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MINISTERE DE LA SANTE BURKINA FASO

----------------------- Unité-Progrès-Justice
SECRETARIAT GENERAL
-----------------------
DIRECTION DES ETUDES
ET DE LA PLANIFICATION
-------------------------
COMITE DE PILOTAGE EVIPNet-BURKINA

PLAN D’ACTION 2010-2013 DE MISE EN ŒUVRE


DE L’INIATIVE EVIPNet AU BURKINA FASO :
AMELIORATION DE L’UTILISATION DES RESULTATS DE
RECHERCHE POUR LA SANTE

Janvier 2010

1
TABLES DES MATIERES PAGES

LISTE DES TABLEAUX……………………………….……………………………..…….3

LISTE DES ABREVIATIONS………………………………………………………………3

INTRODUCTION…………………………………………………..…………………………4

I- CONTEXTE GENERAL………….……………………………….………………………4

I-1 Contexte…………………………………………………….…………………….………4

I-2 Justification de l’élaboration du plan d’action 2010-2013……………………………8

II. PROCESSUS D’ELABORATION DU PLAN D’ACTION ……………………………8

III. ANALYSE DE LA SITUATION DE LA RECHERCHE POUR LA SANTE AU

BURKINA FASO …………………………………………………………………………….9

III-1 Organisation du système national de la recherche…………………………..……..9

III-2 Les ressources en recherche pour la santé………………………………….…….10

III-3 Les organes de gestion et les mécanismes de diffusion………………………….12

III-4 Les évidences disponibles et les expériences connues ne sont pas utilisées aux

bénéfices des populations………………………………………………………………....13

IV. STRATEGIES DU PLAN D’ACTION 2010-2013…………………………………14

IV.1- Vision stratégique du plan…………………………………………..………………14

IV.2- But et objectifs du plan………………………………………………………………14

IV.3- Stratégies et activités…………………………………………………………..........15

V. PLANNING OPERATIONNEL ET COUTS ESTIMATIFS DU PLAN D’ACTION

2010-2013 …………………………………………………………………………………..17

VI. SUIVI ET EVALUATION DU PLAN D’ACTION 2010-2013…………………….…21

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LISTE DES TABLEAUX
Tableau N°1 : Identification des stratégies et des activités par objectifs
Spécifiques
Tableau N°2 : Planning des activités du plan d’action 2010-2013 et coûts estimatifs

LISTE DES ABREVIATIONS


- ANVAR : Agence Nationale de Valorisation des Résultats de Recherche
- CAMES : Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur
- CCRS : Conseil des Centres de Recherche en Santé
- CHU : Centre Hospitalier Universitaire
- CHR : Centre Hospitalier Régional
- CIRDES : Centre International de Recherche Développement sur l’Elevage en
zone Subhumide
- CIFRA : Centre International de Formation et de Recherche Action
- CM : Centre Médical
- CMR : Centre Muraz
- CMA : Centre Médical avec Antenne Chirurgicale
- CNLAT : Centre National de Lutte Anti-tuberculeux
- CNLC : Centre National de Lutte contre la Cécité
- CNRFP : Centre National de Recherche et de Formation sur le Paludisme
- CNRST : Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique
- CSPS : Centre de Santé et de Promotion Sociale
- CRSN : Centre de Recherche en Santé de Nouna
- DEP: Direction des Etudes et de la Planification
- DRS : Direction Régionale de la Santé
- DS : District sanitaire
- EDS : Enquête Démographique et de Santé
- ENSP : Ecole Nationale de Santé Publique
- EVIPNet : Evidence-Informed Policy Network ou réseau pour la promotion des
politiques basées sur des preuves scientifiques
- FARES : Fonds d’Appui à la Recherche en Santé
- FRSIT : Forum national de la Recherche Scientifique et des Innovations
Technologiques
- IPD/AOS : Institut Panafricain pour le Développement
- IRD : Institut de Recherche pour le Développement
- IRSS : Institut de Recherche en Sciences de la Santé
- JSSB : Journée des Sciences de la Santé Bobo Dioulasso
- MESSRS : Ministère des Enseignements Secondaire, Supérieur et de la
Recherche Scientifique
- OMS : Organisation Mondiale de la Santé
- ONG : Organisation Non Gouvernementale
- PhD : Philosophiae Doctorat
- PSN : Politique Sanitaire Nationale
- PNDS : Plan National de Développement Sanitaire
- REDO : Revue Documentaire sur les Recherches en Santé
- SURE: Supporting the Use of Research Evidence

