Vous êtes sur la page 1sur 9

Opération Unitaire :

SECHAGE PAR DISPERSION

Gaëtane COLLARD
Nicolas MADET Licence IUP SIAL
Thomas TEISSIER Année universitaire 2003/2004
INTRODUCTION
Le séchage par dispersion est une technique très employée dans les industries laitières
entre autres. En effet, appliqué à ce secteur, le séchage par atomisation permet de transformer
le lait en lait en poudre. Dans ce TP, cette technique est étudiée sur une machine pilote.

OBJECTIFS :
Il s'agit de transformer un lait liquide en un lait en poudre. Pour cela, un séchoir atomiseur est
utilisé. L'étude des différents paramètre de séchage lors de cette opération unitaire est donc
faite afin de mieux comprendre les principes de fonctionnement de la machine.

MATERIEL ET METHODES:
Matériel:
Un séchoir "Atomizer" Niro-Minor est disponible pour réaliser cette opération de
séchage.

Principe de fonctionnement:
Son fonctionnement est basé sur un principe de dispersion du liquide par l'intermédiaire
d'une turbine dans une enceinte où circule un air chaud et sec. Ainsi, lors du contact entre les
gouttelettes de liquide et l'air chaud, il y évaporation instantanée de l'eau du produit. La
poudre formée est alors récupérée en fin de parcours. Le courant d'air chaud est non recyclé,
c'est à dire que l'air de la halle est aspiré par la machine puis chauffé et finalement éjecté à
nouveau dans la halle, chargé de l'humidité du produit. L'intérêt de ce séchage est son mode
continu. Le produit humide initial arrive continuellement dans l'appareil transporté par une
pompe volumique du tank vers la buse où il est dispersé.

Domaine d'application:
Cette technique peut être appliquée dans différents secteurs de l'industrie alimentaire. Il
est ainsi possible de sécher du café, du lait, de la soupe…L'intérêt principal de cette opération
est la stabilisation du produit pour sa conservation. En effet, le taux d'humidité étant très
faible, les germes ne peuvent s'y développer. Un autre intérêt est la diminution du volume du
produit et donc de poids. Des économies d'énergie et de place lors du transport ainsi que lors
du stockage en entrepôt sont ainsi réalisés.
Les poudres fines (ou les mélanges de poudres) requièrent une agglomération pour
devenir des produits de qualité "instantanée", de bonne coulabilité et sans poussières (avec
une micro-composition fixe). La poudre obtenue est trop fine pour être réhydratée
correctement par le consommateur sans qu'il y ait formation de grumeaux. On ne peut donc
pas la commercialiser dans cet état. Il faut alors agglomérer la poudre obtenue en de petites
particules dans lesquelles sont inclues de l'air afin de faciliter sa dispersion dans l'eau de
consommation lors de la réhydratation. C'est l'instantanéisation.
L’agglomération par réhumidification consiste en la dispersion de la poudre fine dans
l’air, sa réhumidification en la mélangeant à des fines gouttelettes de liquide pour former des
agglomérats hétérogènes ayant un contact point à point. Le traitement du produit pendant le
processus d’agglomération est spécialement contrôlée en fonction des propriétés désirées pour
le produit final. Les agglomérats sont séchés, refroidis et tamisés. Les particules trop fines et
trop grosses sont recyclées.
Avantages et inconvénients du séchage par dispersion:
Le principal avantage est la possibilité de contrôler la forme de la poudre. Les sécheurs
atomiseurs permettent donc de choisir la taille des particules, la densité, l'humidité, la
solubilité, la dispersibilité, etc. Cette technique peut être appliquée à tous les produits pouvant
être pompés, sensibles ou non à la chaleur.
L'inconvénient principal de cette technique est une dénaturation facile du produit qui
doit de plus être liquide ou peu visqueux.

Intérêt de concentrer avant le séchage:


Il est plus aisé et plus économique de concentrer un produit avant son séchage par
dispersion que de sécher directement le produit brut. En effet, ce dernier contient une grande
quantité d'eau. Une concentration augmente donc la proportion de matières sèches. Ici, le lait
est concentré à 45% avant séchage afin que l'énergie à fournir pour évaporer la quantité
restante d'eau dans le produit se fasse plus facilement et rapidement.

