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Ostéophonie

phénomène de propagation du son


jusqu'à l'oreille interne via les os du crâne

L'ostéophonie ou conduction osseuse désigne le phénomène de propagat ion du son jusqu'à


l'oreille int erne via les os du crâne.

Un casque stéréo utilisant l'ostéophonie. Les deux transducteurs se glissent à l'avant de l'oreille.

La conduct ion osseuse est la raison pour laquelle la voix d'une personne lui semble différent e
quand elle est enregist rée et reproduit e. En effet , ét ant donné qu'une onde sonore à
fréquence basse se propage mieux dans les os que dans l'air, nous avons t endance à percevoir
not re voix plus basse et plus profonde que les aut res ne la perçoivent .

Histoire
Histoire

D’après les recherches d’Albert Mudry et Anders Tjellst röm, les premières ét udes sur
l’audit ion osseuse remont ent au ier siècle, cependant c’est seulement à part ir de la
Renaissance que les découvert es les plus import ant es sont fait es.

Découverte

Au xvie siècle, Jérôme Cardan mène des expériences sur le crâne humain et observe que le
son peut êt re t ransmis à l’oreille grâce à une t ige vibrant e placée ent re les dent s. À la même
période, Giovanni Filippo Ingrassia décrit l’hist oire d’un pat ient qui a part iellement perdu
l’audit ion à la suit e d’une maladie aiguë, qui obst rue son canal audit if ext erne. Tout efois, ce
dernier a pu ent endre le son d’une guit are en plaçant ses dent s sur le manche, ou en prenant
ent re ses dent s une t ige qui ét ait en cont act avec la guit are.

Le physicien Hieronymus Capivacci reprend les résult at s des expériences de Cardan, et les
ut ilise pour élaborer un nouvel examen dans le domaine clinique. Pour cela, il relie les dent s
d’un pat ient à un sit ar grâce à une t ige de fer. D’un côt é, si le pat ient arrive à ent endre le son
t ransmis du sit ar, alors une maladie au niveau du t ympan est diagnost iquée, et de l’aut re côt é
s’il n'ent end pas, alors la pist e d’une lésion du nerf audit if est privilégiée.

Au xviie siècle, Rudolf Jakob Camerarius observe dans ses expériences que les osselet s de
l’oreille sont similaires aux dent s dans la t ransmission des sons et que ces dernières peuvent
donc t ransmet t re le son jusqu’à l’oreille.  

Christ ian Traut mann cit e en 1722 Franz Christ Paullini, où ce dernier décrit un homme qui a
perdu l’audit ion à la suit e d’une maladie. Ce malent endant a découvert par accident qu’avec un
bât on il arrivait à ent endre les conversat ions. Il est décrit que l’homme plaçait le bât on à une
ext rémit é cont re la chaire d’une église, de l’aut re à ses dent s, et qu’il arrivait à écout er
l’orat eur posit ionné dans la chaire. Le même siècle, John Paul Baumer se penche sur l’appareil
décrit par Traut mann, et l’améliore en remplaçant le bât on par une t ige en verre, acier, cuivre,
mét al de cloche ou argent , large et plat e aux ext rémit és. Ses recherches ont ensuit e ét é
publiées en 1749[1].

Ent re 1799 et 1800, un musicien français, Vidron, invent e un syst ème similaire pour aider les
malent endant s à mieux ent endre avec une t ige en acier. Une ext rémit é du bât on est placée
sur la t able d’un inst rument , et l’aut re au niveau des dent s de la personne sourde. Une
seconde t ige avec un embout en cuivre est posit ionnée cont re l’est omac de la personne, et
parfois même une t roisième sur le crâne. En présent ant ce syst ème à l’Inst it ut Français,
organisme chargé d’ét udier la validit é de ce genre d’invent ions, ce syst ème n’est pas jugé
adapt é pour les sourds.

Néanmoins, ils ont t est é le disposit if en bloquant leurs propres canaux audit ifs ext ernes et
ont remarqué qu'ils ent endaient mieux avec le disposit if. Ils en ont déduit que ce syst ème
pourrait êt re efficace pour t rait er la pert e d'audit ion liée à cert ains t ypes d'obst ruct ions du
canal audit if ext erne, et qu'il est inefficace pour les pert es audit ives provenant du nerf audit if
ou liées à un problème int erne sérieux.

