Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Ti088 - Emballages
III
Cet ouvrage fait par tie de
Emballages
(Réf. Internet ti088)
composé de :
Sur www.techniques-ingenieur.fr
• Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne
• Retrouvez la liste complète des ressources documentaires
IV
Cet ouvrage fait par tie de
Emballages
(Réf. Internet ti088)
Jean-Paul POTHET
Docteur-Ingénieur, Vice-Président de l'Institut Français de l'Emballage et du
Conditionnement
Sur www.techniques-ingenieur.fr
• Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne
• Retrouvez la liste complète des ressources documentaires
V
Les auteurs ayant contribué à cet ouvrage sont :
Sur www.techniques-ingenieur.fr
• Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne
• Retrouvez la liste complète des ressources documentaires
VI
Emballage des produits alimentaires et autres
conditionnements spécifiques
(Réf. Internet 42132)
SOMMAIRE
Règlementation sur les matières plastiques au contact alimentaire. Règles juridico- AG6506 23
techniques
Réglementation des plastiques au contact de l'eau et des aliments F1300 27
alimentaire
Liquides alimentaires. Emballage, conditionnement et caractéristiques AG6520 33
Sur www.techniques-ingenieur.fr
• Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne
• Retrouvez la liste complète des ressources documentaires
VII
Verre d'emballage alimentaire F1322 105
Sur www.techniques-ingenieur.fr
• Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne
• Retrouvez la liste complète des ressources documentaires
Emballage des produits alimentaires et autres
conditionnements spécifiques
(Réf. Internet 42132)
1
1– Normes et législation de l'alimentaire Réf. Internet page
Règlementation sur les matières plastiques au contact alimentaire. Règles juridico- AG6506 23
techniques
Réglementation des plastiques au contact de l'eau et des aliments F1300 27
3– Conditionnements spécifiques
Sur www.techniques-ingenieur.fr
• Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne
• Retrouvez la liste complète des ressources documentaires
9
1
10
Référence Internet
M4490
11
Référence Internet
M4490
Les deux mots clés notifiés dans cet article 3 à savoir « consti-
1. Règlement cadre (CE) tuants » et « quantité », définissent le risque associé aux
n 1935/2004 matériaux.
Ils sous-entendent les critères qui seront à vérifier par les pro-
ducteurs de matériaux et les utilisateurs pour maı̂triser le
risque, à savoir :
Le règlement européen N 178/2002 du 28 janvier 2002 établit – un critère de composition de la matière employée et, donc,
les prescriptions générales de la législation alimentaire, institue de la nature des substances chimiques utilisées ;
l’Autorité européenne de sécurité des aliments et définit certaines – le statut réglementaire ;
des procédures relatives à la sécurité des denrées alimentaires. À – l’évaluation de leur transfert dans l’aliment pour des condi-
ce titre, la composante « emballage » est prise en compte dans tions prévisibles d’emploi du matériau ou de l’objet.
l’un des considérants (11) du texte réglementaire notifiant que
« pour adopter une approche suffisamment globale et intégrée & Le Règlement cadre (CE) 1935/2004 stipule les objectifs à attein-
de la sécurité des denrées alimentaires, il convient de définir la dre. Il indique les critères d’inertie pouvant s’appliquer à une caté-
législation alimentaire au sens large de manière à couvrir un gorie de matériaux et qui seront spécifiés dans des Directives (ou
large éventail de dispositions ayant un effet direct ou indirect sur Règlements) spécifiques :
la sécurité des denrées alimentaires et des aliments pour ani-
– listes positives de constituants autorisés ;
maux, notamment les dispositions sur les matériaux et objets en
contact avec des denrées alimentaires, sur les aliments pour ani- – critères de pureté applicables ;
maux et les autres intrants agricoles au niveau de la production – conditions particulières d’emploi ;
primaire ». – limites de migration spécifique ;
– limite de migration globale ;
Au titre de disposition particulière, l’Europe a publié, le 27 octo- – mesures relatives au contact buccal.
bre 2004, le règlement cadre (CE) N 1935/2004 relatif aux maté-
riaux et objets destinés à entrer en contact avec les aliments. S’y ajoutent aussi les prescriptions relatives à l’échantillonnage
et aux méthodes d’analyse.
Celui-ci remplace la Directive cadre N 89/109/CEE, ainsi que la
Directive N 80/590/CEE à compter du 3-12-2004. Il s’applique aux & Les groupes de matériaux et objets relevant de Directives spéci-
matériaux et objets qui, à l’état de produits finis, sont destinés à fiques sont les suivants :
être (ou sont) mis au contact, conformément à leur destination,
avec des denrées alimentaires, ou avec l’eau destinée à la consom- – matières plastiques, y compris les vernis et les revêtements ;
mation humaine. Il ne s’applique pas aux installations fixes, publi- – celluloses régénérées ;
ques ou privées, servant à la distribution d’eau. – élastomères et caoutchouc ;
– papiers et cartons ;
& Le Règlement cadre (CE) 1935/2004 instaure (article 3) le principe – céramiques ;
d’inertie, à savoir : les matériaux et objets, y compris ceux actifs et – verre ;
intelligents, doivent être fabriqués conformément aux bonnes pra- – métaux et alliages ;
tiques de fabrication afin que, dans des conditions normales (ou – bois ;
prévisibles) de leur emploi, « ils ne cèdent pas aux denrées alimen- – produits textiles ;
taires leurs constituants dans une quantité susceptible : – cires de paraffine et cires microcristallines ;
– de présenter un danger pour la santé humaine ou animale ; – matériaux et objets actifs ;
– d’entraı̂ner une modification inacceptable de la composition – colles ;
des denrées alimentaires, ou une altération de leurs caractères – liège ;
organoleptiques. » – résines échangeuses d’ions ;
12
Référence Internet
M4490
13
Référence Internet
M4490
1
leur mode d’obtention et leurs caractéristiques physico-chimiques. textes législatifs qui réglementent l’utilisation des matériaux et
& Pour certains matériaux, l’existence d’une liste positive étant objets au contact des aliments. Le Conseil européen intervient
peu appropriée car ne présentant pas un intérêt tangible pour la lorsque des différences entre les législations nationales sont sus-
protection humaine, il y a lieu de déterminer toutes les substances ceptibles d’entraver la libre circulation des produits et nécessitent
ou matières pour lesquelles, compte tenu de leur toxicité, une un rapprochement des législations des États membres.
limite de migration à respecter est nécessaire (exemple du plomb Les dispositions sont également établies en collaboration avec le
et du cadmium dans les céramiques). Comité scientifique de l’alimentarité humaine de la Communauté
européenne.
2.3 Limites de migration & Le Conseil de l’Europe, composé d’experts scientifiques des
pays de la Communauté ou hors Communauté, établit également
Les listes positives incluent, très souvent, des exigences concer- des recommandations sur les matériaux en contact avec les ali-
nant la teneur maximale admise dans le matériau des additifs, la ments. Ces recommandations n’ont pas de valeur législative, mais
teneur maximale dans le produit final des substances susceptibles elles sont souvent considérées comme des spécifications servant
de migrer ou la limite de migration dans la denrée alimentaire. de base de travail à la Commission européenne.
Elles peuvent également définir, ou limiter, l’utilisation d’une Le Conseil de l’Europe ne fait pas partie de la Commission euro-
matière, ainsi que sa qualité. péenne, mais un observateur de la Commission suit avec intérêt
l’aboutissement des travaux de ce Conseil.
Qu’une matière figure sur une liste positive ne veut donc pas
dire qu’elle est homologuée sans réserve.
3.1.2 Références réglementaires
Les limites de migration fixées, pour certaines des substances, & Directives
correspondent à la quantité admissible dans l’alimentation Les directives sont les textes législatifs qui réglementent l’utilisa-
humaine, exprimée en mg/kg de denrée alimentaire ou, en d’autres tion des matériaux et objets au contact des aliments. Ces directives
termes tels que la valeur PADI (Packaging Acceptable Daily Intake), sont publiées et disponibles au Journal officiel, JO des Commu-
la dose quotidienne admissible de matière de conditionnement. nautés européennes. Leurs références comportent l’année de publi-
Ces valeurs tiennent compte des données toxicologiques et du cation au JO (ex : directive 97/48/CEE publiée le 12 août 1997). Les
mode de vie des individus (habitudes alimentaires, culinaires…). directives en vigueur figurent en [Doc. M 4 490].
Elles sont établies en fonction de la dose : & Références normatives
– quotidienne de substance admissible par individu, exprimée en La Comité européen de normalisation (CEN) a en charge l’élabo-
mg/kg corporel par jour ; ration des normes permettant de vérifier les exigences des directi-
– totale quotidienne de substance absorbée par individu, expri- ves européennes.
mée en mg/jour, et incluant les préparations des aliments, les addi-
tifs alimentaires, plus les éléments naturels des matières Actuellement, une douzaine de normes européennes sont dispo-
premières. nibles concernant les méthodes d’essais pour la migration globale
des matières plastiques dans des simulants alimentaires.
Les références des normes en vigueur figurent en annexe D
2.4 Contrôle de la migration (cf. [Doc. M 4 493]). La législation ayant évolué depuis leur publica-
Indépendamment de la formulation des prescriptions sur la tion, ces normes sont en cours de révision, d’autres sont en
migration globale, il est difficile en pratique, sur le plan analytique, préparation.
de procéder aux essais de contrôle de la migration spécifique avec
de vraies denrées alimentaires. Remarque
Les normes européennes, spécifiques à un objet ou un maté-
C’est la raison pour laquelle la législation a prévu des contrôles riel, ne traitent généralement pas de la réglementation de
avec des simulants alimentaires (ou simulateurs d’aliments). Les façon détaillée mais renvoient aux directives correspondantes.
simulants sont choisis en fonction du type de denrées alimentaires Par contre, elles peuvent préciser les matériaux utilisables pour
(grasse, aqueuse ou alcoolique) avec lequel le matériau est suscep- une application donnée.
tible d’être en contact. Ils peuvent être :
– de l’eau ; Exemple
– une solution alcoolique ou d’acide acétique ; NF EN ISO 8442-1 : Matériaux et objets en contact avec les den-
– de l’huile d’olive. rées alimentaires. Coutellerie et orfèvrerie de table).
Les essais de migration doivent être réalisés dans des conditions
de durée de contact et de température aussi proches que possible 3.1.3 Principes de la réglementation
de la réalité.
3.1.3.1 Exigences générales
Remarque & Le règlement cadre (CE) N 1935/2004 du Parlement européen et
Tout traitement de transformation ou de mise en forme (mou-
du Conseil du 27 octobre 2004 définit les exigences générales et les
lage, soudage, traitement thermique…) étant susceptible de
principes de conformité des matériaux et objets destinés à entrer
modifier le comportement des matériaux vis-à-vis des denrées
en contact avec les denrées alimentaires. Ces matériaux et objets
alimentaires, les contrôles sont à effectuer sur les produits
doivent être fabriqués conformément aux bonnes pratiques de
finis, prêts à l’emploi.
fabrication afin que, dans les conditions normales ou prévisibles
14
Référence Internet
M4490
de leur emploi, ils ne cèdent pas aux denrées alimentaires des Cette directive ne s’applique pas aux antiquités.
constituants en une quantité susceptible : Un problème d’interprétation s’est posé pour les matériaux et
– de présenter un danger pour la santé humaine ; objets composés de deux, ou plusieurs couches (par exemple
– d’entraı̂ner une modification inacceptable de la composition papier/plastique/aliment ou papier/aluminium/plastique/aliment).
des denrées ou une altération des caractères organoleptiques de Dans le cas d’une structure multicouches, cette directive cadre et
celle-ci. ses directives spécifiques s’appliquent à toutes les couches, qu’el-
Ce règlement ne s’applique pas aux installations fixes publiques, les soient au contact direct, ou indirect, avec les aliments, car une
ou privées, servant à la distribution de l’eau, qui ont leur propre migration dans l’aliment est possible au travers de la couche en
1
réglementation. contact direct avec les denrées alimentaires.
Ce règlement ne comporte pas d’exigences par type de maté- & La Directive 80/590/CEE précise le symbole devant accompagner
riaux mais renvoie, en donnant la liste des groupes de matériaux les matériaux et objets destinés à entrer au contact des denrées ali-
concernés, aux directives ou règlements spécifiques déjà publiés mentaires (figure 1).
ou en projet.
3.1.3.2 Réglementation spécifique –
& La Directive cadre 89/109/CEE s’applique aux matériaux et Exigences par matériau
objets qui, à l’état de produit fini, sont destinés à entrer au contact Les directives spécifiques ou règlements en vigueur concernent
des denrées alimentaires, ou qui sont au contact de ces denrées. les groupes de matériaux du tableau 1.
Les substances de protection ou de revêtement telles que celles
recouvrant les croûtes de fromage, les produits préparés ou les
fruits, qui font partie des aliments et peuvent être consommés
avec ces denrées alimentaires, ne doivent pas relever de cette
directive.
La directive s’applique aux matériaux et objets qui sont en
contact avec l’eau destinée à la consommation humaine. Elle ne
s’applique pas aux installations fixes publiques ou aux équipe- Figure 1 – Identifiant réglementaire devant figurer sur tout matériau
ments de fourniture d’eau. ou objet destiné à entrer au contact des denrées alimentaires
15
Référence Internet
M4490
Ces directives ou règlements spécifiques définissent les exigen- & Par rapport à la Directive 93/43, ce règlement apporte une inno-
ces par matériau et peuvent spécifier les éléments suivants : vation (annexe II, chapitre X) relative au conditionnement et à
– une liste des substances et matières dont l’emploi est autorisé l’emballage des denrées alimentaires, qui ne doivent pas être
(liste positive) à l’exclusion de toute autre matière ; source de contamination (chimique, microbiologique, physique).
– les critères de pureté de ces substances et matières ; La maı̂trise de l’innocuité de l’emballage tout au long de la
– les conditions d’emploi de ces substances ; chaı̂ne, est mise en exergue. Cela concerne notamment :
– des limites de migration spécifique de certains constituants – l’entreposage ;
dans les denrées alimentaires ; – les opérations de conditionnement des denrées alimentaires ;
1
– les méthodes d’analyse permettant la vérification des disposi- – le nettoyage et/ou la désinfection des emballages réutilisables.
tions législatives.
& Ce Règlement encourage les filières professionnelles à poursui-
La liste positive est établie en tenant compte de la quantité de vre l’élaboration de guides de bonnes pratiques d’hygiène, natio-
substance susceptible d’être cédée aux denrées alimentaires et de naux ou communautaires, qui constituent une référence quant à
la toxicité de cette substance. Ce principe est actuellement appliqué l’efficacité des moyens mis en œuvre par les professionnels pour
aux matières plastiques (cf. § 3.1.4.2). satisfaire aux objectifs définis par la réglementation. Les guides de
Pour certains matériaux, il peut ne pas être approprié d’établir bonnes pratiques d’hygiène peuvent se référer aux normes
une liste positive. Dans ces cas, il y a lieu de déterminer toutes les d’hygiène internationales du Codex Alimentarius (code d’usages
substances pour lesquelles des limites spécifiques de migration international recommandé – Principes généraux d’hygiène alimen-
doivent être établies afin d’éviter un danger pour la santé humaine taire CAC/RCP1-1969, Rev. 4 (2003) – Codex Alimentarius).
(exemple : plomb et cadmium dans les céramiques (cf. § 3.1.4.4).
& Le « paquet hygiène » est un ensemble de 5 textes représentant
Remarque le fondement de la législation européenne sur les produits alimen-
L’autorisation d’une substance est délivrée par la DG-Sanco taires, et issus de la refonte réglementaire opérée sur la base du
avec l’aval du Comité permanent de la chaı̂ne alimentaire et livre blanc de la commission du 12 janvier 2000 :
de la santé animale, à l’issue d’un avis favorable émis par – règlement (CE) N 852/2004 du 29 avril 2004 relatif à l’hygiène
l’Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA). des denrées alimentaires ;
Même lorsqu’il n’existe pas d’exigence spécifique pour un maté- – règlement (CE) N 853/2004 du 29 avril 2004 fixant les règles
riau, le principe d’inertie énoncé dans le règlement s’applique, à spécifiques d’hygiène applicables aux denrées alimentaires d’ori-
charge pour l’industriel d’en démontrer le respect. gine animale ;
– règlement (CE) N 854/2004 du 29 avril 2004 fixant les règles
3.1.3.3 Directives spécifiques – Règles de contrôle spécifiques d’organisation des contrôles officiels concernant les
des matériaux produits d’origine animale destinés à la consommation humaine ;
& Directive N 82/711/CEE – directive 2002/99 du 16 décembre 2002 fixant les règles de
police sanitaire régissant la production, la transformation, la distri-
Du Conseil du 18 octobre 1982, consolidée, établit les règles de
bution et l’introduction des produits d’origine animale destinés à la
base nécessaires à la vérification de la migration des constituants
consommation humaine ;
des matériaux et objets en matière plastique destinés à entrer en
– directive 2004/61 du 21 avril 2004 abrogeant certaines directi-
contact avec les denrées alimentaires.
ves relatives à l’hygiène des denrées alimentaires et aux règles
& Directive N 85/572/CEE sanitaires régissant la production et la mise sur le marché de cer-
Du Conseil du 19 décembre 1985, fixe la liste des simulants à uti- tains produits d’origine animale destinés à la consommation
liser pour vérifier la migration des constituants des matériaux et humaine et modifiant les Directives 89/662/CEE et 92/118/CEE, ainsi
objets en matière plastique destinés à entrer en contact avec les que la Décision 95/408 du Conseil.
denrées alimentaires (modifiée par la Directive 2007/19/CE du Ces textes sont complétés par le Règlement 882/2004 relatif aux
30 mars 2007 et rectificatif publié le 4 avril 2007, puis 2e rectificatif contrôles officiels effectués pour s’assurer de la conformité avec la
publié le 12 avril 2007). législation sur les aliments des animaux et les denrées alimentaires
ainsi qu’avec les dispositions relatives à la santé et au bien-être
3.1.3.4 Bonnes pratiques de fabrication animal.
des matériaux et objets
Le Règlement (CE) N 2023/2006 a pour objet de préciser les
règles relatives aux bonnes pratiques de fabrication des matériaux Le « paquet hygiène » fixe les obligations des professionnels
et objets destinés à entrer en contact avec des denrées alimentai- de l’agroalimentaire et celles des services de contrôle, complé-
res, figurant annexe I du Règlement (CE) N 1935/2004 ainsi que tant le Règlement 178/2002, qui constitue le socle de l’architec-
des combinaisons de ces matériaux et objets. ture réglementaire.
Ce règlement s’applique à tous secteurs et stades des étapes de & Les États membres, via la réglementation, encouragent l’élabo-
fabrication, transformation et distribution. Il comprend une annexe ration de guides de bonnes pratiques d’hygiène nationaux ou com-
relative aux encres d’imprimerie déposées sur la partie des maté- munautaires, basés sur les principes de la méthode de l’analyse de
riaux ou objets n’entrant pas au contact des denrées alimentaires risque et la maı̂trise des points critiques (HACCP : Hazard Analysis
(cette annexe est modifiée par le règlement (CE) N 282/2008). Critical Control Points).
Se reporter aux détails de la figure 2. Ces guides sont des documents de référence, d’application
volontaire, conçus par des filières professionnelles de la chaı̂ne ali-
3.1.3.5 Règles d’hygiène des denrées alimentaires mentaire pour les professionnels. Ils sont élaborés en accord avec
Les dispositions en matière d’hygiène des matériaux et emballa- les dispositions définies dans le règlement 852/2004 relatif à
ges sont incluses dans la réglementation des produits alimentaires. l’hygiène des denrées alimentaires et sont évalués par les États
Le Règlement (CE) N 852/2004 fait partie du « paquet hygiène » membres pour s’assurer qu’ils sont établis dans le respect de ce
et précise des règles générales applicables à toutes les denrées ali- règlement et que leur contenu peut être mis en pratique dans le
mentaires. D’application depuis le 1er janvier 2006, il abroge la secteur considéré.
Directive 93/43 du Conseil, relative à l’hygiène des denrées alimen- En France, ils sont communiqués pour avis à l’AFSSA (Agence
taires, tout en reprenant ses grandes lignes. Son domaine d’appli- française de sécurité sanitaire des aliments), puis présentés au
cation concerne l’ensemble des professionnels du secteur alimen- CNC (Conseil national de la consommation), pour information
taire, y compris la production primaire. avant publication au Journal officiel.
16
Référence Internet
M4490
Figure 2 – Schéma d’articulation des directives européennes applicables aux matériaux et objets destinés à entrer en contact avec les denrées
alimentaires
17
Référence Internet
M4490
législation européenne ?
2 Additifs, agents de saveur, Une vue générale des exigences de Les additifs alimentaires
ou autres substances cou- l’Union européenne est trouvée dans : sont réglementés par des
vertes par la réglementation • Additifs : listes positives et autorisés à
http://ec.europa.eu/food/food/chemi- être utilisés avec des res-
calsafety/additives/index.en.htm trictions dans certains ali-
ments et soumis à des exi-
• Agents de saveur : gences de marquage.
http://ec.europa.eu/food/food/chemi-
calsafety/flavouring/index.en.htm
3a Colles • Règlement cadre 1935/2004/CE Évaluation des composants • Additifs, solvants, etc.
• Règlement 2023/2006/CE • Dérivés de BADGE, BFDGE,
NOGE
• Règlement 1895/2005/CE (BADGE,
BFDGE, NOGE)
3b Celluloses régénérées • Règlement Cadre 1935/2004/CE, Rè- Liste positive des substances Polymères, additifs
glement 2023/2006/CE autorisées et conditions dans
lesquelles elles peuvent être
• Directive 93/10/EEC amendée par Di- utilisées
rectives 93/111/EC et 2004/14/EC
3c Céramiques • Règlement Cadre 1935/2004/CE, Di- Teneurs maximales en plomb et • Argile
rective 84/500/EEC amendée par Di- cadmium + évaluation de
rective 2005/31/EC chaque composant
• Règlement 2023/2006/CE • Oxyde de silicium
• Additifs
• Revêtements de surface
3d Liège • Règlement Cadre 1935/2004/CE Évaluation de chaque compo- • Écorce
sant
• Règlement 2023/2006/CE • Éventuels additifs
Revêtement de surface
3e Verre • Règlement Cadre 1935/2004/CE Teneurs maximales en plomb et
cadmium + évaluation de
• Règlement 2023/2006/CE chaque composant
3g Cuir • Règlement Cadre 1935/2004/CE Évaluation de chaque compo- Éventuels additifs
sant
• Règlement 2023/2006/CE
3h Métaux et alliages • Règlement Cadre 1935/2004/CE Évaluation de chaque compo- • Métaux
sant + Guide du Conseil de
• Règlement 2023/2006/CE l’Europe • Éventuels additifs
Revêtements de surface
• Encres d’imprimerie
3i Papiers recyclés • Règlement Cadre 1935/2004/CE Uniquement pour contact avec • Fibres
denrées alimentaires décorti-
• Règlement 2023/2006/CE quées ou pelées avant ingestion • Additifs
• Contaminants chimiques et
microbes
3j Papiers vierges • Règlement Cadre 1935/2004/CE • Fibres
• Règlement 2023/2006/CE • Additifs
18
Référence Internet
AG6505
19
Référence Internet
AG6505
1. Référentiel légal 1976 prise pour harmoniser les règles du contact alimentaires dans
les neuf États membres de la Communauté économique
européenne à l’époque.
On passe donc d’une directive, devant faire l’objet de transpo-
1.1 Règlement cadre 1935/2004 sitions nationales, à un règlement européen qui s’applique
directement aux entreprises des États membres de l’Union
1.1.1 Présentation européenne et aux importateurs.
20
Référence Internet
AG6505
La directive 89/109 était une directive cadre, sur la base de « Paquet hygiène » qui rassemble six règlements européens
laquelle plusieurs directives spécifiques avaient été prises pour remplaçant dix-huit directives.
certains matériaux (plastiques ou celluloses régénérées, par
exemple) ou pour établir des méthodes d’analyse ou de ■ Règlement cadre 178/2002 du 28 janvier 2002
vérification. Appelé Food Law (entré en vigueur le 1er janvier 2005). Il
constitue le socle de la sécurité alimentaire dans l’Union
Exemple européenne. Il met en place une politique européenne pour
l’hygiène de l’alimentation humaine et animale et prévoit des
1
La directive 93/11 du 15 mars 1993 relative aux tétines et procédures de gestion de crise dans la chaîne alimentaire.
sucettes en élastomère ou caoutchouc qui donne les limites de
relargage du N-nitrosamine et des substances N-nitrosables. Il crée l’Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA)
qui est aussi l’organisme européen compétent pour les demandes
d’autorisation d’une nouvelle substance qu’un fabricant voudrait
En abrogeant la directive cadre 89/109, le règlement cadre utiliser pour fabriquer des emballages destinés au contact alimen-
1935/2004 reprend à son compte toutes ces directives spécifiques taire avec des matériaux soumis au principe de la liste positive
tant que les matériaux ou méthodes ne font pas l’objet d’une (plastique ou cellulose, par exemple).
réforme avec un nouveau texte européen spécifique pris sur le
fondement du règlement cadre 1935/2004. ■ Règlements cadre 178/2002 (sécurité des aliments) et 1935/2004
(sécurité des emballages).
Exemple Ils organisent de manière similaire la traçabilité des aliments et
La directive 93/10 du 15 mars 1993 relative aux matériaux et celle des emballages au contact d’aliments.
objets en pellicule de cellulose régénérée qui avait été prise comme ■ Règlement d’application 852/2004 du 29 avril 2004
directive spécifique de la directive cadre 89/109, a été reprise à son
compte par le règlement 1935/2004. Relatif à l’hygiène des denrées alimentaires (entré en vigueur le
1er janvier 2006), il impose aux professionnels du secteur agro-ali-
Cette directive 93/10 a fait l’objet d’une consolidation dans le cadre mentaire de suivre des guides de bonnes pratiques telles que cel-
du règlement 1935/2004 et est devenue une directive spécifique de les du Codex Alimentarius (§ 1.9). Il prévoit, en particulier, des
ce règlement : nouvelle directive 2007/42 du 29 juin 2007. dispositions applicables au conditionnement et à l’emballage des
denrées alimentaires :
Parfois la filiation remonte à la première directive cadre 76/893 – les matériaux constitutifs du conditionnement et de l’embal-
du 23 novembre 1976. lage ne doivent pas être une source de contamination ;
– les conditionnements doivent être entreposés de telle façon
Exemple qu’ils ne soient pas exposés à un risque de contamination ;
La directive 84/500 du 15 octobre 1984 relative aux céramiques – les opérations de conditionnement et d’emballage doivent être
(pour les migrations du plomb et du cadmium) a été prise comme effectuées de manière à éviter la contamination des produits. Le
directive spécifique de la directive cadre 76/893 et est maintenant cas échéant, notamment en cas d’utilisation de boîtes métalliques
une directive spécifique du règlement 1935/2004 (elle a été modifiée et de bocaux en verre, l’intégrité et la propreté du récipient doivent
par la directive 2005/31). être assurées ;
– les conditionnements et emballages qui sont réutilisés pour les
denrées alimentaires doivent être faciles à nettoyer et, le cas
échéant, faciles à désinfecter ».
1.3 Nouveaux règlements – Directives
(Règlement 852/2004, Annexe II Dispositions générales
abrogées d’hygiène pour tous les exploitants du secteur alimentaire,
chapitre X).
Le règlement cadre 1935/2004 du 27 octobre 2004 détermine
l’ensemble des règles applicables aux emballages destinés au
contact alimentaire quels qu’ils soient.
Remarque
Pour les dispositions spécifiques à certains matériaux, il renvoie • Le règlement 852/2004 donne les définitions suivantes
aux textes d’application suivants (liste limitative) : dans son article 3 :
– règlement 1895/2005 du 18 novembre 2005 relatif aux dérivés – conditionnement : désigne soit l’action de placer une
époxydiques (BADGE NOGE BFDGE) qui remplace la directive denrée alimentaire dans une enveloppe ou dans un contenant
2002/16 du 20 février 2002 ; en contact direct avec la denrée concernée, soit cette enve-
– règlement 2023/2006 du 22 décembre 2006 relatif aux bonnes loppe ou ce contenant ;
pratiques de fabrication des matériaux et objets destinés à entrer – emballage : désigne soit l’action de placer une ou plu-
en contact avec des denrées alimentaires ; sieurs denrées alimentaires conditionnées dans un deuxième
– règlement 282/2008 du 27 mars 2008 relatif aux matériaux et contenant, soit le contenant lui-même.
aux objets en matière plastique recyclée destinés à entrer en Pour en savoir plus sur le « Paquet hygiène » se reporter
contact avec des denrées alimentaires ; au [M 4 490v2].
– règlement 450-2009 du 29 mai 2009 qui établit les règles juri-
• Ce lien entre la sécurité des aliments et celle des
diques spécifiques aux matériaux et objets actifs ou intelligents
emballages a été utilisé pour interdire le bisphénol A dans les
destinés à entrer en contact avec des denrées alimentaires ;
biberons (§ 4.3.3.2).
– règlement 10/2011 du 14 janvier 2011 concernant les matières
plastiques destinées au contact des aliments qui remplace la direc-
tive 2002/72 du 6 août 2002.
1.5 Code de la consommation – Partie
législative
1.4 « Paquet hygiène » européen
Il n’y a pas dans les lois françaises de dispositions concernant
Il existe un lien évident entre la sécurité des emballages et celle directement et spécifiquement les emballages au contact alimen-
des aliments ; et inversement. Ce lien est officialisé avec le taire.
