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Onduleur
Onduleur
Sommaire
1 Introduction ............................................................................................................................... 1
2 Onduleurs de tension ................................................................................................................. 1
2.1 Généralités .......................................................................................................................... 1
2.2 Onduleurs monophasés....................................................................................................... 3
2.2.1 Onduleurs en pont........................................................................................................ 3
2.2.1.1 Commande simple − Onduleur à onde rectangulaire........................................... 3
2.2.1.2 Commande décalée − Onduleur trois états........................................................... 4
2.2.1.3 Commande à modulation de largeur d'impulsion................................................. 5
2.2.2 Onduleurs en marche d'escalier................................................................................... 7
2.3 Onduleurs triphasés ............................................................................................................ 7
2.3.1 Onduleur à onde rectangulaire .................................................................................... 8
2.3.2 Onduleur à modulation de largeur d'impulsion........................................................... 8
3 Commutateurs............................................................................................................................ 9
3.1 Généralités .......................................................................................................................... 9
3.2 Commutateur monophasé................................................................................................. 10
3.3 Commutateur triphasé ...................................................................................................... 11
3.3.1 Structure et principe de fonctionnement ................................................................... 11
3.3.2 Exemple de commutateur à thyristors ....................................................................... 12
4 Onduleurs à résonance............................................................................................................. 12
5 Applications des onduleurs...................................................................................................... 13
6 Annexe: Développements en série de Fourier des signaux usuels.......................................... 14
ON 1
1 Introduction
En théorie, l'onduleur autonome est l'équivalent de l'alternateur. Dans la pratique, c'est loin
d'être le cas. En effet, de par sa conception, l'alternateur fournit des tensions quasi sinusoïdales
et peut donc débiter sur n'importe quel type de charge. Pour obtenir le même résultat avec un
onduleur, il faudrait utiliser des dispositifs très complexes, dont le coût serait démesuré par
rapport aux avantages apportés par l'universalité du montage. On a donc préféré traiter le pro-
blème au "coup par coup", en concevant un grand nombre d'onduleurs différents, chacun adapté
à un type de charge bien précis.
Malgré la diversité des réalisations, on peut mettre en évidence trois catégories principales de
montages, les onduleurs de tension, les onduleurs de courant ( également appelés commuta-
teurs ) et les onduleurs à circuit oscillant. Leur structure de puissance pouvant être, soit à base
de thyristors simples, soit à base de transistors ou de thyristors GTO, nous les décrirons a priori
à l'aide d'interrupteurs électroniques. Sauf exception, nous ne préciserons pas la nature des
circuits de blocage pour les systèmes à thyristors fonctionnant en auto-commutation, ces
derniers étant de toute façon de plus en plus remplacés par des montages comportant des semi-
conducteurs à blocage par l'électrode de commande.
Signalons pour terminer que, comme on retrouve très souvent les mêmes formes d'onde, nous
avons regroupé en annexe à la fin les développements en série de Fourier des signaux les plus
classiques.
2 Onduleurs de tension
2.1 Généralités
En se limitant pour le moment au cas des onduleurs monophasés, on peut classer ceux-ci en
fonction de la forme d'onde qu'ils délivrent, classement que nous avons résumé ci-après.
ON 2
u
− Onduleurs à onde rectangulaire
t
u
− Onduleurs à créneau réglable
t
− Onduleurs à modulation de largeur d'impulsion ( M.L.I. ou P.W.M. pour pulse width modu-
lation ) et qui se classent en deux sous-catégories:
u
Signalons tout de suite que, dans la pratique, et exception faite des onduleurs en marche
d'escalier et de certains onduleurs à créneau réglable, tous les montages dérivent d'une même
structure de base, les différentes formes d'onde étant obtenues en modifiant le mode de com-
mande des semi-conducteurs de puissance.
Le classement précédent peut s'étendre aux onduleurs triphasés, à cela près que, comme les
tensions sont prises entre des sorties décalées d'un tiers de période, il peut apparaître des modi-
fications de forme supplémentaires dont il ne faut pas tenir compte car elles ne dépendent pas
du type de l'onduleur. De ce fait, on préfère dans la pratique prendre comme référence la ten-
sion "simple" existant entre une phase de sortie et une des lignes de l'alimentation continue et
classer les montages en fonction de la forme de cette dernière.
Remarque: Comme dit lors de l'étude des hacheurs en pont, nous serons amenés ici à faire la
distinction entre la durée d'application du signal de déblocage sur l'électrode de commande de
l'interrupteur, que nous appellerons "intervalle de commande", et sa durée effective de conduc-
tion, qui ne coïncide généralement pas avec la première.
