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Abréviations et acronymes :

ABH SMD Agence du Bassin Hydraulique de Souss Massa et Draa


ADL Association de Développement local
ADS Agence de Développement Social
AFD Agence Française de Développement
AMIGHA Association marocaine des indications géographiques pour l’huile d’argan
ANCA Association Nationale des Coopératives de l’Argane
Agence Nationale pour le Développement des Zones Oasiennes et de
ANDZOA
l’Arganier
BTP Bâtiment et Travaux Publics
CES Conservation des Eaux et du Sol
CET Centre d´Enfouissement Tamelast
CP4Dev Climate Proofing for Development
CR Commune Rurale
CRT Conseil Régional du Tourisme
CTB Coopération Technique Belge
DEN Délégation de l’Education Nationale
DMN Direction de Météorologie Nationale
DPA Direction Provinciale de l’Agriculture
DPE Direction Provinciale de l’Equipement
DPEF LCD Direction Provinciale des Eaux et Forêts et la Lutte contre la Désertification
DRC Direction Régionale de la Culture
DRE Direction Régionale d´Equipement
Direction Régionale des Eaux et Forêts et la Lutte contre la Désertification du
DREF LCD SO
Sud-Ouest
DRT Direction Régionale du Tourisme
FAIR Fonds d’Appui aux Initiatives Régionales
FIMARGANE Fédération Interprofessionnelle de la Filière Argane
Fédération nationale des Associations Provinciales des Ayants-droit Usagers
FNADUA
de l’Arganier
GIE Groupement d’Intérêt Economique
GIZ Agence Allemande de Coopération Internationale
HCEFLCD Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification
IAV H II Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II
INDH Initiative Nationale du développement Humain
INRA Institut National de Recherche Agronomique
MNT Modèle Numérique de Terrain
ODCO Office du Développement de la Coopération
ONEE Office National d´Electricité et de l´Eau Potable
ONSSA Office National de Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires
OREDD SM Observatoire Régional d´Environnement et du Développement Durable
ORMVASM Office Régional de Mise en Valeur Agricole de Souss Massa
PNA Programme National d'Assainissement Liquide
PNDM Programme National des Déchets Ménagers
PNRC Plan National de lutte contre le Réchauffement Climatique
PNRR Programme National de Routes Rurales
RBA Réserve de Biosphère d´Arganeraie
RDTR Réseau de Développement Touristique Rural
RGPH Recensement Général de la Population et de l’Habitat
SMIT Société Marocaine d'Ingénierie Touristique
SSE ACC Système de Suivi et Evaluation de l´Adaptation au Changement Climatique
TDR Termes de Références

1
2
Liste des figures :
Figure 1 Composantes de la vulnérabilité
Figure 2 Situation de la zone d´intervention
Figure 3 Localités de la zone d´intervention
Figure 4 Pyramide des âges – zone d´intervention
Répartition des actifs occupés et chômeurs ayant déjà travaillés par sexe et par
Figure 5
branches d´activités économiques
Figure 6 Taux d´accroissement annuel moyen des villes du Grand-Agadir
Figure 7 Essences forestières relevant de la commune Drarga
Figure 8 Démarche méthodologique
Figure 9 Répartition spatiale du total des précipitations mensuelles
Figure 10 Répartition spatiale des températures moyennes mensuelles
Normales climatologiques mensuelles des humidités Agadir Inezgane (1971-
Figure 11
2000)
Normales climatologiques mensuelles de la durée totale d'Insolation à Agadir
Figure 12
Inezgane (1971-2000)
Figure 13 Rose du vent au niveau de la station Agadir-Inezgane- Période 1996-2000
Projection de la température et des précipitations à l´horizon de 2041-2070 en
Figure 14
comparaison avec la période de référence 1961-1990
Projection de la température et des précipitations à l´horizon de 2020-2050/
Figure 15
(rcp4.5) en comparaison avec la période de référence 1970-2000
Figure 16 Carte du relief de la commune Drarga
Figure 17 Carte des pentes de la commune Drarga
Figure 18 Contexte géologique de la zone d’intervention
Figure 19 Carte pédologique de la commune Drarga
Figure 20 Réseau hydrographique et sous-bassins relevant de la commune Drarga
Figure 21 Tendances de régression de la densité de l´arganeraie
Figure 22 Nombre d´espèces végétales et animales en danger ou menacées dans la RBA
Figure 23 Situation de la décharge contrôlée de Tamelast
Figure 24 Taux de pauvreté au niveau de la Préfecture d´Agadir Ida-Outanane
Figure 25 Kit d´irrigation localisée adapté aux terrasses
Evolution du nombre d´adhérentes aux coopératives arganières au niveau de la
Figure 26
Région Souss Massa
Figure 27 Coopératives féminines arganières sises à la commune Drarga
Figure 28 Exemples d´objets et outils trouvé dans le site archéologique Tigragra
Evolution du nombre des ADLs et répartition de leurs domaines d´intervention -
Figure 29
Commune Drarga
Figure 30 Fiche technique du projet de la route écotouristique Mesguina
Dégâts occasionnés par les crues de 2014 au niveau de la Préfecture d´Agadir
Figure 31
Ida-Outanane
Situation et caractéristiques physiques et hydrologiques du bassin versant
Figure 32
Ighzer Laaba
Figure 33 Capacité de déplacement en zone inondable
Carte de vulnérabilité aux risques liés aux inondations de l´Oued Ighzer Laaba-
Figure 34
Zone I : Tighanimine
Carte de vulnérabilité aux risques liés aux inondations de l´Oued Ighzer Laaba-
Figure 35
Zone II : Ben Ayaden
Carte de vulnérabilité aux risques liés aux inondations de l´Oued Ighzer Laaba-
Figure 36
Zone III : Azrarag
Figure 37 Carte de vulnérabilité des sols aux risques d´érosion
Figure 38 Typologie des partenaires
Figure 39 Composantes du Plan ACC Mesguina
Figure 40 Mesures d´Adaptation au Changement Climatique – Territoire Mesguina

3
Liste des tableaux :
Exemple de risques climatiques et enjeux liés au genre en termes d´accès aux
Tableau 1
ressources
Tableau 2 Evolution démographique de la population de la commune Drarga
Tableau 3 Les Communes rurales les plus peuplées de la région
Tableau 4 Nombre de structures d’enseignement et enfants scolarisés
Tableau 5 Types d´habitats dans la commune Drarga
Communautés végétales et essences forestières présentes dans la zone
Tableau 6
d´intervention
Tableau 7 SIBE de priorité 1 relevant de la Région du Souss Massa
Tableau 8 Accès et contrôle des ressources
Tableau 9 Une approche axée sur le genre est centrée sur la personne
Tableau 10 Pluviométrie moyenne mensuelle (mm)
Tableau 11 Température moyenne annuelle (ºC)
Tableau 12 Périodes de sécheresse identifiées dans le bassin de Souss Massa
Records des températures maximales supérieures mensuelles au niveau de la
Tableau 13
station d´Agadir Inezgane
Records des précipitations maximales en 24 heures dans un mois au niveau de
Tableau 14
la station d´Agadir Inezgane
Tableau 15 Puits desservant en eau potable la population du territoire Mesguina
Tableau 16 Répartition de pentes au niveau de la commune Drarga
Tableau 17 Situation de l´AEP de la population du territoire Mesguina
Tableau 18 Apports solides des oueds relevant de la zone d´intervention
Tableau 19 Barrages réalisés à l´intérieur du territoire de la commune Drarga
Tableau 20 Dispositifs de CES au niveau du Haut-Atlas
Tableau 21 Structures touristiques existantes dans la zone d´intervention
Exemples de projets menés dans la zone d´intervention dans le cadre des
Tableau 22
programmes INDH
Enjeux relatifs aux risques d´ inondations de l´Oued Ighzer Laaba- Zones I, II
Tableau 23
et III
Tableau 24 Enjeux relatifs au risque d´érosion de berges
Tableau 25 Tableau de bord pour le suivi de la mise en œuvre des mesures ACC

4
Table des matières :
I. INTRODUCTION : --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 7
I.1 CONTEXTE GENERAL --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 7
I.2 OBJECTIFS DE L´ETUDE ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 8
I.3 CONCEPTS DE BASE --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 8
I.3.1 Fonctions de la vulnérabilité : ---------------------------------------------------------------------------------------------- 8
I.3.2 Adaptation au changement climatique : ----------------------------------------------------------------------------- 9
I.3.3 Evaluation de la vulnérabilité : -------------------------------------------------------------------------------------------- 9
I.3.4 Intérêts de l´évaluation de la vulnérabilité : ---------------------------------------------------------------------- 9
I.3.5 Aspect genre dans le contexte du changement climatique : --------------------------------------------- 9
I.4 ZONE D´INTERVENTION : ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 10
I.4.1 Ressort administratif :-------------------------------------------------------------------------------------------------------- 10
I.4.2 Situation et étendue de la zone d´intervention : ------------------------------------------------------------- 11
I.4.3 Profil démographique : ------------------------------------------------------------------------------------------------------- 12
I.4.4 Education :-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 13
I.4.5 Emploi :------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 13
I.4.6 Types d´habitats :-------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 14
I.4.7 Système local de production agricole : ----------------------------------------------------------------------------- 15
I.4.8 Forêt Mesguina :----------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 16
II. ASPECT GENRE DANS LA ZONE D´INTERVENTION : ---------------------------------------------------------- 19
II.1 PROFIL DES ACTIVITES -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 19
II.2 ACCES ET CONTROLE DES RESSOURCES : ------------------------------------------------------------------------------------------- 21
III. DEMARCHE METHODOLOGIQUE--------------------------------------------------------------------------------------------- 23
III.1 CONSIDERATIONS PREALABLES : ----------------------------------------------------------------------------------------------------- 23
III.2 DEPLOIEMENT DE LA DEMARCHE METHODOLOGIQUE ---------------------------------------------------------------------------- 24
III.2.1 Phase préliminaire : --------------------------------------------------------------------------------------------------------- 24
III.2.2 Phase d’analyse et de traitement des données : ----------------------------------------------------------- 25
III.2.3 Phase de Mise en œuvre : ----------------------------------------------------------------------------------------------- 27
IV. CONTEXTE CLIMATIQUE PRESENT ET TENDANCES FUTURES : ---------------------------------------- 28
IV.1 CLIMAT PRESENT --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 28
IV.1.1 Précipitations -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 28
IV.1.4 Tendances actuelles du climat : -------------------------------------------------------------------------------------- 32
IV.2 TENDANCES FUTURES DU CLIMAT : --------------------------------------------------------------------------------------------------- 32
IV.3 EVENEMENTS CLIMATIQUES EXTREMES :-------------------------------------------------------------------------------------------- 34
IV.3.1 Sécheresse : --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 34
IV.3.2 Vagues de chaleur : --------------------------------------------------------------------------------------------------------- 34
IV.3.3 Pluies intenses : --------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 35
V. ANALYSE DES FACTEURS DE SENSIBILITE DU TERRITOIRE MESGUINA ------------------------ 36
V.1 RELIEF ELEVE ET PENTES ESCARPEES : ----------------------------------------------------------------------------------------------- 36
V.2 GEOLOGIE ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 38
V.3 PEDOLOGIE : SOLS SQUELETTIQUES ET PEU EVOLUE EN MONTAGNE --------------------------------------------------------- 39
V.4 RESSOURCES EN EAU DE PLUS EN PLUS RARES :----------------------------------------------------------------------------------- 40
V.4.1 Eau de surface :----------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 40
V.4.2 Nappes souterraines : ------------------------------------------------------------------------------------------------------- 41
V.5 FORTES PRESSIONS SUR LES RESSOURCES AGRO-PASTORALES : ------------------------------------------------------------- 41
V.5.1 Urbanisation : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 41
V.5.2 Surpâturage : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 41
V.5.3 Prélèvements de bois de feu : ------------------------------------------------------------------------------------------ 42
VI. IMPACTS POTENTIELS : ----------------------------------------------------------------------------------------------------------- 43
VI.1 EXPOSITION DES FEMMES AUX RISQUES CLIMATIQUE ET INEGALITES ENTRE HOMMES ET FEMMES :--------------- 43
VI.2 AUGMENTATION DE LA DEMANDE EN EAU : ----------------------------------------------------------------------------------------- 43
VI.3 EROSION DU SOL ET INONDATIONS : ------------------------------------------------------------------------------------------------ 45
VI.4 DETERIORATION DE LA BIODIVERSITE : -------------------------------------------------------------------------------------------- 46
VI.5 DETERIORATION DE L´ETAT GENERAL DE L’ENVIRONNEMENT : -------------------------------------------------------------- 47
VI.5.1 Assainissement liquide : -------------------------------------------------------------------------------------------------- 47

5
VI.5.2 Assainissement solide :---------------------------------------------------------------------------------------------------- 48
VI.5.3 Problèmes liés à la décharge contrôlée de Tamelast : --------------------------------------------------- 48
VI.6 DEGRADATION PHYSIQUE DU PAYSAGE NATUREL : ------------------------------------------------------------------------------- 50
VI.7 DEGRADATION DU PATRIMOINE LOCAL BATI : ------------------------------------------------------------------------------------- 50
VI.8 PAUPERISATION ET EXODE RURAL DE LA POPULATION LOCALE : ------------------------------------------------------------- 51
VII. CAPACITES D´ADAPTATION ET INITIATIVES RENFORÇANT LA RESILIENCE DU
TERRITOIRE MESGUINA : --------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 53
VII.1 GESTION CONSERVATOIRE DES EAUX ET DES SOLS ET LUTTE CONTRE LES INONDATIONS : ------------------------ 53
VII.1.1 Savoir-faire traditionnel en matière de collecte des eaux pluviales et de conservation
des sols :-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 53
VII.1.2 Interventions opérées par l´ABH et les Services des Eaux et Forêts : ------------------------ 54
VII.2 Pratiques agricoles résilientes :----------------------------------------------------------------------------------------- 56
VII.3 Valorisation et développement des produits de l´arganier : ------------------------------------------- 58
VII.4 Potentiel naturel et attrait touristique du domaine Mesguina ------------------------------------------ 60
VII.4.1 Paysages naturels diversifiés et assez bien conservés : ----------------------------------------------- 60
VII.4.2 Sites d´intérêts historiques et archéologiques : ----------------------------------------------------------- 61
VII.4.3 Structures d’hébergements touristiques ------------------------------------------------------------------------ 62
VII.5 Tissu associatif assez développé et dynamique---------------------------------------------------------------- 63
VII.6.1 Initiative Nationale pour le Développement Humain ---------------------------------------------------- 64
VII.6.2 Agence Nationale pour le Développement des Zones Oasiennes et de l’Arganier
(ANDZOA) ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ 65
VII.6.3 Projet ARGAN/Goodplanet pour la préservation et valorisation de l’arganeraie ---------- 65
VII.6.4 Projet de route écotouristique : ------------------------------------------------------------------------------------- 66
VIII. ANALYSE PARTICIPATIVE DE LA VULNERABILITE --------------------------------------------------------- 69
VIII.1 ETAPE PRELIMINAIRE : ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 69
VIII.1.1 Application du prisme climatique : ------------------------------------------------------------------------------- 69
VIII.1.2 IDENTIFICATION DES COMPOSANTES A ANALYSER DU TERRITOIRE MESGUINA ------------------------------------- 70
VIII.1.3 EXPOSITION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE ---------------------------------------------------------------------------------- 71
VIII.2 EVALUATION ET HIERARCHISATION DES EFFETS BIOPHYSIQUES ET SOCIOECONOMIQUES : ----------------------- 72
VIII.3 IDENTIFICATION DES OPTIONS D´ADAPTATION -------------------------------------------------------------------------------- 80
VIII.4 SELECTION DES MESURES D´ADAPTATION -------------------------------------------------------------------------------------- 84
IX. CARTES DE VULNERABILITE AUX RISQUES CLIMATIQUES ---------------------------------------------- 91
IX.1 RISQUES LIES AUX CRUES DE L´OUED IGHZER LAABA : ---------------------------------------------------------------------- 91
IX.2 VULNERABILITE DES SOLS AUX RISQUES D´EROSION : ------------------------------------------------------------------------ 97
X. PLAN LOCAL D´ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE DU TERRITOIRE
MESGUINA : --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 99
X.1 CONTEXTE GENERAL : --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 99
X.2 BENEFICES DU PLAN ACC POUR LE TERRITOIRE MESGUINA : ----------------------------------------------------------------- 99
X.3 MISE EN ŒUVRE DU PLAN ACC MESGUINA : ------------------------------------------------------------------------------------ 100
X.4 PARTENAIRES A ASSOCIER : ----------------------------------------------------------------------------------------------------------- 100
X.5 PANEL DE MESURES D’ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE : ------------------------------------------------------- 102
X.6 SUIVI DE LA MISE EN ŒUVRE DU PLAN ACC :------------------------------------------------------------------------------------ 115
ANNEXES :---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 117
ANNEXE 1 : CALENDRIER D´EXECUTION DE LA MISSION ---------------------------------------------------------------------------- 117
ANNEXE 2 : ACTEURS ET ACTRICES ASSOCIATIFS ET PRIVES AYANT PRIS PART AUX ATELIERS : ------------------------ 118
ANNEXE 3 : DOCUMENTS CONSULTES : -------------------------------------------------------------------------------------------------- 119

6
I. INTRODUCTION :
I.1 Contexte général
Dans le cadre de la valorisation durable des différents services écosystémiques
prodigués par la forêt Mesguina, un projet écotouristique intitulé «Route
Ecotouristique de Mesguina’’ a été initié avec l’association Ibn Baytar (AIB), la
Commune Drarga et l’Association des Ayants Droits de la Forêt Mesguina. Ce
projet vise la mise en œuvre d’une route écotouristique dans la forêt de
Mesguina au niveau de la Préfecture Agadir Ida-Outanane situées dans l’arrière-
pays d’Agadir. Il s’agit d’un projet de tourisme vert et solidaire visant la
promotion et la valorisation des produits du terroir (argane, PAM, miel, …), de
l’artisanat (vannerie) et du patrimoine local (ourten, tombeaux Saadiens,
cascades, grottes, etc.).
Le projet est au bénéfice de la population locale représenté par l’association
Mesguina des Ayants Droit et il est porté par l’AIB avec l’appui du Programme
GIZ – ACCN (Adaptation au Changement Climatique et Valorisation de la
Biodiversité/ Mise en œuvre du Protocole de Nagoya) ainsi que d’autres acteurs
concernés par le Projet tel que l’ANDZOA et d’autres.
Au cours de la dernière décennie, le territoire de la route Mesguina a été
impacté négativement par les manifestations du Changement Climatique, à
savoir une répartition inégale des ressources en eau dans le temps et dans
l’espace entrainant une régression des approvisionnements en eau potable et
en eau d´irrigation. Cette situation a exhorté la population locale (surtout les
hommes) à migrer aux agglomérations de proximité Agadir, Aït Melloul,
Inezgane… pour chercher leurs vivres. Le concours de ces facteurs a limité les
sources de revenus de la population locale surtout des femmes qui se basaient
principalement sur une agriculture vivrière vulnérable aux méfaits du
changement climatique.
Face à cette situation, une mesure d’aide au développement intitulé
«Renforcement de la participation des femmes dans la gestion durable des
chaînes de valeur des services écosystémiques» est développé par le
Programme Adaptation aux Changements Climatiques-Mise en œuvre du
Protocole de Nagoya «ACCN» et le projet Promotion du rôle des femmes dans le
Maghreb «PFM» œuvrant ensemble pour la coopération Maroco-Allemande.
Ladite mesure vient de capitaliser sur les actions menées par le projet route
Mesguina au profit de la population locale avec un accent particulier aux
femmes bénéficiaires.
L’objectif de cette mesure consiste à faire profiter les femmes rurales de la
valorisation des chaînes de valeur des services écosystémiques et de la
biodiversité. Afin d’atteindre cet objectif, un plan d’opération a été défini avec
des résultats escomptés et un package d’activités. Parmi ces activités, celle
dédiée à «élaborer avec un focus genre les cartes de vulnérabilité du territoire
Mesguina pour asseoir les mesures d’Adaptation au Changement Climatique».
La réalisation de cette étude contribuera à l’atteinte des résultats escomptés
suivants :
• Résultat 2 : Les chaînes de valeur des services écosystémiques sont
développées et valorisées au profit de la population locale et des femmes
vulnérables aux changements climatiques ;
• Résultat 4 : Les acquis des femmes dans l’utilisation des chaînes de valeur
promues sont capitalisés en tant que bonnes pratiques

7
I.2 Objectifs de l´étude
La présente mission vise à analyser, cartographier et catégoriser les différents
risques climatiques auxquels le territoire de la forêt de Mesguina est exposé en
prenant en considération l’aspect genre et déterminer des mesures d’adaptation
appropriées à chaque zone en se référant à ses potentiels naturel et culturel.
Les résultats attendus de cette étude s´articulent autour des trois points
suivants :
• Une analyse de la vulnérabilité du territoire de la forêt Mesguina est réalisée
suivant l’outil méthodologique CP4Dev-Genre et selon une approche
méthodologique appropriée prenant en considération les différents données
du SIREDD et du SSE-ACC tout en permettant une caractérisation des
zones les plus exposé par rapport à chaque risque climatique;
• Une spatialisation des zones les plus exposé par rapport à chaque risque est
réalisée ;
• Les mesures d’adaptation adéquates par rapport à chaque zone sont définies
et validés avec les acteurs concernés.
I.3 Concepts de base
I.3.1 Fonctions de la vulnérabilité :
La vulnérabilité est définit comme étant le degré par lequel un système risque
de subir ou d’être affecté négativement par les effets néfastes du changement
climatique, y compris la variabilité climatique et les phénomènes extrêmes. Elle
dépend du caractère, de l’ampleur, et du rythme du changement climatique
auxquels un système est exposé, ainsi que de sa sensibilité, et de sa capacité
d’adaptation. La vulnérabilité est liée à l’existence de risques (probabilité de
subir des chocs) résultant
Figure 1 : Composantes de la vulnérabilité1
de la combinaison des
composantes suivantes
(Figure 1) :
Exposition : l’affectation de
composantes
socioéconomiques ou
biophysiques d´un
territoire donné par un ou
plusieurs impacts du
changement climatique ;
Sensibilité : détermine le
degré auquel le territoire
peut être influencé (de
manière négative ou
positive) par la variabilité
du climat ;
Et Capacité d´adaptation :
signifie la capacité d’un système de s’adapter au changement climatique afin
d’atténuer les dommages potentiels, de tirer parti des possibilités offertes ou de
faire face aux conséquences.

1
GIZ (2014)

8
I.3.2 Adaptation au changement climatique :
Englobe les initiatives et mesures prises pour réduire la vulnérabilité des
systèmes naturels et humains aux effets réels ou prévus du changement
climatique. On distingue plusieurs types d’adaptation : anticipative ou réactive,
de caractère privé ou public, autonome ou planifiée. Citons à titre d’exemple
l’édification de digues le long des cours d’eau ou des côtes et le remplacement
des plantes fragiles par des espèces résistantes aux chocs thermiques2.
Une démarche d’adaptation implique donc des actions spécifiques en fonction
du degré de vulnérabilité propre au système concerné.
I.3.3 Evaluation de la vulnérabilité :
La vulnérabilité n´est pas une caractéristique facilement mesurable d´un
système, comme la température et précipitations. Il s´agit, en fait, d´un
concept complexe mettant en jeu un ensemble de facteurs qui déterminent la
susceptibilité d´un système donné face aux impacts du changement climatique.
Néanmoins, il n´existe pas de règles prédéfinies sur les facteurs à considérer, ni
de méthodes à utiliser pour les quantifier. Et c´est justement la raison pour
laquelle on parle de l´évaluation de la vulnérabilité et non pas de la mesure de
vulnérabilité.
I.3.4 Intérêts de l´évaluation de la vulnérabilité3 :
L´évaluation de la vulnérabilité revient à fournir une information précieuse et
nécessaire sur les enjeux engendrés par le changement climatique. Elle est
adressée aux décideurs de tous les niveaux, les services étatiques, et les
différentes parties prenantes relevant de la société civile. En effet, l´évaluation
de la vulnérabilité possède un intérêt particulier, notamment pour :
− Identifier les hotspots actuels et potentiels afin d´améliorer notre
compréhension aux facteurs responsables de l´accentuation de la
vulnérabilité d´un hotspot spécifique face au changement climatique ;
− Identifier des points d´entrée d´adaptation au changement climatique en
fournissant des éléments de base indispensables pour asseoir des
interventions d´adaptation à la fois efficaces et efficientes ;
− Suivi et évaluation de la vulnérabilité et de l´adaptation au changement
climatique en permettant de compléter les méthodes de S&E des mesures
d´adaptation existantes et de générer des connaissances additionnelles sur
l´efficacité de ces mesures.
I.3.5 Aspect genre dans le contexte du changement climatique :
Les impacts engendrés par le changement climatique, tels que les sécheresses,
les inondations et autres événements météorologiques extrêmes, affectent de
manière différenciée les régions, les classes d’âge et les sexes4. Ces impacts
sont spécifiques sur les hommes et les femmes en raison de leurs différents
rôles dans la société et leurs accès différencié aux ressources sociales,
économiques et physiques.
Les impacts du changement climatique sont généralement aggravées par la
position sociale des femmes au sein de la famille et de la communauté, son
accès limité à la propriété, à l´éducation, à l´information et aux ressources
financières (épargne, crédit, assurance). En effet, le changement climatique et

2
GIEC (2007)
3
GIZ (2014)
4
GIEC (2001)

9
les inégalités entre les sexes sont inextricablement liés. D’une part, le
changement climatique freine les progrès vers l'égalité des sexes et empêche
les efforts de réduction de la pauvreté, d’autre part, l'inégalité des sexes peut
aggraver les effets du changement climatique5.
Or, les femmes jouent un rôle central dans la lutte contre le réchauffement
climatique6. La prise en compte du genre s’avère indispensable, non seulement
dans l’analyse de la vulnérabilité d’une population face au changement
climatique, mais également en termes d’atténuation et d’adaptation pour
assurer le succès et la durabilité des projets. L’autonomisation des femmes,
notamment à travers l’accès aux ressources financières, techniques et à la
formation, constituent des moyens particulièrement efficaces de construction de
la résilience d’une société au changement climatique.
Ainsi, la participation effective des femmes aux processus de décision est
fondamentale pour réussir la mise en place de l´adaptation au niveau local, en
vue de donner les moyens à une communauté de répondre de manière efficace
à l’évolution des conditions climatiques.
Tableau 1 : Exemple de risques climatiques et enjeux liés au genre en
termes d´accès aux ressources7
Risques et impacts
Enjeux liés au genre
climatiques
Augmentation de la
Enjeu : les femmes ont un accès restreint à la
pression sur les
terre et à la propriété, qui sont très
terres et accélération
majoritairement détenus par les hommes.
du phénomène de
Risques : renforcement des inégalités
dégradation
Accès aux
ressources Détérioration et Enjeu : accroissement de la pénibilité du travail
et du temps nécessaire à la collecte d’eau,
accès plus difficile à
bois… en majorité assuré par les femmes.
certaines ressources,
Risques : plus forte exposition aux risques liés
tels que l’eau, le bois
aux longs parcours, diminution du temps
et le feu
consacré aux activités d’éducation, au travail
rémunéré et à la participation à la vie publique

I.4 Zone d´intervention :


I.4.1 Ressort administratif :
Sur le plan administratif, la zone d´intervention relève de la commune Drarga,
du Cercle d´Agadir banlieue, et de la Préfecture d´Agadir Ida-Outanane. Créée
lors du découpage administratif de 1992, la commune Drarga faisait partie de
l´ancienne commune Tikiouine, son chef-lieu se situe à moins de 10 km de la
ville d´Agadir. Elle s´étend sur la rive droite de l´Oued Souss sur une superficie
d´environ 284 km2 (Figure 2).

