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I.

La régulation de la centrale de traitement d’air :


1. Les différentes régulations possibles :

A. La régulation de l'humidité :

Pour la plupart des installations, le contrôle précis de l'humidité ne se justifie pas : il suffit
de s'assurer que l'humidité de l'ambiance est comprise entre 40 et 60 %, plage du "grand
confort". C’est le cas des salles de conférences, de cinéma, de gymnastique, dans les
restaurants, les centres commerciaux, ... Il n'y a que dans des cas particuliers comme les salles
d'opération ou les laboratoires que le contrôle strict de l'humidité se justifie.

Autrement dit,

 En dessous de 40 % d'humidité relative, la vanne de l'humidificateur s'ouvre


progressivement,
 Au-dessus de 40 %, l'humidificateur est à l'arrêt,
 Au-dessus de 60 %, la déshumidification est enclenchée par l'ouverture

progressive de la vanne de froid.

C'est le rôle du régulateur d'humidité.


Notons qu'il est cependant rare de devoir déshumidifier. Ce ne sera souvent que par
temps bruyant que l'humidité intérieure dépassera les limites acceptables. C'est pourquoi, il
n'est pas absolument obligatoire de commander la déshumidification au moyen d'une sonde
d'humidité, surtout si l'installation est équipée d'une post-chauffe (cas des installations
régulées par point de rosée) engendrant une destruction d'énergie (refroidissement et
chauffage successif de l'air). 

i. La régulation par point de rosée :


Pour en savoir plus sur la régulation par point de rosée, les risques de gaspillage qu'elle
représente et les solutions possibles.

Pour comprendre le fonctionnement de la régulation par "point de rosée" (encore


rencontrée de nos jours), il faut revenir à une époque où le contrôle direct du taux d'humidité
était difficile : les sondes d'humidité
n'étaient pas du tout fiable.
L'humidification se faisait sur base d'un
laveur d'air, càd un type d'humidificateur
pulsant l'eau à débit constant. En
fonctionnement, la pulvérisation était si
intensive que l'air était amené
pratiquement à la saturation (85.. 90 %
d'HR).
L'idée était alors d'humidifier de telle sorte qu'en sortie de laveur (X), l'air atteigne le
point de rosée du point de soufflage (S) (de là le nom de la régulation). Une postchauffe
amène ensuite l'air à
bonne température. En
pratique, les
batteries de
préchauffe et de
refroidissement
sont réglées par le
régulateur (R2)
pour atteindre la
consigne de
température du
point de rosée (X), l'humidificateur fonctionnant à plein débit permanent. Par ailleurs, la
batterie de postchauffe est réglée par le régulateur (R1) en fonction d'une consigne de
température de pulsion (S) ou de température ambiante (A) : l'air humidifié est réchauffé à la
température d'insufflation nécessaire.

En fait, on règle ainsi l'humidification sans aucune sonde d'humidité et sans agir sur
l'humidificateur.
Exemple : voici l'évolution pour une consigne de point de rosée de 14°C, 
une température de soufflage de 32°C et une consigne ambiante de 22°C.

Par exemple, si l'ambiance est trop humide, on diminue la préchauffe (de Y à Y'), la
température de sortie de l'humidificateur (X) est abaissée (X') et l'humidité absolue de l'air
pulsé diminue. La vanne de la batterie de post chauffe s'ouvre quelque peu et la température
de pulsion (S') reste alors inchangée.

Par exemple, si l'humidité relative mesurée de l'ambiance est de 50 % 


alors que la consigne est de 40 %, la préchauffe diminuera (de Y à Y').

Un autre mode de régulation de ce type d'installation consiste à commander les


batteries de préchauffe et de refroidissement au moyen d'une sonde d'humidité ambiante.
Cela permet de maintenir une humidité constante quelles que soient les perturbations (on
humidifie ou déshumidifie selon les besoins) mais entraîne une consommation importante
liée à la déshumidification.
B. La régulation de température :

La sonde de température de l'ambiance envoie son signal au régulateur de température


qui le compare à la valeur de consigne. Imaginons que ce soit l'été et qu'il fasse trop froid
dans l'ambiance. Suite à l'écart détecté, la vanne de froid est fermée progressivement.

Si la
température d'ambiance
continue à baisser, c'est la vanne de
chaud qui est ouverte progressivement.

Si la zone contient plusieurs


locaux, il arrive souvent que la
sonde soit placée dans la reprise d'air
afin de mesurer la valeur moyenne
des locaux traités.
i. Le free- cooling par l'air
extérieur frais :
Lorsqu'il fait très chaud dehors (T° >
25°C), l'air neuf doit être réduit au minimum hygiénique pour limiter les coûts de
refroidissement.

