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Roulements à aiguilles

par Dragan MILOVANOVIC


Chargé d’Applications Produits à la société Nadella, filiale de SNR et Torrington

1. Caractéristiques des différents types de roulements ................... B 5 380 - 5


1.1 Aiguilles et couronne d’aiguilles jointives
(Normes ISO 6193/ISO 3096)...................................................................... — 5
1.2 Cages à aiguilles (Norme ISO 3030)........................................................... — 6
1.3 Douilles à aiguilles (Norme ISO 3245) ....................................................... — 7
1.4 Roulements à aiguilles à cage (Norme ISO 1206)..................................... — 9
1.5 Roulements à aiguilles de haute précision (type Delta ) .......................... — 10
1.6 Roulements à aiguilles jointives................................................................. — 10
1.7 Galets de came (Norme ISO 6278) ............................................................. — 10
1.8 Butées à aiguilles ou à rouleaux (Norme ISO 3031) ................................. — 11
1.9 Roulements combinés................................................................................. — 14
1.10 Roulements combinés de précision à précontrainte réglable ................. — 15
1.11 Autres dispositifs à aiguilles....................................................................... — 16
2. Détermination d’un roulement............................................................. — 16
2.1 Répartition des charges dans un roulement ............................................. — 16
2.2 Charges de base dynamique et statique ................................................... — 17
2.3 Charge limite et coefficient de sécurité statique....................................... — 17
2.4 Facteurs influant sur les charges de base ................................................. — 18
2.5 Frottement.................................................................................................... — 18
2.6 Vitesse limite nominale............................................................................... — 19
2.7 Durée de vie en fatigue ............................................................................... — 20
2.7.1 Définitions de la durée de vie ............................................................ — 20
2.7.2 Charge et vitesse équivalentes.......................................................... — 22
2.8 Effets du profil des aiguilles ....................................................................... — 22
3. Lubrification .............................................................................................. — 24
3.1 Nécessité de la lubrification........................................................................ — 24
3.2 Lubrification à l’huile................................................................................... — 24
3.3 Lubrification à la graisse ............................................................................. — 25
3.4 Propreté du lubrifiant .................................................................................. — 26
4. Montage et bruit ...................................................................................... — 26
4.1 Caractéristiques des chemins de roulement ............................................. — 26
4.2 Traitement thermique des chemins de roulement ................................... — 27
4.3 Bruit des roulements ................................................................................... — 27
5. Exemples de calcul .................................................................................. — 27
5.1 Exemple 1..................................................................................................... — 27
5.2 Exemple 2..................................................................................................... — 28
5.3 Exemple 3..................................................................................................... — 29
8 - 1993

Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. B 5 380

es différents types de roulements (billes, aiguilles et rouleaux) ne sont géné-


L ralement pas concurrents mais complémentaires.
B 5 380

Les roulements à aiguilles sont caractérisés par l’utilisation d’éléments roulants


de faible diamètre et de grande longueur. Ils sont d’un encombrement faible
pour une aptitude aux charges élevée (figure A) et leur utilisation s’est considé-
rablement développée au cours de ces dernières années.

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ROULEMENTS À AIGUILLES ______________________________________________________________________________________________________________

De types radiaux, axiaux ou combinés, ils trouvent leur place dans tous les
domaines : automobile (figure B), aéronautique et spatial, robotique et machine-
outil, et chaque fois que des performances élevées dans un encombrement limité
sont demandées par l’application.
Un souci permanent d’amélioration de la qualité et de la fiabilité des produits
a mené les constructeurs à des progrès considérables tant dans le domaine de
la conception que dans la fabrication des roulements à aiguilles. Citons notam-
ment les nombreux progrès réalisés dans la fabrication des éléments roulants
dont la rigueur géométrique des formes et des dimensions permet des guidages
d’une précision sans égale. L’analyse des conditions d’utilisation grâce à des
modèles mathématiques de plus en plus fins a permis d’optimiser la conception
des roulements et même de l’adapter à des applications particulières. Cela a
conduit, par exemple, à la quasi-disparition des couronnes d’aiguilles jointives
au profit des cages à aiguilles, d’un montage plus souple tout en assurant un
bien meilleur guidage des éléments roulants quelles que soient les conditions
d’utilisation.
Hormis leur rapport charge/encombrement avantageux, les roulements à
aiguilles sont caractérisés par un faible coût.
Qu’ils soient usinés dans la masse ou élaborés à partir de composants en tôle
emboutie, ils permettent de faire face à tous les besoins : unitaires, petites et
moyennes ou très grandes séries.
Ils permettent l’utilisation de matériaux adaptés à l’application, tels que les
aciers à roulement traditionnels pour traitement à cœur, les aciers inoxydables
ou de haute température, ainsi que les feuillards à faible teneur en carbone
pour traitement superficiel.
Ils peuvent intégrer des fonctions additionnelles diverses telles qu’étanchéité
ou pistes de roulement. Ainsi est-il courant de proposer des butées à aiguilles
couplées à des plaques traitées. Qu’elles soient additionnelles ou intégrées à
l’ensemble, elles évitent l’usinage précis et le traitement des pistes de roulement
par l’utilisateur.
Le tableau A donne à titre comparatif les caractéristiques principales des dif-
férents types de roulements à aiguilles.

Figure A – Encombrement sous un même effort radial

(0)

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Figure B – Moteur de véhicule de tourisme

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ROULEMENTS À AIGUILLES ______________________________________________________________________________________________________________

Tableau A – Caractéristiques des roulements à aiguilles à titre comparatif


Aptitudes Aptitude Aptitude Fréquence Fréquence
Défaut Encombre-
des aux charges aux charges de rotation de Prix
d’alignement ment
roulements radiales axiales du roulement regraissage
moyenne

moyenne

moyenne

moyenne
moyen

moyen

moyen
élevée

élevée

élevée

élevée
faible

faible

faible

faible

faible

faible

faible
élevé

élevé

élevé
Niveau de performance

Aiguilles
jointives
(couronne
d’aiguilles)

Cage
à aiguilles

Douille
à aiguilles
jointives

Douille
à aiguilles
à cage

Roulement
à aiguilles
jointives
et galets
de came

Roulement
à aiguilles
à cage

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Tableau A – Caractéristiques des roulements à aiguilles à titre comparatif (suite)


Aptitudes Aptitude Aptitude Fréquence Fréquence
Défaut Encombre-
des aux charges aux charges de rotation de Prix
d’alignement ment
roulements radiales axiales du roulement regraissage

moyenne

moyenne

moyenne

moyenne
moyen

moyen

moyen
élevée

élevée

élevée

élevée
faible

faible

faible

faible

faible

faible

faible
élevé

élevé

élevé
Niveau de performance

Butée
axiale

Roulement
combiné

1. Caractéristiques
des différents types
de roulements

Pour chaque roulement à aiguilles normalisé en dimensions,


la norme sera donnée en tête de chaque paragraphe.

1.1 Aiguilles et couronne d’aiguilles


jointives (Normes ISO 6193/ISO 3096)

Dans certains montages, le faible encombrement imposé aux


roulements et les efforts importants mis en jeu conduisent à l’emploi
d’aiguilles jointives sans aucun système de retenue (figure 1), et dont
la longueur peut être choisie en fonction de la charge de base requise
(§ 2.2).
En disposant ces aiguilles directement entre l’arbre et le logement,
sans interposition d’une bague intérieure ni d’une bague extérieure,
on peut prévoir une portée d’arbre de diamètre maximal augmentant
la rigidité et la charge de base.
Dans des applications en rotation, pour lesquelles la charge de
base requise conduirait à l’emploi d’aiguilles longues par rapport
au diamètre d’arbre, il est préférable de prévoir deux couronnes
d’aiguilles d’égale longueur séparées par une entretoise. Dans ce
cas, les aiguilles doivent être triées en diamètre dans une même
classe de tolérances. Cette disposition est recommandée notamment
pour l’équipement de pièces telles que des galets ou pignons fous
de grande largeur, surtout s’ils sont soumis à un couple de
basculement. Figure 1 – Couronne d’aiguilles jointives avec un exemple de montage

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ROULEMENTS À AIGUILLES ______________________________________________________________________________________________________________

Les aiguilles sont fabriquées en acier à roulement trempé à cœur


et ont une dureté de l’ordre de 58 à 64 HRC. Il existe principalement
deux types d’aiguilles : à bouts arrondis ou à bouts plats.
Quel que soit le type d’exécution, toutes les aiguilles ont un profil
légèrement détalonné (flèche plus importante aux extrémités, § 2.8),
ce qui évite les charges de bord.
L’état de surface correspond à une rugosité Ra  0,2 µm .
La capacité de charge de base maximale est obtenue avec des
chemins de roulement intérieur et extérieur traités pour une dureté
de 58 à 64 HRC.
■ Jeu circonférentiel
Ce jeu correspond à un intervalle moyen de quelques micromètres
entre chaque élément roulant, assurant ainsi la présence d’un film
de lubrifiant. Pour assurer le bon fonctionnement d’une couronne
d’aiguilles jointives, il est indispensable d’avoir un jeu circonférentiel
compris entre 0,15 et 0,6 mm (figure 2).
La valeur du jeu circonférentiel est donnée par la formule
suivante : Figure 2 – Jeu circonférentiel des couronnes à aiguilles jointives

 ----------------------   2 π – 2 Z arcsin  ----------------------


F + D 
F + D we D we
Jc =
2 we

avec Z nombre d’éléments roulants.


Le jeu circonférentiel maximal est obtenu avec un diamètre d’arbre
maximal et un diamètre d’aiguille minimal.
■ Exemple d’applications
La couronne d’aiguilles jointives est le plus couramment employée
sous les pignons satellites des trains épicycloïdaux (figure 1).

1.2 Cages à aiguilles (Norme ISO 3030)

Économique, la cage à aiguilles (figure 3) est très facile à mettre


en place même à la main et sans aucun outillage. Elle peut être réa-
lisée soit en deux parties, soit ouverte (cage plastique) et être alors
montée sur le chemin intérieur du roulement, enfermée entre deux
épaulements, ce qui permet d’augmenter la rigidité de l’arbre.

La cage à aiguilles double, c’est-à-dire avec deux rangées


d’aiguilles, constitue un ensemble de deux roulements côte à
côte et d’un seul tenant. Elle permet d’équiper facilement des
pièces telles que des pignons fous, en assurant leur stabilité.

Les cages peuvent être exécutées soit en acier doux à faible taux
de carbone (type XC 10), soit en plastique (polyamide 6-6 chargé
de fibre de verre). Pour les cages en acier, le traitement thermique
type est une nitruration douce.
■ Caractéristiques
— Une grande rigidité évitant les déformations lors des Figure 3 – Cage à aiguilles avec un exemple de montage
manipulations.
— Une résistance mécanique élevée, insensible au vieillissement,
assurant une longue durée de fonctionnement sans usure notable ■ Conception
et maintenant la qualité géométrique de la cage, même à tempé- Les faces convergentes des barrettes de la cage constituent un
rature élevée (cages en acier). berceau en V qui assure la retenue efficace des aiguilles vers l’inté-
— Une bonne résistance aux composants synthétiques contenus rieur. La cage se trouve ainsi centrée par les aiguilles et n’entre pas
dans les lubrifiants (cages en acier). en contact avec les chemins de roulement, ce qui réduit considé-
— Une faible épaisseur réservant au lubrifiant un volume maximal rablement le bruit de fonctionnement.
favorable à une lubrification efficace. La retenue des aiguilles vers l’extérieur est assurée par des défor-
— Une faible masse minimisant les effets des fortes accélérations mations qui ne sont pas en contact avec les aiguilles lors du fonc-
et des efforts centrifuges. tionnement. Les flancs des deux barrettes voisines et l’aiguille qu’ils
guident forment un prisme favorable à la retenue du lubrifiant et à
un fonctionnement silencieux.

