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Institut Polytechnique Privé des Sciences Avancées de Sfax Module : Mécanique des Solides

Département de Génie Civil Chapitre 3 : Théorie des déformations

Chapitre 3 : Théorie des déformations

3.1 Introduction

3.2 Description du mouvement, vecteur déplacement

3.3 Transformation des vecteurs : Tenseur gradient

3.4 Tenseur des déformations

3.5 Tenseur des petites déformations

3.5.1 Hypothèses
3.5.2 Tenseur linéarisé des petites déformations
3.5.3 Signification physique des composantes du tenseur
des petites déformations

3.6 Transformation des composantes du tenseur des


déformations

3.7 Déformations principales, Invariants

3.8 Etats de déformations particuliers

3.9 Equations de compatibilité

3.10 Mesure des déformations

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3.1 Introduction
 L’objectif de ce chapitre est de définir la déformation d’un solide
en se basant uniquement sur des aspects géométriques.

 En premier lieu, on commence à donner une description du


mouvement d’un solide de deux différentes manières. Par la
suite on définit le tenseur gradient de transformation ; ce qui va
nous permettre de donner la formulation du tenseur de
déformations.

 En considérant l’hypothèse des petites perturbations, on déduit


alors le tenseur linéarisé des petites déformations

 Enfin, on donne la méthode de mesure expérimentale des


déformations.

3.2 Description du mouvement, vecteur déplacement

On considère un solide à l’état initial non chargé c’est-à-dire non


déformé qui occupe une configuration initiale R0 à l’instant t=0. Lorsque
le solide est soumis à un chargement il se déforme et occupe une
configuration R à l’instant t.

On considère aussi que les configurations du solide initial et


déformé sont définies respectivement dans des systèmes de
coordonnées cartésiennes superposés (X,Y,Z) et (x,y,z). On note alors :

 (X,Y,Z) : les coordonnées d’une particule (point matériel)


 (x,y,z) : les coordonnées d’un point de l’espace (point géométrique)

On considère un point P0 (X,Y,Z) appartenant à la configuration


initiale R0 qui se transforme après déformation en un point P(x,y,z) de la
configuration R.

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R0 R
y, Y P0(X,Y,Z)
u P(x,y,z)

X
x
o
x, X
z, Z
Configurations initiale et déformée d’un solide

Lorsque le solide est sollicité par un chargement il se déforme et


par conséquent ces particules bougent. On peut alors décrire ce
mouvement des particules de deux manières :

 une description matérielle en donnant la position d’une particule


qui était au point (X,Y,Z) à l’instant t=0
x  x  X ,Y , Z 
Description de
y  y  X ,Y , Z  (1)
Lagrange
z  z  X ,Y , Z 

 une description spatiale en exprimant la trace de la particule


d’origine qui occupe maintenant le point (x,y,z) à l’instant t
X  X  x, y , z 
Description Y  Y  x, y , z  (2)
d’Euler Z  Z  x, y , z 

 Comme le milieu est continu (pas de discontinuité, pas de fissure),


les fonctions x,y,z sont continues et différentiables par rapport
aux (X,Y,Z).
 Ceci implique que l’équation (1) peut s’inverser et que les
fonctions X,Y,Z sont aussi continues et différentiables par rapport
aux variables (x,y,z).

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Les composantes du vecteur déplacement U u,v, w du point  


P0(X,Y,Z) au point P(x,y,z) s’expriment comme :
OP  OP0 U
ce qui donne u  x X
v  y Y (3)
w zZ
 Il est important de noter que la description Lagrangienne est
utilisée en mécanique des solides alors que la description
Eulerienne convient mieux aux problèmes de mécaniques des
fluides.

3.3 Transformation des vecteurs : Tenseurs gradients


On considère un élément infinitésimal P0Q0  dX dans la
configuration initiale R0 ayant une longueur dS

Après déformation le point P0(X,Y,Z) se transforme en un point


P(x,y,z) et le point Q0(X+dX,Y+dY,Z+dZ) se transforme en un point
Q(x+dx,y+dy,z+dz).

