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Peut-on s’aider des djinn

Dans Hawatif al djann de ibn abid-dounya [165] et dans Tarikh dimashq de ibn ‘asakir tome 44
page 89 nous lisons :

‘abdoullah ibn abi Badr m’a dit que Yahya ibn al Yaman, selon Soufyan ath-Thawri, selon ‘omar ibn
Mouhammad, selon Salim ibn ‘abdillah ibn ‘oumar qui a dit :

« Abou Moussa n’a pas reçu de nouvelles de ‘oumar. Il est donc allé voir une femme qui avait dans
son ventre un shaytan puis lui a demandé à son sujet (au sujet de ‘oumar) alors elle dit  : «  Jusqu’à ce
que vienne le shaytan  ». Il est venu et elle lui a demandé à son sujet. Puis il a dit  : «  Je l’ai laissé
habillé d’un kissa (vêtement de l’époque) préparant les chameaux des aumônes  ». Et ceci car il n’y a
pas un shaytan qui le voit sans qu’il ne tombe sur son nez, l’ange est entre ses mains et le saint esprit
parle par sa langue ».

Isnad :

‘abdallah ibn abi Badr est majhoul 1. Khatib al Baghdadi le cite dans son Tarikh mais sans critique ni
éloge.

A propos de Yahya ibn al Yaman, Jarjani a dit que tous ce qu’il rapporte n’est pas authentique. Il ne
fait pas exprès de mentir mais il fait des erreurs.
Ibn abi Shaybah dit de lui qu’il apprend vite et qu’il oubli vite.
Abou Hatim dit qu’il est mouttarib2. Il y a dans ses ahadith quelques inventions. Il est plutôt sadouq.
Ibn Hibban le cite dans les thiqat et dit qu’il fait des erreurs.
Abou Dawoud dit qu’il se trompe dans les ahadith et les inverse.
Abou Zour’ah dit qu’il ne faisait pas parti de ceux qui mentaient mais il s’imaginait des choses.
Beaucoup d’approximations.
Abou Ya’la al khalili dit qu’il est thiqah mais qu’il faisait beaucoup d’erreurs et que les
mouhaddithines ne se sont pas mis d’accord sur son cas.
Ahmad dit laysa bi houjjah3. Il a rapporté selon Thawri des choses étonnantes. Il était instable dans
certains de ses ahadith.
An-Nasa-i dit laysa bil qawy4 et qu’on ne prends pas en compte son hadith car il avait une mauvaise
mémoire et faisait beaucoup d’erreurs.

1
Inconnu.
2
Instable
3
Il n’est pas un argument.
4
Il n’est pas fort.

1
Al ‘ijli dit thiqah, ja-iz al hadith5. C’est un adorateur, notoire dans le hadith sauf qu’il est falaj6, et
qu’il a perdu la mémoire.
Ibn al Kayyal ash-Shafi’i l’a cité parmi les thiqat qui se mélangent.
Ibn Hajar dit qu’il est sadouq, qu’il est un adorateur, qu’il fait beaucoup d’erreurs et qu’il a changé.
Adh-Dhahabi dit qu’il est sadouq falaj et sa mémoire s’est donc dégradée.
Ibn al Madani dit qu’il est sadouq et qu’il a falaj donc sa mémoire a changé.
Ibn Sa’d dit qu’il rapporte beaucoup de ahadith, beaucoup d’erreurs, et qu’on ne le prend pas en
compte si quelqu’un le contredit.
Mouhammad ibn ‘abdillah ibn Noumayr dit qu’il oubli vite. Ses ahadith sont erronés selon Thawri
selon Mansour selon khalid ibn Sa’d selon abou Mas’oud. En fait c’est selon al Kalbi selon abou Salih
selon al Mouttalib selon abou Wada’ah. Il s’imagine quelque chose après il le relate.
Waqi’ ibn Jarrah dit qu’il n’y avait personne parmi nos compagnons qui avaient une meilleure
mémoire que lui puis il a oublié.
Yahya ibn Ma’in dit qu’il n’est pas stable. Peu lui importait dans ce qu’il rapportait. Il avait de
l’imagination dans le hadith. Une fois il a dit : « J’espère qu’il est sadouq ». Une autre fois il a dit qu’il
était sadouq mais qu’il n’était pas très fort.
Ya’qoub as-Sadoussi dit qu’il est sadouq et rapporte beaucoup de ahadith. « Nos compagnons l’ont
critiqué sur beaucoup d’erreurs qu’il a fait et il n’est pas une houjjah lorsqu’on le contredit ».

Soufyan ath-Thawri est thiqah.

‘oumar ibn Mouhammad est thiqah d’après les mouhaddithines. Nassa-i dit juste qu’il n’y a pas de
mal.
Abou al qassim al Bashkawal l’a cité parmi les shouyoukh de ‘abdallah ibn Wahb et a dit qu’il est
touché par une faiblesse.

Salim ibn ‘abdillah ibn ‘oumar est considéré comme thiqah, parmi les sept fouqahas de Médine.

Salim n’a pas rencontré abou Moussa al ash’ari donc l’isnad est coupée.