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Dans des applications telles que pignons-satellites, tête et pied de ■ Tolérances des arbres et logements (0)
bielles de moteurs tournant à grande vitesse, les cages à aiguilles
sont soumises à des efforts centrifuges importants qui entraîneraient
des contraintes trop élevées entre les flancs des barrettes et les Arbre Logement
aiguilles des cages normales. Pour ces cas particuliers sont utilisées Jeu de fonctionnement
(cote F ) (cote E )
des cages profilées dont le centrage est assuré par de larges surfaces
en contact avec le chemin intérieur ou le chemin extérieur de plus petit que normal j5 G6
roulement (figure 4). L’utilisation de ces cages dites centrées est h5 H6
recommandée dès que l’effort centrifuge mis en jeu correspond à h5 G6
une accélération de 500 m/s2. normal g5 H6
■ Tolérance d’exécution g6 G6
plus grand que normal f6 H6
Les aiguilles d’une même cage ont une dispersion de diamètre
(classe de tolérance) tenue dans une tolérance de 2 µm. Cependant,
si plusieurs cages sont montées côte à côte sur une même portée ■ Exemple d’applications
d’arbre, leurs aiguilles doivent être du même groupe de tolérances
afin d’assurer la meilleure répartition possible de la charge. La plupart des pignons fous des boîtes de vitesse d’automobiles
sont montés sur des cages à aiguilles (figure 3), ce qui améliore
La tolérance sur la largeur des cages à aiguilles est conforme à considérablement le frottement par rapport aux bagues lisses.
la norme ISO 3030 (NF E 22-373).
À noter également l’application de cages plastiques fendues
Il est possible, si l’on veut maîtriser le jeu radial, de monter d’une (ouvertes) qui facilitent le montage et diminuent les effets du faux
classe de tolérance en fonction du diamètre de l’arbre et du brinneling (développement sur les cratères et cannelures dans
logement. (0) l’article Roulements et butées à billes et à rouleaux [B 5 370] de ce
traité).
Classes de tolérance (en µm)
0/– 2 – 2/– 4 – 4/– 6 – 6/– 8 – 8/– 10 1.3 Douilles à aiguilles (Norme ISO 3245)
– 1/– 3 – 3/– 5 – 5/– 7 – 7/– 9

Les douilles à aiguilles comportent une bague extérieure


mince traitée, obtenue par emboutissage. Elles sont équipées
soit d’une couronne d’aiguilles jointives retenues par leurs
extrémités ou simplement collées à la graisse, soit d’une cage à
aiguilles maintenue latéralement et assurant la retenue des
aiguilles (figure 5).

Ces roulements de très faible encombrement radial sont d’un


emploi particulièrement économique.
Le minimum d’encombrement radial et le meilleur prix de revient
sont obtenus avec les douilles à aiguilles sans bague intérieure, les
aiguilles tournant directement sur l’arbre qui doit présenter une
dureté suffisante et un état de surface convenable (§ 4.1). La charge
de base maximale correspond à une dureté d’arbre sous les aiguilles
de 58 HRC minimal, mais des duretés plus faibles sont admises si
les charges (§ 2.2) et la durée de vie requise le permettent.
■ Types de douilles à aiguilles
Se reporter au tableau 1. (0)
Les douilles à aiguilles à cages sont dans les tolérances conformes
à la norme ISO 3245 (NF E 22-372).
— Les douilles à aiguilles jointives retenues mécaniquement dans
la bague extérieure réunissent les avantages d’un faible prix, d’une
charge de base élevée et d’une totale sécurité de manipulation et
de mise en place.
— Les douilles à aiguilles jointives collées à la graisse dans la
bague extérieure sont d’un prix encore plus bas tout en offrant une
charge de base supérieure du fait de la plus grande longueur portante
des aiguilles à bouts plats utilisées. Ces roulements sont avantageux
Figure 4 – Cage à centrage intérieur sur l’axe pour des applications de série à prix de revient très serré, quand
et centrage extérieur dans le logement l’absence de retenue des aiguilles ne peut constituer un risque tel
qu’une chute d’aiguilles incontrôlable lors du montage de l’arbre.

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ROULEMENTS À AIGUILLES ______________________________________________________________________________________________________________

Tableau 1 – Nature des différents types de douilles


à aiguilles
Douilles à aiguilles jointives

Aiguilles retenues Aiguilles collées


mécaniquement à la graisse
sans fond avec fond sans fond avec fond

Douilles à aiguilles à cage

sans fond avec fond sans fond


avec étanchéité

Figure 5 – Douilles à aiguilles avec un exemple de montage

— Les douilles à aiguilles à cage sont moins sensibles aux défauts


d’alignement entre l’arbre et le logement et permettent des vitesses ■ Emmanchement
de rotation beaucoup plus élevées sous charge faible ou moyenne.
Le volume de graisse relativement important offert par ces roule- Pour les douilles à aiguilles, il faut tenir compte du fait que leur
ments permet d’espacer les renouvellements et même d’assurer un bague extérieure mince est emmanchée très serrée et épouse inti-
graissage à vie dans certains cas : mement la forme du logement. Un logement présentant une zone
de moindre rigidité radiale du fait d’une variation d’épaisseur impor-
• les douilles à aiguilles à cage avec étanchéité comportent un
tante ou d’un manque de soutien par nervures peut entraîner une
joint d’étanchéité incorporé évitant l’approvisionnement, le stockage
déformation locale de la douille préjudiciable à son bon fonction-
et la mise en place de bagues d’étanchéité séparées,
nement. Les meilleurs résultats sont donc obtenus avec des loge-
• les douilles à aiguilles avec fond (jointives et à cage) assurent
ments géométriquement corrects et de rigidité radiale homogène.
une étanchéité parfaite en bout d’arbre non débouchant et évitent
des logements borgnes ou couvercles rapportés. Elles peuvent sup- ■ Tolérances des arbres et logements (0)
porter un léger effort axial transmis par l’arbre. Dans le cas d’une
charge axiale notable nécessitant simultanément l’emploi d’une
butée, il faut alors prendre en considération le roulement combiné Conditions Arbre (cote F ) Arbre (cote D i )
à bague mince (§ 1.9) dont le faible prix, l’encombrement réduit et de fonctionnement douilles sans bague douilles avec bague
la facilité d’installation conduisent à un montage économique. intérieure intérieure
■ Contrôle rotation h5 (h6) k5 (k6)
Du fait du procédé de fabrication, les douilles à aiguilles ne sont mouvements
oscillants j5 (j6) m5 (m6)
pas parfaitement cylindriques à l’état libre. Elles ne peuvent donc
être valablement contrôlées qu’après emmanchement dans une Logement (cote D e )
bague calibre indéformable dont l’alésage doit être rectifié par- Type de douilles
faitement cylindrique. La cote de cet alésage ainsi que celle des acier métaux non ferreux
tampons PASSE et NE PASSE PAS sont données dans les normes ou fonte ou parois minces en acier
et par les constructeurs. à aiguilles jointives H6 (H7) M6 (M7)
Pour les douilles à aiguilles à cage, les cotes de contrôle sont à aiguilles à cage N6 (N7) R6 (R7)
conformes à la norme ISO 3245 (ou norme NF E 22-372) établie pour
une bague calibre au minimum de la tolérance N6.
Le serrage d’une douille dans sa bague calibre étant important, ■ Jeu radial
l’emmanchement et l’extraction de cette douille risquent de la rendre L’emmanchement serré d’une douille dans son logement condi-
inapte à son utilisation ultérieure. Cette méthode–seule valable pour tionne pour une large part la cote sous aiguilles après montage et,
un contrôle correct – ne peut donc s’appliquer qu’à des pièces par conséquent, le jeu radial de fonctionnement.
prélevées à titre d’échantillons de contrôle.

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Les tolérances recommandées pour les arbres et logements


conduisent à un jeu radial dont les limites conviennent à la plupart
des applications courantes. Pour obtenir un intervalle de jeu plus
réduit, il est possible de procéder par appariement des diamètres
d’arbre avec les diamètres sous aiguilles des douilles emmanchées
dans leur logement.
Les variations possibles de rigidité des logements et les limites
extrêmes de serrage résultant des tolérances mises en jeu ne
permettent pas de déterminer une variation de cote sous aiguilles
applicable à tous les cas d’emmanchement. Cependant, dans des
logements en acier de forte épaisseur, compte tenu des probabilités
de serrage, la plupart des cotes sous aiguilles après emmanchement
sont dans les tolérances ci-dessous : (0)

Tolérances probables du cercle inscrit


Type aux aiguilles après emmanchement
de douilles
Diamètre F w Tolérance

à aiguilles jointives  22 mm + 15 /+ 50 µm
23 à 44 mm + 20 /+ 60 µm
45 à 55 mm + 20 /+ 65 µm
à aiguilles à cage 3 à 60 mm F8

Les limites du jeu radial doivent tenir compte également de la


tolérance de l’arbre utilisé directement comme chemin de roulement
ou du diamètre extérieur de la bague intérieure après son emman-
chement sur l’arbre.

1.4 Roulements à aiguilles à cage


(Norme ISO 1206)

Les roulements à aiguilles à cage comportent une bague extérieure


en acier à roulement trempé à cœur. La cage assure le guidage et
le maintien des aiguilles dans la bague (figure 6) ; elle est exécutée
suivant la technique exposée au paragraphe 1.2.

Ces roulements peuvent être utilisés sans bague intérieure si Figure 6 – Roulement à aiguilles à cage avec un exemple de montage
la portée d’arbre servant directement de chemin de roulement
présente une dureté suffisante et un état de surface convenable.
Une dureté de 58 à 64 HRC assure la charge de base maximale. Ces roulements à cage sans bague intérieure peuvent être fournis
avec une cote sous aiguilles triée dans le demi-intervalle inférieur
ou supérieur de la tolérance F6 ;
Des duretés plus faibles entraînent une réduction des charges de — roulements avec bague intérieure : les roulements à aiguilles
base statique et dynamique (§ 2.2). à cage avec bague intérieure de fabrication standard sont fournis
■ Tolérances des bagues : les bagues des roulements à aiguilles à avec un jeu radial du groupe normal suivant la norme ISO 5753. En
cage sont exécutées suivant la classe de tolérances normales cas de besoin et suivant l’application, ces roulements peuvent être
données par la norme ISO 1206 (ou NF E 22-370). fournis :
• soit avec un jeu du groupe C2, plus petit que le jeu normal,
Des tolérances plus étroites correspondent aux classes P6, P5 et
• soit avec un jeu des groupes C3, C4 ou C5, plus grand que le
P4 de la norme ISO 492 (NF E 22-335 et DIN 620) et peuvent être
jeu normal, pour tenir compte, par exemple, de dilatations de la
nécessaires suivant les besoins pour des applications spéciales de
bague intérieure.
précision.
■ Maintien latéral des bagues (figure 6) :
■ Tolérances des arbres et logements : tableau identique au
tableau 2 du paragraphe 1.6 pour les roulements à aiguilles jointives. — maintien des bagues extérieures : chaque fois que cela est
possible, les bagues extérieures doivent être emmanchées dans des
■ Jeu radial : logements débouchants, plus faciles à réaliser que des logements
— roulements sans bague intérieure : le jeu radial des roulements épaulés. La tenue latérale des bagues est alors assurée par des joncs
utilisés sans bague intérieure résulte de la différence entre le cercle d’arrêt, ou encore par une entretoise, un épaulement de couvercle,
inscrit aux aiguilles, qui est tenu dans la tolérance F6 (ISO 1206 ou etc. ;
NF E 22-370), et la tolérance de l’arbre (g5 ou h5) recommandée. Le — maintien des bagues intérieures : les bagues intérieures
jeu après montage peut se trouver légèrement réduit de quelques peuvent être arrêtées latéralement par des joncs d’arrêt. Elles
micromètres en cas d’emmanchement serré de la bague extérieure peuvent aussi s’appuyer sur un épaulement de l’arbre, à condition
dans un logement à la tolérance M6 (ou M7). que le rayon de raccordement soit plus faible que celui des bagues

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donné dans les tableaux de dimensions des constructeurs : chaque Les roulements de haute précision type Delta permettent ainsi
fois que cela est possible, il est d’ailleurs préférable de prévoir une d’usiner, dans des conditions d’excellente rentabilité, des pièces
gorge de dégagement d’outil sur la portée de l’arbre. Si, au contraire, plus précises et de plus haute qualité que lors de l’emploi de rou-
pour une question de résistance de l’arbre, il est nécessaire de lements standards.
prévoir un large rayon de raccordement, on interpose une rondelle
à grand chanfrein entre la bague intérieure et l’épaulement. ■ Systèmes de réglage
Les principaux systèmes utilisés pour effectuer le réglage du jeu
radial par déformation contrôlée de la bague extérieure sont les
suivants :
1.5 Roulements à aiguilles
— un système à réglage rigide pour les broches de machines
de haute précision (type Delta ) dont les outils engendrent de fortes charges de directions variables
telles que les tours à décolleter et les fraiseuses universelles.
Les roulements à aiguilles de haute précision de type Delta
Ces réglages rigides sont réalisés :
(Nadella) ont été créés pour répondre aux exigences de la mécanique
moderne qui demande une précision toujours plus grande avec un • soit par un manchon conique fendu dont l’enfoncement est
rendement des machines-outils plus élevé. Ils sont destinés en obtenu par un écrou à pas fin (figure 8a),
particulier aux paliers de broche de machines-outils. • soit par un sabot dont la pression sur l’une des saillies de la
bague extérieure est provoquée par une vis à pas différentiel
Ces roulements se composent de : (figure 8b) ;
— une bague extérieure ; — des systèmes élastiques à précontrainte tarée pour les broches
— une bague intérieure ; de machines telles que les rectifieuses et les tours à copier, et en
— une cage à aiguilles (on peut également monter une couronne général quand la résultante des efforts de travail des outils reste à
d’aiguilles jointives retenues dans la bague intérieure). l’intérieur d’un secteur inférieur à 180o. Le système de réglage est
La bague extérieure présente trois zones légèrement en saillie alors disposé en dehors de la zone de charge.
disposées à 120o (figure 7). Le montage à précontrainte tarée est applicable également dans
Le roulement est monté de façon telle que la bague extérieure le cas d’une charge tournant avec l’arbre ou dans le cas de plusieurs
subisse un effort sur ses trois zones, ce qui provoque une légère outils agissant dans des directions différentes. Il est alors nécessaire
déformation élastique triangulée, permettant le réglage très précis que l’effort de précontrainte soit augmenté de la charge résultante
du jeu radial. dans sa direction. Ces réglages sont réalisés soit par un ressort, soit
par un sabot.

