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Abréviations.......................................................................................................... 4
Résumé ................................................................................................................. 5
Introduction ......................................................................................................... 6
Chapitre I : Santé reproductive de la femme en milieu rural .................................. 9
I.1 Principaux résultats de l’analyse initiale de l’ENPSF 2018 ................................................................9
I.2 Questions qui interpellent ........................................................................................................... 11
I.3 Synthèse de la revue de la littérature ........................................................................................... 12
I.4 Analyse secondaire des données .................................................................................................. 15
I.5 Discussion au-delà des chiffres..................................................................................................... 51
Conclusion ........................................................................................................ 92
Recommandations .............................................................................................. 95
Abréviations
Enquête Nationale sur la Population et la Santé Familiale (ENPSF 2018)
NV Naissances Vivantes
4
Résumé
Suite aux quatre chapitres, une conclusion générale a été développée, suivie
des principales recommandations pour les futures enquêtes similaires.
5
Introduction
Enquête Nationale sur la Population et la Santé Familiale (ENPSF 2018)
décennies passant de 76 pour 1000 enfants âgés de moins de cinq ans en 1987-
1991 à 22.16 en 2018, elle aurait été de 27.5 pour 1000 en 2015 selon les
estimations du Groupe Inter Agences du Système des Nations Unies. Aussi, le
ratio de mortalité maternelle a connu une réduction significative passant de
332 pour 100.000 naissances vivantes en 1985-1991 à 72.6 en 2015-2016
(ENPSF 2018). Elle aurait été de 112 en 2009-2010 selon l’Enquête
Démographique à Passages Répétés.
Par ailleurs, la situation épidémiologique a été marquée par une relative
maitrise des grandes endémies et un contrôle notable des épidémies qui
sévissaient dans le pays à l’image du paludisme et du choléra. La riposte
nationale au VIH/SIDA, à la tuberculose et au paludisme constitue un modèle
approprié de lutte, impliquant des départements gouvernementaux, la société
civile et les partenaires internationaux. Cette approche a permis de maintenir
le niveau d’infection dans le pays dans des seuils maitrisables. L’originalité de
l’approche est d’avoir intégré la composante Droits Humains dans les
programmes régionaux.
Les efforts consentis, couplés à d’autres réformes structurelles en santé comme
la poursuite de l’effort d’extension de l’accès aux Soins de Santé Primaire, la
réforme des hôpitaux et celle du financement de la santé, ont permis une
amélioration de l’accès et du recours aux services de santé par la population. Il
n’en demeure pas moins que des iniquités persistent encore dans l’accès et la
qualité des services entre les milieux urbain et rural, entre et à l’intérieur des
régions et entre les niveaux socio-économiques de la population. Par ailleurs,
la faible prise en compte des déterminants sociaux de la santé, l’insuffisante
implication des autres partenaires concernés y compris la société civile limitent
la portée et l’efficacité des stratégies relatives à la santé mises en place. Une
approche multisectorielle, éclairée par les données et par l’évidence devient
donc incontournable, en particulier dans le contexte actuel marqué par
l’orientation politique claire en direction de la mise en œuvre de la
régionalisation et de la mise en place du nouveau modèle de développement.
8
De même, les stratégies et programmes de santé devraient se réadapter pour
faire face aux nouveaux défis de santé que connait le pays, conséquences de la
transition épidémiologique et démographique et son corollaire l’émergence
des maladies chroniques résultant, entre-autres, de l’allongement de
l’espérance de vie à la naissance, de l’urbanisation galopante et des
changements de mode vie et d’alimentation.
Chapitre I : Santé reproductive de la femme en
milieu rural
Introduction
De nombreux indicateurs relatifs à la santé reproductive de la femme en milieu
rural sont droités dans le rapport de l’ENPSF 2018. Ces indicateurs contrastent
la situation de la femme rurale par rapport à celle du milieu urbain. Si ces
indicateurs ont l’avantage de montrer à chaque fois les écarts qui marquent
l’état socio-sanitaire des femmes en milieu rural, ils ont le désavantage de ne
pas donner une lecture globale de cet état de santé, ni d’éclairer sa situation au
regard des déterminants socio-sanitaires et de leur dynamique. Ces indicateurs
traduisent l’iniquité vécue par les populations du milieu rural dans des
domaines essentiels de la vie, aussi bien à l’intérieur des régions qu’entre les
différentes régions du Royaume. L’interrelation entre ces déterminants exige
des actions effectives, cohérentes et synergiques de la part des gouvernements
et des sociétés, pour la mise en œuvre de l’Agenda du Développement Durable,
à travers la bonne gouvernance de la santé et du bien-être et de l’objectif 3 des
ODD. Connaissant l’importance des déterminants sociaux sur la santé, il serait
pertinent de fournir aux responsables concernés par la question de la santé
reproductive, les pistes d’actions multisectorielles sur ces déterminants dans le
but d’une amélioration rapide, durable, efficiente et mesurable de la santé
reproductive des femmes en milieu rural.
Un autre volet relatif à la santé reproductive de la femme en milieu rural est le
niveau de fécondité et la pratique de la contraception. En effet, le niveau de
fécondité a connu, en quelques années une baisse remarquable. De même,
l’accroissement du recours à la contraception moderne, a rapproché les profils
d’utilisation des femmes des deux milieux, malgré les écarts importants des
niveaux de leurs déterminants.
I.1 Principaux résultats de l’analyse initiale de l’ENPSF 2018
L’ENPSF 2018 rapporte les constats suivants :
9
- Par rapport aux maladies chroniques, 3.3% des individus du milieu rural
ont rapporté être atteints de diabète contre 5.7% en milieu urbain et le
diabète est plus fréquent chez les populations d’un milieu aisé (6.6%) que
du milieu pauvre (2.9%).
- L’hypertension artérielle est plus fréquemment observée en milieu urbain
(7.4%) qu’en milieu rural (5.9%). Par ailleurs, les différences de mode de
vie, les différences de niveaux de pauvreté entre les deux milieux, le mode
Enquête Nationale sur la Population et la Santé Familiale (ENPSF 2018)
1
Annuaire Statistique du Maroc, 2019, HCP.
par l’enclavement et la rudesse des conditions climatiques en hiver, des
Enquête Nationale sur la Population et la Santé Familiale (ENPSF 2018)
dispositions particulières sont prises par les autorités et les intervenants locaux
pour recenser les femmes enceintes et celles présentant des situations sanitaires
critiques pour les extraire momentanément de leur environnement
contraignant en vue de leur garantir un accouchement à moindre risques. Il y
a lieu cependant de noter que le recours des femmes aux soins de santé
reproductive est conditionné par un ensemble de facteurs allant au-delà de
l’accessibilité physique aux services pour concerner d’autres facteurs relevant
du socio-économique, de l’éducatif et du culturel, pour ne citer que ces
déterminants.
La pauvreté au Maroc2, dont le taux absolu était à 4.8% en 2014, était
particulièrement fréquente en milieu rural et concernait une personne sur 10
(9.5%) contre 1.6% en milieu urbain. La vulnérabilité concernait une
personne sur 5 en milieu rural (19.4%) alors qu’en milieu urbain elle
concernait 7.9% de la population. Ces taux élevés de pauvreté et de précarité
entravent l’accès des femmes à des soins de santé reproductive de qualité, ce
qui se répercute négativement sur les niveaux de santé de la femme, du
nouveau-né et de l’enfant en milieu rural.
S’il est établi que certains soins en matière de santé de la reproduction
bénéficient de la gratuité et que l’accès des femmes aux services de santé y
compris au niveau hospitalier ait été amélioré grâce notamment à la mise en
œuvre du RAMED, il n’en demeure pas moins que des efforts soutenus
devraient être engagés dans le sens d’améliorer la qualité des services de
proximité qui constituent des facteurs limitants pour un accès universel à des
soins de qualité pour toutes les personnes qui en ont besoin.
La mise en œuvre de l’Initiative Nationale pour le Développement Humain,
qui met en action des approches basées sur la démocratie participative, des
actions de proximité et une convergence des actions basées sur le partenariat
entre différents intervenants institutionnels et non institutionnels. Le
département de la santé pourrait trouver dans cette approche, une niche pour
mettre en évidence l’intérêt d’une approche de proximité sur la santé des
14 individus et des communautés, en particulier celle des femmes.
2
Les indicateurs sociaux du Maroc, Édition 2018
I.4 Analyse secondaire des données
I.4.1. Nuptialité
La population enquêtée âgée de 15 ans et plus représente 48.483 personnes
dont 50.6% sont des femmes. L’état matrimonial de cette population enquêtée
montre selon le graphique 1.1 que :
▪ En milieu urbain 56.2% des hommes et 55.3% des femmes sont mariés ;
▪ En milieu rural, la proportion de femmes mariées est de 63.9% contre
63% pour les hommes ;
▪ La proportion de divorcés varie en fonction du milieu, particulièrement
pour les femmes. En effet, si la proportion des hommes divorcés est quasi-
identique entre les milieux urbain et rural (1.1 et 0.8 respectivement),
celle des femmes est pratiquement le double entre les deux milieux (4.2%
en urbain et 2.1% en milieu rural).
63 63,9 Urbain
Rural
56,2 55,3
41,1
34,9
29,7
23,8
10,1 9,6
4,2
1,2 0,9 1,1 0,8 2,1
0,3 0,5 0,6 0,5
15
Homme Femme Homme Femme Homme Femme Homme Femme Homme Femme
Célibataire Marié Veuf Divorcé Séparé
Le veuvage présente une différence nette entre les deux sexes. Ainsi, selon le
Enquête Nationale sur la Population et la Santé Familiale (ENPSF 2018)
graphique1.2, il est neuf fois plus élevé chez les femmes que chez les hommes.
Le veuvage féminin marque une croissance nette à partir de la tranche d’âge
55-59 ans. Chez les femmes il représente 18.2% pour cette tranche d’âge, pour
atteindre 29.1% pour les 60-64 ans, 33.9% pour les 65-69 ans, 52% pour les
70-74 ans, 63.5% pour les 75-79 ans et 80.6% pour les 80 et plus. Cette
croissance du taux de veuvage pourrait être en partie expliquée par la longévité
plus élevée chez les femmes (espérance de vie à la naissance : Femme 78 ans ;
Homme : 74.6)3.
80,6
Homme
Femme
63,5
52
33,9
29,1
20,3
18,2
8,3 7
5 5,3
0,9 0 2 2 1,5 1,5 3,2
0 0 0
0 0 0,3 0,2 0,2 0,3 0,3
30-34
65-69
15-19
20-24
25-29
35-39
40-44
45-49
50-54
55-59
60-64
70-74
75-79
80 +
Groupe d'âges
16
La proportion de divorcés est deux fois plus élevée chez les femmes que chez
les hommes selon le graphique 1.3. Les classes modales se situent entre 45-69
ans avec des proportions oscillant entre 4.7 et 5.4%. Le divorce chez les femmes
connait un pic à 50-54 ans et 60-64 ans avec une proportion de 5.4%.