21
Référence Internet
AG6505
Le code de la consommation exige de manière générale que – décret 2009-1083 du 1er septembre 2009 officialisant deux
tout produit mis en vente soit conforme au droit en vigueur textes européens constituant des textes d’application du code de la
(art. L. 212-1). consommation français :
Le contact alimentaire lui-même est traité dans les textes en • règlement 2023/2006 du 22 décembre 2006 relatif aux bonnes
amont (directives et règlements européens) ou en aval (un peu par pratiques de fabrication des matériaux et objets destinés à
décrets et encore beaucoup par arrêtés lesquels disparaissent peu entrer en contact avec des denrées alimentaires,
à peu au fur et à mesure de l’entrée en vigueur de nouveaux règle-
• règlement 450/2009 du 29 mai 2009 concernant les matériaux
1
ments européens).
et aux objets actifs et intelligents destinés à entrer en contact
avec des denrées alimentaires.
Conscient que le droit du contact alimentaire se décide
désormais au niveau de l’Union européenne, le législateur se
contente de déléguer aux niveaux inférieurs (administrations 1.7 Arrêtés français
des fraudes, de l’agriculture...) ce qui reste de souveraineté
nationale : ■ En application de lois ou de décrets anciens :
– l’article L. 214-1 du code de la consommation prévoit la
publication de décrets notamment pour ce qui
concerne l’aptitude à l’emploi des produits ainsi que la Exemples
traçabilité ; Pour le cuivre, le fer galvanisé et le zinc :
– l’article L. 214-2 du code de la consommation dispose que – arrêté du 28 juin 1912 (toujours d’actualité !) relatif à la
les infractions aux décrets pris en vertu des articles L. 214-1 du coloration, à la conservation et à l’emballage des denrées alimentaires
code de la consommation sont punies comme contraventions et des boissons qui interdit dans son article 2 de placer des denrées
de 3e classe (§ 8). alimentaires au contact direct de ces métaux ;
– arrêté du 15 novembre 1945 fixant la liste des matériaux
susceptibles d’être utilisés sans inconvénient pour la santé publique
1.6 Décrets français dans la fabrication des instruments de mesure.
Pour les procédés et les produits utilisés pour le nettoyage :
À ce niveau de la hiérarchie des textes de droit, il n’y a pratique- Arrêté du 8 septembre 1999 pris pour l’application du décret
ment plus rien concernant le contact alimentaire depuis l’abroga- 73-138 du 12 février 1973. Il fixe des critères de pureté et donne la
tion du décret 92-631 du 8 juillet 1992 qui avait transposé dans liste des constituants autorisés dans les produits de nettoyage des
notre droit national la directive 89/109 du 21 décembre 1988 matériaux et objets destinés à être mis au contact des denrées
réglementant le contact alimentaire en Europe (§ 1.1.2). alimentaires avec éventuellement des restrictions d’emploi
■ Seuls deux décrets donnent des règles concernant directement (concentrations maximales et minimales dans les produits de
le contact alimentaire : nettoyage, conditions d’utilisation).
– décret 92-631 du 8 juillet 1992 qui reste en vigueur pour ce qui
concerne le contact avec les denrées alimentaires pour animaux ; ■ Arrêtés transposant en France des directives
– décret 73-138 du 12 février 1973 concernant les procédés et les
produits utilisés pour le nettoyage des matériaux et objets destinés Exemples
à entrer en contact avec des denrées, produits et boissons pour • Arrêté du 7 novembre 1985 qui transpose la directive 84/500 du
l’alimentation de l’homme ou des animaux. 15 octobre 1984 sur la céramique pour les migrations de plomb et
Ce décret de 1973 définit les exigences à respecter pour les cadmium.
procédés et produits de nettoyage. En particulier il interdit • Arrêté du 4 novembre 1993 (modifié par arrêté du 21 octobre
d’utiliser dans les industries et commerces de l’alimentation des 2004) relatif aux matériaux et objets en pellicule de cellulose régé-
matériaux ou objets destinés à être mis au contact de denrées ali- nérée qui transpose la directive 93/10 devenue la directive 2007/42
mentaires dont la propreté n’aura pas été assurée et il interdit, du 29 juin 2007.
pour obtenir cette propreté, d’utiliser des produits de nettoyage
élaborés avec des constituants qui créeraient un risque pour la
santé. Les arrêtés sont remplacés peu à peu par les annexes des
règlements européens qui se substituent à toutes les réglementa-
Aujourd’hui les agents de la DGCCRF exercent leurs tions nationales des États membres.
compétences pour rendre le référentiel légal le plus clair possible
afin de donner de la sécurité juridique aux entreprises françaises
qui peuvent être légitimement perdues dans le maquis des Exemples
directives transposées par arrêtés, lesquels disparaissant lorsque • Arrêté du 2 janvier 2003 relatif aux matériaux et objets en
un règlement directement applicable vient remplacer la directive matière plastique mis ou destinés à être mis au contact des denrées,
européenne. produits et boissons alimentaires qui a transposé la directive
2002/72 du 6 août 2002 sur les plastiques.
■ Deux décrets participent à cette transparence juridique :
Cet arrêté est appelé à disparaître puisque la directive 2002/72 est
– décret 2007-766 du 10 mai 2007 : remplacée par le règlement 10/2011 du 14 janvier 2011 à partir du 1er
• officialise le remplacement du décret 92-631 par le règlement mai 2011. L’annexe de l’arrêté du 2 janvier 2003 fait double emploi
cadre 1935 2004, avec l’annexe du règlement 1935/2004, ces deux annexes contenant
• maintient en vigueur les arrêtés français pris en application la liste des composants autorisés (avec quelques différences pour les
du décret 92-631 ou de la directive 89/109 à condition qu’ils additifs).
ne soient pas en contradiction avec le règlement cadre • Arrêté du 2 avril 2003 concernant l’utilisation de certains dérivés
1935/2004, époxydiques (BADGE, BFDGE & NOGE) pris pour transposer la direc-
• prescrit des dispositions spécifiques à la France (déclaration tive 2002/16 du 20 février 2002.
de conformité à la réglementation sur l’aptitude, logo Il a été abrogé par l’arrêté du 1er avril 2011 suite au remplacement
d’inaptitude, sanctions pénales...) ; de cette directive par le règlement 1895/2005 du 18 novembre 2005.
22
Référence Internet
AG6506
23
Référence Internet
AG6506
1
dans l’aliment ;
– une limite de migration globale, c’est-à-dire la quantité maximale auto-
risée de substances cédées par l’ensemble de l’article aux denrées
alimentaires.
De manière simplifiée, un plastique est un polymère auquel on ajoute des
additifs pour fabriquer la matière plastique finale. On ajoute ces substances
pour réaliser un effet physique ou chimique (une couleur, une souplesse/fer-
meté, un effet glissant à l’intérieur du flacon...).
Parmi les additifs, les colorants, qui apportent leurs pigments aux matières
plastiques, et les solvants, qui servent à la production des polymères, ne sont
pas réglementés par le règlement 10/2011 qui renvoie aux législations natio-
nales. C’est une exception importante au principe de la liste positive.
D’autres additifs ont un double usage : les fabricants d’emballages ont le
droit de les utiliser, dans le cadre du règlement plastique, pour leurs effets sur
les matières plastiques. Mais les entreprises de l’agroalimentaire ont aussi le
droit, dans le cadre d’autres règlements européens, de les utiliser pour la pré-
paration des aliments ou pour aromatiser ceux-ci. Le règlement 10/2011 définit
les règles qui permettent d’allier ces différents règlements.
Les colles, encres d’imprimerie et revêtements ne sont pas concernés par le
règlement plastique en tant que tels puisque ce ne sont pas des plastiques. En
revanche, le règlement plastique prend en compte les substances utilisées
pour leur fabrication puisque celles-ci peuvent migrer à travers l’étiquette, puis
les matériaux de l’emballage jusqu’aux aliments.
On le voit, la réglementation plastique n’est pas simple.
Cet article tente de l’expliquer le plus clairement possible sans prétendre à
présenter la totalité de l’état de l’art juridico-technique.
Cet article n’est pas non plus exhaustif. Il ne couvre pas tous les domaines
réglementés par le règlement 10/2011 notamment les tests de migration et leur
modélisation.
Le lecteur trouvera en fin d’article un glossaire reprenant les définitions des
principaux termes récurrents rencontrés ici.
24
Référence Internet
AG6506
– M5 Règlement 865/2014 de la Commission du 8 août 2014 (cor- – ces articles visés aux deux tirets précédents et qui sont impri-
rige la version espagnole) ; més ou enduits d’un revêtement (§ 2.2.4) ;
– M6 Règlement 2015/174 de la Commission du 5 février 2015 – les couches en plastique ou revêtements en plastique formant
(complète la liste de l’Union) ; des joints de capsules et de fermetures (§ 2.2.4) ;
– M7 Règlement 2016/1416 de la Commission du 24 août 2016 – les couches en plastique d’articles multimatériaux multi-
(complète la liste de l’Union et modifie des règles juridiques du couches (§ 5.1).
règlement 10/2011) ; Le règlement ne s’applique pas aux caoutchoucs, aux
– M8 Réglement 2017/752 de la Commission du 28 avril 2017
1
résines échangeuses d’ions et aux silicones. Ces trois matières
(complète la liste de l’Union et actualise les règles sur les peuvent faire l’objet de réglementations nationales ou euro-
méthodes d’essai). péennes spécifiques.
Remarque
Remarques
On trouve la version à jour du règlement 10/2011 à l’adresse
– pour les caoutchoucs (§ 2.2.3) ;
suivante :
– les résines échangeuses d’ions et absorbantes sont des
http://eur-lex.europa.eu > choix du français > Droit de l’UE > composants macromoléculaires organiques synthétiques pou-
Actes consolidés > Effectuer une recherche. vant être utilisés dans le traitement de denrées alimentaires
pour entraîner un échange d’ions ou une adsorption des consti-
Nota : les amendements sont signalés dans le texte consolidé par le signe et le
tuants des denrées alimentaires. Elles n’incluent toutefois pas
numéro de l’amendement M1, M2... les échangeurs d’ions cellulosiques (Guidelines 2014, page 9) ;
– les silicones désignent des substances macromoléculaires
ou des matériaux basés sur des organopolysiloxanes et qui
1.2 Guidelines 2014 « Orientations sont réticulés, formant un réseau tridimensionnel possédant
des propriétés élastomères ou similaires à celles du caout-
générales » chouc (Guidelines 2014, page 11).
Le présent article présente une synthèse des textes légaux et des
Guidelines 2014 publiées par la Direction Générale de la Commis-
sion européenne SANCO qui est un document d’orientations géné- 2.2 Selon les Guidelines 2014
rales de l’Union sur le règlement 10/2011. « Orientations générales »
Voir http://ec.europa.eu/food/safety/chemical_safety/food_
contact_materials/related-docs_en
2.2.1 Précisions diverses
Nota : d’autres guidelines dans le Pour en savoir plus.
■ Types de produits en matière plastique
Les Guidelines 2014 précisent (page 5) que les articles en
1.3 Portée juridique des guidelines matière plastique visés au paragraphe 2.1 incluent les types de
produits suivants :
Ces documents ne créent pas de règles de droit. Ce sont des – les articles issus de stades intermédiaires (par exemple,
documents d’orientation (des « guidelines ») qui n’engagent pas la résines et pellicules pour conversion ultérieure) ;
Commission européenne, même si c’est sous son égide que ces
– les composants finis du matériau ou de l’objet final, destinés à
documents sont réalisés et publiés.
entrer en contact avec les denrées alimentaires, qui doivent seule-
Les guidelines sont néanmoins d’une importance capitale car ils ment être réunis ou assemblés, soit durant le conditionne-
résultent des discussions de groupes de travail d’experts gouver- ment/remplissage, soit avant, pour fabriquer l’article final (par
nementaux envoyés par les États membres, ce qui donne à ces exemple, plateaux et couvercles, articles de cuisine ou machines
documents un caractère officiel à défaut de caractère légal. pour la transformation de denrées alimentaires) ;
Ils sont destinés aux entreprises, aux organisations profession- – les couches de matière plastique à l’intérieur de multimaté-
nelles européennes et aux autorités des États membres chargées riaux multicouches finis (§ 5.1.4).
de traiter les questions concernant l’interprétation et la mise en Elles indiquent (page 7) que le règlement ne s’applique pas aux :
œuvre des dispositions du règlement 10/2011 sur les plastiques au – pellicules de cellulose régénérée vernies et non vernies
contact alimentaire. couvertes par la directive 2007/42 du 29 juin 2007 ;
– aux papiers et cartons modifiés ou non par l’ajout de matières
plastiques.
du règlement plastique En s’appuyant sur les définitions légales données par le règle-
ment sur les plastiques, les Guidelines 2014 « Orientations
générales » rappellent que le champ d’application du règlement
concerne les articles dont les matières plastiques sont basées sur
2.1 Selon le règlement 10/2011 des polymères synthétiques ou bien des polymères synthé-
tiques ou naturels qui ont été chimiquement modifiés.
L’article 2 du règlement plastique déclare qu’il s’applique aux
Les polymères naturels qui n’ont pas été chimiquement modi-
matériaux et objets suivants (ci-après les articles) mis sur le mar-
fiés ne sont pas couverts par le règlement 10/2011.
ché de l’Union européenne :
– les articles ainsi que leurs éléments constitués exclusivement Sur les mêmes bases légales les Guidelines 2014 précisent que
de matière plastique ; le règlement couvre également les quatre types de matières plas-
– les articles multicouches, que les différentes couches en tiques qui suivent.
plastique soient reliées entre elles à l’aide de colle ou par tout • Les matières plastiques basées sur des polymères fabriqués
autre moyen ; par fermentation microbienne.
25
Référence Internet
AG6506
• Les matières plastiques d’origine biologique et biodé- législation nationale sur le caoutchouc et les élastomères dans
gradable si elles sont fabriquées avec : certains États membres et pas dans d’autres États membres.
– des polymères synthétiques ; Pour les Guidelines 2014 Orientations générales, on considère
– des polymères naturels ou synthétiques chimiquement les définitions suivantes.
modifiés ;
– des polymères fabriqués par fermentation microbienne. • Un élastomère thermoplastique est considéré comme un
polymère ou un mélange de polymères ne nécessitant pas de vul-
1
Par exemple, un matériau basé sur de l’amidon modifié est canisation ni de réticulation durant le traitement, mais ayant, à sa
couvert par le règlement, alors qu’un matériau basé sur une macro- température de service, des propriétés similaires à celles du caout-
molécule naturelle, qui n’est pas chimiquement modifiée, comme de chouc vulcanisé.
l’amidon non modifié, n’est pas couvert par le règlement. Ces propriétés disparaissent à la température de traitement pour
permettre un traitement ultérieur, mais se rétablissent lorsque le
L’ajout d’un additif à une macromolécule naturelle ne consti- matériau revient à sa température de service. Ils sont repris sous la
tue pas une modification chimique. La modification chimique définition des matières plastiques (Guidelines 2014, page 12).
doit avoir lieu dans la macromolécule elle-même.
• Les matières plastiques fabriquées en utilisant des mono- • Les caoutchoucs sont des matériaux ayant un faible module
mères ou des oligomères obtenus par les processus de de cisaillement qui sont, soit naturels (par exemple, la gomme
« recyclage chimique » et fabriquées en utilisant des rebuts de naturellement dérivée du latex provenant de la sève d’arbres), soit
production (les matières plastiques fabriquées avec des matières synthétiques (composés de macromolécules carbonées) et caracté-
plastiques recyclées provenant de processus de recyclage méca- risés par de longues chaînes de polymères disposées dans un
nique sont également couvertes par le règlement 282/2008 relatif réseau flexible tridimensionnel détenu par des chaînons chimiques
aux plastiques recyclés pour servir de nouveau d’emballages desti- covalents.
nés à entrer en contact avec des denrées alimentaires (voir Ils présentent, à la température de service et jusqu’à leur décom-
l’article [AG 6 505]). position, des propriétés physiques élastiques qui permettent au
• Les matériaux en matière plastique auxquels un autre matériau d’être substantiellement déformé sous la tension et de
matériau est ajouté en tant qu’additif. recouvrer sa forme originale lorsque la tension disparaît (Guide-
lines 2014, page 11).
Par exemple, des matières plastiques renforcées par des fibres de
verre. ■ Champ d’application du règlement
Pour trancher la question, les Guidelines 2014 se réfèrent (page
2.2.2 Cas des cires 8) au 7e considérant du règlement 10/2011 sur les plastiques qui
dispose que les caoutchoucs sont exclus du champ d’application
Les Guidelines 2014 soulignent (page 7) que les cires constituent du règlement sur les matières plastiques car ils diffèrent, dans leur
un groupe complexe de matériaux d’origine naturelle, minérale, composition et leurs propriétés physico-chimiques, des matières
dérivée du pétrole ou encore synthétique et qui ont de nom- plastiques.
breuses utilisations différentes. En fonction de leur utilisation, elles
peuvent être couvertes par le règlement sur les plastiques. Étant donné que les ETP ont la même composition que les
matières plastiques, ils ne sont pas couverts par le terme
Les cires sont couvertes par le règlement lorsqu’elles sont utili- « caoutchouc » et ne sont, dès lors, pas exclus du champ d’applica-
sées en tant qu’additifs ou auxiliaires de production de polymères tion du règlement sur les matières plastiques.
et inscrites en tant que substances individuelles dans la liste de
l’Union des substances autorisées (annexe I, tableau 1 du règle- Il en résulte que les élastomères thermoplastiques destinés
ment plastique). au contact alimentaire doivent donc être fabriqués avec des
Les cires ne sont pas couvertes par le règlement monomères et additifs énumérés dans le règlement sur les plas-
lorsqu’elles sont le seul composant ou un composant principal des tiques et doivent respecter les limites de migration spécifiques pré-
revêtements de surface. vues par le règlement sur les matières plastiques (§ 4.3.1).
26
Référence Internet
F1300
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur F 1 300 − 1
27
Référence Internet
F1300
1
États.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
F 1 300 − 2 © Techniques de l’Ingénieur
28
Référence Internet
F1300
no 1227 du Journal officiel (JO) regroupe les différents textes En outre, si, parmi des éléments constitutifs, la migration de cer-
réglementaires français autorisant l’emploi des monomères et sub- taines substances doit être plus particulièrement surveillée du fait
stances de départ, des additifs, des pigments et colorants, et parfois de leur caractère nocif ou dangereux, on a recours aux détermina-
rassemble ceux-ci en listes récapitulatives. Une simplification tions complémentaires de migrations spécifiques effectuées suivant
importante a été réalisée en 2003, avec la publication d’un arrêté des méthodes particulières établies à cet effet.
transposant la liste positive partielle européenne, complété par une
note de la Direction générale de la concurrence, de la consomma-
tion et de la répression des fraudes (DGCCRF) regroupant tous les Le terme migration désigne la masse de ce qui migre dans
1
additifs autorisés provisoirement en France, dans l’attente d’une l’aliment et s’exprime en mg/kg d’aliment ou en mg/dm2 de
harmonisation européenne. surface en contact avec l’emballage.
Suivant les pays (Allemagne, Belgique, Italie, États-Unis, France, La migration globale est donc exprimée par la masse de
Grande-Bretagne, etc. qui ont opté pour cette procédure), ces listes l’ensemble de ce qui migre, sans prise en compte de la nature
présentent parfois quelques légères différences dans la nature, le des différents éléments ayant migré et la migration spécifique
taux d’utilisation ou les domaines d’application des produits cités. par la masse d’un constituant particulier, qui migre de la paroi
L’harmonisation de ces listes est en cours au niveau européen dans l’aliment (ou son simulant) avec lequel il est en contact.
depuis une douzaine d’années.
Ces listes positives peuvent présenter un aspect qualitatif (nature En complément de la détermination des migrations globale et/ou
des produits) et quantitatif (taux limite d’emploi). spécifique, la vérification des qualités organoleptiques de l’aliment
Lors de l’établissement de celles relatives aux plastiques, on peut : (saveur + odeur = flaveur) peut être recherchée par des essais qualita-
tifs (évaluation sensorielle).
— répertorier :
Cette action peut conduire à déceler certaines anomalies ou alté-
• soit les monomères et substances de départ,
rations imputables soit à des phénomènes de migration, soit à
• soit les polymères qu’ils permettent d’obtenir ;
d’autres causes telles que, par exemple, une trop forte perméabilité
— classer les additifs :
ou un manque d’étanchéité de l’emballage (vin sentant le bouchon,
• soit par fonction technologique (stabilisation, lubrification, eau croupie, lait aigri, beurre rance...).
plastification, etc.),
• soit par ordre alphabétique général, ou selon un numéro de Toute question de toxicité mise à part, l’évaluation des qualités
référence européen (no réf.) de 0 à < 30 000 pour les monomères organoleptiques d’un aliment est affaire de convention et de sensi-
et substances de départ, et de 30 000 à 100 000 pour les additifs, bilité personnelle. Le facteur humain est important dans ce domaine
• soit par famille de polymères avec lesquels ils sont utilisés. de l’analyse sensorielle (évaluation délicate) repose sur l’emploi de
« panels de goûteurs ».
1.3.1.2 Critères de pureté Des méthodes normalisées apparaissent, en particulier dans le
domaine de l’eau ; pour s’affranchir du facteur humain, des nez élec-
Il s’agit des spécifications analytiques, fixées réglementairement troniques sont en développement, équipés de détecteurs (senseurs)
ou non, pour des matières, matériaux ou additifs, et relatives à : spécifiques d’une fonction chimique, parfois associés à des chroma-
— la nature de leurs impuretés éventuelles : traces de monomè- tographes en phase gazeuse et à des spectromètres de masse per-
res résiduels, de métaux lourds ; mettant de détecter et d’identifier les traces infimes pouvant être à
— leur pourcentage maximal admissible (par exemple : impure- l’origine des odeurs observées.
tés inférieures ou égales à 0,3 % en masse), ou, a contrario, le taux
minimal de pureté admissible du produit (par exemple : pureté
supérieure ou égale à 99,7 % en masse), de façon à connaître les 1.3.3 Conclusions
seuils de concentration des impuretés au-dessous desquels la pré-
sence éventuelle de traces résiduelles ne présente plus de danger. Les dispositions précédentes se retrouvent pratiquement dans
toutes les réglementations nationales avec, bien sûr, des nuances.
Ici ne seront résumés que les aspects principaux des
1.3.2 Principe d’inertie et migration réglementations française et communautaire.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur F 1 300 − 3
29
1
30
Emballage des produits alimentaires et autres
conditionnements spécifiques
(Réf. Internet 42132)
alimentaire
Liquides alimentaires. Emballage, conditionnement et caractéristiques AG6520 33
3– Conditionnements spécifiques
Sur www.techniques-ingenieur.fr
• Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne
• Retrouvez la liste complète des ressources documentaires
31
2
32
Référence Internet
AG6520
Liquides alimentaires
Emballages, conditionnement
et caractéristiques
2
par Pierre MILLET
Ingénieur ENSAIA
École nationale supérieure d’agronomie et des industries alimentaires
Ancien directeur technique de brasserie industrielle
Professeur associé à l’ENSAIA dans le département brasserie-boissons
Cet article est la réédition actualisée de l’article [AG 6 520] au titre éponyme paru en 2010,
rédigé par le même auteur.
33
Référence Internet
AG6520
Un ensemble de ces emballages primaires pourra être regroupé par lot dans
un emballage secondaire offert aux consommateurs sur le lieu de vente. Parmi
les emballages secondaires les plus utilisés, on notera :
– les packs ;
– les fardeaux sous film ;
– les casiers en plastique consignés ;
– les caisses en carton.
Pour satisfaire aux exigences de la logistique, ces emballages primaires et/ou
secondaires seront eux-mêmes rassemblés dans des emballages tertiaires de
transport, manutention ou stockage.
2 Les emballages primaires et secondaires doivent permettre, en plus de leur
rôle protecteur, d’identifier le produit et de renseigner le consommateur sur le
volume ou le poids de liquide contenu, l’identité du fabricant et/ou du
pré-emballeur, d’apporter des précisions sur la date limite de vente (DLV),
d’utilisation optimum (DLUO) ou de consommation (DLC) du produit lui-même,
ou encore renseigner sur sa composition, sa valeur énergétique, sa teneur en
alcool et, éventuellement, les additifs de stabilisation utilisés. Ces renseigne-
ments, dont certains sont obligatoires et précisés par le législateur, seront
mentionnés par étiquetage ou, à la limite, imprimés directement sur l’embal-
lage ou sur son système d’obturation.
Les liquides alimentaires sont caractérisés par des critères physiques, chimi-
ques et biologiques qui justifieront des traitements spécifiques lors de leur
conditionnement et feront appel à des emballages bien adaptés à ces traite-
ments. On envisagera leur conditionnement en fonction des critères suivants :
– plats ou gazeux ;
– appartenance, ou non, au domaine de la bactériologie acide ;
– Aw des contaminant potentiels ;
– présentant, ou non, une sensibilité à l’oxydation ;
– tolérant, ou non, un traitement thermique de stabilisation ;
– possédant dans leur composition des éléments chimiques particuliers sus-
ceptibles d’évoluer après leur conditionnement.
subis (comme c’est le cas pour l’eau) jusqu’à celles des fluides
1. Situer le liquide rhéofluidisants, dont la viscosité décroît si l’on augmente l’inten-
alimentaire parmi sité de l’agitation, comme c’est le cas des concentrés de jus de
fruits.
les autres liquides Par contre, les fluides rhéoépaississants, dont la viscosité aug-
et aliments mente avec l’agitation, ne concernent pas les liquides alimentaires.
Les liquides alimentaires, comme tous les liquides, ont la pro- Remarque
priété physique de se déplacer et se déformer dès qu’un effort leur Les produits semi-liquides, comme les soupes avec mor-
est appliqué et, de ce fait : ceaux, n’entrent pas dans la catégorie des liquides alimen-
– d’épouser le volume interne des récipients qui vont les taires. Avec eux se pose le problème du maintien de leur
contenir ; homogénéité lors de leur conditionnement, auquel s’ajoute
– d’être véhiculé par une pompe dans une canalisation ; leur caractère difficilement pompable et la difficulté qu’il y
– d’y circuler selon les différents régimes connus (turbulent, aura à éviter la sédimentation des parties solides lors des
laminaire, piston). écoulements dans les tuyauteries de transfert.
Les liquides alimentaires ont des viscosités allant de celle de
l’eau pure à celles des sirops de sucre très concentrés (au-delà de
75 % de sucre). Ils présentent des caractéristiques rhéologiques Par contre, les jus de fruits avec pulpe rentreront dans cette
depuis celles des fluides newtoniens, c’est-à-dire garder une visco- catégorie lorsque des moyens d’homogénéisation efficaces auront
sité constante quels que soient l’intensité et le temps d’agitation été mis en œuvre.
34
Référence Internet
AG6520
2
et de sécurité suivies et contrôlées pendant toutes les étapes de la
– la brique, dont la seule dénomination indique la forme, offre
fabrication et du conditionnement du liquide alimentaire.
cependant des variations qui vont de la section rectangulaire, ou
En plus de cela se posera le problème du nettoyage et de la polygonale, au berlingot ;
désinfection des matériels mis en œuvre lors de leur – pour les moyens et les grands récipients rigides : bonbonnes,
conditionnement et l’obligation qu’aura le conditionneur à utiliser fûts et citernes, la forme sphérique, bi-conique cylindrique et
à cet effet des techniques sévères de nettoyage et de désinfection cylindro-conique s’impose ;
sur ses installations, avant et après leur utilisation. – pour les récipients souples comme les Bag in box, la forme
cubique est assurée par l’emballage extérieur constitué souvent
d’une caisse en carton.
À ce sujet, dans tous les cas, le conditionneur devra veiller
à ce que le matériel soit installé en satisfaisant aux normes
établies des bonnes règles concernant son aptitude à se net- 3.1 Emballage et inviolabilité
toyer facilement.
La garantie d’inviolabilité attribuée à l’emballage est devenue
une priorité au cours des dernières décennies. Elle s’est installée
Pour cela, les machines susceptibles d’être au contact de liquides
avec la généralisation des pré-emballages et la crainte de voir se
alimentaires devront avoir été conçues de façon que :
multiplier les actes de malveillance qui, bien que peu nombreux,
– les espaces morts, les jeux ou les cavités, qui peuvent retenir sont toujours très largement diffusés par les médias. Aussi, les uti-
le liquide travaillé ou les solutions utilisées pour les NEP (Net- lisateurs de produits préemballés veulent être assurés que per-
toyage en place), soient minimisés ou, mieux encore, éliminés ; sonne avant eux n’a pu avoir accès au produit que contient
– tous les appareils, ou parties d’appareils, puissent être vidan- l’emballage, soit pour en prélever, soit pour le modifier dans un
gés totalement après utilisation ; but de nuisance.
– l’attention soit portée sur la prévention des problèmes posés
Les procédés permettant de prouver qu’un conditionnement n’a
par les raccordements de tuyauterie, les passages d’axes tournant
pas été violé intéressent tous les types de conditionnement et pas
ou pas. Cela met en évidence le rôle important des joints.
seulement les bouteilles, flacons et pots. Les méthodes qui
Ce problème a particulièrement été étudié en brasserie par l’EBC peuvent être utilisées pour garantir et assurer l’inviolabilité se
(European Brewery Convention ) dans la Monography XXI rédigée retrouvent essentiellement dans le domaine du bouchage des réci-
à l’issue de son congrès de 1994. pients. Certaines sont très théoriques quant à leur efficacité,
comme les bandes de garanties en papier posées à cheval sur le
bouchon des récipients, les manchons en plastique rétractables
qui englobent la bague et le bouchon des bouteilles. D’autres sont
3. Emballage primaire : plus convaincantes, comme les bouchons scellés pour lesquels un
cachet d’un produit thermofusible assure une liaison entre le bou-
caractéristiques physiques chon et le récipient et se rompt lorsqu’on amorce le débouchage,
témoignant alors du viol. Les stanioles (habillage du col des bou-
et utilisation teilles par une feuille d’aluminium froissé) et les capsules de sur-
bouchage peuvent également prétendre assurer cette fonction.