Les principaux avantages obtenus par l’emploi des roule-


ments type Delta sont les suivants :
1.6 Roulements à aiguilles jointives
— une grande précision de rotation de la broche pouvant fonc-
tionner à jeu nul avec montage sous précontrainte contrôlée ;
Les roulements à aiguilles jointives, à bague extérieure massive
— une précision durable et sans défaillance en production de
en acier de haute résistance trempé à cœur, offrent des charges de
série ;
base dynamique et statique élevées et peuvent supporter de fortes
— une précision constante dans toutes les gammes de
surcharges, chocs et vibrations (figure 9). Ils sont particulièrement
vitesses ;
adaptés aux fonctionnements sous mouvements oscillants, mais ils
— un faible encombrement radial du roulement permettant
peuvent également atteindre des vitesses de rotation élevées dans
de prévoir une broche de fort diamètre et de rigidité élevée ;
de bonnes conditions d’alignement qui peuvent être plus facilement
— une possibilité d’emploi de roulement sans bague inté-
assurées avec un chemin intérieur de roulement convexe.
rieure permettant un diamètre de broche encore plus important
et supprimant l’influence des tolérances et de l’emmanchement La retenue des aiguilles dans la bague extérieure offre toute
de la bague intérieure ; sécurité de manipulation et de montage.
— un moindre échauffement, surtout à vitesses élevées et Ces roulements existent sans bague intérieure, ou avec bague inté-
sous fortes charges ; rieure à partir de 12 mm d’alésage. Les roulements complets stan-
— une grande facilité de réglage du jeu radial par dispositif dards (type NA chez Nadella) ou spéciaux comportent une bague
accessible sans démontage. intérieure à chemin de roulement convexe.
■ Tolérances des arbres et logements : se reporter au tableau 2.
■ Maintien latéral des bagues : le maintien des bagues intérieure et
extérieure est identique à celui des roulements à aiguilles à
cage (§ 1.4). (0)

1.7 Galets de came (Norme ISO 6278)


Les galets de came sont des roulements à aiguilles ou à rouleaux
dont la bague extérieure de forte section roule directement sur des
pistes diverses telles que cames, rampes ou glissières (figure 10).
Pour satisfaire aux conditions de fonctionnement imposées à ce
genre de pièces (fortes charges accompagnées le plus souvent de
chocs importants et répétés), ces différents types de galets pré-
sentent les caractéristiques suivantes :
— une bague extérieure en acier de haute résistance traitée pour
Figure 7 – Roulement à aiguilles à cage type Delta : coupe une dureté de 58 à 65 HRC ;
— une bague extérieure sans trou ni gorge de graissage afin
d’éviter l’introduction d’impuretés dans le roulement ;

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Figure 9 – Roulement à aiguilles jointives avec un exemple de montage

— les galets sans bague intérieure : ils se montent sur un arbre


traité. Leur conception est proche de celle des roulements à aiguilles
jointives ou à cage (§ 1.4 et 1.6) ;
— les galets sur axe pour un montage en porte-à-faux, comportant
un axe incorporé à queue filetée et une bague extérieure formant
un ensemble indémontable (figure 10) ;
— les galets d’arbre à cames : c’est un assemblage d’aiguilles
jointives entre une bague extérieure bombée et un axe ; tous les
composants sont en acier à haute résistance. L’extrême précision
Figure 8 – Systèmes de réglages rigides du processus de fabrication fournit une capacité optimale. Ce type
pour les roulements à aiguilles à cage type Delta de galets est utilisé dans un grand nombre de moteurs, ce qui permet
une réduction de l’usure de l’arbre à cames et des poussoirs, une
— une bague extérieure légèrement convexe, tolérant un défaut réduction du frottement dans la distribution de l’ordre de 40 %, une
de parallélisme entre le galet et la piste de roulement ; réduction du couple de démarrage et une réduction de la
— un trou de graissage débouchant sous les éléments roulants, consommation de carburant de l’ordre de 3 à 5 %.
afin de permettre le renouvellement de la graisse par l’axe.
Sous l’action d’un effort radial, la bague extérieure d’un galet se
déforme, ce qui modifie la répartition des efforts sur les éléments 1.8 Butées à aiguilles ou à rouleaux
roulants. Le changement de la répartition des efforts dans le galet (Norme ISO 3031)
a une influence considérable sur les charges de base statique et
dynamique.
Les butées à aiguilles ou à rouleaux peuvent supporter des fortes
Les charges de base statique et dynamique du galet sont données charges axiales dans un encombrement réduit (figure 11). Ce sont
par les constructeurs ; elles dépendent de la définition interne du des systèmes à simple effet, c’est-à-dire qu’elles ne peuvent accepter
roulement. des efforts que dans un seul sens.
Les principaux types de galets sont :
— les galets avec bague intérieure : ils peuvent être montés en
chape ou sur un arbre en porte-à-faux. Les rondelles latérales, soli-
daires de la bague intérieure, assurent en toute sécurité le maintien
axial de la bague extérieure (figure 10) ;

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Tableau 2 – Tolérances des arbres et logements pour des roulements à aiguilles jointives ou à cage
Arbre

Cote D i (1) Logement


Cas de fonctionnement Direction de l’effort Cote F w avec bague intérieure Cote D e
sans bague intérieure
 80 mm de 80 à 130 mm

Fixe h5 k5 m5 J6 (J7)
Arbre tournant et logement fixe Tournant avec l’arbre g5 h5 h5 M6 (M7)
Indéterminée g5 k5 m5 M6 (M7)
Fixe g5 h5 h5 M6 (M7)
Arbre fixe et logement tournant Tournant avec l’arbre h5 k5 m5 J6 (J7)
Indéterminée g5 k5 m5 M6 (M7)
Arbre et logement tournants Quelconque g5 k5 m5 M6 (M7)
Mouvement oscillant Quelconque h5 k5 k5 M6 (M7)
(1) Pour les diamètres supérieurs à 130 mm, s’adresser aux constructeurs.

Figure 10 – Galets de came avec un exemple de montage

Les butées simples sont composées d’une cage en acier traité


superficiellement dont le rôle est de retenir et de guider les aiguilles.
La forme de la cage varie suivant les constructeurs ; il existe prin-
cipalement deux types de cages :
— la cage composée de deux demi-coquilles qui sont assemblées
par leurs circonférences sur les diamètres intérieur et extérieur
[tableau 3, figure (a)] ;
— la cage profilée en une seule pièce. (0)
Les aiguilles sont en acier à roulement traité pour une dureté
comprise entre 58 et 64 HRC. Dans le cas d’un montage sans plaques,
les pièces adjacentes constituant le chemin de roulement doivent Figure 11 – Butées à aiguilles avec un exemple de montage
présenter un état de surface convenable (Ra < 0,5 µm) et une dureté
comprise entre 58 et 64 HRC. Des duretés inférieures réduisent les Type 2 [tableau 3, figure (c)] : les éléments roulants sont retenus
charges de base dynamique et statique. Lorsque les pièces et guidés dans les alvéoles d’une grille (cage), elle-même maintenue
adjacentes ne présentent pas les caractéristiques requises pour un à la plaque au moyen d’une virole. C’est un ensemble de pièces insé-
chemin de roulement, il est nécessaire d’utiliser des plaques afin de parables, facile à manipuler et à mettre en place.
conserver la charge de base.
— Butées avec deux plaques incorporées.
La conception des butées avec une ou deux plaques incor-
porées varie en fonction des constructeurs. Il existe deux types prin- Type 1 [tableau 3, figure (d)] : la butée simple est maintenue dans
cipaux dans chaque famille. deux plaques minces embouties.
— Butées avec une plaque incorporée. Type 2 [tableau 3, figures (e) et (f )] : ces butées comportent deux
plaques épaisses retenues par la virole.
Type 1 [tableau 3, figure (b)] : ces butées sont composées d’une
butée simple et d’une plaque emboutie. La cage est maintenue axia-
lement dans la plaque à l’aide d’une déformation de celle-ci.

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Tableau 3 – Caractéristiques des différentes butées axiales à titre comparatif


Aiguilles Aiguilles Rouleaux Aiguilles Aiguilles Rouleaux

Aptitudes Niveau
des butées de performance

(b) Butée avec (c ) Butée avec (d ) Butée (e) Butée avec (f ) Butée avec
(a ) Butée
une plaque une plaque avec 2 plaques 2 plaques incorporées 2 plaques incorporées
seule
incorporée incorporée incorporées minces épaisses épaisses

élevée
Aptitude
aux charges moyenne
axiales
faible
élevée
Fréquence
de rotation moyenne
de la butée
faible
élevée
Fréquence
de regraissage moyenne
faible
élevé
Encombrement moyen
faible
élevé
Prix moyen
faible

Les butées à rouleaux ont des éléments roulants de plus grand ■ Caractéristiques des faces d’appui : le défaut de parallélisme
diamètre que les butées à aiguilles ; de ce fait, elles acceptent des admissible entre les deux faces d’appui doit être au maximum de
efforts axiaux beaucoup plus élevés. 1 minute d’angle. La charge doit être dans l’axe de la butée. Une
charge non centrée ou un mésalignement entraînent une diminution
de la durée de vie (figure 12). Les butées à aiguilles montées avec des
Montage : les butées à aiguilles ou à rouleaux peuvent se plaques minces doivent s’appuyer sur des faces planes et rigides.
centrer soit sur l’arbre, soit dans le logement.

— Centrage sur l’arbre : (0)

Diamètre de l’arbre Diamètre du logement


D i (h10) D e + 0,5 mm (H10)

— Centrage dans le logement : (0)

Diamètre de l’arbre Diamètre du logement


D i – 0,5 mm (h10) D e (H10)

■ Montage d’une plaque additionnelle : la butée doit être centrée


sur la partie tournante, la plaque sur la partie fixe, ou inversement.
Figure 12 – Influence du défaut d’alignement
sur la durée de vie d’une butée à aiguilles

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1.9 Roulements combinés — Roulements combinés série RAX 700 : ils comportent une
bague extérieure mince en une seule pièce obtenue par emboutis-
sage, calibrée avec précision et durcie par un traitement thermique
Les roulements combinés sont destinés à supporter simultané- approprié.
ment une charge radiale et une charge axiale (tableau 4). Ils se — Roulements combinés séries RAX 400 et RAX 500 : ils
composent d’une cage à aiguilles et d’une butée à aiguilles, à rou- comportent une bague extérieure et une plaque de butée usinées
leaux ou à billes maintenues dans une bague extérieure commune. séparément puis réunies par un système de sertissage.
Ces roulements d’une seule pièce facilitent les manipulations, le — Roulements combinés série NKIA : ce sont des roulements de
montage et le stockage (figure 13). (0) faible encombrement radial supportant d’importantes charges
radiales et de faibles charges axiales dans un seul sens.
Différentes conceptions de roulements combinés — Roulements combinés série NKIB : ils supportent des charges
radiales importantes et des charges axiales faibles dans les deux
à aiguilles à rouleaux à billes
sens.
série RAX 700 série RAX 500 série NKIA — Roulements combinés série NX : par leur construction, ils
série RAX 400 série NKIB supportent des charges radiales élevées et des charges axiales
série NX moyennes dans un seul sens. (0)
RAX produits Nadella.
NKIA, NKIB, NX produits indépendants du constructeur.

