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PSI - Bénin Ipas - Bénin

REPUBLIQUE DU BENIN

MINISTERE DE LA SANTE

DIRECTION DE LA SANTE DE LA MERE ET DE L’ENFANT

AVORTEMENT MEDICALISE
AU BENIN :
Guide et Standards

Cotonou, Mai 2018


REMERCIEMENTS
Nous remercions très chaleureusement pour les diverses contributions à la
rédaction et à l’actualisation de ce « guide et standards sur l’avortement
médicalisé au Bénin », tous ceux qui, de près ou de loin ont contribué à sa
réalisation et principalement :
Pour la rédaction :
- Mme de Souza Yayi Chantal, 1ère Dame ;
- Pr Takpara Issifou, Ministre de la Santé ;
- Dr Darate René, Directeur de la Santé de la Mère et de l’Enfant au
Ministère de la Santé et ses collaborateurs ;
- Dr Quenum Alban, ancien Directeur de la Santé Familiale ;
- Toutes les Organisations de Femmes, les ONG, luttant pour les
mêmes causes ;
- Les Média ;
- L’ABPF-Bénin ;
- Ipas-Africa Alliance ;
- Ipas-Bénin :
▪ Pr Ag de Souza José ;
▪ Pr Ag Adisso Sosthène ;
▪ Dr Kitihoun Serge ;
▪ Mme Montéiro O. Laurence ;
- Dr Koudogbo Dominique : Consultant.

i
Pour l’actualisation :
- Dr ZANNOU Robert, Directeur de la Santé de la Mère et de
l’Enfant ;

- Pr ADISSO Sosthène, Gynécologue Obstétricien : Personne


ressource ;

- Pr TSHABU AGUEMON Christiane, Gynécologue Obstétricien au


CNHU-HKM ;

- Pr OGOUDJOBI O. Mathieu, Gynécologue Obstétricien au CHUD


Ouémé/Plateau ;

- Pr HOUNKPATIN Benjamin, Gynécologue Obstétricien au CHU-


MEL ;

- Dr DETOGNON Cohovi, Gynécologue Obstétricien au CHUD


Ouémé/Plateau ;

- Dr KOTCHOFA Aubin, Gynécologue Obstétricien, Directeur de


l’HZ Dassa-Glazoué ;

- Dr ABOUBAKAR Moufalilou, Gynécologue Obstétricien au CHU-


MEL ;

- Dr ADJAHOUTO Iguémal, Gynécologue Obstétricien à l’HZ


Abomey-Calavi-SÔ-AVa ;

- Dr TOSSOU BOCO Thierry, Chef Service de la Santé de la


Maternelle et Infantile au Ministère de la Santé ;

- Dr AHOKPOSSI Mabou : Médecin Appui à la Direction de la


Santé de la Mère et de l’Enfant ;

- Dr SONON Felix, Chef Service de la Nutrition au Ministère de la


Santé ;

- Mr WAKPO Bienvenu, Coordonnateur Marketing-Communication


au PSI-Bénin ;

- Mme BANGBOLA Karamatou, Sage-femme à la DSME ;

- Mme NONONHOU B. Annick, Sage-femme au CHU-MEL ;

ii
- Mme GOMEZ GBANGBADE Olga, Chef Division Santé
Maternelle et Infantile à la DDS Ouémé ;

- Mr HOUNKPATIN Hospice, Chargé du Suivi-Evaluation à la


DSME.

iii
LISTE DES ABREVIATIONS
ABPF : Association Béninoise pour la Promotion de la famille
AINS : Anti-inflammatoire Non Stéroïdien
AMS : Assemblée des Ministres de la Santé
CADHP : Commission Africaine de Droits de l'Homme et des Peuples
CNIFD : Commission Nationale d'Intégration de la Femme au
Développement
D et E : Dilatation et Evacuation
DCF : Direction de la Condition Féminine
DPP : Direction de la Programmation et de la Prospective
DSME : Direction de la santé de la mère et de l'enfant
EDSB-I et III : Enquête Démographique et de Santé Bénin 2001 et 2006
IEC : Information Education Communication
IST : Infections Sexuellement Transmissibles
MGF : Mutilations Génitales Féminines
MICS : Multiple Indicator Cluster Survey
MMR : Maternité à Moindre Risque
MS : Ministère de la Santé
ODD : Objectifs de Développement Durable
OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONU : Organisation des Nations Unies
OOAS : Organisation Ouest Africaine de la Santé
OUA : Organisation de l'Unité Africaine
PNSR : Programme National de Santé et la Reproduction
PSI : Population Services International
SA : Semaine d'Aménorrhée
SAA : Soins Après Avortement
SDSR : Services de Santé en matière de Sexualité et de Reproduction
SNIGS : Système National d'Information et de Gestion Sanitaire
SONU : Soins Obstétricaux et Néonatals d'Urgence
SR : Santé de la Reproduction
SSP : Soins de Santé Primaires
UA : Union Africaine
VIH/SIDA : Virus de l'Immunodéficience Humaine / Syndrome
d'Immunodéficience Acquis

iv
PREFACE
Le ratio de mortalité maternelle élevé constitue un défi à relever par les pays en
développement.
Selon les données de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 2016, 830
femmes environ meurent chaque jour de causes évitables liées à la grossesse et à
l’accouchement et 99% de tous les décès maternels surviennent dans des pays en
développement.
Au Bénin, le ratio de mortalité maternelle demeure élevé avec 347 décès pour 100 000
naissances vivantes (MICS, 2014).
La réduction des décès maternels dépend de l'amélioration de l'ensemble du système
de santé et de la législation en vigueur dans chaque pays. Ce sont les structures et le
comportement des acteurs qui doivent changer. Conditions essentielles à l'implantation
de toute stratégie de réduction de la mortalité maternelle.
Entre 2016 et 2030, dans le cadre des Objectifs de Développement Durable (ODD),
l’objectif est de faire passer le ratio mondial de mortalité maternelle au-dessous de 70
pour 100 000 naissances vivantes.
Ceci nécessite la conjugaison des efforts internes et externes des acteurs du système de
santé à travers leur participation accrue et permanente dans l'amélioration de la santé
des populations.
Le Bénin a adopté la loi N0 2003-04 du 3 mars 2003 relative à la santé sexuelle et à la
reproduction et qui, du coup, abroge celle du 31 juillet 1920.
Malgré l'adoption de cette loi, les actions concrètes tardent à venir afin de soulager les
peines des femmes.
Les avortements à risques demeurent toujours un problème de santé publique et
représentent jusqu'à 15% des décès maternels (données hospitalières).
Dans la perspective de l’atteinte des ODD, le Ministère en charge de la Santé au Bénin
se doit de prendre des actes concrets en matière d’avortement médicalisé. C'est la
raison pour laquelle, l'utilisation du Guide et Standards pour un Avortement
Médicalisé au Bénin, en conformité avec les exigences légales et règlementaires et les
recommandations en vigueur, demeure une nécessité à satisfaire dans cet arsenal de
lutte contre la mortalité maternelle.
J'invite les prestataires dûment formés pour ces services dans nos formations
sanitaires, à utiliser judicieusement cet outil pratique.

Dr Alassane SEÏDOU
Ministre de la Santé

v
SOMMAIRE
INTRODUCTION .............................................................................................. 1

I. Généralités .................................................................................................... 2

1.1. Définition de l’avortement ....................................................................... 2

1.2. Intérêts du guide et standards ................................................................... 2

II. Considérations générales : état de la situation .......................................... 3

2.1. Données démographiques au Bénin ......................................................... 3

2.2. Santé et droits sexuels et reproductifs des femmes .................................. 3

2.3. Problématique de l’avortement à risque ................................................... 4

2.4. Accès aux services d’avortement ............................................................. 4

2.5. Stratégies du Ministère de la Santé pour la santé reproductive des


femmes............................................................................................................... 5

III. Cadre légal et politique sur l’avortement................................................... 7

3.1. Instruments régionaux et internationaux .................................................. 7

3.2. Instruments nationaux ............................................................................ 10

IV. Prise en charge de l’avortement médicalisé ............................................. 17

4.1. Accueil-organisation .............................................................................. 17

4.2. Consultation pré-avortement .................................................................. 17

4.3. Structures de prise en charge de l’avortement médicalisé ..................... 19

V. Instruments, médicaments et installations nécessaires à l’avortement . 20

VI. Avortement médicalisé ............................................................................... 21

6.1. Jusqu’à 10 SA ........................................................................................ 21

6.2. De 10 SA à 12 SA ................................................................................. 21

6.3. Au delà de 12 SA ................................................................................... 22

6.4. Avortement chirurgical (AMIU) ............................................................ 22

vi
6.5. Prise en charge de la douleur ................................................................. 23

6.6. Prévention des principales complications de l’avortement ................... 23

6.7. Incompatibilité Rhésus ........................................................................... 25

6.8. Suites immédiates de l’avortement ........................................................ 25

VII. .... Types de services pouvant être établis à chaque niveau de système de
santé ................................................................................................................... 27

7.1. Au niveau communautaire ..................................................................... 27

7.2. Au niveau des centres de santé publics et privés agréés ........................ 27

7.3. Au niveau des hôpitaux de zone et structures sanitaires privées agréées


disposant d’un bloc opératoire......................................................................... 28

