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RÉPUBLIQUE DU TCHAD
CTD1173
SOMMAIRE
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Liste des sigles et acronymes
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Sonub soins obstétricaux et néonatals d’urgence de base
Sonuc soins obstétricaux et néonatals d’urgence complets
SR santé reproductive
UNFPA United Nations Fund for Population Activities (Fonds des Nations unies pour la population)
United Nations of International Children’s Emergency Fund
Unicef
(Fonds des Nations unies pour l’enfance)
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I - LE SECTEUR ET LES ENJEUX
Le Tchad compte 11,2 millions d’habitants, inégalement répartis sur l’ensemble de son territoire.
Plus d’un million d’entre eux vit dans la capitale N’Djaména, seul véritable centre urbain du
pays. Majoritairement rurale, la population du Tchad se concentre surtout dans le sud du pays, où
10 % du territoire accueille la moitié des Tchadiens. Bien que cinquième pays le plus vaste
d’Afrique, le Tchad est entièrement enclavé, partageant ses frontières avec le Soudan à l’est, la
Libye au nord, le Cameroun, le Niger et le Nigeria à l’ouest, enfin la République centrafricaine
au sud ; autant de pays sources potentielles d’instabilité à ses frontières. Le PIB (produit intérieur
brut) par habitant du Tchad approche les 600 dollars. Il est en queue de liste des pays les plus
fragiles selon l’indice de développement humain (IDH).
Outre les problèmes d’accessibilité géographique et de qualité des soins qui peuvent expliquer
les faibles taux de consultations préventives et curatives au Tchad, la question de l’accessibilité
financière reste centrale. Depuis 1987 et l’initiative de Bamako, le Tchad a adopté une politique
de recouvrement partiel des coûts dans l’ensemble des structures sanitaires publiques et
parapubliques du territoire (loi n° 19-1999 qui donnait aux comités de gestion le pouvoir de
cogérer localement les recettes des CS). Destinée à couvrir les dépenses de fonctionnement des
centres et à permettre un approvisionnement régulier en médicaments, cette politique semble
avoir atteint ses limites dans la mesure où le Tchad compte un taux d’utilisation des
consultations curatives relativement bas, avec seulement 0,19 contact/habitant/an (là où l’OMS
fixe une norme de 1 contact/habitant/an). Ainsi, selon les résultats de l’Ecosit 3 (troisième
enquête sur la consommation et le secteur informel au Tchad), 58,3 % des malades ne seraient
pas allés consulter par manque d’argent. Cette proportion est importante chez les malades
pauvres.
Il convient ici de noter la volonté d’agir du ministre de la Santé publique du Tchad qui a lancé en
mars 2014 un plan de revitalisation d’une dizaine de centres de santé de la capitale N’Djaména,
qu’il souhaite étendre dans les villes de Moundou et d’Abéché. Cette démarche se traduit par la
gratuité des soins de base, la réhabilitation des structures concernées, l’affectation du personnel
médical et administratif (gardiens notamment) nécessaire à son bon fonctionnement 24 heures
sur 24. Cette initiative est associée à une campagne pour la promotion de la santé maternelle
néonatale et infantile intitulée « 4 visites et 1 accouchement = VIES SAUVÉES ».
