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MINISTERE DE LA SANTE ET DE LA POPULATION
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DIRECTION GENERALE DE LA SANTE
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DIRECTION DE LA SANTE FAMILIALE
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Avril 2014
1
LISTE DES PARTICIPANTS A L’ATELIER D’ELABORATION
2
AVANT PROPOS
Au Congo, les femmes et les enfants de moins de 5 ans meurent plus que les
autres groupes : le ratio de mortalité maternelle est de 426 pour 100.000 naissances
vivantes et celui du taux de mortalité infantile est de 68pour 1000 naissances vivantes.
Cette situation est inacceptable. C’est pourquoi, l’Etat avec l’appui de ses
partenaires au développement, s’est engagé fermement dans la recherche des solutions
au problème de la mortalité maternelle. Cet engagement se retrouve non seulement
dans les documents de référence nationale, mais aussi dans les faits.
Le présent module est destiné à la formation des prestataires qui ont en charge
les soins prénatals. Avant l’entrée en la matière, le module présente un état des lieux
relatif à la problématique « morbi-mortalité maternelle et néonatale » et les différents
déterminants à la base de cette situation. La motivation du présent module fait
référence aux efforts non couronnés de succès à vouloir renverser la tendance.et
notamment au modèle de soins prénatals préconisés au 20 ème siècle.
3
Ce modèle mettait un accent particulier sur la fréquence des visites et également
une croyance erronée de pouvoir prédire les risques sur base d’identification de leurs
présumés facteurs favorisants. Ce qui, finalement, a réduit les visites de CPN à de
simples rituels.
4
LISTE DES ACRONYMES
AMIU : Aspiration manuelle intra utérine
ARV : Anti Rétroviraux
ATCD : Antécédent
BCF : Bruits du Cœur fœtal
BM : Banque Mondiale
CAT : Conduite à tenir
CDS : Centre De Santé
Cp : Comprimé
CPN : Consultation Prénatale
CPoN : Consultation Postnatale
CU : Contractions Utérines
CV : Charge Virale
DEA : Date Estimée d’Accouchement
DG : Diabète gestationnel
DNID : Diabète non insulino dépendant
ECBU : Examen cytobactériologique des urines
EDS : Enquête Démographique et de Santé
GEU : Grossesse Extra-utérine
GS : Groupage sanguin
HB : Hémoglobine
HG : Hypertension gravidique
HRP : Hématome Rétro-Placentaire
HPP : Hémorragie du Post-partum
HTA : Hypertension artérielle
HU : Hauteur Utérine
IM : Intra Musculaire
IMC : Indice de masse corporelle
IST : Infections Sexuellement Transmissibles
IV : Intraveineuse
IVD : Intra Veineuse Directe
LCC : Longueur Crânio-Caudale
MAP : Menace d’Accouchement Prématuré
MI : Membres Inférieurs
MII : Moustiquaires Imprégnées d’Insecticides
MSR : Maternité sans risque
MIILDA : Moustiquaire imprégnée d’insecticides à longue durée d’action
5
NN : Nouveau-né
NFS : Numération Formule Sanguine
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
PVD : Pays en voie de développement
PP : Placenta prævia
PF : Planification Familiale
PDE : Poche Des Eaux
PTME : Prévention de la Transmission Mère-Enfant
PEC : Prise en charge
PCR : Protéine C Réactive
RPR : Réactive
RV/RDV : Rendez-vous
RCIU : Retard de Croissance Intra Utérine
ROM : Rétention d’Œuf Mort
Rh : Rhésus
SA : Semaine d’Aménorrhée
SST : Service de stabilisation thérapeutique
SSN : Service de supplémentation nutritionnelle
STA : Service de thérapeutique ambulatoire
SAA : Soins après accouchement
SOU : Soins Obstétricaux d’Urgence
SIDA : Syndrome d’Immunodéficience Acquise
SP : Sulfadoxine Pyriméthamine
TA : Tension Artérielle
TAD : Tension Artérielle Diastolique
TAS : Tension Artérielle Systolique
TIC : Techniques d’Information et de Communication
TMM : Taux de Mortalité Maternelle
TPI : Traitement Préventif Intermittent
TME : Transmission Mère- enfant du VIH
TV : Toucher vaginal
U.I. : Unité Internationale
UNFPA : United Nations Population Fund
UNICEF : United Nations Children’s Fund
VAT : Vaccination antitétanique
VCE : Version Céphalique Externe
VIH : Virus de l'immunodéficience humaine.
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TABLE DES MATIERES
LISTE DES PARTICIPANTS A L’ATELIER D’ELABORATION
1
AVANT PROPOS
2
LISTE DES ACRONYMES
4
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE DE LA MORBI-MORTALITE MATERNELLE ET NEONATALE
7
I.1. OBJECTIFS
7
1. Définition du décès maternel
7
2. Ampleur de la morbi-mortalité maternelle et néonatale
8
3. Les déterminants de la morbi-mortalité maternelle et néonatale
8
4. Efforts au renversement de la tendance
19
CHAPITRE II : EVOLUTION DES SOINS PRENATALS
13
II1. OBJECTIFS
13
1. Soins prénatals traditionnels
14
2. Consultation prénatale recentrée ou focalisée
15
CHAPITRE III : PRESCRIRE LES SOINS PREVENTIFS
37
III1. OBJECTIFS
37
1. Introduction
37
1.1. Vaccination antitétanique
38
1.2. Mesures préventives du paludisme
39
1.3. Compléments en fer/folate
40
1.4. Compléments d’iode
43
7
1.5. Compléments de vitamine A
43
1.6. Traitement routinier de l’Ankylostome
44
1.7. Prévention des IST et de la transmission du VIH de la mère à l’enfant
45
CHAPITRE IV : PRISE EN CHARGE DES PATHOLOGIES ET DES COMPLICATIONS
58
IV.1. Vomissements gravidiques
58
IV.2. Fièvre et grossesse
60
IV.3. HTA et grossesse
77
IV.4. Hémorragies au cours de la grossesse
85
IV.5. Anémie et grossesse
97
IV.6. Absence du mouvement fœtal
98
IV.7. Diabète et grossesse
99
CHAPITRE V : PRESENTATIONS VICIEUSES
102
CHAPITRE VI. : COUNSELLING EN CPN RECENTREE
104
VI. 1. Besoins nutritionnels
104
VI. 2. Le planning familial
105
VI. 3. Allaitement maternel
106
BIBLIOGRAPHIE
106
ANNEXES
Annexe 1 : Médicaments et grossesses
8
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE DE LA MORBI-MORTALITE
MATERNELLE ET NEONATALE
I.1. OBJECTIFS
9
2. L’ampleur de la morbi-mortalité maternelle et néonatale
Pour ce qui est des décès infantiles, 5,8 millions décès sont annuellement
répertoriés dont 98% dans les PVD. Au Congo le ratio de mortalité maternelle
s’estime à 426 décès pour 100000 naissances vivantes. La mortalité néonatale
quant à elle est estimée à 22 décès pour 1000 naissances vivantes.
Plus de trois quarts des décès maternels sont dus à cinq causes médicales
directes (73%) : hémorragies (25%), avortements provoqués (13%), infections
surtout en rapport avec ces derniers (15%), troubles hypertensifs de la
grossesse (12%) et dystocies (8%).
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3.2. Causes médicales indirectes
Causes
indirectes 20% Hémorragie
25%
Autres causes
directes
7%
Arrêt du
Travail Infections
8% 15%
Avortement Désordres
13% Hypertensifs
12%
3.3. Causes sous-jacentes
Elles sont dues à une inaccessibilité des services de santé suite aux
barrières: physiques, économiques, culturelles et qualité des services.
1er Retard
Retard pour se décider à aller chercher les Soins appropriés dans la
formation sanitaire.
2ème Retard
Retard pour arriver dans une formation sanitaire appropriée.
12
Raisons du Second Retard
1. Absence de routes ou routes de très mauvaise qualité.
2. Pauvre réseau de communication.
3. Manque de moyens de transport.
4. Distances trop longues à parcourir.
5. Insuffisance de ressources et de formations sanitaires.
3ème Retard
Retard pour recevoir un traitement adéquat dans la formation sanitaire
13
CHAPITRE II : EVOLUTION DES SOINS PRENATALS
II.1. OBJECTIFS
II.1.2.Objectif d’apprentissage
Amener les prestataires à adopter l’approche actualisée qui met un accent
particulier sur la qualité des consultations prénatales plutôt que sur les risques.
14
1. Les soins prénatals traditionnels
Toute femme enceinte est exposée au risque de complications et doit avoir accès
à des soins obstétricaux de qualité. Même les femmes à faible risque peuvent
développer des complications. Aucune mesure de dépistage ne pourra distinguer
les femmes qui auront besoin de soins d’urgence de celles qui n’en nécessiteront
pas.