ON 3
La structure de principe est représentée sur la figure 1. Comme dans le cas des hacheurs, on
peut lui associer des structures en demi-pont ( Cf. figure 2 ) dont les principes de fonctionne-
ment sont les mêmes.
i1 iH1 iD1 u
H1 D1 H2 D2
E u E
i u
Z
E
H'1 D'1 H'2 D'2
Les intervalles de commande sont égaux à une demi-période de l'onduleur. Nous avons re-
présenté sur les figures 3 et 4 les allures des différentes grandeurs obtenues, d'une part pour un
débit sur circuit RL, d'autre part pour un débit sur un circuit plus complexe ( par exemple un
montage RLC série ) mais à prédominance capacitive. Signalons que les traits plus épais corres-
pondent aux intervalles de commande, convention que nous utiliserons dans tout ce qui suit.
T T t T T t
2 2
−E −E
iH1 iH1
iD1 t iD1 t
t t
i1 i1
t t
Les deux formes d'onde citées en introduction peuvent être obtenues à l'aide du même mon-
tage en pont, il suffit de modifier les intervalles de commande des interrupteurs comme indiqué
sur les deux exemples simplistes représentés sur les figures 6 et 7. Par contre, du fait qu'ils ne
comportent que deux interrupteurs, les structures en demi-pont ne permettent d'obtenir que des
ondes bipolaires.
u H1 H'1 H1 H'1 H1 H'1 H1 H'1 H1 H'1 H1 u H1 H'1 H1 H'1 H1 H'1 H1
H'2 H2 H'2 H2 H'2 H2 H'2 H2 H'2 H2 H'2 H'2 H2 H'2 H2 H'2 H2 H'2
E E
T T t T T t
2 2
−E −E
figure 6: onde bipolaire figure 7: onde unipolaire
Les onduleurs actuels étant en majorité de type à MLI, on peut s'attarder un peu sur ce pro-
cédé en décrivant brièvement les deux techniques les plus employées pour générer les interval-
les de commande.
a) MLI précalculée
Les formes d'onde telles que celles représentées ci-dessus étant périodiques, on peut calculer
les expressions théoriques de leur développement en série de Fourier. Celles-ci dépendant en
particulier des instants des différentes commutations, on conçoit qu'il est possible de les choisir
en fonction des harmoniques à fixer ou à éli-
u
E miner. A titre d'exemple, considérons le signal
3π unipolaire ci-contre pour lequel on raisonne
2 2π ici sur l'angle électrique θ = 2π·t/T. Vu les dif-
θ1 θ2 θ3 π π θ férentes symétries, ses harmoniques pairs sont
2
nuls et ses harmoniques impairs ont pour va-
−E leur efficace
figure 8
Un
ON 6
Le fait de disposer de trois angles permet de se fixer la valeur de trois harmoniques. En choi-
sissant par exemple d'éliminer les harmoniques 3, 5 et 7, on obtient un système homogène dont
la solution est θ1 = 22,7°, θ2 = 37,8° et θ3 = 46,8° ce qui conduit à un fondamental U1 = 0,736E et
à des premiers harmoniques non nuls U9 = 0,137E et U11 = 0,148E.
La résolution du système d'équation étant relativement longue, surtout si le nombre d'angles
est élevé, les valeurs sont calculées une fois pour toutes ( d'où le nom de MLI précalculée ).
Ceci ayant a priori l'inconvénient de figer les paramètres de la tension de sortie, on recourt
éventuellement à une surmodulation ( redécoupage du motif de base à fréquence élevée ) si on
veut obtenir un fonctionnement à tension variable.
T T t
2
u
E
T T t
2
−E
figure 9
signal de sortie tend vers une onde rectangulaire ). On montre que ceci a en particulier pour
effet de limiter la valeur efficace du fondamental à 0,71E si on veut profiter pleinement de l'éli-
mination des harmoniques de faible rang. En comparant cette valeur à celle obtenue pour une
onde rectangulaire, soit 0,9E ( Cf. annexe finale ), on constate que l'amélioration de la forme
d'onde se fait au détriment de la tension maximale disponible ( phénomène tout à fait général
que nous aurions déjà pu signaler dans le paragraphe consacré à la MLI précalculée ).
Le procédé analogique précédent peut évidemment être transposé sur le plan numérique, les
valeurs de la modulante, calculées ou lues dans des tables, étant comparées au signal délivré par
un compteur-décompteur jouant le rôle de porteuse. On peut également se passer de la com-
paraison en calculant directement l'instant de la prochaine commutation à partir de relations
basées sur les propriétés de la modulation analogique. Dans tous les cas, les résultats sont très
proches de ceux obtenus par le procédé initial.
