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Les verres correcteurs sont enchâssés sur une monture reposant sur le nez.

La
monture est une armature composée de la face et de deux branches. La face est
constituée de deux cerclesNote 1 et d'un pont muni de plaquettes, appelé aussi nez.
Les branches, posées sur les oreilles, assurent la stabilité des lunettes :
équipées de charnières pour être repliées, elles sont munies à leur extrémité d'un
embout ou manchon formant le crochet (partie recourbée et flexible) destiné à
protéger la peau derrière l'oreille.

Dans une monture plastique, la face est constituée d'une seule partie. Dans une
monture en métal, les verres sont montés au niveau du drageoir des cercles
ménisqués. Sur le côté des faces sont fixées les charnières qui lient le cercle et
la branche ou le tenon (appelé aussi oreille, cet élément s'ajoute au cercle pour
que la largeur des lunettes soit équivalente à la largeur du crâne) et la branche.
Le nez joignant les deux cercles sert éventuellement d'appui sur le nez (nez-pont,
nez-selle ou 2 plaquettes)1.

La monture peut être faite de divers matériaux : acier, alliage de type maillechort
ou cupro-nickel, plastique ou matériau naturel de type corne ou écaille. Il existe
trois types de montage des verres2 :

monture classique ou « cerclée » : le cercle entoure totalement le verre ;


monture Nylor : le cercle n’entoure pas totalement le verre, qui est retenu par
un fil de nylon très solide sur une partie du verre ;
lunettes percées dites « sans monture » : les branches et le pont sont reliés
aux verres par un système de perçage.

Par le passé, il existait des lunettes sans branches (peu courantes aujourd'hui,
sauf cas d'excentricité) :

le lorgnon monocle ;
le lorgnon binocle, appelé pince-nez lorsqu'il est maintenu sur le nez par un
ressort ;
le face-à-main et la lorgnette de théâtre qui sont pourvus d'un manche.

Il existe également des lunettes de protection (dont les solaires). Elles peuvent
avoir un rôle de parure.
Nettoyage des verres

Le rinçage à l'eau sans toucher les verres retire les particules3. La mise de
quelques gouttes de produit nettoyant entre le pouce et l'index d'une main permet
d'appliquer sur les verres mouillés le produit sans crissement. Le rinçage à l'eau
du produit puis le soufflage qui retire les gouttes d'eau permettent la propreté
sans aucune rayure4.

Le nettoyage avec toutes les sortes de tissu des verres correcteurs sont à
l'origine des rayures à cause des frottements

Dès le Ier siècle, le philosophe Sénèque constate qu'un objet observé à travers un
ballon de verre rempli d'eau apparaît plus gros. À la même époque, Pline l'Ancien
décrit l'utilisation d'une émeraude par l'empereur Néron pour suivre les combats de
gladiateurs ; il est possible que ce soit là une lentille optique pour corriger la
myopie, mais l'usage de l'émeraude peut s'expliquer également par la croyance en la
vertu de la couleur, voire de la pierre elle-même6.

Le Moyen Âge voit se développer, dans les monastères en particulier, l'usage de la


pierre de lecture, loupe grossissante posée sur le texte écrit, destinée à
combattre les effets de la presbytie. Leur invention est parfois attribuée à Abbas
Ibn Firnas, berbère andalou du IXe siècle, connu pour avoir mis au point la
technique de taille du cristal de roche. Les travaux d'Alhazen, fondateur de
l'optique physiologique, autour de l'an mille, donnent un fondement scientifique à
cette pratique. Son traité a été traduit en latin au XIIe siècle, peu avant
l'invention des lunettes de correction de la vue en Italie, sans que le lien entre
les deux événements soit cependant clairement attesté. Avant d'être en verre, les «
pierres de lecture » étaient réalisées en pierre semi-précieuse (lentille surfacée
de béryl) ou en cristal de roche, la technique de fabrication du verre produisant
encore trop de bulles et d'impuretés7.

