abordés qu’avec d’extrêmes précautions, et
d’huile et les regards en polycarbonate transparent soudés
qu’un travail expérimental préalable est indispensable.
dans des supports en DELRIN® .
Les figures 10.36 à 10.38 ne montrent que quelques exemples
Les résultats présentés ci-dessous donnent une idée des pos-
sélectionnés parmi les nombreuses possibilités ouvertes dans
sibilités de joindre le DELRIN® à d’autres plastiques.
ce domaine.
Le flotteur en DELRIN® illustré sur la figure 10.13 a une pres-
sion d’éclatement de 4 MPa.
Dans le cas d’un couvercle en matériau différent soudé sur
un corps en DELRIN® , les pressions d’éclatement seront les
suivantes:
107
Exemples de machines de soudage par rotation Mecasonic commerciales et expérimentales
108
Fig. 10.37 Machine d’établi pour soudage par rotation disponible dans le commerce. Le modèle de base est équipé d’un moteur à cage
d’écureuil triphasé. La tête rotative portant les gabarits est fixée directement sur la tige de piston à double guidage,
comme l’illustrent les figures 10.12 et 10.13. Cette machine peut également être fournie avec vitesse réglable, table tournante,
contrôle automatique des cycles et dispositif d’alimentation.
109
Fig. 10.38 Machine de soudage par rotation.
110
Soudage par ultrasons
Introduction
Le soudage par ultrasons est une technique rapide et éco-
nomique d’assemblage des pièces en plastique. C’est une
excellente méthode pour la jonction en grande série d’arti-
cles de haute qualité.
Il s’agit d’une procédure relativement nouvelle, qui s’appli-
que facilement aux plastiques amorphes à point de fusion
relativement bas, tel que le polystyrène. Cependant, le dessin
des pièces et leur assemblage nécessitent plus de préparation
et de contrôle dans le cas des résines amorphes de plus haut
point de fusion, des polymères cristallins et des plastiques de
faible rigidité. b
Matériel de soudage
Direction du Direction de propagation Comparé aux équipements utilisés dans les autres techniques
déplacement de l’onde
des particules
de soudage telles que le soudage par rotation ou le soudage
(a) par plaque chauffante, le matériel qu’exige le soudage par
ultrasons est relativement complexe et élaboré. Un appareil
de soudage complet comprend un générateur électronique,
Direction de
vibration des des minuteries de commande des cycles, un transducteur qui
particules transforme l’énergie électrique en énergie mécanique, une
tête de soudage appelée sonotrode et un montage qui assure
(b) Direction de propagation
la fixation des pièces, le fonctionnement de cet appareil pou-
de l’onde vant être automatique.
112
Sonotrode
5
N1
15
200
N2 1
15
Température, °C°C
N3 250
Temperature,
240
Température, °C°C
15
200
Temperature,
N4 2
15
100
N5 3 140
100
4
Réflecteur
(a)
0 10 20 30 40 0 15 30 45 60
t, sec
(b)
Sonotrode
Thermocouples
p p
Réflecteur
Soudure
N1 N2 N3 N4 N5
(c)
Fig. 10.44 Variation de la température le long d’un barreau de plastique soudé par ultrasons à une plaquette du même matériau.
a. Schéma de la sonotrode, la pièce et les thermocouples.
b. Variations de la température des différents points du barreau en fonction du temps.
c. Températures obtenues à l’instant où la température de la soudure est maximale (en trait tireté) et valeurs des températures
c) maximales aux différents points du barreau (trait plein)
Les pièces en plastique constitue pour le transducteur une Afin d’éviter que la sonotrode soit soumise en service à des
«charge» qui représente une certaine impédance. La sono- contraintes excessives conduisant à une rupture par fatigue
trode sert à adapter le transducteur à la charge et reçoit parfois du matériau, le raccordement doit être réalisé avec le plus
le nom de «transformateur d’adaptation de l’impédance». grand soin. En ce qui concerne l’aptitude à supporter des
Cette adaptation s’effectue par augmentation de l’amplitude, amplitudes importantes, certains matériaux sont supérieurs
et donc de la vitesse, des vibrations créées par le transducteur. à d’autres. Les alliages de titane à haute résistance comptent
Pour permettre d’estimer l’amplification requise, disons qu’à parmi les meilleurs à cet égard. Citons également le Monel,
la sortie du transducteur la course totale, c’est-à-dire le dou- l’acier inoxydable et l’aluminium. Le matériau qui constitue
ble de l’amplitude, peut être de l’ordre de 0,013 mm, tandis la sonotrode ne doit pas dissiper l’énergie sonore: le cuivre,
que les vibrations permettant le soudage doivent atteindre le plomb, le nickel et la fonte ne conviennent pas pour cette
0,05 à 0,15 mm. L’amplification ou «gain» est donc un raison. Les sonotrodes de la figure 10.45 peuvent être seule-
facteur important à considérer lors de l’étude des projets de ment utilisées pour le sou-dage de petites pièces en plastiques
sonotrodes. On peut voir sur la figure 10.45 un certain nom- techniques de DuPont.
bre de sonotrodes courantes.
La figure 10.46 représente les formes de sonotrodes à épau-
lement, coniques, exponentielles, catenoïdales et de Fourier,
ainsi que les variations le long de la sonotrode de l’amplitu-
de (ou de la vitesse) des vibrations et des contraintes résul-
tantes. Etant donné que les sonotrodes constituent des élé-
ments demi-onde, il est possible de les raccorder aux ventres
de contrainte localisés aux extrémités des éléments demi-onde.
Le raccordement en série de plusieurs sonotrodes permet
d’augmenter (ou de réduire) l’amplitude des vibrations com-
muniquées à la dernière sonotrode de la série. Un tel ensem-
ble est représenté sur la figure 10.47. L’élément placé entre
le transducteur et la tête de soudage proprement dite prend
habituellement le nom d’amplificateur d’amplitude et consti-
tue une solution pratique permettant de modifier l’amplitude
qui représente un paramètre important dans le soudage par
ultrasons. Fig. 10.45 Sonotrodes
113
Il est possible de souder des pièces moulées dans des plasti- Généralement, la largeur et le diamètre des sonotrodes sont
ques tels que le polystyrène dont les dimensions sont supé- limités au quart de la longueur d’onde du son correspondant
rieures à celles de la touche de la sonotrode. au matériau de la sonotrode. Lorsque les dimensions trans-
versales dépassent cette limite, les modes latéraux d’oscilla-
Pour le soudage des pièces en résines techniques de DuPont
tion sont excités dans la tête, ce qui a pour effet de réduire
de Nemours, de diamètre supérieur à 25 mm, la surface
son rendement. En ce qui concerne par exemple les outils en
de touche de la sonotrode doit suivre le tracé du joint. Les
titane de forme standard, les dimensions transversales sont
sonotrodes dessinées en traits et de forme creuse, également
limitées à 65–75 mm. Cependant il est possible de construire
présentées dans la figure 10.47 sont utiles pour le soudage
des sonotrodes de plus grandes dimensions en ménageant des
de plus grandes pièces, respectivement rectangulaires ou cir-
évidements qui constituent des solutions de discontinuité des
culaires. On trouvera des renseignements détaillés concernant
surfaces dont les dimensions dépassent le quart de la longueur
la relation qui doit exister entre les formes des pièces et celles
d’onde. On peut également souder des pièces de grandes
des sonotrodes dans le chapitre relatif à l’étude des pièces.
dimensions au moyen d’un ensemble de plusieurs têtes jux-
taposées. Une technique consiste à alimenter simultanément
les sonotrodes équipées chacune d’un transducteur, soit par
Profil Profil
des générateurs indépendants, soit en série à l’aide d’un seul
générateur. Une autre technique fait appel à un faisceau de
Vitesse a. Vitesse d.
Contrainte Contrainte
sonotrodes monté sur un transducteur unique qui commande
simultanément les sonotrodes lorsqu’il est alimenté par le
générateur.
Pour garantir l’efficacité du soudage, les sonotrodes doivent
Profil Profil entrer en résonance à une fréquence très voisine de la fré-
Vitesse b. Vitesse e. quence nominale de service de l’appareil, soit 20 kHz. C’est
Contrainte Contrainte pourquoi les constructeurs de matériel de soudage «accordent»
électroniquement les sonotrodes en retouchant soigneuse-
ment leurs dimensions de manière à parvenir au rendement
optimal. Il est assez facile de fabriquer en laboratoire des
Profil sonotrodes simples à épaulement en aluminium afin de pro-
céder à des essais de soudage sur prototypes, mais ces outils
Vitesse c.
Contrainte sont sujets à des ruptures par fatigue du métal, ils s’ébrèchent
et se détériorent facilement et laissent fréquemment des
marques sur les pièces à souder. C’est pour cette raison que
Fig. 10.46 Vitesses et contraintes dans plusieures formes l’étude et la fabrication des sonotrodes complexes ou réali-
de sonotrodes sées dans des matériaux plus nobles doivent être confiées
a. à épaulement
aux constructeurs spécialisés qui disposent de l’expérience
b. conique
c. exponentiel
requise par les études analytiques et empiriques des projets
d. casénoïdal de sonotrodes.
e. fourier
d. Dispositif de fixation des pièces
Les montages permettant de centrer les pièces et de les
immobiliser pendant le soudage constituent des éléments
25 m 25 m
importants du matériel de soudage. Il est nécessaire de main-
0
A 0 tenir les pièces parfaitement centrées par rapport à la touche
Trans- 700 bars 700 bars
N
50 de la sonotrode afin que la pression appliquée aux éléments
ducteur
A 100
à assembler reste constante au cours du soudage. Si l’élément
inférieur est simplement posé sur la table de la soudeuse, les
Longueur (mm)
N
150
A
deux pièces peuvent glisser par rapport à l’outil pendant le
200
Amplifica- soudage. Les vibrations à haute fréquence réduisent notable-
teur d’am-
250 ment l’intensité des forces de frottement qui immobilisent
plitude A
300 normalement les pièces en l’absence de vibrations. La figure
Sonotrode 350 10.48 représente un dispositif de fixation courant.
A 400 Les montages les plus fréquemment utilisés sont usinés ou
moulés. Ils sont étudiés de manière à contenir l’élément infé-
rieur à assembler et à le maintenir solidement dans la position
Fig. 10.47 Pour augmenter l’amplitude, il est possible de monter en requise. On n’est pas encore parvenu à démontrer si la pièce
série des sonotrodes à profils différents. Le raccordement doit être parfaitement immobilisée pendant le soudage ou non.
s’effectue aux ventres de contraintes, les courbes repré-
sentant l’amplitude et la contrainte aux différents points On a obtenu les mêmes excellents résultats sur des pièces qui
de l’ensemble. Les nœuds et les ventres d’amplitude sont étaient maintenues, mais libres toutefois de vibrer, et sur des
repérés respectivement par les lettres N et A. pièces parfaitement bloquées.
114
Etude des pièces
L’étude de la pièce représente que l’on néglige fréquemment
à tort, jusqu’à ce que l’outillage ait été réalisé et que l’on ait
Sonotrode
procédé aux premiers essais de soudage des pièces moulées.
a. Etude du joint
Pièce en plastique
Le dessin du joint est peut-être l’aspect le plus délicat de
la géométrie des pièces destinées au soudage par ultrasons,
en particulier dans le cas de plastiques à structure cristalline
Dispositif
de fixation et à point de fusion élevé. Il est moins critique dans le cas
Ejecteur
du soudage des plastiques amorphes tels que les résines acry-
pneumatique liques. Il existe deux types principaux de joints, le joint à
(facultatif)
cisaillement et le joint à conducteur d’énergie.
Joint à cisaillement
Fig. 10.48 Dispositif de fixation Le joint le plus avantageux dans le soudage par ultrasons
des résines techniques de DuPont de Nemours est le joint à
Le dispositif de fixation doit être rigide de manière qu’il cisaillement. Il a été mis au point en 1967 par les ingénieurs
s’établisse un déplacement relatif entre la sonotrode et le du Centre Technique des matières plastiques à Genève et,
montage (ou enclume) qui se traduira dans la matière plas- depuis, il a été utilisé avec succès dans de très nombreuses
tique par les actions conduisant au soudage des éléments. On applications dans le monde entier. Les figures 10.49 et 10.50
parvient à ce résultat soit en construisant un montage massif illustrent le joint à cisaillement standard.
de faible hauteur, soit en accordant le montage pour une La figure 10.51 représente quelques variantes du joint stan-
résonance d’un quart d’onde. Si l’utilisateur adopte par inad- dard, le contact initial entre les deux pièces est réduit à une
vertance un montage d’une hauteur d’une demi-onde qui petite surface qui se présente ordinairement sous la forme
résonne donc à 20 kHz ou à une fréquence voisine, il peut d’un décrochement ou d’un épaulement sur l’une des deux
rencontrer des difficultés dues au fait que le montage entre pièces et sert à assurer le centrage des pièces.
en résonance avec la sonotrode ce qui limite sérieusement la
quantité d’énergie communiquée à la pièce. Si la fréquence
est légèrement différente de 20 kHz, il se produira des bruits
aigus et autres sons intempestifs dus aux battements des
D
fréquences voisines.
B
E
soudage soudage
B1
La résistance de la soudure est donc déterminée par la pro-
Bavure fondeur de pénétration d’un élément dans l’autre et ce para-
D
A
mètre dépend du temps de soudage et de la conception de
C
Soudure
B1 la pièce. Il est possible de réaliser des joints plus résistants
Dispositif
B de fixation
Bavure que les parois que l’on assemble en dessinant les pièces de
manière que la profondeur de pénétration (cote «E» de la
figure 10.49) soit égale à 1,25 à 1,5 fois l’épaisseur de
Fig. 10.50 Joint à cisaillement – Séquence de soudage
la paroi.
En ce qui concerne la conception du joint à cisaillement, il
faut prendre en considération les points suivants: l’élément
supérieur doit être aussi court que possible, il doit représen-
ter en fait un simple couvercle. Les parois de l’élément infé-
rieur doivent être maintenues au niveau du joint par un mon-
tage qui épouse étroitement la forme extérieure de la pièce
pour éviter toute dilatation sous l’action de la pression au
cours du soudage.
Si l’élément supérieur glisse latéralement par rapport à
l’élément inférieur, il en résulte des soudures discontinues
ou de qualité inférieure. C’est pourquoi l’ajustage des deux
éléments doit être aussi serré que possible avant soudage.
