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ECOLE POYTECHNIQUE D’ABOMEY CALAVI (EPAC)


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DEPARTEMENT DE GENIE MECANIQUE ET ENERGETIQUE

Option : Machimisme Agricole

Chargé du cours :
Dr Claude DJOGNINOU
Spécialiste Santé au travail et Environnement
Consultant /Formateur

Email : djogninou@yahoo.fr

Tel : +(229) 95967184 / 97137767

Année 2019-2020
Ce cours permettra aux apprenants de participer à la gestion des risques

professionnels au sein d’une équipe pluridisciplinaire à travers la maîtrise

des interactions entre les activités économiques et leurs impacts sur la

santé.

la fin du programme de cours, l’étudiant doit etre capable de  :

- Définir la Santé au Travail et ses principaux objectifs en milieu de travail.

- Décrire le milieu de travail.

- Identifier les facteurs pathogènes en milieu de travail.

- Décrire les démarches médico-administratives à mener suite à un

accident du travail ou une maladie professionnelle.

- Décrire les principes généraux de la prévention.

- Visiter les lieux de travail suivant la démarche ergonomique.

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CONTENU DU COURS

Chap I. INTRODUCTION GENERALE A LA SANTE AU TRAVAIL

Chap II. LA CONNAISSANCE DU MILIEU DE TRAVAIL : L' ENTREPRISE

Chap III. HISTORIQUE ET BASES JURIDIQUES DE LA SANTE AU TRAVAIL

Chap IV. LES FACTEURS PATHOGENES EN MILIEU DE TRAVAIL

Chap V. LES ATTEINTES A LA SANTE AU TRAVAIL  : Les accidents du travail et les


maladies professionnelles

Chap VI. PRINCIPES GENERAUX DE LA PREVENTION

Chap VII. LA VISITE DES LIEUX DE TRAVAIL PAR LA DEMARCHE ERGONOMIQUE

METHODOLOGIE DE L’ENSEIGNEMENT

 Cours ex cathedra :
La méthode pédagogique pour dispenser les cours magistraux est interactive. Selon le
chapitre, l’enseignement est présenté sous la forme d’un exposé-animation.
A la fin du programme cours un support est remis aux étudiants avant l’évaluation de
l’enseignement.
 Travaux dirigés :
Les apprenants effectuent des travaux de recherche sur des thèmes spécifiques. Les
résultats sont présentés sous forme d’exposés suivis de débat.
 Travaux d’application :
A la fin du programme de cours de Santé et Sécurité au Travail, un travail
d’application est demandé aux étudiant s sous forrme de travaux de recherche sur les
lieux de stage.

EVALUATION DE L’ENSEIGNEMENT
Les étudiants seront évaluer par par :
- un devoir écrit d’au moins une heure et demie (1h30mn). Cette note compte pour 60
%
- Les travaux dirigés compte pour 30%
- La présence au cours 10%
La note finale est la somme des notes du devoir , des travaux dirigés et de la présence au
cours.

3
INTRODUCTION GENERALE A LA SANTE AU TRAVAIL

I. DEFINITION DE LA SANTE AU TRAVAIL / MEDECINE DU TRAVAIL

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La Santé au Travail est la spécialité médicale qui vise la prévention des risques liés
à l’activité professionnelle.

Quelle différence entre ‘’ Santé au travail’’ et ‘’Médecine du Travail’’ ?

La ‘’santé au travail’’ se distingue de l’ancien terme ‘’Médecine du Travail’’ qui


était essentiellement basée sur la surveillance du travailleur conformément à la loi N°
46-2195 du 11 octobre 1946 en France.

La Santé au travail prend en compte le bien être global du travailleur à la fois


physique mental, social et ce concept global a été défini en 1950 par le comité
mixte des experts OMS / BIT.

La sécurité en milieu de travail est l'ensemble des règles et des services visant à
prévenir un accident ou un événement dommageable ou en limiter les effets par le
fait du travail.

II. OBJECTIF DE LA SANTE AU TRAVAIL

A sa douzième session à Genève, du 5 au 7 Avril 1995, le comité mixte O.I.T./


O.M.S. (Organisation Internationale du Travail / Organisation Mondiale de la Santé)
de la santé au travail a décidé de combiner la définition qu'il avait donnée en 1950 de
la médecine du travail et un texte qu'il avait adopté lors de sa onzième session.

'' L'objectif de la santé au travail est de :


- promouvoir et maintenir le plus haut degré de bien-être physique, mental et social
des travailleurs dans toutes les professions ;
- prévenir tout dommage causé à la santé de ceux-ci par les conditions de leur
travail ;
- protéger dans leur emploi contre les risques résultants de la présence d'agents
préjudiciables à leur santé ;
- placer et maintenir le travailleur dans un emploi convenant à ses aptitudes
physiologiques et psychologiques ; en somme adapter le travail à l'homme et chaque
homme a sa tâche’’.

Conclusion : L’objectif de la Santé au travail est donc d’éviter toute altération de


l'état de santé des travailleurs du fait de leur travail,

III. LE TRAVAILLEUR / L’EMPLOYEUR

Le travailleur peut etre défini comme étant toute personne occupant un emploi
temporaire ou permanent au service d’une tièrce personne appelé employeur.

L’ employeur : c’est toute personne physique ou morale qui emploie un ou plusieurs


travailleurs.

IV. ORGANISATION DES SERVICES DE SANTE AU TRAVAIL

5
Dans les pays développés

On a :
 les services autonomes de santé au Travail : Ce sont des structures de
santé créées au sein de chaque entreprise pour la prise en charge
uniquement des travailleurs.
 Les services de Santé inter entreprises : ce sont des services communs à à
plusieurs entreprises.

Dans les pays en voies de développement

Dans un passé recent, il existe dans les entreprises des infirmeries qui mènent
beaucoup plus d’activités de soins curatifs que préventifs. Ces infirmeries prennent
également en chage la famille du personnel.

Mais ces dernières années, avec l’évolution significative de la santé au travail, on


assiste de plus en plus à l’integration du volet prévention dans la gestion globale des
entretreprises.

6
LA CONNAISSANCE DU MILIEU DE TRAVAIL : L' ENTREPRISE

OBJECTIFS DU COURS :

7
A la fin de l'enseignement, l'étudiant doit être capable de :

- Définir selon ses propres termes ce qu'est une entreprise


- Enumérer et expliquer suivant ses propres termes les facteurs du système de
travail
- Citer les différents types d'entreprises
- Définir l'organigramme d'une entreprise
- Citer les grandes fonctions d'une entreprise.

PLAN

I- L'ENTREPRISE ET LE SYSTEME DE TRAVAIL


1 - 1 Qu'est-ce qu'une entreprise?
1 -2 Qu'est-ce que le système de travail?

