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C’est une bien longue marche que celle qui conduit le praticien de la Mondiale à acquérir par
lui-même une connaissance personnelle des corrélations entre les phénomènes célestes et les
événements de l’histoire.
Au cours du lent et laborieux chemin qu’il parcourt ainsi, il affronte le parallélisme temporel de
telle configuration et de telle situation du monde d’une manière fortuite, rencontre qui disparaît
et se reproduit, sans savoir si un lien existe réellement entre eux. Il faut du temps pour voir se
répéter une même relation dans la régularité, jusqu’à ce que se tisse tout un réseau de
corrélations effectives. D’ailleurs, la lecture d’un échiquier de 45 cycles ne s’improvise pas : un
long entraînement de recherche historique est nécessaire pour y parvenir.
Dans l’ordre de mes recherches corrélationnelles sur les cycles planétaires, si j’ai assez
clairement perçu les correspondances de ceux des quatre planètes géantes, je suis pourtant
très loin d’avoir couvert le tissu entier des corrélations liant l’ensemble des configurations
célestes à la diversité des événements historiques que nous vivons. Néanmoins, l’acquis est
suffisant pour aboutir à une conclusion pratique essentielle :
« Cherche dans le ciel du jour et tu trouveras ce qui s’y passe sur la terre », telle est la devise à
quoi mène cette équation. Pour logique et nécessaire qu’elle puisse sembler – c’est le propre
d’une corrélation de lier dans la coordination du temps état céleste et état terrestre – celle-ci
n’en est pas moins une donnée d’expérience sensible qui se discute.
Je me rappelle encore avoir été fasciné, dans mes seize printemps, par une prévision
sensationnelle de Maurice Privat. A la fin de l’année 1937, aux Editions Médicis, ce diable
d’astrologue sortait un second livre de prévisions mondiales : 1 9 3 8, dans lequel il annonçait
qu’il se produirait quelque chose de très important autour du 10 mars de cette année.
Pronostic revenant en leitmotiv de chapitre en chapitre, porté sur la quatrième page de
couverture : « La grande angoisse du 10 mars » et ainsi précisé à la page 96 : « C’est le 10 mars
que nous avons trouvé le coup de poing énorme d’Hitler sur la table du concert européen. » Or,
l’énorme événement de 1938 allait être l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne nazie le 11
mars ! Comment était-il parvenu à cet éclatant succès prévisionnel ? Ce fut là une tenace
interrogation qui ne cessa de nous talonner, mon frère et moi, jusqu’à ce que nous trouvions.
A cette époque, rien n’était acquis. A part Privat, qui s’y était pris je ne sais trop comment (car
ses échecs ultérieurs grèvent ce résultat), un événement aussi fantastique comme l’Anschluss
était passé sous le nez des astrologues sans crier gare.. Seul Brahy (en Europe du moins), en
se frottant à l’histoire, avait acquis un bagage de réelles corrélations, qui se limitait toutefois
aux fluctuations de l’économie mondiale, liant pertinemment la prospérité aux aspects
harmoniques et la crise aux dissonants. Il fallait aller plus loin en intégrant la notion de cycle et
en percevant le jeu multicyclique des conjonctions solaires et marsiennes (surtout) avec
Uranus et Neptune, parallèlement à l’évolution de l’échiquier européen s’engageant dans la
Seconde Guerre mondiale.
C’est sur un tel cheminement expérimental qu’une pareille mise en équation a pris corps, en
devenant finalement une règle de conduite ou un principe d’interprétation du praticien. Mais,
s’agit-il là, pour autant, d’un mode de relation ciel-terre qui ait valeur absolue ?
Pareille exigence ne manquerait pas de soulever des tempêtes de protestation de la part des
tenants des « influences différées » (Lasson, Volguine …s’appuyant sur la tradition) pour qui,
par exemple, telle éclipse d’aujourd’hui n’aura effet que dans X mois ou années. Et sans aller
jusqu’à cet extrémisme, difficilement tenable, et jusqu’ici nullement justifié par la moindre
réussite prévisionnelle, il y a lieu de réserver une place à la part qui est susceptible de revenir à
l’empreinte de certaines durées : ingrès, lunaison, toute configuration n’étant d’ailleurs que le
moment intégrant du temps évolutif d’un phénomène cyclique. Mais ces restrictions théoriques
ne doivent pas pour autant empêcher que la vie terrestre, au fur et à mesure de son
déroulement, ait son reflet dans les variations parallèles d’une ambiance astrale concomitante.
