Milieux Diélectriques

Prof: S.D. BENNANI

Filière: Génie des Télécommunications et Réseaux
ENSA de Fès
Fès le 29/12/2020 1
I- OBSERVATIONS

Expérience de Faraday
+Q’>Q
 -Q’

+Q
0 -Q

électroscope

L’introduction d’un isolant entre les armatures d’un condensateur modifie la capacité C

2
 Qu’est-ce qu’un milieu diélectrique?

Un milieu diélectrique est un milieu isolant.

•vide
•air sec
•bois sec
•papier sec
•eau pure
•hexafluorure de soufre (SF6)
•verre
•la plupart des plastiques (polyéthylène, PVC...)
•Céramique
•téflon

3
Moment dipolaire

Définition

Deux charges égales en valeur absolue mais de signes opposés, +q et -q, séparées par une
distance d, constituent un dipôle.

d
-q +q

1 Debye=1D = 3.33564×10-30 C.m

4
II- MOLECULES POLAIRES ET NON POLAIRES

Dans une molécule dépourvue d’un centre de symétrie (HCL, H2O, NH3,….) les barycentres des
charges positives et négatives sont distincts.

Ainsi, en absence d’un champ électrique, la molécule possède un moment dipolaire permanent,
cette molécule est dite polaire.
Dans le cas ou la molécule possède un centre de symétrie (H2, CH4, C6H6,….), on dit qu’on a
une molécule non polaire.

Dans un champ , la molécule acquière un moment dipolaire induit. 5

III- POLARISATION INDUITE ET POLARISATION PERMANENTE
III-1- Polarisation induite électronique
Elle résulte de la déformation des nuages électroniques sous l’action d’un champ électrique E.
Considérons une molécule non polaire dans un champ E.

G- Q+ En absence du champ

Q- G+

G- Q+ En présence du champ

Q- G+

6
 En absence du champ
En présence du champ
G- G-

Q- Q- G-
G-
Q-
Q-

Moment dipolaire par atome

Dans le cas de N atomes par unité de volume

: est le vecteur polarisation

est le moment dipolaire global d’une molécule i

7
 G- Q+ En absence du champ E

Q- G+

G- Q+ En présence du champ E

Q- G+

8
III-2- Polarisation induite ionique

Polarisation atomique ou ionique: Elle résulte de la déformation du réseau cristallin sous l’action
d’un champ électrique.

En absence de champ E=0 , il n’y a pas de moment dipolaire permanent.

En présence de champ E0, les ions positifs se déplacent dans le sens du champ et les ions
négatifs en sens opposé.

Cation
Anion

Figure: Polarisation ionique ou atomique 9

Structure cubique BaTi03

10
Si on désigne par q+ la charge d’un ion positif qui s’est déplacé de d+, q- celle d’ion négatif qui
s’est déplacé de d-.

 Il y a apparition d’un moment dipolaire.

Si en plus on suppose qu’il y a n ions positifs par unité de volume et n ions négatifs par unité de
volume.

Le vecteur polarisation « ionique »

En plus de la polarisation ionique on a la polarisation électronique de chaque ion :

11
 III-3- Polarisation d’orientation ou dipolaire

Dans un milieu polaire, les distances intermoléculaires sont suffisamment importantes pour que
les interactions entre moments dipolaires voisins soient négligeables devant l’importance de
celles liées à l’agitation thermique.

 Aucune polarisation n’apparaît spontanément.

Si on crée un champ Eext , les moments tendent à s’orienter parallèlement à celui-ci, tout en étant
encore contrariés par l’agitation thermique.

 Apparition à l’échelle macroscopique d’une polarisation d’orientation

Elle se superpose à la polarisation électronique et, pour les cristaux polaires, à la

polarisation ionique.

12
 III-4- Vecteur de polarisation

On définit le vecteur polarisation comme le moment dipolaire par unité de volume du milieu :

étant le moment élémentaire dans l’élément de volume dV, né de l’action

perturbatrice d’un champ extérieur

L’unité SI du P est le Coulomb par mètre carré.

Considérons un milieu diélectrique, formé de particules identiques de concentration n (nombre de

particules par unité de volume), polarisé grâce à un champ électrique .

On définit l’axe x’x dans la direction et le sens de

Les dipôles qu’il induit sont alignés sur lui et de la forme , p étant le produit de la charge
liée « déplacée » q et de leur longueur a.

