MINISTERE DE LA SANTE BURKINA FASO

DE L’HYGIENE PUBLIQUE ET DU BIEN ETRE Unité – Progrès - Justice

SECRETARIAT GENERAL Ouagadougou le 21 Février 2022
ECOLE NATIONALE DE SANTE PUBLIQUE
« Docteur Alfred August Comlan QUENUM »

Au
Cabinet de Me Prospère FARAMA

Objet : MEMORANDUM

Préambule : Les grandes lignes de la crise que traverse l’ENSP.

L’ENSP est un établissement public de l’Etat à caractère administratif placée sous la tutelle
technique du ministère en charge de la santé avec tutelle financière du Ministère en charge des
Finances. Elle a été créée en 1977 par décret n°77-338/PRES/SP-AS du 05 septembre 1977 et
baptisée « Docteur Alfred August Comlan QUENUM » en 1984. Erigée en Etablissement
Publique à caractère Administratif (EPA) en 1990 par KITI n° An VIII-0102/FP/SAN-AS du
12 Novembre 1990. Ses statuts particuliers sont régis par le décret N°2015-1266/PRES-
TRANS/PM/MS/MEF du 09 Novembre 2015 qui érigent désormais les services de contrôle
interne et de personne responsable des marchés en direction de contrôle interne et direction de
marchés publics.
Missions :
La mission principale de l’ENSP est de : « Former à la base, en post-base et en continue les
personnels paramédicaux et Sages-Femmes au profit du Ministère de la Santé du Burkina Faso
et du monde du travail ».
Vision :
La vision de l’ENSP est : « être une référence pour la qualité de la formation des personnels de
santé paramédicaux et Sages-Femmes au Burkina Faso et dans l’espace CEDAO ».
Instance :
L’ENSP dispose principalement comme instance :
- Le Conseil d’Administration ;
- Le Conseil de Direction Générale ;
- Le conseil Pédagogique.
A cela s’ajoute : La tenue des sessions du conseil de discipline, organe principal des organes
principaux consultatifs de l’école.
Par décret N°2015-1534/PRES-TRANS/PM/MFPTSS/MEF prit en Conseil de Ministre en sa
séance du 18 Décembre 2015 invitant les Etablissements Publiques de l’Etat (EPE) à se
conformer aux dispositions des enseignements supérieurs, l’ENSP partant de ces reformes a
recruté pour la première fois les filières Infirmières et Sages-Femmes/Maïeuticiens avec le
niveau Baccalauréat en 2018.
Dans la même dynamique, l’ENSP dans le cadre du processus d’universitarisation a appliqué
la directive N°03/2007/CM/UEMOA du 04 Juillet 2007 portant adoption du système
Licence Master Doctorat dans les universités et établissements d’enseignement supérieur au
sein de l’UEMOA. C’est partant de ce fait que le système Licence Master Doctorat a été
appliqué à la promotion 2018-2021 avec expérimentation sur deux (02) filières (Infirmière et
Sage-Femme/Maïeuticien). Pour ce faire, elle a procédé à appliquer le programme validé de
l’Organisation Ouest Africaine de Santé (OOAS) dans le sens du système Licence Master
Doctorat. Des semestres avec des sessions de rattrapages ont été faites par ces deux (02) filières
en respectant scrupuleusement les Unités d’Enseignements (U.E) avec tous les Eléments
Constitutifs d’Unités d’Enseignements (E.C.U.E).
La rentrée officielle a été faite le 06 Novembre 2018 et les cours débutèrent le 05 Janvier 2019
dans la Direction Régionale de Ouagadougou (DRO) ainsi que dans les autres directions
régionales.
A la rencontre avec les responsables de l’école a la rentée, mention a été faite aux étudiants
avec assurance en ce terme : « Vous êtes les premiers étudiants de l’ENSP sur lesquels le
système Licence Master Doctorat sera appliqué, et au regard des exigences du LMD tenez-vous
durant toute la période de cette formation sacrifiez-vous et donnez-vous à fond pour réussir à
l’épreuve ». Avec cette réforme, vous allez vous sentir épuisez, mais sachez que vous aurez à
la fin une Licence qui va vous ouvrir directement les portes pour le Master et pour le Doctorat
et vous oublierez la souffrance (Dr Emile Pargui Paré, Directeur General des ENSP). A travers
une séance, les contours du système LMD ont été enseignés par M. ZONGO Valentin, un des
enseignants avec des responsables du ministère en charge de la Fonction Publique.
C’est dans l’espoir d’avoir cette Licence authentique et reconnue par le CAMES, que nous
étudiants, nous nous sommes engagés pour subir toutes les épreuves.
Du 06 Novembre 2018 au 15 Décembre 2021 hors mis les congés, nous avons subi le
programme Licence Master Doctorat avec ses Six (06) semestres (S1 S2 S3 S4 S5 et S6),
dispensés par des professeurs d’universités et des enseignants de l’ENSP ayant un niveau
minimum le Master. Cette formation a été suivie sans vacance en Trente-sept (37) mois Dix
(10) jours par les étudiants pour valider les Six (06) semestres avec un Volume Horaire
conformément aux normes de l’Organisation Ouest Africaines de la Santé.
Pendant notre formation, les premiers responsables telles que la Présidente du Conseil
d’Administration (PCA) Pr Blandine THIEBA/BONANE, le Directeur General (DG) Dr Emile
Pargui PARE , le Directeur des Etudes et des Stages Dr KIEMA Hervé et le Directeur Régional
de Ouagadougou Dr Lagoun ZOU, les Chefs de Services des formations, nous ont fait savoir et
à tout temps que le Ministère de la Santé, le Ministère des Enseignements Supérieurs de la
Recherche et de l’Innovation(MESRI) et les présidents des Universités (Ouagadougou et Bobo
