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INTRODUCTION

Les droits humains sont des droits fondamentaux qui s’appliquent à tous les êtres humains du fait de
leur appartenance à l’humanité. Les droits humains ont été instaurés pour protéger les individus de
l’arbitraire des États.
Le droit à la vie et les obligations de l’État

Comme tous les autres droits de l’homme, le droit à la vie ne protège pas seulement

les particuliers contre une ingérence arbitraire d’agents du gouvernement, mais oblige aussi les États
à prendre des mesures positives pour protéger la population contre les exécutions arbitraires, les
disparitions forcées et d’autres actes de violence que pourraient commettre des forces
paramilitaires, des organisations criminelles ou des particuliers. Les États doivent donc ériger ces
actes en infractions pénales et faire appliquer des mesures appropriées pour protéger le droit à la vie
et prévenir et réparer les violations de ce droit.

Avortement

Les organes internationaux de protection des droits de l’homme se sont constamment dits
préoccupés par le lien existant entre les avortements non médicalisés et les taux de mortalité
maternelle qui ont un effet néfaste sur la jouissance par les femmes de leur droit à la vie. La plupart
des dispositions des instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme – notamment l’article
6 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et l’article 2 de la Convention
européenne des droits de l’homme – ont été interprétées comme disposant que le droit à la vie
commence à la naissance. En réalité, l’histoire de la négociation de nombreux traités et de
nombreuses déclarations, la jurisprudence internationale et régionale et une grande partie des
analyses juridiques en la matière donnent à penser que le droit à la vie tel qu’il est énoncé dans les
instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme n’est pas censé s’appliquer avant la
naissance d’un être humain. Le déni du droit d’une femme enceinte de décider en toute
indépendance et connaissance de cause d’avorter porte atteinte à un large éventail de droits de
l’homme ou constitue une menace pour ces droits. Pour les organes internationaux de protection des
droits de l’homme, les lois qui criminalisent de manière générale l’avortement sont discriminatoires
et empêchent les femmes d’avoir accès à des soins de santé (voir par exemple l’Observation générale
n° 22 du Comité des droits économiques, sociaux et culturels). Bien que l’article 4 de la Convention
américaine relative aux droits de l’homme dispose que le droit à la vie est protégé « en général dès le
moment de la conception », les organes régionaux de suivi des droits de l’homme dans les Amériques
ont mis l’accent sur le fait que cette protection n’est pas absolue. La Cou interaméricaine des droits
de l’homme, en particulier, a considéré que les embryons ne constituent pas des personnes au sens
de la Convention et n’ont pas un droit absolu à la vie. Selon la majorité des organes internationaux et
régionaux qui s’occupent des droits de l’homme, toute protection du droit à la vie avant la naissance
doit être compatible avec le droit à la vie, à l’intégrité physique, à la santé et à la vie privée de la
femme, ainsi qu’avec les principes d’égalité et de non-discrimination

X XE SIÈCLE : CRÉATION D E L’ONU APPROCHE INTERNATIONALE

Après les horreurs vécues durant la Seconde Guerre mondiale, il apparaît urgent de mettre en place
un système international qui protège les individus contre les abus des États. Les États se réunissent
alors pour définir Ensemble les valeurs communes aux différents peuples et décident de se
rassembler sous un symbole fort : l’élaboration d’une charte qui définisse les droits humain
Ainsi, en 1948, l’Assemblée générale des Nations unies, qui vient d’être créée, rédige la

Déclaration universelle des droits de l’homme

Droits humains
Principaux faits
 Les droits humains sont des droits universels inhérents à tous les êtres humains, sans
distinction de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou
de toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de
toute autre situation.
 Le droit à la santé et les droits humains connexes sont des engagements juridiquement
contraignants consacrés par les instruments internationaux relatifs aux droits humains.
La Constitution de l’OMS reconnaît également le droit à la santé.
 Toute personne a le droit de jouir du meilleur état de santé physique et mentale
possible. Les pays ont l’obligation légale d’élaborer et de mettre en œuvre des lois et
des politiques qui garantissent un accès universel à des services de santé qui soient de
qualité et s’attaquent aux causes profondes des disparités en matière de santé,
notamment la pauvreté, la stigmatisation et la discrimination.
 Le droit à la santé est indissociable des autres droits humains, dont les droits à
l’éducation, à la participation, à l’alimentation, au logement, au travail et à
l’information.
 La couverture sanitaire universelle (CSU), ancrée dans les soins de santé primaires,
aide les pays à réaliser le droit à la santé en garantissant à tous un accès à des services
de santé équitables et abordables.

