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DES MUTUELLES
DE SANTÉ EN AFRIQUE
STEP
Le programme global Stratégies et Techniques contre l’Exclusion sociale et la Pauvreté (STEP) du
Bureau international du Travail (BIT) intervient dans deux domaines thématiques interdépendants:
extension de la protection sociale aux exclus et approches intégrées d’inclusion sociale.
STEP appuie la conception et la diffusion de systèmes novateurs destinés à la protection sociale
des populations exclues, notamment de l’économie informelle. STEP travaille en particulier sur les
systèmes basés sur la participation et l’organisation des exclus. Il œuvre également au
renforcement des liens entre ces systèmes et les autres mécanismes de protection sociale. Il
soutient ainsi la mise en place de systèmes nationaux de protection sociale cohérents basés sur les
valeurs d’efficacité, d’équité et de solidarité.
STEP situe son action en matière de protection sociale dans le cadre plus large de la lutte contre la
pauvreté et l’exclusion sociale. Il s’attache en particulier à une meilleure compréhension des
phénomènes d’exclusion sociale et au renforcement, sur le plan méthodologique et stratégique,
des approches visant à réduire ce problème. STEP met l’accent dans ce domaine sur les
articulations entre les niveaux locaux et nationaux tout en contribuant aux travaux et agendas
internationaux.
Dans ses interventions, STEP combine différents types d’activités: réalisation d’études et de
recherches, production d’outils méthodologiques et d’ouvrages de référence, exécution de
projets sur le terrain, appui technique à la définition et à la mise en œuvre de politiques, formation
et mise en réseaux des acteurs.
L’action du programme s’inscrit dans l’intervention plus large du Service Politiques et
Développement de la Sécurité Sociale et en particulier dans la Campagne mondiale sur la
sécurité sociale et la couverture pour tous.
Programme STEP
Service Politiques et Développement de la Sécurité Sociale
Bureau international du Travail
4, route des Morillons
CH - 1211 Genève 22, Suisse
Tél. (41 22) 799 65 44
Fax (41 22) 799 66 44
E-mail: step@ilo.org
INTERNET: www.ilo.org/step/publs
GUIDE DE GESTION
DES MUTUELLES
DE SANTÉ EN AFRIQUE
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annexe à la Convention universelle pour la protection du droit d’auteur. Toutefois, de courts passages pourront être
reproduits sans autorisation, à la condition que leur source soit dûment mentionnée. Toute demande d’autorisation de
reproduction ou de traduction devra être adressée au Bureau des publications (Droits et licences), Bureau international du
Travail, CH-1211 Genève 22, Suisse. Ces demandes seront toujours les bienvenues.
BIT
Guide de gestion des mutuelles de santé en Afrique
Genève, Bureau international du Travail, Programme Stratégies et Techniques contre l’Exclusion sociale et la Pauvreté
(STEP), 2003
Les désignations utilisées dans les publications du BIT, qui sont conformes à la pratique des Nations Unies, et la présentation
des données qui y figurent n’impliquent de la part du Bureau international du Travail aucune prise de position quant au
statut juridique de tel ou tel pays, zone ou territoire, ou de ses autorités, ni quant au tracé de ses frontières.
Les articles, études et autres textes signés n’engagent que leurs auteurs et leur publication ne signifie pas que le Bureau
international du Travail souscrit aux opinions qui y sont exprimées.
La mention ou la non-mention de telle ou telle entreprise ou de tel ou tel produit ou procédé commercial n’implique de la
part du Bureau international du Travail aucune appréciation favorable ou défavorable.
Les publications du Bureau international du Travail peuvent être obtenues dans les principales librairies ou auprès des
bureaux locaux du BIT. On peut aussi se les procurer directement, de même qu’un catalogue ou une liste des nouvelles
publications, à l’adresse suivante: Publications du BIT, Bureau international du Travail, CH-1211 Genève 22, Suisse, ou par
email: pubvente@ilo.org ou par notre site web: www.ilo.org/publns
Le catalogue des publications du programme STEP est disponible sur le site web: www.ilo.org/step/publs
Imprimé en Italie
Avant-propos
Il est estimé que l’exclusion de la protection sociale en matière de santé
touche aujourd’hui près de quatre-vingt pour cent de la population de la
plupart des pays d’Afrique sub-saharienne et d’Asie du sud et près de la
moitié de la population d’un grand nombre de pays d’Amérique latine et du
reste de l’Asie. En Europe de l’Est, malgré des conditions contrastées selon
les pays, l’exclusion est aussi très importante. Les facteurs d’exclusion sont
multiples: nature de l’emploi, capacité contributive, législation, qualité et
volume de l’offre de soins, répartition géographique des services,
discrimination ethnique ou sexuelle, tabous, etc. Les personnes exclues sont
souvent victimes de plusieurs de ces facteurs. C’est dans l’économie
informelle que le déficit de protection sociale est le plus grand et, plus
globalement, que la qualité de l’emploi est la plus faible.
Face à ce constat, la Conférence internationale du travail (CIT) — qui
regroupe les représentants des gouvernements, des organisations
d’employeurs et des organisations de travailleurs des 175 pays membres de
l’Organisation internationale du Travail — a débouché en 2001 sur un
nouveau consensus1 en matière de sécurité sociale qui stipule notamment
que «priorité absolue doit être donnée à la conception de politiques et
d’initiatives propres à faire bénéficier de la sécurité sociale ceux qui ne sont
pas couverts par les systèmes en vigueur» (CIT, 2001). Afin de promouvoir
et de mettre en pratique les conclusions de ce nouveau consensus, le
Bureau international du Travail (BIT) a lancé en 2003 une «Campagne
mondiale sur la sécurité sociale et la couverture pour tous».
En Afrique, l’exclusion de la protection sociale est particulièrement
préoccupante au regard de l’ampleur de la pauvreté. Les crises
économiques conjuguées à un désengagement de l’Etat ont eu pour
conséquence une réduction des dépenses publiques. Le secteur de la santé
a été l’un des plus fortement affectés par cette situation: la gratuité des soins
pour tous a laissé progressivement la place à des systèmes de recouvrement
des coûts faisant appel à la contribution des utilisateurs des services de
santé. Les systèmes de recouvrement des coûts ont certes contribué à
améliorer la disponibilité et la qualité des services de santé mais ils ont
également rendu l’accès aux soins plus difficile pour les personnes
disposant de revenus modestes.
Les régimes formels de sécurité sociale n’ont pu apporter de solutions à
grande échelle à cette difficulté. De ce fait, on assiste, depuis quelques
années, à l’essor de nombreux systèmes de protection créés par d’autres
acteurs que les Etats: communautés, ONG, organisations de travailleurs,
organisations d’employeurs, coopératives, etc. Les mutuelles de santé
constituent l’une des formes prises par ces systèmes. Elles associent les
principes d’entraide et de solidarité au mécanisme de l’assurance. Elles
présentent un réel potentiel en matière d’amélioration de l’accès aux soins
v
et de diminution du risque financier lié à la maladie. Toutefois, ces
mutuelles sont de création récente en Afrique et, bien qu’elles fassent l’objet
d’un développement rapide, elles restent fragiles. Les compétences en
matière de gestion, de suivi et d’évaluation notamment sont encore rares et
doivent être développées afin de consolider cette dynamique mutualiste. Le
programme STEP du BIT a produit ce guide pour contribuer à répondre à ce
besoin de consolidation. Ce guide est basé sur l’expérience et la
contribution de multiples acteurs en Afrique. Il propose des connaissances
et des techniques adaptées aux besoins et au stade actuel de
développement des mutuelles africaines.
vi
Remerciements
Ce guide a été produit par le programme «Stratégies et Techniques contre
l’Exclusion sociale et la Pauvreté» (STEP) du Service Politiques et
Développement de la Sécurité Sociale du BIT. Il est basé notamment sur le
travail des experts nationaux du programme qui ont considérablement
enrichi le contenu de ce guide. De nombreux autres acteurs du
développement des mutuelles de santé ont collaboré à sa production. Le
programme STEP remercie chaleureusement toutes ces personnes pour
leurs commentaires et leur appui.
Le guide a également bénéficié de l’apport de l’Alliance internationale de
la Mutualité (AIM). Un remerciement particulier à Alain Coheur (AIM) pour
ses contributions lors de l’élaboration du guide.
vii
Table des matières
Introduction.................................................................................................. 1
ix
Chapitre 4 L’organisation des réunions ................................................ 56
4.1 La préparation et le déroulement des réunions ............... 57
4.2 Le suivi des réunions ........................................................ 60
x
Chapitre 3 Le déroulement des opérations comptables .....................141
3.1 La comptabilité classique .................................................142
3.2 La comptabilité “américaine” ...........................................144
3.3 La comptabilité de trésorerie............................................147
3.4 Le partage des travaux de comptabilité entre
la mutuelle et une structure externe ................................151
3.5 Les autres documents comptables....................................153
Chapitre 4 Les travaux de fin d’exercice ...............................................157
4.1 La révision générale des comptes ....................................157
4.2 La régularisation des comptes..........................................161
4.3 Les amortissements ..........................................................165
4.4 Les provisions ...................................................................167
4.5 Les particularités de l’enregistrement des cotisations
en fonction des systèmes comptables utilisés...................168
Chapitre 5 La clôture et la réouverture des exercices .........................171
5.1 La balance........................................................................172
5.2 La clôture de l’exercice.....................................................173
5.3 L’ouverture d’un nouvel exercice .....................................176
xi
Partie 7 Le contrôle, le suivi et l’évaluation ...........................217
Chapitre 1 Le contrôle interne ................................................................219
1.1 Le contrôle par le Comité de Surveillance (CS) ................220
1.2 Le contrôle par l’Assemblée Générale (AG) .....................223
Chapitre 2 La synthèse des informations de suivi:
le tableau de bord ................................................................225
2.1 Le tableau de bord ...........................................................225
2.2 La résolution des problèmes identifiés .............................233
Chapitre 3 L’analyse de la viabilité financière et
économique d’une mutuelle de santé ................................235
3.1 L’analyse de la situation financière par les ratios ............236
3.2 L’analyse de la viabilité économique ...............................241
Chapitre 4 L’évaluation et les ajustements
du fonctionnement d’une mutuelle de santé.....................244
4.1 L’évaluation......................................................................245
Glossaire .......................................................................................................255
Bibliographie ..............................................................................................259
Index ................................................................................................................269
xii
Introduction
Le programme STEP contribue au renforcement des connaissances et des compétences des
acteurs du développement des mutuelles de santé en Afrique. La production d’outils
méthodologiques et didactiques constitue l’une des activités prioritaires du programme.
Destinés aux formateurs, promoteurs, responsables d’organisations communautaires et ces
outils permettent d’acquérir des compétences pratiques et d’accroître la capacité des
utilisateurs en matière d’analyse et de maîtrise des techniques mutualistes.
Les outils sont le résultat d’un travail systématique de capitalisation des savoirs et des
expériences dans le domaine des mutuelles de santé. Ces outils sont produits sur la base de
processus participatifs associant des praticiens, des chercheurs, des responsables et des
pédagogues provenant généralement de plusieurs pays. Les outils font l’objet de tests et
d’une validation avant leur diffusion à grande échelle. Ils sont continûment enrichis,
perfectionnés et actualisés.
Ce guide consacré à «la gestion des mutuelles de santé en Afrique» complète l’ensemble
d’outils méthodologiques et didactiques déjà disponible et cherche à répondre à un besoin
fort exprimé par les promoteurs, les administrateurs et les gestionnaires des mutuelles de
santé dont les compétences en gestion sont insuffisantes.
La partie 1 introduit les principes mutualistes de base et leur incidence sur la gestion de
l’instrument complexe que constitue l’assurance. Les notions de base relatives
à l’assurance santé, aux fonctions principales de la gestion ainsi qu’à leurs
interrelations y sont présentées.
La partie 4 traite de la comptabilité d’une mutuelle de santé. Etant donné la diversité des
utilisateurs du guide, le contenu de cette partie se limite aux notions de base
de la comptabilité, du fonctionnement des comptes et des travaux nécessaires
en cours et en fin d’exercice. Elle aidera les utilisateurs à tirer profit des
données issues de la comptabilité.
La partie 6 traite des risques liés à l’activité d’assurance qui influent sur la viabilité de la
mutuelle et contre lesquels elle doit se prémunir par un ensemble de mesures
techniques et financières. Ces différents risques et les mesures permettant de
les prévenir sont décrits et illustrés. Cette partie devrait permettre aux
utilisateurs de consolider la situation financière de la mutuelle en parant aux
conséquences de la survenue de ces risques.
2
organes de la mutuelle ainsi que les outils de contrôle et de pilotage à mettre
en place, notamment le tableau de bord. Une méthodologie d’évaluation est
également décrite, par l’utilisation de différents ratios.
3
Il est donc nécessaire de disposer d’une vue d’ensemble de l’organisation et des mécanismes
de gestion avant de s’intéresser spécifiquement à une partie. Le chapitre 2 de la partie 1 sous
le titre «les fonctions, domaines et principes de la gestion d’une mutuelle de santé» peut servir
d’introduction dans le cadre d’une formation portant sur un aspect de la gestion traité dans
une autre partie.
Ce guide peut être utilisé comme outil:
l de référence pour les administrateurs et les gestionnaires des mutuelles de santé ainsi que
pour les structures d’appui;
l d’appui à des formations sur la gestion d’une mutuelle de santé. Dans ce cadre, les
exemples présentés seront utiles à la préparation de travaux de groupes ou d’exercices
individuels.
Le guide peut également être utilisé comme un outil de référence pour d’autres systèmes de
micro-assurance, tels qu’une assurance gérée par un prestataire de soins ou par une
institution de microfinance. En effet, si l’organisation de ces systèmes diffère de celle, très
spécifique, d’une mutuelle, ceux-ci reposent cependant sur le même instrument: l’assurance.
4
Part
Pa rtie
ie 1
Introduction
à la gestion
d’une mutuelle
de santé
5
Les mutuelles de santé mettent en jeu un instrument financier complexe, l’assurance, qui
nécessite le recours à des techniques et outils de gestion rigoureux et spécifiques. Cette
première partie situe les bases, enjeux et spécificités de la gestion d’une mutuelle de santé.
Elle est composée de deux chapitres:
3 Le terme cotisation est généralement employé dans le cadre des mutuelles de santé; on parlera de prime pour une
assurance commerciale. Ces deux termes désignent la somme d’argent versée par chaque adhérent pour pouvoir
bénéficier des services de l’assurance.
4 Mutuelles de santé en Afrique: Caractéristiques et mise en place. Manuel de formateurs, BIT/STEP, ANMC, WSM,
Genève, 2000.
5 Cf. Plate-forme d’Abidjan, Stratégies d’appui aux mutuelles de santé en Afrique, BIT/STEP, USAID, GTZ, ANMC,
WSM, 1998.
6 Mutuelles de santé en Afrique: Caractéristiques et mise en place. Manuel de formateurs, BIT/STEP, ANMC, WSM,
Genève, 2000.
7 Mutuelles de santé en Afrique: Caractéristiques et mise en place. Manuel de formateurs, BIT/STEP, ANMC, WSM,
Genève, 2000.
Réalisation d’excédents
Paiement
des prestations
maladie
Constitution Actions
des réserves sociales
Prime pure
Elle correspond au montant de la garantie (montant pris en charge par l’assurance) face à un
risque couvert. Cette prime est calculée le plus souvent en utilisant la formule suivante8:
Charge de sécurité
L’introduction d’une «charge de sécurité» est liée:
l à l’incertitude concernant le taux d’utilisation et le coût moyen. Très souvent, ces paramètres
sont estimés sur la base de données peu fiables (notamment les fréquences de survenue des
risques). D’autre part, l’introduction de l’assurance induit le plus souvent un changement de
comportement des assurés et des prestataires. Ce changement de comportement peut
conduire à une augmentation du taux d’utilisation et du coût moyen (voir partie 6);
l à la taille de la mutuelle. Le calcul de la prime pure repose sur une estimation du taux
d’utilisation. L’estimation statistique de ce taux sera d’autant plus fiable que le nombre
d’adhérents est important. Dans une mutuelle de petite taille, il est possible que le taux réel
d’utilisation des services soit supérieur à celui utilisé dans le calcul de la cotisation. Les
dépenses réelles en prestations dépasseront alors les dépenses estimées.
8 Pour une formule d’application plus générale: Prime pure (pour une acte) = Probabilité de «consommer» l’acte
Quantité moyenne consommée Coût unitaire moyen de l’acte.
Excédent unitaire
Il est fixé en pourcentage du total des trois éléments précédents. Le montant à dégager varie
selon la législation, la situation financière de la mutuelle, ses perspectives de développement,
etc.
La formule ci-dessus permet de déterminer la valeur unitaire de la cotisation par individu, par
service de santé couvert et par an. Par conséquent, et en première approximation, si plusieurs
services de santé sont couverts, la cotisation individuelle totale est égale à la somme des
cotisations relatives à chaque service.
La cotisation annuelle peut être fractionnée par jour, mois, trimestre, etc. Celle-ci doit en effet
être adaptée aux caractéristiques des revenus du public cible.
Lors de la mise en place d’une mutuelle de santé, il est souvent difficile de disposer de toutes
les données nécessaires à un calcul fiable des cotisations. Cette difficulté concerne en
particulier les taux d’utilisation. L’estimation des coûts moyens peut également poser
problème surtout lorsque le paiement des actes et des prescriptions est éclaté (à l’inverse,
cette difficulté disparaît lorsque le prestataire de soins pratique une tarification forfaitaire,
surtout si celle-ci inclut les médicaments).
Face à ces difficultés et quels que soient les moyens utilisés durant l’étude de faisabilité, la
mutuelle devra mettre en place un mécanisme rigoureux de suivi des coûts moyens et des
taux d’utilisation. Ainsi, la mutuelle pourra procéder, sur la base des valeurs observées dans
la réalité, aux ajustements des données utilisées dans le calcul de la cotisation. La mutuelle
entrera ainsi dans un processus de test et de correction (éventuelle) du montant de ses
cotisations qui peut s’étaler sur plusieurs exercices. Ajuster le montant des cotisations est de
première importance pour la viabilité de la mutuelle.
9 Mutuelles de santé en Afrique: Caractéristiques et mise en place. Manuel de formateurs, BIT/STEP, ANMC, WSM,
Genève, 2000.
Cas de formations Les services des formations sanitaires créées par la mutuelle peuvent
sanitaires créées être proposés aux bénéficiaires et aux non-bénéficiaires, avec des
par la mutuelle tarifs préférentiels en faveur des premiers.
Pour des questions de bonne organisation et de transparence, et pour
pouvoir évaluer distinctement les performances des différentes
structures, la comptabilité de la mutuelle et celle de ses formations
sanitaires doivent toujours être tenues séparément, même au cas où
les non-bénéficiaires n’auraient pas accès aux services proposés.
Quelle que soit sa taille, une mutuelle de santé est comparable à une entreprise commerciale
et n’échappe pas à l’obligation de mettre en place une gestion efficace. Mais une mutuelle
de santé a ses propres caractéristiques qui lui imposent de concevoir et de mettre en place
des modalités de gestion spécifiques.
l L’assurance santé est un outil financier doublement particulier:
4 les adhérents paient des cotisations pour se protéger contre des risques précis mais
dont la survenue est incertaine;
4 la mutuelle de santé ne connaît avec précision le prix de revient du produit
d’assurance qu’elle propose à ses adhérents qu’à l’issue de la période couverte.
l L’assurance repose sur la notion d’obligation entre l’assureur (la mutuelle de santé) et
l’assuré (l’adhérent):
4 en cas de survenue d’un risque couvert, la mutuelle garantit à l’adhérent la prise en
charge totale ou partielle de ses dépenses. Cette garantie induit l’obligation pour la
mutuelle d’être constamment en mesure de remplir ses engagements;
4 en contrepartie de cette garantie, l’adhérent s’engage à verser régulièrement ses
cotisations, faute de quoi la mutuelle peut lui retirer son droit aux prestations.
l La mutuelle met en jeu un financement collectif de la santé qui repose sur des principes
tels que la solidarité, le fonctionnement démocratique ou le but non lucratif. Ces
principes influencent grandement les modalités de gestion de la mutuelle.
Ce chapitre est plus spécifiquement consacré à la description des fonctions, domaines et
principes de gestion d’une mutuelle de santé. Il met en avant ce que ces notions ont de
particulier dans le cas des mutuelles de santé mais rappelle également leur sens plus général,
commun à toute organisation.
Le recouvrement Cette fonction vise à assurer la rentrée des cotisations. Elle regroupe
des cotisations plusieurs activités:
et des droits
4 le recouvrement et l’encaissement des droits d’adhésion et des
d’adhésion
cotisations;
4 le recouvrement des arriérés;
4 la tenue des documents de gestion relatifs au recouvrement des
droits d’adhésion et des cotisations.
Gestion
prévisionnelle Calcul des Préparation du
cotisations Calcul des
(gestion prochain exercice:
cotisations
financière) budget, etc.
Gestion
des risques liés Elaboration
à l'assurance des mécanismes
de prévention
Elaboration des Prévention Prévention
mesures de prévention des risques des risques
Tableau Contrôle
Contrôle Contrôle Contrôle
Contrôle, de bord
Quelques interrelations entre les domaines de gestion
suivi Evaluation
Suivi des Suivi des Suivi des
et évaluation prestations
adhésions cotisations
Gestion Sensibilisation
des ressources
humaines Besoins
Animation Formation
en formation
Formation Information
BIT/STEP
Guide de gestion des mutuelles de santé en Afrique
2.4 L’incidence des principes mutualistes sur la gestion
d’une mutuelle
Comme il a été présenté dans le chapitre précédent, la mutualité repose sur un ensemble de
principes qui lui sont propres. Parmi ces principes, ceux présentés ci-dessous ont une
incidence particulièrement forte sur la gestion de la mutuelle.
Autonomie Une mutuelle de santé est une structure privée et indépendante des
et liberté pouvoirs publics, des organisations confessionnelles ou des groupes
d’intérêts. Sa gestion ne doit donc pas être soumise à l’ingérence de
tiers. Elle doit s’exercer dans le respect de la législation en vigueur.
Souci d’économie Dans un contexte de revenus faibles des adhérents, une mutuelle
dispose de moyens financiers très limités. Elle doit donc opérer dans
un souci constant d’économie. Il ne s’agit pas de proposer une
assurance au rabais, mais de rationaliser l’activité, en particulier les
frais de fonctionnement.
Normalisation Une mutuelle doit adopter, autant que possible, une gestion basée
sur des procédures et des documents normalisés (journaux, livres,
compte de résultat et bilan) en conformité avec la législation.
L’organisation
administrative
d’une mutuelle
de santé
25
Le fonctionnement d’une mutuelle de santé est sous la responsabilité de différents organes et
acteurs. La manière dont les responsabilités sont réparties entre ces derniers, la capacité dont
ils disposent pour accomplir leurs tâches auront un effet déterminant sur le fonctionnement
de la mutuelle. Cette partie est consacrée à ces questions. Elle comporte quatre chapitres.
L’organisation interne d’une mutuelle de santé doit faire l’objet d’une attention particulière
car elle conditionne, entre autres, l’efficacité du fonctionnement et le respect des principes
mutualistes.
La structuration et les organes d’une mutuelle de santé doivent favoriser la démocratie,
l’entraide, la solidarité, la responsabilité et la participation active de tous les adhérents.
Le comité d’exécution
Le schéma le plus fréquent est la mise en place d’un CE, appelé
également comité exécutif ou comité de gestion, composé de
membres élus au sein du CA.
Il s’agit généralement de l’organe le plus actif de la mutuelle car c’est
sur lui que repose la gestion quotidienne des activités.
Lorsqu’une mutuelle offre plusieurs services (assurance santé,
formation sanitaire, microcrédits, etc.), le CE peut mettre en place des
groupes de travail ou des commissions qui suivent chaque service.
En matière de gestion
l Contrôler l’exactitude de la comptabilité et la
régularité des opérations financières:
— vérifier les écritures des documents
comptables;
— faire un rapprochement entre les différents
documents;
— faire l’inventaire de la caisse;
— remplir les fiches de contrôle.
l Contrôler la bonne utilisation des documents de
gestion des adhésions, des cotisations et des
prestations.
l Contrôler la bonne marche des mécanismes de
suivi.
Exemple
Une mutuelle de santé intervient dans plusieurs villages et hameaux. Ses principaux objectifs
sont:
l couvrir les dépenses de santé des bénéficiaires au centre de santé communal et à l’hôpital
régional;
l favoriser l’accès aux médicaments et aux soins de base.
Pour atteindre ces objectifs, la mutuelle couvre en partie les consultations ambulatoires, les frais
de maternité, les petites hospitalisations au centre de santé et les hospitalisations à l’hôpital
provincial. Elle s’associe à un programme de développement local dont l’une des activités est
de former des agents de santé villageois chargés de délivrer des soins de base, d’orienter les
malades vers les services de santé et de distribuer des médicaments.
Les moyens financiers et humains de la mutuelle étant limités, celle-ci décide de mettre en place
un nombre réduit d’organes tout en séparant ses deux activités: assurance et formation des
agents de santé.
Son organigramme est très simple et présente les particularités suivantes:
l l’AG annuelle est l’organe souverain de la mutuelle. Elle réunit les adhérents des villages et
hameaux. Les autorités locales ainsi que des représentants des formations médicales
couvertes et du programme de développement local y sont également invités. Vu les
difficultés pour réunir tous les adhérents, une grande partie des attributions de l’AG est
déléguée au CA dont les membres ont notamment pour fonction de représenter les adhérents
de leur groupement mutualiste;
l dans chaque village est constitué un groupement mutualiste qui est dirigé par une assemblée
mensuelle des adhérents du village. Cette assemblée se réunit au moment du paiement
mensuel des cotisations;
l dans chaque groupement, un bureau de trois membres collecte les cotisations et regroupe
les attestations de soins des bénéficiaires;
Organigramme de la mutuelle
Assemblée
générale
Conseil
d'administration
Comité de
surveillance
Comité Comité
de gestion de gestion des
de l'assurance agents de santé
Agents
Bureau Bureau Bureau de santé
La gestion d’une mutuelle de santé repose sur un certain nombre de fonctions. Celles-ci
regroupent de multiples tâches réparties entre différents acteurs.
Pour réaliser cette répartition des tâches, il faut, au préalable, clairement identifier tous les
acteurs appelés à intervenir dans le fonctionnement de la mutuelle. Il faut également
observer quelques règles:
l les postes de décision, ceux d’exécution et ceux de contrôle doivent être séparés;
l les responsabilités doivent être clairement définies;
l la charge de travail doit être bien équilibrée entre les différents acteurs, surtout au sein de
la mutuelle;
l la formation nécessaire à la réalisation des tâches doit être assurée pour chaque acteur.
Ce chapitre passe en revue les acteurs possibles du fonctionnement d’une mutuelle de santé.
Il présente des outils utiles pour répartir les tâches entre ces acteurs. Enfin, il présente
quelques considérations relatives aux besoins de formation de ces derniers.
Le personnel bénévole
Il ne s’agit pas d’adhérents élus, mais de personnes qui réalisent, de
façon permanente ou occasionnelle, certaines activités au bénéfice
de la mutuelle. Ces personnes peuvent, par exemple, participer aux
actions d’animation et d’information de la population ou aider à
l’organisation des AG (préparation des salles, etc.).
L’assistance technique
Une mutuelle peut bénéficier d’une assistance technique, généralement
non rémunérée, qui peut provenir:
4 de mutuelles d’autres régions ou pays, de programmes de
développement, d’ONG, d’organisations internationales, d’agences
de coopération, etc.;
4 de structures sanitaires; celles-ci peuvent appuyer la promotion de
mutuelles de santé dans leur zone d’action;
4 de diverses structures locales (administratives, religieuses,
traditionnelles, etc.), qui interviennent souvent dans la
sensibilisation et dans la circulation de l’information.
ADHÉRENTS
Ressources Mission
Services Prestations
Cadre
Contrats de soins
juridique
MUTUELLE
PRESTATAIRES
ÉTAT DE DE SOINS
SANTÉ
Politiques Rémunération
de santé
Echanges d’informations
et fournitures des services
Appuis techniques Dispositifs de gestion
et financiers assistée
PRESTATAIRES AUTRES
DE SERVICES ET MUTUELLES
ASSISTANCE TECHNIQUE (Union)
Le tableau de rôle théorique construit, sur la base des documents et textes en vigueur
(statuts, règlement intérieur, manuel de procédures, etc.), permet de visualiser la manière
dont l’organisation de la mutuelle a été conçue et devrait fonctionner.
L’élaboration du tableau de rôle théorique présente plusieurs avantages importants
(surtout lorsqu’elle fait l’objet de séances de travail réunissant des mutualistes, des
prestataires de soins et d’autres acteurs):
4 en détaillant les tâches, les mécanismes, voire les documents, qui seront utilisés, la
construction du tableau de rôle favorise une bonne compréhension du
fonctionnement de la mutuelle et des tâches que chacun aura à accomplir;
4 l’élaboration du tableau de rôle est utile pour jeter les bases du règlement intérieur de
la mutuelle et des contrats avec les prestataires de soins;
4 le tableau de rôle théorique servira de base pour l’évaluation du fonctionnement sur
le plan organisationnel.
l Le tableau de rôle réel
Le tableau de rôle réel permet d’analyser la distribution des tâches telle qu’elle est
effectivement assurée au sein de la mutuelle. Son remplissage ne doit donc pas se faire
sur la base des textes réglementaires mais à partir des pratiques observées dans la réalité.
Cette analyse doit faire ressortir la fonctionnalité des divers organes et les responsabilités
effectives des différents acteurs. Il convient de:
4 vérifier l’existence d’un acteur pour chaque fonction figurant dans les tableaux de
rôle;
4 identifier d’éventuels dysfonctionnements dans les procédures et attributions
(duplications dans les responsabilités, croisement de responsabilité verticale et
horizontale, etc.);
4 apprécier la pérennité du dispositif de gestion, c’est-à-dire examiner dans quelle
mesure les fonctions et les tâches sont assurées par des acteurs n’étant pas appelés à
se retirer.
Le tableau de rôle réel est à rapprocher du tableau de rôle théorique. Il s’agit de mettre en
évidence les écarts entre la distribution des tâches prévue par les textes et celle constatée
dans la réalité. L’analyse portera sur:
4 les écarts entre ce qui est prévu et ce qui est effectué;
4 la recherche de l’origine de ces écarts;
4 l’appréciation des conséquences des écarts sur le bon fonctionnement de la mutuelle.