Dans la configuration déformée R, l’élément infinitésimal devient


PQ  dx de longueur ds

u  du Q
R
R0 Q0
y, Y dx
dX
X  dX
u P
X P0
x
z, Z o x, X
Configurations initiale et déformée d’un solide

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Expriment les différentielles totales des fonctions définies par


l’équation (1), on obtient :
x x x
dx  dX  dY  dZ
X Y Z
dy 
y
dX 
y
dY 
y
dZ (4)
X Y Z
z z z
dz  dX  dY  dZ
X Y Z

Ces équations peuvent s’écrire sous une forme matricielle comme :


 x x x 
 Z  dX 
 dx   X Y

   y y y   
dy   
 dz   X Y Z   dY  (5)
   dZ 
 z z z   
 X Y Z 

On peut alors les écrire sous une forme vectorielle comme :


dxi  Fij dX j dx  FdX (6)
où le tenseur F est l’opérateur de l’application linéaire appelé tenseur
gradient.

De la même façon que précédemment, on obtient le tenseur


gradient en fonction des coordonnées spatiales comme :

 X X X 
 x y z 
 dX     dx 
   Y Y Y  
 dY      dy  (7)
 dZ   x y z   dz 
   Z Z Z  
 
 x y z 

qu’on peut écrire sous une forme vectorielle comme :

dX i  H ij dx j dX  Hdx (8)
où le tenseur H représente aussi une application linéaire appelé tenseur
gradient.

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En utilisant les relations (3) on peut calculer les différentielles du


vecteur déplacement en fonction des variables matérielles comme :
u x u x u x
 1  
X X Y Y Z Z
v y v y v y
  1  (9)
X X Y Y Z Z
w z w z w z
   1
X X Y Z Z Z

Ces équations peuvent se mettre sous une forme matricielle


comme on l’indique ci-après :

 u u u   x x x 
 X Y Z   X Y Z  1 0 0 
   
 v v v   y

y y  
 0 1 0  (10)
 X Y Z   X Y Z 
    0 0 1 
 w w w   z z z  
 X Y Z   X Y Z 

J  F I (11)

D’une manière analogue, les fonctions différentielles des relations


(3) par rapport aux variables spatiales donnent :

 u u u   X X X 
 x y z   x y z 
 1 0 0  
 v v v     Y Y Y 
   0 1 0     (12)
 x y z 
0 0 1  
x y z 
 w w w   Z Z Z 
   
 x y z   x y z 

K  I H (13)
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3.4 Tenseur des déformations


Sous l’action des forces appliquées, les points d’un solide se
déplacent. Il en résulte, pour des fibres infinitésimales de la matière,
des variations de longueur et des variations d’angle appelées
déformations. Ces déformations engendrent alors des variations de
volume et de forme.

R0
R

y y

o x o x
z z

La déformation au voisinage d’un point peut être définie comme


étant le résultat des variations entre deux vecteurs (longueurs et
orientations), c’est-à-dire la variation de leur produit scalaire. On peut
l’évaluée par le calcul du terme :

ds 2  dx  dx
ds  dS  dx . dx  dX . dX avec 
2 2
(14)
dS  dX  dX
2

état initial
état déformé

En premier lieu, on calcule le terme ds :

ds 2  dx 2  dy 2  dz 2  dx  dx  Fij dX j Fik dX k  Fki Fij dX k dX j


(15)
 Fik Fkj dX i dX j  Gij dX i dX j  dX G dX
où G est appelé tenseur de Green

Gij  Fik Fkj G  FT F (16)