II- LES DIFFERENTS TYPES D'ENTREPRISE

2 - 1 Les stades de croissances d'une entreprise


2 - 1 - 1 La micro entreprise
2 - 1 - 2 La petite entreprise
2 - 1 - 3 La moyenne entreprise
2 - 1 - 4 La grande entreprise décentralisée
2 - 2 Nature des entreprises selon les activités
2 - 2 - 1 Secteur primaire
2 - 2 - 2 Secteur secondaire
2 - 2 - 3 Secteur tertiaire

III- L'ORGANIGRAMME ET LES GRANDES FONCTIONS DANS UNE


ENTREPRISE

3 -1 L'organigramme

3 - 2 Les grandes fonctions dans une entreprise


3 - 2 - 1 Fonction de direction générale
3 - 2 - 2 Fonction administratives et gestion des ressources humaines
3 - 2 - 3 Fonction financière et comptable
3 - 2 - 4 Fonction technique ou de production
3 - 2 - 5 Fonction commerciale
3 - 2 - 6 Fonction recherche et développement
3 - 2 - 7 Fonction communication - Information

IV- LES INSTANCES DE REPRESENTATION DU PERSONNEL

4 -1 Les délégués du personnel


4 -2 Le CHS
4 - 3 Le syndicat

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I- L'ENTREPRISE ET LE SYSTEME DE TRAVAIL

1 -1 Qu'est ce qu'une entreprise?

Une entreprise naît de l'idée d'une personne qui se concrétise par la suite dans le
cadre d'un projet. Cette idée correspond à un besoin insatisfait ou mal satisfait.

L'entreprise répond à deux objectifs principaux

- Production des biens ou de services à la satisfaction des besoins des hommes.


- Créer de la richesse : générer par sa croissance un surplus de valeur monétaire
contribuant à l'élévation du niveau de vie de la population du pays.

1 - 2 Qu'est-ce que le système de travail?

On définit le système de travail ("Work System") par les ressources humaines et les
moyens de travail, opérant ensemble dans un processus de travail, pour effectuer les
tâches, selon des conditions d'exécution fixées, cela à l'intérieur d'espaces de travail,
et dans des environnements donnés.

Pour les spécialistes de santé au travail, les six (06) facteurs du "Système de
travail" sont ainsi définis selon la Norme AFNOR NF-X-35-001) :

- L'homme (ressources humaines) qui,


- exécute des tâches,
- selon une organisation (au sein du processus ),
- avec des moyens techniques ( machines, outils )
- dans des espaces de travail ( poste / atelier /usine ),
- présentant un ou des environnements de travail : physique, chimique, biologique,
social, ( voire culturel, religieux; politique ).

II- LES TYPES D'ENTREPRISES

Les entreprises peuvent être classés par rapport à la taille et la nature des activités

2 - 1 Les stades de croissances des entreprises : la taille

Ils peuvent concerner une même entreprise dans une période plus ou moins longue.
La croissance ne consiste qu'en un passage d'un stade à un autre.

Ce sont :
2 - 1 -1 Stade de micro entreprise :
C'est l'affaire d'un seul homme. Il différencie les genres d'activités, en confie
certaines dont il contrôle les résultats.
Eemple : l'artisan assisté d'une ou de deux personnes.

2 - 1- 2 Stade de petite entreprise


A ce niveau le "STAFF AND LINE" apparaît.
STAFF : groupe de soutien technique dont s'entoure le chef d'entreprise à la fois
fondateur, promoteur et entrepreneur.
Ces personnes ne jouissent ni d'autorité directe, ni de pouvoir de décision. Leur
autorité est fonctionnelle.
LINE : C'est la ligne hiérarchique qui permet au chef d'entreprise de commander
directement ou par l'intermédiaire d'un chef d'équipe. On parle alors d'autorité
hiérarchique.

2 -1- 3 Stade de moyenne entreprise


Le chef d'entreprise délègue son autorité à ceux qui précédemment constituaient
son staff. Donc chacun dans son entité dispose d'une certaine marge de liberté de
décision.

2 -1- 3 Stade de la grande entreprise décentralisée


L'entreprise dans ce cas dispose d'un siège central mais un certain nombre de
décision sont prises dans le cadre d'une large délégation de pouvoir.
Un ensemble d'objectifs à atteindre dans un délai est fixé aux unités décentralisées.

2 - 2 Nature des entreprises selon les activités

2 -2-1 Secteur primaire : entreprises agricoles

2 -2-2 Secteur secondaire : entreprises industrielles

2-2-3 Secteur tertiaire : entreprise commerciale, entreprise financière, enseignement


Santé etc.

III- L'ORGANIGRAMME ET LES GRANDES FONCTIONS DANS UNE


ENTREPRISE

3 - 1 L'organigramme

L'organigramme est la représentation schématique de la structure d'une entreprise.


C'est le tableau des unités qui la compose.
L'organigramme indique les voies par lesquelles les ordres, les instructions, notes de
service, informations descendent vers les exécutants à chaque niveau, et les voies
par lesquelles montent de la base vers le sommet, les informations sur le travail, les
difficultés ou les besoins.

3 - 2 Les grandes fonctions dans une entreprise

3 - 2 - 1 La fonction de direction générale :

Elle est assurée par le chef d'entreprise entouré de ses cadres supérieurs. C'est tout
le système de prise de décision et des relations hiérarchiques.

3 -2 - 2 Fonction administrative et gestion des ressources humaines

C'est l'administration générale et la gestion des personnes de l'entreprise. Les


activités les plus fréquentes concernent le recrutement, la formation, la gestion
prévisionnelle de l'emploi.

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3 - 2 -3 La fonction financière et comptable
Elle s'occupe de la gestion des moyens financiers et doit pouvoir faire le point à tout
moment de tout ce qui peut se dénombrer dans l'entreprise.

3 - 2 - 4 La fonction technique de production


Elle est chargée de toutes les productions visées par l'entreprise.

3 - 2 - 5 La fonction commerciale
Le marketing ( technique d'analyse et d'actions commerciales ).

3 - 2 - 6 La fonction recherche et développement


Le but est de rechercher les solutions pour satisfaire aux problèmes soulevés par la
production, imaginer les produits nouveaux à proposer sur le marché.

3 -2 - 7 La fonction communication - information


Elle s'occupe de la communication internes et des relations extérieures.

IV- LES INSTANCES DE REPRESENTATION DU PERSONNEL

4 -1 Les délégués du personnel


Rôle : suivi de l'application du code du travail et autres lois et règlement concernant
la protection sociale.
Les délégués du personnel peuvent saisir l'inspecteur du travail de toutes plaintes et
observations relatives à l'application de ces prescriptions légales. Cf CT SECTION 2
relative attribution des délégués du personnel.

