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Feuille d'exercices : Physique statistique

P Colin

2014/2015

1 Composition de l'air

L’air atmosphérique est composé essentiellement de diazote N2 de masse mo-


laire MN2 = 28 g.mol−1 et de dioxygène O2 de masse molaire MO2 = 32 g.mol−1 .
Au niveau de la mer, les fractions molaires de ces deux gaz sont telles que
x N 2 ∼ 4 x O2 .
x N2
Dans le modèle de l’atmosphère isotherme à T = 290 K, calculer xO 2 à
4 000 m d’altitude.

2 Système à trois niveaux d'énergie

On considère un système de N particules indépendantes pouvant exister


dans 3 états d’énergie égales à 0, ε et 2ε. Le système est en équilibre avec un
thermostat de température T .
1. Quelle est l’énergie moyenne du système pour :
ε
(a) T  kB ?
(b) T  kεB ?
(c) T = kεB ?
2. Quelle est la capacité thermique pour :
ε
(a) T  kB ?
ε
(b) T  kB ?
(c) Que peut-on déduire des deux résultats précédents ?

3 Systèmes à deux niveaux d'énergie dégénérés

On considère un système de N particules pouvant exister dans 4 états quan-


tiques différents : un état dans lequel l’énergie de la particule est nulle et trois
états dans lesquels l’énergie est égale à ε. Les particules, indépendantes entre
elles, sont à l’équilibre avec un thermostat de température T . La probabilité
pour une particule d’être dans un état quantique donné est proportionnelle au
facteur de Boltzmann de cet état.
1. Exprimer pour une particule donnée :
(a) la probabilité qu’elle soit dans l’état quantique d’énergie nulle ;

1
(b) la probabilité qu’elle soit dans un état quantique donné d’énergie ε ;
(c) la probabilité qu’elle soit au niveau d’énergie nulle ;
(d) la probabilité qu’elle soit au niveau d’énergie ε ;
2. Quelle est la condition pour que le système contienne, en moyenne, plus
de particules d’énergie ε que de particules d’énergie nulle ?
3. Vers quelle limite tend l’énergie du système lorsque la température de-
vient très grande ?

4 Expérience de Jean Perrin

Dans son livre les atomes publié en 1913, Jean Perrin décrit des expériences
qui lui ont permis de mesurer le nombre d’Avogadro Na . Au terme d’une prépa-
ration décrite dans le livre, l’auteur obtient une suspension dans l’eau de grains
de gomme-gutte sphériques, ayant tous le même rayon a de l’ordre du dixième
de µm. Il observe ces grains au microscope, l’échantillon étant contenu dans une
cuve de 100 µm de profondeur. La gomme-gutte est une substance solide de
densité d = 1, 194.
1. Chaque grain est soumis à son poids et à la poussée d’Archimède (égale à
l’opposé du poids de son volume en eau). Montrer que l’énergie potentielle
Ep (z) d’un grain de coordonnée z le long de l’axe Oz vertical ascendant
est de la forme Ep (z) = Az où A est une constante. On exprimera A en
fonction de g, d, a et de la masse volumique de l’eau µeau .
2. En faisant l’hypothèse que les grains suivent la loi de Boltzmann, déter-
miner une longueur h, dépendant de A et de la température T de l’échan-
tillon, qui caractérise la répartition des grains selon l’axe Oz. Quel est
l’ordre de grandeur de h à la température ambiante ? Commenter.
3. Lors d’expériences soignées avec des grains de rayon a = 0, 212 µm, Per-
rin a trouvé que les concentrations des grains en quatre plans horizontaux
équidistants traversant la cuve aux niveaux : 5, 35, 65 et 95 µm sont pro-
portionnelles respectivement aux nombres : 100, 47, 23 et 12. En déduire
une valeur approchée du nombre d’Avogadro, sachant que la constante
des gaz parfaits vaut R = 8, 314 J.K−1 , en prenant pour la température
de l’échantillon la valeur T = 273 K.

