Guide de

l'étudiant 2021

Sciences économiques

QUELS DIPLÔMÉS SERONT

LES MIEUX PAYÉS? P10

Ecoles de business à l'étranger: les critères à remplir P04

Comment comparer les universités entre elles P08
 ÉDITORIAL 3

D’étudiant à vie Sommaire

04 BACHELOR À L’ÉTRANGER

professionnelle:
Zoom sur les conditions d’accès
aux 14 meilleures écoles de business
et management étrangères.

le saut de l’ange

C
ontrairement aux apparences, la vie d’un étudiant n’est pas qu’un long fleuve
tranquille. Ponctuée de transitions chocs, elle met bien souvent à mal les capaci-
tés d’adaptation des jeunes. Le premier cap à passer, celui du secondaire vers
l’enseignement supérieur, consiste à trouver la voie que l’on sera censé suivre
pendant plus de quarante ans, ce qui est tout sauf simple. Heureusement, de nos jours,
les cursus généralistes permettent de se donner le temps de peaufiner son choix et les
masters (sans cesse plus nombreux) offrent la possibilité de se spécialiser dans la
foulée. A cela s’ajoutent les parents, l’école, les conseillers d’orientation qui jouent un
08 CLASSEMENTS INTERNATIONAUX
rôle de soutien et une nouvelle génération qui trace les contours d’un marché du travail Quatre palmarès très influents
où l’on change de métier comme de chemise. On passe désormais de plus en plus notent chaque année les universités.
facilement de banquier à hypnotiseur, de DRH à entrepreneur... Un champ des pos-
Que valent-ils vraiment?
sibles plus ouvert qui diminue quelque peu la pression exercée sur l’étudiant.
10 SALAIRES Selon une étude,
Un stage pour se donner de l’élan les diplômés en économie
Le cap suivant, autrement plus ardu, est celui du passage des études à la vie profession- des filières HES gagneraient davantage
nelle. Plus brutal et moins préparé, ce franchissement fait peur à bon nombre de que les universitaires.
jeunes. Et pour cause, personne n’en parle.
12 ENTREPRENEURIAT Présentation
Comment un étudiant peut-il passer de trois,
des principales formations
quatre ou cinq ans de révisions, de vacances et universitaires qui soutiennent
d’horaires irréguliers à une phase de recherche les projets entrepreneuriaux.
d’emploi en roue libre, d’entretiens en terres
inconnues et finalement à un statut de salarié aux 14 NOUVEAUX PROFILS Les filières pour
horaires stricts, au rythme soutenu et aux va- trois métiers recherchés: spécialiste
cances raréfiées? Certes, les études préparent les RH, data scientist et business analyst.
étudiants à gérer la comptabilité, l’informatique
17 CONSEILS Bonnes adresses
ou encore à parler macroéconomie, mais qu’en
pour dénicher un logement.
est-il de la façon de trouver l’employeur adéquat,
de savoir se vendre auprès de lui, de s’habiller 19 CONSEILS Comment décrocher
pour faire bonne impression, de se comporter des aides financières? Astuces.
pour s’intégrer avec ses collègues... Tout cela fait
partie d’un trou noir que le jeune finit par com-
bler de lui-même sur le terrain.
Mais reste qu’à l’approche du grand saut, le
stress est à son paroxysme. A l’avenir, Bilan va traiter davantage de ces questions afin
d’aiguiller les étudiants qui redoutent ce moment fatidique. Malgré tout, le conseil le
plus précieux que l’on puisse d’ores et déjà donner est de profiter du temps dont on
dispose quand on est en étude pour réaliser des stages. La réalité d’une profession est RÉDACTEUR EN CHEF DIRECTEUR ARTISTIQUE

souvent moins reluisante que ce à quoi l’on s’attend. On ne le répète jamais assez, Serge Guertchakoff Pierre Broquet
mais aucun métier n’est parfait, le tout est de trouver le bon dosage entre attentes et RÉDACTION PHOTO DIRECTRICE ARTISTIQUE ADJOINTE

contraintes. Horaires, environnement de travail, stress, responsabilités…Un stage vous David Huc Charlène Martin
fera vous rendre compte de ce à quoi pourrait ressembler votre avenir professionnel, CHEF D’ÉDITION Inès Girod
vous gagnerez en réseau et testerez ce qu’est la vie au travail. Alors n’hésitez pas, RÉDACTION
postulez en masse, ces stages feront tout autant partie de votre formation que le cours Ghislaine Bloch, Rebecca Garcia, Julie Müller,
de statistiques. Ainsi, la transition de vie étudiante à vie professionnelle, qui s’appa- Joan Plancade, Mary Vakaridis
rente généralement à un saut de l’ange, ressemblera davantage à un joli plongeon qu’à MARKETING Dahlia Al-Khudri, Jacques Molinari
PHOTOSCOVER: DR, ÉDITO: HUC, HERZOG

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JULIE MÜLLER av. de la Gare 33 - 1003 Lausanne
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4
Etudes
à l’étranger:
optimisez
vos chances!
Beaucoup de jeunes rêvent d’effectuer leur bachelor dans
un autre pays. Mais il faut être attentif aux critères d’admission.
Voici les conditions d’accès au top 14 des meilleures écoles
de business et management étrangères. PAR JULIE MÜLLER
F
orce est de constater: la vie étu-
diante n’est plus celle d’autrefois.
De nos jours, la compétition s’est
installée dans les rangs, le bachelor
s’est transformé en un minimum
requis et les déclinaisons pour le réaliser
sont tellement nombreuses qu’elles
semblent infinies. Grâce à une offre
diversifiée, croissante et mondialisée, un
jeune peut désormais se tourner vers
l’Asie ou rester en Europe, en finir au plus
vite sur trois ans ou s’éterniser une année
de plus, changer de campus ou se spécia-
liser en cours de cursus...
S’y prendre très à l’avance
Adaptées à une jeunesse toujours plus
nomade, ces options donnent néanmoins
le tournis car partir étudier à l’étranger
n’est pas chose aisée. Planification et
préparation sont, entre autres, néces-
saires et dénotent quelque peu dans le
contexte pandémique actuel. «Mon
conseil est d’aller de l’avant. Pour une
rentrée en septembre 2022, les dossiers
d’inscription aux universités doivent être
déposés au début de l’année, les étudiants
ont donc une visibilité de dix à dix-huit
mois», rassure Aurélie Panchaud,
2.
conseillère d’éducation chez Educom.
Pour les malheureux qui se voient obligés
de repousser d’un an leur rentrée (initia-
lement prévue cet automne), la spécia-
liste se veut à nouveau optimiste:
«L’année sabbatique n’est plus signe de
paresse aujourd’hui, elle peut avoir au
contraire une grande valeur ajoutée car
préparer son dossier, améliorer son
anglais, passer les tests nécessaires pour
une admission, etc., sont des choses qui
demandent beaucoup de temps à un élève
scolarisé.» Un volume de travail bien «Ces dix dernières années, le lieu privilé-
souvent omis des considérations lorsque gié des Suisses pour un bachelor était la
vient le moment de choisir entre s’expa- Grande-Bretagne. Depuis le Brexit, outre
trier ou non. les démarches qui étaient propres à cette
région, voici que s’ajoutent les difficultés
Grande-Bretagne: pas si simple! pour obtenir un visa mais aussi des frais
Aurélie Panchaud, qui accompagne pas d’études revus à la hausse, ce qui pousse
moins de 40 étudiants par an dans cette les jeunes à se tourner vers d’autres
phase primordiale, souligne néanmoins destinations comme les Pays-Bas, l’Italie
l’importance du choix de la destination: ou encore l’Espagne.»
Cibler le bon profil
«L’année sabbatique n’est plus signe Une fois ce frein pris en compte, un autre
élément doit être également examiné avec
de paresse aujourd’hui, elle peut avoir attention avant de se lancer dans l’aven-
une grande valeur ajoutée» ture des postulations: celui des critères
d’admission. Bien souvent plus sélectives
 GUIDE DE L’ÉTUDIANT 5