Fig. 10.51 Variantes du joint à cisaillement Dans le cas de pièces de dimensions importantes, en raison
des éventuelles variations dimensionnelles, il convient d’adop-
De tous les différents genres de joints, c’est le joint à cisail- ter des variations du joint, telles que celles qu’illustre
lement qui exige l’énergie la plus faible et le temps de sou- la figure 10.53.
dage le plus court. Ces avantages proviennent de la faible
surface de contact initial et de la progression uniforme du
soudage à mesure que le plastique fond et que les pièces
pénètrent l’une dans l’autre. La chaleur créée au droit du joint
subsiste jusqu’à l’arrêt des vibrations: en raison de la péné- 0,3 mm
tration des pièces et du frottement des surfaces, le plastique
fondu n’est pas exposé à l’air qui entraînerait un refroidisse-
ment trop rapide.
Les graphiques de la figure 10.52 illustrent les résultats
courants obtenus lors du soudage d’un joint à cisaillement.
Ils indiquent la profondeur et la résistance de la soudure en
Support
4
weld, mmmm
3
de dimensions importantes
2
de la
Depth
1
Profondeur
0
0 0,4 0,8 1,2 1,6
Weld
Temps de time, s s
soudage,
MPa
100
pressure, MPa
Brustd’éclatement,
50
Pression
0
0 0,4 0,8 1,2 1,6
Temps de time,
Weld soudage,
s s
Fig. 10.52 Caractéristique d’une soudure sur joint à cisaillement Fig. 10.54 Chambrage à bavure pour joint à cisaillement
116
Lors du soudage par ultrasons, il arrive fréquemment que la
résine fondue soit chassée du joint et produise une bavure
extérieure et intérieure. Lorsque des considérations esthéti-
ques ou fonctionnelles interdisent la présence de cette bavure,
il est possible de ménager dans le joint un chambrage destiné
à la dissimuler, tels que ceux qui sont représentés sur la
figure 10.54.
Fig. 10.57 Variations du joint à conducteur d’énergie
Joints à conducteur d’énergie
Le second des principaux types de joints est le joint à conduc-
teur d’énergie représenté, avec diverses variantes, sur les La particularité essentielle de ce type de joint est dû à la
figures 10.55, 10.56 et 10.57. Parmi ces différents modèles, présence sur l’une des surfaces à assembler, d’un cordon
c’est le joint de la figure 10.56 qui présente la résistance à section en «V» appelé «conducteur d’énergie» qui sert à
mécanique la plus élevée. Malgré la grande simplicité de concentrer l’énergie ultrasonore et à limiter le contact initial
conception du joint à conducteur d’énergie, il est extrême- à une surface très réduite afin de garantir un chauffage et une
ment difficile de réaliser avec ce joint des jonctions très fusion rapides. Dès que l’étroite surface de contact commence
résistantes ou étanches sur des pièces en résines cristallines à se ramollir et à fondre, l’impédance diminue et la fusion se
techniques. Dans le cas de résines amorphes comme la résine poursuit à plus grande vitesse. Le plastique du cordon conduc-
acrylique, on obtient des joints résistants, mais il est néan- teur d’énergie fond en premier et la résine fondue se répand
moins difficile de réaliser des jonctions étanches sur des sur les surfaces à assembler. Comme tous les plastiques
pièces compliquées. amorphes présentent une plage de ramollissement relative-
ment large et mal définie plutôt qu’un point de fusion franc
90° et lorsque le plastique s’écoule dans le joint, la masse fondue
conserve une quantité de chaleur suffisante pour assurer une
C
D
fondre, elles présentent un point de fusion franc et se com-
0,6 B
portent différemment des matériaux amorphes. Lorsque le
cordon en «V» fond et que le plastique s’écoule à la surface
du joint, la résine exposée à l’air peut se cristalliser avant
qu’une quantité d’énergie suffisante ait été dégagée pour
assurer le soudage de toute la surface du joint. Pour obtenir
B
une résistance satisfaisante, il est donc nécessaire de provo-
1,4 B quer la fusion de la surface de la jonction tout entière. (Dans
Dimension A: 0,4 mm. Lorsque B est compris entre 1,5 et 3 mm. le cas du ZYTEL®, l’exposition à l’air de la résine fondue à
Est proportionnellement supérieure ou inférieure
à cette valeur pour les autres épaisseurs de paroi haute température est susceptible de provoquer une dégrada-
Dimension B: Epaisseur de paroi tion par oxydation qui conduit à des soudures fragiles.)
Dimension C: Evidement facultatif, recommandé pour garantir
un meilleur contact avec la surface de la sonotrode Cette phase du cycle de soudage est assez longue, comme
Dimension D: Jeu intérieur (0,05 à 0,15 mm) on le constate sur les graphiques des figures 10.58 et 10.59
qui représentent des opérations de soudage courantes sur des
Fig. 10.55 Joint à conducteur d’énergie
joints à conducteur d’énergie de pièces en DELRIN® et en
0,6 B
ZYTEL®.
10°
0,4 B 0,6 B
10°
C
A 0,5 B
15
B
A
0,5 B
MPa
1,5 B
12,5
MPa
d’éclatement,
10
B
Brust pressure,
2,5
DELRIN® 100
Dimension A: 0,4 mm. Lorsque B est compris entre 1,5 et 3 mm.
Est proportionnellement inférieure ou supérieure 0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6
pour les autrès épaisseurs de paroi
Dimension B: Epaisseur de la paroi Weld
Temps de time, s s
soudage,
Dimension C: Evidement facultatif recommandé pour garantir
un meilleur contact avec la surface de la sonotrode
Fig. 10.58 Variations de la pression d’éclatement en fonction
Fig. 10.56 Variation du joint à conducteur d’énergie du temps de soudage sur joint à «conducteur d’énergie»
117
fois que cela est possible, les pièces doivent être conçues
12,5
de manière que la surface de contact de la sonotrode sur la
Pression d’éclatement, MPa
10
ZYTEL® 101 (sec)
du joint.
7,5
Dans le soudage «lointain», la sonotrode repose sur l’élé-
5 ment de la pièce à une certaine distance du plan du joint et
2,5
c’est le plastique qui assure la transmission des vibrations au
joint. Les plastiques amorphes rigides transmettent très bien
0 l’énergie ultrasonore alors que les plastiques rigides à struc-
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6
ture cristalline DELRIN® , ZYTEL®, MINLON® et RYNITE® peu-
Weld
Temps detime, s s
soudage,
vent absorber les vibrations, au lieu de les transmettre, sans
Fig. 10.59 Variations de la pression d’éclatement en fonction créer une quantité appréciable de chaleur. En conséquence,
du temps de soudage sur joint à «conducteur d’énergie» ils sont plus difficiles à souder par la technique du soudage
lointain.
Les plastiques peu rigides tels que le polyéthylène ne peuvent
être soudés que par la méthode de soudage proche. Etant
Les lignes tiretées verticales indiquent le temps de soudage
donné que le taux d’amortissement acoustique a une valeur
à partir duquel la bavure formée est excessive. L’apparition
élevée, ils atténuent fortement les vibrations ultrasonores qui
de la bavure constitue un facteur limitatif dans la plupart des
pénètrent dans la matière. Si la face de la sonotrode est trop
applications. Pour des temps excédant cette limite, les résul-
éloignée du joint, l’énergie n’est pas transmise à ce dernier
tats sont très variables, surtout dans le cas du ZYTEL®.
et le plastique fond à la surface de contact avec la sonotrode.
b. Etude des projets de pièces Les plastiques ont une aptitude de médiocre à transmettre
On n’a pas encore déterminé de manière complète l’influence les ondes transversales (ou de cisaillement). C’est pourquoi
de la conception des pièces sur les résultats du soudage par il est plus difficile de souder une pièce dont l’élément supé-
ultrasons. Il est toutefois possible de donner quelques princi- rieur a une forme compliquée. Les vibrations sont atténuées
pes généraux concernant certains aspects de l’étude des piè- ou absorbées partiellement aux arrondis, aux angles ou aux
ces et la manière dont ils conditionnent le succès du soudage. discontinuités tels que les bossages qui se trouvent sur la
partie de l’élément placée entre la sonotrode et le joint. Il
Un point important de l’étude de la pièce consiste à localiser
faut donc prendre soin de les éviter.
la surface de contact de la sonotrode et de la pièce. Lors de
l’étude des différents modèles de joints, nous avons déjà Afin d’assurer une transmission maximale des vibrations, les
mentionné certaines considérations concernant ce problème. pièces doivent comporter une surface plane au contact de la
Il existe deux méthodes de soudage, le soudage «proche» face inférieure de la sonotrode. Cette surface doit avoir une
et le soudage «lointain»: ces deux techniques sont illustrées largeur aussi grande que possible et doit entourer la zone
par la figure 10.60. Elles se différencient par la distance qui du joint sans discontinuité. L’interruption du contact entre
sépare la face de contact de la sonotrode et le plan du joint. la sonotrode et la pièce peut provoquer des lacunes dans la
Pour tous les plastiques, les meilleurs résultats sont obtenus soudure.
par la méthode de soudage proche. C’est pourquoi, chaque Il est recommandé de prévoir des congés sur toutes les pièces
destinées au soudage par ultrasons. Etant donné que toute la
masse des deux éléments à assembler est soumise à l’action
des vibrations, il se produit une concentration de contraintes
extrêmement élevées au droit des angles intérieurs vifs. Il en
résulte le plus souvent des ruptures ou une fusion localisée.
On préconise des congés compatibles avec la pratique cou-
rante de la conception des pièces et du moulage.
En raison des vibrations susceptibles de se propager, il est
Sonotrode
recommandé de prendre des précautions lors du soudage de
pièces comportant des portées importantes et des prolonge-
ments sans support. Les vibrations peuvent être suffisam-
ment fortes pour détruire intégralement un ressort en console
qui saille de la paroi d’une pièce, par exemple. Dans le but
d’amortir les vibrations, on peut prendre certaines mesures,
par exemple utiliser des dispositifs de fixation doublés de
caoutchouc ou fixer à la sonotrode un amortisseur en caout-
chouc. On peut d’ailleurs tirer profit de ce phénomène. Des
Soudage proche Soudage lointain
expériences ont démontré que l’on peut procéder rapidement
au dégrappage des pièces moulées en appliquant une énergie
Fig. 10.60 Technique du soudage proche et du soudage lointain ultrasonore aux canaux d’injection.
118
Paramètres du soudage par ultrasons L’augmentation de l’amplitude améliore la qualité de la sou-
dure des pièces conçues avec un joint à cisaillement. Dans le
Les variables fondamentales du soudage par ultrasons sont le
cas du joint à «conducteur d’énergie», elle conduit non seu-
temps de soudage, le temps de maintien en pression, la pres-
lement à une qualité supérieure de la soudure mais contribue
sion et l’amplitude des vibrations. en outre à réduire le temps de soudage.
a. Temps de soudage
d. Pression
Le temps de soudage correspond à la durée d’application des
La pression appliquée pendant le soudage fournit l’effort
vibrations. Le temps de soudage adéquat est déterminé dans
statique requis pour assurer le «couplage» de la sonotrode
chaque cas par des essais successifs. Il est important d’éviter et des pièces en plastique de manière que les vibrations puis-
une durée de soudage excessive. Outre qu’il se produit une sent y être transmises. Cette même force statique assure le
bavure surabondante qui peut exiger une opération de déba- maintien des 2 éléments l’un contre l’autre pendant la solidi-
vurage, un temps de soudage trop prolongé peut conduire fication de la matière fondue dans le joint qui correspond
à une dégradation de la qualité de la soudure et à des fuites au temps de maintien de pression du cycle de soudage. Pour
dans les pièces qui requièrent un joint étanche. La tête de garantir un soudage satisfaisant, il est essentiel de déterminer
soudage est susceptible de marquer la surface de la pièce. En avec soin la pression optimale. Si elle est trop faible, l’appa-
outre, comme il est indiqué sur la figure 10.44, un temps de reil est inefficace et la durée du cycle de soudage est inutile-
soudage trop long peut entraîner une fusion et des ruptures ment prolongée. Si la pression est excessive par rapport à
de portions des pièces éloignées de la surface du joint, en l’amplitude de l’extrémité de la sonotrode, il se produit une
particulier sur les bossages, les filetages et aux angles inté- surcharge, un éventuel blocage de la tête et un amortissement
rieurs aigus des pièces moulées. notable des vibrations. Le gain d’amplitude global que four-
nissent l’amplificateur d’amplitude et la sonotrode est com-
b. Temps de maintien en pression parable au rôle d’adaptateur que joue le rapport de la boîte
Le temps de maintien en pression correspond au temps pen- de vitesses entre le moteur d’une voiture et les roues motrices.
