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DOSSIER SECU 5 : RISQUES DUS AUX AMBIANCES

LUMINEUSES
OBJECTIFS :
- Appréhender les notions d’anatomie et de physiologie de l’Homme au travail ;
- Appréhender les risques professionnels liés aux ambiances lumineuses ainsi que les moyens de
prévention.

Mise en situation
Situation professionnelle
Circonstances : Maurice est élève stagiaire dans un atelier de Fabrication Mécanique, et durant ses premiers jours il doit
assister son maitre de stage dans des taches diverses, et effectuer des petits travaux d’ajustage.
La salle d’ajustage est située au fond d’un couloir et son éclairage est médiocre car la lampe à incandescence à halogène
de 500 W a été remplacée provisoirement par une lampe standard de 100 W , suite à sa défaillance. Les travaux de
Maurice sont donc très pénibles, en particulier lors de la métrologie, car il doit déployer beaucoup d’efforts pour lire les
appareils de mesure, comme le pied à coulisse ou le palmer. A la fin de la journée, il se plaint donc de ses globes oculaires
qui sont lourds et douloureux, des larmoiements, des picotements dans les yeux, et des maux de tête.

Observations
Maurice est victime des effets d’un mauvais éclairage, et c’est sa vue qui en est impactée, occasionnant des séquelles sur
ses yeux d’abord, puis sur tout le reste du corps.

- Comment fonctionnent la vue et son organe associée, l’œil ?


- Quels sont les pathologies auxquelles est exposé l’œil et la vision ?
- Quels sont les facteurs de risques liés à l’ambiance lumineuse ?
- Comment prévenir ces risques ?
Pour répondre à toutes ces questions, ce dossier s’articulera autour de deux parties :
1- La vue ;
2- L’identification des risques et les moyens de prévention.

1ère partie : La vue


OBJECTIF spécifique de cette partie:

Montrer à partir de schémas simples et annotés, de l’œil, le rôle des différentes parties de l’œil dans la
formation de l’image sur la rétine

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1-1 Corpus
1-1-1 Fonctions de la vue

L’œil est l’organe de la vue, qui nous permet de connaitre la forme et la couleur des objets.
Mais que se passe t il lorsque nous observons un objet ?
Des progrès techniques récents permettent de photographier le fond de l’œil, et les photographies obtenues montrent
que l’image formée dans la rétine est renversée, comme l’est celle obtenue avec une lentille convergente ou un appareil
photographique.

1-1-2 Anatomie de l’œil

Une dissection de l’œil dans le plan sagittal permet d’observer ( voir fig 6- 1):

Fig 6-1 : Coupe de l’œil dans le plan sagital

- Une paroi formée de trois membranes : à l’extérieur, une membrane épaisse et opaque (la sclérotique), qui
devient transparente à l’avant , formant ainsi la cornée. L a choroïde, de couleur sombre est appliquée contre la
sclérotique , elle se replie vers l’avant pour former l’iris, percé d’un disque, la pupille. Tapissant l’intérieur du globe
oculaire, une membrane mince transparente est reliée directement au nerf optique, c’est la rétine.
- L’intérieur contient des éléments tous transparents, à savoir, l’humeur vitreuse, gélatineuse, dans la cavité
postérieure de l’œil, , le cristallin, qui est une sorte de lentille biconcave, et l’humeur aqueuse .

NB : Chez l’Homme, la cornée est recouverte extérieurement d’une fine membrane transparente : la conjonctive, et
les larmes constituent un lubrifiant pour les paupières et un humidificateur pour la cornée.

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1-1-3 Mécanisme de la vision

Le principe de formation d’une image dans l’œil est donné par le schéma ci-dessous :

Fig 6-2 : Principe de formation d’une image dans l’œil

Les rayons lumineux traversent la cornée, et le cristallin projette une image renversée sur la rétine. Celle-ci transmet des
influx nerveux qui, véhiculées par le nerf optique (comprenant 800 000 fibres nerveuses) jusqu’au cerveau, provoquent la
sensation visuelle.