3
Les indicateurs sociaux du Maroc, Édition 2018
Graphique 1.3 : Répartition (en%) de la population enquêtée divorcée, âgée de 15
ans et plus par sexe et par groupes d’âge, ENSPF 2018
4
3,7 3,7
3,4
3
2,7
2,1
2
1,6 1,8
1,5 1,4
1,2 1,2 1,3
0,9
0,8 0,6 0,5 0,4
0,3
0,1 0,1
45-49
15-19
20-24
25-29
30-34
35-39
40-44
50-54
55-59
60-64
65-69
70-74
75-79
80 +
Groupe d'âges
Célibataire
Célibataire
Divorcée
Divorcé
Séparée
Mariée
Séparé
Régions
Veuve
Marié
Veuf
Tanger-Tétouan -Al
32,8 56,0 8,0 2,4 0,7 41,9 56,0 1,5 0,5 0,2
Hoceima
Oriental 28,5 54,8 12,2 3,5 1,0 41,3 56,4 0,7 1,0 0,5
Fès- Meknès 27,0 58,1 10,5 3,7 0,6 36,7 60,4 1,0 1,3 0,6
Rabat - Salé -Kénitra 26,3 59,1 9,6 4,2 0,8 39,5 57,7 1,1 1,1 0,5
Béni Mellal - Khénifra 23,3 64,4 9,8 2,4 0,2 35,0 62,3 1,0 1,2 0,4
Casablanca- Settat 29,6 55,9 9,9 4,1 0,5 40,0 56,9 1,4 1,3 0,4
Marrakech-Safi 23,3 63,4 10,3 2,5 0,5 37,1 60,7 0,9 0,8 0,5
Drâa-Tafilalet 24,5 59,6 10,1 5,1 0,6 37,0 61,6 0,5 0,6 0,2
Souss-Massa 28,5 58,7 9,7 2,6 0,5 36,8 61,7 1,0 0,4 0,2
Guelmim-Oued Noun 31,0 54,6 10,1 3,9 0,4 41,1 56,4 0,9 1,4 0,2
Laâyoune - Sakia El
28,6 56,5 9,1 5,1 0,8 43,0 55,6 0,1 1,1 0,2
Hamra
Dakhla - Oued ed
23,2 63,6 6,1 6,5 0,5 38,4 59,1 0,6 1,8 0,1
Dahab
National 27,6 58,5 9,9 3,4 0,6 38,8 58,7 1,1 1,0 0,4
Figure 1.1 : L'âge moyen au premier mariage pour les hommes et les femmes par
région, ENPSF-2018
19
Enquête Nationale sur la Population et la Santé Familiale (ENPSF 2018)
20
Graphique 1.4 : L'âge moyen au premier mariage par sexe et selon le plus haut niveau
certificat obtenu, ENPSF-2018
Homme Femme
33,5
32 31,9
29,9 29
25,5
22,7 23,5
I.4.3. Fécondité
Le taux de fécondité est plus élevé en milieu rural qu’en milieu urbain pour la
tranche d’âge 15-19 ans, avec respectivement 32.5 et 11.5 pour 1000 femmes.
En milieu rural, le pic de la fécondité est atteint chez les femmes de 25-29 ans,
avec 133.5/1000. Pour le milieu urbain, le pic est atteint chez la tranche d’âge
30-34 ans, probablement en raison de l’âge moyen au premier mariage plus
tardif (tableau 1.2).
21
Tableau 1.2 : Taux de fécondité (pour 1000 femmes) par groupes d’âge, indice
Enquête Nationale sur la Population et la Santé Familiale (ENPSF 2018)
22
Au moment de l’enquête, les femmes âgées de 15-49 ans n’ayant pas eu –ou
n’ayant pas encore eu- de naissances vivantes représentent une proportion de
9.6%, alors que 43.2% des femmes de la même proportion d’âge avaient donné
naissance à 1 ou à 2 enfants, également 34.4% avaient donné naissance à 3 ou
à 4 enfants et 12.8% des femmes avaient donné naissance à 5 enfants ou plus.
A la fin de leur période féconde 45-49 ans, 5.8% des femmes n’avaient pas
donné d’enfants et 31.1% des femmes avaient eu 5 enfants ou plus.
Considérant le niveau d’éducation, la proportion de femmes ayant eu 3 enfants
et plus diminue avec le niveau d’éducation. Ainsi, cette proportion est de
58.6% pour les femmes sans certificat, 29,6% pour le niveau fondamental –
soit la moitié- et 26.1 % pour les femmes d’un niveau secondaire et plus.
Par quintile de bien-être, si la proportion de femmes n’ayant pas donné –ou
pas encore donné- de naissance est quasiment identique pour l’ensemble des
quintiles de bien-être (9 à 10.1%) la proportion de femmes ayant donné plus
de 3 enfants diminue avec le niveau de bien-être : de 53.5% pour le quintile le
plus pauvre à 41.1% pour le quintile le plus riche. De même, la proportion de
femmes ayant eu 5 enfants est plus diminuée à mesure que le niveau de bien-
être augmente. Elle est de 22.1% pour les plus pauvres, 9.8% pour le quintile
moyen et 6.8% pour le plus riche. En moyenne, une femme sans certificat a
donné 3.1 naissances vivantes, celles d’un niveau fondamental et secondaire
ou plus ont donné 1.9 et 1.8 enfants respectivement.
Par niveau de bien-être, les femmes de niveau le plus pauvre ont donné en
moyenne 3 naissances vivantes, pour celles d’un niveau moyen ou quatrième
2.5 naissances vivantes et 2.3 naissances vivantes pour le quintile le plus riche.
Par milieu de résidence, les femmes ayant donné 5 naissances vivantes ou plus
représentaient 8.8% en milieu urbain et 18.9% en milieu rural soit le double
(graphique 1.5).
23
Graphique 1.5 : Répartition (en %) des femmes non célibataires âgées de (15 - 49) ans
Enquête Nationale sur la Population et la Santé Familiale (ENPSF 2018)
24
Par région de résidence, les proportions les plus élevées chez les femmes ayant
donné 5 naissances vivantes ou plus se situent dans les régions de Drâa-
Tafilalet (22.2%), Guelmim-Oued Noun (17.1%), Oriental (16%), Beni
Mellal-Khénifra (15%) et les proportions les plus faibles sont enregistrées à
Rabat-Salé-Kenitra (10.8%) et Casablanca-Settat (9.6%) (graphique 1.6).
Graphique 1.6 : Répartition (en %) des femmes non célibataires âgées de (15 - 49) ans
par nombre de naissances vivantes, par région et par milieu ENPSF-
2018
0 1-2 3-4 5+
25
I.4.4. Morbidité
Enquête Nationale sur la Population et la Santé Familiale (ENPSF 2018)
Globalement, les femmes rurales estimaient que leur santé actuelle était bonne
dans une proportion de 46%. Cette appréciation de bonne santé diminue à
mesure que l’âge de la femme augmente. Elle est perçue comme bonne à 73.5%
chez les 15-19 ans, 48.1% chez les 30-34 ans et seulement à 27.6% pour les 45-
49 ans. Par rapport à la parité, l’état de santé est perçu comme moins bon à
mesure que la parité augmente : l’état de santé est perçu comme bon pour
67.2% des femmes nullipares, pour 54.6% des femmes ayant 1 à 2 enfants et
31.8% pour celles ayant 5 enfants et plus. A ce titre, compte tenu de la forte
corrélation supposée entre l’âge de la femme et sa parité, on retrouve les mêmes
constats que l’appréciation de l’état de santé en fonction de l’âge. Par quintile
de bien-être, la proportion de femmes appréciant leur état de santé comme
plutôt bon est à son minimum (42.9%) chez les plus pauvres et à son maximum
à partir du quatrième quintile (54.3%) et pour le plus riche (53.9%).
Onze pour cent (11%) des femmes rurales estimaient que leur état de santé
actuel est plutôt mauvais. Ce sentiment de mauvaise santé augmente avec l’âge.
Par rapport à l’année écoulée, près de 10% (9.6%) de ces femmes estiment que
leur état de santé s’est amélioré et 30.5% estiment qu’il s’est détérioré. Le
sentiment de détérioration de l’état de santé augmente généralement avec l’âge
et avec la parité (graphique 1.7).
26
Graphique 1.7 : Répartition (en %) des femmes rurales non célibataires âgées de
15 à 49 ans selon leur propre évaluation de leur état de santé
actuelle et selon certaines caractéristiques sociodémographiques,
ENPSF-2018
Total
rural
46 43,1 11
5+ 31,8 51,1 17
Les femmes rurales âgées de 15-49 ans semblent présenter, dans une 27
proportion de 10.7%, des signes évoquant un prolapsus utérin. Cette
proportion est variable en fonction de l’âge. Elle varie de 3.6% pour les 15-19
ans, 11% environ pour les 30-34 ans et 12.2% pour les 45-49 ans. Par rapport
à la parité, cette proportion atteint 3.5% pour les nullipares, et 12.5% à partir
de 3 à 4 enfants. Il est important de noter que les jeunes femmes de 15-19 ans
auront, si non prises en charge, toute une vie à vivre avec ce problème de santé.
Elles ont été 42.6% à avoir consulté un médecin, 5% une infirmière / sage-
Enquête Nationale sur la Population et la Santé Familiale (ENPSF 2018)
femme, mais 49.2% (soit la moitié) à ne pas avoir consulté. A noter que la
proportion de femmes n’ayant consulté aucun professionnel, malgré
l’importance de cette supposée pathologie est assez élevée (tableau A.2 en
Annexe), en particulier celles ayant 20-24 ans d’âge, et au-delà de 40 ans
(56.2%). Cette proportion de femmes n’ayant pas pris l’avis d’un professionnel
est relativement plus faible pour les femmes n’ayant pas d’enfants
(probablement pour des préoccupations liées à la fécondité) et est la plus élevée
pour les femmes ayant fait largement preuve de leur fécondité avec plus de 5
enfants. Dans 5% des cas, c’est un avis de l’infirmière qui a été sollicité et
principalement pour les 25-29 ans qui ont sollicité une infirmière dans 12.1%
des cas (graphique 1.8).