Lorsqu'il fait froid dehors(T° < 16°C) et que le système de chauffage est enclenché,
l'air neuf doit également être réduit au minimum hygiénique.

Mais entre les deux, l'air extérieur frais peut être valorisé pour limiter l'utilisation de la
batterie froide (= free cooling).

C'est donc le régulateur de température qui va organiser l'ouverture du registre d'air neuf,
en comparant la température de l'air repris et de l'air neuf. On réalise parfois la comparaison
des enthalpies (= des énergies), ce qui est plus précis puisque ce sont les niveaux d'énergie
contenue dans l'air qui sont comparés : température + humidité de l'air.

C. La régulation du taux d'air neuf :

Il importe d'adapter à tout moment le débit d'air neuf adéquat. On peut parler d'une
véritable gestion de l'air neuf.
Si le système dispose d'un recyclage de l'air extrait, nous avons cité ci-dessus la
possibilité de commander l'ouverture du registre d'air neuf en fonction de la présence effective
des occupants : sonde de présence, sonde CO2, sonde de qualité d'air, ...
Le poste "chauffage de l'air neuf" étant le premier poste en terme de consommation de
l’installation (la batterie chaude), on imagine les économies substantielles possibles.
Egalement, il est possible de stopper totalement l'arrivée d'air neuf en période de
relance du bâtiment (avant l'arrivée des occupants). Cette technique permet de diminuer la
puissance installée des chaudières.

Remarque  : le registre d'air neuf peut donc s'ouvrir soit pour apporter l'air neuf
minimal, soit pour refroidir l'ambiance. Le régulateur de qualité d'air devra être informé de la
demande du régulateur de température et il prendra la demande la plus exigeante pour agir sur
le servomoteur du registre d'air neuf.

2. La limite basse de température de soufflage :


Imaginons une salle de conférences de plusieurs centaines de personnes. La
température extérieure est de 10°C. Vu les apports de chaleur importants donnés par les
occupants, on aimerait pouvoir pulser un maximum de cet air extérieur frais "gratuit".

Mais il faut que les bouches de soufflage soient prévues


pour mélanger rapidement l'air frais avec l'air ambiant. On
choisira des bouches à haute induction.

A défaut, les occupants risquent d'être incommodés par la coulée d'air froid. Il faudra
alors préchauffer l'air entrant à une température minimale réglée par l'exploitant.

De là, une sonde de limite basse de température de soufflage, informant le régulateur


de température, qui lui agit sur la vanne de la batterie chaude ou de froide.

3. Les sécurités de fonctionnement :


Un thermostat antigel est placé en aval de la batterie chaude mais le plus près possible
de celle-ci pour être influencé par son rayonnement.

Ce thermostat antigel ouvre progressivement la vanne de chauffe si la température


descend en dessous de la valeur de consigne antigel. Par exemple : si la consigne antigel est
de 2°C, quand la température du thermostat descend en dessous de 8°C, la vanne s'ouvre
progressivement. A 2°C, elle est totalement ouverte. Si la température continue à descendre,
le registre d'air neuf est fermé (action par "tout ou rien") et l'alarme est enclenchée. S'il n'y a
pas de recyclage, les ventilateurs doivent être arrêtés également. À l'arrêt de l'installation, la
vanne de la batterie chaude et le registre d'air neuf doivent se fermer et les ventilateurs
doivent s'arrêter.

Deux pressostats différentiels contrôlent le fonctionnement des ventilateurs. S'ils ne


sont pas satisfaits, le registre d'air neuf est fermé et l'alarme est enclenchée.

Un pressostat différentiel contrôle l'encrassement du filtre sur l'air neuf et enclenche


une alarme en cas d'encrassement.

4. Le schéma de régulation global :


Si l'ensemble des contraintes sont résumées dans un seul schéma, on aura ceci :

Mais cette présentation correspond à la logique analogique, où les différents


régulateurs sont imbriqués. Si le même problème est vu par un régulateur numérique, il
traitera toutes les données (= INPUT) dans un seul programme de traitement (comme un
programme d'ordinateur) et il fournira en sortie toutes les commandes (= OUTPUT) pour les
différents moteurs et vannes.
Mieux, un
bus de communication va parcourir le bâtiment, collecter les INPUT et alimenter les
OUTPUT :

A noter que tous les branchements ne sont pas représentés, notamment parce que les
commandes de sécurité restent locales.

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