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POUR AIDER VOS ÉLÈVES À CHOISIR LEUR ORIENTATION GUIDE PRATIQUE DU PROFESSEUR DE LYCÉE [PREMIÈRE ET TERMINALE]

” ”
POUR AIDER VOS ÉLÈVES À CHOISIR
LEUR ORIENTATION POUR AIDER
GUIDE PRATIQUE DU
PROFESSEUR DE LYCÉE
VOS ÉLÈVES
[PREMIÈRE ET TERMINALE] À CHOISIR
Préface de Jean-Michel Blanquer,
Directeur général de l’Enseignement scolaire
LEUR ORIENTATION
« L’enjeu de l’orientation est aujourd’hui crucial et double :
permettre aux adolescents de devenir et de rester intelli-
gibles à eux-mêmes, et aller vers une plus grande égalité GUIDE PRATIQUE


des chances, en leur donnant, à tous, les moyens de s’ap-
proprier une information exhaustive et fiable. Ce sont ces
convictions et ces valeurs partagées qui nous ont conduits
à réaliser cet ouvrage.
DU PROFESSEUR
DE LYCÉE
Ce guide pratique n’a pas d’autre but que de contribuer
à la réflexion des enseignants sur cette question, en par-
tant de situations et de problèmes concrets. Se gardant
d’instrumentaliser les savoirs, et en reconnaissant à chaque
membre de l’équipe éducative son rôle spécifique, il offre
à travers des témoignages, des enquêtes et des outils une
[PREMIÈRE ET TERMINALE]
*
approche pragmatique de l’orientation. »

Pascal Charvet, directeur de l’ONISEP


* Emmanuel Davidenkoff, directeur de la rédaction de l’Etudiant

RETROUVEZ CET OUVRAGE EN spécial réforme


TÉLÉCHARGEMENT GRATUIT SUR
www.letudiant.fr ET www.onisep.fr
Cet ouvrage est édité avec le soutien
de la MAIF et de la MGEN
LE GUIDE
DU PROFESSEUR
DE LYCÉE
(PREMIÈRE ET
TERMINALE)
Pour aider vos élèves à choisir leur orientation

Sophie Blitman, Jessica Gourdon, Julien Maraval,


Marie-Anne Nourry, Sophie de Tarlé, Séverine Tavennec
et Marie Berthelier, IAIPR de lettres

Sommaire

Préface de Jean-Michel Blanquer, Directeur général


de l’Enseignement scolaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

Avant-propos de Pascal Charvet, Directeur de l’ONISEP


et Emmanuel Davidenkoff, Directeur de la rédaction
de l’Etudiant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

Éditorial de Roger Belot, Président-directeur


général de la MAIF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

Éditorial de Thierry Beaudet, Président de la MGEN ................ 11

Présentation du CAPE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

PARTIE 1
Profils et trajectoires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

Un profil, des parcours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16


Profil de Claire, terminale STG option mercatique [p. 16] • Profil de
Quentin, terminale S option SI [p. 19] • Profil de Stéphane, terminale
STI GE [p. 22] • Profil de Dimitri, terminale S option physique-chimie
[p. 25] • Profil de Raphaëlle, terminale S (section européenne anglais)
[p. 29] • Profil de Sarah, terminale STG option com-GRH [p. 32]
• Profil de Vincent, terminale ES [p. 35] • Profil d’Audrey, terminale L
[p. 38] • Profil de Léa, terminale STI arts appliqués [p. 42] • Profil de
Marion, terminale ES, option mathématiques [p. 45] • Profil de Soumaya,
terminale ST2S [p. 48] • Profil de Valentine, terminale ES [p. 52] • Profil
de Mélanie, terminale STL [p. 55] • Profil de Maëlle, terminale L, option
anglais renforcé [p. 59] • Profil de Célia, terminale L, opiton maths [p. 63]
• Profil de Clarisse, terminale S, spécialité physique-chimie [p. 66].

PARTIE 2
Que sont-ils devenus ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
Quel devenir pour des élèves de S? [p. 72] • Quel devenir pour des
élèves de L [p. 83] • Quel devenir pour des élèves de ES?[p. 96] • Quel
devenir pour des élèves de STG? [p. 110] • Quel devenir pour des élèves
de STI2D (ex-STI)? [p. 114] • Quel devenir pour des élèves de ST2S
(ex-SMS) [p. 118].
4
PARTIE 3
Orientation et pédagogie active . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123

L’orientation : un processus et des acteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124


Construire un parcours [p. 124] • Qui sont les acteurs de l’orientation?
[p. 126].
Des bonnes pratiques pour développer
la capacité à s’orienter . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
La capacité à s’orienter [p. 132] • Exemples de bonnes pratiques [p. 136]
• En conclusion, quelques perspectives [p. 142].

Ressources . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145
Préface

«P lus progressive, plus ouverte, plus juste » : telle est


l’Orientation mise en œuvre par le ministre de l’Éducation
nationale dans le cadre de la réforme du lycée, selon les axes
définis par le président de la République.

La question de l’orientation est bien au cœur des priorités de la


réforme des lycées. La classe de seconde devient une vraie « classe de
détermination » et l’instauration d’un tronc commun en première per-
met de faciliter les corrections de trajectoire : l’orientation au lycée
devient progressive et réversible.

Le temps de l’élève, conçu différemment, dégage du temps pour l’ac-


compagnement personnalisé qui répond aux besoins de chaque élève
et dont l’orientation fait partie intégrante. Un tutorat, dès la classe de
seconde, accompagne l’élève dans ses choix d’orientation. Ce nouveau
temps pédagogique, distinct des heures de cours, est en phase avec l’ob-
jectif d’orientation progressive : organisé de manière transversale en
seconde et première, il prend appui sur des enseignements de spécialisa-
tion en classe terminale.

Une orientation plus juste passe par une meilleure information des
élèves. Stages en entreprise, forum de l’emploi et aussi informations
fiables et actualisées de la part des adultes chargés de l’élaboration et du
suivi du projet personnel de l’élève sont autant d’atouts pour l’ouver-
ture sur le monde professionnel.

Cet ouvrage qui s’adresse aux professeurs principaux des classes de pre-
mière et de terminale est guidé avant tout par le souci d’appréhender
les enjeux stratégiques de l’orientation des jeunes. Fort de la conviction
que l’expérience nourrit la réflexion et aide à progresser, l’ouvrage s’est
enrichi d’exemples autant que d’enquêtes et synthétise les bonnes pra-
tiques applicables au quotidien.
6
Il vise aussi à permettre aux professeurs d’être des référents informés
dans ce dialogue, cette relation où l’essentiel se joue entre des savoirs,
des compétences, des désirs, et des opportunités.

Je formule le vœu que l’ouvrage de l’ONISEP, mené avec l’Etudiant,


aide tous les acteurs concernés à progresser dans leur engagement à for-
mer et construire l’avenir des élèves qui leur sont confiés, dès l’école et
tout au long de la vie.

Jean-Michel Blanquer
Directeur général de l’Enseignement scolaire

7
Avant-propos
es questions touchant à l’orientation ont fait ces dernières années

L l’objet d’un débat qui témoigne des difficultés souvent rencon-


trées par les différents acteurs de l’orientation que sont, tout parti-
culièrement, les enseignants, les chefs d’établissements et les conseillers
d’orientation-psychologues. Le paradoxe de l’orientation c’est qu’elle
vient bien souvent s’imposer à l’esprit d’un adolescent qui n’a guère de
moyen de mettre en relation les informations fournies, faute d’avoir
suffisamment de repères non seulement dans ce qu’il découvre mais
dans ce qui devrait être son modèle construit, et qui doit fréquemment
penser et se projeter dans des domaines professionnels dont il n’a sou-
vent pas même l’idée. C’est pourquoi l’on ne saurait négliger l’intérêt
manifesté par les lycéens pour la réapparition actuelle d’une question
récurrente : quelle place et quel temps réels pour réfléchir et construire
au lycée son parcours individuel de formation?

La réforme du lycée, sans fonder une nouvelle didactique, tente de


répondre à cette question en faisant pleinement de l’orientation l’af-
faire de toute l’équipe éducative et cela avec les lycéens et en liaison
avec leurs familles. Des dispositifs comme le tutorat, l’accompagnement
personnalisé, ou les stages passerelles, sont autant de points d’appui pro-
posés à l’élève afin de l’aider à faire l’apprentissage progressif de ses
choix, en le projetant au-delà du baccalauréat. Car l’enjeu de l’orienta-
tion est aujourd’hui crucial et double : permettre aux adolescents de
devenir et rester intelligibles à eux-mêmes, et aller vers une plus grande
égalité des chances, en leur donnant, à tous, les moyens de s’approprier
une information exhaustive et fiable. Ce sont ces convictions et ces
valeurs partagées qui ont conduit l’Etudiant et l’Onisep à publier cet
ouvrage en partenariat.

Ce guide pratique n’a en effet pas d’autre but que de contribuer à la


réflexion des enseignants sur cette question, en partant des situations et
des problèmes concrets. Se gardant d’instrumentaliser les savoirs, et en
reconnaissant à chaque membre de l’équipe éducative son rôle spéci-
8
fique et sans nullement confondre le professeur avec le conseiller
d’orientation-psychologue, il offre à travers des témoignages, des
enquêtes et des outils, une approche pragmatique de l’orientation,
conduite avec talent par une Inspectrice pédagogique régionale,
Madame Marie Berhelier, et par une équipe de journalistes et de pro-
fesseurs Sophie Blitman, Jessica Gourdon, Julien Maraval, Marie-Anne
Nourry, Sophie de Tarlé, Séverine Tavennec. Que la MAIF, la MGEN
et le CAPE qui nous ont aidés à mener à bien ce projet soient ici égale-
ment remerciés.

L’orientation qui nous est présentée ici ne se donne pas comme un


modèle de savoir mais comme le lieu de la formation de soi. Et c’est à
ce titre qu’elle concerne tout naturellement les professeurs qui sont les
premiers référents des élèves au lycée. Le nouveau paysage de notre
modernité, pluriel et complexe, demande en effet que soit élaborée et
pratiquée à l’école une conception plus dynamique et plus positive de
l’orientation mobilisant de multiples compétences. Dire cela ne signifie
pas que l’on pense que la pertinence d’un enseignement tiendrait à la
seule fréquence de son réinvestissement professionnel, ou à son usage
visible dans la vie sociale, mais que la culture générale du lycée en inté-
grant pleinement cette composante de l’apprentissage du choix, fonde
et développe ainsi la capacité individuelle à anticiper son avenir, à don-
ner un sens à ses apprentissages, et finalement à progresser tout au long
de la vie.

Pascal Charvet, Directeur de l’ONISEP,


Emmanuel Davidenkoff, Directeur de la rédaction de l’Etudiant

9
Éditorial
ssureur et partenaire privilégié du monde de l’éducation, la

A MAIF accompagne ses sociétaires dans l’exercice de leur métier


et dans leur vie quotidienne. Outre des contrats et des services
très protecteurs, elle met également à disposition des enseignants toute
une gamme de ressources éducatives, pour les aider dans leur mission.

La MAIF rejoint les préoccupations de l’ONISEP. Informer pour que


les élèves puissent choisir l’orientation qui leur convient, fournir aux
enseignants les éléments indispensables à leur rôle de conseil, c’est favo-
riser la réussite, promouvoir l’égalité des chances. Notre mutuelle, qui
milite pour l’accès à l’éducation pour tous, renouvelle son soutien à
l’édition de ce guide qui sert une démarche très utile en direction des
professeurs de lycée. Gageons qu’il pourra donner également aux
élèves et à leurs parents des réponses concrètes à leurs interrogations.
Fructueuse lecture à tous!

Roger Belot
Président-directeur général de la MAIF

10
remière mutuelle de santé française, la MGEN assure la protection

P sociale de près de 3,5 millions de personnes. Pour une majorité


d’entre eux, professionnels de l’Éducation nationale, de l’Ensei-
gnement supérieur et de la Recherche, de la Culture et de la Commu-
nication, de la Jeunesse et des Sports, elle gère le régime d’assurance
maladie obligatoire. Parallèlement à cette mission de service public
qu’elle assure depuis soixante-cinq ans, la MGEN est forte d’une offre
complémentaire qui dépasse les simples remboursements des frais de
santé, exprimant au plus haut niveau ses valeurs de solidarité.

À l’heure où les inégalités se creusent, la MGEN s’engage pour garantir


à tous une même qualité de service et d’accès aux soins. Pour toutes ces
raisons, la MGEN est bien plus qu’une mutuelle, elle est la référence
solidaire.

Au plus près de la communauté éducative, la MGEN apporte son


concours aux personnels. En partenariat avec le MEN, elle conduit et
finance de multiples actions de proximité : formation, prévention-santé,
aide aux personnes fragilisées ou en situation de handicap. Sur le ter-
rain, en partenariat avec les académies, elle anime les réseaux PAS (pré-
vention, aide, suivi). Lieux d’échanges et de dialogue, ces espaces pour
les personnes confrontées à des difficultés professionnelles favorisent la
prévention des risques professionnels et s’attachent à la promotion de la
qualité de vie au travail. Partenaire permanent de l’ONISEP, la MGEN
est heureuse de lui apporter un nouveau concours en accompagnant la
parution de cet ouvrage.

Thierry Beaudet
Président de la MGEN

11
Unir nos forces
pour défendre
une approche
globale de l’éducation

Attachées aux valeurs d’égalité, de justice


sociale, de liberté, de solidarité et de frater-
nité, les 20 organisations qui composent le
Collectif des Associations Partenaires de
l’Ecole (CAPE) font de la laïcité leur culture
commune au service de l’Ecole publique.

Attachées à la dimension nationale de


l’Ecole et des politiques publiques d’éduca-
tion, partenaires de l’Etat et des collectivi-
tés, mais autonomes dans nos projets, nous
sommes un des acteurs d’une éducation
devenue plus que jamais mission partagée.

Notre philosophie éducative


O L’éducabilité de tous les enfants et de
tous les jeunes sans aucune exception.
O La dimension émancipatrice des savoirs
pour penser, être et faire.
O L’implication des enfants et des jeunes
dans leurs apprentissages.

1RV¿QDOLWpVFRRSpUDWLYHV
ORUJDQLVHUODUpÀH[LRQFROOHFWLYHVXU
les grandes questions éducatives et
pédagogiques
O créer les conditions de leur expression
publique
O faire connaître et promouvoir les
réalisations de chaque association
constituante
O être le porte-voix des associations
éducatives et pédagogiques laïques et
pWDEOLUXQUDSSRUWFROOHFWLISOXVHI¿FDFH
avec le MENJVA et les associations de
collectivités territoriales.

1RVDFWLRQVHWIRUPDWLRQV
O accompagnement à la scolarité
O éducation à la santé, à la responsabilité
et à l’autonomie au travers de projets
/HVPHPEUHVGX&$3( O formations délégués et éco-délégués
AFEV – AFL– CEMEA
O création d’outils pédagogiques à l’usage
– CRAP- Cahiers
pédagogiques – des enseignants et des éducateurs
Éducation & Devenir O découverte lecture
– EEDF – Éclaireuses
O activités sportive
et Éclaireurs de France
– Fédération Française O centres de loisirs et vacances (…)
des clubs UNESCO –
Fédération des CMR
– Fédération des PEP –
1RVSXEOLFDWLRQVHWUHVVRXUFHV
Fédération Léo Lagrange Cahiers pédagogiques
– FESPI – Fédération Nouvel éducateur
des établissements
scolaires publics
Revue FOEVEN
innovants – FOEVEN Cahiers d’E&D
– fédération des Idées en mouvement…
AROEVEN – FORESCO
– Réseau d’échanges
réciproques de savoirs –
Francas – GFEN – ICEM
– pédagogie Freinet –
Ligue de l’enseignement
– Mouvement Français
pour le Planning Familial
– Fédération nationale
OCCE – Peuple et
Culture
FAVORISER L’ÉDUCATION POUR TOUS
À la MAIF, en tant que mutuelle d’assurance conçue par des MAIF, nous créons régulièrement des outils éducatifs qui facilitent
enseignants, nous sommes convaincus de cette priorité depuis l’apprentissage de la lecture, de la culture ou de la sécurité routière.
longtemps. Alors, nous agissons aux côtés des parents et des Et pour s’engager davantage, la MAIF a créé le Fonds MAIF pour
enseignants pour favoriser l’éducation des enfants. Nous savons l’Éducation, car favoriser l’accès à l’éducation pour tous
que leur avenir dépend de ce que nous leur aurons appris et des aujourd’hui, c’est aider à construire demain une société plus
valeurs que nous leur aurons transmises. Voilà pourquoi, à la juste et plus responsable.

MAIF - Société d’assurance mutuelle à cotisations variables - 79038 Niort cedex 9. Filia-MAIF - Société anonyme au capital de 114 337 500 E entièrement libéré - RCS Niort : B 341 672 681 (87 B 108)
79076 Niort cedex 9. Entreprises régies par le Code des assurances.
PARTIE 1

Profils et trajectoires

chaque profil d’élève peuvent correspondre un ou plu-

A sieurs parcours, mais aux différentes formations cor-


respondent également un ou plusieurs profils. Aussi
avons-nous demandé à des enseignants et à des res-
ponsables de diverses formations du supérieur ce qu’ils pensaient
des « profils » de lycéens en terminale tels qu’ils ressortent de l’ana-
lyse de leurs dossiers scolaires, classiquement constitués des bulle-
tins de première, des notes du bac de français et des deux premiers
bulletins de terminale. Ils nous ont répondu sans langue de bois,
repérant points forts et points faibles, attentifs aux résultats comme
aux appréciations.

Pour conclure la présentation de chaque profil, nous proposons une


fiche synthétique établissant la meilleure stratégie possible pour le
classement des vœux sur le site Admission postbac.

15
Un profil, des parcours
ls s’appellent Dimitri,Vincent, Audrey, Sarah, Léa… Ils préparent un

I bac STI, ES, L, S, STG… en gardant un œil sur ce qui les attend, le
« jour d’après ».Travailleurs ou dilettantes, discrets ou investis, tous se
préoccupent bien sûr de leurs études ultérieures. Entre leurs aspirations
et leur motivation, entre leurs résultats scolaires et les exigences de l’en-
seignement supérieur, quels sont les choix qui s’offrent à eux?


PROFIL DE CLAIRE, TERMINALE STG OPTION MERCATIQUE
Élève sérieuse, aussi appliquée qu’impliquée, Claire est une habituée
des « Félicitations » ! En terminale STG option mercatique, elle
« tourne » à environ 15 de moyenne générale, un niveau semblable à
celui qu’elle avait en première… Très régulière dans son travail, ne
négligeant aucune matière, Claire est cependant assez discrète à l’oral. Si
elle aime l’histoire et le droit, elle pense plutôt à une formation com-
merciale, type BTS ou DUT. Mais ses professeurs, qui ne tarissent pas
d’éloges à son égard, l’encouragent à déposer un dossier de candidature
pour une classe préparatoire aux grandes écoles de commerce option
technologique (ECT). Jean-Luc Sarrazin, professeur à l’UFR d’histoire
de l’université de Nantes, Cédric Favrie, professeur de management et
gestion d’entreprise en classes préparatoires aux grandes écoles de com-
merce option technologique à Dijon, et Sophie Bernard, responsable
de la scolarité des étudiants de première année de l’université
Panthéon-Assas, ont commenté son dossier.

« Claire
Jean-Luc Sarrazin, professeur à l’UFR d’histoire de l’université de Nantes :
est assurément une très bonne élève de STG, bien investie dans son tra-
vail. Ses notes en histoire-géographie traduisent une régularité certaine
et de l’intérêt. Elles sont malgré tout à relativiser dans la mesure où, dans
ces matières, les exigences sont moindres que dans d’autres séries. Les
bonnes appréciations en français et en philosophie importent tout
autant; elles témoignent d’une maîtrise satisfaisante de la langue et des
16
Claire, bulletin 2e trimestre – terminale STG option mercatique

Moyenne Moyenne
Matières Appréciations
de l’élève de la classe

Travail très sérieux. Bons


12,50 9,70 Philosophie
résultats et bon trimestre.

Histoire- Un léger fléchissement


12,50 12,50
géographie mais ça reste très correct.

Très bons résultats à l’écrit et toujours


Écrit 14,50 12,00 Anglais
autant de sérieux et d’attention en
Oral 12,30 12,20 LV1
cours. Un bon trimestre.

Écrit 16,00 11,30 Espagnol Un très bon trimestre tant à l’écrit qu’à
Oral 16,00 10,80 LV2 l’oral. C’est très bien.

Un bon trimestre. Claire est sérieuse et


16,20 10,90 Mathématiques
volontaire. Il faut continuer ainsi.

Management Très bon trimestre


15,50 11,20
des organisations avec d’excellents résultats.

Très bon trimestre et bonne


14,80 10,60 Économie et droit progression. Élève sérieuse.
Continuez.

Toujours beaucoup de sérieux.


Trimestre satisfaisant en dépit
12,00 10,10 Mercatique
de la baisse
des résultats. Continuez ainsi.
Bon travail, résultats
Éducation phys.
13,00 13,10 satisfaisants.
et sportive

Encore un excellent trimestre. Continuez ainsi. FÉLICITATIONS.

concepts. Claire pourrait donc vraisemblablement s’engager dans des


études d’histoire avec de réelles chances de réussite, certainement plus
élevées qu’un élève moyen de L, par exemple. Mais ses notes, son inves-
tissement en mercatique, en économie, en management lui ouvrent
néanmoins les perspectives d’une carrière dans ces domaines. »

Cédric Favrie, professeur de management et gestion d’entreprise en prépa ECT à Dijon :


« Ce dossier est parmi les meilleurs que nous recevons et pour lesquels la
17
question de la poursuite d’études en prépa ne se pose pas, c’est une évi-
dence! Tout d’abord, l’élève a eu les félicitations du conseil à tous les tri-
mestres. Ensuite, les notes témoignent de bons résultats (notes supérieures
à 14 en langues, en mathématiques, en management et en économie
selon les trimestres). Enfin, les commentaires des enseignants signalent un
état d’esprit conforme à celui d’un étudiant en prépa avec des apprécia-
tions comme “du sérieux”, “de l’attention en cours”, “bonne progres-
sion”, y compris au deuxième trimestre, qui est généralement le plus dif-
ficile des trois. La participation à l’oral doit être accentuée. »

Sophie Bernard, responsable de la scolarité des étudiants de première année de l’uni-


versité Panthéon-Assas : « Les étudiants venant de STG rencontrent sou-
vent de grandes difficultés en droit à Paris 2 et les abandons sont fré-
quents. Cependant, si la motivation de Claire est très grande, qu’elle a
beaucoup d’intérêt pour le droit civil et constitutionnel et qu’elle est
prête à travailler beaucoup, elle peut tenter sa chance en s’inscrivant
dans le “parcours réussite”, qui comprend de la remise à niveau et du
soutien méthodologique. Mais il faudra qu’elle fasse la preuve de capa-
cités d’analyse et de synthèse suffisantes pour pouvoir réussir ses disser-
tations, cas pratiques et commentaires d’arrêt. »

Quels vœux pour Claire ?

Ses professeurs ont raison d’encourager Claire à s’inscrire en classe pré-


paratoire ECT (économique et commerciale voie technologique).Vu
son excellent niveau, elle devrait mettre ce choix en premier. Cela lui
permettra en deux ans de préparer les concours des grandes écoles de
commerce. Elle a toutes ses chances, car elle ne sera pas en concurrence
avec les bacheliers des autres séries, puisque certaines épreuves sont spé-
cifiques. Grâce à son excellent bulletin, elle peut également tenter l’ac-
cès en DUT (diplôme universitaire de technologie) techniques de
commercialisation. Les STG forment 34 % des effectifs. Elle sera sans
doute admise haut la main en BTS négociation et relations clients. Mais
elle peut penser aussi au BTS professions immobilières. Enfin, elle peut
en dehors du système APB passer les concours des écoles de commerce
post-bac (EGC, Team, Pass, Ecristart, Atout +3). En revanche, il serait
risqué de postuler en licence, car même si Claire est bonne élève, elle
18
risque de peiner à l’université. En effet le niveau dans les matières géné-
rales du bac STG reste inférieur à celui des séries générales.

Voici le classement de ses vœux sur Admission postbac que nous lui proposons :
1. Classe préparatoire ECT (6 vœux maximum).
2. DUT techniques de commercialisation (12 vœux maximum pour
les DUT).
3. BTS négociation et relations clients (12 vœux maximum pour les
BTS).
4. BTS MUC (management des unités commerciales).
5. BTS professions immobilières.


PROFIL DE QUENTIN, TERMINALE S OPTION SI
En terminale S option sciences de l’ingénieur, Quentin a des résultats
très moyens, voire médiocres. Par rapport à la première S, où ses notes
étaient tout à fait honorables, la chute est sévère… En mathématiques,
il est ainsi passé de 15 à 10 de moyenne, et en sciences physiques de 13 à
8. Et ce ne sont pas les matières littéraires, dans lesquelles il a toujours
été faible, qui vont remonter l’ensemble. Déçu et démotivé, Quentin
est pressé d’en finir avec le lycée. Mais il ne se sent pas prêt pour autant
à se lancer dans des études à l’université, où il a peur d’être livré à lui-
même. A priori, Quentin pense à une STS ou à un IUT dans un
domaine scientifique, informatique ou électronique. Mais ses difficultés
en terminale S lui font envisager de changer de domaine pour une for-
mation de type tertiaire. Patricia Gontier, responsable du département
techniques de commercialisation de l’IUT de Figeac, Jean-Marie Place,
responsable du département informatique de l’IUT de Lille, et Michel
Ribierre, professeur d’électronique en STS des systèmes électroniques
au lycée Dorian à Paris, nous livrent leur analyse.

Patricia Gontier, responsable du département techniques de commercialisation de


l’IUT de Figeac : « Quentin s’est effectivement effondré en terminale par
manque de travail et/ou de motivation, bien qu’il ait des capacités qui
ne sont remises en question par aucun de ses professeurs. Comme par
ailleurs il ne semble pas poser de problème de comportement ou d’ab-
19
Quentin, bulletin 2e trimestre – terminale S option SI

Moyenne
Matières Coef. Appréciations
Élève Classe – +

Philoso- Résultats trop justes. Manque


3 8,67 8,57 5,00 15,67
phie d’attention en cours.

Histoire-
Des résultats insuffisants,
Géogra- 3 8,50 9,53 4,75 15,50
réagissez.
phie

Mathéma- Le travail n’est pas régulier, il faut


7 9,41 9,94 5,50 14,41
tiques réagir.

Les résultats sont encore


Physique- insuffisants mais en hausse.
6 8,32 9,74 5,91 14,09
Chimie Il faut poursuivre
vos efforts. Gardez confiance.

En légère baisse, ne baissez


Anglais
3 10,25 10,12 3,36 15,89 pas les bras, intensifiez les efforts,
LV1
surtout en expression écrite.

Espagnol
2 7,28 10,06 4,00 14,88 Résultats insuffisants.
LV2

Maths Aucun effort pour remédier


2 4,00 9,90 4,00 14,50
Spécialité aux difficultés.

Les lacunes commencent à poser


Sciences un problème de compréhension
4,5 10,95 13,60 10,95 16,90
ingénieur des sujets. Il faut que le travail
personnel soit plus soutenu.

Éd. phys. Élève très sérieux.


2 18,00 18,14 16,00 20,00
& sport. Résultats très satisfaisants.

Éd. civiq.
jurid. & 1 Excellent travail.
soc.

Moyenne
9,83 10,97
générale

Appréciation globale : Les résultats sont insuffisants, travaillez et soyez plus exigeant
avec vous-même.

20
sentéisme et que ses notes restent près de la moyenne (ses résultats en
anglais sont corrects par exemple), on peut miser sur ses possibilités de
réussite s’il trouve une formation qui lui convient. Ce qui est sûr, c’est
que son dossier n’est pas acceptable sans une lettre de motivation dans
laquelle il nous expliquerait la raison de ses résultats en baisse et son
désir de s’engager dans un DUT techniques de commercialisation. »

Jean-Marie Place, responsable du département informatique de l’IUT de Lille : « Le


dossier de Quentin est très contrasté. Côté négatif : les matières litté-
raires constituent un point faible et surtout ses résultats en sciences ont
chuté en terminale. Côté positif : il n’a jamais redoublé, a fait une
bonne première S dans les matières scientifiques, surtout les sciences de
l’ingénieur, ses résultats en anglais sont satisfaisants, et il ne présente pas
de problème de comportement. Je remarque que lorsqu’il travaille, ce
qui n’est manifestement pas toujours le cas, les résultats sont là. Je dirais
qu’il a le niveau pour suivre en informatique et y réussir s’il est réelle-
ment motivé. »

Michel Ribierre, professeur d’électronique en STS SE (systèmes électroniques) au


lycée Dorian à Paris : « C’est un profil très clairement orienté “scientifique”
en première, avec une certaine aisance dans les matières technologiques
aussi (en sciences de l’ingénieur). En terminale, la baisse est très nette. La
question qui se pose inévitablement : “Pourquoi cette baisse, et risque-
t-elle de se poursuivre au-delà du bac?”Au vu de son bulletin, j’ai l’im-
pression que cet élève s’est aperçu que le niveau était trop élevé pour
lui, qu’il a abandonné toute perspective d’études longues type ingé-
nieur. Pour ce qui concerne une poursuite d’études en STS SE, ses
résultats un peu justes en maths et en physique ne sont pas rédhibitoires
et je pense qu’il devrait pouvoir suivre. Si l’on regarde l’ensemble des
bulletins et les bons résultats en sciences de l’ingénieur, j’émettrais un
avis favorable à son inscription en STS SE. »

Quels vœux pour Quentin ?

Quentin est un élève très moyen. Ce jeune homme qui paraît quelque
peu démotivé peut toutefois tenter sa chance en DUT génie électrique
et informatique industrielle, génie mécanique ou génie civil. En effet,
21
ses notes de première laissent présager un certain potentiel et un goût
pour la technologie. Cependant, ses notes sont trop faibles, surtout en
mathématiques, pour qu’il puisse intégrer un DUT informatique. Ce
DUT fait partie des plus demandés, et il ne sera pas prioritaire.

En revanche, Quentin a toutes ses chances en BTS systèmes électro-


niques où il sera probablement pris, car les bacheliers S sont peu nom-
breux à postuler. Enfin, il peut, si décidément il sent que les études
scientifiques ne sont pas pour lui, changer de cap comme il le suggère
lui-même, et opter par exemple, pour un DUT GEA (gestion des
entreprises et des administrations), option finances-comptabilité.

Voici le classement de ses vœux sur Admission postbac que nous lui proposons :
1. DUT GEII (génie électrique et informatique industrielle) [12 vœux
maximum pour les DUT].
2. DUT génie mécanique et productique.
3. DUT génie civil.
4. BTS Systèmes électroniques (12 vœux maximum pour les BTS).
5. DUT gestion des entreprises et des administrations.


PROFIL DE STÉPHANE, TERMINALE STI GE
Stéphane a un profil scolaire très marqué. Traduction ? Il choisit ses
matières, en l’occurrence les disciplines scientifiques au détriment des
autres… Scientifique, Stéphane s’est orienté vers une première STI
option génie électronique (son niveau était insuffisant pour une termi-
nale S). Après une année catastrophique dans toutes les matières,
émaillée de très nombreuses absences, il a choisi de redoubler sa pre-
mière. Une stratégie qui s’est révélée payante puisqu’il a renoué avec
des résultats convenables, en tout cas dans les matières scientifiques et
technologiques. En terminale, l’amélioration s’est poursuivie, ce qui
permet à Stéphane d’envisager d’intégrer une filière sélective dans le
domaine scientifique ou technologique. Jean-Marie Place, responsable
du département informatique de l’IUT de Lille, Michel Ribierre, pro-
fesseur d’électronique en STS des systèmes électroniques au lycée
Dorian à Paris, et Patrick Porcheron, vice-président pour la formation
22
Stéphane, bulletin 2e trimestre – terminale STI GE

Moyennes Coef Notes extrêmes


Disciplines Appréciations
Élève Classe . – +

Résultats satisfaisants.
Anglais LV1 11,00 8,70 2 4,70 15,60
Continuez.

Étud. syst.
12,10 9,50 5 5,00 12,90 Ensemble correct.
technique

Mise en œuvre 14,00 12,50 6 8,40 17,10 Bon travail.

Éd. phys Travail correct, en progrès,


11,00 11,40 2 2,00 19,50
& sport. poursuivez vos efforts.

Études C’est juste, et des absences


7,70 8,50 4 2,00 12,20
constructions qui n’arrangent rien.

Mathéma-
14,10 8,80 4 1,00 19,10 Bon trimestre. Continuez !
tiques

Philosophie 6,80 7,30 2 1,00 12,20 En baisse. Ressaisissez-vous !

Très bon trimestre…


Sc. phys.
16,40 10,60 7 3,90 18,50 De réelles
& phys. appl.
capacités bien exploitées !

Moyenne
12,60 9,40 4,00 14,90
générale

Observation du conseil de classe : Bon trimestre. Du sérieux et de la régularité.


Continuez…
Absences : 11 demi-journées excusées et 16 non excusées. Retards : 2.

et l’insertion à l’UPMC (université Pierre-et-Marie-Curie) à Paris,


commentent son dossier.

Jean-Marie Place, responsable du département informatique de l’IUT de Lille : « En


mathématiques, la moyenne est plus que correcte et stable sur les deux
classes de première et terminale et les matières techniques sont perçues
avec intérêt. À l’évidence, le redoublement a été profitable, et le niveau
scientifique de Stéphane paraît satisfaisant. Côté comportement, c’est
23
plus inquiétant. En première, de nombreuses appréciations font
craindre un manque de sér ieux et plus encore d’assiduité.
Heureusement, en terminale, le comportement est plus encourageant.
Stéphane pourrait réussir un DUT informatique s’il trouve la motiva-
tion pour les contenus de la formation. C’est un dossier limite et je le
mettrai donc sur liste complémentaire. Il pourra donc être pris s’il reste
de la place. Si c’est le cas, il faudra que nous soyons attentifs à son assi-
duité et à sa motivation. »

Michel Ribierre, professeur d’électronique en STS des systèmes électroniques au lycée


Dorian à Paris : « Stéphane présente de grosses difficultés dans les ensei-
gnements littéraires, mais qui, si je me fie au professeur principal, résul-
tent d’une “stratégie” personnelle, en l’occurrence un manque d’intérêt
évident. En revanche, il a de très bonnes aptitudes pour les enseigne-
ments scientifiques et technologiques. Il était absentéiste en fin de pre-
mière, mais les choses se sont arrangées en terminale, même si on
compte quand même 16 demi-journées non excusées au deuxième
trimestre. Mais les notes obtenues dans le pôle scientifique (maths et
physique appliquée) et technique (étude d’un système technique et
mise en œuvre) sont bonnes, et cet élève a sans aucun doute les capaci-
tés de poursuivre ses études en STS SE. »

Patrick Porcheron, vice-président pour la formation et l’insertion à l’université Pierre-


et-Marie-Curie à Paris : « Si Stéphane obtient de bons résultats dans les dis-
ciplines scientifiques et technologiques, il fait preuve d’une irrégularité
dans le travail qui le dessert même dans ses disciplines de prédilection.
Dans son cas, poursuivre ses études à l’université ne me semble pas très
approprié, même si nous proposons à l’UPMC une filière à pédagogie
adaptée permettant de combler en première année le différentiel des
acquis scientifiques entre terminale S et terminale STI. Je crois que
Stéphane devrait plutôt privilégier une poursuite d’études post-bac
dans une filière technologique courte, IUT ou STS. »

Quels vœux pour Stéphane ?