La polarisation du milieu s’écrit donc :

13
IV- ETUDE DE LA POLARISATION

M’
dS

d
V r
S
A

14
 Rappel :

Rappel :

(V) (V)

15
Théorème d’OSTROGRADSKY

(S) (V)

(S) (V)

Densité surfacique Densité volumique

16
 Armature-1
++++++++++++++++++++++++++++

- - - - - - - - - - - - - - - -

+ + + + + + + + + + + + + + + + +

--------------------------------------
Armature-2

Milieu diélectrique

Milieu diélectrique+armatures du condensateur

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Le champ total est donné par:

créé par toutes les charges

créé par le milieu polarisé réelles champ extérieur)
(champ dépolarisant)

18
IV-3- Potentiel et champ à l’intérieur d’un diélectrique

L’équation de Maxwell-Gauss pour le champ macroscopique reste valable

dans le diélectrique à condition de considérer la densité volumique totale de charges :

(respectivement du condensateur)

(respectivement du diélectrique)

Avec

Par définition :
Soit

: Vecteur déplacement (ou excitation électrique) ;

le module de D s’exprime en
19
Remarque :

Dans le vide:

Dans le diélectrique :

20
IV-4- Diélectrique parfait

On appelle diélectriques parfaits, les substances pour lesquelles la polarisation est reliée au
champ par une relation linéaire et homogène :

est un opérateur qui fait passer de à

La matrice de cet opérateur est un tenseur de susceptibilité

Elle est toujours symétrique, c’est-à-dire :

Si on a un diélectrique isotrope

est une constante appelée susceptibilité électrique.

Comme et

21
 On sait que :

r est la permittivité relative et  permittivité absolu du milieu.

Dans un milieu anisotrope, on peut écrire

Les axes permettant d’obtenir une matrice

diagonale sont appelés axes électriques.

22
IV-5- Interprétation de l’expérience du conducteur

On sait que le champ électrostatique d’un système de conducteur séparés par du vide, vérifie :

En présence d’un diélectrique, entre les deux armatures, le nouveau champ vérifie :

Prenons un diélectrique homogène  r est constante dans le diélectrique.

 r est indépendant de la position 

Comme avec

23
On a donc :

Donc, l’introduction du diélectrique divise le champ (en tout point) par

L’apparition des charges surfaciques un champ (dépolarisant), avec

En module :

24
 est suivant le champ total

IV-6- Séparation de deux diélectriques

Lorsque plusieurs diélectriques différents sont présents,  est constante dans chacun d’eux, le
champ varie brusquement lorsqu’on passe d’un milieu à l’autre.

M2

(2)
(S)
(1) M1

25
Lorsqu’on n’a pas de charges libres

26
Propagation des OEM
dans les Milieux
Diélectriques

27
Propagation des OEM dans les milieux linéaires et homogènes

Dans un milieu diélectrique (sans charges libres ni courants libres) les équations de Maxwell
sont les suivantes :

Maxwell-Gauss Maxwell-Flux

Maxwell-Faraday Maxwell-Ampère

Pour les L.H.I, les champs et sont proportionnels aux champs électriques et magnétiques
avec un coefficient de proportionnalité indépendant de la position :

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Ondes électromagnétiques planes progressives

Considérons es solutions de type ondes planes progressives en notation complexe :

Les équations de Maxwell deviennent:

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On obtient des équations similaires à celles que l’on obtient dans le vide :

Les ondes électromagnétiques sont transverses

le champ électrique et le champ magnétique sont orthogonaux au vecteur d’onde
le champ électrique et le champ magnétique sont orthogonaux entre eux.

La relation de dispersion est :

On définit l’indice optique comme le rapport de la vitesse de la lumière et de la vitesse de

propagation :

30
Dans le cas général, la permittivité peut être complexe, le nombre d’onde est donc complexe :

On choisira pour le nombre d’onde 𝐾 la racine de la partie réelle positive. Si l’on prend pour
exemple un vecteur d’onde dirigé selon 𝑂𝑧

Il s’agit d’une onde plane qui se propage à la célérité tout en s’atténuant (si 𝐾𝑖 est
positif) ou en s’amplifiant (si 𝐾𝑖 est négatif).

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Relations de continuité au niveau d’un dioptre.
On notera de l’indice 1 les champs en 𝑧=0+ c'est-à-dire dans le milieu 1 juste au dessus de
l’interface et de l’indice 2 les champs en 𝑧=0−.

Les indices N et T correspondent aux composantes du champ normales à la surface et

tangentielles.
et sont des densités surfaciques de charge et de courant.

est la normale à la surface dirigée du milieu 1 vers le milieu 2.

32
On suppose maintenant d’une part que chacun de ces milieux est homogène et isotrope et d’autre
part qu’il n’y a aucune charge libre de surface ni courant libre de surface.

Ces équations deviennent alors :

33
Problème

34
35
Ondes incidente, réfléchie et transmise
Nous considérons une onde plane progressive de vecteur d’onde se dirigeant vers le dioptre.
Le vecteur d’onde Ki fait un angle (angle d’incidence) avec l’axe Oy qui est normal à
l’interface.
y
Plan d’incidence
y>0
Milieu-1
Indice n1
x
O Interface

y<0
z Milieu-2

Indice n2

Le plan contenant le rayon incident et la normale à la surface réfléchissante au point d'incidence

est dit plan d'incidence.
36
 1- Équation de Maxwell générale dans la matière

Milieux Aimantés: Certains milieux matériels sont dits aimantés s’ils sont sources de champs
magnétiques
+

Milieux Polarisés: Certains milieux matériels sont dits polarisés s’ils sont sources de champs
électriques

