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Titre du projet : Centrale Hydroélectrique Chutes de l'Impératrice Eugénie (CDI), Fougamou, Province de
Ngounié et Centrale Hydroélectrique Chutes FE2, Rivière Okano, Province de Woleu-Ntem.
Pays : Gabon
La Société SEDEP a signé un contrat de concession avec la CODER pour réaliser la conception et la
construction des centrales hydroélectriques, et assurer une assistance à l’exploitation.
La conception et le montage de lignes de transmission à haute tension depuis les deux centrales
hydroélectriques afin de contribuer à la création d'un réseau national forment un contrat distinct avec le
Gouvernement. Les lignes de transmission électrique sont traitées par une autre étude d’impact environnemental
et social.
Les Chutes FE2, sur la rivière Okano, se trouvent au sud-est de Mitzic, dans la région de Woleu-Ntem au Nord-
Est du Gabon. Le projet comprend la construction d’une centrale hydroélectrique de 36 MW au fil de l'eau. La
conception et le montage de lignes de transmission à haute tension depuis les deux centrales hydroélectriques
(FE2 et CDI), afin de contribuer à la création d'un réseau national, forment un contrat distinct avec le
Gouvernement. Ces lignes de transmission sont traitées par une autre étude d’impact environnemental et social.
Le site est accessible par la route Mitzic-NDjolé sur une distance de 12 km, puis par un chemin forestier de
latérite en bon état de 27 km qui se termine au droit du site au niveau de la future centrale hydroélectrique. Un
camp d'exploitation forestière, une scierie et un aérodrome se situant à environ 12 km en amont, à Saint-
Germain.
Au nord-est de la zone d’étude, le relief correspond à une extension méridionale de la surface d’érosion du Nord
Gabon. Sur tout le reste de la zone, le relief est jeune, conçu par l’érosion du cours moyen aval de l'Ogooué et
de ses affluents. L'altitude moyenne passe progressivement de 500 à 300 m depuis le nord jusqu'à la vallée de
l'Ogooué. Des rivières à pente forte coulent dans des vallées souvent très encaissées comme celle de la rivière
Lalara, empruntée par la route de Mitzic.
Au niveau de la zone de projet, le côté ouest des chutes présentent un relief caractérisé par des collines (500 à
1000 m d’altitude moyenne) tandis que le côté est relativement moins élevé (0 à 300 m d’altitude). Le site est
localisé sur des terrains appartenant au précambrien inférieur, composé de migmatites et de granites.
Dans la zone d’aménagement, le socle archéen est granito-gneissique, composé de vieux gneiss indifférenciés.
Les sols jaunes tropicaux du site sont typiquement ferralitiques et de grande épaisseur. Les sols ont une fertilité
faible. La contrainte « pente » est localement un handicap pour l’agriculture paysanne, mais surtout pour
l’agriculture moderne en diminuant et dispersant le pourcentage de surfaces utilisables. L’agriculture de
subsistance est l’activité principale dans tous les villages de la zone d’étude, ainsi que l’exploitation forestière
(FOREEX).
La zone de projet se trouve dans le paysage écologique de Dja-Odzala-Minkébé (Tridom), identifié par le
Partenariat des Forêt du Bassin du Congo (PFBC), sous l’égide de la COMIFAC (Commission des Forêts
d’Afrique Centrale), sujet à l’accord de collaboration intergouvernemental COMIFAC Tridom signé en 2005.
Ce paysage comprend notamment les concessions forestières périphériques aux zones protégées. Sa majeure
partie possède déjà un statut lié à l’affectation principale des terres (concession d’exploitation forestière, aire
protégée et zone gérée par la collectivité). Presque 70 % du Tridom sera utilisé, pour la production de bois
d’œuvre et la grande majorité de la superficie sera située dans des concessions forestières. La santé écologique
du Tridom dépend essentiellement de ces forêts en concession, et l’exploitation forestière a un rôle socio-
économique important à jouer dans les régions rurales isolées et souvent appauvries.
Le climat est de type équatorial humide, avec des températures moyennes mensuelles de 23 à 28°C. L’humidité
relative est généralement supérieure à 80%, et la pluviométrie annuelle varie entre 1680 mm à Mitzic et 1770
mm à Bitam, avec deux saisons humides, entre septembre et-décembre, et entre mars et mai.