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En second lieu, on calcule le terme dS :

dS 2  dX 2  dY 2  dZ 2  dX  dX  H ij dx j H ik dxk  H ki H ij dxk dx j
(17)
 H ik H kj dxi dx j  Cij dxi dx j  dx C dx
où C est appelé tenseur de Cauchy
Cij  H ik H kj C  HT H (18)
Maintenant, on calcule le terme ds  dS . Le résultat peut être
2 2

exprimé en fonction des variables matérielles dX ou en fonction des


variables spatiales dx .
 Pour les variables spatiales :
ds 2  dS 2   ij dxi dx j  Cij dxi dx j   ij  Cij  dxi dx j
(19)
 2 Eij dxi dx j  d x 2 E d x
où E est appelé tenseur de déformations d’Almansi-Euler

Eij 
1
2
 ij  Cij  E
1
2
I C (20)
 Pour les variables matérielles :
ds 2  dS 2  Gij dX i dX j   ij dX i dX j   Gij   ij  dX i dX j
(21)
 2 Lij dX i dX j  d X 2 L d X
où L est appelé tenseur des déformations de Green-Lagrange.

Lij 
1
2
 Gij   ij  L
1
2
G  I  (22)
En utilisant d’autres développements mathématiques, les tenseurs
de déformations E et L peuvent s’exprimer en fonction des tenseurs
gradients de déplacement. On obtient alors :
1  ui u j uk uk 
Lij    
2  X j X i X i X j
 L
1
2

J  JT  JT J  (23)

1  ui u j uk uk 
Eij  
2  x j

xi
 
xi x j 
E
1
2

K  KT  KT K  (24)
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Sous une forme explicite, les composantes du tenseur de


déformations de Green-Lagrange dont données par :

u 1  u   v   w  
2 2 2

LXX         
X 2  X   X   X  

v 1  u   v   w  
2 2 2

LYY         
Y 2  Y   Y   Y  

w 1  u   v   w  
2 2 2

       
LZZ 
Z 2  Z   Z   Z   (25)
1  u v  u u v v w w  
LXY      
2  Y X  X Y X Y X Y  
1  u w  u u v v w w  
LXZ      
2  Z X  X Z X Z X Z  
1  w v  u u v v w w  
LYZ      
2  Y Z  Y Z Y Z Y Z  
Sous une forme explicite, les composantes du tenseur de
déformations d’Almansi-Euler sont données par :
u 1  u   v   w  
2 2 2

Exx           
x 2  x   x   x  

v 1  u   v   w  
2 2 2

E yy           
y 2  y   y   y  
 
w 1  u   v   w  
2 2 2

Ezz           
z 2  z   z   z  
(26)
1  u v  u u v v w w  
Exy       
2  y x  x y x y x y  
1  u w  u u v v w w  
Exz      
2  z x  x z x z x z  
1  w v  u u v v w w  
E yz       
2  y z  y z y z y z  

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3.5 Tenseur des petites déformations


3.5.1 Hypothèse des petites perturbations
En mécanique des solides, on suppose que les configurations
initiale (R0) et déformée (R) sont très proches. Par conséquent :
 les déplacements et leurs gradients ainsi que les déformations
sont très petites (ε << 1).
 on peut donc confondre les variables matérielles (de Lagrange) et
les variables spatiales (d’Euler)
 dans les calculs, on ne conserve que les termes significatifs (on
néglige les termes de second ordre)
3.5.2 Tenseur linéarisé des petites déformations
En négligeant les termes de second ordre dans les équations (23)
et (24), les tenseurs de Lagrange et d’Euler s’écrivent alors comme :
1  u u j  1  ui u j 
Lij   i   L
1
 J  J T  Eij     E
1
 K  K T  (27)
2  X j X i  2 2  x j xi  2

On confond ensuite les variables matérielles et les variables


spatiales ( X i  xi ), ce qui permet d’exprimer le tenseur linéarisé des
petites déformations comme :
  xx  xy  xz 
 ij  Lij  Eij  ij    yy  yz  (28)
 sym  zz 

Sous une forme explicite, ce tenseur s’écrit en fonction des


composantes du vecteur déplacement (u,v,w) comme :
u 1  u v 
 xx   xy    
x 2  y x 
v 1  u w 
 yy   xz     (29)
y 2  z x 
w 1  w v 
 zz   yz    
z 2  y z 

