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Séance 3 

: Rentrer dans l’acte I (lecture suivie)

Obj :
-Quels sont les premiers éléments d’intrigue ?
-Savoir qui sont les personnages (portraits directs et indirects)

I. Acte I, scène 1 : sc d’expo, le premier aveu

1) Pourquoi H veut-il partir de Trézène ?


H. apparait comme un être de fuite au début de la pièce « je pars », « je fuirai », « fuit, « Je
fuis », « je pars », il justifie t d’abord son départ ainsi : il désire retrouver son père qui a
disparu depuis six mois ; puis laisse entendre qu’il fuit sa marâtre enfin il avoue la vraie
raison : il est tombé amoureux d’Aricie, désigné par cette périphrase : « Reste d’un sang fatal
conjuré contre nous ».

2)Quel est le portrait indirect que les deux personnages font de Thésée puis de Phèdre ?
Commentez de façon précise le vers « La fille de Minos et de Pasiphaé »
Double portrait de Thésée est présenté d’une façon duelle : il est à la fois un pourfendeur de
monstre (accumulations dans la tirade d’H des monstres que Thésée a tués) et un homme
volage qui a offert sa foi mille fois (hyperboles dans la tirade d’H).
Phèdre est désignée dans la pièce pr la première fois sous cette périphrase : « La fille de
Minos et de Pasiphaé », très beau rythme assez lent, qui fait ressortir l’importance de la
filiation. Son père est juge aux enfers (culpabilité du personnage) et sa mère a eu un désir
monstrueux. Elle a persécuté son beau-fils « haine », « marâtre » mais semble désormais sans
défense, comme le montre le polyptote du verbe mourir : « Une femme mourante, et qui
cherche à mourir »

3) Comment H avoue-t-il son amour pr Aricie ? quelle image d’H ?


H avoue son amour pour Aricie à travers une litote : « Si je la haïssais, je ne la fuirais pas ». Il
a honte de cette passion qui transgresse les lois de son père. Amour et devoir s’opposent donc.
Il a été un homme fier « orgueil » « si fier » « ma fierté ». Il a refusé aussi le joug de l’amour
car il a eu honte du comportement de son père. Néanmoins il rêve de devenir comme lui un
héros, pourfendeur de monstre. Ce souhait sera tragiquement réalisé à la fin de la pièce.

SYNTHESE :
Cette scène d’exposition est dans les codes de la scène d’exposition d’une tragédie classique.
Elle repose sur deux personnages dont l’un est le confident de l’autre (// Britannicus :
Agrippine et sa suivante/ Andromaque : Oreste et son ami). Elle permet de révéler trois
éléments importants de l’intrigue :
-H veut fuir Trézène car il est tombé amoureux d’Aricie qu’il ne peut aimer sans défier son
père
-Thésée a disparu depuis 6 mois
-sa femme Phèdre semble proche de la mort
On a :
-le portrait direct d’H : un jeune homme fier et farouche, honorant son père et qui est tombé
amoureux
- celui indirect de Thésée  qui apparait duel à la fois gd héros pour ses exploits guerriers mais
volage avec les femmes
-et celui de Phèdre : une femme qui est mourante et qui a cherché à nuire à son beau-fils.
« L’importance accordée à Thésée dans cette exposition est décisive : elle permet de lier
l’intrigue familiale et privée (c’est par Thésée que sont liés Hippolyte et Phèdre qui
entretiennent une relation conflictuelle) et l’intrigue politique (il est criminel pour Hippolyte
d’aimer Aricie alors qu’elle est l’ennemie de son père). Hippolyte se définit par opposition et
ressemblance avec son père, dont il n’accepte qu’une partie de l’héritage (la bravoure
militaire, mais pas la légèreté amoureuse) : évoquer Thésée permet aussi de le définir lui-
même. L’absence apparente de Thésée, véritable deus absconditus n’empêche enfin pas sa
présence obsédante dans la pensée des personnages et permet en outre de faire attendre au
spectateur son retour, qui ébranlera la mécanique tragique. » (carrés classiques correction)