3
INTRODUCTION

Le Burkina Faso est un pays d’Afrique confronté à de nombreux problèmes de santé.


Des recherches sont menées à plusieurs niveaux par des chercheurs pour permettre
une meilleure compréhension des problèmes et l’élaboration de stratégies de riposte
aux différents fléaux sanitaires (comme la recherche des causes des épidémies, les
essais cliniques et vaccinaux, etc.). Malgré les efforts déployés, le constat est que
les résultats de recherche ne sont pas suffisamment utilisés par nos décideurs pour
la prise de décision en matière de santé. C’est conscient de cette lacune dans les
nombreux pays sous développés que l’OMS a encouragé la mise en place, à titre
expérimental, d’un réseau EVIPNet Africa regroupant quelques sept pays africains,
(Burkina Faso, Angola, Mozambique, Centrafrique, Niger, Ethiopie, Zambie) et par la
suite le Cameroun, Burundi, Rwanda.
Le But du plan est de contribuer à l’amélioration de la santé des populations par la
recherche.
L’objectif principal de ce plan d’action 2010-2013 est de promouvoir l’utilisation des
résultats de recherche pour la prise de décision.
Pour conduire à bien ce plan, l’équipe EVIPNet-Burkina a fait un diagnostic du
problème général de la faible utilisation des résultats de recherche au plan national.
Elle a ensuite défini les activités dont la réalisation effective permettrait d’atteindre
les objectifs fixés. Enfin, l’équipe entend à la fin des quatre années évaluer les effets
des activités du présent plan d’action. Pour l’atteinte des objectifs, elle impliquera
l’ensemble des acteurs que sont les décideurs, les chercheurs et la société civile à
toutes les étapes de sa mise en œuvre.

I- CONTEXTE GENERAL

I.1 Contexte

Pays sahélien enclavé, le Burkina Faso a une superficie de 274 200 Km2 avec un
climat tropical de type soudanien. Il est confronté aux effets persistants des cycles
successifs de sécheresse, dans un contexte de dégradation accélérée des
ressources naturelles et de l’environnement.

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Selon le recensement général de la population et de l’habitat de décembre 2006, sa
population était estimée à 14 017 262 habitants, avec des caractéristiques
démographiques qui se résumaient à un taux de croissance démographique moyen
de 3,1% par an entre 1996 et 2006, une composition par sexe de 51,7% de femmes
contre 48,3% d’hommes, et une forte inégalité de peuplement selon les régions
variant entre 22 et 1154 habitants au km2.

Sur le plan socioculturel, le pays compte 67 ethnies ayant, pour la plupart, des
attitudes, des comportements et des pratiques susceptibles d’avoir des
répercussions néfastes sur la santé des populations.

Au Burkina Faso, le niveau de la scolarisation demeure encore relativement faible,


malgré d’importants efforts fournis les dix dernières années. En effet, le taux brut de
scolarisation dans l'enseignement de base se situait encore à 66,7% pour l’année
scolaire 2006/2007, et se répartissait en 60,8 % pour les filles et 71,9% pour les
garçons. Quant à l’alphabétisation des adultes (15 ans et plus) son niveau à l’échelle
du pays reste également faible. De 21,8% en 2003, il se situait à 28,3% en 2007 dont
21,0% chez les femmes, avec de fortes disparités entre zones urbaines et zones
rurales. Le faible niveau général de scolarisation et d’alphabétisation influence
négativement l’impact des activités de promotion et de restauration de la santé.