5 Niveaux de vibrations

Les niveaux d’énergie de vibration d’une molécule diatomique sont quantifiés


selon En = n + 12 hνvibr où νvibr est la fréquence de vibration et n ∈ N un


entier positif ou nul quelconque. On considère un échantillon de ces molécules


en équilibre avec un thermostat de température T .
1. Exprimer en fonction de h, νvibr et T :
(a) le pourcentage des molécules qui sont dans l’état d’énergie E1 ;
(b) le pourcentage de molécules qui sont dans un état excité quelconque,
c’est à dire dont l’énergie prend une des valeurs En avec n ≥ 1.
2. Faire les applications numériques à T = 298 K dans le cas de la molécule
de diiode I2 dont la fréquence de vibration, particulièrement basse, est
νvibr = 6, 438.1012 Hz.

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6 Fluctuation de l'énergie d'une particule

On considère, au sein d’un système thermodynamique en équilibre à la tem-


pérature T , une particule indépendante pouvant P exister dans les niveaux d’éner-
gie E1 , E2 , ... ,En , ... On pose β = kB1T et Z = i exp (−βEi ).
1. Montrer que la valeur moyenne de l’énergie ε de la particule est :
d ln Z
hεi = −

2. Montrer que :
d hεi 2
= hεi − ε2



3. Vérifier que :
d hεi d hεi
= −kB T 2
dβ dT
4. On suppose que hεi = α kB T où α est un nombre de l’ordre de l’unité
et qui varie très peu sur le domaine de température considéré. Montrer
que l’écart type σ(ε) de l’énergie d’une particule est du même ordre de
grandeur que hεi.

7 Expérience de Kappler

L’expérience de Kappler (1931) a permis de mesurer la constante de Boltz-


mann à partir des fluctuations de position d’un petit pendule de torsion (figure 1)
placé dans une enceinte thermostatée de température T .
Le pendule est constitué par un petit miroir suspendu au bout d’un fil de
quartz. Ce miroir peut tourner autour de l’axe du fil et sa position est repérée
par l’angle de torsion ϕ du fil, angle dont l’origine est prise lorsque le fil n’est pas
déformé. Le miroir est à l’équilibre avec le gaz à température T qui l’entoure.
Il est sujet à des fluctuations de sa position angulaire (ϕ) dues à l’agitation
thermique.

Figure 1 – Principe de l’expérience de Kappler

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L’énergie potentielle associée à la torsion du fil est 12 Cϕ2 où C est une
constante positive caractérisant le fil (raideur de torsion du fil).
1. Pour repérer la rotation du miroir, on l’éclaire avec un rayon lumineux
dont l’angle d’incidence est nul lorsque ϕ = 0. Le rayon réfléchi engendre
un point lumineux sur un écran placé à une distance L du miroir.

De quelle distance d se déplace ce point lumineux lorsque le miroir à


tourné d’un petit angle ϕ ?
2. L’angle ϕ fluctue autour de 0.


(a) En utilisant le théorème d’équipartition de l’énergie, exprimer ϕ2 .
(b) Avec les données suivantes : T = 287, 1
K, C = 9, 428.10−16 kg.m2 .s−2
et L = 0, 865 m, Kappler a mesuré d2 = 1, 250.10−5 m2 . Quelle
valeur de la constante de Boltzmann a-t-il trouvé ?

Figure 2 – Enregistrement des fluctuations de position du point lumineux par


Kappler

(c) Quelle est l’erreur relative commise par rapport à la valeur admise
aujourd’hui kB = 1, 380 643 8.10−23 m2 .kg.s−2 .K−1 ?

8 Séparation isotopique par ultracentrifugation

Un cylindre de rayon a et de hauteur h est rempli d’un gaz parfait de masse


molaire M . Ce cylindre est annimé, par rapport au référentiel terrestre supposé
galiléen, d’un mouvement de rotation autour de son axe (Oz) à la vitesse angu-
laire ω. On admet que le gaz atteint un état d’équilibre dans le référentiel du
cylindre et qu’il a une température uniforme T .
1. Le référentiel lié au cylindre est-il galiléen ? Vérifier que l’énergie poten-
tielle d’une molécule de masse m située au point de coordonnées cylin-
driques (r, θ, z) est Ep = − 12 mω 2 r2 .
2. On note n(r) la densité moléculaire (c’est à dire le nombre de molécules
par unité de volume) dans le cylindre à la distance r de l’axe Oz. Exprimer
n(r)
n(0) en fonction de M , ω, r, R (constante des gaz parfaits) et T .

