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Imprimé e n S u isse
Dans l'exploitation des transformate urs
SOMMAIRE:
Pag s r ag ·~
La onstru tion d e tran formate urs c hez Brown, Boveri & Cie P e rtes upplé m e ntaire dans les transformate urs et les m a hines
à Bad n d e 1891 à 1941 319 alimentant les mutateurs 357
L so ufflag d e l'ar dans les disjoncteurs pneumatiques ultra- Bref mais intéressant :
rapid s à un u plus i urs points d e coupure 336 Utilisation économiqu d es force s hydrauliqu s d s installat ion s
Que o ût e la mise n service d'un e chaudière Velox? 339 industrielles 373
S pt années d e service inint rrompu avec d es chaudières Velox 311 Installation de dégelage des lignes de contact 374
Du courant à 500 p é r /s à la plate -forme d'essa is d s transfor-
Du rapport ntre la t e n e ur e n sels e t la conductibilité de l'eau
mate urs 374
d es ·haudières é lectriques 347
Commander à distance, c'est simplifier l'exploitation 376
Une u si n hydrauliqu commandée à distance 353 Un nouveau record . 377
L ca l ul d s phé nomè n es tran itoires dans des circuits simples Malgré 19 000 heures de service, le rendeme nt d ' un gr upe r s t
ave d s r ésistan s variabl s e n fonction de la tension . 354 inchangé 377
1 CONSTRUCTION D'AVANT 1906. s1ons. L 'e nroul ement basse t nsion était f rm · d
L tra n formateur qui, d'après leur puissance, fils bruts, ronds ou rectangula ir is l · a u coton ;
ra i nt dé ignés actuellement comme transformateurs l'enroulement haute tension é tait o l' uniqu m nt
.
cl sou - tation, , t a ient a u début, isolés à lair avec au papier ou pour les fils fins av cl ux u tr is
un d ux u trois colonnes horizontales pour le couches de coton ou de soie.
yf m mon phas, et pour le système triphasé, trois Les spires des deux enroulements · ta i nt d i p
lo nn s ve rti ales (fig. 2 et 3) disposées en triangle en couches s'étendant sur toute la longu ur d o-
t r lié s par des ulasses circulaires ou en étoile lonnes, même pour l'enroul em ent ha ute t ns ion, u
(fi . 4). C pendant, déjà tout au début, des trans- étaient partagés en deux parties. Les nroul m nt
f rmateur v rti ca ux ou horizontaux furent aussi se terminaient en gradins ce qui le ur d nnait un
n truits av isolatio n par huile dans des cuves n section trapézoïdale. La subdivision de l' nr ul 1n nt
fon t (fig . 5). en plusieurs bobines éta it déjà connu e .
L s noy aux 'taient d section circulaire tournés Comme isolation entre les deux enroul m nts t
ou fo rm 's d paquets de tôles de diverses dimen- au d ébut aussi entre les e nroul ment t 1 n yau
,
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BROWN B O V E AI
Fig . 2 . - Transformateur triphasé refroidi à 1' air, avec culasses annu- Fig . 3 . Transformateur triphasé r·e froidi à l 'a i r av ec c ul asses en
laires pour un e puissance jusqu ' à 50 kVA à 5000 V. Construit en 1902 . étoile pour un e pu i ssanc e d ' env i ron 50 kVA , 5000 V.
vaient pas d support aux extrémités alors que les (fig. 10) mentionnés plus haut, avai nt l urs olonn s
enroulements verticaux étaient soutenus par des pièces verticales et dans un plan; l ur uv ' tait plat ur
en bois ou n presspan, cuites dans l'huile.
Les transformateurs triphasés et mono- 1 '
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BROWN BOVERI
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Fig . 7 . Station avec tro is transformateurs monophasés d ' époques Fig. 8 . - Transformateur monophasé dans l ' huile . de 300 kVA , 1 6 000 V ,
différentes : 1898 , 1 900 et 1904 . 40 pér/s , type cuirassé avec enroulements en galettes . Refro i dissement
par eau. Construit vers 1 898 .
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BRO WN BO
Fig . 9 . Grand t ra nsformateur triphasé dans l"huile de 630 kVA , BROWN BOVERI 55108 l
4000 20 000 V . avec refroi d isse ments par eau et circulation d 'e au entre
d eux enveloppes . Culasses en étoile. Installé dans l ' usine de Côme en 1 902 .
11 ° LE NOYAU DE FER.
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Diverses formes des sections des noyaux : Fig. 13. Tôles imbriquées :
c Noyau rond lourné vers l 8 5. e Noyau rond ave c paquet de tôle minces , h A vec join ts décalés à c haque l àle .
b Nay u rond v paqu ets d e tôle min ces nouvelle exécution. A vec j oints décalés taule s le deux tôles.
jusqu ' en 1 03 . f Noyau rond ave c paquet de tôle très k Avec join ts décalé taules l es troi s tô les.
Noyau reclangul ir'e, partir' d e 1 903. minces.
d Noyau en c roix , ve r s 1 1 . g Noyau rond à l ôles radiales .
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courant de Foulcault et aussi à faibles pertes par utile car les tôles rouillaient facilement dans les en-
hystér ·sis; les pertes totales de ces tôles étaient de trepôts. Ce défaut a disparu actuellement, à part
1,9 à 2,0 W kg à 10 000 Gauss et 50 pér/ s. L'in- certains cas dus à la guerre. Les battitures nous
duction ne put toutefois pas être augmentée autant ont, une fois, joué un mauvais tour sur des trans-
que le coefficient de pertes 1' eut permis car si la formateurs de locomotives à enroulements à fil nus.
p rm · abilité était grande aux faibles inductions, aux Ces transformateurs furent détériorés par des courts-
inductions 'levées en revanche, elle était beaucoup circuits entre spires. Il n'y avait pas eu de surten-
moins grande que celle des tôles de dynamo; il fallut sions comme on l'avait cru au début, mais des batti-
donc n pas dépasser une induction de 12 000 Gauss tures détachées à l' enchevêtrage des tôles avaient court-
pour éviter de trop forts courants à vide. En améliorant circuité les spires. Il fallut pour éviter cet inconvénient,
l'isolation et les noyaux, on put plus tard, fortement coudre tout l'enroulement dans une toile.
réduire 1 poids du fer et ce gain permit, sans aug- On a souvent recherché l'influence du recuit des
rr.entation du courant à vide, de porter l'induction aux tôles après leur usinage. L'avantage obtenu par cette
valeurs admises actuellement d'environ 15 000 Gauss. opération était faible, spécialement pour les grands cir-
Pour faire l'enroulement avec le minimum de maté- cuits magnétiques et ne i ustifie pas les frais d'une instal-
riel, on a abandonné les noyaux en croix, adoptés lation de recuit plus ceux d'une installation de laquage.
pour diminuer le nombre <l'étampes nécessaires, et Les maladies du fer nous ont donné beaucoup de
on est revenu aux noyaux formés de paquets de soucis à une certaine époque. Des rondelles plus
tôles en radins, de plus en plus petits, ce qui était épaisses et de plus gros écrous aux boulons d 'assem-
d v nu possible grâce à l'amélioration des procédés blage des culasses et des noyaux, l'introduction apr'
d'étampage et de découpage (fig. 13). Ainsi la sec- des essais (fig. 14} des fentes de refroidissement per-
tion cir ulaire des enroulements est utilisée au maxi- pendiculaires aux tôles (fig. 15) ainsi qu'un rabotage
mum t 1 s déchets de tôles sont m1n1ma. soigneux des surfaces de contact ont supprim · com-
11 faut que les tôl s soient très plates afin que le pl · tement les maladies du fer. Le refroidissement de
facteur d'utilisation de la section des colonnes soit la culasse supérieure des gros transformateurs par
maximum. Nous avons dû beaucoup insister auprès circulation forcée, peut y avoir également con tribu·.
des laminoirs pour qu'ils nous livrent des tôles sans
aspérités. Malheureusement, lors de la dernière guerre
mondiale, comme aussi au cours de l'actuelle, de
nombreux progr · s techniques furent perdus et on ne
doit pas "tr difficile si lon veut obtenir des tôles.
Nos tôles ont été de tout temps isolées au papier.