L’analyse des écarts entre les deux tableaux donne une première appréciation du
fonctionnement organisationnel de la mutuelle.
10 Cette partie est inspirée du Guide de suivi et d’évaluation des systèmes de micro-assurance santé, BIT/STEP, CIDR,
Genève, 2001.
Exemple
Une association d’appui à des groupements féminins d’une commune décide de promouvoir la
mise en place d’une mutuelle de santé. Un groupe de travail, constitué de représentantes des
groupements ainsi que d’animatrices de l’association, a défini les prestations et identifié les
prestataires de soins. Pour définir l’organisation et le fonctionnement de la mutuelle, le groupe
de travail se réunit avec les prestataires. Suite à cette réunion, les documents réglant le
fonctionnement et la gestion de la mutuelle sont finalisés. Sur la base de ces documents, le
tableau de rôle théorique suivant est élaboré (seule une partie des tâches est présentée ici):
Préparation du budget X X
Approbation du budget X
Exécution du budget X
Contrôle X
Formation et appui X
Demande d’adhésion X
Contrôle X
Suivi X
Prestations de soins X
Contrôle X
Suivi X
Comptabilité
Comptes annuels X X
Contrôle X
Audit X
Préparation du budget + + ++
Approbation du budget ++
Exécution du budget ++ +
Contrôle ++
Formation et appui ++
Demande d’adhésion ++
Contrôle ++ +
Suivi ++
Prestations de soins ++
Contrôle ++ +
Suivi ++
Comptabilité
Comptes annuels + ++
Audit ++
Légende:
+: Implication importante
++: Implication très importante
Ce tableau de rôle réel fait ressortir une intervention plus importante que prévu de l’association
dans le fonctionnement de la mutuelle. L’association réalise, par le biais de ses animatrices, une
partie des tâches liées au traitement des adhésions et à la comptabilité normalement dévolues
au CE.
Les causes de cette situation évoquées lors de l’AG sont les suivantes:
l les membres du CE maîtrisent encore mal les outils comptables. Il faudra donc compléter leur
formation;
l le traitement des adhésions nécessite une quantité de travail importante et des déplacements
mensuels dans tous les groupements qui sont répartis sur l’ensemble de la commune. Les
membres du CE ont très rapidement démontré leur incapacité à réaliser cette tâche trop
contraignante en termes de temps et de déplacements. Aussi, les animatrices, qui visitent
régulièrement ces groupements, sont-elles obligées de réaliser une partie des tâches de
collecte et d’enregistrement des cotisations, d’enregistrement des adhésions et de
regroupement des attestations de soins.
La charge de travail attribuée au CE est trop importante, ses membres se sont d’ailleurs
montrés fortement démotivées lors de l’AG. Après débat, il a été décidé d’utiliser les
groupements et de les intégrer dans l’organigramme de la mutuelle. Ils joueront désormais
un rôle actif dans la collecte, l’enregistrement des cotisations (qu’ils devront déposer ensuite
à la mutuelle), les adhésions et la récupération des attestations de soins. Le CE se voit ainsi
déchargé d’une partie de son travail et pourra se consacrer de façon plus importante à la
gestion.
A l’issue de cette AG, un nouvel organigramme et un tableau de rôle théorique ont été établis.
De même, les statuts ont été modifiés afin d’intégrer les groupements comme des organes actifs
de la mutuelle.
Les adhérents
Les adhérents sont directement concernés par la gestion de leur
mutuelle puisqu’ils sont à la fois l’assureur et les assurés.
Le principe de démocratie participative n’est possible que si les adhérents
connaissent et comprennent l’organisation et le fonctionnement de
leur mutuelle. Ils doivent également disposer de toutes les
informations nécessaires aux prises de décisions lors des AG. Chaque
adhérent doit aussi connaître et maîtriser les modalités de prise en
charge des dépenses de santé.
Pour une plus grande efficacité de la mutuelle, il est également
intéressant d’organiser des actions d’éducation à la santé. En effet,
celles-ci favorisent une meilleure prévention des risques de maladie et
une utilisation rationnelle des services de santé.
Vu le nombre généralement élevé d’adhérents, il est difficile de mettre
en place des sessions de formation à leur intention. Des actions de
sensibilisation, d’animation et d’information sont plus adaptées.
Le personnel salarié
Le personnel salarié est normalement recruté en fonction de ses
compétences qui doivent correspondre aux besoins de la mutuelle.
Néanmoins, un personnel formé à la gestion des mutuelles de santé
est encore rare dans la plupart des pays en voie de développement.
La connaissance de la gestion d’entreprise n’est pas suffisante. Il faut
en effet connaître la spécificité des mutuelles ainsi que les techniques
propres à l’assurance. Le personnel salarié devra donc bénéficier le
plus souvent d’une formation à la fois sur les principes mutualistes et
sur la gestion de l’assurance.
11 Louis, R. 1986: Manuel de formation coopérative fascicule 2, «Organisation et fonctionnement administratif des
coopératives» (Genève, BIT) p. 2.
Le contenu Les grandes lignes des statuts sont conditionnées par le cadre
des statuts institutionnel et légal dans lequel s’inscrit la mutuelle. Deux situations
peuvent se présenter.
4 Dans certains pays, il existe une loi régissant les mutuelles de
santé. Lorsqu’elle existe, cette loi établit notamment des statuts
types auxquels les mutuelles doivent se conformer.
4 Dans la plupart des pays, il n’existe pas de législation spécifique
aux mutuelles de santé. Celles-ci adoptent des statuts conformes
aux textes législatifs ou réglementaires portant sur les associations,
les coopératives et autres organisations à but non lucratif.
Les statuts sont élaborés sur la base:
4 des principes fondamentaux de la mutualité;
4 des besoins et des souhaits des adhérents;
4 des objectifs que la mutuelle se fixe.
Le contenu des statuts s’articule généralement autour des rubriques
suivantes:
4 le siège social;
4 l’objet de la mutuelle;
4 les conditions et les modes d’adhésion, de radiation et d’exclusion
des adhérents;
4 la composition des organes de la mutuelle, le mode d’élection de
leurs membres, la nature et la durée de leurs mandats, les
conditions de vote à l’AG;
4 les obligations et les droits des adhérents et de l’ensemble des
bénéficiaires;
4 les modes de placement et de retrait des fonds;
4 les conditions de la dissolution volontaire de la mutuelle et de sa
liquidation.
Lorsqu’il existe une législation régissant les mutuelles de santé, les
statuts types auxquels les mutuelles doivent se conformer comportent
généralement:
4 des dispositions obligatoires portant sur les principes mêmes de
l’action mutualiste;
4 des dispositions facultatives que la mutuelle peut choisir ou
adapter en fonction de ses besoins;
4 une partie portant sur les dispositions propres à la mutuelle,
relatives aux cotisations et aux prestations.
Exemple
Le syndicat des propriétaires de taxis-vélos de Kenlodar décide de créer une mutuelle de santé
en faveur de ses adhérents, de tous les membres de la profession de la ville et de leurs familles,
ce qui représente un public cible de plus de 40 000 personnes.
Le syndicat dispose d’un bâtiment au sein du centre artisanal de la ville et met un local à la
disposition de la mutuelle. Celle-ci est toutefois totalement indépendante du syndicat même si
celui-ci lui fournit des appuis par exemple en matière de gestion.
Par ailleurs, la mutuelle travaille avec un réseau de formations sanitaires réparties dans toute la
ville et qui disposent déjà d’un accord avec le syndicat prévoyant une réduction des tarifs de
10 % en faveur des propriétaires de taxis-vélos.
Lors de l’AG constitutive, les statuts suivants ont été adoptés (le règlement intérieur est présenté
plus loin).
STATUTS DE LA MUTUELLE DES PROPRIÉTAIRES DE TAXIS-VÉLOS
DE KENLODAR 12
12 Cet exemple de statuts s‘inspire du plan et du contenu des statuts types établis par le Code de la mutualité française.
Article 4 Les adhérents sont admis après avoir rempli un formulaire de demande
d’adhésion. Cette admission est ratifiée par le CA dans les semaines qui
suivent l’accomplissement de cette formalité et avant la fin de la période
d’observation à laquelle est soumis tout nouvel adhérent.
Chapitre 3 Administration
Article 7 Les membres du CA sont élus pour trois ans et sont renouvelés par tiers tous les
ans. Le premier conseil procède par tirage au sort pour déterminer l’ordre
dans lequel ses membres sont soumis à la réélection.
Article 8 Le CA se réunit chaque fois qu’il est convoqué par le président et au moins une
fois par trimestre. Le conseil ne peut délibérer valablement que si la majorité
de ses membres assiste à la séance. Les décisions sont prises à la majorité
simple. En cas d’égalité, la voix du président est prépondérante. Chaque
réunion du CA donne lieu à la rédaction d’un procès-verbal approuvé par le
conseil lors de la séance suivante et conservé par le secrétaire.
Article 9 Les membres du conseil peuvent, par décision du CA, être déclarés
démissionnaires d’office de leurs fonctions en cas d’absence sans motif
valable à trois séances, au cours de la même année.
Article 10 Les fonctions des membres ne sont pas rémunérées. Toutefois, les frais de
déplacement ou de séjour occasionnés par ces fonctions peuvent être
remboursés sur justification.
Paragraphe 2 Le bureau
Article 12 Le président et les membres du bureau sont élus chaque année par le CA au
cours de la première réunion qui suit l’AG annuelle.
Article 13 Les adhérents se réunissent en AG une fois par an sur convocation du CA. En
cas d’urgence, une AG extraordinaire peut être convoquée par le président.
L’ordre du jour est fixé par le CA. Il doit être communiqué aux adhérents en
même temps que la convocation.
Article 14 Pour délibérer valablement, l’AG doit être composée du quart au moins des
adhérents. Les décisions sont prises à la majorité simple des adhérents
présents. Toutefois, la majorité requise est des deux tiers des adhérents
présents lorsque les décisions portent sur la modification des statuts, la fusion
de la mutuelle avec un autre groupement, la modification de ses services,
l’acquisition d’immeubles pour l’installation de ses services et de ses actions
sociales.
Article 15 L’AG délibère sur les rapports qui lui sont présentés et statue sur les questions
qui lui sont soumises par le CA. Elle se prononce sur le rapport d’activités et le
compte rendu de la gestion financière du CA. L’AG est seule compétente pour:
l élire les membres du CA;
l décider de la modification des statuts;
l établir et modifier le règlement intérieur;
l se prononcer sur la fusion, la scission ou la dissolution de la mutuelle;
l décider de l’acquisition, la construction ou l’aménagement d’immeubles
pour l’installation de ses services ou de ses œuvres sociales;
l décider de la cession de ces immeubles.
Article 17 Le conseil peut déléguer, sous sa responsabilité et son contrôle, une partie de
ses pouvoirs soit au bureau, soit au président, soit à une ou plusieurs
commissions temporaires dont les membres sont choisis parmi les
administrateurs.
Article 21 Un CS est élu chaque année par l’AG parmi les adhérents non-
administrateurs. Il est composé de trois membres assistés par le comptable du
syndicat des propriétaires de taxis-vélos de Kenlodar. Il vérifie la régularité des
opérations comptables, contrôle la tenue de la comptabilité, la caisse et les
comptes bancaires. Les résultats de ses travaux sont consignés dans un rapport
écrit communiqué au président du CA avant l’AG et présenté à celle-ci. Ce
rapport est annexé au procès-verbal de l’AG.
Article 26 Les adhérents paient un droit d’adhésion en entrant dans la mutuelle. Ce droit
est versé lors de l’inscription de l’adhérent et de ses personnes à charge.
Article 28 La mutuelle prend en charge une partie des dépenses de santé de ses
bénéficiaires dans les formations sanitaires en relation contractuelle avec elle
et selon les conditions fixées par le règlement intérieur.
Article 29 Les adhérents qui ont cumulé un arriéré de plus de trois mois dans le paiement
de leurs cotisations ne peuvent bénéficier de ces prestations.
Article 30 Le règlement intérieur précise les modalités de prise en charge des dépenses
de santé des bénéficiaires de la mutuelle.
Article 32 Un règlement intérieur, établi par le CA et approuvé par l’AG, détermine les
conditions d’application des présents statuts.
Seule l’AG peut amender les statuts sur proposition du CA. Tous les adhérents
sont tenus de s’y soumettre au même titre qu’aux statuts.
Article 34 Sont radiés les adhérents ne remplissant plus les conditions auxquelles les
présents statuts subordonnent l’adhésion. Leur radiation est prononcée par le
CA.
Article 35 Sont également radiés les adhérents qui n’ont pas payé leurs cotisations
pendant six mois.
La radiation est précédée d’une mise en demeure par écrit dès l’expiration du
délai fixé à l’alinéa précédent de cet article. La radiation peut être prononcée
s’il n’a pas été satisfait à cette mise en demeure dans un délai de quinze jours.
Un sursis peut toutefois être accordé par le CA à l’adhérent qui prouve que des
circonstances indépendantes de sa volonté l’ont empêché d’effectuer le
paiement de ses cotisations.
Article 38 Les statuts ne peuvent être modifiés que sur la proposition du CA.
Les modifications votées par l’AG n’entrent en vigueur qu’après avoir été
approuvées par le ministère de tutelle des organisations mutualistes.
Article 40 La dissolution volontaire de la mutuelle ne peut être prononcée que dans une
AG extraordinaire. Cette assemblée doit réunir la majorité des adhérents et le
vote doit être acquis à la majorité des deux tiers des adhérents présents.
Exemple
RÈGLEMENT INTÉRIEUR DE LA MUTUELLE DES PROPRIÉTAIRES
DE TAXIS-VÉLOS DE KENLODAR
Chapitre 3 Administration
Article 6 Les élections des membres des organes se déroulent à main levée.
Article 9 L’AG se réunit une fois par an sur convocation du CA. La convocation à l’AG
est affichée à la permanence de la mutuelle ainsi qu’au panneau d’affichage
du bâtiment du syndicat et à l’entrée du centre artisanal au moins quinze jours
à l’avance. Cette convocation doit présenter l’ordre du jour de l’AG.
Tout adhérent peut demander l’inscription d’un sujet dans le cadre des points
divers durant le délai entre l’affichage de la convocation et la tenue de l’AG.
Chapitre 4 Fonctionnement
Article 11 Le secrétaire est chargé de la gestion des adhésions. Il aide les candidats à
remplir les formulaires de demande d’adhésion. Lorsque les adhésions sont
admises par le bureau, il remplit la fiche d’adhésion et tient à jour le registre
d’adhésion.
Article 12 Le trésorier encaisse les droits d’adhésion et les cotisations. Il tient à jour le
registre de cotisation et le registre des prestations ainsi que les documents
comptables de la mutuelle.
Article 14 Le trésorier ne peut conserver en caisse plus de 50 000 UM13. Il est chargé
avec son adjoint du versement des fonds sur les comptes bancaires de la
mutuelle.
13 UM = Unité Monétaire
Article 16 Chaque nouvel adhérent est tenu de payer le droit d’adhésion ainsi que la
première cotisation pour être enregistré et recevoir une carte d’adhérent. Le
droit d’adhésion s’élève à 500 UM.
Article 17 Le montant de la cotisation mensuelle est fixée à 300 UM. Suite au paiement
de la première cotisation, le nouvel adhérent ainsi que ses personnes à charge
sont soumis à une période d’observation de trois mois durant lesquels
l’adhérent doit payer ses cotisations mensuelles sans bénéficier des avantages
de la mutuelle.
Article 19 Les cotisations mensuelles doivent être versées avant le 15 de chaque mois.
Les adhérents qui le souhaitent peuvent payer en une fois leurs cotisations pour
un trimestre, un semestre ou une année.
Article 20 Les personnes qui figurent dans le registre d’adhésion ou les fiches d’adhésion
et qui sont à jour de leurs cotisations ont droit aux prestations de la mutuelle.
Article 22 La mutuelle peut passer tout contrat ou accord permettant d’améliorer l’action
de prévoyance. Ces accords sont négociés par le CA, ratifiés par l’AG et sont
signés par le président.
Article 23 Seule l’AG peut apporter des modifications au présent règlement intérieur.
Néanmoins, le CA peut apporter des modifications qui s’appliquent
immédiatement, sous réserve de leur ratification par l’AG suivante.
Les différents organes d’une mutuelle sont amenés à se réunir régulièrement, entre autres,
pour:
l assurer l’exécution et le suivi des activités de la mutuelle;
l analyser le fonctionnement, discuter des problèmes et proposer des solutions;
l prendre des décisions;
l diffuser de l’information concernant le fonctionnement de la mutuelle;
l renouveler les membres des organes.
Ces réunions rythment la vie de la mutuelle ainsi que son évolution. Réunion après réunion,
la mutuelle acquiert plus d’expérience et complète ou affine ses règles d’organisation et de
fonctionnement.
L’assemblée L’AG est une réunion de tous les adhérents de la mutuelle. Il s’agit
générale d’un événement «lourd» qui demande habituellement un important
travail d’organisation. Il faut rappeler qu’en fonction de la
structuration de la mutuelle, l’AG peut être décomposée en plusieurs
assemblées, organisées à différents niveaux. Dans ce cas de figure,
l’AG, au niveau de chaque structure de base (par exemple au niveau
villageois) est constituée par les adhérents résidant à ce niveau. Les
AG des autres niveaux de structuration (région, pays) sont constituées
par des délégués élus par les niveaux inférieurs (délégués villageois,
régionaux, etc.).
L’objectif d’une AG est double: d’une part, il s’agit d’impliquer les
adhérents dans la gestion de la mutuelle et, d’autre part, de définir sa
politique générale.
Pour remplir ces objectifs, l’AG doit permettre:
4 d’informer les adhérents du fonctionnement de la mutuelle;
4 de présenter et de discuter les résultats de l’exercice qui vient de
s’écouler;
4 de présenter et de discuter les propositions du CA pour l’exercice
à venir;
4 d’adopter un programme d’action pour l’exercice à venir.
Ces différents points constituent l’ordre du jour de l’AG ordinaire
auxquels peuvent s’ajouter des sujets proposés par les adhérents ou
par des partenaires externes.
Un préalable important à la tenue d’une AG est la convocation
des adhérents pour les informer de la date, du lieu et de l’ordre
du jour de la réunion. Cette convocation doit être diffusée
suffisamment à l’avance afin de permettre aux adhérents de préparer
Exemple
La Mutuelle Espoir organise sa troisième AG. Pour inviter ses adhérents à y prendre part, elle
affiche dans tous les lieux publics la convocation suivante:
Mutuelle de santé
ESPOIR CONVOCATION
La troisième assemblée générale de la Mutuelle de santé ESPOIR se tiendra dans la salle de réunion du foyer
social de MOGO, le dimanche 5 janvier 2003 à partir de 9h00 et prendra fin à 13h00, sauf imprévus.
L’ordre du jour sera le suivant :
1. Adoption du procès-verbal de la dernière assemblée générale
2. Bilan d’activités et financier de l’année 2002
– Rapport du président
– Discussions
3. Rapport des vérificateurs de comptes. Adoption
4. Programme pour l’année 2003
– Rapport du président
– Discussion
– Vote du budget 2003
5. Présentation par le médecin-chef du district d’un projet de collaboration avec la Mutuelle de santé
ESPOIR dans le cadre de la Protection maternelle et infantile.
– Discussions
6. Propositions diverses
L’assemblée générale sera suivie d’une fête villageoise animée par l’orchestre de l’Association des jeunes de
MOGO.
Tous les adhérents sont attendus. Le président
Issiaka Mandé
Exemple
Le CE d’une mutuelle se réunit tous les mois afin de faire le point sur la gestion courante de
l’association.
A l’issue de chaque réunion, le secrétaire rédige un procès-verbal. L’exemple suivant est celui
de la réunion du mois de juin 2002.
Procès-verbal
Le 10 juin de l’an 2002 s’est tenue à Bureau de la mutuelle
la réunion du Comité de la mutuelle.
Exemple
Le CS d’une mutuelle de santé réalise chaque mois un suivi des réunions des autres organes.
Le tableau de suivi utilisé pour l’année 2002 se présente ainsi:
To- Nor-
Mois 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
tal mes
AG 1 1 1
AG extraordinaire
Taux de participa-
75 %
tion aux AG (A)
Réunions du CA 1 1 1 1 4 4
Taux de participa-
tion aux réunions 90% 100% 95% 100%
du CA (B)
Réunions du CE 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 12 12
Taux de participa-
tion aux réunions 83% 100% 83% 100% 100% 100% 100% 100% 83% 67% 67% 67%
du CE (C)
A partir du mois de septembre, une mésentente entre certains membres du CE, au nombre de
six, a provoqué la démission de deux d’entre eux. Le CE et le CA ont décidé d’attendre la
prochaine AG afin de remplacer ces membres démissionnaires.
La gestion
des adhésions,
des cotisations
et des prestations
61
La gestion des adhésions, des cotisations et des prestations regroupe des tâches et des
fonctions essentielles dans le fonctionnement de la mutuelle. Dans ce domaine, celle-ci doit
mettre en place des outils de gestion adaptés à ses caractéristiques. Cette partie présente à
cet effet les définitions, mécanismes, documents et procédures rattachés à ce domaine de
gestion. Elle comprend quatre chapitres:
La gestion des adhésions joue un rôle important qui dépasse le simple enregistrement des
adhérents et des personnes à charge. Elle alimente les autres domaines de gestion (gestion
financière, gestion des risques, contrôle, suivi et évaluation) en données et informations
concernant les bénéficiaires de la mutuelle.
La gestion des adhésions consiste notamment à:
l enregistrer toutes les informations relatives à la population couverte
par la mutuelle
4 inscription des nouveaux adhérents et de leurs personnes à charge;
4 enregistrement des mouvements de bénéficiaires (entrées et sorties);
l fournir les informations nécessaires à la tenue du tableau de bord de la mutuelle
4 mise à jour précise et permanente du nombre d’adhérents et de bénéficiaires
nécessaires au calcul de certains indicateurs du tableau de bord de la mutuelle (taux
de pénétration, taux d’utilisation des services de santé, etc.);
4 enregistrement des informations sur les bénéficiaires, utiles au suivi et à l’évaluation
de la mutuelle (répartition des bénéficiaires par classes d’âges, sexe, etc.);
l limiter certains risques liés à l’assurance (sélection adverse, risque moral, fraudes
et abus) par la réalisation d’activités spécifiques
4 délivrance et vérification des cartes d’adhérent;
4 vérification du respect des périodes d’observation;
4 production d’informations nécessaires au contrôle des droits aux prestations.
La gestion des adhésions repose sur des documents et des procédures qui doivent être
précisément définies. Elle est étroitement liée aux modalités d’adhésion adoptées par la
mutuelle.
Quelques définitions14
L’adhérent aussi appelé «membre» ou «titulaire»
L’adhérent est la personne qui adhère à la mutuelle de santé, c’est-à-dire qui verse un droit
d’adhésion, s’engage à respecter les textes régissant le fonctionnement et donc, entre autres, à
verser ses cotisations régulièrement. L’adhérent peut ouvrir le droit aux prestations de la
mutuelle à un certain nombre de personnes qui dépendent directement de lui et sont appelées
personnes à charge.
14 Ces définitions sont tirées du Guide de suivi et d’évaluation des systèmes de micro-assurance, BIT/STEP, CIDR,
Genève, 2001.
Les bénéficiaires
Les bénéficiaires sont les individus, adhérents et personnes à charge, qui bénéficient des
services de la mutuelle de santé.
La période d’adhésion
Il s’agit de la période durant laquelle l’adhésion à la mutuelle est possible. On distingue deux
catégories de périodes d’adhésion:
l la période ouverte d’adhésion: les nouvelles adhésions sont possibles à tout moment de
l’année;
l la période fermée d’adhésion: les nouvelles adhésions ne sont possibles que pendant une ou
des périodes précises de l’année pouvant durer d’un à plusieurs mois et correspondant
généralement aux principales périodes de rentrée de revenus du public cible (en particulier
lorsque la cotisation est annuelle).
1. La demande d’adhésion
Toute personne intéressée à entrer dans la mutuelle doit formuler, oralement ou par écrit,
sa volonté d’adhérer et son engagement à respecter les statuts et le règlement intérieur.
Le droit Le droit d’adhésion est un montant payé par tout nouvel adhérent lors
d’adhésion de son inscription à la mutuelle. Ce montant est fixé par l’AG qui peut
le modifier périodiquement. Il s’agit généralement d’un montant
forfaitaire, indépendant de la taille de la famille ou d’autres
caractéristiques de l’adhérent.
Le droit d’adhésion est le plus souvent utilisé pour:
4 couvrir les frais inhérents à l’inscription (frais d’impression des
documents, etc.). Dans ce cas, il peut être remplacé par la vente
de la carte d’adhérent, mieux acceptée par les adhérents;
4 financer les premiers frais de fonctionnement de la mutuelle, en
attendant que les adhérents paient leurs cotisations. Le paiement
du droit d’adhésion pour les adhérents qui entreront dans la
mutuelle au cours des exercices futurs se justifie tout de même en
raison du principe d’égalité entre adhérents.
Le droit d’adhésion n’est généralement payé qu’une seule fois, lors de
l’entrée de l’adhérent dans la mutuelle et n’est pas renouvelable.
Deux exceptions sont possibles:
4 lorsque le droit d’adhésion est remplacé par la vente de la carte
d’adhérent, celle-ci doit être rachetée à chaque renouvellement
(notamment en cas de perte, d’usure et de modifications à
apporter);
4 certaines mutuelles prévoient de faire payer à nouveau le droit
d’adhésion lorsqu’un adhérent cesse de verser ses cotisations
pour reprendre les versements après une période donnée.
Présentation
Une fiche comprend au minimum les informations suivantes:
4 le numéro de la fiche qui est celui de la famille et représente son
numéro d’ordre d’entrée dans la mutuelle. La fiche numéro 25
correspond par exemple à la vingt-cinquième famille à s’être
inscrite à la mutuelle;
4 la date d’entrée de l’adhérent dans la mutuelle (qui correspond
généralement au jour du paiement du droit d’adhésion);
Le numéro de code
Un numéro de code (ou identifiant) est attribué à chaque bénéficiaire (adhérents et personnes à
charge) lors de son entrée dans la mutuelle. Chaque numéro de code est unique et correspond
à un bénéficiaire précis. Il permettra d’identifier ce dernier à travers les différents documents de
gestion des prestations, sans avoir à utiliser son nom. Cette technique permet de conserver une
certaine confidentialité: des informations sur les soins reçus par un bénéficiaire peuvent circuler,
pour des besoins de suivi ou de contrôle, sans que le nom de la personne n’apparaisse. En cas
de besoin, notamment pour le contrôle, la personne peut être aisément identifiée grâce à sa
fiche d’adhésion ou au registre d’adhésion.
Le numéro de code est conçu en fonction de l’organisation de la mutuelle.
l Une mutuelle classique peut composer des codes très simples, tels que:
numéro d’adhérent / numéro de bénéficiaire. Ainsi, le code 25/6 correspond à la sixième
personne inscrite dans la famille du vingt-cinquième adhérent enregistré dans le registre de la
mutuelle.
l Une mutuelle structurée en plusieurs niveaux devra élaborer une codification un peu plus
complexe. Par exemple, une mutuelle couvrant plusieurs villages rajoutera un numéro
identifiant le village au numéro propre à l’adhérent et au bénéficiaire.
Règles d’utilisation
4 Lorsqu’une mutuelle est subdivisée en sections locales, les fiches
d’adhésion sont tenues et conservées au niveau de ces dernières.
4 La fiche d’adhésion est le premier document rempli lorsqu’un
adhérent s’inscrit à la mutuelle et verse son droit d’adhésion.
4 En cours d’exercice, toute nouvelle personne à charge déclarée
par un adhérent est inscrite sur la fiche.
4 Chaque fiche est numérotée, dans un ordre chronologique.
Exemple
La Mutuelle Espoir a été mise en place par la fédération des groupements féminins d’un village.
Afin de couvrir tout le village, la mutuelle a organisé ses adhérentes en groupements
mutualistes de quartier.
Groupement Mona 01
Groupement Mission 03
Groupement Fodi 04
etc. …
Chaque groupement est responsable des adhésions et de la collecte des cotisations dans son
quartier et se dote d’un bureau constitué de trois femmes.
L’adhésion est familiale. Les cotisations sont mensuelles et calculées en fonction du nombre de
personnes dans chaque famille. La cotisation par personne est fixée à 100 UM par mois.
Le droit d’adhésion est fixé à 1500 UM par adhérent. La période d’observation est de trois mois.
La carte d’adhérent n’est délivrée qu’à l’issue de cette période.
Pour adhérer, chaque femme doit se présenter avec le montant du droit d’adhésion et de la
cotisation mensuelle et avec la liste des noms et dates de naissance des membres de sa famille.
Dans le groupement Petits Pas, le jour (03/01) de l’ouverture des adhésions, les trois premières
femmes qui se présentent sont, dans l’ordre:
l Awa MADOU (28/05/70 - couturière) - époux: Ali KADO (15/07/66) - enfants: Amina
KADO (13/11/87), Amadou KADO (06/02/90), Fati KADO (17/05/93);
l Amina SECK (11/02/80 - vendeuse) - époux: Ahmed TRAORE (02/10/79);
l Memounatou BA (02/09/55) - veuve - personnes à charge: Ali DIOP (10/05/85), Aïsha BA
(24/06/75).
FICHE D'ADHESION 1
N°: ……………
ADHERENT
Nom et prénom : MADOU Awa
……………………………………………………………………
28 / 05 / 70
Date de naissance : ……………………………………………………….........…
Quartier PETITS PAS
Adresse : …………………………………………………………………………....
Couturière
Profession : ……………………………………………………………………....…
03/01/2000
Date d'entrée : ……………………… 1 500 UM
Droit d'adhésion payé : ……….…….....
02/01/01
Numéro de code : ……………………… 03/04/2000
Carte délivrée le : ………..…………
03/01/2000
Période d'observation : du ………………….……… 03/04/2000
au …………………...……
PERSONNES A CHARGE
Date d'entrée N° de code Nom et prénom Date de Lien Date de Remarques
naissance parenté sortie
03/01/00 02/01/02 KADO Ali 15/07/66 Mari
03/01/00 02/01/03 KADO Amina 13/11/87 Fille
03/01/00 02/01/04 KADO Amadou 06/02/90 Fils
03/01/00 02/01/05 KADO Fati 17/05/93 Fille
Observations
Présentation
Un tableau est imprimé sur les pages du registre. Ce tableau permet
un suivi distinct des adhérents, des personnes à charge et de
l’ensemble des bénéficiaires. Il contient les informations suivantes:
4 la date du mouvement (entrée / sortie) du bénéficiaire;
4 le numéro de code de l’adhérent ou du bénéficiaire concerné ou
le numéro de fiche d’adhésion.
