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Faculté des Sciences

Département de Chimie

Master Spécialisé en Génie des Matériaux


Sciences et Technologies des Céramiques et Ciments.

Module :
CINETIQUE CHIMIQUE HETEROGENE ET PROCEDES CATALYTIQUES
INDUSTRIELS

Travail personnel, sous le thème :

Engrais NPK

Réalisé par l’étudiant : Akdi Mohammed Aimane

Encadré par Pr. Abdelaziz Ramadane KRIBII

Année universitaire : 2019-2020


SOMMAIRE

1 Engrais naturels ou synthétiques...............................................................................................5

1.1 Les engrais naturels.......................................................................................................... 5


a) Le composte............................................................................................................................ 5
b) Le fumier biologique............................................................................................................... 6
c) Les engrais verts..................................................................................................................... 6
1.2 Les engrais synthétiques...................................................................................................6

2 Les engrais minéraux et organo-minéraux................................................................................7


2.1 Les engrais minéraux.........................................................................................................7
2.2 Les engrais organo-minéraux............................................................................................7

3 Les NPK et oligo-éléments........................................................................................................8


3.1 Les limites des NPK........................................................................................................... 8
3.2 Avantage de l’usage des engrais NPK ?............................................................................9

4 Principe de fabrication des engrais NPK :...............................................................................11

5 Les risques et inconvénients des engrais NPK :.....................................................................13


5.1 Toxicocinétique................................................................................................................ 14
5.2 Toxicité expérimentale et mécanismes d’action toxique...................................................16

6 SITUATION ACTUELLE DU SECTEUR DES ENGRAIS AU MAROC....................................16


INTRODUCTION

Les engrais chimiques font partie des intrants chimiques qui ont pour but l'amélioration des
propriétés physiques et chimiques du sol, se sont également des activateurs ou retardateurs de
croissance en matière agricole.

L'utilisation des engrais est très ancienne, elle date probablement du tout début de l'agriculture et
de l'élevage. L'homme a dû constater que les plantes poussant sur la fumure des déjections
animale avaient une croissance plus rapide que les autres, et il s'est donc servi de fumiers divers
pour récolter plus de produits. Toute l’année, nos plantes ont besoin d’énergie pour grandir,
produire leurs fleurs et leurs fruits. Que ce soit pour des potagères, des vivaces ou même les
arbres, ils ont besoin d'un apport, là le recours aux engrais est indubitable. Avec le
développement de la chimie depuis le 19e siècle, les engrais minéraux chimiques furent de plus
en plus utilisés, en raison de leur faible coût et de leur excellente efficacité. Aujourd'hui, la
majorité des engrais utilisés en agriculture sont des engrais chimiques. En ce qui concerne le
jardinage, les engrais du commerce tendent à répondre à la demande jardinière.

Cependant, les dossiers environnementaux sont fortement d’actualité quant à l'usage des engrais
chimiques. Entre vraies et fausses peurs, qu’en est-il réellement ? Nous allons essayer
d'investiguer dans ce sujet fort qu’est l’utilisation des engrais chimiques dans notre agriculture.
Où se pose le problème de cet usage? Nous nous attacherons par la suite à rechercher les
avantages de cette utilisation d'engrais en agriculture.

Dans le but d'accroître la productivité agricole, il est utile de trouver d'autres sources d'apports
nutritif et énergétique aux plantes pour qu'elles arrivent à vite synthétiser leurs produits et à
également assurer leurs croissances convenablement, d'où la nécessité de l'usage des engrais.
Les engrais chimiques sont utilisés dans le cadre d'une agriculture intensive afin d'augmenter la
croissance et le rendement des cultures., Ils permettent une amélioration spectaculaire des
rendements agricoles pour un faible coût. Parallèlement, l'utilisation des engrais chimiques s'est
développée également pour le potager et le jardin pour plusieurs raison.

L'usage des engrais chimique en tant que fertilisants est un avantage financier du fait du faible
coût des engrais par rapport à la productivité, Ceci montre que les engrais sont essentiellement
utilisé dans un but d'intérêt productif.