Description du séchoir "Atomizer" Niro-Minor:

4 5

6
12
1 3 9
7
2 11

10
8
AIR

A0 A1 A2 A3

1 : Entrée de l'air A0 de la halle (θ0, ma0, na0, Ha0)


2 : Chauffage de l'air A0 par une résistance électrique. Soit Q la puissance calorifique fournie.
3 : Circulation de l'air chaud A1 du module de chauffage vers le séchoir. (θ1, ma1, na1, Ha1)
4 : Pompe volumétrique de débit V0 aspirant le produit humide préalablement concentré.
5 : Circulation du produit humide (θSO, m0, nSO, ρSO, HSO) vers le séchoir. Séchoir.
6 : Entrée du produit dans le séchoir. Turbine à air comprimé dispersant le produit en fines
gouttelettes.
7 : Séchoir. Contact AIR/PRODUIT.
8 : Sortie du mélange air chaud A2 (θ2, ma2, na2, Ha2) chargé de l'humidité du produit et du
produit sec transportés vers le cyclone.
9 : Cyclone séparant l'air A2 et le produit sec.
10 : Bocal de récupération du produit sec (m1, θS1, nS1, HS1).
11 : Ventilateur créant le courant d'air traversant le circuit de la machine. Soit W, la puissance
mécanique consommée par le moteur de ce ventilateur.
12 : Sortie de l'air A3 expulsé dans la halle. (θ3SEC, θ3HUMIDE, ma3, mah3, na3, Ha3)
Méthodes:

Plusieurs paramètres sont mesurés au cours de l'étude. Après avoir atteint le régime
stationnaire de l'appareil par le passage d'eau en tant que produit à sécher durant quelques
minutes, le lait préparé est substitué à l'eau.
Les paramètres mesurés sont donc :
- en entrée, sur l'air A0, la température θ0 dont on déduira grâce à un psychromètre et au
diagramme de Mollier la teneur en eau na0 ; le débit ma0.
- la puissance apportée par la résistance Q mesurée grâce au compteur électrique.
- la température de l'air chaud θ1 en entrée de séchoir, indiquée sur l'automate.
- La température du produit en entrée de séchoir θSO.
- La masse volumique ρSO du produit grâce à un densimètre.
- La température en sortie de séchoir θ2 de l'air A2.
- La teneur en eau nS1 du produit sec grâce à une balance infrarouge.
- La température θ3SEC de l'air A3 en sortie de la cheminée du séchoir.
- La température θ3HUMIDE de l'air A3 en sortie de la cheminée du séchoir grâce à un
thermomètre humide.

Le débit de la pompe volumétrique V0 est fixé ainsi que m0, m1, ma3 et mah3 (mesuré par
le tube de Pitot).

Il convient dans un premier temps d'étalonner la pompe volumétrique. Il faut donc


mesurer le débit réel de la pompe en prélevant un certains volume de liquide en un temps
chronométré. Le débit est donc mesuré grâce à une éprouvette et un chronomètre. La courbe
représentant la moyenne des débits mesurés en fonction du débit indiqué fixé est tracée afin
d'obtenir une corrélation entre ces deux valeurs permettant d'ajuster au plus juste le débit
envoyé dans l'atomiseur.

Tableau de mesures pour l'étalonnage de la pompe volumétrique.


Valeur
Valeur pompe Valeurs expérimentales moyenne
mL/min mL/min expérimentale
mL/min
20 22 22,6 22,5 22,25
30 34 34 33 33,5
45 51 50 50 50,5

Ces valeurs ont été déterminées avec de l'eau en régime permanent. Ainsi, grâce à cette
courbe parfaitement linéaire (R²=1), il est possible d'en déduire sur quelle valeur il faut régler
la pompe afin d'obtenir un débit juste de 2L/h de produit.
La courbe d'étalonnage est située sur la page suivante.
Courbe d'étalonnage de la pompe volumétrique.

55
Valeur expérimentale (mL/min)

50
2
R =1
45

40

35

30

25

20
20 25 30 35 40 45 50
Valeur indiquée (mL/min)

Ainsi, pour obtenir un débit en régime permanent de 2L/h d'eau (soit 33,33 mL/min) il
faut régler la pompe sur 30 mL/min.

Sur le même principe, il faut régler le débit de la pompe pour produit de telle sorte qu'il
y est toujours 2 L/min en eau envoyés dans le séchoir. Le produit est constitué de lait en
poudre (considéré sec) dilué dans de l'eau. Le volume de produit à préparer est de 1,5L,
assimilable à 1,5 kg.
La masse pesée de lait en poudre MPoudre = 0,5251 kg
et la masse de produit MLait = 1,5031 kg.
La masse volumique du lait mesurée est ρLait = 1040 kg/m3
Soit une concentration CLait=1040 g/L.
Or MLait.V = 1503,1 g donc Vlait= (MLait.V)/C = 1,45 L
Alors la masse d'eau exacte pour 1,45 Litres de lait préparé vaut :
Meau = MLait - MPoudre
= 1,5031- 0,5251
= 0,978 kg

Il y a donc 0,978 L d'eau dans le lait préparé. Pour fixer le débit à 2 L/h d'eau, il faut
déterminer le débit de produit. 0,978 L d'eau constitue le lait, le débit de produit doit donc être
de :
Dlait = (Vlait.Deau)/Veau = (1,45 x 2)/0,978 = 2,97 L/h de lait. Soit 49,5 mL/min.