5
BOAD (2012)
6
ONU(2014)
7
AFD, N° 20. Genre et climat, Pause-genre

10
Figure 2 : Situation de la zone d´intervention

I.4.2 Situation et étendue de la zone d´intervention :


Dénommée dans le présent document «Territoire Mesguina», la zone
d´intervention concerne la partie du massif du Haut Atlas occidental relevant de
la commune Drarga, située approximativement entre 9º37´12´´ et 9º27´degré
de longitude Ouest et 30º23´6´´ et 30º32´42´´ degrés de latitude Nord. Le
territoire Mesguina englobe une quarantaine de douars de moyenne, petite et
très petite taille (Figure 3).

Figure 3 : Localités de la zone d´intervention

11
I.4.3 Profil démographique :
La population de la commune Drarga a enregistré une évolution remarquable
entre 2004 et 2014. Elle a ainsi passé de 37.115 hab. à 70.793 hab., soit un
taux d´accroissement global de 90%. Cette évolution est disproportionnée
entre le centre de la commune à caractère urbain, avec un accroissement global
d´environ 200%, et la partie rurale qui a enregistré un taux d´accroissement
global négatif d´environ -1%.
Tableau 2 : Evolution démographique de la population de la commune
Drarga8
Evolution
Taux
Nombre de Nombre de du nombre
Pop. 2004 Pop. 2014 d´accroissement
ménage ménage de ménage
global (%)
(%)

Drarga rural 20.044 3.604 19.847 4.350 -0,98 20,70

Drarga AC 17.071 3.306 50.946 11.136 198,44 236,84


Total
37.115 6.910 70.793 15.486 90,74 124,11
(Commune)
La commune Drarga dans son ensemble se place parmi les quatre communes
rurales les plus peuplées de la région du Souss Massa avec un taux annuel
d´accroissement record atteignant 6,67 %.

Tableau 3 : Les Communes rurales les plus peuplées de la région9

Commune Population Taux d´accroissement annuel %

Aït Amira 76.646 4,91


Drarga 70.793 6,67
Oued Safa 56.547 3,68
Temsia 40.740 4,45
Source : RGPH 2014

En termes de
structure de la Figure 4 : Pyramide des âges – zone d´intervention
population, on
retient du RGPH
2004 que la
population du
territoire
Mesguina compte
50,26% de
femmes et
49,74%
d´hommes. Le
pyramide des
âges (Figure 4)
laisse apparaître
une très grande proportion de jeunes, environ 70% de la population est âgée
de moins de 34 ans, tandis que les hommes et les femmes âgés de plus 65 ans
ne constituent que 5,4% de la population totale.

8
RGPH 2004 et 2014
9
RGPH 2014

12
I.4.4 Education :
Le tableau ci-après résume le nombre de structures d’enseignement existantes
et le nombre de garçons et filles scolarisés au niveau du territoire Mesguina10.
Tableau 4 : Nombre de structures d’enseignement et enfants scolarisés
Préscolaire
(crèches et Formation
Primaire Secondaire Supérieur*
jardins professionnelle*
d’enfants)
Nombre de 0
structures 8 locaux (Collège et lycée
4 groupements
servant de le plus proche se 0 0
scolaires scolaires
trouvent au
crèches
existantes centre Drarga)
Nombre
57 322 49 -- --
Garçons
Nombre de
80 279 23 -- --
filles
*données partielles
Bien que le nombre d’enfants scolarisés en primaires soit relativement élevé, la
scolarisation en secondaire connaît une chute remarquable en effectif global et
plus particulièrement celui des filles. L’abandon de l’enseignement secondaire
peut s’expliquer par l’absence d’une structure d’enseignement secondaire au
niveau de la zone d’études ; les enfants sont obligés à se déplacer au centre
Drarga pour poursuivre leurs études. Les familles souvent pauvres et l´absence
de bourses d’études pour les enfants scolarisés font que ces derniers se
trouvent contraints à abandonner l’école. Dans certains cas, la scolarisation des
enfants en secondaire est le motif principal qui conduit les familles à quitter
leurs douars d’origine vers le centre Drarga ou ailleurs.
I.4.5 Emploi :
Dans la zone d´intervention, la Figure 5 : Répartition des actifs occupés et
population masculine active se chômeurs ayant déjà travaillés par sexe et
répartit essentiellement sur par branches d´activités économiques
quatre secteurs d´activités, à
savoir l´agriculture, le
bâtiment et les travaux
publics, l´industrie et mines,
et le commerce. En fait, la
demande en main d´œuvre a
sensiblement augmenté dans
le secteur du BTP en raison des
chantiers initiés par l´Etat et
de la grande expansion
urbanistique que connaît la
ville d´Agadir et sa métropole
(Figure 5).
Quant au secteur agricole, il a
subi de plein fouet, d´une
part, les impacts de la rareté
de l´eau et la succession des
années sèches, et d´autre part, le rétrécissement des terres agricoles et la

10
Il s’agit de données collectées auprès des services de l’éducation nationale et par enquête dans le cadre de
l’étude commandité par GOODPLANET en 2013.

13
migration de la population locale en Figure 6 : Taux d´accroissement
direction des cités dortoirs de la métropole annuel moyen des villes du Grand-
d´Agadir, notamment Drarga centre, Aït Agadir
Melloul, Lqliaa et Temsia (Figure 6).
Concernant la catégorie des femmes
actives, elle représente seulement 10,2%
de l´ensemble des actifs occupés et des
chômeurs ayant déjà travaillées selon le
RGPH 2004. Le secteur agricole étant le
premier secteur employeur de cette
catégorie à raison de 5,5%, tandis que les
autres secteurs n´en emploient qu´une
proportion de l´ordre de 4,7 %.
Au sein du secteur agricole, l´activité
prédominante concerne la valorisation des
produits de l´argan.

I.4.6 Types d´habitats :


A titre de rappel, les douars sont de petits
noyaux traditionnels de population, liés
principalement au milieu rural,
caractérisés par une structure morphologique et une relation très
caractéristique avec le territoire environnant, la séquence spatiale du douar, en
allant du centre vers l’extérieur, est généralement organisée selon l’ordre
suivant :
1. Un centre de vie familiale et collective composé de groupement
relativement concentré de logements et d'installations complémentaires et
de services communautaires ;
2. Un espace productif établi autour de la localité de cultures de subsistance
de produits maraîchers, de céréales et de pâturages pour le cheptel
animal ;
3. Un territoire dominant composé de l’espace agro-forestier à base
d’arganiers moins anthropisé et possédant une valeur écologique.
Dans le territoire Mesguina, l’habitat traditionnel est construit en pierre, tandis
qu’en plaine les maisons sont en pisé. Les douars de montagne forment des
unités paysagères de grand intérêt et offrent un patrimoine architectural et
ethnographique important. Étant donné leur accessibilité relativement difficile,
ils présentent des traits généraux caractéristiques de marginalité par rapport
aux centres urbains ou périurbains de services. En effet, l'architecture
traditionnelle de ces habitats est un élément d'identité des paysages ruraux de
montagne. L'utilisation de matériaux locaux reflète l'intégration de l'habitat
avec son environnement naturel et culturel. L’isolement et l’enclavement de
certains douars ont contribué à l'abandon et à la détérioration de l'héritage
culturel. En revanche, l'amélioration de l'accessibilité à certains établissements
plus proches de la conurbation a promu l'utilisation de typologies d’édification
propres des aires urbaines, au détriment de l'adaptation au milieu naturel et de
la valeur ethnographique et paysagère des noyaux originaux11.
Actuellement, et en absence de documents régissant l’urbanisme de cette partie
de la commune, la plupart des douars de piémont et de montagne sont affectés

11
BELTRÁN E. W. (2014)

14
par des constructions anarchiques, en agglos et briques avec des dalles en
ciment. Ces constructions restent très longtemps non finies, et contribuent à
l’altération du paysage bâti de la zone. Pendant ces dernières décennies, on
assiste à une tendance à la construction de maisons neuves en agglos servant
de résidences secondaires pour un certain nombre de personnes aisées et des
RME originaires de la région.

Tableau 5 : Types d´habitats dans la commune Drarga12


Villa, Maison Maison Maison Habitation
niveau de Appartement marocaine marocaine sommaire ou de type Autres
villa traditionnelle moderne bidonville rural

Drarga
AC
0,6% 2,9% 1,6% 86,9% 3,4% 0,5% 4,1%

Drarga
Rural
0,6% 0,1% 5,1% 35,6% 2,4% 53,2% 2,8%

I.4.7 Système local de production agricole :


Le système agricole local est tourné vers une production vivrière, il tire profit de
trois facteurs principaux :
- La diversification des spéculations agricoles cultivées traditionnellement,
- Le potentiel fourrager offert par l’arganeraie ;
- L’aléa climatique contraignant ;
- Et l’élevage caprin et ovin comme noyau dur de l’activité agricole.
En effet, ce système de production est façonné par la nature de l’espace mis en
valeur et le mode d’irrigation utilisé. Dans le territoire de Mesguina, on relève
donc trois systèmes de production agricole, à savoir :
Un mode extensif à base de céréaliculture conduit sous arganiers : il s’agit de
l’espace collectif exploité par les usufruitiers. Le sol est travaillé et semis en
début de campagne en fonction des conditions climatiques.
Un mode disposé en terrasses-jardins (Ourten ‫ )أورتن‬: Il est caractéristique de la
moyenne et haute altitude. Dans ce mode, on distingue deux types de
production :
- Les parcelles irriguées à partir de l’eau de source. Cette eau est utilisée à
tour de rôle selon un système de rotation établi selon le lignage et la taille
des parcelles à irriguer (ex. cas d’Azrarag). Les spéculations pratiquées
incluent essentiellement les cultures maraîchères et fourragères, intercalées
par des rangées d’arbres fruitiers ;
- Les parcelles bour aménagées aux abords des douars et cultivées
essentiellement en oliviers et céréales (blé tendre et orge).
Un mode développé sur les bords des oueds : Il est caractéristique des
piedmonts et des zones de faible altitude (ex. Oued Ighzer Laaba). Les parcelles
sont cultivées en céréales et arbres fruitiers, et elles sont irriguées grâce aux
eaux de crues.

12 RGPH 2004

15
I.4.8 Forêt Mesguina :
a. Limites et étendue :
La forêt Mesguina fait administrativement partie de la Préfecture d’Agadir Ida-
Outanane (Communes de : Drarga, Ameskroud, Idmine, Akesri, Aourir, et
Agadir) et la Préfecture d´Inezgane Aït Melloul (Commune d´Ouled Dahou). Elle
s´étend sur une surface totale d´environ 54.000 ha13 (y compris les enclaves),
dont 38,15% et 27,26% de cette surface sont inclus respectivement dans les
communes de Drarga et d’Ameskroud.
Il s´agit d´une forêt domaniale qui se développe sur le massif occidentale de la
chaîne haut-atlasique (plateau des Ida-Outanane). La forêt Mesguina est située
sur un plateau continental étroit qui s’ouvre sur la plaine du Souss, elle bordée
au nord par la forêt d’Ifesfassen, à l’Est par l’autoroute Agadir - Marrakech, au
sud par la Route Nationale 8 liant Agadir à Marrakech et à l’ouest par l´océan
atlantique. Sur le plan morphologique, le massif Mesguina présente trois types
de faciès d’arganier distincts :
− Faciès de plaine – Dir ;
− Faciès continental ;
− Et faciès du front océanique.

b. Droits de jouissance :
Le premier texte législatif spécialement consacré à la protection et à la
délimitation de l’arganeraie fut promulgué le 4 Mars 1925. Ce dernier stipule
que les peuplements d'arganiers sont soumis à des règlements d'administration
spéciaux qui constatent les droits de jouissance des ayants droit, ainsi que leurs
modalités et mesures de protection. Ces droits de jouissance furent explicités
avec l’application de l’arrêté du 1 Mai 1938, reconnaissant aux usagers les
droits coutumiers suivants :
− Ramassage de bois mort ;
− Cueillette des fruits ;
− Parcours des troupeaux ;
− Utilisation des sols pour les cultures ;
− Coupe de bois de chauffage et de charbonnage ;
− Prélèvement en endroits désignés du sable, de la pierre pour les besoins
domestiques, artisanaux locaux moyennant une redevance égale
seulement à 20% du tarif ordinaire.
Dans notre zone d´intervention, une seule tribu bénéficie de ces droits
d´usagers tels qu´ils sont fixés par les textes législatifs précités. Il s´agit de la
tribu de Mesguina.
c. Biodiversité :
La région des Ida-Outanane est caractérisée par des formations végétales
composées de mélange d’éléments tropicaux, macaronésiens, méditerranéen
atlantique et endémiques14. Ces formations sont réparties en quatre
communautés végétales, à savoir (Tableau 6) :
− Communauté à Arganier et Euphorbe de Beaumier ;
− Communauté à arganier, thuya et Periploca leavigata ;
− Communauté à Thuya et Genista tricuspidata ;
− Communauté à thuya et chêne vert ;

13
DREF LCDSO (2015)
14
BENABID (1976)

16
Tableau 6 : Communautés végétales et essences forestières présentes dans la
zone d´intervention15
Communauté à Communauté à
Communauté à Thuya Communauté à thuya
Arganier et Euphorbe arganier, thuya et
et Genista tricuspidata et chêne vert
de Beaumier Periploca leavigata
Bioclimat semi-aride
Bioclimat semi-aride à Bioclimat semi-aride Bioclimat semi-aride
inférieur à variante
variante chaude moyen tempéré à variante tempérée
chaude
− Tetraclinis articulata
− Tetraclinis
− Argania spinosa − Genista tricuspidata
− Argania spinosa articulata
− Euphorbia echinus − Lavandula dentata
− Tetraclinis articulata − Lavandula dentata
− Senecio anti- − Ceratonia siliqua
− Periploca leavigata − Ceratonia siliqua
euphorbium − Thymus satureioides
− Pistacia lentiscus − Phillyrea
− Artemesia reptans − Cistus villosus
− Lavandula dentata angustifolia
− Genista ferox − Genista ferox
− Globularia alypum. − Cistus villosus
− Teucrium decipiens. − Periploca leavigata
− Quercus
− Globularia alypum.

Euphorbia echinus Argania spinosa Tetraclinis articulata Ceratonia siliqua

En termes de répartition, ces formations forestières naturelles sont dominées


par les essences principales suivantes (Figure 7) :
L’Arganier (Argania
Figure 7 : Essences forestières relevant de la
spinosa) pur en basse
commune Drarga
altitude, le thuya de
berbérie (Tetraclinis
articulata) souvent en
mélange avec
l’arganier, le chêne
vert (Quercus
rotundifolia) en haute
altitude. Les espèces
accompagnatrices
comprennent :
oléastre (Olea
europaea), caroubier
(Ceratonia siliqua),
lentisque (Pistacia
lentiscus), Genista sp,
lavande (Lavandula
sp).
Concernant les aires
protégées, la Région

15 DREF LCDSO (2015)

17
Souss Massa abrite le parc national Souss massa qui s´étend sur une superficie
de 33.800 ha, et la zone d´action du DREF LCD SO, compte 18 SIBE dont 05
revêtent la priorité 01. Le tableau ci-après résume les principales potentialités
et contraintes dont ces SIBE font l´objet (Tableau 7).

Tableau 7 : SIBE de priorité 1 relevant de la Région du Souss Massa


Nom du SIBE Superficie Potentialités Contraintes relevées
− Importance floristique
(plantes rares et
endémiques) et
Aïn Régénération faible à
22.000 ha faunistique en
Asmama cause du surpâturage
particulier les
mammifères et les
reptiles
− Peuplement
ornithologique et
herpétologique Les activités humaines,
exceptionnel notamment la pêche et
− Existence de niches le tourisme, constituent
Tamri 900 ha
d'Ibis chauve et du une source de nuisance
Cormoran huppé, aux oiseaux nicheurs
espèce endémique de
la côte atlantique
marocaine
− Site représentatif du Pression agricole et
Admine 3.500 ha type forêt d’Arganier animale particulièrement
de plaine excessive
− Gazelles de Cuvier
dans un site
caractérisé par une
dynamique végétale
Tafengoulte 3.000 ha importante (arganier, Pression animale
thuya et chêne vert) et
un recouvrement basal
de près de 100% de
Thymus saturejoides.
− Très bel écosystème à
Acacia raddiana, bien
Surexploitation de la
Oued Mird 60.000 ha conservé, assez
nappe phréatique
dynamique (40-50
pieds/ha).

18
II. Aspect genre dans la zone d´intervention :
L’analyse de genre sert à examiner les relations
entre les sexes et à reconnaître les liens de
causalité sexospécifiques au niveau du territoire
étudié. En définitive, elle aide à améliorer
l’application générale du principe de l’égalité entre
hommes et femmes16. Pour ce faire, il nous
incombe dans un premier temps d’établir un état
des lieux de la situation du genre dans la
communauté locale en mettant en évidence les
aspects suivants :
− Répartition des rôles et activités entre femmes
et hommes ;
− Accès et contrôle des ressources existantes ;
− Représentation des femmes et hommes au sein
des structures de prise de décision au niveau
local.
De point de vue pratique, cette analyse a été conduite avec un focus groupe
représentant de façon équitable les acteurs et les actrices locaux. Les
informations issues de cette analyse ont servi systématiquement dans les
phases postérieures de la démarche méthodologique, notamment lors de :
− L’identification des unités d’exposition ;
− L’analyse selon le genre des effets socio-économiques liés au changement
climatique ;
− L’identification et la priorisation des options d’adaptation au changement

II.1 Profil des activités17


Les femmes relevant de la zone d’intervention jouent un rôle central pour aider
leurs foyers et leur communauté à améliorer les moyens d’existence ruraux et
le bien-être général. L’analyse du profil des activités selon le genre nous a
permis de dresser l’état suivant en matière de répartition des activités et
d’accès et contrôle des ressources entre hommes et femmes :
Activités de reproduction :
- Assurer les tâches domestiques et la préparation des repas ;
- Veiller au suivi de l´état de santé de leurs enfants et à la
réalisation de leur calendrier de vaccinations ;
- Assurer l’approvisionnement en eau de leurs foyers durant les
périodes de coupure de l´AEP ;
- Effectuer les courses courantes ;
- Ramasser le bois mort pour la cuisson du pain aux alentours des
douars

- Assurer l´achat hebdomadaire des aliments de première


nécessité ;
- Assurer l´évacuation des membres de la famille aux cas
d´accidents graves ou problème urgent de santé.

16
GIZ (2013)
17Analyse effectuée avec des focus groupes et à partir des résultats de l’enquête menée par l’étude
Goodplanet

19
20
Activités de production :
- Aider leurs maris dans la moisson, le ramassage et le transport
des céréales vers les lieux de battage ;
- Assurer l’alimentation du cheptel, les soins traditionnels, et le
gardiennage du troupeau dans les parcours à proximité des
douars ;
- Ramasser les fruits d’argan et leur transport vers les lieux de
stockage. Elles sont souvent aidées par leurs enfants pour
accomplir ces tâches ;
- Produire artisanalement l’huile d’Argan à la maison.

- Assurer la préparation du sol, le semis et le battage des céréales ;


- Assurer l’itinéraire technique de l’activité apicole, le transport des
ruchers, l’extraction et vente du miel ;
- S’occuper directement du gardiennage du troupeau sur les
parcours lointains ou recruter un pasteur ;
- S’occuper de la vente des produits d’arganier.

II.2 Accès et contrôle des ressources :


Tableau 8 : Accès et contrôle des ressources
Accès Contrôle
Commentaires :
H F H F
En général, les parcours collectifs
sont contrôlés par les hommes.
Parcours
+++ ++ +++ + L’accès des femmes se résume
collectif souvent au ramassage des fruits
d’argan.
Les femmes ont un accès limité à la
propriété agricole. Lorsque les
Terrains femmes héritent des lopins de
agricoles ++ ++ +++ + terres, elles les vendent aussitôt,
privés en contrepartie de terrains
constructibles, aux autres héritiers
ou à des personnes tierces
Les femmes ont souvent accès aux
revenus de ventes de l’huile
d’argan produite artisanalement.
Revenus issus Le contrôle de ces revenus par les
de la vente hommes est conditionné par deux
+ ++ +++ ++
des produits éléments essentiels : la
d’argan commercialisation généralement
effectuée par les hommes et la
disponibilité de la matière
première.
Les statistiques relatives aux filles
et garçons scolarisés montrent que
l’accès à l’enseignement primaire
Éducation +++ + +++ ++ est relativement égalitaire, tandis
l’enseignement secondaire penche
manifestement en faveur des
garçons.
+++ Niveau élevé, ++ Niveau moyen, + niveau faible

21
En guise de conclusion, il incombe aux femmes dans le territoire Mesguina de
remplir une multitude de tâches cruciales pour l’économie locale aussi bien au
sein de leurs foyers qu´en termes de production agricole. Néanmoins, elles sont
quotidiennement confrontées, à des contraintes de natures diverses qui les
empêchent de jouir pleinement de leurs droits et des efforts déployés pour
améliorer leur vie et celle des personnes qui les entourent. Ces contraintes sont
accentuées par le départ massif des hommes des douars reculés à la recherche
du travail au centre Drarga et dans les cités relevant du Grand-Agadir. Cette
situation a fait que les femmes s’investissent dans de nouvelles tâches
qu’étaient auparavant réservées uniquement aux hommes.
En outre, le territoire Mesguina se trouve actuellement au croisement de
plusieurs influences qui proviennent, d’une part, de l’affaiblissement du contrôle
des structures traditionnelles (institution Jmaa, statut patriarcale de la
société…) et, d’autre part, de sa situation géographique qui fait que la
population locale entretient socialement et économiquement des liens étroits
avec les villes des alentours (Agadir, Inezgane , Aït Melloul…). Ceci a engendré
des évolutions assez perceptibles dans les rapports entre le genre, notamment
en matière de répartition des tâches, d’accès et de contrôle des ressources et
même sur le plan de la présence des femmes dans les instances
représentatives. Parmi les éléments qui ont contribué à ces évolutions, on note
particulièrement :
- La création des coopératives féminines arganières qui ont concouru à
l’autonomisation des femmes rurales en les aidant à disposer de revenus
réguliers susceptibles d’améliorer leur situation économique et sociale.
Certaines coopératives sont inscrites dans une démarche de commerce
équitable (ex. Coop. Tighanimine) alliant le bien-être des familles rurales et
la préservation durable de l’arganeraie ;
- La consolidation de la représentation des femmes dans les conseils élus
(communal, provincial et régional) par le recours à un système de quota
dans les textes de loi régissant les élections communales. Ceci a constitué
indéniablement une avancée dans le renforcement de la participation des
femmes au processus de prise de décision et leur contribution au
développement durable. A titre illustratif, le scrutin électoral de 2015 a
permis d’élire une actrice associative à la tête de la commune Drarga, cette
même commune a été depuis sa création en 1992 présidée par des
hommes ;
- L’accès quasi-généralisé aux équipements et infrastructures de base (voirie,
électricité, AEP, butane...) a permis d’alléger aux femmes rurales le fardeau
des tâches pénibles et consommatrices en temps (la quête quotidienne de
l’eau, le ramassage de bois de feu…). Ceci a permis à ces femmes de
consacrer une partie de leur temps au travail coopératif et aux cours
d’alphabétisation ;
- Les nouvelles technologies de communication et les masses médias qui
contribuent à l’information et à la conscientisation des femmes et des
hommes sur les différents aspects touchant leur vie. A ce titre, la
multiplication des stations radios de proximité et des chaînes télé était un
phénomène caractéristique de ces 15 dernières années. Ces médias jouent
aussi un rôle central en matière d’information de la population locale sur les
prévisions météorologiques et les évènements climatiques extrêmes…

22
III. DEMARCHE METHODOLOGIQUE
III.1 Considérations préalables :
La démarche méthodologique proposée est façonnée par des considérations
préalables qui englobent, d´une part, les exigences de la démarche d´analyse
et de cartographie de la vulnérabilité et, d´autre part, le contexte local et les
actions de développement ayant pris place dans le territoire objet d´études.
Parmi ces considérations, on note particulièrement :
Une approche axée sur l´analyse de genre : en décelant les différences
sociales et les inégalités dans les relations entre les hommes et les femmes.
Dans cette optique, l’approche genre s’appuie sur l’ensemble de l’organisation
sociale de la vie économique et politique, afin de comprendre la formation des
aspects particuliers de la société. De ce fait, l´approche préconisée ne se
focalise pas sur la femme en soi, mais sur la construction sociale du genre et
sur l’attribution des rôles, des responsabilités et comportements spécifiques que
la société attend des hommes et des femmes (Tableau 9)18.
Tableau 9 : Une approche axée sur le genre est centrée sur la personne 19

La priorité Les relations entre les femmes et les hommes


Les relations inégales qui empêchent le développement
Le problème équitable et la participation à part entière des femmes et des
hommes
Le développement équitable, avec un partage entre les
L’objectif femmes et les hommes du pouvoir décisionnel, des
responsabilités, des opportunités et des ressources
Transformer les relations et les structures inégales ;
La solution
renforcer le pouvoir des personnes défavorisées
Les Identifier les besoins pratiques et stratégiques des femmes et
stratégies des hommes, et y répondre afin d’améliorer leur situation.
Une approche participative "ascendante" destinée à bénéficier aux femmes
au même titre qu'aux hommes. L’intérêt de cette démarche se justifie par la
mise à contribution des acteurs et actrices locaux pour l’analyse et la
spatialisation des vulnérabilités du territoire, l´identification des mesures
d´adaptation et la mise en œuvre de ces mesures. Parmi les atouts qui
découlent d´une telle approche, on cite particulièrement :
− La multiplication des expertises en vue de mettre en place des démarches
transversales ;
− Le renforcement du réseautage et des liens entre les acteurs et actrices
œuvrant sur le territoire Mesguina ;
− Et l´implication effective des personnes concernées dans la dynamique du
projet.
Projet de la route écotouristique Mesguina : Lancé en 2015, il s´agit d´un
projet multidimensionnel qui vise à améliorer le revenu des hommes et des
femmes relevant du territoire Mesguina à travers la mise en place d´activités et
produits écotouristiques. La présente étude place ce projet en tant que levier de
développement à même de susciter des synergies et de dynamiser les efforts
consentis pour la structuration et la mise à niveau du territoire en question.

