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des forces extérieures perpendiculaires à la plaques, qui peuvent être ponctuelles (N),
linéiques (N/m) ou réparties (N/m²)
des réactions de liaisons comportant des efforts tranchants perpendiculaire à la plaque et des
couples de flexion ou de torsion appliquées aux bords
(1) Nx = Ny = Nxy = 0
∂Q x ∂Q y
(2) + + Pz = 0 (efforts suivant z)
∂x ∂y
∂M x ∂M xy
(3) + + Qx = 0 (moments suivant l'axe x)
∂x ∂y
∂M xy ∂M y
(4) + + Qy = 0 (moments suivant l'axe y)
∂x ∂y
Toutefois, un comptage rapide révèle que nous avons 5 inconnues (Mx, My, Mxy, Qx, Qy) mais
seulement 3 équations. Le problème est donc hyperstatique. Pour aller plus loin, il faut prendre
en compte la déformabilité de la structure. La démarche à suivre est la même qu'au chapitre 2.
Dans les paragraphes ci-après, nous allons développer successivement les relations suivantes :
(a) relation liant le déplacement transversal w(x,y) du feuillet moyen aux déformations d'un
point matériel quelconque (se situant sur et hors le feuillet moyen) grâce à des hypothèses
géométriques
(b) relation liant les déformations aux contraintes par la loi de Hooke
(c) relation liant les contraintes aux efforts globaux (Mx, My, Mxy)
Ainsi, on injectera 3 équations et une inconnues supplémentaires au système initial, pour enfin
aboutir à une égalité entre nombres d'inconnues et nombre d'équations.
dx
P' θ dw
Q'
R' feuillet moyen après déformation
θ
Figure 3.1 Cinématique de la déformation. Pour éviter de surcharger la figure, on ne montre pas
les surfaces supérieure et inférieure après déformation.
Dans la figure ci-dessus, P(x,y,0) et R(x+dx,y,0) sont deux points voisins appartenant au FM. Le
point Q(x,y,z) est un point sous-jacent du P. On fera les hypothèses suivantes :
0
(H1) Tout point P ∈ FM ⇒ u (P) = 0 , avec les composantes suivant x et y nulles
r
w ( x , y)
(H2) Toute ligne matérielle initialement perpendiculaire au FM le reste après déformation
(H3) La composante de contrainte σzz, étant un ordre inférieure aux autres, sera négligée
Ainsi, selon (H1), P'(x, y, w(x,y)) et R'(x+dx, y, w(x+dx,y)) sont sous-jacents de P et R. (H2)
implique que l'inclinaison de P'Q' par rapport à la verticale PP' est identique à l'inclinaison de
P'R' par rapport à l'horizontal, notée θ. En petite déformation, on a (figure 3.1) :
∂w
(5) θ ≈ sin θ ≈ tan θ =
∂x P
au premier ordre près. On est maintenant prêt à aborder le déplacement du point Q. On cherche
une expression approchée dépendant uniquement des grandeurs attachées au FM. Partant du
premier principe:
(6)
r
(
u (Q) = QQ' = QP + PP ' + P' Q' = PP ' + P' Q' − PQ )
r
où le premier terme de droite PP ' n'est autre que le déplacement w(x,y) e z du point P au FM.
( r
)
On désignera le second terme entre parenthèse P' Q' − PQ = Ψ et on va déterminer ses
composantes suivant chacun des axes.
(
Etude de P' Q' − PQ = Ψ ) r
D'abord la longueur du vecteur P' Q' est à une approximation près donnée par
P' Q' ≈ z(1 + ε zz (P )) , z étant la longueur initiale PQ , et (1 + ε zz (P )) le facteur d'expansion
approché. La composante suivant z est donc égale à :
(
Ψz = P' Q' cos θ − PQ ≈ z(1 + ε zz (P)) 1 − θ 2 / 2 + O(θ 4 ) − z )
soit en ne retenant que les termes du premier ordre:
(7) Ψz = z ε zz (P)
( )
Ψx ≈ P' Q' sin θ ≈ z(1 + ε zz (P)) θ + O(θ 3 ) , soit donc, au premier ordre près :
(8) Ψx = − z w x
où, pour simplifier les notations, on a noté w x = ∂w / ∂x . La figure 3.1 ne montre que
l'inclinaison du FM dans le plan (x, z). En fait, le même phénomène s'opère dans le plan (y, z).
