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Risques et litiges des marchés privés de travaux - Passation

des marchés, exécution et réception des travaux, garantie de


parfait achèvement (Guide pratique Droit et construction, CSTB
Centre Scientifique et Technique du Bâtiment, mai 2013)

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N° client : UBC INGENIERIE
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Droit & construction


PRATIQUE
Risques et litiges des marchés privés de travaux
Risques et litiges
des marchés privés de travaux
La collection des Guide Pratique « Droit & Construction » propose des réponses concrètes
aux problèmes juridiques et contractuels qui se posent quotidiennement aux professionnels
de la construction et de l’immobilier. Avec une approche didactique, des tableaux de synthèse
et de nombreux cas pratiques, cette collection permet à tous d’acquérir les fondamentaux du droit
et de la règlementation.

GUIDE
Ce guide aborde les règles et les pièges liés à la passation des marchés privés de travaux
de bâtiment. Il présente également les litiges découlant de l’exécution de l’ouvrage jusqu’à
la garantie de parfait achèvement.
Sont ainsi évoqués les différents types de marchés (dont le contrat de construction de maisons
individuelles), les règles qui les régissent et les obligations qui en découlent (norme NF P03-001,
sous-traitance, garanties, etc.).
Les risques et les litiges nés à l’occasion de l’exécution sont abordés au regard des dommages
causés tant au maître de l’ouvrage qu’aux autres entrepreneurs et aux personnes extérieures aux
chantiers (tiers, voisins).
À chaque fois sont rappelés les grands principes de responsabilités fondant les recours (avec les
références aux articles de loi et aux jurisprudences phares) ainsi que les garanties et/ou assurances
obligatoires ou facultatives permettant de sécuriser le constructeur dans l’acte de construire.
Rédigé par François-Xavier Ajaccio, consultant en risques et assurances-construction, ce guide est

Risques et litiges des


notamment destiné aux entrepreneurs et artisans du bâtiment, aux maîtres d’ouvrage, aux maîtres
d’œuvre, aux juristes, aux assureurs et aux experts.

marchés privés de travaux


> Passation des marchés
> Exécution et réception des travaux
> Garantie de parfait achèvement

SIÈGE SOCIAL
8 4 , AV E N U E J E A N J A U R È S | C H A M P S - S U R - M A R N E | 7 74 4 7 M A R N E - L A -VA L L É E C E D E X 2
T É L . ( 3 3 ) 0 1 6 4 6 8 8 2 8 2 | F A X ( 3 3 ) 0 1 6 0 0 5 7 0 3 7 | w w w. c s t b . f r
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Risques et litiges des


marchés privés de travaux
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Etablissement public au service de l’innovation dans le bâtiment, le CSTB, Centre Scientifique et


Technique du Bâtiment exerce quatre activités clés : la recherche, l’expertise, l’évaluation, et la
diffusion des connaissances, organisées pour répondre aux enjeux de développement durable
dans le monde de la construction. Son champ de compétences couvre les produits de construc-
tion, les bâtiments et leur intégration dans les quartiers et les villes.
Avec ses 909 collaborateurs, ses filiales et ses réseaux de partenaires nationaux, européens et
internationaux, le CSTB est au service de l’ensemble des parties prenantes de la construction
pour faire progresser la qualité et la sécurité des bâtiments.

Le présent guide est destiné à commenter et à expliquer certaines règles de construction


et les documents techniques de mise en œuvre. Il ne se substitue en aucun cas aux textes
de référence, qu’ils soient réglementaires (lois, décrets, arrêtés…),
normatifs (normes, DTU ou règles de calcul)
ou codificatifs (Avis Techniques, « CPT »…) qui doivent être consultés.

Le CSTB décline toute responsabilité quant aux conséquences directes


ou indirectes de toute nature qui pourraient résulter de toute interprétation erronée
du contenu du présent guide.

Ce guide a été réalisé d’après les documents de référence déjà publiés à la date du 10 avril 2013.

Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages publiées dans le présent ouvrage,
faite sans l’autorisation de l’éditeur ou du Centre Français d’Exploitation du droit de copie (3, rue Hautefeuille, 75006 Paris), est illicite et
constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d’une part, les reproductions strictement réservées à l’usage du copiste et non destinées
à une utilisation collective et, d’autre part, les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de
l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées (Loi du 1er juillet 1992 - article L 122-4 et L 122-5 et Code Pénal article 425).
© CSTB avril 2013 ISBN 978-2-86891-565-8
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GUIDE PRATIQUE
DROIT & CONSTRUCTION

Risques et litiges
des marchés privés
de travaux

François-Xavier AJACCIO
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Couverture : Efflam Caplain

Illustrations : Bernard SULLEROT


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S OM M AI R E
7 Passation des marchés : ce qu’il faut savoir
7 1. Le « marché de travaux »
11 2. Différents marchés
16 3. Règles spécifiques relatives à la sous-traitance
21 4. Règles relatives au contrat de construction de maisons individuelles
(CCMI)
39 5. Garanties financières liées aux marchés de travaux privés
43 6. Grands principes assurantiels
49 Risques et litiges liés à l’exécution des travaux (principes)
50 1. Risques et litiges à l’égard du maître de l’ouvrage
60 2. Risques et litiges à l’égard des personnes extérieures au chantier
(tiers/voisins)
79 3. Risques et litiges entre constructeurs
81 4. Risques à l’ouvrage en cours de travaux 5
85 La réception des travaux et son contentieux
85 1. Nature juridique de la réception des travaux
88 2. Conditions de la réception des travaux
90 3. Effets de la réception des travaux
92 4. Modalités de la réception selon la norme NF P03-001
95 La garantie de parfait achèvement (GPA)
95 1. Nature et objet
96 2. Mise en œuvre
98 3. Cumul avec la responsabilité contractuelle de droit commun
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CHAPITRE 1

Passation des marchés :


ce qu’il faut savoir
1. Le « marché de travaux »
Le marché de travaux est un contrat par lequel un entrepreneur s’engage à faire un
travail/ouvrage pour le compte de son client, le maître de l’ouvrage, moyennant un
prix convenu.
C’est un « marché d’entreprise » (ayant pour objet un travail spécifique, confié à un
entrepreneur, destiné à répondre aux besoins particuliers exprimés par un donneur
d’ordre ; Cour de cassation, 3e chambre civile, 4 juin 2003, 02-10.851) ou « louage
d’ouvrage » (au sens de l’article 1799- 3° du Code civil).
Il se distingue du contrat de travail, du contrat de vente de matériaux, du mandat. De
la qualification du contrat découle le régime juridique applicable.

OBSERVATION
Distinction avec un contrat de fourniture de matériaux : « constitue un
contrat de sous-traitance et non un contrat de fourniture la convention
passée entre un entrepreneur et un fabricant de laquelle il résulte que le
7
travail de fabrication était plus important et coûteux que la seule fourniture
du matériau, que le produit, qui était un procédé du donneur d’ordres,
ne pouvait être remplacé par un autre, qu’il s’agissait d’un travail exclusif
avec interdiction de l’exécuter pour un autre client et que l’entrepreneur se
réservait le contrôle de la fabrication et imposait ses directives et contraintes
spéciales dans un cahier des charges » (Cour de cassation, 3e chambre civile,
19 juin 1991, 89-21.906 ; v. aussi : 1re chambre, 14 décembre 1999, 97-19.620).
Distinction avec un contrat de travail d’un contrat d’entreprise  : est
considérée comme soumise à un contrat de travail, la personne qui agit sous
un « lien de subordination » (c’est-à-dire de direction et de surveillance)
d’une autre, y compris de façon occasionnelle (par exemple, en cas de mise
à disposition de personnel).
Dans ces cas, l’entreprise est tenue des faits de ses préposés (articles 1797
et 1384 du Code civil). En outre, vis-à-vis d’eux, elle est soumise à une
obligation de sécurité de résultat (v. p. 70).
Distinction avec le mandat : le mandat est un acte par lequel une personne
donne le pouvoir d’accomplir un acte juridique pour elle et en son nom
(article 1984 du Code civil). Dès lors, il se distingue du louage d’ouvrage qui
a pour objet l’exécution matérielle d’une construction.

Le contrat d’entreprise est « principal » lorsqu’il est passé directement avec le maître
de l’ouvrage ou découle d’un « sous-traité », c’est-à-dire d’un marché par lequel un
entrepreneur confie, sous sa responsabilité, à une autre personne appelée «  sous-
traitant » l’exécution de tout ou partie du contrat d’entreprise conclu avec le maître
de l’ouvrage.
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Dans le cadre de son projet de construction, le maître de l’ouvrage peut choisir de faire
appel à un seul entrepreneur, ayant un rôle d’entreprise générale exécutant en tout
ou partie les ouvrages ou à plusieurs entreprises auxquelles ils confient l’exécution
des différents lots (gros œuvre, couverture, électricité, étanchéité…). Les entreprises
peuvent aussi répondre à un marché en entreprises groupées selon une convention
de groupement momentané d’entreprises (GME) conjointes ou solidaires. Dans ce
cas, une entreprise est désignée comme mandataire du groupement.
Selon les marchés/missions confiés aux différents intervenants (architecte, maître
d’œuvre, bureaux d’études, entreprises), l’opération de construction entraîne des
interactions non sans risques techniques et juridiques (v. p. 49 et s.).

ATTENTION
L’entrepreneur principal peut également être désigné par le terme de
« constructeur » ou de « locateur d’ouvrage ».
L’entrepreneur sous-traitant peut également être désigné sous le vocable de
« sous-traitant » ou de « constructeur ».
L’entrepreneur principal est seul soumis à la présomption de responsabilité
décennale pour les dommages à l’ouvrage après réception et à l’obligation
d’assurance en découlant.

Opération de Construction - Acteurs

8
Maître d’ouvrage

Contrat d’entreprise
(louage d’ouvrage)

Autres intervenants :
autres locateurs d’ouvrage
Fournisseurs maître d’œuvre,
Locateur d’ouvrage architecte,
de matériaux
bureau d’études…

Bureau de contrôle

Sous-traité C.S.P.S
Cordinnateur sécurité
prévention santé

Sous-traitant Assurances & garanties

Tiers à l’acte de construire

Figure 1 : L’opération de construction dans laquelle s’insère le contrat de louage d’ouvrage

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Le contrat d’entreprise ou « louage d’ouvrage » est un contrat synallagmatique, c’est-


à-dire qu’il met à la charge de l’entrepreneur et du maître de l’ouvrage des obligations
réciproques (article 1102 du Code civil).
Il se forme par simple échange de consentement ; notons, cependant, que le contrat
de construction maison individuelles (CCMI) nécessite, sous peine de nullité, le
respect d’un certain formalisme.

ATTENTION
Selon les dispositions de l’article 1341 du Code civil, tout marché supérieur
à la somme (ou valeur) fixée à 1 500 € (décret n° 2004-836 du 20 août 2004)
requiert un écrit sous signatures privées.
L’article 1341 n’étant pas d’ordre public, en l’absence d’un contrat signé entre
les parties, un commencement de preuve par écrit (bon de commande,
devis accepté, quittance, lettres à l’entrepreneur…), peut être rapporté par
celui qui réclame l’exécution du contrat (article 1347 du Code civil). Notons
que l’existence de relations professionnelles entre le donneur d’ordre et
l’entrepreneur n’entraînait pas, pour ce dernier, une impossibilité morale de
se procurer une preuve par écrit.
En outre, entre commerçants, la preuve du contrat peut être rapportée
par tous moyens (Cour de cassation, 3e chambre civile, 19 décembre 2006,
05-20.326).
Le défaut d’un écrit signé des parties, n’entraîne pas la nullité du marché.
Mais son existence ainsi que ses conditions peuvent être difficiles à rapporter.
Ainsi, l’entrepreneur qui réclame le paiement de travaux qu’il a effectués
doit justifier par écrit de l’accord du maître de l’ouvrage : « quelle que soit 9
la qualification du marché, retenue, il est nécessaire de constater que des
travaux supplémentaires dont un entrepreneur demande le paiement, ont
été soit commandés avant leur exécution, soit acceptés sans équivoque
après leur exécution » (Cour de cassation, 3e chambre civile, 27 septembre
2006, 05-13.808).
A fortiori, selon les termes de l’article  1793 du Code civil, cette règle
s’applique au marché à forfait : « la preuve de l’accord du maître de l’ouvrage
à l’exécution de travaux non prévus au marché à forfait ne peut résulter
que d’une autorisation écrite préalable aux travaux délivrée par lui et
précisant le prix convenu et qu’il appartient à l’entrepreneur, qui demande
le paiement de ces travaux, d’apporter la preuve de cette autorisation
ou, à défaut, de l’acceptation expresse et non équivoque par le maître de
l’ouvrage des travaux une fois effectués » (Cour de cassation, 3e chambre
civile, 16 décembre 1992, 91-11.048).
Un écrit est donc conseillé. Signalons que la norme NF P 03-001 (cahier des
charges administratives générales des marchés privés) ne s’appliquera au
marché que si le marché s’y réfère expressément.

C’est un contrat fait à titre onéreux (article 1106 du Code civil). S’agissant d’un contrat
à exécution successive, il peut être résilié en cours d’exécution (voir notamment,
articles 1794 et 1795 du Code civil).
Il s’agira, selon la qualité du maître de l’ouvrage, d’un marché privé ou public. Ces
derniers relèvent du Code des marchés publics et leur contentieux est soumis aux
juridictions de l’ordre administratif.
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OBSERVATION
Rôle et missions du maître de l’ouvrage
Le maître de l’ouvrage privé est la personne physique ou morale titulaire
d’un droit de construire sur le terrain ou un immeuble existant qui conclut
le ou les marchés et pour lequel l’ouvrage est construit. Les litiges nés de ces
contrats relèvent du droit privé et des juridictions de l’ordre judiciaire.
Il agit pour son compte mais il peut se faire représenter par un mandataire
(dit maître de l’ouvrage délégué).
La destination de la construction (habitation, rénovation, bureaux…)
implique le respect de règles de construction propres définies au Code de la
construction et de l’habitation.
C’est au maître de l’ouvrage qu’il appartient, après s’être assuré de la faisabilité
et de l’opportunité de l’opération, d’en définir le programme, d’en arrêter
l’enveloppe financière prévisionnelle, d’en assurer le financement avec ou sans
recours au crédit, de choisir le processus selon lequel l’ouvrage sera réalisé et
de conclure les contrats ayant pour objet les études et l’exécution des travaux
avec les maîtres d’œuvre et entrepreneurs qu’il aura choisis.
En outre, le maître de l’ouvrage doit souscrire l’obligation d’assurance de
dommages-ouvrage (v. p. 22 et 47) et réceptionner l’ouvrage avec ou sans
réserves. Après la réception des travaux, il assure l’entretien et la maintenance
de l’ouvrage.

Le contrat d’entreprise a pour objet l’exécution des ouvrages conformément au


marché selon le prix convenu et dans les délais contractuels à partir de la réponse
10 architecturale, technique et économique, apportée par la maîtrise d’œuvre.
Tableau 1 : Obligations réciproques des parties au contrat d’entreprise (v. aussi chapitre 2)

Obligations du maître de l’ouvrage Obligations de l’entrepreneur


Exécution de bonne foi
Exécuter l’ouvrage conformément aux prévisions
Faciliter l’exécution de l’ouvrage
du marché
Veiller à l’ouvrage du maître de l’ouvrage sur lequel
il intervient (cas d’une intervention sur un ouvrage
Recevoir l’ouvrage
existant) ; il s’agit d’une obligation de sécurité (Cour
de cassation, 1re ch. civ., 29 mai 1996, 94-15.720)
Payer le prix convenu Livrer l’ouvrage dans le délai convenu
Souscrire l’obligation d’assurance de
Informer et conseiller le maître de l’ouvrage, voire les
dommages-ouvrage et, s’il s’agit d’une réali-
autres intervenants à l’acte de construire sur le plan
sation pour compte d’autrui, de constructeur
technique ; faire des réserves (écrites) s’il y a lieu
non réalisateur
S’assurer du respect des règles en matière de
sécurité et protection de la santé ; désigner le
Respecter et mettre en œuvre les règles de sécurité
coordonnateur SPS (article L. 4532-4 du Code
sur le chantier
du travail : http://www.inrs.fr/accueil/secteurs/
btp/coordination-sps/reglementation.html)
Indiquer au maître de l’ouvrage la nature et le mon-
Garantir à l’entrepreneur le paiement des tant de chacune des prestations qu’il envisage de
sommes dues lorsque celles-ci dépassent la sous-traiter ainsi que les sous-traitants auxquels il
somme de 12 000 € (article 1779-1 du Code) envisage de faire appel (loi 75-1334 du 31 décembre
1975)
Respecter les dispositions sur les retenues de Souscrir l’obligation d’assurance
garantie (loi 71-584 du 16 juillet 1971) de responsabilité décennale
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2. Différents marchés
Le maître de l’ouvrage privé contracte avec l’entreprise de son choix sans être tenu à
une quelconque obligation de publicité et/ou de mise en concurrence. Le contrat se
forme par la rencontre des consentements des parties.
Un écrit signé des parties contractantes est préférable à titre de preuve et pour
prévenir tout litige (il permet d’établir l’existence de l’engagement et son contenu).
La référence, dans le marché, au cahier des clauses administratives générales (CCAG)
applicable aux travaux faisant l’objet d’un marché privé (norme française NF P03-001
de décembre 2000) est vivement recommandée.
Ce CCAG définit d’une façon générale les droits et obligations des parties
contractantes, il ne prend effet comme pièce constitutive du marché que s’il est, soit
signé pour acceptation, soit rendu applicable par le cahier des clauses administratives
particulières du marché.
On distingue essentiellement trois types de marché : « à prix forfaitaire global », « au
métré », de « travaux sur dépenses contrôlées ».
Dans un marché forfaitaire « le travail demandé à l’entrepreneur est complètement
défini et les prix correspondants sont fixés en bloc à l’avance. L’insertion de clauses
de variation de prix ne fait pas perdre à ce type de marché son caractère forfaitaire »
(définition 3.3.1 de la norme NF P03-001, p. 12). Le plan de l’ouvrage, la nature et les
caractéristiques des travaux sont définis et arrêtés à la signature du marché. Le prix
est global et forfaitaire.
11
Pour les marchés à forfait, il y a application des principes inscrits dans les articles 1793
et 1794 du Code civil.

ATTENTION
Selon les dispositions de l’article 1793 du Code civil, lorsqu’un entrepreneur
s’est chargé de la construction d’un bâtiment (la notion de « bâtiment »
est appréciée par la jurisprudence  : Cour de cassation, 3e  chambre civile,
29  octobre 2003, 02-13.460), à partir d’un plan définitif, pour un prix
forfaitaire, il ne peut demander aucune augmentation de prix, ni sous
le prétexte de l’augmentation de la main-d’œuvre ou des matériaux, ni
sous celui de changements ou d’augmentations faits sur ce plan, si ces
changements ou augmentations n’ont pas été autorisés par écrit, et le prix
convenu avec le propriétaire.
Aussi, les travaux imprévus sont à la charge de l’entrepreneur (Cour de
cassation 3e  chambre civile, 18  décembre 2012, 11-26.791  ; 8  juin 2005,
04-15.046). Les travaux supplémentaires doivent faire l’objet d’un accord
écrit du maître de l’ouvrage (ou acceptation expresse et non équivoque) et
d’un prix convenu.
La clause du marché prévoyant la possibilité de travaux supplémentaires
conditionnés à un ordre écrit du maître de l’ouvrage ne fait pas au marché
son caractère forfaitaire (Cour de cassation, 3e chambre civile, 15 mars 2005,
04-11.087).
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Mais des marchés perdent leur caractère forfaitaire dès lors qu’il est
constaté que de nombreuses modifications ont été apportées, que ni les
plans originaires ni les descriptifs n’ont été respectés, que le volume et la
nature des prestations fournies par chaque entrepreneur ont été modifiés
de façon considérable et qu’il en est déduit que ces modifications, voulues
par le maître de l’ouvrage, ont entraîné un bouleversement de l’économie
des contrats (Cour de cassation, 3e chambre civile, 8 mars 1995, 93-13.659 ;
Cour de cassation, 3e  chambre civile, 20  mars 2002, 00-16.713). Dans ce
dernier cas, il y dénaturation du marché d’origine et bouleversement de
l’économie du contrat permettant une révision du prix du marché.
Les dispositions de l’article 1793 du Code civil ne sont pas applicables à une
convention de sous-traitance entre deux entreprises (Cour de cassation,
3e chambre civile, 15 février 1983, 81-15.558).

Le marché au métré (ou aux prix unitaires) correspondant à un « règlement effectué


en appliquant des prix unitaires aux quantités réellement exécutés. Les prix unitaires
peuvent être soit spécialement établis pour le marché considéré (bordereau),
soit basés sur ceux d’un recueil existant (série)  » (définition  3.3.2 de la norme 
NF  P03-001). Le Conseil de la concurrence a toutefois condamné certaines
publications de prix en série.
L’entrepreneur ne sera payé qu’en fonction des ouvrages réellement exécutés avec
application d’un rabais ou d’une majoration fixée par l’entrepreneur dans son offre.
On distingue, le marché :
12 ■■ « à commandes » où les parties se sont entendues sur un prix unitaire par type
d’ouvrage, selon un bordereau ou un recueil existant  ; le volume des travaux
n’est pas déterminé, le maître de l’ouvrage donnant ses ordres de services au fur
et à mesure de ses besoins  ; des «  attachements » peuvent aussi être pris par
l’entrepreneur au cours de ses interventions. Ce dernier est payé après exécution
des travaux en appliquant aux quantités exécutées les prix unitaires ;
■■ sur « devis » donnant le prix des ouvrages élémentaires à partir de leur quantitatif

et de leur prix unitaires  ; le maître de l’ouvrage peut augmenter ou diminuer,


dans une certaine proportion la masse de travaux. L’entrepreneur est payé, après
exécution, en appliquant aux quantités exécutées les prix unitaires contractuels.
Le maître de l’ouvrage doit avoir expressément commandé les travaux supplémentaires
avant leur réalisation, ou les avoir acceptés sans équivoque après leur exécution pour
lui être opposables (Cour de cassation, 3e chambre civile, 11 février 2009, 08-10.813 ;
3e chambre civile, 14 décembre 2004, 03-17.023).
Les augmentations ou les diminutions de la masse des travaux pouvant être opérées
par le maître de l’ouvrage ainsi que les changements dans la nature des travaux sont
régis par les dispositions du contrat (v. art. 11 de la norme NF).
Les travaux sur «  dépenses contrôlées  » sont des «  travaux pour lesquels
l’entrepreneur est rémunéré sur la base de ses dépenses réelles et contrôlées (main-
d’œuvre, matériaux, matières consommables, location de matériel, transports…)
majorées de certains pourcentages pour frais généraux, impôts et bénéfices  »
(définition 3.3.3 de la norme NF P03-001).
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OBSERVATION
Selon la norme NF P03-001 « les prix du marché sont réputés tenir compte
de toutes les circonstances de l’implantation, des particularités du projet
et des délais et rémunèrent l’entrepreneur de tous ses débours, charges
et obligations normalement prévisibles ainsi que de celles des dépenses
d’intérêts communs mises à sa charge par le descriptif de son lot ou par le
jeu du compte prorata. En sorte que la rémunération de l’entrepreneur pour
l’exécution des travaux formant l’objet défini du marché ne subira aucune
variation sauf application des dispositions différentes […]. L’exécution
d’ouvrage différent de ceux prévus au marché n’ouvre aucun droit à
paiement supplémentaire à l’entrepreneur sous réserve de modifications
des travaux (art.  11), de travaux exécutés sur injonction administrative
(art. 11.3), de travaux urgents intéressant la stabilité de l’ouvrage (art. 11.4).
L’entrepreneur n’a droit à aucune indemnité de la part du maître de
l’ouvrage pour pertes, avaries ou dommages occasionnés par sa négligence,
son imprévoyance ou ses fausses manœuvres, pas plus que pour ceux
occasionnés par le fait de tiers ou phénomènes naturels.
L’entrepreneur a droit à une indemnité couvrant le montant total des
dépenses justifiées entraînées par la découverte de vestiges sur le chantier ».
Dans tous les cas, le « prix », qui doit comprendre la taxe sur la valeur ajouté (TVA),
est un élément essentiel.
En tant que marchés privés, leur exécution est soumise aux règles de droit commun
des contrats quant à leur exécution.
Tableau 2 : Modalités de paiement des travaux selon la norme NF P03-001
13

Prix 9.1 Forfaitaire ou au métré


Variation en raison des
9.3
charges légales
Concerne les marchés à prix forfaitaire, au métré sur bor-
Variation de prix (formule de) 9.4 dereau de prix (art. 9.4.1) et au métré sur série de prix
(art. 9.4.2).
Modification dans l’impor- Les clauses varient selon que le marché est forfaitaire ou
11
tance et la nature des travaux non (annexe D).
Attachements 15.4 Sont pris en compte dans certaines conditions.
Établis chaque mois (ou aux dates fixées par le marché)
par l’entrepreneur. Ils font ressortir les travaux exécutés
et autres éléments nécessaires pour le l’établissement du
États de situation 19.1
décompte
➪ les états doivent parvenir au maître d’œuvre dans les
10 premiers jours de chaque mois.
Acomptes
Le maître d’œuvre vérifie l’état de situation présenté
par l’entreprise et établit le décompte provisoire des
sommes dues pour l’ensemble des travaux et approvi-
Vérification de la situation/ sionnements à la date de situation (« bon d’acompte »).
décompte provisoire/proposi- 19.4 Il l’adresse ensuite au maître de l’ouvrage avec duplicata
tion d’acompte à l’entrepreneur dans les 15 jours de la réception de l’état
de situation.
Un retard peut entraîner l’application d’intérêts mora-
toires (art. 20.8).
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Si l’entrepreneur obtient satisfaction, le maître d’œuvre


Contestation du décompte
19.4.2 établit dans les 10  jours une proposition d’acompte
provisoire
complémentaire.
Solde du marché (en fin de marché) : règlement définitif des comptes
Dans les 60 jours de la réception des travaux, l’entrepre-
neur remet au maître d’œuvre son mémoire définitif
(Cour de cassation, 3e ch. civ., 10 février 2010, 09-12 125).
L’article 19.5.4 de la norme AFNOR P 03-001 ne permet
Mémoire définitif 19.5
au maître de l’ouvrage de faire établir le mémoire défi-
nitif par le maître d’œuvre qu’après l’envoi à l’entreprise
d’une mise en demeure restée sans effet (Cour de cassa-
tion, 3e ch. civ., 25 mai 2011, 10-19 271).
Le maître d’œuvre établit le décompte définitif après
examen du mémoire de l’entreprise.
Le maître de l’ouvrage notifie à l’entrepreneur le dé-
compte dans un délai de 45 jours à dater de la réception
du mémoire définitif par le maître d’œuvre.
➪ l’entrepreneur dispose de 30 jours pour faire valoir ses
observations au maître d’œuvre et au maître de l’ouvrage.
➪ le maître de l’ouvrage dispose de 30 jours pour faire
connaître son accord ou son refus.
Vérification du mémoire Après accord réciproque, le compte est alors définitif. À
définitif/établissement 19.6 défaut, il y a litige (réglé par voie d’arbitrage – art. 21.2-
du décompte définitif ou par saisine du juge judiciaire).
Pour l’établissement des comptes, il est mis au crédit de
l’entrepreneur, la valeur des travaux exécutés et, à son
débit, les acomptes payés, les pénalités et éventuelle-
ment les malfaçons/non-conformités qui lui seraient im-
putables, les primes d’assurance souscrite pour compte
14 commun (ex. : TRC, PUC, etc.)… Le tout constituant un
compte unique permettant la compensation de dettes
réciproques (Cour de cassation, chambre commerciale,
24 octobre 1978, 77-11.012).
Paiement
Doivent être réglés dans les 30 jours à dater de la remise
de l’état de situation au maître d’œuvre ; les acomptes
Acomptes 20.3
sont payés à l’entrepreneur et s’il y a sous-traitance et
délégation, au sous-traitant.
Doit être réglé 30  jours après l’expiration du délai de
Solde 20.4 45 jours accordé au maître de l’ouvrage pour notifier à
l’entrepreneur le décompte définitif.
En aucun cas un entrepreneur ne peut suspendre les
travaux pour défaut de paiement sans avoir prévenu
Retard de paiement 10.3.2.1
par LRAR le maître de l’ouvrage et le maître d’œuvre au
moins 15 jours à l’avance.
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DÉFINITIONS
Attachement : document écrit ou dessiné constatant soit un état de fait,
soit l’exécution de travaux ou d’ouvrages qui ne pourraient être vérifiés
ultérieurement, soit des particularités susceptibles de faire l’objet de
contestations ultérieures.
Avenant : document écrit modifiant les dispositions du marché.
Décompte définitif  : document établi par le maître d’œuvre, qui fixe le
montant du règlement.
Décompte provisoire : document établi par le maître d’œuvre d’après l’état
de situation.
État de situation : document établi par l’entrepreneur.
Mémoire définitif : document établi par l’entrepreneur.

ATTENTION
Les contestations sur les comptes doivent être formulées par écrit
(v. acompte, art. 19.4.2).
Tout arrêt des travaux de l’entrepreneur, en cas de retard de paiement
(art. 10.3.2.1) doit être signifié par LRAR.
L’application d’intérêts moratoires (art. 20.8) n’est possible qu’après mise en
demeure par LRAR. Le désaccord sur le décompte définitif (art. 19.6.3) doit
être formulé dans un délai précis.
Les termes d’une lettre recommandée par laquelle, en réponse à la vérification
de son mémoire par le maître d’œuvre qui avait écarté sa demande, un
entrepreneur se borne à indiquer qu’il maintenait ses prétentions sans 15
fournir aucun motif, ne constituent pas des «  observations » telles que
prévues par la norme (art.  16.6.3). Dès lors, cette lettre ne fait pas courir
le délai imparti au maître de l’ouvrage pour y répondre et son absence de
réponse ne démontre pas l’acceptation implicite de la contestation (Cour
de cassation, 3e chambre civile, 4 décembre 1991, 90-13.335).
Le compte définitif ayant reçu l’accord de l’entrepreneur et du maître de
l’ouvrage ne peut plus être contesté  : aucune demande en révision de
compte n’est recevable, sauf si elle est présentée en vue d’un redressement
en cas d’erreur, d’omission ou de présentation inexacte (article  1269 du
Code procédure civile).
Mais, selon l’article 1793 du Code civil, lorsqu’un entrepreneur s’est chargé
de la construction à forfait d’un bâtiment, d’après un plan arrêté et convenu
avec le propriétaire du sol, il ne peut demander aucune augmentation
de prix, ni sous le prétexte de l’augmentation de la main-d’œuvre ou des
matériaux, ni sous celui de changements ou d’augmentations faits sur ce
plan, si ces changements ou augmentations n’ont pas été autorisés par écrit
et le prix convenu avec le propriétaire. Dès lors, un maître de l’ouvrage ne
saurait être condamné à payer le prix de travaux supplémentaires, par ce
qu’il n’a pas notifié à l’entrepreneur, dans le délai prévu, ses observations
sur le décompte général définitif des travaux comprenant le montant
de travaux supplémentaires. La norme Afnor ne peut prévaloir sur les
dispositions légales (Cour de cassation, 3e  chambre civile, 11  mai 2006,
04-18.092).
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3. Règles spécifiques relatives à la


sous-traitance
La sous-traitance est l’opération par laquelle un entrepreneur confie par un « sous-
traité », et sous sa responsabilité, à une autre personne appelée «  sous-traitant »
l’exécution de tout ou partie du contrat d’entreprise conclu avec le maître de
l’ouvrage.
Le sous-traitant est considéré comme entrepreneur principal à l’égard de ses propres
sous-traitants.
La loi n°  75-1334 du 31  décembre 1975 relative à la sous-traitance dispose que
l’entrepreneur qui recourt à un ou plusieurs sous-traitants doit, au moment de la
conclusion et pendant toute la durée du marché, faire accepter chaque sous-traitant
et agréer les conditions de paiement de chaque contrat de sous-traitance par le
maître de l’ouvrage.
L’entrepreneur opte alors ou non pour une délégation de paiement, par le maître de
l’ouvrage, des sous-traitants qu’il a déclarés.
Si une délégation de paiement est mise en place, l’entrepreneur délègue le maître de
l’ouvrage au sous-traitant dans les termes de l’article 1275 du code civil, à concurrence
du montant des prestations exécutées par le sous-traitant.
Si, une délégation de paiement n’est pas mise en place, les paiements de toutes
les sommes dues par l’entrepreneur au sous-traitant sont garantis par une caution
16 personnelle et solidaire obtenue par l’entrepreneur auprès d’un établissement
qualifié («  la caution n’aura pas lieu d’être fournie si l’entrepreneur délègue le
maître de l’ouvrage au sous-traitant dans les termes de l’article 1275 du Code civil,
à concurrence du montant des prestations exécutées par le sous-traitant », art. 14).
En outre, le sous-traitant disposera du bénéfice d’une « action directe » en paiement.
Lorsque le sous-traitant n’aura pas été accepté ou lorsque les conditions de paiement
n’auront pas été agréées par le maître de l’ouvrage, l’entrepreneur principal sera
néanmoins tenu envers le sous-traitant mais ne pourra invoquer le contrat de sous-
traitance à l’encontre du sous-traitant.
Ledit « entrepreneur principal » est tenu de communiquer le ou les contrats de sous-
traitance au maître de l’ouvrage lorsque celui-ci en fait la demande.
Conformément à l’article 14-1 de la loi n° 75-1334 du 31 décembre 1975, le maître
de l’ouvrage doit, s’il a connaissance de la présence sur le chantier d’un sous-traitant
n’ayant pas fait l’objet d’une déclaration de la part de l’entreprise principale, mettre
celui-ci en demeure de s’acquitter de ces obligations.
Si le sous-traitant (accepté et dont les conditions de paiement ont été agréées) ne
bénéficie pas de la délégation de paiement, le maître de l’ouvrage doit exiger de
l’entrepreneur principal qu’il justifie avoir fourni la caution. À défaut, le sous-traitant
peut rechercher la responsabilité pour faute du maître de l’ouvrage.
➪ L’obligation pesant sur le maître de l’ouvrage d’exiger de l’entrepreneur principal qu’il
justifie avoir fourni la caution inclut la vérification non seulement de l’obtention par cet
entrepreneur d’une caution bancaire, mais encore de la communication par lui au sous-
traitant de l’identité de l’organisme de caution et des termes de cet engagement et relevé
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que la faute du maître de l’ouvrage avait consisté soit à ne pas se faire communiquer
l’acte de cautionnement par la SAEC, soit l’ayant eu en sa possession, à ne pas s’assurer
que le sous-traitant avait eu connaissance des clauses particulières de l’engagement
souscrit par la banque, et que cette faute était en rapport direct de cause à effet avec
le préjudice subi par la société VPS, privée de recours à l’encontre de la caution par
suite de l’expiration du délai de 6 mois prévu à l’acte (3e chambre civile, 18 juin 2008,
01-17.366).
➪  Le maître de l’ouvrage qui s’est abstenu d’exiger de l’entrepreneur principal la
fourniture du cautionnement bancaire commet une faute en causant au sous-traitant
un préjudice direct le privant du règlement de sa facture de travaux (3e chambre civile,
29 octobre 2003, 02-10.734).
➪ Il appartient au maître de l’ouvrage de veiller à l’efficacité des mesures qu’il met en
œuvre pour satisfaire aux obligations mises à sa charge par l’article 14-1 de la loi du
31 décembre 1975 (3e chambre civile, 21 novembre 2012, 11-25.101).
➪ L’obligation de mettre en demeure l’entrepreneur principal de fournir une caution
bancaire n’est prévue qu’en cas d’acceptation du sous-traitant (3e chambre civile, 9 mai
2012, 10-27.079).
➪ L’article 14-1 ne crée d’obligation qu’à l’égard du maître de l’ouvrage qui reste toujours
le même quelle que soit la succession des sous-traitants (3e chambre civile, 15 janvier
2003, 01-02.967).
➪ Si le législateur n’exige pas expressément que la mise en demeure prenne la forme
d’une lettre recommandée, encore faut-il en cas de l’envoi d’une lettre simple, outre la
mention d’une interpellation suffisante pour constituer une telle mise en demeure, que
17
la réception de ladite lettre par l’entreprise principale soit, non pas possible ou probable,
mais certaine, preuve à défaut de laquelle il est impossible de retenir l’existence d’une
mise en demeure (Cour d’appel de Paris, 19e ch. A, 10 avril. 2002, RG n° 2002/02797).
La norme  NF  P03-001 de décembre  2000 (art  4.4) prévoit, lorsque l’entrepreneur
a manqué à ses obligations de déclaration/acceptation de ses sous-traitants et de
faire agréer leurs conditions de paiement, que le maître de l’ouvrage peut le mettre
en demeure de s’y conformer dans un délai qu’il prescrit à cet effet. En outre, le
non-respect de ces obligations entraîne une faculté de résiliation du marché de
l’entrepreneur à ses torts et de plein droit (art. 22.1.2.1).
Ces dispositions concernant le maître de l’ouvrage ne s’appliquent pas à la personne
physique construisant un logement pour l’occuper elle-même ou le faire occuper par
son conjoint, ses ascendants, ses descendants ou ceux de son conjoint.
Le sous-traitant confiant à un autre sous-traitant l’exécution d’une partie du marché
dont il est chargé est tenu de lui délivrer une caution ou une délégation de paiement.
Dans le cadre d’un contrat de construction de maison individuelle (v. ci-après), les
mêmes obligations de garantie de paiement pèsent sur le constructeur ; il est toutefois
possible de recourir à des garanties de paiement spécifiques : « […] g). La justification
de l’une ou l’autre des garanties de paiement prévues à l’article 14 de la loi n° 75-1334
du 31 décembre 1975 relative à la sous-traitance ou de toute autre garantie, délivrée
par un établissement de crédit ou une entreprise d’assurance, de nature à garantir le
paiement des sommes dues au titre du sous-traité » (article L. 231-3 du Code de la
construction et de l’habitation).
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Obligations de l’entrepreneur principal

Doit, lors de la soumission, indiquer au maître de l'ouvrage la nature


et le montant de chacune des prestations qu'il envisage de sous-traiter ainsi que les sous-traitants
auxquels il envisage de faire appel. En cours d'exécution du marché, l'entrepreneur principal
peut faire appel à de nouveaux sous-traitants, à la condition de les avoir
déclarés préalablement au maître de l'ouvrage
Choix de l’entrepreneur principal

Paiement par l’entrepreneur Délégation de paiement


par le maître de l’ouvrage

Nécessité de fournir Garanties de paiement


une caution du sous-traitant

Autres protections du sous-traitant

Action directe en paiement du sous-traitant à l’égard du maître de l’ouvrage.


