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TRANSF ORMATE URS DE GRANDE PUISSAN CE

avec

a gauche: a droite :

Transformateu r triphasé à trois enroulements Autotransform ateur triphasé de réglage


20/20/13 MVA 150/ 50/16 kV 25 MVA 50/ 65 kV

CES DEUX TRANSFORMA TEURS SONT A REFROIDISSEM ENT NATUREL

XXIXm ANNE NOVEMBRE/DÉCEM BRE 1942 NUM R l 1 12

Imprimé e n S u isse
Dans l'exploitation des transformate urs

Usine électrique de Piottino de «Aar et Tessin S. A.))


Au premier plan: Au second plan :

Bobine d'extinction pour Transformateur triphasé avec


protéger la ligne du Gotthard batterie de réfrigération
12000 kVA 46000 kVA
150: 3 kV 8 ,2 / 159,3 145, 1 kV
REVUE BRO N BOVERI
PUBLIÉE PAR LA SOCIÉTÉ ANONYME BROWN, BOVERI & CIE, A BADEN ( UISSE)
.
XXIXmc ANNEE NOVEMBRE/ DÉCEMBRE 1942 N 11 12

La R v u Br wn B v ri par aît mensuellement . La reproduction d'articles ou d'illustrations e t permise, à conditi n d it r 1 ur pr nan ce


Prix d !'ab nn m nt annu 1 pour la Suisse Fr. 10.- , prix du fa ·cicul pour la Sui Fr. 1. , p rt et mballag n n mpn .

SOMMAIRE:
Pag s r ag ·~
La onstru tion d e tran formate urs c hez Brown, Boveri & Cie P e rtes upplé m e ntaire dans les transformate urs et les m a hines
à Bad n d e 1891 à 1941 319 alimentant les mutateurs 357

L so ufflag d e l'ar dans les disjoncteurs pneumatiques ultra- Bref mais intéressant :
rapid s à un u plus i urs points d e coupure 336 Utilisation économiqu d es force s hydrauliqu s d s installat ion s
Que o ût e la mise n service d'un e chaudière Velox? 339 industrielles 373
S pt années d e service inint rrompu avec d es chaudières Velox 311 Installation de dégelage des lignes de contact 374
Du courant à 500 p é r /s à la plate -forme d'essa is d s transfor-
Du rapport ntre la t e n e ur e n sels e t la conductibilité de l'eau
mate urs 374
d es ·haudières é lectriques 347
Commander à distance, c'est simplifier l'exploitation 376
Une u si n hydrauliqu commandée à distance 353 Un nouveau record . 377
L ca l ul d s phé nomè n es tran itoires dans des circuits simples Malgré 19 000 heures de service, le rendeme nt d ' un gr upe r s t
ave d s r ésistan s variabl s e n fonction de la tension . 354 inchangé 377

En automne 194 1, Monsieur Kiibler, chef pendant


d '.> nombr u année de notr '.> bureau des transfornza-
feur , a pris sa retrait apr ·s 38 années d'activité dans
notre n1al on. Le 12 déc 1nbre 1941 avant de nous
quitter, spé ialist , apprécié bien au delà de nos
fro nti 'r , nou a fait un exposé rétrospectif de la
·on tru lion d tran ifor1nateurs depuis la fondation de
n ire ntrepris , n 1891. Nous publions ici un extrait
d celt on/éren qui intéressera sûrement tous ceux
pour qui la t hnique n'est pa seulement un gagne-
p<11n 1n a 1 n or un intérêt dan la v ie, ainsi que tous
ux qui ont ·onnu personnellernent Mon ieur Kübler.

LA CONSTRUCTION DES TRANSFORMATEURS


CHEZ BROWN, BOVERI & CIE A BADEN DE 1891 A 1941.
Jndi dé imal >2 1.31 .21 (O<JI)

1 CONSTRUCTION D'AVANT 1906. s1ons. L 'e nroul ement basse t nsion était f rm · d
L tra n formateur qui, d'après leur puissance, fils bruts, ronds ou rectangula ir is l · a u coton ;
ra i nt dé ignés actuellement comme transformateurs l'enroulement haute tension é tait o l' uniqu m nt
.
cl sou - tation, , t a ient a u début, isolés à lair avec au papier ou pour les fils fins av cl ux u tr is
un d ux u trois colonnes horizontales pour le couches de coton ou de soie.
yf m mon phas, et pour le système triphasé, trois Les spires des deux enroulements · ta i nt d i p
lo nn s ve rti ales (fig. 2 et 3) disposées en triangle en couches s'étendant sur toute la longu ur d o-
t r lié s par des ulasses circulaires ou en étoile lonnes, même pour l'enroul em ent ha ute t ns ion, u
(fi . 4). C pendant, déjà tout au début, des trans- étaient partagés en deux parties. Les nroul m nt
f rmateur v rti ca ux ou horizontaux furent aussi se terminaient en gradins ce qui le ur d nnait un
n truits av isolatio n par huile dans des cuves n section trapézoïdale. La subdivision de l' nr ul 1n nt
fon t (fig . 5). en plusieurs bobines éta it déjà connu e .
L s noy aux 'taient d section circulaire tournés Comme isolation entre les deux enroul m nts t
ou fo rm 's d paquets de tôles de diverses dimen- au d ébut aussi entre les e nroul ment t 1 n yau
,
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Les transformateurs de ntral s (de 30 à OO


k V A, et déjà en 1902 d 115 k V A) , tai nt i ol ,
à l'huile et à colonnes vertical L 1non pha ,
étaient du type blindé avec enroul m nt n al tt
(fig. 8), construction brevet' e par Brown Bov ri. L
BROWN BOVERI transformateurs triphasés avai nt 1 ur colonn di pos,
Fig . 1 . Transformateurs monophasés à deux colonnes horizontales , en triangle (fig. 9) avec culasses n étoil ou ir u-
refroidis à l 'air, pour des puissances jusqu ' à environ 40 kVA à 5000 V.
laires, cuve en tôles rivet, es ave fond n font ,
Construction de 1902.
refroidissement par circulation d' au dan un cuve
on employait des douilles en fort papier, enroulé sur à double paroi ou dans un erp ntin de uivr pla ,
le tour et collé. Les enroulements horizontaux n'a- au haut de la cuve. Les tran format ur de 1150 kV A

BROWN B O V E AI

Fig . 2 . - Transformateur triphasé refroidi à 1' air, avec culasses annu- Fig . 3 . Transformateur triphasé r·e froidi à l 'a i r av ec c ul asses en
laires pour un e puissance jusqu ' à 50 kVA à 5000 V. Construit en 1902 . étoile pour un e pu i ssanc e d ' env i ron 50 kVA , 5000 V.

vaient pas d support aux extrémités alors que les (fig. 10) mentionnés plus haut, avai nt l urs olonn s
enroulements verticaux étaient soutenus par des pièces verticales et dans un plan; l ur uv ' tait plat ur
en bois ou n presspan, cuites dans l'huile.
Les transformateurs triphasés et mono- 1 '

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phasés de moyenne puissance (1 OO à ' :


'

200 k V A) étaient isolés à l'huile et leurs


noyaux étaient verticaux et placés dans
des cuves rondes ou ovales à parois
lisses, avec nervures ou ondulées (fig. 6}. 1 •
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Souvent les parois étaient en tale ondulée


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(fig. 7) prises de fonderie, en bas dans


le fond de la cuve et en haut dans un
cadre de fonte. Ici et là, lorsque le
refroidissement était insuffisant, à cause
d'une augmentation de la puissance, on
faisait ruisseler de l'eau le long de la Fig . 4 . - Les trois systèmes de culass es de s transformat eurs pou r co ur ant tri phasé .

tôle ondulée. Les bornes étaient placées = Culasse annulaire d ' a n t 1 0 2.


b = Cula ss e en étoi le d ·av an l 1 0 2.
sur le côt,. = Cu las e r ec tili n c on s tru i te 1 r l ir· c.1 1 O'
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BROWN BOVERI

Fig . 6 . Transformateur triphasé dans l ' huile d 'e nviron 60 kVA ,


7600 V , 40 pér/s. avec cuve ronde en fonte et nervures de refroidis -
sement et la culasse en étoile . Construction utilisé e jusq u e vers 1900 .

les côtés et arrondie aux de ux extrémit · s. L ser-


pentin est installé dans le renflement de la partie
supeneure. Alors que dans ces transformateurs les
bornes traversaient le couvercl dans les types pré-
cédents elles · taient latérales t passaient à travers
les parois de la cuve. L plus souvent 1 s enroule-
Fig. 5. Transformateurs dans l ' huile. monophasés. à colonnes horizon -
tal es de 15 kVA 2000 V 40 pér/ s . Ancienne sous-station du «Schloss - ments haute et basse tensions · taient répartis en
bergweg .. à Bad en . N 'e is l plu depui env il'On 1 20 .)

BROWN BOVEAI

Fig . 7 . Station avec tro is transformateurs monophasés d ' époques Fig. 8 . - Transformateur monophasé dans l ' huile . de 300 kVA , 1 6 000 V ,
différentes : 1898 , 1 900 et 1904 . 40 pér/s , type cuirassé avec enroulements en galettes . Refro i dissement
par eau. Construit vers 1 898 .
.
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l I

BRO WN BO

Fig . 9 . Grand t ra nsformateur triphasé dans l"huile de 630 kVA , BROWN BOVERI 55108 l
4000 20 000 V . avec refroi d isse ments par eau et circulation d 'e au entre
d eux enveloppes . Culasses en étoile. Installé dans l ' usine de Côme en 1 902 .

Fig . 11 . Premier transformateur triphasé dans l ' huil e d e 1000 kVA ,


in ; qu lqu f is l'enroulement basse tension est
25 000 V 50 pér/ s , avec noyaux r ectangulaires et refroi di sse m e nt par
par uch ' i olation des fils et entre les deux circulation d'eau dans un serpentin de cuivre . Con stru it en 1903 pour
l ' Usine de Beznau .
nr orr spond à celle employée dans les
p tit tran formate urs. du cuivre trop élevé (dépa sant mê m lui du ir uit
L r allu er qui prit en 1903 la direction de magn ·tique) et introduisit, en se fondant ur al-
n tr d ·part m nt d s tran formateurs, trouva le poids cul, des colonnes rectangulaire à grand ti n f r
.. (fig. 11), c qui p rmit un f rt r ' du
tion du n1at ·ri 1 mploy · . 11 r mpla a
aussi les serpentin d uivr par d
corps de fonte à 1 qu'il
étaient en usag à tt p qu u
les chauffages entraux.
Avant 1 Dr Gallus r, n avait d 'jà
construit de transformat ur uirass
à forte intensité av c nroul n1 nt n
galettes; lui-m "m st r v nu au ty1 à
deux colonn s pour les tran format ur
de four à carbt1re d à 1 0 A.
Les onn xions d es div r p ha · t i nt
d é jà à cette · p qu e nch v "tr · s (fi g. J 2)
.car des recher he approf ndies avai nt
montr ' que la r'actan ' tait ain i
m1n1mum t qu'il n produi ait pra-
Fig . 1 O. Tran s formateur t rip ha sé dans l ' huil e d e 1150 kVA , 25 000 V, avec cu l asses tiquem nt au un pe rte uppl · m nta ir .
rec t ilig n es. Refroidi sse m e nt par circ ulation d ' ea u dans un se rp e ntin d e c uiv re . In stallation
d e F ure et Morg e. Con struit entre 1901 et 1902 . Mais un de es groupes d transformat urs
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dimensions perpendiculairement aux lignes de fuite.


Pour l'isolation, on employait une huile de résine
épaisse. l'induction a augmenté peu à peu de 6000
à 7000 jusqu'à 9000 et 10 000 Gauss et le Dr
Galluser la porta même à 12 000. Il porta aussi la
densité de courant, qui avait passé de 0,8 à 1,2 A / mm 2 ,
à 1,9 et même 2,1 A / mm 2 •
En 1906, le Dr Galluser quitta la maison et je
pris la direction du département des transformateurs.
Je m'en vais montrer maintenant le développement
de chacun des éléments du transformateur.

11 ° LE NOYAU DE FER.

Comme nous l'avons déjà mentionné, les colonnes


des premiers transformateurs Brown Boveri étaient
rondes, au début même tournées, plus tard, avec des
paquets de tôles en gradins, puis rectangulaires. La
section rectangulaire ne subsista pas longtemps, pour
les transformateurs de grande puissance. En 1908/09,
on revint aux colonnes rondes car les côtés plats des
enroulements ne pouvaient plus supporter les cou-
rants de court-circuit si élevés dus aux tensions de
court-circuit très basses et à la puissance très forte
des usines. Les bobines cylindriques résistent mieux
à ces efforts. Les colonnes rectangulaires furent em-
Fig. 1 2 . - Transfo r mateur monophasé dans l ' huile pour forte intensité ployées jusqu'en 1923 environ, mais seulement pour
avec circulation d ' eau dans des radiateurs de fonte à ailettes et avec
connexions enchevêtrées . Construit en 1904 pour un four à carbure . les transformateurs de distribution bien protégés par
un transformateur de ligne. On employait des tôles,
donna aux essais des r 'sultats peu satisfaisants. L'en- dites tôles de dynamos, de 0,3 mm, en fer aussi
roulement cylindrique basse tension placé à l' exté- pur que possible qui, à cause de sa faible résistance
rieur avait des pertes supplémentaires importantes. avait de fortes pertes par courants de F oulcault. En
Le calcul fait plus tard a montré que le cuivre rec- 1905, furent lancées sur le marché des tôles d'un
tangulaire enroulé de champ avait de trop grandes alliage à résistance élevée, donc à faibles pertes par