3,6 3,5
28
15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 AUCUN 1-2 3-4 5+
GROUPE D'ÂGES RANG DES NAISSANCES
TOTAL RURAL
Pour les troubles urinaires, elles étaient 14.5% de femmes à les avoir évoqué
parmi les femmes rurales non célibataires âgées de 15-49 ans. Cette proportion
augmente avec l’âge pour passer d’un minimum de 5.9% pour la tranche d’âge
15-19 ans et atteindre un maximum de 18.7% pour les 45-49 ans. Cette
proportion augmente également avec la parité et oscille entre 5.8% chez les
femmes sans enfants pour atteindre 18.4% pour celles ayant 5 enfants et plus.
Là encore, exception faite de la tranche d’âge 15-19 ans pour laquelle une
consultation médicale a eu lieu dans 9.8% des cas et la tranche d’âge 40-44 ans
pour laquelle un médecin a été consulté dans 15.3%, le médecin a été consulté
en moyenne dans 22.7% des cas. Comme pour la suspicion de prolapsus, le
recours au médecin diminue en fonction de la parité et passe de 36.5% chez
les nullipares à seulement 16% chez les grandes multipares (5 et plus) (tableau
A.3 en annexe).
Parmi les femmes non célibataires âgées de 15-49 ans résidant en milieu rural,
11.1% avaient présenté des brûlures mictionnelles accompagnées ou non
d’écoulement, suggérant une infection du tractus génital. Par rapport à la
répartition par l’âge, cette symptomatologie ressentie connait un maximum
parmi les femmes de 35-39 ans avec 13.2% et son minimum parmi les jeunes
femmes de 15-19 ans (5.8%). Dans 35.9% des cas, soit près d’une femme sur
3, un médecin a été consulté, mais 54.1% des femmes – soit un peu plus
qu’une femme sur deux- n’ont sollicité aucun avis. Par rapport à la parité, la
fréquence de cette affection augmente avec la parité et se retrouve chez 9.2%
des nullipares, 11.2% chez les femmes ayant eu 3 à 4 naissances vivantes et
12.5% chez les femmes ayant eu 5 naissances et plus. Comme pour le rang de
naissance, la fréquence de non sollicitation d’un avis de professionnel
augmente avec la parité. Elle se rencontre à 45.9% des cas chez les nullipares
pour passer à 60.2% chez les femmes ayant eu 5 pares et plus. Fait intéressant,
plus la parité augmente et moins le médecin est consulté ; l’avis de ce dernier
est sollicité par 49.3% des femmes nullipares ayant demandé un avis, à
seulement 24.4% pour les femmes ayant eu 5 pares et plus et qui ont sollicité
un avis (tableau A.4 en annexe).
29
Enquête Nationale sur la Population et la Santé Familiale (ENPSF 2018)
Graphique 1.9 : Répartition (en %) des femmes non célibataires âgées de 15 à 49 ans
qui ont donné une naissance vivante au cours des 5 dernières
années selon le lieu de l'accouchement et le milieu, ENPSF-2018
61,8
Urbain
Rural
50
25,5
23,1
19,2
9,3
3,7 4,1
1,8 0,4 0,3 0,8
Cabinet privé
Autre
Domicile
privée/ clinique
Hôpital public
d'accouchement
santé/ Maison
mutualiste
Centre de
Clinique
2,28 2,25
2,16
2,04 2,01
1,86
contraception un peu moins que les riches, dans des proportions de 69.1% et
76.7%. Elles utilisent également moins les méthodes modernes avec des
proportions respectivement de 59.4% et 69.9%, soit une différence de 10.5
points entre les deux catégories de femmes (graphique 1.11).
20-24
25-29
30-34
35-39
40-44
45-49
Second
Moyen
Sans certificat
Le plus riche
Fondamental
Le plus pauvre
Quatrième
Secondaire et +
33
Enquête Nationale sur la Population et la Santé Familiale (ENPSF 2018)
Pilules
55,3
Méthode du calendrier
3,9
Retrait
3,6
DIU
2,6
Injectables
1,3
Condom
1
Stérilisation féminine
0,8
Autres
0,1
N'utilise pas
29,7
Par groupe d’âge, les âges extrêmes présentent les niveaux les plus faibles
d’utilisation de méthodes contraceptives. En effet, les 15-19 ans, avec les 45-49
ans, sont les femmes non célibataires rurales qui recourent le moins à la
contraception. Une des explications possibles réside dans le fait qu’avec ces
proportions des premières femmes n’ont pas encore fait leur preuve de
fécondité et sont peut-être plus sollicitées à enfanter, et que les dernières sont
à leur fin de cycle de fécondité et qu’elles devraient considérer que la survenue
34 d’une grossesse dans leurs circonstances est moins probable (graphique 1.13)
Graphique 1.13 : Répartition (en %) de femmes rurales mariées (15 à 49 ans) qui
utilisent au moment de l'enquête une méthode contraceptive selon
la méthode utilisée et selon le groupe d’âge, ENPSF-2018
45-49
40-44
35-39
30-34
25-29
20-24
15-19
5+
3-4
1-2
Aucun
Par région, les femmes rurales recourent le plus souvent à la pilule dans les
régions de Dakhla-Oued Eddahab (66.7%), de Béni- Mellal-Khénifra à 65.4%
et de Casablanca-Settat et Marrakech-Safi à 63.2% et 62.7% respectivement.
Le recours au dispositif intra utérin est relativement plus élevé dans la région
de Rabat-Salé-Kenitra avec 3.7%, les régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceima et
Fès-Meknès avec 3.6%.
Globalement, près de 9.3% des femmes du milieu rural utilisent une méthode
de contraception (allaitement maternel, méthode du calendrier et retrait).
Ce qui correspond à une fréquence relative de 13.2% parmi les utilisatrices de
méthodes contraceptives. Cette proportion atteint des niveaux beaucoup plus
élevés dans certaines régions comme la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima
36 avec 30.2% (correspondant à une fréquence relative de 42.7%), et de la région
de Souss-Massa 12% (fréquence relative de 17%).
L’utilisation des injectables par les femmes rurales est à son niveau maximum
dans les régions de Marrakech-Safi 3.2%, suivi par la région de Fès-Meknès avec
1.7% et Casablanca- Settat avec 1.3% d’utilisatrices (tableau A.5 en annexe).
Compte tenu du profil de la contraception au Maroc, avec la prédominance
de l’utilisation de la pilule, les lieux d’approvisionnement sont marqués par la
forte représentation des structures ambulatoires. En effet, les centres de
santé/maisons d’accouchement et les pharmacies dominent les lieux
d’approvisionnement avec 94.4%, avec respectivement 49.4% pour les
pharmacies et 45% pour les centres de santé/maisons d’accouchement. A
noter que, quoique les pharmacies sont moins présentes que les centres de
santé en milieu rural, elles constituent néanmoins les premiers lieux
d’approvisionnement des femmes en produits contraceptifs (graphique 1.15).
Par région, les femmes rurales s’approvisionnent dans les centres de
santé/maisons d’accouchements à raison de 64.5% dans la région de Tanger-
Tétouan-Al Hoceima, à 57.6% dans la région de Guelmim-Oued Noun et à
52.6% dans la région de Fès-Meknès. La pharmacie reste le lieu privilégié pour
les femmes rurales de Rabat-Salé-Kenitra avec 56.4%, celles de la région de
Marrakech-Safi avec 55.3% et à 52.1% pour les femmes rurales des régions de
Souss-Massa et Casablanca-Settat. Les unités de santé mobiles constituent des
stratégies d’approvisionnement des femmes rurales dans les régions de Drâa-
Tafilalet (3.1%), l’Oriental (2.6%) et Béni Mellal-Khénifra (2.1). Exception
faite des régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (0.9%) et Marrakech-Safi
(0.3%), l’apport des associations est quasi nul. Il ne représente d’ailleurs que
0.1% (tableau A.6 en annexe).
Fait anecdotique intéressant est l’apport du conjoint. En effet, s’il représente
2.3% des sources d’approvisionnement des femmes rurales en moyens
contraceptifs au niveau national, son apport atteint 22.2% dans la région de
Guelmim-Oued Noun, 17.9% dans la région de l’Oriental, 4.4% dans la région
de Rabat-Salé-Kenitra et 3.1% dans la région de Casablanca-Settat. L’époux
contribue à l’approvisionnement de sa conjointe pour l’ensemble des groupes
sociaux et s’implique chez 3% des femmes de niveau moyen, 2.3% pour les
plus pauvres et 1.4% pour les plus riches (graphique 1.15).
A noter que plus le quintile de bien-être augmente plus l’approvisionnement
des femmes rurales en produits contraceptifs se fait en pharmacie. Il est de
46.2% pour les plus pauvres et de 75.2% pour les plus riches. A l’inverse, plus
37
l’âge de la femme rurale augmente, moins le recours à pharmacie pour
s’approvisionner est observé. En effet, il est de 62.9% chez les femmes de 15-
19 ans. La proportion des femmes qui s’adressent à la pharmacie pour
s’approvisionner chute à 44.5% pour les 45-49 ans (graphique 1.15).
Par niveau d’éducation, les femmes sans certificat utilisent plus fréquemment
les centres de santé (46.7%) que celles d’un niveau fondamental (39.7%) ou
celles du secondaire et plus (23.1%). Le recours à la pharmacie se fait dans
Enquête Nationale sur la Population et la Santé Familiale (ENPSF 2018)
48.1% pour les femmes sans certificat, 53% pour celles de niveau fondamental
et 68.5% pour celles de niveau secondaire et plus (graphique 1.15).