De essais nous ont amenés à choisir un papier mince
t r'sistant qui prend donc peu de place et n'est
pas crev · par les aspérités de la tôle. Toutefois, si
la tôle présente de légères ondulations, le meilleur
papier p ut être · crasé, ce qui occasionne des pertes
supplém ntaires. Ce phénomène nous a une fois fait
avoir avec un transformateur de 30 000 k V A des
pertes aussi élevées avec des tôles de 1,45 W que
s1 nous avions employé des tôles de 1,6 W.
On nous a souvent recommandé de laquer les tôles,
mais nous n'avons aucune raison d'abandonner l'iso-
lation au papier, qui, pendant de nombreuses années,
nous a donné entière satisfaction, même au point de
vue de la résistance à la chaleur, et en outre l'ins-
tallation nécessaire au vernissage coûterait très cher.
Un bon laquage n'apporterait, comme des recherches
l'ont montré, aucun gain de place.
Les battitures nou ont causé bien des ennuis, non
ulem nt lies ont augmenté les pertes rendant par-
fois 10 °/o du volume des tôles inutilisable pour le
ir uit magnétique, mais souvent elles détachaient
Fig . 14 . Essais d ' échauffement d ' un transformateur triphasé de
aussi l'isolation au papier, e qui demandait de grands
5200 kVA , 8000 / 45000 V , 50 pér/s , avec ci r culation d ' huile et re -
travaux de correction. Le décapage n'était guère froidissement par eau. Ces essais détaillés furent effectués en 1920.
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L'augmentation de l'induction a fait apparaître vers Au début, à cause des maladies du fer, plu tard,
14 500 Gaus , les pertes dans les armatures et dans les à cause du courant magnétisant, des pert s t du
tôles d'extrémités car, à partir de cette induction, bruit, se posa la question de savoir s'il fallait im-
les pertes croissent rapidement. Les tôles d'extrémité, briquer les tôles ou avoir des joints dans l ircuit
en mati' re non magnétique ou un écran en cuivre, magnétique. Des recherches détaillés montr'rent qu'il
ont apporté un remède efficace. La carbonisation de n'y avait pas grande différence d bruit entr 1
l'isolation des boulons n'avait pas la même cause deux systèmes mais que pour le courant magn tisant r
mais était du à des bavures qui court-circuitaient et les pertes, l'imbrication apporte un gain llant
l'isolation des tôles ou des paquets de tôles. C'est °
jusqu'à 10 o pour les petits circuits magn'tiqu s t
pourquoi, maintenant, on meule les tôles après le un peu moindre pour les grands. C' st p urquoi
découpage afin de upprimer cette cause de défauts. nous avons introduit l'imbrication pour l tr nsfor-
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Fig . 1 5 . Coupe du noyau d un grand transformateur avec évents perpendiculaires aux tôle s .
Fig . 16 . Vu e de l ' atelier de construction des transformateurs de réseau avec tôles im briqu ées en 1926 .
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mateurs de distribution (fig. 16) ainsi que pour les Pour économiser de la place et aussi par manque
transformateurs de mesure, et nous avons conservé de coton on est revenu, avec de bons résultats, à
la construction avec joints pour les grandes puis- l'isolation au papier seul. Pour les hautes tensions
sances. Il est curieux que l'imbrication des tôles ne on isole avec 20 et même 30 couches de papier.
se soit introduite que lentement en Suisse alors qu'à La crainte de claquage par ondes de choc péné-
l'étranger on utilisait surtout cette construction. trant dans le transformateur a conduit à des isola-
Actuellement, nous construisons, dans nos ateliers, tions insensées. L'isolation entre les deux spires
même les tout gros transformateurs avec tôles im- d'entrée par exemple devait pouvoir supporter la
briquées, spécialement lorsque la grande hauteur des pleine tension de service (fig. 17). Des essais avec
constructions avec joints ne permet plus le transport un éclateur ionisé (1922/ 23) et plus tard à l'oscillo-
par chemin de fer des transformateurs complets. graphe cathodique ont montré qu'une isolation prin-
Il y aurait encore bien des choses à dire sur les cipale supportant environ 40 °/o de la tension de
noyaux, mais la place me manque. Je citerai encore °
service et une isolation à l'entrée, 60 Io étaient suffi-
une nouveauté: les noyaux feuilletés radialement. Ils santes. Ces isolations ont déjà fait leurs preuves de-
avaient été prévus au début pour de petits régula- puis de nombreuses années.
teurs mais présentent de multiples possibilités d'utili- Au début, les bobines de l'enroulement, après
sation. Ils permettent la construction de bobines de avoir été enveloppées avec une bande de coton, étaient
self à entre-fer réglables et de transformateurs trans-
portables par chemins de fer pour les plus hautes
puissances et tensions.
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OO 000 V, oumit l'isolem nt ntre l s enroulements Fig . 19 . Partie activ e d ' un transformateur triphasé dans l ' huil e d e
haut et bass tension à d s ontraintes de plus en 12000 kVA , 10/ 60 kV , 50 pér/ s , avec circulation d ' hu i l e et refroidisse -
ment par eau et dont l ' enroulement est maint e nu par de forts ressorts
plu élev' . Une l 'g · r augmentation de l'épaisseur agissant sur les anneaux de serrage .
du cylindr i olant t un fort allongement de la Tra r, · h wl t nsion bak lur .
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Fig. 20 . - Diverses constructions de l ' isolation à l ' ex trémité des Fig . 22 . Div erses cons tr uet ions de cuves à 1 ·hui 1 •
enroulements .
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en 1940 un transformateur de 30 000 k V A pesait, les radiateurs à refroidissement naturel ont des tubes
avec l'huile, 64 t. de faible diamètre et ceux à ventilation forcée, de
Ce n'est que grâce à cette forte réduction du poids gros diamètre. La const~uction des cuves en tôle on-
et à la réduction de volume correspondante que les dulée et des radiateurs fut grandement améliorée par
transformateurs les plus puissants et pour les tensions l'introduction en 1908 de la soudure autogène, au
les plus hautes, ont pu être expédiés secs et presque chalumeau. Depuis environ 1922, les cuves en tôle
corn plets par chemin de fer ce qui a le grand avan- de chaudières sont soudées électriquement ce qui
tage de supprimer le remontage sur place. simplifie beaucoup leur fabrication.
Le lourd fond en fonte est remplacé par une plaque
IV ° CUVES ET DISPOSITIFS de tôle, renforcée par des fers profilés. Ainsi toutes
DE REFROIDISSEMENT. les difficultés dues au manque d'étanchéité des rive-
Les cuves et les dispositifs de refroidissement sont tages sont supprimées.
des éléments importants des transformateurs isolés Les gros transformateurs de 1900 -- de 300 à
à l'huile. Pour dissiper la chaleur produite par les 600 k V A - étaient refroidis par circulation d'eau
pertes, il faut de grandes surfaces ou un refroidissement entre deux enveloppes ou dans un serpentin de cuivre,
artificiel. On a essayé de nombreuses constructions qui furent souvent, contre toute attente, détériorés
(fig. 22) pour finir par adopter avec les petits trans- par corrosion. Les serpentins furent ensuite remplacés
formateurs la tôle ondulée, dont les ondulations étaient par des éléments en fonte à ailettes (fig. 26), puis
de formes diverses. Les cuves en tôle ondulée peuvent par des éléments en fer forgé (fig. 27) et enfin, en
être employées pour des puissances jusqu'à 3000 kVA 1908, on passa au refroidissement extérieur par circu-
(fig. 23). Pour les puissances supérieures les cuves lation d'huile. Ensuite vint une période où l'on pré-
sont en tôle lisse de 4 à 10 mm d'épaisseur et féra pour les grands transformateurs le refroidissement
munies de radiateurs tubulaires (fig. 24). De nom- par ventilation naturelle ou forcée; l'eau entraînant
breux essais ont été faits pour déterminer la meilleure des frais et pouvant geler. Grâce aux radiateurs, il
forme à donner aux radiateurs (fig. 25); maintenant n'y eut aucune difficulté d'établir des transformateurs
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Fig. 23 . Premier t r ansformateur triphasé dans l 'huile de 2000 kVA , 25 000/ 8000 V , 50 pér/ s , à refroidissement naturel , avec cuve et
radiateurs en tôle ondulée maintenus par des armatures . Construction de 1909.
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Fig. 29. - Grand transformateur triphasé d ' extérieur avec trois enroulements et dispositif de réglage .
