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UNIVERSITÉ CADI AYYAD N° d’ordre :

FACULTÉ DES SCIENCES


SEMLALIA - MARRAKECH

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THÈSE
présentée à la Faculté pour obtenir le grade de :

Docteur
UFR : Procédés- Eau - Environnement
Spécialité: Hydrogéologie

ETUDE DES INTERACTIONS ENTRE LES EAUX


SOUTERRAINES ET LES EAUX DE SURFACE DANS
LE BASSIN CÔTIER D’OUALIDIA

Par:

Khadija KAID RASSOU

(Diplôme d’Etudes Supérieures Approfondies :


Environnement Marin et Valorisation des Ressources)

Soutenue le 11/04/2009 devant la commission d’examen :

Président El Khadir LAKHAL PES Professeur à l’Université Cadi Ayyad Marrakech

Examinateurs Fouad AMRAOUI PES Université Hassan II Casablanca


Mohammed BAHIR PES Université Cadi Ayyad Marrakech
Namira EL AMRANI PES Université Hassan 1er Settat
Abdenbi EL MANDOUR PES Université Mohammed Premier Oujda
Younes FAKIR PES Université Cadi Ayyad Marrakech
A la mémoire de mon père
FICHE PRÉSENTATIVE DE LA THÈSE

- Nom et Prénom de l’auteur : Khadija KAID RASSOU


- Intitulé du travail : « Étude des interactions entre les eaux souterraines et les eaux de
surface dans le bassin côtier d'Oualidia »
- Encadrant :
• nom, prénom et grade : Younes FAKIR, PES
• Laboratoire GEOHYD, département de géologie, Faculté des
Sciences Semlalia, Marrakech.
- Co-Encadrant :
• nom, prénom et grade : Mohamed BAHIR, PES
• Ecole Supérieure de Technologie d'Essaouira

- Lieux de réalisation des travaux (laboratoires, institution,…) :


Laboratoire «Géostructures, géomatériaux et ressources hydriques » GEOHYD,
département de Géologie, FSSM.
- Période de réalisation du travail de thèse : Mars 2003 – Décembre 2008
- Rapporteurs autres que l’encadrant (nom, prénom, grade, institution) :
Rapporteur 1:
• AMRAOUI Fouad, PES
• Laboratoire d’hydrogéologie, Faculté des Sciences Aïn Chock,
Université Hassan II, Casablanca
Rapporteur 2:
• EL MANDOUR Abdenbi, PES
• Laboratoire d’hydrogéologie, Faculté des Sciences Semlalia,
UCAM, Marrakech.
Rapporteur 3:
• ZARHLOULE Yassine, PES
• Laboratoire d’hydrogéologie, Faculté des Sciences, Université
Mohamed I, Oujda

- Ce travail a donné lieu aux résultats suivants (communications, publications,…) :


Publications
♦K. Kaid Rassou, Y. Fakir, M. Bahir, K. Zouari, M. Marah, J.P. Monteiro. Apport des
analyses isotopiques à la compréhension du fonctionnement des aquifères côtiers du
bassin hydrologique de la lagune d'Oualidia. (Océan atlantique marocain). Comunicações
Geológicas, 2005, t. 92, pp. 129-142.

Communications Scientifiques Orales


♦Kaid Rassou K., Fakir Y., Bahir M. Gestion et protection des eaux souterraines :
apports d'un système d'information géographique à la réalisation de la carte de
vulnérabilité de la nappe du bassin hydrologique de la lagune d'Oualidia. Congrès
international Gestion Intégré des Ressources en Eaux et Défis des Développement
Durable (GIR3D), Marrakech, les 22-23 et 25 May 2006.
♦Kaid Rassou K., Fakir Y., Bahir M, Chafik. Impact de l'agriculture sur les eaux
souterraines et superficielles dans le bassin côtier de la lagune d’Oualidia, Océan
atlantique, Maroc. 8th international conference on the geology of the arab world (GAW
8), Cairo, Faculty of Science, les 13, 14, 15 et 16 Février 2006.
♦Kaid Rassou K., Fakir Y., Bahir M, Chafik. Apport des isotopes de l'environnement à
la compréhension du fonctionnement des aquifères côtiers du bassin hydrologique de la
lagune d'Oualidia (littoral Atlantique). Deuxième Congrès Méditerranéen, Ressources en
Eau dans le Bassin Méditerranéen WATMED 2, Marrakech les 14, 15, 16 et 17
Novembre 2005.
♦Kaid Rassou K., Fakir Y., Bahir M., Zouari K., Marah M. Etude isotopique des eaux
souterraines du Sahel d’Oualidia, Maroc. Séminaire international, Isotope et Ressources
en eaux exemple du bassin synclinal d’Essaouira en zone semi-aride. Faculté des
Sciences Semlalia, Marrakech, le 30 septembre et 1er Octobre 2004.

Communications Scientifiques par Affiche

♦Kaid Rassou K., Fakir Y., Bahir M, Chafik. Interaction eau souterraine - eau de
surface, application au bassin hydrologique de la lagune d’Oualidia, Maroc. 3èmes
Journées Internationale des Géosciences de l'Environnement, El Jadida les 08, 09 et 10
Juin 2005.
♦Kaid Rassou K., Fakir Y., Bahir M. Caractérisation de l’intrusion marine dans les eaux
souterraines de Sahel d’Oualidia (océan Atlantique, Maroc). Colloque
international «gestion et Préservation des ressources en eau », Faculté des Sciences
Mekhnès, les 24 et 25 septembre 2004.
♦Kaid Rassou K., zourarah B., Sahabi M. Contribution à l’étude morpho-sédimentaire
de la plage d’El Jadida –Azemmour, Maroc. Congrès National, 1erSymposium National
«santé Biologie et Environnement » Faculté des Sciences Kenitra, 1 et 02 juillet 2004.
♦Kaid Rassou K., Fakir Y., Bahir M, Chafik. Contamination par les nitrates des eaux
souterraines de la nappe côtière du Sahel Oualidia, Maroc. Congrès International, Gestion
Intégrée du littoral et des Ecosystèmes Associés pour un Développement Durable,
Faculté des Sciences Oujda, les 27,28 et 29 mai 2004.
REMERCIEMENTS

Je tenais à remercier comme il se doit les personnes qui ont partagé avec moi l’aventure de ce
travail.
Ma première pensée va tout naturellement à mon directeur de thèse YOUNES FAKIR qui a suivi
ce travail dans tous ces détails avec une rigueur scientifique exceptionnelle, ce qui m’a donné le
courage pour poursuivre la réalisation de ce projet de recherche. Je tiens à le remercier pour son
encadrement et son soutien. Je le remercie pour la confiance qu’il m’a témoigné en me confiant
ce travail. Merci pour sa grande chaleur humaine et pour sa disponibilité quotidienne. Grâce à lui,
les moments de découragement connus de tous les thésards furent rares et brefs.
Ma gratitude va également à Monsieur MOHAMED BAHIR qui a accepté de codiriger ce
travail, d’avoir intégré dans l’accord programme inter-universitaire (Tuniso-Marocain) ainsi que
pour l’aide qu’il m’a apporté à la réalisation de ce travail. Je le remercie pour son encouragement
et ses conseils si précieux.
Mes sincères remerciements vont également aux membres du jury de thèse ; et à son président le
Pr. El KHADIR LAKHAL qui a consacré une part importante de son temps à la lecture et à
l’évaluation de ce travail.
Je remercie Mr. FOUAD AMRAOUI d’avoir accepté d’être rapporteur de thèse et d’avoir fait le
déplacement de casablanca (Maroc) afin d’assister à ma soutenance. Je remercie également Mme
NAMIRA EL AMRANI d’avoir accepté d’être rapporteur de thèse et d’avoir fait le déplacement
de Settat (Maroc) afin d’assister à ma soutenance.
Mes vifs remerciements pour Mr. ABDENBI EL MANDOUR qui a examiné mon premier
manuscrit, je le remercie pour ses encouragements et ses conseils si précieux, je le remercie
également d’avoir accepté d’être rapporteur de thèse et d’assister à ma soutenance.
Mes remerciements à tous le personnel du Département de géologie de Institut des Ingénieurs de
Sfax en Tunisie, de m’avoir accueilli dans d’excellentes conditions, je tiens tout spécialement à
remercier Mr. KAMEL ZOUARI, responsable du Laboratoire Radio-Analyses et environnement.
Ma reconnaissance à tout le personnel du laboratoire.
Je dois aussi remercier le directeur de la station INRH à Oualidia grâce à qui j’ai eu l’appui
logistique pour réaliser mes campagnes d’échantillonnage ainsi que tout le personnel de la
station. Dans ce cadre, mes remerciements vont également au responsable du Laboratoire de
chimie de INRH à Casablanca (Maroc), au sein duquel j’ai effectué mes analyses chimiques des
eaux, et à toute l’équipe du laboratoire. Je tiens également à remercier Mr. J. P. Monteiro ainsi
que toute l'équipe du Laboratoire des Sciences Marine et de l’Environnement de l’Université
d’Algarve en Portugal au sein duquel on a effectué les analyses physicochimiques des eaux.
Je tiens à exprimer ma reconnaissance à toute l’équipe et personnel du département de Géologie
de la Faculté des Sciences Semlalia au sein de laquelle j’ai effectué mes travaux de recherche.
Mes sincères remerciements vont au Chef du département de géologie Mr. AHMED ALGOUTI,
je le remercie pour son soutien et ses encouragements pour tous les chercheurs de géologie.
Merci spécialement à Mme HOURIA ZRYRA, secrétaire du département de géologie, qui m’a
aidé à terminer et à déposer cette thèse dans les meilleures conditions, soutenu pour surmonter les
moments de doute que connaît tout doctorant et qui ne saurait imaginer combien ce témoignage
d'amitié compte à mes yeux. Je transmets ici également toute mon énergie et une attention
particulière pour El MAHJOUB SINE merci pour tes encouragements et ton soutien, je tiens à
remercier chaleureusement Hanane, Asma, Farida et Latifa.
Mes vif remerciements au chauffeur du département Mr. Ourraiss Ali qui m'a accompagné durant
mes sorties de terrain toujours avec joie et bonne humeur. Un clin d’oeil particulier pour toi
Karima Boukhari, Aicha Saad, Halima, Karima Abdelouarit et Samira… avec qui j’ai passé des
supers moments inoubliables au sein de notre laboratoire d'hydrogéologie.
Je suis extrêmement reconnaissant à ma famille (KAID RASSOU, ETTAQI, BEL MKEDDEM,
EL OUARZAZI…….) et un remerciement spécial à mes cousins (Rachid, Hassan, Abellatif…)
qui m'ont beaucoup aidé et qui ont toujours cru en moi et m’ont soutenu à chaque moment. Une
mention particulière à toi Rachid pour ton soutien moral et matériel. Une attention particulière
pour ma tente Hadja Brika, merci pour tes encouragements et tes prières.
Merci infiniment à ma famille, un grand merci pour ma mère, mon oncle Dr. ETTAQI HASSAN
et son épouse et mes sœurs (Amina, Karima et Touria) merci pour vos soutiens et pour vos
encouragements. Merci pour tous mes proches qui m’ont apporté tous leur aide morale et matériel
durant toute ma carrière.
Ma reconnaissance à tous les habitants d’Oualidia et environs qui m’ont autorisé à utiliser leurs
puits et forages pour effectuer les prélèvements d’eau et les mesures hydrodynamiques.
Ma reconnaissance à tous mes collègues du lycée qualifiant Béniammart, délégation Al Hoceima.
Et enfin, je tiens à remercier tous les amis qui m’ont aidé de prés ou de loin et encouragé pour
réaliser cette thèse et avec qui j'ai passé des moments inoubliables, je cite spécialement Nadia,
Saida, Aicha , Badiaa, Farida, My Mustapha, Khalifa, Al Houcein, Abdel Ali, Abdeladim …..
Merci à toutes les personnes qui m’ont permis de mener à bien ce travail et bonne chance et
courage aux suivants….
RESUME
Dans le bassin côtier d’Oualidia, les eaux souterraines constituent la seule ressource en eau
douce, cantonnée dans les aquifères carbonatés du grés-calcaire (Plio-quaternaire) et des
calcaires de Dridrate (Hauterivien supérieur). Ces aquifères s’étendent sur le littoral atlantique
et longent la lagune d’Oualidia. Cette dernière fait partie de la zone humide du Sahel côtier
atlantique.

De part sa localisation sur le littoral, son contact avec la lagune et la pression des activités
anthropiques (agriculture, tourisme, aquaculture), le système aquifère est potentiellement
menacée par l'invasion des eaux salines ainsi que pour la contamination par les nitrates et
d'autres éléments résultants de l'utilisation excessive des engrais et des rejets domestiques.
Dans ce contexte où il peut y avoir une interaction entre différentes masses d'eau et plusieurs
sources de contamination, dans une vision de protection de cet écosystème côtier et de
durabilité des activités socio-économiques qui s’y rattachent, nos travaux consistent à
déterminer (i) les mécanismes de salinisation et de pollution des eaux souterraines, (ii) l'état
de qualité de ces eaux (iii) et la sensibilité de l'écosystème (aquifère-lagune) aux risques de
pollution.

Préalablement, l’étude de la structure géologique a mis l’accent sur la remontée des réservoirs
vers l'amont du bassin sous forme d'une flexure. Dans la bande côtière, s’établit une
communication directe entre les aquifères, ouverts sur l’océan atlantique et la lagune
d’Oualidia. Sur le plan hydrogéologique, le système aquifère se présente sous forme d’un
système karstique comportant dans la frange côtière une zone noyée développée et productive,
relayée par une large zone d’infiltration.

La caractérisation géochimique des eaux du bassin côtier d’Oualidia a été réalisée en faisant
appel au traçage hydrochimique et à une caractérisation isotopique réalisée pour la première
fois dans la zone. En s’appuyant sur des données hydrochimiques, on a pu mettre en évidence
de fortes salinités des eaux souterraines dans la frange côtière avec quelques anomalies à
l'intérieur des terres. La salinisation des eaux est due aux sulfates, chlorures, sodium et
potassium. L’origine de ces éléments est en relation à la fois avec (i) la nature des deux
réservoirs aquifères (ii) l’activité anthropique (iii) et l’intrusion marine. L’étude isotopique a
affirmé que les effets de l’intrusion marine sont très localisés sur la bande côtière et que la
salinisation des eaux est surtout le résultat d’une contamination évaporitique. Dans le cadre de
la caractérisation isotopique, la datation des eaux par le carbone-14 a révélé un faible
renouvellement des eaux destinées à l’alimentation en eau potable du centre d’Oualidia.

L’étude de la qualité des eaux a montré que les eaux souterraines subissent plusieurs types de
pollution, saline, nitratée et métallique (Cd, Cr, Pb). L’impact de ces pollutions apparaît dans
la détérioration de la qualité des eaux souterraines qui deviennent non potables pour la
population dans la majorité des cas et même inutilisables pour l’irrigation dans certains cas.
Les eaux de la bordure de la lagune d’Oualidia sont influencées par cet état de qualité.

Afin de contribuer à la protection de ces ressources en eaux et de diminuer les risques de


pollution, une carte de vulnérabilité du bassin côtier d’Oualidia a été élaborée par la méthode
RISK, en se basant sur les caractéristiques hydrodynamiques des aquifères, du sol, la
disposition des terrains agricoles et des agglomérations. Deux grandes zones de vulnérabilité
ont été délimitées : la zone côtière en aval du bassin avec une forte vulnérabilité et la zone
située en arrière pays dominée par une vulnérabilité moyenne.

Les contaminations agricoles et urbaines constituent les principales causes de la pollution des
eaux du bassin côtier d’Oualidia. La protection de ces eaux nécessite la mise en place d'un
système de protection approprié en veillant sur le développement de ces activités et le
renouvellement continu des eaux de la lagune d’Oualidia par les eaux océaniques.
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SUMMARY
In the coastal basin of Oualidia, groundwater is the only freshwater confined in the carbonate
aquifers formed of the Plioquaternary calcarous clastics and the limestone of Dridrate (upper
Hauterivian). These aquifers extend over the Atlantic coast and along the lagoon of Oualidia.

The aquifer system with are in a direct relation with the atlantic ocean is potentially
threatened by the invasion of salt water as well as contamination by nitrates and other factors
resulting from the excessive use of fertilizers and domestic discharges. In this context where
there may be an interaction between different water masses and several sources of
contamination, in a vision for the protection of the coastal ecosystem and sustainable socio-
economic activities which are attached, our work is to determine (i) the mechanisms of
salinization and pollution of groundwater, (ii) the quality of these waters (iii) and the
sensitivity of the ecosystem (lagoon-aquifer) to the risks of pollution.

The study of the geological structure revealed the rise in upstream reservoirs in the basin as a
flexure. In another hand, the coastal band there is a direct relation between the aquifers,
Atlantic Ocean and the lagoon of Oualidia.

On the plan hydrogeologic, the aquiferous system is presented in the form of a karstic system
having in the coastal zone a drowned zone developed and productive, relayed by a large area
of infiltration broad zone of infiltration.

The geochemical characterization of the waters of the coastal basin of Oualidia was using
trace hydrochemical and isotopic characterization carried out for the first time in this area.
Based on hydrochemical data, it identifies high salinity of groundwater in the coastal zone
with a few anomalies in the interior. Salinization of water is resulting to sulfates, chlorides,
sodium and potassium. The origin of these elements is associated with (i) the nature of the
two aquifers (ii) the anthropic activity (iii) and the marine intrusion. The isotopic study
affirmed that the effects of the intrusion marinates are localised on the coastal tape and that
the salinisation of water is especially the result of a evaporitic contamination. The dating of
water by carbon-14 revealed a weak renewal of the water intended for the drinking water
supply of the center of Oualidia.

The study of water quality has shown that groundwater undergo several types of pollution,
saline, nitrated and metallic (Cd, Cr, Pb). This pollution affects quality of groundwater. The
waters on the edge of the lagoon of Oualidia are influenced by this quality.
In order to protect these water resources and decrease the risks of pollution, a vulnerability
map of the coastal basin of Oualidia was developed by the RISK method, based on the
hydrodynamic characteristics of aquifers, soil, the agricultural land and the agglomerations.
Two major areas of vulnerability have been defined: the coastal area downstream of the basin
with a high vulnerability and the box in the back country dominated by a medium
vulnerability.

The agricultural and urban contaminations are the main causes of pollution of the coastal
basin of Oualidia. The protection of these waters requires the establishment of a system of
protection by ensuring the development of these activities and the continuous renewal of the
waters of the lagoon of Oualidia by ocean waters.
SOMMAIRE
Introduction générale........................................................................................... 2
Chapitre I
Problématique des eaux souterraines dans les zones humides et côtières
Introduction………………………………………………………………………. 6
I-1- Les eaux souterraines dans les zones côtières………………………………. 6
I-1-1- Définition d'un aquifère côtier……………………………………….. 6
I-1-2- Relation eau souterraine- eau marine………………………………... 7
I-1-3- Risques de surexploitation et de pollution…………………………… 7
I-1-4- Mesures de sauvegarde et de gestion des aquifères côtiers………….. 7
I-2- Les zones humides…………………………………………………………... 8
I-2-1-Définition des zones humides………………………………………… 8
I-2-2- Utilité des zones humides……………………………………………. 9
I-2-3- Les lagunes côtières………………………………………………….. 9
I-3- Relation eaux souterraines- zones humides……………………………. 11
Chapitre II
Présentation du bassin côtier de la lagune d'Oualidia
Introduction………………………………………………………………………. 16
II-1- La zone d'étude……………………………………………………………... 16
I-1-1 Situation géographique ………………………………………………. 16
II-1-2- Cadre socio-économique……………………………………………. 21
II-1-2-1- Activité agricole……………………………………………... 21
II-1-2-2- Aquaculture…………………………………………………. 21
II-1-2-3- Pêche………………………………………………………… 21
II-1-2-4- Exploitation du sel…………………………………………… 22
II-1-2-5- Tourisme…………………………………………………….. 22
II-1-2-6- Industrie……………………………………………………… 22
II-1-3- Contexte climatique…………………………………………………. 24
II-1-4- Occupation du sol…………………………………………………… 26
II-2- Hydrologie de surface……………………………………………………… 28
II-2-1-Réseau hydrographique……………………………………………… 28
II-2-2-La lagune d'Oualidia………………………………………………… 29
II-2-2-1-Morphologie de la lagune……………………………………. 29
II-2-2-2-Apport en eau à la lagune…………………………………….. 31
II-3-Lithostratigraphie et structure géologique…………………………………... 33
II-3-1- Séquence lithostratigraphique………………………………………. 33
II-3-2- Structure géologique………………………………………………... 35
II-3-2-1-A l'échelle régionale………………………………………….. 35
II-3-2-1-1- Carte des isohypse du toit des calcaires de Dridrate ……… 35
II-3-2-1-2- Carte des isohypse du toit des marnes de Safi…………….. 35
II-3-2-1-3 Carte des isohypse du toit des de l'ensemble Valanginien et
Jurassique……………………………………………………………… 35
II-3-2-2- A l'échelle locale…………………………………………….. 37
II-4- Le système aquifère………………………………………………………… 41
II-4-1-Les unités hydrogéologiques………………………………………… 41
II-4-2- Les aquifères exploités……………………………………………… 42
II-4-3- Hydrodynamique du système aquifère …………………………….. 43
II-4-3-1- Ecoulement souterrain ………………………………………. 43
II-4-3-2- Traits hydrodynamiques…………………………………….. 46
II-5- Conclusion…………………………………………………………………. 48
Chapitre III
Mécanismes de salinisation des eaux
Introduction………………………………………………………………………. 51
III-1-Prélèvement et analyses……………………………………………………. 52
III-1-1- Réseau des prélèvements…………………………………………... 52
III-1-2- Les analyses réalisés……………………………………………….. 54
III-1-2-1- Les cations majeurs ………………………………………… 54
III-1-2-2- Anions inorganiques ……………………………………….. 55
III-1-2-3- L'alcalinité…………………………………………………... 55
III-1-2-3-1-Dosage des carbonates……………………………….. 55
III-1-2-3-2- Dosage des bicarbonates…………………………..... 56
III-1-2-4- Le strontium (élément trace)……………………………….. 56
III-1-2-5-Isotopie………………………………………………………. 56
III-2- Répartition spatiale de la conductivité électrique ………………………… 56
III-2-1- Eaux souterraines…………………………………………………... 56
III-2-2- En bordure de la lagune……………………………………………. 59
III-3- Répartition spatiale des éléments chimiques des eaux souterraines………. 60
III-3-1- Réservoir superficiel……………………………………………….. 60
III-3-1-1- Les chlorures et sodium…………………………………….. 60
III-3-1-2-Les sulfates…………………………………………………... 64
a) Carte de sulfate………………………………………………… 64
b) Diagramme logarithmique chlorures- sulfates………………… 66
III-3-1-3-Le Calcium et Magnésium…………………………………... 66
a) Carte du calcium et magnésium……………………………….. 66
b) Diagrammes semi-logarithmiques…………………………….. 69
III-3-2- Le forage profond de la RADEJ………………………………….... 70
III-4- Faciès et Parenté des eaux…………………………………………………. 70
III-4-1- Diagramme de Piper……………………………………………….. 70
III-4-2- Analyse de la matrice de corrélation……………………………….. 72
III-4-3- Rapports caractéristiques ………………………………………….. 73
a) L'indice d'échange de base au sein des aquifères (i.e.b.)………. 73
b) Le rapport rMg/rCa…………………………………………… 75
c) Le rapport rSr2+/rCa2+……………………………………….. 77
d) Evolution du rapport Sr/Ca par rapport au Mg/Ca…………….. 79
III-5- Conclusion………………………………………………………………… 79
III-6- Apport des isotopes ……………………………………………………….. 80
III-6-1-Introduction…………………………………………………………. 80
III-6-2- Résultats et discussions…………………………………………….. 82
III-6-2-1- Relation 18O-2H dans les eaux souterraines………………… 72
III-6-2-2-Relation 18O-Conductivité électrique………………………... 75
III-6-2-3-Eléments de datation radioactive par le carbone -14………... 86
III-6-3-Conclusion………………………………………………………….. 89
Chapitre IV
Qualité des eaux et impact des activités anthropiques
Introduction………………………………………………………………………. 92
IV-1- Les éléments nutritifs……………………………………………………… 92
VI-1-1-Impact potentiels sur l’environnement et la santé………………….. 92
IV-1-2-Origine des éléments nutritifs………………………………………. 93
IV-1-2-1- les eaux souterraines ……………………………………….. 93
IV-1-1-2- La lagune d’Oualidia……………………………………….. 94
IV-1-3-Echantillonnage et dosage des éléments nutritifs…………………... 94
IV-1-4- Répartition des phosphates………………………………………… 96
IV-1-5- Répartition des nitrates ……………………………………………. 97
IV-1-5-1- Distribution spatiale………………………………………… 97
IV-1-5-2- Distribution temporelle …………………………………….. 98
IV-1-5-3- Influence de la profondeur………………………………….. 102
IV-1-6-Conclusion………………………………………………………….. 103
IV-2 Métaux lourds………………………………………………………………. 103
IV-2-1- Impact potentiel sur l’environnement et la santé…………………... 103
IV-2-2- Origine des métaux lourds dans les eaux ………………………….. 104
IV-2-3-Problèmes posés par le dosage des métaux lourds dans de l’eau…... 104
IV-2-4-Transfert des métaux lourds entre la phase solide et aqueuse……… 105
IV-2-5-Métaux lourds et matière organique………………………………... 105
IV-2-6-Remobilisation des métaux lourds à partir des sédiments………….. 106
IV-2-7- Présentation des métaux lourds analysés…………………………... 106
IV-2-8- Dosage des métaux lourds…………………………………………. 109
IV-2-9- Répartition des métaux dans les eaux……………………………… 110
IV-2-10 - Répartition des métaux lourds dans les sédiments………………. 112
IV-2-10-1-Environnement immédiat de la lagune…………………….. 112
IV-2-10-2-Au sein de la lagune……………………………………….. 113
IV-2-11- Filiation géochimique …………………………………….. 113
IV-2-12- Principales origines de pollution métallique des eaux bassin
côtier d’Oualidia……………………………………………………….. 115
IV-2-12-Conclusion ………………………………………………………... 116
IV-3- Qualité de l'eau……………………………………………………………. 117
IV-3-1 Eau d'alimentation (AEP)…………………………………………… 117
IV-3-2-Eau d'irrigation en zone côtière…………………………………….. 119
IV-3-2-1- Evaluation du risque de salinité……………………………. 119
IV-3-2-2- Evaluation du risque de sodicité……………………………. 120
IV-3-2-3- Métaux lourds………………………………………………. 123
IV-3-3-Conclusion………………………………………………………….. 124
Chapitre V
Protection du bassin côtier de l’Oualidia
Introduction………………………………………………………………………. 126
V-1-Vulnérabilité des nappes souterraines ……………………………………… 127
V-1-1-Notions générales …………………………………………………… 127
V-1-2- Vulnérabilité des systèmes karstique……………………………….. 128
V-1-3- Les critères de vulnérabilité………………………………………… 129
V-1-3-1- Critères de vulnérabilité intrinsèque………………………… 129
V-1-3-2-Critères de vulnérabilité spécifique………………………….. 132
V-1-4-Présentation de quelques méthodes de cartographie de la
vulnérabilité des aquifères………………………………………………….. 133
V-1-4-1- La méthode DRASTIC……………………………………… 133
V-1-4-2-la méthode EPIK …………………………………………….. 133
V-1-4-3- la méthode RISK …………………………………………… 134
V-1-4-4- la Méthode GALDIT………………………………………… 135
V-2- Traits karstiques des aquifères du bassin côtier d’Oualidia………………... 136
V-3- Vulnérabilité des eaux souterraines du bassin côtier d’Oualidia…………... 137
V-3-1- Les critères de vulnérabilité………………………………………… 137
V-3-1-1-Définition des critères de vulnérabilité……………………... 137
V-3-1-2- Prise en compte du risque………………………………….. 138
V-3-2- Détermination de la vulnérabilité des aquifères du bassin
côtier d’Oualidia……………………………………………………………. 138
V-3-2-1-Principe de la méthode retenue………………………………. 139
V-3-2-2- Cartes de vulnérabilité unicritères…………………………… 140
V-3-2-3- Carte de vulnérabilité………………………………………... 149
V-4-Protection des eaux du bassin côtier d’Oualidia……………………………. 152
V-4-1-Evaluation du risque pour les eaux souterraines…………………….. 152
V-4-1-1- Risque de la pollution agricole………………………………. 154
V-4-1-2- Risque de la pollution urbaine………………………………. 156
V-4-2- Les mesures de protection des eaux souterraines…………………… 156
V-4-3- Protection de la lagune d’Oualidia …………………………………. 156
V-4-3-1- Risques de pollution de la lagune…………………………… 156
V-4-3-1-1- Risques anthropiques……………………………….. 156
V-4-3-1-2- Risques naturels…………………………………….. 162
V-4-3-2- Les mesures de protection de la lagune……………………... 163
V-4-4- Conclusion………………………………………………………….. 164
V-5- Evolution de la lagune à long terme………………………………………... 164
V-5-1- Scénario 1: diminution de la charge d'eau douce…………………… 164
V-5-2- Scénario 2 : diminution de la charge marine ……………………….. 164
V-6- Conclusion………………………………………………………………….. 168
Conclusion générale ……………………………………………………………... 170
Références bibliographiques…………………………………………………….. 177
Annexes…………………………………………………………………………... 189
LISTE DES FIGURES

Chapitre I

Figure 1 : Relation aquifère côtier – mer

Figure 2 : Relation zone humide –aquifère côtier

Figure 3: Différents types d’aquifère : A) Aquifère et zone humide séparés par des
roches imperméable ; B) Aquifère et zone humide séparés par des roches
semi perméables ; et C) aquifère et zone humide en relation direct.

Chapitre II

Figure 4 : Situation géographique du bassin côtier d’Oualidia

Figure 5 : Découpage communal

Figure 6 : Limite du secteur d’étude et agglomérations et principaux douars

Photo 1 : Plage de l'Oualidia formée en majeur partie par les lapiez

Photo 2 : Aspect des Lapiez de la plage de l'Oualidia

Figure 7 (A-B) : Précipitation moyennes mensuelles et annuelles (en mm).

Figure 8 : Carte d'occupation du sol du bassin côtier de l'Oualidia

Figure 9 : Occupations des sols de tout le sahel côtier en zone irriguée


par pompage privé (Moyenne 1993-2002).

Figure 10 : Morphologie de la lagune d'Oualidia

Figure 11 : Localisation des effluents naturels

Figure 12 : Carte géologique simplifiée du Sahel-Doukkala

Figure 13 : Cartes géophysiques : A- du toit des Calcaires de Dridrate, B- du toit des


marnes et C- du toit du jurassique

Figure 14 : Localisation des coupes géologiques NNW-SSW

Figure 15 : Coupes géologiques au niveau du bassin d'Oualidia

Figure 16 : Log synthétique des principales formations géologiques de l'environnement


de la lagune d'Oualidia

Figure 17: Carte piézométrique du système aquifère du bassin côtier d'Oualidia


(septembre 2003)

Figure 18: Carte de profondeur du système aquifère du bassin côtier d’Oualidia


(septembre 2003)
Figure 19 : Fonctionnement karstique des aquifères

Figure 20 : Potentialité et exploitation des aquifères.

Chapitre III

Figure 21 : Répartition des puits d'échantillonnage

Figure 22 : Localisation des sources, eau lagunaire et marine

Figure 23 : Conductivité électrique des eaux souterraines (Novembre 2003)

Photo 3 : Source S3 durant la marée basse

Figure 24 : Répartition géographique schématique des conductivités à marée basse en


période humide et sèche dans la lagune d'Oualidia

Figure 25 : Répartition spatiale des chlorures (mg/l), (Septembre 2004)

Figure 26 : Répartition spatiale du sodium (mg/l), (Septembre 2004)

Figure 27 : Relation entre le sodium et les chlorures (méq/l)

Figure 28 : Répartition spatiale des sulfates (mg/l), (Septembre 2004)

Figure 29 : Diagramme SO4 versus Cl (septembre 2004)

Figure 30 : Répartition spatiale du calcium (mg/l), (Septembre 2004)

Figure 31 : Répartition spatiale du magnésium (mg/l), (Septembre 2004)

Figure 32 : Diagramme Ca versus Cl (septembre 2004)

Figure 33 : Diagramme Mg versus Cl (septembre 2004)

Figure 34 : Faciès chimique des eaux du bassin côtier de l’Oualidia

Figure 35 : Teneurs en éléments chimiques et rapport i.e.b. (Septembre 2004)

Figure 36 : Carte des valeurs du rapport rMg/rCa. (Septembre 2004)

Figure 37 : Teneurs en éléments chimiques et rapport des concentrations molaires


rSr/rCa (Septembre 2004)

Figure 38 : Evolution de rapport Sr/Ca par rapport au Mg/Ca (Septembre 2004)

Figure 39 : Répartition des points d'eau sujets à des analyses isotopiques (18O et 2H)
(Septembre 2003)

Figure 40 : Diagramme 18O-2H des eaux souterraines du bassin hydrologique de la


lagune d'Oualidia

Figure 41 : Relation 18O-2H des eaux souterraines du Sahel Oualidia


(élimination des points Pat et S1).
Figure 42 : Corrélation δ18O/2H des eaux du bassin hydrologique d'Oualidia et des
eaux du bassin d'Essaouira.

Figure 43 : Relation oxygène-18/Conductivité électrique des eaux. (A) : Prélèvements


internes ; (B) : Prélèvements côtiers

Chapitre IV

Figure 44 : Variation spatiale des teneurs en nitrates des eaux (Avril 2004)

Figure 45 : Evolution temporelles des teneurs moyenne en nitrates (Octobre –


novembre 2003 et avril 2004).

Figure 46 : Incidence de pluie sur l'évolution des nitrates des eaux (Octobre, novembre
2003 – avril, septembre 2004)

Figure 47 : Pluies 2003-2004

Figure 48 : Carte des nitrates

Figure 49 : Relation entre les teneurs en nitrates et la profondeur des puits

Figure 50 : Teneurs moyenne des métaux lourds dans les eaux

Figure 51 : Comparaison des teneurs des métaux lourds dans l’eau de bordure lagunaire
et sédiments du chenal de la lagune

Figure 52 : Comparaison des teneurs des métaux lourds entre l’eau de bordure lagunair
et sédiment de la zone intertidale

Figure 53 : Diagramme de classification des eaux d'irrigation en fonction du SAR


(Classification de Richard, 1954)

Figure 54 : Concentrations moyennes des métaux lourds des eaux d'irrigation

Chapitre V

Figure 55 : Les critères de la vulnérabilité intrinsèque de la méthode RISK (modifiée


d’après Petelet Giraud et al., 2001)

Figure 56 : Représentation schématique d'un aquifère karstique se rapportant à celui du


bassin côtier de Oualidia

Figure 57 : superposition des cartes unicritres

Figure 58 : Carte du critère R pour le bassin côtier d’Oualidia

Figure 59 : Carte des pentes pour le bassin côtier d’Oualidia

Figure 60 : Carte de Critère I pour le bassin côtier d’Oualidia

Figure 61 : Carte du critère S pour le bassin côtier d’Oualidia

Figure 62 : Carte de critère K pour le bassin côtier d’Oualidia


Figure 63 : Carte de Vulnérabilité

Figure 64 : Evolution des superficies des cultures irriguées dans le secteur d’Oualidia
(Sahel côtier). D'après l'ABHO)

Photo 3: maraîchage côtier de la lagune Oualidia

(Cultures à ciel ouvert et sous serres)

Figure 65 : localisation de quelques parcs ostréicoles.

Photo 4 : Evacuation des eaux des rejets hôteliers dans la lagune d’Oualidia

Photo 5 : l'évolution de l'urbanisation en profit la plage de la lagune de Oualidia

Figure 66: Carte des sources de pollution des eaux du bassin côtier d’Oualidia.

Figure 67 : Schématisation d'éventuelles obturation des passes et fermeture lagunaire


LISTE DES TABLEAUX

Chapitre II

Tableau 1: Arrivées et nuitées touristiques selon la nationalité dans les hôtels classés
(an 2002). (Source: Délégations Provinciales du Tourisme)

Tableau 2: Précipitation moyennes mensuelles (en mm) entre avril l992 et mars 2005
(Source : Caiada d'Oualidia, 2005)

Tableau 3: Paramètres hydrodynamique de l'aquifère du calcaire de Dridrate

Chapitre III

Tableau 4 : Evolution temporelle de la conductivité électrique de la source S3. (Novembre


2004)

Tableau 5: Paramètres physico-chimiques du réservoir profond

Tableau 6 : Matrice de corrélation

Tableau 7 : Teneurs en 18O (‰ vs SMOW) dans les pluies de la zone d’étude entre Octobre
1997 et Mars 1998.