1. HEC Montréal (Canada)

Intitulé: Baccalauréat en administration
des affaires (B.A.A.)
Durée: 4 ans (dont une année préparatoire)
Campus: Montréal
Rentrée: Fin août
Conditions d’accès: 1. Etre titulaire
d’un certificat de maturité, mathématiques
niveau supérieur, obtenu avec 4,8 au minimum
2. Postuler en ligne en fournissant son relevé
de notes
3. Choisir un cursus en français, en anglais
ou bilingue. Le cas échéant, présenter un test de
langue attestant de ses capacités linguistiques
Délai de candidature: Le délai d’application
prend fin au 15 février.

2. Université McGill (Canada)

Intitulé: BCom (Bachelor de commerce)
Durée: 3 ou 4 ans pour 120 crédits
Campus: Montréal
Rentrée: Septembre
Conditions d’accès: 1. Etre titulaire
d’un certificat de maturité avant la rentrée
2. Avoir une moyenne minimale de 5,5 durant
sa dernière année de secondaire (soit B+)
3. Postuler en ligne en fournissant
toutes les informations demandées
Délai de candidature: Postuler avant
le 15 janvier précédant sa rentrée. Les pièces
justificatives doivent arriver avant le 15 mars.

que le système universitaire suisse, les DES BACHELORS QUI COÛTENT DE 2340 À 70 650 FRANCS PAR AN
écoles étrangères ont une palette de FRAIS DE SCOLARITÉ POUR UN ÉTUDIANT SUISSE, EN FRANCS (TAUX DE CHANGE AU 03.02.2021)
critères aussi diverse et variée que le Année 1 Année 2 Année 3 Année 4
nombre de programmes proposés. 11. HEC Montréal Canada 20 100 20 100 20 100 20 100
Consciente de cela, Aurélie Panchaud 12. McGill Canada 36 900 36 900 36 900 36 900
insiste sur la nécessité de s’y intéresser 13. IE Espagne 22 690 22 690 22 690 22 690
avant de démarrer. «Moyenne de 5,5 en 14. ESADE Espagne 18 310 18 310 18 310 18 310
mathématiques, évaluation des connais- 15. Boston College Etats-Unis 70 650 70 650 70 650 70 650
PHOTO: LOÏC LAGARDE/GETTY IMAGES

sances, niveau de langues... Il est recom- 16. NYU Etats-Unis 49 420 49 420 49 420 49 420
mandé de cibler des universités corres- 17. EMLyon France 12 420 12 420 12 420 12 420
pondant au profil de l’étudiant», appuie- 18. ESCP France 16 150 16 150 16 150 -
t-elle. Afin d’aider les étudiants dans cet 19. IÉSEG France 11 600 11 600 11 600 -
exercice de ciblage, voici les conditions 10. LSE Grande-Bretagne 27 515 27 515 27 515 -
d’accès au top 14 des meilleures écoles de 11. Warwick Grande-Bretagne 33 200 33 200 33 200 -
business et management étrangères où les 12. Bocconi Italie 13 700 13 700 13 700 -
Suisses se rendent le plus fréquemment 13. Maastricht Pays-Bas 2340 2340 2340 -
pour leur bachelor. 14. Rotterdam Pays-Bas 2340 2340 2340 -
6
3. IE Business School (Espagne)
Intitulé: Bachelor in Business Administration
Durée: 4 ans
Campus: Madrid ou Ségovie (mobilité
inter-campus)
Rentrée: Septembre
Conditions d’accès: 1. Etre titulaire d’un
certificat de maturité avant la rentrée avec une
moyenne supérieure à 4,5 et avoir de bonnes notes
en mathématiques est fortement recommandé
2. Candidater en ligne directement
en remplissant un dossier de candidature
avec des pièces justificatives
3. Passer un test d’admission permettant
de mesurer compétences, aptitudes
et caractéristiques de personnalité.
Il évalue également le niveau d’anglais
4. Réussir un test d’anglais avec des scores
tels que IELTS 7, TOEFL 90 (100 recommandé),
CAE ou CPE
5. Une fois tous les documents soumis,
l’équipe des admissions prend contact
pour un entretien formel
Délai de candidature: Le processus
d’admission est continu, ce qui signifie que
l’on peut l’appliquer à tout moment de l’année.
Néanmoins, compte tenu des places limitées,
il est conseillé de commencer son processus
d’admission 9 à 10 mois avant la rentrée
souhaitée.
4. ESADE Business School (Espagne)
Intitulé: Bachelor of Business Administration
(BBA)
Durée: 4 ans
Campus: Barcelone
Rentrée: Septembre
Conditions d’accès: 1. Etre titulaire
d’un certificat de maturité et remplir
la demande d’admission en ligne
2. Passer un test à choix multiples
en trois sections de 3 heures afin d’évaluer
le profil du candidat
3. Passer un test d’anglais de 1 h 30 comprenant
de la rédaction et des exercices
4. Fournir les pièces justificatives
(relevés de notes, etc.)
5. Dans certains cas, le comité des admissions
peut exiger des informations supplémentaires
et demander un entretien personnel
Délai de candidature: Les candidatures
sont acceptées d’octobre à juin mais il est
recommandé de commencer le plus tôt possible.
5. Boston College (Etats-Unis)
Intitulé: B.A. Economics
Durée: 4 ans
Campus: Boston
Rentrée: Fin août
Conditions d’accès: 1. Déposer un dossier
de candidature en ligne via CommonApp
2. Fournir des relevés de notes, le cas échéant
son certificat de maturité, deux lettres
de recommandation et certains documents
administratifs
3. Soumettre deux essais en répondant à deux
des trois sujets proposés. Ceux-ci permettent
d’évaluer la capacité à rédiger de l’étudiant
4. Réussir un test d’anglais
(score TOEFL minimum de 90-100)
5. Réaliser une entrevue de 15 minutes
avec le comité d’admission
Délai de candidature: Trois sessions
de postulation sont possibles, la première se
termine le 1er novembre, la seconde le 1er janvier
et enfin dernière tentative au 5 janvier maximum.
6. NYU (Etats-Unis)
Intitulé: Bachelor of Science in Business
de la Stern School of Business
Durée: 4 ans
Campus: New York
Rentrée: Septembre
Conditions d’accès: 1. Les agents 5.
des admissions examinent personnellement
chaque demande. Il n’y a pas de formule
pour prendre des décisions d’admission
2. Il n’y a pas non plus de nombre maximum
d’étudiants qui peuvent être admis
3. Un dossier dense, préparé avec
un représentant de son collège, devra être fourni
(relevés de notes du secondaire, évaluations
de professeurs, etc.) lors de l’application en ligne
via CommonApp
Délai de candidature: Trois sessions
de postulation sont possibles, la première se
termine le 1er novembre, la seconde le 1er janvier
et enfin dernière tentative au 5 janvier maximum.
7. EMLyon (France)
Intitulé: Global Bachelor in Business
Administration
Durée: 4 ans (modèle anglo-saxon)
Campus: Paris, St-Etienne, Casablanca,
Shanghai (mobilité inter-campus)
Rentrée: Septembre
Conditions d’accès: 1. Etre titulaire
d’un certificat de maturité avant la rentrée
2. Candidater en ligne directement 9.
en remplissant un dossier de candidature
avec des pièces justificatives
3. Passer des épreuves digitales (scénarios
de mise en situation, tests cognitifs et entretien
vidéo de motivation…)
Délai de candidature: Possibilité jusqu’à la fin
du mois d’août tant que des places sont encore
disponibles mais les places étant limitées,
mieux vaut s’y prendre tôt.
8. ESCP (France)
Intitulé: Bachelor in Management (BSc)
Durée: 3 ans dans 3 pays
Campus: Paris, Berlin, Londres, Madrid, Turin
(mobilité inter-campus)
Rentrée: Septembre
Conditions d’accès: 1. Fournir les relevés
de notes des trois dernières années du
secondaire ainsi que le certificat de maturité
2. Rédiger en anglais un essai personnel
sur ses qualités, ses centres d’intérêts, etc.

