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Introduction
De tous temps, l'homme a recherché des méthodes pour conserver sa nourriture (protéger et
prolonger l’utilisation), entre le moment où les denrées sont capturées, cueillies ou récoltées et
celui de la consommation.
La protection des aliments s’opère contre des facteurs d’agression physicochimique
(température, oxygène, eau,...) et contre les altérations microbiennes (bactéries, levures et
moisissures).
Stocker l’aliment veut dire lui offrir les conditions nécessaires à la prolongation de sa
durée d’utilisation sans qu’il subisse d’altérations
Depuis longtemps le séchage, le salage et l’acidification ont été les seuls moyens connus et
pratiqués pour conserver les aliments avant la découverte des traitements thermiques.
Après la découverte de l'intérêt des traitements par la chaleur, une nouvelle étape a été franchie
avec la conservation par le froid. D'autres procédés ont été depuis utilisés avec succès:
déshydratation, lyophilisation, action des rayonnements ionisants, utilisation d'additifs aux
propriétés antimicrobiennes (les conservateurs).
Quel que soit le principe ou le protocole, un procédé de conservation a pour but soit de bloquer
ou de ralentir l'évolution des flores microbiennes de l'aliment, soit de les détruire.
La conservation des aliments vise à préserver leur comestibilité et leur propriété gustative et
nutritive. Elle implique notamment d'empêcher la croissance de microorganismes et de retarder
l'oxydation des graisses qui provoque le rancissement .
I- Techniques de conservation des aliments par la chaleur
Introduction
Le traitement des aliments par la chaleur (ou traitement thermique) est aujourd’hui la plus
importante technique de conservation de longue durée. Il a pour objectif de détruire ou d’inhiber
totalement ou partiellement les enzymes et les microorganismes, dont la présence ou la
prolifération pourrait altérer la denrée considérée ou la rendre impropre à l’alimentation
humaine.
L’effet d’un traitement thermique est lié au couple temps/température. De manière générale,
plus la température est élevée et plus la durée est longue, plus l’effet sera important.
Cependant, il faut aussi tenir compte de la résistance thermique des micro-organismes et des
enzymes et qui est très variable.
Selon l’objectif recherché, on distingue plusieurs techniques de conservation des aliments par
traitement thermique comme la stérilisation, la pasteurisation, la thermisation, la cuisson et le
blanchiment.
I-1 Pasteurisation
La pasteurisation est un traitement thermique modéré réalisé à des températures inférieur à
100˚C, permettant la destruction des microorganismes thermosensibles et d’un grand nombre
de microorganismes d'altération à savoir:
Les formes végétatives des micro-organismes pathogènes,
Les levures et moisissures
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La conservation des produits pasteurisés devra donc se faire par réfrigération ou congélation
afin de ralentir le développement des germes encore présents. Leur durée de conservation est
ainsi limitée.
Les couples temps-températures utilisés varient suivant les aliments traités. Le tableau suivant
donne, à titre d’illustration, quelques
Tableau : exemples de barèmes de pasteurisation.
I-2 Stérilisation
La stérilisation par la chaleur consiste à exposer les aliments à une température, généralement
supérieure à 100°C, pendant une durée suffisante pour inhiber les enzymes et toute forme de
microorganismes, même les bactéries sporulantes.
La stérilisation d’un aliment ne suffit pas, à elle seule, pour sa conservation à long terme. Une
contamination ultérieure de l’aliment par les microorganismes environnementaux pourrait
survenir. Pour en remédier, on procède à la stérilisation du contenant (récipient) et du contenu
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(le produit alimentaire) ; le récipient doit être étanche à l’eau et aux microorganismes pour ne
pas avoir une contamination ultérieure à la stérilisation.
La stérilisation de l’aliment et de son contenant peut être réalisée de deux façons :
La première consiste à une stérilisation simultanée du contenant et du contenu (appertisation),
alors que la deuxième consiste à une stérilisation séparée du contenant et du contenu suivie d’un
conditionnement aseptique.
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I-3 Thermisation
La thermisation est un traitement thermique de lait cru, une forme allégée de pasteurisation, un
chauffage de 45 °C pendant 30 minutes, 63ºC pendant 16 secondes, ou 72°c pendant 1 seconde
pour détruire les bactéries pathogènes comme la listéria en essayant de préserver la flore
bactérienne naturelle du lait (des bactéries qui ne provoquent pas des maladies chez les humains
comme les bactéries lactiques, bactéries d'affinage).
La thermisation est actuellement une procédure de conservation provisoire, de courte durée,
réservée au lait et aux structures industrielles en cas de leur incapacité de traiter toute la quantité
du lait reçu.
Le but de ce procédé est l'élimination des bactéries pathogènes avec une altération du lait
moindre qu'avec la pasteurisation. Néanmoins, il cause une importante réduction de la flore
lactique naturelle.
Pour la fabrication de fromages, il faut ajouter des bactéries cultivées en laboratoire.
I-4 Blanchiment
Le blanchiment est un traitement thermique de quelques minutes à 70 °C à 100 °C destiné à
détruire les enzymes susceptibles d’altérer les légumes ou les fruits avant leur traitement
ultérieur (surgélation, séchage, etc.). En réalité la destruction des enzymes n’est qu’un objectif
parmi bien d’autres et le rôle du blanchiment qui constitue un prétraitement avant séchage,
lyophilisation, appertisation ou surgélation, est multiple.
Rôle du blanchiment
Avant séchage ou lyophilisation, le blanchiment est utilisé comme un prétraitement pour la
destruction des enzymes responsables d’altérations organoleptiques telles que des
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Introduction
L’utilisation du froid pour la conservation des aliments est sans conteste la technique la plus
répandue depuis l’invention et l’exploitation du froid artificiel.
On peut utiliser le froid comme moyen de conservation définitive mais aussi pour une
conservation temporaires,
L’effet de conservation par le froid est causé surtout par le freinage du métabolisme des
microorganismes, c’est pour cette raison que le froid doit être continu.
Les enzymes et les réactions chimiques sont considérablement ralenties à des températures
basses (<5°C) et toute vie microbienne est arrêtée à des températures inférieures de -7°C.