15
2. Consultation prénatale recentrée ou focalisée
2.1. Concept
16
2.3. Les étapes de la CPN
17
2.3.4. Procéder à l’examen clinique
Le 1er examen clinique est un acte essentiel qui pour être efficace doit être
mené dans de bonnes conditions, en respectant les principes de confort,
d'hygiène et de sécurité. Il associe un examen général et un examen obstétrical.
1. Première visite : 8-12 semaines (1er trimestre)
Elle se fait à 8-12 semaines d’aménorrhée (à peu près à 3 mois de
grossesse). Il a un double but : dépister les risques potentiels que peut présenter
toute femme enceinte et de poser le diagnostic de la grossesse.
Procéder à l’interrogatoire/enregistrement
Le diagnostic de grossesse
19
L'examen général
Le prestataire informe sur les gestes à poser
L'examen des seins (palper) doit être fait systématiquement surtout en début
de grossesse. Il doit rechercher :
20
Il permet :
de visualiser les structures aréolo-mammaires ;
de montrer à la patiente que tout est normal ;
d'engager librement le dialogue sur l'intérêt de l'allaitement pour elle et son
bébé (information toujours utile pour faire un choix éclairé).
Si l'examen repère une anomalie (mamelon rétracté, grande asymétrie ou
agénésie d'un sein, antécédents de chirurgie mammaire ou d'abcès,
écoulements mammaires, etc.) il conviendra de prévoir une consultation
spécialisée.
21
L'examen obstétrical
Il doit être pratiqué sur table gynécologique, vessie et rectum vides.
L'examen au spéculum
Il précède le toucher vaginal.
La patiente est en position gynécologique, vessie vide, le spéculum, de
taille adaptée, est introduit selon un plan oblique puis progressivement
orienté à 90° afin de placer les valves transversalement à la fente
vulvaire ; la pose doit être indolore sans nécessiter de lubrifiant.
22
Le TV permet d’apprécier :
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Définition
Un plan d’accouchement est la préparation pour l’accouchement qu’une
mère et sa famille mettent en place pendant la grossesse.
But du plan d’accouchement
Son but est d’assurer un accouchement à moindre risque et propre ainsi
qu’une action prompte en cas de problèmes. Il n’est pas nécessaire que
le plan d’accouchement soit un document écrit, mais plutôt une discussion
entre toutes les parties concernées. La forme et le contenu dépendent du
niveau d’éducation de la femme, des pratiques locales communautaires,
du lieu de l’accouchement et des prestataires de soins de santé.
Planifier l’accouchement
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Expliquer quelles dispositions il faut prendre :
Passer en revue avec la patiente les points à régler
- comment elle se rendra sur place, et si elle aura besoin d’emprunter un
moyen de transport payant pour s’y rendre ;
- combien cela lui coûtera d’accoucher à l’établissement de santé, et
comment elle va payer ;
- si elle peut économiser dès à présent pour faire face à ces dépenses ;
- qui l’accompagnera et la soutiendra pendant le travail et l’accouchement;
- qui s’occupera de sa maison et de ses enfants pendant son absence.
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- Saignements vaginaux ;
- Respiration difficile ;
- Fièvre ;
- Œdèmes des membres inférieurs prenant le godet et persistant
le matin
- Douleurs abdominales graves ;
- Maux de tête prononcés/vision trouble ;
- Vertiges, bourdonnements d’oreille
- Convulsions/pertes de conscience ;
- Tout signe de travail d’accouchement avant la 37ème
semaine ;
- Contractions utérines persistantes sans relâchement ;
- Rupture prématurée des membranes (pertes liquidiennes).
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Donner le prochain rendez-vous ;
• Expliquer à la femme que la fréquence des visites est de 4 au moins :
- une au 1er trimestre (8-16 SA) ;
- une au 2ème trimestre (18-28 SA) ;
- deux au 3ème trimestre (une entre 28-32 SA et l’autre entre 36-38ème
SA) ;
• Insister sur l'importance du respect de la date de rendez-vous et la
nécessité de revenir au besoin avec le carnet de grossesse (Fiche
CPN) ;
• Raccompagner la femme après l'avoir remerciée.
L'examen obstétrical
Il doit être pratiqué sur table gynécologique, vessie et rectum vides.
La palpation
Elle permet de situer le fond utérin normalement au niveau de l'ombilic (au
4ème mois) et d'évaluer l'augmentation de volume (hauteur utérine) et la
souplesse de l'utérus. Elle doit se pratiquer avec des mains chaudes et
souples, posées à plat sur l'abdomen pour déprimer sa paroi. Par ailleurs,
à cet âge de la grossesse, la palpation donne le plus souvent lieu à des
mouvements actifs, excellent indice de réactivité du fœtus.
L'auscultation
Les bruits du cœur fœtal sont perçus à l'aide du stéthoscope de Pinard ou
mieux encore d'un appareil à effet Doppler. Il faut associer, à l'auscultation,
le comptage de la fréquence des BCF à dissocier du pouls maternel. Le
rythme de base se situe entre 120 et 160 battements/minute.
Si utilisation de l’appareil à effet Doppler, il faut laisser le temps à la
patiente d'écouter et de se familiariser avec le rythme de son enfant et
éventuellement lui expliquer la rapidité de la fréquence cardiaque.
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3. Troisième visite de Consultation Prénatale
Elle se fait entre 28-32 semaines d’aménorrhée (à peu près au 6ème mois de
grossesse)
L'examen général
A l’instar des visites antérieures, le prestataire informe sur les gestes à poser,
puis invite la patiente à se déshabiller. Ensuite il se lave les mains et rejoint la
patiente.
La pesée
Tout au long de la grossesse l'examen général tiendra compte de
l'évolution de la prise de poids.
La prise de poids usuelle est de 500 g / mois au 1ertrimestre, 1 Kg/mois au
2ème Trimestre, 2 Kg/mois au 3ème Trimestre, 9 à 12 Kg sur l’ensemble de
la grossesse. Une prise de poids supérieure à 10 Kg au 6ème mois est
jugée excessive et est un facteur de risque de diabète gestationnel. Toute
prise de poids rapide est considérée comme un signe d'alerte.
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La prise de la tension artérielle
À ce stade, elle est faite après une phase de repos et avant l'examen
obstétrical, en position assise sur la table d'examen de façon à ce que la
compression de la veine cave inférieure, par l'utérus gravide, ne gêne pas
le retour du sang au cœur droit, et ne fausse pas les résultats. (Bras nus,
brassard adapté).Si les chiffres sont élevés, la tension artérielle sera
vérifiée après un temps de repos: une systolique > 140 mm Hg et/ou une
diastolique > 90 mm Hg, à 2 reprises, à 2 h d’intervalle, sont
pathologiques et devront faire rechercher des signes fonctionnels
d'hypertension.
L'examen systématique des membres inférieurs
Il permet notamment de mettre en évidence une insuffisance veineuse et
l'apparition de varices.
L'examen obstétrical
Il doit être pratiqué sur table gynécologique, vessie et rectum vides.
La palpation
A partir de la 28ème SA la palpation devient un élément de diagnostic et de
pronostic fondamental avec ses 3 objectifs dans le temps et suivant le
terme :
1. Etudier la consistance, la souplesse ou la tension (relâchement/
contraction) et la sensibilité de l'utérus à la mobilisation ;
2. Situer le ou les fœtus dans l'utérus (présentation, position du fœtus,
côté du dos et volume).
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- La recherche du pôle céphalique
Elle est faite des deux mains posées à plat cherchant par leur face
palmaire à délimiter les contours du pôle fœtal, la pulpe des doigts
dirigée en dedans, plonge vers l'excavation pelvienne à travers la paroi
abdominale; le pôle céphalique, rond, dur, régulier, est ainsi reconnu si
la présentation est céphalique.
- La recherche du siège
Les doigts des deux mains, posées à plat sur le fond utérin en le
déprimant à travers la paroi, reconnaissent le siège du fœtus à son plus
fort volume, sa consistance moins dure, ses contours moins réguliers.
- La recherche du dos
La meilleure façon de rechercher le dos est d'utiliser la manœuvre de
BUDIN: La main droite placée sur le fond de l'utérus appuie sur le siège
du fœtus pour accentuer la flexion générale de son corps ; le dos
devient ainsi plus saillant. Les doigts de l'autre main appuient
alternativement des côtés droit et gauche de l'utérus. D'un côté, ils
dépriment facilement sa paroi, de l'autre ils rencontrent un plan
résistant : le dos.
31
Elle est pratiquée, vessie préalablement vidée, à l'aide d'un ruban
métrique déroulé du bord supérieur de la symphyse pubienne, selon l'axe
de l'utérus, jusqu'au fond utérin.
32
Elle recherche de lésions cutanéo muqueuses (condylomes, herpès), et
des sécrétions vaginales.
N.B : Il est important de rappeler qu'il ne faut en aucun cas forcer l'ouverture
du col, le cathétérisme et dépasser son orifice interne avant terme; cela
afin d'éviter le risque infectieux et le traumatisme qui peut être
responsable d'une rupture des membranes ou d'une hémorragie.
