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MOTS CLES: paroi mince, section ouverte, gauchissement, déversement, charge critique,
règlement.
KEYWORDS: Thin-wall, open section, warping, lateral buckling, critical load, code.
I- INTRODUCTION
Les éléments à parois minces et à sections ouvertes sont abondamment utilisés dans la
construction métallique. Ils sont caractérisés par la légèreté et une bonne résistance en flexion.
Dans le cas des éléments élancés, leur résistance est très affectée par les instabilités, comme le
flambement des poteaux ou le déversement des poutres. Le déversement des poutres est
caractérisé par un couplage flexion-torsion. De plus, la torsion est souvent accompagnée par
le gauchissement. On parle alors de la torsion gauchie ou de la torsion non uniforme. Dans ce
cas, la théorie classique basée sur le modèle de Saint-Venant en torsion uniforme n’est plus
valable. En général pour l’étude de ces problèmes, c’est le modèle de Vlassov [1] qui est le
plus utilisé. Il existe dans l’EC3-DAN [2] des solutions pour le calcul de la résistance d’une
poutre au déversement. Ces solutions sont inspirées des travaux de Djalaly [3].
Nous proposons dans cet article une analyse critique des solutions exploitées
actuellement à l’aide des résultats obtenus par nos travaux et les résultats récents trouvés dans
la littérature. Après avoir décrit le modèle général de la stabilité élastique d’un élément à
parois minces et à section ouverte asymétrique, nous nous intéresserons à l’étude du
Revue Construction métallique, 2000,2, 43-52
Dans ce qui suit, la stabilité élastique d’un élément à parois minces et à sections ouvertes est
exposée. Elle est utilisée dans l’étude du déversement des poutres en I monosymétriques.
L’incidence de la répartition des charges sur les modes de déplacements et les charges
critiques est ensuite étudiée.
Soit un élément rectiligne de longueur L, dont la section à l’abscisse x est caractérisée par
son contour ouvert (fig.1). Les axes Gy et Gz sont les axes principaux d’inertie. Le point C est
le centre de torsion. Un point M sur le contour est défini par ses coordonnées (x, y, z, ω), où ω
est la coordonnée sectorielle (m2). Les hypothèses usuelles utilisées dans le modèle de
Vlassov sont les suivantes :
- la section droite est indéformable dans son plan.
- les déformations tangentielles sont nulles le long du contour
- le chargement appliqué est conservatif à un seul paramètre
- la loi de comportement est élastique linéaire (Loi de Hooke). E et G sont les modules
d’élasticité longitudinale et transversale.
z
M
ω/2 w
C(y0 , z0) G
y θx v
u
x
Fig.1 : Elément à section ouverte.
La stabilité des éléments à parois minces et à sections ouvertes est caractérisée par la
relation liant les déplacements spatiaux au chargement appliqué. Du fait de la faible résistance
de ces éléments à la torsion, les instabilités sont souvent accompagnées de la torsion non
uniforme. Dans ce cas, la stabilité de tels éléments ne peut être traitée sans la prise en compte
de la torsion, même dans le cas des chargements simples comme la stabilité sous effort
normal ou sous moment de flexion. En utilisant les deux premières hypothèses, les
déplacements linéarisés de M sont exprimés en fonction des déplacements (u, v, w, θx) du
centre de torsion C :
v’, w’ et θx’ notent les dérivés de v, w et θx par rapport à x. La quantité ωθx’ intervenant dans
(1-a) correspond au déplacement axial de gauchissement.