Dans le soudage par ultrasons, les fortes amplitudes exigent
dant lequel les pièces sont maintenues l’une contre l’autre
une pression réduite et les faibles amplitudes une pression
après soudage et qu’elles refroidissent sous pression en
élevée.
l’absence de vibrations. Dans la plupart des applications,
ce paramètre ne revêt pas une importance critique. Dans la Ce fait se traduit par les courbes de la figure 10.61, obtenues en
majorité des cas, il suffit d’une durée de 0,3 à 0,5 secondes, portant en ordonnées le rendement du soudage et en abscis-
sous réserve qu’une sollicitation intérieure ne tende pas à ses la pression pour trois valeurs différentes de l’amplitude
disjoindre les éléments soudés, comme dans le cas par exem- correspondant à l’emploi des trois amplificateurs indiqués.
ple d’un ressort à boudin comprimé avant le soudage. Il existe plusieurs méthodes permettant de mesurer le rende-
ment du soudage qui seront décrites en détail au chapitre
c. Amplitude des vibrations suivant. Les courbes indiquent la relation qui existe entre
l’amplitude et la pression et font apparaître en outre un effet
L’amplitude des vibrations appliquée aux pièces à souder
d’une extrême importance.
représente un paramètre d’une importance capitale. Afin de
garantir une transmission rapide et efficace de l’énergie dans A mesure que l’amplitude augmente, la plage de pression
les pièces en résines techniques, il est nécessaire de disposer admissible diminue. C’est pourquoi il est particulièrement
de vibrations de grande amplitude. Etant donné que le trans- important de déterminer la pression optimale lorsque l’am-
ducteur fournit l’énergie sous une force élevée et une ampli- plitude est grande.
tude réduite, il est nécessaire d’augmenter l’amplitude avant
d’atteindre la touche de la sonotrode. Cette dernière assure
ordinairement elle-même une certaine amplification de l’am-
plitude due à sa forme. Lorsque la géométrie de la pièce exi-
ge une tête dont la face terminale est de grandes dimensions
ou de forme compliquée, l’amplification requise ne peut pas
être obtenue par la tête seule. Dans ce cas, dans la plupart
Amplificateur
Rendement de soudage
119
Mode d’emploi du matériel Centrage des pièces et du montage de fixation
Le succès du soudage par ultrasons est conditionné par l’uti- Il est nécessaire que les pièces, le dispositif et la sonotrode
lisation convenable des équipements. Les consignes qui sui- soient convenablement centrés de manière à ce que la pres-
vent serviront de guide dans l’emploi des soudeuses à ultra- sion et les vibrations soient appliquées afin d’obtenir unifor-
sons destinées au soudage des pièces en résines techniques mité et reproductibilité. Comme on le voit sur la figure 10.41,
de DuPont de Nemours. le transducteur de la soudeuse est fixé sur un support. L’en-
semble coulisse verticalement sur ce support sous l’action
a. Installation du matériel d’un vérin pneumatique. En réduisant la pression, il est facile
Montage de la sonotrode de manœuvrer le transducteur à la main. Après avoir monté
Afin de garantir la transmission efficace des vibrations du les pièces dans un dispositif de fixation approprié, on abaisse
transducteur aux pièces à souder, il est nécessaire d’assem- la sonotrode à la main et on centre alors le montage puis on
bler très solidement le transducteur, la sonotrode et l’ampli- le bloque en place.
ficateur d’amplitude. Les faces du transducteur et des têtes
Il existe plusieurs manières d’assurer le centrage des pièces
de sonotrode respectent généralement des tolérances de pla-
et du dispositif de fixation dans un plan parallèle à la face
néité de quelques microns. Toutefois, afin de garantir un
inférieure de la sonotrode. Par exemple, on place une feuille
couplage satisfaisant, il est recommandé de disposer entre
de papier carbone et une feuille de papier blanc entre la
les sonotrodes, soit une couche de graisse silicone épaisse,
sonotrode et la pièce. On règle le temps de soudage à sa
soit des disques minces de laiton ou de cuivre découpés dans
valeur minimale. Lorsque la sonotrode est mise en marche,
du feuillard de 0,05 à 0,08 mm.
on obtient une impression sur le papier blanc et les variations
Après le montage des sonotrodes, certaines soudeuses doivent de valeur des zones sombres correspondent aux variations
subir un ajustage manuel du générateur électronique. On mo- de la pression. Cette méthode se prête aussi bien aux joints
difie ainsi la fréquence du générateur d’une valeur très rédui- à cisaillement qu’aux joints à «conducteur d’énergie».
te, mais d’une grande importance afin d’accorder exactement
cette fréquence sur la fréquence propre des sonotrodes. Sur La précision du parallélisme revêt une importance moins cri-
certaines soudeuses, cet accord s’effectue automatiquement. tique dans le cas des joints à cisaillement que dans le cas des
Les manuels d’instructions des soudeuses indiquent le mode joints à conducteur d’énergie. Etant donné la profondeur de
opératoire de cette opération s’il y a lieu. Il est nécessaire de la soudure et l’étalement de la résine fondue dans le premier
procéder à nouveau au réglage chaque fois que l’on remplace cas, de petites variations du parallélisme n’affectent pas de
un amplificateur d’amplitude ou une sonotrode. Si l’on ne manière appréciable la résistance ou l’étanchéité de la sou-
connaît pas l’amplitude de vibration d’une sonotrode, il est dure. Pour la même raison, les joints à cisaillement permet-
facile de la mesurer, soit au microscope, soit à l’aide d’un tent des déformations et un gauchissement plus importants.
comparateur. Si l’on désire mesurer exclusivement l’ampli- La précision du centrage est essentielle lorsque les dimen-
tude de la sonotrode, il ne faut pas monter d’amplificateur. sions des pièces assemblées doivent respecter des tolérances
Pour la mesure, on peut utiliser un microscope de grossisse- critiques.
ment 100× dont l’oculaire est muni d’un réticule gradué. Vue Dans le cas des joints à «conducteur d’énergie», il est possi-
au microscope, la surface usinée de la sonotrode au repos se ble d’utiliser une autre technique. On commence par régler
présente sous forme de crêtes et de creux alternés, brillants le temps de soudage à une valeur telle que l’on obtienne une
et obscurs. Lorsque la sonotrode vibre, l’image d’une crête légère bavure au joint entre les deux éléments. On règle alors
se transforme en un segment dont la longueur est égale à la position du dispositif de fixation, en interposant un feuil-
l’amplitude totale, c’est-à-dire à la course verticale de la tête lard afin d’obtenir une bavure régulière sur toute la longueur
de la sonotrode. du joint.
Il est possible d’utiliser un comparateur pour mesurer l’«am- Toutes les soudeuses comportent un dispositif de réglage de
plitude» proprement dite du mouvement vibratoire, c’est-à- la hauteur du transducteur par rapport à la table de la machine.
dire la moitié de la course totale de la face de la sonotrode. On Il convient d’ajuster la hauteur de manière à ce que la course
place le comparateur de manière que la touche soit en contact descendante du transducteur soit inférieure à la course maxi-
avec la face inférieure de la sonotrode et qu’elle puisse se male admissible de la soudeuse. Faute de quoi, la pression
déplacer verticalement. On procède à la mise à zéro du com- appliquée pendant le soudage risque d’être insuffisante ou
parateur, la sonotrode étant au repos. Lorsqu’elle est mise irrégulière.
en marche, la touche du comparateur s’abaisse. Etant donné
que le système mécanique du comparateur ne peut suivre les Certaines soudeuses exigent le réglage d’un interrupteur à
déplacements à haute fréquence de la sonotrode, la touche butée après le montage des sonotrodes, le centrage des pièces
s’immobilise et indique avec précision la longueur de la et de leur montage de fixation.
demi-course de la face de la sonotrode. On procède à cette
L’interrupteur ferme le circuit qui alimente le transducteur
mesure à vide, c’est-à-dire sans que la sonotrode effectue
en énergie et enclenche simultanément la minuterie qui règle
un soudage.
le temps de soudage. L’interrupteur doit être réglé de maniè-
Bien que l’amplitude de la vibration soit réduite lors de l’ap- re à enclencher la soudeuse un peu avant que la sonotrode
plication de la pression maximale de soudage, la mesure de n’entre en contact avec les pièces, afin d’éviter son blocage
l’amplitude à vide permet de connaître une valeur très utile lors de la mise en marche si elle est déjà soumise à la pres-
de ce paramètre important du soudage. sion maximale. Les soudeuses de construction récente sont
120
mises en marche par un interrupteur sensible à la pression et On procède au soudage d’un certain nombre de pièces à des
n’exigent donc pas le réglage de la hauteur par un interrup- pressions différentes, par exemple 0,15 – 0,20 – 0,25 – 0,30
teur à butée. – 0,35 MPa. On peut alors tracer une courbe analogue à celle
de la figure 10.61 en portant le rendement du soudage (lec-
b. Optimisation du cycle de soudage ture du wattmètre, profondeur de la soudure ou essai phy-
Pour chaque application, il est nécessaire de régler à leur sique) en fonction de la pression pour déterminer la valeur
valeur optimale l’amplitude, la pression pendant le soudage optimale de la pression pour l’amplitude adoptée. En réalité,
et le temps de soudage. On étudie indépendamment chaque on n’obtiendra pas une courbe mais une bande étroite corres-
variable en procédant au soudage de plusieurs groupes de pondant à la dispersion des mesures. La pression optimale
pièces pour des valeurs différentes de la variable considérée, est indiquée par le groupe de valeurs les plus élevées et défi-
les autres paramètres étant maintenus constants. On examine nies avec le moins de dispersion. Pour serrer de plus près la
chaque soudure, on procède à des mesures et on note les valeur optimale de la pression, il peut être intéressant de pro-
résultats, puis on détermine la valeur optimale de la variable céder à d’autres essais de soudage à des valeurs intermé-
étudiée. diaires de la pression. Par exemple, si le maximum semble
se placer entre 0,15 et 0,25 MPa, on effectuera des essais à
Il existe plusieurs moyens d’évaluer la qualité ou l’efficacité 0,18 et 0,22 MPa.
du soudage dans le but de déterminer les conditions optima-
les de l’opération. On peut mesurer la profondeur de la sou- L’amplitude optimale se détermine en répétant le mode opé-
dure (dans le cas du joint à décrochement) ou procéder à des ratoire indiqué ci-dessus en adoptant des valeurs de l’ampli-
essais sur des pièces soudées tels qu’essais d’éclatement tude supérieures et inférieures. On y parvient en montant des
ou essais de rupture ou encore observer les indications des amplificateurs d’amplitude différents. Si l’on n’observe pas
appareils de mesure de la charge ou du rendement du généra- de différence marquée sur plusieurs amplitudes différentes
teur. Le moyen adopté dépend des exigences imposées aux (ce peut être le cas lorsque l’on mesure la profondeur de
pièces en service. la soudure d’un joint à cisaillement), adopter l’amplitude
la plus grande.
La meilleure précision est atteinte par les mesures effectuées
lors des essais physiques. C’est cette méthode qu’il convient
d’envisager surtout dans le cas de récipients sous pression Temps de soudage
tels que les réservoirs des briquets à gaz et les flacons aéro- Le temps de soudage est le dernier paramètre à déterminer.
sol dans lesquels les essais d’éclatement revêtent une impor- En adoptant l’amplitude choisie et la pression optimale
tance capitale. Ces essais sont très longs et exigent une correspondant à cette amplitude, on procède au soudage
main-d’œuvre importante. C’est pourquoi on ne doit les de pièces en réglant le temps de soudage à des valeurs supé-
effectuer que lorsque cela s’avère nécessaire. rieures et inférieures à la valeur initialement adoptée jusqu’à
obtenir la profondeur de soudure et la résistance du joint
Dans le cas de joints à cisaillement, on peut mesurer la pro- requises ainsi qu’un aspect convenable.
fondeur de la soudure (ou la hauteur des pièces soudées).
C’est une méthode moins coûteuse et moins longue qui L’aspect des pièces est souvent très important dans le choix
garantit une précision suffisante pour la détermination des des conditions de soudage. Dans bien des cas, il n’est pas
conditions optimales. On a constaté qu’il existe une excellente possible d’obtenir une résistance élevée sans laisser apparaître
corrélation entre la profondeur de la soudure et sa résistance. sur la pièce une bavure extérieure visible, sauf si l’on a pré-
vu dans le joint un chambrage destiné à dissimuler la bavure
La plupart des générateurs sont équipés de wattmètres qui (voir Conception des joints). Certaines applications peuvent
fournissent une indication du rendement du soudage. L’obser- exiger une opération d’ébavurage.
vation de cet appareil de mesure au cours du soudage est une
méthode particulièrement simple, mais elle est peu précise. Il est possible de simplifier considérablement la détermina-
tion des conditions optimales du soudage en se basant
Pression et amplitude sur l’expérience acquise dans les applications antérieures
Pour atteindre les conditions optimales de soudage, la pre- du soudage par ultrasons.
mière chose à faire est de choisir une sonotrode et un ampli-
ficateur d’amplitude qui fournissent l’amplitude nécessaire.
Il est utile, mais non indispensable, de connaître l’amplitude
Performances du soudage
spécifique «à vide» de la sonotrode ou de l’ensemble sono- a. Influence des caractéristiques des matériaux
trode/amplificateur.
Les caractéristiques propres des plastiques conditionnent les
Lors de la détermination des valeurs optimales de la pression résultats obtenus par le soudage par ultrasons. Fréquemment,
et de l’amplitude, le temps de soudage doit rester constant. les paramètres mêmes qui conduisent au choix d’une matière
Pour les joints à cisaillement, il est recommandé d’adopter plutôt qu’une autre dans une application déterminée contri-
un temps relativement court (0,03 à 0,6 secondes). Pour les buent à rendre le soudage plus difficile. La différence des
joints à conducteur d’énergie, il est recommandé d’adopter points de fusion et de la cristallinité entre les différentes
des temps de soudage plus longs. Le temps de maintien en matières influence notablement les paramètres de réglage pour
pression doit être constant. Sa valeur n’est pas critique et une bonne soudure. La rigidité du matériau à souder consti-
on peut utiliser la même durée pour toutes les opérations de tue une propriété importante que peuvent affecter les condi-
soudage. tions de température et d’hygrométrie de l’environnement.
121
L’addition d’autres substances telles que pigments, agents De toutes les nuances de résine ZYTEL® renforcées, le
de démoulage, charges de fibre de verre ou autres fibres de ZYTEL® 79G13 est le plus difficile à souder. Malgré une
renfort agit de manière encore plus importante sur les perfor- teneur en fibres de verre de 13%, il peut se produire une
mances du soudage. bavure et un marquage excessifs au contact de la sonotrode.
50
à l’état sec avant le soudage.
Weld de
40
Les pièces en résine polyamide ZYTEL® renforcée de fibres de
Résistance
122
En prolongeant le temps de soudage, il est possible d’obvier de l’injection de matériau non lubrifiés par ailleurs, les pièces
à cette chute de qualité des soudures mais le plus souvent correspondantes doivent être soigneusement nettoyées
c’est au prix d’une bavure importante et d’un fort marquage préalablement au soudage.
au contact de la touche de la sonotrode. Ainsi qu’on le voit
sur la figure 10.44, la température de la pièce à proximité
de la sonotrode se rapproche de celle du joint le soudage de
Autres techniques d’assemblage par ultrasons
sorte que l’allongement de la durée du cycle de soudage peut a. Rivetage par ultrasons
soulever des problèmes particulièrement graves.
Il est possible d’utiliser la soudeuse à ultrasons pour l’assem-
On peut conserver les pièces sèches pendant une durée pou- blage par rivetage de pièces en résines techniques et de
vant atteindre plusieurs semaines en les enfermant herméti- pièces constituées de matériaux différents, généralement en
quement dans des sacs de polyéthylène immédiatement après métal. Un téton dépasse de la pièce en plastique et traverse
moulage. Pour des périodes plus longues, on prendra des la seconde pièce. Une sonotrode de forme est mise en contact
mesures de protection plus efficaces en utilisant des pots, avec l’extrémité du téton qui fond en formant une tête de
bidons ou sacs imperméables thermo-soudables en matériau rivet. Il en résulte un assemblage solide parce qu’il ne se
«barrière». Les pièces ayant absorbé de l’humidité peuvent produit aucune reprise élastique, comme c’est le cas dans
être séchées dans une étuve avant soudage. Les méthodes le rivetage ou bouterollage à froid.
sont indiquées dans les manuels relatifs à la conception et La figure 10.63 montre les formes possibles de la tête de la
au moulage des pièces en ZYTEL®. sonotrode et de la pièce en plastique. Le volume de plastique
refoulé est égal au volume de la cavité de la sonotrode. On
c. Pigments, lubrifiants et agents de démoulage peut adopter des formes variées pour répondre aux exigences
L’influence des pigments sur le soudage par ultrasons peut particulières. Autant que possible, il faut prévoir une gorge
être considérable. La plupart des pigments sont des composés à la base du téton et un congé au bord du trou de la pièce
minéraux et on les utilise couramment à des concentrations métallique. Cette disposition accroît la résistance et la rigi-
variant de 0,5 à 2%. L’appareil de soudage étant réglé pour dité du rivetage. Il est déconseillé de prévoir une tête plus
les conditions qui donnent des soudures de bonne qualité sur mince que celle qui est représentée ci-dessous.
des pièces en résine non pigmentée, la qualité des soudures
sur pièces pigmentées peut être notablement réduite. La qua-
lité médiocre des soudures se traduit surtout par une résistan-
ce réduite en une fragilité plus grande.