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3.5.3 Déplacement relatif, rotation


Pour donner une signification physique au tenseur des petites
déformations, on analyse le champ des déplacements au voisinage d’un
point matériel. On considère alors :
 ui  x1 , x2 , x3  : un champ de déplacement infiniment petit
 xi et xi  dxi : les coordonnées de deux points voisins P0 et Q0
Le déplacement relatif de Q0 par Q
rapport à P0 est donné par : u  Qo 
u du
dui  ui Qo   ui Po   i dx j
x j
Q0
ui P0   ui x1, x2 , x3  P
u
ui Q0   ui x1, x2 , x3   i dx j P0 u  Po 
x j
On peut l’écrire, après décomposition comme :
1  u u j  1  u u j 
dui   i   dx j   i   dx j   ij dx j  ij dx j (30)
2  x j xi  2  x j xi 
Le premier terme (symétrique) est le tenseur linéarisé des petites
déformations et le second terme (antisymétrique) est le tenseur rotation.
Le second terme de l’expression peut s’écrire comme :
 0 12 13   0  3 2 
ij  21 0 23    3 0  1  (31)
31 32 0   2 1 0 
ce qui donne
(32)
 0 3 2   dx1  2 dx3  3dx2   1   dx1 
ij dx j   3 0 1   dx2    3dx1  1dx3   2    dx2     dx
 2 1 0   dx3   1dx2  2 dx1  3   dx3 
Le champ des déplacements au voisinage d’un point matériel est
constitué d’un mouvement de corps rigide et une déformation.
du    dx   dx
(33)
mouvement rigide déformation

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3.5.4 Signification physique des composantes du tenseur des


petites déformations
a) Interprétation géométrique (2D) :
Pour donner une signification physique aux composantes du tenseur de
déformations, on étudie la déformation d’un élément initialement perpendiculaire.
On a :
u u
au point O : u y
dy
v
u y
v
u dy A2
y y
dy
A1
u  
B2
au point A : v u v
v  dy  dx
y B1
x
o1
u
u dx A
v
x dy u
u dx
au point B : v x
v  dx o
x dx   0 B x

On obtient alors :
 les allongements suivant les directions x, y, et z comme :

 u  v
x  0
 et y  0

0 x 0 y
 la distorsion ou variation angulaire dans le plans (x, y) comme :

v v
dx
v
tg     x  x 
u u x
dx  dx 1 
x x u v
 xy  2 xy      
u u y x
dy
y y u
tg      
v v y
dy  dy 1 
y y

Ainsi, les termes diagonaux représentent les allongements selon chaque


direction et le terme hors diagonale représente la distorsion dans le plan (x,y).

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b) Interprétation analytique (3D) :


 Termes sur la diagonale
Pour obtenir la signification des
termes sur la diagonale, on considère X2 ds
un élément initialement parallèle à l’axe
x1. Il est définit avant déformation par :

dX1  dS dX 2  0 dX 3  0 X3 dS X1
L’allongement de cet élément est définit comme étant le rapport
entre le changement de longueur par rapport à la longueur initiale. Il
s’écrit comme :


 e1   
ds  dS
dS
ce qui donne ds  1   dS (34)

De plus, à partir de l’expression du tenseur de Lagrange on a :

ds2  dS 2  2 Lij dX i dX j  2 L11 dS 2 (35)


En combinant ces deux équations on obtient alors :
1   2  1  2 L11
(36)
  1  2 L11  1
Dans le cas des petites déformations, on peut écrire :
1
  1  2 L11  1  1   2 L11  1  L11  11 (37)
2
Ainsi, les termes de la diagonale représentent les allongements
respectivement selon chaque direction.
L’extension selon une direction est donnée par :


 n  1  2 n  n  1  1  2 ij ni n j  1
(38)
2
 1  ij ni n j  1  ij ni n j  n  n
2

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 Termes hors diagonale


Pour obtenir la signification des
X2 Q
termes hors diagonale, on considère ds2
deux éléments initialement Qo  ds1
orthogonaux et parallèles aux axes
x1 et x2. Ils sont définis avant dS2 M
déformation par :
P
dS1 0 X3
Po M o 0 PoQo dS2 Po dS1 Mo X1
0 0