Les récipients destinés à contenir des liquides alimentaires vont
se différencier suivant le (ou les) matériau(x) qui les constitue(nt), Pourtant, il faut bien admettre, et constater, que tous les
leur volume, leur rigidité et les moyens prévus pour leur obturation. systèmes mis au point sont plus installés pour gêner l’effrac-
Sera également prise en considération leur aptitude à accepter tion que pour véritablement s’en protéger.
des traitements thermiques et/ou chimiques importants, à pouvoir
être réutilisables ou non, et à être recyclés ou non. En plus, ils
seront caractérisés par :
– une surface interne suffisamment lisse et apte à être nettoyée ; 3.2 Matériaux constitutifs
– leur degré de biodégradabilité ; des emballages primaires
– leur machinabilité ;
– l’existence de parties de surface externe développable suscep-
tibles d’accepter une étiquette ;
– les performances affichées à supporter des pressions internes Les matériaux destinés à être au contact direct d’un ali-
élevées ou, à l’inverse, un vide poussé lors d’un refroidissement ment doivent satisfaire au décret du 12 février 1973 visant la
après un remplissage à chaud ou un traitement thermique de stéri- compatibilité alimentaire et dont l’objectif est la protection de
lisation. la santé du consommateur par des mesures relatives à l’inno-
cuité et l’hygiène.
Ces différents aspects, qui sont loin d’être limitatifs, vont
À ce titre, les composants du matériau au contact d’un
dépendre bien sûr du liquide à conditionner et des moyens de son
aliment doivent être soumis à autorisation.
conditionnement.
35
Référence Internet
AG6520
Ces matériaux sont nombreux, variés et particulièrement déve- § Pour la fabrication des récipients en verre, les fabricants
loppés et multipliés avec les matériaux plastiques qui offrent exploitent essentiellement deux procédés qui mettent en œuvre
aujourd’hui une gamme très importante de possibilités. C’est en une paraison, c’est-à-dire une certaine quantité de verre en fusion
verre et en plastique que seront fabriqués la majorité des récipients que l’on va, soit souffler en deux étapes (procédé dit « soufflé-
du type bouteille. Tandis que les boîtes boisson le seront en alumi- soufflé »), soit d’abord presser par une empreinte, puis souffler
nium ou en fer blanc. Les briques sont fabriquées en matériau (procédé dit « pressé-soufflé »).
composite. Alors que les plus gros récipients, transportables
comme les fûts et les citernes, le sont en acier inox, en acier revêtu, Après leur formage, les récipients vont subir une recuisson et un
en aluminium ou en bois, et les autres emballages de grands volu- lent refroidissement qui va permettre d’augmenter leurs perfor-
mes transportables sont en verre ou en plastique rigide pour les mances mécaniques et leur donner une meilleure résistance au
bonbonnes et en plastique souple pour les Bag in box. choc thermique, notamment pendant leur passage dans une
laveuse de récipients, ou un pasteurisateur tunnel.
Ce qui caractérise les progrès techniques obtenus avec ces
emballages, c’est la diminution continue des épaisseurs et du Enfin, le verre creux va pouvoir recevoir des traitements spéci-
seurs, pour certains types de matériaux, se traduit pour les § Lorsque le récipient en verre est susceptible d’être réutilisé
récipients traditionnellement rigides par le passage à l’état après vidange par le consommateur et retour à l’atelier de
semi-rigide et à l’adaptation des machines de conditionnement à conditionnement (cette pratique de l’emballage consigné est de
ce nouvel aspect. moins en moins fréquente en France, mais est encore largement
répandue en Allemagne, notamment). On constate, avec les
chaînes d’embouteillage à grand rendement, que les récipients,
3.2.1 Bois transportés en nappe sur des convoyeurs, vont se frotter les uns
Ce matériau est encore très répandu en œnologie. C’est surtout contre les autres, ce qui aura tendance à provoquer sur leur sur-
le chêne et le châtaignier qui sont les essences les plus utilisées face des dépolis inesthétiques. Ce phénomène, connu sous le nom
pour la maturation, le stockage et le transport des vins auxquels de « scuffing », est aggravé par le passage répété dans des bains
elles communiquent un goût « boisé » plus ou moins prononcé et de soude caustique, lors du lavage des récipients, qui perdent une
recherché. Les tonneaux et les foudres, qui sont les récipients partie infime de matière à chaque passage, mais qui n’est pas
fabriqués avec ce type de matériaux, sont constitués de deux négligeable à la longue. Aussi, des traitements sur site de
fonds plats que des douves cintrées, jointives et rainurées à leur conditionnement ont été mis au point, qui consistent à effectuer
extrémité pour former des « jables » viennent enserrer, aidées en sur la surface externe du récipient des pulvérisations à base de
cela par un cerclage métallique. silicate, parfois un flammage de la surface ou un revêtement par
Ce matériau poreux est difficilement nettoyable et demande des pulvérisation de polymère.
traitements de nettoyage et de désinfection souvent lourds. De
plus, le montage par douves rend l’étanchéité difficile dès que
règne à l’intérieur du récipient la moindre pression. D’où la néces- Remarque
sité pour la brasserie d’avoir eu à « goudronner » ses fûts en bois Remarquons qu’il existe également une usure chimique à
par le passé et à pratiquement doubler l’épaisseur des douves par l’intérieur du récipient traité par des lavages successifs avec
rapport à celles qui sont utilisées en œnologie, et leur permettre de la soude qui se traduira par des lésions ou des piqûres sur
ainsi de résister à la pression interne provoquée par la bière dans sa surface interne et qui représenteront alors autant de nids
le récipient. bactériens et de pièges à salissures et/ou d’amorces de déga-
zage et, donc, provoqueront un moussage intempestif à
3.2.2 Verre l’ouverture des bouteilles contenant un liquide gazeux.
C’est le matériau reconnu comme le plus neutre vis-à-vis des
liquides alimentaires à conditionner.
§ Le verre d’emballage ou verre creux va se décliner dans diffé-
3.2.3 Métaux
rentes couleurs qui vont de l’extra blanc à l’opale en passant par le
mi-blanc, le vert (champagne), l’ambré et la teinte feuille morte. La 3.2.3.1 Acier inoxydable
composition chimique de ces différentes gammes varie en fonc-
Ce métal est pratiquement exclusivement utilisé pour la fabrica-
tion de la quantité et de la qualité des oxydes qui entrent dans leur
tion de fûts et de citernes.
composition, mais les constituants principaux, dans tous les cas,
sont la silice (SiO2) à plus de 70 % et l’oxyde de sodium (Na2O) Les aciers inoxydables sont des alliages de fer et de chrome
entre 12 et 14 %. dont la teneur en chrome est, au minimum, de 10,5 % et qui
peuvent contenir d’autres éléments d’addition, comme le manga-
nèse, la silice, le soufre, le phosphore, le carbone, le titane... Ces
Notons que de plus en plus de calcin entre dans la fabrica- éléments d’alliage étant ajoutés en quantité variable pour modifier,
tion, surtout du verre vert (85 % et plus). Le calcin (ou groisil) en les améliorant, certaines propriétés des aciers inoxydables.
est du verre récupéré, d’origine ménagère ou industrielle, qui
est ajouté aux composants principaux du verre pendant sa § La résistance à la corrosion est due au chrome qui, en présence
fusion. d’un milieu oxydant, forme à la surface de l’acier une couche
De plus, la teinte du verre aura une influence sur l’action de complexe, invisible, mais protectrice, qui rend le métal passif.
la lumière envers les liquides alimentaires et, vu sous cet La résistance à la corrosion croît logiquement avec la teneur en
aspect, c’est la teinte feuille morte qui protège le mieux les chrome.
produits.
§ Parmi les aciers inoxydables, il est habituel de distinguer les
aciers :
Lors du conditionnement des liquides alimentaires, c’est la
bouteille et le flacon type jus de fruit à large ouverture qui sont – martensitiques, qui contiennent 0,4 % de carbone et 12 à 16 %
généralisés. de chrome, ce qui leur confère de bonnes propriétés mécaniques ;
36
Référence Internet
AG6520
– ferritiques, qui contiennent moins de 0,3 % de carbone et 16 à la confection d’opercules utilisés dans le bouchage des bouteilles,
30 % de chrome. Ils résistent bien à l’acide nitrique et à l’acide acé- de lait, par exemple, ou le surbouchage des cols de récipients. Sous
tique, mais leurs propriétés mécaniques sont relatives ; l’aspect rigide ou semi-rigide, il entrera dans la fabrication de fûts,
– austénitiques, qui contiennent du chrome et du nickel (moins de boîtes boisson et de bouchons à sertir sur un filet de pas de vis.
de 0,1 % de carbone, 12 à 25 % de chrome, 8 à 20 % de nickel). Ces Au contact avec le liquide, l’aluminium exigera un revêtement par
aciers peuvent également contenir du molybdène et du titane. Ces vernis ou résines époxy, ou une protection par le procédé dit
aciers austénitiques représentent la catégorie la plus couramment d’« anodisation » qui consiste à déposer en surface une couche
utilisée dans la construction du matériel alimentaire. d’aluminium pur, particulièrement résistante aux corrosions.
§ Les aciers inoxydables ont des dénominations différentes sui- § Les récipients en aluminium ont des contraintes importantes
vant le pays où ils sont utilisés ou fabriqués, ainsi la norme améri- concernant les produits de nettoyage à utiliser. Si les détergents à
caine la plus employée, AISI, désigne sous la dénomination : base de soudes caustiques sont à proscrire systématiquement,
– AISI 304, couramment appelé 18/10, un acier contenant 18 % d’autres alcalins plus doux, comme les phosphates et les silicates,
2
de chrome et 10 % de nickel ; seront acceptés, les détergents acides peuvent être utilisés et
– AISI 316, un acier qui contient 17 % de chrome, 10,5 % de seront même à préférer.
nickel et plus de 2 % de molybdène.
§ Les boîtes boisson en aluminium sont produites à partir d’une
Ce dernier acier est particulièrement recommandé dans les bande nue d’alliage d’aluminium (AA3004H19) de 0,30 mm
industries traitant des liquides alimentaires acides et agressifs. d’épaisseur par emboutissage profond (figure 1). L’épaisseur d’ori-
gine du métal ne se retrouve seulement qu’au fond de la boîte et
est très réduite au niveau de la paroi (0,11 mm) et du rétreint
Remarques (0,16 mm). Le rétreint étant la partie de la boîte où se trouve son
1 – C’est le chrome qui fait perdre aux aciers inoxydables les ouverture et dont les bords évasés permettent la fermeture par
propriétés magnétiques de l’acier, toutefois si la teneur est infé- sertissage du couvercle. Des gains de matières ont été obtenus
rieure à 14 % de chrome, les propriétés magnétiques sont par- récemment en diminuant le diamètre d’ouverture de la boîte, sans
tiellement conservées mais le pouvoir inoxydable diminué. modifier celui du corps et passer ainsi d’un périmètre du couvercle
Cette propriété est utilisée dans le système Magneflex de de 206 à 202 mm (figure 2), généralisé aujourd’hui, ce qui repré-
chaîne à palettes à charnière de convoyage de bouteilles dans sente une économie d’environ 4 cm2 de métal par couvercle. La
une courbe. La chaîne à 14 % de chrome étant alors plaquée boîte boisson est revêtue intérieurement d’un vernis.
sur son bâti courbe par des aimants permanents logés dans ce
dernier.
2 – L’acier inoxydable est très sensible aux produits chlorés
Épaisseur
qui peuvent l’attaquer et provoquer en surface des piqûres per- 0,16 mm
forantes. L’inox 316 L possède une meilleure tenue au contact
de ces agents chimiques.
3 – Pour les aciers inoxydables, un polissage avec une rugo-
sité de 1 à 1,5 microns s’avère satisfaisant pour faciliter la net-
toyabilité du matériel.
Épaisseur
0,11 mm
3.2.3.2 Acier revêtu
Ce type de matériau, de moins en moins utilisé aujourd’hui, est
constitué d’acier à une teneur en carbone inférieure à 1 % et d’un
revêtement réalisé par vitrification, ou par recouvrement de résine,
qui permet au matériau de base, le fer, de ne pas être au contact Épaisseur
direct du liquide alimentaire et de le protéger de la rouille et de la 0,30 mm
corrosion. a profil typique d’une boîte boisson
90 mm DIA
Le « poissage », improprement appelé « goudronnage » dans 66 mm DIA
les milieux professionnels, est un revêtement utilisé ancienne-
ment pour les fûts à bière en bois et les fûts en acier qui leur 140 mm DIA Premier embouti
Typiquement
ont succédé. La poix utilisée à chaud (200 oC) pour réaliser ce
revêtement est un composé de résine (de pins), de colophane,
et de paraffine.
Flan Coupelle Second embouti
Ce métal va être utilisé sous un aspect rigide, ou non rigide, lors b procédé de fabrication d’une boîte boisson de 33 cl
du conditionnement des liquides alimentaires. Sous la forme non
rigide, il va participer à la fabrication de feuilles minces destinées à Figure 1 – Principe de fabrication d’une boîte boisson
37
2
38
Référence Internet
AG6521
Liquides alimentaires –
Conditionnement et stabilisation
en emballages primaires
2
par Pierre MILLET
Ingénieur ENSAIA – École nationale supérieure d’agronomie et des industries alimentaires
de Nancy
Ancien directeur technique de brasseries industrielles
Professeur associé à l’ENSAIA dans le département brasserie boissons
Cet article est la réédition actualisée de l’article [AG 6 521] intitulé « Liquides alimentaires
– Liquides alimentaires – Conditionnement et stabilisation en emballages primaires » paru
en 2010, rédigé par Pierre MILLET
39
Référence Internet
AG6521
Figure 1 – Principe des mécanismes d’interception des particules sur un filtre en profondeur
40
Référence Internet
AG6521
41
Référence Internet
AG6521
2
L’analyse de la masse donne la composition suivante :
poudres et fibres de polyéthylène avec toutefois des performances
moindres que celles obtenues avec les plaques contenant de – humidité : 5 à 8 % ;
l’amiante, principalement quand l’absorption joue un rôle impor- – matières grasses : 0,2 % ;
tant dans leur capacité stérilisatrice. C’est pourquoi la stérilisation – matières solubles : 0,1 % ;
de la bière, qui autrefois se faisait uniquement sur cartons filtrants, – fer : 0,01 % ;
précédée d’une filtration sur Kieselguhr, va parfois se faire – cendres sans amiante : 1 à 2 %, avec amiante jusqu’à 4 % ;
aujourd’hui sur membranes (0,2 ou mieux 0,1 micron) à moins que
l’on ne lui préfère la flash pasteurisation ; tout dépendra de la – longueur des fibres : 2 à 7 mm.
DLUO que l’on donnera au produit conditionné. D’autre part, la La masse en suspension dans de l’eau est essorée et comprimée
filtration sur cartons filtrants met en œuvre des pressions relative- en gâteaux qui sont logés dans les coquilles du filtre, l’ensemble
ment importantes (surtout en filtration stérilisante) et ne supporte fonctionne comme un filtre à cartons dans lequel les cartons
aucune variation brutale de débit ou de pression qui occasionne seraient remplacés par de la masse comprimée en gâteaux à la
des relargages. De plus, les plaques filtrantes ont une durée de vie dimension des coquilles.
limitée qui implique leur changement régulier, ce qui est une opé-
ration fastidieuse et délicate et qui se traduit toujours lors de la Les coquilles sont toujours à fond plein rainurées sur les deux
remise en service du filtre nouvellement équipé par des suinte- faces. Elles ont un diamètre de 50 à 55 cm et 6 cm de profondeur.
ments et des modifications des caractéristiques des premiers On les serre l’une contre l’autre dans le filtre en nombre suffisant
volumes de filtrat obtenus. On notera dans ce cas, pour la bière, pour le débit souhaité. On peut filtrer entre 3 et 5 hl/m2/h.
une détérioration de la qualité de la mousse et une perte notoire Avec ce type de filtration, on obtient un bon pouvoir absorbant
de sa couleur. et tamisant qui peut aller jusqu’à la filtration stérile si les gâteaux
de masse sont uniformément comprimés et le filtre stérile. Cette
La filtration sur plaque, pour un liquide de viscosité équivalente technique exige des installations de préparation, de lavage et stéri-
à celle de l’eau, aura un débit limité à 150 L/m2/h et à chaque fin de lisation de la masse après usage et démontage des gâteaux ; d’où
cycle de filtration, il y aura lieu d’effectuer un rinçage abondant à des problèmes d’encombrement de frais de consommables et de
l’eau froide, puis à l’eau tiède (50 à 55 °C) à contre-courant mais coût de main d’œuvre.
sous une faible contre-pression de 0,5 bar (55 °C est la limite de
température évitant toute coagulation). Une stérilisation à la Consommables :
vapeur basse pression ou à l’eau chaude (90 à 95 °C) a d’au moins – eau : 30 à 40 L par hl de bière filtrée ;
une demie-heure suivra en veillant à ce que tous les points hauts – vapeur pour le lavage de la masse : 2,4 à 3,0 kg/hl ;
du filtre et du circuit de filtration ainsi que toute la petite robinette- – vapeur de stérilisation : 1,6 à 2 kg/hl.
rie et accessoires soient purgés pendant la stérilisation et le rin-
çage qui l’a précédée. Un autre aspect négatif de la technique du filtre à masse est la
freinte importante lors de la filtration qui atteint 4 % du volume
La résistance des cartons est supérieure à 8 bar, mais au-delà de filtré.
4 ou 5 bar, l’étanchéité des joints qui existent sur le bâti du filtre
n’est plus assurée.
1.2.3 Filtration avec adjuvant
On appelle « adjuvant » le produit insoluble que l’on ajoute,
généralement en faible quantité, au liquide à filtrer.
Notons qu’en Allemagne il est fréquent que certains bras-
seurs n’utilisent pour leur bière même les plus sensibles Le média filtrant sera alors constitué, par exemple, de
comme les bières sans alcool, uniquement la filtration finis- Kieselguhr ou d’autres adjuvants (perlites, fibres de cellulose, etc.)
sante sur cartons stérilisants, précédée d’une filtration sur Kie- déposé sur un support en carton ou à maille métallique avant que
selguhr, et suivie d’un conditionnement qui inclut la le fluide à filtrer soit envoyé au filtre et/ou également dosé avec lui
stérilisation du récipient sur la soutireuse elle-même. pendant toute l’opération.
42
Référence Internet
AG6521
2 1
8
8
5 7 9
3
4 5 6
2
12
10
1
2
5 11
4
5
3 2
1
1. Sections de canaux de bière non filtrée 1. Arrivée de bière 8. Manomètres
2. Sections de canaux de bière filtrée 2. Lanterne de bière non filtrée 9. Lanterne de bière filtrée avec robinet
3. Orifices d’entrée de bière dans la coquille 3. Purge de gaz de purge des gaz
4. Joint de caoutchouc 4. Robinet d’entrée du filtre 10. Canal de sortie de bière filtrée
5. Bourrelet de serrage de la masse sur le pourtour 5. Canaux d’entrée 11. Robinet de sortie
6. Gâteau de masse 12. Volant de la vis de serrage
7. Lanterne de bière non filtrée avec robinet
purgeur des gaz
5 3 12 13
2
4 6 4
9 5
15
3 11
6 2
1 10
7
14 8
Coupe de presse à gâteaux de masse Lave-masse
1. Canal d’air comprimé 1. Entrée d’eau chaude 9. Sortie de la masse vers la presse
2. Manomètre 2. Entrée d’eau froide 10. Tringle du robinet de direction
3. Piston 3. Tamis de la masse
4. Tamis 4. Canal d’évacuation d’eau sale 11. Double fond de chauffage
5. Couvercle 5. Canal à masse 12 et 13. Détendeurs de vapeur
6. Évacuation d’eau de pression 6. Réservoir à masse 14. Purgeur
7. Évacuation d’eau sale 15. Échelle d’accès
8. Pompe à masse
Figure 5 – Schémas et vues de coupe d’une coquille de filtre à masse, presse à gâteaux et lave-masse (Crédit De Clerk – Cours de Brasserie –
2e et dernière édition)
43
Référence Internet
AG6521
1.2.4 Principaux adjuvants de filtration culture de céréales, d’autres encore ont envisagé le recyclage de
ce Kieselguhr à travers les utilisations diverses qu’autorisent les
1.2.4.1 Kieselguhr propriétés physico-chimiques de la silice.
C’est une roche sédimentaire constituée de frustules ou carapa- Une orientation s’est dessinée depuis 1990 qui veut substituer à
ces siliceuses d’organismes microscopiques : les diatomées. La la filtration sur Kieselguhr une centrifugation très fine permettant
roche diatomite brute contient 50 à 60 % d’eau. Après extraction d’éliminer 99 % des levures de la bière, suivie d’une filtration
du minerai, celui-ci est concassé et traité à 100-112 °C en vue du utilisant un adjuvant du type poudre de cellulose. Ce procédé a été
séchage, puis il est émotté et calciné à une température de 800 à particulièrement développé par Westfalia et l’École de brasserie de
1 200 °C, il est ensuite refroidi et broyé. Par la calcination, le Weihenstephan.
calcaire et les matières organiques sont éliminés et il reste une
carapace de silice hydratée, striée par des alvéoles et des micro- § Arrêté du 19 octobre 2006
canules. Il est relatif à l’emploi d’auxiliaires technologiques dans la fabri-
2 Au cours de cette opération, le Kieselguhr change de couleur et cation de certaines denrées alimentaires :
de gris devient rose. On peut ensuite procéder à un frittage des Il comporte, entre autres, une liste d’auxiliaires autorisés
carapaces siliceuses par des alcalis fusibles à haute température jusqu’au 31 décembre 2014, dont le Kieselguhr (dioxyde de sili-
tel le carbonate de sodium au taux de 3 à 10 %. cium) pour la bière. Pour l’instant, la mise en application de ce
Le Kieselguhr fritté est blanc (figure 6). texte est reportée d’au moins 6 mois. Il serait étonnant que cette
législation soit maintenue.
§ Réglementation et environnement
§ Caractéristiques des Kieselguhrs et perlites
La manipulation du Kieselguhr par le personnel en charge de la
filtration est soumise à réglementation. Car ce matériau très pulvé- Trois tableaux donnent des informations chiffrées complémen-
rulent se disperse très facilement lors de ses transferts dans les taires (tableaux 2 et 3).
réservoirs de préparation et peut alors être respiré par les agents
de production, avec les risques cliniques que comporte la silice sur 1.2.4.2 Perlite
les poumons. Au moins, le port du masque est exigé pendant les
manipulations, quand il n’existe pas de système spécifique de La perlite est un adjuvant beaucoup plus récent, c’est une roche
manutention protégée. vitreuse d’origine volcanique appartenant au groupe des rhyolites.
Lorsqu’elle est chauffée jusqu’à son point de ramollissement
D’autre part, l’évacuation des Kieselguhrs usés pose un pro- (entre 500 et 1 100 °C), elle s’expanse et augmente de volume
blème d’environnement. En effet, la charge polluante, tant miné- (jusqu’à 30 fois) pour former un matériau léger de structure cellu-
rale qu’organique, des déchets est très importante, leur stockage laire. Le phénomène est dû à la présence d’eau de structure dans
éventuel en attente d’un quelconque traitement est difficile tant la roche. Cette perlite est utilisée comme adjuvant rapide, spécifi-
des odeurs désagréables se développent rapidement. quement quand, dans le liquide à filtrer, on note la présence de
Des essais ont été faits en Allemagne pour les réutiliser après particules solides en suspension. Son emploi permet des capacités
traitement décontaminant, d’autres ont consisté à les rapporter de filtration de 20 à 25 fois plus rapides que le Kieselguhr le plus
directement en culture où la silice qu’ils amènent au sol peut rapide, et de ce fait, la perlite est donc préférentiellement utilisée
compenser la perte du sol en cet élément, notamment lors de la en pré-couche et en filtration « grossière » non clarifiante.
Fractionnement
Préséchage Épuration
Broyage par cyclonage
450 °C pneumatique
Concassage séchage
Kieselguhrs
naturels (gris)
Minerai
60 % d’humidité Broyage Fractionnement
Four rotatif ménagé Épuration par cyclonage
pneumatique
Kieselguhrs
850 à 950 °C calcinés (roses)
Broyage Fractionnement
Four rotatif ménagé Épuration par cyclonage
pneumatique
Incorporation de fondant
2à8%
(produits sodés) 900 à 1 100 °C Kieselguhrs
frittés (blancs)
44
Référence Internet
AG6521
Non calcinés
Version 2
Calcinés Calcinés frittés Perlites
2
(en %MS) (en %MS) (en %MS) (en %MS)
SiO2 86,8 91 87,9 74,7
Al2O3 4,1 4,6 5,9 13,2
Fe2O3 1,6 1,9 1,1 0,67
P2 O 5 0,2 0,2 0,2 Traces
CaO 1,7 1,4 1,1 0,83
MgO 0,4 0,4 0,3 0,03
Na2O + K2O 1,1 1,1 3,3 9,5
Perte à la calcination 4,6 0,3 0,1 1
pH solution à 10 % 5à8 6à9 8 à 10 7 à 10
45
Référence Internet
AG6521
2 Serrée
Serrée
États-Unis
Europe
Fibreuse poudreuse
Fibreuse poudreuse
0 à 100
0 à 90
(+)
(+)
130 à 160
120 à 140
1.2.4.4 Poudres fibreuses L’opérateur doit en tenir compte et doser son alluvionnage en
conséquence.
Récemment a été mise sur le marché une gamme de produits
obtenus à partir de matières synthétiques telles que : polyéthylène, Dans d’autres secteurs d’activités, on mettra en oeuvre deux
polypropylène, polyacrylonitrile et polyamide. Ces fibres pourraient précouches : une première pré-couche pourra, par exemple, être
trouver une application en industrie alimentaire et permettre des dosée à raison de 500 g d’adjuvant/m2 de surface filtrante, puis la
clarifications plus poussées que celles obtenues avec les adjuvants seconde de 600 à 750 g/m2, en réalisant ainsi pour chacune une
traditionnels et se substitueraient surtout à la cellulose. La longueur épaisseur de 1,5 mm sur le support filtrant. Ensuite, viendra le pas-
des fibres obtenues serait comprise entre 30 et 1 100 microns. sage au filtre du liquide avec apport d’adjuvant maintenu en sus-
pension dans de l’eau et injecté via une pompe doseuse à raison
1.2.4.5 Co-adjuvants de filtration de 150 à 170 g/hl de bière filtrée.
Ce sont des produits utilisés pendant la filtration des liquides L’apport de l’adjuvant dans le liquide à filtrer pendant l’alluvion-
alimentaires, qui n’ont pas obligatoirement un rôle prépondérant nage se fait par l’intermédiaire d’une pompe doseuse qui prélève
dans la filtration elle-même, mais qui peuvent améliorer la présen- le mélange terre et eau dans un bac muni d’un agitateur à faible
tation et la stabilité non biologique des liquides. On citera les PVPP rotation (pour éviter les vortex et les injections d’air dans le
(polyvinyle polypyrrolidone) qui assurent, en adsorbant les poly- mélange à doser) et l’injecte au passage du liquide. La mise en
phénols, la stabilité de certaines bières et jus de fruits. De même suspension de l’adjuvant peut se faire avec du produit à traiter,
les gels de silice auront un effet absorbant sur les protéines mais plus généralement avec de l’eau, en veillant à ce que la quan-
contenues dans les liquides. Tous ces produits peuvent être injec- tité d’eau injectée dans le liquide à traiter ne le modifie pas. En fait,
tés après avoir été mélangés à l’adjuvant d’alluvionnage et des pour les deux opérations que l’on va réaliser, l’apport d’adjuvant
précautions doivent êtres prises pour que ces produits dosés (il est se fait le plus souvent sous forme d’un mélange de plusieurs caté-
vrai en faible quantité) ne viennent pas modifier la perméabilité de gories granulométriques de terre filtrante, dans des proportions
la couche filtrante. La cellulose à longues fibres qui remplace précises.
aujourd’hui l’amiante est considérée comme un co-adjuvant quand
son rôle se cantonne à armer la pré-couche.
Il faut remarquer que, lorsque l’on mélange deux adjuvants
de nature et/ou de perméabilité différente, il en résulte une
1.2.5 Utilisation des adjuvants de filtration : perméabilité plus étroite que la moyenne des deux.
exemple, la brasserie
En filtration de la bière, l’adjuvant sera utilisé en combinant la
Pendant le déroulement du processus de filtration, on veillera à
réalisation d’une pré-couche simple ou multiple sur le média sup-
ce que la perte de charge du filtre augmente lentement et de façon
port, suivie d’un alluvionnage lors du passage du produit à filtrer.
progressive, avec un débit compatible avec sa dimension et sa sur-
Ce qui suit n’est qu’un exemple en brasserie. La première étape face. Un débit trop important favorise la turbulence qui se traduit
va consister à déposer sur le support de filtration une (ou plu- par des cavitations qui répartissent d’une façon anarchique les dif-
sieurs) pré-couche(s) utilisant au total 400 à 500 g de terre/m2 de férentes particules de l’adjuvant et provoquent l’hétérogénéité du
surface filtrante, additionnée d’une faible quantité d’un co-adju- média filtrant. En contrepartie, un débit inférieur à 5 hl/m2/h provo-
vant de filtration destiné à mieux armer la pré-couche, ce dernier quera une sédimentation hétérogène des particules du média et
est constitué de cellulose à fibres longues, le tout est en suspen- des passages préférentiels responsables d’une mauvaise filtration.
sion dans de l’eau. La deuxième étape sera l’alluvionnage qui
commence quelque temps encore sur de l’eau avant de faire suc- Industriellement, la filtration sur Kieselguhr fera l’objet d’une
céder la bière à l’eau. Il s’agit alors d’injecter au passage du pro- régulation qui tiendra compte de l’évolution de la perte de charge
duit une dose d’adjuvant proportionnelle à son débit, cela pour en cours de fonctionnement et de la brillance du liquide en sortie
maintenir le plus longtemps possible une porosité de la couche fil- d’appareil. La pompe utilisée pour le transfert du liquide à traiter
trante la plus constante possible. Traditionnellement en brasserie, pourra être une pompe volumétrique, sans débit pulsé, qui per-
sur une bière qui aura bien décantée en garde, la quantité d’adju- mettra un débit constant quelle que soit la pression en aval et en
vant utilisée à l’hectolitre est de l’ordre de 100 g/hl. Pour des bières amont, et facilitera la régulation de la filtration. Toutefois, une
plus jeunes et plus chargées en levures résiduelles, il faudra des pompe centrifuge à courbe plate pourra également être utilisée.
doses plus importantes, jusqu’à 250 g/hl. Quand un produit très
chargé en particules a séjourné en tank avant d’être filtré, pendant
Un filtre à Kieselguhr sera défini par sa surface filtrante et
le temps du séjour, le liquide aura partiellement sédimenté et de
l’espace disponible pour loger les gâteaux qui se forment et qui
ce fait au début de la filtration, le filtre va recevoir une quantité
augmentent d’épaisseur en continu.
plus importante de sédiments que pendant le reste de l’opération.