Sonotrode
Pièce en métal ou plastique
On n’a pas encore élucidé le mécanisme par lequel les pig- Pièce en plastique
Embout interchangeable
0,5 D
ments affectent le soudage. La présence de pigments semble Rayon 0,25 D
2D
agir sur la création de la chaleur à la jonction des éléments à D
1,6 D
souder. Il est souvent possible de compenser l’action néfaste 0,5 D
des pigments sur la qualité des soudures en augmentant le
temps de soudage des pièces en résine pigmentée. Il peut
être nécessaire d’accroître le temps du soudage de 50% ou Fig. 10.63 Rivetage par ultrasons
davantage. Toutefois, l’augmentation de la durée du soudage
est susceptible de conduire à des effets indésirables tels que b. Soudage de rivets par ultrasons
l’apparition de bavure excessive et d’un marquage des pièces Le soudage de rivets par ultrasons est une technique qui per-
au contact de la sonotrode. met d’assembler des pièces en plastique en un seul point ou
en plusieurs points.
Lorsque l’on envisage d’assembler des pièces moulées en
résine pigmentée par soudage par ultrasons, il est recomman- Dans bon nombre d’applications exigeant un assemblage
dé de procéder à des essais de soudage sur prototypes moulés permanent, il n’est pas nécessaire de prévoir une soudure
afin de déterminer si l’opération est réalisable. Dans bien des continue. Fréquemment, les dimensions et la complexité des
applications commerciales, la résistance et la ténacité de pièces limitent sérieusement le nombre des points d’attache
la soudure ne revêtent pas une importance critique. L’emploi et l’emplacement des soudures. Dans le cas de matériaux
de colorants qui n’affectent pas de manière appréciable le dissemblables, cet assemblage s’effectue généralement par
soudage par ultrasons peut constituer une variante acceptable. bouterollage à froid, par rivetage par ultrasons ou par pose
de rivets ou de vis. Dans le cas de pièces réalisées dans le
Les remarques ci-dessus s’appliquent également au soudage
même plastique, le soudage de rivets par ultrasons remplit
des matériaux contenant des lubrifiants et des agents de
cette fonction plus facilement et plus économiquement.
démoulage, qu’ils soient inclus dans la résine ou ajoutés
En raison de la faible surface de la soudure, l’énergie requise
ultérieurement. Des proportions relativement réduites de ces
est réduite et le cycle de soudage est court, presque toujours
produits semblent affecter le mode de création de la chaleur
inférieur à 0,5 seconde.
dans le joint au cours du soudage. Bien qu’un accroissement
du temps de soudage puisse remédier dans une certaine Parmi les nombreuses applications qui se prêtent au soudage
mesure à cette influence, il peut entraîner les difficultés qui par ultrasons on peut citer les châssis de pendulettes, les mi-
ont déjà été mentionnées précédemment. Si des agents de nuteries, les dispositifs électro-mécaniques, les connecteurs
démoulage sont pulvérisés dans l’empreinte du moule lors électriques et les rotors de pompes.
123
D A B
B
C
A
Avant soudage Durant soudage Après soudage
Avant Après Avant Après
Dimension A: 0,25 à 0,4 mm pour D jusqu’à 13 mm
Dimension B: Profondeur de la soudure. B = 0,5 D correspond à la
résistance maximale (le rivet casse avant rupture de Fig. 10.65 Variantes du soudage de rivets par ultrasons
la soudure)
Dimension C: 0,4 mm longueur d’engagement minimum
Dimension D: Diamètre du rivet
Avant
Après Avant Après
Fig. 10.64 Soudage de rivets par ultrasons
2B
soudage. Le soudage s’effectue sur la circonférence du rivet.
La résistance de l’assemblage est fonction du diamètre du
rivet et de la profondeur de la soudure. La résistance à la
A – Trou borgne B – Double joint
traction maximale s’obtient pour une profondeur de soudure
égale à la moitié du diamètre. Dans ce cas, la soudure est Fig. 10.66 Variantes du soudage de rivets
plus résistante que le rivet lui-même. L’excès de diamètre ou
interférence radiale A doit être régulier et de 0,25 à 0,4 mm Lorsqu’il importe de limiter le déplacement relatif possible
en général, pour des rivets d’un diamètre inférieur ou égal entre les deux pièces pendant le soudage par exemple lors-
à 13 mm. Les essais ont démontré qu’en augmentant «A», qu’il faut positionner des engrenages ou d’autres organes
on n’accroît pas la résistance du joint mais on augmente le intérieurs entre les pièces, il faut envisager l’emploi d’un
temps de soudage. Par exemple, des rivets de 5 mm de dia- rivet à double épaulement tel que celui qui est représenté
mètre présentant une interférence de 0,4 mm exigeaient un sur la figure 10.66B.
temps de soudage quatre fois plus long que dans le cas d’une
interférence de 0,25 mm pour la même profondeur de soudure. Cette disposition réduit le déplacement de 50%, mais la surface
Afin d’éviter la rupture, le trou doit se trouver à une distance de contact et la résistance de la soudure restent les mêmes.
suffisante du bord. Cette variante peut également être utile pour le soudage de
Dans le joint, le décrochement peut se trouver à l’extrémité rivet dans des parois minces (1,5 mm), comme représenté sur la
du rivet ou bien à l’entrée du trou, comme indiqué sur plu- figure 10.67. Dans le joint à simple épaulement, la longueur
sieurs des exemples représentés. Lorsqu’on adopte la dernière d’engagement requise du rivet réduit la surface disponible et
solution, on prévoit un léger chanfrein afin d’obtenir un cen- la résistance de la soudure.
trage rapide.
T = épaisseur
Afin de réduire la concentration des contraintes pendant
0,4 mm
0,2 mm
le soudage et en service, il convient de prévoir un congé Avant Après Avant Après
à grand rayon à la base du rivet. Si en outre on abaisse le
congé sous la surface du contact, on constitue ainsi un cham-
0,5 T
T
Sécurité
Le soudage par ultrasons peut être exécuté en toute sécurité.
Toutefois, il est nécessaire de prendre certaines précautions
afin d’assurer cette sécurité.
a. Les soudeuses par ultrasons doivent être munies de com-
mutateurs de manœuvre doubles pour garantir que les Fig. 10.69 Enceinte de protection phonique
125
Soudage par vibration Toutefois, le soudage par rotation est limité aux pièces
circulaires qui, en outre, ne nécessitent aucun positionne-
ment. Lorsque les deux objets doivent être joints dans une
Introduction position relative exacte, le soudage par rotation devient
très onéreux car il n’existe pas de moyen simple pour
Le soudage par vibration en tant que tel est connu depuis de remplir cette condition.
nombreuses années, est appliqué dans certains domaines par-
ticuliers. DuPont de Nemours a toutefois développé et amé- Le soudage par vibration appartient au second groupe, car
lioré cette technique dans une mesure permettant son utilisa- il produit la chaleur par l’intermédiaire du frottement créé
tion dans le champ étendu des matières plastiques techniques. entre les deux faces du joint. Contrairement à la technique
De plus, la société a été la première à construire des matériels de soudage par rotation, il n’est pas limité aux pièces circu-
prototypes appropriés, afin de démontrer la faisabilité et l’uti- laires. Il est applicable à presque toutes les configurations
lité de cette méthode d’assemblage des pièces plastiques dans la mesure où les pièces sont conçues de façon à permet-
industrielles. tre une vibration libre à l’intérieur d’une amplitude donnée.
Principes de base
Les différentes méthodes destinées à joindre des pièces ther-
moplastiques se différencient essentiellement par le moyen
mis en œuvre pour engendrer la chaleur à la surface du joint. Y
126
Les pièces présentant une aire de soudage rectangulaire, Dispositifs courants
analogue à celle représentée sur la figure 10.72A peuvent
également tourner autour de leur propre centre dans la
pour la production de vibrations
mesure où le rapport mentionné précédemment n’est pas Bien qu’il soit possible de créer des vibrations au moyen
supérieur à environ 1,5 à 1,0. d’électro-aimants à courant alternatif, toutes les machines
proposées jusqu’à présent sur le marché sont équipées de
Dans le cas d’une forme telle que celle illustrée sur la
générateurs mécaniques de vibrations. La figure 10.74 montre
figure 10.72B, le centre de mouvement doit être localisé à
schématiquement le fonctionnement d’une machine à souder
l’extérieur afin d’obtenir des vitesses de soudage voisines
linéaire, telle qu’elle a été perfectionnée initialement par
sur la totalité du joint.
DuPont de Nemours. Les vibrations créées par deux excen-
b. Centre de mouvement à l’extérieur de l’aire du joint triques «a» tournant autour du centre «b» sont transmises aux
Lorsque les conditions définies ci-dessus ne sont pas rem- dispositifs de fixation «c» par l’intermédiaire des tiges «d».
plies, les pièces doivent être placées suffisamment loin du Le dispositif de fixation inférieur glisse sur deux rails à roule-
centre de mouvement afin d’obtenir à nouveau un rapport ment à bille permettant un libre déplacement dans le sens
X/Y <1,5, comme le montre la figure 10.73A. Cet arran- de la longueur. Le dispositif de fixation supérieur est pressé
gement permet le soudage simultané de deux pièces ou vers le bas par quatre vérins pneumatiques «e». Il est essen-
davantage. Il est également possible de souder simultané- tiel de synchroniser mécaniquement les déplacements de
ment des objets de dimensions et de formes différentes. ceux-ci afin d’obtenir un parallélisme parfait entre les pièces
Elles doivent par conséquent être disposées symétrique- à souder.
ment dans le dispositif de fixation vibrant afin d’obtenir A la fin du cycle de soudage, la transmission du mouvement est
la même pression sur les surfaces de tous les joints, com- débrayée, après quoi les deux pièces sont amenées en position
me le montre la figure 10.73B. finale et la pression est maintenue un bref instant pour per-
c. Soudage linéaire mettre la solidification de la résine.
Les pièces qui ne s’ajustent pas, pour des raisons de forme Un dispositif de base analogue est employé dans une machine de
ou de taille, dans un dispositif de fixation angulaire peuvent soudage angulaire, comme le montre la figure 10.75. Dans ce
être soudées par des vibrations linéaires. Cette méthode cas, les vibrations sont transmises aux dispositifs de fixation
est spécialement adaptée aux grandes pièces non circu- supérieur et inférieur «a» tournant sur des roulements à bille.
laires, dont la longueur est supérieure à 100–150 mm. Il Le dispositif de fixation supérieur est monté directement sur la
est également possible de souder simultanément plusieurs tige de piston «b» pour assurer la pression.
pièces à la condition qu’elles soient fixées dans les pla-
teaux vibrants. En théorie, la même qualité de soudure devrait être obtenue
avec une pièce stationnaire et l’autre vibrant à une fréquence
double.
Y
e e
+
X
c d
A B
Fig. 10.74 Principe d’une machine de soudage linéaire
A B
Fig. 10.73 Soudage simultané de pièces multiples Fig. 10.75 Principe d’une machine de soudage angulaire
127
L’expérience a montré toutefois que cette méthode n’est pas Ce chiffre est égal à la vitesse maximale «W» sur la figure
satisfaisante pour plusieurs raisons. Comme le montrent les 10.76. La vitesse relative maximale d’une pièce par rapport
figures 10.74 et 10.75, les forces considérables d’accélération à l’autre est alors:
et de décélération s’annulent à condition que le poids du dis-
1,27 × 0,78 = 1 m/s
positif de fixation supérieur plus celui de sa pièce plastique,
soit égal au poids du dispositif de fixation inférieur plus celui Pour une pression sur le joint de 3 MPa, les valeurs résultan-
de sa pièce plastique. (Dans le cas d’un soudage angulaire, tes de PV deviennent:
les deux moments d’inertie doivent être identiques afin de
créer des forces d’inertie égales et opposées.) 3 × 1 = 3 MPa × m/s
Dans le cas d’une pièce vibrant à fréquence double, les forces La chaleur engendrée étant également fonction du coefficient
d’accélération et de décélération sont quatre fois plus élevées, de frottement, les valeurs de PV précédentes doivent dépen-
et doivent être compensées au moyen d’un dispositif réglable dre de la nature du matériau à souder. Le polyamide renforcé
additionnel. Le train d’engrenages dans son ensemble doit verre par exemple est soudé avec succès à une valeur PV de
être par conséquent beaucoup plus lourd et coûteux pour une 1,3. Il en découle qu’une machine destinée à souder divers
machine de même capacité. En outre, il a été montré empiri- matériaux et dimensions de pièce doit être à pression, vitesse
quement qu’il est plus facile d’obtenir un joint satisfaisant et et amplitude réglables. Une fois déterminées les meilleures
étanche si les deux pièces vibrent. conditions de travail pour une pièce donnée, la machine de
production ne doit par conséquent exiger aucun réglage,
excepté celui de la pression.
Conditions de soudage
Le temps de soudure résulte de la vitesse, de la pression et
Pour atteindre le point de fusion du matériau, les deux pièces
de l’amplitude. L’expérience a toutefois montré qu’au-dessus
doivent être pressées l’une contre l’autre et soumises à des
d’une certaine pression la force du joint tend à diminuer,
vibrations de fréquence et d’amplitude déterminées. Ces condi-
conséquence probable d’une certaine expulsion de résine
tions peuvent être définies comme une valeur du produit PV,
fondue. Par ailleurs, il y a des limites aux contraintes méca-
dans lequel «P» est la pression sur le joint en MPa, et «V»
niques imposées au train d’engrenages. Ainsi, le doublement
la vitesse de surface en m/s.
de la vitesse produit des forces d’accélération quatre fois plus
Les deux excentriques produisent une vitesse sinusoïdale, élevées des masses en vibration.
représentée par les courbes de la figure 10.76. Les pièces se
déplaçant dans des directions opposées, la vitesse relative Des tests approfondis ont montré qu’une fréquence de 100 Hz
maximale de l’une par rapport à l’autre est 2 «W». La est très convenable pour les pièces de petite et de moyenne
vitesse relative résultante est par conséquent 1,27 fois dimension, tandis que les pièces plus grandes et plus lourdes
la valeur maximale de «W». sont soudées à la fréquence de 70-80 Hz.