Tableau 4 – Caractéristiques des différents roulements combinés à titre comparatif

Aptitudes Niveau
des roulements de performance

RAX 700 RAX 400 RAX 500 NKIA NKIB NX

élevée
Aptitude
aux charges moyenne
radiales
faible
élevée
Aptitude
aux charges moyenne
axiales
faible
élevé
Défaut moyen
d’alignement
faible
élevée
Fréquence
de rotation moyenne
du roulement
faible
élevée
Fréquence
de regraissage moyenne
faible
élevé
Encombrement moyen
faible
élevé
Prix moyen
faible

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Figure 13 – Roulements combinés avec un exemple de montage

1.10 Roulements combinés de précision


à précontrainte réglable
La tenue axiale d’un arbre soumis à des charges alternées impose
l’utilisation d’un montage comportant deux butées. De plus, la pré-
sence de charges radiales, même faibles, nécessite l’emploi d’un ou
de plusieurs roulements radiaux dans le montage.
Cette combinaison de charges axiales alternées et de charges
radiales se trouve dans de multiples applications et cela avec des
jeux de fonctionnement admissibles qui sont variables selon les cas.
Les roulements combinés de précision à précontrainte réglable
comportent un roulement à aiguilles avec ou sans cage dans une
bague extérieure de grande épaisseur radiale, dont chaque face sert
Figure 14 – Roulements combinés de précision à précontrainte réglable
de chemin de roulement à une butée à aiguilles ou à rouleaux
(figure 14a). La bague intérieure emprisonnée latéralement entre les
plaques des butées sert de chemin intérieur au roulement radial.
Ces roulements, d’encombrement réduit, sont particulièrement
(0)
recommandés pour l’équipement d’arbres exigeant un positionne-
Différentes conceptions de roulements combinés ment axial très précis en fonctionnement sous charge, par exemple :
à précontrainte réglable vis-mères, vis à billes de machines-outils à commande numérique,
arbre d’entraînement sur appareils de contrôle, etc.
Roulement radial Butée
■ Sélection du type de roulement
à aiguilles jointives à cage à aiguilles à rouleaux Sous réserve des calculs à faire pour chaque application, on peut,
a priori, établir la classification d’utilisation suivante :
  — roulements combinés avec butées à aiguilles destinés aux
  montages à vitesse lente sous efforts de fonctionnement faibles : la
rigidité axiale particulièrement élevée propre aux butées à aiguilles,
  jointe aux avantages de la précontrainte, assure une grande pré-
  cision axiale pour une longévité satisfaisante (arbre de commande
de déplacements sur des appareils de contrôle, par exemple) ;
 
 

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— roulements combinés avec butées à rouleaux permettant géné- ■ Tolérance des roulements
ralement de choisir une précontrainte convenant à la précision et La bague extérieure et la bague intérieure de ces roulements
à la durée de vie requises par les machines-outils de production, les combinés sont exécutées dans les tolérances de la classe 6 suivant
unités d’usinage ou les appareils spéciaux requérant une très grande la recommandation ISO 492 (classe P6 de la norme NF E 22-335 ou
rigidité axiale sous fortes charges et à vitesse lente. DIN 620).
■ Précontrainte Le jeu radial avant montage est tenu dans les limites du groupe
La technique consiste à mettre les butées sous précontrainte 2 données pour les bagues intérieure et extérieure appariées suivant
contrôlée lors du montage, au moyen d’un écrou de serrage, afin la recommandation ISO 5753 (classe C2 « bagues appariées » de la
de supprimer le jeu et de réduire le déplacement axial provoqué par norme DIN 620).
l’effort de fonctionnement et cela quel que soit le sens de cet effort Le battement axial des plaques de butées est conforme à la classe
axial. La bague intérieure est légèrement plus longue que la cote de tolérance 4 suivant la recommandation ISO 199 (classe P4 de la
d’écartement des plaques de butées avant réglage. Ainsi, lors du norme DIN 620).
serrage de l’écrou, cette bague intérieure est comprimée entre les
plaques de butées et exerce, par réaction, une contrainte dans les
filets de l’écrou freiné, ce qui élimine tout risque de desserrage et
donc de déréglage.
1.11 Autres dispositifs à aiguilles
Dans un montage réalisé avec une précontrainte axiale F 0 , un Les roues libres transmettent un couple entre l’arbre et le logement
effort de fonctionnement F 1 surcharge l’une des butées et décharge dans une direction et permettent un fonctionnement en roue libre
1 dans la direction opposée. Quand elles transmettent le couple, l’arbre
l’autre d’une valeur sensiblement égale à ----- F 1 , alors que dans un ou le logement peut être l’élément menant. Sous bien des aspects,
2
montage sans précontrainte, la butée sous charge supporte inté- la construction des roues libres à aiguilles est analogue à celle des
gralement l’effort F 1 . douilles à aiguilles. La forme spécifique du diamètre intérieur de la
bague extérieure de la roue libre assure le blocage des aiguilles
Dans un montage sous précontrainte, la rigidité axiale est donc
lorsque le système fonctionne en mode embrayage. Le passage du
sensiblement deux fois plus élevée que dans un montage non
fonctionnement du mode embrayage en mode roue libre se produit
précontraint. Ce résultat est obtenu tant que l’effort de fonctionne-
avec une perte minimale de mouvement.
ment F 1 reste inférieur à environ deux fois l’effort de précontrainte
Les galets de guidage linéaire existent principalement en deux
F 0 . Quand F 1  2 F 0 , l’une des butées se trouve totalement versions de base, soit à billes, soit à aiguilles :
déchargée et l’autre butée supporte alors intégralement la charge
— les galets de guidage à billes sont utilisés en cas de faible charge
F 1 ; dans ce cas, le battement axial reste inférieur à celui qui serait
et de vitesse relativement élevée ;
obtenu avec un montage sans précontrainte (figures 14a et b ). — les galets de guidage à aiguilles se composent d’un axe et d’une
La valeur de la précontrainte doit être déterminée en fonction de bague extérieure montée sur une cage radiale et guidée axialement
la précision axiale requise sous l’effort maximal et de la durée de par deux butées à aiguilles ou à rouleaux.
vie demandée. Les constructeurs sont de plus en plus attentifs au problème des
La durée de vie de la butée la plus chargée dépend de l’effort déplacements linéaires, notamment pour les tables de machines-
résultant qu’elle supporte, soit : outils qui doivent répondre aux exigences accrues des utilisateurs
en matière de précision et de rendement. Les conditions de fonc-
1 tionnement rectiligne ont posé des problèmes nouveaux pour l’uti-
F 0 + ----- F 1 quand F 1 < 2 F 0
2 lisation d’éléments roulants cylindriques devant permettre des
déplacements de toutes amplitudes dans les meilleures conditions
ou F1 quand F 1 > 2 F 0 de précision et de fiabilité. Les patins à circulation de rouleaux jointifs
ont un coefficient de frottement de l’ordre de 0,004 sur un chemin
Ces deux cas pouvant se produire sur une même machine suivant de roulement traité et rectifié.
le genre d’usinage qu’elle effectue, les calculs doivent tenir compte Le lecteur se reportera utilement à l’article Guidages linéaires
des pourcentages de temps d’utilisation sous les différentes charges [BM 5 410] dans ce traité, pour les deux derniers dispositifs.
et vitesses.
Pour les montages les plus courants, un effort de précontrainte
F 0 compris entre 5 et 10 % de la charge de base dynamique C a de
la butée convient généralement. 2. Détermination
Dans certaines applications, à faible vitesse de rotation par
exemple, l’effort de précontrainte peut être majoré pour permettre d’un roulement
une charge de fonctionnement plus élevée en restant dans la limite
d’influence de la précontrainte, tout en obtenant une durée de vie
satisfaisante. 2.1 Répartition des charges
dans un roulement
■ Réglage de la précontrainte
Pour un montage donné, on définit d’abord le couple de rotation Les principales fonctions d’un roulement sont de :
de l’arbre qui correspond à la précontrainte désirée. Les réglages — positionner deux pièces (par exemple un arbre et un logement);
de série peuvent ensuite s’effectuer sur chaque machine par simple — permettre la rotation et réduire le frottement entre ces deux
contrôle de ce couple. pièces ;
Si, en raison du montage, ce contrôle n’est pas accessible, on — transmettre les efforts entre ces deux pièces.
détermine séparément, sur des montages d’essais, le couple de Lorsqu’une charge est appliquée sur un roulement, celle-ci est
serrage de l’écrou nécessaire pour obtenir la précontrainte, couple transmise d’un chemin de roulement à l’autre par l’intermédiaire des
qui sera ensuite observé en série pour les réglages. Ce couple doit éléments roulants. Le nombre d’éléments roulants ainsi chargés
être mesuré après démarrage de la butée, sa valeur pouvant être dépend de leurs déformations élastiques relatives (figure 15 et
plus élevée de 50 % au tout début de la rotation. article Roulements et butées à billes et à rouleaux [B 5 370] dans ce
traité).

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pour les butées :


29/ 27
C a = b m f c (L we )7/9 Z 3/4 D we (pour α = 90o)

29/ 27
C a = b m f c (L we cos α )7/9 (tan α ) Z 3/4 D we (0)

Valeurs du facteur de fabrication b m


Douilles à aiguilles 1
Roulements à aiguilles 1,1
Figure 15 – Répartition de la charge radiale Butées à aiguilles ou à rouleaux 1
dans un roulement à jeu radial nul

Les déformations permanentes se produisent aussi bien sur un


Pour les roulements à aiguilles, la déformation totale de l’élément roulement en rotation que sur un roulement statique (non tournant).
roulant peut s’écrire : Ces déformations apparaissent tant sur les chemins de roulements
que sur les éléments roulants. La déformation permanente maximale
( P ri ) 0,925 admissible correspond à une pression de contact entre l’élément
δ xi = 0,079 6 -------------------------
-
( L we ) 0,85 roulant le plus chargé et le chemin de roulement.
Nota : Pour les roulements à aiguilles, la contrainte de contact maximale admissible est
La déformation maximale se produit sous l’élément roulant le égale à 4 000 MPa.
plus chargé. D’une manière générale, l’effort sur l’élément roulant La charge de base statique pour les roulements à aiguilles est
le plus chargé peut s’écrire : donnée par la norme ISO 76 :
— pour un roulement radial : P rm = 5 P/Z — pour les roulements radiaux :
— pour un roulement axial : P rm = P/Z D we cos α
P étant l’effort passant par l’axe du roulement.  
C 0r = 44 1 – ------------------------------- i Z L we D we cos α
F w + D we

— pour les roulements axiaux :

2.2 Charges de base dynamique

 
D we cos α
et statique C 0a = 220 1 – ------------------------------- Z L we D we sin α
Ea + Eb
--------------------
2
La détérioration des roulements en service est principalement Les charges de base dynamique et statique sont définies pour une
due : dureté du chemin de roulement comprise entre 58 et 64 HRC. Pour
— à un mauvais montage ; des duretés inférieures, il faut appliquer un coefficient de correction
— à une lubrification défectueuse ; (§ 2.4).
— à la corrosion due à un élément extérieur ;
— au grippage ;
— aux empreintes par vibration ;
— à l’écaillage de fatigue ; 2.3 Charge limite et coefficient
— à la corrosion de contact. de sécurité statique

Cependant, un roulement correctement sélectionné, monté avec La charge limite donnée par les constructeurs s’applique à tous
soin, lubrifié, protégé des contaminations extérieures finit par se les roulements dont la bague extérieure ou intérieure n’est pas
détériorer par écaillage de fatigue. trempée à cœur (douilles à aiguilles, par exemple). Elle correspond
à la contrainte maximale admissible en sous-couche. De cette façon,
les contraintes induites par la charge sont inférieures à la résistance
La charge de base dynamique d’un roulement est la charge à la traction de la matière (figure 16)
radiale constante en sens, direction et grandeur qu’il peut Pour les roulements dont les bagues sont trempées à cœur, les
supporter pendant un million de tours avant qu’apparaissent les charges de base statiques sont inférieures à la charge de rupture ;
premiers signes de fatigue sur une bague ou un élément de ce fait, les coefficients de sécurité statique donnent une indication
roulant. Pour une butée, c’est la charge axiale constante en sur la qualité de fonctionnement du roulement que l’on veut atteindre
direction et en valeur, centrée par rapport à l’axe de rotation. en ce qui concerne le bruit, les vibrations, les chocs et le frottement :
S 0 = C 0 /P (0)
Pour les roulements radiaux, la charge de base dynamique est
définie par la norme ISO 281 :
29/ 27
C r = b m f c (iL we cos α )7/9 Z 3/4 D we