Une démarche à tout point analogue conduit à :
(9) Ψy = − z w y
− z w x (P)
v
(10) u (Q) ≈ − z w y (P)
w (P) + zε (P)
zz
− z w xx − z w xy ?
(11) ε(Q) = − z w xy − z w yy ?
? ? ?
Un lecteur non averti pourrait se demander pourquoi on n'a pas évalué toutes les composantes du
tenseur des déformations. Car selon (10), on aurait pu calculer : ε xz (Q) = z∂ x ε zz (P) / 2 ,
ε yz (Q) = z∂ y ε zz (P) / 2 et ε zz (Q) = ε zz (P) . En fait, l'hypothèse de Love-Kirchoff (H2) conduit
à négliger les effets de distorsion (causés par les contraintes de cisaillement σxz et σyz). La
cinématique approchée ne permet donc pas d'évaluer correctement les distorsions εxz et εyz. Pour
la même raison, l'hypothèse P' Q' ≈ z(1 + ε zz (P )) sur le déplacement suivant z enlève la finesse
nécessaire pour espérer évaluer correctement la déformation εzz. Pour ces raisons, on ne peut pas
évaluer les contraintes σxz, σyz et σzz à partir des déformations εxz et εyz (a priori fausses) venant
de (10). En revanche, les expressions approchées des autres composantes s'avèrent pertinentes.
On peut admirer la formidable intuition de l'inventeur de la théorie de la poutre et de la plaque !
En cohérence avec l'hypothèse (H3), c'est à dire σzz=0, on tire de la loi de Hooke :
E νE
(12) σ = 2µε + λtr (ε)I ; µ = ; λ=
2(1 + ν) (1 + ν)(1 − 2ν)
ν
(13) ε zz =
1− ν
(
z w xx + w yy ) (qui dépend donc de z)
w xx + νw yy (1 − ν ) w xy ?
E
(14) σ = − E' z (1 − ν) w xy w yy + νw xx ? ; E' =
1− ν2
? ? 0
où les dérivées de w sont à évaluer au point P(x,y,0) du feuillet moyen. La connaissance partielle
du tenseur des déformations ne permet pas d'accéder aux contraintes de cisaillement σxz et σyz.
Il ne reste maintenant plus qu'à relier les contraintes aux efforts (Mx, My, Mxy) et le boucle est
bouclé. Il suffit pour cela d'injecter les expressions de contraintes ci-dessus dans les formules des
efforts développées en chapitre 1:
et on obtient, après quelques manipulations, les trois équations recherchées (14) à (16). En
résumé, on a 6 équations pour les 6 inconnues (Mx, My, Mxy, Qx, Qy, w). Toutes les grandeurs
sont définies au feuillet moyen, et ne dépendent que de deux variables spatiales (x, y).
(15) Mx = D(wxx + νwyy) Mx 1 ν 0 w xx
(16) My = D(wyy + νwxx) fl M y = D ν 1 0 w yy
(17) Mxy = D(1-ν)wxy M xy 0 0 1 − ν w xy
∂Q x ∂Q y
(18) + + Pz = 0
∂x ∂y
∂M x ∂M xy
(19) + + Qx = 0
∂x ∂y
∂M xy ∂M y
(20) + + Qy = 0
∂x ∂y
E h3
où D = est la rigidité de la plaque en flexion.
12(1 − ν 2 )
Pour définir complètement un problème aux limites, il nous faut encore les conditions aux
limites. Mais procédons déjà à quelques déductions que nous pouvons faire avec ce que nous
venons d'obtenir.
