! ClicMag n° 60
Votre disquaire classique, jazz, world Mai 2018
PAVEL KOLESNIKOV
La vérité sort de la bouche des enfants
© Colin Way
J.S. Bach : Variations Goldberg J.S. Bach : Suites pour violoncelle L. van Beethoven : Concertos pour L. van Beethoven : «An die Ferne J. Brahms : Sonates pour B. Birtten : Young Person’s Guide
Glenn Gould, piano n° 1 à 6 piano n° 4 et 5 geliebte», op. 98 / J. Brahms : violoncelle, op. 38, 78 et 99 to the Orchestra; Extraits de «Peter
Dinu Lipatti, piano Robert Cohen, violoncelle Emil Guilels, piano; Philharmonia Orches- Valses, op. 52-53 Richard Markson, violoncelle Grimes»; Sinfonia da Requiem...
tra; Leopold Ludwig, direction Hermann Prey; Richard Lewis… Jorge Federico Osorio, piano OS du Danemark; Britten, direction
RRC1264 - 1 CD Regis RRC2001 - 2 CD Regis RRC1367 - 1 CD Regis RRC1427 - 1 CD Regis RRC1098 - 1 CD Regis RRC1417 - 1 CD Regis
F. Chopin : Œuvres pour piano Copand dirige Copland : Appala- Voices from Heaven. Durufle, A. Dvorák : Symphonie n° 8; Sym- G. Holst : Les Planètes, suite op. F. Liszt : Concertos pour piano
Arthur Rubinstein, piano chian Spring; The Tender Land; Billy Howells : Requiems. phonie «Du nouveau monde» 32; A Moorside n° 1 et 2
The Kid Chœur de St John College Cambridge; Royal Philharmonia Orchestra; Sir Yehudi LSO Alfred Brendel, piano; Orchestre Pro
LSO; Boston SO; Aaron Copland, direction Christopher Robinson, direction Menuhin, direction; Paavo Järvi, direction Richard Hickox, direction Musica de Vienne; Michael Gielen
RRC6010 - 6 CD Regis RRC1404 - 1 CD Regis RRC1341 - 1 CD Regis RRC2006 - 2 CD Regis RRC1200 - 1 CD Regis RRC1362 - 1 CD Regis
Sir Colin Davis. The Early Mozart W.A. Mozart : Le nozze di Figaro; G.P. da Palestrina : Missa Aeturna G. Puccini : Les grands opéras R. Schumann : Kreisleriana, op.16; Richard Strauss : Une symphonie
Recordings : Symphonies n° 33, 37, Don Giovanni- Die Zauberflöte... Christi Munera Callas; Schwarzkopf; Gobbi; V. de los Sonate pour piano n° 1, op. 11 alpestre, op. 64
36, 39-40, Ouvertures, Sonates… Wachter, Schwarzkopf, Sutherland, Pro Cantione Antiqua Angeles; G. di Stefano; Bjorling Hélène Grimaud, piano European Community Youth Orchestra;
LSO; Sir Colin Davis, direction Giulini, Karajan… Mark Brown, direction James Judd, direction
RRC3015 - 3 CD Regis RRC9013 - 9 CD Regis RRC2040 - 2 CD Regis RRC9011 - 13 CD Regis RRC1340 - 1 CD Regis RRC1055 - 1 CD Regis
R. Strauss : Don Quixote; Till Johann Strauss II : Valses célèbres P.I. Tchaikovski : Concerto pour Hans Hotter chante Wagner et Verdi Musique pour piano d’Écosse de Tchaikovski, Glazounov, Medtner :
Eulenspiegel; Don Juan OP de Vienne piano n° 1, op. 23 / R. Schumann : Hans Hotter, basse-baryton Scott, Center et Stevenson Sonates russes pour piano
Paul Tortelier, violoncelle; OP de Berlin; Willi Boskovsky, direction Concerto pour piano, op. 54 Heinrich Hollreiser, Clemens Kraus & Murray McLachlan, piano Sviatoslav Richter, piano
Rudolf Kempe & Fritz Lehmann, direction Van Cliburn, piano Hans Weisbach, direction Emil Gilels, piano
RRC1371 - 1 CD Regis RRC1421 - 1 CD Regis RRC1391 - 1 CD Regis RRC1413 - 1 CD Regis RRC1246 - 1 CD Regis RRC1403 - 1 CD Regis
L’Art de Sviatoslav Richter. Œuvres Lieder de Mozart, Beethoven, Schu- Fischer-Dieskau chante des Lieder Kathleen Ferrier. What is Life : Joan Sutherland; Airs d’opéra The Voice of Peter Pears. Œuvres de
de Beethoven, Haydn, Debussy, bert, Schumann, Brahms… de Schubert, Schumann, Brahms. Mélodies choisies. Son premier récital en 1959 Copland, Dowlan, Schubert...
Rachmaninov, Moussorgski… Elisabeth Schwarzkopf, soprano; G. Dietrich Fischer-Dieskau, baryton Kathleen Ferrier, contralto Joan Sutherland, soprano Peter Pears, ténor; Benjamin Britten,
Sviatoslav Richter, piano Moore, E. Fischer, W. Gieseking, piano piano; Julian Bream, guitare
RRC6011 - 6 CD Regis RRC1268 - 1 CD Regis RRC1313 - 1 CD Regis RRC1057 - 1 CD Regis RRC1364 - 1 CD Regis RRC1393 - 1 CD Regis
La voix d’Alfred Deller. Mélodies L’Art de Mstislav Rostropovitch. L’Art du violon. Arthur Grumiaux The artistry of Dennis Brain. Œuvres Musique baroque pour trompette. British Light Music. Œuvres de C.
populaires élisabéthaines, Airs Œuvres pour violoncelle de Schu- joue Mozart, Beethoven, Brahms, concertante pour cor de Beethoven, Maurice André joue Telemann, Williams, E. Coates, S. Torch…
jacobiens et Purcell. mann, Britten et Debussy Mendelssohn, Tchaikovski et Lalo Mozart, Dukas, Haydn, Schumann… Haendel, Vivaldi Charles Williams and his Concert Orches-
Alfred Deller; The Deller Consort Mstislav Rostropovitch, violoncelle Arthur Grumiaux, violon Dennis Brain, cor Maurice André, trompette tra; Queen’s Hall Light Orchestra...
RRC1419 - 1 CD Regis RRC1406 - 1 CD Regis RRC7010 - 7 CD Regis RRC1363 - 1 CD Regis RRC1405 - 1 CD Regis RRC1381 - 1 CD Regis
Q
compositeurs : pour s’en convaincre, u’arrive-t-il à l’alto en général si ins-
on peut courir plage 11 écouter la piré de Lawrence Power ? Il savonne
qualité de timbre trouvée pour l’aria ici et là le portrait gigantesque que Ber-
« Schafe können sicher weiden » pour lioz aura fait du héros de Byron, et peine
F. Chopin : Mazurkas P.I. Tchaikovski : Les Saisons, op. soprano, deux flûtes à bec et continuo. à se faire entendre dans le décor pâteux
Pavel Kolesnikov, piano 37b; 6 morceaux, op. 19 Mais le reste est du même tonneau,
Pavel Kolesnikov, piano que lui dresse Andrew Manze qui ne
CDA68137 - 1 CD Hyperion CDA68028 - 1 CD Hyperion
donnant un disque très intéressant. m’avait pas habitué à un tel à peu près.
(Olivier Eterradossi) C’est d’autant plus dommage que les
couleurs de l’Orchestre Philharmonique
finalement assez musique ancienne, où de Bergen auraient pu apporter leur
par exemple ladite guitare sonne un peu touche si particulière à l’univers de Ber-
en luth élisabéthain. Notez que dans lioz. Mais non, l’ensemble est brouillé,
leur anthologie (trop brève, il y avait la le soliste atone et presqu’aphone, le tout
place chromée pour deux fois plus), ils sans vrai relief, sans le nerf qu’il faudrait
prennent le parti exagérément exclusif y mettre, il suffit d’entendre la version
de tempi assez planants, avec un peu de géniale de Walter Trampler et de George
cette élégante liberté improvisatrice jaz- Prêtre pour s’en persuader. Alors,
zeuse pour la ligne mélodique (superbe faites l’impasse sur cet Harold sans
Johann Sebastian Bach (1685-1750) clarinette basse), et le gros avantage Emmanuele Barbella (1728-1777) envergure, et consolez-vous avec deux
Improvisation sur « L’art de la fugue » de nous rappeler que Bach, eh bien mélodies transcrites où l’alto diseur et
Duos pour altos n° 1 à 6
Austrian Art Gang [Klaus Dickbauer, saxophones, ça swingue. Bref, expérience d’autant subtil de Lawrence Power se ressemble
Stefano Marcocchi, alto; Simone Laghi, alto
clarinettes; Daniel Oman, guitare; Wolfgang plus intéressante que toujours d’un enfin, où avec les deux brillants opus de
Heiler, basson; Thomas Wall, violoncelle; Wolfram goût parfait, où seule manque peut- PAS1046 • 1 CD Passacaille
Weber (dans le second Berlioz a mis sa
V
Derschmidt, basse] être une réelle perception contrapun- ous avez bien lu : à deux altos. plume d’orchestrateur) qui referment
GRAM99142 • 1 CD Gramola tique, donc polyphonique. Vous l’aurez Voici pourtant bien les duos pour le disque avec un tout autre bonheur.
M oi j’ai dit bizarre, mon cher Jean- compris, et n’en déplaise à Eliot Ness violons op. 3 de Barbella, mais dans (Jean-Charles Hoffelé)
Sébastien, comme c’est bizarre ! augmenté de Jean Giraudoux, entre une transcription pour altos de la fin
A le supposer œuvre didactique désin- nous et cet Austrian Art Gang, la guerre du 18ème siècle (due à Schicht, alors
carnée que, du clavier pinçant ou frap- n’aura pas lieu. Les intentions de nos chef du Gewandhaus de Leipzig et futur
pant, on peut ensuite instrumentaliser à oreilles, il est vrai, étaient pacifiques. Thomaskantor). Si l’on en croit Charles
l’orchestre ou pour la chambre, l’Art de (Gilles-Daniel Percet) Burney dans son « Histoire Générale
la fugue (et attention à notre éternelle de la Musique », le violoniste et com-
faute de frappe : art de la figue...) nous positeur napolitain Barbella était un
est ici mijoté à la moderne : saxos et personnage sociable, spirituel et doté
clarinettes de diverses tessitures, gui- d’un léger grain de folie : Passacaille
tare, basse, avec les moins transgres- semble rendre hommage à ces traits
sifs basson et violoncelle. Mais à peine de caractère jusque dans l’illustration
armions-nous dans notre poche les pis- du boîtier (un tableau déjanté de Tra- Johannes Brahms (1833-1897)
tolets absents de notre circonspection versi, exact contemporain napolitain du Intégrale des mélodies, vol. 7
de précieux dégoûté que ça fait pschitt. compositeur, spécialiste des trognes, Benjamin Appl, baryton; Graham johnson, piano
Car c’est très séduisant, d’une sonorité des cadrages tordus et des éclairages CDJ33127 • 1 CD Hyperion
V
Hagios II, Chants de prières et de médi- GRAM99162 • 2 SACD Gramola
ingt-sept ans et si poète dans les épisodes plus enlevés sont comme
tation
derniers opus de Brahms ! Ecoutez
comment l’Intermezzo qui ouvre l’opus
119 se modèle dans un presque rien de
Christof Fankhauser; Elbcanto
0301065BC • 1 CD Berlin Classics
R etour pour Remy Ballot à son cher
Altomonte Orchester et à son lieu de
résidence, la Stiftbasillika de St Florian,
des encorbellements baroques. Alors
oui, si vous voulez tenter l’expérience
des Bruckner hors normes de Rémy
son où le clavier n’est qu’ondes. C’est
l’une des qualités premières du jeu de
Philipp Kopachevsky, un toucher royal
Inattendue, cette réalisation qui s’im-
pose par la perfection de l’exécution,
mais surtout par l’originalité de sa
pour la symphonie de Bruckner où on
l’attendait le plus. Surprise, lui qui est
toujours un adepte des tempos larges
Ballot, commencez donc par cette Cin-
quième comme venue d’un autre temps.