46
Référence Internet
AG6522
Liquides alimentaires
Organiser un atelier de conditionnement
47
Référence Internet
AG6522
2
conditionnement et l’habillage de ces emballages.
Tandis que la seconde met en œuvre des machines qui auront un contact ou
une influence directe sur le produit, comme les laveuses et les rinceuses de
récipients, les remplisseuses et les boucheuses ou sertisseuses (les opérations
que réalisent ces machines seront traitées dans un autre article).
La première orientation de ce développement s’est traduit par une augmen-
tation des cadences de production des machines implantées sur les lignes
pouvant aujourd’hui débiter 100 000 boîtes, ou bouteilles, par heure à travers
un flux continu et régulier, garant de l’augmentation de la productivité recher-
chée. Ce résultat s’obtient grâce à l’organisation de la distribution de ces
machines dans le groupe où elles sont implantées et la mise en place de
règles, et de directives, qui font du transfert, de la régulation et du débit des
récipients traités sur une chaîne de conditionnement, une discipline bien spéci-
fique qui a ses lois et ses impératifs et dont le contrôle en continu des
récipients traités est un des acteurs incontournables depuis que l’étiquetage
est devenu une opération fiable aux grandes cadences.
Cet article fait suite aux [AG 6 520] et [AG 6 521] repris dans le Pour en savoir
plus.
48
Figure 1 – Différentes possibilités du conditionnement des liquides alimentaires en petit contenant
Laveuse
de caisse
Dépalettisation
Stabilisation Étapes du conditionnement Tampon
Produit des liquides alimentaires
biologique caisses vides
Caisse verre
consigné Décaissage Débouchage • Pasteurisation pompable
pet refill • Filtration stérilisante Encaissage
• Soutirage chaud
est strictement interdite. – © Editions T.I.
• Colles froides
• Colles chaudes Cartons
Renifleur et adhésives
• Manchonnage
Lavage Pack
Pasteurisation
Soutirage Bouchage tunel Étiquetage
Vrac boîte verre perdu Rinçage Fardeaux
49
Fabrication emballages Form fill and seal Plat • Scellage Bouteilles préétiquettées
Insufflage gazeux • Capsulage • Bouteilles gravées Autres
perdus plastiques groupages
aseptique • Operculage • Boîtes (en général)
• Sertissage
Stérilisation
Silo chimique
Stock
Cerclage Palettisation
plein
Poches briques
Houssage
Référence Internet
AG6522
AG 6 522 – 3
2
Référence Internet
AG6522
cité limitée. Aujourd’hui, pour être protégée du bruit, l’installation Il n’est pas non plus certain que cet emballage consigné soit
de conditionnement doit intégrer une régulation très fine qui réa- plus économique du fait de ses contraintes :
lise des contacts doux entre les récipients, gère les accumulations – prévoir le retour des emballages vidés de leur contenu dans
de récipients sur les convoyeurs et les regroupements sans pres- l’usine de conditionnement, ce qui à un coût ;
sion à l’entrée des machines. – disposer d’équipes de triages des différents emballages avant
Le problème lié au bruit est important, car nombreux sont les de les renvoyer sur les chaînes où il faudra les laver et les désin-
opérateurs ayant travaillé dans des ateliers d’embouteillage qui, fecter.
aujourd’hui, ont des auditions difficiles dans la fréquence de De plus, c’est toujours hors saison que l’emballage vide retourne
4 000 hertz, qui est celle de la parole humaine. chez le conditionneur, et qu’il lui faudra déconsigner ces embal-
lages en risquant de mettre en danger sa trésorerie, surtout s’il est
■ Pour finir, il y aura lieu de prévoir dans ce local des moyens
amené à déconsigner plus d’emballages qu’il n’en a consigné,
d’approvisionnement en matériel vide à remplir et de mise en
l’excédant provenant d’un concurrent qui utilise les mêmes réci-
stock des produits conditionnés. À cet effet, les chariots élévateurs
2
pients et les mêmes casiers que lui.
qui pénétreront dans le local devront être à motorisation élec-
trique, ou thermique, avec épurateur de gaz d’échappement.
Dans les très grosses unités de conditionnement, la manutention Il reste néanmoins certain que le liquide traité suivant la for-
par chariots filoguidés a tendance à se généraliser. mule « Form, fill, and seal » dans la foulée est le plus sécuri-
sant du point de vue de l’hygiène alimentaire qui,
normalement, exclut le réutilisable.
1.2 Destinations
Suivant le type de liquide alimentaire à conditionner, l’embal-
lage primaire et l’emballage secondaire qui lui sont destinés et 2. Organisation des machines
leur traitement sur machine, cet atelier va présenter un grand
nombre de possibilités reprises dans la figure 1. de conditionnement
■ Notons que, sur un groupe de conditionnement, il est
Plusieurs machines, fonctionnant ensemble pour réaliser le
conditionné qu’un seul produit à la fois. Mais, en sortie de groupe,
conditionnement complet d’un liquide, forment un groupe, une
les emballages primaires peuvent être déclinés en plusieurs
ligne de conditionnement ou de soutirage.
emballages secondaires.
■ Ces machines peuvent être organisées en ligne ou en carrousel
50
Référence Internet
AG6522
51
2
52
Référence Internet
AG6523
Liquides alimentaires
Opérations fondamentales de l’atelier
de conditionnement
53
Référence Internet
AG6523
1. Rinçage et lavage ■ Dans deux cas, le rinçage a une fonction bien particulière :
– celui du rinçage des récipients avec l’eau minérale par laquelle
des récipients ils seront plus tard remplis, rencontré chez les minéraliers ;
– celui de l’avinage qui consiste à rincer la bouteille avec du vin
1.1 Rinçage, insufflage et avinage avant de la remplir avec ce même liquide.
Notons que des installations existent pour réutiliser en boucle
1.1.1 Rinçage l’eau ou les solutions de rinçage. Sont alors prévus des filtrations
et des moyens de stérilisation de ces solutions (le recyclage des
Il s’agit d’une opération qui clôt toujours une procédure de net- eaux de rinçage demande à être pratiqué avec beaucoup de pré-
toyage. Cette opération s’effectuera impérativement sur une cautions).
laveuse de bouteilles avec de l’eau chlorée, ou non, stérile ou sim- Les machines destinées à rincer les récipients sont organisées
2
plement potable, et suivra un nettoyage alcalin, ou acide, du réci- en ligne (pour les plus anciennes) ou en carrousel.
pient, avant de pouvoir effectuer son remplissage.
Depuis la généralisation de l’emballage en verre perdu, des ■ Machines en ligne
boîtes boissons, ou des récipients en plastique, le lavage systé-
matique n’a plus lieu d’être puisque ces récipients sortent d’une Elles ont, à l’origine, été conçues comme de petites laveuses de
machine qui les a fabriqués à une température suffisamment bouteilles. Puis, toujours en conservant des « paniers » de
élevée pour qu’ils soient considérés comme propres ou, tout au laveuses de bouteilles pour y loger les récipients à traiter, un
moins, dépourvus de souillures organiques ou microbiennes. circuit en trombone a été proposé qui venait coiffer la bouteille à
rincer avec un panier, la retournait en l’élevant et en la faisant glis-
Les récipients en verre sont livrés au conditionneur sur une ser sur un guide, puis, en partie haute de l’appareil, pratiquait les
palette qui les protège des agressions extérieures pendant le trans- injections, suivies d’un égouttage et avec remise sur convoyeur
port et le stockage par une housse plastique. d’alimentation de la soutireuse.
Alors que les récipients en plastiques sont, soit stockés aussi sur
Ensuite, sont apparues des rinceuses à poussée à motorisation
palette houssée, soit mis dans des silos avant leur reprise par
hydraulique ou mécanique qui, après que les bouteilles aient été
l’intermédiaire de redresseurs de bouteilles qui les amènent en
mises en touche-touche, sont poussées dans un chantourneur en
position droite, et en ordre, aux conditionneuses. Il en est ainsi des
fil métallique (ou usiné en matériau plastique), qui, toujours en
bouteilles en PVC et des préformes utilisées dans le procédé en
touche-touche, les pousse dans une zone d’injection d’eau au pas-
deux étapes de l’injection soufflage du PET. Il paraît alors superflu
sage, puis d’égouttage, pour finalement les retourner à nouveau
de leur faire subir un cycle de lavage onéreux, consommateur
dans un autre chantourneur qui les restitue debout sur un
d’énergie, d’eau et de produits chimiques, qui se caractérise en
convoyeur à chaîne à palette d’évacuation. Ce dernier appareil, s’il
outre par des rejets polluants. Ils seront simplement rincés.
a l’avantage de la simplicité, s’avère être très encombrant en
En soutirage aseptique, on différenciera les emballages longueur.
plastiques soufflés stériles pour lesquels, lors du formage du réci-
pient, ce dernier est soufflé avec de l’air à 300 oC environ, ce qui La durée du traitement dépend de la longueur entre les deux
stérilise l’intérieur du récipient, ainsi que les moules à son contact. chantourneurs et de la cadence du groupe. En général, le traite-
Mais son col reste fermé par une « carotte » lors de sa libération ment ne dure que quelques 8 à 10 secondes.
de la machine de formage qui ne sera décolletée qu’une fois le
récipient à l’intérieur de l’enceinte stérile de conditionnement où Exemple
l’on maîtrise les risques de contamination. Dans ce cas, le rinçage
Pour un groupe tournant à 36 000 B/h, 1 seconde de traitement
s’avère superflu. Il n’en est peut-être pas de même de l’insufflage.
correspond à 10 bouteilles produites, soit pour un touche-touche de
bouteilles de 60 mm de diamètre, une longueur occupée de 0,6
1.1.2 Insufflage mètre et 6 mètres pour 10 secondes de traitement égouttage
compris dans la partie entre chantourneurs. À ces 6 mètres, il faut
Cet insufflage aura pour but de débarrasser les récipients des ajouter la longueur des chantourneurs et le poste de mécanisation et
poussières et autres particules solides qui pourraient s’y trouver d’évacuation des récipients.
(les matériaux plastiques sont très électrostatiques), et également
Ces machines deviennent vite très encombrantes.
de la présence de composés gazeux, comme le chlore toujours
présent dans les bouteilles en PVC ou l’acétaldéhyde qui a long-
temps existé dans les bouteilles en PET. ■ Machines en carrousel
■ En fonction du traitement que va subir le récipient lors de son Dans ce type d’organisation, après une mise au pas dans la vis
conditionnement, le fluide de rinçage pourra être de : d’espacement, une étoile d’introduction et une rampe de guidage
assurent le transport des récipients dans la rinceuse où un grappin
– l’eau simplement potable ; en forme de pince, de conception originale et différente selon les
– l’eau chaude ; constructeurs, les saisit et les retourne de 180o. Ensuite, ont lieu
– l’eau stérile ; l’aspersion interne des récipients, puis l’égouttage. À l’issue de ce
– la vapeur ; processus, les bouteilles sont ramenées en position initiale, puis
– l’air chaud ou froid ; sortent de la machine par une étoile. L’eau usée est collectée, puis
– l’air ionisé ; évacuée en dehors de la machine.
– des solutions antiseptiques.
Sur une rinceuse, plusieurs fluides peuvent être injectés succes- • Sur les rinceuses en carrousel, le traitement varie de quelques
sivement et, ainsi, désinfecter, rincer et, éventuellement, sécher le 10 à 30 secondes si plusieurs fluides sont utilisés pour le traite-
récipient. ment.
Lorsque le traitement se réduit à une simple injection d’eau et
un égouttage, il est conseillé de chlorer cette eau avec du dioxyde
Pour ce dernier traitement, notons que la vapeur surchauf-
de chlore (ClO2) qui sera, bien sûr, d’autant plus efficace que la
fée est un excellent vecteur de séchage et de stérilisation par machine de rinçage est située loin de la machine de remplissage.
voie sèche.
Pour agir, le chlore demande un temps de contact suffisant.
54
Référence Internet
AG6523
– le transport des récipients suspendus par le col, par une étoile 1.2.2 Nettoyages
d’entrée à pince ;
Depuis les travaux réalisés par des constructeurs de laveuses et
– la double vis d’introduction et de mise au pas alimentée par un des fabricants de produits de nettoyage, on retient deux points
convoyeur aérien à air. particuliers.
55
Référence Internet
AG6523
a organisation (avec ses divers circuits de fluides) d’une laveuse de bouteilles single-end (Crédit KHS)
Figure 2 – Principe de distribution des fluides sur une machine single end
■ Au bout d’un certain nombre de bouteilles passées sur une À l’entrée de la machine, une table constituée de chaînes à
laveuse, les salissures, évaluées en matières organiques et miné- palette et alimentée par un transporteur, également à chaîne à
rales dissoutes, ont une concentration constante dans la laveuse, palettes qui lui est perpendiculaire, amène le récipient vers leur
les nouvelles salissures introduites par les récipients à traiter étant introduction dans la laveuse. Cette introduction se fait, soit par un
équilibrées par celles entraînées par les rejets des eaux sales à segment tournant, soit par un ensemble de barres glissant sur une
l’égout. rampe et entraînées par deux chaînes à rouleaux latérales
(figure 3a ).
■ Pour peu que la matière en suspension soit éliminée et que la La sortie se fait par chute des récipients sur un plan de la
concentration en produits alcalins soit ajustée au cours du temps, machine où un système mécanique les pousse sur une voie d’éva-
le pouvoir de détersion d’une solution caustique ne dépend pas de cuation à chaînes à palettes (figure 3b ).
sa teneur en matières dissoutes, mais uniquement de sa causticité
et de sa charge en matières en suspension. Donc, moyennant une ■ Le mouvement de transfert des rangées de paniers est, soit
filtration ou une sédimentation des bains de détergents, ces continu, soit discontinu suivant le type de machine, et les rampes
derniers pourront servir très longtemps. La limite étant obtenue d’injecteurs seront fixes ou mobiles accompagnant alors les réci-
lorsque les bris de bouteilles en verre ou en plastiques viennent pients dans leurs déplacements sur une certaine distance suivant
encombrer le fond des bacs de la machine et/ou se loger dans les de nombreux procédés différents. Le plus simple des procédés uti-
chaînes de transfert. À ce moment, il faudra prévoir la vidange lisés consiste à ce que, mécaniquement, l’extrémité d’un panier
pour pouvoir pénétrer dans la machine et assurer son nettoyage. fasse faire une rotation partielle de l’injecteur pendant son dépla-
cement et oriente le jet pendant le parcours (figure 2b ).
■ Au cours du temps, la chaîne de transfert des rampes de paniers
Des constructeurs ont mis au point des systèmes racleurs se détend. Des systèmes de rattrapage de tension existent bien sur
de fond permettant d’éliminer et de stocker les débris, sans les machines, mais les injecteurs, quand le rattrapage sera trop
interruption du fonctionnement de la machine. important, seront mal centrés et leur jet ne pénétreront pas, ou
56
Référence Internet
AG6523
2
puisse s’introduire à l’intérieur, extirper l’intrus et permettre le
redémarrage. De plus, un bouchon mal positionné lors de l’intro-
duction de la bouteille en laveuse empêchera non seulement le
nettoyage mais, s’il reste positionné en position de fermeture à
l’entrée de la soutireuse, il endommagera les canules courtes, ou
longues, à l’embectage dans la remplisseuse.
a introduction ■ La concentration en détergent à réaction alcaline ne doit pas
excéder 3 % en soude. Sinon, il y a risque de saponification de la
soude avec les matières grasses des salissures et d’apparition de
dépôts blanchâtres sur les bouteilles lavées.
Le parcours que suit l’eau dans une laveuse depuis l’introduc-
tion d’eau fraîche, met en jeu des récupérations et des réutilisa-
tions successives qui vont faire que le dernier bac d’eau récupérée
sera le plus chaud et le plus chargé en soude, avec un pH franche-
ment alcalin. Ce dernier bac va servir à alimenter le bac d’injection
des prélavages destinés, avant d’être mis à l’égout, à débarrasser
les récipients des grossières salissures qu’ils contiennent, et cela,
avant de pénétrer dans les bacs de trempage de la machine.
57
Référence Internet
AG6523
Exemple
On considère qu’une bonne laveuse doit réaliser 60 UL pour des
2
récipients ayant subi une rotation normale. Sinon, il faudra atteindre
100, voire 175 UL.
b double-end
■ Pratiquement, on découpera le diagramme de lavage en minutes
Figure 4 – Organisation des laveuses de bouteilles d’action et, pour chaque minute, on déterminera une UL en fonction
des caractéristiques de température et de concentration, en multi-
pliant par 10 quand il s’agira d’une injection.
Les machines double end sont considérées comme plus hygié-
niques que les machines single end, puisque les récipients vides et Dans ce calcul, ne seront pas pris en compte les rinçages. L’effi-
sales sont bien séparés et distants des bouteilles lavées et propres. cacité du lavage est représentée par la somme des UL calculés par
Par contre, cela nécessite un retour à vide des rampes de paniers minute.
tout le long de la machine. Et donc, un encombrement plus impor-
tant et souvent deux opérateurs (un à chaque extrémité). Signalons que Boudier et Berlottier, à Evian en 1964, ont
également étudié l’efficacité du lavage. Ils ont établi des
courbes qui permettent de situer l’efficacité du lavage des
1.3 Facteurs de lavage des récipients récipients en fonction des mêmes paramètres.
Mais, ces auteurs ajoutent une notion complémentaire :
Les facteurs intervenant lors du lavage des bouteilles sont
celle du trempage dynamique qui, en fait, est une injection à
essentiellement :
l’intérieur d’une bouteille immergée.
– la concentration en détergents ;
– leur température ; Si cette technique du trempage dynamique n’est pas utilisée
– leur temps d’application ; en lavage des petits récipients, elle l’est pour les fûts.
– leur mode d’application, c’est-à-dire « trempage » ou « injection ».
■ Unités de lavage : UL
1.4 Mécanismes d’action
Juret – Gochely et Moreav ont défini des unités de lavage, un de la détergence
peu à la façon des unités de pasteurisation UP ces unités de lavage
UL définissent l’efficacité du lavage des récipients. Un détergent sera toujours composé d’un agent chimique agres-
• Elles dépendent de quatre facteurs : sif vis-à-vis des salissures et d’un agent tensioactif qui abaissera la
tension superficielle de la solution détergente.
– temps ;
– température ; ■ Il est nécessaire que les produits de lavage utilisés possèdent
– concentration en NaOH ; certains pouvoirs :
– mode d’application physique (trempage ou injection).
– mouillant ;
On définit pour cela : – émulsifiant et peptisant ;
– Cc = efficacité de la concentration = racine cubique de C2 – séquestrant du calcium et du magnésium (pour maintenir en
(C = concentration en NaOH en %) ; solution les molécules de carbonate de calcium) ;
– rinçant surtout lié à la facilité d’égouttage.
Exemple
L’eau de rinçage doit être potable, et stérile dans certains cas
C = 0,25 – 0,50 – 0,75 – 1,0 – 1,5 – 2,0 – 3,0 – 4,0 – 5,0 (conditionnement aseptique).
Cc = 0,4 – 0,6 – 0,8 – 1,0 – 1,3 – 1,6 – 2,0 – 2,5 – 3
La tension superficielle d’un liquide est l’énergie à fournir
– Cinj = efficacité d’injection. Elle est 10 fois supérieure à un par unité de surface pour vaincre les forces qui maintiennent
simple trempage Cinj = 10 ; en contact deux parties de ce liquide.
– Ct = efficacité due à la température ou coefficient de tempéra- Une autre approche, pour définir la tension superficielle d’un
ture. Comme admis en chimie, une réaction chimique simple, liquide, apparaît lorsque l’on examine l’aspect d’une goutte
double de vitesse pour chaque augmentation de température de d’eau sur une surface de paraffine, ou celui d’une goutte
10 oC. Nous avons donc pour Ct une progression géométrique de d’huile sur une surface de verre. La forme sphérique des
raison r = 1,072 (racine 10e de 2). gouttes s’explique par le fait que les molécules du produit
Exemple exercent entre elles une force qui a tendance à ramener les
molécules vers le centre de la goutte. Cette force est la
T en oC = 50 – 60 – 70 – 80 – 90 – 100 « tension superficielle », laquelle tend à rendre minimale la sur-
Ct = 1,0 – 2,0 – 4,0 – 8,0 – 16 – 32 face de la goutte. Plus elle est élevée, plus la goutte garde une
forme sphérique. Quand elle décroît, la goutte s’étale.
Puis, à partir de ce tableau, sachant que UL double tous les 10 oC,
on calculera d’autres valeurs, par exemple : Cette notion de tension superficielle est très importante pour
T = 56, Ct = 1,52 – T = 66, Ct = 3,03 – T = 76, Ct = 6,06... le nettoyage et la désinfection.
58
Référence Internet
AG6523
■ Un procédé très simple permet d’évaluer la tension superficielle En plus de cela, la réaction de l’aluminium avec la soude
d’un détergent. Pour cela, on prend un tube en verre, étiré à une provoque un dégagement d’hydrogène qui peut provoquer des
extrémité, que l’on remplit avec de l’eau à 20 oC, et on laisse explosions (cela s’est déjà produit). Des précautions sont donc à
s’écouler le liquide en comptant le nombre de gouttes obtenues. prendre dans le traitement des bains qui ne doivent jamais être
Puis, on refait la manipulation avec la même quantité de détergent laissés en sous-concentration traiter ces bains en les décantant et
à la même température. en accélérant cette décantation par un traitement avec un flocu-
Le rapport du nombre de gouttes obtenu dans les deux cas est lant, du silicate de soude par exemple. C’est un travail qui peut
le même que celui des tensions superficielles des deux liquides. être fait en continu, ou en discontinu.
Sachant que la tension superficielle de l’eau pure est 72,8 mJ/m2, • Potasse caustique : KOH
on en déduit la tension superficielle du détergent.
Composé pratiquement identique à la soude, mais très coûteux.
Les tensioactifs sont des corps solubles qui, ajoutés en faible
quantité à de l’eau ou à une solution de détergent, abaissent sa • Carbonate de soude : Na2CO3
2
tension superficielle (ils sont généralement utilisés à raison de 4 % Moins agressif que la soude, sa solution à 1 % a un pH de 11,4.
du poids du principe actif principal, par exemple la soude). L’ajout
d’un tensioactif peut amener la tension superficielle de l’eau, ou • Silicates de sodium
d’un détergent, aux alentours de 30-35 mJ/m2, ce qui améliore le Ils se définissent par un rapport SiO2/Na2O = q.
pouvoir de détergence en facilitant l’introduction des solutions de Les silicates liquides ont un q de 1,6 à 3,3, et leur détergence est
traitement entre la paroi souillée et la souillure. d’autant plus forte que q atteint 2. Ils ont un pouvoir inhibiteur qui
On parle aussi de « mouillant » par analogie avec l’aspect d’une croît avec q.
goutte d’eau sur une surface paraffinée qui ne s’étale pas, mais Ils risquent d’attaquer le verre et de former un tartre sur les sur-
reste sphérique et ne mouille pas, et l’étalement qui s’observe dès faces nettoyées.
que l’on introduit un tensioactif avec lequel, il y a mouillage.
• Phosphates
À noter que, plus une solution détergente a une faible ten- Les principaux sont :
sion superficielle, plus elle pénétrera dans les fissures les plus – le phosphate disodique HNa2PO4 , pH à 1 % = 8,8 ;
inaccessibles. Par contre, le rinçage à l’eau, obligatoire après – le phosphate trisodique Na3PO4 , pH à 1 % = 12.
l’action du détergent ne pouvant pas pénétrer autant dans la Ils ont un excellent pouvoir émulsifiant et dispersant. Leurs
fissure (tension superficielle plus élevée) sera moins efficace bonnes propriétés détergente et complexante sont malheureuse-
parce qu’incomplet. D’ou l’intérêt de rincer avec de l’eau ment contrebalancées par leur hydrolyse à chaud qui les trans-
chaude qui a une tension superficielle inférieure à l’eau froide. forme en orthophosphate.
■ Détergents acides
■ La concentration en tensioactif d’un détergent est un paramètre Ce sont des produits à base d’acide et de tensioactifs permettant
important dans le mécanisme de la détersion. Elle doit être suffi- essentiellement d’éliminer des souillures d’origine minérale. Ils
sante pour diminuer au maximum la tension superficielle de la sont utilisés lorsque l’on pratique un double lavage, d’abord
solution. Mais, elle ne doit pas être excessive, sinon le produit est alcalin puis acide, pour éliminer successivement les souillures
perdu. En effet, lorsqu’une couche moléculaire de tensioactif aura organiques, puis les souillures minérales.
entouré une salissure, l’excédent n’aura aucune action ; les
tensioactifs vont alors s’agglomérer entre eux pour former des Exemple
micelles. C’est le cas du traitement des bouteilles d’eau minérale réutili-
La concentration maximale, sans qu’il y ait formation de sables pour lesquelles le résidu d’eau minérale, laissé au fond du réci-
micelles, est appelée : CMC = Concentration micellaire critique. pient par le consommateur s’évapore pendant le retour à l’usine de
conditionnement laissant des traces sur les parois du récipient que la
soude n’attaque pas et que l’on appelle, en langage minéralier « des
1.5 Principaux agents chimiques ronds de sel ».
agressifs de la détergence Quand une laveuse prévoit un bac de trempage acide, il
convient qu’entre les bains acides et sodiques soient prévus des
■ Détergents alcalins rinçages intermédiaires.
Ils vont éliminer les salissures d’origine organique et doivent • Acide nitrique : NO3H
être associés à des tensioactifs.
C’est le plus utilisé et le plus efficace. Il n’attaque pas les aciers
• Soude caustique : NaOH inoxydables (sur lesquels il renouvelle la couche passivante), mais
C’est le principal composant des détergents alcalins forts. En attaque le cuivre, est très corrosif et ses rejets se font à l’état de
solution à 1 %, la soude a un pH de 13. C’est un composé instable nitrates, ce qui ne convient pas aux minéraliers pour lesquels
qui forme des carbonates avec le CO2 de l’air. Il a le désavantage existe un périmètre de protection autour de leur exploitation en
de précipiter les sels de la dureté de l’eau (c’est-à-dire les sels de prévention de toute sorte de pollution.
calcium et de magnésium), possède un pouvoir mouillant très • Acide phosphorique : H3PO4
faible et présente des difficultés au rinçage.
C’est un des meilleurs détergents acides. Il n’attaque pas l’inox,
La soude attaque fortement l’aluminium si on l’utilise dans une ne détruit pas les tensioactifs, mais nécessite des concentrations
laveuse qui traite des bouteilles ayant été étiquetées avec des éti- élevées en tensioactifs.
quettes, ou un surbouchage, en aluminium. Ce métal dans le bain
de soude va donner un aluminate de soude NaAlO2 qui est solu- • Acide chlorhydrique : HCL
ble, si la concentration en soude est suffisante. Sinon, aidé en cela Inadapté aux inox, il détruit les tensioactifs, peu recommandé
par une diminution de la température, il y aura dans un premier alors que c’est le seul acide dont tous les sels sont solubles.
temps formation d’hydroxyde d’aluminium, puis d’alumine insolu-
ble (Al2O3). Cette alumine va alors se déposer sur les paniers de la • Acide sulfurique : H2SO4
laveuse et procéder à une véritable vitrification des surfaces, les Il a l’avantage de ne pas dégager de vapeur. C’est un nettoyant
rendant lourdes et non nettoyables. médiocre entre le HCL et H3PO4 . Il est cependant assez utilisé.
59
2
60
Référence Internet
AG6524
Liquides alimentaires
Conditionnements spéciaux
61
Référence Internet
AG6524
2
Entre le premier remplissage et le bouchage définitif, il va se passer plu-
sieurs mois (ou années) et, entre temps, le récipient aura connu des
changements de position qui font partie du process.
Le conditionnement des grands récipients (tanks ou citerne) apparaît beau-
coup plus simple que celui des petits récipients de par le fait qu’ils ne nécessitent
pas de machinerie importante, tant pour leur remplissage que pour leur net-
toyage. Toutefois, ils apparaissent sensibles à la pression et, surtout, au vide qui
peut s’installer après une stérilisation à la vapeur et un lavage alcalin quand ils
ont contenu un liquide carbonaté. D’autre part, ils seront difficiles à inerter avec
une pureté de gaz élevée dans l’atmosphère de substitution.