Exemple: Une machine soudant de l’acétal selon la figure On a toutefois réussi à souder avec succès de grosses pièces
10.74, offre une distance excentrique «f» de 3 mm, et tourne en utilisant des fréquences jusqu’à 250 Hz, voir également
à la vitesse de 5000 t/min. La vitesse circonférentielle est la figure 10.79D.
donc: Sur les machines linéaires, la distance entre les deux excen-
0,003 m × π × 5000 triques («f» sur la figure 10.74) doit être réglée de façon
V=f×π×n= = 0,78 m/s à obtenir un mouvement relatif d’environ 0,9 × largeur du
60
joint, comme le montre la figure 10.77.
La pression sur la surface produisant la résistance maximale
Y = 0,635 W 2 Y = 1,27 W du joint doit être déterminée par des essais. On peut retenir
comme règle de base qu’une machine doit être capable de
1 révolution produire environ 4 MPa de pression sur la surface à souder.
W
2W
2Y
W
Y
W
0,9 W
128
a b c d e
a
d
c
a
b
Conception du joint Pour les pièces dont l’aspect esthétique n’est pas essentiel,
une simple gorge comme celle de la figure 10.78d est sou-
a. Pièces circulaires vent suffisante. Elle ne recouvre pas la bavure mais la main-
Les pièces circulaires doivent toujours comporter un joint tient dans les limites du diamètre extérieur.
à section en V, comme ceux du soudage par rotation. Une Si deux chambrages, intérieur et extérieur, sont indispensa-
telle conception permet non seulement un alignement parfait bles, ils peuvent être conçus comme le montre la figure 10.78e.
des deux moitiés, mais les surfaces à souder peuvent être
augmentées, ce qui leur permet d’égaler la résistance méca-
b. Pièces non circulaires
nique de la paroi. Au cours des opérations de soudage, une
certaine formation de bavure se produit de part et d’autre du Les pièces non circulaires, qu’elles soient soudées sur des
joint. Celle-ci doit être évitée pour certaines applications, machines angulaires ou linéaires ne peuvent recevoir que des
pour des raisons esthétiques ou parce qu’elles créent des joints plans tels que ceux représentés sur la figure 10.79A.
troubles dans le fonctionnement des pièces mécaniques La largeur du joint «W» doit être au moins le double de
internes. Dans des cas semblables, les joints doivent être l’épaisseur de paroi, et fonction également des exigences
pourvus de chambrages à bavure. de résistance mécanique et de la nature du plastique employé.
La résistance n’augmente pas sensiblement au-dessus d’un
Afin de transmettre les vibrations vers la zone du joint avec rapport W/T = 2,5–3,0 compte tenu d’une distribution inégale
le moins de pertes possibles, la pièce plastique doit être main- des contraintes (voir également figure 10.81).
tenue fermement dans le dispositif de fixation. Il est souvent
conseillé de doter le joint de 6 ou 8 nervures d’entraînement, Les pièces de forme carrée et rectangulaire, particulièrement
particulièrement dans le cas de récipients à paroi mince ou minces ou moulées en plastique souple, ne sont pas suffi-
réalisés en matériau souple. samment rigides pour transmettre sans pertes les vibrations.
Elles doivent par conséquent être pourvues d’un joint tel que
La figure 10.78a représente une conception courante de joint celui de la figure 10.79B comportant une gorge sur toute la
comportant un chambrage à bavure extérieur et des nervures périphérie. Cette gorge s’ajuste dans un bourrelet du disposi-
d’entraînement directement disposées sur l’épaulement. Quel- tif de fixation «a» pour éviter que les parois ne s’affaissent
ques exigences de bases doivent être présentes à l’esprit: vers l’intérieur. Il est très important de maintenir le joint
– Avant le soudage, les surfaces planes doivent être séparées contre les deux faces «b» et «c» afin d’obtenir une parfaite
par un espace «a», approximativement égal à 0,1 × épais- uniformité de la soudure.
seur de paroi.
Un moyen possible d’adapter les chambrages à bavure sur
– L’angle «b» ne doit pas être inférieur à 30° afin d’éviter les assemblages bout à bout est illustré sur la figure 10.79C.
un effet d’autobloquage. L’espace «a» doit être réglé de façon à obtenir une ferme-
– La longueur soudée «c» et «d» doit être au moins égale ture complète des lèvres extérieures après le soudage. Cette
à 2,5 × épaisseur de paroi, selon la résistance mécanique conception, qui réduit la surface effective de la soudure, peut
désirée. Comme certains plastiques sont plus difficiles nécessiter des joints plus larges pour une résistance donnée.
à souder que d’autres, cette valeur peut être augmentée
Une autre forme de joint avec pièges à bavure est illustré
en fonction des besoins.
dans la figure 10.79D. Ce joint a été utilisé avec succès pour
Les figures 10.78b et 10.78c montrent d’autres dispositions souder des pipes d’admission à une fréquence allant jusqu’à
possibles de chambrages à bavure. 280 Hz avec une amplitude de 1,2 mm.
129
Influence de la surface soudée
W = (2 Ö 3) T
T T
sur la résistance du joint
La figure 10.81 montre l’évolution de la résistance mécanique
R R
du joint en fonction de la largeur de celui-ci, sur la pièce test
3 T
représentée sur la figure 10.80. On observe une élévation
1,2 T
R = 0,1 T a
c
linéaire de la résistance jusqu’à un rapport W/T d’environ
b 2,5. Au-delà de cette valeur, la courbe tend à s’aplatir, et
a l’augmentation de la largeur n’apporte pas d’amélioration
(2 Ö 3) T supplémentaire.
A B C
7 cm2
Dispositif
D de fixation
45
Amplitude: 1,2 mm
DÉTAIL
DETAIL
36
Couvercle
7,0 2,0 Fig. 10.80 Pièce test pour la pression d’éclatement
Profondeur à atteindre
2,0
2,5-3,0
5,0
Pression d’éclatement
= 2,5 =
2,5 2,0
1,5
2,0
W
1,0
B
D
T
3,0
2,0
Tube d’aspiration
1 1,5 2 2,5 3
W
Rapport
T
Fig. 10.79 Modèles de joint, pièces non circulaires Fig. 10.81 Résistance du joint en fonction de sa largeur
130
Exemples de conception
Fig. 10.83. Conception courante de pompe centrifuge com-
Pression portant un boîtier spiral en DELRIN® soudé selon la méthode
d’éclatement
angulaire.
2 3 4
Pression sur la soudure
131
Fig. 10.85. Réservoir à carburant de motocyclette en ZYTEL® L’électro-vanne en polyamide ZYTEL® renforcé de fibre
soudé selon la méthode linéaire. La gorge ménagée dans de verre présentée ici a une pression d’éclatement de 8 à
le joint recueille la bavure, puis un profilé en PVC est encli- 9 MPa. Un net avantage sur les assemblages à vis autotarau-
queté sur la bride. Il s’agit d’une solution qui dissimule effi- deuses tient au fait que le corps soudé demeure étanche
cacement la totalité du joint de soudure. jusqu’à la pression d’éclatement.
Comparaison
Fig. 10.86a. Boîtier de filtre à essence, de forme carrée, en avec les autres techniques de soudage
ZYTEL® soudé selon la méthode angulaire. Le joint est pourvu
Le soudage par vibration n’est en aucun cas le rival de celui
d’une gorge destinée à maintenir les minces parois dans le
par ultrasons, bien qu’ils soient en concurrence dans certains
dispositif de fixation et à éviter leur affaissement au cours
cas. L’électrovanne représentée sur la figure 10.87 peut par
de l’opération de soudage.
exemple être soudée facilement par ultrasons. Toutefois les
Fig. 10.86b. Récipient en ZYTEL® soudé selon la méthode fréquences élevées peuvent provoquer la rupture du fin res-
angulaire. Le corps et les connexions du couvercle doivent sort métallique, ce qui entraîne le rejet de la totalité du boî-
être orientés dans une position donnée. Un joint soudé par tier. Parfois la forme complexe de la pièce empêche la sono-
rotation pourvu d’un chambrage à bavure extérieur est em- trode de venir suffisamment près du joint. De plus, les joints
ployé pour cette technique de soudage par vibration. réalisés par ultrasons étanches à l’air et aux autres gaz exi-
gent des tolérances étroites qui ne peuvent pas toujours être
obtenues.
Les récipients à parois minces, tels que les briquets de poche,
ne peuvent pas recevoir de joints suffisamment larges pour
atteindre la pression d’éclatement requise. Il serait par consé-
quent imprudent de les souder sur une machine à vibration.
Dans ce cas précis, le soudage par ultrasons est la technique
à retenir.
Le soudage par vibration peut être considéré dans de nom-
breuses applications comme un rival du soudage à la plaque
chaude, sur lequel il offre quelques avantages importants:
a b
– durée totale du cycle beaucoup plus courte;
Fig. 10.86 Pièces soudées selon la méthode angulaire – plus faible sensibilité au gauchissement, car une pression
de soudage relativement plus forte aplatit les pièces;
– la résine n’étant pas exposée à l’air, cette procédure
Fig. 10.87. Des assemblages de diaphragme en caoutchouc s’applique également à tous les grades de polyamide.
peuvent également être soudés sous vibrations angulaires.
On doit prendre toutefois les mesures permettant d’éviter Le soudage par vibration n’est pas le concurrent du simple
que la partie supérieure ne transmette directement les vibra- soudage par rotation. Pour toute pièce circulaire qui n’exige
tions au caoutchouc. Ce résultat peut être obtenu au moyen pas une position déterminée par rapport à l’autre, le soudage
d’une très mince rondelle de polyamide disposée sur le dia- par rotation demeure la technique d’assemblage la plus éco-
phragme, l’emploi de poudre de graphite ou une goutte d’huile. nomique et la plus rapide.
132
Conception des pièces soudées par vibration Certains matériaux à fort coefficient de frottement – comme
par exemple les élastomères – exigent une lubrification de
Les pièces devant être assemblées en soudage par vibration surface initiale avant d’être soumis aux vibrations, et soudés
doivent être correctement conçues afin d’éviter les rejets et de manière satisfaisante.
les ruptures. Un assemblage parfait des deux pièces à l’endroit
du joint est indispensable. La quantité de matière fondue produite pendant un cycle de
vibration est directement liée à la planéité de la surface. Les
La première étape consiste à choisir un joint adéquat fournis-
pièces rigides, en particulier celles en résine chargée de verre,
sant la résistance et l’étanchéité requises. C’est à ce stade
peuvent ne pas être aplaties par la pression sur la soudure
de la mise au point que l’on décidera si des chambrages à
et exiger des cycles de vibration prolongés pour obtenir des
bavure ou d’autres moyens destinés à recouvrir ou à dissi-
joints satisfaisants. Lors de la conception et du moulage de
muler le joint sont nécessaires.
telles pièces, on doit avoir présent à l’esprit que le temps
Il est essentiel de soutenir la bride du joint tout autour de la total d’assemblage dépend en partie de l’égalisation à niveau
pièce afin de maintenir une pression uniforme sur la totalité du joint qui peut souvent être améliorée par une conception
de la surface de la soudure. appropriée.
Si, comme le montre la figure 10.88, le dispositif de fixation
ne remplit pas, par une discontinuité, cette condition, on peut
s’attendre à des points faibles ou à des fuites.
De fines nervures sont cependant admissibles, dans la mesure
où leur épaisseur ne dépasse pas 80% environ de l’épaisseur
de paroi (figure 10.89).
Des précautions particulières doivent être prises pour s’assu-
rer que les vibrations sont transmises directement du disposi-
tif de fixation à la pièce avec le moins de perte de puissance
possible. De telles pertes peuvent résulter d’un jeu excessif
dans le dispositif de fixation, parce que la pièce est mainte-
nue sur une partie trop éloignée du joint.
Les pièces circulaires dépourvues de saillies permettant
une prise serrée seront nervurées, comme l’indique la
figure 10.78a.
Dans le cas de pièces à parois relativement minces ou moulées
dans un matériau souple, les vibrations doivent être transmi-
ses aussi près que possible de la zone du joint. Pour les pièces
non circulaires, ceci n’est parfois possible qu’avec une concep-
tion analogue à celle représentée sur la figure 10.79b, que la
pièce soit soudée selon la méthode linéaire ou angulaire.
Fig. 10.90a Machine de soudage par vibrations.
L = 0,8 T T
133
Fig. 10.90b Machine courante de soudage linéaire et angulaire. Fig. 10.90c Machine courante de soudage linéaire.
Constructeur: Mecasonic SA, Zone Industrielle,
Rue de Foran, Ville-la-Grand, boîte postale 218,
74104 Annemasse Cedex, France.
134
Soudage à la plaque chaude Les pièces à parois minces peuvent exiger un gabarit de gui-
dage, par exemple «a» représenté sur la figure 10.92d, pour
assurer un contact suffisant tout au long de la surface du joint.
Introduction Noter également dans cet exemple le joint nervuré plus large
Le soudage à la plaque chaude est une technique utilisée (par rapport à la section de paroi) ainsi que le bon maintien
pour joindre les pièces thermoplastiques. Conviennent à apporté par le gabarit aux points «b» et «c» pour obtenir une
cette méthode les pièces non symétriques, renfermant des répartition satisfaisante de la pression.
composants intérieurs fragiles qui ne peuvent pas supporter
le soudage par vibration ou par ultrasons.
La jonction de pièces en matériaux thermoplastiques est
obtenue par fusion en surface en les mettant au contact d’une
plaque revêtue de TEFLON® PTFE, chauffée électriquement.
a b
Les pièces sont ensuite pressées l’une contre l’autre. Selon W = 2,5 T
une autre variante, la chaleur est irradiée sur la surface de
T
soudage au moyen d’un équipement spécialement conçu.
3
c d
I II III
W=3T
T
T
3T
IV V VI
1,2 T
Fig. 10.91 Cycle de soudage à la plaque chaude
b c
0,5 T
a
3-3,5 T
Cycle de soudage
La figure 10.91 illustre étape par étape (I à VI) un cycle typi-
Fig. 10.92 Conception de joint pour le soudage à la plaque chaude
que de soudage à la plaque chaude utilisant une plaque chauf-
fée électriquement et revêtue de TEFLON® PTFE pour fondre
les surfaces de soudage.