Le projet prévoit la construction d’une centrale hydroélectrique de 36 MW au niveau des Chutes de FE2, la
totalité des installations se trouvant sur la rive droite de la rivière Okano. La centrale hydroélectrique étant au fil
de l'eau, aucune retenue d'eau artificielle ni bassin formé par un barrage n'est nécessaire. Un seuil sera
cependant aménagé sur la rivière, équipé d’un déversoir, afin de réguler le niveau des eaux envoyées vers
l'installation. Le niveau des eaux retenues restera dans la limite maximale d’inondation de la rivière.
Le site des chutes de FE2 convient particulièrement pour un aménagement au fil de l'eau en raison de la fiabilité
du régime hydrologique tout au long de l'année, le différentiel de hauteur de 90 mètres réparti sur deux séries de
cascades/rapides, et une topographie qui facilitera la construction du canal d’amenée d'eau, du déversoir et de la
centrale. Son emplacement éloigné et l'absence de toute occupation humaine du terrain est susceptible d’éviter
tout déplacement de population soit au niveau du site, soit dans les agglomérations les plus proches (telles que
le campement d'exploitation forestière FOREEX à Saint-Germain).
Une zone de captage comprenant un seuil Creager libre, un clapet déversant à manœuvre par vérin
hydraulique (implanté en rive droite), et une prise d’eau latérale permettant la dérivation de 54 m³/s
sous une charge de 3 m. Cette prise est équipée d’une grille et d’un dégrilleur hydraulique.
Un canal dégraveur à deux compartiments, et chambre de mise en charge. Le canal dégraveur est
équipé de deux vidanges permettant une chasse hydraulique des matériaux sédimentés dans chaque
compartiment. La chambre de mise en charge permet de maintenir une hauteur d’eau sur l’entonnement
de la conduite d’amenée suffisante pour éviter l’entrée d’air dans la conduite susceptible de créer des
écoulements pulsés.
Une conduite d’amenée en acier soudée d’épaisseur 20 mm et d’une longueur totale de 2 000 m,
permettant le transit de 54 m³/s à pleine charge sous pressions de 5 bars. Elle est implantée en ligne
droite entre la chambre de mise en charge et le bassin de régulation.
Un bassin de régulation en béton armé, servant à la régulation des débits turbinés au niveau de la
centrale hydroélectrique, mais également de bassin d’amortissement du coup de bélier résultant de
l’arrêt brusque des groupes hydroélectriques.
Trois conduites forcées rejoignant le bassin de régulation à chaque groupe hydroélectrique en ligne
droite. La pose est semi-enterrée en amont puis sur massifs béton dans la partie la plus pentue en aval
du tracé. Le débit est de 18 m³/s par conduite, sous pression de 10 bars.
La construction d’une centrale hydroélectrique, avec trois groupes hydroélectriques Francis axe
vertical de 12 MW unitaires, et tous les équipements nécessaires (turbines, alternateurs, cellules,
contrôle commande, transformateurs, matériel de manutention, auxiliaires). Le site de la centrale
Figure 1: Localisation du site de la station hydroélectrique proposée au niveau des chutes de FE2 sur la
rivière Okano
Tous les terrains nécessaires au projet pour les voies d’accès, les activités de construction et le fonctionnement
des installations appartiennent au Gouvernement et sont mis à la disposition de CODER par un contrat de
concessions. L’Etat Gabonais a fourni une autorisation provisoire d’utilisation du site à la CODER. La
Déclaration d’Utilité Publique pour les 2 sites a été délivrée à CODER en décembre 2011.
Le contrat du Gouvernement avec CODER stipule un échéancier de 30 mois pour la réalisation des ouvrages.
Les travaux finiront en décembre 2012 (débroussage, essais géotechniques, terrassements, construction turbines,
génie civil, fabrication conduites, montage équipements). Les exploitants seront formés en septembre 2012 et
mars 2013, et les essais provisoires auront lieu entre décembre 2012 et mars 2013. La centrale sera mise en
service en mars-avril 2013.
Une fois en service, l'installation FE2 fonctionnera 24 heures par jour, 7 jours par semaine et 52 semaines par
année, sous réserve des fermetures temporaires pour les travaux d'entretien indispensables.