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de 30 000 k V A et plus, sans refroidissement par à fond. Tous nos essais montrèrent que l'eau de
eau. Dernièrement certains clients préfèrent de nou- condensation n'était pas à craindre dans les transfor-
veau le refroidissement par circulation d'eau et d'huile, mateurs d'extérieur mais qu'une grande partie des
car la capacité de surcharge des transformateurs est défauts imputés à l'eau de condensation, ou même
ainsi très élevée, même beaucoup plus élevée qu'avec aux surtensions, étaient dus, comme des essais l'ont
la ventilation forcée. montré, à la pénétration d'eau de pluie par les in-
Il est nécessaire, spécialement pour les transfor- étanchéités de joints, de soudures de boulons traver-
mateurs d'extérieur, de rafraîchir de temps en temps sants, etc. Nous pourrions en donner des exemples
la peinture. Les radiateurs soudés compliquent beau- frappants. Le conservateur d'huile servait à l'origine
coup cette opération. C'est pour cette raison et aussi à empêcher la formation d'eau de condensation et
à cause du transport que l'on s'est efforcé de faire l'on reconnut plus tard qu'une de ses propriétés
des radiateurs démontables. Il fallut construire des importantes était d'éviter l'altération de l'huile.
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vannes en fer forgé car les vannes en fonte étaient yo TRAVERSEES.
trop encombrantes; plusieurs milliers de ces nouvelles Des éléments des transformateurs qui n'ont jamais
vannes ont déjà donné toute satisfaction en service. laissé le constructeur en repos, sont les traversées
Pour clore ce domaine, que je traite de façon (fig. 30). Au début, elles étaient placées sur les
fort incomplète, je voudrais encore dire quelques côtés de la cuve mais déjà depuis 1902, elles ont
mots des transformateurs montés en plein air. Nos été fréquemment placées. dans le couvercle, comme
premiers transformateurs d'extérieur isolés à l'huile cela est généralement le ~as depuis 1905 environ.
(fig. 28) furent construits vers 1898 pour le Chemin de Les premières traversées pour haute tension étaient
fer Thoune-Berthoud. Peu après ce furent des trans- vraiment rudimentaires ; un tube en porcelaine avec
formateurs de distribution, puis vers 1918/ 1920 de des collerettes en haut et en bas, et comme con-
gros transformateurs (fig. 29). La question de la for- ducteur un fil de cuivre qui le traverse de part en
mation de l'eau de condensation fut toujours étudiée part. L'accroissement de la tension rendit la question
.
NOVEMBRE 'DECEMBRE 1942 REVUE BROWN BOVERI PAGE 333
des traversées toujours plus difficile. On construisit Brown Boveri a tout d'abord employé de l'huile
d trav rs' s en porcelaine à tubes multiples. En de résine contenant encore beaucoup de colophane.
1 10 d ]à on traça l'image du champ électrique. Elle était trop épaisse pour bien refroidir et elle
On n' n tira pas tout de suite les conclusions qui s'épaississait encore en service. Mais l'huile minérale
s'imposai nt ar les dimensions n, cessaires parais- offerte pour la remplacer donna de très mauvais ré-
ai nt trop grandes. Mais on en vint aux traversées sultats. Il s'y formait des précipitations (fig. 31) em-
Bakdura dont la forme et les dimensions étaient pêchant tout refroidissement et elle amollissait les
bonn s mais qui donnèrent de mauvais résultats à isolations de papier et de coton. Chaque nouvelle
eau de la fragilité du matériel - résine synthétique sorte d'huile dut être essayée. L'essai durait autrefois
av d fibr s de papier incorporées. Les résultats 700 heures, donc un mois complet; l'huile était placée
fur nt presque encore plus mauvais avec les traver- dans un récipient de cuivre dont la température était
é s en porcelaine remplies de compound, le com- °
maintenue à 110 C par des thermostats. On constata
pound coulait et alissait la porcelaine, la traversée plus tard que le choix du métal des récipients avait
, clatait si l point de fusion était mal choisi ou si été heureux car le cuivre agit comme catalyseur dans
un bull dans la mass , si· ge d'effluves, était un laltération de l'huile. On remarqua aussi que l 'oxy-
foyer dégageant d la chaleur. gène de l'air était la cause de cette altération. C'est
Enfin, on arrive aux grandes traversées en porce- ainsi qu'en Allemagne on fit la «Schlamm probe» et
laine pleines d'huile, d'abord sans, puis avec conden- en Angleterre le « Sludge test». Ces deux essais ne
sateurs t aux traversées en papier imprégné avec nous satisfaisaient pas. Nous avons continué à faire
cond nsat ur . Actuellement les deux systèmes sont nos essais d'échauffement que nous avions amélior, s.
, galem nt mployés et ont tous deux donné de bons Nous avons ainsi obtenu peu à peu d'excellentes huiles.
r'sultats, et le choix de l'un ou de l'autre n'est Malheureusement la dernière guerre mondiale a fait
qu ' un qu stion de goût. Les traversées pour moyen- fortement baisser la qualité des huiles. Il en sera de
n s t basses tensions ont aussi subi des modifica- m "me de l'actuelle.
tions; 11 s 'taient d'abord scellées, puis fixées par Pour empêcher le vieillissement de l'huile, on m-
brid t maintenant on peut dir qu'elles donnent ploie des conservateurs d'huile mais toutes nos ex-
nti · r atisfaction. périences montrent qu'avec une huile de bonne qualit ·
on n'a pas besoin de cet appareil et de toutes les
complications qu'il entraîne.
VI 0 L'HUILE ET SES REMPLAÇANTS. Dernièrement, on a essayé de remplacer l'huile na-
turelle par de l'huile synthétique, dite incombustible,
Un ï 'ment particuli · rement important des trans-
des hydrocarbures chlorés, du diélectrol, etc., mais
formateurs est celui qui assure l'évacuation de la
qui ne sont incombustibles que dans certaines con-
chaleur due aux pertes et l'isolement dans la cuve.
ditions. Ils reviennent beaucoup plus chers que les
Le plus souvent, on emploie de l'huile minérale et
huiles minérales et n'ont pas toujours de bonnes
depuis peu de l'huile synthétique incombustible ou
caractéristiques. C'est pourquoi ils ne peuvent, en
m"m d s gaz compri1nés.
général, pas remplacer l'huile minérale.
Depuis peu on emploie aussi les gaz comprimés,
mais seulement pour les petits transformateurs, trans-
formateurs de tension par exemple, à cause des pres-
sions élevées. On a spécialement construit des trans-
formateurs à air comprimé pour les installations de
distribution sans huile. Pour les grands transforma-
teurs les cuves seraient pour le moment trop lourd s
et, en outre, la dissipation de la chaleur serait in-
suffisante.
,
VIII) LE SECHAGE DES ISOLANTS.
Fig . 32 . Transport d ' un gros tra ns for·mate ur· triphasé dans l ' hui 1e , en 1 908 . VIll 0 TRANSPORT.
BROWN BOVERI
..
Fig . 33 . Transport d ' un grand transformateur dans l ' huile avec réglage de 20 000 kVA ,
167 120/ 49 , 5-33 kV , 50 pér/ s. Construit en 1937 .
NOVEMBRE/ CEMBRE 1942 REVUE BROWN BOVERI PAGE 3 5
.
E LA THEORIE DES TRANSFORMATEURS.
Fig . 35 . Etat d ' un petit transformateur triphasé dans l ' huile lors de son arrivée en Asi e.
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MVA
- >- l 1 -- - -- - ~ - ICI-
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variab l e ; les désavantages mentionnés ci-dessus sont suppri més, mais
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-- - - ,___ la réalisation du système mécanique présente des diff i cultés .
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Hmm ~
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o Coupure correcte. 1 '
pure en série, contacts travaillant tous dans la zone d'essayer les interrupteurs pour grandes puissances,
de tension la plus favorable. Ce principe a pu être élément par élément sur les plates-formes d'essais
appliqué même aux plus hautes tensions de service; existantes. 1)
il permet d'obtenir un pouvoir de coupure maximum La figure 5 reproduit le relevé oscillographique
avec la consommation minimum d'air. d'un déclenchement suivi d'un réenclenchement puis
La figure 4 montre un disjoncteur pour une ten- d'un déclenchement définitif, lors d'un court-circuit
sion de service maximum de 300 kV à coupures mul- permanent. Ce cas place les contacts dans des con-
tiples et répartition du potentiel. Ce disjoncteur est ditions particulièrement difficiles, ceux du disjoncteur
prévu pour service avec réenclenchement rapide. Grâce pneumatique ultra-rapide y satisfont sans difficultés.
