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REPUBLIQUE TUNISIENNE ISSN : 0330-0013

MINISTERE DE L’INDUSTRIE
DE L’ENERGIE, DES PETITES ET
MOYENNES ENTREPRISES
OFFICE NATIONAL DES MINES

ANNALES
DES MINES ET DE LA GEOLOGIE

N° 43

Le Système d’Informations Géologiques et Minières


Un outil stratégique de développement durable
Hôtel Oriental Palace
28, 29 & 30 Septembre 2005

EDITIONS DU SERVICE GEOLOGIQUE DE TUNISIE


OFFICE NATIONAL DES MINES
24 Rue 8601 – 2035 La Charguia, Tunis
-2-

COMITE D’ HONNEUR

Monsieur le Ministre de l’Industrie, de l’Energie,


des petites & moyennes entreprises

Madame le Secrétaire d’Etat à l’Informatique

Monsieur le Directeur Général des Mines

Monsieur le Directeur Général de l’Office National des Mines

COMITE D’ORGANISATION
Mustapha Ben Haj Ali
Abdelbaki Mansouri
Rachid Sahli
Mustapha Chaabani
Moncef Amri
Habib Ben Salem
Mohsen Jouirou
Mokhtar Fakhraoui
Mourad El Koundi
Adel Sghaier
Mohsen Hassine
-3-

Sommaire
M. EL KOUNDI, M. BEL HAJ KALIFA & M. BEN HAJ ALI- METADONNEES DU SIGM :
NORMES ET APPORT QUALITATIF……………………………………………. 5.

M. EL KOUNDI, E. M. ESSID, W. RAZZAG et M. BEN HAJ ALI- LES DONNEES « SRTM » : UNE
NOUVELLE SOURCE DE DONNEES TOPOGRAPHIQUES. …………………. 17

R. MAAMRI, M. EL KOUNDI, M. RABHI & M. BEN HAJ ALI- ETUDE DES ALEAS DES
RISQUES NATURELS DANS LA ZONE DE SEBKHET SEJOUMI (TUNIS) … 25

N. REBAI, Y. MABROUK et S. BOUAZIZ - ELABORATION D’UN SIG INTEGRANT DES


MODELES DE REPRESENTATION RELATIFS AUX DONNEES GEOLOGIQUES ET
STRUCTURALES DU SAHEL DE SFAX. ……………………………………… 37

T. SLAMA, N. REBAI, H.ZOUARI & M. M. TURKI- PROGICIEL DE GESTION DE BASE DE


DONNEES GEOREFERENCEES ET DE METADONNEES SECURISEES EN RESEAU LOCAL
(LAN). APPLICATION AUX DONNEES GEOLOGIQUES …………………… 53

K. DADI, N. REBAI et S. BOUAZIZ- CONTRIBUTION DU SIG A L’ETUDE D’IMPACT SUR


L’ENVIRONNEMENT DE L’EXPLOITATION DES CARRIERES. …………… 67

H. BAHRI , N. REBAI & A. ZAIER- APPORT DU SIG POUR L’ETUDE DE LA VULNERABILITE DE


LA NAPPE MAASTRICHTIENNE DE SRA OUERTANE (CENTRE OUEST DE LA TUNISIE)
……………………………………………………………………………………………….. 80

S.BOUAZIZ, S.BOUAZIZ & N., REBAI - L’APPORT DU SYSTEME D’INFORMATIONS


GEOGRAPHIQUES ET DU MODELE NUMERIQUE DE TERRAIN POUR L’ETUDE
GEOLOGIQUE DE LA REGION D’AGAREB. …………………………………. 93

N. REBAI, T. JAMMAZI & S. BOUAZIZ - CREATION DUN SITE WEB DYNAMIQUE POUR LA
VALORISATION DU PATRIMOINE GEOLOGIQUE ET NATUREL : APPLICATION DANS LE
SUD TUNSIEN. …………………………………………………………………… 105

M.BOUAZIZ,, S. BOUAZIZ & M. R. MAHJOUB - APPLICATION DU SYSTEME


D’INFORMATION GEOGRAPHIQUE A L’ETUDE DE L’EROSION HYDRIQUE ET
L’AMENAGEMENT DU BASSIN VERSANT D’AGAREB-SFAX. …………… 113

E. RIAHI CHANDOUL, N. REBAI; S. BOUAZIZ & H. BEN DHIA - ÉLABORATION D’UNE BASE
DE DONNÉES HYDROGÉOLOGIQUES POUR LA RÉGION DE GABÈS « BDHYDGABES ».
…………………………………………………………………………………….. 129

K. FAHEM, M.H. INOUBLI, A. MANSOURI, J.DHIFI & F. DHAHA - APPORT DE LA


GRAVIMETRIE DANS LA CARACTERISATION GEOSTRUCTURALE ET L’EXPLORATION
DES POTENTIALITES MINIERES DE NEFZA - ZAHRET MEDIEN. ………. 141

LIVRET GUIDE DE L’EXCURSION DANS LA REGION DU SAHEL ……….. 158

Rédaction, Mise en pages et Secretariat


Moncef AMRI
-4-
-5-
IXème Journées de la Géologie tunisienne, Tunis 28-29&30 septembre 2005
Métadonnées du SIGM : normes et apport qualitatif

M. EL KOUNDI, M. BEL HAJ KALIFA & M. BEN HAJ ALI

Résumé

Dans le cadre de la mise en place du Système d’Informations Géologiques et Minières, l’ONM s’est
proposé de mettre ses données au format numérique pour les utilisateurs potentiels, tunisiens et
étrangers. Afin de faciliter la recherche et d’optimiser la recherche de ces documents, l’ONM a
procédé à la mise en place d’un catalogue de métadonnées décrivant les données qu’il possède et
conçu suivant un modèle standard. Cet article présente quelques normes de catalogues utilisées dans le
monde et décrit celui adopté par l’ONM.
Introduction

Dans le cadre de sa mission, l’Office National des Mines (ONM) procède au stockage, à la gestion et à
la diffusion de tout un patrimoine national de données relevant des Sciences de la Terre.
Ces données ayant été acquises dans des espaces spatio-temporelles divers (informations s’étalant sur
plus d’un siècle et couvrant la totalité du territoire tunisien) sont de natures différentes, ne possèdent
pas des valeurs de qualité voisines et sont reportées sur des supports différents (numériques, rapports,
cartes papier, …).
Avec la mise en place du Système d’Informations Géologiques et Minières, l’ONM s’est fixé comme
but de bien organiser ces données et de proposer, aux utilisateurs externes, un moyen efficace afin de
bien localiser et extraire les données voulues. Pour se faire, l’ONM a procédé à la mise en place d’un
catalogue de métadonnées décrivant les données qu’il possède et conçu suivant un modèle standard.

Postes clients

Géophysique

Serveur Géochimie

Carte 50-100

* Base de données Oracle Coupes géologiques


* Droits d’accès
* Documentation Forages
* Documents numériques
Indices miniers

Définition
Les métadonnées sont des catalogues de référence qui donnent des informations sur les données que
possède un organisme. Ils sont apparus dans ces derniers avec le besoin d’organiser la masse de
données de plus en plus importante. Ils décrivent les données d’un thème associé et donnent
l’information nécessaire pour comprendre, localiser et rechercher les données associées. Ce sont les
données sur les données ou encore une représentation d’une représentation de la réalité.
-6-
Le rôle des métadonnées est donc de rendre les informations visibles aux utilisateurs potentiels
externes pour qu’ils puissent découvrir qui détient quelle information et quelles sont les conditions
d’accès.

Normes
Si l’on conçoit que seulement les utilisateurs internes à l’organisme utilisent ces catalogues de données
on n’aura donc pas de problèmes à adopter des méthodes de documentation différentes et propres pour
chaque organisme, mais ceci n’est pas le cas. En effet si un utilisateur externe trouve des difficultés à
chercher ce qu’il veut, l’intérêt des métadonnées sera mis en cause et on tomberai dans une
contradiction de fond : Les métadonnées, originellement conçues pour organiser les données et
simplifier leur recherche deviendront quelque chose d’abstrait et difficilement utilisable, d’où l’intérêt
d’une normalisation.
Des tentatives de normalisation ont vu le jour dans les années 1990 et ils ont aboutis à des normes dont
voici quelques exemples :

LA NORME FGDC_CSDGM :
"Content Standard for Digital Geospacial Metadata" développée en 1994 par le "Federal Geographic
Data Comitee".
C’est une norme complète comprenant 219 champs pour décrire une ressource donnée.
(http://www.fgdc.gov/metadata/constant.html).
-7-

Cette norme a été résumée comme suit :

Citation Use Constraints


Description Point of contact
Time period of content Browse graphic
1/ Identification Status Dataset credit
Spatial Domain Security information
Keywords Native environment
Access Constraints Cross reference

Attribute accuracy Positional Accuracy


2/ Data Quality Logical consistency report Lineage
Completeness report Cloud cover

Indirect spatial reference Point & vector Object info


3/ Spatial Data Organisation
Direct spatial reference Raster object information

4/ Spatial Reference Horizontal coordinate system Vertical coordinate system

5/ Entity and Attribute Detail Description Overview description

Distributor Custom order process


Resources description Technical prerequisites
6/ Distribution Information
Distribution liability Available time period
Standard order process
-8-

Metadata date Metadata time convention


Metadata review date
7/ Metadata Reference Metadata contact Metadata use constraints
Metadata standard name Metadata security info
Metadata standard version

Originator Series information


Publication date Publication information
Publication time Other citation details
8/ Citation information
Title Online linkage
Edition Larger work citation
Geospatial data form

9/ Time Period Information Calendar date Time of day

Contact person primary


Contact organisation Contact e-mail adresse
10/ Contact Information Contact address Hours of service
Contact voice telephone Contact instructions
Contact TDD telephone

LA NORME ISO/TC211 :
L’organisation de standardisation internationale (Intenational Standardisation Organisation, ISO) a
développé à l’aide de son Comité Technique 211 une famille de normes liées à l’information
géospatiale.

Celle liée aux métadonnées est la 3ième version a été publiée en Juin 2000. Elle comprend dix parties :

Language of dataset Image identification


Dataset char. Code set Status
Abstract Dataset extend
Purpose Resolution level code
1/ Identification Supplemental information Category
Dataset environment Primary point if contact
Dataset credit Browse graphic
Citation Dataset association
Initiative identification Dataset constraints
-9-
Data quality code Data quality extend
2/ Data Quality Logical consistency report Lineage
Completeness report Cloud cover

Lineage level code Lineage extend


3/ Lineage Lineage level description Usage
Lineage report

Spatial representation type Raster spatial representation


4/ Spatial Data Representation
Vector spatial representation Image spatial representation

Temporal reference system Spatial reference system type


name code
5/ Reference System Temporal reference system Spatial reference by
description geographic identifier
Temporal reference system Spatial reference by
citation coordinates

6/ Feature Catalogue External feature catalogue Internal feature catalogue

7/ Distribution Distribution information Distribution format

Metadata file identifier Metadata ancillary


Metadata parent ident. Metadata constraints
8/ Metadata Reference
Metadata application schema Metadata security constraints
Metadata date info. Metadata extension

Title Dataset identifier


Alternate title Dataset identifier code
Citation responsible Presentation form code
9/ Citation information
Reference date Series name
Reference date type Issue identification
Edition Other citation details

Postal address TDD telephone


City
Administrative area E-mail address
10/ Address
Postal code Address online resource
Country Hours of service
Voice telephone Contact instructions
- 10 -
LA NORME CEN/TC287 ENV 12657 :
C’est un équivalent Européen de la norme CSDGM, elle a été élaborée en 1997-1998 par le Comité
Européen de Normalisation (Comité Technique 287) ;
http://forum.afnor.fr/afnor/WORK/AFNOR/GPN2/Z13C/index.htm.
Dans les dernières années, on a assisté à une redirection dans la vue de conception des normes :
Pourquoi utiliser des normes très longues et complexes au risque d’aboutir rapidement à des
informations incomplètes ou dépassées et finir ainsi par réunir l’objectif global de la documentation ?
Des initiatives de documentation par des métadonnées simples "de découverte" sont apparues dans le
but de permettre aux utilisateurs potentiels de trouver qui détient quelle information et ainsi de la
contacter pour plus de précisions.
Toutes les normes apparues comportent généralement les six parties suivantes :
1. Identification (Titre, date, mots clés…)
2. Qualité des données
3. Organisation spatiale des données (Raster, vecteur) et système de référence
géographique.
4. Description des objets et des attributs.
5. Distribution des données (contactes, formats…)
6. Référence des métadonnées (auteur…)

Métadonnées de l’ONM
Pour présenter le catalogue des métadonnées de l’ONM, les lots de données ont été classés et
hiérarchisées suivant l’organigramme suivant. Ces lots de données ont été classés de la façon suivante
:
1. Lot couvertures de base : renfermant les données d’ordre stratégique.
2. Lot GéoInformation : englobant l’information Bibliographique, les publications, les
carottes, …
3. Lot données de base : rassemblant les études de détail.
4. Lot études thématiques : consignant les résultats de différentes études thématiques.

Tous ces lots constitueront le catalogue des données disponibles à l’ONM. Chaque lot de données est
Métadonnées de L’ONM

Couvertures de base Géo_information Données de base Etudes thématiques

Cartes Cartes Cartes Cartes de. Coupes Biostra. / Indice Données de Analyses &
Géologiques Géophy. Géochim. S.U. Géologiques Paléonto. Minéral forage caract. Minérale

Cartes Cartes Cartes


à 1/50 000 & à 1/50 000 & à 1/50 000 &
1/100 000 1/100 000 1/100 000 Coupes
géologiques
Cartes Cartes Cartes de références
à 1/200 000 à 1/200 000 à 1/200 000
Coupes
géologiques
Cartes Cartes Cartes de terrain
à 1/500 000 à 1/500 000 à 1/500 000

Collections & Risques Exploration Etudes


Documentation Publications Carothèque Environnement
Musée Naturels Minérale géologiques
- 11 -
décrit par sept parties :
1. Identification : cette partie comporte les informations suivantes (nom abrégé, autres
noms, lot père, adresse Internet des données, dernière validation et dernière mise à jour)

IDENTIFICATION

Nom abrégé Titre abrégé du lot


Autre(s) nom(s) Autre Titre
Lot père Lot père
Ad. Internet des données Adresse Internet des données
Dernière validation Dernière validation(JJ/MM/AAAA)
Dernière mise à jour Dernière validation(JJ/MM/AAAA)

2. Généralité : les informations contenues dans cette partie sont les suivantes : résumé,
topologie, raison d’être, Informations complémentaires, Adresse Internet du modèle de données,
Domaine(s) d’utilisation, Document(s) de référence, Thème(s), Echantillon(s) et Lot(s) connexe(s)

GENERALITES

Résumé Résumé
Topologie Topologie
Raison d’être La raison d’être du lot
Informations complémentaires
Adresse Web du modèle URL du modèle des données
Domaine(s) d’utilisation Domaine d'utilisation
Document(s) de référence Journal officiel de la république tunisienne, article(s)…
Thème(s) Liste des mots clés.
Echantillon(s) carte d’extension, échantillon d’une carte, …
Lot(s) connexe(s) Travaux de même domaine (d’autres établissements…)

3. Système de référence : cette partie renseigne sur les référentiels (système de projection,
référentiel d’altitude) utilisés dans ce lot de données.
4. Informations qualité : Méthodes d’élaboration, Précision géographique, Précision
thématique, Précision temporelle, Conformité au modèle et Exhaustivité thématique

INFORMATIONS QUALITE

Méthodes d’élaboration Résumé de la méthode d'élaboration


Précision géographique Précision géographique
Précision thématique Précision thématique
Précision temporelle Précision temporelle
Conformité au modèle Conformité au modèle
Exhaustivité thématique Exhaustivité thématique
- 12 -
5. Extensions spatiales et temporelles : défini l’extension actuelle, l’état d’avancement, le
système de projection, les coordonnées x et y extrêmes, l’extension verticale, l’extension temporelle et
les limites géographiques par unité territoriale.

EXTENSIONS SPATIALE ET TEMPORELLE


Actuelles date de la dernière extension (JJ/MM/AAAA).
Etat d’avancement Etat d'avancement
Système de projection Système de projection
Coord. X extrême Coordonnées X min, X max.
Coord. Y extrêmes Coordonnées Y min, Y max.
Extension verticale L’altitude Z min, Z max.
Extension temporelle Date début, date (fin/dernière extension)

6. Informations administratives : comportant les informations sur le rôle des organismes et


le rôle des points de contacts.

INFORMATIONS ADMINISTRATIVES
Créateur : Etablissement
Distributeur : Etablissement
Rôle des organismes
Propriétaire : Etablissement
Administrateur : cas d’une Base de Données par exemple.
Contrat technique : Responsable (coordonnées)
Rôle des points de Contrat commercial : Responsable (coordonnées)
contacts Administrateur : cas d’une Base de Données par exemple.
Auteur : Responsable (coordonnées)

7. Diffusion : cette partie liste les différentes restrictions d’accès, la propriété


intellectuelle, les tarifs, l’unité minimale distribuée, l’adresse Internet des données, l’accès en ligne,
les commandes, les autres services offerts, des commentaires, les support(s) de diffusion et les
format(s) de diffusion

DIFFUSION
Restrictions d’accès Restriction d’accès (Publique, réservé à …)
Propriété intellectuelle Etablissement.
Tarifs Gratuite, prix par unité…
Unité minimale distribuée Exp. : coupure dans le cas de la carte géologique.
Adresse Internet des données
Accès en ligne Adresse Web du serveur de données.
Commandes Commande transmise par messagerie, fax, téléphone, …
Autres services offerts Travaux sur commande
Commentaires
Support(s) de diffusion Support de diffusion (Disquette, papier, CD_R, …)
Format(s) de diffusion Format de diffusion (E00, SHP, …)
- 13 -
La consultation du catalogue des Métadonnées est destinée à être diffusée sur Internet. Dans le cadre
du projet SIGM, un site Web a été conçu pour permettre de consulter ce catalogue via des mots clefs
thématiques et géographiques. Une interface de saisie/consultation a été réalisée dans le cadre de ce
projet pour permettre de renseigner les différents champs du catalogue.

Références bibliographiques
ASIT-VD (2000). Créer un SIT communal : Pourquoi, comment, avec qui ?. Association pour le
système d’information du territoire vaudois, avec le soutien de l’Union des communes vaudoises
(UCV), Lausanne, 15 p.
ASIT-VD (2000). Guide général – Mise en œuvre d’un SIT communal. Association pour le système
d’information du territoire vaudois, avec le soutien de l’Union des communes vaudoises (UCV),
Lausanne, 23 p.
ASIT-VD (2000). Cahier des charges – Gestion d’un SIT communal. Association pour le système
d’information du territoire vaudois, avec le soutien de l’Union des communes vaudoises (UCV),
Lausanne, 7 p.
ASIT-VD (2000). Cahier des charges – Numérisation de données géographiques. Association pour le
système d’information du territoire vaudois, avec le soutien de l’Union des communes vaudoises,
Lausanne, 12 p.
Carosio, A., Ed. (1999). Informations géographiques des conduites souterraines. Journée d’étude du
15 octobre 1999, Zurich, Suisse. Rapport IGP No. 291 f, EPFZ, Zurich, 87 p.[6] Castro, F. (1999).
Repérage des points adresses pour les bâtiments. Accord de participation VDNE-GE – EPFL. École
Polytechnique Fédérale de Lausanne, Lausanne, 74 p.
http://dgrwww.epfl.ch/SIRS/projets/cantons/pointsadresse.pdf
CNIG (1997). Communes et SIG, aperçu général. Fiche d’aide à la maîtrise d’ouvrage, 1ère Série
1997. Conseil National de l'Information Géographique, Paris, 4 p.
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CNIG (1998). Des données organisées en modèle utilisateur. Fiche d’aide à la maîtrise d’ouvrage,
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CNIG (1999). Normalisation. Fiche d’aide à la maîtrise d’ouvrage, 3ème Série 1999. Conseil National
de l'Information Géographique, Paris, 5 p.
http://www.cnig.fr/commun/proserv/ficheamo/amo.html
Confédération suisse (1979). Loi fédérale sur l’aménagement du territoire (Loi sur l'aménagement du
territoire, LAT). Berne, 12 p.
Confédération suisse (1989). Ordonnance sur l’aménagement du territoire (OAT). Etat le 1er juillet
1996. Berne, 10 p.
- 14 -
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informatique de la Conférence des offices romands d’aménagement du territoire et d’urbanisme,
Genève, 12 p.
Gilgen, M. (1999). Méta-information de données géoréférencées. Accords de participation ASITVD –
EPFL et VD-GE-NE – EPFL. École Polytechnique Fédérale de Lausanne, Lausanne, 88 p.
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Golay, F., R. Oggier et M. Gilgen (2000). SYRROU – Systèmes de repérage spatial des données
routières. Base pour la révision des normes VSS SN 640 910 et SN 640 911. Mandat de recherche
10/99 de l’Office fédéral des routes sur demande de l’Union des professionnels suisses de la route.
École Polytechnique Fédérale de Lausanne, Lausanne, 136 p.
http://dgrwww.epfl.ch/SIRS/projets/syrrou/Normes et standards pour données géographiques
Références
Accords VD-GE-NE / ASIT-VD / EPFL - 65 - MG / Décembre 2000
OFQC (1992). Infrastructures communales – 1. Cadastre, informatisation et gestion des réseaux.
Programme PI-BAT – Entretien et rénovation des constructions. Office fédéral des
questions conjoncturelles, Berne, 254 p.
S+T (2000). INTERLIS Version 2.0 – Manuel de référence. Office fédéral de topographie,
Direction fédérale des mensurations cadastrales, Wabern, 130 p.
http://www.interlis.ch/refdocs/iliv2-refman-07-04f.zip
SAT (1992). Aide à l’exécution en vue de l’établissement selon l’article 21 OAT de l’aperçu de l’état
de l’équipement. Service de l’aménagement du territoire du canton de Vaud, Lausanne, 41 p.
SESA (1999). Planification de l’évacuation des eaux des agglomérations – Plan général d’évacuation
des eaux – PGEE. Service des eaux, sols et assainissement, Etat de Vaud, Lausanne, 17 p.
SIA (1999). GEO405 Catalogues des données et des représentations pour les conduites de réseaux
souterrains. Cahier technique SIA 2015. Société suisse des ingénieurs et architectes, Zurich, 39 p.
SIA (1999). GEO405 Echange de données. Cahier technique SIA 2016. Société suisse des ingénieurs
et architectes, Zurich, 66 p.
SIA (1999). GEO405 Informations géographiques des conduites souterraines. Norme suisse SN 500
405. Société suisse des ingénieurs et architectes, Zurich, 56 p.
SITN (2000). Modèle des données de l’aménagement du territoire selon la norme GEOAT. Version
provisoire. Système d’Information du Territoire Neuchâtelois, République et canton de Neuchâtel,
Neuchâtel, 7 p.
VSA (1999). Datenstruktur Siedlungsentwässerung (VSA-DSS). Richtlinie für die
Datenstrukturierung in der Siedlungsentwässerung. Verband Schweizer Abwasser- und
Gewässerschutzfachleute, Zürich, 105 p.
VSA (2000). Informationsmanagement in der Siedlungsentwässerung. 215.
VSAMitgliederversammlung vom 26.5.2000 in Zürich-Altstetten. Verband Schweizer Abwasserund
Gewässerschutzfachleute, Zürich.
VSS (1989). Norme SN 640 910 : Système de repérage de base dans l’espace pour données routières.
Union des professionnels suisses de la route, Zurich, 14 p.
VSS (1989). Norme SN 640 920 : Signalisation et marquage des points de repère. Union des
professionnels suisses de la route, Zurich, 19 p.
VSS (1990). Norme SN 640 909 : Banques de données routières ; bases. Union des professionnels
suisses de la route, Zurich, 22 p.
VSS (1991). Norme SN 640 911 : Réseaux d’exploitation pour données routières. Union des
professionnels suisses de la route, Zurich, 21 p.
VSS (1993). Norme SN 640 940 : Catalogue des données routières - Principes fondamentaux. Union
des professionnels suisses de la route, Zurich.
VSS (1993). Norme SN 640 941 : Catalogue des données routières - Repérage dans l’espace. Union
des professionnels suisses de la route, Zurich, 18 p.
Normes et standards pour données géographiques Références
Accords VD-GE-NE / ASIT-VD / EPFL - 66 - MG / Décembre 2000
- 15 -
Netographie

[AFNOR] Commission de Normalisation Information Géographique (CN InfoGéo).


http://forum.afnor.fr/afnor/WORK/AFNOR/GPN2/ZC13/index.htm
[ASIT-VD] Association pour le système d’information du territoire vaudois. http://www.asit.vd.ch/
[ASPAN] Association suisse pour l'aménagement national. http://www.planning.ch/
[CEN/TC 287] CEN/TC 287 Geographic Information.
http://forum.afnor.fr/afnor/WORK/AFNOR/GPN2/Z13C/index.htm
[CNIG] Conseil National de l'Information Géographique. http://www.cnig.fr/
[COSIG] Coordination de l’information géographique et des systèmes d’information géographique.
http://www.cosig.ch/
[EAWAG] Eidgenössische Anstalt für Wasserversorgung, Abwasserreinigung und Gewässerschutz.
http://www.eawag.ch/
[INB/TK 151] INB/TK 151 Vermessung und Geoinformation. http://www.snv.ch/
[INTERLIS] INTERLIS – The GeoLanguage. http://www.interlis.ch/
[ISO/TC 211] ISO/TC 211 Geographic Information/Geomatics. http://www.statkart.no/isotc211/
[MO] Cours de mensuration officielle. http://dgrwww.epfl.ch/TOPO/MO_cours/
[OFAT] Office fédéral de l’aménagement du territoire. http://www.raumplanung.admin.ch/
[OFEFP] Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage. http://www.buwal.ch/
[OFS] Office fédéral de la statistique. http://www.statistik.admin.ch/
[OGC] Open GIS Consortium. http://www.opengis.org/
[OII] Geographic Data Exchange Standards. http://158.169.50.95:10080/oii/en/gis.html
[OMO] Ordonnance sur la mensuration officielle. http://www.admin.ch/ch/f/rs/c211_432_2.html
[ORF] Ordonnance sur le registre foncier (ORF). http://www.admin.ch/ch/f/rs/c211_432_1.html
[OSIG] Organisation Suisse pour l’Information Géographique. http://www.osig.ch/
[OTEMO] Ordonnance technique sur la mensuration officielle.
http://www.admin.ch/ch/f/rs/c211_432_21.html
[PLANAT] Plate-forme nationale « Dangers naturels ». http://www.planat.ch/
[S+T] Office fédéral de topographie. http://www.swisstopo.ch/
[SIA] Société suisse des ingénieurs et architectes. http://www.sia.ch/
[SNV] Schweizerische Normen-Vereinigung. http://www.snv.ch/
[VSS] Vereinigung Schweizerischer Strassenfachleute. http://www.vss.ch/
[WSSN] World Standards Services Network. http://www.wssn.net/WSSN/
- 16 -
- 17 -

IXème Journées de la Géologie tunisienne, Tunis 28-29&30 septembre 2005


Les données « SRTM » : une nouvelle source de données topographiques.
M. EL KOUNDI, E. M. ESSID, W. RAZZAG et M. BEN HAJ ALI

Introduction

Les données topographiques constituent un élément de base pour tous les travaux de recherche se
rapportant à la surface du globe terrestre. Ils revêtent une importance capitale dans l’étude des
Sciences de la Terre, en général et les disciplines se rapportant au processus de modélisation en
particulier tel que la Géologie, l’Hydrologie, la Climatologie, …

Cette importance a poussé la communauté scientifique à fournir de plus en plus d’efforts et ce depuis
plus d’une vingtaine d’années pour mettre à la disposition des utilisateurs des données numériques
décrivant la surface terrestre à partir des données satellitaires [1], [2] et [3]. L’intégration de la
troisième dimension à partir des Modèles Numériques de Terrain (MNT) est devenue alors une
approche classique pour illustrer la topographie.

Toutes les approches se sont articulés autour de l'obtention des images en couple stéréographique. Le
satellite français SPOT a constitué l'une des premières tentatives (1986) qui a permis d’obtenir des
images Stéréo de 10 à 20m de résolution spatiale et dont la précision des données topographiques a été
évaluée entre ± 5 et ± 20m selon la valeur du rapport (B/H : base to height).

En décembre 1999, la NASA (National Aeronotics and Space Administration) a produit des couples
d’images en stéréo de 15m de résolution spatiale grâce aux données ASTER (Advenced Spaceborne
Thermal Emission and Reflection) du satellite "Terra Satellite".

D'autres données sur la topographie terrestre ont été obtenues grâce une collaboration internationale
supervisée par le NGA (National Geospatial-intelligence Agency) et la NASA. Les données SRTM
(Shuttle Radar Topography Mission), ainsi obtenues, constituent la première source de données
couvrant presque toute la totalité de la surface du globe terrestre (≈ 80%). [4] et [5]

Le but de ce travail est de présenter l'apport de l'intégration des données SRTM dans le cadre de la
numérisation des cartes géologiques de base à l'ONM.

Généralités sur les données SRTM

La mission SRTM de la NASA, de la NIMA (National Imagery and Mapping Agency du Ministère
américain de la défense), de l'agence spatiale allemande (DLR) [6] et italienne (ASI) [7] a débuté le 11
février 2000. Durant 11 jours et utilisant pour la première fois l’interférométrie single-pass, la mission
a recueilli 12,3 Terabyte (1012b)de données sur la topographie terrestre s’étalant entre les latitudes 60°
N et 57° S. La bande C a couvert une superficie de 119 millions km² et la bande X a couvert une
superficie de 58 millions de km² (figure 1).
- 18 -

Fig. 1: zones couvertes par les données SRTM.

Ces données sont fournies, gratuitement, par la NASA grâce à un site FTP [8]. Ils présentent deux
résolutions spatiales :
  30m sur la totalité du territoire des Etats-Unis et une partie du Canada.
  90m pour les autres régions du monde.
De nombreux travaux ont été réalisés sur les erreurs calculées suivant les différents axes et surtout
suivant l'axe Z des MNTs calculés à partir de données SRTM 90m [9], [10] et [11]. D'après ces
auteurs l'erreur quadratique moyenne verticale et horizontale des données est inférieure à 20m pour la
résolution de 90m

Application à la feuille de Nebeur

Dans le cadre de son contrat objectif 2007-2011, L'ONM s'est fixé comme objectif de présenter les
données dont il dispose sous format numérique. Dans le cadre de la mise en place de son Système
d'Informations Géologiques et Minières (SIGM), l'ONM s'est proposé de fournir aux utilisateurs
potentiels des cartes géologiques sur CD_Rom. La feuille à 1/50000 de Nebeur a été choisie par la
Direction du Service Géologique pour tester auprès des usagers la structure du support qui leur sera
fourni. Ces données rassemblent les informations issues de la carte géologique de base (affleurements,
failles, pendages, ...) et celles issues de la carte topographique (courbes de niveaux).
La feuille de Nebeur est la feuille N° 39, elle est limitée par la feuille de OUARGHA à l'Ouest, par la
feuille de GAAFOUR à l'Est, par la feuille de JENDOUBA au Nord et LES SALINES au Sud.

Pour étudier l'apport des données SRTM, nous avons opté pour une étude comparative de ces données
avec celles digitalisées à partir du fond topographique de base à 1/50000 de la feuille de Nebeur. Cette
étude se base sur l'analyse de profils topographiques issus du MNT SRTM et de la carte topographique
de base des mêmes transects et ce pour deux régions à reliefs contrastés.
- 19 -

Fig. 2: localisation de la feuille à 1/50000 de Nebeur

Le Modèle Numérique de Terrain SRTM de la feuille de Nebeur (Figure 3) a été réalisé grâce au
mosaïcage de des deux fichiers SRTM "N36E008.hgt" et "N36E009.hgt". Malgré sa résolution
moyenne (90m), ce MNT montre un détail topographique intéressant pour la localisation en général et
la cartographie géologique en particulier.

Fig. 3: MNT SRTM de la feuille de Nebeur


- 20 -
À chaque équidistance fixée, un thème décrivant les courbes de niveaux (cnv) peut être extrait à partir
de cet MNT (Fig. 4). Puisque le MNT SRTM initial présente une résolution spatiale de 90m,
l'équidistance interpolée a été fixée à 50m. La superposition de ce thème cnv et celui digitalisé à cette
même équidistance donne une information qualitative sur le degré de précision de du premier thème
cnv extrait (Fig. 5).

Fig. 4: courbes de niveaux extraites du MNT SRTM (équidistance 25m)

       
    
   

      


Fig. 5: superposition de deux thèmes de courbes de niveaux (cnv extrait et celui digitalisé).
- 21 -
Pour associer à cette interprétation qualitative un aspect quantitatif, deux profils ont été tracés (Figure
6). Le premier profil (A) a été tracé au niveau des altitudes moyennes à faibles (entre 300 et 550m). Le
deuxième profil (B) traverse une structure assez haute (altitude supérieur à 900m).

Fig. 6: position des profils topographiques A et B.

NW SE

Données SRTM
Données issues de la carte topographique

Fig. 7: comparaison entre le profil d'altitude (A) issu des données SRTM
et celui issu du fond topographique à 1/50000.

Le profil (A) montre un lissage assez fidèle de la topographie existante. Un décalage spatial horizontal
est noté du coté NW.
- 22 -

NW SE

Données SRTM
Données issues de la carte topographique

Fig.7: comparaison entre le profil d'altitude (B) issu des données SRTM
et celui issu du fond topographique à 1/50000.

Le profil (B) montre un lissage de la topographie moins fidèle que celui du profil (A). Le décalage
spatial horizontal est plus accentué du coté SE.

Conclusion
Au terme de ce travail, nous constatons que le MNT SRTM est doté d'une qualité de précision très
satisfaisante par rapport aux fonds topographiques de base à 1/50000. Ces données peuvent être
largement intégrées et utilisées dans le domaine de la cartographie géologique de base, pour les études
et le modélisations régionales et de synthèse (Figure 8). Cependant pour les études de détail et les
travaux de précision le recours aux fonds topographiques à grande échelle serait indispensable.

Fig. 8: drapage d'une portion d'image satellite Landsat 7 etm+ (vrais couleurs)
sur le MNT SRTM
- 23 -
Références bibliographiques

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Technologies and Applications : The DEM Users Manual. American Society for Photogrammetry and
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National Mapping Program Standards, U.S. Geological Survey, Reston, 70p,
http://rockyweb.cr.usgs.gov/nmpstds/demstds/demstds.html.

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[4] Documentation SRTM. Ftp://edcsgs9.cr.usgs.gov/pub/data/srtm/Documentation/ SRTM_Topo.txt

[5] NASA/JPL SRTM : http://www2.jpl.nasa.gov/srtm/index.html

[6] Agence Spatiale Allemande : http://www.dlr.de/srtm

[7] Agence Spatiale Italienne : http://srtm.det.unifi.it/index.htm

[8] ftp://e0mss21u.ecs.nasa.gov/srtm

[9] Miliaresis G. C. et Paraschou C. V.E. (2005) - Vertical accuracy of the SRTM DTED level 1 of
Crete. International Journal of Applied Earth Observatio and Geoinformation 7 pp. 49-59 .

[10] Sun G., Ranson K.J., Kharuk V.I. et Kovacs K. (2003) – Validation of surface height from
shuttle radar topography mission using shuttle laser altimter. Remote Sensing of Environment 88 pp.
401 – 411.

[11] Koch A., Heipke C.H. et Lohmann P. (2002) – Analysis of SRTM DTM methodology and
practical results. Symposium on Geospatial Theory, Processing and Applications. Ottawa 2002.

Rabus B., Eineder M. et Roth A. (2003) – The shuttle radar topography mission – a new class of
digital elevation models acquired by spaceborne radar. ISPRS Journal of Photogrammetry and Remote
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Acta Astronautica Vol. 47, Nos. 2-9, pp. 355-363, 2000.

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Hirano A., Welch R. et Lang H. (2003) – Mapping from ASTER stereo image data : DEM validation
and accuracy assessment. ISPRS Journal of Photogrammetry & Remote Sensing 57 pp. 356 – 370.
- 24 -
- 25 -
IXème Journées de la Géologie tunisienne, Tunis 28-29&30 septembre 2005
Etude des aléas des risques naturels dans la zone
de Sebkhet Séjoumi (Tunis)
R. MAAMRI, M. EL KOUNDI, M. RABHI & M. BEN HAJ ALI

I - Résumé

L’étude des risques naturels dans la ville de Tunis est d’ordre prioritaire vu le poids politique et
socioéconomique qu’elle possède. Dans ce cadre le Service Géologique (Office National des Mines) a
pris l’initiative d’étudier les phénomènes du risque d inondation aux alentours de sebkhet Séjoumi,
tout en prenant en considération uniquement les risques liés aux phénomènes géologiques.