Après la table ronde de Genève IV tenue en juin 1998, le gouvernement et ses partenaires ont
axé les grandes orientations du développement au Tchad sur la lutte contre la pauvreté et la
vulnérabilité avec l’élaboration et la mise en place, à partir de 2003, de la Stratégie nationale de
réduction de la pauvreté (SNRP), instrument de mise en œuvre des objectifs du millénaire pour
le développement (OMD). Rebaptisée Plan national de développement (PND) pour la période
2013-2015, une nouvelle version de cette stratégie vient d’être adoptée. En ce qui concerne le
secteur de la santé, une politique nationale de santé 2007-2015 (PNS) a été adoptée par
l’ensemble des partenaires de la santé le 4 mai 2007. Elle vise à assurer à la population l’accès
aux services de santé de base de qualité, pour accélérer la réduction de la morbidité et de la
mortalité. Pour la mise en œuvre de la seconde période de cette PNS (2013-2015), un Plan
national de développement sanitaire est en cours de validation (PNDS 2). Il a été convenu
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pendant sa phase d’élaboration que, « sauf changement majeur dans les politiques et stratégies
nationales et internationales, le PNDS sera prolongé en 2015 d’une période au moins
équivalente ». Par ailleurs, un nouvel acteur est venu compléter récemment le paysage sanitaire
suite à l’adoption de la loi du 11 décembre 2006 établissant un transfert de compétences à
destination des communes. Ces dernières se voient ainsi attribuer de nombreuses compétences en
santé, qu’il convient aujourd’hui d’accompagner.
L’Union africaine, avec l’appui des directions régionales de l’OMS, de l’UNFPA (United
Nations Fund for Population Activities) et de l’Unicef (United Nations of International
Children’s Emergency Fund), a décidé à Harare en février 2004 de proposer une feuille de route
africaine pour guider les gouvernements dans le développement des feuilles de routes nationales,
pour accélérer la réalisation des OMD relatifs à la santé maternelle et infantile (SMI). Elle
recommande ainsi une approche globale de la prise en charge des problèmes tenant compte des
aspects législatifs, politiques et sanitaires, avec une implication effective de la communauté et de
la société civile. De plus, le lancement de la Campagne d’accélération de la réduction de la
mortalité maternelle en Afrique (CARMMA) en 2009, parrainée au plus haut niveau politique,
s’ajoute à ce processus de prise de conscience d’un enjeu majeur pour l’avenir du pays. Le Tchad
a donc rédigé sa feuille de route pour l’accélération de la réduction de la mortalité maternelle et
néonatale (2008-2015). Il s’agit d’une part d’améliorer la couverture sanitaire en matière de
soins obstétricaux et néonatals essentiels et la planification familiale, et d’autre part de
développer la prise en charge des complications obstétricales et néonatales. Au niveau
communautaire, est encouragée la prise de conscience concernant les risques liés à la grossesse
et l’accouchement, et la mobilisation sociale pour la promotion de la santé maternelle et
néonatale (mise en place d’un réseau de Soins Sonu sur toute l’étendue du territoire ; allocation
financière annuelle spécifique). En 2013, le président a instauré la gratuité de l’offre de soins
d’urgence pour les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes dans 800 CS.
La réduction du taux de mortalité maternelle et infantile constitue un des principaux défis que les
autorités tchadiennes ont décidé de relever. Le projet s’inscrit dans le cadre des priorités définies
dans la feuille de route pour l’accélération de la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et
infantile pour la période 2008-2015. Grâce à la maîtrise de l’indice de fécondité et la baisse de la
mortalité maternelle et infantile, le Tchad espère accélérer sa transition démographique et ainsi
bénéficier du dividende démographique nécessaire pour favoriser la croissance économique du
pays. C’est aussi à travers sa dimension accessibilité financière aux soins que le projet représente
une importance nouvelle pour le pays, en lien avec les réflexions menées actuellement par le
gouvernement en matière d’atteinte de la couverture universelle en santé (CUS), en cohérence
avec les orientations prises dans le nouveau Plan national de développement (PND), adopté pour
la période 2013-2015. La politique ministérielle en SMI et planification familiale (PF) est
assurée par la Direction de la santé de la reproduction et de la vaccination (DSRV), qui la pilote
à travers une feuille de route nationale pour la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et
infantile, élaborée pour la période 2009-2015. Suite à une étude coéditée par l’IRD (Institut de
recherche pour le développement) et l’AFD en 2012, confirmant un taux d’accroissement naturel
de la population de 3,5 %, pour une population tchadienne de 11 525 500 habitants en 2009
(48 millions de Tchadiens en 2050 !), une large mobilisation nationale s’est développée,
confirmant l’engagement durable du gouvernement.
