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Plan de
gestion de
l’aire marine
du Parc
National d’El
Kala (Wilaya
d’El Tarf)
Samir GRIMES
Mai 2005
Note :
Ce rapport de synthèse est une reformulation des éléments contenus dans les trois rapports soumis au
CAR ASP et à la DGF pour validation. Ces éléments sont complétés, affinés et recardés par des
éléments supplémentaires avec une restructuration des différentes parties composant les documents en
question.
(i) de connaissances portant sur les volets descriptifs tels que la morphologie littorale, la
bathymétrique côtière et la distribution sédimentaire et la répartition des principaux faciès
bio sédimentaires ;
(ii) de connaissance par rapport à la valeur écologique du site, notamment pour les zones
humides, parties intégrante du PNEK et en interaction permanente avec le milieu marin
côtier ;
(iii) de la composante biodiversitaire portant sur la macrofaune benthique et les paysages et
habitats remarquables ;
(iv) une proposition d’une nouvelle variante de zoning de l’aire marine protégée du PNEK,
adaptée de la proposition de l’ATEN (2004)
(v) des éléments complémentaires quant à la référence aux études précédentes proposant
l’extension de la zone de protection à la partie marine
(vi) des éléments de compléments sont également intégrés à différentes parties du plan de
gestion quant c’est nécessaire (équipement, organisation, besoins, suivi scientifique,…)
(vii) une restructuration et un complément portant sur les objectifs stratégiques et les objectifs
spécifiques du plan de gestion ;
(viii) et enfin une définition des responsabilités dans les programmes, sous programmes et les
actions à mettre en œuvre.
Résumé éxectutif
Le présent document est un rapport de synthèse des produits du projet MedMPA/Algérie portant sur
l’aire marine du parc national d’El Kala (PNEK) dans la wilaya d’El Tarf à la frontière algéro-
tunisienne. Cette zone a fait l’objet d’explorations sous marines soutenues. L’étude a bénéficié
également de l’apport de travaux d’explorations antérieures réalisées dans le cadre de projets de
coopération ou de recherche universitaires (Banque mondiale/Ecovalor, GIS Posidonies, PAS
BIO/CAR ASP, CNEPRU/MERS).
Ce projet a permis de mettre en évidence les potentialités naturelles et les ressources et habitats
d’intérêt pour la conservation. Un diagnostic socio-économique est également établi par l’équipe
d’experts. Ces éléments ont servi de base de référence pour l’élaboration d’un projet de plan de
gestion (ATEN, 2004). Une reformulation et un complément des éléments du plan de gestion sont
réalisés pour affiner le document final (Grimes, 2005).
Les divers produits du projet Med MPA ainsi que les études antérieures révèlent le caractère
stratégique du point de vue écologique du site ; en effet, l’aire marine d’El Kala recèle une diversité
biologique avec des composantes remarquable de premier ordre méritant une attention toute
particulière et un plan de conservation conséquent. Ce constat est conforté par les éléments socio-
économique qui font ressortir le développement limité de l’homme sur le site, néanmoins le
développement annoncé du site recommande la mise en œuvre rapide des orientations de préservation
des habitats et des espèces qu’ils hébergent.
L’analyse et la synthèse de l’ensemble des travaux réalisés dans la région d’El Kala ont permis d’avoir
une vue générale de la biodiversité marine de cette région. Cette biodiversité est de 444 espèces : 68
espèces pour la flore et 376 espèces pour la faune. Si on fait exception du zooplancton, la diversité est
de 352 espèces, dont 284 espèces animales. Dans l’analyse de la biodiversité globale, le plancton ne
sera pas pris en compte.
Les Poissons avec 89 espèces de Poissons Osseux et 15 espèces de Poissons Cartilagineux, soit un
total de 104 espèces, sont la composante majeure de la diversité globale. Les Algues (66 espèces),
notamment les Rhodophytes et les Chromophytes, contribuent de manière appréciable à la biodiversité
globale. Parmi la flore, les Phanérogames marines ne sont représentées que par l’espèce Posidonia
oceanica, qui cependant est à l‘origine dans toute la région prospectée d’un paysage remarquable tant
par son importance spatiale qu‘écologique. En troisième position, se retrouvent les Mollusques (55
espèces), suivi des Crustacés (33 espèces). Les Echinodermes, les Bryozoaires, les Cnidaires et les
Spongiaires ont des contributions à la biodiversité presque identiques. Les Brachiopodes et les
Tuniciers, avec chacun 3 espèces, ne contribuent que modestement à la diversité totale.
La grande diversité des Poissons est révélatrice de la richesse spécifique des fonds, plus
particulièrement des fonds côtiers, de la région d’El Kala ; cette diversité constitue une ressource non
négligeable à préserver et éventuellement à exploiter de manière judicieuse et rationnelle. Les groupes
et les espèces d’Invertébrés sont de par leur diversité un atout majeur des fonds marins de la région
d’El Kala. Ces groupes et espèces sont pour une bonne partie caractéristiques des fonds rocheux, et à
l’origine des paysages sous-marins remarquables.
Il faut reconnaître que les divers inventaires biodiversitaires réalisés dans la zone, de part leur
caractère en général estival et ponctuel, sont moins de refléter fidèlement le potentiel existant ;
plusieurs espèces à courte durée de vie et celles des autres composantes biologiques échappent à
l’exploration et par conséquent la diversité biologique réelle est certainement bien plus importante.
Toutefois, ce sont moins les chiffres globaux que les espèces à caractère stratégique qui sont à mettre
en évidence. De ce point de vue, il est évident que cortège des espèces « symbole » de la mer
méditerranée est très important dans la zone explorée. Parmi ce cortège d’espèces remarquables il y’a
lieu de citer le mérou brun (Epinephenus marginatus), son cousin la badèche (Epinephelus
alexandrinus), le corb noir, la grande nacre (Pinna nobilis) le corail rouge (Corallium rubrum), les
tortues et cétacés, les Cystoseires (Cystoseira stricta, C. sedoides, C. spinosa, C. zosteroides).
Des formations menacées de la mer Méditerranée, on retrouve dans l’aire marine du PNEK l’herbier à
Posidonie oceanica, les forêts à Cystoseira de mode battu, les fonds coralligènes. De même, des
paysages sous marins remarquables d’une vitalité importante sont signalée : le récif barrière de
l’herbier à Posidonia oceanica, les bourrelets à Corallina elongata ainsi que la forêt à Dyctiopteris
membranacea.
Sur le volet plan de gestion proprement dit, l’évaluation du potentiel écologique et du cadre socio-
économiques a permis de fixer les objectifs stratégiques que doit atteindre l’aire marine du PNEK et
qui visent trois fonctions majeurs : la conservation, le développement-valorisation, et l’espace en tant
que support pour l’éducation-sensibilisation et la formation-recherche.
Conséquemment à la définition des objectifs, un programme riche et varié est proposé afin de
concrétiser dans les meilleurs délais et dans les conditions les plus appropriées les objectifs stratégies
fixés par le plan de gestion. Ce programme d’action se décline en sous programmes qui eux même
s’opérationnalisent par des actions précises portés par des acteurs bien définis.
Sommaire
Résumé exécutif 2
Introduction 6
Contexte du Plan de Gestion 7
Cadre national de l’Aire Protégée 8
La conservation du site 9
Contexte législatif et institutionnel 10
Les fonds de financement dans la zone côtière et littorale 13
Les institutions nationales impliquées dans le processus de protection et de préservation de la 15
biodiversité marine et littorale
El Kala dans le dispositif national de surveillance et de contrôle du milieu marin 15
Chapitre I : Description du site 16
1.1. Situation géographique 16
1.2. Le milieu physique 16
1.2.1. Conditions bioclimatiques 16
1.2.2. Description des secteurs littoraux et marins 16
1.2.3. Topographie et géologie 20
1.2.4. Bathymétrie – Sédimentologie – Couverture sédimentaire 20
1.2.5. Hydrologie marine 25
1.2.6. Physico-chimie des eaux 26
1.3. Données socio-économiques 27
1.3.1. La démographie 27
1.3.2. Le poids de la littoralisation et d’une urbanisation grandissante 27
1.3.3. Un volume d’eaux usées en croissance 27
1.3.4. Un tourisme de masse anarchique et mal encadré 28
1.3.5. L’exploitation des ressources marines 30
1.3.5.1. Les ressources halieutiques 30
1.3.5.2. L’exploitation du corail 32
1.3.6. L’agriculture et l’élevage 34
13.6.1. Évolution du secteur 34
1.3.6.2. Aspects fonciers 35
1.3.6.3. La foresterie 36
1.3.6.4. L’agriculture 36
1.3.6.5. L’élevage 36
1.3.7. Les ressources hydriques 37
1.3.8. L’industrie 37
1.3.9. Les travaux publics et la construction 37
1.3.10. Patrimoine historique et culturel 38
Introduction
Le présent document a été élaboré sur la base des données recueillies lors des missions d’exploration,
d’étude et de concertation relatives au Parc National d’El Kala (PNEK) dans le cadre du Projet
MedMPA (Projet Régional pour le Développement d’Aires Protégées Marines et Côtières dans la
région Méditerranéenne) et notamment dans le cadre de son activité relative à l’élaboration d’un plan
de gestion pour la partie marine du Parc National d’El Kala (Algérie) et à l’initiation de sa mise en
œuvre.
Ce document est un rapport de synthèse des produits du projet MedMPA/Algérie et intègre d’autres
produits traitant spécifiquement de la zone d’El Kala, de wilaya d’El Tarf ou de la côte orientale de
l’Algérie (Banque mondiale/Ecovalor, GIS Posidonies, PAS BIO/CAR ASP, CNEPRU/MERS).
La démarche retenue pour l’élaboration du plan de gestion est classique et repose sur trois volets
indissociables : (i) la connaissance des potentialités écologiques, biologiques et patrimoniales du site,
(ii) la connaissance des principales activités et pressions qui s’exercent sur le milieu et les diverses
ressources à travers le cadre socio – économique et enfin (iii) l’identification des actions et activités à
développer visant la préservation des ressources et l’éco- valorisation des habitats. Ces éléments ont
pour sous bassement un diagnostic et une hiérarchisation des contraintes et des atouts des diverses
composantes de l’aire marine côtière d’El Kala et de la partie littorale qui lui est contiguë.
La recherche des éléments de la composante biodiversitaire les plus remarquables, soit pour leur
caractère fragile, unique, vulnérable ou pour leur rareté et leur valeur de « symbole » a constitue l’un
des points de référence du présent document. Cela pour asseoir les obligations de conservation de ces
éléments en tant que gisement potentiellement en danger. Les instruments du CAR ASP ont à cet effet
servi de référence de base, ils ont été complété par les recommandations de l’UICN quant c’est
nécessaire ou pour conforter la démarche.
Zone d’activité intense la région méditerranéenne a vu ses ressource naturelles mises à rude éprouve
au cours de ces dernières décennie. Le phénomène de l’urbanisation, la littoralisation et le
développement du tourisme balnéaire ont accentués les pressions sur le patrimoine naturel jusqu’à le
compromettre dans nombre de secteurs de la zone méditerranéenne. Les conséquences se mesurent en
terme de fragilisation des habitats les plus remarquables, la réduction de la productivité marine,
l’érosion de la biodiversité le recul du trait de côte et la raréfaction des espèces les plus vulnérables.
Les diverses pollutions marines générées par le développement de diverses activités industrielles à
terre ont amplifié ces tendances.
2. Conscients des risques et des menaces que font peser les activités anthropiques sous leurs
différentes formes sur le milieu marin, son équilibre, son fonctionnement, ses ressources et ses
caractéristiques hydrographiques et écologiques et soucieux de préserver la durabilité de l’espace
marin et littoral et ses ressources vivantes, les états riverains de la mer Méditerranée se sont engagés à
entreprendre toutes les actions nécessaires et indispensable afin de maintenir les équilibres originels et
les processus naturels et quant c’est possibles d’engager tous les efforts à même d’inverser la
tendance et de rétablir ces processus. Le cadre de ces actions a été défini et énoncé le 16 février 1976
par la Convention sur la Protection du Milieu Marin et du Littoral de la Méditerranée dite Convention
de Barcelone.
Le Protocole ASP considère que toutes les Parties contractantes doivent coopérer en vue de conserver,
protéger et rétablir la santé et l’intégrité des écosystèmes ainsi que le patrimoine culturel
méditerranéen notamment par la création d'aires spécialement protégées ainsi que par la protection et
la conservation des espèces menacées.
Les ASP qui présentent une importance pour la conservation des éléments constitutifs de la diversité
biologique en Méditerranée, renferment des écosystèmes représentatifs de la région méditerranéenne,
des habitats d'espèces menacées ou en voie d'extinction et/ou présentent un intérêt particulier sur les
plans scientifique, esthétique, culturel ou éducatif peuvent accéder au statut d’Aires Spécialement
Protégées d’Importance Méditerranéenne (ASPIM) énoncée par le Protocole ASP de 1995. Les
Parties contractantes au Protocole ASP est appelées à contribuer à l’établissement d’un réseau de sites
présentant de telles valeurs.
4. Les ASPIM ont pour principal objectif la conservation du patrimoine naturel, mais aussi la
préservation du patrimoine culturel. La promotion de la recherche scientifique, l'éducation, la
collaboration et la participation, sont hautement souhaitables dans le cas des aires protégées aspirant à
accéder au statut d’ASPIM. Ces sites doivent en outre bénéficier de statut juridique, des mesures de
protection, des méthodes et des moyens de gestion adéquats. Dans un stade ultime, les ASPIM devront
constituer le noyau d'un réseau ayant pour but la conservation efficace du patrimoine méditerranéen et
servir d'exemples et de modèles pour la protection du patrimoine de la région.
Le Protocole établit les objectifs des ASP (et, par conséquent, des ASPIM), comme étant de
sauvegarder selon le modèle présenté en annexe 1.
5. L’élaboration du plan de gestion de la partie marine du Parc National d’El Kala s’insère dans le
cadre de la mise en œuvre du Projet Régional pour le Développement d’Aires Protégées Marines et
Côtières dans la Région Méditerranéenne (Projet MedMPA), financé essentiellement par la
Commission Européenne et mis en œuvre par le Centre d’Activités Régionales pour les Aires
Spécialement Protégées (CAR/ASP). Ce plan de gestion doit comprendre en particulier les éléments
suivants :
La définition des objectifs de gestion ;
Le zonage et la définition des activités pour chaque zone ;
La composition d’une unité de gestion du Parc ;
Les besoins humains, matériels et en équipement nécessaires ;
Le mode d’implication de la société civile et des acteurs concernés ;
L’aperçu des programmes de suivi scientifique ;
L’organisation du suivi et du gardiennage ;
Les mesures de promotion, de gestion et de contrôle de la fréquentation touristique ;
Un programme d’éducation et de sensibilisation du public (PESP) ;
Les dispositions pour l’évaluation et la révision des différentes sections du Plan de
gestion ;
L’identification d’indicateurs de suivi continu ;
Le mode de fonctionnement et d’interaction avec les autres espaces protégés.
Dans le présent document, nous avons essayé d’adopter la présentation la plus claire et la plus
schématique possible. Des descriptions simples et significatives du site et de ses valeurs naturelles,
ainsi que de son contexte socio-économique et institutionnel, ont été élaborées.
De plus l’espace marin d’El Kala est l’un des espaces les moins agressés, ses habitats comptent parmi
les plus préservés, et la zone côtière d’El Kala parmi les zones les moins urbanisées avec des eaux
considérées à ce jour comme eaux de référence en terme de pollution.
Néanmoins, les diverses convoitises et les multiples attraits qu’offre cet espace le rendent plus
vulnérable. Les pouvoirs publics ont donc décidé de lui accorder toutes ses chances à travers un plan
de gestion en mesure de maintenir les principaux processus sédimentaires et écologiques qui s’y
déroulent.
La conservation du site
Le PNEK a été protagoniste d’un long parcours de conservation et gestion. L’urgence de protection de
la région d’El Kala a été ressentie depuis les années 1970 (Dupuy, 1972). Au milieu de cette décennie
une mission de prospection a eu lieu dans la zone (Bougazelli et al., 1976). Le site a reçu une
protection légale avec sa désignation comme Parc National par le décret Nº 83-462 du 23 juillet 1983.
Les lacs Oubeïra (2100 ha) et Tonga (2700 ha) ont été inscrits sur la liste des sites Ramsar
d’importance internationale peu après la déclaration du Parc National, le 4 novembre 1983. En 1990
une mission a eu lieu pour évaluer l’état de conservation et la problématique du site Ramsar et pour
fournir des solutions (Smart & Hollis, 1990). Les conclusions et recommandations tournent autour du
problème de surexploitation des ressources hydriques superficielles et souterraines et les impacts
possibles du barrage qui, à ce moment-là, était en construction à Mexenna, sur l’Oued El Kebir. Les
experts ont signalé également que plusieurs autres zones humides du Parc mériteraient d’être
désignées comme sites Ramsar. Le 4 juin 2004, les autorités algériennes ont doublé le nombre de sites
Ramsar en déclarant 13 nouveaux sites. Parmi eux, existaient deux zones humides du PNEK:
l’Aulnaie de Aïn Khiar (180 ha) et la Tourbière du Lac Noir (5 ha).
Quant aux activités subventionnées par la Convention de Ramsar, notamment sur les fonds de petites
subvention (FPS) en 1999 un don de 40000 FS a été accordé pour la réalisation de campagnes
d’éducation et de sensibilisation en matière d’environnement, destinées au grand public, aux écoles,
aux autorités locales et à d’autres acteurs s’intéressant au lac des Oiseaux. A la suite duquel ce site a
été classé sur la liste Ramsar. Dans le contexte du règlement MEDSPA approuvé par le Conseil
d’Europe en 1991, en rapport avec les zones humides, le financement de quelques projets avait été
accordé. Parmi eux, l’Algérie a bénéficié d’une aide de 300 000 ECU pour la réalisation d’un plan de
gestion intégrale pour la conservation et le développement des zones humides côtières et du PNEK.
Les fonds étaient garantis à 50% par la Banque Européenne d’Investissements (programme METAP)
et le MESPA.
Le parc a été inscrit comme réserve de la biosphère en 1990. Une évaluation du Comité consultatif de
l’UNESCO en 2002 a estimé que la réserve répondait dans l’ensemble aux critères exigés et que son
fonctionnement était satisfaisant. Seules des déficiences liées au zonage et aux menaces découlant du
développement agricole dans la zone ont été signalées (Réunion du Bureau du Conseil international de
coordination, Paris, novembre 2002). Pour répondre aux besoins de gestion, un projet financé par la
Banque Mondiale avait été déployé entre 1998 et 1999. Ce projet avait les principaux objectifs
suivants:
L’étude a été réalisée par le IFGI (Institut für Geoinformatics) de l’université de Münster. La
comparaison des résultats avec les anciennes cartes doit permettre de suivre l’évolution de l’utilisation
du sol et la superposition des donnés d’utilisation ; celles d’inclination et les cartes géologiques
permettront l’évaluation des risques d’érosion. Une partie des résultats est disponible dans le site web
ivvgeo.uni-muenster.de.
Le PNEK, avec ses près de 80 000 Km² est l’un des plus grand parc nationaux d’Algérie ; cette taille a
été considérée excessive pour être gérée adéquatement, problème aggravé par sa population démesurée
(Anonyme, 1997). Le même rapport considère prioritaire la révision à la baisse de la taille de ce Parc.
Le milieu marin a aussi fait l’objet de différentes études. Au début des années 1990, le GIS Posidonie
a rédigé un inventaire des écosystèmes littoraux de la région d’El Kala en vue de l’extension du Parc
National (Pergent et al., 1991). Une partie des données a fait l’objet d’une publication sur l’importance
de l’herbier à posidonie (Pergent et al., 1993).
Entre 1996 et 1999, la Banque Mondiale a financé une étude environnementale réalisée par un bureau
d’études allemand (Ecovalor Consult GmbH). L’étude a intéressé une zone de 500 km2 le long de la
côte algérienne pour la création d’une Réserve Nationale Marine. L'étude comprenait des inventaires
faunistiques et floristiques, une cartographie des habitats, la bathymétrie, une cartographie 3D et la
biologie des populations des colonies de corail rouge (Corallium rubrum). L'objectif final du projet,
était double. Il visait, d’un côté, à déterminer la localisation exacte, les frontières et l'organisation de la
réserve et d’un autre côté de concevoir un plan de gestion de la réserve (y compris le développement
d'activités d'aquaculture et le développement durable de la pêche) qui tienne compte des facteurs
socio-économiques locaux.
Finalement, deux campagnes de terrain ont été accomplies en juillet 2004 dans les eaux d'El Kala sous
les auspices du CAR/ASP (Semroud et al., 2004). L’exploration estivale a porté également sur le
domaine continental du PNEK.
Les accords internationaux qui engagent d’une façon directe ou indirecte la protection des eaux du
PNEK sont :
Sans que cela ait un effet négatif sur la conservation effective de la biodiversité, il est pertinent de
signaler que l’Algérie n’est pas partie de certains accords internationaux sur la protection des espèces
de faune, telles que : la Convention de Bonn sur la conservation des espèces migratrices (CMS),
l’accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie (AEWA) ; l’accord sur la
conservation des cétacés de la Mer Noire, de la Méditerranée et de la zone Atlantique adjacente
(ACCOBAMS).
La direction générale des forêts a engagé une procédure d’adhésion à l’AEWA auprès du ministère des
affaires étrangère ; cette procédure devrait aboutir courant 2005.
Il est pertinent d’indiquer, les différents plans d’actions adoptés par les pays méditerranéens dans le
cadre de la Convention de Barcelone et consacrés à la conservation d'espèces ou groupes d'espèces.
Ces plans d'action sont :
Bien qu'ils n'aient pas un caractère juridique contraignant, ces plans d'action ont été adoptés par les
Parties contractantes à la Convention de Barcelone en tant que stratégies régionales fixant des priorités
et des activités à mener. Ils appellent notamment à plus de solidarité entre les Etats de la région et à la
coordination des efforts pour sauvegarder les espèces en question. Cette approche s'est avérée
nécessaire pour assurer une conservation et une gestion durable des espèces concernées dans toutes
leurs aires de répartition méditerranéenne.
Au plan national, une série de plan d’actions qui sont le produits des conclusions du PAS BIO (Plan
d’action stratégique pour la conservation de la biodiversité en région méditerranéenne) sont réalisés,
entre 2002 et 2003, sous l’égide du CAR ASP notamment le Plan d’action pour la mise en place des
aires marines et côtières protégées, le Plan d’action phoque moine et le Plan d’action pour la
préservation de l’herbier à Posidonia oceanica.
Décret N° 95-322 du 18 octobre 1995 Fixant les conditions et modalités de capture d’animaux non
domestiques et leur utilisation à des fins de recherche scientifique
Décret N° 87-143 du 16 juin 1987 Fixant les conditions et les modalités de classement des parcs
nationaux et réserves naturelles
Décret N° 87-144 du 16 juin 1987 Fixant les modalités de création et de fonctionnement des
réserves naturelles
Décret N° 83-509 du 20 août 1983 Relatif aux espèces animales non domestiques protégées,
complété par l’arrêté du 17 janvier 1995
Décret N°93-286 du 23 novembre 1993 Fixant la liste des espèces végétales non cultivées
protégées complétée par le décret n°95-252 du 26 août 1995
Décret N°95-38 du 28 janvier 1995 Fixant les conditions et les modalités de pêche commerciale
des grands migrateurs halieutiques par les navires étrangers dans les eaux sous juridiction
nationale
Décret N°95-323 du 21 octobre 1995 Réglementant l’exploitation des ressources corallifères
Arrêté du 8 juin 1997 Fixant les conditions et les modalités de pêche aux coquillages vivants
Les principaux textes législatifs nationaux de protection relatifs au PNEK sont : Des textes créateurs et
organisateurs du PNEK :
Ces trois textes constituent l’ancrage juridique du parc national d’El Kala et partant de là l’ensemble
des actions envisagées ou programmées repose sur eux. De même que la mise en œuvre des actions, de
protection, de conservation et de sauvegarde ainsi que celles relatives à la valorisation des multiples
richesses naturelles des zones littorale et marine du parc.
La loi n°04-09 du 14 août 2004 relative à la promotion des énergies renouvelables dans le cadre du
développement durable ;
Le décret exécutif n° 03-323 du 5 octobre 2003 portant sur les modalités d’établissement du plan
de protection et de mise en valeur des sites archéologiques et de leurs zones de protection.
Décret N° 88-228 du 05 novembre 1988, définissant les conditions, procédures et modalités
d’immersion de déchets susceptibles de polluer la mer, effectués par les navires ou aéronefs.
Décret exécutif N° 93-164 du 10 juillet 1993, définissant la qualité requise pour les eaux de
baignade.
Recettes
(i) Les ressources budgétaires de l’état
(ii) Les ressources provenant de la TAPD
(iii) Les produits des amendes
(iv) Dons et legs nationaux et internationaux
Recettes
(i) Subventions et dotations du budget de l’état
(ii) Cotisations des professionnels de la pêche
(iii) Ressources générées par les redevances relevant du secteur de la pêche et de
l’aquaculture
(iv) Dons et legs
(v) Toute autre ressource liée au fonctionnement du fond
Recettes
(i) le produit de la redevance pour "l'économie de l'eau" et de la redevance "qualité de
l'eau";
(ii) les subventions éventuelles de l'Etat ou des collectivités territoriales;
(iii) les dons et legs.
Dépenses
Les subventions aux organismes spécialisés dans la gestion des ressources en eau par bassin
hydrographique pour la contribution financière des actions d'incitation à l'économie de l'eau
domestique, industrielle et agricole ainsi que la préservation de sa qualité.
Dépenses
Toute dépense liée au développement de la recherche scientifique et technologique et sa
valorisation économique.
La mise en œuvre du plan de gestion de la zone marine du parc national d’El Kala ainsi que
l’ensemble des actions visant la protection de la biodiversité et des espèces remarquables, la
sauvegarde des habitats et écosystèmes à forts potentiel écologique et la valorisation des ressources
exploitées dans le cadre du développement durable de la région d’El Taf implique plusieurs acteurs
institutionnels.
Autorité responsable
Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural (MADR) ;
Direction Générale des Forêts (DGF).
Acteurs directs
Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement (MATE),
Ministère de la Pêche et des Ressources Halieutiques (MPRH),
Ministère du Tourisme
Ministère de la Défense Nationale (MDN),
Ministère des Ressources en Eaux (MRE),
Ministère de l’Hydraulique,
Ministère des transports,
Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MERS).
Ministère des Collectivités Locales
Conservatoire National du Littoral (CNL),
Agence Nationale de la Protection de la Nature (ANN),
Observatoire National de l’Environnement et du Développement Durable (ONEDD),
Centre National de Développement des Ressources Biologiques (CDRB),
Service des Gardes Côtes,
Agence Spatiale Algérienne (ASA),
Office National de Signalisation Maritime (ONSM).
La région d'El Kala est une des régions algériennes qui jouissent d’une pluviosité des plus élevées,
environ 1000 mm par an. Ces précipitations sont dues, principalement, à deux phénomènes
météorologiques : les perturbations cycloniques d'origine atlantique de l'ouest et du nord-ouest,
affectent le littoral Nord-est algérien après avoir traversé l'Espagne et une partie de la Méditerranée et
les dépressions méditerranéennes se formant en Méditerranée occidentale, et affectent en général
toutes les chaînes montagneuses autour de la Méditerranéenne, et particulièrement, la partie orientale
du Tell algérien.
D'une manière générale, la région d'El Kala est située dans le climat méditerranéen sub-humide à hiver
chaud avec des températures pouvant atteindre 50 °C. Les températures les plus basses sont
enregistrées en altitude durant l'hiver, avec 5 à 6 mois de gelée blanche par an. Au niveau de la mer,
les températures atteignent très rarement 0 °C. Les mois les plus froids sont janvier et février tandis
que juillet et août sont les plus chauds.
La structure géologique individualise des massifs rocheux, séparés par des vallées où coulent des
oueds qui débouchent en mer. Le littoral d’El-Kala se singularise par rapport au reste de a côte
algérienne par ses lagunes et zones humides qui lui confèrent une originalité tant nationale que
régionale (fig. 2).
Ces formes morphologiques paraissent suite à l’effet de l’ancien cordon dunaire qui isole de la mer
des rivières sans exutoires, formant à leurs débouchés dans la plaine, une série de zones humides et
marécageuses.