18
Massan D’ALMEIDA. (http://www.genreenaction.net/)
19
Commission Européenne (2004)

23
III.2 Déploiement de la démarche méthodologique
La démarche méthodologique adoptée est scindée en deux parties
complémentaires : La première est consacrée à l´analyse de la vulnérabilité,
tandis que la deuxième porte sur la cartographie participative.

Figure 8 : Démarche méthodologique

III.2.1 Phase préliminaire :


L’approche participative adoptée repose sur l’association et la mobilisation des
acteurs et actrices locaux durant toutes les phases de l’étude, ainsi que toute
autre expertise locale dans le domaine de développement et du changement
climatique. A cet effet, une analyse des acteurs-clés concernés a été établie en
étroite collaboration, avec le Projet ACCN/GIZ, l’AMADA, l’AIB, et la coopérative
féminine Tighanimine.
Collecte et acquisition des données : Cette étape consiste à collecter auprès
des partenaires institutionnels, des acteurs et actrices locaux, et à partir des
ressources en ligne, les éléments bibliographiques et cartographiques qui vont
servir à prendre connaissance de la dynamique régionale et locale et de se
focaliser sur les spécificités et les enjeux inhérents à la zone d´intervention. Les
éléments recueillis sont de sources et formats divers, il s’agit notamment de :

24
- Documents administratifs : rapports, états, monographies…
- Supports cartographiques en papier et numérique : MNT, découpage
administratif, cartes géologique et pédologique…
- Données climatiques : données de la DMN, bases de données en ligne…
- Statistiques : RGPH 2004 et 2014, carte de pauvreté, aspect genre…
- Etudes techniques : aménagement forestier, hydrologie, assainissement
liquide, gestion de l’eau…
Concernant les données spatiales, les travaux antérieurs se rapportant à
l´étude sur le projet de route écotouristique Mesguina ont permis de constituer
une base de données géo-référencées contenant les localités, les sites d’intérêt
touristique et les trajets touristiques proposés. Ces données ont été complétées
par des relevées GPS effectués sur le terrain par le consultant et à partir des
globes virtuels et les cartes en ligne (en particulier : Google Earth et Bing).
Préparation des inputs de l’atelier participatif :
L’analyse documentaire et les sorties de terrain vont permettre d’établir un
diagnostic préliminaire de la zone d’intervention et de faire ressortir deux
aspects principaux, qui serviront d’inputs lors des ateliers locaux d´analyse de
la vulnérabilité et de la cartographie participative, à savoir :
1. Collecte et analyse de l´information climatique existante : il s´agit
particulièrement de la caractérisation du climat présent et futur relatif au
territoire d´étude, ainsi que les effets issus des tendances et projections
climatiques prévues ;
2. Identification des unités d´exposition : Ces unités ont été choisies dans la
perspective d’établir une analyse systémique intégrant les différentes
composantes du territoire Mesguina, à savoir : l’infrastructure, les activités
socioéconomiques, la communauté humaine et l’environnement.
III.2.2 Phase d’analyse et de traitement des données :
a. Analyse participative de la vulnérabilité :
Cette analyse repose essentiellement sur l´outil CP4Dev, développé par la GIZ,
en intégrant la dimension genre. Elle s’est déroulée sous forme d’ateliers
regroupant l’ensemble des acteurs et actrices locaux, selon l’ordre suivant :
- Atelier participatif d’analyse des vulnérabilités ;
- Atelier participatif d’identification des options d’adaptation ;
- Atelier de validation du plan local d’adaptation au changement
climatique.
De point de vue méthodologique, l’approche adoptée s’est déployée comme
suivant :
a.1. Evaluation des effets biophysiques et socioéconomiques du
changement climatique sur le territoire Mesguina :
Cette étape examine comment seront affectées les unités d’exposition définies
dans la phase préliminaire par la variabilité climatique actuelle et les signaux
résultant du changement climatique.
a.2. Evaluation des risques climatiques à prendre en compte :
En tenant compte de l’évaluation précédente, cette appréciation comprend
l´identification des risques, leur classification, et leur priorisation. La matrice du
risque tient compte de la conjugaison de deux facteurs, à savoir la probabilité
de l’occurrence de l’évènement et l’ampleur des conséquences résultantes.

25
L’ampleur des conséquences
Probabilité de
qui en résultent sur les
Niveau du risque = l’occurrence de X
éléments vulnérables du
l’évènement
milieu
a.3. Identification et hiérarchisation des options d’adaptation :
Les focus groupes sont appelés à définir pour chaque risque climatique
prioritaire les axes d’action possibles en matière d’adaptation. Ces axes sont
évalués selon une grille de critères concertés en vue d´hiérarchiser les options
en question selon l’ordre de priorité. Les outputs de ce travail participatif
constituent le socle principal pour l’élaboration du plan d’adaptation au
changement climatique du territoire Mesguina.
b. Cartographie participative de la vulnérabilité
La démarche de cartographie participative est inspirée de la méthode élaborée
par le centre Z_GIS relevant de l’Université de Salzbourg20. Cependant, ladite
méthode a été revue et adaptée conformément aux objectifs de la présente
étude et les exigences des TDRs. La démarche ainsi retenue se déroule comme
suit :
b.1. Prétraitement et compilation des données géo-référencées :
Il s’agit de la production d’une carte satellite du territoire Mesguina avec une
échelle adaptée21 qui servira d´outil de travail lors de l’atelier de cartographie
participative. L’opération de prétraitement a pour but de compléter les données
manquantes, de les homogénéiser et les intégrer de manière à constituer un
support cartographique de travail, incluant entre autres :
- Limites administratives du territoire étudié ;
- Principales infrastructures existantes (voirie, pistes, administration…) ;
- Repères naturels (oueds et affluents, forêts,…)
b.2. Exercice de cartographie participative :
L’exercice de cartographie participative est mené sous forme de groupes de
travail incluant les acteurs et les actrices locaux concernés (élus locaux,
autorité locale, cadres communaux, acteurs et actrices associatifs…). Lors de
cet exercice, il est tout d’abord question de s’approprier l’outil de travail par les
participants. Ensuite, les groupes sont amenés à compléter l’information
contenue dans la carte initiale et à identifier de nouveaux éléments à y intégrer,
notamment :
− Les douars ;
− Les terrains agricoles ;
− Les forêts domaniales ;
− Les routes aménagées et les pistes rurales ;
− Les monuments historiques ;
− Les sites à intérêt touristique ;
− La répartition des coopératives féminines et associations de développement
local ;
− Infrastructures hydriques (barrages, puits, seguias, sources …)
En fin, les participants s´appliquent à identifier et à spatialiser sur le support
cartographique les risques liés au changement climatique, notamment les
inondations et l’érosion des sols.

20 Kienberger S. (2008)
21 Carte produite en plusieurs exemplaires au format A0

26
b.3. Analyse spatiale :
Il s´agit d´une étape de compilation et de valorisation des données collectées
et des résultats de l´exercice précèdent á l´aide d´un logiciel SIG. Cette étape
englobe les actions suivantes :
− Intégrer et compiler l´ensemble des données collectées à une base de
données géo-référencées (environnement SIG) ;
− Numériser et intégrer les éléments identifiés issus de l´exercice de
cartographie participative ;
− Évaluer l’exactitude des données et s´assurer que l´intégralité des données
nécessaires pour l´analyse spatiale a été effectivement intégrée dans la
base des données.
La finalisation de la base des données permettra d´effectuer une analyse
spatiale selon les critères et le risque climatique choisi. Cette analyse s´attèlera
à apporter plus de précision à la carte réalisée par les acteurs locaux et à
améliorer le rendu cartographique final. Pour ce faire, les outils du logiciel SIG
permettent de réaliser plusieurs types d´analyse et requêtes, notamment :
− Analyse de la distance : Elle consiste à estimer le nombre de femmes et
hommes exposés au risque climatique à travers l´examen de la distance le
séparant des zones à risque ;
− Requêtes spatiales : Elles permettent d´estimer le nombre de personnes
habitant dans une zone donnée (ex : habitations/personnes se trouvent
dans une zone à haut risque) ;
− Zones tampons : Elles fournissent des informations supplémentaires sur la
distance par rapport à des zones spécifiques.
III.2.3 Phase de Mise en œuvre :
Sur la base des résultats obtenus lors des phases précédentes de la démarche,
la présente phase consiste à élaborer et valider le plan local d’adaptation du
territoire Mesguina. Concrètement, la mise en œuvre dudit plan prévoit des
actions à court terme, notamment en matière de :
- Elaboration d´un concept de projet pilote intégrant des mesures prioritaires
d’adaptation ;
- Renforcement des capacités des hommes et femmes en matière
d’adaptation ;
- Encadrement technique des acteurs et actrices locaux durant la phase de
mise en place des mesures d’adaptation ;
- Appui à l’intégration de ces mesures d’adaptation dans le plan d’action
communal ;
- Appui à la mise en place d´un dispositif de suivi-évaluation de la réalisation
de ces mesures.

27
IV. Contexte climatique présent et tendances futures :

IV.1 Climat présent


Dans le contexte de la présente
étude, l´analyse des facteurs
climatiques demeurent indispensables
pour l´étude de la vulnérabilité du
territoire de Mesguina et pour le
renforcement de la résilience des
systèmes humains et naturels face
aux effets du changement climatique.
En fait, ces facteurs conditionnent les
potentialités écologiques du milieu
naturel et les conditions de vie et
activités des hommes et femmes au
niveau local.
La conjugaison des facteurs du
milieu, à savoir le relief, et la proximité de la côte atlantique font que le climat
de la zone d’études est complexe et difficile à caractériser. Ces difficultés sont
accentuées par la non-disponibilité et la mauvaise répartition des stations
météorologiques à proximité et à l’intérieur de la zone d’intervention.

IV.1.1 Précipitations
Les précipitations moyennes annuelles dans la zone d´intervention sont
marquées par une variabilité temporelle et spatiale (Tableau 10). Elles sont en
moyenne de 224 mm/an à la station d’Agadir Al Massira, avec des valeurs
mensuelles allant de 0 mm au mois de juillet à 50 mm au mois de décembre.
Pour la station d’Imouzzer Ida-Outanane, les précipitations moyennes annuelles
s’élèvent à 533 mm, avec des valeurs mensuelles allant de 0 mm aux mois de
juillet et août à 92 mm au mois de décembre (Figure 9).

Tableau 10 : Pluviométrie moyenne mensuelle (mm)22


Total
Station J F M A M J Jt A S O N D annuel
(en mm)

Agadir-Al
22,3 37,0 32,6 13,2 6,4 0,3 0 4 5,4 22,3 30,7 49,6 224
Massira23

Imouzzer
Ida- 85 78 69 45 12 2 0 0 12 47 91 92 533
Outanane24

Il ressort de la répartition mensuelle de la pluviométrie au niveau des stations


considérées que 50% des précipitations sont recueillies durant la période
Janvier-Avril et que 5% de Mai à Septembre et 45% d’Octobre à Décembre.

22
DMN et DREF LCD SO (2015)
23
Située à 3 km de la zone d´intervention
24
Située à 26 km de la zone d´intervention

28
Figure 9 : Répartition spatiale du total des précipitations mensuelles

IV.1.2 Températures :
La température moyenne annuelle est variable selon la continentalité et le
relief. En effet, elle oscille entre 9°C et 27°C (mois de janvier et Juillet à Ida-
Outanane). Pour la moyenne mensuelle des températures maximales, elle
présente un pic en juillet (34°C) au niveau de la station d’Imouzzer Ida-
Outanane.
Au niveau de la station d’Agadir Al Massira, la moyenne mensuelle des
températures minimales varie entre 7,2 °C en janvier et 18,9°C en août. Pour la
moyenne mensuelle des températures maximales, elle se situe entre 21,9°C en
janvier et 31,2°C en Août.
La répartition des amplitudes thermiques moyennes montre que les écarts sont
relativement faibles pour les deux stations considérées. Ces écarts sont
relativement plus infimes durant la période estivale en raison des influences
océaniques induisant la présence du brouillard qui est souvent associé à des
formations nuageuses basses.

29
Tableau 11 : Température moyenne annuelle25

Moyenne
Station Paramètre26 J F M A M J J A S O N D
annuelle

M 21.9 22.9 25.4 25.5 26.7 28.7 30.9 31.2 29.6 28.8 25.4 22.7 26.6

Agadir
m 7.2 8.6 11.2 12.6 14.3 17.0 18.4 18.9 17.6 15.8 11.7 9.0 13.5
Al Massira
Moyenne 14.6 15.7 18.3 19.0 20.5 22.8 24.6 25.1 23.6 22.3 18.6 15.8 20.1
M-m 14.7 14.4 14.2 12.9 12.4 11.7 12.5 12.3 12.0 13.0 13.7 13.8 13.1
M 14 16 19 21 23 29 34 32 27 22 18 16 23
Imouzzer m 5 6 8 9 10 14 21 19 16 12 9 7 11
Ida-
Outanane Moyenne 9 11 14 17 18 22 27 26 22 17 13 11 12
M-m 9 10 11 12 13 15 13 13 11 10 9 9 12

Figure 10 : Répartition spatiale des températures moyennes mensuelles

25 DMN et DREF LCD SO (2015)


26
M : Températures maximales, m : Températures minimales, M-m : amplitude thermique

30
IV.1.3 Facteurs climatiques :
a. Humidité relative de l’air : Les influences océaniques font que le taux
hygrométrique de l’air est relativement élevé dans la zone d’études. La moyenne
annuelle est de 73% et peut atteindre jusqu´à 78% durant les saisons chaudes.
En fait, l´humidité de l´air constitué un facteur de compensation vis-à-vis de la
faible pluviosité.
Figure 11 : Normales climatologiques mensuelles des humidités Agadir
Inezgane (1971-2000)
100
90
80
70
60
HnMOY
50
HMOY
40 HxMOY
30
20
10
0
janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc

b. Durée totale d´insolation : La zone d´intervention se caractérise par à une


forte insolation avec une moyenne annuelle de l´ordre de 3000 heures, soit 250
jours/an. Le pic d´insolation annuelle est enregistré pendant le mois de mai avec
une moyenne mensuelle de 296 heures.
Figure12 : Normales climatologiques mensuelles de la durée totale
d'insolation à Agadir Inezgane (1971-2000)
350

300 296
INSOLATION EN HEURES

274 268
264 256 249
250 235 244
232 227 229 227

200

150

100

50

0
janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc

31
c. Vent : La zone d’études
Figure 13 : Rose du vent au niveau de la
est exposée, bien que peu
fréquents, aux vents d’Est ou station Agadir-Inezgane- Période 1996-
Chergui depuis la fin du 2000 27

printemps et jusqu’au milieu N


de l’automne entraînant ainsi NNW 30 NNE
des températures excessives. NW
25
NE
20
Au niveau de la station
15
d´Agadir-Inezgane, les vents WNW ENE
dominants sont du secteur 10
Ouest avec une fréquence est 5
de 26%. La vitesse maximale W 0 E
du vent observée
mensuellement montre une
WSW ESE
grande variabilité inter-
mensuelle. Le nombre de jours
dont la vitesse du vent SW SE
dépasse 16m/s est de 20 SSW SSE
jours. La période la plus S
ventée de l´année s´étalent
du mois de décembre au mois de mai.
Quant au vent d´Est, communément appelé Chergui, il se produit avec une
fréquence de 10 à 15 % avec un nombre de jours au niveau de la plaine du
Souss qui dépasse 30 jours/an28.
IV.1.4 Tendances actuelles du climat :
La comparaison des observations climatiques de la décennie 1961-1970 à 1991-
2000 montre que le climat du royaume évolue vers un climat plus aride
caractérisé par la progression des zones semi-aride vers le Nord du pays et le
recul de l´étendue des zones humide et subhumide29.
Au niveau de la station d´Agadir, les observations des températures pendant la
période 1961-2014 montrent une tendance générale à la hausse. Les
températures maximales affichent une évolution plus importante que celles
minimales. Sur le plan pluviométrique, les précipitations annuelles enregistrées
pendant la période 1961-2014 affichent une tendance à la baisse du volume
reçus par la région.

IV.2 Tendances futures du climat :


A l´échelle nationale :
En comparaison avec la période de référence 1961-1990, les projections
climatiques à l´horizon de 2041-2070 prévoient une augmentation de la
température de l´air de l´ordre de 1 à 4ºC selon les régions du Royaume. Par
rapport à la même période de référence, les projections climatiques à l´horizon
de 2041-2070 prévoient une baisse du volume annuel des précipitations
atteignant –40%. A l´horizon de 2071-2099, les projections réalisées montrent
l´aggravation de la situation pratiquement sur l´ensemble du territoire du pays.
Il est également prévu une augmentation de la fréquence des sècheresses au
Sud et à l´Est du pays et des orages sur l’Atlas, ainsi qu´une réduction de la
durée d’enneigement de l’Atlas.

27
DMN (2015)
28
DREF LCD SO (2015)
29
PNRC (2009)

32
Figure 14 : Projection de la température et des précipitations à l´horizon de
2041-2070 en comparaison avec la période de référence 1961-199030

A l´échelle de la Région SM :
Température de l´air : En comparaison avec la période de référence 1970-
2000, les projections climatiques futures montrent une hausse de la
température de l´air de l´ordre de 1.5 à 2ºC à l´horizon 2050. L´évolution des
températures mensuelles au niveau de la station d´Agadir confirme la tendance
bien marquée en hausse de la température de l´air.
Précipitations : En comparaison avec la période de référence 1970-2000, les
projections climatiques futures montrent une régression moyenne des
précipitations de l´ordre de -20% à l´horizon 205031.
Figure 15 : Projection de la température et des précipitations à l´horizon de
2020-2050/ (rcp4.5) en comparaison avec la période de référence 1970-
2000

Température moyenne de l´air en ºC Moyenne des précipitations en mm

30
PNRC (2009)
31
DMN (2015)

33
IV.3 Evènements climatiques extrêmes :
IV.3.1 Sécheresse :
Le changement du régime de précipitation a entrainé une baisse de la
pluviométrie et une inégalité de sa répartition dans le temps et dans l´espace.
Ceci a induit une augmentation de l´étendue et de la fréquence des épisodes de
sécheresse. Ainsi, La fréquence de ces épisodes a passé d´une année sèche
tous les 10 ans durant la période (1950-1960) à 2-3 années sèches en 10 ans
durant la période (1955-2004). Aussi, il faut noter que cinq épisodes de
sécheresse générale ont été enregistrés à partir de l´année 1975.
Tableau 12 : Périodes de sécheresse identifiées dans le bassin Souss
Massa32
DURÉE APPORT MOYENNE
PÉRIODE CLASSIFICATION
(années) (Mm3/année)

1936/37 – 1938/39 3 536,90 Sévère

1956/57 – 1960/61 5 436,07 Extrême

1974/75 – 1976/77 3 445,46 Extrême

1980/81 – 1983/84 4 469,76 Extrême

1991/92 – 1994/95 4 441,37 Extrême

1998/99 – 2000/01 3 422,75 Extrême

IV.3.2 Vagues de chaleur :


Les observations climatiques présentes et les projections futures s’accordent à
constater que le phénomène de vagues de chaleur tende à augmenter en
intensité et en durée.
En effet, le tableau de record ci-après relatif aux températures maximales
record observées pendant la période 1922-2012 au niveau de la station
d´Agadir-Inezgane, montre que la moitié des valeurs record ont été

Tableau 13 : Records des températures maximales supérieures mensuelles au


niveau de la station d´Agadir Inezgane
Janvier 28/01/1966 32,8 °C
Décembre 09/12/2010 33,6 °C
Février 27/02/1960 37,9 °C
Novembre 16/11/1995 38 °C
Mars 31/03/2005 38,2 °C
Avril 17/04/1937 41,5 °C
Mai 25/05/1986 42,5 °C
Octobre 10/10/1930 44,4 °C
Juin 16/06/1937 44,5 °C
Septembre 04/09/1928 48 °C
Août 01/08/1988 48,2 °C
Juillet 31/07/2009 48,5 °C

32
PDAIRE (2008)

34
enregistrées durant les trois dernières décennies.

IV.3.3 Pluies intenses :


La mémoire de la population locale demeure marquer par les précipitations
intenses dépassant 200 mm qui se sont déchues sur la Région Souss Massa
durant la période du 20 au 30 novembre 2014. Ces précipitations ont causé des
inondations et des dommages aux habitations et infrastructures, ainsi que des
pertes matérielles conséquentes. Aussi, et durant la période du 20 au 22
décembre 2010, la région a reçu un volume de précipitations de 83 mm,
engendrant des dommages importants (ex. le secteur agricole a subi des pertes
dépassant 100 Millions de dhs). En réalité, la Région Souss Massa a connu une
augmentation sensible en termes de fréquence des inondations :
− Durant la période 1982-2007, 04 inondations seulement ont survenues au
niveau de la région (04/ 25 ans) ;
− Durant la période 2008-2015, 05 inondations ont survenues au niveau de la
région (05/ 07 ans).
Le tableau ci-après rapporte les précipitations maximales record par mois
observées en 24 heures au niveau des stations météorologiques d´Agadir
Inezgane pendant la période allant de 1922 à 2012. Il ressort de ce tableau que
8 valeurs record parmi les 12 ont été enregistrées durant les deux dernières
décennies. A titre d´exemple, le premier février 2009 un volume exceptionnelle

Tableau 14 : Records des précipitations maximales en 24 heures dans un mois


au niveau de la station d´Agadir Inezgane
Juillet 20/07/2008 2,3 mm
Juin 08/06/1996 10,6 mm
Septembre 22/09/2001 20,7 mm
Mai 01/05/2011 40 mm
Août 16/08/2010 47,6 mm
Octobre 16/10/1988 56,9 mm
Mars 14/03/1999 59,1 mm
Janvier 06/01/2010 69,8 mm
Novembre 06/11/1966 77 mm
Avril 12/04/1982 97,9 mm
Février 01/02/2009 104,5 mm
Décembre 17/12/1939 105,1 mm
de pluies atteignant 104,5 mm a été enregistré en seulement 24 heures.

35
V. Analyse des facteurs de sensibilité du territoire Mesguina
V.1 Relief élevé et pentes
escarpées :
Le relief de la commune Drarga
s'étend sur deux domaines
relativement distincts (Figure 16 et
Tableau 15) :
− Le premier domaine coïncidant avec
la zone d´intervention, s'élève entre
200 à 1056 m d’altitude, il est
constitué par la bordure sud
occidentale du Haut Atlas (massif
des Ida-Outanane). Il s´agit de
milieux accidentés et profondément
façonnées par l´érosion causées par
les eaux de ruissellement ;
− Le second concerne une partie de la moitié occidentale de la plaine du Souss.
Son altitude varie de 7 à 200 m, ce domaine peu élevé est formée de surface
relativement tabulaire et bordée au pied de son talus par un glacis à pente de
2 à 5% qu’incisent de petits affluents de l’Oueds Souss.

Figure 16 : Carte du relief de la commune Drarga

36
Tableau 15 : Tableau de répartition de surface par classe d’altitude33
Classes d'altitude (m) Superficie (ha) Pourcentage (%) Zonage

7-100 52,237 24,43


Zone de plaine
101-200 42,961 20,10
201-300 51,017 23,86
301-400 27,196 12,72
401-500 10,531 4,93
501-600 8,038 3,76
601-700 7,395 3,46 Zone de montagnes
701-800 7,782 3,64
801-900 4,298 2,01
901-1000 2,11 0,99
1001-1056 0,215 0,10

L´analyse de la répartition des pentes au niveau de la commune Drarga


(Tableau 16 et figure 17) montre que la tranche des pentes faibles de moins de
5%, représente 35,5% de la surface de la commune, tandis que la tranche des
pentes douce à moyenne représente 45,3% de sa surface. Les pentes raides à
escarpées, variant entre 20% et plus de 40%, se localisent essentiellement
dans la partie Nord et représentent 19% de la surface de la commune.

Figure 17 : Carte des pentes de la commune Drarga

33
Classification obtenues par géotraitement du modèle numérique du terrain

37
Tableau 16 : répartition de pentes au niveau de la commune Drarga

Classe de pente (%) Nature de la pente Superficie (km2) Pourcentage (%)

<5% Plaine 101 35,5


5 % - 10 % Pente douce 54 19,1
10 % - 20 % Pente moyenne 74 26,2
20 % - 30 % Pente raide 32 11,2
30 % - 40 % Pente très raide 15 5,3
>40 % Pente escarpée 7 2,5

V.2 Géologie34
La zone d´intervention est située sur le flanc sud de l´anticlinal d´Aït Lamine
qui se localise dans la partie pré-atlasique méridionale du Haut Atlas occidental.
Elle se caractérise par des formations géologiques diverses, en particulier
(Figure 18) :
− Le Jurassique occupant la partie Nord de la commune Drarga, qui se
présente par des dépôts généralement lagunaires, dont la série commence
par des Dolomies et des anhydrites de Lias sup- Bajocien, procédée par une
mince couche de calcaire lumachellique de Collovien et d’Argile grise
d’Oxofordien ;
− Le crétacé affleurant généralement dans la zone côtière. Le début de cette
série est marqué par une mince couche de calcaire argileux lumachellique et
argile jaune de Valaginien-Hauterivien inférieur, et des argiles et des grés
rouge ou des argiles grises d’Hauterivien supérieur, passant ensuite à
l’Aptien qui se constitue par des marnes de l’Albien inférieur et moyen, et
calcaire d’Albien supérieur ;
− Le crétacé supérieur est représenté par une sédimentation marneuse à
huîtres avec des niveaux calcaires ou gréseux en faible proportion de
Cénomanien, il est limité à la base par le calcaire de l’Albien supérieur et au
sommet par une puissante barre calcaire dolomitique épaisse de 30 à 60
mètres très compacte avec de nombreux lits de silex du Turonien ;
− Le Coniacien succède assez souvent au Turonien est formé de marnes
jaunes pour les deux tiers et de calcaires blancs ou gris pour le tiers restant.
Sa puissance peut atteindre 100 mètres dans le bassin d’Agadir ;
− Le crétacé supérieur se termine par une épaisse formation de marnes
blanches souvent gypsifères à la base, de marnes jaunes safran et de grès
de même teinte, plus ou moins marneux de Campanien, ainsi des marnes
siliceuses blanches à concrétions calcaires parfaitement sphériques à la base
de Maestrichtien.
Il est à rappeler, que la diversité des formations géologiques sur les flancs
ouest de la zone d’intervention, en particulier les affleurements du cétacé
composé de calcaires lithographiques de l’Albien, a favorisé l´installation d´une
multitude de carrières destinées à l’extraction de matériaux variés (roche dure,
matériaux de construction….).