Le problème de Stéphane, c’est son manque d’assiduité en cours, un


défaut plutôt rédhibitoire dans les sections sélectives. Heureusement, ce
24
jeune homme est sauvé par son niveau très correct dans les matières
techniques ou scientifiques. Si Stéphane souhaite intégrer un IUT, il
peut demander le DUT informatique, mais il risque d’être sur liste
d’attente, car ce DUT est le plus demandé dans le secteur scientifique,
et les bacheliers STI ne sont pas majoritaires. Il doit également tenter sa
chance en DUT GEII (DUT génie électrique et informatique indus-
trielle), en DUT génie civil ou encore en DUT génie mécanique et
productique. Il peut penser aussi au BTS systèmes électroniques, moins
sélectif, où il a de bonnes chances d’être admis. En revanche, il serait
contre-productif que Stéphane entre en licence scientifique dans la
mesure où il a déjà du mal à se motiver en terminale. C’est une voie qui
semble peu appropriée à son profil.

Voici le classement de ses vœux sur Admission postbac que nous lui proposons :
1. DUT informatique (12 vœux maximum pour les DUT).
2. DUT GEII (DUT génie électrique et informatique industrielle).
3. DUT génie civil.
4. DUT génie mécanique et productique.
5. BTS systèmes électroniques (12 vœux maximum pour les BTS).


PROFIL DE DIMITRI, TERMINALE S
OPTION PHYSIQUE-CHIMIE
Dans sa classe de terminale S, Dimitri fait partie des meilleurs élèves. S’il
excelle en maths et en physique, Dimitri est plus moyen dans les
matières littéraires (il a eu 12 à l’écrit et 11 à l’oral au bac de français) et
en langues vivantes. Avec 15 sur 20 de moyenne générale au premier
trimestre de terminale, il a de meilleurs résultats qu’en première, où il
avait tout de même obtenu 14 de moyenne sur l’année…

Le seul bémol réside peut-être dans les appréciations portées par cer-
tains de ses professeurs, qui lui demandent à la fois de « moins se disper-
ser » et de « participer davantage en classe ». Intéressé par l’électronique
et la mécanique, il se verrait bien ingénieur ou… médecin! Nous avons
demandé à Patrick Porcheron, vice-président pour la formation et l’in-
sertion à l’UPMC à Paris, à Yves Jayet, directeur du Centre diversité et
25
Dimitri, bulletin 2e trimestre – terminale S
Moyenne
Moyenne Moyenne
Matière Moyenne de la
la + haute la + basse
classe
Éducation
17,00
physique 13,93 20,00 8,25
Ensemble très satisfaisant.
et sportive
Enseignement
de spécialité 17,25
13,66 19,38 8,88
physique- De l’intérêt, très bon trimestre.
chimie
Histoire- 13,83
11,14 16,17 1,50
géographie Bien.

Langue 14,00
11,86 18,75 4,75
vivante 1 Bon travail.

11,60
Ensemble satisfaisant,
notamment en fin de parcours ;
Langue mais l’attitude sérieuse
9,32 11,60 5,50
vivante 2 devrait faire place à
un investissement régulier
à l’oral, la qualité
d’expression y gagnerait.

16,73
Esprit vif qui a trop tendance
Mathématiques à se disperser. Les résultats 10,67 17,63 2,27
pourraient être bien meilleurs.
C’est dommage.

12,67
Résultats satisfaisants
Philosophie et bon travail à la maison, 9,85 16,00 3,00
mais il faut participer
davantage en classe.

17,58
Physique- Excellent travail, très bonne
11,61 18,16 7,51
chimie compréhension, vif d’esprit,
donc très bien !

12,63
Résultats convenables.
SVT 10,57 17,25 4,50
Attention toutefois à ne pas
se disperser en classe.

Moyenne
15,05 11,23 16,76 5,73
générale

Appréciation du professeur principal : Excellent trimestre. Félicitations.

26
réussite de l’INSA de Lyon,et à Pierre Dubus, vice-doyen de la faculté
de médecine de Bordeaux-Segalen, ce qu’ils pensaient de son profil.

Patrick Porcheron, vice-président pour la formation et l’insertion à l’université Pierre-et-


Marie-Curie à Paris : « L’évolution des résultats entre la première et la termi-
nale est intéressante. On note des progrès en SVT et en langues et une
confirmation des capacités scientifiques au cours du premier semestre de
terminale. Cette capacité d’améliorer ses résultats par un travail plus sou-
tenu dénote un bon potentiel et une bonne maturité de l’élève. C’est un
dossier intéressant pour une poursuite d’études scientifiques jusqu’au
niveau bac+5. Avec son profil, il est capable de réussir aussi bien en
mathématiques qu’en sciences physiques ou en sciences de l’ingénieur. »

Yves Jayet, directeur du Centre diversité et réussite de l’INSA de Lyon : « Dimitri est
un élève qui affiche de très bons résultats dans les disciplines scienti-
fiques fondamentales. En revanche, ses résultats en français sont très
moyens, et ils sont passables en LV1. Or ces deux matières sont prises en
compte dans la phase de sélection. L’admission à l’INSA (Institut natio-
nal des sciences appliquées) reposant sur un classement des dossiers, et
le niveau global des candidats étant très élevé, Dimitri risque de ne pas
être admis à l’issue de la phase anticipée. Mais s’il réussit bien son bacca-
lauréat, il a de bonnes chances d’intégrer l’INSA lors de la seconde
vague d’admission. »

Pierre Dubus, vice-doyen de la faculté de médecine de Bordeaux-Segalen : « C’est un


profil qui me plaît. Excellent scientifique, il est passable en français et en
langues vivantes, ce qui n’est pas pénalisant dans le cadre de la première
année des études de santé. Le seul bémol réside dans ses résultats
moyens en histoire-géographie et sciences de la vie et de la Terre, des
matières dans lesquelles la réflexion mais aussi la mémorisation sont
importantes. Cela signale un élève qui travaille sans trop de pression et
qui vit bien sur ses points forts. Avec un peu plus de travail, il a les
moyens de monter à 14 de moyenne dans ces matières mais il ne le fait
pas, pourquoi? Au total, c’est un profil avec un fort potentiel à moyen-
long terme. Le conseil que je donnerais à ce lycéen est de ne venir chez
nous que s’il est réellement motivé par les études que nous lui propo-
sons et s’il est décidé à “sacrifier” un an de dur labeur pour se mettre en
27
position de réussir le concours de première année. La difficulté pour ce
type d’élève est de trouver un créneau qui le passionne. Il est et restera
son principal adversaire. »

Quels vœux pour Dimitri ?

Dimitri souhaitant d’abord devenir ingénieur, il peut postuler en classe


préparatoire scientifique. Ces deux années lui permettront de préparer
les concours des écoles d’ingénieurs. Cela lui donnera aussi une plus
grande rigueur, car il apparaît au travers de son bulletin, encore un peu
dispersé. Il peut postuler d’abord en prépa PC car la physique-chimie
est son point fort, c’est la matière dans laquelle il obtient les meilleurs
résultats et la meilleure appréciation. Mais c’est un élève qui pourra sans
doute réussir également en prépa MP, plus matheuse.

Dimitri n’est pas premier de la classe, mais il peut panacher ses


demandes entre des lycées excellents et des établissements plus moyens
en fonction du niveau de son lycée d’origine. Il peut également postu-
ler dans un INSA. Outre le métier d’ingénieur, Dimitri est aussi attiré
par la médecine. Mais pour autant, si Dimitri est doué, il n’apparaît pas
comme quelqu’un de suffisamment travailleur. Il pourra réussir en
médecine à la condition d’être extrêmement déterminé, car cette pre-
mière année est très sélective (16 % d’admis en deuxième année de
médecine seulement).

Attention, s’il est admis en prépa ou dans un INSA, il ne pourra pas être
admis en médecine. Il doit donc bien réfléchir au classement de ses
vœux.

Voici le classement de ses vœux sur Admission postbac que nous lui proposons :
1. Prépa PC (six vœux au maximum).
2. Prépa MP (six vœux au maximum).
3. École du réseau INSA (Institut national des sciences appliquées). Il
faut classer les sept INSA, chacun valant pour un seul vœu).
4. PAES (première année d’études de santé). En région parisienne, les
candidats doivent hiérarchiser quatre vœux de facultés.

28

PROFIL DE RAPHAËLLE, TERMINALE S
(SECTION EUROPÉENNE ANGLAIS)

Sérieuse et travailleuse, Raphaëlle prépare un bas S section européenne


anglais. Entre les sciences et des cours de langues renforcés, elle n’a pas
de quoi chômer ! Mais Raphaëlle réagit plutôt bien à la pression,
comme le prouvent ses résultats. Scientifique mais pas matheuse,
Raphaëlle est très bonne en langues vivantes, et adore l’histoire-géogra-
phie… Elle a moins d’atomes crochus avec le français (elle a eu 10 à
l’écrit du bac) et la philosophie. Au total, son profil et ses centres d’inté-
rêt sont suffisamment variés pour lui offrir des choix assez larges. Si elle
aime beaucoup l’anglais, elle ne se voit pas « travailler dans les langues ».
Alors que le bac approche, Raphaëlle hésite entre son projet de tou-
jours, les études de médecine, suivies jadis par son grand-père, et les
études de droit. Pierre Dubus, vice-doyen de la faculté de médecine de
Bordeaux-Segalen, Sophie Bernard, responsable de la scolarité des étu-
diants de première année de l’université Panthéon-Assas et Jean-Louis
Chauzit, responsable du master LEA à l’université Jean-Moulin de
Lyon, analysent son dossier.

Pierre Dubus, vice-doyen de la faculté de médecine de Bordeaux-Segalen : « Les bul-


letins de Raphaëlle révèlent un bon niveau général, où la régularité des
résultats atteste de bonnes aptitudes au travail. Certains “accidents”, par
exemple en histoire au troisième trimestre de première, laissent cepen-
dant envisager des irrégularités en termes de travail et de motivation. Son
niveau paraît un peu faible en physique, chimie et sciences biologiques.
Attention, si elle vient en première année des études de santé, le premier
semestre, centré sur ces matières, sera très dur. Globalement, il s’agit tout
de même d’un bon dossier et Raphaëlle devrait pouvoir réussir dans la
filière santé sous réserve d’un travail régulier et motivé. Elle doit faire son
maximum pour réussir dès la première année du concours. »

Sophie Bernard, responsable de la scolarité des étudiants de première année de l’uni-


versité Panthéon-Assas : « La moyenne de Raphaëlle est convenable au
regard de la moyenne de sa classe. Si presque tous ses enseignants voient
en elle une élève sérieuse, certains soulignent les limites de son raison-
29
Raphaëlle, bulletin 2e trimestre – terminale S (section européenne anglais)

Moyenne
Moy.
Matières Appréciations
T1 Élève Classe – +

Méthode de la dissertation
Philosophie 11,00 7,50 9,54 5,50 16,00
à travailler !

14,00 10,14 12,34 9,10 15,84


Anglais Des efforts de participation
Écrit 8,90 12,44 8,90 17,50
let. étrang. à maintenir.
Oral 12,00 12,18 8,90 17,40

Histoire- Très bon trimestre,


16,50 15,67 12,79 6,00 17,83
géographie élève très intéressée.

Les notes ont été un peu moins


Mathéma- bonnes ce trimestre mais
14,00 12,00 11,70 4,00 19,00
tiques le travail est toujours sérieux
et approfondi.

Maths euro 15,00 13,50 14,29 12,00 18,00 Trimestre satisfaisant.

13,20 11,50 13,00 7,90 19,10 Trimestre correct. Physique


Physique-
plus travaillée. Une difficulté
chimie
en chimie.
Cours et TP 13,20 11,50 13,00 7,90 19,10 Maintenez vos efforts.

Physique-
Très bon trimestre,
chimie 18,00 16,00 12,54 1,50 17,25
bonne participation.
spécialité

Sciences vie 13,25 12,50 12,11 1,00 18,25


& Terre Résultats satisfaisants,
18,25 travail sérieux.
Cours et TP 13,25 12,50 12,11 1,00

Allemand LV2 15,00 15,75 13,00 5,00 18,25

Éd. physique Élève très sérieuse. Résultats


14,00 17,20 15,49 11,10 20,00
& sport. très satisfaisants.

Bons résultats, poursuivez vos


Latin 15,75 14,50 13,03 6,50 17,00
efforts.

Moyenne
14,52 13,30 12,67
générale

Appréciation globale : Bon trimestre, le travail est sérieux.

30
nement. Raphaëlle doit réaliser que les études supérieures nécessitent
plus qu’apprendre ses leçons. Attention à la méthodologie et à la
réflexion : si l’on en juge par son 10 sur 20 à l’écrit de français et par ses
résultats très fragiles en philo, cette jeune fille risque d’avoir à améliorer
ses capacités de disserter et de développer une réflexion personnelle
pour réussir en droit. Comme elle est très bonne en langues vivantes,
elle pourrait être intéressée par le diplôme universitaire de Common
Law ou de droit allemand ou le triple diplôme “juriste européen”, voire
le collège de droit, pour lequel, cependant, elle devra peut-être passer
un test ou entrer en deuxième année après avoir développé les compé-
tences mentionnées ci-dessus. »

Jean-Louis Chauzit, responsable du master LEA à l’université Jean-Moulin de Lyon :


« Au vu de son dossier, il est clair que Raphaëlle est une très bonne
élève, qui a sans doute le profil d’une classe préparatoire scientifique.
Mais ses résultats sont suffisamment équilibrés pour que toutes les
portes lui soient ouvertes, y compris celles de la faculté des langues. Son
niveau devrait lui permettre de réussir un bon cursus, par exemple en
LEA, même si elle semble avoir un passage à vide en anglais au
deuxième trimestre de terminale. »

Quels vœux pour Raphaëlle ?

Raphaëlle souhaite se tourner vers le droit ou la médecine. Ces deux


filières ne sont pas sélectives à l’entrée (la sélection se fait par la suite au
cours de la première année). Dans les deux filières, même si ses notes ne
sont pas fabuleuses, Raphaëlle a toutes les chances de réussir. Ainsi, en
médecine, ce sont les bacheliers S spécialité mathématiques qui réussis-
sent le mieux, suivis de près par les bacheliers spécialité physique-chi-
mie comme Raphaëlle. Évidemment, le concours est difficile : 16 %
d’admis seulement en deuxième année de médecine. Mais si les métiers
médicaux l’attirent, elle aura accès à d’autres concours tels que ceux de
pharmacie, dentaire, sage-femme ou kiné. Ce qui lui offrira un large
choix de possibilités en cas d’échec en médecine.

Quant à la licence de droit, elle pourra réussir tout autant. En effet, les
bacheliers S, surtout s’ils décrochent une mention, ce qui sera probable-
31
ment son cas, sont ceux qui réussissent le mieux. Attention, à Paris, les
étudiants sont tirés au sort (les futurs bacheliers parisiens étant priori-
taires devant les candidats des autres académies). Ses excellentes notes
d’allemand lui permettront également d’opter pour une double licence
droit-allemand, même si ce cursus est très sélectif, notamment en
langues (l’université Paris-Ouest-Nanterre-La Défense fait par
exemple passer un test de langue et ne retient que 1 candidat sur 10).

Voici le classement de ses vœux sur Admission postbac que nous lui proposons :
1. PAES (première année des études de santé). En région parisienne, les
candidats doivent hiérarchiser quatre vœux de facultés.
2. Licence droit-allemand (12 vœux maximum pour les licences).
3. Licence de droit.


PROFIL DE SARAH, TERMINALE STG OPTION COM-GRH
En terminale STG com-GRH (communication-gestion des ressources
humaines), Sarah présente des résultats assez différents selon les disci-
plines. Avec une moyenne générale plafonnant à 10, ses notes sont en
baisse par rapport à l’année de première. Si la plupart de ses professeurs
reconnaissent son sérieux, ils sont aussi nombreux à lui demander de
« s’investir davantage en classe ».

Avec ce dossier contrasté, Sarah sait qu’elle a peu de chances d’intégrer


une classe prépa. Elle envisage donc de candidater en BTS manage-
ment des unités commerciales (MUC) et en DUT techniques de com-
mercialisation. Nous avons demandé à Cédric Favrie, professeur de
management et gestion d’entreprise en classes préparatoires aux ECT
(écoles de commerce option technologique) à Dijon, à Jean-Louis
Cance, professeur d’éco-gestion et de management à l’IUT techniques
de commercialisation de Figeac, et à Dominique Blanchard, respon-
sable du BTS MUC du lycée Godart-Roger d’Épernay, ce qu’ils pen-
saient de son profil.

Cédric Favrie, professeur de management et gestion d’entreprise en classes prépara-


toires ECT (écoles de commerce option technologique) à Dijon : « Le dossier de
32
Sarah, bulletin 2e trimestre – terminale STG option com-GRH

Moyenne
Moy.
Matières Appréciations
T1
Élève Classe – +

Résultats et travail réguliers.


Philosophie 11,60 11,00 9,90 6,00 14,70 Élève attentive et soucieuse
de bien faire.

Des progrès (continuez !) mais


Anglais LV1 9,70 13,00 12,20 6,80 18,10 investissez-vous davantage
en classe…

Ensemble juste, attitude sérieuse


Espagnol
12,60 9,50 10,30 5,50 17,50 en classe mais il faut accentuer
LV2
votre travail pour progresser.

Histoire-
9,10 8,00 9,70 5,00 17,00 On attend du travail.
géographie

Mathéma- Un bon trimestre. Élève discrète,


10,90 14,60 9,10 4,00 14,60
tiques mais sérieuse et efficace.

L’ensemble des résultats restent


trop juste malgré les efforts
Com-GRH 8,20 8,30 9,00 6,10 13,80
entrepris.
Ne vous découragez pas.
Un ensemble convenable
ce trimestre. Les résultats
Économie
13,00 10,20 8,80 6,30 10,80 et le travail fourni
et droit
sont réguliers.
Il faut continuer ainsi.
Un bon trimestre.
Management
12,70 12,90 9,40 6,30 13,60 Le travail est sérieux
organisation
et les résultats encourageants.

Éd. phys. et Des difficultés mais beaucoup


9,50 9,00 12,60 8,00 17,50
sportive de sérieux dans le travail.

Moyenne
10,45 10,14 9,67
générale

Appréciation globale : Un ensemble convenable, mais il faut travailler dans toutes


les matières (espagnol, histoire et géographie en particulier).
Absences : 8 demi-journées dont 2 injustifiées. Retards : 1.

33
Sarah montre des qualités et une capacité de travail. Elle a fait une
bonne première, avec des résultats corrects et des appréciations positives
sur son attitude en classe. Les résultats de terminale sont moins bons, la
moyenne générale est juste mais de bonnes appréciations apparaissent
malgré tout. La régularité du travail n’est pas suffisante et les efforts ne
sont pas fournis dans toutes les matières, comme l’indique l’apprécia-
tion générale du conseil de classe. Or le choix de matières n’est pas pos-
sible pour réussir en classe prépa. Autre point négatif, les absences, qui
sont trop importantes. Avec une évolution négative en termes de résul-
tats sur les cinq trimestres (première-terminale) et un doute sur le
sérieux en raison du nombre d’absences, ce dossier ne peut être accepté
en classe prépa.»

Jean-Louis Cance, professeur d’éco-gestion et de management à l’IUT techniques de


commercialisation de Figeac : « Le dossier de cette élève issue d’une série
STG me paraît correct. Hormis quelques difficultés en français et de
manière plus ponctuelle en anglais, les résultats sont convenables dans
l’ensemble. L’absence de problème de comportement, un sérieux et
une volonté dans le travail soulignés dans les appréciations me condui-
sent à penser que cette élève a de bonnes chances de réussir dans notre
département. »

Dominique Blanchard, responsable du BTS MUC du lycée Godart-Roger d’Épernay :


« Globalement, les résultats de Sarah ont chuté en terminale par rapport
à la classe de première. Les appréciations traduisent du reste cette baisse
des performances de Sarah. Par rapport aux exigences du BTS MUC,
on peut relever un certain nombre de points positifs : ses résultats en
langues vivantes et en mathématiques, par exemple. Les résultats en
économie, droit, management sont satisfaisants et laissent augurer de
bons résultats en BTS. En revanche, son niveau en communication-
GRH, la discipline de spécialité de sa série, est assez faible. Ce n’est tou-
tefois pas rédhibitoire car cet enseignement n’est pas au cœur de la for-
mation du BTS MUC. On peut juste se demander si Sarah a bien
choisi la voie qui lui convenait. Pour résumer, je dirais que Sarah est une
élève aux résultats moyens, mais avec un travail assez sérieux et une atti-
tude positive. Elle pourrait donc intégrer notre BTS avec de bonnes
chances de succès. »
34
Quels vœux pour Sarah ?

Sarah a tout intérêt à placer en premier vœu le DUT techniques de


commercialisation, mais aussi, pourquoi pas, le DUT GACO (gestion
administrative et commerciale). En effet le DUT étant plus sélectif que
le BTS, il est toujours préférable de le mettre en premier. Néanmoins,
Sarah n’est pas sûre d’être prise : les bacheliers STG sont en général
beaucoup moins nombreux dans ces DUT que les bacheliers ES.
D’autant que Sarah affiche des notes faibles et n’est pas très assidue en
cours, ce qui est un élément rédhibitoire en DUT où le programme est
dense. Elle devra ensuite mettre ses vœux de BTS, où elle aura plus de
chance d’être admise, en particulier en BTS MUC (management des
unités commerciales) ou en BTS comptabilité et gestion des organisa-
tions. Mais elle devra appuyer son dossier par une solide lettre de moti-
vation. Elle peut aussi demander une licence AES (administration éco-
nomique et sociale) à l’université, qui lui permettra de poursuivre dans
un master orienté ressources humaines.

Par ailleurs, si Sarah préfère un cursus plus encadré, elle peut passer des
concours des écoles postbac. Certaines accueillent volontiers des bache-
liers STG. En revanche, l’inscription ne se fait pas sur Admission postbac
mais directement sur les sites des concours (Atout +3,Team, EGC).

Voici le classement de ses vœux sur Admission postbac que nous lui proposons :
1. DUT gestion administrative et commerciale (12 vœux maximum
pour les DUT).
2. BTS MUC (management des unités commerciales) [12 vœux maxi-
mum pour les BTS].
3. BTS comptabilité et gestion des organisations.
4. Licence administration économique et sociale à l’université (12 vœux
maximum pour les licences).


PROFIL DE VINCENT, TERMINALE ES
Après une médiocre première S, où il a découvert qu’il n’était en fait
guère motivé par les sciences,Vincent a été admis en terminale ES. Un
35
Vincent, bulletin 1er trimestre – terminale ES

Moyenne
Matières Coef. Rang Appréciations
Élève Classe – +
Sciences
éco. & 7,00 6 10,00 7,33 2,00 14,50 Bon travail.
sociales

Du sérieux, ensemble
convenable, mais je suis
Mathéma-
5,00 11 11,57 10,34 5,57 16,93 certain que vous pouvez
tiques
mieux faire avec plus
de confiance.

Spécialité Du sérieux, ensemble


2,00 9 12,50 10,72 3,80 17,80
maths satisfaisant.

Très satisfaisant,
Histoire-
5,00 3 13,25 9,25 5,13 13,88 résultats réguliers,
géographie
ensemble solide.

Fort encourageant ;
Philosophie 4,00 2 13,00 10,82 6,00 14,00
continuez.

Anglais LV1 3,00 3 17,50 11,60 4,00 18,50 Très bon trimestre.

Résultats très honorables,


travail sérieux,
mais tu ne participes pas
Espagnol
3,00 15 11,39 10,56 4,13 16,68 assez en classe.
LV2
Il faut encore approfondir
et faire plus d’efforts
à l’oral.

2,00 4 16,50 13,58 8 20


Éd. phys. Ensemble
1,00 12,22 8,00 14,50
& sport. très satisfaisant.
1,00 16,50 16,00 8,50 20,00

Moyenne
5 12,61 9,93
générale

Appréciation globale : Bon trimestre. Du travail, du sérieux.


Encouragements.
Absences : 2 demi-journées. Retards : aucun.

36
changement d’orientation gagnant pour ce bon élève, qui a retrouvé le
goût du travail et de la tête de classe ! Après un premier trimestre très
encourageant,Vincent a encore amélioré ses résultats, à tel point que ses
professeurs et le proviseur de son lycée lui recommandent de demander
une classe préparatoire aux écoles de commerce. Mais, sans projet pro-
fessionnel affirmé,Vincent préfère éviter la case prépa et lorgne plutôt
du côté des études de droit, d’histoire ou du DUT techniques de com-
mercialisation. Jean-Luc Sarrazin, professeur à l’UFR d’histoire de la
faculté de Nantes, Jean-Louis Cance, professeur d’éco-gestion et de
management à l’IUT techniques de commercialisation de Figeac, et
Sophie Bernard, responsable de la scolarité des étudiants de première
année de l’université Panthéon-Assas, ont étudié son dossier.

Jean-Luc Sarrazin, professeur à l’UFR d’histoire de la faculté de Nantes : « Vincent a


le potentiel pour réussir des études d’histoire. Ses résultats en histoire-
géographie sont satisfaisants. Plus intéressants encore sont les résultats
obtenus en philo et à l’écrit au bac de français (16/20) : ils reflètent une
aptitude à bien écrire et à conceptualiser. Un élément défavorable
cependant dans l’appréciation en français de première : le manque d’in-
vestissement et d’intérêt, qui peut se retrouver dans les études supé-
rieures. Voilà un élève qui a, semble-t-il, des capacités mais dont la réus-
site peut être contrariée par une certaine fragilité dans son rapport au
contenu d’une discipline.Tout dépendra de sa motivation. »

Jean-Louis Cance, professeur d’éco-gestion et de management à l’IUT techniques de


commercialisation de Figeac : « Avec ce cursus qui marque un net redresse-
ment, je le sélectionne d’emblée sur la liste d’admission principale! Il a
sans doute connu un “déclic” salutaire. Il a de bons résultats en anglais,
une matière très importante dans le commerce : nombreux sont les
chefs d’entreprise qui soulignent cet aspect et nous demandent de bien
former nos étudiants. C’est également très satisfaisant en français et en
mathématiques, deux disciplines essentielles pour communiquer et rai-
sonner, et également fort utiles pour une éventuelle poursuite d’études
après l’IUT. Seule ombre au tableau, sa faible participation à l’oral. C’est
ennuyeux dans la perspective d’une carrière commerciale. Mais la for-
mation doit pouvoir aider l’étudiant à dépasser une timidité naturelle.
Un autre point positif : peu d’absences et une bonne ponctualité. »
37
Sophie Bernard, responsable de la scolarité des étudiants de première année de l’uni-
versité Panthéon-Assas : « De nombreux enseignants évoquent, en pre-
mière, un manque de motivation et de travail ou un travail superficiel,
et son rang dans la classe est médiocre. Le contraste est complet avec la
terminale, où les appréciations sont à l’opposé et où il figure parmi les
meilleurs. Cela peut signifier qu’il possède de bonnes capacités intellec-
tuelles et peut-être un attrait pour les choses plus complexes. S’il peut
réussir en droit,Vincent devra faire très attention dans un monde où il
faut être autonome et responsable et où il est nécessaire de produire un
travail personnel important, théorique ou de mémorisation, qui peut
paraître parfois aride. »

Quels vœux pour Vincent ?

Vincent n’a pas encore de projet professionnel affirmé et nous lui


conseillons d’opter pour une voie qui lui ouvre le plus de portes. Le
droit semble être un bon choix, qui lui laissera le temps de réfléchir à son
avenir. En outre, sa bonne moyenne en philosophie laisse présager un
raisonnement solide. Sur son bulletin, on note un manque de participa-
tion, ce qui laisse augurer des difficultés dans une voie purement com-
merciale. C’est pourquoi il pourrait plutôt opter pour un DUT GEA
(gestion des entreprises et des administrations) ou un DUT carrières
juridiques. Mais il devra choisir entre la licence de droit et le DUT,
quand il ordonnera ses vœux. Nous lui déconseillons l’histoire qui mène
essentiellement à l’enseignement, alors qu’il semble peu à l’aise à l’oral.

Voici le classement de ses vœux sur Admission postbac que nous lui proposons :
1. DUT GEA (gestion des entreprises et des administrations) [12 vœux
maximum pour les DUT].
2. DUT carrières juridiques.
3. Licence de droit (12 vœux maximum pour les licences).


PROFIL D’AUDREY, TERMINALE L
Français, littérature, philosophie, histoire… Telles sont les matières qu’af-
fectionne Audrey en terminale L. Ce qui l’a conduite fort logiquement
38
Audrey, bulletin 2e trimestre – terminale L

Moy. Moyenne
Matières Appréciations
T1 Élève Classe – +
Ensemble satisfaisant,
Philosophie 13,30 13,30 11,44 8,16 15,00 élève sérieuse. Continuez.
Devoirs surveillés : 11 ; 15.

Travail sérieux, de l’intérêt,


Littérature 13,17 12,67 11,63 9,00 15,50
ensemble satisfaisant.

Histoire- Ensemble satisfaisant. Élève très


10,00 11,60 9,47 6,00 15,10
géographie volontaire, qui progresse.

Travail toujours régulier, sérieux


et motivé. Il reste des maladresses
Anglais LV1 10,92 10,80 11,57 7,57 16,32 d’expression, mais l’analyse
et la réflexion sont de qualité.
Continuez !

De bons travaux sur l’œuvre,


Anglais une recherche régulière de méthode,
12,66 12,94 12,03 7,80 16,50
LVR et un bon investissement, c’est bien.
Continuez ainsi. Oral : 12,2.

Ensemble juste correct


Espagnol
12,10 10,40 9,54 6,20 12,00 pour une élève capable
LV2
de faire mieux.

Très bon ensemble.


Éd. physique Élève motivée
15,00 14,00 12,85 8,00 16,00
& sport. et investie dans une activité
de création chorégraphique.

Appréciation globale : Du sérieux, du travail; c’est un bon trimestre; continuez.


Absences : 3 demi-journées.

à opter pour la série littéraire à l’issue de la classe de seconde. Si elle


aime, parfois, bavarder, Audrey n’en est pas moins une élève sérieuse,
intéressée et motivée par le contenu de ses cours. Une attitude positive
qui lui a permis de réaliser une assez bonne première, couronnée par de
très bons résultats au bac de français (14 à l’écrit et 17 à l’oral!). Même si
ses professeurs regrettent « une expression parfois confuse », Audrey se
maintient à un niveau satisfaisant en terminale, ce qui lui ouvre un large
choix d’orientation dans l’enseignement supérieur.
39
Mais, alors que la fin de l’année approche, Audrey ne sait toujours pas
vraiment vers quoi se diriger… Nous avons demandé à Jean-Luc
Sarrazin, professeur de l’UFR d’histoire de l’université de Nantes, à
Armelle Deschard, maître de conférences à l’UFR de lettres de l’uni-
versité Michel-de-Montaigne-Bordeaux 3, et à Jean-Louis Chauzit,
responsable du master LEA de l’université Jean-Moulin de Lyon, de
commenter son profil.

Jean-Luc Sarrazin, professeur à l’UFR d’histoire de l’université de Nantes : « Le profil


d’Audrey peut être qualifié d’incertain.Audrey est indiscutablement une
bonne élève de L. Elle réussit en particulier, semble-t-il, dans les activités
de création, y compris chorégraphique. Ses aptitudes proprement litté-
raires l’emportent, en toute hypothèse, sur ses capacités de faire l’analyse
rigoureuse d’un document historique. S’engager dans des études d’his-
toire parfois austères n’est peut-être pas le premier choix à lui proposer,
d’autant plus qu’elle éprouve parfois des difficultés à fixer son attention.
Il est malgré tout difficile de se prononcer de manière catégorique sans
la connaître. Pour Audrey comme pour beaucoup de lycéens, outre la
maîtrise de la langue et des concepts, l’attrait pour la discipline et la
motivation sont en effet les éléments clés de l’orientation. »

Armelle Deschard, maître de conférences à l’UFR de lettres de l’université Michel-de-


Montaigne-Bordeaux 3 : « Audrey est le type d’élève de bon niveau, très
sérieuse, très volontaire, qui se montre parfois un peu gauche dans ses
rédactions et peine à gagner l’excellence. D’après les appréciations de
ses professeurs, ses qualités personnelles sont évidentes et me feraient
bonne impression : les mots “volontaire”, “motivée”, “engagement”
sont très positifs mais il y a des bémols dans “maladresses” ou “travail
sérieux” qui sont à double tranchant car cela peut signifier que l’élève
est au maximum de ses possibilités. Quoi qu’il en soit, elle devrait faire
une étudiante très convenable en lettres, susceptible de viser le
concours de professeur de lettres. »

Jean-Louis Chauzit, responsable du master LEA de l’université Jean-Moulin de Lyon :


« Je qualifierais le niveau d’Audrey de “moyen plus”. Son profil global
semble plutôt littéraire. Ses notes de philosophie et de français semblent
attester de bonnes qualités d’analyse et d’expression. Les notes sont le
40
plus souvent supérieures à la moyenne de la classe. Le choix d’une
filière LEA (langues étrangères appliquées) ne doit pas être déconseillé,
mais Audrey semble plus à l’aise dans le domaine littéraire. Je lui
conseillerais donc davantage une licence LLCE (langue, littérature et
civilisation étrangères) en espagnol (car son niveau d’anglais semble un
peu en deçà des résultats d’espagnol). »

Quels vœux pour Audrey ?

Après un bac L, Audrey peut opter pour une licence de lettres


modernes, qui pourra la mener vers l’enseignement. Ses notes étant
trop moyennes en langues, nous lui déconseillons de s’inscrire en
licence de langues, où elle peinerait trop pour réussir. Mais d’autres
voies sont possibles après un bac L. Sa bonne moyenne en philosophie
et en littérature montre une certaine rigueur dans le raisonnement et
une aisance dans l’écriture. C’est pourquoi Audrey peut tenter sa
chance en licence de droit, même s’il faudra qu’elle travaille davantage
qu’en terminale. En effet, les bacheliers L réussissent généralement
moins bien en droit que les S et les ES. Mais la licence universitaire n’est
pas le seul débouché des bacheliers L : ses bonnes notes dans les
matières littéraires peuvent également lui ouvrir les portes des DUT
information communication, carrières sociales ou gestion des entre-
prises et des administrations.

Seuls 2 % des bacheliers L optent pour le DUT, à tort, car ils peuvent
très bien y réussir. Le BTS communication des entreprises est aussi une
voie possible pour cette élève bonne en français.