En Afrique par exemple dans le cadre de revalorisation de l'agriculture entrepris par des
organisations comme le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD), et
le Programme Intégré pour le Développement de l’Agriculture en Afrique (CAADP), il a été
constaté que près de 8 millions de tonnes d’éléments nutritifs sont consommées chaque année.
“Il faut que l’Afrique réussisse à mieux appliquer les sciences et technologies aux problèmes
agricoles et à faire bénéficier les agriculteurs de ces progrès plus rapidement.”, a affirmé un
scientifique du Centre international de développement des engrais. Pour empêcher que les
récoltes ne diminuent, il est donc essentiel de restaurer l’azote, le potassium, le phosphore et les
autres minéraux absorbés par les plantes. La solution consiste en partie à adopter de meilleures
pratiques agricoles, notamment en diversifiant les cultures, en améliorant les méthodes de
préservation des sols et en utilisant de meilleures semences et technologies. Mais pour entamer
une véritable “révolution” de l’agriculture africaine, a appuyé un autre scientifique, il faut avant
tout employer davantage d’engrais.

En Asie et en Amérique latine par ailleurs, les cultivateurs ont considérablement amélioré leurs
récoltes en augmentant la productivité des terres existantes par l'usage des engrais chimiques,
alors qu’en Afrique on a cherché à produire d’avantage en cultivant de plus grandes superficies
sans aucun apport nutritif. D’après le CAADP, les cultivateurs africains utilisent actuellement
beaucoup moins d’engrais que leurs homologues d’autres régions du monde. Dans une étude
établie à l’occasion du Sommet de l’engrais africain par l’Union Africaine pour attirer
l’attention sur la crise des sols africains, il a été noté que l’utilisation d’engrais en Afrique
n’atteint pas le dixième de la moyenne mondiale. L’Éthiopie, le Kenya, l’Afrique du Sud, le
Zimbabwe et le Nigéria consomment à eux seuls près des deux tiers de l’engrais utilisé en
Afrique, principalement dans les secteurs de l’agriculture commerciale et des exportations.
“L’utilisation négligeable d’engrais par les petits exploitants agricoles, affirment certains
scientifiques, a pour beaucoup contribué au recul du rendement agricole par habitant dans
certaines régions, ce qui a exacerbé la faim et la sous-nutrition dans ces régions-là.”

L'utilisation des engrais chimiques en agriculture s'avère donc très importante de par son intérêt
productif, productif par rapport au coût des engrais et par rapport aux besoins alimentaires par
l'agriculture. [1]
NATURE DES ENGRAIS

Il existe une très grande variété d'engrais chimiques sur le marché. On les retrouve sous forme
de pastilles, de granules, de bâtonnets, de poudres ou de liquides. Il existe trois grandes familles
d'engrais chimiques, nous distinguons : [1]

 les engrais naturels ou synthétiques

 les engrais minéraux et organo-minéraux

 les NPK et oligo-éléments

1 Engrais naturels ou synthétiques

1.1 Les engrais naturels

Nous disposons d'engrais faciles d'accès que sont les engrais naturels. Le composte par exemple
est tout simplement fabriqué par les déchets organiques végétaux, nous avons aussi le fumier
Biologique et les engrais verts.

a) Le composte

Il est fabriqué à partir de la matière (ou déchet) surtout organique. Les déchets sont placés dans
un silo à compost (une caisse en bois par exemple avec une ouverture en bas). La décomposition
s'effectue généralement en quelques semaines (mais la durée varie en fonction des végétaux
compostés).

Exemples de quelques matières organiques qui permettent de fabriquer le compost :

 la pelouse de jardin s'il elle n'a pas été traitée.

 les feuilles d'arbres.

 les épluchures de légumes, le pain, les coquilles d'oeuf.

 les mauvaises herbes, orties...

b) Le fumier biologique

Le fumier est constitué d'humus avec lequel il nourrit la terre. L'humus joue donc un rôle
fondamental . Les déjections animales sont aussi l'un des constituants du fumier, elles apportent
de l'azote et des oligo-éléments.
Il existe beaucoup de sortes de fumier biologique:

 Fumier de chevaux, de mulets et d'ânes: Chaud et léger, il convient aux terres argileuses.

