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Granulat

Le granulat est un fragment de roche, d'une taille inférieure à 125


mm, conçu pour entrer dans la composition des matériaux conçus
pour la fabrication d'ouvrages de travaux publics, de génie civil et
de bâtiment.

Catégories :
Matériau de construction - Roche - Géotechnique - Matériau composite - Matériau

Définitions :

 Gravier du lit de la rivière extrait pour des utilisations industrielles. (source : fnh)


 granulats - nm Ensemble de matériaux inertes. (source : ens-prof.ac-dijon)

Le granulat est un fragment de roche, d'une taille inférieure à 125 mm, conçu pour entrer
dans la composition des matériaux conçus pour la fabrication d'ouvrages de travaux
publics, de génie civil et de bâtiment.

Production
Production à partir de roches meubles

Transport de granulats par convoyeur à bande en vue du stockage


Les roches meubles utilisées comme granulats sont en particulier des dépôts alluvionnaires
trouvés dans le lit présent ou passé d'une rivière actuelle ou passée (en mer peut-être).

On a ainsi exploité directement le lit des rivières, on exploite toujours, en eau, des
gisements dans leur lit majeur, des dépôts du quaternaire récent (postérieur à la dernière
glaciation), mais on doit exploiter de plus en plus fréquemment des alluvions du début du
quaternaire quelquefois particulièrement éloignés de rivières actuelles. On exploite aussi
des dépôts marins à des profondeurs de plus en plus importantes.
Si les gisements de dépôts récents, sont plutôt «propres», les gisements de dépôts anciens
sont plutôt chargés de limons & d'argiles. Ceci influe sur le procédé de production des
granulats et leur prix.

Les différentes phases de la production classique sont :

 Si cela s'avère indispensable, l'abaissement du niveau d'eau de la zone d'extraction,


par pompage ; c'est le rabattement de nappe.
 L'extraction, qui se fait par pelle mécanique ou par dragline.
 Le produit de l'extraction est débourbé (si forte teneur en limon & argile) & lavé.
(On peut récupérer, par cyclonage, des sables dans les eaux de lavage)
 Il est ensuite criblé pour obtenir les granulats de granularité voulue.
 Les fractions les plus grosses, rejetées par le crible, sont broyées (au broyeur
giratoire), puis, de nouveau, criblées.
 Les granulats sont stockés sur place en stocks scindés & identifiés.
 Ils sont ensuite livrés, par péniche, par le train ou par la route.

Production à partir de roches massives


Les roches massives susceptibles d'apporter des granulats viennent en particulier des
gisements épais de roches dures. Il s'agit en particulier de calcaires de formations
géologiques plus anciennes (au plus tôt du tertiaire), ou de roches d'origine magmatique ou
plutonique, qu'on appelle roches éruptives. Si ces dernières sont plutôt propres, les
calcaires peuvent contenir de limons ou argiles indésirables. Ce qui influe sur le procédé
de production des granulats.

Les différentes phases de la production sont :

 La partie supérieure du gisement, composée des roches les plus dégradées, est
retirée, c'est la découverte ou découverture.
 Si cela s'avère indispensable, et c'est particulièrement rare, le niveau d'eau de la
zone d'extraction est abaissé par pompage.
 L'extraction du gisement, se fait quelquefois simplement par pelle mécanique
(déroctage), pour les gisements les plus tendres, en particulier si l'épaisseur exploitée est
faible, mais le plus fréquemment elle se fait par minage :

Le gisement est en premier lieu foré régulièrement, les trous de foration sont alors
chargés d'explosifs (de 60 à 140 g par tonne abattue selon le type de roche).
Le boutefeu (ou «préposé au tir») déclenche le tir après avoir sécurisé la carrière.