Afin de pouvoir gérer une très grande quantité d’informations à la fois hétérogènes et à différents
degrés d’importances, l’utilisation d’un Système d’Information Géographique s’est imposée. Ce
système a permis de représenter la réalité géologique, de gérer et de traiter toutes ces informations
sous forme de couches séparées à savoir : la lithologie, les failles actives, le réseau hydrographique, la
topographie et l’occupation des sols.

L’utilisation de la télédétection a permis d’actualiser les informations topographiques et


géomorphologiques et d’insérer ainsi la composante temps dans le système en vue d’une prévention.

La carte des risques naturels est le résultat de la compilation et du croisement de plusieurs couches de
données. Le résultat final est étroitement tributaire de l’échelle adoptée et des informations introduites.

II - Introduction

En Tunisie, nombreux sont les aléas qui peuvent engendrer des risques naturels. On peut distinguer :
 des risques ponctuels ou localisés dans l’espace tels que les glissements de terrain et les
tremblements de terre ;
 des risques assez généralisés dans l’espace telles que les crues, les inondations, l’érosion et la
désertification ;
 des risques appelés «majeurs» tels que les incendies de forets.
Pour délimiter l’étendue spatiale et thématique du travail, nous avons choisi d’analyser les aléas
d’inondations, sismiques et d’instabilité de terrains, dans le secteur de Sebkhet Séjoumi située aux
environs de la ville de Tunis.
La Tunisie, caractérisée par un climat semi-aride, est périodiquement affectée par des crues et des
inondations catastrophiques qui engendrent des pertes humaines et des dégâts matériels importants.
Suite aux fortes précipitations de septembre 2003, la ville de Tunis a été le siège d’inondations
périodiques participant ainsi à l’élévation du niveau piézométrique régional de la ville et au
remplissage de Sebkhet Séjoumi. Ceci a été à l’origine de débordements aux abords de cuvette ainsi
des dégâts matériels importants.

III – Objectifs

Les principaux objectifs de ce travail peuvent se résumer ainsi :

• Identifier, localiser et caractériser les aléas naturels pouvant engendrer des risques aux
personnes et aux biens dans le secteur d’étude.
- 26 -
• Développer une méthodologie pour l’évaluation des aléas et risques géologiques basés sur
l’utilisation des systèmes d’informations géographiques en tenant compte des aspects physiques,
économiques et humain de la région.

• Créer des cartes des aléas et risques naturels aux alentours de Sebkhet Séjoumi.

• Apporter un outil accessible aux autorités du pays comme un des éléments de base pour
développer une gestion intégrée du territoire par rapport aux dangers naturels afin de limiter le
nombre de victimes et de réduire les pertes économiques.

Tunis

Sebkhet Séjoumi

Figure 1 –Photo de Sebkhet Séjoumi en période de crue .

IV – Méthodologie

Structurellement ce travail est divisé en deux parties :

 La première partie est dédiée à l’analyse, l’évaluation des aléas dans toute la zone d’étude
(Sebkhet Séjoumi, Tunis).
 La deuxième est concernée par la création de la base de données géoréférenciées et la création
des différentes cartes d’aléas. Inondation, Tremblement de terre et risques sismiques et glissement de
terrains et instabilité des talus.
La problématique tracée dans ce travail est illustrée comme suit (fig.2) :
- 27 -

PHENOMENES

Géologie Topographi Climat Anthropi


e e

Structures DECOUPA Relief Hydrogra Forte Urbanisatio


tectonique GE LITHO phie pluviosité n
s STRATIGR Occupation

Sismicité Nature
active lithologique

ETATS

Catastrophes Naturelles
TREMBLE GLISSEM INONDAT
MENT DE ENT DE ION
TERRE TERRAIN

CARTE DES RISQUES


Figure 2 –
NATURELS Méthodologie
d’élaboration de la carte des risques naturels.

V – Aperçu géologique et géographique


Sebkhet Séjoumi est une étendue d’eau salée qui s'assèche en périodes chaudes. Cette cuvette située
au sud de la ville de Tunis (fig.3) constitue l'ombilic d'un ensemble sédimentaire plio-quaternaire.
- 28 -
Celui-ci est rempli par des alluvions fluviatiles sur une épaisseur moyenne de 500 à 600m engendrant
des phénomènes tectoniques de subsidence importants.
Sebkhet Séjoumi est séparé du Lac de Tunis par des collines calcaires à dominante éocène sur
lesquelles est construite La ville de Tunis.

T Lac de Tunis
U
Sebkhet N
Séjoumi I
S

Figure 3 – Carte de localisation du secteur d’étude

Aucun grand cours d’eau n’apparaît alimenter ce bassin. (Pimienta, 1959), pense à l’existence
probable d'un débouché d'un «pré-Méjerda» par la vallée de Tunis. Il admet une fermeture au niveau
de Oued El Lil par une loupe de glissement et il envisage que la tectonique est le seul facteur possible
du creusement de la Sebkha.

A la suite du détournement de la Méjerda vers le Nord, la subsidence n'est plus compensée par les
apports énormément amoindris et la présence de buttes alluviales sur son bord SE est attribuée à des
sédiments récents soulevés, ce qui explique la migration du lit de l'Oued Meliane vers le Sud.
- 29 -

Figure 4 – Carte géologique des alentours de Sebkhet Séjoumi.

Sur le plan structural, Sebkhet Séjoumi occupe un synclinal tertiaire dont le flanc occidental
correspond aux collines du Jebel Sidi Salah qui pendent calmement vers le centre de la cuvette. Sur le
flanc NE c'est-à-dire, du coté de la ville de Tunis, la structure est plus compliquée et la limite de
Sebkhet Séjoumi est marquée par des flexures et des failles (Saida Mannoubia, Cité Hélal, Faculté des
lettres).
La partie SE de cette cuvette complexe, repose sur un anticlinal très plat à coeur Santonien, limité au
SE par un gros accident qui fait affleurer du Barrémien à la Mhamdia et borde les collines tertiaires de
J. Tella d'un liseré argilo – gypseux du Trias.
Des collines éoliennes ou « lunettes » bordent la Sebkha au SE et la séparent du bassin inférieur de
l'Oued Méliane. Elles comprennent d'abord deux dunes longitudinales au NE, induites par la présence
des calcaires de Ben Arous au Nord. La première, s'appuie sur les collines calcaires de Bir Kassa. La
deuxième borde la sebkha elle-même. Vers le sud, la "lunette" se reforme grossièrement à partir de
Nassen Srira jusqu'à la pointe sud de la Sebkha. Quelques dépôts éoliens se retrouvent encore au NW
de M'Rira.
La subsidence est la raison la plus probable de l'enfoncement d'un niveau continental encroûté coiffant
les calcaires éocènes de 20 à - 25 m. C'est elle aussi qui, plus au Nord, fournit la possibilité
d'accumulation de 600 m de sédiments fluviatils.
Sur le plan géologique, les abords sud de Sebkhet Séjoumi, sont composés par un ensemble de collines
d'architecture complexe. Une première auréole enveloppe la Sebkha, c'est le monoclinal du Jebel Sidi
Salah. La corniche est soutenue par des calcaires blancs de l'Abiod, car l'Eocène ici est très mince et
ne dessine qu'une maigre crête, légèrement en contrebas de la barre maastrichtienne. La colline de
Borj Chakir montre le seul affleurement oligocène.
Au Nord, la barre sénonienne est décalée par des failles E-W, puis tous les affleurements s'ennoient
sous les formations continentales mio-pliocènes.
- 30 -
VI – CARTOGRAPHIE PRELIMINAIRE DES RISQUES D’INONDATION

Dans ce secteur, les inondations sont essentiellement le fait, soit de ruissellements localisés lors des
périodes orageux, soit des stagnations en plaine suite à des pluies étalées et durables, soit des
débordements d’Oueds en crue. Les facteurs aggravants dans tous les cas, sont l’intensité et la durée
de précipitations, ainsi que l’importance de la surface et de la pente des bassins versants :
Cause et effets des inondations dans la région du Grand Tunis.

• les causes sont :


- Les précipitations,
- Les facteurs climatiques,
- Le comportement hydrologique du bassin versant,
- Les facteurs anthropiques,
- La nature lithologique des terrains traversés.
● les effets seront alors :
- pertes agricoles,
- pertes humaines,
- destruction des bâtiments,
- dommages et / ou destruction des résidences.

Pour l’élaboration de la carte d’aléa inondation, on va utiliser une méthodologie qui s’appuie sur une
approche géomorphologique des écoulements d’eau basée sur l’étude du réseau hydrographique et la
délimitation des bassins versants.

J. Ammar J. Naheli

Lac de Tunis
J. Ain el Krima T
Sebkhet U
Séjoumi N
J. Sidi Saleh I
S

J. et Tella

Figure 5 – Courbes de niveaux numérisés à partir des cartes topographiques à 1/25.000


des alentours de Sebkhet Séjoumi.
- 31 -

J. Ammar J. Naheli

J. Ain el Krima
Sebkhet
Séjoumi

T
U
N
I
J. Sidi Saleh S

J. et Tella

Figure 6 – Carte hypsométrique et réseau hydrographique des alentours de Sebkhet Séjoumi.

Les paramètres de synthèse adoptés dans le présent travail sont surtout basés sur la classification des
formations géologiques par leurs natures lithologiques (homogénéité, hétérogénéité), par les
similitudes de faciès et des caractéristiques physiques de la roche et enfin par leurs ages
stratigraphiques.

Ceci sert entre autre à évaluer le taux d’érosion, en relation avec la nature lithologique, les
indices de pente et de la pluviométrie régionale.
- 32 -

Lithologie
Alternances de marnes et calcaires
Argiles et marnes à rares intercalations carbonaté
Calcaires, dolomies et grès à quartzites
Gypse, grès, dolomies et argiles
Sables et grès
sables fins, silts et alluvions
sebkhas
lac
5 0 5 Km

Figure 7 – Carte lithologique des alentours de Sebkhet Séjoumi.

W E

Sebkhet Sejoumi
Bassin versant
Reseau hydrographique
Pente
0-5
5 - 10
10 - 15
15 - 20
20 - 25
25 - 30
30 - 35
35 - 40
40 - 45
No Data

5 0 5 Km

Figure 8 – Carte des pentes des alentours de Sebkhet Séjoumi.

La carte d’occupation des sols est dressée à partir des cares topographiques numérisées, des
photographies aériennes à différentes échelles, des images satellites et éventuellement à partir des
enquêtes menées auprès des occupants des sols.
- 33 -

LEGENDE

Carriere
Marais salant
Station d' epuration
Terre nue
Urbanisation et infrastructure
Vegetation aquatique
Zone agricole et forestiere

0 5 10 Kilometres

Figure 9 – Carte d’occupation du sol aux alentours de Sebkhet Séjoumi.


.

A B

Figure 10 – Extension de la ville de Tunis (1987(A) & 1996 (B))


- 34 -

Figure 11 – Localisation du secteur à risque d’inondation.

LEGENDE
Zone a haut risque
Zone a risque modere
Zone a risque faible

5 0 5 Km

Figure 12 – Carte de l’aléas inondation aux alentours de Sebkhet Séjoumi .


- 35 -
VI – CONCLUSION
Le risque d’inondation au voisinage de Sebkhet Sejoumi est sérieux.

Ce phénomène fait des alentours de Sebkhet Sejoumi une zone relativement menacée, pour cela, il est
recommandé de réviser, de contrôler et de limiter le facteur anthropique et de revoir la possibilité d'un
tranché d’assèchement qui a déjà existé.

Ainsi, la carte des risques naturels, par ses différentes composantes et par sa méthodologie de
réalisation faisant intervenir l’outil (SIG), a permis de valoriser les différents travaux réalisés par
plusieurs spécialistes et constitue un document de base pour la prévention et la prise de décisions
adéquates.

Le zonage des risques naturels peut se faire sur des échelles adéquates vu l’utilisation d’un Système
d’Information Géographique.

VII – REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

AMBRASSEYS, N.N., 1962. The seismicity of Tunis. Anali di geophisica, vol.XI, n° 32, Roma.

BEN AYED, N., VIGUIER, C., 1978. Observations sur la tectonique récente du Néogène
continental de Tunis. Bull. Géol. Sc. Nat. Tunisie, t.3, pp.105-108.

BEN AYED, N., ZARGOUNI, F., 1990. Carte séismo- tectonique de la Tunisie au 1/100.000.
Edition de la Fondation Nationale de la Recherche Scientifique.

BOUTIB, L., 1998. Tectonique de la région du grand Tunis : évolution géométrique et cinématique
des blocs structuraux du Mésozoïque à l’Actuel (Atlas nord oriental de Tunisie). Thèse Fac. Sci.
Tunis, 151p.

BOUTIB, L., ZARGOUNI, F., 1996. Structuration et contrôle tectono-sédimentaire du Sénonien des
environs de Tunis. IAS. Reg. Afr. Euro. Meet. Sédim. Sfax, Tunisie, pp. 47-48

BOUTIB, L., ZARGOUNI, F., MELKI, F., 1997. Tectonique récente et séismo- tectonique de la
région du grand Tunis, apport télé analytique et données de terrain. Africa Géoscience Review, vol. 4,
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JAUZEIN, A., 1959. Révision du Sénonien des environs de Tunis. Notes du Serv. Géol. n° 18, Tunis.

JAUZEIN, A., 1956. Contribution à l’étude géologique des confins de la dorsale tunisienne (Tunisie
Septentrionale). Thèse Fac. Sci. Paris, 1962 et Ann. Min. et de la Géologie n° 22, Tunis vol. 1, 475 p.

MAAMRI, R., 1998. La fracturation et ses conséquences sur les risques sismiques et naturels de la
région de Tunis. DEA. Fac. Sci. Tunis, 92p.

MEGHRAOUI, M., MOREL, J-L., ANDRIEUX, J. et MAHMAI, M., 1996. Tectonique plio-
quaternaire de la chaîne tello-rifaine et de la mer d’Alboran. Une zone complexe deconvergence
continent-continent. Bull. Soc. Géol. France, t. 167, n°1, pp. 141-157.

OUESLATI, A., 1989. Les cotes de la Tunisie. Recherches géomorphologiques. Thèse Doct. Es.
Lettres, Univ. Tunis I, t. I, 384p.

PIMIENTA, J., 1959. Le cycle pliocène-actuelle dans les bassins paralyques de Tunis. Thèse. Fac.
Sci. Paris et Mém. Soc. Géol. Fr., Nelle série XXXVIII, 85, 197p.
- 36 -
- 37 -

IXème Journées de la Géologie tunisienne, Tunis 28-29&30 septembre 2005

Elaboration d’un SIG intégrant des modèles de représentation relatifs aux


données géologiques et structurales du Sahel de Sfax
N. REBAI** , Y. MABROUK* et S. BOUAZIZ*

RESUME

Le but essentiel de ce travail est une contribution à la détermination automatique des directions des accidents
tectoniques « linéaments » à partir d’une carte géologique digitalisée. Cette automatisation est le résultat d’un
traitement des données attributaires aux entités graphiques présentant le réseau de fracturation, en utilisant un
algorithme de calcul adéquat.
Jusqu’à présent, les travaux qui ont été développés dans le même contexte se basent sur l’extraction automatique
des linéaments ou du réseau hydrographique à partir d’images satellitaires. Par contre, notre approche se base
essentiellement sur l’exploitation de la carte géologique digitalisée où l’échelle est d’importance au point de vue
précision et coût.
Les données ‘analogiques’ utilisées dans cette étude sont les cartes géologiques de la région du Sahel de Sfax -
Tunisie, couverte par les feuilles de Bou Thadi, Menzel Cheker, Sidi el Itayem et El Hencha, à l’échelle 1/50000.
Ce travail constitue une première étape de développement d’une meilleure méthodologie d’exploitation d’une
carte géologique digitalisée, par l’automatisation de certaines opérations : cas de la détermination des axes des
plis, etc.
Mots clés : Carte géologique digitalisée, linéaments, directions des linéaments, assemblage de cartes,
classification.

AB S T RACT
The purpose of this study is to develop an automatic way to determine fault’s directions using digitized
geological map. This automatic way is the result of attributes treatment of graphics entities that represent fracture
network using an adequate algorithm.
Until now, studies developed in the same context are based on satellite images. Otherwise, our approach is to
explore a digital map where precision and cost is so valuable with an appropriate scale.
Analogical data used in this study are geological maps of coast Sfax-Tunisia region covered by Bou Thadi,
Menzel Checker, Sidi el Itayem et El Hencha scaled 1/50 000.
This work is the first step of a new method of development for better understanding and analyse of digital maps
by the using automatic algorithms.
Key words : Digitized geological map, fault, faults direction, classification, joining maps.

* Laboratoire de Recherche : AD-10-02, Eau-Energie-Environnement. Université de Sfax, Ecole Nationale d’Ingénieurs de


Sfax/Département de Géologie 3038 Sfax-Tunisie.
** Unité de Recherche : 02/UR/10-02, Dynamique des Bassins Sédimentaires, Paléoenvironnements et Structures
Géologiques. Université de Tunis El Manar, Faculté des Sciences de Tunis/Département de Géologie -2092 Tunis –Tunisie.
- 38 -

1. INTRODUCTION
Le réseau de fracturation a été le sujet de nombreuses études essentiellement dans le domaine
pétrolier et le domaine des ressources en eau. C’est dans ce cadre d’intérêt que s’inscrit notre travail. Il
consiste à élaborer un SIG intégrant des modèles de représentation relatifs aux données géologiques
réelles pour mettre en place une méthodologie d’extraction automatique des linéaments et leur
classification.
L’approche que nous abordons se base sur l’exploitation des données cartographiques géologiques
digitalisées.

Depuis plusieurs années, différents auteurs (géologues, structuralistes ou géomorphologues) ont défini
des modes d'analyse des réseaux de fracturation à partir de la photographie aérienne et par le
traitement d’images en vue d’extraire les directions dont l’intérêt est conséquent pour différentes
études hydrogéologiques, géotechniques et pétrolières.

La méthodologie que nous avons développée consiste à traiter le réseau de fracturation comme un
objet typiquement vectoriel dont la finalité est la réalisation d’un SIG.

La réalisation du SIG a nécessité tout d’abord la digitalisation des cartes géologiques qui ont subi
ensuite une correction et la création de la topologie. Ainsi, nous avons obtenu, sous forme de thèmes,
la lithologie et les accidents tectoniques de la zone d’étude, ce qui nous a permis de dégager les
directions des accidents tectoniques d’une manière automatique.
Le résultat de l’automatisation de l’extraction ou de la détermination des directions des linéaments est
de pouvoir générer, par classe, les directions des linéaments, afin de constituer un outil quantitatif pour
l’analyse du réseau de fracturation.

2- Cadre géographique et structural


La région d’étude, couvrant les feuilles à 1/50 000 n° 88, 89, 97 et 96 respectivement de Bou Thadi, El
Hencha, Sidi el Itayem et Menzel Cheker, fait partie du domaine du Sahel tunisien. Il s’agit d’une
vaste étendue planaire limitée par ‘‘l’axe Nord-Sud’’ à l’ouest et par le littoral à l’Est (fig.1). Plus
précisément, cette région est limitée :
- au Nord par les feuilles de Chorbane (n°80) et Eljem (n°81).
- à l’Est par les feuilles de Djebibina (n°90) et Sidi Salah (n°91)
- au Sud par les feuilles de Bir Ali ben Khalifa (n°105) et de Agareb (n°106)
- à l’Ouest par les feuilles de Jebel Khechem (n°87) et du Jebel Goubrar (n°95).
Du point de vue morphologique, la région ne présente pas de reliefs très accentués. Les plus élevés
reliefs culminent à 234 m, au nord-est de Bou Thadi. Le réseau hydrographique est très ramifié. Le
climat est de type aride supérieur et la couverture végétale est steppique.
La zone de cette étude est située dans le Sahel de Sfax et de Mahdia en Tunisie orientale, où les
structures plissées visibles en affleurement sont de direction atlasique NE-SW (Agareb, Khorj, Bou
Thadi et Zeramdine), une direction subméridienne (Jemmal, Draa Es Souatir) et de direction proche
d’Est-Ouest (Chorbane-Manzel Cheker).
Ces structures correspondent à des anticlinaux dissymétriques avec un flanc nord ou nord-est redressé
et même parfois renversé comme à Chorbane (Burollet et Relin , 1948). L’âge de ce plissement est
post-Villafranchien.
Le Sahel de Sousse et la plaine de Kairouan sont séparés du Sahel de Sfax, par une zone de flexure de
direction N60° qui se trouve approximativement dans la prolongation de l’anticlinal de Krechem El
Artsouma (Richert, 1971).
- 39 -

Bou Thadi El Hencha


( 88) ( 89)
La

Menzel Cheker Sidi el Itayem


( 96) ( 97)

Sfax

Figure1- Assemblage des cartes géologiques de la Tunisie établi par l'Office National des Mines
(1999) et localisation de la zone de l’étude
- 40 -

3- LES DONNEES
3.1- Les cartes

Les documents de base utilisés dans ce travail sont constitués par les cartes géologiques établies sur la
base des photographies aériennes au 1/80 000 et sur la base des feuilles topographiques établies par
l’Office de la Topographie et de la Cartographie de Tunisie à l’échelle 1/50 000.
Dans les deux tableaux ci-dessous nous présentons la liste des cartes topographiques et géologiques
utilisées dans ce travail :

Cartes géologiques
Carte Numéro Echelle Projection Date d’édition Organisme
Bou Thadi 88 1/50 000 2003 Inédit
LAMBERT
NORD
Menzel Ch. 96 1/50 000 LAMBERT 2003 Inédit
NORD
S. el Itayem 97 1/50 000 LAMBERT 2003 Inédit
NORD
El Hencha 89 1/50 000 LAMBERT 2003 Inédit
NORD

Cartes Topographiques
Carte Numéro Echelle Projection Date d’édition Organisme
Bou Thadi 88 1/50 000 Non mentionnée OTC*
LAMBERT
NORD
Menzel Ch. 96 1/50 000 LAMBERT Non mentionnée OTC*
NORD
S. el Itayem 97 1/50 000 LAMBERT Non mentionnée OTC*
NORD
El Hencha 89 1/50 000 LAMBERT Non mentionnée OTC*
NORD

* OTC : Office de la Topographie et de la Cartographie

3.2- L’acquisition numérique des données

De nos jours, les moyens d’acquisition des données au sein d’un SIG sont multiples et variés, à
savoir : la photographie aérienne, les images satellitaires, les produits scannés, les levés
topographiques de terrain et la digitalisation des supports papiers.
La digitalisation des cartes géologiques était réalisée par couche d’informations soient les contacts
tectoniques et les unités lithologiques.

3 .3- Résultats de la digitalisation

Dans l’objectif d’avoir une vue synoptique de toute la zone avec toutes les couches d’informations
numérisées, nous avons assemblé toutes les cartes et superposer les différentes couvertures (fig2 et 3).
Toutefois, la superposition dans ce cas aussi est visuelle et l’analyse des données ne peut être
effectuée sur toutes les couches. Pour ce faire, nous sommes obligés de croiser les données des thèmes
(couvertures) en assurant l’union des différentes couches. Cette étape nous servira par la suite pour
l’analyse des données.
- 41 -

Limon gypseux
Pléistocène moy.

Argiles_Sables
Mio_Pliocène

Limons rouges
Pléistocène Sup.

Calcaire
Villafranchien

5km Carte des unités lithologiques N


Figure 2- Assemblage des couvertures des unités lithologiques


5km Carte du réseau de fractures

Figure 3- Assemblage des couvertures du réseau de fractures


- 42 -

4- CONTRIBUTION A LA DETERMINATION AUTOMATIQUE DES LINEAMENTS

La détection et la cartographie des linéaments sont très importantes pour l’exploration des gîtes
minéraux, des réservoirs pétroliers et l’étude de vulnérabilité de la contamination des nappes
aquifères.
La majorité des recherches scientifiques dans ce domaine s’est focalisée sur l’amélioration des
techniques d’extraction des linéaments (Vassilas, 1999) et ceci depuis l’essor du format vecteur des
fichiers.
La détermination automatique des directions des linéaments était toujours un sujet d’intérêt qui
préoccupe en particulier les pétroliers. Ces derniers ont pu exploité les données de la photographie
aérienne et de l’imagerie satellitaire avec bien entendu l’analyse stéréographique des données de
terrain.
Un algorithme de détermination des directions des linéaments a été élaboré par Evelpidou (2001) et
Evelpidou et.al. (2002), pour une étude géomorphologique et environnementale. L’algorithme
‘‘Geoline orientation Software’ a été un moyen d’analyse dans une étude récente sur le système de
drainage (VAIOPOULOS, D., VASILOPOULOS, A., EVELPIDOU, N., 2003). Dans cette étude les
tronçons d’oued et leur direction ont été extraits par le traitement des photographies aériennes et des
images LANDSAT.

Dans cette partie nous allons nous intéresser à la couverture des linéaments tout en exploitant les
fonctionnalités du Système d’Informations Géographiques, afin de contribuer à la détermination
automatique des orientations des alignements.

4.1- Méthodologie
Dans l'analyse que nous proposons, nous avons admis les considérations suivantes (fig.4):

- un réseau de fracturation est composé d'un ensemble de tronçons (T);


- un tronçon est défini aux extrémités par deux noeuds (N) : un nœud de départ et un nœud d’arrivé.

Les paramètres essentiels des linéaments sont les points de départ et d’arrivée. Un autre paramètre
aussi important pour l’obtention des rosaces est la longueur de chaque tronçon (linéament).

Partant de l’architecture d’un fichier vecteur, formé par un fichier contenant tout ce qui est graphique
(arcs) et une table attributaire contenant les attributs (tous les paramètres) concernant les entités
cartographiques, nous avons suivi les étapes suivantes :
1- calcul des coordonnées des extrémités de chaque linéament,
2- détermination mathématique de l’angle d’orientation,
3- détermination de la direction des linéaments.

La première étape consiste donc à calculer, pour chaque extrémité, ses coordonnées rectangulaires
(X,Y). Pour cela, un calcul doit être fait à partir des tables attributaires des fichiers graphiques établis
au cours de la phase de la digitalisation .
En utilisant des programmes de calcul tenant compte de la géométrie des entités cartographiques (dans
notre cas les linéaments). Le programme utilise deux fonctions : polyligne et point, qui permettent, par
la suite, par l’intermédiaire d’une requête, d’avoir l’ordonnée ou l’abscisse respectivement du point de
départ et d’arrivée de chaque arc.
- 43 -

En changeant à chaque fois la variable à déterminer (X ou Y respectivement de début ou de fin), nous


avons pu obtenir les coordonnées des deux nœuds limitant chaque linéament. Les valeurs ont été
calculées au sein de champs créés dans la table attributaire de l’assemblage des cartes de fracturation
(fig.5).

Une fois les coordonnées acquises, nous procédons au calcul de l’angle d’orientation du linéament en
prenant comme repère le quadrillage LAMBERT NORD TUNISIE (voir fig.8). La formule utilisée en
premier temps est la fonction arctangente qui exprime l’angle ‘β’ en radian, pour le convertir en degré,
il suffira de multiplier le résultat par 180 et la diviser par ‘π’. La fonction arc tangente est appliquée au
rapport de la différence entre l’ordonnée ‘Y’ du dernier point de l’arc et celui du premier, par la valeur
absolue de la différence entre les abscisses, respectivement, du point de départ et du point d’arrivée du
linéament.

Linéament représenté
par un tronçon limité
par deux noeuds

Figure 4– Réseau de fractures capturé à partir couverture des linéaments tectoniques digitalisée
- 44 -

Abscisse du premier
point du linéament

Ordonnée du premier
point du linéament

Figure 5- Table attributaire de l’assemblage des cartes de fracturation


- 45 -

276000
Y(point_2)

275000
β

274000
Y(point_1)

484000
Figure 25- Principe de 4585000 486000 de déviation
calcul de l’angle 487000 du linéament
X(point_1) X(point_2) X IGN
Point de départ de l’arc N
Point d’arrivée de l’arc
Linéament
β Angle d’orientation

Figure 6- Principe de calcul de l’angle de déviation du linéament

Les premiers résultats retournés par la fonction ArcTangente sont compris entre –90° et 90°( voir
tableau.1).

Tableau 1- Résultats de calcul des angles de déviation


- 46 -

4.2- Détermination de la direction des linéaments


Les résultats obtenus sont ‘mathématiquement’ justes, mais du point de vue géologique, les valeurs
négatives ne sont pas retenues.

Les valeurs de l’orientation des failles sont comprises entre 0° et 180°. De ce fait, une intervention à
ce niveau est indispensable, et afin d’avoir des résultats conformes à la ‘‘réalité géologique’’ nous
avons ajouté une condition à la formule précédente. Cette condition est appliquée lors de l’obtention
d’un angle de valeur négative ; un calcul complémentaire est donc fait : si la valeur de l’angle est
négative, alors la direction du linéament est la valeur absolue de l’angle supplémentaire à celui
calculé.

5- RESULTATS ET INTERPRETATIONS
La phase de travail précédente nous a permis d’avoir automatiquement la direction de tous les
linéaments de la zone d’étude. Tous les résultats sont calculés et stockés dans la table attributaire de la
couverture de fracturation.

Nous présentons dans le tableau 2 une partie de la table attributaire montrant le champ ‘Direction’ où
sont stockées les résultats.

Tableau 2- Table attributaire des linéaments après calcul de la direction

A partir de ces résultats nous avons essayer d’effectuer quelques analyses statistiques afin de montrer
les avantages que présente l’automatisation de la détermination des directions des linéaments.

Nous avons établi en premier lieu une vue synoptique de la carte de fracturation habillée , en
montrant la direction de chaque linéament. Néanmoins, l’affichage de ces résultats est très simple, vu
l’enregistrement de ces données dans la table attributaire ; il suffit de faire un appel au champ
contenant les valeurs à afficher (fig.7)
- 47 -

N
5km Figure 7-Carte des linéaments avec les directions

Analyse Statistique :
A partir des résultats obtenus, nous avons effectué une analyse quantitative des linéaments selon leurs
directions.
Les statistiques de ce type ont un intérêt majeur pour les pétroliers, les miniers et les spécialistes de
l'environnement.
La quantification des directions des linéaments en fonction de leur nombre (fig.8) montre bien
l’abondance des alignements de direction entre 120° et 180°. Les statistiques montrent aussi que le
nombre total des linéaments est de 157 éléments avec une direction qui varie entre 15 et 173°.
- 48 -

Nombre

0 50 100 150 Direction

Figure 8- Histogramme de fréquences des linéaments tectoniques

Classification des linéaments selon la direction


Nous avons exploité, ici, le SIG comme un outil de visualisation et d’interrogation des données. Pour
cela, nous avons effectué deux classification différentes pour pouvoir appréhender la facilité
d’interrogation des données au niveau du SIG. Les linéaments tectoniques ont été classés par des
fourchettes directionnelles : la première par 10° (fig.9) et la deuxième par 45° (fig.10). Nous avons
obtenu les résultats illustrés avec ces figures :

5km

Figure 9- Carte de fracturation : classification par 10°


- 49 -

N
5km Figure 10- Carte de fracturation : classification par 45°

L’analyse statistique que les linéaments dont la direction est comprise entre 135 et 180° ont la densité
la plus importante (fig.11). Cette carte a été extraite en utilisant une requête qui permet d’afficher
seulement les failles dans un intervalle bien définie.

N
5km Carte des linéaments : direction entre 135 et 180°

Figure 11-Carte des linéaments : direction entre 135 et 180°
- 50 -
La table attributaire de cette couverture montre toutes les entités cartographiques avec tout les
paramètres relatifs à ces dernières (tableau 3).

Tableau 3- Table attributaire des orientations des linéaments

Le croisement de données fait à partir de la fusion des deux couches d‘informations : linéaments et
unités lithologiques, montre bien que les failles dont la direction est comprise entre 135 et 180°
affectent en totalité les calcaires villafranchiennes (fig.12).

Limon gypseux
Pléistocène moy.

Argiles_Sables
Mio_Pliocène

Limons rouges
Pléistocène Sup.

Calcaire
Villafranchien

Linéament

Oueds


7km Figure 12- superposition de la géologie et des linéaments tectoniques
- 51 -

Conclusion

La recherche dans le domaine des systèmes d’informations géographiques demeure un aspect


relativement peu développé où on a tendance à utiliser les SIG comme un outil cartographique
ou de représentation graphique et on oublie tout ce qui est derrière comme méthodologie et
développement des aspects théoriques pour la représentation de certains éléments graphiques.
En effet, nous avons voulu, à travers ce présent travail, aborder un sujet où l’approche SIG
aura une autre dimension que l’utilisation d’un logiciel et les représentations cartographiques,
ceci nous a amené à faire des développements analytiques et procéduraux afin d’aboutir à un
nouveau résultat reflétant une nouvelle méthodologie ou approche exploitant d’une manière
significative un modèle de cartes géologiques vectorisées. En effet, les directions des
linéaments est un sujet reconnu comme de première importance au point de vue géologique.
Notre travail consiste, après une modélisation des cartes géologiques vectorisées,
d’automatiser l’extraction des linéaments et les classer par classe de direction. Les résultats
ainsi obtenus se résument sous deux aspects : a- élaborer un SIG intégrant selon une
méthodologie un modèle permettant l’automatisation de la détection du réseau de fracturation
b- classifier, par intervalle, les orientations des linéaments. Ceci constitue, en effet, à un outil
d’analyse quantitatif fort intéressant par exemple pour des études d’impact sur la
contamination des nappes et l’identification de la direction d’infiltration des eaux.
Le choix d’un tel élément d’analyse s’impose par l’importance, tant sur le plan théorique que
pratique pour la détermination automatique des directions des linéaments à partir de la carte
digitalisée du réseau de fracturation. Les travaux antérieurs récents (mois de mars 2003) se
basent pour l’automatisation du réseau de fracturation, à partir des photographies aériennes ou
des images satellitaires comme données brutes. Ce travail est relativement coûteux et long et
nécessite, dans les deux cas, des corrections radiométriques et géométriques et des points de
calage bien définis afin d’obtenir une précision convenable sur les structures à représenter.

L’analyse de l’information ‘linéament’ a été appliquée sur l’assemblage des cartes à l’échelle
1/50 000 suivantes: Bou Thadi, El Hencha, Sidi el Itayem et Menzel Cheker ce qui permet de
travailler avec une seule couverture au lieu de quatre afin d’aboutir, en une seule étape, à des
résultats globaux. La méthodologie suivie pour la détermination automatique des directions
des linéaments est de considérer que chaque linéament est un arc limité par deux nœuds. Par
la suite nous avons calculé son orientation selon la formule mathématique que nous avons
développée. Le calcul mathématique seul ne reflète pas la réalité géologique (direction avec
un angle négatif), de ce fait nous sommes intervenus lors du calcul de la direction, afin
d’avoir des résultats ‘géologiquement fiables’ (direction avec un angle positif).
Les résultats obtenus, tout en restant sur la même plateforme, ont permis par la suite de faire
des analyses statistiques quantitatives avec la possibilité de varier la classification des
directions des linéaments selon un intervalle donné.
Toutefois, une continuité de ce travail s’avère prometteuse et bénéfique où la réalisation de
rosaces à partir des données des linéaments nous permettra de mener un outil automatique
pour détecter les directions tectoniques majeures qui affectent la région.
- 52 -

BIBLIOGRAPHIE

Evelpidou, N., 2001, Geomorphological and Environmental study of Naxos island using Remote
Sensing and GIS techniques, Thesis, p. 226

Richert J.P. (1971)- Mise en évidence de quatre phases tectoniques successives en Tunisie. Notes
Serv.Geol. Tunisie , 34, pp. 115-125.