 Fumier de vaches et de boeufs: Humide, froid, gras, lourd et compact, il convient


essentiellement aux Terres Sèches, Chaudes, Légères et siliceuses. Il est capable de
donner à ce de type de sols de la fraîcheur et les différents éléments qui Leur permettra de
mieux résister à la chaleur.

c) Les engrais verts

Les engrais verts sont des plantes éphémères à croissance rapide qui retiennent les éléments
nutritifs du sol. Après leur décomposition, elles servent d'apport de matière organique. Les
plantes les plus souvent utilisées sont:

 la moutarde,

 le colza,

 la phacélie ou encore la mâche. [1]

1.2 Les engrais synthétiques

Les engrais synthétiques sont issus de substances transformées chimiquement. Ce sont les engrais
les plus utilisés, parce qu'ils sont faciles à utiliser, bon marché et facilement absorbés par les
plantes. Les éléments nutritifs qu'ils libèrent sont immédiatement assimilables par les plantes,
sans l'intervention de la vie biologique du sol. [1]

On distingue :

 Les engrais azotés, L'azote de l'atmosphère étant la principale source d'azote utilisée par
les plantes.

 Les engrais phosphatés, fabriqués à partir des roches phosphatées qui sont extraites de la
terre.

 Les engrais potassiques, le potassium provient de dépôts souterrains ou marins, de


mélanges de KCl et de NaCl. Pour leur extraction, ces minerais sont soit dissous dans
l'eau soit extraits en tant que solides.

 Le chlorure de potassium aussi sert pour la fabrication des autres engrais, tel que le
sulfate de potassium, par l'action de l'acide sulfurique.
2 Les engrais minéraux et organo-minéraux

2.1 Les engrais minéraux

Les engrais minéraux sont produits à partir de minerais extraits du sous-sol (phosphate, potasse)
ou fabriqués à partir de l'azote de l'air. Il y a les engrais minéraux simples et les engrais minéraux
composés.

 Les engrais minéraux simples: lorsqu'ils ne contiennent qu'un seul élément nutritif
majeur :

-azotés : ammonitrates, urée, solution azotées...

-phosphatés : superphosphate...

-potassiques : chlorure de potassium, sulfate de potassium…

 Les engrais minéraux composés: Lorsqu'ils apportent deux (engrais binaires) ou trois
(engrais tertiaires) éléments nutritifs majeurs (N, P, K)

2.2 Les engrais organo-minéraux

Les engrais organo-minéraux contiennent à la fois des matières organiques d'origine végétale
et/ou animale et des matières fertilisantes minérales. Ils doivent contenir au minimum un pour
cent d'azote d'origine organique. Ils sont surtout utilisés en arboriculture, maraîchage et
viticulture.

3 Les NPK et oligo-éléments

Les engrais NPK représentent les trois principaux éléments nutritifs nécessaires aux plantes
pendant leurs développements. Ils sont essentiellement constitués d'azote, de potassium et de
phosphore. [1]

 L'azote (N), contribue au développement végétatif de toutes les parties aériennes de la


plantes.

 Le phosphore (P), renforce la résistance des plantes et contribue au développement


racinaire.

 Le potassium (K), cet élément contribue à favoriser la floraison et le développement des


fruits. Le potassium se retrouve dans la cendre de bois.

Dans le commerce, ces trois lettres NPK sont suivies sur les emballages d'engrais de trois valeurs
qui correspondent à la proportion de chacun de ces trois éléments, par exemple:

-pour un engrais de tomate, NPK 12.10.20

-pour la gazon, NPK 20.10.10

-pour les arbres fruitiers, NPK 5.4.8

D'autres éléments dits secondaires comme le calcium (Ca), le soufre (S) ou le magnésium (Mg)
sont aussi indispensables au bon développement des plantes. La quantité nécessaire est moindre
et les quantités présentes dans le sol sont bien souvent suffisantes.

Les oligo-éléments jouent également un rôle déterminant dans les échanges au sein de la plante
comme la formation de la chlorophylle et dans sa bonne croissance. La proportion de chaque
élément est spécifique aux besoins de la plante permettant ainsi une amélioration du statut
nutritionnel global de la plante. [1]

3.1 Les limites des NPK

Les engrais chimiques qui ne comprennent que les NPK sont incomplets, il y manque les
macroéléments (magnésium, soufre, calcium…) dont la plante a besoin et les oligoéléments qui
correspondent à de nombreux sels minéraux (de zinc, de bore, de sélénium…).