La zone d’étude du projet est située dans le département de l’Okano, dans la province du Woleu Ntem, une
province avec une densité de population relativement faible. Le canton rural de Lalara compte 2 118 habitants,
et la zone d’étude compte 600 villageois (2003). Les Fangs représentent la majeure partie de la population
provinciale. Le village de Lalara2, de création récente, est multi ethnique, avec des fang, les kota et les sakés.
La base-vie FOREEX à St Germain compte non seulement les ethnies précédemment citées, mais également
une population provenant des autres provinces du Gabon, et des immigrés venus des différents pays d’Afrique
et d’autres continents.
Dans la zone de projet, à l’image des régions rurales, les populations sont souvent démunies, et vivent de
l’agriculture de subsistance. Les exploitations agricoles identifiées dans le département d’Okano comprennent
les nouvelles plantations, très bien entretenues et qui assurent l’essentiel de la production, et les vieilles
plantations (jachères) servant de compléments de production pour les produits destinés à l’autoconsommation.
La chasse semble assez peu pratiquée dans la zone d’étude. Cela est certainement dû à la politique
d’interdiction de chasse de FOREEX.
La pêche dans la zone d’étude s’effectue dans les principaux cours d’eau (Lalara, Okano) mais ne constitue pas
une activité majeure des populations. Les produits de pêche sont vendus dans le village en cas de surplus.
L’objectif principal de la pêche dans le canton est l’autoconsommation.
Les zones de cueillette sont surtout situées aux alentours des plantations et dans le massif forestier environnant.
Les produits de la cueillette sont essentiellement destinés à l’autoconsommation.
Il n’y a pratiquement pas de production d‘articles artisanaux, à l’exception de paniers qui sont confectionnés
pour les villageois.
Le secteur secondaire est représenté ici par l’activité de la société FOREEX, et le secteur tertiaire est absent de
la zone d’étude - il se concentre dans la commune de Mitzic.
Les pathologies les plus récurrentes sont le paludisme, la gastroentérite fébrile, les infections pulmonaires, les
bactéries, les virus, les mycoplasmes, les organismes opportunistes, et les traumatismes divers.
L’impact est fortement positif et s’étendra sur toute la durée des travaux de construction et concernera toute la
zone allant au-delà des limites de Mitzic et Lalara. La réversibilité dépendra du nombre de personnes dont
l’embauche est maintenue pendant la phase d’exploitation qui nécessitera majoritairement une main-d’oeuvre
qualifiée. Les possibilités d’emploi diminueront par conséquent à la fin de la construction de l’ouvrage et des
infrastructures associées.
La mise en place d’une politique d’embauche favorable aux populations locales ainsi que la pérennisation, dans
la mesure du possible, de ces emplois, seraient un atout important pour le dynamisme de la région, mais aussi
pour la politique de réduction de la pauvreté.
Généralement les chantiers de construction ne bénéficient pas de manière égale aux femmes qu’aux hommes.
Le recrutement des travailleurs locaux devra se faire de manière identique pour les hommes et les femmes. Il
faudra s’assurer du respect des exigences du Code Gabonais du Travail et des préteurs relatives à la main
Accès aux ressources : l’ouverture des pistes pour les travaux et le fonctionnement de l’usine facilitera une
plus grande capacité de déplacement des populations locales et donc une plus grande accessibilité aux
ressources naturelles. L’agriculture étant l’activité principale des populations, l’ouverture des pistes est
susceptible de conduire à l’occupation de nouvelles parcelles cultivables par les villageois.
Accès à l’énergie : Le projet vise le développement de l’électrification dans la région du Woleu Ntem avec une
interconnexion au réseau électrique de Libreville, ce qui aura un impact très positif sur la qualité de vie des
populations.
Les principales sources d’altération de la qualité de l’air (gaz d’échappement, poussières, génération de bruit et
de vibration) seront la présence des engins, la circulation des véhicules, et l’opération d’équipements de la base
vie temporaire. Les autres sources en sont la décomposition des arbres et débris végétaux non évacués, et la
présence de certains équipements de la base vie temporaire. L’impact sera temporaire et étendu au-delà de la
zone de projet.
L’installation émettra des niveaux négligeables de gaz à effet de serre en phase de fonctionnement. La pollution
de l’air directement attribuable à l’usine en phase d’exploitation sera négligeable, comparativement aux
méthodes thermiques de production d’électricité. Pendant les activités de routine et les opérations de
maintenance sur site, les moteurs thermiques des engins et des véhicules dégageront dans l’air ambiant, des gaz
d’échappement et des poussières, mais de manière non significative.