II. Acte I, scène 3 : le deuxième aveu.


1) Comment a été préparée l’apparition de Phèdre ? Qu’est-ce qui frappe dans la première
vision que nous avons du personnage ? Commentez le vers 161 « Tout m’afflige, et me nuit,
et conspire à me nuire »
Son apparition a été préparée par son portrait indirect et par la scène 2 : Phèdre est mourante,
le champ lexical de la mort va d’ailleurs être très abondant dans cette scène, la vie de Phèdre
semble être en suspens : « Je meurs », « Je n’en mourrai pas moins, j’en mourrai plus
coupable ». On remarque la fatigue corporelle du personnage avec des didascalies internes
(v.154 à 156 puis 158-159) et même externes « Elle s’assit ».
v.161 On note l’allitération en i et le rythme saccadé du vers qui témoigne de la douleur du
personnage. Douleur montrée aussi par les pleurs : « Et mes yeux malgré moi se remplissent
de pleurs »
Elle parait également troublée et ne semble plus avoir de repères comme le montrent certaines
interrogatives : « Insensée, où suis-je ? et qu’ai-je dit ». On note les oppositions entre
lumière/ombre et innocence/ crime. Elle se trouve criminelle et exprime la fatalité de sa race
en évoquant le Soleil, sa mère et sa sœur.
« Enfin l’évocation de son hérédité dit implicitement le déchirement tragique qui la
caractérise, prise entre les puissances solaires et lumineuses (elle est descendante du soleil)
et les puissances chtoniennes et animales (avec la référence à Pasiphaé). »

2) Comment Oenone parvient-elle à lui faire dire son secret ? Quel lien existe-t-il entre les
deux femmes ?
Oenone pose de nb questions à Phèdre et cherche à la retenir vers la vie (nb interrogatives),
elle lui rappelle ce qu’elle doit aux dieux, à son époux, à ses enfants (v.197-199) ; c’est elle
qui nomme H le présentant comme l’ennemi de Phèdre, celui qui peut ravir le trône à ses
propres enfants ; elle menace enfin de se tuer avec sa maitresse et lui rappelle ce qu’elle a fait
pr elle : « Mon pays, mes enfants, pour vous j’ai tout quitté. / Réserviez-vous ce prix à ma
fidélité ». Les répliques sont alors plus courtes ; Phèdre avoue par détours, elle évoque de nv
sa filiation (sa mère, sa sœur, malheureuses dans leurs amours) et nomme H par des
périphrases ; le vers disloqué traduit bien la difficulté de l’aveu. La réaction d’O est celle du
désespoir comme le montrent les exclamatives et interjections et ne dit plus rien après cet
aveu douloureux.

III. Le coup de théâtre (scène 4 et 5)

1)Quel est le coup de théâtre de l’acte I ? Que rend-il possible ?


Annonce de la mort de Thésée qui rend possible
-l’amour de Ph pr H (le « Ciel » ambigu : tristesse, joie, surprise)
-l’amour d’H pr Aricie
Le spectateur sait que les vœux de Ph ne seront pas comblés
2)Quel autre type de tragédie aurait-il pu se nouer ?
Une tragédie politique aurait pu se dév : lutte pr le trône, plusieurs possibilités : le fils de P, H
ou même Aricie. Des alliances peuvent se mettre en place.
Oenone conseille alors Ph : « Votre flamme devient une flamme ordinaire » et lui conseille de
s’unir à H pr nuire à Aricie/

L’acte I permet la présentation de l’intrigue


-un lieu (Trézène)
-une intrigue amoureuse : H aime A et P aime H, pb d’un amour qui n’est pas réciproque
-mort de Thésée
-intrigue politique : à qui ira le trône ?
mais aussi des personnages
Il est construit sur un effet de parallélisme : aveu d’H à Théramène sur sa passion/ aveu de P à
Oenone.
Il n’est pas statique car il repose déjà sur des péripéties.

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