7.4. Au niveau de l’hôpital départemental .................................................... 28

VIII. Suivi-Evaluation ...................................................................................... 29

8.1. Eléments essentiels à documenter .......................................................... 29

8.2. Indicateurs .............................................................................................. 29

IX. Perspectives ................................................................................................. 31

CONCLUSION ................................................................................................. 32

ANNEXES ........................................................................................................... a

vii
INTRODUCTION
Le faible taux de prévalence d'utilisation des méthodes contraceptives modernes
au Bénin, a pour conséquence, la survenue des grossesses non désirées qui
débouchent sur les avortements pratiqués dans de mauvaises conditions et dans
la clandestinité.
Conformément à la loi N 0 2003-04 du 03 Mars 2003, relative à la santé sexuelle
et à la reproduction, l'Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) n'est autorisée
en République du Bénin que dans les cas suivants :
- lorsque la poursuite de la grossesse met en danger la vie et la santé de la
femme enceinte ;
- à la demande de la femme, lorsque la grossesse est la conséquence d'un
Viol ou d'une relation incestueuse ;
- lorsque l'enfant à naître est atteint d'une affection d'une particulière gravité
au moment du diagnostic.
Pour éviter les grossesses non désirées et pour l'espacement des naissances, les
services de planification familiale répondent aux préoccupations des personnes
qui leur font recours grâce aux diverses méthodes contraceptives aussi bien
masculines que féminines. Ces services sont dispensés dans les centres publics
de santé et certains centres privés, au niveau central, intermédiaire et
périphérique de même que par l'ABPF avec le soutien technique de Ipas-Bénin.
Les adolescentes, les femmes en âge de procréer de toutes conditions peuvent
accéder volontairement à ces centres pour leur santé sexuelle et reproductive.
D'où ce guide et standards qui sera un relent de méthodes scientifiques sûres et
pratiques d'informations et de sensibilisation en vue d'une vie familiale décente
pour atteindre les Objectifs du Développement Durable (ODD).

1
I. Généralités
1.1. Définition de l’avortement
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’avortement est l’expulsion
du produit de conception (œuf) avant 22 SA.
Au Bénin, la définition retenue est l'expulsion de l'œuf avant la 28ème SA, soit
six mois.
On distingue :
• L'avortement spontané qui survient de lui-même ;
• L'avortement provoqué qui est induit par une personne ;
- Lorsque l'avortement provoqué est fait dans les conditions appropriées par
un personnel de santé qualifié, on parle d’avortement médicalisé ;
- Lorsqu'il est fait par un personnel non qualifié et/ou dans des conditions
non appropriées, il s'agit d'un avortement à risque ou clandestin. Ce sont
ces avortements qui provoquent le plus souvent des décès maternels.
Dans les avortements médicalisés on distingue :
- Les avortements médicamenteux (utilisation de Misoprostol ou autre
médicament)
- Les avortements chirurgicaux (AMIU +/- Curetage).
Dans ce document nous parlerons des avortements médicamenteux et de I'AMIU

1.2. Intérêts du guide et standards


L'avortement médicalisé ne peut être réalisé que par un professionnel qualifié et
compétent (médecins, sages-femmes, infirmiers ou infirmières de maternité) et
dans un milieu adapté.
De nos jours, on assiste hélas, à des avortements clandestins à risque pratiqués
dans de mauvaises conditions et qui compromettent dangereusement la vie de la
femme.
Pour marquer notre volonté à favoriser des pratiques basées sur des preuves, la
Direction de la Santé de la Mère et de l'enfant du Ministère de la Santé avec
l'appui des partenaires techniques et financiers, met ce guide et standards à la
disposition des professionnels de la santé (médecins, sages-femmes, infirmiers

2
ou infirmières de maternité) afin de protéger la santé des femmes pour un
développement harmonieux aussi bien féminin que familial.

II. Considérations générales : état de la situation


2.1. Données démographiques au Bénin
- Population : 10 008 749 habitants (RGPH4, 2013)
- Taux d’accroissement intercensitaire de la population : 3,5%
- Taux Global de Fécondité Générale (TGFG) : 152,7 pour 1000 femmes
(MICS 2014)
- Indice Synthétique de Fécondité exprimé pour une femme 5,7% (MICS
2014) :
- Taux de mortalité maternelle : 347 pour 100.000 naissances vivantes
(MICS 2014)
- Prévalence d’utilisation de toutes méthodes contraceptives confondues :
17,9% dont 12,5% pour les méthodes modernes de contraception (MICS
2014)

2.2. Santé et droits sexuels et reproductifs des femmes


Les jeunes filles n’ont pas une grande connaissance de leur sexualité et de leur
fécondité. Souvent, on assiste à de multiples cas d’abandon scolaire pour cause
de grossesse en pleine année scolaire ou académique. La maternité précoce est
un véritable mal qui risque de porter de graves préjudices à des centaines de
milliers de jeunes filles qui ont encore la volonté de terminer leurs études.
Selon l'enquête démographique et de santé, la fécondité débute précocement
puisque, dès l'âge de 15-19 ans le taux de fécondité est de 112 pour 1000 en
2006 contre 109 pour 1000 en 2001 chez les adolescentes. Plus de 15% ont déjà
eu au moins un enfant et environ 6% sont enceintes de leur premier enfant. On
note par ailleurs toujours selon le rapport EDS-B 2006, une augmentation de la
fécondité des femmes par rapport à 1996 et 2001 où, le taux de fécondité entre
25-29 ans est de 278 pour 1000. De plus, un peu moins du tiers des adolescentes
de 19 ans soit 32% étaient enceintes d'un premier enfant lors de l'enquête. Les
résultats de cette enquête sont pratiquement stables depuis 2001.
Au Bénin, les adolescents et jeunes sont souvent confrontés à la pauvreté avec
des difficultés de survie. Dans ce contexte, naissent des troubles multiples tels

3
que la précocité et l’abus des rapports sexuels non protégés qui aboutissent
souvent à des grossesses non désirées. En effet, la non maîtrise de la sexualité, la
faible prévalence contraceptive et l’entrée précoce des jeunes dans la vie
procréative perturbent considérablement leur parcours scolaire, d’où le recours
aux avortements provoqués clandestins souvent réalisés dans de mauvaises
conditions de sécurité avec toutes les conséquences qui en découlent. Aussi, les
grossesses et accouchements précoces augmentent le risque de décès chez les
adolescentes.

2.3. Problématique de l’avortement à risque


Le Bénin a adopté en 2003 la loi relative à la Santé Sexuelle et à la
Reproduction. Malheureusement cette initiative bienveillante n’est pas traduite
par des services sûrs à l’intention des femmes et les avortements à risque
continuent de faire des ravages dans la vie des femmes et représentent jusqu’à
15% des décès maternels.
Une fécondité non maitrisée en raison du faible taux d’accès à la planification
familiale, la nécessité de poursuivre les études, la pauvreté, l’inconséquence du
mari, le refus de la grossesse, sont quelques-uns des facteurs qui pourraient
expliquer l’interruption volontaire de grossesse, bien que cela soit encadré par
une législation. Et c’est encore la femme qui paie le prix des avortements qui, à
défaut d’être à la base des décès, sont aussi responsables de séquelles physiques
et/ou psychologiques avec leurs conséquences.
Dans presque tous les cas, ces décès et ces invalidités auraient pu être évités si
ces avortements provoqués avaient été pratiqués dans un cadre légal et dans de
bonnes conditions de sécurité, ou si leurs complications avaient été correctement
prises en charge, et en amont, si les patientes avaient eu accès à une éducation à
la sexualité et à des services de planification familiale.

2.4. Accès aux services d’avortement


Le tableau ci-dessous montre le nombre d’avortements ou fosses couches
enregistrés dans les formations sanitaires par département entre 2012 et 2016.
Sur les cinq années, on note en moyenne annuelle de 10.778 avortements ou
fosses couches dans l’ensemble des formations sanitaires.

Tableau : Nombre d’avortements ou fosses couches enregistrés dans les


formations sanitaires par département de 2012 à 2016

Départements 2012 2013 2014 2015 2016


Alibori 670 886 664 732 764

4
Départements 2012 2013 2014 2015 2016
Atacora 925 830 1106 1184 935
Atlantique 992 1030 1261 1599 1906
Borgou 2054 1777 1721 1764 1921
Collines 468 526 416 451 648
Couffo 606 566 476 540 549
Donga 509 653 468 632 562
Littoral 1855 1886 1746 1577 1456
Mono 794 763 520 549 691
Ouémé 860 865 663 887 983
Plateau 342 417 241 231 318
Zou 899 633 531 703 690
Total 10974 10832 9813 10849 11423
Source : Annuaires des statistiques sanitaires du MS de 2012 à 2016

2.5. Stratégies du Ministère de la Santé pour la santé reproductive


des femmes
Au Bénin, le Gouvernement dispose d'une Politique en Santé familiale assortie
d'un Programme National de Santé de la Reproduction (PNSR). Le volet santé
de la femme comprend :
- La prise en charge gynécologique (il s'agit de la prise en charge des
troubles fonctionnels, des troubles de la sexualité, de l'infertilité, des
cancers génitaux et mammaires),
- La Maternité à Moindre risque (MMR) qui comprend la surveillance des
grossesses, la surveillance du travail d'accouchement, les soins
obstétricaux d'urgence, (la surveillance du post-partum et du post-natal et
la prévention de la prise en charge des complications du post-partum et du
post-natal et la prévention de la prise en charge des complications du post-
abortum.
Dans le domaine de la santé de la femme, les axes stratégiques prioritaires de
PNSR sont :
- La Maternité à Moindre Risque (MMR) avec la généralisation des Soins
Obstétricaux Néonatals et d'Urgence (SONU) ;
- Les Soins Après Avortements (SAA) ;
- La lutte contre les mutilations génitales féminines et les IST/VIH/SIDA.