Vassilas, N., Perantonis, S., Charou, E., Seretis, K., Tsenoglou, Th.: Automatic Lineament Detection
from Geophysical Grid Data Using Efficient Clustering and Weighted Hough Transform Algorithms.
In Proc.: Workshop on Intelligent Techniques for Spatio-Temporal Data Analysis in Environmental
Applications. ACAI’99. Chania, Greece, July (1999) 16-25
- 53 -

IXème Journées de la Géologie tunisienne, Tunis 28-29&30 septembre 2005

Progiciel de gestion de base de données géoréférencées et de Métadonnées


sécurisées en réseau local (LAN). Application aux données géologiques
Tarek SLAMA*, Noamen REBAI*, Hédi ZOUARI** & Mohamed Moncef TURKI*

Résumé.-
La mise en place d’un système de sécurité pour assurer les règles de confidentialité et d’accès
constitue une priorité lors de la gestion des données SIG sur le réseau ou Intranet. Le présent travail
décrit la conception et la mise en place d’un programme informatique développé en Visual Basic avec
un support SGBD relationnel du type ACCESS. Il est structuré en cinq sous-programmes ou modules
dont les taches vont d’une simple opération d’enregistrement d’un poste sur le réseau local à une
gestion complexe des données SIG, en passant évidemment par un module d’administration des
utilisateurs du réseau en leur attribuant des conditions d’accès selon des critères personnalisés. Les
données intégrées dans les SGBSIG sont classées en thèmes, sous thèmes et simple données SIG. Ces
derniers sont cataloguées à l’aide d’un « Métadonnées standard » pour rendre le système plus puissant
et le contrôle des données plus efficace. Egalement, un moteur de recherche multicritères a été intégré
pour un accès rapide aux données SIG disponibles. En plus, un sous-programme de traceur
automatique est aussi incorporé dans le SGBSIG conçu principalement pour être un système de
surveillance de flux de données des utilisateurs dans le réseau. En somme, le programme mis en place
s’avère doté d’importantes potentialités de gestion sécurisée des données échangées en Intranet. Plus
encore, il facilite beaucoup la conception d’une architecture du type SIG-Réseau local / Intranet une
fois appliqué sur un projet SIG.
Mots clés.- SIG-Réseau, SGBSIG, Visual Basic, RSGBD ACCESS, Sécurité réseau, Gestion
d’utilisateurs et de données SIG.
Abstract.-
This paper states developed software under Visual Basic programming language combined with
ACCESS as a relational DBMS. Its physical structure contains five modules or sub-software in order
to ensure a secure GIS-database via a local network and Intranet. An administrator module has the
full-control permission to access to all data and to assign users different permissions to access the
database through different interfaces. A Metadata system has been integrated to guarantee GIS-data
quality and control. A tracing module and local browser were also fully integrated into the SGBSIG
architecture. As a result, the developed system makes the spatial data management more efficient and
more secure. Moreover, the GIS-Network architecture and design with SGBSIG has been found
largely facilitated when applied over existent GIS.
Key words.- Network GIS, SGBSIG, Visual Basic, RDBMS ACCESS, Network security, Users and
GIS data management.

* Unité de Recherche 02/UR/10-02: Dynamique des Bassins Sédimentaires, Paléoenvironnement et Structures Géologiques.
Université de Tunis El Manar, Département de Géologie, Faculté des Sciences de Tunis, El Manar II, P.O. 2092, Tunis-
Tunisie
** Laboratoire Géoressources. Centre de Recherches et Technologies des Eaux, B.P 273, 8020, Slimane - Tunisie.
- 54 -

I. INTRODUCTION

La consultation et l’échange des données géocodées sont parmis les fonctionnalités les plus
importantes du Système d’Information Géographique (SIG) qui une fois implémenté dans un réseau
local du type LAN (Local Area Network) devient encore plus puissant. De même, les opérations de
saisie, stockage et les mises à jour seront plus efficaces, plus rapides et surtout plus organisées puisque
les tâches seront partagées entre plusieurs utilisateurs. En plus l’architecture « Desktop GIS » passe
vers une structuration évoluée et étendue : le « Network GIS » ou communément désigné
« Entreprise SIG » où plusieurs utilisateurs consultent et échangent des données partagées et réparties
sur un réseau local.
Cependant, ce flux de données échangées entre utilisateurs et le serveur qui stocke la base de
données doit être sécurisé, de même que des règles de confidentialité et d’accès doivent être bien
définies et contrôlées (Bel Haj Khalifa et Bel Haj Ali, 1999 ; Gao et al., 2002).

Le présent travail entre dans le cadre de la mise en place d’une solution logiciel efficace et
pratique en faveur d’une meilleure implémentation d’un réseau (du type SIG-Enteprise) d’un projet
SIG (ici c’est le cas du SIG-Nord de la Tunisie ou SIGNT), et permettant principalement la gestion
électronique de sa base de données et son exploitation à travers un réseau LAN et Intranet avec des
paramètres « sécurité » bien définis.
Ainsi, le SGBSIG développé est un programme informatique écrit en Visual Basic (Microsoft Visual
Studio, 2002) et présentant une architecture de nature Client/Serveur souple et évolutive réparti en
cinq modules ou sous-programmes conçue pour assurer les tâches suivantes :

a. gérer les utilisateurs et leurs accès aux données selon leurs profils ;
b. permettre l’affichage graphique et alphanumérique des données SIG et leurs distributions aux
utilisateurs ;
c. permettre la mise à jour de la base de données SIG ;
d. création automatique d’un catalogue de métadonnées ;
e. surveillance continue et automatisée des flux de données dans le réseau.

Le SGBSIG peut supporter un nombre illimité d’utilisateurs et peut être accessible à tout moment
de n’importe quel poste sur le réseau local et Intranet. Le système est totalement indépendant de la
nature propre du projet SIG et de sa base de données et peut facilement gérer d’autre type de projet
SIG essentiellement dans le domaine des Sciences de la Terre. Il peut aussi fonctionner parfaitement
sur un seul poste avec un ou plusieurs utilisateurs.

II. METHODOLOGIE & TECHNOLOGIES « SOFTWARE » UTILISEES

La conception du système se base principalement sur l’utilisation de trois types de


programmes informatiques :
1. Visual Basic (Microsoft Visual Studio 6.0, 2000) qui assure la création des interfaces et des
modules de calculs ;
2. ACCESS (Microsoft Office, 2003) qui assure la modélisation (conceptuelle puis physique) de
la base de données du programme SGBSIG ;
3. Crystal Report (Seagate Software, 2004) pour l’option d’impression.

Nous avons utilisé la technologie COM (Common Object Model) de Microsoft pour implémenter
le modèle objet de notre système. Les interfaces et les modules seront programmés en Visual Basic
- 55 -
avec un support de données un fichier ACCESS. Microsoft Activex Data Object (MS ADO) a été
utilisé pour les accès aux données contenues dans le fichier ACCESS ce qui nous permettra une
transition facile vers un SGBD tel que MS SQL Server, Oracle, MY SQL ou d’autre SGBD.

L’architecture Trois Tiers de Microsoft (Three Tires) sera utilisée pour une meilleure distinction
entre l’interface, les traitements et les données. Il s’agit d’une architecture à trois niveaux dérivée du
modèle client-serveur, constituée de deux niveaux logiciels (le premier étant le client et le second, le
serveur abritant les données) et d'un troisième niveau intermédiaire, l'intergiciel (middleware) qui
permet la communication entre des objets provenant d'environnements différents. Plus simplement : le
client (le premier niveau) accède via des fonctions de calculs (le second niveau) aux bases de données
ou au SGBD relationnel (le troisième niveau).

III. MODELISATION DU SGBSIG

Lors de la modélisation conceptuelle, plusieurs points sont particulièrement pris en considération


pour garantir le développement d’un système informatique avec un niveau élevé de sécurité :
1. l’utilisateur fait partie d’un groupe utilisateur ;
2. le groupe utilisateur possède un profil, ou niveau de sécurité particulier dépendant des taches
qui lui sont accordées ;
3. le profil est en étroite relation avec :
a. les données existantes dans le système ;
b. les postes (ou ordinateurs) qui forment le réseau.
4. les données spatiales géocodées (ou autres types de données) sont classées en : thèmes, sous
thèmes et données SIG. Ces dernières sont largement caractérisés pour faciliter la mise en
place d’un « Métadonnées standard » automatisé.

Fig. 1. Modèle physique de la structure interne et logique du SGBSIG


- 56 -

La modélisation physique (Fig. 1) a été développée sous ACCESS (Microsoft Office, 2003) et
représente effectivement le troisième niveau dans l’architecture Trois Tiers de Microsoft. Ce qui en
réalité illustre la structure interne et logique du SGBSIG mise en place. La communication entre les
différentes entités du modèle physique est assurée à travers des interfaces utilisateurs et des modules
de calculs programmés en Visual Basic. Bien entendu, l’ensemble agit dans un environnement de type
« Client/Serveur ».

IV. ARCHITECTURE DU SYSTEME

1. Structure logique du programme SGBSIG

La structuration interne et logique du SGBSIG se base en premier lieu sur un sous-programme


central, qui est l’administrateur du système, permettant d’assurer un contrôle total sur les utilisateurs et
les postes du réseau local (Fig. 2). Il assigne aux clients différents types de privilèges en allant de
l’administration du réseau à un simple explorateur de données. Les accès aux données SIG, qui sont
organisés en thèmes et sous-thèmes, sont également contrôlés par le module central. Le sous-
programme de gestion des données communique directement avec la base de données stockée au
niveau du serveur.

Fig. 2. Architecture et structure logique simplifiée du programme SGBSIG


- 57 -

Le module (ou sous-programme) Traceur permet d’enregistrer toutes les activités en temps réel et
d’une manière automatisée. Evidemment, seul l’administrateur peut avoir accès à ce module pour le
consulter et même, s’il le veut, le mettre hors service.

2. Fonctions des modules et Interfaces utilisateurs

Le SGBSIG est structuré en cinq modules ou sous-programmes présentant plusieurs


fonctionnalités et différentes règles de gestion. Chaque module est doté d’une interface utilisateur
graphique (GUI) adaptée à ses tendances et facilite l’interaction entre l’utilisateur (Client) et la base de
données centrale (Serveur), selon des privilèges d’accès et les paramètres de sécurité pré-établies par
l’administrateur.

1. Module Gestion des utilisateurs ou Administrateur du système (Fig. 3A) :


a. Fonctionnalités (Fig. 4)
i. L’ajout et la suppression des utilisateurs du système
ii. Les modifications des données concernant les utilisateurs : nom, prénom, niveau
d’étude, mot de passe, groupe d’appartenance, etc.
iii. La définition et la mise à jour des privilèges d’accès aux données SIG relatifs aux
utilisateurs
iv. L’ajout, la suppression et la modification des groupes d’utilisateurs
b. Règles de gestion
i. Une authentification est obligatoire lors du chargement initial du programme
ii. Une personne ne peut pas se connecter à deux postes en même temps
iii. Les utilisateurs peuvent se connecter à partir de plusieurs postes de travail
iv. Un mot de passe possède une durée de vie limitée
v. Un mot de passe expiré ne permet pas de se connecter
vi. Un mot de passe expiré oblige l’utilisateur de définir un nouveau mot de passe
pour la période suivante
vii. Le profil des utilisateurs hérite du profil du groupe auquel ils appartiennent
viii. Seul l’administrateur détient la possibilité de supprimer ou de bloquer un
utilisateur
ix. Les utilisateurs ne pourront pas modifier leur mot de passe sans l’intervention de
l’administrateur
x. Si l’utilisateur n’est pas autorisé à accéder à un thème, il ne pourra pas accéder
aux données relatives aux sous thèmes
xi. Les droit d’accès se définissent en :
1. non autorisé
2. droit de visualisation
3. droit de téléchargement
4. droit d’ajout (mis à jour des données)
xii. pour assurer un maximum de sécurité, un module de gestion d’utilisateur sera
indépendant et ne pourra s’exécuter qu’à partir du serveur

2. Module Gestion des données SIG (Fig. 3B) :


a. Fonctionnalités (Fig. 5)
i. L’ajout, la suppression et la modification d’un thème SIG
ii. L’ajout, la suppression et la modification d’un sous thème SIG
iii. L’ajout, la suppression et la modification d’une donnée SIG
b. Règles de gestion
- 58 -
i. Chaque donnée sera insérée dans un répertoire à accès contrôlé au niveau du
serveur
ii. Chaque donnée (fichier) sera associée à une image au format JPEG pour permettre
la visualisation d’un aperçu visuel
iii. La gestion des emplacements des données est propre à l’administrateur, mais nous
suggérons des répertoires relatifs aux thèmes et des sous-répertoires respectifs aux
sous thèmes
iv. Lors de l’ajout des données, l’administrateur doit définir un maximum
d’explications descriptives afin de faciliter la tache aux utilisateurs.

3. Module Explorateur de données (Accès, Affichage et Diffusion), (Fig. 3C) :


a. Fonctionnalités (Fig. 6)
i. Le parcours et l’affichage des données SIG demandés par l’utilisateur
ii. La diffusion par copie de ces données (opération de téléchargement)
iii. L’aperçu et l’impression des données SIG
b. Règle de gestion
i. Les données SIG seront classées par thèmes et sous thèmes
ii. Un écran de visualisation des données est présent pour offrir un aperçu des
données
iii. La diffusion des données se fera par téléchargement des données sur le
poste utilisateur ou n’importe quel support de données
iv. Les aperçus seront des images JPEG relatives aux données SIG à consulter

4. Module Traceur (Fig. 3D) :


a. Fonctionnalités (Fig. 7)
i. Enregistrement automatique des activités de tous les utilisateurs de chaque
module
ii. Possibilité de suppression de l’information : Année, mois et jour
b. Règles de gestion
i. Seul l’administrateur peut avoir un accès libre à ce module

5. Module Enregistrement de postes (Fig. 3E) :


a. Fonctionnalités
i. Création et enregistrement de postes sur le réseau local
ii. Attribution préliminaire du privilège d’accès à partir d’un ou plusieurs postes aux
utilisateurs potentiels
b. Règles de gestion
i. Seul l’administrateur peut avoir un accès libre à ce module

Egalement, un moteur de recherche multicritères pour la localisation rapide des données très
spécifiques sur le réseau local ou dans le serveur, a été intégré aux modules de gestion des données et
l’explorateur de données (Fig. 8).

Les aperçus avant impression, qui sont incorporés dans tous les modules, sont totalement basés sur
la technologie de « Crystal Report » pour offrir un maximum de possibilités d’exploitation de la base
de données centrale (Serveur).
- 59 -
- 60 -

Fig. 3. Fenêtres de démarrage des différents modules du SGBSIG. A : Administrateur du système,


B : Gestion des données, C : Explorateur de données, D : Traceur et E : Enregistrement de postes.
- 61 -

Fig. 4. Interface graphique de l’administrateur du système (sous Windows XP) avec une opération de
visualisation des caractéristiques de l’utilisateur « Users_ONM » et modification de la date
d’expiration du mot de passe.

Fig. 5. Interface graphique du module Gestion de données (sous Windows 98) avec une opération
d’ajout d’une donnée SIG et la création de son catalogue de Métadonnées.
- 62 -

Fig. 6. Interface graphique de l’Explorateur montrant les données SIG (classées en Thèmes, sous-
thèmes et données SIG) qu’un utilisateur « ONM3 » peut visualiser et télécharger.

Fig. 7. Interface graphique du Traceur dévoilant tous les détails des opérations (année, mois, jours,
heures, minutes et secondes) des différents modules durant le mois d’août 2005. La boite de dialogue
affiché montre le détail concernant l’utilisateur qui a effectué l’opération sélectionnée.
- 63 -

Fig. 8. Boite de dialogue du moteur de recherche multicritères intégré dans le module Gestion de
données (a) et montrant différents onglets (a, b et c).

3. « Métadonnées standard » mis en place

Très souvent les données géographiques sont constituées pour un usage précis et immédiat. Le
plus souvent, les données rassemblées sont bien adaptées à ce premier usage et le problème se pose
lors de la réutilisation des données pour d’autres usages ou par d’autres personnes. Les données peu à
peu accumulées dans un SIG représentent en effet un investissement élevé. Il est important de pouvoir
les réutiliser chaque fois que le besoin s’en fait sentir, mais cette réutilisation impose d’avoir des
données de qualité.
La description de la qualité permet au destinataire de mesurer ou d’apprécier la qualité des données
échangées et de savoir si les données reçues lui permettent d’en faire l’usage prévu. Pour permettre à
l’utilisateur de cette information de réaliser ce diagnostic, il est impératif de renseigner les données par
un catalogue de métadonnées (Gao et al., 2002 ; Jiantao et al., 2002 ; Yanrong et al., 2002 ; Rainio et
Kraak, 2005).

C’est le module de gestion des données SIG (Fig. 5) qui assure la saisie et la mise à jour des
caractéristiques descriptives des données, on distingue :
• la généalogie : elle permet d’indiquer les références complètes de toute les sources des
données utilisées, c’est à dire l’identification du producteur et la nature de la collecte des
données.
- 64 -
• l’emplacement précis de chaque donnée sur le réseau.
• la nature géométrique et topologique des données SIG saisies.
• la chaîne de traitement mise en œuvre pour obtenir l’information géographique mise à
disposition ainsi que les paramètres de traitement.
• chaque donnée est associée aux informations de son créateur respectif.
• l’actualité des données qui indique la date de production, l’historique des mises à jour et
éventuellement la durée de validité des données.
• le système de référence et le système de projection utilisé pour la carte.
• la précision planimétrique et altimétrique.
• notification de l’utilisateur : l’utilisateur peut et doit compléter ses données avec des
annotations qui lui semblent importantes, afin qu’elles soient convenablement réutilisées.

V. MISE EN ŒUVRE ET APPLICATION DU LOGICIEL SGBSIG

1. Configuration du système et mise en oeuvre

Le système fonctionne correctement sur les différents systèmes opérateurs (OS) de Windows : 98,
Me, 2000 et XP, et il ne nécessite aucune configuration matériel ou logiciel spécifique. L’installation
du SGBSIG n’exige même pas que l’ordinateur soit en réseau, car il fonctionne parfaitement sur un
seul poste et avec un seul utilisateur tout en considérant que le disque dur local est le serveur du
système.

Le bon fonctionnement du logiciel SGBSIG exige l’accomplissement, à l’aide du module


d’Enregistrement de postes (Fig. 3E), de deux étapes :
1. la connéxion à la base de donnée localisée au niveau du serveur, et
2. l’enregistrement du poste utilisateur.
Seul l’administrateur est autorisé à effectuer ces opérations. Puis, suivant la tache accordée au
poste enregistré sur le réseau (administration système, consultation des données, gestion des données,
etc.) on installe le sous-programme ou le module approprié. Evidemment, plusieurs modules peuvent
être installés sur un seul poste (Fig. 9).

Fig. 9. Les sous-programmes du logiciel SGBSIG au menu démarrer après leurs installations.
2. Application au projet SIGNT

Le module de gestion des données SIG du SGBSIG autorise la restructuration d’une base de
données d’un SIG existant selon l’architecture « SIG-Réseau local » où les données géocodées seront
classées suivant la hiérarchie suivante : Thèmes, Sous-Thème, Données SIG et Fichiers SIG (Fig. 5).
- 65 -

Le projet SIGNT est un système d’information géologique renfermant plusieurs types de données
spatiales et non spatiales et il est structuré en trois catégories de bases de données (Slama et al., 2004).
La figure 10 donne une idée globale sur l’arrangement et l’organisation des données du SIGNT dans le
SGBSIG.

Fig. 10. Structuration du SIGNT selon l’architecture du SGBSIG. Le « SIGNT-Desktop » passe en


« SIGNT-Réseau local ».

VI. PERSPECTIVES

Une insertion d’une interface HTML dynamique est envisagée pour assurer, en premier lieu, une
exploitation INTRANET du système et transiter vers une exploitation INTERNET par la suite.
Plusieurs autres améliorations du programme sont également envisagées :
a. insertion d’un module de calcul permettant d’effectuer des opérations de traitement SIG via le
réseau ;
b. conception d’un module facilitant une intégration directe avec les logiciel SIG existants tels
que : ArcView GIS et ArcGIS ;
c. amélioration le catalogue de Métadonnées du module de gestion des données ;
d. augmentation les possibilités d’interconnexion avec d’autres bases de données SIG.

VII. CONCLUSIONS

SGBSIG, est un exemple de programme informatique facilitant la gestion électronique d’une base
de données SIG et son exploitation à travers un réseau LAN (Local Area Network) en se basant sur
des règles bien déterminées de confidentialité et d’accès. Pour assurer un niveau élevé de sécurité, une
architecture en cinq modules étroitement interconnectés s’avère la plus logique et la plus fiable. En
effet, tout le système fonctionne autour d’un module central administrateur contrôlant les accès aux
postes et aux autres modules par les utilisateurs. C’est à partir de ce sous-programme que les
privilèges, les profils et les règles de confidentialité seront attribués aux clients du réseau local.
- 66 -

L’Administrateur système est le noyau logique et physique du SGBSIG, il est le seul qui peut
avoir un accès libre aux modules d’Enregistrement de postes et au Traceur. Ce dernier a été conçu
pour être un véritable système de surveillance numérique de toutes les activités sur le réseau sans
limitation de temps. Le traceur apporte une aide inestimable dans la gestion de l’information.

Le programme, développé sous un environnement Visual Basic, permet aisément le passage vers
une architecture « SIG-Réseau » grâce à son module de Gestion des données qui présente une structure
hiérarchique en allant de l’information générale (thème globale) vers l’information la plus précise
(fichier de donnée SIG). Ce qui est en effet est d’une grande aide pour le stockage de données. Le
contrôle de la qualité est assuré par un catalogue de métadonnées incorporé dans le module de gestion
de données.

Le SGBSIG est développé pour être un système efficace dans la gestion sécurisée de l’information
géocodée sur un réseau local et INTRANET. Il présente aussi une structure interne évolutive lui
permettant, éventuellement, d’élargir ses capacités et ses champs d’actions dans les domaines de la
sécurité (réseau local ou autres), la gestion et l’échange de l’information spatiale.

Références bibliographiques

BEL HAJ KHALIFA M., et BEL HAJ ALI M. (1999).- Mise en place d’un Système d’Information
Géologique et Minière (S.I.G.M.) à l’Office National des Mines. 7èmes Journées de Géologie
Tunisienne, Tunis 2-3 Décembre, pp. 49-50..

GAO Y., ALEXANDER E.C., et TIPPING R.G. (2002).- The development of Karst feature database
for southeastern Minnesota. Journal of Cave and Karst Studies, n°64, p. 51-75.

JIANTAO B., HONGQIAO W., et YANRONG C. (2002).- Research on the model and method
metadata in resources and environment information system and their integration.
Geoinformation Sciences, n° 4, p. 11-16.

SLAMA T., REBAI N., TURKI M.M., JALLOULI C., ZOUARI H., et BEDIR M. (2004).-
Elaboration d’un SIG et d’une base de données multisource géocodée pour une étude
géologique et géodynamique du Nord de la Tunisie. 20ème colloque de Géologie africaine,
Orléans, France, 2 -7 juin 2004, Volume des résumés, p. 380.

YANRONG C., HONGQIAO W., et JIANTAO B. (2002).- The research of metadata management
system of national source and environment spatial database. Geoinformation Sciences, n° 4, p.
6-10.
- 67 -
IXème Journées de la Géologie tunisienne, Tunis 28-29&30 septembre 2005

CONTRIBUTION DU SIG A L’ETUDE D’IMPACT SUR


L’ENVIRONNEMENT DE L’EXPLOITATION DES CARRIERES

K. DADI*, N. REBAI** et S. BOUAZIZ*

RESUME
La nécessité de mieux gérer les ressources naturelles (matériaux de carrières) et l’impérieuse nécessité
de préserver le droit des générations futures impose de respecter l’esprit de la notion « Développement
Durable ». L’étude d’impact sur l’environnement (E.I.E) est un des instruments qui doivent permettre
le respect de cet esprit. Une telle étude nécessite la collecte, la gestion et l’analyse d’une masse de
données environnementales : géologiques, socio-économiques et biophysiques. A cet effet le système
d’information géographique (SIG) s’avère nécessaire pour mieux gérer ces différentes informations.
Selon le cahier des charges réglementant l’autorisation d’ouverture des carrières, un SIG a été élaboré
comportant :
• une conception d’une base de données alphanumérique résumant les relations entre les
différentes phases de l’EIE réglementant l’ouverture d’une carrière ;
• une conception d’une base de données graphiques à partir de la numérisation de carte
géologique et topographique, appliquée à la région de Tataouine :
• une création d’un lien entre les deux bases de données;
• une création d’une interface utilisateur sous l’environnement Visual Basic pour faciliter
l’accès aux données ;
• une mise en place d’un programme afin de céder d’une façon automatique ou semi-
automatique un choix de réaménagement d’une carrière.
En outre, deux bases de données : alphanumériques et graphiques, ont été créées répondant aux
termes de références de l’étude d’impact sur l’environnement de l’exploitation des carrières
publiés par l’ANPE.

I. Introduction
Les besoins en substances utiles afin de répondre aux exigences de développement industriel et
urbains ne cessent de s’accroître. L’extraction de ces substances (en particulier pour les matériaux de
construction a souvent été réalisée de manière anarchique et préjudiciable aux différentes composantes
naturelles et humaines de l’environnement. Beaucoup de zones naturelles sont actuellement défigurées
par les sites abandonnés d’anciennes carrières, de plus certaines zones ont été très affectées de
l’exploitation abusive et anarchique des carrières. Ce qui a largement contribué d’une part appauvrir la
zone à tous les points de vue et même à créer des zones à risques, ce qui affecte encore plus
socialement et économiquement ces régions.
Parmi les outils qui essayent de concilier le développement économique et la nécessité de
préserver l’environnement pour les générations futures, les études d’impact sur l’environnement ont
été imposés depuis le décret de mars 1991.

* Laboratoire de Recherche : AD-10-02, Eau-Energie-Environnement. Université de Sfax, Ecole Nationale d’Ingénieurs de


Sfax/Département de Géologie 3038 Sfax-Tunisie
** Unité de Recherche : 02/UR/10-02, Dynamique des Bassins Sédimentaires, Paléoenvironnements et Structures
Géologiques. Université de Tunis El Manar, Faculté des Sciences de Tunis/Département de Géologie -2092 Tunis
- 68 -
Vu que la réalisation d’une EIE nécessite la collecte, la saisie et la mise à jour de plusieurs
données (géologiques, environnementales, socio-économiques…), on a voulu faire appel, dans ce
travail, au système d’information géographique (SIG) pour mieux gérer ces différentes informations.
Le présent travail consiste alors à examiner la contribution du Système d’Information
Géographique (SIG) dans l’étude d’impact, cette partie comporte différents aspects :
• la conception de la base de données alphanumérique résumant les relations entre les
différentes phases de l’EIE réglementant l’ouverture d’une carrière;
• la conception de la base de données graphiques à partir des cartes numériques géologique et
topographique de Tataouine;
• la création d’un lien entre les deux bases;
• la mise en place d’un outil qui facilite le choix de réaménagement d’une carrière.

II. Conception du SIG


II.1. Données de bases
Comme application de cette étude on a choisi la région de Tataouine, située dans le sud tunisien
en bordure de la plateforme saharienne (fig.1) présentant ainsi une structure simple de faible pendage
vers l’Ouest (Bouaziz, 1986). Cette zone renferme plusieurs substances utiles non métalliques
(calcaire, dolomies, gypse, argiles) avec des épaisseurs variables et énormes surtout pour le cas de
gypse (El Ouhaichi. L, 1986).
Dans le cadre de ce travail on a utilisé la carte géologique de Tataouine (1/100000), feuille n°
108, levée par Bouaziz et Mello et publiée par l’Office National des Mines (O.N.M) et la carte
topographique de Tataouine (1/200000), feuille NI-32-V, dressée en 1975 et publiée en 1981 par
l’Office de la Topographie et de la Cartographie.
En ce qui concerne la base de données alphanumérique on s’est basé sur les termes de référence
de l’étude d’impact sur l’environnement de l’exploitation des carrières de granulats délivrés par
l’Agence Nationale de Protection de l’Environnement (ANPE) en mai 1998.

Fig. 1: Carte géologique du Sud Tunisien (Bouaziz, 1995)


- 69 -
II.2. Conception de la base de données alphanumériques
Une étude d’impact sur l’environnement de l’exploitation des carrières comporte une grande quantité de
données portant sur différents domaines concernant la géologie, la géographie, l’économie et
l’environnement de la région ainsi qu’une analyse complète à propos de l’exploitation.
Vu la nécessité de bien gérer et manipuler ces informations, la conception d’une base de données s’avère
nécessaire.
On peut découper la phase de conception en plusieurs étapes :
1. Analyse des besoins
2. Description conceptuelle
3. Conception logique (schéma logique)
4. Conception physique
A savoir que les deux premières phases sont indépendantes du SGBD et que le passage de la phase 2 à la
phase 3 peut être en partie automatisé.
Les principales données caractérisant une étude d’impact sur l’environnement (EIE) sont multiples, on
les a organisées selon plusieurs groupes. A partir des objectifs assignés à l’étude et pour bien
comprendre les différentes phases de conception de la base de données, on a crée ce qu’on appelle le
dictionnaire brut des données. Les tableaux suivants donnent des exemples des objets mis en jeu tout le
long de ce travail.
• Données administratives
Dans ce groupe on stocke tous les renseignements concernant l’exploitant (Tel, Adresse, Fax,
Email…) ainsi que le capital et l’effectif des ouvriers (tableau. 1). Cette subdivision est demandée par
l’administration qui gère l’exploitation de la carrière (organisation, méthode d’exploitation, temps de
tir…).
Tableau. 1: Entité Administration

Code Champ Type Description

Code_ entreprise Entier Identifiant de l’entité entreprise


Raison _ sociale Txt Raison sociale de l’entreprise
Adresse et siège social de
Adresse _ entreprise Txt
l’entreprise
Code_ post_ entrep Numérique Code postal de l’entreprise
Numéro de téléphone n°1 de
Téléphone 1 Numérique
l’entreprise
Numéro de téléphone n°2 de
Téléphone 2 Numérique
l’entreprise
Fax Numérique Numéro de fax de l’entreprise
Email Txt E-mail de l’entreprise
Capital Numérique Capital en DT de l’entreprise
Gérant Txt Nom et prénom du gérant
Effectif Numérique Effectif de cadres et ouvriers

• Caractéristiques du site.
Ce thème comprend les caractéristiques du site d’exploitation : situation foncière, carte routière,
superficie totale et superficie exploitable de la carrière, nature des matériaux… (tableau. 2).
- 70 -

Tableau. 2 : Entité Carrière

Code Champ Type Description


Code_carriere Entier Identifiant de l’entité carrière
Carte_rout_carr Image Carte routière de la zone
Titre_ foncier Txt Titre ou situation foncière
Plan_carr Image Plan de la carrière
Superficie totale de la
Superficie _tot Numérique
carrière
Superficie exploitable de la
Superficie _exp Numérique
carrière
Nature des matériaux à
Nature _matx Txt
extraire

• Géologie
Une étude géologique est indispensable pour l’ouverture d’une carrière, elle permet de donner des
informations concernant la formation qui sera exploitée, la réserve exploitable, les déformations et les
failles aux alentours de la carrière (tableau. 3).

Tableau. 3 : Entité Géologie


Code Champ Type Description
Code _geol Entier Identifiant de l’entité géologie
Carte _geol Image Carte géologique de la zone d’étude
Géomorphologie Txt Géomorphologie de la zone
Age, faciès et épaisseur de la formation
Formation Txt
exploitée
Réserve _exploit Numérique Réserve total Exploitable

• Roche
Cette classe renferme toutes les caractéristiques physiques et chimiques de la roche : perméabilité,
porosité, dureté, densité…Ces données peuvent nous renseigner sur la méthode d’exploitation
appropriée (tableau. 4).
- 71 -

Tableau. 4 : Entité Roche


Code Champ Type Description
Code _Roche Entier Identifiant de l’entité Roche
Perméab_R Numérique Perméabilité de la roche
exploitable
Porosité_R Numérique Porosité de la roche exploitable
Dureté_R Numérique Dureté de la roche exploitable
Fracture Oui ou non Existence de fracture au sein de
la roche

• Tir de mine
Dans ce groupe, on stocke tous les facteurs et les paramètres de tir tels que le type d’explosif, la
largeur entre les banquettes, le diamètre des troues, l’espacement entre les troues…(tableau. 5).

Tableau. 5 : Entité Tir de mine


Code Champ Type Description
Code_Tire Numérique Identifiant de l’entité Tir de mine
Type_Explosif Txt Type d’explosif utilisé
Hauteur_F_T Numérique Hauteur des fronts de taille
Diamètre_Troue Numérique Diamètre des troues de mine
Ecartement_Troue Numérique Ecartement entre les troues de mine

• Impact sur l’environnement


Ce thème comporte les facteurs qui peuvent subir des impacts par le projet (tableau. 6):
 Eau : modification des cours d’eau, augmentation de la charge solide, modification de
la piézométrie de la nappe…
 Erosion en amont et en aval de la carrière.
 Déplacement de la faune, modification de la diversité de la faune et /ou de la flore
 Paysage : forme d’excavation, position et dimension des stocks de matériaux, aspect
du front de taille, déboisement…
- 72 -
Tableau. 6 : Entité Impact
Code Champ Type Description
Code_Impact Entier Identifiant de l’entité Impact
Eau Txt Impact du projet sur l’eau (surface, nappe)
Erosion Txt Erosion en amont et en aval de la carrière
Flore Txt Destruction ou modification de la diversité
de la flore
Faune Txt Destruction ou déplacement de la faune
Foret Txt Impact sur les forêts

Ces différents groupes sont utilisés ensuite pour la création du modèle conceptuel de données (fig.2) et
le modèle physique de données (fig.3).

II.3. Conception de la base de données graphiques


Selon les termes de références publiés par l’ANPE, une étude d’impact sur l’environnement de
l’exploitation des carrières nécessite plusieurs types de cartes telles que la carte topographique pour le
positionnement de la carrière ainsi que les accès (routes, pistes) et une carte géologique pour identifier
la formation qui sera exploitée et faire des coupes géologiques à travers la carrière.
Dans un contexte graphique nous avons crée une interface pour mieux visualiser les différentes
caractéristiques géologiques et topographiques de la région d’étude
Les cartes topographique (1/200000) et géologique (1/100000) ont été à l’occasion digitalisées ce qui a
permis d’extraire des cartes thématiques et de développer le Modèle Numérique de Terrain (M.N.T).
Les couleurs utilisées pour l’identification des formations et les âges géologiques sont les couleurs
habituelles présentées relativement sur les cartes géologiques analogiques ceci étant en attendant le
concours de l’O.N.M. pour publier une nomenclature standarisée.

II.3.1. Numérisation de la carte géologique


La carte géologique de Tataouine (1/100000), feuille n° 108, levée par Bouaziz et Mello et publiée par
l’Office National des Mines (O.N.M) est prise pour la numérisation.
Puisque la carte finale doit répondre aux obligations d’un produit cartographique, on a suivi une
démarche rigoureuse et adéquate afin de produire une carte digitalisée facilement exploitable.
Dans un projet SIG, l’étape d’acquisition des données est capitale puisqu’on va transformer une carte
sur support papier en un document entité digitalisé. Dans ce travail on a créé trois couches : une
couche contenant la lithologie, l’autre contenant les pendages et la dernière contient les failles et les
discontinuités. Avant de commencer la digitalisation, certaines conditions sont requises :
• La carte doit être géoréférencée dans l’un des systèmes de projection reconnus tel que U.T.M.
Cette condition nous permet de superposer d’autres couches de différentes cartes aussi
géoréférencées.
Après la création du modèle conceptuel de données et du modèle physique de données, on a pu
générer automatiquement sur le logiciel PowerAMC la base de données sous format Access sans avoir
recours au Microsoft Access. Le lien est effectué par l’ODBC (Opening Data Base Connectivity).