Pour tenir compte des instabilités, une relation non linéaire est utilisée entre les déplacements
et les déformations axiales, telle que :
ε = ε l + ε nl (2)
Avec
∂u M
εl = = u '− yv"− zw"−ωθ x " (3)
∂x
ε nl
1
2
( ) 1
(
= (u M ' ) 2 + (v M ' ) 2 + ( wM ' ) 2 ≈ (v M ' ) 2 + ( wM ' ) 2
2
) (4)
1 1
U= ∫ ∫ Eε l2 dSdx + ∫ GJ (θ x ' ) 2 dx + ∫ ∫ Eε l ε nl dSdx = U l + U nl (7)
2LS 2L L S
1 1
Avec U l = ∫ ∫ Eε l2 dSdx + ∫ GJ (θ x ' ) 2 dx et U nl = ∫ ∫ Eε l ε nl dSdx
2LS 2L L S
En utilisant les conditions imposées par les axes principaux d’inertie, on arrive aux
expressions suivantes pour U l :
1
( ) 1
U l = ∫ ES (u ' ) 2 + EI z (v" ) 2 + EI y ( w" ) 2 + EI ω (θ x " ) 2 dx + ∫ GJ (θ x ' ) 2 dx
2L 2L
(8)
L’énergie de déformation Unl peut s’exprimer en fonction des efforts appliqués à la section:
U nl = U nl ( N ) + U nl ( M y ) + U nl ( M z ) + U nl ( Bω ) (9)
N est l’effort normal. My et Mz sont les moments de flexion autour des axes principaux,
Bω est le bimoment (Nm2). L’expression de ces termes est :
1 1 r2
U nl ( N ) = ∫ N ( v' 2 + w' 2 + θ x ' 2 + z 0 v'θ x '+ y 0 w'θ x ' )dx (10-a)
L
2 2 2
U nl ( M y ) = ∫ M y ( β zθ x ' 2 + v"θ x )dx (10-b)
L
U nl ( Bω ) = ∫ Bω β ω θ x ' 2 dx (10-d)
Iy + Iz 1
Où r 2 = + y0 + z0 ; βω = ∫ ω ( y 2 + z 2 )dS
2 2
(11-a,b)
S 2Iω S
1 1
βy = ∫ y ( y 2 + z 2 )dS − y 0 ; β z =
2 I y ∫S
z ( y 2 + z 2 )dS − z 0 (11-c,d)
2I z S
r est le rayon de giration d’une section ouverte. βy , βz , βω sont les coefficients de Wagner
pour une section ouverte. Iω est le moment d’inertie de gauchissement (m6 ).
Ces relations permettent d’étudier les instabilités globales des éléments à parois
minces et à sections ouvertes. Pour déterminer les charges critiques de flambement des barres
sous effort normal N, seule U nl (N ) intervient. L’énergie de déformation utilisée dans le
calcul des charges critiques est alors:
U = U l + U nl (N ) (12)
U = U l + U nl ( M y ) (13)
Le travail des forces q en tenant compte des effets du second ordre en torsion est donné par :
1
V = ∫ qwdx + ∫ qz qθ x2 dx (15)
L
2 L
Le potentiel total de l’élément est alors :
1
2L
( 2 2
) 2 1
Π = U −V = ∫ EIy w"2 + EIz v"2 +GJθ x' + EIωθ x" dx+ ∫ M y (θ xv"+βzθ x' )dx− ∫ qwdx− qzqθ x2dx (16)
2
L
q θx q
v zq
x z0 C y
G
L
z
z
Fig.2 : Déversement d’une poutre en I
Revue Construction métallique, 2000,2, 43-52
Des solutions analytiques donnant les charges critiques de déversement des poutres en
I sollicitées par différents cas de charges sont proposées dans la bibliographie [1] [4] [5]. Les
méthodes de Ritz et de Galerkin sont les plus utilisées dans ces études. La méthode de Ritz est
basée sur la minimisation du potentiel total Π. La méthode de Galerkin est appliquée aux
équations différentielles d’équilibre obtenues par application des variations au potentiel total
Π. Dans le cas d’une poutre bi-articulée en flexion-torsion, les équations d’équilibre suivantes
sont obtenues :
EI y w ( 4) = q (17-a)
EI z v " + M yθ x = 0 (17-b)
EI ωθ x( 4 ) − (GJ + 2 β z M y )θ x" − 2 β z M y' θ x' − qz qθ x + M y v" = 0 (17-c)
d 4w
Où w ( 4) =
dx 4
L’équation (17-a) est l’équation d’équilibre classique suivant l’axe z. Les équations
17-b,c) sont les équations d’équilibre de la poutre après déversement. Ces équations peuvent