 Le produit de l'extraction est scalpé (si forte teneur en limon & argile), c'est , avant
le concassage, l'élimination par criblage, des fractions les plus fines (moins de 40mm par
exemple) et les plus argileuses.
 Le produit scalpé est concassé une première fois, pour passer de l'état de blocs à
l'état de pierres.
 Le produit qui en est issu est concassé une ou deux nouvelles fois, pour en diminuer
toujours la taille.
 Il est ensuite criblé pour obtenir les granulats de granularité voulue.
 Les fractions les plus grosses, rejetées par le crible, sont broyées, puis, de
nouveau, criblées.
 Les granulats sont stockés sur place en stocks scindés & identifiés.
 Ils sont ensuite livrés, par péniche, par le train ou par la route.
Granulats issus du recyclage
Les granulats peuvent provenir de filières industrielles de recyclage valorisant des sous-
produits (ou co-produits) industriels ou issus de la démolition de bâtiments ou de voiries
(broyats de bétons, briques, recyclage de ballasts de chemin de fer, de croûtes ou de
fraisats d'enrobés routiers ou de terrils miniers. )
Les bétons recyclés concassés sont en particulier conçus pour la fabrication de graves
routières, les croûtes ou les fraisats d'enrobés sont recyclés dans la fabrication de graves-
bitumes ou d'enrobés routiers. Aujourd'hui se développe aussi l'usage
des mâchefers d'incinération des ordures ménagères (MIOM).

Les techniques employées pour la production sont celles décrites pour les roches. Deux
postes différents : celui de l'extraction qui n'a pas lieu d'être dans le cas de terrils, de
crassiers et de fraisage des anciennes chaussées, et celui du tri. En effet, dans le cas de
certains co-produits, l'attention est portée sur l'élimination des éléments nocifs capables
d'engendrer des désordres. Il peut s'agir des plâtres et des matériaux flottants dans le cas
des matériaux de démolition, des goudrons dans le cas des fraisats d'enrobés en
retraitement à chaud, de poches de scorie LD dans le cas de crassiers de laitier...

Usages
Les granulats sont conçus pour entrer dans la composition, ou dans la fabrication :

 De voirie ferroviaire, où on utilise des ballasts, qui sont des roches dures (porphyre,
trapp…) de taille de l'ordre de 40/70 à 60/120 mm.
 De voirie routière, où on utilise :

En remblai : des graves de 0/32 à 0/80 mm.


En assise de chaussée  : des graves traitées ou non de 0/12 à 0/32 mm.
En couche de roulement  : des sables, gravillons & fillers en mélange avec des
bitumes dans la composition des enrobés bitumineux.

 En étanchéification des ouvrages d'arts (ponts, toits-terrasses, parkings…), dans la


composition de l'asphalte artificielle où on utilise des sables, gravillons & fillers en
mélange avec du bitume.
 De produits en béton hydraulique (parpaings, voussoirs, canalisations…) ou de béton
prêt à l'emploi, où on utilise des sables, gravillons & fillers en mélange avec du ciment.
 En fabrication de mortiers & enduits de façade; où on utilise des sables, & fillers en
mélange avec du ciment ou avec de la Chaux éteinte.

Appellation & spécifications


La norme européenne définit le granulat comme le «matériau granulaire utilisé en
construction. Un granulat peut être naturel, artificiel ou recyclé» :

le granulat naturel est le granulat d'origine minérale n'ayant subi aucune


transformation autre que mécanique. Dans cette catégorie se rangent des granulats
de roche, comme le calcaire, le porphyre, le trapp… ;
le granulat artificiel est le granulat d'origine minérale résultant d'un procédé
industriel comprenant des modifications thermiques ou autres. Dans cette catégorie
se rangent des granulats transformés, comme le schiste expansé, l'argile expansée,
mica expansé (vermiculite) … ;
le granulat recyclé est le granulat résultant de la transformation de matériaux
inorganiques antérieurement utilisés en construction. Dans cette catégorie se
rangent des granulats, comme le béton concassé, le fraisat d'enrobés bitumineux…
Le granulat est en premier lieu caractérisé par sa granularité, qui est la distribution
dimensionnelle des grains, exprimée en pourcentage de masse passant au travers d'un
ensemble spécifié de tamis. La mesure de la granularité s'appelle granulométrie.

De là, on déduit sa classe granulaire en termes de dimension inférieure (d) et supérieure


(D) de tamis, exprimée par l'expression d/D, des dimensions exprimées en millimètre.