(Jean-Charles Hoffelé)
E
de ce disque par la modernité coupable- cclésiastique, maître de chapelle,
ment trop blasée de nos oreilles pour- organiste et compositeur provincial
tant bien disposées. Une impeccabilité modeste - apprécié cependant par le
interprétative de conservatoire ne s’en- padre Martini, alors autorité musicale de
richirait-elle pas de l’audace d’un léger premier plan -, Ignazio Cirri fit carrière
déboutonnage ? Vous le saurez dans dans sa ville natale, Forli. Son œuvre,
le prochain épisode de notre palpitant dont la partie éditée est peu abon-
feuilleton mélomane : ça va bouillir ! dante, comprend essentiellement des L. van Beethoven : Symphonies L. van Beethoven : Symphonies L. van Beethoven : Symphonie n° 5
(Gilles-Daniel Percet) n° 1, 2, 8 n° 3 et 4 OP de chambre de Pologne
sonates : 12 pour orgue (op. 1) et les Wojciech Rajski Wojciech Rajski Wojciech Rajski
6 enregistrées sur ce CD (op. 2). Grâce TACET238L - 2 VINYLE Tacet TACET239L - 2 VINYLE Tacet TACET240L - 1 VINYLE Tacet
à son frère Giovanni Battista, de 13 ans
son cadet, qui, par son entremise, était
devenu musicien de chambre du duc
de York, elle fut publiée par des impri-
meurs londoniens renommés. Dans ces
6 sonates, qui relèvent de la musique
galante, le rôle principal est dévolu au
clavecin. Le violon, bien moins prolixe,
ponctue, suit la main droite du claveci- L. van Beethoven : Symphonie n° 6 L. van Beethoven : Symphonie n° 7 L. van Beethoven : Symphonie n° 9
Frédéric Chopin (1810-1849) niste, dont il reprend çà et là les motifs, OP de chambre de Pologne OP de chambre de Pologne OP de chambre de Pologne
les imite à la tierce, ou se borne à sou- Wojciech Rajski Wojciech Rajski Wojciech Rajski
Ballade en sol mineur, op. 23; Mazurkas
op. 24 n° 2, 4, op. 6 n° 2, op. 7 n° 1; ligner l’harmonie par des notes tenues. TACET241L - 1 VINYLE Tacet TACET242L - 1 VINYLE Tacet TACET219L - 2 VINYLE Tacet
Étude en sol bémol majeur, op. 10 n° 5; La structure des œuvres — exception L’année 1700 marque un changement,
BRIL95597 • 2 CD Brilliant Classics
Nocturnes, op. 48 n° 2, op. 27 n° 2; Fantai- faite de la dernière, plus libre — est avec les sonates Opus 5 pour un seul
sie-Impromptu en do dièse mineur, op. 66;
Scherzo en si mineur, op. 20; Polonaise,
op. 71; Valse, op. 61 n° 1
régulière : 3 mouvements vif/lent/vif,
divisés chacun en 2 sections, dont le
N é à Fusignano en Romagne Infé-
rieure dans une famille aisée en
1653, Corelli commence très jeune sa
violon et continuo, 12 sonates dont la
dernière constituée de variations sur
Hubert Rutkowski, piano (Pleyel 1847) second fait amplement appel à la modu- le célèbre thème espagnol de la Follia,
formation musicale (violon et compo-
lation, à la variation ou à la digression, qui va inspirer les musiciens pour plu-
PCL10129 • 1 CD Piano Classics sition) à Bologne auprès des meilleurs
avant de reprendre le matériau initial. sieurs siècles. Le succès du recueil est
maîtres, pour se rendre à Rome dès
C hopin et Pleyel, c’est une histoire
d’amour bien connue. Quand il se
rend à Majorque avec George Sand à
C’est souple, fluide, élégant, mais
assez convenu et sans grande densité.
1671, avant de s’y fixer en 1675. Il
devient très rapidement le protégé de
foudroyant, extraordinaire, et durable
(50 rééditions jusqu’en 1800 !), le
Arpèges, schémas mélodiques relati- public plébiscite les mélodies claires et
l’hiver 1838, c’est un piano Pleyel qu’il puissants personnages : la reine exilée
vement simples, émaillés, en surface, naturelles de Corelli, très éloignées de la
emmène avec eux, et dans un courrier à Christine de Suède, les cardinaux Pam-
d’ornements : l’interprétation est déliée, virtuosité des contemporains allemands
un ami, Chopin décrit les pianos Pleyel phili puis Ottoboni (ce dernier, neveu du
habile, mais il n’y a dans ces pages, à ou austro-tchèques qui utilisent fré-
comme « le dernier mot de la perfec- pape, l’embauche dans son orchestre
proprement parler, ni innovation, ni quemment doubles ou triples cordes, et
tion ». En effet, le Pleyel était apprécié privé, le loge dans son palais et lui attri-
audace. (Bertrand Abraham) bue de généreux honoraires). Délivré scordatura. Loin de ces artifices, Corelli
de Chopin pour son timbre gradué et sa
des soucis matériels, il peut peaufiner établit un monumental archétype de la
sonorité légèrement voilée qui conve-
nait parfaitement à son style. Pour ce une œuvre restreinte mais d’une qualité sonate pour violon, qui va marquer tous
récital représentatif, le pianiste Hubert exceptionnelle, qui, exception extraor- les compositeurs des générations sui-
Rutkowki, lauréat du Concours Inter- dinaire dans l’Italie du XVIIème siècle, vantes, à commencer par Vivaldi dans
national Chopin à Hanovre en 2007, est exclusivement instrumentale. Sa son Opus 1 composé de sonates en
joue sur un magnifique Pleyel de 1847. renommée est telle que la publication de trio et terminé par une Follia, Haendel,
Parmi les pièces importantes et emblé- son Opus 1 (12 Sonates en trio pour 2 Bach, Locatelli, Geminiani, Telemann
matiques, Rutkowski propose la Bal- violons et continuo, Rome, 1681) est at- avec ses « Sonates Corellisantes »,
lade en sol mineur et l’impressionnant tendue par toute l’Europe et donne lieu etc… Des transcriptions contempo-
Scherzo en si mineur, la Fantaisie-Im- à 39 rééditions. Fidèle à sa formation raines fleurissent, remplaçant le violon
promptu en ut mineur, puis une sélec- Arcangelo Corelli (1653-1713) fétiche, Corelli va composer puis pu- par une flûte à bec, ou une viole. Gemi-
tion de mazurkas, nocturnes, études, Sonates pour violon, op. 5 blier successivement 3 autres recueils niani transcrivit ces sonates en concerti
valses sans oublier la Polonaise en si Rémy Baudet, violon; Jaap ter Linden, violoncelle; (alternativement de 12 sonates d’église grossi, comme il l’avait déjà fait pour
bémol mineur. Ces œuvres, magnifiées M. Fentross, théorbe; Pieter-Jan Belder, clavecin ou de chambre chacun), tous les 4 ans. l’Opus 3. Corelli décède 13 ans plus
et amplifiées par le registre scintillant
du Pleyel, renaissent et revivent sous
les doigts experts de l’interprète qui dé-
montre ici une connaissance profonde
Sélection ClicMag ! A ubaine, Hänssler réuni en un coffret
de quatre CD tous les enregistre-
ments Brahms que le Quatuor Verdi réa-
sance de touche qui en font de vastes
symphonies de cordes. Les Sextuors
en particulier, si amples, comme portés
du compositeur, un sens de la nuance et
lisa entre 2001 et 2008. Cette intégrale par une houle de mer, renouvellent l’ab-
une sensualité rare. Rutkowski parvient,
de ce le compositeur du « Requiem solue réussite des Solistes des Berliner
par le son unique du Pleyel, à nous em-
allemand » écrivit dans le domaine de Philharmoniker (Philips). Pour la triade
mener à Nohant où Chopin composait
la musique de chambre pour les cordes des Quatuors, le Premier étonnera par
et jouait sous l’œil attendri de George
sans clavier aura risqué de passer ina- une sonorité resserrée, un ton plus
Sand. Un remarquable enregistrement !
perçu face au geste autrement drama- lyrique que symphonique, c’est comme
(Philippe Zanoly)
tique des Manderling (Audite). Ce serait l’envers du grand geste des Berg, cela
une injustice, car cet ensemble formé peut surprendre mais dans le Deuxième
de musiciens de Cologne déploie chez Quatuor, cette façon de gainer le chant
Johannes Brahms (1833-1897) Brahms une telle intelligence du dis- éclaire cette œuvre assez sombre, et
cours, un jeu si vif qui profite à plein à pour le Troisième, je l’ai écrit d’emblée
Quatuor à cordes n° 1-2, op. 51; Quatuor
la pastorale joyeuse du 3e Quatuor, une c’est merveille. Le sommet de cet album
à cordes, op. 67; Quintette à cordes, op.
palette de nuances expressives qui en- reste le Quintette avec clarinette où
8; Quintette à cordes, op. 111; Sextuor à
tend tout de cet univers. Avec cela, les vient rêver le timbre sylvestre de Fran-
cordes, op. 36; Sextuor à cordes, op. 18;
Verdi jouent dans la grande tradition, ly- çois Benda. Quel automne, quel art de
Quinette pour clarinette, op. 115
rique, appassionato comme le faisaient tout laisser dans une suspension de lu-
Hermann Voss, alto; Peter Buck, violoncelle; les Amadeus et comme eux ils se sou- mière, quelle merveilleuse évocation qui
Ignazio Cirri (1711-1787) François Benda, clarinette; Quatuor Verdi [Susanne cient d’abord de l’expression avant que va droit au cœur du génie de Brahms.