Après déformation, leurs longueurs deviennent ds1 and ds2. On


note  leur angle. Leur produit scalaire s’écrit alors comme :

PM . PQ  ds1 ds2 cos  (39)


A partir du tenseur de Lagrange, on peut calculer ce produit
scalaire comme :

PM . PQ  Po M o . PoQo  Po M o 2 L PoQo  2 L12 dS1 dS2 (40)


L’application de l’équation (34) donne :

ds1  1  L11 dS1


(41)
ds2  1  L22 dS2

En combinant les équations (39),(40) et (41) on obtient :


2 L12
cos   (42)
1  L11 1  L22
La variation de l’angle entre les deux éléments qui sont initialement
perpendiculaires s’exprime comme :
 2 L12
12   sin 12  (43)
2 1  L11 1  L22

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Dans le cas des petites déformations, cette expression s’écrit


comme : 212
sin 12  12   212 (44)
1  11 1   22
La distorsion angulaire entre deux directions dans le plan est
donnée par :
2m  n
sin 12  12 
1  n  1  m  (45)
2 ij mi n j
  2 ij mi n j  2m  n
1   ij ni n j 1   ij mi m j

3.6 Décomposition du tenseur des déformations,


Transformation de ses composantes
a) Décomposition du tenseur :
Le tenseur linéarisé des petites déformations peut être décomposé
en un tenseur sphérique et un tenseur déviatorique de la même
manière qui a été réalisée pour le tenseur des contraintes. On a donc :
  kk 11   22  33 1   2  3
  
ij  kk ij  eij 3 3 3 (46)
3 1
eij  ij   kk ij ekk  0
3

 Le tenseur déviatorique est associé à une déformation par


cisaillement sans variation de volume.
 Le tenseur sphérique représente la variation relative du volume,
expriment la dilatation. On peut vérifier facilement que la variation
relative du volume est égale à :
V  Vo V
   kk  3  (41)
Vo Vo

x2 dx2 x2 1   dx
Déf. 2 2

dx1 1  1 dx1
x3 dx3
x1 x3 x1
1  3 dx3
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b) Transformation des composantes :


De la même manière que pour le tenseur des contraintes, le
tenseur des déformations est symétrique. Il s’écrit comme :

 xx  xy  xz 
   xy  yy  yz 
 
 xz  yz  zz 
Les lois de transformation du y
tenseur de déformations est la même XX XZ Z
que celles utilisées pour le tenseur
des contraintes. On considère alors
deux systèmes de coordonnées X
XY o x
cartésiennes (x,y,z) et (X,Y,Z) ayant Plan orthogonal à
l’axe x
les mêmes origines o. z Y

On note les cosinus des vecteurs unitaires des axes X, Y et Z sont


respectivement  1 , m1 , n1  ,  3 , m3 , n3  et  2 , m2 , n2 
Les composantes  XX ,  YY ,  ZZ ,  XY ,  XZ ,  YZ sont définies pour le repère
(X,Y,Z) de la même manière que les composantes  xx ,  yy ,  zz ,  xy ,  xz ,  yz
pour le repère (x,y,z).

Les lois de transformation des composantes du tenseur pour un


changement de repère de (x,y,z) vers (X,Y,Z) sont :

 ij   P   ij  P
T
X ,Y , Z x, y , z

qu’on peut écrire sous une forme explicite comme :

