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OHADA
Acte uniforme portant organisation et harmonisa-
tion des comptabilités des entreprises
Acte adopté le 22 février 2000 et paru au JO OHADA n°10 du 20 novembre 2000
Index
Titre 1 - Des comptes personnels une organisation répondant à tout moment aux
exigences de collecte, de tenue, de contrôle, de
des entreprises (personnes physi- présentation et de communication des informa-
ques et personnes morales) tions comptables se rapportant aux opérations
de l’entreprise visées à l’article premier.
Art.3.- La comptabilité doit satisfaire, dans le res- Art.7.- Les états financiers de synthèse regroupent
pect de la règle de prudence, aux obligations de les informations comptables au moins une fois par
régularité, de sincérité et de transparence inhérentes an sur une période de douze mois, appelée exer-
à la tenue, au contrôle, à la présentation et à la cice ; ils sont dénommés états financiers annuels.
communication des informations qu’elle a traitées.
L’exercice coïncide avec l’année civile.
Art.4.- Pour garantir la fiabilité, la compréhension
et la comparabilité des informations, la comptabili- La durée de l’exercice est exceptionnellement
té de chaque entreprise implique : inférieure à douze mois pour le premier exercice
le respect d’une terminologie et de principes débutant au cours du premier semestre de l’année
directeurs communs à l’ensemble des entrepri- civile. Cette durée peut être supérieure à douze
ses concernées des États-parties au traité relatif mois pour le premier exercice commencé au cours
à l’harmonisation du droit des affaires en Afri- du deuxième semestre de l’année. En cas de
que ; cessation d’activité, pour quelque cause que ce soit,
la mise en œuvre de conventions, de méthodes la durée des opérations de liquidation est comptée
et de procédures normalisées éventuellement pour un seul exercice, sous réserve de
par secteurs professionnels ; l’établissement de situations annuelles provisoires.
Art.8.- Les états financiers annuels comprennent le Art.12.- Dans le Système normal est rendu obliga-
Bilan, le Compte de résultat, le Tableau financier toire l’établissement d’un état fournissant des in-
des ressources et des emplois, ainsi que l’État an- formations additionnelles, dénommé « État sup-
nexé. plémentaire statistique ».
Ils forment un tout indissociable et décrivent de Art.13.- Les très petites entreprises, dont les recet-
façon régulière et sincère les événements, opéra- tes annuelles ne sont pas supérieures aux seuils
tions et situations de l’exercice pour donner une fixés à l’alinéa 2 du présent article, sont assujetties,
image fidèle du patrimoine, de la situation finan- sauf utilisation de l’un des deux systèmes prévus à
cière et du résultat de l’entreprise. l’article 11 ci-dessus, au « Système minimal de » ,
de caractère dérogatoire aux dispositions générales
Ils sont établis et présentés conformément aux dis- du présent Acte Uniforme.
positions des articles 25 à 34 ci-après, de façon à
permettre leur comparaison dans le temps, exercice Ces seuils sont les suivants :
par exercice, et leur comparaison avec les états 30.000.000 FCFA pour les entreprises de né-
financiers annuels des autres entreprises dressés goce,
dans les mêmes conditions de régularité, de fidélité 20.000.000 FCFA pour les entreprises artisana-
et de comparabilité. les et assimilées,
10.000.000 FCFA pour les entreprises de ser-
Art.9.- La régularité et la sincérité des informations vices.
regroupées dans les états financiers annuels de
l’entreprise résultent d’une description adéquate,
loyale, claire, précise et complète des événements, Chapitre 2 - Organisation comptable
opérations et situations se rapportant à l’exercice.
La comparabilité des états financiers annuels au Art.14.- L’organisation comptable mise en place
cours des exercices successifs nécessite la perma- dans l’entreprise doit satisfaire aux exigences de
nence dans la terminologie et dans les méthodes régularité et de sécurité pour assurer l’authenticité
utilisées pour retracer les événements, opérations et des écritures de façon à ce que la comptabilité
situations présentés dans ces états. puisse servir à la fois d’instrument de mesure des
droits et obligations des partenaires de l’entreprise,
Art.10.- Toute entreprise qui applique correc- d’instrument de preuve, d’information des tiers et
tement le Système comptable OHADA est réputée de gestion.
donner, dans ses états financiers, l’image fidèle de
sa situation et de ses opérations exigée en applica- Art.15.- L’organisation comptable doit assurer :
tion de l’article 8 ci-dessus.
un enregistrement exhaustif, au jour le jour, et
sans retard des informations de base ;
Lorsque l’application d’une prescription comptable
le traitement en temps opportun des données
se révèle insuffisante ou inadaptée pour donner
enregistrées ;
cette image, des informations complémentaires ou
des justifications nécessaires sont obligatoirement la mise à la disposition des utilisateurs des
fournies dans l’Etat annexé. documents requis dans les délais légaux fixés
pour leur délivrance.
Art.11.- Les états financiers annuels sont rendus
obligatoires, en tout ou en partie, en fonction de la Art.16.- Pour maintenir la continuité dans le temps
taille des entreprises appréciée selon des critères de l’accès à l’information, toute entreprise établit
relatifs au chiffre d’affaires de l’exercice. une documentation décrivant les procédures et
l’organisation comptables.
Toute entreprise est, sauf exception liée à sa taille,
soumise au « Système normal » de présentation des Cette documentation est conservée aussi longtemps
états financiers et de tenue des comptes. qu’est exigée la présentation des états financiers
successifs auxquels elle se rapporte.