Il existe des versions similaires dans Fada-il as-sahabah de l’imam Ahmad [303] (243) avec comme
rapporteur Shouja’ ibn Makhlad à la place de ‘abdallah ibn abi Badr :

«  Abou Moussa n’a pas reçu de nouvelles de ‘oumar. Il est donc allé voir une femme qui avait dans
son ventre un shaytan puis lui a demandé à son sujet (au sujet de ‘oumar) alors elle dit  : «  Jusqu’à ce
que vienne mon shaytan  ». Il est venu et elle lui a demandé à son sujet. Puis il a dit   : «  Je l’ai vu
habillé d’un kissa (vêtement de l’époque) préparant les chameaux des aumônes  ». Et ceci car il n’y a
pas un shaytan qui le voit sans qu’il ne tombe sur son nez, l’ange est entre ses yeux et le saint esprit
parle par sa langue ».

5
Son hadith est autorisé.
6
Il existe une dizaine de définition. Nous ne savons pour laquelle opter. Nous dirons en gros qu’il a été atteint
de paralysie.

2
Isnad :

Shouja’ ibn al Makhlad est thiqah à part pour al ‘Ouqayli qui l’a cité dans les dou’afa-.

La seconde est référencée aux numéros [380] (305) dans laquelle nous apprenons que :

‘abdallah m’a dit que Dawoud ibn Roushayd lui a dit que al walid ibn Mouslim, selon ‘oumar ibn
Mouhammad, selon Salim ibn ‘abdallah ibn ‘oumar :

«  Abou Moussa n’a pas reçu de nouvelles de ‘oumar alors qu’il était Emir de al Ba srah. Il y avait là-
bas une femme qui avait en son intérieur un shaytan qui parle. Il lui a envoyé un émissaire. Il lui a dit
(à la femme) ordonne à ton compagnon (sahibak) d’aller chercher des informations sur l’Emir des
croyants. Il a dit (le shaytan)  : «  Il est au Yémen et il ne va pas tarder à venir  ». Puis ils ont attendu
un peu et lui ont dit  :  «  Pars va nous chercher des informations sur l’Emir des croyants car nous n’en
avons toujours pas  ». Alors il a dit  : «  C’est un homme duquel on ne peut s’approcher. Il y a entre ses
yeux le saint-esprit. Et Allah n’a pas crée un shaytan qui entend sa voix sans tomber sur sa tête  ».

Isnad :

Dawoud ibn Roushayd est considéré thiqah


Abou Hatim a dit sadouq.
Ibn Hazm a dit da’if.
Ibn Hajar dit que ibn Hazm l’a affaibli sans preuve. Il a dû confondre.

Al Walid ibn Mouslim est considéré comme thiqah.


Al ‘Ouqayli dit qu’il est wah7.
Ibn Hajar dit qu’il faisait beaucoup de tadlis.
Abou Hatim à un endroit dit salih8 et à un autre endroit dit da’if al hadith.
Ibn Hibban le cite dans les thiqat et dit qu’il lui arrive de changer les noms et les kounya.
Ahmad dit qu’il s’est mélangé dans les ahadith, il ne sait plus s’il l’avait écouté ou pas et qu’il
rapporte des mounkarat.
Daraqoutni a dit qu’il faisait beaucoup de irsal, il ôtait les noms des faibles dans les chaînes de
transmission.
Dhahabi dit qu’il était le savant des gens du Sham mais qu’il était moudallis.
‘ali ibn al Madani dit qu’il n’a pas vu des gens du Sham comme lui. Il a rapporté des ahadith sahih
étranges que personne n’a rapporté.

A noter que ibn Taymiyyah change les termes dans Majmou’ al fatawa tome 19 page 63 : «  Il a été
rapporté que abou moussa al ash’ari que les nouvelles de ‘oumar ont tardé et qu’il y avait une
femme qui avait un qarin parmi les djinns. Alors il lui a demandé (en réalité abou moussa demande à
7
Plus que faible.
8
Dans le langage des mouhaddithines cela signifie qu’il est bon mais pas thiqah.

3
la femme qui demande au djinn. Soit ibn taymiyyah contracte le rapport d’information en
contractant le rapport des transmetteurs. On pourrait comprendre à tord que ibn Taymiyyah attribue
le fait de questionner le djinn à abou Moussa. Quoiqu’il en soit, cela ne change rien à
l’argumentation car selon le shaykh de Damas, la femme demande au djinn) puis il lui a répondu qu’il
a laissé ‘oumar marquer les chameaux des aumônes. Et dans un autre khabar que ‘oumar a envoyé
une armée. Alors un individu est venu à Médine et il les a informé qu’ils ont vaincu leur ennemi et la
nouvelle s’est répandue. Alors ‘oumar a posé la question sur cela alors il lui a répondu   : «  C’est abou
al Haytham, l’émissaire des musulmans parmi les djinn. Puis viendra l’émissaire des hommes après
ça  ». Puis il (l’émissaire des hommes) est venu après quelques jours ».

Ce dernier matn n’a visiblement pas d’isnad. Dans son Tarikh tome 4 à partir de la page 114, au
sujet de la bataille de Nahawand, At-Tabari rapporte cette histoire des historiens (ikhbariyyoun) ibn
Ishaq, al Waqidi et Sayf ibn ‘oumar dans son livre al Foutouh, avec notamment comme différence le
nom de l’émissaire des musulmans parmi les djinn qui se prénomme cette fois-ci ‘outhaym.

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