Graphique 1.15 : Répartition (en %) de femmes rurales mariées âgées (15 - 49) ans
qui utilisent une méthode contraceptive moderne selon la dernière
source d’approvisionnement de la méthode actuelle et selon
certaines caractéristiques sociodémographiques, ENPSF-2018
Total
rural
Le plus riche
Quintile de bien-être
Quatrième
Moyen
Second
Le plus pauvre
Secondaire et +
Plus haut
certificat
obtenu
Fondamental
Sans certificat
45-49
40-44
Groupe d'âges
35-39
30-34
25-29
20-24
15-19
19,5
19
13
11,3
10,9
10,4
10,4
10,3
9,6
9,5
9,3
8,3
7,3
6,4
6,1
4,8
4,8
3,9
3,4
2,1
1,9
0,5
1
0,1
39
15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49
GROUPE D'ÂGES NATIONAL
I.4.9. Besoins satisfaits en matière de contraception moderne
Enquête Nationale sur la Population et la Santé Familiale (ENPSF 2018)
41
Graphique 1.18 : Répartition (en%) des femmes rurales non célibataires âgées de 15
Enquête Nationale sur la Population et la Santé Familiale (ENPSF 2018)
20,3
Rural
Total
46,3
60,5
0
Le plus riche 51,2
88,9
Quintile de bien-être
4,2
Quatrième 49,5
79,9
12,3 58,2
Moyen
65,9
17,4
Second 45,7 65
26,2
Le plus pauvre 42,8
53,9
0
certificat obtenu
Secondaire et + 62,1
84,9
Plus haut
8,1
Fondamental 58,6
71,1
24,5
Sans certificat 42,1 56,6
40,1
5+ 3…
42
naissances
Rang des
19,9
3-4 4…
60,5
14,3
1-2 4…
66,2
36,5
45-49 41,9
47
30
40-44 42,6
51
25,9
35-39 41,7
Groupe d'âges
57,3
20,3
30-34 50
56,9
17,4
25-29 46,6 62,5
14,3
20-24 47,4
69,8
9,1
15-19 53,9
67,1
Le plus riche
Quintile de bien-être
Quatrième
Moyen
Second
Le plus pauvre
Secondaire et +
Plus haut
certificat
obtenu
Fondamental
Sans certificat
5+
naissances
Rang des
3-4
1-2
45-49
40-44
Groupe d'âges
35-39
30-34
25-29
20-24
15-19
45
Graphique 1.20 : Pourcentage des femmes rurales non célibataires âgées de 15 à 49
Enquête Nationale sur la Population et la Santé Familiale (ENPSF 2018)
qui ont donné une naissance vivante pendant les 5 dernières années
précédant l’enquête et qui ont accouché dans un établissement de
santé avec l'assistance d'un personnel qualifié selon certaines
caractéristiques sociodémographiques, ENPSF- 2018
100 98,9
88 87 90,3
82,8 85,5
79,577,2 78,6 74,2
72,969,5 70,1 69,5
67,2 66,1 National
53,5 55,4
rural
Second
Moyen
40-44
15-19
20-24
25-29
30-34
35-39
45-49
Le plus riche
1–2
3–4
5+
Quatrième
Secondaire et +
Fondamental
Sans certificat
Le plus pauvre
Secondaire et +
Plus haut
Fondamental
Sans certificat
5+
naissances
Rang des
3-4
1-2
45-49
40-44
35-39
Groupe d'âges
30-34
25-29
20-24
15-19 47
0% 20% 40% 60% 80% 100%
9,5
7
Le plus riche 0
10,5
Quintile de bien-être
Quatrième 9
9
Moyen 11,4
8,4
Second 10,1
8,5
Le plus pauvre 8,7
5,4
certificat obtenu
Secondaire et + 6,9
8
Plus haut
Fondamental 12,1
10,3
Sans certificat 8,7
5,9
5+ 13,5
5,7
naissances
Rang des
3-4 8,8
6,3
1-2 8,7
7,9
45-49 8,6
9,8
40-44 10,8
2,9
35-39 10,9
Groupe d'âges
8,9
30-34 9,4
7,1
25-29 8,6
5,9 49
20-24 9
7,4
15-19 9,6
11,9
0 2 4 6 8 10 12 14
16,8
15,1 14,4
14
12,3 12,3 12,2 12 11,9 12 12,5 12,5 13 11,9
11,2
10,1 10,4 11,9 National
6,2
rural
15-19
20-24
25-29
30-34
35-39
40-44
45-49
Le plus pauvre
Moyen
Le plus riche
Secondaire et +
5+
Quatrième
Sans certificat
Fondamental
1–2
3–4
Aucun
Second
50
53
Chapitre II : Connaissance, attitude et
Enquête Nationale sur la Population et la Santé Familiale (ENPSF 2018)
utérin
En termes de pratique du dépistage, les femmes ont des recours au dépistage
différents selon leur perception du changement qu’a connu leur état de santé
par rapport à l’année écoulée. Les données suggèrent que le recours augmente
avec la perception de détérioration de l’état de santé (tableau 2.1).
Tableau 2.1 : Pourcentage des femmes qui ont fait un examen pour la détection
précoce du cancer du col utérin selon la perception de leurs états de
santé
% de femmes qui ont fait un
Perception de l’état de examen pour la détection
Nombre total de femmes
santé précoce du cancer du col
utérin
Amélioré 14,8 998
N'a pas changé 12,8 5.195
Détérioré 16,7 3.270
Autre 21,7 46
Total 14,4 9.509
précoce du cancer du col utérin selon le fait d’avoir une douleur aigue
dans le bas-ventre
% de femmes qui ont fait un
Nombre total de
examen pour la détection
femmes
précoce du cancer du col utérin
63
Enquête Nationale sur la Population et la Santé Familiale (ENPSF 2018)
Tableau 2.6 : Pourcentage des femmes qui ont fait un examen pour la détection
précoce du cancer du col utérin selon l’utilisation de la contraception
% de femmes qui ont Nombre total
Contraception fait un examen pour la de femmes
détection précoce du
cancer du col utérin
Pilules 10,9 4275
Autres 13,3 4
Les hypothèses et les dimensions qui sont explorées dans cette analyse sont
principalement liées à la nuptialité, les grossesses désirées et les soins au cours
de la grossesse, l’accouchement et ses caractéristiques (par milieu, secteur
d’activité, mode d’accouchement, l’accès aux soins (physique et financier)) et
Enquête Nationale sur la Population et la Santé Familiale (ENPSF 2018)
72 Graphique 3.1 : Répartition (en %) des femmes non célibataires (15 - 19) ans selon le
degré de parenté avec le mari et certaines caractéristiques
sociodémographiques, ENPSF- 2018
National
7,7 8 11,3 73
Secondaire et + 0 100
raison de 1,1% représente 0,1% en milieu urbain. Elle persiste encore à raison
de 1,8% chez les femmes sans certificat et représente près de 1% chez les
quintiles de bien-être le plus pauvre et le second (graphique 3.2).
Graphique 3.2 : Proportion des femmes non célibataires âgées de 20 à 24 ans, mariées
pour la première fois avant l'âge de 15 ans selon certaines
caractéristiques sociodémographiques, ENSPF-2018
1,8%
1,1%
0,9%
0,8%
0,5% 0,5%
0,2%
0,1% 0,1% 0,2%
Moyen
Le plus riche
Urbain
Second
Rural
Fondamental
Secondaire et +
Sans certificat
Quatrième
Le plus pauvre
27,4%
21,1%
18,4%
19,0%
17,2%
15,7%
13,7%
11,6%
9,1%
5,8%
0,6%
Moyen
Urbain
Second
Le plus riche
Rural
Fondamental
Secondaire et +
Quatrième
Sans certificat
Le plus pauvre
III.4.2 Mortalité
La mortalité infanto-juvénile ne montre pas de différence notable entre les
nouveau-nés de sexe masculin et ceux de sexe féminin. L’excès ou surmortalité
néonatale caractérisant les nouveau-nés de sexe masculin est compensé durant
la période post-néonatale par une surmortalité féminine. Il y a lieu cependant
à noter une surmortalité néonatale en milieu rural excédent 45%. Cet excès de
mortalité rurale se retrouve à tous les types de mortalité des moins d’un an.
Elle est de 43% pour la période post-néonatale et en moyenne de 44,9% pour
la mortalité infantile (graphique 3.4).
Aussi et pour la mortalité infantile, les nouveau-nés des jeunes mamans de 75
moins de 25 ans connaissent également une surmortalité de 21% par rapport
à ceux de la tranche d’âge 25-34 ans. Cette surmortalité est surtout le fait d’une
surmortalité post-néonatale qui est presque double entre les deux tranches
d’âge des mères (graphique 3.4).
Graphique 3.4 : Quotients de mortalité des enfants de moins de 5 ans pour les cinq
années précédant l'enquête selon certaines caractéristiques
Enquête Nationale sur la Population et la Santé Familiale (ENPSF 2018)
sociodémographiques, ENPSF-2018
20,9
Age de la femme à la naissance
2,7
35 et + 18,3
6,3
12
22,4
5,6
25-34 17
2,9
14,1
24,3
3,8
< 25 20,6
5,7
14,9
26
4,5
Rural 21,6
5,3
16,3
Milieu
18,8
4
Urbain 14,9
3,7
11,2
21,6
4
Fille 17,7
5,8
11,9
Sexe
22,7
4,5
Garçon 18,3
3,2
15,1
0 5 10 15 20 25 30
Infanto-juvénile Juvénile Infantile Post-néonatale Néonatale
III.4.3 Fécondité
Quarante pour cent des jeunes femmes non célibataires mariées avant l’âge de
19 ans étaient déjà mères d’un ou a deux enfants. Une fois mariées, qu’elles
soient du milieu urbain ou rural, ces données suggèrent que la jeune fille
mariée doit faire preuve de sa fécondité (graphique 3.5).
A noter que les naissances commencent à survenir dès l’âge de 16 ans comme
le montre le graphique 3.5 ci-dessous. Par rapport au niveau d’éducation, on
76 note une fécondité précoce plus fréquente chez les jeunes filles mariées sans
certificat que celles d’un niveau fondamental. Les proportions sont
respectivement de 47,7% pour les premières et de 35,5% pour les secondes.
Par Quintile de bien-être, l’effectif de jeunes filles mariées du quintile le plus
pauvre sont les plus nombreuses ; elles sont déjà mères à 40% à l’âge 15-19 ans.
Mais fait remarquable, la proportion de filles présente un pic de fécondité pour
les jeunes mères du quintile de bien-être moyen (graphique 3.5).
Graphique 3.5 : Répartition (en %) des femmes non célibataires (15 – 19 ans) selon le
nombre de naissances vivantes et certaines caractéristiques
sociodémographiques, ENPSF- 2018
National
59,9 40,1
Le plus riche
64 36
Quintile de bien-être
67,4 32,6
Moyen
49,8 50,2
60,7 39,3
Le plus pauvre
60,5 39,5
Plus haut certificat obtenu
100
Fondamental
64,6 35,4
52,3 47,7
45,4 54,6
19
66,8 33,2
Âge exact de la mère
77,6 22,4
17
79,4 20,6
100
15
77
59,1 40,9
Milieu
Urbain
61,2 38,8
Aucun 1–2
III.4.4 Santé reproductive chez les femmes adolescentes
Enquête Nationale sur la Population et la Santé Familiale (ENPSF 2018)
Sur un plan santé, 22,5% des femmes non célibataires âgées de 15-19 ans
considèrent leur état de santé comme étant moyen ou même mauvais (1,1%)
et dans 11,3% des cas leur état de santé s’est même détérioré, ce qui signifie en
d’autres termes une absence d’épanouissement.