Toutefois, si le chiffre d’affaires ne dépasse pas
100.000.000 FCFA, l’entreprise peut utiliser le Art.17.- L’organisation comptable doit au moins
« système allégé ». respecter les conditions de régularité et de sécurité
suivantes :
la tenue de la comptabilité dans la langue offi- de traitement agréées, permettant d’établir les états
cielle et dans l’unité monétaire légale du pays ; financiers annuels visés à l’article 8 ci-dessus.
l’emploi de la technique de la partie double,
qui se traduit par une écriture affectant au Art.18.- Les comptes du Système comptable
moins deux comptes, l’un étant débité et OHADA sont regroupés par catégories homogènes
l’autre crédité. Lorsqu’une opération est enre- appelées classes.
gistrée, le total des sommes inscrites au débit
de comptes doit être égal au total des sommes Pour la comptabilité générale, les classes compren-
inscrites au crédit d’autres comptes ; nent :
la justification des écritures par des pièces da- des classes de comptes de situation ;
tées, conservées, classées dans un ordre défini des classes de comptes de gestion.
dans le document décrivant les procédures et
l’organisation comptables, susceptibles de ser- Chaque classe est subdivisée en comptes identifiés
vir comme moyen de preuve et portant les réfé- par des numéros à deux chiffres ou plus, selon leur
rences de leur enregistrement en comptabilité ; degré de dépendance vis-à-vis des comptes de ni-
le respect de l’enregistrement chronologique veaux supérieurs, dans le cadre d’une codification
des opérations. décimale.
Les mouvements affectant le patrimoine de Le plan de comptes de chaque entreprise doit être
l’entreprise sont enregistrés en comptabilité, opéra- suffisamment détaillé pour permettre
tion par opération, dans l’ordre de leur date de va- l’enregistrement des opérations.
leur comptable. Cette date est celle de l’émission
par l’entreprise de la pièce justificative de Lorsque les comptes prévus par le Système comp-
l’opération, ou celle de la réception des pièces table OHADA ne suffisent pas à l’entreprise pour
d’origine externe. Les opérations de même nature enregistrer distinctement toutes ses opérations, elle
réalisées en un même lieu et au cours d’une même peut ouvrir toutes subdivisions nécessaires.
journée peuvent être récapitulées sur une pièce jus-
tificative unique. Inversement, si des comptes prévus par le Système
comptable OHADA sont trop détaillés par rapport
Les mouvements sont récapitulés par période pré- aux besoins de l’entreprise, elle peut les regrouper
alablement déterminée qui ne peut excéder un dans un compte global de même niveau, plus
mois. contracté, conformément aux possibilités offertes
par le Système comptable OHADA et à condition
Une procédure destinée à garantir le caractère défi- que le regroupement ainsi opéré puisse au moins
nitif de l’enregistrement de ces mouvements devra permettre l’établissement des états financiers an-
être mise en œuvre ; nuels dans les conditions prescrites.
l’identification de chacun de ces enregistrements Les opérations sont enregistrées dans les comptes
précisant l’indication de son origine et de son im- dont les intitulés correspondent à leur nature.
putation, le contenu de l’opération à laquelle il se
rapporte ainsi que les références de la pièce justifi- Art.19.- Les livres comptables et autres supports
cative qui l’appuie ; dont la tenue est obligatoire sont :
le contrôle par inventaire de l’existence et de la le livre-journal, dans lequel sont inscrits les
valeur des biens, créances et dettes de l’entreprise. mouvements de l’exercice enregistrés en
L’opération d’inventaire consiste à relever tous les comptabilité, dans les conditions exposées au
éléments du patrimoine de l’entreprise en mention- paragraphe 4 de l’article 17 ci-dessus ;
nant la nature, la quantité et la valeur de chacun le grand-livre, constitué par l’ensemble des
d’eux à la date de l’inventaire. comptes de l’entreprise, où sont reportés ou
Les données d’inventaire sont organisées et conser- inscrits simultanément au journal, compte par
vées de manière à justifier le contenu de chacun des compte, les différents mouvements de
éléments recensés du patrimoine ; l’exercice ;
la balance générale des comptes, état récapitu-
le recours, pour la tenue de la comptabilité de latif faisant apparaître, à la clôture de
l’entreprise, à un plan de comptes normalisé dont la l’exercice, pour chaque compte, le solde débi-
liste figure dans le Système comptable OHADA ; teur ou le solde créditeur, à l’ouverture de
la tenue obligatoire de livres ou autres supports l’exercice, le cumul depuis l’ouverture de
autorisés ainsi que la mise en œuvre de procédures l’exercice des mouvements débiteurs et le
cumul des mouvements créditeurs, le solde dé- tème de traitement comptable doit prévoir une
biteur ou le solde créditeur, à la date considé- procédure périodique (dite « clôture informati-
rée ; que ») au moins trimestrielle et mise en œuvre
le livre d’inventaire, sur lequel sont transcrits au plus tard à la fin du trimestre qui suit la fin
le Bilan et le Compte de résultat de chaque de chaque période considérée ;
exercice, ainsi que le résumé de l’opération les enregistrements comptables d’une période
d’inventaire. clôturée soient classés dans l’ordre chronolo-
gique de la date de valeur comptable des opé-
L’établissement du livre-journal et du grand-livre rations auxquelles ils se rapportent ; toutefois,
peut être facilité par la tenue de journaux et livres lorsque la date de valeur comptable correspond
auxiliaires, ou supports en tenant lieu, en fonction à une période déjà clôturée, l’opération
de l’importance et des besoins de l’entreprise. Dans concernée est enregistrée au premier jour de la
ce cas, les totaux de ces supports sont périodique- période non encore clôturée ; dans ce cas, la
ment et au moins une fois par mois respectivement date de valeur comptable de l’opération est
centralisés dans le livre-journal et dans le grand- mentionnée distinctement ;
livre. la durabilité des données enregistrées offre des
conditions de garantie et de conservation
Art.20.- Les livres comptables et autres supports conformes à la réglementation en vigueur. Sera
doivent être tenus sans blanc ni altération d’aucune notamment réputée durable toute transcription
sorte. indélébile des données qui entraîne une modi-
fication irréversible du support ;
Toute correction d’erreur s’effectue exclusivement l’organisation comptable garantisse toutes les
par inscription en négatif des éléments erronés ; possibilités d’un contrôle éventuel en permet-
l’enregistrement exact est ensuite opéré. tant la reconstitution ou la restitution du che-
min de révision et en donnant droit d’accès à la
Art.21.- Les entreprises visées à l’article 13 ci- documentation relative aux analyses, à la pro-
dessus qui relèvent du Système minimal de trésore- grammation et aux procédures des traitements,
rie tiennent une simple comptabilité de trésorerie en vue notamment de procéder aux tests néces-
dans les conditions fixées par le Système compta- saires à l’exécution d’un tel contrôle ;
ble OHADA. Les états financiers de ces entreprises les états périodiques fournis par le système de
ainsi que leurs règles d’établissement font l’objet traitement soient numérotés et datés. Chaque
d’une édition distincte. enregistrement doit s’appuyer sur une pièce
justificative établie sur papier ou sur un sup-
Art.22.- Lorsqu’elle repose sur un traitement in- port assurant la fiabilité, la conservation et la
formatique, l’organisation comptable doit recourir à restitution en clair de son contenu pendant les
des procédures qui permettent de satisfaire aux délais requis.