L'appréciation d'une éventuelle modification du col prend ici toute son
importance, parce qu'elle peut permettre d'identifier un risque de prématurité
et, si celui-ci est avéré, de mettre en place les actions visant à limiter ou
annuler ce risque.
33
L'examen général
Dans un premier temps le prestataire invite la patiente à se
déshabiller, il se lave les mains et rejoint la patiente.
Il débute l'examen général par :
L'examen obstétrical
Il doit être pratiqué sur table gynécologique, vessie et rectum vides.
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La mesure de la HU : Idem qu’à 6 mois de grossesse
L'auscultation : Idem qu’à 6 mois de grossesse
En cas de doute le prestataire doit référer la patiente pour une
échographie.
L'examen au spéculum (Cfr 3ème visite) (Idem)
Le toucher vaginal
35
ne peut être maintenu sur le tiers supérieur du sacrum, et l’angle sacro-
vertébrale ou promontoire, saillant en avant, reste inaccessible, même
si le périnée est très souple.
L'arc antérieur (ou moitié du détroit supérieur située en avant du
diamètre transverse médian) peut être entièrement exploré. Le doigt
partant du bord supérieur de la symphyse pubienne, suit d’un côté puis
de l’autre, la crête pectinéale puis la partie antérieure de la ligne
innominée.
L’arc postérieur (ou moitié postérieure du détroit supérieur) ne peut être
entièrement exploré. Le doigt, continuant à suivre vers l’arrière les
lignes innominées, perd le contact au-delà des deux tiers antérieurs de
leur parcours. Leur tiers postérieur et le fond des sinus sacro-iliaques
sont normalement inaccessibles. La valeur moyenne du diamètre
transverse médian est de 12.5cm.
L’excavation et le détroit moyen :
Le doigt apprécie la hauteur et l’inclinaison de la symphyse pubienne,
puis il explore le sacrum. Normalement, sa concavité est profonde et
régulière ; le doigt, ayant atteint facilement le coccyx et la face antérieure
des deux ou trois dernières vertèbres sacrées, remontant vers le haut,
perd le contact osseux. La partie supérieure du sacrum échappe à
l’exploration.
Le doigt recherchera ensuite la saillie des épines sciatiques et en
appréciera le degré; l’évaluation clinique du diamètre bi-sciatique est
difficile et sa valeur moyenne est de 10,5 cm.
36
Le détroit inférieur :
Les branches ischio-pubiennes forment normalement un angle de 85° à
90°; les pouces du clinicien évaluent cet angle en palpant les branches
ischio-pubiennes du bord inférieur de la symphyse pubienne jusqu’à la
face interne des ischions.
Le diamètre bi-ischiatique
Les pouces s’appuient, ongles en dedans sur la face interne des
ischions et l’on mesure à l’aide d’un ruban métrique la distance qui les
sépare; on ajoute 1.5cm pour l’épaisseur des parties molles et des
pouces; la distance ainsi obtenue est normalement de 11cm. Cette
mesure n’est qu’approximative.
37
CHAPITRE III : PRESCRIRE LES SOINS PREVENTIFS
III.1. Objectifs
III.1.1. Objectif global
Amener les apprenants à réserver une place de choix à la prévention plutôt qu’à
la prise en charge des cas déclarés souvent hors de leur compétence.
1. Introduction
38
1.1. Vaccination antitétanique
Les consultations prénatales sont l’occasion de vacciner les femmes
enceintes avec les deux doses recommandées de vaccin antitétanique.
Au regard de ces informations, le prestataire doit :
Vacciner toutes les filles en âge de procréer
Vérifier si la patiente est vaccinée contre le tétanos :
- A quand remonte la dernière injection d’anatoxine tétanique (VAT) ?
- Quelle dose a-elle reçu ? En l’absence d’information ou de non
respect du calendrier, injecter la première dose de VAT (5ml en IM
au niveau du deltoïde).
Expliquer et rassurer la femme sur les effets secondaires éventuels. (Il
est possible qu’un léger gonflement, une rougeur et une douleur
apparaissent au site d’injection, mais ils devraient disparaître en
quelques jours).
Essayer de dissiper les rumeurs au tour du VAT (ex : si la cliente a
entendu dire que l’injection de VAT avait des effets contraceptifs, lui
rassurer que ce n’est pas le cas et que cela ne fait que la protéger
contre le tétanos.
Indiquer à la cliente quand la prochaine injection doit avoir lieu.
Noter dans son carnet de santé.
39
Calendrier vaccinal du VAT chez les femmes et filles en âge de
procréer (15-49ans)
Une étude faite au Kenya montre qu’un traitement préventif intermittent (TPI)
à la Sulphadoxine Pyriméthamine (SP) est efficace et sûr pour : Prévenir le
paludisme chez la mère ; prévenir les conséquences nocives chez le fœtus
pouvant résulter du placentite palustre.
40
également l’utilisation de la moustiquaire imprégnée d’insecticide à longue
durée d’action ainsi que l’administration du fer /folate et de l’albendazole.
41
prénatale, malheureusement la couverture de cette activité reste faible (aux
alentours de 25%).
• fournir les comprimés de fer et d’acide folique aux femmes pendant toute la
durée de la grossesse ;
• fournir les comprimés de fer et d’acide folique aux femmes allaitantes
pendant 3 mois.
Pendant la grossesse :
Pour toutes les patientes: 1 comprimé par jour pendant toute la grossesse ;
Pour les patientes atteintes d’anémie : 2 comprimés par jour pendant 6 mois.
42
Après l’accouchement ou l’avortement :
Pour toutes les patientes : 1 comprimé par jour pendant 3 mois après
accouchement et 6 mois après avortement.
Pour les patientes atteintes d’anémie : 2 comprimés par jour jusqu’à la
disparition des signes d’anémie.
Eduquer les membres de la famille, d’autres agents de santé
communautaires ou d’autres femmes comment promouvoir l’utilisation des
comprimés de fer/folate.
Conseiller la patiente de consommer des aliments riches en fer :
- Encourager la consommation de produits d’origine animale, (exemple,
foie, poisson, etc.) les feuilles vertes (amarantes, oseille, morenga, etc…)
et les légumineuses (haricot vert, etc.…) qui sont de bonnes sources
d’acide folique.
- Encourager la consommation d’aliments riche en vitamine C (fruits) durant
les repas pour améliorer l’absorption du fer.
- Eviter la consommation du thé car il contient du tanin, substance qui
inhibe l’absorption du fer.
- Promouvoir un régime alimentaire varié et équilibré pour favoriser les
apports suffisants en micronutriments.
Inciter la patiente à bien suivre le traitement martial
S’enquérir des croyances locales à l’égard du traitement martial et les
dissiper.
Expliquer à la patiente et à sa famille :
- que le fer est essentiel à la santé maternelle pendant la grossesse et
après l’accouchement ;
- les dangers de l’anémie et la nécessité d’une supplémentation.
S’enquérir des préoccupations de la mère au sujet de cette médication :
- chercher à savoir si elle a déjà utilisé ces comprimés ;
- si elle a souffert d’effets indésirables ;
- si elle a d’autres préoccupations.
Lui expliquer comment prendre les comprimés :
- avec les repas ou, si elle ne doit les prendre qu’une fois par jour, le soir ;
43
- il est possible que les comprimés de fer la rendent moins sensible à la
fatigue ; il ne faut pas qu’elle arrête le traitement pour autant ;
- il ne faut pas qu’elle s’inquiète si ses selles sont noires ; c’est normal.
Lui expliquer les effets secondaires et comment les pallier :
- lui conseiller de boire beaucoup d’eau si elle est constipée ;
- lui conseiller de prendre les comprimés après avoir mangé, ou le soir, de
façon à éviter les nausées ;
Lui recommander de revenir si elle a du mal à suivre le traitement.
44
Pour prévenir la carence en vitamine A chez le nouveau né et chez l’enfant il
faut :
• supplémenter la mère en vitamine A dans les 8 semaines qui suivent
l’accouchement et les enfants de 6 à 59 mois ;
• promouvoir le lait maternel comme source de vitamine A ;
• encourager l’allaitement maternel exclusif jusqu’à 6 mois et poursuivre
l’allaitement jusqu’à 24 mois et au-delà ;
• promouvoir une alimentation diversifiée et riche en vitamine A.
45
1.7. Prévention des IST et de la transmission du VIH de la mère à
l’enfant
46
Traiter et conseiller
Les femmes dont le test de dépistage de la syphilis est positif doivent être
traitées : Administrer du Benzathine pénicilline à une posologie de 2,4
millions d’unités en une seule injection intramusculaire, ou Erythromycine
500 mg par voie orale 4 fois par jour pendant 15 jours.