34
DREFLCD SO (2015)

38
Figure 18 : Contexte géologique de la zone d’intervention 35

V.3 Pédologie : Sols squelettiques et peu évolué en montagne


Le processus de genèse et d´évolution des sols est fortement lié au système
climatique caractérisant la région. En général, la plaine du Souss offre une
gamme assez variée de sols témoignant de pédogenèses différentes.
Concernant commune Drarga, la carte pédologique établie par STAIMESSE J. P.
(1975) montre que les sols sont du type isohumiques colluviaux et bruns
limono-argileux sur la partie plaine de la rive droite de l´Oued Souss, tandis
que en montagnes les sols sont essentiellement du type minéraux bruts
calcaires et complexes. Par endroit, la lithologie est dominée par des calcaires
marneux. Les substrats calcaires tendres et marneux, essentiellement crétacés
et les encroûtements calcaires quaternaires portent des sols calcimagnésiques.
La profondeur des sols est variable en fonction du couvert végétal et de la
pente. Elle varie entre les sols squelettiques et peu évolués (crêtes et hauts des
versants) et les sols relativement profonds (dans les bas-fonds et où les zones
couvertes de végétation présentant un sous-bois)36.
En guise de conclusion, les terres arables en montagne sont drastiquement
réduites. Elles se limitent souvent aux bas-fonds des vallées et aux bords des
oueds. Les terrains pentus sont cultivés en forme de terrasses, soutenus par
des murs en pierres, dont le sol est souvent enrichi par apport de terre végétale
et de la fumure organique.

35
Extrait de la carte géologique du Maroc (1/1.000.000)
36
DREF LCD (2015)

39
Figure 19 : Carte pédologique de la commune Drarga37

V.4 Ressources en eau de plus en plus rares :


Sur le plan hydrologique, la zone d'intervention se situe à cheval entre le bassin
du Souss et le bassin côtiers. La partie plate de la Commune Drarga relève de
la nappe du Souss (Souss-Aval).
V.4.1 Eau de surface :
En général, les ressources Figure 20 : Réseau hydrographique et sous-
en eau de surface sont bassins relevant de la commune Drarga
limitées et très irrégulières.
Les débits des oueds sont
marqués d´une forte
irrégularité interannuelle.
Leur écoulement est
cantonné à de courtes
périodes de crues.
Concernant la zone
d´intervention, elle est
traversée par plusieurs
bassins versants drainés par
des oueds qui versent,
d´une part, dans l´océan
atlantique en passant par la
ville d´Agadir (cas de : Tildi, Lahouar, El Ghazoua, Tanount, Tamelast…), et
d´autre part, dans l´Oued Souss en passant par Drarga-centre et les douars y
afférents (cas de : Ighzer Laaba et Tagounza).

37
Extrait de la carte pédologique de la région du Souss établie par STAIMESSE J. P. (1975)

40
V.4.2 Nappes souterraines :
Au niveau de la Région Souss Massa, on assiste à un changement du régime
des précipitations qui se manifeste essentiellement par la réduction de la
pluviométrie et la récurrence des années de sécheresse. Cette donne climatique
couplée aux prélèvements excessifs à usage agricole a engendré un déficit de la
recharge des nappes souterraines de la région, en particulier au niveau de la
plaine du Souss. En termes quantitatifs, le rythme de baisse de la nappe
dépasse 2 m/an dans le Souss moyen et moins de 0,6 m/an dans le Souss Aval.
Ce rythme relativement faible est dû principalement à la proximité de l´océan38.
Ce rabattement des ressources souterraines a engendré plusieurs
conséquences, notamment :
− Assèchement des sources et la réduction drastique de leurs débits dans
l´ensemble du bassin du Souss ;
− Perturbation de l´approvisionnement en eau potable, en particulier à partir
des champs captants dans la plaine du Souss ;
− Augmentation des coûts du creusement de puits.

V.5 Fortes pressions sur les ressources agro-pastorales :


V.5.1 Urbanisation :
Au vu de la proximité de la ville d´Agadir, la forêt Mesguina s´est transformée
en une véritable réserve foncière accueillant des projets immobiliers, des
infrastructures, des carrières…. Elle est également assujettie à une occupation
anarchique et non règlementaire à travers la construction de bidonvilles dans la
périphérie d’Agadir. Durant la période 1969-2006, la partie plate de la forêt
Mesguina a enregistré une régression des formations de l´arganeraie de l´ordre
de 1.400 ha au profit de l´extension des centres urbains et l´installation de
nouvelles infrastructures39.
V.5.2 Surpâturage :
Dans l´économie locale, l’élevage
est considéré comme une activité
complémentaire aux spéculations
agricoles. Le cheptel local est
composé principalement de trois
espèces animales : bovins, ovins et
caprins.
La majorité des superficies
d’arganier sont utilisées comme
terrain de parcours durant presque
toute l’année, à l´exception de la
période de collecte des noix
d’argan. Au fil du temps,
l´utilisation de ce terrain a subi un changement assez net caractérisé par une
augmentation de la pression animale en faisant apparaître un élevage spéculatif
(troupeau dépassant 100 têtes) à la place de l´élevage traditionnel (troupeau
de 20 têtes en moyen).
En fait et sur la base des projections réalisées en matière du cheptel, la forêt
Mesguina est placée parmi les forêts les moins soumises à la pression animale,

38
PDAIRE (2008)
39
HCEFLCD (2006)

41
le coefficient de surpâturage n’y dépasse pas 7%, en comparaison avec la forêt
d´Admine qui affiche un taux de 21 %. Néanmoins, si l´élevage pastoral local
ne constitue pas une menace importante, l´impact de l´élevage nomade
provenant des provinces du Sud est très conséquent. La forêt Mesguina fait état
de couloir de passage et lieu de campement privilégiés de troupeaux importants
de camelins, ovins et caprins, notamment durant les saisons sèches.
V.5.3 Prélèvements de bois de feu :
Il s´agit essentiellement de bois de feu utilisé pour répondre à la demande
énergétique des ménages. Une enquête réalisée en 2006 a estimé la
consommation en bois de feu au niveau de la forêt Mesguina à 1,3 T/ménage/
an, soit une quantité totale de 1978,6 T40. Ce chiffre constitue l’équivalent de
18% de la potentialité productive de la forêt et se limite souvent aux
prélèvements effectuées par les femmes dans les zones avoisinantes au
ménage pour la cuisson et la préparation de pain.
De manière globale, la tendance de la demande énergétique affiche un net recul
avec le développement des technologies de consommation énergétique et
l’accessibilité de presque toutes les localités aux postes d’approvisionnement en
différents produits.

40
HCEFLCD (2006)

42
VI. Impacts potentiels :

VI.1 Exposition des femmes aux


risques climatique et inégalités
entre hommes et femmes :
Les femmes relevant de la zone
d’études accomplissent des rôles et
des responsabilités divers dans leur
communauté d’appartenance ; elles
s’occupent de leurs familles,
éduquent leurs enfants, assurent
l’approvisionnement de leurs foyers
en eau en cas de coupures d´AEP ;
collectent les fruits d’arganiers et
produisent l’huile d’argan, ramassent
le bois de feu, …une bonne partie de
ces responsabilités est exercée à
l’extérieur de leurs maisons à la merci des conditions climatiques.
Sur la base des entretiens menés auprès des actrices locales, les impacts liés
aux conditions climatiques affectant la catégorie des femmes peuvent être
résumé comme suit :
- Durant la saison estivale, la collecte des fruits d’argan et le prélèvement du
bois au sein de la forêt, portent atteinte à la santé des femmes en
augmentant leur risque de déshydratation et à subir les coups de soleil. A
ce propos, plusieurs cas de décès de femmes ont été enregistrés
dernièrement lors des épisodes de canicule ;
- Compte tenu des tâches qui lui sont confiées par la communauté, les
femmes sont plus assujetties pendant les saisons sèches aux piqures de
scorpions et aux morsures des serpents ;
- Devant les multitudes des tâches accomplies par les femmes et l’hostilité
des conditions climatiques et sociales dans lesquelles elles les exercent, on
note une tendance à l’augmentation des maladies du stress qui peuvent
avoir à la longue des effets sérieux sur la santé des femmes ;
- Les femmes ne disposent souvent pas de revenus stables. Leurs accès au
marché de l’emploi, aux ressources et aux services essentiels sont limités,
ce qui les rend plus vulnérable face aux méfaits du changement climatique ;
- Les femmes enceintes et les enfants en bas âges sont particulièrement
vulnérables face aux évènements climatiques extrêmes, en particulier les
vagues de chaleur et les inondations.
Ceci dit que les femmes se trouvent en première ligne en matière d’impacts du
changement climatique ; elles déterminent le plus souvent la capacité des
communautés à s’adapter ou à se remettre d’un évènement climatique
extrême.
VI.2 Augmentation de la demande en eau :
Les agents climatiques les plus importants pour la disponibilité en eau sont les
précipitations, la température et la demande évaporative (déterminée par le
rayonnement net au niveau du sol, l’humidité atmosphérique, la vitesse du vent
et la température). Les effets du changement climatique sur les régimes
d'écoulement et les niveaux d'eau se répercuteront directement sur
l´approvisionnement en eau potable. Dans les zones arides, la diminution des
approvisionnements en eau de surface et en eau souterraine ainsi que

43
l'augmentation de la demande de ces ressources remettraient en question tous
les aspects de la gestion des ressources en eau.
Dans la zone d´intervention, l’examen du système installé d´AEP révèle
plusieurs dysfonctionnements qui se résument comme suit (Tableau 17) :
− Des défaillances dans la gestion du système d´AEP qui est confié, dans la
majorité des cas, à des associations locales. Ceci se répercute sur le niveau de
recouvrement des sommes dues auprès des foyers raccordés, la chloration de
l´eau, l´entretien et la protection du réseau, et la multiplication des pannes
techniques et coupures des approvisionnements ;
− La non-généralisation du raccordement au réseau d´eau potable et la charge
du travail considérable assumée par les femmes pour la quête de l´eau ;
− Le taux élevé en sel et métaux de certains puits destiné à l´AEP (cas du puits
de Tamelast) ;
− La baisse de la disponibilité de la ressource dans certains puits AEP
engendrant une perturbation de l´approvisionnement des foyers en eau
potable et l´augmentation des frais de pompage.

Tableau 17 : Situation de l´AEP de la population du territoire Mesguina 41


Puits Douars
AEP Caractéristiques Gestionnaire Contraintes déclarées
desservis
- Défaillance de gestion de
l´ancien bureau entrainant le
Oualhouri, Al non-recouvrement des factures
− Prof. : 65 m Maasser, de consommation pendant 2
− Salinité : -- Tighanimine, Aït
Ass. ans ;
1 − Nbre de compteurs : Alla, Ben
600 Aït Abass Ayaden, Ben - Arrêt d´approvisionnement des
− Mise en service : -- Jeguera, douars situés en amont durant
Amstra les trois dernières années à
cause des coûts de pompage
très élevés.
− Prof. : 180 m
Anounfeg
− Salinité : 1,5 g/l - Effondrement d´une partie du
(Talkjounte,
− Nbre de compteurs :
Ass. Issgharne, forage entrainant la coupure
2 140 (Anounfeg) + 40
(Aït Abou) Irazane Afourirne et d´AEP d´Anounfeg et Aït Abou
Takouit Annou) depuis le mois de juillet 2015
− Mise en service :
et Aït Abou,
2002
- Tarissement du forage une
année après sa mise en
− Prof. : 160 service ;
− Salinité :-- Tabatkoukte, - L´association est actuellement
− Nbre de compteurs : Ass. Ighlane,
3 en train de prospecter
80 El Karama Amalou,
− Mise en service : Ifnzouarte d´autres sites à la recherche
2011 des ressources en eau avec
l´appui des services
compétents.
− Prof. : 80 m
− Salinité : --
- Coupures dues essentiellement
− Nbre de compteurs : Ass.
4 80
Aït Ahmed aux pannes du système de
Aït Ahmed
− Mise en service : pompage
2002
− Prof. : 180 m
− Salinité : --
- Projet en cours d´AEP de
− Nbre de compteurs : Ass.
5 140
Igou Madeln douar Tamlesat à partir du
Igou Madeln.
− Mise en service : puits sis à Igou Madeln
2014

41
Informations recueillies auprès des associations responsables de distribution d´eau potable

44
VI.3 Erosion du sol et inondations :
La dégradation du sol est intimement liée aux conditions climatiques, à la
topographie, à la configuration du réseau hydrographique et à la nature du sol.
L´analyse du processus de dégradation du sol par érosion repose sur deux
paramètres :
− La dégradation spécifique mesurée au niveau des stations hydrométriques et
qui permet d’estimer la tranche de terrain emportée par le ruissellement ;
− Et l’effet de l’érosion hydrographique que l’on peut approcher en analysant
les crues enregistrées sur les oueds principaux de la région.
Au niveau du Souss Massa, on note que 80% de l’érosion mesurée à l’exutoire
ne provenait pas de la surface des sols, mais au contraire de niveaux plus ou
moins profonds dans des sites localisés comme les badlands ou les berges
d’oueds. Ceci n´empêche pas l’érosion localisée et momentanée qui s´active lors
des événements climatologiques extrêmes et qui commence à prendre des
proportions considérables avec le contexte climatique changeant42.
Sur le plan local, la zone d´intervention enregistre pendant les périodes de crues
des dégâts importants au niveau des berges de l´oued Ighzer Laaba et ses
affluents. Ces dégâts touchent aussi bien les berges de l´oued que les cultures
pratiquées sur ses deux rives. Sur la partie Ouest du territoire, les bassins
versants sont caractérisés par un taux très faible de couvert végétal et sont
fortement impacté par l´érosion hydrique. Ces bassins drainent une série
d´oueds qui représentent en périodes de fortes pluies une véritable menace à
l´agglomération du Grand Agadir, notamment Agadir, Tikiouine et Dcheira. A
titre d´exemple, on estime la dégradation spécifique au niveau du lac collinaire
Tildi à 372 m3/Km²/an ou 558 Tonnes, ce qui témoigne d´une forte activité
érosive. A l´échelle de l´ensemble des bassins versants d´Agadir, si on
considère l’apport moyen annuel en eau de 4 Mm3, leur apport solide annuel est
de 52.000 tonnes (Tableau 18)43.
En vue de limiter ces menaces, un programme de lutte contre les inondations de
la ville d´Agadir avec des investissements conséquents a été mis en place.
Quatre barrages d´écrêtement ont été réalisés à ce jour sur les Oueds suivants :
El Ghazoua, Tildi, Lahouar et Tamelast.
Tableau 18 : Apports solides des oueds relevant de la zone d´intervention 44
Surface bassin Apport annuel en eau Apport solide
Bassin Versant
(Km²) (m3) annuel (tonnes)
Tildi 42,9 1 154 312 13 894
Lahouar 25,5 1 182 590 14 229
El Ghazoua 12,8 593 381 7 124
Tamelast 12,5 579 474 11 063

Tanaoute Grand 3 3,9 180 796 2 176

Oualhourri : Tilila 4 3,3 152 981 1 841

Imounsis 2,8 129 802 1 562


Total 94,6 3 973 336 51 889

42
GTZ (2002)
43
DREFLCD SO (2012)
44
ABH SMD

45
VI.4 Détérioration de la biodiversité :
L'évaluation des écosystèmes pour le millénaire, révèle que le changement
climatique pourrait devenir le plus important facteur directement responsable
de l'appauvrissement de la diversité biologique d'ici la fin du siècle 45. Les effets
induits par le changement climatique seraient aggravés par les changements
dans l'utilisation des terres. Parmi les effets avérés sur ce plan, on cite
particulièrement :
− Changements dans la répartition des espèces ;
− Augmentation des taux d'extinction ;
− Changements dans les périodes de reproduction ;
− Changements dans la durée des saisons des cultures.

Sur le plan local, les études réalisées jusqu´à présent confirment cette
tendance, notamment par rapport à la détérioration de l´écosystème arganier
et l´affectation de la richesse faunistique et floristique caractéristique de cet
écosystème.
Ecosystème arganier :
Cet écosystème se trouve au cœur de ces mutations, de par ses vocations et
ses services écosystémique multiples, ce système agro-sylvo-pastoral concentre
plusieurs problématiques issues de ces changements globaux : urbanisation,
désertification, surpâturage, collecte systématique des fruits… Ceci rend les
impacts dus au changement climatique beaucoup plus perceptible et néfaste.

Au niveau de la plaine Figure 21 : Tendances de régression de la densité de


Souss Massa, les deux l´arganeraie
46

scénarios probables de
régression annuelle de
l’arganeraie sont de
2,3% et 3% (Figure
21) ; ce problème est
d’autant plus alarmant
qu’il existe un écart
énorme entre les
efforts de reconstitution
des forêts et leur
rythme de dégradation.
Selon les zones, la
régression de la
superficie agricole
utilisable dans la région
est estimée de 29% et
jusqu’à 73%. Ce recul
est accompagné d’une tendance progressive à la conversion des terres
naturelles (forêt et parcours) en vue de compenser les pertes en terres
agricoles47.

45
CDB (2007)
46
Hajibi A. (2009)
47
Hajibi A. (2009)

46
Espèces végétales et animales :
En dépit de la résilience Figure 22 : Nombre d´espèces végétales et
naturelle développée par animales en danger ou menacées dans la RBA
certaines espèces relevant du
biote continental dans les
conditions d´aridité
caractérisant la région, il se
trouve cependant que le
contexte récent du
Changement Climatique et
l’intensité des pressions
anthropogéniques menacent
lourdement la richesse
floristique et faunistique
régionale. La figure 22 montre
le nombre d´espèces animales
et végétales en danger ou
menacées dans la RBA. Ces
espèces se concentrent
essentiellement dans trois
principaux habitats qui possèdent un rôle de conservation, à savoir :
1. Ecosystèmes méditerranéens prèsteppiques organisés par l’Arganier (Argania
spinosa) ;
2. Ecosystèmes méditerranéens préforestiers à forestiers organisés par le Thuya
de Berbérie (Tetraclinis articulata), ou localement le chêne vert (Quercus
rotundifolia), ou très localement le Dragonnier (Dracaena draco subsp
.ajgal) ;
3. Ecosystèmes pré-steppiques ou pré-forestiers organisés par le Genévrier
rouge (juniperus phoenicea J.Turbinata) ou localement Traganum moquini.

Parmi ces trois habitats, les écosystèmes forestiers à préforestiers ou


prèsteppiques possèdent un intérêt particulier vu qu´ils hébergent de très
nombreux éléments floristiques et faunistiques d’intérêt exceptionnel :
carrefour macraonésien pour les espèces de souches très diversifiées
(autochtones, méditerranéennes, holarctiques, saharosindiennes,
tropicales…)48.

VI.5 Détérioration de l´état général de l’environnement :


VI.5.1 Assainissement liquide :
Aucune des localités relevant de la zone d´intervention n´est équipée d´un
réseau d´assainissement liquide. Les habitations sont dotées de fosses
septiques pour les excrétas (WC) tandis que les autres effluents sont évacuées
à même le sol dans les ruelles de douars. La restitution de ces effluents dans le
milieu naturel sans traitement préalable constitue une menace sérieuse à la
santé de la population locale et à son environnement, notamment pendant les
périodes chaudes et en cas d´inondation.
Ce problème est particulièrement grave dans les grands douars, à savoir
Tighanimine, Aït Alla et Azrarag, comptant une population totale dépassant

48
HCEF LCD (2008)

47
4.500 habitants et rejetant une quantité d´eau usée journalière d’environ 300
m3 49.

Dans l´étude commanditée par la commune au sujet de la mise en place d’un


réseau d’assainissement dans lesdits douars, le BET préconise la technologie
MBBR (Moving Bed Biofilm Reactor) basé sur le traitement biologique de type
culture fixée avec un coût global de 18,88 millions de dhs.
VI.5.2 Assainissement solide :
Bien que la zone d´intervention abrite la décharge contrôlée de Tamelast
desservant le Grand Agadir, voire plus, cette zone ne dispose d´aucun système
formel de collecte des déchets ménagers. Mise à part les initiatives des
associations locales, les déchets continuent d´être évacués dans les lits des
oueds, à proximité des voies publiques et au sein de la forêt.
Il est évident qu’en manque de solutions efficace et durable au problème de
l´assainissement solide et liquide, la situation au niveau du territoire Mesguina
ne fera que s´aggraver, en particulier en matière de :
− La qualité de vie et la santé de gens ;
− La qualité des paysages, des milieux naturels et de manière générale
l´attractivité touristique de la zone ;
− La pollution des ressources en eaux souterraines ;
− Le risque d´incendie de forêts et de la pollution atmosphérique.

VI.5.3 Problèmes liés à la décharge contrôlée de Tamelast :


S’étendant sur une superficie de 41 ha et se situant à 5 km de la Route
Nationale Nº 8, le centre d´enfouissement de Tamelast assure la mise en
décharge des déchets de l’agglomération du Grand Agadir. Elle s´établit sur un
talweg situé entre deux oueds (Tamelast et Smoumene). De point de vue
topographique le site présente une pente moyenne supérieure à 10%.
Figure 23 : Situation de la décharge contrôlée de Tamelast

Source: Google map


Source : Commune Agadir

La décharge de Tamelast a été conçue dans le but de réduire les risques de


pollution des ressources en eau, ainsi que les risques sanitaires et autres
nuisances affectant l'hygiène publique. Néanmoins, le problème d’accumulation

49
Commune Drarga (2015)

48
de lixiviat non traité persiste toujours au niveau de ce site. Il s´agit là d´un
vecteur important de la pollution hydrique et une menace à la santé de la
population à proximité de la décharge.

49
VI.6 Dégradation physique du paysage naturel :
Située sur des formations géologiques à base de calcaire et de grès, la majorité
des carrières à ciel ouvert sont implantées dans la partie ouest limitrophe de la
commune d´Agadir. Ces carrières d’extraction de matériaux de construction se
sont développées au rythme de l´extension de la ville d´Agadir et à la mise en
service de l´usine de ciments d´Anza. La fermeture de cette dernière a entrainé
la désaffection de plusieurs carrières et on compte actuellement six carrières
qui sont encore opérationnelles au niveau de la commune Drarga. Ces carrières
en exploitation ont de nombreux impacts sur l’environnement, en particulier :
- La modification des habitats naturels et son impact sur la biodiversité ;
- Les vibrations et les nuisances sonores lors de l’emploi d’explosifs pour
exploiter les gisements ;
- L’émission de poussières ;
- La pollution atmosphérique engendrée par le transport des matériaux ;
- Les rejets de matières en suspension dans les eaux souterraines ou
superficielles….
Concernant les carrières en fin de vie,
elles sont souvent abandonnées sans
réhabilitation ni sécurisation et rares
sont les exploitants qui se sont
conformés aux prescriptions des
cahiers de charges. En fait, ces sites
fragilisés représentent un risque
éminent d’effondrement pour la
population locale, les touristes et le
cheptel.
Sur le plan paysager, ces carrières à
extraction massive ont modifié de
manière visible le paysage, en créant
des falaises, en découpant des collines
et en façonnant des trous profonds en plaine. En conséquence, les paysages
naturels dans cette partie du territoire Mesguina apparaissent défigurés et
dénudés de tout attrait esthétique.

VI.7 Dégradation du patrimoine local bâti :


Le patrimoine culturel est intimement lié au climat local. La stabilité de ce
patrimoine est intrinsèquement régie par ses interactions avec son
environnement. Le changement climatique pourrait avoir plusieurs impacts
physiques directs sur le patrimoine bâti50 :
- Une augmentation de l’humidité du sol pourrait conduire à une plus grande
circulation des sels dissous générant des effets secondaires comme
l’oxydation et l’effritement, et à l’endommagement des surfaces décorées,
mais aussi à une plus grande instabilité du sol ;
- Une fréquence accrue des précipitations intenses peut causer des problèmes
importants lorsque le système d’évacuation d’eau historique ne peut tolérer
de fortes pluies ;
- Les chocs thermiques ou les changements de l’amplitude diurne ou
saisonnière de température et d’humidité peuvent générer des fissures,
craquements, écaillement, et empoussièrement des matériaux et surfaces ;

50
UNESCO (2009)

50
- Les inondations accompagnées de flots sales et abrasifs qui s’écoulent
rapidement, mettent en péril les bâtiments qui ne sont pas conçus pour
subir des immersions prolongées ;
- Une augmentation des tempêtes et vents violents pourrait conduire à des
dommages structurels sur des bâtiments entiers, ne se limitant pas à leurs
éléments les plus vulnérables.
En effet, les impacts négatifs du changement climatique ne se limitent pas
uniquement aux aspects physiques, ils peuvent également avoir des
conséquences d’ordre sociétal et culturel, notamment lorsqu’il s’agit de
patrimoine utilisé par la population locale pour vivre, prier et sociabiliser.
Par rapport à notre cas d’études, le
territoire Mesguina abrite entre autres
un patrimoine bâti datant du règne de
la dynastie Sâadiens (as-saʿadiūn)
entre 1549 et 1660. Ce patrimoine
n’est pas classé jusqu’à présent
comme patrimoine national par le
Ministère de la Culture et par
conséquent ne bénéficient d’aucun
soutien de la part de l’Etat.
Ruines du fort militaire des Sâadiens
Malgré les efforts déployés par les
associations œuvrant dans la
protection du patrimoine local, l’intégrité de ces monuments est menacée par le
délabrement causé par les conditions climatiques locales (variations de
température, vents, humidité, pluies…), ainsi que la croissance de la végétation
et l’accumulation des ordures à leur sein.
VI.8 Paupérisation et exode rural de la population locale :
La carte de pauvreté réalisée en 2007 montre que les zones montagneuses de
la Préfecture d´Agadir Ida-Outanane affiche les taux de pauvreté les plus
élevés. A titre d´exemple, bien que ce taux ne dépasse pas 12% au centre
Drarga, il atteint en revanche 28,4% dans la partie rurale à dominance
montagneuse (Figure 24). L´évolution démographique enregistrée entre 2004
et 2014 indique que ladite partie du territoire communal se vide de sa
population à un rythme de -1% en l´espace de 10 ans.
Eu égard aux tendances socio-économiques précitées, le changement
climatique pourrait aggraver la situation de la population relevant du territoire
Mesguina, en particulier les femmes. Il est vraisemblable que les impacts
induits par le changement climatique s´ajouteront aux facteurs favorisant
l´exode rural (dégradation des sols, rareté de l´eau, abandon de l´activité
agricole, baisse de la productivité de l´arganeraie...) et contribueront à
accélérer ce phénomène.
L’implantation de ces populations dans des zones situées en marge de la
métropole d’Agadir, conduira essentiellement en une urbanisation de la
pauvreté rurale : installation précaire dans des zones sans accès aux services
de base et soumises aux risques naturels. A ce titre, le changement climatique
pourrait constituer un facteur additionnel favorisant la pauvreté et la criminalité
dans les zones urbaines51.