être découplées en utilisant la relation 17-b liant les déplacements v et θx. On arrive à
l’équation suivante :
M y2
EI ωθ x − (GJ + 2 β z M y )θ x − 2 β z M yθ x − qz qθ x −
(4) " ' '
θx = 0 (18)
EI z
Les charges critiques de déversement sont obtenues en approchant le déplacement θx par une
fonction qui respecte les conditions aux limites. En 1974, Djalaly [3] a appliqué la méthode de
Galerkin à une équation équivalente à la relation (18) pour calculer les charges critiques de
déversement des poutres en I monosymétriques. Il a proposé des solutions dans le cas des
poutres simplement appuyées sollicitées par un gradient de moment (M0,βM0) et par des
charges transversales. L’expression analytique du moment critique de déversement est :
π 2 EI z GJL2
(C 2 z q + C 3 β z ) ± (C z + C3 β z ) +
Iω
M cr = C1 (1 + 2
2
) (19)
π EI ω
2 q
L2 Iz
Les solutions analytiques adoptées dans l’EC3-DAN pour le calcul des charges
critiques de déversement des poutres ont été évaluées en approchant les déplacements θ x par
un seul terme sinusoïdal correspondant à des modes symétriques. Dans le cas des poutres
simplement appuyées en flexion et en torsion et sollicitées par un gradient de moments
M0,βM0 appliqué au niveau des appuis, la fonction utilisée par Djalaly [3] pour approcher les
déplacements θx(x) est:
x
θ x ( x) = θ 0 sin(π ) (20)
L
En utilisant ces deux relations dans l’équation 17-b, il est facile après intégration de trouver
le mode de déplacement transversal v(x). Par application de la méthode de Galerkin à la
relation (18), on trouve pour les coefficients C1 et C3 les expressions suivantes en fonction de
β:
1 1+ β
C1 = C3 = C1 (22)
a1 2
2π 2 − 3 2 6 + 2π 2
Avec a1 = ( β + 1) + β
6π 2 6π 2
Les valeurs de ces coefficients sont données pour quelques valeurs de β dans le tableau 1. Ces
mêmes valeurs sont adoptées actuellement dans l’EC3-DAN.
les modes théoriques calculés d’après (17-b) sont aussi proches des valeurs numériques
(fig.3b). Dans le cas des sections monosymétriques les modes de déplacements θ(x) et v(x),
pour les valeurs de β ≤ 0 sont très différents des modes théoriques (fig.4a et b). Ces modes
sont encore plus complexes dans le cas d’une section en Té (fig.5a et b). Pour ces deux
sections, le mode de déplacements θ(x) ne peut pas être estimé par un seul terme comme celui
dans la relation (20). Dans ce cas, la validité des solutions analytiques utilisées pour le calcul
de la résistance au déversement des poutres sous gradients de moments doit être étudiée.
Plusieurs auteurs ont critiqué la validité des coefficients C1 et C3 dans le cas d’une poutre
sous gradient de moments. Dans l’EC3-DAN, une valeur limite pour C1 égale à 2,70 est fixée.
Trahair [4] propose une solution analytique pour le moment critique par la méthode de Ritz en
approximant les déplacements par plusieurs termes sinusoïdaux. Sa solution est aussi
approchée et la valeur de C1 est limitée par l’auteur à 2,56.
1 1,0 v β=1
θ β=0
β=1 0,5
β=0
β = −1/2 x/L b
0,5
0,0
β = −3/4
- 0,50 1,00
β = −1 β = -1/2
-0,5 β = -3/4 b
x/L
0
-1,0 β = -1
- 0,5 1,0
1 1
β=0 0,5 b
0,5 β = −1/2 0
β=0 x/L
- 0,5 1,0 b/2
β = −1 β=−1/2
-0,5
0 β=−1
x/L -1
- 0,5 1,0
Fig.4b: mode v(x) pour β ≤ 0
Fig.4a: mode θ(x) pour β ≤ 0
Fig.4 : section monosymétrique : modes d’une poutre sous gradient de moments d’après [7].