Rabenschlag, violon; Johannes Hehrmann, violon; de la seule beauté sonore ; cela nous Je vois que l’éditeur vient d’assembler
6 Sonates pour clavecin et violon, op. 2
Karin Wolf, alto; Zoltan Paulich, violoncelle] vaut des Quintettes et des Sextuors tous leurs quatuors de Schubert, j’en
Sezione Aurea [Luca Giardini, violon; Filippo
Pantieri, clavecin] HC16084 • 4 CD Hänssler Classic d’une intensité expressive, d’une puis- suis impatient. (Jean-Charles Hoffelé)
C onçues pour la cour, d’où leur nom aussi l’aîné Balakirev qui le marqua et réclame lui deux pianos. Carl Czerny concerto de Czerny. Saluons la perfor-
de Concerts Royaux, ces quatre l’initia à Glinka. Ils prétendaient fonder compositeur autrichien épigone de Bee- mance du duo Genova & Dimitrov, évi-
pièces obéissant au schéma de la suite une musique russe, en réalité assez thoven, auteur d’une œuvre méconnue demment sous les feux des projecteurs,
de danses françaises n’ont pas été des- souvent d’un néoromantisme mou en regard de ses nombreuses études fort bien accompagné par l’orchestre.
tinées expressément à tel(s) ou tel(s) tendance centriste. On les appela par « mécaniques » visant à perfectionner (Jérôme Angouillant)
instruments. Elles peuvent être inter- dérision « le puissant petit groupe »,
prétées au clavecin seul, ou, inscrites pour l’influence et l’autopromotion. Cui
en fut paradoxalement le porte-parole et plusieurs œuvres. Pari audacieux, assu-
au répertoire d’ensembles plus ou
le plus influencé par la musique euro- rément, car remplacer par deux harpes
moins fournis, permettre des alliances
péenne. Disons du fané Mendelssohn : aussi bien l’orchestre (Danse sacrée et
de timbres et de couleurs variables, gé-
nérant des atmosphères plus ou moins en art, on n’est jamais mieux servile que danse profane) que le piano (Proses
intimes : ainsi, la version de Savall et par soi-même. Hermétique à Wagner lyriques, Ballade, Chansons de Bilitis,
du Concert des Nations s’avère plus comme à Debussy, jusqu’à commettre Épigraphes antiques) est loin d’aller de
démonstrative, festive ou solennelle drôlement au piano un Songe d’un faune soi ! Mais, comme le laisse entendre
que celle du simple trio formé par B. et après la lecture du journal (on dirait leur texte de livret, l’essentiel pour les
W. Kuijken avec Robert Kohnen. Le jeu Satie relevant un passage pas trop mal deux harpistes semble moins résider
des Fiori Musicali est ici d’une franche vers midi moins le quart dans De l’aube Claude Debussy (1862-1918) dans la fidélité absolue aux œuvres
rusticité, et fait ressortir de façon extrê- à midi sur la Mer...). Ici, d’orchestrale, Danse sacrée et danse profane, pour 2 elles-mêmes que dans l’évocation assez
mement nette l’origine populaire de cer- la Suite est une réduction de l’auteur, harpes; Proses Lyriques, pour voix et libre et poétique de l’univers sonore de
2 harpes; Ballade, pour 2 harpes; Trois Debussy, dont la harpe, instrument à la
taines danses (cf. notamment la « mu- les Miniatures de l’opus 20 titillant un
Chansons de Bilitis, pour voix et 2 harpes; fois aérien et liquide, capable de faire
sette » du 3e concert). Et le recours à schumannisme universel intégré, celles Six Epigraphes Antiques, pour 2 harpes
la flûte à bec soprano ou à la flûte de de l’opus 39 existant en version violon- entendre aussi bien les vents que les
Duo Bilitis [Eva Tebbe, harpe; Ekaterina Levental,
voix renforce encore la verdeur. Cette piano. Notre brave César, surtout russe flots, les orages ou la neige, est sans
mezzo-soprano, harpe]
version manque cependant parfois de de par son second prénom (Antono- aucun doute un élément important.
BRIL95657 • 1 CD Brilliant Classics (Emmanuel Lacoue-Labarthe)
couleurs et d’éclat : déséquilibre entre vitch), finit aveugle, faisant d’agréables
instruments dans le premier concert où
le basson tend à tout écraser, et donc
joliesses tomber dans l’oreille d’un
copiste pas assez sélectivement sourd. L e nom du Duo Bilitis dit assez l’atta-
chement des deux harpistes qui le
composent à Debussy : Bilitis est en
basse continue trop effacée. C’est mat Aussi notre duo interprète ici, lui-même
et comme empâté, au sens pictural assez pépère, a-t-il du mal à nous cap- effet cette poétesse grecque inventée
du terme. Ailleurs, la flûte soprano, tiver toujours au-delà de la valeur docu- par Pierre Louÿs, dont Debussy a rendu
inégale, déçoit. Paraît parfois s’étran- mentaire d’un compositeur qui respirait les poèmes durablement célèbres en
gler dans l’aigu, ou, pour se détacher, un air plus inspiré que lui-même. Mais les mettant en musique. Eva Tebbe et
devenir perçante. Une sorte de « lais- basta, ça meuble entre ces trous qu’il Ekaterina Levental ont donc composé
ser-aller », de manque de finition dans ne faut plus dans l’éternité du silence, un programme entièrement dédié à ce
le rendu du détail. La version de Savall non ? (Gilles-Daniel Percet) compositeur, fait d’arrangements de
August Duranowski (1770-1834)
CPO777577 • 1 CD CPO difficile (une première version achevée Fantaisies suivie de 2 airs variés pour le
Sélection ClicMag ! en 1942 fut perdue pendant la guerre, violon, op. 11 et 9; Concerto pour violon,
L
Marx, attiré par Schoenberg, il évoque Pour ces deux découvertes majeures, e Polonais August Duranowski étu-
surtout Paul Hindemith. Sa vaste 2ème l’orchestre radio-symphonique de die le violon à Paris avec Viotti et
symphonie (1938) de près de 45 mi- Vienne, familier du répertoire viennois développe une technique exceptionnelle
nutes dédiée à Hermann Abendroth du XXème siècle (on lui doit une inté- influencée par Paganini : il devient l’un
qui la créa à la tête du Gewandhaus en grale très remarquée des symphonies des plus éminents violonistes de son
Johann Nepomuk David (1895-1977)
1939 ne pâlit pas à côté de la célèbre d’Egon Welllesz chez le même éditeur) temps, menant au cours d’une exis-
Symphonies n° 2 et 4 symphonie Mathis der Maler de son est un guide idéal sous la baguette tence mouvementée une carrière de
Orchestre Symphonique de la radio de Vienne; exact contemporain allemand. Quant à experte de Johannes Wildner. La suite, virtuose rythmée par de nombreuses
Johannes Wildner, direction la 4ème symphonie (1948), à la genèse vite ! (Richard Wander) tournées européennes, amassant des
C offret intéressant qui regroupe si elle est loin d’égaler la version diri- Stabat Mater, Hob XXbis
Antonín Dvorák (1841-1904)
comme celui publié par Supraphon gée par Belohlavek, respecte bien l’at- Sarah Wegener, soprano; Marie Henriette Reinhold,
Intégrale de la musique chorale sacrée
en 2015 (Qui comprenait lui d’autres mosphère endeuillée et la progression alto; Colin Balzer, ténor; Sebastian Noack, basse;
Livia Aghova; Ewa Biegas; Christiane Libor; Kammerchor Stuttgart; Hofkapelle Stuttgart; Frieder
Marina Rogriquez-Cusi; Marietta Simpson; pages essentielles), l’Opera Sacra d’An- dramaturgique. Équilibre et homogé- Bernius, direction
Michelle Breedt; Ewa Wolak; Piotre Beczala; Javier tonin Dvorák, en tout cas les œuvres néité de l’orchestre et du chœur plus un
CAR83281 • 1 CD Carus
quatuor de solistes convaincant. Le Re-
Sélection ClicMag !
néoromantique, brève période à laquelle
succédera une esthétique postmoderne,
quiem (1890), met en valeur l’orchestre
symphonique. Progression agogique,
F rieder Bernius remet le Stabat Ma-
ter de Joseph Haydn sur le métier,
quelques décennies après une version
proche d’Arvo Pärt, minimaliste et répé- pupitres bien définis, il bénéficie ici sobre et racée comprenant notamment
titive. Crée en 1976 au festival de Royan de la direction avisée d’Antoni Wit. La Kristina Laki et Julia Hamari. On sait les
(Ernest Bour), la troisième symphonie messe op. 86 composée en 1887 pour affinités que le chef allemand a avec
« des chants plaintifs » opus 36 pour le répertoire baroque (Schutz, Bach)
le public anglo-saxon justifie parfaite-
soprano et orchestre, où s’entend la et classique (Mozart). Mais ce Stabat
profonde foi catholique du compositeur, ment ce qu’en dit l’auteur : « »Seul un
artiste dévot peut engendrer une œuvre Mater là ne se livre pas facilement car
est constituée de trois mouvements
il faut extraire l’expression et surtout
lents comme une procession liturgique, de cette sorte, Bach, Beethoven en sont
l’émotion d’une écriture certes admi-
quasi statiques, d’inégales durées, la preuve. » » Combinant une facture rable mais moins évocatrice que celle
dominées par les cordes. Ce hiératisme classique (Beethovénienne) et l’austéri- des messes. Cette dernière mouture ne
Henryk Mikolaj Górecki (1933-2010) quelque peu glaçant et funèbre donne à té liée à une spiritualité intense et vécue, changera guère la donne quant au style
Symphonie n° 3 pour soprano, op. 36 l’œuvre une tension tragique extrême,
la messe est une sorte de baume conso- de direction du chef, rigoureux, élégant,
« Symphony of Sorrowful Songs » amplifiée par les textes des trois chants
lateur qui une fois appliqué, pénètre en mais peu téméraire. Un orchestre et un
Ewa Izykowska, soprano; Orchestre Philharmo- de douleurs, comme surgissant de la
musique elle-même, évoquant la sépa- profondeur. Le chef polonais Antoni Wit chœur (Hofkapelle et Kammerchbor de
nique de Poznan; Andrzej Boreyko, direction
ration des êtres aimés, la certitude de la restitue de façon aussi efficace la trame Stuttgart) incomparables. Si le splen-
DUX1459 • 1 CD DUX dide Dolorosa d’ouverture témoigne de
mort et l’espoir de la résurrection : une plus originale du Te Deum, (1892) se-
C ontemporain de Serocki, Baird et
Penderecki, Henryk Gorecki, après
ses études en Pologne, parfait sa for-
prière polonaise du XVe siècle, des graf-
fitis d’une prisonnière de la Gestapo, un
condé par des chanteurs tout aussi in-
vestis. Quant à l’oratorio « »Svata Lud-
la qualité de l’équipe de Stuttgart (Sur
des rails), on apprécie moyennement le
chant populaire silésien. Regard d’un ténor (Colin Balzer pas toujours juste
mation musicale à Paris au début des mila » » op. 71, il réclame des effectifs et timbre un brin serré). La suite de
chrétien sur la condition humaine, cette
années soixante et s’initie aux diffé- œuvre impressionnante par la pensée importants et donne un rôle important l’œuvre montre en revanche une pro-
rentes modernités musicales (dodéca- musicale et métaphysique qui l’anime aux solistes, mais son écriture gênée gression dramatique frémissante due
phonisme viennois, Varèse, Messiaen, compte parmi les chefs d‘œuvre du aux entournures laisse peu d’échap- principalement au dialogue du chœur
Stockhausen, Boulez, Xenakis). Ses siècle dernier. De cette symphonie très patoires aux exécutants. Un chœur avec l’orchestre mais reste variable
premières œuvres manifestent la re- souvent enregistrée, le chef Andrzej Bo- selon les solistes. La soprano Sarah
pragois, deux orchestres allemands
cherche d’un syncrétisme d’avant-garde reyko et l’orchestre philharmonique de Wegener possède un timbre extraverti
(Cologne) fournissent cependant un dé-
où Claude Rostand verra une forme Poznan proposent une version recueillie hors sujet ici et semble s’écouter chan-
de « Tachisme » musical. Revenu en cor somptueux où s’ébat notamment la ter. L’alto (Marie Henriette Reinhold) se
voire extatique magnifiée par le talent
Pologne en 1968 où il enseigne à l’Aca- et de la beauté vocale de la soprano lumineuse soprano Livia Aghova (Lud- révèle dans ses deux airs plus émou-
démie de Katowice, il renoue avec une Ewa Izykowska. Ne pas manquer ! mila). Un coffret hautement recomman- vante. On notera enfin la pulsation dy-
certaine tradition musicale polonaise (Emilio Brentani) dable. (Jérôme Angouillant) namique des ensembles vocaux (Para-
C omme dans les autres volumes de KV 465 « Dissonance, KV 458 « The Hunt » rendu à Haydn projette le quatuor dans
(Jérôme Angouillant)
l’édition Machaut l’Orlando Consort Quatuor Auryn le préromantisme, éclate ici avec une
a choisi dans ce cinquième numéro TACET972 • 3 CD Tacet puissance singulière. Mieux, l’ensemble
une approche thématique. « Dame du cahier se structure comme une
Fortune » allégorie du destin, person-
nage du « Roman de Fauvel » et figure
L eur fulgurante intégrale des Quin-
tettes avec l’alto de Nobuko Imai
avait bouleversé ma discographie de
arche parfaite, Mozart ayant cherché
par delà la diversité des opus un ton,
du Tarot. Chaque chanson illustre à sa une intensité expressive, une perfection
ces œuvres, voici les Auryn arpen-
manière l’amour courtois et les revers de la forme qui forme un discours uni-
tant de leurs archets vigoureux les Six
de l’amant(e) en proie aux caprices de taire dont les Auryn font leur miel. On
« Quatuors pour Haydn ». Commen-
la (Dame) Fortune. Les affects y sont ici pourrait qualifier leur version d’intellec-
cez par le « Dissonance » Quartet, son
contrastés. Si la ballade « Gais et Joli » tuelle, mais impossible ne pas se laisser
introduction entre chiens et loups et ce
et le virelai « Dame vostre dous viaire » gagner par la présence si intense de leur
Gustav Mahler (1860-1911) solaire allegro qui suit. Ils les jouent
chantés ici comme un standard des grain, la puissance suggestive de leur
avec des subtilités, une intelligence des
Beatles présentent d’évidents signes « Das Lied von der Erde », Symphonie pour
jeu à quatre, l’exactitude de leur style.