Je ne m’en suis pas moins heurté, un jour – cela remonte à passablement d’années – à un cas
embarrassant.
La guerre italo-éthiopienne du 2 octobre 1935.
La tranche d’histoire que je connais le mieux et sur laquelle je me suis le plus penché porte sur
la période des deux guerres mondiales. J’ai étudié tous les thèmes des grands événements qui
s’y sont produits et l’entraînement à leur lecture m’a familiarisé à la conjoncture générale de
cette époque.
Or, quand j’ai eu sous les yeux la figure céleste du 2 octobre 1935, je ne suis pas parvenu à me
faire à l’idée que les astralités qu’elle contenait pouvaient vraiment rendre compte de
l’événement qui se produisit ce jour-là : l’éclatement de la guerre entre l’Italie et l’Ethiopie qui
bouleversa complètement l’échiquier diplomatique de l’Europe et eut des conséquences
catastrophiques.
La configuration qui accompagne cette explosion militaire si importante est quasi-anodine. J’ai
tenté quelque peu de me cramponner à une opposition Mercure-Uranus, en raison du
stationnement de Mercure, mais, outre que cet aspect n’approche qu’à 2° d’orbe, cette
dissonance « ne fait pas le poids ». Force était de trouver autre chose., de chercher ailleurs,
d’autant qu’un autre phénomène se présentait. Tout au long du mois de mai 1935, 4 à 5 mois
plus tôt, Mars avait fait un stationnement à 6-7° de la Balance. Or, ce 2 octobre suivant, le Soleil
passait justement de 7 à 8° de ce signe, endroit zodiacal du stationnement marsien précédent.
Avais-je trouvé ou retrouvé là une configuration d’un type nouveau. Avant de chercher à le
savoit, faisons un rappel d’astronomie élémentaire.
Le périgée martien.
Les temps primordiaux de cette révolution synodique martienne sont assurément les deux
conjonctions qui la commencent et la finissent, ainsi que l’opposition qui en constitue le mi-
temps. Cet axe cyclique est celui des apsides supérieure et inférieure de l’astre qui, à la
conjonction solaire, est à la plus longue distance de la Terre (apogée), laquelle peut atteindre
400 millions de kilomètres ; et à l’opposition solaire passe au plus près de nous (périgée),
autour d’un minimum de 56 millions de kilomètres. J’ai déjà traité ce sujet dans notre n° 15 en
présentant la figure de la boucle de Mars de l’été 1971 (ici présente), dressée par Max Duval,
ainsi qu’une rosage des 7 boucles que fait l’astre, ici, la figure de ses épicycles de 1927 à 1942,
C’est lorsque l’opposition solaire a lieu au passage de Mars à son périhélie en août-septembre),
c’est-à-dire au plus près du Soleil, que nous avons la plus courte distance Terre-Mars.
Au cours des oppositions périhéliques de notre siècle, les distances minimales de Mars à la
Terre, inférieures à 0,4 unité astronomique (distance Terre-Soleil = 1) se situent les :
Je me rappelle toujours quel étonnant éclat flamboyant avait la planète au firmament dans les
nuits du bel été 1939, alors qu’Hitler libérait les puissances qui allaient se déchaîner dans la
guerre.
Mais si l’opposition est la pointe du périgée, cette incursion de Mars dans le champ terrestre
dure pendant toute la courbe de sa trajectoire, commençant à son premier stationnement et
finissant à son second, à une vingtaine de degrés zodiacaux l’un de l’autre. C’est le temps
pendant lequel, dans l’espace, la boucle martienne présente sa face à la Terre. Relativement
aux deux conjonctions initiales initiale et terminale du cycle, c’est le tout de cette opposition
escortée de ses deux stationnements qu’il faut prendre en considération dans l’interprétation.