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Figure 16 – Charge limite

Valeurs
Conditions de fonctionnement recommandées
pour S 0 minimal Figure 17 – Influence de la dureté des chemins de roulement
sur les charges de base et la durée de vie d’un roulement à aiguilles
Grandes exigences de douceur de mouvement,
de silence de fonctionnement, de précision
de rotation 4
Fonctionnement avec chocs prononcés 3
Applications courantes 1,5
Sans exigences particulières 0,8

2.4 Facteurs influant sur les charges de base


■ Influence de la dureté des chemins de roulement
Afin de permettre la mise en œuvre de toute la capacité du
roulement, les chemins de roulement doivent être trempés pour
obtenir une dureté superficielle supérieure à 58 HRC. Si la dureté
du chemin de roulement est moindre, les charges de base seront
réduites. La figure 17 donne les coefficients de réduction à appliquer.
■ Influence de la température Figure 18 – Influence de la température sur les charges de base
Même avec un lubrifiant approprié à la température de fonction-
nement, il faut avoir à l’esprit l’importance de la réduction des
charges de base statique et dynamique. En effet, sous l’influence
de la température, la dureté des chemins de roulement diminue, ce Le coefficient de frottement dépend de nombreux facteurs tels
qui entraîne une réduction des charges de base (figure 18). que :
— le type de roulement ;
— la charge exercée sur le roulement ;
— la fréquence de rotation ;
2.5 Frottement — les caractéristiques du lubrifiant ;
— la température de l’environnement ;
La puissance dissipée dans un roulement est généralement négli- — l’état de surface des chemins de roulement.
geable par rapport aux pertes totales d’un mécanisme. Cependant,
la conception et la sensibilité de certains appareils imposent parfois
de prendre en considération le frottement des roulements. ■ Calcul simplifié du moment de frottement
Dans de bonnes conditions de fonctionnement, fréquence de
rotation modérée, charge relativement faible ( C/P  15 ) et bonne
lubrification, le moment de frottement peut s’exprimer d’une façon
relativement simple pour les roulements :
Fw
M s = f P ---------
2

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Pour les butées à aiguilles ou à rouleaux, la formule devient : 2.6 Vitesse limite nominale
Ea + Eb
Ms = f P --------------------- (0)
4 La vitesse limite nominale d’un roulement dépend principalement
du type considéré, des caractéristiques dimensionnelles et du mode
de lubrification. Elle est définie pour chaque type par le facteur ND m .
Valeurs de f en fonction du type de roulement
(0)
Systèmes à aiguilles à cage 0,002 5 Roulement
à aiguilles jointives 0,003 5 Douille à aiguilles Couronne
Type de à aiguilles d’aiguilles
roulements
Butées à aiguilles 0,004 0 à cage jointives à cage jointives jointives
à rouleaux 0,005 0
ND m (mm/min) 440 000 330 000 450 000 330 000 300 000

■ Calcul détaillé du moment de frottement Type Butée Cage


de roulements à aiguilles à rouleaux Galet de came d’aiguilles
Lorsque tous les paramètres de fonctionnement sont connus, le
moment de frottement peut être calculé plus précisément. En effet,
ND m (mm/min) 220 000 210 000 150 000 450 000
celui-ci est considéré comme la somme d’un moment résistant à vide
(fonction du lubrifiant) et d’un moment dépendant de la charge. Pour
les roulements montés avec joint d’étanchéité, il faut tenir compte D’autres facteurs, tels que l’alignement et la géométrie des
des frottements induits par ce dispositif : chemins de roulement, le jeu radial, le jeu circonférentiel, la charge,
M = M0 + M1 l’accélération et l’équilibre thermique du montage prennent une
importance d’autant plus grande que la vitesse de rotation est élevée.
● Calcul du moment résistant à vide M 0 :
Dans les bonnes conditions de réalisation, les vitesses limites
— pour ν N  2 000 : données par les constructeurs de roulements peuvent être atteintes
3
avec une bonne lubrification assurant une alimentation régulière
M 0 = f 0 ( ν N ) 2/ 3 F w × 10 – 7 (§ 3). Ces vitesses peuvent même être dépassées dans la mesure
où la circulation, le débit et le refroidissement de l’huile sont étudiés
— pour ν N < 2 000 : spécialement. En effet, une augmentation de la température de fonc-
3
tionnement signifie une diminution de la viscosité cinématique de
M 0 = f 0 160 F w × 10 – 7 l’huile, donc une épaisseur de film d’huile réduite.

Ea + Eb
avec, pour les butées, F w = --------------------
-. (0) Pour les douilles à aiguilles, dont la bague extérieure mince
2
épouse la forme du logement, la cylindricité de celui-ci est la
condition primordiale d’un bon fonctionnement à vitesse élevée.
Valeurs de f 0 en fonction du type de roulement
et du mode de lubrification Pour les butées à aiguilles ou à rouleaux tournant à des vitesses
élevées, une circulation d’huile ou un brouillard d’huile doit être
brouillard bain circulation établi à l’intérieur de la butée et dans le sens de l’action centrifuge
Type de lubrification graisse
d’huile d’huile d’huile qu’elle provoque en rotation.
Systèmes à aiguilles à cage 5 6 5 6
à aiguilles jointives 6 7 6 7 Pour les roulements montés avec un dispositif d’étanchéité,
Butées à aiguilles 7 4 3 4 la vitesse limite de ce dernier doit être aussi prise en compte.
à rouleaux 7 4 3 4
Avec une lubrification à la graisse, un coefficient de réduction de
la vitesse limite donnée par les constructeurs doit être appliqué ; ce
● Calcul du moment dépendant de la charge M 1 : coefficient dépend du type de graisse, de son huile de base et de
Fw son savon. D’une manière générale, pour une graisse classique (§ 3),
M 1 = f 1 P --------- on peut employer les coefficients suivants : (0)
2

Ea + Eb Systèmes à aiguilles à cage 0,66


avec pour les butées, F w = --------------------
-. (0)
2 à aiguilles jointives 0,50
Butées à aiguilles 0,50
Valeurs de f 1 en fonction du type de roulement à rouleaux 0,50

Systèmes à aiguilles à cage 0,001 5


à aiguilles jointives 0,002 5
Butées à aiguilles 0,003 0
à rouleaux 0,003 0

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2.7 Durée de vie en fatigue Fiabilité Lna a1

2.7.1 Défi nitions de la durée de vie 90 % L10 1


95 % L5a 0,62
2.7.1.1 Durée de vie nominale
96 % L4a 0,53

La durée de vie d’un roulement ou d’une butée est le nombre 97 % L3a 0,44
de tours ou le nombre d’heures qu’il peut atteindre avant que ne 98 % L2a 0,33
se manifestent les premiers signes de fatigue de la manière
dans l’une des bagues ou dans un des éléments roulants. 99 % L1a 0,21

En effet, sous le passage successif des éléments roulants, des ■ Facteur de correction de matériau a 2
contraintes de compression et de cisaillement se produisent dans Les techniques d’élaboration des aciers permettent maintenant de
la matière. Il apparaît alors des fissures en sous-couche qui disposer d’aciers dégazés ou refondus sous vide. Par leur mode
progressent jusqu’à la surface pour provoquer de l’écaillage (article d’élaboration, ces aciers contiennent moins d’inclusions non métal-
Roulements et butées à billes et à rouleaux [B 5 370] dans ce traité). liques et sont donc plus propres que les aciers standards. De ce fait,
ils garantissent une durée de vie plus longue.
La durée de vie L10 est la durée que 90 % des roulements d’un Généralement, a2 = 1.
lot atteindront ou excéderont sans détérioration dans des condi- ■ Facteur de conditions de fonctionnement a 3
tions de charge et de vitesse spécifiées.
L’influence de la lubrification et de la propreté se traduit par l’appli-
La relation entre la durée de vie L10, la charge de base dyna-
cation du facteur de correction a3 . Sa détermination est complexe.
mique et la charge supportée, est donnée par la formule :
Toutefois, de nombreuses recherches ont permis d’évaluer l’effet de
p la lubrification sur la durée de vie (§ 3).
L10 =  -----CP  (en millions de tours)
■ Facteur de surcharge k
dans laquelle l’exposant p est égal à 10/3 pour les dispositifs à La charge sur le roulement ou sur une butée est déterminée à partir
aiguilles ou à rouleaux. des caractéristiques de la machine et des efforts de fonctionnement
qui lui sont imposés. Il faut cependant tenir compte des efforts
Pour mesurer l’importance de l’influence de la charge et de supplémentaires qui prennent naissance dans les mécanismes :
l’exposant, on notera par exemple que si la charge est multipliée imperfections dans les organes de transmission, surcharges,
par deux, la durée de vie est divisée par dix. à-coups, chocs ou vibrations. Un facteur de surcharge k est appliqué
pour déterminer la charge sur le roulement. De ce fait, la formule
Cette durée de vie théorique est déterminée en dehors de toute de durée de vie (en millions de tours) devient :
considération de lubrification, qui est supposée remplir pleinement
 
10/3
son office (§ 3). C’est l’apparition des premiers signes de fatigue C
Lna = a 1 a 2 a 3 --------- (0)
sur l’un des éléments constitutifs qui marque la fin d’un roulement kP
lubrifié.
Si l’on connaît la charge exercée sur le dispositif à aiguilles et la Valeurs du facteur de surcharge k
durée de vie exigée, on peut calculer la charge de base dynamique
nécessaire à l’aide de la formule suivante : Engrenages (en fonction de la précision du taillage) 1,1 à 1,3
Applications sans chocs (moteurs électriques,
C =  L10 
3/10
P par exemple) 1,0 à 1,2
Nota : lorsque la vitesse de rotation est constante, on peut exprimer la durée nominale Applications courantes (compresseurs, moteurs
en heures de fonctionnement :
de grande dimension, électroménager, industrie 1,2 à 1,5
 
10/3
L10h =
C
-----
10 6
----------------- textile et papeterie, courroies dentées, etc.)
P ( 60N )
Applications avec chocs et vibrations (matériel 1,5 à 2,5
de construction, courroies trapézoïdales)
2.7.1.2 Durée de vie corrigée
Applications avec chocs importants (courroies 2,5 à 4,5
L’emploi de la durée de vie L10 n’est approprié que dans les de tissus, courroies avec ruban en acier)
domaines d’applications classiques où les charges et les vitesses
sont les seuls paramètres pris en compte. La norme ISO 281 donne
une relation qui prend en considération d’autres facteurs tels que 2.7.1.3 Généralités sur la durée de vie
la lubrification ou la matière des roulements. Nota : la relation entre la charge et la durée de vie établie par la norme ISO 281 doit être
La formule générale est : appliquée dans les limites « normales » telles que le rapport (C /P ) soit supérieur à 2.

Lna = a 1 a 2 a 3 L10 Par rapport à la charge de base dynamique, la charge appliquée


sur le roulement est :
dans laquelle a 1 , a 2 et a 3 sont des facteurs de correction liés forte si ( C/P )  5
respectivement à la fiabilité, au matériau et aux conditions de moyenne si 5 < ( C/P )  15
fonctionnement. faible si 15 < ( C/P )
■ Facteur de correction de fiabilité a1 ■ Influence du jeu radial sur la durée de vie
Lorsque la durée des roulements doit être calculée pour des Le jeu radial après montage d’un roulement à aiguilles a une
probabilités de survie supérieures à 90 %, le facteur a 1 basé sur la influence déterminante sur la zone de charge, c’est-à-dire sur la durée
pente de Weibull doit être utilisé (article Roulements et butées à billes de vie (figure 19b ). En effet, la durée de vie d’un roulement est fonc-
et à rouleaux [B 5 370]). La valeur des facteurs de correction a 1 est tion de la charge et des contraintes maximales entre les éléments
donnée dans le tableau suivant : (0) roulants et le chemin de roulement : plus le nombre d’éléments