ténor, alto et grand orchestre (Le Chant de tempos qui dessinent chaque épisode
d’allégresse sous forme de mélismes Toute grande version, et maintenant, les
la Terre) (et même l’esquisse de menuet) avec
exubérants ou de traits ascendants, la « Quatuors prussiens » s’il vous plait !
Dagmar Pecková, mezzo-soprano; Richard Samek, une grâce et pourtant une énergie où
plupart des chansons montre l’amour (Jean-Charles Hoffelé)
ténor; Schoenberg Chamber Orchestra; Petr toute la complexité harmonique, les
comme une maladie chronique. « Dame
Altrichter, direction
je vueil endurer » profite à contrario
de l’émission limpide comme de l’eau SU4242 • 1 CD Supraphon de Richard Samek… mais guère plus .
claire du contre-ténor Matthew Ven-
ner. L’attente lancinante de « Comment
puet on miex ses maux dire » est sou-
J e me réjouissais à l’annonce d’un
« Chant de la Terre » avec Dagmar
Peckova, qui jadis avait gravé un beau
(Jean-Charles Hoffelé)
ligné par les ressassements des trois disque Mahler. Hélas, il est trop tard !
voix de soutien. La cruelle « ballade » le vibrato a défait cette voix qui ne
« Riches d’amour » narre la frustration peut plus tenir les grandes lignes de
et la détresse de l’amant qui, faute de l’Abschied et essaye de sauver ce qui
trouver un remède à son amour, se reste de son art en incarnant le texte
résigne à mourir. En guise de consola- quitte à le surligner. C’est plus d’une Felix Nowowiejski (1877-1946)
tion philosophique, Machaut convoque fois troublant, tant les intentions sont Symphonies n° 2 et 3
Boèce pour nous engager à la pondéra- justes malgré la ruine de l’instrument. Orchestre Philharmonique de Poznan; Lukasz
tion. « Honte paour doubtance » nous Trahie par sa voix, elle trouve pourtant Borowicz, direction
détaille ainsi le comportement idéal de un accompagnateur attentif en Petr Claudio Monteverdi (1567-1643) DUX1446 • 1 CD DUX
l’amante par de courtes lignes vocales Altrichter, mais même dans la version
L
« Madrigaux, Livre V; Madrigaux, Livre VI » a richesse de l’œuvre de Nowowiejski
aux harmonies inattendues. Le virelai allégée pour ensemble de chambre de
Le Nuove Musiche; Krijn Koetsveld, direction ne tient pas seulement à l’étendue
« Dame mon cuer enportez » recours à Reiner Riehn rien n’y fait. Alors, pour
relative et à la variété de son œuvre,
la symbolique du cœur greffé de l’amant le ténor d’un bloc mais pourtant stylé BRIL95659 • 2 CD Brilliant Classics
mais réside aussi dans la densité de
ses partitions. Les 2 symphonies que
disque Chabrier, les Concertos de Ravel dans un équilibre des deux mains qui proposent L. Borowicz et le Philhar-
Sélection ClicMag ! et la Fantaisie de Debussy avec Jean magnifie la polyphonie tragique de ce monique de Poznan en apportent un
Martinon). Mais le grand âge venu, un Ré mineur est en soi une perfection nouveau témoignage, participant d’un
disque Janacek paru chez un autre édi- toute mozartien que Yannick Nézet-Sé- effort éditorial salutaire pour mieux
teur révélait enfin son piano profus et guin accompagne avec des intentions faire connaître la musique de ce com-
élégant, ce clavier de grande école dont inspirées. Le Deuxième Concerto de positeur. Ces deux ouvrages de la
la beauté n’avait rien à envier à celle de Rachmaninov, dont Ciccolini avait gravé maturité prennent en fait l’aspect d’un
Sergio Fiorentino, d’Arturo Benedetti en 1957 une version rapsode sous la dialogue entre les tendances caracté-
Michelangeli, de Dino Ciani. Puis les direction de Constantin Silvestri étran- risant de manière complémentaire le
« live » hélas peu nombreux encore à gement assortie à son propos, capté en musicien qui s’efforça, non sans diffi-
être dévoilés – des Préludes de Debussy 2011, est d’une fidélité au texte aussi cultés à plusieurs moments de sa vie,
enregistrés au Japon n’ont rien à voir remarquable que le fut la propre ver- de concilier son inspiration polonaise
W. Amadeus Mozart (1756-1791) avec ceux d’EMI – nous rendirent le vrai sion du compositeur, et comme celle- et une approche culturelle plus large-
Concerto piano n° 20 / S. Rachmaninov : visage sonore de Ciccolini. Les échos ci pas une once de pathos, des traits ment européenne, d’ailleurs jalonnée de
Concerto piano n° 2 de deux concerts londoniens en mai formés dans leur moindre détail, une rencontres marquantes. A présent que
Aldo Ciccolini, piano; London Philharmonic 2009, et octobre 2011 sont un apport simplicité éloquente qui sont les signes certaines controverses sont apaisées,
Orchestra; Yannick Nézet-Séguin, direction précieux à sa discographie. Le 20e de du grand art. On y sent parfois une admettons que l’équilibre et l’origina-
Mozart, joué avec une clarté, une inten- légère fatigue physique qui n’amoin- lité de cette musique symphonique
LPO0102 • 1 CD LPO
sité, une simplicité surtout, sera pour drit jamais les textes ni la perfection de sont bien réels. Dynamique, rythmée,
C
deux pianistes italiens met en lumière gnait Steven Osborne l’avait montré e que propose Carus concernant
des aspects insoupçonnés de ces parti- chez lui dans un univers où, préjugés l’œuvre de Schütz est généralement
tions justement célèbres, réinventant tel obligent, je ne l’attendais pas. Mais ici d’excellente qualité et ce double cd
ou tel passage que l’on croyait connu et c’est au chef d’œuvre qu’il touche, étape n’est pas de moindre valeur en termes
qui réintègre la saveur de la nouveauté supplémentaire et pour ainsi dire ultime d’interprétation comme de documenta-
sous cet éclairage inédit. Ces pièces, qui dans l’univers même de Schubert. tion (livret). Ce volume 2 des « Kleine
Samuel Scheidt (1587-1654) Le fameux trille qui gronde chez tant geistliche Konzerte » (op. 9, 1639)
relèvent de la musique à programme au
Cantiones Sacrae, Motets (1620) / F. de pianistes se fait ombre, murmure réunit cette trentaine de pièces - dont
meilleur sens du terme, sont en fait un
Schwemmer : « Die Stimme meines inquiet dans le murmure général de
poème autant qu’une peinture en mu- 10 écrites en latin - liées au calendrier
Freundes », Motet d’après les textes du
sique pour Schéhérazade, et un folklore l’exposition, où un clavier fluide, sans liturgique (Noël, Passion et Pâques)
« Cantique des Cantiques » et du « Livre
idéalisé et réinventé pour le Capriccio, des proverbes de Salomon » aucun appui, dit son chant en estompe ; comme aux différents moments de la
caractère qui ressort de façon proba- Athesinus Consort Berlin; Klaus-Martin Bresgott peu à peu la lumière gagne, mais jusque vie chrétienne (espérance, confiance,
blement plus flagrante dans la version dans le forte, ce toucher veut suggérer. louange, abandon). La brièveté des
CAR83488 • 1 CD Carus
pianistique. Au-delà de la diffusion po- Au long de la Sonate, une décantation pièces n’empêche pas leur profondeur,
tentiellement plus large de ces créations
sous cette forme, Rimski-Korsakov ne S amuel Scheidt est avec Johann Her-
mann Schein et Heinrich Schütz,
l’une des figures marquantes de la
de l’harmonie se produit, qui fera les
deux mouvements finaux légers comme
au contraire, puisque c’est justement
sur ces contrastes et sur la dynamique
pouvait pas résister à l’opportunité de des plumes, très sereins mais sans les proprement dramatique les caractéri-
mettre ses brillants talents d’orchestra- première moitié du dix-septième siècle piaffements, le contraste qu’on y trouve sant qu’a travaillé le maître de Dresde.
teur en œuvre pour ciseler les joyaux en Allemagne. Organiste et maître de si souvent et qui sonnent trop voulus Il suffit de comparer les interpréta-
symphoniques que sont ces deux chapelle à Halle sa ville natale, il laisse après les mystères des deux premiers tions des SWV 307 ou 308 à d’autres,
pièces sous leur forme orchestrale. Il un imposant catalogue d’œuvres desti- mouvements. Les « Impromptus » D plus anciennes, pour entendre ici ce
n’empêche que le prototype demeure nées au clavier, de la musique chorale 935 pécheraient par un excès d’élé- que chanteurs et musiciens – dont le
une expérience sonore inédite et sa- et instrumentale. Le recueil des « Can- gance si ces doigts véloces, ce clavier si regretté Ludger Rémy – font ressor-
voureuse qui conserve toute sa valeur. tiones Sacrae » composé en 1620 éduqué ne rendaient leur écoute fasci- tir d’intimité et d’expressivité. Dans le
(Jean-Michel Babin-Goasdoué) prend sa source dans les textes des
Psaumes et des Evangiles. Scheidt y
combine habilement textes latins et rêve et brio, très Weber dans l’esprit.