Par exemple un granulat dont particulièrement peu de la masse passe au travers un tamis
de 4 mm (d), et dont la majorité de la masse passe au travers d'un tamis de 12 mm (D), est
dénommé : «granulat 4/12»

Si on se réfère à la norme XP P 18-545, laquelle reprend les normes européennes en


vigueur depuis le 1er juin 2004, 3 classes de granulats sont différentibles :

 Le sable, granulat pour lequel la dimension la plus grande (D) est inférieure ou
égale à 4 mm, et dont la dimension la plus petite (d) est égale à 0. Par exemple  : «sable
0/2». (nb : dans la norme 13-242, le D peut aller jusqu'à 6 mm).
 Le gravillon, granulat pour lequel la dimension la plus grande (D) est supérieure ou
égale à 4 mm, & la dimension la plus petite (d) est supérieure ou égale à 2 mm. Par
exemple : «gravillon 4/12»
 La grave sert à désigner quant à elle l'ensemble des granulats de dimension (d)
égale à 0, et dont la dimension la plus grande (D) est supérieure à la limite désignant les
sables, c'est-à-dire supérieure à 4 mm (6mm dans le cas de la norme NF EN 13-242) et ce
jusqu'à 90 mm. C'est un mélange de sables & de gravillons, ou alors de fillers. Elle peut
être produite d'emblée, sans passer par la séparation puis le mélange des sables &
gravillons. Par exemple : «grave 0/31.5».

Seules ces trois désignations portent l'appellation de granulats.

D'autres appellations existent néanmoins pour des granulométries différentes :

 Le filler, matériaux fin, dont la majorité des grains passe à travers un tamis de
63µm (=63.10-6m), & qui peut être ajouté aux matériaux de construction pour leur
conférer certaines propriétés.
 L'enrochement, provenant soit directement du tri des matériaux brut d'abattage ou
du premier traitement de ce dernier, se compose de matériaux dont la dimension
supérieure (D) excède les 90 mm.

Il est aussi caractérisé par sa nature minéralogique, inhérente au gisement duquel il est
issu. Ce peut être :

 une roche éruptive de type granit, porphyre…


 une roche métamorphique de type schiste, gneiss…
 une roche sédimentaire de type siliceux (silex, quartzite…) ou carbonaté (calcaire,
dolomie…)

Il convient de noter que les alluvions meubles de rivière ou marines, ont la nature
minéralogique des gisements dont la dégradation a donné ces dépôts. Ces gisements
peuvent être particulièrement éloignés du dépôt, et peuvent même avoir totalement
disparu. Cette nature minéralogique peut alors être mixte. A titre d'exemple, "silico-
calcaire".

Caractéristiques
Les caractéristiques intéressant un granulat fluctuent selon l'usage auquel ce granulat est
destiné, mais également de l'origine & de la nature de ce granulat. Les normes spécifiques
à chaque usage définissent les caractéristiques pour lesquelles une mesure ou une
évaluation est indispensable.

Par exemple la connaissance de la teneur en chlorure est importante pour des granulats
conçus pour la fabrication des bétons hydrauliques, sans intérêt pour les granulats conçus
pour la fabrication des bétons bitumineux.

Caractéristiques géométriques
Les caractéristiques géométriques sont :

 La granularité :
 La forme des gravillons :

Le cœfficient d'aplatissement (Fl) = [ (somme des passants aux grilles à fentes


parallèles) / (somme des refus aux tamis correspondants à mailles carrées) ]x100,
qui indique la proportion de granulats aplatis dans un lot. Il devrait être compris
entre 0 et 3
L'indice de forme (Sl) = E/G> 1, 58
Caractéristiques physiques
Les caractéristiques physiques sont :

 La résistance à la fragmentation, mesurée par la méthode d'essai Los Angeles (LA).


 La résistance aux chocs (SZ).
 La résistance à l'usure, mesurée par la méthode d'essai «micro-Deval humide»
(MDE).
 La résistance au polissage, mesurée par le «cœfficient de polissage accéléré»
(CPA).
 La résistance à l'abrasion (AAV) & sa forme scandinave, la résistance à l'abrasion
génèrée par les pneus à crampons.
 La masse volumique réelle, et le cœfficient d'absorption d'eau.
 La masse volumique en vrac, appelée aussi «densité apparente»
 La résistance à l'alternance gel-dégel.
 La stabilité volumique au séchage.

Caractéristiques chimiques
Les caractéristiques chimiques sont :

 La teneur en chlorures.
 La teneur en composés contenant du soufre.
 La teneur en alcalins (sodium, potassium)
 La teneur en silice libre
Impacts environnementaux de l'extraction
L'extraction et le transport des granulats (alluvionnaires surtout) est source d'impacts
environnementaux. Se faisant dans le sous-sol, elle impose fréquemment des pompages,
responsables de baisse de nappe et de perturbations hydraulique, exacerbant les impacts
des sécheresses et inondations et certains risques de pollution. En mer, les extractions
peuvent perturber la flore et la faune (par leur panache de turbidité, la remise en
suspension de polluants. Des effets indirects d'érosion côtière ou sous-marine distantes
sont envisageables. Enfin, la réhabilitation de carrière a fréquemment dans le passé caché
des décharges polluantes.