Remarque: Au vu des résultats précédents, il est tentant de choisir un grand nombre d'angles ou
une fréquence de porteuse élevée. Deux limitations apparaissent cependant, l'une, liée à la
puissance dissipée, qui augmente avec le nombre des commutations, l'autre, aux temps de com-
mutation des interrupteurs qui imposent des durées minimales pour chaque créneau. C'est ce qui
explique que dans la pratique, on choisit la valeur minimale compatible avec un fonctionnement
correct de la charge.
Destinés à fournir une tension de sortie à faible taux d'harmoniques, ils peuvent être réalisés
suivant divers procédés: mise en série d'onduleurs à onde rectangulaire dont les commandes
sont judicieusement décalées, utilisation de plusieurs tensions continues d'alimentation, emploi
de transformateurs de sortie à prises multiples. On peut noter que, dans la mesure où les puis-
sances mises en jeu en monophasé sont relativement modestes, la tendance actuelle est de rem-
placer ce type d'onduleurs par des systèmes à MLI équipés d'un filtre passe-bas de sortie.
2T/3 t
−E
figure 11
Les principes et les procédés sont les mêmes que ceux utilisés pour les onduleurs monopha-
sés, aux deux détails suivants près:
− Les différentes voies étant décalées entre elles d'un tiers de période, il faut créer trois com-
mandes distinctes. En particulier, pour la MLI en temps réel, on utilisera donc trois modu-
lantes et, a priori, trois porteuses ( on peut cependant employer une porteuse commune dans
la plupart des cas ).
− On montre que les harmoniques multiples de 3 présents dans les tensions par voie ne sont pas
transmis vers les tensions de sortie. En MLI précalculée, il n'est donc pas utile de les éliminer
ce qui permet de gagner un rang d'harmoniques avec un découpage donné. On peut
également utiliser cette propriété dans le cadre de la MLI en temps réel en ajoutant à la
ON 9
Remarque: Pour les équipements de très forte puissance, les contraintes en tension sur les semi-
conducteurs imposent la mise en série de deux interrupteurs par bras. Ceux-ci pourraient être
commandés de façon synchrone, l'ensemble restant alors équivalent à un onduleur en pont, mais
il est ici plus intéressant de compléter le montage à l'aide de
condensateurs et de diodes comme indiqué sur le schéma
E C partiel de la figure 12. En effet, ceci permet de commander
2 séparément les interrupteurs de chaque bras pour obtenir une
E 1 structure pour laquelle la tension par voie peut prendre trois
valeurs, E, E/2 et 0, qui, de ce fait, est appelée onduleur à trois
niveaux de tension. Le fonctionnement de l'ensemble étant
E C relativement complexe, nous n'insisterons pas davantage en si-
2 gnalant simplement que, grâce à ce procédé de commande, on
peut, en particulier, réduire de façon importante les harmoni-
ques des tensions de sortie par rapport à ceux obtenus pour un
figure 12
onduleur en pont fonctionnant dans les mêmes conditions.
3 Commutateurs
3.1 Généralités
d'obtenir des formes d'onde très découpées, les effets inductifs correspondants dans les commu-
tateurs s'opposent aux variations rapides de courant, donc au découpage à haute fréquence. Cela
dit, la MLI est beaucoup moins utile ici car, d'une part, le réglage du courant peut se faire direc-
tement au niveau de la source, d'autre part, les charges, essentiellement constituées de machines
tournantes, s'accommodent en général assez bien des harmoniques de rang faible ( si, excep-
tionnellement, ce n'est pas le cas, on utilise une MLI, en principe de type précalculée, pour éli-
miner les harmoniques les plus gênants ).
T T t T T t
2 2
−I −I
iH1 iH1
I I
vH1 t vH1 t
t t
v1 v1
t t
figure 14 figure 15
ON 11
Le schéma de base est celui représenté sur la figure 16. Pour empêcher la conduction simul-
tanée de deux interrupteurs situés sur une même ligne, donc éviter une répartition non contrôlée
du courant I entre deux phases successives, les intervalles de commande sont ici égaux à un
tiers de période. On obtient de ce fait les allures de courant représentées ci-dessous.
H1 H2 H3 H1
i1 H'2 H'3 H'1 H'2
I
H1 H2 H3
I T/3 2T/3 t
−I
i2
H'1 H'2 H'3 I
i1 i2 i3 t
−I
Z Z Z i3
I
t
−I
figure 16 figure 17
ON 12
moteur
Le schéma proposé ci-contre est celui d'un
Te synchrone T1 T2 T3 variateur de vitesse pour moteur synchrone.