chorals luthériens. Klaus Martin Bres- Sélection ClicMag ! Piers Lane a choisi deux opus de la
gott a choisi de compiler uniquement maturité, après que Ries ait passé dix
des motets en langue allemande inspi- ans à Londres où enfin on avait reconnu
rés des Psaumes. Tous sont composés son talent à sa juste valeur avant de s’en
pour double-chœur à huit voix mais ils retourner dans son pays natal. Le grand
revendiquent intimement dans leur écri- Concerto en la bémol majeur « Gruss
ture une exécution instrumentale, ainsi an den Rhein » célèbre les retrouvailles
Bresgott les complètent d’un conti- avec sa chère Rhénanie. Il est empli de
nuo : violoncelle et orgue. Influencée stupéfiants paysages sonores, son écri-
Alessandro Scarlatti (1660-1725) par Sweelinck, Praetorius et Schütz, ture n’est que fantaisie et songe, son
« La Giuditta », oratorio pour 3 voix et l’écriture de Scheidt réussit à synthéti- discours rapsode étonne sans cesse,
instruments sur un Livret de Pietro Ottoboni ser les styles néerlandais, flamands et Ferdinand Ries (1784-1838) bien dans le style des concertos narra-
Rosita Frisani Judith, soprano; Marco Lazzàra italiens. L’aspect madrigalesque et poly- Concerto pour piano n° 8 « Gruss an den tifs dont John Fields popularisa la veine
Nurse, alto; Mario Nuvoli Holofernes, ténor; choral ajouté au goût du compositeur/ Rhein »; Concerto pour piano n° 9; Intro- en Albion, et comme le Nocturne de
Alessandro Stradella Consort; Estévan Velardi duction et Polonaise, op. 174
organiste pour le contrepoint et la varia- son Larghetto est émouvant à force de
BRIL95536 • 1 CD Brilliant Classics tion caractérisent les dix-sept motets Piers Lane, piano; The Orchestra Now; Leon mystères. C’est une toute couleur que
Botstein, direction
L a belle Judith libère la ville assiégée
de Béthulie en séduisant et décapitant
enregistrés ici. Notons que Bresgott a
ajouté à son programme un « motet » CDA68217 • 1 CD Hyperion
Ries déploiera sept ans plus tard dans
son ultime Concerto, sombre forêt tein-
P
le général assyrien Holopherne. Cette à dix voix écrit par le compositeur Frank rofesseur puis ami de Beethoven, tée d’éclairs dramatiques qui dés son
histoire biblique a inspiré plusieurs di- Schwemmer, né en 1961 en écho avec pianiste virtuose mais d’abord introduction donne le ton. Sa virtuosité
zaines d’opéras et d’oratorios, les plus la musique de Scheidt. Habile méta- compositeur inspiré du premier ro- incendiaire souligne à quel point il se
célèbres étant Judita triomphans de morphose du modèle de motet choral mantisme, Ferdinand Ries ne mérite voulait encore ce virtuose flamboyant
Vivaldi (1716) et la Betulia liberata d’un orné en tentant d’en extraire du plein pas l’oubli relatif dans lequel le tient qui avait enchanté Londres et qui bril-
Mozart de quinze ans. L’oratorio présent du vide, un dessin flou ou déformé. la musicologie contemporaine. Piers lera plus encore dans la tardive Intro-
est La Giuditta dite « de Cambridge » où On passe d’un bronze de Donatello à Lane a mille fois raison de se pencher duction et Polonaise, avec son portique
fut conservé le manuscrit (1697) ; le une suspension de Calder. Merveilleux avec tant de grâce et de poésie sur ses où résonnent de mystérieux cors de
livret est celui du prince Ottoboni et une Athesinus Consort Berlin : justesse, Concertos pour piano qui jadis retinrent chasse. Le clavier ailé et tonnant de
précédente version, que Scarlatti tenait équilibre, clarté de l’émission, précision l’attention de Felicija Blumental. Est-ce Piers Lane parle naturellement la langue
en haute estime, avait été composée de l’articulation. Prise de son superbe. le début d’une intégrale ? Il faut l’espé- de Ries, subtilement accompagné par
en 1693 à Rome. Il s’agit d’un drame à Que demander de plus ? Un second rer, car seul chez Naxos une intégrale l’orchestre assemblé par Leon Botstein.
trois personnages, Judith, soprano, sa volume... (Jérôme Angouillant) honnête donnait accès à ces opus entre Vite, la suite ! (Jean-Charles Hoffelé)
C
bémol m ajeur, RV 130; « Filae Maestae Belle homogénéité des pupitres du Salz- l’acoustique somptueuse de l’Abbaye de omplétant les transcriptions pour
Jerusalem », Introduction au Miserere, RV burger Bachchor, instrument puissant Klosterneuburg. Un beau panorama du piano du Comte hongrois Géza Zi-
638; Stabat Mater, RV 621; Lauda Jerusa- et ductile (« Et in terra pax » du Gloria) meilleur Vivaldi, dans une interprétation chy, le pianiste manchot (voir chronique
lem, RV 609; Gloria, RV 589 au service d’un chef inspiré, l’argentin magnifique. (Olivier Gutierrez) Acte préalable AP0372), le brésilien
Artur Cimirro présente l’intégrale des
œuvres pour piano pour main gauche,
Parole del Ricordo moi !; Consolazione; jours la même rengaine, erreur ! Rap-
Ninna nanna; Due piccoli Notturni; For ever devenant ainsi son interprète attitré.
pelons que l’orgue intègre l’orchestre
and for ever; Piccolo Valzer; Aimez quand Après avoir travaillé avec Liszt, Zichy
pendant la période baroque particulière-
on vous aime ! étudia la composition et l’harmonie
ment avec Haendel et Vivaldi. Si Haen-
Duo Alterno avec Robert Volkmann. Il écrivit prin-
del compose des concertos pour orgue,
LDV14033 • 1 CD Urania cipalement des pièces pour piano dont
Vivaldi l’utilise comme accompagne-
un concerto pour main gauche, moins
L e programme, en premier lieu, cohé-
rent, construit avec une lumineuse
intelligence artistique. Le duo Alterno (la
ment d’un orchestre réduit où les solos
de violon restent essentiels. L’orgue
équilibre les cadences, solidifie la ligne
célèbre que celui de Ravel, quelques
opéras, un ballet (Gemma) très joué en
Boris Tichtchenko (1939-2010) soprano Tiziana Scandaletti, le pianiste mélodique et étoffe le discours musical Hongrie et en Allemagne et quelques
Symphonie n° 2, op. 28 Riccardo Piacentini) s’en explique dans avec des épisodes solistes brillants et oeuvres vocales. Les pièces pour
Orchestre Philharmonique de la République de le texte de présentation. Des mélodies des échanges enlevés avec les cordes. piano sont constituées d’une sonate,
Carélie; Edward Chivzhel, direction de 1916 uniquement, c’est le dernier Il aurait donc été dommage de passer dix études, un divertissement et une
NFPMA99105 • 1 CD Northern Flowers Tosti, qui brise son image d’aimable à côté de ces œuvres ensoleillées, exu- sérénade, le tout pour main gauche.
mélodiste de salon pour égaler en L’influence de Liszt est évidemment très
F idèle à la tradition sans être traditio- bérantes, pleines de joie et d’allégresse.
modernité Puccini lui-même (sa petite Gianluca Cagnani et le Turin Baroque nette mais l’ensemble reste très clas-
naliste », Boris Tichtchenko, même
valse de 1894 est donnée en guise de Orchestra interprètent cinq concertos sique et d’un intérêt musical moyen.
s’il se frotte aux techniques nouvelles,
clin d’œil). La partie de piano est parti- dont trois pour violon, orgue et cordes Précisons que Zichy reversa les béné-
du dodécaphonisme aux micro-in-
culièrement austère, l’accompagnement (RV 541, 542 et 766), un pour violon, fices de tous ses concerts à des œuvres
tervalles, suit avec détermination ses
propres règles, sans dogmatisme, et se plus d’une fois – comme chez Hugo violoncelle, orgue et cordes (RV554a), de charité, en particulier pour les han-
concentre avant tout sur ce qu’il veut ex- Wolf - s’affranchit de la partie soliste. un pour flûte, orgue et cordes (RV767), dicapés, écrivant une autobiographie
primer. Resté au pays malgré les aléas Pour réussir les difficiles et subtils équi- plus une sonate, cordes et orgue dans laquelle il fournit de nombreux
politiques, élève de Galina Ustvolskaya, libres de ces mélodies, c’est un magni- (RV779). Chaque concerto respecte la conseils pour ceux qui, comme lui, ont
puis de Dmitri Chostakovitch, dont il ne fique Erard de 1904 qui est joué ici, dont codification de Torelli et Albinoni, soit été forcés de vivre avec un seul bras.
dénature pas l’esprit, il a su imposer les couleurs automnales conviennent trois mouvements : rapide, lent, rapide. Cimirro, talentueux pianiste de 34 ans,
une esthétique reconnaissable dès les idéalement à la poésie décadente de Ga- Les interprètes, excellents, rivalisent reconnu comme un grand spécialiste
premières mesures - ici, par exemple, le briele d’Annunzio. Deux bémols cepen- de maîtrise avec beauté des timbres et de Liszt et souvent comparé à Cziffra,
thème acéré des trompettes. Affichant dant : les aigus serrés, le timbre minéral équilibre de l’ensemble, le tout agré- démontre ici sa remarquable tech-
une indépendance artistique qui tranche de la soprano finissent par lasser, mal- menté d’une prise de son déliée et aé- nique dans ces compositions particu-
avec les us soviétiques, sa Symphonie gré une indéniable expressivité (Resta rienne faisant de ce disque une évidente lières. Un disque singulier à découvrir.