Revue Construction métallique, 2000,2, 43-52
1 1
β=0
β=0 0,5 β = −1/2
β = −1/2 β = −1
0,5
β = −1 0
- 0,5 x/L 1,0
-0,5
0
- 0,5 x/L 1,0 -1
Fig.5a: mode θ(x) pour β ≤ 0 Fig.5b: mode v(x) pour β ≤ 0
Fig.5 : Section en Té : Modes d’une poutre sous gradient de moments (d’après [7])
3- MÉTHODE DE RAYLEIGH-RITZ
n
v ( x ) = ∑
i =1
ai f i ( x)
n (23)
θ x ( x) = ∑ bi g i ( x)
i =1
Les fonctions fi(x) and gi(x) sont des fonctions sinusoïdales vérifiant les conditions
aux limites. ‘n’ est le nombre de termes nécessaires pour approcher les déplacements réels. En
tenant compte des relations (23), et après intégration, l’énergie de déformation Π se met sous
une forme quadratique des coefficients ai, et bi . Les conditions de stationnarité donnent :
∂Π
∂a = 0 i = 1,.., n
∂Π
i
(24)
= 0 i = 1,.., n
∂bi
[A] est une matrice (2n x 2n) dont les coefficients sont fonction des caractéristiques
géométriques et des charges appliquées. Pour avoir des solutions non triviales, on doit avoir :
det[A] = 0 (26)
Revue Construction métallique, 2000,2, 43-52
L’étude de la variation des solutions de (26) en fonction de ‘n’ permet de constater leur
convergence vers des valeurs précises qui deviennent insensibles à l’augmentation de ‘n’. La
charge critique de déversement correspond à la plus petite racine du déterminant. L’ensemble
des calculs numériques de cette méthode est traité par calcul formel avec Maple 5. Dans ce
cas, seules des solutions numériques peuvent être trouvées. Les résultats obtenus sont donnés
dans l’annexe 1. Les notations suivantes sont utilisées dans l’étude:
M0L
- Coefficient de charge : g= (27)
EI z GJ
2
4GJL
- Coefficient d’élancement : k = (28)
π 2 EI z (h − t f ) 2
(I z ) s
- Coefficient de monosymétrie : ρ = (0 ≤ ρ ≤ 1) (29)
(I z ) s + (I z )i
(Iz)s et (Iz)i sont les moments d’inertie des semelles par rapport à l’axe z (fig.6). Les valeurs de
ρ égales à 0 et 1 correspondent à des sections en Té. Pour une section bisymétrique, ce
coefficient est égal a 0.5.
z
tf
C
(Iz)s
G h
(Iz)i
tf ρ =1 ρ = 0.5 ρ =0
z
Fig.6 : Coefficient de monosymétrie ρ.
La variation du facteur de charge ‘g’ en fonction du coefficient d’élancement ‘k’ est donnée
pour plusieurs valeurs de β variant de +1 à -1. Différents coefficients de monosymétrie ρ sont
considérés (ρ = 0 ; 0.3 ; 0.5 ; 0.7 ; 0.9 et 1). Pour les valeurs de β positifs, la convergence est
obtenue pour n = 3. Pour les valeurs de β négatifs, la convergence est obtenue avec n = 8.
III- APPLICATIONS
Les charges critiques de déversement numériques et réglementaires sont calculées pour une
poutre sollicitée par un gradient de moment (M0,βM0). Trois sections sont considérées dans
l’étude. La première section (section a) est une section en I bisymétrique type IPE300. La
deuxième section (section b) est une section en I monosymétrique obtenue à partir de
l’IPE300 en réduisant la largeur de la semelle inférieure. La troisième section est une section
en Té. Les caractéristiques géométriques d’une section ouverte traitées et en particulier celles
de la torsion non uniforme sont calculées automatiquement, par intégration le long du contour
ouvert . On obtient le moment d’inertie de gauchissement Iω, la position du centre de torsion
(y0, z0), ainsi que les coefficients de Wagner βy et βz . Les expressions analytiques approchées
pour les caractéristiques géométriques des sections en I sont données dans [9].
Pour le calcul numérique des charges critiques, nous utilisons également le code
Abaqus. Des éléments poutres 3D utilisant le modèle de Vlassov en torsion non uniforme
sont choisis. Les charges critiques sont obtenues à partir de la résolution du problème des
Revue Construction métallique, 2000,2, 43-52
valeurs propres. Les matrices de rigidité élastique et géométrique d’un élément à section
ouverte sont données dans les références [10] et [11]. Nos résultats sont aussi comparés à
ceux trouvés dans la bibliographie ( [7], [13] et [14]).
β =1 β =1/2 β=0
L(m) EC3 Abaqus R-Ritz EC3 Abaqus R-Ritz EC3 Abaqus R-Ritz
3 240,24 240,0 240,43 317,83 317,6 317,51 451,64 441,5 444,64
4 150,19 150,53 150,9 198,25 198,72 199,1 282,36 277,39 278,23
5 107,25 107,56 107,97 141,57 141,91 142,2 201,63 197,68 198,41
6 82,95 83,223 83,029 109,49 110 110,35 155,95 152,51 153,84
7 67,564 67,804 67,384 89,184 89,382 90,011 127,02 129,89 124,83
8 57,02 57,234 57,447 75,266 75,416 75,609 107,2 104,29 104,6
Tableau 3 : Moments critiques numériques et réglementaires de la section (a)
en fonction de L , pour un gradient β ≥ 0 β (valeurs en kNm).