51
AMBROSI Ph. et HALLEGATTE S. (2005)

51
Figure 24 : Taux de pauvreté au niveau de la Préfecture d´Agadir Ida-
Outanane52

52
HCP (2007)

52
VII. Capacités d´adaptation et initiatives renforçant la résilience
du territoire Mesguina :

VII.1 Gestion conservatoire des


eaux et des sols et lutte contre les
inondations :
A l´image des autres régions du sud,
la Région Souss Massa souffre de la
rareté des ressources en eau.
L’existence des bassins
d’accumulation d’eau (métfia) auprès
des habitations témoigne de la rareté
des nappes phréatiques à cause de
l’imperméabilité des sols. Sur le plan
de la commune Drarga, on dénombre
plus de 2.500 métfias et 03 Iferd53.
Par ailleurs, il existe une multitude de
techniques de collecte des eaux
pluviales et de conservation des eaux et des sols qui sont mobilisées par la
population locale et les services compétents, dont on peut citer :

VII.1.1 Savoir-faire traditionnel en matière de collecte des eaux


pluviales et de conservation des sols :
Métfia :

Bassins ou citernes enterrés ou en surface


où l'eau de pluies est stockée pour
satisfaire les besoins en eau des ménages,
du bétail et pour l’irrigation de potagers.
Les métfias sont souvent réalisées à
l’extérieur des habitations, mais elles
existent aussi à l’intérieur des logements,
notamment pour stocker l’eau de pluie qui
s’abat sur le toit des bâtiments.

Ifred :
Digues ou obstacles construits pour
retenir les eaux pluviales. Il est conçu en
terre ou en maçonnerie à travers un
talweg.

Photo : Iferd, Takouit O´Mzil

53
Monographie de la préfecture d’Agadir Ida-Outanane

53
Banquettes de rétention avec plantation :
Constituées d’une bande de terre de
largeur réduite comportant un talus amont
en plus ou moins forte pente, un fond en
légère contre-pente et un bourrelet
saillant caractéristique, non franchissable,
à l'aval. Disposées selon les courbes de
niveaux, ces bandes favorisent la collecte
des eaux de ruissellement et leur
infiltration et protègent contre l’érosion
hydrique.

Impluviums avec plantation :


Petites cuvettes où l'on installe séparément les plants. Elles sont
particulièrement utiles pour les cultures semi-permanentes ou permanentes sur
versants, pour lutter contre l'érosion, pour conserver les engrais et l'humidité
dans le cas du paillage, et pour éliminer les mauvaises herbes. On peut s'en
servir en terrain accidenté et avec des sols de profondeur variable.
Murettes et cordons :
Obstacles constitués par accumulation de
pierres sèches déposées en lignes selon
les courbes de niveau sur des versants à
fortes pentes. Ces ouvrages permettent
de ralentir le ruissellement de l’eau sur les
terrains en pente et de permettre le dépôt
des sédiments entraînés par l’eau. Ils
favorisent également l’infiltration des eaux
dans le sol et contribuent à la création
d’un milieu favorable à la mise en place
d’une plantation fourragère et à protéger
les sols contre l’érosion pluviale.

Terrasses :
Terrasses de largeur entre 4 et 10 m,
confectionnées selon les courbes de
niveau. Les talus ont généralement une
hauteur comprise entre 1 et 2,5 m suivant
la pente du versant. Ils peuvent être
laissés à nu sur les sols peu érodables et
peu pentus ou plantés d’herbacées ou
d’arbres fruitiers sur les versants pentus
et sensibles à l’érosion.

VII.1.2 Interventions opérées par l´ABH et les Services des Eaux et


Forêts :
Barrages d’écrêtement des crues :
Conçus pour écrêter les crues moyennes en diminuant le débit maximum de
l’oued pendant périodes de crues. Ces ouvrages se remplissent pour empêcher
l’eau de poursuivre sa course. Cette eau provisoirement stockée est restituée à

54
l’oued après le passage de la crue. Ce type d’aménagement n’exclue pas les
aménagements en aval qui consistent à protéger les zones habitées par
endiguement.
En général, les barrages d’écrêtement sont dimensionnés pour un niveau de
crue dit crue de protection. Pour toutes les crues inférieures à la crue de
protection, les zones aval ne connaissent plus que des crues limitées. Par
contre, si la crue réelle est plus grande (en débit ou en volume) que la crue de
protection, le réservoir se remplit et le débit de la crue passe par l’évacuateur
de crues de surface : la crue n’est plus alors écrêtée, le débit dans l’oued
augmentant en outre très rapidement54.
Lancé en 2011 avec un investissement global de 233 MDH, le programme de
protection de la zone du bassin versant d’Oued Souss a permis de réaliser une
série d’opérations à moyen et long termes. Le tableau ci-après résume les
barrages d´écrêtement réalisés dans le territoire de la commune Drarga dans le
but de protéger la ville d´Agadir et son agglomération des méfaits des
inondations.
Tableau 19 : Barrages réalisés à l´intérieur du territoire de la commune
Drarga
Surface du bassin
Barrages Taux de réalisation
(Km²)

Lghazoua 12,8 Km2 100%

Lahouar 25,5 Km2 100%

Tildi 24,9 Km2 100%

Tamelast 12,5 Km2 100%

Interventions des services des Eaux et Forêts :


S’inscrivant dans le cadre de la mise en œuvre du Plan National
d’Aménagement des Bassins Versants (PNABV), ces interventions visent à
favoriser la régularisation et la préservation des eaux à leur source, tant sur le
plan de la quantité que de la qualité en veillant à la promotion d’une gestion
conservatoire des sols à l’amont et la préservation des infrastructures hydro-
agricoles à l'aval.
Au niveau du territoire Mesguina, les actions CES menées par les Services des
Eaux et Forêts se concentrent dans les bassins versants de la façade
occidentale, en particulier au niveau du bassin Lahouar.

Tableau 20 : Dispositifs de CES au niveau du Haut-Atlas55

Composante Dispositifs de CES

Dispositifs pour conserver la − terrasses en gradins avec fumure organique


terre et capter l’eau − irrigation et entretien des arbres et cultures

− encadrés de murs de contention en pierres


Oueds
sèches et épis de grosses pierres

54
Site web du CFBR. http://www.barrages-cfbr.eu/. Date de consultation 24.01.2016
55
LAOUINA A., 2012

55
− petits barrages fusibles de dérivation
Gestion de l’eau − canaux à tête morte et canaux de distribution
et épandage

VII.2 Pratiques agricoles résilientes :


Développement des pratiques agroécologiques :
Sur le plan théorique, la mise en œuvre des pratiques agroécologiques est
fondée sur cinq principes d´action, à savoir56 :
1. Permettre le recyclage de la biomasse, optimiser la disponibilité de
nutriments et équilibrer le flot de nutriments ;
2. Garantir les conditions de sol favorables à la croissance des plantes, en
gérant en particulier la matière organique et en améliorant l'activité biotique
du sol. Ceci suppose une réduction drastique de l'usage d'intrants externes
produits de la chimie de synthèse (engrais, pesticides et pétrole) ;
3. Minimiser les pertes de ressources liées aux flux des radiations solaires, de
l'air et du sol par le biais de la gestion microclimatique, la collecte d'eau, la
gestion du sol à travers l'accroissement de la couverture du sol et le jeu des
complémentarités territoriales entre différentes orientations technico-
économiques (notamment élevage-culture) ;
4. Favoriser la diversification génétique et d'espèces de l'agroécosystème dans
l'espace et le temps ;
5. Permettre les interactions et les synergies biologiques bénéfiques entre les
composantes de l'agro-biodiversité de manière à promouvoir les processus
et services écologiques clefs.
Sur le plan pratique, la mise en place de ces principes peut s´appuyer sur une
multitude d´expériences et techniques développés par les services compétents
(INRA, Agriculture…) un peu partout dans la région et qui s´accommodent
parfaitement aux conditions de la zone d´intervention, caractérisées
essentiellement par la pénurie d´eau, le relief élevé et escarpé et la typologie
des systèmes agricoles locaux. Parmi ces techniques, on cite particulièrement :
Recours au compostage pour mieux gérer et valoriser la matière
organique :
Le compostage est la décomposition de la matière organique par des
organismes en une matière stable. Dans la zone d´études, l´apport de la
matière organique se limite uniquement l´épandage du fumier dans les
parcelles irriguées et autour des arbres fruitiers. Les conditions de dépôt du
fumier à même les rayons solaires pendant de longues durées altèrent
significativement sa qualité.
La fabrication locale du compost (à partir du fumier, déchets vert, litière et
résidus de cultures…) pourrait constituer une alternative adéquate pour mieux
valoriser la matière organique et assurer une fertilisation de qualité. La
commercialisation de l´excèdent de fabrication pourrait aussi créer une source
de revenu supplémentaire pour les paysans.
Irrigation localisée adaptée aux terrasses :
Il s´agit d´une technique d´irrigation qui vise à favoriser l´adaptation des
communautés au CC à travers l’amélioration de la disponibilité en eau
d’irrigation et l’amélioration de l’utilisation de l’eau pour assurer une
productivité agricole satisfaisante et une meilleur efficience d’utilisation de

56
ALTIERI M. A. (1995)

56
l’eau. Cette technique a été expérimentée avec succès à douar Tamaït Ouflea
qui se situe à proximité de la zone d´intervention.
Le système fonctionne en gravitaire sous pression grâce à l’emplacement de la
citerne à une hauteur entre 0,8 m à 2 m de la surface à irriguer. Le support est
construit à base de matériaux locaux (pierre sèche ou autre) et le remplissage
de la citerne est assuré en fonction de la source d’eau, si elle est située sous le
niveau de la citerne une pompe est nécessaire. Le pompage solaire présente
une option adaptée57 (Figure 25).

Figure 25 : Kit d´irrigation localisée adapté aux terrasses

Valorisation des plantes aromatiques et médicinales :


Le territoire Mesguina comme a été explicité auparavant referme une richesse
floristique importante. Les études effectuées dans la zone ont relevé la
présence d´environ 120 espèces d´intérêts aromatiques et médicinales dans la
partie montagneuse de la forêt Mesguina. Néanmoins, la valorisation effective
de ces ressources nécessite de répondre aux exigences des marchés nationaux
et internationaux à travers le recours aux techniques de conditionnement et aux
modes d’usages, qui sont mis au point par les institutions de recherches et de
développement. C´est ainsi que ce secteur pourrait contribuer à améliorer de
manière substantielle les revenus des usagers tout en préservant la durabilité
des ressources.
Plantation de cactus :
Le figuier de barbarie ou cactus est une espèce à faible exigences édapho-
climatiques très répandue dans le territoire Mesguina. Le cactus est l´espèce
végétale par excellence pour combattre la désertification et pour préserver les
sols contre l´érosion, notamment dans les zones pentues. Il possède également
des avantages d'ordre écologique, socio-économique, alimentaire, cosmétique
ou encore thérapeutique. En tenant de ses vertus et ses débouchés multiples, le
développement de la filière de cactus au niveau de la zone d´études pourrait
constituer un moyen efficace pour garantir l´amélioration des revenus des

57
AIT ALHAJ A. (2014)

57
hommes et femmes, ainsi que la pérennisation des ressources forestières et la
préservation de la biodiversité.

VII.3 Valorisation et développement des produits de l´arganier :


On estime à 1,3 million les personnes
concernées par l’exploitation de systèmes
agroforestiers traditionnels reposant sur
l’arganier58. Le développement de ces systèmes
passe nécessairement par l´implication de la
femme rurale, principale actrice dans la tâche
de collecte des fruits et de l´extraction de
l´huile d´argan.
Pour assurer aux femmes usagères de bénéficier
des revenus tirés de la filière arganières, il était
nécessaire de les inciter à se regrouper en
coopératives pour garantir, d´une part, la
préservation des ressources arganières, et,
d´autre part, de contribuer au développement
socio-économique régional à travers une
meilleure valorisation de produits d´arganier.
Durant les quinze dernières années, la Région Souss Massa a connu une
évolution considérable en nombre de coopératives arganières crées ; ce nombre
a passé de 3 coopératives en 2000, soit moins d´une centaine d´adhérentes, à
151 coopératives en 2012, soit un nombre total dépassant 4.000 adhérentes.
Le chiffre d´affaires généré par ces coopératives est assez fluctuant et dépend
de plusieurs facteurs, notamment la disponibilité de la matière première et les
conditions de commercialisation. Selon les données partielles collectées auprès
de l´ODECO SMD59, ce chiffre d´affaires oscille entre 2 MDhs/an et 16
MDhs/an.
Figure 26 : Evolution du nombre d´adhérentes aux coopératives arganières
au niveau de la Région Souss Massa60

58
FAOUZI H. (2012)
59
Les données ont été recueillies à partir des dossiers financiers disponibles auprès de l’ODECO SMD. Il est
important de préciser que ces données ne couvrent pas l’ensemble des coopératives arganières, mais
uniquement celles actives, ayant remis de manière régulière aux services de l’ODECO leurs états
administratifs et financiers.
60
SSE ACC (2013)

58
4500

4000

3500

3000

2500

2000

1500

1000

500

0
2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012
Dans la zone d´intervention, on recense 10 coopératives arganières féminines,
une union de coopératives et une association nouvellement crée pour défendre
les intérêts des ayants droit hommes et femmes dans le domaine Mesguina.
Ces organisations majoritairement féminine se répartissent pratiquement sur
l´ensemble du territoire de la commune (Figure 27).

Figure 27 : Coopératives féminines arganières sises à la commune Drarga

Union, association Année de Membres de bureau


Douars
et coopérative création Femmes Total
1 Coop. Ourrika 2003 -- -- Drarga centre
Coop. agricole Aqain Tagadirt
2 2007 06 06
N’Argan Naabadou

59
Coop. Argane
3 2013 06 06 Tamait Izdar
Tamait
Coop. agricole Aït
4 2012 06 06 Akniebiche
Lamane
Coop. agricole Tighanimine Aït
5 2006 06 06
Tighanimine Aabas
6 Coop. Bouarguine 2012 Ighilane
Union Coop. Tifaout
7 2009 06 06 Azrarag
N´Ougaddir
Coop. agricole
8 2005 09 09 Azrarag
Tamaynout
Coop. agricole
9 2009 06 06 Aglagal
Aguerd
Coop. agricole
10 2004 09 09 Tabatkokte
Tassila
Coop. agricole Ourg
11 2010 06 06 Douar Amalou
Souss
Ass. Mesguina des
ayants droits
-- usagers de 2012 02 11 Aït Ahmad
l’arganeraie
(AMADA)
VII.4 Potentiel naturel et attrait touristique du domaine Mesguina
Le territoire Mesguina possède des atouts naturels, paysagers et historiques
indéniables. Situé à moins d’une heure de route de la métropole d’Agadir, ce
territoire referme plusieurs sites d’intérêts écologiques, historiques, géologiques
et culturels, ainsi que des structures d´hébergement reconnues.
VII.4.1 Paysages naturels diversifiés et assez bien conservés :
Le massif occidental du haut-atlas abrite une richesse floristique exceptionnelle.
Cette richesse se compose de peuplements assez bien conservés d’arganiers en
association d’autres formations végétales, en particulier le chêne vert et le
thuya. Sur les flancs littoraux le couvert arboré laisse la place à une végétation
macaronésienne à base d’Euphorbe.
Le paysage du territoire Mesguina est un paysage essentiellement forestier,
marqué par des ponctuations de terrasses cultivées et des habitations éparses.
La diversité du paysage est accentuée par la topographie qui offre des
variations marquées du relief. La partie occidentale du territoire offre une vue
imprenable dominant la baie d’Agadir et les agglomérations du Grand-Agadir.

Vue panoramique sur la baie d´Agadir

60
Massif Haut-Atlas occidental

VII.4.2 Sites d´intérêts historiques et archéologiques :


Timezguida Ougard61 : A l’époque des Saâdiens, elle était la mosquée la plus
ancienne et la plus proche du littoral atlantique vers le port d'Agadir. Cette
mosquée est entourée d'un cimetière saâdien qui a reçu entre 1505 et 1541 les
dépouilles des moudjahidines tombés au champ d'honneur lors des batailles que
menaient les Saâdiens contre les Portugais pour la libération du fort d'Agadir.

61
http://www.medias24.com/. Publié le 28.04.2014

61
Fort d’Aglagal : Ne subsistant plus aujourd’hui que des vestiges à peine
visible, ce fort, dont le nom amazigh renvoie à «la montagne pierreuse», fut le
lieu de retranchement des Saadiens en 1515 lors de la grande expédition
militaire que les portugais eurent mené dans la région.

Sites fossilifères et archéologiques remontant à la préhistoire :


Figure 28 : Exemples d´objets et outils trouvés dans le site
archéologique Tigragra

Goulot d´une citerne Fragment de poterie en


Outils préhistoriques en silex
de type cruche faïence
Localités anciennes : Le territoire Mesguina est émaillé d’un chapelet de
douars composés en partie d’habitations anciennes construites à partir des
matériaux locaux avec un cachet architectural authentique. En dépit des
influences issues de sa proximité de la métropole d’Agadir, les femmes et les
hommes du territoire Mesguina continuent de conserver un certain nombre de
pratiques traditionnelles ancestrales qui se manifestent notamment dans l’art
culinaire, les festivités, les rapports sociaux…
VII.4.3 Structures d’hébergements touristiques
Dernièrement, on assiste à un regain d’intérêt croissant de la part des clientèles
étrangères aux formes d’hébergements touristiques spécifiques au milieu rural,
notamment gites, chambres d’hôtes… Dans le territoire de Mesguina, la
population locale pourrait aussi contribuer au développement du tourisme rural
en développant leur offre en matière d’accueil et d’animation touristique.
L’aspect labélisation des lieux d’accueil et de l’ensemble des produits
touristiques peuvent être un levier important permettant de faire de
l'attractivité touristique un levier de développement économique local.
Actuellement, le territoire Mesguina dispose de 04 structures d’hébergement
dont 02 sont labélisées Ecolodge. En reconnaissance de ses mesures en
développement durable et de sa promotion de l’écotourisme au Maroc, Atlas
Kasbah Ecolodge a été élu en 2015 comme le Meilleur hôtel au monde pour la
valorisation locale aux trophées internationaux de Tourisme responsable.
Tableau 21 : Structures touristiques existantes dans la zone
d´intervention62
Année de création Label Douar
Ecolodge Atlas
2009 Ecolodge/ Clé verte Tighanimine
Kasbah

Paradis Nomade 2002 Camping Azrarag

Riad Al Baraka 2008 Riad Azrarag


Gite rural
Jawaher Aguerd -- Timsal
écologique

62
ALIFRIQUI M. (2014)

62
VII.5 Tissu associatif assez développé et dynamique
La commune Drarga bénéficie d’un tissu associatif dynamique : environ 70
associations, coopératives et unions y sont implantées et dont 15 % seulement
sont féminines. Bien que les femmes représentent 50,26% de la population
communal, elles ne constituent en revanche que 20 % du nombre total des
membres des bureaux exécutifs sont des femmes.
Notons que l´évolution de la création des associations et coopératives a marqué
un bond important durant les 10 dernières années. Ceci est dû, d´une part, à la
prise de conscience grandissante de la part de la population locale de l´intérêt
et l´importance du travail associatif dans le développement de leurs localités,
et, d´autre part, aux multiples programmes et projets de coopération initiés au
niveau régional et communal qui étaient à la recherche de partenaires directes
organisés au niveau local, notamment :
− Initiative nationale pour le développement (ass. de développement local et
organes de gouvernance de l´INDH) ;
− Projet arganier (coop. Féminines arganières) ;
− Projet d´approvisionnement des douars en eau potable (ass. de distribution
d´eau potable)
L´examen de l´évolution de ces ADLs fait ressortir deux constats essentiels :
− Une tendance de plus en plus nette à la spécialisation de la part des ADLs
en s´intéressant à des domaines d´activité précis (éducation, culture,
sport…) au lieu du développement au sens large qui s´est avéré peu
efficient et accaparant en termes de charge de travail ;
− L’apparition de fédérations et unions qui se positionnent en instances de
lobbying et de défense des intérêts collectifs des ADLs membres auprès des
institutions étatiques (ex. AMADA).
Figure 29 : Evolution du nombre des ADLs et répartition de leurs domaines
d´intervention - Commune Drarga63

13 Sportive
Educative
10%
1%
Animation socio-
culturelle
21%

Arganière
4 4 4 4
19%
3
Developement local
2 2 2 2 46%
1 1 1 1

Artistique
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014

3%

63
Données recueillies auprès de la commune Drarga

63
VII.6 Initiatives institutionnels multiples et projets de coopération :
VII.6.1 Initiative Nationale pour le Développement Humain
Lancée par SM le Roi Mohammed VI en mai 2005, l’Initiative Nationale pour le
Développement Humain s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par le
Royaume en matière de la lutte contre la pauvreté, l’exclusion et la précarité
dans les mondes urbain et rural. En contribuant à la réalisation des Objectifs du
Millénaire pour le Développement OMD, l’INDH vise la réduction de la pauvreté
et la promotion du développement. Elle se fixe en particulier les objectifs
suivants:
− Réduire la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale ;
− Instaurer une dynamique en faveur du développement humain ;
− Reconnaître la dignité de l’homme ;
− Renforcer la cohésion sociale.
Tableau 22 : Exemples de projets menés dans la zone d´intervention dans le
cadre des programmes INDH64
Montant global Part INDH
Année Programme Intitulé Projet/Action
en dhs en dhs
Construction d'une unité
2007 Précarité d'extraction de l'huile d'argane au 2 500 000,00 1 000 000,00
douar Ighilane Azrarag

Alimentation des douars de


2007 Transversal Tabatkoukt en eau potable 1ère 285 659,00 190 000,00
tranche

Equipement du centre Tiouizi pour


2007 Transversal 41 290,00 27 000,00
l'enseignement primaire

Equipement d'un espace socio-


2007 Transversal 60 000,00 40 000,00
éducatif multimédia

Alimentation en eau potable du


2007 Transversal 446 107,00 190 000,00
douar Aït Aabou

alimentation de groupement de
2008 Transversal douars Tabatkokt en eau potable 357 000,00 190 000,00
(2ème tranche)
Aménagement et équipement d'un
2008 Transversal atelier d'extraction de l'huile 190 000,00 133 000,00
d'argane
Subvention pour la participation à
2009 Précarité la gestion du centre d'extraction 100 000,00 100 000,00
de l'huile d'argane

Apiculture et production du miel et


2009 Transversal 266 932,00 151 572,00
sa commercialisation

Alimentation en eau potable de la


2010 Transversal 395 344,00 120 000,00
localité Aït Abbas

64
Source : http://www.indh.ma/

64
VII.6.2 Agence Nationale pour le Développement des Zones Oasiennes
et de l’Arganier (ANDZOA)65
Créée en 2010, l’ANDZOA est administrée par un conseil d’administration
présidé par le chef de gouvernement et pilotée par un Conseil d’Orientation
Stratégique présidé par le Ministre de l’Agriculture et de la Pêche Maritime.
Concernant la zone de l´arganier, les missions de l´ANDZOA s´articulent autour
des points suivants :
− Veiller à la préservation, à la protection et au développement des zones de
l’arganier, notamment par la mise en place de projets socio-économiques ;
− Réaliser les opérations d’extension des peuplements d’Arganier
conformément aux dispositions législatives et réglementaires relatives au
domaine forestier ;
− Réaliser ou superviser la réalisation de projets pour la valorisation, la
commercialisation, l’encouragement et la labellisation des produits de
l’arganier, notamment dans le cadre de contrats-programmes ou de
conventions à conclure avec l’Agence ;
− Structurer les filières de production et de commercialisation des produits de
l’arganier dans le cadre du partenariat avec les différents acteurs et
notamment les populations concernées ;
− Encourager la recherche scientifique relative à la protection et au
développement de l’arganier et la valorisation de ses produits.

VII.6.3 Projet ARGAN/Goodplanet pour la préservation et valorisation


de l’arganeraie66
Démarré en 2013 pour une durée de 4 ans, le projet de préservation et
valorisation de l´arganeraie vise à améliorer les conditions sociales et
environnementales de 13 douars de la commune Drarga relevant du territoire
Mesguina. Le projet développé vise 4 objectifs principaux :
− Préserver l’arganeraie et sa biodiversité ;
− Assurer un revenu décent aux ayants droit de l’arganeraie ;
− Valoriser et développer une filière apicole durable, en complément de la
production d’huile d’argan ;
− Renforcer les capacités des associations et coopératives locales et le
leadership des femmes dans la filière argan.
Le diagnostic participatif réalisé en décembre 2013 s’est soldé par la
préparation d’un plan d’actions avec l’AMADA. Ce dernier ambitionne de mettre
en œuvre des actions et projets destinés à67 :
1. améliorer le cadre de vie de la population des douars, en terme de services
sociaux et infrastructures de base ;
2. promouvoir les potentialités du secteur agricole, essentiellement l’agriculture
durable ;
3. mettre en place des projets sociaux générateurs de richesse pour la
population des douars ;
4. Promouvoir le développement de l’écotourisme, en valorisant les
potentialités touristiques, naturelles et culturelles dans la zone de la forêt de
Mesguina (RBA, patrimoine naturel et culturel, matériel et immatériel,
paysages,…), les produits du terroir et l’artisanat local ;

65
http://www.andzoa.ma/
66
http://www.goodplanet.org/projet/preservation-et-valorisation-de-larganeraie-maroc/
67
ALIFRIQUI M. (2014)

65
5. Promouvoir le statut de la femme pour son intégration effective et efficace
dans tous les aspects associatifs et productifs dans les douars.
VII.6.4 Projet de route écotouristique :
Le positionnement touristique de la route Mesguina émane des potentialités
multiples du territoire, à savoir :
- Une itinérance pédestre permettant une rencontre authentique avec les
paysages naturels bien conservés ;
- Un patrimoine socioculturel, historique et archéologique riche ;
- Une offre écotouristique diverse : hébergement, restauration, activités
récréatives et d’animation.
Le projet de route écotouristique Mesguina est le fruit d’un processus de
concertation élargie impliquant les acteurs et actrices locaux, les partenaires
institutionnels et les entrepreneurs privés. À travers la dynamisation d’un
tourisme rural durable, ce projet vise d’améliorer le revenu des hommes et
femmes relevant du territoire Mesguina et à restaurer et valoriser le patrimoine
naturel et historique du territoire Mesguina.
Dans le cadre de cette étude, ce projet est placé comme un élément central
dans le processus de mise en œuvre du plan local d’adaptation au changement
climatique. En fait, Il servira de levier à même de booster les efforts de mise à
niveau du territoire Mesguina qui vise à rattraper les insuffisances en matière
d’infrastructures de base (voirie, AEP, collecte des déchets ménagers, santé…)
et implicitement contribuer à réduire les vulnérabilités relevés tout au long de
cette étude et à augmenter par la même la résilience des hommes et femmes
face aux aléas climatiques.

Figure 30 : Fiche technique du projet de la route écotouristique Mesguina

► Situation : Territoire Mesguina, Commune Drarga


► Porteur du projet : AIB
► Partenaires : AMADA, Commune Drarga, GIZ/ACCN, DREFSO, ANDZOA,
INRA
► Coût estimatif : 18.400.000,00 Dhs
► Durée du projet : 3 ans
► Objectif global :
− Améliorer le revenu des hommes et femmes relevant du territoire
Mesguina ;
− Restaurer et valoriser le patrimoine naturel et historique.
► Action Clé :
− Appuyer la mise en place d´un un circuit écotouristique intégré
► Résultats du projet :
− Les capacités des hommes et femmes sont renforcées ;
− Le territoire est aménagé ;
− Les potentialités de la forêt Mesguina sont décrites ;
− Un plan de développement de l’écotourisme est élaboré ;
− Un Plan de communication et de marketing est élaboré ;
− Valorisation de la production des coopératives au niveau locale est
assurée.