Lorsqu’une mutuelle n’utilise pas de fiche d’adhésion, le registre a un
double rôle: il permet un suivi de chaque bénéficiaire et un suivi
global. Il comprend alors des informations supplémentaires:
4 nom et prénoms;
4 numéro de code, date de naissance, sexe, adresse, profession;
4 observations.
Règles d’utilisation
4 Toute nouvelle adhésion et autres mouvements (entrée/sortie de
bénéficiaires) doivent être enregistrés dans le registre d’adhésion.
Ce document perd toute utilité lorsqu’il n’est pas systématiquement
mis à jour après chaque mouvement.
4 L’enregistrement des mouvements dans le registre d’adhésion doit
se faire en même temps que dans la fiche d’adhésion.
4 Le numéro de code des bénéficiaires doit être soigneusement noté
et permet de faire le lien avec la fiche d’adhésion.
4 Chaque page du registre peut être consacrée à une semaine ou
un mois, suivant les modalités d’adhésion et de cotisation. Cette
règle est surtout importante lorsque la mutuelle permet les
adhésions à tout moment de l’année et/ou souhaite identifier les
périodes les plus favorables pour les adhésions.
4 A la fin de chaque page, les totaux des colonnes «entrées» et
«sorties» sont calculés ainsi que le solde. Ce solde est égal au
solde reporté de la page précédente + le total des entrées – le
total des sorties.
Exemple
La Mutuelle Espoir a adopté un modèle de registre d’adhésion très simple qui lui permet de
comptabiliser les adhérents et les personnes à charge.
Ce modèle ressemble beaucoup à celui d’un journal de caisse ou de banque. La présidente de
la Mutuelle Espoir explique ainsi le choix de ce modèle: «Nous considérons nos bénéficiaires
comme une ressource de la mutuelle, ils sont d’ailleurs notre principale richesse. Aussi, de la
même façon que l’argent qui entre ou sort de notre caisse, l’entrée de chaque nouveau
bénéficiaire enrichit notre mutuelle et chaque départ nous appauvrit.»
REGISTRE D’ADHESIONS
03/01 1 1 1 4 4 5
03/01 2 1 2 1 5 2
03/01 3 1 3 2 7 3
A reporter ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… …………
Présentation
On pourrait dire qu’il y a autant de présentations possibles de la carte
d’adhérent qu’il existe de mutuelles de santé.
Les modèles les plus courants sont:
4 la carte individuelle: chaque bénéficiaire, qu’il soit adhérent ou
personne à charge, reçoit sa propre carte;
4 la carte familiale: chaque adhérent reçoit une carte pour lui et
toutes les personnes à charge;
4 le livret de membre: il s’agit d’un carnet qui, en plus des
informations de la carte individuelle ou familiale, comprend
généralement plusieurs pages pour le suivi des cotisations et/ou
une partie «carnet de santé» réservées à la description des soins
délivrés. Cette dernière présentation est déconseillée pour des
raisons évidentes de confidentialité.
La carte d’adhérent comprend au moins les informations suivantes:
4 le nom de la mutuelle et éventuellement son logo (afin de la
distinguer plus facilement des autres mutuelles qui pourraient être
également contractualisées avec les prestataires de soins);
4 les éléments d’identification du bénéficiaire (adhérent et personne
à charge):
— le nom et les prénoms;
— le numéro de code;
— la date de naissance;
— le statut (adhérent / personne à charge);
4 le visa de la mutuelle (signature du président, cachet, etc.);
4 l’indication de la validité de la carte qui se présente sous forme
soit:
— d’un tableau de suivi des paiements des cotisations;
— d’une vignette collée à chaque paiement de cotisation;
— d’une mention de durée de la validité de la carte (lorsque le
renouvellement périodique de celle-ci est prévu).
La carte peut éventuellement inclure un rappel des principaux points
des statuts et du règlement intérieur, notamment des prestations
couvertes et des modalités de prise en charge.
Exemple
Le modèle suivant est celui adopté par la Mutuelle Espoir. Il s’agit de la carte de la première
adhérente, Awa MADOU, du groupement Petits Pas. Cette carte a été remplie par le CE du
groupement juste après l’établissement de la fiche d’adhésion et l’inscription de cette adhérente
dans le registre d’adhésion.
"
de la consultation
Médicaments pour accouchement et petite
hospitalisation : 100%
"
Hôpital BONNE SANTE :
"
Hospitalisation et chirurgie : 100% (1)
Médicaments et consommables pour
hospitalisation et chirurgie : 100%
(1) La consultation et la 1ière journée
d'hospitalisation sont à la charge du malade
Seuls les adhérents à jour de leurs cotisations
peuvent bénéficier des services de la mutuelle.
Seuls les mutualistes qui se présentent munis de leur
carte d'adhérent peuvent bénéficier de la prise en
charge de leurs dépenses de soins. CARTE D'ADHERENT
=
Total des
bénéficiaires = ...........
Les indicateurs Les principaux indicateurs de suivi des adhésions sont les suivants.
de suivi
des adhésions L’évolution du nombre d’adhérents et de bénéficiaires
La mutuelle doit suivre le nombre de personnes couvertes. L’indicateur
est calculé, pour une période donnée, à partir:
4 des nouvelles entrées d’adhérents et de bénéficiaires. Il s’agit des
individus qui entrent pour la première fois dans la mutuelle, ce qui
inclut: les personnes qui paient leur première cotisation et entrent
avec des personnes à charge, ainsi que de nouvelles personnes à
charge au sein de familles déjà adhérentes;
4 des sorties d’adhérents et de bénéficiaires. Les sorties sont
généralement liées aux désistements des adhérents qui ne paient
plus leurs cotisations ou aux exclusions pour fraudes et abus. Les
«sorties» de bénéficiaires résultent également de décès, du départ
du foyer de l’un des enfants, d’un dépassement de la limite d’âge,
etc.;
4 du nombre d’adhérents et de bénéficiaires à la fin de la période
précédente. En fonction de la fréquence de suivi (mois, années,
etc.), le nombre d’adhérents et de bénéficiaires en fin de période
est obtenu en additionnant les entrées et en soustrayant les sorties
pour la période considérée au nombre en fin de période
précédente.
Exemple
Une mutuelle pratique un système d’adhésion à période fermée. Les adhésions ont lieu durant le
premier trimestre de l’année, avec une cotisation mensualisée. L’adhésion est familiale. A chaque
famille correspond une fiche d’adhésion. Un registre d’adhésion recense le nombre d’entrées et
de sorties d’adhérents mois par mois. Afin de réaliser un suivi des adhésions, le responsable du
registre d’adhésion remplit mensuellement un tableau de suivi sur le modèle suivant.
1 343
190
266
62
//
3 077
3 077
628
4,9
1
6
-
-
3 082
3 082
628
4,9
1
4
-
-
3 081
3 081
Août Sept. Oct.
629
4,9
4
3
-
-
3 080
3 080
629
4,9
1
-
-
3 081
3 081
629
4,9
23
5
2
-
-
3 102
3 102
Juil-
634
4,9
let
6
-
-
3 096
2 346
Juin
634
750
4,9
1
6
-
3 099
1 220
1 879
Mai
635
4,9
9
2
-
3 092
1 310
1 782
Mars Avril
635
4,9
3
1
-
3 090
1 310
1 780
100
635
750
4,9
-
2 340
1 780
Janv. Fév.
535
470
220
560
4,4
70
55
2 090
2 000
520
20
90
90
4
-
-
2001
2 000
Déc.
500
4
Total adhérents (C)
Total bénéficiaires
Retraits adhérents
d’observation (H)
bénéficiaires (D)
bénéficiaires (E)
Bénéficiaires
Bénéficiaires
couverts (I)
en période
Nouveaux
Nouveaux
Retraits
(B)
(F)
La gestion des cotisations regroupe toutes les activités liées à l’émission, au recouvrement et
à l’encaissement des cotisations.
La gestion des cotisations est étroitement liée à celle des adhésions. Ce lien s’exprime selon
différentes modalités.
l Le montant de la cotisation dépend généralement du nombre de bénéficiaires dans une
famille (sauf lorsque ce montant est forfaitaire). Le calcul de la cotisation repose alors sur
les informations concernant les personnes à charge de l’adhérent.
l La carte d’adhérent n’est généralement délivrée que suite au versement de la première
cotisation. Elle peut être mise à jour après chaque paiement de cotisation.
l La fiche d’adhésion peut être associée à un tableau de suivi des paiements de cotisation
de l’adhérent.
2.1 La cotisation
Les cotisations sont calculées de façon à permettre simultanément:
l d’octroyer les prestations aux adhérents;
l de couvrir les frais de fonctionnement;
l de constituer des réserves financières.
Le paiement de la cotisation constitue l’une des obligations de l’adhérent vis-à-vis de la
mutuelle; en contrepartie de ce paiement, l’adhérent bénéficie des services de l’organisation.
Sur le plan comptable, le terme cotisation regroupe plusieurs notions distinctes.
l Les cotisations émises
La mutuelle garantit une prise en charge des soins à chaque individu qui adhère ou
renouvelle son adhésion. Cette garantie est donnée en échange d’un certain montant de
cotisation à verser par l’adhérent. Les cotisations émises ou cotisations appelées
correspondent aux sommes que la mutuelle demande à ses adhérents en contrepartie des
garanties qu’elle offre aux bénéficiaires sur une période donnée.
l Les cotisations perçues
Durant l’année, la mutuelle encaisse des cotisations qui correspondent en totalité ou en
partie aux engagements des adhérents pour l’exercice en cours. L’ensemble des
cotisations effectivement reçues en contrepartie des contrats en cours constitue les
cotisations perçues.
l Les cotisations acquises
Les cotisations émises peuvent couvrir des périodes situées sur un ou plusieurs exercices.
On appelle «cotisations acquises» la part des cotisations émises relative à l’exercice
considéré.
l Les arriérés de cotisations
Au cours et à l’issue d’un exercice, certains adhérents peuvent accuser des retards dans le
paiement de leurs cotisations. Les arriérés de cotisation sont constitués par les montants
des cotisations en retard de paiement. Ces arriérés sont des créances que la mutuelle doit
récupérer.
l Les cotisations perçues d’avance
Il s’agit des cotisations encaissées durant un exercice mais qui sont destinées à la prise en
charge des prestations pour l’exercice suivant. Cette situation se produit notamment
dans:
4 les mutuelles à période ouverte d’adhésion et qui pratiquent une cotisation annuelle;
4 les mutuelles qui prévoient pour leurs adhérents la possibilité de prépayer leur
cotisation pour l’année suivante.
Exemple
Une mutuelle pratique une cotisation annuelle qui doit être payée en janvier. Elle propose à ses
adhérents de profiter du dernier trimestre de l’année (période de vente des récoltes) pour
commencer à payer leur cotisation pour l’année suivante. D’octobre à décembre, chaque
adhérent peut ainsi déposer auprès de la mutuelle les montants qu’il souhaite. En janvier,
l’adhérent complète si nécessaire son paiement pour bénéficier de la prise en charge de la
mutuelle durant la nouvelle année.
Les documents de gestion des adhésions doivent prendre en compte ces différentes
notions relatives aux cotisations afin de préparer les enregistrements comptables et de
permettre un calcul fiable du résultat de l’exercice.
La périodicité La cotisation est calculée pour couvrir un exercice annuel, mais son
des cotisations paiement peut être fractionné (en mensualités ou autres).
La périodicité des cotisations a une influence notable sur la gestion
d’une mutuelle de santé.
4 La cotisation annuelle est le système le plus simple à gérer. Les
adhérents paient à un moment précis de l’année la totalité de leur
cotisation. Dans les systèmes à période d’adhésion fermée, ce
moment correspond généralement à une période où les revenus
du public cible sont importants (vente de produits agricoles, par
exemple). Le principe de la cotisation annuelle est simple:
— tout adhérent qui paie sa cotisation voit sa carte d’adhérent
renouvelée et bénéficie de la prise en charge de ses dépenses
de soins;
— tout adhérent qui ne paie pas sa cotisation se voit retirer sa
carte d’adhérent et supprimer son droit aux prestations.
Pour la mutuelle, l’avantage est une gestion relativement simple.
Les difficultés et les coûts liés au recouvrement des cotisations sont
considérablement réduits. Le suivi des adhésions et du droit aux
prestations est également plus facile. Les prévisions financières
sont moins aléatoires.
Pour l’adhérent, la cotisation annuelle présente l’inconvénient de
demander le déboursement en une fois d’une somme qui peut
être importante (notamment dans le cas d’une famille
nombreuse). Afin de réduire cette difficulté, certaines mutuelles
proposent à leurs adhérents de préparer le paiement de leur
cotisation en «épargnant» durant un exercice en prévision du
prochain. D’autres tolèrent un certain retard dans le paiement de
la cotisation (par exemple, les adhérents qui paient au moins les
deux tiers de leur cotisation sont couverts et disposent de trois mois
pour payer le tiers restant).
4 Les cotisations mensuelles, hebdomadaires ou quotidiennes sont
plus lourdes et complexes à gérer.
Pour l’adhérent, l’avantage de ce fractionnement de la cotisation
est qu’il lui permet de verser des montants moins élevés que dans
le cas d’un paiement unique. Cela améliore l’accessibilité
financière de la mutuelle. En revanche, il oblige l’adhérent à
effectuer fréquemment les démarches relatives au paiement des
cotisations (déplacement auprès de la mutuelle par exemple).
Présentation
La présentation de la fiche de cotisation diffère en fonction de la
périodicité des cotisations. Elle doit présenter les informations
suivantes:
4 le numéro de la fiche d’adhésion de l’adhérent;
4 les nom et prénoms, le numéro de code de l’adhérent;
4 le montant de la cotisation émise et celui de la cotisation perçue,
selon la périodicité retenue (année, mois, semaine ou autres);
4 les retards de cotisation en faisant apparaître les arriérés dus au
début et à la fin de la période;
4 la date de paiement des cotisations;
4 la signature du responsable (personne chargée du recouvrement
des cotisations) et de l’adhérent;
4 les éventuelles observations.
Règles d’utilisation
4 La fiche de cotisation est ouverte en même temps que la fiche
d’adhésion, en particulier si l’adhérent s’acquitte de la première
cotisation lors de l’inscription.
4 La fiche est systématiquement mise à jour lors de chaque
versement de cotisation et/ou régularisation des arriérés par
l’adhérent. A chaque paiement, le responsable et l’adhérent
signent la fiche (la signature de l’adhérent peut être remplacée par
une empreinte digitale).
4 Lorsque les cotisations sont fractionnées dans l’année, le total
annuel versé est calculé et inscrit lors du paiement de la dernière
cotisation (en présence de l’adhérent si possible).
4 Le responsable doit expliquer à l’adhérent le sens de chaque
écriture portée dans la fiche.
FICHE DE COTISATION
2002 1
Cotisation année: …………… N° de fiche d'adhésion :……………
Mai
Juin
Juillet
Août
Septembre
Octobre
Novembre
Décembre
TOTAL
Observations :
Présentation
Diverses présentations sont possibles. L’une d’entre elles est donnée
ci-dessous à titre d’illustration.
Un tableau est porté sur les pages du registre. Chaque ligne du
tableau correspond à un versement par un adhérent (pour lui et sa
famille).
Les colonnes indiquent:
4 la date du paiement;
4 le numéro de code de l’adhérent ou le numéro de la fiche
d’adhésion;
4 le nom de l’adhérent;
4 la cotisation émise pour la période;
4 le montant payé par l’adhérent;
4 les arriérés antérieurs de l’adhérent (retards de cotisation);
4 le solde d’arriérés à l’issue de ce paiement (ce solde correspond
aux cotisations émises + arriérés antérieurs - montants payés);
4 les observations.
Règles d’utilisation
4 Les paiements des cotisations doivent être systématiquement
inscrits dans le registre qui, sans cela, perdrait toute utilité.
4 Les montants doivent être inscrits, en même temps, dans le registre
et la fiche de cotisation.
4 Le numéro de code des bénéficiaires, ou le numéro de fiche de
cotisation, doit être soigneusement noté et permet de faire le lien
avec la fiche d’adhésion.
Exemple
Pour réaliser un suivi global des cotisations perçues, ainsi que des éventuels retards, la Mutuelle
Espoir a mis en place dans chaque groupement mutualiste de quartier un registre. Ce registre
est tenu par le CE du groupement qui le met à jour dès qu’une cotisation est payée.
Le deuxième samedi de chaque mois, les responsables des groupements se réunissent pour
verser les cotisations collectées en début de mois. Les montants versés doivent correspondre à
ceux totalisés dans le registre pour le mois (total de la colonne «Montant payé ce mois»).
Le CE de la mutuelle tient un registre similaire, à deux exceptions près:
l la colonne «N° fiche d’adhésion» est supprimée;
l la colonne «Nom adhérent» est remplacée par «Nom du groupement».
On notera que le registre présenté dans cet exemple permet également d’enregistrer les
paiements des droits d’adhésion.
REGISTRE DE COTISATION
Février
Cotisations du mois……………………
:
COTISATIONS
Droit
d'adhésion
Date N° fiche Nom adhérent Cotisation Arriérés dus Montant Solde Observations
payé
d'adhésion mensuelle payé ce mois arriérés
REGISTRE DE COTISATION
FICHE DE COTISATION
Année FICHE
........
Cotisations
DE COTISATION
Nº fiche adhésion : .........
Année ........
émises
Adhérent
Nº fiche
FICHE
: ......... Nº DE
adhésion code COTISATION
: .........
: .........
Année ........
Adhérent : .........
Nº fiche Nº code
adhésion : .........
: .........
Lorsque le paiement des cotisations est hebdomadaire, mensuel ou trimestriel, le suivi permet
également d’identifier les fluctuations saisonnières du taux de recouvrement des cotisations.
La mutuelle pourra ainsi aménager en conséquence la périodicité de ce paiement et affiner
les prévisions de trésorerie.
Exemple
Une mutuelle d’agriculteurs demande à ses adhérents de verser leurs cotisations
mensuellement. Chaque année, les gestionnaires constatent que les retards de cotisations
apparaissent en milieu d’année, lors de la période de soudure monétaire, alors que le niveau
de recouvrement est bon en début et fin d’année. Lors de l’AG, les adhérents confirment qu’ils
éprouvent d’importantes difficultés pour cotiser au moment où leurs revenus sont les plus
faibles.
Un nouveau calendrier de cotisation est alors débattu et adopté. Il prévoit une concentration
des paiements durant les périodes de vente des récoltes et aucun versement en période de
soudure.
Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc. Total
Ancien
500 500 500 500 500 500 500 500 500 500 500 500 6 000
calendrier
Nouveau
2 000 1 500 500 500 500 500 500 6 000
calendrier
Exemple
Une mutuelle demande une cotisation mensuelle identique pour chaque bénéficiaire. Les
gestionnaires enregistrent les cotisations perçues dans la fiche de cotisation de chaque
adhérent ainsi que dans le registre de cotisation. Les droits d’adhésion sont payés par les
nouveaux adhérents lors de la période d’adhésion à la mutuelle, c’est-à-dire de janvier à
février. La mutuelle sanctionne les adhérents qui accumulent un retard supérieur à la moitié de
leur cotisation annuelle, en leur retirant leur droit aux prestations. Les fiches de cotisation et le
registre de cotisation sont conçus de manière à permettre le suivi des arriérés de l’année
précédente.
La cotisation mensuelle est égale à 100 UM par mois et par bénéficiaire.
Déc.
Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc. Total
2001
Cotisations émises
250 000 300 000 300 000 300 000 300 000 300 000 300 000 300 000 300 000 300 000 300 000 300 000 3 550 000
(A)
Cotisations
250 000 300 000 300 000 290 000 260 000 275 000 265 000 250 000 255 000 285 000 300 000 300 000 3 330 000
perçues (B)
Arriérés
35 000 25 000 5 000 0 0 10 000 20 000 10 000 0 10 000 20 000 40 000 175 000
perçus (C)
Solde d’arriérés
65 000 30 000 5 000 0 10 000 50 000 65 000 80 000 120 000 165 000 170 000 150 000 110 000 110 000
(D)
Taux de
Taux de
Tableau de suivi des cotisations
recouvrement total 114% 108% 102% 97% 87% 95% 95% 87% 85% 98% 107% 113% 99%
(F)
Le responsable du registre de cotisation tient à jour un tableau de suivi qui, pour l’année 2002,
91
Notes sur le tableau
A. Les montants des cotisations émises indiqués ici correspondent à ceux du registre de
cotisation. Ces montants correspondent en principe au nombre de bénéficiaires du mois
multiplié par le montant mensuel de cotisations.
B. Les cotisations perçues correspondent à l’encaissement des cotisations de l’exercice 2002.
C. Les arriérés perçus correspondent au recouvrement des arriérés des périodes antérieures.
On constate que les arriérés de l’exercice précédent ont été perçus en totalité au cours du
premier trimestre 2002.
D. Le solde des arriérés est égal aux cotisations mensuelles émises diminuées des cotisations
perçues et des arriérés perçus durant le mois, additionné au solde des arriérés du mois
précédent.
E. Le taux de recouvrement des cotisations est égal aux cotisations perçues divisées par les
cotisations émises. Il est exprimé en pour cent. On constate que les mois de mai à
septembre sont les moins propices au versement des cotisations. En revanche, le début et la
fin de l’année sont plus favorables.
F. Le taux de recouvrement total est égal aux cotisations perçues augmentées des arriérés
perçus, divisé par les cotisations émises. Il est exprimé en pour cent.
La fonction principale d’un système d’assurance santé est la prise en charge de tout ou partie
des dépenses de santé de ses bénéficiaires, suivant une liste de prestations précisément
définies. Cette prise en charge constitue la principale source de dépenses du système
d’assurance. La gestion des prestations joue de ce fait un rôle important. Elle vise notamment
à:
l réaliser un contrôle permanent des droits des adhérents à la prise en charge de leurs
dépenses de santé;
l ordonner et exécuter les remboursements des adhérents ou le paiement des factures des
prestataires de soins;
l enregistrer les informations sur les prestations qui sont nécessaires au suivi et à
l’évaluation des activités de la mutuelle de santé, au calcul des cotisations et aux
prévisions financières.
La gestion des prestations repose sur un ensemble de techniques et de documents liés à la
prise en charge des dépenses de soins. Elle s’appuie également sur des relations
fonctionnelles entre la mutuelle et les prestataires de soins. Elle présente en effet la
particularité d’être dépendante de l’action de ces prestataires
Exemple
Une mutuelle de santé couvre les dépenses d’hospitalisation dans un hôpital qui pratique un
système de tarification et de paiement des actes éclaté entre ses différents services. Pour chaque
nouvel acte, un patient doit au préalable s’acquitter du paiement à la caisse du service
concerné. Chaque soir, les caissiers des services transfèrent leurs recettes au service comptable
de l’hôpital.
Durant le processus de mise en place de la mutuelle, les responsables de celle-ci et la direction
de l’hôpital se sont réunis afin de définir les modalités de prise en charge des bénéficiaires. A
l’issue des discussions, il a été retenu que cette prise en charge reposerait sur les règles
suivantes.
1. Lorsqu’un bénéficiaire entrera à l’hôpital, le premier service auquel il se présentera
(généralement un service d’hospitalisation) l’orientera vers le service comptable.
2. Le service comptable délivrera au bénéficiaire une fiche de prise en charge que ce dernier
devra présenter à chaque service. Pour recevoir cette fiche, le bénéficiaire devra déposer sa
carte d’adhérent au service comptable; il ne pourra la reprendre qu’à l’issue de son séjour.
3. Le bénéficiaire devra présenter sa fiche de prise en charge à la caisse de chaque service
consulté dans le cadre du traitement (laboratoire, radiographie, hospitalisation, chirurgie,
etc.). Les caissiers ne lui demanderont pas le paiement des actes qui seront consommés,
mais rempliront une ligne de la fiche de prise en charge en indiquant le montant à payer par
la mutuelle.
4. Le bénéficiaire, à l’issue de son séjour, retournera au service comptable où il déposera sa
fiche de prise en charge et reprendra sa carte d’adhérent. Il repartira chez lui sans avoir à
débourser la moindre somme à l’hôpital.
5. Le service comptable du prestataire totalisera en fin de mois les montants de l’ensemble des
fiches de prises en charge et établira une facture à l’intention de la mutuelle.
La prise en charge des bénéficiaires doit prendre en compte les considérations suivantes:
l pour être couvert par la mutuelle, la personne doit:
4 être bénéficiaire de la mutuelle;
4 avoir terminé sa période d’observation;
Partie III • La gestion des adhésions, des cotisations et des prestations 93
4 être à jour dans le paiement de ses cotisations ou ne pas dépasser le retard toléré par
la mutuelle;
l certaines mutuelles plafonnent le montant des dépenses de soins couvertes par
bénéficiaire. Lorsqu’un bénéficiaire a atteint ce plafond, ses dépenses ne sont plus prises
en charge;
l dans certaines mutuelles, les bénéficiaires ne sont couverts que dans les formations
médicales autorisées. Ils peuvent recourir à d’autres prestataires, sans toutefois bénéficier
du même type de couverture;
l dans un système de tiers payant, les conditions d’accès et les modalités de prise en charge
des dépenses de soins font l’objet de procédures précises convenues entre la mutuelle et
chaque prestataire;
l dans un système de remboursement des dépenses à l’adhérent, une entente peut
également être établie entre la mutuelle et le prestataire concernant les modalités
d’accueil ou l’établissement d’un tarif avantageux pour les mutualistes.
Le contrôle Le contrôle avant le recours aux soins est pratiqué dans le cadre du
avant le recours système de tiers payant. Le bénéficiaire doit se présenter au bureau de
aux soins la mutuelle avant de se diriger vers un prestataire de soins. Le bureau
de la mutuelle aura pour tâches de:
4 vérifier l’identité du patient en contrôlant qu’il est bien inscrit sur la
fiche d’adhésion de l’adhérent;
4 contrôler sur la fiche de cotisation que l’adhérent est à jour;
4 délivrer éventuellement une lettre de garantie et orienter le
bénéficiaire vers le prestataire;
4 informer le bénéficiaire des modalités d’accueil et de prise en
charge chez le prestataire.
15 L’utilisation d’une telle liste est complexe dans la pratique. La mise à jour de la liste doit être immédiate après chaque
exclusion. Par ailleurs, le personnel d’accueil des formations médicales doit effectivement s’engager à la consulter.
L’enregistrement Chaque prestation prise en charge par la mutuelle est inscrite dans un
des prises outil d’enregistrement des prestations, le registre des prestations.
en charge
Ce registre a pour but de fournir les informations sur les prestations
nécessaires au suivi et à l’évaluation des activités de la mutuelle. Il
s’agit notamment des informations employées pour le calcul des taux
d’utilisation et des coûts moyens.
Présentation
La lettre de garantie se présente généralement sous la forme d’un
carnet à souche pré-imprimé dont la partie détachable, remise au
bénéficiaire pour être présentée au prestataire, indique:
4 les informations concernant le bénéficiaire: nom et prénoms, âge,
sexe, numéro de code d’identification et autres informations utiles
de la carte d’adhérent;
4 une formule prérédigée qui autorise le prestataire de soins à
recevoir le patient selon les conditions prévues dans le contrat le
liant à la mutuelle;
4 la date, le visa de la mutuelle et la signature du responsable ayant
délivré la lettre de garantie.
La souche reprend, entre autres, les informations concernant le
bénéficiaire et la date de délivrance de la lettre de garantie.
Exemple
Lors du processus de mise en place de la Mutuelle Espoir, les promoteurs ont retenu le système
de la lettre de garantie, car ils considèrent qu’il s’agit du meilleur système de contrôle des droits
aux prestations.
Chaque CE des groupements mutualistes de quartier a reçu un carnet à souche de 50 lettres de
garantie. Lorsque survient un cas de maladie dans une famille, l’adhérent concerné doit se
présenter, muni de sa carte d’adhérent, devant le responsable du groupement. Ce dernier
vérifie que l’adhérent est à jour de ses cotisations (ou n’a pas cumulé un retard supérieur à celui
prévu dans les statuts) et que le bénéficiaire n’est pas en période d’observation. Lorsque le droit
aux prestations est confirmé, le responsable délivre à l’adhérent une lettre de garantie que ce
dernier devra présenter à la formation médicale avec sa carte d’adhérent.
Le modèle suivant représente la lettre de garantie, avec la souche, qui a été délivrée à Awa
MADOU pour sa fille Amina qui devait être hospitalisée à l’Hôpital Bonne Santé contractualisé
avec la Mutuelle Espoir.
SOUCHE MUTUELLE DE
05 SANTÉ
Lettre de garantie n° ……………
ESPOIR
Bénéficiaire :
05
LETTRE DE GARANTIE N° : ………….
Prénom et nom :
KADO Amina
…………………………………….. L'intention de …………………………………………………………………………..
02 / 01 / 03
N° de code : …………………….. Hôpital BONNE SANTE de OUAIA
Formation médicale : …………………………………………………………………
Signature et tampon 02 / 01 / 03
N° de code : …………………………
10 07 00
Le ……./……../…….. Pour la mutuelle
(signature et tampon)
A remettre à l'accueil de la formation médicale accompagnée de la
carte d’adhérent
Présentation
L’attestation se présente généralement sous la forme d’un formulaire
en deux exemplaires pré-imprimés (lors du remplissage, une feuille de
carbone est glissée entre les deux feuilles). Les informations suivantes
doivent figurer sur l’attestation:
4 le nom de la formation médicale;
4 le nom de la mutuelle (surtout si la formation médicale travaille
avec plusieurs mutuelles de santé);
4 les nom, prénoms, numéro de code et autres informations utiles et
convenues avec la mutuelle concernant le bénéficiaire et figurant
sur la carte d’adhérent;
4 la nature des actes délivrés au patient: consultation, examens, etc.