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Pour être complet il faut noter ici qu’à Muskoka (G8), les 25 et 26 juin 2010, le Tchad est
devenu un des 16 pays prioritaires bénéficiant des financements confiés à l’AFD (48 M€/an) en
appui aux OMD 4 et 5 (santé maternelle et infantile). Par ailleurs, le Tchad est également un des
pays bénéficiaires de l’Initiative solidarité santé Sahel (I3S), lancée en mai 2013 par le ministre
délégué en charge du Développement, Pascal Canfin, et mobilisant des ressources issues de la
taxe sur les transactions financières (30 M€) visant à réduire les barrières financières à l’accès
aux soins en faveur des enfants de moins de cinq ans et des femmes enceintes.
Pour l’AFD, le secteur de la santé constitue l’un des secteurs de concentration retenus. Les
grands axes du projet sont conformes aux objectifs du cadre d'intervention sectoriel (CIS) santé.
L’amélioration de la santé maternelle et infantile devrait également figurer comme l’un des axes
d’interventions de l’AFD au Tchad pour les prochaines années, tout comme l’attention
particulière portée au développement de projets de développement de la santé en zone urbaine.
Le projet de CIP Tchad en cours de validation fait référence aux axes du projet ici présenté.
C’est maintenant une programmation conjointe UE/États-membres.
D’autre part, le projet est complémentaire des engagements antérieurs de l’AFD au Tchad. Il
vise à compléter dans la durée les actions en cours dans le cadre des projets déjà soutenus
par l’AFD, à savoir, le Projet de Santé Urbaine à N’Djaména (en cours de lancement), et le
Projet d’appui au secteur de la santé du Tchad (PASST1), qui prend fin en octobre 2014, en
particulier ses développements dans la région du Logone occidental. Si les actions déjà menées
par l’AFD ont montré leur pertinence et sont valorisées par les autorités de santé, elles méritent,
si on veut accroître leur impact, d’être renforcées sur certains aspects touchant à l’offre de soins
et à la lutte contre les barrières financières à l’accès aux soins. Il prend en outre en compte la
demande des autorités sanitaires et de l’ambassade de France de renforcer l’offre de soins
dans la région de l’Est (Abéché) permettant d’équilibrer géographiquement le positionnement
de l’AFD dans le secteur de la santé. Enfin, la crise en République centrafricaine a provoqué
un mouvement massif de « retournés » vers le Tchad avec un impact important sur les
communautés locales (notamment au Sud du pays). Cette situation renforce la nécessité de les
assister durablement et de faciliter leur accès aux soins.
I.4.1.3. Prise en compte des enseignements tirés des projets passés de l’AFD
On peut notamment tirer plusieurs enseignements des projets soutenus par l’AFD au Tchad ces
dernières années. L’exécution du Projet d’Appui au Secteur de la Santé au Tchad (PASST1)
indique de son côté que seule la combinaison d’une intervention à la fois sur l’offre et la
demande de soins peut permettre d’améliorer les résultats en matière de santé maternelle et
infantile.
Le projet multi-pays porté par la Croix-Rouge française au Tchad en complémentarité avec
la société nationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a permis la publication d’une
étude socio-anthropologique sur les « déterminants socio-culturels de l’accès et l’utilisation des
services de santé maternelle et néonatale dans la région du Batha », soulignant l’importance de
lier action et recherche. Enfin, sur N’Djaména, il convient de noter l’articulation complémentaire
entre le projet « Santé Urbaine » et le projet « Eau et Assainissement » développés par l’AFD,
dans les nouveaux quartiers périphériques à l’Est et au Sud de la capitale.