à la faible masse des contacts mobiles, le réenclenche- Le temps de déclenchement mesuré à partir du début
ment est facile et très rapide. La mise en série de de l'impulsion sur la bobine de commande jusqu'à
plusieurs points de coupure permet à l'ensemble des la coupure est de 0,046 s pour le premier déclenche-
tl - 0,0894 s
,.... "
.
"· t I ·
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chambres d'extinction de supporter des tensions très ment et de 0,052 s pour le deuxième. Comme des
élevées ; ce qui est particulièrement important lors du travaux précédents 2) l'ont montré, des temps de
déclenchement de lignes à vide et lors de contraintes déclenchements aussi courts sont de toute importance
par des décharges atmosphériques multiples directe- pour une meilleure protection des réseaux et ce n'est
ment après un déclenchement. La particularité de que grâce à eux que la méthode du réenclenchement
l'interrupteur avec répartition des tensions est que rapide pourra être utilisée avec succès.
le pouvoir de coupure total se répartit également
sur tous les contacts. C'est pourquoi il est possible (MS 891) H. Thommen. (]. C.)
- - - - --
1
H. Thommen : «Le développement récent du dis-
) réenclenchement lors du court-circuit. Revue Brown
joncteur pneumatique ultra-rapide ». Revue Brown Boveri Boveri Mars 1939, p. 55.
Juin 1941, page 138. «Réductions des interruptions de service des réseaux
par le réenclenchement rapide automatique ou par des
2 parafoudres tubulaires. » Revue Brown Boveri Avril 1940,
H. Thommen: « Disjoncteurs pneumatiques ultra-
)
rapides pour le montage en plein air et pour les tensions p. 84.
très élevées. Amélioration de la protection des réseaux «Der Druckluftschalter und die Bedeutung seiner kurzen
par un temps de déclenchement très court et un rapide Ausschaltzeit für den Netzschutz. » Bull. S EV 1939, p. 702.
NOVEMBRE/ DÉCEMBRE 1942 REVUE BROWN BOVERI PAGE 3 9
Lo clwurliè·r
l el · offre p u r I plate -fo rme d 'es a i el l ;cole d'e sais ayant une int rruption d'un h ure et dix
lecl111iqu c le (!rand avantage d e p o1111oir rapidem ent el fa cilcm e11l être
mise n · rvi · ' I ~ I r complètem enl arrêt ée p enda11f l es an ~l - d'ex - minutes pour modifier l'in tallation d' ssai. La chau-
ploilali<m . La remise e11 march e de l'étal f raid n e dure qu e qu elques
minul ' S t mploie Jorl p eu d e ombustible. D e mesures de la 11 om -
di' re fut arr "tée t r mi en march inq min ut s
malio11 ci la mr"se 11 march e ont ét , fait es sur un e clrnudi · re elox ava nt la reprise d sa i .
i11sto!lée d ans Io chaufferie des plaies-f orm es d ' s ais de la St · A 11.
Brown . B o11eri & ie à B aden. C t arr "t d e la cha udi ' r pendant le b r ' v s in-
Lo 011s omma f ion pou r un mr"se en marche ù froid est d e 60 à 80 k ' · terruptions d' xploitation r nd le rvi plus ommod .
i bi 11 que I rend m en/ p our u11 servi e d 'une heure à plei11 e charge,
y ompn
ln mis n m ar lie. est en ore de 7.5 ° o. alors qu'il e f d e La r mise n mar h s fait n pressant sur quelques
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11
cr>nlùw. D e f rn.g m nfs d e diag ramm s d 'expl ila fio11
m ont re11/ 1, f ort es v ariation d e la charge el les i11lerruplio11s d 'e - boutons-poussoirs, ne dure qu qu lq ue minutes et
,,loilolio11 carn !éristiques d 'un e cha11/ferie d 'es ai . n cl ma nd qu e peu de p in e. La onsommation d
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. . .. . ... .. . . . .. .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . .
~ ! .. • •
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.... J 1.:
Durée de fonctionnement Rendement
Ve rs la fin de l'été 1935, une chaudière Velox de 18/20 t/h à f onc- croissement continuel de la production. Il s'agissait
tionn em cnt mixte, ml gaz naturel et au mazout, a été mise en service
dans un e fabrique d e produits chimiques en R oumanie. Trois c111s de remplacer les six vieilles chaudières aquatubulaires
plus tard une deuxième chaudière semblable fut mise en service. Ces débitant 4 t/ h de vapeur à 12 kg/ cm 2 abs et 280 C,
deux chaudières assurent l'alimenlalion en vap eur de toute l'usin e qui
trava ille sans interruption. par une chaudière moderne et les différentes machines
Cet article décrit brièvement l'insta/latinn el donne quelques résulta ts à pistons avec une ancienne transmission par courroie,
d 'exploilalion .
par un turbo-groupe. La nouvelle chaudière devait
La direction technique d'une grande entreprise fournir par heure 18/ 20 t de vapeur à 36 kg/cm 2
chimique roumaine se vit dans l'obligation, en 19 34, °
abs et 400 C. En outre, cette chaudière et le turbo-
de moderniser son installation et de l'adapter à l 'ac- groupe devaient pouvoir être installés dans l'ancienne
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Fig. 1. - Disposition de ! ' installation.
Chaqu e chaudière Velox av ec son lur·bo- group e forme un e unit é qui p eul êlre surve ill ée par un se ul méca -
nici en . La tro is i ème chaudi ère prévue, d'un d éb it de 32 l / h, e t son l u r bo -groupe 8 c ontr·e -p r essio n et t!i
soutirag e d e 1 000 kW sont d essinés en tra it s fin s.
1
) W. G. Noack: «Druckfeuerung von Dampfkesseln in Revue Brown Boveri 1941, p. 221 et Z. VDE 1941, p. 967.
Verbindung mit Gasturbinen » VDI 1932, p. 1032. A. Stodola : «Leistungs- und Regelversuche an einem
«Veloxkessel. )) Techn. Mitt. Essen. F achheft für Hoch- Veloxdampferzeuger. Z. VDI 1935, p. 429.
druckdampf 1938, p. 575. «La construction actuelle de E. Klingelfuss: «Der heutige Stand der Entwicklung
la Velox résultant des expériences de plusieurs années.» des Velox-Dampferzeugers. , Die Warme 1937, p. 831.
.
PAGE 342 REVUE BROWN BOVERI NOVEMBRE DE EMBRE 1942
111 COMBUSTIBLE.
Le ombustible utilisé normalement st
le gaz naturel (m · thane), mais on peut BROWN BOVERI 48305 • l
aussi s servir d mazout, le passage d'un
om ustibl à l'autre se fait sans inter-
Fig . 3 . Central e V e lox . De ux chaudi è r e s V e lox d é b itant c hac un e 18 à 20 t / h d
rompre 1 fon tionn ment. Le gaz naturel vapeur à 36 kg cm2 abs et 400 0 Cet deux turbo- groupe s à contre- press i o n et à so ut i rag
de 7 50 à 1 000 kW chacun pour un cos q O. 7 .
est amen· à la f abriqu par une conduite
M,11 r é 1 p ' li d pl , l 'i n s l csll c li on t lélll' P l b1 n di s po s·>. 1 .i V · Io 1 ;, g.iu c h
d 80 km d long ou une pression d u r 1d ri g u I' d d L l LI 11 m n l p 1LI s d .. ~ ) 0 h Lll' s c.l ' ) r·v i c :> l 1cl V ' lu 11 p Ili . d 1 1 0 .
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NOVEMBRE/ ECEMBRE 1942 REVUE BROWN BOVERI PAGE 343
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1() 15 C 1 > t li J()
Fig . 4 . Chaudi è r e V e lox fonctionnant au gaz naturel et ayant un
d é bit d e 1 8 à 20 t / h de vap eur . Accroissem e nt de la pression de
cha r g e en fonction du débit d e la chaudi è r e.
p1 -= 1>r ,ss1 on clc111 s lél ch,11nbt'l' d <' co mlJu , l io n
P2 Pr'<' s s 1o n in i 111111 u 111 ,l cl m iss il Ji d .~ s ÇJ 1 :1 1· 11 l r · lu IJ r Cil 111' .