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Figure 19 – Influence du jeu radial sur la zone de charge et la durée de vie

roulants chargés est grand, plus les contraintes seront faibles et plus
la durée de vie sera élevée. Pour un roulement radial, on constate
qu’un jeu légèrement négatif améliore la répartition de l’effort dans
le roulement, ce qui favorise la durée de vie (figure 19a ). Par contre,
une précharge (jeu radial négatif) trop élevée a une influence catas-
trophique ; de ce fait, les jeux de fonctionnement standards sont
positifs.
Le jeu radial d’un roulement à aiguilles peut se définir par la dif-
férence entre le cercle inscrit après montage et le diamètre extérieur
de l’arbre ou de la bague intérieure (article Roulements et butées
à billes et à rouleaux [B 5 370] dans ce traité).
■ Influence du défaut d’alignement sur la durée de vie
En raison des défauts géométriques inévitables lors de la
fabrication des arbres et des logements et/ou par une flexion trop
importante de l’arbre, un défaut d’alignement entre les chemins de
roulement peut se produire, ce qui perturbe la distribution de l’effort
dans le roulement et par conséquent les pressions de contact entre
les éléments roulants et les chemins de roulement. Les défauts
d’alignement induisent une répartition non uniforme des pressions Figure 20 – Influence du défaut d’alignement
de contact le long des génératrices des éléments roulants et accen- sur la durée de vie d’un roulement radial
tuent les surcontraintes en leurs extrémités. Il est donc nécessaire
de réduire au maximum le défaut d’alignement pour pouvoir utiliser
■ Durée de fonctionnement souhaitable L10h
au mieux le potentiel des roulements (figures 20 et 12).
Les valeurs suivantes sont données à titre indicatif. (0)
On peut minimiser l’influence du défaut d’alignement soit en uti-
lisant des pistes de roulement bombées, soit en donnant à l’élé-
ment roulant un profil spécifique (§ 2.8). (0)
Appareils ménagers, petits instruments 200 à 2 500 h
Appareils médicaux, machines agricoles 400 à 4 000 h
Valeurs usuelles des défauts d’alignement Outils à main, machines de bureau, engins
de travaux publics 2 000 à 10 000 h
Type de roulement Valeurs limites
Ponts roulants, ascenseurs 8 000 à 12 000 h
(10 –3 rad)
Réducteurs, moteurs électriques,
Dispositif à aiguilles jointives 0,5 compresseurs, laminoirs, broyeurs 10 000 à 25 000 h
Dispositif à aiguilles à cage 1 Machines-outils, machines textiles 20 000 à 50 000 h
Butée à aiguilles 0,3

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2.7.2 Charge et vitesse équivalentes


De ce fait, la durée de vie nominale L10 s’écrit :
2.7.2.1 Charge variable 10/ 3

Lorsque les charges sur un palier (roulement) sont variables, le


L10 =
 ----------
P 
C
éq
-
calcul de durée de vie peut être effectué en déterminant au préalable 10/ 3
une charge constante fictive, équivalente par ses effets sur la fatigue
du roulement ou de la butée. La charge équivalente est déterminée  PC 
L10h = -----------
éq
10 6
× -------------------
60N éq
par :


T 3/10
1 Une autre méthode de calcul par pondération de la durée de vie
P éq = ------ [ F (t ) ] 10/ 3 dt
T 0 nominale pour chaque taux d’utilisation mi est développée dans
l’article Roulements et butées à billes et à rouleaux [B 5 370] de ce
Quand l’intensité de la charge varie par paliers ou d’une autre traité.
façon qui peut être assimilée à une telle fonction, la charge équi-
valente se calcule comme suit :
2.8 Effets du profil des aiguilles
 
3/10
m 1 ( F 1 ) 10/3 + … + m i ( F i ) 10/3 + … + m n ( F n ) 10/3
P éq = ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
-
m1 + … + mi + … + mn
À cause de sa géométrie interne, le roulement à aiguilles nécessite
un montage relativement précis. En effet, vu la grande longueur de
2.7.2.2 Vitesse variable ses éléments roulants, un léger mésalignement peut avoir des
répercutions désastreuses.
Lorsque la charge est fixe et la vitesse fluctuante, la vitesse équi-
valente est déterminée de la façon suivante : Pour avoir un bon fonctionnement il faut assurer une répartition
uniforme des charges sur toute la longueur utile des aiguilles


T (figure 21a). En d’autres termes, il faut que les deux génératrices
1
N éq = ------ N (t ) dt en contact, l’aiguille d’une part, le chemin de roulement d’autre part,
T 0
soient parallèles non seulement entre elles mais également avec
m 1 N1 + m 2 N2 + … + mi Ni + … + mn Nn l’axe de rotation.
N éq = -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
-
m 1 + m 2 + … + m i + … + mn Un chargement non uniforme peut être créé non seulement par
un défaut géométrique (mésalignement), mais également par un
Pour un calcul de durée sous mouvements oscillants , il est effort décentré par rapport à l’axe du roulement (figure 21b ).
possible de déterminer une vitesse équivalente (en tours par minute)
à partir de la formule : L’une des solutions imaginées est d’éliminer ce déséquilibre en
réalisant un chemin de roulement intérieur sous forme d’un tore dont
N0 β
N éq = -------------
- la génératrice est un rayon de très grand diamètre. Dans ces
180 conditions, et dans une certaine limite de mésalignement, on peut
éviter des surcontraintes en extrémité de la zone de contact.
N 0 étant le nombre d’oscillations « aller et retour » par minute et
β l’amplitude d’une oscillation « aller » (en degrés). L’autre solution était de donner à la génératrice de l’élément
roulant un profil en forme de tonneau ou une forme cylindrique
Toutefois, cette formule risque d’être mise en défaut pour des
bombée. Depuis quelques années, ces derniers sont remplacés par
oscillations de faible amplitude. Il est donc recommandé de ne
un profil dit logarithmique (figure 21c ).
l’appliquer qu’à partir d’un angle β = 15o.
■ Profil cylindrique
2.7.2.3 Charge et vitesse variables Lorsqu’un roulement ayant des génératrices à profil linéaire est
Pour les paliers dont la charge et la vitesse varient, la formule soumis à des charges importantes, il en résulte des charges de
générale pour déterminer la charge équivalente peut s’écrire : bord (figure 21d ) ; celles-ci réduisent considérablement sa durée
de vie.


T 3/10
■ Profil logarithmique
N (t ) [ F (t ) ] 10/ 3 dt
P éq =
0
----------------------------------------------------------
- Parmi plusieurs solutions envisagées, profil bombé, semi-


T rectiligne ou logarithmique, le profil logarithmique présente le
N (t ) dt maximum d’avantages pour la majorité des cas d’applications
0 (figure 21e). En effet, le profil est linéaire sur la majeure partie de
soit : la longueur utile et s’infléchit aux extrémités, ce qui permet une
meilleure répartition des contraintes en supprimant les contraintes

 
m 1 N 1 ( F 1 ) 10/3 + … + m i N i ( F i ) 10/ 3 + … + m n N n ( F n ) 10/ 3 3/10 de bord.
P éq = ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
-
m1 N1 + … + mi Ni + … + mn Nn

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Figure 21 – Effets du profil des aiguilles

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3. Lubrification Valeurs du facteur géométrique k f


Douille à aiguilles à cage 8,30 × 10 –7
3.1 Nécessité de la lubrification
Douille à aiguilles jointives 7,90 × 10 –7
Dans le but d’optimiser un roulement, il est important d’étudier Roulement à aiguilles à cage 8,48 × 10 –7
non seulement l’influence de la fatigue sur la durée de vie mais aussi
l’environnement, c’est-à-dire la lubrification. Les progrès techno- Roulement à aiguilles jointives (ou couronne) 8 × 10 –7
logiques ont rendu possible l’étude de l’effet de la lubrification sur Cage à aiguilles 8,48 × 10 –7
la durée de vie.
Les lubrifiants pour roulements doivent répondre à trois ■ Coefficient d’épaisseur de film d’huile 
exigences fondamentales :
Comme nous pouvons le constater dans l’article Roulements et
— lubrifier en séparant les surfaces en contact et réduire le
butées à billes et à rouleaux [B 5 370] dans ce traité, la rugosité joue
frottement ; dans des conditions de lubrification satisfaisantes, les
un rôle important dans l’épaisseur du film.
surfaces des roulements sont séparées par un mince film de lubri-
fiant qui évite le contact métal sur métal et, par conséquent, le frot- On définit ainsi le coefficient d’épaisseur de film d’huile λ tel que :
tement et l’usure qui en résulteraient ; λ = h/ σ
— assurer le transfert de la chaleur ; les lubrifiants sont également
utilisés pour évacuer la chaleur développée, au niveau des surfaces avec σ rugosité équivalente :
de contact, vers les surfaces moins chaudes des logements ou vers
2 2 1/2
un échangeur de chaleur ; σ = (σ 1 + σ 2)
— protéger de la corrosion et des impuretés ; les lubrifiants
doivent aussi protéger les surfaces rectifiées des roulements de la σ 1 étant la rugosité moyenne du chemin de roulement et σ 2 la
corrosion ou d’un environnement agressif. rugosité moyenne de l’élément roulant.
La durée de vie du roulement est ainsi liée à l’efficacité du film Nota : si la rugosité est exprimée en Ra, σ = 1,2 à 1,3 Ra.
d’huile qui dépend : Si λ < 1 la lubrification ne réalise pas la séparation entre les deux
— de la nature du lubrifiant ; corps.
— de la capacité du lubrifiant à tenir en vitesse ; Si 1 < λ < 4 il faut changer d’huile ; le film est discontinu.
— de la capacité du lubrifiant à tenir en température ; Si λ > 4 le lubrifiant réalise une séparation totale entre les deux
— de la charge du roulement ; corps.
— de la vitesse du roulement.
La figure 22 montre l’évolution du facteur a 3 en fonction de λ ,
Une lubrification inefficace (mauvais choix du lubrifiant) entraîne a 3 étant le facteur de conditions de fonctionnement utilisé dans la
un échauffement anormal qui augmente d’autant plus vite que les formule générale de la durée de vie (§ 2.7). Cette courbe est une
calories produites sont mal évacuées. Le jeu radial du roulement moyenne déduite des courbes tracées par Tallian et Skurka ; elle est
diminue, se réduit, voire s’annule, ce qui augmente les contraintes « recommandée » par l’ASME [1] ainsi que par Harris [2].
et accélère encore l’échauffement. Ce processus entraîne la
destruction du lubrifiant et endommage le roulement (grippage). Lorsque la durée de vie et le choix du roulement sont faits, on
peut grâce aux formules précédentes déterminer la viscosité
Une lubrification insuffisante entraîne l’usure des éléments cinématique ν nécessaire à la température de fonctionnement du
roulants et des chemins de roulement et peut amener la destruction roulement.
prématurée du roulement, avant qu’il n’atteigne la durée de vie théo-
rique calculée suivant la méthode ISO 281 (§ 2.7).

3.2 Lubrification à l’huile

Nota : le lecteur se reportera tout d’abord à l’article Roulements et butées à billes et à


rouleaux [B 5 370] dans ce traité pour plus de détails sur ce type de lubrification ; seuls les
aspects spécifiques aux roulements à aiguilles sont précisés ici.

■ Épaisseur de film d’huile h


Ce concept a été développé pour apprécier l’efficacité de la
lubrification [3].
Pour les roulements radiaux, l’épaisseur de film d’huile h est déter-
minée par :
h = k f D m (νN )0,74
Pour les roulements axiaux, la formule devient :

h = 1,945 × 10 –6 (D m)0,74 (νN )0,74 (D we )0,26 (0) Figure 22 – Corrélation entre le coefficient d’épaisseur de film d’huile 
et la durée de vie (facteur a 3 )

