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LE MESURE DU NIVEAU DE DEVELOPPEMEMNT

INTRODUCTION :
Une fois les caractéristiques communes ou traits de sous-développement repérés, la question est de
savoir, sur le plan quantitatif et qualitatif comment peut-on dire que tel pays est développé et surtout à
quel niveau se situe un pays classé dans cette catégorie par rapport aux autres pays développés ? Cela
pose le problème de la mesure du développement mais aussi des critères à utiliser pour cette mesure.
Souvent, c’est le critère de niveau de vie qui est utilisé.
I. Les indicateurs de dimension monétaire et leurs limites : le PIB, le PNB, et le RNB :
C’est avec les agrégats issus de la comptabilité nationale que les pays sont souvent classés selon leur
niveau de développement.
1. le PIB, le PNB et le RNB : une première approximation de niveau de vie et des
écarts entre pays.
Les indicateurs de niveau de vie les plus couramment utilisés sont les principaux agrégats de la
comptabilité nationale ; il s’agit du PIB qui mesure la production totale attribuée aux entreprises
résidentes quelque soient leur nationalités mais surtout de PNB que l’on rapporte à la population
(PNB/Hbts). Le RNB assez proche du PNB est utilisé par la banque mondiale pour classer les pays
selon leur niveau de vie ; on distingue ainsi :

 les pays à faibles revenus, le RNB/Hbts ≤ 1045$ en 2014


 les pays à revenus intermédiaires
 la tranche inferieur : le RNB/Hbts compris entre 1046$ et 4125$
 la tranche supérieure : le RNB/Hbts compris entre 4126 $ et 12735 $
 les pays à revenus élevés : le RNB/Hbts ≥ 12736$
Sont considérés comme sous-développés les pays à revenus faibles et a revenus intermédiaires. Donc,
les pays dont le RNB/Hbt est supérieur à 12736$ sont considérés comme développés.
2. limites lies à méthode du taux de change officiel et de la méthode des PPA :
Le PIB ou le PNB de chaque est en principe calculé en monnaie nationale, mais puisqu’il s’agit de
comparer le niveau de vie de pays différents ayants des monnaies différentes, il faut une référence
commune (convertir en dollar US la monnaie nationale du pays concerné en utilisant le taux de change
officiel : c’est la méthode du taux de change)
L’une des solutions était de choisir le dollar US comme monnaie de référence et de convertir le chiffre
obtenu dans cette monnaie, c’est la méthode du taux de change ; cependant cette méthode pose le
problème dans la mesure où les taux de change varient d’un jour à l’autre (taux de change flexible). En
période d’instabilité de taux de change, la taille de l’économie peut ainsi varier brusquement d’un jour
à l’autre pour des raisons qui n’ont rien avoir avec le niveau d’activité économique.
C’est pourquoi la méthode des PPA est préférée à la méthode du taux de change.
En effet le taux de change officiel ne correspond pas toujours au rapport des pouvoirs d’achat des
monnaies. Ainsi, les chiffres d’affaires issues de la méthode du taux de change officiel sont souvent
corrigés par la méthode des PPA qui permet de trouver un taux de change d’équilibre. Ce taux de
change est appelé taux de change réel. C’est le taux de change qui permet d’acheter un panier de
biens dans des pays différents. La méthode a aussi ses limites car elle suppose enfin une identité des
habitudes de consommation et des besoins qui justifie une implicite des biens et services. Or cela n’est
moins que pour des pays à niveaux de vie proches. Malgré les imperfections rappelées ci-dessus le
PNB/Hbts est de plus en plus; restent les indicateurs les plus utilisés notamment par le FMI et la BM.
Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit des indicateurs qui sous estimeront la valeur de la production
nationale surtout dans les pays sous-développés avec la forte présence des secteurs informels d’où le
recours à d’autres types d’indicateurs.

II. LES INDICATEURS NON-MONETAIRES :


L’insuffisance des indicateurs de types monétaires pour appréhender le sous-développement dans
toutes ses dimensions a ouvert la voie à d’autres types d’indicateurs.
II.1. les indicateurs alimentaires:
C’est ainsi que l’apporte calorifique journalier par habitants est l’un des indicateurs les plus utilisés
pour mesurer le niveau de couverture des besoins alimentaires. Le seuil requis, pour tenir en bonne
santé une personne en état d’activité, est de 2400 calories par jour. En cas d’apport inferieur à ce seuil,
on parle de sous-alimentation. Il faut noter que la Banque Mondiale effectue un classement des pays
selon cet indicateur. Cependant cet apport calorifique ne couvre pas l’ensemble des besoins
fondamentaux comme l’éducation, la santé et l’habitat
II.2. Les indicateurs sociaux:
Il y a plusieurs types d’indicateurs dont :
 L’espérance de vie : c’est la durée de vie moyenne qu’un individu peut espérer avoir en un
moment donné et dans un espace donné. Elle est en général bien plus élevée dans les pays
développés que dans les pays sous-développés.
 Le nombre de médecins par habitant ou le nombre de médecins par 100000Habitants
 Niveau d’instruction
 Conditions de logement
 Taux d’alphabétisation
 Taux de mortalité infantile
 Taux de scolarisation primaire
Cependant, il apparait nécessaire d’affiner l’analyse en ayant recours à d’autres indicateurs pour cerner
beaucoup plus efficacement l’état d’une économie et d’une société données.
II.3. Les indicateurs composites : l’exemple de l’IDH
Pour mieux prendre en compte la dimension qualitative des progrès économiques et sociaux réalisés
dans un pays, le PNUD a élaboré en 1990 un indicateur dit composite car étant le résultat de la
combinaison de plusieurs indicateurs monétaires et d’autres indicateurs non-monétaires.
II.3.1 La notion de développement humain :
En réalité le développement n’a de sens que s’il est synonyme de progrès économique et sociaux
d’une meilleure satisfaction des besoins de l’Homme. L’Homme doit être au centre du développement.
Ainsi le PNUD définit le développement comme «un processus d’élargissement de la palette des
choix qui s’offre aux individus» et non pas seulement comme la progression du revenu national. Mais
comment mesurer ce Développement Humain. L’outil proposé par le PNUD est l’IDH qui mesure le
niveau moyen d’un pays donné selon les 3 dimensions comprenant chacune 1 ou 2 critères :