exigences de régularité et de sécurité requises en la
matière de telle sorte que : Chaque donnée, entrée dans le système de traite-
les données relatives à toute opération donnant ment par transmission d’un autre système de trai-
lieu à enregistrement comptable comprennent, tement, doit être appuyée d’une pièce justificative
lors de leur entrée dans le système de traite- probante.
ment comptable, l’indication de l’origine, du
contenu et de l’imputation de ladite opération Art.23.- Les états financiers annuels sont arrêtés au
et puissent être restituées sur papier ou sous plus tard dans les quatre mois qui suivent la date de
une forme directement intelligible ; clôture de l’exercice. La date d’arrêté doit être
l’irréversibilité des traitements effectués inter- mentionnée dans toute transmission des états finan-
dise toute suppression, addition ou modifica- ciers.
tion ultérieure l’enregistrement ; toute donnée
entrée doit faire l’objet d’une validation, afin Art.24.- Les livres comptables ou les documents
de garantir le caractère définitif de qui en tiennent lieu, ainsi que les pièces justificati-
l’enregistrement comptable correspondant ; ves sont conservés pendant dix ans.
cette procédure de validation doit être mise en
œuvre au terme de chaque période qui ne peut
excéder le mois ; Chapitre 3 - Etats financiers annuels
la chronologie des opérations écarte toute pos-
sibilité d’insertion intercalaire ou d’addition
ultérieure ; pour figer cette chronologie le sys-
Art.25.- A l’exception de l’Etat annexé, les états L’État annexé complète et précise, l’information
financiers annuels visés à l’article 8 ci-dessus sont donnée par les autres états financiers annuels.
présentés conformément à des modèles dont les
éléments composants sont classés en rubriques suc- Art.30.- Le Bilan de l’exercice fait apparaître de
cessives, elles-mêmes subdivisées en postes. façon distincte, à l’actif : l’actif immobilisé, l’actif
d’exploitation attaché aux activités ordinaires,
Ces modèles sont établis en fonction des systèmes l’actif hors activités ordinaires et l’actif de trésore-
comptables prévus aux articles 11 et 13 ci-dessus et rie ; au passif : les capitaux propres et ressources
présentés conformément à des tracés figurant dans assimilées, les dettes financières, le passif
le Système comptable OHADA. d’exploitation attaché aux activités ordinaires, le
passif hors activités ordinaires et le passif de tréso-
Art.26.- Le Système normal comporte rerie.
l’établissement du Bilan, du Compte de résultat de
l’exercice, du Tableau financier des ressources et Art.31.- Le Compte de résultat de l’exercice fait
des emplois de l’exercice, ainsi que d’un État an- apparaître les produits et les charges, distingués
nexé dont les dispositions principales sont fixées selon qu’ils concernent les opérations
dans le Système comptable OHADA. Il comporte d’exploitation attachées aux activités ordinaires, les
aussi l’établissement d’un État supplémentaire sta- opérations financières, les opérations hors activités
tistique. ordinaires.
Art.27.- Le Système allégé comporte Le classement des produits et des charges permet
l’établissement du Bilan, du Compte de résultat de d’établir des soldes de gestion dans les conditions
l’exercice et de l’Etat annexé, simplifiés dans les définies par le Système comptable OHADA.
conditions définies par le Système comptable
OHADA. Art.32.- Le Tableau financier des ressources et des
emplois de l’exercice fait apparaître, pour
Art.28.- Le Système minimal de trésorerie visé à l’exercice, les flux d’investissement et de finance-
l’article 13 ci-dessus repose sur l’établissement ment, les autres emplois, les ressources financières
d’un état des recettes et des dépenses dégageant le et la variation de la trésorerie.
résultat de l’exercice (recette nette ou perte nette),
dressé à partir de la comptabilité de trésorerie que Art.33.- Les états financiers annuels, précédem-
doivent tenir les entreprises relevant de ce système ment décrits, sont accompagnés d’un État annexé
conformément à l’article 21 ci-dessus. qui est simplifié dans le cas où l’entreprise relève
du Système allégé.