Premiers appareils auditifs

En 1821, Jean It ard, explique que le son est conduit à t ravers les os du crâne et est l’un des
premiers à développer un appareil audit if à conduct ion osseuse : "c'est une sort e de
mégaphone en bois, de forme pyramidale, dont l'un des côt és est aplat i comme un sifflet qui
doit êt re t enu ent re les dent s de la personne sourde. L'aut re côt é se t ermine par une corne,
dans laquelle la personne qui parle place sa bouche sans la t oucher. L'inst rument ne doit pas
êt re t enu mais soit êt re suspendu par un fil au plafond soit êt re t enu par une fourche en bois
posée sur le sol. Pour rendre l'inst rument encore plus efficace, les murs doivent êt re t rès
épais, au moins deux pouces". Afin d’améliorer la qualit é de la t ransmission du son, It ard
propose d’améliorer le syst ème de Jorissen au niveau de l'ext rémit é placée dans la bouche de
l'orat eur en considérant deux modes de st imulat ion différent s : par les dent s et plus t ard par
la mast oïde.

A la fin des années 1870, de mult iples appareils ut ilisant la conduct ion osseuse et plus
précisément dent aire sont invent és pour permet t re une avancée dans le t rait ement de la
surdit é. Si le phonographe et le t éléphone ret ranscrivent la voix avec une t elle qualit é, cela
est dû au fait que les dent s et les os du crâne peuvent at t eindre les nerfs audit ifs . Les
scient ifiques en ont donc conclu qu’il ét ait possible de recueillir les vibrat ions sonores, ils
commencent à enregist rer des sons, les bureaux sont plus organisés. Ils n’ont plus besoin
d’imprimer t ous les messages qu’ils reçoivent , ils ont just e à écout er. Dû à cela, ils ont voulu
ut iliser ce principe pour les t ransmet t re aux dent s pour permet t re aux sourds d’ent endre.

D’après J. St erne, vers la fin du xixe siècle et le début du xxe siècle, le son devient


progressivement un bien marchand, grâce à la privat isat ion des espaces acoust iques. Ces
espaces acoust iques peuvent êt re élargis et rest reint grâce à de nouveaux appareils audit ifs,
ce qui permet de faire du son une propriét é privée. Les appareils ut ilisant la conduct ion
osseuse s'inscrivent donc dans cet t e dynamique de privat isat ion du son en se focalisant sur
l'audit eur, même s'ils sont pour la grande majorit é ut ilisés pour des personnes sourdes[2].
Interventions au xxe siècle

À la suit e de cet t e découvert e, des inst rument s t els que le Fonifero, l’Audiphone, le
Dent aphone et bien d’aut res ont ét é invent és. Ces appareils ressemblent souvent à des
vent ilat eurs acoust iques reliés à la deuxième personne grâce à une pièce maint enue ent re les
dent s. En 1939, Albert Jefferis et Erwin Wilson brevèt ent , pour les personnes avec un dent ier,
un aut re t ype de Dent aphone. Leur object if est d’aider les sourds et en part iculier les
personnes sourdes et édent ées.

La même année, Edmund Schwencke invent e un récept eur à conduct ion osseuse dans une
pipe à fumer. Au début du xxe siècle, le microphone est développé et permet la const ruct ion
du vibrat eur à conduct ion osseuse, également appelé oscillat eur, qui permet de direct ement
t ransmet t re les vibrat ions. Il est ensuit e réellement brevet é par Frederick Kranz à Genève en
1925.