Emissions de poussières
Les principales sources de production de poussière sont la création du tronçon d’accès au site depuis la piste
forestière existante ainsi que des pistes internes de circulation, le terrassement des aires d’aménagement, et la
mobilisation des terres excavées.
La circulation sur les pistes sera négligeable en période d’exploitation ; elle se fera de manière occasionnelle
pour les opérations de maintenance ou de dépannage.
Les principales sources d’impact sur l’hydrographie de la zone ainsi que sur la qualité des eaux superficielles
sont l’enlèvement du couvert végétal et le terrassement, la construction des équipements de l’ouvrage
hydroélectrique, mobilisation de terres de déblai ou de remblai, et la construction de pistes de service. Les
déchets générés par toutes ces activités, y inclus le démantèlement de l’usine et des aménagements, sont
susceptibles de polluer l’eau (les eaux superficielles, ou l’Okano) par voie directe ou indirectement par des
effets de lixiviation et ruissellement des eaux. Les impacts pourraient être physiques (perturbation des
écoulements, augmentation des matières en suspension pendant les étapes de déforestation et de terrassement)
ou chimiques (déversement de produits chimiques, déchets etc.).
Augmentation de la turbidité
L’érosion naturelle, provoquée par le ruissellement des eaux de pluie sur les sols, sera accentuée par les
opérations ayant pour conséquence une déstabilisation des sols, l’enlèvement du couvert végétal, et les
opérations de mobilisation des terres, déstructurant les sols. Les zones concernées par ces travaux subiront une
plus forte érosion, conduisant à une augmentation de la turbidité des eaux en aval, par le transfert de particules
de terre charriées par les eaux de ruissellement.
L’augmentation de la turbidité des eaux superficielles est un impact qui s’étendra sur toute la durée du projet.
L’intensité de cet apport en matières en suspension (MES) est jugée importante, même si l’Okano se mélange
rapidement avec Lalara avant de se jeter dans l’Ogooué. L’entendue de l’impact est considérée comme
important.
Ces pollutions pourraient altérer la qualité physico-chimique ou bactériologique, affectant la vie aquatique et les
usagers du fleuve en cas de consommation de l’eau de la rivière ou de poisson contaminé. Le risque de
pollution des eaux de surface est présent tout le long du projet. L’impact sera d’une significativité modérée à
importante, et d’une d’intensité forte et nécessitera une prise de mesures.
Lors de la phase d’exploitation, la pollution des eaux superficielles pourra être provoquée par d’éventuels
accidents des camions ou au niveau du stockage/distribution des hydrocarbures, par le dysfonctionnement des
fossés de drainage/bassin de rétention etc., par la mauvaise gestion des déchets et la gestion inadaptée des eaux
usées.
Hydrographie
Pendant la phase travaux, un batardeau temporaire sera érigé sur l’Okano à l’endroit où le fleuve se divise en
deux bras. Le but est de détourner les eaux sur la rive gauche, permettant ainsi de réaliser à sec les travaux de
fondation. Ce détournement des eaux va se traduire par une modification temporaire des débits avec risque
d’inondation / assèchement et perturbation de l’écosystème aquatique. Il est probable qu’une partie des
éléments fins seront emportés vers le fleuve, détériorant la qualité des eaux (notamment par l’augmentation des
MES).
Eaux souterraines
Pollution des eaux souterraines
Les travaux de construction, en raison de la modification de drainage hydrographique, sont susceptibles
d’influencer le niveau de la nappe. L’impact pendant les travaux de forage sera d’intensité importante en liaison
directe avec la méthode de travail. Du faut de la communication entre les nappes et les eaux superficielles, ainsi
que la proximité de l’Okano avec la localisation du forage, l’étendue de l’impact en sera que plus grande. Lors
de la phase de travaux et de réhabilitation, les principales sources d’impact sur la qualité des eaux souterraines
sont les pollutions générées par d’éventuels accidents, par voie indirecte via les eaux superficielles polluées ou
par infiltration des contaminants.
Durant la phase d’exploitation, le niveau de la nappe sera influencé par la quantité d’eau soutirée au niveau de
la base vie. Un stockage de 500 m3 sera aménagé pour répondre aux besoins en eau sur le site.