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3. Le dispositif précédent est à la base de la méthode d’enrichissement de
l’uranium par ultracentrifugation. L’hexafluorure d’uranium UF6 est in-
troduit dans des cylindres de rayon a = 20 cm qui tournent à 10 000 tours
par minute (figure 3). La température est T = 300 K.

Figure 3 – Le gaz d’uranium est injecté sous forme d’hexafluorure (UF6) dans
la centrifugeuse qui tourne à deux fois la vitesse du son. Le plus lourd des deux
isotopes, l’uranium-238 est poussé contre les parois du cylindre externe alors que
le plus léger, l’uranium-235, reste prés de l’axe où il est aspiré pour alimenter la
centrifugeuse suivante. L’hexafluorure doit passer dans des milliers de centrifu-
geuses pour être enrichi à la concentration voulue. La centrifugation peut être
détournée pour fabriquer l’uranium enrichi des bombes. ( IN2P3/Urenco)
c

(a) Calculer numériquement n(a)


n(0) dans le cas d’une molécule
238
UF6 de
−1
masse molaire M238 = 352 g.mol , puis dans le cas d’une molécule
235
UF6 .
(b) Dans la nature, la fraction molaire de l’isotope 235 U est égale à 0,72 %
et l’opération d’enrichissement pour les applications civiles 1 doit four-
nir un combustible contenant entre 3 et 5 % de cet isotope. On note
x235 la fraction molaire de molécule d’hexafluorure contenant 235 U.

Calculer xx235
235 (0)
(a) . Commenter, sachant qu’une installation comporte
100 à 1 000 cylindres.
1. Les centrales nucléaires de production d'énergie électrique.

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9 Mouvement brownien

On considère une particule de taille de l’ordre du micromètre plongée dans


l’eau. Du fait des collisions incessantes avec les molécules d’eau, la particule a
un mouvement aléatoire observable au microscope appelé mouvement brownien.
On modélise ici ce mouvement en se limitant à sa projection sur une direc-
tion horizontale (Ox). La particule a une masse m et sa position sur cet axe est
x(t) avec x(0) = 0.

Figure 4 – Simulation d’un mouvement brownien à une dimension : évolution


de x (en ordonnée) en fonction du temps (en abscisse).

On prend en compte les chocs des molécules d’eau sur la particule de la


manière suivante :
— si la particule est fixe, la force exercée par l’eau fluctue sur une échelle
de temps (de l’ordre de la durée entre deux chocs) très courte devant
la durée d’observation et sa moyenne sur une durée intermédiaire entre
cette échelle de temps et le temps d’observation est nulle :

Feau,x = F (t) avec hF (t)i = 0

— si la particule est en mouvement, les chocs avec les molécules d’eau ont
pour effet de la freiner et l’eau exerce sur elle la force :

Feau,x = −f ẋ + F (t)

où f est une constante positive et F (t) la force aléatoire précédente.

On note hXi la moyenne d’une grandeur X sur une durée intermédiaire entre
le temps caractéristique des chocs et la durée d’observation. On admet que :
 
dX d hXi
=
dt dt

1. Écrire le principe fondamentale de la dynamique pour une particule brow-


nienne de masse m soumise uniquement à la force exercée par l’eau.

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2. En admettant que hxF (t)i = 0, montrer que :

d hxẋi
= m ẋ2 − f hxẋi


m
dt


3. Que vaut ẋ2 si la température de l’eau est T ?
4. Exprimer hxẋi en fonction de kB T , f , τ = m
f et t.

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5. Montrer que, pour t  τ , x ∼ 2Dt où D s’exprime en fonction de
kB T et f .
6. La particule brownienne est une sphère de rayon a = 10 µm, de masse
volumique µ = 1, 2.103 kg.m−3 , T = 298 K et f = 6πaη où η =
1.103 kg.m−1 .s−1 est la viscosité de l’eau. Calculer numériquement τ
ainsi que la distance moyenne parcourue en 1 s.

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