De plus, 4% de cette tranche de la population présentent des symptômes
évoquant un prolapsus génital ; mais parmi elles, 35,9%, soit près de la moitié
n’ont bénéficié d’aucun avis de professionnel. Et 7% de ces mêmes
adolescentes non célibataires présentent des troubles urinaires et dont 65,3%,
n’ont bénéficié d’aucun avis de professionnels de santé. Egalement, 7,6% des
jeunes mères âgées de 15-19 ans n’ont reçu aucune assistance qualifiée au cours
de leur accouchement et dans 8,1% des cas ont accouché en dehors d’un
établissement de santé.4
III.5 Discussion au-delà des chiffres
Au Maroc, le mariage précoce est normalement interdit par la loi, sauf
dérogation faite par le juge.
Les conséquences du mariage précoce sur la santé des jeunes femmes sont
largement documentées. Leurs effets en termes de mortalité maternelle et
infantile, de morbidité maternelle qui peuvent durer toute une vie, sur la
surexposition à la violence conjugale et de la responsabilité précoce dans la
gestion du foyer sont plus qu’évidentes. Sans compter les pressions familiales
pour faire preuve d’une fécondité précoce, des pratiques familiales pour
contourner la loi et gérer la nuptialité précoce ont commencé à voir le jour. La
situation est davantage compliquée par le fait que, comme nous l’avions vu à
travers la place de l’endogamie dans le mariage précoce, dans un nombre non
négligeable de cas, cette pratique se passe en famille ; on se marie précocement
assez fréquemment dans « le clan », en particulier en milieu rural. Les données
l’ont confirmé, le mariage et la fécondité précoces sont intimement associés à
la pauvreté, la précarité, la ruralité et la non égalité des chances devant
l’éducation. Le mariage et la fécondité précoces réduisent les chances
78
d’éducation, d’utilisation du plein potentiel des filles dans la promotion
économique et sociale et maintiennent les familles dans un état de pauvreté et
de précarité.
4
Rapport ENPSF 2018, Chapitre 11.
Les options de solutions visant à reconsidérer les possibilités de dérogation
laissées par le législateur à l’appréciation du juge sont nécessaires mais pas
suffisantes. En effet, la situation de précarité dans laquelle vit une partie non
négligeable de la population rurale demande une action en profondeur dans
le sens d’une lutte parallèle contre la pauvreté et la précarité en milieu rural et
urbain défavorisé. Elle demande également des mesures effectives pour
davantage de protection de l’enfance et d’assurance d’un accès équitable à une
éducation de qualité pour tous et toutes. Elle demande aussi une meilleure
redistribution des richesses et des fruits de la croissance, en particulier en
milieu rural qui souffre de conditions de vie plus que défavorables.
79
Chapitre IV : Les Césariennes, les
Enquête Nationale sur la Population et la Santé Familiale (ENPSF 2018)
interventions obstétricales et
profil de pratique
Introduction
Selon l’organisation mondiale de la santé, la césarienne est de plus en plus
pratiquée tant dans les pays développés que ceux en développement
(Déclaration de l’OMS sur les taux de Césarienne, Human Reproduction
Programme (HRP, 2014). Lorsqu’elle est justifiée, la césarienne, peut sauver
des vies de femmes enceintes et de nouveau-nés. Cependant, cette intervention
n’est pas dénuée de risque. En dehors des complications pouvant apparaitre
chez la parturiente ou le nouveau-né dans les suites immédiates ou tardives de
l’accouchement, certains risques peuvent apparaitre plusieurs mois voire
plusieurs années après l’accouchement. L’OMS rappelle également
l’inexistence actuellement d’un système de classification qui puisse permettre
des comparaisons pertinentes des proportions de césariennes entre
établissements, villes ou régions (Déclaration de l’OMS sur les taux de
Césarienne, Human Reproduction Programme (HRP, 2014). Elle préconise la
mise en place, dans les pays, de la Classification de Robson ou Classification
en dix groupes, suite à la revue sur son utilisation, comme système
international de référence pour l’évaluation, la surveillance et la comparaison
des taux de césariennes au sein des établissements de soins.
Malgré l’inexistence d’une classification normalisée utilisée dans l’ensemble
des pays, l’OMS collecte auprès des pays les données relatives aux interventions
obstétricales y compris les césariennes. Les données relatives aux césariennes,
disponibles dans la base de données de l’OMS, peuvent, si traitées, de dégager
un profil de cette intervention au niveau global. Les différences de structure de
la population dans les différents pays, les différences des taux de fécondité ainsi
80 que les profils de pratique à l’intérieur et entre les pays vont rendre les données
difficilement comparables, comme l’a d’ailleurs confirmé l’OMS.
IV.1 Principaux résultats de l’analyse initiale de l’ENPSF 2018
Les résultats préliminaires ont montré que :
- 37.7% des accouchements en milieu institutionnel n’ont pas nécessité
d’interventions ;
- 41% des accouchements ont nécessité une intervention instrumentale
- 21.2% ont nécessité le recours à la césarienne
- Dans 34.2% des cas la décision de recours à la césarienne l’a été durant le
travail et dans 56.3% cette décision a été prise avant son début. Dans 9.4%
des cas la décision fût préférentielle.
- Il est intéressant de noter que la proportion de césariennes décidées au
cours du travail connait une décroissance à mesure que l’âge de la
parturiente augmente : 71% pour les 15-19 ans, 45.7% pour les 20-24, et
28.9% pour les 40-44.
- Des proportions élevées de césariennes sont observées aux âges reproductifs
extrêmes ;
- Les décisions de césariennes préférentielles semblent aller dans le sens
contraire (5.2% chez les 20-24, 9.5% chez les 40-44 ans avec un maximum
de 12.1 % pour les 30-34 ans)
- Par secteur d’activité, la césarienne est beaucoup plus pratiquée dans le
secteur privé que dans le secteur public avec respectivement 62.2% et 12%.
Cette différence ne peut être expliquée, par la seule différence de la
structure par âge ou de la parité des utilisatrices dans les deux secteurs. Mais
ces dernières caractéristiques ont besoin d’être prises en compte dans
l’analyse des interventions dans les deux secteurs. A noter également que
les autres interventions obstétricales (ventouse, forceps, épisiotomie…) sont
plus fréquentes dans le secteur public que dans le secteur privé, avec
respectivement 42.7% et 15.7% soit près de 3 fois plus. 81
Enquête Nationale sur la Population et la Santé Familiale (ENPSF 2018)
5
ENPSF-2018, page 97.
Graphique 4.1 : Répartition (en %) des femmes non célibataires âgées de 15 à 49 ans
Enquête Nationale sur la Population et la Santé Familiale (ENPSF 2018)
Secondaire et +
Fondamental
Sans certificat
Rural
Milieu
Urbain
5+
Rang des naissances
3–4
1–2
45-49
40-44
35-39
Groupe d'âges
30-34
25-29
86
20-24
15-19
0 20 40 60 80 100
Hôpital public Centre de santé/ Maison d'accouchement Clinique privée/ clinique mutualiste Cabinet privé Autre
Au plan régional, l’hôpital public constitue le lieu le plus fréquenté pour
l’accouchement par les femmes des provinces du Sud, avec une proportion
dépassant 75% (3 femmes sur 4) pour les trois régions de Lâayoune-Sakia El
Hamra, Guelmim-Oued Noun et Dakhla-Oued Ed-Dahab, avec respectivement
une proportion de 76.5%, 77% et 89%. Les femmes des régions de Rabat-Salé-
Kénitra, Casablanca-Settat et Tanger – Tétouan – Al Hoceima recourent à
l’hôpital public dans des proportions avoisinant 60%. Le recours aux maisons
d’accouchements et centres de santé se fait principalement par les femmes des
régions de Marrakech-Safi, Drâa-Tafilalet et Souss-Massa dans des proportions
de 23.6, 19.4 et 18.8% respectivement. Le secteur privé est, au niveau régional,
principalement utilisé par les femmes des régions de Casablanca-Settat et Fès-
Meknès, avec respectivement des proportions de 22.1% et 19.6%, et dans une
moindre mesure les femmes de la région de Rabat-Salé-Kénitra avec 17.9%
(tableau A.13 en annexe).
Selon l’ENPSF-20186, 37.7% (soit un peu plus d’un accouchement sur 3) des
accouchements se sont déroulé de façon normale et n’ont nécessité ni
instruments ni césarienne. 41% de l’ensemble des accouchements ont
nécessité le recours à une instrumentation telle que le forceps ou la ventouse,
et 21.2% soit un peu plus d’un accouchement sur 5 ont nécessité le recours à
la césarienne. Par rang de naissances, ¾ des accouchements de première et
seconde pares ont demandé une intervention telle que la ventouse ou le forceps
dans la moitié des cas ou la césarienne dans le quart des cas. Les 3 ème et 4ème
pares ont accouché normalement dans 50% des cas (51.8) et ont nécessité une
intervention dans l’autre moitié (29.5% accouchement avec ventouse ou
forceps et 18.7% par césarienne). Les grandes multipares (5 et plus) ont
accouché normalement dans ¾ des cas et ont nécessité une césarienne dans
11.2% des cas (graphique 4.2).
Par groupes d’âge, excepté pour les la tranche d’âge 20-24 ans, plus l’âge de la
parturiente augmente, plus la probabilité qu’elle ait un accouchement normal
sans utilisation d’outils augmente. En effet, la proportion d’accouchements 87
normaux sans utilisation d’outils parmi les 15-19 ans est de 30.8% (ce qui
signifie que pour cette tranche d’âge il y eu nécessité d’intervenir dans environ
6
ENPSF-2018, page 99.
70% des cas), cette proportion passe ensuite à 34.4% pour les femmes de 25-
Enquête Nationale sur la Population et la Santé Familiale (ENPSF 2018)
29 ans, à 45.2% pour celles de 38-39 ans et à 59.6% pour les 45-49 ans.
L’accouchement instrumental a été nécessaire dans 54.6% des cas chez les
jeunes mères de 15-19 ans, sa proportion s’est réduite progressivement pour
atteindre 25% à partir de 40 ans.
La césarienne quant à elle a vu ses proportions augmenter régulièrement pour
passer de 14.6% chez les 15-19 ans, à 25% environ (entre 24.6 et 27.4%) soit
environ un accouchement sur 4 entre 30 et 44 ans. Sa fréquence a baissé
ensuite à un niveau proche de celui observé pour les 15-19 ans (15.3%) pour
l’âge extrême de 45-49 ans. Par milieu, la proportion d’accouchements
normaux sans intervention représente près d’un accouchement sur trois en
milieu urbain (32.8%) et un peu moins d’un accouchement sur deux en milieu
rural (45.8%). Les accouchements ayant nécessité une instrumentation sont en
proportions identiques (40.9% en urbain et 41.3% en milieu rural). Pour des
considérations objectives liées probablement aux contraintes spécifiques au
milieu rural, le taux de césarienne en milieu urbain est quasiment au double
de celui observé en milieu rural : 26.3% et 12.9% respectivement (graphique
4.2).