En 1920, Joseph Prenn, de Bost on, brevet t e une oreille mécanique à conduct ion osseuse .
Les ot ologues commencent ensuit e à formellement diagnost iquer la pert e audit ive puis à
avoir de l'int érêt pour les appareils audit ifs à conduct ion osseuse. La promulgat ion du
récept eur à conduct ion osseuse en 1931 et 1932 donne un élan dans l’indust rie des appareils
audit ifs. La Sonot one Company met au point en 1933 grâce à Hugo Lieber, un pet it récept eur
à conduct ion osseuse port able qui peut s’adapt er à l’appareil audit if port able. Le récept eur
magnét ique conçu pour faire vibrer son boît ier au lieu de créer des ondes sonores dans l’air
est le plus courant . Le sit e magnét ique se t rouve dans une boît e dont la forme est adapt ée à
l’os mast oïde. Bien que des améliorat ions aient ét é fait es, il rest e difficile de ret ranscrire les
haut es fréquences aussi efficacement que les basses. Cet obst acle est donc à l’origine de la
préférence qu'ont les personnes sourdes pour les appareils audit ifs à conduct ion aérienne.
Cependant les appareils à conduct ion osseuse sont généralement favorisés pour une surdit é
de t ransmission.

Un aut re moyen d’ut iliser l'appareil audit if à conduct ion osseuse est de le fixer sur des
lunet t es. Déjà ut ilisée en 1909, cet t e idée se développe des années 1930 aux années 1950.
Elle voit son essor en 1954 lorsque les sociét és Amplivox, Akumed, Ot arion, et Ot icon
commercialisent les premières lunet t es à conduct ion osseuse. Des années 1960 aux années
1990, ces lunet t es sont les appareils audit ifs à conduct ion osseuse les plus ut ilisés, avant de
connaît re un déclin rapide. Néanmoins, cet t e t echnologie rest e aujourd’hui convoit ée par
cert ains ingénieurs qui cont inuent de la développer.

L’implant at ion d’un vibrat eur dans l'os mast oïde est née à Göt eborg, en Suède, après les
t ravaux pionniers de l'anat omist e Per-Ingvar Brånemark sur la rhéologie osseuse pendant les
phases de réparat ion et après la confront at ion à quelques problèmes comme la pert e de son
dans les t issus mous du crâne. Il a développé le concept de l'ost éoint égrat ion d'une vis
mét allique en t it ane dans l'os.

Premiers traitements médicaux

Au milieu des années 1970, sans le savoir, Brånemark a t rouvé le concept que plus t ard nous
appellerons l’implant BAHA. En effet , il a essayé de t rouver un moyen d'évaluer, par voie
acoust ique, l'ost éoint égrat ion des implant s dent aires et en a discut é avec ses collègues ORL,
not amment Anders Tjellst röm. Un vibrat eur osseux Ot icon a fixé sur un implant dent aire, le
disposit if a ensuit e ét é connect é à un audiomèt re. Le pat ient a signalé que le son avait ét é
t rès clair et t rès fort , et qu'il ét ait nécessaire de baisser le volume à un niveau t rès bas. Avec
ce mont age, il n'a pas ét é possible d'évaluer le degré d'ost éoint égrat ion, mais il est conclu
que le son se propage t rès bien par les os du maxillaire jusqu'à l'oreille int erne et qu’il est
possible de t rouver une applicat ion à ce phénomène.

En 1977, les 3 premiers pat ient s sont équipés d'implant s BAHA puis l'année suivant e, 10
aut res nouveaux. Tous les pat ient s présent ent une maladie chronique de l'oreille de t elle
sort e qu’ils ne peuvent pas ut iliser d'appareils audit ifs à conduct ion aérienne. Ces pat ient s
sont ensuit e at t ent ivement suivis pendant 5 ans et finalement chacun d’ent re eux est t rès
sat isfait . En 1983, 23 aut res pat ient s sont implant és, et dans les années suivant es, ent re 30
et 60 nouveaux pat ient s par an.

En 1986, le premier at elier int ernat ional sur l’implant BAHA a ét é organisé à Göt eborg et s’est
ét endu sur une durée de t rois jours. Parmi les personnes présent es se t rouvent David Proops
venant du Royaume-Uni, et Cor Cremers du Pays-Bas. Leurs inst it ut ions ont t rait é plus de
1 000 pat ient s chacun.

En 2005, Cochlear, une sociét é leader mondial dans le domaine de l'implant cochléaire rachèt e
l'ent reprise et l'a renommée Cochlear Bone Anchored Solut ions, donnant ainsi une nouvelle
dynamique à la product ion et au développement de nouveaux implant s et de nouveaux
appareils audit ifs plus sophist iqués. D’après les t ravaux d’Albert Mudry et Anders Tjellst röm,
plus de 80 000 personnes sont enregist rées dans le monde en sept embre 2010. À la suit e du
concept de l’implant Baha, Ot icon mont re un nouvel int érêt pour la conduct ion osseuse
direct e et a à son t our produit son propre syst ème en 2009, composé d’un nouvel implant [3].