L’acuité visuelle caractérise la capacité de l’œil à distinguer les détails ; elle se mesure par l’angle minimum (exprimé en
minutes d’arc) sous lesquels deux points voisins peuvent être perçus distinctement. Par ailleurs , il est à noter que l’iris ,
en se contractant plus ou moins , fait varier le diamètre de la pupille, jouant ainsi le rôle de diaphragme, et contrôlant la
quantité de lumière qui pénètre dans l’œil.

Lorsqu’il fonctionne normalement, , l’œil forme une image net te renversée sur la rétine. La netteté de cette image est
obtenue quelle que soit la distance de l’objet ou son éclairement , grâce au phénomène d’accommodation.
L’accommodation à la distance se fait grâce à la modification du rayon de courbure du cristallin, tandis que
l’accommodation à la quantité de lumière est due aux variations de contraction de l’iris;

Les informations visuelles transmises par les nerfs optiques à l’encéphale par les nerfs optiques sont interprétées au
cours de mécanismes complexes, et le résultat du travail de l’encéphale est la sensation visuelle, , qui donne la forme
normale, les couleurs et les dimensions réelles des objets observés.

1-1-4 Les troubles de la vision

Les troubles de la vision sont dus aux anomalies de l’accommodation du cristallin ; il en existe trois types :

a) La myopie : C’est le trouble de la vision caractérisé par la formation de l’image en avant de la rétine. On
corrige ce défaut en utilisant des lentilles à verres divergentes ;
b) L’hypermétropie : Chez les hypermétropes, l’image se forme à l’arrière de la rétine ; on corrige ce trouble
en utilisant des lentilles à verres convergents.
c) L’astigmatisme : c’est un défaut de la vision due à la courbure irrégulière de la cornée.
d) Le daltonisme : c’est un défaut qui consiste en une mauvaise différenciation des couleurs.
1-1-5 Hygiène de la vue

Pour permettre à la vue d’assurer sa fonction en toute sécurité, il faut ;

- Eviter de frotter les yeux ou de les toucher avec les mains sales, au risque d’y introduire des germes responsables
de la conjonctivite (inflammation des conjonctives), du trachome, et autres.

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- Eviter de lire des documents dont les caractères sont trop petits , ou sous une lumière insuffisante, de lire ou
d’écrire de trop près, car ces comportements conduisent à la myopie.
- Eviter de lire ou d’écrire sous le soleil ou sous une lumière trop vive, pour ne pas endommager la rétine.
- Débarrasser l’œil des corps étrangers, en utilisant un mouchoir propre.

1-2 Retenons
L’œil, organe de la vue nous permet de saisir la forme et la couleur des objets. Il est formé d’un
ensemble transparent composé de la cornée et du cristallin qui joue le rôle de l’objectif d’’un appareil
photographique. Les images se forment sur la rétine, grâce à l’accommodation du cristallin, et sont
transmises au cerveau pour analyse par les nerfs optiques . Pour assurer la continuité d’une bonne vue on
doit respecter des règles d’hygiène, lesquelles nous mettront aussi à l’abri des troubles de
l’accommodation.

1-3 Evaluation

EXERCICE -1

En vous aidant de la coupe sagittale


de l’œil, annoter le schéma
correspondant ci-contre .

EXERCICE -2
La photographie ci contre est celle
.
d’une image formée sur la rétine au
fond de l’œil d’un sujet qui regarde
une personne.

Comparer l’image par rapport à


l’objet observé ( taille et position)

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2ème partie : Identification des risques et
moyens de prévention
OBJECTIFS spécifiques de cette partie :

- Distinguer à partir d’observations les différentes sources de lumière ;


- Illustrer à l’aide d’expériences simples les trois grandeurs physiques de flux lumineux, d’éclairement et
de luminance ;
- Décrire les incidences possibles des dysfonctionnements de la vision sur le travail.