n° 2, prénommée « Marina », s’appuie nel sogno, entre autres exemples). Les réussite. (Philippe Zanoly) (Philippe Zanoly)
sur les textes de Marina Tsvetaïeva, insolites « photos sonores » issues des
poétesse excentrique, à la langue aussi lieux où vécut Tosti ne nous semblent
précise que suspecte aux oreilles de rien ajouter de significatif à cet al- litaine Sant’Angelo a Nilo, on sait peu de
Staline - l’homme de musique contribue bum passionnant mais inaccompli. Sélection ClicMag ! choses. Ce qui est certain, en revanche,
ainsi à établir la reconnaissance de la (Olivier Gutierrez) c’est qu’il nous donne, dans ce recueil,
femme de lettres au début des années un témoignage de son talent dans des
‘60. Ecrite pour chœur mixte et grand genres variés : fantaisie, ricercare, salve
orchestre, cette symphonie porte, au regina, danses et réductions de chan-
long de ses cinq mouvements, une ten- sons parmi les plus célèbres de son
sion émotionnelle intense. Adepte d’une époque. Fabio Antonio Falcone joue ces
pensée tonale libre, Tichtchenko y déve- pièces sur un clavecin et un virginal très
loppe le matériau thématique initial par bien enregistrés et sonnant de manière
greffes successives, confrontant sans ronde et belle. Mais, en plus d’un jeu
cesse intuition et calcul mathématique. plein de finesse et de libre lyrisme, ce
(Bernard Vincken)
Antonio Valente (?1520-?1580)
qui rend cet enregistrement particuliè-
« L’Intavolatura de Cimbalo », Recueil de
Antonio Vivaldi (1678-1741) pièces pour clavecin / A. Willaert : « Qui
rement attachant est qu’il nous donne,
Concertos, RV 541, 542, 554a, 766, 767; la dira » / T. Crecquillon : « Pis ne me en complément, les trois chansons très
Sonate, RV 779 peut venir » / P. de Monte : « Sortez mes bien chantées et accompagnées, avec
Turin Baroque Orchestra; Gianluca Cagnani, orgue pleurs » flûte et violes de gambe, par l’ensemble
(Orgue Pinchi de l’église vaudoise de Turin), Ensemble L’Armorosa Caccia; Fabio Antonio L’Amorosa Caccia (cinq autres pièces
direction Falcone, clavecin, virginal, direction ayant également droit à un tel accom-
ELEORG044 • 1 CD Elegia BRIL95326 • 1 CD Brilliant Classics pagnement). On tient donc là une belle
C L
es concertos avec orgue “obliga- ’intavolatura de cimbalo (1576) est fenêtre ouverte non seulement sur l’art
toire” s’avèrent d’un grand intérêt l’un des premiers recueils compo- séduisant d’un compositeur peu enre-
car peu enregistrés et on se demande sés spécifiquement pour le clavecin. De gistré mais aussi sur la vie musicale de
Paolo Tosti (1846-1916) pourquoi ? Les détracteurs du « prêtre son auteur, Antonio Valente, aveugle de la Naples rayonnante de la fin du XVIe
La Sera; Resta nel sogno !; Anima mia; roux » pourront arguer que c’est tou- naissance et organiste de l’église napo- siècle. (Emmanuel Lacoue-Labarthe)
R
mentation dont elle agrémentait ces
L
écemment disparu, le compositeur e XVIème siècle vit apparaître en
Luis Enrique Bacalov, né en Argen- Europe une école de clavecin (et cla- pièces et contient même des audaces
tine en 1939, de formation classique vicorde), initiée par des compositeurs- harmoniques absentes dans d’autres
La Venezia di Anna Maria copies, et difficilement imputables à
mais imprégné de musique populaire interprètes qui sont à l’origine des orga- A. Vivaldi : Concertos pour violon, RV des erreurs de transcription. Plus que la
et de jazz, installé en Italie en 1959, nistes, et dont Antonio de Cabezón en 260, 308, 270a, 248 « per Anna Maria »;
s’est consacré presque exclusivement Espagne est un des pères fondateurs. musique d’une époque, c’est l’usage qui
Concertos, RV 120, 158; Sinfonia, RV 140 /
à la musique de film, collaborant entre Aveugle dès l’âge de 8 ans, il poursuivit B. Galuppi : Concerto a Quattro n° 1 en sol en est fait, l’exécution qui en est don-
autres avec Corbucci, Rosi, Fellini, cependant une brillante carrière d’ins- mineur / T. Albinoni : Concerto a Cinque en née, son ancrage dans un contexte et
Pasolini, Kurys. En 1995, il obtient un trumentiste à clavier et de compositeur, si bémol majeur, op. 10 n° 1 une pratique sociale bien précis qui sont
Oscar pour la musique d’ « Il Postino » suivant son maître le roi Philippe II en Midori Seiler, violon seul; Concerto Köln approchés ici. Les recherches musico-
de Michael Radford. Il nous offre ici, Angleterre, Italie, Pays Bas, et y rencon- 0301052BC • 2 CD Berlin Classics logiques effectuées ont amené à étoffer
enregistré en 2015, un récital de piano la trame sonore, par adjonction aux
A
trant sûrement les meilleurs musiciens. u début du XVIIIe siècle, Venise
« dans l’attitude … et l’esprit » du Tan- Son œuvre publiée après sa mort par comptait 4 « Ospedali », qui, entre cordes d’instruments à vents divers —
go. Une promenade pianistique où il re- son fils Hernando comprend un très autres fonctions, prenaient en charge flûtes, basson, hautbois et chalumeaux
visite, pour son plaisir et le nôtre, sous grand nombre de tientos, diferencias les nouveau-nés abandonnés et les or- — coutume des plus répandues à l’Os-
forme de relecture et d’hommage aux (variations), ainsi que des pièces plus phelins. Ceux-ci, confiés à des nurses, pedale. Cet apport semble, à l’écoute,
musiques d’Amérique latine, des pièces directement destinées à la liturgie. Les étaient ensuite éduqués dans ces insti- appelé et comme nécessité par la struc-
musicales cubaines (Cervantes), uru- variations, composées à partir de chan- tutions. L’ »Ospedale della Pieta » était ture des passages concernés. Albinoni
guayennes (Canaro) ou argentines (Vil- sons populaires, sont un reflet direct réservé aux filles. Celles qui faisaient et Galuppi élargissent la perspective.
loldo, Greco, Gardel, Donato, Yupanqui, du grand talent d’improvisateur de Ca- montre de talents musicaux étaient Avant tout, c’est à une véritable redé-
Piazzolla) mais aussi d’Albeniz, de Mor- bezón, telles celles sur le « canto llano orientées vers la pratique du chant ou couverte de Vivaldi que nous convie le
ricone et de sa propre composition où del Caballero », et sont les prototypes des instruments. Les plus douées rece- Concerto Köln. L’œuvre est revivifiée,
s’expriment la richesse et la diversité de du genre. Les œuvres publiées par Her- vaient les leçons de musiciens et com- revêt une vigueur, un allant, un éclat,
son univers musical. Musique sensible, nando dans les « Obras de Musica » positeurs de renom, tels Vivaldi, qui une ampleur et des couleurs inouïes,
fermement articulée, interprétée avec peuvent être jouées à la harpe, ou même constitua une phalange exceptionnelle irrésistibles. Jeu brillant, enlevé, aérien,
précision et clarté, qu’un puriste du par un ensemble instrumental pour cer- de chanteuses et de musiciennes char- incisif. Contrastes magnifiquement ren-
« sexteto tipico » peut ressentir, dans taines. La génération suivante voit appa- gées d’accompagner sans être vues le dus et splendide performance du violon
les reprises du répertoire de Tango, raître une littérature exclusivement des- service divin et de donner des concerts solo. Un enregistrement incontour-
passée au tamis d’un certaine virtuo- tinée au clavecin, sous l’influence des profanes. Parmi les pensionnaires, dé- nable. (Bertrand Abraham)
les ensembles d’instruments à vent qui si, présente pour seule extravagance le
Sélection ClicMag ! accompagnent les corps d’armée, et qui mouvement surnuméraire intitulé « Fa-
écrivent aussi fréquemment des pièces vorito », en fait une sorte de gavotte.
de divertissement pour l’aristocratie Pavel Vranicky (Paul Wranitzky en alle-
ou la riche bourgeoisie, pièces desti- mand), né en Moravie la même année
nées à être jouées le plus souvent en que Mozart appartiendra à la même loge
plein air. C’est le cas pour Jiri (Georg) maçonnique que lui après son arrivée à
Druzecky (Druschetzky dans la gra- Vienne en 1776. Après avoir abandonné
phie allemande), et Jan Nepomuk Vent ses études de théologie au séminaire, il
Fantaisies espagnoles pour orgue (Johann Nepomuk Wendt), tous deux embrasse définitivement une carrière
Œuvre de A. de Cabezón, J. de Cabezón, H. nés en 1745, et auteurs entre autres de de musicien, apprécié aussi bien en tant
de Cabezón, A. Carreira, M. R. Coelho, F. nombreuses œuvres pour octuor à vent que violoniste que comme compositeur
Correa de Arauxo et J.B. Cabanilles Musique pour la chasse des (2 hautbois, 2 clarinettes, 2 cors et 2 et chef d’orchestre (Beethoven et Haydn
Montserra Torrent Serra, orgue (Orgue Luigi Maîtres tchèques anciens bassons), la formation ayant le plus la lui confiant la direction de leurs œuvres).
Concone e Figli, 1838, San Filippo Neri, Turin,
J. Druschetzky : Partita Berdlersgarn / J.N faveur du public et des compositeurs. Directeur des orchestres des théâtres de
Italie)
Vent : Partita en ré dièse / P. Vranicky : La partita « Berdlersgarn » de Druzecky la cour, il est l’auteur de nombreux opé-
ELEORG048 • 1 CD Elegia Sinfonia, op. 25 « La Chasse » fait allusion à la localité bavaroise de ras et singspiele à succès. Son œuvre
Collegium Musicum Pragensae; Orchestre Sym- Berchtesgaden, célèbre à cette époque instrumentale comprend, entre autres,
phonique de Prague; Frantisek Vajnar, direction
pour la fabrication de nombreux jouets 80 quatuors à cordes, 5 concertos, et
SU4228 • 1 CD Supraphon en bois tels que crécelles, pipeaux, 51 symphonies au style vigoureux, dont
L a deuxième moitié du XVIIIème siècle appeaux, petits tambours etc., qui celle en ré majeur, « La Chasse » (par
vit une accélération de l’émigration viennent apporter un renfort incongru allusion au dernier mouvement ainsi
des musiciens tchèques vers la capitale et rafraîchissant aux instruments clas- intitulé). Il ne s’agit pas d’une musique
de l’empire, Vienne. Instrumentistes, siques dans cette œuvre pittoresque à à programme, mais plutôt d’un clin
chanteurs, compositeurs, professeurs l’atmosphère bien plus carnavalesque d’œil à la popularité de la chasse à
et théoriciens venaient tous tenter leur que cynégétique. Wendt s’est rendu cette époque. L’interprétation délicieu-
chance dans cette capitale de l’Empire, célèbre par de nombreuses et habiles sement vivante et colorée de ces trois
Œuvres pour alto et orgue vraie Mecque de la musique. Vienne transcriptions d’œuvres scéniques, et œuvres, fait totalement oublier qu’il
Y. Sköld : Fantaisie pour alto et orgue, étant aussi le centre des opérations notamment d’opéras de Mozart, qui s’agit d’une réédition d’enregistrements
op. 12 / Y. Bowen : Fantaisie pour alto militaires, on y trouve à cette époque connurent un grand succès. Sa « par- effectués à Prague en 1970 et 1971.
et orgue; Poème pour harpe, alto seul et de nombreux musiciens employés dans tita » instrumentée pour octuor elle aus- (Jean-Michel Babin-Goasdoué)
2
views de Pappano, Villazon, Wainwright,
016, 250e anniversaire de la mort Iohna Loots; Emma Maguire; Romany Pajdak; Luke longtemps différé mais vengé par le
Opolais…] / G. Puccini : Acte 2, extrait de
de Mozart, La Scala commande à Heydon; Miyako Yoshida; Steven McRae; Maria- « Tosca », opéra en 3 actes [Performance team Decca et John Culshaw qui lui fera
Massimiliano Volpini tout un grand nela Nunez; Thiago Soares; Christopher Saunders; de 1964 au Royal Opera House avec Maria enregistrer un « Ring » de légende. Ce-
ballet sur des musiques de l’enfant de Renée Fleming; Joseph Calleja; Miah Persson; Callas] lui d’Herbert von Karajan, très partiel, ne
Jonas Kaufmann; Erwin Schrott; Sarah Connolly; Maria Callas; Holger Preusse, réalisation; Antonio
Salzbourg. Elles seront prises dans Simon Keenlyside; Teodor Llincai; Hibla Gerzmava; lui rends pas vraiment justice en effleu-
Pappano; Rolando Villazon; Rufus Wainwright;
les quatuors et les quintettes, des ori- José Cura; Diana Damrau; Angelika Kirchschlager; rant son art uniquement par le biais de
Kristine Opolais; Thomas Hampson; Wolfgang
ginaux parfois élargis à l’orchestre de Inna Duka; Ekaterina Siurina; Ailish Tynan; Bryn Joop; Jürgen Kesting; Anna Prohaska; Brian sa fascination narcissique pour l’image,
chambre qui créent une pluri-dimen- Terfel; The Royal Ballet; The Royal Opera Chorus; même si ses démêlés avec Niebeling
McMaster
Orchestra of the Royal Opera House; Antonio
sionnalité sonore où l’action peut se CM745008 • 1 DVD C Major autour d’une captation décidément sin-
Pappano; Andris Nelson; Christopher Hogwood;
couler. Un bal en rêve où se bouscule Charles Mackerras; Carlo Rizzi; Colin Davis; gulière de la « Pastorale » réjouissent.