La conception du Système minimal de trésorerie
permet de tenir compte, dans le calcul du résultat et L’État annexé comporte tous les éléments de carac-
dans l’établissement de la situation patrimoniale, tère significatif qui ne sont pas mis en évidence
des éléments suivants, lorsqu’ils sont significatifs : dans les autres états financiers et sont susceptibles
variation des stocks ; d’influencer le jugement que les destinataires des
variation des créances et des dettes commercia- documents peuvent porter sur le patrimoine, la si-
les ; tuation financière et le résultat de l’entreprise.
variation des équipements et des emprunts ;
variation du capital apporté. Il en est ainsi notamment pour le montant des en-
gagements donnés et reçus dont le suivi doit être
Art.29.- Le Bilan décrit séparément les éléments assuré par l’entreprise dans le cadre de son organi-
d’actif et les éléments de passif constituant le pa- sation comptable.
trimoine de l’entreprise. Il fait apparaître de façon
distincte les capitaux propres. Toute modification dans la présentation des états
financiers annuels ou dans les méthodes
Le Compte de résultat récapitule les produits et les d’évaluation doit être signalée dans l’Etat annexé.
charges qui font apparaître, par différence, le béné-
fice net ou la perte nette de l’exercice. Art.34.- Les états financiers annuels de chaque
entreprise respectent les dispositions ci-après :
Le Tableau financier des ressources et des emplois le bilan d’ouverture d’un exercice doit corres-
retrace les flux de ressources et les flux d’emplois pondre au bilan de clôture de l’exercice précé-
de l’exercice. dent ;
toute compensation, non juridiquement fondée, production, ainsi que des charges indirectes de pro-
entre postes d’actif et postes de passif dans le duction dans la mesure où elles peuvent être rai-
Bilan et entre postes de charges et postes de sonnablement rattachées à la production du bien.
produits dans le Compte de résultat est inter-
dite ; Art.38.- Lorsque des biens différents sont acquis
la présentation des états financiers est identi- conjointement ou sont produits de façon indisso-
que d’un exercice à l’autre ; ciable pour un coût global d’acquisition ou de pro-
chacun des postes des états financiers com- duction, le coût d’entrée de chacun des biens
porte l’indication du chiffre relatif au poste considérés est déterminé dans les conditions sui-
correspondant de l’exercice précédent. vantes :
si les biens sont individualisés par la suite, le
Lorsque l’un des postes chiffrés d’un état financier coût initial global est ventilé proportionnelle-
n’est pas comparable à celui de l’exercice précé- ment à la valeur attribuable à chacun d’eux,
dent, c’est ce dernier qui doit être adapté. après définition de la méthode de valorisation ;
L’absence de comparabilité ou l’adaptation des dans le cas où tous les biens ne peuvent être
chiffres est signalée dans l’Etat annexé. individuellement valorisés, par référence à un
prix de marché, ou de façon forfaitaire s’il
n’existe pas de prix de marché, ceux des biens
Chapitre 4 - Règles d’évaluation qui n’auront pu être ainsi directement valorisés
et de détermination du résultat le seront par différence entre le coût initial
global et la valorisation du ou des autres biens.
Art.53.- Lorsque la naissance et le règlement des Art.57.- Lorsque les opérations traitées en mon-
créances ou des dettes s’effectuent dans le même naies étrangères sont telles qu’elles concourent à
exercice, les écarts constatés par rapport aux va- une position globale de change au sein de
leurs d’entrée, en raison de la variation des cours de l’entreprise, le montant de la dotation à la provision
change, constituent des pertes ou des gains de pour pertes de change est limité à l’excédent des
change à inscrire respectivement dans les charges pertes probables sur les gains latents afférents aux
financières ou les produits financiers de l’exercice. éléments inclus dans cette position.
Il en est de même, quelle que soit l’échéance des Pour l’application de cette disposition, la position
créances et des dettes libellées en monnaies étran- globale de change s’entend de la situation, devise
gères, dès lors qu’une opération de couverture a été par devise, de toutes les opérations engagées
conclue à leur sujet au cours de l’exercice et dans la contractuellement par l’entreprise, même si elles
limite du montant de cette couverture. n’ont pas encore été inscrites dans les comptes. De
plus, le calcul du montant de la provision pour per-
Art.54.- Lorsque les créances et les dettes libellées tes de change doit être ajusté en fonction de
en monnaies étrangères subsistent au bilan à la date l’échéance des éléments inclus dans la position
de clôture de l’exercice, leur enregistrement initial globale de change.
est corrigé sur la base du dernier cours de change à
cette date. Art.58.- Quand elles subsistent au bilan, les dispo-
nibilités en devises sont converties en unité moné-
Les différences entre les valeurs initialement inscri- taire légale du pays sur la base du dernier cours de
tes dans les comptes (coûts « historiques ») et cel- change connu à la date de clôture de l’exercice et
les résultant de la conversion à la date de les écarts constatés sont inscrits directement dans
l’inventaire majorent ou diminuent les montants les produits et les charges de l’exercice comme
initiaux et constituent : gains de change ou pertes de change.
des pertes probables, dans le cas de majoration
des dettes ou de minoration des créances, Art.59.- Le résultat de chaque exercice est indé-
des gains latents, dans le cas de majoration des pendant de celui qui le précède et de celui qui le
créances ou de minoration des dettes. suit ; pour sa détermination, il convient de lui ratta-
cher et de lui imputer tous les événements et toutes
Ces différences sont inscrites directement au bilan les opérations qui lui sont propres et ceux-là seule-
dans des comptes d’écarts de conversion à l’actif ment.
(pertes probables) ou du passif (gains latents).