Dans la majorité des pays, les grandes carrières sont par conséquent soumises à
autorisation des services de l'état et/ou des régions, ainsi à partir de certains seuils qu'à
des études d'impact ainsi qu'à mesures compensatoires et/ou conservatoires ou de
réhabilitation des sites.

A titre d'exemple, en France, toute nouvelle carrière est soumise à une enquête publique
ainsi qu'à l'autorisation préfectorale, et doit respecter le schéma départemental des
carrières (SDC, imposé par une loi de 1993) qui fixe ses conditions d'implantation mais
aussi des objectifs de protection et de remise en état en fin de chantier et au cours de
l'exploitation, en lien avec les SDAGE (Schémas directeurs d'aménagement et de gestion
des eaux).

Les impacts des extractions marines dans ou hors des eaux territoriales sont les plus mal
étudiés. Ce manque d'étude sur l'impact d'une exploitation en mer a été spécifiquement
mis en lumière avec le «Per Lorient Sud», premier grand projet de se type en Bretagne, il
a donné lieu à une vive opposition, Collectif le peuple des dunes [1], avant son abandon par
son pétitionnaire Lafarge Granulats, suite à un avis négatif du Préfet Maritime ainsi qu'à un
avis défavorable du Comité Scientifique Indépendant mis en place par Cap l'Orient [2].

Le CNRS, le Muséum et l'Union nationale des producteurs de granulats ont en France publié
en 5 tomes un document[3]«carrières et zones humides» sur une meilleure prise en compte
de l'environnement dans la réhabilitation des carrières.

Normes
Depuis 2004 dans tout l'Espace Economique Européen, les granulats sont soumis au
marquage CE conformément à la Directive Produits de Construction (DPC, Directive
Européenne n°89/68/CEE modifiée par la Directive 93/68/CEE). Les producteurs de
granulats doivent choisir (en fonction des options retenues par les Etats membrres de l'EEE)
entre le niveau d'attestation de conformité 4 (autodéclaration de conformité aux normes
émise par le producteur) et 2+ (conformité attestée par un organisme notifié via un
certificat ou une attestation de conformité CE comportant un numéro spécifique et propre
au producteur). Chaque organisme notifié définit, au travers d'un Référentiel, les
modalités d'intervention (inspection... ) et de délivrance d'un certificat ou d'une
attestation de conformité CE. Les appellations des granulats sur les documents
commerciaux accompagnant les livraisons doivent faire référence à une norme applicable à
ceux-ci.

Les normes européennes applicables aux granulats sont :


EN 13139 de janvier 2003 : Granulats pour mortiers.
EN 12620+A1 de juin 2008 : Granulats pour béton.
EN 13055 de février 2005 : Granulats légers.
EN 13043 d'août 2003 : Granulats pour mélanges hydrocarbonés…
EN 13242+A1 de mars 2008 : Granulats pour matériaux traités aux liants
hydrauliques…
EN 13285 de mai 2004 : Graves non traitées [Spécifications].
EN 13450 d'août 2003 : Granulats pour ballasts de voies ferrées.

Évolution de la législation
Les carrières ont été stratégiques depuis l'antiquité (pour les voies romaines par exemple).

En France, Louis XVI le 17 mars 1780 a codifié des dispositions peu contraignantes à