β = -1/2 β = -3/4 β = -1
L(m) EC3 Abaqus R-Ritz EC3 Abaqus R-Ritz EC3 Abaqus R-Ritz
3 649,6 623 623,77 703,17 683 686,56 660,65 654 657,22
4 405,52 387,28 388,77 439,61 425,91 428,52 413,03 408,41 411,46
5 289,57 275,06 275,91 313,92 303,22 304,59 294,93 290 293,45
6 223,97 211,37 212,74 242,8 233,47 235,25 228,11 225,4 227,48
7 182,42 171,02 171,83 197,76 189,18 190,27 185,8 183,23 184,53
8 153,95 143,4 143,45 166,9 158,8 159,03 156,81 154,26 154,61
Tableau 4 : Moments critiques numériques et réglementaires de la section (a)
en fonction de L , pour un gradient β négatif. (valeurs en kNm).
Revue Construction métallique, 2000,2, 43-52
Conci [13] a utilisé la méthode des éléments finis pour étudier la stabilité des poutres
à sections monosymétriques sous gradients de moments. Ses résultats sont portés ci dessous
pour comparaison. Les caractéristiques géométriques de la section en I monosymétrique
utilisée dans les calculs sont données dans le tableau 5. La fig.7 donne la variation des
moments critiques numériques et réglementaires pour une poutre sollicitée par des gradients
de moments M0, βM0 (avec β ≥ 0 ). Nos solutions sont notées (Mcr). Dans ce cas, les valeurs
des solutions réglementaires sont sensiblement les mêmes que celles des solutions numériques
et ceci principalement pour les valeurs de β = 1 et 1/2. La variation des moments critiques
numériques et réglementaires avec L est donnée dans la fig.8, pour β = - 1/2. Les fig. 9 et 10
donnent celles de β = -3/4 et –1. Les moments critiques réglementaires sont très élevés par
rapport à ceux de la méthode de Rayleigh-Ritz et surtout pour les valeurs de β égales à – 3/4
et –1. La différence entre les deux solutions peut atteindre 70%. Nos résultats sont proches de
ceux de Conci. Ceci montre la limite des solutions réglementaires dans le cas des sections
monosymétriques sollicitées par des chargements asymétriques.
100
0
3 4 5 L(m) 6 7 8
300
200
100
L(m)
3 4 5 6 7 8
Fig.8: Section (b) :Variation des moments critiques numériques et réglementaires (β = - 1/2).
450 section b
Mcr(kNm)
350 EC3(-3/4)
Mcr(-3/4)
250
150
50
L(m)
3 4 5 6 7 8
Fig.9: Section (b) :Variation des moments critiques numériques et réglementaires (β = - 3/4).
(Ce gradient de moments n’a pas été étudié par Conci [13])
350 Section b
Mcr(kNm)
EC3(-1)
250 Mcr(-1)
Conci(-1)
150
50
L(m)
3 4 5 6 7 8
Fig.10: Section (b) :Variation des moments critiques numériques et réglementaires (β = -1).
Revue Construction métallique, 2000,2, 43-52
b;tf Section en Té
h = 300mm , b = 150mm tf = 10.7mm, tw = 7.1 mm
tw I z = 301.77 cm4; J = 9.45 cm4; I ω = 319.45 cm6;
h
z0 = 7.98cm ; βz = 11.63 cm , ρ = 1.,
Wpy = 295.75 cm3 (module plastique)
Tableau 6 : Caractéristiques géométriques .