Voici le classement de ses vœux sur Admission postbac que nous lui proposons :
1. DUT Information communication (12 vœux maximum pour les
DUT).
2. DUT carrières sociales.
3. DUT GEA (gestion des entreprises et des administrations).
4. BTS communication des entreprises (12 vœux maximum pour les
BTS).
5. Licence de lettres modernes (12 vœux maximum pour les licences).
6. Licence de droit.
41

PROFIL DE LÉA, TERMINALE STI ARTS APPLIQUÉS
Léa redouble son année de terminale. Si elle affichait des résultats
encore trop irréguliers au premier trimestre, elle s’est ressaisie au
deuxième trimestre, notamment en étude de cas en arts appliqués où
elle est passée de 9 de moyenne à 14 sur 20. La majorité de ses profes-
seurs salue son attitude positive, sa bonne volonté, ses nets progrès et
son sérieux. Si Léa doit travailler davantage en philosophie et en mathé-
matiques, matières où elle n’atteint pas la moyenne, elle peut se targuer
de notes tout à fait honorables dans les autres disciplines. Ses professeurs
l’encouragent à maintenir ce niveau jusqu’au bout. Léa est plus motivée
que jamais, animée par ses choix d’orientation. Elle envisage notam-
ment d’intégrer la licence histoire de l’art et archéologie de Paris 1 ou
celle d’arts plastiques de Paris 8 ou encore d’entrer dans une école d’art.
Nous avons demandé à trois personnes de commenter son dossier :
Soko Phay-Vakalis, maître de conférences au département d’arts plas-
tiques de l’université Paris 8, Sophie Alex, directrice de l’École de com-
munication visuelle (ECV) à Paris et Alain Bade, responsable pédago-
gique de la section arts graphiques, ateliers préparatoires et multimédia
de l’EPSAA (École professionnelle supérieure d’arts graphiques et d’ar-
chitecture de laVille de Paris).

Soko Phay-Vakalis, maître de conférences au département d’arts plastiques de l’uni-


versité Paris 8 : « Léa présente un bulletin qui traduit des acquis solides
pour suivre la licence d’arts plastiques de Paris 8. Elle a notamment une
bonne moyenne en arts techniques et civilisation ainsi qu’en étude de
cas (arts appliqués) et a fait visiblement de grands progrès en expression
plastique. Elle a donc certainement une sensibilité artistique qu’elle va
pouvoir mieux exprimer en licence en approchant différentes formes
d’arts (gravure, peinture, photographie…), et trouver ainsi la voie qui
répond le mieux à ses envies. Je vois, en revanche, qu’elle a un niveau
assez faible en philosophie. C’est dommage! En licence, elle devra faire
de l’analyse de texte puis, à l’avenir, du commentaire artistique. C’est
donc une matière qu’il ne faut pas négliger. Je lui conseille notamment
de lire beaucoup cet été. Elle boude aussi les mathématiques. Or en
licence d’arts plastiques, l’étudiant doit construire un raisonnement
42
Léa, bulletin 2e trimestre – terminale STI arts appliqués
Moy. Moyenne
Matières Appréciations
T1 Élève Classe – +

Les résultats sont encore trop justes :


Philosophie 8,00 8,00 10,43 0,00 15,50
soyez plus méthodique.

Mathéma-
11,00 9,00 9,00 2,00 13,00 De la bonne volonté.
tiques

Résultats en baisse mais qui restent


Physique-
15,00 14,17 8,38 2,50 16,25 très satisfaisants. Il faut maintenir
Chimie
ce niveau jusqu’au bout !

Anglais 15,60 15,60 11,87 8,20 17,60 Bon trimestre dans l’ensemble.

Bon travail en badminton


Éd. physique
14,50 11,56 12,71 8,44 17,00 et bon investissement.
& sport.
Il faut continuer ainsi.

Expression Attitude positive,


10,80 12,75 13,51 10,65 17,00
plastique de grands progrès.

Arts-Tech.- Bien, bon travail ce trimestre,


13,50 13,50 10,99 4,00 16,75
Civilisation élève sérieuse.

Étude cas
Un travail qui a nettement progressé,
(arts 9,00 14,00 10,56 2,00 15,85
et graphiquement et dans l’organisation.
appliqués)

Il faut faire un effort de synthèse dans


Recherche vos fiches de préparation aux oraux.
8,30 10,90 10,70 3,80 14,10
appliquée Continuez à alimenter
votre carnet de croquis.

Moyenne
11,74 12,16 10,90 4,62 15,89
générale

Appréciation globale : Belle maturité, élève curieuse et cultivée. Compliments.

argumenté à partir d’une œuvre d’art et c’est un vrai atout d’avoir un


esprit logique et d’être structuré. Enfin, elle a une très bonne moyenne
en anglais. Il y a justement une langue obligatoire dans notre licence.
Elle pourra donc approfondir ses connaissances. Bref, tout cela est très
encourageant! »

Sophie Alex, directrice de l’ECV (École de communication visuelle) à Paris : «


À la
lecture de ce bulletin, on constate aisément que Léa a un réel intérêt
43
pour l’art et la création. Je suis particulièrement sensible à ses résultats
en étude de cas en arts appliqués où elle atteint 14 de moyenne. Cela
démontre notamment qu’elle a acquis une méthode de travail, de
réflexion et d’analyse. Cela lui fait pourtant défaut en philosophie. C’est
un peu regrettable, mais il faut avouer que c’est une matière très difficile
qui échappe souvent aux élèves. Dans l’ensemble, ses professeurs lui
reconnaissent une belle maturité et soulignent sa curiosité, deux quali-
tés essentielles pour intégrer une école d’art. Léa a aussi une très bonne
moyenne de 15,60 en anglais, ce qui est un vrai atout pour des métiers
de la création qui sont devenus très internationaux. Avec un tel profil,
elle peut donc sérieusement envisager un cursus dans une école d’arts
appliqués. Si elle choisissait notre établissement, par exemple, elle inté-
grerait notre année préparatoire qui consolide les bases en dessin, créa-
tivité et culture artistique.»

Alain Bade, responsable pédagogique de la section arts graphiques, ateliers prépara-


toires et multimédia de l’EPSAA : « Léa pourrait, par exemple, intégrer l’atelier
préparatoire de l’EPSAA où elle apprendra notamment à regarder et à
comprendre le dessin, la composition, la couleur, les volumes et la pers-
pective. Elle devra, comme dans beaucoup d’écoles, passer un entretien.
Le bulletin scolaire de l’élève m’importe finalement moins que son dos-
sier artistique. J’encourage donc Léa à alimenter régulièrement son carnet
de croquis, comme lui conseille également son professeur de recherche
appliquée. Durant l’entretien oral, un feeling doit passer entre le futur
étudiant et la personne qui le reçoit. En ce qui me concerne, je recherche
essentiellement des personnalités avec des aptitudes, un savoir-faire, et une
réelle sensibilité pour les métiers artistiques. Un petit test de dessin est
d’ailleurs demandé aux postulants. Enfin, il faut prévenir les lycéens dési-
reux d’intégrer un tel cursus, qu’ils vont apprendre durant cette année
préparatoire à évaluer eux-mêmes leur travail, que cela demandera beau-
coup de volonté, une grande autonomie et une maturité.»

Quels vœux pour Léa ?

Nous conseillons à Léa de postuler d’abord en BTS d’arts appliqués ou


en DMA (diplôme des métiers d’arts), filières plus adaptées à son profil
STI que la licence universitaire. Son niveau plutôt moyen au regard des
44
exigences de ces établissements, ne lui permet pas d’espérer intégrer
une école parisienne : elle doit plutôt viser les STS (sections de techni-
cien supérieur) d’arts appliqués situées en banlieue parisienne ou en
province qui sont plus accessibles. Léa peut aussi intégrer une école
d’art publique (relevant du ministère de la Culture) ou privée. Pour
s’inscrire aux différents concours, il faut demander un dossier en se
connectant sur leur site Internet. Il existe aussi un grand nombre
d’écoles privées spécialisées dans de grands domaines artistiques : gra-
phisme, mode, architecture d’intérieur, etc.

Voici le classement de ses vœux sur Admission postbac que nous lui proposons :
1. BTS d’arts appliqués (en priorité ceux en banlieue ou en province)
[12vœux maximum pour les BTS].
2. Licence d’arts plastiques (12 vœux maximum pour les licences).
3. Licence histoire de l’art et archéologie.
4. Atelier préparatoire du lycée Pablo-Picasso de Fontenay-sous-Bois
(94) [unique prépa au sein d’un lycée].


PROFIL DE MARION, TERMINALE ES,
OPTION MATHÉMATIQUES
« Excellent ensemble », « très bon trimestre », « travail remarquable » :
Cela ne fait aucun doute, Marion est une élève brillante. Si elle a choisi
la filière ES, alors que toutes les portes lui étaient ouvertes, c’est parce
qu’elle a pour projet d’intégrer Sciences po. Comme le confirment ses
notes, sa préférence va pour l’histoire (15) et les langues (16,4 en anglais
et 18,2 en espagnol). Marion travaille assidûment pour préparer les
concours des IEP. Dans l’ordre, elle cible Paris, Lille et Bordeaux. Si elle
n’en réussit aucun cette année, elle envisage d’entrer en hypokhâgne ou
en licence de droit, pour retenter les concours de région au bout d’un
an. Et si elle n’obtient toujours aucun IEP? Alors elle se rabattra peut-
être sur les concours d’écoles de commerce. Pierre Mathiot, directeur
de Sciences po Lille, Dominique Schiltz, professeur de mathématiques
en prépa B/L au lycée Faidherbe à Lille, et Anne-Sophie Barthez, pro-
fesseure de droit privé et vice-présidente du conseil d’administration de
l’université de Cergy-Pontoise, nous livrent leur analyse.
45
Marion, bulletin 2e trimestre – terminale ES
Moy. Moyenne
Matières Appréciations
T1 Élève Classe – +
Mathéma-
14.6 14,8 10,40 3,00 16,10 Excellent ensemble.
tiques

Très bon trimestre !


SES 14,90 14,70 10,60 6,30 15,60 Des qualités
d’analyse et de synthèse.

Très bon trimestre,


Philosophie 10,00 13,07 9,70 4,50 16,50 travail sérieux
et rigoureux, c’est bien.

Math. Spé. 16,40 16,60 14,90 11,00 17,70 Ensemble très satisfaisant.

Histoire Un très bon trimestre.


16,00 15,00 10,30 1,00 18,00
Géographie Poursuivez.

Anglais LV1 13,80 16,40 11,50 2,00 16,8 Excellent trimestre. Bravo.

Un travail remarquable,
Espagnol c’est excellent
16,70 18,20 12,70 2,50 18,20
LV2 à tout point de vue.
Félicitations !

Éd. phys.
15,00 17,00 16,20 14,00 18,00 Très bien.
& sport.

14,60 15,80
Moyenne
Rang : Rang : 11,70 5,80 16,50
générale
3/35 2/35

Appréciation globale : Très bon trimestre. Élève très investie. FÉLICITATIONS.

« Si on s’en tient aux notes et


Pierre Mathiot, directeur de Sciences po Lille :
aux appréciations, Marion présente le profil scolaire d’un élève qui a
des chances concrètes d’intégrer Sciences po. Le problème est que 75 %
des élèves qui veulent faire Sciences po ont un profil comparable. Si
Marion ne réussit aucun concours cette année, elle pourra les retenter à
bac+1 (sauf à Sciences po Paris où le prochain accès se situe à bac+3).
La préparation la plus efficace, même si elle n’a pas vocation à préparer
Sciences po, est la classe préparatoire littéraire. En effet, force est de
constater que la majorité des élèves qui entrent à bac+1 était en hypo-
khâgne. Avec un bac ES, Marion devrait viser une prépa B/L.Toutefois,
46
elle doit être prête à assumer 35 heures de cours et 35 heures de travail
personnel. Si ce n’est pas le cas, elle peut aussi s’inscrire dans une uni-
versité proposant une préparation à Sciences po, et la compléter par la
préparation en ligne Tremplin IEP et de l’autodiscipline.»

Dominique Schiltz, professeur de mathématiques en prépa B/L au lycée Faidherbe à


Lille : « Comme Marion a suivi la spécialité mathématiques, elle a des
chances d’être admise en prépa B/L, mais pas forcément dans les plus
demandées en raison de sa faiblesse relative en philosophie et de sa
baisse de moyenne en histoire-géographie. Je constate que sa stratégie
repose sur l’objectif principal d’entrer dans un IEP. Or ce n’est pas un
choix d’orientation en soi, car chaque IEP propose plusieurs filières
donnant chacune accès à des professions différentes. L’autre question
que Marion doit considérer est celle des débouchés. Si elle choisit la
filière “action et administration publique”, par exemple, elle se retrou-
vera dans des métiers soumis à une vive concurrence ou aux aléas de
concours ultérieurs (ENA, fonction publique). Dans ses projets, celui
qui donne lieu à de réels débouchés me paraît être les écoles de com-
merce, mais Marion donne l’impression de faire ce choix par défaut,
tout comme elle ne souhaite entrer en prépa que si elle n’obtient aucun
IEP. Elle devrait examiner le contenu des études en prépa, qui pour-
raient être son premier choix. En effet, les anciens étudiants de B/L
réussissent souvent mieux au sein des IEP et dans les concours ulté-
rieurs que ceux qui y sont entrés juste après le bac.»

Anne-Sophie Barthez, professeur de droit privé et vice-présidente du conseil d’adminis-


tration de l’université de Cergy-Pontoise : « Le choix de Marion d’intégrer une
licence de droit me semble pertinent au regard des études de sciences
politiques, qui constituent son objectif premier. En effet, les sciences
politiques supposent une compréhension et une expertise en matière
de droit public. En outre, la licence de droit propose des enseignements
diversifiés (sociologie politique, systèmes politiques comparés, histoire
de la pensée économique, etc.) qui sont un sérieux atout pour la culture
générale. Les excellentes notes de Marion en langues vivantes, qui doi-
vent être dans la même ligne que celles obtenues en français, lui per-
mettront de briller dans l’enseignement de la langue étrangère et de
construire des argumentations juridiques solides, grâce à une langue
47
française parfaitement maîtrisée. Quant à ses résultats en mathéma-
tiques, ils sont gage de réussite : la rigueur mathématique n’a rien à
envier à celle du raisonnement juridique! »

Quels vœux pour Marion ?

Si le souhait de Marion est d’intégrer Sciences po Paris, la jeune fille


devra passer les concours durant l’année de terminale. Attention, le pari
n’est pas gagné d’avance. Car si Marion est bonne élève, son niveau
n’est pas exceptionnel. Nous lui conseillons de se préparer assidûment
car le niveau d’entrée est très élevé. Marion a davantage un profil pour
une classe préparatoire commerciale (option économique) de bon
niveau. Elle pourrait éventuellement s’inscrire en hypokhâgne lettres et
sciences sociales, grâce à sa spécialité mathématiques. Mais son niveau
en philosophie semble un peu juste pour espérer entrer dans une bonne
classe préparatoire littéraire. Cependant, l’avantage d’un tel choix serait
qu’elle pourrait passer les concours des IEP de province à bac+1 ou
éventuellement intégrer Sciences po Paris à bac+3. Enfin, autre piste,
son profil, sérieux et rigoureux permet de penser qu’elle ferait sans
doute des étincelles en droit.

Voici le classement de ses vœux sur Admission postbac que nous lui proposons :
1. Prépa commerciale option économique (6 vœux maximum).
2. Prépa lettres et sciences sociales (6 vœux maximum).
3. Licence de droit (12 vœux maximum pour les licences).


PROFIL DE SOUMAYA, TERMINALE ST2S
Si loin qu’elle s’en souvienne, Soumaya a toujours rêvé de faire méde-
cine. En seconde, ses faibles résultats lui ont fermé la filière scientifique,
mais ils n’ont pas eu raison de son ambition. Bien qu’elle soit très volon-
taire, comme en témoignent les appréciations positives sur son bulletin,
ses professeurs sont catégoriques : elle n’a pas le niveau nécessaire pour
s’inscrire en PAES (première année des études de santé). Selon eux, elle a
tout intérêt à s’orienter vers le métier d’infirmière. Mais si Soumaya a
consenti à tenter le concours d’entrée en IFSI (institut de formation en
48
Soumaya, bulletin 2e trimestre – terminale ST2S

Moyenne
Matières Coef. Appréciations
Élève Classe – +

Histoire-
2 11,50 14,00 9,40 18,60 Ensemble correct.
géographie

Ensemble correct ce trimestre.


Philosophie 2 10,80 12,50 8,00 18,50 Élève sérieuse et dynamique.
Bonne participation orale.

Les résultats ont connu


une baisse du fait d’un devoir
moins bien géré,
Allemand
2 10,80 13,60 10,80 16,50 mais restent corrects.
LV1
Soumaya s’investit vraiment
dans son travail
et avec le sourire : c’est bien.

Ensemble convenable pour


Mathéma-
3 12,00 14,90 8,80 19,30 un travail soutenu
tiques
qu’il faut poursuivre.

Physique- Très bon trimestre.


3 15,70 13,90 8,70 18,00
chimie Poursuivez ainsi.

Sciences
et tech. Résultats en baisse.
14 9,70 11,40 8,50 15,00
sanitaires Ne relâchez pas vos efforts.
et sociales

Biologie
et physio- Des efforts et des progrès.
7 11,60 13,60 10,10 18,50
pathologie C’est bien, continue ainsi !
humaines

Éd. phys. Élève sérieuse.


2 11,50 14,00 10,00 18,50
& sport. Poursuivez vos efforts.

Travail sérieux et en progrès.


Anglais
1 13,20 12,20 7,50 14,80 Poursuivez en vous impliquant
LV2
davantage en cours.

11,20
Moyenne
Rang 12,83 10,90 16,10
générale
21/24

Appréciation globale : Élève sérieuse et volontaire. Des efforts constants, à poursuivre


pour consolider les résultats. Encouragements pour le travail.

49
soins infirmiers), elle tient plus que tout à aller en médecine. En cas
d’échec, elle envisage de se réorienter vers une licence de chimie. Nous
avons demandé à Christophe Chanoine, responsable des enseignements
de biologie au sein de l’UFR biomédicale de l’université Paris-
Descartes, au directeur de l’UFR de chimie de l’université Joseph-
Fourier à Grenoble, et à Joël Gruet-Masson, directeur de l’IFSI du
CHRU de Montpellier, ce qu’ils pensaient de son profil.

Christophe Chanoine, responsable des enseignements de biologie au sein de l’UFR bio-


médicale de l’université Paris-Descartes : « Première ombre au tableau :
Soumaya est en terminale ST2S.Toutes les statistiques le montrent, les
chances de réussite des filières technologies en médecine sont maigres.
En 2008-2009, 97 % des étudiants qui ont réussi le concours avaient un
bac S, et la majorité d’entre eux l’avait obtenu avec une mention bien ou
très bien. Je ne dis pas qu’il est impossible de le réussir avec un bac ST2S,
mais encore faut-il avoir d’excellents résultats. Soumaya est 21e sur 24 et
ses notes sont très faibles dans les matières scientifiques. Ce n’est donc pas
un service à lui rendre que de l’encourager à faire médecine. Si elle per-
siste dans son choix, elle doit envisager les possibilités de réorientation. La
licence de chimie est loin d’être plus facile, et son niveau me paraît trop
juste pour s’en sortir dans un parcours en licence STS (sciences, techno-
logies, santé). Si le médical l’intéresse, elle devrait s’orienter vers une
année de préparation au concours d’admission en IFSI.»

Le directeur de l’UFR de chimie de l’université Joseph-Fourier à Grenoble : « À pre-


mière vue, les notes de Soumaya semblent plutôt correctes, mais
quand on regarde son classement, elle se révèle être une élève
moyenne. Or, je constate chaque année que seuls les meilleurs élèves
réussissent à s’en sortir en licence de chimie. Avec 15,70 en sciences
physiques et chimiques mais seulement 12 en mathématiques et une
moyenne en biologie inférieure à celle de la classe, les chances de
Soumaya sont faibles. Il faut savoir qu’en licence de chimie, on n’étu-
die pas seulement la chimie ! La première année est très généraliste,
avec l’ensemble des matières scientifiques, et la spécialisation s’effectue
progressivement. Je crains que Soumaya se heurte à de grosses difficul-
tés, d’autant que l’université est un monde où l’on vit en autonomie.
Elle semble être plutôt le genre d’élève qui a besoin d’une formation
50
encadrée. Si elle opte pour la chimie, elle devrait donc viser un BTS,
plus facile que la licence, pour éventuellement poursuivre en licence
professionnelle. »

Joël Gruet-Masson, directeur de l’IFSI du CHRU de Montpellier : « Si les chances de


réussite de Soumaya en IFSI sont plus importantes qu’en médecine, la
prudence est de mise. Dans notre IFSI, seuls 10 % des étudiants admis
ont un bac ST2S, plus de la moitié, un bac S et près de 20 %, un bac ES.
Le contenu du bac ST2S semble bien adapté à des études dans le
domaine de la santé, mais on constate souvent un problème de niveau.
Soumaya a des atouts dans les matières scientifiques avec, cependant, un
petit fléchissement en biologie. Le plus gros défaut de son bulletin se
situe dans le domaine sanitaire et social, pourtant utile pour mener des
études en IFSI. Elle ne devrait pas avoir de problème en anglais, doréna-
vant obligatoire pendant les trois ans, et son investissement en philoso-
phie est encourageant pour les sciences humaines.

«Toutefois, si Soumaya souhaite être médecin, il n’est pas sûr qu’elle soit
motivée pour devenir infirmière. Bien qu’appartenant au même
domaine, ces métiers sont très différents. Soumaya doit bien interroger
ses motivations pour ne pas s’engager dans ce projet par défaut. En sui-
vant une préparation au concours, elle pourra augmenter son niveau
scolaire pour faire face aux épreuves sur table (10 % à 15 % de reçus dans
notre IFSI) mais cela ne répondra pas aux exigences de motivation.»

Quels vœux pour Soumaya ?

Soumaya doit se montrer réaliste.Avec un tel bulletin, elle ne peut envi-


sager des études de médecine. En revanche, elle peut tenter les
concours des IFSI (instituts de formation en soins infirmiers), si toute-
fois elle se sent la motivation nécessaire car ce sont des études difficiles.
Si elle se sent capable de se préparer seule, elle peut passer le concours
durant l’année de terminale, mais elle peut aussi s’inscrire en classe pré-
paratoire aux professions paramédicales.

Si Soumaya souhaite rester dans le secteur médical, elle peut également


opter pour une formation de préparateur en pharmacie, ou bien postu-
51
ler en BTS technicien d’analyses biomédicales. Enfin, dans un tout
autre domaine, elle peut envisager le DUT carrières sociales.

Voici le classement de ses vœux sur Admission postbac que nous lui proposons :
1. Prépas aux études paramédicales (12 vœux maximum).
2. BTS technicien d’analyses biomédicales (12 vœux maximum pour
les BTS).
3. DUT carrières sociales (12 vœux au maximum pour les DUT).


PROFIL DE VALENTINE, TERMINALE ES
Élève en terminale ES,Valentine n’a pourtant pas beaucoup d’affinités
avec les sciences économiques et sociales. Ses notes dans cette matière
le prouvent : avec une moyenne de 7,80 au premier trimestre et de 6,80
au deuxième, elle ne parvient donc pas à décrocher la moyenne. Son
professeur de SES met en avant des difficultés de méthode et lui
demande de s’investir davantage.Valentine est consciente de son faible
niveau mais elle envisage une tout autre voie pour l’année prochaine.
Passionnée de dessin dont elle a une bonne maîtrise depuis de nom-
breuses années, elle souhaiterait en effet intégrer une école d’arts appli-
qués. Elle a déjà arpenté de nombreux établissements lors de journées
portes ouvertes Devant sa motivation, des professeurs et autres direc-
teurs d’écoles l’ont encouragée à s’engager dans cette voie. Éric
Drichemont, professeur de créativité à l’Atelier Hourdé, Emmanuelle
Dumoulin, responsable d’un site des classes préparatoires à LISAA
(l’Institut supérieur des arts appliqués) de Paris, et George Nawrocki,
adjoint de direction chargé des arts appliqués à l’institut Sainte-
Geneviève analysent son dossier.

Éric Drichemont, professeur de créativité à l’Atelier Hourdé : «Valentine


est une
élève assez moyenne dans l’ensemble.Visiblement, cette passionnée de
dessin manque de motivation et d’envie. Certains de ses professeurs
mettent en avant son manque d’investissement et lui demandent de
faire preuve de plus de rigueur. Je pense que Valentine a certainement
hâte de décrocher son bac pour changer de voie. Mais qu’elle se rassure,
si elle veut intégrer une école d’arts appliqués, c’est avant tout son dos-
52
Valentine, bulletin 2e trimestre – terminale ES

Moy. Moyenne
Matières Appréciations
T1 Élève Classe – +

Ensemble trop moyen.


Mathéma- Il faut vous investir davantage
12,00 10,10 10,40 3,00 16,10
tiques et aussi travailler avec plus
de régularité.

Des résultats décevants.


Il faut concentrer vos efforts sur
SES 7,80 6,80 10,60 6,30 15,60 la construction rigoureuse
d’une argumentation dans
les devoirs type bac.

Ensemble toujours trop moyen,


Philosophie 8,80 8,60 9,70 4,50 16,50
l’écrit manque de rigueur.

Des progrès qu’il faut encore


Math.
7,80 13,70 14,90 11,00 17,70 consolider par un travail
Spé.
plus approfondi.

Histoire Travaillez-vous à la hauteur


16,00 8,00 10,20 1,00 18,00
Géographie de vos capacités ?

Bon travail et bonne attitude,


Anglais LV1 13,40 12,30 11,50 2,00 16,80
poursuivez.

Espagnol Résultats en hausse, des progrès,


9,90 13,10 11,60 4,60 16,00
LV2 c’est très bien.

Éd. phys.
14,00 17,00 16,20 14,00 18,00 Très bien.
& sport.

Moyenne
11,20 11,20 11,70 5,80 16,50
générale

Appréciation globale : Le travail personnel doit gagner en efficacité, l’investissement


doit être plus probant.

sier artistique que les responsables d’établissements regarderont pendant


l’entretien de motivation. Je lui conseille donc de venir avec non seule-
ment sa production mais aussi sa motivation et son envie de suivre un
cursus artistique. Il faut qu’elle appréhende cet entretien avec sérénité :
c’est avant tout un échange et surtout, au final, ce sera à elle de choisir
son école, celle qui correspond le mieux à ses attentes.»
53
Emmanuelle Dumoulin, responsable d’un site parisien des classes préparatoires à
LISAA : « Valentine se situe dans la moyenne. Nous avons au sein de
l’école de nombreux élèves qui, comme elle, ont suivi un cursus sco-
laire moyen durant leurs années lycée et qui se révèlent être de très
bons élèves car ils suivent enfin une formation qu’ils ont choisie. Est-ce
que Valentine va réussir dans un cursus artistique ? Nous n’en savons
rien mais elle doit bien sûr tenter sa chance. En revanche, il faut la pré-
venir que si elle intègre par exemple une année préparatoire dans une
école d’arts appliqués telle que LISAA, elle changera totalement de sys-
tème pédagogique où elle devra faire preuve d’autonomie, de rigueur,
de capacité d’analyse… C’est un vrai apprentissage de soi. En première
année, certains étudiants ont souvent de gros problèmes d’organisation :
ils travaillent en effet sur de nombreux projets et sont vite débordés.
Cette année, les professeurs de Valentine lui demandent d’approfondir
son travail, d’avoir plus de rigueur… Nous exigerons les mêmes quali-
tés si elle intègre notre école. Enfin, elle ne doit pas oublier que c’est
surtout l’entretien qui prime. Elle doit venir expliquer son parcours en
présentant son dossier artistique composé de réalisations récentes. Ainsi,
nous verrons si elle a une sensibilité artistique indispensable pour inté-
grer notre cursus.»

George Nawrocki, adjoint de direction chargé des arts appliqués à l’institut Sainte-
Geneviève à Paris : «Valentine n’excelle pas en économie ni en philosophie
et quant à l’histoire-géographie, elle est passée de 16 de moyenne au
premier trimestre à 8 au deuxième trimestre. Elle ne fournit donc pas
un travail très régulier. Pour l’instant, avec un tel bulletin, elle ne peut pas
prétendre à une MANAA (mise à niveau en arts appliqués) d’une école
parisienne d’arts appliqués (Boulle, Duperré, Estienne, Olivier-de-
Serres). Ces établissements prennent en effet moins de 2 % des candidats
et exigent au minimum une mention bien, voire, le plus souvent, très
bien.Valentine peut tout à fait décrocher une mention à l’obtention de
son bac mais toujours est-il que sa moyenne générale, qui est de 11,20
au deuxième trimestre, est aujourd’hui trop juste. J’espère que Valentine
ne s’est pas contentée de postuler seulement à ces grandes écoles d’arts
appliqués sur le site Admission postbac. Je conseille souvent aux lycéens
de penser aux MANAA de province ou de banlieue parisienne qui
recrutent davantage et où la sélection est moins rude.»
54
Quels vœux pour Valentine ?

Valentine souhaite intégrer une école d’art. Si elle vise un BTS d’arts
appliqués, elle devra indiquer trois vœux de MANAA. Mais son
niveau est bien trop faible pour intégrer une MANAA parisienne, elle
aura donc tout intérêt à faire trois choix à l’extérieur de Paris.
Concernant les écoles d’art relevant du ministère de la Culture
(ENSAD, ENSBA, ENSCI), elle peut passer les concours durant son
année de terminale. Sinon, elle peut s’inscrire dans un atelier prépara-
toire privé ou public. Mais hormis la prépa du lycée Pablo-Picasso à
Fontenay-sous-Bois (94), l’inscription dans ces ateliers préparatoires ne
s’effectue pas sur Admission postbac. Concernant les écoles privées,
l’inscription se fait directement auprès de chaque établissement : la
sélection n’intervient souvent qu’à l’issue de la première année de la
formation (qui est une année préparatoire). Comme Valentine aime
beaucoup le dessin, nous lui déconseillons la licence d’arts plastiques
qui est très peu tournée vers la pratique, mais cela peut malgré tout
constituer une solution de repli.

Voici le classement de ses vœux sur Admission postbac que nous lui proposons :
1. MANAA (en priorité ceux en banlieue ou en province) [3 vœux
maximum pour les MANAA].
2. Prépa aux écoles d’art du lycée Pablo-Picasso de Fontenay-sous-Bois
(94) (unique prépa au sein d’un lycée).
3. Licence d’arts plastiques (12 vœux maximum pour les licences).


PROFIL DE MÉLANIE, TERMINALE STL
Comme beaucoup d’élèves de STL, Mélanie se montre plutôt à l’aise
en TP (travaux pratiques), qu’il s’agisse de chimie, de physique, de bio-
chimie ou encore de biologie. En revanche, elle a plus de difficultés en
ce qui concerne les cours théoriques de TL (techniques de laboratoires)
et les mathématiques. Des disparités qui la conduisent à s’orienter a
priori plutôt vers un BTS ou un DUT, sans pour autant exclure de
rejoindre l’université. Annick Robert-Pillot, responsable du BTS bio-
analyses et contrôles au lycée Gregor-Mendel de Vincennes, Sophie
55
Mélanie bulletin 2e trimestre – terminale STL

Moyenne Notes extrêmes


Matières Coef. Appréciations
Élève Classe – +
Résultats en baisse ;
Philosophie 2 8,43 6,93 3,88 14,86
approfondissez vos idées.
Juste. Une attitude plus positive
Anglais 2 9,00 7,40 0 16,22 avec quelques tentatives
pour participer.
Mathéma- Ensemble en progrès.
2 9,10 8,69 2,33 14,90
tiques Continuez dans ce sens.

Un bon premier trimestre


Chimie
2 13,04 10,31 6,57 15,10 et un très bon second trimestre,
Cours et TP
continuez dans cette voie.

Bons résultats malgré


Physique une légère baisse.
2 12,50 8,48 0,67 12,5
Cours et TP Excellent examen blanc.
Persévérer.

Biochimie Résultats satisfaisants.


2 12,75 8,74 3,00 13,25
Cours Sérieuse.

TP/TL de
4 13,88 12,31 4,14 16,56 Ensemble convenable.
biochimie

Biologie
humaine 2 6,88 5,65 0,92 10,33 Cours non appris.
Cours
Ensemble satisfaisant.
Bonne manipulatrice.
TP/TL de
4 13,88 12,31 4,14 16,56 Théorie apprise.
biologie
Autonomie à perfectionner.
Bon trimestre.
Les notes progressent.
Microbiol.
2 8,33 7,11 2,5 11 Bonne participation orale.
Cours
Continuer.
Si les TL marchaient aussi bien que
Microbiol.
4 11,41 11,74 7,25 16,33 les TP il y aurait beaucoup
TP et TL
de satisfaction !
Éd. phys. Très bon niveau.
2 19,1 15,1 13 19,1
& sport. Travail sérieux et appliqué.

Moyenne
11,56 9,80
générale

Appréciation globale : Bon ensemble. Élève sérieuse et impliquée. Encouragements.


Nombre de demi-journées d’absence : 6. Nombre d’heures d’absences isolées : 0.
Nombre de retards : 8. dont 0 absence et retard injustifié.

56
Ledru, directrice des études et responsable du recrutement des étu-
diants de première année à l’IUT de Laval, rattachée à l’université du
Mans, et Anne Milet, coresponsable des L1 et L2 de chimie-biologie de
l’université Joseph-Fourier de Grenoble, commentent ce profil.

Annick Robert-Pillot, responsable du BTS bio-analyses et contrôles au lycée Gregor-


Mendel à Vincennes : « Mélanie n’a pas des notes excellentes en mathéma-
tiques et sciences physiques, mais c’est la raison pour laquelle elle est en
STL, et non en S. Son profil, avec des notes meilleures en TP qu’en TL, est
typique des élèves de cette filière et correspond assez bien au contenu des
cours dispensés en BTS, assez équilibrés entre pratique et théorie. De plus,
ses difficultés en mathématiques ne sont pas un handicap pour s’inscrire
dans cette formation : on ne se focalise pas sur une seule matière, on
regarde plutôt l’ensemble du bulletin. Par ailleurs, les élèves de terminale
n’ont en général pas la maturité qu’acquièrent les étudiants de première
année de BTS. Ainsi, ce n’est pas parce que les notes sont moyennes au
niveau du bac qu’elles le resteront ensuite. Pour réussir dans ce BTS exi-
geant, il faut surtout être sérieux et motivé, et les appréciations du bulle-
tin témoignent d’une élève capable de mettre l’accent sur ses faiblesses,
d’une élève volontaire qui ne baisse pas les bras.»

Sophie Ledru, directrice des études et responsable du recrutement des étudiants de


première année à l’IUT de Laval : « Ce bulletin me semble un peu faible pour
s’inscrire en DUT, dans la mesure où la moyenne de Mélanie est à
peine supérieure à la moyenne de la classe, ce qui n’est en général pas
suffisant pour les élèves venant de filières technologiques. Sans être
extraordinaires, les notes correctes en TP constituent l’aspect positif de
ce bulletin : pour réussir dans le DUT, il faut avoir une bonne aptitude
aux TP, ainsi que de la motivation. Par ailleurs, la philosophie et l’anglais
donnent un point de bonus à ce dossier, même si ces matières ne sont
plus enseignées en DUT. Cependant, les mathématiques risquent de
poser problème car il y a vraiment une marche à franchir entre le bac et
le DUT, dont le programme demande plutôt des prérequis de termi-
nale S. De plus, on utilise beaucoup le raisonnement mathématique
dans les autres sciences, en chimie, physique ou biologie : il faut que
cette élève parvienne à faire les exercices d’un point de vue mathéma-
tique, par exemple en résolvant des équations à deux inconnues ou en
57
faisant des calculs d’intégrale. En outre, le fait que les notes de cours
théoriques soient un peu basses pose des questions sur la capacité d’abs-
traction de l’élève. Globalement, pour intégrer notre DUT, les bache-
liers technologiques doivent plutôt se situer dans le premier tiers, si ce
n’est dans le premier quart de leur classe, ce qui n’est pas le cas ici.»