L'ostéophonie au service de la santé

Les mult iples essais de diapason développés par Weber, Rinne, Gelle et Schwabach au
xixe siècle et ét udiés par des scient ifiques t els que Wheat st one, Lucae et von Trölt ch ont
fait ent rer la conduct ion osseuse dans le domaine clinique. Pour la première fois, les
ot ologues disposent d'un out il pour dét erminer de manière fiable la posit ion de la lésion
audit ive. Au début du xxe siècle, les t est s de conduct ion osseuse au diapason sont largement
ut ilisés lors des diagnost ics ot ologiques. Cependant , le plus grand avancement pour le
diagnost ic audit if se produit avec l'arrivée des inst rument s élect roniques ut ilisés pour le
diagnost ic médical, l'un des premiers ét ant l'audiomèt re. Deux invent ions ext rêmement
import ant es ont conduit au développement des audiomèt res t els qu’ils exist ent aujourd'hui.
L'invent ion du t éléphone par Alexander Graham Bell en 1876 a permis de t ransposer des
signaux élect riques en st imuli acoust iques. D’après l’ét ude de St erne, le t éléphone a part icipé
au “nivellement des différences de rang”, seules les personnes aisées avaient accès à ces
nouvelles t echnologies de reproduct ions sonores. Ces dernières sont vues comme un moyen
de communiquer immédiat ement ou comme un fournisseur d’int imit é [2].

L'invent ion du t ube à vide à t riode par Lee de Forest en 1906 donne lieu aux premiers
amplificat eurs et oscillat eurs élect roniques qui génèrent et cont rôlent des signaux
sinusoïdaux. Ult érieurement , les développement s du t ransist or, du circuit int égré et du
microprocesseur modifient les composant s des audiomèt res sans pour aut ant changer leur
fonct ionnalit é ni leur performance.

L'ot o-rhino-laryngologist e it alien Giuseppe Gradenigo met au point le premier appareil de t est
de conduct ion osseuse à commande élect ronique. Au début de l'évolut ion des nouveaux
audiomèt res, des signaux de conduct ion osseuse plus ou moins calibrables peuvent êt re
envoyés par un vibrat eur osseux, ce qui permet de comparer la sensibilit é en conduct ion
aérienne et en conduct ion osseuse. Cordia C. Bunch est le premier audiologist e qui est
embauché pour évaluer les pat ient s de la clinique d'ot o-rhino-laryngologie et développer des
mét hodes de t est audit if en laborat oire. Son audiomèt re à gamme de pas est l'un des
premiers audiomèt res à t onalit é pure, mais il n'est pas commercialisé.

Peu de t emps après, le t est de conduct ion osseuse est int roduit sur le marché. Bunch est
donc probablement le premier à inclure le t est de conduct ion osseuse dans l'évaluat ion
clinique de l'audit ion. Cependant cert ains art icles ont déjà ét é publiés avant ses t ravaux. Par
exemple, en 1924 Isaac Jones et Vern Knudsen fournissent une descript ion d'un vibrat eur
osseux audiomét rique, mais ils ne publient pas de résult at s obt enus avec ce disposit if.
Quelques années plus t ard, ces derniers met t ent en évidence des lacunes ent re l'air et l'os
chez des pat ient s souffrant d'une pat hologie de l'oreille moyenne. Dans un aut re art icle, ils
décrivent un vibrat eur osseux fabriqué par Sonot one Corporat ion qui ressemble aux vibrat eurs
d’aujourd’hui. De plus, Feldmann affirme que les premiers audiomèt res commerciaux aux Ét at s-
Unis ét aient vendus par West ern Elect ric à la fin des années 1920 et ét aient également
équipés d’un vibrat eur osseux[1].
Applications de l'ostéophonie pour les personnes
malentendantes

La première descript ion, en 1923, d'une prot hèse audit ive à conduct ion osseuse a ét é
l'Osophone réalisé par Hugo Gernsback, qui élabore plus t ard son Phonosone.