(utilisation éventuelle d’un code);
4 le montant payé par le patient sous forme de ticket modérateur,
franchise ou autre;
4 le montant facturé à la mutuelle pour les actes délivrés au
bénéficiaire;
4 la date des soins ou dates d’entrée et de sortie pour les
hospitalisations;
4 la signature du prestataire de soins et celle du bénéficiaire (ou à
défaut, l’empreinte digitale).
Règles d’utilisation
4 L’attestation est établie par le prestataire de soins en deux
exemplaires au moins: l’un conservé par le prestataire, l’autre
donné au patient.
4 La présentation et les modalités de remplissage des attestations
sont convenues entre la mutuelle et le prestataire.
4 Les mutualistes doivent remettre rapidement leur exemplaire de
l’attestation au bureau de la mutuelle.
ATTESTATION DE SOINS 55
N° …………….
KADO Amina
Nom et prénom du bénéficiaire : ……………………………………………………………
02 / 01 / 03 13 ans F
N° de code : …………………..…… Age : …………………… Sexe : …………………
10 / 07 / 00 13 / 07 / 00
Date d'entrée : …………………… Date de sortie : ………………………
……………………………………………………………………………………………………
13 / 07 / 00
Date : ……………………………
Présentation
Les informations apparaissant dans la facture doivent être listées dans
le contrat entre la mutuelle et le prestataire de soins. Une mutuelle
peut établir un format standard de présentation des factures en
accord avec les prestataires et choisir de distribuer à ceux-ci des
carnets de factures vierges. Cela implique des coûts de gestion
supplémentaires mais garantit à la mutuelle de recevoir des factures
standardisées ce qui facilite le contrôle et le suivi ultérieurs.
La facture comporte généralement les informations suivantes:
4 les éléments d’identification du prestataire de soins;
4 le numéro de la facture;
4 la période couverte;
4 le récapitulatif des prestations facturées:
— numéro de code d’identification du bénéficiaire;
— date de la prestation;
— numéro de la lettre de garantie ou de l’attestation de soins
(éventuellement);
— nature de la prestation;
— coût de la prestation facturé à la mutuelle (avec mention du
copaiement s’il existe);
4 la somme totale facturée à la mutuelle pour la période, en chiffres
et en lettres;
4 la date d’émission de la facture (et éventuellement le délai de
remboursement suivant le contrat avec la mutuelle);
4 la signature et le cachet du prestataire de soins.
Règles d’utilisation
4 La facture est généralement établie en fin de mois sauf exception
(faible montant reporté au mois suivant par exemple). Le cas
échéant, le montant de la facture est alors reporté sur celle du
mois suivant.
4 La facture est établie au minimum en deux exemplaires: l’un pour
le prestataire et l’autre pour la mutuelle de santé.
100 Guide de gestion des mutuelles de santé en Afrique
BIT/STEP
4 La facture doit être soigneusement remplie par le prestataire. La
mutuelle peut refuser le paiement d’une facture qui ne comprend
pas toutes les informations convenues rédigées de manière lisible.
4 La facture peut être remise en question par la mutuelle si les
montants qu’elle contient ne sont pas conformes avec ceux portés
sur les attestations de soins (lorsque ce type de document est
utilisé).
Exemple
Les contrats passés entre la Mutuelle Espoir et les prestataires de soins régissent notamment le
contenu des factures mensuelles que ces derniers doivent établir. De ce fait, toutes les factures
apportent les mêmes types d’informations et facilitent ainsi les opérations de contrôle et de suivi
de la mutuelle.
Le modèle suivant présente la facture élaborée par l’Hôpital Bonne Santé pour le mois de juillet
2000. Elle synthétise toutes les attestations de soins délivrées durant ce mois, dont celle
d’Amina Kado présentée précédemment.
FACTURE
02/08/00
115
Facture n° ……… Date: ………………………
Juillet 2000
Pour le mois de : ……………………………………
Prise en
N° attestation Nature de la prestation Ticket
Date N° de code charge Total
de soins modérateur
mutuelle
………………………………………………………...…………………………………………………………………
Signature et cachet du
prestataire de soins
Partie III • La gestion des adhésions, des cotisations et des prestations 101
Le reçu La mutuelle peut demander à ses adhérents de payer les frais afférents
ou la facture aux services rendus; elle les remboursera ensuite. Dans ce cas,
individuelle l’adhérent paie selon les modalités adoptées par le prestataire de
soins (paiement à l’acte, par épisode de maladie, etc.) et en accord
avec les tarifs convenus avec la mutuelle.
L’adhérent se fait alors remettre par le prestataire une preuve de
paiement, c’est-à-dire un reçu ou une facture qui doit comporter au
moins:
1. l’identification du prestataire de soins;
2. l’identification exacte du bénéficiaire;
3. la nature des prestations;
4. le prix et la date de la prestation.
Muni de son carnet de santé, de sa carte d’adhérent et de sa preuve
de paiement, l’adhérent se présente au bureau de la mutuelle pour se
faire rembourser. Il peut également adresser sa demande par
courrier.
Le registre Le registre des prestations permet le suivi des soins couverts par la
des prestations mutuelle.
Présentation
Plusieurs présentations du registre des prestations existent dont les
deux suivantes (système de tiers payant):
4 un registre sous forme de tableau avec:
— en ligne: chaque prestation couverte par la mutuelle;
— en colonne:
— la date,
— le numéro de la lettre de garantie ou de l’attestation de
soins (éventuellement),
— le numéro de code, l’âge et le sexe du bénéficiaire,
— le type de prestation (consultation, maternité, hospitalisation,
etc.),
— le montant du copaiement payé par le bénéficiaire
(éventuellement),
— le montant facturé à la mutuelle,
— le montant total de la prestation,
— les observations éventuelles;
4 un classeur regroupant, par ordre chronologique et/ou par
service utilisé, les attestations de soins (lorsqu’elles sont utilisées).
Exemple
La Mutuelle Espoir utilise un registre des prestations qui est mis à jour lors des réunions
mensuelles des représentants des groupements mutualistes de quartier. Ces derniers se
présentent à la réunion munis de toutes les attestations de soins que les adhérents sont venus
déposer durant le mois. Les factures des différents prestataires de soins sont envoyées
directement à la mutuelle.
Un des objectifs de cette réunion est de comparer les actes mentionnés sur les factures aux
attestations reçues. Lors de cette comparaison, les prestations de soins ne posant pas de
problème sont enregistrées dans le registre des prestations. Pour les autres, deux cas de figure
peuvent se présenter:
l une prestation est mentionnée sur une facture mais le groupement concerné n’a pas reçu de
l’adhérent l’attestation de soins correspondante. Dans ce cas, la prestation est payée
normalement puis elle fait l’objet d’un contrôle auprès de l’adhérent par le comité du
groupement;
l une différence de montant apparaît entre une attestation de soins et la facture. Ce problème
est alors discuté avec le prestataire avant le paiement de la facture.
Lorsque ces cas sont régularisés, ils sont enregistrés dans le registre des prestations.
Ce registre permet de synthétiser l’ensemble des prestations de soins du mois. Il simplifie la
comptabilité car il joue le rôle d’un journal auxiliaire (voir partie 4: La comptabilité) et apporte
toutes les informations nécessaires pour la réalisation d’un suivi efficace.
La page de ce registre pour le mois de juillet 2002 est présentée ci-après. On notera que, en
plus des prestations de l’Hôpital Bonne Santé, la Mutuelle Espoir couvre également les petites
hospitalisations et les accouchements dans deux centres de santé et dans une maternité de
quartier.
Partie III • La gestion des adhésions, des cotisations et des prestations 103
Registre de prestations
Juillet 2002
Mois de : .................................................
N° attestation Montant
Date Age Sexe N° de code Service de santé Observations
de soins Ticket mod. Mutuelle Total
Pédiatrie Hôp.
05/07 50 5 F 04/10/02 700 5 500 6 200
BONNE SANTE
Hospitalisation.
13/07 55 13 F 02/01/03 1 200 10 100 11 300
H. BONNE SANTE
FACTURE
Formation sanitaire : ................
ATTESTATION DE SOINS Mois de : ...................... REGISTRE DES PRESTATIONS
Formation sanitaire : .................
ATTESTATION
Bénéficiaire DE SOINS
: .............................
Nº de code : ..............................
Formation sanitaire : .................
Bénéficiaire : .............................
Nº de Prestations
code : ..............................
ATTESTATION DE SOINS
Formation sanitaire : ................. Total du mois
Prestations
Bénéficiaire : ............................. Total à payer
Nº de code : .............................. ...................................................
...................................................
Prestations
Total
Total
GRAND LIVRE
Les indicateurs Les principaux indicateurs de suivi sont: le taux d’utilisation des
de suivi services de santé par les bénéficiaires et le coût moyen de chaque
des prestations service de santé couvert.
Partie III • La gestion des adhésions, des cotisations et des prestations 105
Les taux d’utilisation sont établis:
4 d’une part, pour juger du niveau des cotisations. Les taux
d’utilisation réels sont comparés avec ceux employés dans le
calcul des cotisations. Lorsque les taux d’utilisation réels sont
constamment supérieurs aux taux ayant servi au calcul, la
cotisation est sous-évaluée et la mutuelle éprouvera des difficultés
financières en fin d’exercice. A l’inverse, quand le taux réel est
inférieur, la mutuelle peut baisser le montant des cotisations ou
augmenter le niveau ou l’étendue des garanties;
4 d’autre part, pour caractériser les variations saisonnières d’utilisation,
pour identifier l’apparition d’épidémie ou d’éventuelles anomalies de
consommation ou de prescription.
La fréquence Le suivi des prestations doit être régulier. Le calcul des indicateurs et le
de suivi remplissage des tableaux de suivi sont généralement mensuels et
s’effectuent après réception et contrôle des factures des prestataires
de soins.
Le calcul des taux d’utilisation des services par les bénéficiaires n’est
possible que si la mutuelle connaît précisément le nombre de ses
bénéficiaires.
Exemple
Une mutuelle de santé couvre deux communes et compte:
l 1 000 bénéficiaires dans la commune A dont 200 en période d’observation jusqu’au mois
d’avril;
l 2 500 bénéficiaires dans la commune B dont 500 en période d’observation jusqu’au mois
d’avril.
Les deux communes possèdent chacune un centre de santé dans lequel la mutuelle prend en
charge les hospitalisations. Ces deux centres de santé ont le même plateau technique et
réalisent les mêmes prestations de soins avec des tarifs et des prix de médicaments identiques.
Le responsable du registre des prestations tient à jour mensuellement des tableaux de suivi qui
se présentent ainsi pour l’année 2002.
Nombre
de bénéficiai- 800 800 800 800 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 933,3
res (A)
Nombre
d’hospitalisa- 3 5 4 5 3 6 3 6 5 7 4 5 56
tions (B)
Taux
d’utilisation 4,5 % 7,5 % 6,0 % 7,5 % 3,6 % 7,2 % 3,6 % 7,2 % 6,0 % 8,4 % 4,8 % 6,0 % 6,0 %
mensuel (C )
Taux
d’utilisation 4,5 % 6,0 % 6,0 % 6,4 % 5,7 % 6,0 % 5,6 % 5,8 % 5,9 % 6,1 % 6,0 % 6,0 % 6,0 %
cumulé (D)
Coût total des 15 000 23 000 12 000 18 000 17 000 28 000 40 000 50 000 48 000 40 000 47 000 50 000 388 000
prestations (E)
Coût moyen
hospitalisation 5 000 4 600 3 000 3 600 5 667 4 667 13 333 8 333 9 600 5 714 11 750 10 000 6 929
(F)
Coût moyen 5 000 4 750 4 167 4 000 4 250 4 346 5 276 5 800 6 275 6 191 6 627 6 929 5 000
cumulé (G)
Partie III • La gestion des adhésions, des cotisations et des prestations 107
Suivi des prestations - Tableau 2 / Commune B - Exercice 2002
Moy./
Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc. Réf.
Total
Nombre
de bénéficiai- 2 000 2 000 2 000 2 000 2 500 2 500 2 500 2 500 2 500 2 500 2 500 2 500 2 333
res (A)
Nombre
d’hospitalisa- 10 8 11 12 11 17 15 16 21 25 30 21 197
tions (B)
Taux
d’utilisation 6,0 % 4,8 % 6,6 % 7,2 % 5,3 % 8,2 % 7,2 % 7,7 % 10,1 % 12,0 % 14,4 % 10,1 % 8,4 %
mensuel (C )
Taux
d’utilisation 6,0 % 5,4 % 5,8 % 6,2 % 5,9 % 6,4 % 6,5 % 6,7 % 7,1 % 7,6 % 8,3 % 8,4 % 6,0 %
cumulé (D)
Coût total des 45 000 41 000 54 500 62 000 53 000 84 000 76 000 78 000 99 500 127 000 145 000 112 000 977 000
prestations (E)
Coût moyen
hospitalisation 4 500 5 125 4 955 5 167 4 818 4 941 5 067 4 875 4 738 5 080 4 833 5 333 4 959
(F)
Coût moyen 4 500 4 778 4 845 4 939 4 913 4 920 4 946 4 935 4 901 4 932 4 915 4 959 5 000
cumulé (G)
Nombre
de bénéficiai- 2 800 2 800 2 800 2 800 3 500 3 500 3 500 3 500 3 500 3 500 3 500 3 500 3 267
res (A)
Nombre
d’hospitalisa- 13 13 15 17 14 23 18 22 26 32 34 26 253
tions (B)
Taux
d’utilisation 5,6 % 5,6 % 6,4 % 7,3 % 4,8 % 7,9 % 6,2 % 7,5 % 8,9 % 11,0 % 11,7 % 8,9 % 7,7 %
mensuel (C )
Taux
d’utilisation 5,6 % 5,6 % 5,9 % 6,2 % 5,9 % 6,3 % 6,2 % 6,4 % 6,7 % 7,2 % 7,6 % 7,7 % 6,0 %
cumulé (D)
Coût total des 60 000 64 000 66 500 80 000 70 000 112 000 116 000 128 000 147 500 167 000 192 000 162 000 1 365 000
prestations (E)
Coût moyen
hospitalisation 4 615 4 923 4 433 4 706 5 000 4 870 6 444 5 818 5 673 5 219 5 647 6 231 5 395
(F)
Coût moyen 4 615 4 769 4 646 4 664 4 729 4 763 5 031 5 159 5 242 5 238 5 300 5 395 5 000
cumulé (G)
Partie III • La gestion des adhésions, des cotisations et des prestations 109
l La commune B présente une situation inverse: les coûts moyens restent conformes aux
prévisions mais les taux d’utilisation augmentent à partir de juin et sont élevés en fin d’année.
En fin d’année, les responsables de la mutuelle mènent une étude complémentaire afin de
comprendre ces phénomènes.
l Ils constatent que dans la commune A, l’infirmier du centre de santé pratique une
surfacturation des hospitalisations pour augmenter ses recettes aux dépens de la mutuelle.
l Dans la commune B, ils constatent que plusieurs familles se sont entendues avec l’infirmier
pour facturer à la mutuelle des dépenses en hospitalisations d’individus non mutualistes.
A la vue des tendances qui apparaissaient à la moitié de l’année, ces responsables auraient pu
intervenir plus rapidement pour enrayer ces dérapages.
Partie III • La gestion des adhésions, des cotisations et des prestations 111
Schéma 1: Exemple de procédures d’une mutuelle avec un comité
exécutif
MUTUELLE
Comité d’exécution
Conseil Prestataires
Adhérents Président Secrétaire Trésorier
d’administration de soins
Registre Encaissement
d’adhésion
Registre
de cotisation
Délivrance
Carte de la carte Documents Tableaux
d’adhérent comptables de suivi
d'adhérent
Période
d'observation Caisse Banque
Encaissement
Paiement Paiement Registre
de la cotisation de cotisation
(opération
annuelle)
Documents Tableaux
Caisse Banque comptables de suivi
Caisse Banque
Dépôt Attestation
de l'attestation de soins
auprès
de l'un des
Facture
membres du CE mensuelle
Rapprochement attestations de soins/facture mensuelle
Décision de paiement
Paiement des Décaissement Paiement
prestataires
de soins Caisse Banque
Registre
de cotisation
Documents Tableaux
comptables de suivi
Supervision
MUTUELLE
Conseil Prestataires
Adhérents Gérent Bureau
d’administration de soins
Inscription
Paiement du droit
d'adhésion et de Fiche
la première d’adhésion
cotisation
Délivrance
Registre
d’adhésion de la carte
d'adhérent
Paiement
de la cotisation Carte
(opération d’adhérent Tableaux
Encaissement
mensuelle) (opération de suivi
mensuelle)
Période
d'observation Registre
de cotisation
Documents Tableaux
comptables de suivi
Validation
de la carte
Recours aux soins: (opération mensuelle)
consultations Carte Soins
ambulatoires d’adhérent
Présentation par Reçu de
l'adhérent du reçu prestataire
au guichet
de la mutuelle
Remboursement
des soins Contrôle
et remboursement
Contrôle et suivi
Documents
comptables des enregistrements
Supervision
Comptes rendus Rapport annuel
au CA à l'AG
Partie III • La gestion des adhésions, des cotisations et des prestations 113
Schéma 3: Exemple de procédures d’une mutuelle avec des
sections locales
MUTUELLE
Paiement Inscription
du droit Registre
d’adhésion d’adhésion
et de la
cotisation
annuelle Encaissement Réunion
(opération Encaissement mensuelle
Paiement mensuelle) des droits
de la cotisation d'adhésion et
Registre
(opération des cotisations
de cotisations
annuelle) des sections
de la section
locales
Délivrance Validation Registre
de la carte (opération d'adhésion de
d'adhérent mensuelle) la mutuelle
Carte Registre
d’adhérent de cotisation
de la mutuelle
Période
Documents
d'observation
comptables
Tableaux
de suivi
Recours Carte
aux soins Soins
d’adhérent
Collecte
Attestation
des attestations
de soins
de soins
Facture
Contrôle Réunion mensuelle
des droits mensuelle
aux prestations Contrôle
attestations /
factures
Paiement des Décaissement Autorisation
prestataires de paiement
de soins Registre
de cotisation
Documents
comptables Paiement
Tableaux
de suivi
Contrôle et suivi
des enregistrements
Rapport annuel à l'AG
Partie III • La gestion des adhésions, des cotisations et des prestations 115
Part
Pa rtie
ie 4
La comptabilité
d’une mutuelle
de santé
117
La vie d’une mutuelle de santé est ponctuée par un ensemble d’opérations économiques qui
modifient constamment le volume et l’organisation de ses ressources. Ces opérations
devront être enregistrées car la mutuelle doit être en mesure de suivre son patrimoine, sa
situation financière ainsi que son résultat d’exploitation. C’est l’un des principaux objets de la
comptabilité que d’organiser cet enregistrement, d’en effectuer la vérification et de produire
régulièrement une synthèse des informations traitées.
La comptabilité ne doit pas être considérée comme une contrainte ni comme une finalité. Elle
est avant tout un outil indispensable à une gestion efficace. De ce fait, elle ne doit pas être
perçue comme un luxe réservé aux seules mutuelles qui disposent de comptables. S’il est vrai
qu’elle repose sur des mécanismes qui sont parfois complexes, elle peut être adaptée et
simplifiée pour les mutuelles qui ne disposent pas des compétences nécessaires.
Cette partie vise les objectifs suivants:
l présenter la méthode comptable basée sur le principe de la partie double. Il existe une
autre méthode appelée comptabilité en partie simple qui est beaucoup moins complexe
mais présente des insuffisances qui réduisent les possibilités d’un pilotage efficace de la
mutuelle;
l proposer des variantes du système de comptabilité classique en partie double. Ces
variantes permettent une adaptation et une simplification de la comptabilité destinée aux
petites mutuelles ou à celles n’ayant pas de personnel qualifié en la matière. Le partage
des travaux comptables entre la mutuelle et une structure externe est aussi abordé, car il
constitue une solution aux carences en compétences comptables;
l initier les administrateurs des mutuelles aux mécanismes de la comptabilité en partie
double afin de renforcer leur capacité à comprendre et valoriser cet important outil de
gestion de leur mutuelle. Il ne s’agit pas de permettre à ces administrateurs de tenir la
comptabilité mais de leur donner une explication des techniques et des documents sur
lesquels elle repose, en mettant l’accent sur les spécificités des mutuelles de santé. Cette
initiation permet aux administrateurs de comprendre l’intérêt et le rôle des documents
comptables et d’en restituer le contenu aux tiers.
La partie comprend cinq chapitres.
Le processus comptable
Le fonctionnement d’une mutuelle est marqué par de très nombreuses opérations; par
exemple, de manière répétée, elle encaisse des cotisations et verse des prestations. Ces
opérations entraînent des encaissements ou des décaissements, une réduction ou une
augmentation des avoirs de l’organisation, une évolution de ses obligations envers les tiers,
etc. En fait, les ressources dont la mutuelle dispose et la manière dont elle les emploie varient
sans cesse. La connaissance de ces fluctuations et de la situation financière qui en découle
est indispensable à une gestion efficace de la mutuelle. Par exemple, les gestionnaires
doivent nécessairement savoir si les charges ne dépassent pas durablement les produits ou
si les dettes pourront être payées à terme échu.
La comptabilité permet d’enregistrer les opérations et l’ensemble des mouvements qui
modifient la situation financière de la mutuelle et d’établir clairement une situation
patrimoniale à une date donnée.
Ce chapitre présente les principes et les mécanismes de base de la comptabilité qui doivent
être nécessairement compris avant d’entrer plus en détail dans les techniques comptables.
1.1 La comptabilité
Les principes La comptabilité repose sur plusieurs principes de base, dont les
de base principaux sont:
de la comptabilité
4 la fidélité. La comptabilité doit donner une image fidèle de la
situation de la mutuelle;
4 la régularité. La comptabilité doit se conformer aux règles et
procédures en vigueur;
4 la sincérité. Ces règles et procédures doivent être appliquées de
bonne foi, en fonction de la connaissance qu’ont les gestionnaires
de la mutuelle, des événements et des situations;
4 la prudence. Les gestionnaires doivent avoir une appréciation
raisonnable et prudente de ces événements et situations;
4 la transparence. Les enregistrements comptables doivent être
conformes à la réalité et justifiés. Aucune information ne doit être
omise, cachée ou modifiée;
4 l’indépendance de l’exercice. La vie de la mutuelle est
découpée en exercices comptables qui correspondent chacun,
généralement, à une année civile. Chaque exercice est autonome
d’où la détermination d’un résultat en fin d’exercice;
4 la continuité. Bien que le fonctionnement de la mutuelle soit
découpé en exercices, la tenue de la comptabilité repose sur le
principe de la continuité des activités;
4 la permanence des méthodes. Elle repose également sur le
principe de la permanence des méthodes comptables. Une
utilisation des mêmes méthodes d’un exercice à l’autre est en effet
souhaitable et toute modification doit faire l’objet d’une
explication annexée à la présentation des comptes annuels en fin
d’exercice.
Les excédents
La mutuelle est une organisation à but non lucratif ce qui ne signifie
pas qu’elle ne doit pas réaliser des excédents. Au contraire, ceux-ci
sont nécessaires pour assurer la viabilité financière de la mutuelle.
Le passif
Le passif comprend plusieurs rubriques qui sont classées en fonction
de leur nature. Il distingue ainsi les capitaux propres et les capitaux
étrangers.
L’actif
L’actif se décompose également en deux grandes rubriques: l’actif
immobilisé et l’actif circulant.
L’actif immobilisé. Il s’agit de tous les biens durables de la mutuelle
qui peuvent être utilisés dans la durée: terrains, bâtiments, mobilier,
matériel, véhicules.
L’actif circulant. Il s’agit des biens liés aux activités courantes de la
mutuelle. Ils sont destinés à être transformés rapidement et peuvent
être renouvelés plusieurs fois au cours d’un exercice: stocks, argent
liquide en caisse, montants en banque, créances, etc.
ACTIF PASSIF
Actif immobilisé Capitaux propres
ACTIF PASSIF
Actif immobilisé Capitaux propres
Caisse 5 000
Après avoir ouvert sa comptabilité, la mutuelle des commerçants débute ses premières
opérations.
l Les premiers adhérents s’inscrivent et paient leurs droits d’adhésion et leurs premières
cotisations. 200 000 UM sont collectés par la mutuelle et déposés en banque.
Le bilan de la mutuelle évolue de la façon suivante:
ACTIF PASSIF
Actif immobilisé Capitaux propres
ACTIF PASSIF
Actif immobilisé Capitaux propres
Les montants en caisse et en banque ont diminué de 25 000 UM, sans contrepartie dans le
bilan. La mutuelle a utilisé une partie de ses ressources pour payer des services nécessaires à
son fonctionnement. Ceux-ci constituent une charge pour la mutuelle qui s’est appauvrie.
Le bilan fournit des informations nécessaires mais insuffisantes. En effet, il ne donne aucune
explication sur les opérations qui entraînent sa mutation. Après plusieurs mois, qui se
souviendra des premiers achats de fournitures, des premières cotisations, etc.? Ces
explications sont pourtant très utiles pour analyser les performances et la viabilité de la
mutuelle.
Aussi, est-il nécessaire de mettre en place d’autres mécanismes comptables permettant
d’affecter ces opérations dans divers comptes de charges et de produits qui serviront en fin
d’exercice à établir un compte de résultat.
La mutuelle pourra ainsi non seulement savoir si elle s’est enrichie ou appauvrie, mais elle
sera également en mesure d’en analyser les raisons.
Dans la suite, seul le résultat net sera mentionné pour simplifier la présentation du compte de
résultat.
Il a été vu dans le chapitre précédent que le bilan comptable subit des mutations du fait des
opérations économiques que réalise la mutuelle. Pour éviter d’établir constamment un
nouveau bilan et pour conserver des informations concernant ces mutations, celles-ci sont
enregistrées dans des comptes. Ces comptes permettront d’établir le compte de résultat et le
bilan de l’exercice.
Ce chapitre explique le rôle, l’organisation et le fonctionnement des comptes. Il ne peut
suffire cependant à apporter une formation complète en la matière. L’objectif est ici de
donner des explications accessibles aux administrateurs des mutuelles afin de renforcer leur
capacité à dialoguer avec les comptables et à utiliser les documents produits par la
comptabilité.
2.1 Le compte
Un compte est un tableau permettant d’enregistrer les opérations qui modifient une rubrique
du bilan ou du compte de résultat.
L’utilisation des comptes permet de:
l conserver une trace des opérations enregistrées chronologiquement et de manière
continue dans les différents comptes en fonction de leur nature;
l disposer à tout moment d’information sur l’état de la caisse, les dettes, les produits, les
charges, etc.;
l faciliter l’établissement des comptes annuels (bilan et compte de résultat) de l’exercice,
ainsi que de statistiques et d’indicateurs concernant le fonctionnement.
Exemple
Exemple
Le fonctionnement Les comptes servent à enregistrer les opérations financières et les flux.
des comptes Ceux-ci se caractérisent par:
4 leur origine;
4 leur destination;
4 leur montant.
Le solde Le solde d’un compte mesure la différence entre les montants inscrits
d’un compte au débit et ceux inscrits au crédit. Lorsque le total des montants
inscrits au débit d’un compte est supérieur au total de ceux inscrits au
crédit, on dit que le solde est débiteur. A l’inverse, lorsque le total de
la colonne crédit est supérieur à celui de la colonne débit, on dit que
le solde est créditeur. Lorsque les totaux des deux colonnes sont
égaux, on dit que le solde est nul.
Le grand livre Les comptes sont regroupés dans un document appelé le grand livre.
Le grand livre constitue ainsi un outil essentiel de la comptabilité de la
mutuelle. Il peut se présenter de différentes formes, dont la principale
et la plus pratique, est de faire figurer chaque compte sur une fiche
cartonnée, au recto et au verso. Les enregistrements se font en
continu au recto puis au verso. Lorsqu’une fiche est complètement
remplie, on en utilise une nouvelle, jointe à la première. Ces fiches
Comptes Comptes
Classe Sous-comptes
principaux divisionnaires
6. Charges
62. Services extérieurs
620. Prestations maladie
6201. Hôpital Bonne Santé
6202. CS Malika
6203. CS Saint Victor
6204. Maternité de la Paix
Exemple
Les pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) ont adopté un plan
comptable commun appelé Système Comptable Ouest Africain (SYSCOA).
Le SYSCOA répartit les comptes en neuf classes. Sept classes sont décrites ici dans la mesure où
elles intéressent directement les organisations mutualistes (la classe 8 reprend les comptes
d’autres charges et produits et la classe 9 regroupe des comptes de comptabilité analytique
destinés au calcul des coûts dans l’industrie).
Le cadre comptable décrit ici est directement inspiré du Plan comptable SYSCOA, avec
quelques aménagements afin de l’adapter à la spécificité d’une mutuelle de santé.
Cette liste des comptes n’est pas exhaustive. L’objectif est ici de faire ressortir les comptes qui
intéressent directement la mutuelle.
102 Dons. Les dons sont des biens qui doivent être valorisés ou des sommes versées à la
mutuelle par des acteurs privés ou publics, sans contrepartie directe ou indirecte.
103 Apports. Ici sont comptabilisés les apports des adhérents dont le droit de reprise
n’est prévu qu’en cas de dissolution de la mutuelle.
11. Réserves
Les réserves sont des capitaux propres constitués par la mutuelle, notamment à partir des
excédents, pour faire face aux situations imprévues.
12. Report à nouveau
Ce compte sert à reporter sur l’année suivante, tout ou une partie du résultat de l’année
qui vient de s’achever. On rencontre deux cas de figure:
121 Report à nouveau créditeur. Dans le cas d’excédents importants et lorsque le
plafond des réserves a été atteint, le reste des excédents peut être reporté à
l’exercice suivant, en attendant de l’affecter.
129 Report à nouveau débiteur. La totalité d’un déficit d’un exercice est reporté sur
l’exercice en cours, voire les exercices suivants, avec l’espoir que ceux-ci
produiront des excédents qui combleront ce report négatif.
13. Résultat
Le résultat de l’exercice est enregistré dans ce compte. Différents comptes sont utilisés,
notamment:
130 Résultat en instance d’affectation
131 Résultat net: Excédent
135 Résultat d’exploitation
136 Résultat financier
139 Résultat net: Déficit
14. Subvention d’investissement
141 Subventions d’équipement. Sont inscrites dans ce compte les subventions destinées
à l’achat d’immobilisation. On y inscrit également la contre-valeur des
immobilisations reçue en nature. Ce compte peut être subdivisé lorsqu’une
mutuelle bénéficie de la contribution de plusieurs institutions. Par exemple:
1411 Etat
1414 Commune
BILAN
Classe 3 - Stocks
Actif Passif
L’utilisation des comptes de la classe 3 dans
une mutuelle, dont l’activité se limite à
l’assurance santé, est relativement rare.