5
Ces différentes stratégies sont mises en œuvre pour contribuer à la réduction de
la mortalité maternelle.
Pour opérationnaliser ces stratégies, le Bénin a procédé à :
• L’élaboration de différents documents servant de cadre de référence pour
la mise en œuvre des politiques, des programmes, de normes, protocoles
et standards des services en santé de la reproduction ;
• L’amélioration et l’extension de la couverture en infrastructures sanitaires
pour une meilleure accessibilité des services de santé de la reproduction
aux adolescentes et jeunes et aux femmes ;
• L’amélioration de la qualité des services à travers le renforcement du
plateau technique :
- Le renforcement de l’effectif du personnel qualifié
- Le renforcement des compétences des prestataires par des
formations/mises à niveau dans divers domaines de la santé de la
reproduction, en soins obstétricaux et néonatals d’urgence, en
Surveillance des Décès Maternels Néonatals et Riposte (SDMR), en
assurance de qualité et en législation hospitalière.
- L’équipement des formations sanitaires.
• Le plaidoyer pour l’implication des autorités politico administratives, des
parlementaires, des leaders et des communautés à la résolution des
problèmes de santé de la mère et de l’enfant.

Plusieurs projets sont en exécution dans l’intérêt des femmes.


De nombreuses ONG participent également à la réduction de la mortalité
maternelle.

6
III. Cadre légal et politique sur l’avortement
3.1. Instruments régionaux et internationaux
3.1.1. Politiques et réponses générales face à la question
d’avortement
L'AMS (Assemblée des Ministres de Santé) de l'Organisation Ouest-Africaine
de la Santé (OOAS), sensibilisée à ces questions en 2002 a instruit l'OOAS
d'élaborer une stratégie pour la réduction de la mortalité maternelle dans la sous-
région. Le document qui en est issu a été approuvé par l'AMS en 2004. Parmi les
recommandations contenues dans ce document figure un appel aux pays
membres à entreprendre entre autres, les actions suivantes :
- Améliorer l'adoption de la contraception et de la planification familiale ;
- Revoir les lois et coutumes ayant un impact négatif sur la santé
reproductive des femmes ;
- Mettre en œuvre des services sûrs en matière d'avortement dans les limites
fixées par les lois nationales et améliorer les services de soins après
avortement (SAA).
En reconnaissance de ces mêmes questions, les chefs d'Etats de l'Union
Africaine (UA) ont pris des engagements forts en faveur de l'amélioration de la
santé et des droits des femmes, comme le montre le protocole de la Charte
Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples portant sur les droits des
femmes. Les préoccupations liées à la forte mortalité maternelle dans les pays de
la région constituaient la priorité de l'inclusion de tout un chapitre traitant des
questions de la santé reproductive des femmes. Le chapitre 14 en appelle
spécifiquement à une revue des lois sur l'avortement comme moyen de réduire
les taux extrêmement élevés de décès, de handicaps maternels dus à cette cause.
Depuis septembre 2006, les ministres de la santé de l'UA, lors d'une réunion
extraordinaire tenue à Maputo, ont adopté un plan d'action continental pour
l'opérationnalisation du cadre politique continental pour la santé et les droits
sexuels et reproductifs, pour 2007-2010. Ce document fut adopté par les chefs
d'Etats à Addis Abeba, et intégré dans la stratégie continentale à Johannesburg
en avril 2007. Manifestement, il existe une véritable préoccupation, à propos des
décès et des handicaps insensés, provoqués par les avortements à risque dans
notre région ainsi qu'un engagement aux plus hauts niveaux politiques
pour faire face à la question. Malheureusement, au niveau des pays, il ne s'est
pas passé grandes choses.

7
3.1.2. Statut juridique de conformité aux instruments régionaux et
Internationaux
Dans sa détermination à garantir les droits de l’homme, le Bénin a ratifié
plusieurs instruments internationaux et régionaux dont notamment :
• Le Pacte International relatif aux Droits Economiques, Sociaux et Culturels
adopté le 16 décembre 1966 et ratifié par le Bénin le 12 mars 1992 ;
• Le Pacte International relatif aux Droits civils et Politiques adopté par
l’Organisation de l’Unité Africaine le 16 décembre 1966 et ratifié par le
Bénin le 12 mars 1992 ;
• La Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples adopté par
l’Organisation de l’Unité Africaine le 18 juin 1981 et ratifiée au Bénin le 20
janvier 1986 ;
• La Convention relative aux droits de l’Enfant adoptée le 20 novembre 1986
et ratifiée par le Bénin le 03 aout 1990 ;
• La Charte Africaine des Droits et du Bien-être de l’Enfant adoptée en 1990 et
ratifiée par le Bénin en mai 1992 ;
• La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à
l’égard des femmes adoptée le 18 décembre 1979 et ratifiée le 12 mars 1992
par le Bénin ;
• La Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels
inhumains ou dégradants, adoptée le 10 décembre 1984 ratifiée le 12 mars
1992 par le Bénin ;
• Le Protocole à la Charte de Droits de l’Homme et des Peuples relatif aux
Droits des femmes (Protocole de Maputo) adopté en Juillet 2003 et ratifié par
le Bénin en Juin 2007;
• La Convention sur le Consentement du mariage, l’âge minimum au mariage
et l’enregistrement du mariage ;
• Les Objectifs du millénaire pour le Développement (OMD) qui découlent de
la déclaration du millénaire adoptée par l’Assemblée générale des Nation

8
Unies en 2000, ainsi que la déclaration politique du suivi adoptée en 2005
constituent un cadre international visant au développement durable et à la
réduction de la pauvreté qui exige en son Article 5, l’amélioration de la santé
maternelle :
- Réduire de trois quarts, entre 1990 et 2015, le taux de mortalité
maternelle
- Accès universel à la reproduction pour 2015 :
C’est le Plan d’Action de Maputo pour la mise en œuvre du Cadre d’Orientation
Continentale pour la promotion des droits et de la santé en matière de sexualité
et de reproduction en Afrique 2007-2010, adopté en Session Spéciale de la
Conférence des Ministres de la Santé de l’Union Africaine au Mozambique en
Septembre 2006 ; ce plan vise à amener le continent vers l’objectif de l’accès
universel aux services intégrés de santé en matière de sexualité et de
reproduction en Afrique d’ici à 2015. Il s’agit d’un plan à court terme pour la
période allant jusqu’à 2010 basé sur neuf (9) domaines d’activités à savoir :
L’intégration des services de santé en matière de sexualité et de reproduction
(SDSR) :
- dans les soins de santé primaires (SSP),
- la réorientation de la planification familiale,
- les services en faveur des jeunes,
- l’avortement dans des mauvaises conditions d’hygiène,
- l’accouchement sans risque,
- la mobilisation des ressources,
- la sécurité des produits de santé,
- le suivi et l’évaluation.
• L’objectif 3 des Objectifs pour le Développement Durable (ODD) qui, à
l’horizon 2030, est de permettre à tous de vivre en bonne santé et
promouvoir le bien-être de tous à tout âge.

9
Tout ce contexte est favorable pour éviter les grossesses non désirées par une
bonne contraception, gage d’une meilleure planification familiale. Dans le cas
échéant, pratiquer un avortement sans risque éviterait un décès maternel.

3.2. Instruments nationaux


3.2.1. Cadre légal et politique
La Constitution du Bénin affirme la primauté des traités ou accords
internationaux régulièrement ratifiés par le Bénin sur les lois nationales. Cette
primauté s’applique tant à l’égard des lois antérieures que par rapport aux lois
postérieures à leur ratification. C’est cette Constitution du 11 décembre 1990 qui
offre un cadre de référence pour la protection de la femme contre toutes les
formes de discrimination.
La constitution a en effet, à travers les règles qui y sont édictées, apporté des
changements positifs dans le sens du renforcement des droits et libertés des
citoyennes et citoyens béninois.
Le Bénin a intégré dans sa constitution (Article7) les droits et devoirs garantis
par la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) adoptés
le 18 juin 1981 par l’OUA et ratifiés par le Bénin le 20 janvier 1986.
Aussi, faisant référence aux droits de l’Homme de 1948, le peuple béninois a-t-il
réaffirmé dans la constitution, son attachement à tous les instruments
internationaux qui ont valeur supérieure à la loi interne.
Le Bénin a intégré dans sa constitution les droits et devoirs garantis par la charte
africaine des droits de l’Homme et des peuples. La protection de la femme
contre toute forme d’inégalité est prévue dans certaines dispositions.
Conformément à l’article 26 de ladite constitution : « l'Etat assure à tous l'égalité
devant la loi sans distinction d'origine, de race, de sexe, de religion, d'opinion
politique ou de position sociale. L'homme et la femme sont égaux en droit.
L'Etat protège la famille et particulièrement la mère et l'enfant. Il veille sur les
handicapés et les personnes âgées ».

10
L’article 98 inscrit, comme étant du domaine de la loi, les questions relatives à
la nationalité, à l’état et à la capacité des personnes, aux successions, aux
régimes matrimoniaux et les procédures selon lesquelles les coutumes peuvent
être constatées et mises en harmonie avec la législation interne.
En stipulant en outre, en son Article 8 que la personne humaine est sacrée et
inviolable, la constitution réaffirme l’engagement de l’Etat à garantir à tout être
humain l’égal accès à l’éducation, à la santé, à la culture, l’information, à la
formation professionnelle et à l’emploi.
Elle inscrit en son Article 9, le droit de tout être humain au développement et au
plein épanouissement de sa personne dans toutes ses dimensions matérielle,
temporelle, intellectuelle et spirituelle.
Le droit à la vie, à la liberté, à la sécurité et à l’intégrité de la personne sont
garantis par l’Article 15.
Il faut ajouter à cet arsenal juridique, toutes les dispositions de la Charte
Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples qui fait partie intégrante de la
constitution et dont les Articles 2 et 18 traitent directement de la discrimination.
L’Article 2 garantit la jouissance par toute personne et quel que soit son sexe, de
tous les droits reconnus dans la Charte et l’article 18 en son alinéa 3 prévoit que
l’Etat a le devoir de «veiller à l’élimination de toute forme de discrimination
contre la femme et d’assurer la protection des droits de la femme et de l’enfant
tels que stipulés dans les déclarations internationales».
D’autres textes juridiques nationaux en faveur de la protection de la santé de la
mère et de l’enfant sont :
La loi N° 2011-26 du 09 janvier 2012 portant prévention et répression des
violences faites aux femmes en son article 17 : « l’Etat doit rendre effective la
jouissance aux femmes de leurs droits à l’intégrité physique et morale, à la
liberté, à la sûreté ainsi qu’à l’égalité et à la non-discrimination pour des raisons
de sexe ».