3. Réussir un test d’anglais avec des scores
tels que IELTS 6.5, TOEFL 90, CAE 180
4. Fournir un CV ainsi que d’autres pièces
justificatives supplémentaires
5. Réaliser un entretien oral avec au moins deux
personnes, y compris des membres du corps
professoral (possible à distance via Skype)
Délai de candidature: Les admissions
ont lieu de novembre à août avec des sessions
tous les mois.
9. IÉSEG School of Management (France)
Intitulé: Bachelor in International Business (BIB)
Durée: 3 ans
4. Campus: Lille et Paris
Rentrée: Septembre
Conditions d’accès: 1. Déposer un dossier
de candidature en ligne
10. 2. Réaliser sur le moment une vidéo
de motivation
3. Fournir des relevés de notes,
le cas échéant son certificat de maturité,
un CV et certains documents administratifs
4. Réussir un test d’anglais avec des scores tels
que IELTS 6.5, TOEFL IBT 85, TOEIC 4 Skills 850,
Duolingo 105, CAMBRIDGE Exam B2
Délai de candidature: Les admissions
ont lieu de décembre à juin avec des sessions
tous les mois.
10. London School of Economics LSE
(Grande-Bretagne)
Intitulé: BSc Management
Durée: 3 ans
Campus: Londres
Rentrée: Septembre
Conditions d’accès: 1. Postuler en ligne
en fournissant des relevés de notes,
des références de professeurs etc.
2. Rédiger une lettre de motivation
3. Ce programme étant très sélectif, l’admission
13. sera définitive en fonction des résultats obtenus
à la maturité mais généralement une moyenne
générale de 5 est requise, 5,5 en mathématiques
4. Voir l’évolution des conditions d’admission
ces prochains mois par rapport au Brexit
Délai de candidature: Le processus
d’application se termine le 15 janvier.
11. Warwick Business School
(Grande-Bretagne)
Intitulé: BSc Management
PHOTOS: DR, ROBIN BOOT, BARBARA GROSSMAN
Durée: 3 ans
Campus: Warwick
Rentrée: Octobre
Conditions d’accès: 1. Etre titulaire
d’un certificat de maturité avec une moyenne
minimum entre 5 et 5,5 dans l’ensemble
2. Postuler en ligne via la plateforme UCAS
3. Réussir un test d’anglais avec des scores
tels que IELTS 7, CAE, PTE ou CPE
Délai de candidature: Le délai d’application
prend fin le 15 janvier.
GUIDE DE L’ÉTUDIANT 7
12. Bocconi (Italie)
Intitulé: International Economics
and Management
Durée: 3 ans
Campus: Milan
Rentrée: Fin août
Conditions d’accès: 1. Postuler en ligne en
fournissant les relevés de notes de l’avant-
dernière et de la dernière année de secondaire
2. Fournir un test d’admission (SAT ou ACT
ou le test Bocconi)
3. Fournir un CV énumérant son implication
dans des activités telles que le bénévolat,
le travail, l’athlétisme, les clubs, etc.
4. Fournir une lettre de motivation dans laquelle
on décrit son intérêt pour le programme
Délai de candidature: Trois sessions
d’inscription sont possibles. La dernière (environ
10 à 15% du total des places disponibles)
se termine en avril. Afin de maximiser
ses chances, il est recommandé de postuler
au plus tard à la fin du deuxième tour, fin janvier.
13. Maastricht School of Business
and Economics (Pays-Bas)
Intituléw: Bachelor of Economics and Business
Economics
Durée: 3 ans
Campus: Maastricht
Rentrée: Septembre
Conditions d’accès: 1. Etre titulaire
d’un certificat de maturité et remplir une
demande d’admission en ligne afin de déposer
des justificatifs (relevés de notes, etc.)
2. Se soumettre à un test écrit de six questions
afin que le comité évalue l’orientation
internationale du candidat
3. Le cas échéant, fournir une preuve de ses
connaissances en mathématiques et en anglais
Délai de candidature: Postuler avant
le 15 janvier pour la session anticipée
ou de façon ultime avant le 1er avril.
14. Rotterdam School of Management
(Pays-Bas)
Intitulé: Bachelor of International Business
Administration (IBA)
Durée: 3 ans
Campus: Rotterdam
Rentrée: Septembre
Conditions d’accès: 1. Pour être admis, il faut
accumuler des points lors de sa postulation et
faire partie des 650 candidats les mieux classés
2. Pour obtenir des points, il faut s’inscrire
en ligne et répondre à une question de motivation
ou envoyer un CV de ses expériences (au choix)
3. Il faut aussi obtenir son certificat de maturité
4. Une moyenne minimale en mathématiques
sera requise de 4,5
5. Réussir un test d’anglais avec des scores
tels que IELTS 6.5, TOEFL 80, CAE 176
Délai de candidature: Le processus
d’application se termine le 15 janvier.
8
Comment les hautes écoles
et universités sont évaluées
Choisir son école peut être un vrai casse-tête. La qualité de
l’enseignement, les débouchés ou la taille de l’établissement ont
leur importance. Quatre palmarès sont attendus avec impatience
chaque année, mais se valent-ils réellement? PAR REBECCA GARCIA
L
es écoles polytechniques fédérales
brillent dans les classements interna-
tionaux. Ceux qui comptent? Celui de
Shanghai, de QS World Ranking, du Times
et de Leiden occupent le haut du tableau, et
sont régulièrement relayés sur le plan
international. «Si vous êtes dans le top 100
ou 200, c’est déjà très bien», estime Isabelle
Maye, membre du secrétariat d’Etat à
l’éducation, à la recherche et à l’innovation
et collaboratrice de University Rankings.ch.
Ce site rassemble les classements des
établissements helvétiques. Ces derniers
occupent généralement une place de choix,
preuve de la qualité de l’enseignement et de
la recherche en général. «La Suisse a un très
bon taux de citations de ses publications
scientifiques», précise encore l’experte. La
recherche figure d’ailleurs parmi les critères
les plus impactants pour décider de la
qualité d’une école.
1. Le rayonnement académique
Un article très cité est en général un article
de qualité. Cela signifie que d’autres cher-
cheurs s’y appuient pour mener à bien leurs
propres recherches. Les papiers scienti-
fiques sont largement pris en compte dans
l’évaluation des universités et hautes écoles.
Des classements comme ceux de Shanghai
s’intéressent au nombre de papiers publiés
dans Nature ou Science, les revues les plus
L’Université de Bâle se hisse dans le top
100 du Shanghai 2020 et Times 2021.
L’EPFL brille chaque année
dans les classements,
tout comme l‘ETHZ.
prestigieuses. D’autres établissent un ratio
du nombre de citations par département,
afin de mesurer lesquels sont les plus
visibles. Les classements de Leiden et
Shanghai sont tout particulièrement
centrés sur le rayonnement académique.
L’objectif est le même: il est de mesurer à
quel point chaque école rayonne dans son
domaine académique. Le classement
général est relativement anecdotique. Ce
qui compte réellement se trouve dans le
détail. Une école peut être extrêmement
forte en sciences sociales et bien plus faible
en sciences naturelles, et inversement. Un
étudiant a donc tout intérêt à prendre garde
aux spécificités de chacun.
2. Les récompenses individuelles
Dans le même ordre d’idées, les classe-
ments s’intéressent à la performance des
individus. Quels prix ont été gagnés?
PHOTOS: ALAIN HERZOG/EPFL, CHRISTIAN BETTINGER
Certains alumni ont-il obtenu un prix
Nobel? Quels concours ont été remportés
par les doctorants? Tout cela donne une
indication sur le niveau de savoir et d’ensei-
gnement, comparé à d’autres. Si le prix
Nobel peut amener une certaine notoriété,
des experts en nuancent les vertus dans un
pays comme la Suisse. La recherche se situe
déjà à un excellent niveau. Preuve en est
que bien des universités figurent parmi les
100 ou 200 meilleures au niveau mondial.
En 2017, Jacques Dubochet et son équipe
gagnaient le Nobel de chimie. Le professeur
 GUIDE DE L’ÉTUDIANT 9