Vue d’ensemble
Les droits humains sont consacrés dans différents instruments. Tous les États Membres de
l’OMS ont ratifié au moins un traité international relatif aux droits humains reconnaissant le
droit des personnes à jouir du meilleur état de santé possible. Un pays ayant ratifié un traité a
l’obligation légale de protéger et de réaliser les droits qui y sont reconnus. Pour remplir les
engagements contraignants qu’ils ont pris en faveur des droits humains, les pays doivent
adopter une approche de la santé fondée sur ces droits.

Santé et droits humains


Le droit au meilleur état de santé physique et mentale possible est consacré par plusieurs
instruments juridiques internationaux, dont fait partie le Pacte international relatif aux droits
économiques, sociaux et culturels. Ce droit englobe des libertés et des droits. Parmi ces
libertés, on compte le droit de contrôler sa propre santé et son propre corps (les droits en
matière de sexualité et de procréation, par exemple), ainsi que le droit à l’intégrité (le droit de
ne pas subir la torture et celui de ne pas être soumis sans son consentement à un traitement ou
à une expérience médicale, par exemple, qui est particulièrement important dans le cas de
personnes en situation de handicap (en anglais). Les droits incluent quant à eux l’accès à des
services de santé de qualité sans discrimination.

Dans une approche de la santé fondée sur les droits humains, les pays sont tenus de mettre en
place des systèmes de santé respectueux des droits, efficaces, intégrés, responsables et propres
à transformer les dynamiques de genre. Ils doivent également mettre en œuvre d’autres
mesures de santé publique destinées à améliorer les déterminants sous-jacents de la santé,
comme l’accès à l’eau et à l’assainissement.

Cela signifie que les pays doivent veiller à ce que les politiques et les programmes de santé,
ainsi que la législation, respectent et la réalisation des droits humains et y participent. Des
travaux de recherche (en anglais) montrent que les mesures préventives mises en œuvre en
faveur du respect de ces droits aident les pays à tendre vers l’égalité réelle et les rendent plus
résilients face aux chocs. Envisager la santé reproductive à l’aune des droits humains peut, par
exemple, nous aider à déterminer dans quelle mesure la mortalité et la morbidité maternelles
évitables (en anglais) résultent de diverses violations de ces droits, notamment la
discrimination et le manque d’accès à des services de santé de qualité.

Principes fondamentaux des droits humains


Pour mettre en œuvre une approche fondée sur les droits humains, il est nécessaire
d’appliquer les normes et les principes fondamentaux qui leur sont liés dans les services de
santé et dans les politiques concernant les systèmes de santé, notamment dans le cadre de la
préparation et de la riposte ’aux urgences de santé publique. Les normes et principes en
question sont les suivants :

La non-discrimination et l’égalité : ce principe implique de s’occuper en priorité des


besoins des personnes les plus défavorisées afin d’atteindre l’équité. Utiliser l’équité comme
un critère général en santé publique permet de repérer les disparités injustes et évitables en
matière de santé au sein de différents groupes de population et de prendre ensuite les mesures
nécessaires. Une approche fondée sur les droits humains institue des normes juridiques
auxquelles se référer et donne l’obligation de mettre en œuvre des protections juridiques en
faveur de l’égalité et de la non-discrimination.

Pour combattre la discrimination, il faut prendre en considération différents facteurs de


discrimination qui peuvent se chevaucher, notamment le genre, l’origine ethnique, le
handicap, l’orientation sexuelle, l’identité de genre et le statut socio-économique. Une
démarche intersectionnelle permet d’étudier les inégalités en santé dues à différents motifs
d’exclusion et de concevoir des interventions en santé qui prennent en compte le
chevauchement de ces facteurs. Cela supposerait, par exemple, de s’assurer que les
renseignements médicaux soient disponibles dans un format adapté à celles et ceux qui en ont
besoin.

La participation : selon ce principe, les usagers des services de santé, les communautés et la
société civile doivent être encouragés à prendre part aux processus de planification, de prise
de décisions et d’exécution déployés tout au long du programme et à tous les niveaux du
système. Pour être efficace, cette participation doit inclure des stratégies claires visant à lutter
contre les asymétries de pouvoir, à valoriser les données expérimentales et à gérer les conflits
d’intérêts, de manière à satisfaire les besoins et les attentes du plus grand nombre. Des
techniques de planification participative (en anglais) peuvent être adoptées pour faire
participer les populations bénéficiaires à la conception des services de santé ou à la définition
des priorités de dépenses publiques.

La responsabilisation : les pays doivent mettre en place des dispositifs de responsabilisation


accessibles et efficaces. Ceux-ci peuvent se présenter sous la forme de recours administratifs
ou judiciaires, ou d’une supervision par d’autres institutions, comme les institutions nationales
des droits humains ou les organismes chargés de réglementer les soins de santé et la
protection sociale. Les dispositifs des Nations Unies relatifs aux droits humains, notamment le
Comité des droits économiques, sociaux et culturels, jouent un rôle important dans la
responsabilisation des pays en s’assurant régulièrement qu’ils respectent les obligations qui
leur incombent en matière de droits humains, plus particulièrement celles en lien avec la
santé.