1-1 - La réfrigération
La réfrigération consiste à entreposer les aliments à une température basse, proche du point
de congélation, mais toujours positive par rapport à celui-ci. Généralement, la température de
réfrigération se situe aux alentours de 0°C et 4°C. A ces températures, la vitesse de
développement des microorganismes contenus dans les aliments sont ralenties.
Le développement des germes mésophiles sont inhibés et seuls les microorganismes cryophiles
sont capables de développer à savoir:
Les bactéries pathogènes Listéria monocytogène et le Clostridium botulinum
Les bactéries d’altération Pseudomonas, Flavobactérium
La réfrigération est utilisée pour la conservation des aliments périssables à court et moyen
terme. La durée de conservation va de quelques jours à plusieurs semaines suivant le produit,
la température, l’humidité relative et le type de conditionnement.
Le tableau illustre quelques exemples d’aliments conservés par réfrigération
Tableau : Exemple de la durée de conservation de certains aliments par la réfrigération
Des règles fondamentales doivent être respectées dans l'application du froid : la réfrigération
doit être faite le plus tôt possible après collecte, elle doit s'appliquer à des aliments initialement
sains et être continue tout au long de la filière de distribution.
1-2- La congélation
La congélation est un procédé de conservation de longue durée (4 à 24 mois) car elle inhibe à
la fois l’altération enzymatique et le développement microbien. Elle a généralement lieu à
-18°C et provoque:
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de nombreux et petits cristaux de glace ce qui préserve mieux la structure du produit. Lors de
la décongélation un faible exsudat se produit.
La durée d’entreposage dépend de la température de stockage. Plus la température est faible,
plus l’aliment se conserve pour long temps et dans de bonnes conditions. De plus le broyage,
la fragmentation ou le hachage diminue la durée d’entreposage.
L’emballage des produits surgelés soit étanche à la vapeur d’eau (contre dessèchement)et au
gaz (risque d’oxydation ou de prise d’odeur)
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L’abaissement de l’activité de l’eau dans l’aliment est réalisé par deux méthodes:
1- méthode directe qui consiste à extraire l’eau de l’aliment par déshydratation (séchage,
lyophilisation,…)
2- méthode indirecte qui consiste à lier l’eau disponible par ajout d’agents dépresseurs de
l’activité de l’eau.
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Application:
Ce système assez cher ne peut être profitable pour le producteur que pour la conservation des
produits dans le séchage ne peuvent être réalisé de manière aussi satisfaisante par un autre
procédé.
Exemple de quelques produits conservés par le séchage par sublimation: extrait de café
(Nescafé), la viande de poulet et les champignons.
3-fumage
Le fumage est un procédé de conservation et/ou cuisson des aliments qui met en contact un
aliment avec la fumée aromatique issue de la combustion de copeaux de bois, foin, ou autres
herbes et plantes sèches.
Pour obtenir de meilleurs résultats, il est souvent précédé d’une étape de salage ayant pour but
de réduire la teneur en eau des aliments et améliorer leur conservation.
Le fumage à chaud:
Fumage à chaud consiste à cuire un aliment tout en lui apportant un goût fumé.
La température de fumage est plutôt élevée, entre 55 et 100°C. Le procédé dure ainsi beaucoup
moins longtemps que le fumage à froid – en général entre 20 minutes et 1 heure.
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La texture des produits fumés à chaud est plus ferme que celle des produits fumés à froid.
Exemples de poissons fumés à chaud : le maquereau.
Le fumage à froid :
Avec le fumage à froid, la température ne doit pas dépasser 25 à 30° C et plusieurs heures voire
plusieurs jours sont nécessaires.
L’aliment n’est pas cuit, mais après séchage, la fumée rendra l’aliment peu sensible aux
bactéries et moisissures.
C’est ce type de fumage qui est le plus traditionnellement utilisé pour conserver les poissons
tels le saumon. Le fumage à froid nécessite un matériel spécifique et couteux.
Action de la fumée sur les aliments
D'un point de vue physico-chimique, la fumée est composée de particules liquides et solides en
suspension dans une phase gazeuse de composition variable. Ces particules volatiles sont
absorbées à la surface de l’aliment puis migrent en profondeur : leur pénétration peut durer
plusieurs jours
La fumée influence :
La couleur
-la coloration est due essentiellement aux composés carbonyles, via des réactions de type
Maillard ;
- la coloration est d'autant plus intense que la fumée est chargée en goudrons ;
- la coloration est proportionnelle à la quantité de phénols.
L'arôme et le goût.
L'arôme typique de la fumée est dû aux phénols. Les différentes essences de bois utilisées ont
une forte influence sur la saveur. Les carbonyles et acides sont à l'origine des différences de
flaveur (arôme + goût).
La conservation
Certains phénols ont un effet bactériostatique sur la croissance de microorganismes. Cependant,
dans le cas d'un fumage à chaud, c'est surtout la température qui est à l'origine de l'action
antibactérienne. Par ailleurs, l'action du sel est également non négligeable (diminution de l'Aw).
2- Réduction de l’aw par ajout d’agents dépresseurs
Les agents dépresseurs de l’activité de l’eau n’appartiennent à aucune famille chimique
particulière.
L’activité de l’eau dépend de la nature et de la quantité des substances en solution dans la phase
aqueuse de la denrée alimentaire (ou de la solution).
Les dépresseurs de l’aw les plus utilisés en industrie agroalimentaire sont les sels, notamment
le NaCl, et les glucides, notamment les mono- et disaccharides.
L’utilisation des sels et des glucides est la technique la plus simple et la moins coûteuse pour
réduire l’aw d’un aliment et améliorer ainsi sa conservation.
Cependant, elle ne peut être envisagée que dans le cas de préparations spéciales où le sel ou le
sucre jouent un rôle déterminant dans les caractéristiques organoleptiques de l'aliment.
C’est le cas par exemple des anchois salés, des câpres au sel, des sirops et des produits de la
confiserie.
1- Salage :
La conservation par le sel ou salage consiste à soumettre une denrée alimentaire à l’action du
sel soit en le répandant directement à la surface de l’aliment (salage à sec) soit en immergeant
le produit dans une solution d’eau salée (saumurage).