Néanmoins, si la mutuelle dispose de Classe 3
fournitures ou de consommables de valeur, on
les enregistre dans un compte de stocks.
32. Fournitures
Le processus comptable, du bilan d’ouverture au bilan de clôture d’un exercice, repose sur le
classement des opérations et leur enregistrement dans des comptes.
Les travaux d’enregistrement doivent suivre une procédure précise et nécessitent l’emploi de
plusieurs documents comptables. Ces travaux sont quotidiens, mensuels et annuels. On
s’intéressera ici aux travaux comptables quotidiens et mensuels; les travaux annuels qui
concernent la clôture et l’ouverture d’un exercice seront abordés dans les deux chapitres
suivants.
Dans le cadre d’un système de comptabilité en partie double classique, les travaux
permanents (quotidiens et mensuels) d’enregistrement et de classement des opérations
reposent sur deux documents principaux: le journal et le grand livre. En fonction de la taille,
de la diversité des services offerts, du nombre d’opérations réalisées quotidiennement, etc.,
une mutuelle de santé peut opter pour des variantes de ce système d’enregistrement
comptable. Ce choix dépend également des compétences disponibles au sein de la mutuelle.
Le manque de compétences est souvent considéré comme un frein à la mise en place d’une
comptabilité, toutes les mutuelles n’ayant pas les moyens d’embaucher un comptable. Il
existe cependant une alternative qui consiste à partager les travaux comptables entre la
Présentation
Le journal est un livre dont les pages sont numérotées et présentées
toutes de la même façon. Les écritures passées pour une opération
constituent un article du journal. Chaque page se présente comme un
tableau comprenant:
4 une colonne «Numéro de compte» dans laquelle sont inscrits les
numéros des comptes affectés par l’opération, en fonction du plan
comptable de la mutuelle;
4 une colonne «Libellé» dans laquelle sont inscrits les noms du ou
des comptes débités et du ou des comptes crédités (chaque
opération concernant au moins deux comptes). Une brève
description de l’opération est également donnée;
4 une colonne «Débit» dans laquelle sont inscrits les montants à
débiter;
4 une colonne «Crédit» dans laquelle sont inscrits les montants à
créditer.
La date de l’opération est mentionnée sur une ligne séparant chaque
article.
Règles d’utilisation
4 Chaque opération doit être enregistrée dans le journal dès qu’elle
est réalisée ou connue.
Exemple
Les cotisations collectées chaque jour (durant les cinq premiers jours de chaque mois) par une
mutuelle sont enregistrées dans le journal le soir. Le total des cotisations payées le 5 janvier
s’élevait à 130 000 UM.
Le 6 janvier, la mutuelle reçoit la facture du mois de décembre de l’hôpital. Cette facture s’élève
à 50 000 UM. Elle ne sera payée que dans plusieurs jours, aussi est-elle comptabilisée comme
une dette à court terme.
Ces opérations ont été enregistrées de la façon suivante dans le journal.
Journal
Numéro LIBELLES
Débit Crédit
des comptes
Compte à débiter Compte à créditer
5 janvier 2002
6 janvier 2002
Présentation
Il existe plusieurs présentations possibles du journal-grand livre. Le
modèle proposé ici est le plus courant. Il se présente sous la forme
d’un livre dont chaque page comporte un tableau qui mentionne
pour chaque opération:
4 la date;
4 le numéro d’ordre;
4 le libellé.
Il comporte également deux grandes rubriques:
4 le bilan;
4 le compte de résultat.
Chaque rubrique comporte les comptes de la mutuelle qui
augmentent ou diminuent en fonction des opérations enregistrées.
Exemple
Une mutuelle de santé a mis en place une organisation et des modalités de fonctionnement très
simples. Le plan comptable de cette mutuelle est également très simple et comprend les
comptes suivants:
Caisse Banque Cot. A Réserves Pdts Factures à Prestations ma- Fournitures Frais de Autres charges Cotisation Droits Autres
recevoir constatés payer ladie déplacement d’adhésion produits
d’avance
N° Date Opération D C D C D C D C D C D C D C D C D C D C D C D C D C
ordre
TOTAUX
Calcul des soldes SD 334 064 SD 658 026 SD 32 290 299 000 SC 407 600 SC 66 175 SC SD 841 500 SD 27 745 SD 22 400 SD 30 000 1 168 150 SC 5 100 SC - -
La ligne du bas indique les soldes des comptes calculés en fin d’année (SD = solde débiteur, SC = solde
créditeur). Il est ensuite facile de reconstituer le bilan et le compte de résultat sous leur forme normale.
BIT/STEP
Guide de gestion des mutuelles de santé en Afrique
3.3 La comptabilité de trésorerie
Une des particularités des mutuelles de santé est que la plus grande partie de leurs
opérations économiques se traduit par une entrée ou une sortie d’argent. Cela permet
l’emploi d’une autre variante de la comptabilité classique appelée comptabilité de trésorerie.
La comptabilité de trésorerie repose sur une subdivision du journal en trois journaux partiels:
l un journal de caisse qui enregistre les opérations à l’origine des entrées et des sorties
d’argent de la caisse;
l un journal de banque (il peut y en avoir plusieurs si la mutuelle dispose de plusieurs
comptes bancaires) qui enregistre les mouvements au niveau du compte bancaire;
l un journal des opérations diverses qui enregistre toutes les opérations qui n’entraînent ni
une sortie ni une entrée d’argent.
Les opérations sont enregistrées au jour le jour et chronologiquement dans les journaux
partiels puis sont reportées immédiatement ou périodiquement dans le grand livre. Ce
système est le plus fréquemment rencontré dans les expériences mutualistes actuelles,
quoique sa mise en œuvre soit incomplète dans la plupart des cas. On rencontre en effet
souvent un journal (appelé également livre) de caisse et un journal de banque, mais très
rarement un journal des opérations diverses et pratiquement jamais un grand livre. Le grand
livre est cependant nécessaire afin de préparer les comptes annuels de la mutuelle (compte
de résultat et bilan).
Présentation
Le journal de caisse et celui de banque se présentent chacun sous la
forme d’un registre préimprimé dont les pages sont prénumérotées.
Les pages peuvent être en double lorsque la mutuelle confie la mise
en forme de sa comptabilité à une structure externe (cabinet
comptable, union, etc.).
Chaque page comporte un tableau subdivisé en plusieurs colonnes:
4 «Date»: date à laquelle l’opération est réalisée;
Règles d’utilisation
4 Toutes les opérations qui entraînent une entrée ou une sortie
d’argent doivent être enregistrées dans le journal de caisse ou
celui de banque, immédiatement après la réalisation de
l’opération.
4 Les enregistrements des opérations s’effectuent ligne après ligne,
en ordre chronologique.
4 Si les enregistrements du mois nécessitent plusieurs pages, il faut
calculer les totaux des colonnes «Entrées» et «Sorties» et les inscrire
sur la dernière ligne de la page avec le solde correspondant. On
doit ensuite les reporter sur la première ligne de la page suivante
avant de poursuivre l’enregistrement de nouvelles opérations.
4 Chaque enregistrement doit se faire avec les précisions utiles:
dates, numéro de pièces justificatives, description de l’opération,
etc.
4 Les «descriptions» d’opérations de même nature doivent toujours
être exactement les mêmes.
4 Périodiquement (par jour pour le journal de caisse et au moins par
mois pour le journal de banque) le solde doit être calculé. On
peut éventuellement le calculer après chaque opération.
4 Chaque fin de mois, on doit procéder à une clôture du journal. Le
solde du mois correspond à celui calculé avec le dernier
enregistrement. Ce solde doit être vérifié:
— en totalisant tous les montants de la colonne «Entrées»;
— en totalisant tous les montants de la colonne «Sorties»;
— en opérant la soustraction: Total des entrées - Total des sorties
= Solde du mois.
4 L’ouverture d’un nouveau mois débute par le report du solde du
mois précédent sur la première ligne d’une nouvelle page (on ne
reporte pas les totaux des colonnes entrées et sorties).
Journal de caisse
(Registre de cotisation)
(Registre de cotisation)
(Registre de cotisation)
(Registre de cotisation)
(Registre de cotisation)
A reporter 11 300
Exemple
Plusieurs mutuelles d’une capitale ont constitué une union qui joue notamment le rôle de
service commun de gestion. Chaque mutuelle peut ainsi confier à l’union une partie de ses
travaux comptables, moyennant le paiement d’une cotisation annuelle calculée en fonction de
ses dépenses en prestations maladie. Cette cotisation sert également à la constitution d’un
fonds de garantie.
Une mutuelle d’artisans adhère à cette union et remet chaque fin de mois un double de son
brouillard sur lequel sont enregistrées par le trésorier toutes les opérations du mois. L’exemple
suivant est extrait de ce brouillard.
Journal
de caisse
Comptabilité
de trésorerie
Journal
Pièces de banque Grand Comptes
Opérations
justificatives livre annuels
Brouillard des Journal
opérations des opérations
diverses diverses
Règles d’utilisation
4 Chaque opération doit faire l’objet d’une pièce justificative.
4 Les pièces justificatives doivent être soigneusement conservées.
Lors de l’enregistrement d’une opération, la pièce justificative
reçoit un numéro d’ordre puis est classée, par ordre
chronologique.
Date: . . . . . . . . . . . Pour: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
La note de frais
La note de frais est utile pour regrouper un ensemble de dépenses occasionnées par l’exécution
d’une tâche. Par exemple, chaque mois, un membre du CE est chargé d’aller au chef-lieu de la
région pour payer la facture de l’hôpital et réaliser, si besoin est, différentes courses pour la
mutuelle. Une note de frais est établie à chaque déplacement comprenant: les frais de taxi, la
nourriture, etc.
Nom du collaborateur:. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Total
Avance: . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Solde:. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Le schéma ci-dessous illustre les systèmes comptables abordés précédemment en les situant
par rapport à l’ensemble des travaux comptables. Les travaux qui suivent les écritures dans le
grand livre (balance, inventaire et comptes annuels) sont présentés dans les deux chapitres
suivants.
Bilan d’ouverture
Actif Passif
TRAVAUX PERMANENTS
Système Comptabilité Comptabilité Brouillard
classique «américaine» de trésorerie des
opérations
Brouillard diverses
Journal-grand livre
Grand
Grand
livre livre
Balance
Comptes Total Solde
Débit Crédit Débit Crédit
TRAVAUX PÉRIODIQUES
Travaux d’inventaire
Au cours de l’exercice, les gestionnaires ont enregistré les opérations réalisées par la
mutuelle afin d’établir un nouveau bilan en fin d’exercice. Il n’est cependant pas possible de
dresser directement ce bilan de clôture. Il est auparavant nécessaire de réaliser un certain
nombre de travaux comptables et extracomptables:
l la révision générale des comptes;
l la régularisation des comptes;
l la détermination des amortissements et des provisions.
Une mutuelle, dans le cadre spécifique de son activité d’assurance, ne dispose généralement
pas de stocks. On ne s’intéressera donc pas ici à l’inventaire matériel qui constitue pour
d’autres organisations économiques le premier travail de fin d’exercice à réaliser. Ce travail
sera cependant nécessaire pour une mutuelle qui gère, par exemple, un dépôt de
médicaments.
Les travaux de fin d’exercice nécessitent des connaissances approfondies en comptabilité et
devront être confiés à un comptable qualifié. Ce chapitre se limite à apporter des
connaissances de base concernant la nature et l’utilité de ces travaux.
Les numéros de comptes utilisés dans le chapitre sont issus du plan comptable proposé en
exemple dans le chapitre 2 «Le fonctionnement des comptes». Ils peuvent différer en fonction
des plans comptables en vigueur dans chaque pays. Une présentation simplifiée des comptes
du grand livre est adoptée. Il s’agit de la présentation en «T» dans laquelle ne figure que les
montants inscrits au débit et au crédit.
Exemple
Le CE d’une mutuelle réalise le jour de clôture d’un exercice un dernier contrôle de la caisse. Il
en ressort que le montant en caisse est de 9 000 UM supérieur à celui du compte «Caisse»,
comme l’indique le bordereau ci-dessous. Puisque la mutuelle réalise ce contrôle chaque fin de
mois, cette différence ne peut résulter que d’une opération effectuée le dernier mois de
l’exercice. Le CE vérifie toutes les opérations inscrites dans le journal de caisse et constate
l’erreur d’écriture suivante: une cotisation de 9 000 UM a été encaissée par le trésorier qui l’a
enregistrée dans le registre de cotisation mais a oublié de l’inscrire dans le journal de caisse.
BORDERAU DE CAISSE
Date :
31/12/02
: ……………........
Nombre de pièces Montant de la pièce Somme totale
ou de billet ou du billet
3
…………… Pièces
5 15
……………...
5
…………… Pièces
10 50
……………...
- 25 ……………-...
…………… Pièces
1 50 50...
……………
…………… Pièces
6 100 600...
……………
…………… Pièces
10 500 5 000...
……………
…………… Pièces
7 1 000 7 000...
……………
…………… Pièces
3 5 000 15 000...
……………
…………… Pièces
1 10 000 10 000...
……………
…………… Pièces
31/12/02
Solde comptable, le : ............…………… : 28 715
.............................. (B)
En cas d’écart entre A et B, motifs :
Marcel ROKIA
Cette omission étant détectée, la cotisation est inscrite dans le journal de caisse et ensuite
enregistrée dans le journal et le grand livre.
Exemple
Le trésorier d’une mutuelle a inscrit les opérations suivantes dans le journal de banque:
Le relevé de compte fourni par la banque fait apparaître les opérations suivantes pour ce mois
de décembre:
Débit Crédit
Solde 30/11/02 558 560
Exemple
En fin d’exercice, le CA prépare la clôture des comptes avec le CE. Un examen du registre de
cotisation montre qu’au cours de l’année, trois adhérents ont été exclus pour avoir accumulé
des retards dépassant les limites fixées dans les statuts. Les arriérés de ces adhérents
constituent des créances irrécouvrables que le CA décide de supprimer. Cette décision
donnera lieu à l’article suivant dans le journal (ou journal des opérations diverses):
Numéro LIBELLES
Débit Crédit
des comptes
Compte à débiter Compte à créditer
31 décembre 2002
Exemple
Une mutuelle a fait imprimer 5 000 cartes d’adhérent (valeur = 250 000 UM) en début
d’année 2002 sur la base de ses prévisions en matière d’adhésion. Ces cartes sont délivrées
gratuitement aux adhérents et la mutuelle les considère comme des consommables non
stockés. En fin d’exercice il reste 3 000 cartes (d’une valeur totale de 150 000 UM) non utilisées
et disponibles pour les adhésions de 2003.
Ces 3 000 cartes correspondent à une charge de l’année 2003 et sont comptabilisées de la
façon suivante dans le journal et le grand livre.
Journal
Numéro LIBELLES
des Débit Crédit
comptes Compte à débiter Compte à créditer
31 décembre 2002
Grand livre
4761 Charges constatées d’avance - 601 Fournitures -
cartes d’adhérent cartes d’adhérent
Exemple
Le CE d’une mutuelle estime, sur la base des attestations de soins reçues, le montant des
prestations maladie à payer à 150 000 UM pour le dernier mois de l’exercice. Pour intégrer
cette charge à l’exercice qui s’achève, elle passe les écritures suivantes.
Journal
Numéro LIBELLES
des Débit Crédit
comptes Compte à débiter Compte à créditer
31 décembre 2002
Grand livre
620 Prestations maladie 40 Prestataires de soins -
charges à payer
Exemple
Une mutuelle de santé à période ouverte d’adhésion a fixé la cotisation annuelle par
bénéficiaire à 600 UM payables en une fois (soit l’équivalent de 50 UM/mois). Le tableau suivant
30 1 500 1 500 1 500 1 500 1 500 1 500 1 500 1 500 1 500 1 500 1 500 1 500
15 750 750 750 750 750 750 750 750 750 750 750 750
12 600 600 600 600 600 600 600 600 600 600 600 600
5 250 250 250 250 250 250 250 250 250 250 250 250
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
15 750 750 750 750 750 750 750 750 750 750 750 750
20 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000
25 1 250 1 250 1 250 1 250 1 250 1 250 1 250 1 250 1 250 1 250 1 250 1 250
10 500 500 500 500 500 500 500 500 500 500 500 500
5 250 250 250 250 250 250 250 250 250 250 250 250
11 550 550 550 550 550 550 550 550 550 550 550 550
TOTAL 1 500 2 250 2 850 3 100 3 100 3 600 4 350 5 350 6 600 7 100 7 350 7 900 6 400 5 650 5 050 4 800 4 800 4 300 3 550 2 550 1 300 800 550 0
Cotisations acquises pour l’exercice 2001 = 55 050 Produits constatés d’avance = 39 750
163
Dans les outils comptables de la mutuelle est enregistré, dans le cadre de l’exercice 2001, le
total des cotisations émises, c’est-à-dire 94 800 UM. Toutefois, la mutuelle ne doit prendre en
compte dans le calcul du résultat de cet exercice que les cotisations acquises, soit 55 050 UM.
Elle doit donc neutraliser les 39 750 UM destinés à l’exercice suivant. Pour ce faire, elle utilise le
compte «477: Cotisations perçues d’avance» et passe les écritures suivantes dans le journal (ou
journal des opérations diverses) et le grand livre:
Journal
Numéro LIBELLES
des Débit Crédit
comptes Compte à débiter Compte à créditer
31 décembre 2002
Grand livre
751 Cotisations 477 Cotisations
perçues d’avance
39 750 94 800
SC = 55 050 39 750
Exemple
Une convention passée entre une mutuelle et le Ministère des affaires sociales (MAS) stipule que
celle-ci prend en charge des indigents (identifiés par le Bureau des affaires sociales local) qui ne
paient que 10 % de leur cotisation, le ministère finançant les 90 % restants sous la forme d’une
subvention.
Au moment de la clôture de l’exercice, le ministère n’a toujours pas versé la part de cette
subvention pour le dernier trimestre de l’année (110 000 UM). La mutuelle passe donc les
écritures suivantes dans le journal et le grand livre.
Grand livre
751 Cotisations 4487 MAS - Subvention à recevoir
Valeur d’acquisition
Durée de vie (en années)
Exemple
Une mutuelle a acheté du matériel pour 300 000 UM. Elle décide, en accord avec les lois en
vigueur, de l’amortir sur une période de cinq ans. Le montant de l’amortissement annuel sera
de: 60 000 UM.
300 000
Soit:
5
A la fin de la cinquième année, la mutuelle aura amorti les 300 000 UM.
28 Amortissements XXXXXXX
Exemple
Une mutuelle a acheté, il y a quatre ans, une cyclomoteur pour 200 000 UM et l’a déjà amortie
pour 160 000 UM. Au bilan, la valeur comptable cyclomoteur est la suivante:
Journal
Numéro LIBELLES
des Débit Crédit
comptes Compte à débiter Compte à créditer
15 janvier 2002
15 janvier 2002
15 février 2002
57 Caisse 95 750
Grand livre
41 Adhérents - Cotisations à recevoir
DEBIT CREDIT
Exemple
Si la mutuelle de l’exemple précédent avait tenu une comptabilité de trésorerie, les écritures
suivantes auraient été passées dans le journal de caisse au cours de l’exercice.
Journal de caisse
Date N° PJ Libellés Entrées Sorties Solde
En fin d’exercice, les écritures suivantes auraient été passées dans le journal des opérations
diverses et le grand livre.
Grand livre
751 Cotisations 41 Adhérents - Cotisations à recevoir
95 750
0 1 205 000
SC = 1 250 000
Les travaux de fin d’exercice étant effectués, les comptes de résultat et de bilan vont pouvoir
être établis. Dans le compte de résultat, seront repris les soldes des comptes de produits et de
charges, et dans le bilan, les soldes des comptes d’actif et de passif. Auparavant, un dernier
contrôle sera réalisé grâce à une balance après inventaire qui permet de signaler des erreurs
d’écriture.
Le résultat de l’exercice sera déterminé aussi bien par le compte de résultat que par le bilan.
Ce résultat, lorsqu’il est un excédent, constitue une nouvelle ressource disponible pour la
mutuelle. L’AG devra décider de son affectation.
L’affectation du résultat donnera lieu à l’établissement d’un nouveau bilan. Ce dernier
constituera le bilan d’ouverture du nouvel exercice. Un nouveau cycle comptable sera alors
engagé.
1. Comptes de bilan
Totaux des comptes de bilan å å å å
2. Comptes de gestion
Totaux des comptes de gestion å å å å
Totaux généraux
Partie III • La gestion des adhésions, des cotisations et des prestations 173
Compte de résultat (présentation sous forme de compte)
Charges Produits
Charges d’exploitation (I) Produits d’exploitation (I)
Achats Prestations de services auxiliaires
Transports Subventions d’exploitation
Prestations maladie Cotisations
Réassurance Droits d’adhésion
Autres services
Charges de personnel
Dotations aux amortissements
Charges financières (II) Produits financiers (II)
Charges exceptionnelles (III) Produits exceptionnels (III)
Total Total
Actif Amort. et
Net Passif Net
Brut
provisions
L’affectation Le bilan de clôture d’un exercice est également appelé bilan avant
du résultat répartition car il présente le résultat de l’exercice avant que son
utilisation ne soit déterminée. Lors d’une AG, et en fonction des
recommandations du CA (ou du CE), les adhérents devront
déterminer l’affectation du résultat, avec deux cas de figure possibles.
4 si le résultat est un excédent: il sera utilisé pour compléter les
réserves et/ou pour réaliser des œuvres sociales en faveur des
adhérents. Il peut également faire l’objet, totalement ou
partiellement, d’un report à nouveau;
4 si le résultat est un déficit: celui-ci sera reporté à nouveau, en
espérant que l’exercice suivant sera excédentaire.
Suite à ces décisions, la mutuelle produira un nouveau bilan appelé
bilan après répartition, dans lequel la ligne «Résultat de l’exercice»
aura disparu, ce dernier étant ventilé dans d’autres comptes. Ce bilan
après répartition correspond au bilan d’ouverture de l’exercice
suivant.
Le fait que la mutuelle soit à but non lucratif ne veut pas dire qu’elle
ne doit pas faire d’excédents. Au contraire, ces derniers sont
nécessaires pour assurer la viabilité de la mutuelle et améliorer les
services offerts aux adhérents. Mais une mutuelle n’a pas non plus
pour vocation d’accumuler ces excédents, ce qui signifie:
4 d’une part, que ces excédents doivent être d’un montant
raisonnable car ils proviennent, en fonctionnement normal de la
mutuelle, d’une marge sur les cotisations. En d’autres termes, des
cotisations élevées permettent d’obtenir des excédents importants,
ce qui peut apparaître comme positif, mais en même temps elles
limitent l’accès à la mutuelle de familles dont la capacité
contributive est restreinte;
4 d’autre part, que la mutuelle doit éviter de thésauriser. Elle doit
consacrer ses excédents notamment:
— au renforcement de sa sécurité financière;
— à la réalisation d’actions en faveur des bénéficiaires.
L’utilisation des excédents doit être prévue dans les statuts et le
règlement intérieur de la mutuelle. Elle peut être réglementée par la
loi. La répartition des excédents est effectuée en AG, suite au rapport
financier présenté par les gestionnaires de la mutuelle et sur la base
de leurs propositions.
Selon les principes de la mutualité, les excédents ne peuvent être
redistribués aux adhérents. En revanche, ils sont destinés à:
4 la constitution de réserves (celles-ci sont présentées plus loin);
4 la réalisation de nouvelles actions en faveur de tous les adhérents:
les actions sociales.
Exemple
Une mutuelle vient de clôturer son quatrième exercice annuel. Elle couvre 65% du public cible.
Son bilan avant répartition et son compte de résultat indiquent notamment que:
l le montant des prestations maladie s’élève à 1 689 000 UM;
l le montant des réserves est de 753 000 UM;
l le résultat de l’exercice s’élève à 258 000 UM.
Le fonctionnement de la mutuelle est stable, les relations avec les prestataires de soins sont
excellentes et la mutuelle ne rencontre aucune difficulté majeure. Aussi décide-t-elle en AG de
fixer le montant de ses réserves pour son cinquième exercice à l’équivalent de six mois de
prestations maladie (de son quatrième exercice), c’est-à-dire à un montant de 844 500 UM.
Lors de l’établissement du bilan après répartition, un montant de 91 500 UM est retiré du
compte résultat pour être affecté au compte réserves qui atteint ainsi le plafond fixé en AG. Le
solde du résultat, 166 500 UM, est consacré à la réfection d’un centre de santé communautaire
utilisé par tous les habitants du village.
La comptabilité
d’une mutuelle
de santé
117
La vie d’une mutuelle de santé est ponctuée par un ensemble d’opérations économiques qui
modifient constamment le volume et l’organisation de ses ressources. Ces opérations
devront être enregistrées car la mutuelle doit être en mesure de suivre son patrimoine, sa
situation financière ainsi que son résultat d’exploitation. C’est l’un des principaux objets de la
comptabilité que d’organiser cet enregistrement, d’en effectuer la vérification et de produire
régulièrement une synthèse des informations traitées.
La comptabilité ne doit pas être considérée comme une contrainte ni comme une finalité. Elle
est avant tout un outil indispensable à une gestion efficace. De ce fait, elle ne doit pas être
perçue comme un luxe réservé aux seules mutuelles qui disposent de comptables. S’il est vrai
qu’elle repose sur des mécanismes qui sont parfois complexes, elle peut être adaptée et
simplifiée pour les mutuelles qui ne disposent pas des compétences nécessaires.
Cette partie vise les objectifs suivants:
l présenter la méthode comptable basée sur le principe de la partie double. Il existe une
autre méthode appelée comptabilité en partie simple qui est beaucoup moins complexe
mais présente des insuffisances qui réduisent les possibilités d’un pilotage efficace de la
mutuelle;
l proposer des variantes du système de comptabilité classique en partie double. Ces
variantes permettent une adaptation et une simplification de la comptabilité destinée aux
petites mutuelles ou à celles n’ayant pas de personnel qualifié en la matière. Le partage
des travaux comptables entre la mutuelle et une structure externe est aussi abordé, car il
constitue une solution aux carences en compétences comptables;
l initier les administrateurs des mutuelles aux mécanismes de la comptabilité en partie
double afin de renforcer leur capacité à comprendre et valoriser cet important outil de
gestion de leur mutuelle. Il ne s’agit pas de permettre à ces administrateurs de tenir la
comptabilité mais de leur donner une explication des techniques et des documents sur
lesquels elle repose, en mettant l’accent sur les spécificités des mutuelles de santé. Cette
initiation permet aux administrateurs de comprendre l’intérêt et le rôle des documents
comptables et d’en restituer le contenu aux tiers.
La partie comprend cinq chapitres.
Le processus comptable
Le fonctionnement d’une mutuelle est marqué par de très nombreuses opérations; par
exemple, de manière répétée, elle encaisse des cotisations et verse des prestations. Ces
opérations entraînent des encaissements ou des décaissements, une réduction ou une
augmentation des avoirs de l’organisation, une évolution de ses obligations envers les tiers,
etc. En fait, les ressources dont la mutuelle dispose et la manière dont elle les emploie varient
sans cesse. La connaissance de ces fluctuations et de la situation financière qui en découle
est indispensable à une gestion efficace de la mutuelle. Par exemple, les gestionnaires
doivent nécessairement savoir si les charges ne dépassent pas durablement les produits ou
si les dettes pourront être payées à terme échu.
La comptabilité permet d’enregistrer les opérations et l’ensemble des mouvements qui
modifient la situation financière de la mutuelle et d’établir clairement une situation
patrimoniale à une date donnée.
Ce chapitre présente les principes et les mécanismes de base de la comptabilité qui doivent
être nécessairement compris avant d’entrer plus en détail dans les techniques comptables.
1.1 La comptabilité
Les principes La comptabilité repose sur plusieurs principes de base, dont les
de base principaux sont:
de la comptabilité
4 la fidélité. La comptabilité doit donner une image fidèle de la
situation de la mutuelle;
4 la régularité. La comptabilité doit se conformer aux règles et
procédures en vigueur;
4 la sincérité. Ces règles et procédures doivent être appliquées de
bonne foi, en fonction de la connaissance qu’ont les gestionnaires
de la mutuelle, des événements et des situations;
4 la prudence. Les gestionnaires doivent avoir une appréciation
raisonnable et prudente de ces événements et situations;
4 la transparence. Les enregistrements comptables doivent être
conformes à la réalité et justifiés. Aucune information ne doit être
omise, cachée ou modifiée;
4 l’indépendance de l’exercice. La vie de la mutuelle est
découpée en exercices comptables qui correspondent chacun,
généralement, à une année civile. Chaque exercice est autonome
d’où la détermination d’un résultat en fin d’exercice;
4 la continuité. Bien que le fonctionnement de la mutuelle soit
découpé en exercices, la tenue de la comptabilité repose sur le
principe de la continuité des activités;
4 la permanence des méthodes. Elle repose également sur le
principe de la permanence des méthodes comptables. Une
utilisation des mêmes méthodes d’un exercice à l’autre est en effet
souhaitable et toute modification doit faire l’objet d’une
explication annexée à la présentation des comptes annuels en fin
d’exercice.
Les excédents
La mutuelle est une organisation à but non lucratif ce qui ne signifie
pas qu’elle ne doit pas réaliser des excédents. Au contraire, ceux-ci
sont nécessaires pour assurer la viabilité financière de la mutuelle.
Le passif
Le passif comprend plusieurs rubriques qui sont classées en fonction
de leur nature. Il distingue ainsi les capitaux propres et les capitaux
étrangers.
L’actif
L’actif se décompose également en deux grandes rubriques: l’actif
immobilisé et l’actif circulant.
L’actif immobilisé. Il s’agit de tous les biens durables de la mutuelle
qui peuvent être utilisés dans la durée: terrains, bâtiments, mobilier,
matériel, véhicules.
L’actif circulant. Il s’agit des biens liés aux activités courantes de la
mutuelle. Ils sont destinés à être transformés rapidement et peuvent
être renouvelés plusieurs fois au cours d’un exercice: stocks, argent
liquide en caisse, montants en banque, créances, etc.