Sur le plan économique, le Burkina Faso est un pays en voie de développement et


son économie est essentiellement basée sur l’agriculture et l’élevage. Environ 80%
de la population tire l’essentiel de ses revenus et de sa subsistance des activités
agricoles caractérisées par de petites exploitations familiales. Le secteur agricole
contribue pour environ 40% au PIB du pays.
L’évolution du contexte socio-économique actuel du Burkina Faso est marquée par
l’adoption d’une démarche globale de lutte contre la pauvreté qui est le référentiel
pour des autres stratégies de développement. Il s’agit d’un processus multisectoriel
et multidimensionnel contenu dans le cadre stratégique de lutte contre la pauvreté
(CSLP) en cours depuis 2000 et qui s’inscrit dans une perspective structurelle.

L’incidence de la pauvreté demeure forte. Au total l’incidence de la pauvreté s’est


légèrement aggravée passant de 42,6% en 2007 à 43,5% en 2008 (PM/DSN, 2009).

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L’organisation du système national de santé est faite sur 03 niveaux qui sont :

- le niveau central organisé autour du Cabinet du Ministre et du Secrétariat


général définit la politique, les normes et protocoles et assure la coordination
technique et administrative de l’ensemble des services de santé;
- le niveau intermédiaire comprenant les Directions régionales de la santé
(DRS) dont la mission est de mettre en œuvre la politique du gouvernement
dans les régions sanitaires ;
- le niveau périphérique représenté par les districts sanitaires, entités
opérationnelles les plus décentralisées du système national de santé.

La situation sanitaire du pays se caractérise par un taux élevé de morbidité générale


de 15,8% au sein des populations, dû essentiellement aux maladies transmissibles
et non transmissibles, émergentes et ré émergentes. La mortalité générale est
également élevée et se situait à 11,8‰ en 2006 selon les résultats du recensement
général de la population et de l’habitat de décembre 2006 (RGPH, 2006). Les
mortalités spécifiques sont aussi marquées par des taux élevés. A titre d’exemples,
la mortalité maternelle est estimée à 484 pour 100 000 naissances vivantes pour la
période 1996-2003 (EDS III, 2003). La mortalité infantile, également élevée avec un
taux de 81 pour 1000, est due principalement au paludisme, à la méningite, aux
maladies diarrhéiques, à la malnutrition, etc.

Le paludisme reste le premier motif de consultation et d’hospitalisation dans les


formations sanitaires du pays. C’est aussi la première cause de mortalité des enfants
de moins de 5 ans dans les formations sanitaires selon l’annuaire statistique 2007.
Au cours de la période 1998-2006, les niveaux de malnutrition aiguë ont évolué en
dents de scie, pour l’ensemble du pays, passant de 37% en 1998, à 39% en 2003,
puis 35,9% en 2006. Cette situation est très préoccupante, surtout au niveau des
zones rurales, au sein des populations sans niveau d’instruction et parmi les
ménages pauvres.

La couverture vaccinale s’est améliorée depuis quelques années (DEP Annuaire


2007). En effet, plus de 02 enfants sur 5 âgés de 12-23 mois (44%) on reçu
(exceptée la fièvre jaune) tous les vaccins du PEV.

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Le taux de fréquentation des formations sanitaires a doublé entre 1998 et 2007
passant de 19,8% à 42,6% et le rayon moyen d’action des CSPS de 9,98 km à
7,69 km pour la même période (Annuaire statistique DEP/Santé 2007).

Dans le domaine de la lutte contre le VIH/SIDA et les IST, des efforts importants ont
été déployés. Ce qui a permis de réduire et de stabiliser la prévalence du VIH en
dessous de 2% dans la population générale (1,6% en 2007).

Malgré les efforts déployés, les indicateurs de santé du Burkina Faso demeurent
faibles. Parmi les principales raisons qui expliquent cette situation, il y a entre
autres : une croissance démographique élevée, des taux de morbidité et de mortalité
également élevés, les mauvaises conditions d’hygiène et d’assainissement, la
faiblesse et la mauvaise gestion des ressources humaines en santé, mais aussi
l’insuffisance des revenus économiques des ménages pour la santé.