Activités de pêche
L’absence de villages dans la zone de projet implique une pression faible sur les activités de pêche.
L’implantation des travailleurs tout au long du développement du projet est susceptible d’induire une
augmentation de la demande en poisson, et donc une intensification de l’activité de pêche par ou pour les
employeurs. Les travailleurs sur site et leurs familles seront sensibilisés sur la préservation et la protection des
ressources aquatiques.
Sols
Les sols de la zone d’étude sont qualifiés de sols ferralitiques de grande épaisseur, reposant sur des granito-
gneiss. Les échantillons ont été prélevés sur 5 stations. Les analyses montrent que le sol dans la zone d’étude est
composé majoritairement de silice, d’alumine et de fer, principalement riches en calcium. Les pentes aux abords
des chutes favorisant le phénomène de lessivage des sols. Les hydrocarbures, bien qu’inférieur au seuil
recommandé, ont été identifiés dans les échantillons prélevés à proximité de Saint Germain, zone relativement
anthropisée.
Durant la phase de travaux et de réhabilitation, les impacts potentiels concernent l’érosion et la stabilité des
terrains, et la modification de la qualité des sols en cas de déversement accidentel.
Flore
Sur le site ont été rencontrés les grands types de végétation suivants : les rives de l’Okano et forêts inondables
(de type varzéa, caractérisée par le genre Uapaca); les forêts marécageuses (localisées dans les affluents de
l’Okano ; 2,7% des parcelles inventoriées), les forêts à marantacées (25%), et les forêts claires de terre ferme
(66,7%), présents sur la majorité de la zone prospectée. Il est peu probable que la zone présente un type de
végétation particulièrement remarquable.
Patrimoine culturel
L’enquête n’a pas identifié de vestiges d’intérêt archéologique dans la zone. Il n'y a pas de zones ou
constructions du patrimoine culturel légalement protégées sur le site et dans les environs.
L’histoire autour des chutes de FE2 semble peu connue des habitants de la zone d’étude. Cependant, lors des
réunions publiques dans les villages, pendant l’enquête socio-économique, les populations locales ont souligné
le besoin de respecter le rituel avant le début des travaux sur le site.
Après consultation avec les chefs religieux et communautaires, le rituel sera effectué avant le début des travaux
de construction. Le long du projet, la consultation sera entreprise afin de recueillir les avis et de maintenir un
contact avec la zone des chutes, et la liaison communautaire sera effectuée concernant la gestion de l’accès.
Santé publique
Les pathologies les plus récurrentes dans la zone du projet sont le paludisme, la gastroentérite fébrile, les
infections pulmonaires, les bactéries, les virus, les mycoplasmes, les organismes opportunistes, et les
traumatismes divers.
Les principales sources d’impact liés à l’aménagement des Chutes FE2 susceptibles de porter atteinte à la santé
humaine sont l’afflux des populations sur le site (VIH, autres infections sexuellement transmissibles, maladies
hydriques et parasitaires, pathologies nouvelles), la présence d’eau stagnante (paludisme et la filariose), les
émissions de poussières ou de gaz; l’augmentation de la turbidité des eaux, la pollution des eaux de surface et
eaux souterraines, et la génération de bruit par les véhicules.
La pollution des sols, des eaux superficielles et des nappes phréatiques par des contaminants chimiques pourra
induire des effets directs sur la santé en cas d’ingestion, de contact ou de consommation de produits contaminés.
Les poussières volatilisées lors de la circulation des engins motorisés sont susceptibles d’être inhalées et
provoquer une atteinte du système respiratoire
Accidents liés au trafic : L’entrée du site est à environ 25 km au sud-est de Mitzic, ville d’importance
L’approvisionnement du chantier depuis Libreville se fera essentiellement par la voie publique. La piste
forestière menant au site des chutes de FE2 à partir de la route nationale est également fréquentée par les
véhicules de FOREEX, ce dernier en est le propriétaire. L’intensification du trafic va entrainer une
augmentation du risque d’accident de circulation. Pendant la phase de chantier il y aura un accroissement du
trafic, spécifiquement des camions d’approvisionnement et les mouvements d’engins pendant les activités de
terrassement. Cette intensification du trafic va se manifester par une augmentation des risques de collision entre
véhicules et d’accidents impliquant les piétons (travailleurs, populations villageoises) et le personnel FOREEX.
