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Freinet

C’est Célestin Freinet, un instituteur français, qui est à l’origine de ces « techniques Freinet. » En
effet, il ne veut pas employer le terme de « pédagogie Freinet » mais plutôt de « techniques Freinet »
car les techniques évoluent dans le temps contrairement à la pédagogie qui reste figée.

Célestin Freinet devient instituteur dans une petite école dans les années 1910. Il a eu une enfance et
une vie que l’on peut qualifier de rurale, il a grandi dans un village vivant en quasi autarcie.

En 1917, il est mobilisé pour partir à la guerre et se retrouve gravement blessé au niveau de la
poitrine (il est en convalescence pendant plus de deux ans et les médecins lui conseillent de ne pas
reprendre son métier d’instituteur). C’est pour continuer à travailler malgré sa blessure de guerre et
car il ne veut pas que les horreurs de la guerre se reproduisent pour la nouvelle génération qu’il
s’intéresse aux expériences étrangères d’Education nouvelle.

Les principes de base des « techniques Freinet » sont un prolongement des activités proches de la vie
des élèves. Ainsi, les promenades et observation de la nature sont investies en classe par la
production de textes. Une des idées majeures de Freinet est celle de l’imprimerie dans la classe car
cela rend possible le travail de lecture sur des textes proches des intérêts des enfants. L’imprimerie
permet aussi la correspondance scolaire et le journal scolaire. D’autres techniques verront le jour
plus tard comme le plan de travail hebdomadaire, le conseil de classe, les fichiers autocorrectifs, la
méthode naturelle de lecture et le tâtonnement expérimental.

Le plan de travail hebdomadaire est un document permettant d’organiser son travail scolaire de
façon individuelle sur une durée donné, une semaine par exemple. Ainsi, le plan de travail est adapté
à chaque élève et l’élève planifie lui-même sa manière de le réaliser mais il doit remplir les objectifs à
la fin du temps imparti. Le rôle de l’enseignant concernant le plan de travail est de le concevoir, de
l’adapter si besoin, de le corriger, d’accompagner l’élève dans la réalisation de celui-ci.

Le conseil de classe est un moment de rassemblement durant laquelle chacun peut s’exprimer et
c’est aussi durant celui-ci que les décisions concernant l’école sont prises. Les élèves participent au
conseil de classe au même titre qu’un adulte. C’est aussi durant le conseil de classe que les conflits
sont réglés. En effet, on peut l’organiser de la façon suivante : les élèves écrivent ce dont ils veulent
parler sur des papiers classés en plusieurs catégories : je félicite, j’ai un problème, je propose. Lors du
conseil de classe, on lit les mots des élèves un à un et on en discute.

La méthode naturelle de lecture consiste en t un ensemble de situations de communication, de


production d’écrits, de lectures authentiques mises en place par l’enseignant à travers la vie d’une
classe coopérative, en réseau avec d’autres classes et en liaison avec d’autres acteurs sociaux du
monde qui nous entoure :

– pour mettre l’enfant en contact avec toutes les lectures qu’il est susceptible de rencontrer dans la
vie, tous les types d’écrits qu’il est susceptible de produire ;

– en installant des situations d’analyse des différents types d’écrits rencontrés, pour mieux en
connaître leur fonctionnement, ainsi mieux les maîtriser ;

– en utilisant des approches techniques différentes adaptées, favorisant cette maîtrise

Le tâtonnement expérimental est à la base de tout apprentissage selon Freinet. Selon lui, cette loi
s’applique chez les êtres humains, adultes comme enfants. L’enfant effectue de nombreux gestes et
s’en tient aux gestes qui ont été fructueux, qui lui ont permis d’atteindre son but. Le nouveau-né
passe donc par un « tâtonnement mécanique », qui est en fait « l’expression inefficace des besoins ».
Puis, il parvient à un « tâtonnement intelligent » qui est caractérisé par « la perméabilité de
l’expérience ». Cette expression renvoie à la « capacité à intégrer les acquis de l’expérience ». On
retrouve le même procédé chez les adultes selon Freinet. En effet, ceux-ci, lorsqu’ils se trouvent dans
un milieu « favorable », cherchent à « connaître par essai, analyse, hypothèse, vérification. »

Il trouve cela dommage de ne pas laisser les enfants tâtonner pour parvenir à un résultat, car en
dehors du cadre scolaire, c’est bien par tâtonnement que l’enfant procède. En effet, lorsque l’enfant
monte un escalier, il commence par buter, tomber et au fur et à mesure de son ascension et de ses
essais, il parviendra à monter l’escalier sans commettre d’erreurs. Célestin Freinet écrit qu’il ne nous
viendrait pas à l’idée de ne pas laisser l’enfant monter seul, pour ne pas qu’il bute ou tombe parce
qu’alors il buterait et tomberait toujours au même endroit. C’est la même chose pour les
apprentissages : il faut laisser l’enfant tâtonner, commettre des erreurs sans avoir peur qu’il ait une
conception erronée. Le rôle de l’enseignant est de permettre « d’enrichir » le tâtonnement des
enfants, de « l’élargir. »