Conception du joint
La largeur du joint «W» doit être, pour les plastiques techni- Conception des pièces
ques, au moins égale à 2,5 fois l’épaisseur de paroi (figure pour le soudage à la plaque chaude
10.92a).
Les pièces doivent être correctement conçues pour éviter les
Les figures 10.92b-c montrent diverses dispositions de cham- rejets et les ruptures. La planéité de la surface du joint est
brages à bavure. L’espace «a» doit être réglé de façon à obte- essentielle, et les règles de conception des thermoplastiques
nir après soudage une fermeture complète des lèvres exté- techniques doivent par conséquent être rigoureusement
rieures. Cette conception réduisant la surface effective de appliquées. En particulier des parois d’épaisseur uniforme,
la soudure peut nécessiter des joints plus larges pour obtenir convenablement dessinées avec tous les angles arrondis sont
la même résistance qu’un joint classique. indispensables.
135
Limitations du soudage à la plaque chaude
– Les résines à base de polyamide ne conviennent pas au
soudage à la plaque chaude car elles s’oxydent lorsque
elles sont exposées à l’air à l’état fondu pendant le cycle
de soudage. Le matériau oxydé ne se soude pas convena-
blement.
– Les cycles sont relativement plus longs que ceux des autres
techniques de soudage (de l’ordre de 30 à 45 s).
– Certains problèmes de collage sont possibles entre le poly-
mère et la plaque chaude. Le revêtement de TEFLON® PTFE
de la plaque tend à réduire considérablement cet inconvé-
nient.
– Cette méthode ne permet de joindre que des matériaux de
c. Briquet
même nature.
Soudage du ZYTEL® à la lame chaude
Exemples pratiques L’oxydation et la vitesse de cristallisation sont les principaux
Des applications pratiques du soudage à la plaque chaude problèmes rencontrés dans le soudage du polyamide 66
sont illustrées sur la figure 10.93. ZYTEL®. Contrairement au joint de cisaillement utilisé dans
le soudage par ultrasons, ou à celui employé dans le soudage
par vibration, la surface du joint est exposée à l’air froid pen-
dant que la plaque chaude est retirée pour permettre l’assem-
blage des deux pièces. Au cours de cette période le plastique
tend à s’oxyder et à donner une qualité de soudure médiocre.
Mais en apportant suffisamment de soin et d’attention à cer-
tains paramètres, il est possible de souder le ZYTEL® selon la
technique de la plaque chaude et d’obtenir une bonne résis-
tance, comparable à celle du matériau à assembler.
Le ZYTEL® doit être aussi sec qu’à la sortie du moule. L’opé-
ration de soudage effectuée aussitôt apres celle du moulage
représente l’idéal, mais un délai de 48 heures est acceptable.
Lorsque cette condition n’est pas réalisable, les pièces doi-
vent être séchées jusqu’à une teneur en humidité inférieure
à 0,2%. L’effet de l’humidité sur la qualité de la soudure est
Fig. 10.93 Applications du soudage à la plaque chaude spectaculaire. On observe une bavure de soudure d’aspect
a. Pièces de compteur à gaz écumeux qui indique un produit humide. Cette humidité,
favorisant l’oxydation et la porosité de la soudure, peut en
abaisser la résistance jusqu’a 50%.
Les charges contenues dans le plastique influencent également
la solidité de la soudure. Les assemblages les plus robustes
sont obtenus à partir de polyamide naturel non renforcé. Les
fibres de verre ne se soudent évidemment pas les unes aux
autres et ne traversent pas l’interface du joint. Cette situation
entraîne une faiblesse, analogue à celle de la ligne de soudure
dans les pièces moulées, pouvant atteindre 50% de la résis-
tance initiale. La solidité du joint est inversement proportion-
nelle à la teneur en verre. Plus de verre signifie moins de
résistance mécanique. Le noir de carbone affecte également
la qualité de la soudure.
Température de la plaque chaude. En règle générale, la tem-
pérature de la plaque est réglée à 20° C au-dessus du point de
fusion du plastique à souder.
b. Pièce de canalisation d’évacuation
Dans le cas du polyamide 66 ZYTEL® dont la température
de fusion est de 262° C, la température de la plaque doit être
d’environ 285° C. Il est nécessaire, pour éviter le collage, de
surveiller le comportement du revêtement de TEFLON® ou de
PTFE sur la plaque chaude.
136
A la température de 270-275° C le TEFLON® commence à Autres paramètres
dégager des vapeurs et le ruban de PTFE à devenir visible- Temps de chauffage: fonction de la pièce et du joint, il est
ment bullé. Pour éviter ce problème, on réglera la tempéra- normalement de 15 secondes min.
ture de la plaque à 265-270° C, valeur inférieure à la règle
des +20° C. Aussi appliquera-t-on la chaleur plus longtemps Temps de maintien et de refroidissement: analogue au temps
afin de compenser l’effet d’une plus basse température. Lors de chauffage.
du soudage à temperature élevée on rencontre un autre pro- Pression pendant la phase de soudage, de 0,5 à 2 MPa
blème, il s’agit du gauchissement des plaques d’aluminium (5 à 20 bars).
vers 275° C. Cet inconvénient peut être surmonté par l’emploi
Conception du joint: la règle générale s’appliquant à la
de plaques en bronze d’aluminium, qui peuvent fonctionner
dimension du joint est 2,5 × épaisseur. L’expérience a mon-
jusqu’à 500° C.
tré que si l’épaisseur d’ensemble de la paroi est de 2 mm,
Le montage sur gabarit des deux composants est un point très le joint de soudure doit avoir une épaisseur de 5 mm afin
important. Si le gabarit est métallique et s’il maintient la pièce d’apporter une résistance comparable à celle de la paroi.
près de la ligne de soudure, il se comportera comme un fort Les conditions de service de la pièce peuvent ne pas exiger
dissipateur de chaleur évacuant celle accumulée dans la pièce la résistance maximale. Un petit tube de purge par exemple
au cours de la phase de chauffage. Le refroidissement rapide ne nécessite pas une résistance de soudure aussi élevée que
de la pièce se traduit par une grande vitesse de cristallisation celle d’une attache de fixation. Aussi peut-on employer
qui ne permet pas au plastique de se souder efficacement. un joint plus mince, de 1,5 à 2 fois l’épaisseur. Le cycle de
Un refroidissement lent est préférable. Les gabarits non soudage est plus rapide avec une surface à chauffer plus
métalliques apportent une solution à ce problème. restreinte.
137
Soudage au laser à transmission Nd:YAG Cristal de synthèse, grenat d’yttrium et d’alumi-
nium dopé au néodyme.
Deux éléments, dont l’un doit être constitué d’un matériau Diode Semi-conducteur.
transparent, sont soudés ensemble en utilisant un faisceau Excimère Mélange de gaz émettant de la lumière ultraviolette.
laser pour provoquer la fusion des deux matériaux au niveau
de l’interface. Tableau 10.01 Différents types de lasers
CO2 Nd:YAG Diode Excimère
Le terme «LASER» est un acronyme correspondant à
Longueur d’onde nm 10,600 1,060 800-1,000 150-350
l’anglais
Puissance KW 45 4 4 1
Light Amplification by the Stimulated Emission Efficacité % 10 3 30 1
of Radiation, Coût approx. $ 30,000* 60,000* 15,000* 120,000*
(*pour 100 W)
qui signifie «amplification de la lumière par une émission
stimulée». L’industrie utilise les lasers depuis quelques temps pour le
Le principe du laser a été introduit pour la première fois par découpage de matériaux. Il a été établi que si un laser était
Albert Einstein en 1917, mais ce n’est qu’en 1960 qu’a été capable de fondre complètement l’acier à de très hautes tem-
construit le premier laser fonctionnel, sous la houlette pératures puis d’arrêter, il pouvait également découper un
d’Edward Teller. Depuis lors, en seulement quarante ans, le polymère sans vaporiser la totalité de l’échantillon. Il a alors
laser a connu un développement considérable et fait aujour- été découvert que certains polymères semblent transparents
d’hui partie intégrante de notre vie quotidienne, par ses appli- à la longueur d’onde d’un laser, alors que d’autres absorbent
cations aux imprimantes, lecteurs de CD ou lecteurs de codes l’énergie, créant de la chaleur.
à barres, mais aussi par ses utilisations médicales et dans le C’est sur ce concept que repose le développement du soudage
secteur de la communication. au laser à transmission.
Un laser est un dispositif qui crée et amplifie un faisceau
intense et étroit de lumière cohérente. Les atomes, qui émet-
tent des rayonnements, le font normalement dans des direc- Faisceau laser focalisé
tions et à des moments aléatoires. Le résultat est une lumière
incohérente: il s’agit d’un terme technique désignant ce qui
peut être considéré comme une masse de photons allant dans Matériau transparent sur
le dessus
tous les sens. Pour créer une lumière cohérente, l’astuce est Matériau
de trouver les bons atomes ayant les bons mécanismes de absorbant
sur le
stockage interne, et d’établir un environnement dans lequel dessous
ils peuvent tous coopérer, pour céder leur lumière au bon
moment et tous dans la même direction.
Dans le laser d’E. Teller, les atomes ou molécules d’un rubis
Fig. 10.95a Concept du soudage au laser à transmission
sont excités dans ce que l’on appelle la cavité du laser. Des
surfaces réfléchissantes, ou miroirs, situés aux deux extrémi-
tés de la cavité, reflètent l’énergie selon un mouvement de
Le laser traverse le matériau situé sur le dessus sans perdre
va-et-vient. Cette énergie s’accumule à chaque passage,
d’énergie ni endommager le polymère. Le faisceau est ensuite
jusqu’à ce qu’à un certain point le processus produise une
absorbé par le matériau situé sur le dessous, ce qui provoque
explosion soudaine de rayonnements cohérents, alors que
un échauffement rapide. Cet effet thermique a pour consé-
tous les atomes se déchargent dans une rapide réaction en
quence la fusion du matériau inférieur, qui à son tour réchauffe
chaîne: c’est le faisceau laser.
le matériau supérieur dont il entraîne la fusion. Le tableau
Les atomes des différents matériaux créent des faisceaux 10.01 montre pourquoi le laser à diode a aujourd’hui la pré-
laser de longueurs d’onde variables. Les longueurs d’onde férence de l’industrie pour cette technique de soudage, du
de la lumière sont très faibles et généralement mesurées en fait de sa grande efficacité comparativement aux autres types
nanomètres, sachant que 1 nm = 0,000 001 mm. de lasers.
Les rayonnements (la lumière) visibles pouvant être détectés
par l’œil humain possèdent une longueur d’onde comprise Avantages du soudage au laser à transmission
entre 400 nm et 780 nm.
– Hautes vitesses de soudage, 15 m/min observé.
– Coûts du laser compétitifs comparativement aux autres
Différents types de lasers méthodes d’assemblage.
La liste suivante reprend quelques-uns des lasers les plus – Faible puissance de laser requise, <50 W pour des élé-
courants : ments types à parois minces.
CO2 Molécule de dioxyde de carbone émettant une – Manipulation aisée des éléments complexes: déplacement
énergie infrarouge. robotisé de la tête du laser.
138
– Aucun marquage visible ni détérioration de l’extérieur de d’une zone de fusion adéquate. Si la quantité de noir de car-
la zone d’assemblage. bone est trop faible, le faisceau du laser continuera à traver-
– Aucune détérioration due aux vibrations à l’intérieur du ser le matériau sans produire suffisamment de chaleur pour
composant. provoquer une fusion au niveau de l’interface. Un équilibre
soigneux est nécessaire.
– Possibilité de contrôler précisément le procédé, l’emplace-
ment du soudage et la température.
– Utilisation d’une faible quantité de chaleur focalisée, Couleurs des matériaux
faible détérioration thermique et faible distorsion. Les tests initiaux ont été conduits en utilisant des polymères
– Aucune bavure de soudage, fusion très peu profonde. colorés NC sur le dessus d’un polymère coloré au noir de car-
bone. Cet aspect noir et blanc est acceptable pour certaines
– Il est maintenant possible de souder n’importe quelle cou-
applications, tandis que d’autres exigent un ensemble entière-
leur sur n’importe quelle couleur (par exemple transpa-
ment noir. C’est le cas en particulier dans le domaine auto-
rente sur transparente).
mobile.
– Possibilité d’assembler différents matériaux, par exemple
HYTREL® sur CRASTIN®. Il est possible pour cela d’utiliser des pigments spéciaux,
grâce auxquels la pièce du dessus conserve la transparence
– Serrage possible avec une bride transparente.
de son état NC lorsqu’elle est vue par le laser, mais absorbe
la lumière et apparaît de couleur noire lorsqu’elle est vue par
Limites l’œil humain.
– Nécessite l’emploi de matériaux possédant des caractéris-
tiques d’absorption différentes pour le laser. Propriétés des matériaux DuPont
– Contact intime nécessaire au niveau du joint, absence de Le Tableau 10.02 présente une gamme de polymères «NC»
gauchissement des pièces, très faible capacité de remplis- de DuPont. Les valeurs indiquées peuvent aider à déterminer
sage de l’espace mort. si un polymère peut être soudé au laser ou non.
– Limites liées à la conception du joint, le joint ne doit pas
être vu par le laser. Tableau 10.02 Analyse dans le proche infra-route
à la longueur d’onde de 949 nm
– Les matières de charge (minéral, verre, noir de carbone)
% transmission % réflection % absorption
peuvent être gênantes.
DELRIN® 500P 45,14 47,81 7,05
HYTREL® G4774 29,96 52,14 17,9
Caractéristiques de matériaux requises
HYTREL® G5544 27,74 56,55 15,71
pour le soudage au laser à transmission
HYTREL® 4078W 34,7 42,8 22,5
Pour obtenir un soudage correct, le matériau supérieur trans-
HYTREL® 4556 33,32 45,53 21,15
parent doit présenter une bonne transparence. En cas d’inclu-
sion de verre, de matières de charges, etc., ceux-ci agissent HYTREL® 5556 28,38 53,92 17,7
comme de petits réflecteurs, diffusant le faisceau laser RYNITE® 530 5 42 53
lorsqu’il les traverse et réduisant ainsi sa puissance au RYNITE® FR515 5,9 64,43 29,67
niveau de l’interface. La majorité des qualités «NC» de CRASTIN® SK605 8 59 33
DuPont possède une transparence suffisante pour le soudage
ZYTEL® 101 80,61 9,64 9,75
au laser, avec quelques exceptions, telles que le ZENITE®.