En outre, le maître de l’ouvrage, sur le fondement de l’article 14.1,
peut voir sa RC recherchée par le sous-traitant.

Figure 2 : Protection du paiement du sous-traitant (garanties de paiement et action directe)


18
CSTB_G0255_fig02
ATTENTION
La norme NF P03-001 de décembre 2000 (art. 4.4) prévoit naturellement
que l’entrepreneur peut sous-traiter l’exécution de son marché mais qu’une
certaine partie  : il doit exécuter avec sa propre main-d’œuvre une part
significative des prestations correspondant à son (ses) activité(s) de base.

Tableau 3 : Modalités de la délégation de paiement du sous-traitant

La délégation de paiement, prévue par l’article 1275 du Code civil, est l’opération par
laquelle l’entrepreneur principal (délégant) délègue au maître de l’ouvrage (délégué),
qui y consent, le soin de payer en son nom une dette dont il est tenu envers le sous-
traitant (délégataire) et cela, à concurrence du montant des prestations exécutées.
➪ L’entreprise principale est libérée du paiement des travaux exécutés par son sous-
traitant. De son côté, le maître de l’ouvrage est libéré du paiement de l’entreprise
principale à concurrence des sommes payées directement au sous-traitant.
Principe
Mais l’entreprise principale reste engagée vis-à-vis du sous-traitant (délégation
dite « imparfaite ») si le maître de l’ouvrage s’avérait défaillant (Cour de cassation,
3e ch. civ., 15 janvier 1992. 90-11 356 ; 15 décembre 1993, 92-10 689 ; 3 décembre
2008, 07-19 997).
En pratique, une convention tripartite (maître de l’ouvrage, entreprise principale,
sous-traitant), prévoyant les termes selon lesquels les paiements seront effectués au
sous-traitant, est souhaitable.
Le sous-traitant direct du titulaire du marché ayant été accepté et dont les conditions
de paiement (c’est-à-dire les modalités de paiement prévues par le sous-traité : acomptes,
clauses de révision des prix, pénalités…) ont été agréées par le maître de l’ouvrage.
Choix
➪ est payé directement par lui pour la part du marché dont il assure l’exécution.
Ce paiement est obligatoire même si l’entrepreneur principal est en état de liquidation
des biens, de règlement judiciaire ou de suspension provisoire des poursuites.
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Montant des prestations exécutées par le sous-traitant  ; elles lui sont réglées au
fur et à mesure des situations présentées par le sous-traitant après vérification par
l’entrepreneur principal de la bonne exécution des travaux.
Attention  : le maître de l’ouvrage qui consent à payer, en qualité de délégué de
Étendue l’entrepreneur principal, le sous-traitant, ne peut subordonner ce paiement à un
(assiette) ordre de l’entrepreneur principal (notamment lorsque celui-ci est placé en liquida-
tion judiciaire) ; l’ordre de paiement de l’entrepreneur principal ne peut ainsi ni être
une condition de validité de la délégation, ni être un élément constitutif de celle-ci,
mais seulement être une modalité de son exécution : Cour de cassation, 3e ch. civ.,
19 décembre 2012, 11-25 622.
Le sous-traitant doit notifier son décompte par lettre recommandée avec accusé de
réception à l’entrepreneur principal.
Celui-ci dispose d’un délai de quinze jours, comptés à partir de la réception des
Modalités de
pièces justificatives servant de base au paiement direct, pour les revêtir de son ac-
mise en œuvre
ceptation ou pour signifier au sous-traitant son refus motivé d’acceptation. Passé
ce délai, l’entrepreneur principal est réputé avoir accepté celles des pièces justifica-
tives ou des parties de pièces justificatives qu’il n’a pas expressément acceptées ou
refusées.

Si le sous-traitant n’a pas été déclaré, l’alinéa 2 de l’article 3 précise que « lorsque
le sous-traitant n’aura pas été accepté ni les conditions de paiement agréées par le
maître de l’ouvrage dans les conditions prévues à l’alinéa [1], l’entrepreneur principal
sera néanmoins tenu envers le sous-traitant mais ne pourra invoquer le contrat de
sous-traitance à l’encontre du sous-traitant ».
Cette disposition a été interprétée de la façon suivante :
■■ même en cas d’absence d’acceptation par le maître de l’ouvrage ou d’agrément
des conditions de paiement, le sous-traitant est tenu, à l’égard de ce dernier, d’une 19
obligation contractuelle de livrer, exempts de vices, les ouvrages dont il a reçu
paiement (Cour de cassation, 3e  chambre civile, 15  janvier 1992, 90-16.081 et
13 avril 1988, 87-11.036) ;
■■ le sous-traitant a la faculté de faire prononcer la résiliation du contrat aux torts

de l’entreprise principale. Cette résiliation unilatérale lui est ouverte pendant la


période d’exécution du sous-traité. Il ne pourra, toutefois, plus l’invoquer lorsque,
le contrat exécuté, il aura été réglé partiellement de ses travaux (Cour de cassation,
3e chambre civile, 24 avril 2003, 01-11.889 ; 13 avril 1988, 86-18.961).
En outre, le contrat de sous-traitance peut être déclaré nul en l’absence de mise en
place par l’entrepreneur d’une caution personnelle et solidaire (rappelons que celle-ci
n’a pas lieu d’être fournie si l’entrepreneur délègue le maître de l’ouvrage au sous-
traitant dans les termes de l’article 1275 du Code civil, à concurrence du montant
des prestations exécutées par le sous-traitant). L’action en nullité est soumise à la
prescription quinquennale prévue par l’article 1304 du Code civil (Cour de cassation,
3e chambre civile, 20 février 2002, 00-17.406).
Le sous-traité est nul dès l’origine du fait de l’absence de fourniture d’une caution
personnelle et solidaire obtenue par l’entrepreneur auprès d’un établissement agréé,
sauf délégation du maître de l’ouvrage, lors de sa conclusion, sans qu’il importe
que le sous-traitant ait rempli sa mission et ait reçu l’intégralité des sommes
contractuellement dues avant de contester la validité du sous-traité (Cour de
cassation, 3e chambre civile, 18 juillet 2001, 00-16.380).
La cause de nullité de l’article  14 peut être purgée par l’acceptation, par le sous-
traitant, d’une délégation de paiement à son profit.
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Le sous-traitant ne peut pas renoncer aux dispositions d’ordre public de la loi du


31 décembre 1975 (3e chambre civile, 9 juillet 2003, 02-10.644).
Tableau 4 : Modalités de la caution

À peine de nullité du sous-traité les paiements de toutes les sommes dues par l’en-
trepreneur au sous-traitant, en application de ce sous-traité, sont garantis par une
Auprès de
caution personnelle et solidaire obtenue par l’entrepreneur d’un établissement
qui ?
qualifié, agréé, soit une banque ou un établissement financier ou une société de
caution mutuelle, voire un assureur.
Doit être expresse et garantir le paiement de toutes les sommes dues par l’entrepre-
neur au sous-traitant en application du contrat de sous-traitance.
Forme et
Le cautionnement doit être solidaire, la caution est privée du bénéfice de la discus-
étendue
sion (elle ne peut pas exiger que le sous-traitant poursuive d’abord la réalisation des
biens de l’entrepreneur principal).
Préalablement ou lors de la conclusion du contrat de sous-traitance : le sous-traité
est nul du fait de l’absence de fourniture de cautionnement lors de sa conclusion et
Quand ?
il importe peu que le sous-traitant ait reçu l’intégralité des sommes contractuelle-
ment dues (3e ch. civ., 12 mars 1997, 95-15.522).
Les cautions flottes sont interdites : par application des dispositions des articles 14
et 15 de la loi du 31 décembre 1975 relative à la sous-traitance, la caution person-
nelle et solidaire, garantissant le paiement de toutes les sommes dues par l’entre-
preneur principal au sous-traitant en application du sous-traité, doit comporter le
nom de ce sous-traitant et le montant du marché garanti (3e ch. civ., 15 décembre
2004, 03-13.588).
Comment ? Mais un accord cadre de «  cautions de sous-traitance par attestations » peut, à
certaines conditions, constituer un cautionnement au sens de l’article 14 de la loi
du 31 décembre 1975 relative à la sous-traitance (3e ch. civ., 20 juin 2012, 11-18.463).
Une condition suspensive peut être incluse au contrat de sous-traitance liant l’effec-
20 tivité du contrat à la fourniture du cautionnement. Mais, attention, la caution doit
être délivrée avant l’intervention du sous-traitant sur le chantier, sauf peine de nul-
lité du contrat.
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4. Règles relatives au contrat


de construction de maisons
individuelles (CCMI)
La loi du 19 décembre 1990 a renforcé la protection des particuliers accédants à la
propriété de maisons individuelles.
Elle réglemente le contrat de construction d’une maison individuelle (CCMI) :
■■ selon un plan proposé par le constructeur aux articles  L.  231-1 à L.  231-13 du
Code de la construction et de l’habitation ;
■■ sans fourniture du plan à partir du moment où les travaux ne sont pas limités au

gros œuvre et à la mise hors d’eau aux articles L. 232-1 et L. 232-2 du Code de la


construction et de l’habitation.
Ce régime est d’ordre public ; le non-respect de ses dispositions entraîne une nullité
du marché (anéantissement rétroactif du marché  ; mais le maître de l’ouvrage
peut renoncer à les invoquer et préférer poursuivre l’exécution du contrat  : «  les
règles d’ordre public de l’article L. 231-2 du Code de construction et d’habitation,
relatives aux énonciations que doit comporter ce contrat, constituent des mesures
de protection édictées dans l’intérêt du maître d’ouvrage, dont la violation est
sanctionnée par une nullité relative susceptible d’être couverte [par ce dernier) »
(Cour de cassation, 3e chambre civile, 6 juillet 2011, 10-23.438).
Le maître de l’ouvrage dispose d’une faculté de rétractation ou d’un délai de réflexion
(art. L.  271-1  : «  pour tout acte ayant pour objet la construction ou l’acquisition 21
d’un immeuble à usage d’habitation, la souscription de parts donnant vocation à
l’attribution en jouissance ou en propriété d’immeubles d’habitation ou la vente
d’immeubles à construire ou de location-accession à la propriété immobilière,
l’acquéreur non professionnel peut se rétracter dans un délai de sept jours à compter
du lendemain de la première présentation de la lettre lui notifiant l’acte […] »).
Des sanctions pénales sont envisagées à l’encontre de toute personne qui :
■■ aura entrepris l’exécution des travaux sans avoir conclu un contrat écrit ou sans
avoir obtenu la garantie de livraison définie à l’article L. 231-6 (article L. 241-8 du
CCH – v. tableau 5) ;
■■ aura exigé ou accepté un versement, un dépôt de fonds, une souscription ou

une acceptation d’effets de commerce en violation des dispositions des articles


du paragraphe II de l’article L. 231-4 du CCH (emprisonnement de deux ans et
amende de 9 000 € ou de l’une de ces deux peines seulement) ;
■■ n’aura pas conclu par écrit un contrat de sous-traitance avant l’exécution des

travaux de chacun des lots de l’immeuble ou qui aura conclu un contrat ne


comportant pas l’énonciation prévue à l’avant-dernier alinéa de l’article L. 231-13
sera puni d’un emprisonnement de deux ans et d’une amende de 18 000 €, ou de
l’une de ces deux peines seulement (article L. 241-9 du CCH – v. tableau 5).
En outre, les personnes ayant fait l’objet de certaines condamnations pénales telles
que visées à l’article  L.  241-3 CCH ne peuvent pas participer, en droit ou en fait,
directement ou par personne interposée, à la conclusion de CCMI (avec ou sans
fourniture de plan).
Les dispositions relatives au CCMI réglementé ne s’appliquent pas aux marchés
d’entreprises par lots passés séparément par le maître de l’ouvrage, n’entrent pas
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dans le champ d’application de la loi dès lors qu’aucune entreprise ne fournit le plan
ou ne se charge seule de l’exécution des travaux de gros œuvre, de mise hors d’eau
et hors d’air.
L’architecte ou le maître d’œuvre, fournissant le plan et assistant le maître de l’ouvrage
pendant les travaux, sans se charger, directement ou indirectement, de l’exécution
des travaux n’est pas soumis aux dispositions réglementaires du CCMI. Mais le juge
peut requalifier le contrat (Cour de cassation, 3e chambre civile, 17 décembre 2003,
02-17.015).
Le CCMI reste un louage d’ouvrage au sens du 3° de l’article 1779 du Code civil (le
constructeur est soumis à la présomption de responsabilité décennale et à la garantie
de bon fonctionnement ainsi qu’à l’obligation d’assurance de responsabilité) ; c’est un
marché à forfait au sens de l’article 1793 du Code civil (Cour de cassation, 3e chambre
civile, 30 janvier 2013, 11-20.441).
Le contrat doit être rédigé par un écrit (sous-seing privé ou par acte authentique) et
doit prévoir les énonciations prévues à l’article L. 231-2 du CCH.
Une « notice d’information » (v. textes de référence, ci-après) doit être annexée au
contrat ; elle sera jointe à l’envoi du contrat par lettre recommandée avec accusé
de réception permettant la computation du délai de rétractation réglementaire de
7 jours à compter de la réception du contrat et de la notice. Une notice descriptive
doit être également jointe au contrat et à son envoi.
Avant le début des travaux, devront être obtenues les pièces suivantes :
22 ■■ le permis de construire ;
■■ l’accord du banquier sur les prêts ;
■■ l’assurance de dommages-ouvrage ;

■■ l’attestation de la garantie de livraison.

Au cas où ces dernières pièces ne seraient pas fournies dans le délai fixé, le contrat
sera considéré comme n’ayant jamais existé. Les fonds versés par le maître de l’ouvrage
pourront être récupérés sans retenue ni pénalité.
La réception des travaux ayant une portée spéciale quant aux garanties (de livraison,
des vices cachés, décennale), le maître de l’ouvrage peut se faire assister lors des
opérations de réception par un professionnel.

ATTENTION
Un contrat portant sur la rénovation ou la réhabilitation d’un immeuble
existant ne constitue pas un contrat de construction de maison.
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Construction d'un immeuble à usage d'habitation (ou d'un immeuble à usage professionnel
et d'habitation) ne comportant pas plus de deux logements destinés au même maître de l'ouvrage
d'après un plan qu'elle a proposé ou fait proposer

Particulier Constructeur

Contrat de construction réglementé :


• Délai de rétractation ; clauses suspensives
• Formalisme (clauses obligatoires & réputées non écrites)
• Fourniture d’un plan précis
• Mentions obligatoires : description des travaux ;
délai d’exécution ; modalités de paiement
strictement encadrés par des clauses-types
• Garanties de livraison et de remboursement obligatoires
• Réception des travaux (assistance à la)
• Obligation d’assurance de RC décennale et de dommages-ouvrage

Le non-respect du dispositif entraîne


la nullité du contrat

Loi n° 90-1129 du 19 décembre 1990 :


L. 231-1 à L. 231-13 du Code de la construction et de l’habitation

Figure 3 : Particularités du contrat de construction d’une maison individuelle

CSTB_G0255_fig03
ATTENTION 23

L’article 1799-1 du Code civil prévoit que le maître de l’ouvrage doit garantir


à l’entrepreneur le paiement des sommes dues.
Lorsqu’il est recouru à un crédit pour financer les travaux, l’établissement
de crédit ne peut verser le montant du prêt à une personne autre que le
constructeur tant que celles-ci n’ont pas reçu le paiement de l’intégralité de
la créance née du marché correspondant au prêt (les versements se font
sur l’ordre écrit et sous la responsabilité exclusive du maître de l’ouvrage).
Si, le maître de l’ouvrage ne fait pas appel à un crédit ou lorsqu’il y recourt
partiellement, le paiement est garanti par un cautionnement solidaire.
Toutefois, cette dernière disposition ne s’applique pas au maître de l’ouvrage
concluant un marché de travaux pour son propre compte et pour la
satisfaction de besoins ne ressortissant pas à une activité professionnelle en
rapport avec ce marché.
Cette dernière exception s’applique dans le cas pour le CCMI.

Le maître de l’ouvrage peut donner mandat (clauses types établies en application de


l’article L. 231-2 du CCH) au constructeur de rechercher un assureur pour souscrire
l’obligation d’assurance de dommages-ouvrage.
Dans la pratique, le CMI s’adresse à son assureur de responsabilité professionnelle.
Celui-ci, parallèlement à la garantie de responsabilité décennale, propose la délivrance
de cette assurance par le biais de « certificat de garantie ».
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Le maître de l’ouvrage est le souscripteur et le bénéficiaire de l’assurance « dommages-


ouvrage » ; c’est à lui qu’il revient de payer la prime et les taxes correspondants (ou
les rembourser au constructeur qui les aura avancés) sans aucune majoration de la
part du CMI (sur cette question, la transparence doit être privilégiée entre les parties).
Tableau 5 : Règles relatives au contrat de construction d’une maison individuelle avec fourniture du plan

Article L. 231-1
Toute personne qui se charge de la construction d’un immeuble à usage d’habitation
ou d’un immeuble à usage professionnel et d’habitation ne comportant pas plus de
deux logements destinés au même maître de l’ouvrage d’après un plan qu’elle a pro-
posé ou fait proposer doit conclure avec le maître de l’ouvrage un contrat soumis
aux dispositions de l’article L. 231-2.
Cette obligation est également imposée :
Champ
a) à toute personne qui se charge de la construction d’un tel immeuble à partir d’un
(qui et
plan fourni par un tiers à la suite d’un démarchage à domicile ou d’une publicité
quand ?)
faits pour le compte de cette personne ;
b) à toute personne qui réalise une partie des travaux de construction d’un tel im-
meuble dès lors que le plan de celui-ci a été fourni par cette personne ou, pour
son compte, au moyen des procédés visés à l’alinéa précédent.
Cette personne est dénommée constructeur au sens du présent chapitre et répu-
tée constructeur de l’ouvrage au sens de l’article 1792-1 du Code civil reproduit à
l’article L. 111-14.
Article L. 231-2
Le contrat visé à l’article L. 231-1 doit comporter les énonciations suivantes :
a) la désignation du terrain destiné à l’implantation de la construction et la mention
du titre de propriété du maître de l’ouvrage ou des droits réels lui permettant de
construire ;
b) l’affirmation de la conformité du projet aux règles de construction prescrites en
application du présent code, notamment de son livre Ier, et du code de l’urba-
24 nisme ;
c) la consistance et les caractéristiques techniques du bâtiment à construire com-
portant tous les travaux d’adaptation au sol, les raccordements aux réseaux divers
et tous les travaux d’équipement intérieur ou extérieur indispensables à l’implan-
tation et à l’utilisation de l’immeuble ;
d) le coût du bâtiment à construire, égal à la somme du prix convenu et, s’il y a lieu,
du coût des travaux dont le maître de l’ouvrage se réserve l’exécution en préci-
sant :
– d’une part, le prix convenu qui est forfaitaire et définitif, sous réserve, s’il y a
lieu, de sa révision dans les conditions et limites convenues conformément à
l’article L. 231-11, et qui comporte la rémunération de tout ce qui est à la charge
du constructeur, y compris le coût de la garantie de livraison ;
Mentions – d’autre part, le coût des travaux dont le maître de l’ouvrage se réserve l’exécu-
obligatoires tion, ceux-ci étant décrits et chiffrés par le constructeur et faisant l’objet, de la
part du maître de l’ouvrage, d’une clause manuscrite spécifique et paraphée par
laquelle il en accepte le coût et la charge ;
e) les modalités de règlement en fonction de l’état d’avancement des travaux ;
f) l’indication que le maître de l’ouvrage pourra se faire assister par un professionnel
habilité en application de la loi n° 77-2 du 3 janvier 1977 sur l’architecture ou des
articles L. 111-23 et suivants lors de la réception ou par tout autre professionnel
de la construction titulaire d’un contrat d’assurance couvrant les responsabilités
pour ce type de mission ;
g) l’indication de l’obtention du permis de construire et des autres autorisations
administratives, dont une copie est annexée au contrat ;
h) l’indication des modalités de financement, la nature et le montant des prêts
obtenus et acceptés par le maître de l’ouvrage ;
i)  la date d’ouverture du chantier, le délai d’exécution des travaux et les pénalités
prévues en cas de retard de livraison ;
j)  la référence de l’assurance de dommages souscrite par le maître de l’ouvrage, en
application de l’article L. 242-1 du Code des assurances ;
k)  les justifications des garanties de remboursement et de livraison apportées par
le constructeur, les attestations de ces garanties étant établies par le garant et
annexées au contrat.
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Les stipulations du contrat, notamment celles relatives aux travaux à la charge du