a insisté à plusieurs reprises sur l’impor-

LES CRITÈRES ET LES PONDÉRATIONS DIFFÈRENT SELON LES CLASSEMENTS tance du travail d’équipe. Un reproche
courant critiquant les prix individuels
QS WORLD UNIVERSITY RANKING dénonce la «starification» de certains
Ce classement inclut deux indicateurs qualitatifs: chercheurs. Les travaux scientifiques sont
des évaluations par des pairs et par des employeurs en effet le fruit de longues années de travail,
Rayonnement: 20% et mettent à contribution bien des acteurs
30% 20% Performance de la recherche: Citations par faculté selon - techniciens comme chercheurs. Le prix
Scopus (depuis 2007)
50% Nobel a cependant amené un coup de
Population: 30% projecteur sur l’Université de Lausanne
20% Conditions d’encadrement des étudiants
30% 5% Nombre de collaborateurs étrangers
(UNIL), qui est pour certains moins perfor-
5% Nombre d’étudiants étrangers mante dans la branche que l’Ecole poly-
Sondages: 50% technique fédérale de Lausanne (EPFL).
40% Evaluation par les pairs (enquête divisée en 5 domaines),
10% Enquête mondiale auprès des employeurs 3. La population
Les personnes avec qui l’on étudie im-
SHANGHAI RANKING portent aussi. Au début d’une carrière
Ses six indicateurs quantitatifs mettent l’accent sur la recherche académique, la question géographique
Rayonnement: 70% compte beaucoup. Au moment de se
20% Nombre de chercheurs cités dans les disciplines des spécialiser, il est toutefois intéressant de
sciences du vivant, de la médecine, de la physique, des sciences scruter la proportion d’étrangers. L’institut
30% de l’ingénieur et des sciences sociales
20% Nombre d’articles publiés dans «Nature» et «Science»
britannique de conseil aux hautes écoles
20% Nombre d’articles répertoriés dans le SCI-expanded* Quacquarelli Symonds (QS) retient ainsi,
(comptent double) et dans le SSCI parmi ses critères, la proportion d’étudiants
70% 10% Performance académique au regard de la taille de l’institution internationaux ainsi que celle de collabora-
Récompenses: 30% teurs venant de l’étranger.
10% Nombre d’alumni ayant remporté un Nobel ou la médaille La taille de l’université est quant à elle
Fields (mathématiques)
évaluée de différentes façons. Shanghai
20% Nombre de chercheurs travaillant pour l’institution lorsqu’ils
ont remporté un Nobel ou la médaille Fields (mathématiques) pondère par exemple ses chiffres sur les
publications académiques en les divisant
par les effectifs de l’établissement. Le QS
WORLD UNIVERSITY RANKING DU MAGAZINE regarde de son côté le nombre d’étudiants
ANGLAIS «TIMES HIGHER EDUCATION»
par professeur, de manière à donner une
Se différencie du QS-Ranking par la prise en compte
d’un plus grand nombre d’indicateurs (13 au total) information sur l’accessibilité du corps
enseignant.
Rayonnement 30%
La question des revenus et du finance-
30% Influence: Citations selon Scopus
10,75% ment est généralement perceptible dans
Population: 26,25%
30% celle de la performance académique. Le
4,5% Ratio profs/étudiants,
2,25% Ratio doctorants/étudiants en bachelor, classement du Times s’appuie pourtant sur
33%
6% Ratio doctorants/personnel, certaines données financières pour donner
26,25% 2,5% Ratio d’étudiants étrangers, un ordre d’idées aux futurs chercheurs.
2,5% Ratio d’enseignants étrangers,
2,5% Collaboration internationale,
6% Productivité de la recherche
4. Les sondages
Une fois les études terminées, les personnes
Sondages: 33%
15% Enseignement: sondage de réputation entrent dans le monde professionnel. L’avis
18% Recherche: sondage de réputation des employeurs est pris en compte. Ces
Autre: 10,75% derniers répondent à un certain nombre de
2,5% Revenus provenant de l’industrie proportionnellement à l’effectif, questions permettant d’établir leur satisfac-
2,25% Revenus institutionnels, tion ainsi que la qualité de l’enseignement.
Source: SEFRI 2020 6% Revenus de la recherche Même démarche auprès des pairs, puisque
les hautes écoles et universités se
connaissent bien les uns les autres.
LES HEU SUISSES SONT SOUVENT CLASSÉES DANS LES TOP 200 Les alumni peuvent également amener
leur ressenti sur leur parcours au sein d’une
EPFL ETHZ UNIBAS UNIBE UNIFR UNIGE UNIL UNINE HSG USI UZH
école. Le Guardian, média de référence au
Shanghai Royaume-Uni, a par exemple établi son
Ranking 2020 83 20 88 101-150 401-500 59 101-150 - - 701-800 56
propre classement. Il stipule dans sa
QS World méthodologie qu’«au lieu de se centrer sur
Ranking 2021 14 6 149 114 601-650 106 169 - 428 273 69
la recherche académique, nous prenons en
Times compte ce qui compte le plus pour les
Ranking 2021 43 14 92 109 351-400 149 191 401-500 401-500 251-300 73
jeunes: à quel point vous aurez un bon
Leiden enseignement? Les étudiants actuels
Ranking 2020 16 15 62 206 165 106 98 - - - 76
évaluent-ils bien leur cursus? Quelle
Source: Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation - SEFRI 2020 université entraîne le plus de chances
d’obtenir un bon travail?»
10
Dans les filières économiques, les HES
seraient mieux payés que les universitaires
Une étude montre qu’un an et cinq ans après la sortie des études, les gradués des haute écoles
spécialisées dans les filières économiques gagnent davantage que leurs camarades
de l’université à égalité de diplôme. Des chiffres qu’il faut cependant nuancer. PAR JOAN PLANCADE
L
e constat a de quoi surprendre, tant
maturité gymnasiale et cursus univer-
sitaire restent considérés comme la
voie royale des études en économie et
gestion. Selon l’étude de référence pro-
duite par l’Office fédéral de la statistique
(OFS), portant sur les diplômés de 2014,
les anciens des HES (hautes écoles spécia-
lisées) afficheraient à égalité de diplôme
des salaires supérieurs à ceux des univer-
sitaires, non seulement un an mais aussi
cinq ans après la sortie des études.
Premier enseignement de ces chiffres:
l’écart persiste au moins sur les cinq
premières années en faveur des HES.
Cet écart salarial entre HES et universi-
taires se réduit de 2000 francs entre la fin
de la première et la fin de la cinquième
année concernant les bachelors, mais reste
globalement stable pour les titulaires de
master. A noter que même si certains
enseignements restent spécifiques à
chaque voie, à profession comparable,
l’écart se confirme en faveur des HES.
Ainsi, pour les alumni employés dans la
finance et assurance, les masters universi-
taires touchent 85 000 francs bruts
(salaire médian) un an après leur diplôme,
quand dans le même temps les masters
HES reçoivent 95 000 francs, selon l’OFS.
HES, déjà professionnels
Les HES avancent comme explication
l’aspect professionnalisant de leurs forma-
tions, qui se retrouve déjà dans les profils
à l’entrée, selon Florian Evéquoz, respon-
sable du domaine Economie et Services
à la HES-SO: «Les hautes écoles spéciali-
sées forment des jeunes qui affichent
souvent sur leur CV plusieurs années
d’expérience professionnelle à l’entrée,
acquises lors des CFC et maturité profes-
Outre-Sarine, la médiane salariale des
alumni dépasse de 8000 à 10000 fr.
par an celle des diplômés romands
sionnelle, à la différence des gymnasiens
qui intègrent l’université. En outre, plus de
la moitié de nos formations peuvent être
suivies à temps partiel, en exerçant un
métier en parallèle.»
Florian Evéquoz met également en
avant des liens forts avec le marché du
travail, illustrés par une nouvelle orienta-
tion du master en Business administration
intitulée Business in Eurasia qui sera
lancée à l’automne: «Il s’agit d’une orien-
tation établie sur la base de contacts avec
des chambres de commerce et des entre-
prises suisses actives en Russie et en
Chine, qui ont exprimé un besoin du
marché. Nous avons des conseils écono-
miques et scientifiques, en charge de faire
remonter en continu les informations, ce
qui permet d’adapter nos formations.»
Universités, un pari à long terme
Confronté à ces statistiques, Rafael Lalive,
vice-doyen à la Faculté des HEC (hautes
études commerciales) de l’Université de
Lausanne, évoque d’autres pistes: «Les