Le risque est d’intensité très forte associé à des conséquences graves, l’impact est permanent, il subsiste tout au
long de la phase de travaux
Durant la phase d’exploitation, l’ouvrage va entrainer une augmentation de la population dans la zone de projet,
ce qui va localement entrainer une élévation du trafic. Toutefois le risque d’accident de circulation sera
considéré comme négligeable, à des périodes qui se limitent aux opérations de routine et/ou de maintenance de
l’ouvrage.
Accidents liés au risque de noyade : L’absence réelle de retenue d’eau limite le risque de noyade souvent
attribuable à une montée soudaine des eaux pendant les opérations de vidange des réservoirs. Il faudra toutefois
installer un périmètre de sécurité afin de limiter l’accessibilité des populations au lieu du site aux personnes
autorisées. Le personnel et les populations seront sensibilisés sur les risques de montée brutale des eaux. Les
responsables de l’usine veilleront à maintenir les installations en parfait état de fonctionnement.
Accidents liés au risque d’électrocution : Le risque d’électrocution est considéré comme négligeable, les
accès aux activités de contrôle et de maintenance électriques sont réservés aux personnes qualifiées, autorisées
et formées en la matière.
Risque d’incendie / explosion : Le risque d’explosion/incendie est lié à la présence d’équipements électriques.
L’effet de la foudre ou un éventuel problème électrique peut entrainer un démarrage de feu. L’impact est
considéré comme modéré en présence de mesures préventives et correctives adaptées.
Utilisation des explosifs : Il faut noter également le risque d’accident lié à l’utilisation des engins explosifs,
bien que ce soit de manière occasionnelle.
Un Plan de Gestion Environnementale et Sociale (PGES) a été préparé conformément aux exigences de la
législation Gabonaise et de la Banque Africaine de Développement.
Ci-après un récapitulatif des mesures proposées pour atténuer des impacts négatifs du projet :
Les mesures d’atténuation incluent l’entretien régulier des engins et des véhicules, l’optimisation des trajets,
l’arrosage des pistes, des limitations de vitesse, la conservation d’une bande boisée autour des pistes et le
Au plan sanitaire : les mesures d’atténuation vont agir sur l’intensité, la durée mais également la fréquence des
impacts sur la sante, et incluent : un plan de gestion des problèmes de santé ; une présence effective des services
de soins et les premières urgences ; une campagne de sensibilisation et d’information du personnel et de la
population sur les infections sexuellement transmissibles (esp. VIH/SIDA), une campagne de sensibilisation sur
les maladies hydriques (filaire, malaria), distribution et installation des moustiquaires ; l’utilisation (raisonnée)
des substances chimiques pour la lutte contre les maladies hydriques (esp. Paludisme). Les sanitaires seront
aussi fournis en nombre suffisant et de qualité conformément à la réglementation, et toutes les eaux usées et les
déchets industriels seront collectés et traités.
Au plan sécuritaire : Les mesures d’atténuation permettant de diminuer la fréquence de l’impact comprennent
: l’amélioration de l’état des pistes ; la mise en place d’un plan de réhabilitation et d’entretien des routes ; les
limitations de vitesse, une signalisation adéquate; la mise en place un plan d’urgence en cas d’accident qui
contient les mesures de stabilisation et d’évacuation des blessés ; et l’établissement de règles de circulation en
particulier avec la société FOREEX qui utilise en commun certains tronçons de piste. L’impact résiduel après
application des mesures d’atténuation sera négligeable à modéré.
Au plan des accidents liés au risque de noyade : Il faudra toutefois installer un périmètre de sécurité afin de
limiter l’accessibilité des populations au lieu du site aux personnes autorisées. Le personnel et les populations
seront sensibilisés sur les risques potentiels de montée brutale des eaux. Les responsables de l’usine veilleront à
maintenir les installations en parfait état de fonctionnement.
Utilisation des explosifs : l’emploi de personnel qualifié et les méthodes de tirs employées devront permettre
de réduire ce risque.
Programme de suivi
Un programme de suivi a été arrêté pour les phases de construction et d’exploitation du projet :
Suivi en phase de construction :
- contrôle de la santé et la sécurité sur les lieux de travail ;
- mise en place d’une procédure de découverte fortuite du patrimoine culturel et archéologique
- suivi de la conformité de la coupe et le déblaiement des arbres sur toutes les zones de déforestation du
site aux bonnes pratiques de conservation des forêts ; le respect de l’interdiction des feux de forêt, etc.