constructeur, au prix convenu, au délai d’exécution des travaux et aux pénalités ap-
plicables en cas de retard d’exécution peuvent se référer à des clauses types approu-
vées par décret en Conseil d’État.
Article R. 231-2
Mentions
Il est satisfait aux obligations prévues au à l’article L. 231-2 (a) par les énonciations
obligatoires
suivantes portées au contrat :
(suite)
1. En ce qui concerne la désignation du terrain : sa situation avec l’indication de son
adresse ou lieudit ainsi que sa surface et sa désignation cadastrale ;
2. En ce qui concerne le titre de propriété ou les droits réels permettant de
construire : la nature des droits, la nature du titre, sa date, l’indication des nom et
adresse du rédacteur de l’acte.
Article R. 231-3
En application de l’article L. 231-2 (c), à tout contrat, qu’il soit ou non assorti de
conditions suspensives, doit être joint le plan de la construction à édifier, précisant
Plan de la
les travaux d’adaptation au sol, les coupes et élévations, les cotes utiles et l’indication
construction
des surfaces de chacune des pièces, des dégagements et des dépendances. Le plan
(caractéris-
indique en outre les raccordements aux réseaux divers décrits à la notice prévue à
tique)
l’article R. 231-4 et les éléments d’équipement intérieur ou extérieur qui sont indis-
pensables à l’implantation, à l’utilisation et à l’habitation de l’immeuble.
Un dessin d’une perspective de l’immeuble est joint au plan.
Article R. 231-5
Pour l’application de l’article L. 231-2 (d), le prix convenu s’entend du prix global
défini au contrat éventuellement révisé ; il inclut en particulier :
1. Le coût de la garantie de livraison et, s’il y a lieu, celui de la garantie de rembour-
Prix forfaitaire
sement.
2. Le coût du plan et, s’il y a lieu, les frais d’études du terrain pour l’implantation du
bâtiment.
3. Le montant des taxes dues par le constructeur sur le coût de la construction.
Article L. 231-3 25
Dans le contrat visé à l’article L. 231-1, sont réputées non écrites les clauses ayant
pour objet ou pour effet :
a) d’obliger le maître de l’ouvrage à donner mandat au constructeur pour rechercher
le ou les prêts nécessaires au financement de la construction sans que ce mandat
soit exprès et comporte toutes les précisions utiles sur les conditions de ce ou de
ces prêts ;
b) de subordonner le remboursement du dépôt de garantie à l’obligation, pour le
maître de l’ouvrage, de justifier du refus de plusieurs demandes de prêt ;
c) d’admettre comme valant autorisation administrative un permis de construire
Clauses
assorti de prescriptions techniques ou architecturales telles qu’elles entraînent
interdites
une modification substantielle du projet ayant donné lieu à la conclusion du
contrat initial ;
d) de décharger le constructeur de son obligation d’exécuter les travaux dans les
délais prévus par le contrat en prévoyant notamment des causes légitimes de
retard autres que les intempéries, les cas de force majeure et les cas fortuits ;
e) de subordonner la remise des clefs au paiement intégral du prix et faire ainsi
obstacle au droit du maître de l’ouvrage de consigner les sommes restant dues
lorsque des réserves sont faites à la réception des travaux ;
f) d’interdire au maître de l’ouvrage la possibilité de visiter le chantier, préalablement
à chaque échéance des paiements et à la réception des travaux.
Article L. 231-4
I. – Le contrat défini à l’article L. 231-1 peut être conclu sous les conditions suspen-
sives suivantes :
a) l’acquisition du terrain ou des droits réels permettant de construire si le maître de
l’ouvrage bénéficie d’une promesse de vente ;
Conditions b) l’obtention du permis de construire et des autres autorisations administratives, le
suspensives maître de l’ouvrage étant tenu de préciser la date limite de dépôt de la demande ;
c) l’obtention des prêts demandés pour le financement de la construction ;
d) l’obtention de l’assurance de dommages ;
e) l’obtention de la garantie de livraison.
Le délai maximum de réalisation des conditions suspensives ainsi que la date d’ou-
verture du chantier, déterminée à partir de ce délai, sont précisés par le contrat.
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Interdiction II. – Aucun versement, aucun dépôt, aucune souscription ou acceptation d’effets de
de versement commerce ne peuvent être exigés ou acceptés avant la signature du contrat défini à
anticipé l’article L. 231-1 ni avant la date à laquelle la créance est exigible.
III. – Le contrat peut stipuler qu’un dépôt de garantie sera effectué à un compte
spécial ouvert au nom du maître de l’ouvrage par un organisme habilité.
Le montant de ce dépôt ne peut excéder 3 % du prix de la construction projetée tel
Dépôt de
qu’il est énoncé au contrat.
garantie
Les fonds ainsi déposés sont indisponibles, incessibles et insaisissables jusqu’à la réa-
lisation de toutes les conditions ; dans ce cas, ces sommes viennent s’imputer sur les
premiers paiements prévus par le contrat.
Les fonds déposés en garantie sont immédiatement restitués au maître de l’ouvrage,
sans retenue ni pénalité, si toutes les conditions suspensives ne sont pas réalisées
dans le délai prévu au contrat ou si le maître de l’ouvrage exerce la faculté de rétrac-
tation prévue à l’article L. 271-1.
Le contrat peut prévoir des paiements au constructeur avant la date d’ouverture du
chantier, sous réserve que leur remboursement soit garanti par un établissement
Restitution en habilité à cet effet.
cas de rétrac- Un décret en Conseil d’État fixe la nature de la garantie et les conditions et limites
tation dans lesquelles ces sommes sont versées.
Article R. 231-8
I. – Lorsque le contrat n’a pas stipulé un dépôt de garantie conforme à l’article L. 231-
4-III, il prévoit un paiement n’excédant pas 5 % du prix convenu de la construction
au jour de la signature ainsi qu’un paiement n’excédant pas 5  % dudit prix à la
délivrance du permis de construire. En ce cas une attestation de garantie de rem-
boursement est annexée au contrat.
Article R. 231-8
[…] II. – La garantie de remboursement est constituée par une caution solidaire
donnée par un établissement de crédit ou une entreprise d’assurance agréés à cet
effet.
26 Garantie de
rembourse-
La garantie est donnée :
1. pour le cas où le contrat ne peut être exécuté faute de réalisation des conditions
ment
suspensives dans le délai prévu ;
(nature)
2. pour le cas où le chantier n’est pas ouvert à la date convenue ;
3. pour le cas où le maître de l’ouvrage exerce la faculté de rétractation prévue à
l’article L. 271-1.
Cette garantie prend fin à la date d’ouverture du chantier.
Article R. 231-4
I. – Est aussi annexée au contrat visé à l’article  L.  231-2 une notice descriptive
conforme à un modèle type agréé par arrêté du ministre chargé de la construction
et de l’habitation indiquant les caractéristiques techniques tant de l’immeuble lui-
même que des travaux d’équipement intérieur ou extérieur qui sont indispensables
à l’implantation et à l’utilisation de l’immeuble.
II. – Cette notice fait la distinction prévue à l’article L. 231-2 (d) entre ces éléments
Notice selon que ceux-ci sont ou non compris dans le prix convenu. Elle indique le coût de
descriptive ceux desdits éléments dont le coût n’est pas compris dans le prix.
La notice mentionne les raccordements de l’immeuble à l’égout et aux distributions
assurées par les services publics, notamment aux distributions d’eau, de gaz, d’élec-
tricité ou de chauffage, en distinguant ceux qui sont inclus dans le prix et, s’il y a lieu,
ceux dont le coût reste à la charge du maître de l’ouvrage.
La notice doit porter, de la main du maître de l’ouvrage, une mention signée par
laquelle celui-ci précise et accepte le coût des travaux à sa charge qui ne sont pas
compris dans le prix convenu.
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Article L. 231-5
L’obligation, instituée par le deuxième alinéa de l’article L. 261-10, de conclure un
contrat conforme aux dispositions de l’alinéa premier de cet article ne s’applique pas
lorsque celui qui procure indirectement le terrain est le constructeur.
NB. Si le constructeur vend le terrain, il ne peut pas bénéficier de cette dérogation ;
ne pouvant conclure un contrat de construction, un contrat de vente en l’état futur
d’achèvement ou de vente à terme doit être envisagé.
« Lorsque la société venderesse du terrain détient une participation au capital de la
société de construction, sous réserve de l’appréciation souveraine des tribunaux, il
Cas du terrain convient de considérer qu’il y a fourniture indirecte du terrain par le constructeur, étant
procuré par le donné les liens financiers existant entre le vendeur et le constructeur […] la société
constructeur de construction ainsi liée à la société venderesse du terrain doit conclure un contrat
de construction de maison individuelle avec fourniture de plan en application de
l’article L. 231-5 du Code de la construction et de l’habitation. De manière plus géné-
rale, l’expression de fourniture indirecte renvoie aux cas où le constructeur fait œuvre
d’entremise dans la recherche du terrain ou est lié financièrement ou juridiquement au
vendeur » (Réponse. min. n° 16282 : JO Sénat Q 3 mars 2011, p. 528).
L’exonération prévue par l’article 257, 7° du Code général des impôts en faveur de l’ac-
quisition par une personne physique d’un terrain destiné à la construction d’un loge-
ment n’est pas applicable lorsque le vendeur du terrain est le constructeur de la maison
individuelle (CCRADB, rapp. annuel 2006, 3 avr. 2007 : BOI 13 L-1-7, aff. n° 2005-29).
Article L. 231-6
Garantie
I. – La garantie de livraison prévue à l’article L. 231-2 (k) couvre le maître de l’ouvrage,
de livraison
à compter de la date d’ouverture du chantier, contre les risques d’inexécution ou de
(objet)
mauvaise exécution des travaux prévus au contrat, à prix et délais convenus.
En cas de défaillance du constructeur, le garant prend à sa charge :
a) le coût des dépassements du prix convenu dès lors qu’ils sont nécessaires à l’achè-
vement de la construction, la garantie apportée à ce titre pouvant être assortie d’une
franchise n’excédant pas 5 % du prix convenu ;
b) les conséquences du fait du constructeur ayant abouti à un paiement anticipé ou
à un supplément de prix ;
27
c) les pénalités forfaitaires prévues au contrat en cas de retard de livraison excédant
trente jours, le montant et le seuil minimum de ces pénalités étant fixés par décret.
La garantie est constituée par une caution solidaire donnée par un établissement de
crédit ou une entreprise d’assurance agréés à cet effet.
II. – Dans le cas où le garant constate que le délai de livraison n’est pas respecté ou
que les travaux nécessaires à la levée des réserves formulées à la réception ne sont
pas réalisés, il met en demeure sans délai le constructeur soit de livrer l’immeuble,
soit d’exécuter les travaux. Le garant est tenu à la même obligation lorsqu’il est
informé par le maître de l’ouvrage des faits sus-indiqués.
Quinze jours après une mise en demeure restée infructueuse, le garant procède
à l’exécution de ses obligations dans les conditions prévues au paragraphe  III du
présent article.
Obligations
Au cas où, en cours d’exécution des travaux, le constructeur fait l’objet des procé-
du garant
dures de sauvegarde et de redressement judiciaire prévues par le Code de commerce,
le garant peut mettre en demeure l’administrateur de se prononcer sur l’exécution
du contrat conformément à l’article L. 621-28 dudit code. À défaut de réponse dans
le délai d’un mois et sans que ce délai puisse être prorogé pour quelque raison que
ce soit, le garant procède à l’exécution de ses obligations. Il y procède également
dans le cas où, malgré sa réponse positive, l’administrateur ne poursuit pas l’exécu-
tion du contrat dans les quinze jours qui suivent sa réponse.
III. – Dans les cas prévus au paragraphe II ci-dessus et faute pour le constructeur
ou l’administrateur de procéder à l’achèvement de la construction, le garant doit
désigner sous sa responsabilité la personne qui terminera les travaux.
Toutefois, et à condition que l’immeuble ait atteint le stade du hors-d’eau, le garant
peut proposer au maître de l’ouvrage de conclure lui-même des marchés de travaux
avec des entreprises qui se chargeront de l’achèvement. Si le maître de l’ouvrage
l’accepte, le garant verse directement aux entreprises les sommes dont il est rede-
vable au titre du paragraphe I du présent article.
En cas de défaillance du constructeur, le garant est en droit d’exiger de percevoir
directement les sommes correspondant aux travaux qu’il effectue ou fait effectuer
dans les conditions prévues à l’article L. 231-2 (e).
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IV. – La garantie cesse lorsque la réception des travaux a été constatée par écrit et, le
cas échéant, à l’expiration du délai de huit jours prévu à l’article L. 231-8 pour dénoncer
Fin de la
les vices apparents ou, si des réserves ont été formulées, lorsque celles-ci ont été levées.
garantie
Article R. 231-10
Les mises en demeure visées au § II de l’article L. 231-6 sont faites par acte d’huissier.
Article L. 241-8
Sera puni d’un emprisonnement de deux ans et d’une amende de 37 500 €, ou de
Sanctions l’une de ces deux peines seulement, quiconque, tenu à la conclusion d’un contrat
pénales par application de l’article L. 231-1 ou de l’article L. 232-1, aura entrepris l’exécution
des travaux sans avoir conclu un contrat écrit ou sans avoir obtenu la garantie de
livraison définie à l’article L. 231-6.
Article L. 231-7
I. – Dans le cas prévu à l’article L. 231-2 (d), le constructeur est tenu d’exécuter ou de
faire exécuter les travaux dont le maître de l’ouvrage s’est réservé l’exécution aux prix
et conditions mentionnés au contrat si le maître de l’ouvrage lui en fait la demande
dans les quatre mois qui suivent la signature du contrat.
II. – Est réputé non écrit tout mandat donné par le maître de l’ouvrage au construc-
teur ou à un de ses préposés aux fins de percevoir tout ou partie d’un prêt destiné
au financement de la construction.
Travaux
III. — Les paiements intervenant aux différents stades de la construction peuvent
réservés
être effectués directement par le prêteur, sous réserve de l’accord écrit du maître de
l’ouvrage à chaque échéance et de l’information du garant.
À défaut d’accord écrit du maître de l’ouvrage à chaque échéance, le prêteur est
responsable des conséquences préjudiciables des paiements qu’il effectue aux diffé-
rents stades de la construction.
Article R. 231-11
La demande d’exécution des travaux prévus à l’article L. 231-7 est valablement faite
par lettre recommandée avec demande d’avis de réception.
Article R. 231-7
28 I. – Le pourcentage maximum du prix convenu, exigible aux différents stades de
la construction d’après l’état d’avancement des travaux, est fixé, par application du
troisième alinéa de l’article L. 242-2, de la manière suivante :
15 % à l’ouverture du chantier, pourcentage incluant éventuellement celui du dépôt
de garantie ;
25 % à l’achèvement des fondations ;
40 % à l’achèvement des murs ;
60 % à la mise hors d’eau ;
75 % à l’achèvement des cloisons et à la mise hors d’air ;
95 % à l’achèvement des travaux d’équipement, de plomberie, de menuiserie et de
Échéancier de chauffage.
paiement II. – Le solde du prix est payable dans les conditions suivantes :
1. Lorsque le maître de l’ouvrage se fait assister, lors de la réception, par un profes-
sionnel mentionné à l’article L. 231-8, à la levée des réserves qui ont été formulées
à la réception ou, si aucune réserve n’a été formulée, à l’issue de la réception ;
2. Lorsque le maître de l’ouvrage ne se fait pas assister par un professionnel pour la
réception, dans les huit jours qui suivent la remise des clés consécutive à la récep-
tion, si aucune réserve n’a été formulée, ou, si des réserves ont été formulées, à la
levée de celles-ci.
Dans le cas où des réserves sont formulées, une somme au plus égale à 5 % du prix
convenu est, jusqu’à la levée des réserves, consignée entre les mains d’un consigna-
taire accepté par les deux parties ou, à défaut, désigné par le président du tribunal
de grande instance.
Article L. 231-8
Le maître de l’ouvrage peut, par lettre recommandée avec accusé de réception dans
les huit jours qui suivent la remise des clefs consécutive à la réception, dénoncer les
vices apparents qu’il n’avait pas signalés lors de la réception afin qu’il y soit remédié
Vices appa-
dans le cadre de l’exécution du contrat.
rents remise
La disposition prévue à l’alinéa précédent ne s’applique pas quand le maître de l’ou-
des clés
vrage se fait assister, lors de la réception, par un professionnel habilité en application
de la loi n° 77-2 du 3 janvier 1977 précitée ou des articles L. 111-23 et suivants ou
par tout autre professionnel de la construction titulaire d’un contrat d’assurance
couvrant les responsabilités pour ce type de mission.
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Article L. 231-9
Une notice d’information conforme à un modèle type agréé par arrêté conjoint des
ministres chargés de la construction et de la consommation est jointe au contrat qui
Notice
est adressé par le constructeur au maître de l’ouvrage par LRAR.
d’information
Article R. 231-9
La déclaration d’ouverture du chantier est notifiée par le constructeur à l’établisse-
ment garant.
Article L.231-10
Aucun prêteur ne peut émettre une offre de prêt sans avoir vérifié que le contrat
comporte celles des énonciations mentionnées à l’article L. 231-2 qui doivent y figu-
rer au moment où l’acte lui est transmis et ne peut débloquer les fonds s’il n’a pas
communication de l’attestation de garantie de livraison.
Dans les cas de défaillance du constructeur visés au paragraphe II de l’article L. 231-6
et nonobstant l’accord du maître de l’ouvrage prévu au premier alinéa du para-
graphe III de l’article L. 231-7, le prêteur est responsable des conséquences préju-
Obligations diciables d’un versement excédant le pourcentage maximum du prix total exigible
de vérification aux différents stades de la construction d’après l’état d’avancement des travaux dès
du prêteur lors que ce versement résulte de l’exécution d’une clause irrégulière du contrat.
NB. Commet une faute la banque qui, en débloquant une partie des fonds destinés à
financer un contrat de construction de maison individuelle, alors qu’elle n’a pas reçu
copie de l’attestation de la garantie de livraison à prix et délai convenus, prive les
maîtres de l’ouvrage, qui n’étaient pas tenus de s’assurer de la délivrance de cette attes-
tation, d’une chance d’éviter la faillite de leur projet (3e ch. civ., 14 mars 2012, 11-10.291).
L’obligation qui pèse sur les banques ne va pas jusqu’à leur imposer de conseiller aux
accédants à la propriété tel cadre contractuel plutôt que tel autre pour réaliser leurs
projets de construction (3e ch. civ., 14 janvier 2009, 07-20416).
Article L. 231-11
Au cas où le contrat défini à l’article L. 231-1 prévoit la révision du prix, celle-ci ne
peut être calculée qu’en fonction de la variation d’un indice national du bâtiment
tous corps d’état mesurant l’évolution du coût des facteurs de production dans le
bâtiment, publié par le ministre chargé de la construction et de l’habitation, et, au
29
choix des parties, selon l’une des deux modalités ci-après :
a) révision du prix d’après la variation de l’indice entre la date de la signature du
contrat et la date fixée à l’article L. 231-12, le prix ainsi révisé ne pouvant subir
aucune variation après cette date ;
b) révision sur chaque paiement dans une limite exprimée en pourcentage de la
variation de l’indice défini ci-dessus entre la date de signature du contrat et la
date de livraison prévue au contrat, aucune révision ne pouvant être effectuée au-
Clauses delà d’une période de neuf mois suivant la date définie à l’article L. 231-12 lorsque
de révision la livraison prévue doit avoir lieu postérieurement à l’expiration de cette période.
du prix Ces modalités doivent être portées, préalablement à la signature du contrat, à la
Révision connaissance du maître de l’ouvrage par la personne qui se charge de la construc-
du prix tion. Elles doivent être reproduites dans le contrat, cet acte devant en outre porter,
(modalités) paraphée par le maître de l’ouvrage, une clause par laquelle celui-ci reconnaît en
avoir été informé dans les conditions prévues ci-dessus.
La modalité choisie d’un commun accord par les parties doit figurer dans le contrat.
À défaut des mentions prévues aux deux alinéas précédents, le prix figurant au
contrat n’est pas révisable.
L’indice et la limite prévus ci-dessus sont définis par décret en Conseil d’État. Cette
limite, destinée à tenir compte des frais fixes, des approvisionnements constitués
et des améliorations de productivité, doit être comprise entre 60 % et 80 % de la
variation de l’indice.
L’indice servant de base pour le calcul de la révision est le dernier indice publié au
jour de la signature du contrat. La variation prise en compte résulte de la comparai-
son de cet indice avec le dernier indice publié avant la date de chaque paiement ou
avant celle prévue à l’article L. 231-12 selon le choix exprimé par les parties.
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Article R. 231-6
L’indice mentionné à l’article L. 231-11 est l’index national du bâtiment tous corps
d’état dénommé BT 01, créé par le ministre chargé de l’Économie et des Finances et
utilisé pour la révision des prix des marchés de construction de bâtiment. Il traduit la
variation des coûts salariaux, y compris les charges annexes, des coûts des matériaux
Indice
et leur transport, des coûts d’utilisation, amortissement compris, des matériels mis
(détermina-
en œuvre ainsi que des coûts des produits et services divers nécessaires à la gestion
tion)
des entreprises définis par décision du ministre chargé de l’Économie et des Finances
et publiés au Bulletin officiel de la concurrence et de la consommation.
L’index BT 01 est publié mensuellement au Journal officiel par le ministre chargé de
la construction et de l’habitation.
La limite mentionnée à l’article L. 231-11 est fixée à 70 %.
Article L.231-12
La date prévue pour l’application des deuxième (a) et troisième (b) alinéas de l’ar-
ticle L. 231-11 est celle de l’expiration d’un délai d’un mois qui suit la plus tardive
des deux dates suivantes :
a) La date de l’obtention, tacite ou expresse, des autorisations administratives néces-
saires pour entreprendre la construction ;
b) La date de la réalisation de la condition suspensive sous laquelle le contrat a été
conclu ou est considéré comme conclu en application des articles 17 et 18 de
la loi n° 79-596 du 13 juillet 1979 relative à l’information et à la protection des
emprunteurs dans le domaine immobilier.
Article L.231-13
Le constructeur est tenu de conclure par écrit les contrats de sous-traitance avant
tout commencement d’exécution des travaux à la charge du sous-traitant. Ces
contrats comportent les énonciations suivantes :
a) la désignation de la construction ainsi que les nom et adresse du maître de l’ou-
vrage et de l’établissement qui apporte la garantie prévue à l’article L. 231-6 ;
b) la description des travaux qui en font l’objet, conforme aux énonciations du
contrat de construction ;
30 c) le prix convenu et, s’il y a lieu, les modalités de sa révision ;
d) le délai d’exécution des travaux et le montant des pénalités de retard ;
e) les modalités de règlement du prix, qui ne peut dépasser un délai de trente jours
Obligations
à compter de la date du versement effectué au constructeur par le maître de
pour les
l’ouvrage ou le prêteur, en règlement de travaux comprenant ceux effectués par
sous-traités
le sous-traitant et acceptés par le constructeur ;
f) le montant des pénalités dues par le constructeur en cas de retard de paiement ;
g) la justification de l’une ou l’autre des garanties de paiement prévues à l’article 14
de la loi n° 75-1334 du 31 décembre 1975 relative à la sous-traitance OU de toute
autre garantie, délivrée par un établissement de crédit ou une entreprise d’assu-
rance, de nature à garantir le paiement des sommes dues au titre du sous-traité.
Copie des contrats de sous-traitance est adressée par le constructeur à l’établisse-
ment qui apporte la garantie prévue à l’article L. 231-6.
Article R. 231-12
La copie des contrats de sous-traitance est adressée à l’établissement garant dans les
huit jours de la signature de ces contrats.
Article L. 241-9
Sera puni d’un emprisonnement de deux ans et d’une amende de 18  000  €, ou
de l’une de ces deux peines seulement, quiconque, chargé de l’une des opérations
mentionnées à l’article  L.  241-8, n’aura pas conclu par écrit un contrat de sous-
traitance avant l’exécution des travaux de chacun des lots de l’immeuble ou aura
conclu un contrat ne comportant pas l’énonciation prévue à l’avant-dernier alinéa
de l’article L. 231-13.
Article R. 231-13
Sont approuvées les clauses types mentionnées au dernier alinéa de l’article L. 231-2
et figurant en annexe au présent code.
Article R.231-14
En cas de retard de livraison, les pénalités prévues à l’article L. 231-2 (i) ne peuvent
être fixées à un montant inférieur à 1/3 000 du prix convenu par jour de retard.
Pénalités de
Le contrat peut prévoir à la charge du maître de l’ouvrage une pénalité pour retard
retard
de paiement. Toutefois, le taux de celle-ci ne peut excéder 1 % par mois calculé sur
les sommes non réglées si la pénalité pour retard de livraison est limitée à 1/3 000
du prix par jour de retard.
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Tableau 6 : Garanties financières et d’assurances

Nature Objet
Aucun versement ne peut être exigé ou accepté avant la signature du contrat.
Toutefois, le contrat peut stipuler qu’un dépôt de garantie sera effectué à un compte
spécial ouvert au nom du maître de l’ouvrage par un organisme habilité. Le montant
de ce dépôt ne peut excéder 3 % du prix de la construction énoncé au contrat. Les
fonds déposés sont indisponibles jusqu’à la réalisation de toutes les conditions sus-
pensives. Elles viendront s’imputer sur les premiers paiements qui seront demandés
selon l’échelonnement prévu à l’article R. 231-7 du CCH. Si le contrat n’est pas signé
parce que les conditions suspensives ne sont pas réalisées dans le délai prévu au
contrat ou si le maître de l’ouvrage exerce la faculté de rétractation, les fonds dépo-
sés en garantie sont immédiatement restitués au maître de l’ouvrage, sans retenue
ni pénalité. Il est interdit de subordonner le remboursement du dépôt de garantie à
l’obligation, pour le maître de l’ouvrage, de justifier du refus de plusieurs demandes
de prêt.
Par exception, le contrat peut prévoir des paiements au constructeur avant la date
d’ouverture du chantier, sous réserve qu’il n’a pas été prévu de « dépôt de garantie »
Garantie de
et, s’ils sont assortis d’une « garantie de remboursement », objet d’une attestation
rembourse-
annexée au contrat.
ment
Dans ce cas, l’échelonnement des paiements est fixé ainsi :
– 5 % à la signature du contrat ;
– 5 % à la délivrance du permis de construire.
Les autres paiements seront effectués conformément aux dispositions de l’ar-
ticle R. 231-7 du CCH
La garantie de remboursement est constituée par une caution solidaire donnée par
un établissement de crédit ou une entreprise d’assurance.
Elle s’applique, pour le cas où :
– le contrat ne peut être exécuté faute de réalisation des conditions suspensives
dans le délai prévu ;
– le chantier n’est pas ouvert à la date convenue ;
– le maître de l’ouvrage exerce la faculté de rétractation prévue à l’article L. 271-1.
31
Cette garantie prend fin à la date d’ouverture du chantier.
À défaut de garantie de remboursement, seul le dépôt de garantie ci-dessus peut
être envisageable.
La garantie de livraison couvre les risques d’inexécution ou de mauvaise exécution
des travaux prévus au contrat, à prix et délais convenus (en cas de défaillance du
constructeur, il doit faire réaliser l’ouvrage prévu sans surcoût pour le maître de
l’ouvrage et sans retard).
En premier lieu, le garant prend en charge les défauts de conformité de la construc-
tion, c’est-à-dire les travaux, finitions ou réparations nécessaires pour rendre
conforme la construction à ses prévisions contractuelles. Il faut entendre par là que
le garant intervient pour couvrir le coût des dépassements du prix convenu néces-
saires à l’achèvement de la construction comprenant les surcoûts pour reprendre
les défauts/non-conformités affectant la construction. Mais, il ne couvre que les
dépassements des prévisions financières (pas son financement). Le garant est tenu
Garantie de
du paiement des travaux nécessaires à l’achèvement de l’opération et des pénalités
livraison à
de retard jusqu’à la livraison.
prix et délais
En deuxième lieu, la caution garantit «  les conséquences du fait du constructeur
convenus
ayant abouti à un paiement anticipé ou à un supplément de prix ».
Enfin, le garant est tenu de régler au maître de l’ouvrage le montant des pénalités
forfaitaires prévues au contrat en cas de retard de livraison excédant trente jours.
➪ « La garantie de livraison à prix et délais convenus, ayant pour but de protéger
le maître de l’ouvrage contre les risques d’inexécution ou de mauvaise exécution
de la construction telle qu’elle est prévue au contrat, provoqués par la défaillance
du constructeur, constitue une garantie légale d’ordre public et autonome, qui ne
s’éteint pas du seul fait de la résiliation du contrat de construction qui n’a pas d’effet
rétroactif » ; c’est-à-dire que nonobstant résiliation du contrat de construction, la ga-
rantie accordée par la caution ne devient pas caduque (Cour de cassation, 3e ch. civ.,
22 septembre 2010, 09-15.318).
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➪ « Le dépassement de prix objet de la garantie de bonne fin est constitué par la dif-
férence entre le coût total réel de la construction et le prix global stipulé au contrat »
(3e ch. civ., 20 janvier 1993, 91-11.905).
➪ « Les réserves [relevant de la garantie de livraison doivent correspondre] à des presta-
tions prévues au contrat de construction » (3e ch. civ., 9 mai 2012, 11-14.943).
➪ « Les pénalités prévues en cas de retard ont pour terme la livraison qui peut-être opé-
rée avant l’achèvement total de l’ouvrage sous forme de prise de possession anticipée, et
non la levée des réserves consignées à la réception » (3e ch. civ., 10 mai 2007, 06-12.513).
➪ « en cas de défaillance du constructeur le garant prend à sa charge le coût des dépas-
sements du prix convenu, dès lors qu’ils sont nécessaires à l’achèvement de la construc-
tion, et les pénalités forfaitaires prévues au contrat en cas de retard de livraison excédant
30 jours ; que faute pour le constructeur de procéder à l’achèvement de la construction
le garant doit désigner sous sa responsabilité la personne qui terminera les travaux »
(3e ch. civ., 4 juin 1997, 95-20.416).
➪ « L’article L. 231-6 du Code de la construction et de l’habitation ne prévoit pas la dé-
duction d’une période de 30 jours pour le calcul des pénalités forfaitaires en cas de retard
de livraison excédant cette durée, mais seulement l’absence d’indemnisation lorsque le
retard ne dépasse pas 30 jours » (3e ch. civ., 11 mai 2000, 98-18.773).
Garantie de ➪ « Selon l’article L. 231-6 III du CCH, le garant peut avoir recours à plusieurs interve-
livraison à nants alors qu’il résulte de ce texte qu’il doit désigner une personne unique » (3e ch. civ.,
prix et délais 12 septembre 2007, 06-10.246).
convenus ➪ « La garantie de livraison de l’ouvrage à prix et délai convenus à laquelle s’engage le
(suite) garant en application de l’article L. 231-6 du Code de la construction et de l’habitation
s’analyse en un cautionnement de caractère particulier stipulé en faveur du maître de
l’ouvrage en cas de défaillance du constructeur et en aucun cas en une garantie de paie-
ment en faveur des sous-traitants » (3e ch. civ., 15 janvier 2003, 01-14.697).
➪ v. figures 4 et 5
L’attestation de garantie de livraison spécifiant l’opération doit obligatoirement être
annexée au contrat.
La garantie cesse lorsque la réception des travaux a été constatée par écrit et, le cas
échéant, à l’expiration du délai de huit jours prévu à l’article L. 231-8 pour dénoncer
32 les vices apparents ou, si des réserves ont été formulées, lorsque celles-ci ont été levées.
Selon l’article L. 433 du Code des assurances, le garant dispose de plein droit et dans
tous les cas d’un recours contre le constructeur défaillant pour les sommes supportées
(v. application : 3e ch. civ., 12 septembre 2012, 11-13.309).
Par ailleurs, le garant dispose d’un recours contre l’assureur par police « dommages-ou-
vrage », pour les dommages de nature décennale, survenus avant réception des travaux
(y compris ceux qui ont été signalés à la réception par des réserves), dès lors que les
conditions d’intervention de celui-ci sont réunies (à savoir une mise en demeure restée
infructueuse de l’entreprise de réparer les dommages et une résiliation de son marché
consécutive).
Garantie
Souscrite par le maître de l’ouvrage ; elle préfinance les dommages de nature décen-
obligatoire de
nale survenant après la réception des travaux. Sous certaines conditions, elle peut
dommages-
intervenir avant la réception.
ouvrage
Garantie
obligatoire de
Souscrite par le CMI pour couvrir sa responsabilité décennale après réception.
responsabilité
décennale
Garanties de
dommages
Souscrites par le CMI pour couvrir les dommages pouvant affecter l’ouvrage pen-
en cours de
dant son exécution.
travaux
(facultatives)
Garanties de
responsabilité Souscrites par le CMI pour couvrir les dommages causés aux tiers découlant de
civile l’exécution du chantier.
(facultatives)
Autres
garanties Selon le contrat souscrit.
(facultatives)
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La garantie de livraison couvre le maître de l'ouvrage, à compter de la date


Quel est
d'ouverture du chantier, contre les risques d'inexécution ou de mauvaise exécution
son objet ?
des travaux prévus au contrat, à prix et délais convenus.

Qui
Un établissement de crédit ou une entreprise d'assurance (dite extrinsèque)
la délivre ?

Quelle est
Il s’agit d’une caution solidaire en cas de défaillance du constructeur
sa nature ?

En cas de défaillance du constructeur, le garant prend à sa charge :


Quelle • le coût des dépassements du prix convenu nécessaires à l'achèvement de la
est son construction ;
étendue ? • les conséquences du fait du constructeur ayant abouti à un paiement
anticipé ou à un supplément de prix ;
• les pénalités forfaitaires prévues en cas de retard de livraison excédant trente jours.

Lorsque le garant constate (ou est informé par le maître de l'ouvrage d’un
dépassement de livraison ou que les travaux nécessaires à la levée
des réserves formulées à la réception ne sont pas réalisés :
Comment
est-elle Il met en demeure sans délai le constructeur soit de livrer l'immeuble,
mise en soit d'exécuter les travaux.
œuvre ?
15 jours après la mise en demeure restée infructueuse

Le garant désigne sous sa responsabilité la personne qui terminera les travaux.

Une procédure spécifique est prévue lorsque le CMI


fait l'objet des procédures de sauvegarde et de redressement judiciaire (v. figure 5)

Figure 4 : Garantie de livraison, nature et mise en œuvre


33
Défaillance du constructeur (dont cas de liquidation judiciaire du constructeur)

CSTB_G0255_fig04
Dans le cas où le garant constate que le délai de livraison n'est pas
respecté ou que les travaux nécessaires à la levée des réserves
formulées à la réception ne sont pas réalisés, il met en demeure
1er CAS sans délai le constructeur soit de livrer l'immeuble, soit d'exécuter les travaux.
Le garant est tenu à la même obligation lorsqu'il est informé
par le maître de l'ouvrage des faits sus-indiqués.
Quinze jours après une mise en demeure restée infructueuse.

En cours d'exécution des travaux, si le constructeur fait l'objet


des procédures de sauvegarde et de redressement judiciaire,
le garant peut mettre en demeure l'administrateur de se prononcer
2e CAS sur l'exécution du contrat conformément à l'article L. 621-28
du Code du commerce.
À défaut de réponse dans le délai d'un mois et sans que ce délai
puisse être prorogé pour quelque raison que ce soit, le garant procède
à l'exécution de ses obligations. Il y procède également dans le cas où,
malgré sa réponse positive, l'administrateur ne poursuit pas l'exécution
du contrat dans les quinze jours qui suivent sa réponse.

Saisine ou intervention du garant

• Doit prendre à sa charge le coût des dépassements du prix convenu,


les conséquences du fait du constructeur ayant abouti à un paiement anticipé
ou à un supplément de prix, les pénalités de retard ;
• Doit faire terminer les travaux, s’il y a lieu ;
• Doit assurer de la levée des réserves.

Figure 5 : Mise en œuvre de la garantie de livraison en cas de défaillance du CMI


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La loi du 19 décembre 1990 s’applique également à la construction d’une maison


individuelle sans fourniture de plan.
Dans ce cas, le contrat de louage d’ouvrage
■■ n’entrant pas dans le champ d’application de l’article L. 231-1,
■■ ayant au moins pour objet l’exécution des travaux de gros œuvre, de mise hors
d’eau et hors d’air d’un immeuble à usage d’habitation ou d’un immeuble à
usage professionnel et d’habitation, ne comportant pas plus de deux logements
destinés au même maître de l’ouvrage (a contrario, l’entrepreneur limitant son
intervention à la réalisation du gros œuvre sans procéder aux travaux de mise hors
d’air, n’est pas soumis à ce dispositif),
doit être rédigé par écrit et préciser :
a) la désignation du terrain ;
b) la consistance et les caractéristiques techniques de l’ouvrage à réaliser ;
c) le prix convenu forfaitaire et définitif, sous réserve, s’il y a lieu, de sa révision dans les
conditions et limites convenues, ainsi que les modalités de son règlement au fur et à
mesure de l’exécution des travaux ;
d) le délai d’exécution des travaux et les pénalités applicables en cas de retard de
livraison ;
e) la référence de l’assurance de dommages souscrite par le maître de l’ouvrage en
application de l’article L. 242-1 du Code des assurances ;
f) l’indication que le maître de l’ouvrage pourra se faire assister par un professionnel
34 habilité en application de la loi no 77-2 du 3 janvier 1977 précitée ou des articles L. 111-
23 et suivants lors de la réception ou par tout autre professionnel de la construction
titulaire d’un contrat d’assurance couvrant les responsabilités pour ce type de mission ;
g) l’engagement de l’entrepreneur de fournir, au plus tard à la date d’ouverture du
chantier, la justification de la garantie de livraison qu’il apporte au maître de l’ouvrage,
l’attestation de cette garantie étant établie par le garant et annexée au contrat.
Dans ce contexte, les dispositions du dernier alinéa de l’article L. 231-2, de l’article L. 231-
6 (garantie de livraison), du paragraphe II de l’article L. 231-4 (« II. – Aucun versement,
aucun dépôt, aucune souscription ou acceptation d’effets de commerce ne peuvent
être exigés ou acceptés avant la signature du contrat défini à l’article L. 231-1 ni avant
la date à laquelle la créance est exigible », des articles L. 231-8 (dénonciation des vices
après la réception), L. 231-9 (notice d’information) et L. 231-13 (Le constructeur est
tenu de conclure par écrit les contrats de sous-traitance avant tout commencement
d’exécution des travaux à la charge du sous-traitant […]) sont applicables à ce type de
contrat.
Ce régime est également d’ordre public.
Il s’applique au marché concernant l’exécution de gros œuvre, de mise hors d’eau et
hors d’air d’un immeuble à usage d’habitation ou à usage professionnel et d’habitation,
ne comportant pas plus de deux logements destinés au même maître de l’ouvrage.
Dans l’hypothèse où un plan a été établi pour la réalisation des travaux prévus par un
contrat relevant du présent chapitre, le maître de l’ouvrage doit indiquer le nom ou
la raison sociale ainsi que l’adresse de l’auteur de ce plan. Le plan est joint au contrat.
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La désignation du terrain prévue à l’article L. 232-1 (a) résulte de l’indication de son


adresse ou lieudit, de sa surface et de sa désignation cadastrale.
La consistance et les caractéristiques techniques de l’immeuble à réaliser sont décrites
dans une notice analogue à celle qui est mentionnée au § I de l’article R. 231-4. Cette
notice est annexée au contrat.
Le contrat doit prévoir l’échelonnement des paiements au fur et à mesure de l’exécution
des travaux. Un solde de 5 % du prix est payable à l’expiration de la garantie de livraison
dans les conditions analogues à celles qui sont fixées au § II de l’article R. 231-7.
Les dispositions des articles R. 231-9, R. 231-10 et R. 231-12 du CCH sont applicables
au présent contrat.
En cas de retard de livraison, les pénalités prévues à l’article L. 232-1 (d) ne peuvent être
fixées à un montant inférieur à 1/3 000 du prix convenu par jour de retard.
Le contrat peut prévoir à la charge du maître de l’ouvrage une pénalité pour retard de
paiement. Toutefois, le taux de celle-ci ne peut excéder 1 % par mois calculé sur les
sommes non réglées si la pénalité pour retard de livraison est limitée à 1/3 000 du prix
par jour de retard.

■■ Notice descriptive prévue par les articles R. 231-4 et


R. 232-4 du Code de la construction et de l’habitation
(Arrêté du 27 novembre 1991, JO 29 nov.).
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT0000005268
71&fastPos=1&fastReqId=17282916&categorieLien=cid&oldAction=rechTexte 35
Art. 1er – La notice descriptive prévue par les articles R. 231-4 et R. 232-4 du Code
de la construction et de l’habitation doit être conforme au modèle ci-annexé.
Art. 2 – La mention concernant le coût des travaux à la charge du maître de
l’ouvrage doit être écrite de la main du maître de l’ouvrage et signée par lui lorsque
le contrat est régi par les articles L. 231-1 et suivants du Code de la construction
et de l’habitation.
Art. 3 – Les travaux de gros œuvre, de mise hors d’eau et hors d’air visés par le
premier alinéa de l’article L. 232-1 sont ceux désignés dans la colonne de la notice
prévue à cet effet. […]

Immeuble à construire n°…… Rue : …… Commune : …… Département : ……


1. Implantation : ……
2. Caractéristiques techniques de la construction : ……
3. Branchements : ……
Travaux à la charge du maître de l’ouvrage :
Les travaux à la charge du maître de l’ouvrage s’élèvent à la somme de : …… €.
Fait à ……, le …… 20……
Signature du maître de l’ouvrage / Signature de la personne qui se charge de la
construction

Mention manuscrite : dans le cas où des travaux sont à la charge du maître de


l’ouvrage, celui-ci écrit de sa main : « Les travaux non compris dans le prix convenu
qui restent à ma charge s’élèvent à la somme de …….. €. »
Signature
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Note explicative
Toute maison individuelle doit être construite dans le respect des articles 
R.  111-1-1 et suivants (livre  Ier, titre  Ier, chapitre  Ier, section  II, Dispositions
générales applicables aux bâtiments d’habitation) du Code de la construction
et de l’habitation relatifs notamment aux règles élémentaires d’hygiène et
de sécurité. Ces articles imposent également des dispositions particulières
concernant, par exemple, les caractéristiques thermiques des logements.
Les règles de construction relatives à la prévention du risque sismique pouvant
varier selon la zone de sismicité dans laquelle est édifiée la construction, il
convient de préciser celles qui s’appliquent.
D’autre part, il doit être précisé si le projet se situe dans une zone soumise à une
obligation d’isolement acoustique vis-à-vis des bruits extérieurs.
L’attention des constructeurs est appelée sur le problème du traitement des
bois en particulier dans les zones affectées par les termites ou autres insectes
xylophages. Il leur appartient de se renseigner auprès de la mairie pour savoir si
la zone de construction est infestée.

I. Contrat avec fourniture de plan


La présente notice descriptive, visée à l’article R. 231-4 du Code de la construction
et de l’habitation, comporte la description et les caractéristiques techniques de
l’immeuble conforme au plan proposé, et celles des travaux d’adaptation au sol,
des raccordements aux réseaux divers ainsi que des équipements intérieurs et
extérieurs indispensables à l’implantation et à l’utilisation de cet immeuble.
Elle mentionne le coût total du bâtiment à construire, qui est égal à la somme
du prix convenu au contrat et, s’il y a lieu, du coût des travaux dont le maître de
36 l’ouvrage se réserve l’exécution.
La distinction est donc faite entre les éléments compris dans le prix convenu et
les éléments non compris dans le prix, pour ces derniers le coût est précisé dans
la colonne correspondante.
Aucun des ouvrages ou fourniture mentionnés dans la notice descriptive ne
peut être omis ; s’ils ne sont pas compris dans le prix convenu, ils doivent faire
l’objet d’une précision de leur coût dans la colonne correspondante.
Si le contrat prévoit des ouvrages ou des fournitures qui ne figurent pas dans la
notice, ils doivent faire l’objet d’une annexe à la notice descriptive et leur coût
doit y figurer.
L’annexe paraphée par les deux cocontractants doit comporter, avec la même
précision que celle de la notice, la description de ces ouvrages ou fournitures
ainsi que leur coût (par exemple : isolation acoustique supérieure aux valeurs
réglementaires, éléments d’équipement de salle de bains et salle d’eau, balcon,
clôture, aménagement d’espace vert, etc.).

II. Contrat sans fourniture de plan


La présente notice descriptive doit être annexée au contrat sans fourniture de plan
en application de l’article R. 232-4 du Code de la construction et de l’habitation.
Elle comporte la description et les caractéristiques techniques du bâtiment à
construire par l’entrepreneur et celles des travaux d’adaptation au sol, et, s’il
y a lieu, des raccordements aux réseaux divers, des équipements intérieurs et
extérieurs indispensables à l’implantation et à l’utilisation de cet immeuble.
Les travaux correspondant au gros œuvre, hors d’eau et hors d’air sont signalés
par un astérisque dans la colonne prévue à cet effet.
Ces travaux correspondent à l’engagement minimum de l’entrepreneur dans le
cadre de ce contrat.
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■■ Notice d’information :
voir http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000006078332
■■ Annexe concernant les clauses types afférentes au contrat de
construction d’une maison individuelle avec fourniture de plan
rédigées en application de l’article R. 231-13

I. DÉFINITION DES TRAVAUX


Clause :
«  La consistance et les caractéristiques techniques du bâtiment à édifier et
des travaux d’équipement intérieur ou extérieur qui sont indispensables à
l’implantation, à l’utilisation ou à l’habitation de l’immeuble résultent des
documents suivants annexés au présent contrat :
« Le plan de la construction à édifier comportant les travaux d’adaptation au sol,
les coupes et élévations, les cotes utiles et l’indication des surfaces de chacune
des pièces, des dégagements et des dépendances. Le plan indique en outre
les raccordements décrits à la notice prévue à l’article R. 231-4 et les éléments
d’équipement intérieur ou extérieur qui sont indispensables à l’implantation et
à l’utilisation ou à l’habitation de l’immeuble.
« Un dessin d’une perspective de l’immeuble est joint au plan. Le plan est daté
et signé par les parties.
« Est également annexée au contrat une notice descriptive conforme au modèle
type agréé par arrêté ministériel donnant les caractéristiques techniques tant de
l’immeuble lui-même que des travaux d’équipement intérieur ou extérieur qui
sont indispensables à l’implantation et à l’utilisation de l’immeuble. La notice 37
fait entre ces éléments la distinction prévue à l’article L. 231-2 (d) selon que ces
éléments sont ou non compris dans le prix convenu (travaux à la charge du
constructeur) et indique le coût de ceux desdits éléments non compris dans le
prix (travaux dont le maître de l’ouvrage se réserve l’exécution).
«  La notice mentionne les raccordements de l’immeuble à l’égout et aux
distributions assurées par les services publics notamment aux distributions
d’eau, de gaz, d’électricité ou de chauffage en distinguant ceux qui sont inclus
dans le prix et, s’il y a lieu, ceux dont le coût est à la charge du maître de l’ouvrage.
« La notice porte, de la main du maître de l’ouvrage, une mention signée par
laquelle il accepte le coût des travaux à sa charge qui ne sont pas compris dans
le prix convenu et en précise le montant taxes comprises.
« Le constructeur établit, en autant d’exemplaires qu’il en est besoin, le dossier
de demande de permis de construire.
«  Le constructeur s’oblige à constituer le dossier de demande de permis de
construire et, s’il y a lieu, celui des autres autorisations administratives dans le
délai d’un mois à compter de la signature du contrat et à le déposer dès sa
signature par le maître de l’ouvrage auprès de l’autorité compétente. »
Facultatif : « Le maître de l’ouvrage constitue par les présentes le constructeur
mandataire pour l’accomplissement des démarches et formalités nécessaires
à l’obtention du permis de construire et, s’il y a lieu, des autres autorisations
administratives. »
Facultatif : « Le maître de l’ouvrage constitue le constructeur mandataire à l’effet
de rechercher l’assurance de dommages.
« Le constructeur communique au maître de l’ouvrage à titre indicatif le coût
des taxes d’urbanisme et participations non comprises dans le prix convenu
prévues par les articles L. 332-6 et L. 332-6-1 du Code de l’urbanisme. »
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II. COÛT DE LA CONSTRUCTION ET PRIX CONVENU


Clause :
« Le coût du bâtiment à construire comportant le prix convenu et le coût des
travaux dont le maître de l’ouvrage se réserve l’exécution s’élèvent à la somme
de … € se décomposant comme suit :
« 1. Prix convenu : le prix forfaitaire et définitif s’élève à … €.
«  Cette somme comporte la rémunération de tout ce qui est à la charge du
constructeur, y compris le montant des taxes dues sur le coût de la construction,
le coût du plan, celui de la garantie de livraison et le cas échéant de la garantie
de remboursement et, s’il y a lieu, les frais d’étude du terrain pour l’implantation
de l’immeuble. »
Facultatif : « Le prix est révisable dans les conditions ci-après précisées… »
« 2. Travaux à la charge du maître de l’ouvrage : le coût des travaux à la charge
du maître de l’ouvrage s’élève à … €.
« Ces travaux sont décrits et chiffrés dans la notice annexée au présent contrat
qui comporte une mention manuscrite et signée du maître de l’ouvrage pour en
accepter le coût et la charge.
« Le constructeur s’oblige à exécuter ou faire exécuter ces travaux aux prix et
conditions prévus si le maître de l’ouvrage en fait la demande dans le délai de
quatre mois à compter de ce jour, c’est-à-dire avant le … »

III. MODALITÉS DE PAIEMENT DU PRIX CONVENU


Dans l’hypothèse où le contrat ne comporte pas de garantie de remboursement,
la rédaction peut être la suivante :
« Le prix convenu sera payé conformément aux dispositions des articles L. 231-
38 4-III et R. 231-7 du Code de la construction et de l’habitation.
« En conséquence, M… (le maître de l’ouvrage) verse ce jour la somme de …
représentant x  % du prix de la construction, somme qui sera consignée à
l’établissement X… en un compte spécial ouvert au nom de M… (le maître de
l’ouvrage) dans le délai de deux jours.
«  Cette somme s’imputera sur les premiers paiements qui seront demandés
selon l’échelonnement prévu à l’article R. 231-7 du Code de la construction et
de l’habitation ci-après reproduit :
« Art. R. 231-7. –...»
La formule suivante peut être utilisée dans l’hypothèse où le contrat est assorti
d’une garantie de remboursement :
« Le constructeur justifie de la garantie de remboursement prévue par l’article R.
231-8 du Code de la construction et de l’habitation délivrée par, et faisant l’objet
d’une attestation annexée au présent contrat.
« En conséquence, l’échelonnement des paiements est fixé ainsi qu’il suit :
« 5 % à la signature du contrat ;
« 5 % à la délivrance du permis de construire.
«  Les autres paiements seront effectués conformément aux dispositions de
l’article R. 231-7 du Code de la construction et de l’habitation ci-après reproduit :
« Art. R. 231-7...»