Impacts santé et comparaison avec les dispositifs d'écoute dits


"classiques"

La pert e d'audit ion définit ive peut avoir lieu dans l'oreille int erne ou l'oreille moyenne. Là où les
écout eurs, kit s-mains libres, et casques peuvent abîmer ces deux zones par le biais d'une
ut ilisat ion prolongée à un volume t rop import ant (au-delà de 85 - 90 dB), les disposit ifs
d'écout e ost éophonique réduisent les risques d'abimer l'oreille moyenne (principalement les
t ympans), mais ne changent rien aux dégât s qu'ils peuvent causer au niveau de l'int érieur de la
cochlée (oreille int erne). En d'autres termes, les dispositifs d'écoute ostéophoniques ne
sont en aucun cas une alternative à des appareils dits "classiques" afin de pouvoir
écouter de l'audio à volume trop important et éviter la surdité.

Le t ympan (oreille moyenne) est relat ivement solide comparé aux minuscules cellules ciliées
de la cochlée (oreille int erne). Celles-ci sont en effet t rès fragiles et leur non-
fonct ionnement cause la dit e "surdit é de percept ion", cet t e surdit é ét ant la plus répandue. Or,
des écout eurs ost éophoniques permet t ent de préserver le t ympan (plus ou moins puisque les
vibrat ions des os du crâne lui sont quand même t ransmises) mais ne "prot ègent " en aucun cas
les cellules ciliées, responsables de vot re percept ion de l'environnement audit if qui vous
ent oure. Les dispositifs d'écoute ostéophoniques ne permettent pas d'éviter la surdité.

Accès à la culture

L'expérience de la musique se fait par l’int ermédiaire de différent s fact eurs : les jeux de
lumières, les objet s mat ériels associés à cet t e cult ure (pochet t es vinyle), le st yle
vest iment aire, mais aussi le son de la musique en t ant que t el . Ce son est inaccessible pour
un cert ain nombre d'humains at t eint s de surdit é ou de problème audit if en général (466
millions de personnes dans le monde d’après l’OMS). Pour t ent er d’offrir l’accès le plus
complet à la cult ure musicale, un cert ain nombre d’opt ions ont ét é développées. Il y a par
exemple les sols vibrant s ainsi que les colonnes vibrant es. Plus récemment , un syst ème
numérique de sac à dos vibrant a ét é développé. Cont rairement aux syst èmes de vibrat ion
nécessit ant de se t enir à des endroit s st rat égiques pour opt imiser les sensat ions, le sac à
dos est t oujours placé au même endroit et donne ainsi à l’ut ilisat eur plus de libert é dans ses
mouvement s. Cet t e nouvelle t echnologie ne convainc cependant pas t out le monde. Un
t émoignage affirme que “ [...] ressent ir les vibrat ions est une chose, mais qu’êt re capable de
les ut iliser comme inst rument du goût et du plaisir en est une aut re ”. Ce sac à dos permet
donc d’ouvrir de nouvelles possibilit és sans pour aut ant forcément améliorer ce qui exist e
déjà.  L’int eract ion avec la cult ure musicale est unique pour chaque individu ainsi aucune
t echnologie ne pourra êt re opt imale pour t out le monde, cependant ces dernières offrent de
nouvelles possibilit és. Mélanie Hénault -Tessier mont re qu’une quest ion se pose sur le rôle
ainsi que sur le st at ut de ces t echnologies en relat ion à la problémat ique de la part icipat ion
des personnes sourdes et malent endant es à une prat ique cult urelle part agée par la majorit é
ent endant e [4].

Amélioration de la communication pré-verbale chez le bébé sourd

Une grande majorit é des bébés sourds (96%) naissent avec des parent s ent endant s. Ainsi, la
difficult é de l’enfant sourd est t out d’abord liée au fait d’avoir des parent s ent endant s, car
ces derniers n’ut ilisent pas int uit ivement des st rat égies de communicat ion adapt é à l’enfant .
Une ét ude de Sharma et Campbell (2011) explique que le développement du cerveau dépend
en grande part ie des st imulat ions ext ernes pour se former ; la st imulat ion audit ive est donc
essent ielle pour le développement de chacun lors de l’enfance. Tout ceci résult e en un ret ard
de l’at t ent ion conjoint e de la part de l’enfant malent endant et de la communicat ion verbale.