En diminuant l'activité de l'eau du produit, ce procédé permet de freiner ou de bloquer le
développement microbien.
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Produits alimentaires pH
Poisson 6,5-6,8
Pomme de terre 5,4-6,2
Banane 4,5-5,20
Orange 3,6-4,3
Citron 2,2-2,4
La réduction du pH des produits alimentaires peut être réalisée par deux méthodes.
La première, est une méthode directe, consiste à l’acidification du produit par l’ajout
d’un ou plusieurs acides organiques ;
La deuxième est une méthode indirecte qui repose sur l’utilisation des microorganismes
de fermentation.
1 -Acidification
L’acidification consiste à l’ajout d’un acide organique (acide acétique - citrique) ou un
ingrédient acide (comme le citron) à un aliment qui est initialement peu acide. L’acide ou
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l’ingrédient acide doivent être ajoutés dans des proportions bien déterminées pour que le pH du
produit fini soit inférieur à 4,5.
Tableau : Effet du pH sur les réactions d’altération des produits alimentaires
2 -Fermentation
La fermentation peut être définie comme l’utilisation contrôlée de microorganismes
sélectionnés dans le but de préserver les aliments par production d’acides ou d’alcool, et de
modifier leurs caractéristiques organoleptiques.
Cette technique, exploitée par l’homme depuis des millénaires sur base empirique, n’est pas
sans risque si elle n’est pas maîtrisée.
Il convient en effet que les microorganismes à l’origine des effets recherchés ne soient pas
pathogènes et ne génèrent pas d’altération.
La maîtrise de cette technique repose sur le choix des microorganismes permettant cette
fermentation (ferments) et sur la maîtrise des paramètres qui favorisent le développement de
ces microorganismes (température, pH, aw, nutriments, etc.).
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Les conservateurs sont des substances qui limitent, ralentissent ou stoppent la croissance
des microorganismes (bactéries, levures, moisissures) présents dans l’aliment et préviennent
donc l’altération des produits ou les intoxications alimentaires. Ils sont employés entre autres
dans les aliments cuits, le vin, le fromage, les jus de fruits et les margarines.
Les conservateurs font partis de la famille des additifs alimentaires. On entend par «additif
alimentaire» toute substance qui n'est pas consommée pour des besoins nutritifs.
Cet additif est ajouté intentionnellement dans un but technologique ou organoleptique, et peut
affecter de toute autre façon les caractéristiques de cette denrée.
Dans le cadre de la C.E.E. (Communauté Economique Européenne), les additifs sont classés
par catégorie avec un code commençant par la lettre E suivi d’un nombre de trois chiffres dont
le premier donne 3 types d'additifs:
1:colorants 2:conservateurs 3:anti-oxygène
Les additifs de conservation, ou conservateurs chimiques (E200 à E 297), sont utilisés
dans le but de prolonger la durée de conservation des aliments.
Ils ont comme objectifs d'assurer :
- L’innocuité de l'aliment, par inhibition de la multiplication des microorganismes pathogènes
et de la production de toxines.
- La stabilité organoleptique de l'aliment par inhibition des microorganismes d'altération.
Les conservateurs chimiques n'ont pas la capacité de rendre sain un produit qui ne l'était pas
avant son traitement, ni d’améliorer la qualité d'un mauvais produit ; ils peuvent seulement
conserver au produit ses caractéristiques initiales plus longtemps qu'à l'ordinaire.
Remarque: la notion d’additif de conservation suppose que la dose d’emploi soit inférieure à
1%.
I- les conservateurs
Les conservateurs sont classés en deux types:
I.1 Les conservateurs d’origine minérale
I.1.1.Les nitrates et nitrites de sodium et de potassium
KNO3 (E 252): Nitrate de potassium; NaNO3 (E 251) Nitrate de sodium ; KNO2 (E 249) Nitrite
de potassium ; NaNO2 Nitrite de sodium(E 250).
Les nitrates sont utilisés comme conservateurs dans les fromages et dans les charcuteries, le
salpêtre n'est autre que le nitrate de potassium.
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Ils se transforment en nitrites dans l'organisme et peuvent donc donner naissance aux
nitrosamines toxiques dont certaines sont cancérigènes par combinaison aux protéines
alimentaires.
I.1.2 L'anhydride sulfureux et les sulfites
Anhydride sulfureux (E 220) ; sulfite de sodium (E 221) ; sulfite acide de sodium (bisulfite)(E
222) ; disulfite ou pyrosulfite ou métabisulfite de sodium (E 223);disulfite ou pyrosulfite ou
métabisulfite de potassium (E 224) ; sulfite de calcium (E 226) ; bisulfite de calcium (E 227),
sulfite acide de potassium (E 228).
Ils servent pour la conservation des produits végétaux, essentiellement les fruits et préparations
à base de fruits où leur rôle protecteur s'exerce également à l'égard du brunissement
enzymatique (des inhibiteurs des poly phénols oxydases).
Plus rarement, on les a vu utilisés dans la conservation des produits animaux (crevettes, viandes)
Les E220 à E228 sont des conservateurs susceptibles de provoquer des allergies, ils font partie
des 13 allergènes à déclaration obligatoire lorsque leur concentration atteint 10 mg/kg dans le
produit alimentaire concerné.
I.2 Conservateurs d’origine organique
Dans cette catégorie on trouve essentiellement des acides carboxyliques et leurs sels de sodium,
potassium et calcium.
• Acide sorbique (E200): mis en jeu comme inhibiteur des moisissures.
• Acide formique (E236): utilisé comme agent de décontamination pour les surfaces des
viandes.
• Acide acétique (E260): actif sur levures et bactéries, il peut être utilisé dans la
fabrication du pain, des fromages, des condiments.
I.2.1 Les benzoates
Les E210, E211, E212 et E213 sont des conservateurs qui bloquent le développement de
certaines levures et moisissures. On en retrouve dans les confitures allégées, dans les crevettes
cuites ou, encore, dans certaines boissons sucrées pour allonger la durée de conservation de ces
aliments.
Ces substances peuvent être à l'origine de manifestations allergiques cutanées ou respiratoires:
asthme, eczéma.