IV. DÉLAI D’EXÉCUTION DES TRAVAUX


Clause :
« Les parties conviennent que les conditions suspensives devront être réalisées
dans un délai de … après la signature du contrat.
« Les travaux commenceront dans le délai de … à compter de la réalisation des
conditions suspensives.
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« Les travaux commenceront en conséquence au plus tard à la date du …


« La durée d’exécution des travaux sera de … mois à compter de l’ouverture du
chantier.
«  Ce délai sera prolongé de la durée des périodes d’intempéries pendant
lesquelles le travail est arrêté conformément aux dispositions des articles 
L. 731-1 et suivants du Code du travail. Il sera également prolongé en cas de
force majeure ou cas fortuit.
« En cas de retard dans l’achèvement de la construction, une pénalité de… du
prix par jour de retard est due par le constructeur. »

V. GARANTIES DE LIVRAISON
Clause :
«  La garantie de livraison aux prix et délai convenus est donnée par
l’établissement  X…, qui prend à sa charge les obligations prévues à l’article 
L. 231-6 du Code de la construction et de l’habitation ci-après reproduit :
« Art. L. 231-6. –...
«Une attestation de cette garantie est annexée au présent contrat. »
Variante :
« Le présent contrat est soumis à la condition suspensive de l’obtention par le
constructeur de la garantie de livraison prévue à l’article L. 231-6 du Code de la
construction et de l’habitation ci-après reproduit :
« Art. L. 231-6. –...
«Une attestation de cette garantie délivrée par un organisme habilité sera
adressée à M., dans le délai prévu pour la réalisation des conditions suspensives.
« M… s’engage à communiquer cette attestation au prêteur dès sa réception. »
39

5. Garanties financières liées aux


marchés de travaux privés
Dans les marchés privés les garanties financières sont principalement de deux ordres :
■■ la première est celle que doit fournir le maître de l’ouvrage pour le paiement des
sommes dues (application de l’article 1799-1 du Code civil) ;
■■ la deuxième est celle que peut fournir l’entrepreneur principal en remplacement

de la « retenue de garantie » : « les paiements des acomptes sur la valeur définitive


des marchés de travaux privés visés à l’article 1779-3° du Code civil peuvent être
amputés d’une retenue égale au plus à 5  % de leur montant et garantissant
contractuellement l’exécution des travaux, pour satisfaire, le cas échéant, aux
réserves faites à la réception par le maître de l’ouvrage » ; v. textes de référence,
p. 99 et suivantes.
En outre, l’entrepreneur peut fournir, selon les termes du marché, une garantie
contractuelle de bonne fin des travaux sous forme d’un cautionnement au titre de
l’exécution de toutes les obligations contractuelles lui incombant jusqu’à la réception
des travaux.
La garantie de paiement vis-à-vis des sous-traitants est traitée au paragraphe 3. Les
garanties spécifiques au CCMI sont étudiées au paragraphe 4.
40
Qui la doit/souscrit ? Que garantit-elle ? Comment ?
Garantie Le maître de l’ouvrage ➪ Garantie à l’entrepreneur du paiement des ➪ Si recours à un crédit :
de paiement sommes dues lorsque celles-ci dépassent le seuil L’établissement de crédit ne peut verser le montant du prêt à une per-
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de 12 000 € sonne autre qu’aux entreprises tant que celles-ci n’ont pas reçu le paie-
Loi n° 71-584 du Exception : Le maître de l’ouvrage ment de l’intégralité de la créance née du marché correspondant au prêt.
16 juillet 1971, construisant pour son propre ➪ Article 1799-1 du Code civil Les versements se font sur l’ordre écrit et sous la responsabilité exclusive
modifiée par la compte et pour des besoins non du maître de l’ouvrage entre les mains de la personne ou d’un manda-
loi n° 72-1166 du professionnels ➪ Norme NF P03-001 (art. 20.9) taire désigné à cet effet ;
23 décembre 1972 ➪  Si le maître de l’ouvrage ne recourt pas à un crédit spécifique ou
➪ d’ordre public lorsqu’il y recourt partiellement, et à défaut de garantie résultant d’une
stipulation particulière [v. ci-dessous] :
le paiement est garanti par un cautionnement solidaire consenti par un
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établissement de crédit, une entreprise d’assurance ou un organisme de


garantie collective, Tant qu’aucune garantie n’a été fournie et que l’entre-
preneur demeure impayé des travaux exécutés, celui-ci peut surseoir à
l’exécution du contrat après mise en demeure restée sans effet à l’issue
d’un délai de quinze jours.
Tableau 7 : Garantie de paiement et retenue de garantie

Mais la caution peut être substituée conventionnellement par une


garantie résultant d’une stipulation particulière (c’est-à-dire prévue par
le marché : consignation des sommes dues ; hypothèque sur un autre
immeuble que l’ouvrage construit).
Son montant est égal au montant TTC du marché déduction faite des
acomptes, avances et autres versements qui auraient déjà été faits à
l’entrepreneur.

Attention : À défaut de garantie, l’entrepreneur peut refuser d’exécuter le


marché (3e ch. civ., 16 février 2005, 03-19.585). Mais, dès lors que l’entre-
preneur n’a pas usé de la faculté, conférée par l’article 1799-1, alinéa 3,
du Code civil, de suspendre l’exécution du marché lorsque la garantie
de paiement due par le maître de l’ouvrage ne lui a pas été fournie après
une mise en demeure restée sans effet à l’issue d’un délai de quinze jours,
il est tenu d’exécuter les travaux en vertu du contrat (Cour de cassation,
3e ch. civ., 12 septembre 2007, 06-14.540).
Qui la doit/souscrit ? Que garantit-elle ? Comment ?
Garantie (caution) L’entrepreneur peut proposer de Garantie pour satisfaire la bonne exécution des ➪  Caution personnelle et solidaire à tout moment de l’exécution du
en remplacement substituer à la retenue de garantie, travaux (malfaçons) y compris, les dommages marché.
de la retenue de stipulée au marché, une caution. objets de réserves faites à la réception. ➪ Expiration : une année à compter de la date de réception, faite avec
garantie prévue au ou sans réserve, des travaux.
marché Attention : la retenue de garantie Elle ne peut pas concerner d’autres postes de
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ne s’applique que si le marché la préjudices comme ceux résultant d’un retard La caution est libérée si le maître de l’ouvrage n’a pas notifié à la caution
Les paiements prévoit (3e ch. civ., 7 octobre 2009, ou de l’inachèvement des travaux (3e ch. civ., ou au consignataire, par lettre recommandée, son opposition motivée
des acomptes des 08-70030 ; c’est le cas des marchés 13 avril 2010, 09-11 172 ; 3e ch. civ., 7 décembre par l’inexécution des obligations de l’entrepreneur.
marchés de travaux se référant à la norme NF P 03-001 2005, n° 05-10 153 ; 3e ch. civ., 26 février 1992, 90- L’opposition abusive entraîne la condamnation de l’opposant à des dom-
privés peuvent être – art. 20.5). 12 684 – v. a contrario : 3e ch. civ., 7 octobre 2009, mages-intérêts.
amputés d’une 08-70 030).
retenue égale au
plus à 5 % TTC Elle ne concerne que les malfaçons survenues en
de leur montant cours de travaux et/ou signalées à la réception par
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(article 1er de la des réserves. Elle ne porte pas sur les dommages


loi n° 71-584 du survenus après la réception Cour de cassation,
16 juillet 1971, 3e ch. civ., 22 septembre 2004, 03-12 639).
modifiée par la
loi n° 72-1166 du
23 décembre 1972).

41
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ATTENTION
Conformément aux articles  2374-4 et 2382 du Code civil, l’entrepreneur
dispose, outre la garantie de paiement, d’un privilège spécial sur les
immeubles du maître de l’ouvrage mais celui-ci reste difficile à mettre en
œuvre.

Retenue de garantie ou caution substituée

La retenue de garantie ou la caution solidaire ont pour objet de protéger


le maître de l'ouvrage contre les risques d'inexécution ou de mauvaise exécution
de la construction prévue au contrat ayant donné lieu à des réserves à la réception.
Elle ne concerne que les désordres apparus antérieurement à la réception

Doit être prévue au marché Peut être remplacé par une caution

Amputation sur les sommes versée


d'une retenue égale au maximum à 5 %
Conditions de mise en œuvre
Le maître de l’ouvrage est tenu
de les consigner

Réception Mise en
Réception Réception des Quantum des demeure de
sans
avec réserves travaux réserves l’entrepreneur
réserves
avec réserves connu restée
42 infructueuse

Conservation
Libération
jusqu’à la
de la
levée des réserves
retenue
dans la limite de l’année
de garantie
de parfait achèvement

Figure 6 : Objet et mise en œuvre de la retenue de garantie

CSTB_G0255_fig06
Ne commet pas de faute, un maître de l’ouvrage qui met fin au contrat de l’entreprise
devant le refus d’exécution survenu en dépit de la fourniture de la garantie dans
le délai de quinze jours prévu à l’article  1799-1, alinéa  3, du Code civil (Cour de
cassation, 3e chambre civile, 12 septembre 2012, 11-13.562).
En revanche, l’entreprise invoquant l’absence de fourniture par le maître de l’ouvrage
d’une garantie de paiement est fondée à suspendre l’exécution du contrat de sorte
qu’aucune pénalité de retard ne pouvait lui être imputable (Cour de cassation,
3e chambre civile, 16 mars 2012, 10-30.414).
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6. Grands principes assurantiels


Pour les risques avant réception, il n’y a pas d’obligation d’assurance (à la différence du
risque relatif aux « dommages après réception » affectant l’ouvrage exécuté, relevant
de la garantie décennale des articles 1792 et suivants du Code civil et relevant de
l’obligation d’assurance).
Il appartient à l’entrepreneur de souscrire des garanties adaptées pour sécuriser son
activité. Le recours à l’assurance est à privilégier pour pérenniser son entreprise.
Souvent, la détention d’une assurance de « responsabilité civile » et de « dommages
à l’ouvrage » est exigée par le marché (cf. norme NF P03-001, art. 23).
Pour, le risque d’« accidents du travail », pouvant déboucher sur une recherche de
l’employeur au titre d’une « faute inexcusable », il est également vivement conseillé
de recourir à une garantie adaptée compte tenu de l’«  obligation de sécurité de
résultat » qui pèse sur l’employeur selon la jurisprudence.
L’entrepreneur doit donc examiner avec la plus grande attention les garanties
proposées par le marché  ; l’étendue du risque couvert, la nature des dommages
garantis, les conditions de garantie et les montants de garantie doivent être
correctement appréciés. La franchise doit être correctement évaluée car elle constitue
la part du risque supporté directement par l’entreprise. Il doit précisément déclarer
les activités qu’il exerce.
La prévention est un facteur permettant de réduire la survenance de dommages.
Un plan qualité doit donc être mis en place dans l’entreprise sachant notamment
que l’assureur prend en compte, dans le calcul de la prime d’assurance, les sinistres 43
réalisés.
44
Bénéficiaire
Risques et dommages couverts Charge/responsabilité Assurance avantages
de l’assurance
Dommages aux ouvrages, matériaux et approvisionnements en cours de travaux
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Les événements couverts sont mentionnés au Perte à la charge de l’entrepreneur : Facultative mais à privilégier. L’entrepreneur assuré Permet de faire face à un risque
contrat* : effondrement de l’ouvrage, dommages article  1788 du Code civil (et, si four- La couverture des risques de perte de l’ouvrage en cours
accidentels affectant l’ouvrage exécuté par niture par le maître de l’ouvrage  : ar- dépend de la formulation de travaux  ; l’assureur verse une
exemple par incendie, catastrophes naturelles… ticle 1789) de la garantie* et des termes indemnité équivalente aux pertes
du contrat (nature des dom- subies permettant la continuation
mages couverts, conditions du marché sans conséquences
de garantie, montant de pécuniaires pour l’entrepreneur et
garantie, franchise, appli- sans retard.
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cation dans le temps de la


garantie…) Limites  : les garanties ne portent
Tableau 8 : Principaux risques et assurances

pas sur les défauts d’exécution,


non-façons, vices, dommages ré-
sultant de l’obligation de faire de
l’entrepreneur
* Soit la garantie est formulée sous forme de « tous dommages sauf » (dans ce cas, seuls les dommages mentionnés aux exclusions ne sont pas couverts). Cette formulation est à privilégier. Soit, seuls les dommages/événements
mentionnés dans la garantie sont couverts.
Dans ce cas, toute autre cause de dommages est de facto hors du champ de la garantie.
Bénéficiaire
Risques et dommages couverts Charge/responsabilité Assurance avantages
de l’assurance
Dommages causés aux tiers
Du fait de l’exécution de l’ouvrage/des travaux De l’entrepreneur, sur différents fonde- Facultative mais à privilégier. Les tiers-victimes. Permet de se prémunir contre une
sont garanties les atteintes causées à des tiers ments * : La couverture des risques Ils bénéficient d’une mise en cause d’un tiers ; l’assureur
imputables à l’assuré/entrepreneur. – responsabilité civile générale (ar- dépend de la formulation action directe contre exerce, si les garanties sont suscep-
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Les «  tiers » peuvent être les voisins, les autres ticles 1382 et suivants du Code civil) ; de la garantie* et des termes l’assureur. tibles de s’appliquer la défense de
intervenants sur le chantier, voire le maître de – théorie des «  troubles excédants les du contrat (nature des dom- l’assuré.
l’ouvrage (Cour de cassation, 3e ch. civile, 18 dé- inconvénients normaux de voisi- mages couverts, conditions Attention  : Sont oppo- Permet de faire supporter par
cembre 2012, 11-27 488). nage » ; de garantie, montant de sables aux tiers, par l’assureur les conséquences pécu-
– atteintes à l’environnement dont RC garantie, franchise, appli- l’assureur, la franchise niaires des dommages causés aux
environnementale ; cation dans le temps de la contractuelle et la limite tiers et engageant la responsabi-
– responsabilité contractuelle ** garantie…) du montant de garantie. lité de l’assuré dans les limites du
La franchise sera sup- contrat (franchise, montant de
portée par l’assuré ainsi garantie..).
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que les sommes allant


au-delà du montant de
garantie.
* Soit la garantie est formulée sous forme de « tous fondements juridiques » (dans ce cas, seuls les dommages mentionnés aux exclusions ne sont pas couverts). Cette formulation est à privilégier. Soit, seules les responsabilités
pesant sur l’assuré mentionnées dans la garantie sont couvertes. Dans ce cas, les autres fondements de responsabilité sont de facto hors du champ de la garantie.
** spécifiquement définie par les termes de la garantie. Ainsi, l’obligation de bonne exécution ou d’achèvement ne sont pas couverts (Cour de cassation, 3e ch. civile, 5 décembre 2012, n° 11-22.862)

45
46
Bénéficiaire
Risques et dommages couverts Charge/responsabilité Assurance avantages
de l’assurance
Dommages aux préposés
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La recherche de la faute inexcusable de l’em- De l’entrepreneur/employeur en cas de Facultative mais Il est impé- L’entrepreneur/assuré Survie de l’entreprise et de ses
ployeur permet à la victime (ou à ses ayants faute intentionnelle commise par un ratif de disposer d’une cou- fonds propres
droit) d’obtenir une majoration de la rente ver- préposé (visée par l’article  L.452-5 du verture d’assurance adaptée. (les préjudices sont à la charge
sée par la Sécurité Sociale et une indemnisation Code de la Sécurité sociale) ou en de exclusive des employeurs et recou-
complémentaire concernant certains postes de faute inexcusable (visée par les articles En effet, Depuis 2010, la vic- vrables sur leurs fonds propres,
préjudices personnels non pris en compte dans L.  452-1 à 4 du Code de la Sécurité time peut demander des sauf à être pris en charge par une
le système de base (souffrances physiques et sociale). indemnités complémen- assurance).
morales, préjudice esthétique et préjudice d’agré- taires, liées aux frais d’amé-
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ment, pertes de chance de promotion profes- Ne sont notamment pas couverts : nagement du logement ou L’employeur est tenu d’une obliga-
sionnelle…). –  les conséquences pécuniaires de la du véhicule, à l’assistance tion de sécurité de résultat  ; l’ab-
Le dispositif de couverture des arrêts de travail faute intentionnelle de l’assuré ou des d’une tierce personne, voire sence de poursuites pénales ou la
et des maladies professionnelles repose sur une représentants légaux ou statutaires de à la perte de revenus des relaxe par le juge pénal ne fait pas
indemnisation automatique et forfaitaire des la société ; proches, etc. Ces préjudices, obstacle à la reconnaissance de la
préjudices patrimoniaux (livre  IV du Code de – le paiement de la cotisation supplé- qui pèseront directement sur faute inexcusable.
la Sécurité sociale), prise en charge par les orga- mentaire mentionnée à l’article L. 242-7 l’entrepreneur responsable,
nismes sociaux : du Code de la Sécurité sociale réclamé ne seront pas préfinancés par
–  frais médicaux et paramédicaux selon le sys- par la Caisse régionale d’assurance la Sécurité sociale.
tème du tiers payant ; maladie (c’est-à-dire les conséquences
– indemnités d’incapacité temporaire ; pécuniaires découlant de la majoration
–  indemnisation de l’incapacité permanente du taux de cotisation due au titre des
(capital, rente viagère ou même tierce personne accidents du travail et des maladies
en fonction de la gravité) ; professionnelles prévue par le décret
– indemnisation des ayants droit en cas de décès n°  95-1109 du 16  octobre 1995 (Code
(rente). de la Sécurité sociale).
Lorsque la faute inexcusable est reconnue, l’em-
ployeur répond des conséquences de sa propre
faute ou de celle d’un subordonné. Il est, dès lors,
tenu de rembourser aux organismes sociaux les
indemnités supplémentaires allouées aux vic-
times. Il le fait sur les fonds de l’entreprise, puis
sur les siens propres.
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ATTENTION
L’entrepreneur lié au maître de l’ouvrage (dit «  locateur d’ouvrage  »
article  1792-1 du Code civil) réalisant des ouvrages soumis à la
responsabilité décennale (article  1792 et  1972-2 du Code civil) doit
obligatoirement souscrire une assurance de responsabilité telle que visée
à l’article L.241-1 du Code des assurances (le sous-traitant n’y est donc pas
tenu mais la souscription d’une assurance facultative de responsabilité en
cas de dommages à l’ouvrage après réception est, néanmoins, vivement
recommandée). Le locateur d’ouvrage doit pouvoir en justifier à l’ouverture
du chantier. À défaut, il est passible de sanctions pénales (article  L.243-3
du Code des assurances). En outre, il peut être civilement condamné à des
dommages-intérêts. Le particulier ayant lui-même construit un ouvrage
soumis à la présomption de responsabilité décennale le revendant, dans les
10 ans de la réception, doit, également, pouvoir justifier de cette assurance,
au moment de la vente (Cour de cassation, 3e chambre civile, 7 septembre
2012, 11-25.370). Le maître de l’ouvrage est lui-même soumis à la souscription
de l’obligation d’assurance de «  dommages-ouvrage » (article  L.242-1 du
Code des assurances), à l’ouverture du chantier. Toutefois, la personne
physique construisant un logement pour l’occuper elle-même ou le faire
occuper par son conjoint, ses ascendants, ses descendants ou ceux de son
conjoint, ne peut être poursuivie pénalement en cas de non-souscription
de l’obligation d’assurance dommages-ouvrage (article  L.  243-3, alinéa  2).
Mais, cette même personne, lorsqu’elle vend son ouvrage, dans les 10 ans
de la réception, devra justifier de la souscription de l’obligation d’assurance
de «  dommages-ouvrage ». À défaut, l’acquéreur pourra demander une 47
réfaction sur le prix de vente (3e chambre civile, 16 janvier 2013, 11-26.780).
Le notaire devra mentionner dans l’acte de vente la souscription ou non de
l’assurance de dommages-ouvrage et de responsabilité.
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CHAPITRE 2

Risques et litiges liés à


l’exécution des travaux
(principes)
Après la passation du marché, l’exécution des travaux est la phase où les parties
remplissent leurs engagements réciproques nés du contrat. La nature et l’étendue des
obligations des parties s’apprécieront à la lumière des clauses du marché.
Au cours de l’exécution, il sera apprécié de la conformité et de la bonne exécution
des ouvrages promis. Les délais d’exécution devront être respectés. Le marché doit
être exécuté en toute loyauté.
L’exécution des travaux peut aussi occasionner des dommages et/ou des troubles
tant au maître de l’ouvrage qu’aux autres intervenants sur le chantier de construction,
voire à des personnes extérieures au chantier (voisins).
Lorsqu’ils débouchent sur des litiges, ceux-ci s’apprécieront à l’aune de la faute de
chacun ou d’une responsabilité de plein droit (comme celle pour trouble anormal
de voisinage). La «  cause étrangère », exonératoire de responsabilité, pourra être
opposée si ses conditions d’application sont réunies. 49
Outre les litiges découlant de préjudices causés au maître de l’ouvrage ou à des
tiers (autres constructeurs ou voisins), le risque lié à la perte de l’ouvrage ou à
des malfaçons affectant la construction peut influencer le cours des travaux. Les
conséquences pécuniaires de ces événements doivent être aussi correctement
évaluées et anticipées par l’entrepreneur qui les supportera.
Il faut donc distinguer (les règles applicables aux litiges étant différentes) les risques/
litiges au regard de la personne qui les subit ou qui s’en plaint, soit :
■■ le maître de l’ouvrage ;
■■ les personnes extérieures au chantier (dits « tiers » et/ou « voisins »…) ;
■■ les autres constructeurs ;
■■ le titulaire du marché.
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Tableau 1 : Régimes de responsabilité applicables en présence ou non de relation contractuelle et


différentes natures de dommages

Victimes
Personnes exté-
Responsable
Maître d’ouvrage Autres constructeurs rieures au chantier
Acteur/personne
(tiers/voisin)
Litiges découlant de
l’exécution du chan-
Litiges nés de l’exé- Litiges nés des interac- tier : responsabilité
cution du contrat : tions sur le chantier : délictuelle ou applica-
Entrepreneur
responsabilité contrac- responsabilité tion de la théorie des
tuelle délictuelle « troubles dépassant
les inconvénients nor-
maux de voisinage »
Non-conformité, Accidents de chantier,
défauts d’exécution, dommages matériels
retard d’exécution, Accidents de chantier, causés à des avoisi-
Dommages
dommages matériels dommages matériels nants, troubles de
causés aux biens du voisinage, atteintes à
maître de l’ouvrage… l’environnement…

1. Risques et litiges à l’égard du


50
maître de l’ouvrage
Le marché d’entreprise emporte de nombreuses obligations pour le constructeur
(voir tableau 1, p. 10).
Essentiellement, le maître de l’ouvrage a le droit d’exiger :
■■l’exécution forcée du contrat ;
■■l’exécution en conformité selon les prévisions et les délais de réalisation du marché.
Réciproquement, l’entrepreneur a le droit d’exiger le paiement de ses travaux.
Tous manquements à ces exigences sont sanctionnés selon les principes de la
responsabilité contractuelle de droit commun des articles 1134 et suivants du Code
civil.
D’une façon générale, la partie envers laquelle l’engagement n’a pas été exécuté, ou
l’a été imparfaitement, a le choix
■■ ou de poursuivre l’exécution de l’engagement ;
■■ ou de provoquer la résolution du contrat ;
■■ ou de réclamer des dommages-intérêts, lesquels peuvent, le cas échéant, s’ajouter
à l’exécution ou à la résolution.
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1.1 L’exécution forcée


L’exécution forcée est régie par les articles  1142 à  1143 du Code civil. Ceux-ci
précisent qu’en cas d’inexécution de la part du débiteur, l’obligation de faire (en
l’espèce, d’exécuter les travaux) se résout en dommages et intérêts et non en nature
(on notera cependant que l’article 1792-6 du Code civil, relatif à la garantie de parfait
achèvement, prévoit pour sa part, une réparation en nature).
Le créancier peut aussi demander à être autorisé à faire exécuter lui-même l’obligation
aux dépens du débiteur (article  1143). Pour cela, il faut que le constructeur n’ait
pas rempli totalement ou partiellement son obligation d’exécution (par exemple
en cas d’abandon de chantier). Il sera nécessaire qu’il ait été formellement mis en
demeure d’exécuter les travaux et que le juge autorise le maître de l’ouvrage de lui
substituer une entreprise pour exécuter ou achever les travaux. Subsidiairement, le
marché pourra être résilié pour permettre l’application des garanties de la police
dommages-ouvrage avant réception couvrant les éventuels dommages qui relèvent
des articles 1792 et 1792-2 du Code civil (v. p. 100).
Naturellement, l’entreprise peut éventuellement opposer au maître de l’ouvrage ses
propres carences ; par exemple un défaut de paiement des situations.

TEXTES DE RÉFÉRENCE
Article 1142
Toute obligation de faire ou de ne pas faire se résout en dommages et
intérêts, en cas d’inexécution de la part du débiteur.
Article 1143 51
Néanmoins le créancier a le droit de demander que ce qui aurait été fait par
contravention à l’engagement, soit détruit ; et il peut se faire autoriser à le
détruire aux dépens du débiteur, sans préjudice des dommages et intérêts
s’il y a lieu.
Article 1144
Le créancier peut aussi, en cas d’inexécution, être autorisé à faire exécuter
lui-même l’obligation aux dépens du débiteur. Celui-ci peut être condamné
à faire l’avance des sommes nécessaires à cette exécution.
Article 1147
Le débiteur est condamné, s’il y a lieu, au paiement de dommages et intérêts,
soit à raison de l’inexécution de l’obligation, soit à raison du retard dans
l’exécution, toutes les fois qu’il ne justifie pas que l’inexécution provient
d’une cause étrangère qui ne peut lui être imputée, encore qu’il n’y ait
aucune mauvaise foi de sa part.
Article 1184
La condition résolutoire est toujours sous-entendue dans les contrats
synallagmatiques, pour le cas où l’une des deux parties ne satisfera point à
son engagement.
Dans ce cas, le contrat n’est point résolu de plein droit. La partie envers
laquelle l’engagement n’a point été exécuté, a le choix ou de forcer l’autre
à l’exécution de la convention lorsqu’elle est possible, ou d’en demander la
résolution avec dommages et intérêts.
La résolution doit être demandée en justice, et il peut être accordé au
défendeur un délai selon les circonstances.
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1.2 La résolution du contrat


La résolution du contrat prévue par l’article 1184 du Code civil peut être demandée
en cas d’inexécutions graves.
Elle s’avère une sanction redoutable. En effet, outre la possibilité de demander
la résolution du contrat (v.  illustration  : Cour de cassation, 3e  chambre civile,
13 septembre 2006, 05-12.938), c’est-à-dire son anéantissement rétroactif, le maître
de l’ouvrage a le choix :
■■ ou de forcer l’autre à l’exécution de la convention lorsqu’elle est possible ;
■■ ou d’en demander la résolution avec dommages et intérêts.

Un arrêt du 11 mai 2005 de la Cour de cassation (03-21.136) illustre parfaitement


ses conséquences. Des maîtres d’ouvrage, ayant signé un contrat de construction
de maison individuelle dont ils avaient réglé la totalité du prix tout en refusant de
signer le procès-verbal de réception en raison d’une non-conformité aux stipulations
contractuelles relative au niveau de la construction, ont assigné la société de
construction afin d’obtenir sa condamnation à démolir puis reconstruire la maison,
ou, à défaut, sa condamnation au paiement d’une somme équivalente au coût des
opérations de démolition et de reconstruction.
Après avoir été déboutés de leur demande (l’arrêt de la cour d’appel avait considéré
que la non-conformité aux stipulations contractuelles ne rendait pas l’immeuble
impropre à sa destination et à son usage et ne porte pas sur des éléments essentiels
et déterminants du contrat), la Cour de cassation, a considéré que leur demande
était fondée dès lors qu’il était constaté que le niveau de la construction présentait
52 une insuffisance de 0,33 mètre par rapport aux stipulations contractuelles.
Mais, en tout état de cause, il appartient aux tribunaux d’apprécier souverainement,
en cas d’inexécution partielle, si cette inexécution a assez d’importance pour que la
résolution doive être immédiatement prononcée, ou si elle ne sera pas suffisamment
réparée par une condamnation à des dommages-intérêts.
La résolution du marché peut être prononcée en cas d’inexécution par l’une des
parties de ses obligations, même si cette inexécution n’est pas fautive et quel que soit
le motif qui a empêché cette partie de remplir ses engagements, alors même que cet
empêchement résulterait du fait d’un tiers ou de la force majeure (Cour de cassation,
1re chambre civile, 2 juin 1982, 81-10.158).

1.3 La condamnation à des dommages


et intérêts
C’est l’application de l’article  1147 du Code civil relatif à la responsabilité civile
contractuelle de droit commun : « le débiteur est condamné, s’il y a lieu, au paiement
de dommages et intérêts, soit à raison de l’inexécution de l’obligation, soit à raison du
retard dans l’exécution, toutes les fois qu’il ne justifie pas que l’inexécution provient
d’une cause étrangère qui ne peut lui être imputée, encore qu’il n’y ait aucune
mauvaise foi de sa part ».
Cette responsabilité est lourdement appréciée car elle fait peser sur le constructeur
une obligation de résultat d’exécuter l’ouvrage promis (sans vices ou défauts).
Pèse sur le constructeur une présomption de faute qui ne peut être écartée que
s’il rapporte la preuve d’une cause étrangère qui ne lui est pas imputable (alors
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considéré comme exonératoire de responsabilité) dès lors qu’il est constaté une
inexécution de l’obligation à la charge de l’entrepreneur (principalement exécuter
les travaux conformément aux prévisions contractuelles et dans les délais ; v. plus en
détail : tableau 1), sa responsabilité est engagée.
Mais, outre la démonstration de l’absence du résultat promis, le maître de l’ouvrage
doit, au moins, démontrer que le dommage est imputable au constructeur, ce
qui n’est pas toujours le cas dans les marchés de rénovation ou d’entretien ou de
maintenance  : «  mais attendu que la responsabilité de plein droit qui pèse sur le
vendeur-installateur ne s’étend qu’aux dommages causés par le manquement à son
obligation de résultat ; qu’il incombait, en conséquence, à M. X… et à son assureur
de démontrer que l’explosion avait trouvé son origine dans la prestation effectuée ;
qu’en l’espèce, se fondant sur le rapport d’expertise, la cour d’appel a retenu que
n’existaient que des hypothèses quant à l’imputabilité du dommage qui pouvait
provenir soit d’une installation défectueuse effectuée par la société Thiébaud ou par
M. X… ou Mlle Y…, soit d’une modification postérieure de l’installation par M. X…
ou Mlle Y… ; que, par ces seuls motifs relatifs à la pluralité de causes hypothétiques, la
cour d’appel a légalement justifié sa décision » (cour de cassation, 3e chambre civile,
16 octobre 2001, 99-16.854).
Notons, également, que la responsabilité de l’entreprise en charge de travaux
d’entretien, ne prenant pas un engagement de parvenir à un résultat, est moins
sévèrement appréciée ; il ne pèse sur elle qu’une obligation de moyen (c’est-à-dire
que la preuve de sa faute doit être rapportée, par la victime). En conséquence, le
demandeur doit démontrer que l’entrepreneur avait pris l’engagement de parvenir
au résultat escompté pour qu’une faute puisse lui être reprochée (3e chambre civile, 53
24 juin 1987, 86-11920).
Par ailleurs, l’entrepreneur, tenu d’une obligation particulière d’information, doit
rapporter la preuve de l’exécution de cette obligation pour s’exonérer (Cour de
cassation, 3e chambre civile, 27 janvier 2010, 08-18.026 ; voir paragraphe 1.4).
Le sous-traitant est également soumis à une obligation de résultat vis-à-vis de
l’entreprise principale.
En revanche, en matière de dépassement du coût des travaux, il n’y a pas de
responsabilité présumée des locateurs d’ouvrage (Cour de cassation, 3e  chambre
civile, 3 juin 1987, 85-17.767).
La mise en œuvre de la responsabilité du constructeur de droit commun nécessite
par ailleurs deux autres conditions d’application :
■■ un préjudice causé au maître de l’ouvrage ;
■■ et, un lien de causalité en la faute imputable à l’entrepreneur et le préjudice subi
par le maître de l’ouvrage (illustrations  : 3e  chambre civile, 12  juillet 2011, 10-
30.276  ; 3e  chambre civile, 8  février 2012, 10-19.246,  ; 3e  chambre civile, 12  avril
2012, 11-12.786).
Selon l’article  1150 du Code civil, «  le débiteur n’est tenu que des dommages et
intérêts qui ont été prévus ou qu’on a pu prévoir lors du contrat » (le dommage est
prévisible lorsqu’il peut être normalement prévu par les contractants au moment
de la conclusion de la convention ; v. illustration : 1re chambre civile, 11 mai 1982,
80-17.077).
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ATTENTION
Notons que lorsque le constructeur est recherché au titre de sa responsabilité
de droit commun après la réception des travaux, il revient au maître de
l’ouvrage de rapporter la preuve de la faute du constructeur. Seul le sous-
traitant reste tenu, vis-à-vis de l’entrepreneur principal, d’une obligation de
résultat.