Pour avoir un fertilisant complet, et rester dans une démarche éco-responsable, il faut utiliser des
engrais organiques (sang séché, corne broyée, guano…) et amendements organiques (compost,
fumier…). D’autant que cette fertilisation rend plus improbable les erreurs de dosage et les
déséquilibres dans le sol et dans la plante. Par contre, l’action est plus lente mais davantage
soutenue dans le temps. [2]

3.2 Avantage de l’usage des engrais NPK ?

Pour synthétiser, avec un bon dosage d’azote et de phosphore, la récolte sera quantitativement
supérieure et de bonne qualité. La potasse assurera sa bonne santé. C’est un atout majeur
pour assurer le rendement du cultivateur.

 Les engrais NPK, en plus d’assurer croissance et santé à la plante, veille aussi à
compenser les carences éventuelles observées sur les parcelles ou jardins avant ou
pendant la culture. Ils apportent les substances nutritives essentielles.

Ces carences les plus souvent combattues sont celles en phosphore ou en zinc, notamment en cas
de sols calcaires. Ils veillent également à rééquilibrer la nature de certains sols, qui pourraient
être trop acides.

Les engrais comprenant du phosphore devront être préférablement répandus avant les semis pour
que la plante bénéfice de ses effets durant toute la culture. 

L’azote sera utile dans les périodes de tallage et de montaison. [3]

 Une nutrition équilibrée :

En période de fortes contraintes économiques, la priorité est naturellement donnée aux intrants
qui ont le plus d’effet. L’azote est privilégié et il relègue sans peine les autres éléments à un rôle
secondaire. Mais pour valoriser pleinement le potentiel de rendement et maintenir durablement la
rentabilité, il est indispensable de maintenir tous les nutriments à un niveau suffisant. Si les sols
s’appauvrissent progressivement en P et en K, la perte de rendement devient significative année
après année et il faut alors réinvestir sur une longue période pour rétablir des niveaux
satisfaisants en P et en K dans le sol. [4]

Le rendement en grain augmente si l'on maintient un niveau suffisant de P. Une application au


printemps est plus efficace qu'en automne. Moyenne de 3 essais au champ réalisés en Allemagne.
 Augmenter l’absorption en nutriments

Les cultures qui bénéficient d’un apport suffisant en phosphore et en potassium absorbent les
autres nutriments plus efficacement et en plus grandes quantités. C’est d’autant plus important
que les sols sont froids et humides, juste avant la reprise de végétation quand l’absorption en
phosphore est freinée par les températures encore basses. Ainsi, à ce stade, une application de
phosphore contribue de façon significative à la croissance de nouvelles racines et accélère le
développement végétatif. Cela se traduit par une croissance accélérée et une fermeture du couvert
végétal plus rapide; une meilleure utilisation de l’eau et de la lumière et enfin, par un rendement
plus élevé pour un meilleur retour sur investissement. [4]

L'absorption au Phosphore est nettement augmentée par l'apport de Phosphore frais même à des
températures basses.
4 Principe de fabrication des engrais NPK :

Par réaction entre matières premières et produits intermédiaires, phosphates naturels, ammoniac,
acides nitrique, sulfurique et phosphorique, chlorure et sulfate de potassium, on obtient sous
forme de granules,

 Des engrais ternaires NPK

 Des engrais binaires NP, tels que les phosphates d’ammoniaque

 Des engrais binaires NK, tels que le nitrate de potassium

Il y a plusieurs procédés de granulation des engrais complexes NP, NPK qui diffèrent par la
nature des matières premières utilisées.
Une des plus abouties utilise la liqueur de nitrate d’ammonium ou ammonitrate (NH4NO3)
comme source d’azote. Certaines formulations peuvent incorporer également du sulfate
d’ammonium [(NH4)2SO4] broyé ou fabriqué in-situ dans le granulateur par neutralisation de
l’acide sulfurique (H2SO4) par l’ammoniac (NH3). urée, ammoniac liquéfié, etc. ; [5]

La source de P2O5 peut être pour partie le superphosphate simple pour sa grande vertu à
granuler, mais la majeure partie (dans le cas de NPK à fort dosage P2O5) vient du phosphate
d’ammonium (phosphate mono ou di ammonique, MAP ou DAP) fabriqué in-situ dans le
granulateur par neutralisation de l’acide phosphorique (H3PO4) par l’ammoniac (NH3) ou par
ajout de sel solide broyé.