Chalabi (1996) fait une description synthétique du littoral callois. La côte du PNEK a une topographie
assez abrupte parsemée d’anses avec des plages (Petit et Grand Canier, El Kala, La Messida) et de
systèmes dunaires (La Messida, Lac Mellah).
Les caps les plus notables sont Cap Rosa et Cap Segleb, qui ont des prolongements sous-marins
importants. Dans la partie centrale il y a deux caps d’importance secondaire : Cap Messina et Cap
Gros.
D’une façon générale, les fonds à proximité des caps sont accidentés et présentent des éboulis
importants, tandis que les plages se prolongent par des fonds sablonneux. Le plateau continental est
réduit, comme sur toute la côte algérienne, et assez accidenté. Ainsi, il se caractérise par de nombreux
bancs, hauts-fonds et vallées sous-marines. Les fonds sont plus réguliers près de la côte (au-dessus des
–50 m), excepté au niveau du Cap Rosa.
Le substrat des fonds est caractérisé par une granulométrie variable : graviers, sables et vases
constituent des fonds meubles, qui alternent parfois très étroitement avec les rochers, les blocs et les
éboulis.
Le Lac Mellah, seule lagune littorale de toute la côte algérienne, alors qu’elle est comprise dans le
zonage actuel du PNEK comme étant une zone de réserve intégrale, nous intéressera également dans
notre proposition de zonage pour la partie marine. Les lagunes littorales sont habituellement
considérées comme faisant partie du domaine marin.
7° 7°30' 8° 8°30'
100
C.de Fer 100
37° 37°
El-Calla
ANNABA
1005 L. Melah
a
Dj Edough 344 ng
To
a L.
O. Kebir beir
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O. El-Kebir
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L. F L. d
Morphologie
Falaise taillée dans la roche tendre Zones en sédimentation
Ravins en V
Lac
Cordons dunaires Lithologie
Côtes sableuses Affleurement du socle kabyle
7,5 15 Km
Ech : Attaques des vagues Calcaires du crétacé
Transit Sédimentaire résultant
Zone de nappe "grés numédien"
7° 7°30' 8° 8°30'
Figure 2. Esquisse morphologique du secteur El Kala- Annaba (Boutiba in Grimes et al., 2004).
D'une manière générale, le relief du parc national d'El Kala se compose dans sa partie septentrionale
d’un cordon dunaire qui s'étend le long de la côte sur une distance de 40 Km, mais aussi vers le sud
jusqu'au pied du Djebel Segleb, s'introduisant parfois jusqu'à 24 km dans l’arrière-pays, avec de petites
éminences de relief gréseux de faible altitude. Un ensemble de collines ne dépassant pas 600 m de
hauteur se situent au Nord, à l'Est et à l'Ouest de la région d'étude. Une plaine alluviale et marécageuse
est adossée à ces collines (Joleaud, 1936).
Selon Joleaud (1936) l'époque tertiaire se distingue par les argiles de Numidie datant de l'Éocène
moyen. Ces argiles s’étalent dans le fond des vallées et en bordure des plaines, tandis que les grès de
Numidie, datant de l'Éocène supérieur, reposent en concordance sur les argiles précédentes formant la
masse principale des collines et la crête du djebel Ghorra. Après le tertiaire, les principales formations
sont les dépôts fluviatiles constitués principalement de limons, de sables et de galets. Quant aux dunes,
elles sont formées comme résultat de l'érosion marine des falaises gréseuses.
La nature des fonds marins dépend des apports sédimentaires d’origine marine (plancton, benthos,
érosion côtière) ou/et terrigène (apports solides des oueds). Pour la région d’El Kala la sédimentation
est essentiellement d’origine marine :
les apports fins ou la sédimentation fine est d’origine planctonique (fonds de vases pures, ou à
dominance pélitique) ;
la sédimentation calcaire de type grossier (graviers) est surtout d’origine benthique (fonds de
graviers grossiers ou fins, de sables grossiers ;
la sédimentation mixte : plancton et benthos, dans les zones du large à proximité de fonds rocheux
ou des affleurements du substratum (fonds de graviers envasés, de vase graveleuses).
La sédimentation d’origine terrigène est faible en raison de l’absence d’oueds importants dans la
région d’El Kala. Les apports solides terrigènes notés sont seulement des petits oueds côtiers à faible
débit et charge solide, comment notamment l’oued Nahal dans la baie du Grand Carnier, l’oued
Messida à l’est dans la baie de La Messida.
Il est également à noter les apports indirects des oueds Er Rekibet, Mellah et El Aroug qui se
déversent dans le lac Mellah en communication avec la mer par un étroit chenal.
L’érosion marine du littoral en général, des côtes rocheuses, des falaises côtières en particulier, aboutit
à la formation de zones d’éboulis sur les petits fonds à proximité de la côte et au pied des falaises :
Fonds rocheux, fonds de galets ou de cailloutis.
Ainsi la sédimentation des fonds marins d’El Kala conditionne la nature et la mise en place de la flore
et de la faune benthiques, et delà des peuplements ou communautés benthiques et ichtyologiques.
Le littoral de la région d’El Kala de par sa configuration entre dans le deuxième cas de figure : côte
rocheuse à falaise, massifs montagneux côtiers, d’où la présence d’un plateau continental très réduit et
une marge continentale très escarpée.
systèmes dunaires comme c’est le cas à La Messida et au lac Melah ; au niveau de ces criques, les
fonds sont de nature sablonneuse ;
Tous ces éléments sont de par leur superficie une composante majeur des fonds sous-marins de la
région d’El Kala, et constituent d’importantes surfaces de fixation (substrats durs) pour la flore et la
faune benthiques des substrats durs, et permettre ainsi la mise en place de peuplements ou de
biocénoses variés (biocénose du coralligène, peuplement ichtyologique, peuplement carcinologique),
d’espèces (corail rouge) remarquables ; d’où leur contribution de premier plan à la biodiversité marine
de la région d’El Kala. La nature et la répartition des sédiments ont permis d’identifier les fonds
meubles (sables, vases et gravier) et les fonds durs, et delà de définir les grands faciès sédimentaires.
Les sables se localisent généralement aux petits fonds de la bordure littorale c’est à dire de la côte
jusqu’à 20-25 m de profondeur. Les faciès de transition (20-25 à 50 m de profondeur) : les sables
envasés et les vases sableuses, qui constituent un complexe sédimentaire de transition entre les fonds
de sables purs et les fonds de vases pures.
Ainsi bien au niveau du faciès sableux que des faciès de transition il existe de nombreux affleurements
du substratum. Le faciès des graviers (graviers grossiers, graviers fins, sables grossiers) sont localisés
aux abords immédiats des fonds rocheux et des affleurements du substratum (fig. 5):
Les faciès de graviers sont cantonnés aux plateaux sous-marins, aux platiers ; ils comblent les chenaux
ou les espaces séparant les roches isolées, les massifs rocheux ou les affleurements du substratum.
ou les substrats durs se retrouvent essentiellement dans les prolongements des caps, au pied des
falaises côtières, et au large sous forme d’un grand ensemble de platiers. Les faciès rocheux se
juxtaposent ou se superposent aux faciès sédimentaires meubles où ils constituent de véritables
enclaves rocheuses. Sur les fonds où les faciès meubles et les faciès rocheux coexistent, il y a
développement aussi bien des espèces floristiques, faunistiques, des peuplements ou biocénoses des
substrats meubles que des substrats durs ; cela se traduit par une grande biodiversité de ces fonds (fig.
4).
La houle est définie par la vitesse du vent, sa durée et la distance sur laquelle celui-ci agit sans trouver
d’obstacles (fetch). Le fetch le plus long se présente au niveau du secteur nord-nord-ouest en
concordance avec les vents dominants qui sont de secteur nord. Cependant les vents du sud-ouest sont
également importants. L’orientation et la vitesse des courants dépendent en principe de celles des
vents dominants. La forme de la baie d'El Kala indique que les courants, normaux à la côte, ont une
orientation variable d'orientation sud-ouest vers le cap Rosa, les courants tournant vers le sud à
proximité d'El Kala et près de la frontière tunisienne. Les marées d’une certaine ampleur typique de la
Méditerranée occidentale, surtout près du détroit de Gibraltar, deviennent plus faibles à fur et à mesure
que l’on se déplace ver l’est.
Circulation de l’eau modifiée d’origine Atlantique (Modified Atlantic Water : M.A.W.). Le courant
algérien (nom introduit pour souligner le caractère instable de l’écoulement de MAW le long des côte
algériennes) semble pouvoir engendrer des tourbillons de 100-200 km susceptibles de venir ensuite
interagir avec lui pendant des mois (Millot, 1993 in Atlas de l’environnement (2002).
La température moyenne de surface varie de l'ordre de 10 °C entre l'été (25 °C) et l'hiver (15 °C). Les
eaux côtières superficielles sont relativement plus froides en hiver (13,9 °C) que celles du large (14,8
°C). Il y a une thermocline estivale aux environs de 100 m de profondeur. La salinité superficielle est
variable selon les saisons. Ainsi, elle est d’environ 36,83 p.s.u. en hiver et 37,27 p.s.u. en été. Cette
différence est due à l’évaporation estivale. Il existe une masse d’eau de 36,89 p.s.u, piégée aux
environs de 40 m de profondeur pendant la saison estivale.
En période estivale les eaux de fond de la région d’El Kala fluctuent entre 22.6 et 23.6 °C et de 36 à
36.88 psu. L’oxygène dissous est lui situé entre 6.6 et 7.9 mg/l (Grimes, 2001).
En 2003, la population dans la plupart des communes du PNEK était majoritairement urbaine, à
environ 52 %. Dans la même tendance, le chef lieu de chaque commune comprend en moyenne la
moitié de la population des résidents, malgré qu’il existe une nette disparité au niveau des communes.
45% de la population de la wilaya est âgée de moins de 20 ans ce qui représente un grand défi dans
l’avenir. Durant les cinq prochaines années, la population résidente du PNEK va voir son effectif
augmenter de 15 000 personnes. Cette population croissante est un facteur de premier ordre qui devra
être considéré dans la gestion du PNEK.
Cinq communes de la wilaya d’El Tarf sont franchement littorales : Souarekh, El Kala, Berrihane, Ben
M’Hidi, Echatt dont les deux premières sont intégrées dans les limites du parc national d’El Kala.
Les cinq communes côtières constituent près de 61 % de la population littorale de wilaya et près de 17
% de la population de la wilaya d’El Tarf. Les communes d’El Kala et de Souareck, celles faisant
paries intégrante du PNEK comptent 20 % de la population littorale. Il est significatif de constater que
les cinq communes littorales se classent en terme de densité de la population au Km2 dans le lot des 5
premières du territoire de la wilaya d’El Tarf ; de plus El Kala et Souarekh avec respectivement 85.9 et
32.4 Hab./Km2 se classent en 2ème et 3ème position après Echatt qui compte en moyenne 689.3
Hab./Km2.
Cette pression de la population sans cesse grandissante sur la zone littorale s’explique par la proximité
du port, les activités et les commodités qu’offre l’espace littoral en terme de développement socio-
économique. Le maximum enregistré dans la commune d’Echatt s’explique quant à lui par l’accès
qu’elle offre sur la wilaya d’Annaba (RN 44). Il faut surtout noter que la densité des agglomérations a
entre 1978 et 1998 sextuplé. Occupée par une population entièrement rurale jusqu’à la fin des années
soixante, la wilaya d’El Tarf a vue l’émergence à partir de 1975 de l’agglomération urbaine d’El Kala
après la promotion d’El Tarf au rang de wilaya. Le recensement général de la population (RGPH) de
1998 révèle l’émergence d’une seconde agglomération d’Echatt.
L’urbanisation de la zone littorale même si elle n’atteint pas les seuils inquiétants des autres segments
de la côte algérienne a eu pour effet immédiat l’augmentation des rejets liquides directement en mer
sans traitement préalable. Cette situation, eu égard, au développement annoncé dans la zone, fait
craindre le pire sur les ressources naturelles.
Les eaux usées des communes littorales d’El Tarf se déversent entièrement dans le complexe de zones
humides (El Tarf, Ain Assel, Ben M’Hidi, Echatt, El Kala, Souareck, Ramel Souk, Bouteldja), dans
les oueds (El Tarf, Berrihane, Echatt, Bouteldja) ou directement en mer à la commune d’El Kala. Les
10 communes en question rejettent près de 6893 m3/j. soit un volume annuel de 2 515 945 m3. De
plus, l’unique station de traitement des eaux d’El Kala n’est pas opérationnelle.
La diversité des paysages et l’étendue des espaces naturels dans la région d’El Kala en font une zone à
fort potentiel touristique. Cette vocation est appelée à être encore développée dans un avenir proche.
Ce développement doit dans tous les cas de figure tenir compte du fait que l’essentiel des sites et
habitats de la région est d’intérêt stratégique pour de nombreuses espèces de faune et de flore.
Hôtels : La plupart des équipements hôteliers sont placés dans la frange côtière, notamment dans la
commune d’El Kala, où l’on trouve 12 hôtels :
Selon les perspectives d’investissement, un nouveau potentiel d’offre doublera les chiffres existants, et
le nombre d’emplois permanents sera multiplié par deux.
Le tourisme est considéré comme une potentialité à la wilaya d’El Tarf. Dans le cadre de la stratégie
de la wilaya pour promouvoir ce secteur, un institut national spécialisé en tourisme - hôtellerie et
artisanat a ouvert ses portes depuis septembre 1999 au niveau de la commune d’El Tarf.
La wilaya dispose d’un linéaire côtier long de quelques 90 km dont 40 sont au niveau du PNEK. Parmi
les 13 plages autorisées à la baignade dans la wilaya, huit sont dans le parc : La Messida, El Nawares,
El Sarnoub, Jaune el daj El azrek, la Grande Plage, l’Usine, La Vieille Calle et Cap Rosa. Si l’on
compte les petites plages isolées, le littoral d’El Tarf dispose de 29 plages, soit une capacité totale de
près de 40000 estivants-baigneurs/jour.
Le parc, selon le répertoire ASP (CAR/ASP, 2000) reçoit jusqu’à 100 000 visiteurs par an, notamment
en été. Par contre le chiffre avancé par la fiche du site MaB-UNESCO s’élève à 30 000 visiteurs pour
l’année 2001.
Cinq zones d'expansion touristique (ZET) ont été classées par décret n° 88-232 du 05 novembre 1988.
Presque la moitié du littoral de la wilaya est dans le Parc National où se trouvent deux de ces zones : la
ZET de la Messida (565 ha), avec un site de 45 ha prévu pour un développement touristique, et la ZET
de Cap Rosa (900 ha) comprenant les sites de Cap Rosa, Capliona et la Callé prisonnière. En ce qui
concerne les sites de Capliona et Calla Prisonnière, aucune étude n’a été élaborée à l’exception de
l’identification des sites lors de la réalisation de la phase précédente. De ce fait, ils ne peuvent faire
l’objet de transfert à l’ANDT. Le site de La Messida, cependant, a été déjà transféré à l’ANDT.
Il existe 13 hôtels dans la région du parc, dont 12 dans la commune d’El Kala. Il existe aussi des
campings aménagés pour la saison estivale. Le nombre total de chambres s’élève à de 400 avec 1025
lits. Les établissements hôteliers garantissent 113 emplois permanents. La capacité d’accueil des neufs
campings est de 3136 campeurs. Nombreux habitants proposent du logement informel pour les
estivants.
L’activité touristique se concentre durant 75 jours par an, de mi-juin à fin août. La reprise des activités
des plages de Béjaia et Jijel, plus proches d’Alger, a entraîné la diminution du nombre d’estivants qui
fréquentent les plages du PNEK. Cette baisse est estimée à un million de touristes-jour par année
depuis 2002, amenant la récession tant au nombre de visiteurs qu’au nombre de nuitées, et
l’interruption de l’activité de quatre établissements hôteliers.
Cependant, cette tendance à la baisse n’empêche pas que d’autres projets d’investissement soient en
cours, apparemment sans études de viabilité ou de la demande. Deux ZET (zone d’expansion
touristique) ont été déclarées et un total de 12 projets est en cours de réalisation. Ces projets
augmenteront la capacité d’accueil de 830 lits.
Outre le tourisme balnéaire, il y a certains autres aspects attractifs dans la région du Parc National qui
pourraient jouer un rôle dans le tourisme, mais qui ne sont encore pas développés.
Camping : Deux campings sont mis en place chaque année en saison estivale pour accueillir les
visiteurs qui optent pour cette modalité de logement. Le choix du terrain est décidé par une
commission interdépartementale composée par des membres du Parc National, l’Agence Nationale de
Développement Touristique (ANDP) et les communes. Les deux campings sont situés dans la
commune d’El Kala, qui est le bénéficiaire économique de ces infrastructures. La disparition des
campings est prévue dans l’avenir lorsque l’aménagement des Zones d’Expansion Touristique (ZET)
sera mis en place.
Étant donné la saisonnalité du flux de visiteurs, les hôtels, auberges et campings n’arrivent pas à
satisfaire la demande en été. Une offre informelle pour hébergement s’y est constituée comme
complément de substitution auprès des personnes résidentes dans les villes côtières.
Les sites archéologiques sont assez abondants (Zerarka & de Vos, 2003), compte tenu du riche passé
historique de la région. Depuis la préhistoire et la Tuniza romaine en passant par le Marsâ Kharaz
médiévale et La Calle française, plusieurs civilisations se sont succédées à El Kala. À l’intérieur du
Parc National, plusieurs villas romaines, dont les ruines sont dans un excellent état de conservation,
étaient vouées à la production d’huile d’olive pour l’exportation. Ces ruines pourraient faire l’objet
d’un tourisme culturel.
La nature luxuriante du Parc offre une autre possibilité de développement dans la région, notamment
par l’observation d’oiseaux reproducteurs et hivernants. Ceci permettrait le maintien de l’activité
pendant une grande partie de l’année et offrira la possibilité d’attirer des touristes étrangers. Ces
visiteurs potentiels sensibles à la conservation de la nature peuvent initier un modèle d’écotourisme
(avec ses deux composantes : respect de la nature et profit pour les populations locales) très
convenable pour la région.
Le corail et son artisanat bénéficient d’un festival qui a lieu chaque année à la fin août. L’artisanat de
la bruyère, surtout les pipes, est aussi réputé dans la région.
Les implications de la sur- fréquentation estivale dans l’espace littoral et marin côtier d’El Kala
génère le piétinement conséquent du haut de plage et par conséquent de la végétation du cordon
dunaire, première défense naturelle des plages et de la mer et une intense activité de chasse sous
marine.
L’article 17 de la loi 01-11 relative a la pêche et l’aquaculture signale trois types de zones pour la
pêche maritime, que le décret exécutif 03-481 détaille dans son article 32 :
Zone pour la pêche côtière : entre les alignements de référence et les 6 milles marins
Zone pour la pêche au large : entre 6 et 20 milles marins.
Zone pour la grande pêche : au-delà des 20 milles marins.
En plus, l’article 18 de la loi exige que la pêche soit réglementée dans les zones protégées, et le décret
précise que la pêche sera autorisée exclusivement à des fins de recherche.
L’alignement de référence défini par l’arrêté du ministre chargé de la pêche est, dans le cas des eaux
du PNEK, la ligne tracée entre les Caps Rosa et Segleb. La pêche traditionnelle est actuellement
admise entre les alignements et la côte. Dans les trois premiers milles de la zone de pêche côtière il a
aussi arrêté une interruption de la pêche au chalut entre le 1 mai et le 31 août. La législation
immédiatement antérieure (décret exécutif nº96-121 du 6 avril 1996 fixant les modalités d’exercice de
la pêche) coïncide avec l’actuelle dans le sens qu’elle limitait le chalutage dans l’alignement Cap
Rosa- Cap Segleb et l’interruption saisonnière était le même dans les trois milles. Pourtant, elle était
plus précise et plus restrictive vu qu’elle interdisait les filets traînants dits chaluts en tous temps par
fonds inférieurs à 50 m. Cette interdiction, dont l’abrogation est récente, était ajustée aux mesures
courantes dans plusieurs pays de la Méditerranée et s’accorde avec la conservation d’habitats
endémiques et fragiles.
Le port a une capacité d’accueil pour 80 embarcations, malgré qu’il soit occupé actuellement par 123
bâtiments. Le port possède en outre les caractéristiques suivantes :
Pour l’année 2003, le personnel de pêche était constitué par 130 patrons, 127 mécaniciens et 1101
marins. L’augmentation de ce personnel a été parallèle à celle de la flottille.
La situation socioprofessionnelle des pêcheurs :
La majorité des pêcheurs, auprès desquels Bouazouni avait mené une enquête en 2004, ont un diplôme
professionnel qui leur permet d’exercer le métier de pêcheur. Beaucoup de pêcheurs sont de nouveaux
arrivés au métier de pêche (77 % ne sont pas issus de famille qui pratiquait la pêche). Dans le but
d’assurer une formation adéquate des pêcheurs et de leur apprendre les nouvelles technologies, et
durant la réunion du conseil de gouvernement du 24 janvier 2004, une communication du Ministre de
la pêche et de l'aquaculture portait sur la nouvelle carte de formation pour la pêche et de l'aquaculture.
Cette carte se manifesterait notamment par l’instauration de 6 structures de formation, dont une à El
Kala.
Les espèces ciblées par la pêche sont essentiellement des espèces de poisson bleu qui représentent 70
à 80 % des captures. Les captures ont évolué à la hausse puis à la baisse pour les catégories d’espèces
pêchées autres que poisson bleu (poisson blanc, crustacés, squales et espadons), pendant les dix
dernières années ; alors que pour le poisson bleu les captures ne cessent d’augmenter continuellement.
L’activité mesurée en nombre de sorties par an pour un chalutier est évaluée à 128. La moitié des
sorties ont lieu en été, avec un jour sur deux de travail, au printemps et en automne, un jour sur trois et
en hiver un jour par semaine. Par contre, en été les captures sont beaucoup plus faibles qu’au
printemps ou qu’en automne. Le nombre de sorties des sardiniers et des petits métiers évolue de la
même façon au cours des saisons que pour les chalutiers, mais les captures par sortie sont plus
abondantes en été que pendant les autres saisons. Le marché du poisson est régi par la technique de la
criée pour la sardine et par des contrats de vente en permanence pour les produits des chalutiers et des
petits métiers.
Le manque de marché organisé à l’intérieur du port pénalise beaucoup les pêcheurs qui subissent la
spéculation des vendeurs et des revendeurs.
Parmi les principaux problèmes du port selon les points de vue des personnes questionnées par
Bouazouni (2004) nous citons : le manque d’espace pour accostage, le manque d’unités de production
de froid, l’inadéquation de la largeur et de la profondeur de l’entrée et, probablement, le manque de
possibilités de réparation. Ces problèmes vont être résolus par l’installation du le nouveau port. Alors
que d’autres problèmes comme la régulation du marché de vente ou l’absence d’une unité de
transformation de la sardine ne trouveraient pas de solution avec le nouveau port et devraient être
résolus autrement afin de pouvoir améliorer les conditions de vente des produits.
Le programme de relance économique 2001-2005 inclue des aides à l’acquisition, réhabilitation et
mise aux normes de navires, de matériels et d’équipement de pêche, au développement des unités de
soutien à l’outil de production, au développement des unités de prise en charge et soutien à la
production, au développement du partenariat et au développement de l’aquaculture.
D’après Sergent et al. (1990), la chasse sous-marine possède un certain caractère commercial. En
période estivale, elle se réalise surtout dans les secteurs les plus accessibles (Cap Rosa, Vieille Calle,
Ras El Alem) et les produits (mulets, corbs et jeunes mérous) sont vendus à El Kala.
L’aire marine d’El Tarf et plus particulièrement le secteur compris entre Cap Rosa et la frontière
algéro-tunisienne est une zone de forte productivité biologique. Némaoins, en termes d’apports une
variabilité assez remarquable est enregistré malgré la stabilité d’effort de pêche (ici mesuré en
embarcation actives). L’essentiel des apports, reste comme pour l’ensemble de la côte algérienne,
constitué de poissons bleus, principalement sardine, sardinelle, saurel, allache et anchois. Pour le
poisson bleu à l’exception de l’année 2000 les débarquements se stabilisent depuis 1997 autours de
2100 tonnes. Le débarquement de poissons blancs, connu pour être à plus forte valeur commercial se
situe depuis 1995 dans la fourchette 200-1000 tonnes. L’es apports en crustacés, en espadons et
squales restent marginaux ; pour ces trois groupes les années 2000 et 2001 restent exceptionnelles
puisque leur contribution cumulée au débarquement global est respectivement 52.86 et 38.34 %. Ces
chiffres devraient néanmoins être considérés à leur juste valeurs, puisque les apports en crustacés,
espadons et squales restent encore faible dans le secteur m^me si un tournant à la hausse est enregistré
à partir de 1997-1998.
Selon la campagne Thalassa de 1982 les rendements théoriques des chalutiers sur les fonds chalutables
entre cap Rosa et la frontière algéro- tunisienne se situent entre 65 et 424 kg/h , soit un rendement
moyen compris entre 146 et 290.75 kg/h.
Les principales espèces chalutées sur ces fonds sont le merlan, les crevettes rouges et blanches, les
chiens de mer, la baudroie, le St pierre, le poutassou, le denté, la gallinette et la raie (sur les fonds de
vase) ; le merlan, le denté, le rouget et le pageot sur les fonds de sable- vaseux et enfin, le merlan, le
rouget, le St pierre, le denté et les chiens de mer sur les fonds de sable et les fonds rocheux.
Enfin, il y’a lieu de signaler que le risque de surexploitation reste sérieux sur les fonds traditionnelles
de pêche, la culture local de pêche comme pour le reste des secteurs de pêche de la côte algérienne
reste la transmission de la connaissance des calles de pêche de père en fils, ces sites connus fonds
l’objet de la concentration de l’effort de pêche depuis quatre décennies, aussi il est fortement
recommandé de rechercher de nouvelles zone de pêche et réduire la pression sur les sites traditionnels
afin de permettre aux stocks exploités de se reconstituer.
Un nouveau port est encours de construction afin d’augmenter les capacités de production et de
débarquements dans la zone d’El Kala (Voir chapitre I, point 1.3.9.).
Déjà vers 1150, Al-Idrîsî, savant arabe vivant à la cour du roi normand Roger II de Sicile, rédige une
géographie du monde connu appelée « Nuzhat al-mushtaq fî ikhtirâq al-âfâq »), encore appelé « Livre
de Roger ». Marsâ Kharaz y est décrite comme une petite ville dont la prospérité repose sur la pêche
d’un corail de très bonne qualité et qui s'y trouvait en grande quantité. L’exploitation du corail se fait
toute l’année, en tout temps avec un flottille d’une cinquantaine de barques avec des équipées d’une
vingtaine d’hommes chacune. Le géographe ajoute qu’il n’y avait guère d’autres ressources et que
même les fruits et les grains devaient être importés d’ailleurs.
En 1534, d’après le traité de paix avec Charles-Quint, le Sultan de Tunis Moulay Hassan cède aux
chrétiens le monopole de la pêche du corail entre Tabarka et El Kala en échange d’une redevance sur
le trafic commercial. L’accord était difficile à exécuter, dû à une opposition locale à cette présence
étrangère. En 1540, ce privilège est confirmé par le Sultan turc Soliman 1er à son allié François 1er. A
la suite de ce contrat en 1553, une colonie française et italienne s’y installa et édifia un établissement
non fortifié à l'ouest d’El Kala, le Bastion de France. L’économie régionale s’est améliorée tant grâce
à l’exploitation du corail qu’aux redevances payées par les chrétiens.
L’exploitation du corail et d’autres aspects économiques régionaux, devient l’affaire de toute une
succession de différentes compagnies françaises. À part le commerce accordé dans les différents
traités, les compagnies se livrait fréquemment au trafic des céréales et à d’autres activités illicites,
voire des soulèvements, des corruptions et des attitudes mafieuses, ce qui avait causé une fréquente
instabilité pour le Bastion, qui a été détruit à plusieurs reprises. Le blé et le bétail sont devenu au cours
des siècles les principaux produits d’exportation.
La croix de Saint-André a été inventée par les Arabes au Xème siècle. Elle est constituée de deux
madriers entrecroisés, lestés et munis de lambeaux de filet. Remorquée sur le fond, la croix arrache les
branches de corail qu’elle trouve sur son passage. Cette croix avait évolué par la suite pour être faite
en acier. Traînée par un bateau sur des fonds d'une cinquantaine de mètres, la croix brise les colonies
de corail dont les morceaux se prennent dans les filets. Un tel engin peut extraire 1 à 2 tonnes de corail
par an, mais les dégâts de cet engin non sélectif sur le fond marin sont importants (Mouton, 1993 ;
Laroche, 1999).