• A fin de minimiser les erreurs de précision on doit tenir compte de certaines mesures qui sont
décrites en détails dans (Rebai et al, 2002).
Le travail consiste ensuite à digitaliser les unités lithologiques, les failles et les pendages sous
le logiciel « PC ARC/INFO ».
La carte géologique numérisée de Tataouine est présentée dans la fig.4.
- 73 -

Commission_consult
Code _com Activite
Date_com 0,n Code_Act
Lieu_com examiner Projet Designation_Act
1,n
Code_Projet Product_prevue
1,1 Type_projet Methode_Exploit
Mode_Extract
Comm_ville 1,n
Ville MotCleAct
0,n
Code_Ville
Nom_Ville appartenir 0,n
Gouvernorat
Imada 0,n
Siégée
exercer
0,n
Exploitation
Administration
Code_Exploitation Choix_Projet
Code_Administration
Volume_Decouv 1,1 Code_matx
Regir Raison_sociale 1,n
Classe_Granulo 1,n Qualite_matx
Adresse_entreprise
Reserve Imp_Reserve
code_post_entreprise
Duree_Vie 1,n 0,n main_oeuvre
Telephone1 1,n
Rentabilite
Telephone2
Fax Choisir
Age_Formation E_Mail 0,n
Code_Formation Exploiter Capital
Ere Gerant
Effectif Tir_de_mine
Periode
Code_Tir
Etage Amenagement 0,n Type_Explosif
Sous_Etage
Code_Amenag Hauteur_F_T
Type_Amenag Diametre_Troue
1,n 1,n
Avoir Ecartement_troue
1,n Tirer
Roche
Age 1,1 Code_Roche
Amenager Type_R
1,n 0,n Permeab_R
carriere Porosite_R
Code_carr Durete_R
1,1 fracture
1,n Carte_rout_carr
Titre_foncier 0,n
Geologie Plan_carr
Superf_tot_carr 1,n
Code_geol
Superf_exp_carr Inclure
Carte_geol
nature_matx
Geomorphologie
formation 1,1
1,1
Reserve_exploit 0,n Causer
1,n
Localiser
Impact
Reg_Geologie
Eau 1,n Code_Impact
Code_Hydro Equiper Eau
Oueds Erosion
Sources 1,1 0,n Foret
Puits 1,1 Flore
Region Faune
hydro_region
0,n Nom_region
0,n
Emplacement_carr
Climat
Habitations Equipement
Code_Climat 1,1
Forets Code_Equipement
Nature_Climat climat_region
Precipitat_M_A 1,n Eq_Decouverture
Rose_vent Eq_Concassage
Eq_Criblage
Eq_transport
Eq_Annexes

Fig. 2: Modèle Conceptuel de Données


- 74 -

COMMISSION_CARR
CODE__COMMUNICATIO Integer
CODE__COMMUNICATIO = CODE__COMMUNICATIO ACTIVITE
CODE_VILLE Integer
EXAMINER CODE_ACT Integer
DATE_COM DateTime CODE_PROJET = CODE_PROJET PROJET DESIGNATIONACT Memo
LIEU_COM Memo CODE__COMMUNICATIO CODE_PROJET Integer Integer
CODE_PROJET Integer PRODUCT_PREVUE Integer
TYPE_PROJET Memo
METHODE_EXPLOIT Memo
MODE_EXTRACT Memo
VILLE CODE_PROJET = CODE_PROJET
MOTCLEACT Memo
CODE_VILLE = CODE_VILLE
CODE_VILLE Integer
NOM_VILLE Memo APPARTENIR
GOUVERNORAT Memo CODE_PROJET Integer
CODE_ACT = CODE_ACT
IMADA Memo CODE_ADMINISTRATION Integer
CODE_VILLE = CODE_VILLE
CODE_ADMINISTRATION = CODE_ADMINISTRATION EXERCER
CODE_ADMINISTRATION Integer
EXPLOITATION ADMINISTRATION CODE_ACT Integer
CODE_EXPLOITATION Integer CODE_ADMINISTRATION Integer CHOIX_PROJET
CODE_ADMINISTRATION = CODE_ADMINISTRATION
VOLUME_DECOUV Integer REGIR CODE_VILLE Integer CODE_MATX Integer
CODE_EXPLOITATION = CODE_EXPLOITATION
CLASSE_GRANULO Memo
CODE_EXPLOITATION RAISON_SOCIALE
Integer Memo QUALITE_MATX Memo
RESERVE Integer
CODE_ADMINISTRATION ADRESSE_ENTREPRISE
Integer Memo IMP_RESERVE Memo
DUREE_VIE Integer CODE_ADMINISTRATION = CODE_POST_ENTREPRI
CODE_ADMINISTRATION Integer MAIN_OEUVRE Memo
TELEPHONE1 Integer RENTABILITE
CODE_MATX = CODE_MATX Memo
TELEPHONE2 Integer CHOISIR
CODE_ADMINISTRATION = CODE_ADMINISTRATION
FAX CODE_ADMINISTRATION
Integer Integer
AGE_FORMATION E_MAIL CODE_MATX
Memo Integer
CODE_EXPLOITATION = CODE_EXPLOITATION
CODE_FORMATION Integer CAPITAL Single
ERE Memo GERANT Memo TIR_DE_MINE_
PERIODE Memo EFFECTIF Integer
CODE_TIR Integer
ETAGE MemoAMENAGEMENT NATURE_EXPLOSIF Memo
SOUS_ETAGE Memo
CODE_AMENAG Integer HAUTEUR_F_T
CODE_ADMINISTRATION = CODE_ADMINISTRATION Integer
TYPE_AMENAG Memo DIAMETRE_TROUE Integer
AVOIR
ECARTEMENT_TROUE Integer
CODE_FORMATION = CODE_FORMATION CODE_ADMINISTRATION TIRER
CODE_TIR = CODE_TIR
Integer
CODE_CARR CODE_CARR
Integer Integer
AGE CODE_TIR Integer ROCHE
CODE_CARR = CODE_CARR
CODE_FORMATION Integer CODE_CARR = CODE_CARR CODE_GEOTECH Integer
CODE_GEOL Integer CARRIERE TYPE_R Memo
CODE_AMENAG = CODE_AMENAG PERMEAB_R Integer
CODE_CARR Integer
POROSITE_R Integer
NOM_REGION Memo
CODE_GEOL = CODE_GEOL DURETE_R Integer
CODE_EXPLOITATION Integer
FRACTURE YesNo
CODE_IMPACT Integer
CODE_AMENAG Integer
GEOLOGIE CARTE_ROUT_CARR OLE CODE_GEOTECH = CODE_GEOTECH
TITRE_FONCIER Memo = CODE_CARR
CODE_CARR
CODE_GEOL Integer INCLURE
CARTE_GEOL OLE PLAN_CARR OLE
SUPERF_TOT_CARR CODE_CARR
Integer Integer
GEOMORPHOLOGIE Memo CODE_GEOTECH Integer
AGE_FORMATION Memo SUPERF_EXP_CARR Integer
NATURE_MATX Memo
RESERVE_EXPLOIT Integer CODE_IMPACT = CODE_IMPACT

CODE_CARR = CODE_CARR
NOM_REGION = NOM_REGION IMPACT
EAU
EQUIPER CODE_IMPACT Integer
CODE_HYDRO Integer CODE_GEOL = CODE_GEOL
CODE_CARR Integer EAU Memo
NOM_REGION Memo EROSION Memo
OUEDS Memo CODE_EQUIPEMENT Integer
FORET Memo
SOURCES Memo REGION FLORE Memo
PUITS Memo = CODE_EQUIPEMENTFAUNE Memo
NOM_REGION Memo
CODE_EQUIPEMENT

NOM_REGION = NOM_REGION
CODE_GEOL Integer
CODE_CLIMAT Integer
CLIMAT
EMPLACEMENT_CARR Memo EQUIPEMENT
CODE_CLIMAT Integer HABITATIONS Memo CODE_EQUIPEMENT Integer
NATURE_CLIMAT Memo FORETS Memo
PRECIPITAT_M_A Integer EQ_DECOUVERTURE Memo
CODE_CLIMAT = CODE_CLIMAT
ROSE_VENT OLE EQ_CONCASSAGE Memo
EQ_CRIBLAGE Memo
EQ_TRANSPORT Memo
EQ_ANNEXES Memo

Fig. 3 : Modèle Physique de Données


- 75 -

Légende
égende Eboulis Calcaires et Marnes de HADDADA Toracien - Bajocien Evaporites de MESTAOUA
Sol de Sebkha Calcaires de RHOUMRASSEN Pliensbachien Calcaires de ZMILET HABER
Callovien
Pendages Recouvrements éoliens (dunes, nebkhas) Marnes de KHCHEM el MILT Rhétien - Sinémureien p.p Evaporites de BHIR
Holocène - Actuel
Dolomies, calcaires et marnes de (a) Dolomies
Failles Alluvions actuelles
Dépots de basse terrasse BENI OUSSID
Norien - Rhétien Dolomies et brèches de MESSAOUDI
Discordance Argiles, dolomies et grés Carnien sup - Norien inf Argiles de MHIRA
Pléistocène sup Dépots de moyenne terrasse Bathonien Dolomies de REHACH
Argiles, gypses et dolomies Carnien sup
Pléistocène moyen Limons éoliens de MATMATA Carnien inf Grés de TOUAREG et Dolomies
Pléistocène inf Calcaires et marnes de MEKRANEB
Blocs et Conglomérats
Bajocien p.p : Bat inf Ladinien
Dolomies, gypses et calcaires Grés de KIRCHAOU

Fig. 4 : Carte géologique de Tataouine

II.3.2 Numérisation de la carte topographique


Les données topographiques comprennent les courbes de niveau avec une équidistance de 25 m et les
points côtés ainsi que les données relatives au réseau routier et au réseau hydrographique (fig.5).
A partir de la couverture contenant les courbes de niveau on a pu extraire le Modèle Numérique de
Terrain (MNT) qui est une représentation numérique du terrain en terme d’altitude (fig.6).
L’interpolation spatiale appliquée est le TIN (Triangulated Irregular Network).
- 76 -

Fig. 5 : Carte topographique

Fig. 6 : Modèle Numérique de Terrain

II.4. Conception et développement de l’interface utilisateur sous Visual Basic


Ce développement de l’interface a nécessité l’intégration des outils nécessaires pour rendre
l’application fonctionnelle en tenant compte des liens de base de données graphique et
alphanumérique. Les outils connus dans cet environnement sont MapObject (pour faciliter
l’accès aux fichiers d’extensions (.shp) d’Arcview) et l’Activex Data Object (pour
accéder aux bases de données alphanumériques).
- 77 -
Dans le paragraphe suivant, on va présenter les options sous forme de fenêtres pour montrer le
déroulement de l’interface.
La fenêtre Administration est utilisée pour la saisie de données concernant l’exploitant et les
caractéristiques d’aspect administrative (fig.7).

Fig. 7 : Fenêtre de saisie de données de l’administration

L’utilisation du Activex MapObject nous a permis de consulter directement les fichiers d’arcview.
Une identification de chaque couche ou formation devient simple, une telle technique nous apporte les
informations nécessaires concernant l’âge, la lithologie, la surface, l’occupation du sol de la formation
qui sera exploitée (fig. 8).

Fig. 8 : Fenêtre de caractéristiques géologiques de la région

Tout site, après exploitation doit être remis en état de lieu. Plusieurs paramètres peuvent intervenir lors
de la conception du plan de réaménagement tels que l’environnement socio-économique de la zone,
- 78 -
type de carrière (carrière à ciel ouvert ou souterraine), nature de sol, situation géographique du site
(montagne, vallée…).
Puisque le réaménagement de la carrière doit être fait par l’exploitant, on a voulu mettre en place un
programme qui aide le carrier à choisir le type d’aménagement convenable avec sa carrière. Ce
programme prend en considération les paramètres évoqués précédemment.
• Choix n° 1
Dans une zone rurale ou agricole, une carrière à ciel ouvert dans un fond de vallée avec un sol
imperméable peut être réaménagée pour donner naissance à un plan d’eau, servant aux agriculteurs
comme source d’eau pour l’irrigation.
• Choix n° 2
Une carrière à ciel ouvert, dont on exploite une roche massive dans une zone rurale peut être
réaménagée par le reboisement si le nouveau sol est perméable.
• Choix n°3
Vu la grande quantité de déchets d’ordures ménagères et assimilées générées par les citoyens on peut
réorienter une carrière à ciel ouvert avec un substratum imperméable en une décharge publique
contrôlée (fig.9).

Fig. 9 : Réaménagement d’une carrière en une décharge contrôlée

III. CONCLUSION
La nécessité de mieux gérer les ressources naturelles et l’environnement se confirme par le
développement des études d’impact sur l’environnement. Ce concept s’est imposé en Tunisie depuis le
décret 13 mars 1991, il est devenu indispensable pour la demande d’autorisation de tout projet
industriel, entre autre, l’exploitation des carrières.
Une EIE repose généralement sur une bonne connaissance des caractéristiques de la zone d’étude
et nécessite dans plusieurs de ses phases la collecte, la gestion et l’analyse d’une masse de données
géologiques, environnementales, socio-économiques…
Pour gérer cette multitude de données et faciliter l’accès aux différentes informations stockées
nous avons fait appel au système d’information géographique (SIG).
- 79 -
Notre travail a commencé par la phase de numérisation des cartes afin de construire les
différentes entités avec leurs propriétés spécifiques.
Après la conception de la base de données alphanumériques on a bien constaté qu’une base de
données graphiques est indispensable vu ses différents apports (localisation, répartition spatiale de
ressources naturelles…).
La base de données ainsi constituée, réduit le temps de mise en place et l’accès aux informations.
Elle assure également leur disponibilité permanente, leur exploitation, leur utilisation sous différentes
formes (rapports, cartes...), leur mise à jour (ajout ou suppression de nouvelles données).
L’interface utilisateur développée sous VB permet ainsi une meilleure gestion de différentes
informations de la base de données alphanumériques et graphiques. En introduisant les paramètres les
plus pertinents relatifs au projet, on aboutit automatiquement à la présentation des scénarios
d’aménagement les plus adéquats et présentant les meilleurs caractéristiques pour la présentation de
l’environnement.
A la fin de ce travail, on a bien constaté l’apport du système d’information géographique pour faciliter
l’étude d’impact par la mise en place d’un système de gestion de bases de données alphanumériques et
graphiques.

Bibliographie
BOUAZIZ. S (1995) : Etude de la tectonique cassante dans la plate-forme et l’atlas Saharien (Tunisie
méridionale) : Evolution des paléochamps de contraintes et implication géodynamique : Thèse de
doctorat, Université de Tunis II.
BOUAZIZ. S (1986) : La déformation dans la plateforme du sud-tunisien (Dahar-Jeffara) : Approche
multiscalaire et pluridiciplinaire. Thèse 3ème. Cycle, Tunis.
EL OUHAICHI .L (1986) : Carte géologique et notice explicative de la feuille n° 108 de
TATAOUINE à 1/100.000° (Pour les matériaux utiles).
Rebai. N, Yermani. M, Turki. M. M (2002) : Intégration d’un modèle Numérique de Terrain à une
carte géologique numérisée. In géo-top février 2002.
- 80 -
IXème Journées de la Géologie tunisienne, Tunis 28-29&30 septembre 2005

Apport du SIG pour l’étude de la vulnérabilité de la nappe Maastrichtienne


de Sra Ouertane (centre ouest de la Tunisie)
H. BAHRI* , N. REBAI**, A. ZAIER*

Résumé
Le Sra-Ouertane, situé au Centre Ouest de la Tunisie, renferme des réserves colossales en phosphates
sédimentaires qui sont évaluées à plus de 7 milliards de tonnes. Les travaux de mises en valeur de ces
minerais révèlent qu'ils peuvent faire l'objet d'une exploitation avec une transformation sur place. Ces
opérations peuvent avoir à notre avis un impact sur l'environnement et bien particulièrement sur les
potentialités hydrologiques du secteur dans la mesure où la formation Abiod (Campanien -
Maastrichtien) sous-jacente renferme un aquifère de bonne qualité. Cette formation couvrant plus de
100 Km2 et épaisse de plus de 170 m sous les marnes paléocènes et les phosphorites de la région
constituent une réserve stratégique en eau de bonne qualité que nous devons protéger.
L'objectif de notre travail consistait à évaluer la vulnérabilité de cette nappe en élaborant un SIG
permettant une analyse multisource des confins ouest de Sra-Ouertane (lieu projeté pour l'exploitation
et la transformation des phosphorites de cette région).
Ces travaux ont abouti à l'élaboration d'une carte de vulnérabilité qui nous a permis de délimiter les
zones les plus sensibles après élaboration du modèle DRASTIC. La répartition de la vulnérabilité dans
l'ensemble du secteur étudié varie entre 39 et 102. Suivant les normes utilisées, la vulnérabilité est
répartie en deux familles. La première caractérisée par des indices inférieurs à 80 et qui définit les
régions à vulnérabilité très faible; alors que la seconde englobe les aires à vulnérabilité faible dont les
valeurs sont comprises entre 80 et 120. Il en découle que l'ensemble de la région étudiée ne présente
qu'une vulnérabilité très faible à faible.

Abstract
The Sra-Ouertane area is located at the west centre of Tunisia. It contains huge reserves of
phosphorites evaluated to more than seven billion of tons. Studies in order to enhance theses ores revel
that they could be exploited with transformation there at the same area. Theses operations can have
some impacts on the environment and particularly on hydrologic potentialities of the region because
the under laying Abiod formation (Campanian to Maastrichian in age) contains a good water table.
The Abiod formation which is located under phosphorites and Palaeocene marl is covering more than
100 km2 and more than 170 m of thickness. It is characterised by a reserve in water of good quality
witch must be protected.
The main objective of our study is to evaluate the vulnerability degrees of this water underground
table by elaborating a G.I.S. witch permit to have an multi data of Sra Ouertane west confines
(intended place for exploitation and transformation of phosphorites).

* Laboratoire GO1-188 : Ressources Minérales & Environnement (L.R.M.E) ,Université de Tunis El Manar, Faculté des
Sciences de Tunis/ Département de Géologie - 2092 Tunis;
** Unité de Recherche : 02/UR./10-02, Dynamique des Bassins Sédimentaires, Paléoenvironnements et Structures
Géologiques.Université de Tunis El Manar, Faculté des Sciences de Tunis/Département de Géologie -2092 Tunis-
- 81 -

Our study led to the development of vulnerability map permitted us to delimit the most appreciable
zones after development of the DRASTIC model. The distribution of the hole studied area varies
between 39 and 102. according to the used norms, the vulnerability is shared out among two families.
The first family is characterised by lower than 80 index and this indicates a weak vulnerability;
whereas the second family illustrates areas which vulnerability index is between 80 and 120 and it
indicates a weak vulnerability. Results of our study show that the whole of studied area is
characterized by a very weak to weak vulnerability.

1-Introduction :
Le secteur d’étude se situe à l’ouest de SRA-OUERTANE dans le centre Ouest de la Tunisie à
environ 40 km au sud de la ville El_Kef (fig.1). Il est limité par la longitude et l’attitude
suivantes (Lambert Nord tunisien) :
*longitude : 394000 et 402000 ;
*latitude : 286000 et 2780000.
Ce secteur se situe à cheval entre les deux feuilles topographiques (1/50.000) de EBBA-KSOUR (LII)
et de AIN-KSEIBA (LX).

FIG.1: LOCALISATION DE LA ZONE D’ETUDE.

Ce domaine présente des reliefs peu élevés, séparés par des larges dépressions. Lithologiquement, il
est caractérisé par la coexistence de deux types de faciès :
-les calcaires du Campanien supérieur
-Maastrichtien inférieur (formation Abiod) et de l’Eocène inférieur (formation El Garia) ;
-les marnes du Turonien-Santonien (formation El Kef) plus ceux du Maastrichtien-Paléocène
(formation El Haria)(Burollet,1956 ; LEHOTSKY,1980 ; Zaier,1984-1999).
Le secteur de Sra-Ouertane se caractérise par des réserves considérables en phosphates sédimentaires
(plus de sept milliards de tonnes) et des réserves en eaux de très bonne qualité. Ces eaux sont
emmagasinées aussi bien dans les calcaires de l’Eocène inférieur que dans ceux du Campanien
supérieure – Maastrichtien inférieure. Les informations disponibles (DGRE) qualifient les eaux du
réservoir du cénomanien supérieure comme réserve stratégique qu’il faut préserver.
- 82 -
L’un des problèmes qui se pose dans ce secteur est celui d’une possible contamination de ces eaux
suite à une éventuelle exploitation plus transformation sur place des phosphorite de Sra-
Ouertane(JACOBS INTERNATIONAL INC,1984 et 1985).
Ce travail vise une étude préventive pour évaluer les risques que peuvent subir les eaux de la nappe de
la formation Abiod suite à la future contamination par les rejets des laveries de phosphorite de Sra-
Ouertane.
Pour cela nous avons utilisé des données multisources : des données de terrain, des cartes numériques
et l’application du modèle DRASTIC, pour l’étude de la vulnérabilité de cette nappe.

2-Contexte d’évaluation :
Le secteur constitue une large cuvette synclinale orienté NE-SW, formé de séries à pendage
faible. Cette structure se prolonge par deux brachyanticlinaux. Au Nord l’anticlinal de Jerissa-Fej
Ettameur et au Sud le demi dôme de Bou El Hanéche. Ce secteur représenté essentiellement par un
plateau peu incliné vers le SE, pierreux, raboté et raviné, est affecté de fractures de directions
multiples. Certaines fractures ont des rejets importants, dépassant parfois 150m et délimitant des zones
peu inclinées (ZAIER,1984,1999). La série stratigraphique du domaine étudié a fait l’objet de
certaines études (BUROLLET,1956 ; LEHOTSKY, 1980 ; HACHMI, 1982 ; ZAIER, 1984 et 1999).
Cette série est représentée par un ensemble à dominance carbonatée rattaché au Campanien inférieur
Maastrichtien supérieur. (formation Abiod), surmonté par les marnes du Maastrichtien sup.-Paléocène
(formation El Haria) enfin nous retrouvons la série phosphato-carbonatée de l’Yprèsien (groupe
Métlaoui).
En raison d’énormes potentialités économiques du groupe Métlaoui de Sra-Ouertane les décideurs ont
fondé la Société d’Etudes des Mines de Phosphate de Sra-Ouertane, dans les années quatre-vingt.
Cette société a été conçue pour développer et mettre en œuvre un plan d’exploitation du gisement de
phosphate de la région. Une étude de faisabilité technique et économique a été engagée par cette
société. Les rapports internes élaborés par JACOB International INC ont permis de retenir que
l’exploitation du gisement de Sra-Ouertane peut avoir une rentabilité attrayante, par la transformation
du phosphate en TSP pour l’exportation ; l’eau douce nécessaire à l’enrichissement et à la
transformation est disponible dans le secteur ; l’eau utilisée par les laveries sera rejetée dans des
bassins de stockage, où se font la décantation et le recyclage. Le bassin de stockage correspond à un
barrage situé au pied du Jebel Ejdida (au voisinage de Jebel Ayata). L’ensemble des aménagements
proposés pour l’exploitation de la future mine est récapitulé dans la figure 2.

A notre avis une étude préventive contre la contamination de la nappe des calcaires de la formation
Abiod et indispensable. Il est donc nécessaire d’évaluer et de dresser la carte la de vulnérabilité de ce
secteur.
Plusieurs méthodes sont utilisées pour la cartographie et l’évaluation de la vulnérabilité des eaux
souterraines. Dans le cas de notre travail, nous avons appliqué la méthode DRASTIC. Cette méthode a
été développée en 1987 aux Etats unis par NWWA ( Natural Water Well Association). C’est une
méthode standard pour la cartographie et l’évaluation de la vulnérabilité des eaux souterraines, sans
qu’on s’intéresse à la nature et au type de polluant (ALLER et al (1987), HAMZA, (1999) et
MENANI,(2002)).
- 83 -

Centre de
X
production N

Zone d’exploitation de la
mine

Fig.2: Plan d’ensemble de la future mine et desaménagements du site

3-Méthodologie :
Il existe plusieurs méthodes pour l’évaluation et l’étude de la vulnérabilité des eaux des nappes
souterraines, il n’y a pas une absolue. Suivant les besoins et les donner disponible on utilise la
méthodologie approprier. Dans notre cas on a utilisé la méthode D.R.A.S.T.I.C. qui se base sur
quatre hypothèses:
*les sources de contamination potentielles se trouvent à la surface du sol ;
* de la surface du sol, les contaminants potentiels atteignent l’aquifère par le mécanisme de
l’infiltration efficace;
*le contaminant présentant la même mobilité que les eaux souterraines ;
*la nature des contaminants potentiels n’est pas considérée dans la définition de la vulnérabilité.
La méthode DRASTIC considère que le polluant présente le même comportement que les eaux
souterraines, de la surface jusqu’à la zone saturée. Cette méthode a pour avantage, non seulement dans
le fait qu’elle propose un système standardisé numérique pour l’évaluation des eaux souterraines, mais
également dans la représentation cartographique.
3-1- Les paramètres déterminants de la méthode DRASTIC
Les sept lettres de l’acronyme DRASTIC représentent les facteurs déterminants de la valeur de
l’indice de vulnérabilité :
D : profondeur de la nappe d’eau (Depth to water table);
R : infiltration efficace (Recharge);
A : milieu aquifère (Aquifer media);
S : type de sol (Soil media);
T : pente du terrain (Topography);
I : impact de la zone vadose (Impact of vadose zone);
C :conductivité hydraulique (Conductivity).
- 84 -

ID = D + R + A + S + T + I + C
ID = DpDc + RpRc + ApAc + SpSc + TpTc + IpIc + CpCc
Avec, p: poids et c :classe.

Une valeur numérique (poids paramétrique) comprise entre 1 et 5 reflète le degré d’influence de
chacun de ces paramètres. Le tableau (1) présente les sept paramètres avec leurs poids. La
superposition des différents paramètres nous donne le degré de vulnérabilité suivant l’indice. Le
Tableau (2) résume les différents intervalles de vulnérabilité.

Tableau 1 : Poids des paramètres utiles.

Intervalle Classe
drastique
23-79 8
80-99 7
100-119 6
120-139 5
140-159 4
160-179 3
180-199 2
200-226 1
Tableau 2 : Intervalles des valeurs de l’indice DRASTIC et classes correspondantes.

Paramètre Poids
Profondeur de la nappe d’eau 5
Recharge efficace 4
Milieu aquifère 3
Type de sol 2
Pente du terrain 1
Impact de la zone vadose 5
Conductivité hydraulique 3

*Les classes 1 et 2 présentent une vulnérabilité extrême ;


*la classe 3 présente une vulnérabilité élevée ;
*les classes 4 et 5 présentent une vulnérabilité modérée ;
*les classes 6 et 7 présentent une vulnérabilité faible ;
*la classe 8 présente une vulnérabilité très faible.
- 85 -
3-2-Indicateurs et poids des paramètres du modèle DRASTIC
A chaque paramètre du modèle DRASTIC, on attribue une cote variant entre 1 et 10 en fonction des
conditions locales. Les poids donnés aux sept paramètres varient entre 1 et 5.
3-2-1-La profondeur de la nappe

Pour ce paramètre, plus la profondeur est faible, plus le temps de transit d’un polluant de la surface
vers la nappe est rapide. Donc la profondeur de l’eau, exprimée en mètre, est un paramètre principal
dans l’étude de la vulnérabilité.
Le Tableau 3 présente la ponctuation attribuée à chaque profondeur du plan d’eau.

Tableau 3 : Ponctuation attribuée à chaque profondeur du plan d’eau.

Profondeur de la nappe d’eau


(m)
Intervalle Côte
0 à 1,5 10
1,5 à 4,5 9
4,5 à 9 7
9 à 15 5
15 à 23 3
23 à 31 2
31 et plus 1

D’après les forages effectués dans cette région 6600/3 (DGRE, 1987), 6664/3 (DGRE, 1989) et
6699/3 (DGRE, 2001), nous remarquons que la profondeur de la nappe est supérieure à 31 mètres.
Donc quelle que soit la position, nous attribuons la cote 1 pour tout le secteur d’où :

DpDc=1*5=5

3-2-2-La recharge efficace

Le tableau 4 indique les différents intervalles de recharge nette et leurs cotes


- 86 -

Tableau 4 : Intervalles de recharge nette et leurs cotes


Recharge annuelle (cm)
Intervalle Cote
0à5 1
5 à 10 3
10 à 18 6
18 à 25 8
25 et plus 9

La recharge nette est déterminée par la formule suivante :

12
R= ∑(Pi+ Iri−R/Oi−∆STi −ETRi )
i =1
*Pi : la pluviométrie déterminée à partir des stations les plus proches du secteur d’étude.
*Iri : la recharge artificielle. Dans notre cas, le secteur d’étude ne présente presque aucune activité
agricole et aucun rejet industriel, donc la recharge artificielle est nulle.
* R/O : les ruissellements superficiels, sont donnés par la formule suivante :

Pi −0,2S  2
R/O=  
 Pi +0,8S 
Avec ;
P : pluviométrie (mm) ;
S : pertes maximales potentielles ou volume réservoir du sol (mm).
* ∆STi : la variation de l’humidité du sol
∆STi= (P-R/O-ETP) avec ;
P : précipitations ;
R/O : ruissellement superficiel ;
ETP : évapotranspiration potentielle.
On peut attribuer la cote 1 pour la recharge nette puisque cette cote correspond à un intervalle
compris entre 0 et 5 cm. D’après les données du tableau 11 on a une valeur moyenne de l’excédent
inférieure à 5 cm. Cet excédent correspond à la somme de l’infiltration et du ruissellement. Donc
dans les cas extrêmes la valeur de la recharge efficace est égale à la valeur de l’excédent.

R = RpRc =1*4=4
- 87 -

3-2-3-La lithologie de l’aquifère


Suivant la lithologie de l’aquifère on attribue une ponctuation bien déterminée (tab 5).

Tableau 5 : Ponctuation pour quelques types lithologiques d’aquifère.

CLASSES Indicateur
Schiste argileux fissuré 1-3
Roches ignées/métamorphiques 2-6
Flysch 5-7
Grès et conglomérats 4-9
Calcaire 4-9
Sable et gravier 6-9
Sable et gravier avec du silt et de l’argile en 5-8
quantité signifiante
Basalte 5-10
Calcaire karstique 9-10

Dans notre cas l’aquifère présente une lithologie de calcaire très fracturé à caracére karstique donc il à
une cote égale à 9_10.

3-2-4-- Le type de sol de couverture

Dans le secteur d’étude, nous avons deux types de sols distincts :


le premier type : limon argileux, nous lui attribuons la valeur 3. Donc : SpSc=3*2=6
le deuxième type: ce sont des sols minces ou totalement absents. Donc : SpSc=10*2=20
- 88 -
Tableau. 6 : Type de sol et leur ponctuation

TYPE DE SOL
NATURE DU SOL COTE
Sol mince ou absent 10
Gravier 10
Sable 9
Tourbe 8
Argile fissurée 7
Limon sableux 6
Limon 5
Limon silteux 4
Limon argileux 3
Terre noire 2
Argile 1
3-2-5- La topographie
La carte des pentes est élaborée après exploitation du modèle numérique de terrain issu de la
vectorisation des cartes topographiques. A partir de la carte topographique numérique nous tirons les
différentes classes des pentes. La pente est mesurée en pourcentage (%) . Les différentes classes de la
ponctuation attribuées au paramètre topographie sont présentées dans le tableau 7.
Tableau 7 : La ponctuation attribuée au paramètre topographie.

CLASSE Indicateur
(%)
0-2 10
2-6 9
6-12 6
12-18 4
18-22 2
+22 1

3-2-6- Les impacts de la zone vadose (lithologie de la zone non saturée)

On donne une ponctuation à la lithologie de la zone non saturée ; cette ponctuation est résumée
dans le tableau 8 :
- 89 -

Tableau 8 : Ponctuation à la lithologie de la zone non saturée

CLASSE Indicateur
Argile 1-3
Calcaire 2-7
Grès/conglomérats 4-8
Flysch 4-6
Roches ignées/métamorphiques 2-8
Sable et gravier 6-9
Calcaire karstique 10

Dans notre cas nous avons deux types de lithologie de la zone non saturée :
- une partie argileuse avec :Ip*Ic=2*5=10 (on a pris une valeur intermédiaire) ;
- une partie formée par des calcaires karstiques avec :IpIc=2*10=20.
3-2-7-La conductivité hydraulique
La conductivité hydraulique a été déterminée à partir des données de la perméabilité. Les
tableaux.9 et 10 illustrent respectivement quelques types lithologiques avec leurs perméabilités et
les différentes classes de la conductivité hydraulique.
Tableau.9 : types lithologiques avec leurs perméabilité.

Types lithologiques Perméabilité


(conductivité hydraulique)(cm/s)
Gravier 10-1< k > 102
Sable 10-3< k > 10-1
Argile 10-11< k > 10-8
Roches non fissurées 10-10< k > 10-8
Grès 10-3
Calcaire 10-4
Marnes+calcaire 10-9
- 90 -

Tableau10 : les classes de conductivité hydraulique

Classe cote
< 10-7 1
10-7-10-5 2
-5 -3
10 -10 3
-3 -2
10 -10 2
10-2-10-1 1

La lithologie de notre aquifère est calcaire, donc on lui attribue une conductivité hydraulique égale à
10-4 donc une cote 3.
4-Resultat
Le modèle DRASTIC est obtenu en superposant ses différentes composantes. Suivant la nature et le
type de données disponibles, on choisit la méthode de l’élaboration du modèle DRASTIC.
*L’exploitation des données raster se fait en assimilant l’image qui contient les données d’une couche
à une matrice mathématique. Si on travail manuellement, on fait un maillage de l’image et on attribue
une valeur numérique dans chaque case selon les indices. On fait ensuite la superposition des
différentes couches. Le calque final représente le modèle DRASTIC.
Si on manipule manuellement, on fait un maillage de l’image et on attribue une valeur numérique dans
chaque case selon les indices. On applique la superposition des différentes couches. La calque final
représente le modèle DRASTIC.
Dans notre cas nous utilisons des images scannées représentatives de chaque paramètre. Ensuite avec
des logiciels de traitement d’images (Idrisi32) nous avons procédé à leurs reclassifications en
attribuant les cotes spécifiques à chaque classe. Ces images sont ensuite multiplier par leur poids
accordés à chaque indice. A la fin, c’est l’étape de drappage de toutes les couches et nous obtenons
ainsi le modèle DRASTIC.
-Chaque couche est représentée par une image de répartition d’un paramètre assimilée à une matrice et
exportée vers le logiciel Idrisi.
-On applique la commande reclass, pour donner la valeur de la cote du paramètre pour chaque
polygone de l’image. C’est une reclassification de la matrice de l’image.
-On multiplie l’image avec le poids du paramètre avec la commande scalar.
-Lorsqu’on termine l’élaboration des différentes couches, on fait leur somme avec la commande
overlay. On obtient alors le modèle DRASTIC (Fig. 3).
- 91 -

Fig. 3 : Carte de l’indice de vulnérabilité DRASTIC

_ Conclusion
La carte obtenue est une carte d’évaluation de la vulnérabilité intrinsèque de la partie Ouest
de Sra-Ouertane où le comportement d’éventuels polluants n’était pas pris en considération. De
même la charge de l’éventuel barrage, donc en cas de l’installation du barrage la carte de l’indice
de vulnérabilité va changer.
La répartition de la vulnérabilité dans cette région varie entre 39 et 102. L’indice DRASTIC
est divisé en 10 groupes dans la carte. Suivant les normes utilisées on peut répartis la vulnérabilité
de la zone en deux familles. La première est formée des régions où l’indice est inférieur à 80, ce
sont les régions à vulnérabilité très faible. La deuxième englobe les parties dont la vulnérabilité est
comprise entre 80 et 120, ce sont les zones à vulnérabilité faible. Tout le secteur présente donc une
vulnérabilité très faible à faible. Pour plus de précisions on va laisser les 10 groupes de
vulnérabilité sur la carte.
Vu la faible étendue du secteur d’étude, il y a des paramètres qui se sont manifestés de la
même manière dans tout le secteur. Les facteurs lithologie et topographie sont les plus
influençons. Les terrains les moins vulnérables se trouvent dans les régions à lithologie argileuse
et à pente forte.
Il est recommandé de réaliser des travaux plus approfondis sur les erreurs qui peuvent se
présenter sur la carte de vulnérabilité DRASTIC. Ceci permettra si on prend des décisions basées
- 92 -
sur de telles cartes à tenir compte des incertitudes. Ces cartes restent cependant parmi les
meilleures documents qui sont utiles pour l’aménagement des terrains et pour l’examen de projets
d’étude de l’environnement (Menani, 2001). Dans le cas de Sra-Ouertane, les aménagements
associés à l’exploitation, stockage et transformation des phosphates doivent
impérativement tenir compte des données de vulnérabilité retrouvées.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

ALLER L., et al.. (1987) DRASTIC: a standardized system for evaluating groundwater pollution
using hydrological settings. Prepared by the National water Well Association for the US EPA
Office of Research and Development, Ada, USA.
_BUROLLET P. F. (1956) Contribution à l’étude stratigraphique de la Tunisie centrale. Ann.
Mines Géol.,p 350.
_D.G.R.E. (1987) : Compte rendu de fin de travaux du Forage Fedj Tameur 6600/3. p5.
_D.G.R.E. (1989) : Compte rendu de fin de travaux du Forage Fedj TameurII 6664/3. p5.
_D.G.R.E. (2001) : Compte rendu de fin de travaux du Forage El goazi 6699/3. p5.
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- 93 -

IXème Journées de la Géologie tunisienne, Tunis 28-29&30 septembre 2005

L’APPORT DU SYSTEME D’INFORMATIONS


GEOGRAPHIQUES ET DU MODELE NUMERIQUE DE TERRAIN
POUR L’ETUDE GEOLOGIQUE DE LA REGION D’AGAREB
BOUAZIZ Saloua1, BOUAZIZ Samir2, REBAI Noamen3
Résumé :
L’approche conceptuelle du système d’informations géographiques permet de convertir les
données analogiques sur papier et carte en un format numérique et géoréférencié. Ainsi, la carte
géologique numérique constitue un support essentiel qui participe de plus en plus à la création de
cartes d’aide à la décision.
La base de données conçue pour la région couvrant la feuille géologique d’Agareb n° 106 à
1/50 000, créer sous des logiciels de SIG (Arc/ Info et Arc/ View), a permis l’intégration des données
géomorphologiques et géologiques. L’intégration de ces données dans un SIG favorise une étude
géologique complémentaire facilitant une meilleure interprétation et analyse des phénomènes.
Les résultats figurent dans l’élaboration de cartes thématiques : cartes d’isovaleurs, des pentes,
de perméabilité, de la fracturation, du réseau routier, du réseau hydrographique et carte géologique.
Ces cartes ont été superposées au modèle numérique de terrain (MNT) qui permet mieux
d’appréhender les traits morpho-structuraux en 3D.
En outre, une interface a été développé par le biais de l’outil « Visual Basic » entre la base de
données cartographiques et des outils d’analyse permettant d’avoir, en temps réel, une analyse d’un
site ou de tout un secteur.
Mots clés :SIG, géomorphologie,Model numérique du terrain, Agareb

Abstract
The conceptual approach of the geographical information system permits to convert the analogical data
on paper and map in a numeric format and georeferencing. Thus, the numeric geological map constitutes
an essential support that participates more and more in the creation of help maps to the decision.
The data base conceived for the region covering the geological leaf of Agareb n° 106 to 1/50 000, to
create under of software of SIG (Bow / Info and Bow / View), permitted the integration of
geomorphology data and geological. The integration of these data in a SIG encourages a
complementary geological survey facilitating a better interpretation and analysis of phenomena.
Results represent in the thematic map development: maps of isovaleurs, of slopes, of permeability, of
the fracturation, of the road network, of the hydrographic network and geological map,. These maps
have been superimposed to the numeric model of land (MNT) that permits to fear the morpho-
structural features in 3D better.
Besides, an interfacing has been developed by the slant of the tool " Visual Basic " between the
cartographic data base and tools of analysis permitting to have, in real time, an analysis of a site or all
one sector.
Keys word: GIS, geomorphology, Elevation model, Agareb

1Université de Sfax, Faculté des Sciences de Sfax, Département de Géologie. 3038 Sfax.
2 Université de Sfax, Ecole Nationale d’Ingénieur de Sfax, Lab. R. 3 E (AD-10-02) .3038 Sfax
3 Faculté des Sciences de Tunis, Département de Géologie.1060 Campus universitaire. Tunis.
- 94 -

INTRODUCTION
Un système d’information géographique est un système informatique conçu pour la collecte, le
stockage et l’analyse d’objets et de phénomènes où la localisation géographique est une caractéristique
importante ou critique pour l’analyse.
Le SIG offre toutes les possibilités de concevoir des bases de données. Ainsi, ses capacités
spécifiques lui permettent d’être un outil unique, accessible à un public très large pour une très grande
variété d’applications. Il intègre tous types d’informations pour mieux visualiser les différents
scénarios, présenter les idées et appréhender l’étendue des solutions possibles dont le but ultime est
l’aide à la décision.
Notre travail consiste à développer une approche en utilisant les outils SIG (Arc View et Arc-Info
d’ESRI) pour une meilleure exploitation de la carte géologique numérique. Ceci consiste à reproduire
la carte géologique numérique en représentant les différentes couches relatives aux unités
lithologiques et aux accidents tectoniques, et à vectorisé les courbes de niveau de la carte
topographique. A partir des courbes de niveau en utilisant les algorithmes TIN, nous générons le
modèle numérique de terrain. Ce dernier sera drapé avec la carte géologique numérique pour avoir une
représentation tridimensionnelle de la surface.