L’implant audit if BAHA (implant à ancrage osseux), est une solut ion pour l’améliorat ion de la
communicat ion préverbale avec l’enfant sourds. Bien qu’il ne reproduise pas fidèlement les
sons de la parole, il peut permet t re une int eract ion plus aisée ent re parent et enfant [5].

Démocratisation

D’après une ét ude de la facult é de médecine de l’universit é de Johns Hopkins, il y a t rois


t ypes de surdit é :

La surdit é de conduct ion ; elle se produit dans l’oreille ext erne et moyenne (oreille bouchée
par un os, un objet …)

La surdit é neurosensorielle ; elle se produit dans l’oreille int erne, cela t ouche la majorit é des
pat ient s sourds et peut êt re due au vieillissement , à une exposit ion aux bruit s t rop fort s,
aux accident s…

La surdit é mixt e qui est un mélange des deux surdit és précédent es[6].

L’ét ude de Weber, B. A., Roush, J., & McElveen, J. T. nous apprend que la surdit é
neurosensorielle ne peut pas êt re soignée à l’aide d’implant à conduct ion osseuse car l’oreille
n’est pas bouchée. De plus, la surdit é de conduct ion peut parfois êt re opérée. Ainsi les
implant s BAHA, à conduct ion osseuse, sont moins démocrat isés que les implant s cochléaires
car ce n’est pas la majorit é des personnes sourdes qui peuvent les ut iliser[7].

Une aut re ét ude de Banga R., Lawrence R., Reid A. et McDermot t A.-L sur les performances
de l’implant BAHA comparé aux aut res implant s à conduct ion osseuse mont re que l’implant
BAHA est le plus performant de t ous malgré son prix plus élevé. Cependant ces implant s
possèdent de nombreux défaut s. Pour commencer la procédure de mise en place de ces
implant s à ancrage osseux est invasive et a pot ent iellement plus de complicat ions post
opérat oire (hémat omes, gonflement s…).

En somme, malgré les différent s usages que peut avoir la conduct ion osseuse, l’implant BAHA
n’est pas le plus populaire.

Le marché des solut ions audit ives à conduct ion osseuse ét ant en croissance annuelle de
1.8%, le nombre de pat ient s ut ilisant ces implant s ne cesse d’augment er.

En 2020, le marché des appareils ut ilisant l’ost éophonie s’élevait à US$4.7 billions. Cela mont re
qu’une pet it e part ie de la populat ion en possède et le marché augment e [8],[9].

Applications de l'ostéophonie comme ecouteur classique

Dispositifs

Cert ains casques audios emploient la conduct ion osseuse, et reproduisent un effet
équivalent à une écout e direct e. Un kit oreillet t e est posit ionné sur la t empe et la joue et le
t ransduct eur élect romécanique, qui convert it les signaux élect riques en vibrat ions
mécaniques, envoie le son à l'oreille int erne à t ravers les os du crâne. De même, un microphone
peut êt re ut ilisé pour enregist rer des sons parlés par conduct ion osseuse.

L’armée Canadienne a effect ué des recherches sur différent s t ypes de casques pour fournir
des informat ions audios aux fant assins sur le t errain. D’après cet t e ét ude déclassifiée, le
casque à conduct ion osseuse est le plus performant . En effet , t oujours d’après cet t e ét ude,
ce t ype de casque possède de nombreux avant ages : il n’isole pas des bruit s ext érieurs, il est
confort able, et est compat ible avec le rest e des équipement s[10]. D’aut re part , d’après un
rapport déclassifié du laborat oire de recherche de l’armée U.S, ces derniers se seraient
int éressés aux différent s vendeurs de casques et microphone fonct ionnant par conduct ion
osseuse [11].
Pour permet t re aux personnes aveugles de faire du sport , le 14e Congrès Français
d’Acoust ique a cherché à guider un individu à l’aide de sons spat ialisés générées en t emps réel
dans un casque à conduct ion osseuse. Ce t ype de casque permet aux personnes aveugle de
rest er conscient des bruit s environnant s mais d’y superposer des sons art ificiels pouvant êt re
int erprét é en informat ion[12].