88
Graphique 4.2 : Répartition (en %) des femmes non célibataires âgées de 15 à 49 qui
ont donné une naissance vivante pendant les 5 dernières années et
qui ont accouché dans un établissement de santé selon le mode
d’accouchement et certaines caractéristiques sociodémographiques,
ENPSF-2018
National
37,7 41 21,2
5+ 74 14,9 11,2
Rang des naissances
89
15-19 30,8 54,6 14,6
0 20 40 60 80 100
accouchement normal sans utilisation d'outils (Forceps/ ventouse)
accouchement normal avec utilisation d'outils (Forceps/ ventouse)
Césarienne
Globalement, la proportion des femmes ayant accouchées par césarienne est à
Enquête Nationale sur la Population et la Santé Familiale (ENPSF 2018)
12% au niveau du secteur public, mais elle est de 62.2% au niveau du secteur
privé (quatre fois supérieur au niveau préconisé par l’OMS).
Par rang de naissance, la proportion des femmes ayant accouchées par
césarienne pour la tranche de parité de 1 à 2 naissances est de 13.8% au niveau
du secteur public, et est de 65.6% dans le secteur privé (soit 4.7 fois plus). Cette
proportion est à son minimum dans le secteur public pour la tranche de parité
5 et plus, pour cette même tranche, le taux est de 44.5% dans le secteur privé
(soit un peu plus de 5 fois).
Par rapport au groupes d’âge des mères, la proportion des femmes ayant
accouchées par césarienne pour la tranche d’âge 15-19 ans est de 10.2% dans
le secteur public (moins que le niveau préconisé par l’OMS), elle est de 52%
pour le même groupe dans le secteur privé, soit une fois sur deux. Pour le
secteur public, cette proportion est à son maximum pour la tranche d’âge 40-
44 ans (16.7%) contre 60.8% pour le secteur privé soit 3.6 fois plus. En
revanche, la proportion la plus élevée se rencontre pour le secteur privé pour
la tranche d’âge 30-34 ans, il est de 68.3% ; il est de 12.9% pour la même
tranche d’âge dans le secteur public. Là encore cette proportion dans le privé
représente 5.3 fois plus que celle observée dans le secteur public (tableau A.14
an annexe).
Dans cette perspective, il y aurait lieu d’envisager dans le cadre du débat, des
stratégies d’accompagnement des femmes dans le cadre du suivi prénatal, mais
allant au-delà de la simple consultation pour concerner le champ de
l’accompagnement de la femme en cours de grossesse et de sa préparation à
l’acte d’accouchement. Des mesures devraient être également envisagées dans
le sens de l’humanisation de l’acte d’accouchement qui devrait constituer un
moment privilégié dans la vie des utilisatrices du système de soins et de la
jouissance de leurs droits fondamentaux. Les expériences actuelles relatives aux
classes des mères pouvant porter de nouvelles valeurs et mesures au bénéfice
des femmes.
Conclusion
Le présent travail concerne l’analyse secondaire des données de l’enquête
nationale sur la population et la santé familiale 2018 dans le Spectrum de la
santé de la reproduction. Cette analyse constitue un nouveau regard sur les
résultats de l’enquête et vise de répondre à de nouveaux besoins en
information pour éclairer des dimensions nouvelles qui font actualité au
niveau national, et de fournir des éclairages sur les défis qui doivent trouver
des réponses dans le cadre d’une nouvelle programmation sanitaire régionale.
Cette analyse, a permis d’enclencher une nouvelle dynamique espérant être
l’entrée dans un cycle vertueux, qui se nourrit de données et d’informations
pertinentes, pour déboucher sur des décisions et actions pertinentes en faveur
de la santé de la population, en particulier la santé des plus pauvres et des plus
défavorisés, principalement les femmes.
Quatre thèmes ont été retenus, après un processus consultatif, pour faire partie
de l’analyse secondaire de l’enquête. Ces thèmes concernent l’attitude et les
pratiques des femmes face aux cancers du sein et du col de l’utérus notamment
la pratique du dépistage précoce ; ils concernent également la nuptialité, la
fécondité et la santé reproductive des adolescentes ; ont également été
analysées différentes dimensions de la santé reproductive de la femme en
milieu rural ; et enfin la problématique des césariennes a été passée en revue.
L’analyse de ces thèmes a permis de produire de nouvelles tabulations et de
produire de nouveaux angles de vue à partir de la base de données de l’enquête.
Ces regards ont été enrichis par une revue de la littérature nationale et
internationale, dont la quintessence est intégrée dans le corps des chapitres.
Nonobstant les contraintes statistiques connues des études transversales, des
analyses ont été tentées pour tirer le maximum de substance des données
disponibles. Par rapport aux sujets retenus, de nouveaux indicateurs ont été
produits faisant ressortir, autant que possible, des indicateurs nouveaux en
relation avec la situation actuelle de la santé des populations du pays.
L’étude a produit des conclusions allant au-delà des chiffres, pour proposer des
lectures de données à caractère analytique touchant des dimensions
fondamentales et stratégiques en rapport notamment avec les déterminants de
92 la santé de la population ; elle propose des actions concrètes à envisager par le
département. Le propre de ces propositions est d’être le produit d’une
réflexion collective, ayant engagé des professionnels et des responsables à
différents niveaux du système public de soins.
L’analyse a montré que pour le thème de la santé reproductive de la femme
rurale, une nouvelle approche de programmation sanitaire en milieu rural,
tenant compte des déterminants sociaux de la santé et s’appuyant sur la
stratégie des soins de santé primaires est à considérer. Cette démarche peut
tirer bénéfice de l’approche développée dans le cadre de l’Initiative Nationale
pour le Développement Humain, et prendre en compte l’apport de
l’expérience de certains pays dans le cadre de la stratégie « la Santé dans toutes
les politiques ».
La nuptialité et la fécondité précoces constituent des phénomènes
inacceptables, compte tenu de la législation nationale, des engagements du
pays aux niveaux national et international notamment en rapport avec la
promotion et la protection des droits de l’homme et de l’enfant tels
qu’internationalement reconnus, et des évidences confirmées des effets de ce
phénomène sur la santé des adolescentes, leur éducation et leur chance de
développement économique et sociale. Reconsidérer les dérogations laissées au
juge pour décider du mariage des adolescentes est nécessaire mais pas suffisant.
En effet, la nuptialité et la fécondité précoces et leurs conséquences se sont
révélées être également et surtout des faits liés à la pauvreté, le manque
d’éducation et des écarts de développement économiques et sociaux entre les
individus et les communautés, en particulier des femmes, au niveau des
régions. Pour être efficace, la lutte contre le phénomène devrait considérer ces
dimensions.
La lutte contre le cancer a bénéficié d’une priorité nationale au cours de la
dernière décennie. Cette priorité a permis d’installer la connaissance de la
maladie et des lieux de son dépistage très haut dans la connaissance des femmes
en âge de reproduction dans le pays. Dans le cadre de cette dynamique, le
programme de dépistage précoce des cancers du sein et du col de l’utérus a été
alimenté par des propositions émanant de la revue de la littérature et confirmé
par les données. Ces propositions visent de tenir compte de certaines
dimensions psychosociologiques en rapport notamment avec la perception de
vulnérabilité chez les femmes ciblées par le dépistage et de la nécessaire
amélioration de la gestion de la relation bénéficiaires-prestataires pour
optimiser les résultats du dépistage.
La tendance croissante des césariennes a produit une crise sans précédent entre
les professionnels de santé, notamment, du secteur privé et les organismes de 93
financement de l’assurance maladie obligatoire. Cette crise a nécessité
l’intervention de l’Agence Nationale de l’Assurance Maladie et l’implication
du département de la santé. L’analyse des données a montré que la situation
dans le pays n’est pas anodine et est semblable à ce qui se passe dans d’autres
pays, et fait l’objet d’un intérêt particulier par l’OMS. L’étude propose une
démarche pour engager un débat serein et apaisé sur la question. Elle propose
Enquête Nationale sur la Population et la Santé Familiale (ENPSF 2018)
également la mise en place d’un outil de régulation, proposé par l’OMS, pour
la gestion du recours à cette intervention au niveau national, y compris son
suivi aux fins de comparaisons entre institutions, entre secteurs et entre espaces
géographiques.
Enfin, d’une manière générale, l’analyse a révélé des limitations en rapport avec
la nature et la portée de l’enquête elle-même. En effet, le ciblage, par l’enquête,
des femmes mariées en âge de reproduction de 15 à 49 ans, exclue celles non
mariées, et par voie de conséquence ne prend pas en compte leurs besoins. Par
ailleurs, l’investigation de certains problèmes de morbidité reproductive chez
la même tranche de population ne permet pas d’en connaitre la portée chez
celles non en union, ni de la persistance du problème et de son ampleur chez
les femmes ayant complété leur vie féconde. La tendance croissante de ces
problèmes en fonction de l’âge, laisse présupposer d’ailleurs son exacerbation
chez la femme rurale, sujet de notre étude dans cette analyse. Par ailleurs, la
tendance croissante des maladies chroniques, dont la genèse est intimement
liée à des facteurs de type comportementaux, nutritionnels, ou
environnementaux, plaide de plus en plus pour un élargissement du scope de
l’étude habituellement centré sur la santé de la reproduction, pour élargir le
domaine d’intérêt sur la santé de la population de manière générale.
94
Recommandations
Recommandations thématiques
1) Le département de la santé devrait contribuer efficacement à la lutte
contre la nuptialité et la fécondité précoces, compte tenu de son
inadéquation avec les engagements du pays à promouvoir les droits de
l’homme et ceux de l’enfant, de ses implications négatives sur le plan de
la santé des adolescentes, de ses conséquences prévisibles sur le
développement local et du maintien de la pauvreté et ses effets sur la
scolarisation des femmes et leur épanouissement.
2) Le programme national de lutte contre le cancer devrait envisager, à
l’avenir, intégrer dans son plan de communication, des actions en
direction des professionnels de santé et de la population cible. Ces actions
devraient prendre en compte les conclusions du chapitre, notamment
celles en relation avec la prise en compte de la perception de vulnérabilité
au cancer. Dans le même registre, le Ministère de la Santé devrait entamer
des discussions avec ses partenaires de l’AMO en vue de leur expliquer le
bienfondé d’introduire, dans le panier de services les activités de dépistage
précoce du cancer particulièrement les cancers du sein et du col de
l’utérus.