 XX   l1 2m1n1  xx 
2 2 2
m1 n1 2l1m1 2l1n1
 YY   l 2 2
m2
2
n2 2l2m2 2l2n2

2m2n2  yy 
  2  
  ZZ 
  l2 2 2
2m3n3    
   3 m3 n3 2l3m3 2l3n3 zz

 XY   l1l2 m1m2 n1n2 l1m2  l2m1 l1n2  l2n1 m1n2  m2n1  xy 
 XZ   l1l3 m1m3 n1n3 l1m3  l3m1 l1n3  l3n1 m1n3  m3n1  xz 
 YZ 
  l2l3 m2m3 n2n3 l2m3  l3m2 l2n3  l3n2 m2n3  m3n2 
 yz 
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3.6 Déformations principales, Invariants


En un point du solide initial non déformé on trouve trois éléments
orthogonaux restent perpendiculaires après déformation. Leurs
allongements sont appelées déformations principales et leurs directions
constituent les directions principales.

 xx  xy  xz   3 0 0
  yy  yz  0 2 0 
 xy  
 xz  yz  zz 
 x, y, z 
 0 0  3  1,2,3

Les valeurs des déformations principales sont données par


résolution de l’équation suivante :
 xx    xy  xz
 xy  yy    yz  0
 xz  yz  zz  

qui donne le polynôme caractéristique :

 3  I1 2  I 2   I 3  0
avec : I1   xx   yy   zz

 xx  xy  xx  xz  yy  yz
I2 
 xy  yy   xz  zz   yz  zz

  xx yy   xx zz   yy zz   xy   xz   yz


2 2 2

 xx  xy  xz
I3   xy  yy  yz
 xz  yz  zz
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3.7 Etats de déformations particuliers

a) Extension uniforme :
X2
Le vecteur déplacement est donné par :
ui   xi 1
1+ α

Le tenseur de déformations est alors : 1


1 1+ α X1
1  u u j 
 ij 
1
2
 
J  JT   i      ij
2  x j xi 
X3
1+ α
V
La déformation volumique est :   v   kk  3 
Vo
b) Extension simple :

Le vecteur déplacement est donné par : X1


 u1   x1

u2   x2
u   x
 3 3 1+ α 1
Le tenseur de déformations est alors : X2

 0 0
ij   0   0  1- β
 0 0   1


Si la déformation s’effectue sans variation de volume, on a alors :  
2
c) Cisaillement simple :
X2
Le vecteur déplacement est donné par :
ϒ
u1   x2

 u2  0 1
u  0
 3 X3 1 X1

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0  0 
Le tenseur gradient des déplacements : J ij   0 0 0 
 0 0 0 

 0  / 2 0
Le tenseur de déformations est alors :  ij    / 2 0 0
 0 0 0
 0  / 2 0
Tenseur rotation : ij    / 2 0 0

 0 0 0

 0 
 
Vecteur adjoint du tenseur rotation : vecteur rotation :    0 
  / 2

Le déplacement est composé d’une déformation et d’une rotation


autour de l’axe x3enseur gradient des déplacements

X2 X2 X2
ϒ/2 ϒ
Déf. Rot.
1 1 1
ϒ/2
1 X1 1 X1 1 X1

3.9 Equations de compatibilité

Les composantes du vecteur déplacement ne peuvent être


déterminées que si les composantes du tenseur de déformations
vérifient certaines relations entre elles. Ces relations représentent les
équations de compatibilité.

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a) Déformations planes : Cas 2D


Pour un problème en déformations planes :   xx  xy 0
 
 le tenseur de déformations est données par :  ij   xy  yy 0
 0 0 
 0

u  x, y 
 et le vecteur déplacement s’exprime comme : u v  x, y 
w  cte
On peut donc écrire :

 xx  u  yy  v
y  xy  1  v  u 
x 2  x y 
 zz   xz   yz  0

L’équation de compatibilité est obtenue en éliminant (u,v) entre ces


équations. On a alors :
  xy
2
 
2
2 u v

2 3 3
 2v
3
3
 u2
yy  
xx
x
2
x y xy xy
2
x y
2
y xy
2

  xx   yy   xy
2 2 2

  2
Ce qui donne : y
2
x
2
xy

b) Cas général : Cas 3D


Une procédure similaire permet d’obtenir les six équations de
compatibilité suivantes :

  yy   xy   zz   xx   xz   zz   yy   yz
2 2 2 2 2 2 2
  xx
2 2

  2   2 2  2  2
x
2
y
2
xy xz y z yz
x z
2 2

  xx   yz   xz   xy
2 2
  zz   xy   yz   zx   yy 2 xz   xy   yz
2 2 2 2 2 2 2 2 2

        
xy z2 zx yz xz y2 yz xy yz x2 xy xz

Ainsi, on ne peut obtenir le vecteur déplacement que si et


seulement si les composantes du tenseur de déformations vérifient les
équations de compatibilité.