l'époque pour les carrières, bien avant le code minier de 1956, assez libéral, relatifs à
l'exploitation des gîtes minéraux. Jusque 1970 ; une simple déclaration suffisait pour
l'ouverture d'une carrières. Ces carrières se sont multipliées et ont fréquemment été
comblées avec des déchets qui sont devenus des sources de pollution, en contact directe
avec la nappe quelquefois. Une loi du 2 janvier 1970 a remplacé le dispositif déclaratif par
l'autorisation préfectorale, qui tend à limiter les droits du propriétaire et/ou de
l'exploitant par une meilleure prise en compte de l'intérêt général, présent et futur, et
surtout par un effort de diminution ou Dette remboursement des impacts
environnementaux. Un schéma départemental des carrières permet théoriquement un
choix plus pertinent des sites, en anticipant aussi sur leur reconversion finale. En 1993, les
carrières deviennent des Installation classée pour la protection de l'environnement, et
divers textes, dont Natura 2000 renforcent la concertation avec les élus et les contrôles
des DRIREs qui exigent que le carrier soit en capacités techniques et financières de
remettre en état le site en fin d'exploitation (C'est une obligation légale, avec garanties
financières exigibles pour chaque carrière à partir du 14 juin 1999, mais aussi l'enquête
publique assortie d'une étude d'impact et le cas échéant de mesures conservatoires et
compensatoires. En France une partie des carriers eux-mêmes se sont associés au Museum
national d'histoire naturelle et au CNRS pour produire une bibliographie et des guides
illustrés de réhabilitation environnementale de carrières [4]. Les réhabilitations cherchent
de plus en plus à contribuer à restaurer les conditions de la biodiversité. Des sites
réhabilités sont quelquefois transférés aux collectivités locales ou au conservatoires des
sites ou au Conservatoire du littoral qui en assurent une gestion pérenne (ex  : Lac des
Moëres dans le Nord, carrière de Conchil le Temple dans le Pas-de-Calais. En Picardie, près
de la pointe du Hourdel, un projet de dépoldérisation de l'estuaire de la Somme s'associe
la renaturation d'une carrière (exploitée par GSM). Une valorisation du patrimoine
géologique mis au jour par les fronts de taille est quelquefois aussi envisageable.

Dans de nombreux pays, dont au Royaume-Uni, les carrières manquent ou sont moins
rentables sur terre, justifiant une demande d'ouverture de carrières en mer.

Granulats marins (siliceux, calcaires)


Leur prélèvement peut perturber des frayères et la faune du fond, mais aussi toute la
colonne d'eau touchée par le panache de particules mises en suspension, à longue
distance. Des sédiments toxiques peuvent être remobilisés, et les grandes carrières
peuvent modifier les courants et générer des modifications distantes du transit
hydrosédimentaire et ainsi modifier les profils de plage, en accentuant l'érosion marine du
littoral ou en provoquant localement des envasements ou déplacements de bancs de sable.
Une réglementation spécifique cadre désormais l'exploitation sous-marine des granulats,
clarifiée en France par la loi 97-1051 du 18 novembre 1997, dont l'article 57 a supprimé les
termes «les exploitations d'amendements marins» dans l'article 7 de la loi 76-646 du 16
juillet 1976, ce qui lui permet d'englober la totalité des matériaux marins [granulats
siliceux et substances calcaires (maërl et sables coquilliers) ]. Les matériaux du domaine
public maritime (DPM) et du plateau continental y relèvent du code minier. Au début des
années 70, 2 régimes existaient selon le lieu de l'exploitation projetée. Le régime minier,
impliquant une autorisation ministérielle, s'appliquait sur le plateau continental ; celui des
carrières (autorisation préfectorale) suffisait dans les eaux territoriales (dont la limite s'est
étendue de 3 à 12 milles en 1971). La loi n° 76-646 du 16 juillet 1976 a simplifié la
réglementation au profit du seul Code minier. Deux décrets de 1980 réglementent les
«titres Drague - GSM miniers» et les procédures, modifiées en 1995 par deux nouveaux
décrets imposant une procédure étalée sur 4 ans pour obtenir :

1. un titre minier par arrêté ou décret ministériels ;


2. une «autorisation domaniale») d'occupation temporaire du domaine public
maritime (ou pour les titres miniers sollicités, en mer territoriale ;
3. une autorisation préfectorale d'ouverture de travaux miniers en mer.

En 2006, le décret n° 2006-798 du 6 juillet 2006 a réuni en un seul texte la majorité des
obligations réglementaires applicables aux granulats marins, régulant l'octroi des APP
(Autorisations «de Prospection Préalables»), des titres miniers («Permis Exclusifs de
Recherches» ou PER), les concessions, les autorisations domaniales, et les «Autorisations
d'Ouverture de Travaux Miniers en mer» (AOTM). L'administration n'a plus que 38 mois
pour étudier les dossiers et statuer. Une instance de concertation associe élus, comités
locaux des pêches, ONGE (associations environnementales).. pour une meilleure
gouvernance locale.
L'étude d'impact environnementale conforme (art. R122-3 du code de l'environnement)
reste obligatoire, mais aussi l'enquête publique (pour les titres miniers et les ouvertures de
travaux). Le principe d'indépendance des décisions de chaque autorités compétentes
(ministre chargé des mines, préfet.. ) est maintenu, mais le préfet «terrestre» doit refuser
toute autorisation de projet ayant reçu un avis défavorable du préfet maritime.