C’est dans ce contexte socio-économique, environnemental et sanitaire, très


révélateur des problématiques de santé qui peuvent se poser, que se mènent les
recherches pour la santé, en vue de contribuer à l’amélioration de la santé des
populations. Dans ce but, plusieurs initiatives sont entreprises au Burkina Faso pour,
entre autres, promouvoir la diffusion et l’utilisation des résultats de recherche pour la
prise de décisions en matière de santé. C’est l’objectif que poursuit l’initiative
EVIPNet « Evidence-Informed Policy Network » ou «réseau pour la promotion des
politiques basées sur des preuves scientifiques». Cette initiative conjointe de l’OMS
et de huit pays de la zone AFRO se fonde sur le constat que des évidences
pertinentes et disponibles et les expériences connues ne sont pas utilisées au
bénéfice des populations.

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I.2. JUSTIFICATION DE L’ELABORATION DU PLAN D’ACTION 2010-2013

Le Burkina Faso a mis en place des structures de recherche en santé qui


fonctionnent et produisent des résultats intéressants. Cependant, les résultats de
recherche qui existent sont peu connus et peu utilisés pour la prise de décisions et
pour la formulation des politiques et programmes de santé (base de données).
L’initiative EVIPNet qui se fonde sur ce constat a pour objectifs de :

- développer les capacités nécessaires à une culture de prise de décision et ce, par
des preuves scientifiques dans les pays à faible revenu ;

- réduire l’écart entre la recherche, la prise de décision en matière de santé et


l’élaboration des politiques.

Le présent plan d’action, vise à contribuer à l’élimination des obstacles à une


meilleure utilisation des résultats de recherche par les décideurs politiques et autres
acteurs du développement. Conformément aux missions qu’il s’est fixé, EVIPNet-
Burkina vise la création d’une interface entre les producteurs des données, les
décideurs et les utilisateurs des résultats de recherche pour la santé.

L’OMS, en collaboration avec ses partenaires, ont mis des ressources à la


disposition de EVIPNet-Burkina pour mettre en œuvre cette initiative, capitaliser les
expériences et les partager ensuite avec d’autres pays en voie de développement
qui connaissent les problèmes similaires de faible diffusion et d’utilisation des
résultats de recherche pour la prise de décisions fondées sur des preuves
scientifiques.

II. PROCESSUS D’ELABORATION DU PLAN D’ACTION 2010-2013

L’élaboration du plan d’action 2010-2013 a été décidée depuis dans la lettre


d’intention du Burkina en 2006. Mais c’est à l’issue de l’atelier du comité de pilotage
d’EVIPNet-Burkina tenu à la DEP du Ministère de la santé le 20 mai 2009 qu’un
comité restreint a été mis en place pour élaboration. Il s’est fait de façon participative
impliquant tous les membres du comité élargi de réseau EVIPNet-Burkina et les
responsables du ministère de la santé. Démarrée en Mai 2009 l’élaboration du plan

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d’action a suivi le processus suivant: constitution d’un comité restreint de 05
membres le 20 mai 2009 à la fin de l’atelier, chargé de rédiger un draft du plan
d’action
• Élaboration dudit plan par le comité restreint entre Mai 2009 et Janvier 2010 et
sa ventilation aux différents membres du comité élargi pour lecture et
amendement ;
• Organisation d’un atelier d’amendement et d’adoption du plan par le comité
élargi d’EVIPNet-Burkina en Janvier 2010 ;
• Finalisation de l’élaboration du plan d’action par le comité restreint
• Présentation du document finalisé aux autorités du ministère de la santé et sa
soumission du plan d’action pour recherche de financement

III. ANALYSE DE LA SITUATION DE LA RECHERCHE POUR LA SANTE AU


BURKINA

III.1- Organisation du système national de recherche

Au Burkina Faso, la tutelle de la recherche scientifique et technologique est confiée


au Ministère des Enseignements Secondaire, Supérieur et de la Recherche
Scientifique (MESSRS) à travers le Centre national de la recherche scientifique et
technologique et les universités.