La lutte contre le syphilis chez les femmes enceintes par l’intermédiaire d’un
dépistage prénatal universel et du traitement de cas positifs est reconnue
comme une intervention faisable et efficace par rapport aux coûts.
47
Les CPN sont le point d'entrée essentiel de la prévention de la transmission mère
à l’enfant (PTME). Pourtant, il existe bien des occasions ratées entre les deux
services (23% pour les centres de CPN pouvant appliquer la PTME et 10% pour
l’application du protocole de PEC des femmes enceintes séropositives). Le
counseiling et le dépistage volontaire du VIH devraient être disponibles pour
chaque femme enceinte.
49
Avantages du dépistage volontaire du VIH/SIDA
• Si le test du VIH est positif,
- Bénéficier un counseiling et un traitement précoces ;
- Permettre un suivi et un traitement efficace de l’enfant ;
- Permettre à la femme de prendre des décisions concernant la
progéniture ;
- Il permet le démarrage d’une thérapie/prophylaxie antirétrovirale ;
- Offrir l’occasion de mettre en œuvre des stratégies de réduction de la
TME du VIH/SIDA l’enfant et ses partenaires sexuels ;
- Offrir l’occasion au partenaire de bénéficier du counseiling et du
dépistage.
• Si le test de VIH est négatif,
- Encourager les comportements à moindre risque.
50
• Moments de la transmission
La TME du VIH peut survenir pendant la grossesse (20-25%), le travail et
l'accouchement (60-75%) et en période postnatale par l'allaitement (5-
15%). De ce fait, la prophylaxie doit porter sur la période anténatale et
l'accouchement mais aussi se poursuivre chez le nouveau-né qui est
volontiers plus exposé au moment de la naissance et en période
postnatale.
• Mécanismes de la TME
Il est bien établi que la transmission virale se produit surtout en fin de
grossesse, et/ou au moment de la naissance et pendant l'allaitement.
- Exposition à travers les muqueuses
On peut évoquer une transmission à travers les muqueuses du fœtus et
du nouveau-né par voie ascendante ou lors de son passage dans la
filière génitale. L'objectif du traitement préventif est donc de réduire la
réplication virale maternelle en fin de grossesse, pour diminuer la
quantité de virus présente dans le sang maternel et dans la filière
génitale au moment du travail et de l'accouchement.
- Voie transplacentaire
La TME par la voie transplacentaire peut concerner divers
mécanismes : passage de cellules infectées ou de particules virales à
travers la barrière trophoblastique, et surtout micro transfusions lors de
l'accouchement. En effet, le placenta apparaît comme une barrière
active au passage du virus, mais qui peut être prise en défaut par ces
différents mécanismes.
Des complications obstétricales peuvent modifier la part des différents
mécanismes de transmission, en particulier la chorioamniotite patente
ou l'infection bactérienne latente. Ces affections peuvent entraîner :
1. La rupture prématurée des membranes qui favorise la
contamination par voie ascendante ;
2. Les lésions placentaires qui, elles vont favoriser le passage du virus
par voie hématogène.
51
- Contamination par voie orale
Elle est bien connue dans la transmission postnatale par
l'allaitement.
52
• Facteurs de risque de transmission mère-enfant
Principaux facteurs de risque de transmission mère - enfant du VIH
• Stratégies de prévention
Il existe plusieurs stratégies possibles agissant à des niveaux différents :
- Réduction de la charge virale maternelle plasmatique et génitale : prise
d’antirétroviraux par la mère pendant la grossesse
- Accouchement propre : pendant le travail et l’accouchement : prise
d’antirétroviraux par la mère, césarienne programmée, prise
d’antirétroviraux par le nouveau- né, etc. ;
53
- Supprimer ou réduire l'exposition postnatale : allaitement protégé jusqu’à
12 mois est l’option préconisée par l’OMS et appliquée au Burundi.
• Conseils nutritionnels :
- Le risque de transmission du VIH d’une mère séropositive à son bébé est
plus faible quand celle-ci est en bonne santé.
- À cause de l’infection par le VIH, les besoins nutritionnels de la femme
séropositive augmentent. Celle-ci doit donc compenser en augmentant sa
ration d’aliments nutritifs.
- Il faut encourager les femmes enceintes et allaitantes qui sont infectées
par le VIH à entretenir leur équilibre énergétique et nutritionnel en :
1. Augmentant leur ration alimentaire, prenant un repas supplémentaire
par jour ;
2. Prenant des suppléments de fer et des multi vitamines si possible.
- Toutes les femmes enceintes infectées par le VIH qui n’ont pas besoin
d’ARV pour leur propre santé ont besoin d’une stratégie efficace de
prophylaxie pour prévenir la transmission du VIH à leur enfant.
- La prophylaxie par ARV doit commencer dès la 14ème semaine de
grossesse (début du deuxième trimestre) ou dès que possible par la
suite chez les femmes qui se présentent tard au cours de la grossesse,
au cours du travail ou de l’accouchement.
- La prophylaxie par ARV consiste en une association de trois ARV
donnée à la femme enceinte en commençant dès la 14ème semaine de
grossesse et continuée jusqu’à une semaine après l’arrêt de tout
allaitement maternel.
55
l’administration quotidienne au nourrisson de NVP à partir de la
naissance jusqu’à l’âge de 6 semaines.
- En pratique
Lorsque la femme est vue tôt :
56
Pour les nouveau-nés, allaités au sein :
Dose unique NVP sirop 2mg/Kg + (AZT+3TC) 4mg/Kg /12 H pendant 6 semaines
Pour les nouveau-nés, qui ne sont pas allaités au sein :
Dose unique NVP sirop 2mg/Kg + (AZT+3TC) 4mg/Kg /12 H pendant 6 semaines
Femme enceinte avec un Test VIH négatif en début de grossesse, mais avec un
partenaire VIH + :
« Couple séro-différent ». Il est nécessaire de répéter les tests de la femme
enceinte tous les 3 mois jusqu’à l’accouchement et de renforcer les mesures de
prévention par l’usage du préservatif pour éviter une contamination pendant la
grossesse, qui entraîne un risque important de transmission à l’enfant.
Femmes sous ARV en début de grossesse, deux démarches s’imposent :
- vérifier l’efficacité des ARV en cours et
- vérifier l’absence d’ARV ayant une toxicité potentielle pour l’enfant.
L’idéal est de programmer la grossesse et de modifier, si nécessaire, le
traitement avant la grossesse. Si la mère est déjà sous EFV, il est nécessaire
de modifier cette molécule pour la NVP ou le LPV/r si elle est vue pendant le
1er mois de grossesse. Au-delà, le traitement habituel est poursuivi.
L’accouchement sans risques : la voie basse est toujours préférée, mais il
est nécessaire de le faire proprement :
- désinfecter le vagin
- raccourcir le délai entre la rupture des membranes et l’accouchement
- limiter les gestes invasifs : éviter l’épisiotomie et les extractions
instrumentales, ne pas traire le cordon, aspiration douce de l’enfant
- lavage du nouveau-né avec une solution antiseptique : solution de
Chlorhexidine diluée au 1/10ème pour un bain d’environ 1 à 2 minutes.
D’autres solutions antiseptiques peuvent être utilisées.
- nettoyer les yeux du nouveau-né avec du sérum physiologique avant
d’instiller le collyre antibiotique.
57
si elle est réalisée dans de bonnes conditions et avant la rupture des
membranes, peut diminuer le risque de transmission.
58
CHAPITRE IV : PRISE EN CHARGE DES PATHOLOGIES ET
DES COMPLICATIONS LIEES A LA
GROSSESSE
Acquérir des aptitudes pour une prise en charge des vomissements gravidiques
Définition
Par vomissements gravidiques, on entend : le rejet d’une partie ou de la
totalité du contenu gastrique survenant au cours de la grossesse. Ces
vomissements sont considérés comme normaux s’ils ne surviennent que le
matin au réveil, le plus souvent avant le petit déjeuner. Ils peuvent être
simples (sans altération de l’état général) ou graves (avec altération de l’état
général, perte de poids d’au moins 10% du poids corporel, signe de
déshydratation, trouble de la conscience, etc. Ils surviennent le plus souvent
au 1èr Trimestre de la grossesse au-delà de cette période, faire des
investigations à la recherche d’une étiologie sous-jacente.
59
Eléments de diagnostic (Signes et symptômes) :
• Nausées ;
• Vomissements d’abord alimentaires puis bilieux, fréquents, imprévisibles ;
• Pertes de poids ;
• Anorexie (perte d’appétit));
• Anxiété parfois.
Gestes d’urgences
Ils consistent à la prévention de la déshydratation et des vomissements.
60
référence idem au niveau CDS
Vomissements graves :
Hospitaliser la femme et limiter les visites
Perfuser du Ringer lactate : en fonction de l’état général
Mettre 2 ampoules de Bécozyme (Vitamine B) dans
chaque flacon de Ringer lactate et un anti émétique;
Rassurer la patiente
Et une échographie obstétricale
Si ce traitement n’est pas efficace penser à une pathologie sous-
jacente : Référer au spécialiste.