Art.60.- Seuls les bénéfices réalisés à la date de
Les gains latents n’interviennent pas dans la forma- clôture d’un exercice sont inscrits dans les résultats
tion du résultat. Les pertes probables entraînent la de l’exercice.
constitution d’une provision pour pertes de change.
Peut être considéré comme réalisé à cette date le
bénéfice résultant d’une opération partiellement
exécutée et acceptée par le client, lorsqu’il est pos- par l’autorité compétente de chaque Etat-partie
sible de prouver, avec une sécurité suffisante, que concerné.
le contrat est suffisamment avancé pour que ce bé-
néfice partiel puisse s’insérer normalement dans le Art.67.- Dans les entreprises qui ont recours à la
bénéfice global prévisionnel de l’opération dans technique de l’informatique pour la tenue de leur
son ensemble. comptabilité, des documents informatiques écrits
peuvent tenir lieu de journal et de livre
Art.61.- Les produits et les charges concernant des d’inventaire ; dans ce cas, ils doivent être identifiés,
exercices antérieurs sont enregistrés, selon leur numérotés et datés, dès leur établissement, par des
nature, comme les produits et les charges de moyens légaux offrant toute garantie de respect de
l’exercice en cours et participent à la formation du la chronologie des opérations, de l’irréversibilité et
résultat d’exploitation, financier ou hors activités de la durabilité des enregistrements comptables.
ordinaires de cet exercice. Ils doivent faire l’objet
d’une mention spécifique dans l’Etat annexé. Art.68.- La comptabilité régulièrement tenue peut
être admise en justice pour servir de preuve entre
Art.62.- Toute réévaluation d’un bien ou d’un élé- les entreprises pour faits de commerce ou autres.
ment non monétaire a pour conséquence la substi-
tution d’une valeur, dite réévaluée, à la valeur nette Si elle a été irrégulièrement tenue, elle ne peut être
précédemment comptabilisée. invoquée par son auteur à son profit.
La différence entre valeurs réévaluées et valeurs Art.69.- L’entreprise détermine, sous sa responsa-
nettes précédemment comptabilisées constitue, bilité, les procédures nécessaires à la mise en place
pour l’ensemble des éléments réévalués, l’écart de d’une organisation comptable permettant aussi bien
réévaluation. un contrôle interne fiable que le contrôle externe,
par l’intermédiaire, le cas échéant, de commissaires
L’écart de réévaluation est inscrit distinctement au aux comptes, de la réalité des opérations et de la
passif du bilan dans les capitaux propres. qualité des comptes, tout en favorisant la collecte
des informations.
Art.63.- La valeur réévaluée d’un élément ne peut,
en aucun cas, dépasser sa juste valeur, à la date Art.70.- Dans les entreprises qui désignent, volon-
prise en compte pour point de départ de la tairement ou obligatoirement, des commissaires
réévaluation, c’est-à-dire sa valeur actuelle, telle aux comptes, ces derniers certifient, conformément
qu’elle est définie à l’article 42 ci-dessus. aux dispositions de l’Acte uniforme relatif au droit
des sociétés commerciales et du groupement
Art.64.- La valeur réévaluée des immobilisations d’intérêt économique sur la mission du commis-
amortissables sert de base au calcul des amortisse- saire aux comptes, que les états financiers sont ré-
ments sur la durée d’utilisation restant à courir de- guliers et sincères et donnent une image fidèle du
puis l’ouverture de l’exercice de réévaluation, sauf patrimoine, de la situation financière et du résultat
révision du plan d’amortissement, en application de l’exercice écoulé.
des dispositions de l’alinéa 4 de l’article 45 du pré-
sent Acte Uniforme. Art.71.- A la clôture de chaque exercice, les orga-
nes d’administration ou de direction, selon le cas,
Art.65.- L’écart de réévaluation ne peut être incor- dressent l’inventaire et les états financiers, confor-
poré au résultat de l’exercice de réévaluation. Il mément aux dispositions des chapitres précédents,
n’est pas distribuable ; il peut être incorporé en tout et établissent un rapport de gestion ainsi qu’un bi-
ou partie au capital. lan social, le cas échéant.
soit du droit d’exercer une influence dominante sentative des intérêts de l’entreprise consolidante -
sur une entreprise en vertu d’un contrat ou de ou des entreprises détentrices - dans les différents
clauses statutaires, lorsque le droit applicable éléments actifs et passifs, constitutifs des capitaux
le permet et que l’entreprise consolidante est propres de ces entreprises, déterminés d’après les
associée de l’entreprise dominée. règles de consolidation.
Le contrôle conjoint est le partage du contrôle Dans la mise en équivalence, est substituée à la
d’une entreprise, exploitée en commun par un valeur comptable des titres détenus la part qu’ils
nombre limité d’associés, de sorte que les décisions représentent dans les capitaux propres, déterminée
résultent de leur accord. d’après les règles de consolidation des entreprises
concernées.