66
67
Analyse participative de vulnérabilité du
Territoire Mesguina

Résultats des travaux des ateliers locaux et des focus groupes

68
VIII. Analyse participative de la vulnérabilité

VIII.1 Etape préliminaire :

VIII.1.1 Application du prisme climatique :


Projet : Route écotouristique Mesguina
Comment Zones du
l´objectif sera territoire où les Acteurs essentiels, à
Objectif du projet affecté par le risques impliquer dans les
changement pourraient se prochaines étapes
climatique manifester
− Améliorer le revenu Les évènements Douars sis dans la Collectivités,
des hommes et climatiques partie basse du administrations
femmes relevant du extrêmes influent territoire et à territoriales et
territoire Mesguina négativement la proximité des programmes étatiques :
sécurité des cours d´eau (ex. − Commune Drarga
− Restaurer et personnes et la Tighanimin et Ben − Autorité locale
valoriser le structure des Ayaden) − Conseil Préfectoral
d´Agadir Idaoutanane
patrimoine naturel habitations, des
− Conseil Régional Souss
et historique du équipements de Massa
territoire Mesguina base, des − INDH
monuments
historiques et des Tissu associatif local et
paysages naturels collectivité ethnique :
La hausse de la Territoire − Tissu associatif local (ADL,
Coop. et Fédération)
température de l´air Mesguina en entier
− AMADA
et les vagues de
− Collectivité éthnique
chaleur affectent la
Ksima Mesguina
santé des
− AIB
personnes,
notamment les Partenaires
femmes, enfants et institutionnels :
personnes âgées − DREF LCD SO
La baisse des Territoire − ANDZOA
précipitations influe Mesguina en entier − DPA
la productivité des − DRT
cultures et de − DRE
l´écosystème − DRC
forestier et par voie − ABH SMD
de conséquence le − Académie Rég.
revenu issus de ces Education
secteurs − SRE
− OREDD SM
− Protection Civile
− SMIT
Partenaires effectifs dans
le cadre de la coopération
Internationale :
− GIZ
Partenaires éventuels
dans le cadre de la
coopération
Internationale :
− CTB
− ADF
− AECID

69
VIII.1.2 Identification des composantes à analyser du territoire
Mesguina

Territoire Mesguina

2. Activités socio-
1. Infrastructures économiques
3. Communauté 4. Environnement

1.1 3.1
2.1 Agriculture Communauté
Equipements
bour 4.1 Eau
de base locale
(Hommes et
femmes)
1.2 Sites
historiques 2.2 Elevage
pastoral
4.2 Sol
et
touristiques 3.2 Touristes

2.3 Filière de
production 4.3 Air
d´argane

70
VIII.1.3 Exposition au changement climatique
Signaux du changement climatiques menaçant les composantes du
territoire Mesguina
Signaux de CC Commentaire
A l´échelle de la Région SM : la mémoire de la population locale demeure
marquer par les précipitations exceptionnelles déchues sur la région entre
20 et 30 novembre 2014 avec plus de 200 mm. Ces précipitations ont
causé des inondations et des dommages aux habitations et
Augmentation infrastructures, ainsi que des pertes matérielles conséquentes. Aussi, et
durant la période 20-22 décembre 2010, la région a reçu un volume de
de l´intensité
précipitations de 83 mm, engendrant des dommages importants (ex. le
et la fréquence
secteur agricole a subi des pertes dépassant 100 Millions de dhs).
des La Région du SM a connu une augmentation sensible en termes de
inondations fréquence des inondations :
− durant la période 1982-2007, 04 inondations seulement ont
survenues au niveau de la région (04/ 25 ans) ;
− durant la période 2008-2015, 05 inondations ont survenues au niveau
de la région (05/ 07 ans).
A l´échelle nationale et en comparaison avec la période de référence
1961-1990, les projections climatiques futures montrent qu´à l´horizon
de 2071-2099 une baisse de la moyenne des précipitations qui pourrait
atteindre jusqu´à –60% dans certaines régions du royaume (PNRC,
2009).
Baisse des A l´échelle de la Région SM et en comparaison avec la période de
précipitations référence 1970-2000, les projections climatiques futures montrent une
régression moyenne des précipitations de l´ordre de -20% à l´horizon
et
2050 (DMN, 2015).
augmentation
Les observations climatiques sur les dernières décennies attestent de la
de la fréquence progression du climat semi-aride vers le Nord du pays. Sont également
des épisodes prévues une augmentation de la fréquence des sècheresses au Sud et à
de sécheresse l´Est du pays et des orages sur l´Atlas, ainsi qu´une réduction de la
durée d´enneigement de l´Atlas.
La fréquence des épisodes de sécheresse a passé d´une année sèche
tous les 10 ans durant la période (1950-1960) à 2-3 années sèches en 10
ans durant la période (1955-2004). 05 épisodes de sécheresse générale
ont été enregistrés à partir de l´année 1975.
A l´échelle nationale et en comparaison avec la période de référence
1961-1990, les projections climatiques futures montrent qu´à l´horizon
de 2071-2099 une augmentation de la température de l´air de 0.6 à 5ºC
(PNRC, 2009).
A l´échelle de la Région SM et en comparaison avec la période de
référence 1970-2000, les projections climatiques futures montrent une
hausse de la température de l´air de l´ordre de 1.5 à 2ºC à l´horizon
2050. L´évolution des températures mensuelles au niveau de la station
Augmentation d´Agadir confirme la tendance bien marquée en hausse de la
de la température de l´air (DMN, 2015).
température de Concernant les vagues de chaleur, la station d´Agadir a enregistré des
températures maximales record durant la période 1922-2012,
l´air et de la
notamment :
fréquence et la − Mois de mars : 38.2ºC en date du 31.03.2005
durée des − Mois de juillet : 48.5ºC en date du 31.07.2009
vagues de − Mois d´août : 48.2ºC en date du 01.08.1988
chaleur − Mois de novembre : 38ºC en date du 16.11.1995
− Mois de décembre : 33.6ºC en date du 09.12.2010
Ces températures extrêmes sont aggravées par le secteur dominant des
vents du Sud-Est qui engendrent le phénomène du Chergui en hiver. Le
relief pourrait également contribuer à la création de conditions
climatiques locales à même d´amplifier l´intensité des vagues de chaleur
(ex. la topographie du relief séparant la commune de Drarga de la baie
d´Agadir empêche dans certains cas les effets océaniques susceptible
d´adoucir la température de l´air).

71
VIII.2 Evaluation et hiérarchisation des effets biophysiques et
socioéconomiques :
Composante 1 : Infrastructures
Probabilité
Ampleur
Composante Impacts Impacts d´occurrenc
des
étudiée biophysiques socioéconomiques e des
impacts
impacts
1.1.1 Les pluies 1.1.2 Enclavement de
intenses et les la population locale
inondations (hommes et femmes)
détériorent l´état et non-accès aux
des chaussées et services de base durant
Elevée Elevée
des ouvrages les périodes
d´art, notamment d´inondations
au niveau des
tronçons non
protégés
1.1.3 Les pluies 1.1.4 Inflation des
intenses et les coûts d´entretien et de
inondations remise en état du
détériorent les réseau de voirie et
composantes du d´AEP
réseau AEP et Elevée Elevée
engendrent des
coupures
fréquentes de
l’approvisionnemen
t en eau
1.1.5 Les pluies 1.1.6 Inflation des
intenses et les coûts d´entretien et de
inondations remise en état du
endommagent le réseau électrique
Moyenne Moyenne
réseau électrique
1.1 et entrainent des
Equipements coupures
de base électriques
1.1.7 Les charges 1.1.8 Inflation des
des oueds et des coûts d´entretien et de
affluents remise en état des
entrainent ouvrages hydrauliques
l´envasement
ouvrages
hydrauliques
existants Moyenne Elevée
(barrages, seuils…)
et réduisent leur
rôle en matière de
lutte contre les
inondations (centre
Drarga et ville
d´Agadir)
1.1.9 L´absence d´un
réseau
d´assainissement
liquide et la
prolifération des fosses
-- septiques constituent Elevée Elevée
une menace directe à la
santé de la population
locale et de
l´environnement

72
1.1.10 La vitesse --
d´écoulement et la
charge des eaux
entrainent le
sapement des
berges des oueds
Moyenne Moyenne
et la modification
de leurs lits, ce qui
constitue une
menace à la
population locale
et leurs biens
1.2.1 Les 1.2.2 Inflation des
évènements coûts de restauration
climatiques de ces monuments
extrêmes (pluies 1.2.3 Ces monuments
intenses, vagues historiques renferment
1.2Sites de chaleur…) une valeur immatérielle
historiques accélèrent la inestimable, la
Elevée Elevée
et dégradation détérioration de ces
touristiques physique des sites sites constitue une
historiques et menace à la mémoire
entrainent la commune de la
déperdition de leur population locale et aux
valeur historique et générations futures
esthétique

Matrice des risques : composante 1

4. Très élevé

1.1.1
1.1.2
1.1.4
1.1.7
Ampleur des impacts

3. Elevé 1.1.9
1.1.8
1.2.1
1.2.2
1.2.3

1.1.5
2. Modérée 1.1.6
1.1.10

1. Faible

4 – Très
1 - Faible 2 – Moyenne 3 – Elevée
élevée
Probabilité d´occurrence des impacts

73
Composante 2 : Activités socioéconomiques
Ampleur Probabilité
Composante Impacts Impacts
des d´occurrence
étudiée biophysiques socioéconomiques
impacts des impacts
2.1.1 Les pluies 2.1.2 Les facteurs
intenses couplées aux climatiques
pratiques agricoles changeants (baisse
inappropriées des précipitations,
entrainent la perte de hausse tº…)
la couche arable du influencent
Elevée Elevée
sol, notamment dans négativement le
les zones de rendement des
montagnes où le sol cultures bour,
est à priori notamment la
2.1 squelettique. céréaliculture.
Agriculture 2.1.3 Les pluies 2.1.4 Les facteurs
bour intenses entrainent la climatiques
dégradation des changeants entrainent Elevée Elevée
terrasses agricoles la perte des récoltes
agricoles
2.1.5 Hausse du --
niveau de salinité des Moyenne Moyenne
eaux
-- 2.1.6 Apparition de
nouveaux bio-
Faible Moyenne
agresseurs et des
maladies végétales
2.2.1 La baisse des 2.2.2 Hausse des
pluies engendre un coûts d´achat des
recul de l´apport aliments fourragers Elevée Elevée
fourrager de
l´arganeraie
2.2.3 Les conditions
climatiques
influencent l´état de
santé du cheptel -- Moyenne Elevée

2.2
Elevage 2.2.4 Durant les
pastoral années sèches, la
compétition sur les
ressources pastorales
s´avère accrue, en
particulier
l´installation des
-- Elevée Très élevée
pasteurs nomades au
sein de la forêt de
Mesguina
accompagnés de leurs
troupeaux composés
de camelins, ovins et
caprins.
2.3.1 Le 2.3.2 La baisse des
déclenchement du pluies, les
processus de sécheresses
2.3 Filière désertification par le récurrentes et les feux
de concours de plusieurs de forêts engendrent
Elevée Très élevée
production facteurs : la baisse des services
d´argan − conditions écosystémiques de
climatiques l´arganeraie,
− réduction du notamment la
couvert végétal productivité pastorale

74
− urbanisation et fruitière
galopante
− surpâturage
− nature du sol….
2.3.3 Augmentation 2.3.4 La réduction
du risque des feux de des espaces de
forêts au niveau de pâturage et de
Mesguina, à cause collecte de fruits
de : entraine une
− baisse des recrudescence des
précipitations conflits entre les
Elevée Très élevée
− hausse de la usagers forestiers
température de
l´air
− succession des
années sèches et
humides
− facteur humain
2.3.5 Les conditions --
climatiques extrêmes
(vents forts, vagues
de chaleur…)
influencent Moyenne Moyenne
physiologiquement
l´arganier,
notamment durant la
période de floraison
2.3.6 Les facteurs 2.3.7 La baisse des
climatiques et les services
diverses pressions écosystémiques de
anthropogènes l´arganeraie,
entrainent la notamment en termes Elevée Elevée
détérioration de la d´attractivité
biodiversité au sein de écologique et
la forêt de Mesguina touristique
(gibier, PAM…)

Matrice des risques : composante 2

4. Très élevé

2.1.1
2.1.2
2.1.10
2.1.3
Ampleur des impacts

2.3.1
2.1.4
3. Elevé 2.3.2
2.1.7
2.3.3
2.1.8
2.3.4
2.3.6
2.3.7
2.1.5
2. Modérée 2.1.9
2.3.5

1. Faible 2.1.6

4 – Très
1 - Faible 2 – Moyenne 3 – Elevée
élevée
Probabilité d´occurrence des impacts

75
Composantes 3 : Communauté
Ampleur Probabilité
Composante Impacts Impacts
des d´occurrence
étudiée biophysiques socioéconomiques
impacts des impacts
3.1.1 Atteinte à la 3.1.2 Impraticabilité
sécurité des des voies durant les
habitants à cause périodes de pluies
de l´effondrement intenses et
des maisons inondations entrainant
Elevée Moyenne
durant la période la non-accessibilité
des inondations des catégories
(douars vulnérables (femmes
Tighanimin et Ibn et enfants) aux
Ayaden) services de base.
-- 3.1.3 La hausse des
températures et les
vagues de chaleur
entraînent
l´accroissement du
nombre des femmes Moyenne Moyenne
assujetties aux coups
de soleil, à la
déshydratation, et
aux maladies du
3.1 stress
-- 3.1.4 Durant la
Communauté période de collecte
locale des fruits d´argan,
l´accroissement du
Moyenne Moyenne
nombre des femmes
atteintes de piqures
de scorpions et de
morsures de serpents
-- 3.1.5 Durant les
périodes
d´inondations, perte Moyenne Moyenne
de journées d´école
pour les enfants
-- 3.1.6 Durant les
périodes
d´inondations, perte
en journées de travail
des femmes et
Moyenne Moyenne
hommes à cause des
coupures d´électricité
et d´eau, et de
l´impraticabilité des
voies
-- 3.2.1 Menace à la
santé et à la sécurité
des touristes à cause
3.2 Touristes
des conditions Moyenne Moyenne
climatiques extrêmes
(vagues de chaleur,
inondations…)

76
Matrice des risques : composante 3

4. Très élevé

3.1.1
Ampleur des impacts

3. Elevé
3.1.2

3.1.3
3.1.4
2. Modérée 3.1.5
3.1.6
3.2.1

1. Faible

4 – Très
1 - Faible 2 – Moyenne 3 – Elevée
élevée
Probabilité d´occurrence des impacts

77
Composantes 4 : Composante environnementale
Probabilité
Ampleur
Composante Impacts Impacts d´occurrenc
des
étudiée biophysiques socioéconomiques e des
impacts
impacts
4.1.1 Baisse du niveau 4.1.2 Le revenu de la
de la nappe phréatique population locale
à cause de la (hommes et femmes)
régression des est affecté par la non-
précipitations et aux disponibilité des
Elevée Elevée
pressions ressources en eau
anthropogènes
(agriculture intensive
dans la plaine du
Souss)
4.1.3 La prolifération
des fosses septiques
augmente les risques
de pollution des eaux
-- superficielles et Très élevée Elevée
souterraines
notamment en saison
de pluies et lors des
inondations
4.1.4 L´absence d´un
système communal de
gestion des déchets
4.1 Eau ménagers engendre
l´expansion des
décharges
incontrôlées et des
points noirs (Douars,
-- forêt, voies publiques Très élevée Elevée
et lits des Oueds),
causant ainsi
l´augmentation des
risques de pollution
des eaux superficielles
et souterraines, et de
la pollution
atmosphérique.
4.1.5 La pollution des
eaux favorisent
l´apparition de
conditions propices
-- pour le Elevée Elevée
développement des
insectes vecteurs de
maladies humaines et
animales
4.2.1 Augmentation de 4.2.2 Défiguration
l´intensité d´érosion à des paysages naturels
cause des facteurs à cause des carrières
climatiques changeants abandonnées et des
4.2 Sol et des pressions autres facteurs
Elevée Elevée
humaines sur le sol et d´érosion
les paysages (pratiques
agricoles inappropriées,
surpâturages, carrières
abandonnées…)
4.3.1 Problématique
de la décharge
4.3 Air --
contrôlée de
Elevée Elevée
Tamleast : émanation

78
de biogaz,
accumulation du
lixiviat, odeurs
nauséabondes… les
risques de pollution
de la nappe
phréatique
augmentent
considérablement en
saison de pluies et
lors des inondations.

Matrice des risques : composante 4

4.1.3
4. Très élevé
4.1.4

4.1.1
4.1.2
Ampleur des impacts

4.1.5
3. Elevé
4.2.1
4.2.2
4.3.1

2. Modérée

1. Faible

4 – Très
1 - Faible 2 – Moyenne 3 – Elevée
élevée
Probabilité d´occurrence des impacts

Risque réduit
Pas de dispositions particulières
Risque moyen
Dispositions à prévoir pour atténuer le risque
Risque élevé
Dispositions obligatoires pour réduire le risque
Risque très élevé
Dispositions urgentes pour réduire le risque

79
VIII.3 Identification des options d´adaptation
Composante Impacts
Options d´adaptation
s étudiées prioritaires
- Renforcement des accotements des routes
Détérioration de
pour les protéger contre les inondations68
l´état des
- Construction de nouvelles voies communales
chaussées et des
pour désenclaver la population située dans les
ouvrages d´art,
douars en montagne69
notamment au
- Entretien et remise en état des voies et
niveau des
ouvrages d’art70
tronçons non
- Construction d’un pont reliant douar
protégés
Tighanimin à douar Ajarif

Détérioration des - Renforcement et protection du réseau AEP


composantes du - Diversification des sources d’eau potable pour
réseau AEP parer au problème de la baisse du niveau de
engendrant des production d’eau potable (à partir du barrage
coupures Abdelmoumen)
fréquentes de - Renforcement des capacités de management
l’approvisionneme des associations responsables de la
nt en eau distribution de l’eau potable71
Endommagement
- Protection des points sensibles du réseau
du réseau
contre les inondations
électrique
Equipements - Recours aux énergies renouvelables,
entrainant des
de base notamment en matière d’éclairage public
coupures
(énergie solaire)
électriques
- Régularisation de l’écoulement d’Oued Ighzer
Laarba en réalisant tout au long de ce cours
Sapement des
d’eau des barrages d’écrêtement et des seuils
berges des oueds
- Stabilisation mécanique des rives des oueds
et modification de
menacés en gabions et grillage métallique
leurs lits naturels72
- Stabilisation biologique des rives des oueds
(ex. plantation de cactus…)

- Recours à des approches intégrées dans la


Absence du réseau
gestion de l’eau potable et de
d’assainissement
l’assainissement liquide (système rural
liquide et
d’assainissement liquide)
prolifération des
- Mise en œuvre d’un programme de
fosses septiques
dépollution relatif aux fosses septiques
- Entretien régulier des ouvrages hydrauliques
Envasement des existants
ouvrages - Valorisation agricole des sédiments
hydraulique - Intégration des barrages dans le système
local de production agricole

68
Routes concernées : Iligh-Alma, RP 7011, Taourirt, Iferkhss, Aglagal et Timsal
69
Routes communales à créer : Tamelast, Igou-Madeln, Ait Abou, Doserdem, Melk Timoula, Taghzoute, Imi
N’Taghzoute, Igou Meskine, Assatour et Ametdi
70
Ouvrages d’art concernés : Oulhouri, Bni Ayaden, Azrarag, Doserdem, Anounfeg, Iferkhss et Tabatkoukt
71
Asoociation de distibution d’eau potable : Ass. Ait Abas, Ass. Arazane, Ass. Tabatkoukt, Ass. Ait Ahmed et
Ass. Igou Madeln.
72
Notamment Oued Ighzer Laaba et Lahouar

80
Détérioration - Répertoriage et classement des sites
Sites physique des historiques en tant que patrimoine national
historiques monuments - Mise en œuvre d’un programme de
et historiques et restauration et de valorisation touristique de
touristiques perte de leur ces sites
valeur touristique - Valorisation touristique du site «Ain Skhouna»
Perte de la couche
arable du sol, - Réhabilitation des terrasses agricoles
notamment dans - Promotion des pratiques agroécologiques
les zones de (choix des spéculations, préparation du sol,
montagnes irrigation économe en eau, association des
cultures, agroforesterie, compostage…)
Dégradation des - Modernisation des modes de production et de
Agriculture
terrasses agricoles valorisation des produits de terroir (miel,
bour
cactus, huile d’olive…)
- Mettre en place un système de production
agricole intégrant les besoins des restaurants
Baisse du
et des gites touristiques
rendement de
- Regroupement des agriculteurs en
l’agriculture bour
coopératives et associations professionnelles

Recul de l´apport - Intégration des éleveurs locaux dans les


fourrager de programmes étatiques de sauvegarde du
l´arganeraie cheptel et de suivi de l’état de santé animale
Régression de - Respect des mises en défens pour permettre
l’état de santé du le rétablissement de l’écosystème forestier
cheptel - Mise en œuvre d’un plan concerté de
pâturage en coordination entre les services
Elevage Augmentation de des Eaux et Forêts et l’autorité locale pour
pastoral la compétition sur anticiper les conflits entre les usagers
les ressources forestiers et contrôler la charge animale au
pastorales et sein de la forêt
fruitière à cause - Mise en place de solutions intégrées et
de l’installation durables au problème d’installation des
des pasteurs pasteurs nomades au sein de la forêt
nomades au sein Mesguina de manière à préserver la forêt et
de l’arganeraie les droits de ses usagers
- Adhésion effective des usufruitiers dans le
programme de réhabilitation de l’arganeraie
- Contrôle de l’urbanisation galopante dont la
Déclenchement du forêt de Mesguina fait l’objet
processus de - Préservation de la biodiversité de la forêt
désertification de Mesguina
la forêt Mesguina - Sensibilisation de la population usagère de la
forêt aux objectifs et intérêt de la
réhabilitation de l’arganeraie et à la
Filière de préservation de sa biodiversité
production - Redynamisation des modes traditionnels de
d´argan gestion de la forêt de Mesguina (ex. Agdal)
Baisse des
- Mise à niveau de l’opération de
services
transformation à travers la modernisation des
écosystémiques de
unités existantes et le développement de
l´arganeraie,
nouvelles technologies d’extraction d’huile
notamment en
d’argan
termes de sa
- Adhésion des unités arganières à la démarche
vocation pastorale
qualité de la production et du
et fruitière
conditionnement de l’huile d’argan et de ses
produits dérivés

81
- Appui à l’organisation des femmes locales
dans des coopératives et associations
professionnelles
- Encadrement technique et sensibilisation des
productrices ayant trait, notamment aux
aspects techniques de la filière, au
management et marketing
- Mise en œuvre des dispositions du Plan
Directeur de Prévention et de Lutte contre les
Augmentation du Incendies de forêts
risque de feux de - Dynamisation de la coordination entre les
forêts73 ayants-droit et les services des Eaux et Forêts
et les autorités locales en matière d’alerte aux
départs de feux de forêts
- Elaboration de documents d’urbanisme
couvrant la partie montagneuse de la
commune Drarga
- Non-autorisation des constructions se
trouvant dans les zones menacées
d’inondations
- Consolidation et renforcement de sol et
fondations, ainsi que l’étanchéité des
constructions
Atteinte à la
- Respect du cachet architectural local (façade,
sécurité des
peinture….)
habitants à cause
- Amélioration de la couverture du réseau des
de l´effondrement
opérateurs téléphoniques dans les zones
des maisons
montagneuses
- Mise en place d’un plan local de prévention
des risques climatiques prenant en compte les
catégories sociales vulnérables, en
coordination avec les services compétents
- Sensibilisation de la population locale
Communaut (hommes et femmes) aux risques et impacts
é locale et liés aux inondations et aux moyens de
touristes prévention à mettre en place
Accroissement du
nombre des
femmes
assujetties aux
coups de soleil, à
- Rapprochement des services de santé aux
la déshydratation,
zones de montagne et renforcement du
et aux maladies
centre existant d’Azrarag en moyens
du stress
humains, équipements et produits de soin
Accroissement du
(sérum antipoison…)
nombre de
- Organisation de campagnes de sensibilisation
femmes atteintes
aux risques liés au climat au profit des
de piqures de
femmes
scorpions et de
morsures de
serpents durant la
période de collecte
des fruits d´argan
Perte en journées - Mise en place de mécanismes de soutien
d´école pour les scolaire aux écoliers

73
Le nombre d’incendies et les superficies incendiées en forêts marocaines sont jugés relativement élevés, eu
égard au taux de boisement très faible du pays (8%), à l’aridité du climat et aux contraintes rendant
extrêmement difficile la reconstitution des espaces boisés (reboisement, régénération).