Selon le plan stratégique de 1995, le domaine de la recherche pour la santé est sous
la coordination technique de l’Institut de recherche en sciences de la santé (IRSS),
l’un des quatre instituts du CNRST.

Au sein du département de la Santé, la coordination de la recherche pour la santé est


confiée à la Direction des Etudes et de la Planification (DEP). Dans le but d’appuyer et
d’orienter de manière efficiente les politiques et les programmes nationaux de santé,
notamment la lutte contre les différentes maladies, la nécessité de créer des centres de
recherches au sein du département de la Santé s’est imposée. Ce sont le Centre
Muraz, le Centre National de Recherche et de Formation sur le Paludisme (CNRFP) et
le Centre de Recherche en santé de Nouna (CRSN).

A côté de ces centres de recherche, il existe au sein du département de la santé des


structures qui ont la recherche pour la santé dans leurs attributions. Ce sont :

9
- le Laboratoire national de Santé publique de Ouagadougou ;

- les CHU et les CHR ;


- le CNLC, le CNLAT
- Les Directions régionales de la santé à travers les districts sanitaires ;
- l’Ecole Nationale de Santé Publique à Ouagadougou
- le Centre International de formation en recherche Action (CIFRA) de
Ouagadougou qui a un statut d’association.

D’autres structures de recherche ayant un statut international, réalisent des travaux


de recherche très importants au plan national et international. Il s’agit notamment de
l’IRD (ex ORSTOM), du CIRDES (Centre international de recherche développement
sur l’élevage en zone subhumide), de l’Institut international d’ingénierie de l’Eau et
de l’Environnement (2ie) et de l’IPD/AOS, qui développent des projets de recherche
pour la santé au Burkina Faso.

Enfin, des ONG nationales et internationales ainsi que des bureaux d’études privés
mènent des activités de recherche pour la santé au Burkina Faso.

III.2 Les ressources en recherche pour la santé

Les capacités institutionnelles en recherche se sont renforcées surtout depuis


l’adoption du plan stratégique de la recherche scientifique en 1995, à travers la mise
en place d’institutions de recherche tant au niveau du Ministère des Enseignements
Secondaire, Supérieur et de la Recherche Scientifique, qu’au niveau du de celui
chargé de la santé.

Le développement de ces institutions proprement dites s’est accompagné par


l’adoption de textes d’orientation, de thèmes prioritaires de recherche en santé, de
textes portant création et fonctionnement des organes de régulation des questions
d’éthique, etc.
En ce qui concerne la mobilisation des ressources financières, elle reste une
préoccupation importante pour la mise en œuvre des projets et programmes de
recherche pour la santé. Au Burkina Faso, le financement de la recherche est non
seulement insuffisant mais en outre, il est très déséquilibré, car fortement dominé

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par l’intervention des partenaires extérieurs. C’est pourquoi, l’allocation de
ressources financières aux institutions de recherche par le budget de l’Etat et la
création du Fonds d’appui à la recherche en santé (FARES) constitue des éléments
positifs qui améliorent les capacités de financement de la recherche pour la santé.
Malgré les efforts consentis par le gouvernement ces dernières années, ce
déséquilibre persiste. En effet, selon une étude menée en 2007 sur le financement
de la recherche en santé au Burkina, il ressort que l’apport financier des partenaires
extérieures à la recherche pour la santé représente 87,5% tandis que celui du public
est 12,3% et le privé national 0,2%.