L’influence notable sur la gestion et la politique
financière d’une autre entreprise est présumée lors- Art.82.- L’écart de première consolidation est
qu’une entreprise dispose, directement ou indirec- constaté par différence entre le coût d’acquisition
tement, d’une fraction au moins égale au cinquième des titres d’une entreprise consolidée et la part des
des droits de vote de cette autre entreprise. capitaux propres que représentent ces titres pour la
société consolidante, y compris le résultat de
Art.79.- Les états financiers consolidés compren- l’exercice réalisé à la date d’entrée de la société
nent le Bilan, le Compte de résultat, le Tableau dans le périmètre de consolidation.
financier des ressources et des emplois de
l’exercice ainsi que l’État annexé. L’écart de première consolidation d’une entreprise
est en priorité réparti dans les postes appropriés du
Ils forment un tout indissociable et sont établis bilan consolidé sous forme d’« écarts
conformément aux règles et conventions retenues d’évaluation » ; la partie non affectée de cet écart
dans le Système comptable OHADA. est inscrite à un poste particulier d’actif ou de pas-
sif du bilan consolidé constatant un « écart
Ils sont présentés, conformément aux modèles fixés d’acquisition ».
par le Système comptable OHADA pour les comp-
tes personnels des entreprises, Système normal, L’écart non affecté est rapporté au compte de résul-
avec en complément les rubriques et postes spécifi- tat, conformément à un plan d’amortissement ou de
ques liés à la consolidation, notamment « Ecarts reprise de provisions.
d’acquisition », « Intérêts minoritaires ».
Art.83.- Lorsque l’écart de première consolidation
Art.80.- Les comptes des entreprises placées sous ne peut être ventilé, par suite de l’ancienneté des
le contrôle exclusif de l’entreprise consolidante entreprises entrant pour la première fois dans le
sont consolidés par intégration globale. périmètre de consolidation, cet écart peut être im-
puté directement sur les capitaux propres consoli-
Les comptes des entreprises contrôlées conjointe- dés à l’ouverture de l’exercice d’incorporation de
ment avec d’autres associés par l’entreprise conso- ces entreprises.
lidante sont consolidés par intégration proportion-
nelle. Toutes explications sur le traitement de l’écart sus-
visé doivent être données dans l’État annexé conso-
Les comptes des entreprises sur lesquelles lidé.
l’entreprise consolidante exerce une influence no-
table sont consolidés par mise en équivalence. Art.84.- Le chiffre d’affaires consolidé est égal au
montant des ventes de produits et services liés aux
Art.81.- Dans l’intégration globale, le bilan conso- activités courantes de l’ensemble constitué par les
lidé reprend les éléments du patrimoine de entreprises consolidées par intégration. Il com-
l’entreprise consolidante, à l’exception des titres prend, après élimination des opérations internes à
des entreprises consolidées à la valeur comptable l’ensemble consolidé :
desquels sont substitués les différents éléments le montant net, après retraitements éventuels,
actifs et passifs, constitutifs des capitaux propres de du chiffre d’affaires réalisé par les entreprises
ces entreprises, déterminés d’après les règles de consolidées par intégration globale ;
consolidation. la quote-part de l’entreprise ou des entreprises
détentrices dans le montant net, après retraite-
Dans l’intégration proportionnelle est substituée à ments éventuels, du chiffre d’affaires réalisé
la valeur comptable de ces titres la fraction repré-
par les entreprises consolidées par intégration distinctement soit dans les capitaux propres conso-
proportionnelle. lidés, soit au compte de résultat consolidé.
Art.85.- Le compte de résultat consolidé com- Art.88.- Lorsque des capitaux sont reçus en appli-
prend : cation de contrats d’émission ne prévoyant ni de
remboursement à l’initiative du prêteur, ni de ré-
1. les éléments constitutifs : munération obligatoire en cas d’absence ou
du résultat de l’entreprise consolidante, d’insuffisance de bénéfice, ceux-ci peuvent être
du résultat des entreprises consolidées par in- inscrits au bilan consolidé à un poste de capitaux
tégration globale, propres.
de la fraction du résultat des entreprises conso-
lidées par intégration proportionnelle, repré- Les biens détenus par des organismes qui sont
sentative des intérêts de l’entreprise consoli- soumis à des règles d’évaluation, fixées par des lois
dante ou des autres entreprises détentrices in- particulières, sont maintenus dans les comptes
cluses dans l’ensemble consolidé ; consolidés à la valeur qui résulte de l’application de
ces règles.
2. la fraction du résultat des entreprises consolidées
par mise en équivalence, représentative soit des Art.89.- Le Bilan consolidé est présenté, selon le
intérêts directs ou indirects de l’entreprise consoli- modèle prévu dans le Système comptable OHADA
dante, soit des intérêts de l’entreprise ou des entre- pour les comptes personnels, Système normal, en
prises détentrices incluses dans l’ensemble consoli- faisant toutefois distinctement apparaître :
dé. les écarts d’acquisition ;
les titres mis en équivalence ;
Art.86.- La consolidation impose : la part des associés minoritaires (intérêts mino-
le classement des éléments d’actif et de passif ritaires) ;
ainsi que des éléments de charges et de pro- les impôts différés.
duits des entreprises consolidées par intégra-
tion, selon le plan de classement retenu pour la Art.90.- Le compte de résultat consolidé est pré-
consolidation ; senté, selon le modèle du Système normal, en fai-
l’élimination de l’incidence sur les comptes sant distinctement apparaître :
des écritures passées pour la seule application le résultat net de l’ensemble des entreprises
des législations fiscales ; consolidées par intégration ;
l’élimination des résultats internes à la quote-part des résultats nets des entreprises
l’ensemble consolidé, y compris les dividen- consolidées par mise en équivalence ;
des ; la part des associés minoritaires et la part de
la constatation de charges, lorsque les imposi- l’entreprise consolidante dans le résultat net.
tions afférentes à certaines distributions pré-
vues entre des entreprises consolidées par inté- Art.91.- Le Compte de résultat consolidé peut être
gration ne sont pas récupérables, ainsi que la accompagné d’une présentation des produits et des
prise en compte des réductions d’impôts, lors- charges classés selon leur destination, sur décision
que des distributions prévues en font bénéficier prise par l’entreprise consolidante.