Le fût pression destiné aux boissons gazeuses est l’aboutissement d’une
recherche qui, depuis le tonneau en bois de nos ancêtres, a essayé, sans y par-
venir de façon élégante d’offrir un emballage inviolable que l’on puisse rendre
propre et stérile avant son remplissage à chaque réutilisation, dans un temps
raisonnable compatible avec une production industrialisée. La démarche du fût
à plongeur incorporé est née de l’espoir que le fût revenant chez le
conditionneur clos, et contenant encore du gaz de tirage, serait plus facilement
nettoyable et stérilisable. C’est plutôt l’inverse qui s’est produit et, aujourd’hui,
seule la structure en acier inoxydable de ce fût permet une stérilisation dras-
tique à la vapeur sur une paroi incomplètement nettoyée de ses salissures.
62
Référence Internet
AG6524
9
Remarques
10 • La législation sur le vin de Champagne exige que la
deuxième fermentation nécessaire à la prise de mousse soit
réalisée en bouteilles de 75 cl. Si on désire conditionner de
petits récipients de 25 cL, qui ont une production marginale, il
11 faudra vider des bouteilles de 75 cl après dégorgement dans
8
une cuve sous pression de CO2 et reprendre le vin sur une
12
7 13
soutireuse isobarométrique dans des contenants de 25 cl
6 (figure 2a ).
5
14 • La fabrication du vin de Champagne est très réglementée
4 15
et tout est défini depuis la détermination géographique des
2
16 vignes donnant droit à l’appellation, des quantités de moût
18 obtenus par kg de raisin, le récipient dans lequel s’effectue la
3
19 prise de mousse, jusqu’à la nature du bouchage d’expédition.
17 Des méthodes mécanisées utilisant des gyropalettes pour la
mise sur pointe par lots des récipients utilisant des levures
incluses dans des capsules perméables aux échanges gazeux
2 1 ont été difficilement introduites dans le domaine du
1– Panneau de commande champagne et sont encore aujourd’hui peu développées,
2– Rouleau de matériau officiellement pour satisfaire aux exigences des syndicats de
3– Équipement manuel de raccordement du matériau d’emballage personnel soucieux de voir les effectifs se réduire en cave.
4– Chariot pour le transport du matériau d’emballage
Un organisme très influent dans la profession : le CIVC
5– Mécanisme dateur
(Centre interprofessionnel du vin de Champagne situé à
6– Roue de plissage
Epernay) assure la recherche, le contrôle des bonnes
7– Boucle de transfert régulier
pratiques, et l’assistance de cette industrie agroalimentaire
8– Cabine de contrôle électronique
bien particulière.
9– Applicateur du film de liaison pour raccordement
de soudure longitudinal • C’est dans le domaine du conditionnement du vin de
10 – Début de formation du tube Champagne qu’a été introduite, et mise au point, l’encarton-
11 – Tube de remplissage
nage tête bêche des bouteilles (figure 2b ).
12 – Soudage longitudinal par recouvrement
13 – Plate-forme Cette méthode consiste à élaborer un vin non effervescent
14 – Photocellules de commande de positionnement du décor obtenu par une fermentation alcoolique classique suivie (ou non)
15 – Carter contenant le système NEP de la machine d’une fermentation malo-lactique. Le vin est ensuite filtré, ou
16 – Réalisation de la soudure transversale de fermeture centrifugé, puis mis en bouteille de 75 cl, avec un ajout de liqueur
par pression hydraulique sucrée et de levure. La bouteille est bouchée ensuite avec une
17 – Convoyeur pour transporter les emballages depuis les mâchoires capsule couronne, souvent associée à un obturateur (ou bidule)
jusqu’à l’unité finale de pliage qui présente l’intérêt de mieux réaliser, après la fermentation
18 – Unité finale de pliage qui plie et soude les cornes de l’emballage secondaire que subit le vin en bouteille, le rassemblement du culot
19 – Évacuation des récipients pleins de levures dans le col des récipients pendant le remuage.
63
Référence Internet
AG6524
Détail de l’anti-bourrage
a déforgeuse Perrier et opérations diverses
Figure 2 – Détail des opérations sur dégorgeuse Perrier – Encartonnage tête bêche (principe de mécanisation)
Les bouteilles sont ensuite reprises, toujours tête en bas, leur col plus alors, en passant sur une vidangeuse partielle, qu’à prélever
seul est immergé dans un bac à saumure à moins 20 oC qui gèle le par pression de gaz un peu de liquide de la bouteille, ajouter une
dépôt formé et rassemblé. liqueur d’expédition par l’intermédiaire d’une doseuse (la quantité
Les bouteilles retournées passent alors dans une dégorgeuse délivrée déterminera les différents types de champagne, à savoir :
qui les prend par le goulot et les traite en position inclinée (goulot brut, sec, demi-sec ou doux). Puis, de parfaire le niveau par ajout
vers le haut), compte tenu de l’angle de présentation, un couteau de vin carbonaté, cette fois en isobarométrie.
décapsuleur s’engage dans la capsule couronne et la libère, à cet Pour terminer ce conditionnement, il faudra boucher la bouteille
instant, par la pression du CO2 contenu dans bouteille, le bouchon avec un bouchon en liège qui sera partiellement enfoncé (diamètre
de levure est expulsé vers un tunnel en dépression. Il ne restera initial du bouchon : 29 à 31,5 mm), puis équipé d’un muselet et
64
Référence Internet
AG6524
Ils seront, en outre, presque toujours munis d’un tourniquet, ou À titre d’exemple, signalons qu’un français boit en moyenne par an
d’une boule de nettoyage en partie supérieure, qui seront un peu plus de 30 L de bière, un Belge 106 L, un Allemand 140 L, et
raccordés à un équipement de nettoyage en place (NEP) lors des parmi ces Allemands, le Bavarois 240 L !
opérations de sanitation du réservoir.
Remarques
4. Conditionnement
• Plus le réservoir est grand, plus il sera fragile aux effets de des volumes moyens
pression et, surtout, de dépression qui régneront dans son
enceinte. Un tank de 1 000 hl demandera à être fabriqué avec Ce type de conditionnement s’effectue généralement en ligne
des tôles d’inox d’une épaisseur de 7 mm pour une utilisation à sur des lignes à des cadences moyennes de quelques 50 récipients
une pression de 2 bar. Alors qu’un fût de 50 L dans le même à l’heure, mais qui peuvent être regroupées pour réaliser des
acier inoxydable, avec une épaisseur de 1,5 mm, supportera unités de conditionnement de 500 unités par heure, et plus. Il peut
sans déformation des pressions au-delà de 6 bar, et après trai- s’effectuer également en carrousel sur une, ou deux, ou même
tement à la vapeur à 120 oC, pourra supporter un refroidisse- trois machines en série avec, cette fois, des cadences jusqu’à
ment sans apport de gaz pour compenser le vide dû au 1 000 récipients à l’heure.
refroidissement. On va retrouver, dans cette catégorie, les trois types de
À l’opposé, si le nettoyage et la stérilisation par antiseptique conditionnement suivants.
de ces enceintes de grands volumes ne posent pas de
problèmes particuliers quand le traitement est effectué à froid,
lorsque la stérilisation s’effectue avec de la vapeur, même 4.1 Bonbonnes d’eau de table
fluente et basse pression, il y aura lieu de prévoir, sitôt l’arrêt Mises en place le plus souvent dans des lieux publics (salle
du débit de vapeur, un apport d’air stérile avec un débit d’attente d’Administration, Grande surface, collectivités...), leur
suffisant pour compenser le vide dû à la condensation de la vidange est assurée en self service gratuit par les habitués de la
vapeur pendant le refroidissement de l’enceinte. fréquentation de ces lieux.
65
2
66
Référence Internet
AG6525
67
Référence Internet
AG6525
2 ment. Les températures des bains de trempage et d’injection sont assurées par
des échangeurs de températures situés à l’extérieur ou à l’intérieur de l’appa-
reil, alors que des pompes assurent les injections.
La machine est équipée d’une table d’amener des récipients à laver d’où ils
sont guidés et introduits d’une façon continue, ou discontinue, dans les
alvéoles qui auront été au préalable libérées des bouteilles propres (qu’elles
maintenaient précédemment) sur une chaîne d’évacuation, vers le poste de
conditionnement suivant. Les machines seront toujours équipées de paniers à
étiquettes destinés à rassembler les étiquettes décollées des récipients afin de
les éliminer facilement une fois rassemblées.
Pour contrôler la bonne marche de l’opération de lavage, la machine est
pourvue de manomètres et de thermomètres, alors que pendant tout le pro-
cess, des contrôles périodiques ou continus maintiennent les concentrations
en détergent à des niveaux convenables.
Le lavage des récipients est une opération qui va émettre des rejets
chimiques et thermiques que l’on sait minimiser aujourd’hui.
Le lecteur trouvera un glossaire en fin d’article où sont données les définitions
des principaux termes et expressions techniques du domaine professionnel.
1. Lavage des récipients ainsi que les différents facteurs influençant le lavage, c’est-à-dire
essentiellement le temps, la température et la concentration.
Le lavage des récipients, qui ne concerne que des récipients Les bouteilles revenant de la clientèle sont plus ou moins sales
reremplissables ou consignés, a pour but d’obtenir une surface : intérieurement, selon le circuit commercial qu’elles auront suivi.
Les salissures sont constituées par des résidus de produit contenu
– physiquement propre et donc débarrassée de tout corps
à l’origine, de détritus introduits accidentellement ou par mal-
étranger ;
veillance tels des mégots de cigarettes, il peut s’être formé des
– chimiquement propre et donc exempte de toute trace de corps biofilms, le récipient peut avoir contenu d’autres contaminants
chimique qui aurait pu la souiller, ainsi que toute trace de étrangers très gênants comme de l’essence ou du gasoil qui non
détergent ayant servi au nettoyage ; seulement obligent à rejeter systématiquement le récipient mais
– bactériologiquement pure et donc exempte de germes nocifs également vont polluer les bains de lavage. En Allemagne où la
vis-à-vis, soit des personnes, soit du produit. réutilisation des emballages est très fréquente, on utilise de plus
en plus l’examen en temps réel des récipients avant leur entrée en
laveuse par des nez artificiels qui éliminent ce type de récipient
1.1 Règles à observer contaminé.
Du point de vue légal, une circulaire du ministère de l’Agricul- D’autre part, la grande majorité des récipients traités en laveuse
ture impose un certain nombre de normes pour préserver la santé possèderont encore sur paroi externe une ou plusieurs étiquettes
des consommateurs, afin que ces derniers disposent d’un produit dont la colle utilisée, la qualité du papier et son traitement de sur-
contenu dans une bouteille telle qu’aucun germe pathogène ne face, influencent le fonctionnement de la machine, notamment les
puisse y avoir été apporté et nuire à leur santé. boues formées par des étiquettes en papier de mauvaise qualité
qui risquent d’obstruer les injecteurs et d’influencer négativement
Parallèlement à cet aspect légal, du point de vue commercial, il
le lavage. Le traitement sera d’une intensité variable, mais présen-
importe que l’état de propreté des bouteilles soit tel que le produit
tera toujours le même process suivant un diagramme de temps et
soit à l’abri de toute altération. Des cellules de levure ou des bacté-
de température bien défini :
ries lactiques ne seront pas nocives pour la santé du consom-
mateur, mais rédhibitoires pour la conservation de la bière et – prétrempage ou prérinçage ;
autres boissons. – trempage dans un ou plusieurs bains de détergent ;
À cet effet, il faudra donc considérer les machines utilisées pour – injections successives de solution détergente et d’eau de
le lavage et leurs performances, les fluides de rinçage et détergents rinçage, chaude, puis froide.
68
Référence Internet
AG6525
69
Référence Internet
AG6525
Injection Injection
Injection
de rinçage d’eau de ville
de détergent
Brossage Réservoir
intérieur Arrosage de récupération
2
Évacuation
Transport
évacuation
Introduction
Figure 2 – Principe d’une single-end : entrée et sortie des récipients d’un même côté (Crédit KHS)
Figure 3 – Principe d’une double-end : entrée et sortie des récipients aux deux extrémités de la machine (Crédit KHS)
70
Référence Internet
AG6525
Remarque
Notons qu’il a existé d’autres systèmes de synchronisation
des injecteurs avec la position de l’orifice des récipients en
lavage, notamment le premier système mis au point par KHS
et qui consistait à mettre un ensemble de système d’injecteurs
sur un tablier et à déplacer ce tablier pendant le transfert des
rangées de récipients et cela pendant une séquence prédéter-
minée, puis de ramener le tablier à sa position initiale pour
une autre séquence.
Le système discontinu nécessite l’arrêt du transfert des
rampes de paniers à chaque séquence.
2
Les injecteurs à balayage proposés par KHS peuvent effec-
tuer, soit un balayage unique de l’intérieur du récipient
(figure 6), soit avec le système cross flow un balayage com-
plémentaire de la surface externe du récipient (figure 8). Les
Figure 4 – Principe d’injections accompagnant des récipients figures 7 et 9 précisent la position des injecteurs sur les
pendant leur transfert dans la machine (Crédit Crown Cork) rampes et leur position à l’intérieur, en partie haute à l’inté-
rieur du caisson de la laveuse du caisson.
Les tubes collecteurs de solution d’injection alimentent les injec-
teurs oscillants, l’oscillation étant commandée par le pignon Par le passé, le contrôle du lavage des récipients commençait
d’entraînement de la chaîne de transfert accompagnant dans leur toujours par un contrôle visuel de l’alignement des orifices des
déplacement les récipients dans leurs godets (figure 5). récipients avec l’orifice des injecteurs. Ce contrôle n’était pas facile
L’action est d’autant plus efficace que l’on peut profiter d’une car la buée, condensée sur les fenêtres ménagées à cet effet sur la
courbe du trajet pour réaliser l’injection. laveuse, venait gêner la vision.
Figure 5 – Mécanisme d’orientation du jet commandé par le déplacement de l’alvéole contenant le récipient (Crédit Krones)
71
2
72
Référence Internet
AG6526
2
Ingénieur ENSAIA EBN – École nationale supérieure d’agronomie et des industries alimen-
taires de Nancy
Ancien directeur technique de brasserie industrielle
Professeur associé à l’ENSAIA dans le département brasserie-boissons
1. Le fût........................................................................................................ AG 6 526 - 2
1.1 Aspects technologiques du fût de brasserie ......................................... — 2
1.2 Évolution du fût de brasserie.................................................................. — 2
1.2.1 Trois directions majeures ............................................................. — 2
1.2.2 Transports et manutentions ......................................................... — 4
2. Accessoires d’utilisation des fûts à PI........................................... — 4
3. Organisation du lavage et du remplissage des fûts à PI .......... — 5
4. Contraintes spécifiques du lavage des fûts à PI......................... — 6
5. Divers traitements de nettoyage ..................................................... — 7
6. Remplissage........................................................................................... — 11
7. Cadences ................................................................................................ — 12
8. Tendances actuelles sur l’évolution du fût de brasserie .......... — 12
9. Conclusion ............................................................................................. — 13
10. Glossaire ................................................................................................. — 13
Pour en savoir plus ........................................................................................ Doc. AG 6 526
1960, alors qu’il avait pris naissance en Angleterre. Pour le brasseur français, il
présentait l’espoir de clore a tout jamais la querelle sur la qualité de la bière
73
Référence Internet
AG6526
débitée qui a toujours existé entre le brasseur et le cafetier qui débitait sa bière
au tirage pression.
En effet, avec les fûts à plongeur incorporé, la bière revient à la brasserie
sous pression de gaz carbonique et en vase clos hermétique, ce qui devait per-
mettre au brasseur de constater la validité de la réclamation. Très vite, on s’est
rendu compte que cet avantage apparent n’en était pas un, vu le nombre de
fûts en retour croissant au début de la mise en œuvre de cet emballage car, de
part la structure même du fût, le nettoyage parfait était impossible. Mais,
comme par ailleurs l’emballage présentait d’autres avantages, surtout du point
de vue des manutentions, de la palettisation et de son traitement sur machine,
le brasseur persévéra pour aujourd’hui, utiliser une technique de nettoyage
1. Le fût nomme « KEG », qui peut être utilisé avec un plongeur incorporé.
Ce fût est réalisé en métal et possède une forme cylindrique.
74
Référence Internet
AG6526
2
1,63 350
Avant la disparition du fût en bois, on utilisé un fût composé de
douves en lamelles de bois stratifiées et bakélisées, plus léger que le
fût en bois. Mais, au cours du temps, des lamelles se défaisaient les
unes des autres, se fissuraient et rendaient le fût très difficilement
lavable et peu hygiénique. C’est pour obtenir une désinfection satis-
faisante que fut introduit avec le lavage de ces fûts l’utilisation de 1,73 305
détergents oxydants. Ce fût a été rapidement abandonné.
■ Satisfaire les besoins d’ergonomie commerciale
La deuxième direction s’inscrit dans le cadre de la limitation des Figure 1 – Variation des épaisseurs de la tôle dans un fût à bière
contraintes ergonomiques pour obtenir un récipient relativement (Crédit Portinox)
léger, manutentionnable en toute sécurité lors de sa livraison et
son installation sur les lieux de débit. C’est ainsi que, tout au
moins en ce qui concerne la France, la capacité des fûts est limitée • Les épaisseurs utilisées sont variables suivant le fabri-
à 50 L, alors que, dans le passé, existaient des fûts en acier poissé cant, et se situent dans une fourchette allant de 1,5 à 2,5 mm. Sur
de 200 L (voire plus), le fût pesait déjà 84 kg à vide. Cela nécessi- un même fût, on rencontrera des variations d’épaisseurs qui pro-
tait, pour sa mise en place chez le débitant, plusieurs manutention- viennent de l’étirage du métal pendant l’emboutissage (figure 1).
naires et une installation spécifique à demeure faite de treuils et de
rampes de glissement ou « poulain ». • Si, par le passé, on a construit des fûts cylindriques en inox,
en trois pièces soudées, aujourd’hui la construction à partir de
■ Répondre aux nécessités croissantes d’automatisation deux coquilles soudées obtenues par emboutissage pro-
La troisième direction satisfait aux impératifs techniques indus- fond s’est généralisée aussi bien pour les fûts cylindriques que
triels qui ont permis la réalisation d’installations de conditionne- pour les biconiques, tous les deux sont alors équipés de galeries
ments mécanisées et automatisées mettant à la disposition de la rapportées par soudure sur les fonds du récipient (figure 2).
distribution des unités palettisées, datées et identifiables.
• Le fût de brasserie destiné à la consommation hors • Le nombre de soudures présentes sur un fût est en
domicile est un emballage « reremplissable » et, de ce fait, relation directe avec sa nettoyabilité et sa solidité. En effet,
soumis à la pratique de la consignation. Pour son débit à la pres- on remarque que c’est au niveau des soudures que vont s’accro-
sion, il nécessitera la présence d’un plongeur, soit amovible après cher préférentiellement les salissures. Aussi, un soin tout particu-
chaque utilisation (PA), soit en place à demeure sur le fût. Dans ce lier a été apporté à la soudure d’assemblage des deux coquilles
dernier cas, on parlera de fût à plongeur incorporé (PI). qui utilise un procédé de soudage au plasma assurant une soudure
sans pore et sans fissure.
• Il possédera toujours un (ou plusieurs) orifice(s), mais
l’un d’entre eux est suffisamment large (diamètre voisin de
50 mm) pour permettre un remplissage rapide lorsque le fût est De plus, les fûts en deux pièces sont plus résistants que
conditionné pour être utilisé avec un plongeur amovible et, de ce ceux en trois pièces à épaisseurs égales. La soudure de la
fait, bouché après son remplissage avec un bondon, ou bien sur bonde demande également un soin particulier.
cet orifice est placé à demeure un plongeur qui ne quittera plus
jamais le récipient pendant toutes les opérations successives aux- Ajoutons que, de la qualité des soudures réalisées pour fixer
quelles il sera soumis, c’est-à-dire : lavage, stérilisation, remplis- les galeries des fûts dépend leur résistance aux chocs et aux
sage à la brasserie et vidange dans les CHR (café, hôtel, chutes.
restaurant), et cela à chaque rotation de l’emballage. Plus la surface de supportage de la galerie sur le
corps du récipient est importante et la soudure plus
• Le fût cylindrique en acier inoxydable est pratiquement grande, meilleure sera cette résistance aux chocs et
le seul qui soit fabriqué aujourd’hui, les autres formes et aux brutalités.
matériaux ayant été abandonnés, tout au moins en France.
• L’acier inoxydable généralement utilisé répond le plus
souvent à la norme AISI 304. Cette nuance est suffisante pour Les fûts cylindriques ont des dimensions normalisées. Si cette
l’acidité tamponnée de la bière (pH 4,2), mais interdit l’utilisation normalisation diffère encore aujourd’hui suivant les pays utilisa-
de produits chlorés pour le nettoyage et la désinfection du réci- teurs, à l’intérieur d’une même norme, le diamètre hors tout du fût
pient. Parfois également, seront utilisés des aciers de la nuance sera le même, quel que soit le volume du récipient qui, de ce fait, ne
AISI 316, ce qui les rend encore plus résistants aux agents varie que par sa hauteur. Cela facilite grandement la palettisation.
chimiques et aux liquides alimentaires très agressifs comme les
sodas et les limonades. On distingue ainsi l’Euro KEG utilisé en France caractérisé par un
diamètre de 408 mm extérieure, seule la hauteur du fût varie d’une
• Les tôles d’inox utilisées pour la fabrication des fûts à capacité à une autre. L’US KEG utilisé aux États-Unis, et le DIN
bière sont laminées à froid pour leur donner un poli compatible KEG utilisé en Allemagne ont chacun des normes dimensionnelles
avec les critères d’alimentarité et de nettoyabilité. spécifiques.
75
Référence Internet
AG6526
535
535
2
408 408
a fût inox 50 L, assemblage par soudure b fût inox 50 L, assemblage par soudure de 2 fonds
de 2 coquilles embouties, 1 soudure bombés avec virole formée à partir d'une tôle
rectangulaire, 3 soudures
Figure 2 – Schéma d’assemblage du corps d’un fût cylindrique à une ou trois soudures avec mise en évidence des galeries
1.2.2 Transports et manutentions bouteilles et réservées à une clientèle marginale dont la consom-
mation était limitée. C’est ce qui a fait évoluer les volumes des fûts
■ En Allemagne et fait apparaître en France le fût de 20 L.
Pour des contenances au-delà de 30 L, on produit (et on utilise) La manutention au sol des fûts se fait sur des convoyeurs à rou-
souvent des fûts recouverts de mousse isolante de polyuréthane leaux, ou à chaîne, comme pour le transport des palettes ou des
pour un service au café. Le fût est ainsi rendu plus hygiénique (il caisses. Mais, on a introduit parfois des convoyeurs à chaîne à
reste frais longtemps après sa sortie de la brasserie), plus résistant palette en 190 mm de large à double charnière pour un convoyage
aux chocs, et offre une vaste surface publicitaire. avec changement de direction par glissement.
Il ne semble pourtant pas avoir intéressé le brasseur français.
Son prix décourage certainement, mais ce n’est pas le seul facteur
qui a fait repousser son utilisation.
■ En France 2. Accessoires d’utilisation
En effet, quand on y examine les sites de production de bière, on
remarque qu’ils sont concentrés dans le Nord et l’Est du pays,
des fûts à PI
alors que la consommation est nationale. Ce qui oblige la mise en
place de systèmes de distribution spécifiques que sont les entrepo- Les accessoires incontournables du fût de brasserie à PI
sitaires grossistes chez lesquels le fût va séjourner plusieurs jours sont :
avant d’être livré au cafetier. Le calorifugeage devient alors super- – le plongeur, qui va permettre le débit du contenu du récipient
flu et la manutention sur palette réduit le risque de détérioration chez le cafetier et les opérations de conditionnement à la
du récipient à sa seule mise en place chez le cafetier. brasserie ;
La situation est différente en Allemagne où de nombreuses bras- – la tête de débit, à demeure chez le débitant qui va permettre
series délivrent leurs fûts en direct, et dans un rayon de quelques de brancher le récipient sur l’installation de tirage en la reliant à la
dizaines de km. colonne de tirage et à la source de gaz carbonique de maintien de
■ Dans les variantes des fûts inox la carbonatation et de pousse de la bière dans le circuit.
Nous citerons pour mémoire les containers pour soft drink. Prin- Dans un passé récent, le fût était livré clos par un bondon vissé
cipalement utilisés pour le conditionnement de sirops, ou de sur son anneau de bonde, l’étanchéité se faisant alors par une toile
concentrés destinés à la constitution sur le lieu de débit de bois- paraffinée, ou plus tard un joint torique. Ce bondon était percé en
sons carbonatées ou non, ils sont de forme très allongée et pos- son centre et cette ouverture était fermée, soit par un bouchon en
sèdent une ouverture très large obturante par une fermeture liège, soit par une capsule couronne si le bondon possédait à son
interchangeable que l’on bloque par un système à étrier. Sur la extrémité un profil de bague couronne. Ces obturateurs étaients
partie supérieure du récipient sont posées les soupapes de débit. expulsés dans la bière lors de la mise en perce du fût par un plon-
geur amovible.
Ajoutons que la tendance est à la diminution des volumes de la
fûtaille. Cela pour satisfaire le souci du brasseur qui voudrait que Le plongeur est positionné à demeure sur le fût, la tête de débit
son fût ne reste en perce chez le débitant, au mieux une journée, et est détenue par le cafetier et la pièce destinée au lavage est fixée
au pire une semaine. Or, surtout depuis quelques années, on a vu dans le local de débit ; cette pièce a le profil d’une tête de plongeur
se diversifier le goût de la clientèle et apparaître les bières de spé- et est reliée a un conduit d’eau de rinçage (les pièces de lavage
cialité en fût qui, jusqu’alors, étaient conditionnées uniquement en sont représentées figure 3a et 3b en haut et à gauche des figures).
76
Référence Internet
AG6527
Mécanismes de la détergence :
produits, méthodes, évaluations
et contrôles
77
Référence Internet
AG6527
1. Étude des détergents II faut toujours un équilibre entre ces cinq facteurs pour trouver
le bon compromis entre l’efficacité et le moindre coût.
et leur mode d’action
1.2 Qualités d’un détergent
1.1 Facteurs d’optimisation du process Un détergent doit toujours posséder un certain nombre de
de lavage qualités :
– un pouvoir mouillant : c’est celui qui abaisse la tension
Le lavage des récipients dépend de cinq facteurs essentiels : superficielle de la solution et lui permet de se glisser dans les
– la nature et la concentration des solutions de détergent mises moindres fissures de la paroi du récipient et sous les salissures qui
en service ; y adhèrent afin de permettre alors leur détachage. Une bonne ten-
– la température de ces solutions ; sion superficielle de solution doit être comprise entre 40 et 45
– la durée de contact du récipient et des solutions ; dynes, sachant que l’eau a une tension superficielle de 75 dynes ;
– l’action mécanique provoquée par les injections, le mouve- – un pouvoir émulsifiant et dispersant ;
ment des pièces déplacées dans la machine, et les courants créés – un pouvoir rinçant ;
par les pompes de déluge destinés à l’élimination et au véhiculage – un pouvoir séquestrant ou chélatant, c’est-à-dire la capa-
des étiquettes des bouteilles jusqu’aux extracteurs à tamis ; cité des solutions détergentes à séquestrer la dureté de l’eau
– le pourcentage relatif du traitement en injection et en trem- (essentiellement due aux ions calcium et magnésium) ;
page. – un pouvoir antiseptique ou bactéricide.
78
Référence Internet
AG6527
1.3 Principales caractéristiques exigées ■ Des techniques de mesure de la DCO et COT existent pour
rendre compte des salissures organiques
d’un détergent utilisé en lavage
de récipients Actuellement, une recherche est en cours afin, de définir, d’un
point de vue physico-chimique, l’état de propreté et qui permettra
Les détergents utilisés pour le lavage des récipients alimentaires de réaliser un capteur donnant le signal de l’arrêt du nettoyage et
ont presque toujours comme agent principal un élément à sque- de la désinfection quand il ne sera plus utile de poursuivre le net-
lette alcalin. La soude, le carbonate de sodium et la potasse ont toyage. Les différentes techniques testées aujourd’hui (dont le
une part prépondérante dans la formulation des spécialités pré- contrôle de la DCO et l’ATP-métrie) ne sont pas totalement satisfai-
sentes sur le marché. santes.
II faut y ajouter les silicates et les phosphates qui jouent un rôle Il semblerait qu’aujourd’hui des mesures photométriques de
anticorrosif, tampon et séquestrant. Le pH des solutions alcalines l’absorption de lumière ultraviolette à 254 nm en continu donne-
doit se situer au-delà de 13 et correspondre à une concentration en raient un bon aperçu du COT et de la DCO.
alcalin de 0,5 % au minimum, à 3 % au maximum. En effet, au-des-
sus de cette concentration, il y aurait un risque de saponification
des matières grasses contenues dans le bain et amenées par les
1.4.2 Contrôle en continu du lavage
et de la désinfection
2
salissures, ce qui provoquerait une mousse non souhaitée dans le
process et des dépôts de savon sur les récipients lavés. Lors du lavage en machine des récipients, il existe, depuis plu-
De plus, quand la laveuse doit traiter des récipients avec des éti- sieurs années, des machines de contrôle en ligne qui, en temps
quettes avec surface en aluminium ou aluminisées, il faut mainte- réel, permettent :
nir une alcalinité suffisante dans les bains (surtout après la période – de vérifier :
de refroidissement qui suit l’arrêt de la laveuse) pour éviter la pré- • l’état de propreté des parois des récipients transparents,
cipitation de l’aluminium sous forme d’hydroxyde d’aluminium
• la présence ou non de liquide résiduel,
puis d’alumine, tous deux incrustants. Avec la soude, l’aluminium
forme de l’hydrogène à caractère explosif. • la présence de corps étranger dont les bris de verre ;
– de détecter la présence de produits aromatiques anarchiques
présents dans le récipient avant le remplissage ;
Notons que, dans certains cas particuliers comme le lavage – d’éliminer les récipients non conformes.
des bouteilles en verre ayant contenu de l’eau minérale et le
lavage des fûts a plongeur incorporé, on pourra utiliser seul, ou Ce type de contrôle met en jeu :
associé alternativement avec un alcalin, un détergent acide. – des caméras CCD ;
– l’évaluation de l’absorption dans l’infrarouge ;
– des lasers ;
1.4 Contrôle du lavage – des capteurs renifleurs ou nez artificiels.
et de la désinfection ■ Principe de la détection laser
1.4.1 Principaux tests courants en contrôle discontinu CIB LASER de Saint GOBAIN cinématique et contrôle
offre une série de vérifications résumée au tableau 1 et dont le
■ Les principaux tests sont : principe est schématisé à la figure 1.