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Diverses formes des sections des noyaux : Fig. 13. Tôles imbriquées :
c Noyau rond lourné vers l 8 5. e Noyau rond ave c paquet de tôle minces , h A vec join ts décalés à c haque l àle .
b Nay u rond v paqu ets d e tôle min ces nouvelle exécution. A vec j oints décalés taule s le deux tôles.
jusqu ' en 1 03 . f Noyau rond ave c paquet de tôle très k Avec join ts décalé taules l es troi s tô les.
Noyau reclangul ir'e, partir' d e 1 903. minces.
d Noyau en c roix , ve r s 1 1 . g Noyau rond à l ôles radiales .
,
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courant de Foulcault et aussi à faibles pertes par utile car les tôles rouillaient facilement dans les en-
hystér ·sis; les pertes totales de ces tôles étaient de trepôts. Ce défaut a disparu actuellement, à part
1,9 à 2,0 W kg à 10 000 Gauss et 50 pér/ s. L'in- certains cas dus à la guerre. Les battitures nous
duction ne put toutefois pas être augmentée autant ont, une fois, joué un mauvais tour sur des trans-
que le coefficient de pertes 1' eut permis car si la formateurs de locomotives à enroulements à fil nus.
p rm · abilité était grande aux faibles inductions, aux Ces transformateurs furent détériorés par des courts-
inductions 'levées en revanche, elle était beaucoup circuits entre spires. Il n'y avait pas eu de surten-
moins grande que celle des tôles de dynamo; il fallut sions comme on l'avait cru au début, mais des batti-
donc n pas dépasser une induction de 12 000 Gauss tures détachées à l' enchevêtrage des tôles avaient court-
pour éviter de trop forts courants à vide. En améliorant circuité les spires. Il fallut pour éviter cet inconvénient,
l'isolation et les noyaux, on put plus tard, fortement coudre tout l'enroulement dans une toile.
réduire 1 poids du fer et ce gain permit, sans aug- On a souvent recherché l'influence du recuit des
rr.entation du courant à vide, de porter l'induction aux tôles après leur usinage. L'avantage obtenu par cette
valeurs admises actuellement d'environ 15 000 Gauss. opération était faible, spécialement pour les grands cir-
Pour faire l'enroulement avec le minimum de maté- cuits magnétiques et ne i ustifie pas les frais d'une instal-
riel, on a abandonné les noyaux en croix, adoptés lation de recuit plus ceux d'une installation de laquage.
pour diminuer le nombre <l'étampes nécessaires, et Les maladies du fer nous ont donné beaucoup de
on est revenu aux noyaux formés de paquets de soucis à une certaine époque. Des rondelles plus
tôles en radins, de plus en plus petits, ce qui était épaisses et de plus gros écrous aux boulons d 'assem-
d v nu possible grâce à l'amélioration des procédés blage des culasses et des noyaux, l'introduction apr'
d'étampage et de découpage (fig. 13). Ainsi la sec- des essais (fig. 14} des fentes de refroidissement per-
tion cir ulaire des enroulements est utilisée au maxi- pendiculaires aux tôles (fig. 15) ainsi qu'un rabotage
mum t 1 s déchets de tôles sont m1n1ma. soigneux des surfaces de contact ont supprim · com-
11 faut que les tôl s soient très plates afin que le pl · tement les maladies du fer. Le refroidissement de
facteur d'utilisation de la section des colonnes soit la culasse supérieure des gros transformateurs par
maximum. Nous avons dû beaucoup insister auprès circulation forcée, peut y avoir également con tribu·.
des laminoirs pour qu'ils nous livrent des tôles sans
aspérités. Malheureusement, lors de la dernière guerre
mondiale, comme aussi au cours de l'actuelle, de
nombreux progr · s techniques furent perdus et on ne
doit pas "tr difficile si lon veut obtenir des tôles.
Nos tôles ont été de tout temps isolées au papier.
De essais nous ont amenés à choisir un papier mince
t r'sistant qui prend donc peu de place et n'est
pas crev · par les aspérités de la tôle. Toutefois, si
la tôle présente de légères ondulations, le meilleur
papier p ut être · crasé, ce qui occasionne des pertes
supplém ntaires. Ce phénomène nous a une fois fait
avoir avec un transformateur de 30 000 k V A des
pertes aussi élevées avec des tôles de 1,45 W que
s1 nous avions employé des tôles de 1,6 W.
On nous a souvent recommandé de laquer les tôles,
mais nous n'avons aucune raison d'abandonner l'iso-
lation au papier, qui, pendant de nombreuses années,
nous a donné entière satisfaction, même au point de
vue de la résistance à la chaleur, et en outre l'ins-
tallation nécessaire au vernissage coûterait très cher.
Un bon laquage n'apporterait, comme des recherches
l'ont montré, aucun gain de place.
Les battitures nou ont causé bien des ennuis, non
ulem nt lies ont augmenté les pertes rendant par-
fois 10 °/o du volume des tôles inutilisable pour le
ir uit magnétique, mais souvent elles détachaient
Fig . 14 . Essais d ' échauffement d ' un transformateur triphasé de
aussi l'isolation au papier, e qui demandait de grands
5200 kVA , 8000 / 45000 V , 50 pér/s , avec ci r culation d ' huile et re -
travaux de correction. Le décapage n'était guère froidissement par eau. Ces essais détaillés furent effectués en 1920.
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L'augmentation de l'induction a fait apparaître vers Au début, à cause des maladies du fer, plu tard,
14 500 Gaus , les pertes dans les armatures et dans les à cause du courant magnétisant, des pert s t du
tôles d'extrémités car, à partir de cette induction, bruit, se posa la question de savoir s'il fallait im-
les pertes croissent rapidement. Les tôles d'extrémité, briquer les tôles ou avoir des joints dans l ircuit
en mati' re non magnétique ou un écran en cuivre, magnétique. Des recherches détaillés montr'rent qu'il
ont apporté un remède efficace. La carbonisation de n'y avait pas grande différence d bruit entr 1
l'isolation des boulons n'avait pas la même cause deux systèmes mais que pour le courant magn tisant r

mais était du à des bavures qui court-circuitaient et les pertes, l'imbrication apporte un gain llant
l'isolation des tôles ou des paquets de tôles. C'est °
jusqu'à 10 o pour les petits circuits magn'tiqu s t
pourquoi, maintenant, on meule les tôles après le un peu moindre pour les grands. C' st p urquoi
découpage afin de upprimer cette cause de défauts. nous avons introduit l'imbrication pour l tr nsfor-

o o..--------./
0 -Q 0
---

0 0
1----'o o.____.\
Fig . 1 5 . Coupe du noyau d un grand transformateur avec évents perpendiculaires aux tôle s .

Fig . 16 . Vu e de l ' atelier de construction des transformateurs de réseau avec tôles im briqu ées en 1926 .
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mateurs de distribution (fig. 16) ainsi que pour les Pour économiser de la place et aussi par manque
transformateurs de mesure, et nous avons conservé de coton on est revenu, avec de bons résultats, à
la construction avec joints pour les grandes puis- l'isolation au papier seul. Pour les hautes tensions
sances. Il est curieux que l'imbrication des tôles ne on isole avec 20 et même 30 couches de papier.
se soit introduite que lentement en Suisse alors qu'à La crainte de claquage par ondes de choc péné-
l'étranger on utilisait surtout cette construction. trant dans le transformateur a conduit à des isola-
Actuellement, nous construisons, dans nos ateliers, tions insensées. L'isolation entre les deux spires
même les tout gros transformateurs avec tôles im- d'entrée par exemple devait pouvoir supporter la
briquées, spécialement lorsque la grande hauteur des pleine tension de service (fig. 17). Des essais avec
constructions avec joints ne permet plus le transport un éclateur ionisé (1922/ 23) et plus tard à l'oscillo-
par chemin de fer des transformateurs complets. graphe cathodique ont montré qu'une isolation prin-
Il y aurait encore bien des choses à dire sur les cipale supportant environ 40 °/o de la tension de
noyaux, mais la place me manque. Je citerai encore °
service et une isolation à l'entrée, 60 Io étaient suffi-
une nouveauté: les noyaux feuilletés radialement. Ils santes. Ces isolations ont déjà fait leurs preuves de-
avaient été prévus au début pour de petits régula- puis de nombreuses années.
teurs mais présentent de multiples possibilités d'utili- Au début, les bobines de l'enroulement, après
sation. Ils permettent la construction de bobines de avoir été enveloppées avec une bande de coton, étaient
self à entre-fer réglables et de transformateurs trans-
portables par chemins de fer pour les plus hautes
puissances et tensions.

111° LES ENROULEMENTS.

Les enroulements sont en cuivre et à son défaut,


en aluminium. Le zinc que l'on avait utilisé pendant
la dernière guerre produit trop d'avaries par sa fragi-
lité. Le principe de l'établissement des enroulements
n'a que peu changé. On emploie toujours des en-
roulements concentriques simples, doubles ou multi-
1 1

ples et des enroulements en galettes. Dans les en-


roulements en aluminium, comme dans ceux en cuivre
du reste, on évite le plus possible les soudures entre
les bobines par des procédés spéciaux de bobinage.
Les enroulements sont, soit bobinés par couches suc-
cessives, soit formés de plusieurs bobines. Au lieu
/
d'exiger, comme au début, de fortes tensions de

~
/ j' .

court-circuit, les usines préférèrent un certain temps, 1


I .· •

pour faciliter le maintien de la tension, de faibles f 1 : ~:

valeurs de cette grandeur; ce qui a fait passer des


''
enroulements simples aux enroulements concentriques
doubles. Mais l'accroissement des usines et leur mise
Il .• . x

..

en parallèle obligea, les disjoncteurs ne supportant /I' <:


,( / 1
pas les très forts courants de court-circuit, de revenir 11 . ~~:' 1
à des tensions de court-circuit même plus élévées 1 •• ••
.. .. { I

qu'au début. Depuis longtemps déjà, des tensions de


°/
court-circuit de 10 à 15 o sont normales pour les
grands transformateurs. Pour les transformateurs de
tJ'\ /'\ \\
distribution on est resté à 3 à 5 °/o. Comme nous
lavons déjà mentionné, l'enroulement haute tension
des premiers transformateurs était isolé au papier.
Pour unifier l'isolation on a, plus tard, utilisé, comme
pour les moteurs, le coton. Mais rapidement, des
expériences fâcheuses nous firent revenir à l'isolation
12506·1
au papier. Déjà en 1904, le Dr. Galluser avait pro-
Fig. 1 7. - Coupe des enroulements d'un gros transformateur avec
tégé la couche de papier par un guipage de coton. isolement renforcé des spires d ' entrée. Construction de 1912 environ.
NOVEMBRE/DÉCEMBRE 1942 REVUE BROWN BOVERI PAGE 327

seulement mpil ·es les unes sur les autres et séparées


unes des autr par une rondelle de presspan.
L'aug1n ntation d la densité de courant à 3 A , mm ~
et plus oblig a à am ïiorer le refroidissement. Le
bandag d oton fut supprimé et les bobines furent
éparé s 1 unes d s autres par des plots occupant
le 50 °/ ) d la surfac annulaire; peu à peu, à mesur
que la val ur cl la t nsion de court-circuit augmenta,
la surfac o cup par le plots ne fut plu que
°
25 >; il y avait don 7 5 /o de la surface servant
au r froidis en1ent. Dans l s gro tran formateur on
v ill toujour à c qu'au 1noin un côté d chaqu
fil soit en ontact dire t avec l'huil .
Une question à laquelle il faut toujours accorder
l plu grand oin e t elle d s pertes additionnelles
due · à l' eff t pelliculair . Au d 'but, on ne pouvait
pa les cl· t rmin r par l alcul. On y arriva toute-
fois rapid m nt par d méthodes graphiques, puis
de formul fur nt trouvées, i bien que depuis
longtemps d ]à ces p rtes peuvent être calculées
a s z xa t m nt. Pour obtenir des fils de section
ass z faibl mêm pour 1 fortes intensités, on a
Fig . 18. Enroulements en spirale avec plusieurs fils e n parallèle.
conn t' n parallèl plusieurs bobines partielles,
superposés : pendant l e bobinag e sur l e tour .
olution qui, actu Bernent encore est la seule pos-
sibl dan bi. n des cas. Maint nant on fait des bo-
bin s (fig. 1 ) avec plu ieurs fils n parallèle super-
pos · s n p rmutant 1 s ouches, comme dans les
barreaux d R bel.
Bi n qu le pertes d s enroulements puissent être
calcul· s ave xactitud , la détermination de l' échauf-
fem nt a d mandé d'innombrables es ais. Les mouve-
m nt d conv lion dans l'huile sont extraordinaire-
ment compliqués, et malgré tous les essais on a par-
fois d urpri e , qui ne peuvent pas toujours être
xpliqu · lair in nt.
L'augm ntation continu Ile de la puissance de court-
ircuit accroît l ffort 'lectro-dynamiques qui peu-
v nt provoqu r la d · t · rioration des enroulements,
spé ial m nt d supports aux extrémités. C'est
pourquoi nou avons introduit, ver 1908, les sup-
ports Ïa tiqu (fig. 1 ) qui furent une aide effi-
a pour supprim r l difficultés. Les tensions de
court- ircuit 'l vées qu l'on a introduites depuis long-
temps pour la protection des installations protègent
aussi l tran format urs. Cette augmentation de la
t nsion d ourt-circu i t t l 'am 'lioration du traite-
m nt préalabl des nroul ments permirent d'obtenir
d' xc Il nts r · sultat av c d bons t simples sup-
port an r s ort.
L' augm ntation roi sante d la haute tension, en
1902, 30 000 V et maintenant 220 000 V et même BROWN BOVERI

OO 000 V, oumit l'isolem nt ntre l s enroulements Fig . 19 . Partie activ e d ' un transformateur triphasé dans l ' huil e d e
haut et bass tension à d s ontraintes de plus en 12000 kVA , 10/ 60 kV , 50 pér/ s , avec circulation d ' hu i l e et refroidisse -
ment par eau et dont l ' enroulement est maint e nu par de forts ressorts
plu élev' . Une l 'g · r augmentation de l'épaisseur agissant sur les anneaux de serrage .
du cylindr i olant t un fort allongement de la Tra r, · h wl t nsion bak lur .
.
PAGE 328 REVUE BROWN BOVERI NOVEMBRE/ DECEMBRE 1942

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Fig. 20 . - Diverses constructions de l ' isolation à l ' ex trémité des Fig . 22 . Div erses cons tr uet ions de cuves à 1 ·hui 1 •
enroulements .
él 1 Ol'lll ini tiale tl 'S oncJulalion . jus qu ' n 1 CJ '. >
il C o n · tn1 c l 1o n ini li le j u qu 'e n 1 o ~~. b Nou v Il fo1' rn cl ondu lat io n ' •I tub s 1· ·1 1'Ï~Jt ·1· c1nl s li . st's, ju qu°L'n
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b - Con s lr'L' lion · 1 blie e n 1 Ü ,J pOul' hcu l l 11 ion 1 n ' c anl 1rn s 1 08 nvi r·on .
donn é li fa c tion .
N ouvell form e cl s ndulc li ons. 1 s lub •s r• '. !1·1 ~1 ~ r· ,11 l s so nt <1u ssi
on lr•u lion rn 'li l'é pour' haut 1 11 s i n . n s l1' uil c'1 1n1·li1• tl
n l ô l ondu lée, ju qu ' n 1 08.
1 0 e n vi 1'on .
cl Cuv c C' racli, 1 ur's n tô le 0 11clul · , 1 ) Q<.
d o n s t1·u . l i 11 ec c lind1· is olé111l '1 alo tl . 1· l '.? 7.
Cu v c) c ndulcl l ions I' l élllQulc1 1 r· ~s' pOlll' dllrJllH~ nlPI' 11· 1'(• 11·01
d iss m rit , 1 s on dulatio n s p u ~ 111 .iu ss1 l'P111pl11· IP s .111ç1IP s ~·l 1 s l
lcl f rnw , c lu Il ~ d s 01Hlulc1t ioll'.,.