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3.10 Mesure des déformations, cercle de Mohr


Les jauges de déformation sont utilisées pour mesurer l’extension
selon différentes directions d’un plan. Elles doivent être parfaitement
collées sur le support. Ces jauges de déformation sont des résistances
électriques qu’on peut mesurer moyennant un montage électrique
appelé pont de Wheatstone.
Pour mesurer les composantes du tenseur de déformations dans
un plan (  xx ,  yy ,  xy ), on doit placer trois jauges selon trois différentes
directions. Ces jauges sont très proche les unes des autres afin
d’effectuer une mesure en un point.

Dispositions des jauges : Rosette


Si les directions des jauges sont connues par un repère (x,y)
choisit, on peut en déduire alors, à partir des mesures effectuées, les
composantes du tenseur de déformations. On peut utiliser soit une
méthode analytique ou encore une méthode graphique.
a) Lois de transformation (cas 2D)
On note les tenseurs de déformations pour les deux systèmes
défini par :
x2
    '  '12  x’2
 ij   11 12  et  'ij   11 
12  22   '12  '22  x’1

x1
 cos  sin  
La matrice de passage des deux systèmes est : P  
  sin  cos  
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 '   P  P
T
En appliquant les formules de transformation :

on obtient :
'11 
1
11   22   1 11   22  cos 2  12 sin 2
2 2
'22  11   22   11   22  cos 2  12 sin 2
1 1
2 2
'12   11   22 sin 2  12 cos 2
1
2
A titre d’exemple, on considère une situation pour laquelle on utilise
une rosette comportant des jauges A, B et C à 45° comme l’illustre la
figure ci-contre. On suppose aussi que les axes principaux sont
orientés à l’angle  par rapport à l’axe de la jauge A.

1   2 1   2 ε2
A   cos 2
2 2
   
 B  1 2  1 2 cos 2  45 C
B
2 2 45°
    45°
C  1 2  1 2 cos 2  90 A 
2 2 ε1

On dispose alors d’un système de trois équations à trois inconnues


dont la solution donne :

 A  C
1,2  
1
 A   B 2   B  C 2
2 2
   2 B  C 
2  tan 1  A 
  A  C 

b) Cercle de Mohr
Il est à noter que les résultats précédents peuvent être aussi
obtenus à partir du cercle de Mohr. Par simplification, on considère un
système d’axe (x,y) avec une rosette de telle sorte que l’axe x
correspond à la direction de la jauge A et l’axe y correspond à la
direction de la jauge C, comme l’indique la figure ci-dessous.
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 xy y
C
B
R C
A
45° B
O C M  n 45°
2 2 B
1
x
A
A
 A  C  / 2

A partir de considération géométrique, on a :


 Le centre du cercle est donné par :  A  C  / 2
 Les triangles oAA et oBB sont similaires, on a :

M  A  B B et A A  M  B
Le rayon du cercle de Mohr est alors donné par :

    
2 2 2 2 2 2
R 2  M  B  B B  M  B  M  A   B  OM A  OM

      
2 2
 1
  B  A c    A  A c    A 2   B 2    A   C    A   C  A   B 
2

 2   2  2
1
   A   B     B   C  
2 2

2 
Les directions principales sont données par :
 
R cos 2  A C
2
 
R sin 2   B  A C
2
2   A  C
tan g 2  B
 A  C
 A  C
Les déformations principales sont données par : 1, 2  R
2

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