CM745104 • 1 BLU-RAY C Major
les dramaturgies des opéras montrent Andris Nelsons; Bernard Haitink Leonard Bernstein est croqué sous
certains de leurs personnages (Reine OA1261BD • 2 DVD Opus Arte toutes ses facettes, sans cette hagio-
de la nuit, Figaro, Don Giovanni) qui y graphie un peu encombrante qui ac-
transportent leurs faits et gestes, assu- compagnait le portrait de Karajan ; son
rapport à Mahler, face au Wiener Phil-
rant une richesse de vocabulaire choré-
harmoniker qu’il lui faut convaincre, ne
graphique que magnifie dans la danse
cesse d’étonner. Mais la palme revient
un art de la pantomime consommé.
au très beau film de George Wübbolt
Toutes les premières scènes sont, en
qui cherche à saisir l’insaisissable Car-
costumes modernes, comme le pro-
los Kleiber. Son mystère se précise par-
logue d’un ballet à rebrousse-temps : fois au détour de quelques témoignages
Les grands chefs
on gagne progressivement l’époque de pour mieux échapper la seconde sui-
C. Kleiber : « I am Lost to the Wolrd » / G.
Mozart, costumes et danses, le langage L’Art de Marianela Nuñez Solti : « Journey of a Lifetime » / L. Berns- vante, le contrepoint avec les extraits de
chorégraphique délaissant progressi- L. Minkus : Don Quichotte / A.C. Adam : tein : « Larger than Life » / H. von Karajan : concerts, de représentations, de répéti-
vement le lexique contemporain pour Gisèle / P.I. Tchaikovski : Le lac des Cygnes « Maestro for the Screen » tion apportant à l’ensemble un rythme
revenir au grand style du ballet clas- / F. Hérold : La fille mal gardée Georg Wübbolt, réalisation; Carlos Kleiber; certain qui n’exclue pas la nostalgie.
sique. Magnifique voyage à rebours Marianela Nuñez (Kitri); Carlos Acosta; Christo- Riccardo Muti; Michael Gielen; Otto Schenk; Ioan Magnifique. Bonus pour Karajan, un
pher Saunders; Carlos Acosta, chorégraphie- Mar- Holender; Sir Georg Solti; Valerie Solti Valery
où brille un couple stellaire : Nicoletta concert Bach inédit filmé par François
tin Yates, direction (Don Quixote); Marius Petipa, Gergiev; C. von Dohnanyi; Gustavo Dudamel;
Manni et Roberto Bolle s’y subliment. chorégraphie; Peter Wright, chorégraphie; Chris- Stephen Sondheim; Kent Nagano; Marin Alsop; Reichanbach, archive passionnante.
(Jean-Charles Hoffelé) topher Carr, mise en scène; Barry Wordsworth, Sir Peter Jonas; Christoph Eschenbach; Norman (Jean-Charles Hoffelé)
Carl F. Abel : Musique J.S. Bach : Passion selon St. J.S. Bach : Passions selon St. Jean J.S. Bach : Pasison selon St. Jean J.S. Bach : Intégrales des suites Muzio Clementi : Les Sonates
pour flûte et cordes Matthieu et St. Matthieu; Messe en si mineur; Ainsley; Bott; Chance orchestrales pour piano, vol. 1
G. Browne, flûte Kirkby; Chance; Covey-Crump; King’s Oratorios de Pâques et Noël King’s College; Stephen Cleobury Consort of London Costantino Mastroprimiano, piano-forte
Nordic Affect College; Stephen Cleobury Artistes divers Robert Clark
BRIL94304 - 1 CD Brilliant BRIL94248 - 4 CD/DVD Brilliant BRIL94382 - 10 CD Brilliant BRIL94400 - 3 CD/DVD Brilliant BRIL94413 - 1 CD Brilliant BRIL93338 - 3 CD Brilliant
Muzio Clementi : Intégrale des G. Frescobaldi : Messes «di G.F. Haendel : Le Messie (meilleurs J. Haydn : Quatuors à cordes, J. Haydn : Concertinos et Haydn : Mélodies et Cantates
sonates pour piano, vol. 6 Fiorenza» et «della Monica» moments) op. 54-55 divertimenti pour trio avec clavecin Emma Kirkby, soprano
Costantino Mastroprimiano, pianoforte La Stagione Armonica Chœur du King’s College; Brandenbourg Buchberger Quatuor à cordes L’arte Dell’ Arco Marcia Hadjimarkos, pianoforte
Sergio Balestracci Consort; Stephen Cleobury
BRIL94342 - 3 CD Brilliant BRIL93780 - 1 CD Brilliant BRIL93270 - 1 CD Brilliant BRIL93871 - 2 CD Brilliant BRIL94004 - 1 CD Brilliant BRIL94204 - 1 CD Brilliant
A. Vivaldi : Sonates en trio, op. 1 n° F. Liszt : Prélude & Fugue, S 260; G. Mahler : Symphonie n° 5 F. Mendelssohn : Elias; Paulus Mozart : Apollo et Hyacinthe, opéra W.A. Mozart : Concertos pour flûte
12, op. 12, 13, 54, 56, 110 Variations, S 673; Fantaisie & Rudolf Barshai, direction Orchestre de l’Opera de Francfort; en 3 actes n° 1 et 2
L. Cavasanti; M. Staropoli, flûte à bec; Fugue, S 624 Orchetsre de la SWR Lager; Haase; Morvai; Prey Peter-Lukas Graf, flûte; English Chamber
Accademia del Ricercare Hans Kaiser, orgue Sylvain Cambreling; Joshard Daus Nicol Matt, direction Orchestra; Raymond Leppard
BRIL94173 - 1 CD Brilliant BRIL93789 - 1 CD Brilliant BRIL93719 - 1 CD Brilliant BRIL94319 - 4 CD Brilliant BRIL93127 - 2 CD Brilliant BRIL93290 - 1 CD Brilliant
D. Scarlatti : Intégrale des sonates F. Schubert : Intégrale des trio R. Schumann : Intégrale de la R. Schumann : Intégrale de la P.I. Tchaikovski : Concertos piano P.I. Tchaikovski : Intégrale des
pour clavecin, vol. 8 pour piano musique chorale profane musique pour alto et piano n° 1 et 2 symphonies
Pieter-Jan Belder, clavecin, orgue, piano Klaviertrio Amsterdam Studio Vocale Karlsruhe L. Falconi, alto; D. Goracci, clarinette D. Han, piano; Philharmonia Vladimir Fedoseyev; Alexander Gibson;
Werner Pfaff S. Bacchini, piano St. Petersbourg; Paul Freeman Gennady Rozhdestvensky; Yuri Simonov
BRIL93031 - 3 CD Brilliant BRIL93798 - 2 CD Brilliant BRIL94383 - 4 CD Brilliant BRIL94487 - 1 CD Brilliant BRIL93313 - 1 CD Brilliant BRIL94307 - 7 CD Brilliant
G. P. Telemann : Concertos G. Verdi : Requiem A. Vivaldi : Les 4 saisons; Concertos Classic for the people, vol. 1. Classic for the people, vol. 2. Grieg, Für Elise, Klaviermusik für Kinder
Amsterdam Bach Soloists Nedialkova; Ninova; Doikov pour violon, op. 8 n° 5-6 Royal Philharmonic Orchestra; Philip Saint-Saëns, Puccini, Verdi... Œuvres de Beethoven, Schumann,
Musica ad Rhenum Ivan Marinov, direction La Magnifica Comunità Ellis, Owain Arwel Hughes & Nick Davies, RPO; O. Hughes; P. Ellis; J. Rigby; B. Tchaikovski et Debussy
Martin Haselböck; Thomas Indermuhle direction Wordsworth; R. Stapleton Klara Würtz, piano
BRIL99677 - 3 CD Brilliant BRIL93958 - 1 CD Brilliant MMK93818 - 1 CD Brilliant BRIL94982 - 2 CD Brilliant BRIL94935 - 2 CD Brilliant BRIL99283 - 1 CD Brilliant
Dvorák : Serenade Op.44; Haydn : Vivaldi, Du Puy, Villa-Lobos, Olthuis Œuvres pour guitare de Barrios, Adios mi amor. Duos pour vihuela Préludes pour guitare du Novecento. Salve Regina : Œuvres récement
Sinfonia Concertante Hob. I : 105 : Concertos pour basson Castelnuovo-Tedesco, Asencio, de Guerrero, Victoria, Morales, Œuvres de Boris, Ponce, Badings... découvertes de Monteverdi et
Amati Ensemble B. van Sambeek, basson; Sinfonia Ponce Josquin… Cristiano Porqueddu, guitare) Frescobaldi
Rotterdam; Conrad van Alphen Elise Neumann, guitare Delitiae Musicae Il Pegaso; M. Croci, orgue, direction
BRIL9142 - 1 CD Brilliant BRIL9149 - 1 CD Brilliant BRIL9287 - 1 CD Brilliant BRIL94302 - 1 CD Brilliant BRIL9292 - 3 CD Brilliant BRIL94286 - 1 CD Brilliant
Beethoven, Brahms : Lieder. Prey, Lewis. RRC1427 7,57 € p. 2 Anton Eberl : Concerto pour 2 pianos - Sonates pour p... CPO777733 15,36 € p. 7
Brahms : Les sonates violoncelle et piano. Markson, O... RRC1098 7,57 € p. 2 Gorecki : Symphonie n° 3. Izykowska, Boreyko. DUX1459 13,92 € p. 7
Britten : Œuvres orchestrales. Britten, van Beinum, A... RRC1417 7,57 € p. 2 Haydn : Stabat Mater. Wegener, Reinhold, Balzer, Noac... CAR83281 15,36 € p. 7
Chopin : Œuvres pour piano. Rubinstein. RRC6010 24,00 € p. 2 Alberto Hemsi : Coplas Sefardies, Chansons judéo-espa... ROP6155 12,48 € p. 8
Copand dirige Copland : Appalachian Spring - The Tend... RRC1404 7,57 € p. 2 Khachaturian, Penderecki : Concertos pour violoncelle... CLA1802 14,64 € p. 8
Voices from Heaven. Durufle, Howells : Requiems. RRC1341 7,57 € p. 2 Johann Philipp Krieger : Musicalischer Seelen-Friede,... CPO555037 15,36 € p. 8