2-1 Corpus
2-1-1Définition de la lumière
La lumière est une onde qui se propage à très grande vitesse (300 000km /s). La lumière dite blanche est une
superposition de composantes de couleurs différentes, qui sont celles de l’arc-en –ciel.
2-1-2 Les sources de lumière
On distingue deux types de lumières :
- La lumière naturelle qui est produite par le soleil, qui varie continuellement au cours de la journée, en direction, en
intensité, et en couleur.
- La lumière artificielle qui est produite par des lampes électriques : lampe à incandescence, tubes fluorescents,
lampes à décharge. (voir fig 6- 3)
a) Les lampes à incandescence, appelées ampoules électriques utilisées surtout dans le secteur domestique,
mais aussi dans le milieu industriel. Elles produisent une lumière blanche en utilisant un filament de tungstène
porté à incandescence par le passage du courant électrique, dans un mélange d’argon et d’azote. En ajoutant
un halogène comme l’iode ou le brome à l’argon , on obtient des ampoules dites halogènes qui leur donnent
une durée de vie plus grande et une plus grande efficacité lumineuse que les lampes à incandescence
classiques.
b) Les tubes fluorescents, qui sont plus répandus dans les bureaux et dans les ateliers.
c) Les lampes à décharge dans les gaz ou vapeurs métalliques sont utilisées pour l’éclairage public et industriel,
qui ont un bon rendement, mais ont tendance à dénaturer les couleurs des objets qu’elles éclairent.

Fig 6-3 : Lampes électriquesl

2-1-3 Les grandeurs caractéristiques d’un éclairage


L’évaluation de l’éclairage s’effectue à l’aide de trois grandeurs physiques (voir fig :6-4)

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a) Le flux lumineux : c’est la puissance lumineuse de la source de lumière exprimée en lumen ;(le lumen est le
flux lumineux envoyé par une source ponctuelle d’intensité 1 candela dans un angle solide de 1 stéradian, ) ;
b) L’éclairement : c’est la quantité de lumière qui arrive sur un objet, il se mesure en lux (le lux est l’éclairement
d’une surface de 1 m2 qui reçoit normalement un flux lumineux de 1 lumen réparti de manière uniforme) ;
c) La luminance : c’est une grandeur qui détermine l’aspect lumineux d’une surface éclairée ou d’une source
dans une direction donnée et dont dépend la sensation visuelle de la luminosité.
Elle se mesure en candelas par mètre carré (cd/m2)

Fig 6-4 :Exemple d’éclairage

2-1-4 Les effets d’un mauvais éclairage


Un mauvais éclairage peut être à l’origine de la fatigue visuelle et des risques d’accident.
a) La fatigue visuelle
Les mécanismes de la vision , qui résultent d’ un jeu d’automatisme sont régis par une partie musculaire et
une partie nerveuse . Lorsque les conditions d’éclairage sont mauvaises, ces organes sont sollicités de facon
excessive, et finissent par se fatiguer. Cette situation se traduit par trois types de symptômes :
- Les effets oculaires :les globes oculaires sont lourds et douloureux, larmoyants, brulures, des
picotements, les rougeurs ;
- Les effets visuels : la vision trouble, la présence d’un voile , les taches sombres, la difficulté à percevoir
les détails ;
- Les effets généraux : les maux de tète, et la fatigue générale.
b) Les risques d’accident
- Les efforts déployés par les personnes pour réaliser leur travail dans des conditions d’éclairage mal
adaptées, les contraignent à prendre des postures défavorables pour maintenir leur attention, ce qui
peut constituer un risque pour la colonne vertébrale.
- Un mauvais éclairage, par la difficulté de perception des formes, des mouvements, des détails qu’il
provoque, par la fatigue visuelle qu’il occasionne , peut constituer un facteur accélérant la survenue
des accidents de travail .