La Faculté des HEC
de Lausanne note
que les carrières
commencent
parfois
par des stages,
moins rémunérés.
étudiants en sortie d’économie politique,
davantage académique, mettent plus de
temps à s’insérer. La carrière peut com-
mencer par un stage, ce qui fait baisser le
salaire moyen la première année. Dans ces
voies, on a des étudiants qui visent sou-
vent des ONG, veulent changer le monde,
tandis qu’en actuariat par exemple, 100%
travaillent en sortie d’études.»
La Faculté des HEC développerait en
revanche une approche plus large sur les
enjeux globaux qui pourrait finir par payer:
«La formation a évolué sur deux points
essentiels: l’importance du savoir techno-
logique et l’évolution des enjeux écono-
miques et sociétaux, qu’intègre par
exemple notre nouveau master en mana-
gement durable & technologie, dispensé
conjointement par l’UNIL-HEC avec l’IMD
et l’EPFL, dans le cadre d’Enterprise for
Society (E4S). La finance évolue égale-
ment et on doit apprendre à trouver sa
place au milieu des robos advisors pour
garder sa valeur ajoutée sur la durée. La
complémentarité homme/machine est au
cœur des réflexions. On arme les étudiants
pour le plus long terme.»
La dimension académique plombe-
t-elle les statistiques universitaires? Le cas
du GSEM (Geneva School of Economics and
Management, Université de Genève)
montre que les diplômés de la voie acadé-
mique «sciences économiques» un an
après les études touchent environ
30 000 francs de moins que la moyenne
PHOTOS: DR
de la filière éco et 40 000 de moins que les
diplômés de la grande spécialité genevoise
«Négoce et commerce international». Ces
DES ÉCARTS DE SALAIRES* ANNUELS ENTRE HES ET UNIVERSITAIRES
Premier quartile Médiane Troisième quartile
1 AN APRÈS LE DIPLÔME, EN MILLIERS DE FRANCS
BACHELOR
HEU sciences économiques 50,5 72,7
HES éco/services 68,7 79,3
5 ANS APRÈS LE DIPLÔME, EN MILLIERS DE FRANCS
BACHELOR
HEU sciences économiques 75 90,4
HES éco/services 83,2 95
*standardisés (équivalents temps plein)
écarts vertigineux sont à prendre toutefois
avec précaution, compte tenu de la faible
taille de l’échantillon statistique sur
Genève.
Autre nuance à intégrer, le fait que près
de 90% des étudiants de HES s’arrêtent en
bachelor, quand la poursuite en master
tend à devenir la norme à l’université. La
comparaison «à égalité de diplôme» n’est
donc que partiellement pertinente.
D’autant plus que le doctorat, exclusive-
ment mené au sein des universités, permet
de faire la différence, avec 128 000 francs
de salaire médian à cinq ans en économie.
Mieux payés en Suisse alémanique
En tout état de cause, l’économie reste un
choix valorisant pour les études supé-
rieures. Les titulaires d’un master univer-
sitaire en filières économiques tirent
clairement leur épingle du jeu, avec un
salaire médian supérieur de 7000 francs à
la médiane, toutes disciplines confondues,
à un an. Ils font même jeu égal avec les
diplômés de pharma/médecine.
L’employabilité reste bonne pour les
HES en économie et services, dès le
bachelor, avec un taux de chômage à un an
de 4,8%, et de 4,5% pour les titulaires d’un
master. Concernant les filières universi-
taires (master), on voit poindre des diffé-
rences significatives, entre Fribourg et ses
6,2% de chômage à un an et Lausanne,
meilleure romande avec 2,3%.
HES-SO Genève: près de 90% des
étudiants de HES s’arrêtent au bachelor.
GUIDE DE L’ÉTUDIANT 11
MASTER
82,8 HEU sciences économiques 72,9 85,3 95,5
90,9 HES éco/services 80,8 90,9 103
MASTER
103 HEU sciences économiques 88,4 105 120
109 HES éco/services 97,5 110 125
Source: OFS, cohortes de 2014
En termes salariaux, le choix de l’uni-
versité peut avoir également un impact. Si
une relative homogénéité salariale se
retrouve pour les diplômés entre
Neuchâtel, Fribourg et Lausanne (autour
de 80 000 brut), Genève affiche une
médiane près de 10 000 francs inférieure,
potentiellement influencée par le fait que
plus d’étudiants pourraient travailler à
l’étranger, dans des pays à niveaux sala-
riaux plus faibles. De la même façon, les
salaires plus élevés en Suisse alémanique
expliquent que la médiane salariale des
alumni outre-Sarine dépasse de 8000 à
10 000 francs par an celle des diplômés
romands.
Un événement baptisé Horizon HES aura lieu
le 16 mars 2021 dès 17h30«en live streaming»
autour des thèmes de la formation HES et du
développement de carrière. Infos et inscriptions:
www.fhschweiz.ch/horizon-hes
L’entrepreneuriat progresse lentement
Entreprendre en sortie d’étude, beaucoup
en parlent mais peu franchissent le pas.
Du côté du GSEM à Genève, on ne constate
que 4% d’indépendants à un an et 1% à cinq
ans. 72% des alumni travailleraient dans de
grandes entreprises (plus de 249 salariés).
Rafael Lalive, vice-doyen à la Faculté des HEC
(UNIL) estime que «l’entrepreneuriat ne se
mesure pas qu’au nombre d’entrepreneurs ou
d’indépendants. Aujourd’hui, il faut penser
comme un entrepreneur même dans une
grande structure.»
Pascal Meyer, fondateur de QoQa, recrute
tant en sortie d’HES que d’HEC ou de l’EHL.
Il note une évolution des institutions
et du public: «Ce que j’aime chez les profils
EHL, c’est qu’ils sont passés par des
expériences de terrain variées. Les formations
HES suivent le mouvement, avec par exemple
la Team Academy. On reste peut-être plus
académique du côté des HEC, mais les lignes
bougent également. J’ai eu l’occasion
d’y intervenir, et quand on demande qui veut
entreprendre, 50% des mains se lèvent.
Ce n’était pas le cas il y a quelques années.»
12 GUIDE DE L’ÉTUDIANT
Anne Headon dirige
le Hub Entrepreneuriat
et Innovation à l’UNIL.
Plus près de toi,
entrepreneuriat
Les étudiants, chercheurs, alumni et collaborateurs
des universités, de l’EPFL ou des HES sont soutenus
dans leur projets entrepreneuriaux. PAR GHISLAINE BLOCH
U
niversités, écoles polytechniques
et HES ne sont plus des lieux acadé-
miques cloisonnés. La volonté d’en-
treprendre et de créer sa startup y a aussi
sa place. Et pas seulement d’un point de
vue théorique, mais également pratique.
L’Université de Lausanne l’a bien
compris, avec le Hub Entrepreneuriat et
Innovation à l’UNIL. «Nous développons,
au travers de nos activités, l’esprit d’entre-
prendre et la créativité, qualités qui sont
très attendues non seulement des futurs
entrepreneurs mais aussi des em-
ployeurs», estime Anne Headon, sa
directrice. Ce programme, déployé depuis
novembre 2019, est destiné aux étudiants,
chercheurs, doctorants, alumni ou colla-
borateurs des sept facultés de l’UNIL
(HEC, droit, lettres, médecine et biologie,
sciences sociales et politiques,
Géosciences et Théologie). «Nous avons
une vision inclusive et apportons du
soutien à tous les types de projet. Ceux qui
ont une contribution sociétale ou environ-
nementale sont particulièrement bienve-
nus», poursuit-elle.
Le programme d’accélération interdis-
ciplinaire de l’UNIL, appelé UCreate,
s’articule autour de différents ateliers pour
«Nous intervenons en amont et aidons