partie d · pa ant l nroul m nt (fig. 20) n uffi-


sent pas. On introduisit n 1 0 , l'ann au t rminal
arrondi t isolé . A partir d 1 03 l ylindr
furent amélioré , on le nroula sur d s ma hin s p -
iales n les verni sant av d la r s1 n d n 1 r
pui avec de la res1n ynth é tiqu Mais la r 111
synthétique - l'i lant d v nu à la m d ntraîna
bien des insuccès omme beaucoup d'autr isolant
iusqu'à e que l'on n connut tout s l s parti ularit'
On n vint pour finir à la n tru ti n d y-
lindres à calottes (fig. 21) av l q u li l s uch s
i olantes 'taient p rp ndi ulair s aux lign d han1p
aussi aux xtr ·mités de l' nroul m nt. a distanc
entre l s nroul m nt haut t ba t n i n p ut
"tre ainsi réduite et il faut alors pour bt nir ln
mê1ne tension de ourt-cir uit diminu r 1 poid du
fer c qui abai s notabl n1 nt 1 p id d tran -
formateurs. On ·tait loin pendant d avoir r ·duit la
distan à c lie n u ag dan la n tru ti n
câbles. Ce n' st qu par l' mploi d solution n u-
vell s que la distanc ntr l nr ul m nt put n-
core être r -'duit, e qui abai sa on id'rabl 111 nt
poid du fer t don lui du transf rmat ur; n
voi deux x mple :
En 1926, un transformat ur d kVA p ait
Fig . 21 . Enroulements d ' un fransformateur 1riphasé de 20 000 kVA ,
8 / 150 kV , 50 pér/ s , avec cylindre isolant à c alott e, pendant le montage . av l'huil 7 t,
,
NOVEMBRE/DECEMBRE 1942 REVUE BROWN BOVERI PAGE 329

en 1940 un transformateur de 30 000 k V A pesait, les radiateurs à refroidissement naturel ont des tubes
avec l'huile, 64 t. de faible diamètre et ceux à ventilation forcée, de
Ce n'est que grâce à cette forte réduction du poids gros diamètre. La const~uction des cuves en tôle on-
et à la réduction de volume correspondante que les dulée et des radiateurs fut grandement améliorée par
transformateurs les plus puissants et pour les tensions l'introduction en 1908 de la soudure autogène, au
les plus hautes, ont pu être expédiés secs et presque chalumeau. Depuis environ 1922, les cuves en tôle
corn plets par chemin de fer ce qui a le grand avan- de chaudières sont soudées électriquement ce qui
tage de supprimer le remontage sur place. simplifie beaucoup leur fabrication.
Le lourd fond en fonte est remplacé par une plaque
IV ° CUVES ET DISPOSITIFS de tôle, renforcée par des fers profilés. Ainsi toutes
DE REFROIDISSEMENT. les difficultés dues au manque d'étanchéité des rive-
Les cuves et les dispositifs de refroidissement sont tages sont supprimées.
des éléments importants des transformateurs isolés Les gros transformateurs de 1900 -- de 300 à
à l'huile. Pour dissiper la chaleur produite par les 600 k V A - étaient refroidis par circulation d'eau
pertes, il faut de grandes surfaces ou un refroidissement entre deux enveloppes ou dans un serpentin de cuivre,
artificiel. On a essayé de nombreuses constructions qui furent souvent, contre toute attente, détériorés
(fig. 22) pour finir par adopter avec les petits trans- par corrosion. Les serpentins furent ensuite remplacés
formateurs la tôle ondulée, dont les ondulations étaient par des éléments en fonte à ailettes (fig. 26), puis
de formes diverses. Les cuves en tôle ondulée peuvent par des éléments en fer forgé (fig. 27) et enfin, en
être employées pour des puissances jusqu'à 3000 kVA 1908, on passa au refroidissement extérieur par circu-
(fig. 23). Pour les puissances supérieures les cuves lation d'huile. Ensuite vint une période où l'on pré-
sont en tôle lisse de 4 à 10 mm d'épaisseur et féra pour les grands transformateurs le refroidissement
munies de radiateurs tubulaires (fig. 24). De nom- par ventilation naturelle ou forcée; l'eau entraînant
breux essais ont été faits pour déterminer la meilleure des frais et pouvant geler. Grâce aux radiateurs, il
forme à donner aux radiateurs (fig. 25); maintenant n'y eut aucune difficulté d'établir des transformateurs

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Fig. 23 . Premier t r ansformateur triphasé dans l 'huile de 2000 kVA , 25 000/ 8000 V , 50 pér/ s , à refroidissement naturel , avec cuve et
radiateurs en tôle ondulée maintenus par des armatures . Construction de 1909.
.
PAGE 330 REVUE BROWN BOVERI NOVEMBRE/DECEMBRE 1942

Fig . 24 . Transformateurs monophasés d ' extérieur de 3000 kVA ,


60 000, 15 000 V, 162fo pér/s. Pour r'efroidissement naturel avec radia-
teurs tubulaires . Installés dans une sous-station des Chem ins de fer
fédéraux suisses .

Fig. 25 . Première cuve en tôle ondulée


avec radiateurs . Les joints sont rivetés
et soudés à l ' étain. Construite en 1906 .

Fig . 26 . Transformateur triphasé dans l ' huile de 3200 kVA , 8000/


25 000 V , 50 pér/s avec radiateurs en fonte à ailettes. Construit en 1 905 .
.
NOVEMBRE/ DECEMBRE 1942 REVUE BROWN BOVERI PAGE 331

55 120 . 1

Fig. 28 . Premier tran ~ -


formateur monophasé dans
l ' huile , d ' extérieur. pour le
Chemin de fer Thoune -B er-
thoud .
Con lru1l n 18 8.

Fig . 27 . Tr·ansformateur tripha sé dans l ' huile de 4600 kVA, 8000 /


25 000 V , 50 pér /s avec radiateurs à ailettes en fer forgé . Construit
à partir de 1905 .

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Fig. 29. - Grand transformateur triphasé d ' extérieur avec trois enroulements et dispositif de réglage .
2:J OO ~VA , 1 0/5 4 _I 4 1,2 r. /8 k V , 50 pé r·/~ ve r adi l eurs enlilé s.
PAGE 332 REVUE BROWN BOVERI NOVEMBRE/DÉCEMBRE 1942

de 30 000 k V A et plus, sans refroidissement par à fond. Tous nos essais montrèrent que l'eau de
eau. Dernièrement certains clients préfèrent de nou- condensation n'était pas à craindre dans les transfor-
veau le refroidissement par circulation d'eau et d'huile, mateurs d'extérieur mais qu'une grande partie des
car la capacité de surcharge des transformateurs est défauts imputés à l'eau de condensation, ou même
ainsi très élevée, même beaucoup plus élevée qu'avec aux surtensions, étaient dus, comme des essais l'ont
la ventilation forcée. montré, à la pénétration d'eau de pluie par les in-
Il est nécessaire, spécialement pour les transfor- étanchéités de joints, de soudures de boulons traver-
mateurs d'extérieur, de rafraîchir de temps en temps sants, etc. Nous pourrions en donner des exemples
la peinture. Les radiateurs soudés compliquent beau- frappants. Le conservateur d'huile servait à l'origine
coup cette opération. C'est pour cette raison et aussi à empêcher la formation d'eau de condensation et
à cause du transport que l'on s'est efforcé de faire l'on reconnut plus tard qu'une de ses propriétés
des radiateurs démontables. Il fallut construire des importantes était d'éviter l'altération de l'huile.

a b d

g h 52797·1

Fig. 30. - Traversées.


a = Tube de porcelaine , traversée primitive pour tension élevée , 30 kV . Construite jusque vers 1902.
b = Traversée en bituba 60 kVA.
c = Traversée en porcelaine prévue pour remplissage avec de l'huile ou du compound 60 - 80 kV .
d = Traversée bakdura jusqu ' à 11 0 kV .
e = Traversée en porcelaine remplie d ' huile pour 220 kV et au-dessus .
f = Traversée avec enveloppe de porcelaine et condensateur, jusqu'à 220 kV.
g = Douille en porcelaine pour faible et moyenne tension, jusqu'à 16 kV.
h = Traversée en porcelaine lisse pouvant être remplie de compound pour tension moyenne jusqu ' à 24 kV .
1 = Nouvelle traversée en porcelaine jusqu ' à 24 kV .

,
vannes en fer forgé car les vannes en fonte étaient yo TRAVERSEES.
trop encombrantes; plusieurs milliers de ces nouvelles Des éléments des transformateurs qui n'ont jamais
vannes ont déjà donné toute satisfaction en service. laissé le constructeur en repos, sont les traversées
Pour clore ce domaine, que je traite de façon (fig. 30). Au début, elles étaient placées sur les
fort incomplète, je voudrais encore dire quelques côtés de la cuve mais déjà depuis 1902, elles ont
mots des transformateurs montés en plein air. Nos été fréquemment placées. dans le couvercle, comme
premiers transformateurs d'extérieur isolés à l'huile cela est généralement le ~as depuis 1905 environ.
(fig. 28) furent construits vers 1898 pour le Chemin de Les premières traversées pour haute tension étaient
fer Thoune-Berthoud. Peu après ce furent des trans- vraiment rudimentaires ; un tube en porcelaine avec
formateurs de distribution, puis vers 1918/ 1920 de des collerettes en haut et en bas, et comme con-
gros transformateurs (fig. 29). La question de la for- ducteur un fil de cuivre qui le traverse de part en
mation de l'eau de condensation fut toujours étudiée part. L'accroissement de la tension rendit la question
.
NOVEMBRE 'DECEMBRE 1942 REVUE BROWN BOVERI PAGE 333

des traversées toujours plus difficile. On construisit Brown Boveri a tout d'abord employé de l'huile
d trav rs' s en porcelaine à tubes multiples. En de résine contenant encore beaucoup de colophane.
1 10 d ]à on traça l'image du champ électrique. Elle était trop épaisse pour bien refroidir et elle
On n' n tira pas tout de suite les conclusions qui s'épaississait encore en service. Mais l'huile minérale
s'imposai nt ar les dimensions n, cessaires parais- offerte pour la remplacer donna de très mauvais ré-
ai nt trop grandes. Mais on en vint aux traversées sultats. Il s'y formait des précipitations (fig. 31) em-
Bakdura dont la forme et les dimensions étaient pêchant tout refroidissement et elle amollissait les
bonn s mais qui donnèrent de mauvais résultats à isolations de papier et de coton. Chaque nouvelle
eau de la fragilité du matériel - résine synthétique sorte d'huile dut être essayée. L'essai durait autrefois
av d fibr s de papier incorporées. Les résultats 700 heures, donc un mois complet; l'huile était placée
fur nt presque encore plus mauvais avec les traver- dans un récipient de cuivre dont la température était
é s en porcelaine remplies de compound, le com- °
maintenue à 110 C par des thermostats. On constata
pound coulait et alissait la porcelaine, la traversée plus tard que le choix du métal des récipients avait
, clatait si l point de fusion était mal choisi ou si été heureux car le cuivre agit comme catalyseur dans
un bull dans la mass , si· ge d'effluves, était un laltération de l'huile. On remarqua aussi que l 'oxy-
foyer dégageant d la chaleur. gène de l'air était la cause de cette altération. C'est
Enfin, on arrive aux grandes traversées en porce- ainsi qu'en Allemagne on fit la «Schlamm probe» et
laine pleines d'huile, d'abord sans, puis avec conden- en Angleterre le « Sludge test». Ces deux essais ne
sateurs t aux traversées en papier imprégné avec nous satisfaisaient pas. Nous avons continué à faire
cond nsat ur . Actuellement les deux systèmes sont nos essais d'échauffement que nous avions amélior, s.
, galem nt mployés et ont tous deux donné de bons Nous avons ainsi obtenu peu à peu d'excellentes huiles.
r'sultats, et le choix de l'un ou de l'autre n'est Malheureusement la dernière guerre mondiale a fait
qu ' un qu stion de goût. Les traversées pour moyen- fortement baisser la qualité des huiles. Il en sera de
n s t basses tensions ont aussi subi des modifica- m "me de l'actuelle.
tions; 11 s 'taient d'abord scellées, puis fixées par Pour empêcher le vieillissement de l'huile, on m-
brid t maintenant on peut dir qu'elles donnent ploie des conservateurs d'huile mais toutes nos ex-
nti · r atisfaction. périences montrent qu'avec une huile de bonne qualit ·
on n'a pas besoin de cet appareil et de toutes les
complications qu'il entraîne.
VI 0 L'HUILE ET SES REMPLAÇANTS. Dernièrement, on a essayé de remplacer l'huile na-
turelle par de l'huile synthétique, dite incombustible,
Un ï 'ment particuli · rement important des trans-
des hydrocarbures chlorés, du diélectrol, etc., mais
formateurs est celui qui assure l'évacuation de la
qui ne sont incombustibles que dans certaines con-
chaleur due aux pertes et l'isolement dans la cuve.
ditions. Ils reviennent beaucoup plus chers que les
Le plus souvent, on emploie de l'huile minérale et
huiles minérales et n'ont pas toujours de bonnes
depuis peu de l'huile synthétique incombustible ou
caractéristiques. C'est pourquoi ils ne peuvent, en
m"m d s gaz compri1nés.
général, pas remplacer l'huile minérale.
Depuis peu on emploie aussi les gaz comprimés,
mais seulement pour les petits transformateurs, trans-
formateurs de tension par exemple, à cause des pres-
sions élevées. On a spécialement construit des trans-
formateurs à air comprimé pour les installations de
distribution sans huile. Pour les grands transforma-
teurs les cuves seraient pour le moment trop lourd s
et, en outre, la dissipation de la chaleur serait in-
suffisante.
,
VIII) LE SECHAGE DES ISOLANTS.

La nécessité de sécher très soigneusement tous les


isolants organiques était déjà connue à l'époque des
machines électriques électrostatiques et des bobines
de Rhumkorff. On sait depuis longtemps que ces ma-
tériaux parfaitement séchés dans l'air contiennent encore
Fig . 31. Transformateurtriphasé dans 1 huile jusqu'à 10 1 1o d'eau. Nous ne fûmes donc pas étonnés
détérioré à cause de la mauvaise qualité de
l 'huile minérale . d'extraire, lors du séchage d'un gros transformateur,
,
PAGE 334 REVUE BROWN BOVERI NOVEMBRE/ DECEMBRE 1942

L'huile aussi conti nt de l'eau t d it


"tre séchée. On a eu tout d'abord d s
difficultés à avoir une huile supportant
50 kV avec une distan de 5 1nm ntr
les électrodes d'essai. Actu 11 ment, râ
à un meilleur s 'chage t à un m ill ur
épuration, elle support i usq u 'à 0 kV
et même 100 kV. L séchag s'acco1n-
pagne actuellement d l' ·va uation ui a
pour unique but de supprimer 1 s d rni r
restes d'air provoquant d foyers d' f-
fluves; on emploie un procédé en u ag
depuis longtemps dans la fabri ation de·
câbles.

Fig . 32 . Transport d ' un gros tra ns for·mate ur· triphasé dans l ' hui 1e , en 1 908 . VIll 0 TRANSPORT.

Il n'y a pas bien longtemp , l gros


plus d 1 OO litr d' au. Comme une seule goutt transformateurs étaient tran portés démont, s. Il fallait
d'eau dans l' nroul n1 nt p ut ntraîner la destruction donc les monter et les s · her deux fois; e qui était
du tran formateur, un s, chage soigneux t complet loin d'être un avantage pour le transformat ur, t aug-
est indispen abl . Au d 'but on échait les tran for- m ntait la durée du montage.
mat ur n 1 s chauffant sur un foy r ou par des r' - Grâce à la réduction on id 'rable du volum t à
i tanc s 'l ctriques, mai on reconnut rapidement que un meilleure utilisation du gabarit, m " m le plus
le séchag sous vid 'tait l plu ûr. Cependant, sur gros transformateurs peuvent "tre xp ·di' s pr squ
place, on dut continu r à appliquer l'anci n pro · d' ompl · tement montés t lon fait toujour de nouveaux
tant qu'on n' ut d uves parfaitement 'tanches. progrès. Si le poids st excessif, on supprime pour
Actu 11 ment, on dan des 'tuve avec circulation l transport des 'l 'ments non e s nti ls et on r m-
d'air; c n' t qu pour les tr's hauts t nsions place l'huile par de gaz s es. Ainsi, une fois sur
q u 'i 1 faut n or p ad air l' p · ration 1 a r u n s ·ch a plac , il n'y a que quelqu s 'lém nt à ajout r t
ou vid . on peut éviter un nouv au séchag n fai ant soi neu-

BROWN BOVERI

..
Fig . 33 . Transport d ' un grand transformateur dans l ' huile avec réglage de 20 000 kVA ,
167 120/ 49 , 5-33 kV , 50 pér/ s. Construit en 1937 .
NOVEMBRE/ CEMBRE 1942 REVUE BROWN BOVERI PAGE 3 5

m nt l r m1 li ag av d l'huile 'che. Souvent,


la d rni 'r parti du transport fait par route
(fig. 32 t 3 ). Il a fallu 'tablir d fardiers pour
d p id d 100 tonne t parfoi urmonter la ré-
tan d s ing ·ni urs d pont et chaussées. Les
t n1ontr nt qu 1 s transports n
t nnin nt pa t ujour bi n .