82
enfants - Fourniture de générateurs électriques et de
Perte en journées réservoirs d’eau au profit des coopératives
de travail des féminines d’argan
femmes et - Sensibilisation des écoliers aux risques liés au
hommes à cause climat et les moyens de prévention contre ces
des coupures risques
d´électricité et
d´eau, et de
l´impraticabilité
des voies
- Mise à la disposition des touristes des outils
d’information sur les prévisions
Menace à la santé
météorologiques
et à la sécurité
- Elaboration d’un guide des touristes
des touristes à
écologiques contenant les dispositions, les
cause des
mises en garde et comportements
conditions
- Equipement des accompagnateurs
climatiques
touristiques de moyens de communications et
extrêmes (vagues
outils nécessaires
de chaleur,
- Sensibilisation des accompagnateurs aux
inondations…)
risques climatiques et les moyens de les
prévenir
- Promotion des dispositifs traditionnels de
collecte des eaux pluviales (Métfias, Iferden,
Baisse du niveau seuils…)
de la nappe - Promotion de solutions innovatrices qui
phréatique réduisent la consommation en eau
- Sensibilisation des usagers à la rationalisation
de l’utilisation de l’eau
- Mise en place d’un système communal de
collecte des déchets ménagers couvrant
l’ensemble des douars du territoire Mesguina
- Renforcement du contrôle de la police
administrative et sanction des déversements
Absence d’un
illégaux des déblais de construction et des
système
déchets divers dans le domaine forestier, sur
communal de
Composante les bords des routes et dans les lits des oueds
gestion des
environneme - Recours au compostage des déchets
déchets ménagers
ntale organiques et à leur utilisation dans
l’agriculture
- Organisation de campagnes de propreté de
manière régulière avec la participation du
tissu associatif local
- Réhabilitation des carrières abandonnées
Erosion des sols et
- Signalisation des zones menacées
défiguration des
d’effondrement et interdiction d’entrée à ces
paysages naturels
zones
Emanation de GES - Adoption d’une solution intégrée aux
et d’odeurs problèmes de la décharge contrôlée de
nauséabondes à Tamelast prônant la valorisation du biogaz et
partir de la le traitement efficace du lixiviat
décharge - Intégration de la population locale dans le
contrôlée centre de recyclage sis au niveau de la
Tamelast décharge de Tamelast

83
Pollution
- Recours à des alternatives technologiques
atmosphérique
propres à même de réduire la pollution d’air
engendrée par les
et l’utilisation du bois de feu (ex. fours
fours et hammams
améliorés…)
traditionnels

VIII.4 Sélection des mesures d´adaptation


Composante 1 : Infrastructures
Critère 4 :
Critère 1 : Critère 2 : Critère 3 : Evaluation
Options d´adaptation Efficacité Coût Faisabilité
Acceptation
globale
sociale
Entretien et remise en
état des voies et
++ - ++ ++ +5
ouvrages d’art
existants
Construction d’un pont
reliant douar
++ -- ++ ++ +4
Tighanimin à douar
Ajarif
Renforcement des
accotements des routes
++ - ++ ++ +5
pour les protéger
contre les inondations
Construction de
nouvelles voies ++ -- ++ ++ +4
communales
Renforcement et
protection du réseau + - ++ ++ +4
AEP
Diversification des
sources d’eau potable
pour parer au problème
++ -- ++ ++ +4
de la baisse du niveau
de production d’eau
potable
Protection des points
sensibles du réseau
++ - ++ ++ +5
électrique contre les
inondations
Recours aux énergies
renouvelables,
+ - ++ ++ +4
notamment en matière
d’éclairage public
Régularisation de
l’écoulement d’Oued
Ighzer Laarba en
réalisant tout au long ++ -- ++ ++ +4
de ce cours d’eau des
barrages d’écrêtement
et des seuils

Stabilisation mécanique
des rives des oueds
+ - ++ ++ +4
menacés en gabions et
grillage métallique

Stabilisation biologique
+ 0 ++ ++ +5
des rives des oueds

84
Recours à des
approches intégrées
dans la gestion de l’eau ++ -- ++ ++ +4
potable et de
l’assainissement liquide
Mise en œuvre d’un
programme de
++ - ++ ++ +5
dépollution relatif aux
fosses septiques
Répertoriage et
classement des sites ++ 0 ++ ++ +6
historiques
Mise en œuvre d’un
programme de
restauration et de ++ -- ++ ++ +4
valorisation touristique
des sites historiques
Valorisation touristique
+ 0 ++ ++ +5
du site «Ain Skhouna»

Composante 2 : Activités socioéconomiques


Critère 4 : Critère
Critère 1 : Critère 2 : Critère 3 : Evaluatio
Options d´adaptation Efficacité Coût Faisabilité
Acceptation 5:
n globale
sociale Genre
Réhabilitation des
++ - ++ ++ + +6
terrasses agricoles
Promotion des
pratiques + 0 ++ 0 ++ +5
agroécologiques
Redynamisation des
modes traditionnels de
++ 0 ++ 0 + +5
gestion de la forêt de
Mesguina (ex. Agdal)
Adhésion effective des
usufruitiers dans le
programme de ++ 0 ++ + ++ +7
réhabilitation de
l’arganeraie
Mettre en place un
système de production
agricole intégrant les
++ 0 ++ + ++ +7
besoins des restaurants
et des gites
touristiques
Modernisation des
modes de production et
de valorisation des
++ - + ++ ++ +6
produits de terroir
(miel, cactus, huile
d’olive…)
Mise à niveau de
l’opération de
transformation à
travers la
++ - ++ ++ ++ +7
modernisation des
unités existantes et le
développement de
nouvelles technologies

85
d’extraction d’huile
d’argan

86
Composantes 3 : Communauté
Critère 4 : Critère
Options Critère 1 : Critère 2 : Critère 3 :
Acceptation 5:
Evaluation
d´adaptation Efficacité Coût Faisabilité globale
sociale Genre
Elaboration de
documents d’urbanisme
couvrant la partie ++ - ++ ++ 0 +5
montagneuse de la
commune Drarga
Consolidation et
renforcement de sol et
fondations et ++ - ++ ++ ++ +7
l’étanchéité des
constructions
Respect du cachet
architectural local ++ - ++ + 0 +4
(façade, peinture….)
Amélioration de la
couverture du réseau
des opérateurs ++ - ++ ++ ++ +7
téléphoniques dans les
zones montagneuses
Rapprochement des
services de santé aux
zones de montagne et
renforcement du centre
++ 0 ++ ++ ++ +8
existant d’Azrarag en
moyens humains,
équipements et
produits de soin
Fourniture de
générateurs électriques
et de réservoirs d’eau
++ - ++ ++ ++ +7
au profit des
coopératives féminines
d’argan
Equipement des
accompagnateurs
touristiques de moyens ++ 0 ++ ++ 0 +6
de communications et
outils nécessaires

87
Composantes 4 : Composante environnementale
Critère 4 : Critère
Options Critère 1 : Critère 2 : Critère 3 :
Acceptation 5:
Evaluation
d´adaptation Efficacité Coût Faisabilité globale
sociale Genre

Promotion des
dispositifs traditionnels
+ 0 ++ ++ ++ +7
de collecte des eaux
pluviales

Mise en place d’un


système communal de
collecte des déchets
++ - ++ ++ ++ +7
ménagers couvrant
l’ensemble des douars
du territoire Mesguina

Recours au compostage
des déchets organiques
++ 0 + + 0 +4
et à leur utilisation
dans l’agriculture

Réhabilitation des
++ - ++ ++ + +6
carrières abandonnées

Adoption d’une solution


intégrée aux problèmes
++ 0 ++ ++ ++ +8
de la décharge
contrôlée de Tamelast

Recours à des
alternatives
++ - ++ + ++ +6
technologiques propres
à même de réduire

88
Options d´adaptation à caractère transversal
Composante 2 : Activités
Composante 1 : Infrastructures
socioéconomiques

- Renforcement des capacités de - Regroupement des agriculteurs en


management des associations responsables coopératives et associations
de la distribution de l’eau potable professionnelles
- Entretien régulier des ouvrages - Intégration des éleveurs locaux dans les
hydrauliques existants programmes étatiques de sauvegarde du
- Valorisation agricole des sédiments cheptel et de suivi de l’état de santé
- Intégration des barrages dans le système animale
local de production agricole - Respect des mises en défens pour
permettre le rétablissement de
l’écosystème forestier
- Mise en œuvre d’un plan concerté de
pâturage en coordination entre les services
des Eaux et Forêts et l’autorité locale pour
anticiper les conflits entre les usagers
forestiers et contrôler la charge animale au
sein de la forêt
- Mise en place de solutions intégrées et
durables au problème d’installation des
pasteurs nomades au sein de la forêt
Mesguina de manière à préserver la forêt et
les droits de ses usagers
- Contrôle de l’urbanisation galopante dont la
forêt de Mesguina fait l’objet
- Préservation de la biodiversité de la forêt
Mesguina
- Sensibilisation de la population usagère de
la forêt aux objectifs et intérêt de la
réhabilitation de l’arganeraie et à la
préservation de sa biodiversité
- Adhésion des unités arganières à la
démarche qualité de la production et du
conditionnement de l’huile d’argan et de ses
produits dérivés
- Appui à l’organisation des femmes locales
dans des coopératives et associations
professionnelles
- Encadrement technique et sensibilisation
des productrices ayant trait, notamment
aux aspects techniques de la filière, au
management et marketing
- Dynamisation de la coordination entre les
ayants-droit et les services des Eaux et
Forêts et les autorités locales en matière
d’alerte aux départs de feux de forêts

89
Composantes 4 : Composante
Composantes 3 : Communauté
environnementale

- Non-autorisation des constructions se - Promotion de solutions innovatrices qui


trouvant dans les zones menacées réduisent la consommation en eau
d’inondations - Sensibilisation des usagers à la
- Mise en place d’un plan local de rationalisation de l’utilisation de l’eau
prévention des risques climatiques - Renforcement du contrôle de la police
prenant en compte les catégories administrative et sanction des
sociales vulnérables, en coordination déversements illégaux des déblais de
avec les services compétents construction et des déchets divers dans
- Sensibilisation de la population locale le domaine forestier, sur les bords des
(hommes et femmes) aux risques et routes et dans les lits des oueds
impacts liés aux inondations et aux - Organisation de campagnes de
moyens de prévention à mettre en propreté de manière régulière avec la
place (sérum antipoison…) participation du tissu associatif local
- Organisation de campagnes de - Signalisation des zones menacées
sensibilisation aux risques liés au climat d’effondrement et interdiction d’entrée
au profit des femmes à ces zones prônant la valorisation du
- Mise en place de mécanismes de biogaz et le traitement efficace du
soutien scolaire aux écoliers lixiviat
- Sensibilisation des écoliers aux risques - Intégration de la population locale dans
liés au climat et les moyens de le centre de recyclage sis au niveau de
prévention contre ces risques la décharge de Tamelast
- Mise à la disposition des touristes des
outils d’information sur les prévisions
météorologiques
- Elaboration d’un guide des touristes
écologiques contenant les dispositions,
les mises en garde et comportements
- Sensibilisation des accompagnateurs
aux risques climatiques et les moyens
de les prévenir

90
IX. Cartes de vulnérabilité aux risques climatiques
IX.1 Risques liés aux crues de l´Oued Ighzer Laaba :
Généralités : Les crues dépendent en général de l’action et la réaction de
plusieurs facteurs, à savoir 74:
- les conditions climatiques du milieu ;
- la pluviosité (répartition spatiale et temporelle, intensité et durée) ;
- la morphologie du bassin versant (forme, dimension, altimétrie, orientation
des versants) ;
- les propriétés physiques du bassin (nature des sols, couverture végétale) ;
- la structuration du réseau hydrographique (extension, dimension, propriétés
hydrauliques) ;
- et les états antécédents d'humidité des sols.
L’interaction entre ces facteurs engendre une typologie complexe et diversifiée
de crues. Dans la zone d’intervention, on assiste en particulier à des crues de
type torrentiel caractéristiques des petits bassins de montagne. Les crues
représentent un risque important pour la population locale et les touristes,
puisqu’il s’agit d´une zone touristique connaissant une affluence relativement
importante. L’accentuation du phénomène de crue est fortement liée, d’une part,
au changement global du régime des précipitations et l’augmentation des
phénomènes extrêmes, Figure 31 : Dégâts occasionnés par les crues de 2014 au
notamment les orages et niveau de la Préfecture d´Agadir Ida-Outanane75
la sécheresse, et d’autre
part, au développement 80,78
d’activités et d’enjeux en 61,58
zones à risque
(habitations, activités
économiques et enjeux 19,2 15
10 5
associés). Ceci a deux
conséquences majeures :
Nombre Montant Nombre Montant Nombre Montant
1. une augmentation de la en MDhs en MDhs en MDhs
vulnérabilité des secteurs
Voirie Ponts Total
exposés et 2. Une
aggravation des
écoulements.
Il parait donc primordial de produire des cartes de vulnérabilité, notamment aux
risques d’inondations, pour servir d’outil de prise de décision à l’échelon local en
vue d’organiser le développement des constructions et des secteurs sensibles en
dehors des zones à risques et de mieux valoriser les zones inondables en leur
redonnant une vocation compatible avec la submersion.
Oued Ighzer Laaba :
Situé sur la rive droite de l´Oued Souss, l´Oued Ighzer Laaba conflue au milieu
du territoire de la commune Drarga, il prend départ des contreforts du Haut Atlas
occidental au Nord, puis se fraie son chemin à travers une vingtaine de petits et
moyens douars, ensuite il traverse le centre Drarga avant de joindre Oued Souss
(Figure 32 et tableau 23).
En termes de risque, le territoire d’études ainsi que le centre Drarga sont
souvent menacés par les crues de l´Oued Ighzer Laaba. En fait, la mémoire
collective retiendra à jamais les crues exceptionnelles survenues en 2014, 2010
et 1996.

74 MUSY A. (2003)
75 Préfecture d´Agadir Ida Outanane (2015)

91
Figure 32 : Situation et caractéristiques physiques et hydrologiques du bassin
versant Ighzer Laaba76

Cartographie de risques d’inondations :


La cartographie des zones à risque a été effectuée en se basant sur des relevées
de terrain et l´exercice de cartographie participative qui ont permis de tracer les
limites de la crue les plus élevées. Ces données ont été traitées et analysées à
l´aide d´un logiciel SIG. A l´issue de ce travail, il a été possible de définir les
niveaux de risque et les enjeux liés à chaque niveau.
Risques liées aux crues :
Les inondations peuvent résulter soit de débordement de cours d’eau (crue) soit
de ruissellement de surface.
Risque de débordement de l’Oued :
La hiérarchisation des risques a été opérée selon la nature et la répartition de
l'occupation du sol par rapport aux deux rives de l’oued à la date d'élaboration de
la carte. On distingue :
- Risque élevé : correspond à la zone de crue la plus élevé jamais enregistrée ;
- Risque moyen : correspond à une zone tampon calculée en prenant en
compte les normes usuelles en matière d´urbanisme ;
- Risque faible : calculée à partir du MNT sur la base des données
géomorphologiques du bassin versant.
Enjeux relatifs aux risques d´ inondations de l´Oued Ighzer Laaba :
L´outil de requête spatiale du logiciel SIG nous a permis de calculer les enjeux
liés aux crues de l´Oued Ighzer Laaba par niveau de risque. Ces enjeux
concernent principalement les composantes suivantes : la population (Hommes
et femmes), les maisons, les infrastructures et les terrains de culture. Les
résultats ainsi obtenus sont reportés dans le tableau ci-après :
Tableau 23 : Enjeux relatifs aux risques d´ inondations de l´Oued Ighzer Laaba-
Zones I, II et III
Niveaux Population Infrastructure
de Constructions Réseau Culture
risque Femmes Hommes Voirie AEP
électrique
Fiable 366 351 144 5.341ml 3.767ml 663ml 101
Moyen 88 84 35 770ml 538ml 312ml 33
Elevé 38 37 15 402ml 199ml 105ml 13

76 ABH SM (2014) et OUABDERH S. (2014)

92
Risque de ruissellement pluvial :
Les douars de Tighanimine et Ait Alla sont particulièrement touchés par ce
risque. Il s´agit d´un ruissellement qui n’est pas canalisé dans l´oued, mais
dans des parties de bassins versants, notamment la voirie et le corps des ruelles
dans lesdits douars. En fait, les inondations par ruissellement sont directement
liées à l’intensité pluvieuse et à la localisation des orages. Toutefois, elles sont
accentuées par le changement de l´occupation du sol, notamment l´urbanisation
anarchique, la dégradation du couvert végétal et l´absence d´un système
d´évacuation des eaux pluviales. Ceci réduit la capacité intrinsèque de stockage
du bassin versant et accroit la vitesse du ruissellement. Sur le plan d´évaluation
du risque, le risque fort est normalement défini dès lors que la hauteur d’eau est
supérieure à 50 cm, le risque modéré lorsque la hauteur d’eau est inférieure ou
égale à 50 cm.
Figure 33 : Capacité de déplacement en zone inondable

Dans notre cas d´études, l´entretien avec la population locale et l´analyse


spatiale, nous a permis de reporter sur la carte les secteurs touchées par ce
phénomène, ainsi que le sens de ruissellement. Le donnés disponibles étaient
insuffisantes pour hiérarchiser le risque en fonction de la hauteur des eaux
comme il est illustré dans la Figure 33.
Risque d’érosion de berges :
Le risque d´érosion de berges vient se superposer aux deux risques précédents.
En effet, les francs bords de l´oued sont directement touchés par le phénomène
de sapement des berges lors des pluies intenses. Ce type d’érosion est
étroitement lié au volume et à la vitesse de l’eau, qui dépend de la pente et du
débit.
Dans notre cas d´études, la cartographie des zones soumises au risque
d´érosion a été effectuée sur la base des observations du terrain. Les données
collectées ont été délimitées et analysées en tenant compte des enjeux inhérents
aux zones à risque.
Enjeux relatifs au risque d´érosion de berges :
Tableau 24 : Enjeux relatifs au risque d´érosion de berges
Niveaux Population Infrastructure
de Constructions Réseau Culture
Femmes Hommes Voirie AEP
risque électrique

93
Elevé 7 8 3 1 ml 90 ml 93 ml 2
Figure 34 : Carte de vulnérabilité aux risques liés aux inondations de l´Oued
Ighzer Laaba- Zone I : Tighanimine

94
Figure 35 : Carte de vulnérabilité aux risques liés aux inondations de l´Oued
Ighzer Laaba- Zone II : Ben Ayaden

95
Figure 36 : Carte de vulnérabilité aux risques liés aux inondations de l´Oued
Ighzer Laaba- Zone III : Azrarag

96
IX.2 Vulnérabilité des sols aux risques d´érosion :
La carte de vulnérabilité des sols aux risques d´érosion a été élaborée sur la
base des résultats de l´étude d’aménagement des sous bassins versants de la
ville d’Agadir (DREF LCD SO, 2012). Elle a été adaptée et complétée en intégrant
les données collectées sur le terrain et les résultats issus de l´analyse des
images des globes virtuels.
Figure 37 : Carte de vulnérabilité des sols aux risques d´érosion

97
Plan local d´Adaptation au Changement
Climatique du Territoire Mesguina

98
X. Plan local d´adaptation au changement climatique du territoire
Mesguina :
X.1 Contexte général :
L’adaptation au changement climatique est un processus par
lequel la population locale et les écosystèmes s’ajustent au
changement et effets associés, afin de limiter les
conséquences négatives et de profiter des bénéfices
potentiels. Les enjeux liés au changement climatique
touchent plusieurs secteurs et vont souvent au-delà des
limites administratives. L´adaptation exige donc une
approche globale et intégrée impliquant tous les niveaux
décisionnels (individu, association, élus et autres
responsables à l´échelle : local, régional et national).
Pour ce faire, le plan local d’adaptation permet d´analyser la problématique au
changement climatique dans son ensemble, de cerner et prioriser les principaux
risques biophysiques et socio-économiques, et à proposer un panel de mesures
d´adaptation à mettre en œuvre à court, à moyen et au long terme.
Elaboré en privilégiant des interventions à coûts modérés, le présent Plan ACC
Mesguina s’intègre aux initiatives, programmes et aux mécanismes existants et
qui contribuent de manière directe ou indirecte à la réduction des risques liés au
changement climatique et à l´augmentation de la résilience des hommes et
femmes vivant dans le territoire Mesguina face à ces risques.

X.2 Bénéfices du Plan ACC pour le territoire Mesguina :


Qualité de vie :
Le processus ACC intègre l´ensemble des problématiques affectant le cadre de
vie des hommes et femmes dans le territoire Mesguina, notamment les
équipements de base et la dégradation du milieu naturel. La mise en place des
mesures ACC contenus dans ledit plan contribuera à une amélioration
significative de la qualité et du confort de vie de la population locale ;

Résilience :
Les mesures ACC visent à augmenter la résilience des hommes et femmes face
aux méfaits du changement climatique à travers la diversification de leurs
sources de revenus et le développement de nouvelles filières et activités.
L´adaptation est donc un investissement efficace pour le développement socio-
économique local, y compris à court terme ;

Attractivité du territoire :
Les mesures ACC visent également à conforter le «marketing du territoire
Mesguina» en mettant en valeur l´image de ce territoire et celle de ses acteurs
et actrices locaux ;

Accès au financement :
La mise en œuvre des mesures ACC pourrait bénéficier de nombreuses
possibilités financements à travers les programmes et plans sectoriels (ex. PNA,
PNDM, PNRR,…), les initiatives de développement (ex. INDH), ainsi que l´appui
technique et financier apporté par les agences de coopération internationale (ex.
GIZ, CBT, ACEID,…). Il existe également des mécanismes de financement
internationaux dédiés à l´adaptation (ex. Fonds vert pour le climat)

99
X.3 Mise en œuvre du Plan ACC Mesguina :
La mise en place des projets et actions proposés dans le présent plan devrait
être envisagée en tenant compte des considérations suivantes :
Favoriser un cadre partenarial dans la mise en place des mesures
proposées :
Devant la multitude des parties prenantes concernées par les mesures ACC
proposées, leur mise en œuvre passe nécessairement par le développement d’un
cadre adéquat de partenariat. Ce cadre a pour but d’impulser une dynamique de
complémentarité et de collaboration entre les différentes parties concernées en
favorisant la mise en commun de leurs ressources financières et humaines.
Intégrer les mesures et tirer parti des synergies possibles :
En mettant en place des actions cohérentes et intégrées les unes aux autres, qui
convergent vers le même objectif de développement territorial et d’ACC. Cette
démarche doit aussi exploiter et conjuguer les programmes d’appui technique et
financier actuellement opérationnel ou projetés dans la région.
Promouvoir l’équité entre hommes et femmes dans la mise en œuvre des
mesures ACC :
Cela signifie de prioriser la mise en place de mesures ciblant les femmes,
d’encourager leur participation dans la mise en œuvre de ces mesures, et de
créer les conditions d’un accès équitable des hommes et des femmes aux
ressources et aux avantages apportés par ces mesures.
Préserver les potentialités actuelles et futures du territoire Mesguina :
L’adaptation signifie inéluctablement la préservation durable des potentialités
actuelles des ressources et des milieux caractérisant le territoire Mesguina. La
lutte contre la désertification, la préservation de la biodiversité, et la restauration
de la qualité de l’eau et du milieu demeurent parmi les axes stratégiques pour
garantir l’avenir et le développement durable dudit territoire.

X.4 Partenaires à associer :


La mise en œuvre du Plan ACC Mesguina nécessite la mobilisation de l´ensemble
des acteurs et actrices associatifs et publics intervenant sur le territoire
Mesguina.
Les mesures ACC identifiées concernent un large éventail d´axes d´intervention
touchant plusieurs secteurs. Élaborée en concertation avec les acteurs et actrices
locaux, la typologie des acteurs à associer dans la concrétisation du Plan ACC,
distingue entre trois niveaux :
− Un noyau dur : comportant les initiateurs et les porteurs du Plan ACC ;
− Les partenaires directs : impliqués de manière directe dans la mise en place
de la majorité des mesures ACC en matière de financement, appui technique
et politique, suivi et accompagnement ;
− Les partenaires indirects : concernés par des actions spécifiques. Leur
intervention concerne essentiellement l´appui technique et l´accompagnement
de ces actions (ex. labélisation de produits, recherches scientifiques, création
de coopératives et sociétés…).

100
Figure 38 : Typologie des partenaires à associer

101
X.5 Panel de mesures d’adaptation au changement climatique :
Le plan local ACC se décline en huit objectifs principaux, à savoir :
1. Prévention et réduction des risques d´inondation et d´érosion des sols ;
2. Réduction de la vulnérabilité liée à la disponibilité en eau ;
3. Renforcement des infrastructures de base et amélioration du cadre de vie ;
4. Autonomisation et amélioration du niveau de vie des femmes ;
5. Redynamisation de l´activité agricole et émergence de filières agricoles
basées sur les produits de terroir et l´élevage ;
6. Reconstitution de l´arganeraie et préservation de la biodiversité ;
7. Amélioration de l´attractivité touristique du territoire Mesguina ;
8. Renforcement des capacités des acteurs et actrices locaux.

Figure 39 : Composantes du Plan ACC Mesguina

Reconstitution de
Prévention et réduction Amélioration de
l´arganeraie et
des risques d´inondation l´attractivité touristique
préservation de la
et d´érosion des sols du territoire Mesguina
biodiversité

Redynamisation de
l´activité agricole et
Réduction de la Renforcement des
émergence de filières
vulnérabilité liée à la capacités des acteurs et
agricoles basées sur les
disponibilité en eau actrices locaux
produits de terroir et
l´élevage

Renforcement des Plan local d´Adaptation


Autonomisation et
infrastructures de base et au Changement
amélioration du niveau de
amélioration du cadre de Climatique - Territoire
vie des femmes
vie Mesguina

102
Axe
Prévention et réduction des risques d´inondation et
d´intervention
d´érosion des sols
1
Par rapport au problème
d´inondation, la cartographie réalisée
montre qu’il est dû essentiellement au
débordement de l´Oued Ighzer Laaba
et au ruissellement pluvial au sein de
l´environnement bâti. Les enjeux liés
à ces risques sont relativement
importants et méritent d´être pris en
considération (Tableaux 23 et 24).
Quant au phénomène de dégradation
des sols, il touche la majorité du territoire Mesguina. Il se manifeste tout
particulièrement sur les flancs des bassins versants situés dans la partie ouest du
territoire. La structure du sol assez friable et le faible taux du couvert végétal ont
rendu ces sols très sensibles à l´érosion hydrique. Le niveau d´envasement des
barrages installés sur ces cours d´eau témoigne de l´ampleur de ce phénomène.
Concernant cet axe d´intervention, le plan ACC s´inscrit dans la lignée des
programmes de protection de la vile d´Agadir entamés par les services
compétents, en particulier la DREF LCD et l´ABH. Il s´agit à ce propos d´activer
et de renforcer la mise en place les actions en cours ou programmés.
Mesures ACC préconisées à court terme :
Interventions au niveau des zones menacées :
• Elaborer les documents d’urbanisme couvrant la partie montagneuse de la
commune Drarga et interdiction de construction dans les zones soumises aux
risques d´inondation et d´érosion des sols, en particulier le long de la limite
Ouest de la commune Drarga ;
• Mettre en place en coordination avec les services compétents un plan local de
prévention des risques climatiques prenant en compte les catégories sociales
vulnérables ;
• Consolider et renforcer le sol, les fondations et l’étanchéité des constructions ;
• Intervenir de manière directe et régulière sur les sites menacés en assurant le
curage, notamment de l´Oued Ighzer Laaba, afin d´éliminer les obstacles et
les dépôts qui entravent l'écoulement des eaux dans ledit oued ;
• Renforcer les ouvrages de franchissement des oueds et affluents existants
(ponts, dalots, buses…) et modifier leurs caractéristiques en cas
d´insuffisance ;
• Renforcer les accotements des tronçons de routes menacés pour les protéger
contre les inondations ;
• Protéger les berges en assurant le maintien de la stabilité des sols en dépit de
l´action de l´eau, notamment au voisinage des ouvrages de franchissement.
Interventions en dehors des zones menacées :
• Activer la mise en place du barrage Taourirt destiné au stockage et au
laminage des crues de l´Oued Ighzer Laaba et prévoir d´autres ouvrages
(Barrages et seuils) en amont dudit oued ;
• Prévoir des corrections mécaniques des ravins en gabion.

103
Mesures ACC préconisées à moyen terme :
Interventions au niveau des zones menacées :
• Réaliser moyennant les moyens humains et matériaux locaux des digues de
protection longeant l´Oued Ighzer Laaba sur les deux rives dans les parties
les plus exposés aux risques de crues, notamment les traversées des douars ;
• Assurer la remise en état paysagère et la sécurisation définitive des carrières
abandonnées.
Interventions en dehors des zones menacées :
• Prévoir des aménagements antiérosifs en seuils d’écrêtement des crues et de
sédimentation au niveau des zones sensibles à l´érosion ;
• Végétaliser les enclaves et les zones sensibles à l´érosion en essences locales
(arganier, cactus, acacia et jujubier) et arbres fruitiers (olivier, caroubier,
figuier et amandier).