Tableau 8 : Paramètres physiques et analyses des isotopes radioactif (14C) et stable (13C) de
quelques points des eaux souterraines de la zone de Sahel Oualidia.

Chapitre IV

Tableau 10 : Variation spatiale des teneurs moyennes en phosphate dans les eaux
(septembre 2004)

Tableau 11 : Variation spatiale des teneurs en nitrate des eaux souterraines (septembre 2004)

Tableau 12 : Composition chimique moyenne en quelques éléments traces (ppm) dans


diverses roches d'après Vinogradov, 1956 et Turekian et Wedepohl, 1961

Tableau 13: Sources anthropiques des métaux lourds (Desbordes , 2000)

Tableau 14: Concentrations en (mg/l) des métaux lourds dans les eaux souterraines,
(Septembre 2004)

Tableau 15: Concentrations en (mg/l) des métaux lourds dans les eaux de la bordure de la
lagune, (Septembre 2004).

Tableau 16 : Concentration moyennes des métaux lourds dans l'environnement lagunaire


(Carruesco, 1989).

Tableau 17 : Teneurs de quelques éléments métalliques dans le chenal et en zone intertidale


de la lagune Oualidia (Zourarah , 2002).
Tableau 18: Norme de classification des eaux souterraines (DRPE, 1993 in Rahoui, 2002)

Tableau 19 : Paramètres physicochimiques du réservoir profond

Tableau 20: Concentrations en (mg/l) des métaux lourds dans les eaux destinées en
alimentation en eau potable (AEP), (Septembre 2004).

Tableau 21 : Classification des eaux d'irrigation sur la base de la concentration totale en sel
(en dS/m).

Tableau 22 : CE et SAR des eaux souterraines utilisées en irrigation.

Tableau 23 : Normes Marocaines de qualité des eaux d’irrigation

Chapitre V

Tableau 25 : Critères de vulnérabilité intrinsèque proposés pour la nappe

Tableau 26 : caractéristiques du critère R “roche aquifère”

Tableau 27 : caractéristiques du critère I “conditions d’infiltration”

Tableau 28 : Matrice de détermination du paramètre nature du sol

Tableau 29 : Détermination du critère S

Tableau 30 : Caractéristiques du sol (Petelet et al., 2001)

Tableau 31 : définition des classes du critère K “développement de la karstification”

Tableau 32 : Index et poids de la méthode RISK

Tableau 33 : Classes de vulnérabilité

Tableau 34 : Biologie de la lagune d'après (Carruesco,1989 ; Chbicheb, 1996 )

Tableau 35 : l'évolution des concentrations de quelques métaux lourd.


K. KAID RASSOU (2008)
ETUDE DES INTERACTIONS ENTRE LES EAUX SOUTERRAINES ET LES EAUX
DE SURFACE DANS Le BASSIN COTIER D'OUALIDIA

INTRODUCTION GENERALE

1
Introduction générale
Les eaux souterraines constituent une ressource naturelle importante. Elles représentent un
réservoir d'où l'on peut tirer, s'il est bien protégé, une eau de bonne qualité pour
l'approvisionnement en eau potable ainsi que pour l'agriculture et l'industrie. Elles sont également
précieuses pour maintenir les zones humides et le débit des fleuves, et servent de ressource- tampon
en périodes de sécheresse. Les eaux souterraines entretiennent en effet de nombreux écosystèmes
qui fournissent toute une gamme d’avantages/services aux populations humaines.

Les eaux souterraines sont en interaction avec les autres types de masses d'eau, d'une part les
eaux douces continentales (cours d'eau, zones humides, lacs…) et d'autre part avec les eaux
marines en bordure littorale. Le sens de ces transferts peut varier au cours de l’année ainsi qu'en
fonction des conditions hydrologiques. Elles assurent souvent le débit de base des systèmes d'eaux
continentales superficielles et de ce fait influencent leur qualité. En d'autres termes, les effets de
l'activité humaine sur la qualité des eaux souterraines et les débits des nappes peuvent se répercuter
sur la pérennité et la qualité écologique des écosystèmes aquatiques associés et des écosystèmes
terrestres directement dépendants.

A l’heure actuelle et à l’échelle mondiale, on assiste à une intensification des activités


industrielles et agricoles ainsi qu’à une augmentation rapide de la population. Ces activités ont
introduit dans les hydrosystèmes (nappes souterraines, cours d’eau, lacs, estuaires, lagunes,
océans…) des substances qui ont des répercussions néfastes sur l’environnement, mais aussi sur la
santé humaine. Dans certains écosystèmes, ces produits chimiques peuvent être à l’origine de la
disparition de certaines espèces animales et/ou végétales et par conséquent, entraînent le
dysfonctionnement de la chaîne trophique (faible biodiversité…) (Gold, 2002). Parmi ces polluants,
on peut citer les sels nutritifs (azote, phosphate, ….). A forte teneur, ces derniers accentuent le
développement algal, l’eau étant alors privée d’oxygène, entraîne la mort des poissons et des autres
formes de vie marine. Outre les éléments nutritifs, les métaux lourds sont des polluants qui peuvent
être très nocifs voire même mortels.

Les eaux souterraines circulent lentement à travers le sous-sol, si bien que les pollutions
issues des activités humaines peuvent perdurer sur de longues périodes pouvant aller de quelques
années à plusieurs décennies voire plus pour certains aquifères particuliers.

2
Les substances chimiques sont véhiculées du continent vers le milieu marin qui constitue le
siège ultime de l’accumulation de ces produits. Avant d'arrivée à l’océan, elles peuvent transiter ou
s’accumuler dans des endroits appelés ‘milieux frontaux’ comme les lagunes et les estuaires.

Le bassin côtier d’Oualidia, notre secteur d'étude, constitue un ensemble de ces milieux. Il
renferme des aquifères qui s'étend sur le littorale atlantique et côtoient la lagune de l'Oualidia
faisant partie de la zone humide du Sahel.

Dans ce bassin côtier, en absence des écoulements de surface, les eaux souterraines
constituent la seule ressource hydrique disponible pour l'irrigation et l'alimentation en eau potable.

De part sa localisation sur le littoral, son contact avec la lagune et la pression des activités
anthropiques (agriculture, tourisme, aquaculture), le système aquifère est potentiellement menacé
par l'invasion des eaux salines ainsi que par la contamination par les nitrates et d'autres éléments
résultants de l'utilisation excessive des engrais.

Dans ce contexte où il peut y avoir une interaction entre différentes masses d'eau et plusieurs
sources de contamination, il importe, dans une vision de protection de l'écosystème côtier et de la
durabilité des activités socio-économiques, de déterminer :

- les mécanismes de salinisation et de pollution des eaux souterraines ;

- l'état de qualité de cette ressource ;

- et la sensibilité de l'écosystème (aquifère - zone humide) aux menaces anthropiques.

Le présent travail de thèse, aborde ces différents volets dans les chapitres suivants :

Le premier chapitre donne une revue bibliographique sur la problématique des eaux
souterraines dans les zones humides côtières et les risques environnementaux en commun.

Le second chapitre présente le bassin côtier de la lagune d'Oualidia. La synthèse des


différentes études a permis de comprendre le contexte géologique, hydrogéologique et
environnemental de la zone d'étude.

Le troisième chapitre présente les traçages géochimiques et isotopiques qui ont permis de
comprendre les mécanismes de salinisation des eaux souterraines.

3
Le quatrième chapitre analyse l'état de qualité des eaux vis -à- vis de certains paramètres
physico-chimiques, nitrates et métaux lourds

Le cinquième chapitre présente une contribution à la protection des eaux du bassin côtier de
l'Oualidia, il aborde la sensibilité de l'écosystème à l'exploitation et à la pollution et propose des
recommandations pour la protection des eaux du bassin côtier d’Oualidia.

4
K. KAID RASSOU (2008)
ETUDE DES INTERACTIONS ENTRE LES EAUX SOUTERRAINES ET LES EAUX
DE SURFACE DANS Le BASSIN COTIER D'OUALIDIA

CHAPITRE I

PROBLEMATIQUE DES EAUX


SOUTERRAINES DANS LES ZONES
COTIERES ET HUMIDES

5
Chapitre I
Problématique des eaux souterraines dans les zones humides
et côtières

Introduction

Les eaux souterraines entretiennent de nombreuses relations entre les zones


humides et côtières qui peuvent varier dans le temps et dans l’espace. Ainsi dans ce
chapitre nous tenterons de présenter une vue d’ensemble des zones humides liées aux
eaux souterraines et des liens existants entre les eaux souterraines et les écosystèmes
des zones humides.

I-1- Les eaux souterraines dans les zones côtières

I-1-1- Définition d'un aquifère côtier

Un aquifère côtier est un aquifère localisé en zone côtière et est en


communication avec la mer ou l'océan. Il peut être en relation directe avec la mer
(figure 1) ou par l'intermédiaire de zone humide (figure 2).

Figure 1 : Relation aquifère côtier – mer

Figure 2 : Relation zone humide –aquifère côtier


6
I-1-2- Relation eau souterraine-eau marine

Les aquifères côtiers (eau douce souterraine) fonctionnent en interaction avec les
eaux marines. L’eau douce peut se déverser dans la mer directement ou par
l’intermédiaire d’une zone humide. De même l’eau marine peut influencer les aquifères
côtiers par le phénomène de l’invasion marine. Ce dernier, qui peut s’étendre sur
plusieurs kilomètres à l’intérieur des terres est d’un grand risque pour les régions
côtières tributaires des eaux souterraines pour leur approvisionnement en eau. Sous
certaines conditions, l’eau salée se propage à l’intérieur des terres et contamine les eaux
de la nappe. Par ailleurs, l’invasion des eaux douces par les eaux salées aura pour effet
une dégradation des sols et une salinisation par suite des irrigations avec ces eaux.

I-1-3- Risques de surexploitation et de pollution

Les zones côtières sont généralement un lieu de concentration de différentes


activités anthropiques : la forte urbanisation, l'industrialisation, l'agriculture maraîchère
et l'activité touristique. Les aquifères côtiers se trouvent par conséquent souvent
confrontés à des exploitations abusives pour répondre à des besoins en eau très élevés
et se trouvent exposés à des problèmes de pollution. Il s'agit de phénomènes d’avancée
du biseau salé dans les terres en cas de mauvaise gestion quantitative des nappes en
plus d'autres pollutions diffuses.

Partout dans le monde, de nombreux aquifères côtiers sont actuellement


largement exploités et exposés à des pollutions diverses susceptibles d’altérer, parfois
irrémédiablement, la qualité des eaux prélevées (Custodio 2002), notamment au
Mexique, en Chine, au Moyen-Orient et en Espagne (Morris et al., 2003). Au Maroc,
on peut citer à titre d'exemple, les aquifères côtiers d'Essaouira (Mennani, 2001), de la
Chaouia côtière (Younsi, 2001), de Martil et du sahel (Hilali, 2002), de Saidia et
Boureg (El Mandour 2007, 2008)...

I-1-4- Mesures de sauvegarde et de gestion des aquifères côtiers

La protection des aquifères côtiers a pour finalité de préserver leur patrimoine


hydrique dans le cadre d'une vision environnementale globale et pour un usage durable.

7
L'évolution spectaculaire de l'agriculture dans les franges côtières et l'exploitation
généralement mal maîtrisée des eaux souterraines, ont entraîné une dégradation
qualitative des eaux et une baisse des réserves aquifères (Amraoui, 1988 ; Mazor et
George, 1992).

La sauvegarde des aquifères doit s'exercer à travers une bonne gestion de


l'exploitation (débit et distribution des prélèvements), par la mise en place de réseau
d'observation geo-temporel optimisé et le cas échéant par la mise en œuvre d'action
réparatrices ou remédiatrices telle la recharge artificielle et les techniques de
dépollution (Kashef 1976, Haggerty & Gorelick 1994, Harvey et al. 1994, Johnson &
Rogers 1995).

I-2- Les zones humides

I-2-1-Définition des zones humides

Les zones humides sont considérées au sens de la convention de Ramsar comme


des étendues de marais, de fagnes, de tourbières ou d’eaux naturelles ou artificielles,
permanentes ou temporaires, où l’eau est stagnante ou courante, douce, saumâtre ou
salée, y compris des étendues d’eau marine dont la profondeur à marée basse n’excède
pas six mètres». Ces zones contiennent différents types d’habitats dont le choix est basé
sur la typologie MedWet (Farhina et al., 1996). A l’échelle mondiale, les zones
humides telles qu’elles sont définies couvrent une superficie non négligeable atteignant
6% de la surface du globe.

Bien que les zones humides côtières n’occupent que de faibles superficies par
rapport à la grande longueur de la bande littorale qui entoure les continents et les
grandes îles, elles possèdent des atouts écologiques qui en font des écosystèmes
hautement productifs et sont dotées d’une biodiversité remarquablement élevée. Ces
éléments sont si importants que les zones humides sont généralement classées en
seconde position après les forêts tropicales et sont donc parmi les ressources les plus
précieuses de la planète (Pearce & Crivelli 1994).

8
I-2-2- Utilité des zones humides

Les fonctions jouées par les zones humides sont très nombreuses et diversifiées
dont (i) les fonctions de magasinage et renouvellement de la ressource hydrique comme
la recharge, protection et résurgence des nappes phréatiques, (ii) les fonctions de
protection par le contrôle des crues, (iii) les fonctions d’épuration et de
décontamination comme la rétention de sédiment, des produits toxiques et des
nutriments, (iv) les fonctions de stabilisation des rivages et de réduction de l’érosion,
(v) les fonctions d’habitat pour la faune et pour les espèces à valeur commerciale
(pêche, aquaculture) et (v) les fonctions de loisirs et de patrimoine (Skinner & Zalewski
1995).

Pour les populations qui vivent à leurs abords : elles fournissent nourriture,
matériaux et sont à la base de très fortes traditions culturelles et sociales. Ils sont
sensibles en raison de leur proximité des activités humaines, mais aussi parce qu’ils
sont en situation d’interface entre les milieux continentaux et marins. Ils se
caractérisent par de fortes fluctuations journalières et saisonnières de leurs facteurs
écologiques (Bayed &Chaouti 2001, Chaouti et al. 2001).

Ces écosystèmes sont, cependant, de plus en plus menacés par la pression


anthropique qui a causé, au cours de ces dernières décennies, la disparition d'une
grande proportion des zones humides du monde. Par exemple, 40 à 60 % des zones
humides de l'Europe ont disparu entre 1950 et 1970 (Fustec and Lefeuvre, 2000).

I-2-3- Les lagunes côtières

Les lagunes côtières et les marais salants retiennent davantage l’attention à


l’échelle internationale en tant que zones humides. Sous ce qualificatif sont groupés au
Maroc prairies humides, estuaires, lagunes, embouchures, plages et les parties les moins
profondes de la mer (Dakki & Hamzaoui 1998).

Les lagunes côtières sont définies comme des écosystèmes peu profonds qui sont
reliés à la mer par une ou plusieurs admissions restreintes (Pinot, 1998). Elles occupent
13% des étendues côtières mondiales. Ces hydrosystèmes sont soumis à un
accroissement de la population et par conséquent à une augmentation des stress
environnementaux liés au développement agricole, touristique et urbanique. Se sont des

9
écosystèmes très sensibles aux pollutions puisqu'elles constituent des biotopes semi-
fermés dont les échanges avec la mer sont assez réduits.

Les lagunes sont classées en quatre catégories (Nicholas et Allen, 1981) :

Les lagunes estuariennes : aires où les intensités de courants de marées sont à peu
près égales à celles des courants fluviaux ;

- Les lagunes ouvertes : ces types de lagunes sont caractérisées par un marnage
très important qui permet un auto dragage des passes et ainsi une alimentation
permanente par les eaux marines ;

- Les lagunes semi fermées: ce type de lagunes est le cas inverse du précédent. Le
marnage n’est pas assez intense pour balayer le matériel apporté par la dérive littorale
au niveau du grau. Ce dernier se colmate alors, ce qui nécessite l’intervention de
l’homme ; c’est le cas de la lagune de Nador ;

- Les lagunes fermées : ce sont des étangs coupés de la mer par l’interposition
d’un cordon littoral et caractérisés par l’absence de courants de marée.

Le mélange des eaux marines et continentales fait de ces plans d’eau des
systèmes uniques avec un grand intérêt à la fois biologique et socio-économique. Ce
sont des zones qui offrent des secteurs d’habitat particuliers pour la faune et la flore.
Leurs diversités biologiques sont élevées et leurs chaînes alimentaires sont riches et
complexes (Green-Ruiz et Páez-Osuna, 2001). Ces caractéristiques les rendent idéales
pour les projets d'aquaculture. Elles sont également économiquement et
écologiquement importantes du fait de leurs participations dans le domaine de la pêche
et du tourisme.

Ces milieux côtiers sont le siège d’entrées anthropiques responsables de


l’augmentation des niveaux de contamination, à cause de l’expansion industrielle et de
la croissance accélérée de la population. Dans de tels écosystèmes, les processus
biogéochimiques propres aux lagunes peuvent changer les caractéristiques des
contaminants en les rendant plus toxiques aux différents organismes aquatiques
(Kjerfve, 1994 ; Kjerfve et Magill, 1989). Ces modifications ont comme conséquence
un changement de leur stabilité écologique (Soto-Jiménez et Páez-Osuna, 2001) qui se
traduit par des blooms de phytoplancton (Pagès et al., 2001) et des crises anoxiques

10
(Chapelle et al., 2001). Outre la pollution organique, les apports non contrôlés
enrichissent les sédiments des systèmes lagunaires en pesticides, hydrocarbures et
métaux lourds.

Parmi les lagunes anthropisées Au Maroc on peut citer :

- La lagune de Nador (Maroc Oriental) : connu par des modifications liées aux
activités anthropiques : sursalure, eutrophisation, confinement et pollution par les
métaux lourds (Bloundi, 2005).

- La lagune de Merja Zerga et marais de Smir : Les habitats devraient


enregistrer une eutrophisation progressive et une alternance de phases de salinisation
avec des phases d'adoucissement des eaux. Le drainage et le recouvrement des marges
ont déjà permis l'occupation de plus de 30 % des habitats humides du site par l'espace
urbain et agricole. (Dakki et al. 1998 ; Dakki et al., 2005 )

- Les lagunes de Sidi Moussa et de Moulay Bousseleham (côte atlantique,


Maroc), ne sont pas non plus épargnées par ces activités anthropiques. Elles sont sous
l’influence de rejets domestiques et agricoles (Mannan et al., 2004 ; Labbardi et al.,
2004).

I-3- Relation eaux souterraines- zones humides

Il existe de par le monde de nombreuses zones humides entretenant des liens


étroits avec les systèmes aquifères avoisinants. Par exemple, une zone humide peut
dépendre du débit sortant d’un aquifère en tant que source d’eau. Par ailleurs
l’infiltration d’eau provenant de la zone humide peut contribuer à la recharge d'un
aquifère. Dans de tels cas, l’hydrodynamique de l’aquifère et la qualité des eaux
souterraines d'une part, l'hydrologie et la salubrité de la zone humide d'autre part sont
étroitement liées. Il importe de savoir que cette relation peut être perturbée par des
changements à l’échelle de l’aquifère, par exemple pompage d’eau souterraine, ou à
l’échelle de la zone humide, par exemple inondation naturelle des zones humides qui
recouvrent des aquifères.

La nature précise des interactions entre les eaux souterraines et les zones humides
dépendra des conditions hydrogéologiques locales. Le fait qu’un aquifère côtier situé

11
prés d'une zone humide ne signifie pas pour autant qu'il va l'alimenter ou en sera
rechargé.

L’ampleur de l’interaction dépend de la perméabilité du contact zone


humide- aquifère (figure 3). Aucune relation directe n'existe lorsque l'aquifère est
recouvert par des roches imperméables. Dans de tels cas, la zone humide et l’aquifère
sont hydrologiquement séparés et il n’y a pas d’échange d’eau. Lorsque des roches ou
sédiments peu perméables recouvrent l’aquifère, il peut y avoir une interaction, mais les
mouvements d’eau seront lents et les quantités d’eau limitées. Lorsque le contact est
perméable, la zone humide et l’aquifère sont en relation direct et le degré d’interaction
peut être élevé. Cette interaction est traduite par des échanges de flux de soluté qui
conditionnent la pérennité de l'ensemble de l'écosystème.

Les interactions entre les zones humides et leur diverses unités hydrauliques ont
été le sujet de nombreuses études détaillées qui soulignent notamment leurs recharge
en eau souterraine (Hayashi and Rosenberry, 2002; Hunt et al., 1999; Weng et al.,
2003; Winter, 1999).

Partout dans le monde, plusieurs zones humides entretiennent des relations


étroites avec des eaux souterraines. Quelques exemples sont cités ci-dessous :

- Dans le bassin d’Azraq en Jordanie, les zones humides de l’oasis d’Azraq sont
surtout alimentées par les remontées d’eau souterraine, à savoir l’évacuation de
l’aquifère (Fariz & Hatough-Bouran 1998). Le pompage de la nappe phréatique pour
alimenter Amman, la capitale, a entraîné un abaissement du niveau de la nappe
phréatique, ce qui a réduit l’évacuation d’eau vers les zones humides et entraîné un
changement dans les caractéristiques écologiques de ces zones.

- Dans le bassin de l’Hadejia-Jamare, au Nigeria, l’inondation naturelle des zones


humides de la plaine d’inondation d’Hadejia-Nguru permet la recharge de la nappe
souterraine grâce au mouvement descendant de l’eau vers l’aquifère sous-jacent, qui
fournit des ressources en eau aux populations qui vivent en dehors de la plaine
d’inondation (Thompson & Hollis 1995). La baisse du débit des cours d’eau, imputable
à la retenue de l’eau dans les barrages situés en amont, a réduit l’inondation naturelle
des zones humides, ce qui a entraîné une diminution de la recharge de l’aquifère.

12
- La zone humide de Las Tablas de Daimiel, au centre de l’Espagne, est alimentée
par le haut Guadiana et par l’évacuation de l’aquifère de la Mancha lorsque le niveau
des eaux souterraines est élevé ; mais lorsque ce dernier est faible, la direction du flux
des eaux souterraines s’inverse et l’eau se déplace vers le bas à partir de la zone
humide, pour recharger l’aquifère (Llamas, 1989). Jusqu'a 1970, la relation
fonctionnelle prédominante était l’évacuation. Toutefois, la faible pluviosité conjuguée
au pompage de l’aquifère pour l’agriculture irriguée a entraîné un abaissement du
niveau de la nappe phréatique, de telle sorte que la recharge de l’aquifère a dominé
durant les années 1990. Cette situation a entraîné un grave assèchement de la zone
humide. Ces dernières années il a été décidé, à titre de mesure d’urgence, de transférer
de l’eau du bassin hydrographique du Tage vers la zone humide de Las Tablas de
Daimiel. Toutefois, étant donné que l’eau du Tage possède des caractéristiques
différentes, ce transfert entraîne des changements physicochimiques et écologiques
dans la zone humide (Cirujano et al. 1996).

- Le marais d’Aammiq au Liban situé sur la plaine de Bekka. Les pressions


hydriques dans cette plaine sont totalement différentes en hiver et en été. Les excès
d’eau causent un problème pour les agriculteurs de la région en hiver et au printemps,
les fortes chutes de pluie couvrent la plaine d’eau et menacent d’inonder les cultures
d’hiver. Pendant l’été, les températures élevées, les vents forts et l’absence totale de
pluie entraînent une sévère pénurie d’eau. La nécessité d’irriguer est donc grande et les
eaux de surface de la région représentent une source d’eau insuffisante. C’est pourquoi,
ces 40 dernières années, plus de 30 puits ont été creusés au pied des montagnes du
Barouk au nord du marais, pour capter l’eau du bassin aquifère calcaire qui alimente en
eau le marais d’Aammiq. L’extraction des eaux souterraines est considérée comme une
raison importante qui explique que le marais, qui restait normalement inondé tout au
long de l’année, soit à présent réduit à quelques petites mares pendant 5 ou 6 mois par
an. (Richard Storey, 2004).

Au Maroc les zones humides et les eaux souterraines ont été souvent étudiées
séparément.

13
A

Figure 3 : Différents types d’aquifère.


A) Aquifère et zone humide séparés par des roches imperméable ; B) Aquifère et
zone humide séparés par des roches semi perméables ; et C) aquifère et zone
humide en relation direct.

14
K. KAID RASSOU (2008)
ETUDE DES INTERACTIONS ENTRE LES EAUX SOUTERRAINES ET LES EAUX
DE SURFACE DANS Le BASSIN COTIER D'OUALIDIA

CHAPITRE II

PRESENTATION DU BASSIN COTIER


DE LA LAGUNE D'OUALIDIA

15
Chapitre II Présentation du bassin côtier de la lagune d'Oualidia

Dans cette partie nous allons principalement présenter la zone d'étude, définir les
aquifères exploités et mettre en relief les éléments structuraux et hydrodynamiques qui
conditionnent la relation entre le système aquifère, l'océan atlantique et la lagune de
l'Oualidia.

II-1- La zone d'étude

I-1-1 Situation géographique

Le bassin côtier d'Oualidia appelé encore sahel côtier de l'Oualidia est un bassin
endoréique côtier. Il fait partie du Sahel des Doukkala faisant lui même partie de la Mésèta
occidentale du Maroc entre El Jadida et Safi (figure 4). Il s'étale sur une superficie d'environs
250 Km2 et englobe la lagune d'Oualidia.

Sur le plan administratif et selon le découpage communal du bassin de l'Oualidia


(figure 5), Oualidia s'étend entre les communes rurales d'Ayir au sud-ouest, Oulad ghanem au
nord-est et gharbya et oulad sbaita au sud. A l'exception des deux agglomérations, Akarta et
centre d'Oualidia, les populations sont dispersées en douars dont les plus importants sont
représentés sur la figure 6.

Le bassin côtier d’Oualidia est formé de deux secteurs différents sur le plan
morphologique et morpho-structural :

- Un secteur Est : il forme l'intérieur des terres, séparé de l'océan par l'Oulja. Le profil
des dunes impose au littoral une morphologie caractéristique parallèle à la côte.

- Un secteur Ouest : formé de l'Oulja, constitué généralement par une dune sableuse
récente plus au moins consolidée, localement fixée par la végétation. La lagune Oualidia
protégée de la mer par un cordon, isole une plage monotone formée en majeur partie par les
lapiez résultant de la dissolution de terrains calcaires (photo 1, 2).

La lagune de Oualidia située entre 32° 44' 2" de latitude Nord et 09° 02' 50" de
longitude Ouest s’inscrit dans un domaine de 7 Km de long sur 0,4 à 0,5 km de large et sa
superficie totale est évaluée à 3 Km2 (Beaubrun, 1976). Sa forme actuelle est imposée par la

16
morphologie de la dépression inter dunaire entre les dunes consolidées continentales et
littorales.

Figure 4: Situation géographique du bassin côtier d’Oualidia

17
Figure 5 : Découpage communal

18
Figure 6 : Limite du secteur d’étude, agglomérations et principaux Douars

19
Photo 1 : Plage de l'Oualidia formée en majeur partie par les lapiez recouvertes de
sables

Photo 2 : Aspect des Lapiez de la plage de l'Oualidia

20
II-1-2- Cadre socio-économique

II-1-2-1- Activité agricole

L'agriculture constitue la principale activité économique concentrée dans la bande


côtière. Les activités maraîchères se sont étendues progressivement vers l'intérieur des terres,
sur des parcelles du sol rocheux couvert par des lits sableux. A l'intérieur, une faible activité
pastorale se concentre dans les terrains nus. Les cultures maraîchères dominantes dans la
région sont principalement la tomate, la pomme de terre, la carotte, les petit pois, le melon…

II-1-2-2- Aquaculture

Depuis 1956, la lagune est devenue une zone importante pour la conchyliculture
traditionnelle et plus précisément l'ostréiculture. La superficie de la lagune est estimée à 405
hectares dont le 1/6 est exploité par des parcs ostréicoles. Elle constitue l'activité maritime la
plus répandue dans la lagune d'Oualidia. La production annuelle moyenne d'huître est
actuellement estimée à 250 tonnes (182 tonnes en production nationale donnée par le
Ministère des pêches Maritimes) pour une superficie exploitée de 1 Km2 environ. (Gharbi et
al., 2000). L'élevage sur table de l'huître creuse du japon Crassostrea gigas est réalisé dans 5
parcs répartis le long de la lagune (Cheggour et al., 1999). Le parc n°7 produit à lui seul en
moyenne 150 tonnes d'huîtres par an ainsi qu'une quantité équivalente de moules ramassées
du cordon littoral.

Par endroit, sur les schorres, les riverains exploitent les stocks naturels de palourdes
(Venerupis decussata L.) en effectuant leur grossissement avant de les commercialiser sur le
marché local (Cheggour et al., 1999). Le rendement de la récolte, estimé sur la base des
quantités commercialisées par les deux principaux parcs ostréicoles est de 13 tonnes (orbi et
al., 1995). En 1995, 22,4 tonnes de palourdes ont été ramassées au niveau de la lagune (Sarf,
1999).

II-1-2-3- Pêche

La pêche pratiquée dans la lagune et en mer reste traditionnelle et saisonnière


(Cheggour et al., 1999). Seules quelques barques de pêche artisanale subsistent sur la lagune.
La production halieutique semble avoir largement diminué depuis une vingtaine d'année. Les
causes apparemment combinées de se déclin sont la fermeture des frayères en amont de la
lagune par les digues successives des salins et le diminution progressive de la bathymétrie.
21
Les poissons pêchés sont le loup, le mulet, le sar et la sole qui sont commercialisés soit
localement, soit au niveau du marché d'El Jadida.

II-1-2-4- Exploitation du sel

Cette activité est très importante pour l'économie du village d'Oualidia. Elle consiste à
l'obtention du sel par évaporation des eaux des marais salants. En amont de la lagune, une
première digue est munie d'une écluse, ouverte à marée haute permet au flot de remplir un
bassin de 0,4 Km de long. L'eau y subit une première décantation puis est pompée et déversée
dans les marais salants aménagés dans cette partie de la lagune (Chbicheb, 1996). La récolte
du sel est manuelle. Elle a lieu en été et emploi environ 50 saisonniers par salin, habitués à la
récolte du sel et provenant tous du milieu agricole local.

II-1-2-5- Tourisme

La région des Doukkala et en particulier Oualidia connaît une importante activité


touristique. Grâce à son beau paysage et à travers ses activités d'ostréiculture, la lagune
Oualidia connaît un afflux de touristes notamment en période estivale (juin, juillet et août).

Des statistiques générales effectuées en 1995 par la Délégation Provinciale du Tourisme


d'El Jadida (DPTJ) donnent environ 9000 visiteurs dans l'année sur la station d'Oualidia dont
42% marocains et 22% français. Les arrivées et nuitées ont doublé entre 1993 et 1999.
Plusieurs programmes d'aménagement immobilier à vocation touristique ont été mis en œuvre
ou en cours de finition. La capacité d'accueil d'Oualidia est ainsi augmentée d'environ 250
logements.

Des touristes de différentes nationalités ainsi que marocains fréquentent la région des
Doukkala et ses environs Safi et El Jadida. Sur le tableau 1, les statistiques relatives aux
Doukkala-Abda englobent aussi celles d’Oualidia.

II-1-2-6- Industrie

La région est l’une des plus importants pôles industriels du Maroc. L’image de cette
région se caractérise par le poids des industries chimiques (complexe OCP de Jorf Lasfer). Ce
complexe qui se situe en arrière du port de Jorf-Lasfar à une vingtaine de kilomètre
d’Oualidia.

22
Les industries chimiques de Jorf-Lasfar comportent plusieurs unités chimiques (Riad,
1995), qui permettent de valoriser le tiers environ de la richesse phosphatière du pays, avec
l'ancien complexe de Safi (Maroc-phosphore I et II). Ils utilisent en première tranche, 4,5
millions de tonnes des phosphates provenant de Khouribga et reçoivent par la suite, ceux de
Benguérir et de Sidi Hajjaj. Le complexe s'organise autour des unités suivantes:

- Une unité qui produit de l'acide sulfurique, d'une capacité journalière de 2300tonnes;
- Une unité de production de l'acide phosphorique simple et concentré (4500tonnes et
5800tonnes par jour);
- Une unité qui fabrique des engrais de phosphate diamoniaque (2400T/J) (le contrat
par cette usine a été signé avec un consortium français sa livraison était en automne 1986).
- Des installations secondaires viennent se greffer au fur et à mesure sur ces unités
principales, dont notamment, une centrale thermique qui transforme les vapeurs dégagées de
la première unité en électricité.
- Des stations de pompage de l'eau de mer qui servirent à la réfrigération des usines et
au transport des déchets.

Tableau 1: Arrivées et nuitées touristiques selon la nationalité dans les hôtels classés
(an 2002). (Source: Délégations Provinciales du Tourisme)

Nationalités Safi El Jadida Doukala-Abda


Arrivées Nuitées Arrivées Nuitées Arrivées Nuitées
France 2678 3973 7091 20466 9769 24439
Espagne 380 599 394 678 774 1277
Angleterre 226 308 355 838 581 1146
Allemagne 682 1081 483 950 1165 2031
Italie 1051 1228 568 1262 1619 2490
Scandinavie 121 343 56 67 177 410
Autriche 118 164 35 58 153 222
Portugal 242 297 198 271 440 568
Hollande 126 163 119 399 245 562
Belgique 338 731 156 559 494 1290
Suisse 102 147 230 567 332 714
U.S.A 106 208 184 452 290 660
Canada 108 244 75 92 183 336
Japon 37 50 58 76 95 126
Maghreb Arabe 116 156 108 166 224 322
Pays Arabes 154 347 79 158 233 505
Afrique 20 33 13 17 33 50
Autres pays 1004 1225 167 291 1171 1516
Marocains 14521 27238 5008 7835 19529 35073
Etrangèrs résidents 15 31 264 397 279 428
au Maroc
Total 22145 38566 15641 35599 37786 74165

23
II-1-3- Contexte climatique:

Le bassin côtier d’Oualidia bénéficie de l'influence de l'océan grâce aux vents


dominants provenant de l'Ouest. Le climat de cette région est pluvieux- froid en période
humide et chaud- sec en période sèche.

La région d'étude se situe entre les deux isoyétes 300 mm et 400 mm de la carte des
précipitations du Maroc.

Durant la période (1991-2005) (Tableau 2), la pluviométrie moyenne mensuelle est de


304,3 mm avec une seule saison humide. En 1996, la station a enregistré une pluie
exceptionnelle 687,2 mm, le maximum pluviométrique est atteint en décembre (379,5 mm).

Dans l'ensemble de la zone étudiée, la saison pluvieuse s'étale habituellement entre


octobre et mai avec deux maxima très marqué en décembre –janvier et mars, la région est
caractérisée par 4 mois secs étalant de juin au septembre (figure 7A).

Le pic pluviométrique caractérisant cette période se situe en mois de décembre avec une
moyenne de 102,8mm.

Les précipitations mensuelles donnent une vision de passage du pic pluviométrique de


novembre pour la période 1992-1995 à décembre pour la période 1996-2005.

La moyenne des précipitations annuelles entre 1984 et 2004 est de 332,92mm avec un
minimum de 109mm et un maximum de 879,5 mm (Figure 7B).