.
E LA THEORIE DES TRANSFORMATEURS.

Je n'ai ju qu 'à pr nt, ri n dit de la théorie des


tran f rn1al ur . Ell put "tr 'tudi' dans la litt'-
ratur t hni 1u , 1nai nou pournon toutefois com-
pl :t r d non1br ux hapitr n nous fondant sur
n tr xp n ne Pour n pa trop allonger cet ex-
po , nou n it rons qu d ux points importants:
nos 1n · thod d alcul de tran formateurs de tension
· tai nt d 'jà i 1 re 1 s en 1 15 qu leurs résultats
· tai nt plus xacts que ceux de l'étalonnage. Par
x mpl , n transformateurs construits n série étaient
plu xa ts qu l transformateurs d'étalonnage que
n u avait livr · s une maison connue. Nous avions
d 'jà, lors d la premi · r commande, établi les bases
théoriqu xa t du cal ul des tension de court- Fig . 34 . Cette grue se rompit lors du déchargem e nt d ' un gros trans-
formateur· de mutateur au Canada . Le transformateur fut si endommag é
ir uit d'un tran format ur à nroul m nt multiple . par la chute qu ' il fallut le remplacer .

Fig . 35 . Etat d ' un petit transformateur triphasé dans l ' huile lors de son arrivée en Asi e.

x< STATISTIQUES. sans compter les transformateurs d 'inten it,.


On p urrait fair d nombreux tabl aux et courbes Cet article ne donne qu'un ap rçu d div rs
questions, et certains sujets, comme l s machin
.
ur l d 'v lopp n1 nt transformat urs ch z Brown aux1-
Bov ri. Je rn ont nterai d'un chiffre. En 50 ans, liaires, n'ont même pas été trait· s, faut d plac , dans
1 Usin s Br wn Bov ri à Bad n ont construit ce bref exposé.
000 tran f rmat ur d pu1
. an t d tension (Il l 1 ) ). Kiibler. ( ). C.)
,
PAGE 336 REVUE BROWN BOVERI NOVEMBRE/DECEMBRE 1942

LE SOUFFLAGE DE L'ARC DANS LES DISJONCTEURS PNEUMATIQUES


ULTRA-RAPIDES A UN OU PLUSIEURS POINTS DE COUPURE.
Indi ce déci ma l 62 1.316.57.064.45

Le d éclen chement répa rti entre con tact d e coupure et s ectionneur ~t

d onne au disjon cteur pneum atique ultra- rapide sa rapidité d e coupure


et sa s écurité de d éclen ch em ent. S on emploi simultan é at:ec des p oints
d e coupu res m ultiples et ré/)a rtition du poten tiel, p ermet de faire tra-
v ailler ch aque con tact avec son m ax imum de p uissance, de n e p as
soumettre le diélectrique d es cha mbres d 'extin ction à d es contraintes
exagérées et d 'essay er les élém ents avec leur pleine p uissance de garantie. s

Les deux principales conditions posées aux dis- ! 1 1


joncteurs modernes à haute tension sont: coupure
rapide du courant et sécurité maximum de déclenche- 55204 -la 1

1nent, aussi bien des points de vue mécanique qu' élec-


trique. Ces deux conditions peuvent être réalisées de 2a. La courbe 1 montre que s i le contact d ' extinct i on se déplace trop
rap i dement, i l est déjà en dehors de la zon e d ' extinct i on favorab l e
façon idéale par des contacts creux balayés par de lorsque le courant passe par 0 , tandis que pour un mouvement plus
lair comprimé. Il est cependant nécessaire de choisir lent du contact (courbe 2) , les conditions d ' extinction sont favorables
lo r sque le courant passe par O, mais alors, i l faut admettre une plus
une construction du disjoncteur qui permette d'utiliser longue durée d e l 'a r c .
au maximum les caractéristiques favorables de l'ex-
tinction à l'air comprimé. .. t

Une des particularités les plus marquantes du souf-


flage de l'arc à l'air comprimé est que la puissance
de coupure des contacts creux n'est pas seulement
fonction du diamètre de la tuyère et de la pression s
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,__ I \~o 2b correspond à un disjoncteur avec vitesse du contact fortement
variab l e ; les désavantages mentionnés ci-dessus sont suppri més, mais
----- - 1-
- ~ - .__ "'
-- - - ,___ la réalisation du système mécanique présente des diff i cultés .

- .. l
,...
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Hmm ~

F i g . 1. Pouvoir de coupure d ' un contact creux en fonction de la ----


'' ----- -...""'
1evée des contacts. s 1 ........

=
! '
o Coupure correcte. 1 '

x = D éclenchement avec arc permanent. 1


1
'
' 4b
En maintenant l ' ouverture optim u m des contacts pour toutes les conditions 1 '
de serv ice , on obtient la plus grande sécuri t é de coupu r e. 1 '
1 '

de l'air mais aussi, et dans une très forte mesure,


de la levée utile des contacts. La puissance de cou-
2c montre que le disj oncteur pneumatique ultra-rapide Brown Boveri
pure ne croît pas constamment avec la levée des travaille dans des conditions optima grâce à un déclenchement en
deux mouvements : par les contacts d ' extinction (cou r be 4a) et par le
contacts, mais après avoir atteint un maximum, elle
sectionneur (courbe 4b).
décroît rapidement pour de plus grandes distances
de rupture (fig. 1). L'ouverture optimum des contacts Fig . 2 . - Influence de la v itesse des contacts d ' exti nction su r l e
pouvoir de coupure et la durée de l ' arc .
est relativement faible et n'a pas la rigidité diélec-
Surface hâchée = Zone d' extinction la plus favorabl e.
trique demandée lorsque le flux d'air comprimé cesse. t = Temps . S = Levée du contact. 1 = Courant.
.
NOVEMBRE/DECEMBRE 1942 REVUE BROWN BOVERI PAGE 337

Dans certaine onstructions de disjoncteurs, la levée


d s contacts est donc choisie notablen1ent plus grande
qu ne l demand le soufflage de l'arc. Mais, un
mouvem nt ontinu des contacts à l'extinction, comme
'est l'usage sur d'autres genres de disjoncteurs, ne
onvient absolument pas; car si la vitesse des con-
tact st Ïev · e, la zone d'extinction peut être déjà
d, pa s lorsque le ourant passe par zéro, moment
favorable à l'extinction (fig. 2 a, courbe 1); alors que
si la vit sse t faible, la durée de l'arc peut être
trop longue (figur 2 a, courbe 2).
Le d · pla ement du contact par étapes apporte déjà
une am' lioration (fig. 2 b, courbe 3). Le contact se dé-
plac tout d'abord rapidement jusqu'à la zone d'ex-
tin tion où il st maint nu durant plusieurs périodes
par un dispositif spécial de freinage. Ce dispositif doit
satisfaire à des conditions difficiles; on lui demande
avant tout d fonctionner avec précision quelle que
soit la température.

Fig. 4 . Disjoncteur pneumatique ultra-rapide à coupures multiples


pour une tension de service maximum de 300 kV et un pouvoir de
coupure de 2500 MVA .

l d oupur mullipl avec rép rtition du pol nl1 1 p rrn e t l 'es s 1 d


ch rnbr s cf l i nc l io n à 1 ur pl ine pu1 s ne l cl 1 s f rr lravaill r
s n s co n l i' in t cliéleclriqu e ~Jér ·

ment la zone d'extinction, ce qui réduit la dur' e de


k\ l'arc. Le principe du déclenchement en deux mouve-
ments a pris une tr' s grande importance pour les
Fig . 3 . - Pouvoir de coupure admissible aux diverses tensions de
service des contacts creux balayés par de l ' air comprimé en fonction interrupteurs à très haute tension. Son emploi simul-
de leur section . tané avec la coupure multiple et la répartition du
l or·s d 1· . mplor d l ' rn l r·r·up l ion cl 1 oupu r rnullipl av c r ép, rl i lion
dr> pol <• nli .1, l o u"> 1 • onld c l s p eu nl lr' v;:iill r d n , 1 i o n de l n ion .
potentiel a permis de r, du ire encore la masse et la
d nnc:rnl lt! p uv oir d upur' m ?t irnurr1. e s di jo nc l ur ulrli n t ce course des contacts d'extinction. li est ainsi possibl
p 1nc1 p o n t don 1 '· dinwn ron n1 inima l lr v rll nt v 1 o n som
mali n d ' air la plus favor·abl " d'utiliser tous les avantages de l'extinction par air om-
primé, même pour les plus hautes tensions de service.
Un olution bi n meilleure est employée depuis Des milliers d'essais de d · clenchement nous per-
d s anné s ur l s di joncteurs ultra-rapides Brown mettent de porter actuellement un jugement sur le
Bov ri. L déclenchement se fait en deux mouve- pouvoir de coupure des contacts creux, balayés par
n1 nts: d 'pla ment des contacts d'extinction puis de l'air comprimé (fig. 3). Le pouvoir de coupure
uv rtur du sectionn ur (fig. 2 c). La course des croît relativement vite avec la section des contacts,
nta ts d' xtinction st ainsi parfaitement limitée quelle que soit la tension de service. Il est intéres-
t ontacts travaillent donc toujours dans la zone sant de constater que J' efficacité de ces contacts est
d ' xtinction la plus favorable. Lorsque le disj0ncteur optimum pour une zone de tension bien limitée. Cette
a d · clench ·, 1 s ctionneur ouvert présente un section- proprï té trouvée par des essais peut aussi être par-
n 1n nt visibl et sans contournement possible. Ce faitement expliquée par la théorie. Pour obtenir des
di positif a encore ravantage d'une très faible masse disjoncteurs utilisant au mieux l'air comprimé, il est
d contact d'extinction qui atteignent tr · s rapide- donc nécessaire de prévoir plusieurs contacts de cou-
PAGE 338 REVUE BROWN BOVERI NOVEMBRE/DÉCEMBRE 1942

pure en série, contacts travaillant tous dans la zone d'essayer les interrupteurs pour grandes puissances,
de tension la plus favorable. Ce principe a pu être élément par élément sur les plates-formes d'essais
appliqué même aux plus hautes tensions de service; existantes. 1)
il permet d'obtenir un pouvoir de coupure maximum La figure 5 reproduit le relevé oscillographique
avec la consommation minimum d'air. d'un déclenchement suivi d'un réenclenchement puis
La figure 4 montre un disjoncteur pour une ten- d'un déclenchement définitif, lors d'un court-circuit
sion de service maximum de 300 kV à coupures mul- permanent. Ce cas place les contacts dans des con-
tiples et répartition du potentiel. Ce disjoncteur est ditions particulièrement difficiles, ceux du disjoncteur
prévu pour service avec réenclenchement rapide. Grâce pneumatique ultra-rapide y satisfont sans difficultés.
à la faible masse des contacts mobiles, le réenclenche- Le temps de déclenchement mesuré à partir du début
ment est facile et très rapide. La mise en série de de l'impulsion sur la bobine de commande jusqu'à
plusieurs points de coupure permet à l'ensemble des la coupure est de 0,046 s pour le premier déclenche-

tl - 0,0894 s
,.... "
.
"· t I ·
:\

- -·--·-···-·----- -- - --- - 55 206 ·1

Fig. 5. - Oscillogramme du déclenchement suivi d ' un réenclenchement et d ' un dé-


clenchement définitif lors d ' un court-circuit galvanique , avec un disjoncteur pneumatique
ultra-rapide pour une tension de service maximum de 300 kV.

Us = T ens io n aux bo r nes du disjoncteur. 1 = L a bobine d e décle nchement est mise


Jk = Couran t du cou r t-circ ui t. sou s te nsion.
i = Courant dans la bo bi ne de décl enche-
2 = Le disjo ncteu r in t err ompt le cour ant
d e cou rt-c ir cuit.
m ent.
=
3 = Réenclenchement .
t1
t2
T emps du p r em ie r d éclenchement.
= Te m ps d u r éencle ncheme nt.
4 = Le court-ci rcui t subsist ant, la bob i ne
de décle nc hement r eçoi t une d euxième
t3 = D ur ée du c our ant de court -ci r cuit apr ès imp ulsion .
le réencle nc heme nt. 5 = L e d isjon ct eur dédenche dé f initive-
t4 = D uré e du deuxième décle nchement . ment.

Re m arq ue z la br ièveté des te m ps t 1 et t 4• Le disj on cteu r pneumatique ul tra- r ap ide convie nt


particul iè r em e nt bien pour le r ée ncl enche me nt r api d e , car les ga z d 'extincti on entr e les
c on tac ts s ont r ap ideme nt c hassés pa r le co ur an t d 'ai r co m pr im é.

chambres d'extinction de supporter des tensions très ment et de 0,052 s pour le deuxième. Comme des
élevées ; ce qui est particulièrement important lors du travaux précédents 2) l'ont montré, des temps de
déclenchement de lignes à vide et lors de contraintes déclenchements aussi courts sont de toute importance
par des décharges atmosphériques multiples directe- pour une meilleure protection des réseaux et ce n'est
ment après un déclenchement. La particularité de que grâce à eux que la méthode du réenclenchement
l'interrupteur avec répartition des tensions est que rapide pourra être utilisée avec succès.
le pouvoir de coupure total se répartit également
sur tous les contacts. C'est pourquoi il est possible (MS 891) H. Thommen. (]. C.)

- - - - --

1
H. Thommen : «Le développement récent du dis-
) réenclenchement lors du court-circuit. Revue Brown
joncteur pneumatique ultra-rapide ». Revue Brown Boveri Boveri Mars 1939, p. 55.
Juin 1941, page 138. «Réductions des interruptions de service des réseaux
par le réenclenchement rapide automatique ou par des
2 parafoudres tubulaires. » Revue Brown Boveri Avril 1940,
H. Thommen: « Disjoncteurs pneumatiques ultra-
)
rapides pour le montage en plein air et pour les tensions p. 84.
très élevées. Amélioration de la protection des réseaux «Der Druckluftschalter und die Bedeutung seiner kurzen
par un temps de déclenchement très court et un rapide Ausschaltzeit für den Netzschutz. » Bull. S EV 1939, p. 702.
NOVEMBRE/ DÉCEMBRE 1942 REVUE BROWN BOVERI PAGE 3 9

QUE COUTE LA MISE EN SERVICE D'UNE CHAUDIÈRE VELO X?


lnd i d é im a l 621 .1 2.91 :62 1.1 1.