ZYTEL® 73G30 48,28 12,72 39
Le matériau absorbant situé sur le dessous doit absorber la
ZYTEL® 70G33 36,8 23,68 39,52
puissance du laser, mais pas trop rapidement. Le meilleur
additif pour obtenir cette absorption est le noir de carbone. ZYTEL® HTN51G35 19,15 29,48 51,37
C’est pourquoi presque tous nos polymères noirs absorbent ZENITE® 6330 0,65 76 23,35
l’énergie du laser. Si le matériau contient trop de noir de car- ZENITE® 7130 0,13 69 30,87
bone, il aura tendance à brûler rapidement, avant la formation
On peut voir dans ce tableau que le ZENITE® reflète la majeure
partie de la puissance du laser et ne peut donc pas être soudé.
Le RYNITE® également possède une faible transparence, ce
800-950 qui nécessite une puissance de laser élevée pour le soudage.
Zone visible
100
Transparence,
Résistance de la soudure
%
139
de soudure, qui correspond à la résistance de la soudure (MPa) machines de soudage au laser, bien que leur objectif ne soit
divisée par la résistance du matériau d’origine. Ainsi, un fac- pas remplacer les systèmes par vibrations, à la plaque chaude
teur de soudure de 1 signifie que la résistance de la soudure et par ultrasons, mais de présenter le laser comme un procédé
est identique à celle du matériau d’origine. Il s’agit d’une supplémentaire. La puissance de laser de leurs machines
méthode efficace pour comparer des matériaux possédant la atteint 50 W.
même taille de joint.
Les établissements tels que le TWI au Royaume-Uni et l’Ins-
Le soudage au laser permet de modifier facilement la taille titut Fraunhofer en Allemagne sont également très expéri-
du joint en ajustant la zone de soudage, simplement en éloi- mentés et ont accès à des lasers de plus grande puissance.
gnant ou en rapprochant le laser du joint de soudure. La résis- Le Britannique Herfurth et le Suisse Leister fabriquent aussi
tance finale (mesurée en force N) de la soudure peut alors ce type de machines.
être augmentée pour un type de matériau donné.
Une machine laser à diode de Leister est installée à Meyrin.
Avec de bons paramètres de conception et de traitement du Ses caractéristiques sont les suivantes :
joint, il est souvent possible d’obtenir un défaut du matériau Type de laser = Laser à diode
d’origine éloigné du joint.
Longueur d’onde λ = 940 nm
Puissance max. = 35 W
Etablissements possédant des machines Taille du point = ∅ 0,6 mm à ∅ 3 mm
de soudage au laser et fournisseurs Vitesse max. = 150 mm/s
Précision d’alignement = 2 mm
Divers fabricants connus d’appareils d’assemblage propo-
sent des machines de soudage au laser à transmission. Les DuPont possède également un laser à diode de 500 W situé
Allemands Branson et Bielomatik commercialisent des au Japon.
Conceptions de joint
140
Fig. 10.95d Machine de soudage au laser.
141
Rivetage
Ressort de
précontrainte
Equipement de rivetage
Ø 1,0 t Outil à riveter
Le rivetage est une technique d’assemblage très utile pour
former, à faible coût, des jonctions mécaniques solides et
Bague guide
permanentes entre deux pièces. Il implique la déformation
0,1 t
0,7 t
permanente d’un rivet, d’un goujon ou d’un élément analo-
gue, à température ambiante ou plus élevée. Ø 1,4 t
0,2 t
Ø 2,5 t
Le rivetage s’effectue en exerçant une force de compression
° Ø 1,5 t
sur l’extrémité d’un goujon ou sur un rivet, tout en mainte- 90 Øt
nant et confinant la tige de celui-ci. Une tête se forme à
l’extrémité du rivet par l’écoulement du polymère quand
la contrainte de compression dépasse sa limite élastique.
1,5 t
0,7 t
Le matériel employé va de la simple presse à mandrin et de
t
l’étau à main, au poinçon équipé d’un dispositif de serrage
automatique pour les opérations complexes de rivetage mul-
r0
,1
tiple. Des exemples d’outillage pour la pose des rivets sont
t
présentés sur les figures 10.96 et 10.97.
A l’instant où l’outil vient au contact des pièces à assembler,
une bague actionnée par un ressort précontraint la zone Fig. 10.97 Outil à riveter
entourant la tige en saillie afin d’assurer un ajustage serré
entre les pièces. La bouterolle de l’outil vient ensuite former
la tête de la tige en créant une jonction mécanique, robuste
et permanente.
Le rivetage s’adapte à de nombreuses applications. Les indi-
cations suivantes doivent être observées lors des études de
conception.
Les différentes étapes de l’opération de rivetage sont présen-
tées sur la figure 10.98.
1. Positionnement 2. Course 3. Tête de finition
de l’outil
Outil à riveter
Course
de l’outil
Ressort de
précontrainte Opérations de rivetage
La déformation permanente du rivet est davantage due
à la pression qu’à l’impact.
Outil Les valeurs conseillées de précontrainte et de charge sur
à riveter l’outil, pour différents diamètres de tige, sont données dans
Guide Bague de le tableau ci-dessous.
précontrainte
D
d
t 2 mm 3 mm 4 mm 5 mm 6 mm 8 mm 10 mm
142
Relaxation de la tête et de la tige Précautions
La tendance d’une tête à recouvrer sa forme initiale après – Lors du rivetage du polyamide ZYTEL® non modifié, il est
la déformation subie au formage dépend des propriétés de conseillé de conditionner la pièce à sa teneur d’équilibre
reprise élastique du matériau et de la température environ- en humidité avant le rivetage, car à l’état sec le matériau
nante. est trop cassant. Les produits modifiés choc tels que les
résines polyamide ZYTEL® ST et ZYTEL® 408 peuvent être
rivetées à l’état sec après moulage.
– Pour le rivetage sur plaque métallique il est nécessaire
d’éliminer toutes les bavures présentes sur les bords du
trou, afin d’éviter le cisaillement de la tête du rivet. Pour
se garder contre toute reprise élastique, comme c’est nor-
malement nécessaire lors de l’assemblage d’une plaque
métallique au plastique, le rivetage doit être effectué par
ultrasons.
Exemples pratiques
La figure 10.99 donne des exemples de pièces rivetées:
a. Turbine de pompe
143
Conception dans l’optique du démontage
Pour améliorer les possibilités de recyclage des pièces plas- • Il convient de prévoir un démontage au moyen de robots,
tiques, il convient de concevoir ces dernières de telle sorte chaque fois que cela est possible.
qu’elles puissent être démontées partout où cela est possible. • La conception doit permettre un nettoyage et une réutilisa-
Les aspects à prendre en considération sont les suivants: tion faciles de la pièce.
• Dans la mesure du possible, utilisez des matériaux standard. • Le matériau utilisé doit être identifiable au moyen d’un
code, par exemple >PA66-35GF< pour le polyamide 66
• Lorsque vous utilisez plusieurs matériaux pour une même renforcé de 35% de fibre de verre.
pièce, faites appel à des techniques d’assemblage qui per-
mettent ultérieurement un démontage facile; voir aussi le • Le retrait des inserts (autres matériaux) doit être facilité,
tableau 10.03. par exemple au moyen de techniques d’extraction.
144
11 – Usinage, coupe et finition
146
Usinage et coupe du DELRIN® Toutefois les bords d’attaque de ces forets sont usinés plats
et leur angle d’affûtage doit être modifié afin de couper plus
Le DELRIN® peut être usiné sur les machines outils conven- que râper. Pour le perçage à grande vitesse, un liquide
tionnelles par sciage, fraisage, perçage, tournage, alésage, de refroidissement, l’eau ou l’huile de coupe par exemple,
taillage, filetage et taraudage. Ces opérations sont plus aisées peut être utile pour réduire la chaleur due au frottement. En
sur le DELRIN® que sur les laitons et alliages d’aluminium les absence de liquide de refroidissement, le foret doit être retiré
plus faciles à usiner. de temps en temps du trou afin de le débarrasser des copeaux
Les huiles de coupe, l’eau et les autres auxiliaires de coupe et de prévenir une surchauffe. Les trous peuvent être obtenus
sont rarement indispensables sauf pour le ponçage humide à une cote précise à condition que les forets ne s’échauffent
par bande qui implique normalement un arrosage d’eau. pas.
L’aptitude à l’usinage est excellente aux vitesses de rotation
lentes-avance rapide ainsi qu’aux vitesses de rotation rapides- Tournage
avance lente en utilisant des outils de coupe rotatifs à axe Le DELRIN® s’usine sur les tours conventionnels pour le tra-
fixe. Dans la majorité des cas les brise-copeaux habituels vail des métaux. Les arêtes de coupe doivent être meulées
montés sur les outils conviennent. comme pour le travail du laiton de décolletage. Une contre-
face de dépouille et un brise-copeaux de bonne dimension
Sciage permettront dans la plupart des cas d’éviter les stries et les
L’outillage électrique traditionnel tel que les scies à ruban, les interférences d’entailles. De même que pour les autres maté-
scies à découper et les scies circulaires sont utilisables sans riaux, un bon fini de surface sera obtenu avec une grande
modification avec le DELRIN®. La vitesse de la lame n’est vitesse de rotation et une faible avance.
généralement pas un facteur essentiel. Toutefois il est impor-
Lorsque l’objet à tourner est long et de petit diamètre, il
tant que la denture présente une légère voie. Le DELRIN® est
convient d’utiliser des lunettes fixes pour empêcher son
thermoplastique et la chaleur de frottement entraîne sa fusion,
fléchissement. Il est nécessaire, si la vitesse de rotation est
il est donc nécessaire de prévoir un jeu.
élevée, d’arroser la lunette avec un liquide de refroidisse-
Perçage ment pour évacuer la chaleur de frottement.
Les forets hélicoïdaux normaux sont utilisables pour le Fraisage
DELRIN®. L’utilisation des outils dits «pour matières plas-
Les fraiseuses et les fraises traditionnelles sont utilisables
tiques» qui ont un pas plus long et des lèvres de coupe
avec le DELRIN® dans la mesure où les arêtes de coupe sont
d’un poli plus élevé, est souhaitable.
très aiguës. Quand on utilise une fraise à queue, on a observé
que le type à goujures offre aux copeaux un meilleur passage
et crée moins de chaleur de friction.
Taillage
On peut tailler le DELRIN® sur les étaux limeurs convention-
nels sans aucune modification des machines ou des outilla-
ges. Cet équipement permet d’obtenir d’excellents résultats.
Alésage
Le DELRIN® peut s’aléser avec des alésoirs à main ou montés
sur collier. Il donne de bons états de surface et des dimen-
sions précises. Les alésoirs réglables sont généralement pré-
férés. La résilience du DELRIN® fait que la cote des coupes
effectuées à l’alésoir fixe tend à être minorée, sauf si l’alé-
sage final enlève au moins 0,15 mm.
Filetage et taraudage
Il est possible de fileter et de tarauder le DELRIN® au moyen
de l’équipement conventionnel. Sur le matériel automatique
ou semi-automatique, on peut employer des filières à ouver-
ture automatique et des peignes de filetage à grande vitesse.
L’utilisation de lubrifiant ou de liquide de refroidissement
n’est généralement pas nécessaire, mais elle peut être utile
dans les opérations effectuées à grande vitesse. Les filetages
peuvent être usinés dans le DELRIN® sur des tours conven-
Fig. 11.01 Perçage Conditions d’usinage: Vitesse de coupe, 1500 t/min.; tionnels équipés d’outils à tranchant unique.
foret hélicoïdal standard, diamètre 13 mm, angle
au sommet 118°; avance moyenne. Comme dans le cas des métaux, il est nécessaire de procéder
Absence de liquide de refroidissement. à des passes successives de 0,15 à 0,25 mm. Du fait de la
Matériau: DELRIN® 500. résilience du DELRIN®, la coupe finale ne doit pas être inférieure
147
à 0,15 mm. Lors du filetage de barreaux de grande longueur, il seur. Au cours de l’opération, cette roue est arrosée en per-
faut utiliser une lunette à suivre ou un autre support pour main- manence d’une suspension de pierre ponce dans l’eau. La
tenir la pièce contre l’outil. pièce de DELRIN® est légèrement maintenue au contact de la
roue, et animée d’un mouvement constant destiné à éviter un
Découpage et poinçonnage brûlage ou une inégalité du cendrage. Les meilleurs résultats
Les pièces plates comme les rondelles, les anneaux et les sont obtenus avec une vitesse de rotation de 1000 t/min.
engrenages peu précis (d’épaisseur inférieure à 1,5 mm) sont Le polissage proprement dit est effectué de manière analogue,
souvent produites économiquement par poinçonnage ou à l’aide d’une roue de construction similaire. La différence
estampage d’une feuille de DELRIN®. On utilise les emporte- tient à ce que cette dernière opère à sec, et que le produit de
pièces traditionnels actionnés par des presses manuelles ou polissage n’est appliqué que sur la moitié de la surface de la
à moteur. Les pièces de DELRIN® peuvent, avec des matrices roue, l’autre moitié demeurant non traitée.
bien conçues, être découpées ou matricées avec netteté à
grande cadence. Le préchauffage de la pièce évitera les La pièce de DELRIN® est tout d’abord maintenue, pour le
risques de craquelures. polissage, contre la moitié traitée, puis déplacée vers le côté
non traité pour essuyer le produit de polissage, et lustrer. La
vitesse optimum de rotation de la roue est comprise entre
1000 et 1500 t/min.
Finition du DELRIN®
Précautions de sécurité
Ebarbage
Il faut nettoyer les découpures, tournures et copeaux et ne pas
Il existe plusieurs moyens pour éliminer les bavures, mais
les laisser s’accumuler. La résine acétal DELRIN® est combus-
il est bien sûr préférable d’éviter qu’elles ne se forment. Ce
tible. Une accumulation de copeaux pourrait créer un risque
résultat est obtenu dans les meilleures conditions en mainte-
d’incendie.
nant la bonne qualité de l’affûtage des arêtes de coupe, et en
ménageant des passages suffisants pour les copeaux. Lors-
que quelques pièces seulement sont à traiter, il est souvent
plus simple de couper ou de gratter les bavures avec des
outils à main. Recuit du DELRIN®
Si les bavures ne sont pas trop grandes, il est possible de Le recuit du DELRIN® ne s’impose généralement pas comme
les enlever au jet de vapeur ou à l’aide d’un équipement de phase de production, compte tenu des coûts supplémentaires et
honing. Il faut prendre soin de ne pas enlever trop de matière. de la difficulté à prévoir les cotes finales. Quand des toléran-
Une autre méthode consiste à utiliser une installation d’abra- ces précises sont exigées, les pièces seront moulées en mou-
sion par tonnelage. C’est l’expérience qui déterminera au les chauds (90 à 110° C) pour se rapprocher le plus possible
mieux le dosage exact de la suspension de matière abrasive du taux naturel de cristallinité du produit, et réduire le retrait
et la durée du cycle de travail. après moulage.