– le contrôle microbiologique des eaux de derniers rinçages ■ Autres types de détection et procédés couramment mis
en fin de lavage ; en place
– le contrôle par frottis et écouvillonnage des surfaces,
repris par un liquide dont on a abaissé la tension superficielle et Les figures 2 et 3 concernent les unités d’inspection de la
neutralisé le chlore éventuel, puis exploité sur membrane et milieu mireuse Lina tronic de Krones (tous ces contrôles représentés sur
spécifique ; les figures 2 et 3 sont réalisés à la suite sur une même machine en
– la recherche du sucre par la méthode de Molish ; elle per- carrousel).
met de déceler 0,5 mg de sucre/litre de liquide ;
– la recherche des matières organiques par mesure de
l’oxygène cédé à chaud par le permanganate de potasse en
Tableau 1 – Nature des contrôles effectués
milieu alcalin, elle permet de déceler 0,3 mg/L d’oxygène combiné.
Le contrôle continu de la recherche des matières organiques met Grâce au balayage du rayon laser de
en œuvre l’ATP-métrie et la turbidimétrie (test peu fiable encore Inspection intégrale
∅ 1 mm à travers les parois du fond, du
actuellement) ; des bouteilles pour
corps et de la bague, tous les corps
– le test à la fuchsine qui contrôle la propreté des bouteilles la détection des
étrangers, salissures, fissures, balançoires,
après lavage en sortie de laveuse, et utilise un réactif spécifique, le salissures et corps
même de petites dimensions, sont détectés
réactif de Czabriswki. étrangers
avec une haute fiabilité
Un traitement spécial du signal
Encadré 1 – Composition du réactif de Czabriski électronique résultant du passage du rayon
Inspection de la laser sur la bague permet de détecter les
10 g de fuchsine basique + 5 ml de phénol. Agiter lentement qualité de bague ébréchures les plus fines, même pour des
et ajouter 50 ml de glycérine. Bien mélanger, puis ajouter hauteurs de bouteilles variables sur
100 ml d’eau fraîchement distillée. 25 mm
Le test à la fuchsine consiste à prélever 2 ml de réactif et à les Un nouveau système infrarouge à
reporter complètement sur la paroi interne d’une bouteille fraî- absorption permet de détecter à 100 % les
chement lavée. Rincer ensuite abondamment, mais sans tur- Inspection du restes de liquide de lavage à partir de
bulence jusqu’à complète disparition du colorant. Les traces de liquide résiduel 2 mm de hauteur, quels que soient les
salissures organiques ou minérales restent colorées en rouge. changements de coloration, ou l’épaisseur
Sur verre teinté, on peut aider l’observation par une lampe. des fonds
79
Référence Internet
AG6527
5
3
J
2
1
G
2
6
H K
β
Le rayon du laser hélium/néon, de puissance 5 mW dirigé sur un disque polygonal « H » garni de
miroirs et tournant à grande vitesse, est réfléchi en balayant un angle β. Il frappe successivement, au
cours de son déplacement,
les miroirs 1, 2, 3, qui assurent le balayage du corps de la bouteille, puis le miroir 4 qui, relayé par le
miroir 5, assure le balayage du fond.
Deux matrices de réception « J » et « K » garnies de diodes photosensibles reçoivent la lumière
résiduelle après traversée respective des parois latérales et du fond de la bouteille. Ces matrices sont
suffisamment larges pour recevoir la plus grande partie de la lumière diffusée par les parois.
Les signaux électriques enregistrés sont analysés à tout instant suivant 2 principes complémentaires.
À noter que la présence de la courroie « G » contre la bouteille ne gêne pas le contrôle à ce niveau,
grâce à l’action conjuguée de 2 balayages sous incidences différentes. C’est en effet sur la paroi
opposée à la courroie que s’effectue le contrôle ; la 2e paroi joue un rôle insignifiant.
80
Référence Internet
AG6528
81
Référence Internet
AG6528
2
types d’organisation, le process est le même ; seul diffère le trans-
1. Rinçage des récipients fert des récipients et leur positionnement au-dessus des injecteurs
dans le processus (injecteur pénétrant ou non).
En fonction du traitement que va subir le récipient lors de son
de nettoyage conditionnement, le fluide de rinçage pourra être de :
– l’eau simplement potable ;
Il s’agit d’une opération qui clôt toujours une procédure de net- – l’eau chaude ;
toyage. Cette opération s’effectuera impérativement sur une – l’eau stérile ;
laveuse de bouteilles avec de l’eau chlorée, ou non, stérile ou sim- – la vapeur ;
plement potable, et suivra un nettoyage alcalin, ou acide, du réci- – l’air chaud ou froid ;
pient, avant de pouvoir effectuer son remplissage. – l’air ionisé ;
– des solutions antiseptiques.
Depuis la généralisation de l’emballage en verre perdu, des boîtes
boissons, où des récipients en plastique, le lavage systématique n’a Sur une rinceuse, plusieurs fluides peuvent être injectés succes-
plus lieu d’être puisque ces récipients sortent d’une machine qui les sivement et, ainsi, désinfecter, rincer et, éventuellement, sécher le
a fabriqués à une température suffisamment élevée pour qu’ils récipient.
soient considérés comme propres ou, tout au moins, dépourvus de
souillures organiques ou microbiennes. Toutefois, les bouteilles
neuves en verre peuvent présenter des traces provenant de la mau- Pour ce dernier traitement, notons que la vapeur surchauf-
vaise combustion des fuels utilisés lors de la recuisson, ainsi que fée est un excellent vecteur de séchage et de stérilisation par
des particules de graisses graphitées provenant des moules ou des voie sèche.
traces de produits utilisés en traitement de surface. Cela justifie et
fait conseiller le rinçage des récipients neufs.
Dans les deux cas, le rinçage a une fonction bien
Les récipients en verre sont livrés au conditionneur sur une
particulière :
palette ou ils sont protégés des agressions extérieures pendant
leur transport et leur stockage par une housse plastique alors que – celui du rinçage des récipients avec l’eau minérale par
les récipients en plastiques sont, soit stockés aussi sur palette laquelle ils seront plus tard remplis, rencontré chez les
houssée, soit mis dans des silos avant leur reprise par l’intermé- minéraliers ;
diaire de redresseurs de bouteilles qui les amènent en position – celui de l’avinage qui consiste à rincer la bouteille avec du vin
droite, et en ordre, aux conditionneuses. Il en est ainsi des bou- avant de la remplir avec ce même liquide.
teilles en PVC et des préformes utilisées dans le procédé en deux Notons que des installations existent pour réutiliser en boucle
étapes de l’injection soufflage du PET. Il paraît alors superflu de l’eau ou les solutions de rinçage. Sont alors prévus des filtrations
leur faire subir un cycle de lavage onéreux, consommateur d’éner- et des moyens de stérilisation de ces solutions (le recyclage des
gie, d’eau et de produits chimiques, qui se caractérise en outre par eaux de rinçage demande à être pratiqué avec beaucoup de pré-
des rejets polluants. Ils seront simplement rincés. cautions).
En soutirage aseptique, on différencie les emballages plastiques Les machines destinées à rincer les récipients sont organisées
soufflés stériles pour lesquels, lors du formage du récipient, ce en ligne (pour les plus anciennes) ou en carrousel. Dans les deux
dernier est soufflé avec de l’air à 300 °C environ, ce qui stérilise types d’organisation, le process est le même ; seul diffère le trans-
l’intérieur du récipient, ainsi que les moules à son contact. Mais fert des récipients et le positionnement des injecteurs utilisés,
son col reste fermé par une « carotte » lors de sa libération de la ceux-ci sont généralement pénétrants dans un carrousel,
machine de formage, celle ci ne sera décolletée qu’une fois le réci- c’est-à-dire qu’ils pénètrent le récipient lors du traitement et leur
pient à l’intérieur de l’enceinte stérile de conditionnement où l’on orifice peut alors se positionner à quelques centimètres de son
maîtrise les risques de contamination. Dans ce cas, le rinçage fond, par contre ils seront simplement affleurants du buvant des
s’avère superflu. Il n’en est peut-être pas de même de l’insufflage. flacons qui défilent devant eux dans les organisations en ligne.
Cet insufflage aura pour but de débarrasser les récipients des
poussières et autres particules solides qui pourraient s’y trouver
(les matériaux plastiques sont très électrostatiques), et également 1.2 Déroulement du traitement
de la présence de composés gazeux, comme le chlore toujours
présent dans les bouteilles en PVC ou l’acétaldéhyde qui a long- À l’injection d’un fluide dans la bouteille succèdent une phase de
temps existé dans les bouteilles en PET après leur fabrication. soufflage à l’air ou un simple égouttage. Injection et égouttage
peuvent être alternés sur une même machine. La durée du traite-
ment total varie généralement de 5 à 10 s.
1.1 Principes du traitement En lieu et place d’injection liquide (eau pure en général), on ren-
contre un simple soufflage qui, pour des récipients dont le traite-
Le rinçage consiste à injecter un fluide dans le récipient main- ment antérieur (fusion, extrusion...) garantit une propreté suffisante,
tenu col vers le bas au-dessus d’un injecteur, suivant les construc- permet surtout de débarrasser le récipient de certains gaz résiduels
teurs, il peut s’organiser en ligne ou en carrousel. Dans les deux ou/et de particules solides introduites accidentellement.
82
Référence Internet
AG6528
2. Fonctionnement
d’une rinceuse en ligne
Les machines en ligne ont, à l’origine, été conçues comme de
petites laveuses de bouteilles. En conservant des « paniers ou
2
alvéoles » nécessaires dans les laveuses de bouteilles pour y loger
les récipients à traiter, un circuit en trombone a été proposé qui
venait coiffer la bouteille à rincer, positionnée sur un convoyeur
unifilaire avec un panier, la retournait en l’élevant et en la faisant
glisser sur un guide. Puis, en partie haute de la machine, sur ce
circuit, sont pratiquées injections et égouttages suivis de la restitu-
Figure 1 – Chantourneur pour rinceuse en ligne de bouteilles PET
tion en sortie de l’appareil de la bouteille sur un autre convoyeur (crédit : Goebel tuchenhagen)
unifilaire alimentant la soutireuse.
Ensuite, sont apparues des rinceuses à poussée à motorisation
Sur la figure 2, la rinceuse apparaît au deuxième plan tandis que
hydraulique ou mécanique qui, après que les bouteilles aient été
la partie du chantourneur se trouve à droite.
mises en touche-touche, sont poussées dans un chantourneur
(figure 1) en fil métallique (ou usiné en matériau plastique), qui, La durée du traitement dépend de la longueur entre les deux
toujours en touche-touche, les pousse à travers un guidage spéci- chantourneurs et de la cadence du groupe. En général, le traite-
fique, tête en bas dans une zone d’injection d’eau au passage, puis ment ne dure que quelques 8 à 10 s.
d’égouttage, pour finalement les retourner à nouveau dans un
autre chantourneur qui les restitue debout sur un convoyeur à Exemple
chaîne à palette d’évacuation qui les conduira en touche-touche ou Pour un groupe tournant à 36 000 B/h, 1 s de traitement corres-
dégroupées jusqu’à la vis d’entrée de la soutireuse. pond à 10 bouteilles produites, soit pour un touche-touche de bou-
Ce type d’appareil, s’il a l’avantage de la simplicité, s’avère être teilles de 60 mm de diamètre, une longueur occupée de 0,6 et 6 m
très encombrant en longueur. Dans cette organisation le (ou les) pour 10 s de traitement, égouttage compris, dans la partie entre chan-
injecteur(s) ne pénètre(nt) pas dans le récipient pendant le traite- tourneurs.
ment. Les machines en lignes sont de conception plus simple que À ces 6 m, il faut ajouter la longueur des chantourneurs et le poste
les machines en carrousel. En effet, il n’y a pas besoin de système de mécanisation et d’évacuation des récipients. Ces machines
à pinces pour assurer le retournement du récipient et le centrage deviennent vite très encombrantes et peuvent dépasser 15 m de lon-
de l’orifice devant un injecteur pénétrant (figure 2). gueur, surtout quand on désire un égouttage important.
Figure 2 – Rinceuse en ligne pour bouteilles d’eau minérale en verre (crédit : Göbel-Tuchenhagen)
83
2
84
Référence Internet
F1305
Contact alimentaire
Principaux matériaux autorisés
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur F 1 305 − 1
85
2
86
Référence Internet
NM4510
Nanotechnologies et emballage
alimentaire
Panorama des utilisations et risques
associés
2
par Stéphane PEYRON
Maı̂tre de conférences de l’université de Montpellier
Unité mixte de recherche ingénierie des agropolymères & technologies émergentes,
Montpellier, France
87
Référence Internet
NM4510
88
Référence Internet
NM4510
H2O / O2 / CO2
Matrice polymérique
Figure 2 – Représentation schématique de la tortuosité induite par l’inclusion de nano-argiles dans un matériau d’emballage
respiratoire de la cellule végétale. Il impacte dans une large mesure exfoliation lors du procédé de mise en forme du matériau d’embal-
la durée de conservation des produits alimentaires respirant, tels lage, est donc conditionnée par la délamination de cette structure
que les fruits et légumes frais ou faiblement transformés. (figure 3).
Les nanomatériaux généralement employés dans le but de dimi- Cette dissociation peut être facilitée par la substitution des ions
nuer la perméabilité aux gaz (oxygène et dioxyde de carbone) et à calcium et sodium par des alkyles ammoniums, constitués de lon-
la vapeur d’eau des emballages sont des nano-argiles lamellaires gues chaı̂nes (16 à 18 carbones), et dont l’insertion permet d’aug-
introduits le plus souvent à hauteur de 2 à 5 % en poids dans le menter l’espace interfoliaire et, par là même, de favoriser la sépara-
matériau. Leurs effets sont étroitement liés à leur état de dispersion tion et l’exfoliation des feuillets lors de l’opération de mise en
dans la phase continue polymérique. Il est, en effet, établi que forme du matériau nanocomposite. Cette structuration peut être
l’exfoliation et l’orientation des nano-feuillets d’argiles dans une obtenue suivant différentes modes opératoires [1] :
matrice de polymères permettent de limiter la diffusion des molé- la première option, qualifiée de « voie directe », consiste à
cules de gaz par un effet de sorption/adsorption à la surface des intercaler les chaı̂nes de polymères entre les feuillets d’argile
argiles, et/ou par une augmentation du chemin de diffusion via un selon un processus de polymérisation intercalative ; les feuil-
effet de tortuosité, ces nanoparticules étant assimilées à des obsta- lets de silicate sont alors préalablement immergés dans une
cles imperméables (figure 2). solution de monomère qui provoque leur gonflement avant
Les phyllosilicates constituent la famille la plus utilisée dans des que la polymérisation ne soit initiée par la diffusion d’un ini-
applications industrielles, les smectites de type montmorillonites y tiateur approprié ;
occupant une place prépondérante. Les dimensions des feuillets la seconde possibilité est celle d’une intercalation des feuillets
individuels sont de l’ordre du nanomètre en épaisseur et de plu- à l’état fondu ; cette méthode compatible avec les procédés
sieurs dizaines de nanomètres en longueur et largeur, ce qui leur industriels actuels, tels que l’extrusion et le moulage par
confère une surface spécifique très élevée (de 100 à 1 000 m2/g). injection, repose sur l’application d’une sollicitation méca-
Les montmorillonites sont naturellement organisées sous la forme nique ; le taux et la nature du cisaillement appliqués lors de
de feuillets empilés dont l’association est assurée par la pré- la mise en œuvre permettent de produire des niveaux de dis-
sence d’ions divalents (généralement le calcium ou le sodium). La persion variables et différentes orientations des charges au
séparation des feuillets individuels, permettant de produire leur sein de la matrice polymérique.
89
2
90
Référence Internet
F1310
Revêtements intérieurs
pour emballages métalliques
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Agroalimentaire F 1 310 − 1
91
Référence Internet
F1310
2
Boissons gazeuses
Boîtes pour boissons Bière
1. Matériaux et procédés pour le fer chromé (ce dernier parfois désigné par les abréviations
TFS (Tin Free Steel ) ou ECCS (Electrolytic Chromium/chromium
de l’emballage métallique oxide Coated Steel ) étant un substitut du fer-blanc pour certaines
applications).
Le fer-blanc est utilisé nu ou verni ; le fer chromé est toujours
L’emballage métallique est apparu dès le début du XIXe siècle verni.
dans le domaine de la conserve (cf. encadré). Cependant, avant
■ Aluminium
d’aborder le domaine spécifique des revêtements organiques, il
paraît utile de présenter le contexte technique et donc les divers On utilise des alliages (contenant du magnésium ou du manga-
types de matériaux métalliques ainsi que les procédés de formage nèse) laminés dans une gamme étendue d’épaisseur selon qu’il
et d’assemblage utilisés dans le domaine alimentaire. s’agit d’emballages rigides, semi-rigides ou souples. L’aluminium
est toujours utilisé verni.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
F 1 310 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Agroalimentaire
92
Référence Internet
F5100
93
Référence Internet
F5100
Après un rappel des opérations permettant la formation d’un serti sur une
boîte métallique, cet article présente les outils et les moyens de contrôle de la
qualité du serti, ainsi que la méthodologie permettant de réaliser son contrôle.
La corrélation entre l’étanchéité et les mesures dimensionnelles reste toute-
fois complexe à établir car elle dépend de nombreux facteurs variables. Des
boîtes présentant des défauts dimensionnels (valeurs en-deçà des recomman-
dations) peuvent être étanches lors des tests d’étanchéité ; et à l’inverse, des
boîtes ayant des mesures dimensionnelles proches des recommandations
peuvent être, dans certains cas, non étanches au test par bullage (test par
dépression).
2
Le lecteur trouvera en fin d’article un glossaire des termes importants
utilisés.
94
Référence Internet
F5100
2
a boîte « 3 pièces » (avec un fond b boîte « 2 pièces emboutie », vue du dessous
dit « fabricant » déjà serti)
c fond à sertir (ou couvercle) d’une boîte, d fond à sertir (ou couvercle) d’une boîte,
face interne face externe
Boîte sertie
Boîte ouverte
(avant sertissage)
Ourlet
Serti
Joint
d’étanchéité
Couvercle
Serti du couvercle
Montage Corps
Agrafe électrosoudée
Rebord Moulures
95
Référence Internet
F5100
2.1 Matériel
Hauteur ourlet
2.1.1 Sertisseuses
∅ extérieur ourlé Il existe sur le marché de nombreux fournisseurs capables de
∅ de cuvette proposer aux conserveurs plusieurs gammes de sertisseuses :
Jonc Gradin – sertisseuses manuelles (surtout utilisées par les artisans) ;
Rosace
(ou étage) – sertisseuses semi-automatiques (adaptées aux PME) ;
(ou macaron)
– sertisseuses automatiques (destinées aux cadences
industrielles).
La figure 4 présente certains de ces modèles.
Joint Profondeur de cuvette
Les sertisseuses automatiques fonctionnent le plus souvent en
96
Référence Internet
F1315
— napperons ;
— assiettes (carton plat) ;
— essuie-tout (ouate de cellulose) ;
97
Référence Internet
F1315
2 et des cartons d’emballage dans des « lessiveurs » en présence de produits chimiques, pour
dissoudre la lignine et libérer les fibres.
Les pâtes chimiques sont utilisées pour la fabrication de produits
Le papier est constitué d’une infinité de fibres microscopiques
qui offrent une grande résistance. On pense notamment à la pâte
enchevêtrées et parfaitement liées entre elles. Le bois, quelle qu’en
« kraft » (ou « pâte au sulfate »), aux pâtes nécessaires à la fabrication
soit l’essence, est constitué par des fibres cellulosiques amalga-
des papiers d’impression et d’écriture, des papiers à usages sanitai-
mées les unes aux autres par une substance thermoplastique, la
res et domestiques et de certains papiers et cartons d’emballage.
lignine. Les fibres de cellulose sont extraites par des procédés
mécaniques ou chimiques, puis mises en suspension dans une Parmi les pâtes chimiques, la pâte « fluff » est une pâte de bois
grande quantité d’eau pour constituer ce qu’on appelle la pâte à spécifiquement destinée à constituer le matelas absorbant des cou-
papier. La fabrication des papiers et cartons comprend trois phases ches pour bébés, des protections pour personnes incontinentes et
successives : la préparation de la pâte, la fabrication de papier, avec des protections féminines externes. À la différence des pâtes précé-
ou sans traitements complémentaires, et la préparation en vue de la demment présentées, la pâte fluff ne sera pas transformée en
livraison et de la vente du papier-carton (découpage, bobinage...). feuille ; c’est une matière première qui subit un défibrage avant
d’être associée à d’autres matériaux (plastique, non-tissé, produits
rétenteurs, élastiques, colles...) pour former un produit d’hygiène
absorbant.
1.1 Matières premières fibreuses Le procédé chimique permet d’obtenir une fibre de cellulose
débarrassée de tous les autres composants du bois.
La fabrication du papier ou du carton fait appel à différentes pâtes ■ Les pâtes mi-chimiques
de cellulose qui constituent la matière première fibreuse. À cette
matière peuvent être ajoutés d’autres produits (adjuvants) pour Elles proviennent de bois (généralement des feuillus) ou de paille
obtenir des caractéristiques spécifiques. Les principaux adjuvants ayant subi un traitement chimique modéré, complété par un traite-
sont l’amidon, le kaolin... ment mécanique. Cette pâte à très haut rendement a des propriétés
intermédiaires entre les pâtes mécaniques et les pâtes chimiques.
Il existe deux sources d’approvisionnement en fibres cellulosi-
ques, celle provenant du bois avec laquelle on fabrique de la pâte dit
« neuve », et celle provenant des papiers et cartons usagés récupé-
rés avec laquelle on fabrique de la pâte recyclée. 1.1.2 Pâte recyclée
98
Référence Internet
F1315
99
2
100
Référence Internet
F1325
101
Référence Internet
F1325
2
polyoléfines.
1. Principe de base
2.1 Films polymères
Le principe de base est simple : chaque couche (ou matériau
support) d’un emballage flexible a des propriétés bien précises
(perméabilités, résistance mécanique, imprimabilité, aspect Les films polymères couramment utilisés sont la pellicule
visuel...). On relie, à l’aide de matériaux additionnels (colles, cellulosique, les films polypropylène, le polyéthylène, le polya-
cires...), les différentes couches pour obtenir ce que l’on appelle mide et le polyester. Chaque film possède ses qualités propres
une structure. L’objectif, au final, est de créer une structure ayant (perméabilité aux gaz, perméabilité à la vapeur d’eau, résis-
des caractéristiques apportées par les différentes couches. Ces tance mécanique, imprimabilité...) qu’il va apporter à l’embal-
caractéristiques sont jugées nécessaires pour le produit emballé, lage multicouche.
ou pour la fonction demandée par le consommateur (figure 1).
Le choix du film va donc dépendre du produit à emballer, de la
machine d’emballage utilisée, du traitement que le produit subira
après emballage (stérilisation, refroidissement...) et, également du
Matériau support 1 process de fabrication de l’emballage multicouche (voir la syn-
Propriétés 1
Process de
Matériau thèse faite au tableau 1).
multicouche
transformation
Propriétés finales
Matériau support n
Propriétés n
2.1.1 Pellicule cellulosique
Matériaux La pellicule cellulosique est composée d’un film de cellulose
additionnels semi-perméable et d’une enduction (vinylique ou nitrocellulosique)
Propriétés réalisée chez le producteur. Cette dernière permet de lui apporter
additionnelles
la barrière vis-à-vis de la vapeur d’eau et vis-à-vis de l’oxygène.
Ces barrières peuvent être qualifiées de « relatives ». En effet, leurs
Figure 1 – Principe du multicouche valeurs changent en fonction des conditions extérieures et, notam-
Pellicule
Polypropylène Polyéthylène Polyester Polyamide
cellulosique
Relative en fonction
Barrière à la vapeur
des conditions Haute Élevée Faible Faible
d’eau
extérieures
Relative en fonction
Barrière aux gaz des conditions Faible Faible Haute Élevée
extérieures
Résistance
Bonne Élevée Bonne Élevée Haute
mécanique
102
Référence Internet
F1325
ment, en fonction du degré d’humidité. Deux grades particuliers Le film polyéthylène peut être blanc ou translucide. Dans le cas
(WS et WSZB) sont très utilisés dans les complexes multicouches du film polyéthylène haute densité, l’aspect est mat.
des fromages type pâte molle à cause de cette caractéristique. Le film polyéthylène a une bonne barrière vis-à-vis de la vapeur
La pellicule cellulosique est un bon support d’impression. Il faut d’eau. Il est, par contre, très perméable aux gaz. Seuls les films
faire attention à la qualité des encres utilisées, et notamment des polyéthylène co-extrudés avec une couche d’éthylène-alcool
solvants. En effet, ces derniers peuvent modifier les capacités bar- vinylique EVOH sont barrière aux gaz.
rières de la pellicule cellulosique en s’attaquant à l’enduction réali- Le film polyéthylène a une bonne résistance mécanique, mais
sée par le fabricant. possède une résistance thermique limitée à 90-100 oC. Il s’agit d’un
L’aspect extérieur de la pellicule cellulosique est brillant, point film pasteurisable, mais non stérilisable.
important pour l’aspect marketing. Elle peut être transparente ou
blanche. 2.1.4 Film polyester
Du fait d’être constituée d’un film de cellulose, la pellicule cellu-
2
losique possède la capacité d’absorption d’humidité. C’est un Le film polyester orienté (ou PET) est un bon support d’impres-
second point important pour son utilisation dans les emballages sion. D’un point de vue aspect extérieur, c’est un film brillant pou-
de certains produits. vant être métallisé.
Le film polyester possède une bonne barrière contre les gaz,
La pellicule cellulosique est scellable sous l’effet de température
mais une faible barrière vis-à-vis de la vapeur d’eau. Cette dernière
allant de 50 oC à 100 oC (variables suivant les grades du fabricant).
est améliorée dans le cas où le film est métallisé. L’ajout d’une
La thermorésistance de ce matériau est élevée. Elle a également
enduction silice SiOx ou alumine (AlOx) est également une solu-
une bonne aptitude à la découpe et au pliage, ce qui lui confère
tion pour améliorer la barrière.
une bonne machinabilité.
Ce film a une bonne résistance mécanique, aussi bien à la déchi-
À ce jour, il existe un seul fabricant de pellicule cellulosique :
rure, qu’à la perforation. Cela le rend assez difficile à couper sur
INNOVIA Films.
les machines de conditionnement. Il faut utiliser des couteaux de
découpe spécifiques.
2.1.2 Film polypropylène La machinabilité de ce matériau est bonne : l’aptitude au pliage
Les films polypropylènes orientés (ou OPP) sont fabriqués à par- est particulièrement intéressante. Ce film a également une bonne
tir de produits de base pétrochimiques (oléfines de propylène). thermo-résistance. Il s’agit d’un film qui peut être stérilisable.
C’est un film qui a remplacé, sur de nombreuses applications, la
pellicule cellulosique et l’aluminium, surtout pour des questions 2.1.5 Film polyamide
économiques.
Le film polyamide orienté (ou OPA) est connu sous le nom de
Le film de polypropylène orienté est utilisable comme support film de nylon®. Il peut être utilisé comme support d’impression.
d’impression. Il faut imprimer sur la face du film ayant subi un trai- Son aspect extérieur est brillant.
tement Corona chez le fournisseur. Ce traitement (application d’un
champ électrique en surface du film) modifie la tension de surface Le film polyamide possède une bonne barrière contre les gaz,
du film afin de permettre l’adhésion des encres. C’est un film qui mais c’est un film très perméable vis-à-vis de la vapeur d’eau.
peut être opaque, transparent, nacré ou métallisé. L’aspect exté- Comme pour les autres films, cette dernière caractéristique est
rieur peut être également nacré ou mat. modifiable par l’ajout d’une enduction silice.
Le polypropylène orienté est un film « haute » barrière vis-à-vis Ce film a une très bonne résistance mécanique, aussi bien à la
de la vapeur d’eau. Dans de nombreuses applications, ce film est déchirure, qu’à la perforation. La machinabilité de ce matériau est
perforé pour augmenter la perméabilité à la vapeur d’eau. Par très délicate : l’aptitude au pliage est moyenne et l’aptitude à la
contre, il est peu barrière à l’oxygène et au dioxyde de carbone. découpe est faible.
Pour augmenter cette barrière, il faut l’enduire de vernis spéci- Le film polyamide est un film stérilisable. On a recours à ce film
fiques (Polychlorure de vinylidène : PVC, éthylène-alcool pour des structures nécessitant de la souplesse et de la capacité à
vinylique : EVOH, Acrylique, ou Silice : SiOx). la déformation. Il est donc très utilisé pour des structures de ther-
La fonction de scellage peut être apportée au polypropylène moformage.
orienté grâce à l’enduction d’un vernis. Le polypropylène « co-
extrudé » possède également la fonction de scellage. 2.1.6Autres films polymères
Le polypropylène orienté a une faible thermo-résistance (maxi- On rencontre de plus en plus de nouveaux polymères utilisés
mum 140 oC). dans les structures multicouches :
La machinabilité du polypropylène orienté peut être qualifiée de – le film PLA® (ou Poly Lactic Acid ) : c’est un film biodégradable
moyenne. En effet, l’aptitude à la découpe est bonne, mais l’apti- à base de maïs, très perméable aux gaz et à la vapeur d’eau. Les
tude au pliage est faible. C’est un matériau avec un effet mémoire barrières peuvent également être améliorées avec une enduction
assez important. silice. Ce matériau possède une bonne aptitude au pliage. Un frein
Le film polypropylène est stérilisable dans le cas des films à son utilisation : le coût ;
« Cast » (film polypropylène pour application de scellage non – les nouveaux supports biodégradables : MaterBy®, Ecoflex®... ;
imprimable). – le film polystyrène. Ce matériau est perméable aux gaz et à la
vapeur d’eau. Il possède une bonne résistance mécanique. Il est
encore peu utilisé dans les structures à cause du bruit
2.1.3 Film polyéthylène « métallique » émis lors de sa manipulation ;
Les films de polyéthylène (ou PE) sont également fabriqués à – le PVAL (ou Polyvinyl Alcool) : film hydrosoluble.
partir de produits de base pétrochimique (oléfines d’éthylènes).