les équipes à tester leurs hypothèses
et à développer leur projet»
confronter les porteurs d’idées à la réalité
et leur apporter les compétences néces-
saires au lancement d’un projet entrepre-
neurial. Six à huit projets sont retenus
deux fois par an pour un programme
de seize semaines. Ceux-ci bénéficient
d’un espace de travail, d’un coach et
d’un soutien financier allant jusqu’à
10 000 francs afin de financer une étude
de marché ou l’élaboration d’un prototype.
«Nous intervenons en amont, au moment
de la naissance de l’idée et aidons les
équipes à tester leurs hypothèses et à
développer leur projet jusqu’à la création
de la startup si l’idée est validée. Mais au-
delà des projets, c’est le développement
de nos étudiants comme futurs acteurs
de changement qui est au cœur de nos
priorités», explique Anne Headon.
Des masters et des incubateurs
Pour l’EPFL, l’entrepreneuriat est aussi une
activité essentielle. Plusieurs notions sont
enseignées dans les différents cursus
académiques. Il existe aussi le master en
management, technologie et entrepreneu-
riat. Les diplômés possèdent un profil leur
ouvrant des opportunités de carrière au
sein d’entreprises, des startups aux
multinationales.
Parallèlement, plusieurs programmes
sont proposés pour soutenir les porteurs
d’idées. C’est le cas notamment de EPFL
Changemakers, lancé en 2020, conçu
pour renforcer les compétences des
étudiants. «Tout au long du programme,
nos Changemakers ont l’occasion de
se remettre en question, d’être exposés
à de nouvelles façons de penser et d’ap-
prendre de leurs pairs», explique André
Catana, responsable de l’unité Start-up
à la vice-présidence de l’Innovation
de l’EPFL.
A Genève, l’entrepreneuriat n’est pas
en reste. La HEG propose différents
ateliers ainsi que des diplômes de forma-
tion continue, alliant pratique et théorie,
notamment un Executive Master of
Business Administration. Parallèlement,
l’incubateur -Pulse de la HES-SO Genève,
sélectionne chaque semestre des idées
innovantes issues de ses différentes écoles.
«Le but est de les aider à transformer leur
bébé en une société ou à consolider les
bases», explique Caroline Widmer, direc-
trice du programme -Pulse.
Les entrepreneurs - une quinzaine -
testent, durant six mois, leur idée auprès
PHOTO: NICOLE CHUARD/UNIL
du marché. Après un premier semestre
d’évaluation, environ la moitié des projets
sont retenus pour accéder à la phase dite
de propulsion. Il s’agit d’un accompagne-
ment d’une durée de deux semestres.
Les projets débouchent sur des premiers
prototypes et un modèle d’affaires ficelé.
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14
Les filières pour trois métiers recherchés
Data scientist, business analyst ou encore spécialiste en ressources humaines: ces nouvelles
professions sont très demandées sur le marché. Zoom sur les cursus. PAR MARY VAKARIDIS
D
es métiers nouveaux, sexy, qui ne
correspondent pas encore à des filières
dédiées ont fait leur apparition ces
dernières années. C’est le cas des professions
de data scientist, business analyst et spécia-
listes des ressources humaines. Très recher-
chés sur le marché du travail, exigeant sens
des responsabilités et initiative personnelle,
ces profils offrent en outre rapidement de
bonnes perspectives de salaire.
Data scientist
Cofondateur de Swiss Statistical Design and
Innovation à Vaulruz (FR), Xavier Bays
figure parmi les pionniers suisses de
l’analyse de données. «Le data scientist est
celui qui fait parler les données grâce à des
modèles d’intelligence artificielle, puis
élabore les meilleures stratégies à partir de
ces analyses.» L’entrepreneur de 29 ans
détaille: «Notre travail permet par exemple
de prévoir la consommation d’énergie,
d’anticiper les pannes dans une ligne de
production ou encore d’optimiser le
contrôle qualité. Pour nos clients, nos
interventions se traduisent par des gains en
productivité immédiats.» Ce diplômé EPFL
a créé son entreprise avec deux compa-
gnons d’études en 2018 et depuis, les
affaires sont en progression constante.
Le CV du Fribourgeois comporte un
master en mathématiques de l’EPFL.
«Aujourd’hui, l’EPFL propose un cursus en
Xavier Bays
figure parmi
les pionniers
suisses
de l’analyse
de données.
analyse de données. Mais cette possibilité
n’existait pas encore lorsque nous avons
terminé nos études.» Le diplômé s’est donc
formé en autodidacte à l’analyse de don-
nées, mettant à profit l’émulation et le
partage des expériences au sein du trio de
cofondateurs. Lancé en 2017, le master en
Data Sciences s’adresse aux titulaires d’un
bachelor en mathématiques, physique,
génie électrique. D’autres possibilités
existent à Genève, où le département
d’informatique de l’Université intègre dans
ses programmes de bachelor et master en
sciences informatiques des cours se rap-
portant à ce domaine. Dans la région des
Trois-Lacs, le Master of Science in
Computer Science proposé conjointement
par les Universités de Berne, Neuchâtel et
Fribourg comporte une spécialisation en
data science. Et en 2019, la FHNW (Haute
Ecole spécialisée du nord-ouest de la
Suisse), basée à Bâle, a mis sur pied un
bachelor en data science qui permet aux
participants de s’organiser de façon flexible.
Selon le Livre des salaires suisses de l’Office de
l’économie et du travail du canton de
Zurich, un data scientist junior débute avec
un salaire supérieur à 8000 francs men-
suels et un senior gagne dans les
9500 francs.
Business analyst
La même source indique qu’un business
analyst commence sa carrière avec un
revenu mensuel de 5000 francs et voit sa
rémunération monter jusqu’à 9000 francs
après quelques années d’expérience. Ce
métier consiste à faire le lien entre des
équipes techniques, notamment dans les
solutions informatiques (IT) et les besoins
des vendeurs du produit et du manage-
ment. «Il s’agit d’un professionnel qui
comprend et parle les langages du business
et de la technologie. Il joue un rôle de
facilitateur dans la résolution de pro-
blèmes», explique Maxence Lovato
(28 ans), business analyst à la Vaudoise
Assurances. Le Fribourgeois d’origine a
obtenu un master en systèmes d’informa-
tion à HEC Lausanne en 2020. Sa volée
d’une cinquantaine de diplômés a eu la
chance d’arriver sur le marché juste avant la
crise du Covid. Tous ont immédiatement
trouvé un job. «En dernière année, le cursus
prévoit un stage que j’ai effectué chez
Swissnex India à Bangalore, l’aile scienti-
fique du consulat suisse. Un stage que l’on
fait dans une entreprise et qui débouche
souvent sur un contrat fixe, une fois le
diplôme obtenu.» Ce métier fait son
apparition dans la plupart des entreprises
car il doit accélérer les processus. Certains
secteurs sont particulièrement deman-
deurs, comme la cyber-sécurité, en raison
de contraintes techniques très pointues.
Côté filières, la HEG Genève (Haute Ecole
Maxence
PHOTOS: LAURENCE DUTTON/GETTY IMAGES/
Lovato.
Dans sa volée,
tous ont
MARKUS SPISKE/UNSPLASH, DR
immédiatement
trouvé un job.