Lo clwurliè·r
l el · offre p u r I plate -fo rme d 'es a i el l ;cole d'e sais ayant une int rruption d'un h ure et dix
lecl111iqu c le (!rand avantage d e p o1111oir rapidem ent el fa cilcm e11l être
mise n · rvi · ' I ~ I r complètem enl arrêt ée p enda11f l es an ~l - d'ex - minutes pour modifier l'in tallation d' ssai. La chau-
ploilali<m . La remise e11 march e de l'étal f raid n e dure qu e qu elques
minul ' S t mploie Jorl p eu d e ombustible. D e mesures de la 11 om -
di' re fut arr "tée t r mi en march inq min ut s
malio11 ci la mr"se 11 march e ont ét , fait es sur un e clrnudi · re elox ava nt la reprise d sa i .
i11sto!lée d ans Io chaufferie des plaies-f orm es d ' s ais de la St · A 11.
Brown . B o11eri & ie à B aden. C t arr "t d e la cha udi ' r pendant le b r ' v s in-
Lo 011s omma f ion pou r un mr"se en marche ù froid est d e 60 à 80 k ' · terruptions d' xploitation r nd le rvi plus ommod .
i bi 11 que I rend m en/ p our u11 servi e d 'une heure à plei11 e charge,
y ompn
ln mis n m ar lie. est en ore de 7.5 ° o. alors qu'il e f d e La r mise n mar h s fait n pressant sur quelques
9_ 11 11 ervr"
11
cr>nlùw. D e f rn.g m nfs d e diag ramm s d 'expl ila fio11
m ont re11/ 1, f ort es v ariation d e la charge el les i11lerruplio11s d 'e - boutons-poussoirs, ne dure qu qu lq ue minutes et
,,loilolio11 carn !éristiques d 'un e cha11/ferie d 'es ai . n cl ma nd qu e peu de p in e. La onsommation d

La --haudï r Velox onvient mi ux que


.
toute autr chaudi · r pour les mises en
s rv1
.
tr' s rapid s a partir d l'état
.
froid. Etant donn' ette rapide mis en
servi e, la chaudière V lox n' est pas main-
tenu ou pr ssion , m ais arrêtée d ès que
t mporair ment la vap ur produite n' est
plus utilis ·e. On économise ainsi du
01n busti ble t l s frais de personnel
p ndant l' a rr "t. Ce fonctionn e ment est
parliculi' r m nt co mmode pour les ins-
tallation d' ssais des é oies techniques
t d s fabriqu es de turbines, car un e
c nso1n1nation cl vapeur intermittente
à des incidents qui
st so uv nt d u BROWN BOVERI

oblig nt à modifi r 1 programm fixé:


Ainsi, par xempl , auparava nt une
Fig . 1. - Chaud ière V elox débitant 20 t / h de vapeur·, à 40 kg /cm2 4500C. dans la chaufferie
chaudï r aquatubulair d la chaufferie des plat es -formes d ' essais de la Sté An . Brnwn , Bover i & Ci e, Bad e n .
d la plat -form d' sais d s turbines L e d é m rra g si rn p l 1 r c p i d 8 . él 1n · 1 q li 1. c 1' I' . l i Il , 1ël 11 l (1 n e f 0 11 l q li C l I P (' h éll 1cl 1, r' S cl l 15 -
f él i l p I' f à r l rn 11 l li C On cl 1l i On cl ' plo1 l ci l 1on d e~ pldl s fo r' rn s d' r~ss d ..,, Son f,s1b • •n-
cl vait fr' qu mm nt "tr ma inte nue sous c ornbr rn n l f ci lit e o n i n , I " Il I ro n cl n un hauff rr e 1sl nn l c Pl m '> rn ~ t c n e rlëi in ~s
pression d journée ntières en prévi- o nd 1l ro n u P 1, pic l e- forrn c d 'essd 1

sion d'essais d charge à gran d e puis-


sanc , a lors que c s essais pour un in-
cident quelconque devaient être a journés.
C' st pourquoi, en 1938, on d écida
d'adjoindre aux d e ux chaudiè res à charbon
·. Sf.xfnnf
·'.20 #----'-+-. . . .-+-1'-- :j f) ..____
d 15 t / h un chaudi · re V e lox à mazout
+-+-- - f ' - ·-+-+-- ·'2.5 :
' 15
(fig . 1) d'un puissan e de 20 t/ h. C ette ____.,.,__· -20 1-
' --
chaudi ' r implifi et r, duit le coût d 10 - ~ t-5·.____--t
la pr du tion d vap ur néce saire aux
5
ssai . La fig ure 2 reproduit un dia-
55 . .L · lu
gra mm a ra t · ristiqu d e tte chaudière _/ . -- -
• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •
lor d s ssai d man uvre sur de puis-
sant s turbin marin s. La fig ure 3 donn e Fig . 2 . - Cou rbe de débit et de pression pendant un essai de manœuvre d ' un e turbine
marine puissante.
l s courb s d e puissanc et d e pression
M lg r·é 1 s f o rl r•i li on d u d ébi l d v p ur (d), les a r rd l rons de pr sro n (b) on t
d la haudï r au ours d'un e séri i n ign 1fi nt " .
,
PAGE 340 REVUE BROWN BOVERI NOVEMBRE/ DECEMBRE 1942

bustible de 63 à 80 kg, pour le démarrage de l'état


l kg/ -~ '.l
!50 froid jusqu'à pleine puissance. Le mazout employé
·40 .
avait un pouvoir calorifique inférieur de 10 000 kcal/kg.
Au moment où la puissance maximum était atteinte,
30 ..
la consommation était la même qu'en exploitation
20 .
continue, l'échauffement était pratiquement déjà ter-
- b
'10· b miné et l'état d'équilibre presque atteint.
. . . . .. . .. . . .. .. . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
'; .• ~ ~ • c • ·- . ~ c ·: En service continu et à pleine charge, cette chau-
dière a un rendement de 92 °/o. En tenant compte
t/h d'une consommation de 80 kg de combustible pour
'25
la mise en service, le rendement total d'une brève
b exploitation peut être calculé.

Rendement de la chaudière Velox de 20 t /h pour de


courtes exploitations en tenant compte du démarrage.
5
. -,'' • .
1
5524 0·1 ~

,t
. . .. . ... .. . . . .. .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . .
~ ! .. • •
--.-· -~ ·
.... J 1.:
Durée de fonctionnement Rendement

F ig. 3 . - Diagramme de charge caractéristique lors d ' essais avec in-


heures O/o _I
terruption d ' exploitation imprévue. 1 87,5 1
1
Malgré la durée indéterminée des inte rruptions , la chaudière est arrêté e. 2 89,8
Quelques minutes suffisent pou r remettre la chaudière en servic e.
3 90,5
4 90,8
combustible pour la remise en marche de l'état chaud 5 91,1
est particulièrement faible. Elle dépend du refroidis- 6 91,3
sement atteint et donc de la durée de l'interruption.
Il est important du point de vue économique de con-
naître la quantité de combustible nécessaire pour la
L 7
8
91,5
91,8

Même pour un fonctionnement d'une heure seule-


mise en service de l'état froid. Si la rapide mise en
ment, le rendement total y compris la mise en service
service pour UIJ bref essai demandait une forte dépense
dépasse 87 °/o. Les frais de la mise en service de
de combustible, l'emploi de la chaudière pour une
l'état froid atteignent Fr. 9. - si le mazout coûte
exploitation intermittente serait moins intéressante. La
Fr. 110.- la tonne.
faible masse de la chaudière Velox et l'absence de
maçonnerie accumulant la chaleur permettent d'affirmer Ces quelques réflexions montrent clairement les
à priori que la mise en service n 'absorbe qu'une faible caractéristiques intéressantes de cette chaudière pour
quantité d'énergie thermique. De nombreuses mesures les plates-formes d'essais ou toute application du
,..
meme genre.
sur la chaudière de 20 t / h de notre plate-forme d'essai
des turbines ont donné une consommation de corn- (MS 842) A. Spoerli. (}. C.)
NOVEMBRE/ DÉCEMBRE 1942 REVUE BROWN BOVERI PAGE 341

SEPT ANNÉES DE SERVICE ININTERROMPU AVEC DES


CHAUDIÈRES VELO X 1).
Indice décimal 621.181.65

Ve rs la fin de l'été 1935, une chaudière Velox de 18/20 t/h à f onc- croissement continuel de la production. Il s'agissait
tionn em cnt mixte, ml gaz naturel et au mazout, a été mise en service
dans un e fabrique d e produits chimiques en R oumanie. Trois c111s de remplacer les six vieilles chaudières aquatubulaires
plus tard une deuxième chaudière semblable fut mise en service. Ces débitant 4 t/ h de vapeur à 12 kg/ cm 2 abs et 280 C,
deux chaudières assurent l'alimenlalion en vap eur de toute l'usin e qui
trava ille sans interruption. par une chaudière moderne et les différentes machines
Cet article décrit brièvement l'insta/latinn el donne quelques résulta ts à pistons avec une ancienne transmission par courroie,
d 'exploilalion .
par un turbo-groupe. La nouvelle chaudière devait
La direction technique d'une grande entreprise fournir par heure 18/ 20 t de vapeur à 36 kg/cm 2
chimique roumaine se vit dans l'obligation, en 19 34, °
abs et 400 C. En outre, cette chaudière et le turbo-
de moderniser son installation et de l'adapter à l 'ac- groupe devaient pouvoir être installés dans l'ancienne

IOUU kW
'

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L •••••• · · - · · · - · · ·- •• _,
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750/1 QO kW -·. --.,


18/20 1 /li
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1-
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t' I

- -- 19500- - - -

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18/20 t /h
r--- ------ 750/1000
-- kW- -·-------,
: :

1
L • •• - - •• - - - -

1 l. ... - - - - - - - - - - - - - - - J

t+4·
1

- --- ----- -- - -------- -- - ---- -------------- - -----·


55235·1

/
,
Fig. 1. - Disposition de ! ' installation.
Chaqu e chaudière Velox av ec son lur·bo- group e forme un e unit é qui p eul êlre surve ill ée par un se ul méca -
nici en . La tro is i ème chaudi ère prévue, d'un d éb it de 32 l / h, e t son l u r bo -groupe 8 c ontr·e -p r essio n et t!i
soutirag e d e 1 000 kW sont d essinés en tra it s fin s.

1
) W. G. Noack: «Druckfeuerung von Dampfkesseln in Revue Brown Boveri 1941, p. 221 et Z. VDE 1941, p. 967.
Verbindung mit Gasturbinen » VDI 1932, p. 1032. A. Stodola : «Leistungs- und Regelversuche an einem
«Veloxkessel. )) Techn. Mitt. Essen. F achheft für Hoch- Veloxdampferzeuger. Z. VDI 1935, p. 429.
druckdampf 1938, p. 575. «La construction actuelle de E. Klingelfuss: «Der heutige Stand der Entwicklung
la Velox résultant des expériences de plusieurs années.» des Velox-Dampferzeugers. , Die Warme 1937, p. 831.
.
PAGE 342 REVUE BROWN BOVERI NOVEMBRE DE EMBRE 1942

6 à 8 kg 'cm~ eff, sa pr si on t régi· par lamina


à environ 2 kg n1 2 eff dans un appar il pé ial t il
gagne ensuite la chaudï re Velox. Un soupap om-
mandée par 1 r · gulat ur d pr si on d vap ur adapt
automatiquem nt l d ·bit d gaz ·1 la harge.
La combustion dan la Velox fait, on1m on
1 ait, sou pre sion. La pr sion dan la chambr
de combustion de tt chaudï r att int 1, 5 kg/ m :!
ff à plein charge (fig. 4). Si la pr sion dans la
conduite de gaz baiss trop par suit d'un fort
consommation des autr s con om1nateur , un compr s-
seur à pal ttes de 0 kW ram · n la pr la
valeur nécessaire.
L gaz natur 1 disponibl st pur. n p uv ir
calorifiqu inf 'rieur st d 8500 k al par 111 :1 n nnal
soit 11 720 kcal kg; la quantit · d'air th· oriqu m nt
n 'cessaire à la combu tion t d 9,235 m ·'I par 1n ' tr
cub d gaz natur 1. Av un x · s d'air d 25 o °
(Î, 1, 25) t à pl in harg l m Ïang air-gaz
n'a, pour brûler entr brûl ur t 1 f nd l la
chambr de combustion qu 0, 17
F i g . 2 . - Chaudière Velox débitant 1 8 20 t / h de vapeur· à 36 kg cm 2 Le brûleur doit satisfaire à c tt ondition (fig. 5); il
abs et 400 o C, fonctionnant au gaz naturel ou au mazout .
assure même une combu tion compl · t av un x s
l oul"'> 1 s sou p.ip ~ l
tell 011 d L1 c1p ur s n l
11111 ~po ur 1 gd1, I ffll7 ul. I' (u cl'c1l 111Hn
l' <l, se rnbl · . su r' 1 d v nt d le C' hc-1udi · I' C"
d'air de s ulement 4 à 5 ° o (/. 1,0 à 1, 5).
qu i f<sc ilil b c u o up 1' r' i ,,. Pour éviter que lors d'un brusqu augn1 ntation d
la charge de la chaudï re, l' xc · d'air oit inf ·ri ur
all de machines à pi tons, car on voulait utili r, à ces valeur , l ompr ss ur d vant ~ tr a
apr · s d 'molition d chaudièr s, l'an ienn ch au ff ri avant que son débit augm nt et 1 gaz natur l ayant
omm ateli r. la proprït' de s''teindr fa il m nt i 1 d' itd'air
La chaudi · r V lox, grâce à ses faibl s dim nsions st insuffisant, le r · gulat ur d 1n 'Jang t, par pru-
t un des ules chaudière capabl s de satisfair c d ne , ajusté pour a sur r un x 's d'air d 8 ù 1 ° o.
ndition . Non s ulement la chaudi · r et l turbo- Pour pouvoir travaill r av l'ex · d'air 1 plus fai 1
grou p pouvaient être ins tall 's dans l'an-
i nn salle des machines, mais il y avait
n or suffisamm nt de plac pour une
deuxièm et m" me un troisième installa-
tion d m"me puis an (fig. 1). C'e t
pourquoi la direction de la fabrique
d, ida l'acquisition d'une chaudi' re Velox
de 18 ' 20 t/ h (fig. 2) et d'un turbo-groupe
à contr -pression t à soutirage avec une
puissan e aux bornes de 7 50 1000 kW
pour un cos <p de 0, 7. Trois ans plus
tard l'in tallation a ·té renforcée par une
d uxi' me chaudière avec turbo- groupe
d m " m puissance (fig. 3).

111 COMBUSTIBLE.
Le ombustible utilisé normalement st
le gaz naturel (m · thane), mais on peut BROWN BOVERI 48305 • l
aussi s servir d mazout, le passage d'un
om ustibl à l'autre se fait sans inter-
Fig . 3 . Central e V e lox . De ux chaudi è r e s V e lox d é b itant c hac un e 18 à 20 t / h d
rompre 1 fon tionn ment. Le gaz naturel vapeur à 36 kg cm2 abs et 400 0 Cet deux turbo- groupe s à contre- press i o n et à so ut i rag
de 7 50 à 1 000 kW chacun pour un cos q O. 7 .
est amen· à la f abriqu par une conduite
M,11 r é 1 p ' li d pl , l 'i n s l csll c li on t lélll' P l b1 n di s po s·>. 1 .i V · Io 1 ;, g.iu c h
d 80 km d long ou une pression d u r 1d ri g u I' d d L l LI 11 m n l p 1LI s d .. ~ ) 0 h Lll' s c.l ' ) r·v i c :> l 1cl V ' lu 11 p Ili . d 1 1 0 .
l
,
NOVEMBRE/ ECEMBRE 1942 REVUE BROWN BOVERI PAGE 343

.! .(I ·

I' 1

() 55'.'J., 1
1() 15 C 1 > t li J()
Fig . 4 . Chaudi è r e V e lox fonctionnant au gaz naturel et ayant un
d é bit d e 1 8 à 20 t / h de vap eur . Accroissem e nt de la pression de
cha r g e en fonction du débit d e la chaudi è r e.
p1 -= 1>r ,ss1 on clc111 s lél ch,11nbt'l' d <' co mlJu , l io n
P2 Pr'<' s s 1o n in i 111111 u 111 ,l cl m iss il Ji d .~ s ÇJ 1 :1 1· 11 l r · lu IJ r Cil 111' .
G1> - ' btl d ~ VdtJ ' lll' U ll 1/ h
D.i 11s l,1 .hdudil: r' e V >Io , lcl ' rnbu s l 1 n se f,11l ous un pr s io n qui
c r·oi l pclrdbolrqu -' 111 . 111 t!ll fo11clion clu déb 1l d le ch audièr . 1 co mbu s -
l 1b 1 ' g c11 u cl o i l do 11 c l' l t' in LI' o cl 11 i l cl cl 11 • 1c c h c m br· cl c o 111 bu s li n B 11 0

un pr u~~i 11 min i mum d é p "' nclanl du déb rl d e la ch udi è r Pou r' un


d '. bi t cl l 0 l/h d , Ve p e ur' péll' empl , un pr·es ion clu ga7 cl kÇJ/C m2
' f 1 s u f fi l I ' n t r · d u lw Cd u r' . Fig. 5 . - Brû 1eu r et corps à tourb il Ion pour 1e gaz nature 1 et 1e mazout .

ube du corps; lourbillon , pour I' i1· de co n1bu li on. ont c r u s .