4 -2 CHS : Comité d'Hygiène et de Sécurité

Mission : contribuer à la protection de la santé et la sécurité des travailleurs ainsi


qu'à l'amélioration des conditions de travail. (Cf Lettre Circulaire n° 045/
MTEAS/DC/DT-SST du 14 Janvier 1994 et le Code du Travail).

4 -3 Le syndicat ( CT art 80 )
L'étude de la défense des droits ainsi que des intérêts matériels et moraux, tant
qu'individuels, que des personnes et professions visées par leurs statuts.

En définitive après ce bref aperçu sur l'entreprise, il est important de retenir que la
mission des professionnels de santé au travail n'est pas de surveiller les flux de
matières, d'énergies, d'informations, d'hommes.

Mais ignorer leur existence, leur vocabulaire, peut les écarter, ou diminuer leur
efficacité dans leur insertion dans le monde du travail.

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En pratique

GUIDE D'ENTRETIEN EN VUE D'UNE MEILLEURE CONNAISSANCE DU MILIEU


DU TRAVAIL

Ces questions peuvent être posées aux salariés afin de mieux les situer dans
l'entreprise.

1- Comment fonctionne l'unité dont vous êtes chargé, ou dans laquelle vous
travaillez ? (Nombre de personnes, leurs fonctions, les types de postes)

2- quelles sont exactement vos attributions, et vos responsabilités dans cette unité ?

3- De qui recevez-vous habituellement les conseils techniques, les


recommandations, les directives fonctionnelles? (dépendance fonctionnelle)

4- De qui recevez-vous habituellement les instructions, les ordres les notes de


service ? ( dépendance hiérarchique )

5- A qui demandez-vous des autorisations, des permissions personnelles, des


dérogations ?

6- Qui vient vous en demander ?

7- Lesquelles pouvez-vous, vous -même accorder sans en référer à la hiérarchie ? et


à qui pouvez-vous les accorder?

8- Avec qui avez-vous des communications

- Enumérer leur genre : écrites, verbales, téléphoniques, sur convocation.

- De quelles natures sont-elles habituellement ?


(instruction à donner ou à recevoir, annoncer, informer, prévenir, demander,
alerter)

12
HISTORIQUE ET BASES JURIDIQUES DE LA SANTE AU TRAVAIL
OBJECTIFS DU COURS

A la fin de l'enseignement de ce chapitre, l'étudiant doit être capable de :

-Indiquer quelques textes fondamentaux constituant la base juridique de la santé au


travail au Bénin

- Citer les différents acteurs en santé au travail tout en précisant leurs rôles.

PLAN

I. HISTORIQUE

II. BASES JURIDIQUES ET DEFINITION DE LA SANTE AU TRAVAIL

2-1 En France

2-2 En Afrique et au Bénin

2-2-1 Avant les indépendances

2-2-2 Après les indépendances

III. LES ACTEURS DE SANTE AU TRAVAIL

3-1 Les acteurs internes

3-1-1 Le chef d'entreprise


3-1-2 Le salarié
3-1-3 L'équipe du service santé au travail
3- 1- 4 Les représentants au CHS
2-1- 4 Autres

3-2 Les acteurs externes


I. HISTORIQUE

Si la Santé au Travail en tant qu’institution organisée est de création récente, l’idée


de protection des travailleurs dans les entreprises par une surveillance médicale
( Médecine du Travail) est une préoccupation remontant très loin dans le temps.
En dévelppant l’esprit scientifique c’est Hyppocrate (460-377av J.C) qui a fait de la
médecine une science automome en la séparant des autres systèmes
philosophiques et en décrivant déjà certaines affections pathologiques
professionnelles
Par la suite, plusieurs auteurs ont abordé la question dans le temps. Parmi ceux-ci
on peut noter RAMAZZINI à Modène en 1700.
Mais c'est au XIXème siècle, avec le développement de l'industrie que la santé des
travailleurs a été souvent à l'ordre du jour.

La législation dans ce domaine s'est développée et a évolué jusqu'à nos jours aussi
bien dans les pays européens que africains.

Dans ce cours nous nous intéresserons essentiellement à quelques données


françaises, africaines et Béninoises.

II. BASES JURIDIQUES ET DEFINITION DE LA SANTE AU TRAVAIL

2-1 En France

 Les premières mesures protectrices

La protection de la santé et de la sécurité au travail constitue le noyau autour


duquel le droit du travail s'est construit progressivement.

Au 19ème siècle, le développement industriel a conduit le législateur à intervenir


pour édicter les premières mesures de protection au bénéfice des travailleurs
les plus fragiles : les femmes et les enfants.

Puis, la loi fondamentale du 12 juin 1893 a étendu le champ de protection à


l'ensemble des industries et à toutes les catégories de salariés.

 Une 2ème phase s'ouvre à partir de 1945.

D'une part, la prévention s'appuie sur de nouveaux concepts et les


réglementations " techniques " se développent.

D'autre part, elle bénéficie de la création d'institutions nouvelles (mise en place de


la Sécurité sociale, de la médecine du travail ou des comités d'hygiène et de
sécurité dans les entreprises).
2-2 En Afrique et au Bénin

2-2-1 Avant les indépendances

Dans les pays africains au sud du Sahara, anciennement sous l’autorité française,
l’institution de services médicaux ou sanitaires d’entreprise a été prévue par la loi n°
52-1322 du 15 Décembre 1952 portant Code du Travail dans les territoires et
territoires associés relevant du Ministère de la France d’Outre Mer (article 138).

L’arrêté général n° 396 IGTLS/A.O.F du 18 Janvier 1955 détermine les modalités


d’exécution des dispositions du Code du Travail en ce qui concerne ces services
médicaux d’entreprise (champs d’application, attributions du médecin et de l’infirmier,
qualification requise, moyens de contrôle).

Au Dahomey, actuellement Bénin, c’est l’arrêté n°1785 ITLS/D pris en application de


l’arrêté n° 396 qui détermine les modalités de constitution et de fonctionnement des
services médicaux ou sanitaires d’entreprise, ou communs à plusieurs
établissements.

2-2-2 Après les indépendances

Après l’accession du Bénin à la souveraineté, l’Ordonnance n°33 PR/MFPTT du 28


Septembre 1967 portant Code du Travail a été signée pour doter les relations du
travail d’un instrument national.