Dvorak : Symphonies n° 8 & 9 Nouveau Monde. Menuhin RRC2006 12,84 € p. 2 Arnold Krug : Sextuor à cordes. Ensemble Linos. CPO555030 10,32 € p. 8
Holst : Les Planètes. Hickox RRC1200 7,08 € p. 2 Liszt : Œuvres pour piano. Hay. PCL10138 13,92 € p. 8
Liszt : Les 2 Concertos pour piano. Brendel, Gielen. RRC1362 7,57 € p. 2 Machaut : Fortune’s Child. The Orlando Consort. CDA68195 15,36 € p. 9
Sir Colin Davis. The Early Mozart Recordings. RRC3015 12,48 € p. 2 Mahler : Le Chant de la Terre. Peckova, Samek, Altric... SU4242 13,92 € p. 9
Mozart : Les grands opéras. Wachter, Schwarzkopf, Sut... RRC9013 33,60 € p. 2 Monteverdi : Madrigaux, Livres V & VI. Le Nuove Music... BRIL95659 8,16 € p. 9
Palestrina : Missa Aeturna Christi Munera. Pro Cantio... RRC2040 12,84 € p. 2 Mozart, Rachmaninov : Concertos pour piano. Ciccolini... LPO0102 10,32 € p. 9
Puccini : Les grands opéras. Callas, Schwarzkopf, Gob... RRC9011 33,60 € p. 2 Mozart : Quatuors dédiés à Haydn. Quatuor Auryn. TACET972 24,00 € p. 9
Schumann : Œuvres pour piano. Grimaud. RRC1340 7,57 € p. 2 Feliks Nowowiejski : Symphonies n° 2 et 3. Borowicz. DUX1446 13,92 € p. 9
R.Strauss : Alpensinfonie / Alpine Symphony RRC1055 7,08 € p. 2 Pellegrini, Padovano : Intégrales de la musique pour ... BRIL95259 6,72 € p. 10
Strauss : Don Quixote. Tortelier, Kempe, Lehmann. RRC1371 7,57 € p. 2 Andrei Petrov : The Master and Margarita. Terminkanov... NFPMA9983 11,76 € p. 10
Strauss : Valses célèbres. Boskovsky. RRC1421 7,57 € p. 2 Purcell : Suites pour clavecin. Rzetecka-Niewiadomska. DUX1437 13,92 € p. 10
Tchaikovski, Schumann : Concertos pour piano. Cliburn. RRC1391 7,57 € p. 2 Rachmaninov : Les Vêpres, op. 37. Rehlis, Bartminski,... DUX1404 13,92 € p. 10
Hans Hotter chante Wagner et Verdi. RRC1413 7,57 € p. 2 Joseph Rheinberger : Intégrale des sonates pour violo... BRIL95635 6,72 € p. 10
Musique pour piano écossaise. Scott, Center, Stevenson. RRC1246 7,57 € p. 2 Giovanni Antonio Rigatti : Motets pour soprano, Livre... LDV14034 11,40 € p. 10
Tchaikovski, Glazounov, Medtner : Sonates russes pour... RRC1403 7,57 € p. 2 Rimski-Korsakov : Shéhérazade - Capriccio Espagnol (v... LDV14035 11,40 € p. 10
L’Art de Sviatoslav Richter. RRC6011 28,68 € p. 2 Ries : Concertos pour piano n° 8 et 9. Lane, Botstein. CDA68217 15,36 € p. 11
Schwarzkopf E. / Lieder choisis RRC1268 7,08 € p. 2 Alessandro Scarlatti : La Giuditta, oratorio. Frisani... BRIL95536 6,72 € p. 11
Fischer-Dieskau chante des Lieder de Schubert, Schuma... RRC1313 7,57 € p. 2 Samuel Scheidt : Cantiones Sacrae. Bresgott. CAR83488 15,36 € p. 11
Ferrier K. / What is Life ?. Morceaux choisis RRC1057 7,08 € p. 2 Schubert : Sonate et Impromptus pour piano. Hamelin. CDA68213 15,36 € p. 11
Joan Sutherland - Airs d’opéra. Son premier récital (... RRC1364 7,57 € p. 2 Schütz : Petits concerts spirituels, vol. 2. Sämann, ... CAR83271 24,00 € p. 11
The Voice of Peter Pears. Pears, Britten. RRC1393 7,57 € p. 2 Johann Sebastiani : Passion selon St. Matthieu. Balze... CPO555204 15,36 € p. 12
La voix d’Alfred Deller RRC1419 7,57 € p. 2 Sergei Mikhailovich Slonimsky : Symphonie n° 2 - Cant... NFPMA99123 11,76 € p. 12
L’Art de Mstislav Rostropovitch. Œuvres pour violonce... RRC1406 7,57 € p. 2 Ekier, Szymanowski : Œuvres pour piano. Pyrc. DUX1458 13,92 € p. 12
L’art du violon. Arthur Grumiaux joue Mozart, Beethov... RRC7010 28,32 € p. 2 Telemann : Die Stille Nacht, cantates pour basse seul... PAS1034 15,36 € p. 12
The artistry of Dennis Brain. RRC1363 7,57 € p. 2 Tallis : Les antiennes votives. The Cardinall’s Music... CDA68250 15,36 € p. 12
Musique baroque pour trompette. Maurice André joue Te... RRC1405 7,57 € p. 2 Boris Tichtchenko : Symphonie n° 2. Chivzhel. NFPMA99105 9,60 € p. 13
British Light Music. RRC1381 7,57 € p. 2 Paolo Tosti : 1916, les dernières mélodies pour sopra... LDV14033 11,40 € p. 13
Pavel Kolesnikov Antonio Valente : Tablature de clavecin. Ensemble L’A... BRIL95326 6,72 € p. 13
Louis Couperin : Danses du Manuscrit Bauyn. Kolesnikov. CDA68224 15,36 € p. 3 Vivaldi : Stabat Mater - Gloria. Scholl, Herfurtner, ... GRAM99165 13,92 € p. 13
Chopin : Mazurkas. Kolesnikov. CDA68137 15,36 € p. 3 Vivaldi : Concerti con organo obbligato. Cagnani. ELEORG044 12,48 € p. 13
Tchaikovski : Les Saisons. Kolesnikov. CDA68028 15,36 € p. 3 Géza Zichy : Intégrale de l’œuvre pour piano. Cimirro. AP0371 12,48 € p. 13
Alphabétique Récitals
Bach : Improvisations sur l’Art de la Fugue. Austrian... GRAM99142 13,92 € p. 3 Bartók & Baroque : Œuvres pour clavecin. Varadi. CLA1807 14,64 € p. 14
Bach : Opus Magnum, vol. 2, transcriptions pour piano... HC17075 13,20 € p. 3 Luis Bacalov : Actitud Tangera. LDV14610 11,40 € p. 14
Emanuele Barbella : Six duos pour altos. Marcocchi, L... PAS1046 15,36 € p. 3 Les premiers maîtres du clavier. Ratko. KL1524 12,48 € p. 14
Berlioz : Harold en Italie et autres œuvres orchestra... CDA68193 15,36 € p. 3 Vivaldi, Galuppi, Albinoni : La Venezia di Anna Maria... 0301052BC 14,64 € p. 14
Brahms : Intégrale des mélodies, vol. 7. Appl, Johnson. CDJ33127 15,36 € p. 3 The Bach Circle : Œuvres pour orgue des élèves majeur... BRIL95649 6,72 € p. 15
Brahms : Œuvres pour piano. Kopachevsky. PCL10141 18,24 € p. 4 Belle Epoque à Turin : Compositions jouées à l’Exposi... ELEORG037 12,48 € p. 15
Wilhelm Friedemann Bach Edition. BRIL95596 40,80 € p. 4 Fantaisies espagnoles pour orgue. Torrent. ELEORG048 12,48 € p. 15
Bruckner : Symphonie n° 5. Ballot. GRAM99162 22,56 € p. 4 Bowen, Martin, Sköld, Leitner : Œuvres pour alto et o... GRAM99168 13,92 € p. 15
Helge Burggrabe : Hagios II, Chants de prières et de ... 0301065BC 14,64 € p. 4 Rejoice ! : Œuvres pour chœur et orgue. Kogert, Glaßn... GRAM99156 13,92 € p. 15
Nicolas Capron : Premier livre de sonates à violon se... CLA1809 14,64 € p. 4 Sérénades romantiques pour cordes : Dvorák, Elgar, Ja... BRIL95655 16,08 € p. 15
Brahms : Quatuors à cordes - Quintettes - Sextuors. V... HC16084 21,12 € p. 5 Ludwig Güttler Edition Europa : A continent united by... 0301066BC 25,44 € p. 15
Chopin on Pleyel : Œuvres pour piano. Rutkowski. PCL10129 13,92 € p. 5 Metamorphosis : Œuvres pour cor et piano. Volta, Koch. AVI8553383 15,36 € p. 15
Ignazio Cirri : Six sonates pour clavecin et violon, ... PAS1045 15,36 € p. 5 Duos concertants pour clarinettes. Duo Gurfinkel, Chr... AVI8553396 15,36 € p. 15
Arcangelo Corelli : Sonates pour violon, op. V. Baude... BRIL95597 8,16 € p. 5 Irish Holidays : Musique irlandaise pour clarinette e... GEN18495 13,92 € p. 15
Beethoven : Symphonie n° 1, 2 et 8. Rajski. [Vinyle] TACET238L 44,40 € p. 5 Musique pour la chasse des Maîtres tchèques anciens. ... SU4228 12,48 € p. 15
Beethoven : Symphonies n° 3 et 4. Rajski. [Vinyle] TACET239L 44,40 € p. 5 Les musiciens d’Haendel. Laurent, Teatro del Mondo. PN1703 15,36 € p. 16
Beethoven : Symphonie n° 5. Rajski. [Vinyle] TACET240L 23,28 € p. 5 Delight in Musicke : Mélodies et musique instrumental... BRIL95654 6,72 € p. 16
Beethoven : Symphonie n° 6. Rajski. [Vinyle] TACET241L 23,28 € p. 5 Orpheus : Lieder, airs et madrigaux du 17ème siècle. ... CPO555168 10,32 € p. 16
Beethoven : Symphonie n° 7. Rajski. [Vinyle] TACET242L 23,28 € p. 5 Paris 1804 : Musique pour cor et cordes. Denabian, Qu... PAS1032 15,36 € p. 16
Beethoven : Symphonie n° 9. Rajski. [Vinyle] TACET219L 44,40 € p. 5 Motets de la Renaissance anglaise. The Gesualdo Six, ... CDA68256 15,36 € p. 16
Couperin : Les Concerts Royaux. I Fiori Musicali. LDV14031 11,40 € p. 6 Smetana, Dvorák, Suk : Quatuors à cordes. The Bohemia... PACD96058 11,76 € p. 16
César Cui : Transcriptions pour piano. Duo Ivanova-Za... HC17049 13,20 € p. 6 DVD et Blu-ray
Czerny, Bruch : Concertos pour duo de pianos et orche... CPO555090 15,36 € p. 6 Mozart : Les Noces de Figaro - Cosi fan tutte - L’Enl... OA1245BD 30,72 € p. 17
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