1.4 Informer, conseiller, formuler des réserves


L’entrepreneur est considéré comme un professionnel maîtrisant les règles de son art.
Dès lors, il pèse sur lui une obligation générale d’information et de conseil à l’égard
de son client, souvent qualifié de profane.
Notons que cette obligation d’information ou de conseil à la charge du constructeur
s’étend, dans la limite de son art, vis-à-vis des autres constructeurs y compris le
maître d’œuvre.
Ces devoirs doivent être prodigués avant l’établissement du devis de travaux (afin
que le maître de l’ouvrage puise être en capacité d’apprécier la nature, l’ampleur
et les difficultés de son projet). Il doit porter sur tous les aspects du projet (à titre
d’illustration sur les risques des matériaux  : Cour de cassation, 3e  chambre civile,
4 juillet 2007, 06-14.761) notamment en l’absence de recours à un maître d’œuvre,
par le maître de l’ouvrage. Le devoir de conseil porte également sur les attentes du
54 maître de l’ouvrage en terme d’économie d’énergie (Cour de cassation, 1re chambre
civile, 8 mars 2012, 10-21.239).
Il porte également sur l’état et sur la compatibilité des existants, en cas de rénovation :
« l’entrepreneur chargé du remplacement d’un insert est tenu de s’assurer du bon
fonctionnement de l’ensemble de l’installation » (3e  chambre civile, 7  novembre
2012, 11-20.532).
■■ « Le constructeur qui a aidé des maîtres d’ouvrage dans la recherche et le choix
d’un terrain présentant une vulnérabilité particulière aux nuisances sonores, reste
tenu, nonobstant le respect des normes relatives à l’isolation phonique, d’une
obligation de conseil à l’égard de ceux-ci, profanes en la matière » (Cour de
cassation, 3e chambre civile, 26 octobre 2005, 04-16.405).
■■ «  Ne peut être rejetée la demande du maître de l’ouvrage, en réparation du
défaut d’étanchéité d’un conduit de cheminée d’une construction neuve, contre
l’entrepreneur chargé de son aménagement alors que son intervention, même
sur un bâtiment neuf, ne le dispense pas de son devoir de conseil » (Cour de
cassation, 3e chambre civile, 22 juillet 1998, 97-11.727).
■■ « L’entrepreneur spécialisé en charpente et couverture, tenu à une obligation de
renseignement à l’égard du maître de l’ouvrage profane qui s’est réservé la mise
en place de l’isolation, doit l’informer de la nécessité d’assurer la ventilation de la
toiture » (Cour de cassation, 3e chambre civile, 8 octobre 1997,96-11.027).
■■ « En sa qualité d’entrepreneur spécialisé en électricité, tenu d’une obligation de
conseil à l’égard du maître de l’ouvrage non professionnel, la société  S. devait,
soit attirer son attention sur la nécessité de recourir à un maître d’œuvre pour
l’exécution de prestation dépassant ses capacités, soit refuser d’exécuter de tels
travaux » (Cour de cassation, 3e chambre civile, 26 novembre 2012, 01-16.546).
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■■« Quelle que soit la qualification du contrat, tout professionnel de la construction


étant tenu, avant réception, d’une obligation de conseil et de résultat envers le
maître de l’ouvrage ; la société Jolivet ayant procédé à une mauvaise implantation
de la maison des époux X… en s’abstenant de procéder à toute vérification au
regard des règles du POS contrairement à ses obligations, a manqué à son devoir »
(Cour de cassation, 3e chambre civile, 27 janvier 2010, 08-18.026).
Mais parfois, la preuve d’un lien de causalité entre les manquements reprochés au
constructeur et un dommage peuvent ne pas être suffisamment rapportés par le
maître de l’ouvrage (3e chambre civile, 28 février 2012, 10-26.268).
De même, il ne peut pas être reproché un manquement à un devoir de conseil (en
l’espèce de ne pas avoir attiré l’attention du maître de l’ouvrage sur le défaut d’une
pente de balcon) à une entreprise chargée d’une mission ponctuelle (3e  chambre
civile, 9 mai 2012, 11-11.749).
Les dommages/préjudices subis par le maître de l’ouvrage peuvent parfois être
liés à des fautes réciproques des différents constructeurs ; dans ce cas, chacun des
responsables d’un même dommage peut être condamné à le réparer dans sa totalité
(Cour de cassation 3e chambre civile, 30 janvier 2013, 11-20 258).

1.5 Exécuter l’ouvrage conformément aux règles


de l’art et à la réglementation
Cette obligation constitue un principe essentiel. Les ouvrages doivent être exécutés
conformément aux règles de l’art et à la réglementation technique (sécurité incendie, 55
thermique, phonique, sismique, accessibilité handicapé, aération, etc.).

ATTENTION
Une simple non-conformité aux dispositions des DTU non visés au marché
d’entreprise, sans dommages à l’ouvrage, n’engage pas la responsabilité de
l’entreprise (3e chambre civile, 27 février 2001, 99-18.114).

Un défaut de conformité à la réglementation technique ou aux règles de l’art ou


à un DTU visé au marché, peut entraîner une demande du maître de l’ouvrage de
dommages-intérêts sur le fondement de l’article 1147 du Code civil ou une résolution
du marché par application de l’article  1184 du Code civil (Cour de cassation,
3e chambre civile, 11 mai 2005, 03-21.136 : cas d’une erreur d’implantation).
Les défauts d’isolation phonique relèvent de la garantie de parfait achèvement de
l’article 1792-6 du Code civil (art. L. 111-11, al. 2 du CCH).
Mais, la loi n° 2009-967 du 3 août 2009 (dite « Grenelle I ») oblige le maître de l’ouvrage
à fournir à l’autorité qui a délivré le permis de construire un document attestant de la
prise en compte de la réglementation acoustique (v. 4e alinéa à l’article L. 111-11 du
CCH). En conséquence, le contrôle de la conformité à la réglementation devrait être
ainsi consolidé et donc les obligations des constructeurs.
Ce sera également le cas, pour le respect des règles relatives à l’isolation thermique
des bâtiments (art. L. 111-10-2 CCH).
Notons que quelques assureurs proposent des garanties spécifiques couvrant la non-
atteinte de la performance énergétique dans le cadre de rénovation des bâtiments existants.
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1.6 Livrer l’ouvrage conformément aux


prévisions contractuelles
Une non-conformité aux stipulations contractuelles peut être indemnisée en
l’absence de tout désordre. Le constructeur peut être condamné à des dommages et
intérêts ou à une démolition/reconstruction, voire les deux.
Le marché peut être également résolu en cas de manquement grave de l’entreprise
mais « en cas d’inexécution par l’une des parties, l’autre conserve la faculté d’option
entre la résolution du contrat et son exécution supposée encore possible, tant quelle
n’a pas renoncé à l’une ou à l’autre » (article 1184 alinéa 2 du Code civil).

TEXTES DE RÉFÉRENCE
« Constitue une tromperie grave sur la qualité d’exécution des travaux, au
sens de l’article 22.1.2.1 de la norme AFNOR P 03-001, la défaillance totale et
persistante de l’entreprise principale à faire respecter par ses sous-traitants les
prescriptions en vigueur en matière de sécurité des ouvriers et de prévention
des accidents, indispensables à la réalisation des ouvrages dans les règles de
l’art » (Cour de cassation, 3e chambre civile, 23 mai 2012, 11-13.011).
Mais, les non-conformités sont couvertes par une réception sans réserve lorsque
le maître de l’ouvrage en avait connaissance (Cour de cassation, 3e chambre civile,
7 septembre 2011, 09-16.172).

ATTENTION
56
Erreur d’implantation et assurance
Lorsque l’entrepreneur a la charge de l’implantation de la maison, sa
responsabilité peut être engagée en cas de défaut d’implantation (altimétrique
ou périmétrique) par le maître de l’ouvrage comme par les voisins.
Une telle erreur peut amener le juge à ordonner la démolition de l’ouvrage,
à octroyer des dommages-intérêts et/ou la démolition/reconstruction
de l’ouvrage en conformité avec le marché et la réglementation (Cour de
cassation, 3e chambre civile, 13 septembre 2006, 05-12.938 ; 3e chambre civile,
27 avril 1994, 92-14.854).
S’agissant de l’engagement contractuel, les garanties d’assurance de
responsabilité civile excluent ce risque.
Toutefois, certaines polices apportent une couverture propre de «  l’erreur
d’implantation ». Aussi, compte tenu des enjeux économiques liés à une telle
responsabilité, l’entrepreneur doit veiller à y recourir.
Mais attention, les conditions de garantie sont strictement encadrées. Dès
lors, l’entrepreneur devra en prendre connaissance avec soin pour bien
appréhender l’étendue du risque assuré.

1.7 Préserver l’ouvrage appartenant au maître


en cas de travaux sur un existant
L’entrepreneur est tenu de restituer l’ouvrage sur lequel il intervient sans dommage.
Pour s’exonérer de la responsabilité pesant sur lui, il doit apporter la preuve de son
absence de faute ou d’une circonstance de force majeure (application spécifique de
l’article 1789 du Code civil).
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Les dommages causés à l’ouvrage existant appartenant au maître de l’ouvrage sont


couverts par les polices de responsabilité civile lorsqu’ils sont accidentels. Le maître
de l’ouvrage dispose d’une action directe contre l’assureur mais la franchise et le
montant de garantie prévus au contrat d’assurance lui sont opposables.

ATTENTION
Le « permis au feu » (art. R. 237-1 et suivants du Code du travail) est établi
dans un but de prévention contre les dangers d’incendie et d’explosion
pouvant être provoqués par l’utilisation d’un chalumeau ou d’un arc à
souder par exemple (dit « travail par point chaud »).
Il est délivré par le chef de l’établissement (ou son représentant qualifié) où
s’effectuent les travaux pour chaque travail par point chaud exécuté.
Le chef d’établissement (dit «  donneur d’ordre ») y note les consignes
particulières résultant de son exploitation, les risques spécifiques et
les moyens particuliers pris pour éviter les projections. Il rappelle les
recommandations importantes et instructions impératives en matière de
protection incendie.
Ainsi, il détermine les mesures de prévention à mettre en place avant le
travail, les règles à respecter pendant les opérations et la surveillance à
exercer ultérieurement. Il ne décharge pas l’entrepreneur de son obligation
de sécurité.

1.8 Livrer dans les délais 57


En tout état de cause, l’entrepreneur est soumis à l’obligation de livrer les travaux
dans un délai raisonnable, même lorsque les devis ne mentionnent aucun délai
d’exécution et qu’aucun planning n’a été fixé (Cour de cassation, 3e chambre civile,
16 mars 2011, 10-14.051).
Ce principe posé, afin d’éviter tout litige, il est recommandé de prévoir, dans le
marché, un délai de réalisation (soit une date de commencement de réalisation et
une date d’achèvement des travaux) ainsi que les modalités de prolongation ou de
suspension du délai.
Ainsi, la norme NF P03-001 (article 10) dispose que le délai de réalisation :
■■ comprend une période de préparation suivie d’une période d’exécution ;
■■ commence (sauf disposition contraire) le lendemain du jour de la notification à
l’entrepreneur de la conclusion du marché.
La période de préparation est la période au cours de laquelle l’entrepreneur établit les
documents d’exécution des ouvrages dont il a la charge au titre du marché (art. 7.1).
Elle commence à la date fixée comme origine du délai de réalisation. Cette période a
en principe une durée de 3 mois.
La période d’exécution suit la période de préparation. Toutefois, elle peut être fixée
par ordre de service, contresigné par le maître de l’ouvrage (dans ce cas, l’ordre de
service doit être notifié au minimum 15 jours avant la date fixée comme origine de
la période d’exécution et correspondre au cahier général).
La date d’achèvement des travaux est la date à laquelle ceux-ci sont effectivement
terminés (cette date est donc distincte de la réception des travaux).
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Des prolongations du délai d’exécution sont prévues en cas d’intempéries ou de


force majeure (v. notion ci-après), de jours féries ou chômés inhabituels…
Toujours selon la Norme, le retard peut être imputable au maître de l’ouvrage en
cas de défaut de paiement de l’entrepreneur. Dans cette hypothèse, l’entreprise ne
peut suspendre les travaux sans avoir prévenu par lettre recommandée le maître
de l’ouvrage et le maître d’œuvre au moins 15 jours à l’avance. D’autres causes sont
envisagées comme le retard dans les ordres de service.
D’une façon générale, le retard est sanctionné sur le fondement de l’article 1147 du
Code civil : « le débiteur [l’entrepreneur] est condamné, s’il y a lieu, au paiement de
dommages et intérêts soit à raison de l’inexécution de l’obligation, soit à raison du
retard dans l’exécution, toutes les fois qu’il ne justifie pas que l’inexécution provient
d’une cause étrangère qui ne peut lui être imputée, encore qu’il n’y ait aucune
mauvaise foi de sa part ».
L’exécution dans les délais prévus est une obligation de résultat. Les dommages-
intérêts sont évalués, par le juge, en fonction du préjudice subi par le client.
Mais le marché peut prévoir des pénalités forfaitaires qui s’appliqueront sans que
le maître de l’ouvrage ait à justifier de son préjudice (il s’agit alors d’une «  clause
pénale » par laquelle les parties évaluent forfaitairement et d’avance l’indemnité
consécutive au retard  ; v.  par exemple article  9.5 de la norme  NF  P03-001). Elles
sont valables mais le juge peut les réduire lorsqu’elles sont manifestement excessives
(3e chambre civile, 6 novembre 1996, 95-10.497).
Les pénalités de retard peuvent s’appliquer sans mise en demeure préalable du maître
58 de l’ouvrage lorsque le contrat le prévoit ; dès lors « le maître de l’ouvrage n’était pas
tenu de mettre en demeure l’entrepreneur à l’arrivée du terme convenu » (Cour de
cassation, 3e chambre civile, 9 juin 1999, 97-20.977).

ATTENTION
Tant pour l’application de pénalités contractuelle (clause pénale) que pour
la condamnation du constructeur à des dommages et intérêts (article 1147
du CC), il est nécessaire que le retard soit imputable au constructeur
(Cour de cassation, 3e chambre civile, 15 janvier 2003, 01-13.871 ; v. aussi :
3e chambre civile, 6 septembre 2011, 10-24.722).

1.9 Causes d’exonération


L’entrepreneur doit rapporter la preuve d’une cause exonératoire pour échapper
à l’action en responsabilité contractuelle du maître de l’ouvrage. En premier lieu, il
pourra opposer la cause étrangère de l’article 1147 du Code civil.
On entend par « cause étrangère » ou « force majeure », un fait ou événement extérieur
au constructeur, survenant de façon imprévisible et de manière irrésistible rendant
l’exécution de l’obligation impossible (événements climatiques exceptionnels, guerre,
émeute ; attentat dans une région (ou pays) qui n’y est pas ordinairement soumis,
chute d’un rocher, chute de neige sans équivalent…).
La force majeure fait obstacle à l’exécution des obligations qu’autant qu’elle empêche
le débiteur de faire ce à quoi il était obligé. Si l’empêchement est momentané,
l’entrepreneur n’est pas libéré et l’exécution de l’obligation est seulement suspendue
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jusqu’au moment où la force majeure vient à cesser (cas d’un événement


météorologique par exemple).
Les juges du fond doivent spécialement caractériser les faits (extérieurs, imprévisibles
et irrésistibles) comme étant constitutifs de force majeure exonératoire de
responsabilité. Parfois, l’irrésistibilité de l’événement est, à elle seule, constitutive
de la force majeure, lorsque sa prévision ne saurait permettre d’en empêcher les
effets, sous réserve que le débiteur ait pris toutes les mesures requises pour éviter la
réalisation de l’événement.
Ne sont pas reconnus comme des cas de force majeure : le défaut du produit ou du
procédé utilisé, la faute d’un autre constructeur, la défaillance d’un sous-traitant, des
difficultés techniques.
En cas de perte de l’ouvrage due à un événement de force majeure, intervenu avant
livraison, l’entrepreneur qui a fourni la matière n’est tenu que de procurer au maître
de l’ouvrage la chose qu’il s’était engagé à fournir. L’offre de rembourser le coût de la
reconstruction selon les conditions du marché initial ou de reconstruire l’ouvrage en
ne supportant que ce coût est, dès lors, satisfactoire (cour de cassation, 3e chambre
civile, 28 octobre 1992 90-16.726).
La force majeure libère l’entrepreneur de ses obligations définitivement (par résiliation
du marché) ou temporairement.
La norme NF  P03-001 stipule que le marché est résilié de plein droit, sans
accomplissement d’aucune formalité judiciaire, en cas de force majeure rendant
impossible la poursuite du chantier (art. 22.2.1). L’entrepreneur est réglé du montant
des travaux effectués à la date de résiliation (art. 22.2.1).
59
Si la force majeure ne fait que suspendre le cours des travaux, le délai de réalisation
est prolongé de la durée des empêchements de force majeure… (art. 10.3.1.2).
La cause étrangère peut provenir d’un fait du maître de l’ouvrage (immixtion fautive
ou acceptation des risques) ou du fait d’un tiers.
L’immixtion fautive du maître de l’ouvrage est admise lorsque, notoirement
compétent, il a accompli des actes positifs dans la conduite du chantier, l’exécution
ou la conception de l’ouvrage (3e chambre civile, 11 mai 2005, 03-20.680).
L’acceptation des risques implique un choix délibéré du maître de l’ouvrage en toute
connaissance c’est-à-dire après avoir été dûment informé par les constructeurs des
risques potentiels.
■■ « Un maître d’œuvre ne peut être condamné dès lors qu’il est relevé que le maître
de l’ouvrage avait, par un choix délibéré, après avoir été mis en garde par le bureau
d’études en des termes particulièrement précis, décidé, en toute connaissance
de cause, de limiter la mise hors d’eau de l’immeuble, prenant ainsi un risque
d’inondation » (cour de cassation, 3e chambre civile, 25 janvier 1995, 93-15.413).
■■ «  Ayant relevé que les désordres affectant les immeubles avaient pour cause
la décision délibérée et réitérée du maître de l’ouvrage, de supprimer certains
ouvrages en vue de réaliser une économie substantielle, formulée malgré l’avis
ou l’information contraire donnée par des architectes, professionnels de la
construction ayant eu connaissance du problème technique et compétence pour
le résoudre, la cour d’appel a pu retenir que celui-ci avait délibérément accepté les
risques de survenance des désordres dont il devait être déclaré seul responsable »
(3e chambre civile, 15 décembre 2004, 02-16.581).
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2. Risques et litiges à l’égard des


personnes extérieures au chantier
(tiers/voisins)
Les litiges nés de l’exécution du chantier ou de l’ouvrage représentent une part
considérable du contentieux de la construction. Les personnes extérieures au
chantier peuvent subir une atteinte à leurs droits de propriété ou être victimes de
dommages accidentels consécutifs aux opérations de construction.
Des troubles ou nuisances inhérentes ou exceptionnelles au chantier peuvent aussi
être occasionnés au voisinage.
L’ensemble de ces risques doit être anticipé par le maître de l’ouvrage, en amont et
avant le début du chantier, afin d’envisager des mesures de prévention ou de constat
(par exemple des avoisinants, par le biais d’un référé préventif). Le maître d’œuvre et
les entreprises doivent l’alerter des difficultés possibles.
On peut distinguer, principalement, plusieurs typologies de risques :
■■ les troubles ou nuisances liés à l’exécution du chantier dont le voisinage peut se
plaindre ;
■■ les atteintes au droit de propriété des voisins (empiétement, défaut
d’implantation…) ;
■■ la violation de règles d’urbanisme ou du lotissement ;

■■ les dommages matériels causés aux bâtiments existants avoisinants ;


60 ■■ les dommages matériels ou corporels accidentels causés à des personnes et/

ou à des biens (par explosion, incendie, chute de grue, démolition par engins,
dommages causés aux réseaux enterrés…) ;
■■ les dommages causés par les véhicules-outils ;

■■ les atteintes à l’environnement (pollution).

L’ensemble de ces risques, occasionnant des dommages corporels, matériels, des


préjudices financiers, voire se matérialisant purement et simplement par violation
d’une règle, obéissent à des dispositions communes liées à la mise en œuvre de la
responsabilité quasi délictuelle ou, selon leur nature, à des dispositions spécifiques.
Leur réparation peut se résoudre par l’allocation de dommages-intérêts et/ou par
une remise en état (par exemple, la suppression d’un empiétement ou le retour à la
situation antérieure consécutivement à un ordre de démolition).

2.1 Les troubles ou nuisances


Les troubles ou nuisances liés à l’exécution du chantier ont la particularité de
pouvoir être considérés comme acceptables, normaux dans le cadre d’une relation
de voisinage ou, au contraire, comme excessifs. Et, dans cette dernière hypothèse,
les troubles sont réparables selon le principe prétorien (c’est-à-dire, issu de la
jurisprudence) selon lequel « le droit pour un propriétaire de jouir de sa chose de la
manière la plus absolue, sauf usage prohibé par les lois ou les règlements, est limité
par l’obligation qu’il a de ne causer à la propriété d’autrui aucun dommage dépassant
les inconvénients normaux du voisinage ».
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Opération de construction

Troubles graves
* Bruits
* Dommage matériel
* Perte
d’ensoleillement …

Actions des voisins


pour troubles
Auteurs excédant les Voisins
inconvénients
normaux de
voisinage

Troubles graves
* Bruits
* Dommage matériel
* Perte
d’ensoleillement …

Figure 1 : Recours des voisins sur le fondement de la responsabilité pour


troubles de voisinage

CSTB_G0255_fig07
C’est le maître de l’ouvrage qui répond, en premier lieu, des troubles « dépassant les
inconvénients normaux du voisinage ». Le recours à la responsabilité pour troubles
dépassant les obligations ordinaires de voisinage n’implique pas, pour le voisin, la
nécessité de rapporter la preuve d’une faute mais seulement d’un trouble excessif
(grave) en relation avec le chantier : « une construction entreprise par une société 61
avait entraîné l’effondrement partiel d’un immeuble mitoyen et été à l’origine
d’un trouble anormal de voisinage, la condamnation de cette société à réparer le
dommage causé est légalement justifiée, indépendamment de toute faute mise à sa
charge » (Cour de cassation, 1er chambre civile, 23 mars 1982, 81-10.010 ; 2e chambre,
2 décembre 1982, 80-13.159). Il appartient aux juges du fond d’apprécier la gravité du
trouble (pour un rejet : 3e chambre civile, 5 septembre 2012, 11-21.771).
Les troubles peuvent être de toute nature  ; il peut s’agir de bruits excessifs et
prolongés, de poussières, de pertes d’ensoleillement, de mauvaises odeurs, arrachage
d’un câble électrique (Cour de cassation, 3e chambre civile, 13 avril 2005, 03-20.575),
glissement de terrain…
Cependant, en présence d’un trouble occasionnant un « dommage matériel » aux
biens du voisin, il est admis que le voisin puisse actionner, sur ce fondement de
responsabilité de plein droit, directement les entreprises (ceux-ci, étant considérés
comme des voisins occasionnels)  : «  le propriétaire de l’immeuble auteur des
nuisances, et les constructeurs à l’origine de celles-ci sont responsables de plein droit
vis-à-vis des voisins victimes, sur le fondement de la prohibition du trouble anormal
de voisinage, ces constructeurs étant, pendant le chantier, les voisins occasionnels
des propriétaires lésés  » (Cour de cassation, 3e  chambre civile, 22  juin 2005,
03-20.068). Dans ce cas, l’entrepreneur doit être «  l’auteur » du trouble  ; on doit
pouvoir lui imputer (3e chambre civile, 19 octobre 2011, 10-15.303).
De même, le maître de l’ouvrage, recherché sur le fondement de la théorie des
troubles dépassant les inconvénients normaux du voisinage peut obtenir, dans le
cadre d’un recours contre les constructeurs, que la charge finale des indemnisations
pèse sur les entrepreneurs auxquels il peut être imputé les troubles, en considération
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de leur faute (3e chambre civile, 24 septembre 2003, 02-12.873 ; 3e chambre civile,


9 février 2011, 09-71.570).
Le maître de l’ouvrage, dans son action récursoire contre les constructeurs, peut
également faire valoir leur absence de conseil ou d’information (3e chambre civile,
21 novembre 2012, 11-25.200).
Le marché d’entreprise peut aussi prévoir une clause de « transfert contractuel » du
risque de recours des voisins sur l’entreprise.

ATTENTION
Une proposition de loi (réforme de la responsabilité civile de juillet 2010)
pourrait modifier la répartition de risques liés aux troubles excédant les
inconvénients normaux de voisinage.
Selon ce projet, « le propriétaire, l’occupant ou l’exploitant d’un fonds, qui
provoque un trouble excédant les inconvénients normaux du voisinage, est
responsable de plein droit des conséquences de ce trouble » sauf, preuve
d’une faute de l’entrepreneur : « l’entrepreneur effectuant des travaux sur
un fonds est responsable des dommages qu’une faute dans l’exécution de
ces travaux ou le fait de ses préposés peuvent causer aux tiers. Il garantit le
maître de l’ouvrage et le maître d’œuvre de tout recours qui pourrait être
exercé contre eux à raison du manquement à ses obligations ».

62
2.2 Les atteintes au droit de propriété
des voisins
Les atteintes au droit de propriété des voisins sont notamment caractérisées par des
empiétements sur le fonds voisin.
Par application de l’article 545 du Code civil (« nul ne peut être contraint de céder
sa propriété, si ce n’est pour cause d’utilité publique, et moyennant une juste et
préalable indemnité »), la démolition de l’ouvrage irrégulier peut être ordonnée,
même en l’absence de faute de l’auteur de la voie de fait : « la démolition de la partie
de construction reposant sur le fonds voisin doit être ordonnée, quand le propriétaire
de ce fonds l’exige, malgré l’importance relativement minime de l’empiétement »
(Cour de cassation, 3e chambre civile, 20 mars 2002, 00-16.015).
Un empiétement peut ainsi être caractérisé par des fondations débordant sur le
fonds voisin. Le propriétaire lésé peut demander la suppression des tirants d’ancrages
situés dans le tréfonds de sa propriété ainsi que des maçonneries construites en
sous-sol, fondée sur un empiétement du propriétaire voisin, même si le retrait des
tirants semble irréalisable et risque de créer de graves désordres (Cour de cassation,
3e chambre civile, 10 novembre 2009, 08-17.526).
Toutefois, les juges du fond peuvent estimer souverainement qu’il est techniquement
possible de supprimer l’empiétement d’une construction sur le fonds voisin, et
ordonner le rétablissement de cette construction dans les limites sans qu’il y ait
lieu de la démolir en son entier (3e chambre civile, 26 novembre 1975, 74-12.036 ;
3e chambre civile, 18 septembre 2012, 11-23.161).
La défense de son droit de propriété ne saurait dégénérer en abus de droit, par
exemple lorsque l’empiétement porte sur un surplomb minime et dépourvu de
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toute conséquence et que la demande relève de la seule intention de nuire (Cour de


cassation, 3e chambre civile, 15 juin 2011, 10-20.337).
En cas d’inaction prolongée du propriétaire, appréciée par les juges du fond, une
acceptation tacite d’un ouvrage irrégulièrement implanté peut exclure la voie de fait
(Cour de cassation, 3e chambre civile, 19 décembre 2012, 11-21.616).

2.3 Demande d’un tiers de démolition


et/ou réparation d’un préjudice
Indépendamment ou concomitamment à une action publique (L. 480-5 du Code
de l’urbanisme), la demande d’un tiers de démolition et/ou de réparation d’un
préjudice, consécutivement à une construction édifiée conformément à un permis
de construire mais en violation d’une réglementation d’urbanisme, ne peut être
ordonnée par le juge judiciaire que sous certaines conditions.
Cette hypothèse (construction réalisée sur la base d’une autorisation) est dorénavant
régie par les règles de l’article  L.  48°-13 du Code de l’urbanisme  : «  lorsqu’une
construction a été édifiée conformément à un permis de construire :
■■ le propriétaire ne peut être condamné par un tribunal de l’ordre judiciaire à la
démolir du fait de la méconnaissance des règles d’urbanisme ou des servitudes
d’utilité publique que si, préalablement, le permis a été annulé pour excès de
pouvoir par la juridiction administrative. L’action en démolition doit être engagée
au plus tard dans le délai de deux ans qui suit la décision devenue définitive de la
juridiction administrative ; 63
■■ le constructeur ne peut être condamné par un tribunal de l’ordre judiciaire à des

dommages et intérêts que si, préalablement, le permis a été annulé pour excès
de pouvoir ou si son illégalité a été constatée par la juridiction administrative.
L’action en responsabilité civile doit être engagée au plus tard deux ans après
l’achèvement des travaux […] ».
Ainsi, le permis de construire de la construction doit, préalablement à toute
décision du juge judiciaire, faire l’objet d’un recours en annulation pour excès de
pouvoir devant la juridiction administrative (dit « renvoi préjudiciel » ou « question
préjudicielle »).
Cette approche sécurise les opérations de construction sachant qu’une demande
d’annulation d’un permis de construire doit être engagée dans le délai de deux
mois à compter du 1er  jour du dernier des affichages en mairie ou sur le terrain
(article  L.  410-9 du Code de l’urbanisme). Pour faire partir ce délai, il y a lieu de
rapporter la preuve (notamment par un constat d’huissier) que l’affichage sur le
terrain a été effectif.
L’action civile en démolition ne peut viser que le propriétaire de l’immeuble  ;
condamné, il pourra cependant mettre en cause la responsabilité de son conseil
(3e  chambre civile, 31  octobre 2001, 99-15.084  ; 3e  chambre civile, 28  février 2007,
06-10.832). Le constructeur, recherché par le tiers voisin, ne peut être concerné que
par une demande de dommages et intérêts.
D’une façon générale, lorsque l’action du tiers est fondée sur les principes de la
responsabilité civile délictuelle (art. 1382 du Code civil), il doit rapporter la preuve
d’une faute, d’un préjudice personnel en lien avec la faute commise (Cour cassation,
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3e chambre civile, 19 juillet 1982, 81-12 129 ; 12 janvier 2005, 03-17.194 ; 2e chambre


civile, 14 juin 2006, 03-14.258 ; 3e chambre civile, 26 septembre 2007, 04-20.636).
Par ailleurs, les tiers peuvent engager une action :
■■ sur le fondement d’un trouble anormal de voisinage (Cour de cassation 3e chambre
civile, 20 juillet 1994, 92-21 801 ; Cour de cassation, 3e chambre civile, 21 octobre
2009, 08-16 692 ; Cour de cassation, 3e chambre civile, 14 mars 2006, 05-10.157) ;
■■ en raison de la méconnaissance d’une servitude conventionnelle (Cour de

cassation, 3e  chambre civile, 14  décembre 2005, 04-11.036  ; 3e  chambre civile,
23 janvier 2013, 11-27.086) ;
■■ au titre de la violation d’une règle d’un cahier des charges de lotissement

(servitudes collectives) ; cette action n’est possible qu’entre co-lotis ;


■■ au titre de la violation d’une servitude d’urbanisme (Cour de cassation, 3  chambre
e

civile, 18 février 1981, 79-15.366).


S’agissant d’une construction édifiée en non-conformité au permis de construire, les
règles de l’article L.480-13 ne s’appliquent pas (c’est aussi le cas pour les constructions
édifiées sans permis de construire).
Le recours du tiers est alors régi par les règles de la responsabilité civile de droit
commun (la construction litigieuse doit causer un préjudice direct, actuel et certain
aux tiers : cass. 3e chambre civile, 7 octobre 1998, 96-13.562) ou sur le fondement
d’un trouble de voisinage.

64 2.4 Dommages matériels causés aux


« avoisinants »
Une part importante du contentieux de la construction concerne les dommages
causés aux bâtiments situés à proximité du chantier. Ils sont dits « avoisinants » ; ils
peuvent être des bâtiments mitoyens.
Les dommages peuvent survenir à l’occasion de la démolition d’un immeuble et/
ou au cours de l’exécution du chantier. Ils peuvent être dus à l’utilisation des engins
(dans ce dernier cas, les engins sont considérés comme des « outils » et non des
véhicules. Dès lors, il y application de la responsabilité civile de droit commun et non
la loi spéciale relative aux accidents de la circulation ; v. ci-après).
Si le maître de l’ouvrage répond, vis-à-vis des tiers, des dommages causés aux
avoisinants, la responsabilité des intervenants est aussi recherchée, soit par le maître
de l’ouvrage au titre d’un appel en garantie ou au titre d’une action récursoire, soit
par les tiers directement.
Dans ce domaine, le recours peut être fondé sur les principes de la responsabilité
civile quasi délictuelle impliquant qu’une faute du constructeur soit rapportée en
plus de la preuve d’un dommage/préjudice et du lien de causalité entre la faute et le
dommage/préjudice.
Mais, le plus souvent, la mise en cause du maître de l’ouvrage et des intervenants est
exercée sur le fondement de la théorie des troubles de voisinage. Dans ce dernier cas,
il n’y a pas lieu, pour le tiers, de rapporter la preuve d’une faute (v. ci-avant).
Enfin, une clause incluse dans le marché d’entreprise peut aussi contractuellement
transférer la charge des dommages au constructeur.
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Les préjudices du tiers peuvent être des conséquences financières liées à la réparation
des dommages mais aussi des pertes consécutives.
Lorsque le maître de l’ouvrage est recherché sur le fondement du « principe selon
lequel nul ne doit causer à autrui un trouble anormal de voisinage » et lorsqu’il
exerce un recours contre les constructeurs, la jurisprudence considère que la charge
finale des dommages/préjudices (de la dette) pèse sur ces derniers pour autant que
la preuve d’un lien de causalité soit rapportée entre leur intervention et le trouble
(Cour de cassation, 3e chambre civile, 9 février 2011, 09-71.570).
Mais, la Cour de cassation a aussi considéré qu’en l’absence de faute la contribution
à la dette se répartissait à parts égales entre les coconstructeurs obligés (3e chambre
civile, 20 décembre 2006, 05-10.855).
Pour prévenir les conséquences financières de ces litiges, il y a lieu :
■■ d’une part, en amont du démarrage du chantier, de s’assurer de l’état des
avoisinants. Un constat contradictoire de ceux-ci est conseillé, généralement, par
le recours à un « référé préventif » permettant d’obtenir la désignation d’un expert
ayant pour mission d’évaluer l’état technique des immeubles.
ATTENTION
À cette occasion, les voisins sont tenus d’informer l’expert de toute difficulté
ou anomalie qu’ils peuvent connaître  ; une rétention d’information peut
exonérer les constructeurs de toute responsabilité  : «  ayant relevé que le
syndic de l’immeuble ayant subi un dommage n’avait pas mentionné dans
la fiche de renseignements réclamée avant le commencement des travaux, 65
ni au cours des opérations d’expertise, la surélévation de deux étages qu’il
avait fait réaliser lui-même, sans respecter les règles de l’art, découverte
par hasard par l’expert, la cour d’appel, qui n’était pas tenue de répondre à
une argumentation fondée sur un document qu’elle avait écarté, a pu en
déduire que la dissimulation par le voisin de la surélévation dangereuse de
son immeuble, dépourvu de fondations, constituait pour le maître et les
constructeurs dont la responsabilité était recherchée sur le fondement du
trouble anormal de voisinage, une cause étrangère exonératoire » (Cour de
cassation, 3e chambre civile, 15 janvier 2013,11-28 371).