D'après la courbe d'étalonnage, la pompe doit être réglée sur 44,5 mL/min.

Après avoir atteint le régime permanent en séchant de l'eau, on passe à l'instant t=0 de
l'eau au produit à sécher avec un débit d'eau de 2 L/h soit 49,5 mL/min de lait. Lors de ce
passage, la température de l'air de sortie θ2 n'a pas varié et est restée à 110°C. Le chronomètre
est déclenché à t = 0 et est arrêté lorsque tout le produit sera passé dans le séchoir.
RESULTATS
Pour chaque paramètre mesuré, 3 mesures ont été effectuées (2', 7', 9'). La moyenne de
chacune des valeurs sera utilisée. Les valeurs recueillies et calculées sont consignées dans le
tableau récapitulatif final suivant.

Paramètre 2 min 7 min 9 min Moyenne Unité


na0 0,0058 0,0058 0,0058 0,0058 kg eau/kg air sec
θ0 19,7 19,7 19,7 19,7 °C
Air
θh0 12,3 12,3 12,3 12,3 °C
A0
ma0 98,53 kg air/h
Ha0 Par le diagramme de Mollier 34,46 kJ/kg air
θ1 250 249,8 250,1 250,05 °C
Air ma1 = ma0 98,53 kg air/h
A1 na1 = na0 0,0058 kg eau/kg air sec
Ha1 Par le diagramme de Mollier 275 kJ/kg air
θ2 110 112 113 111,5 °C
Air ma2 = ma0 98,53 kg air/h
A2 na2 = na3 0,028 kg eau/kg air sec
Ha2 Par le diagramme de Mollier 222 kJ/kg air
θ3SEC 49 51 51 50 °C
θ3HUMIDE 39 30 32 35,5 °C
mah3 101,296 kg air/h
Air
ma3 = ma0 98,53 kg air/h
A3
na3 0,041 0,018 0,022 0,028 kg eau/kg air sec
Ha3 Par le diagramme de Mollier 159 kJ/kg air
∆P 90 90 90 90 mm colonne d'eau
V0 44 44 44 44 mL/min
Produit entrant

θSO 35,5 35,5 35,4 35,45 °C


m0 49 49 49 49 mL/min
nSO 65,07 %

ρ0 Par le densimètre 1040 kg/m3


nS1 Par la balance infrarouge 5,94 % sur poids total
Produit sortant

θS1 °C
Temps 26min 15sec 1575 sec 0,4375 heure
M1 0,1639+0,0744+0,1866 0,4249 kg
m1 0,9712 kg/h
0,263 0,263 0,263 0,263 tours/sec
Energie Q
6252,63 6252,63 6252,63 6252,63 Watts
Calcul des débits d'air :

D'après les résultats donnés par la sonde de mesure de débit Annubar et les données
d'ingénierie fournies, on peut calculer le débit massique d'air humide mah3 :
mah3 = N x S x D² x √ρ1 x √∆P
= 0,012511 x 0,638 x 35² x 1,092 x √90
= 101, 296 kg/h.

Tout le long du circuit d'air, de l'entrée à la sortie, le débit d'air sec est le même. Ainsi, il
est possible d'écrire :
ma0 = ma1 = ma2 = ma3
or, mah3 = ma3 (1+ na3)
donc, ma3 = mah3 / (1+ na3)

Mais, na3 est déduite grâce au diagramme de Mollier et au psychromètre de l'automate


(les 2 thermomètres placés en sortie de process donnant la température d'air sec et d'air
humide).
D'où, na3 = 0,028 kg eau/kg air sec
Alors ma3 = 101,296 / (1 + 0,042)
ma3 = 98,53 kg air/h

Finalement, ma0 = ma1 = ma2 = ma3 = 98,53 kg air/h.

Calculs des teneurs en eau:

En entrée et en sortie du système de chauffage de l'air, la teneur en eau de A0 est la


même que celle de A1. En effet, l'air qui passe dans ce système ne subit qu'un chauffage et
l'enceinte de chauffage étant "confinée", il n'y a pas de perte de vapeur d'eau.
D'où, na0= na1= 0,0058 kg eau/kg air sec

Dans le séchoir, l'air est en contact avec le produit. Il y a alors un transfert de matière
entre l'air chaud apporté et le produit humide. L'air se charge de l'humidité du produit et ainsi
le produit sèche par évaporation de l'eau qu'il contient. Ainsi, na2 > na1.

La teneur en eau de l'air après le séchoir ne change plus puisque l'équilibre est atteint. La
teneur en eau de l'air A3 est déduite en plaçant ce point sur le diagramme de Mollier grâce aux
températures mesurés par le psychromètre de l'automate (bulbe humide et thermomètre "sec").
Ainsi na3 = na2 = 0,028 kg eau/kg air sec.