ème
Hôpitaux 2 Vomissements simples :
référence idem au niveau Hôpital de 1ère Référence
Vomissements graves :
Hospitaliser la femme et limiter les visites;
Demander le bilan : NFS, ionogramme, azotémie,
créatinémie, transaminases, phosphatases alcalines ;
Perfuser du Ringer lactate ;en fonction de l’état général
Mettre 2 ampoules de Bécozyme dans chaque flacon de
sérum.
Demander une fibroscopie œsogastroduodénale si
nécessaire.
Et une échographie obstétricale
I
V.2.2. Objectifs apprentissage
61
IV.2.3. Principales causes de fièvre au cours de la grossesse
Paludisme
Infection amniotique ou chorioamniotite
Avortement septique
Infection urinaire
Infection des voies respiratoires
fièvre typhoïde
Définition
Le paludisme est une maladie due à un parasite, le Plasmodium. Il existe 4
types de plasmodium : P.falciparum, P.malariae, P.ovalae, P.vivax
L’infection se transmet habituellement par la piqûre d’un moustique
l’anophèle femelle infectée. Le Plasmodium falciparum est l’espèce la plus
répandue pratiquement partout en Afrique. Il est à l’origine de 98 % des
cas de paludisme et responsable d’une morbidité et d’une mortalité
importantes. Le Plasmodium falciparum est responsable de pratiquement
tous les cas de paludisme grave.
Classification
Le paludisme peut revêtir deux formes : le paludisme simple et le
paludisme grave. Chez la femme enceinte, il faut considérer que tout
paludisme est grave.
62
Eléments de diagnostic
• Signes du paludisme simple :
- Fièvre ;
- Frissons ;
- Troubles digestifs (nausées, vomissements) ;
- Asthénie avec arthromyalgie ;
- Céphalées.
Il faut une GE de confirmation
• Signes du paludisme grave
- Prostration (incapacité de s’asseoir, se tenir debout ou de marcher
sans aide)
- Vomissements à toutes tentatives d’alimentation
- Convulsions (2 ou plus en 24 heures)
- Altération de la conscience (coma)
- Détresse respiratoire (respiration acidosique)
- Collapsus cardiovasculaire (choc)
- Œdème aigu du poumon
- Saignement anormal CIVD
- Ictère
- Hémoglobinurie (urines coca cola)
- Insuffisance rénale OLIGOANURIE
- Anémie (pâleur cutanéo-muqueuse)
- Hypoglycémie
Gestes d’urgence
Tout cas de paludisme chez la femme enceinte doit être traité comme
paludisme grave pour éviter les complications. La prise en charge d’un cas
de paludisme grave commence par une évaluation clinique minutieuse, en
particulier chez un patient inconscient dont on devra s’assurer que les voies
aériennes sont dégagées et que l’état de la circulation est stable et bien
appréhendé. Le traitement doit être mis en route dès que le diagnostic est
posé ou fortement suspecté. Le paludisme grave est une urgence médicale
et doit être admis aux soins intensifs si possibles.
63
Le traitement d’urgence comporte l’utilisation de la quinine en perfusion
veineuse :
- Dose de charge : Quinine 20 mg/kg de poids corporel en perfusion
intraveineuse lente de sérum glucosé 5% ou 10% à raison de 10 ml/kg
de poids corporel en 4 heures sans dépasser 1,5 g de Quinine chez
l’adulte.
N.B. La dose de charge ne doit pas être donnée si le patient a reçu de la
quinine dans les 24 heures précédentes ou la quinidine ou la
méfloquine dans les 7 jours précédents. Dans ces cas, il faut
commencer directement avec la dose de 10 mg/kg.
- Dose d’entretien : après la dose de charge, observer un repos de 4
heures, puis, placer la dose d’entretien (10 mg/kg dans du sérum
glucosé à perfuser pendant 4 heures toutes les 8 heures). Dès que le
patient est en mesure de boire passer à la quinine par voie orale pour
compléter 7 jours de traitement.
Définition
C’est l’infection du liquide amniotique et de ses annexes. Elle succède le
plus souvent à une rupture des membranes de plus de 6 heures.
Eléments de diagnostic
• Fièvre, Frissons
• Ecoulement de liquide amniotique purulent, louche, nauséabond ;
• Utérus tendu et douloureux (à la mobilisation).
64
Complications
• Fœtales : MFIU, Pneumopathie à la naissance, Septicémie, Méningite,
etc.
• Maternelles : Endométrite, septicémie, Choc septique, péritonite, etc.
Gestes d’urgence
Faire baisser la température ;
Garniture stérile ;
Référer pour une meilleure PEC.
N.B. Eviter les touchers vaginaux
Traitement
Commencer sans délai la triple antibiothérapie
(Ampicilline - Gentamicine - Métronidazole).
Médical
- Ampicilline 1g toutes les 6h en IV
- Gentamycine 160mg/jr en IM
- Flaggyl en perfusion 500mg toutes les 12h
Durée du traitement : max 15jrs
Obstétrical : Préférer l’accouchement par voie basse
3. Avortement septique
Définition
L’avortement septique est une interruption de grossesse pratiquée dans des
conditions non aseptique ayant des complications infectieuses. Si des
agents pathogènes apparaissent dans les voies génitales basses à la suite
d’un avortement spontané ou non médicalisé, puis se répandent dans
l’organisme, l’infection peut se transformer en septicémie. Le risque de
septicémie est plus grand si les produits de conception sont retenus in utero
et qu’on tarde à les évacuer. La septicémie est une complication courante de
l’avortement instrumental pratiqué dans de mauvaises conditions de sécurité.
65
Signes cliniques
Douleurs pelviennes
Fièvre
Pertes vaginales purulentes et nauséabondes
Saignement prolongé
Utérus sensible surtout à la mobilisation
Signe de rebond positif
Conduite à tenir
Les soins d’urgence pour les complications d’un avortement comprennent :
66
Identifier les besoins d’autres services de SR (une prophylaxie
antitétanique ou d’un rappel de vaccin antitétanique, un traitement
contre les IST).
N.B :
- Après une fausse couche ou un avortement, l’intervalle minimum
recommandé avant une nouvelle grossesse est d’au moins 6 mois
afin de réduire les risques pour la santé maternelle et périnatale
(OMS)
- Après une fausse couche ou un avortement, si la femme n’a pas fait
de GS/Rh penser à le faire et si la femme est Rh négatif,
administrer du Rhéso-gamma
4. Infection urinaire
Définition
Il s’agit d’une atteinte infectieuse de l’appareil urinaire qui peut se traduire soit
par une cystite (infection basse), soit par une pyélonéphrite (infection haute).
Elles sont parfois asymptomatiques : bactériurie asymptomatique.
67
Eléments de diagnostic clinique
Symptômes
- Brûlure mictionnelle
- Mictions fréquentes et/ou impérieuses
- Douleurs lombaires
- Fièvre, nausées, vomissements (en cas de pyélonéphrite)
Examens paracliniques
- ECBU,
- Test au nitrite (bandelette urinaire),
- Test de leucocyturie
Conduite à tenir
Cystite
- Conseil hygiéno-diététique : boissons abondantes (sauf alcool), vider la
vessie fréquemment, bonne hygiène périnéale
- Traiter une éventuelle constipation associée
- Antibiothérapie : Amoxicylline gel 500mg per os 2 gel 3 fois par jour
pendant 7 à 10 jours (si possibilité de faire un antibiogramme, adapter le
traitement selon les résultats)
Pyélonéphrite
- Hospitalisation, repos strict au lit en décubitus latéral gauche ;
- Donner un antipyrétique injectable chaque fois que la T° > 38°C ;
- Donner des antibiotiques : Ampicilline 1g toute les 6 heures,
Gentamycine 3mg/Kg/j en IM une fois par jour ;
- Adapter le traitement aux résultats de l’antibiogramme (si possible) ;
- La durée du traitement est de 15 à 21 jours (arrêter la Gentamycine
après 7 jours de traitement).
68
5. Infection des voies respiratoires
1. Définition
C’est une infection bactérienne, virale ou parasitaire des voies respiratoires
supérieures ou inferieures.
Les principales causes bactériennes sont :
- BK,
- streptococus pneumoniae,
- streptococus aureus,
- legionella pneumophilla,
- hemophilus influenzae,
- klebsiella pneumoniae,etc.
Les principales causes virales sont :
- virus de la grippe,
- VRS,
- CMV (surtout chez les immunodéprimés au VIH)
Les principales causes parasitaires : Pneumocystis carinii (surtout chez les
immunodéprimés au VIH)
Eléments de diagnostic
Les principaux symptômes des infections des voies respiratoires sont :
- Fièvre ;
- Toux ;
- Expectorations ;
- AEG : Asthénie, Anorexie, Amaigrissement ;
- Dyspnée.