des entreprises consolidées par intégration ;
l’élimination des comptes réciproques des en- Art.92.- Sont enregistrées au Bilan et au Compte
treprises consolidées par intégration globale ou de résultat consolidés les impositions différées ré-
proportionnelle. sultant :
du décalage temporaire entre la constatation
L’entreprise consolidante peut omettre d’effectuer comptable d’un produit ou d’une charge et son
certaines des opérations décrites au présent article, inclusion dans le résultat fiscal d’un exercice
lorsqu’elles sont d’incidence négligeable sur le ultérieur ;
patrimoine, la situation financière et le résultat de des aménagements, éliminations et retraite-
l’ensemble constitué par les entreprises comprises ments prévus à l’article 86 ci-dessus ;
dans la consolidation. de déficits fiscaux reportables des entreprises
comprises dans la consolidation, dans la me-
Art.87.- L’écart constaté d’un exercice à l’autre et sure où leur imputation sur les bénéfices fis-
qui résulte de la conversion en unité monétaire lé- caux futurs est probable.
gale du pays des comptes d’entreprises étrangères
est, selon la méthode de conversion retenue, inscrit
Art.93.- Le Tableau financier consolidé des res- consolidante les informations nécessaires à
sources et des emplois est construit à partir de la l’établissement des comptes consolidés.
capacité d’autofinancement globale, déterminée
selon les conditions fixées par le Système compta- Si la date de clôture de l’exercice d’une entreprise
ble OHADA. comprise dans la consolidation est antérieure de
plus de trois mois à la date de clôture de l’exercice
Art.94.- L’État annexé consolidé doit comporter de consolidation, les comptes consolidés sont éta-
toutes les informations de caractère significatif blis sur la base de comptes intermédiaires contrôlés
permettant d’apprécier correctement le périmètre, par un commissaire aux comptes ou, s’il n’en est
le patrimoine, la situation financière et le résultat point, par un professionnel chargé du contrôle des
de l’ensemble constitué par les entreprises incluses comptes.
dans la consolidation.
Art.98.- L’absence d’information ou une informa-
Il inclut notamment : tion insuffisante relative à une entreprise entrant
un tableau de variation des capitaux propres dans le périmètre de consolidation ne remet pas en
consolidés mettant en évidence les origines et cause l’obligation pour la société dominante
le montant de toutes les différences intervenues d’établir et de publier des comptes consolidés.
sur les éléments constitutifs des capitaux pro- Dans ce cas exceptionnel, elle est tenue de signaler
pres au cours de l’exercice de consolidation ; le caractère incomplet des comptes consolidés.
un tableau de variation du périmètre de conso-
lidation précisant toutes les modifications Art.99.- Un rapport sur la gestion de l’ensemble
ayant affecté ce périmètre, du fait de la varia- consolidé expose la situation de l’ensemble consti-
tion du pourcentage de contrôle des entreprises tué par les entreprises comprises dans la consolida-
déjà consolidées, comme du fait des acquisi- tion, son évolution prévisible, les événements im-
tions et des cessions de titres. portants survenus entre la date de clôture de
l’exercice de consolidation et la date à laquelle les
Art.95.- Sont consolidés les ensembles comptes consolidés sont établis ainsi que ses activi-
d’entreprises dont le chiffre d’affaires et l’effectif tés en matière de recherche et de développement.
moyen de travailleurs dépassent, pendant deux
exercices successifs, les limites minimales fixées Art.100.- Lorsqu’une entreprise établit des états
par les autorités compétentes. financiers consolidés, les commissaires aux comp-
tes certifient que ces états sont réguliers et sincères
Ces limites sont établies sur la base des derniers et donnent une image fidèle du patrimoine, de la
états financiers arrêtés par les entreprises incluses situation financière ainsi que du résultat de
dans la consolidation. l’ensemble constitué par les entreprises comprises
dans la consolidation. Ils vérifient, le cas échéant,
Art.96.- Sont laissées en dehors du champ la sincérité et la concordance avec les états finan-
d’application de la consolidation les entreprises ciers consolidés des informations données dans le
pour lesquelles des restrictions sévères et durables rapport de gestion.
remettent en cause, substantiellement, soit le
contrôle ou l’influence exercés sur elles par La certification des états financiers consolidés est
l’entreprise consolidante, soit leurs possibilités de délivrée notamment après examen des travaux des
transfert de fonds. commissaires aux comptes des entreprises compri-
ses dans la consolidation ou, s’il n’en est point, des
Il peut en être de même pour les entreprises dont : professionnels chargés du contrôle des comptes
les actions ou parts ne sont détenues qu’en vue desdites entreprises ; ceux-ci sont libérés du secret
de leur cession ultérieure ; professionnel à l’égard des commissaires aux
l’importance est négligeable par rapport à comptes de l’entreprise consolidante.
l’ensemble consolidé.
Art.101.- Les états financiers consolidés réguliè-
Toute exclusion de la consolidation d’entreprises rement approuvés, le rapport de gestion de
entrant dans les catégories visées au présent article l’ensemble consolidé ainsi que le rapport du com-
doit être justifiée dans l’Etat annexé de l’ensemble missaire aux comptes font l’objet, de la part de
consolidé. l’entreprise qui a établi les comptes consolidés,
d’une publicité effectuée selon les modalités pré-
Art.97.- Les entreprises entrant dans la consolida- vues par l’article 73 du présent Acte Uniforme.
tion sont tenues de faire parvenir à l’entreprise
Art.102.- Le tableau d’activité et de résultats prévu serve des dispositions des articles 105 à 109 ci-
à l’article 74 ci-dessus indique le montant net du après.