G1> - ' btl d ~ VdtJ ' lll' U ll 1/ h
D.i 11s l,1 .hdudil: r' e V >Io , lcl ' rnbu s l 1 n se f,11l ous un pr s io n qui
c r·oi l pclrdbolrqu -' 111 . 111 t!ll fo11clion clu déb 1l d le ch audièr . 1 co mbu s -
l 1b 1 ' g c11 u cl o i l do 11 c l' l t' in LI' o cl 11 i l cl cl 11 • 1c c h c m br· cl c o 111 bu s li n B 11 0
soude caustique 1), aurait suffit pour fournir l'appoint l'eau d'alimentation introduite soit purgée. La purge
nécessaire d'eau d'alimentation à une exploitation avec enlève environ 2 1/2°/o de la chaleur produite. Cette
retour de l'eau condensée à la chaudière. Mais I' em- chaleur est utilisée pour préchauffer l'eau brute dans
ploi exclusif de l'eau ainsi préparée conduisit à une un échangeur de chaleur de l'installation de prépa-
trop rapide augmentation de la dureté dans la chau- ration de l'eau d'alimentation.
dière. Après un fonctionnement continu d'environ un Après la mise en service de cette nouvelle instal-
mois avec cette eau d'alimentation, il se produisit lation de préparation de l'eau, la chaudière Velox
dans les tubes de la chaudière Velox des fentes dues fonctionna sans interruption pendant 500 heures. On
à la formation de tartre. Tous les tubes avariés démonta un tube évaporateur et on l'ouvrit pour le
avaient gonflé au même endroit, à la partie infé- contrôler; il était absolument sans tartre. Ce pro-
rieure des éléments évaporateurs. On trouva à cet blème difficile de la préparation de l'eau a donc été
endroit de la boue, de la rouille et des plaques de parfaitement résolu par les chimistes. Il n'y eut en-
tartre qui s'étaient probablement détachées lors des suite plus aucune avarie du côté eau.
arrêts pendant les essais de mise en service. La cir- Un indice de soude de 500 de l'eau de la chau-
culation de l'eau n'était évidemment pas assez forte dière fut prescrit pour éviter que le contenu du sé-
à cet endroit pour entraîner les incrustations qui se parateur n'écume et que des gouttes d'eau ne soient
formaient et se durcissaient. Tout le reste de la entraînées par la vapeur dans le surchauffeur.
surface des tubes évaporateurs était recouvert d'une Pendant les trois premières années d'exploitation,
couche de 0,1 à 0,2 mm de tartre formé surtout de le débit de vapeur n'étant que de 8 à 12 t/ h, l'in-
sulfate de calcium. Cette surface aurait supporté en- dice de soude put être de 550 et même, pour de
core un fonctionnement continu de très longue durée. courts instants, supérieur à cette valeur sans qu'il
On évita ces difficultés par un meilleur guidage de se produise d'avaries du surchauffeur. Depuis 1938,
l'eau à l'admission et en maintenant dans l'eau un le débit de vapeur a été porté entre 13 et 16 t; h.
certain excès de phosphate qui précipite, sous forme La vitesse de la vapeur dans le séparateur est alors
de boue, les silicates et autres sels formant la dureté beaucoup plus élevée et des gouttes d'eau chargées
résiduelle. de sels ont été entraînées dans le surchauffeur, où
La préparation de l'eau est la suivante: tout elles ont produit quelques avaries à des éléments.
d'abord, du sulphate d'aluminium est mélangé à l'eau On fixa l'indice de soude plus bas pour les grands
brute. Il se forme alors un hydroxyde d'aluminium
débits de vapeur et l'on réduisit ainsi beaucoup le
qui se précipite en flocons qui absorbent la fine
danger d'incrustation dans les éléments du surchauf-
boue d'argile. ~) La boue tombe dans un collecteur
feur. Les éléments du surchauffeur incorporé ont le
conique et est évacuée de temps en temps. L'eau
grand avantage d'être faciles à remplacer. Le ren1-
est ensuite filtrée dans deux lits filtrant en sable. Les
placement d'un élément demande seulement une inter-
bicarbonates alcalino-terreux sont décomposés par ad-
jonction automatique d'une solution de soude caus- ruption d'exploitation de deux à trois heures.
tique. Il se forme alors du carbonate de soude qui, Le client a demandé pour réduire les pertes par
lui, précipite les sels donnant à l'eau sa dureté per- purges que la deuxième chaudière Velox livrée en
manente. La température de l'eau pendant ce traite- 19 38 puisse fonctionner avec un indice de soude de
ment est de 80° C. Puis l'eau est traitée au phos- 800 à 1000. On essaya donc tout d'abord d'amé-
phate trisodiq ue à une température de 9 5 ° C; l' ad- liorer le séparateur d'eau. Mais après un fonctionne-
jonction de phosphate doit être suffisamment élevée ment d'essai de trois semaines avec de l'eau ayant
pour que l'excédent de P 2 0 :, soit au moins de 15 un indice de soude de 800 à 900 il se produisit
à 20 mg/ l. La dureté de l'eau ainsi préparée varie des avaries dans le surchauffeur, quelques coudes
entre 0 et 0,3 degré allemand. a) furent obstrués par des sels et crevèrent. On installa
Pour maintenir un indice de soude de 500 ·1) de alors dans le séparateur d'eau un sécheur de vapeur
l'eau de la chaudière il faut qu'environ 10 °/ o de nouvellement construit et qui supprima complètement
1
toutes les incrustations dans le surchauffeur. Ce sé-
)Le degré allemand de dureté correspond à 1,79
degrés français et à 1,25 degrés anglais. cheur de vapeur placé à la sortie du séparateur est
:l) Depuis quelques années le sulfate d'aluminium est formé par une surface hélicoïdale en tôle à pas multiples
remplacé par le chlorure de fer meilleur marché et dont que la vapeur parcourt à grande vitesse. Les gouttes
le précipité plus lourd clarifie bien l'eau. d'eau entraînées sont centrifugées et glissent le long
:{) Le coût des ingrédients chimiques employés est de des parois jusqu'à un tube collecteur d'évacuation.
7,5 centimes par tonne d'eau d'alimentation (prix d'avant
guerre). Le pouvoir séparateur de ce sécheur a été contrôlé
4
L'indice de soude == nombre de mg/ l de NaOH
) -1- par des mesures exactes dont les résultats excellents
nombre de mg '4,5 l Na 2 CO:~ · sont donnés dans le tableau suivant.
NOVEMBRE/DÉCEMBRE 1942 REVUE BROWN BOVERI PAGE 345
--- - -------------
TABLEAU 1.
Moteur de démarrage et auxiliaire.
Débit de Eau de la chaudière Vapeur vive Humidité de On ne demande pas de l'installation des mises en
vapeur Indice de condensée la vapeur
t /h soude Cl mg/l Cl m~/l O/o
service excessivement rapides. C'est pourquoi une
puissance de démarrage de 80 kW est suffisante;
10 795 955 traces elle est fournie par un moteur triphasé shunt à col-
14 990 1173 traces
lecteur. Ce moteur permet toutefois de mettre la
18 1061 1310 traces 0,03
chaudière en service en 10 à 15 minutes de l'état
18 1114 1327 traces 0,03
froid jusqu'au débit maximum.
Hum;dité de la vapeur vive. Rendement de l'installation.
Le sécheur de vapeur monté dans le séparateur débite
de la vapeur pratiquement sèche.
Selon le contrat, les essais de réception de la
première installation furent faits après un an de fonc-
tionnement ininterrompu. Les mesures furent faites en
La méthode employée pour déterminer la teneur
même temps pour la chaudière et pour le turbo-
en chlorures de la vapeur vive a une sensibilité de
groupe. Les rendements mesurés furent de beaucoup
0,4 mg/ l de Cl, correspondant à une humidité de
supérieurs aux valeurs garanties, spécialement pour la
0,03 °/o. Comme la titration ne donne aucun résul-
Velox (fig. 6). Même en tenant compte de pertes de
tat, l'humidité de la vapeur doit être inférieure à
purge relativement élevées de 1 1/-2 à 2 1/2°/o, les ren-
0,03° 1o. Un contrôle qualitatif des chlorures donne une
dements garantis furent atteints. Ces résultats favo-
humidité de la vapeur de 0,02 °/0 pour un débit de
rables sont dus aux faibles excès d'air ainsi qu'à la
18 t/h.
basse température d'échappement; en effet, lors des
La vapeur qui pénètre dans le surchauffeur est
maintenant sèche quelle que soit la charge. La chau-
essais de réception, cette température était de 134 C °
à pleine charge, ce qui représente une perte à l' échap-
dière peut fonctionner avec un indice de soude de
pement de 5,8 °/o seulement (fig. 7).