11
La loi N° 2015-08 portant code de l’enfant en République du Benin en son
article 20 : « le droit à la santé est un droit universel fondamental garanti à tout
enfant, en toute situation et en tout lieu, sans discrimination fondée sur l’âge, le
sexe, la fortune, la religion, l’appartenance à un groupe ethnique. Tous les
enfants sont égaux en droit et en dignité en matière de santé ».
Le cadre juridique de promotion de la femme s’est considérablement amélioré à
travers :
• L’adoption du code des personnes et de la famille en juillet 2002. La mise
en conformité de ce code avec la constitution par l’Assemblée Nationale
a été exigée et obtenue en juin 2004 à la suite du débat engagé par les
associations des femmes au sujet de certaines dispositions
discriminatoires qu’il contenait à l’égard de la femme.
• L’adoption de ce code marque un tournant décisif dans la promotion des
droits civils de la femme. Les avancées ont été notées dans le domaine du
mariage, du divorce, de la filiation et de la dévolution successorale.
• L’adoption de la loi N° 2003-03 du 03 mars 2003, relative à la répression
de la pratique des Mutilations Génitales Féminines (MGF) en République
du Benin.
• L’adoption de la loi N° 2005-31 du 05 avril 2006 portant prévention, prise
en charge et contrôle du VIH/SIDA en République du Bénin et
récemment ;
• L’adoption en 2006 de la loi portant répression du harcèlement sexuel et
protection des victimes.
C’est surtout après la conférence de Beijing en 1995, que des politiques
nationale et sectorielles ont été élaborées et mises en œuvre par le
gouvernement. L’assemblée nationale béninoise à délibéré et adopté une loi qui
a été promulguée par le Président de la République. Cette loi définit la santé et
les services de santé en matière de reproduction.

12
• L’adoption de la loi N° 2003-04 du 3 mars 2003 relative à la Santé
Sexuelle et à la Reproduction définit, énumère les principes et droits en la
matière et fixe les devoirs et les responsabilités de l’Etat, des collectivités
locales et autres personnes morales. Cette loi fixe également les
conditions dans lesquelles se réaliseront la contraception et l’interruption
volontaire de grossesse et les conditions de prise en charge des personnes
vivant avec les IST et le VIH/SIDA. Enfin, elle détermine les actes
attentatoires aux droits de la santé sexuelle et reproductive de la femme.
Selon cette loi N° 2003-04 du 3 mars 2003, l'interruption volontaire de
grossesse n'est autorisée que dans les cas suivants et sur prescription d'un
médecin :
- Lorsque la poursuite de la grossesse met en danger la vie et la santé de
la femme enceinte ;
- A la demande de la femme lorsque la grossesse est la conséquence
d'un viol ou d'une relation incestueuse ;
- Lorsque l'enfant à naître est atteint d'une affection d'une particulière
gravité au moment du diagnostic.
Dans cette loi et son article 1er, par santé en matière de reproduction on entend :
Le bien-être général, tant physique que mental et social de la personne humaine
pour tout ce qui concerne l'appareil génital, ses fonctions et son fonctionnement
et non pas seulement l'absence de maladies ou d'infirmités.

13
3.2.2. Compréhension juridique de l’avortement au Bénin
En premier lieu, les acteurs doivent être informés avec exactitude et comprendre
clairement ce que la loi permet en ce qui concerne l’Interruption Volontaire de
Grossesse (IVG). Ces acteurs sont :
- les professionnels de la Santé (sages-femmes, infirmières, gynécologues,
médecins agréés),
- les agents sociaux,
- les enseignants,
- les agents de justice (procureur de justice, avocat, policiers, gendarmes),
- et enfin le public.

En République du Bénin, la législation est très peu appliquée. On assiste à une


application bienveillante de la loi.

En effet, l’IVG est autorisée sur prescription médicale dans les conditions ci-
après :

- Lorsque la poursuite de la grossesse met en danger la vie et la santé de la


femme ;
- A la demande de la femme, lorsque la grossesse est la conséquence d’un viol
ou d’une relation incestueuse ;
- Lorsque l’enfant à naître est atteint d’une affection d’une particulière gravité
au moment du diagnostic.

L’avortement de l’enfant mineur est autorisé lorsque la grossesse constituerait


un handicap pour son développement. L’IVG dans ce cas est autorisée par
l’officier d’état-civil sur présentation d’un examen réalisé par le centre de santé
territorialement compétent.

Cependant, lorsqu’on prend lecture des condamnations prononcées en la matière


par les juridictions, force est de noter qu’en dépit des lourdes peines envisagées
par le législateurs à l’encontre des infracteurs, les magistrats se montrent très
cléments dans leur répression.

14
Une telle attitude face à l’IVG révèle plutôt la compréhension du Magistrat face
aux conséquences engendrées par l’avortement clandestin ou alors sa conviction
se forme autour de l’idée que la répression ne constitue aucunement sa solution.

Dès lors, les restrictions mises par le législateur à l’IVG devraient-elles


continuer de subsister ?

En effet, depuis le 25 janvier 2016, l’avortement est reconnu par les Nations
Unies comme un droit humain.

Car, en plus de porter atteinte au droit à la santé et à la vie des femmes en


limitant ou en annihilant leur droit à disposer de leurs corps, la plupart des pays
dans le monde et plus particulièrement le Bénin ont fait l’option de réprimer
pénalement l’avortement sur le fondement de lois restrictives, les femmes qui
ont recours à ces intervention ainsi que le personnel de santé qui les pratique. De
cet état de chose, des femmes et des médecins courent le risque d’être alors jetés
en prison.

Mais malheureusement, loin de faire l’abrogation de ses lois sur la répression de


l’avortement, la législation béninoise se révèle incohérente dans ses dispositions
y afférentes.

En effet, Il est disposé à l’article 3 de la loi N°2011-26 du 09 janvier 2012


portant prévention et répression des violences faites aux femmes, que le
consentement n’est pas valable chez les femmes mineures de moins de seize
(16) ans. Il s’en déduit que toutes les femmes enceintes et qui sont âgées de
moins de seize (16) ans devraient être toutes accessibles à l’IVG.

Or, Il ne doit en principe pas y avoir une quelconque condition.

La seule décision des parents de la femme mineure qui doit être associée à la
décision d’avortement devait pouvoir suffire pour que l’avortement soit réalisé
sur elle.

Par ailleurs, les articles 1 alinéa 2 et 3 de la loi N°2002-07 portant code des
personnes et de la famille, stipulent que le droit à la vie, à l’intégrité physique et
morale, est reconnu à l’enfant dès la conception sous réserve des cas exceptés

15
par la loi. Curieusement, le même texte présume que l’enfant est conçu pendant
la période qui s’étend du 300ème au 180ème jour inclusivement avant la date de
naissance.

Est-ce à dire qu’avant le 180ème jour, l’embryon n’a pas droit à la vie et devait
donc pouvoir être expulsé au gré de la personne qui le porte ?

Les insuffisances de ces textes de lois ajoutées aux restrictions qui sont portées
à l’IVG, ne permettent pas aux médecins exerçant en République du Bénin, de
pratiquer l’avortement en toute sérénité.

Au total, le cadre législatif béninois n’est pas réellement favorable à l’IVG.

16
IV. Prise en charge de l’avortement médicalisé
La prise en charge de l’interruption volontaire de grossesse dans le cadre
légal mentionné dans le volet introductif du présent travail et concernant les
catégories de femmes visées, doit se faire par les professionnels de la Santé
dûment formés, de la façon suivante :
4.1. Accueil-organisation
• L’accueil doit être convivial pour rassurer la cliente. Toute patiente
demandant un avortement doit obtenir un rendez-vous de consultation
dans les brefs délais (02 jours maximum). Plus l’avortement intervient
précocement et plus le risque de complications est faible. La précocité
de réalisation permet également un choix plus large de techniques
utilisables. L’accès à l’avortement doit donc être simple et rapide.
• La prise en charge des avortements doit être intégrée aux activités du
service. A cet effet, une ligne téléphonique est recommandée tant à la
consultation qu’à la réception en vue d’élargir l’accessibilité à ces
services.
• Un accueil et un secrétariat opérationnel doivent permettre d’apporter
les principales réponses aux demandes des femmes.
• Sauf cas exceptionnel, les avortements doivent être réalisés en
ambulatoire ou en hôpital de jour (séjour inférieur à 12 heures).
4.2. Consultation pré-avortement
4.2.1. Première consultation
La plupart des femmes commencent à soupçonner une grossesse
lorsqu’elles ont un retard des règles et l’inquiétude devient plus grande si la
grossesse est non désirée. Le premier contact avec le personnel de santé doit être
convivial.
Les différentes étapes de cette première consultation visent à préciser les
principales données suivantes :
• Informations claires et précises sur la procédure (méthode
médicamenteuse ou chirurgicale) et les choix offerts de recours à
l’anesthésie locale ou générale.
• Le temps de réflexion (le plus bref possible)
• Documents d’informations de la patiente.
• Documents d’indication de l’avortement
• Preuve diagnostique par une échographie.
• Preuve de consentement libre et éclairé.
• Avis médical de l’équipe technique.