β =1 β =1/2 β =0
L EC3 R-Ritz Conci EC3 R-Ritz Conci EC R-Ritz Conci
3 189,87 205,38 208,63 249,7 271,01 272,38 341,17 364,51 359,313
4 116,65 124,81 128,66 153,54 166,44 162,99 210,96 224,37 217,327
5 81,661 87,095 86,931 107,56 115,92 123,79 148,46 157,45 168,298
6 61,891 65,642 62,706 81,565 87,079 86,931 113 119,13 118,226
7 49,434 52,017 51,662 65,177 68,809 66,067 90,561 94,721 99,3493
8 40,965 42,728 43,465 54,031 56,382 57,374 75,253 78,029 78,2376
β = -1/2 β = -3/4 β = -1
L EC3 R-Ritz Conci EC3 R-Ritz Conci EC R-Ritz Conci
3 394,7 79,8268 57,954 317,62 49,583 Non traité 201,24 35,892 30,136
4 252,93 77,5929 60,851 216,25 48,159 « 150,61 35,285 30,426
5 182,95 81,4688 65,372 163,03 50,873 « 120,37 35,025 29,209
6 142,21 79,9058 62,706 130,53 50,06 « 100,26 34,123 28,977
7 115,86 75,8469 62,093 108,71 47,601 « 85,908 33,273 26,824
8 97,54 71,1935 64,329 93,089 44,731 « 75,154 31,156 24,341
IV- CONCLUSIONS
- Dans le cas des sections en I bisymétriques, les solutions réglementaires sont les
mêmes que les solutions numériques dans le cas des valeurs de β positives. Pour
les valeurs de β négatifs, les solutions réglementaires sont approximatives. Elles
donnent des valeurs supérieures aux solutions numériques.
- Dans les cas des sections en I monosymétriques, les solutions réglementaires et
numériques sont très proches dans le cas des valeurs de β positives. Pour les
valeurs de β négatives, la différence entre les solutions réglementaires et
numériques est très importante. De plus, les moments critiques de déversement
sont surévalués par les solutions réglementaires.
- Dans les cas des poutres à sections en Té, sollicitées par des gradients de moments
négatifs, la différence entre les solutions réglementaires et numériques est encore
Revue Construction métallique, 2000,2, 43-52
très importante. Les moments critiques de déversement sont surévalués par les
solutions réglementaires.
Les exemples comparatifs présentés ont montré que les solutions réglementaires sont ‘exacts’
seulement dans le cas des poutres en I bisymétriques sollicitées par des gradients de moments
positifs. Les solutions numériques proposées sont valables pour les sections en I
monosymétriques sollicitées par les gradients de moments positifs et négatifs. Elles peuvent
être utilisées pour calculer les moments critiques et la résistance au déversement des poutres à
sections en I monosymétriques.
REFERENCES
Les courbes ci dessous sont obtenues par calcul numérique. Elles permettent de
calculer le facteur de charge g en fonction du coefficient d’élancement k. La poutre est
sollicitée par un gradient de moments M0, βM0. Ces courbes sont établies pour des sections en
I monosymétriques. Le coefficient de monosymétrie est ρ. Le rapport entre le moment
I
d’inertie de flexion z est égal à 0,1. Pour calculer le moment critique M0 d’une poutre
Iy
sollicitée par un gradient de moments. On procède comme suit :
2
4GJL
- On calcule l’élancement de la poutre k = ,
π 2 EI z (h − t f ) 2
(I z ) s
- On calcule le coefficient de monosymétrie ρ =
(I z ) s + (I z )i
- Suivant la valeur de β, on utilise l’une des figures ci-dessous. Selon la valeur de k et
ρ, on détermine la valeur de g.
g
- Le moment critique M0 est alors : M cr = M 0 = EI z GJ
L
15
g ρ=0
β =1 ρ = 0,1
12 ρ = 0,3
ρ = 0,5
ρ = 0,7
9 ρ = 0,9
ρ=1
3
k
0
0 2 4 6 8
20
g ρ = 0
β =1/2 ρ = 0,1
ρ = 0,3
15 ρ = 0,5
ρ = 0,7
ρ = 0,9
ρ = 1
10
k
0
0 2 4 6 8
30 ρ=0
g ρ = 0,1
β =0 ρ = 0,3
25
ρ = 0,5
20 ρ = 0,7
ρ = 0,9
15 ρ=1
10
5
k
0
0 2 4 6 8
Fig.I-3 : Facteur de charge g d’une poutre sous gradient de moments ( β = 0)
g
β = - 1 /2 ρ = 0
ρ = 0 ,1
ρ = 0 ,3
ρ = 0 ,5
ρ = 0 ,7
ρ = 0 ,9
ρ = 1
2 4 6 k 8
ρ=0
g ρ = 0,1
β = -3/4
ρ = 0,3
ρ = 0,5
ρ = 0,7
ρ = 0,9
ρ=1
2 4 6 k 8
g ρ= 0−1
β =-1
ρ=0,1 − 0,9
ρ=0,3 − 0,7
ρ=0,5
2 4 6 k 8