1000. Avec un indice de soude de 800 à 900 la
Les puissances électriques des auxiliaires sont les
purge ne fait plus que 5 à 6 °/o du débit.
suivantes:
Une autre preuve que la séparation de l'eau et
Pour un débit de 18 t/ h de vapeur la pompe de
de la vapeur est parfaite dans le séparateur de la
circulation absorbe 21, 1 kW et la pompe d' alimen-
Velox est que dans les deux installations Velox on
tation 48,3 kW. La puissance absorbée par le moteur
n'a constaté aucun dépot de sels dans les conduites
auxiliaire du groupe de charge décroît à mesure que la
de vapeur, les pots de condensation, les soupapes
charge de la chaudière augmente et à mi-charge elle
et les turbines.
devient négative, c'est-à-dire que la turbine à gaz four-
TABLEAU Il. nit de la puissance au réseau par l'intermédiaire du
moteur auxiliaire travaillant en alternateur. Cet excédent
Valeurs moyennes
Composition d'énergie peut atteindre 20 kW en pleine charge.
Eau d'ali- 1 Eau de la
l-i
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Eau brut~ 1 mentation chaudière Les essais de réception de la deuxième installation
n'ont pas pu avoir lieu à cause de la guerre. Mais
1 Alcalinité à la phénol-
phtaléine les mesures faites pendant le fonctionnement ont
en cm3 HCJ N/ 10 0,8 19,9 1 montré que le rendement était pour le moins égal
Alcalinité au méthyl- 1 à celui de la première installation.
orange 1
95~~~~~~~-.--~~~.....-~~---..~~~--.
O/o ~----; A
"flK
5 10 15 20 Go t/h
"'
A = Re ndement mesuré. 0..._____.____,__ _ }()()___ - - 150 200- -- 2 so 11
c
Il')
300
B = Rende m ent gara nti. 50 1A
Go (i o - isp)
11K = Rendement de la chaudière Fig. 7 . - Pertes par les gaz d ' échappement de la chaud i ère lors du
- Gn · Hu fonctionnement au gaz naturel (méthane) en fonct ion de la température
Go= Débit to t al de vapeur en kg/h.
des gaz d ' échappement.
io = Enthalpie de la vapeur vive à l ' entrée du surchauffe ur.
i P =
Enthalpie de l ' eau d'a lime ntat ion . Les pertes d e l ' échappement sont les pr inc ipales pertes d'u ne chaudièr e.
GB =
D ébit de combustible en kg/h . Une tempé r atu r e des ga z d ' échappement peu élevée et un fa i ble ex cès
Hu = Pouvoir ca lorifique intér ieur du combustib le. d 'air rédu i sent considérab l ement ces pertes , pour les chaud ières V elox .
Lors des essais de réc eption , le s per tes à l'écha ppement en plei ne
Comme l ' entr aînement de toutes les mac hines auxiliaires de la chaudière
charge étaient de 5 , 8 0/ 0 pour un exc ès d'a i r de 9 0/ 0 (teneur en C02.
(sans la pompe d'aliment at ion) ne d emande que 22 kW d ' énerg ie ti r ée
des gaz d'échappe m ent 10, 7 0/ 0), une te mpératu r e de s gaz d' éc happ ement
de l ' e xté r ieu r , le re ndement de l'in!:;tallation est à peu près éga l à ce lu i
de 1 34 o C (t empé r ature d e l ' eau d ' alim en tation 8 8 o C) .
mesuré à la chaud ière . La t urbine à gaz fou r ni t pour les fo r ts débits
de la chaudière, plus de t ravail que n ' en absor be l e gr o upe de charge.
Si cet excès de puissa nce peut êt r e l ivré au r éseau, l e rendement de
l ' inst allation peut d épasse r l e rendement de la chaudière seule . turel et au mazout, on ne se heurta à aucune diffi-
culté due au principe Velox. Les seules difficultés
°
3 Nettoyage du moteur auxiliaire et rectification de rencontrées provenaient des conditions défavorables
son collecteur. d'alimentation en eau. Elles se seraient aussi produites
°
4 Changer les garnitures des presse-étoupe de la avec n'importe quelle autre chaudière à haute pression.
pompe de circulation. La collaboration du client nous a bien aidé à nous
5° Nettoyage du préchauffeur d'eau d'alimentation en rendre maîtres de ces difficultés. La Velox 1 avait,
y faisant circuler un décapant 1) n'attaquant que au premier septembre 1942, 46 780 heures de fonc-
la rouille et le tartre et pas les métaux. Les tionnement et la Velox 11, 11 545. En outre, le client
tubes étaient recouverts d'une couche de phos- nous a demandé d'établir le projet d'une troisième
phate de calcium de 0,8 à 1 mm. installation plus grande et dont la réalisation fut
ajournée à cause de la guerre; c'est une preuve des
La deuxième révision après environ 39 000 heures
excellentes expériences d'exploitation faites avec ces
de fonctionnement demanda les travaux suivants :
installations Velox.
°
1 Nettoyage de la soufflante.
Mentionnons encore brièvement les expériences
2° Nettoyage du préchauffeur de l'eau d'alimentation
d'exploitations obtenues avec deux autres chaudières
au décapant.
Velox construites pour la combustion mixte au mazout
°
3 Rectifiage du collecteur du moteur auxiliaire. et au gaz et qui, depuis leur mise en service, en
4 ° Remplacement d'un roulement à rouleaux de la juin 1938, fonctionnent continuellement au mazout.
turbine à gaz. Il s'agit de deux chaudières de l'installation San Lorenzo
5° Remplacement d'un roulement à billes du moteur des Y acimientos Petroliferos Fiscales en Argentine,
auxiliaire. chaudières débitant chacune 28 t/ h de vapeur à
6° Remplacement d'une membrane du régulateur de °
16 kg/ cm 2 abs et 300 Cet couvrant également la
mélange air-combustible. consom1nation de vapeur d'une raffinerie de pétrole
7° Remplacement d'une tige de la soupape automa- travaillant sans interruption 1). Du 1 cr octobre
tique d'alimentation. 1940 au 30 septembre 1941, l'une des chaudières
Ces travaux ont été faits en quelques jours, car travailla pendant 8356 heures et l'autre pendant
avec la Velox, les travaux de révision peuvent com- 8521 heures, ce qui représente un facteur d'utilisa-
mencer environ une heure après l'arrêt, alors qu'avec tion de 95,4 °/o ou de 97 ,3 °/o. Jusqu'au premier
les chaudières ordinaires, il faut attendre des jours après juillet 1942 (date du dernier rapport reçu) la Velox 1
l'arrêt, afin que les maçonneries soient suffisamment avait 31 340 heures de service et la Velox II 30 550.
refroidies pour permettre de travailler sur la chaudière. (MS 863) E. Gugler. (}. C.)
En résumé, on peut dire qu'avec les chaudières
1
construites pour fonctionnement combiné au gaz na- H. S. Hvistendahl: «La centrale Velox à la Raffinerie
)
La conductibilite de l'eau joue un rôle important p our le dimension- a) Méthode de mesure. - Alors que pour les corps
nement et le fonctionnement des chaudières électriques. On traite dans
cet article de l'influence de la teneur en sel, d e la température et du solides, on se sert de la notion connue de résistance
traitement subit par l'eau sur sa conductiv ité, ainsi que d e l'influence
de la construction de la chaudière sur la v aleur maximum admissible
électrique, avec les fluides, c'est en général, la con-
de la conductiv ité. ductibilité qui est utilisée. Si un cylindre de fluide
, , , de longueur l cm et de section de q cm 2 a une résis-
I 0 GENERALITES.
tance R (en ohms), sa résistivité est
Dans les chaudières électriques à deux ou plusieurs R. q
électrodes, le courant passe d'une électrode à l'autre, '- ==
o
l Q cm
•
11° CONDUCTIBILITE DE L'EAU D'ALIMENTA-
TION ET DE L'EAU DE LA CHAUDIÈRE.