La source de K2O est le plus souvent le chlorure de potassium (KCl) mais parfois, pour des
formulations pauvres en chlore, le sulfate de potassium (K2SO4) est utilisé. [5]

5 Les risques et inconvénients des engrais NPK :

les engrais NPK, constitués de nitrate d’ammonium, de phosphates de sels de potassium sont les
plus courants. L’ingestion volontaire d’un engrais liquide concentré peut provoquer une
intoxication aiguë sévère, du fait de la présence de fortes concentrations de potassium dans ce
type de préparation.

L’emploi immodéré d’engrais minéraux conduit à une pollution des nappes phréatiques par les
nitrates, composés non volatils et très hydrosolubles qui se retrouvent ensuite dans l’eau de
distribution. Les nitrates ont été incriminés dans la survenue d’accidents de méthémoglobinémie
chez des nouveau-nés et de cancers – en particulier digestifs – dans la population générale. Les
acquisitions récentes concernant leur métabolisme ainsi que l’analyse des données
expérimentales et de la littérature épidémiologique accumulée depuis plus d’une trentaine
d’années montrent que leur toxicité pour l’homme a été très largement surestimée. La
méthémoglobinémie du nourrisson est en réalité liée à la pollution bactériologique de l’eau. [6]

Aujourd'hui, 66 % de la pollution de l’eau aux nitrates est imputée à l'activité agricole.


L'épandage des cultures fournit des doses massives d'engrais azotés. Les nitrates étant très
solubles dans l'eau, lorsqu'ils ne sont pas consommés par les plantes, s'infiltrent aisément dans le
sol et atteignent progressivement les eaux souterraines. Avant les années 1950, la teneur en
nitrates par litre d'eau n'excédait pas 1 mg. De nos jours, elle dépasse facilement les 50 mg/l,
limite fixée par l'OMS pour considérer une eau comme étant potable. [7]

Les nitrates en tant que tels ne sont pas dangereux pour la santé, mais ingérés par l'Homme, ils
sont dégradés par une bactérie et se transforment en nitrites. Au-delà d'un certain seuil, ces
nitrites peuvent empoisonner le sang en oxydant l'hémoglobine. Le fluide fixe alors mal
l'oxygène et engendre des troubles respiratoires. On appelle cet empoisonnement la maladie
bleue, ou la méthémoglobinémie. Les nourrissons y sont particulièrement sensibles.

Associés aux phosphates, les nitrates contribuent en outre aux phénomènes d'eutrophisation. Les


phosphates ne s'infiltrent pas dans les sols, mais jouent un grand rôle dans les cours d'eau.
Normalement limitant, ce composé émis en masse par les engrais dans l'environnement
déséquilibre le bilan nutritif dans les eaux et provoque une prolifération d’algues. Celles-ci
finissent par se minéraliser, n'étant pas assez consommées par les organismes présents. La
décomposition de la matière organique favorise la prolifération de bactéries dans le fond, et
les algues à la surface de l'eau inhibe cache le fond de la lumière solaire. C'est alors tout
l'environnement aquatique qui est modifié, le milieu devenant anoxique, de
nombreuses espèces disparaissent, au détriment d'autres. [7]

Spécifiquement, l’un des principaux inconvénients des engrais chimiques révèle que certains
exposent à une teneur élevée en acide comme l’acide sulfurique et l’acide chlorhydrique. Celle-ci
entraînant la destruction de la bactérie fixatrice d’azote, qui aide à fournir l’azote à une plante en
croissance.  Ainsi, la première conséquence de l’utilisation des engrais chimiques dans le jardin

est l’appauvrissement du sol. 

5.1 Toxicocinétique

Par voie orale, l’absorption des principaux constituants des engrais minéraux (nitrates,
phosphates et sels de potassium) est rapide et importante, au niveau du duodénum et du grêle
proximal. Ainsi pour les phosphates, 70 à 90 % de la dose ingérée sont absorbés. La pénétration
percutanée de ces substances hydrosolubles et non lipophiles est vraisemblablement très faible ;
la cyanamide calcique fait toutefois exception mais l’importance de l’absorption n’est pas
quantifiée. La pénétration respiratoire est négligeable compte tenu de la non volatilité de ces
composés et de la taille des poussières générées par les machines d’épandage (ainsi que de celle
des gouttelettes d’aérosols produites par les pulvérisateurs dans le cas des formes liquides). En
revanche, il existe certainement une déglutition secondaire des poussières et microparticules
inhalées. [6]