17
• Documents juridiques en cas de viol ou d’inceste.
• Entretien d’information, de soutien et d’écoute confié à des
professionnels qualifiés afin d’identifier les difficultés psycho-sociales.
• Age de la grossesse précisé par l’interrogatoire, l’examen clinique,
recours à une échographie (au besoin).
• Dépistage des infections sexuellement transmissibles dont le
VIH/SIDA.
• IVA +IVL (Inspection Visuelle à l’Acide Acétique et Inspection
Visuelle au Lugol) pour dépister les lésions pré cancéreuses du col.
• Préciser si la patiente utilise une contraception et rechercher la cause de
l’échec sinon donner des conseils pour la contraception.
• Etablir une procédure d’urgence afin de raccourcir le délai de réflexion
si l’âge gestationnel est situé entre 12 et 14 SA.
• Demander un groupe sanguin Rhésus avec recherche d’agglutinines
irrégulières (test de Coombs).
• Autres examens après une éventuelle consultation pré-anesthésique.

4.2.2. Procédures d’avortement en fonction de l’âge gestationnel


Dans tous les cas où cela est possible, les femmes doivent pouvoir choisir
la technique médicamenteuse ou chirurgicale, ainsi que le mode d’anesthésie
locale ou générale. Cette dernière est recommandée le moins possible.
La technique chirurgicale repose sur la dilatation du col et l’évacuation du
contenu utérin par Aspiration Manuelle Intra Utérine (AMIU) dans des
conditions strictes d’asepsie. La dilatation du col peut être précédée d’une
préparation cervicale médicamenteuse.
La technique de préparation du col repose sur :
• Mifépristone 200 mg per os 36 à 48 heures avant l’aspiration (selon
la disponibilité dans le centre de santé)
• ou Misoprostol 400 µg par voie orale ou vaginale 3 à 4 heures avant
l’aspiration.
La préparation cervicale, quel que soit le produit utilisé ne nécessite pas
d’hospitalisation.
Cependant en post-opératoire et selon le centre de santé, toute patiente
ayant bénéficié d’une sédation intraveineuse, d’une anesthésie générale ou
médullaire doit séjourner en salle de surveillance post-interventionnelle.

18
4.3. Structures de prise en charge de l’avortement médicalisé
Les structures de prise en charge des avortements doivent être en nombre
suffisant dans chaque département et/ou dans les centres de référence afin de
permettre l’accueil correct et dans les délais de toutes les demandes. Ces
structures doivent fonctionner tous les jours sans interruption, pendant toute
l’année et s’organiser de façon à pouvoir prendre en compte les
recommandations médicales techniques, sociales et psychologiques exprimées
ci-dessous :
4.3.1. Jusqu’à 12 SA (84 jours)
Les structures d’avortement sont soit intégrées dans un établissement de
soins ayant un service de gynécologie-obstétrique, soit en convention avec un
établissement disposant d’un plateau technique permettant de prendre en charge
l’ensemble des complications de l’avortement. Le personnel doit être qualifié et
compétent : gynécologue-obstétricien, sage-femme, infirmière de maternité et
psychologue.
4.3.2. Au-delà de 12 SA (84 jours)
Les avortements doivent être pris en charge dans une structure disposant
d’un plateau technique chirurgical. Ces structures doivent être agréées et
connues de toutes les autres formations sanitaires.
Il serait souhaitable que chaque centre d’accueil des avortements dispose
au sein de l’établissement ou à proximité, d’au moins un échographe avec sonde
vaginale pour affiner le diagnostic.
L’activité d’avortement entre dans le cadre d’un projet de service auquel
adhèrent tous les membres du personnel qui participent à cette activité.

19
V. Instruments, médicaments et installations
nécessaires à l’avortement

Méthodes Instruments et Médicaments Installations nécessaires

Méthodes Instruments et fournitures - Endroit isolé pour le conseil


Médicamenteuses médicaux et gynécologiques de - Endroit isolé avec des
base (par exemple spéculum, chaises séparées des
serviettes hygiéniques, gants) femmes qui accouchent,
suivant le protocole utilisé : pour attendre l’expulsion
- Mifépristone + Misoprostol - Toilettes
- Analgésiques - Possibilité de pratiquer une
- Bol en verre pour l’inspection aspiration ou de transférer
des tissus. la patiente pour cela.
Aspiration - Instruments et fournitures - Instruments
médicaux et gynécologiques - Endroit isolé pour le conseil
de base (par exemple - lieu de soins propre et isolé
spéculum, pinces, porte –coton - Table d’examen avec
ou porte pansements, solutions support pour les jambes ou
antiseptique, gaze ou tampons, étriers
gants), - Lit
- misoprostol pour la dilatation - Tabouret pour l’opérateur
du col - Eau propre
- Aiguilles et anesthésique local - Eclairage puissant
ou bloc paracervical - Produits de
- Analgésiques (xylocaine) décontamination et de
- Antibiotiques nettoyage et de désinfection
- Aspirateur : pompe à vide très poussée des instruments
manuelle (IPAS) ou électrique - Eau de Javel
et tubulure - Récipients de récupération
- Canule : souple ou rigide, des déchets
courbée ou droite, de - Toilettes
différentes tailles (Ipas Plus)
- Ocytociques
- Contraception (au besoin)
Dilatation et Tous les éléments indiqués sur la Tous les éléments figurant
Evacuation liste pour aspiration plus : dans la liste réservée à
- Bougies et canules Pinces l’aspiration
spéciales (par exemple de
pinces à faux germes) pour
les avortements tardifs

20
VI. Avortement médicalisé
La première technique médicale qui est l’avortement médicamenteux,
repose sur l’anti progestérone Mifépristone et/ou les prostaglandines
Misoprostol. Ses indications (confer Annexe VII) sont :
6.1. Jusqu’à 10 SA
➢ Le protocole recommandé est le suivant selon le choix de la patiente et les
produits disponibles :
• J1 Mifépristone 200mg/per os
• J3 Misoprostol 800 µg par voie sublinguale, ou sous jugale (entre joue et
gencive)
• ou Misoprostol seul à raison de 800µg par voie sublinguale ou sous jugale
• et Antalgiques per os en même temps et systématiquement : AINS
(Ibuprofène), Paracétamol
Le saignement, témoin de l’effet du traitement médical survient quelques
heures ou quelques jours suivant la prise de Misoprostol. On prescrit après un
contraceptif oral selon le choix de la patiente. Cette prescription orale a lieu au
J3 et, si son choix est le DIU, il est inséré le jour du contrôle de la vacuité
utérine, c’est-à-dire au J15.
En cas de Misoprostol à domicile, les précautions suivantes doivent être
prises :
• Distance entre le domicile de la patiente et le centre hospitalier référent
doit être limitée (délai de transport de l’ordre de 01 heure).
• Informations utiles à donner à la patiente en cas d’hémorragie
(counseling approprié)
• Visite de contrôle à 15 jours après l’avortement avec au minimum
l’examen clinique et le recours facile à l’échographie pour vérifier la
vacuité utérine.
• Prescription d’antalgiques tels les AINS en l’absence de contre-
indication (cela dès la prise de Misoprostol)
• Par ailleurs, l’AMIU, selon le choix de la patiente, peut être aussi
pratiquée. Cela permet à la femme de ne pas revenir aux contrôles pour
l’avortement médicamenteux ou si elle est loin du centre hospitalier.

6.2. De 10 SA à 12 SA
Les deux techniques médicale et chirurgicale sont utilisables selon les
disponibilités et le choix de la patiente :

21
La technique médicamenteuse doit être réalisée en milieu hospitalier sans
hospitalisation et a pour protocole :
• J1 Mifépristone 200 mg per os
• J2-J3 Misoprostol 800 µg par voie sublinguale ou sous-jugale ou 800
µg par voie vaginale
.
Si l’avortement ne survient pas après 24 à 48 heures on répète le Misoprostol
seul à raison de 400 µg per os toutes les trois à quatre heures sans dépasser trois
doses. On attend le saignement encore quelques jours (J15). Au cas où le
saignement n’a pas lieu, on procède à la méthode chirurgicale (AMIU).

NB : Dans tous les cas de technique médicamenteuse, se référer aux


recommandations d’indications contenues dans l’annexe VII.

6.3. Au-delà de 12 SA
La méthode recommandée pour un avortement médicamenteux consiste à
donner 200 mg de mifepristone par voie orale suivie 24 à 48 heures plus tard par
des doses répétées de misoprostol.
Pour un âge gestationnel compris entre 12 et 24 semaines, la dose initiale de
misoprostol qui fait suite à la prise de mifepristone par voie orale peut être soit
de 800 μg par voie vaginale, soit de 400 μg par voie orale.
Les doses suivantes de misoprostol (jusqu’à 4 doses supplémentaires) devront
être de 400 μg, administrées toutes les 3 heures par voie vaginale ou sublinguale.

Lorsque l’âge gestationnel est supérieur à 24 semaines, il faut réduire la dose de


misoprostol en raison de la plus grande sensibilité de l’utérus aux
prostaglandines, mais faute d’études cliniques, on ne peut pas recommander de
doses précises.

6.4. Avortement chirurgical (AMIU)


• la technique chirurgicale (AMIU) ou l’évacuation utérine repose sur
l’aspiration à l’aide d’une canule. Cette technique requiert une
formation spécifique.
• Lorsque cela est nécessaire, on peut utiliser des pinces spécifiques
pour le retrait du produit de conception qui est accessible.
• une préparation cervicale médicamenteuse est recommandée, et selon
les produits disponibles dans le centre, elle repose sur :
• Mifépristone 200 mg per os 36 à 48 heures avant l’aspiration
• Et/ou Misoprostol 400 µg par voie orale 3 à 4 heures avant le geste.