Anne Milet, coresponsable des L1 et L2 de chimie-biologie de l’université Joseph-


Fourier à Grenoble : « Bien que le niveau en mathématiques ne soit pas
brillant, cela ne m’inquiète pas trop pour une licence de chimie-biolo-
gie car les exigences ne sont pas trop élevées dans ce domaine. Il y a
notamment beaucoup de statistiques, de mise en contexte. On demande
essentiellement d’utiliser les mathématiques, pas de faire des démonstra-
tions ni de manier l’abstraction avec brio, et Mélanie n’est pas si loin de
la moyenne. Elle ne semble a priori pas faite pour des études de mathéma-
tiques, mais elle est capable, à mon avis, de les utiliser. Si les bacheliers
STL rencontrent souvent de grandes difficultés dans les licences de phy-
sique ou de mathématiques, le côté expérimental de la chimie et de la
biochimie leur convient bien. À condition, néanmoins, qu’ils s’accro-
chent. Pour Mélanie, tout dépend si l’orientation vers cette licence est
un choix par défaut ou pas, et si elle a encore de la réserve, si elle est
capable d’accepter de travailler plus que les autres. Si tel est le cas, je suis
optimiste, d’autant que les notes progressent.»

Quels vœux pour Mélanie ?

Mélanie est une élève moyenne, qui aurait du mal à réussir ses études à
l’université. Elle a également des notes trop justes pour se tourner vers
des études d’ingénieur. Cependant, en fonction de ses affinités, elle peut
choisir parmi plusieurs BTS : bio-analyses et contrôle; analyses de bio-
logie médicale; biophysicien de laboratoire; biotechnologie ou encore
techniques physiques pour l’industrie et le laboratoire. En revanche, son
entrée en DUT risque d’être compromise par ses notes, qui restent trop
justes dans les matières fondamentales.

Voici le classement de ses vœux sur Admission postbac que nous lui proposons :
1. BTS bio-analyses et contrôle.
2. BTS analyses de biologie médicale.
58
3. BTS biophysicien de laboratoire.
4. BTS biotechnologie.
5. BTS techniques physiques pour l’industrie et le laboratoire (12 vœux
maximum pour le BTS).


PROFIL DE MAËLLE, TERMINALE L,
OPTION ANGLAIS RENFORCÉ
Maëlle n’est pas ce qu’on appelle une « vraie littéraire » : elle n’affec-
tionne pas particulièrement la littérature, la philosophie et l’histoire-
géographie. Ce sont surtout les langues qui l’intéressent, matières dans
lesquelles elle se sent à l’aise, même si elle rencontre quelques difficultés
en anglais renforcé. Cette appétence la pousse à envisager une forma-
tion spécifique en langues mais elle hésite aussi avec le droit ou une
classe préparatoire à l’École normale supérieure de Cachan, en droit et
économie. Nous avons demandé à Philippe Jaunet, professeur d’écono-
mie de la CPGE Cachan D1 du lycée Carcouët à Nantes, Cécile
Nicod, responsable pédagogique de la première année de licence de
droit à l’université Lumière-Lyon 2, et Irène Jacoberger, responsable de
la licence langues et interculturalité de l’université de Strasbourg, de
commenter son bulletin.

Philippe Jaunet, professeur d’économie de la CPGE Cachan D1 du lycée Carcouët de


Nantes : « Un bac L n’est en soi pas du tout un handicap pour intégrer
une prépa Cachan mais les résultats sont ici plutôt moyens. Pour les
élèves de terminale L (comme pour ceux de terminale S, d’ailleurs),
n’ayant pas de critère sur l’économie ou le droit, nous regardons sur-
tout l’histoire-géographie, la littérature et la philosophie. Or, pour ce
bloc, Maëlle a 9 de moyenne, ce qui est un peu juste. En revanche, elle
semble sérieuse et motivée. C’est bien sûr un atout, mais ce n’est pas
suffisant pour réussir en CPGE. Le fait qu’on lui demande d’être plus
synthétique et rigoureuse et qu’on lui reproche un manque de clarté
dans l’expression pose problème. En effet, pour réussir dans cette
filière, il faut savoir structurer une réflexion, développer ses idées pour
mener une démonstration et faire preuve de sens critique. Le tout dans
un format très balisé : celui de la dissertation de concours. D’où mon
59
Maëlle, bulletin 2e trimestre – terminale L

Moyenne Notes extrêmes


Matières Appréciations
Élève Classe – +

Une certaine baisse de régime


ce trimestre, ou un découragement,
qui se lit dans les productions,
Allemand 9,50 12,50 2,00 19,00 moins bonnes, parfois même presque
négligées. Il faut se ressaisir,
retrouver une meilleure tenue.
Vous êtes capable de bien mieux.

Des résultats probants, les progrès


s’inscrivent dans la durée,
c’est encourageant.
Anglais 16,50 16,00 12,00 19,00
N’oubliez pas de vous mettre plus
souvent en valeur à l’oral.
Beau trimestre.

Des difficultés face aux documents


Anglais LV inconnus mais Maëlle sait tirer
11,00 13,50 9,00 18,00
renforcé son épingle du jeu dans les épreuves
permettant plus de préparation.

Éd. phys. Ensemble satisfaisant.


16,00 14,00 10,00 19,00
& sport. Des prestations de qualité.

Bien des progrès ce trimestre


en expression écrite. Il faut encore
Espagnol LV3 14,00 14,00 10,00 18,50
travailler la partie orale
qui reste l’objectif final.

Ensemble en léger progrès. Maëlle,


Histoire-
9,00 12,00 6,00 16,50 élève sérieuse et motivée,
géographie
ne peut que progresser.

Un ensemble qui gagnerait à être


Littérature 10,00 12,00 8,00 15,50
plus synthétique et plus rigoureux.

Ensemble encore un peu juste


malgré les efforts.
Philosophie 8,00 11,00 7,00 15,00
L’expression manque
trop souvent de clarté.

Moyenne
12,00 13,22 17,00 10,00
générale

Appréciation globale : Des efforts et des progrès. Certains résultats restent


néanmoins très fragiles.

60
sentiment assez réservé concernant Maëlle. Mieux vaut ne pas accep-
ter certains élèves que de prendre le risque qu’ils décrochent et soient
en souffrance. »

Cécile Nicod, responsable pédagogique de la première année de licence de droit à


l’université Lumière-Lyon 2 : « La moyenne générale est bonne. Ce qui
m’ennuie, ce sont les notes en histoire-géographie, littérature et philo-
sophie, trois matières dans lesquelles on demande à l’élève de rédiger,
d’expliquer et d’analyser des textes, d’organiser des idées et de rendre
compte de connaissances préalablement acquises. Le droit étant une
discipline nouvelle pour le bachelier, il est difficile d’évaluer si celui-ci
possède les capacités de raisonnement requises, mais il est certain qu’il
faut soigner l’expression et savoir synthétiser. Cela étant, les notes en
anglais et en espagnol témoignent d’un travail dans ces matières et de
bonnes capacités d’apprentissage de l’élève, bien placée par rapport à la
classe. On lui dit aussi qu’elle est capable de faire beaucoup mieux. Si
ses faiblesses ne sont dues qu’à un manque de maturité, elle l’acquerra
petit à petit. Mais si Maëlle a vraiment des lacunes en expression, cela va
être un peu problématique. Néanmoins, elle pourrait choisir de suivre
le parcours droit et compétences en langues, et l’anglais pourrait com-
penser d’éventuelles difficultés en droit, au moins en première année.
Maëlle peut progresser. Elle semble sérieuse, motivée. Avec du travail,
elle peut acquérir des bases solides.»

Irène Jacoberger, responsable de la licence langues et interculturalité de l’université


de Strasbourg : « Cette licence est une filière exigeante qui demande beau-
coup d’implication dans trois langues vivantes. Maëlle a un bon niveau en
anglais, même s’il l’est moins en anglais renforcé. L’allemand, en revanche,
est un peu juste et comme nous fonctionnons par grands ensembles lin-
guistiques, il n’est pas possible de prendre anglais et espagnol. Je lui
conseillerais donc de choisir anglais et deux nouvelles langues en initia-
tion. Par ailleurs, les étudiants de notre licence sont évalués sur trois com-
pétences : la compréhension, la production écrite et l’expression orale. Or,
ce dernier aspect ne semble pas être un point fort de Maëlle.

Enfin, notre licence, très tournée vers l’époque moderne, comporte aussi
des cours de civilisation, de littérature et d’histoire-géographie, matières
61
dans lesquelles cette élève est un peu faible. C’est pourquoi j’ai un avis
assez mitigé, d’autant que les appréciations du bulletin sont plutôt inégales.
Cependant, l’étudiante peut s’inscrire, partir l’été faire un stage à l’étranger
et être à la hauteur.Tout dépend de son engagement personnel.»

Quels sont les vœux pour Maëlle ?

Maëlle doit abandonner l’idée d’intégrer une classe préparatoire car ses
notes sont trop justes (autant en langues qu’en philosophie ou en litté-
rature). Mais comme le droit et l’économie l’intéressent, elle pourrait
s’orienter vers des BTS ou des DUT, où les bacheliers L sont peu nom-
breux (6 % environ) mais réussissent bien. En fonction de ses goûts, elle
pourrait par exemple opter pour un BTS assurance ou banque. Elle
peut aussi sélectionner un DUT carrières juridiques ou un DUT GEA
(gestion des entreprises et des administrations).

Le DUT étant plus sélectif que le BTS, elle devrait mettre les DUT en
premier. Elle peut aussi demander une licence de droit français/droit
anglais si elle se sent capable de suivre des cours dans cette langue.
Attention, certaines universités font passer un test de langue dans cette
section ! Pour cette raison, nous lui conseillons de demander, par
ailleurs, une licence de droit classique.

Enfin, si les statistiques ne la rebutent pas, elle peut aussi postuler en


licence d’administration économique et sociale. Cette licence très
variée comprend outre de la gestion, du droit, de l’économie, des
langues, de la psychologie et de la sociologie.

Voici le classement de ses vœux sur Admission postbac que nous lui proposons :
1. DUT carrières juridiques (12 vœux maximum pour les DUT).
2. DUT GEA (gestion des entreprises et des administrations).
3. BTS assurance (12 vœux maximum pour les BTS).
4. BTS banque.
5. Licence droit français-droit anglais et américain (12 vœux maximum
pour les licences).
6. Licence de droit.
7. Licence AES (administration économique et sociale).
62

PROFIL DE CÉLIA, TERMINALE L, OPTION MATHS
Célia, en terminale L option maths, est un exemple type de bonne
élève « classique ». Avec 13,2 puis 13,7 de moyenne aux premier et
deuxième trimestres, elle figure dans la première moitié de classe.
Participant trop peu en cours au grand regret de ses professeurs, elle
réussit cependant bien à l’écrit. Ses professeurs ont salué dans ses précé-
dents bulletins sa « finesse d’analyse » et sa « réflexion solide ». En
revanche, elle reconnaît avoir « un peu plus de difficultés » en anglais,
même si elle se maintient au niveau de la moyenne de la classe. Si elle a
choisi la spécialisation maths, elle ne s’y sent pas très à l’aise. Célia a
donc un vrai profil de littéraire, que reflètent ses notes au bac de
français : 13 à l’écrit, 15 à l’oral. Pour la suite, Célia rêve, comme beau-
coup de lycéens, d’entrer à Sciences po. « Les matières qui y sont ensei-
gnées, comme le droit, la sociologie, l’histoire, me plairaient beau-
coup », commente celle qui se verrait bien, plus tard, journaliste. Elle
songe aussi à entrer en hypokhâgne, puis à retenter sa chance pour
entrer en IEP après deux ans de prépa. Ou intégrer une école de jour-
nalisme. Nous avons soumis son cas à l’analyse de Philippe Freydefont,
proviseur du lycée Thiers à Marseille, Denis Ruellan, directeur du
DUT journalisme de Rennes 1 situé à Lannion, et Christian Duval,
directeur de l’IEP d’Aix-en-Provence.

Philippe Freydefont, proviseur du lycée Thiers à Marseille : «


Célia a de sérieuses
chances d’être admise en hypokhâgne dans un bon lycée, de type
Clémenceau à Nantes ou Châteaubriand à Rennes. A priori, elle serait
aussi admise à Thiers. Avec 13 et 15 sur 20 au bac de français, ces notes
témoignent d’un niveau tout à fait honorable dans cette discipline, et
sont à l’image de celles obtenues en histoire et en philosophie. Son
lycée d’origine [un très bon lycée de province, NDLR], a de l’impor-
tance : les lecteurs de ses bulletins savent qu’ils peuvent accorder une
entière confiance aux notes et aux appréciations qui y figurent. À noter
que comme elle n’a pas pratiqué de langues anciennes, elle sera vrai-
semblablement plus à l’aise dans une filière LSH que dans une filière
Ulm. Les notes de langues vivantes sont encourageantes. Les apprécia-
tions montrent un potentiel important et une réelle volonté de travail,
63
Célia, bulletin 2e trimestre – terminale L
Rappel Classe
Moyenne
Matières moyenne Appréciations
2 e trim. Moyenne – +
er
1 trim.

Bon niveau. Un des 4 devoirs


Philosophie 12,80 13,00 11,40 16,50 5,50
était même très bon.

Un bon trimestre, une réflexion


Littérature 16,20 12,90 10,90 15,50 4,40 pertinente, mais n’hésitez pas
à prendre la parole en classe !

Un bon ensemble à l’écrit.


Histoire-
14,80 12,2 11,90 16,40 7,30 L’oral mériterait toujours
géographie
d’être développé.

Anglais LV1 12,80 15,50 15,10 17,90 11,20 Un très bon trimestre.

Bon trimestre, un bac blanc


Italien LV2 14,30 13,50 13,00 13,50 12,50
très encourageant (15/20)

Maths
9,50 15,50 16,50 19,20 15,00 Bien.
Spécialité

Acquis encore fragiles mais


Éd. phys.
9,80 11,50 12,20 16,00 8,80 s’est bien intégrée dans
& sport.
l’organisation collective.

Moyenne
13,20 13,70 12,70 16,10 9,60
générale

Appréciation globale : Un ensemble de résultats homogène. Très bon trimestre,


continuez dans ce sens!

mais aussi des capacités d’organisation. Je remarque que cette jeune fille
a choisi la spécialité mathématiques, matière pour laquelle elle n’a pas
de facilité particulière, mais où elle s’accroche et progresse, et c’est un
peu la même chose en EPS : on peut a priori tabler sur un véritable
investissement en hypokhâgne. Il faut bien savoir que si elle choisit
cette voie, elle ne se fermera aucune porte. Les IEP sont désormais asso-
ciés au concours BEL (concours commun des ENS) et recrutent sur ce
concours, tout comme d’autres écoles (grandes écoles de commerce,
CELSA, etc.). D’une manière générale, les perspectives après deux ans
de prépa littéraire sont désormais plus ouvertes que celles qui sont
offertes par un IEP intégré dès la sortie du bac.»
64
« Célia
Denis Ruellan, directeur du DUT journalisme de Rennes 1, situé à Lannion :
est une bonne candidate pour notre DUT. Nous recrutons avant tout
des L et des ES, et nous regardons surtout les notes d’histoire-géogra-
phie, de philo, de lettres, et de langues, qui sont ici très satisfaisantes. Elle
semble sérieuse et réfléchie. Mais cela ne suffit pas et, de toute façon,
nous ne nous arrêtons pas aux notes : nous pouvons aussi bien retenir
des lycéens avec des moyennes inférieures. La clé pour entrer chez
nous, c’est tout le reste. Si Célia postule, elle devra remplir sur APB une
fiche qui reprend les compétences que nous valorisons : a-t-elle un
blog ? A-t-elle participé au journal de son lycée ou écrit-elle ailleurs ?
A-t-elle rencontré des professionnels de ce secteur? A-t-elle eu des res-
ponsabilités associatives? Est-elle investie dans une activité? Nous cher-
chons des personnalités curieuses, ouvertes aux autres, engagées. Des
jeunes qui ont d’autres centres d’activité que les copains et la télé. Notre
DUT, qui est en fait une formation en trois ans avec la licence pro, est le
seul, avec celui de Tours, à être reconnu par la profession, au même titre
que des écoles comme le CFJ (Centre de formation des journalistes,
Paris) et l’ESJ (École supérieure de journalisme, Lille). Résultat : nous
avons cette année 1340 candidatures. Nous en retenons 150 aux oraux,
et 28 au final.»

Christian Duval, directeur de l’IEP d’Aix-en-Provence : « Avec 13,7 sur 20 de


moyenne, Célia est un peu juste pour intégrer un des six IEP (institut
d’études politiques) du concours commun (Lyon,Toulouse, Aix, Lille,
Strasbourg, Rennes), mais elle a encore ses chances. Il faudra qu’elle
force sur le bac, dont la moyenne entre en compte pour notre concours.
Par exemple, si elle obtient au bac les mêmes notes que pendant l’an-
née, ce sera insuffisant. Il faudra surtout qu’elle fasse ses preuves le jour
de l’examen, en juillet. Mais elle semble sérieuse : je ne doute pas
qu’elle va se préparer. Aujourd’hui, la sélection au concours commun
des IEP est très forte : en 2010, nous avions 9700 présents à l’examen,
pour 1100 places. Soit un taux de sélection de 8,8 %. Ce pourcentage
est exactement le même pour les candidats issus de L, ES ou S, donc là
dessus, aucun désavantage. Reste que 85 % de nos admis ont eu une
mention bien ou très bien au bac, et la plupart tournaient autour de 15
sur 20 de moyenne au lycée. Toutefois, il faut qu’elle tente sa chance.
Elle a des notes très correctes en histoire, lettres et philosophie, ce qui
65
devrait l’aider pour les écrits. Dernière chose : de plus en plus, la vraie
différence se joue sur les résultats à l’épreuve de langue.Vu les résultats
de Célia, il est clair qu’il faut qu’elle se concentre particulièrement sur
l’anglais. Ceux qui sont admis sont très bons en LV1, avec souvent 16
ou 17 de moyenne dans l’année.»

Quels vœux pour Célia ?

Sans briller particulièrement dans une matière, Célia a l’avantage


d’avoir des bonnes notes partout. Mais elle n’a pas encore atteint le
niveau requis pour intégrer directement un IEP ou l’IUT de Lannion,
qui est très sélectif. Nous lui conseillons de postuler en classe prépara-
toire littéraire A/L. Cela lui permettrait en deux ans, d’acquérir des
méthodes de travail, une rigueur et de préparer dans de bonnes condi-
tions les concours des écoles qu’elle souhaite intégrer, que ce soit un
IEP de province ou même une école de commerce, puisque cette pos-
sibilité est offerte grâce au concours BEL (banque d’épreuves litté-
raires). Si elle l’envisage, elle pourra également après la prépa postuler à
Sciences po Paris en master. Elle peut aussi s’inscrire en licence de droit
ou d’histoire et postuler aux différents IEP après la licence ou passer les
concours des écoles de journalisme.

Voici le classement de ses vœux sur Admission postbac que nous lui proposons :
1. Classes prépa lettres A/L (six vœux maximum).
2. Licence de droit (12 vœux maximum pour les licences).
3. Licence d’histoire.


PROFIL DE CLARISSE, TERMINALE S,
SPÉCIALITÉ PHYSIQUE-CHIMIE
Clarisse est élève en terminale S spécialité physique-chimie et passe en
même temps l’Abibac, le bac international allemand. Sérieuse et appli-
quée, elle se maintient à un niveau très correct, mais reste dans la
deuxième moitié de sa classe – qui est, cependant, une des meilleures
classes de son lycée. Avec des notes qui tournent autour de 12 sur 20,
elle ne dépasse pas la moyenne de ses camarades en mathématiques et
66
en physique-chimie. Si l’obtention de l’Abibac permettra à Clarisse
l’accès aux universités allemandes, ce n’est pas la voie qu’elle envisage.
Elle, qui se définit comme « à la fois littéraire et scientifique », aimerait
travailler dans l’humanitaire. Mais elle hésite encore dans son choix
d’études. Elle songe à une école d’ingénieurs, mais sans passer par une
prépa, car elle a « très envie de quitter l’ambiance du lycée ». Elle pense
cibler plusieurs écoles postbac, ou encore la fac, quitte à évoluer ensuite
vers un cursus ingénieur. Forte de ses bonnes notes au bac de français
(14 à l’écrit, 17 à l’oral), et de son niveau en allemand, Clarisse lorgne
également, comme nombre de ses camarades, du côté de Sciences po.
Mais elle cherche une voie qui lui permettrait d’intégrer un IEP en
master, en évitant la prépa.Trois personnes nous donnent leur avis sur
son profil : Yves Jayet, directeur du Centre diversité et réussite de
l’INSA de Lyon, Dominique Mocond’huy, directeur de l’UFR lettres
et langues de l’université de Poitiers et Jean-Louis Cantin, responsable
de la L1 PCME (physique, chimie, mécanique et électronique) à
l’UPMC (université Pierre-et-Marie-Curie) à Paris.

Yves Jayet, directeur du Centre diversité et réussite de l’INSA de Lyon : « Les résultats
de Clarisse sont un peu justes pour qu’elle soit acceptée, en tout cas
dans le cadre de la première phase de notre concours. Celui-ci, qui
regroupe les cinq écoles INSA, l’ENSCI de Limoges et l’ENSI de
Bourges, fonctionne en deux temps. Nous recrutons tout d’abord 50 %
de nos étudiants avant le bac, et nous ciblons alors les jeunes qui sont
parmi les premiers de leur classe en harmonisant leurs résultats scolaires.
Cette année, sur les 12 000 candidats, nous n’en convoquerons que
2 000 pour passer un entretien. Ensuite, à l’issue de cet oral, 80 % des
candidats retenus seront intégrés dans le groupe INSA – sachant que les
INSA de Lyon et de Toulouse sont les deux écoles les plus demandées,
et les plus sélectives. Clarisse, ici, ne serait pas prise. Ensuite, nous recru-
tons l’autre moitié de nos étudiants à partir des notes du bac : nous clas-
sons les candidats restants uniquement à partir des résultats du bac, et
nous prenons les meilleurs. Au final, ceux qui sont admis ont tous au
moins une mention bien, avec souvent autour de 16 sur 20 en maths.
Clarisse pourrait être admise par cette voie si elle performe particuliè-
rement le jour des épreuves. Mais si elle obtient au bac les notes qu’elle
a eues dans l’année, c’est-à-dire autour de 12, ce sera trop juste. Je
67
Clarisse, bulletin 2e trimestre – terminale S

Rappel Classe
Moyenne
Matières moyenne Appréciations
e
2 trim. Moyenne
1 er trim. + –
Travail sérieux et régulier.
Mathéma- Les écrits progressent
11,20 12,00 12,60 19,50 5,30
tiques dans l’ensemble,
il faut poursuivre ainsi.
L’ensemble reste assez bon.
Physique- Je reste persuadée que
12,20 12,20 13,40 18,20 8,30
Chimie Clarisse est capable
de mieux faire.

Physique- Un bac blanc raté fait baisser


Chimie 16,20 12,20 13,90 18,40 9,60 une moyenne qui aurait été
Spécialité supérieure à 16.

Trimestre correct,
SVT 15,00 15,20 12,90 16,60 9,80 poursuivez
vos efforts.
Un très bon trimestre
à tous points de vue ; t
Philosophie 14,30 13,50 13,00 13,50 12,50
ravail très sérieux
et résultats satisfaisants.

Un trimestre bon
Histoire
14,70 12,80 14,20 18,70 9,70 dans l’ensemble. Participation
(en allemand)
active en cours.

Géographie Élève motivée.


11,50 12,20 13,40 15,00 12,20
(en allemand) Les résultats en légère hausse.

Amélioration de l’expression
Littérature
12,50 12,80 14,20 19,00 8,70 écrite et participation
(en allemand)
satisfaisante à l’oral.
Élève attentive, travail sérieux.
Allemand
15,60 15,40 17,00 20,00 12,40 Quelques interventions
LV1
intéressantes en cours.
Anglais Travail très sérieux,
15,50 13,80 14,90 19,40 11,20
LV2 continuez.
Les acquis sont un peu justes
Éd. phys.
7,60 11,00 13,90 16,0 11,00 mais s’est bien intégrée
& sport.
dans le jeu collectif.
Moyenne
12,20 12,50 13,20 18,60 8,80
générale

Appréciation globale : Bon trimestre. Le travail est sérieux.

68
remarque aussi que Clarisse a suivi la spécialité S physique-chimie.Avec
la spécialité S maths, ce sont les deux spécialités que nous recrutons à
parts égales.»

Dominique Mocond’huy, directeur de l’UFR lettres et langues de l’université de


Poitiers : « Le profil de Clarisse est intéressant pour notre filière Sciences
po. Ce parcours de licence de lettres, qui propose des modules spéci-
fiques de préparation au concours et des cours en petites classes, est
sélectif. Nous ne retenons que 50 étudiants, et cette année, nous avons
reçu 260 dossiers. En général, les admis ont entre 13 et 15 sur 20 de
moyenne et décrochent une mention bien au bac. Surtout, nous cher-
chons des étudiants prêts à s’investir et à travailler, presque autant qu’en
prépa. Cela semble le cas pour Clarisse. Ce qui m’intéresse aussi chez
elle, c’est sa maîtrise de l’allemand et son ouverture à l’international, au
travers de la préparation de l’Abibac. Et puis, dans nos deux classes de
25 élèves, nous en avons une uniquement composée d’élèves ayant fait
allemand première langue. En L2, ceux-ci partent tous pendant un an
dans une université au Canada, afin d’améliorer leur anglais. J’apprécie
également les jeunes qui, comme Clarisse, participent à l’oral, car nous
avons la volonté de faire vivre nos classes. Enfin, nous sommes aussi très
attentifs aux notes du bac de français, car certains cours sont communs
avec les étudiants de licence de lettres. Avec 14 et 17 sur 20, les notes de
Clarisse sont tout à fait satisfaisantes.»

Jean-Louis Cantin, responsable de la L1 PCME à l’UPMC : «


Clarisse aurait tout à
fait les capacités pour réussir en licence PCME chez nous. Même si elle
n’excelle nulle part, elle a un bon niveau un peu partout. Le fait qu’elle
ait suivi une section européenne montre qu’elle a une volonté de tra-
vailler plus que les autres, et ses appréciations reflètent une élève
sérieuse. A priori, n’importe quel élève de S avec des moyennes en maths
et physique-chimie supérieures à 10 sur 20 peut réussir. Mais ce qui
compte vraiment, c’est la motivation, l’intérêt pour les matières étu-
diées. La moitié des élèves qui échouent en L1 sont avant tout des étu-
diants qui n’ont pas vraiment choisi la fac et qui s’y retrouvent car ils
n’ont pas été pris en école d’ingénieurs ou en IUT. Je note aussi que
Clarisse semble autonome dans son travail, ce qui est fondamental pour
réussir à l’université. Je remarque enfin qu’elle a suivi la spécialité phy-
69
sique-chimie : c’est mieux, cela montre son intérêt pour la matière.
Cependant, ce n’est pas une condition sine qua non. Nos cours sont pen-
sés pour tous les élèves de S.»

Quels vœux pour Clarisse ?

Clarisse ayant un bon niveau, elle peut inscrire dans ses choix les écoles
du réseau INSA (Institut national des sciences appliquées) : si elle a peu
de chance d’être admise sur ses notes de terminale, régulières mais
moyennes, elle pourra l’être sur ses notes du bac, qui vu le niveau élevé
de sa classe de terminale, devraient être excellentes. Clarisse peut égale-
ment espérer intégrer la filière Sciences-Po-UPMC (université Pierre-
et-Marie-Curie) qui permet d’obtenir un double diplôme. Pour y par-
venir deux voies sont possibles : sur dossier (en dehors d’Admission
postbac) à l’UPMC ou sur concours à Sciences po. Enfin, elle peut aussi
opter pour une classe préparatoire scientifique, qui reste, malgré ses
craintes, la voie royale pour se diriger vers une bonne école d’ingé-
nieurs. Si Sciences po l’intéresse, elle peut aussi être attirée par une
licence de droit français/droit allemand à l’université. Grâce à son
excellent niveau d’allemand, elle passera haut la main le test de langue
souvent exigé. Attention, il arrive que l’inscription à ce type licence ne
passe pas par Admission postbac.

Voici le classement de ses vœux sur Admission postbac que nous lui proposons :
1. École du réseau INSA (Institut national des sciences appliquées). Il
faut classer les sept INSA, chacun valant pour un seul vœu.
2. Classe préparatoire économique et commerciale option scientifique.
(6 vœux au maximum).
3. Licence, double diplôme franco-allemand en droit (12 vœux maxi-
mum pour les licences).

70
PARTIE 2

Que sont-ils devenus ?


ous avons choisi de donner la parole à d’anciens

N bacheliers pour les laisser nous raconter leur parcours


quatre ou cinq ans après leur sortie du lycée. Ils nous
disent leurs regrets parfois, mais aussi leurs bonnes
surprises et leurs réussites. Avec beaucoup de sincérité, ils revien-
nent sur leurs aspirations passées et sur leurs ambitions futures.

À regarder ainsi le devenir d’un groupe de bacheliers en fonction de


leur bac (S, L, ES, STG, STI2D, ST2S), nous voyons apparaître de
grandes tendances dans le choix de la poursuite d’études (longues
ou courtes), dans le domaine d’expertise (scientifique, littéraire,
technique) et dans les carrières envisagées. Et pourtant, ces par-
cours nous montrent aussi que les bifurcations peuvent s’expliquer
par beaucoup d’autres facteurs : une rencontre avec un profession-
nel, l’échec ou la réussite à un concours, un voyage à l’étranger, etc.
Preuve s’il en est que l’orientation n’est pas une science exacte et
qu’il importe d’être attentif au projet de chacun.

Sommaire
page 72 page 83 page 96
Quel devenir pour Quel devenir pour Quel devenir pour
des élèves de S ? des élèves de L ? des élèves de ES ?

page 110 page 114 page 118


Quel devenir pour Quel devenir pour des Quel devenir pour des
des élèves de STG ? élèves de STI2D (ex-STI) ? élèves de ST2S (ex-SMS) ?
71
Quel devenir pour
des élèves de S ?
rande école de commerce ou école d’ingénieurs, faculté de

G médecine, BTS diététique, mais également parcours d’études


plus littéraires comme un master de traduction ou de droit : les
cursus de nos anciens bacheliers scientifiques sont très variés. À chaque
fois, ces derniers insistent sur la rigueur et les méthodes de travail qu’ils
ont acquises dans leur parcours de lycéens.

Guillaume, 22 ans. En BTS diététique

Ce qu’il voulait faire. « Je voulais m’inscrire en fac d’audiovisuel, mais je


n’ai pas été admis. J’ai donc choisi la fac de biologie en attendant de
trouver ma voie. J’aspirais à un métier dans le domaine de la santé. J’ai
tenté les concours de psychomotricien et d’orthophoniste. Je n’ai pas
été bien classé, donc j’ai continué la bio. En deuxième année, j’ai
découvert la biochimie des aliments. J’avais trouvé ce que je voulais
faire : travailler dans l’agroalimentaire et la nutrition.»

Ce qu’il fait aujourd’hui. «


J’ai découvert la branche diététique lors d’un
salon et j’ai été admis en BTS [brevet de technicien supérieur] diété-
tique au lycée Rabelais à Paris. Je viens de commencer ma seconde
année. J’aimerais travailler à l’hôpital, puis ouvrir un cabinet de diététi-
cien libéral.»

« Je ne regrette pas la fac, car j’y ai beaucoup appris.


Et si c’était à refaire?
J’ai gardé l’audiovisuel en tant que loisir.»

Maxime, 22 ans. En grande école de commerce

Ce qu’il voulait faire. «


En terminale, j’étais attiré par l’aéronautique et la
finance. Je me voyais bien banquier – mais je ne savais pas à quoi cela
correspondait – ou contrôleur aérien. Cette année-là, j’ai découvert les
72
classes préparatoires. Je me suis inscrit en maths sup dans une petite
prépa, à Melun (77), par commodité.»

Ce qu’il fait aujourd’hui. « Après deux ans de prépa, j’ai échoué aux tests de
contrôleur aérien. J’ai choisi d’intégrer une école de commerce,
Telecom École de management, à Évry [91], spécialisée dans les nou-
velles technologies. Cela me permettait de ne plus faire de sciences
dures, sans renier mon passé. J’ai validé mes deux premières années.
Aujourd’hui, je suis en stage pour un an chez Bouygues Telecom. Je
compte apprendre tout ce qui a trait à l’aspect qualité avant ma troi-
sième année en finance à l’école. Mon projet : devenir inspecteur géné-
ral dans une banque.»

Et si c’était à refaire? « Je ne changerais rien. J’ai fait mon chemin étape par
étape, en me laissant le plus de portes ouvertes possible.»

Tina, 22 ans. Travaille dans l’animation vidéo

Ce qu’elle voulait faire. « En troisième, j’avais effectué mon stage de décou-


verte chez Disney. Depuis, j’ai gardé de l’intérêt pour le dessin. En termi-
nale, je voulais m’orienter vers l’animation 2D-3D. Mais je ne savais pas
vers quelle filière me diriger. Je me suis inscrite en prépa arts appliqués
dans une école privée, LISAA (l’Institut supérieur des arts appliqués).»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « Après trois ans d’école, j’ai fait un stage de deux
mois dans une société qui réalise des publicités et des films en 3D. Cette
entreprise m’a ensuite contactée pour de petits projets. Après quatre
mois d’inactivité, je viens d’être embauchée comme intermittente (je
suis payée à la journée) sur un projet de série d’animation 2D pour les
7-10 ans qui sera diffusée sur France 5. Je fais de la retouche d’images. À
terme, j’aimerais devenir chef de projet.»

« C’est agréable d’avancer sans savoir où l’on va…


Et si c’était à refaire ?
Effrayant mais agréable! Je crois que je n’aurais pas réussi à la fac : j’au-
rais été trop dissipée. En revanche, j’aurais bien intégré l’École des
Gobelins… J’ai tenté deux fois d’y entrer, mais je n’avais pas le niveau
en dessin.»
73
Marina, 21 ans. En master de traduction

Ce qu’elle voulait faire. « On disait que le secteur de la banque allait manquer


de bras. Je me suis donc inscrite en DUT [diplôme universitaire de tech-
nologie] techniques de commercialisation. J’ai eu mon diplôme, mais je
n’étais pas faite pour être banquière. Je suis partie un an en Angleterre
pour faire du commerce international, mais déçue, j’ai arrêté.»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. «


Je suis bilingue français-espagnol. En octobre
2008, je me suis inscrite en master 1 [première année de master] tra-
duction spécialisée à Paris 7. Cette année, je pars en Australie pour amé-
liorer mon anglais. Je compte devenir traductrice puis interprète.»

Et si c’était à refaire? « Mon parcours est compliqué, mais je n’aurais pas su


ce que je voulais si je ne m’étais pas trompée.»

Léa, 22 ans. En troisième année de dentaire

Ce qu’elle voulait faire. «


Depuis toute petite, je voulais faire médecine.
Mais en terminale, j’ai hésité avec une prépa HEC. J’en avais marre de
la physique et de la biologie. J’avais en revanche de bonnes notes en
mathématiques et en histoire-géographie et je m’étais fixé comme
objectif d’intégrer une école de commerce réputée. J’ai effectué un an
de classe préparatoire à Paris avant d’arrêter. C’était trop difficile. Je
n’avais pas le niveau (surtout en langues). J’avais visé trop haut. Je me
suis donc réorientée en faculté de médecine.»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « La première année, j’ai échoué au concours. J’ai


redoublé et passé celui de dentaire. J’ai réussi ! Aujourd’hui, je suis en
troisième année à Paris. Tout me plaît, notamment le contact avec les
patients. Je veux devenir chirurgien-dentiste.»