24
Tableau 2: Précipitation moyennes mensuelles (en mm) entre avril l992 et mars 2005
(Source : Caiada d'Oualidia, 2005)

Année
S O N D J F M A M J J A Total
/Mois
1991/1992 48,6 5,5 16 0 0 70,1
1992/1993 0 19,5 - 19,5 26,5 23,5 46,2 16 9 1 0 0 160,2
1993/1994 2 68,4 114,6 25,6 52,5 49,2 13 1,5 3 0 0 0 329,8
1994/1995 0 4 13,6 5,5 3,5 34 19,8 18,9 0 0 0 0 99,3
1995/1996 - 3,5 22,5 155,5 231 35,5 70,5 5 47 0 0 0 570,5
1996/1997 0 16 77 397,5 117 9 19 52,2 0 0 0 0 687,2
1997/1998 0 56,5 68 106 35,5 61,5 62 14 1 10 0 0 414,5
1998/1999 0 1,5 0 44,5 44 34 23 3 17 0 0 0 167,0
1999/2000 2 79 21 71 8 0 0 26 0 0 0 0 207,0
2000/2001 0 14 11 56 34 10,5 39,6 0,5 3 0 0 0 168,6
2001/2002 2,1 0 5 131,4 0 18,8 99 44,5 8 0 0 0 308,8
2002/2003 0 0 6 100 2 16 60 25,5 0 0 0 0 209,5
2003/2004 0 88 79 159 4,7 21,5 33 16,5 31,7 0 0 0 433,4
2004/2005 0 0 27 65 0 24 34 0,5 4
Moyenne 0,5 27,0 37,1 102,8 42,9 23,3 39,9 19,4 9,2 2,1 0,0 0,0 304,3

120

100

80

60

40

20

0
S O N D J F M A M J J A

7A : Précipitations moyennes mensuelles (en mm) entre avril l992 et mars 2005.
(Source : Caiada d'Oualidia, 2005)

1000
Précipitation en (mm)

900
800
700
600
500
400
300
200
100
0
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004

7B : Précipitation moyenne annuelles (en mm) (A Kesbat Eyer)

25
II-1-4- Occupation du sol

Le bassin côtier est réparti sur 2 secteurs, la zone côtière où se localisent les cultures
maraîchères et l'arrière pays où se répartissent les forêts, bois, plantations et broussailles
(Figure 8).

On note la présence de deux agglomérations : les centres d’Oualidia et d’Akarta. Le


reste de la population se répartit en Douars.

Quelques marais-salants et sables humides s’étendent à proximité de la lagune et


d'autres marais et daya répartis sur les terrains de l'arrière pays. Le reste du bassin est formé
par des sols nus rocheux formant la partie centrale.

Sur l'ensemble du sahel côtier, le mode d'irrigation le plus utilisé reste le gravitaire
(avec un taux de 90 %). Ce qui engendre des pertes appréciables d'eau pompée et une
pollution des eaux souterraines par les retours d'eau d'irrigation concentrée par évaporation et
lessivage.

La superficie des champs de maraîchage bordant la lagune est estimée à 23 hectares


pour les cultures sous-serres et à 300 hectares pour les cultures à ciel ouvert dont 60%
seulement sont cultivées (El Attar, 1998).

Entre la période 1992-2002, la superficie globale des cultures irriguées dans tout le
sahel côtier est estimée à 5890 ha (ABHO, 2002). Le nombre de puits est d’environ 850 avec
des profondeurs variant de 8 à 50 m. Les cultures sont diversifiées et dominées par le
maraîchage (Figure 9). La pratique du pâturage autour de la lagune, surtout à basse mer, est
aussi une activité courante. La culture "Bour" qui dépend des aléas climatiques, gagne de
l'espace à l'intérieur à cause de l'abandon des terres initialement irriguées par les eaux de la
nappe.

Dans l'environnement de la lagune les sols sont squelettiques. Ils sont peu profonds et
souvent inaptes à produire de bonnes récoltes. Seule la frange côtière porte de riches cultures
sur des sols enrichis en fumure naturelle et en engrais. Généralement, les sols sont peu
évolués et correspondent aux sables appelés selon l'appellation locale des sols par les fellahs
marocains (rmel) ou des dépôts les plus récents de nature sablo limoneuse (faîd) (Carruesco,
1989). Les sols environnant la lagune sont constitués en grande partie de sols rouges

26
Figure 8 : Carte d'occupation du sol du bassin côtier de l'Oualidia

27
Méditerranéens qui occupent les dunes consolidées de l'arrière pays. La répartition de
ces sols se fait en bandes parallèles à la côte.

Occupations du sol en zone irriguée par pompage privé


(moyenne 1993-2002)

Tomate de la Tomate sous


Courge et saison serre Tomate plein
courgette 4% 5% champs
14% 14%

Navet
16%
Carotte
Pomme de
26%
terre
21%

Figure 9 : Occupations des sols de tout le sahel côtier en zone irriguée


par pompage privé (Moyenne 1993-2002). (Source ABHO: Agence du Bassin
Hydraulique de l'Oum Er Rbia)

II-2- Hydrologie de surface

Dans la zone d'étude l'hydrologie de surface se résume à des écoulements, en période


de pluie, et à la lagune de l'Oualidia.

II-2-1-Réseau hydrographique

Le bassin côtier d’Oualidia se présente comme une zone endoréique en raison de la


barrière naturelle que constituent les cordons dunaires du Sahel. Aucun oued ne draine cette
zone. Seules des formes karstiques et autres dépressions permettent une circulation
endoréique des eaux de pluie.

28
D'autres dépressions tels les effluents naturels et les dayas permettent aussi les
circulations temporaires des eaux de pluie.

II-2-2-La lagune d'Oualidia


II-2-2-1-Morphologie de la lagune

La lagune d’Oualidia se distingue par trois unités morphologiques bien distinctes


(Carruesco, 1989) (figure 10) :

 Deux passes inégales, permanente et secondaire, se localisant en aval de la lagune et


favorisant la communication lagune –océan atlantique.

 Les chenaux et la zone intertidale. Le chenal principal de faible profondeur (0,5 à 2 m)


serpente au milieu d'un schorre de 5,4 Km de long sur prés de 0,4 Km de large. D'une
largeur moyenne de 70 m ce chenal s'étend sur une longueur de 6,5 Km, dont les 3/4
restent immergés à marée basse. Sur ce chenal principal, doublé parfois d'un chenal
secondaire, se greffe un réseau dendritique très étroit envahi à marée haute. Les surfaces
respectives des chenaux et des zones intertidales sont les suivant à marée basse :

- Zone intertidale : 1,6 Km2 (53 % de la superficie totale de la lagune) dont 0,2
Km2 de banc de sable du delta interne de marée en tête de la lagune.

- Chenaux : 1,4 Km2 (soit 47 % de la superficie totale). Prés de 75% (2,25


Km2) de la lagune est envahis par l'eau à haute mer, les terres émergées n'occupent
plus alors que 25% (0,75 Km2) de la superficie totale.

 Les marais salants : A l'extrémité amont du chenal principal, une digue a été construite en
1945. Elle est munie d'un système d'écluse qui assure à marée haute, le remplissage d'un
réservoir de décantation de 0,5 Km de long. L'eau y maintenue pendant le jusant afin de
la purifier par décantation, puis est pompée et déversée dans les bacs d'évaporation des
marais salants d'une superficie de 0,3 Km2.

29
Figure 10 : Morphologie de la lagune d'Oualidia
30
II-2-2-2-Apport en eau à la lagune

La lagune d'Oualidia reçoit des eaux marines et continentales.

Les apports marins pénètrent par le biais de deux passes inégales, une passe principale
et une autre secondaire, et ils sont contrôlés par la marée (Hilmi, 2004- 2005). Le problème
d'ensablement des passes limite la pénétration des eaux marines dans la lagune et constitue
une menace pour la viabilité de la lagune.

Il a été montré (Hillmi et al. 2005), que la lagune de Oualidia est un estuaire sans
fleuve. Les courants sont essentiellement celles des marrées avec la composante semi diurne.
Ainsi durant les marées de vives-eaux, le courant a des vitesses moyennes de l'ordre de 0,46
m/s et des vitesses maximales de l'ordre de 0,77 m/s ; le temps de remplissage durant le flux
est de 7 h 25 mn et celui de vidange de 5 h durant le reflux. Durant les marées de mortes-
eaux, les vitesses du courant sont plus faibles, de l’ordre de 0,1 à 0,2 m/s, et les temps de
remplissage et de vidange sont respectivement de 4 h 25 mn durant le flot et de 8 h durant le
jusant

La lagune possède des eaux chaudes et riches en matière organique en suspension ce


qui fait d'elle un site favorable à la conchyliculture (Shafée et Lucas 1989), aujourd’hui
devenue un principal site d’ostréiculture. Elle assure l’approvisionnement d’une grande part
du marché régional et national en huître réputée par leur bonne qualité.

Concernant les apports continentaux, le bassin versant de surface est très restreint
(figure 11). Il est limité à la haute falaise surplombant la lagune. Les eaux de ruissellement
n'apparaissent que pendant les périodes pluvieuses.

L'existence de sources émergeant à marrée basse et se déversant dans la lagune montre


que la lagune est alimentée en partie par les eaux souterraines

Aussi faut- il signaler que la lagune reçoit les eaux de traitement ostréicole.

31
Figure 11 : Localisation des effluents naturels

32
II-3-Lithostratigraphie et structure géologique
II-3-1- Séquence lithostratigraphique

La Région d'Oualidia a fait l’objet de plusieurs études géologiques, dont celle de Roch
(1930), Gigout (1951), Canérot et al. (1982), Taj-Eddine et al., (1985), Witam (1988), Ouadia,
(1998), El Achheb (1993), Fakir (2001b)…

Ces études montrent que le sol du bassin côtier d’Oualidia est formé par des dunes
consolidées d’âge Plio-quaternaire et de nature gréso-calcaire. Elles sont allongées en longues
crêtes d’orientation SW-NE, parallèles au rivage (figure 12).

L’échelle stratigraphique de ces terrains se répartit du Jurassique terminal au Plio-


quaternaire.

La séquence litho- stratigraphique est comme suite :

- Les "couches argilo- sableuse rouge" de l'Hauterivien supérieur (Roch 1930, 1950,
Gigout 1951), formé d'argiles rouges versicolores, intercalées de quelques banc gréseux. Elles
constituent la base du Plio-quaternaire.

- Le "calcaire de Dridrate" de l'Hauterivien supérieur : (Roch 1930, 1950 et Gigout


1951, Canérot et al. 1982) composé de calcaire gréseux plus ou moins dolomitique.

- Les "argiles brunes" du Valanginien supérieur basal- Hauterivien inférieur, formées en


fait de marnes grises intercalées de quelques bancs calcaires (Canérot et al. 1982). Elles
peuvent avoir 60 m d'épaisseur. Elles constituent généralement un substratum qui s'intercale
entre le calcaire de Dridrate d'un coté les formations sous –jacentes, constituées par:

- "Les calcaires inférieurs" du Berriasien terminal-Valanginien basal (Witam 1988),


d'une épaisseur de 7 à 13 m.

- "Le complexe évaporitique" du Jurassique terminal (Gigout 1951, Taj-Eddine et al.,


1985), montrant des faciès dolomitique, calcaire, marneux, béchique et gypseux. Les dépôts
gypseux y sont très importants.

33
Figure 12: Carte géologique simplifiée du Sahel-Doukkala
34
II-3-2- Structure géologique
II-3-2-1-A l'échelle régionale

Les travaux des dernières campagnes de géophysique électrique réalisées dans le Sahel
par la DRHT - FAO (1994) ont permis de déterminer la structure profonde de la plaine à partir
de résultats de la sismique réflexion. Trois cartes ont été établies :

II-3-2-1-1- Carte des isohypse du toit des calcaires de Dridrate

Le toit des calcaires de Dridrate, est situé à des côtes allant de 0 m à +80 m au nord-est et
de -30 m à +50 m au sud-ouest (Figure 13A). Dans la frange côtière, les côtes du toit du
calcaire de Dridrate sont sous le niveau de base océanique, l'aquifère est intensément exploité
par les pompages privés destinés à l'irrigation, favorisant ainsi la remonté du biseau salé. Et ce
le cas pour la partie centrale où on note des côtes comprises entre -30 m et 0 m formant ainsi
des cuvettes. Par contre vers la bordure, le toit est situé à des côtes allant de +20 m. Vers le NE,
on note une remontée des calcaires de Dridrate (+80 m).

II-3-2-1-2- Carte des isohypse du toit des marnes de Safi

Il a été noté que ces marnes, appelé aussi argile de Safi ou argile grise ou marne brune, ne
se marquent pas de façon claire électriquement en raison de leur épaisseur très réduite.

Dans ces grands traits, cette carte ressemble à la carte précédente (Figure 13B).

II-3-2-1-3 Carte des isohypse du toit des de l'ensemble Valanginien et


Jurassique

De la côte -30 m à la côte -60 m on observe une structure synclinale. Sur la zone côtière
on observe un plongement des structures avec un gradient moyen. Dans la partie NE, on assiste
à une remontée de l'ensemble Valanginien Jurassique supérieur de +10 m jusqu'à +40 m. Les
formations à gypse du toit de Jurassique notent une remontée prés de la surface. La limite de
l'aquifère crétacé se situerait le long de cet axe de la remontée (Figure 13C).
De façon générale, les structures géologiques du bassin côtier de Oualidia notent une
remontée de plus en plus qu'on s'éloigne vers l'amont du bassin. Ceci montre l’existence d'une
flexure.

35
Figure 13 A : Carte géophysique du toit des calcaires de Dridrate (DRHT-FAO, 1994)

Figure 13B : Carte géophysique du toit des marnes grises (DRHT-FAO, 1994)

36
Figure 13C : Carte géophysique du toit de Jurassique (DRHT-FAO, 1994)

Figure 13 (A, B, C) : Cartes géophysiques (DRHT-FAO, 1994)

II-3-2-2- A l'échelle locale

Les sondages de reconnaissance ont été utilisés pour une reconnaissance précise, à
l'échelle du secteur d'étude, concernant la lithologie et la géométrie des réservoirs. Deux coupes
géologiques ont été réalisées perpendiculairement à la côte (figure 14). (Coupe AB et CD ;
figure 15).
- Coupe AB

La corrélation établie entre différents forages situés au sud de la lagune Oualidia (235/26,
137/26, 1272/34, 1273/34, 1173/34, 1198/34 et 1195/34) ont permis de dresser la coupe AB
orientée NNW-SSE. Quatre formations ont été détectées :

- le Plio-quaternaire : formant le recouvrement de surface sous forme de dépôt dunaire ;

- les Argiles rouges : Elles forment un écran entre les formations du calcaire de Dridrate
et les formations sus-jacentes du Plio-quaternaire ;

- les Calcaires de Dridrate, d'une épaisseur assez constante ;


37
Figure 14 : Localisation des coupes géologiques NNW-SSW

38
Coupe AB

Coupe CD

Figure 15: Coupes géologiques au niveau du bassin côtier d'Oualidia

39
- les marnes brunes : ce sont les formations d'age Valanginien supérieur basal
Hauterivien inférieur. Ils s'étalent continuellement et forment le mur des formations sus
jacentes du calcaire de Dridrate.

- Coupe CD

La coupe CD établie entre plusieurs forages (460/26, 461/26, 478/26, 484/26 et


1927/34) situés au centre du bassin côtier de Oualidia a permis une bonne compréhension de
la structure profonde des formations géologiques :

- les dépôts Plio-quaternaires forment la surface du sol sous forme d'un recouvrement
continu ;

- les couches argilo-sableuses sont affectées par une forte érosion en aval sur la frange
côtière du bassin. L'absence des couches d'argile rouge laisse directement se superposer le
Plio-quaternaire et le Calcaire de Dridrate ;

- les couches de marnes brunes forment un écran entre les formations profondes
évaporitiques et celles des formations sus-jacentes. Cependant, la faible épaisseur des marnes
brunes pourrait favoriser une communication entre ces différentes formations ;

- les formations évaporitiques riches en gypse.

Les deux coupes géologiques précédentes montrent que la série stratigraphique du


bassin côtier d'Oualidia comporte quatre formations à faciès calcaire dominant susceptibles
de constituer des couches perméables :

- les calcaires à gypse du jurassique ;

- les calcaires du Berriasien supérieur - Valanginien inférieur ;

- les calcaires de Dridrate de l’Hauterivien supérieur ;

- les grès calcaires Plio-quaternaire marin et dunaire.

Ces couches perméables sont séparées par des formations imperméables ou peu
perméables à dominante argileuse ou marneuse :

- les argiles de l’Hauterivien inférieur et supérieur ;

40
- les marnes du Valanginien supérieur Hauterivien inférieur.

Sur la frange côtière l'érosion des formations imperméables laissent directement


superposer les différents aquifères. Ces derniers sont en communication directe avec l'océan.

II-4- Le système aquifère

II-4-1-Les unités hydrogéologiques

Le log hydrostratigraphique qui synthétise et combine les caractéristiques géologiques


et hydrogéologiques de chaque étage est comme suite (figure 16) :

- les dépôts Plio-quaternaire de nature gréso-calcaire forment l'aquifère superficiel libre. Ils
sont perchés par rapport au niveau océanique, sauf dans la frange côtière entre Akarta et
Oualidia où la base du Plio-quaternaire est située à des cotes inférieures au niveau marin
(Fakir, 2002). Ils diminuent de puissance de l’océan vers l’intérieur du Sahel. Ils comportent
une forte porosité d'interstice qui a été évalué à un minimum de 15 % selon des mesures de
diagraphie (DRHT-FAO, 1994). Il comporte des formes karstiques de surface et des cavités
souterraines sèches, rencontrées au niveau de certains puits ou forages ;

- les couches d'argile rouge (AR), d’âge Hauterivien supérieur. Ce sont des argiles-
sableuses qui forment la base du Plio-quaternaire. Leur épaisseur est variable selon la
position par rapport au rivage. Elles sont partiellement ou complètement érodées dans la
bonde côtière. Dans ce cas, les grés calcaires Plio-quaternaires et le calcaire de Dridrate sous
jacents sont en contact direct ;

- le calcaire de Dridrate (CD), d’âge Hauterivien supérieur. Il est bien individualisé


dans le Sahel. Il est formé de calcaire gréseux plus au moins dolomitique très dur, d’environ
30 m d’épaisseur ;

- les argiles brunes (AB), d’âge Valanginien supérieur basal-Hauterivien inférieur.


Elles sont formées par des marnes grises constituant le plancher général isolant les aquifères
hauterivien et Plio-quaternaire des formations jurassiques gypsifères. A proximité de la
lagune, leur épaisseur est très faible (<10m) ;

- les calcaires inférieurs d’âge Berriasien terminal- Valanginien basal, reposant


directement sur le Jurassique (figure 15) ;

41
- les Dolomies jaunes d’âge Jurassique terminal. Elles sont bréchiques et gypseuses.
Elles ne constituent pas un objectif à cause de leur composante gypseuse très importante,
engendrant une forte minéralisation (Kaid Rassou, 2005 ; Fakir, 2001). Néanmoins le point
d'eau RADEJ (461/26) permettant l'alimentation en eau potable du centre d’Oualidia capte la
surface de cet aquifère profond (figure 15).

Dans la zone littorale, des puits de dissolutions et des lapiez ainsi que des dolines et des
avens s'observent dans le Plio-quaternaire, les calcaire crétacées et les gypses jurassiques
témoignent d'une action de dissolution. La conséquence de cette karstification réside dans la
formation des cavités et des dolines. En outre, la dissolution du substratum s'accentue par la
présence de karst et de nappe phréatique (Ouadia, 1998).

Figure 16 : Log synthétique des principales formations géologiques de l'environnement


de la lagune d'Oualidia

II-4-2- Les aquifères exploités

Les nappes exploitées dans le bassin d'Oualidia sont cantonnées dans les aquifères du
Plio-quaternaires et du calcaire de Dridrate. Elles sont utilisées pour l'alimentation en eau
potable (AEP) et l'irrigation.
42
L'aquifère Plio-quaternaire est capté dans la bonde côtière et en amont. Les puits sont
absents dans la partie centrale du secteur d'étude.

Cet aquifère est intensément exploité par des pompages très productifs et peu profonds.
Cette productivité chute en allant vers l'arrière pays où les moyens d'exhaure sont
traditionnels

L'aquifère du calcaire de Dridrate recèle une nappe plus étendue que celle du Plio-
quaternaire. Il est nettement productif mais moins exploité directement à cause de sa
profondeur, de la dureté de la roche et des dépôts argileux sus jacents, qui lui confèrent des
coûts d'exhaures élevés.

II-4-3- Hydrodynamique du système aquifère

II-4-3-1- Ecoulement souterrain

La bonne connaissance des conditions climatiques de la zone d’étude, des


caractéristiques hydrodynamiques de l’aquifère et des directions d’écoulement des eaux
souterraines joue un rôle majeur dans la compréhension de l’évolution des éléments
chimiques, la protection et la résolution des problèmes de pollution au niveau de la nappe.

Dans le bassin côtier d’Oualidia, l'aquifère Plio-quaternaire le plus exploité présente


une nappe libre avec une pièzométrie monotone et des écoulements SE-NW dirigé vers
l'océan (figure 17).

L’établissement des cartes de profondeurs permet de localiser les secteurs où la nappe


est proche de la surface du sol. Ainsi les mesures de profondeur (septembre 2003) (figure 18)
montrent qu'à proximité de l'Oulja la nappe est très proche du sol avec une profondeur
moyenne de 5 m à 10 m. Au niveau de la falaise, les profondeurs augmentent. En amont, la
profondeur est en moyenne de 10 m.

Sur la frange côtière, l'érosion des argiles rouge offre des possibilités de l'échange
hydraulique entre les deux aquifères, Plio-quaternaire et calcaire de Dridrate. Les eaux
souterraines sont intensément exploitées par les pompages destinés à l'irrigation. Ces
pompages sont très productifs, les débits de l'exploitation sont de l'ordre de 4 à 8 l/s (DRHT-
FAO, 1994).

43
Figure 17: Carte piézométrique du système aquifère du bassin côtier d'Oualidia, (septembre 2003)

44
Figure 18: Carte de profondeur du système aquifère du bassin côtier d’Oualidia (septembre 2003)

45
A l'intérieur des terres, le calcaire de Dridrate est en charge sous les argiles
rouges. Des relevées pièzométriques montrent que la surface de la nappe est très proche
du niveau 0 jusqu'à 5 Km du littoral (Fakir, 2001), avec des gradients hydrauliques très
faibles. Sur la frange côtière, son niveau coïncide pratiquement avec celui de l'aquifère
Plio-quaternaire.

Le système aquifère karstique est constitué alors de deux sous systèmes : une
zone amont, sous saturée, formant une large zone d’infiltration et une zone avale,
côtière, saturée, formée d’un karst noyé alimenté par la zone d’infiltration (figure 19).

Figure 19 : Fonctionnement karstique des aquifères

II-4-3-2- Traits hydrodynamiques

La mauvaise répartition des captages et la rareté des essais de pompages


existants, rendent difficile la caractérisation hydrodynamique du système aquifère.

Les expérimentations in situ réalisés précédemment dans la zone d'étude se


résument à quelques pompages d'essai en traçage artificiel à l’uranine et l’éosine (Fakir

46
et al., 1999, Fakir, 2001a) et une étude de l'influence de la marée océanique (Fakir &
Razack, 2003). Ces expérimentations s'accordent pour montrer que :

- la nappe libre de l'aquifère Plio-quaternaire est généralement de faible potentiel,


sauf dans la frange côtière. L'existence d'un réseau karstique fonctionnel et développé
est responsable du fort potentiel de la frange côtière formant le karst noyé du Plio-
quaternaire ;

- sur la frange côtière, L'aquifère est intensément exploité par des pompages
privés, très productifs, destinés à l'irrigation des champs et cultures maraîchères ;

- à l'intérieur des terres, l'aquifère Plioquaternaire est capté par quelques puits
traditionnels utilisés pour l'alimentation en eau potable des populations rurales et pour
l'abreuvement du cheptel. Cette partie du bassin constitue une zone d’infiltration
permettant l’alimentation du karst noyé ;

- la nappe semi-captive du calcaire de Dridrate. Les données disponibles relatives


à la transmissivité et à la perméabilité attestent de ses performances hydrodynamiques
et de l'importance de son potentiel hydrique (Tableau 3). Cet aquifère renferme des
structures hydrogéologiques développées et très diffusives, en connexion avec l'océan
avec une mise en charge élevée en amont et faible en aval à cause de l'érosion des
argiles rouges qui favorise sa communication avec l'aquifère libre du Plio-quaternaire.

Tableau 3: Paramètres hydrodynamique de l'aquifère du calcaire de


Dridrate (in Fakir 2001)

Rabattement T descente T remontée K moyenne


N° Durée Débit (l/s)
final (m) (m2/s) (m2/s) (m/s)

22.0 -0.60

1198/34 18 jours 27.0 -0.95 --------------


1.30E-01 5.00E-03
30.0 -1.30

6.7 -1.30
1273/34 48 heures --------------
13.5 -4.00 5.00E-02 1.70E-03

Il a été montré également que le système est fortement influencé par la marée
océanique dont les effets dynamiques se font sentir jusqu'au 4 km du rivage. Ils sont à

47
l'origine de déplacement de masses d'eau importantes dans les aquifères et de
mouvement du biseau salé.

La figure 19, montre le potentiel hydraulique de l’aquifère Plio-quaternaire où la


nappe peut être subdivisée en deux parties d'extension très différente, la frange côtière
et la partie interne.

Figure 20 : Potentiel hydraulique et exploitation de l’aquifère Plio-


quaternaire.

II-5- Conclusion

L'histoire du bassin côtier de la lagune Oualidia va du Jurassique au Plio-


quaternaire. Il commence au Jurassique par le complexe évaporitique formé par du
calcaire marneux gypsifère. Le Crétacé inférieur est formé par le calcaire de Dridrate
dont les marnes de Safi constituent le mur et les argiles rouges constituent le toit. Les
formations récentes d'age Plio-quaternaire constituées de grés calcaire forment la quasi-
totalité du sol.

48
Le schéma conceptuel du système aquifère consiste en un système carbonaté tri-
couche, dont deux uniquement sont exploitées : le Plio-quaternaire et le calcaire de
Dridrate. Il se présente comme suit :

- l’aquifère Plio-quaternaire constituant un aquifère libre, le plus étendu et le plus


exploité. Sa faible profondeur facilite son accès. Son caractère très poreux et l'existence
de forme morphologiques indiquent son aptitude à la karstification. Il se caractérise par
une pièzométrie monotone et un écoulement dirigé vers la mer ;

- l'aquifère du calcaire de Dridrate, aquifère semi-captif, dolomitique ou gréseux,


massif et très dur. Il est nettement productif mais moins exploité directement à cause de
sa profondeur et de la dureté des roches sus-jacentes. Il est séparé par le Plio-
quaternaire par des argiles qui sont érodées sur la bande côtière, favorisant ainsi la
communication hydraulique directe entre ces deux aquifères ;

- le Jurassique constituant un réservoir profond de nature évaporitique non


exploité.

De point de vue hydrodynamique, le bassin côtier est constitué alors de deux


zones :

- une zone amont d’infiltration ;

- une zone avale formant le karst noyé alimenté par la zone d’infiltration.

Les eaux souterraines constituent la seule ressource en eau douce disponible. Ils
assurent l'alimentation en eau des populations et l'irrigation par un nombre élevé de
puits traditionnels et à pompe. L'alimentation en eau potable du centre d'Oualidia se fait
par le forage profond de la RADEJ (461/26).

Les aquifères exploités sont exposés aux risques de salinisation par les intrusions
marines et de pollution particulièrement d’origine agricole. Cette dernière menace et les
eaux souterraines et les eaux de la lagune étant donné le déversement des eaux
souterraines dans la lagune.

49
K. KAID RASSOU (2008)
ETUDE DES INTERACTIONS ENTRE LES EAUX SOUTERRAINES ET LES EAUX
DE SURFACE DANS Le BASSIN COTIER D'OUALIDIA

CHAPITRE III

MECANISME DE SALINISATION DES


EAUX

50
Chapitre III Mécanismes de salinisation des eaux

Introduction

Le bassin d'Oualidia comporte dans sa frange côtière la zone humide d'Oualidia. Par
conséquent, dans la partie aval du bassin, la plus productive et la plus exploitée, se juxtaposent
différentes masses d'eau : les eaux souterraines, les eaux de la lagune d'Oualidia et les eaux
océaniques.

La juxtaposition de ces masses et la structure hydrogéologique du système aquifère rendent


possible des transferts de flux et de matière au sein de cet écosystème. Ces transferts dépendent
des conditions hydrologiques, hydrodynamiques et du degré d'exploitation de la ressource en
eau. Ils peuvent affecter profondément la salubrité et le fonctionnement de l'ensemble de
l'écosystème :

- d'un côté, les eaux souterraines en se déchargeant directement dans les eaux de surface,
particulièrement la lagune d'Oualidia, peuvent leurs apporter d'importantes quantités en éléments
dissous (nitrates, phosphates, métaux lourds,…) véhiculés du continent ;

- d'un autre côté, les eaux de surface (océan, lagune), source potentielle de salinité, en
s'introduisant dans les aquifères peuvent provoquer leur salinisation.

Cependant dans un tel contexte côtier, les causes de la salinisation sont diverses et ont des
signatures géochimiques différentes. Les intrusions marines en constituent généralement la cause
principale. Des facteurs anthropiques peuvent se surimposer (pollution agricole, rejets des eaux
usées) et compliquer davantage les processus de salinisation des aquifères côtiers (Fakir et al.
2002).

Les eaux salées, issues de l’océan atlantique ou de la lagune, peuvent constituer une cause
importante de la salinisation des eaux souterraines et avoir un impact très important sur leur
qualité. En effet, de nombreuses études décrivent l'impact des intrusions marines sur la chimie
des aquifères côtiers du pourtour méditerranéen, à titre d'exemple en Espagne (Custodio 1987,
Fidelibus et al. 1992, Sanchez-Martos et al. 2002), en Lybie (El Baruni 1995, Hafi 1998), en
Algérie (Mania et al. 1985, Debieche 2002), en Grèce (Lambrakis et al. 1995, Petalas &
Diamantis 1999), en Italie (Barrocu et al. 1994, Grassi et Netti 2000), en France (Dörfliger
2003), au Maroc (Younsi et al. 1997), (Fakir et al.2001a, 2001c), (El Yaouti et al. 2008), (El
Yaouti et al. 2009), (Mdiker et al. 2008), (Bouchaou et al. 2008)....
51
Dans la plupart des cas, les intrusions marines provoquent dans les aquifères un mélange
entre l'eau douce et l'eau saline, généralement accompagné de phénomènes géochimiques
naturels tels les interactions eau-roche et les échanges ioniques qui peuvent jouer un rôle très
important dans la composition chimique finale des eaux souterraines. Ces phénomènes
modificateurs ont été décrits en détail dans de nombreux autres travaux (Appelo & Geirnaert
1983, Custodio 1987, Appelo & Postma 1993, 1986, Stuyfzand 1999, Martinez & Bocanegra
2002, El Mandour et al. 2007). Des facteurs anthropiques peuvent se surimposer (pollution
agricole, rejets des eaux usées) et compliquer davantage les processus de salinisation des
aquifères côtiers (Fakir et al. 2002).

Dans ce chapitre, consacré à la caractérisation du processus de salinisation des eaux, nous


cherchons à déterminer les paramètres qui conditionnent la salinisation des eaux et mettre en
exergue le rôle réel que jouent les eaux de surface (océan atlantique et lagune d’Oualidia) dans
ce processus.

III-1-Prélèvement et analyses

III-1-1- Réseau des prélèvements

Les mesures physico-chimiques in situ et les prélèvements d'eau sont conditionnés par la
répartition des puits dans la zone d'étude. Ainsi pour les eaux souterraines, les prélèvements sont
réalisés : (figure 21)

- dans la frange côtière, représentant les eaux souterraines bordant la lagune et l'océan
atlantique et situés dans la zone humide et dans le périmètre agricole ;

- en amont, représentant les eaux loin de l'influence des eaux salées de surface et de la zone
d'exploitation agricoles. Les eaux souterraines y servent à l'alimentation en eau potable (AEP).

Le forage de la RADEJ (Régie Autonome de Distribution de l’eau d'El Jadida) a été


également échantillonné pour caractériser les eaux souterraines qui servent à l'alimentation en
eau potable de la ville d'Oualidia.

D’autres échantillons ont été prélevés des eaux de la lagune d'Oualidia et un échantillon de
l'eau de mer (figure 22).

52
Figure 21 : Répartition des puits d'échantillonnage

53
Des échantillons ont été prélevés le long de la bordure de la lagune d'Oualidia.
Des mesures de Conductivité électrique ont été réalisées le long de la bordure de la
lagune d'Oualidia afin de détecter les points de sortie éventuels des eaux souterraines
dans la lagune.

Les échantillons prélevés ont fait l’objet d’analyses chimiques des éléments
majeurs et du strontium au laboratoire de Sciences Marines et de l’Environnement,
Université d’Algarve en Portugal. Des analyses isotopiques (18O, 2H, 14
C, 13
C) sont
également réalisées.

18 2
L'analyse des eaux souterraines en O et H a été réalisée dans le Centre
National de l'Energie, des Sciences et des Techniques Nucléaires (CNESTEN) à
14 13
Rabat, Maroc. La datation des eaux souterraines en C et C a été réalisée au
laboratoire de Radio-Analyse et Environnement, Ecole Nationale des Ingénieurs de
Sfax (LRE, ENIS), Tunisie.

Au cours de ce travail les eaux de puits seront désignées par l’abréviation (P),
les eaux des sources par (Sr), les eaux lagunaires par (PL) et l'eau marine par (E.M).

III-1-2- Les analyses réalisées

III-1-2-1- Les cations majeurs

Les teneurs en ions (Na+, K+, Ca2+ et Mg2+) sont déterminées par absorption
atomique à flamme (Hitachi Z-800) à l’aide d’un spectromètre Perkin Elmer 430. La
solution est nébulisée dans une chambre de nébulisation de manière à éliminer les
grosses gouttelettes. Le brouillard nébulisé est atomisé dans une flamme air/acétylène
(2500°C). Les éléments atomisés absorbent le rayonnement émis par une lampe à
cathode creuse. L’absorbance mesurée, à une longueur d’onde spécifique et
caractéristique du rayonnement lumineux émis par la lampe, est proportionnelle à la
concentration en élément (loi de Beer Lambert). L’ajout de lanthane permet d’éviter
les interférences chimiques existant pour le Ca et Mg. La limite de détection est
< 0,001mmol/l et la reproductibilité est < 0,002 mmol/l (Aubert, 2001).

54
III-1-2-2- Anions inorganiques

Les ions chlorures (Cl-) et sulfates (SO42-) et phosphates (PO43-) sont séparés et
dosés par chromatographie ionique (Dionex 4000i). Les anions sont retenus selon leur
affinité sur une colonne de résine anionique AS11 et élués ensuite avec un gradient de
NaOH de 0,5 à 38 mmol/l. Les temps de rétention sont caractéristiques de chaque ion
et la surface des pics est proportionnelle à la concentration. La limite de détection est
de 0,001mmol/l et la reproductibilité est inférieure à 0,003 mmol/l (Aubert, 2001).

Figure 22 : Localisation des sources, eau lagunaire et marine

III-1-2-3- L'alcalinité

III-1-2-3-1-Dosage des carbonates

Pour doser les ions carbonatés, On neutralise par une solution de HCl (N/10), en
présence d'un indicateur coloré (la phénophtaléine), à pH compris entre 8,3 et 10. La
disparition de la coloration rose, qui caractérise la phénophtaléine en présence des

55
carbonates, indique la neutralisation des ces ions. Ainsi, à partir de la prise d'essai et
du volume de HCl versé, on détermine la concentration des ions CO32-.

III-1-2-3-2- Dosage des bicarbonates

Le dosage de ces ions se fait de la même façon que précédemment, mais,


l'indicateur coloré est, dans ce cas, le méthyle rouge. La neutralisation est atteinte
lorsque la coloration de cet indicateur passe, vers un pH compris entre 3,2 et 4,4 du
jaune à l'orange.

III-1-2-4- Le strontium (élément trace)

Le strontium (Sr) a été dosé par ICP AES (Inductively Coupled Plasma –
Atomic Emission Spectrometry), l’échantillon est transformé en aérosols par
nébulisation. Il est ensuite transporté jusqu'à la torche à plasma. Suite à leurs
excitations, les éléments émettent un spectre polychromatique. Les spectres sont
captés par un photomultiplicateur qui transforme le signal lumineux en une différence
de potentiel caractéristique de l’élément. La limite de détection (10 ppb) (Aubert,
2001).

III-1-2-5-Isotopie

Elle a été surtout utilisée pour mettre en évidence un enrichissement isotopique


par mélange des eaux souterraines et côtières avec des eaux marines, ainsi que pour
définir l'age des eaux.

III-2- Répartition de la conductivité électrique

La conductivité électrique traduit la minéralisation d'une eau et par conséquent,


renseigne sur la salinité et permet d'apprécier sa qualité. En effet, les sels dissous sont
ionisés et contribuent à la minéralisation des eaux (Bermond et Perrodon, 1979).

III-2-1- Eaux souterraines

La conductivité électrique relative au mois de Septembre 2003 (Figure 23),


montre qu’en dehors de la frange côtière, les eaux souterraines représentées par les

56
Figure 23 : Conductivité électrique des eaux souterraines (Septembre 2003)

57
puits et les sources formant l'aquifère Plio-quaternaire présentent une faible
minéralisation, la moyenne de la conductivité électrique est de l’ordre de 400µS/cm.