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II - LE PROJET
2.1 - Finalité
2.2 - Objectifs
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poursuivre l’appui apporté au ministère et à la DSRV en matière de pilotage des politiques
publiques de santé et de développement de son expertise technique ;
structurer et renforcer la cellule nationale de gestion du projet intégrée au ministère sous
l’autorité du coordinateur du PASST 2 (DGRPA – Direction générale des réformes et de la
prospective administrative) ;
recruter une assistance à maîtrise d’ouvrage (AMO) compétente et spécialisée, sélectionnée
par appel d’offres. Elle sera en charge d’appuyer le ministère dans la mise en œuvre des
politiques publiques et du projet (suivi du renforcement des structures de soins, financement
de la santé, suivi-évaluation, mobilisation d’une assistance technique internationale
complémentaire de façon perlée, suivant les besoins) ;
accompagner la structuration de la politique de gratuité (comité CSU) et
l’opérationnalisation du plan CSU en lien avec le ministère, ses différents partenaires
financiers et la société civile ;
renforcer les capacités de l’unité de gestion de la gratuité des soins d’urgence.
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renforcer la capitalisation sur les projets développés et la réflexion sur les enseignements
tirés des projets.
La maîtrise d’ouvrage sera assurée par le MSP au travers de la Cellule nationale de gestion du
projet basée à la DGRPA et intégrée au ministère. Une convention de financement sera signée
entre l’AFD et le ministère des Finances et du Budget tchadien. Le MSP sera responsable de la
passation des marchés en conformité avec les directives de l’AFD et les règles du code national
des marchés publics. Un appel d’offres pour sélectionner une AMO pour la durée du projet (soit
48 mois) devra être lancé pour appuyer l’équipe nationale de gestion de projet et soutenir les
articulations entre le ministère, les districts sanitaires et les mairies.
Concernant les prestataires et opérateurs du futur projet, plusieurs points sont à prendre en
considération :
à N’Djaména, il conviendra de renforcer les liens entre le bureau d’études AEDES, actuel
AMO de la mairie de N’Djaména, et l’AMO du MSP qui sera sélectionnée ;
dans la politique actuelle de contractualisation développée par le ministère, l’ONG
(organisation non gouvernementale) tchadienne BASE (Bureau d’appui santé et
environnement), MOD (maîtrise d’ouvrage déléguée) actuelle du PASST et du PSUN
(Projet santé urbaine à N’Djaména), est un acteur national reconnu, fiable et apprécié par les
autorités sanitaires. Le ministère envisage de lui demander de compléter dans le cadre du
nouveau projet PASST2 son offre de soins obstétricaux à base communautaire dans la
région de Moundou et de N’Djaména, dans la continuité des actions déjà engagées ;
un appel d’offres spécifique devra être lancé pour ce qui concerne le renforcement des
structures de santé d’Abeche, nouveau terrain d’intervention de l’AFD dans le secteur de la
santé ;
une collaboration est souhaitée par le ministère avec le GIP Esther (groupe d’intérêt public
Ensemble pour une solidarité thérapeutique hospitalière en réseau) afin de venir renforcer
les compétences des personnels de santé en matière pédiatrique et de SMI, et de renforcer
les structures de soins qui bénéficieront du soutien financier de l’AFD. Le GIP Esther est un
PTF reconnu par le ministère (et les PTF), dans le cadre du PASST1, et pour la prise en
charge des personnes vivant avec le VIH. Son expertise est unique, alliant mobilisation
d’experts internationaux, coopération hospitalière française (Perpignan, ES92) et
mobilisation d’acteurs du Sud. Le GIP Esther ayant fait du Tchad un pays prioritaire
d’intervention conformément à sa stratégie SMNI (santé maternelle, néonatale et infantile)
adoptée en 2012, il bénéficie déjà dans le cadre du PASST1 d’un appui financier du
ministère en matière de SMNI. Un comité de liaison Tchad, organisé fin mai 2014 en
présence du MSP et de l’ambassadrice de France, a confirmé les attentes des autorités vis-à-
vis du GIP Esther en matière de VIH et de SMNI.