22
• Puis le contenu utérin est aspiré sous anesthésie locale et en même
temps qu’un traitement antalgique et antibiotique est administré
systématiquement.
• L’aspiration proprement dite consiste à évacuer le contenu utérin au
moyen d’une canule en plastique (canules Ipas Plus) de divers calibres
(4 à 12 mm) et reliée à une pompe à vide.
• L’aspiration est dite manuelle quand elle se fait avec un aspirateur en
plastique de 60 ml (aussi appelé seringue) que l’on actionne à la main.
• La plupart de ces aspirateurs et canules sont réutilisables après
décontamination, nettoyage, désinfection de haut niveau ou
stérilisation (hexanios).
• L’avortement par aspiration prend entre 3 à 10 minutes suivant l’âge
de la grossesse et peut être pratiquée en ambulatoire.
• Par ailleurs, l’utilisation éventuelle de l’anesthésie locale au-delà de 12
SA, demande une très bonne maitrise de la technique d’injection à la
suite d’une formation spécifique.
6.5. Prise en charge de la douleur
Toutes les femmes se plaignent de douleurs lors d’un avortement et
l’intensité de cette douleur varie selon l’âge de la patiente, l’âge de la grossesse,
le degré de dilatation du col et l’anxiété de la patiente. Mais soulager la douleur
ne nécessite pas un gros investissement en médicaments, matériel ou formation.

Dans les douleurs modérées à sévères, pour plus des 50% des femmes
liées aux prostaglandines, on administre un AINS (Ibuprofène) ou du
Paracétamol qui diminue les scores de douleurs per et post opératoires.
Dans les tous les cas il faut :
. Avertir la patiente des douleurs qui peuvent survenir,
. Éviter les gestes brusques,
. Procéder à une anesthésie para cervicale,
. Rassurer la patiente.

6.6. Prévention des principales complications de l’avortement


Lorsque l’avortement est pratiqué par un personnel qualifié, les
complications sont rares. Cependant on peut faire face aux deux principaux cas
suivants :

23
6.6.1. Complications infectieuses
En cas d’avortement chirurgical il faut adopter une stratégie de prévention
des complications infectieuses. Dans ces cas on peut faire appel à :

• Mesures universelles de prévention des infections à savoir : se laver les


mains à l’eau et au savon avant et après tout acte ; utiliser des vêtements
protecteurs tels que les gants, les blouses, les tabliers, les masques, les
lunettes pour éviter un contact direct avec le sang et les autres liquides
organiques ; éviter la manipulation des instruments tranchants et aiguilles ;
nettoyer le matériel en toute sécurité après l’utilisation ; nettoyer le sol, lits,
toilettes, murs et les alèses.
• Une antibiothérapie en cas d’antécédent connu d’infection génitale haute.
• Pour toute autre situation à risque d’IST, large indication de prélèvement
vaginal avant l’AMIU.
• En absence de facteurs de risque, les données de la littérature ont montré
l’efficacité de l’utilisation des antibiotiques pour réduire la fièvre post
avortement mais il n’y a pas de données sur les effets bénéfiques à long
terme des antibiotiques.

6.6.2. Prise en charge de l’hémorragie et du choc


L’avortement pratiqué dans de bonnes conditions ne cause pas d’hémorragie
préjudiciable à la femme enceinte. Elle survient lorsqu’il y a rétention des
produits de conception, un traumatisme ou une lésion du col, ou encore, plus
rarement, une perforation utérine. Tout ceci et très souvent, lorsque l’avortement
est pratiqué dans de mauvaises conditions. Selon la cause, une évacuation
utérine s’avère indispensable pour arrêter le saignement. Dans les cas graves, ou
état de choc, on procédera à un remplissage vasculaire et habituellement à une
transfusion sanguine.
Il est à remarquer que les saignements prolongés semblables à ceux des
règles sont normaux après un avortement médical. Ce qui ne nécessite pas une
urgence.
Enfin, tous les établissements qui pratiquent des avortements doivent être en
mesure de stabiliser et de traiter ou de référer aussi rapidement que possible,
toute patiente présentant une hémorragie voire un état de choc post-abortum.
Dans le suivi à moyen et long terme, il faut orienter les clientes vers les
autres secteurs de la santé de la reproduction ainsi que vers le psychologue en
vue d’une prise en charge adéquate en cas de nécessité.

24
6.7. Incompatibilité Rhésus
Cette prévention doit être réalisée chez toutes les femmes Rhésus Négatif
par l’injection intra veineuse d’une dose standard de gamma globulines anti-D
dans les 72 heures qui suivent l’AMIU. En cas d’avortement à domicile, la
prévention doit être faite lors de la prise de Mifépristone.

6.8. Suites immédiates de l’avortement


- Avant la visite de contrôle
Après un avortement médicamenteux ou chirurgical, le personnel de
santé (infirmière, sage-femme, gynécologue, médecin traitant) doit s’assurer que
les femmes sont informées et conseillées sur la contraception post-avortement, y
compris la contraception d’urgence, avant qu’elles ne quittent l’établissement de
santé.
Il est recommandé :
• La contraception œstro-progestative dès le jour de l’avortement ou au plus
tard le lendemain ;
• La pose d’un dispositif intra-utérin lors de l’examen de surveillance ou
bien, en fin d’aspiration en cas d’avortement chirurgical.
C’est le moyen pour éviter une grossesse non désirée et l’insertion du DIU
a lieu après contrôle de la vacuité utérine c’est-à-dire juste après l’AMIU,
ou le jour du contrôle de vacuité utérine, en cas d’avortement
médicamenteux.
NB : Pas d’insertion de DIU en cas d’avortement septique.
Une fiche sera remise à la patiente et qui comportera :
• les conseils sur les suites normales de l’avortement ainsi qu’un numéro de
téléphone à appeler en cas d’urgence ;
• des informations concernant la reprise des rapports sexuels et ceux-ci, pas
avant la fin des saignements ;
• des informations sur les signes de récupération normale ;
• des informations et description des signes d’alerte : de danger
• des informations sur la reprise du cycle menstruel : retour des menstrues
dans les 4-8 semaines mais avec possibilité d’une ovulation dès J11, d’où
l’intérêt d’une méthode contraceptive (orale, injectable, DIU, implants
etc.).

25
- Visite de contrôle
Prévue au J15 de l’avortement
• contrôle de la vacuité utérine avec échographie
• compréhension de la contraception : informer les femmes que la
contraception est un moyen de planifier sa vie de manière très individuelle,
centrée sur les désirs de chacun : le nombre des enfants, le moment de la
grossesse et l’intervalle entre plusieurs grossesses sont désormais
planifiables ; alors, d’une façon globale, les méthodes modernes de
contraception (méthodes hormonales, DIU, préservatifs, etc…) procurent
aujourd’hui, une liberté individuelle croissante entre sexualité et
reproduction.
• retentissement psychologique de l’avortement avec un accompagnement
spécifique.

26
VII. Types de services pouvant être établis à chaque
niveau de système de santé

7.1. Au niveau communautaire


• Education pour la santé / information sur la santé de la reproduction, y
compris la planification familiale et l’avortement.
• Distribution des moyens contraceptifs appropriés (condom, pilules, Sayana
Press, spermicide).
• Formation de tous les agents de santé communautaires qualifiés (infirmières,
sages-femmes, médecins) sur les services légaux d’avortement, et
l’orientation éventuelle des patientes.
• Formation des Relais Communautaires (RC) sur l’IEC et l’orientation des
patientes.
• Formation de tous les agents de santé communautaires qualifiés (infirmières,
sages-femmes, médecins) à la reconnaissance des complications d’un
avortement en vue d’un transfert.
• Transport vers les services compétents pour la prise en charge des
complications dues à un avortement pratiqué dans de mauvaises conditions
de sécurité.
• Formation des professionnels de la communauté tels que les professionnels
judiciaire et parajudiciaire et les enseignants pour l’enregistrement des
plaintes et pour les orientations vers les services de santé ou à des services
sociaux.
• Reconnaissance des signes de danger d’un avortement à risque par tous les
agents communautaires.

7.2. Au niveau des centres de santé publics et privés agréés


• Formation des sages-femmes, infirmières, médecins pour la formation du
personnel non qualifié et RC.
• Formation des sages-femmes, infirmiers(éres), médecins aux conseils à
donner en matière de planification familiale en cas de grossesse non désirée
et en cas d’avortement.
• Formation, mise à niveau des sages-femmes infirmiers(éres), médecins à
pratiquer l’AMIU et l’insertion/retrait du DIU et des implants.
• Formation et pratique de l’avortement médicamenteux

27
7.3. Au niveau des hôpitaux de zone et structures sanitaires privées
agréées disposant d’un bloc opératoire
• Tous les éléments de soins mentionnés au niveau des Centres de Santé.
• Formation et pratique de l’avortement médicamenteux.
• Prise en charge des complications des avortements.
• Transfert médicalisé des femmes présentant des complications graves des
avortements.
• Stérilisation féminine et masculine.

7.4. Au niveau de l’hôpital départemental


• Tous les éléments de soins mentionnés au niveau des hôpitaux de zone et
centres de santé privés agréés.
• Des services d’avortement à tous les stades de la grossesse et dans toutes les
situations prévues par la loi.
• L’information et la mise en œuvre des programmes destinés aux groupes
dont les besoins ne sont pas couverts dans toute la zone desservie.
• La formation de tous les cadres professionnels de santé (formation initiale et
formation continue) à la fourniture de service d’avortement.

7.5. Au niveau des centres hospitaliers universitaires


• Tous les éléments de soins mentionnés pour les niveaux précédents.
• La prise en charge de toutes les complications de l’avortement, notamment
celles qui ne peuvent être prise en charge à l’hôpital départemental.