Un peu plus loin de la frange côtière, l'aquifère du calcaire de Dridrate montre


une moyenne d'environ 1700 µS/cm. Sur la frange côtière à proximité de l’oulja on
dénote une augmentation de la minéralisation qui atteint une moyenne de 4200µS/cm.
Cette augmentation parait a priori liée à l'influence marine par l'intrusion des eaux
salées de la lagune d'Oualidia dans le système aquifère.

L'intrusion marine est conditionnée par la marée. Pour mettre en évidence cet
effet, une source (S3) (photo 3) a été suivie dans le temps en mesurant sa conductivité
électrique en période de vives eaux et ce depuis la fin de la marée haute sur un
intervalle de temps de 4 heures, les mesures sont décalées d'une période d'une heure
(tableau 4).

Photo 3 : Source S3 durant la marée basse (09 novembre 2004 à 14h)


Tableau 4 : Evolution temporelle de la conductivité électrique de la source S3.
(Novembre 2004)

Temps Conductivité électrique


(Heure) (µS/cm)
T1= 16:05' 23400

T2= 17:05' 19700

T3= 18:05' 15700

T4= 19:05' 15000

58
La minéralisation de l'eau diminue en fonction du temps. Ainsi elle est
maximale avec une valeur de 23400 µS/cm à marée haute pour atteindre 15000 µS/cm
après une période de 3h, à marée basse. Ceci montre bien l'influence du biseau salé
sur la source et confirme le déversement des eaux douces dans la lagune.

Le point d'eau de la RADEJ captant la surface du jurassique gypsifère. Ce point


d'eau alimentant le centre de Oualidia en eau potable, montre une minéralisation de
l’ordre de 2190µS/cm malgré son emplacement plus loin du littoral. Ceci incite à
chercher à mieux comprendre l'origine de cette minéralisation.

III-2-2- En bordure de la lagune

Les résultats de mesure de la conductivité électrique réalisée sur la bordure de la


lagune d'Oualidia (figure 24) ont permis de mettre en évidence un gradient positif de
dessalure de l'aval (passes) vers l'amont de la lagune (salines). En effet, en aval les
conductivités électriques sont équivalentes à l'échelle de l'eau océanique qui alimente
la lagune à travers les passes. Au fur et à mesure que l'on monte vers l'amont, la
conductivité électrique diminue régulièrement. En absence d'eau de surface, cette
diminution s'explique par la décharge des eaux souterraines le long de la lagune. Cette
décharge se fait en générale de manière ponctuelle à travers des sources. Parmi ces
source il y en a celles qui émergent à marrée basses et d'autre qui sont
continuellement immergées dans la lagune.

En période humide, la salinité en bordure de la lagune est généralement plus


faible qu'en période sèche, les débits se déchargeant en hiver étant plus consistants.

59
Figure 24 : Répartition géographique schématique
des conductivités à marée basse en période humide et sèche dans la lagune
d'Oualidia

III-3- Répartition spatiale des éléments chimiques des eaux


souterraines

III-3-1- Réservoir superficiel

III-3-1-1- Les chlorures et sodium

L'ion chlorure existe toujours dans les eaux naturelles à des concentrations très
variable (Bermonde et Perrodon, 1979). C'est un traceur conservatif dans les
environnements naturels. Il ne participe pas aux réactions d'oxydo-réduction et il ne
forme pas de précipité insoluble (Fetter, 1993). Son origine est liée principalement à
la dissolution des formations salifères (NaCl), à l'effet de la salinité marine et au
60
lessivage des amendements agricoles riche en chlorure tel que les chlorures de
potassium d’où la localisation de forte ou de faible teneurs en cet élément.

Le sodium est généralement associé à l'ion chlorure. Il est très soluble dans
l'eau.

La répartition spatiale de ces éléments chimiques (figure 25 et 26) présente des


teneurs variables. Ainsi sur la frange côtière les teneurs des chlorures varient de
525 mg/l à 1276 mg/l pour les puits, avec 4325 mg/l enregistrée pour la source S1.
Les teneurs du sodium varient de 175 mg/l à 467 mg/l pour les puits, la source S1
enregistre une valeur de 3760 mg/l.

A l'intérieur des terres, on note des teneurs plus faibles variant de 102 mg/l à
496 mg/l pour les chlorures et de 2 mg/l à 130 mg/l pour le sodium.

On note que les fortes teneurs en chlorures et sodium sont enregistrées


essentiellement dans la zone côtière.

Afin de chercher à expliquer l’origine de ces éléments, nous avons reporté les
teneurs en chlorure en fonction des teneurs en sodium des eaux souterraines (figure
27). Les chlorures ne sont pas corrélés au sodium. Si ces éléments proviennent de la
même origine marine, les points doivent s'aligner sur la droite de pente 1. Ceci laisse
penser que ces deux éléments n’ont pas la même origine. Les eaux côtières
s’enrichissent par lixiviation des chlorures fixés sur les sols lors de l’irrigation par les
eaux salées.

On note que les eaux souterraines se rassemblent pour donner un seul groupe
d'eau située au dessus de la droite de pente 1. Les teneurs en chlorures présentent des
valeurs plus importantes que celle du sodium, à cause des caractéristiques spéciales de
cet élément qui ne rentre pas dans les phénomènes de précipitation chimique, ne
s’adsorbe pas par les formations géologiques et qui est très mobile. Le déficit en
sodium pourrait être lié aux éventuels échanges de base entre le calcium et le
magnésium de la dolomite d'une part et le sodium de l'eau d'autre part. Ainsi qu'aux
échanges entre l'eau et l'argile. Le contexte géologique de la nappe côtière de Oualidia
est caractérisé par la présence conjointe des carbonates et des argiles dans l'aquifère ce
qui favorise un tel échange.

61
Figure 25 : Répartition spatiale des chlorures (mg/l), (Septembre 2004)

62
Figure 26 : Répartition spatiale du sodium (mg/l), (Septembre 2004)

63
L’enrichissement en chlorures des eaux souterraines côtières s’expliquerait par
lixiviation des chlorures fixés sur le sol lors de l’irrigation par les eaux salées.

Points d'eau prélevés


90 Droite de pente 1
80
70 Excès en Chlorures
60
Cl- (meq/l)

50
40
30 Excès en Sodium
20
10
0
0 20 40 60 80
Na+ (meq/l)

Figure 27: Relation entre le sodium et les chlorures (méq/l)

III-3-1-2-Les sulfates

La concentration en sulfates des eaux naturelles des terrains à faibles teneurs en


minéraux sulfatés est généralement inférieure à 50 mg/l (soit 1,04 méq/l) (Rodier,
1980). L'augmentation des sulfates peut provenir en grande partie de la dissolution
des minéraux évaporitiques, de l'oxydation du soufre des roches sédimentaires et/ou
de pollution urbaine, industrielle et agricole.

a) Carte de sulfate

La carte représentant les teneurs des sulfates (figure 28), montre des valeurs très
élevées par endroit. Sur la frange côtière, les teneurs varient de 355 mg/l à 806 mg/l
pour les eaux des puits et égale à 3969 mg/l pour l'eau de la source S1. A l'intérieur
des terres, on note des valeurs variant entre 47 mg/l et 397 mg/l.

On note que les fortes teneurs en sulfates sont enregistrées essentiellement dans
la zone côtière. Ces anomalies peuvent être liées à la dissolution des formations
évaporitiques montré par l'étude géologique de la région.

Une deuxième origine serait attachée à l'activité anthropique liée à l'agriculture


utilisant dans la région des produits chimiques à base de sulfates comme le sulfate de
potassium, le sulfate d'ammoniaque et le sulfo-phosphate d'amoniaque.

64
Figure 28 : Répartition spatiale des sulfates (mg/l), (Septembre 2004)
65
b) Diagramme semi-logarithmique chlorures- sulfates

Le report des teneurs sur le diagramme logarithmique chlorure -sulfates (figure


29), montre un enrichissement général des eaux en sulfates par rapport à la droite de
mélange conservatif. Ceci traduirait l'influence des dépôts gypsifères qui constituent
le substratum de l'aquifère jurassique.

Figure 29 : Diagramme SO4 versus Cl (septembre 2004)

III-4-1-3-Le Calcium et Magnésium

a) Carte du calcium et magnésium

La distribution spatiale des ions calcium et magnésium (figure 30 & 31) montre
des teneurs qui dépassent 200 mg/l pour le calcium et 30 mg/l pour le magnésium sur
la zone côtière alors qu'elles restent inférieures à 100 mg/l et à 10 mg/l à l'intérieur
des terres.

La dissolution des formations carbonatées du crétacé et Plio-quaternaire, calcite


(CaCO3) et dolomite CaMg(CO3)2), et des formations gypsifères (CaSO4, 2H2O)
jurassiques sont les principales sources des ces éléments dans ces eaux souterraines de
la région.

66
Figure 30 : Répartition spatiale du calcium (mg/l), (Septembre 2004)

67
Figure 31 : Répartition spatiale du magnésium (mg/l), (Septembre 2004)

68
b) Diagrammes semi-logarithmiques

Les diagrammes Ca-Cl et Mg-Cl (Figure. 32 & 33) montrent un


enrichissement des eaux souterraines en ces éléments par rapport à leur droite de
mélange conservatif. Ceci indique qu’un ou plusieurs processus modifient les teneurs
en ces éléments au cours de la salinisation. La dissolution du gypse serait responsable
de l’apport d'une partie du calcium dans les eaux souterraines.

Figure 32: Diagramme Ca versus Cl (septemrbe 2004)

Figure 33 : Diagramme Mg versus Cl (septembre 2004)

69
III-3-2- Le forage profond de la RADEJ

Les analyses physicochimiques des eaux souterraines appartenant au réservoir


profond du bassin côtier d’Oualidia, montrent des teneurs très variées (tableau 5).
Ainsi on note des teneurs de 567 mg/l pour les chlorures, 1323 mg/l pour les sulfates,
228 mg/l pour le calcium, 75 mg/l pour le sodium et 42,54 mg/l pour le magnésium.
Tableau 5: Paramètres physicochimiques du réservoir profond

Valeurs mesurées de RADEJ


Paramètres
(mg/l)
Chlorures 567
Sodium 75,8
Sulfates 1323
Calcium 228
Magnésium 42,54

III-4- Faciès et Parenté des eaux

Afin de mieux comprendre le chimisme des eaux souterraines superficielles et


profondes du bassin côtier de l’Oualidia, nous avons fait appel à différentes
représentations graphiques.

III-4-1- Diagramme de Piper

Le diagramme de Piper est une composante graphique qui permet de visualiser,


quantitativement et qualitativement, la composition chimique des eaux. Le procédé
consiste à porter les concentrations sur deux triangles équilatéraux (triangle des anions
et triangle des cations) puis à projeter les points représentatifs des échantillons dans
un diagramme sous forme de losange qui donne les compositions totales en éléments
majeurs et les faciès chimique des eaux.

L'eau souterraine (interne et côtière), lagunaire et marine du bassin côtier de la


lagune d'Oualidia sont reportées sur la figure 34.

Les eaux souterraines sont caractérisées, dans l'ensemble par un faciès chloruré
sodique à calcique.

70
En effet, le triangle des anions, montre un faciès chloruré. L’eau marine et
lagunaire montrent un faciès en totalité chloruré sodique. Le point RADEJ,
caractérisant le réservoir profond, s’est placé en direction du pôle sulfaté marquant
ainsi un faciès sulfaté. La majorité des points d’eau prélevés dévient en direction du
faciès chloruré avec un léger enrichissement en bicarbonate pour les eaux souterraines
internes, ce qui est du à la nature carbonaté du réservoir.

Le triangle des cations montre un faciès qui tend vers le pôle calcique pour les
eaux internes. Par contre les eaux souterraines côtières montrent un faciès qui tend
légèrement vers le pôle sodique/potassique.

D'une façon générale, si l'on tient compte de cette ressemblance entre le faciès
chimique des eaux souterraines et laguno-marines, on peut suggérer une intrusion
marine. Or, comme il a été montré plus haut, les chlorures n’ont pas la même origine
que le sodium ce qui laisse supposer que les eaux côtières s’enrichissent par
lixiviation des chlorures fixés sur les sols lors de l’irrigation par les eaux salées.

L'enrichissement sulfaté du point RADEJ témoigne et confirme la


contamination gypsifère émanant des formations jurassiques.

Figure 34 : Faciès chimique des eaux du bassin côtier de l’Oualidia

71
III-4-2- Analyse de la matrice de corrélation

Nous avons retenu les éléments corrélés deux à deux avec un coefficient de
corrélation (r) significatif (tableau 6).

La conductivité électrique (CE) est parfaitement corrélée aux sulfates, aux


chlorures, au calcium au magnésium et au potassium, les coefficients de corrélation
sont respectivement 0,97 et 0,75 et 0,71 et 0,61 et 0,95. La minéralisation est donc liée
essentiellement aux sulfates et chlorures ainsi qu’aux autres éléments.

Les chlorures, le calcium, le magnésium et le sodium présentent une


participation relativement importante dans la minéralisation totale des eaux. Les
coefficients de corrélation sont respectivement de 0.75 ; 0.71 ; 0.52.

Les chlorures sont corrélés au potassium (r=0,80) et les sulfates sont corrélées
aux chlorures (r=0,83) et au potassium (r=0,98). Ceci laisse penser que ces éléments
peuvent avoir une origine commune. Elle serait attachée à l'activité anthropique liée à
l'agriculture utilisant dans la région des produits chimiques à base de sulfates comme
le sulfate de potassium, le sulfate d'ammoniaque et le sulfo-phosphate d'amoniaque
ainsi qu’au lessivage des amendements agricoles riche en chlorure tel que les
chlorures de potassium.

Nous constatons également que le calcium est bien corrélé avec le magnésium
(r=85) ce qui témoigne d’une même origine liée à nature du réservoir dolomitique.

Tableau 6 : Matrice de corrélation

CE SO42- Cl- Na2+ K+ Ca2+ Mg2+ HCO32-


CE 1
SO42- 0,97 1
Cl- 0,75 0,83 1
Na+ 0,52 0,46 0,36 1
K+ 0,95 0,98 0,8 0,5 1
Ca2+ 0,71 0,62 0,38 0,28 0,51 1
Mg2+ 0,61 0,47 0,22 0,51 0,4 0,85 1
HCO32- 0,01 -0,07 -0,11 0,48 -0,11 0,22 0,4 1

72
Afin de localiser les zones des apports des différents éléments chimiques au sein
des aquifères, l'étude des rapports caractéristiques s'avèrent nécessaire.

III-4-3- Rapports caractéristiques

Les principaux rapports étudiés sont : l'indice d'échange de base (i.e.b.), le


rapport rMg/rCa et le rapport Sr2+/Ca+. Les valeurs utilisées sont en méq/l.

a) L'indice d'échange de base au sein des aquifères (i.e.b.)

L'indice d'échange (i.e.b.) exprime les échanges cationiques qui peuvent avoir
lieu dans un aquifère (Schoeller, 1962 ; 1969). En effet, la surface de la fraction fine
de la matrice d'une nappe peut absorber des cations qui peuvent être substitués à
d'autres en solution dans l'eau souterraine. Les cations mis en jeu sont : le calcium, le
magnésium, le sodium et le potassium. Le sens des échanges cationique tend à établir
l'équilibre entre l'eau et la fraction fine.

L'indice d'échange de base est donné par la formule :


[Cl]- [Na+K]
i.e.b. = ----------------------- (les concentrations sont en méq/l)
[Cl]

Selon le signe de l' i.e.b., on peut distinguer (d'après Schoeller, 192 ; 1969):

- Si l’i.e.b. < 0 : le calcium de l'eau, est échangé contre le sodium (ou le


potassium) du terrain.

- Si l'i.e.b.>0 : il y a fixation du sodium (ou de potassium) et solubilisation du


calcium.

Dans le secteur d'étude, la carte de l'i.e.b. (Figure 35) montre pour les eaux
souterraines côtières, des valeurs généralement négatives. Et elle visualise des valeurs
exclusivement positives pour les eaux souterraines internes. Ceci témoigne d'une
substitution du calcium de l'eau contre le sodium (ou potassium) de la matrice pour les
eaux souterraines côtières et une mise en solution du calcium et fixation du sodium
(ou potassium) pour les eaux souterraines internes.

73
Figure 35 : Teneurs en éléments chimiques et rapport i.e.b. (Septembre 2004)

74
Les eaux lagunaires enregistrent des valeurs négatives de l'i.e.b tandis ce l'eau
marine montre une valeur positive de ce rapport.

D'une façon générale, la ressemblance entre le faciès chimique des eaux


souterraines côtières et lagunaires (i.e.b<0) et le rapport i.e.b. positif de l'eau marine
montre bien le déversement des eaux souterraines dans la lagune.

Afin de retrancher entre sodium et potassium et déterminer l'élément qui se met


en solution dans la zone côtière, on a fait appel à d'autres rapports caractéristiques.

b) Le rapport rMg/rCa

L'usage du rapport rMg/rCa est classique dans les études des karsts (Scanlon,
1989 ; Crowter, 1989 ; Harum et al., 1992). Il peut renseigner sur l'origine de l'eau
(précipitation, eau de surface, zone non saturée, réserve noyée…) et sur son temps de
séjour dans le réservoir (perméabilité) (Lastennet, 1994). Une augmentation du
rapport rMg/rCa est attribuée à la participation d'une eau ayant séjourné longtemps
dans l'aquifère (Lepillier, 1980), mais ce n'est pas toujours vrai : une forte
augmentation de ce rapport pourrait résulter de l'arrivée d'une nouvelle eau qui aurait
lessivé les marno-calcaire est chassé une eau par encaissant argileux. Donc l'évolution
du rapport rMg/rCa n'as pas toujours la même explication (temps de séjours) et qu'il
convient de contrôler les interprétations par d'autres facteurs comme la géologie du
terrain (présence de calcaires dolomitiques, des calcaire magnésiens ou d'argiles et les
conditions de dissolution de la roche (pCO2, indice de saturation).

La solubilité de la dolomite (CaMg(CO3)2) étant nettement inférieure à celle de


la calcite (CaCO3), l'accroissement de rapport pour un même type d'eau suppose que
cette eau soit saturée, dans le cas contraire (eau saturée), la mise en solution des ions
Ca est toujours supérieure à celle des ions Mg2+ (Lastennet, 1994).

Le rapport Mg2+/Ca2+ des eaux souterraines du bassin côtier de Oualidia donne


des valeurs inférieurs à 1 variant de 0,07 à 0,52 (figure 36), ce qui laisse supposer la
dominance des ions Ca sur les ions Mg qui traduit en général l'abondance des faciès
calcaires sur le faciès dolomitique dans la lithologie des aquifères.

Afin d'expliquer l'origine des ions Ca2+, on a fait appel au rapport Sr2+/Ca2+.

75
Figure 36 : Carte des valeurs du rapport rMg/rCa. (Septembre 2004)

76
c) Le rapport rSr2+/rCa2+

Le strontium est un élément caractéristique des évaporites. Il s'y rencontre sous


forme de célestes SrSO4, toujours associée au gypse (CaSO4, 2H2O) (Carre, 1975). Il
est intégré en faible quantité dans le réseau des carbonates et il est peu adsorbé par les
argiles. Pour Meybeck (1984), les rapports des concentrations molaires Sr2+/Ca2+
supérieurs à 1‰ sont caractéristiques des eaux évaporitiques. De plus, comme chaque
évaporation possède sa propre valeur du rapport rSr/rCa des eaux ayant dissous, les
formations d'une région devraient permettre d'identifier les circulations souterraines et
de distinguer leurs origines.

L'analyse des données obtenues lors de notre compagne (figure 37) montre que
les eaux proches du littoral présentent des rapports élevés qui oscillent entre 3,45 ‰
et 22,34 ‰. Les eaux échantillonnées plus loin de la mer, montrent des rapports qui
varient entre 0,81 ‰ et 0,86 ‰.

Ce sont généralement les captages côtiers qui ont les rapports Sr2+/Ca2+ les plus
élevés, supérieurs à 3‰, et présentent un enrichissement en SO42- (teneurs entre 47,81
mg/l et 3344 mg/l) alors que leurs concentrations en sodium restent modérées
(inférieures à 500 mg/l). Ceci atteste d'une contamination évaporitique des aquifères
supérieurs, par les eaux riches en sulfates. Dans la frange côtière, l'existence des
formations gypsifères plus profondes et qui se trouvent en contact direct avec les
aquifères supérieurs favorise cette contamination (Cf. Chapitre II).

77
Figure 37 : Teneurs en éléments chimiques et rapport des concentrations molaires rSr/rCa (Septembre 2004)

78
d) Evolution du rapport Sr/Ca par rapport au Mg/Ca

L'évolution du rapport Sr/Ca en fonction du rapport Mg/Ca a été reportée sur la


figure 38. Ainsi deux groupes d'eau ont été distingués :

- Un groupe I, qui représente les points ayant un faible rapport Sr/Ca. Ce sont
des puits qui se localisent en amont du bassin, à l'intérieur des terres.

- Un groupe 2, avec les forts rapports en Sr/Ca, ce sont des puits qui se
localisent en aval du bassin sur la bande côtière. Les forts rapports Sr/Ca sont liés aux
formations évaporitiques du Jurassique (Kaid Rassou et al. 2005).

14 II
Sr/Ca

12
10
8
6 I
4
2
0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6
Mg/Ca

Figure 38 : Evolution de rapport Sr/Ca par rapport au Mg/Ca


(Septembre 2004)

III-5- Conclusion

L'analyse de la carte de la conductivité électrique a mis en évidence de fortes


salinités des eaux souterraines côtières avec quelques anomalies à l'intérieur des terres.
La minéralisation des eaux souterraines en bordure du littoral est due surtout aux
sulfates, aux chlorures, sodium et potassium.

L’origine de ces éléments est à mettre en relation, à la fois avec :

- la nature du réservoir aquifère profond (substratum gypsifères)

79
- la nature du réservoir superficiel et les terrains en relation hydrologique avec
celui-ci.

- l’activité anthropique liée à l’agriculture utilisant dans la région des produits


chimiques à base de sulfates et chlorure et potassium.

- lixiviation des chlorures fixés sur le sol lors de l’irrigation par les eaux salées.

Malgré la forte exploitation des eaux souterraines, les aquifères (Plio-quaternaire,


calcaire de Dridrate) étant karstiques (Fakir 2001a, Fakir & Razack 2003), leurs
circulations souterraines importantes permettent de limiter les effets des intrusions
marines, qui n’apparaissent que localement (Kaid Rassou et al., 2004, 2005b ; Fakir et
al., 2002).

L'étude des rapports caractéristiques a permis de mettre en évidence une décharge


des eaux souterraines dans la lagune ainsi que de montrer que l'intrusion marine est
locale et que les fortes salinités des eaux souterraines sont dues principalement à une
contamination des formations évaporitiques gypsifères localisées en profondeur.

La possibilité d'une éventuelle paléosalinité imprégnant les roches du substratum


pourrait s'ajouter aux origines citées. Aucune étude géologique et géophysique
antérieures n'ont mis en évidence la présence des eaux fossiles. Une étude isotopique a
été entreprise afin de déterminer l’origine des eaux souterraines du bassin côtier
d’Oualidia et de leur minéralisation.

III-6- Apport des isotopes

III-6-1-Introduction

Dans cette zone, de nombreuses questions sont actuellement posées sur


l’importance des ressources souterraines exploitées et sur l'état et l'origine de la
salinité. Dans le cadre de cette étude, l'utilisation des isotopes stables 18O et 2H, 13C et
14
radioactif C, permettra de connaître l'origine et l'âge des eaux, de définir d'éventuels
mélanges entre les eaux.

80
Figure 39 : Répartition des points d'eau sujets à des analyses isotopiques (18O et 2H) (Septembre 2003)

81
III-6-2- Résultats et discussions

III-6-2-1- Relation 18O-2H dans les eaux souterraines

Afin d’étudier l’origine des eaux souterraines et de leur minéralisation, des


analyses isotopiques ont été effectuées dans la zone du bassin côtier de la lagune
d'Oualidia, au mois de Septembre 2003 (Figure 39).

Les eaux souterraines affichent des teneurs en oxygène-18 qui varient entre -4,6
‰ vs SMOW et -3,3 ‰ vs SMOW. Sur l'ensemble des échantillons, la teneur moyenne
en 18O est de -4,24 ‰ vs SMOW. Les teneurs en deutérium oscillent entre -20,27 ‰ vs
SMOW et - 24,84 ‰ vs SMOW avec une moyenne de -22,95 ‰ vs SMOW.

18
Sur le diagramme δ O vs δ 2H, deux principaux groupes d'eaux sont
distingués (Figure 40) :

0 y = 8x + 22
T eneur en deuterium (‰ vs

-5
-10
SMO W)

-15
y = 8x + 10
-20 G1 G2 DDM
-25
-30
-5 -4,5 -4 -3,5 -3
Teneur en oxygène-18 (‰vs SMOW)

Figure 40 : Diagramme 18O-2H des eaux souterraines du bassin hydrologique


de la lagune d'Oualidia

- Un premier groupe (G1), constitué par des eaux se plaçant proche de la droite des
eaux météoriques. L'examen de la relation δ 2H / δ 18O (Figure 41), montre que ces
eaux s'alignent sur une droite d'équation 2H= 7,93 18O + 11,18. Cette droite, peu
différente de celle des eaux météoriques mondiales (DDM) définie par
Craig (1961), indique une origine météorique des eaux souterraines.

82
Les points analysés dénotent, en moyenne un léger excès en deutérium de 11,
plus proche de 10 qui caractérise l’Atlantique que de 22 caractérisant la Méditerranée.
Ce qui renseigne sur la non influence méditerranéenne (Celle-Jeanton et al, 2001).

- Un deuxième groupe (G2), enrichi en 18O, représenté par le point échantillonnée


d’une source localisée dans la zone de battement des marées (S1), et par le point
échantillonné d'un puits côtier, localisé à l'extrémité aval de la lagune (Pat). Ces deux
points se placent au-dessous de la DDM avec des concentrations en 18O de –3,35 ‰ vs
SMOW et -3,91 ‰ vs SMOW successivement. L'enrichissement isotopique traduit une
contamination marine de la source du faite de son recouvrement durant la marée haute.
Tandis qu'il pourrait être le résultat soit d'une intrusion marine soit d'une évaporation
pour le point (Pat).

y = 7,93x + 11,18
Teneur en deuterium (‰ vs SMO W)

-21,93 R2 = 0,81
-22,43
-22,93
-23,43
-23,93
-24,43
-24,93
-25,43
-4,6 -4,5 -4,4 -4,3 -4,2
Teneur en oxygène-18 ( ‰ vs SMOW)

Figure 41 : Relation 18O-2H des eaux souterraines du Sahel Oualidia


(élimination des points Pat et S1).

Les eaux souterraines du G1, montrent une moyenne de


-4 ‰ vs SMOW en 18O. A titre indicatif, les teneurs en 18O des eaux de pluies prélevées
dans le centre d'Oualidia entre Septembre 1997 et Mars 1998, présentent une moyenne
de -4,22 ‰ vs SMOW, proche de celle des eaux souterraines et confirmant leur origine
météorique. La composition isotopique de ces pluies présente une forte variabilité
(Tableau 7), retrouvée dans de nombreuses études isotopiques des pluies dans les
régions à climat semi-aride et aride (Celle-Jeanton et al, 2001 ; Taupin et al., 2002).

83
Tableau 7 : Teneurs en 18O en unité ‰ vs SMOW, dans les pluies de la zone
d’étude entre Octobre 1997 et Mars 1998.

18
DATE O

21/11/1997 -2,9

24/11/1997 -2,1

04/12/1997 -3,1

19/12/1997 -3,1

31/12/1997 -4,4

18/01/1998 -9,2

28/03/1998 -4,8

Les paramètres météorologiques, climatiques et géographiques sont les


principaux facteurs qui influent sur les masses d'air et modifient le contenu isotopique
des eaux de précipitation (Friedman et al., 1962 ; Yurtsever et al., 1981 ; Rozanski et
al., 1993 ; Kendall et al., 1998).

D’autres études en hydrologie isotopique, dans plusieurs régions du Maroc,


montrent que les eaux de nombreux aquifères échantillonnées s'alignent également sur
la DDM : c'est le cas des bassins d'Errachidia, Fès-Meknès, Moulouya (Bichara et al.,
1991), Tadla (Marcé, 1975 ; Bouchaou et al., 1995) et la plaine de la Chaouia côtière
(Marjoua, 1995). De même, les résultats isotopiques obtenus dans le bassin d'Essaouira
(Bahir et al., 2003), un des bassins hydrologiques les plus proches de la zone d'étude,
montrent une bonne analogie avec nos résultats (Figure 42).

Les eaux échantillonnées des deux bassins définissent presque la même droite
météorique: 2H= 7,95 18
O+11,3 pour la droite météorique d'Essaouira et 2H= 7,93
18
O+11,18 pour celle d'Oualidia. Elles se situent au-dessus de la DDM. Ceci signifie
que l'alimentation des aquifères s'effectue sans évaporation notable des eaux dans les
deux bassins.

84
-21,5
-22

deuterium (‰ vs SMOW)
-22,5
-23
-23,5
-24
-24,5
-25
-25,5
-4,65 -4,60 -4,55 -4,50 -4,45 -4,40 -4,35 -4,30 -4,25 -4,20
oxygène-18 (‰ vs SMOW)

Droite d'Oualidia Droite d'Essaouira DDM

Figure 42 : Corrélation δ18O/2H des eaux du bassin hydrologique


d'Oualidia et des eaux du bassin d'Essaouira.

III-6-2-2-Relation 18O-Conductivité électrique.

18
Sur le graphique, représentant la variation des concentrations en O en fonction
de la conductivité électrique (Figure 43) après élimination des deux points fortement
18
enrichies en O (S1 et Pat), les puits localisés sur la frange côtière et le long de la
lagune d’Oualidia présentent des conductivités électriques nettement plus élevées, mais
gardent le même niveau de concentration en 18O que celui des eaux souterraines douces
localisées très loin de la côte.

Par conséquent, la salinisation de ces eaux ne pourrait pas être expliquée


uniquement par une contamination marine. Etant donnée qu’au niveau de la frange
côtière les niveaux argileux, séparant les aquifères entre eux ou les isolant des
formations gypsifères sous jacentes, sont érodés ou peu épais (cf. figure 15, chapitre II),
la salinisation pourrait être le résultat d’une contamination par les eaux profondes des
dépôts évaporitiques du Jurassique, plus minéralisées et gypsifères.

La contamination de l’aquifère plioquaternaire par les eaux profondes été déjà


signalée au sud de la zone d’étude (Fakir et al., 2002) et confirmée par (Kaid Rassou et
al., 2005a)

85
-3,5
(B)

O x y géne -18 ‰ v s SM O W
(A)
-4

-4,5

-5

-5,5
0 1 2 3 4 5 6 7
Conductivité mS/cm

Figure 43 : Relation oxygène-18/Conductivité électrique des eaux.


(A) : Prélèvements internes ; (B) : Prélèvements côtiers

III-6-2-3-Eléments de datation radioactive par le carbone -14

Carbone-13 :

Le carbone-13 est un isotope stable qui se trouve dans les composés carbonatés
naturels. Son abondance est de 1,1 ± 0,1% du carbone total. Les concentrations
isotopiques en 13C s'expriment en Delta pour mille, par rapport à un standard appelé le
PDB. Ce dernier correspond à un spécimen de Belmenite de la formation
"Pee Dee" du Crétacés supérieur de la Caroline de Sud (USA) (Clark, 1987).

Les trois principales sources de13C sont:

- La biosphère et le CO2 des sols issus de la minéralisation de la matière


organique.

- Le CO2 atmosphérique;

- Le carbone de la matrice calcaire ou dolomitique.

L'effet cinétique pendant la photosynthèse conduit à l'appauvrissement en 13C de


la matière organique végétale puis animale (Akiti, 1980) et le fractionnement
isotopique du δCO2 au cours d'un cycle photosynthétique varie selon le type de plantes

86
de -26 % à -12% (Craig, 1957). L'effet d'échange chimique dans le système CO2-
CaCO3 produit un enrichissement isotopique qui se produit dans les bicarbonates ou les
carbonates (Akiti, 1980).

Les teneurs en 13C mesurées dans les eaux souterraines de la région d'étude nous
ont permis de corriger les âges apparents, obtenus pour l'analyse radiocarbone afin
d'atténuer l'effet de tout mélange éventuel avec le carbone "mort" issu de la dissolution
des carbonates. Elles sont corrigées selon quatre modèles (Tableau 8).

L'application de ces modèles nécessite la connaissance des paramètres suivants:

- Les mesures des éléments chimiques et physico-chimiques : température, teneur


en CO32 - et en HCO3-

- Les teneurs en carbone-13

- L'activité en carbone -14

Carbone-14 :

Le carbone- 14 ou radiocarbone est l'élément le plus utilisé pour dater les eaux
anciennes à teneur très faibles ou absentes en tritium. La période de demi-vie du
carbone- 14 est de 5730 ± 40 ans (Gadwin, 1962) et sa vie moyenne est donc de
5730/Ln2, soit 8267 ans. Le radiocarbone entre dans les eaux souterraines par
l'intermédiaire du CO2 atmosphérique à travers le sol (Olive, 1999).

14
La datation est basée sur la décroissance radioactive de la teneur en C du
carbone minéral total dissous (CMTD).

Le temps de séjour moyen (ts) de l'eau, entre la zone de recharge et le lieu de


prélèvement, est donné en années par la formule :

ts = 8267. Ln (A°/At).

A° = l'activité initiale en 14C du carbone minéral total dissous (CMTD)

At = L'activité résiduelle en 14C de CMTD mesuré dans des échantillons d'eau de


cette nappe.

A° et At sont exprimés en pour cent de carbone moderne (pcm), avec

87
100pcm =13,56 ± 0,07 désintégration par minute et par gramme de carbone
(Karlen et al, 1964).

Trois échantillons de la zone du bassin de l'Oualidia ont été dosés pour le


14 13
C et C au Laboratoire de Radio-Analyse et Environnement (LRAE) de l'Institut
National des Ingénieurs de Sfax (INIS) en Tunisie.

Il s’agit de deux puits captant le Plioquaternaire (PB et P128) se situant loin de la


côte vers l’intérieur du bassin et un forage RADEJ (461/26) plus profond, alimentant le
centre urbain d’Oualidia en eaux potables. Ce dernier traverse les différents aquifères
dont les formations gypsifères du Jurassique terminal.

Les résultats d’analyses isotopiques radioactives et stables sont reportés sur le


Tableau 8 :
Tableau 8 : Paramètres physiques et analyses des isotopes radioactif (14C) et
stable (13C) de quelques points des eaux souterraines dans le bassin côtier
d’Oualidia.

Nature 461/26 P128/26 PB

Type Plusieurs aquifères Aquifère supérieur Aquifère


(PQ, CD, Jurassique) plio-quat. supérieur
plio-quat.
Type Forage (AEP) Puits Puits
Profondeur (m) >100 23,22 52,58
T (°C) 19,60 21,50 22,50
C E (mS/cm) 8,13 0,49 1,03
pH 7,54 7,67 7,49
AC. 14C (pcm) 34,50±0,9% 86,70±1,3% 72,50±7,49
Age apparent
(ans BP) 8543±213 1147±122 2589±154
13
C (‰ PDB) -7,18 -11,55 0,38
Age Brut 1179,78 2658,42
Ao=100 8797,45
Age CFL 2415,50 actuel actuel
Age Tamers 3588,95 actuel actuel
Age 2993,05 actuel actuel
F. & G. eq
Age 3595,46 actuel 309,26
AIEA

14
Le forage 461/26, fortement minéralisé, présente une activité en C de 34,5 %
et un âge apparent de 8543 ans BP, attestant d’un faible renouvellement des eaux
profondes emmenant du Jurassique. Sa contamination par les eaux profondes fortement

88
minéralisées a été confirmée par la physico-chimie où on note un enrichissement en
SO42- (1332 mg/l) contre 75,8 mg/l en Na2+, avec un rapport rSr/rCa de 6‰.

Concernant l’aquifère Plio-quaternaire soumis directement à une recharge


pluviale récente, les activités en carbone-14 sont nettement plus élevées. Le taux
relativement plus faible présenté par le puits PB résulterait d’un mélange limité entre
les eaux récentes et celles plus anciennes provenant des formations jurassiques, étant
donné que dans ce secteur, les argiles rouge ne sont pas complètement érodées (voir
chapitre géologie).