Il s’agit du film polymère le plus utilisé dans le monde. 2.2 Papiers
Dans les structures d’emballages multicouches, il est présent
comme agent de scellabilité et d’étanchéité. Il peut être pelable Le papier est très utilisé dans les emballages multicouches. Il va
(sur PS, PP, et PET) ou non. Il n’est pas utilisé comme support apporter diverses propriétés aux structures :
d’impression car c’est un film très élastique. On peut éventuelle- – aspect marketing : opacité, imprimabilité, translucidité, aspect
ment l’imprimer en flexographie, mais pas en héliographie. rustique, brillance, blancheur et toucher du produit ;
103
2
104
Référence Internet
F1322
1.
1.1
Ce qu’il faut retenir .................................................................................
Définition de l’emballage alimentaire ........................................................
F 1 322 - 2
— 2
2
1.2 Différentes fonctions de l’emballage ......................................................... — 3
1.3 Définition du matériau verre....................................................................... — 3
1.4 Exigences en matière de contact alimentaire............................................ — 3
1.5 Différents types d’emballages alimentaires en verre ............................... — 3
2. Organisation structurale du verre d’emballage............................... — 4
2.1 Structure ....................................................................................................... — 4
2.2 Composition du réseau ............................................................................... — 5
3. Composition du mélange vitrifiable ................................................... — 6
3.1 Constituants ................................................................................................. — 6
3.2 Matières premières...................................................................................... — 6
3.3 Critères de choix des matières premières ................................................. — 6
4. Fabrication de verre d’emballage ........................................................ — 7
4.1 Préparation de la composition vitrifiable................................................... — 8
4.2 Fusion du mélange ...................................................................................... — 8
4.3 Conditionnement thermique....................................................................... — 10
4.4 Formation des paraisons............................................................................. — 10
4.5 Formage des articles ................................................................................... — 10
4.6 Recuisson ..................................................................................................... — 15
4.7 Traitements de surface................................................................................ — 15
4.8 Contrôles de la qualité des emballages ..................................................... — 15
4.9 Décoration et parachèvement de l’emballage en verre............................ — 17
4.10 Conditionnement ......................................................................................... — 17
5. Propriétés physico-chimiques et fonctionnelles du verre............ — 18
5.1 Résistance chimique.................................................................................... — 18
5.2 Résistance mécanique................................................................................. — 18
5.3 Résistance thermique .................................................................................. — 19
5.4 Propriétés optiques...................................................................................... — 19
5.5 Inertie bactériologique ................................................................................ — 19
Parution : mars 2012 - Dernière validation : décembre 2017
e verre qui a vu le jour, quelque part au Proche-Orient il y a 4 500 ans, est une
L des créations humaines, vraisemblablement fortuite, et des plus
étonnantes ! Depuis ses origines, vers 2 500 avant Jésus Christ et jusqu’au XVIe
siècle, le verre resta toutefois une denrée chère et, par conséquent, réservée à
des emplois nobles, tels que des bijoux, des amulettes ou même, dans le cas de
compositions renfermant de l’antimoine, des médicaments ingérés sous forme
de poudres fines.
105
Référence Internet
F1322
Il fallut attendre le début de notre ère pour voir apparaître deux inventions
majeures :
– amélioration de la pureté de la matière première utilisée, la silice, avec
l’obtention d’un verre transparent, permettant l’amélioration de l’aspect des
objets fabriqués ;
– une innovation technologique, avec la possibilité de fabriquer des corps
creux, grâce au procédé de soufflage.
Le verre est un matériau d’emballage qui, bien que relativement ancien, jouit
encore de nos jours, notamment en raison de sa neutralité, vis-à-vis de son
contenu, d’un effet rassurant auprès du consommateur. En effet, une enquête
2
conduite, en 2009, par la Fédération européenne du verre, auprès de 6 200
familles, a démontré que les trois quarts des consommateurs européens privilé-
giaient le verre comme matériau d’emballage des denrées alimentaires
(aliments et boissons). Depuis quelques années, avec la prise en compte de
l’impact environnemental et plus particulièrement de l’empreinte carbone des
produits alimentaires et de leurs emballages, le verre a fait l’objet de critiques
implicites de la part de fabricants d’emballages concurrents...
Cela dit, l’industrie du verre, consciente non seulement des atouts de son
matériau, mais aussi des faiblesses de ce dernier, met en œuvre toute une
série de mesures en direction de l’éco-conception et du développement
durable. Elles concernent principalement trois aspects :
– les matières premières : l’augmentation de la proportion de calcin (verre
recyclé traité) dans le mélange vitrifiable, réduit le rejet de CO2 par le four.
Ainsi, il a été démontré que l’emploi d’une tonne de calcin diminue le rejet de
CO2 , de l’ordre de 500 kg. Cela sous-entend, à l’évidence, de poursuivre les
efforts en matière de tri sélectif des emballages afin d’accroître le pourcentage
de recyclage, qui n’était en 2009 que de 61 % avec un objectif pour 2012 de
75 %. Dans ce registre, on constate que le recyclage du verre est très inégal
entre les régions françaises, d’où la nécessité de développer des mesures
d’incitation dans les zones moins performantes en matière de tri... ;
– la logistique : des progrès peuvent encore être réalisés en matière de
réduction des distances de transport qui existent entre les centres de traite-
ment des verres recyclés et les verreries. L’optimisation de la logistique
relative au transport de verre brisé permettra des gains entre les centres de
traitement et ceux de fabrication du verre, en termes de rejet de CO2 ;
– les emballages : la réduction du poids des bouteilles de vin tranquille, de
l’ordre de 15 %, est une solution qui a été envisagée en début d’année 2009,
avec pour contrainte l’assurance d’une conservation du vin, et la résistance
mécanique, comparables à celle obtenue avec une bouteille classique.
L’industrie du verre, récemment mise en cause dans un contexte
concurrentiel dispose de nombreux atouts afin d’une part, de répondre à ses
détracteurs et d’autre part, de préserver le capital de confiance qui lui est
accordé depuis longtemps par les consommateurs.
1. Ce qu’il faut retenir ■ Le conditionnement des denrées alimentaires met en œuvre trois
éléments :
– un emballage : contenant ;
1.1 Définition de l’emballage alimentaire – une denrée alimentaire : contenu ;
La définition de l’emballage, qui figure dans la Directive – une technologie, qui s’appuie sur des machines et qui peut être :
UE 94/62, distingue et définit les diverses classes d’emballages.
• conventionnelle (atmosphérique),
106
Référence Internet
F1322
■ Les emballages sont classés en trois catégories, en fonction de – les limites dans l’aptitude au recyclage ;
leur rôle et de leur proximité avec le produit conditionné : – la biodégradabilité pour les emballages non-recyclables... sont
– emballage primaire : directement en contact avec le produit, autant d’aspects incontournables au niveau sociétal actuel.
avec par conséquent des exigences relatives notamment à son À ces fonctions techniques, viennent s’ajouter des fonctions
innocuité en termes de réaction chimique entre contenu et commerciales indissociables de la vente des denrées en libre ser-
contenant ou de migrations de composés du contenant dans le vice. À ce niveau, on peut citer les fonctions de repérage du pro-
contenu ; duit en linéaire par l’acheteur, de support de communication
– emballage secondaire : qui peut regrouper plusieurs unités, (données imposées par le marketing afin de séduire le client), de
appelé encore « unité de vente consommateur » ; praticité d’utilisation par le consommateur (facilité de transport, de
– emballage tertiaire : qui regroupe plusieurs unités de vente au préhension, d’ouverture, de fermeture)...
sein d’un carton ou d’une palette, et qui sert au transport des mar-
chandises. On parle également d’« unité logistique ».
1.3 Définition du matériau verre
2
Compte tenu de ses propriétés, le verre est un matériau qui est
exclusivement réservé à la fabrication d’emballages de type primaire. Selon la DGCCRF, « on entend par verre, un matériau inorga-
nique non métallique, obtenu par fusion complète de matières pre-
mières à température élevée, en un liquide homogène qui se
1.2 Différentes fonctions de l’emballage refroidit ensuite à l’état rigide, essentiellement sans cristallisation.
L’emballage doit assurer, dans un premier temps des fonctions Les objets en verre peuvent être unis et/ou décorés ».
techniques comme celles qui suivent.
■ Contenance 1.4 Exigences en matière
Le récipient est associé à des servitudes réglementaires métrolo- de contact alimentaire
giques, telles que la masse, et/ou le volume de produit hébergé.
Parfois, dans certains cas, la forme est étudiée pour favoriser le On peut les classer en cinq catégories.
transfert de chaleur et la résistance mécanique... ;
■ Critères d’aptitude au contact alimentaire
■ Conservation Au stade du matériau ou de l’objet, l’industriel fabricant ou utili-
L’emballage a pour mission prioritaire de maintenir le plus sateur doit vérifier que les critères d’inertie sont respectés, à
longtemps possible, le plus haut degré de qualité de la denrée, savoir, pour le verre, la migration du plomb et du cadmium.
en ralentissant (ou en supprimant) les effets des mécanismes
physico-chimiques ou microbiologiques d’altération. ■ Limites d’acceptabilité (catégorie 1)
Objets non remplissables et objets remplissables dont la profon-
■ Sécurité deur interne mesurée entre le point le plus bas et le plan horizontal
La protection vis-à-vis d’une contamination (perméabilité du passant par le bord supérieur, est inférieure ou égale à 25 mm.
matériau d’emballage aux gaz, interactions entre le matériau et le Pour le plomb : 0,8 mg/dm2, pour le cadmium : 0,07 mg/dm2.
contenu, migrations de composés issus du matériau vers la denrée
alimentaire) ou d’une pollution délictueuse, est également impé- ■ Conditions d’essais :
rative (inviolabilité des emballages). – lavage des échantillons, selon les normes applicables au maté-
riau considéré ;
■ Distribution
– liquide simulateur : solution d’acide acétique à 4 % ;
Le regroupement en unités de vente et la protection lors du – température : 22 oC ± 2 oC ;
transport et de la manutention, de même que la facilité de mise en – temps de contact : 24 h ± 0 h 30 ;
linéaire des produits, sont des fonctions primordiales pour la – conditions de contact : jusqu’à 1 mm du point de débordement.
commercialisation.
■ Méthode d’essai
■ Information
Détermination de la migration spécifique de plomb et de cad-
Elle est nécessaire tant en interne, comme la traçabilité (numéro de mium par spectrophotométrie d’absorption atomique ou tout autre
lot), qu’en externe avec les mentions réglementaires obligatoires, méthode équivalente ayant une limite de détection au moins égale
via : au dixième des limites indiquées ci-dessus.
– l’étiquetage à destination du consommateur (dénomination du
produit) ; ■ Résultats
– le nom et la raison sociale du fabriquant ; Lorsque pour un objet testé, les migrations de plomb et de cad-
– ou du conditionneur ; mium ou de l’un des deux dépassent les limites fixées ci-dessus,
– la liste des ingrédients ; sans que ce dépassement excède la limite de plus de 50 %, cet
– le volume ; objet est cependant considéré comme conforme si les quantités de
– le poids total, voire le poids net égoutté ; plomb, de cadmium, extraites des trois autres objets au moins,
– les conseils de conservation ; identiques sur le plan de la forme, des dimensions et soumis à un
– la date de durabilité (date limite de consommation ou date essai effectué dans les conditions prévues ci-dessus, ne dépassent
limite d’utilisation optimale) ; pas en moyenne les limites fixées et si, pour chacun de ces objets,
– le numéro d’agrément de l’atelier (denrées animales et d’origine les limites ne sont pas dépassées de plus de 50 %.
animale).
Il faut noter que certaines informations optionnelles peuvent éga-
lement être précisées (données nutritionnelles, conseils de prépara- 1.5 Différents types d’emballages
tion...). alimentaires en verre
■ Environnement
Les emballages en verre destinés à l’industrie agroalimentaire
L’utilisation, ou non, de matières premières d’origine fossile : appartiennent à l’un des trois secteurs de l’industrie du verre, qui
– le bilan carbone pour la fabrication, mais aussi pour la réutili- est appelé le verre creux mécanique et qui est très largement
sation de matériaux d’emballages recyclés ; majoritaire en termes de tonnage fabriqué et de chiffres d’affaires.
107
Référence Internet
F1322
2
huiles, des limonades, des bières, etc. ; ordonnées spécifiques de l’état cristallin.
– flacons : de forme allongée, mais de plus petit format que les En d’autres termes, étant donné que le refroidissement est
bouteilles, ils sont peu fréquents en alimentaire, on peut les ren- rapide et profond, c’est-à-dire à basse température (sous-entendu
contrer pour les spiritueux ; par rapport à celle de la fusion), le mélange liquide atteint une
– bocaux et pots : de forme moins longiligne et de diamètre plus zone thermique où il se trouve dans un état de surfusion.
important que les bouteilles, leur ouverture est supérieure à
28 mm. Les bocaux ont une contenance supérieure à celle des
pots. Les bocaux peuvent être destinés à la fabrication de produits Cette solidification, avec une variation continue de la visco-
stérilisés tels que des pâtés, des légumes et des fruits ou pasteuri- sité, n’est donc pas une cristallisation (qui n’a pas le temps
sés comme des confitures, des sauces acides, des cornichons, etc. pour se réaliser), mais une transition vitreuse qui ne s’effectue
Quant aux pots, on peut les rencontrer pour le conditionnement de pas à une température donnée, mais s’étend sur une plage
yaourts, de desserts lactés, etc. thermique (figure 2).
C’est une caractéristique d’un matériau solide obtenue par
■ Catégories d’emballages en verre (figure 1) :
refroidissement d’un liquide en état de surfusion existant dans
– bocaux à stériliser en verre, bouchons couvercles et autres dis- un grand intervalle de température. À ce moment-là, le
positifs de fermeture en verre ; mélange visqueux devient plastique et peut être mis en forme.
– récipients en verre pour produits alimentaires et boissons infé-
rieure à 2,5 L, autre que bouteilles et flacons (notamment les pots) ;
– récipients en verre d’une contenance nominale supérieure ou Au final, on obtient un solide présentant un désordre structural
égale à 2,5 L (sauf bocaux à stériliser) ; important et, par conséquent, de nature isotrope.
– bouteilles et flacons en verre non coloré d’une contenance La structure microscopique du verre révèle l’absence d’ordre à
nominale inférieure à 2,5 L pour produits alimentaires et boissons ; grande distance. Ainsi, on peut considérer la structure du verre
– bouteilles et flacons en verre coloré d’une contenance nomi- comme un réseau tridimensionnel comparable à celui d’un cristal,
nale inférieure à 2,5 L pour produits alimentaires et boissons ; mais dans lequel seul l’ordre à courte distance est conservé...
– récipients en verre d’une contenance nominale supérieure ou (figure 3).
égale à 2,5 L (sauf bocaux à stériliser) ;
– bouteilles et flacons en verre non coloré d’une contenance
nominale inférieure à 2,5 L, pour produits alimentaires et boissons ;
– bouteilles et flacons en verre coloré d’une contenance nomi-
Viscosité (en poises)
Verre solide
108
Référence Internet
F1322
O
O O
O
Si Si
O O
O O
O O M+
Si
O
Al O
O O O O
2
a silice cristalline (cristobalite) Si
Si O
Si
O
O
O
O Si
O
En raison de sa structure, le verre est très peu soumis à des Ils peuvent avoir deux rôles structuraux bien distincts, soit modi-
contraintes stoechiométriques. En conséquence, le verre peut ficateurs de réseau vrais, soit compensateurs de charge.
inclure, au sein du réseau qui le constitue, une très grande variété
• Les ions modificateurs de réseau vrais rompent les liaisons
d’éléments et offrir des compositions très complexes.
entre les polyèdres du réseau vitreux provoquant une dépolyméri-
Dans un verre d’oxydes, ces différents éléments sont sous forme sation de ce dernier. Ils transforment ainsi les ions oxygène pon-
cationique, afin de former des oxydes avec l’anion oxygène O2–. tants, qui lient deux éléments formateurs du réseau, en ions
Les cations intervenant dans la composition des verres peuvent oxygène non-pontants, liés à un seul ion formateur de réseau.
être classés en trois catégories, selon le rôle structural qu’ils Cela se traduit à l’échelle macroscopique par une diminution du
jouent lors de la formation du verre ou « vitrification ». point de fusion et de la viscosité.
■ Cette classification s’appuie sur le nombre de coordinations, • Les ions compensateurs de charge, quant à eux, compensent
c’est-à-dire sur le nombre d’atomes d’oxygène auquel est lié le une charge négative sur un polyèdre formateur de réseau, par
cation, ainsi que le nombre et le type des forces de liaison. exemple BO4–, lui permettant d’être stable dans cette
configuration.
■ Ainsi, on distingue trois types d’ions :
– ions formateurs du réseau ; • Les ions intermédiaires ont des comportements différents. En
– ions modificateurs (ou non formateurs) du réseau ; effet, certains de ces éléments ont, soit un rôle de formateurs de
– ions intermédiaires. réseau, soit un rôle de modificateurs de réseau, selon la
composition du verre. Tandis que d’autres n’auront ni l’une, ni
• Les ions formateurs du réseau sont des ions qui sont l’autre de ces fonctions, mais un rôle intermédiaire.
capables, à eux seuls, de former du verre. Les éléments les plus
couramment utilisés en industrie sont des oxydes de : Les principaux éléments intermédiaires dans les verres d’oxydes
sont :
– silicium SiO2 ;
– l’aluminium ;
– bore B2O3 ;
– phosphore P2O5 ; – le fer ;
– germanium GeO2 ; – le titane ;
– arsenic As2O3. – le nickel ;
– le zinc.
Ce sont des éléments métalliques de valence assez élevée
(3, 4, voire 5) qui forment des liaisons mi-covalentes et mi-ioni-
ques avec les atomes d’oxygène. Ils donnent des polyèdres de
faible coordinence (3 ou 4 atomes voisins pour 1 atome donné), Le verre ordinaire dit « silico-sodo-calcique » est représenté par
comme SiO4, BO4 ou BO3. Ces polyèdres sont reliés par leurs un assemblage de tétraèdres de SiO4 , liés deux à deux par des
sommets pour former le réseau vitreux (figure 4). ions oxygène entre lesquels se placent des ions modificateurs.
109
2
110
Référence Internet
AG6529
2
URCA (Université de Reims Champagne Ardennes) (Reims, France)
et Florence AVIAT
Docteur en Sciences, fondatrice et Présidente YouR ResearcH – Bio-Scientific (Nantes, France)
et Nadia OULAHAL
Maître de Conférences (HDR), IUTLyon1, BioDyMIA (Bioingénierie et Dynamique
Microbienne aux Interfaces Alimentaires), Université Lyon 1 (Bourg en Bresse, France)
Membre du RMT Chlean Pass.
e bois, matériau ancien, est toujours utilisé de nos jours en tant que maté-
L riau d’emballage et matériau entrant dans la fabrication d’objets destinés à
être au contact de produits alimentaires.
Dans le domaine de l’agro-alimentaire, le bois se retrouve dans la composi-
tion d’objets destinés à la manipulation de produits alimentaires, tels que les
planches à découper, les ustensiles de cuisines (couverts, plats,…).
Il entre dans la fabrication d’emballages dits « légers », mais également plus
rarement d’emballages dits « lourds ».
Les emballages légers sont :
– les cagettes utilisées pour les fruits et légumes ;
– les bourriches utilisées pour les produits de la mer (poisson et fruits de
mer) ;
– ou les boîtes à fromage.
Parution : septembre 2018
111
Référence Internet
AG6529
– les pallox ;
– les palettes utilisées pour le stockage et le transport de certains fruits en
vrac.
Dans ces trois cas, le bois est utilisé pour présenter, manipuler, stocker ou
transporter, et ne doit pas libérer de substances susceptibles de modifier le
contenu (garantir une inertie organoleptique et chimique, et ne pas être
vecteur de micro-organismes indésirables).
Lorsqu’il est utilisé en tant que matériau de bonification pour la fabrication de
fûts destinés à la maturation du vin, de gerles pour ensemencer le lait avant la
fabrication de fromages, de planches d’affinage pour certains fromages, le bois
influe sur les caractéristiques organoleptiques ou microbiologiques du produit
2 final résultant d’échanges entre le bois et le produit alimentaire en contact.
Excepté pour la filière viticole, le bois fait l’objet d’une concurrence par les
emballages plastique et carton, notamment due à la réglementation très
détaillée et actualisée de ces deux matériaux depuis une bonne trentaine
d’années. En effet, la règlementation du bois au contact alimentaire, et donc
son aptitude au contact alimentaire, est mal identifiée, d’où l’importance de
faire un point sur l’alimentarité du bois.
112
Référence Internet
AG6529
4 textes Code de la
nationaux Consommation
Substances autorisées
Limites migrationS (LMS)
Déclaration conformité
Autorise l’utilisation du b
Inertie des emballages
Liste positive d’essences
+ Pas opposable : Fiche de recommandations
+ Acteurs de la filière
Note DGCCRF
+ Techniques d’analyses – LMS
2012–93 « Bois »
+ Autorisation traitement antifongique « anti-bleu »
Figure 1 – Règlementation française sur le bois comme Matériau Contact Denrées Alimentaires (MCDA)
113
2
114
Emballage des produits alimentaires et autres
conditionnements spécifiques
(Réf. Internet 42132)
Sur www.techniques-ingenieur.fr
• Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne
• Retrouvez la liste complète des ressources documentaires
115
3
116
Référence Internet
AG6200
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur AG 6 200 − 1
117
3
118
Référence Internet
AG6201
3
1.1.1 Conditions dépendant du circuit logistique .................................... — 2
1.1.2 Conditions climatiques géographiques ........................................... — 3
1.1.3 Contraintes de l’environnement climatique .................................... — 3
1.2 Résistance des matériels aux contraintes climatiques............................ — 4
1.2.1 La corrosion ....................................................................................... — 4
1.2.2 Nature des composants métalliques ............................................... — 5
1.2.3 Protection permanente...................................................................... — 5
1.2.4 Classement des matériels pour le choix de la méthode
de protection anticorrosion .............................................................. — 6
1.2.5 État interne ......................................................................................... — 6
2. Protection anticorrosion....................................................................... — 7
2.1 Protection temporaire de contact.............................................................. — 7
2.1.1 Nettoyage ........................................................................................... — 7
2.1.2 Séchage .............................................................................................. — 8
2.1.3 Protection des pièces métalliques par produit de contact ............. — 8
2.1.4 Protection des matériels non métalliques ....................................... — 11
2.2 Protection par inhibiteurs en phase vapeur ............................................. — 11
2.3 Protection par étanchéité à l’eau ; imperméabilité
à l’eau de ruissellement ............................................................................. — 11
2.4 Protection par enceinte étanche déshydratée.......................................... — 12
2.4.1 Hygrométrie et condensation : principes élémentaires ................. — 12
2.4.2 Déshydratation................................................................................... — 12
2.4.3 Enceintes étanches déshydratées .................................................... — 13
2.4.4 Enceintes étanches sous atmosphère contrôlée............................. — 15
3. Autres types de protection .................................................................. — 15
3.1 Protection contre les températures extrêmes .......................................... — 15
3.2 Protection contre les variations de pression ............................................ — 16
3.3 Protection contre les moisissures, champignons, insectes et rongeurs — 16
3.4 Protection contre les phénomènes électrostatiques,
électromagnétiques ou magnétiques ....................................................... — 16
Pour en savoir plus.......................................................................................... Doc. AG 6 501
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle AG 6 201 − 1
119
Référence Internet
AG6201
3
[AG 6 200] Emballage de produits industriels. Introduction ;
[AG 6 201] Emballage de produits industriels. Protection climatique et physico-chimique ;
[AG 6 202] Emballage de produits industriels. Protection mécanique ;
et [AG 6 500] Conditionnement des matériels et produits industriels ;
auxquels se rattache un fascicule de documentation commun à tous ces articles :
[Doc. AG 6 501] Conditionnement et emballage des produits industriels. « Pour en savoir
plus ».
1. Analyse des risques (souvent à base d’émulsions corrosives), qui peut produire une
attaque, même superficielle, malheureusement au départ de corro-
climatiques sions plus importantes.
Au moment du montage
et physico-chimiques ●
Les pièces, si elles sont nues et non protégées, peuvent être atta-
quées par les acides déposés par les doigts lors des manutentions.
Ces acides sont source de corrosion irrémédiable, car il sera diffi-
1.1 Environnement climatique cile de retirer les pièces une fois montées à l’intérieur des méca-
et physico-chimique nismes pour lesquels elles ont été conçues.
● Pendant le stockage avant emballage
L’environnement climatique et physico-chimique que nous rete- Comme pour tout stockage, lorsque les pièces se trouvent dans
nons pour étude correspond aux conditions auxquelles le matériel des locaux non climatisés, elles sont soumises aux condensations
est soumis, entre sa fabrication et sa première utilisation. à chaque variation de température ; les conditions et durées de
L’analyse de l’environnement climatique et physico-chimique stockage avant emballage devront donc être définies avec préci-
devra donc tenir compte : sion.
— de la chaîne logistique que suit le matériel ; ● Lors de l’emballage
— des conditions climatiques proprement dites rencontrées ;
— des contraintes qui seront subies par le matériel. Comme lors du montage, les pièces sont manipulées et peuvent
être contaminées par des agents de pollution, tels que ceux appor-
tés par les empreintes digitales ou par des poussières hygrosco-
1.1.1 Conditions dépendant du circuit logistique piques déposées par les matériaux d’emballage (sciures de bois,
poussières de papier, de carton, etc.).
Pour lutter contre la corrosion, il est nécessaire de prendre en ● Lors du stockage avant expédition
compte les conditions climatiques dès la fabrication de la pièce ou
de chacun de ses composants (avant l’assemblage). Il est en effet Il faudra tenir compte du temps de stockage avant expédition,
insuffisant de ne considérer les agressions climatiques qu’à partir ainsi que des conditions de stockage :
de la réalisation de la protection anticorrosion (lors des opérations — entrepôts ventilés ;
d’emballage). On devra, de même, tenir compte de ces conditions — abris simples ;
après déstockage et déballage, et ce jusqu’à la mise en route du — extérieur (emballages bâchés, etc.).
matériel.
■ Durant le transport
■ Avant expédition Le choix du moyen de transport doit être fait en fonction des
Entre la fabrication et l’expédition, le matériel est soumis à matériels, les contraintes étant très différentes selon les modes de
chaque stade du circuit logistique, à diverses sollicitations. transport utilisés.
● Après l’usinage ● Transport routier
Dès qu’une pièce mécanique est usinée, elle devient très vulné- Pour le transport de détail en camion couvert, le risque d’expo-
rable à la corrosion, car elle est encore recouverte d’huile de coupe sition à une humidité importante est exclu. Pour les matériels plus
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
AG 6 201 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle
120
Référence Internet
AG6201
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle AG 6 201 − 3
121
Référence Internet
AG6201
■ Chocs thermiques lène sont très vulnérables ; seuls les emballages en PVC sont épar-
Les matériels électroniques et électriques sont sensibles aux gnés. On trouve des rongeurs dans les ports et lors des stockages
variations rapides de température. Celles-ci ont lieu principalement sur sites en campagne.
lors des ruptures de charges entre les moyens de transport et les ■ Phénomènes électromagnétiques, électrostatiques, magnétiques
entrepôts lors des manutentions.
Les contraintes apportées par les phénomènes d’ordre magné-
Exemple : un emballage, sortant d’un avion climatisé à 10 oC et se tique ou électromagnétique ou par l’électricité statique sont de
trouvant sur l’aéroport de Moscou, verra sa température descendre à plus en plus prises en compte dans la protection des matériels uti-
– 40 oC en quelques minutes. lisant des composants informatiques.
Il peut en être de même, à l’inverse, si le matériel emballé est stocké
dans un entrepôt non climatisé et qu’il est déballé dans un endroit cli- • Les rayonnements électromagnétiques provoqués par la fou-
dre ou par les émetteurs radar peuvent être à l’origine de courants
matisé.
induits néfastes pour les matériels pyrotechniques.
Ces contraintes agissent dans les deux sens sur la dilatation rela- • Les pellicules et plaques photographiques de haute sensibilité
tive des composants du matériel : chaud-froid et froid-chaud. peuvent être détériorées par les rayons X.