2
L'eau pure n'est pratiquement pas conductrice de
l'électricité. Pour que l'eau soit conductrice, il faut
qu'elle contienne en solution des sels, acides ou ba-
,
siques. Ces solutions sont appelées électrolytes. A
l'exception de l'eau distillée très pure, l'eau contient
toujours plus ou moins de corps étrangers en disso-
lution. S'il y a trop peu de corps en dissolution, on 3
peut augmenter la conductibilité de l'eau à la valeur 111 - 55226 ·1
'2 f 1
dans de leau, il se produit la dissociation suivante:
Na Cl~ Na· -1- Cl' Fig. 2. Conductivité d ' électrolytes à 18DC en fonction de la concentration
(d'ap r ès Landol t -Borns t ein) .
Il se forme un simple ion de sodium (cation) chargé
La conduclivi l é d es électl'Olyles va r·ie beaucoup pou1· une même concen-
positivement et un simple ion de chlore (anion) chargé
tl'ation par suite de la for·ma tion inéga le d'ions . Jusqu ' à des co ncenlra -
négativement. Dans les combinaisons d'ions polyvalents, lions d ' envil'On 2 g/I, la conductivi té cr·ofl proportionn e llement à la con -
cent r ation.
par exemple du sulfate de soude, trois ions se séparent
Ca S0 4 sul fate d e cnlcium .
1 =-=
selon la formule: 2 = Na 2 S04 sulfate de sodium.
3 = KCI chlorure d e po tassium.
Na 'l SO, ~Na· -1- Na· 1- SOi'' 4 = Na 2 C03 carbona1e de soude.
5 = Na Cl sel de cuisine .
donc deux cations et un anion à charge double. La
= Na OH soude caus t ique.
relation entre la concentration des ions et des molé- 7 = H 2 S0 4 acide sulfu1·ique .
e =- HCI c1de chlorhydriqu e .
cules d'une solution, par exemple de l'eau salée, est
donnée par l'équation
') hydrogènes (acides) et d'ions OH (bases) a, à cause
k • Cs == Cj
de leur grande mobilité, une plus grande influence
dans laquelle C; est la concentration des ions et Cs sur la conductivité que celle d'ions métalliques ou
celle des molécules non ionisées. Si c est la concen- d'anions. D'après de nouvelles théories, le comportement
tration totale (c == C; 1 Cs) on a divers des différents électrolytes est conditionné par
.,
c:
l les propriétés du corps pur contenu dans la solution.
C - · Ci Les corps sont partagés en deux groupes: le premier
k est appelé la constante de dissociation. comprend les combinaisons dont la polarisation ressort
Si x est le degré de dissociation, on a déjà dans les cristaux sous forme de grille d'ions
C; == C • 'X
très marquée, le second, soit des corps qui à l'état
d'où solide ont une grille moléculaire, soit ceux qui ont
k ==
une constitution unipolaire; ce n'est qu'une fois dis-
c (1 - 'X) soutes que ces substances s'ionisent en formant des
La détermination de la concentration et de la nature sels hydrolysés. Dans le premier cas, les ions se for-
des ions et molécules d'une solution est un moyen ment déjà dans le corps non dissous, tandis que dans
d'analyse très utile. Ce qui intéresse le plus pour le deuxième, il faut qu'une réaction se produise, réac-
1' exploitation des chaudières, c'est la conductivité de tion dont l'intensité détermine le nombre d'ions.
NOVEMBRE/DÉCEMBRE 1942 REVUE BROWN BOVERI PAGE 349
-------------------
Résist ivilé ~ 1 cm
c) Influence de la concentration. - La conductivité
10000 -..- - - - - - -
croît tout d'abord presque proportionnellement avec - - - - -
( ()()() - - - - ·-
la concentration, car le nombre d'ions est environ - - - - >-- -~
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Fig . 3 . Conductivité de l ' acide sulfurique (H 2 50 4) en fonction de la Fig. 4 . - Résistivité et conductivité de 1' eau brute à 200C en fonction
concentration. de la dureté totale (régions des Alpes et du Jura) .
D ans Lou s l es électrolytes , lorsqu e la concentration augm ente, le d egré La co ndu ctivité de l 'ea u brute des Al pes ou du Jura croit proporlionn elle -
de dissoc iation d iminue ainsi que le nombre d'ions formés. Pour les ment avec la dureté pour les valeurs r enc o n trées dan s la pra t ique , car tou s
co nce ntration s élevées , la co ndu c tivité ne c ro i t d o nc plus proportionnell e- les sels dissous présentent à peu pr ès la m ê m e ca r acté ri stiq u e.
m en t à la co ncen tratio n ; elle atteint un maxim um et redescend ensuite.
1 = Rés ist iv ité . 2 =Condu c tivité.
centrations, l'accroissement de la conductivité n'est plus par mesure de la conductivité que si cette solution
proportionnelle car le degré de dissociation diminue ne contient qu'un sel. Bien que l'eau des chaudières
quand la concentration augmente. La figure 3 repré- ne contienne que rarement un seul sel, des mesures
sente la variation de la conductivité d'une solution de la conductivité permettent, toutefois, une déter-
d'acide sulfurique (H2 SO.i) en fonction de sa concen- mination assez précise de la concentration si toutes
tration. La conductivité maximum est atteinte pour les matières solubles se comportent de la même façon,
une concentration d'environ 30 °/o, elle tombe ensuite comme c'est en général le cas pour l'eau brute. Les
pour atteindre un minimum pour une concentration de courbes de la conductivité ou de la résistivité en fonc-
82 °/o, correspondant à la combinaison H 2 SO 1 • H 2 0. tion de la dureté (fig. 4) ont été établies par 50 analyses.
Ce monohydrate peut être considéré comme une matière
Malgré les grandes variations du rapport entre les duretés
pure relativement mauvaise conductrice. Si l'on aug-
permanentes et temporaires des divers échantillons d'eau,
mente encore la concentration vers 9 2 °/ , la conduc- il s'agit bien d'électrolytes de même nature, les points
tivité atteint un nouveau maximum, puis retombe à
s'écartant de la courbe au maximum de 10 °/o de la
environ O. Dans les solutions aqueuses fortement
valeur effective. Il est souvent possible de déterminer
diluées (fig. 2), la conductivité est à peu près pro-
avec une précision suffisante la concentration d'une
portionnelle à la concentration. Il en est de même
solution par des mesures de la conductivité si un corps
pour les eaux des chaudières, car leur teneur en sels
connu prédomine.
ne dépassant pas 0, 2 à 1 g/ l, la diminution du degré
de dissociation n'apparaît pas encore. e) Influence de la température. - La conductivité
d) Influence d'autres substances. - Si l'on mélange d'un électrolyte croît fortement lorsque la température
deux quantités égales de solution de conductivité dif- augmente. Le coefficient de température est toujours
férentes, la conductivité du mélange n'est, en général, positif et décroît lorsque la température a ugmente,
pas égale à la moyenne arithmétique des deux con- c'est-à-dire que l'augmentation de la conductivité par
ductivités. Ce phénomène est dû au fait que les degré est plus faib le aux hautes températures qu'aux
électrolytes ne sont pas toujours complètement dis- basses. Dans la figure 5, on a reporté des courbes
sociés et qu'il peut se produire des réactions chimi- de la conductivité de diverses solutions normales en
ques entre eux. C'est pourquoi la teneur en sels fonction de la température. Le coefficient de tempé-
d'une solution ne peut être déterminée exactement rature varie d'une matière à l'autre. Le rapport entre
,
PAGE 350 REVUE BROWN BOVERI NOVEMBRE/DECEMBRE 1942
Q-J c-m-1
Les carbonates de calcium et de magnésium des eaux
n.015
du Jura et des Alpes se décomposent comme suit:
-
- ·-
-
V .....
.. s Ca (HC0 3 ) 2 === Ca CO;l + C0 + H2 2 0
n.01 >--- ~
-- -- - - /
V
Mg (HC0 3 ) 2 === Mg C03 ~- C0 2 H'!. 0
V -
/ 7 1- ~
V-- /
V ~
V
i.---
[......-"' i-2
Les bicarbonates en solution dans l'eau avant la décom-
-
,.......