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III - ÉVALUATION DES IMPACTS DU PROJET
Développement économique
Le projet vise l’amélioration du bien-être individuel en facilitant un accès équitable aux biens et
services de santé, ainsi que le développement des capacités des acteurs de santé. Par ailleurs, le
projet a une dimension structurante à travers son ancrage institutionnel : il vise à renforcer la
politique sectorielle de santé et à réduire les inégalités d’accès aux soins. Un meilleur accès aux
structures de santé, dotées de médicaments et de personnels de santé impliqués et formés, aura
un impact social bénéfique immédiat. Le projet contribuera à la santé des enfants et des femmes
enceintes, qui représentent une population particulièrement vulnérable. En améliorant leur
niveau d’accessibilité financière aux soins de santé, le projet contribuera à améliorer leur état de
santé et leurs conditions de vie. Par ailleurs, en fournissant des soins de santé gratuits, les
dépenses des ménages diminueront et les spirales d’endettement et de précarisation accrues des
ménages les plus pauvres seront ainsi réduites (augmentation induite des ressources des
ménages). L’amélioration de l’accessibilité aux soins de santé influera, de façon directe, sur le
climat social dans les régions d’intervention. Le développement de stratégies à forte base
communautaire permettra une prise en compte plus attentive des demandes des populations
bénéficiaires et des personnels des formations de santé. Ainsi, le projet participera à la réduction
de la mortalité infantile (OMD4) et à l’amélioration de la santé maternelle (OMD5).
Égalité hommes-femmes
Le projet prend en compte les besoins et intérêts des hommes et des femmes. Un des objectifs
explicites du projet est d’assurer l’accès effectif aux services de santé, notamment de santé
sexuelle et reproductive pour les femmes. Au travers des actions communautaires en santé, le
pouvoir d’agir des femmes au sein de la famille et de la communauté s’en trouvera amélioré
(meilleure compréhension par les hommes et les familles de l’importance de suivre la grossesse,
et de favoriser les accouchements assistés dans les structures de santé). Le rôle des sages-femmes
et des matrones pour favoriser l’identification des cas à risques sera central afin de développer le
dialogue au sein des familles et des communautés et renforcer leur sensibilisation en matière de
santé de la reproduction et de la PF. À l’initiative de l’AFD, une première quinzaine de
sensibilisation de masse sur la santé de la reproduction et la planification familiale (SR/PF), s’est
déroulée du 15 au 26 octobre 2012 à N’Djamena, sur le thème mobilisateur de « 50 millions de
Tchadiens en 2050, cela mérite réflexion ». En avril 2013, avec l’inauguration de la maternité
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réalisée à Moundou dans le cadre du projet PASST1, une semaine de mobilisation sur la
promotion de la SR/PF s’est également déroulée dans la deuxième ville du pays. Puis, en
juin 2013, le MSP a lancé une deuxième quinzaine de la SR/PF en synergie avec l’UNFPA,
l’Unicef, l’OMS et des ONG locales et internationales, du 18 octobre au 2 novembre 2013, cette
fois-ci sous la thématique : « Grossesses trop tôt, trop tard, trop nombreuses, trop rapprochées :
luttons contre les 4 trop ! » Dans l’avenir, ces campagnes vont se poursuivre à un rythme régulier
sous l’impulsion du MSP, que ce soit dans la capitale tchadienne ou en régions plus rurales ; cela
en lien avec les acteurs de la société civile et notamment les associations de PF, des sages-
femmes et des femmes.
