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F OCUS
X-Aviation : les ailes de la passion
© THOMAS JULLIEN
aériennes que pour leurs passa-
gers. Sur des vitesses allant
jusqu’à 400 nœuds (740 km/h), les
turbopropulseurs plus récents,
comme les ATR 42-500 et ATR 72- Stéphane Mayer
500, sont plus efficaces et consom-
ment jusqu’à 70 % de moins de fuel La technologie au service type d’avions, désormais consi-
qu’un jet. Ce n’est qu’à partir des du confort dérés comme modernes et offrant
400 nœuds que le moteur turbofan Les versions les plus récentes des un confort équivalent à celui des
des jets devient plus intéressant, à avions à hélices représentent un jets régionaux.
cause des limitations des hélices énorme pas en avant au service du Sur les derniers appareils d’ATR,
en termes de taille et de vitesse de confort du passager. Ces progrès par exemple, on observe une réduc-
rotation. technologiques changent la per- tion sensible des vibrations et du
Pour les distances et les vitesses ception qu’ont les usagers de ce bruit à l’intérieur de la cabine :
évoquées ci-dessus, le turbopro-
pulseur est largement plus inté-
ressant en termes d’équilibre entre
Deux constructeurs survivants
temps de trajet et coût de ce tra- La fin des années 1990 a été dominée par les « jets régionaux »
jet. Il offre donc un coût d’exploi- entraînant l’arrêt de la production de turbopropulseurs par cinq grands
constructeurs : Saab, Fokker, Dornier, Embraer et Jetstream (filiale de
tation minimal. De plus, cet avan-
British Aerospace). Seuls à avoir traversé cette période dominée par les
tage compétitif s’accroît avec la
jets régionaux – appareils dotés de moteur turbofan – jusqu’à 100 places,
hausse des cours du pétrole, qui a le Canadien Bombardier et le Franco-Italien ATR se partagent aujourd’hui
été un déclencheur du rebond des le marché des turbopropulseurs régionaux.
turbopropulseurs.
FOCUS
ATR
ATR, dont le siège social et
la chaîne d’assemblage final
sont à Toulouse, est un GIE
franco-italien partagé à égalité
entre EADS et Finmeccanica.
Depuis l’origine en 1981, ATR
a vendu plus de 950 avions, dont
plus d’un quart depuis 2005.
Un rebond commercial
Depuis 2005, sur le marché des
avions de 20 à 90 places, les ventes
© ALAIN DUMAS
F OCUS
➢ Des compagnies aériennes de tués en altitude ou exposés à des soin de livraisons de 1 400 turbo-
marchés en forte croissance, températures extrêmes. propulseurs sur les dix prochaines
comme l’Inde ou le Sud-Est asia- En Asie comme en Europe, les années. De ces nouvelles livraisons,
tique, commencent à établir des avions à hélices représentent de- 60 % devraient servir à l’expansion
solides réseaux régionaux et ont puis 2005 environ 70 % des de flottes des compagnies, tandis
besoin d’appareils pouvant opérer commandes d’appareils régionaux. que les 40 % restants serviront à
dans des conditions particulière- En Europe, de surcroît, les dépen- remplacer des anciennes flottes
ment difficiles, notamment sur des ses liées aux équipages, les taxes d’appareils, turbopropulseurs et
pistes courtes, des aéroports si- aéroportuaires et les taxes envi- jets confondus. Par zones, l’Europe
ronnementales croissantes contri- et l’Afrique devraient présenter un
buent à augmenter les coûts certain équilibre entre expansion et
Sobre et vert d’opérations des compagnies, ren- remplacement des flottes, tandis
La consommation de carburant dant encore plus intéressants les que sur le marché américain c’est
joue un rôle de plus en plus turbopropulseurs. le remplacement d’anciennes flot-
prépondérant dans le choix des tes qui devrait prévaloir.
compagnies régionales. Une Un avenir prometteur En Asie, en revanche, les compa-
flotte de dix turbopropulseurs
ATR, comparée à une flotte de à long terme gnies vont poursuivre majoritaire-
dix jets régionaux, permet La bonne situation commerciale des ment l’expansion de leurs flottes
d’économiser chaque année plus avions à hélices va se poursuivre à pour faire face à l’augmentation du
de 11 millions d’euros en long terme. Les raisons de leur at- nombre de passagers et au déve-
carburant, ainsi que l’émission
tractivité – notamment le prix élevé loppement de nouvelles routes.
de 38 000 tonnes de CO2.
Ce n’est pas là le moindre du carburant, mais aussi les per- Cette croissance des marchés est
des avantages, alors que formances et l’efficacité sur les rou- d’autant plus bienvenue qu’une
les préoccupations économiques tes et pistes courtes, et l’utilisation bonne part des fruits de cette
et écologiques prennent une
des technologies les plus récentes – croissance risque d’être absorbée
place prépondérante dans les
décisions. L’aviation régionale seront toujours d’actualité lors des par le très bas niveau du dollar,
a déjà son « avion vert » ! prochaines années. Les dernières monnaie mondiale de référence
études de marché estiment un be- pour les prix de ventes d’avions. ■