De nos jours, la pêche au corail est effectuée en scaphandre autonome. Un plongeur peut collecter 200
à 300 kg par an, en 200 plongées environ. Cette méthode apparaît beaucoup plus sélective et capable
de respecter des limitations de taille (CSM, 2004). Bien que la pêche au corail soit suspendue dans les
eaux algériennes en attendant les résultats des études de l’évaluation de l’exploitation de la ressource,
le saccage semble être courant, incité par les prix élevés qu’a atteint le corail sur le marché. En plus,
l’exploitation illicite se fait par la méthode de la croix de St. André, avec tous les problèmes qu’elle
peut engendrer.
La plupart des données utilisées dans ce chapitre proviennent du travail de Bouazouni (2004), mais
pour des raisons de simplicité, ce travail n’est cité que rarement.
1.3.5.3. L’aquaculture
L’aquaculture n’est, actuellement, pas une activité menée au niveau du PNEK. Dans un passé non
lointain, l’ONDPA gérait une ferme aquicole au niveau du lac Mellah.
La DPRH de la wilaya d’El Tarf a défini cinq secteurs potentiels pour l’installation d’infrastructures
en mer ouverte sur la base des critères d’accessibilité, d’abri, d’absence de pollution et de terre pleine :
Certaines activités aquacoles sont proposées par la DPRH de la wilaya d’El Tarf, au niveau du lac
Mellah. Les activités ciblées sont : l’élevage de bivalves (développement d’un parc à huîtres et à
moules et une production de palourdes en semi-intensif) et l’élevage de crevettes. Concrètement, la
stratégie de développement de l’aquaculture de 1997 prévoyait la mise en place d’une station
conchylicole pour la production de naissains de coquillages (DGP, 1997).
La côte algérienne n’est pas trop apte à abriter des sites d’aquaculture en mer ouverte. Ceci est dû au
manque de sites protégés (de Monbrison, 2004). Ceci provoque que les rares sites d’eaux tranquilles
sont convoités pour cette activité. Le Lac Mellah est la seule lagune littorale en Algérie, ce qui donne
un intérêt prioritaire à sa conservation.
Les impacts environnementaux de l’aquaculture marine sont généralement localisés dans et autour des
fermes aquacoles :
Enrichissement local, voir eutrophisation, de la colonne d’eau et anoxie au fond marin,
spécialement là où la circulation est rare.
Réduction de la photosynthèse au niveau des herbiers de Posidonies : à cause de
l'assombrissement dû aux hautes densités de poissons. Cet effet est évident même à des
profondeurs de –35 m.
Colmatage des herbiers de Posidonie à cause de la haute production de sédiments.
L’évasion de poissons et la pollution génétique.
Transmission de maladies aux espèces sauvages, risque aggravé par les hautes concentrations
et le stress.
Impacts visuels et odorants.
Incrément des matériaux minéraux et organiques à cause de la conchyliculture.
Risque d’introduction d’espèces exotiques pour leur élevage et comme nourriture des espèces
élevées.
Les lagunes littorales sont spécialement sensibles à l’envasement provoqué par la pisciculture,
mytiliculture ou ostréiculture.
La culture de poulardes demande l’import d’aliment qui est normalement sous forme d’algues
unicellulaires exotiques (Borges, 1993). Beaucoup d’exploitations aquicoles emploient des espèces
non indigènes pour leur meilleur rendement ou leur disponibilité sur le marché ; ces espèces
deviennent fréquemment envahissantes et portent préjudice aux espèces indigènes, souvent beaucoup
plus appréciées commercialement. Couramment d’autres espèces envahissantes sont introduites par le
biais de l’aquaculture. L’emploi d’espèces exotiques aussi bien pour les espèces cibles que pour les
espèces fourragères doit être évité.
Le système pré-colonial de tenure de terre inclut le beylik (propriétés du Bey), le melk (terrain privé),
l’arch (tenure collective des tribus) et le habous, système qui est à peu près commun à tout le Maghreb
(Bouderbala, 1999).
La colonisation a amené la confiscation et expropriation des terres les plus rentables au profit des
colons français. De grands domaines ont été constitués et une agriculture par les méthodes utilisées en
Europe y a été menée. À la veille de l’indépendance, l’agriculture algérienne comprenait deux
types différents: d’un côté, une agriculture dite moderne, employant des techniques avancées
(machines, engrais, produits phytosanitaires, assolement, etc.), exercée sur de grands domaines situés
sur les riches terres du littoral et des plaines et exploitée par les colons ainsi que les gros propriétaires
algériens. De l’autre côté, le secteur dit traditionnel, situé dans les piémonts, les montagnes et les
autres terres marginales et utilisant des techniques rudimentaires, se trouvait confiné à de minuscules
exploitations (Baci, 1999).
Après l’indépendance, la politique agraire visa l’autogestion en dépit de la propriété privée (Baci,
1999). Les terres laissées par les colons rapatriés ont été déclarées « vacants » pour être gérées par des
collectifs de paysans dans le cadre de domaines agricoles autogérés de façon à favoriser les khammès
et les petits propriétaires. Après 1966, ces terres sont devenues propriété de l’État et, après la
révolution agraire de 1971, ce dernier est aussi devenu titulaire des terres des propriétaires non
exploitants ou absentéistes (Baci, 1999 ; Benaissa, 2003).
À partir des années 1980, une restructuration a été entreprise pour valoriser les différents types
d’exploitation. Différents moyens d’accès à la propriété foncière ont été instaurés, parmi elles la
dévolution des terres aux anciens propriétaires. La tendance actuelle est à la vente des terres aux
exploitants (Aït-Amara, 1999 ; Baci, 1999 ; Benaissa, 2003).
La déclaration du PNEK en 1983 sert à protéger les forêts du bassin versant et les lacs côtiers. D’après
les chiffres de 1987 utilisés par Homewood (1993), 73 % de la superficie du Parc National est
constituée par des terrains forestiers gérés par le Service Forestier, 9 % étaient des terres agricoles
étatiques cédées par différents moyens à des fellahs ou des collectivités, 7 % étaient constituées par
des étendues d’eaux ouvertes, alors gérées par le Service Hydraulique et 10 % étaient propriété
privée.
L’augmentation de la population prévisible à partir de la pyramide démographique aura deux
conséquences dans un futur proche. D’abord, elle fera diminuer la taille des exploitations à cause de la
division de la propriété par l’héritage et, en deuxième lieu, fera augmenter les prix du foncier comme
conséquence de la demande croissante (Bouazouni, 2004).
1.3.6.3. La foresterie
Le PNEK a une superficie boisée représentant 69 % de sa surface totale. Cette couverture forestière est
dominante dans toutes les communes du parc. La formation dominante est la suberaie (340 km2), suivi
du maquis (17 km2). Le pin maritime est la deuxième espèce forestière (145 km2). Les plantations
d’eucalyptus couvrent plus de 86 km2. L’exploitation de cette richesse (essentiellement le bois
d’eucalyptus et le liège) a permis de générer des postes de travail dans la région.
1.3.6.4. L’agriculture
La superficie agricole totale (SAT) est très faible par rapport à la superficie totale d’une commune
donnée. Dans certaines communes, celle-ci n’arrive pas à 10 %. Cette SAT n’atteint pas les 30 % dans
aucune des communes du parc. Quelque 95 % de la superficie agricole utile (SAU) du PNEK est
menées en sec. La SAU des neuf communes du parc n’a pas considérablement évolué durant les quatre
dernières années, par opposition au reste de la wilaya.
Le nombre d’exploitations agricoles recensées en 2001 dans la région du parc s’élève à 2719, soit 16
% du total de la wilaya, avec une taille moyenne de 5 ha par exploitation, soit trois hectares de moins
que le reste de la wilaya. Les superficies relativement peu importantes des exploitations (60% des
exploitations ont une superficie moyenne de 2,5 ha) engendrent de faible rendements et même dans
certains cas pas de rendement du tout.
A l’échelle de la wilaya, la céréaliculture est la plus convoitée par les exploitants. Elle représente
environ 1 hectare sur trois de la SAU. Par contre à l’échelle du parc, les cultures industrielles et
fourragères occupent la moitié du programme de production de la campagne agricole 2002/2003.
La situation de l’occupation des sols montre que seul 57 % de la SAU ont étés cultivées pour la
campagne agricole 2002/2003. Les agriculteurs essentiellement ceux qui ont des exploitations de
superficie entre 0 et 5 ha optimisent leur revenu par l’adoption de cultures ayant un taux de rendement
et des prix de vente importants.
1.3.6.5. L’élevage
L’activité de l’élevage au niveau du PNEK a beaucoup évolué à travers le temps. Ainsi, pendant la
période coloniale, le cheptel a augmenté de 50 % pour les bovins et de 100% pour le petit bétail, mais
entre l’indépendance et les années 1980, les chiffres ont subi une réduction brusque, ne laissant plus
que 40 % des bovins et 7 % des ovines et caprins (Homewood, 1993).
Le pastoralisme est le système traditionnel d’exploitation du bétail dans la région du PNEK. Cette
méthode extensive d’élevage profite des ressources difficiles à évaluer économiquement, considérées
traditionnellement gratuites. Dans les limites de la capacité de charge, elle sert à maintenir des
caractéristiques écologiques, en générant des régimes de perturbations locales et transitoires qui
favorisent la mosaïque d’habitats à petite échelle. D’après Homewood (1993), le pastoralisme est une
des seules formes d’exploitation des ressources dans le Parc National qui est aussi durable dans un
sens écologique que dans son aspect économique. Dans ce sens, le pastoralisme à El Kala se
comporterait d’une façon diamétralement opposée aux systèmes homonymes dans le reste du continent
africain. Cette compatibilité économique et écologique était due à une bonne adaptation à une
commercialisation non intensive mais moderne dans plusieurs aspects. Pourtant, suivant cet auteur, ce
système n’est pas capable de concourir avec l’agriculture qui demande de grandes quantités d’eau, ce
qui constitue une des principales menaces pour ce système millénaire. Cependant, Bouazouni (2004)
montre que l’élevage extensif est devenu, dernièrement, une sorte de ressource alternative pour la
plupart des agriculteurs qui disposent chaque fois d’une surface agricole utile plus petite. Il est difficile
de comparer les données de Bouazouni (2004) et celles de Homewood (1993) mais le cheptel existant
au niveau du PNEK aurait augmenté plusieurs fois pendant les deux dernières décennies et la pression
actuelle serait de quatre animaux par hectare, toutes espèces confondues. Les présentes densités de
cheptel signalées par Bouazouni (2004) risquent d’être à l’origine de surpâturage dans les terrains
forestiers et les rivières des lacs.
1.3.8. L’industrie
Le secteur de l’industrie reste le moins développé dans la wilaya par rapport aux autres secteurs. Il
existe au total 27 unités de production industrielles dans la wilaya. Dix de ces unités sont dans le
PNEK avec une grande concentration dans la commune El Kala et Bouteldja. Dans les autres
communes de la wilaya, l’activité agro-alimentaire prédomine. Elles se localisent dans les communes
limitrophes à la région d’Annaba. Cela démontre bien le caractère attractif du pôle industriel d’Annaba
(El Hadjar).
Le nombre d’emplois créés dans ce secteur s’élève à quelques 2500 postes dont 30% de saisonniers.
25% de ces postes concernent la région du PNEK. L’activité agro-alimentaire offre à elle seule 500
postes permanents, environ. Les entreprises dont le produit fabriqué est à forte valeur ajoutée se
localisent en dehors de la région du parc.
Les dégradations qui ont été détectées sur l’aire ont toutes une origine anthropique, soit des impacts
directs produits par l’homme, soit conséquence des modifications issues de l’activité humaine.
Le camping sauvage ou autorisé sur les plages a un impact visuel, mais surtout de production de
déchets et consommation de ressources. Il est à l’origine d’autres impacts mentionnés ci-dessous.
Comme la plupart des espèces de la famille des serranidés, le mérou est une espèce hermaphrodite
protérogyne. La maturation des femelles survient à partir des 3 kg et l'inversion sexuelle à partir des 9
kg, à peu près vers les 9-10 ans ou les 90 cm. La période de reproduction des mérous arrive en été
(révision en Spedicato et al., 1995 ; Zabala et al., 1997). Les conséquences de la chasse sous-marine,
qui se réalise de préférence en été et à faible profondeur sont néfastes pour ces espèces protérogynes.
Malgré les efforts des autorités pour l’entretien et la propreté des plages, celles qui sont plus
fréquentés, particulièrement celle d’El Messida, ont des tas de déchets, surtout des bouteilles en
plastic, normalement cachées derrière la végétation.
Des décombres sont aussi fréquents dans les falaises, et, hors du DPM, un peu partout dans le PNEK
et la ville d’El Kala. Vu l’absence de services sanitaires, le camping sauvage ou autorisé sur les plages
génère des déchets fécaux.
D’autre part, lors de nos multiples visites dans le secteur d’El Kala, notre attention a été attiré pendant
les périodes de pics de plaisanciers par un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur ces
dernières années : les macro- déchets flottants. Ces macro- déchets sont composés de divers types
d’emballage essentiellement de matières plastiques (sachets noirs, bouteilles, …), en carton (toutes
sortes de cartons, papiers,…) et en métal (canettes, bidons, …). En plus du caractère non dégradables
pour certains d’entre eux et de l’agression paysagère qu’ils provoquent, ces objets identifiés flottants
constituent un danger réel pour les tortues marines et les cétacés. Ces déchets pour beaucoup au bout
d’un moment sédimentent et constituent par certains endroits des petites décharges sous marines.
Un effort de sensibilisation en destination des plaisanciers sur cette question particulièrement doit être
envisagé et menées avant, pendant et après la saison estivale. Les clubs de plongées, les plongeurs
amateurs et les ONG’s doivent être étroitement impliquées dans le processus (campagnes) de
nettoyage et dans les actions de sensibilisation.
Des déchets liquides arrivent jusqu’aux plages à travers des ruisseaux ou de collecteurs d’eau pluviale
dans la ville d’El Kala. La station d’épuration de cette ville n’est pas opérationnelle. Les sources
naturelles et les ruisseaux qui arrivent aux plages sont fréquemment utilisés par les touristes pour le
nettoyage de la vaisselle générant ainsi une pollution liquide et dénaturant la qualité physico-chimique
des eaux côtières, certes à petite échelle mais la régularité de ces opération à des points précis risque à
terme pose problème.
Menaces à prévoir
D’après plusieurs articles de la loi 03-03 (1 ; 5 ; 14) relative aux zones d'expansion et sites
touristiques, la conservation du patrimoine naturel est prioritaire, non seulement pour leur intérêt
intrinsèque mais aussi pour leur valeur touristique.
La régularisation du tourisme est nécessaire sur les côtes du PNEK, pour éviter les dégradations
possibles du milieu naturel qu’un nombre important d’estivants puisse créer. Également, la question
sanitaire est un volet important à considérer. Pourtant, la prévision de développement de deux ZET
dans le PNEK peut constituer une menace pour la préservation du littoral si elles ne tiennent pas
compte du cachet de chaque site.
La zone de La Messida est déjà assez dégradée : Depuis l’installation de la fonderie avec
l'accumulation de scories et le quai d’embarquement, passant par la construction du campement à
huttes en béton et la dégradation des dunes, l’aspect original du site a disparu. Le développement
d’une infrastructure touristique modérée et respectueuse de l’entourage est admissible, voire
convenable.
Pourtant, à Cap Rosa, le site est très peu altéré, la végétation naturelle arrive jusqu’à la plage et il n’y a
pas de structures lourdes. Dans ce site, l’installation d’une ZET est, tout à fait, déconseillée.
Les espèces exotiques envahissantes constituent une des principales menaces pour la conservation de
la nature, surtout dans cette nouvelle ère de globalisation.
La dissémination de Caulerpa taxifolia n'est pas due à un transport par les courants, car les petits bouts
d'algue ne flottent pas. L'homme peut involontairement transporter cette algue à partir de sites déjà
colonisés. Ceci explique que l'algue progresse par sauts, parfois de plusieurs centaines de kilomètres,
et qu'elle soit essentiellement découverte dans des sites de mouillage, des ports ou des zones de pêche.
Un fragment d'algue peut survivre plus d'une semaine hors de l'eau dans un endroit humide et tempéré
(puit d'ancre, filet enroulé, sac ou matériel de plongée,...) et reprendre son développement une fois
rejeté en mer. La probabilité d’apparition de Caulerpa taxifolia par colportage accidentel est
directement liée au nombre et à la fréquence des opérations de mouillage. En conséquence, le
mouillage d’embarcations foraines est à éviter absolument. Ces embarcations devront accoster ou
amarrer à des corps-morts qui seront mis en place.
D’autres espèces peuvent être introduites à travers des activités économiques, telle que l’aquaculture.
Les organismes élevés parfois appartiennent à des espèces ou variétés exotiques et ils peuvent
échapper des enclos. Parfois des espèces exotiques sont introduites comme nourriture des espèces
d’élevage. D'autre part, beaucoup de pathogènes et d’espèces accompagnatrices (des commensaux et
des espèces similaires à celle de l’élevage) sont fréquemment introduites involontairement dans les
écosystèmes naturels.
Le nombre d’estivants qui fréquentent les plages de la région du Parc ne cesse de diminuer depuis la
reprise des activités d’autres plages plus proches de leurs lieux de résidence, telles que celles de Béjaia
et Jijel. Cette baisse est estimée à un million d’estivants par année depuis 2002 (fig. 6). Il reste
cependant une demande assez pressante sur l’environnement à cause de sa concentration spatiale
(certaines plages) et temporale (l’été).
5 4,2
3,49
4
3 1,94
2
1
0
2002 2003 2004
• Équipements d’Accueil
Centre de Visiteurs : Il existe une agence d’information au centre ville d’El Kala, dont l’emplacement
ne semble pas trop adéquat, ce qui entraîne un taux de visite assez bas. Un nouvel emplacement est
donc prévu, toujours au centre ville. Aucune interprétation du patrimoine n’y est offerte. Elle ne peut
donc pas être considérée comme un véritable Centre de Visiteurs.
Point d’information : La direction du Parc a mis sur place un kiosque situé à la Vieille Calle qui fait
fonction de point d’information pour les estivants qui visitent ce lieu singulier.
• Équipements Récréatifs
Mirador : Malgré l’énorme potentiel visuel du littoral, qui offre de belles vues panoramiques de la
côte, aucun mirador n’y a été construit. Trois sites d’intérêt visuel ont été cependant repérés, dont un
dans le domaine de la côte, près de la Messida, mais sans aucune dotation interprétative.
Observatoire : La présence d’observatoires d’oiseaux a été attachée aux grands lacs du Parc, tels que le
lac Oubeïra, Tonga et Mellah. Un total de six tours d’observations qui ont été aménagées pour la
réalisation d’activités ornithologiques, scientifiques et de divulgation ; ils jouent un rôle stratégique
pour l’éducation environnementale.
Sentier pédestre : Le manque de sentiers balisés dans le territoire du Parc semble particulièrement
évident. Ce type d’équipement à faible impact écologique, ne requérant pas d’une dotation forte pour
le mettre en œuvre, constitue cependant un outil de gestion des visiteurs extrêmement utile puisqu’il
permet de distribuer les activités d’usage public tels que la randonnée, et donc, l’impact sur le milieu.
La présence des visiteurs est actuellement très localisée dans certains lieux du littoral, à savoir la
Messida, El Kala, la Vieille Calle et Cap Rosa, qui supportent presque la totalité de la pression sur
l’environnement. La diversification de l’offre et, par conséquent de la demande, semble alors
impérative pour atténuer les nuisances produites par les visiteurs et les répartir dans une étendue plus
large. La création d’un réseau des sentiers pédestres semble prioritaire.
Piste cyclable : Il n’y a aucun équipement de ce type, qui permet de pratiquer les activités de cyclisme
ou cyclotourisme. La même argumentation qui a été faite pour le sentier pédestre peut être appliquée à
la piste cyclable.
Aire de détente : Plusieurs aires de détente et de repos ont été mis en place, dont une seule dans le
domaine côtier : celle située sur la route qui relie la Messida et la ville d’El Kala. Cette aire est équipée
de table, de sièges, d’un ombrage et d’une clôture autour du périmètre. Il n’existe pourtant pas de
parking, ni de signalisation. Toutes les installations sont en bois et présentent un mauvais état de
conservation, le mobilier étant partiellement abîmé. L’existence de détritus par terre est la
conséquence de l’absence de poubelle.
Un nombre de huit aires de détente sont prévues dans le PNEK.
• Équipements Éducatifs
Ecomusée : Étant donné la faible visitation de l’écomusée situé auparavant au bord du lac Tonga, au
Nord-Est du PNEK, il a été déménagé au Parc Animalier de Brabtia, près du lac Oubeïra, visité par
quelques cent mille personnes par an. Il est équipé d’une exposition, d’une salle de projection,
d’animaux empaillés et d’autres installations d’éducation environnementale.
Jardin botanique ou arboretum : L’arboretum du Tonga est situé dans le secteur Nord-Est du Parc. Un
sentier botanique y a été aménagé à disposition du public.
Parc animalier : Il est sans doute l’un des équipements les plus visités de cet espace protégé, car il
offre la possibilité d’observer directement des animaux vivants, ce qui attire fortement l’attention du
public, notamment des enfants. D’ailleurs il a été récemment complété par l’écomusée. Le parc
animalier de Brabtia, enfin, joue deux rôles principaux : l’éducation environnementale et la détente des
visiteurs.
Parmi les activités artisanales qui sont encore pratiquées dans le PNEK, les plus importantes sont les
suivantes :
Le département de sensibilisation du PNEK est en charge de mettre en place les initiatives d’accueil,
divulgation, promotion et gestion des visiteurs et communautés locales. Parmi les actions à remarquer
on rencontre :
Actions d’éco-développement:
Actions de sensibilisation :
Signalisation existante :
Le PNEK compte une certaine dotation de signalisation, notamment des panneaux d’accueil et de
bienvenue.
En général, l’état de conservation des panneaux est médiocre.
Le manque de panneaux interprétatifs est à remarquer vu le grand potentiel du PNEK à cet égard.
Parmi les acteurs locaux concernés, on rencontre aussi des associations, telle que l’Association de
découverte et de protection de la nature, qui est assez active dans le PNEK.
Il existe par ailleurs un institut de formation des guides accompagnateurs et touristique, qui sont
encadrés par le PNEK pendant la période estivale. Malheureusement, la forte saisonnalité de la
demande et le manque d’une offre diversifiée ne permettent pas de les engager pendant toute l’année.
Conclusions du diagnostic
L’offre actuelle d’activités et d’infrastructures à usage public est distribuée de manière inégale
dans le territoire du PNEK, la plupart étant placées le long du littoral, qui supporte les niveaux
d’impacts environnementaux les plus élevés, tandis que l’intérieur reste encore à développer,
notamment le secteur de Bougous, avec un grand potentiel écotouristique.
Néanmoins, le Parc offre tout un éventail de possibilités pour la récréation qui restent encore non
exploité.
La mise en valeur des ressources naturelles et culturelles par le biais des techniques
d’interprétation du patrimoine est donc absolument prioritaire.
La demande est conditionnée directement par l’offre, c’est à dire, qu’il s’agit d’un tourisme
balnéaire estival traditionnel.
La diversification de l’offre se révèle donc impérative comme le moyen de modifier
progressivement la demande.
La mise en œuvre d’une offre plus variée, basée sur de nouveaux équipements et services des
visiteurs, peut conduire vers le succès.
Grandes lignes
Les propositions d’actions devront se développer à partir du respect scrupuleux du milieu affecté
et seront nécessairement cohérentes avec les lois de protection de l’environnement et avec toute la
réglementation existant par rapport à l’usage récréatif et les espaces naturels protégés.
Toutes les actions d’usage public incluront des stratégies correspondantes de suivi, contrôle et
évaluation.
Les actions en matière d’usage public devront être intégrées dans la politique de la Direction du
PNEK, notamment le Département de Sensibilisation et de Vulgarisation.
Les actions envisagées devront promouvoir, autant que possible, la réalisation des activités de
nature à satisfaire les besoins des collectifs sociaux auxquels elles sont dirigées.
La pleine participation des habitants du Parc, ainsi que des groupes et associations concernés par
la protection de la nature situés aux environs sera encouragée.
Les travaux de recherche et conservation, ainsi que l’exploitation traditionnelle des ressources
seront prioritaires en cas d’incompatibilité avec les activités de loisir et récréation.
L’accueil du public (éducation et interprétation environnementale, divulgation, sensibilisation,
etc.) s’avère comme un aspect fondamental pour le Parc National.
En général, l’efficacité de la gestion et la qualité du service seront préférées à l’investissement
pour la création de nouveaux équipements.
L’application de critères de prospérité et de viabilité économique est indispensable en matière
d’investissements.
La forte initiative publique, prédominante jusqu’ici, doit se complémenter avec l’initiative privée,
qui devrait être encouragée.
Les habitants du Parc doivent être parmi le public cible préférentiel.
La coordination avec d’autres administrations (Culture, Tourisme, Equipement) est tout à fait
nécessaire.
La mise en œuvre de mécanismes de suivi représente une garantie pour éviter des problèmes
irréversibles et il est le meilleur moyen pour améliorer le modèle.
Le service de Guides de Nature s’occupe de l’accès rationnel des visiteurs ainsi que de la
connaissance du milieu, ce qui favorise un meilleur profit de la visite par les usagers.
L’accueil du public ne peut être réduit à l'implantation d'équipements spécifiques: elle concerne
aussi l'évolution des paysages, l'équilibre entre diversité et uniformité, l'accès (ouvert ou
réglementé) à des milieux remarquables, la préservation de sites historiques...
La priorité devrait être donnée aux projets dont l'initiative motive fortement les collectivités
territoriales, qui en supportent majoritairement les coûts y afférents.
Zones d’aménagement
Les Zones Préférentielles pour l’Usage du Public dans l’Aire Marine du PNEK sont définies
comme ces endroits situés dans la partie littorale du Parc où devrait exister pendant la période de mise
en œuvre du présent programme une offre attractive d’équipements d’accueil du public (services et
installations). Ces aires doivent être favorisées et consolidées, de sorte que leur viabilité économique
et environnementale soit garantie. Les Zones Préférentielles pour l’Usage du Public dans l’Aire
Marine du PNEK considérées d’Est à Ouest sont les suivantes : La Messida (ZET), El Kala, La Vieille
Calle, Cap Rosa (ZET)
zones humides,
forêts de pins et de chênes (dont une rare forêt littorale de Pins d'Alep),
zones montagneuses,
Ecosystème dunaire (cordon),
écosystèmes marins.
La biodiversité y est très importante, non seulement en termes de richesse mais aussi en terme
d’originalité et de rareté.
Le littoral d’El Kala comprend près d’une 50aines de zones humides offrant des formes et une
composition floro-faunistique variée et diversifies d’intérêt écologique certain. Ces zones humides
remplissent plusieurs fonctions écologiques :
(i) zone de repos et d’hivernage sur les grandes voies migratoires “fly way” pour près des ¾
des oiseaux d’eau migrateurs recensés en Algérie ;
(ii) une zone de nidification pour nombre d’espèces d’oiseaux d’eau d’intérêt écologique
majeurs ;
(iii) zones de production biologique importantes et d’intérêt stratégique ;
(iv) zones de conservation et de la biodiversité des zones humides.
Pour l’essentiel ces sites ont maintenus dans une large proportion les processus écologiques originels.
Zone humide palustre d’une surface de 8900 15 000 ha, classée site Ramsar en 2003 ce lac occupe les
parties basses de la cuvette de remplissage alluvionnaire de la plaine de la Mafragh. Marais d’eau
douce sur sa plus grande partie, sauf la zone de contact avec la mer, où l’eau est saumâtre. Caractérisé
par une végétation émergente sur près de 80 % de sa surface, principalement constituée de trois
associations végétales : l’Oleo-lentiscetum, le Scripetum maritimi et le Stuadetum fruticosea. On
retrouve également Scirpes maritimus, S. lacustris, S. littoralis, Juncus sp., Phragmites communis,
Typha angustifolia,, Glycena fuitans, Carex sp., Butomus umbellaus, Vitex agnus castus,
Myriophyllum sp., Chara sp., Nitelle sp., Rubbia sp., Znichellia palustris, Lemna minor et Tamarix
sp.