28
VIII. Suivi-Evaluation
Les avortements doivent être documentés et enregistrés au niveau des
formations sanitaires.
Détailler la ligne « avortement » (Avortement spontané, provoqué) dans
l’outil C6 du système national d’informations et de gestion sanitaire pour la
remontée des données jusqu’au niveau national à travers le circuit du DHIS2.

8.1. Eléments essentiels à documenter


• Age, parité, situation matrimoniale
• Indication
• Ages gestationnels
• Méthodes utilisées
• Complications relevées selon le type de méthode et en fonction de l’âge
gestationnel
• Temps écoulé entre la première consultation et l’intervention
• Référées ou non
• Motifs de référence
• Motif(s) du refus de la référence
• Prescription d’une méthode contraceptive
• Méthode contraceptive choisie
• Transfert pour contraception
• Nature et utilisation des antalgiques
• Soins de suivi prodigués.

8.2. Indicateurs
• Nombre d’avortements pratiqués mensuellement
• Taux de succès selon les différentes méthodes et en fonction de l’âge de la
grossesse
• Nombre de femmes référées
• Proportion des différents motifs de consultation
• Proportion de femmes soignées pour des complications selon la méthode
d’avortement
• Proportion d’établissements offrant des soins liés à l’avortement, par niveau
du système de soins de santé,
• Répartition géographique des établissements offrant des soins liés à
l’avortement
• Proportion de méthodes utilisées pour la pratique des avortements

29
• Proportion d’agents qualifiés pratiquant l’avortement par formation sanitaire
/ niveau du système de soins de santé
• Proportion d’agents de santé formés sur les directives de l’avortement
médicalisé
• Proportion de formations sanitaires disposant des intrants essentiels pour la
pratique de l’avortement médicalisé (kits AMIU, médicaments,
consommables)
• Taux de létalité lié à l’avortement

30
IX. Perspectives
Pour atteindre tous les objectifs qu’ambitionnent ce guide et standards, il
faudra entreprendre au niveau des autorités des plaidoyers pour :
➢ Assurer la mise en œuvre du décret d’application de la loi N° 2003-04 du 03
Mars 2003 relative à la santé sexuelle et à la reproduction.
➢ Confier aux professionnels de santé des travaux de recherches nécessaires
pour :
• permettre de comparer les techniques médicales et chirurgicales ;
• améliorer la prise en charge de la douleur liée à l’avortement ;
• déterminer l’utilité à long terme d’une antibioprophylaxie ou d’une
antibiothérapie au cours de l’avortement ;
• renforcer par les technologies de l’information et de la communication,
la sensibilisation du public en matière de planification familiale et de
risques des avortements non médicalisés ;
• apprécier le retentissement psychologique de l’avortement ;
• etc.
➢ Contrôler l’exercice de la médecine en clientèle privée.

31
CONCLUSION
La deuxième révision de ce guide et standards sur l’avortement
médicalisé au Bénin, a pris en compte les directives issues de multiples travaux
scientifiques dans le monde et les avancées concernant le cadre légal en la
matière. Le respect des directives contenues dans ce document contribuera à
réduire le poids de l’avortement et ses complications parmi les principales
causes de décès maternels au Bénin. Toutefois, rien n’est encore gagné car le
plaidoyer pour l’interruption volontaire de grossesse n’a pas encore abouti à
cause de certaines pesanteurs socio-culturelles et religieuses. Par conséquent, les
Organisations des femmes, les Organisations Non Gouvernementales, les Media,
etc., doivent poursuivre la lutte en se mobilisant pour la défense des droits de la
femme et pour la liberté de disposer de son corps.
Ce travail qui est aussi purement scientifique vise à poser la
problématique de l’avortement afin de sensibiliser d’une part, les décideurs pour
adopter une bonne fois pour toute, la loi de dépénalisation de l’interruption
volontaire de grossesse et d’autre part, amener les professionnels de santé à
prendre leur responsabilité en ce qui concerne les acquisitions scientifiques pour
la prise en charge correcte de l’avortement médicalisé selon la loi.
Enfin à l’endroit du grand public, il s’agira de ne plus considérer un
avortement comme un jeu car il met en danger la vie de la mère et par
conséquent, déstabilise la vie de la famille en cas de fausses manœuvres.

32
ANNEXES

a
Annexe I : Considérations spéciales relatives aux adolescentes

Les adolescentes connaissent souvent très mal la sexualité, la contraception, la façon


dont une grossesse survient, les signes d’une grossesse et les infections sexuellement
transmissibles. Les jeunes adolescentes célibataires en particulier peuvent ne pas
reconnaître avoir eu des rapports sexuels et donc l’éventualité d’une grossesse. Elles
n’ont peut-être qu’une expérience limitée du dialogue avec les adultes sur de tels sujets
et du recours aux services de santé pour répondre à leurs besoins en matière d’hygiène
sexuelle et de santé génésique. Les adolescentes ont besoin d’un environnement qui les
soutient, dans lequel elles puissent exprimer leurs besoins, leurs peurs et leur gêne sans
craindre d’être jugées ou méprisées.

Les prestataires de soins de santé doivent dominer leur embarras possible vis-à-vis de
la sexualité des adolescentes, particulièrement des adolescentes non mariées,
puisqu’elles sont une réalité dans la plupart des endroits. Ils doivent aussi développer
les compétences et acquérir les connaissances appropriées pour s’occuper des
adolescentes, ce qui suppose de savoir écouter leur histoire. Par exemple, ils doivent
être doux et il leur faut poser des questions simples dans un langage clair. Il se peut
qu’ils aient à répéter leurs questions et à examiner le problème avec précaution et
considération. Ils peuvent devoir suggérer des réponses différentes pour encourager les
adolescentes à parler, car elles ont souvent besoin de temps pour parler de leurs
problèmes. Ils doivent absolument garantir clairement la confidentialité en promettant
à l’adolescente qu’ils ne parleront pas de leur visite au centre avec qui que soit.

Il peut être nécessaire de développer des services de santé « aménagés pour les
adolescentes » pour s’assurer que ces dernières aient accès aux services dont elles ont
besoin. Cela peut fréquemment se faire en réorientant des services existants afin de
mieux répondre aux besoins des adolescentes. Cela peut impliquer de veiller à ce que
ces services soient ouverts à des heures et dans des endroits où les adolescentes
peuvent se rendre et à ce qu’ils soient abordables financièrement. Il faut faire connaître
l’existence de ces services aux adolescentes et à leur famille et pour cela l’aide de la
communauté est souvent précieuse.

b
ANNEXE II : Tableau d’étapes d’avortement médicalisé

Demande
d’avortement

Consultation pré-avortement et entretien psychosocial

Après un court délai de réflexion, seconde consultation

≤ 10 SA >10 SA

Technique Technique médicale Technique Chirurgicale


Médicale ou chirurgicale

Informations sur les signes de danger


Prescription d’une contraception
- Orale ou injectable dès l’expulsion ou le lendemain de l’avortement
- Possible pose d’un stérilet en fin d’aspiration ou d’un implant

- Au J15
-Visite de contrôle :
-contrôle clinique+/- échographique+/- beta-hCG plasmatique
(laboratoire de référence)
-vérification observance de la contraception
-DIU : si vacuité utérine assurée en cas d’avortement médicamenteux
- prise en charge psychologique éventuelle

c
Annexe III : Tableau d’interruption médicale de grossesse

Indication à la pratique d’une Interruption Médicale de grossesse

Prise en charge psychologique

Acceptation de la demande d’IMG formulée par la femme ou le couple

Consultation d’IMG

Terme ≤ 14 SA 14<terme ≤ 22 SA Terme > 22 SA

Fœticide Fœticide
Si terme ≥ 22 SA systématique

Selon le désir de la Evaluation des conditions


patiente+ examen obstétricales et décision en
fœto-pathologique fonction du risque de
rupture utérine

Technique Technique médicale Technique obstétricale


chirurgicale

Vérification échographique Vérification échographique


de la vacuité utérine de la vacuité utérine

Conseils

Visite de contrôle :
- A tout moment si signes de danger
- Au J8 (si avortement chirurgical)
- Au J15 (si avortement médicamenteux)

d
Annexe IV : Médicaments cités

• Mifépristone ou RU-486
Est un stéroïde de synthèse à action anti progestative par compétition avec
la progestérone au niveau de ses récepteurs. Il est utilisé par voie orale.

Les effets indésirables les plus fréquents, outre les complications


communes à toute interruption de grossesse sont les douleurs abdominales
légères, des nausées, céphalées ou manifestations vagales ; de rares
manifestations d’hypersensibilité sont décrites à savoir : rashs cutanés
urticaires, érythrodermies ou érythème noueux

• Misoprostol
C’est un dérivé de la prostaglandine qui déclenche des contractions
utérines aboutissant à l’évacuation du contenu utérin. Elle est responsable d’une
dilatation et d’un ramollissement du col utérin permettant de raccourcir le délai
d’expulsion. La voie d’administration selon les cas est locale (vaginale ou intra
cervicale) générale (orale).

Ses effets indésirables les plus fréquents sont digestifs (nausées,


vomissements, diarrhées) ou vagaux (bouffées de chaleur, frissons, céphalées,
vertiges, hyperthermie).Des accidents cardio-vasculaires exceptionnels (OAP,
ischémie myocardique).

• Immunoglobulines Humaines anti-D


Sont prodiguées dans la prévention de l’allo immunisation fœto-
maternelle Rh (D) chez les femmes rhésus (D) - (négatif) et dans la prévention de
l’allo immunisation Rh (D).

La dose préconisée est de 200 µg dans les 72 heures après interruption de


grossesse en IM ou IV.