Certains auteurs les accusent également de s'accumuler dans l'organisme et de provoquer des
troubles neurologiques
II. Antioxydants
Les antioxydants sont des molécules qui aident à protéger les aliments contre les réactions
d'oxydation qui accélèrent le vieillissement. Il peut agir sur les altérations dues à l'oxygène de
l'air, à la lumière, aux traces de métaux ou à certaines enzymes.
II.1 L’acide ascorbique
L’acide ascorbique (E300) (ou vitamine C), contenu dans de nombreux agrumes, est
fréquemment utilisé dans les cuisines et dans la production alimentaire pour empêcher
l’oxydation des aliments (changement de couleur des fruits et légumes fraîchement épluchés ou
découpés).
La vitamine C et ses divers sels sont aussi ajoutés pour protéger les boissons non alcoolisées,
les confitures, le lait concentré et les saucissons.
II.2 Les tocophérols
Les tocophérols, qui font partie de la famille de la vitamine E, sont un autre exemple
d’antioxydants naturels. On les trouve principalement dans les noix, les graines de tournesol,
les pousses de soja et de maïs et ils sont le plus souvent utilisés pour conserver les huiles
végétales, la margarine et les produits à base de cacao.
II .1. Le BHA et le BHT
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Cours conservation et stockage des aliments
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Cours conservation et stockage des aliments
considéré comme additif (E 1105) puisqu’il est ajouté lors de la transformation des denrées
alimentaires.
Parmi les substances présentant des propriétés antimicrobiennes ou antioxydantes exploitables,
on citera encore quelques exemples :
1. d’origine animale : la lactoperoxydase (présente dans le lait, le colostrum, la salive, ...);
l’ovotransferrine (dans l’oeuf), la lactoferrine (dans le lait) ;
2. d’origine végétale : composés phénoliques présents dans de nombreux épices, acides
organiques présents dans de nombreux végétaux
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En raison d'une part de la demande croissante pour des produits possédant d'excellentes qualités
organoleptiques et nutritionnelles, et d'autre part de l'importance de la réduction de l'impact
énergétique des procédés de transformation ou d'entreposage des aliments, il est probable que
les professionnels de l'alimentation feront de plus en plus appel à des techniques limitant l'usage
des traitements thermiques . Diverses techniques ou "nouvelles technologies" sont actuellement
proposées comme des techniques non thermiques alternatives à savoir l’utilisation des hautes
pressions.
Le traitement par les hautes pressions (HPP : High Pressure Processing), encore appelé «
Pascalisation » est un procédé de conservation des aliments, que l’on peut considérer comme
une pasteurisation à froid. Il consiste à soumettre les aliments à de très fortes pressions de
l’ordre de 4000-8000 bars afin d’inhiber les agents pathogènes et de prolonger la durée de
conservation des aliments tout en conservant leurs propriétés nutritionnelles et organoleptiques
essentielles.
Principe des hautes pressions
La technique de pressurisation (ou de pascalisation) consiste à soumettre un produit
alimentaire liquide ou solide, avec ou sans emballage à des pressions comprises entre 100 et
800 MPa, à température ambiante ou inférieure à 50°C. La durée de traitement est
généralement comprise entre 5 et 30 min.
Contrairement aux traitements utilisant la température, la pression est transmise
instantanément et uniformément à travers le produit, indépendamment de sa taille, forme et
composition (la montée en pression est généralement de 200 MPa/min). La pression étant la
même dans toutes les directions, elle est qualifiée d'hydrostatique. Cela permet de conserver
la forme d'origine du produit.
Durant le traitement, le volume du produit diminue en fonction de la pression qui lui est
imposée (environ 5% pour 100 MPa) et une expansion équivalente se produit durant la
décompression. La compression à laquelle l'aliment est soumis, provoque une augmentation de
sa température, dépendante de sa composition, Cette augmentation est en moyenne de l'ordre
de 3°C pour 100 MPa, mais la paroi de l'enceinte de l'appareil évacue une partie de cette chaleur.
Cette technique ne présente pas de danger particulier même si les pressions atteintes
sont élevées parce que la compressibilité de liquides transmetteurs de pression est faible, et que
la température et proche de la température ambiante. Les équipements utilisé actuellement
fonctionnent en discontinu (en batch) ou semi-continu.
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Cours conservation et stockage des aliments
Equipement
L’équipement est composé de : d'une enceinte résistante à la pression, d'un circuit « hautes
pressions », d'une pompe externe de compression du fluide, d'une unité de commande et d'un
dispositif de chauffage ou de refroidissement.
Deux types de compressions sont à ce jour disponible : la compression « directe » et «
indirecte ».
La compression directe
La compression directe est appliquée plutôt aux aliments liquides (jus de fruits) injectés dans
la chambre de compression et mis en pression directement par un piston poussé par de l’eau
sous pression. Ce mode d’application permet des vitesses de compression élevées (1500
MPa/min) mais peut poser des problèmes d’étanchéité au niveau du piston et nécessite un
conditionnement aseptique des produits après traitement
. L’avantage de cette méthode, est d’atteindre rapidement des pressions élevées, mais
néanmoins elle reste limitée à des enceintes de faible diamètre.
La compression indirecte
La deuxième possibilité est la compression « indirecte ». Dans ce cas, une pompe « hautes
pressions » envoie un fluide de pressurisation dans une enceinte close. Cette méthode est la
plus répandue dans les industries.
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Cours conservation et stockage des aliments
L’effet négatif (activation des enzymes) est observé lorsqu’on applique des hautes pressions
aux alentours de 100 MPa. En effet, cette gamme de hautes pressions est incapable de dénaturer
les protéines constituantes des enzymes. Par contre elle peut mettre les enzymes et leurs
substrats en contact en modifiant les membranes qui les séparent.
L’effet positif (désactivation des enzymes) est observé lorsqu’on applique des hautes pressions
au-delà de 100 MPa. En effet, cette gamme de pression modifie la structure tertiaire et/ou
quaternaire des protéines constituantes des enzymes, ce qui les rend inactifs.
Effets des hautes pressions sur les micro-organismes.
Il est possible de détruire les micro-organismes par l'application de hautes pressions.
Les modifications subies par leur membrane cellulaire sont les principales causes de la mortalité.