de gestion) propose un CAS (Certificate of
Advanced Studies) «Business analyse et
design» à effectuer en emploi, pour un coût
d’environ 9000 francs. Le programme est
accessible aux titulaires d’un diplôme d’une
haute école spécialisée (HES) au bénéfice
d’une expérience professionnelle d’au moins
trois ans. Les formations menant directe-
ment à un titre de «business analyst» sont
encore rares. Mais les tâches s’inscrivent
dans le champ répondant à l’appellation de
«gestion de projet», largement enseigné
dans des programmes de formation conti-
nue. La HEG Fribourg, la HEIG du canton de
Vaud, la HES-SO Valais-Wallis proposent
différentes possibilités de CAS. Sachez
encore que l’Université de Genève offre une
spécialisation management et technologie
des systèmes d’information accessible aux
diplômés des HES de Suisse romande.
Spécialiste RH
Encore un profil très en vue, celui de
spécialiste en ressources humaines (RH).
Sur le réseau professionnel internet
LinkedIn, plus de 350 offres d’emploi
répondant à ce terme étaient en ligne ce
début d’année 2021. Niveau salaire, un
junior décroche un peu plus de 5000 francs
«Citation citation citation citation
citation citation citation citation
BACHELOR / BBA / MASTER / MBA / EXECUTIVE MBA
citation citation citation»
UNIVERSITE
Steeves
Emmenegger.
Plus de
350 offres
d’emploi de
spécialiste RH
étaient en ligne
sur LinkedIn
en ce début
d’année 2021.
mensuels pour voir son revenu grimper à
quelque 7000 francs, selon le site emploi-
rh.ch. Cette profession permet aussi de
créer une agence. C’est le cas de Steeves
Emmenegger (58 ans) qui a ouvert un
bureau à son nom il y a seize ans. «Nos
mandats se divisent en deux catégories: le
recrutement de cadres et de dirigeants,
ainsi que le consulting.» Le Genevois a
acquis son expérience en dirigeant les RH
de grandes entreprises actives dans la
construction, la banque ou l’industrie.
Il pointe un tournant dans la gestion du
personnel. «Le cahier des charges consistait
encore récemment en des tâches adminis-
tratives et juridiques.» L’expert cite alors les
marques Apple et Samsung. «Le client
T. +41223222580 - www.ifm.ch
GUIDE DE L’ÉTUDIANT 15
ressent tout de suite chez Apple que les
collaborateurs sont totalement investis
dans la compagnie, alors qu’il ne constate
rien de tel en acquérant un Samsung. Cet
exemple démontre comment la culture
d’entreprise peut devenir un facteur de
compétitivité. En agissant de manière
proactive, les ressources humaines jouent
un rôle central dans la création de cette
culture et donc d’une valeur ajoutée.»
Faute de filière dédiée, il faut suivre des
études de droit, de psychologie ou encore
de sciences de l’éducation avant de se
spécialiser en effectuant des post-grades.
Les Universités de Genève, Lausanne,
Fribourg et Neuchâtel proposent en colla-
boration un CAS et un MAS (Master in
Advanced Studies) en ressources humaines.
Il est aussi possible de suivre la voie profes-
sionnelle et de se former en cours d’emploi
dans la perspective d’obtenir un brevet
fédéral de spécialiste RH. Steeves
Emmenegger ajoute: «Un excellent moyen
de commencer sa carrière est de travailler
pour une agence intérim. Cet emploi
permet de se créer ainsi un bon réseau
auprès des compagnies clientes, puis de
rejoindre l’une d’elles, en fonction des
affinités.»
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et de 800 à 1200 francs par mois pour les
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L
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les étudiants. Du fait d’une situation financière incertaine qui freine bon nombre Canton du Valais
de régies traditionnelles, les annonces en ligne, réseaux sociaux et résidences étu- Maison des étudiants
diantes deviennent les seules solutions de recherche pour ces jeunes qui souhaitent se (maisondesetudiants.ch)
dégoter un toit durant leur formation. Bien que la pandémie ait relâché la bride et libéré Chambres en colocation, studios et petits
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ou gratuit en échange de services studios individuels ou en couple, Chambres individuelles ou en colocation et
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entre 500 et 900 francs par mois Prix: de 526 à 597 francs par mois la Prix: de 530 à 750 francs par mois la
chambre et de 850 à 1 237 francs par mois chambre individuelle, de 510 à 730 en
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 GUIDE DE L’ÉTUDIANT 19