L’article 130 du Code du Travail fait obligation à toute entreprise ou établissement


d’assurer un service médical ou sanitaire à ses travailleurs. Les dispositions de cet
article prévoient également la prise de décrets sur proposition conjointe du Ministère
du Travail et de la Santé Publique, après avis d’un Comité technique consultatif en
vue de déterminer les modalités d’application de cette obligation aux entreprises.

A défaut de ces décrets, c’est par une série de lettres circulaires que les
départements du Travail et de la Santé ont essayé de réglementer le domaine de la
santé au travail.

La phase décisive de la législation a été la prise en Janvier 1994 de la circulaire


n° 045 /MTEAS/DC/DT-SST instituant la mise en place des Comités d’Hygiène et de
Sécurité (CHS) et l'adoption d'une nouvelle loi portant Code du Travail en République
du Bénin (Loi n° 98-004 du 27 Janvier 1998).

16
III- LES ACTEURS EN SANTE AU TRAVAIL

3-1 Les acteurs internes

3-1-1 Le chef d'entreprise

La prévention du risque professionnel repose principalement sur le chef d'entreprise.


Il est le responsable de la mise en place des mesures visant à protéger la santé des
travailleurs. Il organise les installations, choisit l'outillage, les procédés de fabrication
et détermine les méthodes de travail. (dispositions du Code du Travail art 182-186
Bénin )
La base de sa mission dans ce domaine est l'évaluation des risques.

3-1-2 Le salarié

Le salarié a également un rôle à jouer dans la prévention. Il doit appliquer les règles
d'hygiène et de sécurité. Il doit prendre soin de sa santé et celle de ses collègues
concernés par ses actes au travail. ( cf. CT art 185 Bénin )

Pour qu'il adopte le comportement qui lui permettra de préserver sa santé, il doit
bénéficier :

- d'une formation et d'une information appropriée à la sécurité

- d'un droit à l'expression directe et collective sur les conditions de travail qui a pour
objet de définir les actions à mettre en oeuvre pour améliorer les conditions de
travail.

- d'un droit d'alerte et de retrait s'il a un motif raisonnable de penser que sa situation
présente un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé ou en cas de
défectuosité des systèmes de protection (Voir Code du Travail ). Mais il a une
obligation générale de prudence et de vigilance.

3-1-3 L'équipe du service santé au travail

Avec le médecin du travail et, le cas échéant, le personnel spécialisé en santé et


sécurité, conseillent les salariés et l'employeur grâce à la surveillance de la santé
des salariés et à l'analyse du milieu du travail.

Le personnel du service se compose généralement du médecin, de l'infirmier, de


l’Hygiéniste, de l’Ergonome, de l'Assistant Social, de l'Aide soignant etc.

La mission de ces professionnels de santé au travail est de préserver la santé de


l'homme au travail. Cela implique de connaître le salarié et son environnement,
l'entreprise où il travaille, le poste qu'il occupe.

Pour cela, leur activité va comprendre plusieurs axes complémentaires :

- la surveillance des conditions de travail

17
- les visites sur les lieux de travail
- la surveillance médicale
- la formation, l'information et conseils du chef d'entreprise et des salariés.
3- 1- 4 Les représentants au CHS

Les membres du Comité d'Hygiène et de Sécurité ont pour mission de contribuer à la


protection de la santé dans l'entreprise . Ils assurent le dialogue interne et font des
propositions d'amélioration à l'employeur

''Les comités d'hygiène et de sécurité sont obligatoires dans tous les établissements
occupant habituellement au moins trente (30) salariés, temporaires et occasionnels
compris '' ( C T Art 187 Bénin ).
La composition et les tâches assignées aux CHS sont clairement définis dans le
Code du Travail. ( Art 188 - 189 - 190.)

3-1- 4 Autres
Ce sont les techniciens, les architectes, les gestionnaires des ressources
humaines qui travaillent en collaboration avec les acteurs ci-dessus indiqués.

3 - 2 Les acteurs externes

Il s'agit des acteurs extérieurs à l'entreprise :

- L'équipe pluridisciplinaire de Santé au Travail de la Direction Générale du Travail

- La Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS).

- Les institutions de formation en Santé au Travail : L'Unité de Recherche et


d'Enseignement de Santé au Travail et Environnement (UREST) de la Faculté des
Sciences de la Santé.

- La Croix Rouge

- Le Groupement des Sapeurs Pompiers……

18
LES FACTEURS PATHOGENES EN MILIEU DE TRAVAIL

19
OBJECTIFS DU COURS:

A la fin de l'enseignement, l'étudiant doit être capable de :

- Citer les différents types d'environnement de travail

- Définir selon ses propres termes les éléments et les caractéristiques de chaque
type d'environnement de travail.

PLAN

A) GENERALITES

B) LES DIFFERENTS TYPES D'ENVIRONNEMENT DE TRAVAIL

I ) Environnement physique ou ambiance physique

II ) Environnement chimique

III ) Environnement physico-chimique

IV ) Environnement biologique

V°) Environnement social et humain


A- GENERALITES

Les éléments susceptibles d’altérer un milieu professionnel et de produire par la


longue un effet nefaste sur la santé et le confort des travailleur sont nonbreux et de
diverses natures
L' homme dans son milieu de travail, quelque soit son secteur d'activité est soumis à
des contraintes. Ces contraintes correspondent à des ambiances physique,
chimique physico - chimique, biologique et socio-humaine.

Ces facteurs non maîtrisés, constituent des risques dans le milieu de travail et de
surcroît engendrent des pathologies.

Le risque est défini comme la probabilité que le potentiel de nuisance soit atteint
dans des conditions d'utilisation et /ou d'exposition (Directive 98 / 24 / CE Art 3).

Le danger est la propriété ou la capacité intrinsèque par laquelle une chose


( matériel matères méthodes et pratique de travail) est susceptible de causer un
dommage

Dans ce chapitre nous étudierons essentiellement les différents types


d'environnement ou ambiance en milieu de travail.

B – LES DIFFERENTS TYPES D’ENVIRONNEMENT DE TRAVAIL

On distingue cinq (5) types d'environnement ou ambiance de travail:


L'environnement physique, chimique, physico-chimique, biologique et socio-humain.

Chaque type d'environnement recèle plusieurs facteurs.

I- L''environnement physique ou ambiance physique

Parmi les facteurs physiques, on peut citer :


-la température;
-la lumière;
-le bruit;
-les vibrations;
-les radiations
-les radiations invisibles.

II- L’ environnement chimique

Dans le secteur formel, de nombreuses substances sont manipulées. Leurs qualités


sont modifiées très fréquemment par les fabriquants.

- Classification

on peut distinguer les gaz et vapeurs les plus courants en six catégories:

- Les gaz et vapeurs organiques.