I- LE CADRE GEOGRAPHIQUE
Le secteur étudié est celui de la région d’Agareb qui se situe dans le Sahel Safx faisant
partie de la plate-forme orientale tunisienne. Elle couvre la feuille topographique d’Agareb n°
106 aux 1/50 000 qui a été établie en 1922 par l’Office de la Topographie et de la
Cartographie de Tunisie et présentant une équidistance de 10m (Fig. 1).

Comme la plupart des régions côtières de la Tunisie, la région d’Agareb présente une
topographie monotone montrant des monticules à grand rayon de courbure séparés par de larges
vallées, des plateaux et des plaines, généralement subsidentes et occupées par des sebkhas. Les
altitudes ne dépassent guère 200m. Au niveau de cette zone, les altitudes les plus élevées culminent à
141m à Hamadet El Houch et à 183m à Ksar El Merdjine.

La région d’Agareb appartient au Sahel de Sfax. Elle est située entre les latitudes 34°40’-
34°50’ et les longitudes 10°25’-10°45’. Elle est limitée de l’Ouest à l’Est par les plateaux de
Jouaouda, d’Araba, d’El Gouna et de Traka et les plaines de Sfax, d’Ouled Ameur et de Soualah.

Cette région offre une grande opportunité pour l’étude de l’évolution géologique et
paléogéographique et la caractérisation des activités néotectoniques compte tenu des informations
apportées par l’étude de terrain : travaux de cartographie réalisée par Samir Bouaziz, Abdejalil Sghari
et Moncef Benakacha en 2001 dans le cadre du projet de la cartographie du Sahel (Poc /11/117/99)
SERST).
- 95 -

Fig. 1 : Découpage en carte topographique de la Tunisie à 1/50.000 : Localisation de


la feuille d’Agareb n° 106.

II- LES TECHNIQUES DE LA NUMERISATION


Les modes de saisie de l’information et son importation sous forme numérique dans la base de
données sont multiples. Pour introduire des données dans un SIG, la numérisation des fonds des cartes
avec une table à digitaliser reste le moyen le plus utilisé. Cette étape permet de passer des documents
cartographiques sous forme analogique (carte) à des supports numériques facilement exploitables.

Le choix de la digitalisation est la procédure la plus déterminante favorisant un espace disque


faible et une facilité de manipulation. Cette procédure fournit des données en mode « vecteur ». Ces
- 96 -
dernières sont regroupées sous la forme de coordonnées X, Y. Elle permet de récupérer la géométrie
des objets disposés sur une carte préexistante et les transformer sous format numérique.

Afin de bien réussir l’opération de saisie des données cartographiques converties en format
numérique exploitable, celles-ci doivent être géoréférencées. Le géoréférencement est un aspect
fondamental des SIG. Il garantit l’intégration et le passage d’une information. Il établit la relation qui
existe entre une couverture et leur localisation sur la surface terrestre définie par un système de
coordonnées de référence.

1- Procédure de la digitalisation
Dans la présente étude, nous nous sommes basés sur les modules des logiciels de système
d’informations géographiques : Arc View et Arc-Info d’ESRI. Un projet de SIG cartographique est
basé sur les données d’une carte analogique. Il permet de réaliser et de bien visualiser des cartes
thématiques. Selon Bernknopf et al. (1993), « une carte géologique est un affichage graphique
d’information qui utilise une combinaison de couleurs, de lignes et de symboles pour représenter la
composition et les structures des matériels géologiques et leurs distributions à travers et en dessous
d’un passage ». En effet, le système d’informations géographiques est un formidable outil de synthèse
et de présentation de l’information. Cette numérisation consiste à :
- créer sous Arc/Info une couverture : Ainsi, la création de la couverture est la phase primordiale
où on introduit aux minimums 4 points de calage qui sont répartis sur la totalité de la carte et
facilement identifiables de façon à éviter toute confusion avec d’autres objets représentés sur la carte.
Ces tics vont servis à la localisation spatiale dans l’un des systèmes de projection tels que les systèmes
U.T.M, Lambert. La création de l’environnement de travail tolère une marge d’erreur (RMS : Root
Mean Square) qui ne dépasse pas dans notre cas 0.003.
- digitaliser des entités géométriques figurant sur la carte : Ainsi, cette étape permet de
numériser des objets sous forme de points (station de mesure), de lignes (courbe de niveau, réseau
hydrographique) et de surface (limites géologiques). Chaque type d’objet sera traité comme une
couche ou une couverture particulière. Cette dernière représente soit les surfaces par des polygones
(arcs fermés), soit les lignes par des arcs, soit les points par des labels.
2- Correction des erreurs
Cette étape est indispensable pour avoir un support précis et identique à celui du papier. Elle
consiste à :
- vérifier toutes les entités vectorisées : Cette étape s’appelle la création de la topologie. Elle
permet de définir les polygones, de connaître l’adjacence des polygones et de connaître la connectivité
des arcs entre eux. Ceci est assuré par les commandes BUILD et CLEAN. Il s’agit de détecter les
erreurs automatiquement décelables, en contrôlant les valeurs extrêmes des altitudes. Ainsi, la création
de la topologie, l’identification des erreurs et leurs correction modifient la structure topologique de la
couverture. Pour cela, la reconstitution de la topologie est indispensable.
- transformer les points de calage : il s’agit de transformer les points de calage en coordonnées
table aux coordonnées géographiques (λ, φ, h) et cartésiennes (X, Y, Z) pour obtenir à la fin une
couverture géographiquement exploitable.
- habiller et éditer des cartes thématiques sous Arc View : Cette étape permet d’exporter les
couvertures digitalisées sous forme d’un fichier d’extension e.00 en des fichiers d’extension « apr »
lus par Arc View. Pour pouvoir travailler, on utilise l’utilitaire d’import « import 71 » d’Arc View.

III- ELABORATION D’UN SIG CARTOGRAPHIQUE


Après la vectorisation de la carte topographique et géologique sous Arc-Info, on passe à l’habillage et à
l’édition des cartes thématiques sous Arc View qui est un logiciel complémentaire d’Arc-Info. Il permet
de visualiser, d’explorer, d’interroger et d’analyser des données géographiques. Il permet aussi de créer
différents aspects de présentation et de fabriquer de nouvelles requêtes.
- 97 -
A chaque couverture vectorisée est associée une table attributaire contenant des renseignements sur les
entités présentes. Ces tables attributaires favorisent l’ajout de nouveaux champs qui servent à la
création des cartes thématiques.
1- Vectorisation de la carte géologique
Les différentes entités de la carte géologique d’Agareb vectorisées sont les limites des affleurements
lithologiques et des structures tectoniques. La table attributaire de la couverture des limites des
affleurements nous renseigne sur la superficie et le périmètre de chaque polygone vectorisé. A cette
table, on ajoute plusieurs champs tels que l’âge des couches, la nature lithologique, etc. (Fig. 2).

Fig. 2 : Représentation de la table de la carte géologique de la région d’Agareb.

Cette technique permet de créer à la demande plusieurs cartes thématiques. Ainsi, l’apport du SIG
pour cette région est précieux. Il nous permet d’avoir une vue synoptique de cette zone et de détecter
certaines formations lithologiques qui s’étendent du Mio-Pliocène jusqu’à l’actuel (Fig.3).

Fig. 3 : Carte lithologique de la région d’Agareb

L’ajout d’un champ à la table attributaire indiquant les différentes séries stratigraphiques permet de
réaliser une nouvelle carte (Fig. 4). On peut aussi restituer les zones perméables et imperméables à
l’aide de la localisation des structures tectoniques cassantes et de la nature lithologique (Fig. 5).
- 98 -

Fig. 4 : Carte des séries stratigraphique de la région d’Agareb.

Fig. 5 : Carte de la perméabilité de la région d’Agareb.

Aussi, à partir de cette table, des opérations statistiques de chaque zone et un diagramme de répartition
peuvent être réalisés. L’interrogation effectuée sur la base de données concernant une lithologie
particulière telle que la croûte calcaire par exemple affiche le résultat représenté sur la figure 6.

Fig. 6 : Carte de la répartition de la croûte calcaire.


- 99 -
Le SIG nous permet aussi de suivre la répartition des fractures (Fig. 7) qui met en évidence deux
directions majeurs : NE-SW et NW-SE et le comportement des événements tectoniques qui sont à
l’origine du plissement, du développement des bassins subsidents et du basculement des couches
messiniennes et des dalles calcaires « Villafranchien ». Ces derniers dégagent :
- une compression anté-Messinienne orienté NW-SE à WNW-ESE à l’origine du plissement dont l’axe
est orientée N015 ;
- deux extensions NE-SW e NW-SE affectant les séries de la formation Ségui d’âge Messinien ;
- un régime décrochant compressif ESE-WNW au Pleistocène inférieur.

Fig. 7 : Carte de la fracturation de la région d’Agareb.


2- Vectorisation de la carte topographique
La vectorisation de la carte topographique permet de dégager trois cartes thématiques : la carte
topographique, la carte du réseau routier et la carte hydrographique.
La carte topographique est obtenue à partir de la vectorisation des courbes de niveau représentant les
reliefs en deux dimensions (Fig. 8). Bien que le travail de suivi visuel des courbes soit assez délicat et
pénible, cette couverture est indispensable pour un SIG afin de créer un modèle numérique de terrain.
Au cours de la digitalisation des courbes de niveau, chaque arc possède un identifiant que l’on
l’introduit avant sa digitalisation.

Fig. 8 : Carte topographique de la région d’Agareb.


- 100 -

La carte du réseau routier va servir comme un guide pour choisir et mesurer les trajets d’une façon
plus rapide (Fig. 9).
La carte du réseau hydrographique renseigne sur la localisation, le cheminement des cours d’eau et
l’évolution hydrologique des bassins versants (Fig. 10).

Fig. 9 : Carte du réseau routier de la région d’Agareb.

Fig. 10 : Carte du réseau hydrographique de la région d’Agareb.

3- Superposition des cartes


Le SIG permet non seulement de travailler sur un seul thème indépendamment, tel que les contours
géologiques mais aussi de compiler plusieurs fichiers dans un même fichier tel que la superposition des
courbes de niveau du fond topographique avec le réseau hydrographique. Cette souplesse de
superposition des informations est possible grâce à par l’aspect numérique des données cartographiques.
Ceci permet une analyse plus synthétique et une possibilité de visualiser des informations selon la
requête des utilisateurs. Cependant, la superposition des couches d’informations n’est possible que
lorsque toutes les couches des données spatiales sont référencées au moyen d’un même système de
projection et de coordonnées.
- 101 -
La figure 11 montre la superposition de plusieurs couches d’informations aboutissant à la réalisation de
la carte structurale. Elle est composée de la superposition de la carte lithologique, de la carte de la
fracturation, des pendages et des axes des avec des structures plissées. Cette carte montre une parfaite
concordance des différentes couches d’informations

Fig. 11 : Carte structurale de la région d’Agareb.

IV- CREATION DU MODELE NUMERIQUE DE TERRAIN


Les systèmes d’informations géographiques offrent la possibilité de créer de nouveaux modes
d’expression cartographique. La conception du SIG permet également de réaliser un modèle
numérique de terrain (MNT) constituant une autre couche d’informations et se présentant comme un
outil indispensable pour l’amélioration de l’information. Le MNT a permis de mieux appréhender les
traits de la topographie et les morpho-structures de dégager et de suivre des accidents majeurs en vues
3D.
Le MNT consiste en une représentation numérique et mathématique simplifiée d’une portion de la
surface terrestre, en coordonnées altimétriques et planimétrique, calée dans un repère géographique. Il
favorise la superposition de plusieurs couches d’informations sur les altitudes montrant l’expression
directe de plusieurs phénomènes naturels.
Il est créé à partir des courbes de niveau numérisées sous Arc/ Info et calées dans un repère
géographique permet de dégager les reliefs en deux dimensions dont la taille, la forme, l’orientation et
la pente varient pour répondre à la morphologie du terrain (Fig. 12).
Grâce au module 3 D analyst, le logiciel Arc View présente une commande (TIN) consacréé à la
création d’un MNT. L’algorithme se base sur la méthode de triangulation de DELAUNAY
(élimination des triangles trop allongés et préservation des triangles proches d’une forme équilatérale).
Cette méthode prend en compte la densité de points utilisés dans la triangulation et donne la possibilité
d’affirmer l’interpolation entre les points en précisant la résolution de la maille des points.

Fig. 12 : Modèle Numérique de terrain de la région d’Agareb.


- 102 -

1- Superposition de la carte géologique au MNT


Au lieu d’utiliser des cartes en deux dimensions, les logiciels de SIG permettent de développer des
vues en trois dimensions (3-D). La nouvelle conception de représentation de reliefs en Pseudo-3D
apporte énormément de possibilité dans l’analyse morpho-structurale, d’une part et des possibilités de
drapage d’images et la superposition des données de subsurface (Fig. 13).

Fig. 13 : Vue en pseudo-trois dimensions du MNT de la région d’Agareb.

Après la réalisation du MNT, convertit sous un format 3-D grâce à une commende 3-D scène et
conversion aussi du thème de la couche géologique en format « 3-D shapefil », la superposition est
effectuée sachant que la carte géologique et le MNT aient les mêmes limites et sont projetés dans les
mêmes système de projection. Cette superposition permet de visualiser les différentes unités
lithologiques en pseudo-trois dimensions montrant une couverture sédimentaire dans un système
dynamique évolutif (Fig.14).
Au cours de cette évolution, un certain nombre d’événements et de mécanismes (sédimentaires,
tectoniques, eustatiques, et climatique) vont différencier les aires de dépôts et de reconstituer la
paléogéographie de la région d’Agareb.

Cette reconstitution révèle une évolution sédimentaire au cours du Mio-Plio-Quaternaire et une


configuration des ensembles structuraux majeurs. Les basculement des couches, ne dépassent guère
10°, suggèrent une vaste structure anticlinale à rayon de courbure affectée par un réseau de failles de
direction N-S, NW-SE et NE-SW. On distingue ainsi, deux ensembles structuraux :
- le premier correspond à une structure anticlinale orienté NNE-SSW visible au niveau de l’oued El
Kébir qui est formée essentiellement par des argiles gypseuses et des sables attribués à la formation
Saouaf ;
- 103 -
-le deuxième correspond à un ensemble sub-tabulaire et discordant formé par des séries méssiniennes
et par la croûte calcaire villafranchienne. Cet ensemble est localement basculé par des failles, bien
visibles à El Gonna (Sud-Est d’Agareb).

Fig. 14 : Superposition de la carte géologique au MNT.

CONCLUSION
La numérisation des cartes est d’un intérêt de premier ordre. Il met en évidence la facilité de la
représentation cartographique, l’extraction des cartes thématiques. L’intégration des données
cartographiques dans un système d’information géographique (SIG) favorise une étude géologique
complémentaire facilitant ainsi une meilleure interprétation et analyse des phénomènes.
Pour l’élaboration d’un système d’information géographique pour l’étude et la cartographie
géologique de la région d’Agareb, nous avons montré que l’intégration d’un MNT à la carte
géologique vectorisée apporte une vue tridimensionnelle qui reflète au mieux les unités lithologiques
et la structure géologique.

BIBLIOGRAPHIE
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Publications.
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BERNKNOPF et al (1993): Societal value of geologic maps: Washington, D, C., U.S.geological
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BENAKACHA M. (2001) : Etude géologiuqe de la région d’Agareb-Sfax : evolution
géomorphologique, néotectonique et paléogéographique. Mémoire de DEA en géosciences appliquées
aux resources et environnements naturels, Faculté des sciences de Sfax.
BOUAZIZ S., SGHARI A. et BENAKACHA M. _ Carte géologique d’Agareb. Service Géologique
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REBAI N., YERMANI M. ET TURKI M.M. _ Intégration d’un modèle numérique de terrain
(MNT) à une carte géologique numérisée (zone Sud-Est de la feuille de Jebel Serj au 1/50.000, n° 54).
ROUET P. (1993) : Les données dans les systèmes d’information géographique.HERMES.
- 104 -
- 105 -
IXème Journées de la Géologie tunisienne, Tunis 28-29&30 septembre 2005

CREATION DUN SITE WEB DYNAMIQUE POUR LA VALORISATION


DU PATRIMOINE GEOLOGIQUE ET NATUREL : APPLICATION
DANS LE SUD TUNSIEN
N. REBAI**, T. JAMMAZI ** et S. BOUAZIZ *

Résumé
L’objectif principal de notre application est de créer un site Web dynamique mettant en valeur le
patrimoine géologique et naturel du sud de la Tunisie.
Cette approche de valorisation de l’information géologique se fait à travers 2 circuits touristiques
sollicités et comportant chacun un nombre de sites illustratifs des différents événements géologiques
qui ayant affecté la zone.
La démarche adoptée pour la mise en place du portail consiste en la :
1. Création de la maquette pour le site Web, elle est réaliser en utilisant un éditeur HTML :
FrontPage.
2. Collecte des données qui englobent des travaux antérieurs réalisés (études géologiques…),
des données en rapport avec l’économie, la géographie…
3. Création de la base de données sous Mysql et génération des scripts écrits en langage PHP
pour extraire l’information.

L’applicatif mis en évidence comprend essentiellement 2 parties. D’une part une présentation de la
Tunisie où on reprend certains indicateurs socio- économiques. D’autre part une présentation de
circuits touristiques servant à la diffusion de l’information à vocation nature géologique.

Abstract
This work aims to develop a dynamic web site revealing the natural and the geological patrimonial of
southern Tunisia.
This approach is based on the use of 2 touristy circuits that contains of a number of geological sites
describing the main natural events that took place in that zone.
The process is as follow:
1. Making of site’s model using Front Page as HTML editor.
2. Extraction of data that will be integrated on the site as well as in the database. Creation of
database under Mysql and generating the script using PHP language in order to extract the
data.
The prototype is mainly composed of 2 parts, the first deals with panorama of Tunisia, the second
concerns the tourist circuits.

* : Laboratoire de Recherche : (AD-10-02) Eau-Energie-Environnement. Université de Sfax, Ecole Nationale d’Ingénieurs


de Sfax/Département de Géologie, 3038 Sfax -Tunisie.
** : Unité de Recherche 02/UR/10-02 : Dynamique des Bassins Sédimentaires, Paléoenvironnements et Structures
Géologiques. Université de Tunis El Manar, Faculté des Sciences de Tunis/ Département de Géologie -2092 Tunis.
- 106 -

I. Introduction
L’outil Internet devient désormais incontournable pour la recherche d’informations. En effet,
le pouvoir de cet outil réside dans sa capacité à permettre aux gens de communiquer en temps réel
dans le monde entier instantanément l’information.
Le principal déclencheur de la réalisation de ce prototype est du à l’absence de toute application
présentant le domaine de la nature géologique de la Tunisie. De ce fait, ce prototype constitue une
nouvelle approche qui participe à la promotion de ce secteur dans notre pays ainsi que dans le monde
entier.

A travers cette application, on vise :


• La diffusion de l’information relative à la nature géologique du sud de la Tunisie.
• La diffusion de l’information à vocation nature géologique via notre glossaire, nos circuits
touristiques.
• Le repérage d’informations concernant la Tunisie de point de vue économique, historique,
géographique…

II. Inventaire des données :


La gestion du patrimoine nature géologique de la Tunisie passe par une première phase celle de la
collecte et le traitement de données afin de les rendre exploitables sous forme numérique.
En effet, cette étape d’analyse de l’existant en matière d’information scientifique consiste à une
recherche de données disponibles, quelque soit la forme, pour être intégrées dans le site.
Pour la réalisation de ce prototype, les informations disponibles comportent des données qui existent
sous divers formats :
 Des données numériques sous formes de tableaux, elles sont en rapport avec l’économie,
l’éducation… Elles proviennent essentiellement du Institut National de Statistiques.
 Une charte de la paléogéographie éditée par l’Office National de Mines.
 Une charte de la géologie de la Tunisie éditée par l’Entreprise Tunisienne des Activités
Pétrolières (E. T. A. P.).
 Des photographies de sites localisés au sud tunisien. Elles décrivent la litho-
stratigraphie et elles illustrent les phénomènes géologiques les plus répandus dans cette
région.
 Des données « analogiques » en rapport avec la géologie, les fossiles.
 Des cartes représentant la répartition du climat, de la température en Tunisie qui sont
issues de la digitalisation des cartes de température, de pluviométrie…

II. 1. Résultats de l’inventaire


Les résultats de l’inventaire révèlent que les données dont on dispose sont en majorité sous forme
analogique et ils nécessitent une mise à jour. En outre, les cartes qui seront éditées dans le portail
doivent être digitalisées. Cette phase de passage du format papier au format numérique
comprend deux étapes la numérisation sous PC Arcinfo et l’habillage sous ArcView.

II. 2. Structuration des données :


Les données collectées sont rassemblées puis regroupées en plusieurs thèmes. Dans notre cas, on a
opté pour 3 axes :
 Axe 1 : Présentation générale de la Tunisie, il comporte un ensemble d’informations décrivant
plusieurs secteurs (éducation, économie, histoire…).
 Axe 2 : ce thème est en rapport avec l’environnement maritime.
 Axe 3 : il s’intéresse à la géologie de la Tunisie, ce thème évoque les principales notions de
la paléogéographie, de la tectonique, de fossiles…
- 107 -
Le contenu informationnel du site en particulier l’aspect scientifique en rapport avec la géologie et
l’environnement maritime sera validé par des spécialistes. En effet, le contrôle de la fiabilité d’un
contenu de n’importe quel site Web constitue une opération primordiale destinée à s’assurer de la
légitimité, de l’exactitude de l’information.
A la fin de cette phase, on aura, pour chaque thème :

• Le titre du thème ;
• Une brève description de son contenu ;
• Une liste des sous thèmes.

II. 3. Structuration de chaque thème :


Au cours de cette phase, on essaye de ventiler les informations, c'est à dire diviser chaque thème en
sous-thèmes. Chaque thème a une structure hiérarchique composée de plusieurs niveaux
(Arborescence verticale). A chaque niveau N, on trouve les documents relatifs à ce niveau
(structuration horizontale). Pour chaque document, on définit les éléments suivants :

• Titre du document ;
• Description du contenu du document ;
• Liste des publications liées à ce document ;

A la fin de cette phase, on aura un modèle logique, pour chaque thème du site, qui définit son
arborescence et son contenu.
La figure suivante constitue un exemple de la notion de la structuration des thèmes en sous thèmes …

Structuration des données en thèmes et sous thèmes exemple


(Thème Panorama de la Tunisie)
- 108 -
III. La conception de l’application :
Le prototype est développé selon une architecture 3-tiers dont le concept évoque l’existence de 3
couches :
• Couche « Présentation » associée au navigateur.
• Couche « Fonctionnelle » liée au serveur web.
• Couche « Données » liée au serveur de base de données.

III. 1. Conception de la base de données :


La base de données du prototype nommée ‘‘sud tunisien ’’ est formée de tables qui stockent les
informations relatives aux fossiles, stations, glossaire géologique …
L’extraction des informations à partir de la base de données se fait via des requêtes écrites en langage
PHP. Cette étape se déroule comme suit :
• Connexion au serveur Web.
• Connexion à la base de données localisée au niveau du serveur base de données.
• Sélection de la table désirée où sont stockées les données.

III. 2. Conception graphique :


Au cours de cette phase, on s’intéresse à déterminer les différentes rubriques constitutives de
l’application.
Le but de notre travail est de créer une application où on met l’accent sur deux thèmes d’une part
« Panorama de la Tunisie », cette rubrique constitue une source de données qui reflète la bonne
situation de la Tunisie d’autre part la rubrique circuits touristiques s’articulant sur la nature
géologique.
- 109 -

Page d’accueil du site Web dynamique


 Description : L'application se compose de plusieurs modules :
 Panorama de la Tunisie :
o Permet de donner des informations sur la Tunisie, ces données de nature
diverses sont en rapport avec la géographie, l’économie, les services
administratifs…
 Géologie de la Tunisie :
o Permet de fournir des informations sur la paléogéographie de la Tunisie.
o Permet aux navigateurs de faire des recherches sur le glossaire géologique
ainsi que sur les fossiles.
- 110 -

 Circuits touristiques: cette rubrique comporte deux circuits apprécies du sud


tunisien, chaque circuit est caractérisé par un ensemble de stations illustrant par des
schémas et des figures les différents événements géologiques qui ont affectés cette
région.
- 111 -

Extrait d’une page WEB représentant les deux circuits touristiques de nature géologique.

Figure montrant Circuit touristique de nature géologique au Sud Est de la Tunisie comportant
22 stations (S0 : Houmt Essouk, S1 : Jorf le bac, S2 : Boughrara, S3 : Tagera, etc.)
- 112 -

 En plus d’autre rubriques qui sont respectivement : Accueil, Contact,


Photothèque, Liens.

Notons la consultation de différentes rubriques se fait via un formulaire de visualisation des données
ou maquette. Cette présentation graphique est réalisée à l’aide de l’éditeur HTML Front Page.

IV. Conclusion :
La solution technique représentée par la création d’un site Web dynamique constitue un choix réussi
pour la diffusion de l’information à vocation nature géologique de la Tunisie.
L’objectif principal fixé est d’assurer le succès du site Web puisqu’il s’agit d’une première tentative
en Tunisie dans le domaine de circuits touristiques.
La démarche adoptée pour la mise en place de notre application est basée sur l’utilisation du langage
PHP. On a commencé par la création de la base de données sous MySql, ensuite on a réalisé les
maquettes sous Front page couplées avec des animations faites sur Flash MX. Enfin on a interrogé la
base de données par des requêtes bien particulières pour mettre en évidence les thèmes caractéristiques
du portail tels que les sites touristiques, les termes géologiques, les fossiles ainsi que d’autres
informations d’ordre socio-économiques.

V. Bibliographie & Webgraphie


V. 1. Bibliographie :
 WILFRED A., GUPTA M. & BHATNAGAR K. (2002) - PHP Professional Project. Editions
CampusPress 2002.

 BOUAZIZ S. (1996)- Etude de la tectonique cassante dans la plateforme et l’atlas sahariens


(Tunisie méridionale): évolution des paléo-champs de contraintes et implications
géodynamiques. Thèse Doc. Faculté Sci. Tunis. Univ. de Tunis II., 485 p.
V. 2. Webgraphie :

[site1] www.ins.nat.tn
[site2] www.commentcamarche.fr
[site3] www. actionscript.org
[site4] www. tunisietourisme.com
- 113 -
IXème Journées de la Géologie tunisienne, Tunis 28-29&30 septembre 2005

APPLICATION DU SYSTEME D’INFORMATION GEOGRAPHIQUE A


L’ETUDE DE L’EROSION HYDRIQUE ET L’AMENAGEMENT DU
BASSIN VERSANT D’AGAREB-SFAX
Moncef BOUAZIZ1, Samir BOUAZIZ1 et Mohamed Raouf MAHJOUB2

Résumé:
L’application du système d’information géographiques (SIG) pour l’étude de l’érosion
hydrique et l’aménagement du basin versant Agareb-Sfax a abouti à la conception d’une base de
données sous forme d’un WebSIG intégrant les données géomorphologique, pédologique et
géologique d’une part, et celle de l’occupation du sol, de l’érosion actuelle et des aménagements
existants de conservation des eaux et des sols (CES), d’autre part.
Le bassin versant Agareb-Sfax faisant le cadre de cette étude a fait l’objet de plusieurs travaux
d’aménagements anti-érosifs. Il couvre une superficie de 590 Km² caractérisé par un climat aride, un
relief modéré, un réseau hydrographique pouvant être qualifié de dense et une diversité pédologique
remarquable.
Cette étude a permis l’élaboration des différentes cartes thématiques : carte de sensibilité, de
risque, d’urgence à l’érosion et des zones prioritaires à aménager. Ainsi, les logiciel utilisés de SIG
ArcView, Arc-Info et Envi ont permis de produire ces cartes dont la modification et la correction
seront facilement apportées.
Deux scénarios d’aménagements différents, ont été envisagés, essentiellement au Nord–Est du
bassin versant et au sud du village d’Agareb.

Mots clés : SIG ; Erosion ; Risque à l’érosion ; Aménagement ; WebSIG ; Agareb-Sfax


Abstract
The application of the geographical information system for the survey of the erosion caused by
water and the planning of the watershed area Agareb-Sfax, succeeded to the conception of a data base
under the shape of a webGIS integrating géomorphological data, pedological and geological data on
the one hand, and those of the occupation of soil, of the present erosion and the existing amenities of
conservation of waters and soils, on the other hand.
The water shied area Agareb-Sfax which makes the setting of this survey was the object of
several works against erosion. It covers a surface of 590 Km² characterized by an arid climate, a
moderate relief, a hydrographical network that can be qualified by dense and a remarkable pedological
diversity.
This survey permitted the developpement of different thematic maps: map of sensitivity, of risk,
of emergency to the erosion and the important zones to distribute. Thus, software used of the
geographical information system Arc-View, Arc-Info and ENVI permitted to produce these maps of
which the modification and the correction will be brought easily.
Two different amenities scripts have been considered, essentially the Northeast of the basin and
to the South of the Agareb village.

Key words: GIS; erosion; risk of erosion; planning; WebGIS; Agareb-Sfax.


___________________________________________________________________________
1 : Université de Sfax, Ecole Nationale d’ingénieur de Sfax, L.R. «Eau-Energie-Environnement» (AD-10-02) BP.W 3038 Sfax-.
2 : Université de Jendouba, Ecole Supérieure des Ingénieurs de l’Equipement Rural de Medjez El Bab-Tunisie
Moncef.bouaziz@gmail.com, Samir.bouaziz@enis.rnu.tn, Mahjoub_raouf@yahoo.fr
- 114 -

Introduction

Le sol est une ressource naturelle non renouvelable à l’échelle du temps. La compréhension et la
lutte contre l’érosion représentent donc une priorité.
Le bassin versant de Agareb-Sfax faisant l’objet de la présente étude est constitué de plusieurs
cours d’eau qui menacent les terrains cultivés (Fig. 1). Les crûes catastrophiques de 1969 et 1982 on
fait de nombreux dégâts et victimes dans cette région. Face à cette situation, des aménagements
antiérosif et de protection de la ville de Sfax contre les inondations ont été étudiés, mais la réalisation
a concerné seulement quelques aménagements qui sont principalement :
- la digue au niveau de oued El Maou ;
- digue de protection de la ville de Sfax ;
- canal de Sfax.
En effet, l’objectif visé par cette étude est de prévoir les zones à risque d’érosion hydrique et de
proposer des aménagements de conservation des eaux et du sol.

A) Contexte géomorphologique
Le bassin versant d’Agareb Sfax faisant le cadre de cette étude se situe dans le Sahel Tunisien
faisant partie de la plate-forme orientale tunisienne. Il couvre en partie les feuilles topographiques à
l’échelle 1/50000 n° 106 de Agareb, n°97 Sidi Itawem, la feuille n°105 de Bir Ali Ben Khalifa et n°96
Menzel Chaker. Elle est située entre les altitudes 34°40’ – 34°50’ et les longitudes 10°25’ – 10°45’
(Bouaziz, 2002).

Fig. 1 – Localisation du bassin versant Agareb-Sfax dans le Sahel Tunisien.


- 115 -

Dans le bassin versant Agareb-Sfax, l’érosion hydrique est présentée avec toutes ces formes.
Toutefois, les investigations du terrain et l’interprétation des photos aériennes ont permis de
montrer que les ravinements sont une forme très importante dans les zones où les reliefs sont
accidentés et où les pentes sont très accentuées (Fig.2).

Fig. 2 - Vue panoramique l’érosion par ravinement à l’oued Agareb.


Bien qu’elle soit active dans l’ensemble de la région d’étude, l’érosion en rigole-interrigole
menace essentiellement le sud du village de Agareb (Fig .3).

Fig. 3 - Vue de l’érosion en rigole-interrigole dans le rive gauche


de oued El Kibir (Sud du village d’Agareb).
- 116 -

Le sapement de berge est aussi une forme d’érosion bien présente dans le bassin versant Agareb-Sfax
(Fig. 4).

Fig. 4 - Vue de l’érosion par sapement de berge dans l’oued Agareb.

Actuellement, le milieu est affecté par le ravinement, la terre meuble est partiellement emportée
par les eaux de ruissellement laissant les sols squelettiques et des affleurements rocheux. Sur les
glacis, la situation est mois dégradée puisque les pentes sont moins accentuées. L’érosion y est, de ce
fait, moins intense et par conséquent les sols sont plus profonds.

B) Méthodologie

Pour étudier le phénomène d’érosion, plusieurs techniques sont utilisées qui procèdent
généralement suivant un caractère quantitatif ou qualitatif.
En effet, la technique de pondération ayant un caractère qualitatif d’apprécier la
contribution propre de chaque composante d’une couverture donnée. Evidemment, et
permettant définir la même échelle pour l’ensemble des couches d’information utilisées a été
respectée.
Les facteurs de pondération ne sont pas choisis d’une manière arbitraire; possèdent un
caractère relatif. Ainsi, ces facteurs sont attribués avec l’intervention des spécialistes
appartenant aux différentes disciplines impliquées dans le phénomène de l’érosion hydrique.

1) Élaboration des cartes thématiques


Dans le présent travail, nous avons utilisé dans un premier temps, les données et les résultats des
travaux cartographiques réalisés dans la région d’Agareb. (Bouaziz et al; 2003)
- 117 -
Dans un deuxième temps, des données cartographiques ont été intégrées par numérisées des cartes
thématiques utilisées.
Ainsi, l’utilisation des cartes et des photographies aériennes a été nécessaire pour l’élaboration des
différentes cartes thématiques en vue de déterminer les zones d’intervention prioritaires au niveau de
la région d’étude.

Les différentes cartes thématiques sont élaborées à partir des cartes topographiques à 1/50.000 de
1994 et des photographies aériennes à l’échelle 1/20.000 de 1994 qui constitue les éléments de base
pour cette étude.