. .
pos ibl , 1 pnn 1p du r , glag a été modifi pour r
g 7 or l cl e ub c r'e u es p r un g ra n cl nom b r cl t rou s ,
qui produit un rné lang intime du ga1 l d I' ir de comb u lion L
la cond chaudièr l ivr r • rn 1oul l inlr·oduil , omm d 'ordin 1r , p r un inj cleur c nlrc 1. 1 e
µas g d'un co rn bu tibl e à I ' ulre peu l fa irn s ns in l .rrompr'e 1
Dan la d uxièm haudi 're, le r 'gulat ur de la fan li onn rn nl.
pui an d vap ur n'agit pa tout d'abord sur l
débit d gaz, mai sur 1 d 'bit d'air en modifiant ferme automatiquement la soupape d'admission du
la vit s du gr up d charge. L régulateur de gaz. Lors de la reprise du fonctionnement au gaz
m Ïange attribu à haque d 'bit d'air la quantit' d et que l'on réduit à la main le débit d'huile ce qui
gaz orr pondant t la oupape d réglage du gaz réduit également la production de vapeur, le ph' no-
suit i1nm 'diatem nt 1 s impul ion du régulateur de mène inverse se produit. Il faut ensuite retirer l'in-
1n 'lang . L r' glag de l' xc' d'air par le régulateur jecteur de la chambre de combustion.
d n' t plus modifié par de très brusques
Pendant sept ans, la chaudière n'a 'té ommutée
variations d la char t la flamm n nsque plu que 2 fois sur la combustion au mazout; la p · riode
d ''t indr m"m l' xc's d'air n marche nor- de fonctionnement au mazout la plus courte a dur,
mal t tr' s faible. une heure et la plus longue 46 heures; la dur' e
La chaudï re Velox n fonctionne au mazout que lors totale du fonctionnen1ent au mazout a 't' de 270
d perturbation dan l'alim ntation en gaz, pertur- heures.
bation qui n dur nt, n g · n 'ral, qu quelques heures.
L d 'bit d l'huil t d l'air sont alors réglés à la Il e EAU D'ALIMENTATION.
n1ain; un in di at ur d fum · photo' lectriqu Brown
B veri, rt alor au contrôl d la con1bustion. 1) Dans cette fabrique chimique toute la vapeur, après
Troi à quatr 1ninute suffisent pour passer d'un mode avoir fourni son énergie dans les turbines à vapeur,
d fan tionn n1 e nt à l'autre. L'inj cteur cl.huile ne doit est utilisée dans les procéd, s de fabrication. La
pa , p ndant 1 f nctionnement au gaz, êtr exposé chaudi' re ne peut donc pas être alimentée ave de
non r fr idi, au ray nn m nt de la flamm , aussi l'eau condensée et toute l'eau d'alimentation est de
t-il au r pos pla , dans la parti supérieure du l' au tir, e du fleuve voisin t traitée chimiquem nt.
brûl ur t intr duit dan la chambr de combustion L'eau de c fleuve contient beaucoup de fine boue
pour l f on tionn ment au mazout. L débit de d'argile et d'acide silicique qui forment dans la chau-
inazout t r · gl · à la main et à mesure que la pro- di' r un silicate de calcium, le tartre le plus dange-
du tian d vap ur augm nt , 1 r' ulat ur d pr ss1on reux. L'eau d'alimentation fournie par l'ancienne
installation d'épuration, précipitant les boues par ad-
1
H. . Hvist ndahl: L'indi at ur d fun1' ph t élec-
)
jonction de sulfate d'aluminium et abaissant la dureté
triqu Bro wnBov ri. » R vu Br wnB v riJuinl937,p.166. à un ou deux degrés allemands par adjonction d
PAGE 344 REVUE BROWN BOVERI NOVEMBRE/DÉCEMBRE 1942

soude caustique 1), aurait suffit pour fournir l'appoint l'eau d'alimentation introduite soit purgée. La purge
nécessaire d'eau d'alimentation à une exploitation avec enlève environ 2 1/2°/o de la chaleur produite. Cette
retour de l'eau condensée à la chaudière. Mais I' em- chaleur est utilisée pour préchauffer l'eau brute dans
ploi exclusif de l'eau ainsi préparée conduisit à une un échangeur de chaleur de l'installation de prépa-
trop rapide augmentation de la dureté dans la chau- ration de l'eau d'alimentation.
dière. Après un fonctionnement continu d'environ un Après la mise en service de cette nouvelle instal-
mois avec cette eau d'alimentation, il se produisit lation de préparation de l'eau, la chaudière Velox
dans les tubes de la chaudière Velox des fentes dues fonctionna sans interruption pendant 500 heures. On
à la formation de tartre. Tous les tubes avariés démonta un tube évaporateur et on l'ouvrit pour le
avaient gonflé au même endroit, à la partie infé- contrôler; il était absolument sans tartre. Ce pro-
rieure des éléments évaporateurs. On trouva à cet blème difficile de la préparation de l'eau a donc été
endroit de la boue, de la rouille et des plaques de parfaitement résolu par les chimistes. Il n'y eut en-
tartre qui s'étaient probablement détachées lors des suite plus aucune avarie du côté eau.
arrêts pendant les essais de mise en service. La cir- Un indice de soude de 500 de l'eau de la chau-
culation de l'eau n'était évidemment pas assez forte dière fut prescrit pour éviter que le contenu du sé-
à cet endroit pour entraîner les incrustations qui se parateur n'écume et que des gouttes d'eau ne soient
formaient et se durcissaient. Tout le reste de la entraînées par la vapeur dans le surchauffeur.
surface des tubes évaporateurs était recouvert d'une Pendant les trois premières années d'exploitation,
couche de 0,1 à 0,2 mm de tartre formé surtout de le débit de vapeur n'étant que de 8 à 12 t/ h, l'in-
sulfate de calcium. Cette surface aurait supporté en- dice de soude put être de 550 et même, pour de
core un fonctionnement continu de très longue durée. courts instants, supérieur à cette valeur sans qu'il
On évita ces difficultés par un meilleur guidage de se produise d'avaries du surchauffeur. Depuis 1938,
l'eau à l'admission et en maintenant dans l'eau un le débit de vapeur a été porté entre 13 et 16 t; h.
certain excès de phosphate qui précipite, sous forme La vitesse de la vapeur dans le séparateur est alors
de boue, les silicates et autres sels formant la dureté beaucoup plus élevée et des gouttes d'eau chargées
résiduelle. de sels ont été entraînées dans le surchauffeur, où
La préparation de l'eau est la suivante: tout elles ont produit quelques avaries à des éléments.
d'abord, du sulphate d'aluminium est mélangé à l'eau On fixa l'indice de soude plus bas pour les grands
brute. Il se forme alors un hydroxyde d'aluminium
débits de vapeur et l'on réduisit ainsi beaucoup le
qui se précipite en flocons qui absorbent la fine
danger d'incrustation dans les éléments du surchauf-
boue d'argile. ~) La boue tombe dans un collecteur
feur. Les éléments du surchauffeur incorporé ont le
conique et est évacuée de temps en temps. L'eau
grand avantage d'être faciles à remplacer. Le ren1-
est ensuite filtrée dans deux lits filtrant en sable. Les
placement d'un élément demande seulement une inter-
bicarbonates alcalino-terreux sont décomposés par ad-
jonction automatique d'une solution de soude caus- ruption d'exploitation de deux à trois heures.
tique. Il se forme alors du carbonate de soude qui, Le client a demandé pour réduire les pertes par
lui, précipite les sels donnant à l'eau sa dureté per- purges que la deuxième chaudière Velox livrée en
manente. La température de l'eau pendant ce traite- 19 38 puisse fonctionner avec un indice de soude de
ment est de 80° C. Puis l'eau est traitée au phos- 800 à 1000. On essaya donc tout d'abord d'amé-
phate trisodiq ue à une température de 9 5 ° C; l' ad- liorer le séparateur d'eau. Mais après un fonctionne-
jonction de phosphate doit être suffisamment élevée ment d'essai de trois semaines avec de l'eau ayant
pour que l'excédent de P 2 0 :, soit au moins de 15 un indice de soude de 800 à 900 il se produisit
à 20 mg/ l. La dureté de l'eau ainsi préparée varie des avaries dans le surchauffeur, quelques coudes
entre 0 et 0,3 degré allemand. a) furent obstrués par des sels et crevèrent. On installa
Pour maintenir un indice de soude de 500 ·1) de alors dans le séparateur d'eau un sécheur de vapeur
l'eau de la chaudière il faut qu'environ 10 °/ o de nouvellement construit et qui supprima complètement
1
toutes les incrustations dans le surchauffeur. Ce sé-
)Le degré allemand de dureté correspond à 1,79
degrés français et à 1,25 degrés anglais. cheur de vapeur placé à la sortie du séparateur est
:l) Depuis quelques années le sulfate d'aluminium est formé par une surface hélicoïdale en tôle à pas multiples
remplacé par le chlorure de fer meilleur marché et dont que la vapeur parcourt à grande vitesse. Les gouttes
le précipité plus lourd clarifie bien l'eau. d'eau entraînées sont centrifugées et glissent le long
:{) Le coût des ingrédients chimiques employés est de des parois jusqu'à un tube collecteur d'évacuation.
7,5 centimes par tonne d'eau d'alimentation (prix d'avant
guerre). Le pouvoir séparateur de ce sécheur a été contrôlé
4
L'indice de soude == nombre de mg/ l de NaOH
) -1- par des mesures exactes dont les résultats excellents
nombre de mg '4,5 l Na 2 CO:~ · sont donnés dans le tableau suivant.
NOVEMBRE/DÉCEMBRE 1942 REVUE BROWN BOVERI PAGE 345
--- - -------------

TABLEAU 1.
Moteur de démarrage et auxiliaire.
Débit de Eau de la chaudière Vapeur vive Humidité de On ne demande pas de l'installation des mises en
vapeur Indice de condensée la vapeur
t /h soude Cl mg/l Cl m~/l O/o
service excessivement rapides. C'est pourquoi une
puissance de démarrage de 80 kW est suffisante;
10 795 955 traces elle est fournie par un moteur triphasé shunt à col-
14 990 1173 traces
lecteur. Ce moteur permet toutefois de mettre la
18 1061 1310 traces 0,03
chaudière en service en 10 à 15 minutes de l'état
18 1114 1327 traces 0,03
froid jusqu'au débit maximum.
Hum;dité de la vapeur vive. Rendement de l'installation.
Le sécheur de vapeur monté dans le séparateur débite
de la vapeur pratiquement sèche.
Selon le contrat, les essais de réception de la
première installation furent faits après un an de fonc-
tionnement ininterrompu. Les mesures furent faites en
La méthode employée pour déterminer la teneur
même temps pour la chaudière et pour le turbo-
en chlorures de la vapeur vive a une sensibilité de
groupe. Les rendements mesurés furent de beaucoup
0,4 mg/ l de Cl, correspondant à une humidité de
supérieurs aux valeurs garanties, spécialement pour la
0,03 °/o. Comme la titration ne donne aucun résul-
Velox (fig. 6). Même en tenant compte de pertes de
tat, l'humidité de la vapeur doit être inférieure à
purge relativement élevées de 1 1/-2 à 2 1/2°/o, les ren-
0,03° 1o. Un contrôle qualitatif des chlorures donne une
dements garantis furent atteints. Ces résultats favo-
humidité de la vapeur de 0,02 °/0 pour un débit de
rables sont dus aux faibles excès d'air ainsi qu'à la
18 t/h.
basse température d'échappement; en effet, lors des
La vapeur qui pénètre dans le surchauffeur est
maintenant sèche quelle que soit la charge. La chau-
essais de réception, cette température était de 134 C °
à pleine charge, ce qui représente une perte à l' échap-
dière peut fonctionner avec un indice de soude de
pement de 5,8 °/o seulement (fig. 7).
1000. Avec un indice de soude de 800 à 900 la
Les puissances électriques des auxiliaires sont les
purge ne fait plus que 5 à 6 °/o du débit.
suivantes:
Une autre preuve que la séparation de l'eau et
Pour un débit de 18 t/ h de vapeur la pompe de
de la vapeur est parfaite dans le séparateur de la
circulation absorbe 21, 1 kW et la pompe d' alimen-
Velox est que dans les deux installations Velox on
tation 48,3 kW. La puissance absorbée par le moteur
n'a constaté aucun dépot de sels dans les conduites
auxiliaire du groupe de charge décroît à mesure que la
de vapeur, les pots de condensation, les soupapes
charge de la chaudière augmente et à mi-charge elle
et les turbines.
devient négative, c'est-à-dire que la turbine à gaz four-
TABLEAU Il. nit de la puissance au réseau par l'intermédiaire du
moteur auxiliaire travaillant en alternateur. Cet excédent
Valeurs moyennes
Composition d'énergie peut atteindre 20 kW en pleine charge.
Eau d'ali- 1 Eau de la
l-i
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Eau brut~ 1 mentation chaudière Les essais de réception de la deuxième installation
n'ont pas pu avoir lieu à cause de la guerre. Mais
1 Alcalinité à la phénol-
phtaléine les mesures faites pendant le fonctionnement ont
en cm3 HCJ N/ 10 0,8 19,9 1 montré que le rendement était pour le moins égal
Alcalinité au méthyl- 1 à celui de la première installation.
orange 1

en cm 3 HCl N/10 2,0 2, 1 19,5 Révisions de la chaudière.


Dureté temporaire
La chaudière 1 a été révisée deux fois complète-
(degré allemand) 5,6
Dureté totale
ment. La première fois après environ 21 000 heures
(degré allemand) 8,7 0,22 de fonctionnement. La seule irrégularité constatée
Cl en mg/ l 27,6 33,7 378 peu avant la révision était un léger pompage de la
S0 3 en mg/ l 53,S 53,7 588,8 soufflante aux faibles vitesses. Ce pompage était dû
Si0 2 en mgl 14,0 J4,2 157,5 a un fort encrassement des premières aubes directrices
CaO en mg/ l 65,0 1,5 1,8 de la soufflante axiale, par la poussière aspirée. Tout le
1
P20 5 en mg/l . 5,4 49,9 1 groupe de charge n'avait jamais été ouvert depuis le pre-
Indice de soude 1 800
mier montage. Les seuls travaux de révision furent:

Valeurs moyennes de l'eau brute, l'eau d'alimentation et 1 ° Nettoyage de la soufflante.


l'eau de la chaudière. 2 ° Remplacement d'un roulement à billes du train
L'eau d'alimentation de la chaudière est uniquement de d'engrenages entre le moteur auxiliaire et le groupe
l'eau d'un fleuve préparée chimiquement. de charge.
PAGE 346 REVUE BROWN BOVERI NOVEMBRE/DÉCEMBRE 1942

95~~~~~~~-.--~~~.....-~~---..~~~--.