Exemples: les solvants (benzène, xylène, totulène, trichloré, hylène, alcool,
etc.);
- Les gaz irritants pour les voies aériennes supérieures.
Exemples: ammoniac, acide acétique, etc.;

- les gaz irritants pour les poumons.


Exemples: chlore, phosgéne(soudure), oxyde d'azote NO;

- Les gaz asphyxiants chimiques.


Exemples: oxydes de carbone (CO), cyanure d'hydrogène (HCN) ou acide
cyanhydrique;

- Les gaz asphyxiants simples.


Exemples: azote, méthane (gaz de ville), l'anhydride carbonique, CO2 ;

III- L’environnement physico-chimique

Les poussières en milieu de travail.

On distingue :
- les poussières minérales;
- les poussières végétales;
- les poussières animales;

les poussières minérales: elles sont à l'origine des pneumoconioses bénignes ou


malignes (maladies de poumons).

IV- L’environnement biologique

Il concerne surtout le personnel médical et paramédical. Ce sont surtout


les expositions au sang.

Les artisans sont moins concernés mais en marchant pieds nus sur les tas
d'ordure à la recherche des objets de récupération, ils courent le risque
parasitaire ainsi que le risque de blessure ayant pour complication le tétanos.

V- L’environnement socio-humain

Le travailleur exécute sa tâche en liaison avec d'autres personnes et dans le


cadre d'un atelier ou d'un service.

Les relations entre les travailleurs, ''le climat social'', l'organisation du


travail, sont autant d'éléments qui peuvent influer la santé en milieu de
travail.

Le facteur humain joue également un rôle important dans l'état


psychosomatique du travailleur.

22
LES ATTEINTES A LA SANTE AU TRAVAIL : Les accidents du travail et les maladies
professionnelles

23
OBJECTIFS DU COURS
A la fin de l'enseignement ce chapitre, l'étudiant doit être capable de :

- Définir un accident du travail et une maladie professionnelle

- Donner quelques particularités des accidents du travail par rapport aux malaladies
professionnelles tout en faisant ressortir la différence qui existe entre eux.

- Expliquer les démarches médico-administratives à mener suite à un accident du


travail ou une maladie professionnelle.

PLAN

I Définitions

1 - 1 Les accidents du travail


1 - 2 Les maladies professionnelles

II Quelques particularités des accidents du travail par rapport aux malaladies


professionnelles

III Démarches médico-administratives

24
I Définitions

1 -1 Les accidents du travail


L'article 2 de l'ordonnance n°10 PCM du 21 Mars 1959, instituant le régime de
réparation des accidents du travail et des maladies professionnelles au
Dahomey précise la notion d'accident du travail : "est considéré comme accident du
travail, qu'elle qu'en soit la cause, l'accident survenu par le fait ou à l'occasion du
travail à tout travailleur soumis aux dispositions de la loi du 15 Décembre 1952
portant code de travail d'Outre Mer." (Actuellement en vigueur, la loi n° 98 - 004 du
27 Janvier 1998 portant Code du Travail au Bénin). Il s’agit là de la définition
légale de l’accident du travail.

Suivant le même article, la notion d'accident de trajet rentre aussi dans le cadre des
accidents du travail.

1- 2 Les maladies professionnelles

Une maladie professionnelle est la conséquence de l'exposition plus ou moins


prolongée d'un travailleur à un risque physique, chimique, biologique, ou résultant
des conditions dans lesquelles il exerce son activité professionnelle.

II. Quelques particularités des accidents du travail par rapport aux maladies
professionnelles

2 -1 L’ accident du travail

L'accident du travail est un fait matériel fortuit provoquant une lésion corporellle
généralement simple à constater.

C'est un événement soudain qui s'est passé à un endroit précis et à un moment


connu. La relation de ''cause à effet'' est le plus souvent facile à apporter.

Pour être prise en charge par la caisse de sécurité sociale ( CNSS ), certaines
démarches sont nécessaires aussi bien du coté de la victime de l’employeur que de
la caisse.

Dans l'entreprise, il est nécessaire d'analyser les accidents en vue de


rechercher les causes pour éviter leur répétition.

2 - 2 La maladie professionnelle

Une maladie professionnelle peut se manifester des années après le début de


l'exposition au risque rendant parfois difficile l'établissement d'une relation de cause
à effet.
Pour faire face à ces difficultés et devant la gamme extrêmement vaste de ces
maladies, le législateur a établi un certain nombre de conditions médicales,
techniques et administratives qui doivent être obligatoirement remplies pour
qu'une maladie soit reconnue comme professionnelle et indemnisée à ce titre.

25
Au Bénin, il existe environ 100 maladies reconnues comme étant professionnelles et
répertoriées dans des tableaux.

Ces tableaux comprennent :

- les symptômes présentés par le ou la malade pour une affection donnée. Ils sont
placés dans la colonne de gauche.

- le délai de prise en charge : c'est le délai maximum entre la constatation de l'affection


et la date à laquelle le travailleur a cessé d'être exposé au risque. Autrement dit, c’est
la période de temps maximale entre la fin de l’exposition et la date d’apparition de la
maladie ( colonne de milieu du tableau ).
Donc ce délai doit être conforme à celui indiqué dans le tableau.

- la liste limitative des travaux ( colonne droite ) susceptibles de provoquer la


maladie. Ces travaux doivent correspondre à ceux indiqués dans le tableau.

III. Démarches médico-administratives

3-1 Les accidents du travail

Le respect des procédures facilite le traitement du dossier et sa prise en charge au


titre des accidents du travail.

Il s’agit notamment de la déclaration et le certificat initial.

- La victime doit déclarer l’accident dans les 24 heures à son employeur qui lui remet
les trois volets le dispensant de l’avance des frais de soins.

- L’employeur doit déclarer l’accident à la Sécurité sociale dans les 48 heures.

- La Caisse peut adresser un questionnaire à l’employeur, à la victime, aux témoins,


ou procéder à une enquête complémentaire.

- Le médecin qui examine le blessé doit établir le certificat médical initial avec le plus
grand soin, en n’oubliant aucune lésion ou doléance en rapport avec l’accident :
toute omission ou imprécision pourra être préjudiciable à la victime.
2 - 2 La maladie professionnelle

Si, comme nous l’avons vu, la réparation des maladies professionnelles relève du
même régime que celle des accidents du travail, il existe des particularités qui
distinguent les maladies professionnelles des accidents de travail en plusieurs
points :

26
La déclaration de la maladie professionnelle

Elle doit être effectuée en trois exemplaires auprès de la Caisse Nationale de


Sécurité Sociale, par la victime ou ses ayants droit, dans un délai de 15 jours après
la cessation du travail.