On accorde de plus en plus d’attention à la réglementation des acteurs non étatiques, tels que
les organisations non gouvernementales et les organisations du secteur privé, comme moyen
de veiller à ce qu’ils respectent et protègent les droits humains. En interdisant la publicité en
faveur du tabac, de la promotion et du parrainage, par exemple, les pays s’acquittent de leurs
engagements aux termes de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac. Un tiers
des pays (66), représentant un quart de la population mondiale, a complètement interdit toute
forme de publicité, de promotion et de parrainage en faveur du tabac.

Réalisation progressive et coopération internationale


Certaines obligations relatives aux droits humains ont un effet immédiat, comme la garantie
de non-discrimination. D’autres composantes du droit à la santé, telles que l’accès aux
technologies de pointe utilisées dans le domaine de la santé, doivent être réalisées
progressivement. Les pays sont contraints juridiquement d’investir autant de ressources que
possible dans la conception et la mise en œuvre de lois, de politiques et de programmes
fondés sur les droits humains. Les pays en mesure d’apporter leur aide à ceux qui ne disposent
pas d’autant de ressources ont l’obligation de le faire.

Composantes essentielles du droit à la santé


Le droit à la santé comprend quatre éléments essentiels et interdépendants : la disponibilité,
l’accessibilité, l’acceptabilité et la qualité.

La disponibilité désigne la nécessité pour tous d’avoir à disposition, en quantité suffisante,


des établissements, des biens et des services de santé fonctionnels. Elle peut être mesurée en
analysant des données ventilées en fonction de différents critères de stratification, notamment
l’âge, le sexe, la position géographique et le statut socio-économique, et en étudiant des
enquêtes qualitatives pour comprendre la couverture inégale des populations.

Selon le principe d’accessibilité, les établissements, les biens et les services de santé doivent
être accessibles à tous. L’accessibilité recouvre quatre dimensions : la non-discrimination,
l’accessibilité physique, l’accessibilité économique et l’accès à l’information. Ce critère est
particulièrement important pour les personnes handicapées qui se heurtent souvent à des
obstacles considérables liés à l’inaccessibilité des informations, des services et des
établissements de santé.
Pour évaluer le niveau d’accessibilité aux systèmes et aux services de santé, il convient
d’analyser les obstacles physiques, géographiques et financiers, entre autres, ainsi que les
conséquences qu’ils peuvent avoir sur les populations marginalisées. Il est nécessaire
d’adopter et d’appliquer des normes et des règles claires pour lutter contre ces obstacles, en
s’appuyant sur des lois ou des politiques.

L’acceptabilité a trait au respect de l’éthique médicale et des cultures, et à la prise en compte


des questions de genre. Selon ce principe, les établissements, les biens et les services de santé
doivent être axés sur les besoins spécifiques des personnes et des différents groupes de
population, conformément aux normes internationales d’éthique médicale relatives à la
confidentialité et au consentement éclairé.

La qualité concerne les déterminants sous-jacents de la santé, dont font partie l’eau potable et
l’assainissement sans risque sanitaire. Elle suppose également que les établissements, les
biens et les services de santé fassent l’objet d’approbations scientifique et médicale.

La qualité est un élément clé de la couverture sanitaire universelle (CSU). Des services de
santé de qualité devraient être :

 sans risque, de sorte à limiter le risque de blessure dans le cadre des soins ;
 efficaces, afin de fournir à celles et ceux qui en ont besoin des services fondés sur des
données probantes ;
 centrés sur la personne, en vue de fournir des soins adaptés aux besoins de chacun ;
 fournis en temps opportun, en vue de réduire le temps d’attente et les retards
préjudiciables ;
 équitables, de sorte à fournir des soins dont la qualité est indépendante de l’âge, du
sexe, de l’origine ethnique, du handicap, de l’emplacement géographique et du statut
socio-économique des patients ;
 intégrés, le but étant de proposer un large éventail de services de santé tout au long de
la vie ; et, enfin,
 efficients, afin de maximiser l’utilisation des ressources disponibles et d’éviter le
gaspillage.

Les traités relatifs aux droits humains qui recouvrent le


droit à la santé
 Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, article 12 ;
 Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination
raciale, article 5 e)iv) ;
 Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à
l’égard des femmes, articles 11 1)f), 12 et 14 2)b) ;
 Convention relative aux droits de l’enfant, article 24 ;
 Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants
et des membres de leur famille, articles 28, 43 e) et 45 c) ;
 Convention relative aux droits des personnes handicapées, article 25.

DEFINITION:
Le droit à la santé et les droits humains connexes sont des engagements juridiquement
contraignants consacrés par les instruments internationaux relatifs aux droits humains. La
Constitution de l’OMS reconnaît également le droit à la santé.

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