ACTIF PASSIF
Actif immobilisé Capitaux propres
ACTIF PASSIF
Actif immobilisé Capitaux propres
Caisse 5 000
Après avoir ouvert sa comptabilité, la mutuelle des commerçants débute ses premières
opérations.
l Les premiers adhérents s’inscrivent et paient leurs droits d’adhésion et leurs premières
cotisations. 200 000 UM sont collectés par la mutuelle et déposés en banque.
Le bilan de la mutuelle évolue de la façon suivante:
ACTIF PASSIF
Actif immobilisé Capitaux propres
ACTIF PASSIF
Actif immobilisé Capitaux propres
Les montants en caisse et en banque ont diminué de 25 000 UM, sans contrepartie dans le
bilan. La mutuelle a utilisé une partie de ses ressources pour payer des services nécessaires à
son fonctionnement. Ceux-ci constituent une charge pour la mutuelle qui s’est appauvrie.
Le bilan fournit des informations nécessaires mais insuffisantes. En effet, il ne donne aucune
explication sur les opérations qui entraînent sa mutation. Après plusieurs mois, qui se
souviendra des premiers achats de fournitures, des premières cotisations, etc.? Ces
explications sont pourtant très utiles pour analyser les performances et la viabilité de la
mutuelle.
Aussi, est-il nécessaire de mettre en place d’autres mécanismes comptables permettant
d’affecter ces opérations dans divers comptes de charges et de produits qui serviront en fin
d’exercice à établir un compte de résultat.
La mutuelle pourra ainsi non seulement savoir si elle s’est enrichie ou appauvrie, mais elle
sera également en mesure d’en analyser les raisons.
Dans la suite, seul le résultat net sera mentionné pour simplifier la présentation du compte de
résultat.
Il a été vu dans le chapitre précédent que le bilan comptable subit des mutations du fait des
opérations économiques que réalise la mutuelle. Pour éviter d’établir constamment un
nouveau bilan et pour conserver des informations concernant ces mutations, celles-ci sont
enregistrées dans des comptes. Ces comptes permettront d’établir le compte de résultat et le
bilan de l’exercice.
Ce chapitre explique le rôle, l’organisation et le fonctionnement des comptes. Il ne peut
suffire cependant à apporter une formation complète en la matière. L’objectif est ici de
donner des explications accessibles aux administrateurs des mutuelles afin de renforcer leur
capacité à dialoguer avec les comptables et à utiliser les documents produits par la
comptabilité.
2.1 Le compte
Un compte est un tableau permettant d’enregistrer les opérations qui modifient une rubrique
du bilan ou du compte de résultat.
L’utilisation des comptes permet de:
l conserver une trace des opérations enregistrées chronologiquement et de manière
continue dans les différents comptes en fonction de leur nature;
l disposer à tout moment d’information sur l’état de la caisse, les dettes, les produits, les
charges, etc.;
l faciliter l’établissement des comptes annuels (bilan et compte de résultat) de l’exercice,
ainsi que de statistiques et d’indicateurs concernant le fonctionnement.
Exemple
Exemple
Le fonctionnement Les comptes servent à enregistrer les opérations financières et les flux.
des comptes Ceux-ci se caractérisent par:
4 leur origine;
4 leur destination;
4 leur montant.
Le solde Le solde d’un compte mesure la différence entre les montants inscrits
d’un compte au débit et ceux inscrits au crédit. Lorsque le total des montants
inscrits au débit d’un compte est supérieur au total de ceux inscrits au
crédit, on dit que le solde est débiteur. A l’inverse, lorsque le total de
la colonne crédit est supérieur à celui de la colonne débit, on dit que
le solde est créditeur. Lorsque les totaux des deux colonnes sont
égaux, on dit que le solde est nul.
Le grand livre Les comptes sont regroupés dans un document appelé le grand livre.
Le grand livre constitue ainsi un outil essentiel de la comptabilité de la
mutuelle. Il peut se présenter de différentes formes, dont la principale
et la plus pratique, est de faire figurer chaque compte sur une fiche
cartonnée, au recto et au verso. Les enregistrements se font en
continu au recto puis au verso. Lorsqu’une fiche est complètement
remplie, on en utilise une nouvelle, jointe à la première. Ces fiches
Comptes Comptes
Classe Sous-comptes
principaux divisionnaires
6. Charges
62. Services extérieurs
620. Prestations maladie
6201. Hôpital Bonne Santé
6202. CS Malika
6203. CS Saint Victor
6204. Maternité de la Paix
Exemple
Les pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) ont adopté un plan
comptable commun appelé Système Comptable Ouest Africain (SYSCOA).
Le SYSCOA répartit les comptes en neuf classes. Sept classes sont décrites ici dans la mesure où
elles intéressent directement les organisations mutualistes (la classe 8 reprend les comptes
d’autres charges et produits et la classe 9 regroupe des comptes de comptabilité analytique
destinés au calcul des coûts dans l’industrie).
Le cadre comptable décrit ici est directement inspiré du Plan comptable SYSCOA, avec
quelques aménagements afin de l’adapter à la spécificité d’une mutuelle de santé.
Cette liste des comptes n’est pas exhaustive. L’objectif est ici de faire ressortir les comptes qui
intéressent directement la mutuelle.
102 Dons. Les dons sont des biens qui doivent être valorisés ou des sommes versées à la
mutuelle par des acteurs privés ou publics, sans contrepartie directe ou indirecte.
103 Apports. Ici sont comptabilisés les apports des adhérents dont le droit de reprise
n’est prévu qu’en cas de dissolution de la mutuelle.
11. Réserves
Les réserves sont des capitaux propres constitués par la mutuelle, notamment à partir des
excédents, pour faire face aux situations imprévues.
12. Report à nouveau
Ce compte sert à reporter sur l’année suivante, tout ou une partie du résultat de l’année
qui vient de s’achever. On rencontre deux cas de figure:
121 Report à nouveau créditeur. Dans le cas d’excédents importants et lorsque le
plafond des réserves a été atteint, le reste des excédents peut être reporté à
l’exercice suivant, en attendant de l’affecter.
129 Report à nouveau débiteur. La totalité d’un déficit d’un exercice est reporté sur
l’exercice en cours, voire les exercices suivants, avec l’espoir que ceux-ci
produiront des excédents qui combleront ce report négatif.
13. Résultat
Le résultat de l’exercice est enregistré dans ce compte. Différents comptes sont utilisés,
notamment:
130 Résultat en instance d’affectation
131 Résultat net: Excédent
135 Résultat d’exploitation
136 Résultat financier
139 Résultat net: Déficit
14. Subvention d’investissement
141 Subventions d’équipement. Sont inscrites dans ce compte les subventions destinées
à l’achat d’immobilisation. On y inscrit également la contre-valeur des
immobilisations reçue en nature. Ce compte peut être subdivisé lorsqu’une
mutuelle bénéficie de la contribution de plusieurs institutions. Par exemple:
1411 Etat
1414 Commune
BILAN
Classe 3 - Stocks
Actif Passif
L’utilisation des comptes de la classe 3 dans
une mutuelle, dont l’activité se limite à
l’assurance santé, est relativement rare.
Néanmoins, si la mutuelle dispose de Classe 3
fournitures ou de consommables de valeur, on
les enregistre dans un compte de stocks.
32. Fournitures
Le processus comptable, du bilan d’ouverture au bilan de clôture d’un exercice, repose sur le
classement des opérations et leur enregistrement dans des comptes.
Les travaux d’enregistrement doivent suivre une procédure précise et nécessitent l’emploi de
plusieurs documents comptables. Ces travaux sont quotidiens, mensuels et annuels. On
s’intéressera ici aux travaux comptables quotidiens et mensuels; les travaux annuels qui
concernent la clôture et l’ouverture d’un exercice seront abordés dans les deux chapitres
suivants.
Dans le cadre d’un système de comptabilité en partie double classique, les travaux
permanents (quotidiens et mensuels) d’enregistrement et de classement des opérations
reposent sur deux documents principaux: le journal et le grand livre. En fonction de la taille,
de la diversité des services offerts, du nombre d’opérations réalisées quotidiennement, etc.,
une mutuelle de santé peut opter pour des variantes de ce système d’enregistrement
comptable. Ce choix dépend également des compétences disponibles au sein de la mutuelle.
Le manque de compétences est souvent considéré comme un frein à la mise en place d’une
comptabilité, toutes les mutuelles n’ayant pas les moyens d’embaucher un comptable. Il
existe cependant une alternative qui consiste à partager les travaux comptables entre la
Présentation
Le journal est un livre dont les pages sont numérotées et présentées
toutes de la même façon. Les écritures passées pour une opération
constituent un article du journal. Chaque page se présente comme un
tableau comprenant:
4 une colonne «Numéro de compte» dans laquelle sont inscrits les
numéros des comptes affectés par l’opération, en fonction du plan
comptable de la mutuelle;
4 une colonne «Libellé» dans laquelle sont inscrits les noms du ou
des comptes débités et du ou des comptes crédités (chaque
opération concernant au moins deux comptes). Une brève
description de l’opération est également donnée;
4 une colonne «Débit» dans laquelle sont inscrits les montants à
débiter;
4 une colonne «Crédit» dans laquelle sont inscrits les montants à
créditer.
La date de l’opération est mentionnée sur une ligne séparant chaque
article.
Règles d’utilisation
4 Chaque opération doit être enregistrée dans le journal dès qu’elle
est réalisée ou connue.
Exemple
Les cotisations collectées chaque jour (durant les cinq premiers jours de chaque mois) par une
mutuelle sont enregistrées dans le journal le soir. Le total des cotisations payées le 5 janvier
s’élevait à 130 000 UM.
Le 6 janvier, la mutuelle reçoit la facture du mois de décembre de l’hôpital. Cette facture s’élève
à 50 000 UM. Elle ne sera payée que dans plusieurs jours, aussi est-elle comptabilisée comme
une dette à court terme.
Ces opérations ont été enregistrées de la façon suivante dans le journal.
Journal
Numéro LIBELLES
Débit Crédit
des comptes
Compte à débiter Compte à créditer
5 janvier 2002
6 janvier 2002
Présentation
Il existe plusieurs présentations possibles du journal-grand livre. Le
modèle proposé ici est le plus courant. Il se présente sous la forme
d’un livre dont chaque page comporte un tableau qui mentionne
pour chaque opération:
4 la date;
4 le numéro d’ordre;
4 le libellé.
Il comporte également deux grandes rubriques:
4 le bilan;
4 le compte de résultat.
Chaque rubrique comporte les comptes de la mutuelle qui
augmentent ou diminuent en fonction des opérations enregistrées.
Exemple
Une mutuelle de santé a mis en place une organisation et des modalités de fonctionnement très
simples. Le plan comptable de cette mutuelle est également très simple et comprend les
comptes suivants:
Caisse Banque Cot. A Réserves Pdts Factures à Prestations ma- Fournitures Frais de Autres charges Cotisation Droits Autres
recevoir constatés payer ladie déplacement d’adhésion produits
d’avance
N° Date Opération D C D C D C D C D C D C D C D C D C D C D C D C D C
ordre
TOTAUX
Calcul des soldes SD 334 064 SD 658 026 SD 32 290 299 000 SC 407 600 SC 66 175 SC SD 841 500 SD 27 745 SD 22 400 SD 30 000 1 168 150 SC 5 100 SC - -
La ligne du bas indique les soldes des comptes calculés en fin d’année (SD = solde débiteur, SC = solde
créditeur). Il est ensuite facile de reconstituer le bilan et le compte de résultat sous leur forme normale.
BIT/STEP
Guide de gestion des mutuelles de santé en Afrique
3.3 La comptabilité de trésorerie
Une des particularités des mutuelles de santé est que la plus grande partie de leurs
opérations économiques se traduit par une entrée ou une sortie d’argent. Cela permet
l’emploi d’une autre variante de la comptabilité classique appelée comptabilité de trésorerie.
La comptabilité de trésorerie repose sur une subdivision du journal en trois journaux partiels:
l un journal de caisse qui enregistre les opérations à l’origine des entrées et des sorties
d’argent de la caisse;
l un journal de banque (il peut y en avoir plusieurs si la mutuelle dispose de plusieurs
comptes bancaires) qui enregistre les mouvements au niveau du compte bancaire;
l un journal des opérations diverses qui enregistre toutes les opérations qui n’entraînent ni
une sortie ni une entrée d’argent.
Les opérations sont enregistrées au jour le jour et chronologiquement dans les journaux
partiels puis sont reportées immédiatement ou périodiquement dans le grand livre. Ce
système est le plus fréquemment rencontré dans les expériences mutualistes actuelles,
quoique sa mise en œuvre soit incomplète dans la plupart des cas. On rencontre en effet
souvent un journal (appelé également livre) de caisse et un journal de banque, mais très
rarement un journal des opérations diverses et pratiquement jamais un grand livre. Le grand
livre est cependant nécessaire afin de préparer les comptes annuels de la mutuelle (compte
de résultat et bilan).
Présentation
Le journal de caisse et celui de banque se présentent chacun sous la
forme d’un registre préimprimé dont les pages sont prénumérotées.
Les pages peuvent être en double lorsque la mutuelle confie la mise
en forme de sa comptabilité à une structure externe (cabinet
comptable, union, etc.).
Chaque page comporte un tableau subdivisé en plusieurs colonnes:
4 «Date»: date à laquelle l’opération est réalisée;
Règles d’utilisation
4 Toutes les opérations qui entraînent une entrée ou une sortie
d’argent doivent être enregistrées dans le journal de caisse ou
celui de banque, immédiatement après la réalisation de
l’opération.
4 Les enregistrements des opérations s’effectuent ligne après ligne,
en ordre chronologique.
4 Si les enregistrements du mois nécessitent plusieurs pages, il faut
calculer les totaux des colonnes «Entrées» et «Sorties» et les inscrire
sur la dernière ligne de la page avec le solde correspondant. On
doit ensuite les reporter sur la première ligne de la page suivante
avant de poursuivre l’enregistrement de nouvelles opérations.
4 Chaque enregistrement doit se faire avec les précisions utiles:
dates, numéro de pièces justificatives, description de l’opération,
etc.
4 Les «descriptions» d’opérations de même nature doivent toujours
être exactement les mêmes.
4 Périodiquement (par jour pour le journal de caisse et au moins par
mois pour le journal de banque) le solde doit être calculé. On
peut éventuellement le calculer après chaque opération.
4 Chaque fin de mois, on doit procéder à une clôture du journal. Le
solde du mois correspond à celui calculé avec le dernier
enregistrement. Ce solde doit être vérifié:
— en totalisant tous les montants de la colonne «Entrées»;
— en totalisant tous les montants de la colonne «Sorties»;
— en opérant la soustraction: Total des entrées - Total des sorties
= Solde du mois.
4 L’ouverture d’un nouveau mois débute par le report du solde du
mois précédent sur la première ligne d’une nouvelle page (on ne
reporte pas les totaux des colonnes entrées et sorties).
Journal de caisse
(Registre de cotisation)
(Registre de cotisation)
(Registre de cotisation)
(Registre de cotisation)
(Registre de cotisation)
A reporter 11 300
Exemple
Plusieurs mutuelles d’une capitale ont constitué une union qui joue notamment le rôle de
service commun de gestion. Chaque mutuelle peut ainsi confier à l’union une partie de ses
travaux comptables, moyennant le paiement d’une cotisation annuelle calculée en fonction de
ses dépenses en prestations maladie. Cette cotisation sert également à la constitution d’un
fonds de garantie.
Une mutuelle d’artisans adhère à cette union et remet chaque fin de mois un double de son
brouillard sur lequel sont enregistrées par le trésorier toutes les opérations du mois. L’exemple
suivant est extrait de ce brouillard.
Journal
de caisse
Comptabilité
de trésorerie
Journal
Pièces de banque Grand Comptes
Opérations
justificatives livre annuels
Brouillard des Journal
opérations des opérations
diverses diverses
Règles d’utilisation
4 Chaque opération doit faire l’objet d’une pièce justificative.
4 Les pièces justificatives doivent être soigneusement conservées.
Lors de l’enregistrement d’une opération, la pièce justificative
reçoit un numéro d’ordre puis est classée, par ordre
chronologique.
Date: . . . . . . . . . . . Pour: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
La note de frais
La note de frais est utile pour regrouper un ensemble de dépenses occasionnées par l’exécution
d’une tâche. Par exemple, chaque mois, un membre du CE est chargé d’aller au chef-lieu de la
région pour payer la facture de l’hôpital et réaliser, si besoin est, différentes courses pour la
mutuelle. Une note de frais est établie à chaque déplacement comprenant: les frais de taxi, la
nourriture, etc.
Nom du collaborateur:. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Total
Avance: . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Solde:. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Le schéma ci-dessous illustre les systèmes comptables abordés précédemment en les situant
par rapport à l’ensemble des travaux comptables. Les travaux qui suivent les écritures dans le
grand livre (balance, inventaire et comptes annuels) sont présentés dans les deux chapitres
suivants.
Bilan d’ouverture
Actif Passif
TRAVAUX PERMANENTS
Système Comptabilité Comptabilité Brouillard
classique «américaine» de trésorerie des
opérations
Brouillard diverses
Journal-grand livre
Grand
Grand
livre livre
Balance
Comptes Total Solde
Débit Crédit Débit Crédit
TRAVAUX PÉRIODIQUES
Travaux d’inventaire
Au cours de l’exercice, les gestionnaires ont enregistré les opérations réalisées par la
mutuelle afin d’établir un nouveau bilan en fin d’exercice. Il n’est cependant pas possible de
dresser directement ce bilan de clôture. Il est auparavant nécessaire de réaliser un certain
nombre de travaux comptables et extracomptables:
l la révision générale des comptes;
l la régularisation des comptes;
l la détermination des amortissements et des provisions.
Une mutuelle, dans le cadre spécifique de son activité d’assurance, ne dispose généralement
pas de stocks. On ne s’intéressera donc pas ici à l’inventaire matériel qui constitue pour
d’autres organisations économiques le premier travail de fin d’exercice à réaliser. Ce travail
sera cependant nécessaire pour une mutuelle qui gère, par exemple, un dépôt de
médicaments.
Les travaux de fin d’exercice nécessitent des connaissances approfondies en comptabilité et
devront être confiés à un comptable qualifié. Ce chapitre se limite à apporter des
connaissances de base concernant la nature et l’utilité de ces travaux.
Les numéros de comptes utilisés dans le chapitre sont issus du plan comptable proposé en
exemple dans le chapitre 2 «Le fonctionnement des comptes». Ils peuvent différer en fonction
des plans comptables en vigueur dans chaque pays. Une présentation simplifiée des comptes
du grand livre est adoptée. Il s’agit de la présentation en «T» dans laquelle ne figure que les
montants inscrits au débit et au crédit.
Exemple
Le CE d’une mutuelle réalise le jour de clôture d’un exercice un dernier contrôle de la caisse. Il
en ressort que le montant en caisse est de 9 000 UM supérieur à celui du compte «Caisse»,
comme l’indique le bordereau ci-dessous. Puisque la mutuelle réalise ce contrôle chaque fin de
mois, cette différence ne peut résulter que d’une opération effectuée le dernier mois de
l’exercice. Le CE vérifie toutes les opérations inscrites dans le journal de caisse et constate
l’erreur d’écriture suivante: une cotisation de 9 000 UM a été encaissée par le trésorier qui l’a
enregistrée dans le registre de cotisation mais a oublié de l’inscrire dans le journal de caisse.
BORDERAU DE CAISSE
Date :
31/12/02
: ……………........
Nombre de pièces Montant de la pièce Somme totale
ou de billet ou du billet
3
…………… Pièces
5 15
……………...
5
…………… Pièces
10 50
……………...
- 25 ……………-...
…………… Pièces
1 50 50...
……………
…………… Pièces
6 100 600...
……………
…………… Pièces
10 500 5 000...
……………
…………… Pièces
7 1 000 7 000...
……………
…………… Pièces
3 5 000 15 000...
……………
…………… Pièces
1 10 000 10 000...
……………
…………… Pièces
31/12/02
Solde comptable, le : ............…………… : 28 715
.............................. (B)
En cas d’écart entre A et B, motifs :
Marcel ROKIA
Cette omission étant détectée, la cotisation est inscrite dans le journal de caisse et ensuite
enregistrée dans le journal et le grand livre.
Exemple
Le trésorier d’une mutuelle a inscrit les opérations suivantes dans le journal de banque:
Le relevé de compte fourni par la banque fait apparaître les opérations suivantes pour ce mois
de décembre:
Débit Crédit
Solde 30/11/02 558 560
Exemple
En fin d’exercice, le CA prépare la clôture des comptes avec le CE. Un examen du registre de
cotisation montre qu’au cours de l’année, trois adhérents ont été exclus pour avoir accumulé
des retards dépassant les limites fixées dans les statuts. Les arriérés de ces adhérents
constituent des créances irrécouvrables que le CA décide de supprimer. Cette décision
donnera lieu à l’article suivant dans le journal (ou journal des opérations diverses):
Numéro LIBELLES
Débit Crédit
des comptes
Compte à débiter Compte à créditer
31 décembre 2002
Exemple
Une mutuelle a fait imprimer 5 000 cartes d’adhérent (valeur = 250 000 UM) en début
d’année 2002 sur la base de ses prévisions en matière d’adhésion. Ces cartes sont délivrées
gratuitement aux adhérents et la mutuelle les considère comme des consommables non
stockés. En fin d’exercice il reste 3 000 cartes (d’une valeur totale de 150 000 UM) non utilisées
et disponibles pour les adhésions de 2003.
Ces 3 000 cartes correspondent à une charge de l’année 2003 et sont comptabilisées de la
façon suivante dans le journal et le grand livre.
Journal
Numéro LIBELLES
des Débit Crédit
comptes Compte à débiter Compte à créditer
31 décembre 2002
Grand livre
4761 Charges constatées d’avance - 601 Fournitures -
cartes d’adhérent cartes d’adhérent
Exemple
Le CE d’une mutuelle estime, sur la base des attestations de soins reçues, le montant des
prestations maladie à payer à 150 000 UM pour le dernier mois de l’exercice. Pour intégrer
cette charge à l’exercice qui s’achève, elle passe les écritures suivantes.
Journal
Numéro LIBELLES
des Débit Crédit
comptes Compte à débiter Compte à créditer
31 décembre 2002
Grand livre
620 Prestations maladie 40 Prestataires de soins -
charges à payer
Exemple
Une mutuelle de santé à période ouverte d’adhésion a fixé la cotisation annuelle par
bénéficiaire à 600 UM payables en une fois (soit l’équivalent de 50 UM/mois). Le tableau suivant
30 1 500 1 500 1 500 1 500 1 500 1 500 1 500 1 500 1 500 1 500 1 500 1 500
15 750 750 750 750 750 750 750 750 750 750 750 750
12 600 600 600 600 600 600 600 600 600 600 600 600
5 250 250 250 250 250 250 250 250 250 250 250 250
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
15 750 750 750 750 750 750 750 750 750 750 750 750
20 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000
25 1 250 1 250 1 250 1 250 1 250 1 250 1 250 1 250 1 250 1 250 1 250 1 250
10 500 500 500 500 500 500 500 500 500 500 500 500
5 250 250 250 250 250 250 250 250 250 250 250 250
11 550 550 550 550 550 550 550 550 550 550 550 550
TOTAL 1 500 2 250 2 850 3 100 3 100 3 600 4 350 5 350 6 600 7 100 7 350 7 900 6 400 5 650 5 050 4 800 4 800 4 300 3 550 2 550 1 300 800 550 0
Cotisations acquises pour l’exercice 2001 = 55 050 Produits constatés d’avance = 39 750
163
Dans les outils comptables de la mutuelle est enregistré, dans le cadre de l’exercice 2001, le
total des cotisations émises, c’est-à-dire 94 800 UM. Toutefois, la mutuelle ne doit prendre en
compte dans le calcul du résultat de cet exercice que les cotisations acquises, soit 55 050 UM.
Elle doit donc neutraliser les 39 750 UM destinés à l’exercice suivant. Pour ce faire, elle utilise le
compte «477: Cotisations perçues d’avance» et passe les écritures suivantes dans le journal (ou
journal des opérations diverses) et le grand livre:
Journal
Numéro LIBELLES
des Débit Crédit
comptes Compte à débiter Compte à créditer
31 décembre 2002
Grand livre
751 Cotisations 477 Cotisations
perçues d’avance
39 750 94 800
SC = 55 050 39 750
Exemple
Une convention passée entre une mutuelle et le Ministère des affaires sociales (MAS) stipule que
celle-ci prend en charge des indigents (identifiés par le Bureau des affaires sociales local) qui ne
paient que 10 % de leur cotisation, le ministère finançant les 90 % restants sous la forme d’une
subvention.
Au moment de la clôture de l’exercice, le ministère n’a toujours pas versé la part de cette
subvention pour le dernier trimestre de l’année (110 000 UM). La mutuelle passe donc les
écritures suivantes dans le journal et le grand livre.
Grand livre
751 Cotisations 4487 MAS - Subvention à recevoir
Valeur d’acquisition
Durée de vie (en années)
Exemple
Une mutuelle a acheté du matériel pour 300 000 UM. Elle décide, en accord avec les lois en
vigueur, de l’amortir sur une période de cinq ans. Le montant de l’amortissement annuel sera
de: 60 000 UM.
300 000
Soit:
5
A la fin de la cinquième année, la mutuelle aura amorti les 300 000 UM.
28 Amortissements XXXXXXX
Exemple
Une mutuelle a acheté, il y a quatre ans, une cyclomoteur pour 200 000 UM et l’a déjà amortie
pour 160 000 UM. Au bilan, la valeur comptable cyclomoteur est la suivante:
Journal
Numéro LIBELLES
des Débit Crédit
comptes Compte à débiter Compte à créditer
15 janvier 2002
15 janvier 2002
15 février 2002
57 Caisse 95 750
Grand livre
41 Adhérents - Cotisations à recevoir
DEBIT CREDIT
Exemple
Si la mutuelle de l’exemple précédent avait tenu une comptabilité de trésorerie, les écritures
suivantes auraient été passées dans le journal de caisse au cours de l’exercice.
Journal de caisse
Date N° PJ Libellés Entrées Sorties Solde
En fin d’exercice, les écritures suivantes auraient été passées dans le journal des opérations
diverses et le grand livre.
Grand livre
751 Cotisations 41 Adhérents - Cotisations à recevoir
95 750
0 1 205 000
SC = 1 250 000
Les travaux de fin d’exercice étant effectués, les comptes de résultat et de bilan vont pouvoir
être établis. Dans le compte de résultat, seront repris les soldes des comptes de produits et de
charges, et dans le bilan, les soldes des comptes d’actif et de passif. Auparavant, un dernier
contrôle sera réalisé grâce à une balance après inventaire qui permet de signaler des erreurs
d’écriture.
Le résultat de l’exercice sera déterminé aussi bien par le compte de résultat que par le bilan.
Ce résultat, lorsqu’il est un excédent, constitue une nouvelle ressource disponible pour la
mutuelle. L’AG devra décider de son affectation.
L’affectation du résultat donnera lieu à l’établissement d’un nouveau bilan. Ce dernier
constituera le bilan d’ouverture du nouvel exercice. Un nouveau cycle comptable sera alors
engagé.
1. Comptes de bilan
Totaux des comptes de bilan å å å å
2. Comptes de gestion
Totaux des comptes de gestion å å å å
Totaux généraux
Partie III • La gestion des adhésions, des cotisations et des prestations 173
Compte de résultat (présentation sous forme de compte)
Charges Produits
Charges d’exploitation (I) Produits d’exploitation (I)
Achats Prestations de services auxiliaires
Transports Subventions d’exploitation
Prestations maladie Cotisations
Réassurance Droits d’adhésion
Autres services
Charges de personnel
Dotations aux amortissements
Charges financières (II) Produits financiers (II)
Charges exceptionnelles (III) Produits exceptionnels (III)
Total Total
Actif Amort. et
Net Passif Net
Brut
provisions
L’affectation Le bilan de clôture d’un exercice est également appelé bilan avant
du résultat répartition car il présente le résultat de l’exercice avant que son
utilisation ne soit déterminée. Lors d’une AG, et en fonction des
recommandations du CA (ou du CE), les adhérents devront
déterminer l’affectation du résultat, avec deux cas de figure possibles.
4 si le résultat est un excédent: il sera utilisé pour compléter les
réserves et/ou pour réaliser des œuvres sociales en faveur des
adhérents. Il peut également faire l’objet, totalement ou
partiellement, d’un report à nouveau;
4 si le résultat est un déficit: celui-ci sera reporté à nouveau, en
espérant que l’exercice suivant sera excédentaire.
Suite à ces décisions, la mutuelle produira un nouveau bilan appelé
bilan après répartition, dans lequel la ligne «Résultat de l’exercice»
aura disparu, ce dernier étant ventilé dans d’autres comptes. Ce bilan
après répartition correspond au bilan d’ouverture de l’exercice
suivant.
Le fait que la mutuelle soit à but non lucratif ne veut pas dire qu’elle
ne doit pas faire d’excédents. Au contraire, ces derniers sont
nécessaires pour assurer la viabilité de la mutuelle et améliorer les
services offerts aux adhérents. Mais une mutuelle n’a pas non plus
pour vocation d’accumuler ces excédents, ce qui signifie:
4 d’une part, que ces excédents doivent être d’un montant
raisonnable car ils proviennent, en fonctionnement normal de la
mutuelle, d’une marge sur les cotisations. En d’autres termes, des
cotisations élevées permettent d’obtenir des excédents importants,
ce qui peut apparaître comme positif, mais en même temps elles
limitent l’accès à la mutuelle de familles dont la capacité
contributive est restreinte;
4 d’autre part, que la mutuelle doit éviter de thésauriser. Elle doit
consacrer ses excédents notamment:
— au renforcement de sa sécurité financière;
— à la réalisation d’actions en faveur des bénéficiaires.
L’utilisation des excédents doit être prévue dans les statuts et le
règlement intérieur de la mutuelle. Elle peut être réglementée par la
loi. La répartition des excédents est effectuée en AG, suite au rapport
financier présenté par les gestionnaires de la mutuelle et sur la base
de leurs propositions.
Selon les principes de la mutualité, les excédents ne peuvent être
redistribués aux adhérents. En revanche, ils sont destinés à:
4 la constitution de réserves (celles-ci sont présentées plus loin);
4 la réalisation de nouvelles actions en faveur de tous les adhérents:
les actions sociales.
Exemple
Une mutuelle vient de clôturer son quatrième exercice annuel. Elle couvre 65% du public cible.