chiffre d’affaires et le résultat des activités ordinai-
res avant impôts de l’ensemble consolidé. Chacun Art.105.- Le périmètre de combinaison englobe
des postes du tableau comporte l’indication du chif- toutes les entreprises d’une même région de
fre relatif au poste correspondant de l’exercice pré- l’espace OHADA satisfaisant à des critères
cédent et du premier semestre de cet exercice. d’unicité et de cohésion caractérisant l’ensemble
économique formé, quels que soient leur activité,
Le rapport d’activité semestriel commente les don- leur forme juridique ou leur objet, lucratif ou non.
nées relatives au chiffre d’affaires et au résultat du
premier semestre. Il décrit également l’activité de Art.106.- Les éléments objectifs visés à l’article
l’ensemble consolidé au cours de cette période ain- 103, dernier alinéa ci-dessus, consistent en des cri-
si que l’évolution prévisible de cette activité jus- tères d’unicité et de cohésion pouvant relever des
qu’à la clôture de l’exercice. Les événements im- cas suivants :
portants survenus au cours du semestre écoulé sont entreprises dirigées par une même personne
également relatés dans ce rapport. morale ou par un même groupe de personnes
ayant des intérêts communs ;
entreprises appartenant aux secteurs coopératif
Chapitre 2 - Comptes combinés ou mutualiste et constituant un ensemble ho-
mogène à stratégie et direction communes ;
entreprises faisant partie d’un même ensemble,
Art.103.- Les entreprises, qui constituent dans une non rattachées juridiquement à la société hol-
région de l’espace OHADA, un ensemble écono- ding mais ayant la même activité et étant pla-
mique soumis à un même centre stratégique de dé- cées sous la même autorité ;
cision situé hors de cette région, sans qu’existent entreprises ayant entre elles des structures
entre elles des liens juridiques de domination, éta- communes ou des relations contractuelles suf-
blissent et présentent des états financiers, dénom- fisamment étendues pour engendrer un com-
més « états financiers combinés », comme s’il portement économique coordonné dans le
s’agissait d’une seule entreprise. temps ;
entreprises liées entre elles par un accord de
A l’effet d’identifier les entreprises susceptibles partage de résultats ou par toute autre conven-
d’entrer dans la formation d’un tel ensemble, toute tion, suffisamment contraignant et exhaustif
entreprise placée, en dernier ressort, sous contrôle pour que la combinaison de leurs comptes soit
exclusif ou conjoint d’une personne morale doit en plus représentative de leurs activités et de leurs
faire mention dans l’Etat annexé faisant partie de opérations que les comptes personnels de cha-
ses états financiers annuels personnels. cune d’elles.
Chacune de ces entreprises est tenue de préciser, Art.107.- Les capitaux propres combinés sont éta-
dans l’état annexé, l’entreprise de l’Etat-partie blis dans les conditions suivantes :
chargée de l’établissement des comptes combinés. en l’absence de liens de participation entre les
entreprises incluses dans le périmètre de com-
Ces états financiers doivent impérativement être binaison, les capitaux propres combinés repré-
établis suivant les règles et méthodes spécifiques sentent le cumul des capitaux propres retraités
aux comptes combinés du présent Acte Uniforme. de ces entreprises ;
s’il existe des liens de capital entre des entre-
En outre, le Conseil des ministres de l’OHADA prises incluses dans le périmètre de combinai-
pourra être amené à imposer l’établissement de son, le montant des titres de participation qui
comptes combinés à des groupes d’entités situés au figure à l’actif de l’entreprise détentrice est
sein de l’espace OHADA, dont la cohésion repose imputé sur les capitaux propres combinés ;
sur certains éléments objectifs permettant de justi- si les entreprises incluses dans le périmètre de
fier l’établissement et la présentation de tels comp- combinaison sont la propriété d’une personne
tes. physique ou d’un groupe de personnes physi-
ques, la part des autres associés dans les capi-
Art.104.- L’établissement et la présentation des taux propres et dans le résultat de ces entrepri-
états financiers combinés obéissent aux règles pré- ses sera traitée sous forme d’intérêts minoritai-
vues en matière de comptes consolidés, sous ré- res ;
d’une façon plus générale, lorsque la cohésion que ceux prévus pour les états financiers consoli-
d’un ensemble d’entreprises résulte d’une uni- dés.
cité de direction, de l’exercice d’une activité
commune au sein d’un ensemble plus large
d’entreprises, d’une intégration opérationnelle Titre 3 - Des dispositions pénales
des différentes entreprises ou de circonstances
équivalentes, il est nécessaire de distinguer les
associés constituant des ayants droit aux capi- Art.111.- Encourent une sanction pénale les entre-
taux propres combinés et les associés considé- preneurs individuels et les dirigeants sociaux qui :
rés comme tiers vis-à-vis de ces capitaux. La n’auront pas, pour chaque exercice social,
distinction entre ces deux catégories d’associés dressé l’inventaire et établi les états financiers
permet d’apprécier les intérêts minoritaires à annuels ainsi que, le cas échéant, le rapport de
retenir au bilan et au compte de résultat issus gestion et le bilan social ;
de la combinaison des comptes de l’ensemble
auront sciemment, établi et communiqué des
économique considéré.
états financiers ne délivrant pas une image fi-
dèle du patrimoine, de la situation financière et
Art.108.- Lorsque le lien de capital entre deux ou
du résultat de l’exercice.
plusieurs entreprises dont les comptes sont combi-
nés est d’un niveau suffisant pour justifier la conso-
Les infractions prévues par le présent Acte uni-
lidation entre elles, il est maintenu au bilan combi-
forme seront punies conformément aux dispositions
né les écarts d’évaluation et d’acquisition inscrits
du Droit pénal en vigueur dans chaque Etat-partie.
dans les comptes consolidés.