La correction des âges apparents (Tableau 8) montre que les âges Tamers et
AIEA sont les plus adaptés pour nos échantillons. Ainsi on note qu'ils sont presque
actuels pour les puits (128/26 et PB) et de 3500 ans BP environ pour le forage 461/26.

III-6-3-Conclusion

Les teneurs en isotopes stables (18O et 2H), des points échantillonnés de la zone
du bassin côtier de l’Oualidia s'alignent sur la droite météorique mondiale ce qui
indique une origine météorique des eaux souterraines, portant une nette signature
atlantique et sans évaporation notable des eaux.

La relation oxygène-18/conductivité électrique suggère une origine différente de


la salinisation, ce qui confirme la contamination des eaux souterraines par les
formations évaporitiques gypsifères localisées en profondeur et fait que l'intrusion
marine n'apparaisse que localement.

L'isotope radioactif 14C a permis d'estimer l'âge apparent de quelques points


d'eaux échantillonnées du bassin côtier de la lagune d'Oualidia. Cette datation révèle un
faible renouvellement des eaux du forage profond 461/26 d’AEP et qui capte plusieurs
niveaux aquifères. Les eaux de la nappe Plio-quaternaire à recharge récente peuvent
être affectées par endroit, par un mélange avec des eaux anciennes profondes.

La correction par le carbone-13 a montré que l'âge du forage profond 461/26 est
de 3500 ans BP environ. Ce dernier qui alimente le centre urbain d’Oualidia, présente
une eau ancienne, faiblement renouvelable avec une conductivité électrique élevée et
une teneure excessive en sulfates. Dans ce sens, le centre urbain d'Oualidia pourrait être
alimenté par les eaux souterraines de meilleure qualité, provenant des aquifères

89
supérieurs, dans les endroits où ces derniers sont isolés des formations jurassiques par
les marnes gris du substratum.

La présente étude apporte les premiers éléments de caractérisation isotopique des


eaux souterraines d’Oualidia. D’autres analyses seront effectuées pour approfondir les
connaissances géochimiques du système aquifère dans toute la région.

90
K. KAID RASSOU (2008)
ETUDE DES INTERACTIONS ENTRE LES EAUX SOUTERRAINES ET LES EAUX
DE SURFACE DANS Le BASSIN COTIER D'OUALIDIA

CHAPITRE IV

QUALITE DES EAUX ET IMPACT


DES ACTIVITES ANTHROPIQUES

91
Chapitre IV
Qualité des eaux et impact des activités anthropiques

Introduction
La richesse de l'agriculture dans la zone côtière du bassin côtier de l’Oualidia est due
essentiellement à la disponibilité des eaux souterraines qui circulent à de faibles profondeurs
sous la surface du sol, favorisant le recours au pompage pour l'irrigation. Les ressources en eaux
sont ainsi menacées par la pollution d'origine agricole qui résulterait d'un processus de lixiviation
des ions libres présents dans la partie cultivée des sols. La quantité des fertilisants utilisés en
agriculture constituent en effet généralement la source principale des nitrates (Jarvis, 1999) et
métaux lourds (Labonne et al., 2001, Virgilio et al., 2003) dans les eaux souterraines.

Le présent chapitre se propose d'appréhender la qualité des eaux souterraines et


superficielle du bassin côtier d’Oualidia à travers une caractérisation de la situation actuelle de la
pollution nutritive et métallique matérialisant les principaux processus de la détérioration de la
qualité des eaux. Cette caractérisation sera couplée à une évaluation de l'impact des activités
agricoles sur la qualité des ces eaux.

IV-1- Les éléments nutritifs

VI-1-1-Impact potentiels sur l’environnement et la santé

L’étude des éléments nutritifs est particulièrement intéressante. Ces éléments sont en effet
le moteur de la production primaire dans les écosystèmes aquatiques. Les algues les utilisent
notamment au cours du processus de la photosynthèse :

6 CO2 + 6 H2O → (lumière, chlorophylle) → C6H12O6 (matière organique) + 6 O2

Bien que les nitrates et les phosphates (difficilement dégradable) constituent des aliments
idéaux pour les plantes, leur présence excessive provoque la croissance en masse de certaines
plantes aquatiques entraînant un déséquilibre du système et peut même induire un phénomène
d’eutrophisation.

L’eutrophisation peut être définie comme étant un ensemble de processus biogéochimiques


lié à un enrichissement des eaux en éléments nutritifs. Cet enrichissement se traduit par
l'accroissement des biomasses végétales et animales conduisant à l'appauvrissement critique des

92
eaux en oxygène. L’excédent de sels nutritifs provient souvent des activités anthropiques
(industrielles, agricoles …).

Parmi les impacts négatifs de l’eutrophisation sur l’environnement, on peut citer la faible
biodiversité, le changement d’espèces, la prolifération intense du phytoplancton et
l’accumulation massive de la matière organique. Divers écosystèmes lagunaires souffrent de ce
phénomène. Nous pouvons mentionner, par exemple, l’étang de Thau (Pena, 1989) et l’étang de
Berre (Marty, 1990).

L’intoxication au phosphate provoque un dérèglement du métabolisme, en bloquant la


sécrétion de l’hormone noradrénaline des glandes surrénales, laquelle commande et règle le flux
des excitations nerveuses cérébrales. D’où un dérèglement du comportement qui se manifeste dès
le sevrage lorsque l’enfant passe du lait maternel au lait de vache. (Marchand et Kantin, 1995).

Les nitrates constitue aussi des risques à la santé (Harrisson, 1992 ; Addiscot, 1999) tel que
les asphyxie chez les nourrissons et les cancers d’estomac et du foie chez les adultes. C'est
pourquoi, la norme (50 mg maximum par litre) a été fixée par l'Organisation Mondiale de la
Santé (OMS) et ce, en fonction des risques encourus par la population la plus vulnérable, les
nourrissons et les femmes enceintes.

Dans les eaux souterraines, on rencontre le phosphate sous forme d’ion


PO42- et l’azote le plus souvent sous forme d'ion nitrate (NO3-). Ce dernier constitue l’élément le
plus répandu et le plus visible d’une pollution diffuse. La mobilité élevée et la charge négative de
cet ion le rendent facilement lixiviable en profondeur (Laigle et al, 1990).

IV-1-2-Origine des éléments nutritifs

IV-1-2-1- les eaux souterraines

Les cycles hydrologiques, biologiques, et chimiques dans les zones côtières sont
extrêmement complexes. Bien que l'eau douce et les aliments soient les composants essentiels de
ces systèmes (Hobbie et al., 1992 ; Miller et al., 1985 ; Pate et al., 1982), ils peuvent devenir non
équilibrés en raison des activités humaines. Ces activités incluent :

- l’introduction des aliments provenant de la fertilisation agricole ;

- le Développement urbain et rural, ayant pour résultat une production plus intense des eaux
usées qui peuvent porter des aliments et des solides en suspension.
93
- Les activités de loisirs.

La disponibilité des eaux souterraines circulant à de faibles profondeurs sous la surface


du sol a permis le développement d'une importante activité maraîchère sur la bande côtière de la
lagune d’Oualidia utilisant uniquement l'eau souterraine. L’intensification de ces activités est à
l'origine d'une intense exploitation des ressources en eaux. Cette l’exploitation généralement mal
maîtrisée, entraîne une baisse des réserves aquifères. Sur le plan qualitatif, l'utilisation d'engrais
et produits chimiques (pesticides) afin de satisfaire les besoins de production était une
contamination diffuse des eaux souterraines par les sels nutritifs, telles que les nitrates (Jarvis,
1999).

A ceci, peut s’ajouter les effets d’une pollution d'origine domestique. En effet, l’absence
d’un réseau d’assainissement liquide dans le centre d’Oualidia implique que les habitants jettent
leurs déchets et eaux usées dans des fosses septiques creusées à cet effet dans où à l'extérieur des
maisons et hôtels.

La majorité de des fosses sont creusées dans roche sans aucune mesure de protection.

IV-1-1-2- La lagune d’Oualidia

Du faite de sa position entre deux collines, la lagune d'Oualidia constitue un confluent des
eaux de ruissellement lors des précipitations sur la région d'une part. D'autre part, la
contamination fécale (en période d’épandage d’engrais animal) en plus des infiltrations d’eau
usée émanant des fosse septiques (El Attar 1994, Idrissi et al., 1994 ) constituent les principaux
apports continentaux vers la lagune. Un apport supplémentaire des phosphates par la mer peut
être imputé en partie, au charriage littoral des déchets liquides enrichies en résidus phosphatés
(jusqu’ a 71 mg/l de phosphates ; Cheggour et al., 1995) rejetés à environ 40 km au nord de
Oualidia par le complexe chimique de traitement des phosphates de Jorf Lasfar au sud d’El
Jadida, aux courants d’up-welling induisant la remonté d’eaux profondes riches en éléments
nutritifs et à la remobilisation de l’azote et du phosphore sédimentaire (in Glasby,1984).

IV-1-3-Echantillonnage et dosage des éléments nutritifs

Pour les éléments nutritifs, nous avons adopté la même stratégie d’échantillonnage comme
pour les éléments majeurs et métaux lourds. Ainsi les sont récoltées dans des flacons en
polyéthylène (250 ml), préalablement rincés par l’eau filtrée de l’échantillon. Les échantillons
sont conservés immédiatement dans le congélateur de la station d'Oualidia, puis transportés dans
94
une glacière portative avec une réserve du froid suffisante pour garder une température inférieure
à 4°C, jusqu’à l’arrivée au laboratoire de chimie. Les échantillons sont ensuite mis dans le
réfrigérateur et sont gardés à l’abri de la lumière, jusqu’au moment de l’analyse. Les eaux sont
dosées en nitrates par colorimétrie au Laboratoire de Chimie de l'Institut National de recherche
halieutique (LC-INRH) à Casablanca.

L'ion nitrate (NO3-) constitue l’élément le plus répandu et le plus visible d’une pollution
diffuse. Il constitue la forme oxydée stable de l'azote en solution aqueuse. Plusieurs méthodes de
dosage ont été appliquées pour le dosage de l'ions nitrate, mais compte tenu des faibles
concentrations océanique et lagunaires et des interférence possible, la méthode retenue est celle
fondue sur la réduction des nitrates en nitrites presque quantitativement par passage sur colonne
de cadmium métallique de norme français (NF. V 04-409, 1974), puis traitement par le réactif de
Greiss (Aminot et al., 1983).

Les nitrates sont diazotés avec la sulfanilamide (para-aminobenzèn sulfanide) selon la


réaction suivante :

NH2-SO2-CH-NH2 + O=N-OH → 2H2O + (NH2-SO2-C6H7-N≡N) Cl-

Le diazoïque est ensuite copulé avec le chlorohydrate de n- naphtyle diamine pour donner
un colorant azoïque (colorant rose) dont le maximum d'absorption est de 534 nm.

Le phosphore est un élément nutritif dont la forme minérale majoritaire, ortho phosphate,
est essentielle à la vie aquatique. Dans l'eau de mer, les ortho phosphates sont présents
essentiellement sous les deux formes PO43- (10%) et HPO4 2-.

La méthode utilisée pour le dosage de ces ions a été mise au point par Murphy et Riley,
1962, in Aminot et Chausepied, 1983). Les ions phosphates réagissent avec le molybdate
d'ammonium, en présence d'antimoine (III), pour former un complexe jaune selon la réaction
suivante

PO43- + (NH4)6 MO7O244H2O → Complexe jaune

Ce complexe (Phosphomolybdate d'amonium) est réduit par l'acide ascorbique pour


obtenir un composé de coloration bleue qui contient le phosphore, le molybdène et l'antimoine,
ce produit à un maximum d'absorption à 885nm.

IV-1-4- Répartition des phosphates


95
Les eaux souterraines destinées à l’alimentation en eau potable (AEP) présentent une
valeur moyenne en phosphates de l'ordre de 0,14 mg/l. Dans la bonde côtière, les eaux
souterraines destinées à l’irrigation enregistrent0,19 mg/l en moyenne, tandis ce que les sources
présentent 0,23 mg/l. L'eau lagunaire montre une moyenne de 0,35 mg/l. la valeur enregistré par
l’eau marine est égale à 0,26 mg/l (tableau 9).

On note que les eaux souterraines sont faiblement enrichirent en phosphate. Les eaux
marines et lagunaires au contraire sont plus enrichies. L’enrichissement de l’eau marine serait lié
au charriage littoral des déchets liquides émanant du complexe chimique de traitement des
phosphates de Jorf Lasfar.

La lagune d’Oualidia reçoit à la fois les eaux de la décharge souterraine ainsi que les eaux
marines chargées en phosphates ce qui permet de concentrer les phosphates dans ces eaux et
explique la teneur élevée observée.
Tableau 9 : Variation spatiale des teneurs moyennes en phosphate dans les eaux (septembre 2004)

Désignation Phosphates Moyenne


(mg/l) (mg/l)
Sr Khadir 0,17
B. Jmel 0,12
Ben Abbes 0,14
AEP RADEJ 0,22
B. Jdid 0,07
P128/26 0,13
Eau souterraine Jtar 0,15 0,14
Old Yssef 0,15
P2 0,24
Puits P3 0,13
d'irrigation
P4 0,21
P5 0,22 0,19
S1 0,23
Sources S2 0,24
côtières S3 0,21
S4 0,22
S5 0,23
S6 0,24
Sfinale 0,22 0,23
eau PL amont 0,37
Eau de surface Lagunaire PL aval 0,31 0,35
eau Eau marine
marine 0,26
0,26

96
IV-1-5- Répartition des nitrates

IV-1-5-1- Distribution spatiale

Les variations spatiales des teneurs (figure 44) en nitrates sont d'environ
25 mg/l à plus de 66 mg/l pour les eaux souterraines, de 10 mg/l à 14 mg/l pour les eaux en
bordure de la lagune et de 1,52 mg/l pour l'eau marine.

On note que les sources faisant face aux terrains agricoles (S5, S6 et Sf) ainsi que les puits
d'irrigation sont les plus chargé en nitrates. Les sources échantillonnées en aval de la lagune (S1,
S2, S3 et S4) montrent des teneurs relativement plus faibles.

Les eaux lagunaires prélevées en bordure de la lagune d’Oualidia en aval (PL0) sont
beaucoup moins chargées que celle prélevées en amont lagunaire (PL 2, PL3 et PL4). Or on note
que le point PL1 situé en aval est plus chargé que les points amont ce qui s’explique par son
échantillonnage de la zone de décharge des sources situées en aval et qui se déversent dans la
lagune.

L'évolution spatiale des nitrates suit un gradient négatif qui décroît de l’amont (où se
localisent les cultures maraîchères) vers l’aval (sans cultures), Ceci montre l’origine agricole des
nitrates.

La faible valeur des teneurs en nitrates de l’eau de mer (1,52 mg/l), pris comme témoin,
confirme la contamination de la lagune par les eaux souterraines chargées en nitrates.

70

60

50

40

30

20

10

0
S1 S2 S3 S4 S5 S6 Sf P2 P3 P4 P5 Plo PL1 PL2 PL3 PL4 E.M

Nitrates en mg/l 28,8 28,0 25,2 27,3 32,0 46,8 46,8 55,6 35,8 66,3 50,8 10,6 16,5 13,5 13,7 14,4 1,52

Figure 44 : Variation spatiale des teneurs en nitrates


des eaux (Avril 2004)
97
Pour mettre en évidence l'influence de l'emplacement des eaux souterraines échantillonnées
du bassin côtier sur leur teneur en nitrates, quatre échantillons d'eau souterraine de l'amont du
bassin côtier ont été comparés avec quatre d’autres échantillonnés de son aval.

Les eaux souterraines situées en amont montrent une teneur moyenne en nitrates de 12,93
mg/l. Les eaux souterraines situées en aval du bassin présentent une teneur moyenne égale à
46,51 mg/l (tableau 10).

On remarque alors que les eaux souterraines échantillonnées de l'aval sont plus chargées en
nitrates que celles située en amont du bassin. Cette recharge serait en relation avec l'abondance
des terrains agricoles de ce côté du bassin et qui utilise de grandes quantités d'engrais riche en
nitrates. Ce ci confirme bien la variation spatiale des teneurs en nitrates.

Tableau 10 : Variation spatiale des teneurs en nitrate des eaux souterraines


(septembre 2004)

Désignation NO32- (mg/l)


Sr Belkhadir 13,77
Eau souterraine Ben Abbes 4,63
(Amont de bassin)
B. Jdid 11,29
(AEP)
Jtar 22,03
P2 55,6
Eau souterraine
P3 35,8
(Aval de bassin)
(eau d'irrigation) P4 28,34
P5 66,3

IV-1-5-2- Distribution temporelle

Afin d’appréhender l’influence climatique sur la variation des nitrates, quatre campagne
d’analyse ont été réalisées au cours du cycle 2003-2004 : (figure 45)

- en début du cycle, période caractérisée par de faibles précipitations, l'eau montre de


faibles teneurs en nitrates à peu près du même ordre. Ainsi on note2,92 mg/l ; 2,57 mg/l et 2,68
mg/l respectivement pour les puits, les sources et les eaux lagunaires. Ceci s'expliquerait par le
faible venu des nitrates en relation avec la réduction des facteurs permettant leur charriage et
cheminement vers la nappe souterraine. Le recyclage des eaux d'irrigation demeurerait le
principal facteur pour cette cause.

98
- la période transitant ente la période humide et celle sèche, matérialisée ici par le mois de
novembre, montre un début de recharge des eaux en nitrates ce qui prouve le cheminement des
nitrates vers la nappe et montre bien l'incidence de pluie.

- en milieu du cycle, en avril 2004, période coïncidant avec la fin de la période pluvieuse,
on assiste à une sur recharge des eaux souterraines et lagunaires en nitrates. Ainsi on note des
teneurs de l'ordre de 57,57 mg/l, 28,76 mg/l et 14,44 mg/l respectivement pour les puits, sources
et eau de lagune.

On remarque une différence entre les teneurs en nitrate des eaux de puits et celle des
sources, ce qui pourrait s'expliquer par le relargage de ces éléments par les sédiments au cours de
leur transit vers les sources. Les eaux de pluie auxquelles s'ajoutent les eaux d'irrigations
lessivent les terrains agricoles et conduisent les nitrates fixés sur le sol vers la nappe. Ces eaux
transitent à travers des sols sableux et surfertilisés vers la nappe, une partie de ses éléments se
fixerait sur les sédiments traversés et le restant atteint la lagune via les sources lagunaires, ce qui
expliquerait aussi en partie la différence entre les teneurs en nitrate des eaux souterraines et
celles lagunaires.

0,55 mg/l sept-04


Eau lagunaire 14,44mg/l
avr-04
9,97mg/l
2,68mg/l nov-03

13,47 oct-03
28,76mg/l
Sources
15,11mg/l
2,57mg/l

4,99
57,57mg/l
Puits
10,40mg/l
2,92mg/l

Figure 45 : Evolution temporelles des teneurs moyenne en nitrates


(Octobre – novembre 2003 et avril 2004).

Les figures 46 et 47 montrent l’incidence des pluies sur l’évolution temporelle des teneurs
en nitrates dans les eaux. Les eaux s'enrichissent en nitrates d'octobre 2003, en allant vers avril
2004 pour diminuer en septembre 2004. Ainsi les teneurs moyennes évoluent respectivement de
2,92 mg/l à 57,57 mg/l pour atteindre 4,99 mg/l pour les puits, de 2,57 mg/l à 28,76 mg/l et

99
à13,47 mg/l pour les sources et de 2,68 mg/l à 14,44 mg/l et à 0,55 mg/l pour les eaux
lagunaires.

Les pluies précipitées en 2003 ont enregistré 88 mm en octobre, 79 mm en novembre avec


un maximum de 159 mm en décembre. Ces précipitations ont permis l’augmentation du niveau
de la nappe en lessivant les sols et enrichissant progressivement les eaux souterraines. Les pluies
ont continué de lessiver les sols durant le début de l’an 2004 qui concorde avec la période de
fertilisation des sols par les fumiers et engrais riches en nitrates. Ceci explique bien les fortes
teneurs en nitrates enregistrées en avril 2004.

Aux eaux de pluie s’ajoutent celles d'irrigation et favorisent ainsi la contamination diffuse
de la nappe par les nitrates.

Puits
Sources
70
Lagune
nitrates (mg/l)

60
50
40
30
20
10
0
octobre--03 novembre--03 Avril--04 septembre--04

Figure 46 : Incidence de la pluie sur l'évolution des nitrates des eaux (Octobre,
novembre 2003 – avril, septembre 2004)

Figure 47 : Pluies 2003-2004

100
Figure 48 : Carte des nitrates

101
IV-1-5-3- Influence de la profondeur

Les teneurs en nitrates des eaux souterraines ont été reportées en fonction de la profondeur
des puits d'échantillonnage.

Trois classes de puits se sont distinguées (figure 48 et 49):

- la première représente des points d'eau dont la teneur en nitrates est supérieure à 50 mg/l
et la profondeur est inférieure à 20 m. Ces points représentent les puits échantillonnés de la zone
côtière agricole. L'utilisation excessive des engrais agricoles riches en produit nitratés, l'irrigation
qui est souvent gravitaire et lessivage de ces terrains ainsi que la faible profondeur de ces puits
explique les teneurs élevées de cette classe ;

- la deuxième classe d'eau regroupe les puits dont la teneur en nitrates et la profondeur sont
respectivement inférieures à 50 mg/l et 20 m. Ces eaux sont prélevés à l'intérieur des terres loin
de la zone côtière (Bir Jmel, Bir Jdid, Bir Ben abbes). Les faibles teneurs en nitrates pourraient
s'expliquer par le faite que la plupart de ces puits ne sont utilisés que pour les usages
domestiques ;

- la troisième classe est représentée par des points d'eau dont la teneur en nitrates et la
profondeur sont respectivement inférieures à 50 mg/l et supérieur à 20 m et qui peut atteindre
jusqu'à plus de 80 m. Ces points se répartissent dans la zone irriguée, proche de la zone côtière
(Bir Ouled youssef, PB, P128). La faible teneur en nitrates peut être expliquée par la grande
profondeur de la nappe.

Figure 49 : Relation entre les teneurs en nitrates et la profondeur des puits


102
IV-1-6-Conclusion

Les teneurs en phosphates sont très faibles dans les eaux souterraines et assez marquées
dans l'eau lagunaire et marine ce qui serait lié au charriage littoral des déchets liquides émanant
du complexe chimique de traitement des phosphates de Jorf Lasfar.

Les nitrates sont par contre très présents dans les eaux souterraines.

Le gradient décroissant de l’amont (où se localisent les cultures maraîchères) vers l’avale
(peu ou sans culture) montre l’origine agricole des sels nutritifs.

Les eaux de pluie et le recyclage des eaux d’irrigation constituent les principaux facteurs
causant le lessivage de terrains agricoles. Ces eaux chargées en nitrates transitent vers la nappe
pour se retrouver dans la lagune.

Le niveau de la pollution des eaux et la variabilité des teneurs en nitrates observées dans la
zone sujette de l’étude est le résultat de l’intervention de plusieurs facteurs à savoir l’abondance
des terrains agricoles, la nature du sol, à la profondeur de nappe, ainsi qu’a l’importance des
échanges nappe- lagune.

Enfin on peut conclure que la pollution des eaux par les nitrates est un processus délicat
qui fait intervenir plusieurs facteurs à la fois. Mais il ne faut pas oublier que les nitrates ne
constituent que l’élément le plus marqué d’une pollution diffuse, provenant entre autres de
l’activité agricole. Des produits encore plus nuisibles peuvent accompagner celle-ci, comme par
exemple les pesticides.

Devant l'accroissement excessif de l'agriculture, une multitude de pesticides destinés à


lutter contre les parasites animaux et végétaux nuisibles aux cultures sont actuellement utilisés
dans la région. D’où la nécessité d'une sensibilisation des agriculteurs aux dangers de ces
produits chimiques et d'encourager l'usage de la lutte biologique.

IV-2 Métaux lourds

IV-2-1- Impact potentiel sur l’environnement et la santé

À certaines concentrations, les métaux lourds peuvent être toxiques pour les organismes
vivants. Ces métaux sont présents dans la nature et sont libérés dans l’environnement de diverses
façons : extraction minière, utilisation de combustibles fossiles, comme le charbon, combustion
103
de déchets et de tabac, feux de forêt, etc. Certains métaux comme le fer, le chrome et le cuivre
sont nécessaires en petites quantités pour assurer la santé des êtres humains et des animaux. Mais
lorsqu’elles sont absorbées en trop grandes quantités, ces métaux occasionnent divers problèmes.
Ils peuvent s’accumuler dans divers organes chez l’homme comme les reins, le foie et la rate et
causent des lésions rénales, artérielles et pulmonaires qui se manifestent par des cancers, des
diminutions de fertilité masculine, une augmentation de mortalité intra-utérine…. (Levesque,
2006).

IV-2-2- Origine des métaux lourds dans les eaux

Les métaux lourds peuvent être associés aux sédiments (Péna, 1989, Péna et Picot 1991,
Frignani et al., 1997, Szefer et al., 1999, Müller, 2002, Bellucci et al., 2002, Glasby et al., 2004,
Maanan et al., 2004), aux matières en suspension (Nienchesk et al., 2000), et être sous forme
labile (encore appelée forme biodisponible) dans les eaux (Labonne et al., 2001, Virgilio et al.,
2003).

Les métaux lourds peuvent être entraînés dans les eaux par diverses voies dont
principalement la dilution superficielle des roches et le lessivage des terrains miniers. Ils
atteignent les écosystèmes marins et eaux douces indirectement.

Parmi les importantes anthropogènes sont les effluents d'extractions minières, effluents
industriels, effluents domestiques et ruissellements orageux urbains, lessivage de métaux
provenant de décharges d'ordures ménagères et de résidus solides, apports de métaux provenant
de zones agricoles (par exemple métaux contenus dans les pesticides).

IV-2-3-Problèmes posés par le dosage des métaux lourds dans l'eau

L'analyse des métaux lourds dans l'eau ne permet pas d'évaluer le degré de contamination
des systèmes aquatiques. En effet les métaux lourds sont très rapidement soustraits à l'eau par les
particules en suspension et les teneurs mesurées dans l'eau ne reflètent ainsi donc pas
l'importance réelle des apports dus à l'activité humaine. Un échantillon d'eau même s'il résulte
d'un échantillon moyen de plusieurs prélèvements sera, le plus souvent, peu représentatif de la
quantité moyenne de l'eau au point considéré.

Enfin le dosage des métaux lourds contenus dans l'eau à des teneurs 1000 à 1000.000 fois
plus faible que dans les sédiments, est très délicat et nécessite beaucoup de performance
analytique.
104
IV-2-4-Transfert des métaux lourds entre la phase solide et aqueuse

La plus grande partie des métaux lourds dissous transportés par les systèmes aquatiques
naturels est, sous des conditions physicochimiques normales, rapidement fixée sur la matière en
suspension, on parle alors d'adsorption. Ces métaux immobilisés dans les sédiments n'y restent
pas définitivement mais peuvent se retrouver en solution dans l'eau, par exemple à l'occasion
d'un lâcher brutal d'acide dans le milieu.

Les éléments métalliques s'éliminent progressivement de la phase aqueuse en fonction de


la distance parcourue (Koppe, 1973)

Dans les études menées à propos des teneurs métalliques dans la matière en suspension,
des auteurs (Decroot et al. 1971) trouvent toujours une relation linéaire entre les teneurs en
métaux lourds et la taille des particules pour des tailles inférieurs à 16 µm dans des échantillons
récoltés au même endroit. Il a été noté que dans la plupart des rivières l'équilibre ne peut être
complètement établi entre les deux phases solide et aqueuse à cause de la courte durée
d'existence des métaux en solution (Bowen, 1975).

Les chlorures (à l'exception de ceux d'Ag, Pb et Mg) et les sulfates de tous les métaux
lourds sont rapidement solubles alors que les carbonates, hydroxydes et sulfates se dissolvent très
difficilement. La solubilité varie avec la forme chimique considérée :

- formes hydroxydes : elles sont converties progressivement en des formes stables et


inactives ;

- formes sulfures : elles sont pratiquement insolubles à pH neutre ;

- formes carbonates : la solubilité des carbonates dépend de la pression partielle en CO2,


par exemple, la solubilité du carbonate de Pb (PbCO3) dans l'eau distillée peut être augmentée
par la présence du gaz carbonique.

IV-2-5-Métaux lourds et matière organique

L'affinité des métaux lourds pour les substances organiques et leurs produits de
décomposition joue un rôle très important dans leur comportement dans les systèmes aquatiques.

Singer, (1977) a énuméré les influences de la matière organique dissoutes sur les métaux
lourds :

105
- complexation des métaux lourds et augmentations de leur solubilité.

- altération de la distribution entre les formes oxydées et les formes réduites du métal.

- altération de la disponibilité des métaux lourds vis-à-vis de la vie aquatique.

- action sur l'adsorption des métaux sur la matière en suspension.

IV-2-6-Remobilisation des métaux lourds à partir des sédiments

Les métaux lourds une fois associés aux sédiments, peuvent être relargués à la suite de
certains changements chimique des milieux (Forstner et al, 1981). Il en est ainsi lors de
l'augmentation de la teneur en sel, dans le milieu, ainsi les cations alcalins et alcalinoterreux
peuvent être en compétition avec les métaux lourds liés aux particules solides.

Dans le cas des changements dans le potentiel Redox dus à la diminution de la quantité
d'oxygène dissous, les hydroxydes de fer et de manganèse sont partiellement ou complètement
dissous ainsi que les métaux lourds qui sont incorporées. Les métaux lourds peuvent être
relargués à la suite d'une diminution de pH ce qui permet d'une part de remettre en solution les
métaux précipitées sous forme de carbonates ou d'hydroxydes et d'autre part d'augmenter la
désorption des métaux liés aux particules solides.

Les bactéries peuvent également intervenir dans la remobilisation des métaux lourds à
partir des sédiments. (Wood, 1973) a montré, en effet, que certaines bactéries sont capables de
transporter le mercure contenu dans les sédiments par méthylation et de le remettre ainsi en
solution.

IV-2-7- Présentation des métaux lourds analysés

Les métaux lourds étudiés au cours de ce travail sont :

Nickel : c’est un élément indispensable pour les organismes, mais qui devient toxique à
fortes doses. Le nickel provoque des inflammations des muqueuses nasales, des organes
respiratoires et est connu pour être cancérigène. Il existe à l’état naturel associé aux sulfures, Fe,
Co et Cu (Ni peut se substituer à Fe), aux oxydes et aux roches endogènes (Tableau 11). De ce
fait, la teneur de cet élément dépend des conditions de pH et d’oxydo-réduction du milieu. Le
Tableau 11 montre que Ni est abondant surtout dans les roches basaltiques. Il peut aussi provenir
des activités anthropiques (batteries, colorants, catalyseurs) (Tableau 12).

106
Cuivre : c’est un élément essentiel pour les organismes et toxique à fortes concentrations.
Il est très utilisé dans divers domaines (électricité, métallurgie, textile, photographie, agriculture,
fongicides, tanneries, tuyauterie) (Tableau 12). Il est utilisé d'une manière extensive en
agriculture sous forme de fertilisants. Dans la nature, le cuivre se trouve, soit à l’état métallique
dans le cuivre natif (Cu), soit à l’état d’ion monovalent (Cu+) dans la cuprite, la chalcopyrite et la
bornite par exemple, soit à l’état bivalent (Cu2+) dans la malachite et l’azurite. Les conditions de
formation de roches magmatiques et sédimentaires favorisent le couple cuivre-soufre plutôt que
les couples cuivre-oxygène et cuivre-silice (Mosser, 1980). L’altération des minéraux primaires
libère cet élément qui co-précipite avec les oxydes, les argiles, les carbonates, les sulfures ainsi
que la matière organique. C’est un élément sulfophile : dans les eaux marines, il est peu stable
dans les composés chlorurés par rapport à Zn et Pb (Cu2+<Zn2+<Pb2+) (Helgeson, 1969) et se lie
préférentiellement aux sulfures (Gill, 1992).

Plomb : la forme la plus fréquente dans les milieux naturels est Pb2+ ; ses caractéristiques
physico-chimiques le rapprochent des alcalino-terreux (Ca2+, Ba2+) et de K ; il peut ainsi
remplacer K dans les feldspaths potassiques. Parmi les métaux lourds, il a le plus grand rayon
ionique (1.75 Å). Il n’est pas essentiel pour les organismes et sa présence à des taux élevés est
toxique. Le plomb est connu pour entraver la fabrication de l’hémoglobine et modifier la
composition du sang. Il agit également sur le système nerveux central et provoque le saturnisme.
Il provient essentiellement du carburant, des batteries et de la peinture (Tableau 12). A l’état
naturel il se trouve dans la galène. Cet élément peut être associé aux sulfates et aux carbonates
mais aussi aux argiles et à la matière organique suivant le pH. Cet élément a beaucoup d’affinités
avec Cd et Zn. Lors de l’altération de minéraux primaires, le Pb peut être fixé par des argiles
comme la kaolinite (Mosser, 1980).

Zinc : il est essentiel pour tous les organismes et est caractérisé par sa faible toxicité par
rapport aux autres éléments. Il est très répandu (zones minières), et utilisé dans différents
domaines (métallurgie, imprimerie, caoutchouc, peinture, alliage, batterie, agriculture et
bâtiment) (Tableau 12). Il se trouve associé aux argiles, à la matière organique et aux oxydes (co-
précipitation avec Fe et Mn) suivant le pH du milieu. Le Zn a beaucoup d’affinités avec Cd et
Pb. et avec les oxydes de fer et de manganèse.

Chrome : élément indispensable pour les organismes, il est toxique à fortes concentrations.
Il est utilisé dans différents domaines (métallurgie, catalyseur, verre, peinture, textile,
photographie) (Tableau 12). Il provient aussi des produits de blanchissage (Moore et
Ramamoorthy, 1984). A l’état naturel, cet élément se trouve à plusieurs états de valence :
107
hexavalent (chromates), trivalent (chromites) et bivalent (dichromates). Le chrome est présent en
petite quantité dans la nature et se concentre préférentiellement dans les roches basiques, à la
différence des roches siliceuses, il est abondant dans les basaltes. Au cours de l’altération, l’ion
Cr3+ insoluble s’oxyde pour donner Cr4+ qui est plus soluble et qu’on trouve enrichi dans les
minéraux secondaires (argiles et oxydes) (Mosser, 1980). Dans les phyllosilicates, cet élément se
trouve associé avec le Ni et Cu.

Cadmium : Dans la nature, il est généralement associé au zinc. C’est un élément


chalcophile, il est utilisé aussi pour le revêtement électrolytique des métaux, dans certains
alliages, pour la fabrication d’accumulateurs, de peintures et de matières, et dans l’industrie
nucléaire (tableau 12). Les eaux ne contiennent en général que quelques microgrammes de
cadmium par litre (la limite étant de 50 (g/l). Il est très nocif et ses composés à fortes doses
peuvent provoquer des cancers.

Tableau 11 : Composition chimique moyenne en quelques éléments traces (ppm) dans


diverses roches d'après Vinogradov, 1956 et Turekian et Wedepohl, 1961

Vinogradov, 1956 Turekian et Wedepohl, 1961


Métaux Argiles et
Basaltes Grès Roches carbonatées
lourds schistes
Cr 200 100 35 11
Ni 160 95 2 20
Cu 100 57 .. 4
Zn 130 80 16 20
Cd 0,19 0,3 0 0,035
Pb 8 20 7 9

108
Tableau 12: Sources anthropiques des métaux lourds (Desbordes , 2000)

Activités anthropiques Cu Cr Ni Pb Zn Cd
Electricité +
Métalurgie + + +
Textile + +
Photographie + +
Agriculture + +
Fongicides +
Tanneries +
Imprimerie +
Caoutchouc + +
Peinture + + +
Carburant + +
Tuyauterie +
batteries + + +
Batiment + +
Verres
Céramique
Cartons
Plastiques + + + + +
Alliages + + + +

IV-2-8- Dosage des métaux lourds

Les eaux sont dosées par absorption atomique, ICP MS (Inductively Coupled Plasma –
Mass Spectrometry), en métaux lourds (Pb, Cu, Cd, Cr, Zn, Ni) au laboratoire des Sciences
Marines et de l'Environnement, Université de l'Algarve (LSME), Portugal.

La torche à plasma utilisée permet d’atteindre des températures de l’ordre de 5000 à


10000°K, augmentant ainsi le nombre d’atomes à l’état excité et induisant une grande sensibilité
de la technique.