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Entre les offres de bourse,
les prêts et les soutiens
ponctuels, des aides existent,
particulièrement appréciées
en cette période de pandémie.
PAR JULIE MÜLLER

S
i partir à l’université est souvent
synonyme de liberté, le budget, au
contraire, peut parfois calmer les
ardeurs et limiter les envolées. Et ce
d’autant plus en période de pandémie,
comme actuellement, où le porte-mon-
naie des étudiants est durement touché
faute de petits boulots disponibles. Un
contexte difficile qui a permis malgré tout
de faciliter l’accès aux aides externes. Université de Neuchâtel:
Désormais, les jeunes Romands peuvent un bureau social
demander un soutien financier plus est chargé d’aider les
aisément qu’à l’accoutumée auprès des étudiants à se financer.
trois principaux donateurs.

1. Les fondations
En Suisse, plus de 13 000 fondations sont
dénombrées avec un actif total d’environ
70 milliards de francs. Parmi elles, cer-
taines offrent leur soutien à la formation en
échange de critères bien précis.
Parfois, celles-ci établissent leur choix
en fonction du mérite, telle la Fondation
Hirschmann qui propose une bourse pour
l’étude d’un master HES et récompense les
étudiants qui s’engagent socialement.
Chaque année, entre 40 et 50 bourses y
sont délivrées.
Une autre fondation, Vincent Merkle à
Fribourg, cible quant à elle de jeunes
étudiants de la région qui souhaitent
effectuer une partie de leurs études supé-
rieures à l’étranger. L’aide d’un montant qui
varie entre 4 et 5 chiffres n’est octroyée
qu’à des anciens élèves du canton et
favorise les bons résultats.
PHOTO: GUILLAUME PERRET
chercher une fondation qui colle avec son
propre profil. Afin de s’y retrouver dans la
jungle des acteurs privés et ainsi faciliter sa
recherche, certaines plateformes comme
bourses-detudes.ch ou fundraiso.ch
aiguillent les étudiants et jouent les inter-
médiaires. Quoi qu’il en soit, les montants
des contributions sont très variés et dif-
fèrent largement selon qu’il s’agit de
bourses (fonds perdus) ou de prêts (géné-
ralement étalés sur trois à cinq ans), ce qui
peut également faire office de critère.
2. Les universités
La plupart des écoles supérieures pos-
sèdent un bureau social chargé de l’aide
financière des étudiants. Des services qui
se sont montrés d’ailleurs très actifs dès le
début de la pandémie et que tout étudiant
affilié peut aller consulter. Que ce soit à
l’Université de Genève ou encore à l’Uni-
d’assurer des conditions de vie minimales
aux jeunes qui rencontrent des difficultés
financières. Des aides ponctuelles pour des
complications passagères telles qu’une
perte d’emploi, un loyer onéreux, des frais
de matériel, des besoins alimentaires… Mais
aussi des bourses mobilité, l’exonération
des taxes semestrielles ou encore des prêts.
3. Les cantons
Tous les cantons contribuent au finance-
ment des études de leur population.
Concernant les aides directes, des de-
mandes de prêt peuvent être effectuées
mais doivent être remboursées après
l’achèvement ou l’abandon de la forma-
tion. Des bourses sont aussi soumises à
candidature sous réserve de différents
critères, notamment d’âge et de domicilia-
tion dans le canton en question (le site du
Guide social romand les liste). A savoir que

Plus exigeante, la Fondation suisse
d’études fait partie des organismes qui ne
proposent pas moins de neuf bourses
différentes, en collaboration avec des
partenaires financiers, et récompense
l’excellence. Il est donc important de
versité de Neuchâtel, les conseillers
organisent un rendez-vous afin d’étudier
chaque cas.
Les principales aides proposées sont
généralement des bourses mensuelles,
calculées en fonction du revenu afin
le montant d’une bourse est basé sur la
différence entre les charges reconnues
comme minimales pour vivre en tant
qu’étudiant et les capacités financières,
son montant peut donc varier en fonction
des situations.
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