La teneur en eau du produit entrant est le rapport exprimé en % de la masse d'eau du


produit sur la masse totale du produit, soit : nS0 = 0,978/1,5031 = 65,07%.

La teneur en eau du produit sortant est mesurée grâce à une balance électronique
infrarouge de précision 10-4g, soit : nS1 = 5,94%.

Détermination des enthalpies :

En plaçant les points A0, A1, A2 et A3 sur le diagramme de Mollier, les enthalpies de
chacun des ces airs sont déterminées. (voir le tableau précédent).
Analyse du diagramme de Mollier :

L'enthalpie de l'air A1 est supérieure à celle de l'air A2. Le séchage n'est donc pas
isenthalpique. Toute l'énergie apportée par l'air n'est pas utilisée dans l'évaporation du produit.
Cette différence peut être due à des pertes de chaleur aux parois.
Le rapport (Energie utile au séchage/Energie fournie à l'air) peut être évalué pour définir
le rendement du séchoir en %.
R = ( A1A"2 )/( A1A0 ) = (140,5 – 275)/(275-35) x 100 = 56,04%

L'énergie non utilisée par le séchage est donc perdue lors du traitement aux parois du
séchoir et des tuyaux de transport des fluides.

La CEM1 peut être calculée grâce à la direction de mélange (A0A'2). En effet, on trace la
parallèle à la droite (A0A'2) passant par le pôle sur le diagramme.
Ainsi, CEM1= 5110 kJ/kg eau évaporée.
Cette valeur permet de dire qu'il faut fournir 5110 kJ pour 1 kg d'eau évaporée ?

Or en théorie, seulement 2250 kJ doivent être fournis pour évaporer 1 kg d'eau. C'est
le ∆Hv de l'eau. Le RCE1 peut donc être calculé afin de donner un rendement d'évaporation :
RCE1 = CEM1 / ∆Hv = 5110/2250 = 2,27.
C'est à dire qu'il faut fournir 2,27 fois plus d'énergie que nécessaire pour évaporer 1kg
d'eau. Cela confirme l'idée de la présence de pertes d'énergie.

Bilan pour l'eau:

L'eau éliminée du produit doit correspondre à l'augmentation de teneur en eau de l'air,


puisqu'il n'y a pas accumulation. Le débit massique d'air humide sortant mah3 en kg/h a été
mesuré grâce à la sonde Annubar, au manomètre différentiel et calculé grâce à la formule
donné par le constructeur. Le débit d'air sec ma3 en est déduit.
On rappelle donc que mah3 = 101,296 kg/h et ma3 = 98,53 kg/h.

Bilan pour l'eau sur l'air:

Débit sur l'air = ma3 (na3 - na0) = 98,53 x (0,028-0,0058) = 2,19 kg eau évaporée/h.

¾ Bilan pour l'eau sur le produit:


Le produit est récupéré avec un débit de 0,324 kg/h et avec une teneur en eau finale
de 5,94%, soit un débit d'eau récupérée dans le produit de :
0,9712 x 0,0594=0,058 kg eau/h.
Le débit initial d'eau du produit est de 2 L/h soit 2 kg eau/h fixé grâce à l'étalonnage de la
pompe. Le bilan d'eau évaporée depuis le produit est donc :

Débit sur le produit = me0 – me1 = 2 – 0,058 = 1,942 kg eau évaporée/h.

Il y a une différence entre les deux débits qui peut s'expliquer par des erreurs de
mesures. On remarque que le débit d'eau évaporée du produit est très proche de la consigne
fixée et désirée.
Bilan de matière sèche :

Le produit initial contient 0,5251 kg de lait en poudre (donc de matières sèches). La


masse récupérée de produit en 0,4375 heure est de 0,4249kg, soit une différence de 0,100 kg
de produit perdu sur les parois du séchoir, dans la tuyauterie et dans le récipient initial. Ainsi,
le débit de produit récupéré est de 0,9712 kg/h, le débit des pertes de produit vaut
0,229 kg/h et donc le débit de produit en entrée est de 1,200 kg/h.

Calcul de l'énergie consommée :

Le compteur tourne à un rythme moyen de 0,258 tr/sec. Or 1 tour correspond à une


consommation énergétique de 6,6 Wh/tr. La puissance consommée de l'appareil Q est de :
6.6 x 0,258 = 1,74 Wh/sec et donc Q = 1,74 x 3600 = 6252,63 W.

CONCLUSION
Le séchage par dispersion est donc une méthode très efficace pour sécher les produits
liquides. On aura pu remarquer la rapidité et le très bon rendement de transformation du
produit.

Vous aimerez peut-être aussi