109
Les ions sont détectés par un spectromètre (Fisons VG-Plasma Quad). Le faisceau
arrive dans un quadripôle électrique dont le voltage dépend du rapport masse/charge
(m/q). En faisant varier le voltage, on sélectionne les différents éléments à analyser. Les
ions sont ensuite envoyés dans un multiplicateur d’électrons qui transforme chaque
impact d’ion en signal électrique. La limite de détection est de 0,01 µg/l et l’erreur est
inférieure à 5%. La technique est décrite en détail dans la notice technique de Samuel et
al., (1985).

IV-2-9- Répartition des métaux dans les eaux

Les eaux souterraines présentent des concentrations en métaux lourd qui varient
de 0,02 mg/l à 0,25 mg/l pour le Pb, de 0,15 à 0,20 mg/l pour le Cu, de 0,03 mg/l à 0,05
mg/l pour le Cd et de 0,39 mg/l à 1,19 mg/l pour le Cr (Tableau 13). On note que le Cu,
Cd et Cr présentent les mêmes moyennes entre l’amont et l’aval du bassin à l’exception
du Pb qui montre un enrichissement des eaux situés en amont et ce qui pourrait être les
résultats d’une contamination par les résidus de carburant utilisé pour les puits à
pompes d’irrigation.
Le Zn et Ni n’ont pas été détectés dans l’eau.

Tableau 13: Concentations en (mg/l) des métaux lourds dans les eaux
souterraines, (Septembre 2004)

Désignation Pb (mg/l) Cu (mg/l) Cd (mg/l) Cr (mg/l)


P.Old Yssef <0,1 0,19 0,05 1,06
PB 0,16 0,18 0,03 0,81
Pat 0,13 0,16 0,02 0,54
Sfinale 0,25 0,19 0,03 0,88
Amont du P1 0,55 0,19 0,03 0,99
bassin P4 0,15 0,16 <0,05 0,50
P5 0,25 0,18 0,03 0,89
P7 0,10 0,16 0,01 0,56
Moyenne 0,227 0,174 0,025 0,739
B. Jmel 0,03 0,15 0,03 0,39
Sr Khadir 0,12 0,17 0,02 0,78
Ben Abbes 0,02 0,17 0,01 0,84
Aval du B. Jdid 0,14 0,18 0,03 0,83
bassin Jtar 0,04 0,19 0,05 1,19
P RADEJ 0,20 0,18 0,02 0,84
P128/26 0,05 0,20 0,02 1,00
Moyenne 0,067 0,177 0,027 0,838

110
Comme pour les eaux souterraines les eaux de la lagune n’enregistrent pas des
teneurs en Zn et Ni. et montrent des valeurs moyennes de 0,80 mg/l pour le Pb, de 0,28
mg/l pour le Cu, de 0,04 mg/l pour le Cd et de 1,08 mg/l en Cr. (tableau 14)

Tableau 14: Concentations en (mg/l) des métaux lourds dans les eaux de la
bordure de la lagune, (Septembre 2004).

Désigantion Pb (mg/l) Cu (mg/l) Cd (mg/l) Cr (mg/l)


PL6 0,64 0,25 0,02 0,95
Eau de
bordure
lagunaire PLs 0,66 0,26 0,03 0,98

On note que les moyennes des métaux lourds dans les eaux de la lagune sont plus
élevées que celles observées dans les eaux souterraines. (Figure 50)

Eau souterraine
1,2
Teneurs en (mg/l)

1 Eau de bordure de
la lagune
0,8

0,6

0,4

0,2

0
Pb Cu Cd Cr

Figure 50 : Teneurs moyenne des métaux lourds dans les eaux

Le Cd enregistre de faibles teneurs dans les eaux ce qui serait en relation avec son
état dans la nature où il ne se présente qu’à de très faible quantité (Desbordes, 2000).
Par contre le Cr, caractérisé par son attachement total à des substrats organiques dissous
ou colloïdaux (Yamazaki et al., 1980 ; Mayer et al., 1984), se présente avec des teneurs
plus importantes et de plus dans les eaux de la lagune. Ce qui serait liée au complexe
industriel de Jorf lasfer qui se situe à une vingtaine de kilomètre de la lagune Oualidia.
L'effluent industriel de ce complexe, dérivant du traitement du phosphate reflétera
l'enrichissement en métaux lourd (Cheggour et al., 1999) ce qui explique en partie

111
l'élévation des teneurs d'eau de lagune en ces éléments. A ceci s’ajoute la décharge des
rejets émanant des parcs ostréicoles ainsi que les différentes manifestations liées aux
activités touristiques seraient la cause de la charge élevée des métaux lourds dans les
eaux de la lagune.

Les métaux lourds s'adsorbent aux sédiments et ces processus sont accélérés par
la présence de la matière organique (Zhuang et Gui-Rui., 2002).

Ainsi une présence importante de particule fine dans la lagune en plus des
concentrations assez considérables en matière organique favoriserait la fixation et le
relargage des métaux lourds. Divers paramètres physiques influencent la distribution
des métaux lourds dans les sédiments entre autres l’hydodynamisme intra-lagunaire
(Maanan et al., 2004, Nienchesk et al., 2000). Ainsi lorsque l'hydrodynamisme de la
lagune augmente induit un balayage d'une grande quantité de métaux lourds associés
aux sédiments et en matière en suspension. Dans de telles conditions, les courants de
marée transporteraient alors les eaux riches en métaux lourds vers la mer.

IV-2-10 - Répartition des métaux lourds dans les sédiments

IV-2-10-1-Environnement immédiat de la lagune

Les concentrations des métaux lourds mesurées dans le sol de l'environnement


lagunaire (tableau 15), montre que le sol est fortement enrichi en métaux lourds de
différents origines (Carruesco, 1989).

Tableau 15 : Concentration moyennes des métaux lourds dans l'environnement


lagunaire (Carruesco, 1989).

mg/kg Pb Cu Zn Ni Cr
Environnement
8 19 34 7 43
laguanire
(0,1-27) ( 0,1-41) (23-82) (7-38) (17-99)

112
IV-2-10-2-Au sein de la lagune

Zourarrah (tableau 16), a mis en évidence l'enrichissement des sédiments


lagunaires par les métaux lourds et dont la concentration varie en fonction de la
dynamique des zones. Ainsi les zones agitées (exp. chenal) présentent les valeurs les
plus faibles par rapport aux zones de décantation (exp. zone intertidale).

Tableau 16 : Teneurs de quelques éléments métalliques dans le chenal et en zone


intertidale de la lagune Oualidia (Zourarah , 2002).

Teneurs au niveau de
Les éléments Teneurs au niveau
la zone intertidale en Notations
métalliques du chenal en (ppm)
(ppm)
Cr 27,40 43,48 Les teneurs de la
Pb 12,74 44,59 zone intertidale
Zn 12,96 202,89 sont relativement
important que le
Cu 132,22 37,46 chenal
teneurs restent
Cd 0,09 0,09
constantes

D'après Zourarah 2002, le degré de contamination pour la lagune varie de 3,25 et


10,11; ce qui correspond à une contamination faible à modérée. Elle est cependant
moins contaminée que d’autres écosystèmes lagunaires marocains tels que la lagune de
Nador (Inani 1995), et la lagune de Moulay Bouselham (Carruesco 1989).

Dans les paragraphes qui suivront, on mettra en évidence l'existence des métaux
lourds dans les sédiments, en faisant appel à quelques travaux effectués sur le site. Par
la suite nous tenterons de ressortir la relation ente la répartition des métaux lourds dans
l'eau et dans le sédiment.

IV-2-11- Filiation géochimique

Les teneurs des métaux lourds des eaux de la bordure de la lagune ont été reportés
en fonction des teneurs des sédiments du chenal (figure 51) et sédiments de la zone
intertidale (figure 52).

On note que les sédiments du chenal ainsi que ceux de la zone intertidale sont
beaucoup plus chargés en quelques métaux lourds avec des teneurs supérieures à 20
113
mg/l que les eaux lagunaires dont les teneurs restent inférieures à 1 mg/l, ce qui
conduit à supposer une filiation géochimique, eau lagunaire/sédiment lagunaire. Les
métaux lourds mis en solution des eaux se décantent au niveau des sédiments. Le Zn
non détecté dans les eaux se présente en grande concentration dans le sédiment (12,96
ppm pour le chenal et 202,89 ppm pour la zone intertidale) ce serait en relation avec
son échantillonnage qui s’est effectué pour les eaux sur la bordure de la lagune alors
qu’à son intérieur pour les sédiments.

La communication directe entre les eaux des aquifères côtiers et les eaux de la
lagune d'Oualidia (Kaid Rassou, 2005) favorisent le déversement direct des eaux
douces chargées en quelques métaux lourds dans la lagune.

Cr
140 Pb
120 Zn
Cd
sédiments en ppm

100 Cu
Teneurs dans les

80
60
40
20
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2
Teneurs dans les eaux en
ppm

Figure 51 : Comparaison des teneurs des métaux lourds dans l’eau de


bordure lagunaire et sédiments du chenal de la lagune

Cr
250
Teneurs dans les sédim ents (ppm )

Pb
200 Zn
Cd
150
Cu
100

50

0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2
T eneurs dans les eaux en ppm (mg/l)

Figure 52 : Comparaison des teneurs des métaux lourds entre l’eau de bordure
lagunair et sédiment de la zone intertidale

114
IV-2-12- Principales origines de pollution métallique des eaux du
bassin côtier d’Oualidia.

Comme déjà cité, les composés organiques peuvent constituer d'excellents appuis
de certains métaux et présentent en conséquence un indicateur de contamination de
sédiment (Manskaya et Drosdova, 1968 ; Rashid et Leonard, 1973). De façon générale,
les principales sources de pollution métallique des sols sont atmosphériques (Cochran
et al., 1998) liées à des émissions des centres urbains. Aussi sont elles liées à la
corrosion de matériaux de construction, au trafic routier (Bertine and Schug, 1979) et à
l'agriculture suite à l'utilisation des produits chimiques et organiques (Green-Ruiz and
Pa`ez-Osuna (2001)).

La pollution de l'eau par les métaux lourds peut être liée à la même cause comme
pour les sédiments, étant donnée que les deux sont considérés comme récepteurs et
sources occasionnelles de dégagement des polluants (Tommaso De Pippo et al., 2004).

Dans notre cas d'étude, le déversement des eaux chargées en quelques métaux
lourds et des rejets émanant des parcs ostréicoles dans la lagune ainsi que les
différentes manifestations liées aux activités touristiques seraient la cause de la
pollution métallique des eaux lagunaires et les sédiments permettraient leur relargage.
Et comme il été cité par Maanan et al., 2004, la pollution métallique observée se lie à
des facteurs humains récents tel que (1) le développement des autoroutes et trafics
accrus bordant la lagune et favorisant une dense circulation le long de la route côtière
EL Jadida- Safi et qui passe près de la lagune de Oualidia, (2) la prolongation de
l'agriculture intensive moderne, utilisant les machines lourdes qui peuvent contribuer à
l'augmentation de quelques éléments métaliques, et (3) l'augmentation du nombre de
bateaux de pêche motorisés (Cheggour et al., 2001).

Les principales sources du Pb et Cu seraient, les écoulements du carburant utilisé


pour les moto-pompes des puits de l’irrigation ainsi que le trafic routier longeant la
lagune Oualidia. La source de contamination de l’environnement en Cr est liée à
l'industrie chimiques (Nriagu et Nieboer, 1980 ; Moore et Ramamoorthy, 1984). Dans
notre zone d'étude, le seul complexe industriel se situe à une vingtaine de kilomètre de
la lagune Oualidia. L'effluent industriel de ce complexe, dérivant du traitement du
phosphate reflétera l'enrichissement en métaux lourd (Cheggour et al., 1999).

115
En générale, la qualité des eaux le long de la côte atlantique entre Jorf lasfar et
Safi, s'est détériorée suite à l'intense activité urbaine et industrielle (Chafik et al., 2001).
Par conséquent et suite à sa localisation, au moins une partie de ses métaux lourds peut
atteindre la lagune Oualidia.

IV-2-13- Conclusion

Dans une approche côtière et comme c’est le cas pour notre zone d’étude, on ne
peut pas considérer séparément les eaux de surface et celles souterraines. Ces deux
compartiments sont étroitement associés, au sein du même cycle hydrologique, par le
lien de continuité depuis la surface du sol passant par l’aquifère et jusqu'à la lagune et
l’océan.

L'eau transporte les métaux lourds, et les inserts dans les chaînes alimentaires
(algues, poisson, etc.). Même si les métaux lourds sont le plus souvent présents à l'état
de traces, ils n'en restent pas moins très dangereux, puisque leur toxicité se développe
par bioaccumulation dans les organismes.

Le Pb, Cu et le Cr montrent des teneurs évoluant de l'eau souterraine vers l'eau


lagunaire qui confirme la contamination diffuse des eaux souterraines par ces éléments.
L’écoulement du carburant utilisé pour les puits à pompe d’irrigation contribuerait à la
contamination des eaux souterraines par le Pb et le déversement des ces eaux dans la
lagune favorise sa contamination.

A l'intérieur de la lagune, les sédiments sont plus chargés en métaux lourds que
les eaux ce qui conduit à supposer une filiation géochimique, eau lagunaire/sédiment
lagunaire.

Le déversement des eaux souterraines chargées en quelques métaux lourds (Pb) et


l'effet des rejets émanant des parcs ostréicoles ainsi que les différentes manifestations
liées aux activités touristiques seraient la cause de l'existence des métaux lourds dans
les eaux lagunaires et les sédiments permettraient leur relargage.

116
IV-3- Qualité de l'eau

IV-3-1 Eau d'alimentation (AEP)

a) Eléments nutritifs

L'eau n'a pas de qualité en soi excepté dans le contexte pour lequel elle est utilisée
(James et al., 1982 in Rahoui, 2002). Sa qualité dépend de son usage sous des
conditions spécifiques. En effet, une eau destinée à l'alimentation humaine (AEP)
n'aurait pas les mêmes normes de qualité que celle d'une eau à usage Industriel ou
d'irrigation. De là, les paramètres définissant cette qualité varient suivant l'usage de
l'eau.

En faisant appel aux normes et paramètres de classification des eaux souterraines


et superficielles utilisées au Maroc (Tableau 17) par la Direction de Recherche et de
Planification de l'Eau (DPRE), on constate que les teneurs en phosphates des eaux
souterraines d'AEP (tableau 9) ne dépassent pas 0,5 mg/l, de plus les nitrates
(tableau 10) enregistrent des teneurs inférieurs à 25 mg/l, ce qui permet de classer ces
eaux parmi des eaux de bonne qualité. Cette eau peut être utilisable après des
traitements simples et elle peut néanmoins satisfaire tous les usages.

Tableau 17: Norme de classification des eaux souterraines


(DRPE, 1993 in Rahoui, 2002)

Phosphates Nitrates
Qualité Vocation et usage
total (mg/l) (mg/l)
Très Eaux aptes à satisfaire les usages les plus
<0,1 <5
Bonne exigeants
Production d'eau potable par des traitements
simples,
Bonne 0,1-0,5 5 et 25
Eau de qualité pouvant néanmoins satisfaire
tous les usages
Production d'eau potable par des traitements
poussés,
moyenne 0,25-0,5 25-50
Eau de qualité suffisante pour l'irrigation et
certaines industries
Eaux aptes à l'irrigation et certains
mauvaise 0,5-2,5 50-75
refroidissements
Très
>2,5 > 75 Eaux inaptes à la plupart des usages
mauvaise

117
Le point d'eau de la RADEJ, captant la surface du jurassique gypsifère, et qui
alimente le centre de Oualidia en eau potable, montre une minéralisation de
2190µS/cm nettement. On note aussi que les teneurs en chlorures et sulfates dépassent
la valeur maximale recommandée selon les normes marocaines relatives à la potabilité
des eaux. Ainsi elles dépassent 300mg/l pour les chlorures et 100mg/l pour les sulfates.
(Tableau 18).

D’autres compagnes de mesure de conductivité et d’éléments physico-chimiques


s’avèrent nécessaire pour une meilleure détermination de la qualité des eaux destinées à
l’alimentation en eau potable pour le centre urbain d’Oualidia.
Tableau 18 : Paramètres physicochimiques du réservoir profond

Paramètres Valeurs Normes marocaines d' AEP


mesurées Valeur Maximale
de Recommandée (VMR)
RADEJ
Chlorures 567 300
Sodium 75,8 -
Sulfates 1323 200
Calcium 228 -
Magnésium 42,54 100

b) Métaux lourds

Les eaux souterraines destinées à l’AEP (Tableau 19) enregistrent des valeurs
moyennes de 0,15 mg/l en Pb, de 0,17 mg/l en Cu, de 0,75 mg/l en Cr et de 0,02 mg/l
en Cd.

Tableau 19: Concentations en (mg/l) des métaux lourds dans les eaux destinées en
alimentation en eau potable (AEP), (Septembre 2004).

Désigantion Pb Cu Cd Cr
(mg/L) (mg/L) (mg/L) (mg/L)
1 P B. Jmel <0,1 0,15 <0,05 0,38
2 Sr Khadir 0,15 0,17 0,02 0,78
3 P Ben Abbes <0,1 0,17 0,01 0,84
4 P B. Jdid 0,138 0,17 0,03 0,83
5 P Jtar <0,1 0,18 0,05 1,19
6 P 1322 0,11 0,16 0,01 0,64
7 P RADEJ 0,20 0,18 0,01 0,84
8 P128/26 <0,1 0,19 0,02 0,99
Moyenne 0,15 0,17 0,02 0,75
118
IV-3-2-Eau d'irrigation en zone côtière

En agriculture une eau de bonne qualité permet d'obtenir un rendement maximum


d'une culture donnée dans de bonnes conditions de gestion du sol et de l'eau (Farhat,
1995, in Rahoui 2002).

Pour l'évaluation et la classification de la qualité d'une eau d'irrigation, 5 facteurs


doivent être pris en considération :

- la teneur totale en sel et la composition chimique de l'eau ;

- le climat de la région ;

- les conditions de drainage et les sols dominants ;

- les principales cultures à irriguer ;

- les techniques culturales et notamment le mode d'irrigation.

Ainsi plusieurs schémas ont été proposés pour classer l'eau dans le sens de sa
convenance à l'irrigation notamment par Schfield (1936) in Rahoui (2002), Thone &
Peterson (1954), Carter (1962) in Rahoui (2002), Rhoades & Bernstein (1972) et Ayers
& Westcot (1985) in Rahoui (2002). Néanmoins, et à cause de la multitude des facteurs
intervenants, le problème de l'évaluation de la qualité de l'eau d'irrigation est tellement
complexe qu'il n'y a pas eu développement d'un schéma de classification universel
(Farhat, 1995 in Rahoui, 2002). Les schémas qui existent se basent sur:

- la concentration totale en sels ;

- la composition ionique, essentiellement les risques liés au sodium, aux


carbonates et aux bicarbonates ;

- la toxicité spécifique de certains éléments tels que le chlore et le bore.

IV-3-2-1-Evaluation du risque de salinité

Le tableau 20 montre des exemples typiques suggérés par plusieurs auteurs.

119
Tableau 20 : Classification des eaux d'irrigation sur la base de la concentration
totale en sel (en dS/m).
Thorne & Peterson USDA* Carter Ayers & Westcot
Classe de salinité
(1954) (1965) (1969) (1976)
C1 < 0,25 <0,25 <0,4 <0,75

C2 0,25-0,75 0,25-0,75 0,4-1,2 0,75-1,5

C3 0,75- 2,25 0,75-2,25 1,2-2,25 1,5-3

C4 2,25-4 2,25-5 2,25-5 >3

C5 4-6 5-20

* Complétée par Durand (1973)


Classe C1: Eaux à faible salinité. Elles sont valables pour l'irrigation de la plupart des
cultures sur la plupart des sols
Classe C2: Eaux à moyenne salinité. Seules quelques plantes sensibles seront affectées.
Classe C3 : Eau à forte salinité. Elles ne peuvent être utilisées sur les sols à faible
drainage.
Classe C4 : Eau à très fortes salinités. Elles sont généralement non recommandées pour
l'irrigation.
Classe C5: Eau strictement inutilisables sauf pour l'irrigation des sables bien drainés.
Il est à signaler, toutefois que ces types de classification sont rigides et dans plusieurs
cas négligent certains facteurs spécifiques qui sont critique pour la détermination de la
validité d'une eau donnée.

IV-3-2-2- Evaluation du risque de sodicité

Bien que certaines tentatives ont utilisé le pourcentage de sodium soluble comme
paramètre pour le risque de sodicité (Wilcox, 1955 cité par Farhat, 1995), le SAR (ou
taux d'Absorption du Sodium) reste le critère le plus utilisé pour évaluer le risque de
sodicité (Farhat, 1995). Il est défini par l'expression suivante :

SAR= Na+ / (Ca2+ + Mg2+)/2)1/2

Où Na, Ca et Mg représentent les concentrations ioniques en méq/l.

Afin de tester les eaux du bassin côtier d’Oualidia vis-à-vis de l'irrigation, on a


utilisé la classification de Richard (1954). Cette classification distingue différents types

120
d'eau en tenant compte de la conductivité électrique à 25 °C et du taux d'adsorption du
sodium (SAR).

Les limites de classification basées sur ce critère sont représentées sur le


diagramme USDA pour la classification de Richard des eaux d'irrigation
(figure 56).

Les classes ainsi déterminées sont :

Classe S1: Eaux faiblement sodique, utilisable pour l'irrigation de presque tous
les sols avec un peu de danger de donner un taux de sodium échangeable dangereux
pour le sol.

Classe S2: Eaux moyennement sodique, utilisable dans les sols à texture grossière
ou les sols organiques très perméables.

Classe S3 : Eaux fortement sodique pouvant provoquer l'apparition des teneurs en


sodium échangeable dangereux dans la plupart des sols nécessitant des aménagements
fonciers particuliers.

Classe S4 : Eau très fortement sodique généralement inutilisables pour l'irrigation


sauf si leur salinité est faible ou moyenne.

Toutefois, il est à noter que ces normes sont relativement sévères compte tenu
essentiellement des conditions climatiques de nos régions.

La réglementation marocaine fixe la limite maximale de la conductivité électrique


(CE) à 2700 µS/cm et d'après la classification utilisée, lorsque la conductivité dépasse
2250 µS/cm, il y a un grand risque de salinisation des eaux.

Pour les eaux souterraines destinées à l'irrigation dans le bassin côtier de Oualidia
(tableau 21), les valeurs de conductivités électriques enregistrées à l'intérieur des terres
restent inférieures à cette limite (Sr khadir). Elles la dépassent largement pour la
majorité des eaux souterraines côtières.

Les valeurs du SAR enregistrés varient de 0,32 à 7 ce qui fait appartenir ces eaux
à la classe S1 et S2.

121
Tableau 21 : CE et SAR des eaux souterraines utilisées en irrigation.

Désignations CE ( µS/cm) SAR


P128/26 1300 0,32
PB 900 5,69
P2 4200 5,79
P3 4270 5,33
P4 4230 5,60
P5 4060 6,69
P7 4500 4,05
Old Yssef 2500 2,02
Sr Khadir 1700 3,87

De façon générale, deux classes peuvent être distinguées : (figure 53)

- C3.S1 : cette classe rassemble les points dont la qualité d'eau est bonne à
admissible. Cette eau peu être utilisée sans contrôle particulier pour l'irrigation des
plantes. Cette catégorie d'eau se concentre à l'intérieur des terres (Pb, P128 et Sr
khadir).

- C4.S1 et C4.S2 : c'est une classe d'eau de qualité médiocre à mauvaise. Elle est
fortement minéralisée et ne convient à l'irrigation que pour les sols à texture grossière
ou les sols organiques très perméables avec un bon drainage et l'utilisation des plantes
tolérantes du sel. Cette classe d'eau se retrouve dans l'ensemble de la zone côtière.

Le sol de la zone côtière du bassin d’Oualidia est en général un sol sableux très
perméable, les plantes cultivées sont en majorités tolérantes du sel et c'est ce qui
expliquerait le développement des cultures dans ces conditions.

122
Figure 53 : Diagramme de classification des eaux d'irrigation en fonction du SAR
(Classification de Richard, 1954)

IV-3-2-3- Métaux lourds

Les eaux destinées à l'irrigation servent dans la majorité des cas en plus de leur
usage agricole à l'usage domestique des ouvriers agriculteurs. Ces eaux sont enrichies
en métaux lourds avec 0,22 mg/l en Pb, 0,17 mg/l en Cu, 0,03 mg/l en Cd et 0,69 mg/l
en Cr. Le Cr est l'élément le plus répandu dans ces eaux. (Figure 54). A l’exception du
Cr dont la teneur est supérieure à 0,1 mg/l, les eaux d’irrigation montrent des teneurs en
métaux lourds relativement inférieures aux normes marocaines de qualité des eaux
destinées à l’irrigation (tableau 22).

0,80
Teneurs en (mg/l)

0,69
0,70
0,60
0,50
0,40
0,30 0,22
0,17
0,20
0,10 0,03
0,00
Pb Cu Cd Cr
Eléments métaliques

Figure 54 : Concentrations moyennes des métaux lourds des eaux


d'irrigation
123
Tableau 22 : Normes Marocaines de qualité des eaux d’irrigation

Pb Cu Cd Cr
Norme marocaine en mg/l 5,00 0,20 0,01 0,10

IV-3-3-Conclusion

La classification des eaux souterraines utilisée au Maroc par la Direction de


Recherche et de Planification de l'Eau (DRPE, 1993) permet de classer les eaux
souterraines destinées à l'alimentation en eau potable (AEP) en amont du bassin côtier
d’Oualidia parmi des eaux de bonne qualité. Elles peuvent être utilisables après des
traitements simples et peuvent satisfaire tous les usages.

La classification des eaux d'irrigation de Richard (1954) permet de classer les


eaux souterraines d'irrigation en aval du bassin côtier de Oualidia deux classes : bonne
à admissible et médiocre à mauvaise.

A l’exception du Cr, les eaux souterraines destinées à l’irrigation ne montrent pas


de fortes concentrations en métaux lourds. Toutefois, les eaux souterraines destinées à
l'alimentation en eau potable (AEP) sont fortement enrichies en Pb, Cd, et Cr dont les
concentrations dépassent largement les normes maximales recommandées par le Maroc
alors que Zn et Ni restent inférieures aux limites de détections de ces deux métaux
lourds.

124
K. KAID RASSOU (2008)
ETUDE DES INTERACTIONS ENTRE LES EAUX SOUTERRAINES ET LES EAUX
DE SURFACE DANS Le BASSIN COTIER D'OUALIDIA

CHAPITRE V

PROTECTION DU BASSIN COTIER


DE L’OUALIDIA

125
Chapitre V
Protection du bassin côtier de l’Oualidia

Introduction

Les cycles hydrologiques, biologiques, et chimiques dans les zones côtières sont
extrêmement complexes. Bien que l'eau douce et les aliments soient les composants essentiels
de ces systèmes (Hobbie et al., 1972 ; Miller et al., 1985 ; Pate et al., 1982), ils peuvent devenir
non équilibrés en raison des activités humaines. Parmi ces activités on peut citer :

- le développement urbain et rural, ayant pour résultat un écoulement d'eau usée plus
intense qui peut apporter des éléments en suspension ;

- l'introduction des fertilisants chimiques et des pesticides en agriculture, provoquant la


contamination chimique et métallique des eaux ;

- les activités de récréation et du tourisme.

Ces activités influencent la biologie (organismes marins, faune et flore) ainsi que la
physico-chimie du système (salinité, éléments en suspension). Les incidences sur
l'environnement changent en fonction de la circulation de l'eau de réception.

L'étude de la qualité de l'eau a permis d'élaborer un diagnostic sur l'état de contamination


des eaux du bassin côtier d’Oualidia, au moyen du traitement des paramètres contrôlant la
qualité de ces eaux :

- l'analyse des paramètres physico-chimiques de l'eau révèle une forte charge en sulfates
des eaux souterraines, surtout pour les puits situés sur la frange côtière. La forte minéralisation
de ces eaux est liée à leur contamination gypsifères ;

- les résultats de l'étude des éléments nutritifs ont montré des teneurs significatives selon
les stations de prélèvement en relation avec leur localisation, amont ou aval, dans le bassin et
l'abondance de l'agriculture. Les eaux souterraines et superficielles présentent des teneurs
élevées en nitrates. Les phosphates sont très faibles dans les eaux souterraines et assez
marquées dans l'eau lagunaire et marine ;

- les teneurs métalliques montrent que les eaux souterraines destinées à l'alimentation en
eau potable ou à l'irrigation sont enrichies en Pb, Cd, et Cr et les concentrations dépassent dans
126
plusieurs cas les normes maximales recommandées par le Maroc. La relation entre les
concentrations en métaux lourds dans les eaux souterraines et eaux superficielles suggère le
balayage et le transport de ces derniers depuis l’environnement lagunaire jusqu'à la lagune.

Les nappes d'eau souterraines représentent un enjeu stratégique pour les activités socio-
économiques et pour la salubrité de la lagune d'Oualidia. Elles doivent être protégées des
pollutions susceptibles d’altérer leur qualité et donc de limiter leur usage. La lagune étant
alimentée en partie par les eaux souterraines, sa protection est tributaire, en autres de la
protection des ces eaux.

Dans le présent chapitre nous abordons la vulnérabilité des aquifères à la pollution. Les
traits caractéristiques des aquifères du bassin côtier d’Oualidia seront mis en relief. L’objectif
est de consigner des mesures de protection par l’ensemble de l’écosystème.

V-1-Vulnérabilité des nappes souterraines

V-1-1- Notions générales

La vulnérabilité, terme définie notamment en 1970 par Albinet et Margat, est la


possibilité qu’a un contaminant de percoler de la surface jusqu’au réservoir d’eau dans des
conditions naturelles. Cette définition a été reprise et complétée, notamment en distinguant la
vulnérabilité intrinsèque de la vulnérabilité spécifique (liée à un contaminant particulier)
(Foster, 1987 ; Margat et Suais-Parascandola, 1987 ; Vrba et Civita, 1994).

• La vulnérabilité intrinsèque est le terme utilisé pour représenter les caractéristiques du


milieu naturel qui déterminent la sensibilité des eaux souterraines à la pollution par les activités
humaines.

• La vulnérabilité spécifique est le terme utilisé pour définir la vulnérabilité d’une eau
souterraine à un polluant particulier ou à un groupe de polluants. Elle prend en compte les
propriétés des polluants et leurs relations avec les divers composants de la vulnérabilité
intrinsèque.

« La cartographie de la vulnérabilité de l'aquifère permet une meilleure gestion de la


nappe et des interventions rapides et appropriées en cas de pollution » (Graillat A. et Bouchet
C., 1994). En effet la réalisation des cartes de vulnérabilité s'est avérée nécessaire.

127
La carte de vulnérabilité est un document fondamental pour l’aménagement de territoire
et un outil pour l’aménagement et la protection des ressources en eau et des captages. Les
Systèmes d’Information Géographique (SIG) sont des outils performants par excellence pour
l’élaboration des cartes de vulnérabilités des aquifères. Ils facilitent les analyses multicritères et
les mises à jour des modèles élaborés.

Le travail proposé dans ce paragraphe consiste en deux parties :

- 1ère partie : dresser un inventaire des critères de vulnérabilité et des méthodes de


cartographie couramment utilisés ;

- 2ème partie : Définir la méthode et les critères de cartographie à retenir pour notre zone
d'étude.

V-1-2- Vulnérabilité des systèmes karstiques

Il est couramment admis que les aquifères karstiques sont très vulnérables aux pollutions
de toutes sortes du fait :

- du faible rôle filtrant de la zone d’infiltration ;

- du faible effet de la dispersion et de la dilution liée à l’organisation des écoulements ;

- des temps de séjour courts limitant les processus épuratoires au sein de l’aquifère.

Il en résulte une variabilité temporelle importante de la qualité des eaux aux exutoires
des systèmes karstiques. En particulier, les variations brusques de turbidité posent des
problèmes importants aux collectivités pour l’exploitation de ces ressources. Ces variations
sont le plus souvent naturelles, mais peuvent être dans certains cas d’origine anthropique.

En contrepartie, certaines caractéristiques de l’aquifère karstique sont intéressantes en


termes de protection (Bakalowicz, 1999) :

- élimination rapide des pollutions accidentelles touchant le réseau de drainage ;

- effets retardateurs généralement réduits (adsorption, dispersion) ;

- effets cumulatifs d’un cycle à l’autre très réduits du fait des temps de séjour
globalement courts d’où une amélioration rapide de la qualité des eaux après réduction à la
source des causes de pollution,
128
- nette différence de comportement entre les périodes d’étiage durant lesquelles
l’essentiel du débit provient de la vidange des zones capacitives de l’aquifère, et les périodes
de hautes eaux ou de crue marquées par une prépondérance du ruissellement souterrain.

Suite aux processus de karstification, les aquifères karstiques acquièrent une


morphologie spécifique, en surface avec la présence de dolines, de vallées sèches, de lapiez…
et à l’intérieur du massif carbonaté. Leur développement s’est effectué au cours des temps
géologiques, influencés par les conditions externes tels que le climat et la végétation, les
variations de niveau marin, la nature de la roche et la tectonique. L’alimentation de ces
aquifères est double, soit diffuse (percolation, diffusion lente), soit de manière concentrée au
niveau des pertes de cours d’eau (Pételet et al., 2000).

Plusieurs facteurs peuvent limiter la vulnérabilité et comme exemple on cite :

- la présence d’un aquifère épikarstique dont les caractéristiques physiques et


hydrodynamiques favorisent les processus d’atténuation de la pollution (par dilution, échanges
ioniques, adsorption, stockage temporaire) ;

- l’existence de terrains de couverture (limons, altérites et/ou alluvions) retardant


l’infiltration des polluants et limitant leur entrée jusqu’aux niveaux aquifères sousjacents
(processus épuratoires) ;

- la prédominance des structures capacitives par rapport aux structures de drainage qui
limite les transits rapides et augmente les phénomènes de dilution et de dispersion ;

- les impluviums de grande taille, qui induisent une dilution importante, réduisant ainsi
les risques de dégradation des eaux.

Il faut souligner que la vulnérabilité d’un aquifère karstique n’est en rien comparable à
celle d’un aquifère de milieu poreux ou de milieu fissuré où seules l’adsorption, la dilution et la
dispersion sont à prendre en compte.

V-1-3 - Les critères de vulnérabilité

V-1-3- 1- Critères de vulnérabilité intrinsèque

La vulnérabilité d’une nappe dépend de multiples facteurs intervenant soit sur la nature
et/ou la concentration de la contamination, soit sur son temps de transfert. Elle est évaluée en

129
prenant en compte les caractéristiques du sol, de la zone non saturée et de la zone saturée qui
contrôlent le comportement des polluants. L’ensemble des critères de vulnérabilité rencontrés
dans la littérature sont exposés ci dessous.

 Critères relatifs au sol :

- Ruissellement – infiltration : le ruissellement et l’infiltration efficace (quantité d’eau


s’infiltrant jusqu’à la nappe) sont représentatifs de la recharge de la nappe. Ils sont étroitement
liés à la topographie et à la nature des formations superficielles calculées à partir de l'MNT ;

- Couverture Pédologique : la nature, la texture, la teneur en argiles et en matière


organique, ainsi que la puissance (ou épaisseur) et la perméabilité verticale des sols régulent la
nature et la quantité d'échanges entre la surface et la zone non saturée.

 Critères relatifs à la zone non saturée :

- Profondeur de la nappe libre (ou épaisseur de la Zone Non Saturée) : l'épaisseur de la


ZNS conditionne de temps de transfert d'un polluant jusqu'à la nappe (rétention, stockage,
interactions physico-chimiques avec l'encaissant) et donc sa possible dégradation en cours de
transfert ;

- Amplitude de battement de nappe : l’amplitude de battement de la nappe, dans la


mesure où elle est significative, conditionne l'épaisseur du recouvrement de la nappe (sol +
ZNS). De ce fait elle peut devenir un critère de vulnérabilité ;

- Perméabilité verticale de la ZNS : elle dicte le temps de transfert vertical d’un polluant
vers la nappe ;

- Structure de la ZNS : les variations de faciès, l’épaisseur des discontinuités de faciès et


leur position dans le profil vertical, la texture, la teneur en matières organiques et en argile des
formations, sont autant de facteurs qui conditionnent la migration de fluides vers la nappe.