 L’espérance de vie à la naissance


 Le niveau du niveau d’instruction (ou savoir) qui est mesuré pour :
 3/2 par le taux d’alphabétisation des adultes et
 1/3 par le taux brut de scolarisation tous niveaux, c’est à dire primaire, secondaire
et supérieur (combinés).
 Le PIB par habitant ajusté en PPA (Niveau de vie) qui mesure la capacité d’acheter des
produits nécessaires à la satisfaction des besoins nécessaires.

II.3.2 Calcul de l’indice:


L’IDH est indicateur composite en ce sens qu’il combine 3 indicateurs et trois variables cités plus
haut, il est calculé en faisant la moyenne arithmétique de la somme de ces trois indicateurs .
Pour un pays, l’IDH est calculés en trois étapes :

 On définit d’abord pour chaque variable des échelles de variations comprenant une valeur
minimale et une valeur maximale.
 Esperance de vie : 25-85 ans

 Alphabétisation des adultes : 0%-100%

 Taux combinés de scolarisation: 0%-100%

 PIB/habitant en PPA : 100PPA- 40 000PPA

Ainsi pour chaque variable, l’indice est calculé selon la formule suivante :
Iij : j étant la position du pays j sur la variable i
Iij= (Valeur réelle Xij-valeur minimale Xi)/ (valeur maximale Xi-valeur minimale Xi)
Pour l’indicateur de l’espérance de vie (A) d’un pays quelconque :

𝐸𝑠𝑝𝑒𝑟𝑒𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑒 𝑣𝑖𝑒 𝑑𝑢 𝑝𝑎𝑦𝑠−25


A= 85−25
Exemple : pour un pays dont l’espérance de vie est de 60ans on aura : 60-25/85-25=35/60=0,583

L’indicateur du niveau d’instruction :

 L’indicateur du niveau d’instruction (B) : moyenne pondérée des indicateurs d’alphabétisation


(a) et de l’indicateur de scolarisation (b) sot :
2𝑎+𝑏
 Indicateur du niveau d’éducation (B)= 3

 Ou 2/3×a + 1/3×b
𝑡𝑎𝑢𝑥 𝑑 ′ 𝑎𝑙𝑝ℎ𝑎𝑏𝑒𝑡𝑖𝑠𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑑𝑢 𝑝𝑎𝑦𝑠 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑖𝑑é𝑟é−𝑡𝑥 𝑑 ′ 𝑎𝑙𝑝ℎ𝑎 𝑚𝑖𝑛𝑖𝑚𝑢𝑚
 Indicateur d’alphabétisation : (b)= 𝑡𝑥 𝑑 ′ 𝑎𝑙𝑝ℎ𝑎 𝑚𝑎𝑥−𝑡𝑥 𝑑 ′ 𝑎𝑙𝑝ℎ𝑎 𝑚𝑖𝑛𝑖𝑚𝑢𝑚

Pour l’indicateur du revenu C, la valeur du PIB par habitant e PPA est ajusté en tenant compte du
principe selon lequel l’utilité marginale d’un revenu additionnel dans les pays à très faibles revenu est
beaucoup plus élevée que dans les pays riches. En effet au de la d’un certain seuil, la contribution du
revenu au développement devient décroissante. Autrement dit selon les termes du PNUD « un revenu
illimité n’est pas nécessaire pour atteindre un niveau de développement humain acceptable ;
l’ajustement du PIB/habitant en PPA est effectué en utilisant la méthode des logarithmes permettant de
tenir compte de l’utilité du revenu (manière de relativise de l’importance d’un revenu très élevé, ce qui
donne :
 L’indice du PIB (C)
𝑃𝐼𝐵 𝑃𝐼𝐵
𝐿𝑜𝑔 𝑑𝑢 .𝑒𝑛 𝑃𝑃𝐴 𝑑𝑢 𝑝𝑎𝑦𝑠 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑖𝑑𝑒𝑟é−𝐿𝑜𝑔 𝑑𝑢 𝑒𝑛 𝑃𝑃𝐴 𝑚𝑖𝑛𝑖𝑚𝑢𝑚
𝐻𝑏𝑡 𝐻𝑏𝑡
C= 𝑃𝐼𝐵 𝑃𝐼𝐵
𝐿𝑜𝑔 𝑑𝑢 𝑒𝑛 𝑃𝑃𝐴 𝑚𝑎𝑥−𝐿𝑜𝑔 𝑑𝑢 𝑒𝑛 𝑃𝑃𝐴
𝐻𝑏𝑡 𝐻𝑏𝑡

𝐴+𝐵+𝐶
IDH=
3

Ij = 1/3∑ 𝐼𝑖𝑗
Le calcul de l’indice permet ainsi de classer les pays selon leur niveau de développement humain, il
est compris entre 0 et 1. Ainsi plus l’IDH est proche de 1, plus le pays a un niveau de développement
humain et donc de développement élevé. Les pays sont classés en trois groupes :

 Les pays à développement humain élevé dont l’IDH est supérieur à 0,8
 Les pays à développement humain moyen compris entre 0,5 et 0,7
 Les pays à développement humain faible dont l’IDH est inférieur à 0,5

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