Et si c’était à refaire? « Je m’inscrirais tout de suite en médecine. J’ai le sen-


timent d’avoir perdu un an. J’aurais peut-être dû m’apercevoir plus tôt
que la prépa n’était pas pour moi. Je me serais arrêtée en milieu d’année
pour faire autre chose, par exemple passer le permis de conduire.
Aujourd’hui, pas de regret : je suis très contente! »
74
Daniel, 22 ans. En master management des nouvelles
technologies

Ce qu’il voulait faire. « Je voulais entrer en prépa, puis dans une grande
école. Mon projet : devenir ingénieur physicien ou chimiste, comme
ma mère et mon grand-père. J’ai été admis en maths sup à Paris. J’ai
arrêté au bout d’un an. J’avais souvent la moyenne, mais tout me sem-
blait trop abstrait et cette voie était un choix familial. Je me suis
réorienté en DUT informatique à Paris 5. Cela s’est beaucoup mieux
passé… L’enseignement était plus pratique, plus concret et j’étais très
intéressé par les nouvelles technologies. Depuis mes 12 ans et mon pre-
mier ordinateur, je crée des sites Internet.»

Ce qu’il fait aujourd’hui. « Après mon DUT, je me suis inscrit en licence 3


[troisième année de licence] management des nouvelles technologies.
Je suis aujourd’hui en master 1. Mes études mêlent technique et ges-
tion. J’ai décroché un stage de six mois à la direction stratégie, innova-
tion et nouveaux médias de TF1. Les autres stagiaires viennent de
grandes écoles, comme Polytechnique ou Centrale. Je suis le seul uni-
versitaire. Cela valorise ma formation.»

Et si c’était à refaire ? «
Je ne serais pas allé en prépa. J’aurais peut-être
même dû faire une terminale ES pour étudier plus tôt l’économie et la
gestion.»

Stéphane, 21 ans. En troisième année de licence de droit

Ce qu’il voulait faire. « J’ai toujours hésité entre médecine et droit. Quand
mon grand-père a été sauvé par un jeune chirurgien à la suite d’un pro-
blème cardio-vasculaire, je me suis dit que je deviendrais chirurgien. Je
suis donc entré à la fac de médecine de Nantes (44), mais j’ai raté deux
fois ma première année. Puis, j’ai recommencé à zéro en prenant droit à
l’université de Nantes.»

Ce qu’il fait aujourd’hui. « Cette année, je suis en L3 de droit. J’ai choisi la


filière franco-britannique, qui permet d’intégrer une fac britannique en
M1 (première année de master) et d’obtenir par la suite un diplôme
75
anglais validé en France. Je fais cela pour travailler dans la diplomatie ou
le droit international.»

Et si c’était à refaire? « Je me serais orienté vers les sciences politiques après


mon bac. C’est la formation idéale pour travailler dans la diplomatie et
être mobile à l’étranger.»

Julien, 22 ans. À l’École de l’Air

Ce qu’il voulait faire. « Depuis le collège, je voulais devenir pilote de chasse


et intégrer l’École de l’Air. En terminale, j’ai décidé d’intégrer la prépa
des pupilles de l’Air à Grenoble (38). Cela simplifie la préparation au
concours. Je n’ai pas eu ma première année, donc je suis retourné au
lycée Aristide-Briand en prépa PCSI (physique, chimie et sciences de
l’ingénieur). En seconde année, je suis parti à Nantes pour continuer en
PSI, puis j’ai passé les concours d’écoles d’ingénieurs. J’ai été reçu à
l’École de l’air.»

« Je suis à l’école depuis 2008. Je me suis donc


Ce qu’il fait aujourd’hui.
engagé en tant que militaire pour dix ans. Je considère ma formation
“terminée” puisque je suis rémunéré en étant toujours à l’école. Il y a
six mois encore, je voulais être pilote de chasse. Aujourd’hui, je préfére-
rais piloter des hélicoptères.»

Et si c’était à refaire? «
Choisir SI (sciences de l’ingénieur) comme spécia-
lité en terminale m’aurait plus aidé que SVT (sciences de la vie et de la
Terre).»

Céline, 22 ans. En dernière année


à l’université de technologie de Compiègne

Ce qu’elle voulait faire. « Depuis le primaire et jusqu’en première, je voulais


devenir professeur des écoles. Mais d’après mes professeurs de lycée,
mes soucis de santé m’auraient empêchée de valider les épreuves de
sport. Cela m’a fait douter de mes capacités d’exercer le métier. Mon
second choix se portait sur l’environnement. J’ai choisi la prépa pour
m’assurer toutes les sorties possibles. J’ai poursuivi au lycée Aristide-
76
Briand en prépa PCSI pendant deux années avant de rentrer dans une
école d’ingénieurs.»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « Je suis en dernière année d’école d’ingénieurs


en génie des systèmes urbains à l’UTC (université de technologie de
Compiègne). J’ai choisi cette spécialisation pour ses modules de déve-
loppement durable. J’aimerais travailler pour les communes dans l’amé-
nagement des quartiers, en prenant en compte le développement
durable.»

Et si c’était à refaire? «
J’ai longtemps regretté de ne pas pouvoir être pro-
fesseur des écoles. Je n’ai pas apprécié qu’on me l’ait annoncé si tard et
de manière un peu froide.»

Pierre, 22 ans. Prépare l’agrégation de maths

Ce qu’il voulait faire. « J’ai toujours voulu être prof, mais je ne savais pas si je
voulais enseigner les maths ou la physique. Je pensais passer par une
prépa pour faire mon choix. Au lycée, j’avais de bonnes notes sans trop
travailler. On m’a donc laissé le choix de mon orientation. J’ai intégré
une prépa scientifique MPSI (mathématiques, physique et sciences de
l’ingénieur) à Lorient (56).Après deux mois, je savais que je voulais être
prof de maths. Je n’ai pas d’explication rationnelle, ce choix s’est fait
naturellement.»

Ce qu’il fait aujourd’hui. « Je prépare mon agrégation en mathématiques. J’ai


rejoint l’université de Nantes après avoir validé mes deux années de
prépa.»

Et si c’était à refaire ? «
La prépa m’a beaucoup apporté, mais j’avoue que
cette année, je galère un peu. Si j’avais su, j’aurais davantage travaillé à
mon arrivée à la fac, en L3 et en M1.»

Joris, 22 ans. En première année de master d’urbanisme

Ce qu’il voulait faire. « Au lycée, j’étais passionné par le paysagisme et l’ur-


banisme. On m’a proposé un bac STAE (sciences et technologies de
77
l’agronomie et du vivant), mais j’ai préféré aller en S. Je voulais me
diriger vers l’architecture, mais je ne pensais pas avoir les capacités
artistiques. Du coup, je suis entré en prépa à l’université de technologie
de Compiègne (60). C’est la seule demande que j’avais faite ! C’était
très dur et j’ai abandonné en fin de première année pour recommen-
cer en fac de géographie à Nantes, la “voie royale” pour faire de l’urba-
nisme. »

Ce qu’il fait aujourd’hui. «


Je suis en M1 de géographie mention aménage-
ment du territoire et urbanisme à Perpignan (66). J’ai quitté Nantes
après ma L2, car il n’y avait pas de spécialisation. Je souhaite maintenant
m’orienter vers le développement local.»

« Je regrette un peu pour l’architecture : je m’étais


Et si c’était à refaire ?
rendu dans plusieurs salons où les intervenants avaient été un peu dis-
suasifs. Pourtant, je connais plusieurs personnes qui ont réussi sans avoir
de grandes capacités artistiques.»

Marion, 21 ans. En troisième année de licence de maths

Ce qu’elle voulait faire. « À l’époque du lycée, c’était très flou, je ne savais


pas ce que je voulais. Les profs ont insisté pour que j’aille en école d’in-
génieurs, mais j’avais besoin de suivre un autre chemin, de voir autre
chose pour être fixée. J’ai intégré un BTS audiovisuel à Boulogne-
Billancourt (92) que j’ai validé. C’était très intéressant, mais je voulais
faire de longues études et je ne souhaitais pas être obligée de travailler
sur Paris, comme c’est souvent le cas dans ce domaine. Mes stages
m’ont aussi montré que je n’étais pas prête à travailler. Les maths me
manquaient. J’ai donc repris en première année de fac de mathéma-
tiques. »

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « Je suis en L3 de mathématiques à l’université de


Nantes. J’aimerais me diriger vers un master pro en calcul scientifique
ou en statistiques et probabilités.»

Et si c’était à refaire ? « Je ne changerais rien. Mon BTS m’a beaucoup


apporté. C’est une formation qui me servira en dehors de ma vie pro-
78
fessionnelle. Et puis, qui sait, dans quinze ans, peut-être aurai-je envie de
changer de voie! »

Margaux, 21 ans. En licence de biologie

Ce qu’elle voulait faire. «


Je n’avais pas beaucoup d’espoir d’avoir mon bac.
Et j’ai effectivement redoublé. J’ai profité de ma seconde terminale pour
creuser des pistes. Je voulais me tourner vers l’environnement, effectuer
une formation comprenant un stage et programmant des sorties et des
rencontres avec des professionnels. En surfant sur Internet, j’ai trouvé le
BTS GPN (gestion et protection de la nature) du lycée agricole Nature
à La Roche-sur-Yon (85).»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « J’ai eu mon BTS. Je fais maintenant une licence
BOPE (biologie des organismes, des populations et des écosystèmes) à
l’université Paul-Sabatier de Toulouse (31). J’aimerais travailler dans un
bureau d’études ou une association de protection de la nature.»

Et si c’était à refaire ? «
Le bac S m’a inculqué des connaissances et une
rigueur scientifique qui m’ont permis d’entrer en BTS.»

Pauline, 21 ans. En école de construction aéronautique

Ce qu’elle voulait faire. «


J’ai été admise en prépa MPSI (mathématiques-
physique, sciences de l’ingénieur) à Rennes. En seconde année, je me
suis orientée vers la meilleure prépa PSI (physique-sciences de l’ingé-
nieur) de mon établissement. En fin d’année, j’ai passé des concours
d’entrée dans des écoles d’ingénieurs. J’ai été admise à l’ENSICA
[École nationale supérieure d’ingénieurs en construction aéronau-
tique ; aujourd’hui regroupée avec Supaero au sein de l’ISAE]. C’est
une école généraliste malgré son nom. Je ne voulais pas me fermer de
portes.»

« Je suis en deuxième et avant-dernière année.


Ce qu’elle fait aujourd’hui.
Une fois diplômée, j’aimerais me rapprocher du domaine de l’ingénie-
rie médicale. La biologie m’a beaucoup manqué jusqu’ici et je n’ai pas
envie de me couper du monde en travaillant dans un bureau d’études.»
79
Et si c’était à refaire? «
Je ne regrette pas mon parcours. Ma formation en
école d’ingénieurs me permet de m’orienter vers la physique appliquée
à la santé.»

Vincent, 21 ans. En école de commerce

« Je n’avais pas de projet défini. Je voulais entrer en


Ce qu’il voulait faire.
prépa puis en école d’ingénieurs pour pouvoir faire ensuite beaucoup
de choses. J’ai été admis en prépa PCSI (physique-chimie, sciences de
l’ingénieur) avec Pauline, ma sœur jumelle.Après deux ans de prépa, j’ai
décidé de ne pas passer de concours. Trop de calculs ! Par le biais de
mon équivalence L2, je préférais me réorienter en école de commerce.
Mais comme je m’y suis pris trop tard pour les admissions parallèles, j’ai
fait une troisième année de licence de maths à la fac avant de tenter ma
chance.»

Ce qu’il fait aujourd’hui. «


Je suis en première année à l’ESC (École supé-
rieure de commerce) Rennes. J’ai repris le cursus depuis le début pour
rattraper mon retard dans de nombreuses matières, comme le marke-
ting, la finance ou la communication.»

Et si c’était à refaire? « J’entrerais directement en école de commerce post-


bac. La prépa reste une expérience, mais cela m’a donné beaucoup de
travail pour pas grand-chose. Une vraie galère! Heureusement, au final,
je n’ai perdu qu’un an.»

Aude, 20 ans. Étudiante en biosciences

Ce qu’elle voulait faire. « Je me suis inscrite en prépa MPSI (mathéma-


tiques-physique, sciences de l’ingénieur) mais cela ne m’a pas plu.Toute
la formation très tournée vers le concours était beaucoup trop scolaire
pour moi et j’avais envie de refaire de la biologie. J’étais donc contente
d’intégrer l’ISBS (Institut supérieur de biosciences) à Paris, qui permet
d’appliquer les maths et la physique à la bio.»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. «


Je suis en deuxième année. Grâce à un stage
effectué à l’hôpital de la Timone, à Marseille (13). Je sais que je ne me
80
suis pas trompée. Je veux travailler dans la recherche génétique en labo-
ratoire ou en entreprise sur les dépistages prénataux, les prothèses, etc.
Ou, pourquoi pas, partir à l’étranger.»

Et si c’était à refaire? « Je n’ai pas de regret quant à mon parcours : aujour-


d’hui, tout s’arrange puisque je me replonge dans la biologie.»

Gaëlle, 20 ans. En master de biologie génétique

Ce qu’elle voulait faire. «


Je voulais devenir chercheur en génétique pour
travailler sur les maladies orphelines mais je ne savais pas quelle voie
emprunter.Trois choix se présentaient à moi : la filière médecine, une
école d’ingénieurs ou des études générales de biologie à l’université.
Comme je ne supporte pas la compétition, que je suis très autonome et
que j’ai une vie extrascolaire relativement prenante, j’ai finalement
choisi de me diriger vers l’université, à Rennes.»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « J’entame un master gènes, cellules et dévelop-


pement à Toulouse (pour une question de climat et de ville). Si aller à la
faculté est donné à tout le monde, y réussir demande beaucoup de
maturité, d’investissement personnel et de connaissances.»

Et si c’était à refaire? «
Je ne changerais rien. L’université de Rennes abrite
une excellente fac de biologie, le niveau est élevé et les profs exigeants. J’ai
pu me spécialiser dès la deuxième année. Par la suite, j’aimerais faire une
thèse au Canada, un pays où je compte également m’installer. Je trouve en
effet qu’en France, la recherche n’est pas suffisamment valorisée.»

Ludovic, 21 ans. En école d’ingénieurs

Ce qu’il voulait faire. « Dans un premier temps, avoir mon bac… Ce qui
était déjà très ambitieux! En fait, je n’avais pas réfléchi à ce que je vou-
lais faire après. Comme j’étais un peu pris au dépourvu, je me suis ins-
crit en licence de physique-chimie à Rennes. En effet, j’avais plutôt de
bons résultats dans ces matières et l’électricité m’attirait. En deuxième
année, j’ai poursuivi mes études en licence de mathématiques, informa-
tique, électronique et économie-statistique, surtout pour faire de l’élec-
81
tronique. J’ai toujours été curieux de voir comment les choses fonc-
tionnent… L’année suivante, je suis entré à l’ESIR (École supérieure
d’ingénieurs de Rennes) en troisième année, en filière télécommunica-
tions et réseaux.»

Ce qu’il fait aujourd’hui. «


Je prévois de me spécialiser en télécommunica-
tions, la branche la plus électronique du cursus. Une fois que j’aurai
obtenu mon diplôme, je me verrais bien poursuivre en master recherche.
Mais c’est encore loin… »

Et si c’était à refaire? « J’intégrerais une école postbac directement. La for-


mation y est plus approfondie qu’à la fac, plus orientée vers le domaine
que je vise. Là, j’ai dû attendre pour me spécialiser.»

82
Quel devenir pour
des élèves de L ?
udrey, Maëlle, Paloma… elles sont nombreuses à s’être engagées

A dans la voie de l’enseignement « classique » que ce soit pour être


professeur des écoles ou professeur dans le secondaire. Mais il y a
aussi les « inclassables » comme Martin qui est devenu danseur profes-
sionnel ou Estelle qui poursuit ses études à Quito!

Audrey, 22 ans. En master sciences de l’éducation


à l’université de Cergy-Pontoise

Ce qu’elle voulait faire. « À l’époque, je n’en avais aucune idée, mais je savais
que je voulais poursuivre des études. Comme j’aimais la philosophie en
terminale, je me suis inscrite à l’université. Je me suis vite rendu compte
que les débouchés seraient peu nombreux. Et puis faire exclusivement
de la philo pendant trois ans, cela faisait beaucoup. Au bout d’un an, je
me suis réorientée vers la licence pluridisciplinaire “humanités”, com-
posée de cours de philosophie, de lettres et d’histoire.»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « Après ma licence, j’ai poursuivi en master


sciences de l’éducation, spécialité métiers de l’éducation et de l’enseigne-
ment du premier degré à l’université de Cergy-Pontoise (95). Je veux
travailler avec des enfants, leur enseigner des choses, les aider à grandir.»

Et si c’était à refaire? « Je referais le même parcours, y compris mon année


de philo, car j’y ai beaucoup appris. Aujourd’hui, ma licence pluridisci-
plinaire m’apporte une importante culture générale.»

Gwenaëlle, 23 ans. En mastère spécialisé en alternance


à SKEMA

Ce qu’elle voulait faire. « Après


avoir hésité à suivre une formation courte,
type BTS [brevet de technicien supérieur], j’ai suivi une miniprépa aux
83
concours des écoles de commerce pendant que j’étais en terminale.
Mon but était de me remettre à niveau en maths, statistiques appliquées
au marketing… J’ai été prise à l’ISTEC (une école de marketing) à Paris.
J’y ai étudié quatre ans. Mais on m’a dit que les salaires à l’embauche
étaient plus élevés avec un bac+5. Je me suis réengagée pour un an! »

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « Je suis en mastère spécialisé marketing direct et


commerce électronique à SKEMA Business School, en alternance.
Normalement, je serai embauchée dans mon entreprise d’accueil à la
fin de l’année en tant que responsable d’équipe dans la pub sur
Internet.»

Et si c’était à refaire? « Je ferais un bac+2 dans le public avant de tenter une


école de commerce en admission parallèle. Cela m’aurait permis d’éco-
nomiser des frais de scolarité (pour l’ISTEC, j’ai payé 6 000 euros par
an). Là, je m’engage dans la vie active avec déjà un crédit… »

Lola, 24 ans. Conseillère en économie sociale


et familiale

Ce qu’elle voulait faire. « J’hésitais entre devenir professeur des écoles ou


travailler dans le social. Je me suis finalement inscrite en BTS écono-
mie sociale et familiale à l’Institut Rue-Monsieur, à Paris. Je voulais
contribuer à l’amélioration des conditions de vie des gens, apporter
“ma pierre à l’édifice” et je ne me voyais pas enfermée dans un bureau.
J’ai décroché mon BTS, puis j’ai effectué une troisième année de pré-
professionnalisation. Un bac+3 est nécessaire pour être travailleur
social. »

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « Je suis conseillère en économie sociale et fami-


liale. Diplômée en 2008, j’ai commencé par travailler dans une associa-
tion, puis j‘ai été embauchée chez un bailleur social. Mon rôle : préve-
nir les dettes locatives, les loyers impayés, aider les gens à mieux gérer
leur budget.»

Et si c’était à refaire? « Ce métier me plaît beaucoup. Mais je ne sais pas si je


pourrai l’exercer toute ma vie : j’ai peur de devenir blasée.»
84
Manuel, 22 ans. En troisième année à l’ISCOM

Ce qu’il voulait faire. «


Je voulais m’orienter vers l’écriture et la mise en
scène au théâtre. Je me suis inscrit en arts du spectacle à Paris 10. J’y suis
resté un peu moins d’un an : il y avait beaucoup de grèves et les cours
étaient trop théoriques. J’ai décidé de partir travailler à Londres.
Pendant sept mois, j’ai exercé le métier de barman et j’ai un peu mixé.
Puis, j’ai passé le concours d’entrée de l’ISCOM, une école de com’ en
quatre ans, située à Paris.»

Ce qu’il fait aujourd’hui. « Je suis en troisième année, en section multimédia


audiovisuel. J’envisage ensuite d’intégrer un autre établissement plus
axé sur le cinéma, car j’aimerais devenir réalisateur ciné ou travailler
dans la postproduction en agence de pub ou en vidéo.»

« Je ne sauterais aucune étape. J’ai appris partout,


Et si c’était à refaire ?
même s’il n’y a pas eu que du bon dans mon parcours. Cela m’a enrichi
et m’a fait mûrir.»

Tidiane, 22 ans. En quatrième année à Sup de pub

Ce qu’il voulait faire. « Je faisais une “fixette” sur le droit depuis la qua-
trième sans savoir de quoi il s’agissait. Pourtant, je passais plutôt mon
temps à dessiner ou à peindre.
« Après le bac, je me suis inscrit en droit à Paris 5. J’ai arrêté au bout de
six mois. J’ai envisagé de me réorienter dans la publicité, mais il était
trop tard pour passer les concours des écoles parisiennes. Je suis donc
rentré dans mon pays d’origine, la Côte d’Ivoire, où j’ai passé un BTS
en communication d’entreprise. Pendant ma seconde année, je suis
revenu tenter le concours de Sup de pub, une école de communication
et marketing, et j’ai été reçu.»

Ce qu’il fait aujourd’hui. « Je suis actuellement en master direction artistique.


Je maîtrise tout ce qui est image, dessin, story-board, photographie, gra-
phisme… J’aimerais à présent effectuer une formation en montage
vidéo et effets spéciaux pour compléter mon cursus. Mon objectif :
créer une agence de com’, ne pas me figer dans un métier.»
85
Et si c’était à refaire? «
Je ne repasserais pas par la fac de droit. Je me serais
inscrit dans une école d’arts graphiques.»

Mary, 23 ans. En licence sciences de l’éducation

Ce qu’elle voulait faire. «


Professeur des écoles, depuis le CE2! Je suis tom-
bée sur un enseignant que j’ai adoré. Après le bac, j’ai choisi la licence
d’anglais à Paris 10. C’était la seule matière qui m’intéressait et pour
laquelle j’étais douée. Mais la formation s’est révélée trop centrée sur
l’écrit, pas assez sur la pratique orale. Par ailleurs, à cause des grèves à la
fac (notamment contre la masterisation), je n’ai plus eu cours à partir de
janvier. Je me suis découragée… Une amie m’a dit qu’elle comptait se
réorienter en sciences de l’éducation, que l’on ne peut intégrer qu’avec
un bac+2. Le programme m’a plu : j’ai fait de même.»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « Je suis en L3 sciences de l’éducation. Je me suis


renseignée sur le métier d’éducateur spécialisé, plus tourné vers les gens
en difficulté. Mais pour y arriver, il faudrait que je reparte pratiquement
de zéro dans mes études. J’ai donc décidé de continuer en master.»

Et si c’était à refaire? « Je ne changerais rien à mon cursus, mais je travaille-


rais davantage! »

Martin, 23 ans. Danseur professionnel

« En seconde, mon projet était de devenir météoro-


Ce qu’il voulait faire.
logue. Mais comme je n’ai pas eu envie de redoubler pour aller en S, je
me suis orienté en L. J’ai changé de projet. La communication visuelle,
l’événementiel? J’hésitais. J’avais besoin de créer mais, finalement, sous
la pression parentale, je me suis inscrit en droit. Je suis resté deux mois à
la fac de Bayonne puis j’ai intégré un centre de formation de danse
avant de rejoindre une autre école à Montpellier et d’entrer au Ballet
Biarritz Junior. Enfin, j’ai intégré l’École nationale supérieure de danse
de Marseille.»

Ce qu’il fait aujourd’hui. « Je suis danseur professionnel. Employé par le Ballet


national de Marseille, les tournées me font voyager à travers le monde.»
86
Et si c’était à refaire ? « Aujourd’hui, jene changerais rien, même si le
métier est difficile et l’avenir incertain.»

Maëlle, 21 ans. À l’IUFM d’Aquitaine

Ce qu’elle voulait faire. « J’ai toujours voulu être professeur des écoles, mais
j’avais surtout envie d’étudier hors de Bayonne, de “voir du pays”.Après
le bac, je me suis inscrite en licence de sociologie à Bordeaux. J’avais
découvert la discipline en cours de philosophie et dans des livres. J’ai
étudié deux ans en France avant de faire ma troisième année en
Finlande dans le cadre d’un échange Erasmus. Je suis rentrée pour effec-
tuer un master 1 à Paris.»

« J’ai intégré l’IUFM [institut universitaire de


Ce qu’elle fait aujourd’hui.
formation des maîtres] d’Aquitaine (rattaché à l’université Bordeaux 4)
pour préparer le concours de professeur des écoles. Je suis heureuse de
faire quelque chose qui me plaît et de rentrer dans une voie profession-
nalisante après quatre ans de fac.»

Et si c’était à refaire? « Je referais le même parcours. Je suis contente d’avoir


étudié la sociologie, mais je suis aussi contente d’en sortir. Les passages
par Bordeaux, la Finlande et Paris m’ont fait mûrir.»

Paloma, 22 ans. En master 1 d’histoire et préparation


aux concours d’enseignement

Ce qu’elle voulait faire. «


Je voulais travailler dans les relations internatio-
nales. Après le bac, je me suis orientée vers des études d’histoire à
l’ICES [Institut catholique d’études supérieures] de La Roche-sur-Yon
(85). J’allais aussi de temps en temps à des cours de droit, de religion, de
sciences politiques, pour élargir mes connaissances. Et j’ai continué
l’apprentissage du chinois.»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. «


Je suis en master 1 d’histoire que j’effectue à
l’ICES et à la Sorbonne. En parallèle, je prépare les concours d’ensei-
gnement au collège Sévigné, à Paris. Mon objectif : décrocher l’agréga-
tion d’histoire pour devenir professeur.»
87
Et si c’était à refaire? « Grâce aux petites structures où j’ai étudié, j’ai acquis
la maturité, les connaissances ainsi qu’un réseau.»

Déborah, 23 ans. En licence 3 d’arts plastiques

Ce qu’elle voulait faire. «


Je souhaitais prendre une année sabbatique après
mon bac pour partir travailler à Londres, mais je n’ai pas trouvé de job
d’été pour financer mon départ. Question études, je voulais absolument
“faire de l’art”. En septembre, j’ai trouvé un emploi à temps partiel dans
un fast-food et comme je m’y suis prise trop tard pour tenter le
concours d’entrée à la fac d’arts plastiques, j’ai continué à travailler. J’ai
tout de même changé d’emploi pour faire quelque chose de plus “artis-
tique” : confectionner des bijoux fantaisie.»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « Je suis en L3 d’arts plastiques à Bordeaux. J’ai


un peu abandonné le dessin pour la photo. Mais je manque de temps
pour me consacrer à mes projets artistiques.Après ma licence, j’aimerais
entrer dans une école publique de photographie.»

Et si c’était à refaire? « Je n’aurais pas arrêté mes études. Ou j’aurais mieux


cherché un emploi afin d’économiser pour partir à Londres.»

Arthur, 23 ans. En école de journalisme

Ce qu’il voulait faire. « Je pensais faire Sciences po et devenir diplomate.


Mais en terminale, je me suis dit que je n’avais pas les bases à l’écrit pour
intégrer un IEP [institut d’études politiques]. Je me suis donc inscrit en
fac de droit avec l’idée d’entrer à Sciences po en master. Faire du droit
n’était pas un objectif en soi mais le moyen d’acquérir une certaine
rigueur.»

Ce qu’il fait aujourd’hui. « Je me suis écroulé à l’université, et j’en suis sorti


sans avoir validé une seule année. J’ai repris mes tests d’orientation du
lycée et j’ai passé deux concours d’entrée en école de journalisme, dont
celui de l’IICP [Institut international de communication de Paris].
Aujourd’hui, je suis en troisième et dernière année et ce qui me plaît
surtout ce sont les stages.»
88
Et si c’était à refaire ? « Même si je n’ai pas réellement aimé le droit, mon
passage en fac m’a beaucoup appris pour l’écrit et m’a apporté la
rigueur que j’espérais. Je me suis également aperçu que je n’étais pas fait
pour rester derrière un livre ou un bureau, mais plutôt pour être sur le
terrain, dans l’esprit “reporter de guerre”.»

Johanna, 23 ans. En master 2 de droit

Ce qu’elle voulait faire. « J’ai toujours voulu faire du droit. La discipline


touche à l’actualité et à beaucoup de choses que j’avais envie de com-
prendre. Je me suis inscrite à la fac de Bayonne. J’ai obtenu ma licence,
puis je suis venue à Paris pour faire du droit des affaires à la Sorbonne et
rencontrer de nouveaux professeurs.»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « Je suis en M2 droit des affaires et de l’économie


à l’École de droit de la Sorbonne. Ce master prépare bien au passage du
concours d’entrée à l’École de formation des barreaux, que je veux
intégrer pour devenir avocate.»

Et si c’était à refaire? « Je suis contente de mon parcours. Seul regret : j’au-


rais aimé partir à l’étranger pour devenir bilingue. Mais si j’étais partie
en M1, j’aurais manqué des matières essentielles pour me spécialiser en
droit des affaires.Aujourd’hui, m’expatrier fait toujours partie de mes
projets. D’autant plus que les langues sont très importantes en droit des
affaires : anglais, allemand, mandarin… C’est une vraie valeur ajoutée.»

Amanda, 23 ans. Assistante commerciale

Ce qu’elle voulait faire. « L’année du bac, je voulais être “femme d’affaires”!


C’était bien vague mais j’aimais l’idée d’être en relation avec des per-
sonnes du monde entier et de pratiquer quotidiennement les langues
étrangères.»

« Après une licence LEA [langues étrangères


Ce qu’elle fait aujourd’hui.
appliquées], je suis partie en Angleterre pour préparer un master de
commerce international à la London South Bank University. Une fois
la formation terminée, j’ai très vite décroché un emploi, que j’occupe
89
toujours actuellement. Je suis assistante commerciale dans une entre-
prise d’import-export. Mon métier est en parfaite adéquation avec le
thème de mon master.»

Et si c’était à refaire? « Parfois, j’ai la sensation d’être allée un peu trop vite,
d’avoir tout enchaîné. Peut-être aurais-je dû prolonger mes études… »

Nelson, 23 ans. En préparation CAPES-agrégation

Ce qu’il voulait faire. « En terminale, je savais déjà très clairement ce que je


voulais faire plus tard : professeur de lettres! Durant l’année, les cours de
littérature et de philosophie m’ont rassuré : je ne faisais pas fausse
route.»

Ce qu’il fait aujourd’hui. « Le bac en poche, je suis entré à l’université pour


préparer une licence de lettres modernes, que j’ai complétée par un
master. Aujourd’hui, je suis inscrit en préparation CAPES [certificat
d’aptitude au professorat de l’enseignement secondaire] et agrégation
car mes intentions n’ont pas changé. Parallèlement, j’ai occupé divers
emplois d’étudiant – caissier, aide aux devoirs, agent recenseur – pour
pouvoir financer mes études.»

Et si c’était à refaire ? «
Je ne changerais rien ! J’aime mes études et je ne
regrette pas ces cinq années. Bien au contraire. Cela m’a permis de ren-
contrer des gens, des professeurs prestigieux avec qui j’ai gardé le
contact et des étudiants d’univers et d’âge différents.»

Émilie, 23 ans. Assistante de production

Ce qu’elle voulait faire. «


J’ai toujours aimé écrire. La filière littéraire s’est
donc imposée à moi en toute logique. Puis j’ai découvert le milieu de la
communication en terminale.»

« Après le bac, je suis entrée en DUT [diplôme


Ce qu’elle fait aujourd’hui.
universitaire de technologie] information-communication option
publicité. J’ai poursuivi en licence professionnelle communication, que
j’ai obtenue en 2008.Très vite, j’ai décroché mon premier emploi - en
90
intérim - dans une grande agence de publicité. Aujourd’hui, je travaille
dans une entreprise de fournitures de bureau. Je gère la production des
catalogues de vente par correspondance.»

Et si c’était à refaire ? « Je garderais ces choix d’orientation. En terminale,


lorsque j’annonçais vouloir faire des études courtes, beaucoup de mes
camarades me rétorquaient qu’il valait mieux s’engager dans des études
longues à l’université. Mais j’ai fait ce qui me correspondait le mieux et
j’en suis ravie.»

Déborah, 23 ans. En école de cinéma

« Au lycée, je rêvais d’entrer dans une école de


Ce qu’elle voulait faire.
cinéma pour apprendre le métier d’assistante réalisatrice. Malheureu-
sement, les prix des formations ont douché mes envies! »

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « Après le bac, je suis entrée en fac LLCE [langue,
littérature et civilisation étrangère] anglais, et à la fin de l’année, j’ai
choisi de m’inscrire en BTS [brevet de technicien supérieur] commu-
nication des entreprises. Les deux années ont été assez difficiles, mais un
stage sur les plateaux de télévision a fait resurgir mon rêve. Actuelle-
ment, je suis des cours de cinéma en ligne avec l’institut CinéCours.»

Et si c’était à refaire ? « Je pense que j’aurais continué mes études à la fac,


jusqu’à l’obtention de ma licence LLCE.»

Charlotte, 24 ans. Vendeuse dans un magasin


de prêt-à-porter de luxe

Ce qu’elle voulait faire. «


Depuis toute jeune, je voulais être institutrice. La
filière L s’est donc imposée d’elle-même.»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « Après mon bac, j’ai préparé une licence de
lettres modernes… que je n’ai pas validée en fin de troisième année !
Ce choix d’orientation n’était pas le mien, mais celui de ma famille qui
ne voulait pas que je me consacre à la philosophie. J’ai quitté le monde
des études pour entrer sur le marché du travail. J’ai occupé un premier
91
poste de vendeuse aux Galeries Lafayette. Puis j’ai gravi les échelons
jusqu’à devenir responsable de boutique. Aujourd’hui, je travaille pour
une grande marque de prêt-à-porter de luxe.»

« Je poursuivrais mes études! Le métier d’institutrice


Et si c’était à refaire?
est toujours dans un coin de ma tête et je n’exclus pas de faire un cursus
en sciences de l’éducation.»

Jennifer, 23 ans. En master 2 métiers de l’enseignement


premier degré

Ce qu’elle voulait faire. « Au


lycée, je me voyais prof d’anglais. Mais je me
suis rendu compte que je ne serais pas assez solide face à des collégiens
ou à des lycéens. Puis j’ai découvert l’orthophonie.»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « Je me suis inscrite à l’université pour suivre une


licence en sciences du langage.Au cours de la troisième année, j’ai choisi
l’option de préprofessionnalisation au métier de professeur des écoles.
Après avoir obtenu ma licence, je suis entrée à l’IUFM [institut univer-
sitaire de formation des maîtres] pour préparer le CRPE [concours de
recrutement des professeurs des écoles]. Après deux échecs, je suis
aujourd’hui en master 2 métiers de l’enseignement premier degré.»

Et si c’était à refaire? « Je ne changerais rien à mon parcours… Mais je tra-


vaillerais deux fois plus! La filière littéraire m’a permis de découvrir un
patrimoine et d’intégrer une culture énorme. La philosophie m’a
ouvert l’esprit, ce qui me permet d’avancer.»

Estelle, 23 ans. En fac d’administration d’entreprises


touristiques à Quito (Équateur)

Ce qu’elle voulait faire. « En début de terminale, je n’avais pas vraiment de


projet professionnel en tête. J’avais choisi la filière L par attrait pour les
langues, avec déjà la volonté de voyager.»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « Après le bac, je suis partie en Allemagne, où j’ai


été fille au pair pendant un an, puis en Autriche durant quelques mois,
92
où j’ai travaillé dans un centre de vacances comme animatrice. Ensuite,
j’ai vécu deux ans à Londres, ce qui m’a permis d’obtenir le FCE (First
Certificate in English), un examen de langue. Et depuis un peu plus d’un
an, je vis à Quito, en Équateur. Je prépare un diplôme en administration
d’entreprises touristiques et hôtelières à l’université.»