L'inactivation de certaines enzymes (par exemple les ATPases) ou de certaines protéines de
transport transmembranaire,
ainsi que la gélification de la partie lipidique de la membrane, entraînent des modifications de
perméabilité qui peuvent aller jusqu'à la fuite de matériel intracellulaire et la mort du micro-
organisme.
Il semble qu'il y ait un effet destructif des hautes pressions au niveau de la paroi aussi, surtout
pour les champignons.
La sensibilité des micro-organismes aux hautes pression est variable selon les conditions du
milieu (pH, teneur en matière sèche ou en solutés ... ) et le type de germe.
Les bactéries gram- sont les plus sensibles car leur paroi est riche en lipides. La pression de
destruction est d'environ 300 MPa à température ambiante.
Les bactéries gram+, les levures et moisissures sont plus résistantes. Elles sont détruites à
environ 400 MPa à 20°C en quelque minutes.
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Cours conservation et stockage des aliments
Les spores, quant à elles, sont très résistantes à de pression de plus de 800 MPa ou 1 000
MPA pendant plusieurs heures, mais elles sont détruites à des pressions plus basses exercées à
des températures supérieures à 60°C.
Des pressions comprises entre 100et 200 MPa peuvent, par contre, entraîner une germination
des spores.
Les avantages de traitement par les hautes pressions :
1. le traitement par hautes pressions se fait à des températures inférieures à 100°C et même en
général à température ambiante,
2. ce traitement requiert beaucoup moins d'énergie que la majorité des autres systèmes de
conservation,
3. il n’y a aucun gradient de pression dans le produit car la transmission de cette pression se fait
instantanément par opposition à un traitement thermique.
-une dégradation de la flore bactérienne,
-aucune modification des vitamines,
-une faible modification de la couleur et du goût.
Ce traitement constitue donc une alternative au procédé de pasteurisation thermique
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Cours conservation et stockage des aliments
Enfin, des pressions supérieures à 200-300 MPa induisent des modifications au niveau
de la texture et de la couleur de produits contenant des protéines crues (viandes,
poissons).
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Cours conservation et stockage des aliments
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Cours conservation et stockage des aliments
Définition de l’ionisation
Un rayonnement est dit ionisant s’il possède une énergie suffisante pour créer des ions au sein
de la matière irradiée.
L’atome ou la molécule en perdant ou en gagnant des charges n’est plus neutre électriquement,
l’atome est alors transformé en ion (positif), c’est l’ionisation
L’ionisation entraine une absorption d’énergie qui induit une rupture des liaisons atomiques ou
moléculaires.
Les radiations ionisantes sont appliquées aux aliments dont le but d’améliorer leur conservation.
Les aliments ayant subi un traitement aux radiations ionisantes sont dites « irradiés ». Ils ne
sont nullement « radioactifs ».
Les doses d’ionisation sont réglementées et échelonnées selon les effets souhaités :
• Anti germination (0.05-0.15 kGy) inhibition de la germination des bulbes et tubercules
• Désinsectisation (0.15-3 kGy) : élimination des insectes qui détruisent les céréales, les
fruits et légumes ainsi que certains vers parasites des viandes
• Destruction des parasites 1-3 kGy
• Maturation différée 1-3 kGy : amélioration de la qualité et allongement de la durée de
conservation des fruits et légumes frais, des poissons frais par ralentissement du
processus de décomposition
• La radappertisation (20 à 50 kGy) : Détruit la totalité des microorganismes.
• La radicisation (10 kGy ou moins) : Détruit la totalité des germes pathogènes non
sporulés.
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Efficacité microbiologique
Les bactéries Gram- sont plus sensibles que les Gram+ et les spores toujours plus résistantes
que les cellules végétatives.
Les virus sont quant à eux très résistants aux irradiations.
De nombreux facteurs influencent fortement l'efficacité de ces traitements:
• la composition du milieu, l'activité de l'eau, la température lors du traitement,
• la présence d'oxygène (qui augmente la sensibilité),
• la congélation (la dose nécessaire pour l'inactivation de 90% de la population est 2 à 3
fois plus élevée dans les aliments congelés que dans les aliments frais)....
• Des doses de 5 à 7 kGy se sont avérées efficaces contre les levures, moisissures et
spores. Une réduction logarithmique de 2 unités sur des moisissures a été observée sur
des grains de café avec une dose de 5 kGy, grâce à une source de Césium 137
• à une dose de 0.1 kGy/min, ont déterminé qu'un traitement de 2.8 kGy sur des graines
de luzerne permettait une réduction supérieure à 3 cycles logarithmiques de Salmonella.
Ils évaluent une destruction de 5 cycles logarithmiques pour une dose de 4,05 kGy.
Etiquetage et emballage
Afin d’informer le consommateur sur les aliments irradiés, la norme Codex pour l’étiquetage
des denrées alimentaires préemballées, impose que l'étiquette de tout aliment qui a été traité
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Cours conservation et stockage des aliments
par des rayonnements ionisants, ou contenant des ingrédients irradiés, doit porter une mention
écrite à cet effet. L'emploi du symbole international d'irradiation des aliments, indiqué ci-
après, est facultatif, mais lorsque celui-ci est utilisé, il doit figurer à proximité immédiate du
nom de l'aliment.
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Cours conservation et stockage des aliments
Selon le produit, une forte dose d'irradiations (par exemple au dessus de 6.5 kG) peut
altérer le goût et la couleur des aliments, notamment de la viande. Les polysaccharides
comme la pectine peuvent être dégradés suite à de trop fortes doses d'irradiation, ce qui
peut causer une perte de fermeté des fruits et donc une diminution de leur durée de vie
Législation
Dans l'agroalimentaire, les irradiations sont limitées par la règlementation à des énergies de 5
MeV pour les rayons X et γ, et de 10 MeV pour des faisceaux d'électrons (Codex
Alimentarius, 2003).
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Cours conservation et stockage des aliments
La filtration sur membrane est une technique qui utilise une barrière physique, c’est-à-
dire une membrane poreuse ou un filtre, pour séparer des particules dans un liquide.
Les particules sont séparées selon leur taille et leur forme sous l’effet de la pression à travers
des membranes munies de pores de différentes tailles.