■■ d’autre part, de vérifier qu’une assurance « tous risques chantier » (dite « TRC »)
couvrant les dommages causés aux avoisinants à l’occasion du chantier a bien
été souscrite par le maître de l’ouvrage. La police peut prévoir un recours ou non
contre les constructeurs et leurs assureurs (l’absence de recours est préférable).
Elle subordonne sa garantie à un référé préventif des avoisinants.
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ATTENTION
Les polices d’assurances individuelles des constructeurs (volet responsabilité
civile) couvrent également les dommages causés aux avoisinants lorsqu’ils
engagent la responsabilité de l’assuré. Notons que, si le constructeur/assuré
est mis en cause sur le fondement d’un trouble de voisinage, l’assureur ne
couvre cependant que les dommages aléatoires, c’est-à-dire « imprévisibles »
et non intentionnels.
Lorsque la charge des dommages résulte d’une «  clause de transfert
contractuel », l’assureur n’intervient normalement pas, sauf s’il résulte que
l’assuré démontre que sa responsabilité est, en état de cause, susceptible
d’être retenue. Dans ce cas, l’assureur interviendra en cas de « faute » et de
« dommage aléatoire » imputable à l’assuré.

DOMMAGES
OPÉRATION DE DÉMOLITION / CAUSÉS AUX TIERS – VOISINS –
CONSTRUCTION AVOISINANTS IMMEUBLES AVOISINANTS

66 Premier cas :
mise en cause du maître de l’ouvrage
et recours contre les constructeurs

MAÎTRE D’OUVRAGE

CONDAMNATION Recours contre les constructeurs

Différents fondements juridiques du recours du maître de l’ouvrage


(ils ne peuvent pas en principe se cumuler) :

A Faute – responsabilité contractuelle si locateurs d’ouvrage ; si recours


contre un sous-traitant, application de la responsabilité quasi-délictuelle.
B Garde du chantier (art. 1384 du Code civil) en cas de dommages causés
par les engins sauf si le maître de l’ouvrage a été condamné sur le
fondement d’un trouble de voisinage (principe du non-cumul de responsabilité).
C Application du principe selon lequel nul ne doit causer à autrui un trouble
anormal de voisinage ; il faut rapporter l'existence d'une relation de cause
directe entre les troubles subis et les missions respectivement
confiées aux constructeurs.—
D Contractuel (clause du marché de transfert de responsabilité).

Figure 2 : Recours du voisin à l’encontre du seul maître de l’ouvrage


CSTB_G0255_fig11
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DOMMAGES
OPÉRATION DE DÉMOLITION / CAUSÉS AUX TIERS – VOISINS –
CONSTRUCTION AVOISINANTS IMMEUBLES AVOISINANTS

Second cas :
mise en cause des intervenants
avec ou sans assignation conjointe
du maître de l’ouvrage

ENTREPRENEURS /
MAÎTRE D’ŒUVRE /
SOUS-TRAITANTS…

CONDAMNATION

Différents fondements juridiques du recours du tiers


(ils ne peuvent pas en principe se cumuler) :

A Faute – responsabilité quasi-délictuelle


(articles 1382 et 1383 du Code civil).
B Garde du chantier (art. 1384 du Code civil).
C Application du principe selon lequel nul ne doit causer
à autrui un trouble anormal de voisinage ; il faut néanmoins 67
rapporter l'existence d'une relation de cause directe
entre les troubles subis et l’intervention du constructeur.•

CSTB_G0255_fig12
Figure 3 : Recours du voisin à l’encontre des constructeurs « voisins occasionnels »

2.5 Dommages matériels ou corporels


accidentels causés à des personnes
et/ou des biens
Les dommages matériels ou corporels accidentels causés à des personnes et/ou à
des biens (par explosion, incendie, chute de grue, démolition par engins, dommages
causés aux réseaux enterrés…) engagent la responsabilité civile délictuelle de leur
auteur (articles 1382 à 1386 du Code civil), étant entendu que l’entreprise répond
des dommages occasionnés par son personnel et des choses dont il a la garde
(article 1384 du Code civil).
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ATTENTION
L’entrepreneur ne répond pas des dommages causés «  au tiers » par ses
sous-traitants. Il en répond seulement vis-à-vis du maître de l’ouvrage.
Par ailleurs, les litiges relatifs aux dommages de travaux publics relèvent de
la compétence du juge administratif. Ainsi, c’est à l’ensemble du litige et à
toutes les parties concernées que s’appliquent les règles de la responsabilité
en matière de travaux publics, à l’exclusion des articles  1382 et suivants
du Code civil. Dès lors, les victimes dont le préjudice a été intégralement
réparé par la juridiction administrative, ne peuvent présenter de demande
en paiement dirigée contre un tiers sur le fondement des articles 1382 et
suivants du Code civil (Cour de Cassation, 1re chambre civile, 17 mars 2010,
09-12.569).

TEXTES DE RÉFÉRENCE
Code civil
Article  1382  – Tout fait quelconque de l’homme, qui cause à autrui un
dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer.
Article  1383  – Chacun est responsable du dommage qu’il a causé non
seulement par son fait, mais encore par sa négligence ou par son imprudence.
Article 1384 – On est responsable non seulement du dommage que l’on
cause par son propre fait, mais encore de celui qui est causé par le fait des
personnes dont on doit répondre, ou des choses que l’on a sous sa garde.
Toutefois, celui qui détient, à un titre quelconque, tout ou partie de
68 l’immeuble ou des biens mobiliers dans lesquels un incendie a pris
naissance ne sera responsable, vis-à-vis des tiers, des dommages causés par
cet incendie que s’il est prouvé qu’il doit être attribué à sa faute ou à la faute
des personnes dont il est responsable.
[…/…].
Les maîtres et les commettants, du dommage causé par leurs domestiques
et préposés dans les fonctions auxquelles ils les ont employés.
Les instituteurs et les artisans, du dommage causé par leurs élèves et
apprentis pendant le temps qu’ils sont sous leur surveillance.
La responsabilité ci-dessus a lieu, à moins que les père et mère et les
artisans ne prouvent qu’ils n’ont pu empêcher le fait qui donne lieu à cette
responsabilité.
[…].
Article 1386 – Le propriétaire d’un bâtiment est responsable du dommage
causé par sa ruine, lorsqu’elle est arrivée par une suite du défaut d’entretien
ou par le vice de sa construction.
Sur ces fondements de responsabilité, l’entrepreneur répond des dommages causés
aux tiers du fait de sa faute (même non intentionnelle), de son imprudence, de sa
négligence. Par « tiers », il faut comprendre : toute personne autre que l’entrepreneur :
toute personne extérieure au chantier, les autres entrepreneurs…
Les dommages subis par les préposés (accidents du travail) relèvent d’un régime
spécifique d’indemnisation (v.  plus loin). Toutefois, lorsque l’entreprise est
responsable d’un dommage à un préposé d’une autre entreprise, sa responsabilité de
droit commun peut être engagée.
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Cette responsabilité est étendue aux dommages causés par les préposés de
l’entrepreneur ou du fait des biens et des choses dont il a la garde (par exemple, des
engins de chantier, voire plus généralement du chantier).

ATTENTION
L’employeur répond des faits de ses préposés sauf lorsque ce dernier a agi
au-delà des limites de la mission qui lui a été impartie par son commettant
(Cour de cassation, assemblée plénière, 25 février 2000, 97-17.378).
Ainsi, n’engage pas sa responsabilité à l’égard des tiers le préposé qui agit sans
excéder les limites de la mission qui lui est impartie par son commettant,
hors le cas où le préjudice de la victime résulte d’une infraction pénale ou
d’une faute intentionnelle (Cour de cassation, 2e chambre civile, 21 février
2008, 06-21.182).

La responsabilité suppose un rapport de causalité certain entre la faute et le


dommage.
Responsable (c’est-à-dire que les dommages lui sont imputables à titre personnel par
sa faute, ou au titre des personnes ou des biens dont il répond), l’entrepreneur doit la
réparation intégrale des dommages subis par la victime ou ses ayants droit.
Si l’entrepreneur prouve la propre faute de la victime, il peut être, partiellement ou
totalement, exonéré de sa responsabilité.
En outre, la force majeure (événement imprévisible, extérieur et insurmontable),
peut constituer une cause d’exonération.
69
Si une autre personne a concouru à la réalisation du dommage, il peut y avoir recours
entre coauteurs-responsables.
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Lien de causalité

Faute /
RC « du fait de » / Dommage
Garde /
Trouble

Auteur 1 2 3 4 5
Victime/
ayants droit

1° Imputabilité totale = responsabilité de son «fait» ou des «personnes dont on répond»


ou des «choses dont on a la garde» ou d’un trouble excédant les inconvénients normaux
de voisinage
2° Imputabilité partielle = partage de responsabilité (mais possible condamnation
in solidum, c’est-à-dire au «tout»)

{
3° Exonération totale : force majeure caractérisée
Causes
étrangères 4° Exonération partielle : faits du maître de l’ouvrage (immixtion fautive,
acceptation des risques, fautes particulières, faits d’un tiers)
5° Non imputabilité = absence de responsabilité

70 Figure 4 : Principes de responsabilité et d’exonération de responsabilité

CSTB_G0255_fig10
2.6 Dommages causés aux préposés
En cas d’accident du travail, la responsabilité pénale des dirigeants, des éventuels
délégataires de pouvoirs, et de la personne morale elle-même, peut être recherchée
sur le fondement des délits d’homicide involontaire ou de coups et blessures
involontaires.
Sur le plan civil, l’accident du travail, quelle qu’en soit la cause, survenu par le fait
ou à l’occasion du travail à toute personne salariée ou travaillant, à quelque titre ou
en quelque lieu que ce soit, pour un ou plusieurs employeurs ou chefs d’entreprise
relève de la législation des accidents du travail et maladies professionnelles du Code
de la Sécurité sociale (livre  4, titre  1, articles  L.  411-1 et suivants) prévoyant une
réparation forfaitaire.
La victime d’un accident du travail bénéficie :
■■ de la gratuité pour tous les frais liés aux soins ;
■■ d’indemnités journalières qui sont versées dès le lendemain de l’accident. Leur
montant est égal à 50 % du salaire journalier les quatre premières semaines, et à
66 % à partir du vingt-neuvième jour ;
■■ d’une rente d’incapacité permanente, en cas de séquelles. La Sécurité sociale en

fixe le taux et en détermine le montant calculé en fonction du salaire.


Toutefois, en cas de faute inexcusable ou intentionnelle de l’employeur ou d’un
tiers, un régime spécial d’indemnisation s’applique (livre 4, titre 5, articles L. 451-1
et suivants).
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La victime ou ses ayants droit ont droit à une indemnisation complémentaire


spécifiquement énoncée aux articles  L.  452-2 et L.  452-3 du Code de la Sécurité
sociale (c’est-à-dire une majoration de la rente et la prise en compte de certains
préjudices).

TEXTES DE RÉFÉRENCE
Article L. 452-1 du Code de la Sécurité sociale : Lorsque l’accident est dû
à la faute inexcusable de l’employeur ou de ceux qu’il s’est substitués dans
la direction, la victime ou ses ayants droit ont droit à une indemnisation
complémentaire dans les conditions définies aux articles suivants.

Ce régime est exclusif de la mise en œuvre de la responsabilité de droit commun


de l’employeur  : aucune action en réparation ne peut être exercée, sur ce dernier
fondement, par la victime ou ses ayants droit (v. article L. 451-1). Mais la victime
d’un accident du travail, en cas de partage de la responsabilité de cet accident entre
l’employeur ou son préposé et un tiers étranger à l’entreprise, est en droit d’obtenir de
ce tiers, dans les conditions du droit commun, la réparation de son entier dommage
dans la mesure où celui-ci n’est pas indemnisé par les prestations de Sécurité sociale
(Cour de cassation, Assemblée plénière, 22 décembre 1988, 84-13.614).

ATTENTION
L’expression «  d’ayants droit » de l’article  L.  451-1 vise uniquement les
personnes énumérées aux articles  L.  434-7 à L.  434-14 du même Code
percevant des prestations en cas de décès accidentel de leur auteur. À 71
l’inverse, le conjoint de la victime d’un accident du travail ayant survécu
n’a pas la qualité d’« ayant droit » au sens de l’article L. 451-1 et peut, dès
lors, être indemnisé de son préjudice personnel selon les règles du droit
commun (Cour de cassation, Assemblée plénière, 2 février 1990, 89-10 682).

En ce qui concerne les préjudices non couverts par l’article L.452-3, une importante
décision du Conseil constitutionnel du 18  juin 2010 (QPC-8) a considéré «  qu’en
présence d’une faute inexcusable de l’employeur, les dispositions [du Code de la
Sécurité sociale] ne sauraient toutefois […] faire obstacle à ce que [la victime ou
ses ayants droit], devant les mêmes juridictions, puissent demander à l’employeur
réparation de l’ensemble des dommages non couverts par le livre IV du Code de la
Sécurité sociale ».
Consécutivement à cette décision, l’indemnisation d’autres préjudices subis par la
victime a été reconnue par différents arrêts (honoraires d’expertise, frais de garde ;
frais d’assistance temporaire d’une tierce personne ; déficit fonctionnel temporaire ;
préjudice sexuel ; frais d’aménagement de logement ou d’adaptation de véhicule…).
Il appartient au préposé ou à ses ayants droit de rapporter la preuve de la faute de
l’employeur et d’établir son caractère inexcusable (2e chambre civile, 8 juillet 2004,
02-30.984).
Mais celle-ci est appréciée sévèrement par la jurisprudence ; l’employeur en répond
en vertu d’une « obligation de sécurité de résultat ».
La conscience qu’avait ou qu’aurait dû avoir l’employeur du danger auquel était
exposé son salarié et l’absence de mesures nécessaires prises pour prévenir ce
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risque caractérisent les deux éléments de la faute inexcusable (Cour de cassation,


2e chambre civile, 8 juillet 2004 n° 02-30.984).

EXEMPLES
➪ « Un employeur ne peut ignorer ou s’affranchir des données médicales
afférentes au stress au travail et ses conséquences pour les salariés qui en
sont victimes. En l’espèce, la cour d’appel, appréciant souverainement la
valeur et la portée des éléments de fait et de preuve produits aux débats, a
pu déduire que les employeurs avaient ou auraient dû avoir conscience du
risque encouru par leur salarié et n’ont pas pris les mesures propres à l’en
préserver, de sorte que leur faute inexcusable était établie » (Cass. 2e civ.,
Cour de cassation, 2e chambre civile, 8 novembre 2012, 11-23.855).
➪ « Mais attendu que l’arrêt retient exactement qu’il résulte de l’article 4-1
du Code de procédure pénale que la faute pénale non intentionnelle, au
sens des dispositions de l’article 121-3 du Code pénal, est dissociée de la
faute inexcusable au sens des dispositions de l’article L. 452-1 du Code de
la Sécurité sociale ; qu’il appartient dès lors à la juridiction de la Sécurité
sociale de rechercher si les éléments du dossier permettent de retenir la
faute inexcusable de l’employeur, laquelle s’apprécie de façon distincte des
éléments constitutifs de l’infraction d’homicide involontaire » (Cour de
cassation, 2e chambre civile, 15 mars 2012, 10-15.503).
➪  «  L’employeur commet une faute inexcusable en ne veillant pas à ce
que ses ouvriers, qui travaillaient à une hauteur de plus de trois mètres,
emportent et utilisent les dispositifs obligatoires de sécurité sur un chantier
dont il connaissait les risques pour avoir évalué les travaux à réaliser avec
72 le client » (Cour de cassation, 2e  chambre civile, 16  décembre 2011, 10-
26.704).
➪  «  Selon l’article  L.  4121-1 du Code du travail, l’employeur prend les
mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et
mentale des travailleurs et, selon l’article L. 1251-21, pendant la durée de la
mission, l’entreprise utilisatrice est responsable des conditions d’exécution
du travail telles qu’elles sont déterminées par les dispositions légales et
conventionnelles applicables au lieu de travail, notamment pour ce qui a
trait à la santé et la sécurité au travail. Il en résulte que l’entreprise de travail
temporaire et l’entreprise utilisatrice sont tenues, à l’égard des salariés mis
à disposition, d’une obligation de sécurité de résultat dont elles doivent
assurer l’effectivité, chacune au regard des obligations que les textes mettent
à leur charge en matière de prévention des risques » (Cour de cassation,
chambré sociale, 30 novembre 2010, 08-70.390).

Il n’est pas primordial que la faute inexcusable de l’employeur ait été la cause
déterminante de l’accident, il suffit qu’elle en soit une cause nécessaire pour que sa
responsabilité soit retenue, alors même que d’autres fautes auraient concouru au
dommage (Cour de cassation, chambre sociale, 31 octobre 2002, 00-18.359).
Seule une faute inexcusable de la victime peut justifier une réduction de la majoration
de sa rente. Mais cette dernière est appréciée restrictivement ; elle s’entend comme
une faute volontaire, d’une exceptionnelle gravité, exposant sans raison valable son
auteur à un danger dont il aurait dû avoir conscience. Ainsi, la faute de la victime
qui, compétente et expérimentée, ayant nécessairement connaissance et conscience
du danger encouru à l’approche d’une ligne électrique par un matériel métallique,
ayant fait preuve de négligence, d’imprudence et d’inattention, ne constitue pas, de
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sa part, une faute inexcusable (Cour de cassation, Assemblée plénière, 24 juin 2005,
03-30.038).

ATTENTION
Fort heureusement, depuis, 1976, l’employeur peut s’assurer pour les
conséquences de la faute inexcusable commise par le préposé substitué
dans la direction de l’entreprise et, depuis 1987 pour les conséquences de sa
propre faute inexcusable. Mais il n’y a pas d’obligation d’assurance.

Compte tenu des risques financiers, l’entreprise devra y recourir néanmoins. Il sera
prudent de vérifier que la garantie proposée par l’assureur ait été étendue à la prise
en charge des préjudices non couverts par l’article L. 452-3 du Code de la Sécurité
sociale.
En cas d’accident du travail affectant un travailleur temporaire, c’est l’entreprise
de travail temporaire qui est tenue envers le salarié et/ou les ayants droit des
conséquences de la faute inexcusable de l’entreprise utilisatrice «  il résulte des
articles L. 241-5-1, L. 412-6, R. 242-6-1 et R. 242-6-3 du Code de la Sécurité sociale
qu’en cas d’accident du travail imputable à la faute inexcusable d’une entreprise
utilisatrice, l’entreprise de travail temporaire, seule tenue, en sa qualité d’employeur
de la victime, des obligations prévues aux articles L. 452-1 à L. 452-4 du même Code,
dispose d’un recours contre l’entreprise utilisatrice pour obtenir simultanément ou
successivement le remboursement des indemnités complémentaires versées à la
victime et la répartition de la charge financière de l’accident du travail » (Cour de
cassation, 2e chambre civile, 12 mars 2009, 08-11735). 73
La prévention des accidents du travail (obligation à laquelle est assujetti tout
employeur) repose notamment sur :
■■ des délégations de pouvoirs ;
■■ des formations des collaborateurs efficaces ;
■■ une cartographie des risques ;
■■ la mise à disposition des notices d’usage des outils ;
■■ la fourniture des équipements de sécurité ;
■■ une élaboration d’un PPSPS (plan particulier de sécurité et de protection de la
santé  : articles  L.  4532-9 et R.  4532-56 à R.  4532-74 du Code du travail) pour
chaque chantier ;
■■ une procédure écrite prévoyant le dispositif d’information, d’alertes (une personne
doit être désignée contact) et de collecte des informations en cas d’accident…
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La délégation de pouvoirs permet à un responsable (délégant) de transférer une partie de


ses pouvoirs à un subordonné, le délégataire.
La responsabilité pénale attachée aux dits pouvoirs est également transférée au délégataire.

Code Délégation
du travail

L'employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger


la santé physique et mentale des travailleurs.
Ces mesures comprennent :
1. des actions de prévention des risques professionnels et de la pénibilité au travail ;
2. des actions d'information et de formation ;
3. la mise en place d'une organisation et de moyens adaptés.
L'employeur veille à l'adaptation de ces mesures pour tenir compte du changement
des circonstances et tendre à l'amélioration des situations existantes (Article L.4121-1
du Code du travail).

• Le délégataire assume les obligations et les responsabilités liées aux pouvoirs délégués.
• En cas de manquement à une obligation pénalement sanctionnée, le délégataire
sera responsable aux lieu et place du délégant sauf si ce dernier a participé à l’infraction :
« Hors le cas où la loi en dispose autrement, le chef d’entreprise, qui n’a pas personnellement
pris part à la réalisation de l’infraction, peut s’exonérer de sa responsabilité pénale
s’il rapporte la preuve qu’il a délégué ses pouvoirs à une personne pourvue de la compétence,
de l’autorité et des moyens nécessaires. »

La délégation de pouvoirs est une mesure de bonne gestion et de prévention des risques

74 MAIS ATTENTION ! Une délégation de pouvoirs ne décharge pas le délégant


de sa responsabilité civile.
Trois caractères cumulatifs, attachés à la personne du délégataire, sont indispensables
à la validité de toute délégation de pouvoirs. Le délégataire doit disposer pleinement :
1. de la compétence,
2. de l’autorité,
3. des moyens nécessaires pour accomplir la mission confiée.

Figure 5 : Principes relatifs à la délégation de pouvoirs

CSTB_G0255_fig15
ATTENTION
L’intervention du coordonnateur ne modifie ni la nature, ni l’étendue des
responsabilités incombant à chacun des intervenants (art.  L.  4532-6 du
Code du travail).

2.7 Dommages causés par les véhicules-outils


Les dommages causés par les engins de chantier ou véhicules-outils (qu’ils soient
automoteurs ou non, attelables ou non, immatriculés ou non, soumis à l’assurance
auto obligatoire ou non) relèvent, soit de la responsabilité civile générale, soit de la
responsabilité fondée sur la loi sur les accidents de la circulation (loi du 5 juillet 1985).
La jurisprudence a dégagé un critère de distinction permettant de rattacher les
dommages à l’un ou l’autre de ces fondements : lorsque l’engin de chantier ou le
véhicule-outil n’est pas en « circulation » (il est alors en mode travail), les dommages
relèvent de la responsabilité civile de droit commun. Dans ce dernier cas, les garanties
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d’assurance de responsabilité civile des polices couvrant les dommages causés


aux tiers s’appliquent (Cour de cassation, 3e  chambre civile, 19  novembre 1998,
97-11.888).

ATTENTION
En cas de dommages causés par incendie, est considéré comme un accident
de la circulation, au sens de l’article 1er de la loi du 5 juillet 1985, l’incendie
ayant pris naissance dans un engin, immobilisé, moteur coupé, trouvant son
origine dans la défectuosité de circuits électriques internes, nécessaires ou
utiles à la fonction de déplacement (Cour de cassation, 2e chambre civile,
13 septembre 2012, 11-13.139).
A contrario, la responsabilité civile générale n’est envisageable que si un
accessoire de l’engin étranger à la fonction de déplacement a directement
causé les dommages.

2.8 Atteintes à l’environnement (pollution)


Les atteintes (pollution, déversement de matières, poussières, ondes…) à
l’environnement peuvent engager la responsabilité civile des constructeurs.
De plus, la loi n°  2008-757 du 1er  août 2008 a institué un régime spécifique de
responsabilité environnementale en cas de dommages causés à l’environnement
(ceux-ci sont définis à l’article L. 161-1.-I du Code de l’environnement). Les dommages
écologiques, tels que les atteintes aux espèces et habitats naturels protégés, à la
qualité des eaux de surface et souterraines, sont reconnues.
75
Un double régime de responsabilité est prévu :
■■ une responsabilité sans faute pour des activités considérées comme dangereuses
en cas de dommages significatifs aux espèces et habitats naturels protégés, à la
qualité des eaux et aux sols,
■■ une responsabilité pour faute, limitée aux seules atteintes aux espèces et habitats

naturels protégés, pour les autres activités.


Une réparation concrète du dommage écologique est prévue  ; son objectif est la
recherche du retour, dans la mesure du possible, des milieux affectés à leur état
antérieur aux dommages.
La conduite de travaux de bâtiment (ou de travaux publics) peut présenter un risque
pour l’environnement. Ainsi, par exemple, un déversement accidentel de ciment (ou
tout autre matériau/produit de construction), dans un site protégé, portant atteinte
à la flore et à la faune, doit être réparé par l’entrepreneur responsable.
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Dommages au
milieu écologique privé
(étang, source…)
Victime dénommée

Dommages aux biens


et à la personne
(corporel / troubles)
Atteintes
ENTREPRENEUR
à l’environnement

Milieu Environnement
RC Générale écologique naturel
protégé
RC Environnementale

Figure 6 : Régimes de responsabilité en cas de dommages à l’environnement

CSTB_G0255_fig13
Dommages aux sols
Exploitants
relevant de
RC objective
la catégorie Dommages aux eaux
des activités
dangereuses
76 Dommages aux
espèces et habitats
Toutes autres RC pour faute
protégés
entreprises

Coûts de réparation
des dommages

Mesures préventives
nécessaires
en cas de menace

Coûts d’évaluation des


mesures et des
dommages

Figure 7 : Schéma de mise en œuvre de la responsabilité environnementale

CSTB_G0255_fig14
En outre, l’entrepreneur peut être soumis, en raison de l’exploitation d’un site
au régime de déclaration ou d’enregistrement ou d’autorisation d’exploitation
d’installation classée (par exemple, pour un atelier d’imprégnation de bois  ; un
stockage d’huiles…).
Pour en savoir plus sur les installations classées, consulter le site officiel du ministère :
http://www.ineris.fr/aida/
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ATTENTION
L’article  L.  161-1.-II du Code de l’environnement prévoit que l’entreprise
ne répond pas des dommages affectant gravement le maintien ou le
rétablissement dans un état de conservation favorable d’espèces et des
habitats protégés (v.  l’indication précise dans le texte) lorsqu’ils sont
consécutifs à des travaux réalisés dans des zones Natura 2000 autorisés par
l’autorité administrative.
À l’inverse, ces travaux autorisés dans ces zones Natura 2000 qui « créent
un risque d’atteinte grave à la santé humaine du fait de la contamination
des sols résultant de l’introduction directe ou indirecte, en surface ou dans
le sol, de substances, préparations, organismes ou micro-organismes ou
qui « affectent gravement l’état écologique, chimique ou quantitatif ou le
potentiel écologique des eaux » sont susceptibles d’engendrer une mise en
cause de l’entreprise à leur origine.
Dans ce contexte, au regard de l’activité du constructeur et de l’exploitation d’un site
relevant du régime des installations classées, une évaluation exhaustive des risques
doit être faite.
Les garanties d’assurance doivent être adaptées en conséquence. Il faut noter que
les contrats de responsabilité civile couvrent les «  atteintes à l’environnement »
dans certaines limites (la distinction essentielle porte entre celles qui surviennent
accidentellement et celles qui sont occasionnées par une pollution dite « graduelle »,
c’est-à-dire qui se réalise dans le temps).
Les conditions d’assurance doivent donc être examinées attentivement. La garantie 77
habituelle couvre les atteintes à l’environnement « accidentelles ». Ainsi, les pollutions
« graduelles » sont exclues.
De même, il faut veiller que la garantie soit étendue à la RC environnementale (issue
de la loi n° 2008-757 du 1er août 2008).
Enfin, en cas d’exploitation d’un site révélant de la législation des installations classées
ou d’une activité liée à l’environnement (par exemple de dépollution de site ou
d’élimination de déchets), il y a lieu de souscrire une couverture étendue, adaptée
aux risques spécifiques.
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Tableau 2 : Application des garanties d’assurance de responsabilité civile en cas de dommages à des
personnes extérieures au chantier

Application des garanties


d’assurance de responsa-
Types de dommages bilité civile professionnelle Observations/points d’attention
des entreprises
Couverts Exclus
Points d’attention
– responsabilités couvertes (la formule
« tous les dommages sont couverts sauf
ceux visés aux exclusions » doit être
Dommages aux tiers Oui
privilégiée) ;
– définition du « tiers » ;
– exclusions (elles doivent être formelles
et limitées).
Point d’attention
Étendue de la garantie quant à la répara-
Dommages causés
Oui tion des préjudices (cf. dommages non
aux préposés
couverts par le livre IV du Code de la
Sécurité sociale).
Troubles de voisinage Observation
(bruit, poussière, dom- si, inhérent Pour relever de l’application des garanties
Si fortuit,
mage matériel aux biens à l’acte de d’assurance, les dommages, objets de
accidentel
du voisin…) construire l’action du tiers, doivent être « aléatoires »
Violation d’une règle
d’urbanisme ou de la ser-
X
vitude d’utilité publique
78
Observation
Dommages matériels La police de type « TRC » des maîtres
Si fortuit,
causés aux bâtiments d’ouvrage conditionne l’application de la
accidentel
avoisinants garantie à un constat préalable à l’ouver-
ture des travaux des avoisinants.
Observation
Certaines polices couvrent les dommages
Dommages causés par Oui, si en Non, si en
dans les deux cas (il y a lieu de le vérifier
les véhicules-outils mode travail circulation
et d’adapter ses garanties, en consé-
quence)
Points d’attention
Vérifier la nature et l’étendue de la
Non garantie.
Dommages à Oui, si acci-
accidentels Adapter la couverture d’assurance
l’environnement dentels
(graduels) au regard de l’activité exercée ou de
l’exploitation soumise à la législation des
installations classées
Points d’attention
Vérifier l’étendue des préjudices couverts
au regard de la décision du Conseil
Dommages aux préposés
Constitutionnel du 18 juin 2010.
(l’indemnisation de ces
Doivent être couvertes les conséquences
dommages relève d’un
pécuniaires d’une faute intentionnelle
régime spécifique mais
(article L. 452-5 du Code de la Sécurité
des recours sur le fonde- Oui
sociale) commises par un préposé.
ment de la responsabilité
Ne sont jamais garantis, le paiement de
de droit commun sont
la cotisation supplémentaire mentionnée
possibles, dans certains
à l’article L. 242-7 du Code de la Sécurité
cas)
sociale ou l’équivalant financier, en cas de
recours d’une société de travail tempo-
raire contre l’entreprise assurée.
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3. Risques et litiges entre


constructeurs
Dans le cadre d’une opération de construction, une mauvaise conception/exécution
des ouvrages, par un acteur/intervenant, peut induire des dommages/préjudices aux
autres constructeurs (retard, surcoût, études supplémentaires…).
Ainsi, par exemple, la faute de métré d’un métreur-vérificateur n’aura pas permis à
l’entrepreneur d’évaluer correctement les quantités facturées au maître de l’ouvrage.
Tenu par un marché forfaitaire, il ne pourra plus demander au maître de l’ouvrage
une augmentation de prix, après signature du marché.
Néanmoins, un recours en responsabilité entre constructeurs pourra être envisagé
dans les conditions du régime de la responsabilité quasi délictuelle (articles  1382
et suivants du Code civil)  : «  les constructeurs, liés contractuellement au maître
d’ouvrage par des conventions distinctes, sont des tiers dans leurs rapports entre
eux et ne peuvent engager, l’un à l’égard de l’autre, qu’une action en responsabilité
quasi délictuelle » (Cour de cassation, 3e chambre civile, 30 avril 2002, 00-15.645 ; ce
sera également le cas, pour une action récursoire pour des dommages à l’ouvrage
survenus après réception : 3e chambre civile, 8 juin 2011, 09-69.894).
La mise en œuvre, par un intervenant, de la responsabilité quasi délictuelle d’un autre
intervenant nécessite la réunion de trois conditions.
Il faut :
■■ démontrer qu’il a subi un dommage/préjudice ; 79
■■ qu’il fasse la démonstration d’une faute du coconstructeur (3   chambre civile,
e

6 novembre 2002, 01-03.925) qui peut être une faute « contractuelle » (c’est-à-dire
qui trouve sa source dans la violation des termes du contrat liant l’entrepreneur
mis en cause et le maître de l’ouvrage : Cour de cassation, Assemblée plénière,
6 octobre 2006, 05-13.255) ;
■■ et, enfin, qu’il rapporte la preuve d’un lien de causalité entre la faute et le dommage/

préjudice invoqué (3e chambre civile, 27 mars 1996, 93-20.824 ; 3e chambre civile,


30 janvier 2013, 11-20.533).
Ainsi, et pour autant que les conditions ci-dessus soient réunies, une action peut être
engagée, entre constructeurs, en cas de :
■■ mauvaise conception des ouvrages de la part de la maîtrise d’œuvre ;
■■ mauvaise coordination du chantier (3e chambre civile, 5 février 1992, 90-16.943)
■■ absence de réserves d’un bureau de contrôle (3e chambre civile, 18 janvier 2006,
04-18.950) ;
■■ défaut de mise en œuvre (3e chambre civile, 28 février 2001, 99-12.751) ;
■■ défectuosité des matériaux…
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ATTENTION
Les actions entre constructeurs sont soumises à une prescription spéciale
à compter de l’entrée en vigueur de la loi du 17 juin 2008. L’article 1792-
4-3 du Code civil dispose qu’«  en dehors des actions régies par les
articles 1792-3, 1792-4-1 et 1792-4-2, les actions en responsabilité dirigées
contre les constructeurs désignés aux articles  1792 et  1792-1 et leurs
sous-traitants se prescrivent par dix ans à compter de la réception des
travaux ». Mais, attention, cette prescription vise essentiellement les litiges
nés de dommages survenus à l’ouvrage après réception. Dès lors et, dans
l’attente d’une clarification de la jurisprudence, il y aura lieu d’être vigilant.
En effet, il n’est pas impossible que les tribunaux appliquent, aux litiges
entre constructeurs relatifs à des dommages survenus avant la réception
des travaux, la prescription de droit commun de l’article  2224 du Code
civil : « les actions personnelles ou mobilières se prescrivent par cinq ans à
compter du jour où le titulaire d’un droit a connu ou aurait dû connaître
les faits lui permettant de l’exercer » dans la limite de 20 ans à compter du
jour de la naissance du droit (article  2232 du Code civil).

Opération de Construction - Acteurs

Maître d’ouvrage
Rapport
80 contractuel

Rapport
contractuel

Autres intervenants «B.C.D…» :


maître d’œuvre,
Intervenant «A» Absence de architecte,
lien contractuel bureau d’études…

Bureau de contrôle
Recours – action entre constructeurs C.S.P.S
Cordinnateur
Trois sécurité prévention santé
conditions
3
1 2
Lien
de causalité
Dommage entre
Faute
dommage
& faute

CSTB_G0255_fig08
Figure 8 : Recours entre constructeurs : principes de mise en œuvre
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TEXTES DE RÉFÉRENCE
Article 1382
Tout fait quelconque de l’homme, qui cause à autrui un dommage, oblige
celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer.
Article 1383
Chacun est responsable du dommage qu’il a causé non seulement par son
fait, mais encore par sa négligence ou par son imprudence.
Article 1384
On est responsable non seulement du dommage que l’on cause par son
propre fait, mais encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont
on doit répondre, ou des choses que l’on a sous sa garde.
Toutefois, celui qui détient, à un titre quelconque, tout ou partie de
l’immeuble ou des biens mobiliers dans lesquels un incendie a pris
naissance ne sera responsable, vis-à-vis des tiers, des dommages causés par
cet incendie que s’il est prouvé qu’il doit être attribué à sa faute ou à la faute
des personnes dont il est responsable.
Cette disposition ne s’applique pas aux rapports entre propriétaires et
locataires, qui demeurent régis par les articles 1733 et 1734 du Code civil.
[…]
Les maîtres et les commettants, du dommage causé par leurs domestiques
et préposés dans les fonctions auxquelles ils les ont employés.
Les instituteurs et les artisans, du dommage causé par leurs élèves et
apprentis pendant le temps qu’ils sont sous leur surveillance.
La responsabilité ci-dessus a lieu, à moins que les père et mère et les
artisans ne prouvent qu’ils n’ont pu empêcher le fait qui donne lieu à cette 81
responsabilité.
[…].