Et si c’était à refaire? « Je ne changerais rien.»

Stéphanie, 22 ans. Secrétaire

Ce qu’elle voulait faire. « Les métiers du secrétariat m’ont toujours attirée.


Mais j’avoue avoir hésité avec le social. Finalement, c’est la première
option qui l’a emporté! »

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « Après le bac, je me suis orientée en BTS [brevet


de technicien supérieur] assistante de direction. Après une période de
petits boulots, j’ai décroché un poste dans une entreprise prestataire de
services auprès d’EDF. À mi-temps, mais en CDI [contrat à durée indé-
terminée], j’ai rejoint le barrage de Chastang, en Corrèze (19), pour y
occuper un poste de secrétaire.Au bout de quelques mois, j’ai décroché
un autre mi-temps, dans un barrage du Cantal. Je viens d’y être engagée
à temps plein. Je dépends toujours d’un prestataire de services, mais je
pourrai bientôt devenir agent EDF.»

Et si c’était à refaire? « Je referais le même parcours. Je me suis battue pour


évoluer au sein des entreprises et cette détermination a fini par payer.»

Natacha, 22 ans. En master 1 droit international


et européen comparé

Ce qu’elle voulait faire. « J’ai choisi la filière L pour devenir traductrice-


interprète. Mais au cours de ma terminale, de gros doutes se sont instal-
lés. Pour me laisser le temps de la réflexion, je suis entrée en prépa à
Toulouse [31]. Durant ces deux années, j’ai découvert le droit.»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « Après la prépa, je suis entrée en L2 de droit. J’ai


effectué ma L3 en Turquie, grâce à Erasmus, et je suis actuellement en
93
master 1 droit international et européen comparé. Pour l’instant, je
m’oriente vers le métier de juriste. Mais dans l’idéal, j’aimerais tenter les
concours d’avocat à l’étranger. Cela serait pour moi le moyen d’exercer
une profession qui m’attire, tout en voyageant.»

Et si c’était à refaire ? «
Je referais exactement le même parcours ! Avec le
droit, j’ai trouvé ma voie et la prépa m’a énormément apporté au
niveau des méthodes de travail. J’ai appris à travailler vite et bien.»

Maïlys, 22 ans. Chef de projet en ingénierie linguistique

Ce qu’elle voulait faire. « Je voulais tenter le concours d’orthophoniste.


L’examen étant très sélectif, je prévoyais également de m’inscrire en
licence SDL [sciences du langage].»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « Je n’ai pas passé le concours. En revanche, je suis


entrée en licence SDL à Toulouse. Je me suis ensuite orientée vers le
master LAASTIC [linguistique avancée et applications aux sciences et
techniques de l’information et de la communication], que j’ai obtenu
l’automne dernier. Depuis janvier, je travaille pour Reverso, une entre-
prise qui propose des solutions en matière de traduction automatique.»

Et si c’était à refaire? «
Certes, il y a eu des moments d’incertitude, mais le
choix d’un master professionnel a été bénéfique.»

Clémentine, 22 ans. En master 2 affaires publiques

Ce qu’elle voulait faire. « Très tôt, j’ai su que je ferais des études littéraires. Le
métier de prof était une option, tout comme les professions de l’édition.»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « Après le bac, j’ai rejoint une prépa littéraire à
Clermont-Ferrand [63]. Je ne voulais pas choisir tout de suite une
filière. Après la prépa, je me suis inscrite en licence de science politique
à l’université de la Sorbonne à Paris. J’ai poursuivi avec un master
science politique, spécialité communication. Aujourd’hui, je suis en
master 2 affaires publiques, communication et politique locale.
J’aimerais travailler dans une agence de communication ou au sein
94
d’une collectivité locale. Mais le secteur de l’édition, que j’ai découvert
lors d’un stage en M1 [master 1], continue de m’attirer! Et je pourrais
bien poursuivre mes études avec un master édition.»

« Je pense que je privilégierais plus mes activités


Et si c’était à refaire ?
extrascolaires, en multipliant les stages durant les années de licence.»

Marjorie, 22 ans. Esthéticienne

Ce qu’elle voulait faire. « J’ai toujours voulu faire un métier manuel. Le bac
n’avait pas une grande importance à mes yeux, mais j’ai cédé à la pres-
sion parentale! »

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « Le bac en poche, je suis entrée en fac d’histoire


de l’art à Toulouse, car enfant, je voulais devenir archéologue. Les cours
étaient passionnants, mais le système universitaire ne me convenait pas.
J’ai abandonné au milieu de l’année et je me suis orientée vers l’esthé-
tique, revenant ainsi à un métier manuel. J’ai obtenu un CAP [certificat
d’aptitude professionnelle] esthétique en un an, puis j’ai préparé un
BTS esthétique-cosmétique. Mon profil littéraire était atypique : les
cours de biochimie et de physique constituent un souvenir
douloureux ! J’ai obtenu mon diplôme en juin 2010. Ensuite, j’ai tra-
vaillé durant six mois au Miramar Beach dans les Alpes-Maritimes, un
hôtel-spa quatre étoiles. Aujourd’hui, je suis en train de créer mon
entreprise d’esthétique à domicile.»

« Mon parcours a été un peu chaotique, mais, finale-


Et si c’était à refaire?
ment, l’année de fac m’a permis de réfléchir posément à mon avenir.»

95
Quel devenir pour
des élèves de ES ?
ombreux sont ceux qui ont poursuivi leurs études en école de

N commerce, à Sciences po ou à l’université en sociologie, en droit


ou en éco-gestion. Mais certains sont déjà intégrés sur le marché
du travail, après des études courtes, comme Alexandre ou Florent. Et puis
il y a des profils plus exceptionnels comme celui de Magali qui est
aujourd’hui jeune fille au pair aux États-Unis.

Alizée, 22 ans. En grande école de commerce

Ce qu’elle voulait faire. « Hôtesse de l’air. J’avais prévu d’arrêter mes études
un an pour travailler en Angleterre et apprendre l’anglais. Ma mère était
d’accord pour financer mon voyage. Elle pensait que je ne réussirais pas
le bac. Mais je l’ai eu! Elle est revenue sur sa décision. J’ai quitté la mai-
son, mais je ne suis jamais partie à l’étranger. J’ai travaillé un an en restau-
ration rapide, à temps partiel. Puis mon employeur m’a proposé de pré-
parer un BTS (brevet de technicien supérieur) management des unités
commerciales en alternance.»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « Après mon BTS, j’ai intégré l’INSEEC (Institut
des hautes études économiques et commerciales), une grande école de
commerce en trois ans à Paris. Aujourd’hui, je suis en première année
de master.»

Et si c’était à refaire? « Mon parcours doit beaucoup au hasard, ce qui n’est


pas plus mal. Aujourd’hui, je n’essaie pas de tout planifier. Mon seul
conseil : n’arrêtez pas les études.»

Aude, 23 ans. Future attachée de presse

« Je pensais au tourisme, mais une conseillère


Ce qu’elle voulait faire.
d’orientation m’a dit que cette branche était bouchée. Après avoir
96
hésité entre les langues, les lettres et les sciences humaines et sociales, j’ai
choisi la filière AES (administration économique et sociale) à l’univer-
sité de la Sorbonne (Paris 4) pour sa pluridisciplinarité. Je n’ai trouvé
une idée de métier qu’en fin de deuxième année : attachée de presse.
C’est une profession de contact, qui bouge et fait voyager.»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « Après


avoir décroché la licence, j’ai été admise
sur concours à l’EFAP, une école parisienne préparant aux métiers de la
communication. La formation prévoit des stages en continu. Elle est
moins théorique qu’en master.»

Et si c’était à refaire ? «
Je n’aurais pas choisi la filière AES. Je me serais
orientée vers les langues ou le tourisme. Bref, je me serais fait confiance.
À trop écouter les autres, on peut perdre de vue ce que l’on veut faire
vraiment.»

Fabien, 22 ans. En sciences de gestion à la fac

Ce qu’il voulait faire. « Je visais une formation qui m’aurait permis de créer
une agence immobilière. J’ai choisi le DUT (diplôme universitaire de
technologie) GEA (gestion des entreprises et des administrations) en
alternance. Je l’ai obtenu en trois ans. Entre-temps, l’immobilier s’est
cassé la figure et mes goûts ont changé.»

Ce qu’il fait aujourd’hui. « J’ai poursuivi mes études en sciences de gestion


en alternance à l’université d’Évry (91), ce qui me permettra d’aller jus-
qu’en master. Je compte monter mon entreprise rapidement, sans savoir
encore précisément dans quel domaine.»

Et si c’était à refaire? « Je serais très embêté, car j’ai beaucoup hésité entre la
gestion et une filière commerciale. Je m’y serais éclaté… Mais je ne
regrette pas la gestion.»

Alison, 22 ans. À l’EM Lyon

Ce qu’elle voulait faire. « J’envisageais d’effectuer des études longues. J’ai


choisi de suivre une prépa commerciale au lycée Montaigne, à Paris.
97
C’est là que je me suis rendu compte que je voulais entrer dans une
école de commerce.»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. «


J’étudie à l’EM Lyon. Je souhaite travailler
dans une entreprise de conseil en marketing et réaliser des études de
marché, analyser les tendances et le comportement des consomma-
teurs pour des clients. »

Et si c’était à refaire? « Je suivrais exactement le même cursus. En prépa, j’ai


appris à travailler efficacement. Les cours d’économie sont très intéres-
sants, tout comme ceux de culture générale, et on finit même par aimer
les maths! En outre, je suis très satisfaite de mes études actuelles. Je peux
partir plusieurs fois à l’étranger et j’ai l’opportunité d’effectuer plus de
douze mois de stage, ce qui est un atout pour entrer ensuite sur le mar-
ché du travail.»

Magali, 22 ans. Jeune fille au pair aux États-Unis

Ce qu’elle voulait faire. « Je souhaitais arrêter mes études après le bac et par-
tir en Angleterre pour améliorer mon anglais et devenir hôtesse de l’air.
Après la terminale, j’ai passé un BTS vente et productions touristiques
en apprentissage, à Paris. Une fois diplômée, j’ai été embauchée dans
l’agence de voyages qui m’avait prise en alternance.»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « J’ai démissionné et je suis partie comme fille au


pair aux États-Unis pour un an. Je travaille dans une famille de quatre
enfants.»

Et si c’était à refaire? « Je referais exactement la même chose! L’expérience


est exceptionnelle et j’améliore mon anglais pour atteindre mon rêve :
devenir hôtesse de l’air.»

Amira, 22 ans. En licence administration et échanges


internationaux

Ce qu’elle voulait faire. « J’étais intéressée par le commerce international.


Une conseillère d’orientation m’a parlé de la filière AEI (administration
98
et échanges internationaux) à la fac de Créteil (94). Cela m’a plu, mais
je n’ai pas été acceptée. Je me suis donc inscrite en éco-gestion à Assas, à
Paris. J’ai redoublé ma première année de licence, sans parvenir à la vali-
der. Finalement, j’ai représenté mon dossier à Créteil… et j’ai été
admise.»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « Je suis en troisième année d’AEI. J’ai choisi le


management et la gestion des entreprises en option. Je m’éloigne un
peu du commerce international.»

Et si c’était à refaire? « Je n’aurais pas perdu deux ans à Assas. Si j’avais mieux
préparé mon entrée à Créteil, je serais aujourd’hui en seconde année de
master! »

Sarra, 22 ans. En licence LEA

Ce qu’elle voulait faire. « J’avais envie de devenir journaliste. Comme j’avais


besoin d’améliorer mes connaissances en langues, j’ai opté pour la
filière LLCE (langues, littératures et civilisations étrangères) à la
Sorbonne, sans savoir que ce cursus était plutôt tourné vers la littérature
et l’enseignement. Finalement, j’ai changé en cours de route pour la
filière LEA, où j’étudie les langues appliquées aux autres disciplines.»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « Je suis en troisième année de LEA. Je prépare


un concours du ministère des Affaires étrangères dans le but de travailler
dans un consulat à l’étranger. Pour autant, je n’ai pas laissé tomber mon
projet dans le journalisme.»

Et si c’était à refaire? «
Je ne serais pas passée par la filière LLCE. Je n’étais
pas bien renseignée. Il faut souvent plutôt chercher par soi-même.»

Siham, 23 ans. En master finances, à Sciences po Paris

Ce qu’elle voulait faire. « Après


avoir découvert les sciences éco en seconde,
je voulais devenir prof d’économie ou statisticienne. Et puis, certains
enseignants nous ont parlé de la possibilité d’intégrer Sciences po, par le
biais de la CEP (Convention éducation prioritaire réservée aux candi-
99
dats issus de lycées ZEP). L’idée d’intégrer cette école m’a plu. Elle me
permettait de mener une vie étudiante à Paris, de m’ouvrir au monde.»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. «


Je suis en seconde année de master finances et
stratégie à Sciences po. À la fin de mon cursus, je souhaite travailler le
plus vite possible. La finance n’est pas une matière théorique, il faut la
pratiquer au quotidien! »

Et si c’était à refaire? « Les premiers semestres à Sciences po, je travaillais à


la fois trop et mal. En ZEP, on ne nous prépare pas aux études supé-
rieures. Il a fallu que j’apprenne à penser par moi-même.»

Céline, 25 ans. Assistante de direction dans le bâtiment

Ce qu’elle voulait faire. «


Quand je me suis inscrite en filière ES, je voulais
devenir… chasseuse de têtes! Certains de mes amis travaillaient dans les
ressources humaines et le secteur m’attirait. Après mon bac, je me suis
inscrite en fac AES (administration économique et sociale).»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « Au


bout de ma deuxième année de licence, je
suis devenue maman. J’ai ensuite cherché du travail et je suis assistante
de direction dans une entreprise du bâtiment. Je gère beaucoup de
domaines : comptabilité, management, clientèle. L’entreprise est en
plein développement, les opportunités d’évolution sont donc très inté-
ressantes. »

« Si j’avais fait preuve d’un peu plus de motivation,


Et si c’était à refaire ?
j’aurais mené des études de droit, plus conseillées pour travailler dans les
ressources humaines.»

Younes, 24 ans. En licence 3 de sociologie

Ce qu’il voulait faire. «


À l’époque, je n’avais pas un projet professionnel
précis mais des envies, des idées. Le métier de professeur des écoles
m’attirait, tout comme celui d’éducateur spécialisé. Mon frère travaille
dans ce milieu et son expérience m’a sans doute influencé. J’ai réalisé
plusieurs stages, et cela m’a beaucoup plu.»
100
Ce qu’il fait aujourd’hui. «
Malgré mes projets, j’ai suivi mes amis qui sont
partis en fac AES. Cela ne m’a pas convaincu! J’ai pris une année sabba-
tique, j’ai fait le tour de l’Europe. À mon retour, je me suis inscrit en fac
de sociologie. Aujourd’hui, je suis en L3 et je souhaite continuer vers le
master, pour tenter le concours de professeur des écoles.»

Et si c’était à refaire? « J’éviterais la première année en fac AES. Je ne savais


pas trop vers quelle filière m’orienter, alors j’ai suivi le mouvement, sans
vraiment réfléchir.»

Fabien, 23 ans. À l’ESC Toulouse

Ce qu’il voulait faire. « Au lycée, certains professeurs m’ont parlé, dès la pre-
mière, de la possibilité d’entrer en prépa. Dans un établissement classé
ZEP, cette voie est loin d’être naturelle. On nous la présente comme
inaccessible. Et aucun élève n’y songe vraiment. Moi, je voulais voir si je
pouvais “assurer” en prépa HEC. Et puis, j’aimais beaucoup les sciences
économiques.»

Ce qu’il fait aujourd’hui. « Au bout de deux ans de prépa HEC, je suis entré
à l’ESC (École supérieure de commerce) Toulouse. Je me suis orienté
vers le marketing commercial. Je suis actuellement en stage dans le
cadre de mon année de césure.»

Et si c’était à refaire ? « Il est peut-être plus facile d’accéder à une prépa


prestigieuse lorsqu’on vient d’un lycée coté. Je choisirais certainement
un autre lycée pour préparer mon bac.»

Xavier, 23 ans. En master Asie-Pacifique,


à Sciences po Paris

Ce qu’il voulait faire. « Je n’avais pas une idée précise du métier que je sou-
haitais exercer. Mais l’envie d’enseigner m’a toujours attiré. J’avais
prévu de m’inscrire en fac d’histoire, mais un professeur m’a parlé de
Sciences po. Je ne connaissais pas du tout cette école et l’idée d’étudier
la politique m’a séduit. J’ai donc passé et réussi toutes les épreuves
écrites et orales nécessaires durant la classe de terminale (entretiens, tra-
101
vail de synthèse). Et j’ai pu intégrer Sciences po Paris juste après l’ob-
tention de mon bac.»

Ce qu’il fait aujourd’hui. «


On m’avait prévenu, Sciences po allait me
demander un travail fou, je m’attendais à quelque chose d’horrible! Du
coup, j’ai été agréablement surpris ! Aujourd’hui, je suis en master
recherche Asie-Pacifique. Mon mémoire a pour sujet le populisme
médiatique au Japon. Je souhaite poursuivre vers la thèse dans l’objectif
de devenir enseignant-chercheur.»

Et si c’était à refaire? « Un regret : ne pas avoir travaillé les langues étrangères.»

Charlotte, 23 ans. En master 1 de droit

Ce qu’elle voulait faire. « Lorsque j’étais en terminale, je savais déjà que je


m’inscrirais en fac de droit ! À cette époque, je voulais devenir juriste
ou avocate. C’est pourquoi j’avais choisi de m’orienter vers la filière ES,
qui était alors la plus adaptée à mes ambitions.»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « Après


mon bac, je me suis donc inscrite en fac
de droit à Metz. J’ai redoublé la première année. Mais après, tout s’est
bien enchaîné : je suis actuellement en quatrième année (M1). Une
année que je réalise à Trèves, en Allemagne, grâce au programme
Erasmus. Cette expérience ne pourra être que bénéfique pour mes
projets professionnels. Je souhaite devenir fiscaliste internationale, spé-
cialisée dans la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) intracommunautaire.»

« Mon cursus actuel répond en tous points à mes


Et si c’était à refaire ?
attentes! Mais il faut avoir conscience que cette filière n’est pas des plus
simples et que le travail demandé est très important.»

Alexandre, 22 ans. Technico-commercial

Ce qu’il voulait faire. « Ado, je


voulais devenir professeur. Au lycée, j’ai
découvert les SES [sciences économiques et sociales]. Cette matière
m’a permis de découvrir le monde de l’entreprise et m’a tout de suite
attiré. Je n’avais pas une idée précise du métier que je voulais exercer,
102
mais je savais que j’intégrerais une entreprise pour comprendre com-
ment elle fonctionne.»

Ce qu’il fait aujourd’hui. « Après mon bac, je me suis orienté vers des études
commerciales : une école de force de vente et un BTS [brevet de techni-
cien supérieur] NRC [négociation et relation clients]. J’ai choisi l’alter-
nance, pour être sur le terrain. À présent, je suis technico-commercial
dans une petite entreprise spécialisée dans les systèmes de vidéosur-
veillance. »

Et si c’était à refaire ? «
Je négligerais moins les langues, car j’aimerais tra-
vailler, voire créer mon affaire à l’étranger.»

Florent, 24 ans. Professeur dans une salle de sport

Ce qu’il voulait faire. « Mon choix d’orientation s’est fait un peu par
défaut : les filières S et L ne me disaient rien. J’ai choisi ES, avec un pro-
jet en tête : devenir prof de sport. Après le bac, j’ai préparé une licence
STAPS [sciences et techniques des activités physiques et sportives]. En
deuxième année, j’ai pris l’option “entraînement sportif ”, qui corres-
pondait plus à mes aspirations.»

Ce qu’il fait aujourd’hui. «


En troisième année, j’ai pu préparer et obtenir le
BP AGFF [brevet professionnel des activités gymniques de la force et de
la forme] qui permet d’enseigner dans une salle de remise en forme.
Après un stage dans une salle à Besançon, j’ai été embauché en contrat à
durée déterminée.»

Et si c’était à refaire? «
Je ne choisirais pas un bac ES. Je changerais même
radicalement de métier ! Car mon autre passion, c’est la cuisine. Je
m’orienterais plus vers un bac professionnel, puis un BTS cuisine.»

Clémentine, 22 ans. En école de commerce à l’ISEG

Ce qu’elle voulait faire. « Je n’avais pas vraiment de projet professionnel.


J’avais quelques idées de métiers et de domaines d’activité, notamment
celui de la mode, mais rien de concret. Ma seule certitude était que je
103
voulais partir à l’international. Après mon bac, j’ai intégré l’ISEG
[Institut supérieur européen de gestion], qui offrait la possibilité d’étu-
dier à l’étranger.»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « Après un an à San Diego, aux États-Unis, et un


stage en marketing au Québec, je suis ma dernière année d’études à
l’ISEG. Mes cours se déroulent sur deux jours. Le reste de la semaine, je
suis en stage chez Orange en communication interne. Je m’apprête à par-
tir à NewYork pour obtenir un MBA [Master of Business Administration].»

Et si c’était à refaire? « Je serais partie aux États-Unis après mon bac pour
avoir plus de recul quant à mon avenir. Je me serais peut-être plus
orientée vers la mode, notamment la partie créative, car je sens que cela
me correspond davantage.»

Anthony, 23 ans. En BTS management


des unités commerciales

Ce qu’il voulait faire. « Je voulais devenir professeur ou CPE [conseiller


principal d’éducation]. Après le bac, je me suis inscrit en licence AES
[administration économique et sociale], qui me semblait plus adaptée
pour préparer les concours de la fonction publique.»

Ce qu’il fait aujourd’hui. «


Les cours ne me plaisaient pas et je n’ai pas pu
passer en deuxième année. J’ai trouvé un poste d’assistant d’éducation
et préparé des concours à l’aide du CNED (Centre national d’ensei-
gnement à distance). Je n’en ai décroché aucun. Alors comme j’aime le
commerce et la vente, je prépare un BTS management des unités com-
merciales en alternance.»

Et si c’était à refaire ? «
Je m’épargnerais le passage par l’université. J’ai
besoin d’encadrement. Pour cela, le BTS répond à mes attentes.»

Benoît, 21 ans. En master 2 économie sociale

Ce qu’il voulait faire. « En terminale, mon professeur principal m’incitait


fortement à entrer en prépa HEC. Moi, je rêvais de préparer une
104
licence professionnelle dans le codéveloppement et la gestion des
ONG [organisations non gouvernementales]. Le monde qui nous
entoure et son fonctionnement m’ont toujours attiré. C’était une façon
de répondre à mes aspirations. Mais pour intégrer une licence, il fallait
un bac+2. J’ai donc choisi la filière AES [administration économique et
sociale] à l’université.»

Ce qu’il fait aujourd’hui. « Après avoir obtenu ma licence, je me suis inscrit


en master économie sociale, spécialité entrepreneuriat et gestion des
projets socio-économiques. Je suis actuellement en deuxième année.
Ce diplôme me permettra de travailler dans le domaine très vaste de
l’économie sociale et solidaire et, entre autres, d’encadrer des équipes.»

Et si c’était à refaire? « Sans hésiter, je ne changerais pas une seule étape de


mon parcours! »

Zakaria, 23 ans. En licence pro commerce international

Ce qu’il voulait faire. « Alors que mes profs me déconseillaient fortement la


voie générale, j’ai choisi la filière ES par défi. Je n’avais qu’un objectif en
tête : devenir un grand homme d’affaires ! Le costume trois-pièces, les
voyages… Pour moi, c’était – et c’est encore! – le symbole même de la
réussite sociale.»

Ce qu’il fait aujourd’hui. « Après le bac, je suis allé en DUT [diplôme uni-
versitaire de technologie] techniques de commercialisation. Mais je n’ai
pas travaillé et n’ai même pas eu le droit de redoubler! Je me suis donc
inscrit en fac de droit. Puis j’ai de nouveau rejoint le DUT tech de co.
Là, j’ai préparé le concours Passerelle pour intégrer une ESC [école
supérieure de commerce], mais, au moment des épreuves, j’étais à
Manchester pour mon stage de fin d’études. Je suis donc en licence pro
commerce international. L’an prochain, je compte bien entrer à l’ESC
Montpellier! »

Si c’était à refaire? « C’est certain, je ne gâcherais pas ma première année


de DUT! À cette époque, j’étais plus dans la passion que dans la raison.
Et je le regrette un peu… »
105
Clémence, 23 ans. En master 2 traduction

Ce qu’elle voulait faire. « Je voulais devenir professeur des écoles ou prof d’es-
pagnol. Après le bac, je me suis inscrite en licence LEA [langues étran-
gères appliquées] anglais-espagnol à Pau [64]. En troisième année, je suis
partie un semestre en Irlande avec Erasmus. En rentrant, je n’avais qu’une
envie : repartir! Alors, je me suis orientée vers un master de traduction et
j’ai passé un an en Espagne. À mon retour, je me suis inscrite en BTS
[brevet de technicien supérieur] commerce international à distance.»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « Je suis en M2 traduction à Montpellier 3 [34] et


je continue le BTS à distance. Je cherche un stage de fin d’études de
traduction, mais j’ai également postulé pour enseigner le français en
Écosse. J’hésite encore… »

Et si c’était à refaire? « Je referais le même parcours. Si j’avais suivi d’autres


études, je ne serais jamais autant partie à l’étranger.»

Sara, 23 ans. En master 1 de sociologie

Ce qu’elle voulait faire. « Je voulais devenir psychologue. Après le bac, je me


suis inscrite en licence de psychologie à la fac Bordeaux 2 [33], mais
cela ne m’a pas plu. Au bout d’un an, je me suis réorientée en sociolo-
gie. Cela m’a semblé plus facile, car j’avais acquis certaines bases en ter-
minale ES. Je suis allée jusqu’en licence avec un projet : devenir profes-
seur des écoles. Une fois à l’IUFM [institut universitaire de formation
des maîtres], j’ai encore changé d’avis. Le métier d’enseignant me plai-
sait, mais pas les à-côtés. Je suis finalement retournée en fac de sociolo-
gie à Bordeaux 2.»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. «


Je suis inscrite en première année de master de
sociologie. Mon nouveau projet : faire du conseil en insertion profes-
sionnelle dans une mission locale.»

Et si c’était à refaire? « Je me renseignerais plus sur les études et les métiers


dès la terminale plutôt que de me laisser porter par le mouvement. Je
serais allée plus directement vers la sociologie.»
106
Julie, 23 ans. Éducatrice de jeunes enfants

Ce qu’elle voulait faire. «


Je voulais travailler dans le social, mais je ne me
sentais pas capable de passer des concours tout de suite. Je me suis
orientée vers un BTS économie sociale et familiale, en alternance. Au
bout de six mois, j’ai arrêté le BTS pour passer le concours d’éducatrice
de jeunes enfants. J’ai été admise à l’IRTS [institut régional de travail
social] de Talence [33], où j’ai passé trois ans à me former.»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « Après


avoir décroché mon diplôme, j’ai fait un
remplacement de cinq mois dans un relais d’assistantes maternelles, puis
j’ai réussi à trouver un CDI [contrat à durée indéterminée] dans une
crèche associative. J’accompagne les enfants sur les plans éducatif et
pédagogique et je soutiens les parents.»

Et si c’était à refaire? « Je ne regrette pas mon passage par le BTS.Après le bac, je


n’étais pas prête à entamer une formation qui m’aurait obligée à m’interroger
sur moi-même. Cela m’a permis d’avoir une approche du travail social en
douceur.»

Rémy, 23 ans. En master 2 de sociologie

Ce qu’il voulait faire. «


Je n’avais aucun projet. J’ai choisi la série ES pour
m’ouvrir plusieurs portes.Après le bac, je me suis inscrit en licence AES
[administration économique et sociale] à Bordeaux 4. Je voulais passer
des concours administratifs et entrer dans la fonction publique territo-
riale. Après la première année, je me suis réorienté en licence de socio-
logie. »

Ce qu’il fait aujourd’hui. «


Je suis en seconde année de master sociologie,
spécialisé dans les politiques urbaines, à l’université de Bordeaux 2. À
terme, j’aimerais devenir chargé d’études en aménagement du terri-
toire et travailler en amont sur des projets urbains.»

Et si c’était à refaire? « Je ferais le même parcours, y compris le passage par


AES [administration économique et sociale]. Cette année-là, j’ai bien
profité de la vie étudiante! »
107
Mathieu, 24 ans. En troisième cycle management
des établissements de santé à l’INSEEC

Ce qu’il voulait faire. « Je voulais diriger une maison de retraite. J’ai toujours
souhaité travailler dans le domaine de la santé et du social – un secteur
d’avenir – et être proche des gens. Mais un conseiller d’orientation m’a
dit que je n’avais pas le profil pour ce projet et qu’il me voyait davantage
dans le médical. Je me suis donc inscrit en IFSI [institut de formation
en soins infirmiers] à Pessac [33], sans perdre de vue mon objectif. J’ai
été diplômé trois ans plus tard.»

« Je suis en cycle management des établissements


Ce qu’il fait aujourd’hui.
de santé à l’INSEEC, une école de commerce à Bordeaux. Je fais un
stage dans une société qui gère plusieurs maisons de retraite. Lorsque
j’aurai fini, je pourrais gérer un établissement de plus de 80 lits.»

Et si c’était à refaire? « Je n’écouterais pas les conseils du conseiller d’orien-


tation de mon lycée. Il faut faire ce que l’on a envie de faire. Néanmoins,
je ne regrette pas mes études d’infirmier. Cela m’a permis de voir autre
chose et de me forger le caractère.»

Mélanie, 23 ans. En licence pro


métiers de l’administration territoriale

Ce qu’elle voulait faire. «


Je m’imaginais en professeur d’économie, parce
que j’aimais cette matière ! Après le bac, je me suis inscrite en prépa
HEC à Tarbes [65]. Dès janvier, j’ai compris que ce n’était pas pour
moi. Au bout d’un an, je suis partie en licence d’économie-gestion à
Pau. En L2, je me suis aperçue que je préférais la comptabilité à l’éco-
nomie. En L3 économie-gestion option comptabilité-finance, lors-
qu’on a abordé le droit plus pointu, j’ai décroché. Je n’ai pas validé ma
licence et je me suis réorientée en DU [diplôme d’université] métiers
de l’administration territoriale. Je recherchais un domaine qui touche à
tout (urbanisme, finance, ressources humaines…).»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « Je poursuis mes études en licence profession-


nelle métiers de l’administration territoriale à Bordeaux 4, avec les
108
finances publiques comme spécialité. Je compte passer le concours de
rédacteur, puis intégrer une collectivité territoriale.»

Et si c’était à refaire ? «
Je sauterais des étapes dans ce parcours trop lent.
Mais je n’ai pas de regrets. Mes études m’ont permis de tester plusieurs
domaines et de définir ce que je voulais faire vraiment.»

109
Quel devenir pour
des élèves de STG ?
arine, Éléonore… Pour beaucoup d’anciens bacheliers STG, la

M voie naturelle reste la poursuite d’études courtes en STS ou


IUT. Ce qui n’empêche pas ensuite d’intégrer un master à
l’image deVirginie ou de Natacha.

Virginie, 22 ans. En master comptabilité

Ce qu’elle voulait faire. «


J’ai toujours aimé manier les chiffres. Des profes-
seurs m’ont conseillé de me diriger vers l’expertise comptable après le
bac. Mais quand on a 17 ans, la filière n’est guère attirante ! J’ai donc
opté pour une voie plus générale : un DUT [diplôme universitaire de
technologie] GEA [gestion des entreprises et des administrations], spé-
cialisation finances et comptabilité.»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « Après mon DUT, j’ai intégré l’IAE (Institut
d’administration des entreprises) de Poitiers (86). Je suis actuellement
en master 2 CCA (comptabilité, contrôle, audit). Grâce aux stages, mes
choix professionnels s’affinent. Je souhaite devenir expert-comptable
ou commissaire aux comptes.»

Et si c’était à refaire? « Je ne changerais rien à mon parcours. Le DUT, puis


les stages m’ont donné du temps pour mûrir mon projet professionnel.»

Éléonore, 22 ans. Bientôt assistante de direction ?

Ce qu’elle voulait faire. « J’ai choisi la filière STG (ex-STT) par défaut. Ma
sœur avait très mal vécu ses “années ES” et des professeurs m’ont orien-
tée vers la comptabilité.Très vite, je me suis rendu compte que, plus que
la compta, c’était l’assistanat qui me plaisait, avec son relationnel. Après
mon bac, je me suis donc inscrite en BTS assistante de direction
(devenu aujourd’hui BTS assistant de manager). Lors d’un stage, mon
110
tuteur m’a proposé de me garder en alternance pour préparer un BTS
NRC (négociation et relations clients).»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « J’ai raté mon BTS de quelques points en juin
dernier… En attendant de le présenter en candidate libre, je multiplie
les entretiens d’embauche, dans l’espoir de décrocher un poste comme
assistante de direction ou assistante RH.»

Et si c’était à refaire? « Grâce à ce parcours, j’ai acquis des bases en compta-


bilité, en assistanat de direction et en relations commerciales.»

Marine, 22 ans. Assistante dans un cabinet médical

Ce qu’elle voulait faire. «


Depuis toute petite, l’envie de travailler dans le
secrétariat était présente… Ce qui m’attirait? Le contact, le relationnel.
La comptabilité-gestion m’est apparue comme le meilleur choix pour
atteindre mon objectif.»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. «


Mon bac en poche, je me suis inscrite en BTS
assistante de direction [devenu aujourd’hui BTS assistant de manager],
que j’ai obtenu en 2007. Puis j’ai suivi une formation offerte par la mis-
sion locale, pour aider les jeunes diplômés à trouver un emploi. J’ai ainsi
pu faire un stage dans un cabinet médical. Ce stage de trois mois s’est
transformé en CDI [contrat à durée indéterminée]! Le métier me plaît
énormément, mais je ne pense pas passer toute ma carrière dans un
cabinet médical. Dans quelques années, je me réorienterai vers les res-
sources humaines, histoire de découvrir un nouveau secteur.»

Et si c’était à refaire? « Je suivrais exactement la même voie, sans la moindre


hésitation! »

Natacha, 23 ans. En master ressources humaines

Ce qu’elle voulait faire. « Au


lycée, mon plan de route était très bien établi.
Mon bac STG (ex-STT) me permettrait de poursuivre des études pour
devenir experte-comptable.Après le lycée, je me suis donc inscrite dans
un établissement pour préparer le DCG [diplôme de comptabilité et
111
gestion, première étape du long parcours d’expertise comptable]. Mais
l’enseignement ne me convenait pas, j’avais besoin d’être plus cadrée.
Mon choix s’est donc porté sur un BTS comptabilité.»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « Après


ce BTS, j’ai obtenu une licence en ges-
tion et je suis actuellement en master DRH [direction des ressources
humaines].
« Depuis le lycée, mes envies ont évolué : trois années en gestion m’ont
suffi ! C’est au cours de stages en entreprise que j’ai découvert les res-
sources humaines.»

« Je m’épargnerais l’année passée en DCG, qui a été,


Et si c’était à refaire?
pour moi, une perte de temps.»