69
Tous ces symptômes varient en fonction de l’agent causal et de la localisation de
l’infection
Pathologies Symptômes
Fièvre Toux Expectorati Dyspnée Etat général
ons
Tuberculose Modérée D’abord Blanchâtre - Altéré
(38- sèche puis
0
38,5 c) productive
vespérale
Syndrome grippal Parfois Sèche - - Fatigue
élevée généralisée
(39-400C)
N.B : Devant une toux trainante > à 2 semaines penser toujours à la tuberculose
Conduite à tenir
Faire baisser la fièvre en urgence (paracétamol cp 500 mg 1cp x 3/j)
Rechercher le BK si suspicion de TBC ;
Proposer de faire la sérologie VIH.
Prescrire :
- Antibiotique si signes en faveur d’une infection bactérienne
aigue (Amoxicilline 500 mg : 2 gélules matin et soir pendant 7-10 jours) ;
- Fluidifiant bronchique (ex : fluiditec sp 5%, rhinatiol sp 5%, bromexine sp
ou cp) ;
- conseiller de boire beaucoup de liquide sauf l’alcool.
-
70
6. Fièvre typhoïde
Définition
Maladie infectieuse endémique dans les pays du tiers monde due à une
bactérie Salmonella typhi de transmission oro-fécale directe (manu-portée) ou
indirecte (eau, crudités,..) et qui réalise une septicémie à point de départ
digestif.
Eléments de diagnostic
• Signes Cliniques
71
• Signes biologiques :
- La leuco neutropénie est fréquente et est un signe d'orientation dans
ce contexte septique ;
- Une anémie modérée ainsi qu'une thrombopénie sont souvent
retrouvées ;
- L'élévation de la C-Réactive protéine est nette ;
- Les transaminases sont modérément élevées dans 50 à 60 % des
cas.
Diagnostic bactériologique
L'isolement des salmonelles est effectué à partir des hémocultures et des
coprocultures positives respectivement dans 90 et 50 % des cas.
Diagnostic sérologique
La sérologie de Widal et Félix recherche la présence d'anticorps-anti-O
apparaissant vers le 8ème jour de la maladie, et les anticorps anti-H
positifs au 12ème jour. Intéressant en cas d'absence d'isolement
bactérien, elle montre une séroconversion sur 2 prélèvements dans 70 à
90 % des cas.
Traitement
72
Conclusion
1. Toxoplasmose
Définition
La toxoplasmose est une maladie parasitaire due à une infection par le
parasite unicellulaire Toxoplasma gondii. Après l’acquisition initiale de
l’infection, une large dissémination du parasite se produit à travers le corps.
Ce stade aigu de l’infection se transforme ensuite en phase latente, durant
laquelle l’organisme forme des cystes dans différents tissus tels que le
squelette, le muscle cardiaque et le cerveau. Ces cystes contiennent des
toxoplasmes viables qui persistent à vie. Ils n’affectent en principe pas la
santé de leurs hôtes immunocompétents. Leur existence est seulement
indiquée par la présence et la persistance d’anticorps IgG spécifiques.
Symptômes
Ils peuvent être absents ou non spécifiques :
- Fièvre modérée ;
- malaise généralisé ;
- fatigue extrême, etc.
73
Mode de transmission
Les êtres humains acquièrent cette infection par voie orale en consommant
de la nourriture et/ou de l’eau contaminées par un stade résistant du parasite
présent dans les selles des chats infectés, ou en ingérant le parasite présent
dans de la viande infectée. Les viandes connues pour être porteuses du
parasite sont l’agneau, le porc et le mouton. Le stade de toxoplasmose
présent dans le lait est en principe immédiatement détruit par l’acide
gastrique. Des cas d’infection sont néanmoins rapportés, notamment via
l’allaitement maternel.
L’infection peut également être congénitale, c’est-à-dire qu’un fœtus peut être
contaminé par l’infection acquise par sa mère en cours de grossesse si le
parasite parvient à traverser la barrière placentaire.
74
Le dépistage d’une immunité pré-conceptionnelle se fait par détection de la
présence d’IgG spécifiques dans le sang de la mère.
Dépistage d’une séroconversion maternelle
La recherche d’une infection maternelle récente en cours de grossesse se
fait par détection de la présence d’IgM (ou éventuellement d’IgA ou d’IgE)
spécifiques dans le sang de la mère.
Prévention et traitement de la maladie
• Prévention
La prévention de la toxoplasmose chez la femme enceinte est obtenue
par la cuisson Intégrale de la viande, le lavage des fruits et des
légumes.
75
- les nouveau-nés pour lesquels une infection est suspectée ont une
prescription de pyrimethamine et sulfadiazine pendant 3 semaines,
puis de spiramycine pendant 5 semaines, suivi de pyramethamine et
sulfadoxine pendant 10 jours, avec de l’acide folique jusqu’à au
moins 1 an. Tous les autres nouveau-nés de grossesse à suspicion
reçoivent de la spiramycine.
Définition
Modes de transmission
Virus Transmission Passage à la chronicité
Hépatite A Oro-fécale 0%
Hépatite B Sanguine, sexuelle, mère- Adultes 5 %
enfant
Nouveau-nés 90 % !
Hépatite C Sanguine, sexuelle, mère- 85 %
enfant
Hépatite D Comme hépatite B Infection hépatite B
nécessaire
Hépatite E Oro-fécale 0%
Hépatite G Sanguine 80 %
76
En cas d'hépatite A, le risque d'infection du fœtus est très faible. Néanmoins
si l'hépatite A survient dans les deux semaines précédant l'accouchement,
des gammaglobulines spécifiques sont injectées au nouveau-né dès la
naissance.
Éléments de diagnostic
Dans certains cas, l'ictère est très léger ou absent : c'est l'hépatite anictérique
dont le diagnostic n'est pas toujours facile.
77
Traitement
Il n'existe pas de traitement de l'hépatite aiguë.
La forme bénigne nécessite du repos, une alimentation normale.
En cas de formes graves, l'hospitalisation est nécessaire pour traiter les
symptômes et surveiller l'évolution.
Il existe aujourd'hui des traitements pour les hépatites chroniques. Pour en savoir
plus, se référer aux spécialistes.
Acquérir des aptitudes pour une bonne conduite à tenir devant une
hypertension au cours de la grossesse
Définition
78
On distingue 4 types d’hypertension artérielle au cours de la grossesse :
Type I = Toxémie gravidique ou pré éclampsie.
Type II = Hypertension artérielle préexistante à la grossesse ou hypertension
artérielle chronique.
Type III = Toxémie surajoutée.
Type IV = Hypertension artérielle gestationnelle ou hypertension artérielle
isolée de la grossesse.
Problématique
L’association HTA et grossesse confère à celle-ci un caractère grave.
HTA est présente chez au moins 10% des femmes enceintes en Afrique sud
saharienne ;
Dans ses formes sévères elle peut conduire au décès maternel ou fœtal ;
Sa complication la plus sévère, l’éclampsie est la 3ème cause de décès
maternel ou fœtal ;
Les céphalées, les troubles de la vision, les convulsions et le coma sont des
signes d’aggravation ; qui apparaissent généralement au stade de l’éclampsie et
ces signes constituent une urgence.
Facteurs de risque
L'hypertension artérielle gravidique est une maladie dont les causes sont à la
fois :
79
une exposition insuffisante au sperme (qui ne permet pas aux anticorps
maternels de développer une tolérance aux antigènes paternels) par
exemple par utilisation prolongée de préservatifs,
un âge maternel avancé,
l'obésité.
Eléments de diagnostic
Type I : Toxémie gravidique ou pré éclampsie
Elle apparaît en général après 20 semaines d’aménorrhée.
Selon le degré d’élévation de la TA, on distingue :
• Hypertension gestationnelle sans protéinurie ni œdèmes ;
TA diastolique supérieure ou égale à 90mm hg à deux reprises et à 4 h
d’intervalle après 20 SA
• La pré éclampsie modérée : TA diastolique comprise entre 90 mmHg et 110
mm Hg ;
La protéinurie à la bandelette est toujours supérieure à 2 croix (++).
Il existe des œdèmes
• L’Eclampsie :
- crise convulsives tonico-clonique survenant dans un contexte de pré
éclampsie ;
- coma post critique (Accident parfois révélateurs de l’hypertension
gravidique).
80
Type II : Hypertension artérielle préexistante à la grossesse ou HTA
Chronique
C’est une femme enceinte qui est hypertendue connue avant la grossesse
avec une TA diastolique ≥ 90 mm Hg à deux lectures. La grossesse survient
dans ce contexte et évolue sans aggraver l’HTA.
Complications fœtales :
• Mort fœtale in utero ;
• Retard de croissance intra utérin ;
• Souffrance fœtale aiguë (en particulier en cas d'hématome rétro-
placentaire et d'éclampsie);
81
• Prématurité (liée à l’obligation d’évacuation urgente de l’utérus provoquée
par les complications. De par les causes profondes de l'hypertension ;
artérielle gravidique (anomalies du placenta), le seul vrai traitement est
l'accouchement.