 Critères relatifs à la zone saturée :

- Type de nappe (libre ou captive) : l'absence d'horizon imperméable entre la surface et le


toit d'une nappe libre lui confère un caractère plus vulnérable qu'une nappe captive protégée
par des formations imperméables ;

130
- Paramètres hydrodynamiques des formations aquifères (Transmissivité (T),
perméabilité (K), coefficient d’emmagasinement (s), gradient hydraulique (i)) : ils déterminent
la vitesse de migration des polluants dans la nappe et les temps de résidence de ceux-ci dans la
zone saturée ;

- Pièzométrie : elle rend compte de la géométrie de la nappe et de son fonctionnement


hydrodynamique qui peuvent évoluer au cours d'un cycle hydrologique complet. Entre les
périodes de hautes eaux et de basses eaux par exemple, les directions d’écoulement et/ou les
relations eaux superficielles/eaux souterraines peuvent s'inverser ;

- Direction et sens d’écoulement : ils déterminent les espaces susceptibles d’être atteint
par un polluant une fois que celui-ci a atteint la nappe ;

- Type de système hydrogéologique : la vulnérabilité d’un système hydrogéologique peut


être appréhendée à partir de la connaissance de sa réactivité aux impulsions pluviométriques.
Un système au caractère transmissif fort se caractérise par des temps de transfert rapides des
eaux depuis la surface vers la zone saturée et par de faibles temps de séjour. Il s’agit par
exemple des systèmes carbonatés fortement karstifiés. Un système au caractère inertiel et/ou
capacitif fort se caractérise par des temps de transfert et des temps de séjours longs ;

- Relations nappe/ eaux superficielles : les relations entre les eaux superficielles et les
eaux souterraines peuvent être de deux types, drainage ou alimentation, et conditionnent la
possibilité de contamination des eaux souterraines à partir des eaux superficielles et vice
versa ;

- Epaisseur de l’aquifère (quantité de réserve) : la quantité d'eau stockée dans l’aquifère


détermine les conditions de dilution d'un polluant ayant atteint la nappe ;

- Présence ou non d'un horizon moins perméable et position de celui-ci. Cet horizon va
déterminer le caractère libre ou captif de la nappe.

 Critères communs au sol, à la Zone Non Saturée et à la Zone Saturée

- Fracturation (directions et densité). Des discontinuités verticales telles que les failles
peuvent, dans certaines conditions, jouer le rôle de drain et augmenter très sensiblement les
vitesses d'infiltration depuis la surface vers la nappe ;

131
- Recharge : il s’agit de la quantité d'eau atteignant la Zone Saturée sur une période
donnée (recharge annuelle nette). Elle dépend de l'infiltration efficace et de sa répartition dans
l’espace et dans le temps, donc du climat (ETP, précipitations), mais également de la
topographie et de la nature des formations. Elle peut être appréhendée à partir de la
représentation de ces différents éléments constitutifs. Elle constitue un facteur de transfert des
polluants vers les eaux souterraines.

V-1-3-2- Critères de vulnérabilité spécifique

- Comportement du polluant potentiel (milieu fixe) : selon leur nature, les polluants se
comportent dans le milieu de manière spécifique. Ce comportement dépend des
caractéristiques du milieu, mais également des propriétés physico-chimiques du composé lui-
même. Les principaux phénomènes susceptibles d’intervenir sont géochimiques (réactions
acides bases, d’oxydoréduction, de désorption,.. .), biochimiques (biodégradation, synthèse
cellulaire,…), physiques (diffusion, évaporation, filtration,…), ou biophysiques (transport de
germes,…) ;

- Capacités dispersives et épuratoires des sols : face à un polluant donné, les sols ont des
propriétés épuratoires plus ou moins développées et spécifiques de ce polluant ;

- Intrusions marines (présence ou non de biseau salé) : dans le cas de la présence d'un
biseau salé en équilibre avec une nappe d'eau souterraine, la salinisation de la nappe liée à une
surexploitation constitue une pollution potentielle ;

- Qualité du réseau hydrographique : dans le cas ou il alimente les eaux souterraines, et


selon son extension, sa vulnérabilité et la qualité de ses eaux, le réseau hydrographique peut
être vecteur de contaminations vers les eaux souterraines ;

- Typologie de l’occupation du sol : l'occupation du sol conditionne les volumes et la


nature des polluants potentiels. Elle peut être de type naturel (forêt/nature) ou agricole
(cultures, élevage) ou urbain (habitat, tissu industriel, etc.…) ;

- Points sensibles : sur certains sites, de par l'activité à risque qui y est pratiquée, la
vulnérabilité de la nappe est augmentée significativement. Ce sont les surfaces agricoles, les
décharges (aux normes ou non), les rejets des établissements classés, les voies de circulation,
les prélèvements dans la nappe (modifiant ou non localement les écoulements et favorisant
localement les transferts surface/nappe).

132
V-1-4- Présentation de quelques méthodes de cartographie de la
vulnérabilité des aquifères

Il existe différentes méthodes permettant la cartographie de la vulnérabilité des systèmes


aquifères, parmi lesquelles on cite :

V-1-4-1- La méthode DRASTIC

Elle a été développée par Aller et al. (1987), elle génère un indice ou ‘score’ pour le
potentiel de pollution des ressources en eau souterraines. Cet indice s’étale sur intervalle
d’entiers allant de 23 à 230. Il faut noter que la vulnérabilité à la pollution est plus importante
pour des notes plus élevées. Elle utilise sept paramètres hydrogéologiques : la profondeur du
plan d’eau de la nappe souterraine [D], la recharge nette [R], la nature lithologique de
l’aquifère [A], la texture du sol [S], la topographie -pente du terrain- [T], l’impact de la zone
non saturée [I] et enfin la conductivité hydraulique ou perméabilité de la zone saturée [C].
Chaque critère est cartographié avec un index, appelé aussi note (n), allant typiquement de 1 à
10. Un facteur de pondération (p) est ensuite appliqué aux différents critères afin de relativiser
leur importance respective en termes de vulnérabilité. L'index de vulnérabilité final (Di) est la
somme pondérée des sept paramètres selon la formule suivante :

Di = DnDp + RnRp + AnAp + SnSp + TnTp + InIp + CnCp


Où D, R, A, S, T, I, C, sont les paramètres cités plus haut
n : notation accordée à chaque paramètre ;
p : facteur de pondération accordé à chaque paramètre.

Les cartes ainsi obtenues permettent de visualiser le degré relatif de vulnérabilité d'un
secteur de la zone étudiée. Le potentiel de pollution augmente dans le même sens que l'index.

V-1-4-2- La méthode EPIK

C'est la première méthode dédiée spécifiquement aux aquifères karstiques sensus-stricto


(Doerfliger, 1996 ; Doerfliger et Zwahlen, 1997). Elle a été développée dans le but de
délimiter les périmètres de protection des captages, conformément à la législation suisse, à
partir d'une base cohérente et rigoureuse. Un des avantages de cette méthode est de traduire la
sensibilité des eaux souterraines vis-à-vis de tout type de contaminant. La méthode est

133
systématique puisqu'elle propose une analyse détaillée du bassin d'alimentation de la source
karstique découpé en un maillage régulier. Elle est basée sur quatre critères :

• E: Epikarst, P: couverture protectrice présenté par le sol, I: conditions d'infiltration, K:


développement du réseau karstique.

Ces critères correspondent à quatre aspects spécifiques déterminant l'organisation des


écoulements en milieu karstique. Chaque paramètre est divisé en classes traduisant des degrés
d'impact vis à vis d'une pollution. Un coefficient multiplicateur (facteur de pondération) est
appliqué à chaque paramètre afin de traduire son importance relative par rapport aux autres
(Petelet-Giraud et al., 2001).

L'indice final de vulnérabilité est calculé (facteur de protection) en chaque maille du


système selon la formule : F = αEi + βPj + γIk + δKl

α, β, γ, δ : coefficients de pondération des critères ;

Ei, Pj, Ik, Kl : valeur de chacun des critères indexés.

La gamme de variation du facteur de protection F est divisée en quatre classes


correspondant à des zones de protection des points d'eau pour l'alimentation en eau potable.

V-1-4-3- La méthode RISK

Cette méthode s’inspire de la méthode suisse EPIK et de la méthode dérivée de cette


dernière, en raison de leurs spécificités envers les aquifères karstiques. Elle repose sur quatre
critères caractéristiques du fonctionnement et de la structure des aquifères karstiques [R] pour
la roche aquifère, [I] pour les conditions d’infiltration, [S]: pour le sol et la couverture
protectrice et [K] pour le degré de développement de la karstification. (Figure 55)

La caractérisation des critères est décrite pour chacun des critères ; ces derniers sont
identifiés à l’aide d’éléments de définition et sont classés en 5 classes, d’indice de 0 à 4, du
moins au plus vulnérable, la classe intermédiaire 2 correspondant à l’alternative moyennement
vulnérable.

134
Figure 55 : Les critères de la vulnérabilité intrinsèque de la méthode
RISK (modifiée d’après Petelet Giraud et al., 2001)

V-1-4-4- La Méthode GALDIT

Elle a été développée par Chachadi et Lobo Ferreira en 2001, elle utilise les données
d'entrée en fonction des situations locales de chaque cellule, avec la possibilité d'utiliser des
classifications différentes suivant les conditions pour évaluer l'intrusion marine sur les
aquifères côtiers. Elle utilise six paramètres hydrogéologiques : Type d'aquifère [G], la
conductivité hydraulique de couche aquifère (Perméabilité de la zone saturée) [A], la
Profondeur de la nappe) [L], la distance du rivage, l'impact d'intrusion d'eau de mer [I] et enfin
l'épaisseur de la couche aquifère [T]. Ces facteurs, combinés, se trouvent à inclure les
exigences de base nécessaires pour évaluer leur potentiel d'intrusion d'eau de mer. GALDIT
facteurs représentent des paramètres mesurables pour lesquels les données sont généralement
disponibles dans une variété de sources, sans examen détaillé avec un système de classement
numérique afin d'évaluer le potentiel d'intrusion d'eau de mer.

La difficulté dans l'élaboration de ces méthodes de cartographie réside essentiellement


dans le choix des critères, leur notation, et le poids qu'on leur attribue, et aussi dans le fait de
retenir des critères qui sont le plus indépendants les uns des autres. Il est difficile d'établir une
méthode universelle de cartographie multicritère car chaque cas d'étude est particulier et un
paramètre important dans un cas le sera peut être beaucoup moins dans un autre (Schnebelen et
al., 2002).

Un critère n'est pas une échelle de mesure universelle, il est propre à chaque décideur. La
validation d'une telle démarche de cartographie de la vulnérabilité, peut passer par la mise sur

135
pieds d'un réseau qualité d'un certain nombre de points, outil de gestion complémentaire de la
ressource en eau souterraine.

La vulnérabilité des eaux souterraines est fonction des conditions du milieu et de son
comportement vis à vis des polluants. La définition de la méthode de cartographie et le choix
de critères de vulnérabilités spécifiques des nappes du bassin côtier d'Oualidia repose donc sur
la connaissance de son contexte naturel.

V-2- Traits karstiques des aquifères du bassin côtier d’Oualidia

Les ensembles calcaires dits "calcaires Plio-quaternaires", et "calcaires de Dridrate"


forment deux réservoirs carbonatés superposés et séparés par des couches imperméables
d'argiles rouges. Ces dernières sont fortement érodées en aval du bassin ce qui laisse les deux
aquifères directement superposés (Figure 56). Le Plio-quaternaire constitue le principal
aquifère directement exposé en surface. Il comporte une forte porosité d'interstice qui a été
évalué à un minimum de 15 % selon des mesures de diagraphie (DRHT-FAO, 1994). Il
renferme une nappe libre en contact direct avec l'océan atlantique. Il renferme des formes
karstiques de surface et des cavités souterraines sèches rencontrées au niveau de certains puits.
L’application d’un traçage d’essai (Fakir, 2001) a montré l’existence d’un réseau karstique
fonctionnel et bien développé et généralisé sur tout le site. Ceci a permis de subdiviser cet
aquifère en deux parties : un karst noyé limité à la bande côtière et une large zone d’infiltration
qui joue principalement le rôle de transférer les eaux de recharge qui alimente le karst noyé.

Figure 56 : Représentation schématique d'un aquifère karstique se rapportant à


celui du bassin côtier de Oualidia
136
V-3- Vulnérabilité des eaux souterraines du bassin côtier
d’Oualidia
V-3-1- Les critères de vulnérabilités

Classiquement, les études de vulnérabilité retiennent un nombre de critères compris entre


5 et 10. Trop peu de critères ne permettent pas un aperçu complet de la vulnérabilité. En
revanche un trop grand nombre de critères aura tendance à atténuer la vulnérabilité finale, du
fait de la trop grande quantité de données superposées.

Pour rendre compte de la vulnérabilité intrinsèque de la nappe du bassin côtier de


Oualidia, six critères sont proposés, identifiés à partir de l’analyse du contexte
hydrogéologique du bassin, ils sont représentatifs des facteurs du transfert de substances depuis
la surface vers la nappe

Les critères proposés sont présentés dans le Tableau suivant:

Tableau 25 : Critères de vulnérabilité intrinsèque proposés pour la nappe

Sol Zone Non Saturée Zone Saturée


Epaisseur Roche aquifère
Recharge Perméabilité Type de nappe
Fracturation (karstification)
Points sensibles

V-3-1-1- Définition des Critères de vulnérabilité

- Roche aquifère : le premier des critères retenus est le type de formation qui constitue la
roche aquifère. En effet, la nature des formations géologiques peut influencer les circulations
de l'eau, et donc des polluants potentiels, à l'intérieur de l'aquifère ;

- Sol : D'une manière générale, les sols ne sont pas très développés en région karstique et
quand ils sont présents, ils sont très hétérogènes dans l’espace ;

- Recharge : en absence de cours d'eau ruisselant en surface, les pluies demeurent le


principal facteur permettant la recharge de la nappe ;

-Type de nappe : libre ou captive ;


137
- Profondeur de la nappe ou épaisseur de la Zone Non Saturée : ce critère est pris en
compte dans toutes les méthodes de cartographie de la vulnérabilité des nappes qui ont été
développées. Il est fondamental pour appréhender le temps de transfert d’une pollution jusqu’à
la nappe ainsi que la possibilité pour cette pollution d’être traitée en cours de transfert. Elle est
obtenue par la différence entre la surface topographique et la côte pièzométrique maximum de
la nappe (afin de considérer en tous points l'épaisseur minimale de la ZNS). La nappe est
d’autant plus vulnérable que l’épaisseur de la ZNS est faible (ou que la profondeur de la nappe
est faible) ;

- Nature lithologique et perméabilité de la ZNS : paramètres fondamentaux de la


vulnérabilité des eaux souterraines, ces deux critères peuvent être représentés conjointement.
En effet, le nombre de données disponibles ne permet pas d’établir une carte précise des
variations de perméabilité ;

- Points d’infiltration préférentiels : liés à des caractéristiques morphologiques, ainsi on


note :

o les phénomènes localisés de karstification qui concentrent les écoulements de


surface ;

o Forages et puits : les sites de prélèvements d’eau sont considérés comme points
de concentration de la pollution par rabattement de la nappe lors d’un pompage
et/ou comme points d’émission de pollution dans le cas d’un rejet de polluant
dans un ouvrage ancien.

V-3-1-2-Prise en compte du risque

Dans le souci de construire une carte de vulnérabilité d’utilisation pratique pour les
gestionnaires de l’eau et renseigner sur l’aléa pollution, il sera utile de faire figurer sur la carte
de vulnérabilité les principaux sites susceptibles d’émettre une pollution.

V-3-2- Détermination de la vulnérabilité des aquifères du bassin côtier


d’Oualidia

La méthode de définition de la vulnérabilité proposée pour la nappe du bassin côtier


d’Oualidia est la méthode RISK. Nous optons pour cette méthode en raison de son adaptabilité
aux conditions locales de notre bassin côtier.

138
V-3-2-1-Principe de la méthode retenue

Quatre critères caractéristiques du fonctionnement et de la structure des aquifères


karstiques ont été retenus :

• R = Roche : rend compte de la nature lithologique du réservoir aquifère et de son état


de fracturation ;

• I = Infiltration : caractérise les conditions d’infiltration diffuse et ponctuelle à partir des


pentes et de la cartographie des pertes, dolines et avens, ainsi que la distance aux cours d’eau
alimentant la perte ;

• S = Sol : comprend la couverture pédologique protectrice, mais également les


formations géologiques sus-jacentes à la roche aquifère. Il est tenu compte de la nature
lithographique et de l’épaisseur ; dans la méthode RISK, un indice tient compte de la présence
ou de l’absence d’épikarst (souvent liée à l’absence de sols) ;

• K = Karstification : tient compte du degré d’organisation des écoulements et souligne


la position des axes de drainage connus à partir des études hydrogéologiques et/ou reconnus
par exploration directe ;

L’application de la méthode se déroule en cinq étapes essentielles:

- cartographie de chaque critère de vulnérabilité généralement : au 1/25 000e ou 1/50


000e suivant les données disponibles. Chaque critère est subdivisé en classes matérialisées par
un indice allant de 0 à 4. Cette étape de cartographie peut être réalisée avec un logiciel de
traitement cartographique de type ArcMap ou MapInfo.

- discrétisation des cartes élaborées en un réseau de maille. La discrétisation peut se


réaliser en passant d'une image en mode vecteur en une image en mode raster avec un logiciel
de type IDRISI ou VERTICAL MAPPER.

- calcul de l'indice de vulnérabilité global Ig en chaque maille. L'indice de classe de


chaque critère est multiplié par le facteur de pondération du critère considéré (qui traduit
l'importance relative des critères entre eux vis-à-vis de la vulnérabilité). Les valeurs obtenues
pour les 5 critères sont ensuite additionnées pour obtenir l'indice de Vulnérabilité global Ig.
Cette étape revient à superposer les 5 cartes des critères indexés afin d'obtenir une
représentation cartographique de la répartition de l'indice Ig.

139
- étape de régionalisation. La valeur de l'indice Ig est ensuite subdivisée en 5 classes de
vulnérabilité traduisant la sensibilité relative du milieu aux influences naturelles et
anthropiques.

- étape de vérification. Cette carte de vulnérabilité est confrontée avec les cartes de
chaque critère indexé afin de vérifier qu'il n'y a pas d'incohérence flagrante.

Figure 57 : superposition des cartes unicritres

V-3-2-2-Cartes de vulnérabilité unicritères.

a- Nature de la roche aquifère– critère R

La cartographie du critère R (lithologie et fracturation) est réalisée à partir des cartes


géologiques. La carte géologique répertorie toutes les formations affleurantes, quelles soient
susceptibles d'être aquifères ou non. Dans une première étape, il est donc important de faire
une sélection des formations à potentialité aquifère.

Les différentes classes du critère R peuvent se résumer comme suit en affectant à


chacune un index de vulnérabilité (tableau 26). Un index faible traduit une influence faible vis
à vis de la vulnérabilité, un index fort traduit une forte influence sur la vulnérabilité.

140
Tableau 26 : caractéristiques du critère R “roche aquifère”

Critère Caractéristiques Indice Poids


R0 Marnes (35-65% de minéraux argileux) – faible propriétés 0

Nature de la roche
R1 Marnes- calcaires (25-35% de minéraux argileux) – faible 1
Calcaire avec marnes en interbancs, % minéraux argileux <10-
R R2 0,1
25% 2
Calcaire massif et/ou dolomites avec bancs épais sans
R3 fractures, calcaires en bancs minces avec fractures
(fracturation homogène), écoulement souterrain facile. 3
Calcaire massif et/ou dolomites avec une forte intensité de
R4 fracturation et de karstification, écoulement souterrain facile et
rapide, contamination rapide. 4

Le bassin côtier d’Oualidia ne montre que les formations aquifères Plio-quaternaires qui
affleurent en surface et ne laissent pas apparaître l'aquifère calcaire de Dridrate du Crétacé
Inférieur (Figure 58).

Sur la zone côtière, le Plio-quaternaire, formant, le karst noyé, est constitué de calcaire
karstique avec une forte intensité de karstification et un écoulement souterrain facile et rapide
favorisant ainsi une contamination rapide, ce qui correspond à la classe R4.

A l’intérieur du pays, la zone d’infiltration est formée de calcaire massif moins fracturé
correspondant à la classe R3.

b- Conditions d’infiltration– critère I

Les deux paramètres primordiaux retenus sont la pente qui va plus ou moins favoriser le
ruissellement au détriment de l'infiltration et les pertes qui vont permettre une infiltration
directe et très rapide de l'eau jusqu'à l'aquifère.

Le paramètre pente est divisé en 4 classes : pente faible de 0 à 5%, pente moyenne de 5 à
15%, pente forte de 15 à 50% et pente très forte au-delà de 50% (figure 59).

La notion de présence d’indices karstiques, tels que des points d’infiltration possible,
existant au niveau de la partie supérieure d’un aquifère karstique est également prise en compte
dans la définition des 5 classes du critère infiltration. Les vallées sèches considérées à différent
degré comme des points ou des secteurs d’infiltration ont été intégrés.

La carte des pentes nécessaire à la délimitation des différentes classes, est réalisée à partir du
Modèle Numérique de Terrain (MNT) à l’aide du logiciel ArcMap. Elle montre une
prédominance des pentes de 0 à 50% en général. A l'exception la falaise qui longe la lagune, le

141
Figure 58 : Carte du critère R pour le bassin côtier d’Oualidia

142
Figure 59 : Carte des pentes pour le bassin côtier d’Oualidia

143
bassin côtier d’Oualidia est relativement plat avec de faibles variations correspondant aux dunes. Les
zones interdunaires joueraient le rôle de vallées sèches.

Les différentes classes de vulnérabilité liées aux conditions d’infiltration sont résumées sur le
tableau ci-dessous.

Tableau 27 : caractéristiques du critère I “conditions d’infiltration”

Critère Caractéristiques Indice Poids


I0 Très forte pente > 50% 0
Forte pente (15-50%)
Infiltration

I1 1
0,5
I2 Pente modérée (5-15%) et vallées sèches.
I 2
I3 Faible pente (0-5%), zones cultivées.
3
I4 Pertes et bassin versant des pertes actives. 4

Trois classes de 1 à 3 sont présentes sur la carte du critère I (Figure 60). Les zones de
vulnérabilité les plus fortes vis à vis de l’infiltration sont notamment les zones plates, fissurées et
cultivées du bassin présentant un indice I3. Les vulnérabilités les plus faibles avec les classes 1 et 2
caractérisent les pentes modérées et les zones interdunaires avec une classe I2. La falaise Plio-
quaternaire longeant la lagune d’Oualidia de plus forte pente du bassin présente une classe I1.

c- Sol – couverture protectrice – critère S

Deux cas sont distingués pour la caractérisation du critère S :

(i) Le cas concernant l'information pédologique proprement dite : deux possibilités se


présentent : a) la seule donnée accessible est l'épaisseur du sol, et b) le cas où l'on peut avoir accès à
des indications de texture et de proportion de cailloux, (ii) la présence ou non d'une couverture
protectrice (horizon géologique) entre la roche et le sol.

Pour le premier cas, la détermination du critère S passe par la détermination de la nature du sol,
de son épaisseur. Les indications pédologiques peuvent être obtenues grâce aux cartes pédologiques
détaillées ou aux études pédologiques régionales. Les paramètres importants en termes de protection,
en plus de l'épaisseur, sont ceux qui vont conditionner l'infiltration plus ou moins rapide des polluants
et les échanges susceptibles de se produire dans les horizons de sol. Deux paramètres essentiels sont
retenus, la texture d'une part, définie à partir des teneurs en argile, limon et sable et la teneur en
cailloux
144
Figure 60 : Carte de Critère I pour le bassin côtier d’Oualidia

145
En cailloux en d'autre part Trois classes sont choisies simplifiant l'approche retenue par Suais
et al. (1990) et Desprats et al (1998) qui avaient retenu 5 classes : (i) classe 1 : texture à
dominante d'argile (ii) classe 2 : texture à dominante de limon (iii) classe 3 : texture à
dominante de sable.

Le paramètre "proportion des cailloux" a été retenu car il constitue l'un des facteurs
essentiels pour favoriser l'infiltration. Trois classes ont été choisies comme pour la texture : (i)
classe 1 : proportion de cailloux : 0– 15 % (ii) classe 2 : proportion de cailloux : 15 – 60 %
(iii) classe 3 : proportion de cailloux : >60 %La matrice suivante détermine un nouveau
paramètre "nature du sol" à partir des deux paramètres décrits ci-dessus.

Tableau 28 : Matrice de détermination du paramètre nature du sol


Texture
1 (argile) 2 (limon) 3 (sable)
1 (0-15 %) 1 1 2
% Cailloux 2 (15-60%) 1 2 3
3 (>60%) 2 3 3

La détermination du critère S se fait alors comme suite :

Tableau 29 : Détermination du critère S


Texture
Inconnue 1 2 3
1 (>100cm) S1 S1 S2 S3
% Cailloux 2 (20-100cm) S2 S2 S2 S4
3 (>0-20cm) S3 S3 S3 S4
4 (nulle) S4 S4 S4 S4

En l'absence de données pédologiques relatives à la nature des horizons de sol,


l’épaisseur est l’unique paramètre utilisé pour distinguer les différentes classes du critère sol.

Les différentes combinaisons possibles entre un sol reposant directement sur la roche ou
sur une couverture protectrice de faible conductivité hydraulique et la connaissance plus ou
moins détaillée de la nature des sols peuvent être synthétisées dans le tableau suivant (Tableau
30).

146
Tableau 30 : Caractéristiques du sol (Petelet et al., 2001)

Critère Caractéristiques Indice


Sol sur horizon géologique important
Sol sur matrice nue ou avec un horizon
de faible conductivité hydraulique
géologique faiblement protecteur (éboulis,
(argiles, argiles marneuses,
alluvions)
conglomérats et brèches massifs)
Sol (couverture protectrice)

Nature de
Nature de
sol Nature de sol connue Nature de sol connue
sol
inconnue
inconnue
1 2 3 1 2 3
Couverture protectrice >5m (avec sol ou
S0 "-" "-" "-" "-" 0
S non)
Couverture protectrice 1-5m ou <1m avec
S1 >100cm >100cm "-" "-" un sol de texture inconue ou de type 1
1>20cm
20-
S2 20-100cm 20-100cm >100cm "-" 0-20cm 0-20cm
10cm
"-" 2
absence
absence 20- 0-
S3 0-20cm 0-20cm 20-100cm >100cm
totale de sol
totale de
100cm 100cm 3
sol
Absence de Absence de
S4
sol sol
0-20cm 0-100cm "-" "-" "-" "-" 4

S0: cette classe comprend toutes les zones du bassin d’alimentation pour lesquelles la
formation géologique a une épaisseur supérieure à 5 mètres;

S1: cette classe comprend ainsi l’horizon géologique compris soit entre 1 et 5 mètres, soit
inférieure à 1 mètre avec un sol non connu, ou un sol d’une épaisseur supérieure à 20cm.

S2: cette classe comprend toutes les zones définies dans le tableau 15 ainsi que
l’existence d’une couverture protectrice inférieure à 1mètre avec un sol de type 1 ou de type 3.

S3: cette classe comprend les zones telles que définies dans le tableau 15 ainsi que
l’existence d’une couverture protectrice inférieure à 1mètre sans sol, ou un sol de type 2 (20cm
à 1m), ou moins d’un mètre de sol de type 3. Un sol d’une épaisseur de moins de 20cm de
nature inconnue ou de type 1.

S4: cette classe comprend toutes les zones du bassin d’alimentation sans sol, moins de
20cm de sol de type 2, moins d’1m de sol de type 3.

La carte du sol (figure 61), montre que le bassin côtier d’Oualidia se caractérise par un
sol quasi nu sur toute sa totalité avec quelques formes pédologiques sur la bande côtière où se
pratique le maraîchage. La nature du sol agricole est inconnue.

147
Figure 61 : Carte du critère S pour le bassin côtier d’Oualidia

148
Deux classes de sol sont alors distinguées : (i) la classe S3 correspond à la bande côtière
où on note la présence d’un sol agricole avec une épaisseur <20 cm et (ii) la classe S4 de
vulnérabilité très forte vis-à vis des sols et de la couverture protectrice qui se présenteau niveau
des terrains de l’arrière pays se caractérisant par un sol rocheux quasi dénudé et dépourvu
d'écoulement de surface favorisant un taux d'infiltration important.

d- Développement de la karstification – critère K

Les différentes classes du critère K peuvent se résumer comme suit en leur affectant à
chacune un index de vulnérabilité (Tableau 31).

Tableau 31 : définition des classes du critère K “développement de la karstification”

Critère Caractéristiques Indice Poids


K0 Aquifère plus ou moins fissuré 0
K1 Aquifère fissuré mais sans karstification 1
Réseau karstique peu développé ou mal connecté avec la
K
Karstification

K2 0,3
surface 2
Réseau karstique bien développé, présence de drains collecteurs
K3
de petite taille reconnus et connectés à la surface. 3
Réseau karstique très bien développé, présence de drains
K4 collecteurs de grande taille, bien connectés à la surface. Essais
de traçage avec vitesse élevée. 4

Dans la bande côtière, le système karstique se caractérise par d'importantes vitesses de


transfert. Les tests de traçage réalisés dans la zone ont montré les propriétés typiques d'une
zone karstique saturée. Les vitesses maximales dans l'aquifère peuvent dépasser 1200 m/h et
les vitesses moyennes sont de l'ordre de 300 m/h. (Fakir, 2001). L’influence de la marée
océanique y aurait contribué à la mise en place d’un karst bien développée correspondant à la
classe K3. Dans le reste de la zone et en absence du couvert pédologique, l'aquifère Plio-
quaternaire semble remplir principalement le rôle de transférer les eaux de recharge,
constituant ainsi une zone de recharge qui alimente le karst noyé. Cette partie caractérisée par
un faible potentiel hydraulique et par des formes karstique peu développées peut être
caractérisée par la classe K2 (Figure 62).

V-3-2-3-Carte de vulnérabilité

a) Indice global de vulnérabilité

Le calcul de l'indice global de vulnérabilité est effectué selon la formule suivante :

149
Figure 62 : Carte de critère K pour le bassin côtier d’Oualidia
150
Ig = αKi + βRj + δIk + γSl
Ig : Indice global de vulnérabilité
α, β, δ, γ : Poids de chacun des critères
Ki, Rj, Ik, Sl: Valeur des critères indexés L'application de la formule du calcul de l'indice
global de vulnérabilité donne des valeurs comprises entre 0 et 4 (0 ou 255) correspondant
respectivement à la configuration de terrain la moins vulnérable et la plus vulnérable. Le calcul
de l'indice global de vulnérabilité est effectué à partir des 4 cartes de base des critères R, I, S,
K.

Le tableau suivant synthétise les index et poids de la méthode RISK :

Tableau 32 : Index et poids de la méthode RISK


Indice Index Indice
Critères Index Poids
Recalculé* pondéré recalculé*
R0 0 0 0 0
R1 1 64 0,1 6,4
R2 2 128 0,1 0,2 12,8
R3 3 191 0,3 19,1
R4 4 255 0,4 25,5
I0 0 0 0 0
I1 1 64 0,5 32
I2 2 128 0,5 1 128
I3 3 191 1,5 286,5
I4 4 255 2 510
S0 0 0 0 0
S1 1 64 0,1 6,4
0,1
S2 2 128 0,2 12,8
S3 3 191 0,3 19,1
S4 4 255 0,4 25,5
K0 0 0 0 0
K1 1 64 0,3 19,2
K2 2 128 0,3 0,6 76,8
K3 3 191 0,9 171,9
K4 4 255 1,2 306
*correspondent à des index recalculés sur une gamme 0-255, contrainte imposée par le logiciel IDRISI
pour l'analyse multicritère de type MCE (Multi Criteria Evaluation)

b) Identification des classe de vulnérabilité

Toutes les alternatives des critères ont été classées en 5 catégories indexées de 0 à 4, du
moins au plus vulnérable. La classe intermédiaire 2 correspondant aux caractéristiques
moyennement vulnérables de chaque critère. Dans la même logique, l'indice global de
vulnérabilité (Ig) obtenu est divisé en 5 classes (0 à 4) allant du moins au plus vulnérable. Les
5 classes ainsi obtenues traduisent le degré de vulnérabilité en chaque point de la zone d'étude
(Tableau 33).
151
Tableau 33 : Classes de vulnérabilité
Classes de l' Ig Classes de Vulnérabilité
0 – 50 0 Vulnérabilité très faible

51 – 101 1 Vulnérabilité faible

102 – 152 2 Vulnérabilité moyenne

153 – 203 3 Vulnérabilité forte

204 – 255 4 Vulnérabilité très forte

c) Etablissement de la carte de vulnérabilité

La carte de vulnérabilité globale du bassin côtier d’Oualidia pour le système de


pondération suivant : “0,1 R + 0,5 I + 0,1 S+ 0,3 K“ (Figure 63), comporte quatre classes de
vulnérabilité. Deux grandes zones s’y distinguent : la zone côtière en aval du bassin où
dominent les classes 3 et 4 de vulnérabilité forte à très forte et la zone intérieure où domine la
classe 2 de vulnérabilité moyenne. Les classes de vulnérabilité faible à très faible sont peu
représentées et situées uniquement sur la falaise côtière et les dunes.

Ainsi, la frange côtière qui fournit les potentialités hydraulique les plus importantes, où
les eaux souterraines sont les plus exploitées et qui concentre l’essentiel des activités agricoles
est urbaine est la plus vulnérable du système aquifère.

V-4- Protection des eaux du bassin côtier d'Oualidia

V-4-1- Evaluation du risque de pollution pour les eaux souterraines

L’évaluation du risque est une étape dans le processus de protection des ressources en
eau souterraine et plus particulièrement de l’établissement des périmètres de protection. Le
risque, terme utilisé pour mettre en évidence la probabilité d’une contamination possible
résultant d’un événement aléatoire, constitue l’origine possible d’une contamination liée à une
activité donnée. Combinée à la cartographie de la vulnérabilité intrinsèque, caractérisant la
sensibilité du milieu souterrain à la contamination, elle permet de déterminer les conséquences
potentielles d’une contamination.

152
Figure 63 : Carte de Vulnérabilité

153
L’évaluation du risque est un processus d’évaluation de l’impact potentiel d’un agent
chimique, biologique ou physique sur l’eau souterraine. Elle identifie les risques potentiels ou
existants ainsi que les voies d’écoulement exposées.

Dans le bassin côtier d’Oualidia, les risques de pollution peuvent être répartis en deux
catégories : les risques liés à l’agriculture et ceux liés aux rejets urbains.

V-4-1-1-Risque de la pollution agricole

La polyculture se concentre dans la bande côtière. Elle constitue la principale activité


économique Les activités maraîchères se sont étendues progressivement vers l'intérieur des
terres, sur des parcelles de sol rocheux couvert par des lits sableux. En 1998, El Attar a recensé
une superficie des champs de maraîchage bordant la lagune estimée de 23 hectares pour les
cultures sous serres et à 300 hectares pour les cultures à ciel ouvert dont 60% seulement sont
cultivées (El Attar, 1998). En 1992 et sur tout le sahel, la superficie globale des cultures
irriguées est estimée à 2650 ha (DRHT-FAO, 1994).

D'après l'agence du bassin hydraulique de l’Oum Er Bia, Béni Mellal (ABHO), les
superficies irriguées par pompage ont augmenté continuellement depuis 1958 (600 ha) et
atteignent 5850 ha en 1992 (figure 64). Le rythme de développement des irrigations est plus
intense au Sud de Oualidia que dans le Nord. Corrélativement, les volumes prélevés ont
également augmenté. L’augmentation des pompages a eu pour effet un taux élevé de la salinité
des eaux. Les résultats d’une enquête en l’année 2000, ont montré que seule la région
d’Oualidia présente environ 900 ha de surfaces irriguées (ABHO, 2000).

Au niveau de la région de Oualidia, le nombre d'exploitation atteint 251 exploitations


d'eau avec un volume prélevé de 5 360 000 m3 (ABHO, enquête 2000) (Figure 67).

Les cultures sont diversifiées et dominées par le maraîchage

154
6000 Nord Oualidia 5850
Sud Oualidia
Total
Superficie irriguée (ha)
5000 4000

4000 3200

3000 2185

2650
2000

1815
100
600
1000 500

0
1958 1985 1992
Année

Figure 64 : Evolution des superficies des cultures irriguées dans


le secteur d’Oualidia (Sahel côtier). D'après l'ABHO)

La pratique du pâturage autour de la lagune, surtout à basse mer, est aussi une activité
courante.