Le moine franciscain Roger Bacon s'appuie sur les travaux d'Alhazen pour
expérimenter des « pierres de lecture » en verre : dans son Opus Majus de 1268, il
apporte la preuve scientifique que le surfaçage particulier de verres lenticulaires
permet d'agrandir les petites lettres. Son invention aurait été vulgarisée par les
moines dominicains Allessandro della Spina et Giordano da Pisa (Jourdain de Pise)
rencontrés lors de son séjour à Pise8. C'est au XIIIe siècle à Florence que le
physicien Salvino degli Armati met au point une paire de verres enchâssés dans un
cercle de bois, dont l'épaisseur et la courbure permettent de grossir les objets et
les textes. La lunetterie et l'ophtalmologie se développent dès lors en Italie9.
Les premières besiclesNote 2, lunettes sans branches et qui se fixent sur le nez,
apparaissent à Venise à la fin du XIIIe siècle. Elles consistent en deux lentilles
convexes rondes, en verre de Murano aux qualités optiques supérieures, enchâssées
dans des cercles en bois, en corne ou en cuir, et attachées individuellement à des
manchons rivetés par un clou : ces lourdes « besicles clouantes », principalement
utilisées par les moines copistes, permettent ainsi la vision binoculaire mais
n'améliorent que la presbytie. Les besicles clouantes symbolisent progressivement
l'érudition, de nombreuses œuvres d'art représentant philosophes, moines ou
médecins portant ces « clouants ». L’invention de l’imprimerie accroît la demande
en lunettes. Au XVe siècle, les besicles évoluent avec le remplacement du clou par
un pont qui peut être en bois, en métal, en corne, en cuir, en écaille de tortue ou
en fanon de baleine : ce sont les « besicles à pont arrondi ». Elles seront munies,
dans les siècles suivants, d'un ruban noué derrière le crâne ou d'une ficelle
autour de l'oreille pour assurer un meilleur maintien10.
Après le Moyen Âge
Les verres concaves apparaissent pour les myopes à Florence vers 1440. Ils sont
mentionnés pour la première fois le 25 août 1451 dans une lettre datée de Ferrare
et adressée à Cosme de Médicis11, et leur première description se trouve dans le De
Beryllo de Nicolas de Cues, paru en 145812. En 1645, Jacques Bourgeois améliore les
besicles en imaginant des verres concaves d'un côté de l'œil et convexes de
l'autre13. En 1728, l'opticien anglais Edward Scarlett (en) crée les premières
montures avec de courtes branches terminées par un anneau métallique (parfois
recouvert de velours) qui se plaque sur les tempes : ces « lunettes à tempes » sont
portées essentiellement par les nobles, les courtes branches permettant le retrait
des lunettes sans déranger la perruque14. Lorsque la perruque cesse d'être à la
mode, Scarlett innove encore en rallongeant les branches et en les courbant aux
extrémités de façon qu'elles se fixent derrière les oreilles : les lunettes
modernes sont nées15. Les bourgeois quant à eux utilisent plutôt le binocle au
XVIIe siècle puis le face à main au XVIIIe siècle, ce dernier étant concurrencé par
le monocle et le pince-nez au XIXe siècle6,16. En France, sieur Thomin, miroitier
lunetier parisien, fabrique en 1746 ces « lunettes à tempes » appelées « lunettes à
tempes permettant de respirer à l'aise » car elles remplacent les pince-nez.
Toutefois, leur pression provoque des maux de tête17. En 1752, l'opticien anglais
James Ayscough (en) crée les premières lunettes à verres teintés. Ce sont pour lui
des lunettes correctrices et non des lunettes de soleil car il pensait que les
teintes bleues ou vertes corrigeaient la vision. Elles sont munies de branches
articulées par une charnière, ce qui diminue l'inconfort de la pression des
branches sur le nez et les tempes. Ces lunettes dont les branches passent par-
dessus les oreilles sont appelées « lunettes à oreilles »18.

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