Diagnostic différentiel :
Devant des convulsions, il faut éliminer :
• L’épilepsie : convulsions antérieures, TA normale ;
• Paludisme grave /cérébrale : fièvre, frissons, céphalée, ictères anémies et
coma ;
• Méningite : céphalées, nuque raide, fièvre, photophobie ;
• Tétanos : trismus, spasme du visage, du cou et du tronc, dos arqué, ventre
de bois
Conduite à tenir
Toxémie gravidique ou pré éclampsie
• Repos ;
• Traitement antihypertenseur ;
• Evacuer vers l’hôpital.
82
• Si l’hypertension persiste au bout d’une semaine ou à la consultation
suivante, évacuer vers l’hôpital ou étudier le cas avec le médecin, si
possible.
83
Modalité d’administration du sulfate de magnésium
Dose de charge :
84
- La diurèse est au moins de 30 ml/h pendant 4 heures d’affilée.
• Interrompre ou différer le traitement si :
- La fréquence respiratoire passe en dessous de 16 mouvements par
minute.
- Les réflexes rotuliens sont absents.
- La diurèse est passée en dessous de 30 ml/h pendant 4 dernières
heures.
• Se munir d’un antagoniste prêt à l’emploi :
En cas d’arrêt de la respiration :
- Faciliter la ventilation (à l’aide d’un masque et d’un ballon, d’un
dispositif d’anesthésie ou par intubation).
- Injecter lentement 1 g de gluconate de calcium (10 ml d’une solution à
10%) en IV jusqu’à ce que la respiration reprenne pour contrer les
effets du sulfate de magnésium.
Modalité d’administration du diazépam
85
Dose d’entretien
• Perfuser 40 mg de diazépam dilués dans 500 ml de solution intra
veineuse (sérum physiologique ou Ringer lactate) de façon à obtenir une
sédation tout en maintenant l’Etat de veille.
• Si les doses administrées dépassent 30 mg en 1 heure, la patiente risque
une dépression respiratoire :
- Si nécessaire, faciliter la ventilation (à l’aide d’un masque et d’un
ballon, d’un dispositif d’anesthésie ou par intubation)
- Ne pas administrer plus de 100 mg de diazépam en 24 heures
Acquérir des aptitudes pour une bonne conduite à tenir devant une hémorragie
au cours de la grossesse.
86
IV.4.2. Objectifs d’apprentissage
On distingue :
• Hémorragie du 1er trimestre :
- GEU
- Menace d’avortement
- Grossesse molaire
Hémorragie du 2ème et 3ème trimestre :
- Menace d’avortement tardif
- Placenta prævia
- Hématome retro placentaire
- Rupture utérine
- Menace d’accouchement prématuré
87
1. Grossesse extra-utérine :
Eléments de diagnostic :
• Saignement léger
• Douleur abdominale
• Col fermé
• Utérus légèrement plus gros que la normale
• Utérus plus mou que la normale
• Sensibilité du cul de sac postérieur au toucher vaginal
C.A.T. :
• Niveau CDS
- Test de grossesse,
- Evaluer l’état général
- Voie veineuse
- Référer à l’hôpital
2. Menace d’avortement :
Eléments de diagnostic :
• Saignement
• Col fermé ou entrouvert
• Hauteur utérine correspondant au terme
• crampes/douleurs abdominales basses
• utérus plus mou que la normale
CAT :
• En général, le traitement médical n’est pas nécessaire.
• Conseiller à la patiente d’éviter les activités demandant un effort ainsi que
les rapports sexuels.
• Si le saignement cesse, faire suivre la patiente en consultation prénatale. Si
le saignement reprend, la réexaminer.
88
• Si le saignement persiste, apprécier la viabilité du fœtus (test de grossesse
et échographie) ou rechercher une grossesse ectopique (échographie).
Avortement inévitable
• Si la grossesse a moins de 16 semaines, prévoir d’évacuer le contenu
de l’utérus. S’il est impossible de procéder immédiatement à une
évacuation de la cavité utérine :
- Administrer 0,2 mg d’ergométrie en IM (à renouveler au bout de 15
minutes si nécessaire)
- Référer pour pouvoir procéder à l’évacuation utérine au plus vite
- Faire le counseiling post avortement : information sur son état
actuel, mesure d’hygiène, fécondité ultérieure et PF
- Faire groupage sanguin ABO et rhésus à la femme
Avortement incomplet
• Si le saignement est léger ou modéré et que la grossesse a moins de 16
semaines, extraire les produits de conception faisant protrusion à
travers le col manuellement + antibiothérapie.
• Si le saignement est important et que la grossesse a moins de 16
semaines :
- Administrer 0,2 mg d’ergométrine en IM (à renouveler au bout de 15
minutes si nécessaire
- Voie veineuse et prélèvement pour groupage sanguin
- Référer pour évacuation des débris intra-utérins ;
N.B. Ne faire une évacuation par curetage instrumental que si
l’aspiration manuelle est impossible.
S’il n’est pas possible de procéder immédiatement à une évacuation de la
cavité utérine, administrer 0,2 mg d’ergométrine en IM (à renouveler au
bout de 15 minutes si nécessaire) OU 400 μg de misoprostol par voie orale
(à renouveler une fois au bout de 4 h si nécessaire).
Faire le counseiling post avortement : information sur son état actuel,
mesure d’hygiène, fécondité ultérieure et PF.
89
• Si la grossesse a plus de 16 semaines :
- perfuser 40 unités d’ocytocine diluées dans 1l de solution intraveineuse
(sérum physiologique ou Ringer lactate) à raison de 40 gouttes par
minute jusqu’à expulsion des produits de conception ;
- si nécessaire, administrer 200 μg de misoprostol par voie vaginale toutes
les 4 h jusqu’à expulsion des produits de conception, mais ne pas
dépasser 800 μg ;
- référer pour évacuation de tous les produits de conception restant dans
l’utérus ;
- assurer le suivi de la patiente après l’avoir traitée.
3. Grossesse môlaire :
Eléments de diagnostic :
• Saignement
• Utérus gros pour le terme
• Utérus plus mou que la normale
• Expulsion partielle de produits de conception en grappe de raisin
CAT :
Niveau CDS : Voie veineuse puis référer
Niveau Hôpital :
- Aspiration manuelle intra utérin (AMIU) ou curetage
- Suivi biologique par un test de grossesse /dosage béta HCG si
possible) toutes les 8 semaines pendant au moins une année.
- Si Test n’est pas négatif au bout de 8semaine ou redevient positif
moins d’un an après l avortement instaurer un traitement spécifique
et un suivi adéquat.
- Groupage sanguin et Rhésus ; si rhésus négatif chez la mère
donner rhéso-gamma.
- Donner une contraception pendant au moins une année
90
N.B : Les complications d’avortement provoque contribue a la
mortalité maternelle pour 13% ; elles sont aussi cause
d’infertilité lorsque la prise en charge est inadéquate.
Les causes
CAT
• Attendre l’expulsion spontanée des produits de conception puis, le cas
échéant, évacuer les débris intra-utérins ;
• Administrer 0,2 mg d’ergométrine en IM (à renouveler au bout de 15
minutes si nécessaire ;
91
• Si échec d’évacuation utérine :
- voie veineuse et prélèvement pour groupage sanguin,
- référer pour évacuation des débris intra-utérins,
2. Le placenta prævia
Définition
C’est une insertion totale ou partielle du placenta sur le segment inférieure
de l’utérus qui peut être responsable d'hémorragies sévères au cours du
troisième trimestre de la grossesse.
Il peut être latéral (marginal);partiellement ou totalement recouvrant lorsque
il est tout entier situé au-dessus de l'orifice interne du col.
Eléments de diagnostics
CAT
Référer la patiente en urgence vers l’hôpital avec une bonne voie veineuse.
92
3. Hématome rétro placentaire (DPPNI ou HRP)
Définition
Eléments de diagnostics
• Survenue brutale d'une hémorragie génitale de sang noir, souvent peu
abondante, accompagnée de douleurs abdominales brutales et très
intenses (en « coup de poignard ») localisées autour du fond utérin,
• Contracture utérine permanente et très douloureuse à la palpation
(utérus de bois),
• la HU varie d’un examen à l’autre (possible augmentation) (source :
guide du prestataire),
• Dans les cas les plus sévères : Chute de la TA, la patiente est en état de
choc,
• BCF altérés souvent absents.