- surveillance régulière de la faune sauvage dans la zone du projet et tenir à jour un Registre des incidents
- conduite des études aquatiques spécifiques pour déterminer l'impact du projet sur les poissons et autres
espèces aquatiques pendant la construction et tout au long de l'exploitation du projet
- Surveillance de la qualité de l’air
- Suivi de la qualité des eaux :
Suivi de la qualité de l’Eau de surface (pH, O2 dissous, température, conductivité (EC),
MES (TSS), turbidité, minéralisation (TDS), Ca, Mg, Na, K, Cl, ammoniaque, sulfates,
phosphates, métaux lourds, et hydrocarbures).
- Surveillance des paramètres hydrologiques : Dans le cadre du processus de surveillance, des stations de
surveillance des paramètres hydrologiques seront installées sur la rivière Okano pour mesurer les
volumes d'entrée d'eau en amont et de sortie d'eau en aval de la centrale, etc., conjointement avec les
données de qualité de l'eau. Le matériel approprié, tel que règle graduée de niveau, etc., sera installé
pour enregistrer en permanence le niveau d'eau au niveau des déversoirs / de l'entrée d'eau si nécessaire
pour réguler l'entrée d'eau du projet. Les paramètres de suivi incluront : Température (°C) ; oxygène
dissous (mg/l) ; pH ; conductivité (μS/cm); turbidité (NTU (Nephelometric Turbidity Unit)) ;
stratification et débit (m/s).
- Suivi de la qualité des eaux : température, oxygène dissous, DBO, pH, conductivité et matières en
suspension
- Suivi de l’écologie aquatique et fluviale : Ce programme a pour but de documenter la manière dont la
communauté aquatique réagit à l'exploitation du projet CDI. Une inspection périodique de la qualité de
l'eau et des habitats fluviaux aura lieu et s'accompagnera du prélèvement annuel d'échantillons de
microflore/faune, de végétaux aquatiques (y compris en cas d'accumulation d'espèces allogènes
envahissantes) et des organismes benthiques en amont et en aval du projet.
Par ailleurs, une étude spécifique de suivi des écosystèmes aquatiques pendant les phases de travaux et
d’exploitation et ce, afin de quantifier les impacts possibles sur la population des poissons et des crustacés (dont
les crevettes). Laquelle campagne de suivi démarrera avec les travaux et proposera toute mesure corrective
nécessaire.
CODER mettra en place un système de sanctions pour les infractions aux bonnes règles de conduite
environnementale et sociale décrites dans le PGES. Ce système comprendra 3 niveaux de sanctions :
avertissement, pénalité et renvoie définitif de la personne ou de l’entreprise, et prévoira plusieurs niveaux de
pénalité en cas de récidives. Les amendes seront déduites directement des situations de travaux.
Initiatives complémentaires
Initiatives complémentaires
1% du budget des travaux est dédié à l’établissement de mesures s’inscrivant dans la vision de
développement durable de la CODER, et dont l’objectif principal est de fournir aux populations
locales une assistance sur le plan de l’éducation, de la santé, et du développement économique :
- La CODER envisage de répondre au mieux, et dans la limite de ses moyens financiers,
opérationnels, technologiques et humains, aux doléances exprimées par les populations locales,
et d’équilibrer ses initiatives sur l’ensemble des villages et quartiers répertoriés à proximité du
site,
- programme de santé pour objectif de faciliter l’accès à l’information médicale et aux soins
pour tous, et en particulier les femmes et les enfants,
La mise en œuvre du Plan de Gestion Environnemental et Social sera effectuée par le Responsable
HQSE, sous le contrôle du Directeur de projet, et en collaboration avec les autorités locales et parties
prenantes (Mairie, Responsable des affaires sociales, écoles, ONG locales et internationales, etc.).
En phase d’exploitation, les effectifs seront considérablement réduits sur le site et les mesures du
PGES à mettre en œuvre identifiées seront principalement constituées des activités de suivi et de
surveillance. L’application et le respect des mesures HSE par les employés sous-traitants et de
CODER sur le site, sera la responsabilité :
Ø du Responsable d’exploitation (surveillance) ;
Ø de l’Equipe technique ;
Ø du Responsable HQSE (surveillance) ;
Ø des Autorités locales et investisseurs (surveillance).