La majeure partie – 60 à 70 % – des nitrates ingérés est éliminée sous forme inchangée par voie
urinaire ; le reste est excrété dans la salive, accessoirement dans la sueur et le côlon. Les glandes
salivaires se comportent comme une « pompe à nitrates », qu’elles accumulent par transport
actif :

la concentration salivaire est environ dix fois celle du plasma. Une fraction des nitrates salivaires
(environ 20 %) est réduite en ions nitrites puis en oxyde nitrique (NO) par les bactéries buccales,
très précisément au niveau des sillons de la région postérieure de la langue. Une petite quantité de
nitrites non réduits peut être déglutie : elle est décomposée en NO par l’acidité gastrique (Fig. 1).
Les phosphates participent au maintien du pH plasmatique en permettant l’excrétion des ions
H+ ; leur métabolisme est mal connu mais il n’y a pas d’accumulation dans l’organisme : ils sont
éliminés par filtration glomérulaire et réabsorption au niveau du tube proximal. La phosphaturie,
variable selon les apports alimentaires, est de l’ordre de 500 à 1 500 mg par 24 heures. [6]

Figure 1 Cycle des nitrates chez l’homme. NO : monoxyde d’azote.

Nitrates exogènes Nitrates endogènes

150 mg/j sont absorbés en moyenne chez 60 à 70 mg sont produits chaque jour chez
l’adulte: 70 % proviennent des légumes, l’adulte par le métabolisme oxydatif du NO,
10-15 % de l’eau de boisson synthétisé par les cellules
endothéliales

Temps de contact
buccal court, absorption au niveau du
duodénum et du grêle proximal

Plasma (concentration normale: 1 à 10


mg/l)

Sueurs, larmes, côlon


environ 5 %

Urines (60 à 70 %)

Salive (environ 25 %)
Au niveau de la base de langue
(bactéries nitroréductrices) : Libération de NO in situ,
dans la cavité buccale
Nitrates  Nitrites
Passage dans l’estomac :
décomposition en NO par l’acidité
gastrique
Absorption systémique Effet biocide
(93 % de l’apport total en nitrites)
5.2 Toxicité expérimentale et mécanismes d’action toxique

Les nitrates sont peu irritants pour la peau et les muqueuses ; ils ne sont pas sensibilisants. Leur
toxicité aiguë est très faible : les DL50 (Les lettres DL désignent la « dose létale ». La DL50  est
la quantité d'une matière, administrée en une seule fois, qui cause la mort de 50 % (la moitié)
d'un groupe d'animaux d'essai) par voie orale chez le rongeur sont supérieures à 2 000 mg/kg ; ils
ne sont pas méthémoglobinisants mais possèdent une action diurétique. Les nitrites provenant de
leur réduction sont beaucoup plus toxiques : ils sont vasodilatateurs, hypotenseurs et
puissamment méthémoglobinisants à des doses de l’ordre de 10 mg/kg. Chez le rat,
l’administration réitérée de nitrates ne met évidence aucun organe cible particulier ; la dose sans
effet par voie orale du nitrate de sodium est de 500 mg/kg. Les nitrates ne sont pas mutagènes ;
les études de cancérogenèse animale sont négatives.

Une étude conduite en 2000 par le National Toxicology Program américain avec le nitrite de
sodium chez le rat et la souris est également négative.

La plupart des phosphates ne sont pas ou peu irritants (certains dérivés comme le phosphate
trisodique, le phosphate tripotassique et le pyrophosphate tétrasodique font toutefois exception)
et non sensibilisants. Leur toxicité aiguë est extrêmement faible : les DL50 par voie orale chez le
rat s’échelonnent entre 1 380 et 10 600 mg/kg. Ils ne sont pas génotoxiques ni toxiques pour la
reproduction.

Les sels de potassium sont irritants – particulièrement le chlorure – mais non sensibilisants. Leur
toxicité aiguë est importante : chez l’homme, une hyperkaliémie supérieure à 8 mmol/l se traduit
par des signes neurologiques (confusion, paresthésies, parésies) et surtout par des troubles graves
du rythme cardiaque susceptibles d’entraîner la mort.