Natacha, 23 ans. En CDD dans l’assurance

Ce qu’elle voulait faire. «


J’ai toujours été attirée par le secteur des assu-
rances. Les métiers y sont variés, la gestion côtoie la comptabilité, les
relations clients… Comme je ne me sentais pas prête pour de longues
études, une visite au CIO (centre d’information et d’orientation) m’a
permis de choisir facilement ma voie, pour une insertion rapide sur le
marché du travail.»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « Après


mon baccalauréat – et contre l’avis de
mes professeurs! –, je me suis lancée dans un BTS assistante de gestion
PME-PMI en alternance. J’ai volontairement écarté les filières assu-
rances pour ne pas me spécialiser trop tôt et me laisser ainsi une porte
de sortie.
« Mon premier stage s’est déroulé dans une société d’assurances, ce qui
m’a permis de constater que ce secteur d’activité correspondait bel
et bien à mes envies ! J’ai obtenu mon BTS en trois ans. Depuis, j’en-
chaîne les CDD (contrats à durée déterminée) dans des mutuelles d’as-
surances. »

« Je tenterais de nouveau le BTS en alternance, en


Et si c’était à refaire ?
essayant de l’obtenir en deux ans. Mais ce cursus est loin d’être évident
et demande une sacrée rigueur! »
112
Anaïs, 24 ans. Future experte-comptable

Ce qu’elle voulait faire. «


Jusqu’à la classe de terminale, je n’avais aucune
idée de ce que je voulais faire. Et puis, pendant l’année scolaire, tout est
devenu limpide. Des anciens élèves sont venus nous présenter leurs par-
cours. Plusieurs d’entre eux aspiraient à devenir experts-comptables.
J’avais trouvé ma voie! J’ai donc suivi le parcours classique en obtenant
en trois ans le DCG.»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. «


À la suite du DCG, je me suis inscrite à l’IAE
(Institut d’administration des entreprises) de Poitiers pour préparer un
master CCA (comptabilité, contrôle, audit). Je suis actuellement en
deuxième année. Grâce aux équivalences, je pourrai ensuite passer le
DSCG (diplôme supérieur de comptabilité et gestion) en candidate
libre, ce qui me permettra de préparer dans la foulée le diplôme d’ex-
pert-comptable. »

Et si c’était à refaire? « Avant de m’orienter vers la filière STT, j’ai passé une
année en première ES… peu convaincante! Si je pouvais, je gommerais
cet épisode de mon parcours, car j’ai l’impression d’avoir perdu mon
temps, même si j’ai acquis certaines connaissances.»

113
Quel devenir pour des
élèves de STI2D (ex-STI)?
onducteur de ligne de production comme Christian, auxiliaire de

C vie scolaire comme Cécilia, designer de montres comme


Lucille… Les parcours sont très variés mais pour tous le démar-
rage sur le marché du travail a été assez rapide. Il est à noter qu’à la suite
de la réforme du lycée appliquée en 2011, le bac STI est remplacé par
le bac STI2D (sciences et technologies de l’industrie et du développe-
ment durable).

Christian, 23 ans. Conducteur de ligne de production

« Je voulais créer des maquettes et des prémaquettes.


Ce qu’il voulait faire.
Ce qui me plaisait : le travail manuel, le développement, la conception
de produits industriels. Après le bac, je me suis inscrit en fac d’anglais
pour mûrir mon projet et progresser en anglais. Au bout d’un an, je me
suis réorienté en BTS [brevet de technicien supérieur] plasturgie à
Lyon (69). Après mon diplôme, j’ai travaillé un peu en intérim, puis j’ai
décroché un CDI [contrat à durée indéterminée].»

Ce qu’il fait aujourd’hui. « Je suis conducteur de ligne de production de


pièces dans une entreprise qui fabrique des équipements de protections
électriques.»

Et si c’était à refaire? « Je n’aurais pas choisi cette série de bac, car j’y ai fait
peu de dessin industriel. Je serais plutôt parti sur le bac génie électro-
nique ou le bac pro électrotechnique.»

Cécilia, 23 ans. Auxiliaire de vie scolaire

Ce qu’elle voulait faire. « En seconde, je voulais devenir illustratrice pour


enfants et ainsi associer dessin et travail avec des petits. Finalement, en
terminale, j’ai choisi le métier de professeur des écoles. Après le bac, j’ai
114
étudié les sciences du langage dans le but d’apprendre la langue des
signes et les lettres modernes à Lyon. Je suis restée un an à la fac. Je me
suis rendu compte qu’être enseignante n’était pas une voie facile et j’ai
pris une année sabbatique pour faire le point. J’ai commencé à travailler
dans une école primaire comme auxiliaire de vie scolaire. Mon rôle :
intégrer des enfants sourds dans une classe. Cela m’a passionnée! »

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « Je suis restée quatre ans au même poste. Puis j’ai
trouvé un autre poste dans le même domaine.»

Et si c’était à refaire? « Je referais tout! Cela m’a beaucoup apporté d’avoir


un parcours si atypique. J’ai appris à chaque étape.»

Philippe, 26 ans. Directeur artistique

Ce qu’il voulait faire. « Du cinéma, de la bande dessinée, de l’animation! J’ai


commencé à réaliser des courts métrages dès l’âge de 11 ans et je dessi-
nais. Après le bac, j’ai continué mes études à l’école d’art Estienne, à
Paris, pendant deux ans. Titulaire d’un DMA [diplôme des métiers
d’art] en cinéma d’animation, j’ai débuté en free-lance à Lyon. Puis, je
suis remonté à Paris pour tenter d’intégrer une grosse boîte d’anima-
tion et participer à de plus grands projets. J’ai été embauché chez Wizz,
une société de postproduction en animation et effets spéciaux.»

Ce qu’il fait aujourd’hui. « À la base, j’étais assistant du directeur artistique.


Aujourd’hui, je travaille sur la réalisation, le graphisme, la direction
artistique.»

« Le bac STI arts appliqués a été un tremplin pour


Et si c’était à refaire ?
moi alors qu’on m’orientait plutôt vers un bac général. Par la suite, j’au-
rais peut-être choisi une école privée, plus professionnalisante.»

Fania, 23 ans. Prépare le concours de professeur


des écoles

Ce qu’elle voulait faire. « En seconde, je rêvais d’être architecte d’intérieur,


car j’étais attirée par la décoration. Mais ma passion pour le théâtre l’a
115
emporté. J’ai voulu m’orienter vers le spectacle et le métier de costu-
mière. En terminale, j’ai postulé pour un DMA [diplôme des métiers
d’art] costumier à Lyon. Je n’ai pas été prise… Je me suis donc inscrite à
la fac en sciences du langage et sciences de l’éducation. J’ai vécu
quelques expériences dans l’animation. Le contact avec les enfants
m’est plutôt agréable.»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. «


Je prépare pour la seconde fois le concours de
professeur des écoles à Valence (26), après avoir validé un master 1 en
sciences de l’éducation à Lyon.»

« J’aurais multiplié les candidatures en terminale,


Et si c’était à refaire ?
diversifié mes demandes dans le secteur artistique, notamment en archi-
tecture. »

Lucille, 23 ans. Designer de montres

Ce qu’elle voulait faire. «


Depuis toute petite, j’aime dessiner. Au départ,
j’étais plutôt attirée par les métiers de décoratrice d’intérieur ou de sty-
liste. Puis j’ai découvert le design produit – c’est-à-dire la création et la
conception d’objets.
« Après le bac, j’ai intégré le BTS design produit au lycée La Martinière-
Terreaux [devenu La Martinière-Diderot] à Lyon. J’ai continué ensuite
en DSAA [diplôme supérieur d’arts appliqués] option design produit à
Nevers [58] pour faciliter mon entrée sur le marché du travail. À peine
cinq mois après avoir décroché mon diplôme, j’ai trouvé un poste de
designer horloger à Bienne, en Suisse, dans une petite agence de sept
employés.»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. «


J’ai d’abord été stagiaire pendant un an, le
temps d’être formée à la création de montres, puis j’ai été embauchée
en CDI [contrat à durée indéterminée].»

Et si c’était à refaire? « Je referais le même parcours sans hésiter. Même si je


suis passée par des phases de remise en question, cela m’a permis de
constituer un bon bagage dans ce domaine et d’exercer aujourd’hui un
métier que j’aime beaucoup.»
116
Bruno, 23 ans. Assistant commercial

Ce qu’il voulait faire. «


J’étais très branché par l’infographie. Je voulais
exprimer ma créativité avec l’informatique.Après le bac, je me suis pré-
inscrit en BTS communication visuelle en alternance. Mais je n’ai pas
trouvé d’employeur dans ma région car on me reprochait mon manque
d’expérience… Après avoir passé plus d’un an à courir après une for-
mation pour rien, je me suis remis en question et j’ai admis que le sec-
teur était bouché. Après avoir effectué quelques petits boulots et un
bilan de compétences avec Pôle emploi, je me suis réorienté vers un
BTS assistant de gestion en alternance à Lyon.»

Ce qu’il fait aujourd’hui. «


Une fois que j’ai obtenu mon diplôme, j’ai été
embauché en CDI dans mon entreprise (spécialisée dans l’emballage
industriel) comme assistant commercial. Je seconde la responsable
administrative. Ce métier me plaît. Plus terre à terre, il met en valeur
certaines autres de mes qualités, comme la rigueur.»

Et si c’était à refaire ? « Je me serais davantage donné les moyens de cher-


cher un employeur au-delà de la région lyonnaise pour entrer en BTS
communication visuelle en alternance. Aujourd’hui, parmi mes projets,
j’aimerais retrouver un rôle créatif en passant par le commercial, puis le
marketing.»

117
Quel devenir pour des
élèves de ST2S (ex-SMS) ?
inq ans après leur bac, toutes les jeunes filles qui témoignent ci-

C après ont trouvé un emploi quelquefois très éloigné de leur choix


de domaine telles Lydie et Cathy qui travaillent dans la restaura-
tion, faute de mieux.

Mélanie, 24 ans. Monitrice-éducatrice

Ce qu’elle voulait faire. «


Je voulais me sentir utile en travaillant avec des
personnes en difficulté. Ma tante est éducatrice et mes parents sont
famille d’accueil. À 13 ans, j’avais déjà mon projet en tête. En terminale,
j’ai passé des concours d’écoles de travail social. L’année suivante, je suis
partie à l’IRTS [institut régional de travail social] de Talence [33]. Ma
formation a duré deux ans.»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « Une fois diplômée, j’ai commencé par


quelques remplacements dans des établissements médico-sociaux puis,
j’ai été embauchée dans une résidence pour adultes atteints de handicap
en Charente. Je les accompagne dans leur vie quotidienne, leurs projets
et j’anime différentes activités, sorties, etc.»

Et si c’était à refaire ? «
Je referais le même parcours. J’ai réussi à atteindre
mon objectif professionnel.»

Lydie, 24 ans. Leader de salle dans un restaurant

Ce qu’elle voulait faire. « Je me voyais bien éducatrice spécialisée. J’avais fait


des stages auprès d’adultes handicapés au lycée. Cela m’avait beaucoup
touchée. J’avais envie de les aider. Mais je n’ai pas été admise dans une
école. À l’époque, je travaillais comme hôtesse chez Buffalo Grill le
week-end et pendant les vacances.Après la terminale, j’ai continué dans
la restauration.»
118
« Désormais, je gère les employés, la caisse, les
Ce qu’elle fait aujourd’hui.
commandes, la paperasse et l’accueil des clients. Ce rôle de manager me
plaît. Néanmoins, je voudrais suivre une formation pour me réorienter
dans le travail auprès des handicapés. La restauration est un secteur diffi-
cile, notamment à cause des horaires qu’il ne faut pas compter.»

Et si c’était à refaire? « Je ne travaillerais pas en étant au lycée. Je privilégie-


rais mes études.»

Nelly, 23 ans. Employée de pharmacie

Ce qu’elle voulait faire. « J’ai choisi le bac SMS [devenu ST2S] pour devenir
préparatrice en pharmacie. En terminale, j’ai cherché une officine sus-
ceptible de m’accueillir en alternance. Je n’en ai pas trouvé.Après le bac,
je me suis inscrite en BTS [brevet de technicien supérieur] assistant de
gestion PME-PMI. Ma formation a duré deux ans. Ensuite, j’ai été
embauchée en grande surface pour m’occuper de la caisse et de la mise
en rayon.»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « Après


un an, je me suis de nouveau lancée à la
recherche d’une pharmacie. Depuis septembre, je réceptionne les com-
mandes de médicaments, je fais le suivi du tiers payant, je m’occupe des
télétransmissions vers les mutuelles et je gère la location du matériel
médical dans celle de ma ville, Rouillac [16]. En revanche, je ne prépare
pas les médicaments.»

« Je chercherais une pharmacie après le BTS. Mais je


Et si c’était à refaire?
ne regrette rien. En travaillant, j’ai acquis de l’expérience, je me suis
assumée.»

Kathy, 24 ans. À son compte pour vendre des pizzas

Ce qu’elle voulait faire. «


J’étais attirée par le métier d’éducateur de jeunes
enfants. Après mon bac, je me suis dirigée vers un BTS économie
sociale et familiale en apprentissage. Pendant deux ans, j’ai étudié tout
en travaillant dans une Maison familiale rurale d’éducation et d’orien-
tation. J’étais surveillante, animatrice… »
119
Ce qu’elle fait aujourd’hui. « Après mon BTS, je n’ai pas trouvé d’emploi
dans ma région. Pendant trois ans, j’ai enchaîné des petits boulots.
Depuis peu, je suis propriétaire d’un camion où je prépare pizzas et
plats à emporter.»

Et si c’était à refaire? « Je referais le même parcours. Le BTS m’a beaucoup


apporté dans ma vie personnelle.»

Flora, 24 ans. Secrétaire médicale

Ce qu’elle voulait faire. « Je rêvais d’être préparatrice en pharmacie. Après le


lycée, je me suis inscrite en BP [brevet professionnel] dans un centre de
formation en alternance. J’ai arrêté au bout de la première année : trop
de vente, pas assez de préparations.»

Ce qu’elle fait aujourd’hui. « Après une période de petits boulots, j’ai essayé
d’intégrer un BTS assistant de gestion en alternance, mais je n’ai pas
trouvé d’employeur. Je suis donc revenue vers un métier découvert lors
d’un stage en première : secrétaire médicale. J’ai trouvé par moi-même
plusieurs remplacements. Aujourd’hui, je travaille en CDD [contrat à
durée déterminée] dans une société de location d’appareils médicaux.
Je m’occupe du standard, des comptes rendus, de la facturation, des dos-
siers des patients, etc. Les tâches sont diverses, il n’y a pas de temps mort
et j’apprécie de faire le lien entre les patients et les professionnels.»

« Je ne regrette pas mon année en BP. C’était la pre-


Et si c’était à refaire?
mière fois que je travaillais. L’expérience m’a fait mûrir.»

Laëtitia, 23 ans. Infirmière

Ce qu’elle voulait faire. «


Je voulais devenir directrice de crèche. J’aimais
bien les enfants et diriger, faire les choses à ma manière. Après le bac, je
suis entrée dans une école d’infirmières pour obtenir le diplôme de
puéricultrice, nécessaire pour diriger une crèche. Au cours de mes trois
années d’études d’infirmières, je me suis rendu compte que je préférais
les personnes âgées aux enfants. Les relations sont plus riches, les soins
plus diversifiés.»
120
Ce qu’elle fait aujourd’hui. «
Depuis deux ans, je suis infirmière en soins de
suite et de réadaptation à l’hôpital d’Angoulême. Je soigne les patients
et j’organise le retour à leur domicile ou leur placement en maison de
retraite après leur hospitalisation. Je travaille de 6 h 30 à 14 h 30 ou de
13h45 à 21h30 ou la nuit. Cette année, j’étudie également pour obte-
nir un diplôme de spécialisation en soins palliatifs, les soins de fin de vie.
À moyen terme, j’aimerais devenir cadre de santé.»

Et si c’était à refaire? « J’aime beaucoup mon métier. J’aurais aussi pu être


prof de sport, mais en étant infirmière, je suis sûre d’avoir du boulot.»

121
PARTIE 3

Orientation
et pédagogie active
arcours et accompagnement apparaissent comme

P deux notions clés dans l’infléchissement donné à la poli-


tique d’orientation par la loi du 25 novembre 2009. À la
notion d’étapes, la loi substitue celle de parcours tout
au long de la vie, invitant tous les acteurs du système éducatif au
développement d’une culture commune de l’orientation. La réforme
du lycée entend répondre à cette conception nouvelle en offrant à
chaque élève la possibilité d’un parcours personnalisé et consenti,
du fait même de son éventuelle réversibilité, donc de sa plus grande
fluidité. La définition d’un tel parcours passe par une information pré-
cise et adéquate. Pourtant, assurer à tous l’égalité dans l’accès à
l’information ne saurait suffire. Chaque équipe éducative doit aussi
rendre l’information intelligible, œuvrer à son appropriation effective,
aider l’élève à mieux se connaître par la mise en place d’activités
pédagogiques spécifiques.

L’orientation fait partie intégrante de la formation de l’élève à tous les


moments de sa scolarité : comment l’éducation à l’orientation s’ins-
crit-elle dans la nouvelle classe de première ? Dans quel temps,
quels cadres et avec quels moyens, chaque élève peut-il élaborer
son parcours d’orientation en première et finaliser ses choix en
classe terminale?

123
L’orientation : un processus
et des acteurs
a circulaire n° 2011-071 du 2 mai 2011 définit les priorités et les

L grands enjeux de l’année scolaire 2011-2012. Confortant l’idée que


l’orientation est un processus, elle insiste sur la nécessaire mobilisation
de tous les acteurs du système éducatif pour aider chaque élève à dévelop-
per la capacité à s’orienter.


CONSTRUIRE UN PARCOURS
La loi du 25 novembre 20091, les textes officiels sur les nouveaux dispo-
sitifs du lycée2 et les récentes circulaires de rentrée3 définissent l’orienta-
tion comme un processus : chaque individu construit son parcours tout
au long de sa vie scolaire et au-delà. La construction de la capacité à
s’orienter débute au collège avec le parcours de découverte des métiers
et des formations (PDMF), décrit dans le Guide pratique du professeur de
lycée [Seconde] (p.116).

Penser à l’avenir professionnel

Au lycée général et technologique, l’orientation s’inscrit dans une


logique de transition entre enseignement secondaire et enseignement
supérieur jusqu’à l’insertion professionnelle, ainsi que l’indique la cir-
culaire sur l’orientation active4 : « La réussite des étudiants à l’université
implique qu’ils puissent choisir en toute connaissance de cause la filière

1. Loi du 24 novembre 2009 relative à l’orientation et à la formation professionnelle


tout au long de la vie, JORF n° 0273 du 25 novembre 2009.
2. BO spécial n° 1 du 4 février 2010.
3. Circulaire n° 2011-071 du 2-5-2011, Préparation de la rentrée 2011.
4. Orientation active, Orientation des futurs bacheliers vers l’enseignement supérieur
en vue de la rentrée 2009, circulaire n° 2009-1002 du 26-1-2009, Bulletin officiel
n° 6 du 5 février 2009.
124
ou la voie qui correspond le mieux à leurs aptitudes et à leurs goûts.
L’objectif de conduire 50 % des jeunes vers un diplôme de l’enseigne-
ment supérieur et leur donner des formations qualifiantes qui leur assu-
rent un avenir professionnel ne pourra être atteint qu’à cette condition.»5

Les filières du supérieur. La classe de seconde prépare prioritairement


l’élève à effectuer un premier choix entre les différentes voies de la for-
mation générale ou technologique. En classe de première, il doit
construire une représentation plus précise de l’enseignement supérieur,
se repérer dans l’offre de formations courtes (DUT, BTS…), de forma-
tions longues sélectives (écoles spécialisées, « grandes » écoles) ou non
sélectives (universités) proposées par l’enseignement supérieur. On voit
donc qu’est déjà bien engagée, à l’entrée en classe terminale, la pre-
mière des séquences de l’orientation active (information, préinscrip-
tion, conseil, admission post-bac et éventuellement réorientation) qui
conduit à la finalisation des choix. Le Guide pratique du professeur de lycée
(seconde) (p. 118-119) retrace avec précision la chronologie et le détail
des procédures d’orientation au lycée.

Un processus, de la seconde à la terminale

Inscrite dans un processus, la construction de la capacité à s’orienter


suppose des activités spécifiques et la définition d’une progression péda-
gogique. L’orientation est l’un des objectifs des enseignements d’explo-
ration (classe de seconde). Elle fait partie intégrante de l’accompagne-
ment personnalisé, conçu pour répondre aux besoins de chaque élève,
et du tutorat, susceptible de guider l’élève dans ses choix d’orientation.

Ce nouveau temps pédagogique, distinct des heures de cours et organisé


de manière transversale en seconde et première, prend appui sur des
enseignements de spécialisation en classe terminale. De la seconde à la
terminale, on voit ainsi se dessiner une progression dans les activités
dominantes en matière d’orientation : en seconde, la recherche et l’orga-

5. Orientation active, Orientation des futurs bacheliers vers l’enseignement supérieur


en vue de la rentrée 2009, circulaire n° 2009-1002 du 26-1-2009, Bulletin officiel
n° 6 du 5 février 2009.
125
nisation de l’information utile; en première, la projection raisonnée et
argumentée vers le post-bac; en terminale, la définition d’une stratégie
et la finalisation des choix.


QUI SONT LES ACTEURS DE L’ORIENTATION ?
La construction, tout au long de la scolarité, de la capacité à s’orienter
requiert le développement d’une culture commune et le concours de
tous les acteurs du système éducatif. La réforme du lycée, reconnaît à
chaque membre de l’équipe éducative son rôle spécifique d’acteur de
l’orientation. Le chef d’établissement, le professeur, le professeur docu-
mentaliste, le conseiller principal d’éducation, tous sont partie prenante
dans le processus : l’orientation n’est plus l’apanage des seuls experts
que sont les conseillers d’orientation psychologues.

Les chefs d’établissement

La mise en œuvre de la transition lycée-enseignement supérieur relève,


pour le chef d’établissement, de ses prérogatives habituelles : le pilotage
et la coordination. En classe de première, elle se décline en diverses
actions parmi lesquelles deux « temps forts » : l’entretien personnalisé
d’orientation et la journée passée en établissement supérieur.

Ils s’inscrivent dans une démarche


Les entretiens personnalisés d’orientation.
plus globalement autour de l’individualisation de l’action éducative qui
se traduit notamment par l’accompagnement personnalisé, le tutorat, les
stages de remise à niveaux et les stages passerelles. Le chef d’établissement
arrête l’organisation de ces entretiens qui concernent chaque élève de
première. Ils permettent de faire le point sur la progression de l’élève
pour lui proposer un accompagnement adapté à ses besoins. Ils deman-
dent l’articulation des compétences des enseignants (du professeur prin-
cipal) et des professionnels spécialisés (les conseillers d’orientation psy-
chologues, notamment) et, appellent la participation active des parents.

Une journée dans le supérieur. Le chef d’établissement doit aussi, en coordi-


nation avec le conseil pédagogique, prendre en charge l’organisation
126
matérielle d’un second « temps fort » du PDMF en classe de première :
la journée passée en établissement d’enseignement supérieur.

En classe terminale, le chef d’établissement met en


L’orientation active.
place les procédures d’admission post-bac et il en assure le suivi6. Son
rôle de pilotage et de coordination est déterminant dans la préparation,
avec l’équipe pédagogique, du conseil de classe du premier trimestre,
consacré à l’orientation ; puis il supervise la constitution et l’envoi des
dossiers nécessaires pour chaque élève, dans le cadre du dossier unique
pour l’admission dans le supérieur.

Accès à différentes ressources. En relation avec la mise en œuvre du


Parcours de Découverte des Métiers et des Formations, le chef d’éta-
blissement définit aussi les modalités de présentation et d’accès aux dif-
férentes ressources, notamment l’accès individuel ou collectif à la plate-
forme de conseil et de dialogue : www.monorientationenligne.fr7.

Enfin, il facilite et encourage le recours à un outil précieux : le webclas-


seur orientation de l’ONISEP. Ce service numérique, disponible par
une simple url et adossé aux ressources de l’ONISEP, organise l’accom-
pagnement de l’élève par l’équipe éducative et coordonne de façon
cohérente les actions et les acteurs dans ce domaine en incluant les
parents. Il permet notamment à l’élève de garder une trace de ses tra-
vaux ou de préparer ses entretiens grâce à la médiation du professeur et
du conseiller d’orientation psychologue. L’élève élabore ainsi progressi-
vement son « passeport numérique orientation ».

On voit bien à partir de cet outil qui a vocation à rassembler dans la


partie classeur de l’élève les différentes recherches et les divers travaux
de celui-ci, l’importance d’une vraie synergie des dispositifs : seule une
politique concertée, inscrite dans le volet orientation du projet d’éta-
blissement peut éviter la juxtaposition inefficace des actions menées.
Ces deux outils, le webclasseur orientation et la plate forme de dialogue

6. La procédure admission postbac est décrite dans le Guide APB de l’ONISEP, 2010.
7. Les ressources qu’offre la plate-forme sont décrites très précisément dans le Guide
pratique du professeur de lycée [Seconde], pp. 135-142.
127
par mail tchat, téléphone « monorientationenligne.fr de l’ONISEP »
conjugués ensemble rendent le webclasseur interactif et deviennent les
leviers d’une synergie efficace.

Les professeurs et les professeurs documentalistes

Les professeurs et les professeurs documentalistes interrogés ont intro-


duit, dans leur pratique en classe de seconde, des activités d’exploration
et de découvertes concrètes, afin de favoriser l’acquisition par leurs
élèves de la capacité à s’orienter. Leur action s’est exercée dans quatre
directions : la connaissance des métiers, de l’environnement écono-
mique et de l’emploi; la connaissance des systèmes de formation et de
certification ; la connaissance et l’utilisation des sources d’information
pertinentes et, dans une moindre mesure, la connaissance de soi (nous
reviendrons sur ce point).

Mettre l’élève en contexte. Pour


l’année de première, ils se proposent géné-
ralement d’approfondir le travail de collecte d’informations sur l’orga-
nisation des études, la mobilité internationale ou encore les bassins
d’emploi. Ils souhaitent mettre l’élève, le plus souvent possible, en situa-
tion contextualisée : il s’agit de le confronter à des pratiques pédago-
giques en vigueur dans le supérieur, de l’aider à mieux s’organiser pour
faire face à la charge de travail, de développer son autonomie, etc. De
nombreux établissements du secondaire instaurent des partenariats avec
des établissements supérieurs, des institutions ou des entreprises, dans le
cadre du bassin et favorisent, par le biais de stages courts, la mise en
contexte des élèves de classe terminale. Les professeurs prennent appui
sur les banques académiques de stages; généralisées en 2009-2010, à rai-
son d’une par académie8, elles ont pour objectif d’assurer aux élèves de
3e, aux lycéens et aux étudiants des sections de techniciens supérieurs,
un accès équitable à l’offre de stages.

Les entretiens : une autre approche de l’orientation. Confrontés


à la nécessité de
pratiquer l’entretien personnalisé (dans le cadre de l’accompagnement

8. Note de service n° 2009-127 du 17 septembre 2009.

128
en seconde), les professeurs principaux ont défini des procédures qu’ils
estiment opératoires (voir chapitre suivant : « Des bonnes pratiques
pour développer la capacité à s’orienter »).

Ces entretiens mobilisent des compétences que beaucoup de profes-


seurs considèrent relever davantage des conseillers d’orientation psy-
chologues, quand il s’agit d’aider l’élève à mieux se connaître ou des
professeurs documentalistes quand il s’agit de rechercher, collecter et
hiérarchiser l’information. Pourtant, à l’issue des entretiens, la majorité
jugent l’expérience concluante. Ils perçoivent les limites d’une
approche traditionnelle de l’orientation, trop étroitement centrée sur
les résultats scolaires et le point de vue de l’adulte. Ces réflexions
ouvrent la voie à une meilleure collaboration des différents acteurs
impliqués dans le processus d’orientation. Dans cette perspective, il faut
rappeler que le CDI est un point névralgique au sein de l’établissement.

Les conseillers d’orientation psychologues

La contribution des conseillers d’orientation psychologues est généra-


lement inscrite dans le volet orientation du projet d’établissement. Ce
dernier arrête un programme d’action défini selon les besoins des
élèves et négocié de façon annuelle ou pluriannuelle, sur la base d’une
convention avec le CIO. Le conseiller d’orientation psychologue aide
généralement le professeur principal dans la préparation et le suivi des
entretiens personnalisés. Il apporte sa connaissance en matière d’initia-
tives, de manifestations et de ressources pour l’orientation. Si nécessaire,
il réalise lui-même des entretiens d’orientation approfondis.

Outils et techniques du CIO. Les conseillers d’orientation psychologues maî-


trisent les aspects théoriques de l’approche psychologique qui entre en
jeu dans l’entretien personnalisé. Ils peuvent proposer à l’équipe péda-
gogique plusieurs techniques de mise en œuvre s’appuyant sur les outils
disponibles au CIO : informations sur les bassins d’emploi et les taux
d’insertion, logiciels d’aide à l’orientation, etc. Ils peuvent enfin inter-
venir au titre de conseillers techniques et de formateurs auprès du pro-
fesseur principal ou de l’équipe pédagogique pour les aider à formaliser
et à coordonner leurs actions.
129
Complémentarité des démarches. Beaucoup des enseignants rencontrés sou-
lignent l’intérêt de la perspective plus psychologique qui est celle des
conseillers d’orientation. Cette approche plus globale de l’élève relati-
vise la dimension scolaire et permet d’envisager plus globalement un
projet de vie. Si certains professeurs et conseillers d’orientation, crai-
gnant de voir s’estomper leurs spécificités, appellent de leurs vœux une
définition plus précise de leurs rôles respectifs dans le processus
d’orientation, la plupart témoignent de leur complémentarité dans la
mise en œuvre du parcours de formation et d’orientation de l’élève. Ils
font valoir que cette coopération gagne en efficacité si elle est formali-
sée et soulignent la nécessité de mettre en cohérence les actions
d’orientation au lycée.

Les élèves

Les élèves adoptent face à l’orientation des comportements et des atti-


tudes correspondant aux grandes catégories clairement identifiées dans
les recherches sur la dynamique vocationnelle chez l’adolescent. Les
élèves interrogés élaborent majoritairement une « réflexion probabi-
liste »9 : pour s’orienter, ils évaluent leur chance de réussite dans telle ou
telle formation, en se fondant exclusivement sur leurs résultats scolaires.
Cette attitude ne les prédispose pas à effectuer des choix pertinents
pour la poursuite des études dans l’enseignement supérieur.

Quelle connaissance du supérieur ? S’ils


perçoivent la différence qui existe
dans le supérieur entre les établissements qui sélectionnent leurs étu-
diants et les universités (non sélectives), ils ne sont pas toujours
conscients que ces dernières leur offrent un encadrement pédagogique
moins strict qui risque de les mettre en échec, en raison de leur manque
d’autonomie. Un des objectifs de l’orientation serait donc de leur don-
ner une meilleure connaissance des filières de l’enseignement supérieur,
de leurs exigences, des débouchés qu’elles proposent en lien avec le
secteur professionnel. Il serait utile aussi d’amener les élèves à prendre
conscience de la complexité de l’objet métier dans sa réalité.

9. Dumora B., « La dynamique vocationnelle chez l’adolescent de collège :


continuités et ruptures », thèse de doctorat, université Bordeaux 2, 1988.
130
Les parents

Les parents jouent traditionnellement un rôle stratégique dans la for-


mation et l’orientation de leurs enfants. Ils les guident dans le choix du
parcours et des lieux de formation, ils interviennent activement dans les
procédures d’orientation. Les pratiques éducatives au sein de la famille
influent grandement sur le développement de la capacité à s’orienter.
Car c’est initialement dans le cadre familial que l’élève acquiert la maî-
trise des outils de l’autonomie : la maîtrise de la langue, des techniques
d’information ou la capacité à argumenter, par exemple. L’efficacité de
l’action des parents est tributaire de leur niveau d’information.

Parier sur leur implication. Les parents sont déjà représentés au sein du CVL
(conseil des délégués pour la vie lycéenne), mais le conseil d’adminis-
tration de chaque établissement peut aussi explicitement définir leur
place dans l’entretien personnalisé ou les autres « temps forts » de
l’orientation. En effet, si c’est le conseil de classe qui recommande les
stages de remise à niveau, si c’est l’équipe éducative de l’établissement
d’accueil qui organise les stages passerelles, chaque stage fait l’objet
d’une entente préalable avec la famille, concrétisée par un accord écrit
(contenu, durée, modalités du stage). L’implication des parents tout au
long du parcours de découverte (accès au passeport formation orienta-
tion, participation à l’entretien personnalisé d’orientation, etc.) apparaît
donc comme hautement souhaitable.

131
Des bonnes pratiques
pour développer
la capacité à s’orienter
a promotion par l’Union européenne de la politique d’orientation

L et de formation tout au long de la vie a modifié en profondeur la


place de l’orientation dans le système éducatif français. Elle a induit
l’apparition dans le cadre scolaire d’une action pédagogique diversifiée,
organisée et planifiée, alors même qu’il n’existe pas d’enseignement
spécifique de l’orientation. On peut ainsi repérer un certain nombre de
pratiques pédagogiques d’accompagnement à l’orientation, qui favori-
sent chez les élèves, avec le développement de la capacité à s’orienter,
un apprentissage progressif des choix.


LA CAPACITÉ À S’ORIENTER
La résolution européenne visant à « mieux inclure l’orientation tout au
long de la vie dans les stratégies d’éducation et de formation tout au
long de la vie » (21 novembre 2008) a recommandé aux différents États
membres de « favoriser l’acquisition de la capacité à s’orienter ».Tout au
long de la vie scolaire de l’élève, la capacité à s’orienter repose sur la
mobilisation de connaissances et elle s’exerce en prenant appui sur des
attitudes progressivement construites.

Découverte des métiers et des formations

L’élève doit partir à la découverte de deux champs : d’une part, celui


des métiers, des familles de métiers (l’élève se familiarise avec l’envi-
ronnement économique), d’autre part, celui des formations (l’élève
apprend à connaître les systèmes d’éducation, de formation et de certi-
fication). Ces connaissances ont déjà été abordées au collège :
« Découvrir les métiers et les formations » est l’un des éléments consti-
132
Exemples
Objectifs Pistes de travail
d’activités

Acquérir • Identifier les étapes à franchir • Conférences de professionnels


la connaissance pour préparer l’entrée sur évoquant leur parcours
des métiers, de le marché du travail
•Recueil de témoignages de
l’environnement
• Identifier les différents canaux professionnels sur leur expé-
économique,
d’offre d’emploi rience
de l’emploi
• Décrire des parcours particu- • Étude des emplois et
liers de vie professionnelle professions à partir d’un
organigramme d’entreprise
• Distinguer des facteurs de
contexte influant sur l’évolution • Recherches sur les offres
d’un secteur professionnel d’emploi dans la presse ou
Internet
• Travail avec les CIO sur
les bassins d’emploi, l’évolution
locale d’un secteur professionnel
donné

Acquérir • Identifier les filières supérieures • Travaux en ateliers dans le


la connaissance correspondant à la série ou cadre de l’accompagnement
des systèmes spécialité du baccalauréat personnalisé (mise en évidence
de formation et préparé, leurs spécificités des représentations des élèves
de certification sur les diplômes et les filières
• Se repérer dans les procédures
après le bac ; validation ou
d’admission de chaque système
invalidation des représentations
de formation
à l’aide d’outils fournis par
• Le degré de sélectivité des l’animateur ; élaboration
diverses filières ou de schémas individuels
établissements du supérieur de parcours possibles)
• Étudier la relation formation- • Ateliers préparatoires ou
emploi, la correspondance entre de synthèse en relation avec
diplômes obtenus et emplois les journées d’immersion
occupés, les taux d’insertion
• « Amphis » des lycéens (voir
professionnelle à l’issue des
inter2)
études
• Recherches sur l’offre de
• Repérer la variété des parcours
formation locale et ses
possibles pour atteindre un
débouchés avec l’appui du CDI
même objectif de formation ou
et des ressources ONISEP
professionnel

133
Exemples
Objectifs Pistes de travail
d’activités

Apprendre • Identifier les outils fiables : • Séquences de travail individuel


à connaître et identifier, trier et évaluer ou collectif au CDI
à utiliser les ressources
• Consultation du Web classeur,
les sources
• Chercher et sélectionner des ressources de l’ONISEP,
d’information
l’information du site monorientationenligne.fr,
pertinentes,
des sites et des ressources
les ressources • Tirer parti des dispositifs
des grandes institutions Eduscol,
et les outils qui d’information, des logiciels, des
INSEE, CEREQ…
sont à disposition services, des outils mis
à disposition notamment pour • Tenue et mise à jour du
donner une forme numérique au Passeport orientation formation
Passeport orientation formation) (identification par chaque élève
des années, des niveaux
auxquels se réfèrent ses
découvertes ; regroupement
des attestations et diplômes ;
mention des activités culturelles,
civiques, sociales et sportives
conduites hors du cadre
scolaire)

tutifs de la compétence 7 du socle commun de connaissances et de


compétences (L’autonomie et l’initiative).