Son bilan avant répartition et son compte de résultat indiquent notamment que:
l le montant des prestations maladie s’élève à 1 689 000 UM;
l le montant des réserves est de 753 000 UM;
l le résultat de l’exercice s’élève à 258 000 UM.
Le fonctionnement de la mutuelle est stable, les relations avec les prestataires de soins sont
excellentes et la mutuelle ne rencontre aucune difficulté majeure. Aussi décide-t-elle en AG de
fixer le montant de ses réserves pour son cinquième exercice à l’équivalent de six mois de
prestations maladie (de son quatrième exercice), c’est-à-dire à un montant de 844 500 UM.
Lors de l’établissement du bilan après répartition, un montant de 91 500 UM est retiré du
compte résultat pour être affecté au compte réserves qui atteint ainsi le plafond fixé en AG. Le
solde du résultat, 166 500 UM, est consacré à la réfection d’un centre de santé communautaire
utilisé par tous les habitants du village.
La gestion
prévisionnelle
179
La gestion efficace d’une mutuelle de santé, comme celle de toute autre entreprise, repose
sur une prévision des activités futures. La gestion prévisionnelle est, comme son nom
l’indique, la branche de la gestion consacrée à cette prévision. Elle fournit des informations
complémentaires à celles produites par la comptabilité à partir de l’activité passée et actuelle
de la mutuelle. Cette partie traite des aspects financiers de la gestion prévisionnelle. Elle
comporte deux chapitres.
Chapitre 1 Le budget
Ce premier chapitre est consacré au budget qui est la traduction financière du
programme d’action de la mutuelle. Le budget est l’un des instruments
fondamentaux de la gestion prévisionnelle. Sont décrits et illustrés
successivement les fonctions du budget, les modalités de son élaboration et
l’estimation des recettes et des dépenses d’une mutuelle de santé. Dans une
dernière section, sont présentés la mise en œuvre du budget et son suivi.
Le budget
Les cotisations
Le calcul des cotisations constitue l’un des aspects les plus complexes
de la mise en place d’une mutuelle de santé dont il déterminera en
grande partie la viabilité future. La méthode de calcul des cotisations
a été présentée dans le chapitre 1 de la partie 1. Il n’est pas inutile de
souligner une nouvelle fois que ce calcul repose sur un équilibre à
trouver entre le montant de la cotisation et donc le niveau de la
couverture et l’accessibilité de la mutuelle aux personnes composant
le public cible.
L’élaboration Cette dernière étape consiste à présenter une synthèse de toutes les
du budget estimations de recettes et de dépenses effectuées précédemment,
dans un tableau. Celui-ci présente d’un côté les dépenses et de
l’autre les recettes; doit être équilibré: le total de la colonne «Recettes»
étant égal au total de la colonne «Dépenses». Pour atteindre cet
équilibre, la mutuelle devra peut-être revoir certaines hypothèses de
départ: diminution des frais de fonctionnement, augmentation des
droits d’adhésion, voire des cotisations, etc.
Des dépenses imprévues pouvant survenir en cours de fonctionnement,
un montant pour «imprévus» peut être rajouté au total des dépenses
prévisionnelles.
Dépenses Recettes
Total des dépenses 4 768 500 Total des recettes 6 950 000
Le solde de ce budget (à ne pas confondre avec le résultat de l’exercice) est très largement
positif et résulte en grande partie de la période d’observation.
L’exécution L’exécution du budget est l’acte par lequel la mutuelle met en œuvre
du budget les activités prévues, réalise les dépenses et les recettes programmées
dans son budget.
Les administrateurs et les gestionnaires de la mutuelle jouent un rôle
important dans l’exécution du budget. Les statuts et le règlement
intérieur prévoient à cet égard une répartition précise des
responsabilités en distinguant ceux qui autorisent une dépense et ceux
qui l’exécutent.
Exemple
La mutuelle mise en place par la Fédération des Pêcheurs de la Lagune réalise un tableau de
rapprochement budgétaire tous les trimestres.
Le tableau réalisé à l’issue du second trimestre (six mois après le démarrage de la mutuelle) est
présenté ci-dessous.
Suite à la période d’observation, la mutuelle ne connaît que deux mois (mai et juin) de
prestations maladie. Pour réaliser le tableau de rapprochement, les dépenses prévisionnelles de
prestations ont été réparties de façon égale sur les huit mois de couverture.
Prestations maladie 3 362 000 841 500 1 683 000 930 500 +10,6% 1 780 000 +5,8% Vérifier les
Accouchements 450 000 112 500 225 000 92 500 –17,8% 215 000 –4,4% hospitalisa-
tions dans
Hospitalisations CS 672 000 168 000 336 000 253 000 +50,6% 415 000 +23,5% les centres
Hôpitaux 2 240 000 561 000 1 122 000 585 000 +4,3% 1 150 000 +2,5% de santé
Frais de 748 000 62 000 589 000 70 000 +12,9% 623 000 +5,8%
fonctionnement
Cartes adhérents 400 000 0 400 000 0 – 400 000 –
Fournitures 150 000 10 000 90 000 12 000 +20,0% 115 000 +27,8%
Frais
de déplacement 128 000 32 000 64 000 38 000 +18,8% 73 000 +14,1%
Loyer 60 000 15 000 30 000 15 000 – 30 000 –
Electricité 10 000 5 000 5 000 5 000 – 5 000 –
Total des dépenses 4 110 000 903 500 2 272 000 1 000 500 +10,7% 2 403 000 +5,8%
Prévisions Réalisations
Désignation Cumul Cumul Observa-
des recettes Annuelles Période des Période Ecarts des Ecarts tions
périodes périodes
Droits d’adhésion 6 450 000 0 6 450 000 250 750 – 5 137 190 – 20,4% 237 810 UM
de
cotisations
en retard à
recouvrer
Total des recettes 6 950 000 0 6 950 000 250 750 – 5 637 190 –18,9%
Total du
Janvier Février Mars Avril Mai Juin
semestre
Report du mois 553 000 603 000 278 000 241 000 317 250 1 392 000
précédent (A)
Encaissements
Cotisations 6 450 000 6 450 000
500 000 500 000
Droits d’adhésion
1 500 000
Retrait des place-
ments
81 250
Produits financiers
Total des encais- 6 950 000 6 950 000 0 0 81 250 1 500 000 0
sements (B)
Décaissements
Achat mobilier 225 000 225 000
840 500 420 250 420 250
Prestations
maladie
400 000 100 000 300 000
Cartes d’adhérents
90 000 70 000 20 000
Fournitures 64 000 32 000 32 000
Déplacements 30 000 5 000 5 000 5 000 5 000 5 000 5 000
Loyer 5 000 5 000
Electricité
Total des décais- 1 654 500 400 000 325 000 37 000 5 000 425 250 462 250
sements (C)
Disponibilités 6 950 000 7 503 000 603 000 278 000 322 250 1 817 250 1 392 000
du mois (A+B)
Solde en fin de 5 295 500 603 000 278 000 241 000 317 250 1 392 000 929 750
mois (A+B-C-D)
Les soldes mensuels prévus pour les premiers mois sont importants et résultent de la période
d’observation qui s’étend de janvier à avril. Les responsables de la mutuelle prévoient donc de
placer une partie de la trésorerie sur un compte d’épargne afin de faire fructifier une partie des
fonds. C’est ce qu’ils font dès janvier en plaçant 6 500 000 UM sur un dépôt à terme de trois
mois, à l’échéance duquel la mutuelle encaisse des produits financiers. Début mai, ils replacent
ce fonds sur un dépôt à terme à trois mois, moins 1 500 000 UM déposés sur le compte
bancaire courant en prévision des premières prestations maladie. Pour le second semestre, la
mutuelle décide d’établir des plans de trésorerie mensuels en attendant de bien maîtriser ses
dépenses en prestations maladie.
195
Une mutuelle est exposée à un certain nombre de risques qui découlent en partie de
l’incidence de l’assurance sur le comportement des bénéficiaires et des prestataires de soins.
Ces risques sont connus et peuvent être prévenus ou limités par la mise en place de mesures
techniques et financières adéquates. Cette partie, comprenant deux chapitres, examine les
différents risques liés à l’assurance, présentent les mesures visant à les limiter et introduit les
mécanismes destinés à consolider la situation financière de la mutuelle.
Le risque moral Le risque moral résulte du fait que les bénéficiaires, d’une part, et
les prestataires de soins, d’autre part, peuvent modifier leur
comportement en raison de l’assurance.
La surconsommation
S’agissant des bénéficiaires, le risque moral se traduit par un
phénomène de surconsommation de soins. Les bénéficiaires de la
mutuelle auront tendance à consommer abusivement, ou plus que
d’ordinaire, les soins couverts afin de «rentabiliser» au maximum les
cotisations versées. Ce phénomène de surconsommation se traduit
concrètement par:
4 un taux d’utilisation des services de santé anormalement élevé;
Cette situation ne doit cependant pas être confondue avec le fait
que la prise en charge des dépenses de santé tend à augmenter
naturellement le taux d’utilisation des services de santé qui se
rapproche ainsi du taux de morbidité local. L’un des principaux
objectifs de la mutuelle est en effet de lever la barrière financière
qui freine la consommation de soins. La conséquence de cette
barrière est que le taux d’utilisation des services de santé avant la
mise en place de la mutuelle est généralement inférieure au taux
de morbidité16.
4 une augmentation du coût moyen des soins couverts.
Etant donné la couverture des soins, certains adhérents auront
notamment tendance à demander aux prestataires plus d’actes
(augmentation des examens de laboratoire, des radiographies,
des échographies, etc.) et plus de médicaments que nécessaire.
16 Une mutuelle doit donc baser le calcul de ses cotisations sur le taux de morbidité et non sur les taux d’utilisation
relevés dans les différents services si les difficultés d’accès aux soins touchent une grande part du public cible.
La surprescription
L’augmentation des dépenses moyennes de soins peut également
résulter d’un changement de comportement des prestataires de soins.
La solvabilité des bénéficiaires de la mutuelle peut en effet inciter
certains prestataires à avoir recours aux actes les plus rentables ou à
prescrire des soins inutiles afin d’augmenter leurs marges
bénéficiaires ou de donner «satisfaction» aux bénéficiaires.
Ce phénomène se traduira, par exemple, par un allongement de la
durée de séjour en hospitalisation, la prescription systématique
d’examens de laboratoire, de radiographies, d’échographies, etc.,
ou encore une augmentation du nombre moyen de médicaments par
ordonnance. Le risque de surprescription est d’autant plus important
que, comme on l’a vu précédemment, les bénéficiaires peuvent
eux-mêmes pousser les prestataires à ce type de pratiques.
Les fraudes Il existe plusieurs types de fraudes possibles parmi lesquelles la plus
et les abus fréquente est l’usurpation d’identité par des individus cherchant à
profiter des prestations de la mutuelle, sans en être bénéficiaire et
donc sans contribuer à son financement.
Cette fraude peut être le fait:
4 des adhérents eux-mêmes qui peuvent être tentés (voire poussés)
de faire accéder des personnes de leur entourage (membres de la
Les mesures Ces mesures visent à réduire le risque de sélection adverse en:
se rapportant
4 recherchant une couverture la plus importante possible des
aux adhésions
bénéficiaires potentiels. L’objectif est en quelque sorte de «diluer»
la proportion de personnes à fort risque de maladie;
4 limitant la possibilité pour les membres du public cible de décider
individuellement d’être assurés ou non.
Les principales mesures possibles concernent les types, les modes et
la période d’adhésion, le nombre de bénéficiaires au démarrage de
la mutuelle et le respect de l’unité de base des adhésions.
Exemple
Un groupement de producteurs de café met en place une mutuelle de santé qui s’adresse à
toute la population des villages et des hameaux de la commune, car le café est la principale
culture de rente et est produit par toutes les familles.
Durant l’étude du contexte, le groupe de travail désigné par le groupement a recueilli plusieurs
données qui lui ont permis notamment d’estimer:
l la taille moyenne des familles de la commune qui s’élève à 6,5 membres;
l la pyramide des âges reconstituée dans le tableau suivant:
Classes 0-10 ans 11-20 ans 21-30 ans 31-40 ans 41-50 ans 51 et plus Total
% de femmes 13 % 11 % 8% 5% 4% 9% 50 %
% d’hommes 15 % 15 % 6% 5% 3% 6% 50 %
Total 28 % 26 % 14 % 10 % 7% 15 % 100 %
Classes 0-10 ans 11-20 ans 21-30 31-40 ans 41-50 ans 51 et plus Total
% de femmes 9% 5% 20 % 10 % 1% 13 % 58 %
% d’hommes 9% 12 % 1% 2% 3% 15 % 42 %
Total 18 % 17 % 21 % 12 % 4% 28 % 100 %
La traduction graphique des données de ces deux tableaux permet de mieux visualiser l’écart
qui se produit entre le public cible et la population mutualiste:
Répartition en %
30
25
20
15
10
5
0
0-10 ans 11-20 ans 21-30 ans 31-40 ans 41-50 ans 51 et +
Classes d'âges
Public cible Mutualistes
Le copaiement
Le copaiement correspond au montant du coût des soins qui reste à la
charge du patient. Il s’agit d’un mécanisme de partage des risques et
des coûts entre la mutuelle et l’adhérent. Les différents mécanismes
de copaiement ont essentiellement un effet sur le risque moral et
permettent une meilleure maîtrise des dépenses de la mutuelle. Mais
ils présentent également des inconvénients dont celui d’être souvent
mal perçu par les adhérents.
Le positionnement du copaiement doit être soigneusement étudié car:
4 trop élevé, il risque de limiter l’accès aux soins et donc d’aller à
l’encontre des objectifs de la mutuelle;
4 trop faible, il n’aura que peu d’effet sur la surconsommation.
Le copaiement peut prendre plusieurs formes.
4 Le ticket modérateur correspond à un pourcentage du coût des
soins laissé à la charge du malade pour les services offerts par la
mutuelle. Le montant à la charge du malade augmente
proportionnellement à celui du coût des soins ce qui modère la
consommation. Le ticket modérateur est le mécanisme le plus
fréquemment utilisé notamment pour les petits risques (consultations,
soins infirmiers, médicaments, etc.). Son principal inconvénient est
que les adhérents ne peuvent pas savoir à l’avance ce qu’ils
auront à payer.
Exemple
Une mutuelle de santé prend en charge 80 % du montant des dépenses d’hospitalisation à
l’hôpital régional selon un système de tiers payant.
Pour une facture de 100 000 UM, la mutuelle paiera au prestataire 100 000 × 80 % = 80 000 UM.
Le ticket modérateur est de 20 %, en conséquence, 20 000 UM resteront à la charge du malade
qui devra les verser directement à l’hôpital.
Exemple
Une mutuelle de santé fixe la franchise pour les hospitalisations à 5 000 UM. Un adhérent dont
les dépenses en hospitalisation se totalisent à 15 000 UM doit payer 5 000 UM et la mutuelle
prendra en charge les 10 000 UM restants. Un autre adhérent dont la facture ne s’élève qu’à
4 000 UM devra payer celle-ci entièrement, la mutuelle n’intervenant pas puisque le seuil de la
franchise n’est pas atteint.
La référence obligatoire
La mutuelle peut exiger que les patients soient consultés par un
prestataire de soins d’un échelon déterminé avant de se présenter à
un prestataire d’un échelon supérieur (par exemple du médecin
généraliste vers le spécialiste).
Cette exigence, appelée référence obligatoire, permet d’éviter les
recours inopportuns aux structures sanitaires d’un échelon élevé, ce
que certains adhérents peuvent avoir tendance à faire de manière à
profiter davantage de la couverture de la mutuelle.
Exemple
Une mutuelle intervient dans une zone de santé organisée autour d’un hôpital qui gère un
ensemble de centres de santé périphériques. Ces centres de santé peuvent accueillir en
hospitalisation les cas simples de médecine générale, avec des tarifs moins élevés que ceux de
l’hôpital. Après étude, les taux d’utilisation par an et par personne en hospitalisation sont
estimés, au regard de la morbidité, à 6 % pour les centres de santé et 2 % pour l’hôpital. Sachant
que les malades sont généralement plus attirés par l’hôpital que par les centres de santé, la
mutuelle et la zone de santé s’entendent pour mettre en place un schéma de référence. Sauf cas
Les mesures Le paiement des prestataires de soins peut se faire de multiples façons,
se rapportant parmi lesquelles le mécanisme du forfait s’avère particulièrement
à la rémunération intéressant en matière de prévention du risque de surprescription
des prestataires puisqu’il fait porter une partie des coûts par le prestataire.
de soins
Le forfait est un mécanisme par lequel la mutuelle et le prestataire
s’entendent sur un montant fixe correspondant à tout ou partie des
actes engagés pour un patient mutualiste.
Le forfait peut être pratiqué de plusieurs façons.
Forfait partiel
Une partie des actes est facturée de façon forfaitaire (ex.: forfait pour
les interventions chirurgicales et hospitalisations facturées en fonction
de la durée du séjour).
Exemple
Une mutuelle de santé et un hôpital s’entendent sur un système de forfait partiel: chaque
hospitalisation sera facturée 15 000 UM à la mutuelle quelle que soit la pathologie. Cependant,
certains médicaments et consommables médicaux seront facturés en plus de ce forfait. Il s’agit
notamment de certaines spécialités coûteuses.
Exemple
Une mutuelle de santé couvre les accouchements à la maternité du centre de santé d’un
quartier populaire. Afin de favoriser cette initiative mutualiste et de simplifier la gestion, les
responsables de la maternité proposent une facturation forfaitaire des accouchements. Le
forfait comprendra: l’accouchement, les soins à la mère et au nourrisson et les médicaments et
consommables médicaux.
La capitation
La mutuelle paie au prestataire un montant fixe par bénéficiaire, par
mois, trimestre ou année, quelle que soit l’utilisation des services par
les bénéficiaires. Ce mécanisme est généralement utilisé pour les
soins primaires.
210 Guide de gestion des mutuelles de santé en Afrique
BIT/STEP
Exemple
Une mutuelle et un centre de santé s’entendent sur un système de capitation pour le paiement
des consultations.
Sachant que le taux d’utilisation prévu des mutualistes est de 1,5 consultation/an/personne,
que le coût moyen d’une consultation est de 500 UM et que le nombre de bénéficiaires pour
l’année qui débute est de 2 000 personnes, le forfait s’élève à: 1,5 × 2 000 × 500 =
1 500 000 UM/an.
Le contrat passé prévoit un paiement mensuel, soit un montant forfaitaire de 125 000 UM/mois
à acquitter par la mutuelle.
Les mesures Les mesures suivantes ne sont pas des mécanismes directs de
se rapportant prévention des risques liés à l’assurance. Elles jouent cependant un
aux relations avec rôle important car elles déterminent d’une part les relations entre la
les prestataires mutuelle et les prestataires de soins et d’autre part la prévention des
de soins risques.
La constitution Les réserves sont constituées à partir des excédents des exercices
des réserves comptables. La constitution des excédents est prévue dans le calcul
des cotisations en y intégrant un facteur d’excédent unitaire. Le fait
qu’une marge de sécurité soit incorporée au calcul de la prime de
risque est également favorable à la constitution d’excédents lorsque
les hypothèses à la base du calcul de la prime pure se vérifient.
En fin d’exercice, la mutuelle établit ses comptes annuels et calcule
ainsi l’excédent de l’exercice. Comme il a été vu dans le chapitre 5 de
la partie 4 (La clôture et la réouverture des exercices), les excédents
sont répartis et peuvent être affectés en totalité ou en partie aux
réserves. Les statuts et le règlement intérieur, voire la législation
nationale, peuvent déterminer la part à affecter aux réserves.
Les objectifs La mutuelle peut ainsi s’assurer contre des risques dont les
conséquences financières sont particulièrement importantes.
Exemple
Un contrat «excès de sinistre» fixant un seuil, ou une franchise, de 100 000 UM pour les
hospitalisations signifie pour la mutuelle que:
l pour toutes les hospitalisations inférieures à ce seuil, la mutuelle assume entièrement la
dépense;
l pour les hospitalisations dont les coûts dépassent ce seuil, par exemple 250 000 UM, la
mutuelle prend en charge 100 000 et le réassureur 150 000 UM.
Le contrôle, le suivi
et l’évaluation
217
Les gestionnaires et administrateurs d’une mutuelle de santé doivent réaliser les activités
permettant de contrôler, suivre et évaluer le bon fonctionnement de leur mutuelle. Ces
fonctions sont cruciales pour la viabilité et l’efficacité de l’organisation. Cette partie traite de
manière synthétique de ces aspects de la gestion17. Elle comprend quatre chapitres.
Le contrôle interne
Exemple
Une mutuelle de santé confie une partie de sa comptabilité à une structure d’appui. Le CE tient
un journal de caisse et un journal de banque ainsi qu’un brouillard pour les opérations diverses
(comptabilité de trésorerie). Il enregistre les adhésions, les cotisations et les prestations dans des
registres. Un manuel de procédures ainsi qu’un accord avec la structure d’appui régissent ces
différentes opérations.
Le CS réalise un contrôle mensuel sur la base d’une liste d’opérations préparée à l’avance. Ce
contrôle donne lieu au remplissage de la fiche suivante.
Contrôle du mois de: ………………….
Date du contrôle: ………………………
Nombre de personnes
à charge
Nombre de bénéficiaires
Explication des éventuels écarts constatés entre les totaux des fiches d’adhésion et les soldes du
registre d’adhésion.
Solde Journal
Total des fiches
du registre de caisse
de cotisation
des cotisations ou banque
Cotisations émises
Cotisations perçues
Arriérés
Explication des éventuels écarts constatés entre les totaux des différents documents.
18 Dans l’ensemble des tableaux, les données se rapportent au mois considéré dans le cadre du suivi.
Total Total
Total Total
des attestations du journal
des factures du registre
de soins de caisse et/ou
des prestataires des prestations
(le cas échéant) de banque
Total des dépenses
en prestations maladie
Explication des éventuels écarts constatés entre les totaux des différents documents.
4. Contrôle de la caisse
Bordereau de caisse en annexe.
Montant à payer
Montant payé
Explication des éventuels dépassements de délais et/ou d’écarts entre les montants facturés et
les montants payés.
Documents envoyés:
– Double du registre d’adhésion OUI NON
– Double du registre des cotisations OUI NON
– Double du registre des prestations OUI NON
– Double du journal de caisse OUI NON
– Double du journal de banque OUI NON
– Double du bordereau de caisse OUI NON
– Double du tableau de rapprochement bancaire OUI NON
En plus de cette fiche mensuelle, le CS établit un bref rapport annuel qui synthétise l’ensemble
des problèmes rencontrés dans l’année et les améliorations à apporter. Ce rapport est organisé
autour des rubriques suivantes:
Le rapport annuel Le rapport d’activités doit être compréhensible pour tous et permettre
d’activités à tous les adhérents de prendre une part effective dans les décisions
qui seront prises lors de la réunion. Pour ce faire, il est utile de suivre
les recommandations suivantes:
4 la présentation doit être concise, afin de laisser le plus de temps
possible aux discussions sans lasser les participants;
4 les informations doivent être bien choisies et facilement
assimilables: il faut éviter de «noyer» les adhérents sous une masse
de chiffres et de données;
4 les informations doivent être présentées de manière attrayante:
il faut éviter par exemple de réciter une liste de chiffres ou de
réaliser de longs exposés. Les données peuvent être visualisées au
moyen d’illustrations simples (dessins, schémas, etc.), préparées à
l’avance;
4 les données présentées doivent être expliquées: d’où provient le
résultat de l’exercice, à quoi correspondent les retards de
cotisations, etc.;
4 les données doivent être rapportées aux prévisions qui avaient été
faites pour l’année considérée. Elles doivent également être
comparées aux données des années précédentes afin de pouvoir
étudier leur évolution. Lorsque cela est possible, il est intéressant de les
confronter aux données d’autres expériences mutualistes similaires;
4 la présentation doit proposer l’analyse et le diagnostic du CA et du
CE (ou autres organes) et déboucher sur des propositions sur
lesquelles devront débattre les adhérents;
4 le rapport d’activités ne doit pas rester confidentiel. Il doit être
distribué aux adhérents qui le demandent, voire aux partenaires
extérieurs;
Exemple
Le CA d’une mutuelle de santé présente chaque année son rapport d’activités à l’AG. Pour ce
faire, le plan suivant est utilisé. Il regroupe la présentation des activités et du bilan global de
l’année écoulée et le programme d’action proposé pour l’année à venir.
Introduction
l Période sur laquelle s’étend le rapport.
l Présentation des rédacteurs (membres du CA et/ou du CE).
III. Conclusion
ANNEXES
Tableau de bord de l’année écoulée
Etats financiers de l’année écoulée
Budget prévisionnel détaillé pour l’année à venir
19 BIT-STEP, CIDR. 2001: Guide de suivi et d’évaluation des systèmes de micro-assurance santé (Genève) vol. 1 et 2.
Exemple
Une mutuelle couvre les hospitalisations (y compris les actes de chirurgie) dans un hôpital
régional ainsi que les petites hospitalisations et les accouchements dans un centre de santé.
L’adhésion est à période ouverte (possibilité d’adhérer à tout moment de l’année), avec une
période d’observation de quatre mois pour tous les services de santé couverts.
Durant l’exercice 2002, les membres du CE tiennent à jour plusieurs tableaux de suivi à partir
desquels des indicateurs du tableau de bord sont produits mensuellement. Les indicateurs inclus
dans le tableau de bord sont:
l le nombre d’adhérents en relation aux objectifs;
l le nombre de bénéficiaires en relation aux objectifs;
l le taux de recouvrement des cotisations;
l les taux d’utilisation par type de prestations et prestataire;
l les coûts moyens par type de prestation et prestataire;
l le montant des encaissements et des décaissements.
Le CE a choisi de visualiser ces indicateurs par les graphiques suivants. Cette visualisation
graphique n’est pas obligatoire. Toutefois, elle facilite l’analyse. Les graphiques sont en
principe construits mois par mois, ce qui permet un suivi précis et des prises de décisions
rapides. Pour faciliter l’analyse, une marge de sécurité de 10 % peut être tracée autour de la
valeur des objectifs. Dès que la variable dépasse cette marge, le CE entreprend un contrôle
pour identifier les causes des écarts.
Données
Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc.
Nombre 3 100 3 225 3 272 3 347 3 382 3 376 3 360 3 324 3 314 3 335 3 383 3 462
d’adhérents
Objectifs 3 200 3 300 3 400 3 400 3 400 3 400 3 400 3 400 3 400 3 400 3 400 3 400
Aide graphique
3 500
Nombre de bénéficiaires
3 400
3 300
Nombre d’adhérents
3 200 Objectifs
3 100
3 000
2 900
t
ille
ai
s
in
ril
v.
.
nv
pt
ct
ar
No
Ju
Av
Ju
O
Se
Ja
Réalisation Exclusion
de campagnes d’adhérents Atteinte
de sensibilisation en retard de l’objectif fixé
et d'information de cotisation
Nombre 17 038 17 803 18 046 18 396 18 616 18 581 18 476 18 266 18 197 18 464 19 033 19 756
total de
bénéficiaires
inscrits
Nombre de 16 499 16 499 16 474 16 473 17 006 17 731 17 884 18 025 18 157 18 140 18 150 18 149
bénéficiaires
couverts
Objectifs/ 19 200 19 800 20 400 20 400 20 400 20 400 20 400 20 400 20 400 20 400 20 400 20 400
Total des
bénéficiaires
21 000
20 000
Nombre de bénéficiaires
19 000
Nb total de bénéficiaires
18 000 Nb de bénéficiaires couverts
Objectifs/Total bénéficiaires
17 000
16 000
15 000
Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc.
Prévisions/ 1 920 000 1 980 000 2 040 000 2 040 000 2 040 000 2 040 000 2 040 000 2 040 000 2 040 000 2 040 000 2 040 000 2 040 000
Budget
Cotisations 1 703 800 1 744 694 1 353 450 1 287 720 1 116 960 929 050 1 293 320 1 369 950 1 546 745 1 661 760 2 664 620 3 160 960
perçues
Cotisations 1 703 800 1 780 300 1 804 600 1 839 600 1 861 600 1 858 100 1 847 600 1 826 600 1 819 700 1 846 400 1 903 300 1 975 600
émises
Aide graphique
3 500 000
3 000 000
Montants des cotisations
2 500 000
Prévisions / Budget
2 000 000 Cotisations perçues
Cotisations émises
1 500 000
1 000 000
500 000
Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc.
Taux 2,00 % 2,00 % 2,00 % 2,00 % 2,00 % 2,00 % 2,00 % 2,00 % 2,00 % 2,00 % 2,00 % 2,00 %
d’utilisation
attendu
Taux 2,20 % 1,80 % 2,00 % 1,90 % 1,80 % 2,40 % 2,30 % 2,00 % 2,31 % 1,72 % 2,00 % 2,10 %
d’utilisation
mensuel
Taux cumulé 2,20 % 2,00 % 2,00 % 1,98 % 1,94 % 2,02 % 2,06 % 2,05 % 2,08 % 2,05 % 2,04 % 2,05 %
Aide graphique
2,50%
2,25%
Taux d’utilisation
1,75%
1,50%
Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc.
Coût moyen 20 500 20 500 20 500 20 500 20 500 20 500 20 500 20 500 20 500 20 500 20 500 20 500
attendu
Coût moyen 20 300 21 200 31 176 18 500 17 641 21 600 17 183 28 667 23 429 25 000 18 182 21 410
mensuel
Coût moyen 20 300 20 705 24 192 22 824 21 838 21 788 21 013 21 996 22 182 22 431 22 035 21 960
cumulé
32 000
31 000
30 000
29 000
28 000
27 000
Coûts moyens
26 000
25 000 Coût moyen attendu
24 000
Coût moyen mensuel
23 000
22 000 Coût moyen cumulé
21 000 Marge de sécurité
20 000
19 000
18 000
17 000
16 000
15 000
Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc.
Taux attendu 6,00 % 6,00 % 6,00 % 6,00 % 6,00 % 6,00 % 6,00 % 6,00 % 6,00 % 6,00 % 6,00 % 6,00 %
Taux d’ hospi- 5,80 % 5,70 % 5,60 % 6,10 % 5,90 % 6,60 % 8,00 % 6,80 % 6,00 % 5,50 % 5,80 % 5,70 %
talisation
mensuel
Taux d’ hospi- 5,80 % 5,75 % 5,70 % 5,80 % 5,82 % 5,96 % 6,27 % 6,34 % 6,30 % 6,21 % 6,17 % 6,13 %
talisation
cumulé
Aide graphique
8,50%
8,00%
7,50%
7,00%
Taux d’utilisation
5,00%
Contrôle par le CE :
4,50% hospitalisations
abusives
4,00%
Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc.