Il existe 4 procédés membranaires dont la force agissante est la pression: osmose inverse,
nanofiltration, ultrafiltration et microfiltration qui se distinguent par la taille des
molécules/particules traversant la membrane.
Toutes ses méthodes ont pour but de séparer ou de concentrer différentes substances dans un
liquide.
1- Les modules membranaires
Il existe différentes façons d’agencer les membranes pour en faire un procédé de séparation :
membrane plane, spiralée, tubulaire, fibres creuses.
Dans la plupart des cas, le module membranaire est constitué au final d’une entrée
(l’alimentation) et deux sorties, la partie du fluide étant passé à travers la membrane (le
perméat) et la partie ayant été retenue (le rétentat)
Perméat
Fig. : Représentation schématique d’un procédé de séparation membranaire
2-1- Microfiltration
Elle peut être définie comme un procédé de séparation solide / liquide à basse pression. Les
pressions appliquées sont de quelques dixièmes de bar pour éviter un colmatage important.
Le mécanisme est basé exclusivement sur l’effet tamis (taille) et rend possible la rétention de
particules en suspension ou de bactéries dont la taille se situe entre 0.1 et 10 μm.
Les membranes de microfiltration (diamètre de pore de 0,1 à quelques micromètres) permettent
de retenir entre autres : les émulsions d’huile, les bactéries, les levures, les plus gros colloïdes,
les gros pigments et les gros virus… La microfiltration est le procédé de séparation
membranaire le plus utilisé actuellement à l’échelle industrielle (en étape finale ou en pré-
traitement).
Ses principales applications sont :
2-2 Ultrafiltration
A travers l’ultrafiltration, on sépare des particules ayant une taille de 0,001-0,1 µm. Dans ces
membranes sont retenus tous les virus, les macros protéines, les antibiotiques, etc. Ils sont
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Cours conservation et stockage des aliments
utilisés dans l’élimination de substances organiques nocives dans l’industrie alimentaire et des
boissons, dans l’élimination de trihalométhanes de l’eau, dans le traitement d’eaux résiduaires.
Exemples de domaines où l'ultra-filtration est appliquée
L'industrie laitière (lait, fromage)
L'industrie alimentaire (protéines)
L'industrie du métal (séparation d'émulsion huile/eau, traitement peinture)
L'industrie du textile
L'ultra-filtration peut aussi être appliquée comme pré-traitement de l'eau avant
une nano-filtration ou une étape d'osmose inverse.
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Cours conservation et stockage des aliments
développements comme la « thermisation » du lait écrémé à 50 °C, qui garantit le même niveau
de sécurité alimentaire. Cela permettra la commercialisation de nouveau lait pouvant être
conservé à température ambiante pendant six mois et dont le goût est comparable au lait frais
pasteurisé.
5- Les avantages de la filtration sur membrane
La filtration sur membrane offre plusieurs avantages aux consommateurs et aux producteurs.
D’une part, la technique de filtration constitue un moyen efficace pour obtenir une
qualité et une sécurité de premier ordre sans détruire les qualités sensorielles
fondamentales du produit.
Elle permet d’éliminer les ingrédients indésirables comme les microorganismes, les
dépôts ou les sédiments qui ont un impact négatif sur la qualité du produit et de donner
au produit fini une texture plus attrayante, tout en augmentant sa durée de conservation.
D’autre part, cette technique peut réduire certaines étapes de la fabrication et accroître
le rendement ; Elle présente un fort degré de sélectivité et autorise un meilleur contrôle
du processus de fabrication avec une consommation d'énergie relativement faible.
Facilité d’intégration industrielle et fiabilité
Les équipements sont modulaires, ils se prêtent donc bien à un dimensionnement ajusté ; ils
sont flexibles, généralement compacts ; les opérations peuvent être facilement conduites en
continu et automatisées avec fiabilité. Elles peuvent être combinées à des opérations existantes
pour améliorer la qualité d’un produit ou augmenter la capacité d’une unité.
Respect de l’environnement, réutilisation, gain de matière première
Les procédés intégrant les membranes sont à considérer comme des opérations propres. Les
cofractions obtenues sont souvent valorisables. Par ailleurs, l’ultrafiltration, la nanofiltration et
l’osmose inverse sont des outils de choix pour la récupération de matière alimentaire Les
bioréacteurs à membrane de micro- et ultrafiltration acceptent des charges volumiques plus
élevées et produisent moins de boues que les traitements biologiques conventionnels pour la
dépollution des eaux résiduaires
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Cours conservation et stockage des aliments
1- Introduction
La bio préservation ou bio protection est une méthode de conservation des aliments
faisant appel à des microorganismes ou des à «composés naturels» en opposition à l’utilisation
de conservateurs dits « chimiques » classiquement utilisés dans les IAA.
La bio conservation, comme toute autre méthode de conservation doit permettre non seulement
de maîtriser la croissance de flores pathogènes ou d’altération, mais également de préserver les
qualités organoleptiques et nutritionnelles du produit tout au long de sa durée de vie.
Il existe différentes voies permettant la bio préservation. Ainsi, il est possible d’utiliser des
micro-organismes tels que les bactéries lactiques. Ce procédé est connu depuis longtemps
puisqu’il est traditionnellement utilisé pour la conservation des aliments au travers de la
fabrication des produits fermentés (saucissons, fromages, végétaux…). Des substances issues
du métabolisme de microorganismes peuvent également être utilisées afin de maîtriser le
développement de bactéries indésirables. Ces molécules appelées bactériocines.
Les bactéries sélectionnées pour être utilisées dans le cadre de la biopréservation doivent
satisfaire aux quatre critères suivants :
les souches doivent préférentiellement être isolées d’un produit similaire,
elles doivent présenter une bonne aptitude à se développer au froid,
ne doivent pas apporter de modifications des qualités organoleptiques du produit et bien
sûr inhiber la croissance des microorganismes pathogènes et/ou d’altération.
Parmi les différents genres bactériens pouvant être cités pour leur action de bioprotection, il y
a les Lactococcus, Lactobacillus et Pediococcus.
Les modes d’action de cette flore sont variés :
- acidification de l’aliment par production d’acides organiques comme l’acide lactique ou
l’acide acétique,
- production de dioxyde de carbone (CO2),
- production de peroxyde d’hydrogène (H2O2).