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3.3 Lubrification à la graisse La consistance et la stabilité mécanique d’une graisse sont définies
suivant des essais normalisés NF T 60-132 et ASTM D 217.
La NLGI (National Lubricating Grease Institute ) a classé les
Nota : le lecteur pourra se reporter utilement aux articles Lubrifiants. Propriétés et graisses en catégories de consistances, en fonction de leur
caractéristiques [B 5 340] et Lubrifiants. Constitution [BM 5 341] de ce traité.
pénétrabilité ; (0)
Une graisse est un mélange d’huile minérale et/ou d’huiles de
synthèse, d’épaississants (éponge) et d’agents actifs (additifs). Leur
structure malléable permet un bon remplissage de l’espace vide du Pénétrabilité
roulement. Consistance
Nature
NLGI à 25 oC
Par rapport à l’huile, la graisse offre plusieurs avantages pour
la lubrification des roulements : 000 très fluide 445 à 475
— elle assure une excellente lubrification sans qu’il soit néces- 00 fluide 400 à 430
saire d’avoir recours à des joints, à des pompes ou à des réservoirs
compliqués ; 0 semi-fluide 355 à 385
— ses caractéristiques d’autoétanchéité permettent d’éviter 1 très molle 310 à 340
l’introduction dans les organes à lubrifier des contaminants indési-
rables tels que l’eau et la poussière ; 2 molle 265 à 295
— elle protège les roulements contre la corrosion au cours des 3 moyenne 220 à 250
périodes d’arrêt des installations ;
— elle permet aux roulements étanches de fonctionner pendant 4 dure 175 à 205
de longues périodes sans maintenance. Certains roulements sont 5 très dure 130 à 160
lubrifiés à vie ;
— la nature semi-solide de la graisse rend possible le fonction- 6 extrêmement dure 84 à 115
nement des roulements dans une orientation quelconque.
Le principal inconvénient de la graisse par rapport à l’huile est Les graisses de consistance NLGI 1, 2 et 3 sont les plus couram-
qu’elle n’assure qu’un refroidissement médiocre ou même pas de ment employées pour la lubrification des roulements.
refroidissement du tout. Dans ces conditions, les utilisations de la
graisse pour les roulements fonctionnant à vitesse élevée sont ■ Propriétés d’anticorrosion
limitées. Il convient alors de recourir à des graisses de formulation Dans certaines applications, les roulements peuvent être amenés
particulière. à fonctionner en conditions humides (soit eau de condensation à
l’intérieur des paliers, soit entrée d’eau due à la non-étanchéité des
■ Différents types de graisses utilisées
paliers).
Le plus souvent, on utilise des graisses à base d’huile minérale
Les aciers utilisés pour la construction des roulements étant très
et, en tant qu’épaississant, les savons métalliques de calcium, de
sensibles à la corrosion, il est important que la graisse puisse les
lithium ou de sodium. (0)
protéger.
Les propriétés d’anticorrosion des graisses peuvent être évaluées
Graisse au savon de calcium — point de goutte typique à 120 oC par deux essais normalisés : ASTM D 1743 et NF T 60-135.
C/P > 5 — se décompose à haute
température ■ Résistance à l’eau
— totalement stable en présence Hormis les problèmes de corrosion qui peuvent se produire avec
d’eau des graisses ne contenant pas d’additifs spéciaux, l’eau peut
Graisse au savon de sodium — soluble dans l’eau provoquer :
C/P > 5 — utilisable jusqu’à 100 oC — une élimination de la graisse, entraînant une consommation
anormale, donc des coûts d’entretien accrus et des risques de grip-
Graisse au savon de lithium — résistante à l’eau page des mécanismes ;
C/P > 5 — utilisable jusqu’à 130 oC
— une modification des propriétés mécaniques de la graisse,
Graisses hautes températures — utilisables au-delà de 140 oC principalement de la stabilité au travail et de l’adhésivité vis-à-vis
C/P > 10 — à base d’huile synthétique pour des surfaces métalliques.
des températures supérieures Les graisses résistent à l’eau de plusieurs manières, soit en
à 160 oC
n’absorbant pas d’eau, soit en la retenant sans changement de
Graisses basses températures — facilitent le démarrage du structure.
C/P > 10 roulement à température très
basse (< – 20 oC) La résistance à l’eau des graisses peut être évaluée au laboratoire
par trois essais normalisés :
Graisses hautes pressions — utilisées pour des roulements — essais de résistance au délavage : ASTM D 1264
C/P < 5 très chargés DIN 51807
— essais de stabilité mécanique en présence d’eau : NF T 60-132.
■ Consistance et stabilité mécanique
Dans un roulement, la graisse est soumise à un cisaillement
intense et à une centrifugation. La consistance d’une graisse est
définie comme sa résistance à la pénétration d’un corps ; c’est une
caractéristique importante pour déterminer son aptitude à un service
donné. Elle est quantifiée par la mesure de la pénétrabilité.

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Le comportement de la graisse est évalué suivant la norme


DIN 51807 : (0)

Cotation Signification Observations

1a graisse totalement aucun changement d’aspect


résistante de la graisse
changement de coloration de la
surface, dû à une absorption
1b graisse résistante d’eau de la couche superficielle
de la graisse
commencement de dissolution
2 graisse insuf- de la graisse, caractérisé par la
fisamment résistante formation en surface d’une
couche blanc-jaunâtre
dissolution partielle ou totale de
la graisse par séparation d’huile
3
graisse
et formation d’une émulsion Figure 23 – Périodicité de regraissage à 70 oC
non résistante d’huile dans l’eau d’un blanc
laiteux à 0,3 µm. En admettant une filtration de l’huile de 10 µm, la taille des
particules est jusqu’à 50 fois plus importante que l’épaisseur du film
■ Propriétés extrême pression d’huile. Tout se passe comme si l’on essayait de laminer un rocher
de 1 m de diamètre entre deux surfaces distantes de 2 cm.
Quatre essais permettent, entre autres, de mettre en évidence les
propriétés antiusure et extrême pression d’une graisse : La dureté des particules a également une influence très importante
lorsqu’elle est supérieure à celle des chemins de roulement ou des
— essai Timken (OK load) : ASTM D 2509 éléments roulants. Dans ce cas, la particule n’est pas écrasée et crée
— essai quatre billes (capacité sous charge) : ASTM D 2596 une déformation plastique permanente. Celle-ci demeure comme
DIN 51350 une concentration de contraintes même après l’élimination de la par-
— essai quatre billes (pouvoir antiusure) : ASTM D 2566. ticule, entraînant des surcontraintes et réduisant considérablement
■ Intervalles de regraissage la durée de vie. Les particules tendres sont laminées dans le contact
et créent une contrainte résiduelle relativement faible. Les particules
La fréquence de renouvellement de la graisse dépend de de dureté comparable à celle des surfaces en contact sont laminées
nombreux facteurs, parmi lesquels le type de roulement et ses progressivement. C’est le type de particules le plus commun dans
dimensions, la vitesse et la charge, la température et l’atmosphère les systèmes d’engrenage, réducteur ou boîtes de vitesses. Des
ambiante, le type de graisse et l’étanchéité. essais ont montré que la réduction de durée de vie due à la présence
Dans des conditions normales de fonctionnement (charge de ce type de pollution particulier peut être estimée à un facteur 10.
moyenne, graisse appropriée et température maximale de fonction- La forme des particules n’a d’effet notable que dans le cas de
nement de 70 oC), les intervalles de regraissage peuvent être déter- dureté élevée. Une particule sphérique créera beaucoup plus de
minés à l’aide de la figure 23. dommages qu’une particule de même dureté plus plane. Les
Si la température de fonctionnement dépasse 70 oC, les intervalles dommages provoqués par une particule dure de petite taille
de regraissage déterminés doivent être réduits de 50 % par tranche (1 à 3 µm) conduisent le plus souvent à une ruine par fatigue. Les
d’augmentation de 15 oC. Toutefois, cette indication n’est valable que particules de grande taille ont tendance à arracher le métal, ce qui
jusqu’à 115 oC. (0) provoque une destruction rapide du roulement.
En définitive, toute particule se trouvant dans la zone de contact
(élément roulant/piste) réduit la durée de vie du roulement propor-
Valeur du coefficient k i en fonction du type de roulement tionnellement à sa dimension et à sa dureté.
Il est donc souhaitable d’éliminer les particules. Le seul moyen
Douille à aiguilles jointives 2
fiable est l’utilisation d’un filtre. La seule limite à la maille du filtre
Douille à aiguilles à cage 1,5 est l’épaisseur du film d’huile et les propriétés d’anticolmatage du
filtre. Le colmatage du filtre peut avoir lieu par saturation ou par
Roulement à aiguilles jointives 1,8
coagulation des particules entre elles. Un filtrage à 3 m est une
Roulement à aiguilles à cage 1,35 limite raisonnable qui évite les défaillances prématurées et qui peut
être considérée comme une taille admissible de particules ayant peu
Galet de came 2,5
d’influence sur la durée de vie des roulements.

3.4 Propreté du lubrifiant


4. Montage et bruit
Il est universellement admis que le nombre de particules dans
le lubrifiant d’un mécanisme a une influence décisive sur la durée 4.1 Caractéristiques
de vie des roulements. des chemins de roulement
Le nombre de particules n’est pas le seul critère : la taille, la
dureté et la forme des particules jouent un rôle très important. Pour les montages de roulements à aiguilles sans bague intérieure
ou/et sans bague extérieure, une attention particulière doit être
Des essais ont montré qu’en fait toute particule de taille supérieure portée à la réalisation des chemins de roulement. Ceux-ci doivent
à l’épaisseur du film d’huile a une influence sur la durée de vie. Dans présenter un état de surface et une géométrie parfaits.
un roulement, l’épaisseur du film d’huile est de l’ordre de 0,2

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Pour des applications courantes, sous charges faibles ou


moyennes, on peut admettre un état de surface et des tolérances
de cylindricité correspondant aux valeurs ci-dessous : (0)

Roulements radiaux Arbre Logement


Rugosité Ra = 0,35 µm Ra = 0,40 µm
IT IT
Cylindricité ------- -------
4 4
IT : intervalle de tolérance.

Figure 24 – Profondeur de trempe minimale


(0) en fonction du rapport P/C 0
Roulements axiaux (butées) Faces d’appui
Rugosité Ra = 0,5 µm Les fréquences sont calculées en fonction de la vitesse de rotation
Parallélisme 1 minute d’angle et des caractéristiques géométriques du roulement.
Fréquences caractéristiques des défauts de fonctionnement (cylin-
dricité, circularité, etc.) des roulements radiaux :
Pour des montages de précision et/ou sous fortes charges, il est
— fréquence du train fondamental :
recommandé de diviser par deux les tolérances ci-dessus.
N D we
ϕ t = ----------- 1 – ---------------------------
-
120 D m + D we
4.2 Traitement thermique
des chemins de roulement — défaut sur l’élément roulant :
2
La dureté minimale requise pour appliquer les calculs sans réduc- N ( F w + D we ) D we
ϕ er = ------------------------------------- 1 – ---------------------------------
-
tion des charges de base peut être obtenue avec un acier à roulement 120 D we ( F w + D we ) 2
(tel que le 100 C 6) trempé à cœur ou avec des aciers de cémentation
(du type 17 MC 5 ou 16 MC 5). — défaut sur le chemin intérieur :
Dans ce dernier cas, la couche durcie doit être homogène et D we
NZ
régulière sur toute la surface du chemin de roulement. Son épaisseur ϕ ci = ----------- 1 + -------------------------
dépend de la géométrie interne du roulement et de l’effort appliqué. 120 F w + D we
L’épaisseur e de la couche durcie est la profondeur de trempe entre — défaut sur le chemin extérieur :
la surface et la couche dont la dureté Vickers HV1 est de 550. Pour
les applications les plus courantes, cette profondeur est donnée en NZ D we
fonction du rapport P/C 0 sur la figure 24. ϕ ce = ----------- 1 – -------------------------
120 F w + D we

4.3 Bruit des roulements


La pollution acoustique pose de sérieux problèmes dans l’indus-
5. Exemples de calcul
trie. Sous la pression des utilisateurs et des services publics pour
parvenir à la réduction des niveaux de bruit industriel, de nouvelles 5.1 Exemple 1
technologies permettant d’obtenir des machines silencieuses
doivent être utilisées. Une nouvelle boîte de vitesses automatique à quatre rapports
L’analyse et la mesure des bruits permettent également un dia- équipée d’un train épicycloïdal comprenant trois satellites montés
gnostic sur l’état de fonctionnement d’une machine car, en fonc- sur une couronne d’aiguilles jointives.
tionnement, le niveau des vibrations peut augmenter soit lentement Vérification de la solution choisie :
(usure), soit brusquement (rupture ou destruction prématurée).
couronne de 18 aiguilles
Par conséquent, pour éviter la défaillance des roulements qui diamètre des aiguilles D we : 2,500/2,494 mm
entraîne généralement l’arrêt de la machine et donc des coûts longueur des aiguilles L w : 18,8 mm
importants, il est nécessaire de mesurer à intervalles réguliers les longueur utile L we : 17,7 mm
vibrations émises par les organes afin de juger de leur état. facteur f c = 88,72 (norme ISO 281)
Plusieurs méthodes de surveillance ont été développées à ce jour : facteur b m = 1,1 (norme ISO 281)
— l’analyse de la fréquence ; Quelle est la durée de vie de chaque satellite ?
— la méthode SPM (Stock Pulse Method ) ;
— la méthode HRFT (High Resonance Frequency Technic ) ; ■ Cahier des charges :
— la méthode de Kurtosis. diamètre de l’arbre F ............................: 12 h5 (11,992/12,000 mm)
Nota : l’analyse de l’état des roulements par l’étude de la fréquence des vibrations est la diamètre intérieur du pignon E ...........: 17 G6 (17,006/17,017 mm)
plus couramment employée. Le défaut des roulements se manifeste par des chocs. largeur du pignon .................................: 19 mm
En effet, du fait du contact entre les chemins de roulement et les (0)
éléments roulants chargés, des impulsions vibratoires sont générées
par des défauts localisés. La fréquence de répétition peut être
déterminée en fonction de la localisation du défaut : élément roulant,
chemin de roulement intérieur ou extérieur.