2-1-5 L es mesures de prévention


Pour prévenir les risques dus aux effets d’un mauvais éclairage, il faut assurer un éclairage suffisant, et un
éclairage adapté à chaque situation.
a) L’éclairage suffisant
Pour vérifier si la quantité de lumière est suffisante, on mesure le niveau d’éclairement à l’endroit où
s’exerce l’activité visuelle considérée (plan de travail, documents de travail, machine de travail) ’aide d’un
luxmètre , puis on compare la valeur obtenue aux valeurs de référence spécifiées dans les normes

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,recommandations et textes réglementaires (à savoir 200 lux pour le minimum recommandé pour un
travail de bureau, et 600 lux pour un travail de précision)
Si le niveau d’éclairement est insuffisant, on peut augmenter le nombre de luminaires, réétudier leur
distribution, assurer une meilleure utilisation de la lumière naturelle, effectuer un entretien régulier des
luminaires.

b) L’éclairage adapté
L’évaluation de qualité de l’éclairage est obtenu à partir des
mesures de luminances effectuées à l’aide d’un
luminancemètre. On recommande :
- Une luminance inférieure à 3000 cd/m2 pour toute source de
petite surface qui se trouve à l’intérieur d’un angle 30° ;
- Une luminance inférieure à 600 cd/m2 pour toute source de
grande surface qui se trouve à l’intérieur d’un angle 30° ;
Pour éviter l’éblouissement gênant et le contraste élevé, il convient
d’avoir une bonne disposition des postes de travail et une répartition
dans l’espace des luminaires. Ces luminaires sont équipés de
diffuseurs, de réflecteurs, ou grilles de défilement dont le choix
permet un usage approprié de l’éclairage direct, indirect , ou mixte .
( voir fig 6-5)
Fig 6-5 : Equipements de luminaires

La qualité d’un éclairage est également liée à la couleur apparente de la lumière


Ainsi, la lumière blanche peut être :
 Chaude, et dans ce cas, elle présente une teinte jaune, et convient aux situations de travail qui
nécessitent un faible niveau d’éclairement (inférieur à 500 lux)
 Intermédiaire, et dans ce cas elle ne présente de teinte apparente, , elle est neutre, et convient aux
situations de nécessitent un niveau d’éclairement moyen (entre 500 et 2000 lux),
 Froide, et dans ce cas, elle présente une teinte bleutée, et convient aux situations de travail qui
nécessitent un fort niveau d’éclairement (supérieur à 2000 lux)
Enfin, il est nécessaire de prévoir un éclairage de secours en cas de panne de l’éclairage normal.
En ce qui concerne l’éclairage de sécurité, il est obligatoire, et doit permettre l’évacuation des
personnes en cas de sinistre.

2-2 Retenons
Un bon éclairage des lieux de travail est indispensable pour permettre au plus grand nombre d’individus
de d’accomplir leur tache sans fatigue visuelle, ni autre désagrément. Le bon éclairage concerne aussi bien
la quantité de lumière que la qualité de la lumière, caractéristiques mesurées par des paramètres
spécifiques.

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En vue de prévenir les risques et accidents dus à un mauvais éclairage, , il faut d’abord procéder à une
évaluation de l’éclairage actuel, à la lumière de l’activité concernée, afin de connaitre les besoins réels en
quantité et en qualité de l’éclairage.

2-3 Evaluation
EXERCICE 2-1 On considère la situation professionnelle de Mauricel décrite en début de ce dossier :

Circonstances : Maurice est élève stagiaire dans un atelier de fabrication Mécanique, et durant ses premiers jours il doit
assister son maitre de stage dans des taches diverses, et effectuer des petits travaux d’ajustage.
La salle d’ajustage est située au fond d’un couloir et son éclairage est médiocre car la lampe à incandescence à halogène
de 500 W a été remplacée provisoirement par une lampe standard de 100 W , suite à sa défaillance. Les travaux de
Maurice sont donc très pénibles, en particulier lors de la métrologie, car il doit déployer beaucoup d’efforts pour lire les
appareils de mesure, comme le pied à coulisse ou le palmer. A la fin de la journée, il se plaint donc de ses globes oculaires
qui sont lourds et douloureux, des larmoiements, des picotements dans les yeux, , et des maux de tête.

2-1-1 Identifier la pathologie dont soufre Maurice et dont les symptômes sont décrits ci-dessus.

2-1-2 Donner les causes de cette ambiance pathogène

2-1-3 Proposer des solutions d’amélioration de l’éclairage, en ce qui concerne la luminance et la qualité de l’éclairage
sachant que la salle d’affutage peut être considérée comme une petite salle éclairée par une lumière blanche.

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