La faune aviaire migratrice y est représentée en hiver par des espèces autochtones telles que le héron
pique-bœuf, les foulques et les mouettes. Parmi les oiseaux d’eau hivernant, il y’a lieu de signaler les
foulques macroules, l’aigle pomarin, l’érismature à tête blanche et l’oie cendrée, le canard siffleur, le
canard chipeau, la poule d’eau, le râle d’eau, blongios nain, grèbe castagneux, rousserole efarvate,
fuligule nyroca, canard colvert, aigrette, héron cendré, buzard des roseaux, glaréole à collier.
D’une surface de 5 ha, la tourbière du lac noir est l’unique tourbière de l’Algérie. Elle est classée site
Ramsar en 2003, cette Tourbière prend siège à l’emplacement d’un ancien lac asséché
accidentellement. Riche en graminées, bétulacées, fagacées, polygonacées, poodiacées, rosacées,
cuprésacées, myricacées, cypéracées, polygonacées, rubiacées, liliacées, malvacées, papillonnacées,
nymphaceés, urticacées, labiacées et mimosacées, cette tourbière offre le gîte au cerf de Barbarie, à la
genette, à la mangouste et à l’hyène rayée.
Le lac Tonga est classé site Ramsar en 1982, il communique avec la mer grâce à un chenal artificiel
près de la plage de la Messida, facilitant ainsi la remontée de civelles d’anguilles. Ce lac appelé aussi
Garat El hout, du nom de l’oued El Hout qui s’y déverse avec l’oued Erez s’étend sur près de 2700 ha.
Ce lac héberge une faune et une flore relativement bien diversifiées. Il se singularise par la présence
d’espèces rares à rarissimes telles que Marsilea diffusa, Nyphaea alba et Utricularia exoleta.
Cervus elaphus barbatus appelé communément cerf de Barbarie, espèces endémique de l’Algérie et de
la Tunisie fréquente le lac. De même qu’on y retrouve la loutre Lutra lutra.
Le lac Tonga est également un site de nidification de nombreuses espèces aviaires avec des effectifs
assez importants: râle d’eau Rallus aquaticus, érismature à tête blanche, fuligule nyroca, talève
sultane, blongios nain Ixobrychus minimus, la guifette moustac Chlidonias hybridus, l’ibis falcinelle
Plegadis falcinellus, la sarcelle marbrée Marmaronetta angustirostris et le flamant rose.
Le lac Oubeira occupe une surface totale de 2200 ha, il est classé site Ramsar en 1982. Lac d’eau
douce endoréique de forme sub-circulaire, avec une profondeur maximale autour de 4.2 m et un fond
uniforme à très faible pente.
Très petit plan d’eau (moins d’1 ha) qui atteint un pic de profondeur de 35 m.
D’une superficie de 860 ha. De forme ovoïde allongé orienté nord ouest- sud est, le lac Mellah est
l’unique lac d’eau saumâtre d’Algérie. Relié à la mer par un chenal long de 900 m et large de 20 à 40
m, le lac Mellah recèle une diversité spécifique assez importante. Les groupes systématiques les mieux
représentés sur ces fonds sont les polychètes, les crustacés et les mollusques. Parmi les espèces
d’intérêt commercial on retrouve dans les eaux du lac Ruditapes decussatus, Cerastoderma glaucum,
Sarpa salpa, Liza aurata, Sparus aurata, Diplodus vulgaris, Dicentractus labrax, Anguilla anguilla,
Alosa alosa…
Les sources d’information sont les différents rapports et études de terrain réalisés dans la zone
(Pergent et al., 1991, 1993 ; Chalabi, 1996 ; Grimes, 1997 ; Semroud et al., 2004) et quelques travaux
à caractère plus général (Bouderesque et al., 1990). Des rapports de stratégies et de plans d’action ont
également fait l’objet de consultation pour mettre en évidence les composantes les plus remarquables
de la diversité biologique marine d’El Kala (Grimes, 2002 ; Chalabi et al., 2003, Grimes et al., 2004)
La principale caractéristique des eaux calloises est l’absence de pollution importante. Cela se traduit
par une bonne transparence de l’eau qui permet l’apparition d’algues photophiles l’observation des
posidonies jusqu’à des profondeurs importantes (- 35 m). L’abondance d’algues indicatrices d’eaux
Le plancton a été étudié dans le rapport de la campagne Alcyona I (Chalabi, 1996). Les importantes
concentrations de plancton observées lors de cette étude, non comparables par ailleurs avec les
résultats d’autres études pour des raisons de disparité dans les méthodologies, peuvent être attribuées à
une situation saisonnière. Certaines espèces atlantiques ont été identifiées et confirment l’influence
océanique caractéristique de cette région.
Lors de leur étude de la faune benthique du plateau continental de la région d’El Kala, Vaissière &
Fredj (1963) recense 59 espèces macrobenthiques pour les fonds meubles prospectés (–10 à –170 m)
dans le secteur compris entre cap Rosa et la ville d’El Kala (fig. 7 & 8).
Cnidaires
Bryozoaires
Brachiopode
Echinoderme Mollusques
Polychétes
Figure 7. Diversité de la macrofaune des fonds meubles (Vaisière & Fredj, 1963).
Scaphopode
Gastéropode
Bivalves
Les Mollusques sont le groupe zoologique le plus diversifié, suivi, mais de loin, par celui des
Bryozoaires. Les Mollusques identifiés sont essentiellement des Bivalves (22 espèces) accompagnés
de Gastéropodes (4 espèces) et de Scaphopodes (1espèce). Les Echinodermes et les Cnidaires,
respectivement 9 et 5 espèces sont des groupes secondaires. Les brachiopodes et les Polychètes sont
faiblement représentés (2 et 1 espèces).
A partir de leur prospection, Vaissière & Fredj (1963) identifient cinq biocénoses :
la biocénose ou le peuplement des sables fins localisés aux petits fonds côtiers ;
la biocénose de l’herbier à Posidonies, qui fait suite à la biocénose précédente. Dans le secteur de
cap Rosa, l’herbier à Posidonies se développe sur des fonds rocheux compris entre –10 et – 20 m ;
la biocénose du détritique côtier ;
la biocénose du coralligène, très développée au large de cap Rosa et d’El Kala ;
la biocénose des vases terrigènes sur les fonds au large de –100 à – 200 m.
Ils signalent la présence notable de Corallium rubrum (corail rouge) sur les fonds de –120 m au large
de cap Rosa.
Bakalem (1996) prospecte différents faciès des substrats meubles de la côte (-5 m) vers le large (-120
m). Lors de cette prospection, il récolte au total 42 espèces macrobenthiques.
Les Crustacés, les Polychètes et les Mollusques sont par leur diversité à peu prés d’égale importance,
respectivement 16, 14 et 11 espèces. Les Echinodermes sont réduits à un unique représentant (fig. 9).
Mollusques
Crustacés
Echinoderme
Polychétes
Cet auteur identifie quatre peuplements principaux de substrats meubles : le peuplement des sables
fins purs (SF), les peuplements de transition (peuplement de sables envasés et le peuplement des vases
sableuses), le peuplement des vases pures et le peuplement des graviers et sables coquilliers.
Le peuplement des SF constitue une bande côtière (0 à 25-30 m de profondeur) du cap Rosa au cap
Roux, cependant de très nombreux points cette bande est interrompue par des affleurements rocheux
ou les prolongements sous-marins des caps. Dans les zones de falaises, les roches et les éboulis
permettent la mise en place au sein du peuplement des SF d’enclaves de peuplements d’Algues
photophiles. Le peuplement des SF prend de l’ampleur essentiellement au niveau des baies, des
criques abritées : Petit Carnier, Grand Carnier, Vieille Calle, El Kala, La Messida.
Un total de 37 espèces est recensé pour le peuplement des SF, essentiellement des Crustacés, des
Polychètes et des Mollusques, de diversité presque similaire, respectivement 15, 12 et 10 espèces. Ces
espèces sont en majorité des espèces caractéristiques des fonds de sables fins propres, indemnes de
toute perturbation ou pollution. La grande diversité et forte abondance des Crustacés Amphipodes
sont des éléments révélateurs d’un état naturel du milieu.
Le peuplement des sables fins envasés et le peuplement des vases sableuses représentent des
peuplements de transition entre le peuplement des SF et le peuplement des vases pures. Ils forment du
cap Rosa au cap Roux une bande parallèle, à la côte localisée aux fonds de –30 à –60 m à l’ouest, et
aux fonds de –30 à –40 m à l’est.
Le peuplement des vases pures se localise sur les fonds les plus au large de la région d’El Kala ;
cependant ce peuplement se retrouve dans la zone côtière plus précisément au niveau des dépressions
séparant les grands ensembles de platiers. Dans les secteurs d’El Kala et du lac Mellah ce peuplement
débute dés les fonds de 50-60 m de profondeur.
Comme pour le reste de la côte algérienne, le peuplement des vases pures de la région d’El Kala se
caractérise par une diversité et des effectifs faibles.
Le peuplement des graviers et des sables coquilliers associé au coralligène se limite au secteur de cap
Rosa plus précisément au plateau du cap Rosa ( côte à –90 m ), au secteur des caps Mxina et Gros
notamment les fonds du Petit Stagnon, de la Calle Cavelle, de la Basse de Cap au Camp, au secteur est
de La Mesida dans la zone du cap Roux ( fonds du Chille de cap Roux de – 40 à – 60 m ).
Le peuplement des vase pures dans certains secteurs est associé à un peuplement de coralligène soit un
peuplement mixte : le peuplement de vases pures et de coralligène. Ce peuplement a une grande
importance spatiale dans le secteur centre : il débute dans la zone côtière (-50 m) et s’étend vers le
large (-150 m) ; il en est de même dans le secteur est (La Messida, cap Roux). Par contre, ce
peuplement occupe une surface restreinte (-80 à –140 m) dans la zone de cap Rosa.
Les substrats durs présentent des peuplements différents selon la profondeur où ils se trouvent :
substrats durs côtiers, substrats durs profonds ou du large.
Les roches littorales, les prolongements immédiats des caps les éboulis, le bas des falaises sont des
substrats éclairés qui sont colonisés en grande partie par les algues macrophytes, d’où des peuplements
à forte dominance végétale, tel que le peuplement des Algues photophiles au niveau des petit fonds.
Les roches, les affleurements du substratum profonds se caractérisent par un faible éclairement d’où
une flore réduite de type sciaphile et une faune sessile exubérante qui constituent le peuplement ou la
biocénose du coralligène. Le corail rouge (Corallium rubrum) est l’une des espèces la plus
remarquable de ces substrats durs.
De cette revue des espèces et des peuplements, il ressort :
l’absence totale d’espèce indicatrice de pollution ou de perturbation du milieu, ou de peuplement
de zone perturbée, signe que le milieu marin est indemne de toute pollution et se révèle être un
milieu naturel ;
la grande diversité des peuplements ou des biocénoses des substrats meubles et des substrats durs,
et delà une diversité forte importante aussi bien de la flore que de la faune marines.
La prospection des fonds de la région d’El Kala par chalutage a permis à Le Danois (1924) de recenser
les invertébrés benthiques chalutables et surtout la faune ichtyologique. Ainsi, cet auteur inventorie 22
Echinodermes
Poissons
Cartilagineux
Poissons
Osseux
Le Danois (1924) souligne la richesse en ressources halieutiques des fonds de la région d’El Kala.
Maurin (1962) prospecte les fonds chalutables de nature vaseuse au large d’EL Kala, dans les secteurs
du Banc Le Sec et de l’Ecueils de Sorelles. Il définit deux grands types de fonds : les fonds de vase à
Funiculina quadrangularis et les fonds de vase profonde à Isidella elongata. Sur ces fonds de vase,
Maurin (1962) recense 24 espèces de Poissons dont de nombreux à forte valeur commerciale, et
également 4 espèces de Crustacés plus particulièrement des Crevettes (Aristeomorpha foliacea,
Aristeus antennatus, Plesionika martia et P. edwardsii) très recherchées pour leur grande valeur
économique. Les invertébrés benthiques chalutables inventoriés sur ces fonds sont au nombre de 5
espèces : Venus casina (Mollusque), Terebratula vitrea (Brachiopode), Spatangus purpureus
(Echinoderme), Funiculina quadrangularis et Isidella elongata (Cnidaires) (fig. 11).
Cnidaires Brachiopode
Crustacés
Echinoderme
Mollusques
Poissons
Au total, 33 espèces ont été recensées sur les fonds de vase à Funiculina quadrangularis et les fonds
de vase profonde à Isidella elongata.
Maurin (1962) souligne la grande richesse des fonds de vase de la région d’El Kala en poissons et
surtout en crevettes.
Les travaux d’Ecovalor-AIC (1996) ou les travaux de Chalabi & al. (1996) s’intègre dans le cadre
d’une étude du milieu marin de la région d’El kala dont l’un des objectifs est l’extension du Parc
National d’El Kala au domaine marin c’est à dire la création d’une aire marine protégée ou un parc
marin.
Lors de ces travaux, la diversité globale pour toute la région d’El Kala a été estimée à 188 espèces soit
31 espèces floristique et 157 espèces faunistiques ; ce chiffre englobe la flore, la faune ichtyologique,
les faunes benthiques vagile et fixée des substrats durs, et le zooplancton.
Phanérogame
Chlorophytes
Rhodophytes Chromophyte
Parmi la flore algale, il est à noter la forte présence d’espèces endémiques : Corallina elongata,
Dyctiota dichotoma, Dilophus spiralis, Halopitys incurvus, Jania rubens, Lithophyllum lichenoides…
La présence et l’abondance des Cystoseires (Cystoseira stricta, C. spinosa) constituant des
peuplements à Cystoseires sont des signes révèlateurs d’une bonne qualité du milieu en particulier des
eaux marines.
Posidonia oceania est omniprésente sur tous les fonds côtiers de la région d’El Kala et forme
d’importants herbiers en particulier sur les fonds de nature rocheuse.
Mollusques Poissons
Spongiaires
Cartilagineux
Cnidaires
Crustacés
Poissons
Osseux
Au total 19 espèces d’Invertébrés marins sont recensées lors des plongées et des opérations de
chalutage. Ces espèces se répartissent entre quatre groupes zoologiques :
les Crustacés (6 espèces) plus précisément des Décapodes : les crevettes Parapeneus longirostris,
Penaeus kerathurus, le crabe honteux Calappa granulata, la squille Squilla mantis, le homard
Hommarus vulgaris, la grande cigale Scyllarides latus ; les deux dernières espèces ont été
observées lors de plongées tandis que les autres récoltées lors de chalutage ;
les Mollusques (9 espèces) parmi lesquels dominent les Céphalopodes (5 espèces) capturés lors
des opérations de pêche. Les autres Mollusques, observés par plongée, sont les Bivalves (2
espèces) et les Gastéropodes (2 espèces).Il est à signaler la présence du Gastéropode Haliotis
tuberculata ou oreille de mer ;
les Spongiaires (1 espèce) et les Cnidaires (3 espèces) en particulier les gorgones Eunicella
cavolini et E. singularis, et le corail rouge Corallium rubrum qui constituent, de par leur taille
importante, des paysages remarquables des substrats durs.
Cet inventaire des Invertébrés met en évidence la présence et l’importance d’espèces à haute valeur
commerciales comme les crustacés (crevettes, homard, grande cigale), le corail rouge, l’oreille de mer
à protéger et/ à préserver contre toute exploitation abusive, et les espèces remarquables à l’origine de
paysages exceptionnels.
Le zooplancton a une importance de premier plan dans le milieu marin à plusieurs titres notamment :
source de nourriture, phase de développement pélagique de la majorité des espèces marines, indicateur
de la qualité et des conditions du milieu. La diversité zooplanctonique est un élément d’appréciation
de l’état et de la qualité du milieu.
L’analyse du zooplancton des eaux de la région d’El Kala a révélé une diversité de 92 espèces ; les
Crustacés avec 62 espèces sont la composante majeure du zooplancton. Les Copépodes avec un total
de 46 espèces représentent l’essentiel des Crustacés et la moitié de diversité zooplanctonique. Les
Cnidaires avec 18 espèces en majorité des Siphonophores (13 espèces) sont le second groupe
zooplanctonique. Les Chaetognathes et les Tuniciers ont une diversité équivalente, respectivement 5 et
Les Copépodes Istas clavipes, Mecynocera clausi, Calocalanus pavo, Pleuromamma abdominalis, P.
xiphias, Acartia danae , les Chaetognathes Sagitta hexapetra et S. lyra, et le Siphonophore Abylopsis
eschschltozi sont des espèces indicatrices ou révélatrices des eaux d’origine atlantique, appelées aussi
espèces atlantiques. La présence de ces espèces indique la présence d’eaux atlantiques, eaux riches en
sels nutritifs, qui fertilisent les masses d’eaux.
Protoz.
Tuniciers
Cnidaires
Chaetogn.
Polychétes
Crustacés
Dans le cadre d’un projet d’extension du Parc National d’El Kala vers le domaine marin, des travaux
préliminaires de prospection de la zone littorale (jusqu’à 65 m de profondeur) en plongée et des
observations à pied de la bande littorale ont été menés pour une première évaluation de la biodiversité
marine. Ces travaux se sont surtout focalisés sur l’inventaire de la flore, des poissons, de la faune
vagile des substrats meubles et durs, et de la faune sessile des substrats durs.
La biodiversité des fonds côtiers (0 à –65 m) a été évaluée à 160 espèces dont 57 espèces végétales et
103 espèces animales.
La flore marine de la région d’El Kala a été inventoriée à partir de prospections en plongée et
d’observations à pied pour la zone médiolittorale.
Les groupes floristiques recensées sont les Lichens (une espèce, Verrucaria amphibia), les
Phanérogames marines (une espèce, Posidonia oceanica) et les Algues (55 espèces).
Les Algues se répartissent entre les Chlorophytes (9 espèces), les Chromophytes (19 espèces) et les
Rhodophytes (27 espèces). Posidonia oceanica est à l’origine dans toute la zone côtière (-3 à –35 m)
d’herbiers plus ou denses selon la nature du substrat et la profondeur. Les différentes Cystoseires
forment sur les substrats durs de l’infralittoral supérieur des peuplements denses, les peuplements à
Cystoseira. Il est à souligner la présence de Cystoseira sedoides, espèce endémique de l’Afrique du
Nord.
Lichens Phanérogam.
Chlorophytes
Rhodophytes
Chromophyt.
30 Rhodophytes (1)
25
Chromophytes (1) Rhodophytes (2)
20
15 Chromophytes (2)
Chlorophytes (1)
10
Phanérogames (1) Chlorophytes (2)
5 Phanérogames (2)
Lichens (1)
Figure.16. Comparaison de la diversité floristique selon (1) : MedMap (2004) et (2) : Ecovalor-AIC
(1996).
Le recensement de la faune ichtyologique a été réalisé lors d’une série de plongée sur des fonds
compris entre 0 et 65 m de profondeur couvrant toute la région d’El Kala.
La diversité ichtyologique de la zone prospectée est de 37 espèces, pour la totalité des Poissons
Osseux.
Les genres Diplodus et Symphodus, avec 5 espèces chacun sont les mieux représentés au sein de la
diversité ichtyologique. Il est à noter la présence de 3 espèces du g. Epinephelus, en particulier de E.
guaza, le mérou gris, espèce remarquable en Méditerranée. La daurade royale (Sparus aurata) est
également observée sur les fonds prospectés.
Mollusques Poissons
Osseux
Spongiaires
Cnidaires
Crustacés
Bryozoaires
Polychétes
Tuniciers Echinodermes
La faune des Invertébrés inventoriée est essentiellement celle des substrats durs, mobile et fixée, et en
faible partie l’épifaune des substrats meubles. Au total 66 espèces d’Invertébrés ont été recensées.
Les principaux groupes zoologiques identifiés sont des groupes caractéristiques des fonds rocheux :
les Spongiaires, les Bryozoaires, les Cnidaires, certains groupes ou familles des Mollusques
(Polyplacophores, Gastéropodes) et des Crustacés (Cirripèdes).
Les Spongiaires, les Cnidaires, les Echinodermes et les Mollusques sont les principaux groupes
faunistiques, ayant des diversités à peu prés équivalentes : 15, 12 et 11 espèces respectivement.
Cephalopod. Polyplacoph.
Gastéropod.
Bivalves
Les Spongiaires et les Bryozoaires sont des groupes faunistiques quasi-exclusifs des substrats durs, et
qui contribuent dans une large mesure à la formation des biocénoses et des paysages remarquables ; il
en est de même pour l’essentiel des Cnidaires inventoriés, plus particulièrement les gorgones, le corail
rouge et les anémones de mer. Ces trois groupes faunistiques sont la composante majeure de la
biocénose du Coralligène, biocénose qui fait la beauté des fonds marins.
Les Mollusques regroupent en majorité des Gastéropodes (6 espèces) caractéristiques des fonds
rocheux notamment les espèces des genres Littorina, Monodonta et Patella, comme c’est le cas aussi
du Polyplacophore Chiton olivaeus. Les représentants des Bivalves sont au nombre de 3 espèces : la
moule Perna perna à l’origine d’importantes moulières naturelles, la petite nacre Pina rudis et la
grande nacre Pina nobilis , espèces remarquables et symboles des fonds meubles et de l’herbier à
Posidonies.
Les Echinodermes sont surtout représentés par les espèces d’oursins de substrats durs, de fonds
meubles ou de l’herbier à Posidonies (Arbacia lixula, Centostephanus longispinus, Paracentrotus
lividus, Sphaerechinus granularis).Il est également à noter la présence de 3 espèces de concombres de
mer appartenant au genre Holothuria : H. forskali, H. polii, H. tubulosa, espèces fréquentes dans
l’herbier à Posidonies.
Les Crustacés recensés sont au nombre de 8 espèces, principalement des Cirripèdes (Balanus sp.,
Chtamalus depressus et C . stellatus ) caractéristiques des substrats rocheux, et des Crustacés
Décapodes (Crabes) (g. Eriphia, g. Pisa et Pachygrapsus marmoratus). La grande cigale (Scyllarides
latus) est une espèce remarquable des fonds prospectés.
Les uniques représentants des Polychètes sont les espèces Sabella sp. et Spirographis spallanzii.
La faune des Invertébrés inventoriée est essentiellement une faune de substrats durs, elle se caractérise
par sa grande diversité ; de plus au sein de cette faune existe tout un cortège d’espèces remarquables
ou symboles : le corail rouge, les nacres, l’oursin diadème, la grande cigale de mer, et d’espèces :
gorgones, éponges, bryozoaires, à l’origine des biocénoses et des paysages remarquables.
2.1.2.6. Diversité globale de la région d’El Kala (fig. 19, 20, 21 & 22)
L’analyse et la synthèse de l’ensemble des travaux réalisés dans la région d’El Kala ont permis
d’avoir une vue générale de la biodiversité marine de cette région. Cette biodiversité est de 444
espèces : 68 espèces pour la flore et 376 espèces pour la faune. Si on fait exception du zooplancton, la
diversité est de 352 espèces, dont 284 espèces animales. Dans l’analyse de la biodiversité globale, le
plancton ne sera pas pris en compte.
Poissons
Brachiopod.
Mollusques Cartilagineux
Poissons
Spongiaires
Osseux
Cnidaires
Bryozoaires
Tuniciers Crustacés
Echinod.Polychétes
Les Poissons avec 89 espèces de Poissons Osseux et 15 espèces de Poissons Cartilagineux, soit un
total de 104 espèces, sont la composante majeure de la diversité globale. Les Algues (66 espèces),
notamment les Rhodophytes et les Chromophytes, contribuent de manière appréciable à la biodiversité
globale. Parmi la flore, les Phanérogames marines ne sont représentées que par l’espèce Posidonia
oceanica, qui cependant est à l‘origine dans toute la région prospectée d’un paysage remarquable tant
par son importance spatiale qu‘écologique. En troisième position, se retrouvent les Mollusques (55
espèces), suivi des Crustacés (33 espèces). Les Echinodermes, les Bryozoaires, les Cnidaires et les
Spongiaires ont des contributions à la biodiversité presque identiques. Les Brachiopodes et les
Tuniciers, avec chacun 3 espèces, ne contribuent que modestement à la diversité totale.
La grande diversité des Poissons est révélatrice de la richesse spécifique des fonds, plus
particulièrement des fonds côtiers, de la région d’El Kala ; cette diversité constitue une ressource non
négligeable à préserver et éventuellement à exploiter de manière judicieuse et rationnelle.
Les groupes et les espèces d’Invertébrés sont de par leur diversité un atout majeur des fonds marins de
la région d’El Kala. Ces groupes et espèces sont pour une bonne partie caractéristiques des fonds
rocheux, et à l’origine des paysages sous-marins remarquables.
Tableau 2. Eléments de comparaison de la diversité biologique dans l’aire marine d’El Kala.
Le Vaissière Ecovalor- Total
Danois Maurin & Fredj AIC Bakalem Ounissi MedMPA Sans
(1942) (1962) (1963) (1996) (1996) (1996) (2004) zooplancton
Poissons Cartilagineux 5 1 9 15
Poissons Osseux 17 23 38 37 89
Crustacés 4 6 16 62 8 33
Polychètes 1 14 2 2 17
Echinodermes 3 1 9 1 11 21
Tuniciers 4 3 3
Bryozoaires 15 4 19
Cnidaires 2 5 2 18 12 17
Spongiaires 1 15 16
Mollusques 1 27 9 11 11 51
Brachiopodes 1 2 3
Chaetognathes 5
Protozoaires 1
Algues 30 55 66
Phanérogames 1 1 1
Lichens 1 1
Polyplacoph
Cephalopod. Scaphopod.
Gastéropod.
Bivalves
Phanérogam.
Lichens
Chlorophytes
Rhodophytes
Chromophyt.
120 MedMPA,2004
100
60 Bakalem,1996
Maurin,1962
Le Danois,1924
40
20
0
Figure 22. Comparaison des diversités faunistiques selon les différents auteurs.
Comparaison
Dans la région d’El Kala, les travaux et les études scientifiques sur le milieu marin en général, et les
aspects biologiques notamment la biodiversité, en particulier, sont rares, fragmentaires et dispersés
dans le temps et l’espace. La méthodologie, les objectifs ou la finalité de ces travaux et études
diffèrent considérablement, d’où la difficulté d’une analyse comparative cohérente.
Les travaux de Le Danois (1924) et de Maurin (1962) concernent les ressources exploitables, plus
particulièrement les Poissons et les Crevettes des fonds chalutables. Ces travaux sont focalisés
essentiellement sur la diversité ichtyologique et la diversité des Invertébrés chalutables des fonds
meubles et apportent des informations et des connaissances précises sur un compartiment spécifique
de la biodiversité.
Vaissière et Fredj (1963) contribuent à la connaissance de la macrofaune benthique des fonds meubles
grâce à des dragages effectués dans la région d’El Kala. Les prospections de ces auteurs, leur
permettent la première ébauche de la carte des peuplements benthiques, et également la connaissance
de la diversité de la macrofaune des fonds meubles d’El Kala. Les travaux de Chalabi & al.(1996),
pluridisciplinaires, abordent plusieurs aspects notamment :
Les travaux de MedMAP (2004) contribuent essentiellement, grâce à une série de plongée, à la
connaissance de la diversité floristique et faunistique, et des paysages remarquables des petits fonds
côtiers d’El Kala. De par leur méthodologie, les travaux de MedMAP (2004) peuvent être comparés à
une partie des travaux de Chalabi & al.(1996).
Tous les travaux réalisés dans la région d’El Kala, de par leur stratégie d’échantillonnage, les thèmes
ou sujets traités, et leurs objectifs, aboutissent à des résultats et une connaissance de la vie marine
spécifiques à chacun d’eux. Cependant, pour une connaissance générale de l’écosystème marin d’El
Kala, tous ces travaux de par leur complémentarité donnent une vision globale assez acceptable de la
biodiversité marine ; mais vu la ponctualité dans le temps et l’espace, la courte durée de ces travaux et
aussi les études peu approfondies menées, il semble que l’on soit encore loin d’un état de connaissance
satisfaisant de la biodiversité .En comparaison à d’autres secteurs de la côte algérienne, la région d’El
Kala apparaît comme un secteur délaissé sur le plan scientifique, un secteur marin quasiment vierge
sur le plan de la connaissance, où tout est à entreprendre.