Les effets indésirables sont surtout douleurs, sensibilité locale au point


d’injection, rarement des nausées, vomissements, céphalées ou hypotension.

e
Annexe V : L’essentiel des programmes de formation sur les services
d’avortement médicalisé

✓ Contexte dans lequel opèrent les services d’avortement

• Dispositions légales, règlementaires et politiques


• Effets sur la santé d’un avortement pratiqué dans de mauvaises conditions
• Responsabilité éthique liée à la pratique de l’avortement
• Normes nationales relatives aux soins liés à l’avortement

✓ Conseils et interaction patiente- prestataire


• Mise au point relatif à l’attitude et aux croyances des prestataires en ce qui
concerne l’avortement
• Respect de la vie privée et confidentialité
• Talents de communication interpersonnelle et de conseils
• Informations sur l’avortement et la contraception
• Problèmes et risque associés au VIH et autres IST
• Groupes nécessitant une attention particulière, comme les adolescentes, les
réfugiées et les femmes présentant une infection à VIH ou une IST
• Reconnaissance des signes montrant que la femme a subi des violences et
conseils pour aider à bénéficier d’un soutien et d’un conseil
supplémentaires

✓ Compétences cliniques
• Anatomie et physiologie ayant un rapport avec la grossesse et son
interruption
• Evaluation précédant l’intervention : anamnèse, examens, âge de la
grossesse, etc.
• Dépistage des IST

f
• Techniques d’avortement
• Prévention des infections
• Prise en charge de la douleur
• Identification et prise en charge des complications de l’avortement, et/ou
transfert de la patiente
• Prise en charge et soins après l’intervention, y compris information et
services disponibles en matière de contraception
• Critères de référence et de transfert et façon de référer ou de transférer les
cas dépassant les compétences du prestataire de soins

✓ Questions administratives, gestion et assurance de qualité


• Tenue des dossiers et établissement de rapports
• Conditions permettant de préserver la vie privée et la confidentialité des
données
• Logistique, matériel et gestion des stocks
• Surveillance et évaluation
• Mécanisme efficace de transfert et de transport vers les établissements
qualifiés
• Normes de supervision

g
Annexe VI : Fiche individuelle d’avortement médicalisé
IpasTRAINING BENIN Centre de santé…………………
N° ordre………………..
FICHE INDIVIDUELLE D’AVORTEMENT MEDICALISE
N° dossier……………. Date :…………/……….
Nom :…………………….……….Prénoms :………………………..…… Etat civil : M C D V

Niveau d’instruction :…..……….Profession :………………………………...Adresse :………………………………………….


………………………Tél: (…….)………………………… Référée Oui Non
Provenance :……………………………………………………..
ATCD : Med : …………………………………………………………… Chir :…………………………………………………………….
-AMIU……………………………………………..…………………
Gynéco Obstétricaux : G………P :……FCS………FCP :…….-AM…………….Dernière contraception………………..
- Curetage………….…….
Examen : Pds :……...Kg T :………..cm TA :…..…mmHg Pouls :……..…. To :…………. GSRh :…………...
DDR :….…/….../…... Age de G :…..SA Echo du ……. /……/……., Résultat : ..………………….……
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
Motif de l’avortement
INDICATIONS :
I -AVORTEMENT MEDICAMENTEUX :
MIFEPRISTONE + MISOPROSTOL
J1 : (1 cp de mifépristone) le…../…../……à…….Heures…..per os…..
J3 :(2cp de Misoprostol) le…../…./….à……Heures……voie orale……vaginale….
MISOPROSTOL SEUL : 4 CP : sublinguale…….Sous linguale………sous jougale……. Voie vaginale…
II-AVORTEMENT CHIRURGICAL (AMIU) :
Non Oui – pour : Avortement incomplet G. évolutive Hémorragie
Autre………………………
Le ………../…………/……….
III-SUITES DE L’AVORTEMENT
Contraception : …………..………………………….
Anti-D : ……………………………………….
Hospitalisation Traitement à titre externe
Expulsion Au centre : Oui Non Le …… /..…/…….à………..
A domicile : Oui Non Le …... /..…/…...à………..
J15 : Le…../…../…… Echo : Utérus vide Rétention partielle
Rétention totale G. évolutive
Effets rapportés :
Douleurs : Oui : (+, ++,+++) Non Autres effets ……….

Recours au médicament : Oui Non Lesquels :…….


* Saignement: R (……..jrs) A (….jrs) S (…….jrs)
Accessibilité :
La méthode est-elle appréciée ? Oui Non
En cas de récidive accepterez-vous de nouveau cette méthode ? Oui Non
La durée est-elle acceptable ? Oui Non

* R: Règle A: Abondante S: Spotting

h
Annexe VII : Avortement médicamenteux : Indications

PROTOCOLE DE MISOPROSTOL SEUL :

Dose de
Gestation Voie Périodicité Efficacité
Misoprostol
Chaque 3 heures,
Sublinguale
Jusqu’à 9 800 µg max 3 doses
84% (von Hertzen et al. 2007,
semaines (4 comp de 200 µg) Chaque 3 -12 Tang, 2002)
vaginale
heures, max 3 doses

Le régime ci-dessus est l’option recommandée jusqu’à 9 semaines de gestation. Le régime ci-dessous
peut être utilisée comme alternative et devrait être utilisé pour des grossesses de 9 à 12 SA.

Chaque 3 -12
Vaginale
Jusqu’à 12 800 µg heures, max 3 doses 83-87% (von Hertzen et al. 2007;
Carbonell, 1999, 2001, 1998;
semaines (4 comp de 200 µg) Chaque 3 heures, Faundes 2007)
sublinguale
max 3 doses

PROTOCOLE DE MISOPROSTOL POUR LES SOINS APRES AVORTEMENT

Indication Dose Voie Efficacité

91-99% (Shwekerela, 2007; Dao,


600 µg Orale
2007; Weeks, 2005; Bique, 2007)
Avortement
400 µg Sublinguale 95% (Diop, in press)*
incomplet
84-93% (Ngoc, 2004; Zhang, 2005;
400 µg à 800 µg Vaginale
Gemzell-Danielsson, 2007)

Vaginale
84-93% (Ngoc, 2004; Zhang, 2005;
800 µg (chaque 3 heures pour 2
Gemzell-Danielsson, 2007)
doses supplémentaires)
Avortement manqué
Sublinguale
(pourrait être répétée 88-92% (Tang, 2003; Tang, 2006;
600 µg
chaque 3 heures pour 2 Gemzell-Danielsson, 2007)
doses supplémentaires)

i
PROTOCOLE DE MISOPROSTOL + MIFEPRISTONE

Age gestationnel Misoprostol + Mifépristone

J1 Mifépristone 200mg per os


J2 :
Jusqu’à 10 SA
- Misoprostol 800 µg : voie vaginale ou subjuguale
- Misoprostol 400 µg per os

J1 Mifépristone 200mg per os


De 10 à 12 SA J3 Misoprostol 400 µg: voie vaginale ou per os toutes les 3 heures
(maximum 04 doses)

Au delà de 12 SA Mifépristone 200mg Plus Misoprostol 800µg vaginal ou 400µg de


(Même jusqu'à 28 SA) Misoprostol per os à 3h d’intervalle sans dépasser 4 fois

j
DOCUMENTS EXPLOITES
▪ Avortement médicalisé : Directives techniques et stratégiques à l’intention
des systèmes de Santé-OMS-Genève 2004
▪ Prevention and Management of Unsafe Abortion: Comprehensive
Abortion Care Services-Standards and Protocols – Republic of Ghana –
June 2006
▪ Technical and Procedural Guidelines of safe Abortion Services in
Ethiopia-Addis-Ababa June 2006
▪ Documents pour l’Atelier sur la clarification des valeurs et développement
de statuts et règlements -Cotonou 26 et 27 Novembre 2008
▪ Document Sp/Min/CAMH/5(1) Union Africaine : Plan d’Action de
Maputo pour la mise en œuvre du Cadre d’Orientation continentale pour
la promotion des droits et de la santé en matière de sexualité et de
reproduction en Afrique 2007-2010.
▪ Vidal Recos : Synthèses Vidal des recommandations thérapeutiques
validées version 3/3 -2008
▪ Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé (ANAES)
Service des recommandations et références professionnelles.
▪ Services d’avortement centrés sur la femme : Guide du formateur-Alyson
G. Hyman, MPH et coll. IPAS2006
▪ Clinican’s Guide for Second-Trimester Abortion-Second Edition-Tracy L.
Baird, MPH et coll. IPAS 2007
▪ Annuaire des Statistiques Sanitaires 2006-ASS-2006 Cotonou Nov.2007
▪ Enquête Démographique et de Santé (EDSB-III) Bénin 2006
▪ OMS. Mortalité maternelle. Centre des médias. Aide-mémoire N°348 ;
Novembre 2016
▪ INSAE-Bénin. Enquête par grappes à Indicateurs Multiples (MICS) 2014
▪ INSAE-Bénin. Recensement Général de la Population et de l’Habitat
4ème édition, 2013
▪ INSAE-Bénin. Enquête Démographique et de Santé (EDSB-IV) 2011-
2012
▪ Loi N° 2003-04 du 03 mars 2003 Relative à la santé sexuelle et de la
reproduction en République du Bénin
▪ Loi n° 2015-08 du 23 janvier 2015 portant code de l’enfant en
République du Benin
▪ Loi Nº 90-32 du 11 Décembre 1990 portant Constitution de la République
du Bénin

k
▪ Loi n°2011-26 du 09 janvier 2012 Portant prévention et répression des
violences faites aux femmes en République du Bénin
▪ Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples adoptée par la
10ème Conférence des Chefs d'état et de Gouvernement. Nairobi, Kenya,
Juin 1981
▪ Annuaire des Statistiques Sanitaires 20016 Cotonou Mars 2017.

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