Contrairement au cas des accidents du travail, ce n’est pas l’employeur qui fait la
déclaration : il ignore la plupart du temps la maladie ou les symptômes présentés, et,
du fait du long délai d’apparition de certains symptômes, il n’est pas forcément celui
chez lequel la pathologie a été contractée. De plus, l’entreprise incriminable peut
avoir disparu, et la victime être à la retraite…

Rôle du médecin

La déclaration doit être accompagnée d’un certificat médical initial descriptif établi
en triple exemplaire par le médecin (il peut s’agir du médecin traitant ou du médecin
du travail). Il doit indiquer la nature de la maladie, les signes et symptômes constatés
figurant au tableau, ainsi que les suites probables.

Le certificat final, établi également en triple exemplaires, conclut à la guérison ou à la


consolidation, en précisant alors les séquelles qui subsistent.

La Caisse de Sécurité sociale

La Caisse ouvre une enquête administrative pour vérifier le risque professionnel, et


une demande d’examen médical pour statuer sur le caractère professionnel de la
maladie.
Elle informe d’autre part l’inspecteur du travail chargé de la surveillance de
l’entreprise censée être responsable de la pathologie.
La Caisse adresse un double de la déclaration à l’employeur et au médecin du
travail.

27
PRINCIPES GENERAUX DE LA PREVENTION

28
OBJECTIFS DU COURS

A la fin de l'enseignement, l'étudiant doit être capable de :

- Expliquer selon ses propres termes, pourquoi prévenir les risques professionnels

- Préciser quelques dispositions règlementaires en vigueur au Bénin

- Expliquer avec des termes appropriés les actions de santé au travail.

- Décrire les différentes actions techniques et médicales de la prévention

PLAN

I GENERALITES : clarification de concepts

- La prévention

- La sécurité

- La prévention intégrée

- La prévention collective

- La prévention individuelle

II CADRE REGLEMENTAIRE DE LA PREVENTION

2 - 1 Dispositions internationales

2 - 2 Dispositions nationales

III LES OBJECTIS ET ACTIONS DE PRVENTION

3 - 1 La prévention primaire

3 - 2 La prévention secondaire

3 - 3 La prévention tertiaire

29
I GENERALITES : clarification de concepts

La prévention

Elle est définie comme l'ensemble des dispositions précises ou prévues à tous les
stades de l'activité de l'entreprise en vue d'éviter ou de diminuer les risques
professionnels.

La sécurité
La sécurité en milieu de travail est l'ensemble des règles et des services visant à
prévenir un accident ou un événement dommageable ou en limiter les effets par le
fait du travail.

La prévention intégrée

Elle s'applique à la conception des installations, des machines. Les dispositifs de


sécurité sont intégrés aux machines lors de leurs fabrications.
Les dispositions doivent être conformes aux normes prescrites.

La protection collective

Elle concerne les mesures d'adjonction technique apportées aux installations ou


procédés existants .
Généralement les mesures de prévention collectives sont essentiellement les
ventilation l'aspiration, le travail en vase clos, la protection ou l'isolement de certaines
machines.

La protection individuelle

Lorsque la prévention intégrée et /ou collective n'ont pu être mises en oeuvre, ou ne


sont pas suffisantes pour garantir la sécurité ou la santé des salariés, ont peut
recourir à des protecteurs individuels appelés équipement de protection
individuelle (EPI).
Ce sont des matériels fournis et entretenus par l'employeur. Selon l'activité du salarié
on peut avoir besoin de gants, lunettes, Chaussures de sécurité, masque anti-
poussières casque, casque anti-bruit, bouchon d'oreille, vêtements spéciaux ..etc.
Le protecteur individuel pour jouer effectivement sont rôle doit être efficace,
confortable, et être porté en permanence pendant la durée de l'exposition.

La prévention intégrée, la protection collective et la protection individuelle


constituent les aspects techniques de la prévention.

30
La surveillance médicale

Il s'agit d'assurer la surveillance médicale en organisant les visites prescrites par le


Code du Travail en vue d'un dépistage précoces des pathologies professionnelles.

On peut noter :
- la visite à l'embauche,
- les visites périodiques,
- la visite de reprise,
- la visite de départ à retraite.
Cette surveillance médicale, permet :
- d'assurer la protection de la santé contre les atteintes éventuelles pouvant résulter
du travail ,
- contribuer à l'adaptation du poste de travail à la capacité physique et physiologique
du salarié (aptitude au poste),
- contribuer à l'éducation sanitaire des travailleurs en rapport avec leur état de santé
et les risques aux quels ils sont exposés.

Pourquoi prévenir les risques professionnels ?

La prévention revêt une importance capitale au regard des conséquences que


peuvent engendrer les risques professionnels pour le salarié, l'entreprise et la nation.
Ce sont :
Pour la victime
- déséquilibre psycho-mental,
- manque de soutien familial,
- baisse de la performance,
- baisse du pouvoir d'achat
- même, licenciement

Pour l'entreprise
- prise en charge des coûts directs,
- blocage du travail dans la hiérarchie
- recherche et formation d'intérimaire,
- réorganisation du travail,
- conflits médico-légaux ,
- baisse de la productivité,
- baisse du chiffre d'affaire
- restructuration
Pour l' Etat
- réduction des ressources à travers la sécurité sociale.

31
La prévention des risques auxquels est exposé le personnel de l'entreprise
repose sur des dispositions règlementaires, techniques et médicales. Ce sont
donc les principes généraux de la prévention.

II CADRE REGLEMENTAIRE DE LA PREVENTION

2 - 1 Dispositions internationales

Les sources modernes du droit international de la santé au travail émanent de


l'Organisation Internationale du Travail (O. I. T.) dont les siège se trouve à
Genève.

Le conseil d'administration tripartite (représentants des gouvernements, des


employeurs, et des salariés) dirige le Bureau International du Travail (BIT).

L'O.I.T. élabore des conventions signées par les Etats, émet des recommandations.
Les conventions et les recommandations constituent le '' Code International du
Travail ''.
Une fois adoptées par la Conférence internationale du travail les Etats doivent
obligatoirement procéder à une ratification des conventions puis intégrer dans leurs
législations les normes internationales contenues dans ces conventions.

Du point de vue du droit les conventions ratifiées sont hiérarchiquement supérieures


au droit national.

2 - 2 Dispositions nationales

Dans le domaine de la prévention des risques professionnels, les entreprises ont


obligation de respecter et de mettre en place les dispositions prévues par les
différents textes législatifs et réglementaires ( Constitution, Loi, les Ordonnances, le
règlement, , les circulaires, la jurisprudence).
Ces dispositions constituent un cadre, un guide et donnent des orientations pour les
actions de prévention.