Pour illustrer cet état de fait, nous comparons la région d’El Kala à d’autres régions de la côte
algérienne plus précisément la région algéroise (baies d’Alger et de Bou Ismail), les Iles Habibas à
l’ouest, le golfe de Béjaia et la baie de Taza à l’est. Pour ces comparaisons, nous nous référons aux
travaux de :
Cependant, il convient de rappeler, de souligner que la lecture et les analyses de ces comparaisons
doivent se faire en tenant compte de certains éléments et de certaines réserves :
- pour certaines régions comme particulièrement la baie de Bou Ismail, et à un degré moindre,
la baie d’Alger, les travaux scientifiques entrepris depuis fort longtemps et se poursuivant
actuellement, sont nombreux, d’où une connaissance très approfondie de la flore et faune
marine de ces baies et de leurs divers compartiments biologiques ; et se rappeler que la baie
d’Alger est un milieu pollué ou perturbé et que Bou Ismail une baie relativement à l’état
naturel ;
- pour les Iles Habibas, les études, pluridisciplinaires et approfondies, très étalées dans le temps,
ont mis en œuvre des stratégies d’échantillonnage tenant compte de tous les aspects
biologiques du milieu marin, des moyens matériels et humains considérables, ce qui a permis
une estimation de la biodiversité tout à fait satisfaisante,
- pour les régions de Gouraya et de Taza, la ponctualité des travaux, les stratégies
d’échantillonnage, le traitement du matériel et des données soulèvent certaines interrogations
et réserves,
- pour El Kala, les travaux sont rares et fragmentaires, dispersés dans le temps et l’espace, et les
stratégies d’échantillonnage, les objectifs déployés différents selon les auteurs,
- pour toutes les régions, il n’a pas été mis en oeuvre une même stratégie d’échantillonnage et
de traitements du matériel et des données ; de même les objectifs ou les finalités divergent.
El Kala
11%
Autres
Régions
1600 1336
1200
744 780
800
379 352
400
0
Iles Bou Alger Béjaia Taza El Kala
Habibas Ismail
La diversité algologique de la région d’El Kala (66 espèces) représente 12 % de la diversité des Algues
Macrophytes de la côte algérienne (fig. 25).
A ut r es
Régions
88%
El K ala
12%
Cette diversité est presque similaire à celles d’Alger et de Bou Ismail, respectivement 63 et 70
espèces ; cependant, elle est très faible en comparaison aux Iles Habibas (113 espèces), et bien
moindre par rapport à Béjaia (89 espèces) à Taza (81 espèces) (fig. 26).
120 113
89
70 81
80 63 66
40
0
Iles Bou Alger Béjaia Taza El Kala
Habibas Ismail
La région d’El Kala se caractérise par une forte présence de la Phanérogame marine Posidonia
oceanica, région où elle forme de très importants herbiers de par leur superficie et leur extension de la
côte vers le large (0 à 35 m de profondeur). Cette Phanérogame marine est totalement absente aux Iles
Habibas, en voie de disparition (herbiers dégradés) en baie d’Alger. Les informations relatives aux
herbiers à Posidonia oceanica dans la région de Gouraya sont fragmentaires et incomplètes, et
l’extension de l’herbier entre 0,5 et 3 m de profondeur est sujette à caution ; dans les travaux sur la
région de Taza, aucune information sur Posidonia oceanica exploitable n’est disponible. La baie de
Bou Ismail se distingue par un développement spatial considérable des herbiers à Posidonia oceanica,
développement qui présente beaucoup de similitudes avec celui de la région d’El Kala.
L’analyse de la faune ichtyologique met en évidence la biodiversité appréciable de la région d’El
Kala : elle est de presque le quart (24 %) de la diversité des Poissons de la côte algérienne (fig. 27).
El Kala
24%
Autres Régions
76%
150 104
67
100
50
0
IlesHabibas Algérois Béjaia Taza El Kala
El Kala
8%
Autres Régions
92%
Figure 29. Diversité du zoobenthos en Algérie.
1500
1100
1000
575 555
500 175
143
0
Iles Bou Alger Béjaia Taza El Kala
Habibas Ismail
L’analyse de la diversité du zoobenthos des fonds meubles des différentes régions aboutit aux mêmes
conclusions que celles mentionnées ci-dessus (fig. 31 & 32). Cependant, il est à souligné que la
diversité des fonds meubles de Taza (95 espèces) est totalement biaisée du fait que l’étude réalisée n’a
pas pris en considération une composante zoologique essentielle et majeur : la diversité du groupe des
Polychètes, groupe qui a été totalement ignoré.
Certaines études (Chalabi & al., 1996) ; MedMAP, 2004) menées à El Kala ont, par leur stratégie
d’échantillonnage et leurs prospections par plongée, abordées de manière satisfaisante la biodiversité
des substrats durs. L’inventaire de 75 espèces de substrats durs à El Kala est révélateur d’une certaine
richesse des fonds durs de cette région, richesse représentant 21 % de la diversité totale des substrats
durs de la côte algérienne (figure 11). Cette richesse révèle également que la région d’El Kala reste
assez proche des Iles Habibas et de la baie d’Alger, respectivement 101 et 115 espèces, et bien
supérieure à celle de la baie de Taza (47 espèces) ; mais qu’elle est également très faible en
comparaison de la diversité des substrats durs de la baie de Bou Ismail : 215 espèces soit prés des trois
quarts (74 %) de la biodiversité totale des substrats durs algériens.
El Kala
6%
Autres
Régions
94%
1000 885
474
440
500
95 110
0
Iles Bou Alger Béjaia Taza El Kala
Habibas Ismail
Figure 32. Diversité du zoobenthos des substrats meubles.
La région d’El Kala est une région où les activités humaines sont très faibles, pour ne pas dire
inexistantes, sur le littoral ; cela fait que le milieu marin indemne de toute pollution ou perturbation est
à considérer comme un milieu à l’état naturel. Les Iles Habibas et la baie de Bou Ismail sur le plan de
la qualité du milieu présentent beaucoup de similitudes avec la région d’El Kala ; cela laisse supposer
qu’il n’y a pas de raison pour que la biodiversité marine de la région d’El Kala ne soit pas équivalente,
voir supérieure, à celles de ces régions ; de plus, la comparaison de la région d’El Kala avec la baie
d’Alger, milieu pollué, mais dont la biodiversité est appréciable, plaide en faveur de cette hypothèse.
Ainsi, on peut considérer que la biodiversité marine d’El Kala évaluée d’après les travaux consultés
est de loin très sous-estimée et reste méconnue. D’où la nécessité et l’urgence de mettre en œuvre tous
les moyens matériels et humains pour pallier à cette situation.
Tableau 3. Comparaison de la diversité biologique marine de la région d’El Kala et d’autres secteurs
de la côte algérienne.
Diversité Diversité
Biodiversité Diversité Diversité
zoobenthos zoobenthos Poissons
globale algale zoobenthos
substrats meubles substrats durs
C’est un étage intermédiaire entre les domaines terrestre et marin, soumis de manière appréciable à
l’influence marine, influence qui permet l’installation d’espèces marines. Il est situé au-dessus du
niveau des plus hautes eaux en mer calme ; il correspond, essentiellement pour substrats rocheux, à la
zone des embruns. La biocénose est caractérisée par une végétation assez restreinte qui est constituée
essentiellement par le lichen Verrucaria amphibia et par des Cyanophycées épilithes. Du point de vue
animal, on signale l’abondance des Gastéropodes Littorina neritoides et L. punctata (espèce
méridionale nord-africaine), l’Isopode Ligia italica et vers le bas de l’étage le Crustacé Cirripède,
Euraphia depressa (= Cthamalus depressus).
Les falaises
Ces formations littorales représentent à elles-mêmes un élément d’attraction pour les visiteurs, grâce à
leurs dimensions spectaculaires et à leur situation proche des plages fréquentées. Le contenu
interprétatif devra souligner leur rôle comme habitat de nidification pour certaines espèces d’oiseaux,
souvent ayant un lien trophique avec la mer, comme le balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus) un
rapace menacé présent dans le Parc.
La côte du PNEK offre d’excellentes possibilités pour l’interprétation in situ de falaises, notamment
celles de la Vieille Calle, qui pourrait être envisagé à l’aide de panneaux sur place.
Certaines espèces d’oiseaux trouvent leur habitat de nidification dans les falaises marines. Plusieurs de
ces espèces ont un lien trophique avec la mer, mais d’autres ne sont que des rupicoles qui cherchent la
protection des habitats verticaux. Parmi ces dernières, on compte les pigeons (Columba livia), des
martinets (Apus spp.), des hirondelles (Hirundo spp.) et plusieurs espèces de Turdidae.
Les plages
Les communautés des laisses de mer sont très caractéristiques du supralittoral au niveau des plages
méditerranéennes. Cet habitat correspond à des accumulations de feuilles de posidonies, associées
parfois à des bois flottants, habitat potentiel pour certains insectes xylophages, et abritant plusieurs
espèces, notamment les crustacés amphipodes du genre Orchestia. D’épaisseur et d’étendue variables,
ces formations naturelles constituent un rempart naturel contre l’érosion des plages. Il est l’habitat de
grand nombre d’oiseaux limicoles (Charadriidae et Scolopacidae) qui trouvent leur nourriture dans les
invertébrés présents.
Dans un niveau immédiatement supérieur, certaines espèces de plantes s’installent sur les dunes des
plages, dans des conditions de mobilité. Les plus caractéristiques sont Euphorbia paralias, Diotis
maritima, Agropyron littorale, Calystegia soldanella, Cakile aegyptiaca, Ammophila arenaria,
Medicago marina et Eryngium maritimum.
Au-dessus de ces formations, les dunes consolidées hébergent des communautés dont les espèces
dominantes sont Juniperus phoenicea, J. oxycedrus et Quercus coccifera. Ces habitats font partie du
domaine forestier et, par conséquent, sont déjà gérés dans le cadre de la gestion du domaine terrestre
du PNEK.
La haute fréquentation des plages en période estivale constitue un public potentiel à gérer du point de
vue de l’éducation environnementale. À cet égard, le sujet interprétatif pourra inclure les
communautés des laisses de mer, caractéristiques du littoral méditerranéen, mettant l’accent sur son
lien avec les herbiers de posidonie, qui ont fait l’objet d’un autre sujet interprétatif mentionné ci-
dessus, et leur rôle de protection contre l’érosion des plages et de lieu d’alimentation pour de
nombreux oiseaux limicoles.
D’après DTA, certaines plages ne sont pas fréquentées par les baigneurs sur la côte du PNEK en
raison de la difficulté ou de l’absence d’accès :
Commune d’El Souarekh : Segleb, Boutribicha, Rmila,
Commune d’El Kala (Bir Kari, Belhaj, Ain Takouka, La Calle Elssagina, Capliona).
Malgré que cette interdiction ne soit pas motivée par la conservation, sinon de sécurité des baigneurs,
elle a pour conséquence positive la préservation des sites moins accessibles. L’ouverture de la
nouvelle route côtière ne devrait pas changer le statut actuel de ces plages.
Les dunes
Le cordon dunaire du PNEK, malgré sa fragilité, montre en général un excellent état de conservation.
Néanmoins, les dunes sont menacées par de multiples facteurs, notamment les visiteurs qui grimpent
et marchent sur les dunes. La conservation de cette structure naturelle passe incontournablement par sa
mise en valeur à travers la sensibilisation des touristes balnéaires.
La Messida s’avère un des endroits les plus appropriés pour mettre en place l’interprétation des dunes
lors d’une balade guidée à l’aide d’un dépliant interprétant le sentier, par exemple.
L’étage médiolittoral est divisé en deus : le médiolittoral supérieur et le médiolittoral inférieur, chacun
avec sa biocénose spécifique.
La partie supérieure de cet étage se caractérise dans le cas de substrats rocheux par des espèces telles
que Chthamalus stellatus qui en mode battu ou très battu, constitue des amas au niveau terminal de la
roche (lapiez) et Patella lusitanica. La biocénose de la roche inférieure est constituée essentiellement
par Patella coerulea. D’autres espèces caractéristiques de ce sous-étage sont le crustacé Pachygrapsus
marmorata, le gastéropode Monodonta turbinata, le polyplacophore Acanthochiton fascicularis et le
cnidaire Actina equina. On trouve également à ce niveau des algues telles que Ralfsia verrucosa qui
occupent une partie de la roche ou aussi Nemalion helminthoides.
Le médiolittoral inférieur est caractérisé par l'absence quasi-totale de l'algue calcaire Lithophyllum
lichenoides (comme dans l’île de Zembra en Tunisie ou dans les îles Medes en Espagne) remplacée
par une autre algue concrétionnante Corallina elongata qui constitue par endroit de véritables
encorbellements particulièrement à M'Zara, à Boutribicha et à la Messida ; on note la présence de
Laurencia sp. surtout dans les stations semi-obscures.
L’étage infralittoral (0 à 30-35 m de profondeur) est un espace fortement éclairé dans sa partie
supérieure et moins éclairé dans le sous-étage inférieur, ce qui permet la mise en place des
peuplements ou des biocénoses photophiles à forte dominance végétale vers le haut, et des
peuplements ou des biocénoses hémi-sciaphiles dans le sous-étage inférieur.
L’étage infralittoral débute un peu en dessous du niveau moyen de la mer. Cet étage s’étend vers le
bas, en moyenne, jusqu’à quelques 35 m de profondeur. L’étage infralittoral est notable par
l’exubérance du peuplement végétal (algues et phanérogames marines), dont la localisation, ici,
constitue l’un des principaux critères de définition de l’étage.
Chalabi (1996) décrit le peuplement de sables fins sur une bande côtière du Cap Rosa au Cap Segleb
surtout dans les aires abritées telles que les baies du Grand Canier, du Petit Canier, la Vieille Calle, El
Kala, La Messida et d’autres anses et criques. Son absence est manifeste aux affleurements rocheux
(secteur de Lac Mellah) et les prolongements rocheux des caps Messina, Gros, Segleb.
Cette richesse en espèces et en biomasse est plus importante dans les fonds, entre -5 et -10 m, mais
ceci dépend des zones. Ainsi, au Grand Canier la diversité et abondance sont beaucoup plus
importantes qu’à El Kala. Dans ce premier site, les communautés dominantes sont notamment
suspensivores et la richesse d’espèces de mollusques est semblable à celle des crustacées et
polychètes, tandis que leur abondance est supérieure.
À moins de 5 m de profondeur, le régime hydrodynamique est plus important et, en conséquence, les
communautés sont plus pauvres en terme de nombre d’espèces et d’individus. Les déposivores et
carnivores prédominent, notamment les crustacés et polychètes.
Le peuplement à Cystoseira stricta ou/et C. sedoides est développé dans les premiers mètres de
l’infralittoral, particulièrement dans les zones en mode battu telles que les abords immédiats des caps
(Rosa, Roux). Sur les substrats durs s’échelonnant entre 1 et 10 m de profondeur, les algues
photophiles (Padina pavonica, Codium bursa, Dilophus spiralis, Dictyopteris membranacea, Dictyota
dichotoma) ont un développement exubérant et dense. Sur les substrats durs moins éclairés (10 à 35 m
de profondeur), les peuplements de Cystoseires (C. spinosa, C. zosteroides) sont plus clairsemés, et
présentent tout un cortège d’espèces d’algues (Udotea petiolata, Halimeda tuna, Sargasum vulgare,
Peyssonnelia squamaria) peu exigeantes en lumière ou de type sciaphile, comme c’est le cas au cap
Roux.
Dans les biotopes très faiblement éclairés, un véritable peuplement ou biocénose de type sciaphile est
installé avec les espèces algales précédemment citées, auxquelles viennent s’associer
Pseudolithopyllum expansum, P. cabiochae et Mesophyllum incrustans ; dans ce peuplement la faune
est très diversifiée (Purpura haemastoma, Patella coerulea, Arbacia lixula, Paracentrotus lividus,
Sphaerechinus granularis, Ophidiaster ophidianus) et caractérisée par le Madréporaire Parazoanthus
axinellae, espèce forte abondante. A la limite inférieure de cet étage, se met déjà en place la biocénose
du Coralligène.
Pour l’ensemble des communautés, les auteurs signalent l’absence d’espèces caractéristiques des
milieux pollués, même dans les eaux de la baie d’El Kala.
Dans cet étage très éclairé et relativement peu profond, entre 0 et - 5 m, les peuplements photophiles
dominent territorialement. Les différentes biocénoses de l’étage infralittoral se répartissent en fonction
du découpage du terrain sous l’influence de trois facteurs écologiques principaux qui sont
l’éclairement, l’hydrodynamisme et le degré de pollution.
Les peuplements photophiles se découpent en trois biotopes et ce en fonction de l’hydrodynamisme ;
le mode battu, semi-battu et relativement calme. Dans les biotopes de mode battu, on retiendra la
biocénose de la roche infralittorale photophile de mode battu caractérisée par la mono-dominance
de l’algue brune Cystoseira stricta, remplacée dans certaines zones de Méditerranée par Cystoseira
mediterranea. D’autres peuplements à Cystoseires (C. fimbriata, C. amentacea) ou à Corallina
mediterranea associés à la moule Mytilus galloprovincialis, décrivent un mode semi-battu.
La biocénose des algues photophiles caractérise les biotopes de mode relativement calme. Elle
couvre les surfaces les plus importantes laissant à la biocénose à rhodophycées calcaires
encroûtantes et oursins le peu d’espace qu’elle ne colonise pas. Les conditions biotiques y sont
généralement très favorables et les espèces qui la caractérisent sont nombreuses, le substrat étant
généralement recouvert à 100 %.
De nombreux faciès la caractérisent, notamment le faciès à dominante de Dictyotales. Sur le substrat
bien éclairé et en mode battu, l'étage infralittoral supérieur est occupé par un peuplement à Cystoseira
stricta et/ou Cystoseira sedoides. Les côtes légèrement inclinées, favorisent l'installation de ces deux
espèces. Dans les zones où la côte est généralement accore (cap en général comme Segleb et Rosa)
l'inclinaison leur est défavorable.
Entre 1 à 10 m de profondeur, les biotopes photophiles sont occupés par un peuplement très dense
dont les espèces dominantes sont Padina pavonica, Dictyopteris membranacea, Cladostephus
hirsutus, Codium bursa, Dictyota dichotoma et Dilophus spiralis.
Entre -10 et -35 m, les substrats bien éclairés sont occupés par des peuplements peu denses, Cystoseira
spinosa et C. zosteroides, accompagnés par des algues sciaphiles : Udotea petiolata, Halimeda tuna,
Peyssonnelia squamaria, Codium bursa et parfois par Sargassum vulgare (cap Segleb).
La communauté la plus caractéristique des endroits ombragés (sous les surplombs, à l’entrée des
grottes sous-marines, dans les fentes rocheuses et sous les éboulis) de l’infralittoral est la biocénose
des grottes semi-obscures. Elle se caractérise par la disparition des algues, à l’exception de quelques
microphytes peu étudiées, et le développement d’une faune sessile. Le zooanthaire Parazoanthus
axinellae en est l’un des plus abondants représentants, de même que de nombreuses éponges comme
Oscarella lobularis et Verongia cavernicola.
L’étage du circalittoral dans la région d’El Kala est surtout caractérisé par la biocénose du Coralligène
en raison de la nature des fonds : fonds rocheux, roches, hauts-fonds, platiers, qui couvrent la majeur
partie des fonds marins.
Le coralligène typique est constitué par un bio-concrétionnement très développé, composé d’algues
calcaires, d’animaux constructeurs à squelette calcaire (Bryozoaires, Spongiaires), à tubes (Polychètes
Serpulides) et à tests (Mollusques, …), cimenté et colmaté, par recristallisation. Les nombreuses
cavités qui se forment au cours de la cristallisation sont peuplées par une faune ichtyologique très
riche, dont on peut citer : le mérou, la badèche, le corb et quelques sparidés de grande taille Diplodus
sargus, Diplodus cervicus, etc.
Certains faciès ont été décrits tels ceux à : Parazoanthus axinellae (particulièrement dans les grottes)
et Eunicella singularis (gorgone blanche). Ce dernier genre constitue des faciès différents selon le
biotope et la profondeur : Sur les pans verticaux à profondeur moyenne (-15 m) on retrouve le faciès à
Eunicella cavolinii (gorgone jaune) ; sur les replats faiblement inclinés et les blocs reposant sur le
sédiment. Il faut noter que la faune, à ce niveau, représente dans la couverture du substrat un
pourcentage par rapport à la flore nettement plus important que dans l’Etage Infralittoral.
Sur les fonds meubles s’établissent des communautés légèrement différentes selon la granulométrie.
Les peuplements de transition sont propres aux sables envasés et sables vaseux. Ils sont plus
développés dans le secteur occidental (Cap Rosa-El Kala) occupant les fonds entre -30 et -60 m, tandis
qu’ils se trouvent entre -30 et -40 m, ailleurs.
Le peuplement des vases occupe les fonds du large, à partir des -50 m en face d’El Kala et à partir des
-60 m au large du Lac Mellah. Les communautés sont assez pauvres à l’instar de celle de la côte
avoisinante. Les débris végétaux sont assez abondants, provenant des herbiers de posidonie, ce qui
constitue de la nourriture pour les déposivores.
Certains fonds meubles ont de nombreux affleurements du substratum qui permettent l’installation de
peuplements de coralligène qui alternent avec les peuplements des fonds meubles caractéristiques. Ce
sont les peuplements des fonds mixtes. Le coralligène alterne avec les graviers et sables coquilliers
dans les secteurs :
Les vases pures se mêlent au coralligène commençant généralement à partir des -50 m, sauf au niveau
du cap Rosa où ils se limitent aux fonds à partir de -80 m.
Dans la région d’El Kala, l’étage du circalittoral et la biocénose du Coralligène sont d’autant plus
importants qu’ils constituent le biotope et l’association biologique exclusifs et préférentiels de
Corallium rubrum, le corail rouge, espèce très recherchée pour sa forte valeur marchande. De plus,
l’étage du circalittoral est l’espace marin de la région d’El Kala le plus soumis à la pression humaine
car toutes les activités de pêche du corail rouge se concentrent au niveau de cet étage.
L'herbier à P. oceanica retient des quantités importantes de sédiment, de façon variable selon les
conditions hydrodynamiques. Les rhizomes réagissent à l’ensablement par une croissance verticale
édifiant ainsi la "matte", ensemble constitué par le réseau des rhizomes et des racines, très peu
putrescibles, et par le sédiment qui colmate les interstices (Bouderesque et al., 1990).
Dans la région du PNEK, l’herbier se développe depuis la surface jusqu'à -35 m de profondeur.
L'herbier est principalement installé sur substrat rocheux. Son extension bathymétrique est limitée par
un important hydrodynamisme comme en témoigne les nombreuses ripple-marks. La limite supérieure
se situe vers -3 m et le recouvrement est important entre -10 et -25 m. Au niveau de la limite inférieure
il se présente associé à d'autres macrophytes sous forme de touffes fixées sur le coralligène (Semroud
et al., 2004).
Dans les zones et au niveau des profondeurs étudiées par Pergent et al. (1993) (entre 0 et -10 m),
l’herbier à posidonie se développe toujours sur roche, formant un mince revêtement de matte. Les
feuilles courtes et sans apex sont la conséquence vraisemblable du broutage par de nombreux
herbivores présents comme Sarpa salpa ou Paracentrotus lividus. La présence de juvéniles de diverses
espèces semble aussi fréquente. L’importance de la sédimentation est variable dans la région. Dans
quelques secteurs (comme une partie de la crique de la Vieille Calle) l’apport d’alluvions est important
et la matte élonge ses rhizomes en conséquence, atteignant des croissances moyennes de plus de 13
mm/an, dépassant même parfois les 30 mm/an.
La grande production primaire, constatée dans de nombreux herbiers à Posidonia oceanica étudiés en
Méditerranée, est normalement exportée vers d’autres écosystèmes ou alimente la litière. Les
observations de Pergent et al. (1993) suggèrent que la plus grande partie de la biomasse produite dans
les herbiers d’El Kala est broutée directement sur plante; ces auteurs suggèrent que ceci pourrait bien
être le fonctionnement original de cet écosystème. Si cette théorie était confirmée, les herbiers à El
Kala seraient doublement importants, car, à part leur intérêt comme communauté endémique et
nurserie pour plusieurs espèces de poissons, ils seraient parmi les rares exemples de cet écosystème
fonctionnant selon des conditions naturelles.
Les herbiers peu profonds étudiés par cette équipe sont absents de quelques secteurs, notamment entre
Ras M’Zina et Ras El Alem, les plages entre lac Mellah et la Vieille Calle et au niveau de La Messida.
Par contre ils sont présents à La Vieille Calle et près de l’embouchure du Lac Mellah. Pergent et al.
(1993) proposent la protection la plus stricte (limitation de la pêche, exclusion d’aménagements
littoraux) pour les herbiers qu’ils ont étudiés.
L’herbier à Posidonies est de par sa surface la principale biocénose benthique de la zone côtière de la
région d’El Kala. En raison de la nature des fonds de la zone côtière : fonds rocheux, roches,
affleurements du substratum, l’herbier à Posidonies est essentiellement un herbier de roche c’est à dire
installé dans les cavités, les espaces, les chenaux existants entre les substrats durs ou bien entre les
amoncellements des éboulis. Cependant dans les zones non rocheuses comme la baie de La Messida et
la plage de Verges, l’herbier à Posidonies est de type classique. Cet herbier apparaît dés les premiers
mètres : 2-3 m de profondeur pour sa limite supérieure ; l’hydrodynamisme important sur les petits
fonds (0 à – 3 m) s’oppose à son extension vers le rivage. Le développement de l’herbier à Posidonies
vers le large est appréciable : la limite inférieure se situe à 35 m de profondeur. Dans la zone de la
limite inférieure, l’herbier à Posidonies apparaît sous forme de touffes en association avec le
peuplement du Coralligène. L’herbier à Posidonies connaît son développement maximal (herbier
dense) entre – 10 et – 20 m. Dans la zone comprise entre la limite supérieure et – 10 m, l’herbier est
très clairsemé.
La flore et la faune associées à l’herbier à Posidonies sont très diversifiées :
Algues photophiles (Padina pavonica, Dictyopteris membranacea, Cladostephus hirsutus..), très
abondantes et même parfois dominantes ;
Poissons dont la diversité est forte appréciable ; les espèces abondantes sont des Sparidés (genre
Diplodus, Sarpa salpa), des Labridés (Coris julis, g. Symphodus, Thalassoma pavo ), des
Serranidés ( Serranus scriba, Epinephelus alexandricus…), Chromis chromis, Oblada melanura.
Dans certaines zones et dans des conditions particulières, comme c’est le cas au niveau de
l’embouchure du lac Melah (Plage de Verges), l’herbier à Posidonies présente un récif- barrière. Ce
récif- barrière à Posidonia oceanica est une structure remarquable typiquement méditerranéenne,
extrêmement fragile.
Un récif-barrière à posidonie a été signalé près de l'entrée du canal menant au Lac Mellah au niveau de
la plage Verges (Bouderesque et al., 1990 ; Semroud et al., 2004). La dynamique de cette formation
particulière, autrefois commune en Méditerranée, est la conséquence d’un régime de sédimentation
assez important dans les eaux proches de la côte et en mode calme. L’ensablement entre les rhizomes
encourage le développement vertical de la matte constituant des épaisseurs assez importantes au cours
du temps. Lorsque l'herbier à P. oceanica approche de la surface, l'extrémité de ses feuilles émerge ; la
formation résultante est appelée récif-frangeant. Entre celle-ci et la côte, l'eau circule mal, de sorte
que les conditions s’éloignent des conditions idéales pour la survie de la posidonie qui disparaît alors,
tandis que, côté large, la poursuite de la croissance en hauteur de l'herbier conduit à l'émersion de
nouvelles feuilles. Près de la côte, et séparé de la mer par le récif-barrière ainsi constitué, se forme un
lagon, généralement occupé par Cymodocea nodosa et Zostera noltii. Côté large le récif se prolonge
normalement par un herbier en pente douce. L’extension du récif-barrière est évidente surtout au
printemps et en été, lorsque la longueur des feuilles est maximale et que celles-ci s'étalent à la surface.
Le Plan d’action pour la Conservation de la Végétation Marine (PACVM) en mer Méditerranée
considère comme prioritaire la protection renforcée des récifs-barrières de Posidonie, qui serait élevés,
comme pour d’autres formations végétales, au rang de monuments naturels.