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ROULEMENTS À AIGUILLES ______________________________________________________________________________________________________________

De même pour les autres vitesses :


Vitesse 1re 2e 3e 4e
(L10h )2 = 2 000 h
Rapport de boîte 2,5 1,5 1 0,7
(L10h )3 = ∞ (infini car la fréquence de rotation est nulle)
Taux d’utilisation m i 1% 9% 20 % 70 %
Fréquence de rotation N i 3 000 6 000 0 7 500 (L10h )4 = 15 500 h

Effort P i 9 000 2 950 2 300 1 500 et la durée de vie pondérée est égale à :

0,01 0,09 0,2 0,7 –1


L10h = ----------- + --------------- + -------- + ------------------
■ Calcul du jeu radial : 100 2 000 ∞ 15 500
J r max = E max – 2 (D we min) – F min ≈ 5 250 h
= 17,017 – 2 (2,494) – 11,992
= 0,037 mm ■ Vérification statique (§ 2.3) :
J r min = E min – 2 (D we max) – F max C 0r 29 000
= 17,006 – 2 (2,500) – 12,000 S 0 = --------------
- = -------------------- = 3,2
P max 9 000
= 0,006 mm
Fréquences caractéristiques des défauts de fonctionnement des Le facteur de sécurité statique S 0 est supérieur à 3, ce qui convient
roulements axiaux : pour cette application.
— défaut de l’élément roulant :
Ea + Eb
ϕ ea = ------------------- N 5.2 Exemple 2
2D we

— défaut sur piste de butée : On prévoit de monter une cage à aiguilles sous un pignon de
réducteur. L’alésage du pignon et la portée de l’arbre sont cémentés
N
ϕ p = 2 × ----------- et trempés pour une dureté superficielle de 58 à 64 HRC. La charge
120 radiale et la vitesse correspondante sont variables par paliers
■ Calcul du jeu circonférentiel (§ 1.1) : suivant les fractions de temps d’utilisation indiquées dans le tableau
ci-dessous. La durée requise est de 10 000 h.

 1,247
J c max = ( 6 + 1,247 ) 2 π – 2 × 18 arcsin --------------------------
1,247 + 6  
Quelles seront les charges de base statique et dynamique de la
cage ? Quelle sera la profondeur de traitement thermique de
l’arbre ? (0)
= 0,418 mm

 1,25
J c min = ( 5,996 + 1,25 ) 2 π – 2 × 18 arcsin -----------------------------------
5,996 + 1,25   Période de temps m i 1,5 % 2,5 % 20 % 76 %
= 0,302 mm
Effort P i 32 000 21 000 12 000 5 000
Le jeu circonférentiel est dans les limites admissibles. Fréquence de rotation N i 200 320 540 1 100
■ Calcul de la charge de base dynamique (§ 2.2) :
■ Calcul de la vitesse et de l’effort équivalent (§ 2.7.2) :
C r = 1,1 × 88,72 [1 × 17,7 cos (0)]7/9 × 183/4 × 2,529/27
= 21 300 N 0,015 ⋅ 200 ⋅ ( 32 000 ) 10/3 + … + 0,76 ⋅ 1 100 ⋅ ( 5 000 ) 10/3 3/10
P éq = -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
( 0,015 ⋅ 200 ) + … + ( 0,76 ⋅ 1 100 )
2,5 cos ( 0 )
C 0r = 44 1 – ------------------------------- × 1 × 18 × 17,7 × 2,5 cos ( 0 ) = 8 340 N
12 + 2,5
= 29 000 N Cette charge est multipliée par un facteur de surcharge de 1,1
(§ 2.7.1.2) d’où :
■ Calcul de la durée de vie en heures par pondération (§ 2.7.1.1) :
Péq = 1,1 × 8 340 = 9 170 N

 
C 10/ 3
10 6 Néq = (0,015 × 200) + ... + (0,76 × 1 100)
( L10h ) i = ------r- --------------- et
Pi 60N i
= 955 min–1
avec i indice de vitesse, ■ Calcul de la charge dynamique de base nécessaire : d’après la
et : formule générale de durée de vie (§ 2.7.1.1) :
–1

 ∑ ----------------
L10h 
mi 10/3 L10h × 60 × N éq
 ----------
P 
L10h = - Cr
- = --------------------------------------------
-
i éq 10 6
10/3

 ----------
P 
10 000 × 60 × 955
d’où : C r
- - = 573
= ------------------------------------------------
 
10/3
21 300 10 6 10 6
( L10h ) 1 = -------------------- ----------------------------- ≈ 100 h éq
9 000 60 × 3 000

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d’où :
C r = (573)3/10 × Péq Notations et Symboles
= 6,721 × 9 180 = 61 700 N
Symbole Unité Définition
Pour avoir un bon fonctionnement, il faut une charge dynamique
de base supérieure à 61 700 N.
C N charge dynamique de base
■ Calcul de la charge statique de base : pour ce type d’applications, C0 N charge statique de base
il faut un coefficient de sécurité statique S 0 supérieur à 3 (§ 2.3) : Ca N charge axiale dynamique de base
C 0r = S 0 Pmax C0a N charge axiale statique de base
Cr N charge radiale dynamique de base
C 0r = 3 × 32 000 = 96 000 N
C0r N charge radiale statique de base
■ Profondeur de traitement de l’arbre : la profondeur de la couche De mm diamètre extérieur du roulement
traitée dont la dureté HV est de 550, est fonction de la charge statique Di mm diamètre intérieur du roulement
de base et de l’effort maximal (§ 4.2). La figure 24 nous donne
Dm mm diamètre moyen du roulement
0,45 mm pour C 0r = 100 000 N et un effort maximal de 32 000 N.
Dwe mm diamètre de l’élément roulant
E mm diamètre du chemin extérieur
de roulement
5.3 Exemple 3 Ea mm chemin extérieur de roulement
d’une butée
Eb mm chemin intérieur de roulement
Quelle est la durée de vie probable d’un roulement à aiguilles à d’une butée
cage dont les caractéristiques sont les suivantes :
Ew mm diamètre du cercle circonscrit
F w = 30 mm aux aiguilles
D e = 40 mm
F mm diamètre du chemin intérieur
D m = 35 mm de roulement
C 0r = 44 500 N
C r = 28 000 N F (t ) , F i N charge en fonction du temps
Fw mm diamètre du cercle inscrit aux aiguilles
Ce roulement supporte une charge radiale de 4 400 N à une vitesse
de 10 000 min–1. La température de fonctionnement est de 70 oC, L10 min–1 durée de vie nominale
la lubrification est faite par une huile dont la viscosité cinématique L10h h durée de vie nominale
est de 80 cSt à la température de fonctionnement. Le roulement est Lna min–1 durée de vie corrigée
sans bague intérieure et roule sur un arbre dont l’état de surface L we mm longueur utile d’un élément roulant
est de Ra = 0,35  m.
M N · mm moment de frottement
■ Calcul du coefficient a 3 (§ 3.2) : Ms N · mm moment de frottement simplifié
h = 8,48 × 10–7 × 35 × (80 × 10 000)0,74 M0 N · mm moment de frottement à vide
= 0,700 µm M1 N · mm moment de frottement sous charge
N min–1 fréquence de rotation
L’état de surface d’un élément roulant étant égal à Ra = 0,2 µm,
la rugosité équivalente σ est égale à : N (t ), N i min–1 vitesse de rotation en fonction du temps
N0 nombre nombre d’oscillations
σ = [(0,35)2 + (0,2)2]1/2 = 0,4 Néq min–1 vitesse de rotation équivalente
h 0,7 P N effort ou charge
λ = ----- = ---------- = 1,75
σ 0,4 Péq N effort équivalent
Pri N effort sur un élément roulant
Suivant la figure 22 pour λ = 1,75, on obtient a 3 ≈ 2.
Prm N effort sur l’élément roulant le plus chargé
■ Calcul de la durée de vie L10h (§ 2.7.1) : Rd m rayon d’un élément roulant
10/3 Rm m rayon moyen d’une butée
  × ------------------
C 10 6
L10h = a 1 a 2 a 3 ----- - S0 nombre coefficient de sécurité statique
P 60 × N
T s période
L10h = 1 × 1 × 2,3  -------------------- 
10/3 6
28 000 10
× --------------------------------- = 1 830 h Z nombre nombre d’éléments roulants par rangée
4 400 60 × 10 000
a1 nombre facteur de fiabilité
Pour une fiabilité de 95 %, a 1 = 0,62 et la durée de vie réelle est de : a2 nombre facteur matière
a3 nombre facteur de conditions de fonctionnement
 
10/3
28 000 10 6
L5ah = 0,62 × 1 × 2,3 -------------------- × --------------------------------- = 1 135 h bm nombre facteur de fabrication
4 400 60 × 10 000

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Notations et Symboles

Symbole Unité Définition

f nombre coefficient de roulement


f0 nombre coefficient de frottement à vide
f1 nombre coefficient de frottement sous charge
fc nombre coefficient dépendant du type de
roulement
h µm épaisseur de film d’huile
i nombre nombre de rangées d’éléments roulants
k nombre facteur de surcharge
mi nombre période de temps (taux d’utilisation)
t s temps
α radian angle nominal de contact
β degré amplitude d’oscillations
δ xi µm déformation totale
ϕ ci Hz fréquence du chemin intérieur de
roulement
ϕ ce Hz fréquence du chemin extérieur de
roulement
ϕ ea Hz fréquence d’élément roulant axial
ϕ er Hz fréquence d’élément roulant radial
ϕp Hz fréquence de piste de butée
ϕt Hz fréquence du train fondamental
ν cSt viscosité cinématique à la température
de fonctionnement (1 cSt = 10–2 m2/s)
σ µm rugosité équivalente à la température
de fonctionnement
λ nombre coefficient d’épaisseur de film d’huile

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P
O
U
Roulements à aiguilles R

E
par Dragan MILOVANOVIC N
Chargé d’Applications Produits à la société Nadella, filiale de SNR et Torrington

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Roulements radiaux. Tolérances. E 22-335 492 620/III 6-82 Wälzlager. Toleranzen für Axiallager.
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Roulements. Jeu interne radial. NF ISO 5753 5753 620/VI 6-82 Wälzlager. Metrische Lagerreinen. Grenzmaße für
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Roulements. Dimensions limites E 22-301 582 DIN 51350/I 1-77 Prüfung von Schmierstoffen. Prüfung im Shell-
des arrondis. (1-83) (1979) Vierkugel-Apparat, Allgemeine Arbeitsgrundlagen.
Roulements à aiguilles. Cages à aiguilles E 22-373 3030 51350/II 1-77 Prüfung von Schmierstoffen. Prüfung im Shell-
radiales. Dimensions d’encombrement (2-74) (1974)
Vierkugel-Apparat. Bestimmung der Schweißkraft von
8 - 1993

et tolérances.
flüssigen Schmierstoffen.
Roulements à aiguilles. Cages à aiguilles E 22-374 3031
axiales et plaques de butée. Dimensions (9-84) (1979) 51350/III 6-77 Prüfung von Schmierstoffen. Prüfung im Shell-
et tolérances. Vierkugel-Apparat. Bestimmung von Verschleißkenn-
werten flüssiger Schmierstoffe.

Roulements. Aiguilles.  Dimensions
E 22- 383 (2-74) 3096 (1974) 51350/IV 1-84 Prüfung von Schmierstoffen. Prüfung im Shell-
Tolérances E 22- 384 (1-83) 6193 (1980) Vierkugel-Apparat. Bestimmung der Schweißkraft von

Doc. B 5 380

konsistenten Schmierstoffen.
Roulements à aiguilles. Galets de came. 6278 (1980) 51350/V 1-84 Prüfung von Schmierstoffen. Prüfung im Shell-
Vierkugel-Apparat. Bestimmung von Verschleißkenn-
werten für konsistente Schmierstoffe.

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est strictement interdite. − © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique Doc. B 5 380 − 1
P ROULEMENTS À AIGUILLES ______________________________________________________________________________________________________________
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U 51350/VI 10-91 Prüfung von Schmierstoffen. Prüfung im Shell- D 1264 1987 Test method for water washout characteristics of lubricating

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von polymerhaltigen Schmierölen.
D 1743 1987
greases.
Test method for corrosion preventive properties of lubricating
DIN 51807/I 4-79 Prüfung von Schmierstoffen. Prüfung des Verhaltens greases.
von Schmierfetten gegenüber Wasser. Statische
D 2509 1986 Method for measurement of extreme pressure properties of
Prüfung.
lubricating grease (Timken method).

E 51807/II 3-90 Prüfung von Schmierstoffen. Prüfung im Shell-


Vierkugel-Apparat. Dynamische Prüfung.
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resins during cure.
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N D 217 1988 Test method for cone penetration of lubrification grease.
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S
A
V
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I
R

P
L
U
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