■ Froid • L’électricité statique se développe sur les composants plas-
Les températures basses se rencontrent lors des stockages dans tiques des emballages ; cette triboélectricité se retrouve également
3 les pays à climats continental et polaire, mais également en climat sur le corps humain et chaque contact avec le matériel provoque
métropolitain durant l’hiver. En outre, de basses températures une charge de celui-ci ; il en résulte que certaines mémoires et
(– 50 oC) existent également dans les avions non pressurisés. composants informatiques peuvent être détériorés par perte ou
modification des informations qu’ils contiennent. Par ailleurs,
Les matériels sensibles au froid seront donc emballés dans des l’électricité statique, en se chargeant sur les matériaux d’envelop-
emballages isothermes réalisés avec des isolations thermiques cal- pement, a également l’inconvénient d’attirer les poussières.
culées. Des stockages en entrepôts climatisés et des transports iso-
thermes pourront également être utilisés. • Les contraintes magnétiques sont provoquées par certains
matériels, eux-mêmes magnétiques, qui risquent de magnétiser les
■ Pression-dépression autres matériels à proximité ; une barrière à ce rayonnement devra
Les variations barométriques peuvent également avoir des effets être réalisée pour les neutraliser.
sur les matériels transportés. Les matériels étanches seront les • Il en est de même pour les rayonnements ionisants. Les embal-
plus sollicités par ces différences de pression ; il en est de même lages des produits radioactifs sont réalisés en fonction des besoins
des emballages étanches. de l’industrie nucléaire. Ce sont des châteaux de plomb ; ils per-
Une différence de température de l’ordre de 10 oC pour un mettent le transport et le stockage des sources radioactives sans
emballage étanche de volume constant correspond à une diffé- risque de pollution.
rence de pression d’environ 40 hPa, soit à l’équivalent de
400 kg/m2.
Les transports aériens non pressurisés sont rares maintenant. Ils 1.2 Résistance des matériels
ont été remplacés par des vols pressurisés. La pressurisation des aux contraintes climatiques
avions est effectuée à partir de 2 600 m d’altitude, ce qui corres-
pond à une pression de 750 hPa et donc, par rapport à la pression
Avant de réaliser la protection d’un matériel, il est indispensa-
au sol de 1 013 hPa, à une dépression relative de 263 hPa équiva-
ble d’en évaluer la résistance aux différentes contraintes physico-
lente à 2 630 kg/m2 dont il faudra tenir compte.
chimiques. Cette résistance dépend de la nature de ses consti-
■ Micro-organismes ; champignons ; moisissures tuants et de son état de surface.
Les micro-organismes se développent dans les milieux humides
et confinés ; ils attaquent les matériaux organiques (tissus, cuirs,
revêtements de peinture, etc.) et, surtout, les composants cellulo-
1.2.1 La corrosion
siques putréfiables des emballages (papier, carton, bois, etc.). Les
La corrosion est la transformation d’un métal en oxyde, par réac-
emballages stockés en pays tropicaux, au contact direct avec le sol,
tion chimique ou électrochimique dans le milieu environnant. Il
sont donc les plus vulnérables à ces agressions.
existe trois types de corrosion :
Il faut savoir aussi que les champignons et moisissures existent
— la corrosion humide simple ;
à l’origine dans les bois d’emballage peu ou mal séchés, ce qui
peut conduire à la destruction complète de celui-ci. — la corrosion chimique ;
— la corrosion galvanique.
■ Insectes
■ Corrosion humide
Les insectes attaquent, eux aussi, les matériaux organiques. Ce
sont des insectes xylophages qui détruisent les bois et les compo- Cette corrosion est basée sur le principe de l’aération différen-
sants cellulosiques. Deux types d’attaques sont à considérer : tielle, qui est de nature électrochimique [4] [5].
— celle des insectes qui se trouvent d’origine dans le bois ; Une gouttelette d’eau se trouvant sur un métal crée une diffé-
— celle des insectes qui détruisent les emballages, lors de leur rence d’oxygénation locale du milieu. Il se forme une pile, dite pile
stockage. d’Evans. La gouttelette d’eau crée à son pourtour une cathode
Dans les deux cas, les conditions de séchage des bois et les aérée, alors que le centre, non oxygéné forme une anode.
conditions de stockage sont importantes car chaleur et humidité Cette toute petite goutte d’eau est cause d’une amorce de corro-
sont les causes directes du développement de ces insectes. sion humide. Elle est pratiquement invisible au début, mais
ensuite, elle prend rapidement de l’importance, toutes les petites
■ Rongeurs piqûres provoquées par ces gouttelettes d’eau formant une surface
Les rongeurs ne s’attaquent aux matériels emballés que si les totalement oxydée. La corrosion se développe alors beaucoup plus
conditions de stockage le leur permettent. Ils pénètrent alors à vite, car l’humidité est retenue sur le métal par les oxydes et ne
l’intérieur des emballages et il n’existe que peu de chose qui s’élimine que difficilement lorsque les conditions climatiques
puisse les arrêter, sauf le métal. Les housses étanches en polyéthy- s’améliorent.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
AG 6 201 − 4 © Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle
122
Référence Internet
AG6202
3
1.1 Contraintes mécaniques de l’environnement .......................................... — 2
1.1.1 Contraintes de manutention ............................................................. — 2
1.1.2 Contraintes de stockage.................................................................... — 3
1.1.3 Contraintes de transport ................................................................... — 3
1.2 Fragilité des matériels ................................................................................ — 4
1.2.1 Fragilité de structure ......................................................................... — 4
1.2.2 Fragilité de surface ............................................................................ — 4
1.2.3 Fragilité aux chocs............................................................................. — 4
1.2.4 Fragilité aux vibrations...................................................................... — 5
2. Moyens de protection............................................................................
— 5
2.1 Calages d’immobilisation .......................................................................... — 5
2.1.1 Influence du contenant...................................................................... — 5
2.1.2 Bridage et fixation mécaniques........................................................ — 6
2.1.3 Calages en bois.................................................................................. — 6
2.1.4 Bridage par cerclage, rétraction, étirage ......................................... — 6
2.1.5 Calages en matériaux semi-rigides.................................................. — 7
2.1.6 Calages en matériaux fibreux et particulaires................................. — 8
2.1.7 Calages gonflables ............................................................................ — 8
2.2 Protection de surface et enveloppement.................................................. — 8
2.2.1 Matériaux d’enveloppement............................................................. — 8
2.2.2 Matériaux de calage antiabrasifs ..................................................... — 9
2.3 Suspension antichoc et amortissement antivibratoire............................ — 9
2.3.1 Calcul d’une suspension antichoc.................................................... — 9
2.3.2 Matériaux et procédés de suspension antichoc.............................. — 10
2.3.3 Amortissement antivibratoire........................................................... — 11
2.3.4 Réalisation des emballages .............................................................. — 12
Pour en savoir plus.......................................................................................... Doc. AG 6 501
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle AG 6 202 − 1
123
Référence Internet
AG6202
1. Analyse des risques — des contraintes dynamiques qui dépendent des vitesses (au
levage, à la descente et en translation) et conduisant à des chocs :
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
AG 6 202 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle
124
Référence Internet
AG6202
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle AG 6 202 − 3
125
3
126
Référence Internet
AG6290
1.
1.1
Emballages, logistique et transport : définitions ...........................
Emballage de transport...............................................................................
AG 6 290 – 3
— 3
3
1.2 Circuit logistique de distribution ................................................................ — 3
2. Contraintes rencontrées au cours du circuit logistique
de distribution .......................................................................................... — 3
3. Simulation des contraintes du circuit logistique de distribution .. — 6
3.1 Remarques liminaires ................................................................................. — 6
3.2 Contraintes mécaniques ............................................................................. — 7
3.2.1 Contraintes de compression ............................................................. — 7
3.2.2 Contraintes de vibration .................................................................... — 7
3.2.3 Contraintes de manutention ............................................................. — 8
3.3 Contraintes climatiques .............................................................................. — 9
3.4 Autres contraintes ....................................................................................... — 10
4. Programme de simulation du circuit logistique de distribution .... — 10
4.1 Programmes d’essais .................................................................................. — 10
4.2 Norme française NF H 00-060 « Emballages d’expédition complets
et pleins. Programmes d’essais »............................................................... — 10
4.3 Choix d’un programme d’essais suivant la norme NF H 00-060 ............. — 11
4.3.1 Exemple 1............................................................................................ — 11
4.3.2 Exemple 2............................................................................................ — 12
4.4 Comparaison des programmes d’essais ................................................... — 12
5. Caractérisation des matériaux d’emballage de transport............ — 14
6. Programmes d’essais sur emballages de transport
pour produits spécifiques...................................................................... — 14
6.1 Emballages et grands récipients pour vrac pour le transport
des marchandises dangereuses ................................................................. — 14
6.2 Emballages de transport pour articles militaires ...................................... — 15
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. AG 6 290
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle AG 6 290 − 1
127
Référence Internet
AG6290
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
AG 6 290 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle
128
Référence Internet
AG6290
3
portant des risques de nombreuses ruptures de charges (par exem-
l’emballage de transport doit protéger son contenu (par exem- ple, la distribution d’appareils électroménagers). La sévérité de ces
ple contre les agressions mécaniques et climatiques), faciliter sa circuits est intermédiaire de celle des deux familles précédentes.
distribution (par une bonne stabilité de la charge palettisée, par
exemple), et conserver si besoin des fonctions marketing.
L’emballage d’expédition complet et plein est l’emballage, y
compris son contenu, prêt à être distribué. Cette expression
s’entend au sens large et couvre également les charges uniti- 2. Contraintes rencontrées
sées et, en particulier, les charges palettisées.
au cours du circuit
logistique de distribution
1.2 Circuit logistique de distribution
La figure 2 schématise les différentes étapes du cycle de vie d’un
emballage de transport, ici le cycle de vie d’une caisse en carton
ondulé, comprenant [2] :
Le circuit logistique de distribution est, au sein de la logisti- — sa fabrication ;
que, l’ensemble des opérations physiques qui permettent — la distribution physique des marchandises dès les opérations
d’acheminer un matériel ou un produit, depuis son lieu de fabri- d’emballage jusqu’au consommateur ou utilisateur final ;
cation ou de récolte jusqu’au point de vente ou d’utilisation de — la valorisation des emballages vides.
ce produit, puis de valorisation des emballages vides.
En fait, la distribution physique des marchandises comporte deux
grandes phases : une phase de regroupement des produits sous
forme de charges unitaires chez le fabricant afin d’en assurer le
On utilise aussi le terme de système de distribution pour désigner transport dans les meilleures conditions, et une phase de dégrou-
le circuit logistique de distribution. page de ces mêmes produits pour la vente aux consommateurs
comme l'indique la figure 3.
La figure 1 identifie, à titre d’exemples, l’ensemble des circuits
logistiques actuels, observés respectivement dans la distribution Comme le laissent supposer ces exemples et ceux du paragraphe
des produits alimentaires et dans la distribution du petit électromé- précédent, les produits emballés sont soumis, au cours de leurs cir-
nager. cuits de distribution, à d’innombrables agressions pendant leur
transport que ce soit par route, par chemin de fer [3], par mer [1] ou
Il existe une grande variété et une grande complexité de systèmes voie aérienne, pendant leur manutention, au chargement ou au
de distribution mais, quelle que soit cette complexité, ils peuvent déchargement, et pendant leur stockage en entrepôts. La plupart de
être considérés comme résultant de la combinaison d’un certain ces agressions ou contraintes sont présentes à des degrés divers
nombre d’éléments simples. Ces éléments sont : dans tous les systèmes de distribution. Il s’agit principalement de
— le transport d’emballages pleins et complets d’un lieu à un chocs, de vibrations, de compression, de perforation en ce qui
autre, avec ou sans changement de mode de transport, étant concerne les contraintes d’origine mécanique [4] et les températu-
entendu que le transport comprend les opérations de chargement et res, les pressions, la vapeur d’eau etc. en ce qui concerne les
de déchargement ; contraintes d’origine climatique [5].
— le stockage.
■ Le transport se traduit, au niveau des emballages, par deux
La majorité des cas peuvent se regrouper en six familles principa- grands types de sollicitations : les vibrations et les secousses.
les.
● Les vibrations sont des phénomènes périodiques dus aux
■ La distribution postale où deux circuits sont à distinguer : la dis- vibrations propres du véhicule (moteurs, système de suspension…)
tribution postale en France et en Europe, et la distribution postale ou à l’état du support (route pavée, rails, houle…).
hors Europe. ● Les secousses, ou chocs répétés, sont des phénomènes apério-
diques dus généralement aux incidents de parcours : nids-de-poule,
■ Le transport maritime [1] qui peut être un transport convention- passages à niveau, changements d’allure ou de direction, passages
nel en cale de navire, un transport en conteneur ou un transport en d’aiguillage, coups de tampon, trous d’air, atterrissages…
véhicules embarqués. ● Les fréquences de vibrations et les contraintes de chocs cou-
ramment admises, relatives aux différents modes de transport, sont
■ Le transport aérien, éventuellement en conteneur. indiquées dans le tableau 1.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle AG 6 290 − 3
129
Référence Internet
AG6290
CP1
CP2
CP3 DD
CP4 PFF
PVD
CP5
ECF
3 CP6
PFD
CP7 ECD
CP8 LF ou ED
LD
LF
a cas des produits alimentaires
CP1
CP2
DD
CP3
DRF
CP4
CSA
PFF PVD
CP5
ECF
CP6
PFD
CP7 ECD
LF
CP8 LD
LF
retours
b cas du petit électroménager
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
AG 6 290 − 4 © Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle
130
Référence Internet
AG6500
3
1. Conditionnement des petits matériels ............................................ AG 6 500v2 - 2
1.1 Conditionnements élémentaires.............................................................. — 2
1.2 Emballages collectifs ................................................................................ — 2
2. Emballage des châssis électroniques .............................................. — 2
3. Emballages des matériels industriels .............................................. — 2
3.1 Présentation des différentes catégories d’emballages SEILA ............... — 3
3.1.1 Catégorie 1 : berceaux et structures d’immobilisation ................. — 3
3.1.2 Catégorie 2 : plateaux, palettes ou fardeaux ................................. — 3
3.1.3 Catégorie 3 : caisses à claire-voie................................................... — 3
3.1.4 Catégorie 4 : caisses bois ................................................................ — 4
3.1.5 Catégorie 5 : caisses carton............................................................. — 4
3.1.6 Catégorie 6 : caisse autre que bois et carton ................................. — 4
3.1.7 Catégorie 7 : tourets......................................................................... — 4
3.1.8 Catégorie 8 : conteneurisation ........................................................ — 4
3.1.9 Catégorie 9 : capotage/habillage .................................................... — 6
3.2 Dispositions particulières ......................................................................... — 6
4. Applications diverses ........................................................................... — 7
4.1 Emballage des produits réglementés...................................................... — 7
4.2 Emballages réutilisables R’ et techniques .............................................. — 7
Pour en savoir plus ........................................................................................ Doc. AG 6 500v2
plus ».
131
Référence Internet
AG6500
3
Après pose d’un enveloppement antiabrasif, ils sont calés dans
1.1 Conditionnements élémentaires des contenants en carton à l’aide de calages d’immobilisation, en
répartissant les appuis sur les parties rigides des châssis, tout en
Les pièces sont généralement conditionnées : évitant de solliciter les composants fragiles.
– à l’unité ;
– en nombre de pièces identiques ; ■ La protection mécanique antichoc est réalisée, soit à l’intérieur
– en regroupement de pièces différentes utilisées ensemble (kits). du carton si les surfaces d’appui sont compatibles, sinon à l’exté-
rieur du carton, ce qui impose un deuxième carton (contre-carton).
■ Les petites pièces protégées par des produits de protection de L’amortissement antichoc peut également être réalisé par des
contact et celles qui ne sont pas sensibles à la corrosion sont mises cadres (frames ) en matériaux expansés découpés à la presse qui
sous sachets en polyéthylène (pour les pièces de dimensions forment des anneaux protecteurs autour du matériel ou de son
comprises entre 100 et 200 µm) ou sachets en papier neutre ou carton primaire. La réalisation de calage antichoc en matière plas-
papier antigraisse (kraft/polyéthylène). Les fermetures sont, selon tique expansée moulée simplifie l’emballage des châssis ; cette
les cas, réalisées par soudure, par agrafage ou fermeture à pression. solution n’est acceptable que pour les matériels de série car elle
Les kits de montage ou de maintenance peuvent êtr conditionnés impose des études et des outillages onéreux.
par pelliplaquage.
■ La protection physico-chimique est réalisée, si nécessaire, par
■ Les pièces fragiles qui ne supportent pas les produits de un houssage déshydraté :
protection de contact sont conditionnées dans des sachets en – entourant le matériel, préalablement isolé par un enveloppement
complexes thermosoudables avec adjonction de déshydratants. antiabrasif ;
Toutes ces petites pièces peuvent être conditionnées sur des ensa- – à l’extérieur du contenant avec protection de la housse par un
cheuses automatiques à condition d’être fabriquées en grande série. enveloppement complémentaire ou un contre-carton.
En fonction de leur protection de contact, les pièces plus
importantes sont conditionnées sous enceintes étanches à l’eau ou
à la vapeur d’eau avec ou sans déshydratant. On veillera à protéger
la housse des parties contondantes de la pièce par un enveloppe- 3. Emballages des matériels
ment ou un marouflage partiel avec des matériaux de calage en
feuille ; les pièces conditionnées seront ensuite, calées (article
industriels
[AG 6 202]) ou regroupées en nombre dans une boîte en carton.
Les emballages de matériels industriels (considérés comme gros
■ Les petits matériels produits en grande série peuvent être matériels par rapport aux petits matériels traités au paragraphe 1)
conditionnés sur des machines qui réalisent à la fois le calage sont en grande majorité des emballages sur mesure réalisés à
d’immobilisation, l’operculage étanche et même, parfois, la l’unité ou en très petite série.
réinjection d’huile de protection (blister-pac et pelliplaquage). On
peut de même utiliser des encartonneuses automatiques pour la
mise en cartons des petits matériels de série. Le cahier des charges du Syndicat de l’emballage industriel
(SEILA) reprend les bases de la spécification US MIL P 116 en
codifiant ses méthodes en protections et en catégories :
1.2 Emballages collectifs
■ Protections
Les conditionnements des petits matériels sont regroupés en
emballages collectifs pour : a) Protection de contact (produits huileux, gras, cireux ou
inhibiteur en phase vapeur).
– former des unités de stockage ;
– former des unités de distribution ; b) Protection contre la pluie (sachets ou housses,
– compléter la protection climatique et mécanique (articles emballages ventilés).
[AG 6 201] et [AG 6 202]) ; c) Protection contre la vapeur d’eau (housses étanches dés-
– permettre l’expédition (emballage de transport). hydratées).
Les emballages collectifs sont généralement constitués de d) Protection contre les chocs et les vibrations (suspensions,
contenants en carton ondulé à rabats normaux. Des calages inter- amortisseurs).
nes immobilisent les différents conditionnements et complètent la
protection mécanique. ■ Catégories d’emballages
Les emballages sont classés par catégories selon les sup-
Une protection climatique complémentaire par houssage imper-
ports ou contenants extérieurs utilisés, numérotées de 1 à 9.
méable à l’eau (film de polyéthylène) ou étanche et déshydratée
132
Référence Internet
AG6510
Emballage
des matières dangereuses
1.
1.1
Principaux textes réglementaires...............................................
Règlements de transport : obligations applicables aux emballages
AG 6 510 – 2 3
des matières dangereuses .......................................................................... — 2
1.2 Règles relatives aux bouchages de sécurité et aux dispositions
de la législation du travail........................................................................... — 3
2. Classifications et codifications .................................................. — 3
2.1 Classification en fonction de la nature du danger .................................... — 3
2.2 Classification en fonction de l’importance des dangers .......................... — 3
2.3 Codification des emballages....................................................................... — 5
2.3.1 Codification des emballages intérieurs ............................................ — 5
2.3.2 Codification des emballages extérieurs.
Principes de la codification ONU — 5
2.3.3 Codification des grands récipients pour vrac GRV selon l’ONU..... — 6
3. Spécifications et épreuves .................................................................... — 6
3.1 Épreuves mécaniques sur emballages de transport et GRV.................... — 6
3.2 Épreuves de compatibilité chimique.......................................................... — 8
3.3 Autres épreuves........................................................................................... — 8
4. Marquage des emballages .......................................................... — 9
4.1 Cas des emballages de transport ............................................................... — 9
4.2 Cas des grands récipients pour vrac (GRV)............................................... — 9
4.2.1 Marque de base .................................................................................. — 9
4.2.2 Marque additionnelle ......................................................................... — 9
5. Étiquetage des emballages......................................................... — 9
5.1 Étiquetage de transport selon l’ONU ......................................................... — 9
5.2 Étiquetage pour la sécurité du travail selon l’arrêté du 20 avril 1994 ..... — 10
Pour en savoir plus ............................................................................ Doc. AG 6510
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle AG 6 510 − 1
133
Référence Internet
AG6510
3
1. Principaux textes assortissant de dispositions plus détaillées et adaptées aux exigen-
ces du transport maritime. C’est ainsi qu’à chaque numéro ONU
réglementaires d’un produit correspond un (ou plusieurs) numéro(s) du code IMDG
qui donne en particulier des informations complémentaires sur
l’aspect du produit, son degré de danger, son classement comme
polluant marin, les conditions d’arrimage et les types d’emballage
Les emballages destinés à contenir des marchandises dangereu- possibles.
ses doivent assurer la sécurité des personnes et des biens tout en
étant manipulés, manutentionnés, transportés, stockés… ■ Instructions techniques pour la sécurité du transport aérien
des marchandises dangereuses de l’OACI
Les contraintes les plus fragilisantes étant celles de l’achemine-
ment (chocs, vibrations, manutention et manipulations), il sera donc Avant l’entrée en vigueur de la réglementation de l’OACI, le
fait référence aux divers textes en vigueur applicables aux trans- 1er janvier 1983, les dispositions applicables au transport des mar-
ports par voies terrestres, maritimes et aériennes. Un emballage chandises dangereuses par voie aérienne étaient celles de l’IATA
destiné à contenir des marchandises dangereuses doit : (Association internationale de l’aviation civile).
— résister à toutes les contraintes, mécaniques et physico- Le document de l’OACI (Organisation de l’aviation civile inter-
chimiques ; nationale), prenant pour base les recommandations de l’ONU,
— retenir son contenu ; donne les informations relatives aux limitations spécifiques à ce
— être compatible avec son contenu ; mode de transport mais aussi aux limitations imposées par certains
— préserver les autres marchandises ; États ou par certaines compagnies aériennes.
— être approprié aux dangers présentés. L’édition de l’IATA, toujours en vigueur, donne souvent d’utiles
Une synthèse de ces règles, associée à un effort d’uniformisation, informations complémentaires, dont certaines sont plus restrictives
a permis à l’ONU (Organisation des Nations unies) d’établir des que celles de l’OACI.
recommandations dont la classification et la codification sont prises
pour référence dans les divers autres règlements et codes inter- ■ Accord européen relatif au transport international des marchan-
nationaux de transport (air, mer, route, rail, voies de navigation). dises dangereuses par route (ADR)
Ce document de l’ONU comprend deux tomes, la partie relative
aux emballages se trouvant dans le tome 1. Ce dernier traite, en
outre, une variété de contenant, appelée GRV (grands récipients
1.1 Règlements de transport : obligations pour vrac (cf. (§ 2.3)).
applicables aux emballages
■ Règlement pour le transport international ferroviaire des mar-
des matières dangereuses chandises dangereuses (RID)
Ce document, en un seul volume, de l’ONU traite des emballages
La fonction « emballage » s’inscrit dans un système logistique et des GRV pour le transport par voie ferrée des marchandises dange-
allant de l’expéditeur au destinataire. reuses, selon des données identiques à celles du transport routier.
Les règlements de transport pris pour référence s’appuient sur ■ Règlement pour le transport des marchandises dangereuses
les recommandations de l’ONU, mises à jour périodiquement et sur le Rhin (ADNR)
présentées en deux tomes. Le premier tome contient les disposi-
Ce règlement de la Commission centrale pour la navigation sur le
tions relatives à l’emballage et le second énonce les épreuves et cri-
Rhin traite du transport des marchandises dangereuses sur le Rhin.
tères concernant les matières.
Il est aussi applicable au transport de ces marchandises sur les
■ Code maritime international des marchandises dangereuses canaux et rivières.
(IMDG) de l’OMI
Le code maritime international des marchandises dangereuses ■ Réglementation internationale pour le transport des matières
(International maritime code for dangerous goods IMDG) a été éta- radioactives de l’AIEA
bli par l’Organisation intergouvernementale de la navigation mari- Les documents suivants énoncent les règles applicables pour le
time (OMI). Il reprend les principes de base de l’ONU en les transport de matières radioactives :
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
AG 6 510 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle
134
Référence Internet
AG6510
— Regulations for the safe transport of radioactive material (réf. Les marchandises dangereuses sont réparties en « classes » avec
ST1) ; indication de certaines particularités, tels les risques secondaires. Ces
— Advisory material for the IAEA regulations for the safe trans- marchandises sont présentées sous forme de listes alphabétiques et/
port of radioactive material (réf. Safety séries n° 37) ; ou numériques, donnant outre le nom de la marchandise, son numéro
— Emergency response flanning and prepaedness for transport ONU, sa classe, ses éventuels risques secondaires, les emballages
accidents involving radioactive material (réf. Safety séries n° 87) ; autorisés, les étiquettes à apposer, les instructions particulières. On
— Explanatory material for the IAEA regulations for the transport trouve ces listes dans les différents règlements cités au § 1.1.
of radioactive material (réf. Safety séries n° 7) ;
— Hypertrans (réf. Safety séries n° 6-7-37) ;
— Regulations for the safe transport of radioactive material (réf.
Safety séries n° 6) ; 2.1 Classification en fonction
— Schedules of requirements for the transport of radioactive de la nature du danger
material consignements (réf. Safety séries n° 80).
Ces deux documents sont édités par l’AIEA (Agence internatio-
nale de l’énergie atomique), dont le siège est à Vienne (Autriche). La Ces classes caractérisent la nature du danger. La classifica-
codification des emballages et les épreuves de certification sont dif- tion internationale est donnée ci-après.
férentes de celles applicables aux autres marchandises.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle AG 6 510 − 3
135
3
136
Référence Internet
AG6530
Conteneurs souples
1.
1.1
Principaux modèles .................................................................................
Conteneurs souples à un point de levage .................................................
AG 6 530 - 2
— 2
3
1.1.1 Caractéristiques distinctives .............................................................. — 2
1.1.2 Charges nominales et caractérisation dimensionnelle ................... — 2
1.1.3 Fonds ................................................................................................... — 3
1.1.4 Sache interne et accessoires ............................................................. — 4
1.1.5 Impression........................................................................................... — 4
1.2 Conteneurs souples à quatre points de levage......................................... — 4
1.2.1 Caractéristiques distinctives .............................................................. — 4
1.2.2 Charges nominales et caractérisation dimensionnelle ................... — 5
1.2.3 Options ................................................................................................ — 5
1.3 Conteneurs souples hybrides ..................................................................... — 6
2. Matériaux constitutifs ............................................................................ — 7
2.1 Enveloppes travaillantes ............................................................................. — 7
2.2 Poignées ....................................................................................................... — 8
2.3 Fils de couture.............................................................................................. — 8
2.4 Jupes, chapeaux, goulottes ........................................................................ — 9
2.5 Saches internes............................................................................................ — 9
3. Critères de sécurité ................................................................................. — 9
3.1 Résistance mécanique................................................................................. — 9
3.1.1 Principaux essais normalisés ............................................................ — 9
3.1.2 Principales normes et recommandations......................................... — 10
3.2 Vieillissement climatique ............................................................................ — 11
3.2.1 Caractérisation .................................................................................... — 11
3.2.2 Méthodes d’essai et normes.............................................................. — 11
3.3 Phénomènes électrostatiques et risques industriels ................................ — 12
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. AG 6 530
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle AG 6 530 − 1
137
Référence Internet
AG6530
1. Principaux modèles — la poignée unique est destinée au levage par éperon ou cro-
chet, comme cela se pratique chez les agriculteurs et sur les
chantiers ;
— la technique de fabrication de ces emballages est économi-
que et permet donc d’ajuster leur coût à la faible valeur de conte-
1.1 Conteneurs souples à un point nus comme l’engrais et le ciment.
de levage En contrepartie de cette simplicité de fabrication, la partie supé-
rieure des conteneurs à un point de levage comporte deux ouvertu-
res permanentes, appelées fentes de remplissage, ce qui impose de
1.1.1 Caractéristiques distinctives munir l’enveloppe externe d’une doublure interne, ou sache, pou-
vant être close hermétiquement (§ 1.1.4).
Le vidage s’effectue par découpe du fond.
Comme leur nom l’indique, il s’agit de conteneurs à une seule
poignée, formée par rassemblement de la partie supérieure de
l’enveloppe travaillante (figure 1). 1.1.2 Charges nominales et caractérisation
dimensionnelle
Cette construction simple est bien adaptée aux engrais et ciments Pour les engrais, la charge nominale standard est de 500 kg, adap-
pour les raisons suivantes : tée à la capacité de levage des modèles de tracteurs les plus cou-
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
AG 6 530 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle
138
Référence Internet
AG6530
Poignée intégrée
Fente de
remplissage
Gueule de sache
interne liée en
col de cygne
3
a fond rapporté circulaire b fond « chignon »
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle AG 6 530 − 3
139
Gagnez du temps et sécurisez vos projets
en utilisant une source actualisée et fiable
RÉDIGÉE ET VALIDÉE MISE À JOUR 100 % COMPATIBLE SERVICES INCLUS
PAR DES EXPERTS PERMANENTE SUR TOUS SUPPORTS DANS CHAQUE OFFRE
NUMÉRIQUES
Questions aux experts* Articles Découverte Dictionnaire technique multilingue Archives Info parution
Les meilleurs experts techniques La possibilité de consulter 45 000 termes en français, anglais, Technologies anciennes et versions Recevez par email toutes les nouveautés
et scientifiques vous répondent des articles en dehors de votre offre espagnol et allemand antérieures des articles de vos ressources documentaires
*Questions aux experts est un service réservé aux entreprises, non proposé dans les offres écoles, universités ou pour tout autre organisme de formation.
www.techniques-ingenieur.fr
CONTACT : Tél. : + 33 (0)1 53 35 20 20 - Fax : +33 (0)1 53 26 79 18 - E-mail : infos.clients@teching.com
Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)