4. Risques à l’ouvrage en cours


de travaux
La charge du risque de perte de l’ouvrage et des matériaux, en cours de travaux, est
traitée par deux dispositions (articles 1788 et 1789) du Code civil distinguant deux
hypothèses ; celle où l’entrepreneur fournit :
■■ les matériaux (la plus fréquente de nos jours) nécessaires pour l’exécution de
l’ouvrage ;
■■ simplement son travail.

Dans le premier cas, la charge des pertes de l’ouvrage repose sur l’entrepreneur jusqu’à
la « réception de l’ouvrage », acte marquant le moment où les risques sont transférés
au maître de l’ouvrage.
Dans le deuxième cas, la charge des pertes est pour le maître de l’ouvrage.
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TEXTES DE RÉFÉRENCE
Article 1787
Lorsqu’on charge quelqu’un de faire un ouvrage, on peut convenir qu’il
fournira seulement son travail ou son industrie, ou bien qu’il fournira aussi
la matière.
Article 1788
Si, dans le cas où l’ouvrier fournit la matière, la chose vient à périr, de quelque
manière que ce soit, avant d’être livrée, la perte en est pour l’ouvrier, à moins
que le maître ne fût en demeure de recevoir la chose.
Article 1789
Dans le cas où l’ouvrier fournit seulement son travail ou son industrie, si la
chose vient à périr, l’ouvrier n’est tenu que de sa faute.
Article 1790
Si, dans le cas de l’article précédent, la chose vient à périr, quoique sans
aucune faute de la part de l’ouvrier, avant que l’ouvrage ait été reçu et sans
que le maître fût en demeure de le vérifier, l’ouvrier n’a point de salaire à
réclamer, à moins que la chose n’ait péri par le vice de la matière.

Matériaux fournis par l’entrepreneur Matériaux fournis par le maître de l’ouvrage


Article 1788 du Code civil Article 1789 du Code civil

82

Dommages à l’ouvrage consécutifs à une


tempête, catastrophe naturelle,
incendie, effondrement…

Conséquences pécuniaires Conséquences pécuniaires


à la charge de l’entrepreneur à la charge du maître de l’ouvrage

RÉCEPTION DES TRAVAUX

Transfert des risques au maître de l’ouvrage

Figure 9 : Charge des risques de perte de l’ouvrage en cours d’exécution

CSTB_G0255_fig09
En cas de fourniture par le constructeur des matériaux (application de l’article 1788
du Code civil), les conséquences d’un dommage affectant l’ouvrage, en cours de
travaux, de quelque nature qu’il soit (incendie, dégât des eaux, effondrement, foudre,
tempête, explosion, attentat…) sont à sa charge. Il devra reprendre l’ouvrage afin de
le livrer au maître de l’ouvrage conformément au terme du marché.
Cet événement dommageable pourra également avoir des répercussions sur le délai
de livraison. Une prolongation automatique du délai d’exécution consécutivement
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au dommage n’est pas possible, sauf dans l’hypothèse d’un événement de « force
majeure » (par exemple une tempête exceptionnelle).
Dès lors que «  l’obligation de l’entrepreneur de travaux qui a fourni la matière à
supporter les risques de la chose en application de l’article 1788 du Code civil tient
son fondement de la théorie des risques et non pas de la responsabilité civile, il n’est
tenu de procurer au maître de l’ouvrage que la chose qu’il s’est engagé à fournir »,
sauf faute de sa part (Cour de cassation, 3e  chambre civile, 15  décembre 2004,
03-16.820  ; 3e  chambre civile, 28  octobre 1992, 90-16.726  ; 1re  chambre civile,
2 décembre 1997, 95-19.466).
L’entrepreneur doit donc se prémunir contre ces risques par le biais d’une assurance
« dommages en cours de travaux ».
Généralement, cette garantie vise la couverture d’événements spécifiques  ; par
exemple, les dommages matériels résultant :
■■ d’un incendie, d’une explosion, de la chute de la foudre ;
■■ d’un effondrement (ou d’une menace grave et imminente d’effondrement total
ou partiel de l’ouvrage) ;
■■ de tempête, d’ouragan ou de cyclone ;

■■ d’une catastrophe naturelle (au sens de l’article L. 125-1 du Code des assurances),

d’un attentat ou d’actes de terrorisme (au sens de l’article L. 126-2 du Code des


assurances).
En considération de cette approche limitant les événements assurés, il est prudent de
souscrire une garantie « tous dommages matériels ». Dans ce cas, la police couvrira
tous les dommages affectant les ouvrages (et les matériaux) de l’entrepreneur à 83
la suite d’événements accidentels. La norme NF  P03-001 de décembre  2000 rend
obligatoire, pour l’entrepreneur, la souscription d’une assurance de dommages à
l’ouvrage en cours de travaux (article 23.1).

ATTENTION
La garantie de dommages matériels à l’ouvrage en cours de travaux prévoit
dans tous les cas des exclusions précises liées à ce qu’il est commun
d’appeler « le risque de l’entreprise », c’est-à-dire l’obligation de faire et de
bonne exécution des travaux pesant sur l’entrepreneur/assuré.
Notamment, ne sont pas garantis :
–  les préjudices consécutifs aux dommages assurés (dits «  dommages
immatériels  » (c’est-à-dire «  tout préjudice pécuniaire résultant de la
privation de jouissance d’un droit, de l’interruption d’un service ou de la
perte d’un bénéfice ») ;
– les conséquences pécuniaires résultant du retard de chantier ;
– les dépenses nécessaires à la réalisation ou la finition de l’objet du marché
ainsi que celles visant à remédier à une non-conformité aux prestations
contractuelles ;
–  les dépenses engagées pour pallier une insuffisance des résultats
techniques convenus au marché.
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En tout état, les dommages couverts devront être « aléatoires » (c’est-à-dire


les dommages dont la réalisation est inévitable et prévisible) ou « fortuits ».
S’agissant d’une assurance de « dommages » souscrite au seul bénéfice de
l’entrepreneur, le maître de l’ouvrage ne peut pas exercer d’« action directe »
contre l’assureur de l’entrepreneur. Toutefois, la Cour de cassation a admis
que le maître de l’ouvrage pouvait agir par la voie d’une « action oblique ».
Mais, avant que son client sollicite le versement, à son profit, des sommes
dues par l’assureur à son assuré, il faut que le constructeur soit reconnu
débiteur de la perte de l’ouvrage (en l’espèce le constructeur/assuré était
en situation de règlement judiciaire : Cour de cassation, 3e chambre civile,
21 novembre 2012, 11-23.116).

Lorsque l’entrepreneur ne fournit pas les matériaux (application de l’article 1789 du


Code civil), en cas de perte de l’ouvrage, il revient au constructeur de prouver qu’il n’a
pas commis de faute (pour s’exonérer, il pèse sur ce dernier la charge de la preuve de
l’absence de faute : 1re chambre civile, 20 décembre 1993, 92-11.385).
Lorsque l’entrepreneur intervient sur un ouvrage existant appartenant au maître de
l’ouvrage qu’il l’endommage, il en répondra sur le fondement de sa responsabilité
contractuelle de droit commun pour faute (article 1147 du Code civil : 3e chambre
civile, 9 octobre 1991, 00-12.059) et à condition qu’il ait eu la garde (3e chambre civile,
15 juin 1988, 87-13.329).

84
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CHAPITRE 3

La réception des travaux et


son contentieux
La réception des travaux est un point essentiel dans l’exécution du marché. Elle
marque l’accord du maître de l’ouvrage, avec ou sans réserves, sur la conformité et la
qualité des travaux commandés. Elle met fin au marché d’entreprise et elle transfère
les risques de perte de l’ouvrage, au maître. Un seul article du Code civil (article 1792-
6, alinéa 1, v. ci-après) en traite. Aussi, sa nature, ses formes, ses modalités ont été
précisées par la jurisprudence qui, à ces différents titres, est considérable.
La norme NF P03-001 lui consacre de nombreux articles (examinés ci-après).
La réception marque également le point de départ des garanties de parfait
achèvement (v. chapitre 4), de responsabilité décennale et de bon fonctionnement
pesant sur le constructeur.
Elle conditionne l’application des assurances obligatoires de « dommages-ouvrage »
et de « responsabilité décennale » pour les dommages affectant l’ouvrage (v. Guide
Pratique du CSTB L’ Assurance Construction).

TEXTES DE RÉFÉRENCE
85
Article 1792-6, alinéa 1 du Code civil : « La réception est l’acte par lequel
le maître de l’ouvrage déclare accepter l’ouvrage avec ou sans réserves.
Elle intervient à la demande de la partie la plus diligente, soit à l’amiable,
soit à défaut judiciairement. Elle est, en tout état de cause, prononcée
contradictoirement. […] ».

1. Nature juridique de la réception


des travaux
Selon les termes de l’article 1792-6 du Code civil, la réception des travaux est un acte
juridique émanant du maître de l’ouvrage aux termes duquel il déclare accepter, avec
ou sans réserves, l’ouvrage.
Il apparaît que c’est le maître de l’ouvrage qui la prononce unilatéralement. Il a seul
cette qualité même s’il peut se faire assister par un maître d’œuvre à titre de conseil.
Préalablement, les constructeurs l’auront, formellement ou non, informé que
l’ouvrage peut être reçu.
Pour autant, la « réception des travaux » doit être prononcée contradictoirement
en présence des constructeurs devant pouvoir connaître les réserves émises par
le maître et formuler leurs observations. Ils doivent aussi y participer pour remplir
correctement leur obligation de « parfait achèvement » (v. ci-après).
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Comme le souligne l’article 1792 du Code, la réception intervient à la demande de


la partie la plus diligente. Elle est prononcée soit à l’amiable (dite expresse ») soit, à
défaut, judiciairement.
Cependant, la jurisprudence, en l’absence de réception expresse ou judiciaire, a
admis que la réception des travaux pouvait être « tacite », sous certaines conditions
(v. ci-après).
La réception est un acte unique ; elle est acquise à la date de son prononcé, et non
lors de la levée des réserves (Cour de cassation, 3e chambre civile, 5 décembre 2012,
11-23.756).
Toutefois, en l’absence de levée des réserves un lot objet de réserves à la réception ne
peut pas être considéré comme réceptionné (Cour de cassation, 3e chambre civile,
7 février 2012, 11-11.449).

Pendant les travaux, l’entrepreneur Saisine du juge


répond de la perte de l’ouvrage. Réception judiciaire ou arbitrage
Une fois, les travaux normalement achevés,
la réception intervient à la demande
de la partie la plus diligente Réception expresse

Respect
du
contradictoire

86 Lors des opérations de réception des ouvrages, 1- Accord


le maître de l’ouvrage : Procès verbal sans réserve
• peut être conseillé par son maître d’œuvre ; de réception 2- Accord
• peut se faire assister lorsqu’il s’agit d’une avec réserve(s)
construction de maison individuelle réglementée 3- Refus
de réception

Point
Transfert
de départ
des
des
risques
garanties
Saisine du juge
Levée des réserves
À défaut d’une récéption expresse ou judiciaire, ou arbitrage
(garantie de parfait
elle peut être reconnue comme avoir achèvement)
été prononcée tacitement.

Figure 1 : La réception des travaux

CSTB_G0255_fig16
ATTENTION
Souvent, dans les faits, le maître de l’ouvrage prend possession des lieux
sans procéder à la réception des travaux. Concomitamment, il acquitte le
solde du marché et ne procède à aucune contestation. De leur côté, les
constructeurs ne la demandent pas plus.
Toutefois, à l’occasion de dommages affectant l’ouvrage ou d’un litige relatif
au paiement du solde du marché, la question de la réception des travaux
va être soulevée : par cette prise de possession, le maître de l’ouvrage a-t-
il marqué sa volonté de recevoir tacitement l’ouvrage et, dès lors, peut-
on considérer que la garantie décennale s’applique ou que le maître de
l’ouvrage doive solder le marché ?
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La réponse est affirmative. La jurisprudence reconnaissant que la réception


des travaux peut avoir été prononcée « tacitement ». Pour autant, elle exige
que certaines conditions soient réunies : le maître de l’ouvrage doit avoir
manifesté sa volonté non équivoque d’accepter tacitement l’ouvrage ; cet
accord tacite peut être assorti de réserves.
Le juge doit caractériser la réception tacite par la réunion de faits (comme
une prise de possession des lieux, le paiement du solde des travaux,
l’absence de contestations, des lettres de réserves…) établissant que le
maître de l’ouvrage a accepté les travaux. Il doit aussi déterminer la date de
celle-ci (car la « date » détermine le départ des garanties et responsabilités).
Enfin, la réception, même tacite, doit être contradictoire (Cour de cassation,
3e chambre civile, 24 mai 2005, 04-13.280).
➪ « Qu’en statuant ainsi, par des motifs qui ne suffisent pas à caractériser
l’existence d’une réception tacite, et sans préciser la date à laquelle cette
réception tacite serait intervenue, la cour d’appel n’a pas donné de base
légale à sa décision » (Cour de cassation, 3e chambre civile, 11 avril 2012,
11-12.505) ;
➪  «  Mais attendu qu’ayant relevé qu’en l’absence de contestation sur le
règlement des travaux, il convenait de constater que les maîtres de l’ouvrage
avaient réceptionné tacitement l’ouvrage lors de la prise de possession dès
début juillet 1997, la cour d’appel, qui a statué par des motifs qui suffisent
à établir qu’une réception contradictoire était intervenue moins de dix ans
avant l’introduction de la première demande en justice, a légalement justifié
sa décision » (Cour de cassation, 3e chambre civile, 23 mai 2012, 11-10.502) ;
➪  «  Attendu qu’ayant constaté que deux tranches de travaux, objet de
deux devis distincts, avaient été achevées fin juin 2005 et réglées le 4 juillet 87
2005, la cour d’appel a pu retenir sans se contredire, que les anomalies et
réserves relatives aux travaux, objet du second devis avaient fait l’objet
d’une transaction et étaient exclus du litige et que le maître de l’ouvrage qui
avait fait intervenir ses propres ouvriers pour remédier aux imperfections
constatées, avait manifesté sa volonté non équivoque de recevoir les travaux
et de prendre possession de l’ouvrage et en déduire que la réception devait
être fixée au 24 août 2005 » (Cour de cassation, 3e chambre civile, 19 juin
2012, 10-25.971) ;
➪  «  Vu les articles  1134 et  1792-6 du Code civil  ; Attendu que, pour
débouter la société ECG et les époux Z… de leurs demandes en garantie
contre la MMA et la société Assurances Banques Populaire, l’arrêt retient
que l’installation de chauffage était explicitement exclue des opérations de
réception ayant donné lieu à l’établissement d’un procès-verbal le 28 janvier
2004, que les termes du courrier du 5 octobre 2004 adressé par Mme Z…
à son assureur apportent la confirmation de la volonté déjà exprimée dans
ce procès-verbal du refus du maître de l’ouvrage de prononcer la réception
de l’installation de chauffage et qu’au surplus, dans sa note d’expertise n° 8,
M. A… a fait état à plusieurs reprises du même refus des époux Z… Qu’en
statuant ainsi, sans rechercher, comme il le lui était demandé, si le courrier
du 5 octobre 2004 ne concernait pas exclusivement le lot « chauffage de
la piscine », objet d’un marché de travaux distinct du lot « chauffage de
l’habitation « et, si, en dépit des termes du procès-verbal de réception du
28 janvier 2004, en s’acquittant le même jour du solde du prix des travaux
de chauffage de leur habitation, en prenant possession des lieux, et, en
réitérant, par l’intermédiaire d’un « dire « à l’expert du 16 janvier 2007 leur
volonté non équivoque d’accepter ces travaux, les époux Z… n’avaient pas
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tacitement accepté l’ouvrage, la cour d’appel n’a pas donné de base légale à
sa décision de ce chef » (Cour de cassation, 3e chambre civile, 19 juin 2012,
10-27.606) ;
➪  «  Attendu qu’ayant relevé, sans se contredire, que si les consorts  X…
avaient pris possession de l’ouvrage au début de l’année 1996, ils n’avaient
jamais réglé le solde des travaux et avaient manifesté leur refus de réception
de l’ouvrage en introduisant dès novembre 1997 une procédure de référé-
expertise, la cour d’appel […] a pu en déduire l’absence de réception tacite
de l’ouvrage » (Cour de cassation, 12 septembre 2012, 09-71.189).

2. Conditions de la réception
des travaux
La réception des travaux, qu’elle soit expresse, judiciaire ou tacite, doit être prononcée
contradictoirement à l’égard des entrepreneurs (Cour de cassation, 3e chambre civile,
20 février 2002, 99-17.062).
Ces derniers doivent être en mesure d’y participer et doivent pouvoir donner leur
avis sur les réserves faites par le maître de l’ouvrage. Son caractère contradictoire doit
être établi dans les faits. Ils doivent être ainsi convoqués aux opérations de réception
88 et ils doivent avoir connaissance des réserves émises par le maître de l’ouvrage afin
qu’ils puissent, s’il y a lieu, contester les réserves émises comme, par la suite, procéder
à leur levée.
Mais la validité de la réception des travaux n’est pas conditionnée par la signature, par
l’entrepreneur, du procès-verbal de réception : « la réception des travaux ne nécessite
pas la signature formelle du procès-verbal de réception de l’entrepreneur dès lors que
la participation aux opérations de réception de celui-ci ne fait pas de doute » (Cour
de cassation, 3e chambre civile, 12 janvier 2011, 09-70.262).
La date de la réception doit être établie précisément notamment pour la réception
prononcée tacitement ou judiciairement (Cour de cassation, 3e  chambre civile,
23 mai 2012, 11-10.502 ; 3e chambre civile, 19 juin 2012, 10-25.971).
La réception des travaux ne peut pas être acquise frauduleusement pour permettre
l’application de la garantie d’assurance de responsabilité décennale de l’entrepreneur
(Cour de cassation, 3e chambre civile, 10 juillet 2012,10-25.385).
La réception des travaux peut intervenir même si l’ouvrage est inachevé  : «  vu
l’article 1792-6 du Code civil et l’article 455 du Code de procédure civile ; attendu que
pour dire que l’ouvrage n’a pas fait l’objet d’une réception et mettre hors de cause la
MAAF en sa qualité d’assureur garantie décennale, l’arrêt retient que le chalet était
inhabitable, que les époux  X… n’ont pas volontairement soldé le marché et que
les désordres n’étaient pas cachés au jour de la prise de possession ; qu’en statuant
ainsi alors que l’achèvement des travaux et l’habitabilité de l’ouvrage ne sont pas des
conditions nécessaires de la réception tacite et sans répondre aux conclusions des
époux X… soutenant qu’ils avaient réglé les sommes dues au titre de la première
tranche et entamé les travaux de la seconde qui ne devait être réalisée qu’après
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réception des travaux de la première, la cour d’appel a violé les textes susvisés ; par
ces motifs, […] » (Cour de cassation, 3e chambre civile, 18 décembre 2012, 11-23.590).
L’habitabilité (comme l’inachèvement jusqu’à un certain point de l’ouvrage) n’est pas
une condition nécessaire de la réception des travaux (Cour de cassation, 3e chambre
civile, 25 janvier 2011, 10-30.617).
Mais, les travaux doivent être en l’état des reçus (Cour de cassation, 3e chambre civile
30 juin 1993, 91-18.696 ; 3e chambre civile, 11 janvier 2012, 10-26.898).
Dans le cas contraire, le maître de l’ouvrage peut refuser la réception des travaux.
■■ «  qu’en statuant ainsi, alors qu’elle relevait que les désordres affectaient la
solidité de l’immeuble et compromettaient non seulement sa destination par le
défaut d’étanchéité des fermetures et du toit terrasse, l’insuffisance du drainage
périphérique provoquant des pénétrations d’eau importantes et généralisées et
la détérioration totale du réseau électrique, mais également sa pérennité par
l’absence de joints de rupture ne permettant pas à l’ouvrage de supporter les écarts
thermiques et par une maçonnerie non conforme aux règles de dimensionnement
et de conception des ouvrages en béton armé, ce dont il résultait que l’immeuble
ne pouvait pas être mis en service et n’était pas en état d’être reçu, la cour d’appel,
qui n’a pas tiré les conséquences légales de ses propres constatations, a violé
[l’article 1792-6 du Code civil] » (Cour de cassation, 3e chambre civile, 12 janvier
2012, 10-26.998).
■■ «  Attendu qu’ayant constaté, se référant au rapport d’expertise judiciaire dont

elle a souverainement apprécié la valeur probante, que le dallage de l’immeuble


édifié par la société Ollier Bâtiment présentait des malfaçons graves, que la fosse 89
de travail des mécaniciens subissait des infiltrations importantes, et que le mur
de soutènement n’était pas en mesure de résister à la poussée des terres, la
cour d’appel, qui a retenu que ce bâtiment industriel, destiné à une activité de
mécanique générale, ne s’avérait pas conforme à sa destination, ce dont elle a
déduit que le refus du maître d’ouvrage de procéder à sa réception était justifié »
(Cour de cassation, 3e  chambre civile, 6  novembre 2012,11-24.697  ; à l’inverse,
pour un ouvrage habitable : 3e chambre civile, 9 mai 2012,10-21.041).
De même, il est admis que la réception peut être prononcée par tranches (Cour
de cassation, 3e  civ., 2  mars 2011, 10-15.211, publié au bulletin), voire par lots
(3e chambre civile, 10 novembre 2010, 10-10.828) et, après un d’abandon de chantier
par une entreprise du (3e chambre civile, 3 mars 2011,10-15.211). Dans ce dernier cas,
un constat précis des ouvrages achevés ou partiellement achevés est recommandé
notamment vis-à-vis de l’application ultérieure des garanties d’assurance de
responsabilité décennale.
Cependant, ces cas doivent rester exceptionnels car, par essence, la réception doit
avoir une date unique pour l’ensemble des intervenants afin de faciliter la mise en
œuvre et l’application de la responsabilité décennale se prescrivant dix ans à compter
de la réception.
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3. Effets de la réception des travaux


En premier lieu, la réception marque l’accord du maître de l’ouvrage sur la conformité
des travaux et leur bonne qualité d’exécution. À défaut de réserves, la réception vaut
quitus sur la conformité et la qualité des travaux (Cour de cassation, 3e  chambre
civile, 9 octobre 1991, 87-18.226). En conséquence, une absence de réserves empêche
le maître de l’ouvrage de demander l’application de la garantie de parfait achèvement
(ou de droit commun) pour les dommages, vices, non-conformités apparents lors
des opérations de réception (Cour de cassation, 3e chambre civile, 9 mai 2012, 11-
17.053).
À ce titre, la responsabilité du conseil (maître d’œuvre, architecte…) du maître de
l’ouvrage lors des opérations est importante. S’il n’a pas attiré l’attention de son
client sur les malfaçons ou les non-conformités apparentes, seule sa responsabilité
professionnelle sera susceptible d’être recherchée (Cour de cassation, 3e  chambre
civile, 21 novembre 2012,11-22.710 ; 3e chambre civile, 12 avril 2012, 10-27.725).
En deuxième lieu, la réception transfère au maître de l’ouvrage les risques à la
conservation de l’ouvrage.
En troisième lieu, la réception marque le point de départ des différentes garanties
légales :
■■ de parfait achèvement (article 1792-6 du Code civil) pour la levée des réserves à
la réception d’un an ;
■■ décennale (article 1792 et suivants du Code civil) pour les dommages affectant

90 l’ouvrage postérieurement à la dite réception de 10 ans (article 1792-4-1) ;


■■ de bon fonctionnement pour les éléments d’équipement dissociables de deux

ans (article 1792-3 du Code civil).


Enfin, conformément au décret n°99-658 du 30 juillet 1999, pris pour l’application
de l’article 1799-1 du Code civil, à l’expiration du délai d’une année [de la garantie
de parfait achèvement], à compter de la réception des travaux, faite avec ou sans
réserve, la caution ou les sommes consignées relative(s) à la retenue de garantie est
(sont) libérée(s).
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ATTENTION
La réception des travaux ne met pas fin à la responsabilité contractuelle de
l’entrepreneur (limitée toutefois à 10 ans à compter de la réception selon
l’article  1792-4-3 du Code civil). Celle-ci subsiste, notamment, pour les
dommages dits « intermédiaires » (désordres ne portant pas atteinte à la
solidité de l’immeuble et ne le rendant pas impropre à sa destination ; v. par
ex.  : Cour de cassation, 3e  chambre civile, 13  février 2013, 11-12.016) ou,
encore, pour ceux qui affectent des travaux non assimilés à la construction
d’ouvrage au sens de l’article 1792 du Code civil (par exemple, les peintures).
La réception marque le point de départ de l’application de l’assurance
décennale obligatoire.
En ce qui concerne l’assurance «  dommages-ouvrage » (préfinançant les
dommages de nature décennale), celle-ci prend effet après l’expiration du
délai de garantie de parfait achèvement. Exceptionnellement, elle couvre les
dommages lorsque :
– avant la réception, après mise en demeure restée infructueuse, le contrat
de louage d’ouvrage conclu avec l’entrepreneur est résilié pour inexécution,
par celui-ci, de ses obligations ;
–  après la réception, après mise en demeure restée infructueuse,
l’entrepreneur n’a pas exécuté ses obligations.
Rappelons que l’obligation d’assurance de responsabilité décennale pesant
sur les constructeurs soumis à la présomption des articles 1792 et suivants
du Code civil doit être souscrite à l’ouverture du chantier.
Se reporter au Guide Pratique du CSTB « L’Assurance construction ».
91

Point de départ des garanties/ Réception


responsabilité avec ou sans réserves

1 an 2 ans 10 ans 10 ans


Procès
verbal
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G

Re

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Figure 2 : Effets de la réception

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4. Modalités de la réception selon la


norme NF P 03-001
L’article 17 est consacré aux modalités et aux effets de la réception. Elle constitue
incontestablement un référentiel utile et pertinent. En cas de difficulté, le recours à
l’arbitrage est recommandé.
Tableau 1 : Modalités de la réception selon la norme NF P 03-001

Articles de
Objet
la Norme
Rappel des dispositions de l’article 1792-6 du Code civil. Elle précise qu’elle ne
17-1-1 comporte pas de phase provisoire et qu’elle est définitive en une seule fois
(principe de l’acte unique).
La réception libère l’entrepreneur de ses obligations contractuelles à l’exception de la
17-1-2
garantie de parfait achèvement (article 1792-6).
Rappel que les garanties de bon fonctionnement et de responsabilité décennale ont
17-1-3
pour point de départ la réception.
Il est précisé que la réception soit amiable ou judiciaire et qu’elle intervient contradic-
17-1-4
toirement.
L’entrepreneur doit fournir un dossier des ouvrages (DOE) exécutés conformément
17-1-5
aux travaux réalisés.
Cet article concerne la réception amiable.
La réception doit être demandée par l’entrepreneur, par LRAR au maître de l’ouvrage
17-2
avec copie au maître d’œuvre, à l’achèvement de la totalité des ouvrages objets du
92 marché sauf si des réceptions partielles ont été prévues contractuellement.
Détermination de la date de visite de réception ; des dispositions sont prévues lorsque
17-2-2
le maître de l’ouvrage ne fait pas connaître la date de visite de réception.
Il est précisé que l’absence de l’entrepreneur n’est pas un obstacle aux opérations de
17-2-2-1-4
réception ; mais le PV de réception doit le mentionner.
Si le maître de l’ouvrage désire entrer en possession de tout ou partie des ouvrages, il
17-2-2-1-5
doit indiquer la date de la visite de réception à l’entrepreneur.
La réception et sa date sont fixées à l’issue de la visite de réception qui peut être une récep-
tion avec ou sans réserves ou un refus de réception.
17-2-3
Un exemplaire du PV de réception ou de refus de réception, signé par le maître de l’ou-
vrage, est remis le jour de la visite à l’entrepreneur ou lui est notifié dans un délai de 5 jours.
L’entrepreneur dispose de 20 jours après cette notification pour contester les réserves.
17-2-3-4
Passé ce délai, il est considéré avoir accepté les réserves.
17-2-4 Dès que la réception est prononcée, le maître entre en possession de l’ouvrage.
17-2-5 Le PV doit indiquer pour les omissions ou les imperfections des réserves.
L’entrepreneur dispose d’un délai, a priori de 60 jours à compter de la réception, pour
17-2-5-2
lever les réserves.
Si l’entrepreneur ne respecte pas ses obligations, le maître de l’ouvrage pourra, après
17-2-5-3 mise en demeure restée infructueuse, faire exécuter aux frais et risques de l’entrepre-
neur défaillant les reprises ou finitions.
Après achèvement des réserves, l’entrepreneur doit, par LRAR, demander la levée des
17-2-5-4
réserves
Cet article concerne le refus de réception : il ne peut être motivé que par l’inachève-
17-2-6 ment des ouvrages ou par un ensemble d’imperfections équivalant à un inachèvement
ou nécessitant des reprises d’ouvrage.
17-3 Cet article traite de la réception judiciaire.
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Livraison/réception des travaux

1 1
Ouverture Fin de la garantie
3 4
du chantier 3 1 décennale
5 (art. 1792-4-1)
Exécution
0 des travaux 2 2 6 6
(en lot unique
ou par lots séparés)
7

1 Achèvement des travaux :


peut être formalisé après la livraison,
voire après la réception des travaux

2 Livraison des travaux (ou prise de possession) :


peut être antérieure, concomitante ou postérieure
à la réception des travaux

3 Réception des travaux (terminés ou « en l’état d’être reçus » -expresse/tacite/judiciaire –


globale/par lots -1792-6, al.1) :
• quitus au titre des dommages et non-conformités apparents ;
• avec ou sans réserve ;
• transfert des risques ;
• peut être concomitante ou non avec la livraison ;
• paiement total du solde des travaux ou application de la retenue de garantie.

4 Garantie d’un an de parfait achèvement (art. 1792-6, al.2) :


Levée des réserves – libération de la retenue de garantie -
Achèvement de l’ouvrage

5 Garantie de bon fonctionnent de deux ans (art.1792-3)

6 Garantie décennale (art. 1792 et 1792-2 ; 1792-4) 93


7 Responsabilité de droit commun résiduelle, applicable : Fin 7
• aux dommages réservés non réparés ; de la responsabilité
• aux dommages « intermédiaires » ; de droit commun
• aux non-conformités cachées à la réception. résiduelle (art.1792-4-3)
sauf cas de dol

3 Possible réception anticipée en cas d’abandon de chantier

Phase préalable à la réception des travaux

CSTB_G0255_fig17
Figure 3 : Tableau synoptique
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CHAPITRE 4

La garantie de parfait
achèvement (GPA)
1. Nature et objet
La loi du 4 janvier 1978, ayant abandonné le système de la double réception, a institué
la garantie de parfait achèvement (article 1792-6, alinéa 2 et s.) constituant le cadre
juridique dans lequel les travaux nécessaires à la levée des réserves formulées lors de
la réception doivent être réalisés.
Elle permet également au maître d’ouvrage d’obtenir une réparation en nature rapide
de tous les désordres et de toutes les non-conformités apparaissant dans l’année de
la réception.
Elle ne concerne pas les désordres apparents à la réception qui n’ont donné lieu à
aucune réserve. Sont toutefois exclus les désordres résultant de l’usure normale ou
de l’usage.
Cette garantie a aussi pour objet la mise aux normes minimales d’isolation acoustique
des bâtiments d’habitation, requises par la réglementation dans le cas où ces normes
n’auraient pas été respectées (article L. 111, alinéa 2 du Code de la construction et
95
de l’habitation).
La garantie de parfait achèvement est d’ordre public : aucune disposition contractuelle
ne peut y apporter une dérogation ou une modification (article  1792-5 du Code
civil).

TEXTES DE RÉFÉRENCE
Article 1792-6 du Code civil
[…]
[Alinéa  2] «  La garantie de parfait achèvement, à laquelle l’entreprise est
tenue pendant un délai d’un an, à compter de la réception s’étend à la
réparation de tous les désordres signalés par le maître d’ouvrage, soit au
moyen de réserves mentionnées au procès-verbal de réception, soit par
voie de notification écrite pour ceux révélés postérieurement à la réception.
[Alinéa 3] Les délais nécessaires à l’exécution des travaux de réparation sont
fixés d’un commun accord par le maître d’ouvrage et l’entreprise concernée.
[Alinéa 4] En l’absence d’un tel accord ou en cas d’inexécution dans le délai
fixé, les travaux peuvent, après mise en demeure restée infructueuse, être
exécutés aux frais et risques de l’entreprise défaillante.
[Alinéa 5] L’exécution des travaux exigés au titre de la garantie de parfait
achèvement est constatée d’un commun accord ou, à défaut, judiciairement.
[Alinéa 6] La garantie ne s’étend pas aux travaux nécessaires pour remédier
aux effets de l’usure normale ou de l’usage ».
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ATTENTION
Si au cours de la première année suivant la réception des dommages affectant
l’ouvrage sont susceptibles de relever de la garantie de responsabilité
décennale ou de la garantie de bon fonctionnement, le maître de l’ouvrage
peut faire le choix de rechercher l’entreprise sur ces derniers fondements ; il
bénéficiera alors d’une action contre l’assureur de responsabilité décennale.
Les dispositions de l’article 1792-6 du Code civil ne sont pas exclusives de
l’application de celles des articles 1792, 1792-2 et 1792-3 du même Code
(3e chambre civile, 15 mars 2011, 10-14.860) et le maître de l’ouvrage peut
demander à l’entrepreneur, sur le fondement de la garantie décennale,
réparation des défauts qui, signalés à la réception, ne se sont révélés
qu’ensuite dans leur ampleur et leurs conséquences (3e  chambre civile,
12 octobre 1994, 92-16.533).
Mais, l’assureur de responsabilité décennale ne couvre pas les dommages
objets de réserves à la réception (3e chambre civile, 26 septembre 2012, 11-
21.165 ; 3e chambre civile, 4 décembre 2012, 11-26.788) ou, mineurs (c’est-à-
dire ne portant pas atteinte à la solidité de l’ouvrage ou à sa destination) ou,
encore, les non-conformités.
Naturellement, dans le cadre et dans la limite de la franchise prévue au
contrat d’assurance de responsabilité décennale, l’entreprise aura toujours
intérêt à intervenir directement afin d’éviter une majoration de sa cotisation
(par un effet de malus). En outre, ce « service après-vente » est toujours
apprécié des maîtres d’ouvrage.

96 La garantie de parfait achèvement est due par l’entrepreneur titulaire du marché de


travaux affectés par les désordres.
Le constructeur de maisons individuelles (avec ou sans fourniture) en est également
tenu.
Y échappent les architectes, maîtres d’œuvre, bureaux d’études, ingénieurs, bureaux
de contrôle. Le vendeur d’immeuble à construire n’est pas tenu de la garantie de
parfait achèvement.