Réseau Courbe de
hydrographique Pédologie
niveau

Délimitation
du bassin M.N.T
versant

Pente

Zone de
sensibilité à
l’érosion
Carte de Occupation du
perméabilité sol
Zone de risque
à l’érosion
Carte de
l’érosion
Zone d’urgence
Aménagements
existants
Zone prioritaire

Aménagements
proposés

Méthodologie de l’étude cartographique


- 118 -

a) Carte des pentes


La pente topographique est un paramètre capital dans tout travail d’aménagement ; elle coditionne le
drainage (Abbassi, 2004).
En effet, elle affecte d’une façon directe par son intensité les phénomènes d’infiltration, de
ruissellement et d’érosion, sa forme, et la longueur sur laquelle elle agit.
La classification adoptée ici est la suivante :
 0=<Pente<2% : pente faible ;
 2=<Pente<5 %: pente moyenne ;
 5=<Pente<10 %: pente forte ;
 Pente>=10 %: pente très forte.

Fig. 5 – Modèle Numérique de Terrain (MNT) du bassin versant Agareb-Sfax.


- 119 -

Fig . 6 – Carte des pentes du bassin versant Agareb-Sfax.

Tableau. 1 - Classification des pentes

SUPERFICIE EN SUPERFICIE EN
PENTE
KM² %
Faible 522,3 88,5
Moyenne 60,8 10,3
Bassin versant Forte 6,57 1,14
Agareb Sfax Très forte 0,38 0,06
Total 590 100

A partir de la carte des pentes, quatre classes de pentes dans la région d’étude sont définies.
La pente la plus faible (0-2%) domine 88,5 % de la superficie totale du bassin versant. Tan disque
la pente la plus forte ne couvre que 1,14 % de celle-ci.(Fig . 5).
A ces classes a été affectée une ponctuation variable de 1 à 10.

b) Carte de sensibilité à l’érosion


La carte de sensibilité à l’érosion est le produit direct de deux cartes thématiques correspondant à
celle des classes de pentes qui a été superposée à la carte pédologique (CRDA, 2003).
- 120 -

Tableau. 2 - : Sensibilité à l’érosion du bassin versant Agareb-Sfax


Pente
0-2 2-5 5-10 >10
Pédologie Poids 1 3 7 10
Sols minéraux bruts 9 10 12 16 19
Sols peu évolués d’apport 5 6 8 12 15
Rendzines 3 4 6 10 13
Sols bruns calcaires 5 6 8 12 15
Sols gypseux 6 7 9 13 16
Sols isohumiques 4 5 7 11 14
Complexe de Sol 5 6 8 12 15
Urbain 1 2 4 8 11

Sensibilité forte Sensibilité moyenne Sensibilité faible

Fig. 7 – Carte de sensibilité à l’érosion du bassin versant Agareb-Sfax.


- 121 -

Tableau. 3 – Répartition des superficies selon la sensibilité à l’érosion hydrique


SUPERFICIE SUPERFICIE
SENSIBILITE
en Km² %
Faible 370,16 62,74
Moyenne 213 36,1
Forte 6,84 1,16
Total 590 100

Ainsi, les zones de sensibilité faible à l’érosion dans le bassin versant de Agareb Sfax occupent
une surface de 370 Km² c'est-à-dire plus que 62% de la surface totale du bassin (Fig. 7).
c) Carte de risque à l’érosion
La carte de risque à l’érosion est le résultat de la superposition de trois cartes thématique (Fig. 8):
 la carte de sensibilité à l’érosion ;
 la carte d’occupation du sol ;
 la carte de perméabilité.

Fig. 8 – Carte des zones à risque à l’érosion du bassin versant Agareb-Sfax.


- 122 -

Tableau. 4 - : Répartition des superficies selon le risque à l’érosion hydrique


SUPERFICIE EN SUPERFICIE
RISQUE
Km² %
Faible 371,1 62,9
Moyenne 210,7 35,7
Forte 8,2 1,4
Total 590 100

Il est à remarquer que le risque faible et moyen à l’érosion hydrique occupe la quasi-totalité du
bassin versant ; soit environ 98,5% de la superficie total, alors que le risque fort ne dépasse guère 1,5
% de la surface.
d) Carte des zones prioritaires
Les zones prioritaires à aménagés sont obtenues en superposant la carte d’urgence avec celle des
aménagements existants (Fig. 9).

Fig. 9 – Carte des zones prioritaires du bassin versant Agareb-Sfax.


- 123 -

Tableau. 5 - Répartition des superficies selon la priorité à l’aménagement

SUPERFICIE (Km²) SUPERFICIE %


Priorité 1 32,7 5,5
Priorité 2 80,6 13,7
Priorité 3 476,7 80,8
Total 590 100

Le bassin versant Agareb-Sfax ne présente que 5,5 % de sa superficie possédant une priorité
majeure à aménager (Priorité 1). Ceci peut être explique par la nature du relief généralement non
accentué associée à un climat caractérisé par une faible précipitation.
2) Aménagements proposés
Afin d'assurer la protection des édifices de ce bassin des aménagements qui constituent les
compromis entre le maximum d'efficacité technique et la rentabilité économique, ont été proposées.
Ainsi, d’après les zones prioritaires localisées, deux scénarios d’aménagement seront envisagés qui
tiennent compte des caractéristiques morphologique, pédologique, et socio-économique de la zone
d’étude et qui sont présentés comme suit :
- 124 -

Tableau. 6 - Les aménagements proposés dans le 1érescénario



DE LA LOCALISATION CARACTERISTIQUES DE LA AMENAGEMENTS PROPOSÉS COUT
ZONE ZONE Á AMENAGER TOTAL
(DT)
Nord-Ouest du village de  Pente forte  Banquettes. 800800
Agareb (Rive gauche de l’oued  Risque forte  Seuils en gabion pour les têtes de ravin profond. 10000
Kbir)  Priorité 1
1

Sud du village de Agareb  Pente forte  Banquettes. 573600


(Rive gauche de l’oued Agareb)  Risque forte  Cordons en pierre sèche. 2250
 Priorité 1
2
Nord Ouest du bassin versant  Pente moyenne et faible  Bandes en herbées.
(l’amont de l’oued Sidi Kalifa)  Risque moyenne  Labour en courbe de niveau pour les pentes moyennes.
 Priorité 2 333700
3

Lit majeur d’oued Sidi Kalifa  Pente faible  Seuil en gabion sur le lit mineur au niveau du Kilomètre 16 20000
 Risque moyenne et 18 de la route Menzel Chaker
 Priorité 2  Épis 40000
4

Ouest du village de Agareb  Pente moyenne  Plantation pastorale et fixation biologique 595200
(Affluent de l’Oued Zrâa)  Risque moyenne
5  Priorité 1

Nord ouest de Agareb  Priorité 1 et 2  Banquettes 550000


6
- 125 -

Tableau. 7 -: Les aménagements proposés dans le 2érescénario


N° COUT
DE LA LOCALISATION CARACTERISTIQUES DE LA AMENAGEMENTS PROPOSÉ TOTAL (DT)
ZONE ZONE Á AMENAGER
Nord-Est du village de Agareb  Pente moyenne  Banquettes. 1232000
1 (Rive gauche de l’oued Agareb)  Risque forte et moyenne  Seuils en gabion pour les têtes de ravin profond. 10000
 Priorité 1et 2

Ouest du village de Agareb  Pente moyenne et faible  Bandes en herbées.


2  Risque forte  Plantation pastorale et fixation biologique
 Priorité 1 et 2 168700

Sud du village de Agareb  Pente moyenne et forte  Banquettes 700000


 Risque moyenne  Seuil en gabion 10000
3  Priorité 1 et 2

Nord Ouest du bassin versant  Pente forte et moyenne  Seuil en gabion sur le lit mineur au niveau du 20000
4  Risque moyenne Kilomètre 16 à 18 de la route Menzel Chaker 680800
 Priorité 2  Banquettes de culture.

Selon le coût unitaire de chaque type d’aménagement fourni par la direction de conservations des eaux et des sols (CES) du CRDA de
Sfax, les aménagements auront mobilisé au total 2,9 millions de dinars pour le premier scénario et 2,8 millions de dinars pour le deuxième
scénario. Soit respectivement une moyenne de 420 dinars par hectare et 343 dinars par hectare.
Fig. 10 – Scénario d’aménagement N° 1 du bassin versant Agareb-Sfax.

Fig. 11 – Scénario d’aménagement N° 2 du bassin versant Agareb-Sfax.


127

C) Elaboration de la base de données sous forme d’un WebSIG


Une base de données est un ensemble d’enregistrement de fait, d’événements et de phénomène qui
surviennent dans un modèle réel ou dans un système. Elle sert pour restituer à la demande ou bien pour
en tirer des conclusions en rapprochant plusieurs faits élémentaires les uns des autres (Codd, 1970 ;
Chen, 1976). Dans le webSIG on ajoute le terme web qui est lié à Internet. Un WebSIG est alors un
système qui a l'accès sur Internet pour l'abstraction, l'acquisition, l'archivage, l'affichage et l'analyse des
cartes sans le besoin d'avoir un programme de S.I.G. L'Internet permet donc son utilisation en ligne.
En effet, le WebSIG permet à un grand nombre d'utilisateur à travers le monde d'accéder à ce
système. De nos jours, il est plus facile de trouver et disséminer des données du S.I.G en utilisant
l’Internet que par les méthodes classiques. On ne doit pas oublier l’existence d’un grand nombre de
WebSIG permettant d'exécuter les fonctions offertes par un système d'information géographique
classique, Ceci se fait en utilisant juste un navigateur Internet.
Les WebSIG ne sont plus seulement une méthode pour afficher les données géographiques sur
Internet mais c'est un moyen d'utiliser les fonctions des S.IG.
Ainsi,à partir d’un simple click sur une zone choisie du bassin versant une page web dans laquelle
s’affiche un tableau de deux colonnes contenant les données et des informations propres à cette zone
avec une possibilité d’enrichir et d’actualisé cette base de données.

Fig.13 -: Représentation du la page d’accueil du WEBSIG Fig.14 - : Représentation de la carte géologique à partir
du WEBSIG
128

Conclusion

Les travaux d’aménagement antiérosifs exécutés dans le bassin versant Agareb-Sfax sont
relativement limités ne couvrant que 13,9 % de la superficie totale du bassin versant.
L’aridité du climat, le caractère aigu du relief, la densité du réseau hydrographique, la diversité
pédologique ainsi que les conditions socio – économiques confèrent à cette zone les caractéristiques
d’un milieu naturel fragile très touché par le fléau de l’érosion hydrique.
L’élaboration de la carte des zones prioritaires à aménager qui couvre une surface de l’ordre de 32.7
Km², soit 5,5 % de la surface totale du bassin versant a permis de proposer des aménagements adéquats.
L’intégration des données multi_sources et multi_scalaires dans un SIG ont permis l’établissement
des différents cartes thématiques : carte de sensibilité, de risque, d’urgence à l’érosion et des zones
prioritaires à aménager.
Deux scénarios d’aménagements différents, essentiellement au niveau d’oued Zrâa, au Nord-Est du
bassin versant et au sud du village de Agareb ont été proposés en tenant compte des aménagements
existants pour la protection contre le phénomène de l’érosion hydrique.

Les deux scénarios proposés vont mobiliser en moyenne 2,85 millions de dinars ; soit un coût de
420 dinars par hectare pour le premier scénario d’aménagement et 343 dinars par hectare pour le
deuxième scénario. Par conséquent, ce dernier s’avère plus adéquat pour l’aménagement du bassin
versant Agareb-Sfax en considérant le coût de réalisation raisonnable pour une superficie plus
importante.
Les aménagements proposés contribuent à concevoir plusieurs opportunités permettant de
minimiser les risques d’inondation, de protéger les zones d’épondage, de conserver les sols et la
végétation, et de recharger la nappe phréatique de Agareb-Sfax.

Il est à signaler que la lutte anti-érosive ne se limite pas à la simple conception des ouvrages de
CES, mais aussi à la bonne gestion des terres et à l’amélioration des pratiques culturales.

Références bibliographiques

Abbassi H. (2004)- Utilisation de l’outil SIG pour l’aménagement des bassins versants de Oued
« Greb » et Oued « Rouriche » à l’Ariana. Mémoire de PFE. ESIER de Medjez El Beb. 67p.
Bouaziz Salwa (2002)- Elaboration d’un système d’information géographique (SIG) Pour l’étude et la
cartographie géologique de la région de Agareb, Mémoire. Mastère, Fac. Sc. Sfax 116p.
Bouaziz Samir, Sghari Abdljalil et Benakacha Moncef (2003)- Carte géologique d’Agareb. Service
Géologique National.
Chen P. (1976) - The entity- relationship model. Towards a unified view of data .
AMC transaction on data base système, 36 p
Codd E. F. (1970) - A relational model of data for large shared data banks.
Communications systems (R.Rustin, ed), Prentice-Hall, Englewood Cliffs, N.J,p 64.
C.R.D.A. (2003)- Commissariat régional du développement agricole de Sfax, Rapport annuaire 2003.
129
IXème Journées de la Géologie tunisienne, Tunis 28-29&30 septembre 2005

ÉLABORATION D’UNE BASE DE DONNÉES


HYDROGÉOLOGIQUES POUR LA RÉGION DE GABÈS
« BDHYDGABES »
Ebtissem RIAHI CHANDOUL1, Noamen REBAI2; Samir BOUAZIZ3 et Hamed BEN DHIA3

Résumé

Le niveau de complexité élevé et les multiples interactions entre les sous-systèmes en


hydrogéologie, rendent nécessaires la collecte d’importantes informations afin d’en assurer la
description et la compréhension des systèmes aquifères. Ces informations doivent être fiables, gérées,
analysées périodiquement et valorisées et avoir une précision adaptée aux objectifs visés et être
disponibles sous des formes facilement utilisables. Ceci a nécessité l'emploi d'outils informatiques
appropriés permettant le stockage, l’analyse, la mise à jours et l’accès facile et rapide aux informations.

Nous avons développé pour cela un Système de Gestion de Base de Données (SGBD) baptisé
« BDHYGABES » qui permet essentiellement de gérer dans un même référentiel des données relatives
aux données géologiques, hydrodynamiques, climatiques et autres.

Le concept de « BDHYGABES » est basé sur la classification des données soit sous forme descriptives
ou bien sous forme spatiales. Les données descriptives sont organisées en base de données relationnelle
implémentée sous Microsoft Access. Les données spatiales ont été intégrées dans un SIG conçu sur les
logiciels ArcGIS, ArcInfo et ArcView. La connexion entre les deux bases est établie par un lien
dynamique ODBC (Open Database Connectivity).

En perspective, la structure ouverte d’ BDHYGABES va conduire :


- au développement d’autres fonctions répondant aux besoins spécifiques, telle que des fonction
de calcul ou de contrôle de qualité ;
- au couplage de cette base avec un modèle de simulation hydrogéologique ;
- à la diffusion de données sur le Web.

Mots clés: Hydrogéologie, SIG, base de donnée, aquifère, Gabes.

1: Université de Gabès, Faculté Sc. de Gabès, L.R. « Eau-Energie-Environnement AD-10-02 ».


2 : Université de Tunis-El Manar, Ecole Nationale d’Ingénieurs de Tunis, Unité de Recherche 99/UR /11. « Télédétection et
systèmes d’information à références spatiales», BP.37, Tunis-Tunisie.
4- Université de Sfax, Ecole Nationale d’Ingénieurs de Sfax, L.R. « Eau-Energie-Environnement AD-10-02 ». BP. W.
3038. Sfax-Tunisie.
Email : ebtissem.riahi@fsg.run.tn, samir.bouaziz@enis.rnu.tn, noamen.rebai@fst.rnu.tn, hamed.bendhia@enis.rnu.tn
130

Abstract
The level of complexity raised and the multiple interactions between subsystems in hydrogeology, give
back necessary the important information collection in order to assure the description and the aquiferous
system understanding of it. These information must be reliable, managed, analyzed periodically and
valorised and to have a precision adapted to the aimed objectives and to be easily available coins of
shapes usable. It required the use of suitable computer tools permitting the storage, the analysis, on the
news the stake to days and the easy and fast access.
We developed for this a System of database managements (SGBD) baptized " BDHYGABES " that
essentially permits to manage in one even referential of the relative data to the geological, streamlined,
climatic data and another one.
The concept of " BDHYGABES " is based on the classification of data is under descriptive shape or
under spatial shape. The descriptive data are organized in data base relational under Microsoft Access.
The spatial data have been integrated in a SIG conceived on the software ArcGISs, ArcInfos and
ArcViews. The connection between the two bases is established by a tie dynamic ODBC (Open
Database Connectivity).
In perspective, the open structure of BDHYGABES is going to drive:
- The other function development answering to the specific needs, as of the feature of calculation or
control of quality;
- The coupling of this basis with a model of simulation hydrogeology;
- The diffusion of data on the Web.

Key words : Hydrogeology, GIS, basis of data, aquiferous, Gabes.

INTRODUCTION

Le besoin d’assurer une gestion rationnelle et durable de ressources en eau en Tunisie a été largement
accentué ces deux dernières décennies. Cette gestion nécessite une connaissance approfondie de
système « eau ». Pour cela il faut collecter d’importante informations, afin d’en assurer la description et
la compréhension de système hydrogéologique. Ces informations très divers concernent les données
hydrogéologique proprement dite ainsi que les données géologiques, climatiques, géophysiques, etc.
Ces informations doivent être exactes, actuelles et fiables, avoir une précision adaptée aux objectifs
visés.

Une fois collectées ces données doivent être gérée, analysées périodiquement et valorisées. Cela
nécessite l'emploi d'outils informatiques appropriés permettant le stockage, l’analyse et la mise à jours
de un volume énorme de données très diversifiées et assure un accès facile et rapide aux informations.
Dans cette optique une base de données hydrogéologique a été élaborée pour la région de Gabès
« BDHYDGABES ». Elle se compose de deux éléments : une base de données relationnelle développée
sous Ms Access et un ensemble de données spatiales intégrées dans un Système d’Information
Géographique sous ArvView et ArcGIS.

Nous montrons à travers ce travail, l'apport des bases de données relationnelles et des Systèmes
d'Informations Géographiques dans l’analyse et l’archivage de données hydrogéologiques. Ce travail
explique d'une part l'intégration de données hydrogéologiques dans une base de données relationnelle
sous Ms Access et d'autre part une approche permettant la sélection, l'interrogation interactive, le
traitement ainsi que la représentation graphiques de ces données à l’aide d’un Système d'Informations
Géographiques.
131
1. OBJECTIF DE L’ELABORATION DE « BDHYDGABES »

La collecte, l’analyse et l’archivage des données hydrogéologique se fait généralement par


différentes institutions sans tenir compte de leur interdépendance. La non compatibilité des informations
et leur dispersion le rendent non accessibles et moins fiables. Les méthodes classiques d’archivage
adopté par la plus part ces institutions a causé ou cours des années la perte d’un très grand volume
d’informations et par conséquence ; la perte de connaissance, la perte de temps, la redondance et la prise
des décisions à mauvais escient.

L’examen des données disponibles chez la direction régionale de ressource en eau de Gabès
montre que ; malgré le volume énorme des informations retenues par les inventaires des contrôles et les
différentes études réalisées dans la région; une très grande partie des ces informations sont non
utilisables par manque des détails tel que : date, conditions et les méthodes de collecte ou d’analyse,
projections et autres.

Assurer un stockage standardisé de toutes les données sur le système eau au sein d’un même
système d’information est l’objectif principal de la base de données BDHYDGABES. L’intégration de
ces données au sein de cette base de données a permis :
- la manipulation et l’administration facile de données
- le contrôle immédiat de la validité de données
- facilité l’accès rapide aux données
- assurer la cohérence de données
- L intégrité et la non-redondance de données
- le partage de données
- et la mise à jours rapide de données.

2. PROBLEMATIQUE DE RESSOURCES EN EAU DANS LA REGION DE GABES

La base de données BDHYDGABES a été développée ont tenant compte des spécificités
hydrogéologiques de la région de Gabès. Dans cette région côtière où le climat est de nature aride à
nuance maritime, les ressources en eau le plus accessible sont les ressources en eau souterraines. Ces
ressources sont sollicitées pour l’alimentation en eau potable (16.5 %) agriculture (73.5 %) et
industrielles (10 %). Le développement économique et industriel qu’a connu la région durant les
dernières décennies a augmenté sa demande en eau. La pression exercée sur ces ressources est
particulièrement accentuée par la succession de saisons sèches dans tout le Sud tunisien.

Tous ces facteurs rendent ces ressources particulièrement menacées. Les nappes les plus
sollicitées dans la région accusent déjà une nette surexploitation (voir tableau 1). Cette situation
intéresse particulièrement certaines nappes côtières. Cette surexploitation se traduit le plus souvent par
une baisse sensible de la surface piézométrique de la nappe ou encore l'intrusion saline à partir de la mer
ou des dépressions salées. Cette situation rend l'exploitation plus coûteuse ou déclasse la ressource pour
un autre usage. Le recours aux ressources en eau profondes été la solution la plus accessible pour
satisfaire une demande en eau de plus en plus importante. Cas de la nappe profonde de Gabès Nord au
le débit fictif a passé de 1630 l/s en 1974 à 1730 l/s en 1998 et arrêté en 2002 à 2500 l/s avec un débit
exploitable définit par le projet ERESS de 1600 l/s.

Ces ressources fossiles ont un faible taux de renouvellement. L'intensification de leur


exploitation se traduit inéluctablement par une modification de leur qualité chimique et une
augmentation du coût de leur exploitation. C'est ce qui pose un sérieux problème de durabilité du
développement dans la région.
132

Tableau 1. Exploitation de ressources en eau profonde dans le


gouvernorat de Gabès pour l’année 1999 (DRE Gabès)

Ressources
Nappe Exploitables Exploitées
Mm3/an l/s Mm3/an l/s
Djeffara
*Gabès Nord 50.5 1600 55.00 1744
*Gabés Sud 36.3 1150 39.54 1253
*El Hamma-Chanchou 28.4 800 13.01 412
CI 34.0 1078 24.97 787
Totale 149.2 4628 120.85 3825

3. STRUCTURE DE LA BASE DE DONNEES BDHYDGABES

La base de données hydrogéologiques « BDHYDGABES » est élaborée dont le but de faciliter


la gestion et l’archivage de données hydrogéologiques dans la région de Gabès. Elle se compose de
deux éléments : a) une base de données relationnelle développée sous Ms Access et comporte les
données alphanumériques, b) un ensemble de données spatiales intégrées dans un Système
d’Information Géographique sous ArvView et ArcGIS. Un lien dynamique ODBC (Open DataBase
Connexion) assure la connexion entre les deux bases de données (voir fig.1).

3.1. Bases de données relationnelles sous Ms Access (BDRHYDGABES)

La base de données BDRHYDGABES est une base de données relationnelle, structurée pour
assurer le stockage et l’analyse de données descriptives collectées pour contrôler et comprendre le
système « eau ». Ces informations concernent les données géologiques, climatiques, hydrodynamiques,
hydrochimiques, techniques …etc (voir tableau.2). Elles sont stockées dans de tables nommés
également relations. Une table est un ensemble de tuples (lignes ou enregistrements) de données
distincts deux à deux. sur le quelle on peut définir des opérations relationnelles pour créer des nouvelles
relations (tables) par exemple l'union, l'intersection, ou encore la différence. Chaque table est constituée
d'une clé primaire et de plusieurs attributs qui dépendent de cette clé. La clé primaire d'une table est un
attribut ou un groupe d'attributs de la table qui détermine tous les autres de façon unique. Dans cette
base de données on gère des liaisons logiques entre l’ensemble de données. Cela permet de simplifier le
développement et supprimer les informations redondantes du système d'informations. Le but est de
séparer les informations au maximum pour éviter les doublons, sans perdre d'information
133

BDHYDGABES

ODBC
BDRHYDGABES SIG

Hydrogéologie Vecteur
Exploitation Linéaire
Piézométrie Fracturations
Rivières ….
Qualité … Surfacique
Géologie
Raster Affleurements
Lithologie Nappes…
Analyse (gravimétrie, géochimie…)
Hydrologie Landsat TM+

DEM

Climat

Figure 1. Structure de la base de données BDHYDGABES

3.2. Système d’Information Géographique :


Dans le SIG on distingue deux types de données: des données d vecteur et d’autre raster (voir tableau 3).
- Les données vecteurs classées selon leurs géométries en données ponctuelles, linéaire et surfaciques
sont issues de la digitalisation de huit cartes géologiques 1:100 000 et deux cartes topographiques 1:200
000.
- Les données raster concernent deux images satellitaires Landsat TM+ et un modèle numérique de
terrain DEM.

Pour utiliser pleinement les fonctions de SIG telle que la superposition, on a procédé au géoréférencées
de toutes les couches de données spatiales selon le même système de projection : Mercator Transverse
Universelle zone 32 Ellipsoïde de Clarke 1880.
134
Tableau 2. Résumé de tables de données intégrées

Table Description
Etat_exploi Table regroupant les exploitations dans les forages d’eau
Etat_piezo Table regroupant les mesures piézométriques
Etat_jauge Table regroupement les jaugeages des débits de revires
Etat_source Table regroupant les exploitations des sources
état_point Date des événements particuliers des éléments point (création, réparation, changement
d’équipements …)
Etat_nappe Etat des nappes exploitée (volume exploité, alimentation nombre de puits et de
piézomètres…..)
Etat_oued Tables regroupant
Etat_climat Table regroupant les paramètres climatiques mesurés dans les stations climatiques
Etat-Par_geo Tables regroupant les valeurs mesurées ou calculées dans les échantillons géologiques
Etat_Par_hydro Tables regroupant les valeurs de paramètres hydrodynamiques, mesurées ou calculées
Etat_Par_chim Tables regroupant les analyses chimiques mesurées sur les échantillons d’eau
Data_Bassin Table spatiale de polygone de type bassin et les sous bassins
Data_Nappe Informations sur toutes les nappes localisées dans la région
Data_Affleurement Table spatiale de polygone de type affleurement
Data_Oued Table spatiale de linéament de type Oued
Data_Faille Table spatiale de linéament de type faille
Data_Etude Table regroupant tous les études ont relation avec les ressources en eau réalisées dans la
région
Data_point Table spatiale des éléments de type point
Data_point_eau Table regroupant les propriétés spécifiques aux éléments de type point d’eau
Data_ech_geo Information sur les échantillons géologique prise sur les forages de reconnaissance
Data_ech_eau Information sur les échantillons d’eau
Data_coupe Table spatiale sur les linéaments de type coupes
Data_carte Table spatiale de polygone de type carte
Data_contact Informations sur les références des utilisateurs et de traiteurs des données : tutélaires,
laboratoire d’analyse….)
Data_linéament Table regroupant tous les éléments de type linéament
Data_litho Informations sur les formation traversées par le forges de reconnaissances
Datat_permis Information sur les permis d’exploitation
Data_surface Table regroupant tous les éléments de type polygone
Data_test Information sur essai et tests réalisée sur le puit d’exploitions
Data_equip_hyd Equipements hydrauliques dans les forages d’exploitation (pompe, compteur…)
Data_equi-puits Equipement de puits (massif filtrant, crépines…)
Liste_point Différente élément de type point
Liste_surface Différente élément de type polygone
Liste_linement Différente élément de type linéament
Liste_test Différente type de tests réalisés
Liste_etude Différentes type d’études citées dans la base
Liste_id_adm Liste de tous les identifiants utilisées par l’administration et leurs équivalents dans la
base de données
Liste_equip Différentes type d’équipements utilisés
Liste_par_chim Différents paramètres chimiques avec les normes d’utilisation
Liste_par Différentes paramètre géologique et hydrodynamique
135

Tableau 3. Données spatiales intégrées dans le SIG

Couches Mode Géométrie Sources


Hydrographies ponctuelles Vecteur Point DRGE
Hydrographies linéaires Vecteur Linéaire
Hydrographies surfaciques Vecteur Surfacique
Bassins versants Vecteur Surfacique
Nappes profondes Vecteur Surfacique
Nappes phréatiques Vecteur Surfacique
Courbes de niveaux Vecteur Linéaire Carte topo 1/200.000 OTC
Points de cotés Vecteur Point
MNT Raster
Entités administratives Vecteur Surfacique
villes et délégations Vecteur Point
Découpage 1/200000 Vecteur Linéaire
Découpage 1/100.000 Vecteur Cartes géologies 1/100.000
Géologie Vecteur Surfacique ONM
Fracturations Vecteur Linéaire
Côte Vecteur Linéaire Image satellitaire CNT
Image satellitaire Raster
Occupation de sol Vecteur Surfacique

4. DEMARCHE ADOPTE

La mise en place d’une base de données efficace et générique pour la gestion et l’archivage de
données hydrogéologiques, n’est pas triviale. Elle exige une réflexion tant au niveau des concepts
fondamentaux régissant la construction de la base de données qu’au niveau des méthodes de travail et
des techniques adoptées. La conception de la base de données doit réponde au mieux au besoin des
utilisateurs de données hydrogéologiques et tenir compte des spécificités de la région concernée.

Pour l’élaboration de « BDHYDGABES », on a suivie la démarche suivante :


- analyse des besoins et inventaire des informations disponibles
- analyse conceptuelle des données et traitements
- réalisation d’une maquette sous Access et Arcview
- intégration de deux bases (BDRHYDGABES et SIG)
- implémentation de la base BDHYDGABES

4.1. Conception de la base de données

La phase de conception nécessite des méthodes permettant de mettre en place un modèle sur
lequel on va s'appuyer. La méthode utilisée ici et la méthode MERISE. Cette méthode permet de
concevoir un système d’information d’une façon standardisée et méthodique. Elle est basée sur la
séparation des données et des traitements à effectuer en plusieurs modèles conceptuels, logiques et
physiques. La conception de la base de données se fait par étapes. Les résultats de chaque phase doivent
être prise en compte pour valider la phase suivante (voir fig. 2).
136
Pour la modélisation de données on a adopté le modèle entité – relation. Dans ce modèle le
données sont classées en : entités, attributs et relations. Les cardinalités permettent de définir le
nombre d'entités qui peuvent être mise en jeu par la relation.

Le MCD de la base de données relationnelle est très complexe et comprend plus d’une vingtaine
de d’entités différentes (voir fig. 3). L’entité Nappe constitue l'élément central du MCD et la majorité
des autres groupes d'information lui étant directement ou indirectement rattachés

Réalité

MCD
Technologies

MLD

MPD

Figure 2. Principe de la méthode merise

Figure 3. Modèle conceptuel de données « BDRHYDGABES »


137

4.2. Intégration base de données BDRHYDGABES et système d'information géographique sous


ArcView

Les données alphanumériques dans la base de données relationnelle BDRHYDGABES


correspondent à des objets géoréférencés : puits d’exploitation, forages, limites de nappes etc...
L'utilisation d'un SIG est tout à fait adaptée pour le traitement de ces informations notamment pour leurs
représentations, leurs interrogations et leurs analyses.

La base de données a été transposée sous MS Access et ArcView. Cette dernière permet de
fournir un moyen d'accès convivial et interactif aux informations de la base de données
«BDRHYDGABES» sans connaissances préalables de Microsoft Access et/ou d'ArcView.

Le lien ArcView - Access est réalisé via une liaison de type SQLconnect [ESRI, 1996]. Cette
liaison permet d'accéder aux informations de la base de données (serveur) directement à partir
d'ArcView (client) par l'intermédiaire de requêtes SQL. ArcView ne stocke pas automatiquement le
résultat des requêtes mais simplement leurs définitions. Ces requêtes sont exécutées à chaque ouverture
de l'application. Cette solution offre l'avantage de créer des tables dynamiques qui reflètent
automatiquement les mises à jour apportées à la base de données (ajout, suppression, modification de
données).

Une fois la liaison SQLconnect établie, la «redirection» du lien sur le serveur Access pourra être
effectuée sans qu'il soit nécessaire de redéfinir les requêtes SQL servant à la création des tables
ArcView. L'application est organisée sous la forme d'un projet. D'un point de vue logique, un projet est
défini comme un ensemble de documents (vues), tables, graphiques, cartes, scripts) liés dynamiquement
les uns aux autres. La notion de lien dynamique implique que toute manipulation de l'information
effectuée à l'intérieur d'un document (modification, suppression, ajout, sélection, zoom, etc.) est
automatiquement répercutée par tous les documents qui lui sont liés. Physiquement, chaque projet est
stocké sous la forme d'un fichier unique, éditable. Celui-ci contient la définition et les propriétés des
différents documents constitutifs (vues, tables, graphiques, cartes, scripts) ainsi que les références aux
informations spatiales, graphiques (images) et tabulaires (liaison SQLconnect et requêtes SQL) utilisées.
Le projet permet également de mémoriser l'état de l'application d'une session à l'autre [M
Bouzelboudjen 2001].

Les thèmes liés aux tables Points (forages, puits, piézomètres) de la base de données
relationnelle BDRHYDGABES ont été élaborés directement sous ArcView à partir des informations
géographiques X, Y. Ces thèmes particuliers sont référencés dans ArcView en tant que «Event Themes»
et les tables correspondantes comme «Event Tables».

Ces tables peuvent être interrogées dynamiquement en sélectionnant graphiquement un objet sur
la carte affichée à l'écran (Fig. 4).
138

Figure 4. Interrogation interactive de la table piézomètre à ‘laide de l’outil de sélection


identify (cercle rouge)
Les tables sont créées par interrogation de la base de données «BDRHYDGABES» au travers
de différentes requêtes SQL. L'accès aux données est réalisé via une connexion SQL (SQLConnect)
préalablement définie au niveau du gestionnaire ODBC (Open DataBase Connexion) sous Windows. Le
nom de la connexion et les requêtes SQL sont stockées dans le projet et exécutées à chaque nouvelle
ouverture de l'application. Ce faisant, les modifications apportées à la base de données entre deux
sessions (par exemple ajout de nouveaux inventaires) sont automatiquement prises en compte au niveau
des tables et des thèmes auxquels elles sont liées. Les résultats des différentes requêtes dont l'utilisateur
a besoin peuvent être superposés aux données spatiales numérisées.

La partie programmation a été réalisée avec Avenue, le langage de programmation orienté-


objets associé à ArcView. Le code est organisé sous forme de modules ou scripts. Un script est défini
comme le constituant d'un projet qui contient le code Avenue. Cette application est avant tout un outil
interactif de consultation de la base de données des essais de traçage du canton de Neuchâtel. Outre les
fonctionnalités qui ont été spécifiquement développées, l'utilisateur peut disposer tout à fait
normalement des fonctions propres à ArcView, notamment des fonctions d'interrogation, de recherche
et d'analyse spatiale. La consultation peut s'effectuer selon deux modes interactifs complémentaires :
«Carte active» (voir Fig. 5) et menu personnalisé ;

Outre le travail de consultation la structure ouverte de BDHYDGABES permet :


- la réalisation des analyses statistiques sur la totalité des données ou sur le résultat d'une requête
spatiale.
- les développement d’autres fonctions plus spécifique de calcule et de contrôle de qualité
- le couplage avec des modéle de simulation
- et la diffusion d’informations sur le Web
139

Figure 5. Consultation en mode « carte active » : Requête spatiale effectuée à l’aide de l’outil select feature
sur une zone contenant plusieurs puits d’exploitation (rectangle rouge)

4. Conclusions

L’acquisition d’un volume considérable de données hydrogéologiques fiable et précise prenant


du temps et étant coûteux. Ces données touche à divers domaines et concerne plusieurs spécialistes et
techniciens. L’archivage et la mise à jour de ces informations au sien d’un même système informatisé,
permettent un accès plus facile et plus rapide à ces informations et assurer leur sécurit.