∂
(22) Q y = − D (∆w )
∂y
∂Q x ∂Q y
En substituant les deux équations ci-dessus dans l'équation d'équilibre + + Pz = 0 , on
∂x ∂y
obtient après quelques simplification l'équation de Lagrange portant sur un seul champ inconnu :
(23) D∆ (∆w ) = Pz
On rappelle d'abord la formule de transformation entre deux repères orthonormés ci-dessus. Les
r r r r
vecteur unitaires n et t sont reliés aux vecteurs de base e x et e y par :
r r
nr x er x cos α sin α
(24) = R ; R =
n
y e
y − sin α cos α
La matrice de rotation R est une matrice unitaire (de déterminant égal à 1), qui vérifie les
relations R−1(α) = Rt(α) = R(−α). On notera les composantes scalaires par (n, t) dans le système
r r r
d'axe ( n , t ). En exprimant un vecteur élémentaire ds suivant les deux systèmes, c'est à dire :
r r r r r
d s = dxe x + dye y = dnn + ds s
puis en injectant la règle de transformation ci-dessus sur les vecteurs de base, on en déduit :
dn dx ∂ ∂
(25) = R et n = R x
dt
dy
∂
t ∂y
1 ∂ ∂w ∂ ∂ ∂w ∂w
Cn = = w nn = = cos α + sin α cos α + sin α
rn ∂n ∂n ∂x ∂y ∂x ∂y
C C C x C xy t
(27) n nt = R R
C nt C t C xy C y
σ σ
Au fait, la matrice nn nt ne sont rien d'autre que les composantes du tenseur des
σ nt σ tt
r r
contraintes σ dans le système d'axes ( n , t ). La règle de transformation des composantes de
r r r r
contrainte entre les deux systèmes d'axes ( n , t ) et ( x , y ) est identique à celle pour les
courbures. C'est à dire :
σ σ σ σ
(31) nn nt = R xx xy R t
σ nt σ tt σ xy σ yy
r r
On cherche maintenant à déterminer les moments de flexion et de torsion dans le repère ( n , t )
r r
en fonction de ceux du repère ( x , y ). Il suffit pour ce faire d'injecter les expressions ci-dessus
des contraintes σnn, σnt et σtt dans les expressions des moments Mn, Mt et Mnt :
M M nt M x M xy t
(34) n = R M R
M nt M t xy M y
Comme Mx, My et Mxy sont fonctions du déplacement w(x,y), on peut également exprimer Mn,
Mt et Mnt suivant w(x,y) et ses dérivées suivant x et y. Pour les efforts tranchants, on considère
l'équilibre vertical d'un petit élément triangulaire suivant. La nullité de la somme des forces
verticales conduit à :
Pz
M Qy A x
dLsinα
Qx dLcosα α
α
dL
B n
Qn
y
Figure 3.3. Transformation de l'effort tranchant.
r On n'a montré que le feuillet moyen, et non les
surfaces supérieure et inférieure. Le vecteur n est la normale extérieure de la facette AB.
∂
(35) Qn = Qx cosα + Qy sinα (rappel: Q x = − D (∆w ) ; Q y = −D ∂ (∆w ) )
∂x ∂y
Les relations développées ci-dessus permettent d'exprimer les éfforts dans une direction
quelconque (donc les conditions aux limites sur un bord en biais) suivant le seul champ inconnu
w(x,y) et ses dérivées dans un système d'axes (x,y) arbitrairement choisi.
Alors que les deux premiers types de conditions aux limites ressemblent fort à la théorie de la
poutre et ne devraient poser aucun problème, ce n'est pas du tout le cas du bord libre. Ceci vient
de la construction simplifiée de la théorie des plaques. Si l'on imposait que Mn, Mnt et Qn soient
tous nuls, on aurait alors une condition surabondante. C'est Kirchhoff qui en avait donné une
σ xx = −
zE
(
w xx + νw yy ) et
1− ν2
(
M x = D w xx + νw yy ) ce qui conduit à :
Mx h3
(36) σ xx = − z où I =
I 12
My
(37) σ yy = − z
I
M xy
(38) σ xy = −z
I