V
1-- -
V ./
V _... V
V /
V )~~V "'"- ..,..4 position lui donnent une certaine conductivité. Après la
.......
/. ~
V
0.005 1/ /
v- -
,...-- 6 réaction, il se forme un carbonate de calcium (Ca COa),
l../..... --
V
/ ~--
.... ~
~,
,
[/ ~ t/"
insoluble dans l'eau ou du carbonate de magnésium,
V ~
V
qui est légèrement soluble. L'acide carbonique dégagé
/
V __. ~ l,_."' - ~~ -..
( ),()() 1
0
I~
-- 50
1
100 150
1
200
" 3
1
250 : ~OO
6
(\j
Ill
Ill
°C
M
s'échappe avec la vapeur. Le nombre d'ions disponibles
pour le transport du courant est plus faible après la
Fig . 5 . - - Conductivité de solution aqueuse 0 ,01 normale en fonction décomposition, ce qui diminue la conductivité. Ainsi
de la température (d ' après Landolt-Bërnstein).
la conductivité de l'eau brute d'une dureté totale de
La conduc tivité croit fortement avec la température i dans les chaudiè r es
élec triques d'environ 2 0/0 par degré C . 9, 2 degrés allemands dont la dureté temporaire due
1 = KCI chl o ru r e de potassium. au bicarbonate est de 7, 5 ° passe, par une brève
2 = Na Cl sel de cuisine . cuisson, de 3 à 2,3 10- 1 ~2 - 1 cm- 1•
3 = Mg S0 4 sul f ate de magnésium.
4 = K2 S04 sulfa t e de potasse. Le traitement de l'eau d'alimentation ou des chau-
5 = HCI acide chlo rhydriq ue.
dières pour empêcher la formation de boue ou d'in-
=
H 2 S0 4 acide s ulfurique.
7 = Na OH soude caus t ique . crustation a aussi, suivant le procédé et les adjonctions
faites, une influence importante sur la conductivité.
la température et la conductivité est exprime par la
. ,
En général, lors du choix de procédés d'adoucissement,
formule il faut prendre celui permettant d'obtenir une eau trai-
1
C == - - - . 'X.2 - 'X.t tée avec le minimum de sels et de bases en solution
X1x t'!. - li 0
afin que l'eau n'aie pas une conductivité trop élevée.
Même pour les chaudières électriques qui supportent
dans laquelle x 1 et x 2 sont les conductivités aux tem-
une conductivité élevée de l'eau, il ne faut pas
pératures f 1 et f 2 , X1 Ko la conductivité à 18 ° C et C
oublier que l'on ne soutire de la chaudière que de
le coefficient de température. C varie entre 0,02 et l'eau pure sous forme de vapeur, donc que la teneur
0,023 pour les solutions de sels diluées, entre 0,009 et
en sels de l'eau augmente constamment. Une chau-
0,016 pour les acides et quelques sels acides et entre
dière alimentée avec de l'eau à conductivité élevée
0,019 à 0,02 pour les bases fortes. Pour l'eau des
doit plus souvent être purgée que si l'eau d' alimen-
chaudières qui contiennent surtout des solutions diluées
tation est moins conductrice. Il est aussi important
de sels et de bases, on peut admettre avec suffisam-
de savoir sous quelle forme les sels sont introduits
ment d'exactitude un coefficient de 0,02. La con-
dans la chaudière. Comme le montre la figure 2,
ductivité de l'eau des chaudières croît donc d'environ
la soude (Na OH) a une conductivité 3,5 fois plu~
2 °/o par degré C. forte que le sulfate de soude (Na 2 SO 1) de même
concentration. Il faut aussi tenir compte du coût de
III° COMPOSITION DE L'EAU DES CHAUDIÈRES l'installation d'épuration et des ingrédients chimiques,
,
ET SON INFLUENCE SUR LA CONDUCTIVITE. ainsi que des frais d'entretien, jouant un rôle parti-
Après avoir parlé de l'influence des diverses matières culièrement important pour les chaudières électriques,
dissoutes, de la concentration et de la température dont le prix est relativement faible.
sur la conductivité, nous allons, pour être complet, parler ,
0
des diverses compositions de l'eau des chaudières et IV RELATION ENTRE LA CONDUCTIVITE
des phénomènes qui se déroulent en exploitation. ADMISSIBLE DE L'EAU ET LA CONSTRUCTION
Lors de l'alimentation de la chaudière avec de l'eau DES CHAUDIÈRES.
brute de dureté et conductivité données, l'échauffe- La teneur admissible en sels acides et basiques
ment et la pression déclenchent des réactions chimiques de leau de la chaudière, donc aussi la conducti-
qui modifient la composition et la conductivité de l'eau. vité maximum, dépendent beaucoup de la construc-
,
NOVEMBRE/DECEMBRE 1942 REVUE BROWN BOVERI PAGE 351
tion des électrodes. Si une certaine valeur est dé- utilisé encore maintenant pour les chaudières à basse
passée, des étincelles se produisent, le fonctionnement tension, est celui des électrodes plongeantes, repré-
est instable et des arcs peuvent s'amorcer. En même sentées, pour un système monophasé, sur la figure 6.
temps l'eau est décomposée, ce qui engendre un Le courant passe de l'électrode fixe centrale à travers
gaz détonant. Le système d'électrodes le plus simple, l'eau jusqu'à l'électrode extérieure, formée par l'en-
veloppe de la chaudière et retourne au réseau par
la terre. Pour le système triphasé, les trois électrodes
forment un triangle équilatéral au milieu de la chau-
dière cylindrique. On peut avoir aussi d'autres formes
d'électrodes, par exemple des plaques. Comme la
section de l'eau varie le long des lignes de courant
entre les électrodes concentriques de la figure 6, la
résistance électrique par unité de longueur varie
selon l'équation
dR Q 1
s
h dr 2. Jt • h r
1600 dl 1~ . Q 1
700
O/o
7 dv (2 . J( • h) 2 r2
long d'un rayon et les courbes 2 et 3 le gradient de correspondante de l'électrode. Ainsi les passages à sec-
potentiel et la puissance par unité de volume par tions étroites sont artificiellement allongés. La transfor-
rapport à la valeur moyenne de ces grandeurs. La mation d'énergie se fait principalement dans ces sections.
forte inclinaison de ces courbes au voisinage de I' élec- Ces constructions améliorées du système d'électrodes
trode intérieure est bien nette. plongeantes pour tensions élevées, permettant une plus
Les considérations précédentes ont montré que la forte conductivité de leau, ont toutes le même dés-
puissance par unité de volume est la plus forte près avantage: les pièces en matière céramique étant plongées
de l'électrode, c'est donc là que la production de dans l'eau, selon la qualité de l'eau, elles seront toujours
vapeur est la plus grande. Il se forme le long de plus ou moins rapidement détériorées - les eaux alcalines
l'électrode des bulles de vapeur qui donnent une ré- sont particulièrement actives. En outre, lorsque ces
partition de l'énergie encore plus défavorable. Pour pièces sont recouvertes de tartre, la différence de dila-
éviter une surcharge inadmissible dans le voisinage tation entre le recouvrement et la pièce peut provo-
des électrodes ainsi que la formation d'étincelles, on quer des tensions mécaniques entraînant des fissures
est obligé de maintenir très basse la conductivité de lors des variations de températures aux mises en et
l'eau, donc sa teneur en sels et en bases. Avec hors service de la chaudière. La chaudière électrique
les chaudières à haute tension, les valeurs atteintes construite par Brown Boveri depuis 19 33 évite cet
seraient inadmissibles si bien que ce système d' élec- inconvénient, le courant passant à travers des jets
trodes ne peut pas être utilisé pour les tensions élevées. d'eau. La construction de cette chaudière a déjà été
décrite dans des publications antérieures 1). A l' excep-
tion des isolateurs de traversée montés dans la chambre
de vapeur et qui sont efficacement protégés, il n'y a
aucune pièce en matière céramique dans la chaudière
et surtout, il n'y en a point en contact avec l'eau. Dans
le système à électrodes à jets d'eau, le gradient de
diverses. La figure 7 en donne un exemple. Le courant A. Strub: <( Chaudière électrique Brown Boveri à haute
tension pour la production de vapeur à
ne peut passer que par des fentes relativement étroites haute pression avec réglage automatique. »
dont la section totale est plus faible que la surface Revue Brown Boveri 1940, p. 139- 141.