Certaines composantes du projet contribueront à minimiser les impacts des déchets médicaux sur
les écosystèmes. En effet, dans le cadre des travaux d’infrastructures à prévoir en matière de
réhabilitation et/ou construction de formations sanitaires, une attention particulière sera portée au
traitement des déchets médicaux et aux conditions d’hygiène dans et à proximité des formations
sanitaires. La prise en compte de la dimension environnementale et sociale concernera en
particulier la gestion des travaux, les conditions d’hygiène et de sécurité pour les ouvriers,
l’accessibilité des handicapés, et la définition par les autorités sanitaires d’un plan de gestion des
déchets biomédicaux. Par ailleurs, à N’Djaména, les relations de proximité avec la mairie
amèneront l’AFD à développer un dialogue avec ses services concernant la gestion des déchets
biomédicaux et l’assainissement des parcelles où sont installées les structures de santé
bénéficiant du soutien financier de l’AFD (accès à l’eau, drainage des canalisations, prévention
des inondations de parcelles en saison des pluies).
Le choix d’un financement confié au MSP, qui travaille depuis plusieurs années avec l’AFD et
avec succès (95 % de décaissements en fin de projet sur le PASST1), devrait contribuer à la
durabilité des effets de l’intervention proposée. Le projet est porté par une forte volonté politique
et s’inscrit dans le cadre de la stratégie prioritaire du MSP et du gouvernement tchadien. Il a été
défini en prenant en compte les avis et suggestions des autres PTF rencontrés durant la mission
de faisabilité. Les appuis proposés sont destinés au renforcement des capacités et des actions des
acteurs nationaux dans le secteur de la santé et les géographies d’intervention ciblées.
Naturellement, la politique de gratuité des soins ne sera durable que si l’État du Tchad assure à
terme son financement en lien notamment avec les autres PTF, et le secteur privé. Mais
l’approche pilote proposée cherche à tirer tous les enseignements des stratégies proposées afin de
permettre aux autorités de préciser les politiques publiques en matière de financement de la santé
et de prise en charge des femmes enceintes et des enfants de moins de cinq ans. Le projet
permettra également le renforcement des capacités des cadres du MSP et des échelons
déconcentrés (mairies, districts sanitaires), jusqu’aux formations sanitaires de base. L’ensemble
des activités du projet sera intégré dans le système national de santé du Tchad. Il s’agit en effet
de favoriser autant que cela est possible la déconcentration des services de l’État en matière de
santé et d’aménagement du territoire, la décentralisation par le développement des activités
municipales, la délégation de services publics, pour mieux répondre aux besoins des populations
bénéficiaires. Il s’agit aussi de poursuivre la sensibilisation des partenaires publics et privés de
l’AFD aux problématiques des déterminants environnementaux de la santé et en particulier de la
santé urbaine, pour l’amélioration des conditions de vie des habitants des villes de N’Djaména,
de Moundou et d’Abéché. Enfin, le dialogue entre pouvoirs nationaux, régionaux et locaux
devrait se trouver renforcé, comme le dialogue avec les acteurs de la société civile engagés dans
le champ de la santé maternelle et infantile (en particulier les relais communautaires).
Un comité de pilotage sera chargé de s’assurer de la bonne exécution du projet. Le cadre logique,
les rapports de mission et d’ateliers, les outils de gestion du projet, les rapports financiers seront
les outils de base pour la production des rapports annuels soumis au comité par les partenaires du
projet. Les rapports incluront les informations suivantes : le suivi des indicateurs, la description
et l’analyse des activités mises en œuvre et des résultats obtenus, les contraintes et obstacles
rencontrés, et les solutions envisagées, les enseignements acquis pour une capitalisation du
projet. Une évaluation à mi-parcours est également envisagée. Des missions de supervision
seront réalisées deux fois par an de la part du chef de projet en coordination avec l’agence de
N’Djaména. Une évaluation finale sera par ailleurs réalisée en fin de projet et permettra
d’évaluer le niveau de performance du projet et d’atteinte des objectifs visés (pertinence,
efficacité, efficience, impact, viabilité, etc.).
Indicateurs agrégeables
Sous la supervision de la cellule de gestion nationale du projet, les indicateurs seront suivis par
les opérateurs du projet en lien avec les autorités sanitaires.
Autres indicateurs
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