O/o ~----; A

"flK

5 10 15 20 Go t/h

Fig . 6. - Rendement de la chaudière Velox 1 mesuré lors des essais a:>


("')
officiels de réception après un an de service ininterrompu. N

"'
A = Re ndement mesuré. 0..._____.____,__ _ }()()___ - - 150 200- -- 2 so 11
c
Il')

300
B = Rende m ent gara nti. 50 1A

Go (i o - isp)
11K = Rendement de la chaudière Fig. 7 . - Pertes par les gaz d ' échappement de la chaud i ère lors du
- Gn · Hu fonctionnement au gaz naturel (méthane) en fonct ion de la température
Go= Débit to t al de vapeur en kg/h.
des gaz d ' échappement.
io = Enthalpie de la vapeur vive à l ' entrée du surchauffe ur.
i P =
Enthalpie de l ' eau d'a lime ntat ion . Les pertes d e l ' échappement sont les pr inc ipales pertes d'u ne chaudièr e.
GB =
D ébit de combustible en kg/h . Une tempé r atu r e des ga z d ' échappement peu élevée et un fa i ble ex cès
Hu = Pouvoir ca lorifique intér ieur du combustib le. d 'air rédu i sent considérab l ement ces pertes , pour les chaud ières V elox .
Lors des essais de réc eption , le s per tes à l'écha ppement en plei ne
Comme l ' entr aînement de toutes les mac hines auxiliaires de la chaudière
charge étaient de 5 , 8 0/ 0 pour un exc ès d'a i r de 9 0/ 0 (teneur en C02.
(sans la pompe d'aliment at ion) ne d emande que 22 kW d ' énerg ie ti r ée
des gaz d'échappe m ent 10, 7 0/ 0), une te mpératu r e de s gaz d' éc happ ement
de l ' e xté r ieu r , le re ndement de l'in!:;tallation est à peu près éga l à ce lu i
de 1 34 o C (t empé r ature d e l ' eau d ' alim en tation 8 8 o C) .
mesuré à la chaud ière . La t urbine à gaz fou r ni t pour les fo r ts débits
de la chaudière, plus de t ravail que n ' en absor be l e gr o upe de charge.
Si cet excès de puissa nce peut êt r e l ivré au r éseau, l e rendement de
l ' inst allation peut d épasse r l e rendement de la chaudière seule . turel et au mazout, on ne se heurta à aucune diffi-
culté due au principe Velox. Les seules difficultés
°
3 Nettoyage du moteur auxiliaire et rectification de rencontrées provenaient des conditions défavorables
son collecteur. d'alimentation en eau. Elles se seraient aussi produites
°
4 Changer les garnitures des presse-étoupe de la avec n'importe quelle autre chaudière à haute pression.
pompe de circulation. La collaboration du client nous a bien aidé à nous
5° Nettoyage du préchauffeur d'eau d'alimentation en rendre maîtres de ces difficultés. La Velox 1 avait,
y faisant circuler un décapant 1) n'attaquant que au premier septembre 1942, 46 780 heures de fonc-
la rouille et le tartre et pas les métaux. Les tionnement et la Velox 11, 11 545. En outre, le client
tubes étaient recouverts d'une couche de phos- nous a demandé d'établir le projet d'une troisième
phate de calcium de 0,8 à 1 mm. installation plus grande et dont la réalisation fut
ajournée à cause de la guerre; c'est une preuve des
La deuxième révision après environ 39 000 heures
excellentes expériences d'exploitation faites avec ces
de fonctionnement demanda les travaux suivants :
installations Velox.
°
1 Nettoyage de la soufflante.
Mentionnons encore brièvement les expériences
2° Nettoyage du préchauffeur de l'eau d'alimentation
d'exploitations obtenues avec deux autres chaudières
au décapant.
Velox construites pour la combustion mixte au mazout
°
3 Rectifiage du collecteur du moteur auxiliaire. et au gaz et qui, depuis leur mise en service, en
4 ° Remplacement d'un roulement à rouleaux de la juin 1938, fonctionnent continuellement au mazout.
turbine à gaz. Il s'agit de deux chaudières de l'installation San Lorenzo
5° Remplacement d'un roulement à billes du moteur des Y acimientos Petroliferos Fiscales en Argentine,
auxiliaire. chaudières débitant chacune 28 t/ h de vapeur à
6° Remplacement d'une membrane du régulateur de °
16 kg/ cm 2 abs et 300 Cet couvrant également la
mélange air-combustible. consom1nation de vapeur d'une raffinerie de pétrole
7° Remplacement d'une tige de la soupape automa- travaillant sans interruption 1). Du 1 cr octobre
tique d'alimentation. 1940 au 30 septembre 1941, l'une des chaudières
Ces travaux ont été faits en quelques jours, car travailla pendant 8356 heures et l'autre pendant
avec la Velox, les travaux de révision peuvent com- 8521 heures, ce qui représente un facteur d'utilisa-
mencer environ une heure après l'arrêt, alors qu'avec tion de 95,4 °/o ou de 97 ,3 °/o. Jusqu'au premier
les chaudières ordinaires, il faut attendre des jours après juillet 1942 (date du dernier rapport reçu) la Velox 1
l'arrêt, afin que les maçonneries soient suffisamment avait 31 340 heures de service et la Velox II 30 550.
refroidies pour permettre de travailler sur la chaudière. (MS 863) E. Gugler. (}. C.)
En résumé, on peut dire qu'avec les chaudières
1
construites pour fonctionnement combiné au gaz na- H. S. Hvistendahl: «La centrale Velox à la Raffinerie
)

San Lorenzo des champs pétrolifères de l'Etat Argentin. »


1) Composition de ce décapant: Revue Brown Boveri, Nov. 1940, p. 211 - 217.
23 °/o d'acide chlorhydrique à 35 °/o, 20 °/o de vinaigre de Installation mentionnée aussi à la page 4 de la Revue
bois (avec 11,4 °/o d'acide acétique) et 57 °/o d'eau. Brown Boveri de Janv./Fév./Mars 1942.
NOVEMBRE/DÉCEMBRE 1942 REVUE BROWN BOVERI PAGE 347

DU RAPPORT ENTRE LA TENEUR EN SELS ET LA CONDUCTIBILITÉ DE


L'EAU DES CHAUDIÈRES ÉLECTRIQUES.
Indice d écimal 621. 181. 646. 004

La conductibilite de l'eau joue un rôle important p our le dimension- a) Méthode de mesure. - Alors que pour les corps
nement et le fonctionnement des chaudières électriques. On traite dans
cet article de l'influence de la teneur en sel, d e la température et du solides, on se sert de la notion connue de résistance
traitement subit par l'eau sur sa conductiv ité, ainsi que d e l'influence
de la construction de la chaudière sur la v aleur maximum admissible
électrique, avec les fluides, c'est en général, la con-
de la conductiv ité. ductibilité qui est utilisée. Si un cylindre de fluide
, , , de longueur l cm et de section de q cm 2 a une résis-
I 0 GENERALITES.
tance R (en ohms), sa résistivité est
Dans les chaudières électriques à deux ou plusieurs R. q
électrodes, le courant passe d'une électrode à l'autre, '- ==
o
l Q cm

en traversant l'eau de la chaudière qui s'échauffe ou


et sa conductivité est l'inverse de Q soit
se vaporise. La chaudière à jets d'eau de Brown Boveri
est aussi une chaudière à électrodes. On emploie 'X. == -1 == l
Q - 1 cm- 1
Q R. q
du courant monophasé ou polyphasé aux fréquences
usuelles entre 16 2/a et 60 pér/ s. Il ne faut pas em- Cette valeur est égale à la conductivité d'un cube
ployer du courant continu, car il se dégagerait par d'un centimètre d'arête. Le dispositif de la figure 1

électrolyse de l'hydrogène et de l'oxygène dont le


mélange est détonant.


11° CONDUCTIBILITE DE L'EAU D'ALIMENTA-
TION ET DE L'EAU DE LA CHAUDIÈRE.
2
L'eau pure n'est pratiquement pas conductrice de
l'électricité. Pour que l'eau soit conductrice, il faut
qu'elle contienne en solution des sels, acides ou ba-
,
siques. Ces solutions sont appelées électrolytes. A
l'exception de l'eau distillée très pure, l'eau contient
toujours plus ou moins de corps étrangers en disso-
lution. S'il y a trop peu de corps en dissolution, on 3
peut augmenter la conductibilité de l'eau à la valeur 111 - 55226 ·1

désirée par l'adjonction de carbonate de soude ou de


phosphate trisodique ce qui empêche également la Fig. 1. - Schéma de l 'appareil de mesure de détermination de la
conductivité d ' électrolytes.
formation d'incrustations.
L ' emploi d'un pont de mesure avec u n oscilla t eur produisant du co urant
Tou tes les molécules des corps dissous dans un alternatif permet d'obtenir des mesures très exact es, sans apparei l de
précision.
électrolyte ne participent pas au transport du courant,
1 = Colon ne de mesure étalonnée . 5 = Résistance.
mais seulement celles qui sont ionisées. L'ionisation 2 = E lectrodes. 6 = Fil de mesure du pont.

dépend de la nature du corps dissous, de la concen-


3 = Batterie . 7 = Contact g lissant.
4 = Oscillateur. 8 = M icro pho ne .
tration de la solution, de la présence d'autres subs-
tances et de la température de la solution. L'étude sert à la mesure de la résistance des électrolytes. La
détaillée des phénomènes compliqués de l 'électro- solution à mesurer est introduite dans la colonne
chimie nous conduirait trop loin. Nous ne parlons que étalonnée, sa résistance est mesurée à l'aide d'un pont
des points essentiels. de Wheatstone-Kirchhoff et l'on détermine ensuite sa
,
PAGE 348 REVUE BROWN BOVERI NOVEMBRE/DECEMBRE 1942

résistivité ou sa conductivité. Afin qu'aucune polarisa- l'eau d'alimentation et à l'intérieur de la chaudière;


tion par décomposition de la matière ne fausse la mais il est aussi intéressant d'avoir des renseignements
mesure, il faut employer du courant alternatif fourni sur sa composition et sa teneur en sels.
par un oscillateur et non pas du courant continu. Pour La conductivité, pour une même concentration,
les mesures approximatives de la pratique, on emploie dépend de la nature du corps dissous. Selon Kohl-
souvent un ohmmètre à courant alternatif. rausch, ce fait est dû à la mobilité différente des
b) Influence de la matière dissoute. - Des savants ions ; comme le montre la figure 2, la présence d'ions
connus ont fait des recherches sur la conductibilité g/ I
des électrolytes, spécialement sur les solutions à faible 2,0

concentration dont fait partie l'eau des chaudières. 1.8

Ainsi la théorie de lionisation d 'Arrhénius nous 1.6


1/l
renseigne sur le comportement des électrolytes. Des 0
c
__..
1.2
recherches approfondies ont montré qu'une partie seule- ---ro:::c..
1.0 C)

ment des molécules en solution se séparent en ions uc


8 0,8
(dissociation électrolytique) et que seuls les ions parti-
O.ô
cipent au transport de l'énergie électrique. Le pour-cent
o.
des molécules qui sont ionisées est appelé degré de dis-
0.2 ,:..
N

sociation. Si par exemple on dissout du sel de cuisine ()


N
Ill
Ill

'2 f 1
dans de leau, il se produit la dissociation suivante:
Na Cl~ Na· -1- Cl' Fig. 2. Conductivité d ' électrolytes à 18DC en fonction de la concentration
(d'ap r ès Landol t -Borns t ein) .
Il se forme un simple ion de sodium (cation) chargé
La conduclivi l é d es électl'Olyles va r·ie beaucoup pou1· une même concen-
positivement et un simple ion de chlore (anion) chargé
tl'ation par suite de la for·ma tion inéga le d'ions . Jusqu ' à des co ncenlra -
négativement. Dans les combinaisons d'ions polyvalents, lions d ' envil'On 2 g/I, la conductivi té cr·ofl proportionn e llement à la con -
cent r ation.
par exemple du sulfate de soude, trois ions se séparent
Ca S0 4 sul fate d e cnlcium .
1 =-=
selon la formule: 2 = Na 2 S04 sulfate de sodium.
3 = KCI chlorure d e po tassium.
Na 'l SO, ~Na· -1- Na· 1- SOi'' 4 = Na 2 C03 carbona1e de soude.
5 = Na Cl sel de cuisine .
donc deux cations et un anion à charge double. La
= Na OH soude caus t ique.
relation entre la concentration des ions et des molé- 7 = H 2 S0 4 acide sulfu1·ique .
e =- HCI c1de chlorhydriqu e .
cules d'une solution, par exemple de l'eau salée, est
donnée par l'équation
') hydrogènes (acides) et d'ions OH (bases) a, à cause
k • Cs == Cj
de leur grande mobilité, une plus grande influence
dans laquelle C; est la concentration des ions et Cs sur la conductivité que celle d'ions métalliques ou
celle des molécules non ionisées. Si c est la concen- d'anions. D'après de nouvelles théories, le comportement
tration totale (c == C; 1 Cs) on a divers des différents électrolytes est conditionné par
.,
c:
l les propriétés du corps pur contenu dans la solution.
C - · Ci Les corps sont partagés en deux groupes: le premier
k est appelé la constante de dissociation. comprend les combinaisons dont la polarisation ressort
Si x est le degré de dissociation, on a déjà dans les cristaux sous forme de grille d'ions

C; == C • 'X
très marquée, le second, soit des corps qui à l'état
d'où solide ont une grille moléculaire, soit ceux qui ont

k ==
une constitution unipolaire; ce n'est qu'une fois dis-
c (1 - 'X) soutes que ces substances s'ionisent en formant des
La détermination de la concentration et de la nature sels hydrolysés. Dans le premier cas, les ions se for-
des ions et molécules d'une solution est un moyen ment déjà dans le corps non dissous, tandis que dans
d'analyse très utile. Ce qui intéresse le plus pour le deuxième, il faut qu'une réaction se produise, réac-
1' exploitation des chaudières, c'est la conductivité de tion dont l'intensité détermine le nombre d'ions.
NOVEMBRE/DÉCEMBRE 1942 REVUE BROWN BOVERI PAGE 349
-------------------
Résist ivilé ~ 1 cm
c) Influence de la concentration. - La conductivité
10000 -..- - - - - - -
croît tout d'abord presque proportionnellement avec - - - - -
( ()()() - - - - ·-
la concentration, car le nombre d'ions est environ - - - - >-- -~

proportionnel à la concentration. Pour les fortes con- 8000


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Con c entra lion Du 1'el é lotal e en d egré al le m and

Fig . 3 . Conductivité de l ' acide sulfurique (H 2 50 4) en fonction de la Fig. 4 . - Résistivité et conductivité de 1' eau brute à 200C en fonction
concentration. de la dureté totale (régions des Alpes et du Jura) .
D ans Lou s l es électrolytes , lorsqu e la concentration augm ente, le d egré La co ndu ctivité de l 'ea u brute des Al pes ou du Jura croit proporlionn elle -
de dissoc iation d iminue ainsi que le nombre d'ions formés. Pour les ment avec la dureté pour les valeurs r enc o n trées dan s la pra t ique , car tou s
co nce ntration s élevées , la co ndu c tivité ne c ro i t d o nc plus proportionnell e- les sels dissous présentent à peu pr ès la m ê m e ca r acté ri stiq u e.
m en t à la co ncen tratio n ; elle atteint un maxim um et redescend ensuite.
1 = Rés ist iv ité . 2 =Condu c tivité.