3) La mise en place d’actions de régulation de la pratique des césariennes est
de la responsabilité du Ministère de la Santé, responsable de la santé des
citoyens. Cette régulation appelle la mise en place d’un climat apaisé, de
collaboration effective et de rationalisation des actes médicaux. Le
Ministère est appelé à s’appuyer sur les instances ordinales, les sociétés
savantes, les représentants des professionnels et l’appui technique des
organismes spécialisés au niveau international. Le fruit de cette
coopération devrait déboucher sur la mise en place d’un système de
vigilance, de suivi et d’évaluation de la pratique des césariennes.
Recommandations générales
4) Compte tenu de l’expérience cumulée en matière de conduite d’études et
d’enquêtes et des impératifs de mieux cerner les besoins de la population, 95
le Ministère de la Santé devrait envisager de réviser les critères d’inclusion
pour toucher un large éventail de situations des femmes, en particulier
celles non en union, et d’élargir le cadre de l’enquête à d’autres
thématiques touchant la santé et ses déterminants.
Enquête Nationale sur la Population et la Santé Familiale (ENPSF 2018)
96
Annexes
Tableau A.1 : L'âge moyen au premier mariage (SMAM) par sexe et selon certaines
caractéristiques socio-démographiques, ENSPF 2018.
Tableau A.2 : Répartition (en %) des femmes rurales non célibataires âgées (15 - 49)
ans qui étaient soupçonnées d'avoir un prolapsus de l'utérus (PU)
avec proportion de celles qui ont eu un recours aux soins selon le
profil de la personne consultée, ENPSF 2018.
Profil de la personne consultée
Sage-femme traditionnelle
Infirmière/ sage-femme
d'avoir un PU
Fquih/ herboriste
Pharmacien
Médecin
Aucun
Autre
Groupe
d'âges 15-19 3,6 (51,6) (0,0) (0,0) (0,0) (0,0) (0,0) (48,4)
Rang des
naissances Aucun 3,5 (56,9) (0,0) (0,0) (6,8) (4,4) (7,8) (28,5)
Total rural 10,7 42,6 5,0 0,7 2,5 1,1 2,2 49,2
()<50
Tableau A.3 : Répartition (en %) des femmes rurales non célibataires âgées de15 à 49
ans qui souffraient de troubles Urinaires (TU) avec proportion de celles
qui ont eu un recours aux soins selon le profil de la personne consultée,
ENPSF 2018.
Profil de la personne consultée
% des femmes qui souffrent de TU
Sage-femme traditionnelle
Infirmière/ sage-femme
Fquih/ herboriste
Pharmacien
Médecin
Aucun
Autre
Aucun (5,8) (36,5) (0,0) (0,0) (0,0) (0,0) (4,7) (58,8)
Groupe
30-34 15,0 27,5 1,6 1,7 0,0 1,8 2,2 65,8
d'âges
Milieu rural 14,5 22,7 1,0 1,7 0,1 2,0 2,0 71,4
()<50
Enquête Nationale sur la Population et la Santé Familiale (ENPSF 2018)
Tableau A.4 : Pourcentage des femmes non célibataires âgées (15 - 49) ans avec brûlures
urinaires ou écoulement anormal les 3 derniers mois et % de ces femmes
qui ont demandé des consultations, ENPSF 2018
Profil de la personne consultée
Sage-femme traditionnelle
Infirmière/ sage-femme
Fquih/ herboriste
Pharmacien
Médecin
Aucun
Autre
Aucun 9,2 (49,3) (0,4) (3,6) (0,0) (0,0) (4,4) (45,9)
Milieu rural 11,1 35,9 3,7 4,7 0,1 0,9 2,9 54,1
()<50
Tableau A.5 : Répartition (en %) de femmes rurales mariées âgées de 15 à 49 ans qui
utilisent au moment de l'enquête une méthode contraceptive selon la
méthode utilisée, ENPSF 2018
Allaitement
Diaphragm
n féminine
e vaginale/
Injectables
Stérilisatio
calendrier
Crème ou
Méthode
maternel
Condom
prolongé
N'utilise
Retrait
Pilules
Autres
gelée
DIU
pas
du
15-19 43,5 0,0 0,0 0,5 0,0 0,0 0,0 2,1 4,1 0,0 49,8
20-24 54,5 0,9 0,3 0,4 0,0 0,0 3,2 3,3 2,3 0,0 35,1
25-29 59,5 3,1 2,4 0,6 0,0 0,0 1,5 3,1 3,6 0,1 26,0
Groupe
30-34 60,0 3,0 1,6 0,9 0,0 0,5 2,3 3,2 3,3 0,1 25,1
d'âges
35-39 62,2 3,5 1,3 1,3 0,2 0,9 2,1 3,3 2,5 0,1 22,6
40-44 54,4 3,1 1,2 1,9 0,5 1,6 1,1 6,5 3,6 0,0 26,0
45-49 36,2 1,5 1,3 0,9 0,0 2,4 0,4 4,9 7,1 0,0 45,3
Aucun 9,6 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 1,9 1,8 0,0 86,6
1-2 60,0 2,0 1,1 0,8 0,2 0,1 1,9 3,1 2,8 0,1 28,0
Rang des
naissances
3-4 63,9 3,7 1,9 1,1 0,0 1,1 1,3 3,8 4,0 0,0 19,1
5+ 50,6 2,8 1,4 1,6 0,2 1,9 3,0 6,3 5,1 0,1 27,0
Sans
55,4 2,1 1,2 1,1 0,1 0,8 1,8 4,0 3,8 0,0 29,5
certificat
Plus haut
certificat Fondamental 54,7 4,1 2,0 0,6 0,0 0,6 1,6 2,9 3,0 0,1 30,4
obtenu Secondaire
55,8 7,5 0,0 1,5 0,0 0,0 0,0 6,5 0,0 0,0 28,7
et +
Travaille
Etat 51,5 5,4 1,4 0,5 0,0 1,3 1,7 4,9 5,5 0,0 27,8
actuellement
Actuel de
Ne travaille
travail 55,5 2,4 1,3 1,0 0,1 0,8 1,8 3,8 3,5 0,1 29,8
pas
Le plus
54,8 1,7 1,3 ,7 0,1 0,7 2,4 3,9 3,4 0,0 30,9
pauvre
Second 53,7 3,6 1,4 1,3 0,0 0,9 1,2 4,3 4,0 0,2 29,4
Quintile 101
de bien-
être Moyen 59,4 3,0 1,5 0,8 0,0 0,4 1,2 2,9 3,1 0,0 27,7
Quatrième 56,0 1,4 1,6 2,6 0,6 2,2 1,2 4,0 4,0 0,0 26,3
Enquête Nationale sur la Population et la Santé Familiale (ENPSF 2018)
Allaitement
Diaphragm
n féminine
e vaginale/
Injectables
Stérilisatio
calendrier
Crème ou
Méthode
maternel
Condom
prolongé
N'utilise
Retrait
Pilules
Autres
gelée
DIU
pas
du
Le plus riche 61,3 7,6 0,0 0,5 0,0 0,5 0,1 2,0 4,8 0,0 23,3
Tanger -
Tétouan - Al 31,5 3,6 0,7 1,6 0,0 0,8 1,4 12,4 16,4 0,0 31,6
Hoceima
Oriental 48,9 0,7 0,0 2,4 0,0 0,8 2,8 6,0 2,6 0,0 35,7
Fès- Meknès 53,0 3,6 1,7 1,1 0,1 0,0 2,4 6,1 1,3 0,0 30,6
Rabat - Salé -
59,2 3,7 0,9 0,7 0,0 0,4 0,8 2,4 3,2 0,0 28,8
Kénitra
Béni Mellal -
65,4 0,2 0,5 0,0 0,0 1,0 3,6 1,8 0,0 0,0 27,6
Khénifra
Casablanca-
63,2 3,0 1,3 0,2 0,2 1,6 0,5 1,4 1,6 0,3 26,7
Settat
Région
Marrakech-
62,7 2,4 3,2 0,6 0,2 0,4 2,1 1,1 1,2 0,0 26,2
Safi
Drâa-
48,2 2,8 0,2 0,9 0,4 1,0 1,8 4,0 1,5 0,2 39,0
Tafilalet
Souss-Massa 49,6 2,1 0,0 3,3 0,0 1,5 0,8 3,1 8,1 0,0 31,5
Guelmim-
35,5 0,7 0,9 1,2 0,0 2,5 0,5 15,6 11,5 0,0 31,6
Oued Noun
Laâyoune -
Sakia El 40,8 0,0 0,0 3,9 0,0 2,1 1,2 9,6 6,4 0,0 36,1
102 Hamra
Dakhla-
Oued Ed 66,7 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 5,3 0,0 0,0 28,0
Dahab
Milieu rural 55,3 2,6 1,3 1,0 0,1 0,8 1,8 3,9 3,6 0,1 29,7
Tableau A.6 : Répartition en pourcentage de femmes rurales mariées âgées (15 - 49) ans
qui utilisent une méthode contraceptive moderne selon la source de la
dernière source méthode actuelle, ENPSF 2018
Amis/ proches
Médecin privé
d'accouchement
pour la santé
reproductive
Associations
Pharmacie
mutualiste
Epoux
Autre
15-19 0,0 0,0 31,3 0,0 62,9 1,9 1,1 0,0 2,8 0,0 0,0
20-24 0,7 1,5 34,6 0,0 59,6 0,3 0,1 0,0 3,2 0,0 0,0
25-29 0,0 2,0 42,9 0,0 51,3 1,4 0,4 0,3 1,7 0,0 0,1
Groupe d'âges
30-34 0,0 2,2 48,4 0,2 46,1 0,2 0,2 0,4 2,4 0,0 0,0
35-39 0,3 1,3 49,5 0,0 45,8 0,6 0,9 0,0 1,6 0,0 0,0
40-44 0,0 1,4 46,5 0,2 47,1 0,6 0,3 0,0 3,5 0,4 0,0
45-49 0,5 1,2 48,7 0,0 44,5 0,0 2,4 0,0 2,0 0,7 0,0
Sans certificat 0,2 1,4 46,7 0,0 48,1 0,3 0,7 0,1 2,3 0,1 0,0
certificat obtenu
Plus haut
Fondamental 0,2 2,5 39,7 0,2 53,0 1,5 0,4 0,0 2,4 0,0 0,0
(0,0 (0,0
Secondaire (0,0) (0,0) (23,1) (68,5) (3,9) (0,0) (4,6) (0,0) (0,0)
) )
Pilules 0,1 1,3 42,2 0,0 52,9 0,3 0,7 0,1 2,4 0,1 0,0