L’application BDHYDGABES combinant le Système d'Information Géographique (SIG)


ArcView couplé avec la base de données Access BDRHYDGABES permet la consultation, l'analyse et
l'optimisation de la planification de nouveaux. Cette application offre à des non-spécialistes en SIG
d'accéder facilement aux éléments de la base de données d'une manière graphique intuitive et interactive
à l'écran. Utilisée conjointement avec d'autres méthodes de prévision tel que modélisation et le
statistique, cet outil peut fournir un outil puissant d'aide à la décision pour la gestion et la protection des
ressources en eau souterraines.
140
Références

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groundwater problem resolution. 7ème Colloque d'Hydrologie en Pays Calcaire et en Milieu Fissuré,
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design and pertinent queries. Computers & Geosciences 31, 393–402
CHRISTIAN J. CARLETON, RANDY A. DAHLGREN, KENNETH W. TATE, 2005. A
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manipulation and retrieval programs. Computers & Geosciences 31, 403–413
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Association of Computing Machinery 13 (6), 377–387.
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Thèse de Doctorat troisième cycle, Université de Bordeaux.160p.
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SUDHEER R. SATTI, JENNIFER M. JACOBS 2004. A GIS-based model to estimate the regionally
distributed drought water demand Agricultural Water Management 66 1–13
TARDIEU, H., ROCHFELD, A. ET COLETTI, R, 1986. La méthode Merise. Principes et outils.
´Edition d’organisation.
141
IXème Journées de la Géologie tunisienne, Tunis 28-29 septembre 2005

Apport de la gravimétrie dans la caractérisation géostructurale et


l’exploration des potentialités minières de Nefza - Zahret Medien
K. Fahem1, M.H. Inoubli2, A. Mansouri1, J.Dhifi2 , F. Dhaha1

Résumé
La présente étude, qui intéresse l’extrême NW de la Tunisie, a pour objet la reconstitution des
événements géodynamiques majeurs en relation avec la formation de la chaîne alpine.
Les indications importantes sur la répartition des ensembles géologiques sub-affleurants ainsi que sur
l’orientation des diverses lignes structurales fournit par l’analyse des données gravimétriques relatives à
la région de Nefza - Zahret Medien permettent de préciser la structuration profonde de la zone et de
mettre en évidence les décrochements majeurs qui ont largement contribué à l’édification des structures
exprimées en surface.
La carte de l’anomalie de Bouguer montre la présence de deux domaines à comportements
gravimétriques distincts, séparés par une discontinuité de direction sensiblement E-W, dont le premier
situé au Nord et se distingue par une succession d’axes anomaux lourds orientés NE-SW. Du point de
vue géologique, ces deux domaines se différencient nettement par leurs structures affleurantes.
La décomposition du champ gravitationnel permet de rapporter ces anomalies à des structures profondes
et des structures superficielles. Ainsi, les aires lourdes correspondent à des structures plissées, des
structures cachées et/ou du Trias intimement lié aux structures injectées du volcanisme néogène. Par
contre, les aires légères correspondent aux affleurements de l’Oligocène-Miocène inférieur (faciès
Zouza et faciès Kroumirie) et aux remplissages plio - quaternaires.
Les axes d’anomalies positives issues des cartes résiduelles et du gradient vertical dessinent plusieurs
arcs à concavité nord-ouest et/ou sud-est et trouvent leur reflet au niveau des faciès carbonatés du Trias
et des complexes magmatiques (granodiorites – rhyodacites) connus à l’affleurement et par sondage
dans la structure de l’oued Belif. La présence de certains axes en profondeurs témoigne de l’existence
de structures profondes et des rejeux en décrochement chevauchement des grands accidents précoces de
direction E-W et N-S.
La comparaison des résultats fournis par l’anomalie résiduelle et le signal analytique permet de
différencier deux types de structures:
• Des structures «linéaires» exprimant un contact lithologique abrupt et pouvant être associées à
des accidents tectoniques.
• Des structures «elliptiques» exprimant la présence d’intrusions pouvant être associées à des
corps évaporitiques ou corps volcaniques (dykes)
Les résultats de cette étude pourront contribuer à l’appréhension et à la compréhension des structures
du NW de la Tunisie qui ont été généralement interprétées comme issus d’un simple empilement
d’unités charriées vers le SE.
En outre et du point de vue appliquée, les données dégagées à partir des cartes gravimétriques
rehaussées permettent la sélection de structures favorables à l’exploration des potentialités en matières
premières minérales de la région.
Mots clefs
Gravimétrie, transformation de champ, décomposition de champ, discontinuités, axes d’anomalies,
structure profonde, structures superficielles, Nefza, Zahret Medien, Tunisie.

1
Office National des Mines
2
Faculté des sciences de Tunis
142

Introduction

En Tunisie du NW, le modèle structural consiste en un empilement d’unités charriées du NW vers le SE


(Solignac, 1927; Jausein, 1967, Rouvier, 1977). Ces unités se différencient par les séries
lithostratigraphique et semblent trouver leurs prolongements dans les unités telliennes d’Algérie
Crampon, 1951, Rouvier, 1977, Piquet et al, 1998). Des corps magmatiques acides (granodiorites–
rhyodacites) s’injectent dans la couverture. Les accidents cartographiés sont le plus souvent jalonnés par
les séries évaporitiques du Trias. Par ailleurs, dans toute la reconstitution régionale, le NW de la
Tunisie, fait partie des maghhrébides (Durand-Delga, 1980; Dlala, 1995; Chihi, 1995; Brusset, 1999).
La présence d’intrusions volcaniques et/ou triasiques associées généralement à des accidents
profonds jouent un rôle important dans le drainage des solutions minéralisatrices générées par le
volcanisme, piégées dans la roche volcanique intrusive et dans la couverture sédimentaire ce qui
constitue un atout majeur pour la prospectivité de la zone.
Dans le présent travail, une interprétation des anomalies et des axes gravimétriques profonds et
superficiels localisés dans une bonne partie de la zone des nappes est réalisée. En effet les cartes
gravimétriques de Nefza et Zahret Medien discutées à différentes profondeurs ont permis de mettre en
relief des secteurs et de donner des précisions sur leurs structures. La mise en évidence d’un domaine
structural lourd et relativement haut au nord de J. Zouza, entre deux domaines légers, ouvre la
discussion sur le découpage structural établi dans plusieurs travaux.
Dans une telle situation, les données gravimétriques sont d’une utilité capitale pour prospecter le
substratum de ces unités d’une part, et de donner un état sur les structures héritées depuis le Trias du
moins d’autre part. Ainsi, nous avons choisi une zone englobant le maximum d’informations de
surface :
• Corps magmatiques acides (Oued Belif)
• Accidents majeurs injectés du Trias.
• Des structures souples.
• Des faciès variés : (silici-clastiques, argilo-carbonatés et des Carbonates).
Ces faits de surface serviront pour le calage et aussi comme repère pour la discussion des résultats
gravimétriques

Contexte géologique
En Tunisie, l’édifice alpin constitue le prolongement oriental des Maghrébides (Durand-Delga et
Fontboté, 1980) et qui englobent les régions de Kroumirie et des Mogods (Sainfeld, 1952). Ces régions
sont caractérisées par l’abondance d’affleurements de ¨flysch ¨numidien (Oligocène) recoupés par des
volcanites et/ou de niveaux triasiques en contact avec une couverture sédimentaire allant du Crétacé au
pliocène (Sainfeld, 1952 ; Gottis et Sainfeld, 1956). Les niveaux triasiques de composition argilo-
évaporitique ont servi ultérieurement comme semelle de nappes favorisant le développement d’une
tectonique tangentielle lors de la compression Miocène (Solignac 1927; Gottis et Sainfeld 1956 ;
Crampon 1971 ; Rouvier 1977). Dans l’avant pays de la chaîne, les interprétations privilégient les
déplacements verticaux pour expliquer la montée du complexe triasique (Bolze 1954 ; Perthuisot 1978)
et les effondrements des bassins molassiques (Burollet 1951, Crampon 1971). Dans la zone d’étude
Rouvier (1977) décrit les trois unités suivantes:
143

L’unité numidienne
Elle est formée principalement d’argilites intercalées de grès d’age oligocène supérieur (faciès Zouza),
suivis d’une série de grès à intercalations argilites toujours de l’oligocène supérieur (grès de Kroumirie)
et se termine par des argilites et roches siliceuses (faciès Babouch).

L’unité Ed Diss

Elle constitue souvent le substratum de l’unité Numidienne. La série la plus complète comporte de
l’Albien à sa base et se termine par l’oligocène inférieur. Les séries du Crétacé sont formées de marnes
et de marno-calcaires et se terminent par les termes classiques crayeux du Campanien-Maestrichtien
inférieur (formation Abiod), suivis des argilites et marnes à concrétions dolomitiques ou boules jaunes
du Maestrichtien supérieur-Paléocène (faciès tellien). L’Yprésien est représenté par des calcaires et des
argilites à silex (faciès tellien). L’intervalle Lutétien-Bartonien correspond à des argilites et marnes à
boules jaunes (faciès tellien) et enfin l’Oligocène est formé d’argilites et de grès glauconieux.

L’unité Kasseb

Elle forme le substratum de l’unité précédente et repose sur une série marine formée d’argilites, de grès
et de glauconites du Miocène inférieur à moyen qualifié d’anté-nappes. Elle comporte les mêmes termes
supérieurs de l’unité Ed Diss à savoir les marnes et argilites à boules jaunes du Maestrichtien supérieur-
Paléocène et du Lutétien-Bartonien, encadrant des calcaires à Globigérines de l’Yprésien avec des
Nummulites au sommet dans la partie distale. La série se termine aussi par des argilites et grès
glauconieux de l’Oligocène inférieur.
En plus de ces unités allochtones, ce domaine est caractérisé par la présence de roches magmatiques
basiques et acides (Bajanik, 1971 ; Glaçon et Rouvier, 1972 ; Bellon, 1976 ; Mauduit, 1978) qui ont été
décrites dans plusieurs localités. Elles témoignent d’activités d’âges miocène supérieur et pliocène
((Bajanik, 1971 ; Glaçon et Rouvier, 1972 ; Bellon, 1976 ; Mauduit, 1978). Plus au Nord, en mer,
l’archipel de la Galite est formé d’un flysch tellien oligo-miocène et de roches cristallines (granites,
granodiorites, etc.) (Bellon, 1976).
Utilité d’une base de données dans un système d’Information Géographique

Pour arriver à organiser les données disponibles et les intégrer de façon à profiter au maximum
des différents recoupements entre eux, les systèmes d’informations géographiques sont d’un grand
apport. Ils permettent d’intégrer, de combiner et d’analyser des volumes importants de données
géoréférenciées. La présentation sous forme de couches permet de décomposer l’information et
d’obtenir facilement des cartes dérivées et des cartes thématiques.
Le logiciel GEOSOFT offre l’avantage de gérer des données réparties de manière non linéaire, de
s’en servir à travers une interface graphique pour établir une carte modèle indispensable pour toute carte
ultérieure.
En effet, une superposition de la carte géologique du secteur Nefza- Zahret Medien à celle
représentant la répartition des points de mesures gravimétriques par exemple permet d’évaluer la qualité
de la réponse gravimétrique au niveau des formations en affleurement. Par contre la superposition de la
même carte géologique à celle représentant les valeurs corrigées de la pesanteur permet d’approcher aux
mieux les attributions géologiques à l’aplomb des anomalies
La superposition de la carte des indices miniers à la carte tectonique déduite de l’interprétation
gravimétrique montre que la majorité des indices sont logés dans des secteurs retenus en gravimétrie
pour des travaux de détail, vu qu’ils sont situés sur des axes positifs de l’anomalie résiduelle et centrés
sur un maximum du signal analytique, ou sur un fort gradient de l’anomalie résiduelle avec présence
d’un maximum du signal analytique, ou encore sur une bordure d’anomalie résiduelle faiblement
positive mais avec un fort gradient du signal analytique.
144

Bassins
néogènes
Accident Gardimaou-
Cap Serat
N
u
m
i
d

T : Trias; Cal: Albien; Cs-Ca: santonien supérieur - campanien inférieur Cca- Cm: Campano-
Maestrichtien inférieur; Cm-Y: Maestrichtien supérieur - Yprésien; Ey: Lutétien inférieur; El- b:
Lutétien-bartonien; O1-M1: Oligocène inférieur; O2: Oligocène supérieur (numidien); Ma- t:
Aquitanien-Tortonien; Rv: Roches volcaniques; pl: Pliocènes ; aQ: dunes anciennes; dQ: dunes récents;
a- Qe: alluvions, formations de pentes.
Fig.1: Carte géologique secteur d’étude.

Présentation de la carte des anomalies de Bouguer

Pour qu’on puisse interpréter de façon claire et complète, on présente les résultats des levés
gravimétriques par la carte des anomalies de Bouguer.
L’amplitude maximale de l’Anomalie de Bouguer (Ab) est comprise entre 22.49 milligals et –5.89
milligals, soit 28.38 milligals
Les principaux faits marquants sur la carte (fig. 2) sont :
• L’orientation Sud- Ouest / Nord -Est des structures gravimétriques, les unes relativement
légères les autres plus lourdes.
• La présence d’un gradient à l’échelle du secteur, d’une amplitude moyenne d’environ 0.5
milligal par km.
• La carte d’anomalie de Bouguer exprime trois domaines :
 Un domaine Nord, lourd, montrant une orientation préférentielle NE-SW ;
 Un domaine intermédiaire marqué par des contours EW montrant un gradient NS;
 Un domaine sud ne reflétant aucune direction préférentielle, lui-même peut également
être subdivisé en 3 secteurs.
145

On constate ainsi:
Le Trias de Dougas- Hamra, circonscrit dans une anomalie positive d’allure circulaire, traduisant
l’existence à la fois de corps intrusifs et de roches relativement denses. Cette anomalie pourrait résulter
de la présence possible de corps anté-triasiques plus denses associés à des corps volcaniques, et/ou une
structure en dôme lourde avec amincissement du sel s’il est présent dans ce secteur. Il est à noter que
cette anomalie déborde largement les affleurements triasiques.

Plus au Nord, le Trias de Rhoumed Er Roumel et les roches volcaniques de type basaltes et
rhyolites associées à la sédimentation néogène correspondent à un linéament lourd de direction NE-SW
en étroite relation avec l’anomalie circulaire décrite précédemment. La structure d’Oued Belif
interprétée comme caldeira (Tzekova, 1975 ; Talbi, 1998) coïncide avec une anomalie positive de taille
réduite.
Plus au sud le Trias de Zouza constitue la bordure sud du domaine Nord.
Les calcaires épais, d’âges campaniens supérieurs à éocène situés à la limite Est du domaine Nord, en
bandes relativement parallèles de direction N50, se superposent à des anomalies positives plus nuancées
au Nord qu’au sud.
En dehors de ce domaine nord positif, il est a signalé que:
- Les grès du Numidien et les éboulis de pentes couvrant les secteurs ouest et sud-ouest de la
carte de Zahret Medien coïncident avec une aire négative, de forme presque triangulaire.
- Le Trias de Ragoubet Es Sergea et de Mejen Ataya apparaît moins lourd que celui de Dougas -
Hamra, (cartographiés et interprétés en géologie de surface comme une seule structure). Est ce - que
cette contradiction de comportement ne traduit pas, en quelque sorte, l’absence de corps anté- triasiques
et/ou épaississement du sel s’il est présent dans la partie sud ?
Cette zonation gravimétrique est tout à fait concordante avec l’évolution du gradient régional.
En effet, les structures sont appréciables selon le gradient SW - NE au niveau de la feuille de Nefza, à
degré moindre selon le gradient est-ouest au nord de la feuille de Zahret Medien et moins nettes selon
les autres directions au sud du secteur.
La variation maximale NS est d’une amplitude moyenne de 6 à 7 mgal sur 3 à 4 km caractérisant
l’alignement E-W des courbes d’isovaleurs, situé au Nord de la feuille de Zahret Medien témoigne d’un
changement du comportement gravimétrique important, il coïncide à la disposition E-W du Trias de
Zouza.

Traitements adoptés

Un des buts du traitement des données gravimétriques consiste à séparer les anomalies de
grande envergure (sans intérêt économique) des anomalies intéressantes causées en général par des
corps géologiques relativement moins profonds.
Diviser le champ gravitationnel entre sa composante régionale et sa composante résiduelle n’est
pas une tâche facile. On trouve une bonne définition de la démarche de discrimination entre champ
régional et champ résiduel dans Nettleton 1976 : «le champ régional est ce que vous enlevez afin que ce
qui reste ressemble à la structure source. » En règle générale, on ne doit pas oublier que l’anomalie
gravitationnelle est souvent la sommation des effets gravitationnels de deux ou plusieurs structures
géologiques et de profondeurs variées.
Il s’agit donc pour le géophysicien de distinguer la signature gravimétrique des gîtes et les
indices miniers se trouvant dans le premier kilomètre de l’écorce terrestre parmi les signaux émis par
l’ensemble des phénomènes géologiques.
146

Le rehaussement des anomalies superficielles, généralement de courte longueur d’onde et de


faible intensité aide à réaliser cette distinction. Le rehaussement s’effectue principalement par:
Le filtrage dérivatif (la première et la deuxième dérivée verticale, la première et la deuxième
dérivée horizontale selon X et selon Y)
Ainsi une continuation de champ vers le haut pour différentes altitudes a été entreprise; le
champ paraît assez lisse à partir d’un prolongement de 3000m.
la carte résiduelle calculée à partir de la différence entre l’anomalie de Bouguer et la carte
prolongée vers le haut constitue pratiquement la réponse des sources situées entre ces sources profondes
et la surface de mesure gravimétrique. Le filtre dérivatif suivant Z met en évidence les anomalies
superficielles. Le signal analytique a été utile pour mieux approcher la distribution des discontinuités
structurales.

a- Continuation vers le haut

Plusieurs altitudes ont été expérimentées pour le prolongement vers le haut de la répartition
d’anomalie de Bouguer. C’est à partir de 3000m que la carte plongée acquière des formes lisses et de
très grandes longueurs d’ondes (Fig.4). Le gradient global de la carte n’a pas véritablement changé.
Cependant l’aire médiane de direction EW, s’élargie et atteint une vingtaine de kilomètres environ. Au
Sud et au Nord de la carte le gradient est plus faible surtout au J. Hamra et J. Bougotrane.

Fig.4: Continuation vers le haut à 3000m.


147

b- Carte résiduelle à 3000 m

L’examen de la carte de l’anomalie résiduelle à partir d’un prolongement vers le haut à 3000m
(fig.5) montre une anomalie comprise entre –7 et +7mgals.
Les anomalies négatives sont en relation avec la couverture Numidienne et Plio-Quaternaire. Elles sont
présentes essentiellement aux oueds Kasseb, Meleh et la plaine alluviale de l’oued Ez Zouara à l’ouest
de Nefza où les alluvions, éboulis de pentes et dépôts pliocènes s’ajoutent aux grès numidiens sous
jacents pour constituer une épaisse série de dépôts de faible densité. Les anomalies positives semblent
s’associer aux affleurements Crétacés et triasiques. Cette carte met en relief:
Une succession d’axes d’anomalies positives et négatives orientés NE-SW au Nord d’une
discontinuité EW passant par J. Zouza.
Une plage négative située à l’Ouest de l’accident Ghardimaou-Cap-Serrat (AGCS).
Une plage moins dense au Sud de Zouza que l’on peut subdiviser en trois secteurs. Le premier à
l’aplomb de O. Kasseb montrant une anomalie orienté globalement NS ; le second secteur montre un
défaut de masse et est situé à l’Ouest de J. Boughotrane ; le troisième est situé vers l’Est au niveau des
structures des Amdouns.

Fig.5: Carte résiduelle à partir de la continuation vers le haut à 3000m.


148

c- Autre cartes résiduelles

A coté de la carte résiduelle présentée ci-dessus, nous avons calculé des cartes résiduelles
intermédiaires. Ainsi nous présentons les résultats relatifs à la résiduelle résultant de la différence entre
celle prolongée à 3000m et une autre prolongée à 10000m.
La carte établie montre un bloc lourd central (bloc A) séparant deux zones de déficit de masse
de part et d’autre (fig.6).
Le bloc lourd est formé par :
 un premier compartiment lourd centré sur les structures J.Hamra où coexistent les
affleurements triasiques, les niveaux crétacés et les intrusions volcaniques de Ras Rajel
et Arja.
 un second compartiment lourd mais d’amplitude plus faible au dessus des terrains
crétacés autochtones et para-autochtones de Rouvier (1977).
 Un ensellement entre les deux compartiments lourds qui est localisé au niveau de
J.Khroufa.
Au Sud de chacun des compartiments lourds on a la présence d’une zone de maximum de
défauts de masse. Au Sud de la passe, par contre, l’anomalie négative est relativement d’amplitude plus
faible en valeur absolue.

Bloc A

Fig.6: Carte résiduelle obtenue à partir des prolongements à 3000 et 10000m.


149

d- Carte du gradient vertical

La carte représentant le gradient vertical montre clairement une mise en valeur des
discontinuités représentées par la morphologie des cartes gravimétriques et spécialement celles
résiduelles.
L’anomalie positive la plus importante, large de 4 à 5km est superposable avec l’accident
Ghardimaou-Cap Serrat (AGCS) qui, au niveau de la zone d’étude, montre des affleurements triasiques,
des intrusions volcaniques au milieu d’affleurements Crétacés. A l’aide d’un décalage de quelques
kilomètres vers l’Est, cette anomalie paraît s’étendre plus vers le nord avec toutefois une largeur bien
plus petite.
Les discontinuités observées le long des anomalies positives associées à AGCS paraissent
s’étendre plus à l’Est de la zone d’étude. Ces discontinuités découpent la couverture géologique
observée en surface suivant une orientation à forte composante EW.
Les anomalies à l’emplacement des Amdouns constituent un ensemble d’alignements NE-SW
avec une convexité SE. Ces anomalies paraissent arrêter les discontinuités EW. Le Sud-Ouest de la
Zone d’étude paraît être assez homogène
Les aires négatives sont occupées soit par les dépôts alluviaux et cailloutis argileux plus au
moins récents d’ages pliocènes à quaternaires des oueds (Kasseb, Zouara), soit par certains
affleurements triasiques (Ragoubet Es Sergea, Majen Ataya), soit des reliefs numidiens (Ragoubet
Mergaga, Oued Jabeur), ou encore certains affleurements de calcaires à Globigérines de l’Yprésien (J.
El Akrbas, J. M’rah Roua).
Les calcaires à Globigérines de l’Yprésien définis comme faisant partie de l’unité Kasseb
(Rouvier 1977) montrent un gradient négatif à l’exception de ceux de J. Bougotrane où un fort gradient
positif est constaté.

Fig.7: Carte de dérivée première suivant Z.


150

e- Carte du signal analytique

Les maxima, situés à l’aplomb des structures NE-SW, reflètent des contacts lithologiques
abrupts et relient la bordure du fossé d’effondrement de Zouara aux pointements décalés à l’est de
l’accident G /CS.
En quelque sorte, ces maxima regroupent le long de l’accident GCS, à la fois, des intrusions et
des contacts lithologiques abrupts.
Les maxima du signal analytique, situés à l’aplomb des anomalies résiduelles négatives (Trias
Es Sergea et Mejen Ataya à l’ouest de la feuille de Zahret Medien, Sud de Zouza et à l’Est de Jebel
Bouguetrana) peuvent être interprétés comme des bordures de fossé d’effondrement avec accumulation
de matériels ¨légers¨et hétérogènes.
Au niveau de Jebel Zouza, la carte du signal analytique ne montre pas des tops signifiants cela
confirme que les sources suivant la direction E-W sont des sources profondes

Marqueurs lithologiques et structuraux

La comparaison entre carte des anomalies de Bouguer et carte géologique montre:


 Un niveau léger pouvant correspondre au pli-quaternaires (densité: 1.8 à 2.2 g/cc selon
l’enfouissement)
 Un ensemble modérément lourd qu’on peut l’attribuer au tertiaire et au crétacé
supérieur (densité variant de: 2.3 à 2.5 g/cc)
 Un ensemble léger correspondant au crétacé moyen (densité: 2.3 g/cc)
 Un ensemble lourd (densité: 2.35 g/cc à 2.7 g/cc) englobe le Trias, le permien et le
socle cristallo-métamorphique
La carte résiduelle fait ressortir les secteurs à hauts et bas potentiels gravimétriques, ainsi que les
orientations préférentielles des structures comme la N45° et la N135°.
151

La carte du gradient vertical a mis en évidence des structures proche de la surface nécessitent une
vérification par un appui de détail.
Une étude détaillée à l’aplomb des ensembles lourds apparaissant sur les différentes cartes citées au
paravent, pourra mieux décomposer l’anomalie, hiérarchiser la structuration et souligner les continuités
latérales les plus importantes crées par les accidents majeurs

Nouveaux arguments en appui à la carte structurale

A l’exception de la direction NE-SW bien exprimée en surface, toutes les autres directions
n’apparaissent clairement que par la gravimétrie à travers des discontinuités majeures.
• Les discontinuités E-W isolent, à partir de J. Zouza et vers le Nord, un horst
gravimétrique. Ces discontinuités mettent des anomalies positives en face des anomalies
négatives.
• Des discontinuités de direction NE-SW disposés en rameaux parallèles apparaît
fortement liées à la direction E-W.
Cette disposition d’axes d’anomalies lourds et légers de directions NE-SW joignant la
discontinuité principale E-W de Zouza semble buter contre une discontinuité E-W au niveau de l’Oued
Bélif. À l’intérieur même du bloc (A) et à une échelle plus petite, on retrouve ce genre de discontinuités.
• Des discontinuités NW-SE constituent des ¨ponts¨ légers entre les axes d’anomalies
lourds.
• Deux discontinuités N-S à NE-SW essentiellement dans la partie méridionale de la zone
d’étude mettent une anomalie positive l’aplomb des calcaires à Globigérines de
l’Yprésien (j. Bougotrane) entre deux anomalies négatives circonscrites aussi à
l’aplomb des calcaires à Globigérines de l’Yprésien. Ce changement de signal
gravimétrique peut être interprété comme des bordures de deux fossés d’effondrement
où s’accumulent des matériels ¨légers¨et hétérogènes de part et d’autre de cet
alignement lourd. En effet, le front de nappes tracé par Rouvier à cet endroit n’est en
fait qu’une discontinuité gravimétrique profonde.
La discontinuité (AGCS) mentionnée en géologie par l’accident Ghardimaou–Cap Serrat
apparaît comme une succession de secteurs de forts gradients, elle longe des zones de largeur moyenne
4 à 5 kilomètres correspondant à autant de zones de contact, fracturées. Ces résultats sont validés par
des variations de densité et par conséquent des variations de faciès et un état de fracturation complexe
(discontinuités avec fort contraste local de densité) (fig.9)
Le coin nord-ouest de la carte de Zahret Medien à l’aplomb du Trias Es Sergea et Mejen Ataya
a une signification particulière il correspond à la fois à une forte anomalie résiduelle négative (-
7milligals) et à un top de forte amplitude du signal analytique. Il apparaît au croisement de deux
accidents, l’un de direction Sud-Ouest/ Nord-Est (Ghardimaou-Cap Serrat) avec intrusion du sel
triasique à l’ouest, l’autre transverse, Ouest-Nord-Ouest / Est-Sud-Est qui affecte les grès numidiens. Ce
coin peut être interprété comme des bordures de fossé d’effondrement où s’accumulent des matériels
¨légers¨et hétérogènes.
152

DOBOG
C
AGCS
A

DZG
B
DZG D

== Limite de blocs, +, -- Structures principales;


Gradient: 0 (à partir du Nord), direction tectonique Est/Ouest ;
Gradient: 45 (à partir du Nord), direction tectonique Nord-Ouest/Sud-Est ;
Gradient: 90 (à partir du Nord), direction tectonique Nord-Sud
Gradient: 135 (à partir du Nord), direction tectonique Sud-Ouest/Nord-Est
AGCS: Accident Ghardimaou - Cap Serrat
DZG: Discontinuité Zahret Medien
DAB: Discontinuité Amdouns- Bougotrane
DOBOG: Discontinuité Oued Belif- Ouled Gacem
Fig. 9: Carte tectonique interprétative du secteur étudié

Nouveaux arguments en appui à la recherche minière

La mise en place de plusieurs gîtes minéraux plomb-zincifères dans des directions privilégiés.
Ces directions portent également des manifestations volcaniques et magmatiques qui apparaissent
surtout dans la partie septentrionale de la zone d’étude et qui sont à l’origine de plusieurs gîtes poly
métalliques.
La mise en place du Trias associé au volcanisme surtout au niveaux des jonctions constitue un
nœud lourd d’un découpage losangique profond assimilé à une ¨ Shear zone ¨
( voir la jonction de l’ AGCS et la DGZ et la jonction de l’ AGCS et la DOBOG).
De toute façon, l’excès de masse dans l’aire (A) comparable à une¨ Shear zone ¨ semble être
rapporté à une présence en profondeur de corps magmatiques et/ou de concentrations minérales; et dans
les deux cas l’effet du socle est certain.
La mise en évidence d’une anomalie positive au niveau de J. Guessa couvert par du numidien
est un argument favorable à la présence d’un corps lourd masqué. Néanmoins, cette structure
géologique en dôme ne permet pas à elle seule d’expliquer l’amplitude de l’anomalie observée (3
milligals environs), l’injection de cette dernière par un corps magmatique de type Ras Rajel est
vraisemblable surtout qu’elle se situe à la jonction des discontinuités E-W et NE-SW injecté dans sa
partie septentrionale un volcanisme tertiaire.
153
De même, la couverture argilo-gréseuse ne peut être invoqué pour justifier les secteurs lourds
dans la partie NW de Nefza. On peut imaginer que des roches volcaniques de type basalte et rhyolites
associées à la sédimentation néogène accompagnent les grès numidiens.
Du point de vue minier, Les secteurs retenus pour des travaux de détail, vu qu’ils sont situés sur
des axes positifs de l’anomalie résiduelle et centrés sur un maximum du signal analytique, ou sur un fort
gradient de l’anomalie résiduelle avec présence d’un maximum du signal analytique, ou encore sur une
bordure d’anomalie résiduelle faiblement positive mais avec un fort gradient du signal analytique, sont à
priori justifiés puisque l’essentiel des indices miniers est logé dans ces secteurs.

Conclusion

Il est important de signaler que tous les prolongements effectués montrent des gradients
relativement importants centrés sur une parallèle passant par l’affleurement triasique de Zouza.
Toutes les résiduelles intermédiaires montrent des excès de masses centrés sur les affleurements
triasiques de J. Hamra et les affleurements crétacés de J. Tarf et J.Abiod. Ces excès de masses
délimitent trois bassins. Un premier est centré sur les dunes quaternaires de Zouara vers le Nord. Les
deux autres sont situés vers le Sud: le bassin centré sur le Numidien de J.Essouiniat à l’Ouest et celui
centré sur Kef Saaga à l’Est.
Les cartes résiduelles «superficielles» et celles des gradients en particulier celui vertical
expriment la présence de quatre aires de réponses gravimétriques différentes :
- Une aire (A) caractérisée par une amplitude positive comportant des valeurs maximales
d’anomalie. Cette aire occupe la majeure partie de la carte de Nefza; elle est comprise entre AGCS et la
ligne des Amdouns (J.Sra-J.Sidi Ahmed) et est limitée vers le Sud par une discontinuité qui limite une
aire (B), vers le SW de faible amplitude.
- Les localités de Ragoubet Mergaga (Numidien), J.Akrbas-M’Reh Roua (Yprésien) et Sergea-
Majen Ataya (Trias) marquées par un déficit de masses important constituent les limites consécutives
Nord-Est, Est et Nord-Ouest de cette aire (B).
- L’aire (C), caractérisée par un déficit de masse est centrée à l’aplomb les dunes quaternaires de
Zouara.
- L’aire (D), exprimée par des alignements successifs NE-SW se superpose aux anticlinaux et
synclinaux des Amdouns.
Pour rendre compte à la fois de la structuration des formations profondes et des formations
superficielles du bloc (A) trois hypothèses sont envisageables:
- Un édifice volcanique sous forme de coulées massives et de tufs pyroclastiques serait en bon
accord avec l’excès de masse à l’aplomb des structures du bloc (A)
- L’unité centrale bloc (A) serait rattachée à un dénivellement d’un substratum associé à une
monté triasique à travers des failles profondes, peut refléter une zone lourde qui dépend du contraste de
densité avec l’encaissant et l’enfouissement de cette unité.
- La fracturation associée à la mise en place du trias en différents modes aurait contrôlée la
montée tardive de magma rhyodacitique.
La présence de termes granodioritiques de grande extension, non enracinés, au même niveau
structural superficiel que les roches effusives suggère une mise en place polyphasée du magmatisme,
avec un éventuel entraînement des roches profondes par le diapirisme.
Cette mise en place d’un « trend positif » au Nord de Zahret Medien sur l’ensemble des cartes
milite en faveur d’une ¨ Shear zone ¨contrôlée par des failles inverses.
Les aires B et C assimilés à deux dépocentres de sédimentation, relativement légers, s’installent
de part et d’autre de ce bloc lourd. Ils sont matérialisés par le bassin situé au SW de Zahret Medien, qui
s’approfondit vers l’ouest, ainsi que le bassin de Zouara situé au Nord qui s’approfondit également du
SE en NW.
La partie méridionale (aire D) s’individualise par une succession d’axes d’anomalies assimilée à
une succession d’anticlinaux et de synclinaux. Ces structures ont tendance à s’approfondir de plus en
plus vers le SSE (bassin de Zaouit Medien, Oued Kasseb)
154
Les résultats présentés révèlent donc que les fractures majeures du substratum, discontinues en
surface, ont fonctionné surtout en décrochements WNW-ESE dextres et NNE-SSW sénestres (Ben
Ayed, 1994). On sait que l’age du paroxysme de la tectonique tangentielle de la chaîne numidique qui se
prolonge à l’Ouest de la Kroumirie et les Mogods est éocène (Raoult, 1969 ; Vila, 1980). De même que
dans l’autochtone de Tunisie l’age de la Compression est éocène, se manifeste par des plis et des failles
inverses, liés à un raccourcissement dirigé NW-SE (Ben Ayed, 1986). On est donc amener à considérer
que, les effets de cette phase forment un poinçon qui tendait à soulever les marges externes du domaine
tellien. Les effets de cet affrontement se font sentir par le jeu d’un système complexe de décrochements
conjugués proches de E-W (dextres) et de N-S (sénestres), associés à des chevauchements NE-SW.

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Telford. 1983. Prospection géophysique, Tome 4, W.M.
156

Livret Guide de l’Excursion dans la


Région du Sahel

Réalisé par

Adel SGHAIER, Mohsen HASSINE et Mustapha


BEN HAJ ALI

Septembre 2005
157

PROGRAMME DE L’EXCURSION

Jeudi 29/09/2005

15 h : 00 Départ de Tunis

18 h : 00 Arrivée à Monastir (Liberty Hôtel)

Vendredi 30/09/2005

07 h : 30 petit déjeuner

08 h : 50 Première station : Discordance angulaire du Tyrrhénien sur du Miocène plissé

09 h : 50 Deuxième station : Contact Tyrrhénien-Quaternaire continental


10 h : 40 Troisième station : Cordon tyrrhénien et Flèche littorale d’El Jazira.

11 h : 40 Quatrième station : Néostratotype de la formation Réjiche.

12 h : 50 Déjeuner (restaurant Neptune à Mahdia)

14 h : 50 Cinquième station : Civilisation punique : exploitation du sel

15 h : 20 Sixième station : Tectonique post villafranchienne : Failles de Sidi Abdel Aziz-


Ras El Jazira

16 h : 20 Septième station : Transgression tyrrhénienne : phase stationnaire.

16 h : 50 Huitième station : Mio-Pliocène et Pléistocène inférieur.