- production de bactériocines comme la pédiocine, la nisine, et divers autres métabolites.
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Cours conservation et stockage des aliments
• La pédiocine, une bactériocine de classe IIa, est commercialisée sous cette forme sous
le nom ALTA 2341.
• Des essais ont été récemment fait avec la lacticine 3147, un lantibiotique . Au niveau
législatif, cette forme ne nécessite pas d’approbation. Cependant, si la culture n’est pas
traditionnellement consommée, il faudra se référer à la législation sur les « novel food
».
7- Les facteurs influençant l’activité des bactériocines dans les produits alimentaires
Lors d’une application alimentaire, la composition du produit est un des premiers facteurs
pouvant réduire ou totalement dissiper l’activité de la bactériocine de par son adsorption sur
des composantes du produit, la limitation de sa solubilité et de sa diffusion, sa dégradation par
des protéases, l’interaction avec des additifs alimentaires ou des ingrédients et/ou un pH
inapproprié. Les traitements appliqués aux produits constituent un deuxième facteur pouvant
limiter l’activité inhibitrice dans un produit alimentaire. En effet, des traitements thermiques
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Cours conservation et stockage des aliments
La viande est une denrée très périssable, leur production industrielle n’est envisageable que si
elle est associée à des méthodes de conservation fiables et de durée convenable. La conservation
est le procédé de traiter et manipuler la nourriture d'une manière telle qu’elle arrêter ou ralentir
la croissance des bactéries, champignons et autres microorganismes pour éviter l’intoxication
alimentaire, ainsi que de retarder l'oxydation des graisses qui provoque le rancissement tout en
maintenant la valeur nutritionnelle, la texture et le goût. Plusieurs techniques peuvent être
utilisées pour conserver les viandes :
Méthodes de congélation :
Dans les chaînes de production, les produits de viandes sont transportés de façon mécanique
sur un tapis roulant à travers une soufflerie qui produit des températures basses (- 40 °C) :
congélation par air pulsé.
3. Traitement thermique (fumage) :
La fumigation est une méthode de traitement par les fumées (mélange de gaz, de vapeur d’eau
et de fines particules) obtenues en brûlant du bois préférentiellement durs (chêne, hêtre, frêne,
châtaignier, utilisés généralement en mélange avec des bois tendres) et de sciures dans des
générateurs de différents types. Les générateurs alimentent les fumoirs, chargés de viandes, en
fumées dans les températures variant entre 20 et 80°C et qui possèdent des compositions
variables en eau, en oxygène, en composés volatiles et en particules. Au cours de la pyrolyse
du bois, 300 à 1000 constituants apparaissent en quantités variables (phénols, carbonyles, acides
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Cours conservation et stockage des aliments
5. Atmosphère modifiée :
La viande est conservée dans une ambiance composée pour l’essentiel d’oxygène (60/80 %)
auquel il a été ajouté du gaz carbonique (CO2) qui ralentit la multiplication des microbes. La
durabilité de la viande ainsi conservée est très faiblement augmentée. Par contre, cette méthode
permet de conserver plus longtemps une couleur rouge caractéristique de la viande.
NB/ Au cours de la conservation, les mélanges gazeux évoluent à cause de la respiration
mitochondriale, du métabolisme microbien et de la dissolution des gaz dans la viande.
6. Le sous vide :
Le sous vide est un mode de conservation où l’air ambiant a été éliminé, c’est-à-dire qu’aucun
gaz n’est présent dans l’emballage. La durée de conservation des viandes ainsi présentées peut
atteindre, selon les pratiques constatées pour une température comprise entre 0 oC et + 2 oC,
quatre à six semaines au stade de gros et deux à trois semaines au détail.
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Cours conservation et stockage des aliments
6- Procédé CAPTECH :
Un mode de conditionnement sous atmosphère sans oxygène est apparu récemment. Il consiste
à placer les viandes sous gaz carbonique ou sous azote, purs ou en mélange. Cette méthode de
conservation est sans conteste la plus efficace pour allonger la durée de vie des produits
réfrigérés. Elle permet d’avoir une durabilité jusqu’à quatre à six mois pour le bœuf et de trois
mois pour l’agneau, mais la température de réfrigération doit être abaissée à -1,5oC. Cette
technique de conservation a été développée par la Nouvelle-Zélande et l’Australie pour abaisser
la contrainte temps liée au transport et augmenter leurs exportations de viandes, notamment
vers l’Europe. En effet, pour commercialiser des viandes dans des pays lointains, il fallait soit
les congeler, soit les transporter par voie aérienne, ce qui en augmentait le prix. Avec la
conservation sous atmosphère sans O2, il est possible de transporter les viandes réfrigérées par
voie maritime et donc d’avoir des prix compétitifs et de les présenter aux rayons « boucherie »
(traditionnelle et libre service).
7. Additifs alimentaires
. A tous les stades de la technologie des viandes dans le but de limiter les développements des
flores microbiennes, des applications de produits divers ont été expérimentées et ont été ou sont
encore employées selon les réglementations encours. Voici quelques produits susceptibles
d’être utilisés :
a- les produits ingérés par les animaux ou injectés avant l’abattage sont principalement les
antibiotiques, des antioxydants et des tranquillisants.
b- b- les produits appliqués sur les carcasses dés l’abattage sont des gaz (l’ozone, la vapeur
d’eau) des liquides et des solutions (l’eau chaude au dessus de 70°C, l’hypochlorique
de sodium à 200-250 mg/l, des solutions diluées d’eau oxygénée, des solutions d’acides
organiques, d’acide borique et de borates). c- les auxiliaires de la conservation sont : les
nitrates (NaNO3 à 500 ppm), les nitrites (NaNO2 à 200 ppm), les polyphosphates,
métabilsulfites (Na, K), les acides organiques (acétique, propionique, sorbique,
benzoique) et leurs sels (Na, K, Ca), les antibiotiques, les antifongiques (tétracycline,
griséofulvine, pimaricine, rimocidine, nystatine), les épices et les condiments (poivres,
oignon, clou de girofle, thym, moutarde, etc
8- Séchage :
Dans ce cas, la viande subit une dessiccation naturelle (au soleil, au vent, à la chaleur). Le
produit obtenu titre entre 60 et 90 % de matière sèche et il est consommé en l’état ou après
réhydratation. Dans les pays industrialisés, des techniques de prétraitement, des séchages et
d’emballage permettent de maintenir les niveaux d’hydratation désirés.