Dioulasso) travaillent en collaboration pour établir une convention avec l’université pour qu’à
la fin des Six(06) semestres, nous puissions avoir la Licence académique. Ainsi l’acquisition
de cette Licence académique permettra à ceux qui désirent continuer pour le Master et le
Doctorat d’en faire sans problème. Dans cette démarche ladite convention a été établie le 25
Juin 2021. Tout de même, nous avons été rassurés qu’à la fin tout est mise en œuvre pour que
la Licence académique nous soit délivré.
A notre grand étonnement, pendant que nous attendons pour prêter serment, le 11 Février 2022,
au surlendemain de la sortie soit le 09 Février 2022, nous avons été surpris avec une note de la
Direction Générale qui reportait notre sortie. Dans le souci de comprendre ce n-nième report
(le 17 et le 28 Décembre 2021), une rencontre avec le Directeur General nous a permis de
comprendre que le Secrétaire General du Ministère de la Sante alors président de la cérémonie
et le président de l’Université le parrain se sont désengagés. Nous sommes psychologiquement
touchés cette fois-ci non pas pour les reports à répétition de la sortie de promotion et prestation
de serment, mais par un problème de diplôme de fin d’étude posé qui oppose les deux parties à
savoir l’ENSP et le Ministère. Le Ministère de la santé par son Secrétaire Général et la
Présidente du Conseil d’Administration étaient dans la même démarche que les responsables
de l’établissement en ce qui concerne l’octroi de la Licence académique en fin de formation,
font un virement à 180° tout en se basant sur des questions de dysfonctionnement n’ayant pas
permis la signature d’une convention dite spécifique qui serait pas signée avec l’UFR/SDS pour
permettre la délivrance des diplômes. Le Secrétaire Général du Ministère de la Santé et la
Présidente du Conseil d’Administration, nous font savoir clairement avec un objectifs que le
Ministère seul maitrise les contours que la Licence académique promise au départ n’était pas
réelle et que le Directeur General des ENSP en la personne de « Dr Emile Pargui PARE a cavalé
seul ».Propos tenue par le Secrétaire Général du Ministère de la Santé de l’Hygiène Publique
et du Bien-être en la personne du Dr Landaogo Soutongonoma Lionel Wilfred
OUEDRAOGO.
Pour privilégier le dialogue et dans la perspective de mieux cerner le fond du problème,
les étudiants dans un mouvement d’humeur marchèrent sur le Ministère de la Santé pour
rencontrer les responsables les 10-16-17 Février 2022. Malgré ces différentes rencontres auprès
du Secrétaire General, la démarche des responsables nous laisse encore sceptique et plus que
jamais insatisfait. La voie empruntée par les responsables du ministère pour nous étudiants porte
atteinte à la profession infirmière et sage-femme ainsi que les autres corps paramédicaux. Au
regard de ses indices nous pourrions la qualifier de trahison ; d’abus d’autorité de mépris vis-
à-vis des corps paramédicaux et sage-femme en ce sens que la mesure envisagée va entasser
notre carrière. Le Ministère de la santé est obsédé à délivrer un diplôme dit Bac+3 qui ne répond
pas à la norme de l’OOAS encore moins reconnue par le CAMES. Selon le décret de 2015 il
faut universitariser les établissements publics de l’Etat ou les transformer en institut et rattacher
ces établissements à l’enseignement supérieur et délivrer des diplômes professionnels ou des
diplômes académiques reconnus.
RECOMMANTIONS DES ETUDIANTS
1-Eriger l’ENSP en INSTITUT en urgence avec pour effet le 01 Janvier 2018 pour prendre en
compte les différentes promotions des étudiants déjà au sein de l’école (2018 à ce jour).
2- Entreprendre des démarches auprès du MESRI pour la signature des diplômes authentiques
et reconnus par le CAMES au profit des étudiants qui sont concernés par ce problème
3- Dissocier la DPRH de la certification des dossiers car elle n’est ni un Institut, ni une école
de formation, ni une Université
4- Inviter le Ministère de la Santé de l’Hygiène Publique et du Bien-Etre à jouer en ce qui le
concerne sa part de responsabilité et s’abstenir de toute délivrance de la licence en sciences
infirmières et obstétricales (LSIO) pour ce qui est de la première promotion 2018-2021.
5- Exploiter la convention qui existe déjà entre l’ENSP et les Universités de sorte à ce qu’elle
prenne en compte les différentes promotions qui sont en cours au sein de l’ENSP (2018-2021,
2019-2022, 2020-2023, 2021-2024) dans les six filières appliquant le système LMD
ALARME
Visiblement l’ensemble déplore :
-Le Ministère de la Santé a refusé de s’assumer en accompagnant le processus
d’universitarisation qui date de depuis 2015 ;
(Ex : Le MENAPLN a érigé l’ENEP en institut de Formation du Personnel de l’Education en
moins d’un an).
-La volonté manifeste à vouloir maintenir les corps paramédicaux et sages-femmes au-dessous
de l’évolution de la science tout en voulant les empêcher par tous les moyens à ne pas accéder
au titre du Licence Master Doctorat ;

Voir en annexe les rapports du compte rendu et les différents textes.

Coordination, des Etudiants de L’Ecole

Nationale de Santé Publique (ENSP)

Le Responsable