2. Mise en œuvre
L’article  1792-6 alinéa  2 du Code civil rappelle le principe selon lequel la garantie
de parfait achèvement à laquelle l’entreprise est tenue, dure un an à compter de la
réception.
Aussi, doit-elle être mise en œuvre dans le délai prévu par ce texte (Cour de cassation,
3e  chambre civile, 15  janvier 1997, 95-10.097  ; 3e  chambre civile, 17  mai 1995,
93-16.568).
Le délai de garantie de parfait achèvement est à la fois un délai de garantie et un délai
d’action (c’est-à-dire de dénonciation des désordres).
La garantie de parfait achèvement constitue pour l’entrepreneur une obligation
de réparer en nature les dommages réservés ou ceux apparus au cours la première
année. Dès lors, une mise en demeure doit lui être faite, en premier lieu.
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C’est en cas de mise en demeure infructueuse que le maître de l’ouvrage peut faire
intervenir, aux frais et risques de l’entreprise défaillante, une tierce entreprise (aliéna 4
de l’article  1792-6). Mais, aucun délai d’intervention n’est précisé par ce texte  ; il
appartient aux parties de le déterminer ou de se référer à la norme NF P03-001 (v. ci-
après).
En cas de réserves à la réception, cette mise en œuvre ne résulte pas du simple fait
pour le maître d’ouvrage d’avoir émis ces réserves  ; il doit, dans l’année qui suit,
avoir effectué, auprès de l’entrepreneur, les démarches nécessaires à la réparation des
désordres qu’il a signalés.

TEXTES DE RÉFÉRENCE
Dispositions de la norme NF P03-001 sur le délai d’intervention
17.2.5.1 – Lorsque le procès-verbal de réception fait état de réserves
motivées par des omissions ou imperfections, il indique les manques et
défauts auxquels il doit être remédié.
17.2.5.2 – L’entrepreneur dispose d’un délai fixé, sauf commun accord, à
60  jours au maximum à compter de la réception du procès-verbal pour
exécuter les corrections et compléments demandés.
17.2.5.3 – Passé ce délai, le maître de l’ouvrage pourra, après mise en
demeure restée infructueuse, les faire exécuter aux frais et risques de
l’entrepreneur défaillant.
17.2.5.4 – Immédiatement après leur achèvement, l’entrepreneur doit, par
lettre recommandée avec avis de réception, demander la levée des réserves.
97
2.1 Cas où les parties s’entendent sur les
modalités de levée des réserves
L’accord des parties va devoir porter sur la réalité des réserves ou des désordres
signalés postérieurement par le maître de l’ouvrage. Dans cette hypothèse, les parties
pourront fixer d’un commun accord les délais nécessaires à l’exécution des travaux
de reprise ; elles pourront constater que ces travaux ont été réalisés.
C’est à l’entrepreneur de prouver que des travaux de reprise ont été réalisés
(3e chambre civile, 1er avril 1992, 90-18.498).

2.2 Cas où les parties sont en désaccord sur les


modalités de levée des réserves
L’article 1792-6 alinéa 4 du Code civil prévoit qu’en l’absence d’accord sur les délais
nécessaires à l’exécution des travaux de réparation ou en cas d’inexécution dans le
délai fixé, il appartient au maître d’ouvrage, après mise en demeure restée infructueuse,
de faire exécuter les travaux aux frais et risques de l’entreprise défaillante.
La mise en demeure de l’entrepreneur en l’absence d’accord sur l’exécution des
travaux est nécessairement postérieure à la réception (3e chambre civile, 4 avril 2001,
99-14.970).
Le maître d’ouvrage peut également demander par voie de référé la condamnation de
l’entrepreneur. Ce référé interrompt la prescription et fait courir un nouveau délai d’un an.
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Procès GARANTIE DE PARFAIT ACHÈVEMENT


verbal 1 an Obligation de réparation en nature des réserves et des
de dommages signalés pendant la 1e année
réception

1. Les parties s'entendent sur les modalités de levée 2. Les parties ne s’entendent pas
des réserves ou des dommages survenus sur les modalités de levée
pendant la 1e année. des réserves ou
des dommages survenus
pendant la 1e année.

Les délais nécessaires à l'exécution En l'absence d'un accord sur les délais
des travaux de réparation sont fixés nécessaires à l’exécution des
d'un commun accord par le maître d'ouvrage travaux de réparation ou
et l'entreprise concernée. en cas d'inexécution dans le délai fixé,
C'est à l'entrepreneur de prouver que des travaux les travaux peuvent, après mise en demeure
de reprise ont été réalisés. restée infructueuse, être exécutés aux frais
La Norme NF P03-001 prévoit que et risques de l'entreprise défaillante.
l’entrepreneur dispose
d’un délai fixé, sauf commun accord,
à 90 jours au maximum à compter de la réception
du procès-verbal pour exécuter
les corrections et compléments demandés.
Immédiatement après leur achèvement,
l’entrepreneur doit, par lettre recommandée
avec avis de réception, Lorsque l’entrepreneur
demander la levée des réserves. n’a pas rempli ses obligations,
98 le maître de l’ouvrage doit notifier,
par lettre recommandée,
L'exécution des travaux est constatée son opposition à la mainlevée
d'un commun accord de la consignation de la retenue
ou à défaut, judiciairement de garantie ou de la caution.

Figure 1 : Modalités de levée des réserves

CSTB_G0255_fig19
3. Cumul avec la responsabilité
contractuelle de droit commun
La Cour de cassation admet que les désordres réservés et non réparés relèvent
également de la responsabilité contractuelle de droit commun de l’entreprise, fondée
sur l’article  1147 du Code civil (3e  chambre civile, 17  novembre 1993, 91-17.982  ;
3e chambre civile, 22 mars 1995, 93-15.233). La responsabilité contractuelle de droit
commun de l’entrepreneur subsiste concurremment avec la garantie de parfait
achèvement due par celui-ci, même si la mise en œuvre de la responsabilité n’est pas
intervenue dans le délai de la garantie (3e chambre civile, 30 juin 2009, 08-18.410 ;
3e chambre civile, 27 janvier 2010, 08-21.085).
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1. Dispositions du Code civil relatives au contrat de louage


d’ouvrage (titre huitième : art. 1708 à 1799)
Chapitre 1er Dispositions générales
Article 1708
Il y a deux sortes de contrats de louage :
– celui des choses ;
– et celui d’ouvrage.
Article 1710
Le louage d’ouvrage est un contrat par lequel l’une des parties s’engage à faire
quelque chose pour l’autre, moyennant un prix convenu entre elles.
Article 1711
Ces deux genres de louage se subdivisent encore en plusieurs espèces
particulières :
On appelle bail à loyer, le louage des maisons et celui des meubles ;
Bail à ferme, celui des héritages ruraux ;
Loyer, le louage du travail ou du service ;
Bail à cheptel, celui des animaux dont le profit se partage entre le propriétaire et
celui à qui il les confie.
Les devis, marché ou prix fait, pour l’entreprise d’un ouvrage moyennant un prix
déterminé, sont aussi un louage, lorsque la matière est fournie par celui pour qui
l’ouvrage se fait.
Ces trois dernières espèces ont des règles particulières.
[…]
Chapitre III  Du louage d’ouvrage et d’industrie 99
Article 1779
Il y a trois espèces principales de louage d’ouvrage et d’industrie :
1° Le louage de service ;
2° Celui des voituriers, tant par terre que par eau, qui se chargent du transport
des personnes ou des marchandises ;
3°  Celui des architectes, entrepreneurs d’ouvrages et techniciens par suite
d’études, devis ou marchés.
Article 1787
Lorsqu’on charge quelqu’un de faire un ouvrage, on peut convenir qu’il fournira
seulement son travail ou son industrie, ou bien qu’il fournira aussi la matière.
Article 1788
Si, dans le cas où l’ouvrier fournit la matière, la chose vient à périr, de quelque
manière que ce soit, avant d’être livrée, la perte en est pour l’ouvrier, à moins que
le maître ne fût en demeure de recevoir la chose.
Article 1789
Dans le cas où l’ouvrier fournit seulement son travail ou son industrie, si la chose
vient à périr, l’ouvrier n’est tenu que de sa faute.
Article 1790
Si, dans le cas de l’article précédent, la chose vient à périr, quoique sans aucune
faute de la part de l’ouvrier, avant que l’ouvrage ait été reçu et sans que le maître
fût en demeure de le vérifier, l’ouvrier n’a point de salaire à réclamer, à moins que
la chose n’ait péri par le vice de la matière.
Article 1791
S’il s’agit d’un ouvrage à plusieurs pièces ou à la mesure, la vérification peut s’en
faire par parties : elle est censée faite pour toutes les parties payées, si le maître
paye l’ouvrier en proportion de l’ouvrage fait.
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Article 1792
Tout constructeur d’un ouvrage est responsable de plein droit, envers le maître
ou l’acquéreur de l’ouvrage, des dommages, même résultant d’un vice du sol,
qui compromettent la solidité de l’ouvrage ou qui, l’affectant dans l’un de ses
éléments constitutifs ou l’un de ses éléments d’équipement, le rendent impropre
à sa destination.
Une telle responsabilité n’a point lieu si le constructeur prouve que les dommages
proviennent d’une cause étrangère.
Article 1792-1
Est réputé constructeur de l’ouvrage :
1° Tout architecte, entrepreneur, technicien ou autre personne liée au maître de
l’ouvrage par un contrat de louage d’ouvrage ;
2° Toute personne qui vend, après achèvement, un ouvrage qu’elle a construit
ou fait construire ;
3°  Toute personne qui, bien qu’agissant en qualité de mandataire du
propriétaire de l’ouvrage, accomplit une mission assimilable à celle d’un
locateur d’ouvrage.
Article 1792-2
La présomption de responsabilité établie par l’article 1792 s’étend également aux
dommages qui affectent la solidité des éléments d’équipement d’un ouvrage,
mais seulement lorsque ceux-ci font indissociablement corps avec les ouvrages
de viabilité, de fondation, d’ossature, de clos ou de couvert.
Un élément d’équipement est considéré comme formant indissociablement
corps avec l’un des ouvrages de viabilité, de fondation, d’ossature, de clos ou
de couvert lorsque sa dépose, son démontage ou son remplacement ne peut
100 s’effectuer sans détérioration ou enlèvement de matière de cet ouvrage.
Article 1792-3
Les autres éléments d’équipement de l’ouvrage font l’objet d’une garantie de bon
fonctionnement d’une durée minimale de deux ans à compter de sa réception.
Article 1792-4
Le fabricant d’un ouvrage, d’une partie d’ouvrage ou d’un élément d’équipement
conçu et produit pour satisfaire, en état de service, à des exigences précises et
déterminées à l’avance, est solidairement responsable des obligations mises par
les articles 1792, 1792-2 et 1792-3 à la charge du locateur d’ouvrage qui a mis en
œuvre, sans modification et conformément aux règles édictées par le fabricant,
l’ouvrage, la partie d’ouvrage ou élément d’équipement considéré.
Sont assimilés à des fabricants pour l’application du présent article :
Celui qui a importé un ouvrage, une partie d’ouvrage ou un élément
d’équipement fabriqué à l’étranger ;
Celui qui l’a présenté comme son œuvre en faisant figurer sur lui son nom, sa
marque de fabrique ou tout autre signe distinctif.
Article 1792-4-1
Toute personne physique ou morale dont la responsabilité peut être engagée en
vertu des articles 1792 à 1792-4 du présent Code est déchargée des responsabilités
et garanties pesant sur elle, en application des articles 1792 à 1792-2, après dix
ans à compter de la réception des travaux ou, en application de l’article 1792-3,
à l’expiration du délai visé à cet article.
Article 1792-4-2
Les actions en responsabilité dirigées contre un sous-traitant en raison de
dommages affectant un ouvrage ou des éléments d’équipement d’un ouvrage
mentionnés aux articles 1792 et 1792-2 se prescrivent par dix ans à compter de
la réception des travaux et, pour les dommages affectant ceux des éléments
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d’équipement de l’ouvrage mentionnés à l’article 1792-3, par deux ans à compter


de cette même réception.
Article 1792-4-3
En dehors des actions régies par les articles  1792-3, 1792-4-1 et 1792-4-2,
les actions en responsabilité dirigées contre les constructeurs désignés aux
articles 1792 et 1792-1 et leurs sous-traitants se prescrivent par dix ans à compter
de la réception des travaux.
Article 1792-5
Toute clause d’un contrat qui a pour objet, soit d’exclure ou de limiter la
responsabilité prévue aux articles 1792, 1792-1 et 1792-2, soit d’exclure les garanties
prévues aux articles 1792-3 et 1792-6 ou d’en limiter la portée, soit d’écarter ou de
limiter la solidarité prévue à l’article 1792-4, est réputée non écrite.
Article 1792-6 [voir ci-dessous]
Article 1792-7
Ne sont pas considérés comme des éléments d’équipement d’un ouvrage au
sens des articles  1792, 1792-2, 1792-3 et 1792-4 les éléments d’équipement, y
compris leurs accessoires, dont la fonction exclusive est de permettre l’exercice
d’une activité professionnelle dans l’ouvrage.
Article 1792-6
La réception est l’acte par lequel le maître de l’ouvrage déclare accepter l’ouvrage
avec ou sans réserves. Elle intervient à la demande de la partie la plus diligente,
soit à l’amiable, soit à défaut judiciairement. Elle est, en tout état de cause,
prononcée contradictoirement.
La garantie de parfait achèvement, à laquelle l’entrepreneur est tenu pendant
un délai d’un an, à compter de la réception, s’étend à la réparation de tous
les désordres signalés par le maître de l’ouvrage, soit au moyen de réserves 101
mentionnées au procès-verbal de réception, soit par voie de notification écrite
pour ceux révélés postérieurement à la réception.
Les délais nécessaires à l’exécution des travaux de réparation sont fixés d’un
commun accord par le maître de l’ouvrage et l’entrepreneur concerné.
En l’absence d’un tel accord ou en cas d’inexécution dans le délai fixé, les travaux
peuvent, après mise en demeure restée infructueuse, être exécutés aux frais et
risques de l’entrepreneur défaillant.
L’exécution des travaux exigés au titre de la garantie de parfait achèvement est
constatée d’un commun accord, ou, à défaut, judiciairement.
La garantie ne s’étend pas aux travaux nécessaires pour remédier aux effets de
l’usure normale ou de l’usage.
Article 1793
Lorsqu’un architecte ou un entrepreneur s’est chargé de la construction à
forfait d’un bâtiment, d’après un plan arrêté et convenu avec le propriétaire
du sol, il ne peut demander aucune augmentation de prix, ni sous le prétexte
de l’augmentation de la main-d’œuvre ou des matériaux, ni sous celui de
changements ou d’augmentations faits sur ce plan, si ces changements ou
augmentations n’ont pas été autorisés par écrit, et le prix convenu avec le
propriétaire.
Article 1794
Le maître peut résilier, par sa simple volonté, le marché à forfait, quoique l’ouvrage
soit déjà commencé, en dédommageant l’entrepreneur de toutes ses dépenses,
de tous ses travaux, et de tout ce qu’il aurait pu gagner dans cette entreprise.
Article 1795
Le contrat de louage d’ouvrage est dissous par la mort de l’ouvrier, de l’architecte
ou entrepreneur.
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Article 1796
Mais le propriétaire est tenu de payer en proportion du prix porté par la
convention, à leur succession, la valeur des ouvrages faits et celle des matériaux
préparés, lors seulement que ces travaux ou ces matériaux peuvent lui être utiles.
Article 1797
L’entrepreneur répond du fait des personnes qu’il emploie.
Article 1798
Les maçons, charpentiers et autres ouvriers qui ont été employés à la construction
d’un bâtiment ou d’autres ouvrages faits à l’entreprise, n’ont d’action contre celui
pour lequel les ouvrages ont été faits, que jusqu’à concurrence de ce dont il se
trouve débiteur envers l’entrepreneur, au moment où leur action est intentée.
Article 1799
Les maçons, charpentiers, serruriers et autres ouvriers qui font directement des
marchés à prix fait, sont astreints aux règles prescrites dans la présente section :
ils sont entrepreneurs dans la partie qu’ils traitent.

2. Dispositions relatives aux retenues de garantie en matière de


marchés de travaux définis par l’article 1779-3° du Code civil
Article 1799-1
Le maître de l’ouvrage qui conclut un marché de travaux privé visé au 3° de
l’article 1779 doit garantir à l’entrepreneur le paiement des sommes dues lorsque
celles-ci dépassent un seuil fixé par décret en Conseil d’État.
Lorsque le maître de l’ouvrage recourt à un crédit spécifique pour financer
les travaux, l’établissement de crédit ne peut verser le montant du prêt à une
102 personne autre que celles mentionnées au 3° de l’article 1779 tant que celles-
ci n’ont pas reçu le paiement de l’intégralité de la créance née du marché
correspondant au prêt. Les versements se font sur l’ordre écrit et sous la
responsabilité exclusive du maître de l’ouvrage entre les mains de la personne
ou d’un mandataire désigné à cet effet.
Lorsque le maître de l’ouvrage ne recourt pas à un crédit spécifique ou lorsqu’il
y recourt partiellement, et à défaut de garantie résultant d’une stipulation
particulière, le paiement est garanti par un cautionnement solidaire consenti
par un établissement de crédit, une entreprise d’assurance ou un organisme de
garantie collective, selon des modalités fixées par décret en Conseil d’État. Tant
qu’aucune garantie n’a été fournie et que l’entrepreneur demeure impayé des
travaux exécutés, celui-ci peut surseoir à l’exécution du contrat après mise en
demeure restée sans effet à l’issue d’un délai de quinze jours.
Les dispositions de l’alinéa précédent ne s’appliquent pas lorsque le maître de
l’ouvrage conclut un marché de travaux pour son propre compte et pour la
satisfaction de besoins ne ressortissant pas à une activité professionnelle en
rapport avec ce marché.
Les dispositions du présent article ne s’appliquent pas aux marchés conclus
par un organisme visé à l’article  L.  411-29 du Code de la construction et de
l’habitation [organisme d’habitations à loyer modéré], ou par une société
d’économie mixte, pour des logements à usage locatif aidés par l’État et réalisés
par cet organisme ou cette société.
Décret no 99-658 du 30 juillet 1999, pris pour l’application de l’article 1799-1
du Code civil et fixant un seuil de garantie de paiement aux entrepreneurs de
travaux.
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Article 1er
Le seuil prévu au premier alinéa de l’article 1799-1 du Code civil est fixé, hors
taxes, à 79 000 F et, à compter du 1er janvier 2002, à 12 000 €. Les sommes dues
s’entendent du prix convenu au titre du marché, déduction faite des arrhes et
acomptes versés lors de la conclusion de celui-ci.
Pour l’application du deuxième alinéa de l’article 1799-1 précité, le crédit auquel
recourt le maître de l’ouvrage doit être destiné exclusivement et en totalité au
paiement de travaux exécutés par l’entrepreneur.
Le cautionnement solidaire prévu au troisième alinéa de l’article 1799-1 du Code
civil doit être donné par un établissement de crédit, une entreprise d’assurance
ou un organisme de garantie collective ayant son siège ou une succursale sur le
territoire d’un État membre de la Communauté européenne ou d’un autre État
partie à l’accord sur l’Espace économique européen. La caution est tenue sur les
seules justifications présentées par l’entrepreneur que la créance est certaine,
liquide et exigible et que le maître de l’ouvrage est défaillant.
La mise en demeure visée au troisième alinéa de l’article 1799-1 du Code civil est
faite par lettre recommandée avec demande d’avis de réception.
Loi n° 71-584 du 16 juillet 1971 tendant à réglementer les retenues de garantie
en matière de marchés de travaux définis par l’article 1779-3o du Code civil.
Article 1er
Les paiements des acomptes sur la valeur définitive des marchés de travaux
privés visés à l’article 1779-3° du Code civil peuvent être amputés d’une retenue
égale au plus à 5 % de leur montant et garantissant contractuellement l’exécution
des travaux, pour satisfaire, le cas échéant, aux réserves faites à la réception par
le maître de l’ouvrage.
Le maître de l’ouvrage doit consigner entre les mains d’un consignataire, accepté 103
par les deux parties ou à défaut désigné par le président du tribunal de grande
instance ou du tribunal de commerce, une somme égale à la retenue effectuée.
Dans le cas où les sommes ayant fait l’objet de la retenue de garantie dépassent
la consignation visée à l’alinéa précédent, le maître de l’ouvrage devra compléter
celle-ci jusqu’au montant des sommes ainsi retenues.
Toutefois, la retenue de garantie stipulée contractuellement n’est pas pratiquée
si l’entrepreneur fournit pour un montant égal une caution personnelle et
solidaire émanant d’un établissement financier figurant sur une liste fixée par
décret.
Article 2
À l’expiration du délai d’une année à compter de la date de réception, faite
avec ou sans réserve, des travaux visés à l’article précédent, la caution est libérée
ou les sommes consignées sont versées à l’entrepreneur, même en l’absence de
mainlevée, si le maître de l’ouvrage n’a pas notifié à la caution ou au consignataire,
par lettre recommandée, son opposition motivée par l’inexécution des
obligations de l’entrepreneur. L’opposition abusive entraîne la condamnation de
l’opposant à des dommages-intérêts.
Article 3
Sont nuls et de nul effet, quelle qu’en soit la forme, les clauses, stipulations
et arrangements, qui auraient pour effet de faire échec aux dispositions des
articles 1er et 2 de la présente loi.
Article 4
La présente loi est applicable aux conventions de sous-traitance.
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3. Dispositions relatives à la sous-traitance


(loi no 75-1334 du 31 décembre 1975)
Titre 1er DISPOSITIONS GÉNÉRALES
Article 1er
Au sens de la présente loi, la sous-traitance est l’opération par laquelle un
entrepreneur confie par un sous-traité, et sous sa responsabilité, à une autre
personne appelée sous-traitant l’exécution de tout ou partie du contrat
d’entreprise ou d’une partie du marché public conclu avec le maître de l’ouvrage.
Article 2
Le sous-traitant est considéré comme entrepreneur principal à l’égard de ses
propres sous-traitants.
Article 3
L’entrepreneur qui entend exécuter un contrat ou un marché en recourant à un
ou plusieurs sous-traitants doit, au moment de la conclusion et pendant toute
la durée du contrat ou du marché, faire accepter chaque sous-traitant et agréer
les conditions de paiement de chaque contrat de sous-traitance par le maître de
l’ouvrage ; l’entrepreneur principal est tenu de communiquer le ou les contrats
de sous-traitance au maître de l’ouvrage lorsque celui-ci en fait la demande.
Lorsque le sous-traitant n’aura pas été accepté ni les conditions de paiement
agréées par le maître de l’ouvrage dans les conditions prévues à l’alinéa précédent,
l’entrepreneur principal sera néanmoins tenu envers le sous-traitant mais ne
pourra invoquer le contrat de sous-traitance à l’encontre du sous-traitant.

104 Titre II DU PAIEMENT DIRECT


Article 4
Le présent titre s’applique aux marchés passés par l’État, les collectivités locales,
les établissements et entreprises publics.
Article 5
Sans préjudice de l’acceptation prévue à l’article 3, l’entrepreneur principal doit,
lors de la soumission, indiquer au maître de l’ouvrage la nature et le montant de
chacune des prestations qu’il envisage de sous-traiter ainsi que les sous-traitants
auxquels il envisage de faire appel.
En cours d’exécution du marché, l’entrepreneur principal peut faire appel à de
nouveaux sous-traitants, à la condition de les avoir déclarés préalablement au
maître de l’ouvrage.
Article 6
Le sous-traitant direct du titulaire du marché qui a été accepté et dont les
conditions de paiement ont été agréées par le maître de l’ouvrage, est payé
directement par lui pour la part du marché dont il assure l’exécution.
Toutefois les dispositions de l’alinéa précédent ne s’appliquent pas lorsque
le montant du contrat de sous-traitance est inférieur à un seuil qui, pour
l’ensemble des marchés prévus au présent titre, est fixé à 600 €; ce seuil peut être
relevé par décret en Conseil d’État en fonction des variations des circonstances
économiques. En deçà de ce seuil, les dispositions du titre III de la présente loi
sont applicables.
En ce qui concerne les marchés industriels passés par le ministère de la Défense,
un seuil différent peut être fixé par décret en Conseil d’État.
Ce paiement est obligatoire même si l’entrepreneur principal est en état de
liquidation des biens, de règlement judiciaire [redressement ou liquidation
judiciaire] ou de suspension provisoire des poursuites.
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Le sous-traitant qui confie à un autre sous-traitant l’exécution d’une partie du


marché dont il est chargé est tenu de lui délivrer une caution ou une délégation
de paiement dans les conditions définies à l’article 14.
Article 7
Toute renonciation au paiement direct est réputée non écrite.
Article 8
L’entrepreneur principal dispose d’un délai de quinze jours, comptés à partir de
la réception des pièces justificatives servant de base au paiement direct, pour
les revêtir de son acceptation ou pour signifier au sous-traitant son refus motivé
d’acceptation.
Passé ce délai, l’entrepreneur principal est réputé avoir accepté celles des pièces
justificatives ou des parties de pièces justificatives qu’il n’a pas expressément
acceptées ou refusées.
Les notifications prévues à l’alinéa 1er sont adressées par lettre recommandée
avec accusé de réception.
Article 9
La part du marché pouvant être nantie par l’entrepreneur principal est limitée à
celle qu’il effectue personnellement.
Lorsque l’entrepreneur envisage de sous-traiter une part du marché ayant fait
l’objet d’un nantissement, l’acceptation des sous-traitants prévue à l’article 3 de
la présente loi est subordonnée à une réduction du nantissement à concurrence
de la part que l’entrepreneur se propose de sous-traiter.
Article 10
Le présent titre s’applique :
– aux marchés sur adjudication ou sur appel d’offres dont les avis ou appels sont
lancés plus de trois mois après la publication de la présente loi ; 105
– aux marchés de gré à gré dont la signature est notifiée plus de six mois après
cette même publication.

Titre III. DE L’ACTION DIRECTE


Article 11
Le présent titre s’applique à tous les contrats de sous-traitance qui n’entrent pas
dans le champ d’application du titre II.
Article 12
Le sous-traitant a une action directe contre le maître de l’ouvrage si l’entrepreneur
principal ne paie pas, un mois après en avoir été mis en demeure, les sommes
qui sont dues en vertu du contrat de sous-traitance ; copie de cette mise en
demeure est adressée au maître de l’ouvrage.
Toute renonciation à l’action directe est réputée non écrite.
Cette action directe subsiste même si l’entrepreneur principal est en état de
liquidation des biens, de règlement judiciaire ou de suspension provisoire des
poursuites.
Les dispositions du deuxième alinéa de l’article  1799-1du Code civil sont
applicables au sous-traitant qui remplit les conditions édictées au présent article.
Article 13
L’action directe ne peut viser que le paiement correspondant aux prestations
prévues par le contrat de sous-traitance et dont le maître de l’ouvrage est
effectivement bénéficiaire.
Les obligations du maître de l’ouvrage sont limitées à ce qu’il doit encore
à l’entrepreneur principal à la date de la réception de la copie de la mise en
demeure prévue à l’article précédent.
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Article 13-1
L’entrepreneur principal ne peut céder ou nantir les créances résultant du
marché ou du contrat passé avec le maître de l’ouvrage qu’à concurrence des
sommes qui lui sont dues au titre des travaux qu’il effectue personnellement.
Il peut, toutefois, céder ou nantir l’intégralité de ces créances sous réserve
d’obtenir, préalablement et par écrit, le cautionnement personnel et solidaire
visé à l’article 14 de la présente loi, vis-à-vis des sous-traitants.
Article 14
À peine de nullité du sous-traité, les paiements de toutes les sommes dues par
l’entrepreneur au sous-traitant, en application de ce sous-traité, sont garantis
par une caution personnelle et solidaire obtenue par l’entrepreneur d’un
établissement qualifié, agréé dans des conditions fixées par décret. Cependant,
la caution n’aura pas lieu d’être fournie si l’entrepreneur délègue le maître de
l’ouvrage au sous-traitant dans les termes de l’article  1275 du Code civil, à
concurrence du montant des prestations exécutées par le sous-traitant.
À titre transitoire, la caution pourra être obtenue d’un établissement figurant sur
la liste fixée par le décret pris en application de la loi no 71-584 du 16 juillet 1971
concernant les retenues de garantie.
Article 14-1
Pour les contrats de travaux de bâtiment et de travaux publics :
– le maître de l’ouvrage doit, s’il a connaissance de la présence sur le chantier
d’un sous-traitant n’ayant pas fait l’objet des obligations définies à l’article 3, ou
à l’article 6, ainsi que celles définies à l’article 5, mettre l’entrepreneur principal
ou le sous-traitant en demeure de s’acquitter de ces obligations. Ces dispositions
s’appliquent aux marchés publics et privés ;
106 – si le sous-traitant accepté, et dont les conditions de paiement ont été agréées
par le maître de l’ouvrage dans les conditions définies par décret en Conseil
d’État, ne bénéficie pas de la délégation de paiement, le maître de l’ouvrage doit
exiger de l’entrepreneur principal qu’il justifie avoir fourni la caution.
Les dispositions ci-dessus concernant le maître de l’ouvrage ne s’appliquent pas
à la personne physique construisant un logement pour l’occuper elle-même ou
le faire occuper par son conjoint, ses ascendants, ses descendants ou ceux de
son conjoint.
Les dispositions du deuxième alinéa s’appliquent également au contrat de
sous-traitance industrielle lorsque le maître de l’ouvrage connaît son existence,
nonobstant l’absence du sous-traitant sur le chantier. Les dispositions du
troisième alinéa s’appliquent également au contrat de sous-traitance industrielle.

Titre IV. DISPOSITIONS DIVERSES


Article 15
Sont nuls et de nul effet, quelle qu’en soit la forme, les clauses, stipulations
et arrangements qui auraient pour effet de faire échec aux dispositions de la
présente loi.
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Index
Action directe — 16, 18, 45, 57, 84, 105
Assurance de dommages-ouvrage — 10
(mention par le notaire) — 47
(obligation de souscription) — 10, 22, 23, 47, 85, 91
Assurance de responsabilité décennale
(mention par le notaire) — 96
(obligation de souscription) — 10, 88, 89, 91
Assurances
(principales assurances) — 24, 31, 32, 34, 44, 47, 66, 83, 85
Atteinte à la propriété — 60, 62
Atteintes à l’environnement — 45, 50, 60, 75, 77
Avenant — 15

Causes d’exonération — 58
Conformité — 24, 31, 49, 50, 52, 55, 56, 64, 83, 85, 90
Contrat de construction de maisons individuelles — 17, 21, 27, 29, 52
(notice descriptive) — 22, 26, 35, 36, 37

Décompte définitif — 14, 15 107


Décompte provisoire — 13, 14
Délai
(obligation de livrer dans le) — 10, 14, 15, 17, 19, 21, 22, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30,
31, 32, 34, 37, 38, 39, 40, 42, 51, 57, 58, 63, 82, 90, 91, 92, 95, 96, 97, 98, 101,
102, 103, 105
Délégation de paiement du sous-traitant — 18
Devis — 9, 12, 54, 57, 87, 99
Dommages à l’ouvrage en cours de travaux — 83
Dommages aux avoisinants — 50, 60, 64, 65, 66, 78
Dommages aux existants appartenant au maître de l’ouvrage — 60
Dommages aux préposés — 46, 78
Dommages aux tiers — 78
Dommages causés par les véhicules-outils — 60
Dommages et intérêts — 51, 52, 53, 56, 58, 63
Dommages-ouvrage — 32, 51

Empiétement — 56, 60, 62


Entrepreneur principal/locateur d’ouvrage — 8, 16, 17, 18, 19, 20, 39, 54, 104,
105, 106
Erreur d’implantation — 55, 56
État de situation — 13, 14, 15
Exécution
(obligation d’) — 51
Exécution des travauX — 10, 12, 13, 19, 21, 22, 24, 25, 27, 28, 30, 31, 34, 35, 39, 41,
49, 56, 83, 95, 97, 101, 103
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Exécution forcée — 50
Exécution forcée des travaux — 51

Faute inexcusable — 7, 43, 46, 70, 71, 72, 73


Force majeure — 25, 39, 52, 56, 58, 59, 69, 83
Fourniture de matériaux — 7

Garantie de bon fonctionnement — 22, 96, 100


Garantie de paiement — 17, 32, 39, 40, 42, 103
Garantie de parfait achèvement — 51, 55, 90, 91, 92, 95, 96, 98, 101
Garanties financières — 31, 39
Groupement momentané d’entreprises (GME) — 8

Immixtion fautive du maître de l’ouvrage — 59

Maître d’ouvrage — 21, 79, 89, 95, 97


Mandat — 7, 23, 25, 28
Marché au métré — 12
Marche de travaux/contrat d’entreprise — 7, 9, 10, 16, 104
Marché de travaux/contrat d’entreprise
(définition) — 37
(différents marchés) — 11
(preuve [écrit obligatoire]) — 9, 11
108 Marché forfaitaire — 11, 79
Mémoire définitif — 14, 15

Obligation de conseil — 54, 55


Obligation de moyen — 53
Obligation de résultat — 52, 53, 54, 58
Obligations réciproques — 9

Paiement des travaux — 13, 18, 23, 31


Pénalités forfaitaires — 27, 31, 32, 58
Permis au feu — 57

Responsabilité contractuelle — 45, 50, 58, 62, 84, 91, 98


Responsabilité décennale — 8, 22, 23, 32, 47, 85, 89, 92, 96, 100
Responsabilité délictuelle — 50
Retenue de garantie — 39, 40, 41, 42, 90, 103

Souscription assurance de responsabilité — 10, 22, 47, 56, 75, 78, 88, 89, 91, 96
Sous-traitance — 7, 12, 14, 16, 17, 19, 20, 21, 30, 34, 99, 104, 105, 106
Sous-traitant — 7, 8, 14, 16, 17, 18, 19, 20, 30, 34, 47, 53, 54, 59, 101, 104, 105, 106
(délégation de paiement) — 16, 17, 18, 19, 105, 106
Textes de référence — 22, 39, 79
Travailleur temporaire (faute inexcusable) — 73
Travaux sur dépenses contrôlées — 11
Troubles de voisinage — 50, 61, 64
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Droit & construction


PRATIQUE
Risques et litiges des marchés privés de travaux
Risques et litiges
des marchés privés de travaux
La collection des Guide Pratique « Droit & Construction » propose des réponses concrètes
aux problèmes juridiques et contractuels qui se posent quotidiennement aux professionnels
de la construction et de l’immobilier. Avec une approche didactique, des tableaux de synthèse
et de nombreux cas pratiques, cette collection permet à tous d’acquérir les fondamentaux du droit
et de la règlementation.

GUIDE
Ce guide aborde les règles et les pièges liés à la passation des marchés privés de travaux
de bâtiment. Il présente également les litiges découlant de l’exécution de l’ouvrage jusqu’à
la garantie de parfait achèvement.
Sont ainsi évoqués les différents types de marchés (dont le contrat de construction de maisons
individuelles), les règles qui les régissent et les obligations qui en découlent (norme NF P03-001,
sous-traitance, garanties, etc.).
Les risques et les litiges nés à l’occasion de l’exécution sont abordés au regard des dommages
causés tant au maître de l’ouvrage qu’aux autres entrepreneurs et aux personnes extérieures aux
chantiers (tiers, voisins).
À chaque fois sont rappelés les grands principes de responsabilités fondant les recours (avec les
références aux articles de loi et aux jurisprudences phares) ainsi que les garanties et/ou assurances
obligatoires ou facultatives permettant de sécuriser le constructeur dans l’acte de construire.
Rédigé par François-Xavier Ajaccio, consultant en risques et assurances-construction, ce guide est

Risques et litiges des


notamment destiné aux entrepreneurs et artisans du bâtiment, aux maîtres d’ouvrage, aux maîtres
d’œuvre, aux juristes, aux assureurs et aux experts.

marchés privés de travaux


> Passation des marchés
> Exécution et réception des travaux
> Garantie de parfait achèvement

SIÈGE SOCIAL
8 4 , AV E N U E J E A N J A U R È S | C H A M P S - S U R - M A R N E | 7 74 4 7 M A R N E - L A -VA L L É E C E D E X 2
T É L . ( 3 3 ) 0 1 6 4 6 8 8 2 8 2 | F A X ( 3 3 ) 0 1 6 0 0 5 7 0 3 7 | w w w. c s t b . f r

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