Principales méthodes contraceptives
DIU 3,3 7,8 77,3 0,7 0,0 9,3 0,0 1,6 0,0 0,0 0,0
Injectables 0,0 5,1 94,9 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
(0,0 (0,0
Condom (0,0) (0,0) (49,4) (45,4) (0,0) (0,0) (0,0) (5,2) (0,0)
) )
Diaphragme
(0,0 (0,0 103
vaginale/ Crème (0,0) (0,0) (34,9) (51,4) (0,0) (0,0) (0,0) (0,0) (13,7)
ou gelée ) )
Stérilisation (0,0 (0,0
féminine
(0,0) (0,0) (0,0) (0,0) (0,0) (0,0) (0,0) (0,0) (0,0)
) )
Le plus pauvre 0,2 0,6 48,3 0,1 47,0 0,3 1,0 0,0 2,3 0,1 0,0
Quintile
de bien-
être
Second ,3 3,0 46,3 0,0 46,2 1,5 0,4 0,2 2,0 0,1 0,0
Enquête Nationale sur la Population et la Santé Familiale (ENPSF 2018)
Amis/ proches
Médecin privé
d'accouchement
pour la santé
reproductive
Associations
Pharmacie
mutualiste
Epoux
Autre
Moyen
0,0 1,9 38,4 0,0 56,3 0,0 0,2 0,0 3,0 0,2 0,0
Quatrième
0,0 1,2 29,9 0,0 66,1 0,0 0,0 0,0 2,8 0,0 0,0
Fès- Meknès
0,1 2,2 52,6 0,0 44,1 0,4 0,0 0,0 0,4 0,0 0,0
Rabat - Salé –
Kénitra 0,0 1,3 36,2 0,3 56,4 0,3 0,7 0,0 4,4 0,5 0,0
Béni Mellal –
Khénifra 0,0 1,2 46,6 0,0 49,7 0,0 2,1 0,0 0,0 0,4 0,0
Casablanca-
Settat 0,5 1,5 41,7 0,2 52,1 0,8 0,0 0,0 3,1 0,0 0,0
Région
Marrakech-Safi
0,0 1,3 42,5 0,0 55,3 0,7 0,0 0,3 0,0 0,0 0,0
Drâa-Tafilalet
0,0 1,4 40,7 0,0 51,0 0,8 3,1 0,0 2,6 0,4 0,0
Souss-Massa
0,5 2,1 44,9 0,0 52,1 0,0 0,0 0,0 0,4 0,0 0,0
104 Total rural 0,2 1,6 45,0 0,1 49,4 0,6 0,6 0,1 2,3 0,1 0,0
()<50
Tableau A.7 : Répartition (en %) par région des femmes mariées âgées (15 - 49) ans
utilisant la méthode contraceptive et les besoins non satisfaits, ENPSF
2018
% des femmes Besoins non satisfaits
% des femmes % des femmes rurales qui (**)
utilisant la rurales utilisent la Total
Régions
contraception utilisant la contraception Pour Pour besoin
(*) contraception moderne espacer limiter non
satisfaits
Tanger - Tétouan - Al
69,0 68,4 38,2 5,2 8,8 13,9
Hoceima
Béni Mellal –
71,6 72,4 67,1 2,2 9,6 11,8
Khénifra
Guelmim-Oued
67,3 68,4 40,9 2,5 13,0 15,5
Noun
Laâyoune - Sakia El
67,6 63,9 46,8 4,5 6,4 10,9
Hamra
Dakhla-Oued Ed
(67,9) (72) (66,7) (3,5) (6,2) (9,7)
Dahab 105
National 70,8 70,3 61,1 3,9 7,3 11,3
Tableau A.8: Répartition (en%) des femmes rurales non célibataires âgées de 15 à 49
ans qui ont donné une naissance vivante au cours des 5 dernières
années précédant l'enquête selon les soins prénatals reçus lors de la
dernière naissance et selon par régions, ENPSF 2018
% des femmes
Soins prénatals
qui ont reçu
Régions des soins
Infirmière / Sagefemme Aucune
Médecin Autre prénatals
sagefemme traditionnelle Personne
qualifiés *
Tanger - Tétouan - Al
50,1 47,0 0,0 0,0 26,0 74,0
Hoceima
Laâyoune - Sakia El
(58,2) (60,0) (0,0) (0,0) (6,6) (93,4)
Hamra
()<50
Tableau A.9: Répartition (en %) des femmes rurales non célibataires âgées de 15 à
49 ans qui ont donné une naissance vivante au cours des 5 dernières
années et ayant reçu des soins prénatals selon le lieu de la dernière
visite, ENPSF 2018
Centre de santé/ clinique
Hôpital Cabinet A
maison privé/Clinique Autre
public privé domicile
d'accouchement mutualiste
15-19 3,5 36,8 5,7 54,0 0,0 0,0
20-24 4,8 39,5 1,4 54,2 0,0 0,1
25-29 2,6 46,3 1,0 49,7 0,2 0,2
Groupe
30-34 3,2 45,9 1,2 48,8 0,4 0,5
d'âges
35-39 4,6 40,3 1,7 52,6 0,3 0,5
40-44 7,0 48,2 2,7 41,6 0,4 0,1
45-49 7,9 36,3 0,0 55,8 0,0 0,0
1-2 4,4 43,3 1,5 50,5 0,1 0,1
Rang des
3-4 3,2 44,3 1,6 50,0 0,3 0,6
naissances
5+ 3,9 41,7 ,8 52,9 0,8 0,1
Sans certificat 4,3 42,9 1,0 51,4 0,2 0,2
Plus haut
certificat Fondamental 3,4 45,8 2,8 47,5 0,2 0,5
obtenu
Secondaire et + (0,0) (34,2) (1,7) (64,0) (0,0) (0,0)
Tanger - Tétouan - Al
4,6 58,3 2,2 34,9 0,0 0,0
Hoceima
Oriental 2,7 24,6 2,3 67,9 2,1 0,5
Fès- Meknès 5,7 49,8 1,4 42,7 0,0 0,4
Rabat - Salé -Kénitra 3,7 44,9 0,3 51,1 0,0 0,0
Béni Mellal - Khénifra 1,2 78,9 3,2 15,5 0,6 0,6
Casablanca- Settat 5,8 17,8 1,3 74,7 0,3 0,0
Région
Marrakech-Safi 2,8 39,8 1,1 55,9 0,0 0,3
Drâa-Tafilalet 2,2 69,7 0,8 26,3 0,0 0,9
Souss-Massa 5,6 30,9 2,0 61,6 0,0 0,0
Guelmim-Oued Noun (8,5) (37,1) (0,0) (53,0) (0,0) (1,5)
Laâyoune - Sakia El
(7,6) (53,1) (3,8) (35,5) (0,0) (0,0)
Hamra
Dakhla-Oued Ed Dahab - - - - - -
Le plus pauvre 3,9 45,7 1,4 48,4 0,4 0,2
107
Second 4,0 38,9 1,7 55,0 0,0 0,5
Quintile de
Moyen 4,2 50,6 1,6 43,3 0,3 0,0
bien-être
Quatrième 3,9 30,4 0,0 64,8 0,0 1,0
Le plus riche (1,0) (38,6) (0,1) (60,3) (0,0) (0,0)
() <50
Enquête Nationale sur la Population et la Santé Familiale (ENPSF 2018)
Tableau A.10 : Pourcentage des femmes rurales non célibataires âgées de 15 à 49 qui
ont donné une naissance vivante pendant les 5 dernières années
précédant l’enquête et qui ont accouché dans un établissement de santé
avec l'assistance d'un personnel qualifié, ENPSF 2018
Régions % d'accouchements assistés
Oriental 67,5
Marrakech-Safi 80,3
Drâa-Tafilalet 54,2
Souss-Massa 76,3
Dakhla-Oued Ed Dahab -
( ) <50
Tableau A.11 : Répartition (en %) des femmes rurales non célibataires âgées de 15 à
49 ans qui ont donné une naissance vivante au cours des 5 dernières
années selon le lieu de l'accouchement par région, ENPSF 2018
Lieu d'accouchement
Centre de santé/ Clinique
Hôpital Cabinet
Domicile Maison privée/ Autre
public privé
d'accouchement clinique
mutualiste
15-19 12,9 69,6 11,4 3,5 2,6 0,0
108 Groupe
30-34 26,6 47,9 21,1 3,2 0,2 1,0
d'âges
Rang des
3-4 29,8 42,2 23,0 4,1 0,2 0,7
naissances
Tanger - Tétouan - Al
29,0 56,0 14,1 0,9 0,0 0,0
Hoceima
Laâyoune - Sakia El
(6,9) (85,0) (6,0) (2,2) (0,0) (0,0)
Hamra
Dakhla-Oued Ed
- - - - - -
Dahab 109
Total rural 25,5 50,0 19,2 4,1 ,4 ,8
( ) <50
Enquête Nationale sur la Population et la Santé Familiale (ENPSF 2018)
Clinique privée/
d'accouchement
% de femmes qui
Hôpital public
Cabinet privé
mutualiste
clinique
Maison
Régions
Autre
les établissements de
santé
Tanger - Tétouan - Al Hoceima 15,4 60,4 7,9 12,8 3,1 0,3 84,3
L'oriental 13,9 62,5 6,9 14,9 0,5 1,3 84,8
Fès- Meknès 15,7 48,9 15,8 19,3 0,3 0,2 84,2
Rabat - Salé –Kénitra 8,5 62,8 10,5 17,6 0,3 0,4 91,1
Béni Mellal – Khénifra 23,4 53,2 10,0 10,7 1,8 0,8 75,8
Casablanca- Settat 5,6 60,8 11,2 20,3 1,8 0,3 94,1
110 Marrakech-Safi 13,4 51,0 23,6 10,4 0,2 1,4 85,2
Drâa-Tafilalet 33,4 43,7 19,4 3,3 0,2 0,0 66,6
Souss-Massa 13,4 52,0 18,8 13,9 1,9 0,0 86,6
Guelmim-Oued Noun 6,4 77,0 8,7 7,9 0,0 0,0 93,6
Laâyoune - Sakia El Hamra 8,8 76,5 5,8 6,4 2,5 0,0 91,2
Dakhla-Oued Ed-Dahab (3,3) (89,0) (2,1) (5,6) (0,0) (0,0) (96,7)
National 13,4 56,5 13,7 14,6 1,1 0,5 86,1
()<50
Tableau A.14 : Répartition (en %) des femmes non célibataires âgées de 15 à
49 qui ont donné une naissance vivante pendant les 5
dernières années qui ont accouché en césarienne selon le
secteur ENPSF 2018
Public Privé
Accouchement par Accouchement par
Total césariennes Total césariennes
accouchement accouchement
Effectif % Effectif %
Rang des
3-4 1.164 116 9,9 258 150 58,1
naissances