Procédure du refroidissement
Les pièces recuites retirées de l’enceinte de traitement sont
refroidies lentement, en atmosphère calme, à la température
ambiante. Les pièces ne doivent pas être entassées ou empi-
lées avant qu’elles ne deviennent froides au toucher, ces ma-
nipulations effectuées à chaud risqueraient de les déformer.
A B
7°
15°-20°
Position 0°-5° Position 0°-5°
20° 7° 20°-30°
15°-20°
149
Perçage l’alésoir parcourt bien l’orifice, mais il n’enlève pas de
Les forets hélicoïdaux habituels donnent satisfaction pour le matière et celui-ci demeure à la cote initiale après le passage
perçage du ZYTEL®. Les lèvres de coupe doivent former un de l’outil. Si l’on recherche une cote d’alésage correcte, la
angle au sommet de 118°, et présenter un angle de dépouille dernière passe de l’outil doit enlever au moins 0,15 mm.
de 10–15°. Les outils dénommés «foret à matière plastique»
ou «foret à laiton» ne conviennent pas au ZYTEL®. Leur bord Filetage et taraudage
d’attaque est usiné plat afin d’effectuer un travail de «râcla- Le ZYTEL® peut être fileté et taraudé au moyen de l’outillage
ge». Dans le cas du ZYTEL® ce type de dessin se traduit par conventionnel. L’emploi d’un lubrifiant ou d’un liquide
une surchauffe et un broutement. Toutefois la plus grande de refroidissement, bien que souhaitable, n’est pas toujours
longueur du pas de l’hélice et le poli plus élevé des lèvres de indispensable. Les filetages peuvent être découpés dans le
coupe du «foret à matière plastique» permet une bonne éva- ZYTEL® sur des tours conventionnels équipés d’outils à sim-
cuation des copeaux hors des trous profonds. Il s’agit d’une ple tranchant. Comme dans le cas des métaux, il est néces-
particularité très souhaitable pour le perçage du ZYTEL®. Ces saire de procéder à des passes successives de 0,15 à 0,25 mm.
forets, après une modification de l’angle d’affûtage leur per- Du fait de la résilience du ZYTEL®, la passe finale ne doit
mettant de couper plus que de râcler, conviennent bien au pas être inférieure à 0,15 mm. Lors du filetage de barreaux
travail du ZYTEL®. Il est conseillé d’utiliser une avance de de grande longueur, il faut utiliser une lunette à suivre ou un
coupe élevée, mais compatible avec l’état de finition désiré, autre support pour maintenir la pièce contre l’outil.
afin d’éviter une surchauffe résultant d’une action plus pro- Il est souvent souhaitable, en production industrielle, d’em-
che du râclage que de la coupe. ployer un taraud surdimensionné de 0,15 mm, à moins qu’on
ne recherche un filetage auto-bloquant.
Fig. 11.03 Perçage Conditions d’usinage: Fig. 11.04 Tournage Conditions d’usinage: Vitesse du tour 980 t/min
Diamètre du foret 10 mm. Vitesse de coupe 185 m/min. Avance 0,15 mm.
Vitesse de rotation 1000 t/min. Profondeur de coupe 2,5 mm.
Pas de liquide de refroidissement. Absence de liquide de refroidissement.
Produit ZYTEL® 101, épaisseur 35 mm. Matériau usiné ZYTEL® 101 – Diamètre 60 mm.
150
meilleure qualité de surface est réalisée en adoptant une vent plus simple de couper ou de gratter les bavures avec des
vitesse de rotation élevée et une avance modérée. outils à main.
Fraisage Si les bavures ne sont pas trop grandes, on peut les éliminer
de façon satisfaisante par flambage ou par fusion. Dans le
Le ZYTEL® se travaille facilement à l’aide de fraises conven-
premier cas, les bavures sont brûlées par une flamme d’alcool
tionnelles dans la mesure où les arêtes de coupe sont mainte-
que l’on déplace autour de la pièce. Les bavures peuvent être
nues très aiguisées. On doit, lorsque c’est possible, procéder
fondues en dirigeant rapidement un jet d’azote chauffé à
par fraisage en avalant, c’est-à-dire dans le sens de l’avance,
290° C sur la surface de la pièce. L’exposition de celle-ci à
pour réduire les bavures. L’expérience a montré que les
la flamme ou au gaz doit être très brève afin de pas affecter
vitesses de coupe supérieures à 300 m/min accompagnées
les dimensions.
d’avances dépassant 230 mm/min. donnent d’excellents
résultats. Les petites bavures peuvent également être éliminées au jet
de vapeur ou à l’aide d’un équipement honing. Il faut pren-
dre soin de ne pas enlever trop de matière lorsque le respect
des cotes est essentiel.
Une installation d’abrasion par tonnelage peut aussi être uti-
lisée pour l’ébarbage des pièces de ZYTEL®, mais la durée de
l’opération est habituellement beaucoup plus longue que pour
les pièces métalliques.
C’est l’expérience qui déterminera au mieux, pour une pièce
particulière, le dosage exact de la suspension de matière abra-
sive et la durée du cycle de travail. La teneur en volume de
l’abrasif est habituellement le double du volume total des
pièces de ZYTEL®. On ajoute un détergent au mélange eau-
matière abrasive afin que la couleur des pièces ne soit pas
altérée par les particules d’abrasif.
Limage et meulage
Du fait de la ténacité et de la résistance à l’abrasion des rési-
Fig. 11.05 Fraisage Conditions d’usinage: nes polyamide ZYTEL®, les limes traditionnelles ne donnent
Vitesse de coupe 250 m/min. Fraise de 100 mm. pas satisfaction. Toutefois les fraises limes rotatives à mo-
Broche de 2,5 mm. Avance 150 mm/min. teur sont efficaces quand elles opèrent à grande vitesse. Les
Profondeur de coupe 0,25 mm. disques abrasifs montés sur axe flexible, et les meules porta-
Absence de liquide de refroidissement. tives enlèvent rapidement et efficacement de la matière sur
Matériau usiné: ZYTEL® 101. les pièces de ZYTEL®. Ce type d’opération requiert habituel-
lement un liquide de refroidissement.
Découpage et poinçonnage
Une fraise lime à grosses entailles profondes, continues, cou-
Les petites pièces plates comme les rondelles, les anneaux
pantes, et à profil courbe (couramment désignée lime «Vixen»),
et les engrenages peu précis (d’épaisseur inférieure à 2 mm),
déjà utilisée pour l’aluminium et les autres métaux tendres,
sont souvent produites plus économiquement par poinçonnage
est très efficace sur le ZYTEL®. Ce type de lime comporte des
ou estampage d’une bande de ZYTEL® que par injection. On
entailles très vives qui réalisent une action d’arasage enlevant
utilise des emporte-pièces traditionnels mus par des presses
le matériau avec douceur et netteté.
manuelles ou à moteur. Les pièces de ZYTEL® peuvent, avec
des matrices bien conçues, être découpées ou matricées avec Ponçage et polissage
netteté à grande cadence. L’apparition éventuelle de craque-
Le ZYTEL® peut être poncé humide sur un équipement à bande
lures peut être évitée en préchauffant la bande ou en l’im-
ou à disque. Après cette opération, la surface lisse peut être
mergeant dans l’eau jusqu’à ce qu’environ 2% d’humidité
amenée à un degré de poli élevé sur une installation conven-
soit absorbée.
tionnelle de polissage.
L’opération de polissage comprend normalement trois phases:
Finition du ZYTEL® le ponçage, le polissage proprement dit, et le lustrage.
Ebarbage Le ponçage est réalisé à l’aide d’une roue ventilée, de struc-
Certaines opérations d’usinage tendent à former des bavures ture ouverte, constituée par la superposition alternée de dis-
sur les pièces. Il existe, pour les éliminer, un certain nombre ques en mousseline d’environ 200 à 460 mm de diamètre.
de moyens, mais il est préférable d’éviter qu’elles ne se for- On construit ainsi une roue de 100 à 130 mm d’épaisseur.
ment. Ce résultat est obtenu dans les meilleures conditions Au cours de l’opération, cette roue est arrosée en permanence
en maintenant la bonne qualité de l’affûtage des arêtes de d’une suspension de pierre ponce dans de l’eau. La pièce de
coupe, et en ménageant des passages suffisants aux copeaux. ZYTEL® est légèrement maintenue au contact de la roue, et
Lorsque quelques pièces seulement sont à traiter, il est sou- animée d’un mouvement constant destiné à éviter un brûlage
151
ou une inégalité du ponçage. La vitesse de rotation doit être Pour les applications où la température maximum sera de
approximativement de 1000 à 1200 t/min pour des roues de 70° C ou moins, une relaxation satisfaisante des contraintes
300 à 400 mm de diamètre. Il est essentiel que celles-ci soient sera obtenue par immersion dans l’eau bouillante. Cette
entraînées assez lentement pour conserver leur charge de méthode présente de surcroît l’avantage de permettre
suspension. l’absorption par le ZYTEL® d’une certaine quantité d’humi-
dité qui conditionne partiellement la pièce. Une relaxation
Le polissage proprement dit est effectué de manière analogue,
suffisante des contraintes est obtenue en traitant 15 minutes
à l’aide d’une roue de structure similaire. La différence tient
par 3 mm d’épaisseur de paroi de la pièce. Des périodes plus
à ce que cette dernière opère à sec, et que le produit de polis-
prolongées sont nécessaires quand la pièce doit être condi-
sage n’est appliqué que sur la moitié de la surface de la roue,
tionnée à l’équilibre ou à une valeur proche de l’équilibre.
l’autre moitié demeurant non traitée. La pièce de ZYTEL® est
tout d’abord maintenue, pour le polissage, contre la moitié Conditionnement à l’humidité
traitée, puis déplacée vers le côté non traité pour essuyer le
La méthode la plus pratique de conditionnement pour une
produit de polissage, et lustrer. La vitesse optimale de rotation
utilisation à l’air, qui exige une incorporation de 2,5% d’eau,
d’une roue de 400 mm de diamètre est comprise entre 1000
consiste en une simple immersion dans l’eau bouillante.
et 1500 t/min.
Toutefois cette méthode ne procure pas un véritable équilibre
puisqu’en surface est absorbé un excès d’humidité, qui ne se
Recuit du ZYTEL® redistribue qu’au cours du temps. Il est alors conseillé de faire
Lorsque le recuit du ZYTEL® est nécessaire, il sera effectué en pénétrer environ 3 à 4% d’eau dans les pièces, l’excès s’éva-
absence d’air et de préférence par immersion dans un liquide porera peu à peu de la surface. Les temps d’immersion dans
approprié. La température du liquide de traitement thermique l’eau bouillante pour obtenir, selon l’épaisseur, 3% d’humi-
sera supérieure d’au moins 28° C à la température de fonc- dité, sont donnés dans la figure 11.06.
tionnement de la pièce. On utilise souvent une température
de 150° C pour obtenir un recuit complet. Cette procédure Une excellente méthode pour la préparation de quelques piè-
permet d’éviter les changements dimensionnels entraînés par ces destinées aux essais consiste à les chauffer dans une
les relaxations de contraintes non contrôlées se manifestant solution, à l’ébullition, d’acétate de potassium (1250 g d’acé-
au-dessous de cette température. La durée requise pour le tate de potassium pour 1 litre d’eau). On utilise, pour conser-
recuit est normalement de 5 min. par mm d’épaisseur de ver la concentration de la solution, un récipient couvert équi-
paroi. Après retrait du bain de traitement thermique, on lais- pé d’un condenseur à reflux. La densité de la solution est
sera refroidir la pièce en absence de courant d’air, sinon des de 1,305–1,310 à 23° C. Le ZYTEL® absorbera au maximum
contraintes de surface pourraient apparaître. Un moyen sim- 2,5% d’humidité quelle que soit la durée du traitement.
ple d’assurer un refroidissement lent et régulier consiste à Le temps nécessaire varie de 4 heures pour une épaisseur
placer l’objet dans une caisse ou une boîte en carton. de 2 mm, à 20 heures pour une épaisseur de 3 mm.
Le choix du liquide de transfert thermique à utiliser reposera L’immersion dans l’eau bouillante est une bonne méthode
sur les critères suivants: pour le conditionnement des pièces appelées à fonctionner
– Sa plage thermique d’utilisation et sa stabilité sont suffi- dans l’eau ou les solutions aqueuses. Les pièces sont immer-
santes. gées jusqu’à ce que la saturation soit pratiquement complète,
comme le montre la courbe de saturation de la figure 11.06.
– Il ne doit pas attaquer le ZYTEL®.
Pour les sections épaisses (3 mm ou plus), il est plus pratique
– Il n’émet pas de fumées ou de vapeurs nocives. de ne conditionner les pièces que partiellement, l’absorption
– Il ne présente aucun risque d’incendie. devenant très lente au-delà de 4 ou 5%.
Les hydrocarbures à point d’ébullition élevé, telles que
certaines huiles ou cires, sont utilisables comme fluides de 12
transfert thermique pourvu que la nature du dépôt qu’ils lais-
sent sur la surface de l’objet moulé soit compatible, avec son 10
emploi ultérieur, c’est le cas, par exemple, des pièces appelés
à être lubrifiées en service. Les huiles conseillées sont
Thickness, (mm)
8
mm
152
Pour tout renseignement concernant les polymères techniques,
veuillez contacter: Adresse Internet : http://plastics.dupont.com
Belgique/België Maroc Ukraine
Du Pont de Nemours (Belgium) Deborel Maroc S.A. Du Pont de Nemours International S.A.
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Portugal Du Pont Kabushiki Kaisha
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22, Shalom Aleichem Street ne pas correspondre aux propriétés typiques du matériau
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Tel. (3) 528 62 62 Du Pont Sverige AB tifs ou dans certains procédés. Ces informations ne doivent
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SE-164 93 Kista (Stockholm) sign. Ces informations ne doivent pas non plus se substituer
Tel. (8) 750 40 20 aux tests éventuellement nécessaires à déterminer si le
Italia matériau en question est adapté à l’usage auquel vous le
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