Freinet prend un exemple concret pour nous expliquer pourquoi utiliser le tâtonnement
expérimental et la méthode naturelle en classe. Ici, le pédagogue nous dit qu’une maman qui
apprend à son enfant à parler utilise une méthode naturelle. L’enfant apprend donc à parler par
tâtonnement expérimental et nul n’oserait remettre en cause la réussite de cette méthode. Il
s’interroge donc : pourquoi à l’école employons-nous des méthodes scolastiques alors que la
méthode naturelle et le tâtonnement expérimental ont fait leurs preuves ?

Voilà les étapes par lesquelles l’apprenant passe lors du tâtonnement expérimental :

- Phase 1 : il émet des hypothèses

- Phase 2 : action-essai : il teste son hypothèse

- Phase 3 : feed-back-évaluation : l’enseignant fait un feed-back à l’élève pour lui permettre de savoir
si son hypothèse est juste

- Phase 4 : répétition : si l’essai a été fructueux, l’apprenant renouvelle l’expérience pour qu’il
l’intègre

- Phase 4bis : nouvelle hypothèse : si l’essai n’a pas été fructueux, l’apprenant recommence

Ce qui fait la force du tâtonnement expérimental, c’est le fait que l’action est répétée et c’est ce qui
va permettre à l’apprenant d’ancrer l’apprentissage, de l’intégrer à sa structure cognitive.

Les « techniques Freinet » ont toutes le même objectif : rendre l’élève acteur de son apprentissage
tout en se basant sur l’expression libre des enfants. Célestin Freinet prône la coopération au sein de
la classe et entre les instituteurs.

Un des mots clés de ce courant pédagogique est donc celui de coopération. Comme le but est de
rendre l’élève acteur de son apprentissage, nous pouvons retenir cette phrase : “C'est l'enfant lui-
même qui doit s'éduquer, s'élever avec le concours des adultes. Nous déplaçons l'acte éducatif : le
centre de l'école n'est plus le maître mais l'enfant.”

Ce qui distingue ce type d’éducation du système classique est tout d’abord le fait de placer l’élève au
centre des apprentissages, d’en faire le principal acteur et de lui donner un rôle plus important. En
effet, dans les classes Freinet, les élèves peuvent s’exprimer au même titre que les adultes
notamment lors des conseils de classe et lors du plan de travail hebdomadaire. Lors du plan de
travail, l’enfant se gère seul, comme il le souhaite, il fait le travail qu’il veut, dans l’ordre qu’il veut du
moment que tout est terminé à la fin de la semaine. Dans les écoles primaires classiques, les élèves
effectuent tous le même travail au même moment. De plus, les plans de travail sont adaptés à
chaque élève, la différenciation est appliquée de cette manière au sein de ce type de pédagogie. Les
élèves ne devront pas tous effectuer le travail de la même manière et ils n’auront pas tous la même
quantité de travail.

Le tâtonnement expérimental constitue aussi une différence avec l’enseignement primaire classique
puisque d’ordinaire, les apprentissages partent du maître. Or, avec le tâtonnement expérimental,
c’est de l’élève que partent les apprentissages.

La coopération entre élèves a aussi une part plus importante dans les classes Freinet.

Ce que je trouve positif :

- Le conseil de classe car les élèves sont vraiment investis dans la vie de l’école. Ils ont intégrés
dans les prises de décisions, on leur donne la parole autant qu’aux adultes et cela permet de
travailler sur l’expression orale et sur la vie en communauté : les élèves doivent apprendre à
s’écouter les uns les autres tout en respectant les opinions de chacun. C’est également une
bonne chose pour régler les conflits car on peut en discuter librement avec les élèves
concernés et trouver des solutions.
- Le tâtonnement expérimental car les élèves sont acteurs de leurs apprentissages qui sont
alors plus ancrés. Cela fait plus de sens pour les élèves et les marque plus. Le fait d’émettre
des hypothèses, de chercher des solutions, de réfléchir est plus marquant que d’écouter une
leçon ou une règle énoncée par l’instituteur.
- Le plan de travail car les élèves apprennent à devenir autonomes et à se gérer seuls. En effet,
ils doivent apprendre à terminer un travail en étant leur propre guide. C’est positif car les
élèves peuvent travailler à leur rythme et sur ce qu’ils souhaitent. Certains préfèrent
commencer par des maths, d’autres par du français. De plus, ils sont adaptés à chaque élève
comme ça le rythme est respecté et ça fait une pression en moins pour les élèves en
difficulté tout en amenant les élèves ayant plus de facilités à se dépasser. Respecter le
rythme de chaque enfant est primordial.
- La coopération entre élèves et la coopération entre enseignants.

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