CAT
Référer la patiente en urgence vers l’hôpital
4. Rupture utérine
Définition
C’est une déchirure siégeant au niveau de l’utérus survenant
généralement au cours du travail ou de l’accouchement mettant enjeu le
pronostic vital du fœtus de la mère ainsi que le devenir obstétrical de cette
dernière
Eléments de diagnostics
93
• Forme anormale de l’utérus (utérus en sablier)
• Parties fœtal aisément palpable sous la peau de l’abdomen
• Absence ou élévation de la présentation
• Pâleur des conjonctives et des muqueuses
• Etat de choc
Signes de gravité
• Abondance de la perte sanguine ;
• Vertiges ;
• Pouls petit, filant ou imprenable ;
• TA effondrée ;
• Agitations ;
• soif intense ;
• Muqueuses pâles ;
• Sueurs froides.
Gestes d’urgence
• Prendre une voie veineuse de grand calibre
• Mettre une sonde vésicale à demeure
• Placer une perfusion de Ringer lactate
• Mettre la femme en position déclive(en Trendelenburg)
• Prélever en vue du groupage sanguin ABO et rhésus si possible
Puis référer à l’hôpital pour traitement adéquat
94
• Donner de l’oxygène et traiter selon la cause.
• Demander des examens complémentaires :
- Groupage sanguin-Rhésus ;
- Numération formule sanguine ;
- Taux de Plaquettes ;
- Tests de coagulation : Temps de saignement, Temps de Coagulation;
- Echographie si possible.
Eléments de diagnostics
En début de grossesse :
• Dépister tôt les grossesses gémellaires et planifier la prise en charge.
• Si ATCD d’accouchement prématuré ou de fausse couche tardive;
rechercher une béance : calibrage avec la bougie N°8 + écho-vaginale.
Si béance, utérus malformé ou antécédents de cerclage, il faut prévoir
un cerclage.
Au cours de la grossesse :
95
• Eduquer la femme à reconnaître les contractions utérines ;
• Surveiller les modifications du col ;
• Parfois prescrire du repos ;
• Dépister et traiter les infections urinaires et vaginales ;
• Éviter les travaux lourds et les longs trajets.
Niveau CDS
• Rassurer la femme
• Faire l’examen physique
• Mettre la femme au repos
• Donner à la femme des garnitures stériles si rupture de la poche des eaux
+ antibiothérapie.
• Donner du salbutamol 1cé de 2 ou 4 mg puis référer pour une meilleure
prise en charge.
96
- durée maximum : 48 heures ;
• Puis relais par voie orale
Surveillance
• Pouls et TA toutes les 15 mn jusqu’à la dose efficace puis toutes les 2 heures
ou toutes les 4 heures. Si la TAS varie de 20 mm Hg ou la TAD de 30 mm Hg
ou si le Pouls est supérieur ou égal à 130btmt/min, il faut diminuer le débit ou
arrêter.
• Surveillance fœtale : BDC.
• Corticothérapie (améliorer la maturité pulmonaire fœtale) :
- R/administrer 3 ampoules de Bétamétazone (Célestène“), soit 12 mg en
IM, à renouveler 24 h plus tard ;
- Indications : entre 26 et 34 SA ;
- Contre-indications : HTA (relative), diabète, infection sévère
97
• Traitement étiologique :
- Infection urinaire ;
- Infection vaginale, etc.
Acquérir des aptitudes pour une bonne conduite à tenir devant une anémie au
cours de la grossesse.
1. Définition
L’anémie, au cours de la grossesse, se définit comme une diminution du taux
d’hémoglobine inférieur à 11g/dl. Lorsque le taux d’hémoglobine est inférieur à
7 g/dl ou hématocrite inférieur à 20% on parle d’anémie sévère.
Eléments de diagnostic
• Anémie légère : Pâleur ; Sensation de fatigue ; Tachycardie…
• Anémie grave ou décompensée :
- Pâleur intense ou extrême des muqueuses et des téguments;
- Fatigue importante au moindre effort ;
- Dyspnée ;
- Pouls rapide ;
- Palpitations ;
- Céphalées ;
- Vertiges ;
98
- Œdèmes ;
- Troubles de la conscience.
CAT au CDS
• Rassurer la femme ;
• Faire l’examen physique ;
• Rechercher la cause et traiter ;
• Faire la supplémentation en fer + acide folique;
(Voir chapitre sur les soins préventifs : fer) ;
•
Acquérir des aptitudes pour une bonne conduite à tenir devant une mort fœtale in
utero.
99
1. Définition
Acquérir des aptitudes pour une bonne conduite à tenir devant un diabète sur
grossesse
101
• Pour les femmes ayant eu un diabète gestationnel : risque de
développer un diabète non insulinodépendant (dans15 à 60% des cas
selon les groupes étudiés et la durée de suivi),
• Les enfants sont plus souvent atteints d'obésité, pathologie qui
constitue un facteur de risque cardiovasculaire, et de diabète non-
insulinodépendant (DNID).
1. Facteurs de risque
Multiparité : si le risque de base est de 5 à 6 % en France, il faut
savoir que l'incidence grimpe à 19 % chez les multigestes.
Le risque augmente avec l'âge de la mère : il est presque
multiplié par 10 chez la femme de plus de 24 ans.
Obésité. De même, une obésité (IMC > 30 kg/m²) multiplie par 3
ce risque.
Antécédents familiaux de diabète de type 2.
Au cours des grossesses antérieures : antécédents personnels
de diabète gestationnel, d'accouchement prématuré, de mort
fœtale in utero inexpliquée, de macrosomie (nouveau né pesant
plus de 3 800 g), d'hydramnios (quantité excessive de liquide
amniotique)
Au cours de la grossesse : prise de poids excessive,
hydramnios, macrosomie.
CAT
Devant une femme avec des facteurs de risque de diabète : référer
à l’hôpital pour une meilleure prise en charge
102
CHAPITRE V : PRESENTATIONS VICIEUSES
V. 1. OBJECTIF GLOBAL
Acquérir des aptitudes pour une bonne conduite à tenir devant un
présentation vicieuse.
V 2. OBJECTIFS APPRENTISSAGE
• Définir une présentation vicieuse
• Décrire les types de présentation vicieuse
• Connaitre la conduite à tenir devant chaque présentation vicieuse
Définition
Une Présentation vicieuse est une présentation autre que la présentation du
sommet.
On distingue 4 types de présentations vicieuses :
Front dont le repère est le nez
Face dont le repère est le menton
Siège :
- complet avec comme repère les pieds
- décomplété perceptible par les fesses
N.B. Les BCF sont audibles au dessus de l’ombilic en cas de siège
Certaines présentations ne sont remarquées qu’au cours de travail
d’accouchement.
Transverse : dont le repère est la perception de la tête dans un flanc de
l’abdomen et l’absence de présentation au TV
CAT
Transférer toute présentation vicieuse.
Toutefois, en cas de siège avec un bassin normal de la parturiente et le dos
fœtal en avant, l’accouchement par voie basse est possible.
• A dilatation complète :
103
- Rompre la Poche des eaux ;
- Pratiquer une épisiotomie ;
- Attendre l’expulsion du tronc ;
- Eviter de tirer sur les membres ;
- Faire une boucle du cordon ;
- Administrer une perfusion d’ocytocique ;
N.B. Une présentation de siège chez une primipare est plus inquiétante
que chez une multipare
104
CHAPITRE VI : COUNSELING EN CPN RECENTREE
Une mère de poids faible a plus de risque d’avoir un bébé de faible poids de
naissance; un faible apport en fer contribue à l’anémie.
En résumé, il est conseillé pour une femme enceinte de manger des aliments
riches en trois groupes d’aliments à savoir les glucides, les protéines et les
lipides ainsi que les micronutriments.
105
VI. 2. Le planning familial
Les clientes devraient :
Connaître les méthodes de planning familial (PF) convenant au post-
partum ;
Savoir comment accéder aux services de PF ;
Savoir quels sont les services de PF disponibles.
106
BIBLIOGRAPHIE
107
13. Infections sexuellement transmissibles et autres infections de l’appareil
reproducteur : Guide de pratiques essentielles ; Organisation Mondiale de la
Santé 2005.
14. Le suivi de la grossesse normale; Dr Barbara LUU-VAN Animateur : Dr Éric
VIVES Epu-H Tunisie 22-29 mai 1999 Expert.
15. Procédure en santé de la reproduction : Santé de la femme : Soins prénatals
recentrés ; République du Mali, Ministère de la santé ; Division santé de la
reproduction, Juin 2005.
16. Prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant: Activités de
l’.OMS ; WHO/HIV_AIDS/BN/2001.
17. PTME, Guide du prestataire.
18. Soins prénatals: Vieux Mythes, Nouvelles Réalités ; Villar et Khan-Neelofur
2001; OMS 1996.
19. De la conception à la naissance :
http://www.medecine.upsud.fr/fr/enseignementsformations/etudes_medicales/
p2_d /liste enseignements/module 2.html.
20. Examen clinique/ Consultation prénatale: CHU de Grenoble Ecole de sage
femme de Grenoble Juin 2003.
21. Les Consultations prénatales ; Gyneweb ; Dernière mise à jour le 17/03/2007.
108
ANNEXES
109
Annexe 2
110