Dans l'environnement de la lagune les sols sont squelettiques. Ils sont peu profonds et
souvent inaptes à produire de bonnes récoltes. Seule la frange côtière porte de riches cultures
sur des sols enrichis en fumure naturelle et en engrais. Ces cultures sont soumises à des
épandages intensifs d’engrais (riches en nitrates), pesticides et métaux lourds menaçant ainsi la
nappe souterraine.
Rahoui (2002), a mis en évidence une contribution importante des pratiques agricoles
intensives dans la pollution nitrique des eaux souterraines de la nappe des Doukkala, et plus
particulièrement la fertilisation azotée. Elle a été chiffré de 225 kg /ha.
Les résultats d’analyses d'eau souterraine du bassin côtier d’Oualidia, ont mis en
évidence des concentrations en nitrates particulièrement élevées. Les zones à forte activité
agricole en aval du bassin côtier enregistrent les concentrations les plus élevées, dépassant
50mg/l dans la majorité des cas. De plus les analyses de la pollution métallique ont montré un
enrichissement de ces eaux en Pb, Cd, et Cr dont les concentrations dépassent largement les
normes maximales recommandées par l'OMS.

155
Ces résultats montrent une pollution diffuse par les nitrates et métaux lourds, dont les
origines seraient liées aux engrais utilisés dans la région en vue de fertiliser au maximum le
sol.

V-4-1-2-Risque de la pollution urbaine

L’Oualidia a connu une augmentation de la population de 13076 en 1994 à 15433 en


2004 avec un taux d’accroissement de 1,7 (Recensement générale de la population et de
l’habitat de 1994 et de 2004). L’augmentation de la population, expose le bassin côtier et la
lagune d’Oualidia à une intense pollution urbaine. En absence d’un système d'assainissement,
les rejets domestiques liquides sont directement évacués dans des fosses septiques non
aménagées, creusées directement dans la roche calcaire. Les eaux usées peuvent aisément
s'infiltrer à travers le sol et contaminer les nappes souterraines.

V-4-2- Les mesures de protection des eaux souterraines

La protection des eaux souterraines du bassin côtier d’Oualidia de la pollution consiste à


l'éveil sur toutes les activités d’agriculture et d’urbanisation capables de détériorer la qualité
des eaux souterraines même si cela n'aura pas de retombées visibles dans l'immédiat. Pour ce,
il faut :

- lutter contre le développement anarchique des cultures maraîchères et l'utilisation


excessive des engrais riche en nitrates et métaux lourds ;

- réguler les périodes d'irrigation ;

- interdire les creusements anarchiques des fosses septiques non aménagées ;

- introduire un système d'assainissement dans la région et de le généraliser.

V-4-3- Protection de la lagune d’Oualidia

V-4-3-1- Risques de pollution de la lagune

V-4-3-1-1- Risques anthropiques

a) Activités agricoles

156
L'agriculture constitue la principale activité économique concentrée dans la bande côtière
(photo 3). Les cultures maraîchères dominantes dans la région sont principalement la tomate,
la pomme de terre, la carotte, les petit pois, le melon…(cf. paragraphe 1-4 du chapitre II)

Photo 3: maraîchage côtier de la lagune Oualidia


(Cultures à ciel ouvert et sous serres)

Les pollutions agricoles perturbent-elles l'équilibre des espèces lagunaires et marines ?

Plusieurs organismes peuplent la lagune (Tableau 34). L'essentiel de la flore des bordures
d'Oualidia est constitué par des espèces halophiles qui sont plus au moins recouvertes par l'eau
de la lagune, selon l'amplitude des marées. Les organismes benthiques colonisent des endroits
variés et parfois inattendus : surface des rochers, fentes, crevasses, sable et vase qui garnissent
le fond des cuvettes, face inférieure des pierres, sans oublier les associations réalisées entre
animaux (Balanes fixés sur une coquille de Patelle) et entre végétaux et animaux....

Les pollutions agricoles alors perturberaient la chaîne alimentaire des espèces lagunaires
et marines en déséquilibrant la composition en éléments nutritifs des eaux. Le problème est
particulièrement important lors de la basse mer ou la lagune se trouve dégagée de son eau, les
espèces (animaux et végétaux) localisé en bordure et fonds lagunaires, s'envahissent alors de
l'eau douce chargée en éléments de pollution (nitrates, métaux lourds...)

Dans de tels écosystèmes, les processus biogéochimiques propres aux lagunes peuvent
changer les caractéristiques des contaminants en les rendant plus toxiques aux différents
organismes aquatiques (Kjerfve, 1994 ; Kjerfve et Magill, 1989). Ces modifications ont comme

157
conséquence un changement de leur stabilité écologique (Soto-Jiménez et Páez-Osuna, 2001)
qui se traduit par des blooms de phytoplancton (Pagès et al., 2001) et des crises anoxiques
(Chapelle et al., 2001). L'homme s'intoxique en mangeant des coquillages infestés. La
prolifération de plancton toxique interdit de fait la commercialisation des coquillages et la
pêche à pied.

Dernièrement, la commercialisation des huîtres et produits de la lagune de Oualidia se


sont arrêtés depuis l'an 2004 suite à des intoxications de personnes utilisant les produits de
pêche et d'élevage lagunaire. Les études sont en cours, à l'Institut National de Recherche
Halieutique, afin de déterminer la cause de cette contamination.

Une eau trop riche en nitrates favorisera la prolifération de grandes algues vertes (ulves)
qui échouent sur les plages et y pourrissent (marées vertes). Ceci engendre en général une
modification du rapport N/P dans les eaux, qui contrôle la succession des espèces et donc la
diversité en favorisant ou limitant la croissance de tel ou tel groupe d’organismes (Nuccio et
al., 2003).

En parallèle l'excès des métaux lourds dans l'eau et sol lagunaire s'avère de plus en plus
fréquent (Tableau 35). En générale ces éléments sont acheminés dans les écosystèmes par voie
atmosphérique et par le biais des cours d’eau (Maanan et al., 2004, Glasby et al., 2004). Ils
peuvent incorporer les sédiments, les eaux, les matières en suspension (Niencheski et
Baumgarten, 2000) et aussi les organismes tels que les moules (Cheggour et al. 1999).

158
Tableau 34 : Biologie de la lagune d'après (Carruesco,1989 ; Chbicheb, 1996 )
Flore de bordure Faune benthique

- Espèces halophiles - Echinides

-Spartina maritima sp -Cnidaires

- Stricta - annélides

- Suaeda fructicosa - Polychètes

- Espèces plus aquatiques - Mollusques (les moules, les palourdes, les


coques)
- Zoster maritima
- Lamellibranches : l'huître creuse du japon
- Zoster noltii
(Crassostrea gigas),
- Zostera sp
- Gastéropodes (Aplysies)
- Algues Fucus et Cladophora
- Céphalopodes

- Crustacés (les pieds de biches)

- Poissons: le loup, la sole, le mulet, le sar,


l'anguille …etc

Tableau 35 : l'évolution des concentrations de quelques métaux lourd.

Métaux Concentration Concentration Concentration Concentration Concentration


lourds dans dans la zone dans les eaux dans la lagune dans la mer
l'environnement intertidale souterraines
en (mg/l) en (mg/l)
lagunaire en (ppm) en (mg/l)
(compagne (compagne
(en mg/kg) (Zourarah, (compagne 2004) 2004)
2004)
(Carruesco, 2002)

1989)

Pb 8 (0,1-27) 44,59 0,10 0,69 0,74

Cu 19 ( 0,1-41) 37,46 0,17 0,26 0,27

Zn 34 (23-82) 202,89 <0,05 0,06 <0,05

Ni 7 (7-38) - < 0,07 < 0,07 < 0,07

Sr 1000 (450-1593) - 4,32 5,02 5,02

Cr 43 (17-99) 43,48 0,8 1 1,10

159
b) Aquaculture

Elle constitue l'activité maritime la plus répandue dans la lagune d'Oualidia.


Actuellement on note un développement anarchique des parcs ostréicoles qui s'installent en
longeant le rivage et parfois même à l'intérieur (parc 10), (figure 65) et qui déversent leurs
déchets dans la lagune sans aucun traitement préalable. Plusieurs autres parcs sont en état de
construction.

Figure 65 : localisation de quelques parcs ostréicoles.

c) Tourisme

La lagune Oualidia connaît un afflux de touristes notamment en période estivale (juin,


juillet et août).

L'afflux de touristes agresse la plage de nombreuses façons, notamment le piétinement et


salit la plage. Les pêcheurs à pied amateurs détruisent beaucoup plus d'organismes qu'ils n'en
ramassent lorsqu'ils ne remettent pas en place les blocs de pierre qu'ils retirent. Cela provoque
en effet la mort de tout ce qui vit sous les rochers. De la même façon, l'utilisation de marteaux

160
et de burins pour détacher les coquillages (moules et huîtres sauvages, pouce-pied) détruit plus
d'individus qu'elle ne permet d'en récolter.

d) Pêche

La production halieutique semble avoir largement diminué depuis une vingtaine d'année.
Les causes apparemment combinées de se déclin sont la fermeture des frayères en amont de la
lagune par les digues successives des salins et la diminution progressive de la bathymétrie de la
lagune par le faite de l'accumulation des sables à l'intérieur de la lagune (Chbicheb 1996,
Cheggour et al. 1999).

e) Exploitation du sel

L'installation des digues successives en amont de la lagune conduit à la fermeture des


frayères des poissons d’où le déclin de la capacité de la lagune en poison.

f) Urbanisation

L’augmentation de la population dans la région d’Oualidia va avec une urbanisation


galopante de la zone côtière qui consiste à un étirement des agglomérations le long de la côte.
Ainsi le nombre des ménages a évolué de 2041 en 1994 à 2668 en 2004 (Recensement générale
de la population et de l’habitat de 1994 et de 2004). Des rejets importants sont évacués par les
hôtels, les restaurants et les cafés aménagés sur la bordure lagunaire dans les eaux de la lagune
(Photo 4).

Photo 4 : Evacuation des eaux des rejets hôteliers dans la lagune d’Oualidia
161
La lagune Oualidia est de type ouvert caractérisée par un marnage très important qui
permet un auto dragage des passes et ainsi une alimentation permanente par les eaux marines.
L'amplification de l'urbanisation au dépend de la plage de Oualidia (Photo 5) fait que la plage
régresse et la lagune s'enrichit en sable. L'évolution du delta de la marée interne de la lagune
depuis 1969 conduisait et à partir de 1984 à une sédimentation intense au niveau de la passe
secondaire (Carruesco, 1989). L'accumulation des sables à l'intérieur de la lagune fait diminuer
progressivement sa profondeur (Chbicheb 1996, Cheggour et al 1999). Ceci provoquerait ainsi
la quasi fermeture des passes. Le marnage ne serait pas assez intense pour balayer le matériel
apporté par la dérive littorale au niveau du grau. Ce dernier se colmaterait alors, ce qui
nécessiterait l’intervention de l’homme.

Photo 5 : l'évolution de l'urbanisation en profit la plage de la lagune de Oualidia

V-4-3-1-2- Risques Naturels

a) Communication eau souterraine-eau lagunaire

La lagune est alimentée par les eaux souterraines via les sources et résurgences longeant
le rivage. Le taux de décharge des eaux souterraines a été d'abord estimé pour être entre 1,59
m3.s–1 et 2,54 m3.s–1 (Ferre et Ruhard 1975). Une étude entreprise par le Ministère
d'équipement et de transport (Royaume du Maroc 2002, 2003, 2004) a suggéré la présence de
plusieurs sources souterraines dans la région ascendante de la lagune et proposé un taux de
décharge de 0,15m3.s–1. Plus récemment, ce taux de décharge est estimé d'environ 0,25 m3.s–1,
(Hilmi et al, 2005).
162
Les eaux souterraines chargées en éléments polluants constituent un risque réel de
pollutions de la lagune d’Oualidia.

b) Communication eau lagunaire-eau marine

Le remplissage de la lagune d’Oualidia s’effectue par deux passes inégales, permanentes


et secondaires, se localisant en aval de la lagune.

Comme il a été montré par (Carruesco, 1998 et Hilim et al., 2004), le courant
essentiellement lié à la marée permet le remplissage ainsi que le vidange de la lagune
d’Oualidia. La différence des vitesses entre le flot et le jusant induit une différence
significative entre les durées de remplissage et de vidange de la lagune. Ainsi d’après
(Carruesco, 1998) en période de vives eaux le flot dure 4h30 mn tandis ce que le jusant se
prolonge durant 7h45 mn, cette différence s’atténue en période de mortes eaux et ne présente
plus que 5h et 7h25 mn respectivement. Actuellement il a été montré par (Hilmi et al., 2004-
2005) que durant les marrées de vives-eaux, les courants présentent des vitesses moyennes de
l'ordre de 0,46 m/s et des vitesses maximales de l'ordre de 0,77 m/s ; le temps de remplissage
durant le flux est de 7 h 25 mn et celui de vidange de 5 h durant le reflux. Durant les marées de
mortes-eaux, les vitesses du courant sont plus faibles, de l’ordre de 0,1 à 0,2 m/s, et les temps
de remplissage et de vidange sont respectivement de 4 h 25 mn durant le flot et de 8 h durant le
jusant.

Le renouvellement permanent des eaux de la lagune d’Oualidia constitue un facteur


déterminant d’une épuration naturelle de la lagune. Cependant le faible degré de contamination
de la lagune (Zourrarah, 2002) est certainement lié à ce renouvellement. Cependant toute
pollution de l’eau marine constitue un risque pour la qualité de l’eau lagunaire.

De ce fait, la dégradation de la qualité de l’eau de mer et le comblement constituent le


grand risque pour la pérennité de la lagune.

V-4-3-2- Les mesures de protection de la lagune

La protection de la lagune d’Oualidia contre tout déversement d'eau polluée consiste à


l'éveil sur toutes les activités se développant sur le bassin côtier et aux abords de la lagune et
qui sont capables de détériorer la qualité de cet écosystème. Ainsi il faut :

- lutter contre le développement anarchique des cultures maraîchères autour de la


lagune ;
163
- lutter contre le développement anarchique des habitations autour de la lagune ;

- luter contre l'édification des pars autour de la lagune ;

- veiller sur la nature des déchets des parcs ostréicoles et le traitement préalable des rejets
liquides avant leur dégagement dans la lagune.

V-4-4- Conclusion

Les principales sources de pollution sont reportées sur la (Figure 66). Les contaminations
agricoles et urbaines constituent les principales sources de pollution des eaux du bassin côtier
d’Oualidia. La protection de ces eaux nécessite la mise en place d'un système approprié en
veillant sur le développement de ces activités.

V-5-Evolution de la lagune d’Oualidia à long terme

V-5-1- Scénario 1: diminution de la charge d'eau douce

La succession des périodes de sécheresse et le creusement anarchique des puits dans la


zone côtière afin de satisfaire les besoins de l'irrigation agricole mèneraient à long terme à la
surexploitation des eaux souterraines. Dans ce sens la charge douce déversée dans la lagune de
Oualidia diminuerait voir s'arrêter. En l'absence des eaux douces, la salinité de la lagune
augmenterait ce qui perturberait l'écosystème et provoquerait la mort d'une grande variété des
espèces aquatiques animale et végétale caractérisant la lagune.

V-5-2- Scénario 2 : diminution de la charge marine

Dans notre zone d'étude, la diminution de la salinité des eaux est régie par les
résurgences des eaux douces qui se localise le long de la lagune d'Oualidia et qui s'observe en
particulier durant la période humide et lors des périodes d'irrigation.

164
Figure 66: Carte des sources de pollution des eaux du bassin côtier d’Oualidia.

165
Devant le renouvellement permanent des eaux de la lagune d’Oualidia, par l’eau
de mer, qui permet son épuration naturelle, la dégradation de la qualité de l’eau de mer
et le comblement constituent le grand risque pour la pérennité de la lagune.

A long terme, l'extension de l'urbanisation au profit de la plage de la lagune


d’Oualidia, provoquerait la régression de la plage d’Oualidia, les sables combleraient la
lagune et par la suite les passes de communication marine ce qui conduirait à leurs
fermetures et en conséquence la fermeture totale de la lagune (figure 67). Ainsi une
forte décharge des eaux souterraines dans la lagune pourrait bien influencer l'aspect de
l'écosystème.

Quelques études sur des écosystèmes similaires ont montré, cependant, que la dilution
de l'eau de mer par l'eau douce crée les eaux de moyennes salinités. Ce qui influe
directement sur la biologie de l'écosystème en produisant la majeure partie de l'espèce
économiquement importante des poissons et des mollusques et crustacés (Pate et al,
1981).

Dans ce sens l'aspect de la lagune de Oualidia changerait, les espèces


économiquement importantes (moules et poissons) disparaîtraient et la lagune perd ses
rôles économique et touristique actuellement très importants.

166
a) Etat actuel de l’aval de la lagune b) Accroissement de la sablière
Oualidia

c) Fermeture totale de la

Figure 67 : Schématisation d'éventuelles obturation des passes et fermeture


lagunaire

167
V-6- Conclusion

La zone côtière se trouve très vulnérable à la pollution. La morphologie


caractéristique du bassin côtier d’Oualidia fait que sa partie avale se trouve plus
vulnérable que sa partie amont. Le déversement direct des eaux souterraines polluées
dans la lagune nuirait sa salubrité.

Les contaminations agricoles et urbaines constituent les principales sources de


pollution des eaux du bassin côtier d’Oualidia.

La morphologie de la lagune d’Oualidia et le renouvellement de ces eaux de


façon permanente constituent autant de facteurs défavorisant sa pollution. Cependant, la
dégradation de la qualité de l’eau de mer et le comblement sédimentaire constituent le
grand risque pour la pérennité de la lagune.

Afin de protéger cet écosystème côtier et sauvegarder leurs ressources en eau, la


protection de ces eaux nécessite la mise en place d'un système approprié en veillant sur
le développement de toutes les activités.

Suite à cette étude, plusieurs recommandations peuvent être suggérées pour


améliorer les conditions environnementales aux abords de la lagune :

- en ce qui concerne l’assainissement, le problème majeur des eaux souterraines


reste les eaux usées qui sont acheminées par divers affluents (souterraines et
superficiels). Face à cette situation, il serait indispensable d'interdire les creusements
anarchiques des fosses septiques et d'introduire dans la région un système
d'assainissement et de le généraliser.

- face au renouvellement permanent des eaux de la lagune d’Oualidia, la


dégradation de la qualité de l’eau de mer et le comblement constituent le grand risque
pour la pérennité de la lagune. Cependant, et afin d’éviter la fermeture de la lagune et
un état de pollution irréversible, des aménagements contrôlés des passes doivent être
mis en place de manière à maintenir l’alimentation de la lagune par les eaux marines et
de permettre un renouvellement des eaux de la lagune et une épuration naturelle.

168
K. KAID RASSOU (2008)
ETUDE DES INTERACTIONS ENTRE LES EAUX SOUTERRAINES ET LES EAUX
DE SURFACE DANS Le BASSIN COTIER D'OUALIDIA

CONCLUSION GENERALE

169
Principaux résultats obtenus

La première partie de ce travail donne une revue bibliographique sur la


problématique des eaux souterraines dans les zones humides côtières et les risques
environnementaux encourus. Les spécificités hydrogéologiques des aquifères côtiers en
relation avec des zones humides ont été présentées ainsi que leurs problèmes
d’exploitation, de gestion et de sauvegarde. A été également soulignée l’utilité des
zones humides et en particulier les lagunes côtières et leurs relations avec les eaux
souterraines. Des études sur les lagunes et leur contexte environnemental, au niveau
national et international, ont été données en exemples.

Le reste des travaux est consacré à l’étude des aquifères côtiers du bassin
d’Oualidia. Ces aquifères s’étendent sur le littoral atlantique et longent la lagune
d’Oualidia. Cette dernière fait partie de la zone humide du Sahel côtier atlantique.

De part sa localisation sur le littoral, son contact avec la lagune et la pression des
activités anthropiques (agriculture, tourisme, aquaculture), le système aquifère est
potentiellement menacée par l'invasion des eaux salines ainsi que pour la contamination
par les nitrates et d'autres éléments résultants de l'utilisation excessive des engrais et
des rejets domestiques. Dans ce contexte où il peut y avoir une interaction entre
différentes masses d'eau et plusieurs sources de contamination, dans une vision de
protection de cet écosystème côtier et de durabilité des activités socio-économiques qui
s’y rattachent, nos travaux ont pour principaux objectifs :

 étudier les mécanismes de salinisation et de pollution des eaux souterraines ;

 évaluer l'état de qualité de ces eaux ;

 et analyser la vulnérabilité de l'écosystème hydrique aux risques de pollution.

L’histoire du bassin côtier d’Oualidia commence au Jurassique par le complexe


évaporitique formé par du calcaire marneux gypsifère. Le Crétacé inférieur est formé
par le calcaire de Dridrate dont les marnes de Safi constituent le mur et les argiles
rouges constituent le toit. Les formations récentes d'age Plio-quaternaire constituées de
grés calcaire forme la quasi-totalité du sol. Le système aquifère se présente comme un
système carbonaté tri-couche dont deux uniquement sont exploitées : le Plio-
quaternaire gréso-calcaire et le calcaire de Dridrate formé du calcaire gréseux plus au
170
moins dolomitique. Le Jurassique constitue un réservoir profond de nature
évaporitique non exploitable à cause de sa forte charge saline. Les données géologiques
et géophysique montrent la remontée des réservoirs vers l'amont du bassin matérialisant
la présence d'une flexure. Dans la bande côtière, s’établit une communication directe
entre les aquifères, ouverts sur l’océan atlantique et la lagune d’Oualidia.

Sur le plan hydrogéologique, le système aquifère se présente sous forme d’un


système karstique comportant dans la frange côtière une zone noyée développée et
productive, relayée par une large zone d’infiltration. L’analyse piézométrique a montré
une piézométrie monotone et un écoulement SE-NW dirigé vers l'océan.

De point de vue hydrodynamique, le système aquifère Plio-quaternaire karstique


est constitué de deux sous systèmes : la zone avale côtière, saturée, formée d’un karst
noyé alimenté par la zone d’infiltration, sous saturée, occupant le reste du bassin.

En absence d’écoulements de surface, les eaux souterraines constituent la seule


ressource en eau douce disponible. Dans la zone côtière, elles sont exploitées
principalement par des pompages destinés à l’irrigation. En amont, des puits
traditionnels assurent l'alimentation en eau potable de la population rurale.
L’alimentation du centre urbain d'Oualidia se fait par le forage profond (461/26)
captant en partie le jurassique gypsifère.

La caractérisation géochimique des eaux du bassin côtier d’Oualidia a été réalisée


en faisant appel au traçage hydrochimique et à une caractérisation isotopique. En
s’appuyant sur des données hydrochimiques, on a pu mettre en évidence de fortes
salinités des eaux souterraines dans la frange côtière avec quelques anomalies à
l'intérieur des terres. La salinisation des eaux est due aux sulfates, chlorures, sodium et
potassium. L’origine de ces éléments est en relation à la fois avec (i) la nature des deux
réservoirs aquifères (ii) l’activité anthropique (iii) et l’intrusion marine.

L’étude isotopique réalisée pour la première fois dans la zone a confirmé la


contamination des eaux souterraines par les formations évaporitiques gypsifères
localisées en profondeur, ce qui ne laisse apparaître que localement les effets de
l'intrusion marine. Cette même étude isotopique montre que eaux prélevées du
plioquaternaire s'alignent sur une droite d'équation 2H= 7,93 18O + 11,18. Cette droite,
peu différente de celle des eaux météoriques mondiales (DDM), indique une origine

171
météorique des eaux souterraines. Elle a permis d’autre part d'estimer l'âge apparent de
quelques points d'eaux du bassin côtier de la lagune d'Oualidia. La datation a révélé un
faible renouvellement des eaux du forage profond 461/26 d’AEP du centre d’Oualidia
qui capte les eaux profondes, alors qu’il a montré pour d’autres points intéressant la
nappe du Plioquaternaire une recharge récente qui peut être affectées par endroit, par un
mélange avec des eaux anciennes.

Le forage profond 461/26 d’AEP du centre d’Oualidia capte différents niveaux


aquifères. Il présente une eau ancienne, faiblement renouvelable avec une conductivité
électrique relativement élevée et une teneur assez élevée en sulfates. Dans ce sens, le
centre urbain d'Oualidia pourrait être alimenté par les eaux souterraines de meilleure
qualité, provenant des aquifères supérieurs, dans les endroits où les marnes constituent
un écran à la contamination à partir des formations jurassiques gypsifères sous-jacentes.

L’état de qualité des eaux est évalué vis-à-vis des phosphates, nitrates et métaux
lourds. Les teneurs en phosphates sont très faibles dans les eaux souterraines et assez
marquées dans l'eau lagunaire et marine. Ceci témoignerait d’une pollution industrielle
qui, selon des études antérieures sur les sédiments de la lagune d’Oualidia, émanerait
du complexe chimique de traitement des phosphates de Jorf Lasfar. Une pollution
nitratée des eaux souterraines et de surface est mise en évidence. Elle pourrait être liée
essentiellement à l’activité agricole. L’analyse des métaux lourds montre des teneurs en
Pb, Cu et Cr évoluant de l'eau souterraine vers l'eau lagunaire. Comparées aux teneurs
déjà signalées dans les sédiments, une filiation géochimiques : eau lagunaire/sédiment
lagunaire a été supposée. L’écoulement du carburant dans les puits à pompes s’ajoute à
l'effet des rejets émanant des parcs ostréicoles et les différentes activités urbaines et
touristiques seraient les causes de la contamination métallique des eaux, constatée pour
le Pb.

L’étude de la qualité des eaux a été menée sur les eaux souterraines du bassin
côtier d’Oualidia. De point de vue éléments nutritifs et en faisant appel aux normes de
potabilité marocaine, les eaux souterraines destinées à l'alimentation en eau potable
(AEP) situées en amont du bassin côtier d’Oualidia ont été classées parmi des eaux de
bonne qualité. Les eaux d'irrigation situées en aval du bassin côtier d’Oualidia,
fortement enrichies en éléments nutritifs ont été classées en deux classes : bonne à
admissible et médiocre à mauvaise.

172
Afin de contribuer à la protection de ces ressources en eaux et de diminuer les
risques de pollution, une carte de vulnérabilité du bassin côtier d’Oualidia a été
élaborée par la méthode RISK, en se basant sur les caractéristiques hydrodynamiques
des aquifères, du sol, la disposition des terrains agricoles et des agglomérations. Deux
grandes zones de vulnérabilité rattachées à l’aquifère plioquaternaire ont été
délimitées : la zone côtière en aval du bassin avec une forte vulnérabilité et la zone
située en arrière pays dominée par une vulnérabilité moyenne.

La décharge directe des eaux souterraines dans la lagune d’Oualidia, la


concentration urbaine et ostréicole autour de celle-ci, le développement de l’activité de
pêche lagunaire utilisant un nombre élevé de bateaux de pêche motorisés et sa
localisation au voisinage du complexe chimique de traitement des phosphates de Jorf
Lasfar constituent autant de facteurs influençant la vulnérabilités des eaux de la lagune.
Cependant le renouvellement permanent des eaux de la lagune d’Oualidia par l’eau de
mer assure un faible degré de contamination de la lagune. La dégradation de cette eau
de mer et le comblement sédimentaire constituent les grands risques pour la pérennité
de la lagune d’Oualidia.

Recommandations

Suite à cette étude, plusieurs recommandations peuvent être suggérées pour


améliorer les conditions environnementales dans le bassin côtier et aux abords de la
lagune d’Oualidia :

- en ce qui concerne l’agriculture, le problème majeur des eaux souterraines reste


le développement important du maraîchage. Face à cette situation, il serait
indispensable de limiter l’utilisation intensive des engrais chimiques dans les sols à
forte perméabilité, afin de limiter l’infiltration des éléments chimiques vers la nappe ;

- le forage AEP du centre urbain d’Oualidia pourrait doit être remplacé en


cherchant à alimenter le centre urbain d’Oualidia par des eaux souterraines de meilleure
qualité. L’implantation de nouveaux ouvrages d’AEP doit être réalisé dans des
aquifères supérieurs, dans les endroits isolés par les marnes des formations jurassiques
gypsifères sous-jacentes ;

173
- le centre urbain d’Oualidia doit disposer d’un réseau d’assainissement liquide
tout en interdisant aux habitants de jeter leurs déchets et les rejets des eaux usées dans
des fosses septiques et de ne plus les creuser à l’intérieur des maisons et des hôtels. Il
serait indispensable d’envisager la construction d’une station d’épuration ;

- la réalisation du traitement préalable des rejets émanant des parcs ostréicoles


avant qu'ils atteignent les eaux de la lagune ;

- une modélisation de l’écoulement des eaux souterraines et du transfert des


polluants chimiques au niveau du bassin sera utile pour connaître leur dispersion sur
l'ensemble du bassin y compris la lagune ;

- le contrôle du développement anarchique de l’urbanisation au profit de la plage


de la lagune d’Oualidia, par l’interdiction de la construction de nouveau aménagement
sur la plage afin d’éviter la fermeture de la lagune. Ainsi que des suivis des passes
doivent être établis de manière à maintenir l’alimentation de la lagune par les eaux
marines.

Perspectives scientifiques

L’étude menée dans ce travail sur les eaux du bassin côtier d’Oualidia a permis
de définir les différentes relations d’interaction entre les eaux souterraines et
superficielles ainsi que d’aborder la pollution saline, nutritif et métallique des eaux.
Cependant il serait intéressant de la compléter par :

- l’élargissement du réseau d’échantillonnage hydrochimique et isotopique, pour


approfondir les connaissances géochimiques du système aquifère de la région ;

- la détermination de l’origine exacte des métaux responsables de la


contamination métallique, en assurant un suivi analytique depuis l’évacuation des
eaux usées par les agglomérations du centre d’Oualidia et par le complexe
chimique de Jorf lasfer ;

- l’étude des métaux lourds dans l’eau de mer et l’étude des polluants encore plus
nuisibles tels que les pesticides dans l’eau souterraine lagunaire et marine ;

- une étude de la dispersion de la faune et la flore sur la lagune d’Oualidia et


l’influence des décharges d’eau douce et saline sur celles-ci en déterminant le
174
seuil d’équilibre entre ces eaux au-delà duquel on assistera à des perturbations du
système.

175
K. KAID RASSOU (2008)
ETUDE DES INTERACTIONS ENTRE LES EAUX SOUTERRAINES ET LES EAUX
DE SURFACE DANS Le BASSIN COTIER D'OUALIDIA

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

176
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189
Profondeur CE
Désignation Nord (N) Ouest (W) (m) (ms/Cm)
P bn abes 32,736 9,020 5,130 0,36
P. Bir jdid 32,735 9,037 5,000 0,14
Sr khadir 32,675 8,939 1,23
P Chgagen 32,720 8,939 14,270 0,46
Puit Bakir 32,756 8,683 55,405 1,24
Puit jtar 32,675 8,915 5,200 1,25
P. Bir jmel 32,738 8,907 15,650 0,44
P1 32,752 9,013 4,110 4,36
P2 32,755 9,010 4,920 3,96
P4 32,760 8,989 5,840 3,54
P5 32,776 8,802 6,500 3,22
P.at 32,756 9,975 5,600 2,63
P 128 / 34 32,735 9,037 64,565 0,36
PB 32,690 9,050 53,000 0,89
P.old ysef 32,722 8,942 71,500 2,48
RADEJ 32,712 9,007 > 85 2,19
S4 32,739 9,033 14,94
PL aval (PLs) 32,735 9,037 42,70
S Finale 32,779 8,975 3,65
Pl amont 32,764 8,989 49,80
Eau Marine 50,60

(Oxygène-18)
1
Désignation 18 Deutérium ( H)
O

P.old ysef -4,59 -24,84


P. 1198 -4,25 -21,93
P. 128 -4,27 -22,48
P2 -4,25 -22,03
P4 -4,25 -22,46
P5 -4,30 -23,43
P7 -4,36 -22,96
P.B -4,33 -23,71
P bn abes -4,44 -23,84
P. Bir jdid -4,29 -23,09
P. Bir jmel -4,25 -23,09
Sr khadir -4,52 -25,16
P.at -3,95 -22,03

190
Désignations SO4 (meq/l) Cl (meq/l) Na (meq/l) K (meq/l) Ca (meq/l) Mg (meq/l) NO3 (meq/l) NO2 (meq/l) HCO3 meq/l
P.B. Jmel 6,95 21,97 0,89 0,06 3,90 0,35 0,55 0,02 4,24
Sr. Khadir 1,05 13,98 5,69 0,03 4,53 1,08 0,22 0,02 4,93
P.Ben Abbes 5,40 3,99 0,77 0,06 4,46 0,37 0,07 0,01 2,00
B. Jdid 8,29 81,89 0,10 0,07 2,91 0,22 0,18 0,01 2,30
P.at 7,41 19,97 163,48 0,39 7,24 3,73 0,37 0,00 8,63
P.128/26 1,00 2,87 0,63 0,13 3,92 0,39 0,36 0,01 2,90
P.B 6,56 19,97 8,97 0,10 5,47 1,58 0,13 0,01 4,08
P.Old Yssef 5,63 3,99 3,86 0,06 5,20 2,09 0,49 0,00 1,85
Forage
27,76 15,98 3,30 0,09 11,40 3,55 0,39 0,02 1,00
(RADEJ)
P1 69,66 53,93 21,30 0,38 21,33 3,89 0,97 0,00 5,96
P2 14,89 27,96 17,37 0,39 14,24 3,79 1,20 0,00 8,07
P4 (PH) 0,00 21,97 7,63 0,00 16,07 3,78 1,07 0,00 1,87
P5 16,81 25,97 18,72 0,34 12,30 3,37 0,91 0,01 7,58
P7 7,59 11,98 9,16 0,35 6,75 3,48 1,42 0,02 3,18
S4 82,69 121,84 101,04 6,27 16,15 4,03 0,80 0,00 2,90
S Finale 9,37 35,95 20,32 0,33 10,39 2,91 1,00 0,02 3,80
Pl amont 0,39 2,63
PL aval (PLs) 80,05 647,14 420,04 13,70 16,80 3,64 0,46 0,00 3,33
PL5 32,05 491,35 456,09 14,54 13,31 3,89 0,40 0,00 5,68
Eau Marine
134,95 751,00 506,96 15,25 17,07 4,32 0,02 0,00 2,50
(EM)

191
Désignations Sr (mg/l) Pb (mg/l) Cu (mg/l) Cd (mg/l) Cr (mg/l) Zn (mg/l) Ni (mg/l)
P.B. Jmel 0,152 <0,1 0,1506 <0,05 0,3856 <0,05 <0,07
Sr Khadir 0,172 0,117 0,1709 0,0191 0,7792 <0,05 <0,07
P.Ben Abbes 0,164 <0,1 0,1724 0,0116 0,8432 <0,05 <0,07
P.B. Jdid 0,116 0,138 0,1772 0,0264 0,8285 <0,05 <0,07
P.at 7,072 0,127 0,1634 0,018 0,5376 0,0744 <0,07
P.128/26 0,547 <0,1 0,1962 0,0245 0,995 <0,05 <0,07
P.B 0,734 0,159 0,1769 0,027 0,8082 <0,05 <0,07
P.Old Yssef 1,288 <0,1 0,1885 0,049 1,061 <0,05 <0,07
Forage
3,177 0,204 0,181 0,0155 0,8428 <0,05 <0,07
(RADEJ)
P1 5,778 0,554 0,1905 0,0257 0,9899 <0,05 <0,07
P2 6,164 0,183 0,1709 <0,05 0,7368 <0,05 <0,07
P4 (PH) 5,58 0,146 0,1643 <0,05 0,498 <0,05 <0,07
P5 4,848 0,25 0,182 0,0255 0,8857 <0,05 <0,07
P7 4,05 0,101 0,1564 0,0113 0,5622 0,0697 <0,07
S4 6,087 0,095 0,1768 <0,05 0,2261 <0,05 <0,07
S Finale 2,476 0,254 0,185 0,0349 0,8848 <0,05 <0,07
Pl amont 5,147 0,655 0,2788 0,0527 1,125 <0,05 <0,07
PL aval (PLs) 5,057 0,656 0,2557 0,0265 0,9827 <0,05 <0,07
PL5 4,99 0,639 0,25 0,0189 0,9496 <0,05 <0,07
Eau Marine
4,895 0,824 0,2744 0,0352 1,084 <0,05 <0,07
(EM)

192
Carte d’Altitude du bassin côtier d’Oualidia, réalisée à partir du Model Numérique du Terrain (MNT)

193

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