centrations, l'accroissement de la conductivité n'est plus par mesure de la conductivité que si cette solution
proportionnelle car le degré de dissociation diminue ne contient qu'un sel. Bien que l'eau des chaudières
quand la concentration augmente. La figure 3 repré- ne contienne que rarement un seul sel, des mesures
sente la variation de la conductivité d'une solution de la conductivité permettent, toutefois, une déter-
d'acide sulfurique (H2 SO.i) en fonction de sa concen- mination assez précise de la concentration si toutes
tration. La conductivité maximum est atteinte pour les matières solubles se comportent de la même façon,
une concentration d'environ 30 °/o, elle tombe ensuite comme c'est en général le cas pour l'eau brute. Les
pour atteindre un minimum pour une concentration de courbes de la conductivité ou de la résistivité en fonc-
82 °/o, correspondant à la combinaison H 2 SO 1 • H 2 0. tion de la dureté (fig. 4) ont été établies par 50 analyses.
Ce monohydrate peut être considéré comme une matière
Malgré les grandes variations du rapport entre les duretés
pure relativement mauvaise conductrice. Si l'on aug-
permanentes et temporaires des divers échantillons d'eau,
mente encore la concentration vers 9 2 °/ , la conduc- il s'agit bien d'électrolytes de même nature, les points
tivité atteint un nouveau maximum, puis retombe à
s'écartant de la courbe au maximum de 10 °/o de la
environ O. Dans les solutions aqueuses fortement
valeur effective. Il est souvent possible de déterminer
diluées (fig. 2), la conductivité est à peu près pro-
avec une précision suffisante la concentration d'une
portionnelle à la concentration. Il en est de même
solution par des mesures de la conductivité si un corps
pour les eaux des chaudières, car leur teneur en sels
connu prédomine.
ne dépassant pas 0, 2 à 1 g/ l, la diminution du degré
de dissociation n'apparaît pas encore. e) Influence de la température. - La conductivité
d) Influence d'autres substances. - Si l'on mélange d'un électrolyte croît fortement lorsque la température
deux quantités égales de solution de conductivité dif- augmente. Le coefficient de température est toujours
férentes, la conductivité du mélange n'est, en général, positif et décroît lorsque la température a ugmente,
pas égale à la moyenne arithmétique des deux con- c'est-à-dire que l'augmentation de la conductivité par
ductivités. Ce phénomène est dû au fait que les degré est plus faib le aux hautes températures qu'aux
électrolytes ne sont pas toujours complètement dis- basses. Dans la figure 5, on a reporté des courbes
sociés et qu'il peut se produire des réactions chimi- de la conductivité de diverses solutions normales en
ques entre eux. C'est pourquoi la teneur en sels fonction de la température. Le coefficient de tempé-
d'une solution ne peut être déterminée exactement rature varie d'une matière à l'autre. Le rapport entre
,
PAGE 350 REVUE BROWN BOVERI NOVEMBRE/DECEMBRE 1942

Q-J c-m-1
Les carbonates de calcium et de magnésium des eaux
n.015
du Jura et des Alpes se décomposent comme suit:

-
- ·-
-
V .....
.. s Ca (HC0 3 ) 2 === Ca CO;l + C0 + H2 2 0
n.01 >--- ~
-- -- - - /
V
Mg (HC0 3 ) 2 === Mg C03 ~- C0 2 H'!. 0
V -
/ 7 1- ~

V-- /
V ~
V
i.---
[......-"' i-2
Les bicarbonates en solution dans l'eau avant la décom-
-
,.......
V
1-- -

V ./
V _... V
V /
V )~~V "'"- ..,..4 position lui donnent une certaine conductivité. Après la
.......
/. ~
V
0.005 1/ /
v- -
,...-- 6 réaction, il se forme un carbonate de calcium (Ca COa),
l../..... --
V

/ ~--
.... ~
~,
,
[/ ~ t/"
insoluble dans l'eau ou du carbonate de magnésium,
V ~
V
qui est légèrement soluble. L'acide carbonique dégagé
/
V __. ~ l,_."' - ~~ -..

( ),()() 1

0
I~
-- 50
1

100 150
1

200
" 3
1

250 : ~OO
6
(\j
Ill
Ill

°C
M
s'échappe avec la vapeur. Le nombre d'ions disponibles
pour le transport du courant est plus faible après la
Fig . 5 . - - Conductivité de solution aqueuse 0 ,01 normale en fonction décomposition, ce qui diminue la conductivité. Ainsi
de la température (d ' après Landolt-Bërnstein).
la conductivité de l'eau brute d'une dureté totale de
La conduc tivité croit fortement avec la température i dans les chaudiè r es
élec triques d'environ 2 0/0 par degré C . 9, 2 degrés allemands dont la dureté temporaire due
1 = KCI chl o ru r e de potassium. au bicarbonate est de 7, 5 ° passe, par une brève
2 = Na Cl sel de cuisine . cuisson, de 3 à 2,3 10- 1 ~2 - 1 cm- 1•
3 = Mg S0 4 sul f ate de magnésium.
4 = K2 S04 sulfa t e de potasse. Le traitement de l'eau d'alimentation ou des chau-
5 = HCI acide chlo rhydriq ue.
dières pour empêcher la formation de boue ou d'in-
=
H 2 S0 4 acide s ulfurique.
7 = Na OH soude caus t ique . crustation a aussi, suivant le procédé et les adjonctions
faites, une influence importante sur la conductivité.
la température et la conductivité est exprime par la
. ,
En général, lors du choix de procédés d'adoucissement,
formule il faut prendre celui permettant d'obtenir une eau trai-
1
C == - - - . 'X.2 - 'X.t tée avec le minimum de sels et de bases en solution
X1x t'!. - li 0
afin que l'eau n'aie pas une conductivité trop élevée.
Même pour les chaudières électriques qui supportent
dans laquelle x 1 et x 2 sont les conductivités aux tem-
une conductivité élevée de l'eau, il ne faut pas
pératures f 1 et f 2 , X1 Ko la conductivité à 18 ° C et C
oublier que l'on ne soutire de la chaudière que de
le coefficient de température. C varie entre 0,02 et l'eau pure sous forme de vapeur, donc que la teneur
0,023 pour les solutions de sels diluées, entre 0,009 et
en sels de l'eau augmente constamment. Une chau-
0,016 pour les acides et quelques sels acides et entre
dière alimentée avec de l'eau à conductivité élevée
0,019 à 0,02 pour les bases fortes. Pour l'eau des
doit plus souvent être purgée que si l'eau d' alimen-
chaudières qui contiennent surtout des solutions diluées
tation est moins conductrice. Il est aussi important
de sels et de bases, on peut admettre avec suffisam-
de savoir sous quelle forme les sels sont introduits
ment d'exactitude un coefficient de 0,02. La con-
dans la chaudière. Comme le montre la figure 2,
ductivité de l'eau des chaudières croît donc d'environ
la soude (Na OH) a une conductivité 3,5 fois plu~
2 °/o par degré C. forte que le sulfate de soude (Na 2 SO 1) de même
concentration. Il faut aussi tenir compte du coût de
III° COMPOSITION DE L'EAU DES CHAUDIÈRES l'installation d'épuration et des ingrédients chimiques,
,
ET SON INFLUENCE SUR LA CONDUCTIVITE. ainsi que des frais d'entretien, jouant un rôle parti-
Après avoir parlé de l'influence des diverses matières culièrement important pour les chaudières électriques,
dissoutes, de la concentration et de la température dont le prix est relativement faible.
sur la conductivité, nous allons, pour être complet, parler ,
0
des diverses compositions de l'eau des chaudières et IV RELATION ENTRE LA CONDUCTIVITE
des phénomènes qui se déroulent en exploitation. ADMISSIBLE DE L'EAU ET LA CONSTRUCTION
Lors de l'alimentation de la chaudière avec de l'eau DES CHAUDIÈRES.
brute de dureté et conductivité données, l'échauffe- La teneur admissible en sels acides et basiques
ment et la pression déclenchent des réactions chimiques de leau de la chaudière, donc aussi la conducti-
qui modifient la composition et la conductivité de l'eau. vité maximum, dépendent beaucoup de la construc-
,
NOVEMBRE/DECEMBRE 1942 REVUE BROWN BOVERI PAGE 351

tion des électrodes. Si une certaine valeur est dé- utilisé encore maintenant pour les chaudières à basse
passée, des étincelles se produisent, le fonctionnement tension, est celui des électrodes plongeantes, repré-
est instable et des arcs peuvent s'amorcer. En même sentées, pour un système monophasé, sur la figure 6.
temps l'eau est décomposée, ce qui engendre un Le courant passe de l'électrode fixe centrale à travers
gaz détonant. Le système d'électrodes le plus simple, l'eau jusqu'à l'électrode extérieure, formée par l'en-
veloppe de la chaudière et retourne au réseau par
la terre. Pour le système triphasé, les trois électrodes
forment un triangle équilatéral au milieu de la chau-
dière cylindrique. On peut avoir aussi d'autres formes
d'électrodes, par exemple des plaques. Comme la
section de l'eau varie le long des lignes de courant
entre les électrodes concentriques de la figure 6, la
résistance électrique par unité de longueur varie
selon l'équation

dR Q 1
s
h dr 2. Jt • h r

Q étant la résistivité de l'eau.


La résistance croît si rapidement dans le voisinage
de l'électrode intérieure que la chute de tension est
très forte en ce point. Le gradient de potentiel est
donné par:
dV V
dr
r · ln r"'
r1

et le rapport entre le gradient de potentiel en chaque


point et le gradient moyen sera :

r2 - r1 dV r 2- r 1 1 (en pour-cent dans la


V
- · dr r courbe 2 de la fig. 6)
9 JO 1Il -r2
r1
.
La puissance par unité de volume est:

1600 dl 1~ . Q 1
700
O/o
7 dv (2 . J( • h) 2 r2

Fig . 6. - Courbe de la tension et de la puissance par unité de volume


dans une chaudière électri que monophasée à électrode plongeante .
elle varie donc inversément proportionnellement avec
le carré de la distance entre le centre de la chaudière
Courbe 1 = Répartition de la tension entre les électrodes concentriques.
Courbe 2 = Gradient de potentiel dans l'eau en pour-cent du gradient moyen, et le point considéré. Le rapport entre la puissance
pou r un rapport des rayons r 1 : r 2 = 1/10 .
par unité de volume en chaque point et sa valeur
Courbe 3 = Pu issance pa r unité de vo lume en pour-cent de la puissance
moyenne par unité de volume . moyenne est donné par l'équation:
Courbe 4 = Raccordemen t au réseau .
Courbe 5 = Ligne de courant.
Courb e 6 = Tens ion , v dl 1 .-1 (en pour-cent dans la
Courb e 7 = Puissance par unité d e volume . -l · dv r 2 courbe 3 de la fig. 6).
Cou r be 8 = Terre.

Dans le voisinag e de l'élec trode intérieure , la chute de t ension, donc


la transformation d'énergi e est maxi mum. La conduc1ivité d e l'eau de
la chaudière do it êtr e faib le pour éviter la formation d'étincel les. La courbe 1 de la figure 6 représente la tension le
PAGE 352 REVUE BROWN BOVERI NOVEMBRE/DÉCEMBRE 1942

long d'un rayon et les courbes 2 et 3 le gradient de correspondante de l'électrode. Ainsi les passages à sec-
potentiel et la puissance par unité de volume par tions étroites sont artificiellement allongés. La transfor-
rapport à la valeur moyenne de ces grandeurs. La mation d'énergie se fait principalement dans ces sections.
forte inclinaison de ces courbes au voisinage de I' élec- Ces constructions améliorées du système d'électrodes
trode intérieure est bien nette. plongeantes pour tensions élevées, permettant une plus
Les considérations précédentes ont montré que la forte conductivité de leau, ont toutes le même dés-
puissance par unité de volume est la plus forte près avantage: les pièces en matière céramique étant plongées
de l'électrode, c'est donc là que la production de dans l'eau, selon la qualité de l'eau, elles seront toujours
vapeur est la plus grande. Il se forme le long de plus ou moins rapidement détériorées - les eaux alcalines
l'électrode des bulles de vapeur qui donnent une ré- sont particulièrement actives. En outre, lorsque ces
partition de l'énergie encore plus défavorable. Pour pièces sont recouvertes de tartre, la différence de dila-
éviter une surcharge inadmissible dans le voisinage tation entre le recouvrement et la pièce peut provo-
des électrodes ainsi que la formation d'étincelles, on quer des tensions mécaniques entraînant des fissures
est obligé de maintenir très basse la conductivité de lors des variations de températures aux mises en et
l'eau, donc sa teneur en sels et en bases. Avec hors service de la chaudière. La chaudière électrique
les chaudières à haute tension, les valeurs atteintes construite par Brown Boveri depuis 19 33 évite cet
seraient inadmissibles si bien que ce système d' élec- inconvénient, le courant passant à travers des jets
trodes ne peut pas être utilisé pour les tensions élevées. d'eau. La construction de cette chaudière a déjà été
décrite dans des publications antérieures 1). A l' excep-
tion des isolateurs de traversée montés dans la chambre
de vapeur et qui sont efficacement protégés, il n'y a
aucune pièce en matière céramique dans la chaudière
et surtout, il n'y en a point en contact avec l'eau. Dans
le système à électrodes à jets d'eau, le gradient de

2 tension est presque constant car la section d'eau est


la même sur tout le parcours du courant. La produc-
tion de vapeur est aussi la même sur toute la longueur
du jet. c'est pourquoi, on peut admettre une conduc-
tivité de l'eau beaucoup plus élevée dans les chaudières
à jets d'eau que dans celles à électrodes plongeantes.
La possibilité d'admettre une plus forte teneur en sels
permet un choix plus libre de la méthode d'épuration
et réduit les purges et donc aussi les pertes de chaleur

Fig . 7 . Electrode plongeant avec pièces isolantes allongeant les lignes


qu'elles entraînent.
de courant aux résistances élevées. (MS 844) A. Strub. (}. C.)
C' es t dan s les canaux entre les pièces isolan t es que la densité de courant
est maximum . s i bi e n que l ' on peul admettre des conductivités de l 'eau
el des tensions plus élevée5 qu ' avec les chaudières ordinaires à élec trodes
1
) E. Soldati: «Chaudière électrique à haute tension à jets
plongean t es . L ' emploi de pièces en matière céramique plongées dans d'eau, système Brown Boveri. » Revue Brown
l'eau a des inconvénients. Boveri 1935, p. 71 - 76.
1 = Electrod e . A. Strub: «Résultat d'essais d'une chaudière électri-
2 = Pièces isolantes .
que installée dans la Fabrique de Sucre
d'Aarberg. » Revue Brown Boveri 1937,
Dans la plupart des constructions de chaudières, on p. 167 et 168.
s'efforce de réduire la section de l'eau entre les élec- E. Soldati: (< Chaudière électrique. » Revue Brown Boveri
trodes au moyen de corps en céramique de formes 1938, p. 231 - 236.

diverses. La figure 7 en donne un exemple. Le courant A. Strub: <( Chaudière électrique Brown Boveri à haute
tension pour la production de vapeur à
ne peut passer que par des fentes relativement étroites haute pression avec réglage automatique. »
dont la section totale est plus faible que la surface Revue Brown Boveri 1940, p. 139- 141.

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