I iT1 iT2 Comme le montrera l'étude faite dans le cours
C
correspondant, aux fréquences moyennes et
vC élevées, le moteur, convenablement excité, se
T'e T'1 T'2 T'3 comporte comme un récepteur capacitif et per-
met le fonctionnement en commutation natu-
figure 18 relle ( Cf. dernière remarque faite dans l'étude
iT1 du commutateur monophasé ). Le dispositif de
T T T
iT2 blocage constitué par Te, T'e et C n'est donc
I utilisé qu'aux basses fréquences. Le blocage se
fait ici par annulation de courant, comme on
vC t peut le montrer en décrivant par exemple la
U0 succession des événements accompagnant le
blocage de T1 et la mise en conduction de T2.
t − Le condensateur étant supposé chargé ini-
−U0 tialement sous la tension U0, le déblocage du
figure 19 thyristor d'extinction Te entraîne la décharge
de C dans le thyristor T1 ( décharge rendue
oscillante par la présence de l'inductance de commutation de la machine ). Lorsque le courant
dans T1 s'annule, ce thyristor se bloque.
− Le courant I ne pouvant alors transiter que par le condensateur, la tension aux bornes de
celui-ci continue à décroître jusqu'au moment où on amorce le thyristor T2.
− Le régime permanent, seul cas envisagé ici, imposant la symétrie des évolutions, le courant
dans T2 croît jusqu'à I, ce qui entraîne le blocage de Te. La tension aux bornes de C étant
alors égale à −U0, le dispositif est prêt pour la commutation suivante ( blocage de T'3 par
amorçage de T'e, puis mise en conduction de T'1 ).
4 Onduleurs à résonance
On désigne sous ce nom des onduleurs de tension ou de courant dont la charge est constituée
par des circuits oscillants peu amortis et dont la fréquence de fonctionnement est adaptée aux
paramètres de la charge de façon à avoir en permanence un fonctionnement au voisinage de la
résonance, ce qui entraîne en particulier que la grandeur non imposée par la source présente une
allure quasi sinusoïdale. Par ailleurs, l'impédance de la charge évoluant très rapidement avec la
fréquence, ceci permet de régler l'amplitude de la grandeur de sortie libre par simple action sur
la fréquence de fonctionnement de l'onduleur.
Initialement, les onduleurs à résonance étaient réalisés à base de thyristors. Pour éviter
ON 13
d'avoir à leur adjoindre des circuits de blocage, on faisait systématiquement fonctionner ceux-ci
à des fréquences telles que le circuit de charge se comporte comme un récepteur capacitif. Ac-
tuellement, l'utilisation, au moins dans le cas des onduleurs de tension, de semi-conducteurs à
blocage par l'électrode de commande permet de s'affranchir de cette contrainte, le choix de la
fréquence de fonctionnement n'étant plus guidé que par des considérations de réglage du signal
de sortie non imposé par la source.
Les onduleurs à résonance étant essentiellement à base de structures en pont, que nous avons
vus en détail dans les paragraphes précédents, nous nous contenterons ici de rappeler les deux
montages possibles, en précisant simplement leurs conditions de fonctionnement.
En dehors de leurs applications dans les variateurs de vitesse pour machines alternatives sur
lesquels nous reviendrons ultérieurement, les onduleurs peuvent être employés dans les
domaines suivants
Alimentations de sécurité
Dites aussi "sans coupure", ce sont des associations redresseur + onduleur de tension que l'on
interpose entre le réseau industriel et les appareillages sensibles aux perturbations. L'onduleur
peut être soit de type à MLI avec filtre de sortie, soit de type en marches d'escaliers, le but étant
d'obtenir une tension la plus sinusoïdale possible. L'ensemble est complété par une batterie
tampon placé entre le redresseur et l'onduleur qui assure une autonomie du système ( de l'ordre
de 10 minutes en général ) en cas de disparition prolongée du réseau.
Alimentations à résonance
Il s'agit d'une variante de certaines alimentations à découpage classiques. Au lieu d'attaquer
directement le primaire du transformateur de séparation par la tension issue de l'onduleur, on
interpose un circuit LC pour constituer un circuit oscillant avec l'impédance ramenée du secon-
daire. Au niveau des interrupteurs, les di/dt sont donc beaucoup plus faibles que dans une ali-
mentation classique, ce qui réduit d'autant les pertes en commutation et les parasites électro-
magnétiques.
Signalons d'entrée que comme les demi-ondes positives et négatives sont toujours symétri-
ques, les développements ne comportent pas d'harmoniques pairs. Dans ce qui suit, n sera donc
systématiquement impair. D'autre part, les différents termes sont donnés en valeur efficace.
Onde rectangulaire
u
A 2 2A
fondamental: U1 =
π
t U
harmonique n: U n = 1
−A n
Créneau réglable
u
A 2 2A απ
fondamental: U1 = cos
π 2
αT T t
2 2 2 2A απ
−A harmonique n: U n = cos n
πn 2