Coût moyen 5 500 5 500 5 500 5 500 5 500 5 500 5 500 5 500 5 500 5 500 5 500 5 500
attendu
Coût moyen 5 623 5 950 6 987 5 800 5 321 5 100 4 700 4 900 5 100 5 581 6 138 5 150
mensuel
Coût moyen 5 623 5 785 6 178 6 079 5 921 5 761 5 557 5 464 5 423 5 438 5 500 5 472
cumulé
Aide graphique
7 500
7 000
6 500
Coût moyen
5 000
4 500
4 000
Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc.
Encaissements
réalisés + 1 803 800 2 026 441 2 119 918 1 681 394 1 561 994 1 003 070 661 806 47 066 -235 271 -194 420 788 928 2 551 393
solde mois
précédent
Décaissements 1 647 053 1 309 974 1 801 244 1 272 360 1 487 974 1 639 584 1 984 690 1 834 082 1 645 909 1 729 272 1 477 495 1 450 083
réels
6 000 000
5 000 000
Montants des cotisations
4 000 000
3 000 000
Encaissement+solde
2 000 000
Décaissements réels
1 000 000
0
Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc.
-1 000 000
-2 000 000
NB: le financement des soldes négatifs a été assuré par la coopérative à l’origine de la
mutuelle.
Exemple
Les responsables d’une mutuelle constatent, à partir du tableau de bord, une brusque
augmentation des taux d’utilisation pour les petites hospitalisations dans un centre de santé. Sur
la base du registre des prestations, ils constatent que cette augmentation est due à une
utilisation massive de ce service par les bénéficiaires d’un seul village.
Une première enquête est menée dans le village afin de vérifier qu’il ne s’agit pas de fraudes sur
les identités. Il apparaît rapidement que tous les hospitalisés sont bien des bénéficiaires, ce qui
exclut les fraudes sur les identités. En revanche, les responsables de la mutuelle constatent que
tous les malades se plaignent des mêmes maux. Le médecin du centre de santé est alors
rencontré et confirme que tous les habitants de ce village présentent les mêmes symptômes qui
résultent d’intoxications.
Une nouvelle enquête est menée, en collaboration avec le médecin, dans le village afin de
trouver la source de ces intoxications. On découvre que les planteurs de coton du village ont
pris l’habitude de nettoyer leurs appareils de pulvérisation d’insecticides, dans une rivière, en
amont du point où est puisée l’eau pour les besoins domestiques.
Pour résoudre ce problème, le CA de la mutuelle et le médecin décident de mener une
campagne de sensibilisation auprès des planteurs et de les aider à trouver d’autres solutions
pour le nettoyage de leurs appareils.
Exemple
Pour illustrer le calcul des différents ratios présentés plus bas, on utilisera l’exemple de la
Mutuelle Saphir, qui compte 575 adhérents, tous membres également d’une même
coopérative. La mutuelle ne demande pas de droits d’adhésion. Elle reçoit en première année
une subvention d’exploitation de la part de la coopérative, destinée à soutenir son démarrage.
La cotisation s’élève à 1 000 UM en année 1, elle sera augmentée à 1 200 UM en année 2.
Toutefois, la politique adoptée par la mutuelle est de maintenir la cotisation à un niveau
inférieur à son montant normal car les revenus de ses adhérents sont particulièrement faibles.
Aussi, organise-t-elle des fêtes et d’autres activités lucratives afin de compléter ses ressources.
Les bilans et comptes de résultat simplifiés des deux premières années de fonctionnement de la
mutuelle (année 1 et année 2) se présentent ainsi:
Charges Produits
Année 1 Année 2 Année 1 Année 2
Prestations maladie 650 320 703 520 Subvention d’exploitation 200 000
Frais de fonctionnement 175 530 90 980 Activités promotionnelles 150 000 230 000
Total des charges 825 850 794 500 Total des produits 925 000 920 000
Total 925 000 920 000 Total 925 000 920 000
Bilan exercices 1 et 2
ACTIF PASSIF
Année 1 Année 2 Année 1 Année 2
Total 152 150 293 150 Total 152 150 293 150
La solvabilité Une mutuelle de santé doit être constamment en mesure de faire face
à ses engagements financiers notamment vis-à-vis des prestataires de
soins.
Dans le cas contraire, son existence même peut être remise en
question à moins de prendre rapidement des mesures exceptionnelles.
Trois ratios permettent de mesurer la solvabilité d’une mutuelle à
court, moyen et long terme:
4 le ratio de liquidité immédiate;
4 le ratio de capitaux propres;
4 le ratio de couverture des charges.
Exemple
Pour ses deux premiers exercices, les ratios de liquidité immédiate de la Mutuelle Saphir sont:
l Année 1: (24 470+52 680) / 53 000 = 1,5;
l Année 2: (18 490+164 660) / 68 500 = 2,7.
Capitaux propres
Ratio de capitaux propres = × 100
Dettes
Réserves + report
à nouveau du résultat
Ratio de couverture des charges = × 100
Charges en prestations
maladie
ou en mois:
Réserves + report
à nouveau du résultat
Ratio de couverture des charges = × 12
Charges en prestations
maladie
Exemple
Les ratios de couverture des dépenses pour les deux premiers exercices de la Mutuelle Saphir
calculés à partir des bilans, sont:
l Année 1: 99 150 / 650 320 = 15 % ou 1,8 mois;
l Année 2: (99 150 + 125 500) / 703 520 = 32 % ou 3,8 mois.
Le financement En principe, une mutuelle doit couvrir ses charges à l’aide des
de l’activité cotisations qu’elle perçoit. Il est intéressant de savoir ce qu’il en est
de la mutuelle dans la réalité. Deux ratios sont utilisés:
4 le ratio cotisations acquises / charges d’exploitation;
4 le ratio cotisations acquises / charges totales de l’exercice.
Cotisations
acquises
Ratio cotisations acquises / charges d’exploitation =
Charges
d’exploitation
Cotisations
Ratio cotisations acquises / charges totales =
Charges totales
de l’exercice
Exemple
Dans le cas simplifié de la Mutuelle Saphir, les ratios cotisations acquises / charges
d’exploitation et cotisations acquises / charges totales sont identiques. La mutuelle ne compte
en effet que des charges d’exploitation. Pour les deux années, ces ratios s’élèvent à:
l Année 1: 575 000 / (650 320 + 175 530) = 0,7;
l Année 2: 690 000 / (703 520 + 90 980) = 0,9.
La valeur des ratios indique que les cotisations ne couvrent qu’une partie des charges et, par
conséquent, que les résultats positifs de la mutuelle sont dépendants d’autres produits.
La «bonne marche L’assurance santé est avantageuse pour les adhérents si une part
financière» importante des cotisations est utilisée au paiement des prestations et
de la mutuelle que les frais de fonctionnement sont bas. Il convient dès lors d’évaluer
si la mutuelle alloue de façon optimale ses ressources (en particulier
les cotisations perçues) au paiement des prestations. C’est l’objectif
du troisième élément d’appréciation de la viabilité financière d’une
mutuelle.
Deux ratios sont utilisés afin d’évaluer la bonne marche financière
d’une mutuelle de santé:
4 le ratio de sinistralité;
4 le ratio des frais de fonctionnement brut.
Le ratio de sinistralité
Le ratio de sinistralité mesure la part des cotisations utilisée pour le
remboursement ou le paiement des prestations maladie.
Ce ratio doit être au moins de 75 % au moins. Il ne s’agit pas d’une norme fixe, mais d’un
point de repère indicatif que l’expérience pourra confirmer.
Lorsque ce ratio est trop faible, cela signifie qu’une part importante des cotisations est
consacrée à autre chose que la couverture des dépenses de santé. Les adhérents peuvent
alors se demander pourquoi ils cotisent. Un ratio trop élevé peut traduire une situation
difficile pour la mutuelle dont la marge brute est trop faible pour couvrir ses autres
charges.
Exemple
Les ratios de sinistralité pour les deux années de fonctionnement de la Mutuelle Entraide
s’élèvent à:
l Année 1: 650 320 / 575 000 = 113 %;
l Année 2: 703 520 / 690 000 = 102 %.
Charges de
fonctionnement
Ratio des frais de fonctionnement brut = × 100
Total des produits
Exemple
Le ratio des frais de fonctionnement brut de la mutuelle calculé pour ses deux premières années
de fonctionnement est:
l Année 1: 175 530 / 925 000 = 19 %;
l Année 2: 90 980 / 920 000 = 10 %.
Exemple
La Mutuelle Saphir introduite dans l’exemple précédent bénéficie de deux aides extérieures.
l La coopérative met à sa disposition un petit local qui sert de bureau et dont le loyer s’élèverait
à 15 000 UM par an si la mutuelle devait le payer.
l Elle bénéficie de l’aide d’une structure d’appui à la coopérative à qui elle confie une partie de
sa comptabilité et qui établit ses comptes annuels. Si ces travaux comptables devaient être
confiés à un personnel salarié cela représenterait une charge annuelle estimée à 94 000 UM.
Les résultats économiques des deux premières années sont les suivants:
Année 1 Année 2
Résultat de l’exercice 99 150 125 500
La mutuelle n’aurait donc pu assumer seule la totalité de ses charges en année 1, ce qui aurait
été en revanche possible en année 2 mais avec pour conséquence une constitution de réserves
particulièrement faible.
Exemple
Dans le cadre de la mutuelle prise en exemple, les produits propres en année 1 et 2 s’élèvent
respectivement à 725 000 UM (produits avant la subvention de 200 000 UM) et 920 000. Les
charges totales s’élèvent à 934 850 (825 850 + 109 000) en année 1 et 903 500 (794 500
+ 109 000) en année 2. Les taux de financement propre de ces deux années sont les suivants:
l Année 1: 725 000 / 934 850 = 78 %;
l Année 2: 920 000 / 903 500 = 102 %.
Cotisations
acquises
Ratio cotisations acquises/charges totales = × 100
Charges
comptabilisées
+ coûts cachés
Exemple
Les cotisations acquises de la mutuelle en année 1 et 2 s’élèvent respectivement à 575 000 et
690 000. Les ratios cotisations acquises/charges totales sont égaux à:
l Année 1: 575 000 / 934 850 = 62 %;
l Année 2: 690 000 / 903 500 = 76 %.
Les cotisations actuelles ne suffiraient pas à couvrir la totalité des charges de la mutuelle, ce qui
n’est pas une surprise puisque celles-ci sont déjà inférieures aux charges comptabilisées.
4.1 L’évaluation
L’évaluation consiste à apprécier si les objectifs fixés sont totalement, partiellement ou non
atteints. Elle s’attache à identifier les raisons des écarts entre le niveau d’atteinte des objectifs
et les prévisions22. Par les informations et les analyses qu’elle fournit, l’évaluation constitue
un puissant moyen d’amélioration du fonctionnement de la mutuelle.
L’évaluation est une activité périodique. Elle peut être réalisée en cours ou en fin d’exercice
ou de façon plus espacée suivant les moyens disponibles pour la réaliser. L’évaluation peut
avoir des objets divers. Par exemple elle peut avoir pour objet la viabilité, la pertinence,
l’efficacité, l’efficience, ou l’impact de la mutuelle ou porter sur un aspect particulier de son
fonctionnement (promotion auprès du public cible).
Les mécanismes et les supports d’évaluation ne seront pas développés ici. Ils font l’objet d’un
guide spécifique23 auquel les lecteurs sont invités à se référer.
On se limitera ici à décrire les différentes formes d’évaluation et à illustrer, à l’aide d’un
exemple, leur rôle concernant les ajustements du fonctionnement d’une mutuelle.
L’auto-évaluation
L’auto-évaluation est une évaluation menée par les principaux
concernés, c’est-à-dire les adhérents. Elle repose sur une approche
participative qui permet aux adhérents de mesurer eux-mêmes le
niveau de réalisation des objectifs qu’ils se sont fixés et de contrôler la
bonne exécution des actions programmées.
L’auto-évaluation constitue un moment important de réflexion des
adhérents sur:
4 leur engagement par rapport aux principes de base de la
mutuelle: solidarité, démocratie, responsabilité, etc.;
4 le passé et l’avenir de la mutuelle, son fonctionnement, son
financement, son rayonnement et sa capacité à répondre aux
besoins.
En impliquant tous les adhérents dans le processus d’analyse et de
prise de décisions, l’auto-évaluation constitue un instrument majeur
d’animation et d’information.
Les principaux inputs d’une auto-évaluation sont:
4 le rapport annuel d’activité et, à travers celui-ci, les documents de
suivi, le budget, les comptes annuels, les ratios financiers, etc.
ainsi que les différents supports (tableaux, affiches, etc.) de
communication qui en dérivent;
4 les tableaux de rôle théorique et réel;
4 les témoignages des adhérents.
L’évaluation interne
On appellera ici évaluation interne une composante de
l’auto-évaluation qu’il est cependant intéressant de distinguer de
celle-ci, car elle n’intervient pas au même moment. Il s’agit de
l’évaluation annuelle dressée par les responsables et les gestionnaires
de la mutuelle à l’issue d’un exercice, au moment de la préparation
du rapport annuel d’activités. Cette évaluation repose sur la synthèse
et l’analyse des informations de tous les domaines de gestion. Elle
prépare l’auto-évaluation menée avec tous les adhérents.
L’évaluation externe
Cette troisième forme d’évaluation repose sur une intervention
extérieure (ONG, mutualité, agence de coopération, bureau
d’études, etc.). Son intérêt repose sur l’indépendance des évaluateurs
et leur «recul» par rapport aux activités de la mutuelle. Cette
évaluation permet également de mettre en jeu des compétences et
des moyens non nécessairement disponibles au sein de la mutuelle.
Exemple
Lors de l’AG constitutive, une mutuelle de santé se fixe pour objectifs d’atteindre l’équilibre
financier et de couvrir 75 % du public cible au bout de trois ans. Elle se donne le programme
d’évaluation suivant:
AG
Auto-évaluation
Evaluation
externe
AG
constitutive
Evaluation
interne
Premier exercice
Sur la base du scénario retenu, les objectifs fixés pour le premier exercice de la mutuelle sont
d’atteindre 500 adhérents soit 3 000 bénéficiaires (la taille moyenne d’une famille est de six
personnes).
La fiche de synthèse de suivi-évaluation de l’année 1 montre que globalement les résultats de
l’exercice sont bons sur le plan financier. La mutuelle a réalisé un excédent et ses ratios ont pour
la plupart des valeurs satisfaisantes. Toutefois, le ratio de sinistralité est inférieur à la norme
habituelle de 75 %. Cela résulte notamment du montant de cotisation qui apparaît trop élevé.
La mutuelle souffre d’un problème d’attractivité: près de la moitié des cotisations est utilisée à
autre chose qu’au paiement de prestations maladie, les adhérents peuvent se demander en
quoi il est intéressant de cotiser.
De fait, les résultats ne sont pas bons en ce qui concerne les adhésions. Les objectifs fixés en
début d’exercice sont loin d’être atteints puisque la mutuelle ne compte que 150 adhérents et
675 bénéficiaires.
La taille moyenne des familles mutualistes qui ne s’élève qu’à 4,5 personnes laisse penser que
les adhérents n’ont pas cotisé pour l’ensemble de leurs personnes à charge. Le taux d’utilisation
moyen des consultations observé sur toute l’année est nettement supérieur à celui attendu et
confirme une probable sélection adverse (les chefs de famille ont choisi de cotiser pour les
personnes qui présentent un risque de maladie plus élevé).
Afin de compléter l’analyse des résultats de ce premier exercice, les responsables de la mutuelle
ont organisé des réunions avec les familles mutualistes et des personnes non-mutualistes.
Les principaux résultats de ces réunions sont les suivants:
l l’ensemble des familles considère que les cotisations sont trop élevées. Ceux qui ont cotisé se
situent dans la tranche des familles les plus riches du village. Beaucoup de familles auraient
souhaité adhérer mais n’ont pas trouvé la totalité de l’argent nécessaire pour payer les
cotisations en début d’exercice;
E tude de faisabilité
Assemblée générale
Total charges 306 331 Total produits 487 500 Total 202 530 Total 202 530
Ratios financiers:
Liquidités immédiates 948 % Cotisations/charges totales 154 %
Capitaux propres 848 % Sinistralité 54 %
Couverture des charges 71 % Frais de fonctionnement brut 16 %
(8,5 mois)
Total charges 1 024 620 Total produits 1 170 400 Total 406 084 Total 406 084
Ratios financiers
Liquidité immédiate 8% Cotisations/charges totales 111 %
Solvabilité 413 % Sinistralité 83 %
Couverture des charges 34 % Frais de fonctionnement brut 7%
(4,1 mois)
Total charges 1 350 900 Total produits 1 685 400 Total 763 524 Total 763 524
Ratios financiers
Liquidité immédiate 300 % Cotisations/charges totales 123 %
Capitaux propres 627 % Sinistralité 76 %
Couverture des charges 49 % Frais de fonctionnement brut 7%
(5,8 mois)
Bibliographie 257
—— manuel n° 3 Le plan de trésorerie, Ministère de l’agriculture et des ressources animales,
République de Côte d’Ivoire.
—— Régions forestières, L’organisation du travail comptable du GVC de base, Module de
formation n° 4 Schémas comptables et opérations détaillées, Ministère de l’agriculture
et des ressources animales, République de Côte d’Ivoire.
SIMONET, Guy. 1998: La comptabilité des entreprises d’assurance, Les fondamentaux de
l’assurance, Comptabilité-gestion (L’Argus Editions), 5e édition.
Association
Groupement de personnes qui se réunissent librement en vue d’atteindre un but déterminé
ou de défendre des intérêts communs. Exemple: association de producteurs, de
consommateurs, de défense des droits de l’homme, sportive, culturelle, etc. Au contraire des
sociétés commerciales, les associations mènent leurs activités dans un but non lucratif.
Assurance
Système de couverture des risques ou des événements incertains, par la répartition préalable,
entre plusieurs personnes, des coûts résultant de la survenue de ces risques.
Dans le langage courant, l’assurance désigne:
l le contrat qui garantit des prestations définies en cas de survenue d’un risque précis,
contre le paiement d’une prime ou de cotisations par le «client»;
l l’entreprise ou organisation (commerciale ou non, publique ou privée) qui gère des
contrats d’assurance.
Assurance commerciale
Système de couverture des risques par un contrat passé entre un assureur (ou compagnie
d’assurances) et un assuré (individu ou groupe). En contrepartie d’un versement de
primes/cotisations, l’assureur garantit à l’assuré le paiement d’une indemnité convenue en
cas de survenue d’un risque déterminé (incendie, inondation, vol, accident, maladie, perte
de récoltes, etc.). Les assurances commerciales sont à but lucratif.
Assurance groupe
Contrat d’assurance passé entre une compagnie d’assurance commerciale et un groupe de
bénéficiaires (le plus souvent tout le personnel d’une entreprise). Il s’agit d’une couverture
complémentaire aux systèmes de sécurité sociale, soit dans le domaine des soins de santé
(exemple: assurance hospitalisation), soit dans celui des pensions de retraite (revenu garanti
après la fin de carrière du salarié).
Glossaire 261
Assurance sociale
Expression généralement utilisée pour désigner les systèmes d’assurance obligatoire existant
dans certains pays développés (par exemple en Europe) et basés sur la solidarité nationale.
Le gouvernement de Bismarck, en Allemagne, a été le premier à instituer un système
d’assurance sociale dans ce sens, et depuis lors, celui-ci a inspiré plusieurs systèmes
similaires en Europe.
Pourtant, dans un sens plus large, l’assurance sociale peut aussi être comprise comme tout
système d’assurance à but non lucratif basé sur la solidarité sociale, qu’il soit volontaire ou
obligatoire; les mutuelles en constituent un exemple.
Bénéficiaire (d’un SA)
Toute personne qui, à titre d’adhérent ou de personne à charge, bénéficie des services du
SA.
Contrôle social
Désigne le contrôle interne induit par l’existence de relations sociales entre les adhérents (ils
se connaissent, ils sont du même groupe ethnique, etc.). Le contrôle social ne constitue pas
un mécanisme formel de contrôle.
Convention (entre un SA et un prestataire de soins)
Accord conclu entre le prestataire de soins et le SA, comprenant la définition des services
couverts, les tarifs à appliquer, le montant et les modalités de remboursement. Les
conventions doivent garantir, à l’adhérent, la possibilité de disposer de soins de qualité à un
tarif raisonnable et connu d’avance.
Coopérative
Association de personnes qui se sont volontairement groupées pour atteindre un but
commun, par la constitution d’une entreprise dirigée démocratiquement, en fournissant une
quote-part équitable du capital nécessaire et en acceptant une juste participation aux risques
et aux fruits de cette entreprise au fonctionnement de laquelle les adhérents participent
activement (Extrait de la Recommandation 127 sur les coopératives de l’Organisation
internationale du Travail).
Cotisation
Somme d’argent déterminée, périodiquement versée au SA par l’adhérent pour pouvoir
bénéficier de ses services. La cotisation désigne le plus souvent la contribution de l’adhérent
lorsque celle-ci est proportionnelle au salaire; dans le cas contraire (montant fixe), il est
fréquent d’utiliser le terme de «prime».
Coûts cachés
Ils correspondent à des ressources mises à disposition et utilisées par le SA et qui ne sont pas
comptabilisées dans le compte de résultat.
Droit d’adhésion
Somme d’argent versée à un SA par le nouvel adhérent au moment de son inscription: elle
couvre les frais administratifs et n’est pas récupérable en cas de démission. Le droit
d’adhésion est également appelé droit d’entrée, d’inscription ou d’admission.
262 Guide de gestion des mutuelles de santé en Afrique
BIT/STEP
Echelon des infrastructures sanitaires
Ensemble des infrastructures de santé dont les fonctions sont identiques. Les dispensaires,
centres de santé ou cabinets médicaux constituent le premier échelon; les hôpitaux de zone le
deuxième échelon; les hôpitaux régionaux ou les hôpitaux universitaires le troisième. En
général, il faut un système de référence pour passer d’un échelon à l’autre (sauf en cas
d’urgence), ce qui veut dire, par exemple, que pour accéder à un hôpital, il faut y être
«référé» par un dispensaire.
Excédent
Désigne la différence entre les produits et les charges de l’exercice lorsque les produits sont
supérieurs aux charges. Suivant les législations et le statut juridique de l’organisation,
d’autres termes peuvent être utilisés comme bénéfice ou gain.
Exercice (comptable)
Période sur laquelle sont établis les états financiers. Le choix de l’exercice est généralement
soumis à une réglementation. Souvent, il correspond à l’année civile.
Fonds de garantie
Désigne un fonds auquel un SA peut faire appel en cas de difficultés financières.
Généralement, le fonds de garantie intervient sous forme de prêt au SA qui le sollicite. Les cas
qui permettent de recourir au fonds de garantie sont souvent définis avec précision.
L’intervention du fonds de garantie peut être conditionnée à des modifications dans le
fonctionnement du SA.
Fonds de réserve
Capitaux propres constitués par le SA pour faire face à des dépenses futures en particulier en
cas de situations imprévues. Leur montant fait habituellement l’objet de dispositions
réglementaires.
Forfait (prestation)
Désigne le montant versé comme prestation aux adhérents lorsqu’il est fixé d’avance et
indépendamment du montant réel des frais médicaux.
Franchise
Lorsqu’un SA ne couvre que les montants supérieurs à une somme fixée à l’avance, cette
somme est appelée franchise. La franchise est en général fixée en fonction du type de services
couverts.
Glossaire 263
Garanties
Ensemble des avantages octroyés par un assureur à un assuré en contrepartie du versement
de cotisations ou d’une prime d’assurance.
Médecin-conseil
Médecin qui travaille pour un SA et lui fournit des conseils ainsi qu’aux prestataires de soins
et aux patients. Il conseille le SA dans l’établissement de conventions avec les prestataires de
soins. Il contrôle la pertinence des soins donnés, le bien-fondé et le respect des règles de
remboursement. Il peut aussi intervenir dans les activités d’éducation à la santé.
Médicament générique
Médicament désigné par le nom de son principe actif le plus important, et non par son
appellation commerciale. En général, la Dénomination Commune Internationale (DCI),
établie par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), correspond au nom générique.
Médicaments essentiels
Les médicaments essentiels sont ceux qui sont sélectionnés par l’OMS en raison de leur
importance pour prévenir ou soigner les maladies les plus fréquentes dans un pays. L’emploi
de cette sélection permet d’améliorer la thérapie, de garantir un bon usage des médicaments
et contribue à réduire les dépenses de santé.
Mouvement social
Tout groupe social organisé (association de personnes, syndicat, groupement, mutuelle,
coopérative...) qui mène des actions en faveur du bien-être de ses adhérents et de la société
en général.
Mutualisation du risque
Principe selon lequel les risques individuels sont regroupés pour être redistribués entre les
adhérents. Il s’agit d’un partage du risque sur lequel reposent les mécanismes d’assurance.
Offre de soins
Désigne l’ensemble des services de santé disponibles pour une population donnée.
Patient
Personne soumise à un examen médical, suivant un traitement ou subissant une intervention
chirurgicale.
Personne à charge
Personne qui, sans être adhérent du SA, bénéficie de ses services en raison de son lien de
parenté avec un adhérent (par exemple un conjoint, un enfant, un ascendant, etc.).
Perte
Désigne la différence entre les produits et les charges de l’exercice lorsque les charges sont
supérieures aux produits. Suivant les législations et le statut juridique de l’organisation,
d’autres termes peuvent être utilisés comme «déficit».
Portefeuille de risques
Ensemble des contrats écrits ou non en cours de validité. Chaque contrat couvre une ou
plusieurs personnes contre une certaine quantité de risques correspondants aux prestations
couvertes.
Prestataires de soins
Terme général désignant toute personne ou formation médicale, qui dispense des soins de
santé à un patient.
Prévoyance
Attitude qui consiste à prendre un certain nombre de mesures, à s’organiser pour pouvoir
faire face à la survenue future d’un risque. Par exemple, stocker des denrées alimentaires en
prévision d’une sécheresse ou d’une pénurie, épargner en vue d’un mariage, etc.
Protection sociale
Terme générique couvrant l’ensemble des garanties contre la réduction ou la perte de revenu
en cas de maladie, de vieillesse, de chômage (ou d’autres risques sociaux), incluant la
solidarité familiale ou ethnique, l’épargne individuelle ou collective, l’assurance privée, les
assurances sociales, la mutualité, la sécurité sociale, etc. (D’après le thésaurus du Bureau
international du Travail, Genève, 1991).
Glossaire 265
Réassurance
La réassurance est un mécanisme selon lequel un système d’assurance souscrit une
assurance auprès d’une autre assurance. Il s’agit donc de l’assurance de l’assureur. C’est
une assurance de deuxième degré pour un SA qui le lie à un réassureur. Ce mécanisme
permet une diversification des risques et leur répartition sur une base plus large.
Référence obligatoire
Désigne l’obligation de consulter un médecin d’un échelon donné avant de pouvoir être reçu
par une formation médicale d’un échelon supérieur. Le médecin réfère le patient à l’échelon
supérieur
Règlement intérieur
Document qui fixe les règles et modalités pratiques de fonctionnement d’une association,
que tous les adhérents doivent s’engager à respecter. Le règlement intérieur complète et rend
plus explicites les statuts.
Risque
Probabilité qu’un événement (bon ou mauvais) se produise. Par extension, événement
indésirable contre la survenance duquel on s’assure. Les principaux risques sociaux sont: la
maladie, l’invalidité, la vieillesse, le chômage, le décès, etc. (voir sécurité sociale). Les
risques sociaux positifs sont le mariage, la naissance, etc.
Risque de surprescription
Les prestataires de soins peuvent provoquer une augmentation des prestations en prescrivant
des soins inutiles sans opposition de la part du patient du fait que ce dernier sait qu’il est
assuré.
Risque de surconsommation
Il se rapporte au phénomène suivant lequel les bénéficiaires d’une assurance ont tendance à
consommer abusivement ou plus que d’ordinaire, les services proposés, de manière à
«valoriser» au maximum les cotisations versées.
Risques de santé
En matière de soins de santé, on fait la différence entre gros risques et petits risques. Les gros
risques sont ceux qui impliquent des dépenses importantes, comme une hospitalisation, un
accouchement, une opération chirurgicale, etc. Les petits risques sont ceux qui impliquent
des dépenses moins élevées, comme les consultations auprès d’un médecin généraliste ou
l’achat de médicaments.
Santé
Selon la définition de l’OMS: «la santé est un état complet de bien-être physique, mental et
social, et ne consiste pas seulement en l’absence de maladie ou d’infirmité».
Sélection adverse
Il y a sélection adverse ou antisélection, lorsque les personnes courant un risque plus élevé
que la moyenne s’affilient à un système d’assurance, dans une proportion supérieure à celle
qu’elles représentent dans la population générale. Cette situation peut compromettre la
viabilité financière du système par un niveau de dépenses trop élevé par adhérent.
Soins ambulatoires
Soins effectués dans un établissement médical mais sans hospitalisation ou internement du
patient.
Soins à domicile
Soins dispensés au domicile du patient. Dans certains pays, les médecins ou les infirmières
effectuent ainsi des visites à domicile, dont les tarifs sont plus élevés pour tenir compte des
frais de déplacement du prestataire.
Soins hospitaliers
Soins dispensés à l’occasion de l’hospitalisation d’un patient, c’est-à-dire d’un séjour en
hôpital comptant au moins une nuit.
Glossaire 267
Soins spécialisés
Consultations des médecins spécialistes (gynécologue, pédiatre, chirurgien, etc.) ainsi que
les actes médicaux techniques (radiologie, biologie clinique, etc.).
Spécialité
Médicament protégé par un brevet et vendu sous un nom de marque choisi par le fabricant.
Ticket modérateur
Il représente la part du coût du service couvert déduite du montant remboursé à l’adhérent. Il
est exprimé en pourcentage. On l’appelle ticket modérateur parce qu’il permet de modérer
la consommation de soins de santé.
Tierspayant
Système de paiement des dépenses de santé dans lequel l’adhérent ne paie au prestataire
que la partie du coût des soins qui est à sa charge (ticket modérateur). Le SA paie le
complément de ce coût directement au prestataire.