Quant aux ressources humaines en recherche pour la santé, l’analyse des


résultats de l’enquête institutionnelle de 2007 réalisée au Burkina Faso en
collaboration avec l’OMS, « Initiative pour l’analyse des systèmes de recherche en
santé/OMS » montre que le nombre d’agents impliqués dans les activités de
recherche progresse sans toutefois être en mesure de satisfaire les besoins
nécessaires à la mise en œuvre des programmes de recherche. La formation des
chercheurs nationaux dans les divers domaines est une priorité et elle s’effectue
principalement au sein des instituts de recherche comme le CIFRA pour la recherche
action, et les universités pour la méthodologie de la recherche. L’évaluation des
chercheurs est assurée par le CAMES.. Chaque institution de recherche, à son
niveau contribue à la formation des chercheurs en leur offrant soit des terrains de
stage et/ou des possibilités de se former dans des institutions partenaires du nord
pour les PhD.
S’agissant des ressources matérielles, au plan national, plusieurs laboratoires
d’analyses et d’expérimentations ont été répertoriés dans les secteurs publics et
privés. Certains d’entre eux appartiennent à des confessions religieuses, à des
associations et à des ONGs. Les centres de recherche du Ministère de la santé
dispose d’un plateau technique très performant qui sont utilisés pour les activités de
recherche mais contribuent aussi à la prise en charge au quotidien des patients.
Toutefois, les ressources ne sont pas organisées sous forme d’un réseau national,
la supervision est mal assurée et la maintenance des équipements n’est pas de
bonne qualité. Le laboratoire national de santé publique déjà opérationnel contribue
à renforcer le réseau national des équipements disponibles, cependant, il devrait
s’intégrer davantage au système national de recherche.

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III.3-Les organes de gestion et les mécanismes de diffusion

Les organes de gestion de la recherche pour la santé constitués par les conseils
scientifiques, les comités de gestion ou conseil d’administration et les comités
d’éthique existent et fonctionnent dans la plupart des structures de recherche.
Cependant, certains comportent encore des insuffisances. Les conseils scientifiques
ont essentiellement un rôle consultatif. Ils se réunissent une fois par an et leurs
principales attributions portent sur l’orientation scientifique des centres de
recherche, leurs priorités de recherche, la qualité et la pertinence des protocoles de
recherche élaborés et l'évaluation de la qualité des résultats de recherche. En ce
qui concerne les comités de gestion, ils ont un pouvoir délibératif et se réunissent
une ou deux fois par an autour des documents financiers et de planification des
centres de recherche.

Les questions d’éthique dans la recherche pour la santé, prennent de plus en plus
une place importante au sein des centres et instituts de recherche avec la création
des comités institutionnels d’éthique : Centre Muraz en 1998, le CRSN en 2000,
l’IRSS en 2004 et le CNRFP depuis 2008. Le comité d’éthique de la recherche en
santé a été créé depuis 2002 par décret No 2002-536/PRES/PM/MS/MESSRS du
21/11/202. Il a pour mission principale de promouvoir l’éthique de la recherche en
santé au Burkina Faso. Les insuffisances constatées actuellement en éthique de la
recherche portent sur le nombre d’études soumis ou non à l’examen du comité
d’éthique, la question du consentement éclairé, la surveillance des études en cours,
la déclaration de conflit d’intérêts de l’investigateur et la formation en éthique ;

Il existe un certain nombre de mécanismes de diffusion en matière de recherche.


Les plus importants sont :
• le Forum sur la recherche scientifique et les innovations technologiques (‘FRSIT) :
institutionnalisé par décret No95-347/PRES/PM/MESSRS du 18 septembre
1995, organisé tous les deux ans par le ministère chargé de la recherche
scientifique et le ministère chargé du commerce, de l’Artisanat et de l’industrie. Il
a pour objectif de porter à la connaissance du public les résultats de la
recherche scientifique, technologique et des innovations. C’est un cadre de
promotion de la recherche ;

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• les Journées des sciences de la santé de BOBO (JSSB) et les journées
scientifiques de Nouna : ces journées constituent un cadre de partage et de
promotion des résultats de la recherche en santé ;

• l’Agence nationale pour la valorisation de la recherche (ANVAR). Elle connaît


des difficultés réelles de fonctionnement ;

• les revues scientifiques au plan national et international. Elles sont disponible surtout
dans les universités et les centres de recherche pour la santé. Mais, elles sont parfois
méconnues, ce qui pose le problème de la diffusion des résultats de recherche au
bénéfice des acteurs de la recherche voire du public ;

Les autres cadres et canaux de diffusion des résultats de recherche au plan


national sont utilisés régulièrement par les chercheurs. Il faut citer les journées
médicales et pharmaceutiques, les congrès scientifiques (Cardiologie, Diabétologie,
Psychiatrie, Télémédecine, neurologie, phytothérapie…), les journées des sociétés
savantes et les sites web.