Malgré son rôle fondamental pour l’équilibre écologique marine et côtier, à cause du manque actuel de
gestion dans l’aire marine du PNEK, ces écosystèmes ne sont pas suffisamment pris en charge
actuellement et restent négligés voire méconnus par le public. C’est pourquoi leur mise en valeur doit
être envisagée d’une façon prioritaire. L’accent sera mis sur les bénéfices tangibles que ces
écosystèmes apportent aux communautés locales, notamment aux pêcheurs, et sur la nécessité de les
préserver. Le schéma suivant est proposé, à titre d’exemple (annexe 5).
Le coralligène se trouve parmi les écosystèmes ayant un degré de biodiversité des plus hauts et des
plus originaux de la Méditerranéenne. Ces constructions naturelles jouent divers rôles dans l’équilibre
écologique (lieu d’abri, d’alimentation, de reproduction pour de nombreuses espèces animales).
Le coralligène est l’un des écosystèmes les plus typiques et exclusifs de Méditerranée et, constitue
probablement, le pôle de biodiversité le plus riche de cette mer. Il est à considérer comme l'un des
deux écosystèmes les plus remarquables de la partie marine du parc national en raison de sa qualité
paysagère et de sa richesse biologique.
Les fonds coralligènes s’étendent sur d'importantes surfaces dans les eaux du PNEK, sur des fonds
rocheux, mais aussi sur substrats meubles. Ils commencent selon la transparence de l’eau, entre -20 et -
40 m et vont jusqu'à -120 m de profondeur dans certaines localités algériennes.
Les concrétionnements coralligènes sont des constructions biogènes bâties principalement par des
algues rouges calcifiées: Corallinacées (Mesophyllum lichenoides, Pseudolithophyllum expansum, P.
cabiocae, etc.) et des Peyssonneliaceae (Peyssonnelia rosamarina). D’autres organismes filtreurs et
sessiles à squelette ou à carapace calcaire (Foraminifères, Bryozoaires, Polychètes Porifères, Ascidies)
contribuent plus ou moins significativement à la consolidation de la formation.
La grande majorité des fonds sous-marins la région d’El Kala se caractérisent par un relief accidenté et
très tourmenté : fonds rocheux, roches, hauts-fonds, platiers, plateaux, écueils. De même, le littoral de
cette région se distingue par une côte rocheuse élevée et déchiquetée, des massifs montagneux et des
falaises abruptes tombants directement en mer. Tous ces substrats durs favorisent l’installation et le
développement des espèces sessiles ou fixées, et en particuliers des espèces ayant un pouvoir de
concrétionnement (bioconcrétionnement), ce qui permet la formation d’importantes structures
biogènes. Toutes ces espèces et ces structures biogènes ou de concrétionnement ont comme finalité la
mise en place de la biocénose du Coralligène et de véritables paysages sous-marins remarquables.
La biocénose du Coralligène est donc la conséquence des activités de concrétionnement très actives et
importantes de nombreuses espèces : algues calcaires, Bryozoaires, Spongiaires, Serpulidés,
Mollusques, Cnidaires…
Les nombreuses espèces sessiles ou fixées de forme dressée : gorgones (Eunicella singularis, E.
cavolinii…), les Cnidaires (corail rouge, Alcyonnaires, Madréporaires), les Bryozoaires, les
Spongiaires, sont les éléments typiques ou caractéristiques de la biocénose du Coralligène et
contribuent considérablement à ses aspects esthétiques ou son aspect remarquable.
Dans la région d’El Kala, la biocénose du Coralligène est d’autant plus importante qu’elle constitue le
biotope et l’association biologique exclusifs et préférentiels de Corallium rubrum, le corail rouge,
espèce commerciale très recherchée. De ce fait, la biocénose du Coralligène est l’objet de multiples
agressions qui découlent de la pêche du corail, et les paysages de coralligène sont fortement menacés.
Le coralligène de paroi que l'on retrouve sur les tombants des falaises et au pied des roches littorales,
au-delà de 15 m de profondeur, est marqué par l’abondance de grands invertébrés sessiles dressés
lesquels sont les éléments les plus typiques du peuplement coralligène : des gorgones (Eunicella
cavolinii, E. singularis) et de grands bryozoaires (Myriapora truncata, Pentapora fascialis, Smittina
cervicornis, etc.). Parmi les espèces encroûtantes ou vagiles, on peut citer les algues Peyssonnelia
spp., Halimeda tuna, Udotea petiolata, Codium bursa, les éponges Crambe crambe, Spongia
agaricina, Chondrosia reniformis, les cnidaires (Parerythropodium coralloides, Paralcyomium
elegans, etc.), les bryozoaires (Myriapora truncata, Reteporella couchii,…) et l'échinoderme
Centrostephanus longispinus. Il est à remarquer l’absence totale du madréporaire Astroides
calycularis, Parerythropodium coralloides et de la gorgone rouge Paramuricea clavata.
Les fonds de 0 à 15-20 m de profondeur à proximité des côtes rocheuse ou au pied des massifs et des
falaises côtières, en raison de l’érosion marine de la côte sont des fonds parsemés d’éboulis. Ces
éboulis, dont certains la taille dépassent plusieurs mètres de diamètre, sont séparés les uns des autres
par des espaces plus ou importants où s’accumulent les sédiments meubles. Au niveau de ces
sédiments meubles existent des peuplements de substrats meubles très diversifiés, et en particulier
fréquemment des herbiers de Posidonies. Les fonds d’éboulis apparaissent sur le plan sédimentaire
comme des fonds très hétérogènes d’où une grande diversité des espèces et des peuplements
floristiques et faunistiques.
La surface des roches exposée à la lumière est colonisée aussi bien par des algues (Sargasum vulgare,
Codium bursa) que des animaux (Eunicella singularis, E. cavolinii, Sphaerechinus granularis). Les
parois verticales beaucoup moins éclairées présentent un peuplement de type sciaphile où les algues
(Halimeda tuna, Udotea, petiolata, Peyssonnelia squamaria) et les colonies du Cnidaire Paraozanthus
axinella dominent. Les faces ou les surfaces les plus obscures présentent un peuplement de milieu
semi-obscur à dominance de Spongiaires.
La faune ichtyologique est très diversifiée avec notamment les espèces du genre Diplodus,
Epinephelus alexandricus et E. guaza.
Dictyopteris membranacea se développe sur les substrats rocheux à pente plus ou moins inclinée,
toujours dans des biotopes ouverts et des eaux oligotrophes. Ses formations ont été rencontrées dans
les stations de Cap Segleb par Semroud et al. (2004).
Les thalles de cette Phéophycée acquièrent, pendant les mois chauds, une taille exubérante et une
grande densité, constituant ainsi une forêt extrêmement dense qui ondule avec les vagues et le courant.
Diverses espèces d’algues participent à cette formation à titre d’accompagnatrices : Padina pavonica,
Halopteris filicina, Dictyota dichotoma, Corallina granifera et Peyssonnelia sp. Ce peuplement est
situé entre les communautés d'algues photophiles infralittorales et les communautés sciaphiles
caractérisées par Peyssonnelia squamaria, Udotea petiolata et Halimeda tuna.
Les bourrelets à Corallina elongata sont des formations biogénies qui se développent dans le sous-
étage inférieur du médiolittoral au niveau des falaises et des parois rocheuses à forte inclinaison. Elles
ont été observées dans les secteurs de M’Zara, de Boutribicha et de La Messida où elles constituent
des structures biogènes remarquables. Cependant ces formations sont extrêmement fragiles et
menacées en permanence par les activités humaines.
Cette formation se développe dans le médiolittoral inférieur, le long des falaises ou des parois
rocheuses très exposées au ressac. Semroud et al. (2004) signalent les plus remarquables formations au
niveau de M'Zara, la Messida et Boutreboucha.
Ces corniches sont le résultat d’un grand développement des corallines qui retiennent, dans leurs
ramifications, de grandes quantités d'éléments détritiques cimentés par l'algue encroûtante
Lithotamnium lenormandii par ailleurs. Lithophyllum incrustans et Jania rubens sont des espèces liées
à cette formation. D'une façon générale, le peuplement animal et végétal des ces bourrelets est
commun aux substrats durs de l’infralittoral photophile. Ces encorbellements sont extrêmement rares
en Méditerranée. En plus, à cause de leur situation au niveau du médiolittoral inférieur et de la lenteur
de leur édification, ces formations sont très vulnérables à la pression humaine (piétinement, pollution
par hydrocarbure et matière organique).
C. spinosa semble présente dans une plus grande partie de la Méditerranée. Son affinité pour le mode
relativement calme et à faible éclairement lui permet de se développer surtout en profondeur (-15 à -35
m) sur les substrats durs de l'infralittoral (Cap Segleb).
C. zosteroides est endémique de Méditerranée et est présente dans la majorité du bassin au niveau du
circalittoral rocheux, dans des zones où le courant et une faible sédimentation sont présents (Cap
Segleb).
Forêts de Cystoseires de mode battu Les forêts de Cystoseires de mode battu sont dues à
l’abondance de Cystoseira stricta dans la partie haute (0 à 0.5 m de profondeur) de l’infralittoral.
Ces forêts sont fréquentes le long de la côte d’El Kala. Leur présence est un indicateur révélateur
de la pureté des eaux.
La forêt à Dictyopteris membranacea est un paysage remarquable des substrats durs de la zone de cap
Roux.
Les moules Mytilus galloprovincialis et Perna perna, constituent généralement des communautés
mixtes, présentes sur presque tout le littoral algérien. La réduction drastique de la répartition de ces
espèces est un effet conjugué de la prédation humaine et de la pollution.
Les moulières naturelles constituent des gisements importants des Bivalves Mytilus galloprovincialis
et Perna perna. Dans toute la région d’El Kala, ces moulières sont présentes et associées au
peuplement à Cystoseira stricta de l’infralittoral supérieur. Les perturbations du milieu ou les
pollutions, l’exploitation sont autant de menaces à court terme pour les moulières naturelles.
Le corail rouge ou Corallium rubrum est une espèce dans la région d’El Kala qui mérite tous les
qualificatifs ou attributs : espèce cible, espèce symbole, espèce phare, espèce vulnérable, en raison de
la place qu’elle occupe aussi bien dans le conscient que le subconscient des populations. C’est l’espèce
qui fait l’objet de toutes les convoitises aussi bien à l’échelle locale et nationale qu‘à l’échelle
méditerranéenne.
Depuis fort longtemps (Antiquité), le corail rouge fait l’objet d’une intense exploitation en raison de sa
très forte valeur marchande. Depuis le 16éme siècle, la région dEl Kala est l’une des plus importantes
régions d’exploitation corallifères de la côte algérienne.
Les fonds sous-marins, plus particulièrement les différents fonds rocheux, sont les plus importants et
plus beaux gisements de corail rouge de la côte algérienne.
Cependant, il est très difficile, voire impossible d’avoir des informations fiables (statistiques, zones de
pêche, commercialisation) aussi bien auprès du secteur de la pêche que des exploitants privés. Cela
rend quasiment impossible toute étude scientifique sérieuse sur le corail rouge, et delà l’exploitation
rationnelle, la préservation de cette ressource pour l’établissement d’un plan d’action et de gestion,
ayant pour objectif l’intégration de cette ressource dans le développement durable de la région d’El
Kala.
Pour mettre en évidence l’importance et le rôle du corail rouge à El Kala, et à l’échelle nationale,
seules les statistiques de pêche (tonnage) et le nombre d’exploitants, datant de la fin des années 1980
(1988 à 1990).
Une analyse succincte des données ci-dessus met en évidence l’importance de la région d’El Kala dans
l’exploitation du corail rouge sur les côtes algériennes. La région d’El Kala est ainsi par le tonnage la
première et principale région corallifère algérienne : la moitié presque en 1989, et plus de la moitié
(environ jusqu’à 70 %) les autres années, de la production nationale algérienne de corail rouge a pour
origine les fonds marins de El Kala. De plus, le tiers, et parfois plus certaines années, des exploitants
nationaux de corail rouge activent dans la région d’El Kala.
1500
1000
500
0
1988 1989 1er Semestre 1990
4000
3000
2000
1000
Nation
0
El Kala
1988
1989
1er Semestre
1990
Depuis environ trois années, l’exploitation du corail rouge est interdite sur les côtes algériennes ;
cependant, régulièrement il est signalé ou mentionné dans la presse des activités de braconnage au
niveau des gisements de corail rouge de la région d’El Kala aussi de la part de nationaux que
d’étrangers. Ces activités de braconnage avaient lieu également pendant les années où la pêche
réglementée du corail rouge était autorisée. IL y a lieu de tenir compte de ces activités illégales à
l’avenir afin que des mesures adéquates soient définies pour y mettre fin.
El Kala
Nationale
El Kala
Nationale
Nationale
Espèces remarquables
Les espèces considérées ici sont celles inscrites sur les annexes II et III du Protocole ASP (signalées
entre parenthèses), mais aussi quelques autres espèces remarquables sont également signalées.
Rhodophyta- Rhodophycées :
Le thalle calcifié et ramifié de Goniolithon byssoides (II) forme des coussinets dans l'infralittoral et le
médiolittoral, sur les parois battues et bien éclairées. Cette algue a été signalée très rarement dans
quelques localités de la Méditerranée dont El Kala (Lemoine, 1911, cité dans Bouderesque et al.,
1990). Cette algue n’a toutefois pas été signalée dans les études plus récentes.
Phaeophyta – Phéophycées :
Cystoseira spp. (II).
Phanerophyta - Phanérogames :
Posidonia oceanica (II).
Porifera- Porifères :
Axinella polipoides (II) et Spongia agaracina (III).
Cnidaria- Cnidaires :
Crustacea- Crustacés :
Scyllarides latus (III) et Palinurus elephas (III).
Mollusca- Mollusques :
Les bivalves Pinna nobilis (II) et P. rudis (II)
Echinodermata- Echinodermes :
L’astérie pourpre Ophidiaster ophidianus (II), l’oursin diadème Centrostephanus longispinus (II) et
l’oursin commun Paracentrotus lividus (III).
Phalacrocorax aristotelis (II) est mentionnée parmi les espèces reproductrices au PNEK. Le balbuzard
pêcheur Pandion haliaetus (II) est un rapace nicheur sur les falaises du PNEK, concrètement aux caps
Rosa et Segleb. Le nombre de couples varie, selon les sources, entre deux et quatre. L’intérêt de cette
espèce est, en premier lieu, sa conservation dans les endroits où elle niche, mais, en deuxième lieu, elle
est indicatrice du degré de pollution du milieu. En effet, comme tous les rapaces, cette espèce constitue
un accumulateur de polluants, particulièrement des organo-halogénés. Ces produits, employés comme
phytosanitaires dans l’agriculture, coulent dans les nappes et les rivières et se déversent dans la mer,
où ils s’accumulent dans la chaîne trophique. Une population qui se reproduit normalement est un bon
indicateur de l’absence de contamination par des biocides.
La présence du phoque moine Monachus monachus (II) est considérée comme occasionnelle sur le
littoral du PNEK ?, en provenance probablement de la colonie permanente des îles de La Galite
(Tunisie) ?. Les dernières observations publiées datent des années 1980, mais il est probable qu’il y
avait une présence non constatée. En effet, Semroud et al. (2004) ont recueilli des observations
pendant la dernière décennie par des pêcheurs de la région.
La cause de régression la plus importante a été la mort accidentelle dans les engins de pêche ou
intentionnelle par les pêcheurs. Cependant, l’existence de grottes favorables à l’occupation par le
phoque moine donne quelque espoir quant au rétablissement de l’espèce sur la côte d’El Kala, surtout
au niveau du Cap Segleb et du Cap M’Zara.
Parmi les cétacés, quatre espèces ont été enregistrées près de la côte et au large du PNEK : le cachalot
Physeter catodon et les dauphins Tursiops truncatus, Stenella coeruleoalba et Grampus griseus. Tous
sont listés dans l’annexe II du Protocole ASP.
scientifiques, sportives, touristiques, de loisirs et de détente en rapport avec la nature ainsi que des
zones de développement des ressources agricoles et artisanales.
4. Tampon : Ces aires séparent les aires rigoureusement protégées des zones ouvertes à la
fréquentation en rapport avec la nature comme l’agriculture et la sylviculture. Dans cette classe
toute intervention est soumise à l’autorisation du Wali après avis du Directeur du Parc National.
5. Forte croissance ou périphérique : Cette catégorie renferme les agglomérations incluses dans le
Parc National où sont concentrées les structures et infrastructures socio-économiques. Celles-ci
doivent être conformes aux dispositions de la loi de l’environnement en matière de nuisance.
Toute intervention en dehors du plan d’urbanisme directeur des chefs lieux de communes doit être
soumise à l’autorisation du Wali.
Pour ce qui concerne la présente proposition, la catégorie 1 inclue les lieux historiques et le lac
Mellah ; la catégorie 2, les dunes littorales (Cap Rosa, Cap Mzira et Messida) ; la catégorie 3, les lieux
à vocation touristique ; et la catégorie 5, la côte de la ville d’El Kala. Ces catégories peuvent être
assimilées par les trois catégories internationales mentionnées. Le Parc a une superficie totale de
76.438 ha, la zone centrale couvre 18.514 ha, la zone tampon 56.133 et la zone de transition 1791 ha.
Selon la terminologie utilisée par le PNEK, les aires et leurs superficies se présentent comme suit :
Chalabi et Yahi (1991) proposent une délimitation intégrant divers niveaux de préservation :
Une zone intégrale, réserve naturelle entre cap Rosa – Banc le Sec, devant assurer la régénération
des principales ressources naturelles, notamment pour le corail rouge.
Une zone d’activités contrôlée et limitée au tourisme, délimitée par les contours de l’herbier à
posidonie ; cette recommandation est délicate dans la mesure où l’herbier est accessible au
public et par conséquent, il y’a lieu de baliser les accès à la côte, en tenant compte des aspects
juridiques et du respect du DPM ;
Une zone ouverte à la plongée touristique et aux activités nautiques, à proximité de la vieille Calle,
sur les fonds de la roche de la Calle Cavelle ;
Une ou plusieurs zones de pêche autorisées, en favorisant les engins sélectifs ;
Un plan d’urbanisation spécifique comportant des segments entiers interdits à la construction et
d’autres accessibles uniquement sur des conditions strictes.
Pangea - Egmasa (2004) ; Au sud : la limite du DPM (la frange côtière de 25 m de largeur à partir du
niveau maximal des marées). Ce domaine public est à borner. Le Lac Mellah, étant une lagune
littorale, est inclus dans la zone marine. À l’est : le méridien traversant l’extrême occidental de la Cale
Prisonnière. Au nord : l’isobathe de –50 m au Nord des Caps Rosa et Segleb et l’alignement de base
défini par les autorités de pêche dans le secteur ou cet alignement est coupé par la susdite isobathe. À
l’ouest: la frontière algéro-tunisienne. La limite septentrionale est une combinaison des restrictions
actuelles en matière de pêche et des limitations en vigueur jusqu’à la fin de 2003 (par dérogation de la
réglementation préalable).
Les grottes potentiellement utilisables par le phoque moine (Cap Segleb, M’Zara),
Le récif barrière de posidonie (Plage Vergès, près de l’embouchure du chenal du Lac Mellah),
Des échantillons significatifs des communautés mentionnées dans les objectifs du PNEK (surtout
à Cap Segleb, Sidi Bou Terbich, Ras M’Zina).
En conséquence, la zone A est constituée par trois secteurs et définie comme suit :
Secteur de cap Rosa : Tout le Cap Rosa (de la Calle Prisonnière à l’alignement est du phare) jusqu’à
l’isobathe 50 m: ceci afin d’éviter le chalutage sur les fonds de 50 m riches en coralligène et permettre
aux pêcheurs de la plage de Cap Rosa de pêcher sur une partie du Cap.
Secteur de M’Zara : Le secteur entre l’extrémité ouest de la plage Vergès et la pointe de Koudier –
500 m à l’est de la pointe de M’Zara, jusqu’à l’isobathe 40 m (cela permettra aux pêcheurs venant des
petites plages de cette zone ou de Cap Rosa, de passer sur le nord de cette réserve intégrale pour aller
pêcher sur des fonds de 50 m); par contre tout le secteur littoral doit être impérativement protégé à
l’exception de la plage de la Vieille Calle. Le Lac Mellah, étant actuellement dans la zone de
protection maximale du PNEK, reste aussi inclus dans la Zone A du zonage maritime.
Secteur de cap Segleb : Tout le Cap Segleb, de la frontière à la petite pointe d’Ain Mridjat (longitude
464 Est sur cartes 1/25 000), jusqu’à l’isobathe -30 m.
ZONE B, Zone tampon à Protection partielle.
Limites : Cette zone doit entourer les zones de protection à protection intégrales pour garantir une
utilisation modérée, près des sites d’intérêt majeur. Cette zone forme une bande continue entre la zone
intégrale de Cap Rosa et celle de Cap Segleb, passant au nord de la zone intégrale M’zara et au nord
de l’alignement Ras el Alem – Ancienne fonderie. Trois secteurs sont envisagés sous cette protection
ainsi qu’une enclave à la Vieille Calle.
La Plage de la Vieille Calle: cette plage très fréquentée pourrait constituer une enclave de zone B
dans la réserve intégrale secteur M’zara : seule la baignade serait autorisée (la chasse sous-marine et la
pêche à la ligne seraient donc interdites).
ZONE C, Aire de transition à Eco- développement
Limites : La côte entre Ras El Alem, à l’ouest et le cap de l’ancienne fonderie de La Messida et,
l’alignement de base vers le large. Cette zone inclus la ville d’El Kala et ses plages, le nouveau port et
la plage de La Messida. Les plages de Cap Rosa et La vieille Calle sont aussi inclues dans cette zone
ainsi que le Douar El Mzara, situé sur la côte.
Comme il a déjà été signalé, le site a été déclaré comme Réserve de la Biosphère. Les réserves de la
biosphère sont des aires comportant des écosystèmes ou une combinaison d’écosystèmes terrestres et
Les objectifs des réserves de la biosphère ont été désignés a posteriori dans la dénommé « Stratégie de
Séville » en 1995. Les objectifs sont onze, au total, accompagnés de recommandations à différents
niveaux, de façon à aider au développement de réserves de la biosphère qui soient fonctionnelles et à
la mise en place des conditions nécessaires au fonctionnement du Réseau. Ils ont été regroupés dans
quatre « grands objectifs » :
III : Utiliser les réserves de la biosphère pour la recherche, la surveillance continue, l’éducation et la
formation ;
Le site possède aussi des qualités indéniables qui lui permettraient d’être proposé comme ASPIM.
D’après le Protocole ASP, les objectifs des ASPIM consistent en la sauvegarde des types
d'écosystèmes marins et côtiers représentatifs, des habitats en danger de disparition, des habitats des
espèces animales et végétales en danger, menacées ou endémiques et les sites présentant une
importance particulière en raison de leur intérêt scientifique, esthétique, culturel ou éducatif. Les
ASPIM doivent assurer la conservation du patrimoine naturel, en constituant le noyau d'un réseau pour
la conservation efficace du patrimoine de la région. De ce point de vue, la partie marine du PNEK
pourrait être tant un pivot pour la déclaration de zones de conservation et de gestion durable des
ressources halieutiques.
Pour les raisons exposées, on a considéré pour la définition des objectifs de la partie marine du PNEK
ceux des ASPIM et des Réserves de la Biosphère. Ainsi, les objectifs ont été regroupés en trois
groupes, cohérents avec les trois fonctions et les grands objectifs mentionnés ci-dessous.
Objectifs de conservation
Objectifs spécifiques
OSP 1. Organiser la gestion de l’aire marine protégée du PNEK
OSP 2. Délimitations des zones de protection et identification des restrictions et des
interdictions d’activités incompatibles avec les objectifs stratégiques de la conservation de
l’aire marines protégée du PNEK
Le directeur du PNEK sera le représentent du secteur marin devant les administrations et les
institutions nationales ou internationales.
Le sous directeur assurera quand a lui toutes les fonctions de gestion, d’aménagement et de
développement qui concernent la partie marine du PNEK. Le sous-directeur doit présenter un
Pour le reste des personnels technique, des séances de formation seront prévues pour adapter
leurs connaissances à l’extension du PNEK dans la partie marine.
Le nombre des personnels de terrain devra être augmenté. Dans un premier temps, une
formation sera prévue pour le personnel actuel plus motivé pour la surveillance et l’appui aux
activités de gestion dans le milieu marin.
Les formations complémentaires tant pour le personnel technique que pour le personnel de
terrain pourront être assurées par le personnel de l’Université d’Annaba et de l’ISMAL. Les
contenus seront concertés avec la direction du PNEK et son personnel technique. La formation
nécessaire pour le personnel de sensibilisation et de vulgarisation est particulièrement
importante.
En même temps, le recrutement de nouveaux gardiens devra être lancé. Il sera recommandé de
cibler les habitants de la région, particulièrement les pêcheurs et les corailleurs. Certaines
caractéristiques seront favorables au recrutement : expérience dans le pilotage d’embarcations,
expérience de la plongée, connaissance de la côte, niveau d’études, etc. Ces traits doivent
faciliter à la fois leur adaptation rapide à leur nouveau travail et leur acceptation par la
population locale. Le nombre souhaitable de gardiens sera de douze, et leur incorporation
devra se réaliser dans la première année de fonctionnement du parc marin.
OSP 4. Organisation du suivi et du gardiennage
OSP 5. Planifier l’aménagement
La mise en œuvre du plan de gestion nécessite des infrastructures minimales pour assurer la
logistique des équipes et l’accueil des visiteurs.
L’élaboration et l'adoption d'un plan de gestion précisant le cadre institutionnel ainsi que les
mesures de gestion et de protection applicables.
La réglementation des activités compatibles avec les objectifs des ASP et des ASPIM et les
conditions pour les autorisations y relatives.
L’initiation des démarches nécessaires pour la création d’une ASPIM trans-frontalière avec la
Tunisie.
L’adoption de mécanismes pour le financement de la gestion de la partie maritime du PNEK
ainsi que le développement d'activités susceptibles d'assurer une gestion compatible avec la
vocation de l’aire.
La participation des différents ministères concernés et des représentants de la société civile,
des collectivités et populations locales à la planification et au suivi des actions programmées.
Le suivi continu des processus écologiques, des habitats, de la dynamique des populations, des
paysages et de l'impact des activités humaines.
L’incorporation des données de ce suivi au processus de suivi et de révision du plan de gestion
et des activités.
La formation des gestionnaires et du personnel technique qualifié ainsi que la mise en place
d'une infrastructure appropriée.
La promotion des valeurs naturelles du milieu marin et la facilitation de leur utilisation dans
les zones tampon et de transition à travers des programmes de sensibilisation et d’éducation à
l’environnement.
Il est fortement recommandé de reprendre ou relancer les conversations avec les autorités
tunisiennes pour la création d’un sanctuaire pour la préservation des mammifères et des tortues
marines, à l’instar du sanctuaire Pelagos, la première aire classé ASPIM ayant une dimension
internationale. Le Sanctuaire aura pour objectif d'instaurer des actions concertées et harmonisées
entre les deux pays pour protéger les cétacés et leurs habitats contre toutes les causes de
perturbations : pollution, bruit, capture et blessures accidentelles, dérangement... Il est nécessaire
dans la première phase de la mise en œuvre du Plan de gestion d’entamer des négociations avec le
gouvernement tunisien pour ériger un sanctuaire pour la biodiversité de part et d’autre de la
frontière pour assurer la conservation à long terme des éléments de biodiversité marine et côtière
qui sont commune au deux pays. Ce sanctuaire est candidat pour inscription sur la liste des aires
spécialement protégées d’intérêt pour la conservation (ASPIM). L’inscription de ce sanctuaire sur
la liste des ASPIM implique la coopération des deux gouvernements dés la proposition
d’inscription jusqu’au gestion effective de l’aire.
Objectifs spécifiques
OSP 8. Favoriser un développement économique et humain durable et respectueux des
particularités environnementales et socioculturelles par :
Objectifs spécifiques
OSP 9. Faire participer les compétences scientifiques et les capacités d’expertises nationales
dans le processus de planification, de gestion et de suivi de l’aire marine du PNEK à travers
la mise en place du Conseil Scientifique
Le suivi de l’aire marine protégée du PNEK est une des composantes clés de sa
pérennisation. Ce suivi concerne des volets variés tels que la fréquentation, la recherche et les
activités. Le programme de suivi répond à trois objectifs stratégiques :
des éléments disponibles et l’état actuel des connaissances s sur le site, à partir desquels
les grandes orientations de recherche et d’amélioration des connaissances seront définies
et mises en œuvre en étroite concertation avec les acteurs spécialisés et les ressource
experts (universités, laboratoires, institutions impliquées dans la protection et la
conservation du littoral et des ressources marines côtières ; observatoire,…
des perspectives de développement local en tenant compte des spécificités et particularités
des espaces marins côtiers d’El Kala ;
de l’activité en réseau et des interactions possibles et envisageables avec les autres espaces
marins et côtières protéges de l’Algérie ;
En relation avec les activités de recherche développées pour la partie marines contiguës de
l’espace marin frontalier de la Tunisie (limitrophe à l’Est du PNEK en perspective d’un
sanctuaire marin algéro- tunisien.