Quelles activités d’exploration et de découverte peut-on mettre en


place, quels outils peut-on utiliser pour favoriser l’acquisition de ces
connaissances indispensables ? La fiche de la DGESCO intitulée « Les
15 repères pour la mise en œuvre du parcours de découverte des
métiers et des formations » définit une progression pédagogique allant
de la classe de cinquième à la classe terminale10. À partir de cette fiche,
nous pouvons tenter un aperçu synthétique des principales pistes et
activités susceptibles d’aider l’élève tout au long du cycle terminal.

10. « Apprendre à s’orienter tout au long de la vie, 15 repères pour la mise en œuvre
du parcours de découverte des métiers et des formations », DGESCO, site Eduscol.
134
Découverte de soi

Un troisième champ de connaissance s’articule à ceux que nous venons de


décrire. Centré sur le sujet agissant, il est moins aisé à cerner et à explorer :
c’est la connaissance de soi. En effet, si la capacité à s’orienter consiste à
rechercher et sélectionner les informations fiables (concernant métiers et
formations), à s’approprier ces informations, à s’en servir pour agir sur son
avenir, elle est aussi capacité à se connaître et à s’autoévaluer. Elle s’exerce
en mettant en jeu un certain nombre d’attitudes qui se construisent dès le

Exemples d’activités
Objectifs Pistes de réflexion individuelles
ou collectives

Progresser dans • Réfléchir sur soi-même, identifier • Faire un bilan écrit de ses
la connaissance ses points forts et ses faiblesses acquis, de ses capacités (pour
de soi, notamment dans ses méthodes préparer l’entretien personnalisé
apprendre d’apprentissage par exemple)
à s’autoévaluer
• Définir ses centres d’intérêt, • Faire un bilan écrit de l’évolution
ses goûts, ses valeurs de ses projets personnels de
parcours, de ses goûts, de ses
• Mesurer la façon dont centres
centres d’intérêt
d’intérêt, goûts et valeurs évoluent
au fur et à mesure • Décrire l’évolution de ses
des expériences réalisées et représentations à l’issue de
des connaissances acquises la journée d’immersion
• Construire une image positive • Planifier les contenus et la forme
mais réaliste de soi d’un échange avec une personne
ressource
• Investir sa formation
• Hiérarchiser les éléments
• Anticiper, prendre une décision,
à considérer pour prendre
faire des choix, en particulier
une décision concernant un choix
au moment de la formulation
de formation
des vœux
• Élaborer une argumentation sur
• Conserver la trace de
les choix de formation envisagés
ses expériences, découvertes et
acquis pour les réinvestir • Jeux de rôle sur un bon
entretien et le contenu d’un
curriculum vitae

135
collège. Ces attitudes relèvent notamment de la compétence 7 du socle
commun de connaissances et de compétences : il s’agit par exemple de
« manifester curiosité et motivation à travers les activités conduites ou
reconnues par l’établissement » ou encore de « savoir prendre des initiatives
et des décisions »11.


EXEMPLES DE BONNES PRATIQUES
De nombreuses actions susceptibles de favoriser l’acquisition de la
capacité à s’orienter existent déjà dans les EPLE (établissement public
local d’enseignement).Au lycée, l’accompagnement de l’élève porte sur
les modes d’apprentissage, sur le choix des filières et le sens de ces choix
et, au cycle terminal, sur la liaison avec l’enseignement supérieur.

Certaines activités menées sur des temps spécifiques entrent explicite-


ment dans le PDMF : les journées passées en établissement supérieur
ou les entretiens personnalisés d’orientation, par exemple. Ce sont ces
« bonnes pratiques » que la réforme du lycée impose de développer et
de généraliser en classe de première et en classe terminale, notamment
en lien avec l’accompagnement personnalisé et le tutorat, afin d’aider
chaque élève à construire un parcours de formation et d’orientation
réfléchi. Nous vous présentons quelques exemples recensés sur divers
sites académiques.

Tirer parti des acquis dans les matières générales

Différentes connaissances, capacités et attitudes, dont la combinaison


entre dans la compétence globale à s’orienter, sont travaillées, sans être
explicitement référées à l’orientation, au sein des enseignements disci-
plinaires, dans les activités ordinaires de la classe. Elles relèvent notam-
ment de la maîtrise et la pratique de la langue, de la mise en œuvre de
démarches rigoureuses (capacité à raisonner, à argumenter, à communi-
quer), de la maîtrise des techniques usuelles de l’information et de la

11. Attestation des connaissances et des compétences du socle commun au palier 3,


p. 4.
136
communication, de l’esprit d’initiative, de l’exercice l’autonomie dans
l’organisation, la planification par l’élève de ses actions.

Transférer des démarches acquises dans une discipline à la prise en main


de son parcours d’orientation n’est pas toujours aisé pour l’élève : cette
voie est encore largement à explorer.

La journée dans un établissement de formation

Les établissements de l’enseignement supérieur ont engagé une action


de découverte des formations : des visites d’établissement sont ainsi
désormais organisées en classe de quatrième et de première. Ces jour-
nées s’insèrent dans la programmation de l’établissement et prennent la
forme de journées portes ouvertes, d’interventions d’enseignants-cher-
cheurs dans les lycées ou encore de journées ou de demi-journées
d’immersion collective ou individuelle.

Un exemple : une Journée d’immersion pour les élèves de première en 2010-2011

Université de Bretagne occidentale/plusieurs lycées


Établissements
dont Lannion, St Malo…

• Présenter les formations et les modalités de


formation en droit, économie-gestion, STAPS
Objectifs poursuivis
• Faire découvrir les modes d’apprentissage
à l’université

Élèves concernés Élèves de première L et de première ES

• Partenariat : directeurs des UFR de droit,


économie-gestion, STAPS/professeurs de première L
et première ES/CIO
Modalités et déroulement • Une journée pendant lesquelles chaque lycéen
de l’action a pu vivre trois situations :
- un TP en sociologie du sport,
- un cours en amphi de droit pénal,
- une recherche en bibliothèque universitaire

137
On trouve trace d’expériences similaires conduites à l’université
Rennes 1 : une journée à la faculté de sciences économiques et une autre
sur le campus scientifique de Beaulieu avec des cours en amphi, la visite
des locaux et du campus guidée par des étudiants volontaires, confé-
rences, participation à un TD de maths, de biochimie ou de biologie, etc.
Plusieurs autres établissements, dont l’IUT Charlemagne-Nancy, ont mis
en place des procédures du même ordre.

Les « Amphis des lycéens »

Par exemple, en 2010-2011, l’université Rennes 1 a accueilli 1 500


lycéens (classes de seconde et de première, toutes séries confondues) et
leurs enseignants, venant de 17 lycées d’Ille-et-Vilaine et des Côtes-
d’Armor.

• Ces manifestations se sont déroulées un vendredi par mois, de


novembre à avril, avec un programme de deux à quatre conférences à
chaque fois.

• Chaque séance a comporté un exposé d’un enseignant-chercheur sur


un thème lié à ses recherches disciplinaires et aux programmes de lycée,
suivi d’un temps d’échange avec les lycéens.

• Chaque conférence a été suivie de la présentation des cursus liés à la


discipline concernée et d’une visite des locaux conduite par des étu-
diants.

• Les thèmes abordés ont été très variés, en mathématiques (« Les


mathématiques et leurs applications : un détour par la biologie »), en
sciences économiques (« Stratégies, concurrence et innovation », « Les
conséquences de la crise financière sur les entreprises ») ou en philoso-
phie (« Introduction à la philosophie politique »).

Les cordées de la réussite

Avec l’objectif de solidifier les liens entre enseignement scolaire, supé-


rieur et monde professionnel, les cordées de la réussite relèvent d’une
138
Un exemple : le projet Cordées de la réussite université Rennes 1 : « Les parcours
d’excellence de Rennes 1 »

Projet de tutorat pour favoriser la connaissance et l’orienta-


tion vers des parcours « défis » :
– cycle préparatoire intégré aux écoles d’ingénieur (ESIR,
ENSSAT)
Objectifs
– sections internationales en licence d’économie-gestion et
de biologie
– pôle d’excellence en droit
– parcours juriste franco-allemand

Université Rennes 1 / Cinq lycées en 2011-2012 et dix


Établissements
lycées prévus en 2013-2014 (Ille-et-Vilaine, Côtes d’Armor)

Recrutement et formation de tuteurs étudiants


de master 1 ou d’élèves ingénieurs sur contrats
étudiants avec une double mission pour chaque tuteur :
Description du dispositif
– faire découvrir la vie étudiante en créant un lien
privilégié avec cinq élèves de première
– mener un projet pédagogique avec ce groupe d’élèves

• Cinq lycées volontaires : trois en Ille-et- Vilaine,


deux dans les Côtes d’Armor
• Suivi des deux à quatre groupes de cinq élèves sur deux
des formations proposées (groupes choisis par les équipes
pédagogiques du lycée)
• Deux à quatre tuteurs par lycée (contrats de 24 heures
chacun)
Déroulement et modalités
d’organisation • Trois phases d’accueil des lycéens sur le campus :
découverte des lieux, de l’environnement de travail et
de vie, de l’offre de formation, rencontre de la promotion
de master ou d’école d’ingénieur, en fin de parcours
présentation de leur projet pas les lycéens.
• L’année suivante, présentation par ces élèves de
leur travail aux élèves de première dans leurs
établissements respectifs.

139
action interministérielle12. Le dispositif, dans une logique de démocrati-
sation, vise à susciter l’envie de faire des études, à accroître l’ambition
scolaire chez des adolescents qui n’envisagent pas de poursuivre leurs
études en raison de leur origine sociale ou territoriale (zones rurales,
quartiers prioritaires de la politique de la ville).

Par la mise en réseau des établissements, le dispositif a pour but de


mieux diffuser les informations sur les filières du supérieur et leurs
débouchés professionnels ainsi que d’accompagner les élèves tout au
long de leur parcours vers des études supérieures réussies. Il s’agit ainsi
de lutter notamment contre les phénomènes d’autocensure et de non-
mobilité qui caractérisent un nombre important de lycéens (voir enca-
dré p. 131).

L’entretien personnalisé d’orientation

En classe de première, chaque élève bénéficie désormais obligatoire-


ment d’un entretien personnalisé d’orientation, conduit par le profes-
seur principal qui prend appui sur l’expertise des professionnels de
l’orientation (directeurs des CDI, conseillers d’orientation psycho-
logue). Il se tient dès que possible après la rentrée scolaire et en cours
d’année pour un bilan d’étape. Il vise à sensibiliser l’élève aux diffé-
rentes voies de formation qui s’offrent à lui, afin qu’il prépare le choix
qu’il effectuera en classe terminale.

Lors de l’entretien, le professeur rappelle les étapes obligatoires du par-


cours, les ressources, les débouchés des formations du supérieur qui
intéressent l’élève. Il identifie aussi les démarches à effectuer et prépare
la journée d’immersion et son exploitation.

Pour la classe de première, les professeurs interrogés, aidés des conseillers


d’orientation, ont défini un certain nombre de principes dont voici un
aperçu synthétique.

12 Circulaire interministérielle du 20 mai 2011 signée par les ministres de la Défense,


de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la recherche, de
l’Agriculture, de la Culture et de la communication et de la Ville.
140
Finalités et objectifs
de l’entretien Des attitudes Des attitudes
personnalisé à éviter à privilégier
d’orientation

Pour l’élève :
• faire connaître • s’installer dans • préparer l’entretien
ses aspirations, exprimer un sentiment d’échec ou (éventuellement à l’aide
ses besoins, solliciter de déception du Passeport orientation
une aide, un conseil • adopter une attitude formation)
• établir une relation de passive et attendre • faire un effort pour
dialogue avec un adulte une solution toute faite accéder à l’autonomie
ressource en charge de • refuser d’investir et à la responsabilité dans
la coordination de l’équipe son parcours une démarche volontaire
pédagogique de la classe, • entrer dans une démarche
du suivi des procédures d’autoévaluation
d’orientation • construire une image
• progresser dans positive et réaliste de soi
la connaissance de soi

Pour le professeur (principal) :


• instaurer la communication • décider pour l’élève, • écouter l’élève et favoriser
• apporter des informations se substituer à lui dans son expression
et mettre le lycéen et le processus de décision • adopter une position
sa famille en situation de et de choix d’accompagnateur
se les approprier • porter un jugement de préservant l’autonomie
• mettre en place valeur sur le projet de l’élève
un accompagnement de l’élève • construire avec l’élève
spécifique • imposer à l’élève en examinant avec lui
• proposer une progression un parcours en le lui des pistes, des démarches,
dans la démarche présentant comme la seule parcours
• prendre en compte option possible • inviter l’élève à évoquer
des éléments globaux • fonder le questionnement ses centres d’intérêt,
(et non référés uniquement sur les seuls résultats ses goûts,
aux résultats scolaires) scolaires ses aspirations

141
En conclusion,
quelques perspectives...
ous avons déjà évoqué l’aide précieuse qu’apportent les fiches

N Repères pour la mise en œuvre du PDMF13 dans la définition


d’une progression pédagogique. Ces fiches sont aussi riches de
suggestion d’activités dont les équipes pédagogiques peuvent s’emparer,
dans le cadre de l’accompagnement personnalisé ou du tutorat. La
réforme du lycée entrant en application en classe de première à la ren-
trée 2011, puis en 2012 en classe terminale, ces activités n’y sont obser-
vables que de façon sporadique pour l’instant.

Encourager les projets collectifs

Quelques expériences cependant, qui se sont révélées efficaces en classe


de seconde, pourraient trouver leur place avec profit en première et en
terminale. Il s’agit en général des séquences ou des séances qui favori-
sent la mise en activité des élèves et le transfert des démarches acquises
dans les disciplines. En première, les TPE constituent un cadre privilé-
gié pour la mise en cohérence des apprentissages. Des projets de classe
ou de groupe, en lien avec les Amphis de lycéens peuvent jouer ce rôle
en terminale en lien avec l’accompagnement personnalisé disciplinaire.
En classe terminale il devient essentiel aussi d’identifier les capacités
d’accueil des établissements pour les formations supérieures (CPGE ou
sections de techniciens supérieurs) ou encore de connaître les coûts et
les aides pour les formations supérieures envisagées. Cela peut paraître
rebutant ou décourageant : des ateliers au sein de l’accompagnement
personnalisé aideront chaque élève à trouver, de façon dynamique et
dans l’interactivité, des réponses à ces questions. Ce peut être l’occasion
d’utiliser la série de fiches proposée dans le Guide APB de l’ONISEP
dans la rubrique « Bien choisir pour réussir ». Les travaux en ateliers, en

13. Apprendre à s’orienter tout au long de la vie, 15 repères pour la mise en œuvre du
parcours de découverte des métiers et des formations, DGESCO, site Eduscol.
142
groupes, les projets collectifs à court terme, les jeux de rôles semblent
plus favorables à la construction du parcours d’orientation que la
recherche solitaire même si les choix définitifs sont toujours le fait d’in-
dividus.

Mais aussi, le travail sur soi

Les bilans personnels sont aussi à encourager, surtout s’ils se conjuguent


avec la tenue du passeport orientation formation. Dans ce cadre, on voit
émerger un outil dont on pressent l’efficacité : la narration écrite d’une
recherche, d’une expérience liée au processus d’orientation, sur le
modèle de la narration de recherche parfois exploitée au collège dans
les disciplines scientifiques. Ce type d’écrit permet à l’élève de cerner
les difficultés de son parcours, les points de résistance, les réussites. Il
témoigne d’une démarche par « essais et erreurs » qui pourrait offrir
une prise concrète à l’aide de l’adulte ressource, dans le cadre du tutorat
par exemple. Car dès la classe de première et de façon impérative en
terminale, il importe d’inciter chaque élève à adopter une démarche de
vœux ouverte : hiérarchiser ses choix certes, mais aussi apprendre à en
formuler d’autres, à analyser les alternatives, à peser lucidement les
chances d’admission.

Effort de formation de la part des enseignants

Enfin, du côté des enseignants, nous voyons émerger une forte


demande de formation. Leur rôle évolue : ils sont impliqués dans le
développement de l’accompagnement individualisé et se sentent par-
fois peu armés pour pratiquer l’entretien personnalisé ou maîtriser les
divers outils de l’orientation. Il s’agit surtout pour eux d’inscrire
l’orientation dans des enjeux pédagogiques et les plans de formation
académiques s’efforcent de répondre à cette exigence. Au plan national,
le dispositif Pairform@nce propose un parcours de formation des per-
sonnels à distance, en constituant un réseau d’échanges de contenus et
de pratiques. Cette demande de formation dans un domaine non disci-
plinaire témoigne d’une prise de conscience importante : la promotion
d’une « pédagogie de la réussite », à laquelle les enseignants sont
conviés, ne saurait faire l’économie d’une orientation réussie.
143
ANNEXES

Ressources

SITE DU MENJVA
(MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE,
DE LA JEUNESSE ET DE LA VIE ASSOCIATIVE)
• « Apprendre à s’orienter tout au long de la vie. 15 repères pour la mise en
œuvre d’un parcours des métiers et des formations », MEN, DGESCO, col-
loque du 15 et 16 octobre 2009. Disponible à l’adresse :
http://eduscol.education.fr/pid23831/colloque-orientation-2009.html

• « Parcours de découverte des métiers et des formations - Apprendre à


s’orienter tout au long de la vie ». Disponible à l’adresse :
http://eduscol.education.fr/pid25088-cid54909/accompagnement-
personnalise-projets-de-l-eleve-et-orientation.html

• « Mon orientation en ligne ».


http://www.monorientationenligne.fr/


SITE DU MESR (MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT
SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE)
Sur le site du ministère et les portails associés, vous trouverez tous les disposi-
tifs concernant l’université, l’orientation active, le plan licence, les passerelles
universités-grandes écoles...

• Le portail national de coordination des admissions dans l’enseignement


supérieur.
http://www.admission-postbac.fr
145
• Orientation active et Admission postbac sur le portail étudiant du ministère.
http://www.etudiant.gouv.fr/

• Le portail de la Nouvelle Université.


http://www.nouvelleuniversite.gouv.fr/

• « Favoriser la réussite à l’université par l’orientation active ».


http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid20266/favoriser-la-
reussite-a-l-universite-par-l-orientation-active.html

• L’opération « Printemps » pour faire découvrir les formations universitaires


aux lycéens dès la classe de première dans le cadre de l’orientation active.
http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid56009/portes-ouvertes-
a-l-universite-pour-des-lyceens-de-premiere.html

• « Note relative à la mise en œuvre du plan pour la réussite en licence »,


Bétant Bernard, Foucault Marc et Peyroux Christian, MESR, Rapport
n°2010-091, 2010. Disponible à l’adresse :
http://www.educpros.fr/uploads/media/Rapport_sur_la_mise_en_oeuvre_
du_plan_pour_la_reussite_en_licence.pdf

• « Pour une licence attractive doublement qualifiante, permettant une pour-


suite d’études en master et une insertion professionnelle, une licence assurant
un parcours de réussite aux étudiants », Raby, Gilles, président du comité de
la licence, 2011. Disponible à l’adresse :
http://inpact.inp-toulouse.fr/CPU2011/images/Propositions%20pour
%20une%20nouvelle%20licence%20gilles%20raby.pdf

• « Profil des nouveaux bacheliers entrant dans les principales filières du


supérieur : Évolution 2000-2008 », Péan Sylvaine, MESR, note d’informa-
tion n°10.03, 2010. Disponible à l’adresse :
http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid50852/profil-des-nou-
veaux-bacheliers-entrant-dans-les-principales-filieres-du-superieur-2000-
2008.html

• « Que deviennent les bacheliers après leur bac ? Choix d’orientation et


entrée dans l’enseignement supérieur des bacheliers 2008 », Lemaire Sylvie,
146
MESR, note d’information, n°10.06, 2010. Disponible à l’adresse :
http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid52352/que-deviennent-
les-bacheliers-apres-leur-bac.html

147

RAPPORTS DE LA DOCUMENTATION FRANÇAISE
• Accueil et orientation des nouveaux étudiants dans les universités, Simon Thierry,
Inspection générale de l’administration de l’éducation nationale et de la
recherche, juin 2006. Disponible à l’adresse :
http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/064000582/0000.pdf

• Comment réussir sa première année à l’université dans le domaine des sciences,


Institut de France, MESR, octobre 2007. Disponible à l’adresse :
http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/074000670/0000.pdf

• De l’université à l’emploi : rapport final de la Commission du débat national univer-


sité-emploi, Hetzel Patrick, La Documentation française, octobre 2006.
Disponible à l’adresse :
http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/064000796/0000.pdf

• Du secondaire au supérieur : continuités et ruptures dans les conditions de vie des


jeunes, Chevaillier Thierry, Landrier Séverine et Nakhili Nadia, La
Documentation française, 2009. Disponible à l’adresse :
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/catalogue/9782110074539/

• « L’excellence universitaire et l’insertion professionnelle : leçons des expé-


riences internationales », 2e partie du rapport de la mission Aghion, Aghion
Philippe, MESR, 2010. Disponible à l’adresse :
http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/104000379/
0000.pdf

• Mise en œuvre de la réforme des lycées d’enseignement général et technologique,


Moisan Catherine, Cuisinier Jean-François, MESR, mars 2011. Disponible à
l’adresse :
http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/114000138/0000.pdf

• Rapport d’activité 2009 du délégué interministériel à l’orientation, Saint-Girons


Bernard, MEN, février 2009. Disponible à l’adresse :
http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/104000079/
0000.pdf
148
• Renforcer l’orientation active - Pour une transition réussie du lycée vers l’enseigne-
ment supérieur, Saint-Girons Bernard, MEN, mai 2009. Disponible à l’adresse :
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/094000359/
index.shtml

149

PUBLICATIONS DU CÉREQ (CENTRE D’ÉTUDES
ET DE RECHERCHES SUR LES QUALIFICATIONS)

• Entrer en STS ou IUT, et après ? , Grelet Yvette, Romani Claudine, 2010.


Disponible à l’adresse :
http://www.cereq.fr/pdf/b275.pdf

• Les étudiants des STS et des IUT : comparaison des conditions d’orientation, des
parcours de formation et d’insertion, Romani Claudine, Grelet Yvette, 2010.
Disponible à l’adresse :
http://www.cereq.fr/index.php/publications/Les-etudiants-des-STS-et-
des-IUT-Comparaison-des-conditions-d-orientation-des-parcours-de-for-
mation-et-d-insertion

• Quels facteurs influencent les poursuites d’études dans l’enseignement supérieur ?,


Jaoul-Grammare Magali, Nakhili Nadia, 2010. Disponible à l’adresse :
http://www.cereq.fr/pdf/Net-Doc-68.pdf

• Orientation après le bac : quand le lycée fait la différence, Nakhili Nadia, février
2010. Disponible à l’adresse :
http://www.cereq.fr/pdf/b271.pdf

• « Représentations globales de l’acte d’orientation et des ses finalités » (cha-


pitre 4), in Berthet Thierry (coord.), Les acteurs locaux de l’orientation : un
exemple aquitain, Notes Emploi Formation, novembre 2008, n° 35.
Disponible à l’adresse :
http://www.cereq.fr/pdf/nef35.pdf

150

SUR LE SITE ONISEP
• Explication de la procédure admission post-bac et présentation des études
supérieures.
http://www.onisep.fr/Choisir-mes-etudes/Au-lycee-au-CFA/L-essentiel-
sur-la-procedure-Admission-Post-Bac-2011
http://www.onisep.fr/Choisir-mes-etudes/Apres-le-bac/Quelles-etudes-
apres-le-bac

• Le dispositif orientation active dans la « Foire aux questions ».


http://www.monorientationenligne.fr/qr/index.php

• L’espace pédagogique du site de l’ONISEP présente les ressources pour les


équipes éducatives. Les documents sont à télécharger à l’adresse :
www.onisep.fr/Espace-pedagogique/Ressources/Publications

• Le kit du professeur principal au lycée. Comment préparer l’orientation et


l’insertion des lycéens ?
http://www.onisep.fr/Espace-pedagogique/College-et-lycee/Lycee/
Le-kit-du-professeur-principal-au-lycee/Comment-preparer-l-orientation-
et-l-insertion-des-lyceens

• L’entretien personnalisé d’orientation : un bilan individuel par élève.


http://www.onisep.fr/Espace-pedagogique/College-et-lycee/
L-entretien-personnalise-d-orientation-un-bilan-individuel-pour-
chaque-eleve

• « L’entretien personnalisé d’orientation : pourquoi, comment, où... », CIO-


IUFM-ONISEP-SAIO, académie Nancy-Metz, janvier 2010. Disponible à
l’adresse :
http://www.onisep.fr/Espace-pedagogique/College-et-lycee/
L-entretien-personnalise-d-orientation-un-bilan-individuel-pour-
chaque-eleve

151

DÉLÉGATIONS RÉGIONALES DE L’ONISEP
Guides en version papier et électronique à télécharger sur les pages régio-
nales du site Onisep.fr.

• Mémento du professeur principal de terminale


Publication pour chaque professeur principal de terminale : admission post-
bac et procédures particulières, informations sur l’orientation active.... En
version papier et électronique à télécharger sur les pages régionales du site
Onisep.fr.

• Guide admission postbac


Guide d’utilisation du portail Admission postbac et procédures particulières.

• Du lycée vers l’enseignement supérieur, ONISEP Aix-Marseille, 2011.


Ce document a pour but de donner des pistes aux équipes éducatives pour
les aider à accompagner les élèves vers l’enseignement supérieur.

• Les journées de l’enseignement supérieur, ONISEP Lyon, 2011


Les actions d’information sur l’enseignement supérieur labellisées par le
recteur.

• Mon guide 24 heures dans le supérieur, ONISEP Besançon, 2011


Accompagnement des élèves de première pour la découverte d’une forma-
tion du supérieur (PDMF lycée).

• Parcours sup n°2, ONISEP Dijon, 2011


Sensibilisation du professeur principal de première aux questions d’informa-
tion, d’orientation et d’insertion professionnelle.

•Vidéos sur le site de l’ONISEP Rennes


Liaison lycée-université, la réforme du lycée, 2010 ;
Les classes préparatoires aux grandes écoles, 2010 ;
Les cordées de la réussite, 2010 ;
Se préparer à l’après-bac dès le lycée, 2010.

152

L’ETUDIANT
Site : www.letudiant.fr

Depuis près de 40 ans, le Groupe l’Étudiant est leader de l’information sur


l’orientation, la formation et les métiers.

Sa mission est d’accompagner lycéens et étudiants dans leur scolarité et leur


formation supérieure en leur apportant les informations, les conseils et les
outils qui leur permettront de réussir leur orientation et leurs études supé-
rieures pour en définitive trouver leur premier emploi.

Chaque année, 1,8 million de personnes fréquentent nos 61 salons et leurs


545 conférences, consultent nos trois sites Internet et lisent nos publications
et ouvrages. Le site de référence sur les études, les métiers, l’emploi et la vie
quotidienne des jeunes. Pour décider de son avenir, choisir son métier et ses
études, et trouver un emploi, letudiant.fr est depuis longtemps une référence.

Site : www.educpros.fr

Le site à destination des professionnels de l’éducation.Toute l’actualité du


monde l’éducation en temps réel, ainsi que des services spécialisés pour les
professionnels et les décideurs de l’enseignement supérieur.

Le mensuel

L’Etudiant est le magazine indispensable pour une orientation efficace, avec,


chaque mois, des dossiers sur l’enseignement supérieur. Orientation,
réorientation, poursuite d’études... le magazine fournit tous les conseils et
astuces pour construire son avenir en toute sérénité.

Hors-séries annuels

• Le Guide des métiers


Le choix d’une formation est plus pertinent lorsqu’il est associé au choix
d’un métier. Le Guide des métiers propose à ses lecteurs une approche diffé-
153
rente en présentant 40 secteurs d’activité et plus de 300 métiers accessibles
du CAP-BEP jusqu’à bac+5.

• Le Guide de l’apprentissage et de l’alternance


Cet outil d’aide à la décision répond aux besoins des jeunes, du CAP au
bac+5, à la recherche d’un projet professionnel et d’une formation rémuné-
rée : présentation des différents types de contrat et des niveaux d’études
accessibles, conseils pratiques, témoignages, idées de métiers, offres d’entre-
prises, carnet d’adresses complet des formations.

• Le Guide des entreprises qui recrutent


Véritable référence pour les étudiants à la recherche d’un emploi ou d’une for-
mation complémentaire ou spécialisation. Il fait le point sur les admissions
parallèles, les masters et les MBA en présentant l’ensemble des troisièmes cycles.

• Le Guide des études supérieures


Ce guide est la référence grand public à consulter avant les choix d’orienta-
tion afin de trouver sa formation. Il fournit les clés du système éducatif fran-
çais et apporte des réponses sur l’orientation postbac. Exhaustif, il présente
l’ensemble des formations supérieures par filières et par domaines d’études.

Les Salons de l’Etudiant

Présents dans toutes les grandes villes universitaires, les Salons de l’Etudiant,
rendez-vous annuels des 15-25 ans, sont les premiers rassemblements de
jeunes en France. Ils restent fidèles à leur devise : l’information pour choisir.
Autour d’un thème majeur (choisir ses études et son métier), ils mettent en
relation les jeunes et tous ceux qui peuvent répondre à leurs questions en
matière d’études, de métiers et de vie étudiante.

> Retrouvez le guide des salons sur www.letudiant.fr

154

MAIF
• www.maif.fr/enseignants
Sur son site internet, la MAIF propose aux enseignants une rubrique
complète pour les aider à préparer, enrichir leurs cours et les accompagner
dans l’exercice de leur métier au quotidien (des conseils, des ressources péda-
gogiques, des solutions d’assurance adaptées, etc.).

• www.maif.fr/solutionseducatives
Utilisées à la maison comme à l’école, les solutions éducatives sont adaptées
et accessibles à tous. Un grand choix de solutions : outils d’accès à la lecture
et à la culture, soutien scolaire et universitaire, contenus pédagogiques, confé-
rences, éducation aux risques, à l’environnement...

• www.cap-concours.fr
Pour celles et ceux qui se destinent aux métiers de l’enseignement, de l’ad-
ministration, du sanitaire et du social... tout pour réussir les concours.Vous y
trouverez, également, une mine d’informations gratuites pour réussir sa vie
d’étudiant.

• www.assistancescolaire.com
Depuis la maison ou l’école, c’est le site de soutien scolaire en ligne gratuit
pour tous. L’ASP est utile au quotidien, en cas de difficultés ou en période de
révision. Les enseignants peuvent inscrire leurs élèves et les suivre.
Egalement, une lettre d’informations électronique pour préparer le bac :
déroulement des épreuves, fiches de révision, annales corrigées...
L’ASP est accessible aux personnes utilisant un matériel de navigation adapté
à leur handicap.

• www.maif.fr/ficheshandicap
Dans le cadre de sa collaboration avec le site Intégrascol, la MAIF propose
aux enseignants d’accéder à des fiches médicales et pédagogiques en ligne. La
mutuelle met ainsi à leur disposition des méthodes pédagogiques adaptées à
chaque enfant en situation de handicap.

155

DIVERS
• L’orientation active, premier bilan un an après la loi LRU, Renaut Alain,
Observatoire européen des politiques universitaires, juin 2008
http://oepu.paris-sorbonne.fr/spip/spip.php?article45
• L’orientation dans le système éducatif français, au collège et au lycée,
Duru-Bellat Marie, Institut de Recherche sur l’Education, 2008, 73 p.
http://www.hce.education.fr/gallery_files/site/21/52.pdf
• « L’orientation scolaire et professionnelle des jeunes. Propositions du
Conseil d’Orientation pour l’Emploi », 20 janvier 2009
http://www.coe.gouv.fr/
• « Ouverture sociale des grandes écoles : livre blanc des pratiques - Premiers
résultats et perspectives », Conférence des grandes écoles, novembre 2010
http://cge.asso.fr
• Le site des cordées de la réussite
http://www.cordeesdelareussite.fr/


QUELQUES OUVRAGES
• Admission postbac : mode d’emploi : les stratégies à adopter pour voir ses
vœux exaucés, L’Etudiant, 2011
• L’orientation à l’université, système éducatif ONISEP Ressources / sys-
tème éducatif, octobre 2008
• L’enseignement supérieur en France,Vasconcellos, Maria. La Découverte,
coll. Repères, 2006
• « Les perceptions de l’orientation chez les enseignants du secondaire », in
Meunier Olivier, Orientation scolaire et insertion professionnelle :
approches sociologiques, INRP,VST, septembre 2008, p. 23-25
http://www.inrp.fr/vst/Dossiers/Orientation/Dossier_Orientation.pdf
• Réussir l’entrée dans l’enseignement supérieur, Endrizzi, Laure, INRP,
2010
http://www.inrp.fr/vst/LettreVST/59-decembre-2010.php?onglet=
integrale

156
mgen.fr
A la MGEN, nous protégeons
chaque jour 3,5 millions de personnes.
Pour nous, la solidarité est essentielle.
Ainsi, quand les dépenses de santé
des uns sont peu élevées,
tous ceux qui en ont le plus besoin
peuvent bénéficier d’une meilleure
prise en charge.
C’est cela,
être la référence
solidaire !
Photos : © Jean-Pierre Salle - 15425

MUTUELLE SANTÉ UÊPRÉVOYANCE U DÉPENDANCE UÊRETRAITE


MGEN, Mutuelle Générale de l’Education nationale, n°775 685 399, MGEN Vie, n°441 922 002, MGEN Filia, n°440 363
588, mutuelles soumises aux dispositions du livre II du code de la Mutualité - MGEN Action sanitaire et sociale, n°441
921 913, MGEN Centres de santé, n°477 901 714, mutuelles soumises aux dispositions du livre III du code de la Mutualité.
NOTES PERSONNELLES
NOTES PERSONNELLES
© ONISEP 2011

Dépôt légal : août 2011


Imprimé en France

Imprimerie EMD

ISBN 978-2-2730-1032-0

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