L’équipe technique, le responsable d’exploitation, et le Responsable HQSE seront chargés des
activités de surveillance et de suivi. De plus, CODER mandatera des sous-traitants spécialisés pour les
activités d’échantillonnage et d’analyse de l’eau ; ainsi que pour le programme de suivi de la faune
aquatique, de la faune mammalienne, etc.
Par ailleurs, les employés de CODER recevront des formations diverses sur les aspects Hygiène-
Sécurité, Qualité- Environnement et les procédures de traitement des griefs. De plus, des membres de
l’équipe technique recevront une formation aux gestes de premiers secours.
Le Responsable d’exploitation et l’équipe technique sur le site recevront chaque semaine du
Responsable HQSE une thématique HSE qu’ils devront communiquer aux Responsables HSE sous-
traitants lors des Comité HSE. Les bulletins HSE seront communiqués à tout le personnel CODER et
affichés dans des endroits susceptibles d’être vus par tous.
Le Responsable HQSE coordonnera des formations et campagnes de sensibilisation/prévention sur le
site et dans les communautés locales, en collaboration avec les Responsables HSE des sous-traitants,
les autorités locales et parties prenantes (Mairie, Responsable des affaires sociales, écoles, ONG
locales et internationales, consultants, etc.).
L'équipe du projet a demandé l'avis des autorités locales et nationales au cours de la phase de cadrage. La
première réunion de lancement a eu lieu le 7 juin 2010, pour discuter du projet, rechercher les informations
disponibles et obtenir des conseils sur la meilleure approche pour la consultation avec les personnes affectées
par le projet.
Des rencontres ont aussi eu lieu en octobre 2010, entre TEREA et le Maire central de Mitzic, le Vice-Président
de l’assemblée départementale de l’Okano, le Secrétariat général sortant de la préfecture de l’Okano et le
commandant de la brigade de Mitzic, ainsi que les responsables de service de la préfecture, le centre médical de
Mitzic, le dispensaire de St Germain et l’assemblée départementale.
Le bureau d’études TEREA a aussi consulté les ONG Brainforest, Wildlife Conservation Society et le World
Wildlife Fund en janvier 2011. A ce jour, ils n’ont pas fait part de leurs observations.
Après présentation du projet d’enquêtes aux autorités locales pendant le processus de l’EIES, des entretiens
avec les chefs de village et villageois ont été programmés. Ces entretiens ont visé à recueillir les informations
permettant d’identifier les zones utilisées pour les activités villageoises sur le site du projet, les dynamiques
culturelles et traditionnelles et la gestion des conflits.
L’enquête de terrain (volet socio-économique) mené par TEREA s’est déroulée dans six villages du canton de
Lalara : Mindzi, Zomoko, St Germain, Elarmilot, Larara1 et Lalara2.
Dans le cadre de l’enquête de terrain, des réunions publiques ont été tenues dans les villages affectés, entre le 23
septembre et le 1 octobre 2010. Les réunions ont été affichées localement et les invitations aux participants ont
été envoyées en avance. Chaque village enquêté était représenté par un échantillon d’au moins 20 personnes.
Les études environnementales et sociales, qui ont fait l’objet d’une communication formelle le 26 janvier 2011
ont été approuvées par la Direction Générale de l’Environnement et de la Protection de la Nature en date du 25
février 2011.
Le résumé du Plan de Gestion Environnemental et Social du projet est posté sur le site de la Banque Africaine
de Développement 30 jours au moins avant l’approbation du Conseil d’Administration de la BAD.
Dans l’enveloppe globale du projet CDI (environ 80 000 millions FCFA, ou 122 millions d’euros pour la
tranche 1), la CODER prévoit 1% du budget des travaux dédié à l’établissement des mesures environnementales
et sociales identifiées dans le PGES, y compris les initiatives complémentaires. Ce coût sera plus affiné lors de
la finalisation des marchés aux sous-traitants (mesures de mitigation et mesures de suivi). Les études
complémentaires sur la faune aquatique et les activités de surveillance et de suivi seront financés en partie par
les fonds propres de CODER.
Le projet rendra compte de l’état d’avancement de la composante environnementale et sociale du projet via un
rapport de suivi environnemental et social qui sera transmis deux fois par an à la Banque.