Dans notre pays le ministère à charge des questions de prévention des risques
professionnels est celui de la Fonction Publique du Travail et de la Réforme
Administrative.

Les dispositions légales en vigueur sont contenues dans le Code du Travail ( Loi
n°98-004 du 27 Janvier 1998) et les Arrêtés et Décrets d'application.

32
III OBJECTIFS ET ACTIONS DE PREVENTION

3 - 1 La prévention primaire

C'est l'ensemble des actions visant à éviter l'apparition de troubles liés au travail
par la maîtrise des risques professionnels le plus en amont possible (mode de
prévention à privilégier ).
Son but est de modifier les comportements humains et d’intégrer la prévention, la
sécurité et santé dans le système de travail.

Actions techniques :

- Identification et l’évaluation préalable des risques ainsi que des groupes de


salariés susceptibles d’être concernés.
- Intégration des dispositifs de sécurité sur les machines dès leur conception ( c’est
la prévention intégrée)
- Suppression de l'usage d'un produit chimique potentiellement nocif
- formation des salariés sur la nature des risques et des précautions à prendre.

Actions médicales :

- les visites médicales réalisées préalablement à l’embauche et/ou effectuées


préalablement à l’exposition des salariés à un ou plusieurs risques connus et
présents sur les lieux de travail.

- Vaccinations

3 - 2 La prévention secondaire

L'objectif est de réduire la morbidité due à l'activité professionnelle. Ne pouvant pas


toujours supprimer le risque, on va alors s'attacher à réduire au niveau le plus
bas et à en dépister le plus précocement possible les effets.

Actions techniques  :

- Evaluation des risques présents sur le lieu de travail.


L'employeur doit faire procéder périodiquement aux mesures à l'analyse et
l'évaluation des facteurs pathogènes (température, bruit, gaz , fumée, poussières
...etc. ) afin de prendre les mesures nécessaires qui s'imposent. Généralement les
mesures sont collectives et/ou individuelles.

- Limitation de la quantité de produits dangereux utilisés, en particulier s’il


s’agit des produits chimiques potentiellement nocifs
- Délivrance des équipements de protection individuelle et/ou collectives à la fois
adaptés aux risques, efficaces, et maintenus en parfait état de fonctionnement.
- Analyse des accidents, enquête après une maladie professionnelle pour en
connaître les causes et éviter qu'ils ne se reproduisent.
- Mise en place des moyens de premiers secours.

33
Actions médicales

- Administration des soins médicaux courants


- Administration des soins d'urgences en cas d'accident du travail
- Visites médicales périodiques : pour dépister les premiers symptômes morbides

3 - 3 La prévention tertiaire

On cherche à éviter l'aggravation des maladies ou des handicaps et en limiter les


conséquences par la réadaptation et la réinsertion Professionnelle .

Actions techniques

- Adaptation ergonomique d'un poste de travail à un handicapé


- Transport de malades -évacuations sanitaires

Actions médicales

- Propositions de mutations, d'aménagement de poste.


- Collaboration avec le médecin traitant.
- Soutien psycho- social.

LES PRINCIPES GENERAUX DE PREVENTION DES RISQUES


PROFESSIONNELS

Les risques professionnels font partie de la vie de celui qui travaille. Chacun a un
rôle à jouer pour préserver la santé et la sécurité des personnes sur les lieux de
travail.
Selon l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS) de France, neuf (9)
principes guident à chaque instant les acteurs de la prévention des risques dans
l’entreprise.
Ces principes constituent le socle de la culture de prévention. Il s’agit de :

1- Éviter les risques


Supprimer le danger ou l’exposition à celui-ci.

2- Évaluer les risques


Apprécier leur nature et leur importance, notamment lors de l’élaboration du
document unique d’évaluation des risques professionnels, afin de déterminer les
actions à mener pour assurer la sécurité et garantir la santé des travailleurs.

3- Combattre les risques à la source


Intégrer la prévention le plus en amont possible, dès la conception des équipements,
des modes opératoires et des lieux de travail.

4- Adapter le travail à l’homme


Concevoir les postes, choisir les équipements, les méthodes de travail et de
production pour réduire les effets du travail sur la santé.

34
5- Tenir compte de l’état d’évolution de la technique
Assurer une veille pour mettre en place des moyens de prévention en phase avec les
évolutions techniques et organisationnelles.

6- Remplacer ce qui est dangereux par ce qui ne l’est pas ou ce qui l’est moins
Éviter l’utilisation de procédés ou de produits dangereux lorsqu’un même résultat
peut être obtenu avec une méthode présentant des dangers moindres.

7- Planifier la prévention
Intégrer dans un ensemble cohérent la technique, l’organisation du travail, les
conditions de travail, les relations sociales et l’environnement.

8- Prendre des mesures de protection collective


Utiliser des équipements de protection individuelle uniquement en complément des
protections collectives ou à défaut de protection collective efficace.

9-Donner les instructions appropriées aux travailleurs


Donner aux salariés les informations nécessaires à l’exécution de leurs tâches dans
des conditions de sécurité optimales. Il s’agit notamment de leur fournir les éléments
nécessaires à la bonne compréhension des risques encourus et ainsi de les associer
à la démarche de prévention.

Les 9 principes généraux de prévention doivent être mis en œuvre en respectant les
valeurs essentielles et les bonnes pratiques de prévention. Ces principes permettent
par ailleurs d’intégrer dans la prévention l’origine multifactorielle (organisationnelle,
humaine, technique…) des risques professionnels.

Références :

- http://www.inrs.fr/htm/les_9_principes_generaux_de_prevention.html

35
Visite des lieux de travail : la Démarche Ergonomique

Objectifs

A la fin de l’enseignement théorique et pratique l’étudiant doit être


capable de participer à une étude ergonomique dans une
entreprise.

Spécifiquement il doit connaître et décrire les éléments des étapes de l’analyse


ergonomique

Définition : Ergonomie

L’ergonomie selon la société d’ergonomie de la langue française est ‘’la mise en


œuvre des connaissances scientifiques relatives à l’homme et nécessaires pour
concevoir des outils, des machines, des dispositifs qui puissent être utilisés par le
plus grand nombre, avec le maximum de sécurité, de confort et d’efficacité en
fonction des investissements possibles à mener de l’entreprise.

La démarche ergonomique : un rythme à 4 temps

Etape 1 : Connaissance approfondie de la situation de travail :

C’est l’étape de recueil des informations.