Ce programme couvre la totalité de l’aire concernée par le présent plan provisoire de gestion.
Les données obtenues dans la zone A permettront de calibrer les changements observés aussi
bien dans la zone tampon que dans l’aire de transition. Par conséquent, la coordination entre le
programme de suivi scientifique et le programme de suivi des impacts devra se faire d’une
façon étroite avec des méthodologies comparables et sous la même perspective visant la
durabilité des ressources.
Le suivi scientifique comportera, au moins, des études sur les espèces et les communautés
suivantes :
les communautés piscicoles dans la zone de protection intégrale, dans le but de vérifier
leur évolution, estimer leur impact sur les effectifs hors zone ;
des mesures sur la densité, extension et structure des communautés : pelouses d’algues,
herbiers de phanérogames, communautés d’éponges, cnidaires, nacres (Pinna spp.), etc.
Pour ce genre de suivis sur les effectifs des espèces clés, une fréquence annuelle ou
saisonnière, selon l’espèce, pourra être suffisante. Pourtant, d’autres études pourront être faites
plus fréquemment pour mieux interpréter les processus dans lesquels ces espèces sont
impliquées. En fait, il est désirable de permettre tout autre suivi scientifique non envahissant,
sans impact sur la biodiversité ni sur les écosystèmes, ayant pour objectif l’amélioration des
connaissances sur les espèces et leurs interactions.
Le prélèvement d’échantillons ne sera admis que sauf si l’impact sur les effectifs soit justifié
de façon suffisante et si le même résultat ne pourrait pas être obtenu ailleurs.
D’autres études pourront être incluses dans le suivi scientifique, particulièrement des
recherches visant à connaître la biologie des espèces rares ou dont les caractéristiques dans
l’aire peuvent être d’un intérêt particulier. De façon générale, le suivi pour connaître la
biologie des espèces doit être saisonnier, trimestriel. Les données de base comme la
méthodologie employée seront d’une grande utilité pour étudier les impacts qui pourront
survenir dans la zone protégée. Les informations issues du suivi scientifique seront également
d’une grande importance pour mieux comprendre et gérer les ressources naturelles en Algérie
et dans la région.
Dans ce qui suit, quelques exemples de suivi scientifique sont donnés. Il ne s’agit cependant
pas de protocoles mais d’indications de base sur lesquelles des protocoles bien définis devront
être préparés par les équipes concernées. D’autres suivis seront dessinés par le personnel
technique du PNEK.
OSP 11. Intensifier l’exploration des différents compartiments marins et réalisation des
études d’actualisation et des inventaires des espèces et habitats
Objectifs spécifiques
OSP 12. Assurer la formation du personnel exécutant
OSP 13. Intégrer et encadrer les activités sportives et de loisirs dans la zone marine protégée
OSP 14. Assurer la diffusion de l’information à travers la mise en place d’un centre
documentaire
OSP 15. Implication des ONG et du mouvement associatif dans la gestion de l’aire marine
du PNEK
Pour mieux assurer la durabilité des mesures de conservation des ressources naturelles, les
ONG et le mouvement associatif doivent être impliqués dans la gestion de l’aire marine
protégée du PNEK. L’identification, le zonage et la désignation, ainsi que la prise de décisions
concernant la gestion doivent être concertés avec les acteurs civils tels que les associations
professionnelles (syndicats, etc.) ou les organisations non gouvernementales. Dans les cas où
la prise de décisions a été faite au préalable, il est toujours temps d’intégrer ces organisations
dans le suivi des activités et la révision des plans de gestion.
Le PNEK devra intégrer les ONG progressivement. Dans une première étape, des acteurs
civils feront partie du Conseil d’orientation pour s’insérer graduellement dans les intentions
des futurs plans de gestion. À titre d’exemple, les pêcheurs pourraient participer dans le
Conseil à travers la Chambre de pêche.
OSP 16. Elaborer et mettre en œuvre un programme de sensibilisation, d’éducation et de
formation.
Objectifs spécifiques
OSP 17. Insertion de l’espace protégé dans le contexte régional
Au cas où une partie se propose de créer, dans une zone soumise à sa souveraineté ou
juridiction nationale, une aire spécialement protégée contiguë à la frontière et aux limites
d'une zone soumise à la souveraineté ou juridiction nationale d'une autre partie, les autorités
compétentes des deux parties s'efforcent de coopérer en vue de parvenir à un accord sur les
mesures à prendre et, entre autres, examinent la possibilité pour l'autre partie de créer une aire
spécialement protégée correspondante ou d'adopter toute autre mesure appropriée.
Pour cela, il est fortement recommandé de continuer les contacts et le dialogue avec le pays
voisin pour arriver à une telle entente. La création d’un espace protégé transfrontalier ne sera
que bénéfique :
des espèces les plus menacées, telles que le phoque moine qui partage son aire de distribution
entre les deux pays ;
des ressources naturelles plus convoitées, telle que le corail rouge, dont l’exploitation sera
mieux gérée d’une façon plus durable alors que l’extraction clandestine sera plus facile à
contrôler ;
des pêcheurs locaux, qui profiteront d’un réseau de pépinières où les espèces pourront se
reproduire sans dérangement afin d’améliorer les stocks dans les eaux avoisinantes.
Action 1. Organigramme
Le PNEK présente actuellement un système de planification et de suivi dont font partie le personnel du
parc intégré dans l’infrastructure d’organisation du ministère et du conseil consultatif, constitué par
des représentants des départements concernés par la gestion du PNEK. La structure de gestion de la
partie marine du PNEK s’insérera dans l’organigramme actuel de gestion.
Concrètement le service technique prendra en charge les fonctions de gestion, appuyé par les
ressources humaines nécessaires, en particulier au niveau du département de la protection de la flore et
de la faune.
En accord avec l’article 35 de la loi 3-10 les associations légalement constituées et exerçant leurs
activités dans le domaine de la protection de l’environnement et de l’amélioration du cadre de vie, sont
appelées à contribuer, à être consultées et à participer à l’action des organismes publics concernant
l’environnement conformément à la législation en vigueur. Dans ce sens, les ONGs locales ou
nationales seront invitées à participer aux processus de suivi et d’approbation des activités du PNEK.
Leur rôle sera aussi au niveau actif, tant pour la diffusion des programmes d’éducation à
l’environnement, sensibilisation, etc. que pour l’exécution d’activités de nettoyage, de prise
d’information, etc.
L’extension du PNEK au domaine maritime, appellera d’autres institutions à faire partie du conseil
d’orientation, notamment :
Service technique
Service administratif
SECTEUR DE TONGA
(i) la gestion du parc national d’El Kala et la stratégie de développement et la valorisation des
habitats et des ressources vivantes ;
(ii) l’interface avec la tutelle, les autres parcs nationaux et la mise en réseau national et
méditerranéen ;
(iii) la promotion du PNAK au niveau national et international.
(iii) la mise en œuvre des mesures de conservation, de protection de l’espace marins du PNEK
et des ses composantes clés ;
(iv) la proposition de réaménagement des dispositions du plan de gestion si nécessaire.
Service Techniques
Secteur reconnaissance, protection & valorisation des ressources biologiques et des habitats
naturels assure :
(v) l’exploration du milieu, la reconnaissance des habitats et des espèces ;
(vi) l’analyse des fiches techniques de suivi (érosion côtière, physico-chimie des eaux,
inventaires spécifiques, limites supérieures et inférieure de l’herbier à Posidonia oceanica,
des autres phanérogames, des indicatrices positives et négatives) ;
(vii) l’élaboration de tableaux de bords pour les espèces menacées ;
(viii) l’exploration et la recherche des espèces invasives ;
(ix) la vérification et la surveillance des balises de délimitation des différentes zones ;
Secteur sensibilisation, vulgarisation et diffusion assure :
La mise en œuvre de toutes les actions de sensibilisation, de vulgarisation et de diffusion. Ce secteur
assure également l’élaboration de tous les supports techniques et didactiques visant les trois fonctions
citées précédemment. Il participe aussi à l’animation des activités et des points visiteurs, centre de
documentation et des activités sportives.
Service Administratif
Assure le fonctionnement et la logistique à travers le service finances, comptabilité & moyens
généraux et le service ressources humaines
Le Conseil Scientifique Consultatif : Un conseil scientifique consultatif sera constitué à l’effet de
servir d’appoint à la direction du parc sur les question stratégique et sur les grandes orientations, le
conseil scientifique consultatif sera présidé par le sous directeur chargé de la partie marine et se
compose des représentants :
Le conseil scientifique consultatif sera invité une fois par an à se prononcer sur les questions
scientifiques prioritaires pour la zone marine du PNEK et fera des propositions de plan d’action et de
recherche à la direction du PNEK. Le conseil scientifique participera à l’élaboration du plan d’action
annuel en matière de sensibilisation, d’éducation et de vulgarisation du PNEK. En cas de besoin et en
situation de crise le conseil, scientifique sera saisi par le directeur du parc dans les 24 heures.
Néanmoins, nous considérons que la proposition de zoning réalisée par Pangea - Egmasa (2004)
mérite une attention toutes particulière puisqu’elle a le mérite de définir exactement aussi bien en
terme d’espace qu’en terme d’activités l’ensemble des éléments nécessaires pour atteindre les objectifs
de protection, de conservation et d’éco- développement. Nous nous inspirerons donc largement de ce
dernier modèle avec quelques adaptations spatiales.
Pour les objectifs et les restyrictions nous reprenons integralement ceux proposés par Pangea - Egmasa (2004)
Zone centrale 1 (ZC1) : Secteur Cap Rosa –Ras El Alem : s’étend de l’extrémité Ouest de Cap
Rosa (de la Calle Prisonnière à l’alignement est du phare) à l’extrémité Est de Ras El Alem et porte
sur l’ensemble du territoire marin compris entre le trait de côte et l’isobathe des 50 m. Le lac Mellah
est également intégré à cette première zone centrale.
Zone centrale 2 (ZC2) : Secteur Cap Segleb-frontière algéro-tunisienne : Tout le Cap Segleb, de la
frontière à la petite pointe d’Ain Mridjat (longitude 464 Est sur cartes 1/25 000), jusqu’à l’isobathe -50
m.
Objectif principal : La préservation des écosystèmes et des communautés dans leur état naturel.
Restrictions : Toutes les activités sont interdites à l’exception des études et déplacements nécessaires
pour la recherche et la surveillance. Le chalutage est une activité spécialement bannie dans ces trois
secteurs.
Remarques : Les déplacements nécessaires pour l’accès de la population locale à ses points
d’échouage traditionnels et à ses aires de pêche sont autorisés.
Limites : Cette zone doit entourer les zones de protection à protection intégrales pour garantir une
utilisation modérée, près des sites d’intérêt majeur. Cette zone forme une bande continue entre la zone
intégrale de Cap Rosa et celle de Cap Segleb, passant au nord de la zone intégrale M’zara et au nord
de l’alignement Ras el Alem – Ancienne fonderie. Trois secteurs sont envisagés sous cette protection
ainsi qu’une enclave à la Vieille Calle.
La Plage de la Vieille Calle: cette plage très fréquentée pourrait constituer une enclave de zone B
dans la réserve intégrale secteur M’zara : seule la baignade serait autorisée (la chasse sous-marine et la
pêche à la ligne seraient donc interdites).
Objectifs principaux : Garantir la logistique des activités de gestion et conservation du site et offrir la
possibilité de profiter de l’environnement de l’aire à travers une utilisation publique modérée.
Restrictions : Le chalutage est strictement interdit, ainsi que tout aménagement touristique côtier. La
baignade et autres activités de loisirs sont autorisées. La pêche traditionnelle est autorisée. Les études
et déplacements nécessaires pour la recherche et la surveillance seront admis, ainsi que les activités
d’interprétation de la nature et le tourisme de vision et de découverte dûment encadrés et
accompagnés. Aux plages de Cap Rosa et La vieille Calle seules la pêche traditionnelle et la baignade
seront admises.
Zone de développement
Limites : La côte entre Ras El Alem, à l’ouest et le cap de l’ancienne fonderie de La Messida et,
l’alignement de base vers le large. Cette zone inclus la ville d’El Kala et ses plages, le nouveau port et
la plage de La Messida. Les plages de Cap Rosa et La vieille Calle sont aussi inclues dans cette zone
ainsi que le Douar El Mzara, situé sur la côte.
Objectifs principaux : La vocation principale de ce secteur est de stimuler l’utilisation durable des
ressources par la population locale et créer une zone d’atténuation des activités humaines pour assurer
la conservation dans les zones A et B. À l’intérieur de cette aire les activités de pêche traditionnelle
sont admises. Cette aire est définie surtout pour bénéficier les intérêts des populations locales face à la
pêche industrielle.
Restrictions : La pêche aux filets traînants ou le chalutage est interdite. À la plage d’El Messida un
certain aménagement touristique est envisageable de façon à régulariser l’utilisation massive et
incontrôlée actuellement en cours.
Le nourrissage d’animaux.
Toute transformation affectant les infrastructures existantes ou nouvelles.
Tout acte intentionnel de nature à porter préjudice à l’équilibre naturel.
Les activités commerciales.
Dans cette zone, il faut développer les activités nécessaires pour assurer la logistique du suivi
scientifique et le suivi en général.
Ainsi, les restrictions dans cette zone seront les mêmes que dans l’aire centrale, sauf les activités
propres à la logistique, la surveillance et le suivi. Les activités suivantes seront possibles :
Les zones urbaines incluses dans cette zone devront adopter des mesures de prévention de la pollution
et des plans d’urbanisme compatibles avec le contexte de minimisation de l’impact sur
l’environnement. D’une façon spéciale les communes incluses dans le parc procéderont à l’épuration
des déchets liquides et au traitement des ordures ménagères et des décombres.
En tout cas, pour la définition de la plupart des limites, on a choisi des lignes droites à l’instar de
l’alignement de base délimitant le zonage de pêche. Ces lignes, reliant des caps sont facilement
visibles par n’importe quelle embarcation. Le reste des limites sont des isobathes, facilement
perceptibles par les bateaux industriels, équipés de sonar. En tout cas, des bouées seront en place pour
indiquer les limites principales de l’aire marine.
Portée du programme
Bien que l’objet de ce programme soit notamment l’aire marine du PNEK, la zone terrestre ne peut pas
être négligée à l’heure du diagnostic de la situation actuelle et les propositions pour conduire les
actions nécessaires. C’est la raison pour laquelle parfois on parlera du Parc au lieu de l’aire marine,
compte tenu du lien intime existant entre eux.
Les critères qui seront proposés par la suite visent à servir de référence vis-à-vis de la
planification, la conception et la construction d’équipements et signalisation pour doter les
activités et services liés à l’usage public.
Les équipements et la signalisation devront montrer des standards de qualité et des critères
esthétiques communs pour tous les équipements du PNEK.
Faciliter l’accès aux visiteurs.
Satisfaire les nécessités d’orientation, information, éducation et récréation des visiteurs.
Contribuer à l’équilibre entre les besoins de signalisation et l’adéquation à l’environnement.
Servir d’outil pour la régulation des activités.
• Situer préférablement dans des villes existantes dans l’espace naturel ou aux alentours.
• Favoriser la réhabilitation du patrimoine existant, autant que possible, au lieu de construire de
nouveaux bâtiments, afin de garantir le principe d’économie.
• Les équipements d’accueil n’auront qu’un étage : rez-de-chaussée.
• Promouvoir le dessin universel qui inspirera les services y offerts praticables pour tous.
• Promouvoir l’accessibilité des langues, d’après le diagnostic de provenance des visiteurs. Dans ce
cas les textes seront écrits, au moins, en arabe et en français.
• Favoriser l’implantation des critères de qualité environnementale dans les constructions et
installations envisagées.
Les services offerts viseront à orienter et informer sur l’équipement lui-même. Il offre aussi
l’Information sur les services et activités d’usage public admises dans le PNEK et des Informations
logistique pour la visite, du point de vue notamment du logement, restauration et transport. Il est
permet enfin de renseigner sur les mesures de sécurité lors de la visite.
Il serait aussi souhaitable de doter progressivement les équipements d’accueil de publications de
divulgation et de sensibilisation concernant le PNEK.
Critères fonctionnels
Afin d’apporter une idée générale sur la dotation fonctionnelle et la distribution qu’un équipement
d’accueil devrait comprendre on propose le schéma suivant:
Zone d’accueil, l’objectif de cette zone est de remplir les fonctions de Réception personnelle, de salle
d’attente et de repos et de vente de souvenir et de publications. Cette zone sera accessible de
l’extérieur, située à l’entrée de l’équipement de façon parfaitement identifiable. L’horaire sera exposé
dans un endroit visible et le mobilier basique sera composé de : comptoir de réception, tableau
d’affichage ou similaire, siège pour le personnel d’accueil, matériel de bureau nécessaire, boîte à
pharmacie, boîte aux suggestions et réclamations afin d’évaluer la satisfaction des visiteurs vis-à-vis
des services offerts.
Zone d’exposition interprétative
• L’espace sera modulable autant que possible, afin de permettre d’y héberger des expositions de
différents types.
• Les moyens d’exposition seront stables et solides.
• La surface optimale pour avoir une exposition interprétative moyenne est environ 100 m2.
• La disposition de l’exposition se fera selon les critères interprétatifs.
Zones auxiliaires, ces zones seront conçues pour remplir les fonctions suivantes : toilettes et stockage.
Signalisation, la dotation optimale de signaux pour cet équipement consistera à : panneaux
directionnels, panneau identificatoire et des panneaux interprétatifs.
Actions proposées
• L’option la plus avantageuse pour l’emplacement d’un Centre de Visiteurs est la ville d’El Kala,
de part sa situation au milieu du littoral, et sa haute fréquentation par les touristes.
• Réaménagement du Point d’Information à la Vieille Calle.
• Création d’un Point d’Information estival à La Messida.
Mirador, équipement d’usage public, d'accessibilité facile, qui permet de contempler et d'interpréter
une vue panoramique singulière.
• Localiser dans des lieux avec des vues à haute valeur paysagère, étant donné leur intérêt
patrimonial naturel ou culturel, esthétique la combinaison de toutes ces valeurs.
• Placer, préférentiellement, dans des zones à basse fragilité paysagère.
• Éviter de les placer dans des lieux dangereux ou à évacuation difficile, menaçant la sécurité des
visiteurs.
• Faciliter l'accès aux visiteurs en évitant de créer des situations dangereuses ou accidentelles: éviter
des accès à pente variable et à faible visibilité, etc.
• Considérer les conditions climatiques, principalement dans les lieux à forte insolation ou très
exposées aux vents, comme un facteur qui conditionne l’état de l'équipement.
Critères fonctionnels
• Installer le long du bord extérieur du Mirador des éléments de sécurité visant à éviter la chute des
visiteurs dans des conditions d'utilisation normales.
• Dans des Miradors avec une utilisation prévue par groupes organisés, équiper avec des sièges pour
la contemplation confortable du paysage.
• Fixer le mobilier au sol.
Création d’un mirador au Cap Segleb, au bord de la route RN44, à l’entrée du PNEK.
L’interprétation envisagera la formation du paysage littoral en général.
Création d’un mirador dans le site historique Bastion de France. L’interprétation du site et de la
Vieille Calle y est fortement recommandée.
Observatoire
Équipement d’usage public composé d’une structure mobile ou fixe permettant le camouflage des
visiteurs lors de l’observation de faune sauvage, notamment d’oiseaux, pour ne pas les déranger.
Critères fonctionnels
Envisager le camouflage du chemin d’accès à l’observatoire à l’aide de haies végétales.
Dans le cas d’observatoires de plein air, les situer préférentiellement dans des lieux ombragés.
Signalisation, la dotation optimale de signaux pour cet équipement consiste en panneaux :
Identificatoires et directionnels.
interprétatifs des espèces les plus significatives susceptibles d’être observées.
indiquant la nécessité de rester en silence pour ne pas déranger les animaux.
Sentier, équipement destiné au public en vue de canaliser les randonnées, itinéraires thématiques et du
profit du patrimoine naturel. Selon la difficulté de la randonnée on rencontre trois types de sentiers :
Difficulté faible : Balades faciles à parcourir, les pentes sont faibles à négligeables. Ils se trouvent
dans un bon état de conservation, bien entretenues. Ils sont de courte à moyenne longueur
(inférieur à 10 Km). Ils ne requièrent pas d’aptitudes techniques spéciales de la part des usagers.
Normalement dirigés vers un public familial.
Difficulté moyenne : Balades de longueur modérée (10 à 30 Km), les pentes sont faibles ou
moyennes et requièrent une certaine condition physique ou d’expérience de la part des usagers.
Difficulté élevée : Sentiers longs (plus de 30 Km), parfois difficiles à parcourir, les pentes étant
importantes et à fort dénivellement. Le chemin souvent en mauvais état, voire dangereux. Ils sont
destinés à un public expert, bien équipé et entraîné physiquement.
Selon le tracé on rencontre des sentiers linéaires avec les points de départ et d’arrivée ne coïncident
pas et des sentiers circulaires où les points de départ et d’arrivée coïncident.
Conseils de sécurité, Atouts du sentier, Contraintes et restrictions : Le message devra être envisagé
de manière positive, visant à encourager le public à respecter les normes, plutôt qu’à énoncer des
interdictions.
Poteaux de balisage pour que les usagers ne soient pas perdus.
Signalisation d’éléments dangereux.
Actions proposées
Aménagement d’un sentier pédestre interprétatif reliant la plage de La Messida et les ruines de la
Fonderie.
Détermination d’autres sites appropriés pour l’aménagement de sentiers, par exemple à Cap Rosa
et la Vieille Calle.
Pistes cyclables
Équipement linéaire visant à permettre de profiter de l’environnement à vélo. Il est destiné à l’accueil
d’activités de cyclotourisme et VTT, ainsi qu’à l’observation sur place des paysage.
Actions proposées
Détermination d’itinéraires appropriés pour la mise en œuvre de routes cyclables à intérêt paysager le
long du littoral.
Aires de Détente
Équipement destiné à un public général visant à faciliter la pratique d’activités des loisirs, notamment
le pique-nique, en contact avec la nature et à une durée de moins d’une journée.
Critères fonctionnels
La dotation optimale du mobilier serait composée de : tables familiales, sièges, ombrage,
poubelles, jeux pour enfants
L’aire de détente devra disposer d’une parking ou zone de stationnement pour que les véhicules
afin d’éviter des dommages à l’environnement.
Le périmètre devra être délimité afin de concentrer les activités dedans.
Fixer le mobilier au sol.
L’aire de détente pourra disposer de barbecues et éviter les risque d’incendie, il faudra les placer
sur de sols nus, sans matière sèche, à l’abri du vent.
• Le contenu textuel sera secondaire par rapport au contenu graphique. En ce qui concerne
l’exposition interprétative, le texte jouera un rôle complémentaire pour commenter ou introduire
les images.
• L’utilisation de termes techniques, noms scientifiques et mots appartenant à un niveau soutenu
sera à éviter, à l’exception de certains cas spécialement significatives.
• Les concepts seront développés progressivement à l’aide de paragraphes courts.
• Les citations littéraires et poétiques concernant le sujet exposé seront les bienvenues.
• Les formes verbales utilisées seront préférablement simples afin de faciliter la compréhension des
textes par les visiteurs.
• Lorsque le texte se dirige directement au lecteur, les verbes seront conjugués à la deuxième
personne du pluriel en utilisant la forme « vous ».
• En ce qui concerne l’aspect formel des textes, on évitera l’abus des formats différents (police des
caractères, typographie, grandeur, couleurs, soulignement, écriture en italique, etc.).
• Le choix des couleurs du fond et du texte doit tenir compte de la facilité de lecture.
Il est important d’introduire dans le message un composant émotif qui touche tant le résident local que
le visiteur étranger. Comme matières à développer plus en profondeur, nous trouvons :
• Déforestation massive.
• Processus de désertification.
• Incendies forestiers.
• Exploitation non durable des ressources naturelles.
• Surpâturage.
• Dépérissement des forêts.
Le pourquoi de la protection des espaces naturels doit être mis en valeur par le biais d’exemples
proches du récepteur du message, de sa vie quotidienne, en utilisant des termes économiques
illustratifs. La protection d’espaces naturels assure :
combinaisons de plongée et des moteurs hors-bord ; arrangement d’un séchoir pour les combinaisons
et les gilets ; hangar pour l’embarcation pneumatique et son remorque).
Les embarcations de surveillance doivent être de préférence des semi-rigides ou des barques en fibre
de verre équipées de moteurs puissants pour assurer les performances maximales dans des
circonstances extrêmes et un moteur auxiliaire à utiliser dans l’éventualité d’une panne du moteur
principal loin du port. Divers accessoires sont nécessaires pour la réalisation des tâches habituelles des
équipes destinées dans l’île, comme l’équipement de l’embarcation avec un récepteur GPS et les
équipements radio portables. D’autres matériels sont nécessaires pour l’entretien des équipes, comme
une remorque pour l’embarcation et des chevalets pour tenir les moteurs hors-bord pendant
l’hivernage ou les réparations. Le matériel d’observation et de plongée complète les besoins basiques
en équipement.
Objectif : Leur but est l’accueil et l’information des visiteurs, et parfois l’interprétation du patrimoine
ex situ à travers des expositions, des panneaux pédagogiques, des projections audiovisuelles, etc.
Public cible : public en général, population locale et étudiants.
Équipements :
Centre de Visiteurs
Point d’Information
Normalement, ceux-ci requièrent des installations assez simples qui sont mises sur le terrain afin de
faciliter un contact direct entre le visiteur et l’environnement.
Objectif : Leur but est de rendre possible la découverte de la nature et l’interprétation sur place du
patrimoine.
Public cible : public général.
Dans ce type d’équipements on rencontre :
Écomusée
Jardin botanique ou Arboretum.
Parc animalier
Centre documentaire
Salle de projection
Un centre documentaire pour le PNEK consacré à la partie marine sera envisagé et sera organisé
autour des
(i) documents de base et monographie de la wilaya d’El Tarf, d’El Kala et du PNEK ;
(ii) cartes marines et cartes des ressources du domaine marin côtier d’El Kala ;
(iii) documents de systématique et de reconnaissance des espèces : cétacés, tortues marines,
herbiers et phanérogames marines (Posidonie, zostères, Lithophyllum,…), espèces
invasives (Caulerpa,…), poissons osseux (mérou, badèche, corb noir…) sélaciens,
échinodermes Paracentrotus lividus, Centrostephanus longispinus,…), crustacés
(crevettes, cigales, crabes,…), mollusques (Pinna nobilis, patelles,…) ;
(iv) un album photos exclusivement dédié aux espèces remarquables, menacées, endémiques
et rares ;
(v) les modèles de gestion des aires marines protégées ;
(vi) les modèles de cartographie et d’inventaires (références CAR ASP) ;
(vii) la documentation nécessaire aux études des sédiments marins (constitution et dynamique)
et suivi du trait de côte ;
(viii) documentation de base en écologie marine (écologie, reproduction, dynamique des
population, croissance et mortalité, niches écologiques, facteurs écologiques,…)
(ix) Constituer un fonds des documents de référence sur la côte algérienne Le claire (1972),
Caulet (1972), la série Dieuzede, grimes et al. (2004),
(x) Constituer un fonds de documentaires sous marins et littoraux pour la sensibilisation ;
Stage de formation Gardiennage : Le Parc National embauchera des gardiens pour la partie marine.Les
gardes du littoral doivent subir une formation intense et de courte durée portant principales missions et
sur la reconnaissance du site la formation (03 mois) des gardiens portera sur :
Ces gardiens pourront contribuer aux activités de suivi en collaboration avec les chercheurs de
terrain. Ils seront aussi capables d’entretenir le matériel de plongée et de transport en mer. Ils
seront équipés de matériels de communication pour être en contact avec les Gardes- Côtes
pour demander leur appui lors de possibles interventions contre des personnes en infraction
des normes de protection de la nature.