Face à une pression croissante (Ex : nombreux projets anglais d'extraction de granulats en
Manche/Mer du Nord, dans le pas de Calais ; l'une des régions du monde les plus
fréquentées, dont par des navires transportant des cargaisons dangereuses) et face
au risques pour la sécurité maritime, au risque écologique et halieutiques aggravés, ou à
des risques tels que celui posé par plus de 100 décharges de munitions immergées sur le
littoral français, le Grenelle de l'Environnement a décidé de revoir la législation française,
peut-être en encourageant aussi les GIZC.

Importance économique
Voici quelques chiffres complémentaires relatifs à l'année 2007 [5] :

 Données générales
o Chiffre d'affaires HT : 4 000 M€
o Nombre d'entreprises : 1 660
o Effectifs : 14 860
o Tonnes/habitant : 7, 2

 Production nationale de granulats (en millions de tonnes)  : 446


o Roches meubles : 180 (dont alluvionnaires : 148; granulats marins : 7 ;
autres sables : 25)
o Roches massives : 243 (dont roches calcaires : 117 ; roches éruptives : 126)
o Recyclage : 23 (dont schistes : 3 ; laitiers : 3 ; mâchefers : 2 ; matériaux de
démolition : 15)

 Consommations (en millions de tonnes)  : 449


o par nature d'ouvrages : Bâtiment : 99 (22%) ; Génie Civil et VRD (voiries et
réseaux divers)  : 350 (78%)
o par nature d'emplois : Bétons hydrauliques ; (béton prêt à l'emploi, produits
en béton, bétons de chantiers)  : 152 (34%)  ; Autres emplois (les produits
hydrocarbonés : couches de roulement et de liaison et assises de chaussées; les
granulats utilisés en l'état ou avec un liant ciment ou laitier. )  : 297 (66%)

 Commerce extérieur (en millions de tonnes)


o Exportations 8 (Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suisse... )
o Importations 11 (Allemagne, Belgique, Espagne, Pays-Bas, Royaume-Uni... )

Vocabulaire
Il se traduit :

en anglais : aggregate
en allemand : Gesteinkörnung, nom féminin, pluriel : Gesteinkörnungen.
L'étymologie de granulat :

Par emprunt au diminutif latin granulum (de granum), la langue savante


forma granuleux au XVIe siècle, granuler & granulation au XVIIe siècle
puis granule au XIXe siècle. Granulat est du début du XXe siècle. La première
définition normative unique de granulat, date en France de mars 1982 (NF P 18-
101).
Synonyme : On voit naitre dans le langage, le terme agrégat, sans doute issu de l'anglais.
Ce qui pourrait créer une méprise; un granulat est une roche désagrégée.

Annexes
Bibliographie
 Granulats, ouvrage collectif, Presses de l'École nationale des Ponts et Chaussées,
1990

Notes et références
1. Site-blog du Peuple des dunes, Morbihan Gâvres, création du collectif "Le Peuple des Dunes",
Assemblée Générale ASPLPG du 28 décembre 2006 (lien du 21/07/2009)
2. Quotidien Libération, «Le «Peuple des dunes» a fini par gagner : Lafarge a annoncé vendredi qu'il
renonçait à extraire du sable au large de Quiberon.» lien du 22/07/2009
3. édité par le comité national de la charte professionnelle de l'Industrie des granulats, 3, Rue Alfred
Roll, Paris 75 017
4. Coffret de 5 ouvrages, intitulé Carrières et zones humides, publié dans le cadre de la Charte
professionnelle de l'UNPG
5. Les chiffres mentionnés ici sont issus de l'enquête statistique annuelle réalisée par l'UNICEM pour
l'année 2007.

Liens externes
 À propos de la rentabilité des entreprises du secteur  (étude du SESSI pour
APE :142A)
 (Indices des prix),
 UNPG (Syndicat des producteurs de granulats, affilié à l'UNICEM
 Page de l'Université d'Orléans
 Site du BRGM
 L'urbain et les granulats (ENS de Cachan)
 Granulats marins (DRIRE de Haute-Normandie)
 Mémento technique des granulats, Richard Maillot, École des mines de Paris, 2001

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