En pratique on a :

1- Visite approfondie de l’atelier


Regarder comment les postes sont répartis, leur emplacement, les espaces de
travail de stockage circulation des hommes, le matériel (fonctionnement de l’atelier,
les problèmes d’organisation)

2 – Entretien avec les ouvriers et la hiérarchie

Règles à respecter : deux notamment :

Règle 1 : Savoir écouter d’abord et questionner ensuite


- Faciliter l’expression de l’interlocuteur par rapport à son activité réel.
- Ne pas interrompre au milieu d’une explication.

Règle 2 : S’efforcer de recueillir des informations brutes, les faits réels
- Ne pas faire dire ce qu’on veut.
- Ne pas interpréter les idées.
- Ne pas juger

36
3 – Consultation des documents

On consulte les documents utiles pour prendre les renseignements sur :


 la production journalière
 les absences
 les pannes les dysfonctionnements

4 – observation

On observe en direct la vie de l’atelier c’est un moment important dans la démarche


ergonomique.

Qu’allons nous observer ?


Pas de réponse type mais tout travail comporte une activité physique et une activité
mentale.

a) Activités physiques

Gestes, manutention, postures, déplacements de l’opérateur (contraignants et


dangereux).
Pour observer la charge physique, il est important de préciser :
- la durée
- les forces à exercer
- la répétition
- les conclusions d’exécution (amplitude rythme)…
- la température extérieure
b) Les activités perceptives et mentales

- les activités perceptives appelées "extéroceptives".


Ces sensations apportent des informations sur ce qui touche l’organisme
et proviennent de l’extérieur (bruit, odeur, image), elles viennent des
organes de sens.

- Les activités perceptives appelées "proprioceptives".


Ce sont des sensations qui viennent des récepteurs situés dans
différents endroit du corps (articulations, tendons, muscles) et qui
renseignent sur l’état ou le fonctionnement de l’intérieur de l’organe
(exemple douleur dans le dos, crampes au niveau des doigts ou des
mains).
Processus du
- l’activité mentale 1

Elle consiste en permanence à interpréter toutes les informations


communiquées par les sensations et à élaborer les stratégies (manière de
s’y prendre) pour réalisation du travail.

1
Effets perçus

37
- sensations extéroceptives
- sensations proprioceptives

Interprétations - apprentissage au poste


- expérience
- conditions de travail

Elaboration de stratégies
(comment s’y prendre)
pour effectuer le travail

Activités mentales
Source : INRS ED 2316

Etape 2 : Evaluation des résultats de l’analyse du travail

C’est une analyse des premières informations recueillies. Il s’agit notamment de


comparer les données par rapport aux normes.

- Evaluation de l’activité physique de travail Intervention du spécialiste


de santé au travail expérience cardiaque.

On peut ‘’mesurer ‘’ le coût physiologique des manutentions, les


conséquences sur l’activité de l’organisme des différentes variations
constatées dans l’activité des opérateurs

- Evaluation de l’activité mentale : difficile à mesurer : mais l’ergonome


pourrait traiter les informations provenant des sens qui permettent de
mieux exécuter le travail (reconnaître les couleurs la forme, la taille le
rythme de travail).

Etape 3 : Diagnostic


Il s’agit de :
- Poser le diagnostic à partir des résultats de l’évaluation.
- Identifier la nature et l’origine des problèmes étudiés.

Les problèmes peuvent provenir d’un ensemble de faits, dans lesquels interviennent,
les problèmes de gestion du personnel, l’aménagement du poste de travail,
Donc le diagnostic doit souligner les liens forts entre organisation du travail,
les moyens de production et les conditions de travail.

38
Etape 4 : Elaboration et mise en œuvre des mesures des
corrections proposées.

Deux objectifs principaux :
- Préserver la santé et mesurer le confort de l’opérateur humain
- Améliorer l’efficacité du travail changement.

Le but de toute démarche ergonomique set d’obtenir un résultat dans l’un ou le plus
souvent dans les deux domaines ci-dessus indiqués. Il est important que le travail de
réflexion de recherches, d’évaluation débouche sur des propositions concrètes
d’aménagements.

La mise en œuvre des actions doit être planifiée, tenant compte des priorités.

Un suivi des actions doit être aussi organisé.

En définitive, une démarche ergonomique ne se pratique pas tout seul. Elle se fait en
équipe pluridisciplinaire.
- personnel
- membre CHS
- de personnes extérieures

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
- ALQUIER BOUFFARD
Prévention en santé au travail. Principe généraux. DIUST module 1 (France ).
- CANTINEAU A., CAILLARD J. F., FRIMAT P.

39
‘’Relation entre surveillance du milieu et surveillance médicale : monitoring de
l’evironnement, monitoring biologique et physiologique, rôle du service médical.’’
Polycopié DIUST module 5 1997-1998.
- DYERE P., LEGER D., PROTEAU J.
‘’Médecine du travail ; Approche de la santé au travail.’’ Edition Masson Mai 1997.
- FAYOMI B
Eléments de base en santé et sécurité au travail UER Santé au Travail (Bénin)
- HARLAY A.,
‘’Accidents du travail et maladies professionnelles’’. Masson 1993
-HEBTING F., Approche ergonomique, présentation, principes de base,
méthodologie, analyse de la démarche. DIUST Module 4, 1997-1998.
- MEYER.,
Les organisations représentatives du personnel : CE CHSCT - DELEGUE DU
PERSONNEL - SYNDICATS DIUST module 1 (France ).
3- ROSSIGNOL
L'entreprise : les différents types d'entreprise
Secteur public et privé structure et organisation fonction - mission des services de
l'entreprise. DIUST module 1 (France ).

TESTUD François.
‘’Pathologie toxique en milieu de travail.’’ Editions Alexandre Lacassagne Lyon 1993.
AUTRES
- Animatrices & animateurs de prévention module 7, Ed INRS ED 2316 1996
- ‘’Dictionnaire de Médecine’’. Edition Flammarion Paris 1998.
- ‘’Egonomie et prévention’’. Document INRS ED 774 Réimpression juin 1995
-‘’Fiches pratiques d’analyse des conditions de travail.’’ Collection outils et méthodes.
ANACT Octobre 1988.
- ‘’Prévention des risques professionnels’’. Document INRS extrait de la collection Ti.
A 8620 Novembre 1993.
- Journal Officiel de l’Afrique Occidentale Française du Samedi 27 Décembre 1952.
- Journal Officiel de l’Afrique Occidentale Française du 29 Janvier 1955.
- Journal Officiel de la république du Dahomey du 15 Décembre 1967
- Journal Officiel de la république du Dahomey du 15 Avril 1972
- Note circulaire n°025 / MTAS / DGM / DIMT du 5 Janvier 1984 relative,au
receutement et aux attributtions des médecins et des infirmiers d’entreprise (Bénin).
Webographie
-



-

 https://www.atousante.com
 https://www.lasantegagnelentreprise.fr

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