Parmi leurs tâches, ils pourront exercer des fonctions aussi sur le milieu terrestre, en collaboration
avec le reste du personnel. Pour cela, ils disposeront d’une formation complémentaire sur les matières
nécessaires. Le personnel actuel bénéficiera aussi de formation spécifique pour pouvoir assister
adéquatement aux taches correspondant au milieu marin.
Il s’avère nécessaire d’assurer que le personnel embauché pour assurer le gardiennage sera dûment
assermenté et habilité pour garantir ses fonctions dans les domaines mentionnés. Tout cela en
coordination avec l’autorité responsable de la sécurité dans la zone.
Actions proposées
Autres actions
Dans le but de faire bénéficier les populations locales des mesures de conservation mises au point dans
la partie marine du PNEK, diverses activités pourront être encouragées, par la voie de subventions ou
de promotion d’initiatives de la population locale. Pour assurer le profit des locaux, des cahiers de
charges spécifiques pourront être élaborés ou des subventions octroyées aux associations de marins.
Parmi les activités qui pourront faire l’objet de ces cahiers de charges on peut citer :
Les paramètres suivis sont la température, la salinité, l’oxygène dissous, le pH, la turbidité et la
matière en suspension. Le suivi des paramètres physico-chimique est bimensuel et un tableau de bord
sera arrêté et analysé régulièrement. Le nombre de stations de suivi sera arrêté ultérieurement, une
base de départ de 05 à 10 stations pourra être envisagé.
J F M A M J J A S O N D
Température (°C)
Salinité (psu)
Oxygène dissous (mg/l)
pH
Turbidité
MES (mg/l)
MOS (%)
Le suivi de ce paramètre est fondamentale tant l’interaction entre la plage et le milieu marin côtier est
très étroite. Ce paramètre permettra de renseigner sur la dynamique sédimentaire et les niveaux de
recul du trait de côte. Ce suivi se fera à l’aide d’un stéréo- mètre et interprétation de photos aérienne
en relation avec l’INCT et l’ISMAL l’opération se répétera 01 fois/an. La fiche technique de suivi
portera les indications suivantes :
Nom de l’agent :
Date :
Nom de la plage :
Dimension de la plage (longueur, largeur, surface) :
Campagne aérienne utilisée (date de la photo) :
Comparaison avec la situation précédente :
La possibilité d’une situation d’urgence menaçant les écosystèmes et le mode de vie des populations
locales exploitant les ressources naturelles exige de prévoir des cas d’incidences où une intervention
rapide et coordonnée est essentielle. Pour cela, des plans de contingence devront être mis au point dans
les plus brefs délais.
Pollution marine
La pollution marine est une des principales causes de la dégradation des mers et des océans. Les
sources sont principalement les déversements habituels des différentes industries et autres activités
humaines (égouts urbains, pollution agricole diffuse) et les incidents catastrophiques affectant les
industries ou les bateaux transportant des marchandises toxiques ou dangereuses. La Méditerranée n’a
pas été épargnée par ces problèmes et son caractère de mer intérieur, la grande intensité des activités
humaines et l’énorme population qui habite ses côtes, avec le trafic intercontinental dans ses eaux font
de cette mer un endroit particulièrement sensible à la pollution marine.
Les Parties contractantes signataires du Protocole ASP doivent veiller à ce que leurs plans nationaux
d'urgence contiennent des mesures visant à répondre aux incidents pouvant provoquer des dommages
ou constituer une menace pour les aires spécialement protégées.
Parmi les situations d’urgence qui menacent de près les espèces protégées se trouve la pollution par les
hydrocarbures ou autres produits chimiques, soit à cause des déversements accidentels ou les
opérations de déballastage.
Le trafic abondant de bateaux chargés de pétrole et de ses dérivés entre le détroit de Gibraltar et le
Canal de Suez fait du canal sicilo-tunisien un couloir très dangereux et sujet aux éventuels incidents
impliquant des pétroliers. Ce trafic, dans sa majeure partie, longe les côtes algériennes.
Il est recommandable d’établir un plan national de prévention de ce genre de risques. Vu, la fragilité
des écosystèmes d’El Kala, ainsi que l’importance du Parc comme pépinière et réservoir des
ressources piscicoles, ce plan national devrait être étendu aussi pour cette côte.
Le monitoring et le contrôle de la qualité des eaux et des sédiments de surface de l’aire marine
protégée du PNEK se feront également en étroite collaboration avec l’ensemble des acteurs locaux,
régionaux et nationaux. La zone étant, comme il a été signalé plus haut, exposée aux risques de
pollution opérationnelle ou accidentelle, il est fortement recommandé de réaliser le programme tracé
par l’observatoire national de l’environnement et du développement durable dans la zone, cette
mission est dévolue au laboratoire régional d’Annaba qui assure aussi la surveillance des niveaux des
tendances de la pollution (métaux lourds, hydrocarbures, microbienne) de la wilaya d’El Tarf et donc
de l’aire marine du PNEK.
En cas de pollution accidentelle (marées noires,…) le plan telbahr de la wilaya d’EL Tarf devrait
répondre assez rapidement, sinon, si l’ampleur de l’accident le nécessite le plan telbahr Est devrait être
opérationnel. Dans tous les cas de figures l’unité de gestion de l’aire marine protégée du PNEK doit
coordonner les actions opérationnelles avec le plan telbahr, l’ONEDD, le CNL, le CCC.
Il sera envisagé dans une seconde phase l’acquisition d’un équipement adapté, léger et facilement
transportable par la direction du PNEK pour réaliser les opérations d’entretien et de nettoyage aussi
bien mer que sur le sable de plage.
Lors de nos multiples visites dans le secteur d’El Kala, notre attention a été attiré pendant les périodes
de pics de plaisanciers par un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur ces dernières années :
les macro- déchets flottants. Ces macro- déchets sont composés de divers types d’emballage
essentiellement de matières plastiques (sachets noirs, bouteilles, …), en carton (toutes sortes de
cartons, papiers,…) et en métal (canettes, bidons, …). En plus du caractère non dégradables pour
certains d’entre eux et de l’agression paysagère qu’ils provoquent, ces objets identifiés flottants
constituent un danger réel pour les tortues marines et les cétacés. Ces déchets pour beaucoup au bout
d’un moment sédimentent et constituent par certains endroits des petites décharges sous marines.
Un effort de sensibilisation en destination des plaisanciers sur cette question particulièrement doit être
envisagé et menées avant, pendant et après la saison estivale. Les clubs de plongées, les plongeurs
amateurs et les ONG’s doivent être étroitement impliquées dans le processus (campagnes) de
nettoyage et dans les actions de sensibilisation.
Sur le transect sélectionné deux plongeurs effectueront le comptage visuel en plongée ligne droite
séparé par un couloir de 2à 3 mètres, le plongeur de droite fera le comptage de tous les individus
positionnés sur sa droite. Le plongeur de gauche fera de son côté le comptage des individus se trouvant
sur sa droite. A la fin de l’opération une somme des individus comptée sur les deux côtés est faite ;
ainsi sera évité le comptage d’un individu deux fois. Des mensurations approximatives seront
également mentionnées pour chaque individu observé et compté. L’opération ainsi faite sera opérée
pour chaque espèce ou au plus deux espèces en même temps pour chaque plongée. Des enquêtes
seront également envisagées pour les statistiques du produit de la pêche des petits étiers.
La surveillance des petites plages les plus isolées doit être incorporée à la surveillance normale de la
part des gardiens, étant donné que beaucoup d’individus en Méditerranée utilisent pour leur repos des
petites plages sableuses ou de galets et des plates-formes rocheuses, voir des écueils superficiels.
nécessaire. L’enregistrement des échouages ou des captures accidentelles complémentera la liste des
observations.
Annuellement, des transects seront réalisés à différents niveaux pour la localisation de cétacés. Tous
les individus échoués devront faire l’objet d’une nécropsie et d’une prise d’échantillons pour connaître
la cause de leur mort.
Le suivi des peuplements de Mammifères et des reptiles marins de l’aire marine du PNEK repose sur
trois approches méthodologiques : celles praticables depuis la terre ferme, celles qui sont greffées sur
une activité économique d’exploitation (pêche), et celles découlant de l’observation directe en mer
d’individus vivants (sorties en mer).
L’étude des peuplements côtiers depuis la terre ferme permet de suivre les évolutions des Cétacés en
relation avec différents facteurs écologiques et d’obtenir les informations sur le comportement de ces
animaux. Elle concerne, d’autre part les Cétacés observables in vivo régulièrement depuis la côte et,
d’autre part ceux qui s’échouent sur les rivages, morts la plupart du temps. Ces méthodes s’appliquent
aux espèces essentiellement côtières comme le grand Dauphin (Tursiops truncatus), espèce très
commune dans le bassin algérien, ou aux espèces fréquentant des espaces côtiers pendant une partie de
l’année, soit pour se nourrir soit pour migrer ou se reproduire. L’étude des individus échoués, morts ou
vivants, apporte par ailleurs de nombreuses informations indispensables sur la biologie et l’écologie de
ces peuplements (courbes de croissance, reproduction, régime alimentaire, contamination,…)
Il faut recueillir le plus grand nombre de témoignages et de déclarations pour pouvoir faire des
regroupements et des recoupements et donc aboutir à des résultats les plus concordants possibles. Lors
des contacts avec les « gens de la mer », des exemplaires de prospectus d’informations et de
sensibilisation sont distribués ; ces prospectus sont conçus dans le but de faciliter l’observation et la
reconnaissance des phoques et des tortues marines. Ces entretiens porteront sur :
Pour le phoque moine : un éventuel signalement? Le nombre d’individus? La fréquence
d’observation? Leur comportement? La présence de jeunes individus?
Pour les tortues : L’interview consiste en un questionnaire standardisé. Ce dernier comprend deux
séries de questions ; une série liée à l’activité de pêche (technique, lieux de pêche, expérience…) ;
l’autre propre aux tortues marine et traite de l’observation et de la capture accidentelle de ces reptiles
marins, du nombre d’espèces observées, de la taille (longueur de la carapace), des individus capturés,
du lieu et de la méthode de capture, du nombre de tortues capturées, des dates de captures et enfin de
l’utilisation des animaux. A la fin de ce questionnaire, des photos de différentes espèces sont
présentées.
b./ Patrouilles sur le terrain : Les portions côtières du littoral de d’El Kala accessibles par voie
terrestre doivent être explorées régulièrement. Parfois et autant que cela sera possible, les pentes les
moins abruptes et à faible déclivité seront, soit escaladées en quête de positions stratégiques pour une
bonne observation à l’aide de jumelles, soit descendues jusqu’à leur base pour mieux explorer les
lieux de repos et/ou de reproduction pour le phoque moine (grottes, abris, criques, petites baies, plates
formes rocheuses,…) et pour les tortues marines (plages de sable, sites de nidification,…).
c./ Randonnées en mer : Plusieurs missions seront effectuées dans les zones non accessibles par voie
terrestre.
3. Missions à la mer
Les méthodes d’estimation du peuplement des faunes mammalogique et herpétologique reposent à
l’heure actuelle essentiellement sur la détection visuelle par des observations. Celles-ci découlent de la
reconnaissance individuelle d’une partie, au moins, des animaux d’un peuplement et permettent de
déterminer son effectif dans un secteur donné. Ces méthodes sont utilisées grâce à des marquages ou à
l’identification de marques corporelles. Jusqu’à présent la photo- identification est la technique la plus
souvent utilisée avec un réel succès car elle représente un prolongement naturel d’une activité
d’observation sur le terrain.
Pour le cas des Cétacés : Une méthode plus fiable repose sur le calcul de l’indice d’abondance. Cette
méthode a pour but de relier, par cet indice, les observations de cétacés à l’effort fournit par chacun
des individus durant ses observations. Pour cela nous devons pouvoir disposer, sur une superficie
donnée :
- du nombre, par espèce, d’animaux vus,
- du nombre de miles marins parcourus par le bateau,
- du nombre d’heures (exprimés en minutes) durant lesquelles a été effectuée la prospection.
1- Principes de la méthode
- un observateur (ou plus),
- s’effectue en ligne droite,
- une veille continue entre deux points dont les coordonnées sont connues (principe du transect),
- par état de la mer inférieur ou égal à 3 Beaufort,
- sur n’importe quel type de bateau dont la vitesse est égale ou supérieure à 4 nœuds.
2- Le (ou les) observateur (s)
Doit être impérativement expérimenté. L’utilisation des moyens d’observation est indispensable (paire
de jumelles réticulées, appareil photographique,…).
3- Le trajet parcouru : Doit être reproductible sur les systèmes cartographiques informatisés et pouvoir
faire l’objet de calculs à l’aide des logiciels adéquats. Ce trajet doit être en ligne droite entre deux
points de coordonnées connues, ou sous forme de tronçons de lignes droites à la condition que les
points de virement soient eux aussi identifiés de façon précise. Ces segments de droite de longueur
variable généralement positionnés par rapport aux isobathes 100 et 1000 mètres, seront parcourus de
préférence le jour par vent inférieur ou égal à 3 Beaufort. Seuls les trajets effectués en « transect »
seront pris en considération. Sont éliminées les routes faites lors de travaux particuliers (étude de
comportement, photo- identification, chalutage,…).
4-veille : L’observation doit être constante entre deux points. La veille doit être continue, et
l’observateur n’aura que cette tâche à accomplir à bord durant la prospection.
5- Etat de la mer : Ne doit en aucun cas excéder le stade 3 « mer peu agitée », la hauteur des vagues
doit être inférieure à 1,25 mètres pour que les espèces de petite taille ne soient pas sous-estimées.
6- Le bateau : Tous les types de bateaux peuvent être utilisés à condition que leur vitesse de
déplacement en prospection soit égale ou supérieure à 4 nœuds, avec un équipage de 3 à 4 personnes.
7- Les informations à recueillir : Durant la prospection, les données suivantes seront recherchées :
- l’heure et la position du début des observations,
- l’heure, la position et le nombre de toute espèces de Cétacés vue,
- l’heure et la position de tout point de virement de la route,
- l’heure et la position de la fin des observations.
Le programme de suivi des communautés les plus remarquables et des habitats de haute valeur doit
impliquer la chambre de la pêche et de l’aquaculture, un effort des sensibilisation et de vulgarisation
de l’utilité de ce programme et de ses nombreuses implications positives pour l’activité de la pêche
doit être engagé dans les meilleurs délais afin de garantir la participation du lus grand nombre de
pêcheurs. Les ONG’s de protection de l’environnement et celles qui activent plus particulièrement sur
le milieu marin doivent également faire l’objet de sollicitation afin de les impliquer dans le processus
de sensibilisation des campagnes régulières et périodiques seront à cet effet organisées pendant les
périodes écologiquement sensibles.
L’unité de gestion de la partie marine du PNEK pourra coordonner la veille écologique pour la
surveillance et le contrôle des espèces invasives à travers le réseau national de surveillance des
espèces invasives RESINV. Ce réseau encore en phase de maturation a été proposé dans le cadre du
programme d’aménagement côtier de la zone algéroise (PAC Algérie/ Grimes et al., 2005/ CAR
ASP/MATE) dans un premier temps et son extension à l’ouest et à l’est de la côte algérienne sera
programmé ultérieurement.
Complémentairement, les index de violation des interdictions dans l’aire de protection intégrale seront
prises en considération dans le suivi des impacts. Cependant, il devra aussi être l’outil pour mesurer
l’impact des activités de conservation sur l’exploitation des ressources. Il s’agit du suivi du respect
des réglementations. Il s’agit d’un suivi à caractère mixte, ayant une composante technique et une
autre administrative. Il a besoin d’une coordination entre les différentes administrations ayant des
compétences dans ce milieu, notamment les gardes du PNEK, la Gendarmerie et les Gardes-Côtes.
Finalement, les indicateurs socioéconomiques définiront le suivi de l’impact économique de la
réserve sur les populations locales.
Les indicateurs qui devront être prises dans ce genre de suivi correspondant aux trois sous-
programmes suivants :
Ce genre de suivi devra être fait trimestriellement pour certains cas, mais dans d’autres la fréquence
sera annuelle ou pluriannuelle. En tout cas, des données de base sont nécessaires pour pouvoir
connaître les tendances évolutives des populations. Les équipes chargées de ce suivi pourront préciser
davantage la nature et la fréquence de prise de ces données.
Pour avoir une indication sur le genre de méthodologies applicables à l’estimation des indicateurs
biologiques, voir les cas proposés plus haut pour le suivi scientifique.
Pour ce qui est des statistiques sur la pêche et l’emploi en rapport avec la pêche, la chambre de pêche
sera d’un appui important.
Il est impératif de déterminer le degré de sélectivité des différents engins de pêche, en fonction de la
taille de la maille et de la longueur des filets droits et de la taille et du nombre d’hameçons pour les
palangres, de façon à pouvoir réglementer adéquatement l’activité.
Les données qui existent sur l’impact de la plongée sur les écosystèmes marins en général sont de type
qualitatif. Normalement, on apprend la capacité de charge d’un site par l’expérience de
surexploitation, c'est-à-dire, une fois que l’endroit l’a dépassé. A notre connaissance, il n’y a pas de
données permettant de régulariser l’activité d’une façon précise, dans la limite du raisonnable, au
moins dans le contexte méditerranéen. Dans les sites où une limitation a été imposée, c’est soit le
principe de précaution, soit un chiffre arbitraire qui ont déterminé la pression à supporter. Le suivi
soigneux des charges (en plongeur-jour) supportés pour chaque endroit et l’impact subi pour le
système permettra de calibrer la charge future tant au niveau du PNEK qu’au niveau d’autres sites,
protégés ou non, dans la région.
Le degré de satisfaction des demandes de visite au site permettra de calculer le nombre potentiel de
visiteurs dans le cas où une ampliation de l’utilisation serait prévue et admise. Cela sera spécialement
important dans le cadre d’un appel d’offres pour l’éventuelle mise en exploitation de circuits lors des
révisions futures du plan de gestion.
Des fiches de contingences seront dessinées pour différentes éventualités. D’une façon particulière, les
visites, autorisés ou non, seront enregistrées. L’analyse des enregistrements permet de connaître le
modèle de distribution des visites dans le temps et dans l’espace, leur provenance, leurs intérêts, etc.
Ceci aide à formuler des approches itératives de gestion de la fréquentation touristique, de
l’information sur les possibilités ou les interdictions et la portée et les groupes cibles des campagnes
de sensibilisation
La mise en place d’un système de radar sur le sommet de l’Observatoire est prévue pour la
surveillance des infractions. Cela permettra de détecter l’approximation de bateaux et l’enregistrement
du trafic sera un indicateur pour évaluer et mettre au point des mesures de gestion et surveillance.
L’inspection régulière des enregistrements des GPSs des bateaux autorisés à circuler dans les
différentes zones du Parc National permettra de mettre en évidence les infractions au zonage. Dans le
cas où des bateaux de passagers seraient autorisés à naviguer dans l’aire afin de visionner la côte, ils
devront être équipés de systèmes de positionnement géographique afin de vérifier l’accomplissement
des conditions des cahiers de charges vis à vis des distances d’approche aux îles.
Il est fortement conseillé d’obtenir des informations sur les visiteurs de façon systématique afin
d’évaluer leur niveau de satisfaction après la visite, les changements dans le profil des visiteurs et la
perception qu’ils ont du Parc. Ceci peut se faire à l’aide d’enquêtes anonymes à remplir dans le Centre
de Visiteurs, Point d’Information, Office du Parc, etc.
Le suivi des activités est un processus itératif qui facilite la base nécessaire pour la révision de la
planification des activités et, par suite, la révision périodique du plan de gestion.
OS 1. Renforcement institutionnel et révision du OSP 1. Organiser la gestion de l’aire marine protégée 3.1. Dossier d’extension du PNEK au domaine marin
dispositif législatif relatifs a la protection des du PNEK côtier
ressources vivantes marines et littorales
OSP 2. Délimitations des zones de protection et 3.2. Organisation du fonctionnement
ix. Préservation de la diversité biologique, des identification des restrictions et des interdictions
espèces remarquables et des habitats d’intérêt d’activités incompatibles avec les objectifs stratégiques Action 1. Organigramme
écologique majeur. de la conservation de l’aire marines protégée du PNEK
Action 2. Délimitation du zoning de l’aire protégée :
OSP 3. Mettre en place la structure de gestion Proposition de zoning (Grimes, sous presse)
x. La préservation de ce milieu contre toutes
interventions artificielles et les effets de OSP 4. Organisation du suivi et du gardiennage Action 3. Définition des activités admises et défendues
dégradation naturelle, susceptibles d’altérer dans chaque zone
son aspect, sa composition et son évolution. OSP 5. Planifier l’aménagement
Action 4. Bornage et balisage
OSP 6. Assurer un fonctionnement efficace à travers
l’acquisition d’un équipement spécifique et adapté aux
besoins de l’aire marine du PNEK
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ANNEXES
a) les types d'écosystèmes marins et côtiers représentatifs de taille suffisante pour assurer leur viabilité à long
terme et maintenir leur diversité biologique;
b) les habitats qui sont en danger de disparition dans leur aire de répartition naturelle en Méditerranée ou qui ont
une aire de répartition naturelle réduite par suite de leur régression ou en raison de leur aire intrinsèquement
restreinte;
c) les habitats nécessaires à la survie, la reproduction et la restauration des espèces animales et végétales en
danger, menacées ou endémiques;
d) les sites présentant une importance particulière en raison de leur intérêt scientifique, esthétique, culturel ou
éducatif.
Les Parties signataires du Protocole ASP peuvent créer des Aires Spécialement Protégées dans les zones marines
et côtières soumises à leur souveraineté ou à leur juridiction. Les Parties désignant des ASP sont obligées
d’entreprendre des mesures de conservation concernant, notamment :
En signant le Protocole ASP, les Parties doivent entreprendre des mesures de planification, de gestion, de
surveillance et de contrôle des Aires Spécialement Protégées (article 7). Ces mesures devraient comprendre pour
chaque aire spécialement protégée :
a) l'élaboration et l'adoption d'un plan de gestion qui précise le cadre juridique et institutionnel ainsi que les
mesures de gestion et de protection applicables;
b) la surveillance continue des processus écologiques, des habitats, des dynamiques des populations, des
paysages ainsi que de l'impact des activités humaines;
c) la participation active des collectivités et populations locales, selon le cas, à la gestion des aires spécialement
protégées, y compris l'assistance aux habitants qui pourraient être affectés par la création de ces aires;
d) l'adoption de mécanismes pour le financement de la promotion et de la gestion des aires spécialement
protégées ainsi que le développement d'activités susceptibles d'assurer une gestion compatible avec la vocation
de ces aires;
e) la réglementation des activités compatibles avec les objectifs qui ont motivé la création de l'aire spécialement
protégée et les conditions pour les autorisations y relatives;
f) la formation de gestionnaires et de personnel technique qualifié ainsi que la mise en place d'une infrastructure
appropriée.
Annexe 2. Liste globale des espèces recensées dans l’aire marine d’El Kala
Rhodophytes
Acrosorum uncinatum
Amphiora cryptarthrodia
Amphiora verruculosa
Asparagopsis armata
Champia parvula
Chondria sp.
Corallina elongata
Corallina granifera
Fauchea repens
Gelidium crinale
Gelidium spatulatum
Gigartina acicularis
Gracilaria bursa-pastoris
Gracilaria verrucosa
Halopitys incurvus
Halymenia floresia
Herposiphonia tenella
139
Plan de gestion de l’aire marine du parc national d’El Kala MedMPA/PNUE/PAMCARASP
140
Plan de gestion de l’aire marine du parc national d’El Kala MedMPA/PNUE/PAMCARASP
141
Plan de gestion de l’aire marine du parc national d’El Kala MedMPA/PNUE/PAMCARASP
Corycaeus speciosus
Corycaeus typicus
142
Plan de gestion de l’aire marine du parc national d’El Kala MedMPA/PNUE/PAMCARASP
Annexe 3.
143
Plan de gestion de l’aire marine du parc national d’El Kala MedMPA/PNUE/PAMCARASP
Annexe 4.
2. Nbre jours ouvert 3.1. Nbre d’usagers en weekend (vendredi soir, samedi, dimanche,
congés et veilles)
32. Nbre d’usagers en jours de travail
73. Union 731 732 734 735 736 737 738 Total
européenne France Italie Espag Allemange Grèce Royaume Ailleur en
7. Nbre d’usagers par provenance
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Annexe 5.
Bref, cet écosystème est aujourd’hui considéré comme un des plus importants pour l’équilibre des
littoraux méditerranéens.
• L’aménagement des ports, des plages et des digues qui modifient les courants et les bilans
sédimentaires.
• Les engins de pêche traînants (chalutiers)
• Les mouillages répétés et concentrés (navigation de plaisance)
• La pollution par les rejets d’eaux usées en mer qui diminuent la photosynthèse.
• L’introduction d’espèces exotiques compétitives.
La protection de cet écosystème est donc absolument nécessaire.
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Annexe 6.
Le domaine public maritime est défini à 25 m de la ligne de plus haute marée. Dans cette frange toute occupation devra être
adéquatement justifiée et autorisée. La législation algérienne a prévu des exceptions, par exemple, pour des aménagements
touristiques ou pour l’installation d’infrastructures liées à l’aquaculture. En conséquence, selon l’article 8 de la loi 03-03 des
parties du territoire national peuvent être délimitées en zones d'expansion touristiques en vue de la protection et de la
préservation de leur vocation touristique. Le territoire délimité et déclaré pourrait s'étendre au domaine public maritime, mais
il est aussi objet de cette loi le respect pour les valeurs naturelles et les réglementations relatives à la protection de
l’environnement et du littoral.
Accueil du public : L’ensemble des techniques, moyens et services visant à répondre à la pluralité des attentes des
visiteurs et favoriser une véritable découverte de la richesse et de la diversité des ressources. Sur le terrain, il s'agit de
rendre un espace naturel véritablement accueillant pour les diverses catégories d'usagers et organiser l'accueil.
Visiteurs : Les personnes qui visitent un espace naturel pour s’amuser et apprendre ses valeurs, sans attendre aucun
bénéfice économique.
Usage public : L’ensemble des pratiques et activités dérivées de l’usage des personnes qui visitent les espaces naturels,
soit de façon spontanée ou organisée, afin de profiter de leurs valeurs naturelles, environnementales, esthétiques,
paysagères ou culturelles.
L’usage public comprend donc les activités, actuelles ou potentielles, que les visiteurs des espaces naturels veulent y
réaliser, ainsi que les circonstances et formalités qui les conditionnent.
Activités d’usage public : Les actions mises en place par des individus ou des groupes d’individus cherchant dans
l’environnement des bénéfices à caractère récréatif, éducatif, touristique, scientifique, culturel, esthétique ou paysager.
L’activité, c’est ce qui motive les visiteurs, justifie le besoin d’installations et de services avec un personnel spécialisé à
l’appui tout en offrant la possibilité de contribuer au développement durable.
Divulgation : Activité en direction de la population en général ou de groupes spécifiques, dont le but est de faire connaître
les valeurs de l’espace protégé.
Information - renseignement : Activité visant à satisfaire les nécessités des visiteurs par rapport à leur accueil, leur sécurité,
le bien-être et l’orientation, y compris la signalisation.
Récréation : Activités libres ou organisées permettant aux visiteurs de profiter de leurs loisirs dans l’espace protégé.
Interprétation du patrimoine : Stratégie de communication in situ dont le but est de décrire et d’expliquer aux visiteurs les
caractéristiques des ressources naturelles et culturelles de l’espace protégé d’une manière attractive, amène et amusante, en
utilisant divers moyens et techniques afin d’atteindre une connaissance et un respect concernant les valeurs de l’espace
protégé.
Éducation environnementale : Stratégie de communication basée sur des activités éducatives programmées avec des
objectifs didactiques concrets concernant la connaissance des valeurs naturelles et culturelles de l’espace. Il est normalement
dirigé vers des groupes spécifiques.
Sensibilisation ou Extension : Processus de communication pour le transfert d’information et prise de conscience dirigé
notamment vers les communautés locales.
Ensemble d’installations et de services qui constituent la base pour la réalisation des activités d’usage public.
Installations : Infrastructures ou constructions conçues pour constituer le support physique des activités à usage public.
Services : Les attentions prêtées spécifiquement aux individus ou groupes d’individus afin de leurs faciliter la réalisation
d’activités à usage public. D’habitude elles requièrent certaines installations, mais elles peuvent être pourtant mises en place
sans aucune infrastructure.
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Abréviations et acronymes
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