Équation de Maxwell- Gauss

Équation de Maxwell- Flux

Équation de Maxwell- Faraday

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Équation de Maxwell- Ampère

Courant d’aimantation Courant de polarisation

Courant de déplacement Courant de conduction

38
Relations de passage des champs E, B, D et H

Composantes Normales N

Composantes Tangentielles T

est un vecteur unitaire normal à la surface de séparation et dirigé de 1 vers 2

charge surfacique libre

courant surfacique libre 39

 2- Équation de Maxwell dans le milieu diélectrique pur

Il n’y a pas de charge surfacique libre sur l’interface :

Il n’y a pas de courant surfacique libre sur l’interface séparant les diélectriques 1 et 2

Pour les diélectriques Linéaires Homogènes et Isotropes (L.H.I):

avec ici

Pour les milieux non aimantés (sans propriétés magnétiques)

Équation de Maxwell- Gauss

Équation de Maxwell- Flux

Équation de Maxwell- Faraday

Équation de Maxwell- Ampère

40
 3- Relations de passage des champs E, B, D et H

Équation de Maxwell- Gauss

Équation de Maxwell- Flux

Équation de Maxwell- Faraday

Équation de Maxwell- Ampère

41
 Projection des relations de passage en coordonnées cartésiennes

La normale est portée par 𝑂𝑦 et le plan tangent confondu avec 𝑥𝑂𝑧

&

&
42
Expressions des champs associés aux ondes: incidente, réfléchie et transmise (réfracté)

Les relations de passage précédentes doivent être vérifiées ∀𝑡 𝑒𝑡 ∀𝑟𝑠 (point courant de la surface
de séparation)

L’expression du champ électrique associé à l’onde incidente, réfléchie ou transmise (réfracté)

Notation complexe:

j : représente l’onde incidente, l’onde réfléchie ou l’onde transmise (réfractée).

: représente l’amplitude du champ électrique associé à l’onde incidente, l’onde réfléchie ou

l’onde transmise (réfractée).

Les trois ondes: incidente, réfléchie et transmise (réfractée) ont la même pulsation

43
 4- Les lois de SNELL-DESCARTES

Dans le cadre de l'optique géométrique, les lois de SNELL-DESCARTES énoncent que :

- Le rayon réfléchi et le rayon réfracté sont dans le plan d'incidence ;

- L'angle de réflexion est égal à l'angle d'incidence :

- Entre l'angle de réfraction et l'angle d'incidence,

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5- Polarisation: champ électrique est perpendiculaire au plan d’incidence

OEMPPM OEMPPM
Incidente Réfléchie

Interface

Indice n1 x
Oz

OEMPPM
Indice n2 Transmise

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Champ électrique Incident
Champ électrique Réfléchie

Coefficient de réflexion
Champ électrique Transmis

Coefficient de transmission

46
 y

OEMPPM OEMPPM
Incidente Réfléchie

Indice n1 x
Oz

OEMPPM
Indice n2 Transmise

47
 Vecteur de propagation de l’onde incidente

Vecteur de propagation de l’onde réfléchie

Vecteur de propagation de l’onde transmise

48
 Calcul des champs magnétiques: incident, réfléchi et transmis

Les ondes électromagnétiques incidente, réfléchie et transmise sont des ondes planes
progressives

Champ magnétique incident

49
Champ magnétique réfléchi

50
Champ magnétique transmis

51
 Projection des relations de passage en coordonnées cartésiennes

Les relations de passage précédentes doivent être vérifiées ∀𝑡 𝑒𝑡 ∀𝑟𝑠 (point courant de la surface
de séparation)

(1) (2)

(3) & (4)

(5) & (6)

(7) (8)

Milieu-1: Indice n1 (ondes EMPPM Incidente et Réfléchie)

Milieu-2: Indice n2 (onde EMPPM Transmise (réfractée))

52
6- Coefficients de Réflexion (r) et de Transmission (t)

(1)

(2)

53
54
 (A)

(3)

(4)

55
(A)

(B)
56
(5)

(A) (B)

Coefficient de réflexion Coefficient de transmission

57
 7- Discussion:

Cas d’une réflexion vitreuse:

La réflexion vitreuse : elle se produit lorsque l’onde électromagnétique incidente est interceptée
par la surface de séparation (dioptre) entre deux milieux diélectriques transparents.

Sur le dioptre, le champ électrique réfléchi est en opposition de phase par rapport au champ
électrique incident.

58
8- Cas d’une incidence faible

(𝜃𝑖) est petit, (𝜃𝑟) est petit, (𝜃𝑡) est petit.

On trouve des coefficients de réflexion et de transmission dans le cas d’une incidence nulle (𝜃𝑖
=0)

59
Expressions de r et de t en fonction de 𝜃𝑖 et 𝜃𝑡

60
61
 Le vecteur de POYNTING

Ce vecteur est associé à la puissance transportée par le champ EM à travers une surface S.

L’onde EM est plane et progressive,

62
Le vecteur surface est dirigé suivant la normale à la surface de séparation

La puissance moyenne rayonnée à travers une surface

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 Cas de l’onde incidente :

En notation réelle

En notation complexe

64
Les facteurs de réflexion et de transmission en énergie sont définis par :

Le facteur de réflexion en énergie :

65
Le facteur de transmission en énergie :

Conservation du flux d’énergie

66
67