Avantages sur les dispositifs traditionnels

Les produit s ut ilisant la t echnologie de la conduct ion osseuse ont les avant ages suivant s sur
les écout eurs t radit ionnels :

Les oreilles sont à l'air libre, offrant ainsi plus de confort .

L'absence d'écout eur placé dans ou devant l'oreille permet de ne pas alt érer l’écout e des
bruit s environnant s.

Le son ne passant pas par le conduit audit if, il est possible d'ent endre malgré une
obst ruct ion de ce dernier par une gout t e d'eau (ut ilisat ion aquat ique) ou un disposit if de
prot ect ion (milieu bruyant , usage milit aire).

Vu que les ondes mécaniques ne passent pas par l'air, ils fonct ionnent parfait ement sous
l’eau .

Cas d'utilisation de dispositifs d'écoute ostéophoniques

De par les avant ages ci-dessus les disposit ifs d'écout e ost éophoniques ont t endance a se
rependre not amment dans les domaines suivant .

Milit aires: le casque ost éophonique a ét ait sélect ionné par l'armée française comme
écout eur du programme felin.

Secours en mer: La SNSM ut ilise quasi-exclusivement des casques audio ort hophoniques
principalement pour les besoins de ces nageurs de bord qui doivent pouvoir ent endre les
messages même s'ils ont la t êt e sous l'eau. Ces casques et ant devenu la norme, ils sont
aussi ut ilisé par les chef de pont qui peuvent ainsi communiqué sans s'isolé de
l'environnement ext érieur(sirène, bruit machine, discussion avec équipages, crie de
naufragé…).

Milieu bruyant : Il permet de communiquer, de recevoir des inst ruct ions t out en port ant des
prot ect ions audit ive (bouchons d'oreille, casque ant i-bruit ).

Sport if: De plus en plus de marques propose des écout eurs ost éophonique pour écout er de
la musique pendant le sport . En plus du confort (écout eur aut our de l'oreille et non dessus)
ils peuvent fonct ionner sous l'eau pour les nageurs et n'isolent pas du bruit ext érieur
(mot eur de voit ure, sirène de pompier, sonnet t e de vélo) not amment en milieu urbain.

Usage général: Avec la réduct ion du prix de ces disposit if, ils offre une alt ernat ive
avant ageuse aux écout eurs classiques dans quasiment t out les usages sauf ceux
cherchant spécifiquement a s'isoler du bruit ext érieur (conférence t éléphonique, gamer,
écout e de musique hors d'une prat ique sport ive).

Notes et références

1. (en) Albert Mudry et Anders Tjellström, « Hist orical Background of Bone Conduct ion
Hearing Devices and Bone Conduct ion Hearing Aids », dans Advances in Oto-Rhino-
Laryngology, vol. 71, KARGER, 2011 (ISBN 978-3-8055-9700-5,
DOI 10.1159/000323569 (https://dx.doi.org/10.1159/000323569) , lire en ligne (https://
www.karger.com/Article/FullText/323569)  [archive]), p. 1–9

2. Jonathan,. Sterne, Une histoire de la modernité sonore, La Découverte, impr. 2015, ©2015
(ISBN 978-2-7071-8583-9 et 2-7071-8583-3,
OCLC 922873283 (https://worldcat.org/oclc/922873283&lang=fr) , lire en ligne (https://
www.worldcat.org/oclc/922873283)  [archive])

3. (en) K. W. Berger, « Early Bone Conduct ion Hearing Aid Devices », Archives of
Otolaryngology - Head and Neck Surgery, vol. 102, no 5,‎1er mai 1976, p. 315–318
(ISSN 0886-4470 (https://www.worldcat.org/issn/0886-4470&lang=fr) ,
DOI 10.1001/archotol.1976.00780100101017 (https://dx.doi.org/10.1001/archotol.1976.00780100
, lire en ligne (http://archotol.jamanetwork.com/article.aspx?articleid=606241)  [archive],
consulté le 23 mai 2021)

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malent endant s comme publics de la musique. Le st at ut ambigu des t echnologies
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