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Cours conservation et stockage des aliments
Pour réussir la transformation et la conservation des produits frais, il convient de détruire les
agents de détérioration sans nuire à la valeur nutritionnelle ni à la saveur du produit.
Malheureusement, les fruits, les légumes sont les seules sources naturelles de l'indispensable
vitamine C dans notre alimentation. Or, cette vitamine est facilement détruite, surtout lorsque
le procédé de transformation fait appel à la chaleur. Pour conserver le maximum de vitamine C
dans les aliments transformés, ceux-ci doivent être soumis aux conditions suivantes:- être
utilisés aussitôt après la récolte;- ne pas subir de trempage ou de lavage prolongé;- être
transformés dès qu'ils sont prêts;- ne pas être travaillés dans des récipients en cuivre ou en fer,
ou ébréchés.
Les méthodes qui se prêtent le mieux aux opérations artisanales sont la dessiccation, la
conservation chimique et le traitement thermique.
Séchage
Tous les organismes vivants ont besoin d'eau pour survivre. Les produits frais contiennent
jusqu'à 95% d'eau, et sont donc suffisamment humides pour entretenir à la fois l'activité
enzymatique et la croissance des micro-organismes. Le seuil critique est d'environ 10 à 15 %
d'humidité, selon les denrées. Si l'on retire trop d'eau, le produit devient cassant et s'émiette
facilement. On peut conserver des fruits, des légumes, des herbes et des champignons par
séchage. Cette technique simple se pratique au soleil, au four, au déshydrateur ou à l’aide d’un
séchoir solaire.
· La température doit être suffisamment élevée (de 50 ° à 70 °C) pour assurer une élimination
rapide de l'humidité; les températures supérieures à 70 °C décolorent le produit.
· Le courant d'air chaud doit être sec S'il était humide, il ne pourrait pas absorber l'humidité du
produit.
· Des traitements spéciaux peuvent être appliqués à certains types de produits avant séchage.
- Les fruits et légumes peuvent être traités à l'anhydride sulfureux avant séchage pour empêcher
le brunissement enzymatique; l'anhydride sulfureux ralentit également la décomposition de la
vitamine C et possède une certaine action antiseptique.
- La plupart des légumes, à l'exception des oignons et de l'ail, sont blanchis par immersion de
quelques minutes dans l'eau très chaude avant séchage; cela inhibe l'action des enzymes que le
processus de séchage au soleil pourrait ne pas tuer.
Les substances chimiques utilisées sont le sucre, le sel, le vinaigre et les conservateurs
chimiques tels que le métabisulfite de sodium. Les principaux produits obtenus sont énumérés
ci-après.
Conserves au sucre. Il s'agit d'ajouter une forte concentration de sucre à la pulpe ou au jus de
fruit pour obtenir un produit dans lequel il est difficile aux moisissures et aux levures de se
multiplier.
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Cours conservation et stockage des aliments
Confitures et gelées : Pour obtenir ces produits, on fait bouillir la pulpe de fruit acidifiée, avec
du sucre, jusqu'à ce que les pectines de la cellulose forment un gel. Le produit final doit contenir
au moins 60 % de sucre. La conserve chaude est versée dans des bocaux en verre stérilisés,
hermétiquement fermés, pour empêcher la contamination en cours d'entreposage.
Pâtes de fruit. La pulpe de fruit est tamisée et mélangée à un poids égal de sucre. Le mélange
est chauffé pour éliminer la plus grande partie de l'eau. Il est ensuite étalé sur un marbre où on
le laisse refroidir et sécher; on peut alors le découper en dés et l'entreposer au sec.
Concentrés de jus de fruits. A partir du jus extrait de la pulpe chauffée, on obtient un sirop
contenant une forte proportion de sucre. Le sirop est versé dans des bouteilles stériles, qui sont
chauffées au bain-marie à 88 °C pendant 20 minutes. Les bouteilles sont bouchées avec des
capsules stériles et stockées. On prépare des boissons en diluant le concentré avec de l'eau.
Légumes au vinaigre. De jeunes légumes frais de plusieurs sortes, ainsi que certains fruits,
peuvent être conservés dans le vinaigre. Une fois les légumes ou les fruits préparés, on les met
à tremper pendant quelques jours dans une solution saline très concentrée (saumure), et on les
place ensuite dans des bocaux qu'on remplit de vinaigre froid. On aromatise généralement le
vinaigre en y faisant mariner pendant un ou deux mois les épices de son choix. Les bocaux
doivent être fermés au moyen de bouchages plastifiés.
Conservation au sel. Cette méthode est généralement utilisée pour conserver les haricots verts.
On dispose des couches alternées de jeunes haricots verts et de sel, dans de grands bocaux de
verre ou de terre, en terminant par une couche de sel. Les bocaux sont fermés au moyen de
bouchages à l'épreuve de l'humidité et placés sur des étagères.
Produits fermentés. Dans plusieurs pays, des légumes sont soumis à la fermentation lactique
dans la saumure. C'est le cas de la choucroute en Alsace et en Allemagne.
Traitements thermiques
Depuis longtemps, les fruits et les légumes sont soumis à la technique de l'appertisation, soit
dans des boites métalliques soit en bocaux de verre. Il s'agit de tuer les enzymes et les micro-
organismes, en chauffant le produit et sa couverture liquide dans des boîtes métalliques ou des
bocaux. Les récipients sont ensuite hermétiquement fermés lorsqu'ils sont encore chauds, pour
empêcher la contamination du produit stérilisé. Bien que la chaleur humide inactive les enzymes
et tue la plupart des micro-organismes, certaines bactéries, telles que Clostridium et
Staphylococcus, sont thermo-résistantes et susceptibles de proliférer et de produire des toxines
dans les aliments en conserve. Clostridium produit une toxine responsable du botulisme,
intoxication alimentaire mortelle.
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