104
Axe
Réduction de la vulnérabilité liée à la disponibilité
d´intervention
en eau
2
Les ressources en eau au niveau local sont assez
limitées et irrégulières. Les projections
climatiques prévoient une augmentation de la
température de l´air accompagnée d´une
réduction du volume des précipitations. Les
signes annonciateurs de ces tendances
commencent déjà à se faire sentir : assèchement
des sources, réduction drastique de leurs débits,
et perturbation de l´approvisionnement en eau
potable.
Mesures ACC préconisées à court terme :
• Diversifier les sources d’eau potable pour
parer au problème de la baisse du niveau de
production d’eau potable et aux coûts élevés ;
• Renforcer et protéger le réseau d´AEP (puits,
systèmes de pompage et canalisation) contre
les eaux de crue ;
• Renforcer le dispositif de distribution d´eau
par camion-citerne afin de desservir l´ensemble des localités durant les
périodes de sécheresse et en cas de coupure de l´approvisionnement à partir
du réseau AEP ;
• Promouvoir la mise en place de systèmes de collecte des eaux pluviales
(Métfias et Iferdd) destinées à l´usage domestique et agricole et assurer un
partage équitable et responsable entre, d´une part, les différents usages de
l’eau, et d´autre part, entre les usagers et usagères eux même ;
• Réduire de manière drastique les gaspillages de l´eau et les fuites du réseau.
Mesures ACC préconisées à court terme :
• Généraliser le raccordement de l´eau potable à l´ensemble des ménages
relevant du territoire Mesguina ;
• Réviser la tarification adoptée en faveur d´une meilleure économie de l´eau ;
• Revoir les pratiques agricoles en matière d´irrigation et des assolements
pratiqués en vue d´arriver à une meilleure valorisation de l´eau agricole en
augmentant la performance des réseaux d’irrigation.

105
Axe
Renforcement des infrastructures de base et
d´intervention
amélioration du cadre de vie
3
Mesures ACC préconisées à court
terme :
Education :
• Encourager la scolarisation des filles
dans le secondaire à travers des
mesures incitatives : octroi de
bourses, mise à leur disposition de
moyens de transport, aides aux
parents… ;
• Mettre en place des dispositifs de
soutien scolaire aux écoliers durant
les périodes d´interruption des
études (ex. vagues de chaleur, inondations…) ;
• Garantir l’égalité et les mêmes chances entre les filles et les garçons
d´accéder à l´école et d’y poursuivre leurs études (primaire et secondaire).
Santé :
• Renforcer le dispensaire rural existant d’Azrarag en le dotant de moyens
humains, fournitures et matériel de soin appropriés ;
• Mettre en place des mécanismes d´intervention d’urgence et les moyens
humains et matériels (antibiotiques, sérum antivenimeux,…) nécessaires pour
lutter contre les morsures et piqûres des animaux terrestres (canins, reptiles,
scorpions,…) et les maladies liés au stress (ex. vagues de chaleur) ;
• Sensibiliser la population locale, en particulier les femmes, en matière de
prévention et de diagnostic des maladies de stress et aux morsures des
animaux ;
• Organiser régulièrement des campagnes de propreté avec la participation du
tissu associatif local et les habitants.
Voirie :
• Désenclaver les douars situés dans la partie montagneuse en créant de
nouvelles voies communales (Tamelast, Igou-Madeln, Ait Abou, Doserdem,
Melk Timoula, Taghzoute, Imi N’Taghzoute, Igou Meskine, Assatour et
Ametdi).
Energie :
• Assurer la protection des poteaux électriques sis dans le zones à risque ;
• Acquérir des générateurs électriques en vue de sécuriser le fonctionnement
des coopératives arganières durant les périodes de coupures électriques ;
• Remplacer les fours de cuisson traditionnels par des fours améliorés
permettant de réduire les besoins des ménages en bois/charbon.
Couverture téléphonique :
• Améliorer la couverture des réseaux de téléphonie mobile dans la partie
montagneuse du territoire Mesguina.

106
Gestion des déchets ménagers :
L’absence d’un système de collecte des
déchets ménagers au niveau du territoire
Mesguina représente une menace indéniable
pour la population et l’écosystème. Les
conséquences sont d’ordres sanitaire,
environnemental et économique. La
prolifération des déchets aux bords des
routes et dans les lits des oueds porte
également atteinte à l’attrait touristique des
paysages naturels. Parmi les solutions préconisées, on peut envisager l’achat
d’un camion multibennes qui sera dédié au transport des déchets ménagers
depuis les douars vers le centre d’enfouissement de Tamelast. A ce propos et
pour garantir les conditions de réussite de ce projet, il serait impératif de
prévoir un cadre de coopération impliquant les acteurs et actrices associatifs
locaux dans les différentes phases de sa mise en œuvre, notamment lors de :
• La consultation des offres ;
• La définition des critères de choix des douars qui seront desservies ;
• Les lieux d’emplacement des bennes ;
• La fixation des fréquences et des programmes de collecte
• Le suivi de la qualité du service…
Mesures ACC préconisées à moyen terme :
Education :
• Améliorer la qualité des établissements scolaires en mettant en place des
mesures susceptibles d´inciter les écoles et les élèves à être plus performants,
et l'aménagement d'installations d'approvisionnement en eau et
d'assainissement ;
• Améliorer les conditions de vie des personnels de santé et de leur famille en
vue de faciliter leur établissement et demeure dans les douars.
Santé :
• Prévoir la création d´un deuxième dispensaire rural au niveau de Tighanimine.
Voirie :
• Assurer une liaison sur l´Oued Ighzer Laaba reliant douar Tighanimin à douar
Ajarif.
Energie :
• Promouvoir le recours aux solutions autonomes d´éclairage solaire
photovoltaïque dans les douars, lieux publics et touristiques ;
• Réduire les consommations énergétiques d’éclairage, de chauffage d’eau
chaude sanitaire, de chauffage et de climatisations des bâtiments ;
• Promouvoir l’utilisation des approches de conception performante des
systèmes énergétiques dans les constructions (ventilation, ombrages,
orientation par rapport au soleil, afin de favoriser au maximum l'aération et
l'éclairage naturel) ;
• Maîtriser la consommation énergétique dans le secteur agricole à travers la
promotion du pompage solaire et la réduction de la consommation d’énergie.
Assainissement liquide :
Actuellement, la gestion des eaux usées dans les douars se fait de manière
séparée : les excrétas sont évacués par latrine, et les eaux grises par
déversement sur le sol. L’absence d’un système contrôlé d’assainissement

107
liquide au niveau de ces douars engendre des flux de pollution portant atteinte
aussi bien à l’hygiène et à la salubrité humaine qu’aux écosystèmes et
ressources naturels. En effet, l’installation d’un tel système est confrontée à un
certain nombre de contraintes, en particulier la dispersion des habitats ruraux,
la difficulté d’accès à certaines localités, et les revenus faibles des ménages.
Néanmoins, l’assainissement liquide offre plus d’opportunité de réutilisation des
eaux usée épurées et a des retombées positives en faveur de l’attrait touristique
du territoire Mesguina.
En tenant compte des conditions locales, il serait opportun de privilégier des
solutions écologiques, peu coûteuses et faciles à entretenir. En fait, l’approche
EcoSan a fait ses preuves lors des expérimentations menées de par le Maroc
(ex. Dayet Ifrah). Elle permet en particulier de77 :
• Améliorer la santé publique en minimisant les apports des agents pathogènes
des excrétas humains dans le cycle de l’eau ;
• Favoriser la réutilisation des eaux usées, les éléments nutritifs, et le biogaz ;
• Préserver la fertilité des sols et améliorer la productivité agricole…
Nuisances engendrées par le CET :
• Adopter une solution concertée aux problèmes de la décharge contrôlée de
Tamelast ;
• Prévoir des solutions technologiques efficace pour le traitement et la
valorisation du biogaz (émanant des déchets enfouis) et le lixiviat (issu de
l'eau de pluie qui traverse les massifs de déchets) ;
• Intégrer la population locale au centre de recyclage prévu au niveau de la
décharge de Tamelast ;
• Renforcer le contrôle du respect des prescriptions du cahier des charges par la
société délégataire du service de mise en décharge.

77
GIZ/AGIRE (2012)

108
Axe
Autonomisation et amélioration du niveau de vie
d´intervention
des femmes
4
En tenant compte de la situation précaire des
femmes dans le territoire Mesguina et des
contraintes multiples qui les empêchent de jouir
pleinement de leurs droits, tout effort destiné à
relever le défi de l´adaptation semble vain si il
n´intègre pas le rôle central des femmes dans la
lutte contre le réchauffement climatique. En effet,
l’autonomisation des femmes, notamment à
travers l’accès aux ressources financières,
techniques et à la formation, constituent des
moyens particulièrement efficaces de construction
de la résilience au changement climatique de la
communauté locale.
Mesures ACC préconisées à court terme :
• Appuyer le regroupement des femmes en
coopératives et associations professionnelles ;
• Mettre à niveau l’opération de transformation à
travers la modernisation des unités existantes et le développement de
nouvelles technologies d’extraction d’huile d’argan ;
• Appuyer les coopératives arganières dans la promotion et la commercialisation
des produits finis ;
• Concevoir des actions intégrées au profit des femmes rurales associant :
actions d´alphabétisation et de sensibilisation à leurs droits et devoirs, les
aspects sanitaires, et la promotion des activités économiques ;
• Promouvoir des projets générateurs de revenu destinés aux femmes,
notamment en matière de :
− Fabrication et conditionnement des arômes et produits naturels
d´assaisonnement utilisés dans la cuisine marocaine (oignons, tomates
et piments séchés, confitures salées, Khli, smen, épices, huiles
aromatisées…) ;
− Elevage caprin de races améliorées de stabulation ;
− Petits élevages de cuniculture et aviculture (Poulets et lapins beldi) ;
− Artisanat manuel (ex. tapisserie, vannerie…)
Mesures ACC préconisées à moyen terme :
• Soutenir les capacités du lobbying des femmes en mettant en place des
organisations fédératrices à même d´assurer le réseautage à l´échelle
communales, régionale et nationale ;
• Améliorer les conditions d´accès des femmes rurales aux microcrédits afin de
renforcer leur autonomisation financière.

109
Axe Redynamisation de l´activité agricole et émergence
d´intervention de filières agricoles basées sur les produits de
5 terroir et l´élevage
L´agriculture joue un rôle
fondamental dans l´économie local.
Cette activité recèle une vulnérabilité
accrue au changement climatique. En
effet, les systèmes locaux de
production tournés essentiellement
vers une agriculture vivrière, la rareté
et l’émiettement des terres agricoles
et la récurrence des épisodes de
sécheresses, ont entrainé un abandon
progressif de l´activité agricole en
faveur d´autres professions, en
particulier le BTP et le commerce.
Rappelons que toute initiative visant le développement de ce secteur devra
intégrer trois facteurs importants, à savoir : la vocation des terres, la
disponibilité des ressources en eau et les tendances avérées du changement du
climat. De ce fait, ce plan local s´inscrit dans une perspective visant le maintien
et la redynamisation du rôle central du secteur agricole en veillant à assurer la
viabilité et la diversification du secteur.
Mesures ACC préconisées à court terme :
Production végétale :
• Réhabiliter et remettre en valeur les terrasses agricoles en améliorant les
structures d´irrigation et la fertilité des sols ;
• Stabiliser et réhabiliter les terrains de culture touchés par l´érosion qui sont
situés sur les berges des oueds ;
• Concevoir un système de production agricole intégrée alliant les paysans, les
restaurateurs et les gîtes touristiques.
Production animale :
• Appuyer les éleveurs locaux à bénéficier des subventions étatiques prévues
dans le cadre des programmes de sauvegarde du cheptel ;
• Assurer un suivi régulier de l´état de santé du cheptel et ses performances de
production sous la supervision des services compétents ;
• Moderniser et valoriser les modes de production apicole.
Organisation professionnelle et vulgarisation :
• Assurer la vulgarisation des techniques modernes en matière d´économie
d´eau, préparation du sol, conduite d´élevage et valorisation des produits de
terroir.
Mesures ACC préconisées à moyen terme :
Production végétale :
• Développer des périmètres de production agricole aux alentours des barrages
existants et valoriser les sédiments contenus dans ces ouvrages ;
• Appuyer l´abonnement des paysans locaux aux produits de l’assurance
multirisques climatiques ;
• Introduire des pratiques agroécologiques basées sur les ressources humaines
et naturelles locales en vue de renforcer la productivité, l´autonomie et

110
capacité d´adaptation des systèmes de production agricole. Ces pratiques
prônent les leviers fournis par la biodiversité pour le maintien et la
restauration de la fertilité des sols ;
• Accompagner les agriculteurs dans une démarche de diversification de leurs
productions en optant pour des cultures économes en eau qui ont une plus-
value économique intéressante.
Organisation professionnelle et vulgarisation :
• Appuyer le regroupement des paysans locaux en coopératives et associations
professionnelles.

111
Axe
Reconstitution de l´arganeraie et préservation de
d´intervention
la biodiversité
6
L´arganeraie constitue le support principal de la
biodiversité au niveau local, elle est
malencontreusement soumise à des pressions
anthropiques de différentes natures qui s´ajoutent
au contexte climatique changeant et à dominance
aride. La situation géographique de la forêt
Mesguina, d´une part, et les mutations survenues
dans les modes d´occupation et d´utilisation des
usufruitiers, d´autre part, ont conduit à une
dégradation perceptible de cette espace forestier et
à une perte progressive de la biodiversité
floristique et faunistique qui le caractérise.
Mesures ACC préconisées à court terme :
• Inciter l´adhésion effective des usufruitiers dans
le programme de réhabilitation de l’arganeraie ;
• Promouvoir la réhabilitation de l’arganeraie en
appuyant la création de pépinières
communautaires destinées à la production de
plants d´arganier et d´autres essences forestières ;
• Veiller au respect des mises en défens pour permettre le rétablissement de
l’écosystème forestier ;
• Promouvoir les pratiques durables et optimisées d´exploitation et de
valorisation des PAM ;
• Redynamiser la coordination entre les ayants-droit et les Services des Eaux et
Forêts et les autorités locales en matière d’alerte aux départs de feux de
forêts.
Mesures ACC préconisées à moyen terme :
• Redynamiser les modes traditionnels de gestion de la forêt de Mesguina (ex.
Agdal) ;
• Mettre en œuvre un plan concerté de pâturage en coordination avec les
Services des Eaux et Forêts et l’Autorité Locale afin d´anticiper les conflits
entre les usagers forestiers et maîtriser la charge animale au sein de la forêt ;
• Mettre en place des solutions intégrées et durables au problème d’installation
des nomades au sein de la forêt Mesguina de manière à préserver la forêt sans
mettre en péril les droits des usufruitiers ;
• Maîtriser la demande accrue pour l´occupation du domaine forestier
(occupations temporaires et distractions) dont la forêt de Mesguina fait
l’objet ;
• Envisager des mécanismes incitatifs en faveur des usufruitiers réticents à la
réalisation des opérations de plantation d´arbres fruitiers ou essences
forestières.

112
Axe
Amélioration de l´attractivité touristique du
d´intervention
territoire Mesguina
7
Le territoire Mesguina possède des atouts naturels,
paysagers et historiques indéniables. Il referme
plusieurs sites d’intérêts écologiques, historiques,
géologiques et culturels, ainsi que des structures
d´hébergement reconnues. Néanmoins, la
durabilité de ce patrimoine est intrinsèquement
régie par ses interactions avec son environnement.
Le changement climatique pourrait avoir plusieurs
impacts physiques directs sur le patrimoine bâti et
naturel.
Mesures ACC préconisées à court terme :
• Répertorier et classer les sites archéologiques et
historiques ;
• Mettre en œuvre les actions programmées dans
le projet de route écotouristique Mesguina ;
• Produire des supports de communication divers
pour documenter et faire connaître le patrimoine
local ;
• Former des accompagnateurs touristiques locaux.
Mesures ACC préconisées à moyen terme :
• Respecter le cachet architectural local (façade, peinture….) ;
• Mettre en place un programme de restauration et de valorisation touristique et
culturelle des sites historiques ;
• Aménager et valoriser le site de la source thermale «Ain Skhounna» ;
• Renforcer l´action de la police administrative en matière de protection de
l´environnement (construction et occupation anarchiques, déversements de
déblais et déchets,…).

113
Axe
Renforcement des capacités des acteurs et actrices
d´intervention
locaux
8
Thématiques prioritaires au profit des femmes :
• Sensibilisation à la prévention des risques
sanitaires liés aux conditions climatiques
extrêmes (ex. inondations, canicule, froid,…)
• Sensibilisation à la prévention et au diagnostic
des morsures et piqûres animales ;
• Qualification en matière de la mise en place
d´une démarche qualité de la production et
conditionnement de l’huile d’argan et autres
produits de terroir ;
• Qualification et appui technique en matière
d´élevage caprin de stabulation et élevage
basse-cour ;
• Formation en création d´ADL et coopératives ;
• Formation en animation et gestion des
coopératives ;
• Formation en valorisation des produits de
terroir et en démarche marketing ;
• Formation en leadership féminin ;
• Education des femmes et filles rurales aux thématiques de : droits de la
femme, lutte contre les discriminations, égalité et citoyenneté.

Thématiques prioritaires communes :


• Sensibilisation des acteurs et actrices locaux à la prévention des risques
climatiques ;
• Sensibilisation des acteurs et actrices locaux à l´adaptation au changement
climatique ;
• Sensibilisation de la population usagère de la forêt aux objectifs et intérêt de
la réhabilitation de l’arganeraie et à la préservation de sa biodiversité ;
• Sensibilisation des accompagnateurs touristiques aux risques climatiques et
aux moyens de les prévenir ;
• Sensibilisation des usagers à la rationalisation de l’utilisation de l’eau ;
• Formation des responsables de la distribution de l’eau potable à la gestion
administrative et financière ;
• Elaboration d’un guide portant sur le tourisme écologique local.

114
X.6 Suivi de la mise en œuvre du plan ACC :
Eu égard aux objectifs assignés au présent Plan ACC, le tableau de bord suivant
propose des indicateurs objectivement vérifiables qui permettraient de suivre la
réalisation des mesures ACC contenues dans ledit plan :
Tableau 25 : Tableau de bord pour le suivi de la mise en œuvre des mesures
ACC
Indicateurs objectivement Sources de
Axe Objectifs opérationnels Unité
vérifiables vérification
Nombre d´ouvrages de
Effectif
franchissement renforcés
Prévention et réduction PV de réception
des risques Longueur des voies protégées ml et états de suivi
1
d´inondation et Volume des traitements physique des
d´érosion des sols m3 travaux
mécaniques réalisés
Superficie fixée
ha
biologiquement
Nombre de ménages Documents
Effectif
desservis détenus par le
Fréquence des coupures gestionnaire du
Réduction de la --
d´AEP service
2 vulnérabilité liée à la
disponibilité en eau PV de réception
Capacités des dispositifs
et états de suivi
réalisés de captage des eaux m3
physique des
pluviales (Métfias et Iferdd)
travaux
Nombre de filles scolarisées
Renforcement des Effectif Enquête sociale
dans le secondaire
infrastructures de base
3 Nombre de douars desservis Programme
et amélioration du
par un système de collecte Effectif communal de
cadre de vie
des déchets collecte des DM
Rapports
Chiffre d´affaires réalisé par
Autonomisation et Mdhs financiers des
les coopératives arganières
4 amélioration du niveau coopératives
de vie des femmes Nombre d´actions réalisées Rapports de
Effectif
au profit des femmes réalisation
Redynamisation de
l´activité agricole et
Superficie de terrasses Etats de suivi
émergence de filières
5 réhabilitées ha physique des
agricoles basées sur les
travaux
produits de terroir et
l´élevage
Superficie d´arganeraie
Reconstitution de ha
régénérées Conventions
l´arganeraie et
6 Nombre de conventions de signées et mises
préservation de la
partenariat signées avec les Effectif en œuvre
biodiversité
ayants-droit
Amélioration de Nombre de sites historiques Effectif Etat des sites
l´attractivité répertoriés et classés retenus par DRC
7
touristique du territoire Effectif
Mesguina Nombre de gîtes crées Enquête sociale

Nombre d´actions de RC Effectif Rapports de


Renforcement des organisées réalisation
8 capacités des acteurs et
actrices locaux Nombre participants et Effectif Feuilles de
participantes présence

115
Figure 40 : Mesures d´Adaptation au Changement Climatique – Territoire Mesguina

116
ANNEXES :

Annexe 1 : Calendrier d´exécution de la mission


Réunions et ateliers

03.12.2015 Réunion de lancement

19.12.2015 Atelier d´analyse des vulnérabilités

Atelier d´identification des options ACC et de cartographie


20.12.2015
participative

27.01.2016 Validation des résultats des ateliers locaux

03.03.2016 Atelier de restitution

Sorties de terrain

05.12.2015

14.12.2015
Reconnaissance de terrain
01.02.2016 Relevés des données géo-référencées
Entretiens
04.02.2016

07.02.2016

117
Annexe 2 : Acteurs et actrices associatifs et privés ayant pris part aux
ateliers :
Année
Domaine Nom
Nom et siège de Contacts
d´activité Président
création

AMADA
(Association Tél. : 06 63 24 12 48
Mr BEN
Mesguina des Ayants Développement Mail :
2012 MOUAIS
Droit de l’Argane) local benmouais.med@gmail.c
Mohamed
Douar Ait Ahmed, om
Drarga

Association des amis


Mr AIT
de l´environnement Tél. : 06 61 90 60 65
2014 Environnement CHEIKH
Douar Tamelast, Mail : --
Mohamed
Drarga
Social, culturel Tél. : 06 62 23 59 11
Association Aglagal
et Mr CHAFIK Mail :
Douar Aglagal, 2010
développement Mohamed gamahassan51@gmail.c
Drarga
durable om
FAMM
Appui aux
Fédération des Mr EL MOTAAI Tél. : 06 67 62 51 81
2014 associations
Associations de la Mohamed Mail : --
local
Montagne Mesguina

Association Taourirt Social, culturel Tél. : 06 27 53 28 45


Mr ARHAY
Douar Taourirt, 2002 et Mail :
Mohamed
Drarga environnemental ourrahte522@yaho.fr

Coopérative agricole Production Tél. : 06 61 13 98 96


Tighanimine d´argane, Mme EL Mail :
2007
Douar Tighanimine, Apiculture et FATMI Nadia cooptighanimine@yahoo.
Drarga élevage fr

Association Irazane
Social, culturel Mr
Anounfeg Tél. :06 67 29 71 80
1995 et CHERKAOUI
Douar Anounfeg, Mail : --
environnemental Aziz
Drarga

Association Takouit
O´Mzil et Aferkhss Social, culturel
Mr AMERZAG Tél. : 06 78 61 12 24
Douar Takouit 2014 et
Mhaned Mail : --
O´Mzil - Aferkhss, environnemental
Drarga

Association
Restauration
Tmzguida Aguerdd Mr EL HOUARI Tél. : 06 61 52 06 89
2010 patrimoine
Douar Aglagal , Mohamed Mail : --
historique local
Drarga
Tél. : 06 6119 46 80
Association
Développement Mr ZERKDI Mail :
Doserdem Douar --
local Mohamed zerkdimohamed@gmail.c
Doserdem, Drarga
om
Tél. : 06 6128 73 27
Atlas Kasbah78
Tourisme Mr BOUTAYEB Mail :
Douar Tighanimine, 2009
durable Hassan contact@atlaskasbah.co
Drarga
m

78
Opérateur privé

118
Annexe 3 : Documents consultés :
ABH SMD, 2006. Etude de la protection contre l'inondation de la localité de Tagadirt
N'aababou commune rurale de Drarga
ABH SMD, 2010. Atlas des zones inondables : Commune Drarga.
ABH SMD, 2011. Etude du schéma directeur de captage des eaux pluviales dans le bassin
de Souss Massa et Drâa. Missions I, II et III.
ABH SMD, 2012. Schéma directeur pour la protection du Grand Agadir contre les
inondations.
ALIFRIQUI M., 2014. Diagnostic de l´état des lieux environmental et social et des
potentialités agronomiques durables de 13 douars de la commune de Drarga. Etude
commandité et financé par la Fondation Goodplanet.
ALTIERI M. A., 1995. Agroecology: principles and strategies for designing sustainable
farming systems. http://nature.berkeley.edu/~miguel-alt/principles_and_strategies.html.
Article consulté le 1er.02.2016
AMBROSI Ph. et HALLEGATTE S., 2005. Changement climatique et enjeux de sécurité.
C.I.R.E.D .Documents de travail. No : 03-2006.
BELTRÁN E. W., 2014. Plan de Gestion de Déchets et mise en œuvre de Systèmes de
Gestion de Déchets à la Région marocaine de Souss Massa Drâa. Document
d’information. Vers. Provisoire
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Commission Européenne, 2004. Guide EQUAL de l’intégration de la dimension de genre.
Emploi & Fonds social européen
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d’assainissement pour Tighanimine, Ait alla et Azrarag. BET Sud Infra
Conseil Régional Souss Massa Drâa, 2010. Le Magazine Tilila : Spécial Environnement -
Mobilisation nationale et régionale. Mai - Septembre 2010, N°7.
DREF LCD SO, 2015. Aménagement de la forêt de Mesguina : renseignement généraux.
DREF LCD SO. Etude technique d’aménagement des sous bassins versants de la ville
d’Agadir pour lutter contre les inondations. BET OUGOUG Etudes
F3E (Fonds pour la promotion des Études préalables, des Études transversales et des
Évaluations), 2010. Fiches pédagogiques : genre & développement
GIEC, 2007. Bilan 2007 des changements climatiques : Rapport de synthèse.
GIZ, 2011. Le « Climate Proofing » pour le développement : s’adapter au changement
climatique et réduire les risques.
GIZ, 2013. FAQ Analyse de genre : l’égalité, un atout pour tous !
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pluviales au Maroc : Diagnostic de l’état des systèmes d’AEP et d’assainissement du
village Ait Idir- Maroc. Projet pilote d’EcoSan et de GEP au Maroc. Programme Agire/ GIZ.
GIZ, 2014. Concept du projet route écotouristique Mesguina. Atelier du 28 mai 2014 à
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GIZ, 2014. Plan Marketing et communication du projet route écotouristique Mesguina.
Version intermédiaire
GIZ, 2014. The Vulnerability Sourcebook: concept and guidelines for standardised
vulnerability assessments. In cooperation with: Adelphi and EURAC
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GTZ, 2002. Plan cadre de la réserve de biosphère de l´arganeraie

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14 | 2012, mis en ligne le 20 mars 2012, consulté le 2 février 2016. URL :
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sur le site : http://www.genreenaction.net/, consulté en mois de janvier 2016)
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l'Environnement (ISTE)-Ecole Polytechnique Fédérale (EPFL)
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Diplôme de Master Sciences et Techniques.
UNESCO, 2009. Études de cas : changement climatique et patrimoine mondial. Centre du
patrimoine mondial de l’UNESCO.

120
121
- Mars 2016 -

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