III.4-Les évidences disponibles et les expériences connues ne sont pas


utilisées au bénéfice des populations

Le plan national de développement de la recherche pour la santé 2011-2020 élaboré


en 2009 a identifié et décrit les principales insuffisances du développement sanitaire
à l’origine des problèmes prioritaires de notre système national de recherche pour la
santé. Parmi celles-ci, on note la faible diffusion et utilisation des résultats de la
recherche. En effet, les chercheurs sont souvent orientés vers des projets dont la
pertinence n’est pas toujours prouvée pour des pays en développement comme le
Burkina. Cette situation est due au fait que les Etats financent presque
exclusivement le fonctionnement des structures de recherche et très peu les projets
de recherche. La conséquence est que de nombreuses recherches dont les résultats
auraient pu permettre de résoudre d’importants problèmes de santé ou d’améliorer
l’efficacité des systèmes nationaux de santé ne sont pas réalisées. Pour les
recherches réalisées qui répondent à des besoins réels des populations, peu de
mesures sont prises pour mettre en œuvre les évidences et les expériences connues
au bénéfice des populations à cause des contraintes liées aux prix des nouveaux

13
produits sanitaires, aux accords internationaux et aux droits de propriété
intellectuelle entre autres.
La mise en place de la stratégie EVIPNet-Burkina fait partie des efforts développés
par le Burkina Faso pour corriger ces insuffisances.

IV. STRATEGIES DU PLAN D’ACTION 2010-2013.

IV.1- Vision du plan

Le plan d’action de EVIPNet vise à promouvoir une large diffusion et une utilisation
systématique des résultats de recherche pertinents dans les prises de décisions en
matière de santé, la formulation des politiques, programmes et projets de santé.

IV.2- BUT ET OBJECTIFS DU PLAN

IV.2.1- BUT
Promouvoir l’utilisation des résultats de recherche dans la prise de décision, ou la
formulation des politiques, programmes et projets de santé.

IV.2.2- OBJECTIFS

1- Mettre en place des mécanismes nécessaires à une meilleure utilisation des


évidences pour la prise de décision en santé
2- Rendre immédiatement accessible les résultats de recherche pour la prise de
décision, la formulation des politiques et l’élaboration des projets et programmes en
matière de santé
3- Renforcer les capacités des différents acteurs pour une meilleure l’utilisation des
résultats de recherche pour la prise de décision.

14
IV.3- STRATEGIES ET ACTIVITES

Tableau n°1 : Identification des stratégies et des activités par objectifs


spécifiques
OBJECTIFS STRATEGIES ACTIVITES
SPECIFIQUES
-Mettre en place des - Réalisation des - Réaliser une étude sur les
mécanismes nécessaires à études sur causes de la faible utilisation
une culture de prise de l’utilisation des des résultats de recherche.
décisions basées sur les résultats de
évidences recherche pour la
prise de décision.
- Développement des - Faire une revue des outils déjà
outils pour une existants en matière
meilleure utilisation d’utilisation des résultats de
des résultats de la recherche pour analyser leur
recherche. pertinence, leurs forces, leurs
faiblesses et les adapter à
- Mise en place et notre contexte.
renforcement des
cadres de - Mettre en place/renforcer des
concertation entre cadres de concertation entre
les décideurs, les les décideurs, les chercheurs
chercheurs et la et la société civile.
société civile.
- Rendre immédiatement - Mise en place d’un - Analyser le mécanisme de
accessible les résultats de mécanisme de suivi suivi existant.
recherche pour la prise de des résultats de - Mettre en place un mécanisme
décision en matière de recherche, de suivi opérationnel.
santé et la formulation des
politiques et l’élaboration - Diffusion et de - Renforcer les cadres de
des projets et programmes. dissémination les diffusion existants.
résultats de - Susciter l’utilisation de ces
recherche. cadres de diffusion.