La statique du stationnement
Or, si, telle la pointe d’un paratonnerre, le périgée de l’opposition solaire est la cime d’un
temps martial à manifestation dynamique immédiate, par contraste, l’immobilisation en station
de l’astre (en géocentrique) fait naturellement penser à une condensation spatiale, comme si
se produisait une accumulation d’énergie astrale au degré zodiacal du stationnement, ainsi
devenu le provisoire réservoir de la tendance martienne, un transit ultérieur à ce même point
pouvant alors déclencher les potentialités de cette poche d’agressivité.
Ainsi pourrait s’expliquer ce qui est arrivé le 2 octobre 1935. Fin février, Mars avait stationné à
24° de la Balance ; le 6 avril avait eu lieu l’opposition, et le second stationnement s’était produit
mi-mai à 6° de la Balance. Dès mars commencèrent en Erythrée les préparatifs militaires
italiens pour la conquête de l’Ethiopie et en mai le baril de poudre était déjà rempli : le passage
solaire sur le premier emplacement de ces stationnements suffisait, dès lors, pour qu’éclate la
situation explosive en place.
Ce qui prête du crédit à cette interprétation, c’est que ce cas n’est pas unique, ni même si isolé
que cela. Jugez-en :
En octobre 1943, il stationne à 22° des Gémeaux ; à partir du 13 juin (passage solaire à 22° du
même signe) commence l’offensive des V1 et V2 contre l’Angleterre.
En décembre 1962, il stationne à 24° du Lion. Le 18 août 1963, la révolution de rue qui gronde
depuis deux jours au Congo français provoque la démission du président Fulbert Youlou. En
ces mêmes journées s’installe au Sud-Vietnam un climat révolutionnaire menaçant le
gouvernement Diem, et le 23, le gouvernement Gerhardsen chute en Norvège, après 28 ans de
régime au pouvoir. Les 17-18 août, passage solaire à 24° du Lion.
On vient de voir la révolution belge de 1830 ; la révolution polonaise éclate, elle, le 29 novembre
1830, alors que Mars est de retour à 1° du Bélier.
En novembre 1960, il stationne à 18° du Cancer, et c’est quand il vient de repasser sur ce point
(20° Cancer) qu’a lieu le 17 avril 1961 l’attaque américaine ratée sur Cuba.
En outre, il convient de se demander si cette vertu « d’effet » différé ne dure pas tout au long du
cycle de la révolution synodique.
En février 1856, Mars stationne à 21° de la Balance, et lorsque le Soleil passe sur ce point les
12-13 octobre 1957 (1 an ½ après) éclate en catastrophe la grande crise économique de cette
année.
En octobre 1864, il stationne à 18° des Gémeaux et le 14 juin 1866 (Soleil 23° Gémeaux et
Mercure à 20° du signe) éclate la guerre entre la Prusse et l’Autriche.
Ces dernières observations auraient plutôt tendance à affaiblir la valeur des premières : on
peut toujours trouver des signes de n’importe quelle espèce qui ne sont pas pour autant de
vraies corrélations. Dans les deux cas précédents, l’indice eut été plus probant si l’événement
se fut produit un an plus tôt, au premier transit solaire. Curieusement, à l’exception du cas de la
guerre italo-éthiopienne de 1935, il s’agit toujours du même stationnement, le premier des
deux, celui qui précède l’opposition et fait passer l’astre de son mouvement direct à sa
rétrogradation. Est-ce que c’est parce qu’alors la planète rouge donne l’impression de foncer
sur nous ?
Dans l’état actuel des choses, quelle part de réalité détient cette recherche ? Il est encore bien
trop tôt pour le savoir. Je n’entends pas apporter une découverte nouvelle : ce type de
corrélation inédite reste encore à fonder, quelques hirondelles ne suffisant pas à faire le
printemps. Il faut toujours se fonder sur des résultats en série continue.
Seulement, il faut travailler …et dans notre milieu astrologique qui semble ne vivre que de
congrès, symposiums et autres colloques, il y a loin de l’exhibition de discours à la réelle
recherche qui fait progresser notre savoir. Pourtant, celui qui parviendrait à résoudre ce
problème de la station de Mars serait assuré de laisser son nom dans la mémoire des
astrologues, alors qu’il ne restera rien du vent intellectualiste des bateleurs d’estrade.