17 h: 30 Retour vers Tunis


158

SOMMAIRE

Première partie : Généralités sur la géologie du Sahel tunisien

A. Aperçu stratigraphique

B. Aperçu tectonique
1. Structures de sub-surface
2. Structures de surface
3. Les failles
C. Hydrogéologie
D. SUBSTANCES UTILES
E. Références bibliographiques

Deuxième partie : Excursion géologique dans la région du Sahel : Monastir-Mahdia-


Jébéniana
A. Itinéraire de l’excursion

B. Description géologiques des stations

1. Première station : Discordance angulaire du Tyrrhénien sur du Miocène plissé

2. Deuxième station : Ksibet El Médiouni : Contact Tyrrhénien-Quaternaire continental

3. Troisième station : Cordon tyrrhénien et Flèche littorale d’El Jazira

4. Quatrième station : Néostratotype de la formation Réjiche

5. Cinquième station : Civilisation punique : exploitation du sel

6. Sixième station : Tectonique post villafranchienne : Failles de Sidi Abdel Aziz-Ras El


Jazira

7. Septième station : Transgression tyrrhénienne : phase stationnaire :

8. Huitième station : Mio-Pliocène et Pléistocène inférieur :


159

PREMIERE PARTIE

GENERALITES SUR LA GEOLOGIE DU SAHEL TUNISIEN

A. APERÇU STRATIGRAPHIQUE

La série lithostratigraphique qui affleure dans la région du Sahel, correspond à des terrains allant
généralement du Miocène supérieur au Quaternaire.
Miocène : Serravalien-Tortonien
La série miocène de la région du Sahel correspond essentiellement au Serravallien-Tortonien,
représenté par une épaisse série d’argiles gypseuses grises, vertes à gris-bleues intercalées de quelques
couches de sable blanc fin à très fin, à stratifications entrecroisées et de rares lits de lignite. A
Zeramdine, cette série peut être est subdivisé en 3 ensembles :
- des argiles lignitifères à la base,
- un ensemble moyen à dominance sableuse
- et des argiles à Ostracées au sommet.
Miocène supérieur : Tortonien-Messinien
Cette série montre vers sa partie supérieure des niveaux carbonatés fossilifères datant le
Messinien. Il s’agit d’un calcaire oolithique de 3 m d’épaisseur à texture finement vacuolaire. La roche à
un aspect spongieux qui lui donne sa légèreté.
La répartition géographique du Messinien est très limitée au Sahel. Cette répartition dénote que la
transgression du Messénien inférieur est venue couvrir une paléogéographie complexe qui résulte de la
phase tectonique inta-tortonienne, très importante en Tunisie.
Mio-Pliocène Continental
Le Mio-Pliocène continental est représenté par des alternances d’argiles rouges très indurés et des
sables blancs à stratifications entrecroisées. Il s’agit d’une série continentale azoïque. A l’intérieur du
continent, le Mio-Pliocène inférieur rappelle la formation Ségui bien connue partout en Tunisie Centrale
et méridionale. Cette formation passe progressivement au Villafranchien par l’intermédiaire des silts et
des marnes.
Pliocène marin
La limite de transgression du Pliocène sur le Miocène est bien visible à l’intérieur du continent, à
une dizaine de kilomètres du rivage actuel. Au-delà de cette distance, les faciès deviennent plutôt
continentaux.
Dans la région du Sahel on peut reconnaître deux faciès de pliocène marin :
- Une formation gréso-calcaire beige en bancs décimétriques ou métriques très riches en faunes et
débris d’organismes carbonatés.
- Des dépôts de sables grossiers à stratifications entrecroisées riches en dragées de quartz, en
coquilles et débris de lamellibranches, et en terriers. Ces dépôts sont généralement discordants sur
le Miocène supérieur.
Quaternaire
Pléistocène inférieur
Le Pléistocène inférieur correspond à une série continentale formée par des limons, des silts et des
argiles rouges légèrement gypseuses ; Cette série s’enrichie de plus en plus vers le sommet par des
160
calcaires et coiffée au sommet par une croûte calcaire à Hélicidés épaisse de 0.5 à 1 m. C’est la croûte
dite « villafranchienne ». Elle coiffe des glacis d’ablation qui forme des monticules et des
« Hamadas ».
Pléistocène moyen
Les dépôts d’âge Pléistocène moyen occupent le sommet de la plus part des zones élevées de la
région, telle que celle de La Hancha, celle de Jébéniana, celle de Sidi Hassen Bel Haj...
Ces dépôts montrent des silts rouges à concrétions calcaires et à grands blocs remaniés de la
croûte « villafranchienne », le tout surmontés par une croûte calcaire feuilletée bien individualisée
formant la plupart des « Hamadas » de la région.
Il faut noter que parfois les deux croûtes (celle du Pléistocène inférieur et celle du Pléistocène
moyen) sont bien visibles sur une seule coupe. C’est le cas par exemple de la région de Henchir
Chammar et de la région de Sidi Ali Bou Rabâh au Nord de sebkhet El Ghorra.
Pléistocène supérieur : Marin (Tyrrhénien)
Le terme tyrrhénien a été crée par Issel en 1914, pour désigner les dépôts littoraux à Strombes de
la méditerranée, cet étage, correspond à la période interglacière Riss-Würm (Mahmoudi, 1986), qui
correspond à un climat chaud, manifesté dans les dépôts (couches à Strombus Bubonius) répandus sur le
pourtour de la méditerranée actuelle.
Ce terme, va être de plus en plus utilisé et subdivisé, pour aboutir enfin à la subdivision donnée
par Passkoff et Sanlaville (1976), qui ont montré que les dépôts de cet étage sont représentés par la
succession des trois épisodes transgressifs, matérialisés par la mise en place de trois formations qui sont
de bas en haut :
- La formation Douira est l’équivalent du Paléotyrrhénien de Bonifay et Mars (1959), elle
affleure dans la région de Ksour Essaf-Mahdia formant le cordon littoral de Douira d’orientation NNW-
SSE, haute de quelques mètres et longue de 5 km, elle est constituée d’une quinzaine de mètre
d’épaisseur de calcaire de plage à lamination plane à angle faible, renfermant une énorme accumulation
de coquilles de Lamellibranches associées à des galets et à des graviers de croûte.
- La formation Réjiche d’âge Eutyrrhénien, elle affleure tout le long de la plage de la région
étudiée, elle constitue généralement un complexe littoral associant des dépôts marins (calcaires
oolithiques à Strombes) et dunaires (oolithiques mais plus fins à Hélix), ces derniers forment dans la
région de Salakta-Mahdia un cordon de direction submeridienne de longueur 10 kilomètres et
d’épaisseur trente mètres.
- La formation Chebba est l’équivalent du Néotyrrhénien de Bonifay et Mars (1959), elle présente
une extension très proche de la plage actuelle, elle affleure surtout dans la région de Chebba
(Melloulèch, Ras El Jazira), Salakta, Mahdia et de Jébéniana, elle est identifiée par son aspect
conglomératique à débris de Strombes, des Cérithiums, des Lamellibranches, des Murex, des Connus.
Dans ce secteur d’étude, des travaux récents ont permis de distinguer dans la formation Chebba,
trois faciès différents :
- Des calcaires oolitiques à stratifications obliques, à angle fort, probablement d’origine éolienne.
Il s’agit de calcaire dunaire matérialisant un cordon littoral. Ce faciès est bien visible dans la région de
Mahdia, sous le marabout de Sidi Ghayadha.
- Des conglomérats polygéniques, remaniant la formation Réjiche. Il s’agit du faciès le plus
commun, que l’on rencontre le long de la côte, dans l’ensemble du secteur et qui correspond à faciès de
plage à Strombes, transgressif sur la dune éolienne de la formation Réjiche.
- Des bioconstructions à Sérpulidés qui sont puissant de 1 à 1.5 m. elles sont particulièrement
bien exposées à Ras El Jazira (Melloulèche) et sur la peninsule de Cap Africa (Mahdia).
161
Pléistocène supérieur Continental
Les dépôts d’âge Pléistocène supérieur occupent la plus grande partie de la surface du Sahel, ils
sont formés essentiellement par des sables rouges à concrétions carbonatées diffuses, des alluvions
sableux rougeâtre à éléments remaniés, à Hélix, à niveaux conglomératiques lenticulaires et parfois un
encroûtement calcaire très fin et discontinue.
Holocène Continental
Les dépôts d’âge holocène occupent généralement les plus basses terrasses, les cônes d’épandage
et la partie méridionale des Sebkhas, leur extension est très réduite, à l’exception de l’aval de d’oued
Arjoun, dans la région de Ksour Essaf-Mahdia et au Sud des Sebkhas, ils sont formés essentiellement
par des limons argileux parfois silteux.
Holocène marin
Les dépôts d’âge holocène se présentent sous trois faciès différents :
- Un faciès franchement marin, affleurant à la côte de Mahdia, de Chebba, de Hazag, de La Louza
et de Louata, il s’agit d’un dépôt carbonaté fossilifère, de couleur noire à la patine et jaune à rose à la
cassure, se déposant en discordance avec la formation Chebba.
- Un faciès mixte (marin et continental), qui affleure le long de la côte de Chebba-Jébéniana, il
s’agit du silt rouge à Cérithuims et à Hélix, parfois gypseux, témoignant d’une milieu lagunaire de
Sebkha de type exoréique. Ces dépôts contiennent parfois des niveaux encroûtés.
- Un faciès sableux, formant les dunes de la région de Ghédhabna.
Historique à Actuel
Les dépôts Historiques à Actuels peuvent être subdivisés en quatre ensembles :
Les sables éoliens et les argiles formant des lunettes autour des sebkhas.
Les dépôts limoneux-sableux grisâtres, à fragments de poterie affleurant au niveau de la côte de
Jébéniana.
Les dépôts argilo-gypseux de sebkhas.
Dépôt de plages : ce sont les sables de dunes actuelles, bien développées dans la région de Ghedhabna
(3 Km au Nord de Chebba).

B. APERÇU TECTONIQUE

Le Sahel est depuis longtemps considéré comme un domaine de plate-forme mésozoïque qui a
subi une importante subsidence par rapport au reste de la Tunisie centrale. La subsidence de ce
compartiment effondré a débuté vers l’Oligocène (Ellouz, 1984).
1. Structures de subsurface

Plusieurs études (Kammoun. 1981, Ben Ayed et al., 1983, Haller. 1983, N. Ellouz. 1984, Touati.
1985,Bobier. 1987, Bédir, 1995) montrent que les structures profondes du Sahel sont alignées selon une
direction atlasique et sont relativement compliquées. L’essentiel des structures de subb-surface révélées
par ces études sont :
- La structure de Chorbane qui correspond à un vaste ensemble structural dissymétrique. L’axe de
cette structure est généralement orienté EW. Les pendages du flanc méridional sont en moyenne de 6°
alors que le flanc septentrional est plus redressé, souvent vertical et parfois même légèrement déversé
(Haller, 1983).
162
- La structure de Ktitir est une structure profonde, qui à l’aspect d’un dôme de forme régulière,
sensiblement orienté E-W et affecté par de nombreux accidents (Haller, 1983). Sa partie septentrionale
représente le flanc méridional de l’anticlinal de Chérita.
- La structure de Zeramdine qui correspond à un monoclinal allongé EW située entre les deux
importants couloirs de décrochements EW de Mahdia et de Moknine (Kammoun et Zouari, 2002). Cette
structure est bordée au Nord par une faille EW normale dextre, à laquelle est associé un pli NE-SW, à
une seule terminaison nord (pli d’entraînement). Sa bordure sud est marquée par un réseau de failles
EW normales-dextres
- La flexure d’El Jem-Ksour Essaf est signalée par Jauzein (1967), elle s’exprime par l’alignement des
collines de Ksour Essaf-Sidi Alouane
2. Structures de surface
Les plis
Dans la région du Sahel, les déformations tectoniques ont engendré de vastes cuvettes synclinales,
qui sont séparées par des anticlinaux à moyens et à grands rayons de courbure. Ces cuvettes synclinales
sont parfois occupées par des sebkhas (sebkha d’El Ghorra, Sebkha d’El Jem et sebkha d’Enjila, etc.).
- Le monoclinal de Ksour Essaf forme un plateau basculé vers le Sud, constitué essentiellement
par des terrains d’âge pliocène supérieur marin coiffé par des dépôts encroûtés du Pléistocène inférieur
et en dessous desquels se trouvent les dépôts d’âge miocène. Ce monoclinal plonge de 5° environ vers le
SE
- Le pli anticlinal de Chorbane-El Jem correspond à un pli, d’axe N 70 5W (Sghaier A., 2004).
Le cœur de ce pli est formé par des dépôts continentaux d’âge mio-pliocène attribués à la formation
Ségui (Burollet 1983) et coiffé par la carapace du Pléistocène inférieur.
- Le Pli anticlinal de Jébéniana-Melloulech est d’un pli sub-horizontal d’axe N60, passant par
Dr Slah Chlalif (Sghaier A., 2004).
- L’ anticlinal de La Hancha est un pli horizontal d’axe N58 (Sghaier, 2004), à grand rayon de
courbure, dont le cœur est formé par des dépôts d’âge Mio-pliocène; ces derniers sont coiffés
essentiellement par la croûte feuilletée.
- L’anticlinal de Kerker, est à cœur formé par des dépôts d’âge mio-pliocène et ayant environ 15
km de long et 12 km de large. La retombée nord de cet anticlinal est marquée par l’anticlinal de
Zéramdine et sa retombée sud est la continuité du pli de Chorbane.
3. Les failles
- La faille de Salakta est une faille importante d’orientation moyenne EW, affectant la croûte
« villafranchienne »,
- Les failles de Sidi Abdel Aziz-Ras El Jazira à jeu vertical, de direction NW-SE (Sghaier,
2004),
- La faille de La Hancha est une faille de direction N140, visible sur une quarantaine de
Kilomètre. Elle sépare la plaine de La Hencha soulevée (110 m) de celle de Jébéniana (70 m); son
mouvement est normal décrochant dextre. Cette faille a été observée aussi par Kammoun et Karray en
2002
Un puits de surface à l’Est du plateau de La Hencha a montré que la croûte « villafranchienne »
dans le compartiment affaissé est à 22 m en subsurface (- 22 m) et dans le compartiment soulevé
(plateau de La Hancha) est à 8 m environ en dessus (+8 m) donc le jeu de faille de La Hencha depuis la
fin du Pléistocène inférieur (700.000 ans) jusqu’à l’actuel est de l’ordre d’une trentaine de mètre, c'est-
à-dire à raison de 43. 10-3 mm/an au moyenne
163
- La faille de Jébéniana est une faille de direction N150, visible sur une vingtaine de
Kilomètres, affectant le pli de Jébéniana et séparant la plaine de Jébéniana (70 m) de celle de
Melloulèch (50 m). Son mouvement est identique à celui de la faille de La Hencha, c’est à dire en
normal décrochement dextre.
- La Faille de Ksour Essaf est de direction E-W (Bédir et Bobier, 1987), elle affecte le Miocène
supérieur, le Pliocène et le Quaternaire encroûté. Son âge post-Villafranchien et anté-Quaternaire moyen
a été proposé par Kammoun, (1981) ; c’est une faille verticale, qui limite la plaine de Mahdia et le
monoclinal pliocène de Ksour Essaf
164

- Le graben de Ksour Essaf-Mahdia


La structuration de la région de Mahdia est caractérisée par l’existence du graben néogène plissé
de direction N90-120 (Bédir, 1988 et Bédir et al., 2001) limité au Sud par le monoclinal de la plate-
forme de Ksour Essaf.

L’étude structurale révèle la présence des plis orientés NE-SW à E-W et des failles NW-SE et
parfois EW.
L’analyse des déformations microtectonique affectant la croûte « villafranchienne » indique un
régime compressif NW-SE, avec une composante distensive NE-SW.
Ces déformations microtectoniques sont compatibles avec des déformations macrotectoniques qui
indiquent des plis NE-SW et des failles normales décrochantes NW-SE.

б2 (distensive)

б1

Schéma théorique de la déformation régionale au Quaternaire (Sghaier A., 2004)

La relation géométrique entre les unités lithostratigraphiques du Sahel laisse supposer que la
région a enregistré l’effet de deux phases compressives séparées par une phase distensive au cours du
néogène au quaternaire.
La première phase compressive, très subtile n’a de témoin que des plis à grand rayon de courbure.
Elle coïncide avec la phase atlasique intra-tortonienne très affirmée par ailleurs en Tunisie, se
trouve largement amortie au Sahel, responsable des plis anticlinaux et synclinaux de Jemmal et
Zeramdine et localement des failles inverse scellées par le Messénien inférieur marin.
La seconde, intra-pliocène, distensive marquée par des failles normales visibles dans la région de
Monastir. Elle est responsable à la discordance du Pliocène supérieur sur la formation Segui ou
son équivalent.
La troisième, également compressive, est post Pléistocène inférieur dont les témoins sont visibles
dans le plissement de la croûte saumon.
C. HYDROGEOLOGIE
Malgré sa grande façade maritime, la région du Sahel est plutôt endoréique et la plupart des
écoulements débouchent dans les sebkhas
Du point de vue hydrogéologique, aussi bien le Miocène que le Plio-Quaternaire renferment des nappes
qui sont les principaux aquifères de la région.
Le Miocène est essentiellement sableux avec des intercalations marneuses et argileuses. Le Plio-
Quaternaire couvre les différents bassins d’effondrement de la région. Il est constitué de dépôts argileux
au sein desquels s’intercalent des passées sableuses.
165

D. SUBSTANCES UTILES
La série stratigraphique dans la région du Sahel s’étend du Miocène supérieur jusqu’au quaternaire
récent, a surtout fourni les matériaux suivants :

Les argiles de la formation Saouaf sont utilisées essentiellement pour la fabrication de produits rouges
vue leur richesse en smectites elles nécessitent l’ajout d’un dégraissant (sable, chamotte, ...) avant leur
utilisation en briqueterie.

Les sables : on a essentiellement trois formations de sable dans la région du Sahel


Miocène : Ces sables sont utilisés surtout dans le bâtiment et la voirie. Leur utilisation pour la
fabrication de béton de qualité nécessite un ajout de sables grossiers.
Pliocène : Ces sables sont utilisés couramment dans le bâtiment et la voirie. L’équivalent de
sable qui oscille autour de 40% montre qu’il s’agit de sables légèrement pollués dont l’utilisation pour
la fabrication de béton est très risquée.
Tyrrhénien : Les sables du cordon littoral, qui affleurent le long d’une bande côtière, large de
quelques kilomètres, s’étendant de Hergla jusqu’à la région de Chebba, sont exploités intensivement par
une multitude de carrières, à tel point que les excavations envahissent les zones urbaines. Ce-ci entraîne
non seulement la dégradation du paysage, mais aussi des risques d’éboulement et d’invasion marine.
Il est important de préciser que ces sables sont carbonatés, leur teneur en CaO varie de 9 à 32% en dépit
de leur équivalent de sable qui reste toujours supérieur à 40%, ces sables ne peuvent pas être utilisés
pour la fabrication de béton de qualité. Toutefois ils sont très appréciés en technique routière et surtout
dans les couches de fondation et de base des chaussées.

Les calcaires.
Les roches calcaires sont signalées dans trois niveaux stratigraphiques :
• Le Messinien, Ces calcaires sont tendres et se prêtent bien à la taille. Ils sont activement exploités
par des galeries souterraines qui utilisent le système de chambres et piliers, pour la fabrication de
motifs décoratifs. Ils sont en cours d’épuisement. surtout aux environs des localités de Teboulba et
Bekalta et sur les rives de la sebkha de Moknine.
 Le Pléistocène inférieur (villafranchien), sous forme de croûtes saumon occupant surtout le sommet
des collines. Ces croûtes sont exploitées dans certaines régions pour la production de granulats. Les
résultats de la résistance à la fragmentation et à l’usure qui sont moyennes, limitent leur utilisation à
la confection de bétons hydrauliques. Toutefois la teneur élevée en silice, peut engendrer des risques
graves pour le matériel et le personnel (silicose)
Ces croûtes sont couramment utilisées comme pierres de construction.
 Le Tyrrhénien, sous forme de grès calcaires ou de calcaire gréseux dans la dune ancienne. Certaines
parties du cordon littoral tyrrhénien s’enrichissent en carbonate le calcium et deviennent consolidés.
Ceci permet leur utilisation comme pierres de construction et pierres de taille.
166

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Hassen (Sahel Tunisien). Mémoire de D.E.A.. Fac. des Sci. de Tunis.
Issel (1914) : Lembi fossiliferi quaternari e recenti osservati nella Sardegna meridionale dal prof. D.
Lovisato. SDC : (Ita) R.C. Realte Accad Linei vol. 23, pp. 759-770
Kammoun Y. (1981) : Etude néotectonique dans la région de Monastir-Mahdia (Tunisie Orientale).
Thèse doct. Troisième cycle. Acad. Paris, univ. Paris IX, Centre Orsay, 175 p.
Kammoun Y. et Karray M. R. (2001) : Exploitation des cartes topographiques pour l’établissement
d’une esquisse morphostructurale en Tunisie orientale. Guide pour la recherche des déformations
récentes et accidents actifs. Revue tunisienne de géographie N°32-2001 ; pp. 45-55.
Kamoun Y. et al. (2002) : Présentation de la carte géologique à 1/50.000 de Kerker, 8ème Journées de la
géologie tunisienne, lecture des cartes géologiques à 1/50.000 du Sahel, Tunis le 14 Mai 2002, pp. 48-
50.
Maalel F. (1994) – Note sur les ressources en eau du gouvernorat de Monastir.
Mahmoudi M. (1986) : Stratigraphie, sédimentologie et diagenèse des dépôts tyrrhéniens du Sahel
tunisien (Tunisie orientale). Thèse de doctorat de 3ème cycle, univ. Pari Sud, centre d’Orsay : 1986, 292
p., 80 fig.
Paskoff R. et Sanlaville P. (1976) : Sur le Quaternaire marin de la région de Mahdia, Sahel de Sousse,
Tunisie. C.R. Acad. Sci., Ser. D, T. 283, N° 16, pp. 217-219 ; 2 fig. ; 4 réf. Bibliogr.
Rabhi M. (2002) : Présentation des cartes géologiques à 1/50.000 de Sidi Bou Ali et Halk El Menzel,
8ème Journées de la géologie tunisienne, lecture des cartes géologiques à 1/50.000 du Sahel, Tunis le 14
Mai 2002, pp. 7-14.
Sghaier A. (2004) : Analyse morphostructurale de la région de Mahdia-El Jem-Jébéniana
(Tunisie Orientale) ; DEA, Faculté des Sciences de Tunis ; 83 p., 74 fig., 5 tab., 2004.
167

Documents cartographiques :
1. Cartes topographiques à 1/50.000
 Feuille de Mahdia
 Feuille de Kerker
 Feuille de Chebba
 Feuille d’El Jem
 Feuille de Jébéniana
 Feuille de La Hencha
2. Cartes géologiques à 1/50.000
 Carte géologique de Mahdia
 Carte géologique de Kerker
 Carte géologique de la Chebba
3. carte géologique à 1/500.000 de la Tunisie
168

DEUXIEME PARTIE
EXCURSION GEOLOGIQUE DANS LA REGION DU SAHEL

Monastir-Mahdia-Jébéniana

A. ITINERAIRE DE L’EXCURSION

Itinéraire et stations de l’excursion


169

B. DESCRIPTION GEOLOGIQUE DES STATIONS D’OBSERVATION

1. Première station : Discordance angulaire du Tyrrhénien sur du Miocène plissé

La tranchée exécutée le long du parcours du métro Sousse-Monastir, montre aux à la sortie de la


ville de Monastir, des dépôts tyrrhéniens de sables coquilliers à Strombes et à base conglomératique qui
reposent en discordance angulaire sur du Miocène plissé. Le Miocène correspond ici à des argiles à
passées lignitifères de la formation Saouaf.

b.

a.

c.
Première station

a. Tranchée exécutée le long du parcours du métro Sousse-Monastir


b. Discordance angulaire du Tyrrhénien sur les argiles lignitifères de la Formation Saouaf.
c. Vue de détail des conglomérats de la base du Tyrrhénien.
170

2. Deuxième station : Ksibet El Médiouni


Contact Tyrrhénien-Quaternaire continental

Le contact entre le Tyrrhénien et le Quaternaire continental est rarement observable en Tunisie


orientale. A Ksibet El Mediouni, la découverte de ce contact mérite d’être signalé. Par ailleurs, nous
pouvons observer des argiles marmorisées continentales, datant probablement du Pléistocène inférieur,
qui sont surmontées par la dune sableuse éolienne du Tyrrhénien.

Tyrrhénien

Quaternaire continental

Deuxième station
a. Vue panoramique de la carrière de Késibet El Médiouni
b. Contact Tyrrhénien-Quaternaire continental.
c. Détail de ce contact.
171
3. Troisième station : Cordon tyrrhénien et Flèche littorale d’El Jazira

Cordon tyrrhénien

Le cordon tyrrhénien affleure le long de la côte, sur une bande large de quelques centaines de
mètres. Il est formé par des dépôts carbonatés gréseux. Le modèle de dépôt est celui d’un cordon littoral
qui obéit à une dynamique de transgression-progradation.

Troisième station : Tombe puniques sculptées dans la colline formée par les calcaires du Réjiche.
Flèche littorale d’El Jazira
La flèche littorale d’El Jazira est l’une des flèches sableuses qui longent les côtes tunisiennes. Ces
flèches sableuses qui méritent d’attirer l’attention dans la mesure ou leur tendance évolutive donne des
renseignements sur la dynamique littorale.
La flèche littorale d’el Jazira se trouve à 25 km à vol d’oiseau au Sud- Est de Monastir, à
proximité de Rass Dimass. Elle est séparée par un chenal étroit et peu profond, de forme arquée et
convexe du côté de la mer. Elle a une longueur de 3 km et une largeur maximale de 300 m environ. La
topographie est caractérisée par des dunes basses, faites de sable gris et fixées par la végétation.

La flèche littorale d’El Jazira sur un extrait de la carte topographique à


1/50.000° de Moknine
172

Troisième station : Vue montrant la flèche littorale d’El Jazira séparée, au Sud, de la côte par un chenal de marée
qui permet la communication avec la lagune

4. Quatrième station : Echraf : Néostratotype de la formation Réjiche


Cette coupe est importante car on y retrouve les deux membres de la Formation Réjiche décrite
par Paskoff (1976). Cette station pourrait devenir un néostratotype de la formation car les deux
membres de la Formation y sont plus développés (15 mètres au total).
Il serait d’ailleurs important de préserver ce néostratotype car il est menacé par l’avancée
inébranlable des fronts de carrière voisins et il ne serait pas trop tard pour entreprendre une action de
préservation en sa faveur et de le classer comme réserve géologique naturelle.

Dépôts éoliens

Dépôts de plage

Quatrième station : Cordon littoral tyrrhénien à stombus Bibonius (formation Réjiche) affleurant dans
une carrière a Cheraf ; on distingue deux unités séparées par un niveau bréchique mono génique : une
unité basale à dépôts de plage et une unité supérieure à dépôts éoliens
173

b.

a. c.

Quatrième station : a. Unité basale à dépôts de plage de la formation Réjiche. b. Détail du faciès de
dépôt de plage avec des niveaux conglomératiques à galets roulés et bioclastes alternant avec des
calcaires à stratifications planaires. c. détail de la brèche monogénique à la base du calcaire oolithique
éolien.

Dépôts éoliens ou dunes


Ce sont des accumulations éoliennes de sable, le plus souvent quartzeux, à grains sub-arrondis
assez bien triés et très peu cimentés. Elles se présentent comme des corps dissymétriques de quelques
mètres à quelques dizaines de mètres de hauteur offrant une pente douce au vent. La pente sous le vent
étant plus raide et présentent des stratifications obliques. Il faut noter que l’orientation des dunes est
fonction de la direction des vents dominant et non de la topographie du bassin. Egalement l’obliquité
des strates ne dépasse jamais 30°, ce qui correspond à l’angle limite de non glissement des sables.

Cordon Réjiche : Echraf


174

5. Cinquième station : Biar El Aalia


Civilisation punique : exploitation du sel X = 603.72 Y = 225.09 Z = 13
L’homme a exploité le sel depuis longtemps, il a récolté le sel déposé par la mer, grâce à la
topographie et au climat
La dernière transgression tyrrhénienne, a laissé un chapelet de lagunes le long de la côte orientale
de la Tunisie. Certaines lagunes se sont transformées en sebkhas au cours de temps (c’est le cas de
sebkha d’Ennjila par exemple : région de Biar El Alia :Salakta-Chebba), à la suite du développement
des flèches littoraux (Cordon réjiche), qui ont fermé toutes communication avec la mer.
Les Puniques ont exploité le sel en optimisant les conditions naturelles et parfois artificielles
(Biar El Aalia) comme le creusement des drains pour remplir la sebkha par l’eau de mer. La
configuration générale des salines, utilise au mieux la topographie naturelle du littoral et le système de
production de sel repose sur l’évaporation solaire (période sèche). L’eau de mer va peu à peu se
transformer en saumure dans la sebkha (bassin peu profond).
Le rôle joué par le sel dans l’histoire du littoral est prépondérant. La présence de ces étangs salés
et poissonneux situés en bordure du littoral est pour les civilisations antiques un point d’ancrage pour
leur avenir et leur pérennité. La richesse donnée par l’exploitation de ces étangs fixe les populations et
les rend puissantes.

Sebkha

Cordon Réjiche

Cinquième station : Le cordon Réjiche : Cinquième station : Drain joignant la mer


barrière séparant la mer de Sebkha par Sebkha d’Ennjila

6. Sixième station : Tectonique post villafranchienne


- Failles de Sidi Abdel Aziz-Ras El Jazira: X = 606.18 Y = 209.02 Z = 12

Les failles de Sidi Abdel Aziz-Ras El Jazira, à jeu vertical de quelques mètres, de direction NW-
SE, ce résultat a été vérifié dans un puits de surface du compartiment affaissé, où on a rencontré la
croûte «villafranchienne» à quelques mètres par rapport à celle qui affleure à la surface. On peut parler
du horst de Sidi Abdel Aziz.
175

Photographie aérienne n° L24-35 1/80.000 Failles NW-SE de Sidi Abdel Aziz-Ras El Jazira

7. Septième station: Ouled Slim

Transgression tyrrhénienne : phase stationnaire : X = 601.27 Y = 202.61 Z=3


Au niveau de cette station, apparaît un faciès de la plage tyrrhénienne, où la faune à strombes de
la phase transgressive a laissé sa place à une faune d’espèces plus petites et diversifiées ayant vécu dans
un milieu plus tranquille de mer à faible énergie, confinée, sous une tranche d’eau de faible épaisseur et
très salée. De ce fait les cardiums sont petits et présentant des coquilles dissymétriques, des vénus et des
tellines sont également petites, à coquilles minces et fragiles. S’y ajoutent des petits Cérithes et mêmes
des tubules coralliaires.

Septième station : Dépôts tyrrhéniens à petites faunes : milieu confiné


176

8. Huitième station : Kalat Oum Salah (El Hencha)

Mio-Pliocène et Pléistocène inférieur : X = 574.36 Y = 200.39 Z = 120

Dans cette localité, on peut distinguer l’évolution verticale de faciès en allant de la formation
Ségui jusqu’au Quaternaire ancien (Pléistocène inférieur) matérialisé par la croûte dite
« villafranchienne »

Septième station : Vue panoramique de la coupe de Kalat Oum Salah : dépôts


de la formation Ségui coiffés par la croûte saumon

La formation Ségui d’âge Mio-pliocène est représentée de bas en haut par :


- Des argiles brun-rougeâtres légèrement gypseuses,
- Des sables grossiers jaunes à rouges au sommet et fins de couleur jaune et blanche à la base
Quant au Quaternaire ancien, Il s’agit d’une série continentale formée par des limons, des silts et
des argiles rouges légèrement gypseuses ; Cette série s’enrichie de plus en plus vers le sommet par des
calcaires et est coiffée au sommet par une croûte calcaire à Hélicidés épaisse de 0.5 à 1 m: C’est la
croûte dite « villafranchienne ». Elle coiffe des glacies d’ablation qui forme des monticules et des
« Hamadas »
177

Dalle calcaire très dure à Hélicidés (Croûte « villafranchienne »)

Tuf : concrétions calcaires à matrice carbonatée

Limons à concrétions calcaires concentrées

Limons rouges à tâche carbonatée et gypseuse

Sables jaunes fins

Argiles brun-rougeâtres légèrement gypseuses


2m

Série mio-pliocène-pléistocène inférieur : Région de Kalat Oum Salah (Sghaier A., 2004)
178

PROGRAMME
PREMIERE JOURNEE : 28 SEPTEMBRE 2005

8 00 Accueil et inscription des participants

9 00 Allocution de bienvenue par Monsieur le Directeur Général de l’Office National des


Mines.

9 10 Présentation du Système d’Information Géologique et Minière

9 30 Ouverture des IXèmes journées de Géologie Tunisienne par Monsieur le Secrétaire


d’Etat auprès du Ministre de l’Industrie, de l’Energie, des petites et moyennes
entreprises, chargé des énergies renouvelables et de l’industrie alimentaire

Première Séance

Le Système d’Information Géologique et Minière

Présidents de Séance : MM. : Mohamed Fadel Zerelli, Habib Mahjoub et Habib Ben
Salem

10 00 - Mise en place d’un Système d’Information Géologique et Minière : Conception


générale et organisation des données. J.F. Malon et L. Bouassida

10 15 - Normes et apports qualitatifs, Métadonnées du SIGM. M. Koundi, M. Ben Haj


Khlifa et M. Ben Haj Ali.

10 30 - Bases de données géochimiques (SIGM). Ch. Loukil, A. Guedria et A. Mansouri

10 45 - La cartographie géologique de base (1945-2005) du Rotring au Digitaliseur. H. Ben


Salem, M. M’Hadbi et M. Mansoura.
Pause café
179

Deuxième Séance

Le Système d’information Géographique au Service des Sciences de la terre.

Présidents de Séance : Rabia Mohamed Chedly, Rachid Sahli et M’Hamed Jouirou

11 15 - L'expérience du projet d'appui canadien à la géomatique pour le développement des


systèmes d'informations géographiques en Tunisie.
E. Deschènes et E. Cherni

11 30 - Application de la télédétection et du SIG pour la cartographie thématique des bassins


versants et du potentiel des risques d’inondation, Etude de cas en Tunisie. M.
Louhaïchi, E. Johnson Douglas et Z. Louhaïchi.

11 45 - Application du SIG pour l’optimisation de la recherche des sites préférentiels de


recharge des nappes phréatiques et de développement agricole. M. Maaref, M. Mjeli
et A. Ben Mammou.

12 00 - Apport du SIG dans la mise en valeur des potentialités carbonatés en Tunisie Centre-
Ouest- Implication économique. M. Azizi, A. Ouertani, M. Jouirou et A. Mansouri

12 15 - Etude des aléas des risques naturels dans la zone de Sebkhet Séjoumi(Tunis). R.
Maamri, M. El Koundi, M.Mansoura, M. Rabhi et M. Ben Haj Ali.

Déjeuner
Troisième Séance

Apports des nouvelles techniques en Géologie

Présidents de Séance : Essaïd Laatar, Lucia Memmi et Abderrazzak Guedria

14 30 - Apport de la télédétection et de la sismique réflexion pour la définition de la typologie


des structures plicatives observées dans l’axe Biskra-Négrine en Algérie ; M. Issad et
O. Benamer

14 45 - Apports de la gravimétrie dans la caractérisation géostructurale et l’exploration


minière de Nefza-Zahret Medien. K. FAhem, Mohamed Hedi Inoubli, Abdelbaki
Mansouri, J. Dhifi et F.Dhaha.

15 00 - Ultra structure et organisation interne des masses du Trias salifère du Maghreb


oriental : illustration d’un dispositif diapirique. N. Htira, A. Braham, A. Sallemi, W.
Zouari et A. Mansouri.

15 15 - Utilisation de l’imagerie spatiale pour l’étude des formations cambro ordovicienne


(Tassili- N. Ajjes-Algérie). O. Benamer et N. Mokhtar.
180

Pause café

Quatrième Séance
La Cartographie numérique au service du développement durable

Présidents de Séance : Rached Bou Semma, Abdelbaki Mansouri et Hedi Ben Frej

15 45 -  
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16 00 - Les nouvelles technologies cartographiques numériques à l’O.T.C. F. Smida

16 15 - Présentation d’un Atlas de 14 cartes géologiques numérisés du Sahel de Sfax.


Conception de bases de données cartographiques. S. Bouaziz, N. Rebaï, M. Yermani,
R. Ghribi et H. Ben Dhia

16 30 - Cartographie géologique de synthèse à partir des cartes numériques ; Exemples : Carte


géologique de la Tunisie 1/ 2 000 000. M. Mansoura, M. M’Hadbi, H. Ben Salem et
M. Ben Haj Ali

16 45 - Elaboration d’une base de données hydrogéologiques pour la région de Gabés. E.


Chandoul Riahi, N. Rebai, S. Bouaziz et H. Ben Dhia.

17 00 - Modélisation conceptuelle de la carte des ressources en eau à 1/1 000 000. E.M.
Essid, M. El Koundi, M. Rabhi et F. Zargouni

DEUXIEME JOURNEE : 29 SEPTEMBRE 2005

Cinquième Séance :
Géologie Générale.

Présidents de Séance : Farouk Kchouk et Mohsen Jouirou

8 30 - Mise en évidence d’une importante phase tectonique néo-tyrrhénienne : A. Sghaier,


M. Hassine et M. Ouaja

8 45 - Exploitation des carrières dans l’antiquité dans la région de Mahdia. M. Ouaja et M.


Younès.

9 00 - Gîtologie prévisionnelle et potentialité minière liées aux formations de Cap Rock.


Exemple la partie médiane de la zone des diapirs triasiques de Tunisie septentrionale.
M. Hammami, A. Smati, M.H. Inoubli ; A. Mansouri, F. Dhaha et J. Dhifi
181
9 15 - Biostratigraphie et Paléoenvironnement des dépôts Paléocène supérieur-Eocène
inférieur dans la zone des écailles (Tunisie septentrionale). R. Ayed Haj Frej, K. Ben Ismaïl,
S. Gardin et R. Alouani.

Pause café

Sixième Séance :
Apport de la normalisation des données géologiques pour l’évolution du Système
d’Informations

Présidents de Séance : Fouad Zargouni et Ali Abbes

10 00 - Les données SRTM, une nouvelle sources de données topographiques. M. El Koundi,


E.M. Essid et M. Ben Haj Ali

10 30 - Tendance architecturale pour la gestion des données géographiques.


M. Gaafar et Z. Ben Rejeb

10 15 - Développement d’une Base de Donnée Géodynamique relative aux données


géologiques, Sismique, géochimiques et topographique pour la modélisation de la
déformation dans l’espace et dans le temps. Khmiri, N. Rebaï, et M.M. Turki.

10 45 - Le découpage lithostratigraphique et Paléogéographique pour un système numérique


de la carte géologique de la Tunisie. M. Ben Haj Ali

11 00 Débat et Discussion

12 30 Clôture par Madame la Secrétaire d’Etat chargée de l’Informatique, de l’Internet


et des Logiciels libres.

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