La cyanamide calcique est irritante pour la peau et les muqueuses ; elle est également
sensibilisante. Sa toxicité aiguë est faible (DL50 par voie orale chez le rat : 1 400 mg/kg). C’est
en revanche un inhibiteur puissant de l’aldéhyde déshydrogénase hépatique, seconde enzyme
impliquée dans le catabolisme de l’éthanol : il en résulte une accumulation d’acétaldéhyde
responsable d’un syndrome antabuse. [6]

6 SITUATION ACTUELLE DU SECTEUR DES ENGRAIS AU MAROC

Depuis juillet 1990, et en vue de mettre en place un marché concurrentiel des engrais,
l’approvisionnement qui était assuré par FERTIMA pour le compte des autres opérateurs, est
totalement libéralisé. En effet, les industriels peuvent s’approvisionner librement tant en engrais
locaux qu’en engrais importés, en s’adressant au marché local ou en procédant à des
importations. Toutefois, le secteur continue à bénéficier des exonérations de taxes douanières à
l’importation. La décision de libéralisation des engrais a conduit à confier au Ministère chargé de
l’Agriculture la tâche de suivi et d’évaluation de l’approvisionnement en engrais du marché.
Dans ce cadre, le service chargé de l’approvisionnement en facteurs de production (SAFP)
relevant de la DPV assure cette mission à travers:

 l’établissement, en concertation avec le secteur privé, des programmes indicatifs


d’approvisionnement pour les engrais d’importation et de fabrication locale,

 le suivi de l’approvisionnement du pays en engrais à travers des réunions périodiques de


concertation avec le secteur privé et l’OCP d’une part, et des éléments d’information sur
la situation de l’approvisionnement du marché des engrais, fournis régulièrement par les
services extérieurs du Ministère de l’Agriculture, d’autre part.

La production nationale d’engrais concerne:

 les engrais complexes et phosphatés produits par le groupe OCP;

 engrais ternaire complexe granulé: 14-28-14;

 sulfo-phosphate d’ammonium (ASP): 19-38-0;

 phosphate diammonique (DAP): 18-46-0;

 phosphate mono-ammonique (MAP): 11-55-0;

 superphosphate triple (TSP): 45 pour cent P2O5;

 super phosphate simple (SSP) (18 pour cent P2O5).

D’autres formules sont fabriquées par les sociétés distributrices d’engrais, à la demande de leurs
clients, en recourant au mélange physique d’engrais importés ou fabriqués localement, avec ou
sans additifs. [8]
CONCLUSION

En fin de compte, la question de savoir si les jardiniers devraient ou non utiliser des engrais
organiques ou chimiques reste un débat sans fin. Chacun peut y apporter ses arguments…
toutefois, il est impossible de nier les inconvénients néfastes exposés ici. Généralement,
l’engouement pour les engrais chimiques dans les jardins peut se résumer par son prix, sa facilité
d’utilisation et son efficacité. Des éléments à prendre en compte mais qui s’opposent à la
préservation de l’environnement, au bien manger, aux effets néfastes sur la santé et à toute une
façon de vivre qui consiste à revenir à des valeurs plus saines et pérennes.
Références Bibliographiques / webographies

1. DOKPONOU Kofi Mathieu Ahonam, Rapport universitaire, Utilisation des engrais


chimiques en Agriculture, UNIVERSITÉ DE LOMÉ

2. https://jardinage.lemonde.fr/dossier-1012-engrais-npk.html

3. https://wikiagri.fr/articles/les-engrais-npk-definition-et-utilisation/19465

4. https://www.yara.fr/fertilisation/pur-nutriment/engrais-composes-npk/

5. https://fertilisation-edu.fr/production-ressources/engrais-mineraux-composes.html

6. Article : Engrais minéraux, F. Testud (Attaché consultant), Unité de toxicovigilance, Centre


antipoison, Hôpital Édouard Herriot, 69437 Lyon cedex 03, France

7. https://www.futura-sciences.com/planete/questions-reponses/pollution-engrais-pollution-
agricole-dangereuse-5958/

8. Rapport, Utilisation des engrais par culture au Maroc, ORGANISATION DES NATIONS
UNIES POUR L’ALIMENTATION ET L’AGRICULTURE Rome, 2006

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