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LU2PY103, 403-Thermodynamique

Contrôle continu — 21 janvier 2021


Durée : 1h30 — calculatrices type collège autorisées, documents et téléphones portables interdits.

1 Cycle de Lenoir
On considère n moles de gaz parfait diatomique subissant les transformations quasi-statiques
suivantes en étant en contact alternativement avec des sources thermiques chaude (température
T1 ) lors des deux premières transformations et froide (température T0 ) lors de la troisième
transformation :
— échauffement isochore de l’état A (p0 , V0 , T0 ) vers l’état B (p1 , V1 = V0 , T1 ).
— détente isotherme de l’état B vers l’état C (p0 , V2 = 2 V0 , T1 ).
— refroidissement isobare de l’état C vers l’état A.
Pour les applications numériques, on prendra n = 0,2 mol, p0 = 1 bar, V0 = 5 L, T0 = 300 K et
la constante des gaz parfaits R = 25/3 SI (unités du système international).
1. Représenter ce cycle sur un diagramme de Clapeyron.
2. Le cycle est-il moteur ou récepteur (justifier votre réponse) ?
3. Calculer les valeurs numériques de T1 et p1 .
4. Établir, en fonction de n R T0 , les expressions des variations d’énergie interne, du travail et
de la chaleur échangés pour les transformations A → B et B → C. Faire les applications
numériques.
5. Pour la transformation C → A, calculer la variation d’énergie interne du gaz ∆UCA , le
travail WCA et la chaleur QCA reçus par le gaz. On exprimera les résultats en fonction de
n R T0 . Faire les applications numériques.
6. En déduire la valeur numérique du travail total reçu par le gaz au cours d’un cycle. Le
résultat est-il cohérent avec votre réponse à la question 2 ?
7. Écrire la différentielle dS de l’entropie du gaz en fonction de dU et dV (identité ther-
modynamique), puis en fonction de dT et dV . En intégrant dS, déduire l’expression de
S(T, V ) à une « constante » additive près dépendant du nombre de moles n. On n’essaiera
pas de calculer cette « constante » .
8. Calculer les variations d’entropie du gaz lors des trois transformations. Vérifier que la
variation d’entropie du gaz sur le cycle est conforme à ce à quoi on s’attend.
9. Calculer les variations d’entropie des sources chaude (température T1 ) et froide (tempé-
rature T0 ) lors des 3 transformations. Faire l’application numérique
10. Calculer la variation d’entropie de l’univers pour le cycle (gaz + les deux sources ther-
miques). Le cycle est-il réversible ou irréversible ?

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2 Systèmes à 2 niveaux
On considère N ions d’éthylsulfate de terbium (Tb3+ ) modélisés par des systèmes à deux
niveaux. L’ion numéro i a une énergie εi (i varie de 1 à N ). Cette énergie peut prendre deux
valeurs : +δ > 0 si l’ion est dans l’état A et −δ si l’ion est dans P
l’état B. L’énergie totale U
est simplement la somme des énergies : U = ε1 + ε2 + · · · + εN = N i=1 εi . Pour un micro-état
donné, on note NA le nombre d’ions dans l’état A et NB = N − NA le nombre d’ions dans l’état
B.
1. Faire la liste de tous les microétats avec N = 4 et NA = 2. Donner leur nombre.
2. Montrer que U = δ(2 NA − N ).
Ω(N, NA ) est le nombre de microétats pour N particules et NA particules dans l’état A.
N!
On a vu en cours : Ω(N, NA ) = .
NA ! N − NA !
3. Rappeler l’expression de l’entropie statistique S en fonction du nombre de microétats Ω
("formule de Boltzmann"), et donner l’expression de l’entropie S(N, NA ) du problème
considéré ici.
On considère la limite N  1, NA  1 et N − NA  1.
4. En utilisant la formule de Stirling ln p! ≈ p ln p − p, trouver une nouvelle expression
approchée de S(N, NA ).
 
∂S ∂S

5. Que vaut ∂U N ? Exprimer cette dérivée en fonction de ∂NA .
N
6. En déduire l’expression de la température absolue T en fonction de N , NA et δ.
7. Déterminer alors l’expression de l’énergie U (N, T ).

3 Changement climatique et fonte du Groenland


Plusieurs scénarios du changement climatique en cours prédisent la fonte complète de la
calotte de glace recouvrant le Groenland. Dans cet exercice, on se propose d’évaluer les ordres
de grandeur de plusieurs échanges de chaleur mis en jeu.
La masse de glace initiale sur le Groenland est mg = 2,8 × 1018 kg. Elle est à la température
moyenne θg = −10 ◦ C. À l’instant initial, début du réchauffement, elle glisse rapidement (c’est-
à-dire en quelques années) dans l’océan de telle sorte que sa température ne varie pas. Ensuite
elle se réchauffe jusqu’à la température de fusion θfus = 0◦ C puis fond dans la mer. L’eau de
fonte se mélange à l’océan sur une épaisseur de 1000 mètres-la couche de mélange. La masse de
cette couche de mélange est moc = 3 × 1020 kg et est initialement à la température θoc = 5 ◦ C.
On donne également : capacité thermique massique de la glace : cg = 2100 J kg−1 K−1 ; capacité
thermique massique de l’eau liquide : ce = 4200 J kg−1 K−1 ; chaleur latente massique de fusion
de la glace : L = 330000 J kg−1 .
On prendra bien soin d’écrire chaque résultat sous forme littérale avant toute application
numérique.
1. Calculer Q1 , chaleur fournie à la glace pour passer de θg à θfus . Faire l’application numé-
rique.
2. Calculer Q2 , chaleur fournie à la glace pour qu’elle fonde. Faire l’application numérique.

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Dans un premier temps on suppose que le mélange se fait sans échange de chaleur avec
l’extérieur (c’est-à-dire l’atmosphère ou l’océan profond).
3. Justifier brièvement pourquoi il est raisonnable de considérer que la température de la
couche de mélange varie très peu et peut être considérée constante.
4. Calculer alors Q3 , chaleur fournie à l’eau résultant de la fusion pour qu’elle passe de θfus
à θoc . Faire l’application numérique.
5. Calculer numériquement Qg = Q1 + Q2 + Q3 , la chaleur totale reçue par l’eau issue de la
glace du Groenland au cours de la transformation complète.
6. On considère maintenant que la température de la couche de mélange n’est pas constante.
Par contre, le mélange se fait toujours sans échange de chaleur avec l’extérieur. En faisant
0
un bilan calorimétrique, déterminer la nouvelle température θoc à la fin du mélange en
fonction de θoc , θ0 et de masses du problème. Calculer numériquement sa valeur ainsi que
0
θoc − θoc . L’hypothèse d’une température constante est-elle bien justifiée ?
7. En réalité, la température de la couche de mélange de l’océan augmente de ∆θ = 2 ◦ C
par effet de serre. Calculer la chaleur Qoc reçue par l’océan lors de ce réchauffement. Faire
l’application numérique.
8. En comparant les chaleurs Qg et Qoc , expliquer s’il est possible de négliger la fonte du
Groenland pour une modélisation réaliste du réchauffement climatique.

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