- Simplification des - Exploiter les résultats de


résultats de recherche pertinents pour
recherche élaborer des Policy Brief et
organiser forums délibératifs,
- Organiser des forums
délibératifs
- Faire un plaidoyer pour
l’utilisation des résultats de
recherche

15
- Renforcer les capacités - Formation des - Former les différents acteurs.
des différents acteurs différents acteurs
pour une meilleure (décideurs,
l’utilisation des résultats journalistes) pour
de recherche pour la prise l’utilisation des
de décision résultats de
recherche.
- Voyages d’études, - Effectuer des voyages d’études.

- Equipements du - Equiper le secrétariat du comité


secrétariat du comité de pilotage.
de pilotage.
- Réaliser des études sur - Réalisation des - Etude de base sur l’état de
l’utilisation des résultats recherches sur l’utilisation de des résultats de
de recherche l’utilisation des recherche,
résultats de - Etude d’évaluation de l’impact
recherche de l’utilisation des résultats de
recherche.
- Inventorier des recherches
pour la santé réalisées sur le
Burkina Faso (Actualiser
REDO).
- Analyser la base de données
REDO

- Suivre et évaluer le plan - Suivi et évaluation du - Etude d’évaluation des effets


d’action EVIPNet Burkina plan d’action EVIPNet de la mise en œuvre du plan
2010-2013. d’action EVIPNet 2010-2013

- Organisation de la - Organiser un atelier de


validation des rapports validation du rapport à mi-
d’évaluation. parcours.
- Coordination des -- Suivre
Organiser
la miseunen
atelier
œuvre des
activités du plan activités du plan
d’action EVIPNet - Gérer la mise en œuvre du plan

16
VI. SUIVI ET EVALUATION DU PLAN D’ACTION 2010-2013
La coordination du projet sera assurée par l’équipe d’EVIPNet-Burkina qui en est le
promoteur. A cet effet, le responsable de l’équipe exercera le rôle de coordonnateur
projet. En tant que coordonnateur, il est le responsable du projet qu’il coordonne et
supervise les activités. Il de ce faite le répondant auprès du ministère de la santé,
des partenaires techniques financiers et les responsables des réseaux EVIPNet
Africa, Asie et Europe et d’autres bailleurs de fonds.
- Il est assisté dans ces taches par un secrétariat exécutif permanent chargé du
suivi de la mise en œuvre des activités du plan d’action. Les fonds du projet seront
logés à la DEP du ministère de la santé suivant une ligne budgétaire spécifique avec
des possibilités de décaissement sans grande contraintes administratives. Les
sorties de fonds s’effectueront selon les procédures de décaissement de la DEP du
ministère de la santé. Le suivi des activités du plan d’action sur le terrain sera
conjointement effectué par l’équipe de pilotage d’EVIPNet-Burkina, le ministère de la
santé et les bailleurs de fonds suivant un protocole de collaboration
consensuellement élaboré. Il se fera à travers des réunions périodiques du comité
restreint et du comité élargi, des rencontres trimestrielles et annuelles de suivi et de
réprogrammation/réajustement des activités.
Les activités de suivi évaluation du plan d’action 2010-2013 seront soutenues par
des supports élaborés à divers niveau.
Les indicateurs suivants serviront à mesurer le degré de mise en œuvre du plan :
- Taux de réalisation des activités programmées;
- Taux de réalisation des activités programmées avec financement sûr ;
- Taux de mobilisation des membres du réseau ;
- Taux d’absorption des fonds alloués ;
- Pourcentage de réalisation des réunions et ateliers institutionnalisés par le réseau
EVIPNet-Burkina
- Pourcentage de rencontres de programmations organisées
- Taux de promptitudes dans la rédaction et la transmission des rapports
trimestriels, des rapports d’exécution à mi-parcours du plan et final.

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